AI-Luxembourg News Automne/Hiver 2019

Page 1

AI-LUXEMBOURG NEWS LE MAGAZINE D’AMNESTY INTERNATIONAL LUXEMBOURG DAS MAGAZIN VON AMNESTY INTERNATIONAL LUXEMBURG

201 9 | A U T O M N E / H I V E R 2019 | HERBST/WINTER

L'AMAZONIE EN CENDRES ABGEBRANNT IM AMAZONAS CLIMAT ET DROITS HUMAINS KLIMASCHUTZ UND MENSCHENRECHTE

NSO GROUP : UN ESPION DANS LA POCHE NSO GROUP: DER SPION IN DER HOSENTASCHE

NOS ACTIVITÉS À LA FIN DE L'ANNÉE UNSERE AKTIVITÄTEN ZUM JAHRESENDE


DANS CE NUMÉRO D'AIL NEWS IN DIESER AUSGABE DER AIL NEWS ­­­­NOTRE ACTUALITÉ Découvrez les dernières nouvelles sur les actions et la gouvernance d’Amnesty International Luxembourg.

PAGES 2 - 3

CLIMAT ET DROITS HUMAINS Nous expliquons comment notre mouvement pour les droits humains réagit face à la crise climatique.

PAGES 4 - 5

L'AMAZONIE EN CENDRES Le gouvernement brésilien veut chasser les populations indigènes amazoniennes de leurs terres ancestrales.

PAGE 6 - 10

­­­­NEUIGKEITEN AUS DER SEKTION Hier finden Sie die neuesten Nachrichten über die Aktionen und die Organisationsführung von Amnesty International Luxemburg.

SEITEN 2–3

KLIMA UND MENSCHENRECHTE Wir erklären, wie unsere Menschenrechtsbewegung auf die Klimakrise reagiert.

SEITEN 4–5

KLIMA UND MENSCHENRECHTE Wir erklären, wie unsere Menschenrechtsbewegung auf die Klimakrise reagiert.

SEITE 6–10

UN ESPION DANS LA POCHE

DER SPION IN DER HOSENTASCHE

Les logiciels espions de la société NSO Group sont utilisés par des régimes autoritaires pour surveiller les voix dissidentes.

Die Spähsoftware der NSO Group wird von autoritären Regimen zur Überwachung von Dissident*innen genutzt.

PAGES 11 - 13

LES BOUGIES D'AMNESTY Pourquoi et comment vendre les bougies d'Amnesty ? Nous avons posé quelques questions à une de nos vendeuses bénévoles.

PAGES 14 - 15

VOS MOTS ONT DU POUVOIR

À l'occasion du marathon des lettres 2019, nous soutenons des jeunes militant·e·s. Rejoignez-vous !

PAGES 16- 25

SEITEN 11–13

DIE AMNESTY-KERZEN Warum und wie verkauft man Amnesty-Kerzen? Wir haben eine unserer ehrenamtlichen Verkäufer*innen gefragt.

SEITEN 14–15

IHRE WORTE RETTEN LEBEN Beim Briefmarathon 2019 setzen wir uns für junge Aktivist*innen ein. Machen Sie mit! Die Erfolge zeigen, dass der Einsatz etwas bringt.

SEITEN 16–25

Photo de couverture : Un homme indigène patrouille la forêt dans le territoire d'Uru-Eu-Wau-Wau (dans l'État de Rondônia, au Brésil) pour la protéger des saisies illégales de terres et de l'exploitation forestière. | Titelbild: Ein indigener Mann patrouilliert den Wald im Gebiet Uru-Eu-Wau-Wau (im Bundesstaat Rondônia, Brasilien), um ihn vor Landraub und Abholzung zu schützen. © Gabriel Uchida


ÉDITO

EDITORIAL

Ces derniers mois, une question a particulièrement agité notre mouveUnsere Menschenrechtsbewegung diskutierte in den vergangenen Monament pour les droits humains : celle de savoir dans quelle mesure nous ten heftig, inwiefern es auch unsere Pflicht ist, uns für den Klimaschutz devions aussi nous investir pour la protection du climat. Cela fait déjà einzusetzen. Amnesty International engagiert sich schon lange immer longtemps qu’Amnesty International s’engage pour le climat, et en parwieder für dieses Thema und insbesondere für die Klimaschützer*inticulier pour ses défenseur·e·s, menacé·e·s et assassiné·e·s en raison de nen selbst, die aufgrund ihrer Aktivitäten bedroht oder gar ermordet leurs activités. Hélas, force est de constater que ces efforts ne suffisent werden. Leider mussten wir einsehen, dass dieser Einsatz noch nicht pas : les gouvernements et entreprises responsables sont encore loin de ausreichte. Denn die verantwortlichen Regierungen und Unternehmen faire le nécessaire pour protéger l’humanité du changement climatique. tun bei Weitem nicht genug, um die Menschheit vor dem Klimawandel La sauvegarde de notre planète est indissociable de notre mission conzu schützen. sistant à garantir le respect des droits humains de tou·te·s. Droit à la vie, à Die Rettung unseres Planeten lässt sich nicht von unserer Mission la santé, à un logement digne et l’accès à l’eau et à l'assainissement – ce trennen, die Ausübung der Menschenrechte für alle zu ermöglichen. sont les fondements même de notre existence qui sont en jeu. En frappant Das Recht auf Leben, Gesundheit, angemessene Unterbringung, Zugang souvent le plus durement les groupes de zu Wasser und Sanitäranlagen – die population déjà désavantagés, tels que Grundlage unserer Existenz steht auf dem les personnes pauvres, les femmes et les Spiel. Die Klimakrise droht Ungleichheit, indigènes, la crise climatique menace de Diskriminierung und Ungerechtigkeit auf renforcer les inégalités, la discrimination der Welt zu verstärken. Denn ihre Folgen et l’injustice dans le monde. treffen oft die Menschen besonders hart, Le réchauffement de la planète a die ohnehin schon benachteiligt sind, d’ores et déjà des effets dévastateurs. Des zum Beispiel arme Menschen, Frauen millions de personnes perdent leur toit à und Indigene. la suite d’inondations ou sombrent dans la Die Erderwärmung hat bereits famine à cause de sécheresses qui détruijetzt verheerende Auswirkungen. sent les récoltes. L’Organisation mondiale Millionen von Menschen verlieren durch de la santé estime qu'entre 2030 et 2050, Überschwemmungen ihr Zuhause oder 250 000 personnes pourraient mourir hungern, weil Dürren ihre Ernten zerchaque année des conséquences du Amnesty International Luxembourg a participé aux marches pour le climat en stören. Laut Schätzungen der Weltseptembre. | Amnesty International Luxembourg nahm an den Märschen für changement climatique. gesundheitsorganisation könnten 2030 das Klima im September teil. © Nano Ribeiro Nous avons l’intime conviction que bis 2050 jedes Jahr 250 000 Menschen l’humanité peut encore stopper la crise climatique qu’elle a elle-même an den Folgen des Klimawandels sterben. causée. Pour ce faire, États et entreprises doivent de toute urgence décupler Wir sind davon überzeugt, dass die Menschheit die von ihr verursachte leurs efforts pour éviter une hausse des températures au-delà de 1,5°C. Ils Klimakrise noch aufhalten kann. Dafür müssen die Staaten und Unternehmen doivent renoncer le plus rapidement possible aux énergies fossiles telles que umgehend mehr tun, um einen Anstieg der Temperaturen auf 1,5 ° C zu le charbon et le pétrole et réduire à zéro leurs émissions de gaz à effet de verhindern. Sie sollten möglichst bald auf fossile Brennstoffe wie Kohle und serre d’ici 2050 au plus tard. Les pays riches doivent atteindre cet objectif Erdöl verzichten und bis spätestens 2050 ihre Treibhausgasemissionen auf plus vite et apporter leur aide aux États plus pauvres afin que la charge du null reduzieren. Die reichen Länder müssen dieses Ziel schneller erreichen changement climatique soit répartie équitablement. und mit ärmeren zusammenarbeiten, um ihnen zu helfen und die Last des Les émissions mondiales doivent être réduites de moitié par rapport Klimawandels zu teilen. à leur niveau de 2010 d’ici 2030. Les gouvernements doivent cependant Bis 2030 müssen die globalen Emissionen gegenüber dem Niveau veiller à ce que la mise en œuvre des mesures climatiques n’engendre pas von 2010 um die Hälfte reduziert werden. Die Regierungen müssen aber des violations de droits humains et n’exacerbe pas les inégalités. Les défensicherstellen, dass bei der Durchführung der Klimaschutzmaßnahmen seur·e·s des droits humains et les groupes de populations particulièrement die Menschenrechte nicht verletzt und Ungleichheiten nicht vergrößert touchés ont la possibilité de s’engager contre le changement climatique et werden. Menschenrechtsverteidiger*innen und besonders betroffene d’avoir voix au chapitre dans la prise de décisions. Bevölkerungsgruppen müssen die Möglichkeit haben, sich gegen den Mais nous aussi, nous avons notre rôle à jouer : nous devons intensifier Klimawandel zu engagieren und bei Entscheidungen mitzuwirken. notre travail contre la destruction de l’environnement et mobiliser autant que Aber es liegt auch an uns: Wir müssen unsere Arbeit gegen possible. En décernant son plus haut prix à Greta Thunberg et à Fridays for Umweltzerstörung verstärken und möglichst viele Menschen motivieren aktiv Future, en coorganisant le Peoples’ Summit on Climate, Rights and Human zu werden. Mit der Vergabe der höchsten Auszeichnung unserer Bewegung Survival de New York et en participant aux manifestations pour le climat d’un an Greta Thunberg und Fridays for Future, der Koorganisation des Peoples’ bout à l’autre du globe, Amnesty International a incontestablement placé le Summit on Climate, Rights and Human Survival in New York und der weltchangement climatique au cœur de son action (voir p. 6). Et ce n’est qu’un weiten Beteiligung an den Klima-Protesten rückte Amnesty International das début. Car quand c’est de la survie de l’humanité dont il est question, le Thema Klimawandel ganz klar in den Mittelpunkt (siehe S. 6). Dies ist aber découragement n’est pas une option. nur der Anfang. Denn wenn es um das Überleben der Menschheit geht, können wir es uns nicht erlauben nachzulassen.

Nathalie Bollen

Directrice par intérim

Nathalie Bollen Interimsdirektorin

1

2


L’ACTUALITÉ

De gauche à droit : Agnieszka Zajac (secrétaire générale), Nathalie Bollen (directrice), Sandra Sidon, Audrey Perl (trésorière), Germaine Brabants (vice-présidente), Gilles Vansteenkiste (président) et Alessandro Morini (Cindy Liegaut est absente de la photo) | V.l.n.r.: Agnieszka Zajac (Generalsekretärin), Nathalie Bollen (Direktorin), Sandra Sidon, Audrey Perl (Schatzmeisterin), Germaine Brabants (Vizepräsidentin), Gilles Vansteenkiste (Präsident) und Alessandro Morini (nicht auf dem Foto: Cindy Liegaut) © Amnesty International

NOUVELLE ÉQUIPE DE GESTION

NEUES LEITUNGSTEAM

L'AVENIR D'AMNESTY

DIE ZUKUNFT VON AMNESTY

Notre mouvement pour les droits humains fait face à une question existentielle : comment rester pertinents et efficaces dans un monde en perpétuel changement ? Dans un contexte de difficultés internes, notamment d’un manque de ressources financières et en personnel, il n’est pas si simple d’apporter une réponse à cette question. C’est la raison pour laquelle Amnesty prépare sur le long terme sa stratégie mondiale 2021-2025 qui sera adoptée lors de la prochaine Assemblée mondiale, et a organisé des discussions et enquêtes publiques ces derniers mois. Un grand merci à tou·te·s les participant·e·s qui nous ont rejoint·e·s au World Café au mois de juillet !

Unsere Menschenrechtsbewegung steht vor der entscheidenden Frage: Wie kann sie in einer sich ständig verändernden Welt relevant und effektiv bleiben? Insbesondere vor dem Hintergrund interner Herausforderungen (z.B. knappe finanzielle und personelle Ressourcen) ist dies nicht einfach zu beantworten. Deshalb bereitet Amnesty langfristig die globale Strategie 2021-2025 vor, die auf der nächsten Global Assembly beschlossen werden soll, und führte in den vergangenen Monaten öffentliche Umfragen, Versammlungen und Online-Diskussionen durch. Vielen Dank an alle, die im Juli beim World Café in Luxemburg dabei waren!

Un nouveau conseil d’administration et une nouvelle directrice ont pris la tête d’Amnesty Luxembourg cette année. Au mois d’avril, l’Assemblée générale a ainsi élu Audrey Perl (trésorière), Agnieszka Zajac (secrétaire générale), Cindy Liegaut, Alessandro Morini et Sandra Sidon au sein du Conseil d’administration. Ayant exercé son mandat pendant la durée maximale autorisée par les statuts, David Pereira, ancien président de la section, ne s’est pas représenté. C’est Gilles Vansteenkiste, jusque-là trésorier, qui a été élu pour lui succéder lors de la première réunion du nouveau conseil d’administration. Germaine Brabants a quant à elle été élue vice-présidente. C’est également au mois d’avril que la Belge Nathalie Bollen a rejoint l’équipe salariée de la section en tant que directrice par intérim et « change manager », avec pour mission de poursuivre le processus de transformation vers une organisation plus forte et efficace. Économiste de formation, elle dispose d’une riche expérience et expertise en finances et en gestion au sein d’ONG et travaillait pour le bureau européen d’Amnesty International à Bruxelles avant de nous rejoindre. Stan Brabant, qui a occupé le poste de directeur jusqu’en février, continue de défendre les droits humains au sein de la section belge d’Amnesty. Nathalie Bollen, Audrey Perl et Gilles Vansteenkiste ont représenté la section luxembourgeoise à l’occasion du plus haut forum décisionnel interne, l'Assemblée mondiale, qui s’est tenue au mois d’août à Johannesburg. C’était par ailleurs la première fois qu’une déléguée des jeunes du Luxembourg, en la personne d’Olivia Simon du Lycée de Garçons, prenait part à la rencontre internationale.

2

Seit April dieses Jahres hat Amnesty International Luxemburg sowohl einen neuen Vorstand als auch eine neue Direktorin. Auf der Vollversammlung im April wurden Audrey Perl (Schatzmeisterin), Agnieszka Zajac (Generalsekretärin), Cindy Liegaut, Alessandro Morini und Sandra Sidon zu neuen Vorstandsmitgliedern gewählt. Der ehemalige Sektionspräsident David Pereira trat nach Ablauf seiner maximal möglichen Amtszeit entsprechend der Vereinssatzung nicht mehr zur Wahl an. Bei der ersten Versammlung des neuen Vorstands wurden Gilles Vansteenkiste, bisher Schatzmeister, zum neuen Präsident und Germaine Brabants zur Vizepräsidentin gewählt. Ebenfalls im April stieß Nathalie Bollen als Interimsdirektorin und Change-Managerin zum hauptamtlichen Team der Sektion hinzu, um den Transformationsprozess hin zu einer stärkeren und effizienteren Organisation fortzusetzen. Die diplomierte Ökonomin aus Belgien verfügt über umfangreiche Erfahrungen als Finanz- und Management-Expertin bei NGOs und war zuvor bereits bei Amnesty International im Europabüro in Brüssel tätig. Stan Brabant, der den Posten des Direktors bis Februar innehatte, setzt sich in der belgischen Sektion von Amnesty weiterhin für die Menschenrechte ein. Nathalie Bollen, Audrey Perl und Gilles Vansteenkiste vertraten die luxemburgische Sektion im August beim höchsten internen Entscheidungsforum, der Global Assembly, in Johannesburg. In diesem Jahr nahm darüber hinaus mit Olivia Simon vom Lycée de Garçons zum ersten Mal eine Jugenddelegierte aus Luxemburg an dem internationalen Treffen teil.


LA JUSTICE POUR TOU·TE·S

Le 17 mai, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT), le Centre d’Information GAy et LEsbien CIGALE et Amnesty Luxembourg ont invité les passant·e·s de la place d’Armes à s’engager pour Zak Kostopoulos, un activiste gay des droits humains lynché à mort à Athènes le 21 septembre 2018. Les passant·e·s ont signé notre pétition demandant à ce que toute la lumière soit faite sur ce drame et ont exprimé leur solidarité au moyen d’une action photo. Par ailleurs, Amnesty a cette année encore pris part à la traditionnelle Marche des fiertés (auparavant Gaymat) d’Esch-sur-Alzette, qui fêtait son vingtième anniversaire.

GERECHTIGKEIT FÜR ALLE

À la rentrée, dans le cadre d’un atelier, les groupes-écoles d’Amnesty ont travaillé tous ensemble à la préparation de nouvelles actions. Plusieurs jeunes ont par ailleurs raconté leur participation à des rencontres internationales d’Amnesty, lesquelles leur ont inspiré diverses idées pour leur engagement au Luxembourg. Amnesty a aussi organisé un atelier pour ses activistes adultes en septembre, afin de leur présenter plus concrètement les fondements du travail sur les droits humains.

WORKSHOPS FÜR AMNESTY-AKTIVIST*INNEN Zu Beginn des Schuljahres erarbeiteten die Amnesty-Schulgruppen im Rahmen eines Workshops gemeinsam neue Aktionen. Mehrere Jugendliche berichteten außerdem von ihrer Teilnahme an internationalen AmnestyTreffen, von denen sie Ideen für ihr Engagement in Luxemburg mitbrachten. Auch die erwachsenen Aktivist*innen lud Amnesty zu einem Workshop im September ein, um ihnen die Grundlagen der Menschenrechtsarbeit anschaulicher zu machen.

© Nano Ribeiro

DES ATELIERS POUR LES JEUNES

© Amnesty International

Am 17. Mai, dem Welttag gegen Homophobie und Transphobie (IDAHOT), luden das GAy et LEsbien - CIGALE Informationszentrum und Amnesty Luxemburg die Passant*innen auf dem Place d’Armes dazu ein, sich für Zak Kostopoulos zu engagieren. Der schwule Menschenrechtsaktivist wurde am 21. September 2018 in Athen zu Tode geprügelt. Mit dem Unterschreiben einer Petition forderten die Passant*innen eine lückenlose Aufklärung und brachten mit einer Fotoaktion ihre Solidarität zum Ausdruck. Amnesty nahm ebenfalls wieder am traditionellen Pride-Marsch (vormals Gaymat) in Eschsur-Alzette teil, der sein zwanzigstes Jubiläum feierte.

Nous sommes aux cotés de nos collègues en Inde. | Wir stehen an der Seite unserer Kolleg*innen in Indien. © Amnesty International

3


CLIMAT

NOUVEAU CA & DIRECTRICE

„DER PROZESS: DER RUSSISCHE STAAT GEGEN OLEG SENTSOV”

En collaboration avec le Bureau du Parlement européen au Luxembourg, nous vous avions invité·e·s à la projection-débat du documentaire « Le Procès. L’état de Russie contre Oleg Senstov » le 31 janvier 2019 au Kinepolis. Le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov purge une peine de 20 ans de réclusion dans une colonie pénitentiaire de Sibérie occidentale après avoir été condamné à l’issue d'un procès inique sur la base d’accusations motivées par des considérations politiques car il s’est opposé activement à l’annexion de la Crimée par la Russie. En mai 2014, accusé de « préparer des actes terroristes », il est arrêté et transféré à Moscou par les services secrets russes. Le film réalisé par Askold Kurov retrace étape par étape le procès spectacle qui s'ensuit. Lors du débat suivant la projection, Maria Guryeva, porte-parole d’Amnesty International Ukraine, nous a donné des nouvelles d’Oleg Sentsov qui, selon ses informations, va mieux et reprend des forces après une grève de la faim de plusieurs mois. Il reste optimiste et écrit beaucoup : des scénarios, des livres mais aussi des réponses aux lettres de solidarité. Pourtant, sa situation reste désolante et il a besoin de soutien. Maria Guryeva insiste sur l’importance de continuer à écrire des lettres même si les résultats ne sont pas toujours évidents : « Les lettres ont au moins une influence sur l’administration de la prison car elles montrent que le monde est attentif à la situation d'Oleg et ainsi, il est moins probable qu'il soit maltraité. » Elle rappelle aussi qu’il y a beaucoup d'autres Ukrainien·ne·s de Crimée emprisonné·e·s en Russie. Le soutien apporté à Oleg Sentsov, célèbre réalisateur,

In Zusammenarbeit mit dem luxemburgischen Büro des Europäischen Parlaments luden wir zur Vorführung des Dokumentarfilms „Der Prozess: Der russische Staat gegen Oleg Sentsov” am 31. Januar 2019 im Kinepolis ein. Der ukrainische Filmemacher Oleg Sentsov sitzt eine Haftstrafe von 20 Jahren in einer Gefängniskolonie Westsibiriens ab, nachdem er in einem unfairen Gerichtsverfahren aufgrund politisch motivierter Anklagen verurteilt worden war, weil er sich aktiv gegen die russische Besetzung der Krim eingesetzt hatte. Im Mai 2014 wurde er wegen der „Vorbereitung terroristischer Handlungen” festgenommen und vom russischen Geheimdienst nach Moskau überführt. Der Film des Regisseurs Askold Kurov verfolgt Schritt für Schritt den sich anschließenden Schauprozess. In der auf die Vorführung folgende Debatte berichtete Maria Guryeva, Sprecherin von Amnesty International Ukraine, über die neuesten Nachrichten von Oleg Sentsov, dem es ihr zufolge besser geht und der sich von einem mehrmonatigen Hungerstreik erholt. Er bleibt optimistisch und schreibt weiterhin viel: Szenarien, Bücher, aber auch Antworten auf Solidaritätsbotschaften. Trotzdem bleibt seine Situation desolat und er braucht weiterhin Unterstützung. Maria Guryeva betont, dass es wichtig sei, Nachrichten zu schreiben, auch wenn die Ergebnisse nicht immer offensichtlich sind: „Die Briefe haben mindestens einen Einfluss auf die Gefängnisverwaltung, weil sie zeigen, dass die Welt zuschaut und dadurch die Wahrscheinlichkeit sinkt, dass Oleg misshandelt wird.” Sie erinnert auch daran, dass viele andere Ukrainer*innen von der Krim in Russland inhaftiert sind. Die Unterstützung

« L'activisme, ça marche. Alors ce que je vous demande de faire maintenant, c’est d’agir. Personne n’est trop petit pour faire changer les choses. » „Aktivismus funktioniert. Deshalb fordere ich Sie jetzt auf, zu handeln! Niemand ist zu klein, um einen Unterschied zu machen.“ Greta Thunberg

4

© Amnesty International

Maria Guryeva d'Amnesty Ukraine discutant avec Charles Goerens, député européen, dans un débat animé par le journaliste Lucien Montebrusco du Tageblatt. | Maria Guryeva von Amnesty Ukraine und der Europaabgeordnete Charles Goerens bei der vom Tageblatt-Journalisten Lucien Montebrusco moderierten Diskussion. © Amnesty International


DROITS HUMAINS ET JUSTICE CLIMATIQUE VONT DE PAIR

Lorsqu'on évoque la crise climatique, c’est souvent pour parler de ses conséquences sur l’environnement. Pourtant, compte tenu des effets dévastateurs qu’elle a déjà et aura encore sur l’humanité, c’est aussi une urgence en matière de droits humains. L’incurie des gouvernements, rechignant à prendre des actions concrètes contre le changement climatique, pourrait bien entrer dans l’histoire comme la plus grande violation de droits humains, toutes générations confondues. C’est l’une des raisons pour lesquelles le prix d’Ambassadeur de la conscience 2019, plus haute distinction d’Amnesty International, a été remis cette année à l’activiste du climat Greta Thunberg ainsi qu’au mouvement de jeunes Fridays for Future. « La détermination avec laquelle ces jeunes activistes de part et d’autre du monde nous appellent à regarder en face la réalité de la crise climatique nous enthousiasme autant qu’elle nous inspire », a déclaré Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International. « Chaque jeune qui participe aux manifestations Fridays for Future nous montre ce que cela veut dire de suivre sa conscience. Ils nous rappellent que nous avons plus de pouvoir que ce que nous croyons et que nous avons toutes et tous un rôle à jouer pour protéger les droits humains dans le contexte de la catastrophe climatique. » Il était donc logique qu’Amnesty International se joigne aux manifestations mondiales pour le climat en septembre et que, dans une lettre ouverte, Kumi Naidoo appelle les établissements scolaires à autoriser leurs élèves à prendre part à la grève. La section luxembourgeoise a soutenu les manifestations de la Coalition for Climate Justice, qui se compose de jeunes activistes du climat, d’organisations non gouvernementales et de syndicats. Pour sauvegarder la planète, Amnesty International doit aussi devenir plus respectueuse du climat en tant qu’organisation. Lors de l'Assemblée mondiale du mois d’août, ses représentant·e·s ont ainsi décidé de retirer tout capital propre investi par le mouvement dans l’énergie fossile. Amnesty entend également réduire d’un tiers le nombre de déplacements en avion, organiser davantage de réunions internationales virtuelles et parvenir à la neutralité climatique totale d’ici 2035. Amnesty International a aussi contribué à l’organisation du Peoples’ Summit on Climate, Rights and Human Survival qui s’est tenu les 18 et 19 septembre à New York. Plus de 200 représentant·e·s de populations indigènes, travailleur·se·s, scientifiques et membres de groupes de défense de l’environnement et des droits humains présent·e·s ont appelé gouvernements et entreprises à s’attaquer de toute urgence à la crise climatique pour garantir la survie de l’humanité.

Demonstrationen beteiligt, zeigt uns, was es bedeutet, seinem Gewissen zu folgen. Sie erinnern uns daran, dass wir mehr Macht haben, als wir glauben, und dass wir alle eine Rolle übernehmen müssen, wenn es darum geht, im Kontext der Klimakatastrophe die Menschenrechte zu schützen.“ Daher war es nur folgerichtig, dass Amnesty International sich den weltweiten Klimaprotesten im September anschloss und Kumi Naidoo in einem öffentlichen Brief die Bildungseinrichtungen dazu aufrief, den Schüler*innen die Teilnahme am Streik zu erlauben. Die luxemburgische Sektion unterstützte die Demonstrationen im Rahmen der Coalition for Climate Justice, die sich aus jungen Klimaaktivist*innen, Nichtregierungsorganisationen und Gewerkschaften zusammensetzt. Zum Schutz des Planeten muss auch Amnesty International als Organisation klimafreundlicher werden. Daher beschlossen die Vertreter*innen auf der Global Assembly im August, dass jegliches von der Bewegung in fossile Brennstoffe investierte Eigenkapital abgezogen werden soll. Darüber hinaus will Amnesty beispielsweise die Anzahl an Flugreisen um ein Drittel reduzieren, mehr virtuelle internationale Meetings abhalten und bis 2035 komplett klimaneutral werden. Amnesty International war des Weiteren an der Organisation des Peoples’ Summit on Climate, Rights and Human Survival am 18. und 19. September in New York beteiligt. Die mehr als 200 anwesenden Vertreter*innen von indigenen Völkern, Arbeiter*innen, Wissenschaftler*innen, Umwelt- und Menschenrechtsgruppen forderten die Regierungen und Unternehmen auf, die Klimakrise dringend anzugehen, um das Überleben der Menschheit zu sichern.

MENSCHENRECHTE UND KLIMAGERECHTIGKEIT GEHEN HAND IN HAND

© Nano Ribeiro

Wenn es um die Klimakrise geht, stehen in der Regel ihre Auswirkungen auf die Umwelt im Vordergrund. Doch ihre verheerenden Folgen für die Menschheit – sowohl heute als auch in Zukunft – machen sie auch zu einem dringlichen Menschenrechtsthema. Das Versäumnis der Regierungen, etwas gegen den Klimawandel zu tun, könnte durchaus die größte generationenübergreifende Menschenrechtsverletzung der Geschichte sein. Dies ist einer der Gründe dafür, warum der Ambassador of Conscience Award, Amnesty Internationals höchste Auszeichnung, in diesem Jahr der Klimaaktivistin Greta Thunberg und der Schüler*innenbewegung Fridays for Future verliehen wurde. „Wir sind begeistert und inspiriert von der Entschlossenheit, mit der diese jungen Aktivist*innen auf der ganzen Welt uns auffordern, uns der Realität der Klimakrise zu stellen“, erklärte Kumi Naidoo, der internationale Generalsekretär von Amnesty International, die Entscheidung. „Jeder junge Mensch, der sich an den Fridays for Future-

5


AMAZONIE

Des hommes indigènes du territoire d'Uru-Eu-Wau-Wau (dans l'État de Rondônia, au Brésil) patrouillent un chemin coupé dans la forêt par des intrus qui veulent saisir illégalement des terres. | Indigene Männer patrouillieren im Gebiet der Uru-Eu-Wau-Wau (im Bundesstaat Rondônia, Brasilien) einen Pfad, der von Eindringlingen, die illegal Land beschlagnahmen wollen, im Wald angelegt wurde. © Gabriel Uchida

BRÉSIL : L’AMAZONIE EN CENDRES Le gouvernement brésilien veut chasser les populations indigènes amazoniennes de leurs terres ancestrales, à grand renfort de déplacements forcés et de défrichages. Christine Wollowski a rendu visite aux Mundurukus, sur les hautes terres de Santarém. Reportage.

Mato Grosso, responsable de près d’un tiers des 110 millions de tonnes récoltées chaque année au Brésil. Autour d’Açaizal, ce ne sont que champs verts à perte de vue.

UNE EMBÛCHE POUR LE PRÉSIDENT Ils arborent des peintures de guerre rouges, une couleur qui provient des graines de l’urucum. Des plumes sont accrochées à leurs t-shirts et beaucoup sont venus en tongs. Ils sont une douzaine, en ce jour de printemps, à s’être rassemblés sur la place de réunion cimentée d’Açaizal, au nord du Brésil. Josenildo Munduruku, chef du village, ouvre la réunion en agitant sa crécelle, faisant naître une ronde accompagnée d’un chant puissant. Le chant est en portugais : cela fait si longtemps que les Mundurukus d’Açaizal cherchent à s’adapter à la vie des Blancs qu’ils en ont perdu leur propre langue. Ils se sentent pourtant toujours indigènes et veulent poursuivre leur mode de vie traditionnel – chasse, pêche et culture – sur les terres de leurs ancêtres. Des chances qui semblent de plus en plus compromises face aux plantations de soja qui encerclent le village. « Nous voyons les agriculteurs défricher les surfaces par le feu pour les transformer en champs, de plus en plus éhontément. La forêt recule chaque jour un peu plus », explique le chef du village, 33 ans. « Les pesticides nous font tomber malades, les animaux de la forêt disparaissent. Rester dans le village est une lutte de chaque jour. » Avec 75 000 hectares de surface arable, les hautes terres amazoniennes de Santarém sont un producteur plutôt modeste de soja à côté de l’État de

6

Pour le président brésilien Jair Bolsonaro, ces zones protégées sont une embûche au développement économique radical de l’Amazonie par lequel il entend sortir de la crise un pays paralysé par les scandales de corruption et la récession économique. L’Amazonie renferme des ressources naturelles valant des milliards d’euros. Les groupes internationaux tels que l’entreprise aurifère canadienne Belo Sun n’attendent plus que le feu vert des autorités environnementales pour faire main basse sur ces richesses, sans guère se soucier du sort de la forêt et de celles et ceux qui y vivent. Après tout, l’Amazonie – qui couvre près de la moitié de la superficie totale du Brésil – est bien assez grande pour ça. Bolsonaro juge tout bonnement absurde de réserver des milliers d’hectares à la protection de la survie culturelle de quelques douzaines de familles indigènes, quand leurs terres pourraient être utilisées au profit de l’activité minière et du commerce du bois et offrir une surface immense à l’élevage du bétail et à la culture du soja. Les plus de 76 000 feux de forêt qui se sont déclarés dans la région rien que depuis le début de l’année sont eux aussi le fait de cette politique. Si le chef d’État brésilien a certes consenti à dépêcher plus de 44 000 soldats dans les zones incendiées au mois d’août, il est jusqu’ici resté sourd à l’appel de quatre États demandant à ce que davantage soit


fait pour retrouver les incendiaires. Le nombre de feux de forêt a augmenté de 84 % par rapport à 2018. On produit du soja sur les hautes terres de Santarém depuis 1998, principalement pour livraison à la Chine et à l’Europe – l’Allemagne aussi achète du soja brésilien, surtout comme fourrage. C’est à peu près à la même époque qu’a débuté la lutte pour les terres traditionnelles des Mundurukus. Depuis, les producteurs de soja cherchent à racheter aux populations indigènes les terres qui leur appartiennent, parfois avec succès. Qui plus est, les grands agriculteurs déforestent illégalement des parties de l’Amazonie, réduisant au fil des ans le milieu de vie des Mundurukus à peau de chagrin. Sur la route reliant Santarém à Açaizal, on ne voit défiler que des champs de soja, kilomètre après kilomètre. Les adventices séchées gris-brun qui bordent les champs témoignent de l’usage de glyphosate. L’utilisation de cet herbicide controversé fait actuellement débat dans l’Union européenne : d’après les environnementalistes, il s’agit d’une substance cancérigène mettant en péril la biodiversité. Au Brésil, en revanche, c’est la tendance inverse : depuis l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro en janvier dernier, plus de 100 nouveaux pesticides ont été autorisés.

RÉSISTANCE AUX PESTICIDES Les récoltes record qui ont catapulté le Brésil à la deuxième place mondiale des pays producteurs de soja ont largement été obtenues à partir de plantes génétiquement modifiées, qui ont entre-temps développé une résistance aux pesticides même les plus virulents, avec de graves conséquences sur la santé publique. Tout autour du village d’Açaizal, les grands agriculteurs entretiennent des milliers d’hectares en monoculture, juste à côté des terres des Mundurukus. Quand ils épandent les pesticides avec leurs tracteurs, le vent transporte les nuages toxiques jusque sur les terres des indigènes, dont les plantations périssent. Mais il entre aussi dans les maisons et dans les écoles : « Nous souffrons de maladies respiratoires, les enfants se plaignent de nausées et de difficultés à respirer. Les jours où le poison est pulvérisé, on constate une baisse nette de la concentration chez tous les élèves », explique l’enseignant de l’école du village. Et ces pulvérisations ont lieu au moins toutes les six semaines. « J’essaie de planter mes plates-bandes le plus loin possible de la ligne de démarcation, car nous vivons du rendement de nos légumes bio, que nous vendons sur le marché de Santarém », confie Paulo Munduruku. Entourée de manguiers et de corossoliers, sa maison se situe dans un cadre idyllique – mais à quelques mètres à peine des champs de soja. Avant, il y avait ici « des forêts épaisses, pleines d’animaux et de fruits sauvages », raconte l’homme de 56 ans, « d’innombrables bras de rivières dans lesquels nous pouvions pêcher et nous baigner. » Aujourd’hui, les poissons ont pratiquement disparu et les rivières sont à sec à cause de la déforestation. Elles ne se remplissent guère plus que pendant la saison des pluies, « avec l’eau contaminée par les pesticides qui s’écoule des champs ». Pêcher est devenu impossible. « Maintenant, nous élevons des poules et plantons du manioc », soupire Paulo. La piètre qualité des soins de santé constitue un autre problème. Les premiers secours ne sont possibles que dans un centre de santé situé à huit kilomètres de là. Açaizal devait recevoir son propre centre à la faveur d’un programme national de fourniture des soins de santé aux indigènes, mais Bolsonaro a annoncé vouloir entièrement le démanteler. Au printemps, des groupes indigènes de tout le pays sont descendus dans la rue pour protester contre sa suppression. Jugeant la vie de village traditionnelle des indigènes rétrograde et dépassée, Bolsonaro souhaite déplacer les populations concernées dans les villes, où elles n’auront d’autre choix que de s’adapter au mode de vie de la société brésilienne moderne.

« CELA FAIT 519 ANS QUE NOUS RÉSISTONS » À l’heure actuelle, 13 % du territoire brésilien sont enregistrés en tant que réserves indigènes, alors que les groupes concernés en revendiquent plus du double. Une demande à laquelle les prédécesseur·se·s de Bolsonaro ne se sont pas davantage empressé·e·s d’aboutir : nettement moins de zones protégées ont été homologuées sous le président socialiste Luiz Inácio Lula da Silva que sous son prédécesseur Fernando Henrique Cardoso, et leur nombre a encore diminué avec l’arrivée au pouvoir de Dilma Rousseff. « Cela fait 519 ans que nous résistons » : voilà ce qu’a déclaré le mouvement indigène APIB lors de son assemblée annuelle, qui s’est tenue en avril dans la capitale, Brasilia. La constitution brésilienne ne faisait en effet à l’origine aucune mention des indigènes. Ce n’est qu’avec la nouvelle version de 1988 qu’ils ont obtenu un droit à leur mode de vie, à leurs traditions et à leurs terres ancestrales. Ces superficies devaient être délimitées, homologuées et enregistrées dans un délai de cinq ans ; pourtant, plus de trente ans plus tard, seule la moitié d’entre elles sont officiellement reconnues. Depuis 2010, les groupes de population indigènes tentent en vain de faire délimiter officiellement leurs terres pour éviter qu’elles soient saisies. En 2017, un groupe d’anthropologues de la FUNAI (l’organisme brésilien chargé de la gestion des terres indigènes) a commencé à faire progresser l’enregistrement. Mais Bolsonaro ne l’entendait pas de cette oreille : il n’homologuerait « pas un centimètre de plus », clamait-il déjà pendant sa campagne électorale. À peine arrivé au pouvoir, il a placé la FUNAI, jusque-là rattachée au ministère de la Justice, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et décidé de lui retirer toute compétence dans l’analyse des terres indigènes. Pour entrer en vigueur, cette décision doit cependant être approuvée par le Parlement. Une commission gouvernementale s’est opposée à la mesure, qui revient en pratique à ôter tout pouvoir à l’organisme. Pendant ce temps, les conflits s’intensifient dans la ville portuaire de Santarém, d’où est expédiée une grande partie de la récolte de soja. Le lobby agricole accuse les ONG et les organisations ecclésiastiques d’inventer des indigènes sur des terres qui n’en comptent pas. Un scientifique ayant quitté de son propre chef l’Association brésilienne d’anthropologie avant d’en être exclu pour comportement contraire à l’éthique a joué un triste rôle dans ce processus. Dès la victoire électorale de Bolsonaro, l’homme avait réclamé la mise en place, au sein de la chambre des députés de Santarém, d’une commission d’enquête chargée d’investiguer sur la « propagation ethnique pilotée par les ONG ». Pour l’avocat Pedro Martins, membre de l’ONG Terra de Direitos à Santarém, « cet homme est une réelle menace pour les indigènes, et pas seulement pour les Mundurukus, mais aussi pour d’autres groupes de la région. » Selon le droit applicable, le statut d’indigène ne peut être contesté : est indigène tout individu qui se déclare comme tel. La loi n’a cependant pas empêché l’anthropologue d’accompagner sans y être invité une délégation de la Commission interaméricaine des droits de l’homme lors de son déplacement à Açaizal en novembre 2018. Suivant cette dernière à bord de la jeep d’un représentant du lobby agricole, il a hurlé à qui voulait bien l’entendre : « Ce ne sont pas des indigènes ! Il n’y a pas d’indigènes ici ! » Les habitant·e·s du village racontent que cet homme ou des représentants du lobby agricole surgissent chaque fois qu’ils·elles organisent leur résistance ou recherchent l’attention publique. Lorsqu’un représentant du bureau du procureur s’est rendu dans le village, 30 jeeps occupées par de grands propriétaires fonciers ont débarqué en même temps pour faire entrave à sa rencontre avec les indigènes. « Ils ont pris confiance sous le nouveau gouvernement. Ils nous traitent de vagabonds, sont de plus en plus arrogants », raconte Paulo Munduruku. Son voisin direct, cultivateur de soja, remorque souvent des troncs d’arbre pour les abandonner sur la seule voie de communication, obligeant Paulo et sa famille à franchir la limite de ses champs pour les contourner. « Il nous

7


hurle alors de quitter ses terres sur-le-champ et me menace en disant : “Je sais qui tu es, je vais te montrer où est ta place.” »

DES ENQUÊTES QUI TRAÎNENT EN LONGUEUR Pareilles menaces sont toujours à prendre au sérieux. L’État du Pará présente l’un des plus hauts taux d’homicides du pays, et Amnesty International classe le Brésil parmi les pays au plus fort taux de meurtres de défenseur·e·s des droits humains et d’activistes foncier·ère·s. Les Mundurukus prennent leurs précautions. Leurs figures majeures ne quittent plus le village sans être accompagnées. Pour se rendre en ville, les habitant·e·s prennent le bus à l’aube afin de ne pas être vu·e·s. « Trop de porte-paroles du mouvement indigène ont déjà perdu la vie », explique le chef du village, Josenildo Munduruku. C’est ce qui est arrivé à un habitant du village voisin fin 2018. La localité se trouvant en plein cœur de la région du soja, les Mundurukus sont convaincus que son assassinat a été commandité par les agriculteurs. Mais le travail d’enquête avance lentement : d’après les avocats, soit la police ignore complètement les plaintes pour assassinat, soit elle laisse les enquêtes traîner en longueur. Les personnes défendant les groupes de population indigènes, elles, sont victimes de persécutions et d’intimidations, notamment le procureur de Santarém en personne. Luis Camoes Boaventura explique en riant que son nom a été mêlé à une affaire de trafic illégal de bois afin de le discréditer. Mais il entend bien continuer à assurer son travail d’enquête, « tant que cela reste possible ». Boaventura n’est pas optimiste. Pour lui, la nouvelle politique vise à diviser et à affaiblir les institutions compétentes. Six mois après l’investiture de Bolsonaro, les organismes en charge de la protection de l’environnement sont déjà presque à court de moyens. Même si, aux termes de la constitution, l’État est tenu de protéger les indigènes, leur culture et leur milieu de vie, c’est tout le contraire qui se produit. « L’État de l’Amazonas a atteint un niveau historiquement bas », affirme-t-il. « La situation est terrifiante. »

BRASILIEN: ABGEBRANNT AM AMAZONAS Brasiliens Regierung will indigene Bewohner des Amazonasgebiets von ihrem angestammten Land vertreiben – durch Zwangsumsiedelungen und Rodung. Christine Wollowski hat die Munduruku im Hochland von Santarém besucht. Eine Reportage. Sie tragen rote Kriegsbemalung, die Farbe stammt aus den Samen der Urucum-Pflanze. Federschmuck hängt über ihren T-Shirts, viele sind in Flip-Flops da: Gut ein Dutzend Personen stehen an diesem Frühlingstag auf dem zementierten Versammlungsplatz des Dorfes Açaizal im Norden von Brasilien. Zum Auftakt des Treffens schwingt Dorfvorsteher Josenildo Munduruku die Rassel zu einem Rundtanz, der von lautem Gesang begleitet wird. Und zwar auf Portugiesisch: Denn die in Açaizal lebenden Munduruku haben so lange versucht, sich an das Leben der Weißen anzupassen, dass ihnen darüber die eigene Sprache verloren gegangen ist. Doch fühlen sie sich weiter als Indigene und wollen auf dem Land ihrer Vorfahren traditionell leben: jagen, fischen, pflanzen. Die Chancen dafür schwinden aber, weil das Dorf von Sojaplantagen eingeschlossen ist. „Wir beobachten, dass die Bauern immer ungenierter Flächen durch Brandrodung in Felder verwandeln. Der Wald schwindet jeden Tag ein Stück mehr”, sagt der 33-jährige Dorfvorsteher. „Wir werden krank von den Pflanzenschutzmitteln, die Tiere im Wald verschwinden – es ist ein täglicher Kampf, hier im Dorf zu bleiben.”

8

Das Hochland von Santarém im Amazonasgebiet ist mit 75 000 Hektar Anbaufläche ein eher kleiner Sojaproduzent neben dem Bundesstaat Mato Grosso, der für knapp ein Drittel der insgesamt mehr als 110 Millionen Tonnen umfassenden Ernte jährlich in Brasilien verantwortlich ist. Bis zum Horizont erstrecken sich rund um Açaizal die grünen Felder.

FÜR DEN PRÄSIDENTEN EIN HINDERNIS Für Brasiliens Präsidenten Jair Bolsonaro sind diese Schutzgebiete Hindernisse: Er will das unter Korruptionsskandalen und Wirtschaftsflaute leidende Land durch eine radikale wirtschaftliche Erschließung des Amazonasgebietes aus der Krise führen. Immerhin sind dort Bodenschätze im Wert von Billionen Euro zu finden. Internationale Konzerne wie der kanadische Goldminenbetreiber Belo Sun warten nur noch auf die Genehmigung der Umweltbehörden, um ihre Millionengeschäfte ohne Rücksicht auf die Wälder und deren Bewohner zu betreiben. Im Amazonasgebiet, das fast die Hälfte von Brasiliens Gesamtfläche einnimmt, ist dafür reichlich Platz. Tausende Hektar für das kulturelle Überleben von ein paar Dutzend indigenen Familien zu schützen, findet Bolsonaro unsinnig. Die von Indigenen beanspruchten Gebiete könnten stattdessen für Bergbau und Holzhandel genutzt werden und riesige Flächen für Rinderzucht und Sojaanbau bieten – so sieht es das brasilianische Staatsoberhaupt. Dass es allein seit Jahresbeginn mehr als 76 000 Waldbrände gab, hat auch mit dessen Politik zu tun: Zwar stimmte er im August der Entsendung von mehr als 44 000 Soldaten in die Brandgebiete im Amazonas zu. Doch der Forderung von vier Bundesstaaten, mehr zur Ergreifung der Brandstifter zu tun, kam er bislang nicht nach. Um 84 Prozent gestiegen im Vergleich zu 2018 ist die Zahl der Waldbrände. Im Hochland von Santarém wird seit 1998 Soja produziert. Geliefert wird vor allem nach China und Europa – auch Deutschland kauft brasilianisches Soja, das vor allem als Futtermittel ­genutzt wird. Der Konflikt um das traditionelle Land der Munduruku existiert beinahe ebenso lang. Die Sojaproduzenten versuchen seither, den indigenen Bevölkerungsgruppen ihr Land abzukaufen. Manche haben sich darauf eingelassen. Weil die Großbauern außerdem illegal Waldflächen abholzen, schrumpft der Lebensraum der Munduruku seit Jahren: Wer von Santarém nach ­Açaizal fährt, sieht über unendliche Kilometer nichts als Soja­felder. Graubraun vertrocknetes Unkraut an den Rändern bezeugt, dass Glyphosat eingesetzt wird. Über den Einsatz des umstrittenen Unkrautvernichtungsmittels wird in der EU diskutiert. Nach Ansicht von Umweltschützern ist das Pflanzengift krebserregend und gefährdet die Artenvielfalt. In Brasilien ist jedoch ein gegenläufiger Trend festzustellen: Seit dem Amtsantritt Bolsonaros im Januar wurden mehr als 100 Pestizide neu zugelassen.

GEGEN PESTIZIDE RESISTENT Erzielt werden die Rekordernten, die Brasilien auf den weltweit zweiten Platz der Sojaproduzenten katapultiert haben, vielerorts mit genmanipulierten Pflanzen. Und die sind inzwischen selbst gegen die schärfsten Pestizide resistent – mit gravierenden gesundheitlichen Folgen. Rund um das Dorf Açaizal be­ackern Großbauern Tausende Hektar in Monokultur, ihre Felder grenzen von allen Seiten direkt an das Land der Munduruku an. Wenn die Bauern mit ihren Traktoren die Pestizide versprühen, trägt der Wind die Giftwolken auf das Land der Indigenen, die Pflanzen sterben ab. Der Wind weht das Gift aber auch in Wohnhäuser und Schulen. „Wir leiden unter Atemwegserkrankungen, die Kinder klagen über Übelkeit und Atemnot. An Tagen, an denen Gift eingesetzt wird, sinkt die Konzentration bei allen spürbar”, erklärt der Dorfschullehrer. Mindestens alle sechs Wochen wird Glyphosat versprüht. „Ich versuche, meine eigenen Beete so weit wie möglich von der Grenze


Un homme autochtone observe du bétail. L'élevage bovin est l'un des principaux moteurs de la déforestation dans l'Amazonie brésilienne. l Ein indigener Mann beobachtet Rinder in der Nähe von Uru-Eu-Wau-Wau. Die Viehzucht ist einer der wichtigsten Triebkräfte der Abholzung im brasilianischen Amazonasgebiet. © Gabriel Uchida entfernt anzulegen, denn wir leben vom Ertrag unseres Biogemüses, das wir auf dem Markt in Santarém anbieten”, sagt Paulo Munduruku. Sein Haus steht idyllisch zwischen Mango- und Graviolabäumen – nur wenige Meter von den Sojafeldern entfernt. Früher habe es hier „dichte Wälder voller Wild und Wildfrüchte” gegeben, erzählt der 56-Jährige, „unzählige Flussarme, in denen wir fischen und baden konnten”. Heute hingegen gebe es kaum noch Fische, die Flüsse seien ausgetrocknet, weil die Wälder abgeholzt wurden und sich nur noch zur Regenzeit füllten – „mit dem von den Pestiziden vergifteten Wasser, das aus den Feldern abläuft". Das Fischen ist den Munduruku damit nicht mehr möglich. „Wir halten jetzt Hühner und pflanzen Maniok”, sagt Paulo. Ein weiteres Problem ist die schlechte Gesundheitsversorgung. Medizinische Erstversorgung gibt es nur in einem acht Kilometer entfernten Gesundheitsposten. Eigentlich war geplant, dass Açaizal im Rahmen eines staatlichen Programms zur indigenen Gesundheitsversorgung einen eigenen Posten bekommen sollte – doch will Bolsonaro dieses Programm ganz abschaffen. Im Frühjahr gingen deshalb in ganz Brasilien indigene Gruppen auf die Straße und protestierten gegen die Abschaffung des Programms. Bolsonaro hält das traditionelle indigene Dorfleben für rückständig und überholt und möchte indigene Bevölkerungsgruppen stattdessen in die Städte umsiedeln, wo sie sich den Sitten der modernen brasilianischen Gesellschaft anpassen sollen.

„WIR LEBEN SEIT 519 JAHREN IM WIDERSTAND” Zurzeit sind 13 Prozent des brasilianischen Staatsgebiets als indigene Reservate registriert, Ansprüche angemeldet haben idigene Gruppen auf mehr als das Doppelte dieser Fläche. Auch Bolsonaros Vorgänger hatten es nicht eilig damit, diesen Forderungen nachzukommen: Unter dem sozialistischen Präsidenten Luiz Inácio Lula da Silva wurden deutlich weniger

Schutzgebiete ausgewiesen als unter dessen Vorgänger Fernando Henrique Cardoso. Unter Lulas Nachfolgerin Dilma Rousseff ging die Zahl der neuen Schutzgebiete noch weiter zurück. Die indigene Bewegung APIB erklärte bei ihrer Jahresversammlung in der Hauptstadt Brasilia im April: „Wir leben seit 519 Jahren im Widerstand.” Tatsächlich kamen Indigene in der brasilianischen Verfassung ursprünglich gar nicht vor. Erst durch die Neufassung von 1988 erhielten sie einen Rechtsanspruch auf ihre Lebensweise, ihre Traditionen und die von ihnen traditionell besiedelten Gebiete. Binnen fünf Jahren sollten alle diese Flächen vermessen, ausgewiesen und registriert werden. Doch mehr als dreißig Jahre später sind weniger als die Hälfte dieser Gebiete offiziell anerkannt. Seit 2010 versuchen indigene Bevölkerungsgruppen vergeb­lich, ihre Gebiete offiziell vermessen zu lassen, um sich vor Landnahme zu schützen. Seit 2017 sollte eine Gruppe von Anthropologen der Indigenenbehörde FUNAI die Registrierung vorantreiben. Bolsonaro will die Vermessung dieser Gebiete jedoch komplett einfrieren: „Keinen weiteren Zentimeter” werde er schützen lassen, kündigte er bereits im Wahlkampf an. Direkt nach seinem Amtsantritt verlegte er die FUNAI aus dem Justizministerium ins Landwirtschaftsministerium und bestimmte, sie sei künftig nicht mehr für die Analyse der indigenen Gebiete zuständig. Damit diese Entscheidung rechtsgültig wird, muss ihr allerdings das Parlament zustimmen. Eine Regierungskommission sprach sich gegen die Umwidmung aus, die einer Entmachtung der Behörde gleichkommt. Derweil verschärfen sich die Konflikte in der Hafenstadt Santarém, aus der ein Großteil der Sojaernte verschifft wird. Die Agrarlobby verdächtigt NGOs und kirchliche Organisationen, Indios zu schaffen, wo es keine gibt. Eine unrühmliche Rolle spielte dabei ein Wissenschaftler, der vorsichtshalber freiwillig aus der brasilianischen Gesellschaft für Anthropologie austrat, bevor er wegen unethischen Verhaltens ausgeschlossen werden sollte. Unmittelbar

9


nach Bolsonaros Wahlsieg hatte er sich für eine Untersuchungskommission in der Abgeordnetenkammer von Santarém eingesetzt. Sie sollte eine „von NGOs betriebene ethnische Ausbreitung” untersuchen. „Der Mann ist eine Bedrohung für die Indigenen”, sagt Rechtsanwalt Pedro Martins von der NGO Terra de Direitos in Santarém. „Davon sind nicht nur die Munduruku betroffen, sondern auch andere indigene Bevölkerungsgruppen in der Region.” Nach dem geltenden Recht ist es nicht möglich, Angehörigen dieser Gruppen ihren Status abzusprechen: Indigen ist, wer sich als indigen erklärt. Das Gesetz hielt den rechten Anthropologen jedoch nicht davon ab, im November 2018 ohne Einladung eine Delegation der Interamerikanischen Menschenrechtskommission zu begleiten, als diese Açaizal besuchte. Er folgte der Delegation im Jeep eines Vertreters der Agrarlobby und skandierte unablässig „Das sind keine Indios, hier gibt es keine Indios”. Die Dorfbewohner berichten, er oder Vertreter der Agrarlobby tauchten immer dann auf, wenn sie ihren Widerstand organisierten oder die Öffentlichkeit suchten. Als ein Vertreter der Staatsanwaltschaft das Dorf besuchte, fuhren gleich 30 Jeeps mit Großgrundbesitzern vor, um dessen Zusammentreffen mit den Indigenen zu verhindern. „Sie fühlen sich unter der neuen Regierung sicher, beschimpfen uns als Vagabunden und werden immer unverfrorener”, sagt Paulo Munduruku. Sein direkter Nachbar, ein Sojabauer, schleppe häufig absichtlich Baumstämme auf den einzigen Verbindungsweg, sodass Paulo und seine Familie einen Bogen um das Hindernis machen und dabei den Rand seiner Felder betreten müssen. „Dann brüllt er uns an, wir hätten sofort sein Land zu verlassen, und droht: ‚Ich weiß, wer du bist, ich werde dir schon zeigen, wo dein Platz ist.’”

weist eine der höchsten Mordraten des Landes auf. Amnesty International betrachtet Brasilien als eines der Länder mit den weltweit höchsten Raten, was Morde an Menschenrechtlern und Landaktivisten betrifft. Die Munduruku sehen sich vor. Führende Persönlichkeiten verlassen das Dorf nur noch zu zweit. Wer in die Stadt muss, nimmt den Bus im Morgengrauen, um ungesehen das Dorf zu verlassen. „Zu viele Wortführer der Indigenenbewegung sind schon gestorben”, sagt Dorfvorsteher Josenildo Munduruku. Ende 2018 traf es den Bewohner eines Nachbardorfs. Die Munduruku gehen davon aus, dass der Mord von Bauern in Auftrag gegeben wurde, denn der Ort liegt mitten im Sojagebiet. Doch die Mühlen der Ermittlungsbehörden mahlen langsam: Die Polizei ignoriere Meldungen über die Morde entweder ganz oder verschleppe die Untersuchungen, sagen Anwälte. Verfolgt und eingeschüchtert werden stattdessen die Interessenvertreter der indigenen Bevölkerungsgruppen, darunter selbst der Staatsanwalt von Santarém. Luis Camoes Boaventura lacht, als er erzählt, wie sein Name mit einem illegalen Holzhandelsbetrieb in Zusammenhang gebracht wurde, um ihn in Misskredit zu bringen. Er werde seiner Pflicht, als Ankläger Unrechtmäßigkeiten zu verfolgen, jedoch nachgehen, „solange das möglich ist”. Optimistisch ist er nicht. Ziel der neuen Politik sei es, die ­zuständigen Institutionen aufzuspalten und zu schwächen. So stünden der Umweltschutzbehörde ein halbes Jahr nach Bolsonaros Amtsantritt kaum noch Finanzmittel zur Verfügung. Laut Verfassung ist der Staat verpflichtet, Indigene, ihre Kultur und ihren Lebensraum zu schützen – doch er betreibt das Gegenteil. „Der Bundesstaat Amazonas erlebt zurzeit einen historischen Tiefpunkt”, sagt Boaventura, „die Lage ist erschreckend”.

SCHLEPPENDE ERMITTLUNGEN Solche Drohungen sind durchaus ernst zu nehmen. Der Bundesstaat Pará

Trous de balles dans un panneau de la Fondation Nationale des Indiens du Brésil (FUNAI), qui a déclaré le territoire de l'Uru-Eu-Wau-Wau « Terre protégée ». | Schusslöcher in einem Schild der brasilianischen National Indian Foundation (FUNAI), mit dem das Gebiet der Uru-Eu-Wau-Wau als „Geschütztes Land” gekennzeichnet wird. © Gabriel Uchida

10


UN ESPION DANS LA POCHE Par Julie Jeannet - L'article a paru en premier dans le magazine d'Amnesty International Suisse (août 2019). Les gouvernements dépensent des milliards pour infecter de mouchards les téléphones de journalistes et de défenseur·e·s des droits humains. En coulisses : une société israélienne aux pratiques opaques. Le 13 mai dernier, un tremblement de terre ébranle le monde virtuel. Le « Financial Times » avait révélé que l’application WhatsApp a été piratée et que la sécurité d’un milliard et demi d’utilisateurs et d’utilisatrices est ainsi menacée. Une faille de l’application a été exploitée pour infecter les téléphones avec un logiciel espion. L’information fait le tour du monde, mais l’origine de cette attaque historique et ses enjeux restent méconnus. Le journal économique pointe du doigt la société israélienne NSO Group. Celle-ci serait à l’origine d’un programme capable d’accéder à toutes les informations d’un téléphone, par le biais d’un appel en absence sur la messagerie, sans même que l’utilisateur ou l’utilisatrice clique sur un lien ou réponde à l’appel. L’entreprise balaie ces accusations, mais pas les doutes qui planent sur elle. Celle-ci a, par le passé, été associée à de sombres affaires. Ses produits ont été utilisés par des régimes autoritaires pour espionner les voix dissidentes, notamment celles de journalistes et de défenseur·e·s des droits humains. « Cette société vend ses produits à des gouvernements qui commettent de révoltantes violations des droits humains, leur octroyant des outils pour pister des militants », explique Danna Ingleton, directrice du programme technologie et droits humains chez Amnesty International. En mai dernier, l’organisation s’est engagée en demandant au ministère israélien de la Défense de révoquer l’autorisation d’exportation de NSO.

UN CHEVAL AUX AILES NOIRES Ironie, c’est précisément un avocat anglais, impliqué dans la plainte contre l’entreprise, qui a sonné l’alarme. Surpris de recevoir des appels de numéros inconnus à des heures improbables sur WhatsApp, il contacte Citizen Lab, un institut de recherche de l’Université de Toronto spécialisé dans la surveillance d’internet. Après quelques analyses, les chercheur·e·s établissent que le montage informatique lié au piratage correspond à la structure informatique mise en place par NSO et son logiciel espion, intitulé Pegasus. WhatsApp estime qu’au moins une douzaine de personnes ont été ciblées par ce logiciel. « Le vrai enjeu n’est pourtant pas le nombre de victimes actuel mais le nombre astronomique de victimes potentielles qu’il pourrait faire », estime Danna Ingleton. « Cette nouvelle attaque révèle l’ampleur des capacités de cette industrie. Avant, l’utilisateur devait cliquer sur un lien, aujourd’hui l’infection se fait de manière passive, il suffit d’avoir l’application sur son téléphone. » Si ce terrifiant piratage a fait la une du monde entier, NSO Group n’en est pas à son coup d’essai. Depuis quelques années, elle est devenue un fournisseur privilégié des régimes autoritaires, qui n’hésitent pas à casser leur tirelire pour pister leurs dissident·e·s politiques. « Nous mettons au point les meilleures technologies pour aider les gouvernements à détecter et prévenir un large éventail de menaces locales et mondiales », se targue l’entreprise sur son site internet. Pourtant, au moins 30 membres de la société civile, dont un chercheur d’Amnesty et de nombreux journalistes mexicains, ont été visé·e·s par les logiciels espions de la société israélienne.

UN CLIC FATAL NSO Group, une entreprise d’environ six cents employé·e·s basée au nord de Tel-Aviv, aurait probablement préféré continuer à œuvrer dans l’ombre.

NSO GROUP

Fondée en 2010 par d’anciens membres des services secrets israéliens, elle a été projetée sur le devant de la scène suite à l’assassinat de Jamal Khashoggi. Un faisceau d’indices indique que les autorités saoudiennes ont recouru à Pegasus pour espionner le téléphone d’Omar Abdul Aziz, un ami du journaliste saoudien, réfugié à Montréal, avec lequel il conversait régulièrement. L’entreprise réfute tout lien avec l’assassinat du journaliste, mais ne dément pas avoir fait commerce avec le régime saoudien. Selon le journal israélien un contrat de 55 millions de dollars a été passé avec ce gouvernement à l’été 2017. D’après une analyse détaillée de Citizen Lab, NSO group aurait mené des opérations avec Pegasus dans 45 pays du monde. Parmi ceux-ci, 33 États sont considérés comme des clients potentiels. L’entreprise se vante de « fournir une technologie qui aide les gouvernements à prévenir le terrorisme ». C’est pourtant précisément la définition du terrorisme qui pose problème. Parmi les clients présumés, six sont connus pour utiliser la surveillance à des fins répressives : l’Arabie saoudite, le Mexique, le Maroc, le Kazakhstan, le Bahreïn et les Émirats arabes unis. Si un défenseur des droits humains connaît le prix de la surveillance, c’est l’Émirati Ahmed Mansoor. En 2011 déjà, ce militant est la cible de FinFisher, un logiciel malveillant qui siphonne les données de son ordinateur. C’est probablement la première fois qu’un gouvernement acquiert un programme pour espionner un militant des droits humains. La première d’une longue série. En 2012, Ahmed Mansoor, est victime d’un logiciel espion de la société The Hacking Team, puis du logiciel Pegasus en 2016. Arrêté le 20 mars 2017 et placé en cellule d’isolement, le lauréat du prix Martin Ennals est condamné en mai 2018 à 10 ans de prison. Les autorités lui reprochent d’avoir publié de fausses informations à propos des Émirats arabes unis qui auraient porté « atteinte à l’harmonie sociale et à l’unité du pays ». Amnesty le considère comme un prisonnier d’opinion et réclame sa libération depuis deux ans. D’après des experts en sécurité interrogés par le site web d’information Vice, le programme utilisé pour espionner le militant d’Abu Dhabi a coûté un million de dollars.

UN COMMERCE HORS CONTRÔLE NSO a accouché d’un monstre. Dans un entretien accordé à l’émission américaine 60 Minutes, ses dirigeants affirment passer au crible leurs clients pour prévenir d’éventuels abus. Ils nient le fait que Pegasus ait été utilisé de façon abusive contre des défenseur·e·s des droits humains, mais n’en ont jamais apporté les preuves. De plus, ils n’ont jamais révélé les détails de leur procédure d’évaluation des produits avant leur mise en vente. Le 25 juin, David Kaye, le rapporteur spécial de l’ONU pour la promotion du droit à la liberté d’opinion et d’expression, a appelé à un moratoire sur le transfert des technologies de surveillance, jusqu’à ce qu’un cadre respectant les droits humains soit mis en place. Novalpina, le fonds de placement britannique, propriétaire majoritaire de NSO, a affirmé qu’il développerait dans les trois mois un nouveau cadre de gouvernance conforme aux principes directeurs de l’ONU sur les entreprises et les droits humains. Des initiatives encourageantes − mais pas suffisantes. « Nous espérons un changement significatif, mais les déclarations de NSO sonnent creux », déplore Danna Ingleton d’Amnesty. « Les propriétaires de la société se disent préoccupés par le respect des droits humains, mais le piratage de WhatsApp, en mai dernier, contre l’avocat britannique démontre qu’ils cherchent précisément à espionner les personnes qui leur demandent des comptes. Ce genre d’intimidations compromet l’accès à la justice », regrette-t-elle. L’audience de NSO devant la justice israélienne aura lieu

11


Le militant émirati Ahmed Mansoor est, en 2011 déjà, la cible d’un logiciel malveillant qui siphonne les données de son ordinateur. | Der Menschenrechtsverteidiger Ahmed Mansoor ist schon seit 2011 Opfer von Software-Angriffen. © Martin Ennals Foundation

en novembre. Une nouvelle faille dans la messagerie WhatsApp a été découverte mi-juillet. Cette vulnérabilité peut être exploitée pour télécharger et modifier des fichiers envoyés. À l’heure où nous mettons sous presse, des piratages relatifs à cette faille n’ont pas encore été dénoncés.

DER SPION IN DER HOSENTASCHE Von Julie Jeannet - Der Artikel erschien zuerst im Magazin von Amnesty International Schweiz (Augiust 2019). Repressive Regierungen nutzen heute auch Software, um unliebsame Medienschaffende und Menschenrechtler*innen zu überwachen. So geraten diese in Gefahr, wie die Angriffe auf WhatsApp zeigen. Im Fokus steht die Firma NSO. Am 13. Mai wurde die virtuelle Welt aufgeschreckt: Die „Financial Times” deckte auf, dass die Applikation Whats-App gehackt worden war; damit waren die Daten von eineinhalb Milliarden Benutzerinnen und Benutzern gefährdet. Die Wirtschaftszeitschrift vermutet die israelische NSO Group hinter der Software. Dieses Unternehmen sei in der Lage, ein solches Programm zu schreiben, um an die Daten von Smartphones zu gelangen. Der Angriff fand durch einen schlichten Sprachanruf statt: Selbst wenn die Zielperson den Anruf nicht angenommen hatte, konnte eine Spyware das Telefon infizieren und an die persönlichen Daten auf dem Gerät gelangen – ohne dass der Benutzer oder die Benutzerin etwas davon bemerkte. Gemäß WhatsApp wurden die Geräte von mindestens einem Dutzend Personen durch diese Spyware infiltriert. „Das große Problem ist nicht die Zahl der tatsächlich direkt betroffenen Personen, sondern die astronomische Zahl

12

von Menschen, die in der Folge geschädigt werden könnten”, sagt Danna Ingleton, verantwortlich für das Thema Technologie und Menschenrechte bei Amnesty International. „Diese Attacke zeigt auch auf, wie weit man zu gehen bereit ist. Früher musste der Benutzer auf einen Link klicken, heute geschieht die Infizierung des Geräts bereits, ohne dass der Besitzer etwas Falsches getan hätte. Es reicht, eine Applikation auf dem Handy installiert zu haben.” Die NSO Group wies alle Vorwürfe weit von sich, Zweifel bleiben aber bestehen. Das IT-Unternehmen war schon in der Vergangenheit in die Kritik geraten wegen Produkten, die an autoritäre Regimes verkauft werden. „NSO verkauft seine Produkte an Regierungen, die Menschenrechtsverletzungen begehen, und gibt ihnen damit Werkzeuge in die Hand, um Aktivisten und Aktivistinnen zu verfolgen”, sagt Danna Ingleton.

GEFLÜGELTER TROJANER Ausgerechnet ein Anwalt in England, der gerade dabei war, eine Klage gegen die NSO Group einzureichen, machte die Entdeckung, dass er von einer Spyware betroffen war. Er war erstaunt, dass er zu seltsamen Tageszeiten via WhatsApp Anrufe von unbekannten Nummern erhielt, und kontaktierte Citizen Lab, ein kanadisches Forschungsinstitut an der Universität Toronto, das sich auf Internetüberwachung spezialisiert hat. Nach einigen Analysen stellten die Forscher*innen fest, dass die Struktur der entdeckten Spionagesoftware der Spyware entspricht, die von der NSO unter dem Namen Pegasus vertrieben wird. Seit einigen Jahren ist die NSO einer der bevorzugten Ausstatter von autoritären Regimes geworden, die nicht zögern, wenn es darum geht, ihre politischen Gegner*innen aufzuspüren. „Wir entwickeln die besten Technologien, um Regierungen dabei zu helfen, eine breite Palette lokaler und globaler Bedrohungen zu erkennen und zu verhindern”, rühmt sich das Unternehmen auf seiner Website weiterhin. Bedrohungen? Mindestens


30 Mitglieder der Zivilgesellschaft, darunter ein Researcher von Amnesty International und zahlreiche mexikanische Journalist*innen, wurden von der Spyware bereits ins Visier genommen. Im Mai leitete Amnesty International denn auch rechtliche Schritte ein, um das israelische Verteidigungsministerium aufzufordern, die Ausfuhrgenehmigung der NSO zu widerrufen.

VERHÄNGNISVOLLER KLICK Die NSO Group, ein nördlich von Tel Aviv ansässiges Unternehmen mit rund 600 Mitarbeitenden, hätte es wahrscheinlich vorgezogen, weiterhin im Schatten zu arbeiten. Die Firma wurde 2010 von ehemaligen Mitgliedern des israelischen Geheimdiensts gegründet. Nach dem Mord an Jamal Khashoggi stand die NSO aber plötzlich im Rampenlicht. Gemäss Citizen Lab gibt es eine Reihe von Hinweisen dafür, dass die Software Pegasus benutzt wurde, um den saudischen Journalisten Omar Abdul Aziz und dessen Umfeld, darunter Khashoggi, auszuspionieren. Im Juni 2018 hatte Omar Abdul Aziz auf einen per SMS erhaltenen Link geklickt, wodurch sein Handy infiziert wurde. Zwei Monate später wurden zwei seiner Brüder und mehrere seiner Freunde in Saudi-Arabien inhaftiert; am 2. Oktober wurde Jamal Khashoggi im saudischen Konsulat in Istanbul ermordet. Der in Montreal lebende Omar Abdul Aziz hatte regelmäßig mit Khashoggi telefoniert. Er befürchtet, dass er Hunderte von Kontakten in Gefahr gebracht haben könnte, und reichte eine Beschwerde gegen die NSO ein. Das Unternehmen weist jede Beteiligung an der Ermordung des Journalisten zurück, bestreitet aber nicht, mit dem saudischen Regime Geschäfte gemacht zu haben. Laut der israelischen Zeitung „Haaretz” hat die NSO mit Saudi-Arabien im Sommer 2017 einen Vertrag über 55 Millionen Dollar unterzeichnet. Nach einer detaillierten Analyse von Citizen Lab hat die NSO-Gruppe in 45 Ländern Operationen mit Pegasus am Laufen. In 33 dieser 45 Staaten sind die Regierungen potenzielle Kunden. Die NSO rühmt sich der „Bereitstellung von Technologien, die Regierungen bei der Terrorismusprävention unterstützen”. Es ist die Definition von Terrorismus, die problematisch ist. Unter den angeblichen Kunden sind sechs bekannt, die die Überwachung zu Strafverfolgungszwecken nutzen: Saudi-Arabien, Mexiko, Marokko, Kasachstan, Bahrain und die Vereinigten Arabischen Emirate. Wenn ein Menschenrechtsverteidiger den Preis der Überwachung kennt, dann ist es Ahmed Mansoor. Bereits 2011 wurde der Aktivist aus den Emiraten das Ziel von FinFisher, einer Malware, die Daten von seinem Computer bezog. Ahmed Mansoor wurde daraufhin immer wieder Opfer von Spyware, und 2016 schaffte es auch Pegasus auf seine Geräte. Der Gewinner des Martin-Ennals-Preises von 2015 wurde am 20. März 2017 denn auch verhaftet und in Einzelhaft genommen; im Mai 2018 wurde er zu 10 Jahren Gefängnis verurteilt. Die Behörden warfen ihm vor, falsche Informationen über die Vereinigten Arabischen Emirate veröffentlicht zu haben, die angeblich „die soziale Harmonie und Einheit des Landes untergraben haben”. Amnesty International hält ihn für einen Gefangenen aus Gewissensgründen und fordert seit zwei Jahren seine Freilassung. Sicherheitsexpert*innen schätzten in einem Artikel des Newsportals Vice, dass ein Programm wie jenes, mit dem der Aktivist aus Abu Dhabi ausspioniert wurde, eine Million Dollar kosten würde.

MORATORIUM NÖTIG In einem Interview in der US-amerikanischen Sendung „60 Minutes” behaupteten Manager der NSO, sie würden ihre Kunden überprüfen, um möglichen Missbrauch zu verhindern, gaben über das Verfahren aber keine Details preis. Sie sagten, dass Pegasus nie gegen Menschenrechtsverteidiger*innen eingesetzt worden sei, konnten dies aber nicht beweisen. Am 25. Juni forderte David Kaye, der UNO-Sonderberichterstatter für die Förderung des Rechts auf Meinungsfreiheit, ein Moratorium für den

Transfer von Überwachungstechnologien und einen rechtlichen Rahmen für solche Exporte, der menschenrechtskonform sei. Zehn Tage zuvor hatte Novalpina, der britische Investmentfonds und Mehrheitseigentümer der NSO, angekündigt, innerhalb von drei Monaten neue Governance-Regeln im Einklang mit den Uno-Leitlinien für Wirtschaft und Menschenrechte zu entwickeln. Ermutigende, aber nicht ausreichende Initiativen. „Wir hoffen auf eine signifikante Veränderung, aber die Aussagen der NSO klingen fragwürdig”, sagt Danna Ingleton von Amnesty. „Die Eigentümer des Unternehmens sagen, dass sie sich Sorgen um die Achtung der Menschenrechte machen. Aber die Ausspionierung des britischen Anwalts via WhatsApp zeigt, wie gerade auch gegen diejenigen vorgegangen wird, die sie zur Verantwortung ziehen möchten. Diese Art von Einschüchterung gefährdet den Zugang zur Justiz”, sagt sie. Die Anhörung der NSO durch die israelischen Gerichte wird im November stattfinden.

NSO GROUP AU LUXEMBOURG

Amnesty International Luxembourg porte une attention particulière à NSO Group car le siège social de l’entreprise serait établi au Luxembourg, selon un communiqué de la société. En février 2019, les dirigeants de NSO Group ont annoncé qu'ils avaient acquis la filiale de la société israélienne en prenant une participation de 65% jusqu'alors détenue par le fonds américain Francisco Partners. L'acquisition a été réalisée avec le soutien du fonds d'investissement Novalpina Capital, qui a également des sociétés domiciliées au Luxembourg. Le député David Wagner a adressé plusieurs questions parlementaires aux ministres Asselborn et Schneider sur l’implication de la filiale israélienne de NSO dans des affaires liées à la surveillance des défenseurs des droits humains. Il ressort de la réponse des deux ministres interpelés que le gouvernement ne compte pas intervenir car la société serait soumise aux procédures administratives israéliennes. L’Initiative pour un devoir de vigilance, dont Amnesty Luxembourg est membre, rappelle que l’État luxembourgeois doit prendre des mesures pour éviter que les entreprises sous sa juridiction ne portent atteinte aux droits humains. L’adoption d’une loi sur le devoir de vigilance contribuera à prévenir des attaques contre des défenseur·e·s des droits humains et des journalistes.

DIE NSO-GRUPPE IN LUXEMBURG

Amnesty International Luxemburg widmet dem NSO-Konzern besondere Aufmerksamkeit, da dessen Hauptsitz laut einer Pressemitteilung des Unternehmens in Luxemburg liegt. Im Februar 2019 gab das Management-Team der NSO-Gruppe bekannt, dass sie die israelische Tochtergesellschaft durch den Kauf eines 65%igen Anteils des amerikanischen Fonds Francisco Partners erworben habe. Die Akquisition wurde mit Unterstützung des Investmentfonds Novalpina Capital durchgeführt, der ebenfalls Tochtergesellschaften mit Sitz in Luxemburg hat. Der Abgeordnete David Wagner richtete mehrere parlamentarische Anfragen an die Minister Asselborn und Schneider, in denen es um die Beteiligung der israelischen Tochtergesellschaft der NSO an der Bespitzelung von Menschenrechtsverteidiger*innen ging. Aus der Antwort der beiden befragten Minister geht hervor, dass die Regierung nicht beabsichtigt einzugreifen, da das Unternehmen den israelischen Verwaltungsverfahren unterliege. Die auch von Amnesty Luxemburg unterstützte Initiative für eine verbindliche Sorgfaltspflicht weist darauf hin, dass der luxemburgische Staat Maßnahmen ergreifen muss, um zu verhindern, dass Unternehmen, die unter seine Zuständigkeit fallen, die Menschenrechte verletzen. Die Verabschiedung eines Gesetzes über eine verbindliche Sorgfaltspflicht würde dazu beitragen, Angriffe auf Menschenrechtsverteidiger*innen und Journalist*innen zu verhindern.

13


MOBILISEZ-VOUS

LA CAMPAGNE BOUGIES 2019 Allumer une bougie d'Amnesty c’est partager son attachement aux droits humains. C’est pourquoi depuis 34 ans, Amnesty Luxembourg organise une campagne de vente de bougies. Les fonds collectés nous permettent de financer notre mission de mise en lumière des violations des droits humains partout dans le monde, et ce en toute indépendance. Vous trouverez plus d'informations sur notre site : www.amnesty.lu/bougies

14

Beim Entzünden einer Amnesty-Kerze geht es darum, Ihr Bekenntnis zu den Menschenrechten zu bekunden. Deshalb führt Amnesty International Luxemburg seit 34 Jahren eine Kampagne zum Verkauf von Kerzen durch. Die gewonnenen Mittel kommen unserer Mission zugute, Menschenrechtsverletzungen in aller Welt in völliger Unabhängigkeit ans Licht zu bringen. Mehr Informationen finden Sie auf unserer Website: www.amnesty.lu/bougies

© Amnesty International

DIE KERZENKAMPAGNE 2019


« NE RÉFLÉCHISSEZ PAS TROP ET AGISSEZ »

„NICHT ZU VIEL NACHDENKEN, SONDERN LOSLEGEN”

La campagne bougies ne connaîtrait pas un tel succès sans les vendeur·se·s bénévoles. Mounia Doubli en est une. Nous lui avons posé quelques questions sur son engagement.

Ohne die ehrenamtlichen Verkäufer*innen wäre die Kerzenkampagne nicht so ein Erfolg. Mounia Doubli ist eine von ihnen. Wir stellten ihr einige Fragen zu ihrem Engagement.

Comment vous est venue l’idée de vendre des bougies ? J’ai toujours été une femme engagée et sensible aux droits humains. Je voulais partager un peu de mon temps pour défendre une cause qui me tient très à cœur et c’est pourquoi, je me suis renseignée auprès d’Amnesty International Luxembourg afin d’apporter ma pierre à l’édifice.

Wie sind Sie auf die Idee gekommen, Kerzen zu verkaufen? Ich war schon immer eine engagierte Frau, die sich für die Menschenrechte einsetzt. Ich wollte ein wenig von meiner Zeit nutzen, um eine Sache zu verteidigen, die mir sehr am Herzen liegt. Deshalb habe ich mich bei Amnesty International Luxemburg erkundigt, um einen konkreten Beitrag zu leisten.

Qu’est-ce qui vous a motivé de vendre des bougies ? Vendre une bougie, c’est se battre pour les droits humains, c’est récolter de l’argent pour sauver des personnes qui n’ont pas la chance de pouvoir s’exprimer librement. J’habite au Luxembourg et j'ai l'impression que beaucoup de gens ne pensent plus à la chance qu’ils ont de pouvoir être capitaine de leur vie. Vendre une bougie, c’est créer une chaine solidaire dont chaque maillon allumera sa bougie le 10 décembre pour la Journée internationale des droits de l’homme.

Was hat Sie motiviert, Kerzen zu verkaufen? Beim Verkauf einer Kerze geht es darum, für die Menschenrechte zu kämpfen, Geld zu sammeln, um Menschen zu retten, die nicht die Chance haben, sich frei auszudrücken. Ich lebe in Luxemburg und habe den Eindruck, dass viele Menschen nicht mehr daran denken, wie viel Glück sie haben, ihr Leben selbstbestimmt führen zu können. Eine Kerze zu verkaufen bedeutet, eine Kette der Solidarität zu bilden, in der jedes Glied am 10. Dezember zum Internationalen Tag der Menschenrechte seine Kerze anzündet.

Comment organise-t-on la vente de bougies ? C’est simple, il suffit d’un peu de temps, de patience et de beaucoup de bonne humeur…et ne pas avoir peur de l’Homme [rires]. Je pense qu’il n’y a pas une façon spécifique d’organiser la vente de bougies, il suffit de laisser parler son imagination et tout devient alors possible. Tout le monde peut vendre des bougies et chacun peut l’adapter en fonction de son rythme de vie. Quelles sont les réactions des gens auxquels vous proposez les bougies ? En général, ça se passe bien. Les gens sont assez réceptifs et participent volontiers à la campagne. Ils achètent les bougies et débattent autour du stand. La vente de bougie permet parfois de rencontrer des personnes vraiment exceptionnelles.

Wie ist der Verkauf von Kerzen organisiert? Es ist einfach, es braucht nur ein wenig Zeit, Geduld und viel gute Laune... und keine Angst vor Menschen [lacht]. Ich denke, es gibt keine spezielle Art, den Verkauf von Kerzen zu organisieren. Es reicht der Fantasie freien Lauf zu lassen, dann wird alles möglich. Jeder kann Kerzen verkaufen und jeder kann das an seinen eigenen Lebensrhythmus anpassen. Wie reagieren die Menschen, denen Sie Kerzen anbieten? Im Allgemeinen läuft es gut. Die Leute sind sehr empfänglich und bereit, sich an der Kampagne zu beteiligen. Sie kaufen die Kerzen und diskutieren am Stand. Durch den Kerzenverkauf trifft man manchmal wirklich außergewöhnliche Menschen.

Est-ce que vous avez un souvenir positif que vous voulez partager ? Oui, je me souviens d’un enfant qui participait Haben Sie eine positive à la vente des bougies dans son école Erinnerung, die Sie teilen möchten? qui voulait acheter toutes les bougies Ja, ich erinnere mich an ein Kind, das qui se trouvaient dans sa classe. Il était Mounia Doubli avec Rosalía Núñez Méndez créant une bougie géante pour la Nuit in seiner Schule am Verkauf von Kerzen exceptionnel, il pensait qu’en achetant des lampions à Wiltz. | Mounia Doubli mit Rosalía Núñez Méndez bei der Erstellung beteiligt war und alle Kerzen in seinem einer riesigen Kerze für die Nuit des lampions. © Amnesty International toutes les bougies, il sauverait toutes les Klassenzimmer kaufen wollte. Dieses personnes qui sont en danger dans le monde. Il était tellement mignon. Kind war außergewöhnlich, es dachte, dass es durch den Kauf aller Kerzen J’adore travailler avec les enfants, j’ai moi-même trois enfants et je suis alle Menschen retten würde, die in Gefahr sind. Er war wirklich rührend. toujours étonnée de leur raisonnement et de leur façon de penser. Ich arbeite gerne mit Kindern, ich habe selbst drei und bin immer wieder überrascht von ihren Überlegungen und ihrer Denkweise. Avez-vous un dernier mot pour les futur·e·s vendeurs·euses bénévoles ? Une astuce peut-être ? Foncez, foncez et encore foncez ! Ne réfléchissez pas Haben Sie noch ein Wort für zukünftige Kerzenverkäufer*innen? trop et agissez. Plus on réfléchit, et plus on trouve des excuses et obstacles Einen Tipp vielleicht? Loslegen, loslegen und noch mal: loslegen! Man pour ne pas s’engager et partager un peu de son temps pour défendre les sollte nicht zu viel nachdenken, sondern handeln. Je mehr wir darüber droits humains. Vous avez deux sortes de personnes : celles qui agissent nachdenken, desto mehr finden wir Ausreden und Hindernisse, um uns et celles qui attendent. nicht zu engagieren und nicht einen Teil unserer Zeit für die Verteidigung der Menschenrechte zu nutzen. Es gibt zwei Arten von Menschen: diejenigen, die handeln und diejenigen, die warten.

15


ÉCRIRE POUR LES DROITS On dit souvent que les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain. Nous, nous disons qu’ils le sont déjà ! Les jeunes se battent contre certaines des crises les plus graves auxquelles le monde est confronté. Depuis l’appel à la justice climatique jusqu’à la lutte pour les droits des femmes en passant par la protection des sans-abris et la couverture des violences policières, les enfants et les jeunes sont l’une des forces motrices du changement. Au nombre de 3,1 milliards, les jeunes représentent 42 % de la population mondiale et vivent en grande partie dans les pays en développement. Trop souvent, ce sont eux les premières victimes des injustices et de leurs conséquences dévastatrices. Ils voient leurs communautés déchirées par la pauvreté, l’inégalité, la discrimination et la corruption, des forces contre lesquelles ils n’ont d’autre choix que de résister.

© Itzel Plascencia López/Amnesty Mexico

Bien trop fréquemment, les adultes responsables ne réservent que dénigrement, attaques et arrestations aux jeunes activistes. Voilà pourquoi Amnesty International a décidé de les soutenir à l’occasion du marathon de lettres « Écrire pour les droits » de cette année. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que les jeunes puissent continuer à dénoncer les injustices sur lesquelles les adultes responsables ferment les yeux, changeant par là même notre façon de voir le monde. Nous vous présentons sur les pages suivantes quelques-unes de ces jeunes personnes courageuses pour lesquelles nous nous engageons dans le cadre du marathon des lettres. Pour plus d’informations et de portraits, rendez-vous sur le site internet de la campagne : www.festival.amnesty.lu.

DER BRIEFMARATHON Es wird oft gesagt, dass junge Menschen die Führungspersonen von morgen seien. Wir sagen: Sie sind es jetzt schon! Denn sie bekämpfen bereits heute einige der größten Krisen, denen wir weltweit ausgesetzt sind. Vom Aufruf zur Klimagerechtigkeit bis zum Kampf für Frauenrechte, von der Bekämpfung der Obdachlosigkeit bis zur Aufdeckung der Polizeibrutalität sind Kinder und Jugendliche eine führende Kraft für den Wandel. Mit 3,1 Milliarden Menschen machen sie 42% der Weltbevölkerung aus. Viele von ihnen leben im Süden der Erde. Zu oft sind sie von den Ungerechtigkeiten der Welt am stärksten betroffen und spüren ihre verheerenden Folgen hautnah. Sie erleben, wie ihre Gemeinschaften durch Armut, Ungleichheit, Diskriminierung und Korruption zerrissen werden – und sind gezwungen, sich dem zu widersetzen. Die verantwortlichen Erwachsenen reagieren nur zu häufig mit Abwertung, Angriffen und Verhaftungen der jungen Aktivist*innen. Deshalb stellt sich Amnesty International in diesem Jahr mit dem Briefmarathon „Schreib für Freiheit” hinter diese jungen Leute. Gemeinsam können wir erreichen, dass sie weiterhin dort auf Ungerechtigkeiten aufmerksam machen, wo die verantwortlichen Erwachsenen versagen – und die Art und Weise verändern, wie wir die Welt sehen. Auf den folgenden Seiten stellen wir Ihnen einige dieser mutigen jungen Menschen vor, für die wir uns im Rahmen des Briefmarathons einsetzen. Mehr Informationen und alle Porträts finden Sie auf der Kampagnen-Website www.festival.amnesty.lu.

16


LEGEN SIE JETZT LOS:

LANCEZ-VOUS MAINTENANT : 1.

Apprenez-en plus sur les jeunes pour qui nous nous engageons : www.festival.amnesty.lu.

2.

Vous pouvez promouvoir le respect des droits humains en organisant votre propre marathon de lettres où bon vous semble – chez vous, dans votre commune, au travail ou à l’école...

3.

1. Erfahren Sie mehr über die jungen Menschen, für die wir uns einsetzen: www.festival.amnesty.lu. 2. Sie können zur Achtung der Menschenrechte beitragen, indem Sie Ihren eigenen Briefmarathon organisieren! Zu Hause, in Ihrer Gemeinde, bei der Arbeit oder in der Schule, wo auch immer Sie wollen... 3. Zum Mitmachen einladen: Nutzen Sie die Poster, die wir Ihnen zur Verfügung stellen, und teilen Sie Ihre Veranstaltung in den sozialen Medien mit dem Hashtag des Menschenrechtsfestivals #FDH2019 oder #W4R19 (Write for Rights 2019). 4. Bestellen Sie unser kostenloses Briefmarathon-Kit. 5. Zögern Sie nicht, uns zu kontaktieren, falls Sie Fragen haben. Wir sind für Sie da: activisme@amnesty.lu bzw. 26 19 01 66.

Incitez vos proches à participer : en utilisant l’affiche mise à votre disposition, partagez votre événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag du festival des droits humains #FDH2019 ou #W4R19 (Write for Rights 2019).

Commandez notre kit gratuit du marathon des lettres. © Frederik Sadones

4. 5.

Des questions ? N’hésitez pas à nous contacter, nous nous ferons un plaisir d’y répondre : activisme@amnesty.lu ou 26 19 01 66.

17


ÉCRIVEZ UNE LETTRE, SIGNEZ UNE PÉTITION, ENVOYEZ UN TWEET. Quelle que soit la manière dont vous participez à la campagne « Écrire pour les droits », vos messages peuvent protéger des personnes de la violence, partout dans le monde.

NASU ABDULAZIZ, NIGÉRIA

BLESSÉ PAR BALLE ALORS QU’IL DÉFENDAIT SON DOMICILE Nasu Abdulaziz est un passionné de football qui aime faire du vélo pendant son temps libre. Depuis que son village a été violemment évacué sur ordre des autorités nigérianes, Nasu est aussi sans-abri. Mais le jeune homme refuse de se résigner et se bat pour son droit au logement. Tout a commencé en novembre 2016. Alors âgé de 23 ans, Nasu Abdulaziz vivait dans le village d’Otodo Gbame, sur les rives du lagon de Lagos. Un jour, des hommes armés mandatés par le gouvernement ont débarqué sans prévenir et mis le feu aux habitations avant de les raser au moyen de bulldozers. Des milliers de personnes ont été chassées de chez elles, perdant leurs moyens de subsistance. Bien qu’illégale, cette évacuation forcée ne s’est pas arrêtée là. En avril 2017, une troupe d’intervention spéciale a fait usage d’armes à feu et de gaz lacrymogène contre les habitant·e·s d’Otodo Gbame. Beaucoup ont pris la fuite ; en proie à la panique, certain·e·s se sont jeté·e·s dans le lagon et s’y sont noyé·e·s. Neuf personnes auraient perdu la vie dans l’évacuation, et 15 sont toujours portées disparues. Nasu aussi a été touché par les balles. 30 000 personnes se sont ainsi retrouvées à la rue, dont Nasu. Certaines ont trouvé refuge chez des proches, d’autres vivent sous des ponts. Mais Nasu Abdulaziz n’a pas l’intention de se laisser faire. Il a rejoint la « Nigerian Slum/ Informal Settlement Federation », un mouvement qui soutient les personnes comme lui dans leur lutte pour leurs droits et pour une vie digne.

NASU ABDULAZIZ, NIGERIA

der Siedlung anzündeten und sie mit Bulldozern niederwalzten. Tausende Menschen wurden vertrieben und verloren ihre Lebensgrundlage. Die Zwangsräumung war rechtswidrig. Trotzdem ging es im April 2017 weiter: Eine spezielle Eingreiftruppe setzte Schusswaffen und Tränengas gegen die Bewohner*innen von Otodo Gbame ein. Viele von ihnen ergriffen die Flucht, einige sprangen aus Panik in die Lagune und ertranken. Berichten zufolge sind bei der Räumung neun Menschen getötet worden, 15 werden vermisst. Auch Nasu wurde angeschossen. Durch die Zwangsräumung wurden 30 000 Menschen obdachlos, darunter Nasu. Manche sind bei Angehörigen untergekommen, andere leben unter Brücken. Doch Nasu Abdulaziz will sich damit nicht abfinden. Er hat sich der „Nigerian Slum/Informal Settlement Federation” angeschlossen. Die Bewegung unterstützt Menschen wie ihn im Kampf um ihre Rechte und für ein Leben in Würde.

Nasu Abdulaziz ist ein leidenschaftlicher Fußballfan, in seiner Freizeit gerne mit dem Fahrrad unterwegs – und er ist obdachlos, weil seine Siedlung auf Anweisung der nigerianischen Behörden gewaltsam geräumt wurde. Doch der junge Mann wehrt sich und kämpft für sein Recht auf Wohnen. Es begann im November 2016, als Nasu Abdulaziz 23 Jahre alt war. Er lebte in der Siedlung Otodo Gbame am Ufer der Lagune von Lagos, als bewaffnete Männer im Auftrag der Regierung ohne jede Vorwarnung Häuser in

18

© Amnesty International

ANGESCHOSSEN, WEIL ER SEIN ZUHAUSE VERTEIDIGTE


EINEN BRIEF SCHREIBEN, EINE PETITION UNTERZEICHNEN, EINEN TWEET VERSCHICKEN. Egal, auf welche Weise Sie sich an der Kampagne „Schreib für Freiheit” beteiligen, Ihre Botschaften können Menschen auf der ganzen Welt vor Gewalt schützen.

YASAMAN ARYANI,IRAN

16 ANS DE PRISON POUR UNE ACTION DE PROTESTATION POÉTIQUE Yasaman Aryani (24 ans) a osé protester contre l’obligation du port du voile en Iran. Mais l’État ne tolère aucune forme de critique à l’égard de ses lois misogynes : la jeune femme a été condamnée à 16 ans d’emprisonnement.

Un mois plus tard, Yasaman Aryani a été placée en détention et soumise à un interrogatoire intensif. On lui a demandé d’avouer que son action avait été fomentée par des « éléments étrangers » et de se « repentir », sans quoi ses ami·e·s et les membres de sa famille seraient arrêté·e·s. Il ne s’agissait pas là de menaces en l’air : sa mère a, à son tour, été arrêtée. Le 31 juillet 2019, toutes deux ont été condamnées à une peine de 16 ans de prison, dont elles doivent purger au moins dix ans, uniquement parce que Yasaman se bat pour que les femmes soient libres de choisir comment s’habiller. Les autorités iraniennes punissent sévèrement les femmes qui s’opposent à la discrimination : depuis début 2018, elles sont plus de 40 à avoir été placées en détention.

YASAMAN ARYANI, IRAN

16 JAHRE HAFT FÜR EINE POETISCHE PROTESTAKTION Yasaman Aryani (24) hat es gewagt, gegen den Kopftuchzwang im Iran zu protestieren. Doch der Staat duldet keinerlei Kritik an frauenfeindlichen Gesetzen. Die junge Frau ist zu 16 Jahren Gefängnis verurteilt worden.

© DR / privat

Le 8 mars 2019, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Yasaman Aryani a protesté en poésie contre l’obligation légale du port du voile en Iran. Les cheveux découverts, elle a distribué des fleurs blanches aux usagères d’un métro de Téhéran en compagnie de sa mère, Monireh Arabshahi. Une vidéo de l’action la montre en train de remettre une fleur à une femme voilée en lui disant qu’elle espère pouvoir un jour marcher à ses côtés dans la rue, « moi sans mon voile et toi avec le tien ». La vidéo a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Am 8. März 2019, dem Internationalen Frauentag, protestierte Yasaman Aryani auf poetische Weise gegen den gesetzlichen Kopftuchzwang im Iran. Mit unbedeckten Haaren verteilte sie zusammen mit ihrer Mutter Monireh Arabshahi weiße Blumen an die weiblichen Fahrgäste einer Teheraner U-Bahn. Ein Video der Aktion zeigt, wie sie einer Frau mit Kopftuch eine Blume gibt und sagt, sie hoffe, eines Tages mit ihr durch die Straßen gehen zu können, „ich ohne Kopftuch und du mit“. Das Video verbreitete sich schnell in den sozialen Medien. Einen Monat später wurde Yasaman Aryani inhaftiert und intensiv verhört. Sie sollte gestehen, „ausländische Elemente“ hätten sie zu der Aktion angestiftet, und sie sollte ihr Verhalten „bereuen“. Andernfalls würden ihre Freund*innen und Familienmitglieder festgenommen. Keine leere Drohung: Auch ihre Mutter wurde inhaftiert. Am 31. Juli 2019 verurteilte ein Gericht Yasaman Aryani und ihre Mutter zu 16 Jahren Gefängnis. Davon müssen sie mindestens zehn Jahre verbüßen – nur, weil Yasaman dafür kämpft, dass Frauen selbst entscheiden dürfen, wie sie sich kleiden. In Iran werden Frauen, die sich gegen Diskriminierung wehren, von den Behörden drakonisch bestraft: Seit Anfang 2018 sind mehr als 40 Frauen inhaftiert worden.

19


SARAH MARDINI ET SEÁN BINDER, GRÈCE

SAUVER DES VIES N’EST PAS UN CRIME Plutôt que de protéger la vie et les droits des personnes en fuite, les autorités grecques criminalisent les personnes qui sauvent des vies. Sarah Mardini (24 ans) et Séan Binder (25 ans) étaient secouristes pour une organisation d’aide aux personnes réfugiées à Lesbos – une activité qui pourrait aujourd’hui leur coûter jusqu’à 25 années de prison.

© Michael Nagle/Greenpeace

Pour Séan Binder, « l’aide humanitaire n’est un acte ni criminel ni héroïque ». Sarah Mardini et lui-même recherchaient des embarcations en détresse au large de l’île grecque de Lesbos pour porter secours aux éventuelles personnes naufragées. Arrêtés en août 2018, les deux secouristes n’ont été remis en liberté, contre caution, qu’après plus de 100 jours de détention provisoire. Sarah et Séan doivent à présent répondre de faits d’espionnage, de trafic d’êtres humains et d’appartenance à un réseau criminel devant la justice grecque.

MARINEL SUMOOK UBALDO, PHILIPPINES

SURVIVRE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE, EXIGER LA DIGNITÉ Marinel Sumook Ubaldo avait 16 ans lorsqu’elle a compris qu’elle devait trouver un moyen de se protéger et de protéger les habitant·e·s de son village et des environs des effets dévastateurs du changement climatique. Le 13 novembre 2013, elle a survécu au typhon Yolanda, l’un des plus meurtriers jamais enregistrés. Son village sur l’île de Samar a été détruit : plus de 6 000 personnes sont mortes aux Philippines et des millions ont vu leur logement détruit. Suite au typhon, Marinel a décidé de consacrer sa vie à la protection du climat : « Je veux montrer au monde que le changement climatique est une réalité aux Philippines et pas seulement une idée ; et c'est NOUS qui devons vivre avec cette réalité. »

MARINEL SUMOOK UBALDO, PHILIPPINEN

EIN LEBEN FÜR DEN KLIMASCHUTZ Marinel Sumook Ubaldo setzt sich für den Klimaschutz ein seit ein verheerender Taifun ihr Dorf Matarinao auf den Philippinen zerstörte. Die junge Aktivistin fordert schon seit Jahren ein Umdenken – in ihrem Land und weltweit. Marinel war 16 Jahre alt, als am 13. November 2013 ein gewaltiger Wirbelsturm über die Philippinen hereinbrach: „Yolanda“ tötete mehr als 6 000 Menschen, Millionen wurden obdachlos. Er gilt als einer der stärksten Wirbelstürme, die je gemessen wurden. Als Konsequenz aus der Taifun-Katastrophe beschloss Marinel, ihr Leben dem Klimaschutz zu widmen: „Ich möchte der Welt zeigen, dass der Klimawandel auf den Philippinen Realität ist und nicht nur eine Idee; WIR müssen damit leben.“

20

Originaire de Syrie, Sarah Mardini étudie aujourd’hui à Berlin. La fuite, elle sait ce que c’est. Avec sa sœur, elle aussi a débarqué par bateau à Lesbos en 2015, dans des circonstances dramatiques. Après une panne de moteur, les deux nageuses expérimentées ont tiré leur embarcation jusqu’à la côte, sauvant la vie de tou·te·s ses occupant·e·s. Sauver des personnes en fuite n’est pas un crime. Leur refuser notre aide n’est pas une option.


SARAH MARDINI UND SEÁN BINDER, GRIECHENLAND

LEBEN RETTEN IST KEIN VERBRECHEN

Anstatt das Leben und die Rechte von Menschen auf der Flucht zu schützen, kriminalisieren die griechischen Behörden engagierte Lebensretter*innen: Sarah Mardini (24) und Séan Binder (25) arbeiteten als Ersthelfer*innen für eine Flüchtlingshilfsorganisation auf Lesbos. Wegen dieses Einsatzes drohen ihnen bis zu 25 Jahre Haft.

Sarah Mardini stammt aus Syrien. Heute studiert sie in Berlin. Sie kennt die Situation von Menschen auf der Flucht genau. Gemeinsam mit ihrer Schwester war sie 2015 ebenfalls mit einem Boot auf Lesbos angekommen – unter dramatischen Umständen: Nach dem Ausfall des Schiffsmotors hatten die beiden geübten Schwimmerinnen das Boot an einer Leine hinter sich hergezogen, an die Küste gebracht und so allen Insassen das Leben gerettet. Menschen auf der Flucht zu retten ist kein Verbrechen. Nicht zu helfen darf keine Option sein.

© Allan Lissner

„Humanitäre Hilfe ist weder kriminell noch heldenhaft“, erklärt Séan. Sarah Mardini und Seán Binder hatten vor der griechischen Insel Lesbos nach Booten in Seenot Ausschau gehalten, um sich um mögliche Schiffbrüchige zu kümmern. Im August 2018 wurden Sarah und Séan festgenommen und erst nach mehr als 100 Tagen Untersuchungshaft gegen Kaution wieder freigelassen. Jetzt müssen sie sich vor einem griechischen Gericht wegen Spionage, Schlepperei und Mitgliedschaft in einem kriminellen Netzwerk verantworten.

JEUNES DE GRASSY NARROWS, CANADA

« NOUS NE POUVONS PLUS ATTENDRE » Les habitant·e·s de Grassy Narrows sont victimes d’un grave empoisonnement au mercure depuis que le gouvernement a autorisé une usine de pâte à papier à déverser 10 tonnes de déchets dans une rivière dans les années 1960. Depuis plus de 50 ans, le mercure contamine le poisson, partie intégrante du mode de vie de ces personnes, le rendant dangereux à la consommation. Cela nuit à la santé des habitant·e·s de Grassy Narrows ainsi qu’à leur culture et leurs traditions. En 2017, le gouvernement a promis de remédier à la situation « une bonne fois pour toutes » mais n’a presque rien fait pour améliorer la situation. Les jeunes de Grassy Narrows n’abandonneront pas le combat tant que le gouvernement n’aura pas tenu ses promesses.

JUGEND VON GRASSY NARROWS, KANADA

© Fahrinisa Campana/PRI’s The World

„WIR KÖNNEN NICHT LÄNGER WARTEN” Das Gebiet der indigenen Gemeinschaft der Anishinaabe in Grassy Narrows ist mit Quecksilber verseucht, seit eine Papierfabrik in den 1960er Jahren mit offizieller Erlaubnis zehn Tonnen Giftmüll in einen Fluss ein leitete. Das Schwermetall belastet nun bereits seit mehr als 50 Jahren das Wasser und die Fische, welche in der Kultur der Menschen in Grassy Narrows eine zentrale Rolle spielen. Viele Angehörige der indigenen Bevölkerungsgruppe leiden unter Vergiftungen. 2017 versprach die Regierung, das Problem „ein für alle Mal“ zu lösen, hat aber bisher kaum etwas unternommen. Die Jugendlichen von Grassy Narrows wollen so lange kämpfen, bis die Regierung ihr Versprechen einlöst.

21


RÉUSSITES

NOS VICTOIRES

ALEJANDRA BARRERA Alejandra Barrera, une activiste transgenre salvadorienne arrêtée en 2017 par les services d’immigration des États-Unis, a été remise en liberté le 6 septembre 2019. Elle avait fui son pays d’origine pour échapper aux agressions physiques et sexuelles auxquelles elle était exposée en raison de son identité transsexuelle. Elle a déposé une demande d’asile aux ÉtatsUnis en novembre 2017. Alejandra Barrera, eine salvadorianische Transgender-Aktivistin, die seit 2017 von den Einwanderungsbehörden der USA festgehalten wird, wurde am 6. September 2019 freigelassen. Sie floh aus ihrem Heimatland, El Salvador, um physischen und sexuellen Angriffen zu entkommen, denen sie wegen ihrer transsexuellen Identität ausgesetzt war. Im November 2017 stellte sie in den USA einen Asylantrag.

RUSSIE

© Serhii Nuzhnenko / RadioSvoboda

OLEG SENTSOV Le 7 septembre, le réalisateur Oleg Sentsov a été libéré à la faveur d’un échange de détenus entre l’Ukraine et la Russie. Il a remercié les activistes d’Amnesty International qui lui ont fait parvenir des lettres de solidarité en prison et dans sa colonie pénitentiaire. Oleg Sentsov avait été arrêté en 2014. Sa libération est le résultat du travail sans relâche d’Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains. « J’ai bien entendu reçu beaucoup de messages de solidarité d’Amnesty International, et je vous en remercie », a-t-il déclaré. Selon lui, les activistes ont joué un rôle majeur dans la campagne internationale demandant sa libération. « Il est tellement important de recevoir des lettres en prison, pour n’importe quel détenu, qu’il soit ou non prisonnier politique, qu’il soit ukrainien ou kazakh, quelles que soient les circonstances. C’est ce qui compte le plus. Alors, je vous en prie, continuez d’écrire ! Écrivez tout ce qui vous passe par la tête. Ça aide, vraiment. » Der Regisseur Oleg Sentsov wurde am 7. September im Rahmen eines Gefangenenaustauschs zwischen der Ukraine und Russland freigelassen. Er dankte den Aktivist*innen von Amnesty International, die ihm Solidaritätsbriefe schrieben, während er in Untersuchungshaft und in der Gefängniskolonie war. Oleg Sentsov wurde 2014 verhaftet und dank der vielen Bemühungen von Amnesty International und anderen Menschenrechtsorganisationen freigelassen. „Natürlich habe ich viele Solidaritätsbotschaften von Amnesty International erhalten. Vielen Dank”, sagte Oleg Sentsov. Ihm zufolge haben die Aktivist*innen einen bedeutenden Beitrag zur internationalen Kampagne für seine Freilassung geleistet. „Für jeden Gefangenen, ob er nun ein politischer Gefangener ist oder nicht, ob Ukrainer oder Kasache, wie auch immer die Umstände, ist es so wichtig, Briefe im Gefängnis zu erhalten. Das ist das Wichtigste. Also, bitte, schreiben Sie, schreiben Sie, schreiben Sie! Schreiben Sie, was Ihnen in den Sinn kommt! Es ist eine echte Hilfe.”

22

Que ce soit par texto, e-mail, lettre ou avec une signature sur une pétition : dans le monde entier des milliers de personnes participent aux actions d’Amnesty International pour demander la libération des militant·e·s pacifiques, l’arrêt de la torture, un procès équitable ou pour exiger le respect des droits humains. Les exemples de ces pages montrent que notre mobilisation à tou·te·s peut changer des vies. Merci beaucoup pour votre soutien !

UNSERE ERFOLGE

Ob per SMS, E-Mail, Brief oder mit der Unterzeichnung einer Petition: Tausende Menschen auf der ganzen Welt nehmen an den Aktionen von Amnesty International teil, um die Freilassung gewaltloser Aktivist*innen, den Stopp von Folter, einen fairen Prozess oder die Achtung der Menschenrechte zu fordern. Die Beispiele auf diesen Seiten zeigen, dass unser gemeinsamer Einsatz Leben verändern kann. Vielen Dank für Ihre Unterstützung!

SALVADOR

EVELYN HERNÁNDEZ

L’acquittement d’Evelyn Hernández le 19 août représente une victoire retentissante pour les droits des femmes au Salvador. Le 6 avril 2016, alors âgée de 21 ans, Evelyn Hernández a subi une urgence obstétricale chez elle, laquelle a conduit à une fausse couche. À l’hôpital, le personnel qui s’était occupé d’elle l’a dénoncée à la police. Elle a été arrêtée, jugée et condamnée à 30 ans d’emprisonnement pour homicide. En 2018, une juridiction supérieure a cassé le jugement et ordonné que l’affaire soit rejugée. Amnesty International appelle le Salvador à mettre un terme définitif à la criminalisation honteuse et discriminante des femmes et à abroger ses lois draconiennes sur l’avortement. Der Freispruch von Evelyn Hernández vom 19. August ist ein großartiger Sieg für die Frauenrechte in El Salvador. Am 6. April 2016 erlitt Evelyn Hernández, damals 21 Jahre alt, zu Hause in El Salvador einen geburtshilflichen Notfall, der zu einer Fehlgeburt führte. Im Krankenhaus meldete sie das Personal, das sich um sie kümmerte, der Polizei. Sie wurde verhaftet, vor Gericht gestellt und zu 30 Jahren Haft wegen Mordes verurteilt. 2018 hob ein höheres Gericht das Urteil auf und ordnete eine Neuverhandlung an. Amnesty International fordert El Salvador auf, die beschämende und diskriminierende Praxis der Kriminalisierung von Frauen ein für alle Mal zu beenden und die drakonischen Abtreibungsgesetze aufzuheben.

© getty footage

ÉTATS-UNIS


MAURITANIE

Mohamed Mkhaïtir a été condamné à mort et maintenu en détention pendant plus de cinq ans, la plupart du temps en cellule d’isolement, pour avoir publié un billet de blog sur la discrimination liée aux castes en Mauritanie. Il a été libéré au mois de juillet, peu après s’être repenti à la télévision nationale et devant des dignitaires religieux, à la demande des autorités. Il a aussitôt quitté le pays pour des raisons de sécurité. Für die Veröffentlichung eines Blogbeitrags über Kastendiskriminierung in Mauretanien wurde Mohamed Mkhaïtir zum Tode verurteilt und mehr als fünf Jahre lang inhaftiert, die meiste Zeit davon in Einzelhaft. Er wurde im Juli freigelassen, kurz nachdem er auf Verlangen der Behörden seine Reue im nationalen Fernsehen und vor Religionsgelehrten zum Ausdruck gebracht hatte. Aus Sicherheitsgründen verließ er sofort das Land.

VITALINA VOUS DIT MERCI

Nous tenons à vous transmettre l’intégralité du message de l’activiste LGBTIQ ukrainienne Vitalina Koval, reconnaissante du soutien qui lui a été témoigné pendant le marathon de lettres 2018 : « Je reçois du monde entier des messages qui parlent de rébellion, d’amour, qui me disent de ne jamais abandonner mes droits. Je suis en train de lire toutes les lettres qui m’ont été écrites pendant le marathon de lettres d’Amnesty, que j’ai récupérées récemment. Merci à Amnesty Ukraine de les avoir collectées et de me les avoir remises, merci pour tout ! Je ne sais pas combien il y en a exactement. Des dizaines, des centaines de milliers ? Jusqu’ici, je n’avais jamais compris pourquoi il fallait des couteaux spéciaux pour ouvrir les lettres. Je le sais maintenant ; sans ouvre-lettres, c’est vraiment compliqué. Je n’ai pas encore pris toute la mesure du soutien qui m’a été témoigné. Je lis tout, je m’imprègne de chaque mot, de chaque souhait, de chaque histoire, de chaque dessin, de chaque collage. Je suis heureuse que la vie m’ait offert cette expérience, et je remercie toutes celles et tous ceux qui y ont contribué. Sans vous, rien de tout cela ne serait arrivé. Mille mercis. Je passerai la journée d’aujourd’hui et de demain, et bien d’autres encore, à lire vos lettres. Elles me donneront de la force et me montreront ce pour quoi je vis et la mission qui me revient dans ce monde. Je ressens une profonde affection à l’égard de chacune et © Amnesty International chacun d’entre vous. Je souhaite que vous alliez bien, je vous souhaite de pouvoir supporter tous les problèmes et toutes les contraintes auxquelles vous faites face. Vos lettres me l’ont montré : il y a toujours une issue. Laissez-vous guider par vos sens. Je compte créer une installation interactive à partir des lettres, cartes postales et dessins. Cela me demandera du temps et de l’argent, mais je veux montrer qu’il existe une langue universelle de l’amour et du soutien, parlée par des millions de personnes et qui ne connaît pas de frontières. Merci, Nina [la compagne de Vitalina], pour ton amour, ton soutien et ta patience face aux montagnes de lettres qui s’empilent aujourd’hui chez nous. »

© Marta Abola/Amnesty International

MOHAMED MKHAÏTIR

VITALINA SAGT DANKE

Wir wollen Ihnen hier die ungekürzte Nachricht der ukrainischen LGBTIQAktivistin Vitalina Koval weitergeben, die sich für die Unterstützung während des Briefmarathons 2018 bedankt: „Aus aller Welt bekomme ich Nachrichten wie „Rebellin!“, „Liebe!“, „Gib deine Rechte nicht auf!“. Vor kurzem habe ich all die Briefe erhalten, die beim Amnesty-Briefmarathon für mich geschrieben worden sind, und ich lese sie jetzt. Vielen Dank an Amnesty Ukraine für das Sammeln und Zustellen, für alles! Ich weiß nicht, wie viele Briefe es genau sind. Zehntausende, hunderttausende? Bis zum heutigen Tag habe ich nicht verstanden, warum man spezielle Messer zum Öffnen von Briefen braucht – jetzt weiß ich es, und es ist echt schwer ohne einen Brieföffner. Ich hab‘ die weltweite Unterstützung, die mir entgegengebracht wird, noch nicht vollkommen erfasst. Ich lese alles und nehme jedes Wort auf, jeden Wunsch, jede Geschichte, jede Zeichnung und jede Collage. Ich bin glücklich, dass das Leben mich diese Erfahrung hat machen lassen, und ich bin allen dankbar, die daran beteiligt waren. Ohne euch wäre das nicht passiert. Vielen Dank. Heute, morgen und viele weitere Tage werde ich damit verbringen, eure Briefe zu lesen. Sie werden mir Kraft geben und ein Bewusstsein dafür, wofür ich lebe und was meine Aufgabe auf dieser Welt ist. Ich empfinde eine große Zuneigung für euch alle, ich möchte, dass es euch gut geht, und ich wünsche euch, dass alle Probleme und Belastungen, mit denen ihr konfrontiert seid, erträglich sind. Die Briefe haben mir gezeigt: Es gibt immer einen Weg. Lasst euch von eurer inneren Stimme leiten. Ich möchte aus den Briefen, Postkarten und Zeichnungen eine interaktive Installation machen. Das wird Zeit und Geld kosten, aber ich möchte zeigen, dass es eine weltweite Sprache der Liebe und der Unterstützung gibt, die von Millionen Menschen gesprochen wird und keine Grenzen kennt. Vielen Dank, Nina [die Partnerin von Vitalina], für deine Liebe, deine Unterstützung und deine Gelassenheit angesichts der Paketberge mit Briefen, die jetzt in unserem Haus stehen.”

23


VOTRE SOUTIEN UN CADEAU QUI A DU SENS Pour les Fêtes de fin d’année, offrez un cadeau qui a du sens. Le « Don cadeau Amnesty » est un cadeau que vous offrez à un proche et que vous faites aux personnes qui ont besoin de votre solidarité. Avec le « Don cadeau Amnesty », vous partagez vos valeurs et votre engagement avec votre entourage, et surtout vous agissez concrètement pour redonner espoir aux per-

sonnes courageuses qui se battent pour leurs droits. Sur notre e-shop (www.shop.amnesty.lu) vous pouvez sélectionner le montant souhaité puis télécharger et imprimer la carte « Don cadeau Amnesty ». Vous pouvez aussi faire un virement sur notre compte LU08 1111 0000 3333 0000 avec la mention « Don cadeau Amnesty » (Merci de contacter Pascale Oberlé, Chargée des relations donateurs·trices sur p.oberle@amnesty.lu pour recevoir votre carte).

EIN SINNVOLLES GESCHENK

Photo : © Guillaume Poli

Verschenken Sie zu den Feiertagen etwas Sinnvolles: Die „Don cadeau Amnesty", ist sowohl ein Geschenk für Ihre Liebsten als auch für Menschen, die Ihre Solidarität brauchen. Mit der Amnesty-Geschenkkarte teilen Sie Ihre Werte und Ihr Engagement mit Ihrer Familie und Ihren Freund*innen. Vor allem aber ergreifen Sie eine konkrete Maßnahme, um den mutigen Menschen Hoffnung zu geben, die für ihre Rechte kämpfen. In unserem E-Shop (www.shop.amnesty.lu) können Sie den gewünschten Betrag auswählen und dann die „Don cadeau Amnesty” herunterladen und ausdrucken. Sie können auch eine Überweisung auf unser Konto LU08 1111 0000 3333 0000 mit dem Vermerk „Don cadeau Amnesty” tätigen. (Bitte wenden Sie sich an Pascale Oberlé, die für den Kontakt zur Mitgliedschaft und den Spender*innen zuständig ist, unter p.oberle@ amnesty.lu, um Ihre Karte zu erhalten.)

TRANSMETTRE VOS VALEURS AUX GÉNÉRATIONS FUTURES

© Amnesty International

Le legs est une disposition vous permettant d’inscrire Amnesty International dans votre testament et de léguer tout ou une partie de votre patrimoine à notre organisation. C’est un geste fort et généreux envers les générations futures : grâce au legs, vous transmettez vos valeurs et vous offrez les moyens d’agir pour un monde meilleur. C’est un investissement dans les droits humains et pour toutes les personnes courageuses qui se battent pour les droits et les libertés. N’hésitez pas à nous contacter sur e-mail@amnesty. lu ou à nous appeler au (+352) 48 16 87 si vous avez des questions.

GEBEN SIE IHRE WERTE AN DIE KOMMENDEN GENERATIONEN WEITER Ein Vermächtnis („legs“) ist eine Bestimmung, die es Ihnen ermöglicht, Amnesty International in Ihrem Testament zu bedenken und Ihr Vermögen ganz oder teilweise unserer Organisation zu hinterlassen. Es ist eine starke und großzügige Geste für zukünftige Generationen: Durch das Erbe geben Sie Ihre Werte weiter und bieten die Mittel dafür, für eine bessere Welt zu handeln. Es ist eine Investition in die Menschenrechte und für all die

REJOIGNEZ-NOUS AUSSI EN LIGNE Nous ne pouvons vous présenter qu’un aperçu de nos activités dans notre magazine. Inscrivez-vous à notre newsletter et suiveznous sur les réseaux sociaux pour rester informé·e·s !

SCHLIESSEN SIE SICH UNS AUCH ONLINE AN In unserem Magazin können wir nur einen Ausschnitt unserer Tätigkeiten darstellen. Bleiben Sie auf dem Laufenden: durch unseren Newsletter und die sozialen Medien!

24

mutigen Menschen, die für Rechte und Freiheiten kämpfen. Kontaktieren Sie uns unter e-mail@amnesty.lu oder rufen Sie uns an unter (+352) 48 16 87, falls Sie Fragen haben.

Délai rédactionnel : 02/10/2019 Coordination : Anne Ploetz | Contributions : Julie Jeannet, Marine Perrotey, Pascale Oberlé, Christine Wollowski Amnesty International Luxembourg 23, rue des Etats-Unis, L-1019 Luxembourg Tél. : +352 48 16 87 | Fax : +352 48 36 80 E-mail : e-mail@amnesty.lu | Web : www.amnesty.lu Compte : CCPL LU08 1111 0000 3333 0000 R.C.S. Luxembourg F545 Imprimé par Lorgé, Kehlen (Luxembourg). Tous droits de reproduction réservés. Entre 4 et 5 publications par an. Numéro 4/2019 ISSN : 2354-4708 | Tirage : 6 032


VOTRE DON FAIT LA DIFFÉRENCE

Amnesty International n'est financée que par ses membres et ses donateurs·trices pour la recherche sur le terrain et pour défendre les personnes en danger. Votre don est donc indispensable pour faire progresser les droits humains dans le monde et pour aider des personnes courageuses.

SIE MACHEN DEN UNTERSCHIED

Die Recherche vor Ort und die Verteidigung gefährdeter Menschen durch Amnesty International wird ausschließlich von unseren Mitgliedern und Spender*innen finanziert. Ihre Spende ist daher entscheidend, um die Menschenrechte in der Welt zu fördern und mutigen Personen zu helfen.

POURQUOI NOUS SOUTENIR MENSUELLEMENT ?

WARUM MONATLICH

En devenant donateur·trice mensuel·le : • Vous versez le montant mensuel de votre choix à Amnesty International Luxembourg. • Si vous le souhaitez, votre cotisation de membre est automatiquement incluse dans votre versement mensuel. • Vous continuez de recevoir nos publications et vous êtes régulièrement informé·e sur nos actions en cours.

Indem Sie jeden Monat spenden: • Überweisen Sie den gewünschten Betrag an Amnesty International Luxemburg. • Wenn Sie möchten, kann ihr Mitgliedschaftsbeitrag automatisch in der monatlichen Zahlung enthalten sein. • Erhalten Sie weiterhin unsere Publikationen und werden regelmäßig über unsere Aktivitäten informiert.

POURQUOI OPTER POUR UN PRÉLÈVEMENT ?

WARUM DAS LASTSCHRIFTVERFAHREN WÄHLEN?

• Pour Amnesty International Luxembourg, cela permet une gestion simplifiée de ses ressources, et donc une gestion plus économe (moins de traitement manuel chaque mois). • Pour vous, c’est sûr : si vous souhaitez modifier le montant de votre don mensuel ou ne plus nous soutenir, il vous suffit d’envoyer un courrier ou un email. Les prélèvement cesseront immédiatement. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez la moindre question.

BULLETIN DE SOUTIEN RÉGULIER

• Für Amnesty International Luxemburg bedeutet dies eine vereinfachte und damit sparsamere Verwaltung unserer Ressourcen (weniger manuelle Bearbeitungen pro Monat). • Für Sie ist es sicher: Falls Sie den Betrag Ihrer monatlichen Spende ändern oder uns nicht mehr unterstützen möchten, reicht es einen Brief oder eine E-Mail zu senden und die Abbuchung wird sofort eingestellt. Zögern Sie nicht, uns zu kontaktieren, wenn Sie Fragen haben.

IDENTIFIANT CRÉANCIER SEPA : LU58 ZZZ 0000 0000 0000 0001 130

ASSOCIATION BÉNÉFICIAIRE : Amnesty International Luxembourg, 23 rue des Etats-unis, BP 1914, L-1019 Luxembourg

A renvoyer complété et signé à : Amnesty International, BP 1914, 23, rue des Etats-Unis, L-1019 Luxembourg NOM, PRÉNOM ET ADRESSE COMPLÈTE :

MANDAT DE PRÉLÈVEMENT SEPA COORDONNÉES BANCAIRES

IBAN

TÉLÉPHONE (FACULTATIF) : ___________________________

OUI,

BIC

JE SOUTIENS AMNESTY INTERNATIONAL ET JE DEVIENS DONATEUR RÉGULIER.

BE

LU

DE

FR

DEVIENS AUSSI MEMBRE D’AMNESTY OUI, JE INTERNATIONAL.

J’ACCEPTE D’ÊTRE DÉBITÉ TOUS LES MOIS DE LA SOMME DE : _______ €

DATE (OBLIGATOIRE) :

LIEU :

Je choisis d’être prélevé·e : Au milieu de chaque mois

À la fin de chaque mois

En signant ce formulaire de mandat, vous autorisez (A) Amnesty International Luxembourg à envoyer des instructions à votre banque pour débiter votre compte et (B) votre banque à débiter votre compte conformément aux instructions d’Amnesty International Luxembourg. Vous bénéficiez d’un droit à un remboursement par votre banque. Toute demande de remboursement doit être présentée dans les 8 semaines suivant la date de débit de votre compte. Le délai maximum pour le remboursement d’un encaissement non autorisé est de 13 mois. Conformément au nouveau règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD 2016/679), vous disposez d’un droit d’accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. Vos données personnelles sont à l’usage exclusif d’Amnesty International qui en aucun cas ne vend ou n’échange son fichier de donateurs avec d’autres associations ou organismes. Comme le recommande la réglementation, les données collectées sont réduites au minimum nécessaire à la réalisation de nos services. Pour tout renseignement : (+352) 48 16 87 - e-mail@amnesty.lu.

25


PROGRAMME

—  Projet graffiti — 02/12 Projection du film  « Everything must fall » & débat — 09/12 Remise du Medienpräis  & conférence « Réinventer  les médias : l’expérience du  journalisme constructif »  — 10/12 Marche aux flambeaux —  Marathons des lettres

www.festival.amnesty.lu

PARTENAIRES:


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.