anac news
Magazine de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile du Burkina Faso
No. 09 Octobre - Décembre 2015
L’ANNÉE 2015, L’ANAC A AMORCÉ SON VÉRITABLE ENVOL
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SOMMAIRE NO.09 2015 04
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Dans ce numéro :
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ANAC NEWS Revue trimestrielle de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile 01 BP: 1158 Ouagadougou 01 - Burkina Faso Tél: +226 50 30 64 88 / 50 31 63 32 Fax: 00226 50 31 45 44 Directeur de publication Abel SAWADOGO Directeur général de l’ANAC
Editorial de M. Abel SAWADOGO, Directeur Général de l’ANAC ....................... 3
Directeur de rédaction Nouhou BERTE
Coopération internationale Le Burkina Faso renforce sa desserte aérienne ...................................................... 4
Equipe de rédaction Ibrahim Hassan KONE Nouhou BERTE Léandre BAKYONO Salifou ZANGA
A la une Heures extralégales – les efforts de M. le Ministre ................................................ 6
Focus L’expertise du secteur aérien du Burkina s’exporte ............................................ 8 Mention honorable pour M. Tunikpier SOME ............................................................ 8 Sécurité et Sûreté Entretien avec le commissaire Mahamadou SANA ............................................ 11 Préparatifs des travaux du CNS ...................................................................................... 13 1er anniversaire du crash d’Air Algérie ...................................................................... 20 Communiqués Journée internationale de l’aviation civile : message du ministre .............. 22 Message de Nouvel An du DG de l’ANAC .................................................................. 27 Publicom RACGCAE : bilan du superviseur général .................................................................. 15 Ami MAIGA : portrait d’une jeune femme extraordinaire .................................. 18 Actus insolites ........................................................................................................................ 24
Secrétaire Agathe KONSEIGA Correction Abdoul Salam ZOURE (Collaborateur) Maquette, mise en pages et impression Agence Schaffenskraft, Bornheim/Allemagne www.schaffenskraft.de Les droits d’auteur et tous les autres droits liés aux textes, illustrations, photographies et autres données du magazine sont sa propriété exclusive ou celle des détenteurs expressément cités. Toute reproduction est subordonnée à l’autorisation écrite préalable du détenteur des droits.
Editorial
Editorial de M. Abel SAWADOGO, Directeur Général de l’ANAC
Année 2015 :
Une moisson abondante mais que d’efforts déployés à maintenir ! L’année 2015 aura marqué un tournant majeur dans la vie de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) en raison de l’aboutissement heureux de la quasi-totalité des dossiers considérés comme « dossiers phares ». Parmi ceux-ci, figure d’abord la mutation institutionnelle de l’ANAC, devenue une nécessité impérieuse. Trois ans après son opérationnalisation, cette institution de supervision de la sécurité et de la sûreté aérienne rencontrait des difficultés sérieuses, entravant ainsi son fonctionnement. Cette réalité peu reluisante est née du fait de l’avoir dotée dès son avènement, d’un statut juridique inapproprié et inadapté. Cependant, force est de constater qu’avec la détermination des responsables de l’Agence et la volonté affichée du gouvernement, sa mutation en institution administrative indépendante est effective suite à l’adoption par le conseil des ministres en sa séance du 13 mai 2015, du décret portant modification des attributions, de l’organisation et du fonctionnement de l’ANAC. Cette décision confère à notre institution un statut et des prérogatives en matière d’aviation civile à l’instar des agences sœurs de l’UEMOA, un pouvoir qui sied à l’exercice de ses missions régaliennes. Un pari majeur qui vient d’être ainsi gagné consacre un nouvel envol de l’ANAC et cela mérite d’être gravé en lettres d’or dans les annales de notre institution. Ensuite, l’’année 2015 a été aussi marquée par l’aboutissement heureux de l’épineuse question des heures extra-légales, laquelle est restée pendante plus s’une décennie durant. Celle-ci perdura il y a plus d’une décennie. En rappel, les heures extra-légales sont une forme de compensation que les compagnies aériennes paient auprès de certaines structures assurant la mise en œuvre les mesures de sécurité et de sûreté sur nos plates-formes aéroportuaires. A ce stade de mes propos, je voudrais traduire au nom de la grande famille de l’aviation civile, toute notre reconnaissance et gratitude au gouvernement qui n’a ménagé aucun effort pour créer les conditions propices d’undialogue sain et constructif pour la résolution définitive de cette question en parfaite symbiose avec les parties prenantes. M’adressant aux parties prenantes, elles-mêmes, je voudrais les féliciter pour leur sens de maturité, de responsabilité et surtout d’esprit de concession qui a prévalu tout au long de ces difficiles et longues négociations, permettant ainsi de sauvegarder notre outil commun de travail.
Une autre activité phare de notre jeune institution : la signature d’une série d’accords de services aériens, toute chose qui contribue au rayonnement international du Burkina Faso par la signature d’accords aériens. En effet, notre pays a su tirer profit de l’opportunité qu’offre la conférence de l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI) qui se tient régulièrement chaque année sur les négociations relatives aux services aériens (ICAN). A l’édition de 2015 qui s’est tenue du 19 au 23 octobre à Antalya en Turquie dont la délégation burkinabè a été conduite par le Ministre des infrastructures, du Désenclavement et des Transports, notre pays a finalisé les négociations d’accords de services aériens avec la République de Malte, le Portugal, le Togo, la Cote d’Ivoire et le Tchad. Avec la Turquie, nous avons signé l’accord de services aériens qui avait été paraphé le 31 mai 2012. Il faut signaler qu’en prélude à l’ouverture des négociations, la délégation du Burkina Faso à l’instar des autres nations membres de l’OACI a participé à un séminaire sur la connectivité, le cadre règlementaire et le développement économique du transport aérien et du tourisme d’une part et d’autre part sur les activités de l’OACI en matière de facilitation, de libéralisation et de développement de la connectivité. Une des activités sur laquelle l’ANAC a mis également un point d’honneur au cours de cette année est l’amélioration de la desserte du Burkina Faso, cette activité consiste à travers la délivrance d’agréments, aux fournisseurs de service opérant ou aspirant desservir les plates- formes aéroportuaires de notre pays. Enfin, dans le domaine de la sûreté de l’aviation civile, outre la tenue réussie de l’exercice de gestion de crise à Bobo-Dioulasso, l’ANAC s’attelle avec les forces de défense et de sécurité aéroportuaires à renforcer progressivement les mesures additionnelles dans un contexte sous-régional ou la veille est de mise. C’est le lieu pour moi de saluer cette dynamique de partenariat exemplaire, fruit de l’accompagnement et de l’engagement de tous les acteurs pour un aéroport sur et sécurisé. Ainsi, c’est avec fierté et reconnaissance que je formule à l’adresse de toute la communauté de l’aéronautique civile nationale, mes sincères vœux de bonne fêtes de fin d’année 2015 et d’une nouvelle année 2016, porteuse de promesses et de perspectives heureuses.
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Coopération internationale
ICAN 2015 :
Le Burkina Faso renforce sa desserte aérienne
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a délégation gouvernementale du Burkina Faso a participé à la huitième conférence de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) sur les négociations relatives aux services aériens (ICAN 2015), du 17 au 23 octobre 2015 à Antalya, en République de Turquie. Cette huitième conférence a connu la participation effective de 801 participants venus de 95 pays et 6 organisations internationales et a permis la tenue de 300 réunions qui ont abouti à la conclusion de 160 accords et arrangements. La délégation du pays des hommes intègres conduite par le Ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports M. Daouda TRAORE, était composée de Son Excellence Monsieur Amadou DICKO, Ambassadeur du Burkina Faso auprès de la République de Turquie, Abel SAWADOGO, Directeur Général de l’Agence Nationale de
l’Aviation Civile et de mesdames Nana Guissou/Zoure et Lucie ZEBA/TRAORE respectivement directrice du Transport Aérien à l’ANAC et chef du Service Réglementation du Transport Aérien à l’ANAC. L’ICAN 2015 visait essentiellement, à l’instar des précédentes éditions, à fournir aux Etats contractants de l’OACI un lieu de rencontre central pour mener des négociations ou consultations bilatérales, régionales ou internationales sur les services aériens avec leurs partenaires, au lieu de se rendre dans chaque Etat pour leurs négociations bilatérales faisant ainsi une économie de temps et d’argent. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Dr Olumuyiwa Bernard Aliu, Président du Conseil de l’OACI, qui dans son allocution a insisté sur la nécessité de ce type de conférence qui s’avèrent extrêmement bénéfiques
Coopération internationale
VUE DE LA VILLE D’ANTALYA
LE DG ANAC BURKINA FASO AVEC SON HOMOLOGUE TURC
pour le secteur aéronautique et aident au développement de l’industrie aéronautique. Cette huitième édition ICAN qui s’est achevée le 23 octobre 2015, a permis au Burkina Faso de signer, de négocier et/ou finaliser des accords de services aériens avec la Turquie, la République de Malte, le Portugal, le Tchad, la Côte d’Ivoire et le Togo. S’agissant de l’Accord de services aériens (ASA) entre le Burkina Faso et la République de Turquie, paraphé le 31 mai 2012, il a été signé par les Ministres en charge de l’aviation civile. La signature de cet accord vient consacrer la base juridique de la desserte
aérienne entre le Burkina Faso et la république de Turquie. En outre, quatre accords de services aériens (ASA) ont été paraphés avec la République de Malte, le Portugal, le Tchad et la Côte d’Ivoire. Les mémorandums d’entente (MOU) ont été signés avec lesdits Etats en vue de permettre la desserte aérienne entre le Burkina Faso et les Etats concernés en attendant l’accomplissement des formalités de signature et d’entrée en urgence définitive des ASA. En somme, l’ICAN 2015 a été non seulement un cadre d’échange d’expériences et d’informations sur la connectivité, mais également le cadre
réglementaire et le développement économique du transport aérien et les activités de l’OACI en matière de facilitation et de libéralisation du transport aérien et a permis la conclusion de nombreux accords et arrangements. Le résultat attendu de ces négociations d’ASA et de la signature de MOU est l’amélioration de la desserte des plateformes aéroportuaires du Burkina Faso à travers des liaisons directes entre les pays concernés et/ou des accords commerciaux entre les compagnies aériennes désignées desdits pays et les compagnies aériennes desservant le Burkina Faso. Nouhou Berté
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A la Une
ÉCHANGE DE POIGNÉE DE MAINS ENTRE LE MINISTRE TRAORÉ ET LECOMMISSAIRE DE LA POLICE DE L’AÉROPORT, TÉMOIGNAGE D’UN ACTE DE RECONNAISSANCE
HEURES EXTRALEGALES :
LA POLICE SPECIALE DE L’AEROPORT RECONNAISSANTE DES EFFORTS DU MINISTRE DAOUDA TRAORE
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a délicate question des heures extralégales a fait l’objet de concertations permanentes entre le ministère en charge de l’aviation civile, les forces de sécurité et de défense et les compagnies aériennes regroupées autour du BAR de mars 2013 à nos jours. Finalement, les acteurs s’acheminent vers une solution heureuse et consensuelle et cela sous les auspices du ministre des infrastructures, du désenclavement et des transports, M. Daouda TRAORE.
… cela me va droit au cœur et que Dieu bénisse toutes vos actions qui concourent à renforcer les mesures de sûreté à l’aéroport
Suite à la concertation initiée par le ministre des infrastructures, du Désenclavement et des transports d’alors, un comité de réflexion sur les préoccupations a été mis en place pour proposer des pistes de solutions et concernant le secteur de l’aviation civile, l’ANAC avait réactualisé à cet effet le dossier des heures extralégales et a soumis ledit dossier car les compagnies aé-
riennes se plaignaient du cout excessif desdites heures. Les conséquences de ces plaintes ont conduit les compagnies aériennes à suspendre le paiement des heures extralégales au mois de février 2014. Plusieurs concertations ont été tenues et le constat de non conciliation était sur quels décrets (1985 ou 2006), fallait-il apurer le paiement des arriérés des heures extralégales ? C’est ainsi qu’au cours de l’année 2015, environs cinq réunions ou séances de travail se sont tenues avec l’ensemble des acteurs en vue de trouver une solution consensuelle à cette situation. Face à une telle situation qui perdurait et dont les conséquences pouvaient être très de dommageables aux diapositifs de sûreté et de sécurité à l’aéroport international de Ouagadougou, le Ministre des infrastructures, du Désenclavement et des Transports Daouda TRAORE
A la Une
REMISE DE PRÉSENT AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ANAC PAR LA POLICE SPÉCIALE DE L’AÉROPORT
convoqua une réunion le 20 juillet 2015 dont la principale conclusion est le paiement des 50 % des arriérés au titre des heures extralégales sur la base du décret 19885 au plus tard le 15 aout de la même année. Suite à cette décision gouvernementale, les compagnies aériennes ont commencé à payer les sommes dues conformément à ladite décision. C’est pour sa reconnaissance à l’endroit des premiers responsables en charge de l’aviation civile qu’une délégation de la police spéciale de l’aéroport internationale conduite par madame la directrice des frontières Madame Massso ZOUNGRANA et le commissaire de l’aéroport internationale Mahamoudou SANA s’est d’abord rendue avec un présent chez le directeur général de l’ANAC pour lui exprimer toute sa satisfaction pour les efforts déployés. Touché par cette démarche, Abel SAWADOGO dit en ces termes : « … cela me va droit au cœur et que Dieu bénisse toutes vos actions
qui concourent à renforcer les mesures de sûreté à l’aéroport ». Ensuite, les hôtes du directeur général de l’ANAC et lui-même accompagné de la directrice du transport aérien ont mis le cap sur le ministère des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports. La forte délégation reçue par le ministre Traore entouré par ses plus proches collaborateurs a tenu dire de vive voix toute sa grande reconnaissance au premier responsable en charge de l’aviation civile pour sa forte implication et sa détermination pour le règlement du délicat dossier des heures extralégales. En cette circonstance heureuse, la Police Spéciale de l’Aéroport Internationale de Ouagadougou a en guise de remerciement et de reconnaissance a offert des présents au ministre TRAORE. Prenant la parole, le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports a mentionné qu’il était convaincu que le dossier des heures extralégales pouvait trou-
ver une solution et pour lui : « il était tout à fait normal que lorsqu’on a des collaborateurs, il faut toujours travailler à améliorer leurs conditions de vie et de travail pour qu’ils remplissent au mieux les missions à leur confiées. C’était un devoir et je l’ai fait ». En vue de trouver une solution définitive et durable à la question des heures extralégales , il a été retenu la mise en place d’un comité ad’hoc chargé de faire des propositions tenant compte de la pratique en vigueur au niveau des plateformes aéroportuaires de la sous-région.
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Focus
COOPÉRATION SUD-SUD :
L’expertise du secteur aérien du Burkina s’exporte
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e Burkina Faso, pays sahélien au cœur de l’Afrique de l’ouest et aux potentialités économiques modestes se distingue par la qualité de ses ressources humaines singulièrement dans le secteur du transport aérien. Aujourd’hui, le Burkina Faso a atteint un taux de conformité de 61,6% en matière de sécurité aérienne, ce qui est au-dessus de la moyenne mondiale. C’est pour s’inscrire dans cette dynamique de taux de conformité honorable que les premiers responsables de l’aviation civile
de la République du Congo ont sollicité et obtenu l’expertise de M. Léandre BAKYONO, inspecteur certifié des vols, inspecteur principal et ingénieur mécanicien d’avion. Au cours cette mission de coopération technique sud-sud qui durera environ six mois, il s’agira pour l’expert burkinabé d’accompagner la mise en œuvre des actions prioritaires, entre autres la mise en place du corps des inspecteurs, la certification des compagnies aériennes et la formation continue du personnel en navigabilité. Ces actions impliquent préalablement une relecture des textes de base
L’INSPECTEUR PRINCIPAL LÉANDRE BAKYONO SE RÉJOUIT DE CETTE COOPÉRATION
régissant le secteur de l’aviation civile. Bon vent à cette coopération sud-sud pour un transport aérien africain sûr, fiable et ordonné avec les autres nations du monde. M. TUNKIPIER PRÉSEN– TANT SES TRAVAUX DE MÉMOIRE
SOUTENANCE EN FINANCES-COMPTABILITÉ-AUDIT :
Mention honorable pour M. Tunikpier SOME « Un document agréable à lire, les articulations bien agencées et les recommandations pertinentes et même audacieuses », c’est en ces termes que le président du jury, le professeur Diakarya Barro, maître de conférence à l’université de Ouaga II a résumé le mémoire sur le thème « Analyse financière d’une structure : cas de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) » du chef de service financier et comptable, M. Tunikpier SOME pour l’obtention d’un master en finances-comptabilité et audit. Ce mémoire qui fut le fruit de recherche a permis d’analyser les forces et menaces, les faiblesses et les opportunités de l’ANAC. A l’issue de cette analyse, des recommandations ont été formulées. Il convient de mentionner les plus saillantes : le devoir de l’ ANAC de
cerner les risques économiques et financiers qui peuvent entraver la pérennité de son exploitation si le gouvernement venait à appliquer sa décision de privatisation des aéroports internationaux, le devoir de l’ANAC de percevoir directement les redevances aéronautiques et extra-aéronautiques afin de mettre en cohérence le chiffres d’affaires, la valeur ajoutée et son résultat d’exploitation, toute chose qui confortera son équilibre financier. Enfin M. SOME recommande que pour atteindre une certaine vitesse de croisière, l’ANAC doit poursuivre rigoureusement les opportunités de construction de tout nouvel aéroport et exploiter au maximum les projets de la desserte aérienne. Ces recommandations aussi pertinentes qu’audacieuses ont séduit le jury. De ce fait, il a reçu les félicitations du jury et obtenu la note de 17/20 et se joint audit jury pour
LE JURY À L’ÉCOUTE DU PRÉSENTATEUR
demander aux premiers responsables de l’ANAC d’en faire œuvre utile. La rédaction d’ANAC NEWS présente ses vives félicitations et ses encouragements au chef de service financier et comptable pour cet important apport pour la bonne marche de notre institution commune. Nouhou Berté
Rencontre
COMPAGNIE DE SÉCURITÉ AÉROPORTUAIRE :
Quels rôle et missions pour nos aéroports ?
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ans l’univers de l’aviation civile du Burkina Faso, de nouveaux changements ont été opérés à la tête des forces et de défense et de sécurité. C’est ainsi que la haute hiérarchie de la gendarmerie a porté le lieutenant ZOUNDI Lamoussa Dramane au poste de Commandant de la Compagnie de Sécurité Aéroportuaire(CSA) de Ouagadougou. A travers l’interview que nous lui avons accordée, nous vous faisons découvrir l’environnement de cette force spéciale qui participe au renforcement de la sécurité de notre aéroport. Nommé à ce poste le 03 aout 2015, le nouveau commandant a pris service le 14 septembre 2015. Auparavant, le lieutenant a passé une bonne partie de sa carrière dans les services de renseignements généraux où il fut titulaire de plusieurs diplômes y afférents. Aussi, il a séjourné dans la structure nationale de lutte contre la prolifération des armes légères. Quelles sont les missions conférées à la compagnie de sécurité aéroportuaire ? Avant d’en arriver aux missions, je tiens à préciser que La Compagnie de Sécurité Aéroportuaire (CSA) est une unité de Gendarmerie qui relève du Groupement de Gendarmerie Départementale de Ouagadougou (GDO) et est structurée de la manière suivante: - le Poste de Commandement (PC) de la Compagnie de Sécurité Aéroportuaire (CSA) commandé par un officier de Gendarmerie; - la Brigade des Transports Aériens (BTA) commandée par un sous-officier supérieur, officier de police judiciaire ;
- le Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie (PSIG), commandé par un sous-officier supérieur, officier de police judiciaire. Les missions de la CSA sont essentiellement axées sur trois points, exercés quasiment au quotidien : - La police judiciaire, consistant à constater les infractions à la loi pénale sur la plateforme, d’en rassembler les preuves, d’en rechercher les auteurs et d’en dresser les procès-verbaux adressés à Monsieur le procureur près le tribunal de grande instance de Ouagadougou aux fins des poursuites judiciaires. - la police administrative, elle, est l’ensemble des mesures préventives et répressives ayant pour but d’assurer la tranquillité, la salubrité et la sécurité publiques. - Quant à la police militaire, elle se
consacre à la recherche des infractions militaires (désertions et insoumission) et de droit commun commis par des personnels militaires. Elle reste l’exclusive prérogative de la gendarmerie qui est une force de police et de défense à statut militaire. Quelles sont les missions spécifiques de la compagnie de la sécurité aéroportuaire ? Nos missions spécifiques sont des missions de sûreté/sécurité et de facilitation, à travers la mise en œuvre des procédures d’exploitation normalisées (PEN), l’exécution des patrouilles de jour comme de nuit (pédestres et motorisées) ; la surveillance et la protection des infrastructures aéroportuaires et installations d’aide à la navigation, la zone réservée (tarmac - territoire intra-muros) à la zone publique. L’accueil et l’expédition des valises diplomatiques à ne pas confondre avec la valise du diplomate sont accompagnés par la gendarmerie aéroportuaire. En outre, ces missions
LE NOUVEAU COMMANDANT, LAMOUSSA ZOUDI
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Rencontre
UNE ÉQUIPE PROACTIVE À L’ÉCOUTE DE SA HIÉRARCHIE
s’étendent à celles qualifiées d’ occasionnelles qui se résument à la tenue des lieux pour appuyer et soutenir la Gendarmerie mobile, dotée de remarquables aptitudes à assurer les escortes de fonds de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), au convoyage de métaux précieux, à l’évacuation sanitaire de personnes, voire l’expédition ou l’accueil des dépouilles mortelles. Quelles seront vos priorités pour plus de sécurité au niveau de l’aéroport International de Ouagadougou ? Avec mes hommes, notre priorité sera axée sur le renforcement de la sécurité de la plate-forme aéroportuaire conformément aux instructions de la hiérarchie pour répondre aux défis sécu-
ritaires qui s’imposent à tout aéroport international. Quelles sont les mesures efficaces que vous comptez mettre en œuvre pour le renforcement de la sécurité de la plateforme aéroportuaire ? Avant tout, je tiens à rendre hommage à mon prédécesseur qui a abattu un travail remarquable dans ce sens. Au regard de la situation sécuritaire que connait la sous-région et particulièrement notre pays, j’ai une feuille de route dans laquelle nous comptons renforcer le dispositif sécuritaire existant sur la plate-forme aéroportuaire. A ce titre, la hiérarchie consciente des enjeux a conçu un plan de sécurité qui sera bientôt mis en place avec un effectif conséquent à même de répondre aux
normes conventionnelles pour rassurer davantage les usagers et les principaux acteurs aéroportuaires. Quel est l’état des lieux des heures extra légales ? Des ébauches de solutions ont été trouvées avec un début de résolution du différend qui garantit les intérêts de tous les acteurs. Sur la base de l’implication des plus hautes autorités du ministère en charge des transports, celles de l’aviation civile et de la BAR, le consensus trouvé devrait aider à épiloguer cette question. Des voix plus élevées que la mienne vous en diront plus. Quel message avez-vous à l’endroit de vos partenaires a l’orée de la fin de l’année ? Je recommande la vigilance à tous les usagers de la plateforme et je leur demande de nous signaler tous comportements suspects, car c’est avec le concours de tous que nous réussirons notre mission. Je tiens à renouveler ma gratitude au commandement pour sa confiance placée en ma modeste personne. Mes remerciements vont également à l’endroit des autorités de l’ANAC, de l’ASECNA, la REGIE et à tous les partenaires et collaborateurs de la plateforme aéroportuaire qui m’ont accueilli à bras ouvert. Merci à vous qui ne cessez d’abattre un travail remarquable. Nouhou Berté LES LOCAUX DE LA CSA
Sécurité & Sûreté
COMMISSAIRE MAHAMOUDOU SANA :
« Nous avons besoin de la contribution de tous »
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isiblement, ce n’est pas le background académique et professionnel qui manque à ce commissaire de police. Jugez-en plutôt : il est titulaire d’une Maîtrise en Sciences économiques, option Planification, d’un certificat d’études supérieures en Diplomatie et Relations internationales. Au plan professionnel, il a bénéficié d’une formation en maintien de l’ordre, en négociation pour la libération d’otages, en prévention des attentats contre les cibles molles (universités, écoles, lieux de cultes, marchés). Et ce n’est pas tout ! Ajoutons à son arc les cordes suivantes : sa formation en gestion des incidents critiques, en sécurisation de systèmes informatiques, en lutte anti-terroriste, en recherche et analyse de renseignements en contre-terrorisme et sur les opérations de patrouille des frontières en Virginie aux Etats-Unis. En termes d’expériences professionnelles, notre hôte a été chef du bureau opérationnel de la Direction de la Sûreté de l’Etat et chef du service régional de la Sûreté de l’Etat du Centre. Depuis le 4 août, c’est lui le patron de la Police spéciale de l’aéroport international de Ouagadougou.
En cet après-midi de lundi 19 octobre 2015, entre les préparatifs de sa prochaine mission à Vienne (Autriche) et les urgences à régler, le commissaire Sana, étonnement disponible, a accepté aborder avec nous les ambitions qu’il a pour plus de sécurité à l’aéroport international de Ouagadougou.
Peut-on avoir une idée de vos priorités pour plus de sûreté au niveau de l’aéroport international de Ouagadougou ? Tout d’abord, je tiens à vous signifier que c’est un plaisir pour moi de vous accueillir dans mon bureau et de communiquer avec vous. Car, quoi qu’on dise, la communication est l’arme la plus utile en matière de gestion. Dans cette nouvelle fonction, ma priorité c’est réellement de renforcer la sûreté individuelle de mon personnel. A mon humble avis, la sûreté dans l’aviation commence par celle des différents acteurs qui agissent sur la plateforme aéroportuaire. Le renforcement des capacités du personnel est donc très important, notamment en améliorant les conditions de travail et de vie de mon personnel. La deuxième priorité, c’est la coopération avec tous les ac-
LE COMMISSAIRE SANA
teurs intervenant sur la plateforme. Les nouvelles menaces demandent en effet cela. Il faudra que tout le monde s’implique dans cette lutte. Les mesures ne seront point efficaces si l’on laissait les initiatives entre les seules mains des forces de l’ordre. La troisème priorité, c’est de sensibiliser tous les acteurs contre les nouvelles menaces. Que tout le monde sache que le Burkina Faso n’est pas exempt de ces nouvelles menaces, comme le terrorisme. C’est la collaboration qui devra donc prévaloir. Quelles sont les infractions généralement constatées par la police de l’aéroport au niveau des usagers? Les infractions rencontrées portent surtout sur les faux documents de voyage. Nous avons des équipes spécialisées dans le domaine de détection de ces documents. C’est l’infraction la plus
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Sécurité & Sûreté
Missions de la police spéciale de l’aéroport En référence à l’annexe 17 de la convention relative à l’aviation civile internationale, la sûreté aéroportuaire est la protection de l’aviation civile contre les actes d’intervention illicite. Cet objectif est réalisé par une combinaison des mesures suivantes, ainsi que des moyens matériels et humains. - Surveiller en permanence toutes les zones des aérogares y compris les zones publiques des aérogares, les parkings en face de l’aérogare passagers - Faire des patrouilles régulières - Contrôler les accès en zones règlementées,
UNE VISITE AU QUOTIDIEN POUR S’ASSURER DU RESPECT DES DISPOSITIFS DE SÛRETÉ
- Effectuer le contrôle documentaire et profilage - Effectuer l’inspection/filtrage des personnes, des bagages de cabine et de soutes
courante. Vous vous souviendrez que le mois d’août dernier, une dame, qui avait en sa possession d’une grosse quantité de timbres fiscaux contrefaits, a été même interpellée, en collaboration avec la brigade spéciale de la Douane.
est revenue à la police nationale. Actuellement, c’est l’Unité d’intervention polyvalente de la police nationale qui supervise. Quant au salon ministériel, la police nationale s’en occupait depuis fort longtemps.
Qu’en est-il de la drogue ? Euh… Depuis ma prise de fonction, nous n’en n’avons pas détectée. Disons qu’au niveau des aéroports, ce trafic est limité parce que nous avons des outils de détection efficaces et nos éléments sont formés pour. Les trafiquants étant au courant, ils préfèrent changer d’itinéraire.
En cette fin d’année, quel est votre message à l’endroit de vos collaborateurs, partenaires et surtout les usagers de l’aéroport ? Je recommanderai plus de prudence, de vigilance, surtout en cette période de fin d’année. Que les populations sachent que la manière de se sécuriser commence par la sécurité de soi-même, avant la sécurité des forces de l’ordre. Donc plus de prudence, plus de vigilance et plus de collaboration avec les forces de l’ordre. Que l’on sache qu’avec les nouvelles menaces, les forces de l’ordre ont plus besoin de collaboration.
Depuis des dizaines d’années, l’exRSP (Régiment de sécurité présidentiel récemment démantelé) occupait une certaine place au sein de l’aéroport, et ce jusqu’au putsch manqué. Y a-t-il eu des changements de configuration suite au départ de Dienderé luimême et de ses hommes ? Effectivement, après la situation qu’a connue le Burkina Faso suite à ce coup d’Etat, la sécurité du salon présidentiel
Entretien réalisé par Issa Barry
- Surveiller les passagers à l’arrivée et au départ - Protéger les biens et les personnes sur l’étendue de la zone de sûreté à accès réglementé - Participer à la riposte contre les actes d’intervention illicite - Maintenir et rétablir l’ordre en zone de compétence - Assurer la protection particulière des installations et compagnies aériennes en cas de menace - Exercer la police administrative ; constater les infractions et poursuivre les auteurs dans la zone de compétence - Effectuer la vérification des antécédents des personnes sollicitant une habilitation d’accès en zone de sûreté à accès réglementé à la demande de l’ANAC - Effectuer la vérification des antécédents des candidats à un emploi de sûreté - Ouvrir et fermer les portes d’accès des bâtiments des aérogares passagers.
Sécurité et environnement
PRÉPARATIFS DES TRAVAUX DU CNS :
Le comité technique balise les pistes …
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n prélude à l’éventuelle tenue de la deuxième réunion du comité national de sûreté (CNS), la commission technique des experts de sûreté et des représentants des départements ministériels, membres dudit comité s’est réuni le 3 septembre 2015 en vue d’échanger sur les dossiers à soumettre aux ministres concernés pour décisions à prendre. Présidée par le directeur général de l’ANAC, Abel SAWADOGO, la commission technique de sûreté a tout d’abord actualisé ses connaissances sur les fondamentaux de la sûreté de l’aviation civile au plan national et international. Elle a en outre, pris connaissance sur l’état des activités réalisées et non réalisées au cours de l’année 2014. A la suite de cet exposé, elle a passé en revue les conclusions et l’état d’exécution de la dernière réunion ministérielle tenue le 20 juin 2014. A cet effet, s’agissant de l’évaluation de la menace, un projet d’arrêté portant mise en place d’une cellule d’évaluation de la menace a été présenté et il a été suggéré de la création d’une cellule analogue à l’aé-
roport international de Bobo –Dioulasso. S’agissant de la mise en place d’un service de santé sur la plate forme aéroportuaire de Ouagadougou, la commission propose au ministère en charge de cette question de mettre en place ledit service. Pour ce qui concerne la mobilité du personnel des forces de défense et de sécurité, l’ANAC s’est toujours préoccupée car les coûts de formation sont très élèves alors que le temps de service mis au profit de l’aéroport est relativement court. La réunion du comité de sûreté d’alors avait instruit de transférer la mise en œuvre de certaines mesures de sûreté à des structures privées. Toutefois, la commission a retenu de soumettre cette question à la réflexion d’un comité restreint et a par ailleurs proposé une mission d’échanges d’expérience dans les pays qui mettent déjà en œuvre un tel système. Aussi, les conclusions des travaux invitent l’ANAC à mettre en place une communication proactive entre le protocole d’Etat, la Délégation aux Activités Aéronautiques Nationales (DAAN) et les forces de sécurité pour une coordination harmonieuse des actions.
LES CONTRÔLES ... … SONT INDISPENSABLES
Par ailleurs, en raison de l’accentuation du niveau de la menace, une évaluation de la sécurité a été faite et les dispositions idoines sont en cours pour renforcer les mesures de sûreté à l’aéroport de Ouagadougou. Se penchant sur les installations anarchiques aux alentours des aéroports de Ouagadougou et de Bobo- Dioulasso, la commission a suggéré des actions de sensibilisation pour ce qui concerne la capitale politique. Pour la capitale économique, une mission d’investigation s’y rendra en vue de vérifier les conditions d’exploitation des espaces jouxtant le mur de clôture, si nécessaire engager la procédure d’expropriation. Avant de lever la séance, la commission technique de sûreté de l’aviation civile a examiné la synthèse des recommandations des réunions des comités de sûreté des aéroports de Ouagadougou et de Bobo- Dioulasso. Nouhou Berté
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RACGCAE :
Le superviseur général fait le bilan à mi-parcours La Régie Administrative Chargée de la Gestion de l’Assistance en Escale (RACGAE) a un nouveau locataire suite aux nominations intervenues lors du Conseil des Ministres à sa séance ordinaire du 23 décembre 2014 en la personne de M. Issouf TRAORE. Juriste spécialisé en transport aérien et titulaire d’un diplôme technologique supérieur en droit du commerce international, M. Traore, qui a passé l’essentiel de sa carrière dans le secteur du transport aérien aura bientôt passé une année aux commandes de cette structure handling. Dans cet entretien qu’il a voulu bien accorder à la rédaction d’ANAC NEWS, le Superviseur général nous fait le bilan d’une année d’exercice à la tête de la RACGAE.
A l’ occasion de la cérémonie d’installation dans vos fonctions le mardi 08 janvier 2015, vous nourrissiez l’impérieuse nécessité de maintenir et d’accroître la viabilité économique de la RACGAE. Quel bilan faites-vous en cette fin d’année ? La RACGAE est une structure qui vit à partir de ses ressources propres. Maintenir et accroître sa viabilité passe nécessairement par l’amélioration de ses ressources, la maîtrise de ses charges de fonctionnement, le renouvellement de ses équipements ainsi que la motivation de son personnel. Le programme d’activité 2015 prévoyait toutes ses actions qui sont en cours d’exécution et dont le bilan à mi-parcours permettra à notre sens de constater le maintien voire l’amélioration de la viabilité économique de la RACGAE. Au nombre de ces activités, l’on note entre autres : la relecture des contrats d’assistance en escale, le suivi rigoureux de l’accomplissement des heures supplémentaires, l’acquisition d’équipements neufs dont certains en cours, le démarrage des activités de RACGAE Services et de celles de la cellule sûreté. Au titre de la motivation du personnel, il faut signaler que le salaire de base du personnel sous contrat à durée déterminé (CDD) a été relevé de plus de 50%, en plus de la couverture médicale dont il bénéficie.
Au titre des projets qui ont connu un envol sous votre impulsion sont l’agence de voyage et la cellule de sûreté. Quel bilan à mi-parcours faitesvous de leur fonctionnement ? En ce qui concerne l’agence de voyage et de tourisme dénommé RACGAE SERVICES, sa création a nécessité un certain nombre d’actions préliminaires avant de débuter ses activités le 30 avril 2015. Il s’agit des aménagements à réaliser et des actes constitutifs à obtenir. A ce titre, l’agence RACGAE SERVICES est constituée en une société à responsabilité li-
ISSOUF TRAORE : » LE COUP D’ETAT MANQUÉ A CAUSÉ L’ANNULATION DE PLUS DE 80 VOLS »
mitée au capital social de 20.000.000 francs CFA dont 15.002.195 en nature et 4.997.805 en numéraire). Le siège social est à Ouagadougou, 01 BP 141, Ouagadougou 01, tél. : 25.31.32 61. A ce jour, les activités de l’agence de voyage qui se limitent pour le moment à la billetterie sont dans une phase ascendante malgré un environnement concurrentiel. Quant à la Cellule de sûreté, elle est maintenant opérationnelle sur les vols d’Emirates Sky Cargo depuis janvier 2015. Du matériel de dernière génération a été acquis et la sûreté des magasins a été renforcée par la mise en
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Liste du nouveau matériel - TMX 20 - PUSH BACK - TLD ACE E 60062250 - STEWARD TMAC -250 - GPU GA120 V10 - GPUGA 100 V47 - PASSERELLE ALBERT ABS 580/03 - PASSERELLE ALBERT ABS 580/04 - TAPIS TLD NBL/01
UNE PARTIE DES NOUVELLES ACQUISITIONS
- TAPIS TLD NBL /02 - RENAULT EXPRESS/ 02 - RENAULT EXPRESS/ 03 - LOT D’ESCABCAVP
place d’un poste d’inspection/filtrage des personnes. A terme, la RACGAE s’inscrira dans le programme d’Agent Habilité pour se conformer aux exigences sûreté du fret aérien dans les entrepôts. Qu’en est-il du projet ISAGO, un projet annoncé comme phare dans le temps de votre entreprise ? La RACGAE a suivi le processus de l’IATA pour l’audit ISAGO (IATA Safety Audit for Ground Operations) qui devait être conduit en octobre 2014 par des auditeurs d’Ethiopian Airlines (ET). Pour des raisons probablement liées à l’épidémie à virus Ebola, la compagnie ET a reporté l’audit à une date ultérieure. L’IATA affecte par la suite à Turkish Airlines l’audit qui devait se tenir fin juin 2015. A la dernière minute, l’audit est réaffec-
té à Ethiopian Airlines. Après contact du responsable des audits à ET, promesse a été donnée de faire suite à notre requête. L’IATA à Montréal a également été informée de notre situation qui semble maintenant liée à des problèmes de disponibilité d’auditeurs du Pool des compagnies aériennes. La RACGAE poursuit sa mise en conformité aux normes ISAGO afin d’assurer une meilleure préparation pour l’audit. Une nouvelle année pointe à l’horizon, quelles sont vos projets et perspectives nouveaux pour la RACGAE ? Les actions de consolidation des acquis et développement prévues en 2015 par exemple ne sont pas de nature à être exécutées seulement au cours d’un exercice. Elles peuvent s’étaler sur plusieurs exercices. Raison pour laquelle les actions engagées devront se poursuivre jusqu’à leur totale exécution ou être corrigées au besoin. Comme perspectives donc, il s’agit de poursuivre en
2016 l’exécution des actions de développement dont la plupart n’avait que démarré. Le projet ISAGO demeure un objectif de la RACGAE. Comme je l’ai dit auparavant, à terme, la RACGAE s’inscrira dans le programme d’Agent Habilité pour se conformer aux exigences sûreté du fret aérien dans les entrepôts. Votre mot de fin ? Un souhait ardent de paix au Burkina Faso car à titre d’exemple, en ne se limitant qu’aux aspects économiques nous concernant, les événements du 16 septembre 2015 ont valu à l’exploitation de la RACGAE un manque à gagner considérable résultant de l’annulation de plus de 80 vols. Ainsi, au plan social, en interne, nous nous attellerons à poursuivre et renforcer le dialogue social avec nos partenaires en vue de trouver les solutions idoines pour un climat de travail apaisé au sein de la structure.
La RACGAE REGIE ADMINISTRATIVE CHARGEE DE LA GESTION DE L’ASSISTANCE EN ESCALE (RACGAE) FAX: 50 31 35 30 / 50 31 15 28 « Burkina Handling Service » TEL : 50 30 65 18 / 50 30 78 48
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AMI MAIGA : À CŒUR VAILLANT, RIEN N’EST IMPOSSIBLE
AMI MAIGA :
De la couture à la conduite de Dumper minier
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a volonté permet la réussite ! Ami Halidou Maiga est une ancienne couturière devenue conductrice de camion minier à Essakane, ces camions de plus de 100 tonnes qui sont la grande attraction de l’implantation des mines au Burkina. Ami intègre le département de la Mine /Opération d’Essakane en février 2011 sous le matricule 2949, un département qui ne compte qu’une dizaine de filles sur plus de 300 employés. Après avoir interrompu ses études en classe de 3ème (fin du premier cycle du secondaire), la petite Ami est récupérée par son oncle Ben Idrissa (un docteur vétérinaire) qui l’inscrit à Ouaga dans une école de couture pour apprendre en trois ans le métier de la coupe-couture. Elle réussit son apprentissage dans la couture et effectue des séjours dans son village natal de Gorom avec l’espoir de trouver un emploi et renouer avec ses racines. C’est là qu’Ami a eu vent en 2010, d’une offre de la mine d’or Essakane pour une formation à l’Agence Nationale de de la Promotion de l’Emploi (ANPE) de Dori sur la conduite des équipements lourds. Elle se décide d’appliquer et à son grand soulagement, ça marche ! La voilà à Dori pour suivre assidument, cette formation qui va réorienter
sa carrière vers cet univers inconnu et dans un milieu plus «masculin». En plus d’une formation théorique et pratique en conduite, Ami et ses camarades reçoivent des formations en Santé-Sécurité, en Environnement et sur l’organisation du travail, des modules qui les préparaient sans doute à opérer dans une mine. Elle ignorait tout de la conduite d’un véhicule, et après un court stage, elle empoche son certificat de qualification, puis elle est engagée chez IAMGOLD Essakane SA où elle entame une carrière d’opératrice de camion minier. On lui confiait les mêmes tâches que ses collègues masculins, qui la taquinaient gentiment en lui disant qu’elle « allait fuir ce métier ». Ami va plus loin, elle est désormais chargée d’arroser les rampes pour que les camions puissent passer la halde du sol stérile, la fosse pour stabiliser la poussière … à l’aide d’un immense camion-citerne à eau. « La conduite », dit-elle, « recommande un sangfroid, ne jamais conduire l’esprit ailleurs, et redoubler de grande vigilance surtout la nuit ! ». Elle en profite pour faire un clin d’œil à ses
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encadreurs : « Je tiens à remercier mes superviseurs Hamza Sidwemba, Ousseini Rouamba et Yaya Diarra qui ont guidé mes premiers pas dans ce métier et qui me témoignent toute leur confiance ». Jeune fille ravissante et téméraire, à première vue, ni son sourire charmeur, ni sa fine silhouette ne laissent deviner que la petite Sonrai au teint noir ciré, originaire du quartier autochtone de Gorom Gorom conduit un camion de 100 tonnes, à vide. Pourtant, non seulement elle manie son véhicule avec dextérité, mais en plus, elle montre la voie à ses camarades filles du sahel qui sont victimes des mariages précoces. Le gigantisme du camion conduit par Ami est observé de plus près par les employés comme les visiteurs. Aussi haut qu’un édifice d’un étage, son camion est doté d’un escalier de marches pour accéder à la cabine du conducteur. Ce mastodonte représente à lui seul l’ampleur du défi pour IAMGOLD d’exploiter la plus grande mine d’or du Burkina mais aussi le rêve d’une jeune fille des communautés locales de vaincre les clichés qui n’ont de place que le foyer pour une femme. Aujourd’hui, Ami gagne bien sa vie, elle s’est achetée une moto, elle a construit une maison, elle subvient aux besoins de sa famille (son père, sa mère, ses 4 frères et 2 sœurs) ; elle a ouvert sur la plus célèbre des rues de Gorom, « Rue Pim »’ qui longe l’hôtel de ville, un salon de couture nommé « Princesse couture mixte », elle fourmille de projets. Dans
ce salon, elle présente fièrement sa machine à broder qu’elle s’est achetée et par ces temps de repos, elle supervise trois autres filles qui travaillent dans son salon. Célibataire sans enfant, Ami vit en grande famille dans son village de Gorom. Dans la tradition sahélienne, le père évite de prononcer le prénom réel de sa première fille, il lui a trouvé un sobriquet ; et c’est ainsi que Ami porte celui de « Barmadjo » ou la cuisinière de la marmite. A 33 ans, Ami est fière d’être opératrice de camion minier dans la plus prestigieuse des sociétés minières du Burkina. Elle a eu le goût de travailler dans ce domaine. Elle a réalisé qu’une femme aussi pouvait faire ce métier, traditionnellement pratiqué par des hommes. Elle ne cesse de prodiguer des conseils à ses cadettes pour pousser loin leurs études et d’embrasser des filières techniques. « Ma mère m’encourage à monter sur la plus haute marche du podium et avec ses bénédictions, je sais que j’irai très loin. Je suis l’ainée des filles d’une famille qui me respecte et qui compte sur moi, j’ai soutenu un de mes frères à ouvrir un kiosque à café pour avoir une source de revenus, je paye la scolarité de ceux qui vont à l’école », nous confie Ami. Du camion de transport du minerai, Ami a diversifié son expérience à Essakane en conduisant un camion-citerne et elle souhaite enrichir son curriculum avec des compétences pour tous les
types de camions miniers (pelle, excavatrice, bull, foreuse, chargeuse…). « Les femmes ont des capacités et des aptitudes pour évoluer en mine, ce n’est qu’une question de persévérance » avoue Ami. Elle apprécie beaucoup la valeur et le sentiment de liberté que son emploi lui procure. Quand elle est au volant de son camion Dumper, Amy se sent à sa place et en confiance, communique à la radio par laquelle elle reçoit des instructions. Malgré tout, elle constate que les gens sont encore surpris lorsqu’ils se rendent compte que c’est une femme qui conduit. Avec un grand sourire, elle tient à leur faire observer que c’est bien une femme ! Ami aime dire à ses interlocuteurs que ce n’est pas le genre qui détermine la réussite mais la volonté ». La belle aventure et le mariage avec Essakane se poursuivent: « Je suis membre d’une équipe formidable qui a bâti la plus grande mine d’or du Burkina. Je suis IAMGOLD, car notre employeur nous offre un environnement de travail exceptionnel en santé-sécurité ; une rémunération stimulante et de bons avantages sociaux », conclut Ami, la princesse de Gorom. Prochain challenge pour la « dumperiste »’ comme on l’appelle affectueusement dans la région du sahel, réussir son examen au brevet d’études secondaires (BEPC) comme candidate libre et étoffer ses compétences dans l’outil informatique ! Ag Mohamed
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Sécurite et Sûreté
1ER ANNIVERSAIRE DU CRASH D’AIR ALGÉRIE :
Comme si c’était hier
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eillée de prière, dépôt de gerbes de fleurs au cimetière municipal Gounghin et lancement technique de la stèle au rond point de la cité An II ont marqué la commémoration du premier anniversaire du crash du vol AH 5017 d’Air Algérie les 23 et 24 juillet 2015 à Ouagadougou. C’est par une assemblée générale et veillée funèbre le jeudi 23 juillet 2015 au palais de la culture Jean Pierre Gingané que les différentes communautés religieuses notamment musulmane, catholique et protestante et coutumières, les familles et les connaissances des 116 victimes ont prié pour le repos de l’âme des disparus et demandé au Seigneur dans sa grande miséricorde de les pardonner et de les recevoir auprès de lui. A l’issue de ces prières, plusieurs allocutions ont été prononcées en présence des membres des personnalités politiques, diplomatiques et religieuses. Dans la matinée du vendredi 24 juillet, les parents, amis et connaissances se sont retrouvés sur le même site pour la suite des hommages et se sont ensuite dirigés au cimetière municipal pour le dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes des disparus du crash d’Air Algérie. Le dernier acte de cette commé-
moration a été le lancement technique de la construction de la stèle. Ce premier anniversaire se veut un devoir de perpétuation et de pérennisation du souvenir et de mémoire des victimes de cette tragédie dont les conclusions des enquêtes se font toujours attendre. Dans son adresse, la présidente de l’association française, « Agir ensemble », Sandrine Tricot interpelle tous les acteurs du transport aérien ces termes : « Il faut éviter que d’autres familles se retrouvent dans la même situation ; plus jamais ca ! » Pour sa part, le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, M. Daouda TRAORE a tout d’abord tenu à rendre un hommage, au nom du gouvernement de la transition aux victimes et salué « la dignité et l’union dans le deuil des familles des victimes ». Cette commémoration, il se convainc, s’inscrit dans une démarche de refus de la fatalité. C’est pourquoi, M. Traoré a une fois réitéré l’engagement du gouvernement du Burkina Faso a mettre tout en œuvre pour le renforcement de mesures de sécurité et de sûreté pour un transport aérien sûr, sécurisé et ordonné. Le représentant de l’exécutif burkinabè a ensuite procédé au lancement technique des travaux de la stèle. Cette imposante
UN CADRE DE RECUEILLEMENT CONÇU POUR LA CIRCONSTANCE
œuvre selon le président Me Halidou Ouedraogo traduira l’immense soulagement des familles des victimes et se veut une interpellation et une invite aux compagnies aériennes à respecter les règles édictées par l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI) en respectant leur engagement à conduire à bon port les passagers et les marchandises. Toujours animé de la même énergie pour la manifestation de la vérité, le Président burkinabé de l’association des victimes du vol AH5017 a affirmé que des procès sont ouverts aussi bien en France, à Montréal, à Madrid, à San Francisco qu’au Burkina Faso. Cette célébration du premier anniversaire du crash d’Air Algérie a été pour les familles d’exiger le rapatriement Ouagadougou des restes non identifiés de leurs proches enterrés à Bamako au Mali. A cet effet, la présidente de l’association « Agir ensemble » dont le mari a péri dans le crash a déclaré : « J’appelle de tous mes vœux que les restes post-mortem non identifiés de nos proches enterrés dans un cimetière de Bamako soient rapatriés à Ouagadougou ». Les deux associations ont saisi le Président français, et les autorités du Burkina et du Mali ont été saisies pour que la volonté des familles des victimes soit respectée. Nouhou Berté
Sécurite et Sûreté
VUE DES PERSONNALITÉS LORS DE L’ASSEMBLÉE
Hommage aux victimes du Vol AH5017 Incerfa Alerfa Detresfa L’issue est difficile à accepter Aux victimes du vol AH5017 Aux familles éplorées Au monde de l’aviation Que s’apaise notre douleur Incerfa Alerfa Detresfa Hier Alors que l’aviation était plus que balbutiante Les pionniers l’ont abordée Au sacrifice de leurs vies Comme des soldats sur le champ de bataille La passion au-dessus de toute chose De leurs témérités De leurs sacrifices De leurs expériences Naquirent une aviation moderne Incerfa Alerfa Detresfa L’issue est difficile à accepter Aujourd’hui encore, Nonobstant une sécurité aérienne améliorée Des aéronefs continuent de faire des accidents Entraînant dans leurs sillages des victimes Nous plongeant ainsi dans le drame Dans la tristesse Et dans une vive douleur Incerfa Alerfa Detresfa Mais comme ces pionniers Professionnels de l’aviation de tous rangs Essayons-nous aussi de garder le bon cap Ayons le cœur à l’ouvrage Veillons à exécuter nos tâches dans les règles de l’art Afin de donner au public le plaisir et La quiétude de voyager par les airs Pau, le 26 Juillet 2014 SINARE Alidou, Ingénieur Études et Exploitation de l’Aviation Civile
SINARE ALIDOU
Descriptif de la stèle La stèle avec 3 m de hauteur sur 5 mètres de large, toute en marbre sera constituée d’une colombe tenant entre ses pattes un livre sur les pages duquel seront écrits les noms des 116 victimes du crash. Le livre aura un 1 m de haut et 5 m de large. Il permettra a celui qui s’y rend pour son recueillement d’apercevoir depuis l’entrée la colombe et le livre et de méditer le temps de l’atteindre. Cette architecture qui sera un lieu de réconfort permettra à chacune et à chacun d’entre nous de supporter ce triste drame.
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Communiqué
MINISTERE DES INFRASTRUCTURES, DU DESENCLAVEMENT ET DES TRANSPORTS =========== CABINET
BURKINA FASO UNITÉ – PROGRÈS - JUSTICE
MESSAGE DE MONSIEUR LE MINISTRE DES INFRASTRUCTURES, DU DESENCLAVEMENT ET DES TRANSPORTS A L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE L’AVIATION CIVILE CELEBREE LE 07DECEMBRE 2015
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e 7 décembre de chaque année, la Communauté aéronautique mondiale célèbre la Journée internationale de l’Aviation civile. Instituée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), institution spécialisée du système des Nations unies, cette journée offre l’opportunité de sensibiliser les opinions et les pouvoirs publics des 191 Etats membres sur l’importance de l’Aviation civile dans le développement d’une nation. L’OACI qui a pour mission principale de favoriser le développement sûr et ordonné de l’Aviation civile dans le monde, met à profit cette célébration pour, d’une part évaluer les progrès réalisés en termes de sécurité, de sûreté et d’environnement et, d’autre part pour appréhender les insuffisances dans ces domaines clés du secteur de
l’aéronautique en vue d’imprimer une dynamique nouvelle au développement du transport aérien. Faut-il encore le souligner, l’OACI œuvre depuis sa création, à l’élaboration et à l’application de normes techniques et d’exploitation, veille à l’application des règlements, à l’efficacité et à la régularité du transport aérien. Aussi, est-elle aujourd’hui, un instrument privilégié de coopération entre les Etats membres dans tous les domaines de l’Aviation civile. Cette année, le thème de la journée est : « Travailler ensemble pour qu’on ne laisse aucun pays de côté ». Ce thème s’inscrit dans la vision de l’OACI quant à la gestion et l’administration du secteur aérien dans le monde. Cette vision met particulièrement l’accent sur la nécessaire et impérieuse coopéra-
tion entre les nations au regard de la croissance exponentielle du trafic du transport aérien qui impose à tous de nouveaux défis. A ce propos, les chiffres sont suffisamment éloquents. En effet, l’Aviation civile a soutenu pas moins de huit millions cinq cent mille (8 500 000) d’emplois en 2014 et son incidence économique directe s’élève à environ sept cent (700) milliards de dollars (USD). Plus d’un milliard cent millions (1 100 000 000) de touristes ont franchi des frontières internationales, dont plus de la moitié voyageant par air pour atteindre leur destination finale. S’agissant du fret aérien, il représente 34,6 % du commerce mondial en valeur, mais seulement 0,5% en volume. Pour aller de l’avant, la communauté internationale doit surmonter les
Communiqué
difficultés liées à l’expansion rapide du transport aérien. C’est pourquoi, le thème choisi invite la communauté aéronautique à faire un diagnostic sans complaisance de l’état de la coopération en matière de développement du transport aérien. Il s’avère que cette coopération est loin d’être satisfaisante en considération des deux facteurs essentiels qui fondent l’Aviation civile, à savoir la sécurité et la sûreté. La situation est peu reluisante concernant l’atteinte des taux de conformité dans ces deux domaines suivant les normes édictées par l’OACI et au regard du nombre de crashs aériens enregistrés ces dernières années. Si fait que l’OACI n’entend laisser aucun pays à la traine et cela, par la mise en place de programmes d’intensification de l’assistance technique, de renforcement des capacités et de partage d’expérience entre nations les plus avancées et nations les moins avancées en vue de relever le taux de conformité en matière de sécurité et de sûreté. Il faut, à cet effet saluer l’initiative de l’OACI qui a organisé du 23 au 25 novembre 2015 un forum aéronautique mondial sur le thème : « Aucun pays n’est laissé de côté ».Cette coopération a été fructueuse pour le Burkina car lui ayant permis d’afficher 72 % de taux de conformité en matière de sûreté et plus de 62% de taux de conformité en sécurité ; ce qui le place au 3ème rang des dix-sept (17) Etats membres de l’ASECNA. Ces scores mettent le Burkina au-dessus de la moyenne mondiale et font la fierté de tous les acteurs mais surtout, honorent notre pays.
Dans ce registre de la coopération technique, il y a lieu de mentionner la tenue au Burkina en mars dernier d’un séminaire atelier sur les licences du personnel aéronautique pour renforcer les capacités des inspecteurs de l’Aviation civile de certains Etats africains. En outre, une expertise Burkinabè appuie les autorités de l’Aviation civile du Congo et du Niger. Sur le plan de la sûreté et de la facilitation qui sont indispensables pour le développement du transport aérien, les Etats membres de l’OACI ont pris l’engagement d’accroitre la sûreté de l’aviation civile par le renforcement des normes et pratiques recommandées (SARP) de l’annexe 17 relative au fret aérien et à l’achèvement du deuxième cycle du Programme universel d’audits de sûreté (USAP) de l’organisation. Malgré ces efforts, force est de constater que l’actualité internationale est marquée par la recrudescence des attaques terroristes. Même si l’enquête n’a pas encore livré toutes ses conclusions, le récent crash aérien intervenu en territoire r u s s e laisse présager que l’Aviation civile serait une cible privilégiée. A cet égard, la coopération internationale doit davantage s’affirmer. Cela passe par le renforcement des mesures de prévention, la mise en place d’un système efficace d’échange d’informations entre les nations, la dotation des Etats aux économies faibles et fragiles en équipements de surveillance performants, la formation adéquate contre les nouvelles formes d’actes d’intervention illicites. Si la coopération internationale ne s’affirme pas dans ce sens, aucun pays quel que soit sa puissance ne
saurait être épargné des conséquences collatérales des actes d’intervention illicites. Le thème de la présente journée internationale de l’aviation civile, s’inscrit également en droite ligne du développement d’accords internationaux, relatifs aux services aériens (ICAN). Cette importante tribune vise essentiellement depuis son avènement, il y a huit (08) ans, à fournir aux Etats contractants de l’OACI un lieu de rencontre pour mener des négociations ou consultations bilatérales, régionales ou internationales sur les services aériens avec leurs partenaires. L’édition de cette année qui s’est tenue du 17 au 23 octobre 2015 à Antalya en Turquie a connu la participation effective de 801 participants venus de 95 pays et 6 organisations internationales. Il a permis la tenue de 300 réunions qui ont abouti à la conclusion de 160 accords et arrangements. D’ores et déjà, les résultats des éditions précédentes de l’ICAN portent des fruits pour notre pays, avec la desserte d’Emirats cargo et d’Emirats passagers dans les tous prochains mois. Le Gouvernement voudrait en cette journée internationale de l’aviation civile traduire toute sa reconnaissance à la communauté aéronautique mondiale, notamment l’OACI et sous-régionale, à l’ASECNA, à la CAFAC et à l’UEMOA pour leurs précieuses et importantes coopérations, à travers l’assistance technique et les appuis connexes et multiformes. Le Burkina réaffirme son engagement à jouer sa partition de façon pleine et entière pour le rayonnement d’une Aviation civile internationale sûre, sécurisée et ordonnée dans le monde.
Vive la journée internationale de l’aviation civile !
- Vive l’OACI !
Je vous remercie ! Daouda TRAORE Chevalier de l’ordre national
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Insolite
AIR FRANCE :
ETHIOPIAN AIRLINES :
40 kilos de cocaïne saisis dans la soute
Vol 100% féminin La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a réalisé un vol entre Addis Abeba et Bangkok avec un équipage entièrement féminin, une première en 70 ans d’opérations.
Environ 40 kilos de cocaïne ont été découverts récemment à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle dans la soute à bagages d’un vol Air France en provenance de Saint-Martin. La drogue était cachée dans quatre sacs de voyage. La saisie a été opérée à l’occasion d’une rotation sur un vol en provenance de cette île des Caraïbes et qui devait se rendre ensuite à Bamako, au Mali, a indiqué une source judiciaire. Selon une porte-parole d’Air France, la cocaïne a été saisie à bord d’un A340, un avion gros porteur, assurant le vol AF499. Il avait décollé à 16h43 locale et atterri mardi à 6h20 à Roissy. Cette liaison est assurée quotidiennement par la compagnie. Le parquet de Bobigny a confié l’enquête à l’Office central
Le Boeing 767-300ER de la compagnie nationale éthiopienne a décollé le 19 novembre 2015 comme d’habitude de sa base à Addis Abeba-Bole à destination de l’aéroport de Bangkok-Suvarnabhumi. Mais son équipage était compour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS). En 2014, près de 200 tonnes de stupéfiants, parfois dissimulés dans des caisses d’avocats, des pots de cornichons ou des thermos, ont été saisies par les douanes. Il y a un an, plus de seize kilos de cocaïne avaient été découverts à Roissy dans un autre vol en provenance de Saint-Martin.
BRITISH AIRWAYS :
Des rhinos dans le superjumbo Un Airbus A380 de la compagnie aérienne British Airways a transporté six rhinocéros blancs vers Miami le mois dernier, dans le cadre d’un programme international de protection. Partis de l’aéroport de Johannesburg-OR Tambo, les six rhinocéros blancs ont embarqué à bord d’un A380 de la compagnie nationale britannique, avant d’arriver le 25 octobre 2015 à Miami, où ils participeront à un programme de reproduction en faveur de la diversité génétique. Dans l’avion, des spécialistes d’IAG Cargo ainsi qu’une équipe de vétérinaires étaient disponibles pour s’assurer de la bonne tenue du vol. Les animaux étaient pris en charge par la division animaux vivants d’IAG Cargo, spécialisée dans le transport d’animaux, du simple chien au rhinocéros. Gabriella Tamasi, chef de produit de cette division, explique : « Ces rhinocéros
pèsent une tonne chacun et sont très volumineux : il nous fallait un avion en capacité de les accueillir. De plus, la température à bord de l’A380 peut être contrôlée au degré près, ce qui est capital pour maintenir un environnement confortable pour ces animaux car les ils dégagent énormément de chaleur corporelle ». En Afrique, ces rhinocéros sont confrontés à de nombreuses menaces parmi lesquelles le braconnage et une présence humaine excessive dans leur environnement.
posé de deux femmes pilotes, Captain Amsale Gualu et copilote Selam Tesfaye, et uniquement d’hôtesses de l’air. Mieux encore, l’ensemble des opérations au sol était également conduites par des femmes : opérations cabine, opérations aéroport, flight dispatcher, load controller, ramp operations, logistique, sûreté et sécurité, vente de billet, catering – et contrôle aérien. A bord de l’appareil se trouvaient également des femmes membres de la direction d’Ethiopian Airlines. Ce vol historique, le premier du genre en 70 ans d’opérations, « vise à concrétiser la volonté d’Ethiopian Airlines relative à l’autonomisation des femmes pour une croissance durable », écrit la compagnie de Star Alliance dans un communiqué. Le CEO (un homme) Tewolde Gebremariam a déclaré : « C’est un grand honneur pour Ethiopian Airlines d’avoir des femmes compétentes et professionnelles dans tous les domaines de l’aviation ; cela confirme qu’Ethiopian Airlines est une compagnie sensible à l’égalité des chances ».
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Insolite
DELTA AIRLINES :
IPHONE TOMBÉ D’UN AVION :
Une tarentule s’échappe, l’avion cloué au sol
Un âne le retrouve intact
Un McDonnell-Douglas MD90 de Delta Air Lines qui devait effectuer un vol vers Atlanta a été évacué de tous ses passagers sur l’aéroport de Baltimore/Washington. Raison : une tarentule s’était échappée dans la soute de l’avion.
Un Américain a fait tomber son iPhone de son petit avion de tourisme en plein vol. Il a pu le retrouver et a découvert qu’il était intact.
Delta Air Lines a expliqué qu’une tarentule s’était échappée de son container qui avait été placé en soute. Lorsque les bagagistes s’en sont aperçus, ils ont immédiatement prévenu la sécurité. Les passagers ont été débarqués et transférés sur un autre avion. Le McDonnell-Douglas MD90 est resté au sol toute la nuit et l’araignée à la morsure douloureuse retrouvée. Brian Kruse, porte-pa-
Ben Wilson un Américain, âgé de 74 ans et originaire du Texas, a vécu une histoire pas banale. L’homme possède son propre petit avion de tourisme - un Beechcraft Bonanza - et avait décollé de Houston avec son role de Delta Air Lines a affirmé que la tarentule avait été confinée dans la soute et qu’à aucun moment, elle n’était allée en cabine. Aucune autre araignée n’a été retrouvée non plus.
USA :
Deux hackers récompensés en millions de miles Deux hackers américains ont été récompensés en million de miles par United Airlines pour avoir repéré des bugs dans son système informatique de réservation. C’est une opération insolite menée par United qui a lancé un appel, nommé « bounty bug » aux hackers. L’objectif était de dénicher les bugs de ses sites internet et de ses applications. Et Jordan Wiens, 35 ans, propriétaire d’une société de sécurité basée en Floride n’en revient toujours pas. Après six heures de recherche, il a repéré une vulnérabilité dans le système, mais sans croire que cela était assez important pour pouvoir remporter le gros lot. Et pourtant … Il a gagné un million de miles, des points de fidélité convertibles en vols à bord des vols commercialisés par United,
assez de quoi faire plusieurs dizaines de vols domestiques. Un autre hacker a aussi été récompensé pour des failles décelées, qui n’ont pour des raisons évidentes de sécurité, pas été divulguées. Le transporteur américain est le premier de l’industrie aérienne à lancer un tel programme. Mais la question du hacking et autres bugs préoccupe de plus en plus les compagnies aériennes.
pilote après un rendez-vous. Pendant le vol, un petit incident a eu lieu: une porte mal fermée, s’est légèrement entrouverte sur 7-8 cm avant d’être rapidement refermée. En créant un appel d’air, cela a aspiré, notamment, le smartphone de Ben qui a chuté de près de 3 kilomètres. Par curiosité, Ben a eu l’idée d’utiliser le service « Localiser mon iPhone » qui permet de situer à distance l’appareil à condition que ce dernier soit dans une zone qui capte un réseau et qu’il soit allumé et fonctionnel. Surprise: sur la carte de l’application, l’iPhone est apparu, situé à un peu plus de 80 km de chez lui. Quand il s’est approché de la zone, un âne broutant dans le champ d’à côté s’est mis à le suivre, intrigué. Et, surprise, la bête a eu le nez - enfin le museau - creux: c’est elle qui a repéré l’appareil, au pied d’un arbre. Dans quel état ? A peine quelques écorchures … une belle pub pour Apple !
Photos: JFK airport, Fotolia: markus_marb, chalabala, B. Wylezich, V. Shevchuk
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