Almanach 2018: chiffres et lettres du Brabant wallon

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ALMANACH 2018


TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION_________________________________________________________________________________________5 LA POPULATION______________________________________________________________________________________ 11 LE DÉFI DU NOMBRE................................................................................................................................................................................................................12 LE BRABANT WALLON N’EST PLUS LA JEUNE PROVINCE........................................................................................................................................................... 16

LE NIVEAU DE VIE ET MARCHÉ DE L’EMPLOI___________________________________________________________ 29 RICHE, MAIS INÉGAL.............................................................................................................................................................................................................. 30 LA TÊTE DE L’EMPLOI............................................................................................................................................................................................................... 34 TERRE D’INITIATIVE...................................................................................................................................................................................................................42

LE CADRE DE VIE________________________________________________________________________________________47 LA CONTESTATION DU TERRITOIRE.......................................................................................................................................................................................... 48 LA CONQUÊTE DU LOGEMENT............................................................................................................................................................................................... 58 DES SERVICES ÉLOIGNÉS, EN PANNE D’INITIATIVE PUBLIQUE....................................................................................................................................................67 UNE SÉCURITÉ CONFORTÉE.................................................................................................................................................................................................... 76 LE BRABANT WALLON EN BONNE FORME...............................................................................................................................................................................92


LA SITUATION FINANCIÈRE DES COLLECTIVITÉS LOCALES______________________________________________ 99 AVANT-PROPOS.................................................................................................................................................................................................................... 100 DES RENDEMENTS DE L’IPP INCERTAINS ET INCOMPLETS.........................................................................................................................................................101 UN PRÉCOMPTE IMMOBILIER GARANTI DANS SA PERCEPTION, MAIS DISCRIMINATOIRE.......................................................................................................... 109 LA FISCALITÉ, UN CHOIX DÉTERMINÉ......................................................................................................................................................................................117 UN FONDS DES COMMUNES ÉQUITABLE, MAIS PERFECTIBLE................................................................................................................................................. 119 DES RECETTES ORDINAIRES CONTRASTÉES............................................................................................................................................................................ 124 DES RÉSERVES INÉGALES ET EN RECUL...................................................................................................................................................................................132 DES INVESTISSEMENTS RÉVÉLATEURS.................................................................................................................................................................................... 144 DES DÉPENSES ORDINAIRES SOUS CONTRÔLE...................................................................................................................................................................... 149 ZONE DE SECOURS, POMPIERS : DES CHIFFRES INQUIÉTANTS................................................................................................................................................ 156 DES FABRIQUES D’ÉGLISES ÉCONOMES.................................................................................................................................................................................162 DES APPROCHES SINGULIÈRES DE L’ACTION SOCIALE.............................................................................................................................................................167 UNE NORME DÉPASSÉE POUR LES POLICES LOCALES..............................................................................................................................................................172 DES TRANSFERTS IMPOSÉS ET IMPOSANTS............................................................................................................................................................................ 178

CONCLUSION________________________________________________________________________________________ 187 LES DIX DÉFIS DU BRABANT WALLON.....................................................................................................................................................................................192



INTRODUCTION D epuis le début de cette législature, je m’efforce de publier régulièrement des « cahiers de la présidence », afin de nourrir le débat public de chiffres, de recherches récentes et d’analyses les plus rigoureuses possible. Dans ce cadre, j’ai notamment pu me pencher à de nombreuses reprises sur la situation des collectivités locales, comme ce fut le cas dans le « Livre noir des communes », « L’urgence pour le commerce de proximité » ou encore « L’Almanach du Brabant wallon 2016 ». Le présent ouvrage se veut essentiellement une mise à jour de l’Almanach, avec toutefois certains chiffres inédits, apportant un nouvel éclairage sur la situation du Brabant wallon. C’est par exemple le cas en matière de criminalité, de santé, ou encore d’aménagement du territoire. En outre, nous pouvons à présent comparer l’évolution entre les comptes 2014 et 2016, reflétant ainsi plus fidèlement encore la réalité financière des communes. Dans deux ans, nous disposerons de l’ensemble des comptes d’une

législature, ce qui permettra de procéder à une analyse encore plus significative. Cet Almanach, dont les données n’emportent pas de jugement politique, constitue un fabuleux outil didactique à la veille des élections communales. Il arrive à point nommé pour tous les électeurs curieux de découvrir la réalité chiffrée de leur commune et pour les candidats désireux d’objectiver et de nourrir le débat politique local. Avant de nous pencher sur la situation particulière des communes de la jeune province, je souhaiterais toutefois rappeler quelques éléments caractéristiques des finances communales wallonnes.

Tout d’abord, il convient de souligner que globalement, les communes wallonnes connaissent une situation financière plutôt favorable, puisque les budgets 2018 dégageaient un excédent de 85 millions d’euros à l’exercice propre et de 320 millions à l’exercice global, tenant compte des résultats antérieurs et des prélèvements. Exprimée en

termes SEC 2010, la situation est également favorable puisque les communes belges dans leur ensemble affichaient un solde de financement positif de 400 millions d’euros en 20161. Pourtant, les communes ne sont pas toujours soutenues dans leur gestion financière. Ainsi, la perte fiscale de près de 22 % de l’IPP en 2015 a certes été compensée en 2016, mais le SPF finances n’est toujours pas en mesure de fournir une estimation fiable des recettes effectives au moment de la confection des budgets initiaux. Relevons au passage que le caractère erratique des recettes vaut principalement pour la Wallonie, beaucoup moins à Bruxelles et quasiment pas du tout en Flandre. Le système d’avances permanentes sur les recettes IPP voté l’année dernière à la Chambre des représentants est à saluer, mais il doit s’accompagner au plus vite d’une meilleure estimation des recettes finales, ainsi que le réclame l’Union des villes et communes de Wallonie2. En l’absence de telles

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André ANTOINE Président du Parlement de Wallonie Bourgmestre en titre de Perwez


données, il nous paraît en tout cas difficile d’encore justifier la perception d’1 % du total des additionnels communaux à l’IPP par le SPF Finances au titre de « frais de gestion ». Outre ce problème récurrent dans la qualité des prévisions concernant l’IPP, l’entrée en vigueur progressive du tax-shift fédéral entre 2016 et 2021 représente un important manque à gagner pour les communes de Wallonie et en particulier les communes plus rurales, pour qui l’IPP est une source de revenus proportionnellement plus importante, comme nous le montreront les chiffres ci-après. Sans entrer dans le détail des différentes mesures, la modification progressive de l’assiette fiscale consécutive au tax-shift représentera une perte cumulée pour les communes wallonnes de l’ordre de 271 millions d’euros en 2021, dont 38 millions d’euros pour le seul Brabant wallon. À titre de comparaison, 38 millions d’euros représentent le budget ordinaire annuel d’une ville comme Nivelles ! Le Gouvernement fédéral justifie son tax-shift par une volonté de dyna-

miser l’économie, en augmentant le revenu disponible des ménages. Au-delà de toute considération technique ou philosophique sur la réalité et l’ampleur de ces effets retour, nous devons bien constater qu’ils ne profiteront que très indirectement aux communes. En effet, l’équilibrage progressif des comptes publics suite au tax-shift repose principalement sur l’augmentation espérée des recettes TVA, suite à la relance de la consommation des ménages. Or, contrairement à l’IPP, les communes ne touchent pas un centime sur les recettes de la TVA. Elles doivent donc subir les conséquences financières d’une politique qu’elles n’ont pas décidée et dont elles ne récolteront que peu de fruits. D’aucuns présentent aujourd’hui une nouvelle « fusion des communes » comme la solution miracle aux problèmes financiers de certains pouvoirs locaux, prenant exemple sur la Flandre qui incite ses communes au moyen d’une réduction de dette de 500 euros par habitant. À mon estime, un éventuel débat sur un élargissement du périmètre des communes ne pourrait toutefois avoir lieu qu’après une consulta-

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tion populaire des citoyens des communes concernées3. À charge pour celles et ceux qui défendent cette idée d’en démontrer la réelle plus-value. Plutôt qu’une fusion, un juste respect de l’autonomie communale et la neutralité financière des décisions d’autres niveaux de pouvoir répondraient sans doute de manière plus pertinente aux problématiques fondamentales des pouvoirs locaux. Au titre des « externalités négatives », relevons par ailleurs que la mise en place des zones de secours devait en principe s’accompagner d’un équilibrage progressif des dépenses vers une parité entre le fédéral et les communes, au titre de l’article 67, alinéa 2, de la loi du 15 mai 2007. Cependant, nous attendons toujours l’adoption d’un Arrêté Royal permettant l’entrée en vigueur de cette disposition. Du reste, la répartition de la dotation fédérale pour les zones de police locale se base toujours sur la norme dite « KUL », qui n’a jamais été modifiée depuis sa mise en œuvre en 2001 et repose sur des données démographiques de 1996, alors que certaines zones ont connu d’importantes augmentations de population. Dans ces deux domaines capitaux que sont les services de

secours et de police, les communes seront bien souvent obligées de mettre les services sous pression, afin de garder leurs dépenses sous contrôle. En effet, ces obstacles n’empêchent pas les communes wallonnes de présenter une situation financière globale favorable, qui contribue ainsi positivement au retour à l’équilibre de notre pays. En principe, ces bons résultats devraient permettre aux communes de réaliser d’importants investissements. Habituellement et depuis plusieurs dizaines d’années, les communes investissent selon un rythme connu sous le nom de « cycle électoral » : le début de la législature est marqué par une baisse de l’investissement, qui augmente ensuite progressivement pour se fixer en année électorale à un niveau supérieur à celui de l’année 1. Ainsi, les communes wallonnes avaient prévu un peu moins de 2 milliards d’euros d’investissements dans leurs budgets 2012 (pour un taux de réalisation d’environ 50%) pour enregistrer ensuite une baisse en 2013 et 2014. Jusque là, rien d’anormal. Toutefois, si une légère remontée peut être constatée dans


les budgets 2015-2016, elle est compensée par un taux de réalisation relativement faible. Plus grave encore, les prévisions budgétaires en matière d’investissements 2017 étaient inférieures d’environ 6 % à celles de 2016 et le taux de réalisation devrait suivre une tendance similaire. Cette rupture absolument inédite dans le cycle d’investissement des communes wallonnes témoigne assurément de problèmes sous-jacents et notamment en termes de règles budgétaires. En réalité, les normes SEC ne s’appliquent pas directement aux pouvoirs locaux, mais elles les affectent indirectement, par le truchement des prescrits régionaux. Bien qu’il lui faille respecter l’autonomie communale, la Région a tout intérêt à s’assurer que les communes ne présentent pas un solde de financement trop négatif, car cela impacterait ses propres marges de manœuvre. C’est pour cette raison que la Région a fixé une « balise », qui limitait jusqu’à présent la capacité des communes à emprunter à 180 euros par habitant et par an (165 euros pour les communes sous CRAC) et dont les montants viennent d’être ajustés à la hausse.

Bien que l’objectif de cette balise soit tout à fait louable, le système actuel pose un problème majeur. Ainsi, la logique d’un montant unique par habitant pour toutes les communes pénalise indûment les communes qui grâce à une gestion rigoureuse et/ou à une assiette fiscale confortable dégagent des bonis et pourraient donc se permettre d’emprunter davantage, afin de réaliser des investissements. S’il est normal de veiller à ce que les pouvoirs locaux ne grèvent pas indûment la trajectoire de la région, cela ne peut en aucun cas justifier de les contraindre à sous-investir, en particulier lorsque les taux d’intérêt sont au plus bas et que les besoins sont nombreux. Signalons également qu’à cette balise trop rigide, s’ajoutent des procédures souvent lourdes et complexes concernant par exemple les marchés publics, l’approbation de certains travaux ou acquisitions, voire le bénéfice de certains subsides. Reconnaissons toutefois que dans la circulaire budgétaire 2018, la ministre des Pouvoirs locaux avait affirmé que la balise d’emprunt ne serait plus contrôlée de manière annuelle, mais tous les trois ans. Cette déci-

sion a permis aux communes d’anticiper la balise des deux années à venir, afin de réaliser des emprunts plus importants en une seule fois. La circulaire 2019, quant à elle, va quelques pas plus loin en portant la balise à 200 euros, en permettant l’immunisation sous conditions des dépenses liées au Fonds régional d’investissement communal (FRIC), en immunisant d’office les emprunts des zones de police et de secours et en portant la périodicité du contrôle à une législature. Si ces assouplissements sont bien entendu positifs, ils ne répondent pas à la problématique fondamentale, liée au montant unique pour toutes les communes. Du reste, l’immunisation du FRIC est une bonne nouvelle, mais ne concerne essentiellement que les seuls travaux de voirie. Enfin, l’immunisation des emprunts contractés par les zones de police et de secours affectera à terme les budgets ordinaires, dans lesquels seront inscrits les remboursements, ce qui justifie d’autant plus une augmentation de l’intervention fédérale. Plutôt qu’une balise unique, à laquelle l’Union des villes et communes s’est toujours opposée, l’indicateur le plus pertinent de la gestion financière communale

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demeure l’équilibre à l’exercice propre : une fois intégré le remboursement capital et intérêt des emprunts consentis, la commune doit pouvoir maintenir un équilibre entre recettes et dépenses. Nous pouvons cependant comprendre que certaines mesures soient nécessaires, afin d’éviter un dérapage de la trajectoire régionale ou un emballement des emprunts. Si la Région choisissait de conserver une balise d’emprunt en tant que telle pour ces raisons, son relèvement à 220 euros constituerait à minima une mesure permettant aux communes de retrouver une certaine marge de manœuvre. Outre les règles budgétaires et procédurales que doivent respecter les communes, les montants budgétaires consacrés par la Région à la politique des « travaux subsidiés » ont drastiquement diminué, passant de 60 à 45 millions d’euros annuels entre 2013 et 20154. Je me réjouis donc de constater qu’en lien avec le Plan wallon d’investissement, le Gouvernement régional ait intégré dans son projet de réforme du Fonds régional pour les investissements communaux une hausse du taux de subvention, de 50 % à


60 %. En revanche, il conviendra de rester attentif à une simplification effective des procédures, sans quoi les communes risquent de ne pas pouvoir profiter pleinement de cette opportunité5. La limitation des investissements communaux est d’autant plus problématique qu’ils constituent un domaine privilégié de participation citoyenne. En effet, depuis 2012, l’article 1321-3 du Code de la démocratie locale et de la décentralisation permet au Conseil communal de créer un budget participatif, destiné à la mise en œuvre de projets émanant de comités de quartier ou d’associations citoyennes dotées de la personnalité juridique. Par nature, une telle démarche concerne avant tout le budget extraordinaire et donc les investissements. Le code de la démocratie locale laisse une grande marge de manœuvre aux Conseils communaux concernant les modalités de mise en œuvre de ce budget participatif. Certains procèdent à une véritable élection de représentants de quartiers, tandis que d’autres s’en remettent aux associations existantes sous la forme d’un appel

à projets. Cette dernière formule, que j’appelle volontiers « budget coopératif », retient nettement ma préférence, car elle ne reproduit pas un mécanisme électoral, mais s’appuie sur le riche vivier associatif de notre région pour l’ériger en véritable partenaire de l’action publique. Cette formule n’empêche toutefois pas de recevoir des projets individuels, issus d’une situation ou d’une expertise particulière. L’important est que les arbitrages s’effectuent de manière transparente, sur base des mérites propres de chaque projet. Afin de conclure ce propos introductif, je souhaiterais rappeler ici certains principes essentiels qui ont toujours guidé mon appréhension de la politique locale : nn L e respect de l’autonomie communale et la juste compensation des décisions prises par d’autres niveaux de pouvoir, selon le principe « qui veut décider doit payer » ; nn L a collaboration équitable entre niveaux de pouvoir, qui suppose la suppression de la perception d’1 % des recettes

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de l’IPP par le SPF Finances au titre de « frais de gestion », puisque le service rendu n’est pas au rendez-vous ; nn L a relance de l’investissement public communal, au moyen d’une profonde réforme de l’actuelle balise de 200 euros par habitant. Il est en effet indispensable que les règles de bonne gestion prennent en compte la réalité financière de chaque commune ; nn L e renforcement du dialogue entre les citoyens et les élus, par exemple via la multiplication de budgets coopératifs en partenariat avec le monde associatif local, formalisé ou non ; nn L a primauté de la prévention sur la répression, notamment en matière de sécurité routière, par l’affectation prioritaire des moyens à des contrôles renforcés et à des aménagements ciblés. À cette fin, les zones de police devraient recevoir une part plus importante du produit des amendes de roulage6.



©Antonio Ponte

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POPULATION LE DÉFI DU NOMBRE  12 LE BRABANT WALLON N’EST PLUS LA JEUNE PROVINCE  16

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LE DÉFI DU NOMBRE L EN RÉSUMÉ

La population du Brabant wallon augmente plus vite que celle des autres provinces. La population existante se situe principalement au centre de la province qui continue de se densifier, les communes rurales sont celles qui gagnent le plus d’habitants en termes relatifs.

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’actualisation des données démographiques par rapport à l’édition précédente confirme des tendances déjà bien connues. Le Brabant wallon se peuple plus rapidement que le reste de la Wallonie et de la Belgique et les nouveaux habitants ont tendance à se diriger vers les zones actuellement moins denses, même si Nivelles, Tubize et Mont-Saint-Guibert font figure d’exceptions. Ces communes ont en effet la particularité d’être déjà relativement denses, tout en en continuant à recevoir une proportion importante de nouveaux habitants. Les projections disponibles par commune d’ici à 2035 confortent cette analyse, puisque le Brabant wallon verra sa population augmenter de 11 %, contre 7 % au niveau de la Wallonie. Les communes de l’Est semblent être celles qui ont vocation à recevoir davantage de nouveaux citoyens. Cette analyse par commune doit toutefois être nuancée, puisque ces projections se basent sur des observations passées, ainsi que sur des

probabilités de naissance, de décès ou encore de « migration ». Dès lors, au plus les projections s’exercent sur un petit territoire ou échantillon, au plus la marge d’erreur augmente. En tout état de cause, la croissance démographique rapide du Brabant wallon apparaît inexorable et doit donc être correctement gérée et planifiée. Si la province souhaite conserver un environnement attractif et verdoyant, il est nécessaire de privilégier la densification des noyaux existants, par exemple en construisant plus d’appartements, afin de limiter au maximum l’impact de la croissance démographique sur l’utilisation des sols. En outre, la densification de l’existant a également un impact positif sur la mobilité, en réduisant les trajets nécessaires et en facilitant l’organisation de transports en commun performants.


Source : IWEPS

POPULATION PAR COMMUNE 2008-2018

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Source : IWEPS

POPULATION PAR COMMUNE EN 2035

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE LA POPULATION PAR COMMUNE 2017-2035

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LE BRABANT WALLON N’EST PLUS LA JEUNE PROVINCE C EN RÉSUMÉ

La population du Brabant wallon vieillit plus rapidement qu’ailleurs, tant en raison d’une diminution de la part des moins de 20 ans que d’une progression des catégories plus âgées, en particulier des plus de 80 ans. Dès lors, il convient à la fois de prévoir des services pour les seniors et d’agir pour que notre province reste attractive et accessible pour les jeunes ménages.

oncernant l’âge de la population en Brabant wallon, il convient de relever un vieillissement plus rapide et plus intense par rapport au reste de la région. En effet, si les parts respectives des moins de 20 ans et des plus de 60 ans sont globalement similaires en Brabant wallon et en Wallonie, l’évolution en dix ans est beaucoup plus rapide au sein

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de l’ancienne « jeune province ». En particulier, les communes d’Ottignies-Louvain-la-Neuve et sa voisine Chaumont-Gistoux semblent attirer majoritairement une population plus âgée, probablement en raison des particularités urbanistiques de la ville nouvelle. Cette tendance est particulièrement visible sur le graphique représentant la moyenne d’âge, puisque ces

deux communes ont gagné près de 3 ans d’âge moyen en une seule décennie. Enfin, l’intensité du vieillissement (part des plus de 80 ans dans les plus de 60 ans) évolue plus rapidement en Brabant wallon qu’ailleurs, ce qui laisse présager une croissance des besoins spécifiques plus intense, notamment en matière d’aides et soins à domicile et de maisons de repos.


Source : IWEPS

PART DES MOINS DE 20 ANS 2007-2017

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE LA PART DES MOINS DE 20 ANS 2007-2017

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Source : IWEPS

PART DES PLUS DE 60 ANS 2007-2017

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE LA PART DES PLUS DE 60 ANS 2007-2017

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Source : IWEPS

PART DES PLUS DE 80 ANS 2007-2017

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE LA PART DES PLUS DE 80 ANS 2007-2017

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Source : IWEPS

INTENSITÉ DU VIEILLISSEMENT 2007-2017

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE L’INTENSITÉ DU VIEILLISSEMENT 2007-2017

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Source : IWEPS

ÂGE MOYEN 2007-2017

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE L’ÂGE MOYEN 2007-2017

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LE NIVEAU DE VIE ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI RICHE, MAIS INÉGAL  30 LA TÊTE DE L’EMPLOI  34 TERRE D’INITIATIVE  42

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RICHE, MAIS INÉGAL L EN RÉSUMÉ

Les habitants du Brabant wallon sont globalement plus riches que les autres Wallons, que ce soit en termes de revenus médians ou moyens. Par contre, la distribution des revenus y est plus inégale que dans le reste de la région.

es graphiques relatifs aux revenus moyens et médians par commune reprennent l’ensemble des revenus nets pour une année fiscale (professionnels, immobiliers, mobiliers, divers). Le revenu médian correspond à la déclaration qui se trouve au milieu de la série et n’est donc pas influencé par les valeurs très faibles ou très élevées. Il reflète en quelque sorte le revenu de « monsieur tout le monde ». Le revenu moyen, quant à lui, traduit davantage la richesse globale de la population d’une commune, mais est fortement influencé par des valeurs extrêmes. Comme nous pouvons le constater, ces deux indicateurs placent l’ensemble des communes du Brabant wallon au-dessus du niveau global de la Wallonie, confirmant ainsi la bonne santé économique de la province. Toutefois, il convient de compléter cette analyse en y ajoutant une mesure de la dispersion des revenus et de son caractère plus ou moins égalitaire. C’est l’objectif du

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coefficient interquartile de revenus nets. Sans entrer dans les détails, au plus sa valeur est élevée, au plus les revenus sont distribués de manière inégale. Mis à part pour la commune de Tubize, l’ensemble des localités du Brabant wallon présente donc un caractère plus inégalitaire que le reste de la Wallonie, la commune de Chaumont-Gistoux détenant même le record régional à cet égard.


Source : IWEPS

REVENU MÉDIAN PAR DÉCLARATION 2015 (EN MILLIERS D’EUROS)

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Source : IWEPS

REVENU MOYEN PAR DÉCLARATION 2015 (EN MILLIERS D’EUROS)

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Source : IWEPS

COEFFICIENT INTERQUARTILE DES REVENUS PAR DÉCLARATION 2015

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LA TÊTE DE L’EMPLOI L EN RÉSUMÉ

La vitalité économique du Brabant wallon lui permet d’afficher une situation enviable en matière d’emploi. Une très légère augmentation du nombre de bénéficiaires du RIS apparaît toutefois depuis 2014, mais de manière moins marquée que dans le reste de la Wallonie. En outre, le Brabant wallon abrite un nombre très élevé d’indépendants pour 100 habitants.

e taux d’emploi mesure le nombre de personnes effectivement occupées par rapport au total des 15-64 ans. Il constitue donc une mesure de la participation au marché du travail d’une population pouvant potentiellement travailler. Pour rappel, l’objectif fixé par l’Europe pour la Belgique est d’atteindre un taux d’emploi de 70,3 % en 2020. Le taux d’emploi n’évolue pas automatiquement en fonction du taux de chômage, puisqu’il est influencé par d’autres situations que sont par exemple les études, la prépension, les parents au foyer, ou encore des non-actifs disposant d’autres revenus que ceux du travail. Cela explique par exemple que certaines communes relativement bien nanties comme La Hulpe ou Lasne présentent des taux d’emploi relativement faibles. En outre, on relèvera que les trois communes qui connaissent un recul du taux d’emploi supérieur à 0,5 % affichent toutes une progression de l’âge moyen plus rapide que la moyenne provinciale. Par ailleurs,

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le lien entre emploi et revenu demeure important, puisque parmi les dix communes affichant le meilleur taux d’emploi, six sont également dans le top 10 en matière de revenu médian. L’indicateur de demande d’emploi (IDE), quant à lui, rapporte le total des personnes demandeuses d’emploi et d’allocations à la population en âge de travailler. Cet indicateur mesure donc la « charge » que représente le non-emploi sur les finances publiques. Les données dont nous disposons comparent la situation aux mois de mai 2014 et 2018. Mis à part sur la commune d’Hélécine, l’ensemble des communes du Brabant wallon affiche un recul assez net de cette valeur. Certes le recul est moins marqué qu’en Wallonie, mais la situation de base était meilleure, ce qui permet au Brabant wallon de conserver une situation globale plus favorable. En matière d’emploi, il est toutefois capital d’assurer une cor-

respondance maximale entre les compétences disponibles et celles demandées, étant entendu que ces dernières évoluent de plus en plus rapidement. C’est d’autant plus le cas en Brabant wallon, dont le tissu économique particulier comprend de très nombreuses entreprises tournées vers des segments à haute valeur ajoutée. Il existe un consensus assez large au sein des spécialistes du marché de l’emploi, qui identifient quatre facteurs permettant d’améliorer encore cette correspondance« offre-demande ». Il s’agit de la qualification professionnelle (qui correspond donc à un métier précis), des compétences numériques, de la connaissance de langues étrangères et enfin de la connaissance suffisante de la langue française, tant écrite que parlée. Si l’amélioration de la conjoncture économique explique très certainement une partie du recul de l’IDE tant en Brabant wallon qu’en Wallonie, le durcissement des condi-


tions d’accès aux allocations et les exclusions qui en découlent ne doivent pas non plus être oubliés. Bien souvent, les personnes exclues du chômage n’ont d’autre choix que de se tourner vers les CPAS, financés notamment par une dotation communale. Certes, l’analyse à dix ans révèle une très légère baisse de la part des bénéficiaires du RIS en Brabant wallon, alors que la Wallonie connaît une tendance inverse. Mais les exclusions du chômage n’ont commencé qu’en janvier 2015.

à la marge la baisse observée de l’Indicateur de demande d’emploi. Toutefois cette baisse est principalement due à l’amélioration de la conjoncture économique de ces dernières années7.

Ainsi, entre 2014 et 2016, l’IDE wallon est passé de 13,3 % à 11,5 % tandis que le nombre de bénéficiaires du RIS passait de 2,3 % à 2,9 %. En Brabant wallon, l’IDE est passé de 9,5 % à 8,8 % sur cette période, tandis que la part des bénéficiaires du RIS augmentait de 0,9 % à 1,1 %. Dans le cadre de la présente analyse, il n’est pas possible d’établir formellement un lien de causalité entre ces deux variables et de chiffrer le transfert des allocataires du chômage vers les CPAS, même si le phénomène existe incontestablement. Quoi qu’il en soit, il est fort probable que les exclusions du chômage amplifient

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Source : IWEPS

TAUX D’EMPLOI 2008-2018

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Source : IWEPS

EVOLUTION TAUX D’EMPLOI 2008-2018

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Source : IWEPS

PART DES BÉNÉFICIAIRES DU RIS 2006-2016

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Source : IWEPS

EVOLUTION DE LA PART DES BÉNÉFICIAIRES DU RIS 2006-2016

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Source : FOREM

INDICATEUR DE DEMANDE D’EMPLOI 2014-2018

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Source : FOREM

EVOLUTION INDICATEUR DE DEMANDE D’EMPLOI 2014-2018

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TERRE D’INITIATIVE L EN RÉSUMÉ

Le Brabant wallon compte relativemment plus d’indépendants que le reste de la Wallonie. Leur nombre croît égalemment plus rapidemment.

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e nombre d’indépendants par 100 habitants constitue un chiffre particulièrement interpellant. Une fois n’est pas coutume, le Brabant wallon se distingue nettement par rapport à la Wallonie, avec une moyenne de 11,3. La progression en 10 ans y est également plus rapide. Seule la commune de Tubize affiche un taux d’indépendants inférieur à la moyenne régionale. Il convient également de noter une disparité assez importante à l’intérieur même du Brabant wallon, puisqu’entre les communes de Tubize (6,4) et de Lasne (20,2), la différence va du simple à plus du triple. Enfin, relevons que les 5 communes qui comptent le plus d’indépendants pour 100 habitants en Brabant wallon affichent toutes un revenu moyen annuel net supérieur à 40.000 euros. Si cela ne permet certainement pas d’affirmer que le statut d’indépendant est synonyme de prospérité, nous pouvons y voir un indicateur parmi d’autres que le Brabant wallon est une terre où il fait bon entreprendre.

Relevons enfin qu’une conjoncture économique favorable affecte plus directement et rapidement les indépendants que les salariés, dont les rémunérations sont beaucoup moins élastiques. À contrario, des indicateurs économiques plus maussades ont également un effet direct sur les indépendants, dont les carnets de commandes désemplissent et dont le taux de faillite augmente. En d’autres termes, un fort taux d’indépendant est plutôt un avantage pour un territoire lorsque l’économie se porte bien, mais engendre des difficultés accrues lorsque la croissance ralentit.


Source : IWEPS

INDÉPENDANTS POUR 100 HABITANTS 2006-2016

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DU NOMBRE D’INDÉPENDANTS POUR 100 HABITANTS 2006-2016

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LE CADRE DE VIE LA CONTESTATION DU TERRITOIRE  48 LA CONQUÊTE DU LOGEMENT  58 DES SERVICES ÉLOIGNÉS, EN PANNE D’INITIATIVE PUBLIQUE  67 UNE SÉCURITÉ CONFORTÉE  76 LE BRABANT WALLON EN BONNE FORME  92

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LA CONTESTATION DU TERRITOIRE L EN RÉSUMÉ

Malgré une augmentation de population et une densité supérieures à la moyenne régionale, le Brabant wallon conserve encore de larges espaces non bâtis. En effet, deux grappes de communes autour de Waterloo-Braine l’Alleud et Ottignies-Wavre présentent des profils très urbains, tandis que 16 communes sont moins denses que la moyenne provinciale

e premier graphique représente la densité de population par commune et permet de constater qu’une majorité de communes est située sous la moyenne provinciale, qui est en quelque sorte « tirée » par quelques communes particulièrement denses que sont par exemple Waterloo, Rixensart ou Ottignies-Louvain-la-Neuve. L’évolution de cette densité est assez conforme à l’évolution globale de la population et révèle donc une densification plus rapide en Brabant wallon qu’en Wallonie, en particulier autour de Bruxelles et de Louvain-La-Neuve. La densification du Brabant wallon est appelée à se poursuivre, en raison de l’inexorable augmentation de la population. Le défi pour les autorités communales et provinciale consiste à organiser cette évolution, tant en termes d’aménagement du territoire que de mobilité. Il convient toutefois de comparer ces

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chiffres de densité « brute » à l’évolution effective du bâti sur la même période. C’est ce que permet de réaliser l’indicateur des « surfaces artificialisées », qui représente la part du territoire communal effectivement bâtie (habitat, commerce, industrie, routes, etc.). Les communes à gauche du tableau peuvent donc être considérées comme des communes « vertes », alors que celles se situant sur la droite présentent un caractère plus urbain. Si le Brabant wallon est effectivement plus « artificialisé » que la Wallonie, les proportions demeurent raisonnables puisque 80 % du territoire provincial est libre de toute construction. L’évolution des réserves urbanisables montre que sur le total des surfaces consacrées à l’habitat au Plan de secteur en Brabant wallon, 23 % sont encore libres de toute construction, avec toutefois

une répartition très inégale. Par exemple, Waterloo et Nivelles sont quasiment à saturation tandis que certaines communes de l’Est de la province présentent des taux de surfaces disponibles supérieurs au taux wallon. Bien entendu, l’évolution des réserves urbanisables est influencée par plusieurs facteurs que l’autorité communale ne maîtrise pas entièrement. L’analyse des chiffres liés à l’agriculture montre enfin que le Brabant wallon suit une tendance similaire à l’ensemble de la Région, ni plus ni moins. Elle consiste en une diminution du nombre d’exploitations agricoles, mais dont la taille moyenne augmente fortement, de l’ordre de 30 % sur l’ensemble de la province. Au vu de la progression raisonnable (+1,5%) des surfaces artificialisées en dix ans, il semble que l’accueil de nouveaux habitants soit parfai-


tement compatible avec le maintien d’une activité agricole importante, à laquelle les Brabançons wallons sont légitimement attachés. Relevons que dans une certaine mesure, le Brabançon wallon est un peu schizophrène, à la fois consommateur et amoureux de la nature. Reconnaissons en effet que l’attractivité, la pression urbanistique et le développement économique de la province ne sont pas sans conséquence sur la biodiversité et l’environnement. Par exemple, les réserves naturelles sont plutôt rares en Brabant wallon et le déclin de la population d’abeilles y est constaté de plus en plus clairement. En revanche, nous relevons également un appétit grandissant de nos citoyens pour les modes de consommation alternatifs, que sont par exemple les circuits courts et l’agriculture biologique. La conciliation de ces deux tendances fondamentales représentera l’un des défis majeurs des décennies à venir en Brabant wallon.

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Source : IWEPS

DENSITÉ DE POPULATION 2007-2017-2035 (en habitants à l’hectare)

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE LA DENSITÉ DE POPULATION 2007-2017

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Source : IWEPS

PART DE LA SURFACE ARTIFICIALISÉE 2007-2017

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE LA PART DE LA SURFACE ARTIFICIALISÉE 2007-2017

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Source : IWEPS

PART DES SURFACES DISPONIBLES EN ZONE D’HABITAT 2012-2017

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE LA PART DES SURFACES DISPONIBLES 2012-2017

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Source : www.atlas-belgique.be

NOMBRE D’EXPLOITATIONS AGRICOLES 2000-2014

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Source : www.atlas-belgique.be

SURFACE AGRICOLE MOYENNE PAR EXPLOITATION 2000-2014 (en hectares)

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LA CONQUÊTE DU LOGEMENT I EN RÉSUMÉ

Un accueil optimal des nouveaux habitants nécessitera dans les prochaines années une approche raisonnée des communes actuellement moins denses, en privilégiant par exemple la construction d’appartements, la rénovation voire le démembrement de logements plus importants, ainsi que la mobilité douce. En outre, si le Brabant wallon désire conserver une réelle mixité sociale et des prix accessibles, un effort supplémentaire sera nécessaire en matière de logements publics et de terrains équipés (lotissements publics).

l est intéressant de noter que parmi les six communes qui n’ont délivré aucun permis pour des appartements en 2016, Beauvechain, Braine-le-Chateau, Chastre et Hélécine ont consommé une part plus importante de leurs réserves urbanisables que la moyenne du Brabant wallon depuis 2012. La délivrance raisonnée de permis pour des appartements constitue un facteur de préservation des sols et donc du caractère attractif et verdoyant des communes. Du reste, dans la perspective d’un Brabant wallon vieillissant, les responsables communaux ne doivent pas perdre de vue que la demande pour des appartements, éventuellement adaptés aux PMR, sera directement proportionnelle à la part des plus de 60 ans au sein de leurs communes. Malgré les vertus que présente la densification de l’habitat, nous constatons que la plupart des lotissements significatifs rencontrent systématiquement des contestations de la part des riverains. En somme,

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ils ne sont pas forcément opposés à de tels projets, mais « pas dans leur arrière-cour ». Aujourd’hui, le pari relevé par Yves du Monceau, Michel Watrin et Édouard Massaux lors de la fondation de Louvain-laNeuve serait purement et simplement impossible. Afin de pouvoir apaiser ce genre de contestation, les Commissions consultatives de l’aménagement du territoire et de la mobilité (CCATM) constituent des outils de concertation performants, dont toutes les communes devraient être dotées. À ce jour, nous relevons que seule la commune de Wavre manque encore à l’appel. L’incontestable attractivité du Brabant wallon influence directement les prix des habitations, qui sont dans toutes les communes très largement supérieurs à ce qui prévaut dans le reste de la Région. En ajoutant au prix de vente tous les frais annexes liés à l’acquisition, il est clair que le Brabant wallon est de moins en moins accessible à au moins trois catégories de la

population que sont les jeunes, les familles monoparentales et les personnes âgées vivant seules. Pour ces personnes, la location pourrait constituer une alternative, mais les prix des loyers étant directement liés à ceux de l’immobilier, le problème n’est que différé. Concernant le logement public, relevons d’emblée que la « part des ménages vivant dans un logement public » n’est pas exactement l’indicateur retenu pour le calcul de la dotation au fonds des communes, mais s’en approche quelque peu. En effet, ne sont ici comptabilisés que les logements gérés par les sociétés de logements publics, à l’exclusion des logements gérés en direct par la commune, ainsi que de ceux gérés par les AIS. Quoi qu’il en soit, le Brabant wallon est relativement loin derrière la Wallonie, alors même que les communes y sont plus riches et disposent en principe de moyens plus importants. En particulier, la situation de Lasne, Waterloo et Walhain


est particulièrement interpellante, puisque ces communes ne comptent pratiquement aucun logement public, alors même qu’elles sont parmi les plus riches du Brabant wallon. Certes l’augmentation rapide de la population en Brabant wallon complique les efforts des communes pour augmenter le taux de personnes vivant dans des logements publics, mais il existe une réelle marge de progression en la matière. C’est en particulier le cas des communes les plus riches, dont le devoir de solidarité devrait être logiquement plus important. Du reste, afin d’inciter toutes les communes à construire des logements publics, j’ai déposé une proposition de décret visant notamment à neutraliser l’augmentation de population qui excède la moyenne régionale lors du calcul de la dotation au Fonds des communes8.

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Source : IWEPS

NOMBRE DE PERMIS DÉLIVRÉS POUR DE NOUVELLES CONSTRUCTIONS 2016 (sauf Ramillies et Incourt)*

*Données manquantes pour Ramillies et Incourt

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Source : IWEPS

PART DES APPARTEMENTS DANS LES PERMIS DÉLIVRÉS EN 2016 (sauf Ramillies et Incourt)*

*Données manquantes pour Ramillies et Incourt

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Source : IWEPS

PART DES APPARTEMENTS DANS LE TOTAL DES LOGEMENTS 2007-2017

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Source : IWEPS

ÉVOLUTION DE LA PART DES APPARTEMENTS DANS LE TOTAL DES LOGEMENTS 2007-2017

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Source : IWEPS

PRIX MOYEN D’UNE MAISON D’HABITATION 2017 (en milliers d’euros)

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Source : IWEPS

NOMBRE DE LOGEMENTS PUBLICS SLSP 2017

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Source : IWEPS

PART DES MÉNAGES VIVANT DANS UN LOGEMENT PUBLIC SLSP 2017

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DES SERVICES ÉLOIGNÉS, EN PANNE D’INITIATIVE PUBLIQUE L EN RÉSUMÉ

Le Brabant wallon est caractérisé par une offre de services relativement disparate. Ainsi, l’accès aux écoles secondaires, aux maisons de repos et parfois même aux crèches nécessite de longs et contraignants déplacements pour les bénéficiaires, qui ne peuvent être satisfaits au sein de leur commune. En outre, un renforcement de l’initiative publique semble nécessaire pour garantir durablement l’accessibilité financière aux différents services.

a série de graphiques qui suit est consacrée à la catégorie des « services » pour des populations spécifiques, que sont les enfants et les seniors.

Le taux de couverture en matière d’accueil préscolaire traduit le nombre de places d’accueil pour 100 enfants entre 0 et 3 ans. S’il évolue bien entendu en fonction du nombre de places, il est aussi dépendant de la vitalité démographique d’une commune. La situation des communes du Brabant wallon est globalement favorable, mais il est intéressant de constater qu’il subsiste un écart de l’ordre de 75 % entre la valeur la plus basse à Walhain et la valeur la plus haute à La Hulpe. Concernant cette commune en particulier, il est frappant de relever que son taux de couverture progresse de près de 15 %, alors que le nombre absolu de places

ne progresse que de 15 unités, reflétant ainsi le vieillissement global de sa population. À l’inverse, une commune comme Perwez a créé 28 nouvelles places, mais voit son taux de couverture progresser de seulement 5 %, ce qui démontre son caractère attractif pour les familles. L’analyse des chiffres par commune doit toutefois être nuancée, puisqu’un enfant n’est pas forcément inscrit dans une crèche de sa commune.

La population scolaire moyenne par commune en Brabant wallon a progressé d’environ 5 % en dix ans. Cela représente certes une progression deux fois plus rapide que la moyenne wallonne, mais dans un ordre de grandeur qui reste raisonnable à l’échelle d’une décennie. En revanche, le graphique représentant la part des élèves scolarisés dans leur commune de résidence

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comporte certains enseignements précieux. À tous les niveaux d’enseignement, le Brabant wallon affiche des scores moins favorables que le reste de la Wallonie, en particulier pour les niveaux primaire et surtout secondaire. En matière d’écoles secondaires, l’essentiel de l’offre se concentre dans les communes de l’Ouest de la province, à l’exception de Jodoigne et Perwez. Sachant que les communes de l’Est sont celles qui verront leur population croître le plus vite dans les prochaines années, il conviendra de rester attentif à l’évolution des besoins scolaires. Le déploiement progressif du Collège Da Vinci à Perwez, l’ouverture d’une nouvelle école secondaire à Genappe9 lors de la prochaine rentrée scolaire et d’une autre d’ici 2019 auront sans nul doute une influence significative sur ces chiffres.


Mais au vu des déplacements en voiture que génère la scolarisation dans une autre commune, le rapprochement de l’offre et de la demande scolaire apparaît non seulement comme un objectif de qualité et de proximité de l’enseignement, mais aussi d’amélioration de la mobilité globale en Brabant wallon. Les deux derniers graphiques de ce chapitre concernent les services « seniors » et en particulier l’offre en maison de repos (et de soins) (MR(S)). De manière générale, il convient de noter que la très légère augmentation du nombre de lits disponibles sur l’ensemble de la province ne suffit pas à compenser l’augmentation de la population âgée de 80 ans et plus. Il en résulte un taux de couverture en recul sur les 7 dernières années, de 250 lits pour 1000 habitants de 80 ans et plus à 218 lits pour 1000. La même dynamique est présente au niveau wallon, mais dans une proportion moindre, en raison notamment d’un vieillissement moins rapide. La situation d’une commune comme Ittre est un peu particulière, puisqu’elle compte un nombre relativement important de lits, dont une partie créée ces 7 dernières années, tout

en étant la 4e commune la moins peuplée de la province. C’est ce qui explique son taux de couverture hors-norme. Publics ou plus chers Ces chiffres démontrent non seulement la nécessité de développer l’offre de lits en maisons de repos, mais aussi d’en assurer le caractère accessible sur l’ensemble du territoire de la province. Le développement actuel de l’offre en MR(S) en Brabant wallon est en effet assuré en grande partie par le secteur privé, dont la tarification est loin d’être accessible à tous. Dès lors l’implication des pouvoirs publics demeure indispensable, soit directement, soit en partenariat avec le secteur associatif, et ce, afin d’offrir des lits en maison de repos à des prix abordables. Du reste, la mise en œuvre prochaine de l’assurance autonomie constituera un élément indispensable au bien vieillir en Wallonie, permettant à davantage de personnes de se maintenir à domicile si elles le souhaitent.

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Source : ONE

NOMBRE DE PLACES D’ACCUEIL PRÉSCOLAIRES 2007-2017

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TCP 2018

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Source : ONE

TAUX DE COUVERTURE DE L’ACCUEIL PRÉSCOLAIRE 2007-2018


Source : IWEPS

POPULATION SCOLAIRE TOTALE 2005-2015

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Source : IWEPS

PART DES ÉLÈVES SCOLARISES DANS LEUR COMMUNE 2015-2016 (par niveau)

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Source : IWEPS

NOMBRE DE LITS EN MR(S) 2010-2017

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Source : IWEPS

NOMBRE DE LITS EN MR(S) POUR 1000 PERSONNES DE 80 ANS ET PLUS 2010-2017

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UNE SÉCURITÉ CONFORTÉE L EN RÉSUMÉ

Le Brabant wallon est une province relativement sûre et le nombre de délits y est en recul, tout comme dans le reste de la région. Le trafic est en constante augmentation et le nombre de procès-verbaux en matière de roulage suit le mouvement, principalement en raison des excès de vitesse. Toutefois, le renforcement de la prévention se traduit par un net recul du nombre d’accidents, malgré les routes de plus en plus chargées.

es statistiques présentées dans ce chapitre constituent une nouveauté par rapport à l’édition précédente et portent sur l’activité des zones de police. La première série de graphiques concerne le nombre de délits. Il s’agit d’infractions pénales qui sont jugées par un tribunal correctionnel et dont la gravité se situe entre la contravention et le crime. Par exemple, les vols à la tire, les cambriolages ou encore les fraudes sont considérés comme des délits.

Les graphiques portant sur le nombre de délits et leur évolution en valeur absolue sont ici présentés à titre purement informatif. En effet, il est beaucoup plus pertinent de rapporter le nombre de délits et leur évolution au nombre d’habitants, d’autant plus dans le cas d’une province qui se peuple aussi rapidement que le Brabant wallon. Il convient donc de souligner que le Brabant wallon est non seulement une province plus sûre que le reste de la Wallonie, mais aussi que le

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taux de délits pour 100 habitants y évolue de manière tout à fait similaire, lui permettant ainsi de « conserver » son avance. Certes, la Zone de police de Jodoigne connaît plutôt une stagnation, mais son taux de délits demeure assez nettement sous les moyennes provinciale et régionale. Cette analyse des statistiques des délits sur une période longue de 16 années permet d’affirmer que le Brabant wallon et la Wallonie en général sont des régions de plus en plus sûres. L’insécurité supplémentaire que peuvent ressentir certains habitants, ou qui peut transparaître dans certains discours est donc avant tout une affaire de perception et n’est absolument pas corroborée par les faits. La deuxième série de graphiques est consacrée aux procès-verbaux délivrés en matière de roulage. Il convient de signaler que ces chiffres portent sur l’ensemble des procès-verbaux délivrés sur le territoire de la zone de police, qu’ils émanent de la police locale ou fé-

dérale (qui assure notamment les contrôles sur les autoroutes). Sur la période 2008-2016, les infractions de roulage sont en augmentation dans toutes les zones de police, et ce, principalement en raison des PV dressés pour excès de vitesse qui constituent l’écrasante majorité des infractions. La zone de Waterloo et dans une moindre mesure de celle de Wavre font exception à la règle, avec un nombre de PV en diminution. De manière globale, l’augmentation est plus intense en Brabant wallon qu’en Wallonie, et ce, même en tenant compte de l’augmentation de population. Cependant, le Brabant wallon accueille chaque jour un nombre important de travailleurs venus d’autres provinces et son trafic augmente encore plus vite que sa population, comme le démontrait déjà l’édition précédente de l’Almanach.


La vitesse à l’amende L’analyse des procès-verbaux dressés pour excès de vitesse dans chaque commune en 2017 révèle quant à elle des tendances un peu étonnantes. Ainsi, c’est la commune de Perwez qui détient le record, juste devant Nivelles dont la position est plus attendue. En revanche, des communes comme Wavre, Ittre ou encore Braine-le-Château se situent plutôt en milieu de classement, alors qu’elles possèdent aussi des tronçons d’autoroutes et de routes nationales sur leurs territoires respectifs. Ces chiffres semblent indiquer que la présence de grands axes sur le territoire de la commune ne préfigure pas forcément de l’intensité de la répression de la vitesse. La proactivité des zones de police, mais aussi la présence de radars permanents ou encore de zones accidentogènes peut également influencer le nombre de procès-verbaux dressés par commune. Signalons au passage que le produit des amendes pour excès de vitesse est réparti entre différentes administrations et que si les polices locales en touchent une petite partie, la politique de répression de la vitesse n’est jamais considérée comme un

levier budgétaire. À ce titre, il serait intéressant que les zones de police touchent une part plus importante du produit des amendes, afin de pouvoir consacrer ce montant à des actions de prévention. La troisième et dernière série de graphiques de ce chapitre porte sur le nombre d’accidents de la circulation ayant entraîné des dommages corporels par zone de police. Cette statistique provient d’une autre source que le nombre de PV et prend donc

en compte également les accidents survenus sur les autoroutes. Tout comme pour le nombre de délits, nous pouvons constater une évolution positive de la sécurité sur nos routes, avec une baisse globale de 23 % du nombre d’accidents et ce, malgré l’augmentation du trafic en Brabant wallon10. Il est certes difficile d’établir un lien de causalité absolu entre l’augmentation du nombre de PV pour excès de vitesse et la diminution du nombre d’accidents, mais nous devons constater

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que les deux statistiques évoluent en des sens inverses. Il n’est certes jamais agréable de recevoir une amende pour excès de vitesse, mais cela semble être un moyen efficace de sécuriser nos routes, au même titre que l’installation de zones 30 ou d’aménagements spécifiques.


Source : Police fédérale

NOMBRE DE DÉLITS EN 2000-2016

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Source : Police fédérale

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE DÉLITS EN 2000-2016

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Source : Police fédérale

NOMBRE DE DÉLITS POUR 100 HABITANTS 2000-2016

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Source : Police fédérale

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE DÉLITS PAR 100 HABITANTS 2000-2016

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Source : Police fédérale

PROCÈS-VERBAUX EN MATIÈRE DE ROULAGE 2008-2016

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Source : Police fédérale

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PV EN MATIÈRE DE ROULAGE 2008-2016

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Source : Police fédérale

NOMBRE DE PV EN MATIÈRE DE ROULAGE POUR 100 HABITANTS 2008-2016

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Source : Police fédérale

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PV EN MATIÈRE DE ROULAGE POUR 100 HABITANTS 2008-2016

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Source : Police fédérale

NOMBRE D’EXCÈS DE VITESSE CONSTATES EN 2017

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Source : Police fédérale

NOMBRE D’ACCIDENTS 2008-2016

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Source : Police fédérale

ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ACCIDENTS 2008-2016

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Source : Police fédérale

NOMBRE D’ACCIDENTS POUR 100 HABITANTS 2008-2016

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Source : Police fédérale

ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ACCIDENTS PAR 100 HABITANTS

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LE BRABANT WALLON EN BONNE FORME L

es données relatives à la santé présentées ci-après sont toutes issues des chiffres des mutualités chrétiennes du Brabant wallon. Globalement, l’état de santé des Brabançons wallons est plutôt satisfaisant, ce qui n’est pas étonnant compte tenu de leur bonne situation financière globale. En outre, l’offre de médecins généralistes est un peu plus importante qu’en Wallonie, mais la répartition n’est pas très équilibrée puisque le nombre de médecins par 100 habitants varie du simple au double entre Chastre (0,66) et Walhain (1,4).

EN RÉSUMÉ

Les Brabançons wallons sont plutôt en bonne santé et le nombre de généralistes est plus important qu’ailleurs en Wallonie. Toutefois leur répartition sur le territoire n’est pas très équilibrée. Le taux de bénéficiaires de l’intervention majorée est relativement faible comparé au reste de la Wallonie.

Le taux de bénéficiaires de l’intervention majorée11 est partout inférieur au taux wallon, et la hiérarchie est assez proche de celle qui prévaut en matière de revenus.

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Source : Mutualité Chrétienne du Brabant wallon

NOMBRE MOYEN DE PATIENTS PAR MÉDECIN 2017 (sauf Hélécine, La Hulpe et Ramillies)*

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Source : Mutualité Chrétienne du Brabant wallon

NOMBRE DE MÉDECINS GÉNÉRALISTES 2017

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Source : Mutualité Chrétienne du Brabant wallon

NOMBRE DE MÉDECINS POUR 1000 HABITANTS 2017

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Source : Mutualité Chrétienne du Brabant wallon

TAUX DE BÉNÉFICIAIRES DE L’INTERVENTION MAJORÉE 2016

*Données manquantes pour Hélécine, La Hulpe et Ramillies

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LA SITUATION FINANCIÈRE DES COLLECTIVITÉS LOCALES AVANT-PROPOS 100 DES RENDEMENTS DE L’IPP INCERTAINS ET INCOMPLETS  101 UN PRÉCOMPTE IMMOBILIER GARANTI DANS SA PERCEPTION, MAIS DISCRIMINATOIRE  109 LA FISCALITÉ, UN CHOIX DÉTERMINÉ  117 UN FONDS DES COMMUNES ÉQUITABLE, MAIS PERFECTIBLE  119 DES RECETTES ORDINAIRES CONTRASTÉES  124 DES RÉSERVES INÉGALES ET EN RECUL  132 DES INVESTISSEMENTS RÉVÉLATEURS  144 DES DÉPENSES ORDINAIRES SOUS CONTRÔLE  149 ZONE DE SECOURS, POMPIERS : DES CHIFFRES INQUIÉTANTS  156 DES FABRIQUES D’ÉGLISES ÉCONOMES  162 DES APPROCHES SINGULIÈRES DE L’ACTION SOCIALE  167 UNE NORME DÉPASSÉE POUR LES POLICES LOCALES  172 DES TRANSFERTS IMPOSÉS ET IMPOSANTS  178

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AVANT-PROPOS A vant de rentrer dans l’analyse approfondie des budgets communaux, nous devons tout d’abord apporter une série de précisions méthodologiques :

nn Les chiffres de 2014 et 2016 sont issus de comptes et représentent donc des montants effectivement perçus ou dépensés. En revanche, les montants 2018 sont issus des budgets initiaux et doivent donc être compris comme des prévisions de recettes ou de dépenses. De manière générale, nous pouvons constater une attitude relativement prudente de la part des communes, qui tendent à sous-estimer leurs recettes et à surestimer leurs dépenses, même si dans certains cas, comme l’IPP ou le PRI, elles n’ont pas de latitude pour déterminer les montants à inscrire aux budgets ;

découle. Dans le cadre de la présente analyse, nous ne disposons pas des ressources techniques pour traduire systématiquement tous les montants en « euros de 2014 ». Toutefois, nous attirons l’attention du lecteur sur le fait que la valeur de 100 euros de 2013 correspondait à 100,6 euros en

janvier 2014 et à 106,37 euros en janvier 2018. En d’autres termes, si un montant progresse en valeur nominale de 6,3 % entre 2014 et 2018, sa progression effective est à peu près nulle.

nn Une comparaison des montants entre 2014 et 2018 doit toujours tenir compte de l’inflation et de l’indexation qui en

100


DES RENDEMENTS DE L’IPP INCERTAINS ET INCOMPLETS D EN RÉSUMÉ

Pour les communes, les recettes de l’IPP ont le désavantage d’être peu prévisibles et ce à double titre. D’une part, le rythme d’enrôlement par le SPF finances influence directement les montants effectivement versés d’une année à l’autre. D’autre part, s’agissant d’une taxe additionnelle, la commune n’en maîtrise pas l’assiette et se retrouve impactée par les décisions d’autres niveaux de pouvoir. En Brabant wallon, les recettes de l’IPP par habitant affichent une progression limitée, très légèrement supérieure à l’inflation. Toutefois, de nombreuses communes se trouvent en dessous du niveau d’inflation et tirent donc moins de revenus effectifs de l’IPP qu’en 2014.

ans le cadre de la présente analyse, nous avons choisi de ne pas retranscrire les valeurs de l’impôt des personnes physiques (IPP) enregistrées en 2016. En effet, en raison des retards d’enrôlement et des pertes enregistrées en 2015, les recettes IPP 2016 ont été artificiellement « gonflées », par effet de compensation. Dès lors, les intégrer à l’analyse n’apporterait qu’une confusion supplémentaire sans pouvoir tirer de conclusion utile. À l’exception de Court-Saint-Etienne, toutes les communes du Brabant wallon enregistrent une progression de leurs recettes nominales à l’IPP entre 2014 et 2018, qui peuvent atteindre des proportions très importantes, comme à Ittre et à Braine-l’Alleud. Au global, la progression nominale des additionnels communaux sur la province est de

l’ordre de 10 % et donc supérieure à l’inflation.

Une analyse des recettes de l’IPP par habitant et de leur évolution permet de « neutraliser » l’effet de l’augmentation de population et de mettre en évidence un effet « augmentation de revenu ». Concrètement, une commune comme Villers-la-Ville voit ses revenus nominaux à l’IPP par habitant stagner, mais en tenant compte de l’inflation, les recettes réelles par habitant sont plutôt à la baisse. À l’inverse, une commune comme Ittre, dont la progression totale est similaire à la progression par habitant voit plutôt sa population s’enrichir et/ou connaît l’arrivée de nouveaux habitants relativement mieux nantis que ceux déjà installés. Enfin, il est intéressant de relever qu’entre Tubize et Chaumont-Gistoux, le montant de l’IPP ramené à l’habitant varie du simple au double.

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Ces chiffres doivent toutefois être nuancés par l’impact du tax-shift, qui rentrera progressivement en application entre 2016 et 2021. En modifiant la base imposable, ce glissement fiscal impacte automatiquement les rendements des additionnels communaux à l’IPP. Sur base des montants dont nous disposons, nous pouvons estimer que le tax-shift cause un manque à gagner de 5 millions d’euros en 2018 pour l’ensemble des communes du Brabant wallon, soit tout de même 3,6 %12. Sans tax-shift, les recettes brutes des additionnels communaux à l’IPP en Brabant wallon auraient progressé de 14,8 % en 4 ans, contre 10,8 % en réalité. Par habitant ces recettes auraient progressé de 10,8 % entre 2014 et 2018, au lieu des 8 % effectivement enregistrés. L’ampleur de l’impact du tax shift sur les recettes d’une commune dépend bien


entendu de son profil fiscal. Toutefois, pour toutes les communes dont les recettes par habitant progressent moins vite que l’inflation, cette perte financière se ressent directement lors de la confection des budgets communaux. Le dernier tableau représente la valeur d’1 % de l’IPP par habitant. Il permet de neutraliser à la fois l’effet « population » et l’effet « taux » et ainsi de rendre compte du potentiel fiscal de chaque commune pour l’IPP. Autrement dit, cette valeur transcrit le montant supplémentaire que paierait un habitant « moyen », si la commune décidait d’augmenter ses additionnels d’1 %. La hiérarchie qui en découle est donc assez similaire au classement des communes selon le revenu moyen. Ici encore, entre les deux extrêmes que sont Tubize et Lasne, le montant d’1 % d’IPP par habitant varie du simple au double. Du reste, 17 communes sur 27 se trouvent en dessous de la moyenne du Brabant wallon, ce qui témoigne d’une certaine concentration des richesses au sein de quelques communes, principalement autour de Bruxelles.

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RECETTES IPP 2014-2018 (en milliers d’euros)

Source : Budgets communaux 2018

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ÉVOLUTION DES RECETTES IPP 2014-2018

Source : Budgets communaux 2018

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IPP/Hab 2018

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Source : Budgets communaux 2018

RECETTES IPP PAR HABITANT 2014-2018


Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES RECETTES DE L’IPP PAR HABITANT 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

VALEUR DE 1% DE L’IPP 2014-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

VALEUR DE 1% DE L’IPP PAR HABITANT 2014-2018

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UN PRÉCOMPTE IMMOBILIER GARANTI DANS SA PERCEPTION, MAIS DISCRIMINATOIRE EN RÉSUMÉ Le précompte immobilier est une recette beaucoup plus stable que l’IPP pour les communes. Sa progression est principalement influencée par de nouvelles constructions, dont le nombre est influencé par l’arrivée de nouveaux habitants, mais pas de manière automatique. Pour le citoyen, le précompte immobilier peut revêtir un caractère doublement injuste. D’une part, certaines maisons considérées comme « modestes » ne le sont absolument pas et, d’autre part, les nouvelles constructions sont systématiquement désavantagées, puisque leur revenu cadastral est d’office conforme à la réalité contrairement aux habitations plus anciennes.

C

ontrairement à l’IPP, la base imposable du précompte immobilier (PI) n’évolue pas de manière régulière, notamment en raison de l’absence de mise à jour du revenu cadastral depuis 1975, qui est seulement indexé. Il en résulte que certaines maisons disposent d’un revenu cadastral faible, tout en ayant une valeur vénale importante en raison de travaux de confort non répertoriés et de l’évolution du marché. Cette situation pénalise les finances communales, mais s’avère également discriminatoire par rapport aux nouvelles constructions, qui paient un précompte immobilier plus important, sans forcément être plus confortables. Au vu du prix moyen d’une maison d’habitation en Brabant wallon de 316.000 euros en 2017, contre 183.000 euros

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en Wallonie, il est fort probable que le phénomène des « fausses » maisons modestes y soit plus marqué qu’ailleurs. Ceci étant dit, depuis l’été 2017 et dans le cas des habitations « modestes » (dont le revenu cadastral est inférieur à 745 euros), le SPF Finances demande systématiquement à connaître le prix de vente lors d’une transaction. Lorsque le prix de vente est jugé trop haut pour une habitation réellement modeste, l’administration procède à des vérifications qui l’amènent souvent à revoir le revenu cadastral à la hausse13. L’information la plus intéressante à relever est la grande inégalité qui existe entre les communes en matière de précompte immobilier.


Par exemple, même en ramenant les recettes totales au nombre d’habitants, la différence de revenus du précompte entre les communes situées aux deux extrémités du graphique est de plus de 1 à 3, contre un rapport de moins de 1 à 2 en matière d’IPP. En revanche, l’interprétation des données par commune ramenées à l’habitant est beaucoup plus difficile, dans la mesure où les recettes du précompte ne varient pas directement en fonction de la population. En effet, une augmentation du précompte suppose de nouvelles constructions, qui ne sont pas forcément résidentielles,

mais aussi commerciales, voire industrielles. Ainsi, il est probable qu’une commune comme Tubize soit très affectée par l’installation de nouvelles entreprises dans sa Zone d’activité économique. De même, la situation de la seule entreprise Idem Papers affecte sensiblement les finances communales de Ittre, dont les revenus du précompte fluctuent en fonction de la santé de l’entreprise. Quoi qu’il en soit, une augmentation des recettes du précompte immobilier supérieure à l’inflation indique la présence plus ou moins importante de nouvelles constructions, résidentielles ou industrielles.

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Source : Budgets communaux 2018

RECETTES DU PRÉCOMPTE IMMOBILIER 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES RECETTES DU PRÉCOMPTE IMMOBILIER 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

RECETTES DU PRÉCOMPTE IMMOBILIER PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES RECETTES DU PRÉCOMPTE IMMOBILIER PAR HABITANT 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

VALEUR DE 100 CENTIMES AU PRÉCOMPTE IMMOBILIER 2014-2016-2018 (EN MILLIERS D’EUROS)

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Source : Budgets communaux 2018

VALEUR DE 100 CENTIMES AU PRÉCOMPTE IMMOBILIER PAR HABITANT 2014-2016-2018

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LA FISCALITÉ, UN CHOIX DÉTERMINÉ L EN RÉSUMÉ

Les communes urbaines ont tendance à se financer davantage par le PI, tandis que les communes rurales comptent principalement sur l’IPP. Si ce phénomène s’explique bien entendu par la différence entre les assiettes fiscales, il existe tout de même une marge de choix politique, ainsi que le démontre la situation particulière d’Ittre.

e graphique qui suit représente le rapport entre l’IPP et le précompte immobilier pour chaque commune. Les autres recettes ne sont pas prises en compte à ce stade. Ainsi les communes à gauche du tableau se financent proportionnellement plus par l’IPP que par le précompte et inversement pour les communes à droite du tableau. On constate ainsi que les communes rurales ont tendance à se financer davantage au moyen de l’IPP, là où les communes urbaines comptent proportionnellement plus sur les recettes du précompte immobilier. Cette situation s’explique essentiellement par la différence d’assiette fiscale qui existe entre ces deux types de communes. Toutefois, le déterminisme n’est pas absolu et il est possible pour une commune non urbaine de privilégier les revenus

du précompte immobilier, à l’instar de la commune d’Ittre, qui en réalité aura probablement voulu « solliciter » davantage les entreprises installées sur son territoire. Pour un gestionnaire communal, le principal intérêt du précompte immobilier est sa grande prévisibilité dans le temps, puisque l’assiette ne varie que peu d’une année à l’autre et n’est que rarement revue à la baisse (à moins d’une destruction de bâtiment sans reconstruction). En revanche, les communes qui se financent davantage par l’IPP sont plus exposées aux aléas relatifs à la perception par le SPF Finances, comme ce fut le cas en 2015, ou à l’évolution des situations personnelles. Ces communes ont donc tout intérêt à disposer d’importants fonds de réserve, afin de compenser les versements irréguliers de l’IPP.

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Source : Budgets communaux 2018

RAPPORT IPP-PI 2018

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UN FONDS DES COMMUNES ÉQUITABLE, MAIS PERFECTIBLE L EN RÉSUMÉ

Globalement, le fonds des communes atteint son objectif de solidarité. Les communes les mieux nanties reçoivent proportionnellement moins que les communes plus modestes. Toutefois, le mode de calcul pourrait être amélioré, notamment dans sa prise en compte des logements sociaux.

a dotation brute au fonds des communes est fortement influencée par la démographie de chaque localité et suit globalement les chiffres de la population. Du reste, son évolution nominale de 10 % témoigne du respect des engagements du Gouvernement wallon, qui garantit une croissance annuelle de la dotation globale égale à l’inflation plus 1 %, étant donné que l’inflation avoisine les 6 % sur 4 ans. Au vu de la complexité du mécanisme de répartition entre les communes, il

serait très hasardeux de commenter l’évolution individuelle de la dotation pour une commune en particulier sur la période considérée. Une analyse de la dotation ramenée à l’habitant permet d’affirmer qu’elle remplit globalement son rôle de solidarité, puisque les communes qui reçoivent le plus par habitant tendent à être aussi celles dont le revenu moyen se situe dans la fourchette basse du Brabant wallon. En revanche, le mécanisme de répartition reste perfectible, puisque 7 % du budget total du fonds des communes doit constituer un incitant à la création de logements publics, y compris dans les communes les mieux nanties. Sans entrer dans les détails d’un calcul complexe, signalons que 6 % de la dotation va aux communes qui ont plus de 10 % de logements publics. En revanche 1 % de la dotation va aux communes qui sont en dessous de ce taux,

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mais fixent des objectifs en matière de création de logements. Le problème est que les communes dont la population augmente rapidement, comme c’est le cas en Brabant wallon, ne seront jamais en mesure d’atteindre cet objectif de 10 %, même en construisant de nombreux logements, car elles seront toujours « rattrapées » par leur population. Sans perspective réelle d’accès à la partie la plus intéressante de la dotation « logements publics », ces communes sont finalement désincitées. Pour contrer ce phénomène, il conviendrait, d’une part, de neutraliser l’augmentation de population qui dépasse la moyenne régionale et, d’autre part, d’augmenter la part de la dotation revenant aux communes qui doivent encore consentir des efforts.


Source : Budgets communaux 2018

RECETTES FONDS DES COMMUNES 2014-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES RECETTES DU FONDS DES COMMUNES 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

RECETTES DU FONDS DES COMMUNES PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES RECETTES DU FONDS DES COMMUNES PAR HABITANT 2014-2018

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DES RECETTES ORDINAIRES CONTRASTÉES S EN RÉSUMÉ

Les recettes nominales progressent légèrement plus vite que l’inflation, mais de manière contrastée entre les communes. Les taxes additionnelles représentent entre 50 % et 70 % des recettes, tandis que les « autres revenus » représentent de 20 % à 40 %.

i la progression des recettes par habitant est en moyenne légèrement supérieure à l’inflation, les communes du Brabant wallon connaissent des situations contrastées avec d’un côté des communes dont les recettes progressent fortement et de l’autre des communes qui enregistrent un recul. Au-delà d’une tendance globale à la sous-estimation des recettes dans les budgets, la situation de chaque commune est particulière. Dans le cas de Wavre par exemple, le recul des recettes s’explique notamment par un compte 2014 bien plus élevé que les prévisions en matière d’IPP et dans une moindre mesure par un recul des recettes liées aux parkings. Le dernier graphique de la série montre la répartition des recettes entre IPP, PI, fonds des communes et les « autres » recettes. Relevons tout d’abord que les deux taxes additionnelles principales pèsent

entre 50 % et 70 % des recettes totales des communes. En outre, la part des « autres recettes » varie fortement, entre 20 % et 40 % en fonction de la commune. Au sein de cette catégorie « fourre-tout », nous retrouvons bien entendu les taxes strictement communales (par exemple sur les logements inoccupés, la force motrice ou encore les surfaces de bureau), mais aussi des redevances liées à la prestation d’un service. Les plus courantes sont la redevance pour la collecte des déchets (dont le nombre de kilos récoltés par habitant est ici repris à titre indicatif) et celle pour les parkings, mais il existe également des communes qui organisent directement la distribution de l’eau par exemple. Ce genre d’activité tend à augmenter le niveau global des recettes ordinaires, mais n’enrichit pas forcément la commune, puisqu’elle doit assurer en retour des prestations parfois onéreuses.

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Source : Budgets communaux 2018

RECETTES ORDINAIRES 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTIONS DES RECETTES ORDINAIRES 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

RECETTES ORDINAIRES PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES RECETTES ORDINAIRES PAR HABITANT 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

VENTILATION DES RECETTES ORDINAIRES 2016

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Source : Budgets communaux 2018

ORDURES MÉNAGÈRES COLLECTÉES 2016 (en kg par habitant)

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DES RÉSERVES INÉGALES ET EN RECUL L EN RÉSUMÉ

Les réserves financières des communes enregistrent un net recul entre 2014 et 2018. La prudence des communes lors de la confection des budgets, ainsi que l’arrivée à maturité de certains projets d’investissements expliquent probablement l’essentiel de cette diminution. Par ailleurs, si les réserves moyennes par habitant sont plutôt honorables, certaines communes ne disposent pas d’un réel « bas de laine ».

es graphiques qui suivent transcrivent les bonis et les fonds de réserve, tant à l’ordinaire qu’à l’extraordinaire. Au vu de l’importance de ce poste dans quelques communes, nous avons posé le choix d’y ajouter cette année les « provisions », constituées en général pour couvrir un risque dont la matérialisation n’est pas certaine, par exemple en cas de litige civil opposant la commune et un tiers.

Pour rappel, le budget ordinaire couvre les dépenses courantes et l’extraordinaire correspond principalement aux investissements. Alors que les fonds de réserve peuvent être comparés aux « comptes épargne » d’une commune, les bonis reflètent quant à eux l’état du « compte courant ». Relevons tout d’abord que la plupart des bonis et fonds de réserve sont en recul, en particulier dans le cas des ré-

serves de l’extraordinaire et des bonis de l’ordinaire. Deux phénomènes se conjuguent probablement ici. D’une part, à l’approche de la fin de la législature, de nombreux projets d’investissements nécessitant de longues procédures arrivent à terme et requièrent donc un apport de fonds propres par la commune. D’autre part, il faut garder à l’esprit que les chiffres 2016 reflètent des comptes, tandis que 2018 se base sur le budget initial. Les communes étant particulièrement prudentes dans leurs prévisions budgétaires, les bonis et fonds de réserve des comptes sont en général supérieurs à ceux des budgets initiaux. En effet, puisque les communes sous-estiment leurs recettes et surestiment leurs dépenses, l’excédent ainsi créé est soit inscrit en boni, soit transféré en fonds de réserve lors de la clôture du compte. Cette analyse est d’ailleurs confirmée par la compa-

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raison des comptes 2014 et 2016, qui voient les réserves progresser. Il faudra donc attendre la clôture du compte 2018, afin de pouvoir déterminer dans quelle mesure les réserves évoluent conformément aux prévisions. Les graphiques représentant les « montants non affectés » incluent la somme des bonis, fonds de réserve et provisions. D’un point de vue comptable, cette catégorie n’existe pas, mais nous avons choisi de la créer afin de rendre compte du « bas de laine » dont disposent les communes du Brabant wallon. Bien entendu, cette statistique doit être ramenée à l’habitant pour pouvoir procéder à une comparaison valable. Si la valeur pour l’ensemble du Brabant wallon est plutôt honorable avec 302 euros par habitant (soit un peu moins du tiers du budget ordinaire moyen), il existe une


très grande disparité entre les communes puisque Beauvechain affiche seulement 22 euros par habitant contre 804 à Nivelles. Pourtant, l’existence de réserves communales est absolument vitale pour pallier le caractère erratique de certaines recettes (en particulier l’IPP) et afin de préfinancer certains subsides. Cette dernière assertion est toutefois à relativiser, car elle doit s’analyser à la lumière des emprunts souscrits. En effet, certaines communes procèdent à des investissements et acquisitions principalement via l’autofinancement et ne souscrivent que très peu d’emprunts. Dès lors, il est normal que ces communes affichent des montants de réserves relativement faibles, puisqu’elles n’ont que peu d’obligations à l’égard des banques. Enfin, il existe aussi de « fausses réserves » à l’extraordinaire constituée du solde d’emprunts contractés, mais non utilisés en totalité.

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Source : Budgets communaux 2018

FONDS DE RÉSERVE ORDINAIRE 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

FONDS DE RÉSERVE EXTRAORDINAIRE 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

PROVISIONS 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

BONI GLOBAL À L’ORDINAIRE 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

MONTANTS NON AFFECTÉS 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES MONTANTS NON AFFECTÉS 2014-2016

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES MONTANTS NON AFFECTÉS 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

MONTANTS NON AFFECTÉS PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES MONTANTS NON AFFECTÉS PAR HABITANT 2014-2016

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES MONTANTS NON AFFECTÉS PAR HABITANT 2014-2018

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DES INVESTISSEMENTS RÉVÉLATEURS L EN RÉSUMÉ

Le niveau des investissements publics par habitant varie fortement d’une commune à l’autre et les communes qui investissent le plus ne sont ni les plus riches ni les plus urbaines. L’absence de corrélation entre le niveau d’investissement et ce genre de variable tend à montrer qu’en matière de dépenses extraordinaires, la part de choix politique est importante.

es dépenses ordinaires sont pour partie « inévitables » pour les communes et n’évoluent pas rapidement, car elles sont « contraintes » par les choix du passé. Par exemple, le personnel communal ne peut heureusement pas être licencié du jour au lendemain et il est difficile de supprimer des services existants, auxquels la population est habituée. Les dépenses extraordinaires, par contre, constituent véritable une « page blanche » que la majorité communale peut écrire chaque année comme elle l’entend, pour autant qu’elle respecte la balise d’emprunts.

Les pouvoirs locaux pris dans leur ensemble réalisent près de 30 % de l’investissement public en Belgique. Au sein des pouvoirs locaux, ce sont les communes qui occupent la première place du classement. Les graphiques qui suivent portent

sur les années 2012 à 2016. Ils reprennent en clair le montant moyen inscrit au budget initial et en plus foncé le montant inscrit dans les comptes. Une comparaison de ces deux indicateurs permet d’estimer le taux de réalisation effectif des investissements communaux. Globalement, le Brabant wallon affiche un taux de réalisation légèrement inférieur à 50 %, ce qui constitue une valeur plutôt normale, compte tenu des nombreuses contraintes qui pèsent sur les communes : balise d’emprunt, marchés publics, enquêtes, permis, etc.

Il est frappant de constater que le profil démographique, économique ou urbanistique des communes n’affecte pas forcément leur niveau d’investissement par habitant. Ainsi, les trois communes qui investissement le plus par habitant, Hélécine, Perwez et Orp Jauche sont des communes

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rurales de tailles plutôt réduites et situées à l’Est de la province. À l’inverse des communes plutôt nanties ou urbaines comme Mont-SaintGuibert, La Hulpe ou Waterloo se situent toutes en bas du classement, alors que l’on pourrait s’attendre à une politique d’investissement plus dynamique de leur part. Le cas de Tubize est un peu particulier, puisqu’elle est non seulement sous plan de gestion du CRAC, mais aussi que son assiette fiscale est relativement faible. Au bout du compte et malgré les contraintes pesant sur les communes, il apparaît nettement que le niveau effectif d’investissements publics dans une commune résulte avant tout de choix fondamentaux et de la proactivité des responsables politiques.


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Source : Budgets communaux 2018

MOYENNE DES INVESTISSEMENTS 2012-2016 (EN MILLIERS D’EUROS)

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Source : Budgets communaux 2018

MOYENNE DES INVESTISSEMENTS PAR HABITANT 2012-2016

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Source : Budgets communaux 2018

TAUX DE RÉALISATION MOYEN 2012-2016

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DES DÉPENSES ORDINAIRES SOUS CONTRÔLE L EN RÉSUMÉ

Le niveau de dépenses ordinaires est relativement stable sur la période considérée. Même si la marge de manœuvre est beaucoup plus réduite que dans le budget extraordinaire et que les contraintes du passé sont réelles, il existe tout de même un espace pour les choix politiques dans le budget ordinaire.

es dépenses ordinaires brutes sont ici retranscrites à titre purement indicatif. Une fois encore, il convient de ramener ces chiffres à l’habitant afin de procéder à des comparaisons. Bien que le caractère urbain d’une commune semble être un facteur d’augmentation des dépenses par habitant, la règle n’est pas absolue et le niveau de dépenses reflète partiellement les choix politiques, ainsi que le démontre les positions respectives de Ittre et Perwez ou, à l’inverse, de Braine-l’Alleud par exemple. Ainsi, le niveau des dépenses ordinaires n’est pas tellement un indicateur de bonne gestion des finances publiques, mais plutôt de niveau de service que la commune désire offrir aux citoyens, même si elle est contrainte par les choix du passé. Du reste, une grande partie des dépenses ordinaires sont consacrées à la rémunération du

personnel communal, qu’il soit affecté à l’administration ou à différents services (crèches, maisons de repos, entretien des voiries… ) Il ne faut pas perdre de vue que les autorités communales sont très souvent un des premiers employeurs d’une entité.

Une prise en compte des 6 % d’inflation sur la période ramène la progression effective des dépenses ordinaires par habitant en Brabant wallon à environ 4 %, ce qui est plus que raisonnable. Une fois encore, d’importantes progressions entre 2014 et 2018 pourraient refléter une surestimation des dépenses dans les budgets 2018. C’est la raison pour laquelle nous avons également transcrit la progression par habitant entre les comptes 2014 et 2016, qui reflète plus fidèlement la réalité. Relevons que Jodoigne et Tubize sont sous plan de ges-

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tion du CRAC, tandis que Chastre est sous plan de gestion « allégé ». Ces trois communes se retrouvent logiquement en dessous du niveau de dépenses moyen, mais pas forcément tout en bas du classement.


Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES ORDINAIRES 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES ORDINAIRES 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES ORDINAIRES 2014-2016

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Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES ORDINAIRES PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES ORDINAIRES PAR HABITANT 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES ORDINAIRES PAR HABITANT 2014-2016

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ZONE DE SECOURS, POMPIERS : DES CHIFFRES INQUIÉTANTS A EN RÉSUMÉ

La création de la zone de secours, ainsi que l’intervention de la Province ont eu un effet ponctuellement favorable sur les dépenses liées aux pompiers. En outre, l’objectif d’équilibrage de la charge entre les communes semble partiellement atteint. Cependant, au-delà de ces effets conjoncturels, les coûts de la zone de secours sont repartis à la hausse depuis 2016, à un rythme supérieur à l’inflation. Ce constat est d’autant plus inquiétant que le cadre n’est toujours pas rempli et que l’intervention provinciale viendra bientôt à disparaître.

fin d’analyser les dépenses relatives à la zone de secours et aux pompiers, nous avons posé un choix méthodologique pour déterminer le montant brut payé par chaque commune. Au lieu de retenir la seule contribution communale à la zone de secours, nous avons préféré calculer le solde des dépenses et des recettes pour la rubrique « pompiers » à l’ordinaire. Cette approche permet, d’une part, de tenir compte du paiement d’arriérés par certaines communes et, d’autre part, de déduire la contribution de la province qui, rappelons-le, va diminuer dans le temps jusqu’à s’éteindre totalement. Rappelons également que le coût des services incendie sur le territoire de la province du Brabant wallon avait triplé entre 1994 et 2013 (soit avant la mise en œuvre des zones de secours), passant de

5,6 à 16,5 millions d’euros. Depuis la création de la zone unique en Brabant wallon, toutes les dépenses sont réparties entre les communes sur base d’une clé à l’habitant. En principe, le pouvoir fédéral s’était engagé à augmenter progressivement sa contribution jusqu’à atteindre la parité avec les communes, tel que stipulé dans l’article 67, alinéa 2, de la loi du 15 mai 2007. Nous attendons cependant toujours l’Arrêté Royal consacrant l’entrée en vigueur de cette disposition. Une analyse des montants ramenés à l’habitant et de leur évolution depuis 2014 montre que la réforme atteint effectivement l’un de ses objectifs premiers, celui d’une répartition plus équitable de la charge financière entre les communes. Les communes qui ont une caserne sur leur territoire voient la charge recu-

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ler, tandis que celles qui n’en ont pas paient davantage. Malgré un recul apparent du montant global que représente la zone de secours sur les quatre dernières années, certains éléments indiquent qu’il ne s’agit que d’un effet conjoncturel. Ainsi, le « solde pompier » que nous avons défini intègre la contribution de la province, qui est amenée à disparaître totalement d’ici 2025. Par ailleurs, le cadre actuel de la zone de secours n’est pas totalement rempli, ce qui place les dépenses effectives en dessous des besoins réels. Il convient également de noter que l’harmonisation des statuts, le coût des pensions et les normes d’intervention de plus en plus exigeantes pèseront toujours plus lourdement sur le financement des services. Enfin, la mise hors balise des emprunts réalisés par la zone de secours constitue une


excellente mesure, mais ne manquera pas d’affecter prochainement les dépenses extraordinaires et donc les dotations communales, qui devront couvrir des remboursements plus importants. Une analyse sur un temps plus long serait nécessaire pour tirer des conclusions définitives, mais l’augmentation des dépenses par habitant de l’ordre de 5 % à l’échelle du Brabant wallon pour la seule période 2016-2018 (soit environ la moitié de la période analysée dans cet ouvrage) semble indiquer qu’au-delà des effets conjoncturels de la réforme, la tendance est bien à l’augmentation constante du poids de la zone de secours et des pompiers, à un rythme supérieur à l’inflation.

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Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES ZONE DE SECOURS - POMPIERS 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES ZONE DE SECOURS - POMPIERS 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES ZONE DE SECOURS - POMPIERS PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES ZONE DE SECOURS - POMPIERS PAR HABITANT 2014-2018

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DES FABRIQUES D’ÉGLISES ÉCONOMES L EN RÉSUMÉ

Les fabriques d’églises assurent la gestion quotidienne des lieux de culte de manière totalement bénévole et à la plus grande satisfaction des autorités communales. Le niveau de dépense très limité pour ce poste démontre toutes les vertus de ce modèle. En revanche, les dépenses de transfert ne couvrent pas l’entretien des bâtiments, qui peut nécessiter d’importantes dépenses par les communes.

a gestion des fabriques d’églises a ceci de particulier qu’elle repose entièrement sur des bénévoles, qui assurent la gestion quotidienne des bâtiments du culte. Les montants repris dans les graphiques suivants concernent uniquement les transferts, qui couvrent donc les frais de fonctionnement comme le chauffage, l’électricité ou encore le nettoyage des bâtiments. Alors que certains voudraient aujourd’hui professionnaliser la gestion des fabriques d’églises, l’analyse des charges de transfert par habitant révèle la très grande efficience du modèle actuel puisqu’à l’échelle du Brabant wallon, les fabriques d’églises (et associations laïques ou cultuelles assimilées) coûtent seulement 5 euros par habitant et par an. Au vu du caractère très limité des montants bruts, une analyse de leur variation serait très

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hasardeuse, d’autant que la commune n’a pas une maîtrise totale sur les dépenses générées par les fabriques d’églises. Outre le caractère limité des frais de fonctionnement, rappelons qu’à l’avenir de nombreuses collectivités locales seront confrontées à la nécessité de réinvestir dans la rénovation des édifices religieux ou de décider, avec les autorités ecclésiastiques, de leur désacralisation.


Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES FABRIQUES D’ÉGLISES 2014-2016-2018 (EN MILLIERS D’EUROS)

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES FABRIQUES D’ÉGLISES 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES FABRIQUES D’ÉGLISES PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DÉPENSES DE FABRIQUES D’ÉGLISES PAR HABITANT 2014-2018

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DES APPROCHES SINGULIÈRES DE L’ACTION SOCIALE L EN RÉSUMÉ

Le niveau de dépenses ordinaires est relativement stable sur la période considérée. Même si la marge de manœuvre est beaucoup plus réduite que dans le budget extraordinaire et que les contraintes du passé sont réelles, il existe tout de même un espace pour les choix politiques dans le budget ordinaire.

es dotations du CPAS sont relativement stables dans le temps, leur augmentation étant principalement expliquée par la démographie, puisque la progression des dépenses par habitant est de l’ordre de 5 % sur les cinq années considérées (2014-2018), soit très proche de l’inflation. L’exemple de Perwez, qui connaît une très forte baisse de la dotation du CPAS, s’explique principalement par une gestion plus dynamique de la maison de repos qui génère désormais plus de bénéfices, ainsi que par une surestimation des dotations passées. En réalité, le montant effectif consacré à l’aide sociale y est en augmentation constante. Cet exemple démontre que l’analyse de la seule dotation au CPAS ne permet pas de rendre compte de manière précise de la politique sociale d’une commune.

Ainsi, de manière un peu contre-intuitive, il n’existe aucune corrélation apparente entre le niveau de la dotation au CPAS par habitant et les indicateurs socio-économiques de la commune, qu’ils concernent le revenu, l’emploi ou même les bénéficiaires du RIS. À ce propos, rappelons que l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RIS suite aux exclusions du chômage est un phénomène qui ne se traduit pas très significativement dans les chiffres du Brabant wallon.

La politique sociale d’une commune est donc davantage une question de choix politiques fondamentaux et ne dépend pas uniquement du profil de la population. En effet, au-delà de l’accompagnement des personnes en difficulté, les CPAS peuvent également fournir de nombreux services collectifs, comme

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des crèches, des maisons de repos, ou encore des repas à domicile pour les seniors. Du reste, rappelons que l’imputation des services n’est pas la même partout. Par exemple, une crèche peut dépendre du CPAS, directement de la commune, ou encore d’une ASBL subsidiée par les pouvoirs publics. Le service effectif à la population est similaire, mais ne se reflète pas dans les montants transférés au CPAS.


Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES CPAS 2014-2016-2018 (en milliers d’euros)

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES CPAS 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES CPAS PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES CPAS PAR HABITANT 2014-2018

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UNE NORME DÉPASSÉE POUR LES POLICES LOCALES L EN RÉSUMÉ

Les dépenses pour les zones de police évoluent de manière très légèrement supérieure à l’inflation. Il est toutefois probable que cette maîtrise des coûts traduise une certaine pression sur les services, plutôt qu’une stabilité des besoins. En effet, la clé de répartition de la dotation fédérale aux zones de police locale (« norme KUL ») n’a jamais été mise à jour et repose notamment sur des données démographiques de 1996. Pour les communes du Brabant wallon dont la population a augmenté plus vite qu’ailleurs, c’est là un oubli extrêmement dommageable.

a clé de répartition de la dotation communale aux zones de police repose en grande partie sur le nombre d’habitants. Les communes d’une même zone de police sont d’ailleurs visibles sur le graphique reflétant l’évolution des dépenses, puisque les communes y sont réparties en grappes. La zone de police de Wavre connaît une augmentation relativement importante de sa dotation. Nous n’avons pas d’explication précise à ce sujet, mais le fait de couvrir une seule commune facilite assurément le processus décisionnel, y compris lorsqu’il s’agit d’augmenter les dépenses. Pour les zones pluricommunales, une telle décision nécessite un accord et donc une négociation. Outre le nombre d’habitants, la répartition prend également en compte de manière plus marginale

d’autres critères, comme la densité de population ou encore le degré d’urbanisation. C’est notamment ce qui explique que les dépenses à l’habitant ne soient pas rigoureusement les mêmes au sein des communes composant une même zone de police. En particulier, les communes plus urbaines ont tendance à contribuer proportionnellement plus que les communes rurales, ce qui semble assez équitable.

Si l’évolution de la dotation aux zones de police par habitant est très légèrement supérieure à l’inflation, il ne faut pas tellement y voir une stabilité des besoins qu’une volonté de maîtrise des coûts de la part des communes. Du reste, la police demeure la catégorie de transferts qui augmente le plus vite. Ainsi, dans de très nombreuses zones, le cadre théorique n’est

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pas rempli et les services sont ainsi mis sous pression, ne pouvant pas toujours assurer leurs missions essentielles sur le terrain. Malgré ces conditions pas toujours évidentes, le travail de la police semble globalement efficace, comme en attestent le recul de nombre de délits et l’amélioration de la sécurité routière. Cependant, le vieillissement des effectifs, l’augmentation de la circulation et l’arrivée de nouveaux habitants ne manqueront pas de provoquer une augmentation régulière du coût des zones de police. Tout comme pour la zone de secours, la mise hors balise des emprunts consentis par les zones de police ne manquera pas d’augmenter prochainement les dépenses ordinaires à cet égard. Dans ce contexte, une mise à jour de la norme KUL de répartition de la dotation fédérale apparaît plus que jamais comme une mesure urgente.


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Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES POLICE 2014-2016-2018 (EN MILLIERS D’EUROS)

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES POLICE 2014-2018

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Source : Budgets communaux 2018

DÉPENSES POLICE PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets IWEPS communaux 2018

ÉVOLUTION DES DÉPENSES DE POLICE PAR HABITANT 2014-2018

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DES TRANSFERTS IMPOSÉS ET IMPOSANTS L EN RÉSUMÉ

Les transferts représentent en moyenne un tiers du budget ordinaire des communes. La dotation au CPAS est le seul type de transfert sur lequel la commune détient une prise directe, tandis que les dépenses de police et de pompiers sont d’une certaine manière « imposées » de l’extérieur.

es graphiques présentés dans cette section portent sur le total des 4 catégories de transferts analysés précédemment. Ainsi, les zones de police et les CPAS représentent les principales catégories de transferts, juste devant la zone de secours. Comme nous l’avons dit, le poids de la dotation du CPAS varie fortement d’une commune à l’autre, car il est le résultat de nombreux facteurs propres à chaque commune. En revanche, les dotations pour les zones de police et la zone de secours sont largement indépendantes de la volonté communale et sont donc « imposées » de l’extérieur. Le poids du total des transferts peut fortement varier en fonction des communes et principalement du niveau de dotation au CPAS. Au niveau de l’ensemble des communes du Brabant wallon, les transferts représentent tout de même 26 % des dépenses ordinaires.

Si l’évolution des transferts en 4 ans apparaît limitée, elle appelle au moins deux remarques. D’une part, le poids de la zone de secours est largement allégé par la dotation provinciale, qui va progressivement s’éteindre d’ici 2025. D’autre part, étant donné que l’intervention du pouvoir fédéral au sein de la zone de secours et des zones de police est actuellement inférieure à ce qu’elle devrait être, il est plus que probable que les communes cherchent à limiter au maximum le coût de ces services. Une progression limitée des dépenses de transfert n’est donc pas uniquement un signe de bonne gestion, mais aussi, et c’est plus inquiétant, d’un niveau de services sévèrement contrôlé

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Source : Budgets communaux 2018

TOTAL DES DÉPENSES DE TRANSFERT PAR HABITANT 2014-2016-2018

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Source : Budgets communaux 2018

ÉVOLUTION DU TOTAL DES DÉPENSES DE TRANSFERT 2014-2018

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TOTAL DES DÉPENSES DE TRANSFERT PAR HABITANT 2014-2016-2018

Source : Budgets communaux 2018

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ÉVOLUTION DU TOTAL DES DÉPENSES DE TRANSFERT PAR HABITANT 2014-2018

Source : Budgets communaux 2018

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Source : Budgets communaux 2018

PART DES TRANSFERTS DANS LES DÉPENSES ORDINAIRES 2016

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Source : Budgets communaux 2018

RÉPARTITION DES DÉPENSES DE TRANSFERT 2018

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CONCLUSION LES DIX DÉFIS DU BRABANT WALLON  192

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A

u terme de cette longue analyse de la situation individuelle des communes du Brabant wallon, nous pouvons à présent dégager plusieurs grands enseignements, valables pour sur l’ensemble du territoire de la Province. Ainsi, ce n’est plus une surprise, la population du Brabant wallon augmente et vieillit. Cette tendance aura plusieurs conséquences majeures, dont certaines sont d’ores et déjà perceptibles. En premier lieu, les besoins en mobilité vont fortement augmenter et, si rien n’est fait, engendrer une saturation du réseau routier. Nous avions déjà pointé des chiffres inquiétants en 2016, qui montraient une augmentation très importante de la circulation. Faute de nouvelles données, nous avons choisi d’approcher le problème par le biais des statistiques policières, qui montrent également une augmentation des amendes et donc, dans une certaine mesure, du trafic. Certes, les routes du Brabant wallon sont de plus en plus sûres et le nombre d’accidents y est sensiblement en baisse. Cependant, cette bonne nouvelle ne

règle en rien la problématique de la mobilité au quotidien, qui devra demain s’appuyer davantage sur des alternatives à la voiture individuelle. L’urgence de décisions fortes concernant la mobilité était déjà l’un de nos principaux constats il y a deux ans. Depuis lors, nous avons pris acte de la reprise des travaux du RER, qui devraient être totalement finalisés en 2031, selon le ministre fédéral de la Mobilité. Nous resterons toutefois attentifs au respect scrupuleux de ce calendrier, que bien des écueils administratifs et budgétaires peuvent encore mettre à mal. Du reste, au-delà du RER lui-même, l’aménagement des gares et des parkings adjacents sera indispensable pour accueillir le flot de navetteurs. Par ailleurs, le Plan provincial de mobilité qui a livré ses conclusions en 2011 n’a pas donné lieu à la construction d’une politique ambitieuse. Il doit donc d’urgence être mis à jour et déboucher sur une stratégie audacieuse, permettant notamment de soutenir l’usage du vélo et l’articulation efficace des divers moyens de transport.

Ensuite, nous pouvons nous attendre à ce que les prix de l’immobilier continuent à augmenter, rendant ainsi la province difficile d’accès aux jeunes ménages et aux moins nantis. Il est en effet de plus en plus compliqué pour un jeune ménage d’accéder à la propriété en Brabant wallon s’il n’a pas un minimum de soutien financier, non seulement en raison des prix, mais aussi de la restriction des conditions d’accès au crédit. L’abattement de 20.000 euros des droits d’enregistrement sur le premier logement, d’application en Wallonie depuis le er janvier 2018, constitue un pas dans la bonne direction, mais n’éteint pas les difficultés. C’est pourquoi, nous proposons que la Province préfinance les droits d’enregistrement pour les jeunes de moins de 35 ans, à travers un prêt à taux 0 sur 10 ans. Du reste, le rôle de la régie foncière doit être renforcé et sa gestion dynamisée, notamment par la vente de terrains et de logements à prix modérés pour les jeunes ménages. Outre les freins à l’acquisition, la location d’un logement coûte également plus cher qu’ailleurs en Wallonie et le peu de disponibilité des logements publics menace

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directement la mixité sociale des communes du Brabant wallon. Dès lors, nous proposons l’exemption des additionnels provinciaux au précompte immobilier sur les logements mis à la disposition du réseau public, ainsi que la mise à disposition de terrains par la province, dans le cadre de l’élaboration des plans d’ancrage communaux qui doivent être plus ambitieux. Par ailleurs, nous souhaitons également que le mode de calcul de la dotation « logements publics » du Fonds des communes soit réformé, afin de ne pas pénaliser injustement les communes dont la population augmente rapidement. Le moment est d’autant mieux choisi que la ministre des Pouvoirs locaux a annoncé au début du mois de juin la mise en œuvre d’un plan de rénovation et construction de logements publics de 240 millions d’euros, dont 165 millions d’euros sous forme de subsides accordés par la Région. L’augmentation de l’activité humaine ne manquera pas d’avoir un impact sur la biodiversité et l’environnement verdoyant de nos communes, qui les rendent si attractives. Afin de pouvoir concilier l’accueil des nouveaux habitants

et la préservation du cadre de vie, les communes devront mettre en place une stratégie de préservation des sols. Celle-ci devra notamment poursuivre un objectif de densification de l’habitat, en privilégiant la rénovation, le démembrement, ou encore la construction d’appartements lorsque cela est possible. Afin de favoriser un accueil réfléchi des nouveaux habitants, nous proposons que le Gouvernement wallon encourage la création de quartiers nouveaux, par l’exonération temporaire du précompte immobilier, une fois le service de l’impôt repris par le Service public de Wallonie. Cette mesure pourrait également concerner les Sites à réaménager (SAR), pour lesquels 100 millions viennent d’être alloués dans le cadre du Plan wallon d’investissements. Enfin, le vieillissement de la population va en lui-même engendrer de nombreux coûts pour les communes, en matière de maison de repos, mais aussi de pensions de ses agents et de services spécifiques pour les « seniors ». Une fois encore, le rôle des pouvoirs publics sera déterminant, afin que les services pour les seniors soient accessibles à tous, pour un prix abordable.

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Dès lors, nous saluons l’annonce par la ministre Alda Gréoli d’une importante réforme du secteur, couvrant aussi bien la tarification que le mécanisme de financement des infrastructures. Cette annonce est d’autant plus importante qu’elle intervient quelques semaines à peine après un accord historique sur l’assurance autonomie. À l’avenir, seules les MR(S) qui accepteront de se conventionner et donc de garantir un prix accessible auront accès au nouveau mécanisme de financement des infrastructures, basé sur l’occupation effective. Inspiré du modèle flamand, ce système présente l’immense avantage de ne pas affecter le solde de financement de la Région, dont l’objectif est la création de 12.000 nouvelles places d’ici 2030. Dès le vote des textes légaux au Parlement de Wallonie, il appartiendra aux acteurs du secteur de se saisir des nouvelles possibilités ainsi offertes, notamment par la constitution de partenariats entre public, associatif, voire privé. Du reste, nous nous réjouissons également que le Gouvernement wallon ait décidé de reprendre notre proposition de décret, permettant d’abaisser les droits d’enregistrement sur les


ventes en viager afin d’encourager le maintien à domicile des aînés. Mais la gestion du vieillissement ne doit pas être notre seule préoccupation. En effet, si la province du Brabant wallon souhaite demeurer accessible et attractive pour les plus jeunes, elle doit proposer des services performants, en particulier concernant les crèches. Dès lors, nous encourageons les communes et les associations à répondre à l’appel à projets de 48 millions d’euros, qui sera prochainement lancé par le Gouvernement wallon dans le cadre du Plan Cigogne 3. La mobilité, le logement, la préservation de l’environnement ou encore les politiques du 3e âge et de l’enfance sont autant de défis incontournables, qu’aucune commune n’aura les moyens de rencontrer seule et qui nécessitent de l’anticipation. L’enjeu n’est ici rien de moins que de décider le Brabant wallon que nous désirons pour l’avenir. Sans une action politique déterminée, notre province risque, par une caricature simpliste, de ne plus être qu’une vaste cité-dortoir, embouteillée, vieillissante et réservée aux plus nantis. Ce n’est

absolument pas la vision du cdH et nous affirmons que ces conséquences sont totalement évitables, pour peu que nous nous en donnions les moyens. À un Brabant wallon à huis clos, nous préférons largement un Brabant wallon plus ouvert et réellement harmonieux. C’est pourquoi, il importe que les 27 communes du Brabant wallon agissent de manière plus concertée, avec le soutien de l’institution provinciale, dont une des missions est de soutenir des actions de supracommunalité. Malheureusement, une récente étude commanditée par l’Association des provinces wallonnes révèle que la Province du Brabant wallon ne consacre que 2,11 % de son budget ordinaire à des actions de ce type, soit environ 2 millions d’euros. Certes, c’est une proportion supérieure aux autres provinces, mais toujours largement insuffisante. Outre ces chiffres, nous regrettons également que trop souvent, la Province du Brabant wallon se limite à un rôle de pouvoir subsidiant des communes, plutôt que d’agir comme un authentique lieu de concertation et de co-construction de solutions durables à l’échelle supracommunale.

Lors de l’édition 2016 de l’Almanach, nous déplorions déjà l’échec de la table ronde « Horizon 2020 » et plaidions pour la relance d’une réelle démarche de concertation et de prospective en Brabant wallon. À l’occasion des élections provinciales, nous réitérons cet appel et proposons la mise en place d’un conseil « ProspectivBW », rassemblant les élus locaux et provinciaux, mais aussi les acteurs spécialisés et issus de la société civile. En outre, la construction de solutions durables aux problèmes que nous avons identifiés nécessite également la participation des citoyens, que ce soit au travers d’un budget provincial coopératif ou de divers canaux de consultation, tant en ligne que sous forme présentielle classique. Concernant les finances des communes du Brabant wallon, le bilan est globalement satisfaisant, mais assez contrasté d’une commune à l’autre. C’est par exemple le cas avec les recettes ordinaires, qui progressent en moyenne un peu plus vite que l’inflation, mais avec tout de même des situations de stagnation, voire de recul. Ainsi, les réserves financières communales atteignent parfois des niveaux in-

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quiétants. Nous devons ici constater que les finances communales sont effectivement impactées par les décisions d’autres niveaux de pouvoir comme le tax-shift. Cependant, la bonne santé économique du Brabant wallon permet à ses pouvoirs locaux de mieux y résister qu’ailleurs. Mais cela signifie également que certains services, comme la police ou les pompiers, doivent être mis sous pression afin de conserver un équilibre financier. C’est pourquoi nous demandons le maintien de l’intervention provinciale pour la zone de secours aussi longtemps que l’article 67 alinéa 2 de la loi du 15 mai 2007 n’est pas entré en vigueur, ainsi que la mise à jour rapide par le Gouvernement fédéral de la norme KUL, afin de soulager les zones de police. Depuis la parution de l’Almanach 2016, la Chambre des représentants a entendu les voix de nombreux municipalistes, en votant un dispositif d’avances permanentes, permettant de réduire le caractère erratique des recettes des additionnels communaux à l’IPP. Toutefois, le SPF Finances n’est toujours pas en mesure de fournir à temps une estimation fiable des recettes finales de


chaque année. Outre cette question de nature plutôt technique, nous déplorons que le Gouvernement fédéral soit resté sourd à notre demande principale, à savoir la neutralité financière des décisions prises par d’autres niveaux de pouvoir. Comme nous l’avons signalé, la situation financière relativement favorable des communes du Brabant wallon devrait permettre la réalisation d’investissements publics, notamment en matière d’accueil des seniors et de mobilité. La combinaison des prescrits régionaux et des procédures parfois lourdes empêche cependant les communes de déployer tout leur potentiel en la matière. En 2016 déjà, nous demandions déjà un assouplissement de la balise d’emprunt pour les communes dont la population augmentait rapidement. Dès lors, nous saluons les décisions de la ministre des Pouvoirs locaux consistant à relever le montant de la balise à 200 euros, à restreindre son périmètre ainsi qu’à espacer son contrôle. Du reste, nous accueillons favorablement l’intention du Gouvernement wallon d’augmenter le taux de subventionnement des travaux d’infrastructures. Toutefois,

nous demandons que seul l’équilibre à l’exercice propre soit pris en compte par la tutelle pour l’approbation des budgets, afin que chaque commune puisse effectivement investir à la hauteur de ses moyens. Si la logique d’une balise devait être maintenue par le Gouvernement afin de préserver sa trajectoire, le relèvement à 220 euros de cette balise constituerait une première mesure permettant de rendre davantage de capacité d’investissement aux communes.


LES DIX DÉFIS DU BRABANT WALLON A u terme de cette étude, il nous semble que dix défis attendent les citoyens et responsables politiques du Brabant wallon. Ceux-ci doivent être pris à bras le corps si nous désirons conserver la qualité de vie qui rend notre province si attractive.

1. L’ACCUEIL DES NOUVEAUX HABITANTS Il est maintenant établi que le Brabant wallon attire de plus en plus d’habitants et que cette tendance n’est pas près de s’inverser. Il est donc capital que les citoyens et les responsables politiques se mobilisent et dialoguent pour organiser au mieux un accueil apaisé des nouveaux habitants. Contester chaque nouveau projet de lotissement ne changera rien aux tendances fondamentales et aura pour effet d’éparpiller les nouvelles constructions, ce qui constituerait le pire des scénarios ;

2. LA MOBILITÉ L’arrivée de nouveaux habitants, mais aussi la proximité avec Bruxelles, participe incontestablement à une augmentation du trafic routier, avec toutes les difficultés qui

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en résultent. La reprise du chantier du RER constitue certes une excellente nouvelle, mais doit s’accompagner d’actions complémentaires, permettant d’organiser la combinaison aisée des modes de transport. Par ailleurs, la gestion de la mobilité doit aussi intégrer un volet préventif, cherchant à limiter la demande de mobilité des habitants. Dans cette optique, il importe de développer une offre de services suffisante, couvrant l’ensemble du territoire de manière équilibrée. C’est certainement le cas pour les écoles, mais aussi pour les crèches, les maisons de repos, ou encore les infrastructures sportives et culturelles ;

3. LE VIEILLISSEMENT Outre l’augmentation de la population, l’autre grand trait de la démographie en Brabant wallon est le vieillissement. Il résulte principalement d’une augmentation de la part des couches les plus âgées, mais aussi d’une diminution relative de la part des moins de 20 ans. Il convient donc d’une part d’augmenter l’offre de services pour les seniors, mais aussi d’adopter une attitude proactive, afin que notre province reste accessible aux jeunes

ménages. Cela concerne au premier chef le logement, mais aussi les services aux familles tels que les crèches et les écoles ;

4. LES INÉGALITÉS PERSISTANTES Le Brabant wallon est la province de Wallonie où la distribution des revenus est la plus disparate. Cela ne revient certainement pas à dire que notre province connaît beaucoup de pauvres et beaucoup de très riches, mais plutôt qu’elle concentre proportionnellement plus de très hauts revenus qu’ailleurs. Si les recettes communales s’en trouvent positivement affectées, il ne faudrait pas que cette tendance débouche sur un « entre-soi », qui exclue définitivement les ménages moins nantis. À cet égard, nous relevons les efforts très inégaux des communes en matière de logement public, même lorsqu’elles disposent de recettes confortables. Une plus grande richesse devrait impliquer un plus grand devoir de solidarité ;

5. LE DÉFI DU LOGEMENT Outre la question des ménages moins nantis, le Brabant wallon

est de moins en moins accessible aux ménages issus des classes moyennes, même lorsque les deux personnes travaillent. En particulier, l’acquisition d’un logement en Brabant wallon est de plus en plus difficile pour les jeunes, les familles monoparentales et les personnes âgées vivant seules. Du reste, les prix de l’immobilier influençant directement les loyers, ceux-ci prennent souvent une part démesurée dans le budget des ménages brabançons wallons, ce qui rend difficile la constitution de fonds propres pour l’acquisition. Il est donc nécessaire que les pouvoirs publics interviennent, à la fois pour faire baisser les prix, mais aussi pour soutenir ces profils spécifiques dans leurs projets immobiliers. Nous pensons ici aux logements tremplin, mais aussi aux « lotissements publics » ou au préfinancement des droits d’enregistrement par exemple ;

6. LA GESTION DU MILIEU DE VIE L’un des atouts du Brabant wallon réside dans son caractère verdoyant. Toutefois, la pression démographique, l’augmentation du trafic

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routier et certains modes de culture peuvent constituer une menace pour la biodiversité et l’environnement. Nous déplorons par exemple le peu de réserves naturelles présentes sur le territoire de notre province. Les Brabançons wallons, comme la plupart des citoyens, présentent parfois un double visage, consommateurs très attachés à leur voiture d’un côté et adeptes des circuits courts et des espaces verts de l’autre. Plutôt que de fustiger l’un ou l’autre de ces aspects, il convient de permettre à chacun de poser plus facilement le choix du geste écologique, en soutenant le développement de modes de consommation, de déplacement et de culture plus respectueux de la biodiversité et de l’environnement ;

7. LA DÉMOCRATIE PARTAGÉE Les 6 premiers défis identifiés résultent pour une grande part de tendances socio-économiques fondamentales, qui annoncent des changements majeurs dans la vie des habitants du Brabant wallon. À ce titre, il est légitime que les citoyens soient impliqués de manière continue, et non pas uniquement tous les 6 ans, dans la construc-


tion de solutions politiques qui les engageront pour les décennies à venir. À cette fin, de nombreux outils sont disponibles comme les Commissions consultatives de l’aménagement du territoire et de la mobilité (CCATM), les budgets coopératifs, les consultations populaires, etc. La participation citoyenne ne se résume pas à l’un ou l’autre de ces outils, mais doit résulter d’une volonté politique affirmée, permettant la multiplication des expériences et l’usage de l’intelligence collective;

8. LES DETTES CACHÉES Au vu des chiffres dont nous disposons, la situation financière des communes du Brabant wallon est plutôt confortable. Cependant, certains indicateurs devront faire l’objet d’une attention soutenue dans les années à venir. C’est tout d’abord le cas des réserves disponibles, dont les budgets 2018 prévoient une baisse sensible et dont il faudra tirer le bilan une fois les comptes disponibles. Ensuite, les dépenses relatives à la zone de secours sont reparties à la hausse, alors même que le cadre n’est pas encore rempli et que la province continue d’intervenir au bénéfice

des communes. Enfin, les services de police représentent une part très importante des transferts, dans un contexte où la norme KUL organisant la répartition de la dotation fédérale n’a toujours pas été mise à jour et repose sur des chiffres de population totalement obsolètes. La mise sous pression des services pour des raisons budgétaires ne fait que reporter certaines dépenses et pourrait aboutir à la constitution de véritables « dettes cachées ». Signalons par ailleurs que la mise hors balise des investissements pour les zones de secours et de police constitue une excellente nouvelle, mais qui va se traduire à terme par une augmentation des dépenses ordinaires, qui seront affectées par les remboursements ;

d’initier ou de soutenir des projets ambitieux et innovants, répondant à des besoins nouveaux ou en évolution. Pensons à la création de crèches, mais aussi d’espaces verts, de zones de rencontre ou encore de logements, dont seule l’action peut garantir l’accès universel. En outre, dans d’autres domaines, les pouvoirs publics ont la capacité de soutenir provisoirement ou durablement des initiatives dont la rentabilité n’est pas le seul objectif et dont l’utilité sociale manifeste. Pensons ainsi au développement de circuits courts, à l’économie sociale ou encore à l’agriculture biologique ;

9. LA PLACE DE L’INITIATIVE PUBLIQUE

Certes, les pouvoirs publics ont l’avantage de pouvoir se concentrer sur l’utilité sociale. Cependant, ils sont aussi contraints par d’autres éléments et en particulier par des impératifs d’équilibre budgétaire. Dans ce contexte, de nombreuses de situations intermédiaires existent, où il est possible de combiner la solidité des pouvoirs publics, l’expertise du milieu associatif et l’agilité du secteur privé, au travers de parte-

Les nombreux défis auxquels le Brabant wallon est confronté démontrent que les pouvoirs publics ont un rôle primordial à jouer dans notre vie en société. Au-delà d’un pouvoir régulateur visant à fixer les règles d’un jeu équitable et profitable à tous, les responsables politiques ont aussi pour mission

10. LA NÉCESSITÉ DE PARTENARIATS

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nariats fructueux, par exemple de type «Chapitre XII». C’est particulièrement le cas des maisons de repos dont la demande va exploser dans les prochaines années et qui nécessitent la mobilisation de l’ensemble des forces vives du Brabant wallon. Du reste, au sein même des pouvoirs publics, les différents niveaux que compte notre pays doivent pouvoir agir de concert, en poursuivant des objectifs communs. Plus que jamais la recherche de partenariats ambitieux doit devenir un réflexe dans le chef des gestionnaires publics.




NOTE DE FIN DE DOCUMENT

NOTES DE FIN DE DOCUMENT 1 BELFIUS, Etude sur les finances locales 2018, Bruxelles juin 2018. 2 J. FLAGOTHIER, K. VAN OVERMEIRE, « Un système d’avances IPP au profit des communes », Mouvement communal, n° 921, octobre 2017, pp. 30-33. 3 Telle qu’organisée par les art. L1141-1 à L1141-12 du Code de la démocratie locale et de la décentralisation 4 UVCW, « Fonds Régional pour les investissements communaux : audition de l’UVCW au Parlement wallon », Mouvement communal, n° 897, avril 2015, pp. 20-23. 5 http://www.uvcw.be/actualites/2,129,1,0,7521.htm 6 Le produit des amendes est aujourd’hui réparti entre différents Services publics fédéraux, les régions, la police fédérale et les zones de police locale. 7 Voyez notamment https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_baisse-historique-du-chomage-juste-a-cause-des-exclusions-ou-grace-aux-jobsjobs-jobs?id=9868266 8 Proposition de décret modifiant les articles L1332-1, L1332-14, L1332-15 et L1332-16 du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, déposée par MM. Antoine, Desquennes et Fourny et par Mme Moinnet, le 19 juillet 2016. 9 En réalité, le numéro a été attribué pour une école à Genappe, mais les locaux retenus ne pouvant être prêts en temps utiles, l’école ouvrira dans un premier temps à Villers-la-Ville. 1 0 Ainsi, pour rappel, les derniers chiffres disponibles sur le site de l’IWEPS attestaient d’une augmentation du trafic routier de l’ordre de 14 % entre 200 et 2005 en Brabant wallon, alors que ce chiffre n’était que de 8,5 % en Wallonie. L’augmentation de la population, ainsi que du nombre de PV dressés en matière de roulage atteste du maintien, voire de l’amplification de cette tendance ces dernières années. 1 1 Les bénéficiaires de l’intervention majorée ne paient u’un ticket modérateur, dont le montant est par ailleurs moins élevé. Les conditions à remplir tiennent pour la plupart aux revenus, comme le fait de bénéficier de la GRAPA ou du RIS. D’autres facteurs peuvent également ouvrir le droit à l’intervention majorée, comme le statut d’orphelin ou de personne handicapée à au moins 66% 1 2 Il s’agit là d’une estimation approximative et en tout cas minimale, puisqu’elle ne prend pas en compte l’évolution effective de la population entre 2016 et 2018. Cependant, elle est suffisamment proche de la réalité que pour être prise en compte dans le cadre de cette analyse. 1 3 https://www.rtbf.be/info/economie/detail_pourquoi-une-revision-du-revenu-cadastral-peut-elle-vous-couter-tres-cher?id=9770816

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