LA FIBRE ART-CHRISTIQUE

SI LAURENT GREMAUD MET L’ART AU SERVICE DE SA FOI, C’EST AVANT TOUT POUR EXPRIMER SA GRATITUDE ENVERS CELUI QUI, EN SE DONNANT, NOUS A TOUT DONNÉ.

Déjà enfant, il aimait dessiner, Laurent. Sa passion pour la cartographie l’a mené aux blasons, puis aux enluminures; de là il s’est adonné avec émerveillement à la calligraphie. La maîtrise de cet art exigeant a fait de lui un copiste fidèle et fervent.

D’une main ferme, lettre après lettre, Laurent Gremaud, paroissien octogénaire de Douanne, a recopié minutieusement l’évangile de saint Jean, les Actes des apôtres et il s’apprête à terminer son 3e livre comprenant une 1re partie des textes liturgiques du temps de Pâques. Parallèlement à son travail calligraphique, il peint. Ainsi livre-t-il à nos lecteurs, au seuil de cette Semaine Sainte, cette reproduction d’un dessin de Hans Holbein le jeune, réalisé à Bâle en 1525. «Je l’ai interprété en peinture à l’huile. Ce dessin de Holbein a servi, en son temps, de modèle à la réalisation d’un vitrail d’église par un verrier.» A droite de ce «Crucifiement», représenté ci-dessus, voici la copie en écriture gothique – également de la main de Laurent Gremaud – d’un verset de l’évangile selon saint Jean (14,28).

Son inspiration, ses couleurs intérieures, où les puise-t-il? La réponse est multiple: dans l’Evan- gile, les vitraux, les œuvres sacrées… On l’aura compris, si ce père et grand-père, veuf depuis quatorze ans, a l’âme artistique c’est parce qu’elle est, avant tout, christique. Et c’est au fil d’une quête spirituelle en profondeur – qui ne cesse de se poursuivre –, que cet homme nouveau, animé d’une foi renouvelée, a continué à peindre, se livrant ensuite à la calligraphie (écritures carolingienne et gothique, notamment). «C’est ma manière de témoigner de ma foi et de rendre grâce», explique-t-il, sobre et précis. Et, si le gothique fascine autant Laurent, c’est parce que l’ensemble est harmonieux et forme une composition esthétique. «La vision globale d’une page est un dessin en soi». Par-delà le travail technique réalisé, le copiste perçoit la présence vibrante du Christ dans ces textes. «Oui, c’est une démarche spirituelle. L’écriture est une méditation, un recueillement. Toutes ces activités me ressourcent, manifestent ma joie de croire et me permettent de revivre en mon cœur les événements relatés.

Je consacre une partie de mon temps au Christ, par amour pour Lui.»

Christiane Elmer