Maison de la cullture du Japon

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WARAI L’HUMOUR DANS L’ART JAPONAIS

MERCREDI 3 OCTOBRE AU SAMEDI 15 DECEMBRE 2012


L’HUMOUR DANS L’ART JAPONAIS DE LA

PREHISTOIRE

AU XIXE SIECLE

En Occident, l’art japonais traditionnel est souvent associé à la spiritualité zen ou à l’audace graphique des estampes, beaucoup plus rarement à l’humour. Pourtant, il existe bel et bien une culture du rire propre au Japon comme en témoigne la centaine d’œuvres de cette exposition : figurines préhistoriques, rouleaux peints, estampes, images populaires, peintures zen, sculptures bouddhiques… Les piè­ces présentées nous permettent, grâce à leur diversité de styles et de techniques, de porter un regard nouveau sur l’art japonais. L’exposition WARAI reprend la structure de l’exposition The Smile in Japanese Art organisée en 2007 au Mori Art Museum de Tôkyô.


ARCHEOLOGIE DU RIRE DOGÛ ET HANIWA L’exposition s’ouvre sur les visages souriants de Dogû en terre cuite vieilles de 3 à 4 000 ans. Les expressions joviales, par fois sardoniques, des terres cuites figurant des guerriers et des paysans semblent intentionnelles : leurs ricanements avaient sans doute pour fonction d’éloigner les esprits malfaisants et d’effrayer les pillards. Ainsi, au Japon, la représentation du rire trouve son origine dans les temps les plus anciens. Les oeuvres nous invitent à explorer les diverses métamorphoses de la notion de warai traduite par « rire » ou « sourire » dans les arts de l’Archipel. De la préhistoire au seuil de l’ère moderne, avec un accent particulier mis sur l’époque Edo (1603-1868).

LE RIRE MIS EN SCENE L’introduction du bouddhisme au VIe siècle au Japon s’accompagne de la propagation de l’art chinois. Réaliste et austère à ses débuts, l’art bouddhique de l’Archipel va prendre une tour nure plus « japonaise » au fil des siècles. Ce processus donne nais­sance à des représentations de saints hommes ou de poètes chinois au visage sou­riant qui exaltent les valeurs de la dérision.

Du Moyen Âge à l’époque moderne sont réalisées une profusion d’œuvres riches d’éléments narratifs, au style plus populaire. Imagerie issue de la « religion populaire », les « Ôtsu-e » représentent des démons pre­nant un bain ou effrayés par une souris, un chat ivre… Ces peintures rapide étaient vendues comme sou­venirs aux voyageurs dès le XVIIe siècle. Artistes majeurs de la fin du shogounat d’Edo, Utagawa Kuniyoshi et Kawanabe Kyôsai produisirent quant à eux d’innom­brables caricatures et peintures satiriques dans lesquelles ils se moquent du gouvernement ou dépeignent une époque troublée.

REGARDS SUR LES ANIMAUX Dans l’art japonais, les expressions comiques des animaux singeant les humains suscitent le rire depuis les célèbres rouleaux du XIIe siècle. Ce procédé de personnification a plus tard été repris par Soga Shôhaku, Nagasawa Rosetsu, Mori Sosen et d’autres peintres de Kyôto actifs au XVIIIe siècle qui nous ont laissé des peintures animalières pleines d’humour, à la technique incomparable. Derrière l’aspect cocasse de ces bêtes se cache par fois l’expression d’une critique mordante de la société et du pouvoir. Ce type d’œuvres parodiques est en effet un moyen privilégié pour contourner la sévère censure. L’animal rend possible le renversement des hiérarchies, la mise en cause radicale des conventions, l’expres­sion du ridicule des comportements humains.


DIEUX ET BOUDDHAS RIEURS Très populaires à l’époque Edo, les Sept Dieux du Bonheur mêlent dans leurs origines la religion locale japonaise, le bouddhisme ou encore le taoïsme. Représentés sous des formes grotesques, ils n’ont rien de sublime. Avec leur apparence irréaliste qui suscite le rire, ils étaient censés apporter à tous la bonne for­tune. Les religieux de l’époque Edo utilisaient les peintures humoristi­ques pour l’édification du peuple. Hakuin, qui a redonné vie à la secte zen Rinzai, a peint dans son style de dilettante de nom­breuses divinités qui constituent des sermons en image. Ils ont sculpté dans le bois des milliers de statues naïves dont les « sourires archaï­ques» ne sont pas sans rappeler ceux des haniwa.

estampes, objets divers – témoigne pourtant de la présence d’un certain humour. Pour découvrir l’exposition, il faut monter au 2ème étage du vaste bâtiment dont la façade de verre impose sa courbe face à la Seine, au voisinage de la Tour Eiffel. Et passer de la lumière à la pénombre en raison de la fragilité des peintures et estampes. Au fil de la visite, on sera donc tour à tour en terrain déchiffrable ou énigmatique, séduit ou dérouté (ou les deux à la fois), franchement amusé ou dubitatif … Indépendamment de la qualité artistique des œuvres sélectionnées. En quittant l’exposition, on ira faire un tour à la boutique au rez-de-chaussée, qui en dépit de son espace exigu propose un rayon librairie bien pourvu et un choix raffiné de céramiques et autres objets.

Cette exposition s’inscrit comme le moment phare d’une série de manifestations organisées tout au long de l’année 2012 à l’occasion du 15ème anniversaire de la MCJP. Si le rire - traduction du mot warai – n’est pas ce qu’en Occident on associe spontanément à l’art japonais traditionnel, la centaine d’œuvres réunies – sculptures, rouleaux,

Figurine en terre cuite, « dogû » Photo Ogawa Tadahiro

SUIVEZ LE GUIDE...


statuettes Haniwa « porteurs de boucliers » Honjo City board of Education


WARAI LES HORAIRES

WARAI L’HUMOUR DANS L’ART JAPONAIS DE LA PREHISTOIRE AU XIXE SIECLE SALLE D’EXPOSITION : NIVEAU 2

À voir jusqu’au 15 décembre 2012 Octobre 2012 mardi 16, 23, 30 de 12h00 à 19h00 mercredi 17, 24, 31 de 12h00 à 20h00 jeudi 18, 25 de 12h00 à 19h00

Statue de la grande divinité de Tamatsushima, Mokujiki / Kawai Kanijiro’s House

vendredi 19, 26 de 12h00 à 19h00 samedi 20, 27 de 12h à 19h


LES INFOS

01 44 37 95 01 www.mcjp.fr Quartier : Tour Eiffel / Trocadéro Bir-Hakeim RER : Champ de Mars - Tour Eiffel Bus : 42, 82, 72 Fermé les jours fériés Fermeture annuelle du 25 décembre au 3 janvier inclus. Salle d’exposition : du mardi au samedi : 12h-19h. Jeudi : 12h-20h. Horaires de fermeture des caisses : 18h30. Nocturne le jeudi jusqu’à 20h. Visites individuelles Tarifs : Prix d’entrée 7 € Tarif réduit 5 € Gratuit pour les adhérents MCJP et les enfants de moins de 12 ans Visite groupe adulte avec conférencier externe : Droit d’entrée : 3 euros Visite groupe scolaire adulte : Droit d’entrée : 3 euros - entre 10 à 25 personnes .


LA MAISON DE LA CULTURE DU JAPON 101 BIS, QUAI BRANLY 75015 PARIS 01 44 37 95 01 WWW.MCJP.FR


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