maG marrakech
Urbain & Contemporain
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Charles Kerivel. Esquisse au gros feutre et à la mine grasse
"Marrakech, surgie des sables, est une profonde et inépuisable réserve d’humanité." “Looming up from the sand, Marrakech is a deep and abiding source of humanity.” rajae benchemsi Extrait du livre “Marrakech, lumière d’exil”
EDITO Photo : Othman Zine
m o u n a
Marrakech vit, vibre, crée avec un talent bigger than life ! A ccompagnés d’une équipe passionnée, on a réalisé un rêve… R espirer la ville à travers des artistes qui envolent sa réputation. R aconter son Architecture, révéler son Design et sa Culture en Mode Beauté. A ch Biti ? Qu’est-ce que tu veux ? A-t-on demandé à nos amis Marrakchis pour apprendre à les connaître. K esako dans ta besace ? Avec Vide ton sac, les égéries de la ville n’auront plus de secret pour vous… E st-ce que Marrakech devient le Santa Fe du Maroc avec ses idylliques défenseurs du mieux-être ? C ôté effluve, Serge Lutens nous met tous au parfum ! H indi Zahra groove au top des Charts et nous guide dans sa ville passion. Mondialement célébrée, Marrakech vaut bien un magazine… A u-delà de la carte postale, nous avons scanné des talents, accompagné des espoirs, décryptés des valeurs. Grâce à leur confiance, nous vous dévoilons les objets fétiches des créateurs : leurs grigris grandeur nature ! A vec l’émotion pour seule boussole, on a choisi de laisser une place forte à l’image. Z orro de l’interview décalée, La Diagonale du Mejnoun invite une personnalité à se livrer mot à maux. I rrésistible, l’art de vivre de la Ville Rouge s’invite pleine page. N ous avons cette ville tatouée au cœur et vous livrons les clés de ce voyage au cœur de la vie. E spérant que ce Marrakech Magazine devienne le vôtre, que vous l’adoptiez à l’instar de La Tribune de Marrakech... Un grand merci à tous et à très vite !
Marrakech lives, thrills and creates with a talent bigger than life! With the support of a passionate team, a dream has been fulfilled… Breathe in the city through artists who have made its reputation soar. Read about its Architecture, Design and Beauty and Fashion Culture. Ach Biti? What do you want? Have anyone asked to get to know our Marrakech friends a little better? Kesako, what is in your bag? Say what is on your mind and you’ll know the ins and outs of the city’s icons… Is Marrakech turning into a Moroccan Santa Fe with its idyllic defenders of greater wellbeing? Talking of perfume, Serge Lutens puts us all in the picture! Hindi Zahra grooves at the top of the Charts and takes us round her favourite city. The world-famous city of Marrakech is worth at least a magazine... Beyond the picture postcards, we have searched for talented artists, accompanied rising stars, and deciphered values. Designers have put their trust in us and have unveiled their favourite objects, their life-size charms! With emotions alone to guide you, pictures have been given pride of place! The expert in quirky interviews, Mejnoun cross questioned his guest and invited them to tell us about themselves. The Red City’s irresistible lifestyle makes full spread. We have this city forever in our heart and would like to give you the keys to this journey to the heart of life. Hoping that you will love Marrakech Magazine and that you will adopt it, much like La Tribune de Marrakech... Our thanks to all and see you soon!
a n a j j a r
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Sommaire Content
008 - neWS Wassup? (p.172) 016 - raCe oF moroCCo 022 - CQFD iCi Here (p.173) 026 - CQFD aiLLeUrS Elsewhere (p.173) 028 - LiVreS Books (p.174) 032 - La DiaGonaLe DU meJnoUn Interview with Mahi Binebine 036 - LeS FeStiVaLS The top 6 festivals (p.175) 040 - HinDi ZaraH Her victory lies in music 044 - marraKeCH UnDermoon A new musical style 046 - pierre-HenrY GUerarD The birth of a true success 050 - HaSSan HaJJaJ Portfolio 062 - La bonne etoiLe Must have 064 - obJetS FetiCHeS Back to the sources of inspiration 076 - orenZo DeSiGn The whole world is a cactus 082 - arGent miroir De La moDernite Silver, a reflection of modernity
084 - bab eL KHemiS The flea Market 088 - arCHiteCtUraL beaUtY 094 - moDe Fashion 110 - SHoppinG For Ladies and Gentlemen 112 - SaLima abDeL WaHab In talent mode 116 - marraKeCH terre D’eVeiL The land of awakening 124 - SerGe LUtenS Perfume is like a secret weapon 130 - banC D’eSSai Natural moroccan cosmetic 134 - moDe Swimsuits pause 140 - marraKeCH SeCret Keep it secret 144 - La QUeStion QUi tUe Ach biti? 146 - FoCUS SUr marraKeCH intime Suzanne Porter photographer 150 - ViDe ton SaC Empty out your bag 160 - beYroUtH Chic capital 166 - itineraire noCtambULe Nightlife 172 - enGLiSH VerSion News, culture, books, music 176 - Carnet D’aDreSSeS
006/CONTRIBUTEURS
ACOLYTES t
HASSAN HAJJAJ
Né à Larache, cet artiste insatiable a élu domicile à Londres où ses labels de vêtements, expos de photos et objets de déco bourgeonnent depuis 20 ans. Entre “Graffix from the souk” et “Andy Wahloo”, les thèmes abordés par Hassan Hajjaj détournent avec humour les images et références de son Maroc natal dans un esprit Pop Art délirant. Il expose aujourd’hui aux quatre coins du monde ses fameux stéréotypes maghrébins, érigés en œuvres d’art, et a ouvert le Riad Yima à Marrakech, portedrapeau de son expression artistique et lien intime renoué avec ses racines... Un univers singulier qu’il nous dévoile allégrement dans son portfolio “Marrakech by Hassan Hajjaj”.
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PHILIPPE LAURO-BARANES
Scénariste, producteur de film, Art Curator, designer et Sound designer, Philippe Lauro-Baranès a vécu plusieurs vies en une. D’abord à Paris, puis à New York, avant de faire de Marrakech son terrain de jeu favori en traduisant le patrimoine des maîtres gnawa, qu’il mixe à de la musique électro avec son complice Z.Tröz, pour donner naissance au nouveau son de Marrakech à travers Kamarstudios, signant au passage l’incroyable “The black album, Marrakech Undermoon“ et le Sound design de soirées mémorables... Il apporte aujourd’hui à Marrakech Magazine la force de sa plume aiguisée, après avoir collaboré aux Inrockuptibles et L’Autre Journal.
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OTHMAN ZINE
Des rives du Tibre à Rome, où il a étudié l’Architecture, aux berges de la Vltava, où il découvre le Cinéma dans la fameuse école praguoise, ce jeune homme passionné de photographie se nourrit et aiguise sans cesse sa sensibilité. Appareil au poing, l’artiste aux multiples facettes partage avec nous ici son regard pétillant sur cette ville qui l’a vu naître et grandir. Couverture : Photo : "Kech Fna" Photographe : Hassan Hajjaj Stylisme : Jamaâ El Fna Collection 2020
Jean Jacques Fourny MARRAKECH MAGAZINE : Publication éditiée par la Sarl Another éditions Maroc - R.C. : 26 171 Patente : 45191132 - I.F. : 06520612 - CNSS : 7399464 - Bureaux : 194-197, rue Mohamed El Beqal, résidence Firdaous, Guéliz, 40.000 Marrakech, Maroc. E.mail : info@anothereditions.com Tél : 05 24 44 97 09 - Fax : 05 24 42 21 28 Membres Fondateurs : Mouna Anajjar, Jean Jacques Fourny - Directeur de la Publication : Jean Jacques Fourny. E-mail : jjf@anothereditions.com - Directrice Générale Associée et Rédactrice en Chef : Mouna Anajjar. Tél : 05 24 44 97 09. E-mail : mouna@anothereditions.com - Rédactrice en Chef adjointe: Mélanie Polatova. E-mail : melanie@anothereditions.com - Assistante DG : Nadia Ouazahrou. Tél : 05 24 42 02 49. E-mail : assistante@anothereditions.com - Rédaction : Nicolas Cardosel, Sylvie Gassot, Marie Le Fort, Nathalie Rigoulet, Stéphane Roux, Katia Sahli, Yasmin Verdès - Publicité : Constance Berthelot. Tél : 06 61 52 43 46, E-mail : constance@anothereditions.com Michael Aouizerate. Tél : 06 72 51 78 42. E-mail : commercial@anothereditions.com - Direction artistique : Another Editions. Graphiste: Mathieu Pasques. E-mail : da@anothereditions.com - Photographes séries mode : Elena Smimova & Olivier Rozet - Photographes: Hassan Hajjaj, Othman Zine - Ont collaboré à ce numéro : Philippe Lauro-Baranès, Coralie Sévaux - Impression : Direct Print, Casablanca - Dossier de presse, Dépôt légal et ISSN : en cours. Tous droits de reproduction réservés (titres, textes et photos).
drinking and fooding
008/WASSUP? Par : Mélanie Polatova
DeS neWS et enCore DeS neWS t
ROCHE BOBOIS S’EXPOSE A MARRAKECH DU 3 AU 9 MAI A la demande de sa clientèle marrakchie, la célèbre enseigne internationale Roche Bobois présentera les dernières tendances en matière d’ameublement et de décoration, et exposera une sélection de salons, meubles et accessoires des collections "Les Contemporains" et "Les Provinciales" au Palais des Congrès du 3 au 9 mai. Rabat : Route des Zaers, Souissi Casablanca : 36, Rue Charam Achaykh, Palmiers
WEEKECH BOX : UNE AUTRE IDEE DU CADEAU Le site web Weekech, consacré à la Belle Rouge, lance les coffrets cadeau “détente”, “découverte”, “extrême” et “célébration”. Grâce à la Weekech Box, vous pourrez offrir quelques heures de bonheur à ceux que vous aimez. Un cadeau simple et efficace ! www.weekechbox.com t
VOYAGE VOYAGE… Alchimie Lointaine nous lance une véritable invitation au voyage avec sa jolie collection de mobilier et objets importés d’Indonésie (Bali, Java, Sumatra), aux lignes épurées et matières naturelles – teck, rotin, etc… Et le voyage continue avec des œuvres uniques d’artistes et des créations inédites de designers contemporains. 457 Q.I. Sidi Ghanem
QUAND LA LADY VOIT ROUGE Eh non la Lady Rouge de Dior n’incarne pas Marrakech, mais bien New-York, ville théâtrale par excellence. Dior et Marion Cotillard nous présentent quatre Ladies, quatre couleurs et quatre villes, dans des clips à l’esthétisme renversant… A découvrir sur www.diorpr.com/ladydior et à la boutique Dior de La Mamounia t
LIKE A VIRGIN… Le premier Virgin Megastore du Maroc a ouvert à Marrakech ! Livres, CD, papeterie, merchandising, espace enfants, arts plastiques… Rien n’a été omis dans ce temple de la culture et des loisirs, à l’instar des Virgin du monde entier. Centre commercial Almazar t
KENZI REVISITE LE CONCEPT DU CLUB Le groupe Kenzi a encore fait un petit : le Kenzi Club Agdal Médina. Le concept est pensé autrement, il s’agit cette fois d’un club de vacances, mais catégorie haut de gamme, avec une architecture et un design contemporain qui rivalisent d’élégance. Une touche glamour, mais à petit prix (formule Club oblige !), qui séduit déjà les grands tours opérateurs… On y retrouve Baby et Kid Clubs ainsi que toutes les structures “club”, comme un amphithéâtre et plusieurs restaurants… Bravo ! www.kenzi-hotels.com t
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010/WASSUP?
CHERI, ON SE FIANCE ? Qui ne connaît pas les célèbres trois anneaux Trinity de Cartier ? Une collection rééditée en version XL (or gris, diamants, platine et céramique noire), Sauvage (3 ors, diamants et laque noire) ou La Belle (3 ors, diamants)… Car à chacune sa Trinity ! 3 bis rue Ain Harrouda, quartier Racine t Casablanca VUITTON REINVENTE SON MONOGRAM La légendaire toile Monogram, véritable signature des modèles Louis Vuitton, tapisse le nouveau sac Monogram Arsty : un cabas fourre tout, à la fois sophistiqué et facile à porter. Sa toile hyper souple, son anse en cuir naturel tressée à la main et son égérie, Daisy Lowe, it girl anglaise et djette à ses heures, en font déjà un Must ! Boutique Louis Vuitton Sofitel Marrakech
Fabien Sarazin © Cartier 2007
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BELLE ET ZEN Pour accorder son corps et son mental, rien de tel que l’huile Precious Goddess de Sylvie Delpy, professeur de yoga passionnée d’aromathérapie. Elle a mis dans ce flacon ses souvenirs d’Asie, l’huile d’argan du Maroc et un cocktail d’huiles essentielles qui rééquilibrent les chakras… Nirvanesque ! Infos : +212 (0)6 10 81 72 43 t NESPRESSO, WHERE ELSE ? Nespresso qui, après s’être installé à Casablanca en septembre dernier, souhaite investir Rabat et Marrakech d’ici 2011. Première enseigne sur le continent africain, la boutique de Casa propose la trilogie qui a fait le succès mondial de la marque : machine, capsule et club... avec des espaces dégustation, membres du club ou découverte. On attend avec impatience l’ouverture de la boutique marrakchie, car bientôt, à nous les dosettes multicolores et savoureuses d’espresso, pur arabica et autres décas ! bd A. El Khattabi et r. A. Abderrazak, Maarif, Casablanca t
FADILA EL GADI HABILLE ELITE t Fadila El Gadi vient de présenter sa toute nouvelle collection Automne Hiver 2010 à Casablanca lors du concours Elite. Des tenues marquées d’une élégance propre à la styliste, particulièrement mises en valeur par les plus belles promesses du mannequinat marocain… Boutique Fadila El Gadi au BAB Hotel
COUP DE FLEUR… Certains attrapent des coups de soleil, d’autres ont des coups de cœur, nous, nous avons eu un véritable “coup de fleur” pour les bijoux de Luc Baille : bagues XXL, pendentifs ou boucles d’oreilles, le tout en argent coulé serti de pierres semi-précieuses… Rafraîchissant ! En vente à la galerie Design & Cook 166B Sidi Ghanem t
LE NOUVEAU RESTO ITALIEN DE MARRAKECH A L'Ultimo Bacio, le chef Salvatore Elefante a imprimé son savoir-faire acquis au célèbre restaurant El Olivo du Capri Palace, 2 étoiles Michelin. Il y a créé la carte de A à Z et importe ses antipasti, pâtes, poissons et huile d'olive d'Italie du sud. Mention spéciale pour sa salade d'artichauts sur lit de roquette et Parmigiano. Quant à son tiramisu, c'est la voix lactée qu'il ouvre au palais. Bienvenue dans la Dolce Vita… Angle rue Tarik Ibn Ziad et Moulay Ali, Guéliz Tel : +212 (0)5 24 45 89 13 t
OHAYO GOZAIMASU HAVAIANAS !* Chiso, prestigieuse maison japonaise dont les motifs ornent les kimonos et les murs des palais impériaux depuis plus de 5 siècles, a associé ses ornements mythiques à la marque brésilienne Havaianas. Et ça donne des tongs absolument séduisantes pour cet été. Longévité, Sakura ou Feuilles d’automne… A vous de choisir votre modèle préféré. t www.havaianas.ma *(bonjour Havaianas)
012/WASSUP?
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KARIM TASSI : ATTENTION TALENT ! Plus qu’un nom, Karim Tassi est désormais une enseigne et une griffe. Retrouvez dans le sublime show-room de Sidi Ghanem les trois lignes du styliste : Tassi Prêt-à-porter, K.Tassi Jeans et Tassi Haute Couture. Trois déclinaisons d’un talent et d’une créativité dans tous leurs états… 344, Q.I. Sidi Ghanem t
HOME CINEMA LIFESTYLE Le home cinéma, on connaît, mais comme on n’arrête pas le progrès, il y a encore du nouveau dans ce domaine... La dernière petite merveille de Bose, la chaine DVD Home cinéma Lifestyle, est une expérience à elle seule. Elle peut stocker jusqu’à 350 CD et possède des possibilités d’extension surnaturelles, avec 19 points d’écoute intérieurs et extérieurs ! Audio Vidéo High Tech (Hivernage) Tel : +212 (0)6 75 07 54 97
BRAVO A HANDICAP CAR ! Handicap Car vient de mettre en service à Casablanca des taxis type Partner pouvant charger un fauteuil roulant avec la plus grande aisance. Ils se déplacent sur un simple coup de fil, et la course est à peine plus chère qu’un taxi normal… Prochainement à Marrakech ! Infos : +212 (0)6 79 43 97 66 t
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CA SE PASSE COMME CA A SIDI GHANEM… Au départ, il y avait un terrain vague… A son emplacement, on trouve aujourd’hui un impressionnant circuit de moto cross et skateboard. Chaque mercredi et dimanche, les passionnés du Mecanic Club Marrakech viennent s’éclater entre rencontres amicales et enduro, Skate Park et barbecue parties… Avis aux amateurs ! Infos : +212 (0)6 55 11 33 05 t
UNE COUPE SUR-MESURE Après avoir fait ses armes chez Carita et coiffé stars et top models lors des défilés Haute Couture, Paul François Matraja est aujourd’hui LE coiffeur incontournable de Marrakech. Il officie au salon du Spa de La Mamounia où il fait du sur-mesure avec nos cheveux… Salon de coiffure du spa de La Mamounia
IT SMELLS LIKE A FLOWER ! Yardley London, la marque de parfums et cosmétiques londonienne âgée de plus de 2 siècles, débarque au Maroc. Rendue célèbre par sa fameuse eau de toilette à la lavande à base d’huiles essentielles, cette gamme de parfums et cosmétiques est devenue un incontournable des salles de bain british... En vente dans les boutiques 1.2.3. t
FENDI SO SUNNY Pas besoin de se percher sur des compensées ou des talons aiguilles pour être glamour. Avec les Sunny, tongs en gomme aux imprimés graffitis de Fendi, on peut être In à la ville comme à la plage… Les porter avec le sac assorti n’a rien d’un total look. So chic, merci Fendi ! Boutique Fendi à La Mamounia t
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LA REVOLUTION IPAD Parfait compromis entre le livre et l’ordinateur, le grand écran multi-touche de l’iPad offre des fonctionnalités révolutionnaires. Le mode lecture sur plein écran est aux dimensions idéales pour ne pas se fatiguer les yeux, tandis que le mode email (écran scindé en deux avec grand clavier tactile) est pratique et confortable. Un format et des fonctions qui nous font mourir d’impatience… Annoncé en juin chez Diagone ! Diagone Store : Résidence Tassaoute, boulevard Mohamed VI
014/WASSUP?
FAUCHON A DEBARQUE A CASA Après Lenôtre et Hédiard, la Ville Blanche s’est vu accueillir, au cœur d’Anfa, la référence française du luxe alimentaire et de l’épicerie fine. La maison Fauchon s’est dotée d’un concept store contemporain sur 1.200m2, le premier en Afrique, alliant couleurs et architecture habituelles de la marque aux moucharabiehs de la façade. A la carte, rayons boulangerie pâtisserie, confiserie, épicerie fine, produits du traiteur, cadeaux... et surtout les recettes du “Fauchon Paris, Le Café”. Avis aux gourmets ! 21, boulevard Moulay Rachid, Anfa, Casablanca t
DU NOUVEAU DANS LA SAGA GPS Le géant de l’accessoire de navigation, TomTom, vient de commercialiser le XL Maroc. Doté d’un écran de 4,3 pouces, ce GPS de navigation comprend la cartographie de 22 pays européens, auxquels se sont rajoutées les grandes villes marocaines. Tout le réseau routier et autoroutier du Royaume y figure avec, en prime, une mise à jour gratuite durant 24 mois ! Un outil indispensable pour circuler en évitant les problèmes des adresses illisibles... t www.tomtom.com
MINI DECO ET MAXI TENDANCE POUR NOS BAMBINS Commodes, poufs, coffres à jouets, stickers et fauteuils : tout chez Mobikid a été décliné dans des dimensions enfantines. Comme dans “Alice au pays des merveilles“, le show-room nous donne la sensation d’être géants devant ces jolis petits meubles et accessoires rigolos. Résidence Ghalia, Camp El Ghoul, Guéliz t
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QUAND L’ASIE MILLENAIRE RENCONTRE LA CREATION CONTEMPORAINE Maison & Découverte, que l’on connaît pour ses meubles et objets anciens chinés aux quatre coins de l’Asie, crée le décalage en faisant cohabiter ses pièces de collection avec une sélection contemporaine de chaises, fauteuils et tables en plexiglas signés par de fameux designers italiens (Miniforms et Aitali). www.maisonetdecouverte.com
LE SKY BAB FLIRTE AVEC LE SOLEIL… ET LES ETOILES ! De 10h à minuit, le toit du BAB HOTEL invite à flirter avec le soleil et les étoiles et à tutoyer le bleu du ciel, pour un moment de détente confortablement installés sur les beds et les transats dans une ambiance décontractée. Prendre de la hauteur pour déjeuner, boire un verre ou prolonger la soirée, voilà qui augure une saison vertigineuse… Angle Bd Mansour Eddahbi et rue Mohamed El Beqal www.babhotelmarrakech.com t
Photo : Othman Zine
UN CRU ETOILE… “La robe est dense et profonde. Le nez ouvert et expressif regorge d’épices et d’arômes exotiques… Entre équilibre et douceur : Une vraie gourmandise !” C’est l’un des vins du chef étoilé Fabrice Vulin et c’est en exclusivité dans ses restaurants Dar Ennassim et El Karmoussa. Fabrice Vulin Wine’s : Rouge Grenache-Cabernet Sauvignon, existe aussi en blanc et rosé. t
OASIRIA OU LA GREEN ATTITUDE Derrière les toboggans, d’immenses jardins, des coins de fraîcheur, de verdure et de repos. Et derrière cette profusion d’eau… un système d’épuration des eaux usées et de minimisation de la consommation. Oasiria est éco-responsable et on aime ça ! Km 4, route d’Amizmiz t
017/EVENEMENT Par : Stéphane Roux
RACE OF
MOROCCO QUanD L’aCier FLirte aVeC La terre oCre… Avec son imposante structure d’acier et de verre, digne de Gustave Eiffel, le bâtiment construit pour le Grand Prix de Marrakech -et sa tour de contrôleest désormais un monument incontournable de la Ville Rouge. Lorsque la société Marrakech Grand Prix, filiale du groupe Menara Préfa, lance en 2007 cette idée folle d’organiser un 1er Championnat du Monde Automobile à proximité de la Koutoubia, aux pieds des remparts, personne n’imagine les contraintes d’une telle entreprise… Après de longues négociations auprès des instances fédérales internationales (FIA) qui régissent le sport automobile mondial pour obtenir le droit d’organiser une manche du World Touring Car Championship, il a fallu s’attaquer à l’essentiel : construire le circuit et ses infrastructures. Côté tracé, rues et avenues avoisinant le parc hôtelier de l’Aguedal ont servi de support au circuit en ville. Côté stands et loges, il a fallut créer un bâtiment spécifique dédié à l’événement en respectant un lourd cahier des charges : gestion des sponsors, accueil des invités, sécurité du public en adéquation avec les impératifs des instances fédérales responsables des courses… Course… contre le temps ! Aly Horma, président du Marrakech Grand Prix, témoigne : “J’ai relu par deux fois le nombre de personnes invitées tellement j’étais surpris : plus de 2.000 VIP en loge et près de 150 officiels dans la tour de contrôle, véritable poumon de la direction de course. Le défi a consisté à trouver la meilleure société au monde capable de construire en 8 mois un tel bâtiment aux normes…” Avec l’aide d’un cabinet d’architecte australien, spécialiste des circuits auto, D3 Motorsport, c’est en Afrique du Sud qu’apparaît l’oiseau rare ! Ce constructeur de “pit structure” livre le bâtiment en moins de 240 jours, en respectant les contraintes budgétaires du Marrakech Grand Prix. Pari osé, mais pari gagné : le compte à rebours peut commencer !
Un audacieux pari Après une conception record des plans et la mobilisation d’une équipe de 260 intervenants pour fabriquer ce mécano géant, la structure vogue enfin vers le Maroc ! En février 2009, après une tempête en mer, une grève surprise sur le port de Casablanca et le bris, à 2 kilomètres du circuit, de 80 baies vitrées mal amarrées sur un camion, 22 semi remorques arrivent à Marrakech et livrent la précieuse marchandise… en kit. 90 jours et nuits blanches plus tard… la structure émerge et donne sa formidable identité au 1er circuit urbain du Maghreb. Ce bâtiment de 2 étages sur 5.000 m2 offre une structure métallique entièrement boulonnée. Sur 162 m de long, 65 suites climatisées peuvent recevoir jusqu’à 2.000 personnes. La tour de contrôle qui culmine à 45 mètres fait office de bureau de commandement pour la direction de course et héberge les TV du Monde entier. Dernier détail pour les amateurs de chiffres : 4 millions d’euros ont été investis dans ce vaisseau amiral pour permettre à Marrakech d’accueillir chaque année ce Grand Prix de voitures, suivi en Mondiovision dans 160 pays par 350 millions de téléspectateurs… Amateurs ou passionnés, venez découvrir cet épatant circuit du 30 avril au 2 mai pour la 2ème édition de Race of Morocco. Au programme : le Championnat du Monde des Voitures de Tourisme (WTCC) et la Formule 2, véritable anti chambre de la Formule 1, qui permet de voir évoluer à 300km/h les futurs Schumacher de demain… Premier prix à 20 DH. www.marrakechgrandprix.com
018/EVENEMENT
RACE OF
MOROCCO WHen SteeL VieS WitH tHe oCHre-CoLoUreD eartH... With its imposing steel and glass structure, worthy of any masterpiece by Gustave Eiffel himself, the edifice built for the Marrakech Grand Prix and its control tower is now one of the Red City’s key buildings. When the Marrakech Grand Prix company, a subsidiary of the Menara Préfa group, launched in 2007 the crazy idea of organising a 1st World Touring Car Championship near the Koutoubia, at the foot of the city walls, no one imagined the constraints such a project would have… After long negotiations with the international federal authorities (FIA) that govern the international car racing scene in order to obtain the right to organise the World Touring Car Championship, the most essential element had to be tackled: building the course and its infrastructures. Roads and avenues near the Aguedal hotel complex were used as a basis for the inner-city course. A special building dedicated to the event had to be created to provide stands and boxes, following demanding specifications, not least with regards to sponsor management, visitor welcome, and public safety needing to fulfil the requirements of the federal authorities responsible for the race… A race… against time! Aly Horma, president of the Marrakech Grand Prix, bears witness: “I had to read through the invitation list twice, I was so surprised: it included more than 2,000 VIPs in the boxes and nearly 150 officials in the control tower, the real hub of the race’s management team.
The challenge lay in finding the best company in the world capable of building such a project within 8 months and to the proper standards…” With the help of the Australian firm of architects, specialising in race circuits, D3 Motorsport, the one-in-amillion company appeared in South Africa! This “pit structure” builder delivered the building in less than 240 days, and in accordance with the budgetary constraints of the Marrakech Grand Prix. Quite a feat but they pulled it off: the countdown is on! A daring bet After designing plans in record time and mobilising a team of 260 participants to build this giant Mecano edifice, the structure finally set sail for Morocco! In February 2009, following a storm at sea, surprise strike action in the port of Casablanca and 80 picture windows not properly tied down to the truck breaking 2 kilometres from the course, 22 articulated lorries arrived in Marrakech and delivered the precious goods… in kit form. 90 days and sleepless nights later… the structure rises from the ground and gives the 1st inner-city course in North Africa its wonderful identity. This 2-storey building stretching out over 5,000m2 is made entirely out of a bolted metallic structure. 65 air-conditioned suites span 162 m and can accommodate up to 2,000 people. The control tower reaches 45 meters at its highest point and serves as the command centre for the race’s management team, also housing television crews from across the world. One last detail for those figure lovers among you: 4 million euros were invested in this flagship project, enabling Marrakech to welcome this Grand Prix every year, followed across the world in 160 countries by 350 million viewers… Amateurs and enthusiasts alike will be able to discover this impressive course from 30 April to 2 May for the 2nd edition of the Race of Morocco. On the programme: the World Touring Car Championship (WTCC) and the Formula 2 Championship, the true anteroom to Formula 1, which lets you see future Schumachers build up speeds of up to 300km per hour… Prices start at 20 dirhams. www.marrakechgrandprix.com
022/CULTURE
CQFD Ici :
meLtinG pot CULtUreL a proximite Par : Mélanie Polatova et Nicolas Cardosel
au Jardin majorelle, un siècle
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D’AFFICHES ORIENTALISTES
Fermé au public depuis juin 2009, le musée du Jardin Majorelle est en pleine rénovation, pour pouvoir accueillir en 2011 une collection permanente d’art berbère. Mais il sera rouvert dès la mi-juin de cette année, avec une première exposition temporaire consacrée à “100 ans d’affiches orientalistes”. Une centaine d’affiches publicitaires sur le Maghreb, dont une dizaine signée de Jacques Majorelle lui-même, retrace en ordre chronologique un siècle de publicité sur le Maghreb, de la fin du XIXe siècle, en passant par les années 40 et 50 jusqu’à la fin du XXe. Les affiches appartiennent à A. Slaoui. On peut d’ailleurs les retrouver dans le livre “Affiches orientalistes“ (éditions Malika Slaoui). L’expo devrait avoir lieu jusqu’à la fin du mois d’octobre.
LES QUATRE SAISONS D’YVES SAINT LAURENT Dans ce même Jardin Majorelle, on peut se balader, savourer la rencontre salvatrice de la nature et de la couleur, se rafraîchir et… s’en mettre plein les yeux en découvrant la série de collages d’Yves Saint Laurent, exposée dans un espace lumineux à côté de la boutique. Le couturier mythique s’est inspiré des quatre saisons pour créer des collages colorés hyper décoratifs. Ils ont inspirés le packaging du parfum du jardin Majorelle, ainsi qu’une série de cartes postales et de paréos sur lesquels ils ont été reproduits. Jardin Majorelle - Tél : +212 (0)5 24 30 18 52
GRAND CAFÉ RESTAURANT DE LA POSTE Angle boulevard El Mansour Eddahbi et avenue Iman Malik Guéliz - Marrakech Tél. : 00 212 (0)5 24 43 30 38 Resa@grandcafedelaposte.com www.grandcafedelaposte.com
CQFD Ici :
meLtinG pot CULtUreL a proximite
LES “LOVELY REPRISES” DE CLAUDE CHALLE & DJ K’LID Claude Challe, précurseur de la tendance grands DJ internationaux et inventeur de la musique lounge, aura fait danser toute la planète et vendu plusieurs millions de disques… Il vient de sortir un nouvel album, avec la complicité de DJ K’lid, DJ résident du Comptoir Darna que son ami Marcel Chiche, propriétaire du lieu, lui a fait découvrir. Des reprises des meilleurs morceaux des années 60 à 80 : Man’s World, Ain’t No Sunshine, Papa Was A Rolling Stone, Besame Mucho… Un bijoux d’album qui se savoure avec délectation ! www.comptoirdarna.com - www.claudechalle.com
MAROC PAR CHARLES KERIVEL Carnet de voyage d’un peintre Breton au Maroc Nous avons affaire à un breton, un vrai. Mais audelà de ses origines de marin voyageur, il s’agit d’un illustrateur né, un peintre surdoué parti sur les traces des orientalistes en sillonnant le Maroc pendant plus de trente ans. ACR Edition a récemment publié un magnifique carnet de voyage entièrement écrit et illustré par Charles Kerivel. La balade débute à Tanger, elle longe la côte, flirte avec les villes impériales, fait une belle escale à Marrakech, avant de se perdre dans le Sud marocain… Résultat : 30 ans de rencontres, de passion et de coups de crayon mis au service d’un recueil de croquis et d’aquarelles qui n’ont rien à envier aux plus grands noms de l’orientalisme, comme Edy Legrand, idole de l’artiste. “Venant de Bretagne, j’ai d’abord été attiré par la lumière du Maroc, saisissante ; est ensuite venue la découverte de cette architecture authentique, entre Palais du Nord et Casbahs du Sud”. Trente années
ne lui ont pas suffi pour se lasser du Maroc, il y continue ses pèlerinages artistiques, désormais en compagnie de stagiaires qui apprennent à ses côtés à saisir l’instant et la lumière en un seul coup de pinceau… Maroc, Charles Kerivel : “Itinéraire d’un peintre breton“, ACR Edition - Infos sur les circuits/stages de peinture sur : www.aquarelle-maroc.com
MARRAKECH, LE DEPART “Je rends à Marrakech un morceau de sa mémoire disparue” Psychanalyste, philosophe et écrivain, Daniel Sibony a choisi comme sujet pour son 35ème ouvrage et premier roman, la Ville Rouge. En grande partie autobiographique, “Marrakech, le départ“ a été écrit il y a vingt ans lors d’un séjour sur sa terre natale. Il l’a rangé dans un tiroir jusqu’à ressentir le besoin de le romancer, d’inventer une histoire d’amour, “moteur formidable pour faire marcher l’écriture de la mémoire“. Rejaillit alors l’enfance d’un juif en terre arabe, sa vie dans le quartier du Mellah soixante ans auparavant, des bribes de souvenirs qui soulèvent toutes les problématiques liées à l’altérité : questions politiques, culturelles, religieuses, philosophiques... Et au cœur du sujet : reconnaître que toute culture est hétérogène, qu’il y a toujours en soi quelque chose d’autre. Les Marrakchis découvriront ou retrouveront la Médina “d’avant”, racontée à travers des dialogues et anecdotes qui amusent ou attendrissent. Malgré les années qui défilent et le départ de plus de 25.000 juifs en un demi siècle, Marrakech est, selon Daniel Sibony, “une ville qui ne bouge pas, qui dégage une sensation d’invariance profonde, presque symbolique“. Editions Odile Jacob, en vente à la librairie Chatr (Prix indiqué : 270 DH) PASSION : AEROGRAPHIE A partir du 16 mai : Les graffitis de Morran à la Villa des Arts de Casa Passionné d’art urbain, Morran partage (et parfois impose) ses graff, tags, aérographies, Stencil et autres DJ’n avec un public néophyte, car il compte bien valoriser son art aux yeux des Marocains et des Marrakchis en particulier. Après une formation en sérigraphie et peinture carrosserie, il devient peu à peu un pro de l’aérographe. Pari gagné, les commandes affluent… Il faut dire que ce jeune Marrakchi est capable de tout ! Il réalise du sur-mesure : des reproductions de tableaux et photos façon Pop Art, des trompe-l’œil, des comics et des œuvres originales sur n’importe quel support : bois, métal, résine, plastique, béton… Depuis peu, Morran et Hadni Soufiane ont ouvert un atelier-galerie dans le Guéliz, baptisé Underground Gallery, où chacun est invité à suivre les différentes étapes de la réalisation d’une œuvre, de l’image retravaillée sur PC en passant par la fabrication du gabarit, le traçage et enfin la peinture à l’aérographe. Morran propose aussi dans son atelier des cours individuels alternatifs et des formations accélérées sur 3 jours qui permettent à chacun de repartir avec sa propre création sous le bras. Si Le Tout Casa branché se souvient de ses graffitis aux Transculturelles des Abattoirs, c’est cette fois sur la prestigieuse façade de la Villa des Arts de Casablanca qu’il exposera à partir du 16 mai ses performances en Live… Attention, talent ! 1, rue My Ali, Guéliz (sous-sol) Tel : +212 (0)6 49 84 83 09
De g à d : Morran et DJ Van
026/CULTURE
CQFD Ailleurs :
Le toUr DeS expoSitionS Par : Katia Sahli et Coralie Sévaux
Un petit tour d’horizon des expos et événements culturels majeurs à ne pas manquer en Europe et ailleurs sur la planète. Voyage en texte et en images.
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SHANGHAI 1 Du 1er mai au 31 octobre : EXPOSITION UNIVERSELLE 2010 La célèbre Exposition Universelle, qui est à l’origine de quelques-unes des plus grandes créations -l’Atomium de Bruxelles, la Biosphère de Montréal, le Space Needle de Seattle, la Tour Eiffel et le Grand Palais de Paris-, aura lieu cette année en Chine. “Meilleure ville, meilleure vie”, tel en est le thème principal qui explore, sur 184 jours, de nouvelles approches de modes de vie des hommes dans leur société. L’Exposition regroupe, sur un peu plus de 5 km2, une centaine de pavillons de différentes nations (France, Italie, Suisse, etc.). Le pavillon chinois (voir photo 1), haut de 60 mètres, en forme de pyramide inversée, domine les autres bâtiments. Un gigantisme que représente bien la Shanghaï de 2010, avec Pudong (la nouvelle ville) sur la rive Est du Huangpu, et Puxi (la vieille ville) à l’Ouest. Deux parties d’une seule ville définitivement tournée vers le futur et que certains surnomment “la New York du XXIe siècle”. Innovation et interaction seront au programme de ce rassemblement international qui attend plus de 70 millions de visiteurs. www.fr.expo2010.cn
LONDRES
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2 Jusqu’au 5 septembre : “URBAN AFRICA“ au Design Museum Ce que David Adjaye, grand architecte né en Tanzanie et d’origine ghanéenne, présente, à travers ses œuvres, c’est une Afrique que l’on connaît mal. Une Afrique en mouvement, bien au-delà des images que véhiculent les médias, de la malnutrition, de la pauvreté ou du sous-développement. Adjaye a su capturer l’essence urbaine de plus de 50 capitales africaines. Une véritable résonnance des espaces qui saura vous surprendre… www.designmuseum.org 3 Du 15 juin au 5 septembre : “L’éphémère” au Tate Modern L’artiste belge, Francis Alÿs, se voit exposer, à 51 ans, une grande rétrospective de son œuvre dans la première galerie britannique d’art moderne. Si vous êtes de passage dans la capitale anglaise, vous pourrez admirer le travail, à la fois poétique, allégorique et surtout cyclique, de l’artiste qui a su manipuler aussi bien la performance, la vidéo, le film, la photo ou encore la peinture. Une œuvre saisissante dont le sens se dévoile petit à petit. Lui aussi architecte de formation, il trouve son inspiration dans le flux de la vie urbaine et sillonne les rues de Mexico, notamment, pour capturer l’éphémère qui est au centre de son art. www.tate.org.uk
PARIS
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4 Jusqu’au 29 août : “Yves Saint Laurent Revival“ au Petit Palais C’est la première grande rétrospective de l’artiste depuis qu’il repose au Jardin Majorelle. Pas moins de
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307 modèles de haute couture et de prêt-à-porter seront exposés, ainsi que des films et des photographies permettant de replacer ces grandes œuvres dans leur contexte historique. 40 années de créations regroupées au Musée des Beaux-Arts de Paris. A ne pas manquer ! www.petitpalais.paris.fr 5 Jusqu’au 12 septembre : “GOSSE DE PEINTRE” à la Fondation Cartier On l’aime pour ses films, le très grand Takeshi Kitano (“Kids return”, “L’été de Kikujiro”, “Aniki mon frère” ou encore le magistral “Zatoïchi”), pour son univers unique et puissant. On l’adore ! Mais au Japon, le maître Kitano est surtout connu pour ses frasques comiques et ses shows TV plus farfelus et hilarants les uns que les autres. Lorsqu’il parle de sa carrière “hors cinéaste”, l’artiste se fait appeler Beat Takeshi Kitano. Alors qu’il est à l’honneur au Centre Georges Pompidou pour une grande rétrospective aux confins de ses œuvres cinématographiques jusqu’au 26 juin, ici il investit les murs de la Fondation Cartier pour nous faire découvrir, pour la première fois, ses œuvres picturales et créations éclectiques. “Gosse de Peintre”, une exposition que Kitano veut avant tout pour les enfants, car il se décrit lui-même comme tel : “Je suis un grand enfant. Je ne me considère pas comme un artiste contemporain. Je fais des choses faciles à comprendre. Avec cette exposition, je veux faire rire et faire sourire et partager le plaisir que j’ai eu à la faire.” De l’humour, donc, partout et à grande dose, entre couleurs vives et visages intrigants. Jubilatoire… et exclusif ! www.fondation.cartier.com 6 Les 3, 4, 10, 11,17 et 18 septembre : “NOCES ROYALES DE LOUIS XIV“ au Château de Versailles Un spectacle pyrotechnique du groupe F-Creation qui retrace le voyage de Louis XIV, traversant les provinces de France pour rejoindre le lieu de ses noces avec l’infante d’Espagne. Somptueux ! www.chateauversailles-spectacles.fr
BARCELONE 7 A partir du 7 juillet : Latifa Echakhch au MACBA Bien que vivant en France depuis l’âge de 3 ans, Latifa Echakhch, née au Maroc en 1974, est toujours considérée comme plasticienne marocaine. C’est ce paradoxe même qui constitue le point de départ de son travail, tel un questionnement sur l’identité, une déconstruction et reconstruction permanentes du connu, de l’attendu. A travers ses œuvres, elle souligne le caractère quotidien, récurrent, des pratiques sociétales de détermination et interroge sans cesse les clichés, les généralisations et les préjugés qui en résultent. De juillet -et jusqu’en en février 2011-, elle occupera l’espace la Capella du MACBA, Museu d’Art Contemporani de Barcelone. A ne pas rater ! www.macba.es
028/CULTURE Par : Sylvie Gassot
LIVRES
Une sélection de bonnes feuilles pour voyager dans l’imaginaire de belles plumes… PAGAILLE MONSTRE Envoûtant, ce nouveau roman interactif de Jérôme Attal est aussi ludique que séduisant. “La première histoire d’amour dont vous serez peut-être le héros” proclame la magnifique couverture ! Elle invite le lecteur à se glisser dans la peau d’un jeune étudiant en fac de cinéma, fraîchement débarqué de province à Paris. Rastignac version 2010, vous serez romantique et cynique. A chaque situation, il vous faut lutter contre vos fantômes du passé, les vampires du présent et les sentiments monstres pour décrocher gloire, amour et beauté… Heureusement, dans ce jeu de l’oie amoureux, les fausses pistes s’effacent en un zoom arrière. A vous de relire le chapitre précédent pour choisir une option plus avantageuse et échapper à cette “Pagaille monstre”. Si seulement la vie, la vraie, pouvait ressembler à un roman de Jérôme Attal, elle aurait du style et du panache ! “Pagaille monstre“ de Jérôme Attal Stéphane Million Editeur SEVERE Revisitant l’assassinat du banquier jet-setteur Edouard Stern, Régis Jauffret, trempe sa plume chirurgicale dans l’encre de la fiction. Sa cible : la maîtresse humiliée, Cécile Brossard, dont il traque chaque épine de cette relation perverse qui trouve son épilogue dans un meurtre sauvage. "La fiction éclaire comme une torche. Un crime demeure toujours obscur… L’imagination est un objet de connaissance. Mais la fiction ment", manifeste-t-il en préambule. Et son récit se nourrit du magma d’humiliation et de rancœur qui tisse cette passion jusqu'à sa destruction. L’auteur ne désire pas la vérité, il ausculte la douleur avec un style au scalpel et dénude les fils de cette folie amoureuse, destructrice et envahissante. Le fameux million de dollars, donné puis repris par Stern, est une arme aussi froide qu’un revolver. L’amoureuse, qui lisait dans l’argent une preuve d’amour, réduite en sex
Australien d’origine, l’icône de la musique vit aujourd’hui à Brighton et publie son deuxième roman, 20 ans après son livre culte : “L’âne vit l’ange”. C’est donc le long de cette côte anglaise qu’il situe son voyage initiatique entre un père, représentant en cosmétique, Casanova des temps modernes, et son fils de 8 ans, après le suicide de sa femme Bunny. Loin d’être un moment d’intimité rêvé, cette promenade de santé vire au pur cauchemar. Y a-t-il une rédemption pour les damnés ? Conte moral à l’intrigue furieusement délirante, l’auteur fait preuve d’un humour mordant entre Kafka et Benny Hill. Son style chaloupé témoigne d’une folle énergie créative. Déjà traduit dans 34 pays, ce livre drôle et effrayant balance en rythme avec une petite musique qui trotte longtemps dans la tête, exactement comme un tube ! “Mort de Bunny Munro” de Nick Cave Flammarion toy, tire pour annuler cette impasse affective. Sa cavale, décortiquée en finesse, fait du lecteur un voyeur consentant. Révélateur d’une société où les rapports sont marchands, ce fait-divers, sur fond de pouvoir et d’euphorie, est cerné par l’auteur de "Microfictions" avec un sens du récit élastique poignant. “Sévère” de Régis Jauffret Seuil UN LEGER PASSAGE A VIDE Nicolas Rey n’a heureusement pas la “Mémoire courte”. Après “Un Début prometteur”, ce jeune auteur couronné du prix de Flore, se souvient qu’il a beaucoup couru à 30 ans… Son sixième roman, en guise de bilan dramatique d’une vie à l’envers, où ses nuits étaient plus belles que vos jours, fait un tabac en librairie. Cette auto-fiction, où le mélange d’excès comme une fureur de vivre conduit à l’hôpital, est un hymne d’amour à la vie. C’est son fils qui, sans le savoir, a tenu les fils du guignol qu’il est devenu entre drogue pour tenir
le coup et alcool pour oublier que l’on se trahit. L’addition s’est présentée plus tôt que prévu. Beaucoup plus chère aussi. La médecine est formelle : stop ou la mort ! De ce “léger passage à vide”, l’auteur sort affirmé dans son talent, ancré dans son époque “médiactoc”, avec un charme et un humour rares. Chroniqueur à France Inter et sur TPS, Nicolas Rey, avec ses aveux de faiblesse et ses remords amoureux, gagne le cœur des lecteurs avec brio. Classé meilleure vente de cette saison, il conjugue élégance et réalisme. Chapeau l’artiste ! “Un léger passage à vide” de Nicolas Rey Au Diable Vauvert SAINT LAURENT MAUVAIS GARCON En révélant un Yves Saint Laurent pas précisément conforme à l’image qu’a construit Pierre Bergé, la biographie de MarieDominique Lelièvre a bénéficié d’une campagne de “non-publicité” inespérée. Dans cette enquête littéraire, charpentée de témoignages passionnants, l’auteur explore les pistes de la
légende Saint Laurent. D’Algérie à Marrakech, de la rue de Babylone où il vécut à Paris, elle démêle les fils du talent. L’icône se fait homme et le cénacle de la Haute Couture tousse… Le doigt sur la couture du smoking, le mystère Saint Laurent livre ses failles alors que son cœur se dessine : “En essayant de faire le bonheur des autres, on finit par en recevoir quelques éclats” confiait Saint Laurent. De fil en aiguille, cette riche biographie révèle un portrait inattendu, ponctué d’anecdotes fortes. Le récit de la création des robes de Catherine Deneuve pour le film “Belle de jour” est un bijou d’intelligence. Et si Marie-Dominique Lelièvre ne fait pas dans la dentelle, c’est à l’image du couturier. Rythme et allure ajoutent au propos dont la lecture est captivante. “Saint Laurent Mauvais garçon” de Marie-Dominique Lelièvre Flammarion MORT DE BUNNY MUNRO Auteur, compositeur, chanteur, acteur, scénariste, Nick Cave conjugue les talents depuis 30 ans avec une belle audace.
LA LIGNE DE SANG Amateur de polar, "La Ligne de sang" est un concentré de l’excellence du genre. Avec un style virtuose de sprinter, DOA (pseudo pour Death On Arrival) guide l’enquête tambour battant sur un banal accident de moto à Lyon. A priori fou à lier, le motard a-t-il un lien avec la disparition de sa compagne Madeleine, de 20 ans sa cadette et dont personne ne se plaint… Au SRPJ de Lyon, le Capitaine Marc Launay et Priscille Mer démêlent l’enquête sur fond d’ésotérisme et trébuchent d’épouvante en horreur. Tous les meilleurs ingrédients du suspens sont réunis à dose pantagruélique, servis par une plume trempée dans l'encre noire et sang du cinéma de Scorsese. Grand prix de littérature policière 2007, DOA, marathonien du thriller, est un des auteurs les plus emblématiques du polar. Fleuron de la fameuse Série Noire de Gallimard, il réveille le genre : frisson et plaisir garantis ! “La ligne de sang“ de DOA Folio policier
030/CULTURE Par : Sylvie Gassot
BEAUX LIVRES
Des livres grand format pour se laisser envoûter par l’image et captiver par le texte…
VINTAGE T-SHIRTS A l’origine sous-vêtement réglementaire de l’armée américaine, le T-shirt -meilleur ami du jeans- ne cesse de gagner du galon. Devenu panneau d’affichage depuis les années 70, il symbolise -toutes classes sociales confondues- la cool attitude. En y imprimant une image ou quelques lettres, ce Manifesto exprime un engagement musical, une appartenance à une tribu urbaine, un goût pour l’humour. Si toutes les griffes s’en emparent, sa forme et sa fonction ne changent guère. Les 650 trésors photographiés dans cet opus appartiennent à la collection de Patrick et Marc Guetta. Propriétaires depuis 10 ans de World of Vintage T-shirts sur Melrose Avenue à Los Angeles, ils habillent les stars du Tout Hollywood dont la frénésie pour le collector rime avec la nostalgie. Fans de culture pop, de design graphique et de fashion attitude, ce livre de référence se dévore comme le générique d’une époque. De Marc Jacobs à Nicolas Ghesquière (Balenciaga), la planète mode s’en inspire inlassablement, alors pourquoi pas vous ? A feuilleter d’urgence sous toutes les coutures ! “Vintage t-shirts“ de Patrick et Marc Guetta avec Alison A. Nieder Taschen
BASQUIAT Né en 1960, Jean-Michel Basquiat meurt à 27 ans après une carrière fulgurante, en laissant une œuvre considérable. Dans cette monographie dirigée par l’ex-directeur du Brooklyn Museum, en charge du musée d’art contemporain de Montréal, on découvre toiles emblématiques et un grand nombre d’œuvres inédites. L’auteur analyse les liens de l’artiste avec les précurseurs du modernisme, dont Andy Warhol avec qui il tissa des liens étroits, privés et artistiques. Il met en lumière l’intelligence plastique, l’inventivité et l’autodérision de ce génie moderne. Il explore l’impact de ses origines multi-culturelles, et de sa culture hip hop, sur ses compositions aujourd’hui exposées dans les plus grands musées du monde. Avec finesse, il décode les grandes influences de Picasso à Matisse sur cette œuvre prolixe, construite dans l’urgence d’une boulimie subversive et dont l’écho artistique ne cesse de s’affirmer. Porte-drapeau de sa génération, Basquiat débride avec effervescence notre regard vers un horizon poétique, direction : étoile et toile… “Basquiat” Collectif sous la direction de Marc Meyer Flammarion
PIERRE CARDIN Pour fêter ses 60 ans, la maison Pierre Cardin publie une rétrospective magistrale des créations de cet insatiable précurseur. Pionnier d’une mode design, architecturale et futuriste, le génie de Cardin tient aussi à son sens des affaires. Internationalement célébré, ce chantre d’une mode populaire construit un empire grâce aux licences qui envolent sa griffe aux quatre coins du monde. Un succès qui n’émousse pas sa créativité : “Les vêtements que je préfère sont ceux que j’invente pour une vie qui n’existe pas encore, le monde de demain.” Les 150 superbes photos de cette “bible“ dessinent une planète Cardin riche en inspiration, libre en création et forte en émotion. La mode du vintage apporte un revival incontournable aux robes des années 60 devenues collectors. La préface de Laurence Benaïm et le texte de son fidèle collaborateur Jean-Pascal Hesse livrent un éclairage intime sur l’esprit Cardin. Audacieux, infatigable homme d’action, au fil des collections, Pierre Cardin invente une femme conquérante, icône sexy et intemporelle. Une signature de mode qui ne se démode pas, quel talent ! “Pierre Cardin“ de Jean-Pascal Hesse Assouline
TAKE AWAY Au travers de la cuisine de rue, loin des fast-food, l’auteur nous entraîne dans un tour du monde de saveur des plus festifs. Major de l’Ecole Supérieure de Cuisine, aujourd’hui photographe gastronomique et reporter, il célèbre l’art du take away dans 26 pays. Du fish and chips londonien à la soupe de porc laqué de Shangaï, de la boqueria à Barcelone aux souks de la place Jamaâ El Fna, des empanadas argentins aux galettes bretonnes… il décrypte cette cuisine populaire comme une plongée dans les racines et traditions d’un monde qui résiste à l’uniformisation. Résultat de 10 ans de travail, les 500 superbes photos et 120 recettes –faciles à reproduire- structurent ce livre comme une carte d’identité authentique et follement sympathique de pays où, par paresse, on ignore souvent les particularités gastronomiques. Et le travail de ce globe trotter de l’assiette ouvre sincèrement l’appétit en nous mettant l’eau à la bouche… “Take Away“ de Jean-François Mallet Aubanel
AMBASSADES A PARIS Embarquement immédiat pour un tour du monde au travers des cinq continents, en découvrant l’univers secret d’une trentaine d’ambassades ! C’est le pari original d’un éditeur à l’âme voyageuse : Nicolas Chaudun. Prestigieux, ce livre joue au Monopoly à travers les richesses du monde, en dévoilant les trésors des résidences diplomatiques. Traditionnellement fermées au public, les ambassades Grande Bretagne, Italie, Etats-Unis, Maroc…- dévoilent leurs ors et leurs lambris. Une occasion unique de découvrir l’architecture des plus beaux hôtels aristocratiques des Faubourgs Saint Germain et Saint Honoré, ou les palais rococo de la Plaine Monceau. Territoires détachés des Etats qu’ils représentent, ces chancelleries dévoilent leur passé sous la plume acérée d’Elisabeth de Clausonne et leur intimité face à l’objectif précis d’Hermine Cleret. Inédite, cette promenade d’une puissance à l’autre livre des codes diplomatiques passionnants d’où s’échappent des pans d’histoire édifiants. Superbe ! "Ambassades à Paris" de Elisabeth de Clausonne et Hermine Cleret Editions Nicolas Chaudun
SODORA DUNCAN UNE SCULPTURE VIVANTE Primé par le jury du concours des plus beaux livres français, ce magnifique document retrace les années françaises d’Isadora Duncan, figure pionnière de la danse. Californienne d’origine (1861-1929), c’est pieds nus, et drapée d’une tunique dévoilant sa nudité, qu’elle invente style et chorégraphie. En explosant les conventions sociales, elle gagne les hourras d’une élite déterminante pour la création artistique. On découvre à quel point son art et sa transmission à travers ses écoles de danse est le cœur de sa vie. Entre tournée mondiale, carrière tumultueuse et vie privée riche en liberté, on pénètre le salon de la Princesse de Polignac où elle fit ses débuts. Muse exemplaire d’Antoine Bourdelle, elle lui inspire sculptures, peintures et dessins, comme à Rodin ou Dunoyer de Segonzac… Son élan vital, en osmose romantique avec la nature et la musique, capte l’œil fasciné des photographes Edward Steichen et Arnold Genthe. L’éclairage sur le mythe de cette artiste qui respire la danse comme oxygène est d’une force et d’une modernité troublantes. Fascinée par la Grèce Antique, sculpture vivante, Isadora Duncan semble surgir du livre pour un ultime pas de deux. Voilà la magie de ce livre rare, éblouissant ! “Isadora Duncan une sculpture vivante“ Musée Bourdelle Paris Musées
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Par : Philippe Lauro-Baranès
“Les etoiLes de sidi moumen” Entretien avec mahi binebine
Entre enquête et poème narratif, le récit dessine les trajectoires des jeunes terroristes kamikazes qui, en mai 2003, ont fait vaciller le monde d’ici. Sidi Moumen : synonyme d’une impasse sans retour, à un trait de carte des quartiers chics d’Anfa et Californie. Mahi Binebine est comme ses personnages. Il arpente en géomètre l’immonde, récupère les déchets, fait de cet alphabet impossible la grammaire de vies invisibles, qu’il rend à la lumière. Celles d’humains sublimes, héros minuscules de leur équipe de foot, “Les Etoiles”, condamnés à devenir des monstres oubliés.
C’est d’une voie lactée maudite qu’apparaissent, déjà mortes, mais éclatantes, “Les Etoiles de Sidi Moumen” et disparaissent en chutant sur la centaine d’hectares de cette décharge-bidonville en plein cœur de la Ville Blanche, où vivent cent mille visages, isolés du monde par un haut mur en pisé. Un monde immonde, un obscène irreprésentable que Mahi Binebine fait apparaître entre vies et morts, dans ce dernier roman, terrible et coloré, violent et généreux, et que Nabil Ayouche mettra en scène à l’automne.
Il y a Yachine, le narrateur, spectre d’à peu près 18 ans, mais sans âge depuis l’origine, habité d’un désir d’ailleurs qu’il incarne jusqu‘à ce paradis, âpre et déserté par les anges, d’où il conte cette histoire de promesses trahies. Youssef, que son père a rebaptisé du nom de son frère mort noyé… afin que le poursuive sans fin sa culpabilité d’enfant impuissant à arrêter le drame. Nabil, autre nom de la grâce, la hanche sensuelle, parcourant sa route improbable, entre viol collectif en état d’évanouissement et amour secret pour Yachine, dansant sur la crête fragile de sa vie, parmi les sarcasmes et les désirs qu’il fait naître. Et il y a les pères, absents ou violents, voués à l’hémiplégie contagieuse d’Omar, le Muezzin, qui roue son fils de coups… Puis Yemma, la mère, la vie, luttant contre les catastrophes passées, et la malédiction inéluctable à venir… “Les Etoiles”, sourate choisie après sourate tronquée, sombrent pas à pas dans un monde inconnu car irréversible, séduits par les prodigalités des “Emirs”, des “Eclairés”, qui savent à la perfection faire petit commerce et grande cause de leurs dé-
sirs d’éblouissements d’enfants sans enfance et de leurs blessures muettes. La force du récit de Mahi Binebine tient surtout à la tension entre l’enquête rigoureuse, descriptive de la désolation du monde, et la puissance poétique de la langue qui fouille, emporte, et révèle l’humanité irréductible des caractères. Le français de Binebine est un darija clandestin, “Les Etoiles”, un roman (de) Marrakchi, un monde qui vit entre Paradis et Enfer, sous un soleil éclatant, une lumière brûlante, condition sine qua non des grandes tragédies. On a dit que le narrateur, Yachine, héros et témoin de la catastrophe des “Etoiles”, nous écrivait de l’au-delà, spectre plus vivant que les vivants d’ici bas. Le dédoublement en nœud de Moebius de ce récit d’entre deux mondes porte -à l’insu de son auteur peut-être- une vérité plus puissante que le message de critique sociale radicale qui tient que la barbarie est le produit d’une violence d’Etat, d’une violence sociale. Car le récit porte aussi l’inverse -et sa propre critique- comme Eros et Thanatos luttant pour un triomphe silencieux mais décisif. L’amour secret de Yachine et Nabil, que la fin du roman dévoile dans sa lumière de chair et de désir, révèle la pulsion créatrice et érotique, en lieu et place, d’un démiurge silencieux ; et nourrit, entre violences et désirs d’ailleurs, le poème qui dénonce -peut-être à son corps défendant- la barbarie finale. Comme si l’insurrection véritable de Yachine, petit Hamlet Casaoui, fût, non pas de poser des bombes, mais de rester vivant, d’encre et de cire d’abeille, dans la langue singulière, couleurs et ténèbres entremêlées, de Mahi Binebine.
Le Mejnoun : Mahi, tes Nourritures Célestes ? Mahi Binebine : Quand je me balade à Marrakech, c’est cela qui me nourrit. Le Mejnoun : Jusqu‘à quand as-tu vécu à Marrakech ? M.B. : J’ai vécu à Marrakech jusqu’à 19 ans, jusqu’au bac, puis j’ai quitté et je suis parti à Paris faire mes études de mathématiques. Je n’étais pas un mauvais élève. (Petit rire). Le Mejnoun : J’ai trouvé ça magnifique, cette histoire de mathématique dans ton chemin. Cela at-il une place dans ta langue, la mathématique ? M.B. : Oui. Les mathématiques ça structure un esprit. Je retrouve les mathématiques dans tout ce que je fais, quand j’écris, quand je peins. Qu’est-ce que c’est écrire ? C’est partir d’un point A, aller à un point B, en évoluant dans un espace où il y a des contraintes. C’est cela un raisonnement mathématique. Le Mejnoun : Quel est le lien avec tes autres langues, peinture et écriture ? Comment se lientelles ensemble ces trois langues ? M.B. : Ce qu’elles ont en commun, c’est la logique. La logique d’un personnage, la logique d’une toile, son équilibre. Une toile, c’est équilibré. La logique du personnage : le personnage doit avoir sa logique. Il lui faut sa vraisemblance et sa vraisemblance, c’est de la l-o-g-i-q-u-e ! Le Mejnoun : Il y a une chose à laquelle je n’ai pas cru dans “Les Etoiles”. M.B. : Oui, vas-y. Le Mejnoun : Lorsque le personnage principal, Yachine, fait l’amour avec Nabil, dans leur tente au bord du lac, avant d’aller se faire exploser… Ils font l’amour, ils s’aiment, ils devraient s’enfuir en courant. Je n’y crois pas que cela ne change rien dans leur logique de mort. M.B. : (Rires). Ce que j’ai voulu mettre dans ce passage, c’est que l’on avait fait d’eux des “esprits“, et soudain, j’ai eu envie de mettre la chair, car la chair, qui existe encore, c’est l’humanité qui reste dans ces esprits formatés. Tout au long du récit, j’ai amené cette histoire d’amour secrète entre les deux garçons. Pourquoi à mon sens cela marche : ce sont des gamins nés dans une violence banalisée. La frontière entre la vie et la mort est si petite, si étroite, qu’on la passe presque naturellement, presque normalement. Il y a aussi la part perdue, la part condamnée, fatale. Comme chez les clandestins. Le Mejnoun : Cela m’intéresse beaucoup ce rapport entre les morts et les vivants, le spectre dans le récit. M.B. : Dans l’écriture, faire voir, l’image est plus
importante que le mot. La force est dans l’image, pas dans le mot. Il faut vibrer et vivre ce qu’on lit. Le Mejnoun : J’ai lu le livre, comme si j’étais place Jamaâ El Fna, pas à Sidi Moumen… M.B. : J’ai plus connu Jamaâ El Fna que Sidi Moumen. J’ai grandi au fin fond de la Médina. Les gamins que je décris, ce sont les gamins avec qui j’ai joué enfant. Le Mejnoun : Les spectres, dans le monde Gnawa comme chez toi, sont plus vivants que les morts ; et aussi chez… M.B. : …Shakespeare… Oui ! (Rire). Bien sûr. Je suis très fier que mon spectre soit plus vivant que les vivants !!! Ce tour de force marche et j’en suis heureux. On est dans un suspens vers la mort, on sait que Yachine est déjà mort mais il est plus vivant que tous ! Le Mejnoun : Je vois que tu écris en français mais qu’en réalité tu écris en darija… M.B. : (Rires). Ah oui ? Je tourne la langue française à ma manière. Elle est épicée, parfumée, elle transporte un autre monde.
C’est un français d’ailleurs. Le darija, cela ne s’écrit pas. Mais comme parfois les mots manquent, on tourne autour de la chose, on crée une image et une autre image, cela crée la poésie. Le Mejnoun : Comme dans ton écriture. M.B. : Oui. Peut-être… Oui. De toutes les façons, on écrit toujours à partir de ce qui se passe à l’intérieur… Le Mejnoun : A toi maintenant de me poser une question. M.B. : Marrakech aujourd’hui, qu’est ce que c’est pour toi ? Le Mejnoun : La même Marrakech d’il y a 30 ans. La même ville invisible, cachée, secrète, qui ne change pas et ne changera jamais. Il y a Sept Portes, Sept Couleurs de cette ville. Tout dépend par laquelle tu passes… M.B. : Oui, c’est comme cela, bien sûr. “Les Etoiles de Sidi Moumen” aux Editions Flammarion et Le Fennec (Maroc)
034/LADIAGONALEDUMEJNOUN
“LeS etoiLeS The Mejnoun diagonal (* Madman) De SiDi moUmen” *
Interview with Mahi Binebine
It is in a damned Milky Way that “The stars of Sidi Moumen” appear, already dead but sparkling, before disappearing, hurtling down into the hundred acres of this rubbish-dump-cum-slum in the very heart of the White City, where a hundred thousand faces exist, isolated from the world by a high packed-earth wall. It is a horrible world, an unspeakable obscenity, that Mahi Binebine reveals, between the living and the dead, in this latest novel, terrible and multi-coloured, violent and generous, and that Nabil Ayouche will be presenting on stage in the autumn. Halfway between an investigation and a narrative poem, the story outlines the trajectories of the young kamikaze terrorists who, in May 2003, destabilised the world here. Sidi Moumen: a synonym for a cul-de-sac, just around the corner from the elegant neighbourhoods of Anfa and California. Mahi Binebine is like his characters. He geometrically paces off the horrible place, picking up the rubbish, turning this impossible alphabet into the grammar of invisible lives which he then spotlights: the lives of sublime humans, miniature heroes of their football team, “Les Etoiles” (the stars), condemned to become forgotten monsters. Yachine, the narrator, is a spectre around 18 years old, but ageless since the beginning, inhabited with a strange desire that he incarnates up to the moment he reaches this paradise, rude and deserted by the angels, from where he recounts this story of betrayed promises. Youssef, whose father rebaptised him with the name of his brother who drowned… so that his guilt, the guilt of a child powerless to halt the drama, can pursue him relentlessly. Nabil, another name for grace, with her sensual hips, progressing down her improbably route, between a collective rape, in a state of fainting and secret love for Yachine, dancing on the fragile peak of her life, between sarcasm and the desires he awakens in her. Then there are the fathers, absent or violent, devoted to the contagious hemiplegia of Omar, the Muezzin, who inflicts beatings on his son. Then Yemma, the mother, the life, fighting against past catastrophes and the ineluctable curse to come… “Les Etoiles”, a verse from the Koran chosen following a verse truncated, sink down gradually into an unknown, because irreversible, world, seduced by the prodigalities of the “Emirs”, the “Enlightened”, who know perfectly well how to take advantage of the starstruck naivety of children without a childhood and their mute wounds. The force of Mahi Binebine’s story is largely due to the tension between the rigorous enquiry, description of the world’s desolation, the the poetic power of the language that searches, carries away and reveals the irreducible humanity of its characters. Binebine’s French is the clandestine Moroccan dialect, Darija,
“Les Etoiles” a novel of (and about) Marrakech, a world living between Paradise and Hell under a bruising sun, a violent light, the essential condition for the greatest tragedies. As we mentioned, the narrator Yachine, hero and witness to the “Etoiles” catastrophe, wrote to us from the other side, a ghost more living than the live people below. The double Moebius knot of this story straddling two worlds brings, unknown perhaps to its author, a more powerful truth than the message of radical social criticism that hold that barbarianism to the product of State violence, social violence. because the story also carries the contrary - and its own criticism - like Eros and Thanatos fighting for a silent but decisive triumph. The secret love of Yachine and Nabil, that at the end of the novel reveals in the light of flesh and desire, the creative and erotic impulse, instead, a silent semiurge and nourishes, between violence and strange desires, the poem that denounces, perhaps against its will, the final barbarity. Like the real uprising of Yachine, a little Casaoui Hamlet, was not to set bombs but to stay alive, through ink and beeswax, in the singular language, colours and shadows mingled, of Mahi Binebine. Le Mejnoun: Mahi, your Celestial Foods? Mahi Binebine: When I stroll about Marrakech, this is what nourishes me. Le Mejnoun: How long did you live in Marrakech? M.B.: I lived in Marrakech until I was 19 and had passed my baccalaureat, then I left and went to Paris to study mathematics. I wasn’t a bad student. (Little laugh). Le Mejnoun: I found this story of mathematics on your path absolutely fantastic. Does mathematics have a place in your language? M.B.: Yes. Mathematics give structure to the mind. I find mathematics in everything I do, whether writing or painting. What is writing? It’s starting from point A and moving towards point B, evolving in a space which has constraints. This is mathematical reasoning. Le Mejnoun: What is the connection with your other languages, painting and writing? How do these three forms of expression link together? M.B.: What they have in common is logic: the logic of a character, the logic of a canvas, its balance. A canvas needs to be balanced. A character needs to have logic. He needs to be realistic and realism is l-o-g-i-c! Le Mejnoun: There’s one thing I found hard to believe in “Les Etoiles”… M.B.: OK, go ahead. Le Mejnoun: When the main character, Yachine, makes love to Nabil in their tent at the edge of the
lake, before going to blow himslef up…They make love, they love each other, they should have taken to their heels. I can’t believe that that didn’t change anything in their logic of death. M.B.: (Laugh) What I meant to say in that passage was that they had been made into “spirits” but suddenly I wanted to make them flesh, because flesh, which still exists, is the humanity which still remains in these formatted spirits. Throughout the story, I carried on with this secret love story between the two boys because, in my view, it works. These are kids born in a violence that has become commonplace. The borderline between life and death is so small, so narrow, that you pass from one to the other almost naturally, almost normally. There is also the lost part, the condemned, fatal part, like there is among illegals. Le Mejnoun: What interests me enormously is this relationship between the living and the dead, the spectre in the story. M.B.: Let’s see, now: in writing, the image is more important than the word. The force is in the image, not in the word. What is read must be made to vibrate and live. Le Mejnoun: I read the book as if I were in Jamaâ El Fna square, not in Sidi Moumen… M.B.: I am more familiar with Jamaâ El Fna than with Sidi Moumen. I grew up in the depths of the Medina. The kids I write about are kids I played with when I was a child. Le Mejnoun: Spectres, in the Gnawa world like in your own, are more living than the living. And also in …….. M.B.: …Shakespeare… Yes! (Laugh) Of course. I’m very proud that my spectre is more living than the living!!! This technique works and I’m glad of it. We are in suspense up until death, we know that Yachine is already dead but he is more alive than anyone else! Le Mejnoun: I thought you wrote in French but in fact you write in Darija … M.B.: (Laugh) Oh, really? I use the French language in my own way. It’s spicy, perfumed and carries another world. It’s the French from elsewhere. Darija isn’t a written language. But since words sometimes fail me, I turn the thing over in my mind, create one image then another, and this is how poetry is created. Le Mejnoun: Like in your writing. M.B.: Yes. Perhaps… Yes. In any case, one always writes from what one has within. Le Mejnoun: It’s your turn now to ask me a question. M.B.: What is Marrakech for you today? Le Mejnoun: The same Marrakech as it was thirty years ago. The same invisible, hidden, secret city than never changes and never will change. There are Seven Gates, Seven Colours to this city. Everything depends on what gate you pass through…. M.B.: Yes, that’s it, of course.
“Les Etoiles de Sidi Moumen” published by Editions Flammarion and Le Fennec (Morocco)
036/MUSIQUE Par : Katia Sahli et Coralie Sévaux
Le top 6 DeS FeStiVaLS aU maroC bientot L’ete, La SaiSon DeS FeStiVaLS ; et Le maroC eSt aSSUrement DeVenU Le paYS DeS FeStiVaLS… poUr VoUS, marraKeCH maGaZine a ConCoCte Le mix parFait De Votre SaiSon (F)eStiVaLe maroCaine !
ENORME
JAZZY
METISSE
mawazine, rythmes du monde à rabat
Jazz au Chellah à rabat
Festival timitar à agadir
C’est LE rendez-vous à ne pas manquer en 2010. Du 21 au 29 mai prochains, dans la capitale marocaine, le Festival Mawazine, Rythmes du Monde est une fois de plus à la hauteur de sa réputation et propose cette année encore une programmation à faire pâlir de jalousie les grands festivals du monde entier. De la musique partout : sur 8 scènes et dans les rues de Rabat, avec concerts, spectacles, fanfares, danses, processions, exposition… Des artistes venus des 5 continents et plus de 50 pays, pointures internationales, orientales (Majda Roumy, Elissa, Amal Maher, Tamer Hosni…) et africaines (Alpha Blondy, Ismaël Lô, Angélique Kidjo). Est annoncé, en invité de marque, le grand Sir Elton John ; mais ce n’est pas tout, Carlos Santana, Mika, Julio Iglesias et le ponte BB King feront de cette édition un grand moment musical… Et last but not least, Monsieur Sting clôturera les festivités pour les heureux spectateurs du Mawazine. Exceptionnel ! www.festivalmawazine.ma
Le festival de jazz, qui fête ses 15 ans du 10 au 14 juin, ne s’est jamais aussi bien porté (maturité oblige !). Il prévoit une nouveauté cette année : des artistes marocains venant des scènes européennes où ils se sont fait connaître. Côté programmation, l’accent est mis sur les groupes les plus contemporains du jazz européen, avec un cocktail de terroirs : saveurs méditerranéennes autour de Luca Aquino d’Italie, de Nikos Anadolis, pianiste grec, et de Paula Oliviera, voix jazzy du Portugal ; saveurs nordiques avec Ilmiliekki Quartet (Finlande) et les énergétiques british Acoustoic Ladyland ; et saveurs folk et éthérées avec le duo belgo-suédois Mathilde Renault et Jonas Knutsson… On attend également les Barcelonais Tom Johnson et SHARK, qui débarqueront avec des riffs funky irrésistibles, le Danois Ibrahim Electric, Matthias Schriefl, valeur montante du jazz allemand… et un prestigieux invité : le Polonais Bodek Janke. Incontournable ! www.jazzauchellah.com
A l’origine entièrement dédié à la culture amazighe, l’événement, dont la renommée n’a fait que grandir, reçoit également de grands artistes de la scène internationale. Avec plus de 346.000 habitants (recensement 2004), Agadir est la première ville berbère au monde et ce festival en l’honneur de cette culture est chaque année très attendu. On y retrouve les légendaires troupes d’Ahwach du Souss, stars de la musique berbère, et leurs chants poétiques rythmés par la danse… Mais aussi reggae, world music, hip hop, raï ou salsa, dans une diversité des genres autour d’un message de tolérance. En têtes d’affiche l’année dernière, Max Roméo, légende vivante du reggae, et le brésilien Carlinhos Brown… Pour sa 7ème édition, prévue début juillet, le programme reste encore confidentiel. Néanmoins, les organisateurs promettent d’offrir aux spectateurs “un festival dont la richesse, la nouveauté et l’extrême diversité sauront les enthousiasmer et les surprendre.” festival-timitar-agadir.blogspot.com
SACRE
WORLD
POPULAIRE
Festival des musiques Sacrées à Fès
Festival Gnawa et musiques du monde à essaouira
Casa music à Casablanca
Apprentissage du monde, découverte de l’autre, connaissance de soi, quête de spiritualité : le voyage initiatique est tout cela à la fois... Et c‘est précisément sous le signe des vertus du voyage initiatique que se place cette 16ème édition du Festival des Musiques Sacrées de Fès, du 4 au 12 juin. Un festival qui rayonnera une fois de plus sur le Royaume et bien au-delà de ses frontières… Musicalement transcendante, sa scène accueille le sacré avec Shahram Nazeri, symbole du chant classique persan, les grandes voix d’Alep autour de Sabah Fakhri, ou encore Dhafer Youssef, précurseur d’une nouvelle approche du chant soufi… Le voyage se poursuit en beauté avec Ben Harper en concert acoustique, Camille et Clément Ducol, le Ballet Royal du Cambodge, Shakila Saidi et le Rajab Suleiman Trio, Kiya et Ziya Tabassian… Ce ne sont là que quelques exemples pour vous charmer, alors laissez la magie sacrée de Fès agir et vous transporter ! www.fesfestival.com
S’il est un lieu dédié à la musique des Gnawas, c’est bien Essaouira. Depuis 1998, la ville mythique propose une rencontre entre artistes et musiciens, dans un esprit d’échange et de partage, mettant à la fois en valeur la diversité du patrimoine gnawa et invitant les meilleurs artistes world et jazz à venir se produire sur sa scène. Avec son concept de résidences d’artistes, on assiste à de véritables collaborations créatives entre maâlems gnaouis et artistes world. Il fait bon prévoir une escapade dans la ville ensoleillée du 24 au 27 juin pour s’offrir 10 lieux de concerts, parmi lesquels chacun pourra piocher selon ses goûts. 10 programmations différentes et complémentaires, avec en apothéose, un concert de l’Orchestre National de Barbès, formant les pièces d’un puzzle unique : celui d’un festival pionnier et cosmopolite qui, chaque année, a su relever le défi de faire vibrer des centaines de milliers de personnes au rythme des plus belles musiques. www.festival-gnaoua.net
L’an dernier, Casablanca recevait, pour son festival Casa Music, des artistes comme Nneka, Craig David, Sharleen de Texas ou encore Busta Rhymes… En 2007, c’était la voix de Joey Starr qui résonnait en guest star. Résolument moderne, ce festival est aussi une grande fête populaire, capable d’attirer des centaines de milliers de Casablancais autour de grandes scènes publiques… et un rendez-vous culturel pluridisciplinaire qui tente de développer le dialogue entre le citoyen et l’art, en revisitant l’histoire et les légendes de Casablanca. En dehors des stars internationales, une grande place est accordée aux groupes marocains de musique urbaine, qui jouissent actuellement d’une forte popularité auprès du public local. Si le programme 2010 n’est pas encore annoncé, on est sûr que les grands noms du raï, du chaâbi, du funk, du rap ou du R’n’B s’y donneront rendezvous du 15 au 18 juillet. www.festivaldecasablanca.ma
038/MUSIQUE Par : Coralie Sévaux
Le top 6 DeS FeStiVaLS en eUrope on VoUS a ConCoCte Un “top 6” DeS FeStiVaLS eUropeenS aFin QUe VoUS pUiSSieZ CeLebrer Le rYtHme et La meLoDie oU QUe VoUS SoYeZ. et Ca Donne Ca...
LE + SOLIDAIRE
LE + BRITISH
Le Dour Festival, à Dour (belgique)
Le Solidays, à paris (France)
Le reading Festival, à reading (angleterre)
C’est la Belgique qui présente, du 15 au 18 juillet, ce festival qui a reçu début 2010 le prix du meilleur festival d’Europe aux European Festival Awards. Pionnier, le Dour Festival est un des premiers festivals rock à offrir plusieurs scènes et un camping à ses festivaliers : il reçoit des groupes du monde entier. La formule magique qui fait son succès -200 groupes, 4 jours et 6 scènes de 12h à 5h- reste la base solide que l’on retrouve une fois encore dans cette édition. Côté programmation, on nous annonce Faith No More, The Maccabees, Black Mountain, Monotonix, Dub Pistols, Clapeton, Mr Vegas, Shining, Todd… et bien d’autres. www.dourfestival.be
Solidays, ou “zone érogène de solidarité”, est non seulement un grand festival musical près de Paris (hippodrome de Longchamp), mais un événement qui défend la lutte contre le sida. Il regroupe plus de 900 bénévoles qui participent à l’organisation de la manifestation, un énorme village associatif et des espaces fun et détente (massage, élastique, etc.) Le “patchwork des noms” est assurément le moment le plus émouvant, un hommage à tous les amis perdus par la maladie. 80 concerts sont prévus pour rallier les foules à cette cause, du 25 au 27 juin. A l’affiche cette année, des noms comme Vanessa Paradis, NERD, Babylon Circus, Zahra Hindi, Wax Tailor… www.solidays.org
LE MEILLEUR
Le célèbre Reading Festival, on l’aime autant que tous ces groupes typiques anglais qui n’ont de cesse de nous faire vibrer. Celui-là est énorme et la programmation 2010, explosive ! Pour preuve, un petit aperçu de la “huge” liste d’artistes de cette édition : Guns n’ Roses, Arcade Fire, Blink-182, A Day To Remember, Mystery Jets, Young Guns, The Futureheads, Motion City Soundtrack, The Walkmen… C’est du grand spectacle, un show d’artistes pop rock délirant que l’on n’oublie pas de sitôt. Les 27, 28 et 29 août. www.readingfestival.com
LE + RICHE
LE + ELECTRO
LE + ROCK
Le Sziget, à obuda (près de budapest, Hongrie)
Les nuits Sonores, à Lyon (France)
Le Sziget est aussi l’un des festivals qui reçoit le plus grand nombre d’artistes chaque année. Du 11 au 16 août, pas moins de 400 à 600 artistes se produiront dans 18 chapiteaux pour autant de styles de musiques différents… Et 400.000 festivaliers viendront de toute l’Europe sur l’île d’Obuda, près de Budapest. Multiculturel, le Sziget accueille également des plasticiens, comédiens et autres artistes de tout milieu. Budapest assure les arrières de la fête et offre aux voyageurs, en plus des logements et commodités, des petits plus comme des projections de films à la belle étoile ou des sauts à l’élastique. Au programme : Lyapis Trubetskoy, The Specials Muse, The Toy Dolls… ou encore, Gotan Project, Infected Mushroom et Aeroplane. www.szigetfestival.com
Les Nuits Sonores, du 12 au 16 mai à Lyon, annoncent une programmation électro très éclectique : The résidents (of course), 2 Many DJ’s, Birdy Nam Nam DJ Set, Mensch, Unkle Live, Laurent Granier, Dixon, Ben Klock VS M. Dettmann, Agoria… et bien plus encore ! De quoi ravir les amateurs du genre. Mais le festival réserve d’autres surprises et se propose de faire une tournée en France, en Italie et en Allemagne pour “exporter [sa] vision des cultures électroniques et indépendantes“. Programmations pour les enfants, art digital, design graphique et circuit électronique seront également de la fête. De plus, Montréal participe aux festivités et dispose d’une “carte blanche”. D’autres concerts, expos et performances canadiennes rythmeront la rencontre. www.nuits-sonores.com
Le rock am ring Festival, à nürburg (allemagne) Le Rock Am Ring Festival propose aux spectateurs qui se rendront à Nürburg en Allemagne, entre le 3 et le 6 juin, de s’éclater au son des plus grands du rock : Rage Against The Machine, Muse, The Hives, Kiss, Rammstein, Motorhead, 30 seconds to mars, Slayer, Bullet for my valentine, Alice in chains, Gossip, Wolfmother… Le plus rock on vous dit ! Sur leur site internet, un compteur vous indique le nombre de places qui restent en vente… Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! www.rock-am-ring.com
040/MUSIQUE Par : Sylvie Gassot Photos : Hassan Hajjaj
HINDI
ZAHRA
SA VICTOIRE C’EST LA MUSIQUE ! A 30 ANS, L’ARTISTE D’ORIGINE BERBERE TRIOMPHE AVEC UN PREMIER ALBUM COMME INTERPRETE, AUTEUR, COMPOSITEUR ET PRODUCTRICE.
“Hand Made” Oursoul Rec/Blue Note EMI Music France
Disque d’or, Hindi Zahra envoûte d’une voix de velours tissée pour chanter l’amour. Ses mélodies jazz-folk frissonnent dans son regard de braise. Féline princesse de la soul, elle électrise les galas d’une nonchalance dans les reins, un léger voile dans le timbre. Enfant, l’alphabet de la musique tatoue son cœur entre Agadir et Ouarzazate avant d’atterrir à Paris à 13 ans. Premier job au Louvre, à rêver entre peintres flamands et tapisseries du Moyen-Âge. Hôtesse au Ritz, choriste le soir, elle compose la nuit des blues en majuscule. Aujourd’hui, elle tente l’aventure en solo : Bingo ! Confidences sur le parcours d’une artiste qui enchante le monde… Que signifie votre prénon Zahra ? Hindi Zahra : C’est le nom d’une fleur : la rose, et cela veut aussi dire la chance. Evidemment je revendique les deux ! Quel est votre premier souvenir de musique ? H.Z. : Impossible d’en évoquer un seul ! Je suis née dans la région du Souss où j’ai baigné dans la musique. Ma mère a élevé ses quatre enfants -je suis l’aînée- tout en chantant et jouant la comédie. La musique est une histoire de famille… Autodidacte, j’ai appris à l’oreille, comme les manouches, sous l’influence du jazz, folk, raï… J’ai toujours su que la musique serait primordiale dans ma vie. Le magazine anglais Whire vous compare à Billie Holliday… H.Z. : C’est très flatteur, est-ce que cela reflète la réalité ? J’ai une préférence pour Ella Fitzgerald qui a inventé le scat. Instrumentaliste, elle a cette pointe d’humour dans l’expression qui me fascine. On les oppose toujours comme on le fait pour Prince et Michael Jackson. Sur une île déserte, qu’écouteriez-vous sur votre iPod ? H.Z. : Une chanteuse de flamenco : Buika, Tinariwen, Moon Dog, Barbara, Alain Bashung et Benjamin Biolay que j’aime beaucoup.
Vous chantez en anglais, en berbère, jamais en français, pourquoi ? H.Z. : Le français pour moi est lié à la littérature et absolument pas à la musique. Albert Cosseri et Carl Jung m’ont soutenu de leurs œuvres pendant des années. Un auteur te fait gagner sa vie quand il te la livre. A l’époque, je travaillais le soir sur la structure de mes chansons, l’improvisation, en testant la scène. J’espérais en vivre ! Mon succès est venu par ce bouche-à-oreille. Et j’ai fait des choix radicaux pour préserver ma liberté : m’isoler pour travailler dur, ausculter le silence, favoriser l’introspection. L’art est une matière émotionnelle. J’écris des poèmes en français mais ma musique se conjugue en berbère, en anglais, en espagnol voire en portugais ! Votre album “Handmade” chante l’amour, avez-vous rencontré ce “Beautiful stranger” ? H.Z. : Si vous faites allusion à ma vie privée, disons que j’ai… des traces d’amour ! Parfois, il m’arrive même de penser que j’ai trop d’amour et qu’il faut que j’en redonne… Que vous apporte la reconnaissance ? H.Z. : L’exigence d’explorer d’avantage toutes mes possibilités. Cette force me pousse à l’intérieur de moi comme le Tai-Chi. J’exige de moi d’être libre pour me sentir bien comme être humain, c’est cette sensation de bien-être que j’offre au public. Aujourd’hui, j’avance avec le sentiment que ma musique touche les gens, voilà ma récompense ! Qu’évoque Marrakech ? H.Z. : C’est ma grande porte berbère ouverte sur ma région : le grand sud. J’adore cette ville. Enfant, j’y venais souvent. C’est ici que j’ai donné, en 2007, mon premier concert au Maroc dans un stade lors du Festival des Calèches. C’est aussi la ville ou j’ai shooté les photos de mon album sur une idée géniale du photographe Hassan Hajjaj. Un ami précieux qui m’accueille toujours dans son riad. Même si la ville est aujourd’hui envahie de touristes, elle demeure d’une grande beauté, fracassée peutêtre, mais tout de même si belle ! Je retourne toujours place des Epices et j’aime dîner aux Terrasses de l’Alhambra, place Jamaâ El Fna. Vous habitez Paris qu’y a t-il de Français en vous ? H.Z. : La langue bien sûr mais tout le reste est Marocain !
042/MUSIQUE
“HAND MADE” OURSOUL REC/BLUE NOTE, EMI MUSIC FRANCE
HINDI ZAHRA
Her ViCtorY LieS in mUSiC ! THIS 30-YEAR OLD ARTIST OF BERBER ORIGINS HAS HAD TRIUMPHANT SUCCESS WITH HER FIRST ALBUM, WHICH SHE WORKED ON AS SINGER-SONGWRITER, COMPOSER AND PRODUCER. The gold-selling singer Hindi Zahra weaves a spell with her velvety voice when singing love songs. Her jazz-folk melodies flicker in her fiery eyes. This feline princess of soul electrifies galas with her nonchalance and slightly husky voice. As a child, the language of music tattooed her heart on the way from Agadir and Ouarzazate before finally landing in Paris at the age of 13. Her first job was at the Louvre, full of dreams in front of Dutch painters and tapestries from the Middle Ages. She then went on to become a hostess at the Ritz, a member of a choir in the evening, and a blues composer at night. Today, she has decided to go it alone and has met with success! Here is her journey as an artist enchanting listeners the world over… What does the name Zahra mean? HINDI ZAHRA: It’s the name of a flower, the rose, and it also means luck. I lay claim on both of course! What is your first musical memory? H.Z. : It’s hard to pick out just one! I was born in the region of Souss where I was immersed in music. My mother brought up her four children – I am the eldest – whilst singing and acting. Music is my family’s story… I am self-taught, I learnt by ear like the gypsies, under with musical influences such as jazz, folk, rai… I always knew that music would be a vital part of my life. The british magazine WIRE compares you to Billie Holliday... H.Z. : That’s very flattering but is that really true? I have a personal preference for Ella Fitzgerald, the inventor of scat. This instrumentalist added a touch of humour to her expression which I find fascinating. They are always being compared, much like Prince and Michael Jackson. What would you listen to on your iPod in a desert island? H.Z. : The flamenco singer Buika, Tinariwen, Moon Dog, Barbara, Alain Bashung and, one of my favourites, Benjamin Biolay.
You sing in english, in berber but never in french. Why is that? H.Z. : French for me is linked to literature and definitely not music. The works of Albert Cosseri and Carl Jung sustained me for years An author gets you to earn his living when he tells you his story. At the time, I was working in the evening on the structure of my songs, improvisation, whilst testing the stage. My greatest wish was to make a living from music! Success came from this word of mouth. And I made radical choice to safeguard my freedom: I cut myself from the rest of the world in order to work hard, sounding the silence and favouring introspection. Art is an emotional subject matter. I write poems in French but my music comes to me in Berber, English, Spanish and sometimes even Portuguese! Your album “Handmade” sings of love, have you met that “Beautiful stranger” yet? H.Z. : If you are referring to my private life, let’s say that I have experienced… traces of love! I sometimes even think that I have too much love and have to give some back… What does recognition bring? H.Z. : It means I have to examine all of my possibilities in greater depth. This force pushes me to look deep within myself, much like Tai-Chi. I need to be free to feel good as a human being: I strive to offer my audience this feeling of wellbeing. Today, I make headway knowing that my music moves others. There lies my reward! What does Marrakech evoke for you? H.Z. : A wide open Berber gateway onto my region: the great south. I love this city. I often came as a child. I gave my first Moroccan concert in a stadium in 2007 during the Festival des Calèches. This city is also where I shot the photos for my album inspired by a brilliant idea from photographer Hassan Hajjaj, a valued friend who is always ready to welcome me in his riad. Even if the city is now taken over by tourists, it still remains very beautiful, a shattered beauty, but beautiful all the same! I always return to the spice market and love to dine at the Terrasses de l’Alhambra, on Djemaa El Fna square. You live in Paris. Which parts of you are french? H.Z. : The language of course but all the rest is Moroccan!
044/MUSIQUE
MARRAKECH UNDERMOON Philippe Lauro-Baranès (d.) et Khalid Içame, alias Z.Tröz (g.)
Ils flirtent avec le succès. Parce qu’ils ont inventé un nouveau style musical qui fait un carton. Parce qu’ils ont su relire la tradition gnawa et la traduire en langage moderne. Parce qu’ils ont du talent ces deux-là, tout simplement.
C’est depuis un petit riad au cœur de la Médina que s’élève dans les cieux marrakchis une drôle de musique, quelque chose d’inattendu, d’inédit. Mais personne ne sait qu’il s’agit là d’un véritable laboratoire musical où Philippe Lauro-Baranès et Khalid Içame, alias Z.Tröz, réinventent les rythmes gnawa. Réinventent ? Pas tout à fait… “En réalité, j’ai découvert les gnawa quand j’ai débarqué au Maroc pour la première fois, il y a longtemps, raconte Philippe. Ils m’ont intrigué parce que leur musique, accompagnée de la transe, restait un mystère. Il fallait que j’aille explorer cette énigme.” Philippe s’intéresse alors de plus près aux fameuses lilah, ces nuits entières de transe qui ont fait la réputation des gnawa. “Ce qui m’a fasciné, outre les messages que les gnawa colportent -la pulsion africaine, un certain retour à la source-, ça a surtout été la poésie de la chose, poursuit Philippe. C’est alors que mon projet est né après un travail de titan qui a nécessité des années : traduire ce mélange inextricable d’arabe dialectal et classique ponctué du rüs, une langue amazigh inconnue, le tout en arabe, français et anglais... Enfin, il a fallu archiver cette musique et ces textes, les revisiter et créer un son nouveau, le son de Marrakech, entre ce qui est le plus traditionnel des gnawa et le plus contemporain. Comme je ne sais rien faire en musique, c’est Khalid qui a tout inventé.” Le projet prend forme : les deux compères
enregistrent des heures de transe gnawa, ce qui n’avait jamais été fait jusque là, et Khalid métamorphose le tout, mixe les sons avec de la musique électro, aidé de toute une bande de jeunes Marrakchis qui désormais hantent cette nouvelle “école” improvisée. L’opéra gnawa est né ! Cette œuvre colossale est saluée par tous, connaisseurs et profanes. L’écrivain Abdelwahab Meddeb n’hésitera pas à la qualifier de “cohérente et rigoureuse”, allant jusqu’à comparer la fastidieuse traduction avec celle d’Henri Mischonic, le plus célèbre linguiste du monde qui s’est attaqué, lui, à celle de la Bible. “Au début j’étais un peu sceptique, raconte à son tour Khalid. Pour moi, les gnawa, c’était quelque chose de trop agressif, trop noir, comme une sorte de sombre folie qui me faisait peur. Mais quand on a fait la traduction des textes, j’ai commencé à comprendre. Les gnawa ont une histoire et ils chantent des histoires. C’est passionnant, et tout notre travail a été de restaurer un répertoire, dans un désir de nouveauté et de liberté. Un voyage, en somme, qui restitue musicalement notre monde à la vie de Marrakech.” De Kamarstudios vont sortir deux albums : “Khalaa”, une sympathique première expérience de compositeur, et surtout “The black album, Marrakech Undermoon”, distribué chez Virgin, qui fait un carton dans toutes les soirées les plus branchées du monde et du Maroc en particulier. L’ingénieur du son du groupe U2, Alex Haas, est si interloqué par ce nouveau style -il a mixé 2 tracks de l’album et les a accompagné pendant toutes ces années- qu’il le fait écouter au grand producteur Bill Laswell qui lui dit “God, they have created the 4th world music !” (traduisez “Oh mon Dieu, il ont inventé la 4ème musique du monde”). Quant à Philippe et Khalid, si d’aventure vous les voulez pour mettre en scène votre prochaine soirée, sachez qu’il faut s’y prendre très, mais très longtemps à l’avance, parce que leur musique est au top, et que question ambiance, ils sont imbattables (Il ont crée le Sound Design de la soirée d’ouverture de La Mamounia et celui du Costes Shanghai) ! Parce qu’ils ont, au bon moment, décrypter la “folie” gnaouia dans des mix qui interpellent la jeune génération. Loin de s’enfermer dans la seule culture gnawa, ils continuent à inventer ce lien magique qui unit la musique contemporaine de Z.Tröz à la grande culture classique marocaine, celle des Hayat Boukhriss, Françoise Atlan, ou encore celle de la star Oum, la meilleure ambassadrice de la jeune scène marocaine. Inventer, inventer toujours et encore, oui, c’est ça leur talent ! www.kamarstudios.com
Par : Nicolas Cardosel
other words a journey that gives this world back, in musical terms, to Marrakech.” Two albums were made by Kamarstudios: “Khalaa”, an enjoyable first experience by the composer, and more importantly “The black album, Marrakech Undermoon”, distributed by Virgin, a hit at all of the trendiest parties around the world and in Morocco in particular. The sound engineer of the group U2, Alex Haas, was so amazed by this new style - he mixed 2 tracks of the album and accompanied them all these years - that he let the great producer, Bill Laswell, hear them. Laswell exclaimed: “God, they’ve created the 4th world music!”. As for Philippe and Khalid, if by chance you would like to engage them for your next party, you would have to book them very, very far ahead of time since their music is highly sought-after and in terms of creating an atmosphere they are unbeatable. (They created the Sound Design for the opening night of La Mamounia and for Costes Shanghai). They decrypted the Gnawa “madness” at just the right time, in mixes that appeal to the young generation. Far from limiting themselves to Gnawa culture, they continue to invent this magic connection that joins the contemporary music of Z.Tröz to the great classical culture of Morocco, or the music of the star Oum, the foremost ambassador of Morocco’s young scene. Inventing, inventing, and inventing yet again: that is where their talent lies! www.kamarstudios.com They flirt with success because they have discovered a new musical style that has become a hit. And because they were able to reinterpret the Gnawa tradition in modern language. And because the two of them are bursting with talent, quite simply. Strange music, quite unexpected, wafts up to the Marrakech skies from a little riad in the heart of the Medina. But no one knows that it is coming from a real music laboratory where Philippe Lauro Baranès and Khalid Içame, a.k.a. Z.Tröz, are reinventing Gnawa rhythms. Well, not quite reinventing… “In fact, I discovered the Gnawa (mystical musician healers) when I arrived in Morocco for the first time, a long time ago”, Philippe reminisces. “They intrigued me because their music and spiritual trances were a mystery. I just had to explore the enigma.” So Philippe delved more deeply into the famous lila, those entire nights of ceremonial trance that forged the Gnawas’ reputation. “What fascinated me, apart from the Gnawa’s narratives, was the African beat, a sort of return to the origin of things. That was the real poetry for me,” Philippe continues. “That is when my project really started, after a titanic amount of work which took years. I had to translate this inextricable mix of classical Arabic and dialect, punctuated with Rüs, an unknown Amazigh language, into Arabic,
French and English. Finally, I had to archive the music and lyrics, go back to them and create a new sound, the sound of Marrakech, a cross between the most traditional Gnawa sounds and the most contemporary musical styles. Since I don’t know how to do anything in music, Khalid invented it all.” The project took form and the two friends recorded hours of Gnawa ritual trances, something that had never been done before, while Khalid metamorphosed everything, mixing the sounds with electronic music, helped by a whole gang of young Marrakech musicians who were haunting the new “music school” by then. The Gnawa opera was born! This colossal work has won the admiration of all, connoisseurs and amateurs alike. The writer Abdelwahab Meddeb did not hesitate to describe the work as “coherent and rigorous”, even going so far as to compare the careful translation with that of Henri Mischonic, the most famous linguist in the world who translated the Bible. “I was slightly sceptical at first”, remembers Khalid. “I thought that the Gnawas were too aggressive, too dark, like a sort of madness, and that frightened me. But when we translated the texts, I began to understand. The Gnawa have a history and sing about it. It is fascinating and all our work was focused on restoring a repertoire, striving for novelty and freedom, in
046/SCULPTURE Par : Nathalie Rigoulet
y r n e H Pierre
Guérard
e c n a s is a n la , k r o Y Entre Essaouira et New d’une success story…
Pierre-Henry Guérard, voici un personnage haut en couleurs à l’image de ses créations… Sa vie a pris une tournure quelque peu magique ces derniers mois suite à la visite à Essaouira de son amie d’enfance Sophie Raubiet, Vice Présidente USA du créateur de lunettes Alain Mikli. Elle tombe sous le charme de ses têtes en papier mâché et imagine la rencontre extraordinaire de ces personnages hors du commun et des fameuses lunettes. De retour à New York, Sophie présente les créations de PierreHenry à Alain Mikli… et la magie opère. Il propose à Pierre-Henry de créer des modèles : des têtes à lunettes appelées “Poupees” et qui seraient exposées à New York, sur la Madisson Avenue, et à Philadelphie. En octobre 2009, Pierre-Henry s’envole pour New York, après onze heureuses années passées au Maroc. Impossible de parler de ses “Poupées” sans évoquer l’ensemble de ses créations : toutes les œuvres de Pierre-Henry sont une bouffée d’oxygène, un clin d’œil coloré et rêveur à nos souvenirs d’enfance ; des tableaux naïfs avec une touche orientale et des sculptures qui vous transportent dans un univers tendre et pur où un petit coq, qui n’est autre que la métaphore de son créateur, raconte des tranches de vie, des rencontres et voyages entre mer et campagne. Alors, lorsque Pierre-Henry se lance dans la création de sympathiques personnages aux allures drôles et mystérieuses, le résultat est tout simplement rempli de vie et d’humour ! Il puise son inspi-
ration dans sa propre histoire et se délecte aussi des œuvres de Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Romero Britto et Andy Warhol. Ses créations, essentiellement réalisées avec des matériaux de récupération -papier, plastique, carton, bois, fer, sable, etc.-, de peintures acryliques et de pastels, ne passent jamais inaperçues ! Et cette fois, c’est au tour de New York et Philadelphie d’être séduites… Les “Poupees” rencontrent un tel succès qu’il est question qu’elles trouvent leur place dans les autres boutiques Mikli en Europe, au Japon, en Chine, à Taïwan… Les personnages de Pierre-Henry sont tout comme lui, nés au Havre, ils l’ont suivi au Maroc, en Espagne et à travers de multiples expositions en Europe. Artificier de métier, commercial un temps, il réalise la décoration de nombreuses vitrines, mais c’est toujours la création qui l’accapare. Galeriste à l’Orange Bleue Mogador à Essaouira, puis au Havre, professeur d’Art plastique à Marrakech ; ses dix dernières années ont été bien remplies : il est toujours en mouvement et en recherche de projets, on peut dire que cette fois-ci il est servi ! Il vient de lancer à la Big Apple le projet “Art and Fish” afin de démocratiser la fête du 1er avril, un rendezvous qui invite les commerçants français, les artistes et toute personne motivée, à se lancer dans l’aventure du poisson d’avril. L’association French Culture va également exposer les tableaux et sculptures de Pierre–Henry dans différents lieux branchés de New York… Une nouvelle vie trépidante commence. Si vous êtes de passage à Essaouira, quelques-unes de ses créations sont actuellement exposées au show room Poupa Litza. Pierre-Henry Guérard : 111 Hicks Street Apt 11C, Brooklyn New York USA, Tel : +1 917 775 46 10 www.pierrehenryguerard.com
048/SCULPTURE
From Essaouira to New York, the birth of a true success story… Pierre-Henry Guérard is a truly colourful character, not unlike his creations… His life has taken a somewhat magical turn these past few months following a visit of his childhood friend Sophie Raubiet, Vice President USA of eyewear designer company Alain Mikli, to Essaouira. She fell under the spell of these papiermâché heads and dreams up the extraordinary meeting between these unusual characters and the famous glasses. Back in New York, Sophie presented PierreHenry’s creations to Alain Mikli and they work their magic: Mikli asks Pierre-Henry to create models, heads called “Poupées” (Dolls) for his glasses, to be exhibited on Madison Avenue in New York and in Philadelphia. In October 2009, Pierre-Henry flew to New York after eleven years spent in Morocco. And how could we talk of his “Poupées” without evoking the rest of his work: all of Pierre-Henry’s creations are a breath of fresh air, a colourful and dreamy reference to our childhood memories; naive paintings with an oriental touch that take you on a journey to a pure and innocent world where a small cockerel, none other than a metaphor for the artist himself, tells of slices of life, meetings and journeys between land and sea. So when Pierre-Henry launches into the creation of likeable funny -and mysterious- looking characters, the result is quite simply full of life and humour! He takes his inspiration from his own story and also delights in pieces by Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Romero Britto and Andy Warhol. His designs, essen-
tially made with salvage materials –paper, plastic, wood, iron, sand, etc.– acrylic paint and pastels, never go unnoticed! And this time, it is New York and Philadelphia’s turn to be enchanted! The “Poupées” are so popular that they might well be given their own space in other Mikli stores in Europe, Japan, China and Taiwan… Like him, Pierre-Henry’s characters are born in Le Havre, and followed him to Morocco, Spain, and throughout various exhibitions in Europe. A pyrotechnician by profession and sales representative for a time, he also dressed and decorated a great number of shop windows. Art has nevertheless always been a passion. Working as a gallery manager at L‘Orange Bleue Mogador in Essaouira, then in Le Havre, and as an arts teacher in Marrakech, these past ten years have been particularly busy. He is always on the move, searching for projects: this time, we can really say that he has done particularly well for himself! He has just launched the “Art and Fish” project in the Big Apple, looking to democratise the 1st April holiday, inviting French shopkeepers, artists and anyone motivated to become involved in the April fool’s day celebrations. The association French Culture is also set to exhibit Pierre-Henry’s paintings and sculptures in different trendy venues in New York… A new thrilling and hectic life is starting for the artist. Last but not least, if you happen to pass through Essaouira, a few of his creations are currently on show in the Poupa Litza gallery. Pierre-Henry Guérard : 111 Hicks Street Apt 11C, Brooklyn New York USA. Tel : +1 917 775 46 10 www.pierrehenryguerard.com
050/PORTFOLIO
Marrakech by
HASSAN HAjjAj
056/MARRAKECHBYHASSANHAJJAJ
062/MUSTHAVE
* LA BONNE ETOILE DE MARRAKECH
A STAR IS BORN La main de Fatma, réinterprétée par la créatrice de bijoux brésilienne Adriana Bittencourt, s’agrémente de diamant, rubis et saphir sur or rose. Hippy glam chic : un must sine qua none ! 22.000 dhs Bijoux “Nour” chez Kis 36, Derb Fahl Chidmi, Mouassine, Médina Tel : +212 (0)6 56 04 02 70
La Ville Rouge est née sous une bonne étoile, à l’image de celle qui brille sur son drapeau ! Voilà quelques idées futées à ramener au détour d’un shopping plaisir…
L’ETOILE DU BERGER “Sous le soleil, sous le soleil, exactement…” Comme dans la chanson de Gainsbourg, il y a toujours une heure de la journée où vous serez “pas à côté, juste en dessous”. Alors mieux vaut vous protéger avec cette chouette casquette qui contribue à la Star attitude ! 80 dhs – Dans les échoppes autour de la Place Jamaâ El Fna
DINER DE STAR Originale et majestueuse, la table “Nej” (diminutif de Nejma : étoile) des designers Mostapha El Dulhani & Oriane Dembrune conjugue la culture ancestrale du motif et la technique du laser. Ses tréteaux composés d’une seule feuille d’acier invitent à recomposer votre propre étoile sous un élégant plateau de verre qui s’adapte à vos mesures pour un dîner forcément étoilé! 6.700 dhs les tréteaux, hors plateau de verre Chez Dar en Art info@darenart.com
L’ETOILE MAJORELLE Unique au monde, ce jardin extraordinaire regorge de plantes exotiques dans un cadre enchanteur. Internationalement réputé pour son bleu si particulier, acheter un pot de peinture est une valeur sûre pour ne pas s’emmêler les pinceaux au moment de “tagger” votre propre bonne étoile… Peinture bleu Majorelle : 40 dhs Dans la boutique du Jardin Majorelle Tel : +212 (0)5 24 30 18 52 www.jardinmajorelle.com
LA BONNE ETOILE Pour emporter votre belle étoile ou bon vous semble, ce moelleux coussin de lin s’orne du fameux motif marocain selon la méthode de tissage de la cervelle, dite “Moukh”. Un travail d’artisanat de grande qualité dont taille, forme et couleur peuvent être commandés sur-mesure. Vive la sieste ! 2.150 dhs – Chez Moor 7, rue des Vieux Marrakchis Tel : +212 (0)5 24 45 82 74
STAR IN THE CITY Astucieuses et ravissantes, on adore ce choix de pochettes “girly” : I love Marrakech… Plastifiées, elles permettent d’y glisser sa crème solaire, sa monnaie ou l’indispensable, avec la fierté de revendiquer son attachement à la Ville Rouge. Selon l’inspiration de la créatrice, ces modèles s’agrémentent d’étoiles pour qu’en stilettos ou tongs vous puissiez briller. Dès 300 dhs – Chez Kulchi 1bis rue Elkssour, Médina Tel : +212 (0)6 71 48 00 06
STARMANIA CHEZ AMIRA C’est à la lueur des bougies que les nuits marrakchies sont les plus belles ! Chez Amira, un véritable paradis de cire, formes, senteurs et couleurs varient à l’infini ! Ici, la lumière a une âme, siglée de la belle étoile fétiche, dont les aficionados de la planète sont accros. Lot 4 bougies Etoile, non parfumées : 356 dhs Chez Amira : 277, Z.I. de Sidi Ghanem Tel : +212 (0)5 24 33 62 47
Par : Sylvie Gassot
LA STAR YSL Amoureux de Marrakech, Yves Saint Laurent y a puisé l’énergie de son inspiration. Intensité de sa palette de couleurs, émotion d’un style, élégance lascive… En hommage, d’année en année, le couturier envoyait des cartes de vœux étoilées d’un feu d’artifice de teintes chaudes qui sont toutes disponibles à la boutique du Jardin Majorelle, dont il fît un temps sa demeure rêvée… 10 dhs – Dans la boutique du Jardin Majorelle Tel : +212 (0)5 24 30 18 52 www.jardinmajorelle.com
STAR ATTITUDE Craquant, ce briquet Bic risque de faire des envieux dès que vous aurez allumé le feu avec ! Autant vous conseiller de l’acheter par lot dans la majorité des tabacs de la ville et vous ferez des heureux ! 6 dhs l’unité Dans les bureaux de tabac
LA PISTE AUX ETOILES Inventive et douée, Fadila El Gadi est une des stylistes les plus en vogue. A côté des parkas rebrodées et d’une mode “easy wear”, elle fourmille de trouvailles luxueuses. Son porte-carte en fleur de cuir permet de ranger aussi bien ses facturettes que ses cartes de crédit grâce à un ingénieux système d’élastiques. L’étoile rouge qui trône en son centre se propose de veiller sur vos finances… 750 dhs - Fadila El Gadi au BAB Hotel : angle bd Mansour Eddhabi et rue Mohamed El Beqal Tel : +212 (0)5 24 43 52 50
L’ETOILE DU CINEMA Marrakech ne fait pas son cinéma pour réhabiliter L’Eden, la salle mythique construite en 1926. L‘association Save Cinemas in Marocco édite un t-shirt collector qui fait de son propriétaire un membre bienfaiteur de cette belle initiative. En l’achetant, vous aurez votre nom au firmament du site internet. L’offre de soutien s’élargit de mugs, briquets et autres goodies so glam’… 100 dhs le t-shirt www.savecinemasinmarroco.com Tarik Mounim : +212 (0)6 71 42 73 37
DECO DE STAR Design, ce porte-crayon chatoyant joue au vase d’appoint et même au photophore. Elégant, il illumine un intérieur contemporain et trouve sa fonction selon l’humeur de son propriétaire. On y garde ses trombones au bureau ou des amendes à l’apéro. Joli et astucieux. 100 dhs – Chez Kifkif ou ou chez Et Cetera Kif Kif : 8 Derb Laksour, Médina Et Cetera : 24, rue de Yougoslavie, Guéliz Tel : +212 (0)5 24 45 86 21
LIKE A ROLLING STAR La babouche est au Maroc ce que les remparts sont à Marrakech ! Mais ici, elle est de facture haute couture : coton bleu indigo, elle est brodée d’une étoile en fil d’argent et sa semelle de cuir souple est fabriquée par un artisan de Fès. Un sésame pour un voyage des Mille et une Nuit… 780 dhs - Chez Akbar Delights Place Bab Fteuf, Médina Tel : +212 (0)6 71 66 13 07
064/RENCONTRE Par : Mélanie Polatova Photos : Othman Zine
Objets fétiches Retour aux sources de l’inspiration Maîtres artisans, designers, créateurs… Chaque artiste a son propre univers, souvent incarné par un objet fétiche. Muse, emblème, ou source d’inspiration secrète, cet objet symbolique les définit et les nourrit à la fois. Nous leur avons demandé de prendre la pose avec leur objet fétiche, prétexte pour mieux comprendre leur univers et la source de leur créativité. Master craftsmen, designers, artists… each have created their own world, often embodied by a favourite object. Muses, emblems or secret sources of inspiration, these symbolic objects are both defining and nurturing. The following artists agreed to strike a pose with their own favourite object, giving us the opportunity to get a better understanding of their world and the origins of their creativity.
FREDERIC BUTZ Artiste inclassable D’abord attiré par la peinture, Frédéric Butz réalise les décors des défilés de maisons de couture prestigieuses (Dior ou Issey Miyake) alors qu’il n’est encore qu’un adolescent. Plus tard, sa mère lui fera découvrir Marrakech qu’il ne quittera plus… Cette ville lui inspirera la création de mobilier contemporain, qu’il façonne en résine ou en métal, dans un style très décalé. Vos créations semblent en total décalage avec Marrakech… Mon univers est très pop, ancré dans les années 70. Mais mon matériau de prédilection est l’acier laqué ; et pour pouvoir réaliser mes dessins, j’ai fait appel à des carrossiers et ferrailleurs avec lesquels nous sommes partis de zéro et avons appris ensemble à fabriquer des meubles ! Ils sont 15 dans mon atelier, quasiment les mêmes depuis dix ans… On peut donc dire que FB Design est une vraie entreprise marrakchie, qui pourrait difficilement exister ailleurs ! Quel est votre objet fétiche ? J’ai choisi ma Rocking Chair parce qu’elle incarne bien l’aspect ludique de mon travail. Je suis imprégné des années 70 durant lesquelles les meubles étaient comme des jouets grandeur nature. La création pour moi est étroitement liée à mon enfance… J’avoue d’ailleurs encore acheter des Legos et jouer avec !
An unclassifiable artist At first drawn to painting, Frédéric Butz created scenery and sets for prestigious haute couture companies (Dior ou Issey Miyake) when still a teenager. Later, he discovered Marrakech thanks to his mother, and never left… This city gave him the inspiration for creating modern furniture, which he makes out of resin or metal, in a very quirky style. Your designs seem to be in totally out of step with Marrakech… My world is that of pop and is anchored in the 1970s. My favourite material is lacquered steel; and to be able to bring my drawings to life, I call on the services of car-body makers and scrap merchants. We started from scratch and learnt to build furniture together! There are 15 people in my workshop, practically all the same for the past ten years… You can therefore say that FB Design is a true Marrakech company, and would find it hard to exist elsewhere! What is your favourite object? I chose my Rocking Chair since it embodies the fun aspect of my work. I am immersed in the 1970s, a decade when furniture looked like life-size toys. Design for me is closely linked to childhood… In fact, I even admit to still buying Lego and playing with it!
HICHAM EL MADI Artisan créateur Hicham El Madi est surtout connu pour son travail de récup’ et son attirance pour le mélange des matières. “Meubles frigo”, consoles et armoires en bois ajouré de métal ou sculpté de motifs orientaux “inachevés”, luminaires et meubles en tout genre alliant bois au métal ou à des fantaisies en céramique colorée… Son univers est moderne et ludique, mais toujours inhérent à l’artisanat marocain. Pourquoi Marrakech ? J’ai participé à la première édition de Riad Art Expo il y a six ans et l’accueil qui a été fait à mes créations a donné un formidable élan à ma petite entreprise. Je suis resté car, au-delà de l’aspect commercial, la proximité avec les artisans permet d’obtenir un travail de collaboration, véritable échange d’idées et d’inspiration particulièrement enrichissant. Pourquoi cet objet fétiche ? La table basse Sérénité a été, contrairement à ce que son nom indique, un vrai casse-tête. Je l’ai créée il y a quatre ans pour la Biennale de SaintEtienne, elle a évolué depuis : après avoir été réalisée en bois, elle est devenue métallique. Elle symbolise bien mon travail : expérimental et compliqué ; faisant aussi bien appel à l’informatique qu’à l’artisanat.
A designer craftsman Hicham El Madi is particularly renowned for his work with salvage materials and his use of different types of materials. “Fridge furniture”, consoles and wooden wardrobes adorned with openwork metal or sculpted in “unfinished” oriental motifs, all kinds of lighting and furniture combining wood and metal or colourful ceramic decorations… His world is modern and fun, but always inherent to Moroccan crafts. Why Marrakech? I took part in the first edition of Riad Art Expo six years ago and the reception given to my pieces gave my small company an incredible boost. I stayed on because, aside from the commercial aspect, the proximity to craftsmen helps create a good working relationship, a real exchange of particularly enriching inspiration and ideas. Why this favourite object? Contrary to its name, the Sérénité (serenity in English) coffee table was a real headache to make. I created it four years ago for the Biennale de SaintEtienne, and it has evolved since, from being first made of wood, and then of metal. It symbolises my work well: experimental and complicated; making use of IT tools as well as traditional crafts.
YOUNES DURET Designer fétichiste A popular designer The young and trendy Younès Duret is the new generation’s favourite designer. He navigates between his two cultures (French and Moroccan) in order to design completely quirky objects and concepts. Moroccan symbols are given a new twist in a funny and intelligent way, for a result that is bound to get a reaction! From teapots to camel heads, as well as designing entire venues (such as the Azar in Marrakech), Younès Duret’s designs are both innovative and lively.
Jeune et branché, Younès Duret est le designer de la nouvelle génération. Il navigue entre ses deux cultures (française et marocaine) pour nous livrer des objets et concepts complètement décalés. Les symboles marocains sont détournés de façon drôle et intelligente, pour un résultat qui ne laisse personne indifférent ! De la théière à la tête de chameau, en passant par la création de lieux entiers (comme le Azar à Marrakech), le design selon Younès Duret est innovant et vitaminé. Pourquoi cet objet fétiche ? Je suis collectionneur de baskets… Un fétichisme qui s’explique par l’histoire qui appartient à chaque paire de chaussures. Chacune, bien qu’elle soit un objet de grande consommation, possède une part de légende, comme mes Jordan One qui sont à l’origine du logo de la marque. C’est une paire de baskets très rare, à tel point qu’aux Etats-Unis les gens m’arrêtent dans la rue pour les admirer ! Quel parallèle peut-on faire avec votre travail ? Les baskets allient l’ergonomie, la fonctionnalité et l’esthétisme tout en étant “casual”, ce qui définit le design tel que je l’entends. Si je suis fan de baskets, c’est parce que je suis fasciné par leur aspect très technique, prenez par exemple les Nike Air 180 : elles sont extraordinaires ! C’est ce genre de prouesse que je tente de réaliser…
Why this favourite object? I collect trainers… A passion that can be explained by the story that belongs to each pair of shoes. Every one, even if an object of mass consumption, has its share of legend, such as my Jordan One shoes, which represent the brand’s beginnings. This pair of very rare trainers even has people in the United States stopping me in the street to admire them! How does this fit in with your work? Trainers combine ergonomics, functionality and aesthetics whilst remaining “casual”, which defines my vision of design. I am a fan of trainers because I am fascinated by their very technical aspects; much like the amazing Nike Air 180 for example! I strive to perform this kind of feat… …
HICHAM BNOUSSINA Designer inspiré Ce designer marrakchi, qui se définit avant tout comme un dessinateur, puise son inspiration dans un immense espace/temps : son univers et ses créations sont au croisement du passé et du présent, de l’Occident et de l’Orient. Il mixe avec dextérité la terre de son enfance, ses voyages virtuels, sa culture et celles d’ailleurs, pour livrer des collections tour à tour ethniques, contemporaines ou classiques. Parlez-nous de votre objet fétiche. L’astrolabe possède un design tellement élaboré pour son époque qu’il continue de passionner les astronomes et les chercheurs d’aujourd’hui. Sa précision est toujours d’actualité ! L’astrolabe permet de voyager dans le temps et d’explorer l’inconnu, de méditer sur le sens de tout cela. De nos jours, la grande question de l’Humanité se résume par “où va-t-on ?” ; peut être que l’astrolabe nous répondra un jour… Quelle place occupe t-il dans votre univers ? L’astrolabe a fasciné mes ancêtres et me fascine par son graphisme et le croisement de ses disques gradués, il est comme mes créations : complexe et simple a la fois. Il m’inspire le voyage et l’aventure, les rencontres et le rêve de l’absolu… Quand on maîtrise le temps, on maîtrise l’espace, c’est l’essence de tout mon travail artistique.
An inspired designer This Marrakechi designer first defines himself as a draftsman/artist, taking his inspiration from a huge space/time: his world and creations are at the crossroads of past and present, the Western and Eastern worlds. He skilfully mixes the land of his childhood, his virtual travels, his own culture and that of other places, delivering ethnic, modern and classic collections by turns. Tell us about your favourite object. The astrolabe has such an elaborate design for its era that is continues to fascinate the astronomers and researchers of today. Its precision is still of our time! The astrolabe enables us to travel in time and explore the unknown, to meditate on the meaning of all of this. Today, Humanity’s great question can be summed up by “where are we heading for?”; the astrolabe might be able to answer that question one day… What place does it take up in your world? The astrolabe has gripped my ancestors and me with its graphics and the overlapping of its graduated disks; it is like my creations: complex and simple at once. It inspires travel and adventure, meetings and dreams of the absolute… When you control time, you control space, which is the essence of all of my artistic work.
STEPHANIE BENETIERE Créatrice ludique A fun product designer Stéphanie is the first to say that she has great fun! The clothes, jewellery, furniture and accessories from her Kif Kif brand are colourful and entertaining, imagination being at the heart of her designs. “These small references to life make us smile and remind us that we are lucky to have it so good!“. Her world is full of childhood memories and original creations, such as the SiAli deckchair, which won the Prix Découverte award at the Maisons & Objets tradeshow.
Stéphanie le dit elle-même : elle s’amuse ! Les vêtements, bijoux, meubles et accessoires de sa marque Kif Kif sont colorés et divertissants, la fantaisie étant au cœur de sa création. “Ce sont des petits clins d’œil à la vie, nous raconte t-elle, sourions et n’oublions pas que nous sommes chanceux de l’avoir si douce !”. Son univers est empreint de souvenirs d’enfance et de créations originales, comme la chaise longue SiAli qui lui a valu le Prix Découverte du salon Maisons & Objets. Quelle est l’histoire de Kif Kif ? J’ai fait un voyage à Marrakech il y a sept ans avec mon compagnon. Tout de suite, je me suis sentie chez moi et j’ai décidé de m’y installer. Nous avons d’abord acheté un riad que nous avons exploité en maison d’hôtes ; et c’est l’univers de la Médina et la rencontre avec les artisans qui m’ont insufflé l’envie de créer. Je me suis alors lancée dans l’aventure Kif Kif… Pourquoi cet objet fétiche ? Mon petit numérique ne me quitte pas ! Je suis très sensible à la lumière, et très curieuse de tout ce qui m’entoure. Les images capturées par mon appareil photo sont avant tout des sources d’inspiration sans limite, mais elles sont aussi dotées d’une notion de partage avec ma famille et mes amis.
What is the story behind Kif Kif? I visited Marrakech seven years ago with my partner. I immediately felt at home and decided to settle there. We first bought a riad, which we ran as a guesthouse; and the world of the Medina and meetings with craftsmen inspired me to create. I then embarked on the Kif Kif adventure … Why this favourite object? My small digital camera goes everywhere with me! I am very aware of light and very curious about everything that surrounds me. The pictures taken with my camera are primarily boundless sources of inspiration, but also come with the notion of sharing with family and friends.
DANIEL OIKNINE Artisan de la matière “C’est en forgeant que l’on devient forgeron”, voilà qui résume bien l’état d’esprit du ferronnier autodidacte Daniel Oiknine. Chaises d’école, ou “recto-verso”, Lego géant, meubles Art Déco : ce créateur insatiable ne cesse de réinventer les images de son enfance et les formes premières, tout en s’amusant avec les proportions. “Tout ça n’est qu’un jeu“ commente t-il devant l’imposant show-room rempli de ses objets et meubles en fer. Pourquoi le fer ? Je suis né à Marrakech et j’y suis revenu il y a une quinzaine d’années. En voulant construire mon entrepôt à Sidi Ghanem, j’ai fait une rencontre avec la matière. J’ai été sidéré par le fait que le fer soit si facile à plier et à soulever ; sidéré aussi par la complexité de son alphabet qui me permet aujourd’hui encore de découvrir de nouveaux mots… Pourquoi cet objet fétiche ? Cette chaise est l’aboutissement de plusieurs mois de travail sur le thème du rond. Au départ, je pensais que cette forme ne m’amènerait nulle part, et pourtant elle m’a inspiré de nombreuses créations. Elle symbolise un travail en perpétuelle évolution. Le rond, c’est aussi un motif très seventies. Une exploration aussi bien du passé que de la matière.
An artisan of wrought iron “Practice makes perfect“: this sums up the state of mind of the self-taught wrought iron craftsman, Daniel Oiknine, perfectly. School chairs or “rectoverso” items, giant Lego, Art deco furniture: this insatiable designer is always reinventing images from his childhood and primary shapes whilst playing around with proportions. “It’s all just a game“, he comments in front of the impressive showroom filled with his wrought-iron objects and furniture. Why wrought iron? I was born in Marrakech and came back to live in the city fifteen years ago or so. Looking to build my warehouse in Sidi Ghanem, I had my first real encounter with wrought iron. I was amazed by the fact that iron is so easy to bend and lift; amazed also by the complex nature of its language that still enables me to discover new words… Why this favourite object? This chair is the fruit of a number of months of work on circles. At the start, I thought this shape would lead to a dead end, but it has nevertheless given me inspiration for a number of creations. It symbolises work in perpetual evolution. The circle is also a very seventies pattern. An exploration of the past as well as the materials at hand.
076/DESIGN Par : Mélanie Polatova
Dans l‘univers végétal d’Orenzo,
“Le monde entier est un cactus” Bien que le thème travaillé par Laurent Wallrand soit un choix purement esthétique, la symbolique n’en est pas moins intéressante... “Qui s’y frotte, s’y pique”, c’est bien ce que les cactées semblent nous chuchoter, et cela nous ramène à l’origine même de la création d’Orenzo... L’histoire d’une famille déchue, qui a été “piquée“ au vif ; l’histoire d’un formidable élan vital qui a donné naissance à ce sublime show-room planté de cactus et autres végétaux en métal. Au commencement, il y avait une famille de créateurs : un beau bateau mené par un capitaine bien cramponné à la barre : Pascale Carpentier. De tragédies en déceptions, le bateau qui navigue au Maroc depuis une dizaine d’années a traversé tant bien que mal les tempêtes. Mais la fin de l’histoire prend des airs de contes de fée, puisqu’Orenzo est né en 2002. Pascale -qui possédait une boutique de décoration dans un couvent de la région de Montpellier- et son fils Laurent -qui sortait alors d’une école d’architecture- se sont d’abord attaqués à la décoration de propriétés marrakchies pour le compte de clients privés. De A à Z, ils ont inventé des univers entiers, en concevant et fabriquant les meubles, objets, tissus et luminaires des maisons qui leur ont été confiées. Un jour, un de leur client commande à Laurent une sculpture pour son jardin. Laurent improvise, le résultat fait mouche, et le client veut réitérer, mais cette fois, dans des dimensions de 4 mètres de haut ! Sort alors de terre le premier cactus en métal qui fera le succès d’Orenzo. Aujourd’hui, le show-room de la marque est peuplé de cactus de toutes tailles, aux décors extravagants -drapeau américain, papier journal, couleur monochrome, etc.- mais aussi d’objets inspirés par fois de nénuphars, de bambous... Le métal (de la tôle noire) est le maté-
riau de prédilection de leurs créations. Tout est alors possible : du pied de table aux gigantesques plats, du socle de bougie aux luminaires -pour lesquels le métal a été troqué contre un papier de soie de mûrier. Une multitude de meubles et d’objets accompagnés des tableaux peints par une Pascale décidément très inspirée ! “J’ai toujours évolué dans le “beau“. C’est tout ce que ma famille et moi-même connaissons. Et comme nous sommes dans un pays où tout est possible, nous avons eu envie de nous servir des outils que le Maroc nous offre : ses artisans et maâlems qui donnent vie à nos idées les plus folles. Sans eux, rien n’aurait été possible, ils sont une pièce maîtresse du succès d’Orenzo”. Dans le show-room épuré et baigné de la lumière extérieure, Pascale nous a livré son histoire, véritable moteur de ces créations riches en inventivité, sans cesse renouvelées par cette lignée d’artistes insatiables. D’immenses et nombreuses baies vitrées plongent sur un jardin où plantes réelles cohabitent en parfaite harmonie avec de confondantes sculptures de métal. Elle conclut alors : “le soleil finit par briller...“ Et en quittant ce lieu de beauté et de quiétude, dans l’immobilité rassurante, les cactus ne semblent plus être si piquants que ça ! Show-room : km 9, route de l’Ourika Tel : + 212 (0)5 24 38 03 29 www.orenzodesign.com
078/DESIGN
In Orenzo’s plant world, “the whole world is a cactus” [line from a Jacques Dutronc song] Even though the theme perfected by Laurent Wallrand is purely aesthetic by choice, the symbol is no less interesting… If you cross swords with a cactus, you do so at your peril, and this brings us right back to the very origins of Orenzo’s design.. The story of a “piqued”, deposed family; the story of a true life force that gave birth to this sublime showroom planted with metal cacti and other plants. At the beginning, there was a family of designers: a beautiful ship with a seasoned captain at the helm: Pascale Carpentier. Despite a series of tragedies, the boat that had been sailing around Morocco for a dozen years, had more or less weathered the storms. But the end of the story turns into a fairy story the moment Orenzo was born in 2002. Pascale – who owned an interior decoration boutique in a convent in the Montpellier region – and her son Laurent – who was then just graduating from his school of architecture – first set about decorating Marrakech properties for private customers. They invented entire worlds from start to finish, designing and making furniture, objects, fabric, and lighting for the houses that were entrusted to them. One day, one of their customers ordered a garden sculpture from Laurent. Laurent improvised and the result hit the spot. The customer put in another order, but this time for one 4 metres in height! Thus sprouted the first metal cactus that was to turn the Orenzo business into a successful venture. Today, the brand’s showroom is populated with cacti in various sizes and extravagantly decorated – American flag, newspaper, monochrome colour, etc – as well as objects inspired by water lilies and sometimes even bamboo… Black sheet metal is the material of
choice for their designs. Then all becomes possible: from table legs to gigantic dishes, and candle plinths to lighting – for which metal has been swapped for mulberry tissue paper - a multitude of furniture and objects accompanied by paintings created by a decidedly very inspired Pascale! “I have always been around “beautiful things”. That is all my family and I know. And as we live in a country where everything is possible, we wanted to make use of the tools that Morocco has to offer, namely its craftsmen and maâlems, who bring our craziest ideas to life. None of this would have been possible without them; they are the cornerstone of Orenzo’s success”. In an uncluttered showroom bathed in natural light, Pascale told us her story, a true driving force behind these rich and inventive creations, forever renewed by this lineage of insatiable artists. A number of large picture windows look out onto the garden below where real plants live alongside astounding metal sculptures in complete harmony. She then concludes: “the sun ends up shining...“ And leaving this beautiful and quiet place, in its reassuring stillness, somehow cacti do not seem so prickly after all! Showroom: km 9, route de l’Ourika Tel : + 212 (0)5 24 38 03 29 www.orenzodesign.com
080/PUBLIREDACTIONNEL
Isabelle et jean-Charles Mazet
Un Jardin En Plus… Le nom, déjà, évoque le supplément d’âme. Un désir fou d’ajouter encore à la nature, de la beauté. Née en 1998 à Marrakech, sous la houlette d’Isabelle et Jean-Charles Mazet, cette société de création d’espaces verts n’a, en effet, de cesse d’imaginer des jardins comme autant de nouveaux endroits à vivre, à être. Avec pour principal credo, l’harmonie : osmose des éléments entre eux, le minéral et le végétal, mariage des traditions séculaires et de l’inspiration contemporaine, fusion globale qui unit une demeure, ses propriétaires et l’histoire propre des lieux. En prime, une vision écoconsciente aiguë, primordiale à l’heure des grands débats sur la protection de l’environnement. Aujourd’hui, les réalisations du couple au sein de la Ville Rouge sont de véritables signatures reconnues sur l’ensemble du pays et jusqu’en Europe : les parcs somptueux de l’Amanjena, le Domaine El Majal, les jardins délicats du Relais&Châteaux La Villa des Orangers, le sublime Domaine d’Abraj, les espaces colorés et intimistes de l’hôtel Les Jardins de la Médina, le Palais Namaskar… sans oublier l’incroyable réhabilitation des huit hectares de l’Arsat Moulay Abdessalam, transformés en Cyberparc, sous l’impulsion de la princesse Lalla Hasna. Et les projets continuent de fleurir de plus belle, comme celui du futur hôtel Selman, sur la route du barrage, décoré par Jacques Garcia. Car l’histoire d’Un Jardin En Plus ne fait que commencer à s’inscrire dans la grande tradition de l’art subtil des jardins savamment cultivés en oasis depuis les origines de la création de Marrakech. Une cité qu’Isabelle et Jean-Charles ont adopté comme nouvelles racines dès 1993. Un coup de foudre réciproque qui leur a vite fait oublier leur première vie d’antiquaires à SaintOuen, spécialisés dans l’Art Déco, et à vouloir apporter en échange au Maroc, un jardin en plus, comme un supplément d’âme… Un Jardin En Plus Bureau d’études : Jean Charles Mazet Paysage 366, Z.I. Sidi Ghanem (immeuble maison de la Literie) Marrakech. Tel : +212 (0)5 24 33 53 39/12 ou +212 (0)5 24 44 68 69 unjardinenplus@wanadoo.net.ma www.unjardinenplus.com
Un Jardin En Plus… The name already evokes added soul. A crazy desire to add still more beauty to nature. Founded in 1998 in Marrakech by Isabelle and JeanCharles Mazet, this landscape gardening company has never ceased to consider gardens as new environments for living and being. Their principle credo is harmony: an osmosis of elements blending with one another, mineral and plant, a marriage of centuriesold traditions and contemporary inspiration, a global fusion that unites a house, its owners and the place’s history. As a bonus, there is acute ecological awareness, primordial in these days of debate on environmental protection. Today, the couple’s creations within the Red City are real signatures recognised by the whole country and even in Europe: the sumptuous parks of Amanjena, the El Majal estate, the delicate gardens of the Villa des Orangers (Relais&Châteaux), the sublime Abraj estate, the coloured, intimate spaces of the hotel Les Jardins de la Médina, the Namaskar Palace…not to mention the incredible rehabilitation of the eight hectares of the Arsat Moulay Abdessalam park, transformed into a Cyberpark at the instigation of princess Lalla Hasna. And the projects continue to flourish… like that for the future Hotel Selman, on the Barrage road, decorated by Jacques Garcia. The history of Un Jardin En Plus is only beginning to be considered as on a par with the great tradition of the subtle art of gardens expertly cultivated in oases since the origins of Marrakech’s creation. A city that Isabelle and Jean-Charles adopted and in which they set down their roots in 1993. A reciprocal “love at first sight” which quickly made them forget their first life as antiques dealers in Saint-Ouen (Paris), specialising in Art Deco, and the reason why they want to give something back to Morocco, one more garden, like one more soul.
Luminaire Mercury imaginé par Ross Lovegrove pour Artémide
Tabouret Bonze Platinium dessiné par Philippe Starck pour XO
ARGENT
MIROIR DE LA MODERNITE Silver, a reflection of modernity
Rivalisant de reflets et lignes épurées, une nouvelle génération d’objets argentés rejoint le devant de la scène pour dépoussiérer les codes légués par l’argenterie. Effets miroir garantis. Vying with reflections and clean lines, a new generation of silver objects is coming to the fore, revamping the codes passed on by traditional silverware. Mirror effects guaranteed.
Alice, chaise en aluminium imaginée par Philippe Bestenheider pour la Galerie Nilufar en édition limitée de 15 pièces (2007). © Philippe Bestenheider, Galerie Nilufar.
y Fre ine lph e D par le giné istof ima ur Chr t a Ple L) po A (EC
Tuyomyo, banc en aluminium imaginé par Frank Gehry pour Emeco. © Emeco
Par : Marie Le Fort Surfaces réfléchissantes, objets polis comme des galets et assises fuselées comme des carlingues… le paysage semble à la fois futuriste et minimaliste. Campées dans leur habit design, les pièces de Ron Arad, Frank Gehry, Ross Lovegrove, Richard Hutten ou Shi Jianmin augurent une nouvelle ère dans le monde du design : sculpturales, leurs créations semblent en mouvement, prêtes à se projeter hors de la pièce. Reflective surfaces, objects polished like pebbles and aerodynamic bases… The silve-rware scene looks both futuristic and minimalist. Decked out in their designer outfits, pieces by Ron Arad, Frank Gehry, Ross Lovegrove, Richard Hutten and Shi Jianmin, bode well for a new era in the world of design as their sculptural creations seem to be in motion, ready to cast themselves out of the room.
1) ue (199 ce uniq ffanour e et piè a p L ty is to o Arad, pro wntown Franç Do y de Ron Big Eas lérin / Galerie eC ri a M ©
8) 199 e” me i ir s a é s l s iver n Baa e, Mil e ann ig e 50 Marte prest “ t r ée fre Cof iné pa rt (cuv g a ima r Ruin pou
Pouf argent imaginé par Karen Chekerdjian - Fattal
Tabouret Argent de François Azambourg édition limitée à 8 exemplaires, Galerie Kreo (2007)
Cloud Chair du néerlandais Richard Hutten
084/BALADEDECO Par : Sylvie Gasot Photos : Othman Zine
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e v i V la brocante !
BAB EL KHEMIS ou les puces de Marrakech L’ancien marché aux chameaux, Bab El Khemis, est devenu le marché aux puces le plus sympathique de Marrakech. Visite guidée entre bric à brac bariolé et vraies bonnes affaires… C’est le jeudi, jour des plus gros arrivages, qu’il est préférable de s’arrêter à Bab El Khemis. A quelques minutes du Jardin Majorelle, ce grand marché aux puces tient son nom de la porte de la Médina qui permet aussi d’y accéder et se traduit comme une lapalissade par “porte du jeudi”. Cet ex bruyant marché aux chameaux, qui avait été relégué en dehors de l’enceinte de la Médina à cause de ses nuisances sonores, est aujourd’hui cet immense marché, aussi amusant à parcourir que profitable pour initiés ou amateurs. Découpé en quatre grandes zones -brocanteurs, potiers, menuisiers et soudeurs-, il ne faut pas hésiter à s’y aventurer pour traquer la bonne affaire. A l’entrée du souk, vendeurs de téléphones portables, jeans et maillots de foot précèdent le coin des portes anciennes, volets, portails… Dans le vaste choix, on repère de magnifiques spécimens en vieux bois clouté de toute taille, aux formes variées
et aux éclats de peinture persistant malgré l’outrage du temps. Dans cette zone, Adil surprend par sa marchandise très seventies : “Je suis là depuis un an, mon père antiquaire m’a appris à chiner partout, de Rabat à Casablanca…“ Il a mis plusieurs mois à réunir cette étonnante collection de téléphones des années 70, en forme de ballon de foot, épis de maïs ou coquille Saint-Jacques (entre 1.000 et 1.500 dhs). Au plafond, des suspensions en plastique ou métal sortis d’un vieux film d’Alain Delon. Chaises Tulipe et miroirs en plastique orange complètent cet univers à la Prévert, entre plaques de tôle émaillées et appliques des années 30. Tirées par des ânes somnolents, les carrioles évitent les scooters. On longe des linéaires de baignoires, lavabos et matelas, pour découvrir les potiers. Chez Ibn Abdallah, les très tendance jarres de Tamgrout (près de Ouarzazate) séduisent de leur vert lumineux, tranchant sur les motifs des poteries de Fès, à des prix qui méritent le détour. Guidé par l’odeur rassurante de la sciure de bois, le coin des menuisiers surprend par la hauteur des bambous qui, sous nos yeux, deviennent nattes ou palissades. Entre d’adorables vieilles chaises d’écolier à l’élégante patine et vieux fers à repasser, on découvre, au hasard d’un angle de rue, un lot de bureaux industriels du plus bel effet. Plus loin, un imposant coffre de banque se désole d’être vide ! Aujourd’hui, il abrite un stock de vinyles : Julio Iglesias et Demis Roussos… Au bruit des marteaux qui tapent en rythme, s’annonce le quartier de la dinanderie : travail sur métal, cuivre ou fer. Quelques mètres plus loin, Mohamed et son frère Abdessamad ont un lot de réveils des années 60 (300 dhs pièce) qui somnolent sur une étagère au fond de l’échoppe, avant qu’un décorateur ne les réveille. Accueillant, un salon complet en plexi blanc et fausse fourrure bleue a des airs de Scopitone (8.000 dhs). Tables basses, canapés, fauteuils… L’ensemble est terriblement séduisant. Non loin d’une vaste cage à oiseaux, une belle affiche de cinéma -en 4 par 3- dans son cadre d’époque nous rappelle que Jean Cocteau a signé les dialogues du film “Les Noces de Sable”, produit par Studio Maghreb. Aujourd’hui, les DVD inondent les allées. Mais à Bab El Khemis, la nostalgie invite encore à faire de belles affaires ! Bab El Khemis est ouvert tous les jours sauf le vendredi.
086/BALADEDECO
LONG LIVE THE FLEA MARKET!
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The old camel market Bab El Khemis is now the friendliest flea market in Marrakech. Let us guide you amongst the rainbow-coloured bric-a-brac and the great deals to be found… Thursday is the day when the biggest deliveries are made and therefore the ideal time to visit Bab El Khemis. A few minutes away from the Jardin Majorelle, this large flea market owes its name to the Medina gate also used to make your way there and, at the risk of stating obvious, can be translated as “the Thursday gate”. This ex-bustling camel market, relegated to outside the Medina walls due to the related noise pollution, is now a huge market, as fun to travel up and down as it is profitable for initiated and amateurs alike. Divided into four main areas – second-hand goods sellers, potters, carpenters and welders - do not hesitate to venture there to track down that great deal. At the entrance to the souk, mobile phone, jeans and football sellers stand guard in front of the area where you will find old doors. Shutters, gates… in the huge selection on offer, we spotted wonderful examples of old studded wooden doors in all shapes and sizes, fragments of paint still apparent despite the ravages of time. In this part of the market, Adil catches you unawares with his very seventies-style wares: “I have been here for a year, and my father, an antique dealer, taught me to hunt for antiques everywhere, from Rabat to Casablanca…“ It took him a number of months to gather this amazing collection of 70s telephones shaped like footballs, corn-on-the-cob or scallops (1,000 to 1,500 dirham). Plastic or metal lights, straight out of an old Alain Delon film, hang from the ceiling. Tulip chairs and orange plastic mirrors add the finishing touch to this ragbag world, between the enamelled iron plaques and 1930s wall lights. Pulled by drowsy donkeys, the carts dodge the scooters. Visitors pass alongside rows and rows of bathtubs, wash hand basins, and mattresses before discovering the potters. At Ibn Abdallah’s stand, the very trendy radiant green Tamgrout (near Ouarzazate) jars draws the customers… and stand out amongst the Fès pottery patterns, sold at prices worth coming for. Guided by the reassuring smell of wood shavings, the height of the bamboo in the carpenter’s area, waiting to be turned into mats and fences under your very eyes, is bound to surprise you. Amongst adorable old school chairs with their elegant patina and old irons, one just happens to discover on the corner of an alleyway, a lot of handsome industrial desks. Further on, an imposing bank safe is devastatingly empty! Today, it shelters a stock of old records, featuring Julio Iglesias to Demis Roussos… The rhythm of the hammers announces the copperware market, with its metal, copper and iron pieces. A few meters more and you will find Mohamed and his brother Abdessamad selling 1960s clocks (300 dirham a piece) sleeping on a shelf at the back of their stall, before a decorator comes along to wake them. A complete welcoming suite in white Plexiglas and fake blue fur looks like a Scopitone jukebox (8,000 dirham). Then come an appealing set of coffee table, sofa, chairs... Not far from a huge birdcage, a beautiful film poster – 4 metres by 3 – in its original frame remind us that Jean Cocteau wrote the dialog in the film “Les Noces de Sable”, produced by Studio Maghreb. Today, DVDs inundate the stalls. Nostalgia at Bab El Khamis nevertheless invites you to search for some good deals! Bab el Khemis is open every day except Friday.
088/TENDANCEARCHI Par : Marie Lefort
ARCHITECTURAL BE AU T Y
© Marcos Acayaba
Extensions naturelles, créations temporaires, façades ajourées… l’architecture en bois rivalise d’ingéniosité pour nous surprendre et nous apaiser. A la fois créative et écologique, elle dessine les contours de l’habitat de demain. Un grand retour du monde naturel, et sensible.
Escalier intérieur de l’acayaba House signée par Marcos Acayaba au sud de Sao Paulo
Dans son ouvrage majeur, “Architecture Ecologique, une histoire critique“, l’auteur américain James Steele entreprend de démontrer que l’architecture dite “durable, écologique ou verte“ peut être appréhendée comme une “architecture sensible“. Or qui dit sensible pense instamment aux notions de porosité, de légèreté, de transparence, de luminosité, d’effacement… Autant de termes qui sous-tendent l’idée d’une apparente fragilité. Erigées en bois, de nombreuses réalisations contemporaines traduisent spatialement cette équation, allant jusqu’à flirter avec la nature pour y dissimuler leurs structures. Perdu au sein de la forêt amazonienne, au sud de Sao Paulo, l’Acayaba House de Marcos Acayaba (1997-2006) est aujourd’hui considérée comme une icône de l’architecture brésilienne pour sa capacité exemplaire à s’intégrer dans la nature. Erigée sur trois piliers uniques à l’aide de piliers et poutres en bois, “sa structure triangulaire se développe vers le haut à la manière d’un arbre”, comme l’explique Marcos Acayaba. Magistral. Livré il y a plus de dix ans déjà par l’italien Renzo Piano, le Centre Culturel Jean-Marie Tijbaou –un ensemble de dix bâtiments en bois en forme de huttes célébrant la culture kanak- fait également corps avec la végétation environnante. Et pour cause, le profil de ses “tours“ en bois s’efface, année après année, pour laisser place à de nouvelles cimes arborées. Revenant sur son engagement dit “vert”, l’illustre architecte confiait récemment à l’AFP que “la protection de l’environnement, loin d’être une contrainte, doit être une source d’inspiration”. Avant de poursuivre : “On découvre que la terre est fragile : faut-il le vivre obligatoirement comme un drame ? Les contraintes liées à l’environnement ne doivent pas être vécues comme une mutilation de la liberté. L’écologie peut être une belle source d’inspiration, et une énorme opportunité…“ Il suffit, pour illustrer ses propos, de se fier à sa dernière réalisation en date, le musée de l’Académie des Sciences de Californie (2008), à San Francisco, qui est devenu dès l’automne dernier le premier bâtiment public à obtenir la plus haute distinction sur l’échelle LEED : une certification “platine“. Et à Renzo Piano de commenter : “Les architectes doivent savoir interpréter les évolutions de leur époque et vivre avec leur
temps. Le musée de l’Académie des Sciences de Californie est une interprétation de la révolution verte en marche. Notre devoir est de transformer de façon poétique les codes de ce langage écologique, afin d’allier respect de l’environnement et beauté… Je crois au bénéfice poétique de la légèreté et de la transparence“. Jouant sur un registre similaire, le Kastrup Sea Bath de White Architects s’inscrit à la surface de l’eau avec la légèreté d’une ammonite, tout en laissant filtrer la lumière à travers ses parois en bois. Composée d’un ponton et d’une plateforme circulaire en azobé (espèce de bois tropical très résistant à l’eau de mer), l’architecture balnéaire de l’agence suédoise parvient à transformer l’horizon marin sans pour autant créer une rupture visuelle radicale, comme c’est souvent le cas avec les bases nautiques en béton ! “En suspension ou en flottaison, comme posée sur l’eau, cette architecture en bois ravive et rajeunit les activités portuaires ; de plus, le concept d’éclairage de nuit donne au rivage, à la passerelle ainsi qu’à l’ensemble arrondi, une nouvelle dimension spatiale… comme en apesanteur“, nous confie un porte-parole local. “Pour l’homme, le bois est généralement beau, on aime être en contact étroit avec lui, le caresser, car il est également agréable à l’œil et au toucher“. A cet éloge formulé, il y a plus d’un demi-siècle, par Frank Lloyd Wright à propos du plus vieux matériau de construction, se rallient aujourd’hui bon nombre d’architectes et designers. Et pour cause, l’administration américaine s’est même engagée à ce que le futur de la discipline passe par une architecture en bois sensible à son environnement direct. Pour le confort de ses employés, s’il vous plait ! Récemment inaugurés dans le Maryland, les quartiers généraux du Census Bureau déploient, sur des dizaines de mètres, une façade recouverte de fines vaguelettes de bois. Un projet imaginé par l’agence SOM, qui intègre dans ses structures les derniers développements en matière d’écologie ; cela tombe sous le sens. Une façade qui permet, en outre, de préserver l’intimité de chacun et de protéger du regard la confidentialité des dossiers traités au sein de l’édifice… Tout aussi confidentiel et un brin plus avant-gardiste, le projet “Ghost Lab”, emmené par l’agence d’architecture canadienne MacKay-Lyons Sweetapple, réunit chaque année une poignée d’architectes, de professeurs et jeunes étudiants, qui, deux semaines durant, s’attèlent à imaginer puis construire une structure en bois. Erigées dans le respect des techniques de construction vernaculaire ancestrales, ces tours, étables ou espaces ouverts font revivre les traditions du passé tout en projetant l’avenir de l’homme dans un futur sensible. Une leçon d’architecture contemporaine qui puise dans ses racines, et le respect de la nature environnante, les clés d’une nouvelle esthétique. Marcos Acayaba : www.marcosacayaba.arq.br Renzo Piano : http://rpbw.r.ui-pro.com White Architects : http://en.white.se/kastrup SOM : www.som.com MacKay-Lyons Sweetapple : www.mlsarchitects.ca/ghost/
© marcos acayaba
acayaba House, maison à étages perdue dans la forêt brésilienne, créée par l’architecte Marcos Acayaba
© Greg richardson
Projet Ghost 6, construction communautaire lancée à l’initiative de l’agence canadienne MacKay-Lyons Sweetapple Architects
© eduard Hueber / archphoto.com
Détail extérieur de la façade en bois du Census bureau de l’administration américaine, Maryland, imaginé par l’agence américaine Som
© Greg richardson
Census bureau
Ghost 9
© Greg richardson
© eduard Hueber / archphoto.com
Ghost 10
Détails de la façade du Census bureau par l’agence américaine Som
092/TENDANCEARCHI
Kastrup Sea bath
Natural extensions, temporary designs, openwork façades… wooden architecture is at its most ingenious to surprise and appease us. Both creative and ecological, it lays out the design of tomorrow’s habitat. A great comeback to a natural, and sensitive, world. In his major work “Ecological Architecture, a critical history“, American author James Steele sets out to prove that “sustainable, ecological or green” architecture can be seen as “sensitive architecture”. However, the word ‘sensitive’ automatically brings to mind notions of porosity, lightness, transparency, luminosity, effacing… terms, which imply the idea of apparent fragility. Built in wood, a number of modern designs spatially translate this equation, to the point of flirting with nature to dissimulate their structures. Lost in the middle of the Amazonian rainforest, to the south of Sao Paulo, Marcos Acayaba’s (19972006) Acayaba House is now considered one of the icons of Brazilian architecture for its exemplary ability to blend into nature. Erected on three single pillars using wooden pillars and beams, “its triangular structure grows upwards like a tree“, was apt to explain Marcos Acayaba. A stroke of genius. Delivered more than ten years ago already by Italian architect Renzo Piano, the Jean-Marie Tijbaou Cultural Centre – a complex of ten wooden buildings shaped like huts, celebrating the Kanak culture – is also at one with the surrounding vegetation. And for a very good reason: the profile of these wooden “towers” fades away year after year, making way for new tree tops. In a discussion on his “green” ideas, the renowned architect recently confided to the AFP: “environmental protection, far from being a constraint, must be a “source of inspiration”. Before carrying on to say: “On discovering that the earth is fragile, must things be automatically turned into a drama? Constraints linked to the environment must not be experienced like an attack on freedom. Ecology can be a wonderful source of inspiration, and a huge opportunity…”. To illustrate these thoughts, you
just have to look at his most recent creation, the California Academy of Sciences museum (2008), in San Francisco, which last autumn became the first public building to obtain the greatest distinction on the LEED scale: platinum certification. Renzo Piana comments: “Architects should know how to interpret evolutions of their time and live with their era. The California Academy of Sciences is an interpretation of the green revolution in progress. Our duty is to transform the codes of this ecological language in a poetic way, in order to combine respect for the environment and beauty… I believe in the poetic benefits of lightness and transparency.” In a similar style, White Architects’ Kastrup Sea Bath lies lightly on the surface of the water like an ammonite, letting the light filter through its wooden walls. With a landing stage and a circular platform in azobe (species of tropical wood that is very resistant to sea water), this Swedish agency’s seaside architecture succeeds in transforming the seascape without creating a radical visual break, as is often the case with concrete nautical bases! “Hanging or floating, as if simply placed on the surface of the water, this wooden architecture revives and rejuvenates harbour activity; in addition, the night lighting concept gives the shore, the footbridge as well as the rounded elements, a new spatial dimension… as if they were weightless”, confides our local spokesperson. “Man generally tends to think that wood is beautiful, we like being in close contact with it, we like
touching it, since it is both pleasant to the eye and to the touch”. A great number of architects and designers are now followers of this tribute made more than half a century ago by Frank Lloyd Wright to the oldest building material known to man. Not without reason: the American government has even decided that its future activities should take place within wooden architecture sensitive to its direct environment. For the comfort of its employee, no less! Recently inaugurated in Maryland, the headquarters of the Census Bureau unfurl a facade covered in thin wooden wavelets over number of meters. This project was created by the agency SOM, which makes a point of integrating the latest developments in the ecological world into its structure. Moreover, this facade helps to safeguard employee privacy and protect from prying eyes the confidential files processed within this building … The similarly confidential but slightly more avantgarde project “Ghost Lab”, led by the Canadian architecture agency MacKay-Lyons Sweetapple, brings together a handful of architects, lecturers and young students every year for a two-week period in order to imagine then build a wooden structure. Constructed using ancestral vernacular building techniques, these towers, stables or open spaces, bring past traditions back to life whilst projecting the future of man into a sensitive world. A lesson in modern architecture that takes inspiration for new aesthetics from its origins as well as a respect for the environment. © ake eison Lindman
ARCHITECTURAL BEAUTY
Photos : Vue générale et détails du Kastrup Sea bath imaginé par l’agence suédoise White architects près de Copenhague comme un plongeoir contemporain qui s’enroule sur lui même pour protéger les baigneurs contre vents et marées.
oriental rituals exclusive beauty treatment & wellness SUBLIMA SPA BY RITA THOMAS 84, boulevard Hassan II - Guéliz - Marrakech Tél. : +212 (0) 5 24 43 14 43 / +212 (0) 6 14 71 66 13 sublimaspa@gmail.com
094/MODE
Tentative de fiançailles à la Mamounia
FATI : Robe bustier rose Bessini Chaussures et sac Fendi
Photographe : Elena Smimova & ODC- Models : Fatima Zahra Hommaini, Masha Voronina c/o Marilyn Agency, Marco Antonini et l’aimable collaboration d’Amina Anajjar - Styliste : Olivia Bogard - Maquilleuse de Masha : Nurith pour Le Miroir Magique - Maquilleur de Fati : Samuel Anajjar pour Make Up Technology Center - Coiffeur : Paul François Matraja - Directeur du Salon jean-Michel Faretra à La Mamounia. Remerciement à : Hôtel La Manounia (www.mamounia.com) : jalila El Ofir et Denys Courtier. Philippe Soulier, Palais Namaskar à Bab Atlas (www.namaskarhotels.com) et au BAB Hotel (www.babhotelmarrakech.com) pour son accueil.
097/MODE
FATI : Robe Ungaro. Escarpins en rafia Cha Cha Cha Fendi. AMINA : Total look Dior. Pantalon en coton blanc, chemisier drapé blanc à rayures noires, sandales compensées poudre et 3 bracelets en or. Sac Twins en rafia naturel Fendi. Lunettes Tom Ford Alain Afflelou.
FATI : Sweat en daim boutique Place Vendôme. Pantalon en jeans délavé boutique Yaz et Izia. Chaussures et sac Gucci.
FATI : Short Prada et top Max & Jan boutique Et Cetera. Chapeau Gucci. Bracelets Fendi. Sandales Unisa.
Visite inopinée à Namaskar FATI : Cache-cœur en maille grise boutique Fashion Victim. Top en soie violette création Karim Tassi. Pantalon déchiré boutique Fashion Victim. Sandales beiges modèle Libertine Aperlai.
MASHA : Top à capuche rose lamé Ungaro. Débardeur noir boutique Fashion Victim.
103/MODE
FATI : Gilet garçon de café brodé boutique Fashion Victim. Ceinture avec main de Fatma en métal création Karim Tassi. Pantalon Bruno Pieters. Bracelets boutique Michèle Baconnier. Sandales avec pierreries noires Unisa.
MASHA : Chapeau brodé boutique Michèle Baconnier. Top noir plissé avec épaulette Bruno Pieters. Tunique noire transparente création Fadila El Gadi. Sarouel en soie noire boutique Yaz et Izia. Chaussures Aperlai.
FATI : Robe dos nu Bessini. Bracelets crĂŠation Micheline Perrin.
MASHA : Tunique transparente imprimé paon création Fadila El Gadi. Collier création Micheline Perrin. Chaussures Aperlai.
FATI : ensemble violet création Karim Tassi, body blanc Bruno Pieters, sandales plates modèle Libertine, Aperlai. MASHA : caftan brodé beige, boutique Intensité Nomade. Tunique brodée, boutique Fashion Victim. Collier boutique Michèle Baconnier. Pantalon création Karim Tassi. Chaussures Ungaro. MARCO : chemise Ungaro, pantalon Kris Van Asshe, chaussures Ungaro.
110/TENDANCESHOPPING Par : Sylvie Gassot
Si Lolita, le nouveau parfum Lolita Lempicka. Si Lolita, the brand new perfume. by Lolita Lempicka. Le pois de senteur troublant comme un porte-bonheur! A perfume that is a lucky charm! www.lolitalempicka.com Casque Jet Goachic. Jet Goachic helmet. Lui aussi customisé par Manish Arora. Also customised by Manish Arora. Collier Jojoba. Necklace Jojoba. Déclinaison de strass blanc et argent sur gros grain noir. Glitter and silver necklace. So fashionable! www.jojoba.com
Robe Basil Soda. Evening dress by Basil Soda Mousseline vert émeraude rebrodée. Must have : hot couture style. www.basilsoda.com Montre de Luxe Chopard. Luxury Watch Chopard L’élégance de la Happy Sport carrée en or rose sertie de 7 diamants et saphir. The unique Happy Sport in pink gold with seven diamonds and a sapphire. www.chopard.com La moto mythique “Royal Enfield” customisée par Manish Arora. The “Royal Enfield”, a vintage legend by Manish Arora. www.marialuisa.com La bague Cartier Trinity Crash 3 ors. Or gris pavé de diamants. A love ring in tri-coloured gold with diamonds. www.cartier.fr
Le “Meisterstück”par Montblanc. The “Meisterstück” by Montbanc. La Rolls Royce des City bags en cuir de veau et poulain. The Rolls Royce of city bags. So chic! www.montblanc.com Cabas en l’honneur de Kate Moss par Analeena. The Kate Moss bag by Analeena Croco marron lustré et anses en serpent. The Kate Moss bag: brown crocodile and snake skins. www.analeena.com Lunette or Dolce Gabbana Glasses Dolce Gabbana, gold edition. Montures plaques Or 18 carats et verres polarisés. Eighteen carat gold sunglasses. www.dolcegabbana.com Stylo plume en or Namki Golden ink pen Namiki Collection tradition : “Ours polaire” et sa plume en or 18 carats. Tradition and poetry in this incredible ink pen with 18 carat gold details. www.namiki.com Beotime : radio réveil. Beotime : radio wake-up. Pour que chaque matin soit un rêve ! Wake up to the radio and make each morning a dream! www bang-olufsen.com
112/PORTRAIT Par : Sylvie Gasot Photos : Fernando Godenzi
SALImA ABDEL WAHAB EN MODE TALENT
Haute couture et prêt-à-porter de cette styliste douée reflètent son métissage avec éclat. Une griffe unisexe en plein essor… a marrakech, Salima abdel Wahab est, côté mode, l’une des rencontres les plus emblématiques. La créatrice puise sa sève dans une appartenance pluriethnique revendiquée. Sa mode lance une passerelle optimiste entre tradition et modernité : “mais ne cherchez pas de caftans restructurés dans mes collections. Ce n’est pas parce que l’on est marocain que l’on doit créer des vêtements marocains ! Je suis sans terre et sans tabou. Une sorte de guerrier de la paix : la personne universelle !“ Avant-gardiste, cette ex mannequin diplômée d’une école privée de haute couture à Malaga est d’abord une citoyenne du monde ! D’origine allemande, espagnole par sa mère, elle est née à Tanger : “De ce bord de mer, je garde tatoué le goût des couleurs : vert d’eau, turquoise, corail, soleil, terre ou sable.” A 5 ans, issue d’une famille d’artistes, elle coud le matin, chante le soir et danse toute la journée… Aujourd’hui, à 36 ans, avec son mari français et leur fils Cléo, elle conserve la même énergie tout en mouvement, entre poules et canards, dans la campagne des environs de Tanger. Mais c’est dans la Ville Rouge, chez Katabatic à Sidi Ghanem, qu’elle nous présente ses dernières collections. Son credo ? “La psycho image ! Je donne beaucoup de valeur au corps humain et pense que le vêtement doit renforcer la personnalité. J’aime l’audace de John Galliano, l’élégance de Christian Lacroix, la douceur de Chanel et la sobriété de Yamamoto. Mais je privilégie la liberté du mouvement et le confort. Mes habits “doudoune” évoluent en favorisant différentes attitudes. On ne marche pas de la même façon avec une robe longue resserrée en bas qu’avec un sarouel. Pourtant on a envie des deux selon la circonstance et l’état de son esprit. Voilà pourquoi je crée un vêtement évolutif. Une mode du voyageur qui, avec une seule pièce, peut s’inventer une multitude d’allures.”
C’est en musique, sur les rythmes de Steve Shehan, un ami Cherokee américain aux accents touaregs vivant à Paris, qu’elle aime travailler : “D’abord j’imagine le modèle, le construis architecturalement dans sa géométrie, puis le coupe sur papier, sors le tissu et cous toujours moimême. Il y a dans ce geste quelque chose de magnétique qui décuple mon imagination.” Ainsi, chacun des 200 modèles qu’elle sigle chaque année porte son empreinte absolue à l’image d’“Aristocratie Ethnique”, sa haute couture. Une utopie ou une hypothèse destinée à une nouvelle tribu urbaine qui s’inscrit en élégance, en confiance et en optimisme dans la prochaine décennie. Un style romantique, passionné, fusionnel jusqu’au sinistre. Vêtement phare : l’unisexe Pancho, “à la façon de le poser sur vos épaules, vous révélez votre humeur. Introverti, vous jouerez de la superposition, active, vous le rétrécirez comme un petit pull, charmeuse, vous en ferez une jupe longue ! Quant à la capuche, elle se pousse du col jusqu’à devenir foulard.” Et grâce à la douce fluidité des matières : maille de laine, voile de coton, jerseys, les métamorphoses élégantes ou ludiques se multiplient à l’infini selon votre personnalité. Il y a chez cette artiste une part de libre interprétation qui invite généreusement à l’appropriation. Pour sa ligne Sin é Angulo (pied nu), c’est un de ses cousins peintres qui signe ses imprimés originaux, fascinants comme des toiles, tous différents, uniques mais en correspondance. En voyageant dans la mode de Salima Abdel Wahab, c’est un récit de voyage qui s’annonce. Une épopée entre la force du caractère gypsy, la culture Gnaoua, l’héritage nomade du motif kilim et un romantisme oriental fulgurant. Sa palette des couleurs tout en contraste, et néanmoins en riche harmonie, reflète une musicalité qui emprunterait à Pedro Almodovar. Pour un mariage, Salima vient de créer sur-mesure sa fa-
meuse robe “Cygne” qui donne un bel envol à la silhouette. Pour le marié, elle a crée avec humour la “Veste pauvre”. “C’est la pièce la plus chère de ma collection ! Entièrement cousue à la main comme au Moyen-Âge, avec une chemise à la Baudelaire –volants crème sur un jean aux incrustations tapis.” Voilà toute la poésie du monde de Salima, incarnée dans ce générique du bonheur ! Si Paris l’accueillait, Jean Paul Gauthier en serait total fan ! A New York, parions que Marc Jacobs porterait ses kilts. Et ses 20 ans d’expérience susciteraient d’avantage de reconnaissance. “J’ai moimême défilé à Cologne au milieu des mannequins en faisant une apparition à la Hitchcock. Les clientes sortaient en improvisant une chorégraphie de mouvements de karaté. C’était l’hystérie totale !” Lors de la vente directe qui a suivi, le stock a été dévalisé. A Bâle, en Suisse, c’est dans une cathédrale qu’elle suscite la ferveur des médias, surpris à l‘idée d’une mode marocaine défilant à l’église ! La liberté de son style se nourrit d’humour et d’excellence dans les finitions. A noter, l’étiquette comme un lambeau, porte-flambeau artistique d’un esprit pur, et l’audace des boutons perles en pâte de verre. Dans la ligne enfant enfin, elle propose une valise en tissu qui recèle 15 pièces (de 0 à 2 ans) dont on a besoin en vacances dans un arcen-ciel de motifs et couleurs comme un digest de son talent. Patiente, on devine que son succès ne fait que balbutier et qu’elle a un beau rendez-vous avec l’avenir. D’ailleurs, à Barcelone, une voyante lui a prédit qu’elle traverserait les mers et que les femmes seraient ses Reines… Salima Abdel Wahab, en vente à Marrakech chez : Katabatic : 315 Sidi Ghanem, Zone Industrielle Tel : +212 (0)6 54 33 64 97 Art de Vivre Oriental : 88, rue du Commerce, Mellah Tel : +212 (0)5 24 37 66 77 www.salimaabdelwahab.com
SALIMA ABDEL WAHAB IN TALENT MODE The haute couture and ready-to-wear creations of this talented designer brilliantly reflect her mixed origins. A unisex brand in full expansion…
in marrakech, Salima abdel Wahab is one of the most emblematic figures of the fashion world. the designer draws her inspiration from an asserted multiethnic background. Her fashion builds an optimistic bridge between tradition and modernity: “but don’t look for restructured kaftans in my collections. Just because you’re moroccan doesn’t mean you have to create moroccan clothing! i am landless and have no taboos. a kind of warrior of peace: a universal being!” This avant-garde ex-model and graduate from a private haute couture school in Malaga, is above all a citizen of the world! Of German origins, her family is Spanish on her mother’s side and she was born in Tangiers: “From this particular coast, I have retained this indelible mark of a taste for colours: sea green, turquoise, coral, sun, earth and sand.” At 5 years old, at the heart of her family of artists, she would sew in the morning, sing in the evening and dance all day… Today, at 36, with her French husband and their son Cléo, she retains the same energy on the move, between the chicken and ducks in the surrounding countryside around Tangiers. She is now presenting her latest collections within the Red City, at Katabatic at Sidi Ghanem. Her creed? “A psychological image! I give a lot of value to the human body and think that clothing should reinforce your personality. I love the daring of John Galliano, the elegance of Christian Lacroix, the softness of Chanel and the simplicity of Yamamoto. However, I prefer freedom of movement and comfort. My “down jacket” clothes evolve with a preference for certain attitudes. You don’t walk in the same way with a long tight-fitting dress at the bottom than with a baggy saroual trousers. Nevertheless, you need both depending on the circumstance and your state of mind. That is why I have created clothing that
can evolve. A fashion for travellers who, with one item, can invent a multitude of looks.” She likes to work whilst listening to music, such as the rhythms of Steve Stehan, an American Cherokee friend with Tuareg influences living in Paris: “First I imagine the model, I build it up architecturally in its geometric form, then I cut it out of paper, get out the fabric and sew it up myself. There is something magnetic in this gesture that increases my imagination tenfold.” Thus, each of the 200 models she has created this year carries her absolute devotion to the “Ethnic Aristocratic” image, her own haute couture style. A utopia or a theory aimed at a new urban clan, part of the next decade, with elegance, confidence and optimism. A romantic, passionate, highly intense style. The flagship item is the unisex Poncho, “you can unveil your mood in the way you place it your shoulders. If you are introverted, you might superimpose, if you are active you will shrink it into the size of a small jumper, seductive, you will turn it into a long skirt! As for the hood, it grows from the hood to become a scarf.” And thanks to the soft fluidity of the materials, woollen knitwear, cotton voile, jerseys, an infinite number of stylish metamorphoses can be found to match your personality. This artist’ free rendering generously invites you to appropriate her creations. One of her painter cousins designed the original prints for her Sin é Angulo (bare feet) range, as fascinating as paintings, all different and unique but linked. Travelling in Salima Abdel Wahab’s fashion is akin to listening to a travel story: an epic tale between the strength of the gypsy character, the Gnaoua culture, the nomad heritage of the Kelem motif and a dazzling oriental romanticism. Her contrasting palette of colours is nevertheless rich in harmony and reflects her musicality influenced by Pedro Almodovar. For a wedding, Salima will create her famous made-to-measure “Swan” dress that makes the figure soar. The groom will be dressed with a touch of humour in the “Veste pauvre” (poor vest, in English). “This is the item in my collection dearest to my heart! Entirely sewn by hand, like in the Middle Ages, with a Baudelaire-style shirt – cream flounces over jeans with cloth overlays.” Thus goes the poetry of Salima’s world, embodied in this theme music to happiness! If Paris were to welcome her, Jean Paul Gauthier would be a huge fan and in New York, you could bet that Marc Jacobs would wear her kilts! And her 20 years of experience would give rise to greater recognition. “I myself walked down the cat catwalk in Cologne wit the models, making a Hitchcock-style appearance. The customers left the show in a choreography of karate kicks. It was totally wild!” During the direct sales that followed, the stock completely sold out. In Basel, Switzerland, she provoked media attention in a cathedral, the latter being surprised by the idea of Moroccan fashion being shown in a church! The freedom of her style is fed with humour and beautiful finishes. It seems important to note the tattered label, an artistic standard for a pure spirit, and the daring use of glass pearl buttons. Finally, her children’s range includes a fabric case that holds 15 items (0 to 2 years) needed on holiday in a rainbow of patterns and motifs, much like a summary of her talent. One can just about guess that this patient woman’s success is only just beginning and that she has a wonderful future ahead of her. In fact, in Barcelona, a fortune-teller told her that she would cross the seas and that women would be her Queens… Salima Abdel Wahab, sold in Marrakech by: Katabatic: 315 Sidi Ghanem, Industrial Park Tel: +212 (0) 6 54 33 64 97 Art de Vivre Oriental: 88, rue du Commerce, Mellah Tel: +212 (0) 5 24 37 66 77 www.salimaabdelwahab.com
Par : Mélanie Polatova
MARRAKECH
Terre
d’EVEIL ou le nouveau Santa Fe du Maroc Marrakech brille et fascine de par le Monde. Un rayonnement qui en fait une destination touristique phare, un Eldorado immobilier pour certains, un petit paradis noctambule pour les autres… Le XXIe siècle marque également une nouvelle ère pour la Ville des Sept Saints : la cité, déjà riche de son patrimoine spirituel, est en passe de devenir une sorte de nouveau centre New Age, à l’instar de Santa Fe, à son apogée dans les années 70. La capitale du Nouveau Mexique attire en effet, depuis cette époque, les esprits les plus progressistes en termes de médecines douces et de spiritualité… C’est au tour de Marrakech, et de ses “défenseurs du mieuxêtre”, de plus en plus nombreux, de nous emmener à la rencontre de nous-mêmes. Yoga, musicothérapie, Life Coaching, alimentation vivante, ou encore peinture de mandalas, sont autant de pratiques que nous avons sélectionnées ici, pour leur diversité, leur qualité et le sérieux de leurs praticiens, loin du charlatanisme et autres obscurantismes.
118/MARRAKECHTERREDEVEIL
LA VILLA DES IRIS : Un esprit sain dans un corps sain Il était une fois la Villa des Iris : un lieu propice à la relaxation et aux expériences gustatives… Chez Rajaa Chbani Idrissi (diplômée en homéopathie, phyto-aromathérapie, diététique spécialisée en hygiène alimentaire et alimentation vivante), les semaines sont ponctuées de menus Detox, déjeuners végétaliens et biologiques, initiation à la germination des graines et stages de yoga… Un programme qui convient parfaitement aux personnes voulant se désintoxiquer de leur mode de vie parfois déséquilibré, se nettoyer de l’intérieur et replacer un esprit sain dans un corps sain. Olivier Levebvre vous y fait notamment découvrir son concept YOM (Yoga Ouverture Mouvement) dans le jardin enchanteur de la villa. Sa méthode, basée sur la respiration et le mouvement, permet d’accomplir un travail en profondeur sur le corps et l’esprit. Villa Les Iris : 49, lotissement Harouchi, Targa Tel : +212 (0)6 61 25 51 77
Spiruline au microscope
Musicothérapie
© ingrid pullar
Le bassin de spiruline chez Spiruline Vitalgue
Ghita Zniber au stage de peinture de mandalas
MUSICOTHERAPIE : “Quand les mots ne permettent plus d’accéder aux maux” Diplômée de l’école de musicothérapie de Paris, Nathalie Château-Artaud considère son activité comme une thérapie à part entière. Cette ravissante jeune femme, native de Marrakech, a choisi d’opérer un retour aux sources et exerce aujourd’hui à Marrakech. Elle se base sur les préceptes asiatiques et occidentaux, optant pour une approche psychosomatique de ses patients, autrement dit, elle soigne autant le corps que l’esprit. “Je tente de ramener la bonne fréquence à l’intérieur du corps” nous explique t-elle. Ce qui signifie utiliser le son comme instrument de guérison. Nathalie propose des cours de Qi Gong, pratique l’acupuncture sonore, le chant prénatal et les massages ayurvédiques… Pour qui ? Toutes ces activités sont liées au son, dont les bienfaits sont recommandés dans les cas de dépression, d’insomnie, de surmenage, et certains cas de traumatismes et handicaps... Sur rendez-vous au : +212 (0)6 61 61 19 78
LIFE COACHING : Un accompagnement vers le mieux-être Houda Layachi est coach certifié de l’école parisienne de Vincent Lenart, Transformance. Elle exerce depuis une dizaine d’années à Casablanca en tant que coach pour les dirigeants d’entreprise ; et se dirige aujourd’hui davantage vers le Life Coaching, qu’elle a choisi d’introduire à Marrakech. De quoi s’agit-il ? “Un coach a pour mission d’accompagner quelqu’un à régler une problématique ponctuelle dans sa vie, qu’elle soit d’ordre affectif ou professionnel. Le coach écoute et fait office de miroir, il aide à se poser les bonnes questions; comme un coach sportif, il prépare les champions, il aide à déceler le potentiel de chacun et amène, à travers le questionnement, à prendre les bonnes décisions.” Pour qui ? Le Life Coaching n’est pas une thérapie, mais un accompagnement, il s’adresse aux personnes qui désirent prendre du recul dans leur vie pour l’analyser avec plus de clarté, et atteindre
Houda Layachi
leurs objectifs. Sur rendez-vous au : +212 (0)6 41 81 66 97 houdalayachi@gmail.com
SOPHRO-RANDO dans les vallées berbères… Joëlle Lavialle, sophrologue, organise chaque mois un week-end “mini Trek Sophro” dans les vallées berbères (à 80 km de Marrakech) et/ou une journée d’apprentissage de sophrologie, au sein de lieux propices à la quiétude, pour s’évader quelques heures du stress quotidien… Plus de renseignements au : +212 (0) 6 61 28 62 42
STAGE DE PEINTURE DE MANDALAS : Voyage artistique vers la source intérieure… Pour la première fois au Maroc, un stage de peinture de mandalas a été organisé au mois de mars à Tahannaout, à la résidence d’artistes Al Maqam : un travail dans la joie et la concentration, avec des méditations guidées pour être en contact avec les forces créatrices intérieures… Ce stage, dirigé par Erik et Ann-Marie Grind (deux artistes suédois habitués des workshops à caractère holistique), a regroupé 18 personnes du Maroc et de Suède pour une exploration intérieure à travers la peinture. Ghita Zniber, vice-présidente de l’association Pour Un Maroc Vert, a participé au stage avec son mari : “Nous sommes dans une démarche globale de développement personnel, nous avons envie de nous reconnecter à nous-mêmes, fatigués par des modes de vie qui nous éloignent de notre Moi profond. La peinture de mandalas s’inscrit dans cette recherche, mais heureusement, les stages se multiplient au Maroc : Qi Gong, Reiki, Rebirthing… Tout ce qui permet d’ouvrir de nouvelles portes.“ www.mandalas.nu
Marie-Odile BAROUDI : Pionnière du yoga à Marrakech Réceptive à l’esprit de l’anti-gymnastique, et dans la recherche perpétuelle d’une pratique qui respecte le corps et la personne, Marie-Odile Baroudi a découvert le yoga en 1980. “Ne me demandez pas quelle forme de yoga j’enseigne. Je vis avec mes
Marie-Odile Baroudi
élèves l’Ici et Maintenant à travers les enseignements fondamentaux du yoga exprimés dans le “Yoga-Sûtra de Patanjali“ ; nous découvrons ensemble des moyens qui nous aident à mieux nous connaître, à mieux nous comprendre, à éliminer de notre vie ce qui nous empêche de nous réaliser vraiment et d’être heureux. Et c’est à chaque pratique une démarche neuve, le bienfait des séances précédentes émergeant de lui-même au moment opportun.” C’est bel et bien Madame Baroudi qui parle le mieux de son travail… ainsi que les quelques milliers de femmes qui sont passées par sa salle depuis son ouverture ! Pour qui ? Les femmes enceintes (à travers un mix de yoga et de préparation à la naissance) et les femmes à la recherche d’une pratique douce de la gymnastique. Centro Cultural Cordoba : 12, rue Moulay Ali, Guéliz Tel : +212 (0)5 24 45 79 33
LA SPIRULINE débarque à Marrakech Hippocrate l’a dit : “Que la nutrition soit ta médecine”. Car prendre soin de soi, c’est d’abord une philosophie, celle de consommer des aliments sélectionnés pour leurs bienfaits. La spiruline est un micro-organisme aquatique, qui prospère dans les lacs alcalins et chauds du globe. Une ferme -créée par trois spécialistes en aquaculture : Marco Antonini, Patrick Clément et Philippe De Chancelle- la cultive à Marrakech (sur la route de l’Ourika) depuis peu, nous familiarisant avec cette algue pas comme les autres. C’est une des sources les plus nutritives de la nature : protéines, anti-oxydant, fer, calcium, magnésium, acides gras essentiels, vitamine B… Elle s’adresse aux enfants, femmes enceintes, personnes en convalescence, sportifs et végétariens. Et on l’utilise depuis peu dans le cadre humanitaire pour venir en aide aux populations qui souffrent de malnutrition. Les chercheurs continuent de découvrir d’autres de ses vertus ; en attendant, elle nous apporte bien-être et vitalité, il suffit de la consommer en condiment sur nos salades, pâtes, soupes et jus de fruits… Spiruline Vitalgue : +212 (0)6 72 25 04 47 ou +212 (0)6 72 83 08 78
120/MARRAKECHTERREDEVEIL REFERENTIEL DE NAISSANCE ET TAROT DE MARRAKECH : 2 outils pour apprendre à mieux se connaître Georges Colleuil, écrivain, philosophe et psychothérapeute, est à l’origine du Référentiel de Naissance, un outil thérapeutique, une méthode de connaissance de soi et de développement personnel, ayant pour support d’interprétation les Arcanes du Tarot, dont le Tarot de Marrakech. Eh oui, de Marrakech, vous avez bien lu ! Car Georges Colleuil et le peintre errant Jean-Baptiste Valadié ont ressuscité d’anciens symboles arabes et berbères, créant ainsi un jeu de cartes où les arcanes portent des noms comme “Croix du Sud” ou “Marchand d’eau”, personnages emblématique de la Cité Rouge… Georges Colleuil anime une série de stages et séminaires où il présente avec passion la symbolique du Tarot de Marrakech, proposant des exercices pour des bilans de vie, décryptages de rêves, résolution de conflits… qui n’ont pas pour finalité de “lire l’avenir” mais plutôt de “construire son devenir en conscience”. Pour qui ? Tous ceux qui désirent mieux se connaître pour avancer avec davantage de clairvoyance. Séminaire Tarot de Marrakech, à Marrakech : du 15 au 19 septembre. Renseignements : www.georgescolleuil.com
Bio Shop Naturia
Georges Colleuil
Bio Shop Naturia
Pour vivre en harmonie avec la nature, IL FAUT VIVRE 100% BIO ! Bio Shop Naturia est la nouvelle enseigne de produits biologiques qui prône l’alimentation et la cosmétique saines, ainsi que le développement durable. Devant la vitrine, une petite charrette réunit un assortiment de fruits et légumes bio issus des cultures de la région. A l’intérieur, des produits certifiés biologiques, mais aussi des produits naturels, sans gluten ou sans sucre. Ainsi, les céréales complètes, graines à germer, tisanes et lait de soja font face aux compléments alimentaires, produits capillaires, confiseries, et même, produits pour chiens et chats ! Les produits du terroir, issus des coopératives (participation au développement durable oblige !), occuperont bientôt une place de choix dans la boutique qui sera animée par une conseillère un jour par semaine. Bio Shop Naturia : 9, rue des Vieux Marrakchis Tél. : +212 (0)5 24 43 00 00
LE 1er CENTRE HOLISTIQUE DU MAROC, Marrakech Yoga, verra bientôt le jour. C’est Aïsha, la prof de yoga néo-zélandaise de la Ville Rouge, qui est à l’origine de ce projet. Sur 5.000 m2, ce centre offrira, dans un cadre zen où la végétation se fait douce, des cours et stages de yoga, des retraites de méditation, de la danse, des exercices physiques et des séjours Détox. En attendant son ouverture annoncée pour l’automne, Aïsha propose son Ashtanga et Power Yoga dans la salle du cinéma Colisée dans le Guéliz, ou à la carte comme pour ses massages énergétiques. Renseignements : +212 (0)6 75 73 64 48 Aïsha
Arcane 2 du Tarot de Marrakech : Le Voile de l’Aube
122/REPORTAGE
marraKeCH, LAND OF AWAKENING… OR THE NEW Santa Fe OF MOROCCO Marrakech sparkles and fascinates everyone everywhere, making it a leading tourist destination, a real estate Eldorado for some, a night-time paradise for others… The 21st century also marks a new era for the City of the Seven Saints. Marrakech, already rich in its spiritual heritage, is in the throes of becoming a sort of New Age centre, like Santa Fe at the height of its popularity in the 1970s. In fact, the capital city of New Mexico has attracted the most progressive lights in the world of alternative medicine and spirituality since then. Now it is the turn of Marrakech and its increasing numbers of “wellbeing defenders” to take us to meet ourselves. Yoga, music therapy, Life Coaching, living food and mandalas painting are just a few of the practices we have selected here, because of their diversity, their quality and the qualification of their practitioners, a far cry from charlatanism and other obscure practices. THE VILLA DES IRIS: A HEALTHY MIND IN A HEALTHY BODY Once upon a time, there was the Villa des Iris, a place propitious for relaxation and the pleasures of the palate. At the Villa, owned by Rajaa Chbani Idrissi (qualified in homeopathy, plant aromatherapy, dietetics specialising in food hygiene and live food), the weeks are punctuated by Detox menus, vegetarian and organic lunches, initiation in seed germination and courses in yoga. This programme is perfectly suited to those who want to detoxify themselves from an unbalanced lifestyle, cleanse themselves from the inside and restore a healthy mind inside a healthy body. In particular, Olivier Levebvre introduces guests to his YOM (Yoga Ouverture Mouvement, or yoga, opening up and movement) in the enchanting garden of the Villa. His method is based on breathing and movement and permits work to be done in depth on both the mind and the body. Villa Les Iris : 49, lotissement Harouchi, Targa Tel : +212 (0)6 61 25 51 77 MUSIC THERAPY: “WHEN WORDS CAN NO LONGER REACH THE DISTRESS” A graduate of the music therapy school in Paris, Nathalie Château-Artaud considers her activity as a complete therapy. This highly attractive young woman, a native of Marrakech, chose to return to her roots and is currently practising in the Red City. Her therapy is based on Asian and Western precepts, opting for a psychosomatic approach with her patients: in other words, she treats the body as much as the mind. “I try to re-establish the right frequency within the body”, she explains. This means using sound as an instrument of healing. Nathalie offers courses in Qu Gong, practises sound acupuncture, prenatal singing and ayurvedic massages. Who benefits? All of these sound-based activities are recommended ro the benefit of those suffering from depression, insomnia, overwork and in certain cases of trauma or disability. By appointment at : +212 (0)6 61 61 19 78 LIFE COACHING : A SUPPORT TOWARDS EXISTENTIAL IMPROVEMENT Houda Layachi is a Life Coach who qualified at the Parisian school, Transformance, run by Vincent Lenart. She has been
practising for ten years or so in Casablanca as a coach for business executives. Today she is leaning more towards Life Coaching which she decided to introduce to Marrakech. What is Life Coaching? “A coach’s mission is to help people solve particular problems in their lives, whether personal or professional. The coach listens and acts as a mirror, helping the person to ask the right questions. In the same way as a sports coach, a Life Coach trains champions, helping them to discover their potential and to make the right decisions through a questioning technique.” Who benefits? Life Coaching is not a therapy but a support service offered to people who feel the need to gain some objectivity on their lives in order to analyse their problems more clearly and reach their objectives. By appointment at : +212 (0)6 41 81 66 97 houdalayachi@gmail.com SOPHROTHERAPY AND HIKING IN THE BERBER VALLEYS… Joëlle Lavialle, sophrologist, organises a “mini Sophro Trek” in the Berber valleys (80 km from Marrakech) for one weekend every month, and/or a full day’s training in sophrology in locations propitious to relaxation, a few hours’ escape from the stresses of daily life. For more information, call : +212 (0) 6 61 28 62 42 A MANDALAS PAINTING COURSE: AN ARTISTIC VOYAGE TOWARD ONE’S INTERNAL SOURCE … A Mandalas painting course has been organised for the first time in Morocco at the Al Maqam artists’ residence in Tahannaout during the month of March: work done in joy and concentration, with guided meditation sessions to establish contact with the creative forces within. This course, run by Erik and Ann-Marie Grind (two Swedish artists experienced in running holistic-type workshops), draws together 18 people from Morocco and Sweden for an exploration of their inner selves through painting. Ghita Zniber, vice-president of the ecological association “Pour Un Maroc Vert“, took part in the course with her husband. “We are undergoing an overall process of personal development and want to get in touch with ourselves again, tired out by the lifestyles that disconnects us from our inner selves. The painting of mandalas is part of this search. Fortunately, courses are multiplying in Morocco: Qi Gong, Reiki, Rebirthing…anything that opens new doors.” www.mandalas.nu MARIE-ODILE BAROUDI: A PIONEER OF YOGA IN MARRAKECH Receptive to the anti-gymnastic spirit and perpetually searching for a practice that respects both the body and the individual, Marie-Odile Baroudi discovered yoga in 1980. “Don’t ask me what kind of yoga I teach. I live with my Ici et Maintenant students through the fundamental teachings of yoga expressed in the “Patanjali Yoga-Sûtra”. We discover together the set of resources that help us most to know each other better, understand each other better and eliminate from our lives whatever prevents us from realising ourselves fully or being happy. Each practice demands a fresh approach, the benefits of previous sessions emerging by themselves at the appropriate time.” It really is Mrs Baroudi who describes her work the best…as well as the thousands of women who have attended her sessions since the opening! Who benefits? Pregnant women (through a mixture of yoga and prenatal preparation) and women searching for a gentle way of exercising. Centro Cultural Cordoba : 12, rue Moulay Ali, Guéliz Tel : +212 (0)5 24 45 79 33 SPIRULINE ARRIVES IN MARRAKECH Hippocrates said, “Let nutrition be your medicine”. In fact, taking care of oneself is first of all a philosophy, that of consuming foods that are selected for their benefits. Spiruline
is an aquatic micro-organism that prospers in warm alkaline lakes throughout the world. Three aquaculture specialists, Marco Antonini, Patrick Clément and Philippe De Chancelle, have recently started farming Spiruline in Marrakech (on the road to Ourika) and enabled us to familiarise ourselves with this alga that is different from all others. It is one of the most nutritional food sources in nature, containing proteins, antioxidants, iron, calcium, magnesium, essential fatty acids, vitamin B, etc. It is recommended for children, pregnant women, convalescents, sports practitioners and vegetarians. And it has been used since recently by humanitarian aid associations for the relief of populations suffering from malnutrition. Scientists continue to discover new benefits offered by Spiruline. In the meantime, it gives us wellbeing and energy and is consumed simply as a condiment for salads, pasta, soups, fruit juices, etc. Spiruline Vitalgue : +212 (0)6 72 25 04 47 +212 (0)6 72 83 08 78 THE BIRTH LISTING AND THE MARRAKECH TAROT: 2 TOOLS TO LEARN HOW TO BETTER UNDERSTAND ONESELF Georges Colleuil, writer, philosopher and psychotherapist, created the Birth Listing, a therapeutic tool and method for self-development and learning to know yourself, using the Tarot Arcana for interpretation, including the Marrakech Tarot. Ah yes, you understood correctly: Marrakech. Georges Colleuil and the errant painter Jean-Baptiste Valadié have resuscitated old Arabic and Berber symbols to create a deck of cards in which the arcana carry names like "Southern Cross" or "Water Seller", emblematic characters of the Red City. Georges Colleuil is running a series of courses and seminars where he enthusiastically presents the symbolism of the Marrakech Tarot, suggesting exercises for life balance, dream interpretation, conflict resolution, etc. The end purpose is not to "predict the future" but rather to "build your future development with awareness". Who benefits? Anyone who would like to know themselves better and to face the future with greater knowledge. Course Tarot de Marrakech, at Marrakech : From september 15th to 19th. Information: www.georgescolleuil.com IF YOU WANT TO LIVE IN HARMONY WITH NATURE, YOU HAVE TO GO 100% ORGANIC! Bio Shop Naturia is the new banner for organic products, encouraging healthy foods and cosmetics as well as, of course, sustainable development. In front of the shop window, there is a little cart filled with organic fruits and vegetables from crops grown in the area. Inside, there are products certified as organic but also natural products, without gluten or sugar-free. So wholegrain cereals, seeds for germination, infusions and soy milk can be found side by side with food supplements, capillary products, confectionary and even pet foods! Regional products from cooperative farms (necessarily adhering to the sustainable development principle) will soon be occupying a special space in the store, which will have an expert advisor on hand one day a week. Bio Shop Naturia : 9, rue des Vieux Marrakchis Tel. : +212 (0)5 24 43 00 00 THE FIRST HOLISTIC CENTRE IN MOROCCO, MARRAKECH YOGA, WILL SOON OPEN ITS DOORS. It is Aïsha, the New Zealander yoga teacher in the Red City, who is behind this project. In a surface area of 5,000 m2, the centre will offer, in a zen environment where the plants grow slowly, yoga classes and courses, meditation retreats, dance, physical exercise and Detox stays. Awaiting the opening scheduled for the autumn, Aïsha is offering her Ashtanga and Power Yoga sessions in the Colisée cinema hall in Guéliz, or on an à la carte basis as for her energy massages. Information : +212 (0)6 75 73 64 48
MARRAKECH Avenue Mohamed V, Immeuble Jakkar, Guéliz Tél. : 05 24 43 30 53 Hôtel La Mamounia : Avenue Bab Jdid CASABLANCA 26, rue Point du Jour, rond point des Sports, Maârif Tél. : 05 22 27 24 56 www.moroccantouch.com
124/FRAGANCES Par : Sylvie Gassot Photos : Ling Fei
SERGE
LUTENS
“Le parfum est une arme blanche.” Légende internationale de la Haute Parfumerie, Serge Lutens inaugure un écrin pour ses rêves olfactifs au cœur de La Mamounia. Autodidacte, coiffeur à 16 ans, photographe pour Vogue à 20 ans, il révolutionne le maquillage, l’invente pour Christian Dior puis Shisheido. Sa quête d’une femme idéale, icône intemporelle au teint poudré, cheveux plaqués, sigle une recherche obsessionnelle de la beauté. De son merveilleux jardin de la Palmeraie, il dirige la Maison de parfum Serge Lutens comme on parle d’une Maison de thé avec raffinement, exigence et excellence. Dandy, secret, discret, il a conquis le Musée Guggenheim de New-York en y exposant ses photos et fait le tour d’honneur des festivals avec son film : “Les Stars”. Aujourd’hui, c’est en note de tête, note de fond et note de cœur qu’il poursuit la partition de son univers magique. Un sillage hors du commun dont il nous livre quelques effluves…
126/INTERVIEW
“Je dois au Maroc et aux Marocains cette parfumerie. C’est un retour.” Marrakech Magazine : Pourquoi offrir un écrin à vos parfums et nécessaire de beauté à La Mamounia ? Serge Lutens : Le hasard et l’opportunité. A mon arrivée en 1968 au Maroc, j’ai résidé trois mois à La Mamounia. L’hôtel a changé, moi aussi, profondément, pas le Maroc. M.M. : Est-ce une manière de célébrer Marrakech ? Quel Marrakech ? S. L. : Que je sache, il n’y en a qu’un seul ! J’y demeure et même si l’exotisme n’agit plus, la magie, elle, ne s’est pas interrompue. Je dois au Maroc et aux Marocains cette parfumerie. C’est un retour. M.M. : Aujourd’hui, quelle histoire vous inspire Marrakech dont vous observez l’évolution depuis 25 ans ? S. L. : Depuis 1974, en effet, j’y réside. C’est un miracle, de neige, d’ombres et de lumières, de poussières… M.M. : En 1968, lors de votre premier voyage au Maroc, vous avez ramassé un bout de cèdre dans l’Atlas qui a donné naissance à votre premier parfum : “Féminité du Bois“. Depuis, vos créations s’entremêlent aux richesses du Maroc. Comment qualifier vos destins croisés ? S. L. : C’est aux souks en fait que j’ai repéré cette fabuleuse odeur de cèdre, car, sans être jamais Marocain –c’est impossible–, le regard que j’avais s’est enrichi et, par certains aspects, aggravé ; traduisez comme vous voulez, mais, c’est un remous profond qui me soulève encore. M.M. : Si le parfum est une écriture, quels mots s’accordent avec votre talent ? S.L. : Révolte en beauté, en ce qui me concerne. Un parfum pour moi n’est pas qu’un parfum… une arme blanche si vous voulez.
M.M. : L’auto portrait publié sur votre site officiel, vous révèle en train de fumer, étonnant pour un nez aussi affûté ? S.L. : Si vous saviez tout ce que je fais… mais sachez que si la cigarette est déconseillée pour la santé, elle est magique pour le geste. De fait, je ne fume pas, je m’enfume pour lui. Isoler le cinquième sens des autres sens serait une erreur. M.M. : Andrée Putmann vous affuble d’un “physique de prestidigitateur“. A supposer que vous en soyez un, que feriez-vous apparaître et disparaître à Marrakech ? Pourquoi ? S.L. : Je serais un bien piètre magicien, ou si vous préférez, paresseux, car je ne changerais rien à ce qui est et ce qui change, car j’y suis lié, et cela participe de mon évolution. M.M. : Vous vivez dans la Palmeraie et avez entrepris des travaux pharaoniques dans un Palais du quartier Ben Youssef. On dit que personne n’est jamais entré dans ce lieu, où vous souhaitez faire renaître un Eden ? Qu’en est-il ? S.L. : Je ne sais pas trop ce qui s’est passé, mais cette maison –au départ, une habitation dans
l’ambition– m’a chassée ou plutôt m’a contaminée, à force de documentation et de l’extraordinaire fréquentation des maâlems marocains. Eux et moi, nous sommes laissés prendre à ce “répertoire folie” qu’est le Maghreb médiéval ou le Maroc mauresque. Ce lieu n’a pas d’ambition, pour le moment, que d’exister lui-même, mais déjà, il est mon passé, ainsi que celui des personnes l’ayant investi. Il est déjà un souvenir dont je refuse la nostalgie. M.M. : Le secret, le recul, la distance sont-ils vos meilleurs conseillers ? S.L. : Jeune garçon et plus encore, adolescent, j’étais à distance, en recul, à part. Ce n’est pas un choix. La solitude m’adore ! M.M. : Le cinéma, la photo et la musique vous inspirent autant que la littérature ? Qu’avez-vous récemment vu, entendu et lu avec bonheur ? S.L. : Je ne sais pas si le mot “inspirer“ correspond vraiment à tout cela. Progressivement, la littérature, la musique, la photo, le cinéma m’ont modelé et ont, sans doute, modifié la personne que je suis, mais cela dit, rien ne m’a transformé. J’en ai fait quelque chose qui me convient et fait partie de moi. Aujourd’hui et hier, je vois, j’entends, me complète et tout continue… quand c’est possible. M.M. : Quel parfum portez-vous ? Que feriez-vous graver sur le flacon ? S.L. : Je me parfume rarement, sauf dans un état de pointe, et sans limite à cet instant. Sur le flacon rien ; déjà que l’étiquette Serge Lutens me dérange, alors vous imaginez… M.M. : La Maison Serge Lutens fête ses 10 ans, que peut-on vous souhaiter pour la prochaine décennie ? S.L. : Là encore, est-ce une maison, une tentative, un suicide, un vertige, une mémoire ? Mon futur ne m’intéresse pas plus que mon passé. C’est l’instant où ce qu’il provoque ou fait naître. Demain est un autre jour.
128/FRAGANCES
SERGE LUTENS “Perfume is like a secret weapon” The international Haute Perfumery legend Serge Lutens is inaugurating a showcase for his olfactory dreams at the heart of La Mamounia.
Hairdresser at the age of 16 and photographer for Vogue for 10 years, this self-taught man revolutionised makeup, inventing styles for Christian Dior followed by Shisheido. His search for an ideal woman, a timeless icon with a powdered complexion and pulled-back hair, is the sure sign of an obsessive search for beauty. From his wonderful palm grove garden, he directs the Serge Lutens perfumery as one would a Tea company, with refinement, demands and excellence. This secret and discreet dandy won over New York’s Guggenheim museum with his photo exhibition and has been wowing the festivals with his film: “The Stars”. Today, he composes the soundtrack to his magical world with the top note, back note and middle note. An extraordinary story from which he parts with a few gems… Marrakech Magazine: Why offer a showcase for your perfumes and toiletries at La Mamounia? Serge Lutens: Chance and opportunity. On my arrival in Morocco in 1968, I lived for three months at La Mamounia. The hotel has changed, so have I, deeply, but Morocco remains the same. M.M.: Is this a way of celebrating Marrakech? Which Marrakech? S.L.: As far as I know, there is only one! I live in it and even if I am no longer enchanted by the exoticism, the magic has never stopped. I owe this perfumery to Morocco and the Moroccans. This is just returns. M.M. : Today, what kind of story does Marrakech inspire, this city you have seen evolve over the past 25 years? S.L.: I have indeed been living here since 1974. It is a miracle, of snow, of shadows and light, of dust… M.M. : In 1968, during your first trip to Morocco, you picked up a piece of cedar in the Atlas mountains, which gave birth to your first perfume: “Féminité du Bois”. Ever since, your creations have become intermingled with the wealth and profusion of senses Morocco has to offer. How would you describe this tale of crossed destinies? S.L. : In fact I picked out the fabulous scent of cedar in the souks, and, without ever being Moroccan – that is impossible – my outlook has since been en-
riched and, through certain aspects, worsened; be that as it may, it still creates a deep eddy that rises up inside of me. M.M. : If perfume is writing, what words would describe your talent? S.L. : As far as I am concerned, revolt in beauty. Perfume for me is not just perfume… it is like a knife, if you will. M.M. : The self-portrait published on your official site shows you smoking, quite an amazing revelation for such a sharp nose? S.L. : If only you knew everything I did… but it is important to realise that if smoking is not recommended for your health, the gesture is magical. In fact, I don’t smoke; I fill myself with smoke for the very act of smoking. Isolate the first sense from the others would be a mistake. M.M. : Andrée Putmann says that you have the “looks of a conjurer“. If you were a magician, what would you make appear or disappear in Marrakech and why? S.L. : I would make a rather poor magician or, rather, a lazy one since I wouldn’t change a thing that is already in existence or that is changing. I am tied to it, and, it is a part of my development. M.M. : You live in the Palmeraie (palm grove) and have embarked upon huge building works in a Palace located in the Ben Youssef quarter. It is said that no one has ever entered this place, and that you wish to bring an Eden back to life? What of it? S.L. : I’m not entirely sure what happened but this house – at the start a home to be – chased me away or rather contaminated me, by dint of documentation and the extraordinary contact with Moroccan maâlems. The maâlems and I let ourselves be carried away by the insane repertoire that is medieval Maghreb or Moresque Morocco. This place has no ambitions, for the moment, other than being what it is, but it already represents my past, as well as that of the people who have put a lot of effort into it. It is already a memory, which I refuse to be nostalgic about. M.M. : Secrets, hindsight, distance, are they your best advisors? S.L. : As a young man and later still, as an adolescent, I was kept my distance, kept back, separate. This is not a choice. Solitude loves me! M.M. : Do cinema, photography and music inspire you as much as literature? What have you had pleasure in recently seeing, hearing or reading? S.L. : I don’t know if the word “inspire” truly corresponds. Literature, music, photo and cinema have gradually moulded me and have, without a doubt, altered the person I am. Having said this, nothing has transformed me. I made them into something that suits me and made them a part of me. Past and present, I have and continue to see, hear, and add to and everything carries on… when possible. M.M. : What perfume do you wear? What would you have engraved on the bottle? S.L. : I rarely put perfume on, except during busy periods, and then without limits. I would leave the bottle as is it; the Serge Lutens label already bothers me, let alone anything else… M.M. : The Serge Lutens company is celebrating its 10th anniversary, what can we wish you in the next decade? S.L. : Again, are we talking of a company, an attempt, a suicide, a dizziness, a memory? My future holds no more interest for me than my past. I would rather the moment in which things are provoked or come to life. Tomorrow is another day.
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130/BANCDESSAI Par : Mélanie Polatova Photos : Othman Zine
LES PRODUITS COSMETIQUES NATURELS “MADE IN MOROCCO” PASSES AU CRIBLE Légitimes descendants de nos recettes de grand-mère, les produits naturels sont aujourd’hui les fleurons de la cosmétique locale. Loin des gammes industrielles à coup de marketing, nous avons testé, puis sélectionné, des produits naturels –garantis bio pour certains– issus d’un terroir riche en huiles essentielles et autres composants antioxydants et hydratants… A vous maintenant de les essayer et d’élire votre “best of”.
NECTAROME Les produits de cette marque de beauté sont le fruit du travail de phyto-aromathérapeutes qui puisent dans la nature tous les ingrédients que les plantes et les fleurs leur procurent pour composer une gamme de cosmétiques 100% naturelle et biologique. Nous avons eu l’embarras du choix devant leur large palette d’huiles de massage, crèmes, masques et savons… Nous avons finalement opté pour le ghassoul, produit ancré dans les rituels de beauté des femmes du Maroc, et le masque aux vertus hydratantes. La texture du ghassoul aromatisé Nectarome est douce et fondante. Cette argile aux vertus purifiantes est ici enrichie de sept extraits de plantes aux parfums subtils. Parfait en masque capillaire pour les cheveux à tendance grasse : on obtient une chevelure légère et brillante ! Le masque éclat pour le visage prend les allures d’une poudre de plantes sauvages, riche en minéraux et oligo-éléments… La méthode est étonnante : on mélange la poudre à un jaune d’œuf (bio) pour les peaux sèches (ou au blanc, pour les peaux grasses). Le résultat est spectaculaire : les pores sont resserrés, la peau est lisse, le coup d’éclat est immédiat ! Ne pas oublier d’appliquer une huile spécifique, après, pour réhydrater le visage. Les plus de Nectarome : toute la gamme va à l’essentiel, tant les packagings que les produits, dont la composition est exclusivement extraite du jardin bio-aromatique de l’Ourika. www.nectarome.com AFRIKISSIME KARITE Comme son nom l’indique, la gamme utilise le beurre de karité, secret millénaire de beauté africain, qui renferme d’extraordinaires vertus réparatrices et hydratantes. Il est importé directement du pays producteur sans subir aucune transformation, tandis que les cosmétiques sont fabriqués dans un laboratoire marrakchi –Ircos- qui garantit une gamme sans colorants artificiels, ni parfum de synthèse, ni conservateurs, et sans parabène, silicone, ni alcool. Les gels douche et laits hydratants regorgent de senteurs exotiques -Gingembre, coco et karité-, mais douces, qui laissent leur empreinte discrète et efficace sur la peau. Le lait hydratant : une véritable addiction ! Le beurre de karité pur, 100% naturel, a plusieurs usages : on l’applique en masque sur les pointes de cheveux abîmés, en soin pour la plante des pieds ou les vergetures, ou encore en crème raffermissante pour la poitrine… Un must à avoir absolument dans sa panoplie “beauté“. Les plus d’Afrikissime : un packaging pratique et moderne, tout en transparence, et des textures voluptueuses. www.afrikissime.com CHARME DU MAROC Fondée par le pharmacien Abdelhay Sijelmassi, cette ligne de cosmétiques naturelle puise dans les rituels ancestraux du Maroc. A noter : ses soins spécifiques sont à base de produits bio et son “Protocole visage” se fait en 4 étapes : 1 - On applique l’exfoliant anti-stress aux grains de
sésame. La texture de départ s’émiette, mais une fois sur le visage humide, l’action nettoyante fait son effet. Après rinçage, la peau est douce et veloutée à souhait. On aime le parfum d’orange douce et l’huile de sésame, hydratante. 2 – Place au masque vitalité au miel et safran. Sa texture est un peu épaisse et granuleuse, mais le parfum est agréable et après le rinçage, la peau est fraîche et rosée, stimulée par les composants. Le plus : le safran, excellent antioxydant ! 3 – Le spray d’eau de rose vient lui rafraîchir et nettoyer la peau, un peu desséchée (c’est normal !) après les deux soins précédents. 4 – Pour terminer, on applique la crème hydratante à la fleur d’oranger. A sa texture, on devine qu’elle est particulièrement hydratante ; comme un voile fluide et léger, elle s’installe pour la journée. Le plus de Charme du Maroc : on aime l’idée du protocole dont chaque étape est essentielle, il réveille littéralement le teint comme un coup d’éclat. www.charmedumaroc.ma LES SENS DE MARRAKECH Utiliser les ressources locales (productions des coopératives féminines, packaging artisanal...) est un des fondements de cette marque cosmétique marrakchie dont les produits sont garantis sans colorants, paraben, huile d’origine minérale, ni silicone… Leur large gamme s'adresse au grand public ainsi qu'aux professionnels (spa, hôtels, etc.) Exfoliant pour le corps granité d’argan au Patchouli : Dès que l’on dévisse le couvercle en maillechort, on sait que l’on a affaire à une gourmandise ! La texture et le parfum sont à tomber… Les grains d’argan et la poudre de riz exfolient doucement tandis que la peau est nourrie en profondeur, pour un résultat délicatement satiné (même après le savonnage). Le gommage fondant à l’huile d’argan et figue de barbarie tient les même promesses que l’exfoliant : le parfum et la texture sont ceux d’une gelée au complexe de pépins de figue de barbarie, d’huile d’argan et d’aloe vera. Le grain de peau du visage s’en trouve affiné, de façon notable, dès la première application ! Les pépins de figue de barbarie font partie des dernières trouvailles de la cosmétologie pour leurs vertus hydratantes et antioxydantes exceptionnelles. On en trouve notamment dans le Sud marocain… Le plus des Sens de Marrakech : un packaging vraiment original qui apporte une touche glam’ à nos salles de bain. www.lessensdemarrakech.com ARGANIS L’huile d’argan, précieux fruit de beauté, est au cœur de cette marque. Une ligne qui se veut sobre, composée de cosmétiques basiques et naturels. L’amande oléagineuse, qui est à l’origine de l’argan, possède des pouvoirs antioxydants puissants, elle augmente l’élasticité et la perméabilité de la peau ; et elle est aussi bénéfique pour le visage, le corps et les cheveux… Le duo de crèmes de jour et de nuit Arganis a comblé toutes nos attentes : belle qualité de textures (plus épaisse la nuit que le jour), contenants pratiques et résultats certains. La peau est nourrie en douceur grâce à une composition qui n’a rien à envier aux plus grandes marques cosmétiques internationales. Quant au format, il est idéal pour voyager ! Le Lait hydratant pour le corps, issu de la même gamme que les crèmes visage, a quant à lui une texture onctueuse et un parfum très léger qui laisse la peau douce et hydratée à long terme. Une fois de plus, le packaging est sobre et pratique. Aucune fausse note pour ce produit 100% naturel qui garantit une hydratation intense. Le plus d’Arganis : la sobriété du contenant et du contenu. Pas de fioritures, on va droit à l’essentiel . www.arganis.ma
132/BANCDESSAI
Natural “Made in Morocco” cosmetic products tested Legitimate descendants of our grandmothers’ recipes, natural products have now become the jewel in the crown of the local cosmetics industry. A far cry from industrial products and their marketing strategies, we tested then selected the natural products here on site, some of them guaranteed organic, the heritage of a land rich in essential oils and other anti-oxidant and hydrating components. It is now up to you to try them out and judge the best! NECTAROME The products sold under this beauty brand are the fruit of research by phyto-aromatherapists who search the natural world for all of the ingredients available from plants and flowers, in order to create a cosmetic range that is 100% natural and organic. It was difficult to choose from the wide range of massage oils, creams, masks and soaps. In the end, we tried ghassoul, a product traditionally used by Moroccan women for their beauty rituals, and the face mask with hydrating properties. The texture of Nectarome fragrant ghassoul is soft and smooth. This clay with its purifying qualities has been enriched with seven subtly perfumed plant extracts. Perfect as a conditioner for oily hair: after treatment, it is light and shiny! The radiant facial mask is a powder made of wild plants, rich in minerals and trace elements. The method is amazing: you mix the powder with an egg yolk (organic) for dry skins (or with the white of the egg for oily skins). The result is spectacular: pores are closed, the skin is left smooth and with an immediate radiance! Do not forget to apply a specific oil afterwards to rehydrate the facial skin. The advantages of Nectarome: The whole range, packaging and products, focuses on the essential. The composition is exclusively extracted from the bio-aromatic garden of Ourika. www.nectarome.com AFRIKISSIME KARITE As its name suggests, this range makes use of shea butter, an African beauty secret of millennia, offering extraordinary repairing and hydrating benefits. It is imported directly from the producer country without undergoing any transformation, while the cosmetics are manufactured in a Marrakech laboratory (Ircos) that guarantees its products are free of artificial colouring, synthetic perfumes, preservatives, paraben, silicone and alcohol. The moisturising shower gels and lotions, bursting with exotic fragrances (ginger, coconut and shea butter), are gentle, leaving a discreet, efficient film on the skin. The moisturising lotion is a real addiction! The pure shea butter, 100% natural, can be used in several ways: it can be applied as a conditioner to the
ends of brittle hair, as a softening treatment for the soles of the feet or on stretch marks, or as a firming cream for the breasts. An absolute “must” in any woman’s beauty case. The advantages of Afrikissime: Practical, modern packaging (between metal and transparent) and voluptuous textures. www.afrikissime.com CHARME DU MAROC Founded by the pharmacist Abdelhay Sijelmassi, this line of natural cosmetics was inspired by the ancestral rituals of Morocco. Note: its specific treatments are based on organic products and its “Facial protocol“ consists in 4 steps: 1 - Application of the anti-stress sesame seed exfoliant. The initial texture is crumbly but, once applied to rinsed facial skin, its cleansing action takes effect. After rinsing again, the skin is left as soft and velvety as you could wish. Its sweet orange fragrance and the moisturising properties of its sesame oil are much appreciated. 2 – And now for the honey and saffron energising mask. Its texture is a little thick and grainy but the fragrance is pleasant and, after rinsing, the skin is fresh and pink, stimulated by the components. An extra advantage: the saffron is an excellent anti-oxidant! 3 – The rose water spray refreshes and cleanses the skin, which is slightly dry (understandably!) after the previous two treatments. 4 – In conclusion, we apply the orange flower moisturising cream. Its texture immediately gives a foretaste of its strong moisturising properties. Like a light, fluid veil, it stays on all day. The advantages of Charme du Maroc: We liked the idea of the protocol, with each step being essential. It really stimulates the complexion that regains its full radiance. www.charmedumaroc.ma LES SENS DE MARRAKECH Using local resources (women’s production cooperatives, packaging by local craftsmen, etc.) is one of the basic principles of this Marrakech cosmetic brand whose products are guaranteed free of colouring agents, parabens, mineral oils and silicone. Their wide
range is targeted at the general public as well as to professionals (spas, hotels, etc.). An exfoliant for the body based on textured argan oil with a Patchouli fragrance: As soon as you unscrew the nickel-silver lid, you know that you have a treasure! The texture and fragrance are divine. The argan grains and rice powder exfoliate gently while the skin is nourished in depth, for a delicately satiny result (even after washing with soap). Smooth scrubbing cream with argan oil and prickly pears keeps the same promises as the exfoliant: the fragrance and texture are those of a gel with a prickly pear pip complex, argan oil and aloe vera. The facial complexion is refined quite visibly right from the first application! The prickly pear pips are one of the latest discoveries in the cosmetology sector, valued for their exceptional hydrating and anti-oxidant properties. They can be found in southern Morocco in particular. The advantages of Sens of Marrakech: Really original packaging to give your bathroom a touch of glamour. www.lessensdemarrakech.com ARGANIS Argan oil, a precious beauty fruit, forms the core of this brand. The line is sober, made up of basic, natural cosmetics. The oleaginous almond, from which the argan originates, possesses powerful anti-oxidant properties and increases the skin’s elasticity and permeability. It is perfect for the face, body and hair. The Arganis day cream and Arganis night cream duo really satisfied all of our expectations: high quality textures (with the night cream thicker), practical containers and guaranteed results. The skin is gently nourished thanks to a composition that is no less effective than that of the greatest international brands. As for the format, it is ideal for travelling! The moisturising lotion for the body, part of the same range as the face creams, has a creamy texture and is very slightly perfumed, leaving the skin soft and hydrated for a long time. Once again, the packaging is sober and practical. No false note for this 100% natural product that keeps its promise of intense hydration. The advantages of Arganis: The sobriety of its container and its content. No flowery flourishes, just the essential: the product’s promise. www.arganis.ma
FATI : Maillot de bain marron, Erès, modèle Célia : boutique Spa hôtel Naoura Barrière. Paréo imprimé tigre : boutique Sous Entendu. Sac en cuir crème : boutique Place Vendôme. Sandales en cuir marron, à bout rond, retenues par une bride cheville ajustable, montées sur une semelle de bois et cuir : Unisa.
Pause maillots de bain
MASHA : Maillot de bain une pièce bleu-gris, Erès, modèle Bérénice Duni boutique Spa hôtel Naoura Barrière. Tunique zippée imprimée, création Max & Jan boutique Et Cetera.
Photographe : Elena Smimova & ODC - Models : Fatima Zahra Hommaini, Masha Voronina c/o Marilyn Agenncy - Styliste : Olivia Bogard - Maquilleuse de Masha : Nurith pour Le Miroir Magique - Maquilleur de Fati : Samuel Anajjar pour Make Up Technology Center - Coiffeur : Paul François Matraja, directeur du Salon jean-Michel Faretra à La Mamounia. Remerciement à : Frédéric Alaine, La Pause (www.lapause-marrakech.com) et au BAB Hotel (www.babhotelmarrakech.com) pour son accueil.
FATI : Maillot de bain Pain de Sucre, avec broderie métallique, modèle Metak boutique Sous Entendu. Perfecto ajouré en cuir création Karim Tassi. Bracelet manchette boutique Michèle Baconnier. Bracelets avec motifs animaliers création Micheline Perrin. Lunettes Ray-Ban, modèle Wayfarer Ultra Edition Limitée, acétate et or blanc 18 carats Alain Afflelou. Chaussures noires en daim et galuchat, modèle Capricieuse Aperlaï.
MASHA : Maillot de bain rouge avec soutien-gorge bandeau froncé et bonnets séparés par une ferrure, Eres, Spa La Mamounia. Blouson en jeans et clous pyramides or Ungaro. Bracelet avec motifs animaliers création Micheline Perrin. Bracelet manchette doré et bracelet pakistanais doré Michèle Baconnier. Lunettes Tom Ford, modèle Charles, monture or rosé avec barre métallique marron, branche marron à rayures et verres dégradés marron Alain Afflelou. Sandales vernies or lacées par des liens de cuir or, modèle Coquine Gold Aperlaï.
FATI : Maillot de bain marron Pain de Sucre, modèle Mischi boutique Spa hôtel Naoura Barrière. Trench jaune Bessini. Bijoux torsades turquoises, 3 rangs, création originale Micheline Perrin. Pochette en crocodile marron Nancy Gonzalez. Sandales en daim pistache et vernies argentées attachées par une bride cheville ajustable, modèle Goulue Aperlaï. MASHA : Maillot de bain Pain de Sucre, modèle Nissy, imprimé peau boutique Spa hôtel Naoura Barrière. Châle à franges en daim boutique Place Vendôme. Collier de turquoises en forme de palettes, création originale Micheline Perrin. Sandales en daim rose et vernies argentées attachées par une bride cheville ajustable, modèle Goulue Aperlaï.
140/CONFIDENTIEL
KE EP IT secret...
ateLier moro
Dessinatrice d’origine colombienne, Viviana s’est installée à Marrakech pour décorer puis gérer l’extraordinaire Riad El Fen, propriété magique de Vanessa Branson. Mission plus qu’accomplie, c’est en nom propre qu’elle décide de proposer ses créations dans un lieu qui lui ressemble : aéré, créatif et charmant. Côté mode, c’est son fan club de copines qui l‘a incité à commercialiser ce qu’elle fabriquait pour elle-même. Des modèles romantiques et légers en coton brodé, mais aussi un vestiaire plus théâtral où elle réinterprète subtilement de grands classiques qu’elle affectionne. Graphiste, Viviana exerce son œil avisé sur la déco, avec un vaste choix de pièces souvent uniques. “J’aime travailler le métal, la corne et le bois”, confie cette passionnée fière de sa dernière création : un sceau à glaçon, “objet difficile à trouver ici“. Et si vous prenez le temps du sur-mesure, c’est avec un supplément d’âme qu’elle comble tous vos désirs. Joliment baptisée V, sa griffe résonne comme hasta la victoria. Assurément, une belle victoire du savoir-faire, de l’imagination et de la création ! 114 place de Mouassine, Médina Tel : +212 (0)6 60 54 35 20
SeCret
Choisir sa lingerie dans un appartement boudoir en sirotant un thé : le rêve ! Lorsque les modèles fabriqués en Italie sont aussi sexy que raffinés, cela devient grâce à Secret une réalité que l’on apprécie. Côté style, le choix est vaste : nuisettes, soutien gorge push-up, bretelles transparentes ou strassées, corsets… Ingénieuses et coquines, les prothèses en silicone apportent du soutien là où la nature s’est montrée négligente ! Le raffinement des finitions, comme la qualité des matières -soie et coton-, n’empêche pas les prix d’être serrés : à partir de 200 dirhams pour un ensemble. Ce salon privé comble vos désirs avec ou sans froufrous. Design, les canapés XXL invitent à la détente tandis que l’accueil se fait attentif et souriant. Original, ce concept né de la vente à domicile apporte une réelle convivialité et de la douceur dans une ambiance très “Sex & the city” ! Rue Hassan M’Barek Rés. El Kattabia, 3ème étage, Guéliz Tel : +212 (0)6 60 12 37 14
StepHanie JeWeLS
Créatrice de bijoux, Stéphanie Giribone vit à Marrakech depuis 7 ans où elle fait figure de fille en or ! Travaillant ici exclusivement cette précieuse matière, elle bénéficie d’une belle notoriété. Vendue dans le concept store Colette à Paris, chez Zadig & Voltaire et au Bon Marché, elle vient enfin de se décider à ouvrir un joli écrin en nom propre. Une chaleureuse boutique présentoir dans la Médina, juste en dessous de l’incontournable Terrasse des Epices. Son style : des bracelets fins, égayés d’un grand choix de grigris que l’on mélange allègrement. Maillons et joncs délicats s’harmonisent dans un esprit tendance et élégant. Tours du cou, sautoirs et boucles d’oreilles expriment le même bon esprit raffiné. Certains se marient à d’astucieux liens de cuir dont les fermoirs sont de belle facture. A noter, une ligne enfant du plus bel effet. Une adresse où passer souvent car les modèles évoluent et s’arrachent aussi vite qu’ils sont exposés ! Souk Chirifia (under the Terrasse des Epices), Medina Tel: +212 (0)6 13 70 70 22
KiS
Derrière la lourde porte turquoise de ce riad de charme, lové en bordure de Médina, on trouve l’univers hippie chic de la styliste brésilienne Adriana Bittencourt et son associée Caroline Constancio. Il flotte ici un air de vacances jet-set entre tuniques brodées de voile de coton Riviera style, maillots de bain à l’esprit samba, perfecto glam’ à la coupe impec’ et paniers Formentera… Une mention très spéciale pour les bijoux (Nour) en or et pierres précieuses crées par Adriana, tombée amoureuse de Marrakech où elle vit une grande partie de l’année. Aménagé comme une maison particulière, cet espace respire la joie de vivre avec une palette de couleurs rafraîchissantes sous les effluves enivrantes des bougies Magic Rio. Les caftans et djellabas, coupés dans un esprit “beachworld”, ont une allure folle, comme les pochettes à tête de mort strassées. Ce vestiaire complet, chic et beau, conjugue luxe et gipsy cool attitude. Une fois initiée, vous aurez bien du mal à garder cette adresse secrète, c’est une révélation! Derb Fhal Chidmi Mouassine, Médina Tel : +212 (0)6 56 04 02 70
Par : Sylvie Gasot
Le “best of” des meilleures adresses de Marrakech sélectionnées grâce à un excellent bouche-à-oreille.
L’ateLier FaHmi
Si vous rêvez du perfecto de Madonna ou du blouson de James Dean, L’Atelier Fahmi est votre meilleur allié. Les deux associés Hassan Chekouri et Abdelouma Fahmi travaillent le cuir, la peau lainée, le daim et le nubuck comme des as. En 24 ou 48 heures, ils réalisent n’importe quelle commande sur-mesure et travaillent d’après photos. Si vous êtes venu avec votre vieux blouson en jean que vous adorez, ils vous le copient dans la peau de votre choix en personnalisant la doublure. Aussi à l’aise dans la coupe des robes, jupes ou parkas, ils ont un bon sens de la tendance avec des peaux taupe, orange, crème; en plus des coloris classiques : noir, brun, bordeaux… Les finitions sont vraiment soignées et, détail qui a toute son importance, les peaux ne dégagent aucune odeur forte. Il s’agit le plus souvent d’agneau du Maroc très identifiable par son étonnante souplesse. Côté prix, comptez 1.500 dirhams pour un perfecto. Un vrai bon plan ! Rue Obka Ibnou Nafia N°110, appartement n°3, Médina Tel. : +212 (0)5 24 38 42 83
reCat
Sensible au charme inimitable et à la fraîcheur des carreaux de ciment, chez Recat, vous ne saurez plus où donner de la tête ! Spécialiste de la fabrication de revêtements de différentes surfaces, les Maîtres Artisans témoignent ici d’expérience et d’une belle habilité. Ils savent reproduire jusqu’à 300 motifs dont certains d’Art Islamique que l’on retrouve dans d’anciens riads. Le ciment super blanc issu d’une poudre de marbre peut être teinté dans une large palette de 50 nuances. Les pigments de premier choix ajoutent une lumière très particulière aux teintes. Quant aux formats, l’échantillon est large de 5 sur 5 à 25 sur 25. On y trouve pour patios, couloirs, intérieurs raffinés ou jardins, une brochette de formes variées : hexagone, octogone ou plinthes moulantes. Sérieuse, la maison assure avec une grande rigueur côté délais et qualité les envois à l’étranger. Un très bel exemple d’un artisanat 100% marocain et internationalement réputé. Lot 471, Q.I. Sidi Ghanem Tel : +212 (0)5 24 44 55 33 ou +212 (0)5 24 33 50 15
preSSinG paLaCio
Ici, on lave plus blanc que blanc tout en militant pour la sauvegarde de la planète. Ce premier pressing écologique a investi dans de sophistiquées machines italiennes (Firbimatic) qui recyclent les 1.000 à 6.000 litres d’eau quotidiennement utilisées. Le propriétaire peut s’enorgueillir de réaliser un travail extrêmement soigné tout en se vantant de ne déverser aucun déchet toxique dans les égouts. La formule express en 90 minutes tient parfaitement ses promesses. Tous les produits, détachants, lavants et dégraissants portent le label écolo L’arbre Vert. De plus, son système lui fournit une eau recyclée aussi chaude que propre ce qui favorise sensiblement la baisse de sa consommation d’énergie. Preuve qu’avec des idées, du courage et du bon sens, on participe intelligemment au progrès sans augmenter le prix de ses services. Au Pressing Palacio, l’écologie, Yes he can ! 183, rue Mohamed El Beqal Résidence Palacio Tel : +212 (0)5 24 42 22 42
ViLLa JarDin nomaDe
Pourquoi ne pas séjourner à Marrakech comme dans votre propre “home sweet home”, en mieux ? Privatiser la Villa Jardin Nomade à cinq minutes des remparts, invite à découvrir l’art de vivre marrakchi dans son excellence. Contemporaine, cette maison design toute en baies vitrées conjugue le meilleur de la technologie (Bose) au savoir-faire merveilleux de l’artisanat marocain : tissus de L‘atelier Nihal, luminaires Orenzo Design... Aménagée en charme et en élégance par le décorateur Raymond Morel, la villa dévoile 4 suites et un pavillon au cœur d’un jardin féerique d’un hectare. Havre de paix au luxe parfait, l’adresse réjouit par la réelle qualité de vie et de services qu’elle propose. Piscine chauffée, table exquise inspirée des produits du potager, facilité d’accès au golf ou au centre équestre… font de cette adresse l’une des plus “happy few” de la Ville Rouge. Amateur de fête ou de détente, cet éden exclusif a le goût du bonheur. Rare ! Location exclusive de la villa (4 suites et un pavillon), pour 3 nuits minimum, à partir de 6.000 dhs la nuit. Route d’Amizmiz km 4 (Face au Club Royal Equestre) Tel : +212 (0)6 61 41 73 23 www.villajardinnomade.com
142/CONFIDENTIEL
KEEP IT secret... the best addresses in marrakech thanks to excellent word-of-mouth recommendations.
StepHanie JeWeLS
ateLier moro Colombian designer Viviana settled in Marrakech to decorate then run the amazing Riad El Fen, Vanessa Branson’s magical property. Mission more than accomplished, she decided to propose her own designs in person and in a venue that best resembled her. Her fan club of friends encouraged her to market the fashion designs she created for herself. Romantic models made from light embroidered cotton, as well as a more theatrical wardrobe that subtly reinterprets the great classics she loves so much. Graphic designer Viviana exercised her expert talent on the interior decoration, with a vast range of often unique items. “I like to work with metal, horn and wood”, entrusts this passionate woman, proud of her latest creation: an ice bucket, “an object that is hard to find here”. If you decide to take the time needed to create made-tomeasure objects, she will fulfil your every desire with extra care. Her prettily named brand “V” resounds with triumph. Assuredly, a wonderful victory of expertise, imagination and creation! 114 place de Mouassine, Medina Tel: +212 (0)6 60 54 35 20
SeCret Choosing your lingerie in a boudoir-style apartment whilst sipping tea: what a dream! When Italian-made pieces are as sexy as they are refined, it gradually gradually dawns on you that Secret has indeed made it a reality. There is a large choice of styles: short nighties, push-up bras, transparent and sequinned straps, corsets… The ingenious and suggestive silicone pads add support in places where nature may have proved a little negligent! The refined finishes, much like the quality of fabric – silk and cotton – does not prevent prices from being keen, from 200 dirham for a set. This private lounge fulfils your desires with or without the frills. The XXL designer sofas invite you to relax, as does the warm and attentive welcome. This original concept stemming from the direct sales technique brings true conviviality and sweetness to a very “Sex and the City” setting! Rue Hassan M’Barek Résidence El Kattabia, 3rd floor, Guéliz Tel: +212 (0)6 60 12 37 14
The gold jewellery designer Stéphanie Giribone has been living in Marrakech for the past 7 years. Working exclusively with this precious metal, she has succeeded in creating quite a name for herself. Sold in the concept store Colette in Paris, by Zadig & Voltaire and at the Bon Marché, she has finally decided to open up her own showcase store, a welcoming display boutique in the Medina, just beneath the essential Terrasse des Epices. Her style includes thin bracelets, livened up with a large choice of charms that can be merrily combined. Links and delicate bangles make for a harmonious, trendy and elegant offer. Chokers, chains and earrings express the same refined good taste. Some come with clever leather links and beautifully made clasps. The beautiful children’s range is also worthy of note. An address you need to visit often since models evolve and tend to be grabbed as soon as they are put out for sale! Souk Chirifia (under the Terrasse des Epices), Medina Tel: +212 (0)6 13 70 70 22
KiS Behind the heavy turquoise door of this charming riad, nestled alongside the Medina, can be found the hippychic world of Brazilian designer Adriana Bittencourt and her associate Caroline Constancio. A scent of jetsetting holidays floats in the air and over Riviera-style embroidered cotton voile tunics, Samba-style swimsuits, glamorous superbly cut perfectos and Formentera baskets… A very special mention goes to the gold and precious stone jewellery (Nour) created by Adriana, who fell in love with Marrakech and now lives in the city a good part of the year. Decorated as if it were a private house, this space exudes joie de vivre with a refreshing colour palette and heady fragrances from Magic Rio candles. “Beachworld” style kaftans and jellabas have been giving a wild touch, much like those sequined skull and crossbones pockets. This comprehensive, chic and beautiful collection combines luxury and a cool gipsy attitude. Once initiated, you will find it hard to keep this address and revelation secret! Derb Fhal Chidmi, Mouassine, Medina Tel: +212 (0)6 56 04 02 70
L’ateLier FaHmi If you dream of Madonna’s perfecto or James Dean’s leather jacket, L’Atelier Fahmi is your best friend. The two business partners Hassan Chekouri and Abdelouma Fahmi are experts in leather, wool skin, suede leather and nubuck. In 24 to 48 hours, they can create any made-to-measure order and are happy to work from photos. If you come with the old denim jacket you dearly love, they can duplicate it in the leather of your choice, and are happy to customise the lining. As comfortable with making dresses, skirts or parkas, they also have a good sense of fashion with taupe, orange and cream leathers, in addition to the classic colours, black, brown, maroon…
The finish is particularly neat and, most importantly, the leather is free of strong smells. Moroccan lambskin is most often used for its extraordinary suppleness. Expect to pay around 1,500 dirham for a perfecto. An excellent address! Rue Obka Ibnou Nafia n°110, flat no.3 Medina
Tel. : +212 (0)5 24 38 42 83
reCat If you are particularly sensitive to the inimitable charm and freshness of concrete tiles, you will not know which way to turn at Recat! Specialists in manufacturing flooring for different types of surfaces, these Master Craftsmen show their vast experience and amazing expertise. They can reproduce up to 300 motifs, including some from Islamic Art that can be found in old riads. The extra-white cement made from powdered marble can be dyed in a large range of 50 hues and the top-quality pigments add a very special light to the dies. Sizes can range from 5 by 5 to 25 by 25 cm. You can find flooring for patios, corridors, refined interiors or gardens, in a selection of shapes: hexagonal, octagonal or moulded skirting boards. This reliable company is very rigorous about deadlines and qualities, shipments abroad included. A very beautiful example of 100% Moroccan and internationallyrenowned craftsmanship. Lot 471, Q.I. Sidi Ghanem Tel: +212 (0)5 24 44 55 33 or +212 (0)5 24 33 50 15
preSSinG paLaCio Here, items are washed whiter than white whilst playing a part in saving the planet. This first environmentally-friendly dry-cleaner’s has invested in sophisticated Italian machines (Firbimatic), which recycle the 1,000 to 6,000 litres of water used every day. The owner can pride himself on extremely meticulous work whilst being able to boast about refraining from pouring toxic waste down the drain. The express 90 minute service is as good as its word. All products, stain removers, washing liquids and spot removers arbour the eco-friendly Green Tree label. In addition, his system gives a steady supply of hot, clean recycled water, which makes for a clear reduction in energy consumption. Proof once again that, with ideas, courage and common sense, you can play an intelligent part in progress without increasing the price of the services on offer. At the Pressing Palacio: ecology, Yes he can! 183, rue Mohamed El Beqal Résidence Palacio Tel: +212 (0)5 24 42 22 42
ViLLa JarDin nomaDe Why not opt for a stay in Marrakech in your own improved “home sweet home”? Privatise the Villa Jardin Nomade, five minutes from the city walls, and discover the Marrakech art of living at its best. This modern designer house, with picture windows on all sides, combines the best of what technology has to offer (Bose) and wonderful Moroccan craftsmanship: fabric from the Nihal workshop, Orenzo Design lighting… Furnished with charm and elegance by decorator Raymond Morel, the villa unveils 4 suites and a pavilion at the heart of a magical one-hectare garden. This luxurious haven of peace will delight you with the highest quality of life and service it has on offer. A heated swimming pool, exquisite food inspired by the freshest of product, a nearby golf course and riding school… make this address one of the most “happy-few friendly” in the Red City. Whether you are a party-goer or prefer a spot of relaxation, this exclusive Eden is a real taste of happiness. A rare find indeed! Exclusive villa rental (4 suites and one pavilion) for a minimum of 3 nights from 6,000 dirham per night. Route d’Amizmiz km4 (Facing the Royal Equestre riding club) Tel: +212 (0)6 61 41 73 23 www.villajardinnomade.com
144/ACHBRAOU
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ACH BITI ?
(*Que veux-tu ?)
Partout ailleurs au Maroc, on aurait dit “ach briti ?” (Traduisez : “que veux-tu ?”). Mais, précisément ici, à Marrakech, le “r” disparaît… et ça donne : “ach biti ?”. Une expression 100% marrakchie à laquelle chaque natif de la Ville Rouge qui se respecte est sensé répondre “li biti bitou...” (“ce que tu veux, je le veux...”). Du Guéliz, en passant par l’Hivernage, des rues de la ville jusque dans les soirées branchées, voyons voir ce que les Marrakchis veulent…
Mouna Anajjar : “Je veux une réponse à cette question.”
Jean-Martin Herbecq, Terres d’Amanar : “C’est large ! Qu’il y est plus de bon sens dans le Monde : dans la relation à l’Autre, à l’argent, à la nature... dans la vie ! Car dans le bon sens il y a une notion de partage.”
Ilham Benjelloun : “Le Marrakech des années 90, retrouver les anciens de Marrakech... retrouver mes repères.”
Malik Meziane : “Ma bit walou.“ (Malik est en paix, il ne veut rien !)
Marcel Chiche, Comptoir Darna : “La paix dans le monde !”
Yolanda Sadni Ziane, Sofitel : “Moi, en fait, je ne veux pas grand chose. Je suis contente avec ce que j’ai.”
Cyril Durand, bô-zin : “Qu’est ce que je veux... Aïe, aïe, aïe ! Que la fête continue !”
Antoine Van Doorne, décorateur : “Ça veut dire quoi ???” (Explications). “Ah ! Etre heureux. Le bonheur.”
Hossein Sabir, Lotus Club : “Quoi ach biti ? Bitek ntiya.” (“Quoi que veux tu ? Je te veux toi.” No comment !)
Isabelle Mazet, Un Jardin en Plus : “Achnou ? Koulchi... Ou nti ach biti ?” (“Quoi ? Je veux tout... Et toi, que veux tu ?”)
Frederic Charmoy, Boutique Souk : “Ach briti, ou ach biti ? Finger in the nose : la belle vie quoi...”
Hicham Souab, La Caravane du Désert : “Beaucoup de choses...” (Mais quoi exactement Hicham ???)
Younès, serveur au Lotus Club : “Bit n’ serbi likoum l’vin.“ (“Je veux vous servir le vin.”)
Hassan, gardien de parking Hivernage : “L Flouss dial tomobil.” (Traduisez “l’argent du parking.” Evidemment !)
Youssef Lamrani, ex-globe-trotter : “Que les gens arrivent à trouver l’équilibre... Car une fois que tu trouves l’équilibre, tu peux danser sur n’importe quel pied !”
Véronique Bruez, ESAV : “Pour l’instant, je veux ma salade César... Mais elle n’arrive pas !”
Philippe Lauro-Baranès, kamarstudios : “Ana bit naâss...” (Philippe est très fatigué, il veut dormir !)
Robert Azoulay, Domaine Royal Palm : “Brit naâss fi Marrakech.” (Lila saïda Robert !) (Traduction : “Je veux dormir à Marrakech.” Bonne nuit Robert !)
Miguel Guedes de Sousa, Amanjena : “I can give you so many anwers...” Ndrl : “I’m still waiting Miguel...” (Traduction : “Je peux te donner tellement de réponses...” Ndrl : “j’attends toujours une réponse Miguel...”)
Marie Benichou, Alexis Rhoul Design : “La Vie en rose !”
Nabil Zniber, Kosybar : “Si Nabil ma ba walou !” (Traduction : “Monsieur Nabil ne veut rien !”)
Jô, bô-zin : “Ach ana brit ! Bezzaf, beaucoup de choses... Bien sûr, on va répondre comme tout le monde : la santé, la sérénité... mais ce que je veux finalement, c’est des petits bonheurs !”
Saâd Kabbaj, Pacha : “La paix !”
Jean Jean, Pacha : “Je ne sais pas ce que ça veut dire !”. (Rires et Explications). “Ah !!! Je veux que vous descendiez au Pacha, y a Manu Lanvin qui passe tout de suite sur scène.”
Fred Leloup, photographe : “Quoi ? Ah !!! Je veux que tu effaces ça !” (La photo of course ! Désolée Fred...)
Shalimar : “La réussite !”
Alexis Rhoul, Coffee Marrakchic : “Koulchi... La santé.”
Yehia Abdelnour, retraité heureux : “Peace & love.”
Marco Antonini, Spiruline Vitalgue : “Comment ça ach biti ? Un Cocktail !”
Ghizlane Sahli-Sarnefors, Alrazal : (Rires). “Ach bit ? Bit l’hob !” (Comprenez : “Je veux l’amour !”)
Docteur Samir : “La vie...”
Pascal Beherec, Villa des Orangers : “Ach quoi... Ach briti ! Que le volcan s’arrête.”
Stéphane Atlas, Comptoir Darna et Azar : “Libiti bitou, ou li ma biti ma bitou” (“Ce que tu veux, je le veux. Et ce que tu ne veux pas, je ne le veux pas”. Bravoooo Stéphane ! La réplique est complète, tu es une vraie Marrakchia !!!)
146/EVASION Par : Sylvie Gasot
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marraKeCH
intime
PHOTOGRAPHE, SUZanne porter S’ACCOMPAGNE D’UN GUIDE POUR PROPOSER AUX AMATEURS COMME AUX PASSIONNES DE LES EMMENER DECOUVRIR LA VILLE, APPAREIL PHOTO AU POING, POUR EN CAPTER L’AME. BIENVENUE DANS SON “WALKING TOUR”… Anglaise, Suzanne Porter a sillonné une bonne partie de la planète, plus de vingt pays africains, comme reporter pour diverses ONG : Médecins Sans Frontières, WaterAid, CARE International… “Citoyenne du monde”, comme elle se définit, c’est à Marrakech qu’elle pose ses valises au cœur de la Médina, il y a trois ans. Spécialisée en photo d’art pour de nombreux guides touristiques, cette femme douce au regard avisé a alors l’idée de faire partager aux visiteurs son attachement aux Marrakchis : “Je sais, par expérience, comme il est difficile de photographier des visages dans leur vérité. Je propose donc à de petits groupes de 2 à 5 personnes de les accompagner, en présence d’un guide, pour leur faciliter de belles rencontres dans de bonnes conditions.“ Visite chez les tanneurs le matin, zoom sur le travail des peaux, tour détour par le marché d’Azbezt, le souk des tapis, les potiers, la place des épices, le souk des babouches et l’historique place Jamaâ el Fna. “J’apprends à mon petit groupe à toujours demander l’autorisation avant de prendre la photo de quelqu’un, ne pas insister en cas de refus et parfois, sans savoir si c’est bien ou mal, à remercier d’une pièce un artisan au travail qui nous livre son regard. Mon ambition est d’aider à capturer un moment de vie normal. Cela demande une infinie patience et une grande confiance !” L’après midi, visite au hammam, pause gourmande dans une pâtisserie et découverte de l’improbable dentiste, que l’on nomme ici “mécanicien”, complète le programme qui évolue selon les demandes individuelles. Détail artistique, coucher de soleil, tradition, lieux historiques… Une palette d’émotions infinies guette les amateurs. “Qu’ils aient un appareil jetable ou du matériel professionnel, on travaille la composition, le cadre, la lumière dans des lieux toujours uniques.” Et pour preuve de son talent, non seulement de pédagogue mais d’artiste, c’est à La Mamounia, au premier étage, que sont accrochées les propres photos de Suzanne Porter. Et son regard n’a rien du cliché ! Pour un “Morning tour” ou un “Afternoon tour”, comptez 4 à 5 heures de marche. Suzanne Porter : info@suzanneporter.com Tel : +212 (0) 6 73 05 37 46
148/EVASION
a CLoSe-Up oF
marraKeCH ACCOMPANIED BY A GUIDE, PHOTOGRAPHER SUZanne porter OFFERS TO TAKE AMATEURS AS WELL AS ENTHUSIASTS ON A DISCOVERY OF THE CITY, CAMERA IN HAND, TO CAPTURE ITS SPIRIT. WELCOME TO HER WALKING TOUR…
Suzanne Porter is English and has travelled throughout the world, in more than twenty African countries, as reporter for various NGOs such as Médecins Sans Frontières, WaterAid, and CARE International… She defines herself as a “Citizen of the world” and chose to set down her cases in the heart of Marrakech’s Medina three years ago. Having specialised in art photos for various tourist guidebooks, this wise and gentle woman then had the idea of sharing her affection for the people of Marrakech with visitors: “I know, from experience, how hard it is to photograph faces in their naked truth. I therefore offer to accompany small groups of 2 to 5 people, in the presence of a guide, in order to bring about wonderful encounters in the right conditions.” A visit to the tanner is scheduled in the morning, with a focus on leatherwork, then a detour is planned via the Azbezt market, the carpet souk, the potters, the spice market, the babouche souk and the historic Djemaa el Fna square. “I teach my small group always to ask for permission before taking someone’s photo, not to insist if the person refuses and sometimes, without knowing if it’s right or wrong, to thank the craftsman at work who spares a little of his time with a small tip. My aim is to help capture a moment in everyday life. This requires endless patience and a lot of faith!” In the afternoon, a visit to the Turkish baths, a tasty break at a bakery and the discovery of the unlikely dentist, known here as the “mechanic”, makes up the program that changes according to individual requests. Artistic details, sunsets, tradition, historic sites… amateurs can expect a never-ending palette of emotions. “Whether they have a disposable camera or professional equipment, we work on composition, framing, and light in unique places.” If proof of her talent as a teacher but also as an artist were needed, Suzanne Porter’s own photographs hang on the walls of luxury hotel La Mamounia’s first floor. And her pictures are far from clichés! 4 to 5 hours on foot are need for a morning or an afternoon tour. Suzanne Porter: info@suzanneporter.com Tel: +212 (0) 6 73 05 37 46
150/INSOLITE
Vide
Par : Katia Sahli Photos : Othman Zine
ton sac
On leur a demandé de vider leur sac devant notre objectif. Et c’est un concentré de leur univers qu’ils nous révèlent ici. Jugez plutôt… EMPTY YOUR BAG They were asked to empty out their bags in front of our camera. And we offer you here a distillation of their worlds. judge for yourselves… L’iriSH maDone roSena CHarmoY Wedding Planner pour Boutique Souk
Dans le sac Mulberry de Rosena, chaque objet raconte un bout de son histoire. Sa brosse à cheveux Denman achetée à Down en Irlande d’où elle est originaire, son porte-monnaie Burberry avec quelques Livres Sterling en raison de ses fréquents déplacements à Londres, son agenda de chez Liberty (sa librairie londonienne préférée), une eau florale à la rose de Nectarome “ma salle de bains regorge de produits de cette marque. D’ailleurs, chaque Marrakchi devrait en avoir”, un gloss New ID avec lampe et miroir incorporés, pour se refaire une beauté en toute circonstance, et son parfum Incense Avignon par Comme des Garçons… Last but not least : son lock-it, petit médaillon abritant une photo d’elle enfant et de son papa et une autre de son mariage avec Frédéric, son mari et associé : “elle nous sert aussi à présenter notre travail, nous organisons des mariages”. In Rosena’s Mulberry bag, every object tells a piece of her story. Her Denman hairbrush bought in Down in Ireland, which is where she comes from, her Burberry purse containing a few pounds from her frequent trips to London, her diary from Liberty’s (her favourite London bookstore), a Nectarome rosescented spray “My bathroom is overflowing with Nectarome products - I really like the brand. Every Marrakech woman should use them.” Then there is a New ID lip gloss with lamp and mirror incorporated so that she can touch up her makeup at any time, and her Incense Avignon perfume by Comme des Garçons. And last but not least, her locket with a picture of her as a child with her father on one side and on the other a picture of her at her wedding with Frédéric, her husband and partner. “The photo is also useful to present our work since we organise weddings.”
When we asked Youssef to empty out his bag, he shot back with “Which one?”. His Vuitton (naturally). A bag that he had engraved with his initials in gold. “I put everything in it so that I don’t forget anything”: person invitations to the Fashion Week in Paris, a Black Book that one of his girlfriends gave him so that he could keep up with the latest jet set events, his Blackberry and portable PC…. And since Youssef spends his evenings entertaining, he needs to be sure that he has all the details right: a Carmex lip moisturiser, an Avène cream to keep his hands soft and some Japanese mints to ensure that nothing goes wrong. Their secret? “They explode in the stomach, it’s discreet and they act in depth. As far as breath is concerned, you can stop worrying for the whole evening.” Thanks for the tip, Youssef!
Le DanDY DeS tempS moDerneS YoUSSeF GoUraD Relations Publiques du BAB Hotel Quand on a demandé à Youssef de vider son sac, il nous a d’abord répondu “lequel… ?!!” Son Vuitton (bien sûr !). Un sac qu’il a fait graver à ses initiales en lettres d’or. “Je mets tout dedans pour ne rien oublier” : des invitations à son nom pour la Fashion Week Paris, le Black Book qu’une de ses amies lui a offert pour être au fait des destinations Jet Set du moment, ses cartes de visite, son BlackBerry et son ordinateur portable… Et comme Youssef passe ses soirées à recevoir, il doit être irréprochable dans les moindres détails : du Carmex pour hydrater les lèvres, une crème Avène pour garder des mains douces ; et pour éviter toute fausse note, des billes de menthe made in Japan. Leur secret ? “Elles explosent dans l’estomac, c’est discret et ça agit en profondeur. Question haleine, tu peux rester détendu toute la soirée.” Merci Youssef pour l’astuce
153/INSOLITE
La Cabotine aUrore CHaFFanGeon Directrice de publication du magazine Madame à Marrakech
“Mon sac, c’est l’homme de ma vie. Au moins lui est fidèle, il ne me quitte pas, je l’emmène où je veux et il ne proteste jamais !” A bon entendeur… Dans le Marcello Cartier d’Aurore, on découvre des petits trésors inattendus comme ce modèle miniature de la Fiat 500, “je la garde toujours sur moi pour Sacha, le fils d’une copine”, un petit couteau suisse, ou encore une trousse de maquillage scandant “demain j’épouse Brad !” : “C’est un cadeau de ma belle sœur, elle est très optimiste !” Notre cabotine range ses papiers de voiture dans une pochette rose fuchsia, “c’est un excellent moyen pour ne jamais se faire confisquer son permis”… Le rose adoucirait-il les mœurs ? Pour la sortie de son magazine (ici dans la laisse de Némo son chien !), son amie créatrice des pochettes Zina lui en a confectionné une siglée Madame à Marrakech. Le luxe !
“My bag is the man in my life. At least it is loyal, it won’t leave me, I can take it wherever I like and it never complains!” Enough said… Aurore’s Marcello de Cartier contains a wealth of little unexpected gems like this miniature model of a Fiat 500. “I always keep it with me for Sacha, my friend’s son”, a small Swiss penknife and a make-up kit with “I’m marrying Brad tomorrow!” inscribed on the front. “It was a present from my sister-on-law who is very optimistic!”. Our lady of luxury stores her car documents in a fuchsia-coloured purse: “It’s an excellent way to avoid ever having your licence confiscated”. Does the colour pink relax your morals? For the coming out of her magazine (in Nemo the dog’s leash), her friend Zena, who designs purses, made one for her with the words “Madame in Marrakech” on it. What luxury!
La beLLe et Zen maLiKa Zine Gérante de Gestion Immobilière Marrakech Inside her fabulous orange bag, Malika hides a little prize that gives us more than a surprise: a set of Petit Karma cards. “First of all, they are really pretty, square and with lovely designs, and secondly they give me my little daily message when I remember to consult them”. Her key-ring is in fabric with “Inchallah” embroidered on it, in the hope that she will never again lose her keys! Then there is a Jordi La Banda diary (a cult comic in Spain), a Nintendo DS “which never leaves me” and the stamp of her brand-new company which she “always needs to have to hand”. A minimalist and amusing bag, a good reflection of its “Zen” owner!
Dans son ravissant sac orange, Malika cache un petit plus qui nous a fait “tilt” : les cartes du Petit Karma. “D’abord, elles sont jolies, carrées et avec de beaux dessins, et ensuite elles me délivrent mon petit message quotidien quand je pense à les consulter…” Son porte-clés en tissu, avec “Inchallah” brodé dessus, lui donne l’espoir de ne jamais plus perdre les siennes ! Autres trouvailles : un agenda Jordi La Banda (BD culte en Espagne), une Nintendo DS, “en ce moment elle ne me quitte jamais”, et le cachet de sa toute nouvelle société car “il faut toujours l’avoir sous la main”. Un sac minimaliste et ludique, à l’image de Malika “Zen” !
La FaSHion CoWGirL Lamia berraDa Propriétaire de la boutique Fashion Victim “Mon sac aujourd’hui est un Fendi, mais demain ça peut être un rien du tout !” Ce qui compte c’est qu’il soit XXL car Lamia a besoin d’espace… Un Montblanc (elle raffole des stylos), un Stabilo avec post-it intégrés, “très pratique“, des carnets de chez Muji qu’elle achète par packs, son mètre et ses parfums miniatures qui ne la quittent jamais car“ça, c’est vital !”. Dans sa trousse de maquillage, du baume du tigre au blush, tout est mini mini “pour gagner de la place“ bien sûr ! Son portefeuille Vuitton fuchsia, cadeau de son frère, déborde de cartes de visite et papiers, “du coup, il ne ferme plus ! Pas grave, je l’adore“. De l’iPod au porte-clés, en passant par la boîte à cigarillos ou le porte-sac, tout semble clamer “Diamonds are forever“ ! Seul regret de Lamia aujourd’hui, c’est d’avoir oublié son livre: “Dommage ! Parce que tu ne vas pas me croire, mais en ce moment je lis “L’art de l’essentiel“ de Dominique Loreau. Le comble pour quelqu’un qui a un sac aussi rempli que le mien”… Lamia seraitelle en phase de zénifier son sac ???
“The bag I have today is a Fendi but tomorrow it might be a nothing-at-all!”. What counts is that it is XXL because Lamia needs space. A Montblanc (she loves fountain pens), a Stabilo with integrated post-it notes (“Extremely practical”), Muji tickets that she buys by the packet, her tape measure and miniature perfumes that she is never without: “They are absolutely vital!”. In her make-up bag, from tiger balm to blusher, everything is very mini “to save space”, of course! Her fucshia Vuitton purse, a present from her brother, is overflowing with business cards and papers - “It doesn’t close any more! Never mind, I adore it”. From her iPod to her keyring, her box of cigarillos and her carrier bag, everything seems to shout “diamonds are forever”!. The only regret Lamia has today is that she forgot her book. “Pity, because although you won’t believe me, I’m reading “L’art de l’essentiel” (the art of the essential) by Dominique Loreau - the absolute limit for someone who has a bag as full as mine”. Perhaps Lamia is going through a phase of hating the superfluous??
L’intemporeL CLaUDe CHaLLe DJ international “J’ai toujours porté des sacs, bien avant la mode. Je suis hors mode. J’en ai plus d’une cinquantaine que j’accorde à mes tenues. Aujourd’hui, c’est un fourre-tout de chez L’éclaireur“. A l’intérieur, deux CD (“Taranta nights 2” et “Shiraz Jihad-a violin affair”) car “bien sûr, j’ai toujours un peu de musique sur moi”. Mais plus étonnant : des zelliges de couleurs ! “Je suis en plein chantier de ma maison…“, nous apprend t-il. Claude adore lire et il a toujours ses livres sur lui. En ce moment, “La meute” de Yann Moix “c’est sur l’affaire de mon ami Polanski, et l’acharnement qu’il y a sur lui”, “The little book of Hope”, des citations inspirant l’optimisme car “ça te fait du bien”, et “Histoire de l’autre” : “un livre en arabe, en hébreux et en français, relatant l’histoire côté Palestiniens et l’histoire côté Israéliens, selon deux points de vues différents… avec l’espoir un jour d’arriver à écrire une histoire commune. L’espoir c’est bien d’en parler.” Enfin, son agenda Manoush, en cuir doré brodé d’une khmissa, est un cadeau de son amie créatrice de la marque “elle les vend dans le monde entier mais ils sont fabriqués au Maroc.”
“I have always carried a bag, long before it became fashionable. I have more than fifty which go with each of my outfits. Today, I’m carrying the tote bag from L’éclaireur”. Inside, there are two CDs (“Taranta nights 2” and “Shiraz Jihad-a violin affair”) because “of course, I always have some music with me”. But the most astonishing thing was a batch of coloured Zellige tiles! “I’m in the middle of having work done to my house”, he explained. Claude loves reading and always has books with him. At the time, he was carrying “La meute” by Yann Moix. “It’s about the affair Polanski, who is a friend of mine, and the attacks made on him”, then “The Little Book of Hope” with their citations encouraging optimism (“They do good”) and “Histoire de l’autre”, a book in Arabic, Hebrew and French, “relating history from the Palestinian and Israeli points of view respectively…with the hope of one day being able to write a joint history. It’s good to talk about hope”. Finally, his Manoush diary, in leather embroidered with a khmissa, a present from his friend who created the brand - “She sells them all over the world but they are made in Morocco”.
157/INSOLITE
La WorKinG GirL CLemenCe piraJean Architecte d’intérieur Clémence mène une double vie. Entre Londres et Marrakech (où elle suit entre autres l’achèvement des travaux du BAB Hotel), mais aussi entre chantiers et rendez-vous. Son sac Laflo, création d’une amie brésilienne, “c’est un peu le sac de Mary Poppins, j’ai tout dedans parce que je dois pouvoir être flexible et avoir tout sous la main pour être prête à enchaîner de la poussière d’un chantier à un rendez-vous client”. Ses indispensables : deux BlackBerry, un mètre, un laser, son ordinateur portable, son iPod, une paire de Converse (qui cèdera la place le soir venu à une somptueuse paire de talons Vuitton), une trousse en cuir noire Fadila El Gadi pour “mon bordel : papiers, cartes de visite, paracétamol...” et une autre trousse maquillage, “c’est le cadeau d’une amie. J’adore le décalage que crée la fleur de cannabis en toile Liberty”, pour la transformer en un clin d’œil (Mac pour le teint et le gloss, et Carlota pour le vernis). Simple mais efficace !
Clémence lives a double life. Between London and Marrakech (where she is supervising, among other things, completion of the work on the BAB hotel), but also between projects and meetings. Her Laflo bag, the creation of a Brazilian friend, “is a bit like a Mary Poppins bag: I can put everything in it because I need to be flexible and have everything to hand so that I can go directly from a dusty work site to a meeting with a client”. Her essentials: two Blackberries, a tape measure, a laser, her portable PC, her iPod, a pair of Converse (which will give way to a sumptuous pair of Vuitton heels in the evening), a black leather Fadila El Gadi purse (“for my rubbish : papers, business cards, paracetamol, etc.”) and another make-up purse (“A present from a friend. I adore the paradox of the cannabis flower in Liberty print”) to transform her in the wink of an eye (Mac for her foundation and lip gloss and Carlota for her nails). Simple but it works!
L’etHniQUe neW aGe aUreLia taZi Propriétaire du café Flower Power de Casa Botanica Dans son café alternatif, Aurélia propose exclusivement des produits sains et bio. Pour nous, elle a vidé un joli sac artisanal birman qui traduit parfaitement son engagement quotidien pour un retour au naturel et au mieux-être. Elle le porte “toujours en bandoulière, c’est plus pratique”. On y a trouvé son agenda Moleskine rose -marque fétiche des artistes voyageurs– et des objets artisanaux chinés aux quatre coins de la planète, comme ce porte feuille déniché au “fin fond du Pérou“, une trousse du Brésil pour ses stylos, ou encore son Labelo : une carte de Bouddha pour la chance… Et pour tout le reste, une trousse confectionnée par son amie Béate sur laquelle on peut lire “Oh what a wonderfull world”. Tout un monde que l’on retrouve sur son blog www.flower-power-cafe.com
In her alternative café, Aurélia proposes exclusively health and organic products. She emptied out an attractive hand-crafted Burmese bag for us, reflecting perfectly her daily commitment to a return to the natural and an improved way of living. She always carries the bag “over my shoulder because it’s more practical”. Inside, she has a pink Moleskine diary, the favourite brand of travelling artists, and a number of craft objects discovered all over the world, like this purse found “right at the bottom of Peru”, a pencil case from Brazil and her Labelo (a picture of Buddha to bring her luck). And for all the rest, she has a purse made by her friend Béate with the words “Oh what a wonderful world” written on it. They can all be found on her blog: www.flower-power-cafe.com
160/DESTINATION Par : Marie Le Fort
Beyrouth Capitale chic Devenue en quelques années la capitale du luxe du Moyen-Orient, Beyrouth n’en conserve pas moins ses charmes. Récemment décrite par le New York Times comme l’une des capitales à “visiter absolument”, Beyrouth est en ébullition. En plein essor. Surnommée le “Paris du Moyen-Orient” dans les années 1950-60, elle semble renouer avec les riches heures du passé, foisonnant de nouvelles adresses et soirées qui attirent une jeunesse avide de fêtes flamboyantes. Après des années ternies par la guerre, la vie y est sans prix. Le quotidien, un cadeau. Si la mode libanaise, emmenée par Elie Saab, s’est depuis longtemps frayé un chemin au cœur des cérémonies les plus prestigieuses –pensez Oscar, Grammy Awards et autres red carpet events–, elle trouve logiquement une suite dans des maisons qui jouent elles aussi la carte de la modernité. C’est le cas de Basil Soda, ancien chef d’atelier couture et prêt-à-porter chez Elie Saab, qui fondait sa propre marque en 2000. Inaugurée fin 2009 au cœur de Beyrouth, sa nouvelle Maison se veut le reflet de son style graphique : bloc taillé dans une pierre couleur sable, sa façade minimale accueille une unique vitrine sertie d’un contour chromé et une brèche, sorte d’entrée longiligne qui invite à percer le mystère d’un secret de couture. A l’intérieur, la boutique dévoile ses espaces ouverts et continus, métaphore d’une “Couture Contemporaine”. Baignée de lumière du jour, la boutique se révèle telle une variation autour du gris : laqué gris, le mobilier se féminise jusque dans la courbe des pieds des consoles tandis que les canapés se colorent d’un gris mat. Les murs gris métallisé se teintent d’une touche aubergine, tandis que l’intérieur des dressings, d’un gris texturé, scintille de paillettes. Le gris comme référent et symbole d’unité. Maîtrisant l’art de la dissimulation, de nombreux miroirs se répondent, projetant hors du cadre silhouettes, robes colorées et pans architecturaux. Une scénographie ingénieuse qui permet tout à la fois de révéler les angles cachés, et de taire les volumes : in situ, les reflets ri-
cochent, se font écho et démultiplient l’espace à l’infini. Autre figure du renouveau, Rabih Kayrouz s’illustre à travers une mode épurée. Formé en 1991 à l’Ecole de la Chambre Syndicale de la Haute Couture parisienne, le créateur parfait son apprentissage chez Dior et Chanel avant de revenir au Liban. D’ailleurs, à son retour, on l’appelle volontiers “le Parisien”, en référence au raffinement minimal qui caractérise ses coupes. Présentées à Paris, ses créations sont presque des épures, à mi-chemin entre des pièces de vestiaire de Madeleine Vionnet et de Yohji Yamamoto. Aériennes, peu accessoirisées, elles se déploient avec pureté, le propulsant sur le devant de la scène créative contemporaine. Dévoilée en janvier dernier, sa dernière collection baptisée “Freeze” évoquait la forêt entre chien et loup. Enveloppant le corps féminin sans fioritures, une palette de vert, gris, bronze entrecoupée de jaune acide et bleu nuit rappelait les cycles du jour. “J’adore couper dans un seul morceau de tissu : cela révèle le côté souple et confortable propre au vêtement oriental”, souligne le couturier. Autre adresse incontournable, Plum est le concept store qui permet de prendre, en temps réel, le pouls de la “culture mode” des libanaises. Sorte de “Barneys meets Colette“ local, en toujours plus sophistiqué, l’espace de 700 m2 réparti sur deux étages accueille les plus belles pièces des collections Lanvin, Alaia, Balmain, Jil Sander ou Oscar de la Renta –sans oublier les escarpins Louboutin
ou Pierre Hardy au rez-de-chaussée- et le meilleur des talents de demain au sous-sol, à savoir Tsumori Chisato, Charles Anastase, Golden Goose, Toga, Sacai, Alexander Wang and Phillip Lim 3.1 pour ne citer qu’eux. Autant de must have pour aficionados avertis. Loin des maisons de couture et autres boutiques en vue, la jeunesse libanaise s’illustre aussi à travers ses personnages : créateurs, entrepreneurs ou artistes -à l’instar de Rania, Mazen, Karen, Sandra ou Joe- ils œuvrent au quotidien pour donner une dimension internationale à leur capitale. Décrivant Beyrouth comme la ville de tous les possibles, ils sont nombreux à avoir traîné leurs guêtres à Londres, Milan, Paris ou New York avant de revenir au pays, la tête bouillonnant d’envies nouvelles. La rage de reconstruire leur pays vissée au corps, ils y écrivent leur propre alphabet : pendant que Sandra Mansour dessine ses premières collections où jersey de coton délavé et jupes en organza se répondent au sein d’une même silhouette, Mazen continue de s’étonner d’avoir troqué sa casquette de reporter de guerre pour celle de brasseur. Fondateur de la marque de bière 961 -dont il brassa les premiers litres pendant les bombardements de 2006– Mazen ne s’imaginait pas révolutionner la vie nocturne libanaise –et internationale– à l’aide d’un simple quatuor de bouteilles. Regroupant à elles seules toutes les envies houblonnières ou maltées d’une génération qui aime faire la fête, elles incarnent aujourd’hui le changement.
basil Soda
maison basil Soda
rabih Kayrouz
rabih Kayrouz
Concept store plum
162/DESTINATION
Beyrouth capitale chic
Coffee shop-librairie papercup
En confiant la réalisation de l’identité visuelle de 961 à son ami Joe Kesrouani, il ne s’attendait pas plus à voir le talent de cet artiste, graphiste et photographe exploser. Après avoir signé le logo de Papercup -un coffee shop-librairie lancé par Rania en 2009 qui propose une sélection pointue de livres créatifs et collections indépendantes qui créent un parallèle bienvenu avec la vie new-yorkaise avide de cup-cakes et ouvrages insolites–, il retournait finaliser en parallèle sa dernière toile en cours et la maquette de son livre de photographies “Monochromes 1989-2009“. Offrant un regard brut acéré et contrasté sur le monde qui l’entoure, Joe y dresse le portrait d’une société libanaise en devenir entre certitudes et errements. Lors du lancement de son livre chez Papercup –preuve une fois encore que la culture est le moteur de tous changements–, l’on pouvait lire : “les photos de Kesrouani insistent, à travers chaque prise, sur le fait que la vie est là,
brute, énergique, et pleine de désirs qui s’affranchissent des moralités sans lendemain et des politiques de prudence”. Travaillant avec la même conviction, la designer Karen Chekerdjian imagine des objets sans concession : “The Disappearance of Objects“ imaginé pour l’ICFF new-yorkais en 2006 présentait un ensemble d’objets qui reflétaient leur entourage pour s’y dissimuler. Récemment, Karen imaginait “Platform B“, une plateforme architecturale couleur or -mi-table basse, mi-objet à vivre– pour la galerie milanaise Nilufar. Néanmoins, son répertoire et son talent lui permettent également de revisiter le savoir-faire ancestral de son pays à travers une série de poufs argentés -sculptés et ciselés dans la masse- et petites tables “Yoyo” qui ressemblent à des osselets surdimensionnés. Se retrouvant tous chez Myu le soir venu, ils ne se rendent même pas compte à quel point ce lieu leur
ressemble : installés dans une ancienne usine, deux structures amovibles en arceau scindent l’espace industriel au milieu, délimitant le bar du restaurant. Brut et stylisé, Muy reprend avec brio les codes d’une cuisine internationale qui sait tout réinterpréter sans approximation. Autre adresse sans faille, le dernier hôtel du magnat anglais Campbell Gray, Le Gray, s’invite au cœur du quartier de Solidaire comme un repère créatif international : depuis sa piscine à débordement au dernier étage, on découvre la mer et le cœur historique de Beyrouth. Si chaque siège, œuvre d’art et couleur a été choisi avec soin, c’est tout l’art de vivre et la générosité libanaise qui transpirent à travers les espaces. ”Quand le monde va mal, le Liban va bien”, assure Hector de Galard, le directeur général. Un proverbe qui souligne, une fois encore, l’extraordinaire capacité de la ville à se remettre de ses années noires. Pour un peu, on croirait qu’ils voient la vie en rose.
“platform b” de Karen Chekerdjian pour la galerie nilufar
Joe kesrouani
indigo on the roof - Le Gray
Horsh Tabet, Facing Noura Castle +961 1 51 17 75 - www.basilsoda.com Maison Rabih Kayrouz 81, rue du Libatn, Achrafieh +961 1 566 079 - www.maisonrabihkayrouz.com Plum Ariss Kanafani Street - Saifi Village + 961 1 976565/6 - www.plumconcept.com Beer 961 www.961beer.com Myu Rue St. Antoine, Gemmayze - +961 3 334 476
Papercup Agopian building, Pharaoh street,Mar Mikhael, +961 1 443083 - http://papercupstore.com Le Gray Martyr’s square, Solidaire - +961 1 971 111 www.campbellgrayhotels.com Joe Kesrouani joekesrouani@gmail.com Karen Cherkerdjian www.karenchekerdjian.com
164/DESTINATION
Beirut, the capital of chic
For the past few years now, the luxury capital of the Middle-East, Beirut, has retained much of its charm. Recently described by the New York Times as a “must see” capital, Beirut is in full swing, and full expansion. Known as the “Paris of the Middle East” in the 1950s and 60s, the city seems to be reviving its rich past, teeming with new addresses and venues, which attract young people eager for flamboyant parties. After years tarnished by the war, life is priceless and the day-to-day a gift. The Lebanese fashion industry, led by Elie Saab, having long since worked its way up to the most prestigious of ceremonies – think Oscar, Grammy Awards and other red carpet events –, it has logically followed up its activities with companies, which have also opted for modernity. Such is the case for Basil Soda, ex-sewing atelier and readyto-wear manager at Elie Saab, who set up his own brand in 2000. Launched at the end of 2009 in the heart of Beirut, the new company headquarters mirror his graphic style: a block carved out of sandcoloured stone, a minimal façade with a single chrome-contour window and an opening, a kind of slender entrance that entices you to pierce the mystery of an haute couture secret. Inside, the shop unveils open and continuous spaces, a metaphor of “Modern Couture”. Bathed in natural light, the shop’s variation on grey comes into its own: the grey lacquered furniture is feminine right down to the curvy console feet alongside mat grey sofas. The metallic grey walls are tinged with a touch of aubergine, whereas those of the dressing rooms are a textured grey and sparkle with glitter. Grey is used as a referent and a symbol of unity. Mastering the art of dissimulation, a number of mirrors echo each other, projecting silhouettes, coloured dresses and architectural extracts outside their frames. An ingenious staging that helps reveal hidden angles as well as dampen volumes: in situ, reflections ricochet, answer each other and increase the space ad infinitum. Another key figure of renewal, Rabih Kayrouz, won fame through his fashion style’s clean lines. Graduating in 1991 from the Ecole de la Chambre Syndicale de la Haute Couture fashion school in Paris, the designer perfected his training at Dior and Chanel before coming back to Lebanon. In fact, everyone calls him “the Parisian”, in reference to the minimalist refinement that characterises his style. Presented in Paris, his designs are practically working drawings, halfway between pieces to be found in Madeleine Vionnet’s dressing room and those in Yohji Yamamoto’s. These ethereal and sparsely accessorised creations unfurl with purity, propelling him to the forefront of the modern creative scene. Unveiled last January, his latest collection entitled “Freeze” brings to mind the forest of dog and wolf. Enveloping unadorned the female body, a palette of green, bronze interspersed with acid yellow and midnight blue recall the day’s cycles. “I love to cut into one piece of material: this reveals a supple and comfortable character unique to oriental clothing“, underlines the couturier. Another key address, Plum is a concept store that lets you have your finger on the pulse of Lebanese women’s’ ‘fashion culture’ in real time. A kind of local “Barneys meets Colette”, in an ever more sophisticated way, the 700m² space spanning two floors houses the most beautiful pieces from the Lanvin, Alaia, Balmain, Jil Sander and Oscar de la Renta collections – not forgetting Louboutin and Pierre Hardy court shoes – on the ground floor and the best future talents in the basement, namely Tsumori Chisato, Charles Anastase, Golden Goose, Toga, Sacai, Alexander Wang and Phillip Lim 3.1 to name but a few. So many must have items for wellinformed aficionados… Far from the couture houses and other prominent
boutiques, the Lebanese youth of today is winning renown thanks to individuals, creators, entrepreneurs and artists – such as Rania, Mazen, Karen, Sandra or Joe - who work tirelessly to give an international dimension to their capital. Describing Beirut as the city where all things are possible, a fair few of them hung around London, Milan, Paris or New York before coming back to their country, their minds teeming with new ideas. The determination to reconstruct their country set deep within them, they are recreating their own world: whilst Sandra Mansour is designing her first collections of faded cotton jersey and organza skirt outfits, Mazen continues to be amazed at having swapped his war correspondent’s cap for that of a brewer. Founder of the beer brand 961 – the first litres of which were brewed during 2006 bombings – Mazen never imagines stirring up the Lebanese – and international – nightlife with a simple quartet of bottles. Bringing together the hop- or malt-related wishes of an entire generation of party-goers single-handedly, they now embody change. By entrusting the design for 961 graphics to his friend Joe Kesrouani, he did not expect to see the talent of this artist, graphic designer and photographer soar. After having created the logo for Papercup – a bookshop cum coffee shop launched by Rania in 2009, offering a specialised selection of creative books and independent collections that create a welcome parallel between the avid cupcake-loving New York life and unusual books -, he went back to finalise his latest painting in progress and the layout of his photography book “Monochromes 1989-2009”. Offering a raw, sharp and contrasted outlook on the world surrounding him, Joe paints a picture of a constantly evolving Lebanese society swaying from certainties to erring ways. During the launch of his book at Papercup – proof once more that culture is the driving force behind change -, one could read: “Each of Kesrouani’s photos insist on the fact that life is there, raw, energetic, and full of desires free from hopeless moralities and prudent policies”. Working with the same conviction, designer Karen Chekerdjian imagines uncompromising objects: “The Disappearance of Objects” imagined for the New York ICFF in 2006 presented a set of objects reflecting their surroundings in order to hide within them. Recently, Karen created “Platform B”, a coloured architectural platform or half-coffee table, half-everyday object - for the Milan gallery Nilufar. Nevertheless, her repertoire and talent also allow her to visit her country’s ancestral know-how through a series of silver ottomans – sculpted and carved from the block – and small “Yoyo” tables, like oversized jacks. Meeting back at Myu‘s in the evening, they hardly even realise how much this place resembles them: set in an old factory, two removable arched structures divide up the architectural space down the middle, cordoning off the bar from the restaurant. Raw and stylised, Muy brilliantly reuses the codes of an international cuisine that knows how to reinterpret everything to perfection. Another faultless address, English tycoon Campbell Gray’s latest hotel, Le Gray, has set up home in the heart of the Solidaire quarter as an international creative reference point: from its infinity pool on the top floor, you can look out onto the sea and the historic parts of Beirut. Each seat, work of art and colour has been chosen with care, and every space exudes the Lebanese art de vivre and generosity. “When the world is ailing, Lebanon is well“, ensures general manager, Hector de Galard. A proverb that once again underlines the city’s extraordinary capacity to get over the dark times. You could all but believe that they have a rosy view of life.
iLs m’entrainent au bout de La nuit...
Petit marathon des nuits marrakchies parfois plus belles que vos jours.
bô-zin
Silver
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Zine
theatro
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17H55 : AEROPORT MARRAKECH-MENARA. ARRIVEE DU VOL AT775 EN PROVENANCE DE PARIS ORLY. A PEINE DEBARQUES, LES PARISIENS MITRAILLENT : “ALORS, TU NOUS EMMENES OU CE SOIR ?”
20h30 : Comptoir Darna. Heureusement, j’avais prévu le coup avec un circuit de jet-setteur à faire pâlir les habitués d’Ibiza ! Destination pause dîner pour prendre des forces : Tigre qui pleure ou généreux couscous, mes “moineaux du bitume” sont envoûtés par la grâce des danseuses orientales. Leurs danses du ventre les attirent à l’étage où l’ambiance cabaret est garantie ! 22h50 : Jad Mahal. A quelques pas de là, on retrouve la jeunesse dorée et cosmopolite massée devant la scène Live où Cheb Amine met le feu. Le Mahal’s Band assure ! Autour du bar, on danse comme on respire et la soirée ne fait que commencer… 00h30 : Silver. Nichée au-dessous du Jad, la nou-
JeUDi
velle boîte à la mode, où Ramzi nous accueille tout sourire, vaut largement le détour : cadre futuriste pour clientèle hétéroclite. Parés de leds, les murs s’animent en rythme sur une musique vitaminée et mes Parisiens sont entrés dans une autre dimension… 02h45 : Theatro. Dans l’Hivernage, ce quartier qui regorge d’adresses nocturnes, je ne résiste pas à l’envie de leur faire découvrir un autre univers, celui d’un ancien théâtre, transformé en club house… Le dancefloor est en feu (littéralement) et les habitués croisent les acrobates dans un numéro qui semble improvisé mais qui est digne des plus grands cirques. Show devant, il y a du Las Vegas dans l’air…
Lotu s
Club
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Par : Mélanie Polatova
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VenDreDi
Pause… Beldi Country Club. Direction le grand air, dans une atmosphère pure, très “pool, relax and sun“ ! Après un déjeuner champêtre, la sieste s’impose sur un transat XXL, au bord de la piscine, à l’ombre des oliviers… Clapotis et senteurs de rose et de fleurs d’oranger invitent au repos. Pourquoi ne pas profiter d’un bon massage au spa ? Il est impératif de recharger les batteries. 19h51 : Stilettos et ongles manucurés, j’opte pour le BAB Hotel, le QG chic-choc. Son cadre immaculé est idéal pour débuter une soirée dans un good mood… Musique soft mixée Miami style, un petit Cosmopolitan et c’est reparti ! 21h16 : Kechmara. Comme tous les vendredis, c’est l’heure du Kech Experience. Ce Live institu-
tionnel, s’apprécie dans un cadre aux allures seventies, armé d’une bonne bière pression… 22h07 : Lotus Club. Nous dînons sur une des tables hautes, face au piano à queue blanc et à la divine diva black. Déco baroque en total décalage avec tout ce que je leur ai montré jusqu’à présent : ils sont bluffés… 23h44 : bô-zin. Ce soir, c’est la fameuse soirée Freak n’Zin que Cyril, en charismatique maître des lieux, organise chaque début de mois. Impossible de rater ça, la charmante Sophie nous a réservé notre table, bien à l’avance, dans le somptueux jardin… Un célèbre Dj de la scène électro internationale est venu nous enchanter de ses mix aux parfums de Chicago et New York… Dépaysant,
aussi élégant qu’apaisant, ce rendez-vous de “beautiful people”, chics et glamour, est sublimé par la belle lumière tamisée. Plus envie de bouger… A noter, les prochaines fêtes du bô-zin : Freak'nZin le 6 mai, la Fête de la Musique le 19 juin et la Garden Party annuelle les 15, 16 et 17 juillet.
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Pause… Sky BAB. Mes Parisiens ont besoin de rester connectés avec leur tribu. Sur le toit du BAB Hotel, on peut au choix se “wifiser” ou buller heureux sur un sun bed, comme moi… 19h40 : Grand Café de la Poste. C’est le before idéal : dans le salon à l’étage, on prend un verre, on rencontre sans le prévoir le reste de la bande et l’on tire des plans sur la soirée. Cachet colonial convivial et raffiné, on apprécie l’accueil personnalisé de Ketty… Plutôt un bon point de départ. 21h07 : Yellow Sub. Le paradis des régressifs à l’âme nostalgique ! Le dîner est l’occasion d’un “flash-back” dans les années 60 en compagnie des Beatles, icônes du lieu. Live Music, coquillettes au jambon et jus de truffe, à déguster près du bar comme ça on a un œil sur toute la salle. Ça fait du bien de se sentir rajeunir dans une ambiance électrique garantie ! 23h03 : Villa Rosa. On continue sur notre lancée Live. Juste à côté du Sub, Bruno Cheno & The Red Fish se produisent une bonne partie de la semaine. Ça groove grave dans le cadre tamisé où, en noctambules avertis, on se laisse glisser tout doucement. Tendre est la nuit ! 01h10 : Pacha. En mode nocturne, un samedi soir à Marrakech ne peut faire l’économie d’un saut dans l’antre ibizien. Après un verre au Rose Bar, la tête sous les étoiles, descente aux enfers des décibels : ici, le lieu, le son et la gent féminine sont tout simplement hors-normes !
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DimanCHe Pause… Terre d’Amanar. Urgence de touristes qui renoncent à la grasse mat’, mes Parisiens ont l’énergie de tenter la tyrolienne ! Un exploit pour les biceps ! Pour ma part, les coussins sous la tente berbère font l’affaire… 18h50 : Terrasse du Lawrence Bar, au Sofitel. Après le sport, le réconfort ! A l’heure où le soleil se couche sur les cimes de l’Atlas, la soirée commence doucement mais sûrement sur les touches du piano d’Yvan et de Giovanni… 20h37 : Azar. Dans cette brasserie libanaise chic du Guéliz, direction le sous-sol où se cache un Club où Djs et groupes Live se partagent la scène. Une étape atypique dans un cadre un peu loufoque où les dimanches sont souvent le meilleur jour de la semaine. 22h10 : Kosybar. Séduits par le charme du riad, le lieu fait son effet auprès des Parisiens. Ils sont conquis par le caractère authentique du cadre, la voix bluesy de Spike et la carte où sushis flirtent avec tagines. J’ai encore réussi à les surprendre, après 3 soirées bien remplies en découvertes…
Kosybar
LUnDi 6H27 : AEROPORT MARRAKECH-MENARA. PAS DE NIGHT-CLUB LA NUIT DERNIERE. NOUS NOUS SOMMES OCTROYES QUELQUES HEURES DE SOMMEIL AVANT DE REPARTIR POUR L’AEROPORT. CES 3 DAYS AND NIGHTS NON-STOP ONT FILE PARTICULIEREMENT VITE… LES PARISIENS OUVRENT LEURS IPHONE POUR CALER LA DATE DE LEUR PROCHAINE VISITE. ILS ONT MARRAKECH TATOUE AU CŒUR... CHIC !
170/ITINERAIREDUNNOCTAMBULE
tHeY are LeaDinG me into tHe DeptHS oF tHe niGHt… A little marathon of Marrakech nights, sometimes more sublime than your days … 5.55 PM: MARRAKECH-MENARA AIRPORT. ARRIVAL OF FLIGHT AT775 FROM PARIS ORLY. BARELY OFF THE PLANE, THE PARISIANS ARE ALREADY DEMANDING: “WHERE ARE YOU TAKING US THIS EVENING?”
tHUrSDaY
8.30 pm: Comptoir Darna. Luckily, I had anticipated their impatience and organised a jet-set tour that would have been the envy of Ibiza regulars! Destination: supper to restore our strength: Crying tiger or generous couscous, my “sparrows of the concrete” were entranced by the grace of the oriental dancers. The belly dancers attracted them upstairs where a cabaret atmosphere was guaranteed! 10.50 pm: Jad Mahal. Just a few steps away, we found a golden and cosmopolitan youth massed in front of the live stage where Cheb Amine was performing. Mahal’s Band guaranteed an audience! Dancing around the bar was like breathing and the evening had only just begun… 12.30 am: Silver. We were welcomed to this new, trendy nightclub, located just above the Jad, by Ramzi, all smiles. This really was worth a visit: a futuristic environment for an eclectic clientele. Covered in LED screens, the walls are animated to the rhythm of energy-filled music and my Parisians slipped into another dimension… 2.45 am: Theatro. In the Hivernage, a neighbourhood bursting with nighttime entertainment, I couldn’t resist introducing them to another universe, an old theatre turned into a night club. The dance floor was (literally) on fire and the guests came upon some acrobats giving a seemingly improvised performance but which was worthy of the greatest circuses. With the show, there was an atmosphere of Las Vegas in the air…
FriDaY
A break at the Beldi Country Club. Aiming for the great outdoors, in an atmosphere of fresh air, cool pool and relaxation in the sun! After a picnic lunch, it was time for a siesta on an XXL sun lounger next to the pool, in the shade of the olive trees. The rippling of water, the fragrance of roses and orange flowers invited total relaxation. Why not have a good massage at the spa? We really needed to recharge our batteries. 7.51 pm: Stilettos and manicured fingernails in place, I opted for the BAB Hotel, a chic and immaculate venue, ideal for starting off the evening in a good
mood. Soft music mixed Miami-style, a little Cosmopolitan and off we go! 9.16 pm: Kechmara. Just like every Friday, it’s time for the Kech Experience. This institutional live venue was much appreciated with its 1970s allure, armed with a good draught beer… 10.07 pm: Lotus Club. We dined at one of the high tables, facing the white grand piano and the divine black diva. Baroque décor in total contrast with everything I had shown them up until then. They were totally stunned… 11.44 pm: bô-zin. We made it to the famous Freak n’zin evening that Cyril, as charismatic host, organises at the beginning of each month. Unthinkable to miss it! The charming Sophie had booked us a table, plenty of time in advance, in the sumptuous garden. A famous DJ from the international electro scene, came to enchant us with his mixes reminiscent of Chicago and New York. Other-worldly, as elegant as it is soothing, this venue for the “beautiful people”, chic and glamour, was enhanced by soft lighting. We didn’t really feel like moving on… Next parties at the bô-zin:
Freak'nZin may 6, la Fête de la Musique june 19 and the Garden Party july 15, 16 and 17.
SatUrDaY
A break at the Sky BAB. My Parisians needed to connect with their tribes. On the roof terrace of the BAB Hotel, they could Wi-Fi to their heart’s content or relax on a sun bed, as I did… 7.40 pm: Grand Café de la Poste. This is the ideal place to start off an evening. You can have a drink in the upstairs lounge, run into the rest of the gang and draw up plans for the evening. A convivial and refined colonial atmosphere, we enjoyed the personalised welcome given us by Ketty. Rather a good start…… 9.07 pm: Yellow Sub. A paradise for lovers of nostalgia! Dinner was an occasion for flash-backs to the sixties with the Beatles, icons of the place. Live music, pasta with ham and truffle oil to be eaten next to the bar while people-watching. Nice to feel young again in a guaranteed electrical atmosphere! 11.03 pm: Villa Rosa. We continued on our Live fling and saw, just next to the Sub, Bruno Cheno & The Red
Fish who perform there most of the week. Seriously groovy in the luscious dark velvet decor into which, experienced night-lifers that we were, we gently succumbed. Tender is the night! 1.10 am: Pacha. In nightlife mode and on a Saturday night in Marrakech, we just couldn’t miss popping into the Ibiza den. After a drink at the Rose Bar, under the stars, we descended into decibel hell. Here, the venue, the sound and the women are all simply larger than life!
SUnDaY
A break at the Terre d’Amanar. With the urgency of tourists who give up their morning lie-in, my Parisians had the energy to attempt a Tyrolean traverse - a real challenge to the biceps! I was happy to sink into the cushions under the Berber tent…. 6.50 pm: Lawrence Bar terrace at the Sofitel. Comfort, finally, after our exertions! As the sun set on the peaks of the Atlas mountains, the evening started gently but inexorably to the piano playing of Yvan and Giovanni… 8.37 pm: Azar. In this chic Lebanese brasserie in Guéliz, we descended into the cellar to the Club where DJs and live groups share the stage. An atypical venue in a rather quirky setting where Sunday is often the best day of the week. 10.10 pm: Kosybar. Seduced by the charms of the riad, it worked its magic on the Parisians. They were won over by the authenticity of the place, the bluesy voice of Spike and the menu where sushi flirted with tagines. Once again, I had managed to surprise them, after three evenings packed with discoveries.
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6.27 AM: MARRAKECH-MENARA AIRPORT. NO NIGHT CLUB LAST NIGHT. WE MANAGED TO GRAB A FEW HOURS’ SLEEP BEFORE LEAVING FOR THE AIRPORT. THE THREE NON-STOP DAYS AND NIGHTS HAD GONE BY SO QUICKLY… THE PARISIANS OPENED THEIR IPHONES TO PLOT THEIR NEXT VISIT. MARRAKECH IS TATTOOED ON THEIR HEARTS …GREAT!
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NEWS NEWS NEWS P.8 Voyages, voyages… Alchimie Lointaine offers a real invitation to travel with its attractive collection of furniture and objects imported from Indonesia (Bali, Java and Sumatra), with their clean lines and natural materials (teak, wicker, etc.). And the voyage continues with the unique artists’ works and original creations of contemporary designers. 457, Q.I. Sidi Ghanem
Roche Bobois is exhibiting in Marrakech from 3 to 9 May At the insistence of his Marrakech clientele, the famous international banner Roche Bobois has agreed to share the latest trends in furnishings and interior decoration, exhibiting sitting room suites, other pieces of furniture and accessories from the collections "Les Contemporains" and "Les Provinciales" at the Palais des Congrès from 3 to 9 May. Rabat: Route des Zaers, Souissi Casablanca: 36, Rue Charam Achaykh, Palmiers
Weekech Box: another gift idea The website Weekech, devoted to the Red City, is launching “relaxation”, “exploration”, “extreme” and “celebration” gift boxes. Thanks to Weekech Box, you can offer a few hours’ happiness to those you love. A simple and clever gift! www.weekechbox.com
When the Lady sees Red Well, no, in fact Dior’s Lady Rouge does not incarnate Marrakech but rather New York, the epitome of a theatre city. Dior and Marion Cotillard present four Ladies, four colours and four cities, in amazingly aesthetic video clips… Explore on www.diorpr.com/ladydior and at the Dior boutique at the Mamounia.
Like a Virgin… The first Virgin Megastore in Morocco has just opened in Marrakech! Books, CDs, stationery, merchandising, kid’s play area, painting and sculpture… nothing has been forgotten in this temple of culture and leisure, just like the Virgin stores throughout the world. Almazar shopping mall
Kenzi revisits the Club concept The Kenzi group has given birth again: the Kenzi Club Agdal Médina. The concept has been given a twist since this time it is a holiday village but top end, with contemporary architecture and design that rival with each other in elegance. A touch of glamour but at an accessible price (Club formula after all!), that is already catching the eye of major tour operators. There are Babies’ and Kids’ Clubs in addition to all the expected Club structures, such as an amphitheatre and several restaurants. Bravo! www.kenzi-hotels.com
P.10 A star-studded Chef At L’Ultimo Bacio, chef Salvatore Elefante has made his expert mark acquired at the famous 2 michelin-star restaurant El Olivo to be found in the Capri Palace. He thinks up the menu from start to finish and imports his antipasti, pasta, fish and olive oil from the south of Italy. His artichoke salad
on a bed of rocket and parmesan deserves a special mention. His tiramisu is a delightful trip into the milky way. Welcome to the Dolce Vita… On the corner of rue Tarik Ibn Ziad & Moulay Ali, Gueliz Tel: +212 (0)5 24 45 89 13
Fadila El Gadi dresses Elite The designer Fadila el Gadi has just presented her brand-new Autumn-Winter 2010 collection in Casablanca during the Elite show: outfits with the designer’s own brand of elegance, particularly enhanced by the most stunning of Morocco’s young up-and-coming mannequins. Fadila El Gadi boutique in the BAB Hotel
Nespresso, where else ? After opening in Casablanca last September, Nespresso is thinking of investing in Rabat and Marrakech between now and 2011. The first banner on the African continent, the store in Casa offers the trilogy which made the brand famous: machine, capsule and club - with areas for tasting, club members and exploration. We are waiting impatiently for the opening of the Marrakech store so that we, too, will soon be able to enjoy the multicoloured doses of delicious espresso, pure arabica and other decaffs. Corner of boulevard A. El Khattabi and rue A. Abderrazak, Maarif, Casablanca
Vuitton reinvents its Monogram The legendary Monogram canvas, the signature of Louis Vuitton models, covers the new Monogram Arsty bag: a roomy tote bag, both sophisticated and easy to carry. Its ultra-soft and flexible canvas, its handbraided natural leather handle and its face, Daisy Lowe, English "It" girl and DJ in her spare time, make this an absolutely Must-Have item! Louis Vuitton boutique at the Sofitel in Marrakech
Darling, shall we get engaged? Who doesn’t know the famous Trinity triple ring by Cartier? Now there is a reworked model in three versions: XL (grey gold, diamonds, platinum and black enamel), Sauvage (3 golds, diamonds and black lacquer) and La Belle (3 golds, diamond): each to her Trinity! 3 bis rue Ain Harrouda, quartier Racine Casablanca
Ohayo gozaimasu Havaianas!* Chiso, the prestigious Japanese house whose motifs have adorned the kimonos and walls of imperial palaces for five centuries, has matched its legendary designs with the Brazilian brand Havaianas. The result is a selection of fabulous flip-flops for this summer. You can choose the model you prefer: Longevity, Sakura or Autumn Leaves…. www.havaianas.ma *(Good morning, Havaianas)
Falling in …flower Some fall in ditches, others fall in love while we fell unequivocably “in flower” over the jewellery of Luc Baille: XXL rings, pendants and earrings, all in molten silver and set with semi-precious stones. Absolutely stunning! On sale at the Design & Cook gellery: 166B Sidi Ghanem
Beauty and Zen Nothing is more ideal for harmonising mind and body than the Precious Goddess
oil by Sylvie Delpy, yoga instructor impassioned with aromatherapy. Her flasks contain her memories of Asia, the argan oil from Morocco and a cocktail of essential oils that rebalance the chakras - a Nirvana-like experience! Information : +212 (0)6 10 81 72 43s
P.12 Karim Tassi: Beware - Talent! More than just a name, Karim Tassi is now a banner and label. You can see the designer’s three lines in the sublime Sidi Ghanem showroom: Tassi Prêt-à-porter, K.Tassi Jeans and Tassi Haute Couture. Three subdivisions of outstanding talent and creativity… 344, Q.I. Sidi Ghanem
Fendi, so Sunny No need to wobble about on wedge heels or stilettos to be glamorous. You can be totally trendy in town or at the beach with Sunny, the rubber flip-flops with printed graffiti by Fendi. Wear them with a matching bag for a total look! Very chic thanks, Fendi! Fendi boutique at the Mamounia hotel
Custom cut After having won his kudos at Carita and styled the hair of stars and top models for the Haute Couture catwalks, Paul François Matraja has become today THE trendy hairdresser of Marrakech. He operates from the hair salon in the Mamounia Spa where he works wonders on our hair. … Hairdresser at the Mamounia Spa.
Lifestyle Home Cinema We are all familiar with the Home Cinema but since progress continues to progress, there are still novelties in this field. The last little gem from Bose, the Lifestyle DVD player and Home Cinema, is a unique experience in itself. It can stock up to 350 CDs and has supernatural powers of extension, with 19 internal and external listening points! Audio Vidéo High Tech (Hivernage) Tel : +212 (0)6 75 07 54 97
It smells like a flower! Yardley London, the London brand of perfumes and cosmetics that has been in existence for over 2 centuries, has come to Morocco. Made famous by its renowned lavender toilet water based on essential oils, this range of perfumes and cosmetics has become an essential accessory to British bathrooms… On sale in 1.2.3. boutiques
asts! Information: +212 (0)6 55 11 33 05
The iPad revolution A perfect compromise between a book and a computer, the wide-screen multi-key iPad offers revolutionary functions. For reading on a full screen, the size is ideal to avoid tiring the eyes, while in e-mail mode (screen divided into two with a large touch keyboard), it is practical and comfortable. Format and functions that leave us itching with impatience… Scheduled to come out in June at Diagone. Diagone Store : Résidence Tassaoute, boulevard Mohamed VI
P14 Something new in the GPS saga The giant manufacturer of navigation instruments, TomTom, has just launched the XL Maroc on the market. With a 4.3 inch screen, this navigation GPS includes maps of 22 European countries to which have been added the major cities in Morocco. The whole road and motorway network of the Kingdom can be found with, as an added extra, a free updating for 24 months! An indispensible tool for travelling by car, avoiding the difficulty of illegible addresses… WWW.TOMTOM.COM
When millennia-old Asia meets with contemporary design Maison & Découverte, known for its oldstyle furniture and objects discovered in the four corners of Asia, creates a contrast with a contemporary collection of chairs, armchairs and tables in plexiglass, signed by famous Italian designers (Miniforms and Aitali), displayed cheek-by-jowl with their traditional stock. www.maisonetdecouverte.com
An award-winning harvest… “Its body is dense and deep. The open, expressive nose is bursting with spices and exotic aromas… Between balance and smoothness: a real delight!” This is a description of one of the wines offered by award-winning chef Fabrice Vulin, available exclusively in his restaurants at Dar Ennassim and El Karmoussa. Fabrice Vulin Wine: A red (GrenacheCabernet Sauvignon), also available in white and rosé.
Fauchon reaches Casa
Handicap Car in Casablanca has just introduced Partner-style taxis that can load a wheelchair with the greatest of ease. They can be summoned by a simple phone call and the trip is barely more expensive than an ordinary taxi. Coming soon to Marrakech! Information : +212 (0)6 79 43 97 66
After Lenôtre and Hédiard, the White City has welcomed, in the heart of Anfa, the French epitome of luxury foods and fine groceries. The house of Fauchon has opened a contemporary concept store covering 1,200m2, the first in Africa, using the brand’s usual colours and architecture with moucharabiehs on the façade. A la carte, bakery and patisserie sections, confectionary, fine groceries, cooked/prepared dishes, gifts…and above all, the “Fauchon Paris, Le Café” recipes. Gourmets, take heed! 21, boulevard Moulay Rachid, Anfa, Casablanca
This is how things work at Sidi Ghanem…
The Sky BAB flirts with the sun… and the stars!
In the beginning, there was just an abandoned piece of wasteland. Now, there is an impressive motocross and skateboard circuit. Every Wednesday and Sunday, enthusiasts from the Mecanic Club Marrakech come to enjoy themselves, meeting and making friends, practising their sport, having fun in the Skate Park and holding barbecues… Take note, amateur enthusi-
From 10 am to midnight, the BAB Hotel invites us to its rooftop to flirt with the sun (or the stars), to meet people under the blue sky, on immaculate beds and sun loungers. So aim for the top - for lunch, a cool drink or to prolong your evening…. the promise of a dizzy season. www.babhotelmarrakech.com
A round of applause for Handicap Car!
Mini decor and maxi trends for the kids Chests of drawers, poufs, toy boxes, stickers and armchairs: everything at Mobikid is scaled down to child-size. Like in “Alice in Wonderland”, the showroom makes us feel like giants among this cute miniature furniture and the fun accessories. Résidence Ghalia, Camp El Ghoul, Guéliz
Oasiria or the Green Attitude Behind the slides, immense gardens, cool oases of greenery and relaxation. And behind this profusion of water… a grey water purification and water consumption management system. Oasiria is environmentally responsible and we like it! Km 4, Amezmiz road
CULTURE HERE P.22 A century of orientalist posters Closed to the public since June 2009, the Jardin Majorelle museum is undergoing extensive renovation for the housing of a permanent collection of Berber art in 2011. However, it will be reopening from mid-June this year with a first temporary exhibition devoted to “100 years of orientalist posters“. Around a hundred advertising posters on the countries of North Africa (known as the Maghreb), all displayed in chronological order and a dozen or so of which are signed by Jacques Majorelle himself, trace a century of advertising on the Maghreb from the end of the 19th century, through the 1940s and 1950s up to the end of the 20th century. The posters are owned by A. Slaoui and can also be found in the book “Affiches orientalistes“ (published by Malika Slaoui). The exhibition should remain open until the end of October.
The four seasons of Yves Saint Laurent Strolling in these same Jardin Majorelle gardens, one can savour the healing beauty of nature and its colours, refresh oneself and….. feast on a series of collages by Yves Saint Laurent, displayed in a space bathed in light just next to the boutique. This legendary fashion designer was inspired by the four seasons to create highly decorative coloured collages that have been reproduced on the packaging of the Jardin Majorelle perfume as well as a series of postcards and sarongs. Tel : +212 (0)5 24 30 18 52
P24 The “Lovely Reprises” of Claude Challe & DJ K’lid Claude Challe, forerunner of the trend for great international DJs and inventor of lounge music, has had the whole planet dancing and has sold millions of discs. He has just brought out a new album, with the collaboration of DJ K’lid, the resident DJ of the Comptoir Darna and to whom his friend, Marcel Chiche, owner of the establishment, introduced him. Replays of the best tracks from the 1960s to the 1980s: Man’s World, Ain’t No Sunshine, Papa Was A Rolling Stone, Besame Mucho… A real jewel of an album that is savoured with a maximum of delectation! www.comptoirdarna.com www.claudechalle.com
A passion for aerography From 16 May: The Morran graffiti at the Villa des Arts in Casa Passionate about urban art, Morran
shares (and sometimes imposes) his graffiti, tags, airbrush, stencil and other DJ’n with/on a neophyte public because he hopes to promote his art among Moroccans and the people of Marrakech in particular. After training in silk screen techniques and auto part painting, he gradually became a skilled aereographist, which turned out to the good since the orders started flooding in. It must be said that this young Marrakech artist is really capable of anything! He creates customised pieces: reproductions of paintings and Pop Art type photos, trompe-l’oeil, comics and original works on any support at all (wood, metal, resin, plastic, concrete, etc.). Morran and Hadni Soufiane recently opened a workshop- cum-gallery in the Guéliz, called Underground Gallery, where enthusiasts are invited to follow the various steps involved in the creation of an aerograph, from an image reworked on the computer to manufacture of the template, tracing and finally painting by airbrush. Morran also offers alternative private lessons in his workshop or accelerated 3-day courses enabling the students to leave with their own work under their arms.The whole of Casa’s trendy set will certainly remember his graffiti at the Transculturals held in the old slaughterhouse; this time it will be on the prestigious façade of the Villa des Arts in Casablanca where he will be exhibiting in live performances from 16 May. Beware: this is talent! 1 rue My Ali, Guéliz Tel : +212 (0)6 49 84 83 09
memories”. Thus, he describes his childhood as a Jew in Arab territory, in the Mellah neighbourhood of Marrakech sixty years ago, with his scraps of memories that raise all of the issues connected to otherness: politics, culture, religion, philosophy, etc. And at the heart of the subject, the recognition that all culture is heterogeneous, that there is always an element of otherness in oneself. The inhabitants of Marrakech will discover, or rediscover, the Medina as it was “before”, described through dialogues and anecdotes that amuse or evoke tender affection. In spite of the years that have intervened and the departure of over 25,000 Jews in half a century, Marrakech is, according to Daniel Sibony, “a city that never changes, that gives off an aura of profound and almost symbolic invariance”. “Marrakech, le départ“ published by Editions Odile Jacob
The travel journal of a Brittany painter in Morocco
From 1 May to 31 October: UNIVERSAL EXHIBITION 2010 The famous Universal Exhibition, the source of some of the greatest creations (the Atomium in Brussels, the Biosphere in Montreal, the Space Needle in Seattle, the Eiffel Tower and Grand Palais in Paris) will be taking place in China this year. “A better city, a better life“ is the principle theme which will explore, over 184 days, new lifestyle approaches of people within their societies. The Exhibition will gather together, in an area just over 5 km2, a hundred or so pavilions representing the different nations (France, Italy, Switzerland, etc.). The Chinese pavilion, 60 metres high in the form of an upside-down pyramid, dominates the other buildings. This gigantism is a fitting representation of Shanghai in 2010, with Pudong (the new city) on the eastern bank of the Huangpu, and Puxi (the old city) on the western bank. These are two halves of a single city, resolutely facing the future and that some are calling the “New York of the 21st century”. Innovation and interaction are on the agenda at this international gathering at which over 70 million visitors are expected. www.fr.expo2010.cn
Here we are dealing with a genuine native of Brittany. Beyond his sailor-voyager origins, he is a born illustrator, a highly talented painter who has followed the route of the orientalists, travelling throughout Morocco for over thirty years. The publishing house ACR Edition recently brought out a magnificent travel journal entirely written and illustrated by Charles Kerivel. His journey begins in Tangiers, winding along the coast to touch on imperial cities, then an amazing stopover in Marrakech, before losing himself in the south of Morocco. The result is 30 years of meetings and exchanges, passion and drawings, gathered together in a collection of sketches and watercolours that are no less enviable than the works of the greatest names in orientalism, such as Edy Legrand, one of the artist’s idols. “Coming from Britanny, I was immediately attracted by the light in Morocco which is absolutely stunning. I then went on to discover the authentic architecture of the country, from its northern palaces to its southern souks”. Thirty years were not enough to exhaust his fascination with Morocco. He continues to make his artistic pilgrimages, now in the company of students who learn from him how to seize the instant and the light in a single brushstroke. Morocco, Charles Kerivel: “Itinéraire d’un peintre breton“, ACR Edition - Information on tours and painting courses can be found on: www.aquarelle-maroc.com
Book: “I am returning to Marrakech a piece of its lost memory” Psychoanalyst, philosopher and writer, Daniel Sibony chose the Red City as the subject of his 35th work and first novel. Largely autobiographical, “Marrakech, le départ“ was written twenty years ago during a trip to the land of his birth. He laid it aside until he felt the need to recount events as a novel, through a love story, “a fantastic generator for the writing of one’s
CULTURE ELSEWHERE A tour of the exhibitions P.26 Marrakech Magazine will take you for a brief tour of the exhibitions and major cultural events that should not be missed in Europe and elsewhere on the planet. A voyage in text and pictures.
SHANGHAI
LONDON Up to 5 September: “Urban Africa” at the Design Museum What David Adjaye, great architect born in Tanzania and of Ghanaian origins, presents through his works is an Africa unfamiliar to most of us. An Africa in movement, well beyond the images usually communicated in the media of malnutrition, poverty and underdevelopment. Adjaye has captured the urban essence of over 50 African capitals, a real resonance of spaces that is guaranteed to astonish… designmuseum.org From 15 June to 5 September: “L’éphémère” at the Tate Modern The Belgian artist, Francis Alÿs, is benefiting, aged only 51, from a significant retrospective of his work in Britain’s leading
modern art gallery. If you happen to be passing through London, you might like to admire the work, poetic, allegorical and above all cyclical, of an artist who masters performance, video, film, photography and painting with equal skill. “L’éphémère” is a fascinating work whose sense is unveiled little by little. The artist, a qualified architect, finds his inspiration in urban life, exploring the roads of Mexico, in particular, to capture that ephemeral quality that is at the heart of his art. www.tate.org.uk
PARIS Up to 29 August: “Yves Saint Laurent Revival” at the Petit Palais This is the first large retrospective of the artiste since his death and the burial of his ashes in the Red City’s Jardin Majorelle. No fewer than 307 Haute Couture and prêt-à-porter models will be exhibited, as well as films and photographs enabling the models to be placed in their historical context. 40 years of creativity under the roof of the Musée des Beaux-Arts in Paris: not to be missed! www.petitpalais.paris.fr Up to 12 September: “Gosse de peintre” at the Fondation Cartier The great Takeshi Kitano is much appreciated for his films (“Kids return”, “L’été de Kikujiro”, “Aniki mon frère” or the magnificent “Zatoïchi”) and for his unique and powerful world. We love him! But in Japan, the master Kitano is better known for his comic sketches and TV shows, each crazier and more hilarious than the last. When discussing his career “outside of cinema”, the artiste calls himself Beat Takeshi Kitano. He has been granted a position of honour at the Georges Pompidou Centre for an important retrospective at the confines of his film work up to 26 June, while here he has taken over the walls of the Fondation Cartier to show us, for the first time, his pictorial works and other eclectic creations. “Gosse de Peintre” is an exhibition that Kitano intended first and foremost for the enjoyment of children, he himself remarking: “I am just a big child. I don’t consider myself as a contemporary artist. I do things that are easy to understand. With this exhibition, I want to make people laugh and smile and share the pleasure I had in creating the works.” So humour, everywhere and in heavy doses, between bright colours and intriguing faces - jubilatory and exclusive! www.fondation.cartier.com On 3, 4, 10, 11, 17 and 18 September: “Royal Wedding of Louis XIV” at the Château de Versailles An amazing fireworks show choreographed by the F-CREATION group, retracing the voyage of Louis XIV across the French provinces to reach the venue for his marriage with the Spanish Infante. Sumptuous! www.chateauversailles-spectacles.fr
BARCELONA From 7 July: Latifa Echakhch at the MACBA Although living in France since then, Latifa Echakhch, born in Morocco in 1974, is still considered a Moroccan artist. It is this paradox that constitutes the point of departure of her work, an ambiguous identity, a permanent deconstruction and reconstruction of the known, the expected. Through her works, she emphasises the daily, recurring societal practice of selfdetermination, ceaselessly questioning the clichés, generalisations and preju-
174/ENGLISH dices that result. From July this year to February 2011, her works can be viewed in the La Capella space of Barcelona’s Museu d’Art Contemporani (MACBA). Definitely not to be missed! www.macba.es
BOOKS P.28 A selection of excellent books to travel in the imaginary worlds of fine writers…
PAGAILLE MONSTRE Enchanting, this new interactive novel by Jérôme Attal is as fun to read as it is attractive. “The first love story in which you could become the hero” proclaims its magnificent cover! It invites readers to slip into the skin of a young student of cinema, just arrived in Paris from the provinces. A latter-day Rastignac, you will be romantic and cynical. In each situation, you will have to fight against your ghosts of the past, the vampires of the present and monstrous feelings to win glory, love and beauty… Happily, in this snakes-and-ladders of the heart, wrong paths can be made to disappear in a backward zoom. It is up to you to reread the previous chapter and choose a more advantageous option and escape from the “Monstrous Chaos” of the title. If only real life were like a Jérôme Attal novel, it would have style and panache! “Pagaille monstre” by Jérôme Attal published by Stéphane Million Editeur
SEVERE Revisiting the murder of the jet-setter banker Edouard Stern, Régis Jauffret dips his surgical pen into the ink of fiction. His target: the humiliated mistress, Cécile Brossard, whose perverse relationship he traces in every detail up to its epilogue of a savage murder. “Fiction lights situations up like a torch. A crime is always obscure… Imagination is an object of knowledge. But fiction lies”, he says in his preamble. And his narrative nourishes the magma of humiliation and rancour from which this passion is woven, up to its destruction. The author is not looking for the truth. He listens to pain with a scalpel-like style, untying the knots of this amorous madness, destructive and pervasive. The famous million dollars, given then taken back by Stern, is a weapon as cold as a revolver. The mistress, reading an evidence of love into the money, reduced to a sex object, tries to escape from this impasse of the sentiments. Her escape, dissected with finesse, places the reader in the chair of a consenting voyeur. Revealing a society where relationships are negotiable, this little news item, related against a background of power and euphoria, is developed by the author of “Microfictions” with an elastic and poignant sense of narrative. “Sévère” by Régis Jauffret Published by Seuil
UN LEGER PASSAGE A VIDE Luckily, Nicolas Rey does not have a short memory (“Mémoire courte“). After “Un début prometteur“ (a promising beginning), this young author, winner of the Flore award, remembers that he has run far at 30 years old (“Courir à trente ans”). His sixth novel, in the guise of a dramatic report on life lived backwards, where his nights are more beautiful than your days, sold like hot cakes in book stores. This biofiction, where a cocktail of excesses, like a rage to live, leads straight to the hospital, is a hymn of love for life. It is his son who, unknowingly, held the strings of the marionette that he became, between drugs to
keep going and alcohol to forget his betrayal. The bill arrived earlier than expected. And it was high. The doctor’s verdict was unequivocal: stop or you’ll die! The author manages to overcome this “short blank passage” with his talent strengthened, anchored in his “mediactoc“ era, with a rare charm and humour. A reporter on France Inter and TPS, Nicolas Rey has undoubtedly won the hearts of his readers with his admission of weakness and his amorous regrets. Classified as the best seller of the season, he combines elegance with realism. Well done! “Un léger passage à vide” by Nicolas Rey – Published by Au Diable Vauvert
SAINT LAURENT MAUVAIS GARCON In revealing an Yves Saint Laurent that does not exactly match the image built by Pierre Bergé, Marie-Dominique Lelièvre’s biography benefited from an unhoped-for “nonadvertising” campaign. In this literary work, structured on entrancing testimonies, the author explores the highways and byways of the legendary Saint Laurent. From Algeria to Marrakech, from the rue de Babylone where he lived in Paris, she picks apart the threads of talent. The icon becomes a man and the Haute Couture brotherhood coughs… A finger on the seam of his evening jacket, the Saint Laurent mystery delivers up its defects while his heart takes shape: “In trying to make other people happy, you can end up with shrapnel flying”, confided Saint Laurent. As the pages turn, this rich biography reveals an unexpected portrait, punctuated with strong anecdotes. The description of the creation of clothes for Catherine Deneuve to wear in the film “Belle de jour” is a jewel of intelligence. And, although Marie-Dominique Lelièvre does not mince her words, it sounds just like the designer. The rhythm and attractiveness of this work complement the subject matter to make a captivating read. “Saint Laurent Mauvais garçon” by MarieDominique Lelièvre – published by Flammarion
MORT DE BUNNY MUNRO Author, composer, singer, actor, set designer… Nick Cave has combined his talents audaciously for thirty years. Originally from Australia, the music icon lives in Brighton today and is publishing his second novel twenty years after his cult novel “And the Ass Saw the Angel”. His new novel is therefore set along this English coast, where a father, a travelling salesman in cosmetics and latter-day Casanova, and his eight-year-old son set off on their voyage of initiation after the suicide of his wife Bunny. Far from being the moment of intimacy he imagined, the journey turns into a horrible nightmare. Does redemption exist for the damned? A story with a moral and a furiously madcap intrigue, the author shows a biting humour that is a cross between Benny Hill and Kafka. His offbeat style bears witness to his wild creative energy. Already translated in over 34 countries, this amusing and frightening book has a rhythm that could be compared to that little tune that sticks in the mind, like a particular pop song! “Mort de Bunny Munro” by Nick Cave Published by Flammarion
LA LIGNE DE SANG An amateur whodunit, “La Ligne de sang” is a distillation of excellence in the genre. With the virtuoso style of a sprinter, DOA (a pseudonym based on the acronym for Death On Arrival) guides the investigation
with all stops pulled on a banal motorbike accident in Lyon. Patently as mad as a hatter, is the biker implicated in the disappearance of his partner, Madeleine, 20 years his junior and whom no one has declared missing? At police headquarters in Lyon, Captain Marc Launay and Priscille Mer unravel the enquiry against an esoteric background, sliding from fear to horror. All of the best ingredients of suspense are combined in Pantagruelic doses, served by a well-tempered pen, at the Scorsese cinema. Winner of the Grand Prix for detective novels in 2007, DOA, a marathon writer of thrillers, is one of the most emblematic authors of the genre. The feather in the cap of the publisher Gallimard’s famous Série Noire, he injects new life into the thriller: thrills and pleasure guaranteed! “La ligne de sang” by DOA Published by Folio policier
BEAUTIFUL BOOKS P.30 Books in large format that enchant through their illustrations and captivate through their text…
VINTAGE T-SHIRTS Originally a regulation undergarment worn in the U.S. army, T-shirts, the best friend of jeans, have never stopped winning favour. Having become a site for advertising since the 1970s, the T-shirt symbolises “coolness” right across social barriers. Through printed images or a few letters, the T-shirt as Manifesto expresses a musical preference, membership in an urban tribe or perhaps a touch of humour. Although all fashion labels have taken up the T-shirt, its basic form and function hardly change. The 650 treasures photographed in this work belong to the collection of Patrick and Marc Guetta. Owners of the World of Vintage Tshirts in Melrose Avenue, Los Angeles, for the last 10 years, they clothe the Hollywood stars whose passion for collector items reflects their nostalgia. Whether fans of pop culture, graphic design or a fashion attitude, everyone can devour this reference book like the theme tune of an era. From Marc Jacobs to Nicolas Ghesquière (Balenciaga), the universe of fashion is indefatigably inspired by the T-shirt, so why not you? To be pored over without delay by lovers of any fashion style. “Vintage t-shirts” by Patrick and Marc Guetta with Alison A. Nieder - Taschen
BASQUIAT Born in 1960, Jean-Michel Basquiat died aged 27 after a comet of a career, leaving a considerable amount of treasures to posterity. This monograph edited by the former curator of the Brooklyn Museum, now in charge of the Museum of Contemporary Art in Montreal, uncovers emblematic canvases and a great number of hitherto unpublished works. The author analyses the artist’s connections with the precursors of modernism, including Andy Warhol with whom the latter developed close links, both private and artistic, highlighting the intelligence of the plastic arts and the inventiveness and self-derision of this modern genius. He explores the impact of Basquiat’s multi-cultural origins and of the hip-hop culture on his compositions that are now on display in major museums throughout the world. With finesse, he decodes the key influences, from Picasso to Matisse, on this treasure-trove of works realised in a spirit of urgency and subversive bulimia, whose artistic echoes never cease
to spread. A standard bearer of his generation, Basquiat deflects our gaze with effervescence towards a poetic horizon of stars and canvases. “Basquiat“ Collectif edited by Marc Meyer Flammarion
PIERRE CARDIN In celebration of its 60th anniversary, the house of Pierre Cardin has published a seminal retrospective work on the creations of this insatiable forerunner. Pioneer of designer, architectural and futuristic fashion, Cardin’s genius also runs to his business acumen. Internationally renowned, this arbiter of popular fashion created an empire thanks to licences that spread his label to the four corners of the earth. A success that has in no way dulled his creativity: “The clothes I prefer are those that I create for a life that does not yet exist, the life of tomorrow.” The 150 superb photos in this “bible” illustrate Cardin’s universe, rich in inspiration, free in creation and strong in emotion. The trend for vintage fashions has brought about an absolutely not-to-be-missed revival of the dresses popular in the 1960s and that have now become collectors’ items. The preface by Laurence Benaïm and the text by his faithful collaborator Jean-Pascal Hesse throw an intimate spotlight on the Cardin spirit. Audacious, indefatigable as a man of action, Pierre Cardin has invented, through the development of his collections, the woman as conqueror, as sex icon and as timeless figure, a fashion signature that never goes out of fashion: what talent! “Pierre Cardin” by Jean-Pascal Hesse Assouline
TAKE-AWAY Through street cuisine, and far from fast food, the author takes us on a world tour of the most festive flavours. A graduate of the Ecole Supérieure de Cuisine, today a food photographer and journalist, JeanFrançois Mallet celebrates the art of takeaway in 26 countries. From fish and chips in London to lacquered pork soup in Shanghai, from the Boqueria market of Barcelona to the souks in Jamaâ El Fna square, from Argentinian empanadas to Brittany crepes… He explores each country’s popular cuisine by plunging into the roots and traditions of a world resisting uniformity. The 500 superb photos and 120 easy recipes, the result of 10 years’ work, structure this book like authentic and immensely charming identity cards of countries whose gastronomic particularities we do not often bother to explore. The work of this globe-trotter of take-aways will certainly whet your appetite… “Take Away” by Jean-François Mallet - Aubanel
EMBASSIES IN PARIS Immediate boarding for a world tour across the five continents to discover the secret worlds of thirty embassies! This was the original challenge facing a publisher with a globe-trotting soul: Nicolas Chaudun. This prestigious book plays Monopoly with the riches of the world, unveiling the treasures of diplomatic residences. Traditionally closed to the public, the embassies (British, Italian, United States, Moroccan, and many others) reveal their treasures and trinkets and a unique opportunity to discover the architecture of the most sumptuous aristocratic mansions of the Faubourgs Saint Germain and Saint Honoré and the Rococo places of the Monceau district in Paris. Detached territories of the nations they represent, these chancelleries recount their past under the acerbic pen of Elisabeth de
Clausonne and their intimacy under the allseeing lens of Hermine Cleret. Previously unpublished, this promenade from one power centre to another lifts the corner of the fascinating world of diplomacy to reveal snippets of historical intrigue. Superb! “Ambassades à Paris“ by Elisabeth de Clausonne and Hermine Cleret Published by Editions Nicolas Chaudun
ISADORA DUNCAN, A LIVING SCULPTURE Winner of jury acclaim at the awards ceremony for the most beautiful French books, this magnificent document retraces the years in France of Isadora Duncan, a pioneer figure in the world of dance. Originally from California (1861-1929), Isadora Duncan danced barefoot, draped with a tunic that barely hid her nudity, inventing style and choreography. By shattering social convention, she won popularity with an influential elite for her artistic creativity. We discover to what extent her art and its transmission through her dancing academies was the beating heart of her life. Between a world tour, her tumultuous career and private life flagrant with freedom, we slip into the Princesse de Polignac’s drawing-room where Duncan made her début. An exemplary muse of Antoine Bourdelle, she was the inspiration for sculptures, paintings and drawings, as she was for Rodin and Dunoyer de Segonzac among others. Her vital energy, in romantic osmosis with nature and music, attracted the fascinated eye of the photographers Edward Steichen and Arnold Genthe. This insight into the legendary artist, who breathed dance as if it were oxygen, has a disturbing force and modernity. Fascinated by Ancient Greece, a living sculpture, Isadora Duncan seems to surge out from the book to make a last pas de deux. This is the magic of this rare and astounding book! “Isadora Duncan, une sculpture vivante“ Musée Bourdelle, Paris Musées
MUSIC P. 36 The TOP 6 festivals in Morocco It will soon be summer, the season for festivals. And Morocco has definitely become THE country for festivals. Marrakech Magazine has concocted the perfect mix for your Moroccan summer festival!
MONOLITHIC: Mawazine, Rhythms of the World in Rabat This is THE not-to-be-missed-for-anything festival of 2010. From 21 to 29 May, in the capital, the Mawazine, Rhythms of the World festival once more lives up to its reputation, offering a programme this year that will make the great festivals all over the world green with envy. Music everywhere: on 8 stages and in the streets of Rabat, with concerts, entertainment, fanfares, dances, processions, exhibitions… Artistes from the 5 continents and over 50 countries, international names, eastern (Majda Roumy, Elissa, Amal Maher, Tamer Hosni, etc.) and African (Alpha Blondy, Ismaël Lô, Angélique Kidjo). The great Sir Elton John has been invited as a special guest while Carlos Santana, Mika, Julio Iglesias and BB King will contribute to making this music festival an unforgettable event… And last but not least, Sting will be closing the festivities for the delighted Mawazine audience. Exceptional! www.festivalmawazine.ma
SACRED: Sacred Music Festival in Fez
Learning about the world, discovering others, understanding oneself and the quest for spirituality... It is under the sign of the virtues of a trip of initiation that this 16th Sacred Music Festival will be taking place in Fez from 4 to 12 June. A festival that will once again cast its light over the Kingdom and well beyond its frontiers. Musically transcendental, the stage will welcome Shahram Nazeri, symbolic classical Persian singer, the great voices of Alep around Sabah Fakhri, Dhafer Youssef, precursor of a new approach to Sufi singing, among others. The voyage continues with the same momentum: Ben Harper in acoustic concert, Camille and Clément Ducol, the Royal Ballet of Cambodia, Shakila Saidi and the Rajam Sumeiman Trio, Kiya and Ziya Tabassian…. These are just a few examples to give you a foretaste of the quality of this festival so let the sacred magic of Fez transport you! www.fesfestival.com
JAZZ: Jazz au Chellah in Rabat This jazz festival, celebrating its 15th anniversary from 10 to 14 June in Rabat, has never been so strong (thanks to its years of experience!). A novelty is scheduled for this year: Moroccan artistes from European stages where they have made a name for themselves. This program places the accent on the most contemporary European jazz groups, with a cocktail of origins: Mediterranean flavours around Luca Aquino from Italy, Nikos Anadolis, the Greek pianist, and Paula Oliviera singing jazz from Portugal; northern flavours with the Ilmiliekki Quartet from Finland and the energetic British Acoustic Ladyland; and folk/ethereal flavours with the Belgian/Swedish duo, Mathilde Renault and Jonas Knutsson. We also expect Tom Johanson and SHARK from Barcelona, arriving with their irresistible funky riffs, Ibrahim Electric from Denmark, Matthias Schriefi, a rising star on the German scene, and a prestigious guest, the Polish Bodek Janke! Absolutely not to be missed! www.jazzauchellah.com
WORLD: Gnawa and World Music Festival in Essaouira If there is one place that is dedicated to Gnawa music, it is Essaouira. Since 1998, the legendary city has organised a festival between artists and musicians, in a spirit of exchange and sharing, enhancing the diversity of the Gnawa heritage while at the same time inviting the best world and jazz artists from around the world to perform on stage. The concept of artists’ residences offers amazing opportunities for creative collaboration beween Gnawa Maâlems and world artists. So don’t miss this opportunity to visit the sunny city from 24 to 27 June where there will be 10 concert venues to choose from, 10 different programs and supplements and, in apotheosis, a concert given by the National Orchestra of Barbès, forming the pieces of a unique puzzle: that of a pioneer and cosmopolitan festival that, each year, has succeeded in delighting thousands of people to the rhythms of the most incredible music. www.festival-gnaoua.net
BERBER: Timitar Festival in Agadir In the beginning, entirely dedicated to the Amazighe culture whose fame has increased, this festival now also welcomes great artists from the international scene. With over 346,000 inhabitants (according to the 2004 censor), Agadir is the largest Berber city in the world and this festival in honour of Berber culture is awaited with impatience every year. There will be the legendary Ahwash du Souss troupes, stars of
Berber music, and their poetic songs accompanied by dancing. But there will also be reggae, world music, hip-hop, raï and salsa, in a diversity of genres revolving around a message of tolerance. Last year, Max Romeo, living legend of reggae, and the Brazilian Carlinhos Brown enjoyed top billing. This year, in its seventh edition scheduled for the beginning of July, the program is still confidential. However, the organisers promise to offer “a festival whose richness, novelty and extreme diversity will enthuse and amaze.” festival-timitar-agadir.blogspot.com
POPULAR: Casa Music in Casablanca Last year, the Casablanca Casa Music festival welcomed artists such as Nneka, Craig David, Sharleen from Texas and Busta Rhymes, to name but a few. In 2007, it was the voice of Joey Starr that resounded as guest star. Resolutely modern, this festival is also the occasion for a huge people’s party, attracting hundreds of thousands of the city’s inhabitants to huge public stages… and a multidisciplinary cultural event that aims to develop dialogue between citizens and art, revisiting the history and legends of Casablanca. Besides the international stars, considerable space is given to Moroccan groups playing urban music, currently extremely popular among the Moroccan public. Although the programme for 2010 has not yet been announced, you can rest assured that the great names of raï, chaâbi, funk, rap and R’n’B will be there, from 15 to 18 July. www.festivaldecasablanca.ma
P. 38 The TOP 6 festivals in Europe As we are conscientious and would really like you to be able to derive maximum benefit from the music this summer, we have drawn up a “Top 6” of the European festivals on offer, with their respective advantages, so that you can enjoy the rhythms and melodies wherever you happen to be.
THE BEST: The Dour Festival, in Dour (Belgium) This festival, that received the prize for best festival in Europe at the European Festival Awards at the beginning of 2010, is being held in Dour, Belgium, from 15 to 18 July. A true pioneer, the Dour Festival was one of the first rock festivals to offer several stages and a camp site for visitors. It features groups from the whole world. The magic formula for its success (200 groups, 4 days and 6 stages, from midday to 5 the next morning) remains a solid base that will once again apply in this year’s festival. With regard to the programme, it includes Faith No More, The Maccabees, Black Mountain, Monotonix, Dub Pistols, Clapeton, Mr Vegas, Shining, Todd, to name but a few. www.dourfestival.be
THE RICHEST: The Sziget, in Obuda (close to Budapest, Hungary) The Sziget is one of those festivals that attracts the most artists every year. From 11 to 16 August, no fewer than 400 to 600 artists will be performing in the 18 huge tents, representing as many different musical styles… and 400,000 festival-goers will be converging, from all corners of Europe, on the island of Obuda, close to Budapest. Multicultural, the Sziget also welcomes fine arts practitioners, actors and other artists from all disciplines. Budapest provides a backdrop for the festival, offering travellers not only accommodation and amenities but also little extras like out-
door film projections and elastic jumping. The program includes Lyapis Trubetskoy, The Specials Muse, The Toy Dolls, Gotan Project, Infected Mushroom, Aeroplane and a host of others. www.szigetfestival.com
THE MOST CHARITABLE: Solidays, in Paris (France) Solidays, or the “solidarity erogenous zone”, is not only a major music festival held close to Paris (at the Longchamp racecourse), but an event that participates in the fight against AIDS. It gathers together over 900 charity workers who participate in organising the event, an enormous village of association workers and areas for fun and relaxation (massages, elastic jumping, etc.). The “patchwork of names” is assuredly the most moving moment, a homage to all the friends lost to the illness. 80 concerts rally the crowds in support of this cause, from 25 to 27 June. This year’s program includes names such as Vanessa Paradis, NERD, Babylon Circus, Zahra Hindi, Wax Tailor, etc. www.solidays.org
THE MOST ELECTRO: The Nuits Sonores, in Lyon (France) The Nuits Sonores (nights of sound), to be held in Lyon from 12 to 16 May, is announcing a highly eclectic electro program: The Residents (of course), 2 Many DJ’s, Birdy Nam Nam DJ Set, Mensch, Unkle Live, Laurent Granier, Dixon, Ben Klock VS M. Dettmann, Agoria… and many, many others, enough to delight amateurs of the genre! But the festival also reserves other surprises and is scheduling a tour in France, Italy and Germany to “export its vision of electronic and independent cultures”. Children’s programs, digital art, graphic design and electronic circuits are also included in the party. Moreover, Montreal is participating in the festivities and has been given carte blanche to organise its own show. Other concerts, exhibitions and Canadian performances will contribute to the festival atmosphere. www.nuits-sonores.com
THE MOST BRITISH: The Reading Festival, in Reading (close to London) We really like the renowned Reading Festival, as much as we like all those typical British groups that always make it buzz. The Festival is enormous and the program for 2010 is nothing less than explosive! As proof, you only have to glance at the massive list of artists in this year’s program: Guns n’ Roses, Arcade Fire, Blink-182, A Day To Remember, Mystery Jets, Young Guns, The Futureheads, Motion City Soundtrack, The Walkmen… It’s great entertainment, a delirious show of pop rock artists that you are not likely to forget in a hurry. 27, 28 and 29 August. www.readingfestival.com
THE MOST ROCK: The Rock Am Ring Festival, at Nürburg (Germany) The Rock Am Ring Festival to be held between 3 and 6 June in Nürburg (Germany) offers participants a chance to really let their hair down to the sound of the greatest rock bands: Rage Against The Machine, Muse, The Hives, Kiss, Rammstein, Motorhead, 30 seconds to mars, Slayer, Bullet for my valentine, Alice in chains, Gossip, Wolfmother, and many, many more… You couldn’t wish for more Rock than this! The website www.rock-am-ring.com displays the number of tickets still available, then it’s up to you!
CARNET D’ADRESSES Séries mode page 94 et 134 et objets fétiches page 64 ALAIN AFFLELOU Marrakech Plazza Marrakech Tel : +212 (0)5 24 33 96 80 APERLAI 180 rue de la Pompe 75016 Paris, France Sur rendez-vous uniquement Tel : +33 (0)6 22 63 44 84
NANCY GONZALEZ www.nancygonzalez.com PLACE VENDOME 141, Avenue Mohamed V Angle Rue de la Liberté Guéliz, Marrakech Tel. : +212 (0)5 24 43 52 63
BESSINI www.bessini.com
SOUS ENTENDU 89, Rue Mohamed El Beqal, Guéliz, Marrakech Tel : +212 (0)5 24 43 61 21
BOUTIQUES NAOURA BARRIERE Rue Djbel Lakhdar, Bab Doukala, Médina, Marrakech Tel : +212 (0)5 24 45 90 00
SPA HOTEL LA MAMOUNIA Avenue Bab Jdid Marrakech Tel : +212 (0)5 24 38 86 00
BRUNO PIETERS www.brunopieters.com
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UNISA Centre Commercial Al Mazar Route de l’Ourika, Aguedal Extension Marrakech Tel : +212 (0)6 61 35 36 63
ET CETERA 24, rue de Yougoslavie, Guéliz, Marrakech Tel : +212 (0)5 24 45 86 21 FADILA EL GADI Hôtel LE BAB, Guéliz, Marrakech Tel : +212 (0)6 45 93 56 57 FASHION VICTIM 30, Avenue Moulay Rachid Guéliz, Marrakech Tel : +212 (0)5 24 44 96 23 FENDI Hôtel La Mamounia Marrakech Tel : +212 (0)5 24 42 36 22 GUCCI Hôtel La Mamounia Marrakech Tel : +212 (0)5 24 43 13 29 INTENSITE NOMADE 139, Avenue Mohamed V Guéliz, Marrakech Tel : +212 (0)5 24 43 13 33 KARIM TASSI 344, Zone Industrielle Sidi Ghanem, Marrakech Tel. : +212 (0)5 24 33 52 11 www.karimtassi.com KRIS VAN ASSCHE www.krisvanassche.com MICHELE BACONNIER 12, Rue des Vieux Marrakchis Guéliz, Marrakech Tel : +212 (0)5 24 44 91 78 MICHELINE PERRIN Hôtel La Mamounia Marrakech Tel : +212 (0)5 24 44 96 01
YAZ & IZIA 55, Avenue Mohamed V, galerie Jakar Guéliz, Marrakech Tel : +212 (0)5 24 42 13 63 FREDERIC BUTZ Lot. n° 368 Sidi Ghanem Marrakech Sur rendez-vous uniquement fb_design@mac.com Tel : +212 (0)6 61 34 44 40 HICHAM AL MADI 474, Sidi Ghanem, bureau n° 17 Rte de Safi, Marrakech Tel : +212 (0)6 61 15 93 80 YOUNES DURET BP 124 28 Ennakhil Palmeraie Marrakech Tel : +212 (0)6 61 61 20 27 HICHAM BNOUSSINA DECO EVENTS 83, Bd Abdelkrim Khattabi Entrée B, 4ème étage Guéliz, Marrakech Tel : +212 (0)5 24 42 18 11 STEPHANIE BENETIERE 8, Derb Laksour, Bab Laksour Médina, Marrakech Tel : +212 (0)6 61 08 20 41 DANIEL OIKNINE METIERS D’HIER 532, Sidi Ghanem Tel : +212 (0)5 24 33 58 29