Antoine Perez - 2023
Dossier artistique
Antoine Perez - 2023
Artiste, chercheur en écosystèmes polymorphes
DOSSIER ARTISTIQUE
Démarche :
Je suis Antoine Perez. J’ai un grand intérêt pour l’extraordinaire diversité de formes et d’agencements que constituent les écosystèmes vivants. Par extension, je regarde avec beaucoup de curiosité les structures systémiques qui façonnent nos mondes partagés. À travers le prisme de l’écologie politique et de la biologie, j’entrecroise matériaux et idées pour en faire des formes artistique qui rendent compte de ces enjeux. Les mouvements sociaux, intersectionnels et décoloniaux m’intéressent car je pense que c’est en réfléchissant depuis les marges et les minorités que l’on engendre des imaginaires fertiles. Par cet umvelt artistique, je cherche à relier concepts et actions dans des formes qui font sens à mes yeux. Les références historiques, artistiques ou scientifiques, tout comme la multiplication des collaborations avec des acteurs différents, sont ainsi autant de supports d’échanges et de réflexions sur le monde.
Artistic approach :
I am Antoine Perez. I have a great interest in the extraordinary diversity of forms and arrangements that living ecosystems constitute. By extension, I look with great curiosity at the systemic structures that shape our shared worlds. Through the prism of political ecology and biology, I interweave materials and ideas to make artistic forms that reflect these issues. Social, intersectional and decolonial movements interest me because I believe that it is by thinking from the margins and minorities that one generates fertile imaginaries. Through this artistic umvelt, I try to connect concepts and actions in ways that make sense to me. Historical, artistic or scientific references, as well as the multiplication of collaborations with different actors, are thus as many supports for exchanges and reflections on the world.
Biographie :
Dessinateur, sculpteur, citoyen engagé et voyageur, j’explore les liens d’interdépendance qui existent entre les sociétés humaines et leur environnement. J’habite à Annecy après avoir suivi le cursus de l’ESAAA. Entre 2008 et 2014, j’ai créé et animé l’association «Le Bocage Amarré» où j’ai organisé des expositions collectives en milieu rural. Je mène de nombreux projets à l’étranger : au Mexique, au Guatemala, en Uruguay, dont la forme est à chaque fois repensée.
Site internet : https://issuu.com/antoineperez
Interview vidéo : https://vimeo.com/241374517
Antoine PEREZ
Artiste-chercheur en écosystèmes polymorphes
antoineperez2007@yahoo.fr
(+33)6 04 06 89 97
https://issuu.com/antoineperez
https://vimeo.com/user73778953
N° Siret: 53886975100015
Code APE N° 9003B
N° d’ordre MDA : PC00505
CURSUS
2010 DNSEP avec mention pour la qualité des réalisations - ESAAA (École d’art d’Annecy)
2008 DNAP - ESAAA (École d’art d’Annecy)
RÉSIDENCES / BOURSES
2016 Résidence artistique à l’Arteppes - art contemporain, Annecy, France
2015 Bourse ADERA - Les Écoles supérieures d’art Auvergne Rhône-Alpes
2009 Bourse EXPLO’RA sup
PUBLICATIONS / DOCUMENTAIRES / AQUISITIONS
2021 - Documentaire vidéo réalisé par les musées d’Annecy, France
- Intégration d’œuvres au FACAC (Fonds d’Art Contemporain Agricole de Clinamen)
2017 - Documentaire vidéo réalisé par ImagesPassages - arts visuels et numériques contemporains, France
- Acquisition d’œuvres, arthotèque de Bonlieu, Annecy, France
- Espaces Vivants, édition produite par l’Arteppes - art contemporain, Annecy, France
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2019 - Gallus gallus domesticus, La Goupille, Aspremont, France
2018 - Voyage en Arcadie, La Turbine Science, Cran Gevrier, France
2016 - Reflets, l’Arteppes, résidence artistique, Annecy, France
2015 - Projet Atlantide, Alliance Française (AFM), Montevideo, Uruguay
- Projet Atlantide, Maison de la culture, Atlantida, Uruguay
2014 - Étant donné, Espace Larith, Chambéry, France
- Selon nos calculs, la Terre est bien carrée, Ubik, Lyon, France
2013 - Le poids du papillon, L’art du Biel, Faverges, France
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2022 - Urbanité verte, Centre Tignous, Montreuil, France
- Matières premières, Bibliothèque des multiples, coopérative Octopus, Paris, France
- Ouvrages V2, Paris, France
2021 - Ouvrages. Fantasmer le monde, dans le cadre de la saison culturelle VIVANT et en écho au Congrès Mondial de la Nature de l’UICN, Coco Velten, Marseille, France
- Paysages sous tensions, La Brava, Thônes, France
- Ô lacs, Phil’art, Thorens Glières, France
2020 - Ellipses. Histoires de passages, l’Arteppes, Annecy, France
- Nocturnale #6, festival Annecy-Paysage, Haras d’Annecy, France
2019 - Passage d’images, Espace Larith, Chambéry, France
- Festival Sons d’automne, Conservatoire de musique, Annecy, France
- Nocturnale #5, festival Annecy-Paysage, Haras d’Annecy, France
2018 - Nocturnale #1, festival Annecy-Paysage, Haras d’Annecy, France
2017 - Zona de convergencia, MAC, Bogota, Colombie
- Contretemps, l’Arteppes, Annecy, France
- La Voisinade, ateliers de l’ESAAA, Annecy, France
2014 - Objet-témoin, Pontverre, France
- Appartement témoin, projet La ville commence ici, Aix-les-bains, France
2013 - Arbrissages, Pontverre, France
- I like the Mamouth and the Mamouth likes me, La Ciergerie, Annecy
2012 - Ça marche!, Pontverre, France
- Art’bre, Romans-sur-Isère, France
- Le Grand Machin, Alliance Française (AFKL), Kuala Lumpur, Malaisie
2011 - La tour qui s’enlisait, La Estacion, Lyon, France
- Les chemins de Pangée, Pontverre, France
- sans titre (dessins), Espace Vaugelas, mjc d’Aix-les-bains, France
- Une fraise dans la gueule du loup, La Robertsau, Rumilly, France
- Chasse, pèche et pow wow, Pontverre, France
2010 - L’esthétique des frontières dans le cadre du festival EXTRA-10, Bonlieu Scène Nationale, Annecy, France
- Otro, Pontverre, France
- Coke, ou quand éco supplante néo, LPA, Cran-Gévrier, France
2009 - Le dessin comme recoupement de la distance, LPA, Cran-Gévrier, France
2008 - Exploration jardinière, Pontverre, France
- DOSSIER ARTISTIQUE page 6
- ANNEXE 1 : Volumes
Sculptures, objets, assemblages, installations page 27
- Etant donné - texte de Elodie Morel page 50
- ANNEXE 2 : Deux dimensions
Vidéos, interventions murales, dessins, reprographies page 51
- Au dessus de la ligne de flottaison - texte de Claire Viallat page 80
- ANNEXE 3 : Livres page 83
SOMMAIRE
Ensemencer le ciel 2021-2024 (projet en cours) Performances, vidéos, photos, cyanotypes, sérigraphies, dessins, installations, cartes, textes...
Des parapentistes sont équipés de cornes d’abondance en vannerie, remplies de graines, qui sont semées depuis les airs. Des reproductions de fruits de fusain d’Europe en céramique sont intégrées à ce mélange à disséminer. Les espèces sont soigneusement sélectionnées suivant les conseils d’un écologue et de forestiers, et suivant le climat et la topographie dans lesquels elles s’implantent. Le choix effectué est celui d’espèces sauvages et locales qui poussent habituellement dans ce type de biotope. Il intègre néanmoins l’évolution en cours des écosystèmes lié au réchauffement climatique.
Blog du projet : https://ensemencer-le-ciel.jimdosite.com/ Teaser vidéo «Opération de charme» : https://vimeo.com/668903693
Cyanotypes sur papier, 2021, formats divers
Ensemencer le ciel, session 1 - Opération de charme, extrait vidéo, 2021
Haïkus-paysages 2022
Performance participative
> vidéo 10 min + série de tirages photographiques sur toile, formats divers + 1 livre
Quinze structures portatives faites de perches de bois et recouvertes de mots découpés ont été confectionnées et utilisées par des manifestants. Les mots ont été choisis dans un vocabulaire des interdépendances et des mondes relationnels qui nous constituent. Chargés de sens, ils définissent quelques uns des enjeux formés par un paysage politique et anthropique à l’œuvre, dans le contexte d’un rassemblement en montagne appelé «Grondement des cimes». Il était question de s’opposer à la construction d’une retenue collinaire destinée à alimenter des canons à neige, dans une station de ski de basse altitude, entraînant la destruction d’une zone naturelle sensible. Il s’agissait également de mettre en débat le partage équitable et juste de l’eau, ainsi que les politiques territoriales menées. Les protagonistes en actions sont ici à envisager comme des poèmes, des assemblages de mots constituant des pensées en mouvement, parties d’un tout plus grand qu’eux, à l’image de l’écosystème qu’ils défendent.
Les stratigraphes 2021
Photographie sur tissu, 180 x 270 cm
Les stratigraphes désigne les personnes qui nomment et inventorient des éléments déterminés qui sont classés en fonction de leurs différences. Elles peuvent être géologues, archéologues ou encore historiennes. Les rendre visible, c’est rappeler le perspectivisme à l’origine des noms qui ne sont pas neutres. Anthropocène, plantationocène et capitalocène sont trois manières différentes de désigner des mondes enchevêtrés dans lesquels nous évoluons. Chthulucène, qui nous vient de Donna Harraway, apporte encore une nuance en se tournant vers les futurs possibles des humanités environnemenales.
Rituel pour le vivant 2020-2021
Sculpture sociale
Ce projet s’intéresse à la greffe végétale, en tant qu’invention humaine d’une biodiversité domestique par la multiplication des variétés fruitières. Il consiste à réaliser des greffes de fruitiers sur des espèces sauvages, à travers des actions collectives où les participants sont costumés. La greffe sert de métaphore à la créolisation des identités et des savoirs et nous questionne sur la place que nous sommes prêts à accorder à la biodiversité, au vivre avec.
Blog du projet :
https://rituelpourlevivant.jimdofree.com/
Être-forêts 2020
Vidéo, 17min 16 sec
Une créature cynocéphale arpente bois et campagne, et effectue des greffes fruitières sur des arbres sauvages.
Ce film a été réalisé dans le cadre du projet «Rituel pour le vivant». Il s’intéresse aux liens qui relient trois formes de diversités biologiques : la biodiversité sauvage, la biodiversité domestique et la diversité culturelle.
Lien vidéo : https://vimeo.com/467022902
Souches 2019
Boucle vidéo, 8 min 39 sec
Dans un univers sous-marin, des formes translucides et tentaculaires évoluent au gré des mouvements de l’eau. L’incertitude demeure quant à leur nature : sont-elles des organismes vivants non identifiés, tels que du phytoplancton ou du zooplancton ? Leurs formes évoquent tout à la fois des méduses et des racines d’arbres, mais aussi, et de manière plus inquiétante, du plastique, de celui qui s’accumule dans les océans et constitue ces fameux continents flottants. Ces débris peu à peu se fragmentent en microparticules, et rejouent en un sens les origines de la vie à travers cette soupe néo-primitive, devenant des radeaux de survie vecteurs de virus et de souches bactériologiques. Aujourd’hui, méduses, algues et microplastiques semblent occuper de larges zones dans les mers et océans, et s’implantent dans les niches écologiques laissées vacantes par d’autres espèces qui disparaissent suite à une modification de leur milieu de vie.
Les sculptures, à la fois décors et actrices du tableau, ont été construites à partir de bouteilles d’eau en plastique transparent récupérées qui ont été thermoformées et assemblées.
Gallus gallus domesticus 2019
Installation interactive et performative, poules, public, matériaux divers, 5,40 x 5,40 m.
La salle d’exposition a été transformée en poulailler, une exposition pour touristes poules. Le sol du poulailler était surélevé d’un mètre environ, mettant les poules à un niveau de regard d’enfant. Une entrée laissait accéder en-dessous à un tunnel, menant successivement à deux demi-sphères transparentes dans lesquelles on pouvait passer sa tête et observer. Dans le poulailler étaient présentées des sculptures en plâtre peint, liées à la thématique du voyage : animaux exotiques, monuments, moyens de transport… Elles étaient recouvertes de grains. Pendant toute la durée de l’exposition, les sculptures furent picorées par les poules. Parallèlement, les déjections s’accumulaient, laissant entre-apercevoir l’effrayante destruction d’une trop forte consommation d’exotisme. Sur les murs étaient présentés des paysages dessinés sur des cartons, comme autant de souvenirs exotiques abordables achetés à des artistes locaux.
Ostrakon 2019
Bois, coquilles d’huîtres, peinture 104 x 28 x 28 cm
Durant la démocratie athénienne, au Vème siècle avant J.C., les citoyens procédaient à un vote particulier, visant au bannissement pour 10 ans maximum d’un citoyen influent soupçonné de vouloir s’accaparer le pouvoir. Ce vote de défiance tenait en une mesure d’éloignement politique de ce citoyen, sans sanction financière, ses droits civiques étant conservés. Les citoyens devaient inscrire ce nom sur l’ostrakon ou ostraca, (coquille en grec ancien), une coquille d’huître ou un tesson de poterie. Le mot ostracisme découle de cette pratique. Remplacés, les noms deviennent des concepts, des mouvements de pensée. L’œuvre ostrakon exprime la guerre des idées, tout au moins celles aspirant au pouvoir, quitte à se corrompre. Les formes irrégulières et organiques des coquilles incrustées s’opposent à la rectitude des lignes du socle. Au dessus, la forme exposée parait décevante, ridiculement petite et sans ambition. Il s’agit en fait d’un micromonde. Cette coquille d’huître, irrégulière, est recouverte des traces de sa vie marine. Ses échanges biologiques - parasitisme ou entente - s’y sont inscrits, notamment avec différents crustacés, comme les balanes (balanomorpha). Ils constituent son identité, singulière par son vécu, et collective par cette cohabitation. Sans ouvertures, on ne sait si l’envers de la coquille possède une inscription et ce qu’elle pourrait être.
Les micromondes (prototypes) :
Ce qui arrive, Pré-occupation mentale et Le cri des communs 2017 Aquariums, socles, système d’éclairage, résine, sérigraphie, eau
Des aquariums aux vitres sérigraphiées abordent la question des rapports entretenus entre savoirs (sciences, mythologie, politique...) et différentes formes de pouvoirs. Les images et les schémas présentés témoignent de luttes et de transformations, en constant mouvements. Des moulages de champignons de souches aux allures de coraux blanchis évoquent également ces systèmes dynamiques, tant par leur modes de vie particuliers que par leur classification ayant fortement évolué au cours de l’histoire des sciences.
Manifestation animale 2016
Des animaux sauvages ont été peints sur carton, taille réelle ou plus grand. Une performance participative a ensuite été organisée dans un quartier populaire.
L’enjeu était de questionner le rapport entre humains et animaux, ainsi que de souligner leurs interactions communes avec le milieu (espaces naturels/espaces urbanisés), lieu d’existence partagé entre toutes les formes de vie. Dans cette intervention artistique, rendre visible ces présences animales animées est revenu à leur donner la parole, une légitimité à exister.
Constellations 2016
Installation
Cire et paraffine, globes de verre et plastique, réseau lumineux, escargots, murs peints en bleu marine, 420 cm de diamètre
Constellations 2016
Vidéo, boucle de 8min
Une déambulation contemplative d’un univers cosmogonique, entre micro et macroscopique.
Microcosme I 2018
Microcosme II 2018
Paraffine, résine, système d’éclairage
Lien vidéo : https://vimeo.com/292709866
Les Ascendants 2016
25 sculptures en laine de mouton et papier mâché ont été réalisées dans le cadre d’ateliers participatifs. Elles ont ensuite été installées dans l’atrium de la MJC d’accueil de la résidence artistique, puis dans un bosquet d’arbres dans un parc du quartier.
Les Réclames 2016
Des images ont été créées à partir de réponses à un questionnaire distribué aux habitants d’un quartier populaire, dans le cadre d’une résidence artistique, à Annecy. Elles ont ensuite été imprimées et collées sur un panneau d’affichage de 250 x 300 cm sur le toit de la résidence.
Atlantide, expédition artistique en Uruguay 2015
Ce projet a consisté en un tour d’exploration et de découverte de l’Uruguay en vélo (plus de 1000 kms) et en canoë (200 kms), du 11 février au 15 avril 2015, donnant forme à une production artistique variée (photos, dessins, sculptures). Le mythe de l’Atlantide a servi d’analogie pour parler du monde d’aujourd’hui : la perception et la transformation du paysage, de l’écoulement du temps personnel et d’une société mondialisée. La ville côtière d’Atlantida fut symboliquement le point de départ et d’arrivée à cette expédition, elle a accueilli dans un deuxième temps une résidence de création artistique. Des expositions et une édition ont été réalisées par la suite en Uruguay et en France.
Résidence nomade 2015
Barque en bois, moustiquaire, outils de voyage environ 3,5 x 2 x 0,5 m
Ce projet a reçu le soutien
ADERA 2015
ADERA - Les Écoles supérieures d’art Auvergne Rhône-Alpes
Ajustements dogmatiques
Série La Terre Carrée 2014
Papier peint sérigraphié, encre de chine, collage
Des dessins et des schémas de pensées abordent différentes questions relatives à la gestion de l’environnement et de son aménagement par les diverses sociétés humaines, et la place que celles-ci laissent aux autres formes de vie. Un espace d’exposition pensé comme un seminarium pour faire germer des idées.
C’est en bûchant qu’on devient bucheron I et II 2014
Bois, ficelle, 2 x 1,80 m chaque
Des noms de peintres et d’un paysagiste (Le Notre est connu pour avoir conçu les jardins à la française qu’on trouve à Versailles). Ceux-ci ont appartenu à différents mouvements de l’histoire de l’art (classicisme, académisme,...) qui a orienté et donné une certaine rigueur à leur travail. L’enjeu ici a été de donner à cette proposition artistique sa propre rigueur : les lettres ont été réalisées en bois flotté tortueux, et liées à l’aide de ficelles et de tenons de bois, technique traditionnelle de charpente. Elles s’adaptent aux contraintes naturelles du matériau. Le cadre quant à lui se rapproche de la ligne droite par l’usage de bois d’épicéa.
Cargo wood connection 2013 Bois, assemblages en tenon-mortaise, de 0,50 m à 3 m chacune
Avec les évolutions technologiques, les antennes hertziennes se retrouvent obsolètes, préhistoriques. Reste des formes, sculpturales. Du ready made à la reconstruction (Do It Yourself) il n’y a qu’un pas : les reconstruire, en bois, en se libérant de leur attachement à leur fonction première. Car si elles fonctionnaient, quelles ondes capteraient-elles? Ce travail s’inspire du culte du Cargo pratiqué dans les îles d’Océanie durant la Seconde Guerre Mondiale.
Seul le sang des albinos peut calmer le dieu de la montagne 2012 Grillage, laine, dispositif sonore. Environ 60 x 100 cm chaque sculpture
Le titre est la citation d’une superstition camerounaise qui prête des vertus et pouvoirs miraculeux à certaines parties du corps des albinos. Ici, des singes aux poils beige sont accrochés dans les arbres et émettent d’étranges cris de tronçonneuses.
Cinq personnages sont habillés en blanc. Deux d’entre eux portent des vareuses d’apiculteurs, le premier tient entre ses mains un œuf d’autruche. Les trois autres ont sur la tête un casque surmonté d’une feuille de cire d’abeille. Après une petite déambulation, les deux apiculteurs cuisinent l’œuf sur un feu. Les trois autres personnages chantent doucement des rythmes simples, aucune langue ou mot n’est reconnaissable. Les deux cuisiniers surveillent la cuisson, ils prennent des notes. Une fois l’œuf cuit, ils le disposent sur des tranches de pain. Les chants cessent. Chacun d’eux se dirige ensuite vers le public, et convie les spectateurs à partager ce repas. Fin de la performance.
Les personnages, semblables à des cosmonautes ou des scientifiques, aux gestes lents et précis, paraissent affairés à un rituel qui nous échappe. Or, peu de temps auparavant avait eu lieu l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. L’œuf, symbole de naissance, de création, d’idée, est partagé entre tous. Mais l’est-il de manière imposée ou choisie ? L’hostie commune serait-elle radioactive ?
Vidéo
L’œuf 2011 Performance dirigée, 30 min environ
L’odyssée de la terre ou Le menhir de l’espace 2010 Sculpture in situ. Bois, terre, paille, 4 x 1,20 x 0,50 m
D’une forme simple et monolithique, qui semble emprunter un langage universel et pourtant mystérieux, ce mud bloc évoque à la fois le film 2001, l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, et une construction bien terrestre de par ses matériaux. Est-ce un début de mur, un marqueur de frontière, un totem ? Ici commence peut-être la politique humaine, à moins qu’il ne s’agisse de diplomatie animale ?
Toguna Tate Modern 2009 - 2010
Sculpture 60 x 130 x 80 cm, Vidéo 57 min 37, Installation
La case à palabres (ou Toguna) est utilisée par le peuple Dogon au Mali. Sans mur et délibérément trop basse de plafond pour s’y tenir debout, elle contraint à s’asseoir pour discuter. Elle est l’équivalent dans d’autres cultures d’un parlement, d’une agora ou d’une table ronde. C’est un lieu d’échanges qui a pour fonction soit de régler les conflits personnels, comme par exemple un différent opposant deux voisins, soit de soumettre à la discussion des propositions concernant la communauté, dans le but de prendre des décisions à son sujet. Construite à Londres, la Tate Modern est une ancienne usine en brique des années 1930 ; elle abrite aujourd’hui la plus grande galerie britannique d’art contemporain. Lors d’un séjour au Mexique et au Guatemala en 2009, j’ai réalisé des interviews vidéo de personnes venant de différents milieux sociaux. Je leur ai exposé le projet de construction d’une réplique de la Tate Modern, qui aurait pour fonction de servir de case à palabres. Celleci serait faite en matériaux traditionnels, bois, terre et paille. De ce symbole artistique et culturel du Nord économique, je laisserais aux habitants la liberté d’usage.
Toguna Tate Modern a été présentée en France sous une case à palabres en bois et bottes de paille. Le jury du diplôme DNSEP était invité à s’assoir dessous, afin de discuter d’égal à égal du travail artistique présenté.
4 x 3 m
Antoine Perez - 2022
Artiste, chercheur en écosystèmes polymorphes
DOCUMENTATION ANNEXE 1 VOLUMES ---
SCULPTURES,
OBJETS, ASSEMBLAGES, INSTALLATIONS
10 drapeaux transparents disposés à égale distance, moustiquaire et métal, 30 x 15 cm chaque
Champignon de souche, grillage, plâtre, 100 x 40 x 50 cm
Intervention sur un pilier du bâtiment
Excroissance 2016
Para doxa 2016
Wild wonderful world 2014 Bois, ouate de cellulose, peinture, paillettes, environ 600 x 100 x 50 cm
Sculpture en forme de nageoire costale de baleine taille réelle. Celle-ci se contraint à l’architecture du lieu tout en révélant la différence d’échelle par rapport au corps du spectateur humain. Les couleurs créent une distance avec le sujet. On croierait voir une langue difforme, chair mise à vif et en même temps embellie par les paillettes bleues.
Cette œuvre pose la question des défis parfois contradictoires auxquels font face nombre de parcs animaliers et naturels. Créés à partir du postulat d’une nature sauvage et vierge, ces parcs invoquent l’émerveillement, la sensibilisation, la connaissance et la protection d’espaces et d’espèces menacés. Néanmoins et dans le même temps, cette conception du monde va de pair avec une appropriation et une objectification de la nature, puisqu’ainsi rationnalisés, ils génèrent communication et flux touristiques, et peuvent s’avérer extrèment lucratifs pour qui les exploite.
I like the mammouth and the mammouth likes me (tentative d’apprivoisement) 2013 Laine, cire, terre et bois, 200 x 200 x 300 cm et 200 x 200 x 200 cm
Œuvre à mettre en lien avec « I like America and America likes me » de Joseph Beuys.
Rampe de décollage pour papillons 2013 Bois, torchis, fil de fer, papillons, dimensions variables
Colonnes 2013
Carton, plastique thermoformé, métal
Dimensions variables
Un simple courant d’air pour les voir danser.
En soutien aux générations futures 2013 Latex, sable, huile de vidane, 60 x 30 cm chaque Sac « pis de vache » remplis de sable bitumineux en prévision de la fin du pétrole. À traire soi-même.
Serie Les mues d’outils 2010
Moulages d’outils en latex, échelle 1
Serfouette, griffe rotative, pelle de chantier
Étant donné a) le latex pré-vulcanisé 2008
b) les moyens de l’époque
Latex, environ 8 cm chaque objet Insersion dans une vitrine de « faux » moules en latex parmi les « vraies » répliques en résine de la collection du musée paléolithique de Laugerie Basse, Dordogne, France
Les sculptures de voyage Travel sculptures
Objets rapportés, hybrides, assemblages de matériaux organiques et inorganiques, naturel et non-naturels, mi-totémiques, mi-touristiques, fragiles, poétiques, en équilibre, des bouts de monde comme extraits de cabinets de curiosités.
Objects brought back, hybrids, combinations of organic and inorganic materials, natural and non-natural, half-totem, half-tourist, fragile, poetic, balanced, bits of the world as if taken out of a cabinet of curios.
Quelques dispositifs de présentation : grande étendue plane ou cabinet de curiosité
Jardin-paysage 2018
Diorama
Deux entrées permettent d’accéder à l’intérieur à cette installation. Après un regard en dehors du paysage (l’Homme face à la Nature), un regard de l’endedans, être soi-même partie prenante de l’environnement, ancré dans la réalité complexe du monde. Dans l’installation Jardin-paysage, un lien se joue entre matériaux naturels et artificiels. Ainsi la forêt qui surplombe la colline est faite de buis synthétique et de véritables pieds de maïs. Disposés en rangs, ils évoquent une monoculture. Depuis les ouvertures du terrier, nous observons cependant d’autres trajectoires de systèmes vivants.
Les Arcadies 2018
La Turbine sciences, Annecy
Arbres fontaines 2018
Écorce, tige végétale, silicone
Nature de l’Art 2018
Bois, pinceaux, toile, papier, matériaux synthétiques
Culture botanique 2018
Livre, plâtre, papier, mousse végétale
Arbre-paysage 2018
Bois, matériaux synthétiques
Habitat partagé 2018
Bois, écorce, buis synthétique
Identités nomades 2018
Bois, racines
Assemblée sylvestre 2018
Plâtre peint, bois, pelouse synthétique
Atlantide, expédition artistique en Uruguay 2015 Résidence artistique nomade Sculptures de voyages
Projet Atlantide
Les sculptures de voyage sont construites ou assemblées à partir de matériaux divers trouvés en voyage
Ci-contre : Expéditionnaire à tête de moule
Galaxies de gallinacées 2013
Paraffine, latex, socle plastique
100 x 100 x 10 cm
De la parafine chaude coule dans l’eau et se solidifie instantanément. Les fluides se figent, interrompus dans leur élan, traces et fossiles d’un mouvement passé. Additionnés aux moulages de pattes de poules en latex, ils évoquent quelques galaxies gallinacées mystérieuses, ou d’inquiétantes manipulations scientifiques. Études des possibilités du hasard, est-ce un œuf ou une poule?
Explosion de dengue 2013
Étain, insectes volants, bois peint
70 x 70 x 20 cm
L’étain a été fondu et coulé dans l’eau, des formes aléatoires en ont résulté. Celles-ci ont ensuite été disposées de sorte à créer une ville de corail, une explosion de vie. Des insectes volants l’habitent. La dengue est une maladie qui se transmet à l’homme par un moustique.
Couteau 2008
Plastique, aile de cigale, patte de frelon, patte de cigale, aile de libellule, élytre de scarabée marbré, bois, 7 x 21 x 4 cm
Air de par ici 2012
Boîte en coquillage, nacre et velours, panneau solaire, ventilateur, moteur 22 x 13 x 6 cm, ouverte : 22 x 26 x 3 cm
Air local pour consommation locale. Le titre est un clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp « Air de Paris », 1919, ready made consistant en une ampoule de verre enfermant de l’air de Paris qu’il emporta ensuite avec lui lorsqu’il émigra aux États-Unis. Le titre gravé « Air de Par ici » reprend la calligraphie de Duchamp.
Trophées 2008
Bois, céréales et légumineuses (maïs, riz, fève, lentille), environ 4 x 5 cm chaque
Coquilles d’escargots, silicone, mousse, coffre en bois, 50 x 40 x 30 cm
Coquille d’escargot, silicone, plexiglas, 18 x 7 x 5 cm
Plâtre peint, 15 x 7 x 7 cm
Bois, moulage de crâne de vache déformé en ciment, tiges de bambou, 50 x 50 x 60 cm
Escargot marcheur 2011
Planète escargot 2011
Sans titre 2016
Tour Eiffel 2010
Plumeau 2010
Plume d’oiseau, ressort, 10 x 7 x 2 cm
Enveloppe crânienne 2010
Bâche plastique thermoformée, 48 x 20 x 14 cm
La cueillette 2010
Latex, fond de cagette en bois, 39 x 30 x 5 cm
Hérisson kit main libre 2010
Carapace de hérisson, kit de téléphone portable, cosse d’oignon, dimensions variables
Sans titre 2010
Fossile de trilobite, boîte plastique, 5 x 6 x 3 cm
Énergie aquatique 2010
Poisson séché, ampoule, lampe, bois, 35 x 8 x 10 cm
Vaporisateur, vesse de loup, bois, 15 x 9 x 140 cm
Vitrobloc, mâchoire de rongeur, 19 x 19 x 8 cm
Pistolet à vesse de loup 2009
Sans titre 2010
Tatouteille 2008
Carapace de tatou, goulot de bouteille en plastique, 20 x 30 x 5 cm
Oiseau à poignée 2008
Squelette d’oiseau, plastique, latex, métal, bois, 15 x 5 x 3 cm
Accumulateur de chaleur pour reptile 2010
Chapeau, lamelles de microscope, lézard 30 x 25 x 13 cm
Transit 2010
Moulage de truite en étain, miroir, 50 x 50 x 20 cm
Colonne d’os 2010 Côtes de chien, paille, colle, 40 x 30 x 30 cm
Capteur de vent 2010 Peau de courgette, élastiques, bois 40 x 20 x 2 cm
Splatch 2008
Verre, colle silicone, 16 x 10 x 10 cm
Isolateur 2010
Marteau, ampoule, 26 x 6 x 8 cm
Le repos du guerrier 2010 Mue de serpent, noyer, 30 x 10 x 10 cm
Tuning de table 2009
Assiette en métal, mâchoire de mouton peinte, 25 x 25 x 3 cm
Tour de Pise 2010 Latex, 13 x 6 x 5 cm
« Étant donné » est une exposition invitant à la discussion, au débat. Dans le cadre de l’exposition « Les yeux palpitent, le cœur crépite », l’objectif est de mettre en avant la relation artiste / spectateur et de rendre à ce dernier toute sa place d’acteur au sein de cet échange. Le spectateur est donc invité, à l’issue de la visite, à tracer son propre « système » d’explication sur le paper-board de la petite salle.
Antoine Perez postule clairement sa subjectivité (il fait partie de l’OSI, Observatoire Subjectif International), son refus absolu de l’absolu et l’absurdité du dogmatisme. Ses schémas nous donnent à voir la complexité du monde à travers des systèmes éphémères et infinis, autrement dit une vision holistique qui peut être absente de la vision occidentale, et qui s’ancre plutôt dans les philosophies extrême-orientales. Ces systèmes se nourrissent des sérigraphies sur papiers peints, des dessins et des sculptures qui les encadrent : Une vision du monde nourrie de voyages, de réflexions politiques et sociales, et de dialogue interculturel.
La Toguna Tate Modern, maquette de la célèbre galerie londonienne, monument post industriel par excellence, ici réalisée en torchis, est un exemple de la manière dont Antoine Perez fait dialoguer (ou se fracasser) les codes. A l’origine, la sculpture était liée à une case à palabres, lieu de discussion où l’égalité est induite par la forme basse de l’objet (voir le carnet retraçant le projet). La forme induit l’usage, et les relations sociales qui lui sont liées.
La sculpture s’insère dans la salle intitulée Ajustements dogmatiques, composée de sérigraphies de Selon nos calculs, la terre est bien carré, parodie d’une affirmation scientifique écrasant de son « expertise », répétée industriellement comme pour mieux endoctriner le visiteur, et que complète le poème « Étant donné » (poésie protocolaire).
Diogène (issu du tableau de Gérome, 1860), symbole d’une vie dénuée et proche de la Nature, côtoie Marcus Coates, artiste dont les performances « chamaniques » tendent à la rédemption des rapports de l’Homme à la Nature, et une vision « entertainement » de la déforestation avec le surgissement d’une fenêtre Youtube à travers le papier peint. La planète des vaches, mur de la salle centrale, évoque le fameux film La planète des singes (lui même issu d’un roman de 1963 de Pierre Boule), remise en question de notre évolution darwinienne. La question de l’action artistique nous met face à nos responsabilités et notre capacité d’« agir dans le champ social ». L’œuvre d’art est questionnée comme production (industrielle ?) et mise face à sa capacité d’aliénation.
L’illusion du spécialisme confronte une vision de l’art discount, consommation rapide et vidée de sens, face à la tradition presque devenue illusoire de la traction animale comme source lente et durable d’énergie ; le peintre du dimanche, outillé du dernier cri, symbolise le regard « éclairé » d’un spectateur limitant l’art à son jugement esthétique (à confronter à la citation de Picasso sur le mur opposé).
Les deux sculptures de la grande galerie nous parlent d’autres échelles et d’illusions : un aileron de baleine « customisé » au point de ressembler à une langue... En effet, comment l’Homme peut-il traduire les besoins et la protection d’une espèce dont nous ne parlons pas la langue ?
Dans Les cargos meurent aussi, les champignons bien réels grignotent une image bien fragile de porte-conteneur. On pense aux organismes vivants et transportés malgré eux d’un coin à l’autre de la planète, forme de viralité mondialisée parmi d’autres.
Enfin, C’est en bûchant qu’on devient bûcheron montre le positionnement de l’artiste, humble face aux géants de l’histoire des arts, et qui l’enrichit à son tour par ses modestes réalisations et avec ses propres moyens. Sa quête est celle de l’être humain, de trouver sa place parmi ses pairs.
Élodie Morel, 2014
Antoine Perez - 2022
Artiste, chercheur en écosystèmes polymorphes
DOCUMENTATION ANNEXE 2
DEUX DIMENSIONS ---
VIDÉOS,
INTERVENTIONS MURALES, DESSINS, REPROGRAPHIES
Manifestations de paysages
2020
Série de 8 tirages photographiques sur toile, 30 x 40 cm chaque
Manifestations de paysages est une série de photographies imprimées sur toiles qui suivent toutes le même protocole : confronté à différents paysages, je les ai d’abord dessiné sur carton. L’image réalisée a ensuite été fixée à l’envers sur un panneau de bois. Prenant place moi-même en tant que personnage dans le paysage que j’ai représenté, habillé à chaque fois de la même manière, je les érige comme des revendications.
Le retournement (du paysage mais aussi de l’artiste) agit telle une négation du sujet. Renverser, c’est symboliquement faire tomber le représentant ou la représentation. C’est une distance prise avec la lecture d’un paysage : espace qui pourrait parfois être qualifié de remarquable, et que l’on peut aisément imaginer protégé par des règles pour diverses raison, un écosystème singulier ou un patrimoine archéologique unique. Différents panoramas touristiques pris à revers, qui renvoient à nos façon d’habiter les milieux et d’en faire usage. Le trait humoristique qu’incarne le personnage-artiste mis en scène hors de son atelier, tentant un naïf retour à une nature fantasmée en s’intégrant à l’environnement, souligne la poursuite d’une chimère culturelle, tout en s’insérant dans une histoire de l’art du paysage.
Forêts 2020
Fresque murale in situ, exposition Paysages sous tensions
Forêts se présente comme un grande carte heuristique qui accueille le visiteur à l’entrée de l’exposition. De déliés en associations de pensées, une réflexion se déploie, soumise au regard et au déchiffrement du spectateur. Celui-ci l’active en se positionnant mentalement ou en faisant naître un débat sur les enjeux soulevés. Dans le contexte montagnard de ce lieu d’exposition à Thônes dans les Aravis, il s’agissait d’amener à se questionner sur différents usages des montagnes et vallées environnantes. Ce schéma fait écho au livre «Être forêts» de Jean-Baptiste Vidalou.
Chicken anthropic music 2019
Boucle vidéo, 28 min 17 sec
Quand les univers sensitifs de différents êtres vivants se rencontrent, leurs territoires physiques et sonores bien souvent se superposent et pourtant s’ignorent. Pourtant, ces interactions participent à créer un milieu commun, un tableau de notre monde. La poule domestique, sélectionnée par l’humain, est un animal créé, artificiel, dont les chances de survie hors du cadre qui lui a été imparti sont moindres. En tant qu’agent anthropogène, qui vit par et pour l’humain, qu’a-t-elle à nous raconter ? Quel langage commun entre l’élaboration d’une écriture du son humain et la vision et l’odeur d’une verticalité comestible ?
Fresque murale, 2 x 3 m
Espace des tanneries, Rumilly
Fresque murale, 2,50 x 4 m
Espace des tanneries, Rumilly
Penser - Dépenser - Repenser 2018
Grand Tatou 2019
Manifestation animale 2016
Performance participative : Une manifestation d’animaux peints sur cartons dans le cadre de la fête du quartier.
Manifestation animale 2016
Dessins autour du projet.
Reflets 2015 - 2016
Papier peint sérigraphié, mur découpé, fresque murale
Vue d’exposition, Arteppes - art contemporain, mjc des Teppes, Annecy
Reflets 2015
Cloison découpée et percée aux formes d’animaux et de phylactères
Un rapport se crée entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment
La Terre Carrée
Série d’installations in situ à dimensions et thématiques variables
Printemps-monde 2014 Papier peint sérigraphié, encre de chine et collage Exposition Appartement témoin, Tour Misaine, Aixles-bains. Projet La ville commence ici, rénovation urbaine & art contemporain.
Selon nos calculs, la terre est bien carrée 2014 Papier peint sérigraphié, encre de chine, collage Vue d’exposition, atelier Ubik, Lyon Ier
L’illusion
La planête des vaches 2014
Dessins
Étant
donné 2014
Vue d’exposition, Espace Larith, Chambéry
du spécialisme 2014
Dessins muraux à l’encre de chine
muraux à l’encre de chine
Ajustements dogmatiques 2014 Papier peint sérigraphié, encre de chine, feutre, collage
La terre est bien carrée, série 2015
Les restes de papier peint sérigraphié issus des installations ont servi ensuite à créer de nouvelles œuvres marouflées sur supports divers. Œuvres issues de réflexions suite à la lecture de Diamond Jared, « Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie ».
Le guitariste de Syrte 2015
Papier peint sérigraphié et encre de chine marouflé sur toile 80 x 100 cm
Chaman post-moderne (Marcus Coates) 2015 Papier peint sérigraphié et encre de chine marouflé sur toile, 80 x 100 cm
Milieux et ressources 2015 Papier peint sérigraphié et encre de chine marouflé sur toile, 80 x 100 cm
Projet Atlantide 2015
Encres et collages sur papier. Formats divers
Triptique Atlantide
Encre de chine sur papier, 41 x 118 cm chaque
Carte de navigation
Encres et collages sur papier, 100 x 150 cm
Projet Atlantide 2015
Encres sur papier
Formats divers
Le requin et son double 2017
Encres et sérigraphie sur papier
50 x 70 cm
Tintin aux requins 2014
Sérigraphie et collage sur puzzle
50 x 65 cm
Autoportrait à la tête carrée 2014
Encre de chine sur papier 21 x 29,7 cm
Légendes 2013
Encres et collage sur papier 65 x 68 cm
L’homme cactus 2013 Encres et collage sur papier 50 x 60 cm
Salamat Jalan 2013 Encres et collage sur papier 50 x 60 cm
Petrol interests, you know 1&2 2013
Encre de chine sur papier
65 x 92 cm chaque
Bornéo, forces animales 2012
Encre de chine, aquarelle et café sur papier, 21 x 29,7 cm chaque
Monolithe 2011
Sérigraphie sur plexiglass vert fluo 50 x 80 cm
Ce travail prolonge l’installation « L’odyssée de la terre » en lui apportant une nouvelle dimension, celle d’un retour aux origines (la référence au film « 2001, l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick), par l’impression sur une surface plane, lisse et synthétique.
Méduses 2010
Colle silicone et peinture noire sur papier
141 x 194 cm
Les bêtes (corbeaux, rats, poissons-chats) 2007
Colle à carrelage, ciment, déchets plastiques sur papier 92 x 112 cm chaque
Bestiaire post-industriel 2009
Encre de chine sur papier, formats divers Vautours à têtes d’aspirateurs, tapir à tête de télécommande, bouquetin à cornes de scies, autruche à ciseaux...
Bestiaire post-industriel 2009
Vol de cigognes à têtes de goulots de bouteilles, gazelle à poignée et léopard à roulettes.
Les légumaux 2008
Encre de chine sur papier, 30 x 40 cm chaque
Les légumaux 2010
Sérigraphie, 38 x 57 cm, 6 exemplaires
Bi-piscis acaputus 2008
Encre de chine sur papier, 29,7 x 42 cm chaque
Animal acéphale 2008
Encre de chine sur papier, 70 x 75 cm
Champ de poissons autruche 2008
Encre de chine sur papier, 142 x 150 cm
Le filet 2008
Encre de chine sur papier, 67 x 88 cm
Au dessus de la ligne de flottaison
Les dessins d’Antoine Perez délimitent les contours d’un univers qui prend appui sur la réalité et la fait basculer. La dérive est autant sur le plan de la représentation (incongruité des situations mises en scène) que sur celui des formes produites par un dessin apparemment classique mais sans respect strict des codes attachés à cette technique.
Le point de départ est stable, ancré dans l’observation naturaliste du monde, servi par un trait à l’encre de chine, précis, net mais toujours sensible, intuitif, attentif aux détails et sans rigueur - du côté poétique plus que scientifique. La pratique du croquis, du dessin d’observation et du carnet de voyage est régulière et le plaisir nait autant de l’invention que de la transformation des formes existantes. La diversification des espèces de poissons qui peuplent les surfaces de papier en témoigne.
Le fond est rarement traité, il reste disponible, ouvert. C’est le dessin qui en détermine les coordonnées et en conditionne la perception. C’est par le dessin que de surface il devient espace dans lequel circulent des bêtes hybrides. Un vol de cigognes ou d’aquariums le transforme en ciel, à l’intérieur des contours de la machine à sons, il devient volume, à l’extérieur, il est la pièce dans laquelle elle se trouve. Dans d’autres situations, il reste indéfini, insaisissable comme c’est le cas pour la spirale d’escargots ou le Filet (2008) de poissons. Pas d’emploi de dégradés, de hachures ou d’estompage pour signifier le modelé d’une forme ou l’éloignement des plans. Peu de couleurs, le gris surtout, en taches diluées qui ponctuent l’espace d’ombres aqueuses. Les lignes de sol sont à peine esquissées ce qui donne cette impression de flottement. Tout émerge du blanc du papier pour se tenir devant, à peu prés au centre comme pour une présentation. La périphérie, laissée vierge, cadre la scène et accentue l’absence de contexte décrit.
L’envolée bocalique (2009) superpose deux mondes. Celui que nous connaissons, urbain, dans lequel alternent construction et végétation et l’autre qui surgit, surplombe et balaie dans son mouvement le précédent. Le premier apparait étrangement fragile, peu ancré. La perspective est approximative, des taches grises marquent le feuillage des arbres, le plan dégagé d’une place, les façades à contre-jour. Ces touches délavées semblent dissoudre la ville qui peu à peu devient liquide comme l’eau des bocaux en suspension, bulles aériennes qui confrontent leur rondeur et leur netteté à l’orthogonalité sous jacente. Un véritable défilé d’aquariums, qui en tournant sur eux-mêmes défient les lois de la pesanteur, bousculent l’horizontalité que l’on croyait établie, basculent de ci, de là, pris dans la lancée qui du fond de l’image les propulse à l’avant, organisant ainsi la traversée diagonale du champ de la représentation. Traversée symbolique qui trouve son aboutissement à l’avant du plan dans le dessin Méduses (2010) pour lequel le fond n’est plus seulement l’espace dans lequel les méduses évoluent mais le support qui les retient encore et dont elles parviennent parfois à se dégager. Leur chapeau en ombelle et leurs filaments ont une matière dont la transparence gélatineuse est parfaitement restituée par la colle silicone travaillée en masse ou étirée au pistolet. Ces formes blanchâtres
tranchent sur le noir à l’arrière plan, s’entrecroisent à la surface et tissent un réseau de fils qui captent la lumière, joue de brillances et de reflets accrochant le regard. Entre ces deux œuvres, le glissement se fait.
La dualité, que la première met en scène par la juxtaposition de la réalité et du rêve, se résout dans le milieu homogène de la seconde.
Le passage d’un monde à l’autre prend forme au moyen de certaines procédures repérables : la répétition, l’hybridation et le changement de sens. Ces trois procédés décalent le réel en ouvrant des espaces improbables.
Si les aquariums survolent la ville comme autant de globes oculaires multidirectionnels s’opposant au point de vue unique de la perspective classique, c’est peut-être pour remettre en question une certaine façon de voir, dominante et mono-centrée. Dans la plupart des dessins d’Antoine Perez, la question du regard ne concerne que le spectateur puisque les têtes d’animaux sont remplacées par des légumes ou par divers objets propres à notre époque. Il définit ainsi un « bestiaire post-industriel » de cigognes à tête de bouteilles, de tapir-télécommande, de vautour à tête d’aspirateur… Les poissons, motif récurrent du travail, sont acéphales, ils ont des queues en guise de tête et prolifèrent, apparemment semblables.
L’animal ainsi traité est absurde, il n’a pas de sens. Sa forme close donne le sentiment de voie sans issue. Une manière encore de désorienter celui qui regarde.
Les spirales de gastéropodes dans La planète escargot (2011) parlent probablement de la même chose, d’une autre manière. Ca tourne en rond, et pourquoi pas en carré. Les poissons s’agencent en quadrillage ou se fixent verticalement, la queue en l’air. Les Bi-piscis acaputus (2008) précèdent les hybrides. Ces derniers fusionnent aussi mais l’autre est différent. L’hétérogénéité qui en résulte est tout aussi aberrante.
Retournement… renversement… les choses ne sont plus ce qu’elles étaient, elles perdent la tête !
Le dérèglement du vivant annonce la machine et toujours de prime abord, l’enfermement, perceptible dans les emboitements, la répétition de certaines formes et leur repliement sur elles mêmes mais parfois, le trait s’interrompt laissant la suite en suspens ou ménageant des accès pour l’écoulement des fluides, le va et vient des flux.
La solution n’est pas dans les tangentes oniriques mais dans la porosité qui assouplie les dispositifs, desserre le maillage des positions éthiques pour rendre possible le rythme ondulé d’un souffle aquatique.
2011.
Claire Viallat, août
Antoine Perez - 2022
Artiste, chercheur en écosystèmes polymorphes
DOCUMENTATION ANNEXE 3 LIVRES
Bulles animales - 2022
Édition en dos carré collé 80 pages noir & blanc, format 16,5 x 24 cm.
ISBN 979-10-699-9025-8
Recueuil de dessins.
À travers des questions de société, différents protagonistes nous parlent de la construction des paysages, physiques et mentaux. Ceux-là bien souvent sont façonnés selon une perspective unimondiste, exclusive, qui nous fait perdre de vue la spécificité d’un contexte précis, en ne nous permettant pas d’avoir prise sur le réel. Les animaux présents ici nous engagent à la vigilance, à la nécessité d’affiner notre regard et de mieux appréhender la complexité des enjeux soulevés, par nos mots et nos actes.
« On ne conteste jamais réellement une organisation de l’existence sans contester toutes formes de langage qui appartiennent à cette organisation » Guy Debord
Rituel pour le vivant - 2020
Édition en dos carré collé 70 pages couleur, format 14,8 x 21 cm.
Livre relatant le projet artistique, explicitant ses enjeux, et agrémenté de nombreux visuels.
Blog du projet : https://rituelpourlevivant.jimdofree.com/
RETOUR SUR UNE RÉSIDENCE ARTISTIQUE
Antoine Perez janvier à juin 2016, l’arteppes espace d’art contemporain de la Mjc Teppes à Annecy
Espaces Vivants - Carnet de résidence artistique - 2017 Production L’Arteppes, espace d’art contemporain Édition en dos carré collé 80 pages couleur, format 14,8 x 21 cm. 200 exemplaires avec autocollant sur la première page numéroté sur 200 et tampon de signature.
Recueil de textes et de dessins de différents carnets réalisés pendant mon voyage de résidence artistique nomade en Uruguay. Après 1000 kms en vélo et 200 kms en canoé, deux expositions ont vu le jour en Uruguay. L’une à la Maison de la culture de Atlántida, l’autre à l’Alliance Française de Montevideo. Certains dessins reproduits dans le livre s’y trouvaient exposées.
Atlantide, expédition artistique 2015
Atlantide, expédition artistique, extraits du recueil
Mapache
Les ratons laveurs revisitent l’histoire de l’art 2009 - 2010 Série de dessins à l’encre de chine, 30,5 x 38 cm chaque
Dans la série de dessins Mapache, je recycle et rejoue des œuvres d’art qui m’interpellent ou que j’aurais aimé réaliser moi-même, par un personnage interposé que je me suis créé : un raton laveur malicieux qui use et abuse de ces œuvres. Il les traduit, dans une orientation qu’il choisit et dont pour une fois il n’est pas seulement victime et simple récepteur.
J. Koons N. Milhé L. Bourgeois
T. Schutte & E. Delacroix G. Clément Arman
Les ratons laveurs revisitent l’histoire de l’art 2009 - 2010
Série de dessins à l’encre de chine, 30,5 x 38 cm chaque
J. Beuys
Allora & Calzadilla
O. Darné
R. Martens
M. Duchamp
V. Van Gogh
M. Dion
D. Hirst
Rembrandt
Mapache
Antoine PEREZ
Site internet : https://issuu.com/antoineperez Interview vidéo : https://vimeo.com/241374517 Contacts : antoineperez2007@yahoo.fr (+33)6 04 06 89 97 - - -
Artiste, chercheur en écosystèmes polymorphes