Ntc 201606 couverts interculture

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Couverts en interculture Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrates Juin 2016


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Sommaire

Quels couverts choisir ? ..............................................................................2 •

Identifier et hiérarchiser ses objectifs ................................................................. 2

Un choix d’espèces adaptées aux objectifs et à la culture suivante ......................... 3

Précautions à prendre en fonction du type de sol ................................................. 4

Les caractéristiques des espèces ........................................................................ 4

Mélanges d’espèces ......................................................................................... 7

Les enseignements à partir de nos essais ........................................................... 9

L’implantation des couverts ......................................................................11 La destruction des couverts ......................................................................12 Réglementation et gestion interculture .....................................................14 Agriculture de conservation : les spécificités ............................................15

Réalisation : Gabriele FORTINO (CA50) ; Odile TAUVEL & Claire LEQUEUX (CA27) ; Loïc FILLON & Etienne GAUTIER (CA76) ; Charlotte GARDON (CA14) ; Stéphane BOULET & Benoit SAVALLE (CA IdF) ; Mathurin PHILIPPEAU (CA77). Coordination : Franck Lecomte (CA27) Chambre d’agriculture de la Manche- Avenue d Paris – 50009 SAINT-LO Cedex est agréée par le Ministère chargé de l'Agriculture pour son activité de conseil indépendant à l'utilisation de produits Phytopharmaceutiques sous le N°IF01762, dans le cadre de l’agrément multi-sites porté par l’APCA.

Avec la participation financière du Conseil départemental de la Manche et du CasDar


La réussite du couvert passe par plusieurs étapes de l’implantation à la destruction. Elle débute avant tout par des choix judicieux d’espèces, adaptées à la parcelle, aux objectifs de l’agriculteur et au système d’exploitation.

Dans ce livret, nous vous proposons plusieurs étapes pour choisir et réussir vos couverts.

Quels couverts choisir ?_________________________ Identifier et hiérarchiser ses objectifs Pour choisir l’espèce ou le mélange à semer, il faut identifier l’objectif principal que l’on veut atteindre parmi les quatre suivants :

Production de matière organique : la stimulation de l’activité microbienne par l’incorporation de matière organique fraîche fournit aux microorganismes des éléments nutritifs en abondance. De plus, l’apport d’un peu d’humus stable complète les restitutions par les récoltes.

Piégeage de l’azote : objectif de la directive nitrate, c’est l’absorption par le couvert des éléments nutritifs (nitrates, potasse, magnésium..) libérés par la minéralisation d’été et d’automne et limitation de leur lessivage.

Protection de la structure du sol vis-à-vis des agents climatiques par la limitation des pertes des éléments du sol dues à l’érosion, au ruissellement ou au lessivage.

Objectifs des couverts en interculture

Effets sur la gestion des adventices grâce à la concurrence des adventices par le couvert. Certaines cultures utilisées en couvert qui ont des propriétés allélopathiques, gênent le développement d’autres plantes adventices.

On assiste aussi à une augmentation de la stabilité du sol par la formation de gels (exsudats racinaires et microbiens) lors de la décomposition du couvert par les micro-organismes. Amélioration de la porosité du sol grâce à l’action mécanique des racines du couvert.

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Un choix d’espèces adaptées aux objectifs et à la culture suivante

Inter

culture

Le tableau ci-dessous vous permet de choisir les espèces en fonction des objectifs à atteindre et de la culture suivante. Deux à trois espèces pourront être assemblées en mélange afin d’obtenir des effets comparables. Objectif Piégeage de l’azote

Production de matière organique

Moutardes Phacélie Radis Vesce commune

Culture

Structure du sol

Gestion des adventices

Moutardes Radis Lentille fourragère Tournesol

Moutardes, Radis Phacélie

Moutardes Radis chinois

Féverole Vesce commune

Lentille fourragère Trèfle incarnat (1)

Avoine(s) Moutardes

Moutardes Radis chinois

Avoine(s) Seigle

Phacélie Radis

Avoine(s) Tournesol

Phacélie Moutarde blanche

suivante Céréale de printemps

Légumineuse Interculture Longue

de printemps

Avoine(s) Tournesol, Lin

Avoine(s)

Phacélie Seigle Moutarde blanche

Seigle Moutarde blanche

Moutarde blanche AN

Moutarde blanche AN

Radis AN Phacélie

Lentille fourragère Tournesol

Vesce commune

Radis chinois AN

Betterave

Avoine(s) Moutardes* Phacélie Radis*

Pomme de terre, Maïs

Courte

Céréale d’hiver

Radis Sarrasin

Phacélie

Phacélie, Féverole Radis AN Lentille fourragère

Sarrasin Féverole de printemps Lentille fourragère Tournesol

Seigle Moutarde blanche

Moutarde blanche AN Trèfle incarnat Vesce commune

Tournesol Seigle Phacélie Féverole Moutarde blanche*

Moutardes

Avoine(s)

Moutarde blanche AN

Avoine(s) Moutardes* Radis* Lentille fourragère

Vesce commune Moutardes Phacélie

Avoine(s) Féverole Seigle

Avoine(s) Moutardes

Avoine(s) Moutardes* Trèfle incarnat

(1)

Vesce commune

Moutardes Phacélie

Moutardes Sarrasin

Féverole Vesce commune

Radis chinois Lentille fourragère

Moutardes = brune ou blanche - Radis = chinois ou fourrager - AN = anti-nématode * attention effet négatif sur maïs si destruction tardive des crucifères Avoine(s) : Avoine diploïde (rude ou strigosa ou brésilienne) ou Avoine classique de printemps (1) Parmi les autres trèfles, le trèfle d’Alexandrie est intéressant sous réserve d’être implanté tôt (avant le 15 août) Attention : concernant les couverts autres que dérobées (donc CIPAN) en Zone Vulnérable, l’implantation des légumineuses seules ou en mélanges est autorisées en Basse-Normandie dans la limite de 20% des surfaces en interculture longue à l’échelle de l’exploitation.

Couverts et rotation : Il est intéressant d’introduire une famille de couverts différente de celles rencontrées dans la rotation en place. Par exemple : La Phacélie, dans les rotations chargées en colza pour remplacer la moutarde. Son pouvoir de Piège à Nitrates y est comparable. Le Sarrasin, qui semble avoir des effets allèlopathiques : effet intéressant lorsqu’il s’agit d’adventices. Le Niger est une plante facile à détruire, qui demande d’être semée tôt pour garantir son développement. Point faible : très appètent pour les limaces. D’autres espèces, plus classiques peuvent être semées si elles sont absentes dans la rotation. Le Tournesol : il remplit un rôle intéressant de production de biomasse en occupant la zone aérienne supérieure du couvert. Son système racinaire est aussi très développé. Attention toutefois à son côté appètent pour les limaces. Le Lin est aussi une plante possible si elle est absente de la rotation. En matière de graminées, on retiendra l’Avoine diploïde qui offre un coût de semence intéressant, et une moindre appétence vis à vis des limaces. C’est aussi une espèce peu sensible à la rouille couronnée. Attention cependant aux développements des populations de pucerons à l’automne. Dans les rotations avec colza tous les 4 ans et historique sclérotinia ou/et hernie des crucifères, la moutarde est déconseillée.

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Précautions à prendre en fonction du type de sol Types de sol

Restrictions Date de Choix des espèces destruction

Aucune

Interculture

Limons francs, Limons, Alluvions -

Limons calcaires, Craies Sables sains, Sables caillouteux

Choisir des espèces de faible hauteur et couvrantes (avoine, mélange céréaleslégumineuses) pour ne pas avoir à enfouir une quantité importante de matière organique.

Limons battants assez sains Limons battants engorgés Limons sableux ou sables limoneux Limons argileux Argilo-calcaires

Prévoir une destruction précoce et donc une date de semis plus précoce.

Privilégier une culture d’automne car l’implantation et/ou la Argiles limoneuses destruction d’un couvert en interculture Argiles engorgées, Argiles fortes sont difficiles dans ces Argiles sableuses sols. (d’après la classification agronomique des sols des régions Normandie et Ile de France Seine-et-Marne) Limons argileux engorgés

Non concerné par la restriction

Concerné par la restriction

Les caractéristiques des espèces Famille

Poacées (graminées)

Espèces

Avoine rude = avoine diploïde = avoine brésilienne

Avoine de printemps

Système racinaire

Fasciculé

Fasciculé

Fasciculé

Seigle

Dose de semis (kg/ha) en culture seule

30 à 40

60 à 80

20-25 si multicaule/ forestier, sinon 80

PMG (g)

15 à 25

35-50

40 à 50

50 à 70

15 à 30 semences ferm

15 à 60

mi-août à mi-septembre

mi-août à début septembre

Août - septembre

Moyenne

Moyenne

Coût des semences (€/ha) Période d’implantation conseillée

Qualité d’implantation

Moyenne

Techniques de semis

Graine qui nécessite d’être enterrée à 23 cm : - Semis direct - Semis en ligne puis roulage - semis volée + déchaumage

Durée de cycle

3 mois

4-6 mois

10 mois

Rapide

Rapide

Lente

Peu appétant

Variable

Variable à fort

Sensibilité au gel (° C)

- 7, - 10° C

Variable selon le stade. Gélif à -3°C

- 15° C

Destruction mécanique (Source ARVALIS)

Moyenne à difficile par broyage, Broyage facile si stade épiaison roulage ou déchaumage Facile avec labour

Moyenne par broyage, Broyage facile si épiaison roulage et déchaumage. Bonne par labour.

Moyenne à difficile par broyage, roulage ou déchaumage Facile avec labour

Destruction chimique (Source ARVALIS)

Facile Glyphosate 540 à 720 g/ha

Facile Glyphosate à 540 à 720 g/ha.

Moyenne Glyphosate 1080 g/ha

Atouts

Plus précoce à montaison que l’avoine de printemps Couvre rapidement le sol Bonne production de biomasse Bon effet sur la structure du sol Moins sensible aux viroses et à la rouille couronnée que l’avoine classique

Contraintes

Plante hôte pour les pucerons A éviter devant une céréale A éviter avant betterave si présence de nématode du collet (D. dipsaci) Levée de dormance : la plupart des variétés demandent 2 mois. On ne peut resemer sitôt la récolte de l’année

Vitesse de développement Limace

Graine nécessitant d’être enterrée à 2-3cm. Semis en ligne conseillé. - semis volée + déchaumage possible

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Graine qui nécessite d’être enterrée à 2-3 cm : - Semis direct - Semis en ligne puis roulage

Couvre rapidement le sol Bonne production de biomasse. Bonne sensibilité au gel. Bon effet sur la structure du sol

Bonne couverture du sol Bonne production de biomasse Bon effet sur la structure du sol Supporte le sec de fin d’été Intéressant en semis tardifs

A éviter avant betteraves si présence de nématode du collet (D. Dipsacii). Déconseillé avant céréales (Parasitisme)

Plante hôte pour les pucerons Vecteur de maladies pour céréales (piétin…) Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans l’orge de printemps A éviter devant une céréale A éviter avant betterave si présence de nématode du collet


Famille

Hydrophyllacée

Espèces

Phacélie

Moutarde blanche

Moutarde brune

Radis fourrager / Radis chinois

Pivotant

Pivotant

Pivotant

Pivotant

7à8

8 à 10

3à4

10 à 12

Système racinaire Dose de semis (kg/ha) en culture seule PMG (g) Coût des semences (€/ha) Période d’implantation conseillée

Qualité d’implantation

Techniques de semis

Crucifères

1,8 à 2

6à8

2,5 à 3

8 à 10

50 à 55

20 à 25 si antinématodes

20 à 35

40 à 50 / 70 à 80

août

mi-août à mi-septembre

mi-août à mi-septembre

août

Délicate

Facile

Facile

Facile

Exige un bon lit de semences - Déchaumage suivi d’un semis au semoir à céréales - Semis direct à 1 ou 2 cm de profondeur, lit de semences fin et rappuyé, germination à l’obscurité

Graine levant à peine enterrée ou sous mulch - A la volée puis roulage - Semis direct - Semis en ligne puis roulage

Durée de cycle

3 mois Floraison 50 à 60 j après le semis

2 mois La floraison peut être précoce (en 5-7 semaines)

5 mois La floraison peut être précoce (en 5-7 semaines)

3 mois

Vitesse de développement

Rapide

Rapide

Rapide

Rapide

Peu appétant

Peu appétant

Peu appétant

Peu appétant

- 5° à - 12° C selon développement

- 5° C

- 3, - 5° C

- 10° C

Limace Sensibilité au gel (° C) Destruction mécanique (Source ARVALIS)

Destruction chimique (Source ARVALIS)

Atouts

Contraintes

Facile par broyage, roulage, déchaumage ou labour

Facile par broyage, roulage, déchaumage ou labour

Facile par broyage, roulage, déchaumage ou labour

Difficile par broyage et déchaumage (risque repiquage) Facile avec labour

Facile Glyphosate 720 g/ha ou Glyphosate 540 g/ha + 2,4 D 600 g/ha

Facile Glyphosate 720 g/ha ou Glyphosate 540 g/ha + 2,4 D 600 g/ha

Facile Glyphosate 720 g/ha ou Glyphosate 540 g/ha + 2,4 D 600 g/ha

Moyenne Glyphosate 1080 g/ha ou Glyphosate 720 g/ha + 2,4 D 600 g/ha

Levée facile et rapide Très bon piégeage d’azote Bonne couverture du sol Bonne couverture du sol Plante qui coupe la rotation, et production de étouffante et mellifère biomasse si densité Utilisée en coupure du piétin suffisante échaudage entre 2 blés Bonne coupure des rotations céréalières (piétin échaudage)

Semences chères Non adaptée au semis sur sol sec Espèce hôte du sclérotinia, donc déconseillée avant légumes d’industrie

Espèce hôte du sclérotinia (risque si floraison) Effet négatif sur le maïs si destruction trop tardive Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans le tournesol

Levée facile et rapide Très bon piégeage d’azote Bonne production de biomasse Bonne coupure des rotations céréalières Développement moins important que la moutarde blanche (destruction plus facile en labour) Possède un système racinaire vigoureux Des effets allélopathétiques pourraient exister sur piétin échaudage, rhizoctone sur blé (broyage fin au stade floraison et enfouissement simultané) Espèce hôte du sclérotinia (cf moutarde blanche) Effet négatif sur le maïs si destruction trop tardive Supporte moins bien les conditions sèches que la moutarde blanche Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans le tournesol

Le radis chinois présente un plus fort développement du pivot Impact favorable sur les maladies des céréales (piétin échaudage) cf moutarde blanche

Espèce hôte du sclérotinia Effet négatif sur le maïs si destruction trop tardive Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans le tournesol et le pois

Restriction chimique

A éviter après 2,4 D dans l’interculture Si mésosulfuron, iodosulfuron, (ATLANTIS WG, ARCHIPEL…), sulfosulfuron (MONITOR), flupyrsulfuron (DUCTIS, LEXUS, OKLAR, MILLENIUM OPTI) sur le blé précédent, ne réaliser le semis que fin août A éviter si propoxycarbazone (ATTRIBUT, IRAZU, MISCANTI…) dans le blé qui précède

Autres commentaires

Eviter les semis trop précoces par rapport à une date de destruction réglementaire (risque Utiliser les variétés antide montée à graine) nématodes avant betterave Utiliser les variétés antinématodes avant betterave

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Utiliser les variétés antinématodes avant betterave


Famille Espèces

Légumineuse * Lentille fourragère

Féverole de printemps

Vesce commune

Trèfle incarnat

Système racinaire

Pivotant

Pivotant

Pivotant

Pivotant

Dose de semis (kg/ha) en culture seule

25 à 35

140 à 180

50

10 à 15

PMG (g)

20 à 25

450 à 650

45 à 75

2à3

50 à 70

25 si semences de ferme

70 à 100

35 à 55

août

août

fin juillet à fin août

fin juillet à mi-août

Moyenne

Délicate

Coût des semences (€/ha) Période d’implantation conseillée Qualité d’implantation

Moyenne

Moyenne

Techniques de semis

Graine qui nécessite d’être enterrée à 2-3 cm : - Semis direct - Semis en ligne puis roulage

Graine qui nécessite d’être enterrée à 4-5 cm : - Semis à la volée avec déchaumage - Semis direct - Semis en ligne puis roulage

Durée de cycle

3 mois

7 mois

4 mois

4 mois

Moyenne

Moyenne à rapide si implantation 1ère quinzaine d’août

Lente

Lente

Peu appétant

Peu appétant

Peu appétant

Moyenne à forte

- 7 °C

- 8 à - 10 °C (-1° si en fleurs)

- 10° C, - 2 °C pour les variétés de printemps

Moyenne par broyage, roulage ou déchaumage Facile avec labour Moyenne Glyphosate 1080 g/ha ou Glyphosate 720 g/ha + 2,4 D 600 g/ha Résistance quasi-totale à l’aphanomycès, risque de multiplication du champignon faible Bon effet sur la structure du sol Fourniture d’azote à la culture suivante (2)

Moyenne par broyage, roulage ou déchaumage Facile avec labour Difficile Glyphosate 1260 g/ha ou Glyphosate 1080 g/ha + 2,4 D 600 g/ha

Vitesse de développement Limace Sensibilité au gel (° C) Destruction mécanique (Source ARVALIS)

Destruction chimique (Source ARVALIS)

Moyenne par broyage, roulage ou déchaumage Facile avec labour Difficile Glyphosate 1260 g/ha ou Glyphosate 1080 g/ha + 2,4 D 600 g/ha

Atouts

Bonne couverture du sol Bonne production de biomasse si semée précocement Fourniture d’azote à la culture suivante (2)

Contraintes

Espèce sensible à l’aphanomycès et fort risque de multiplication du champignon Espèce hôte du sclérotinia Déconseillée avant légumineuse et légumes d’industrie (1) Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans le tournesol

Graine qui nécessite d’être enterrée à 2-3 cm : - Semis à la volée avec déchaumage - Semis direct - Semis en ligne puis roulage

Graine levant à peine enterrée et rappuyée Eviter le semis à la volée

- 10 ° C Difficile par broyage, roulage, déchaumage Facile avec labour

Difficile Glyphosate 1080 g/ha + 2,4 D 720 g/ha

Bonne couverture du sol Bon effet sur la structure du sol Fourniture d’azote à la culture suivante (2)

Espèce à cycle annuel, implantation moins lente que les autres trèfles Fourniture d’azote à la culture suivante (2)

Couverture du sol faible Espèce hôte du sclérotinia Déconseillée avant légumineuse et légumes d’industrie (1) Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans le tournesol

Résistance à l’Aphabomyces variable selon les variétés Espèce hôte du sclérotinia Déconseillée avant légumineuse et légumes d’industrie (1) Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans le tournesol

Espèce hôte du sclérotinia Déconseillée avant légumineuse et légumes d’industrie (1) Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans le tournesol

Restriction chimique

A éviter si sulfonylurée dans la céréale qui précède

Si propoxycarbazone (ATTRIBUT, IRAZU, MISCANTI…) sur le blé précédent, ne réaliser le semis que fin août A éviter si metsulfuron (ALLIE, OKLAR, LEXUS XPE…), flupyrsulfuron (DUCTIS, LEXUS, OKLAR, MILLENIUM OPTI), tribénuron (ALLIE MAX SX, PRAGMA SX, CAMEO...) dans le blé qui précède

A éviter si sulfonylurée dans la céréale qui précède sauf le sulfosulfuron (MONITOR), le metsulfuron (ALLIE, OKLAR, LEXUS XPE…) et le tribénuron (ALLIE MAX SX, PRAGMA SX, CAMEO...)

Autres commentaires

Préférer des variétés à petit PMG (DIANA) pour faciliter le semis Peut arriver à maturité ou être touchée par la rouille avant le gel

* Association obligatoire dans certaines Régions (cf. programmes Régionaux Directive Nitrates) (1) légumes d’industrie : haricots, flageolets, petits pois, carottes, céleris La pomme de terre de plein champ n’est pas concernée. (2) Pour Fourniture d’azote significative à élevée, il faut semer la légumineuse, le plus tôt possible (cf. résultats essais)

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Famille

Légumineuse *

Composées

Polygonacées

Espèces

Trèfle d’alexandrie

Pois de printemps

Niger

Sarrasin

Système racinaire

pivotant

fasciculé

pivotant

Pivotant

10-15

80-120

8-12

30 à 40

2-3

220-280 20-30 si semences ferm.

2.9-3.2

20 à 30

30-45

70 à 80

1ère quinzaine août (post-moisson dans l’idéal)

Août à dbt septembre

Juillet à mi-août

mi-juillet à mi-août

Moyenne

Moyenne

Délicate

Dose de semis (kg/ha) en culture seule PMG (g) Coût des semences (€/ha) Période d’implantation conseillée

Qualité d’implantation

Techniques de semis

Durée de cycle Vitesse de développement

Limace

30-45

Eviter un centrifuge car les graines sont petites. Graine facile à lever à peine enterrée mais nécessite un bon rappuyage. 4-6mois

Possibilité d’implanter à la volée suivi d’un roulage/hersage. Semer la graine à 13cm de profondeur. 3-4 mois

Graine à ne pas fortement terrer (1cm). Taille des graines très petite. 2-3 mois Rapide si implantation tôt

Rapide

Rapide

Moyenne à forte

Moyenne à forte

Moyenne à forte

- 1° C Facile par broyage, roulage, déchaumage ou labour

Sensibilité au gel (° C)

-5 à -4°C

-10°C (gélif)

-1°C (très bonne destruction)

Destruction mécanique (Source ARVALIS)

Bonne destruction par roulage et labour. Destruction par déchaumage moins bonne.

Bonne destruction par labour, ou roulage sur gel.

Bonne destruction par roulage, broyage, déchaumage et labour

Destruction chimique (Source ARVALIS)

Moyenne Glyphosate 1080 g/ha + 2,4 D 600 g/ha

Moyenne Glyphosate 1080 g/ha ou Glyphosate 720 g/ha + 2,4 D 600 g/ha

Facilité de destruction chimique

Atouts

Bonne fourniture d’azote notamment avant céréales ou maïs. Intéressant en association. Facilité de destruction chimique dans une céréale. Intéressant en interculture courte entre 2 céréales.

Bonne fixation d’azote. Port dressé. Activité racinaire sur la structure du sol.

Grande sensibilité au gel. Supporte conditions sèches

Contraintes

Exigeant sur la qualité de semis, bon contact sol/graine. Eviter d’implanter avant un colza (hôte sclérotinia). Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans le tournesol Déconseillé avant légumineuse et légumes d’industrie (1)

Sensible à l’aphanomyces Mélange parfois délicat (taille de la graine). Déconseillée avant légumineuse et légumes d’industrie (1) Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans le tournesol

Eviter d’implanter avant colza (espèce hôte du sclérotinia), tournesol (espèce hôte du mildiou) et cultures légumières –du type haricots, flageolets). Espèce à semer tôt.

Légende

Moyenne Graine qui nécessite d’être enterrée à 2-3 cm : - Semis direct - Semis en ligne puis roulage 3 mois

Contrainte forte

Point faible

Mélanges d’espèces

Rapide

Facile Glyphosate 720 g/ha ou Glyphosate 540 g/ha + 2,4 D 600 g/ha Bonne couverture du sol Supporte les conditions sèches Bonne production de biomasse Effet restructurant Eventuellement récoltable si semis précoce et octobre pas trop pluvieux

Appartient à la famille des renouées donc peut devenir adventice dans la culture suivante (risque floraison précoce) Difficile à détruire chimiquement si repiquage dans maïs, pois, féverole, betterave

Point de vigilance

Atout

Mélange Phacelie+Avoine+Radis

En associant les atouts de chaque espèce, les mélanges s’avèrent très efficaces pour répondre à plusieurs objectifs (apport d’azote avec les légumineuses, restructuration des sols …). La complémentarité des espèces permet de limiter les risques (implantation, conditions pédoclimatiques, ravageurs…), de régulariser et/ou d’augmenter la production de biomasse, de mieux gérer les adventices en les étouffants, et d’apporter plus de biodiversité au sein de la parcelle

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Règles à respecter pour créer son mélange Choisissez des espèces adaptées au système de culture (culture suivante, rotation, date de semis, type de semis et de destruction…) : Le mélange d’espèce ne gomme pas les inconvénients des espèces en pure. Il convient donc de raisonner le choix des espèces en fonction des problématiques de chaque parcelle. Exemples : - Présence de pois dans la rotation : éviter tout couvert susceptible de multiplier l’Aphanomyces. - Moutarde : espèce hôte du sclérotinia. A éviter dans les rotations avec pois, féveroles, colza, tournesol. - Légumineuses et crucifères : difficiles à détruire si repiquage dans le tournesol. - Avoine : éviter avant céréales (parasitisme). Introduire une légumineuse qui apporte un plus en matière d’azote. Son efficacité comme piège à nitrates est démontrée et elle libérera plus d’azote dans le système de culture (sous réserve d’un semis précoce). Agir sur la complémentarité des systèmes racinaires en utilisant la mixité entre racines fasciculées et système pivotant qui offre des intérêts indéniables sur la structure du sol. Choisir des espèces au même rythme de développement pour éviter d’avoir des espèces qui arrivent à graines trop précocement et être obligé de détruire le couvert prématurément alors que les autres espèces n’auront pas fait leur effet. Dans le cas où la différence peut être importante, réduire la dose de l’espèce la plus vigoureuse au démarrage. Pour les mélanges Moutarde/Légumineuses en interculture longue, on privilégiera les semis précoces avec des variétés de moutarde tardives. Choisir des espèces avec des cycles cohérents avec la durée de l’interculture. Privilégier des graines de même taille pour faciliter le semis. Des graines de petite taille permettent de ne pas semer des volumes trop importants à l’hectare. Des graines de même taille évitent un tri dans le caisson du semoir et assurent une répartition homogène des espèces.

Réaliser son propre mélange fermier Le choix des densités se raisonne en fonction de la proportion d’espèces et des objectifs visés. La dose de chaque espèce sera calculée à partir des doses en pur et de leur pourcentage souhaité dans le couvert. On retiendra la règle suivante : Pourcentage de l’espèce Dose de semis de Dose de semis d’une espèce = X dans le mélange l’espèce en pur Attention : le total des pourcentages de dose de semis de chaque espèce ne doit pas dépasser 100%. Exemple : On souhaite avoir un mélange associant de l’Avoine rude + Phacélie + Trèfle d’Alexandrie avec une proportion de 50% de légumineuses.

Espèce Trèfle d’Alexandrie Avoine rude Phacélie

Dose de semis en Proportion culture seule dans le (Kg/ha) mélange 12 50 % 35 25 % 7 25 % Densité de semis du mélange

Densité de l’espèce dans le mélange (Kg/ha) 6 8,75 1,75 16,5 kg/ha

Exemples de mélange possible : Les doses de semis sont indicatives, elles peuvent donc être minorées ou majorées selon les situations (dates de semis et conditions d’implantation) - Avoine de printemps 40 kg/ha + Vesce commune 20 kg/ha - Avoine de printemps 40 kg/ha + Phacélie 4 kg/ha - Avoine de printemps 40 kg/ha + féverole 80 kg/ha - Féverole de printemps 80 kg/ha + Moutarde blanche 5 kg/ha - Vesce commune 20 kg/ha + Avoine de printemps 20 kg/ha + Phacélie 3 kg/ha - Avoine de printemps 20 kg/ha + Radis chinois 3 kg/ha + Phacélie 3 kg/ha - Vesce commune 25 kg/ha + Tournesol 10kg/ha + Radis chinois 3 kg/ha (tournesol à réserver aux semis précoces) Les mélanges proposés ci-dessus sont cohérents avec la réglementation SIE.. Les semenciers proposent de plus en plus de mélanges de couvert déjà préparés. Cela peut vous permettre de gagner du temps pour la préparation de vos semis.

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Les enseignements à partir de nos essais Favoriser une implantation précoce des légumineuses L’utilisation de légumineuses nécessite un semis précoce (mi-juillet – mi-août) afin d’obtenir un développement important du couvert et de bénéficier des avantages de cette famille (source d’azote supplémentaire notamment). En effet, les légumineuses ont une vitesse de croissance plus lente, et nécessitent « des jours longs » et des températures plus élevées. Différents couverts d’avoine associés avec des légumineuses (vesce, trèfle, pois ou féverole) ont été testés avant cultures de printemps (maïs, betteraves et lin) sur des essais normands entre 2010 et 2013. Plus la date de semis est tardive, moins le couvert avec légumineuses a du temps pour s’installer et se développer et donc produire de la biomasse. Les légumineuses sont en effet exigeantes en terme de luminosité et humidité suffisante du sol pour assurer un bon développement.

La féverole : la légumineuse la plus adaptée aux semis tardifs (post 25 août) Le mélange Avoine + Féverole absorbe en moyenne 5 à 10 kg N/ha de plus que les autres mélanges Avoine + Légumineuse qui associent soit le pois, soit le trèfle d’Alexandrie, soit la vesce. La féverole semble donc être la légumineuse la plus intéressante à associer en semis tardifs.

Effet des cultures intermédiaires sur le rendement de la culture suivante 10 essais normands ont été mis en place de 2011 à 2014 pour estimer l’effet de l’interculture sur la culture suivante, principalement du maïs, mais aussi de la betterave et du lin. Implanter une interculture avant une culture de printemps semble même en moyenne avoir un effet légèrement positif.

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Cas Particulier du lin textile en culture suivante Un effet plutôt positif dès lors que les couverts sont détruits tôt (avant fin décembre) et que la fertilisation du lin est adaptée : Avec une fertilisation du Lin : 20 à 40 N/ha (voir partie droite du graphique) La présence des couverts augmente légèrement le rendement en lin teillé, et ce quelle que soit la nature du couvert. Sans fertilisation du Lin : (voir partie gauche du graphique) L’azote relargué par les couverts ne compense pas l’absence de fertilisation minérale du lin, même pour les couverts qui associent des légumineuses. Au contraire, la décomposition des couverts classiques (moutarde et surtout avoine) peut générer une mobilisation de l’azote dans le sol si leur destruction est trop tardive ou qu’elle se fait à un stade trop avancé.

Cas particulier des intercultures courtes L’implantation d’une couverture des sols n’est pas obligatoire en interculture courte (hormis après colza derrière lequel un couvert pouvant être des repousses de colza doit être maintenu au minimum 1 mois). Toutefois, les observatoires de reliquats nous montrent qu’il subsiste à l’entrée de l’hiver des quantités importantes de reliquat azoté sous un certain nombre de blés. Aussi des travaux récents ont été engagés pour voir quelles réponses pouvait apporter la couverture des sols dans cette thématique réduction des nitrates à l’entrée de l’hiver. Les travaux ont porté sur l’interculture blé derrière blé et blé derrière lin. Les premières conclusions confirment sans surprise, que pour avoir des effets significatifs sur le reliquat entrée hiver, il faut que le couvert atteigne un niveau de biomasse minimum en un délai court : 1 à 1,5 mois. On confirme que la technique d’implantation sous couvert de blé 8 à 15 jours avant moisson donne des résultats très aléatoires (1 site sur 4 satisfaisant). Quand le couvert est implanté précocement dès la récolte (fin juillet en 2015), il a plus de chance d’atteindre un développement minimum. Il peut alors réduire le reliquat entrée d’hiver de 40 à 50 kg N/ha. Pour des semis plus tardifs (15 août, voire début septembre après lin), la réduction est moindre : elle se situe aux environs de 10 à 15 N/ha. La durée de présence du couvert n’est que de 1 mois. Parmi les différents couverts testés, on obtient des résultats d’efficacité similaires entre la moutarde, la phacélie (associées ou non avec de la féverole).

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Essai Plateau St André été 2015 Semis derrière moisson le 29 juillet


L’implantation des couverts______________________ Pour valoriser au mieux cette culture et répondre aux exigences environnementales, le semis des inter-cultures doit être simple et efficace avec le matériel présent et disponible sur l’exploitation. Cependant, selon les espèces implantées, les exigences de semis peuvent être différentes ce qui influencera la technique de semis du couvert. Certaines espèces comme les crucifères (moutarde, radis, navette) s’adaptent très bien à des semis à la volée. D’autres comme la phacélie, le sarrasin ou le trèfle nécessitent plus de soin et devront être semées avec un semoir « classique ». Technique de semis

Sous la coupe

Semoir de semis direct

Semoir « classique » (rotative + semoir céréales)

Semis à la volée enterrée avec un déchaumeur

Semis à la volée puis rouleau

Espèces compatibles

Coût (€/ha)

Avantages

Inconvénients

- Pas de passage spécifique - Faible coût de semis - La culture intermédiaire profite bien de l’humidité de fin de cycle de la culture précédente

- Pas adapté à toutes les espèces (semis précoce) - Déchaumage postrécolte impossible - Opération supplémentaire à gérer lors de la récolte

- Petite graines - Espèces ou variétés à floraison tardive

5 à 10

- Bonne qualité de distribution - Peu de bouleversement du sol - Bon placement de la graine

- Débit de chantier faible - Levée moyenne sur pailles mal réparties

- Toutes les espèces - Attention au positionnement des grosses graines

45 à 50

- Bonne qualité de la distribution - intéressant pour les espèces exigeantes par rapport au lit de semences (fin ou rappuyé ou/et terrage maîtrisé)

- Débit de chantier faible - Coût - Nécessite un travail du sol préalable

Toutes les espèces

55 à 60

- Possibilité de déchaumage avant le semis - Débit de chantier élevé - Semis combiné au déchaumage (coût réduit)

- Mauvais contrôle de la profondeur de semis - pas toujours adapté aux doses de semis importantes

Céréales, Crucifères, Pois, Féverole

15 à 25

- Faible coût - Débit de chantier élevé - Evite toute contrainte liée aux débris végétaux

- Graines à peine recouvertes de terre - Risque de problème de répartition notamment avec les petites graines - A réserver aux espèces peu exigeantes à l’implantation

Céréales, Crucifères

20 à 30

Tableau non exhaustif, à adapter en fonction du matériel disponible sur l’exploitation. Les coûts sont indicatifs.

Attention : une date de semis trop précoce au regard du type d'espèce peut entraî ner un développement trop rapide et amener le couvert à maturité (graine viables) ainsi qu'à un fort degré de lignification qui crée certes de la biomasse (carbone) mais réduit la stimulation de l'activité microbienne. A l'inverse une date trop tardive peut conduire à une trop faible couverture et biomasse, l'objectif étant de produire 1,5 à 2,5 tonnes par hectare de matière sèche.

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La destruction des couverts______________________ La destruction des intercultures est une étape cruciale. Les techniques de destruction des couverts sont nombreuses : gel, labour, broyage, roulage… Cependant, le choix de l’espèce doit être en cohérence avec vos possibilités de destruction. Le développement du couvert est aussi à prendre en compte : plus celui-ci est important, plus les techniques de destruction devront être adaptées. Technique de destruction

Coût d’utilisation (€/ha)

Débit de chantier (ha/h)

- Pas d’intervention nécessaire - Pas de dégradation de la structure du sol

- Peu d’espèces très sensibles à la gelée - Pas d’action sur les repousses de céréales -Intensité et date du gel très aléatoire

0

0

- Choix de la date d’intervention - Efficace sur des biomasses importantes de moutarde

- Risque de tassement - Nombreuses espèces non adaptées au broyage (graminées, radis…)

20 à 30 € (4m et tracteur de 130 ch.)

3

- Action limitée sur le sol - Outil existant sur l’exploitation - Outil de grande largeur et peu tirant

- Intervention limitée en fonction de l’intensité et de la durée du gel - Risque de tassement - Destruction souvent tardive - Pas efficace sur toutes espèces

10 à 15 € (6 m et tracteur de 100 ch.)

5

- Rouleau pouvant être utilisé sur des couverts très développés en absence de gel.

- Investissement dans un outil spécifique - Action limitée sur les repousses de céréales et petits couverts - Nécessite un sol plat

10 à 15 € (3m et tracteur de 100 ch.)

2

- Nécessite un sol parfaitement ressuyé ou gelé - Choisir un outil à bon dégagement sous bâti et entre dents - Rouleau de l’outil pouvant être limitant (rouleau barre) - Attention au repiquage

15 à 25 € (4 m et tracteur de 150 ch.)

1.9

- Nécessite un sol parfaitement ressuyé ou gelé - Rouleau de l’outil pouvant être limitant - Action limitée sur les repousses - Risque de multiplication des vivaces présentes

15 à 20 € (5m et tracteur de 160ch)

4.8

35 à 55 € (charrue 5 corps + tracteur de 160 ch.)

De 0,9 à 1,3

Avantages

Le gel

Broyage

Roulage (rouleau cambridge)

Rouleau «couteau»

Outil à dents

Outil à disques indépendants

Labour

Chimique*

- Destruction facile de nombreuses espèces - Enfouissement superficiel des débris végétaux - Préparation du semis de la culture suivante - Outil polyvalent - Enfouissement superficiel et bon mélange des débris végétaux - Passe bien dans les couverts développés - Débit de chantier élevé - Préparation du semis de la culture suivante - Efficace / toutes les espèces - Bon enfouissement des débris végétaux si bon réglage de la charrue et des rasettes - Préparation du semis de la culture suivante - Rapide et simple - Bonne efficacité sur les repousses de la culture précédente (désherbage total) - Pas de tassement du sol - Faible coût

Inconvénients

- Intervention lente et coût élevé - Difficulté d’enfouissement des couverts hauts - Risque d’enfouissement des débris végétaux en fond de raie si mauvais réglages - Utilisation d’herbicide sur une période à fort risque de transfert dans les eaux - Recours à des dérogations - Destruction limitée sur certaines espèces (sauf si fortes doses)

15 à 20 € (24 m + tracteur 100 ch.) Produit inclus

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Tableau non exhaustif, à adapter en fonction du matériel disponible sur l’exploitation. Coûts et débits de chantier indicatifs * : Attention au cadre réglementaire limitant le recours au chimique Remarque : Selon la nature du couvert et son développement ainsi que des objectifs du couvert, deux ou trois de ces techniques de destruction peuvent être associées : - un couvert important pourra être broyé (plusieurs fois le cas échéant) puis le dernier broyage immédiatement incorporé superficiellement avant d’être trois semaines plus tard labouré, - un couvert clair et de faible hauteur peut être juste broyé puis labouré quelques semaines plus tard, voire directement labouré si peu de végétation, - en cas de non-labour : soit broyer puis incorporer superficiellement, soit destruction chimique tardive.

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Sensibilité du couvert au mode de destruction Sensibilité au mode de destruction Gel

Gel + Roulage *

Broyage

Déchaumage

Chimique **

-7 à -10° *

+

Faible

Moyenne

Chimique 1

Avoine printemps

-3° *

+

Faible

Moyenne

Chimique 1

Seigle

-15°

Faible

Moyenne

Chimique 3

-3°

Bonne

Bonne

Chimique 2

-12° *

Faible

Bonne

Chimique 2

Avoine rude / diploïde / brésilienne

Tournesol Phac élie peu développée

+

Phac élie développée

-5°

Bonne

Bonne

Chimique 2

+

Moutarde blanc he développée

-5°

Bonne

Bonne

Chimique 2

+

-3 à -5°

Bonne

Bonne

Chimique 2

+

Chimique 4

Moutarde brune développée

+

Intérêt mécanique du roulage ***

Radis fourrager / c hinois

-10°

Faible

Faible

Lentille fourragère

-7°

Moyenne

Moyenne

Chimique 5

Féverole printemps

-8 à -10°

Bonne

Moyenne

Chimique 4

Vesce commune printemps

-2°

Faible

Moyenne

Chimique 5

Trefle incarnat

-10°

Faible

Faible

Chimique 5

Trefle alexandrie

-4°

Faible

Faible

Chimique 4

Pois printemps

-10°

Faible

Moyenne

Chimique 4

Niger

-1°

Bonne

Bonne

Chimique 1

Sarrasin

-1°

Bonne

Bonne

Chimique 2

+

+

* Sur avoine et phacélie, le roulage pendant un épisode de gel augmente la sensibilité au gel de ces espèces moyennement sensibles

** destruction chimique dans les conditions autorisées Chimique 1 : Glyphosate 720 g/ha Chimique 2 : Glyphosate 720 g/ha ou Glyphosate 540 g/ha + 2,4D 600 g/ha Chimique 3 : Glyphosate 1080 g/ha Chimique 4 : Glyphosate 1080 g/ha ou Glyphosate 720 g/ha + 2,4D 600 g/ha Chimique 5 : Glyphosate 1260 g/ha ou Glyphosate 1080 g/ha + 2,4D 720 g/ha

*** Le roulage avec un rouleau classique n'est pas considéré comme un mode de destruction, mais comme un moyen qui va améliorer l'effet d'un autre mode de destruction (gel, labour, chimique). Le roulage sera plus efficace sur des espèces de taille haute et sur un couvert présentant une bonne densité. Les rouleaux équipés de lames seront plus efficaces pour plaquer au sol et blesser le couvert afin d'accélérer sa dégradation par les microorganismes du sol.

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Réglementation et gestion interculture______________ La Directive nitrates et la PAC (SIE) fixent des règles en matière de gestion des couverts végétaux (CIPAN, dérobées). Le tableau cicontre permet de synthétiser ce qui est propre à chaque réglementation en vigueur dans la Manche.

Interculture longue espèces implantation levée homogène

délai semis - destruction Interculture courte espèces implantation levée homogène délai semis - destruction

La Directive Nitrates

DN5

SIE

liste RAS oui au moins 2 mois et après le 15 novembre dans la majorité des cas

2 espèces dans la liste avant 1er oct oui

liste RAS oui au moins 1 mois

2 espèces dans la liste avant 1/10 oui non précisé

non précisé

La Directive Nitrates impose une liste de familles botaniques autorisées : crucifères, hydrophillacées (phacélie), graminées, polygonacées (sarrasin), composées (tournesol, nyger), légumineuses. Ces dernières sont autorisées dans la limite de 20% des surfaces en interculture longue à l’échelle de l’exploitation. En interculture courte, seuls les semis d’automne derrière colza sont concernés par la couverture des sols (avec la possibilité d’avoir recours aux repousses de colza). En interculture longue, des repousses denses et homogènes sont autorisées (avec un plafond de 20% de la surface interculture longue pour les repousses de céréales*). La couverture des sols n’est pas obligatoire dans les situations suivantes : - culture précédente récoltée après le 15 octobre, - dans certains cas de faux semis (après colza, avant culture implantée en TCS, avant lin, avant légumes de plein champ) - sur parcelles à plus de 37% d’argile (avec travail du sol avant le 15 novembre). Dans toutes ces situations, un bilan azoté post-récolte doit être réalisé et doit figurer dans le cahier d’enregistrement. La destruction chimique des CIPAN et repousses est interdite. Elle est tolérée sur parcelles non labourées depuis au moins 3 ans. Les épandages de fertilisants azotés organiques en interculture longue sont autorisés uniquement sur CIPAN sans légumineuse (ou sur repousses de céréales et colza). Ils sont plafonnés à 50 Kg d’N efficace/ha. Toute fertilisation minérale est interdite. Concernant les dérobées, des apports d’azote sont autorisés sauf dans le cas d’une légumineuse pure. * sauf en zones d’actions renforcées (ZAR). L’ensemble des informations relatives au 5ème programme Directive Nitrates sont consultables sur le site internet de la Chambre d’Agriculture de la Manche.

Les SIE Les inter-cultures longues et courtes peuvent être prises en compte dans le calcul des SIE (1 ha = 0,3 ha de SIE). Pour cela, les couverts devront être implantés entre le 1er juillet et le 1er octobre avec une obligation d’ensemencer au minimum 2 espèces (parmi la liste suivante) qui devront lever. Boraginacées Graminées

bourrache avoine, brome, dactyle, fétuque, fléole, millet jaune, millet perlé, moha, pâturin commun, ray-grass, seigle, sorgho fourrager, X-festulolium,

Polygonacées

sarrasin

Brassicacées

cameline, colza, chou fourrager, cresson alénois, moutarde, navet, navette, radis (fourrager, chinois), roquette

Hydrophyllacés Linacées Astéracées Fabacées

phacélie lin niger, tournesol féverole, fenugrec, gesse cultivée, lentille, lotier corniculé, lupins (blanc, bleu, jaune), luzerne, minette, mélilots, pois, pois chiche, sainfoin, serradelle, soja, trèfles, vesce

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Agriculture de conservation : les spécificités_________ Comment raisonner mon couvert en agriculture de conservation ? En agriculture de conservation, un des objectifs principaux est de couvrir au maximum son sol. Les intercultures rentrent donc dans la réflexion de cette agriculture. L’objectif principal de mettre un couvert en place est d’obtenir de la biomasse. Pour obtenir une bonne biomasse, le couvert doit être semé le plus tôt possible. Dans l’idéal, un semis avant la moisson ou derrière la moissonneuse batteuse permet d’optimiser le développement du couvert en bénéficiant de l’humidité de la récolte. A cette période estivale, le couvert profite des conditions plus chaudes pour pouvoir se développer. Le développement des légumineuses en semant tôt permet de maximiser la restitution d’azote au printemps. Pour la destruction du couvert, il faut le laisser en place le plus longtemps possible pour maintenir la couverture du sol mais dans certains cas, il faut éviter de laisser le couvert se lignifier. Il faut donc stopper la végétation, ce qui peut se faire par broyage ou roulage afin de blesser le couvert, ou on peut réaliser un léger travail superficiel avec des disques. Le semis en direct dans le couvert est aussi possible afin de préserver la vie du sol. Dans ce cas, le couvert doit être adapté, il faut utiliser principalement des espèces à port droit pour éviter le bourrage du semoir. Le recours aux couverts multi-espèces est primordial pour optimiser la production de biomasse et préserver son sol.

Résultats suivi couverts multi-espèces à l’automne 2015 (CA 76) Le couvert multi-espèces (plus de 3 espèces dont des légumineuses) est d’autant plus performant qu’il est semé tôt. Dans la mesure où ils sont semés avant le 25 août, les couverts constitués d’au moins 3 espèces ont réussi à produire plus de 2T de MS/ha dans les conditions de l’été 2015 en Seine Maritime. Même si le nombre de situations est moins important, cela n’a jamais été possible pour les couverts en pure et les associations de 2 espèces. Par contre, en semis plus tardif, les couverts à 3 espèces et plus n’apportent pas de biomasse en plus par rapport aux couverts purs et aux associations de 2 espèces.

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Un couvert de 3 T MS/ha = 75 U N à 60 U N absorbées Plus le couvert est développé, plus il a eu le temps d’absorber l’azote restant de la culture précédente et celui résultant de la minéralisation d’automne. Dans le cas des légumineuses, elles pourront également fixer l’azote de l’air. Il sera possible alors de restituer des quantités d’azote plus importantes pour l’année qui suit et les prochaines. Par exemple, un couvert semé le 12 août avec au moins 3 espèces dont des légumineuses aura absorbé entre 60 à 80 U N, et peut potentiellement contenir 150 kg K /ha et 20 kg de P/ha (d’après la méthode MERCI* pour P et K). Alors qu’un couvert semé le 10 septembre aura absorbé entre 10 à 30 U N, peut potentiellement contenir 30 kg K /ha et 0 kg de P/ha. Si l’on ramène ceci en coût d’engrais NPK, le couvert de 3 T MS/ha aura économisé au total environ 140 € (NPK) alors que le couvert de 1 T MS/ha aura économisé au total 30 € (NPK). Pour calculer ces économies, le prix de l’unité d’azote était de 0,68 €, le prix de l’unité de phosphore était de 0,84 € et le prix de l’unité de potasse était de 0,55 €. Dans ces coûts, il n’est pas pris en compte le gain de MO, de stabilité structure, d’activation de la vie biologique, des oligo-éléments permis par ces couverts de 3 T MS/ha par rapport à un couvert de 1 T MS/ha.

* La méthode MERCI = Méthode d’Estimation et de Restitutions par les Cultures Intermédiaire. C’est une méthode gratuite et développée par la Chambre Régionale d’Agriculture du Poitou-Charentes http://agriculture-de-conservation.com/MERCI-mesurez-les-elements.html Pour une optimisation du coût de vos couverts, nous vous conseillons de semer des couverts multi-espèces à plus de 3 espèces dont des légumineuses avant le 20 août. Après cette date, nous vous conseillons des couverts d’avoine, de moutarde en pur ou en mélange avec de la féverole (évitez la moutarde dans les rotations courtes avec du colza).

Témoignage d’agriculteur

(Christophe MOUCHEL – Calvados)

Christophe Mouchel exploite sur la commune de Saint Vaast sur Seulles, à 25 minutes à l’Ouest de Caen. Il cultive du blé, de l’orge de printemps, des féveroles, du lupin, du colza et du lin. Sur ce secteur du Calvados, les terres sont très hétérogènes. On trouve des parcelles superficielles sableuses, des argiles hydromorphes et des limons argileux. En non labour depuis plus de 10 ans, Christophe semait, jusque l’année dernière, toutes ses cultures avec un semoir Vaderstat rapid. Souhaitant progressivement atteindre le semis direct, il a récemment investi dans un semoir SKY easydrill.

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Ce passionné du sol cherche à tirer tous les bénéfices des couverts. Un développement important permet une bonne restitution d’azote et de matière organique. Les espèces adventices laissées en surface, lèvent difficilement en absence de lumière, ce qui permet d’avoir un taux de décroissance plus rapide. Dans son système, Christophe a remarqué les années passées, des différences de développement de ses couverts selon le type de sol. Afin de déterminer quelles espèces étaient adaptées à tel type de terre, il a décidé de faire un mélange d’une dizaine d’espèces (trèfles, lentille, vesce, niger, tournesol, orge de printemps, pois, avoine brésilienne, moutarde brune, phacélie, radis chinois, lupin). Les couverts ont été semés à 32 kg/ha avec son vaderstart rapid (mélange essentiellement de petites graines). Il a ainsi pu remarquer que certaines espèces telles que les trèfles, les lentilles et le niger avaient dû mal à se développer surtout avec un mois de septembre assez frais en 2015. Le pois, lui au contraire démarre assez vite. Le radis chinois n’a pas cet effet structurant recherché et est difficile à détruire. Le tournesol se comporte bien en terre sableuse. Mélange de couvert début novembre

Suite à ces observations et aux nombreus échanges auxquels Christophe a pu participer, il a pu définir un mélange de couverts adapté à son système pour l’automne 2016. Le choix s’est orienté vers un mélange de féveroles, de pois fourrager, de triticale et d’orge de printemps. Ce mélange pourra être semé en un passage grâce aux deux trémies disponibles sur le semoir SKY. Le facteur économique est aussi pris en compte, puisque ces espèces peuvent être cultivées sur l’exploitation. Christophe envisage de détruire les couverts en désherbant la culture suivante, ceci permettrait de profiter au maximum des bénéfices des couverts. L’association de culture est aussi une solution contre les ravageurs notamment à la levée. Cette année, Christophe a laissé les repousses de colza à la levée du blé ce qui a permis de se passer d’anti limace, car ces dernières ont attaqué préférentiellement le colza. La même chose peut être testée pour les pucerons et pour les altises dans le lin.

Mélange de couvert, tournesol en fleur mi novembre

Semis de l’orge de printemps le 10 décembre

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