SERGE POLIAKOFF

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SERGE POLIAKOFF

POLIAKOFF

16 rue de Seine - 75006 Paris - France tel + 33 1 43 25 39 24 - fax + 33 1 43 25 39 25 - galerie@applicat-prazan.com - www.applicat-prazan.com

ISBN:978-2-916277-22-6 35â‚Ź


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POLIAKOFF Exposition du 27 mars au 26 avril 2008


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Sommaire “J’ai souvent rêvé d’organiser une exposition avec les tableaux de mon enfance” par Alexis Poliakoff

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Serge Poliakoff Une forme de perfection … dialogue entre Bernard et Franck Prazan

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Mon ami... par Jean Pollak

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Œuvres

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Biographie

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Serge Poliakoff devant un tableau, Paris, 1968

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Introduction


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“J’ai souvent rêvé d’organiser une exposition avec les tableaux de mon enfance” Serge et Alexis Poliakoff, Paris, 1956

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par Alexis Poliakoff


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Lorsque Bernard Prazan et son fils Franck m’ont parlé de leur projet d’une exposition Poliakoff, en voyant les tableaux qu’ils avaient réunis pour cette manifestation, je me suis retrouvé par enchantement dans ma chambre de l’appartement que mes parents occupaient boulevard Saint-Germain en 1954. J’étais à l’époque entouré de cinq ou six de ces tableaux que je revois aujourd’hui. C’est comme si je retrouvais les compagnons de jeu de mon enfance. À l’époque, mon père manquait de place pour accrocher ses dernières œuvres et, comme ma chambre avait deux grands murs, j’avais la chance de vivre parmi elles. Très vite, ces tableaux sont partis, pour être présentés dans de grandes expositions Poliakoff dans les musées européens et se sont retrouvés dans de prestigieuses collections. J’ai souvent rêvé d’organiser une exposition avec les tableaux de mon enfance et je salue l’exploit de Bernard et Franck Prazan d’avoir pu réunir autant de chefs-d’œuvre de Poliakoff pour notre plus grand plaisir. Alexis Poliakoff

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POLIAKOFF Une forme de perfection ‌ dialogue entre Bernard et Franck Prazan

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Composition abstraite, 1953 Huile sur toile 100 x 81 cm

Franck Prazan – Parle-moi de Poliakoff !

Tu parlais de moyens financiers limités. As-tu

“JE ME SOUVIENS

Bernard Prazan – Je n’ai pas bien connu l’homme.

pensé l’acquérir ?

DE L’IMPRESSION...

S’il m’est arrivé de le croiser à quelques reprises à Saint-

Voir, c’est déjà posséder ! D’ailleurs, s’agissant d’une

DU SILENCE

Germain-des-Prés dans les années 1960, ma rencon-

œuvre d’Art, on n’acquiert jamais en l’achetant que

SURTOUT. LE BLEU –

tre avec Poliakoff, c’est surtout celle de son œuvre.

le droit de la détenir quelque temps. Plus ou moins

OU PLUTÔT LES

À l’époque, mes moyens financiers étaient extrême-

longtemps. Le plus longtemps, le mieux… Elle nous

ment limités, et seule une fréquentation assidue des

survit, on la transmet, elle nous dépasse. Ça, c’est le

musées et galeries me permettait de toucher du regard

discours de la raison ! Il s’oppose à celui de la pas-

un univers dans lequel je me retrouvais complètement,

sion, et j’ai toujours été un passionné. Il m’aura fallu

celui d’une Abstraction pure, où les formes et les cou-

attendre encore 15 ans pour pouvoir envisager ache-

leurs existaient en tant que telles, par elles-mêmes,

ter. Une belle gouache de Poliakoff en 1974 se payait

pour elles-mêmes.

autour de 20 000F, c’était énorme!… De l’exposition

C’est difficile de définir réellement ce que c’est que

à Cahiers d’Art, j’ai pu acquérir la monographie de Dora

l’Abstraction. Pour moi, c’est bien plus que la non-

Vallier! Nous venions de passer au nouveau franc !

BLEUS – TOUT AUTOUR, LE JAUNE, LE ROUGE, ET LE BLANC AU CENTRE. UNE FORME DE PERFECTION.”

représentation. L’Abstraction a fait de moi un narrateur. Je crois que c’est devant une toile de Poliakoff

Qu’évoque pour toi cette citation de Poliakoff,

que, pour la première fois, la peinture m’a donné la

“La nature m’ennuie, elle est trop précise“ ?

parole en me permettant d’y voir et d’en dire ce que

On rapporte souvent cette réplique à sa femme admi-

j’avais décidé d’y voir et d’en dire. Pour les gens de ma

rant un coucher de soleil : “Monet a fait mieux que ça!“

génération et de ma condition d’alors, tu n’imagines

Michel Ragon, à qui j’aime rendre hommage à cha-

pas à quel point c’était et demeure important.

que fois que je le peux, rapporte quant à lui cette citation de l’Artiste : “Je pourrais utiliser mes formes pour

Tu te souviens de cette toile ! Saurais-tu me la

des sculptures. Mais c’est avant tout un poème plas-

décrire ?

tique. On m’a montré en Bretagne des formes de

C’était à la galerie Cahiers d’Art. Il y avait très peu

rochers qui ressemblaient à celles que je peins. J’ai été

d’œuvres. Il me semble qu’il faisait froid. Je me sou-

très étonné de voir que ces rochers avaient pris ces

viens très bien que je venais d’avoir 24 ans. Je me sou-

formes à moi. Aucune influence extérieure n’agit sur

viens de l’impression… Du silence surtout. Le bleu

ma peinture. Si j’étais resté dans une cave toute ma

– ou plutôt les bleus – tout autour, le jaune, le rouge,

vie, j’aurais peint la même chose.“

et le blanc au centre. Une forme de perfection. Ce

Pour moi qui espère sans croire, l’idée de Dieu, celle

n’était pas la toile de 1953 (CR n° 53-72 NDLR) de

de la création, trouvent dans la peinture abstraite un

notre exposition mais ça lui ressemblait beaucoup…

terrain d’expression qui me touche infiniment.

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immenses Artistes. Bien sûr, la planéité prônée par Freundlich disparaît au profit de la sensualité et de la matière chez Poliakoff, mais dans les deux cas, les surfaces intimement liées entre elles se transmettent leurs forces sans entrave, à l’image d’un organisme vivant. “C’est seulement le collectif (l’union) de toutes les couleurs sur le tableau qui peut réaliser cette idée“, disait Freundlich. Le travail de Poliakoff est éminemment personnel. Il crée une œuvre unique, à nulle autre pareille, reconnaissable instantanément. Si celle-ci se nourrit aux sources multiples de l’Art, de l’esthétique byzantine aux peintres qu’il connut – Kandinsky, Freundlich et Delaunay – en passant par les Primitifs italiens – Simone Martini, Cimabue, ou Giotto –, il n’existe pas chez Poliakoff Otto Freundlich (1878 - 1943)

Je reviens sur ces formes que tu évoques en citant

Composition, vers 1936 Gouache sur papier 19 x 13,5 cm

Poliakoff – comme d’ailleurs dans la nature –,

C’est cela… l’équilibre… et le silence… Polia-

aucune ligne n’est droite. C’est plutôt l’espace

koff parle du “silence complet“ auquel il parvient

qui l’entoure qui crée la forme. Les superposi-

dès lors que la forme et la couleur sont sous

Composition, 1938 Huile sur toile 58 x 46,5 cm

tions, les transparences rendent profondément

contrôle et que les proportions sont justes. Tu

complexes et subtiles ces larges aplats que tu

connais ma passion pour le “silence“ de Martin

aimes à rapprocher de ceux de Freundlich. Je

Barré. Ce rapprochement que j’ose entre une cer-

trouve pour ma part que Poliakoff est beaucoup

taine somptuosité et cet “Art du peu” ne man-

plus organique que Freundlich. Contrairement

quera pas d’horrifier beaucoup de critiques aver-

à Freundlich, je ne vois pas de géométrie chez

tis. Mais toi, qu’en penses-tu ?

Poliakoff.

Dans ta vie de marchand de tableaux, tu as parfois

Il suffit de comparer certaines œuvres de Poliakoff à

remarqué ce silence qui s’installe lorsque le contem-

celles de Freundlich datant de la fin des années 30 pour

plateur s’approprie l’œuvre. C’est bien dans le silence,

y discerner la parenté. Au-delà des formes elles-mêmes

la tension immobile, que se noue l’intimité. Ce rap-

et de la technique, c’est cette recherche de la vibration

port intime avec une œuvre, un Artiste, est avant tout

intérieure de la couleur par la juxtaposition des volu-

affaire de sensibilité. Mais comment plastiquement

mes que je retrouve et que j’aime tant chez ces deux

invoquer, comment physiquement créer le silence ?

de système mais une infatigable quête de l’équilibre.

le propos de l’Artiste rapporté par Michel. Chez

Composition dominante rouge, 1953 Huile sur toile 116 x 89 cm Composition abstraite, 1967 Huile sur toile 162 x 130 cm

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Ta sensibilité va à Martin Barré. La mienne est plus pro-

même. Les grandes formes de la fin de sa vie, il les a

che du travail de Poliakoff. Mais je crois que tu as rai-

découvertes dans sa propre peinture. Je les aime beau-

son. Les techniques, l’Art diffèrent évidemment. C’est

coup, et c’est pour moi un privilège que de pouvoir rap-

en fait une question d’architecture, c'est-à-dire de pro-

procher de la première œuvre citée celle de 1967, que

portions et de modulation de l’espace. “Le silence com-

j’adore et qui est une sorte de parachèvement! Je n’ou-

plet, disait Poliakoff, ce n’est pas seulement une absence

blie pas La Table d’Or qui reste pour moi un jalon de

de bruit mais un silence positif qui ouvre les yeux des

l’Art moderne.

gens à un monde différent.“ Pourquoi avoir tant tenu à présenter la ComposiCe monde, minimal ou somptueux, ne serait-ce

tion inachevée ?

pas simplement celui de l’Abstraction ?

L’impression laissée par cette peinture ultime que la mort

Ce monde, c’est notre monde ! En le dépassant appa-

est venue interrompre ne m’a plus quitté depuis que je

remment, c’est l’Abstraction qui parvient le mieux à

l’ai vue pour la première fois chez Melki, en 1992. Je

le décrire…

m’étais installé dans ma première galerie rue Guénégaud quelques années auparavant et je n’avais jusqu’alors pas

“Il n’y a là ni côté droit ni côté gauche

encore perçu la préparation et la minutie qui caractéri-

Point de sommet, aucun abîme

sent le travail de Poliakoff.

Tout y demeure enclos par tout ce qui le cerne

“LE TRAVAIL DE POLIAKOFF EST

Et maintenu dans une ferme discipline.

Veux-tu profiter de cet entretien pour remercier

ÉMINEMMENT

Pourtant ce monde-ci, le tout immobile

certaines personnes en particulier ?

PERSONNEL.

Se meut, sensible à sa propre immobilité.“

Je remercie Alexis Poliakoff de s’être si gentiment asso-

Que t’inspire ce poème de Poliakoff ?

IL CRÉE UNE ŒUVRE

cié à notre projet. J’aimerais remercier Jean Pollak de

Il disait également, je crois : “N’enseigne pas le dessin,

son soutien. C’est un homme qui connaît la peinture,

enseigne la vie.“ Pour moi, la peinture doit être belle,

singulièrement celle de Poliakoff. J’aimerais remercier

mais elle est inepte lorsqu’elle ne sert pas une pen-

Michel Ragon pour m’avoir ouvert les yeux. J’aimerais

sée. Alors, elle aide à la vie...

enfin remercier celles et ceux qui nous ont fait confiance

UNIQUE, À NULLE AUTRE PAREILLE, RECONNAISSABLE INSTANTANÉMENT.”

en nous prêtant leurs tableaux. Leur générosité nous Que signifie pour toi cette exposition que nous

honore. Je leur en sais infiniment gré.

réalisons ? Soulages, Atlan, Schneider, Poliakoff et Fautrier sont mes Artistes de prédilection. Dans un contexte monographique, j’ai pu, il y a quelques années, montrer un ensemble d’œuvres majeures du premier, puis par la suite du second (à qui j’aimerais d’ailleurs beaucoup rendre un dernier hommage avant de m’arrêter totalement). En 2006, à la Fiac, l’exposition Schneider a connu le succès que tu sais et que je te dois. Exposer 15 toiles de Poliakoff, à ce niveau de qualité, et dont beaucoup sont à vendre, était pour moi un rêve que nous aurons réalisé ensemble. Il nous restera à montrer Fautrier ! As-tu une œuvre préférée ? Difficile ! Toutes sont exceptionnelles. La Composition dominante rouge de 1953 est un chef-d’œuvre, je te l’accorde. Mais, vois-tu, Poliakoff, différemment des autres Artistes qui ont éprouvé le besoin de se diversifier ou de se rénover, s’est souvent retrouvé en lui-

La Table d’Or (Jaune mauve blanc bleu et noir), 1952, huile sur toile, 97 x 130 cm

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Marcelle et Serge Poliakoff à la galerie Cavalino, Venise, 1958 À droite : Serge Poliakoff à la guitare, Paris, 1957


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MON AMI... par Jean Pollak

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À partir de là, Serge, ayant emménagé rue de Seine, organisait des dîners avec tout ce monde et moi ; et là on commença à se poser la question : quelle était la part du jeu ou de la malice dans ses locutions qui ont fait le tour de Paris ? Pendant longtemps il nous parlait des “Skaratoff” du Louvre, personne n’osait lui demander des précisions jusqu’à ce que Gilioli, très naturellement, nous dise : “Voyons ce sont les sarcophages !” Autre mot du même genre : en revenant d’un voyage à Gand, il nous parla du “mouton mystérieux”, mais il fallait comprendre l’”agneau mystique”. Comme il ne prononçait pas bien les “o” fermés, “beau Serge Poliakoff à la galerie Ariel, 1955

tableau” devenait “ba tabla“ ! Dans la hiérarchie des compliments, “ba tabla“ était

“C’ÉTAIT L’ÉPOQUE

J’ai fait la connaissance de Serge Poliakoff chez

suivi par exemple de “Ripolin, (au lieu de Riopelle) bon

OÙ SERGE ME

Charles Estienne pendant l’hiver 1950-51.

peintre !” (Nous n’avons jamais su s’il faisait exprès !)

TÉLÉPHONAIT À

J’avais déjà vu ses premiers tableaux à la galerie Denise

Le summum des compliments, c’était : “Comme

LA GALERIE, ME

René. À l’époque, nous fréquentions tous les mêmes

icône !”

DISAIT ‘TOI VENIR

endroits, une dizaine de galeries à tout casser : l’avant-

BOIRE UN VERRE EN RENTRANT’ ET ME MONTRAIT CE QU’IL FAISAIT.”

garde de l’époque.

Les dîners rue de Seine se poursuivaient avec l’incon-

Très rapidement, il s’est créé entre Poliakoff et moi une

tournable Koblikoff, basse russe, Serge, et Joseph

complicité amicale qui ne s’est jamais démentie en

Kessel à l’occasion, nous chantant le folklore russe.

dépit de la différence d’âge.

Koblikoff lui servait aussi de majordome, de chauffeur et de factotum et un jour où il était indisponible, Serge

Nous sommes allés à son exposition à la galerie Ex-libris

m’emmena aux courses et c’est moi qui conduisis la

à Bruxelles, en 1952, et c’est là que j’ai fait la connais-

“Royce”.

sance d’Igor Troubetzkoy qui avait déjà acheté des

Il était comme d’habitude d’une élégance raffinée.

tableaux de Serge, de de Staël, de Riopelle et de tant d’au-

En montant à la tribune, j’ai rencontré une jeune femme

tres, et qui est devenu un ami pendant toute notre vie.

que je connaissais et nous avons passé notre temps à bavarder. À la sortie, Serge me dit : “Je comprends pas,

En juin 1953, je fis à la galerie Ariel une exposition avec

toi préférer femme aux chevaux !“

les gouaches de Poliakoff, de Doucet et les pastels

Les dîners de la rue de Seine devenaient fréquents et

d’Atlan. Un peu après cela, Serge est venu s’installer

l’on commençait à y rencontrer les grands collection-

rue Dombasle, à cent mètres de là où j’habitais à ce

neurs, Landau, Ali Khan et d’autres…

moment-là. Et je me souviens de l’une des premières

Ce qui n’empêchait pas Serge, au milieu du repas,

fêtes avec Dina Vierny qui chantait, et Serge qui jouait

de dire sa phrase célèbre :“Alexis, meat for cat !”

de la guitare. Dina Vierny était une chanteuse de mélo-

Un jour, j’apportai une caméra 8 mm et filmai la soi-

dies russes exceptionnelle.

rée, j’ai même sonorisé ce petit film avec des airs russes lorsqu’on voyait Koblikoff chanter et Serge jouer

C’était l’époque où Serge me téléphonait à la gale-

de la guitare.

rie, me disait “Toi venir boire un verre en rentrant” et

J’ai ennuyé tout le monde avec mes projecteurs, sauf

me montrait ce qu’il faisait. Il y avait aussi le thé chez

Alexis, qui à l’époque avait décidé de faire du cinéma.

Mony Calatchi au sous-sol de son magasin de tapis

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boulevard Saint-Germain, où Serge, Gillet, Atlan, Gilioli,

À la fin des années 50, j’avais vendu un petit tableau

Tsingos, Messagier et tant d’autres venaient plusieurs

de Serge à un collectionneur belge. J’ai donc pris le

fois par semaine.

train pour Bruxelles avec le tableau soigneusement


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enveloppé, posé dans le filet à bagages. À ce momentlà, les douaniers passaient dans le train et un officier de douane belge demanda : - À qui est ce paquet ? - À moi, dis-je. - Qu’y a-t-il dedans ? - Un tableau abstrait ! - Faites voir, dit-il ! Je déballai mon tableau et il me dit : “Il n’est pas mal, mais j’en ai un plus beau !” Hilarité dans le compartiment ! Et moi aussi, je croyais qu’il s’était moqué de moi. J’ai fini le voyage dans le couloir. Deux mois après, je le vois arriver à la galerie. Et c’était vrai ! Il était collectionneur, avait un Poliakoff et pendant un certain temps est venu me voir régulièrement.

Match de football chez Messagier, dans les années 1960 (Poliakoff, Pollak et Messagier)

En 1958, nous avions invité Serge dans le restaurant

tableaux. Nous avions mis les frères Loeb dans notre

chinois de la rue Monsieur-le-Prince qu’il aimait, à l’oc-

but en prétendant que, comme ils étaient jumeaux, ils

casion des 26 ans de ma première femme. Il apporta

ne faisaient qu’un.

un petit tableau au dos duquel était écrit “Pour les

J’ai encore la photo de Serge plongeant devant le

16 ans de MANIQUE POLLOK“ (comprenez Monique

but pour faire une tête !

Pollak ! NDLR). Cela nous a fait comprendre beaucoup

Lors d’une des dernières sorties avec Serge, il nous a

de choses...

emmenés dans un cabaret russe à Pigalle où il avait joué de la guitare autrefois, et où il était sûrement

Tout le monde a gardé un souvenir formidable de l’inau-

retourné plusieurs fois depuis.

guration du moulin de Jean Messagier, où il y eut le

En arrivant dans la Royce, on nous a déroulé le tapis

fameux match de foot entre peintres et marchands de

rouge, c’était comme si arrivait le Prince : caviar, champagne et musique tzigane… Je garde un souvenir ému des obsèques de Serge à l’église russe de la rue Daru avec ces chœurs qui vous prennent aux tripes. J’y ai versé toutes les larmes de mon corps… Et c’est en voyant passer le cercueil que je lus qu’il était né en 1900 alors que tous les manuels d’avant sa mort donnaient 1906 ! Encore une preuve de la malice de Serge qui avait ajouté une petite queue au dernier zéro ! Le seul évènement après sa mort dont j’ai envie de parler est l’exposition que j’ai faite en 1979 à la FIAC, au Grand Palais, où il y avait cinq chefs-d’œuvre de Serge dont La Table d’Or, et j’en ai gardé le souvenir grâce à la photo de la princesse Sonja, maintenant reine de Norvège, devant un 100 figure de Poliakoff.

La princesse Sonja de Norvège, stand de la galerie Ariel, Fiac 1979

Jean Pollak Le 9 janvier 2008

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Lascivius chirographi Serge Poliakoff dans son atelier de la rue Dombasle, Paris, 1955

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Composition abstraite, 1954 Huile sur toile Signée et datée en bas à gauche ; signée et datée au dos 116 x 89 cm Provenance Ancienne collection Prince Sadruddin Aga Khan, Bellerive

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Exposition Genève, Musée Rath, Serge Poliakoff, 4 avr. - 3 mai 1964, cat. n° 75 Bibliographie Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 54-40, rep. coul. p. 497


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Composition à la forme rouge, 1954 Huile sur toile Signée en bas à droite 100 x 81 cm Provenance Galerie Ariel, Paris Ancienne collection Eknayan, Neuilly-sur-Seine Exposition Berne, Kunsthalle, Serge Poliakoff, 9 avr. - 15 mai 1960, cat. n° 73

22

Bibliographie Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 54-98, rep. coul. p. 523 Gérard Durozoi, Serge Poliakoff, Monographie, vol. I, 1900 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 106, rep. coul. p. 119 et 176


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Mauve violet et rose, 1954 Huile sur toile Signée en bas à gauche 89 x 116 cm Provenance Galerie Ariel, Paris Ancienne collection Jacqueline Delubac, Paris Expositions Paris, Galerie Bing, Serge Poliakoff, 9 oct. - 1er nov. 1954 Paris, Galerie Creuzevault, Serge Poliakoff, 5 - 26 nov. 1957, rep. n/b

24

Bibliographie XXe Siècle, n° 8, janv. 1957, rep. n/b p. 84 L’Œil, n° 35, nov. 1957, rep. n/b p. 4 La Gazette de l’Hôtel Drouot, 9 avr. 2001, rep. coul. p. 22 Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 54-56, rep. coul. p. 504


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Vert bleu jaune rouge, 1954 Huile sur toile Signée en bas à gauche ; signée au dos sur le châssis 116 x 89 cm Provenance Galerie Otto Stangl, Munich Expositions Bâle, Kunsthalle, Jacobsen Poliakoff, 25 janv. - 2 mars 1958, cat. n° 39 Hambourg, Kunstverein, Serge Poliakoff, 12 avr. - 18 mai 1958, cat. n° 37 Copenhague, Statens Museum for Kunst, Serge Poliakoff, 30 mai - 15 juin 1958, cat. n° 36 Munich, Galerie Otto Stangl, Serge Poliakoff, 11 sept. - 19 oct. 1962, cat. n° 1

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Hanovre, Kestner-Gesellschaft, 12 juin - 24 juil. 1963 ; Brême, Kunstverein, 1er sept. - 6 oct. 1963 ; Dortmund, Museum am Ostwall, 2 nov. - 1er déc. 1963 ; Lübeck, Overbeck Gesellschaft, 8 déc. 1963 - 5 janv. 1964 ; Stuttgart, Württembergischer Kunstverein, 31 janv. - 1er mars 1964 ; Trèves, Städtisches Museum, 25 avr. - 31 mai 1964 ; Bonn, Haus der StädtischenKunstsammlungen, 17 mars 19 avr. 1964 ; Exposition itinérante Serge Poliakoff, cat. n° 17 Bibliographie Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 54-51, rep. coul. p. 502


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Composition dominante rouge, 1953 Huile sur toile Signée et datée en bas à gauche 116 x 89 cm Provenance Ancienne collection Prince Igor Troubetzkoy, Paris Galerie Ariel, Paris

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Bibliographie Michel Ragon, Serge Poliakoff, Le Musée de Poche, Paris, 1956, rep. coul. p. 22 Michel Ragon, Serge Poliakoff, The Pocket Museum, New York, 1958, rep. coul. p. 22 Dora Vallier, Serge Poliakoff, Les Cahiers d’Art, Paris, 1959, n° 30, rep. n/b p. 63

Expositions Munich, Moderne Galerie Otto Stangl, Serge Poliakoff, 9 août - 20 sept. 1957

Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 53-78, rep. p. 462

Milan, Galleria del Naviglio, Serge Poliakoff, 29 mars - 15 avr. 1966, rep.

Gérard Durozoi, Serge Poliakoff, Monographie, vol. I, 1900 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 90, rep. coul. p. 105


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La Table d’Or (Jaune mauve blanc bleu et noir), 1952 Huile sur toile Signée en bas à droite 97 x 130 cm

Recklinghausen, Städtische Kunsthalle, Schönheit aus der Hand, Schönheit durch die Maschine, 1958, rep. n/b

Paris, Musée national d’Art Moderne, Serge Poliakoff, 22 sept.-16 nov. 1970, cat. n° 30, rep. n/b p. 41

Provenance Ancienne collection Prince Igor Troubetzkoy, Paris Galerie Ariel, Paris

Berne, Kunsthalle, Serge Poliakoff, 9 avr.-15 mai 1960, cat. n° 51, rep. n/b

Galerie Applicat-Prazan, Les Années 50, 28 sept.-25 nov. 1995, rep. coul.

Expositions Zürich, Kunsthaus, Malerei in Paris Heute, 1952 Liège, 1953, A.P.I.A.W., Salle de l’Emulation, Gilioli -Poliakoff, 21 fév.-5 mars 1953, cat. n° 7 Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, Gilioli -Poliakoff, 25 avr.-6 mai 1953, cat. n° 6 São Paulo, Museu de Arte Moderne de São Paulo, III Bienal, 1955, cat. n° 135 Hambourg, Kunstverein, Serge Poliakoff, 12 avr.-18 mai 1958, cat. n° 24 Düsseldorf, Kunstverein für die Rheinland, Serge Poliakoff, 14 nov.-14 déc. 1958, cat. n° 4

30

Milan, Galleria Minima, Opere di Poliakoff, 29 oct.-25 nov. 1960, cat. n° 1 Rome, Galleria l’Obelisco, Serge Poliakoff, déc. 1960, rep. coul. en couv. Hanovre, Kestner-Gesellschaft, 12 juin-24 juil. 1963; Brême, Kunstverein, 1er sept.-6 oct. 1963; Dortmund, Museum am Ostwall, 2 nov.-1er déc. 1963; Lübeck, Overbeck Gesellschaft, 8 déc. 1963-5 janv. 1964; Stuttgart, Württembergischer Kunstverein, 31 janv.-1er mars 1964; Trèves, Städtisches Museum, 25 avr.-31 mai 1964; Bonn, Haus der StädtischenKunstsammlungen, 17 mars-19 avr. 1964; Exposition itinérante Serge Poliakoff, cat. n° 15A

Bibliographie Dora Vallier, Repères, Alfieri & Lacroix, Milan, 1976, rep. n/b p. 106 Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 -1954, Acatos, Paris, 2004, n° 52-15, rep. coul. p. 402 Gérard Durozoi, Serge Poliakoff, Monographie, vol. I, 1900-1954, Acatos, Paris, 2004, n° 64, rep. coul. p. 73


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Huile sur toile Signée en bas à gauche ; signée au dos sur le châssis 100 x 81 cm

Expositions Martigny, Fondation Pierre Gianadda, Serge Poliakoff, janv. - mar. 1987, rep. coul. p. 32

Provenance Galerie Nathan, Zürich GaIerie Daniel Malingue, Paris

Paris, Galerie Daniel Malingue, Maîtres impressionnistes et modernes, 1984, cat. n° 26, rep. coul. Bibliographie Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 53-72, rep. p. 460


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Composition abstraite, 1953 Huile sur toile Signée en bas à gauche ; signée au dos sur le châssis 100 x 81 cm

Expositions Martigny, Fondation Pierre Gianadda, Serge Poliakoff, janv. - mar. 1987, rep. coul. p. 32

Provenance Galerie Nathan, Zürich GaIerie Daniel Malingue, Paris

Paris, Galerie Daniel Malingue, Maîtres impressionnistes et modernes, 1984, cat. n° 26, rep. coul. Bibliographie Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 53-72, rep. p. 460

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Rouge, 1953 Huile sur toile Signée en bas à gauche ; signée et datée au dos et sur le châssis 116 x 89 cm Provenance Galerie Ariel, Paris Ancienne collection Eknayan, Neuilly-sur-Seine Exposition Colmar, Musée d’Unterlinden, Serge Poliakoff, 25 juin - 3 oct. 1971, cat. n° 16

34

Bibliographie La Gazette de l’Hôtel Drouot, 29 mars 1985, rep. n/b La Gazette de l’Hôtel Drouot, 7 mai 2004, rep. coul. p. 93 Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 53-106, rep. coul. p. 474


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Composition abstraite, 1954 Huile sur toile Signée et datée en bas à gauche 89 x 116 cm Provenance Ancienne collection Helft, Paris Bibliographie Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 54-06, rep. coul. p. 482

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Composition, 1957 Huile sur toile Signée en bas à droite 116 x 81 cm Bibliographie Dora Vallier, Serge Poliakoff, Les Cahiers d’Art, Paris, 1959, n° 46, rep. n/b p. 81 Cette œuvre sera incluse au prochain volume du catalogue raisonné en préparation par Alexis Poliakoff

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Composition abstraite, ca. 1953 Huile sur toile Signée en bas à gauche ; signée au dos sur le châssis 89 x 116 cm Provenance Galerie Bing, Paris Bibliographie Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922-1954, Acatos, Paris, 2004, n° 53-86, rep. coul. p. 466

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Huile sur toile Signée en bas à droite ; signée au dos 73 x 60 cm Bibliographie Connaissance des Arts, n° 625, mars 2005, rep. coul p. 128 L’Estampille - L'objet d'Art, n° 400, mars 2005, rep. coul. p. 32 L’Officiel des Galeries et Musées, n° 11, mai - sept 2005, rep. coul. en couv. et p. 1 Le Figaro Patrimoine, 3 juin 2005, rep. coul. p. 26 Cette œuvre sera incluse au prochain volume du catalogue raisonné en préparation par Alexis Poliakoff


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Composition abstraite, 1953 Huile sur toile Signée en bas à gauche 73 x 92 cm Provenance Galerie Ariel, Paris Collection Maurice Lafaille, Paris Exposition Paris, Galerie Applicat-Prazan, Trois grands coloristes, Estève, Freundlich, Poliakoff, 18 oct. - 22 déc. 2001, rep. couv. Bibliographie Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, catalogue raisonné, vol. I, 1922 - 1954, Acatos, Paris, 2004, n° 53-100, rep. coul. p. 472

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Composition abstraite, 1967 Huile sur toile Signée en bas à gauche 162 x 130 cm Provenance Galerie Louis Carré & Cie, Paris Exposition Knokke-Le-Zoute, Christian Fayt Art Gallery, Serge Poliakoff, 1984, n° 21, rep. Bibliographie Cette œuvre sera incluse au prochain volume du catalogue raisonné en préparation par Alexis Poliakoff

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Composition inachevĂŠe, 1969


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Composition inachevée, 1969 Huile sur toile Non signée 97 x 130 cm

Roanne, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie J. Déchelette, Serge Poliakoff, 10 oct. 2002-2 fév. 2003

Expositions Paris, Musée national d’Art Moderne, Serge Poliakoff, 22 sept.-16 nov. 1970, cat. n° 91

Trélazé, Anciennes Écuries, Poliakoff, rétrospective de l’œuvre peint, 26 juin-29 août 2004

Paris, Galerie de France, Serge Poliakoff, 26 juin-6 oct. 1973, rep. coul. en 4e de couv. Paris, Galerie Melki, Serge Poliakoff, 12 nov. 1991-8 janv. 1992, cat. n° 54, rep. coul. L’Isle-sur-la-Sorgue, Association Campredon Art et Culture, Serge Poliakoff, 7 avr.-10 juin 2001 Carcassonne, Musée des Beaux-Arts, Serge Poliakoff, 26 oct. 2001-26 janv. 2002 Dunkerque, Musée des Beaux-Arts, Serge Poliakoff, 2 mars-2 juin 2002

50

Cognac, Espace Hennessy, Serge Poliakoff, de Moscou à Paris, 16 juin-31 oct. 2006 Bibliographie Paris Match, n° 1068, 25 oct. 1969, rep. coul. p. 51 Giuseppe Marchiori, Serge Poliakoff, Les Presses de la Connaissance, Paris, 1976, rep. coul. p. 128 Françoise Brütsch, Serge Poliakoff, Ides et Calendes, Neuchâtel, 1993, rep. coul. p. 150 et p. 151 Midi-Libre, 28 octobre 2001, rep. coul. Gérard Durozoi, Serge Poliakoff, Expressions contemporaines, Angers, 2001, rep. coul. p. 261





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Serge Poliakoff peignant une fresque dans la maison du critique Charles Estienne Ă Gordes, 1952


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Biographie


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1900

douze ans, il sait déjà jouer de la guitare. Par ailleurs,

Le 8 janvier, Serge Poliakoff naît à Moscou. Son père,

il se passionne pour les mathématiques et l’algèbre.

Georges Sergueievitch Poliakoff, serait originaire de Kirghizie. Avant de venir s’installer à Moscou, il pos-

1917

sède de grands élevages de chevaux dans son pays

La Révolution russe met un terme à toute cette époque.

natal. Ces chevaux vivent en troupeaux dans une liberté presque entière.

1918

Pendant un séjour à Toula, Georges Poliakoff rencon-

Début de l’exode à travers la Russie et le Caucase.

tre Agrippine Stroukoff, fille de propriétaires terriens et petite-fille du général Stroukoff. Il l’enlève et

1919

l’épouse. Ils auront quatorze enfants, dont Serge

Réfugié à Constantinople avec sa tante, la célèbre

est le treizième.

chanteuse Nastia Poliakoff, qu’il accompagne à la gui-

La famille, très unie, vit à Moscou, où son père est

tare. À partir de ce moment, la guitare devient son

fournisseur de chevaux pour l’armée russe et possède

gagne-pain et le restera pendant plus de trente ans.

une écurie de course.

Il parcourt l’Europe avec sa tante Nastia. Après

L’une des sœurs, Véra, de loin son aînée, veuve du pré-

Constantinople, ils passent par Sofia, Belgrade, Vienne,

fet de police de Moscou Volossovski, est particulière-

Berlin – où ils séjournent deux ans – pour enfin gagner

ment attachée à lui. Dès son plus jeune âge, il est sous

Paris. Serge Poliakoff comprend alors, comme il le dira

l’influence de la personnalité de Véra.

plus tard à André Malraux, qu’il “est arrivé chez lui”.

Une autre de ses sœurs aînées est mariée au prince Galitzine et habite Saint-Pétersbourg. Il est souvent en

1923

visite chez eux.

Il se fixe à Paris.

1914

1929

Il commence à suivre des cours de dessin à Moscou.

Après avoir suivi des cours dans diverses académies,

Il passe ses vacances à Naltchik, chez son beau-frère

il travaille régulièrement à la Grande Chaumière, à

Serge Kissilev, qui avait eu pour précepteur un frère

Montparnasse.

cadet de Tchékhov. La famille Kissilev aurait d’ailleurs servi de modèle à Tchékhov pour La Cerisaie. C’est

1931

à Naltchik que Serge Poliakoff, adolescent, a peint

Expose pour la première fois, en groupe, à la Gale-

Serge Poliakoff, Paris, 1924

ses premiers paysages sur les lieux mêmes où travail-

rie Drouant. Il consacre chaque jour plusieurs heu-

lait Lévitan, chef de file des paysagistes russes.

res de travail à la peinture. Des œuvres de cette épo-

Serge Poliakoff, Massier de l’Académie Frochot en compagnie des sœurs Gadin, Paris, 1934

Son enfance se trouve partagée entre la vie fami-

que, il ne reste presque rien, soit qu’il ait repeint les

liale à Moscou, la vie culturelle chez sa sœur Véra qui

toiles, soit qu’elles aient été dispersées.

tient un salon littéraire et la vie de l’aristocratie russe

Quelques reproductions dans les journaux russes de

chez les Galitzine à Saint-Pétersbourg.

l’émigration, édités à Paris, ainsi que la reproduc-

Sa mère, très religieuse, l’emmène souvent à l’église,

tion publiée dans le catalogue chez Drouant, Paris,

où il découvre les icônes. Il passe ses vacances au bord

montrent, à travers des Nus et un Portrait d’homme,

de la Mer Noire et voyage dans le sud de la Russie

un apprentissage académique de la peinture.

jusqu’au Caucase. Peu intéressé par les études systématiques du lycée,

1933

il aime lire, et la très riche bibliothèque de son frère

Travaille à l’Académie Frochot à Montmartre. Ses maî-

Anatoly, son “guide spirituel“, lui fournit l’occasion

tres sont Othon Friesz, Cosson et Ivan Cerf. Le soir,

de connaître de très bonne heure non seulement la

il double Elvire Popesco à la guitare dans la pièce Tova-

littérature russe mais aussi tous les classiques occi-

ritch au Théâtre de Paris.

dentaux.

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Son frère Anatoly, qui étudie le chant, lui donne aussi

1935

le goût de l’Opéra et celui de la musique. Dès l’âge de

Quitte Paris pour Londres où il suit, pendant deux ans,


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les cours à la Slade School of Art. Il se marie avec Mar-

1945

celle Perreur-Lloyd, Française de mère irlandaise, vivant

Sa première exposition de tableaux abstraits (œuvres

depuis plusieurs années à Londres. Il prend part,

de 1942 à 1945) a lieu à la Galerie de l’Esquisse. Le

comme guitariste, à quelques films.

critique Frédéric Noël, dans sa rubrique sur les expo-

Les visites fréquentes dans les musées londoniens,

sitions, note l’apparition du nouveau peintre abstrait.

pendant cette période, “l’aident à se trouver“, selon

De même, l’envoi de Poliakoff au Salon des Réalités

sa propre expression. Ses préférences vont déjà aux

nouvelles est remarqué par le critique Guy Domand.

Primitifs italiens, Cimabue, Giotto, Simone Martini. L’École flamande et l’Impressionnisme l’intéressent.

1946

Vélasquez et Cézanne, Gauguin et Seurat retiennent

Sur l’instance de Domela, participe à deux expositions

son attention.

organisées dans la salle du Centre de recherches, rue

Parmi les Modernes, il aime Klee, pour son sens de la

Cujas, qui regroupait, à l’époque, l’avant-garde de la

composition, et Juan Gris. “Au contraire de Picasso

peinture abstraite.

et de Braque, confiera-t-il plus tard, la nature de Juan

La première fois, il a à ses côtés Engel-Pak et Marie

Gris était déjà abstraite.“

Raymond, et cette exposition sert d’illustration à la

Mais le grand choc, durant ce séjour londonien, sera

conférence d’Herbin sur l’évolution de la peinture. La

les sarcophages égyptiens qu’il découvre au British

seconde exposition à laquelle il prend part comporte

Museum. Les proportions de la peinture des sarcopha-

des gouaches, des dessins et des aquarelles. Une confé-

ges le font réfléchir, la couleur et la matière l’intriguent

rence de Wilhelm Uhde sur “La Métaphysique grec-

au point qu’un jour, profitant de l’absence momenta-

que et la Physique moderne comme fondement dans

née du gardien, il gratte un coin pour voir exactement

l’Humanisme nouveau” l’accompagne et, parmi les

la couleur des différentes couches superposées.

exposants, on note les noms de Kandinsky, Herbin, Domela, Dewasne, Deyrolle, Hartung, Marie Raymond

1937

et Schneider.

Regagne Paris où une vie moins confortable l’attend

La même année, il expose à la Galerie Denise René

mais où le climat artistique lui convient mieux.

avec Duthoo, Alfred Reth, Marie Raymond et Pou-

Première exposition personnelle à la Galerie Zak.

jet et sa présence au Salon de Mai est remarquée. Au Salon des Surindépendants, son envoi attire l’at-

1938

tention de Charles Estienne.

Expose au Salon des Indépendants ; il y sera présent

Pour vivre, il exécute des dessins de tissus qui ont

jusqu’en 1945. Il fait la connaissance de Sonia et Robert

un grand succès, mais c’est une expérience de courte

Vernissage Poliakoff à la Galerie Dina Vierny, Paris, 1951. De gauche à droite : Ida Chagall, Dina Vierny, Charles Estienne, Serge Poliakoff

Delaunay. Devenu un habitué de leur maison, il se rend chez eux, à jour fixe, une fois par semaine. Durant ces réunions, véritables cours du soir, Delaunay expose ses théories du contraste simultané à ses amis peintres. Sans influencer directement sa peinture, les propos de Delaunay sur l’Art abstrait l’aident beaucoup à évoluer. Il expose sa première toile abstraite à la Galerie Le Niveau à Paris. Kandinsky, le premier, reconnaît les qualités du jeune peintre abstrait. “Pour l’avenir, je mise sur Poliakoff“, déclare-t-il. La même année, Poliakoff rencontre également Otto Freundlich: l’homme, la gravité abstraite de sa peinture l’impressionnent très profondément. 1942 Naissance de son fils Alexis.

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1952 Ses expositions se multiplient. Son œuvre a déjà ses fidèles collectionneurs. Il cesse d’exercer son métier de musicien et se consacre désormais entièrement à la peinture grâce à un contrat avec la Galerie Bing. Cette année-là, à l’exposition “L’Art du XXe siècle”, organisée au Musée d’Art Moderne de Paris, il a l’occasion de voir les deux tableaux de Malevitch que possède le Museum of Modern Art de New York, dont “Carré blanc sur fond blanc“. C’est un véritable choc et une confirmation : “Il m’a démontré une fois de plus le rôle capital de la vibration de la matière. Même s’il n’y a pas de couleur, un tableau où la matière vibre reste vivant.“ Passe l’été à Gordes, dans le Vaucluse, où il exécute une fresque dans la maison du critique d’Art Charles Estienne. Vernissage de l’exposition Poliakoff à la Galleria del Naviglio, Milan, 1957. De gauche à droite : Carlo Cardazzo, Lucio Fontana, Giuseppe Capogrossi, Milena Milani, Serge Poliakoff, Alexis Poliakoff, Marcelle Poliakoff, Gialtieri di San Lazarro

durée car il craint que son œuvre de peintre n’en

1953

souffre.

Sa première grande exposition (45 peintures et cinq

Il poursuit son activité de musicien en jouant de la

gouaches) a lieu en Belgique à l’APIAW, à Liège, au

guitare la nuit dans un cabaret russe.

Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et au Musée de Verviers. Sa première exposition particulière aux Etats-

1947

Unis a lieu à la Galerie Circle & Square de New York,

Reçoit le Prix Kandinsky, créé par Nina Kandinsky, et

dirigée par Jean Larcade.

destiné à encourager un jeune peintre abstrait. 1954 1948

Ses expositions particulières se multiplient, de même

Participe à différentes expositions organisées par la

que sa participation à des expositions d’ensemble en

Galerie Denise René à Paris ainsi que, plus tard, dans

France et à l’étranger.

les pays scandinaves. Sa première exposition particulière à l’étranger a lieu

1955

à Copenhague, à la Galerie Tokanten, dirigée par le

Deuxième exposition particulière aux Etats-Unis, à

petit-fils de Gauguin.

la Galerie Knoedler de New York.

Le Musée de Grenoble lui achète un tableau : c’est sa première œuvre qui entre dans un musée. 1950 Expose ses peintures à la Galerie Denise René et ses gouaches à la Galerie de Beaune. Participe au Salon de Mai. La critique parisienne suit et note son évolution. Frank Elgar souligne dans Carrefour sa “prédilection“ pour la toile de Poliakoff exposée au Salon de Mai. 1951 Expose ses œuvres récentes à la Galerie Dina Vierny et prend part à différentes expositions de groupe à Paris et à l’étranger (Angleterre, Japon).

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Serge Poliakoff à la lithographie, Saint-Gall, 1965


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1956 Reçoit le Prix Lissone. 1958 Décor pour le ballet Contrepoint, musique de Marius Constant, chorégraphie de Roland Petit. Parallèlement à ses expositions personnelles qui se succèdent en France et à l’étranger, dans les musées de Suisse, des pays scandinaves, d’Allemagne et d’Angleterre (1958-1964), il prend part aux grandes manifestations internationales (Documenta II et III ; International Exhibition of Contemporary Painting, Carnegie Institute, Pittsburgh ; 50 ans d’Art Moderne, Bruxelles). 1959 A l’occasion de voir pour la première fois l’œuvre de Malevitch, dans la plus grande ampleur possible, lors de l’exposition organisée à la Kunsthalle de Berne par Franz Meyer. Il en est profondément impressionné. Deux de ses toiles en projection servent de décor au spectacle Jean Tardieu-Jacques Polieri au Théâtre de l’Alliance française à Paris. 1962 Naturalisé français, il prend part à la Biennale de Venise, où une salle lui est consacrée. 1965 Prix international de la Biennale de Tokyo. 1966 Grand prix de la Biennale de Menton, importante rétrospective au Kunstmuseum de Saint-Gall. 1968 Rétrospective à la Maison de la Culture de Caen. 1969 Il travaille en vue de son exposition au Musée d’Art Moderne de Paris, qui aura finalement lieu en 1970. Exposition rétrospective au Musée Despiau-Wlérick (Donjon Lacataye) à Mont-de-Marsan. Septembre : voyage à Venise, à l’occasion de son exposition à la Galleria del Naviglio. Il revoit la Chapelle des Scrovegni à Padoue. Le chromatisme des fresques de Giotto influence ses dernières œuvres. Le 12 octobre 1969, Serge Poliakoff s’éteint à Paris.

Serge Poliakoff à sa fenêtre, Paris, 1957

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Remerciements

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Nous tenons à remercier tout particulièrement nos amis collectionneurs qui nous ont fait l’honneur de nous prêter certaines des œuvres exposées. Leur confiance est un privilège ; Merci à Alexis Poliakoff pour son soutien et son aide précieuse ; Merci à Jean Pollak, une mémoire, mais surtout un modèle ; Merci à Michel Ragon qui guide nos pas ; Merci à nos collaboratrices, mesdames Perla Levy, Elspeth Chabbi et Delphina del Pozo. Merci à toutes celles et ceux, clients ou visiteurs assidus, sans la fidélité desquels nous n’existerions pas.

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APPLICAT-PRAZAN 16 rue de Seine - 75006 Paris tél. +33 (0)1 43 25 39 24 fax +33 (0)1 43 25 39 25 galerie@applicat-prazan.com www.applicat-prazan.com Photos œuvres d’Art : Art Digital Studio pour Poliakoff (Louis Blancard et Philippe Grandperrin) ; Pixis pour Freundlich (Xavier Grandsart). © Adagp, Paris 2008 © Archives Serge Poliakoff, Denise Colomb, Roberto Dri, Galerie Ariel, John Lefebre, Antoinette Perrier, Alexis Poliakoff, Willy Ronis. Création, édition : COMMUNIC’ART

Directeur de la création : François Blanc Design : Georges Baur Coordination : Julie Baranes 216 bd Raspail - 75014 Paris tél. +33 (0)1 43 20 10 49 info@communicart.fr www.communicart.fr Imprimé en Belgique ISBN : 978-2-916277-22-6 Dépôt légal février 2008



SERGE

SERGE POLIAKOFF

POLIAKOFF

16 rue de Seine - 75006 Paris - France tel + 33 1 43 25 39 24 - fax + 33 1 43 25 39 25 - galerie@applicat-prazan.com - www.applicat-prazan.com

ISBN:978-2-916277-22-6 35â‚Ź


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