Vieira da Silva / Penalba. Le chemin de la consécration

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VIEIRA DA SILVA PENALBA

Alicia

Le chemin de la consécration

Hommage aux lauréates de la Biennale de São Paulo 1961

Maria Helena
Couverture : Vue du pavillon Ciccillo Matarazzo, design par Oscar Niemeyer. São Paulo, Brésil
View of the Ciccillo Matarazzo Pavilion, designed by Oscar Niemeyer São Paulo, Brazil
© Pedro Ivo Trasferetti / Fundação Bienal de São Paulo / Arquivo Histórico Wanda Svevo

VIEIRA DA SILVA PENALBA

Le chemin de la consécration

Curatée par Victoria Giraudo Conservatrice en chef au Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires (MALBA / 2001 - 2020) Spécialiste des artistes femmes d’avant-garde latino-américaines

Maria Helena
Alicia
Vue in situ de l’exposition Vieira da Silva / Penalba. Le chemin de la consécration © A&R Fleury. © Alicia Penalba © Vieira da Silva

Foreword

In many ways, the works of Maria Helena Vieira da Silva and Alicia Penalba echo each other. Their lives and careers, which were very different before the 1950s, ended up coinciding when they arrived in Paris in 1947 and 1948—although it would be more accurate to speak of a return in Vieira’s case. This decade was absolutely fundamental and resulted in them gaining public, critical and institutional recognition. It also allowed the two women to fully engage in their abstract research, in the hive of activity that was the Parisian post-war scene. The body of work in the exhibition explores the aspects of their practice that led to this recognition, which they experienced in surprisingly parallel ways. The idea for this project emerged few years ago, after discovering the success they had at the 1961 São Paulo Biennial.

But the evidence of a dialogue is not merely contextual. Supported by the concrete presence of visual similarities between the works of the two artists, this intuition was corroborated by the numerous critical writings on their work, which can be applied to both Vieira and Penalba. The notion of space recurs through the prism of architecture and verticality. And although their work is rooted in post-war abstraction, it also evokes sensitive worlds shaped by the respective memories of the painter and sculptor. In Vieira’s interwoven planes, we discover traces of a fragmented Lisbon, Paris or Marseille; Penalba’s forms call to mind the rugged landscapes of Patagonia and the myths that inhabit them. The rich, dense and complex work of these two artists is made up of dazzling lines and explosions of forms.

It is therefore with great pleasure that we present this exhibition, which has been fascinating to organise, enabling us to delve into the work of these two major post-war figures—amongst the few women to have been celebrated in their own lifetimes—, and to share it with others today.

Avant-propos

Par bien des aspects, les œuvres de Maria Helena Vieira da Silva et Alicia Penalba se font écho. C’est que leurs vies et leurs carrières, bien différentes avant les années 1950, finirent par se rejoindre à leur arrivée à Paris en 1947 et 1948 – bien qu’il soit plus juste de parler de retour pour Vieira. Cette décennie est absolument fondamentale et leur octroie une reconnaissance publique, critique et institutionnelle. Elle permet également aux deux femmes de s’engager pleinement dans leurs recherches abstraites, sur une scène parisienne d’après-guerre en pleine effervescence. Le corpus d’œuvres de l’exposition propose d’explorer ce qui dans leur pratique les mena vers cette consécration, qu’elles connurent de manière étonnamment parallèle. C’est en découvrant leur triomphe à la Biennale de São Paulo de 1961, en effet, que l’idée de ce projet émergeait il y a quelques années.

Mais l’évidence d’un dialogue n’est pas seulement contextuelle. Portée par la présence concrète de similarités visuelles entre les œuvres des deux artistes, l’intuition fut confirmée par des écrits critiques, nombreux, sur leur travail, qui résonnent tant avec Vieira que Penalba. La notion d’espace intervient de manière récurrente sous le prisme de l’architecture et de la verticalité. Et si leur production s’ancre dans l’abstraction d’après-guerre, elle se fait également évocation d’univers sensibles portés par les souvenirs de la peintre et de la sculptrice. Dans les plans intriqués de la première, on découvre les traces d’une Lisbonne, d’un Paris ou d’un Marseille fragmentés ; les formes de la seconde s’en rappellent aux paysages rugueux de Patagonie et aux mythes qui l’habitent. Fulgurance de la ligne et éclatement des formes composent l’œuvre riche, dense et complexe de ces deux artistes.

C’est ainsi avec un immense plaisir que nous présentons cette exposition, passionnante à organiser, qui nous permit de plonger dans le travail de ces deux figures majeures de l’après-guerre — rares femmes à avoir été célébrées de leur vivant —, et de le partager aujourd’hui avec d’autres.

VIe Biennale de São Paulo

6th São Paulo Biennial

681 Artistes Artist 50 Pays Country 4.990 Œuvres Works

The São Paulo Biennial, the second oldest in the world, was created in 1951 on the initiative of the ItalianBrazilian industrialist and artistic patron Francisco Matarazzo Sobrinho (1898-1977), in the spirit of the Venice Biennale, which was inaugurated in 1895.

The first edition of the biennial was held at the Museum of Modern Art in São Paulo (MAM-SP) between October 20th and December 23rd, 1951. It brought together 729 artists representing some 25 countries. Since its fourth edition in 1957, the biennial has been held at the Pavilhao Ciccillo Matarazzo in the Parque do Ibirapuera, designed by Oscar Niemeyer and Helio Uchoa and named in honour of its founder. The threestorey building offers 30,000 m² of exhibition space.

From the 1960s onwards, the São Paulo Biennale rose to great prominence on the international art scene. Since then, this major event has established itself as one of the world’s most renowned contemporary art events, on a par with the Venice Biennale, the Gwangju Biennale in Korea, the Sydney Biennale and documenta, which is organised every five years in Kassel, Germany.

The exhibition focuses on the sixth edition, which took place between September and December 1961, when Maria Helena Vieira da Silva was awarded the Grand Prix for Painting and Alicia Penalba the Grand Prix for Sculpture.

Deuxième plus ancienne biennale au monde, la Biennale de São Paulo est créée en 1951 à l’initiative de l’industriel et mécène d’art italo-brésilien Francisco Matarazzo Sobrinho (1898-1977), dans l’esprit de la Biennale de Venise, qui fut inaugurée en 1895.

La première édition de la biennale a lieu au Musée d’art moderne de São Paulo (MAM-SP), entre le 20 octobre et le 23 décembre 1951. Elle réunit alors 729 artistes représentant environ 25 pays. Depuis la quatrième édition, organisée en 1957, la biennale s’installe au Pavilhao Ciccillo Matarazzo dans le Parque do Ibirapuera, conçu par Oscar Niemeyer et Helio Uchoa et nommé en l’honneur de son fondateur. Le bâtiment de trois étages offre un espace d’exposition de 30 000 m².

À partir des années 1960, la Biennale de São Paulo prend un essor considérable sur la scène artistique internationale. Depuis, l’évènement, majeur, s’est ancré comme l’une des manifestations d’art contemporain les plus réputées au monde, à l’image de la Biennale de Venise, de la Biennale de Gwangju en Corée, de celle de Sydney, ou encore de la Documenta, organisée tous les cinq ans à Cassel, en Allemagne.

L’exposition se concentre sur la sixième édition, qui s’est déroulée entre septembre et décembre 1961, lors de laquelle Maria Helena Vieira da Silva a reçu le Grand Prix et Alicia Penalba le Premier Prix de la sculpture étrangère.

Ci-contre
Vue du pavillon Ciccillo Matarazzo, design par Oscar Niemeyer. São Paulo, Brésil | View of the Ciccillo Matarazzo Pavilion, designed by Oscar Niemeyer
Levi Fanan / Fundação Bienal de São Paulo © Fundação Bienal de São Paulo/ Arquivo Histórico Wanda Svevo

Michel Ragon

Curieusement, les deux lauréats sont des artistes féminins. Simple coïncidence sans doute, mais qui ne manquera pas d’attirer l’attention sur l’apport de plus en plus important d’artistes femmes, notamment dans le domaine de la sculpture. De Germaine Richier à Marta Pan, en passant par Barbara Hepworth et Louise Nevelson, le nombre de sculpteurs féminins de classe internationale ne cesse de s’accroître.

Strangely enough, both prize-winners were women artists. A mere coincidence, no doubt, but one that is sure to draw attention to the increasingly important contribution of women artists, particularly in the field of sculpture. From Germaine Richier to Marta Pan, Barbara Hepworth to Louise Nevelson, the number of world-class female sculptors is on the rise.

Lauréats de la Biennale de São Paulo. Vieira da Silva et Penalba : une double fascination magique Septembre, 1961

VIEIRA DA SILVA PENALBA

Le chemin de la consécration

Par Victoria Giraudo Conservatrice en chef au Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires (MALBA / 2001 - 2020) Spécialiste des artistes femmes d’avant-garde latino-américaines
Alicia
Perhaps the first issue that arises when observing the work of these artists is their marked interest in the representation of space (as an abstract concept).

The path to consecration

Despite being very different artists, Maria Helena Vieira da Silva and Alicia Penalba shared many similarities in their works, and their careers intersected at various points. A painter and a sculptor, respectively, both also engravers, they were among the few women included in the prestigious documenta II in Kassel, Germany, curated by Arnold Bode in 1959. 1 Two years later, both won prizes at the VI São Paulo Biennial, representing a great leap forward in their professional lives. Both were migrants who experienced exile for different reasons. Both were active participants in the post-war School of Paris, a hub for abstract art and cultural diversity. Along the way, they met and became friends. 2

This essay will attempt to offer a brief interpretation of these artists’ work, aiming to highlight their particular experiences in order to preserve each one’s cultural specificity. This will be based on both shared and divergent aspects of their work.

Thematic Approach

Perhaps the first issue that arises when observing the work of these artists is their marked interest in the representation of space (as an abstract concept). For both artists, it seems to be a vital dimension symbolising solitude, fears, and anxieties inherent to their personalities. In Vieira’s case, it pertains to an architectural space, beginning from the interior, a domestic space which was later projected outward in her vision of cities. In Penalba’s case, on the other hand, this spatial interest refers to the natural, environmental aspects of the vast Patagonian landscape, the Chilean sea, the winds; also to rocks, plants, seashells, and other biomorphic forms.3 Her relationship with space was not imitative, arising rather from her emotional response to the vastness of the landscape.

Jörn Merkert, in his approach to Penalba's sculptural work, said:

We can see that Penalba’s research proposes solutions to the fundamental problems of sculpture: that is, the relationship between volume and space; the properties of volume as physical mass and volumen as empty space; the fourth component of space: time, be it at the contemplative stage (turning around the sculpture) or at the imaginative stage, which introduces movement into the static structure of the sculpture-object through the adjustment of volumes; the distribution of weights; the cancellation of gravity whose centre is usually located towards the bottom. All this delimited in the field of sculpture in the sense of spatial structure, which is to say closed in a hieratic way, with volume placed in an immaterial spatiality. 4

Jean Michalon, A. Penalba dans son atelier | Alicia Penalba in her studio ©Jean Michalon, © Alicia Penalba

Le chemin de la consécration

Bien qu’elles soient des artistes très différentes, Maria Helena Vieira da Silva et Alicia Penalba partagent de nombreuses similitudes dans leurs œuvres, et leurs trajectoires se sont croisées à plusieurs reprises. Respectivement peintre et sculptrice, toutes deux également graveuses, elles ont été parmi les rares femmes à participer à la prestigieuse documenta II à Cassel, en Allemagne, organisée par Arnold Bode en 19591. Deux ans plus tard, elles remportent toutes deux un prix à la VIe Biennale de São Paulo, ce qui représente un grand pas en avant dans leurs vies professionnelles. Toutes deux étaient des migrantes ayant connu l’exil pour des raisons différentes. Toutes deux ont participé activement à l’École de Paris de l’après-guerre, foyer de l’art abstrait et de la diversité culturelle. Elles se sont rencontrées et se sont liées d’amitié2 .

Cet essai tentera de proposer une brève interprétation du travail de ces artistes, visant à mettre en évidence leurs expériences particulières afin de préserver la spécificité culturelle de chacune. Il s’appuiera sur des aspects à la fois communs et divergents de leurs œuvres.

Approche thématique

Une des premières questions qui se posent au regard du travail de ces artistes est leur intérêt marqué pour la représentation de l’espace (en tant que concept abstrait). Pour les deux artistes, l’espace semble être une dimension vitale qui symbolise la solitude, les peurs et les angoisses inhérentes à leurs personnalités respectives. Dans le cas de Vieira, il s’agit d’un espace architectural qui part de l’intérieur, un espace domestique qui se projette ensuite vers l’extérieur dans sa vision des villes. Chez Penalba, en revanche, cet intérêt spatial relève des aspects naturels et environnementaux du vaste paysage patagon, de la mer chilienne, des vents, mais aussi des rochers, des plantes, des coquillages et d’autres formes biomorphiques3. Sa relation avec l’espace n’est pas imitative, mais découlerait plutôt de sa réponse émotionnelle à l’immensité du paysage.

Jörn Merkert, dans son approche de l’œuvre sculpturale de Penalba, déclare :

Nous pouvons constater que dans sa recherche, Penalba propose des solutions aux problèmes fondamentaux de la sculpture : c’est-à-dire : les rapports du volume et de l’espace ; les propriétés du volume en tant que masse physique et du volumen en tant qu’espace vide ; la quatrième composante de l’espace : le temps, qu’elle intervienne au stade de la contemplation (en tournament autour de la sculpture) ou à celui de l’imagination qui introduit le mouvement dans la structure statique de la sculpture-objet par l’ajustement des volumes ; la répartition des poids ; l’annulation de la gravité dont le centre se trouve habituellement situé vers le bas. Tout ceci délimité dans le champ de la sculpture au sens de structure spatiale, soit close de façon hiératique, volume mis dans une spatialité immatérielle4

La première question qui se pose peut-être en observant le travail de ces artistes est leur intérêt marqué pour la représentation de l’espace (en tant que concept abstrait).

M.H. Vieira da Silva, Bd St Jacques, 1957 © Clarissa Dreyer
Willy Maywald
Vue in situ de l’exposition Vieira da Silva / Penalba. Le chemin de la consécration © A&R Fleury. © Alicia Penalba © Vieira da Silva

VIEIRA DA SILVA

Sans titre, 1955

| Oil on

Signée en bas à droite | Signed lower right

100,5 x 50,5 cm | 39 9/16 x19 7/8 in

Huile sur toile de jute
burlap

L’observatoire, 1957

Huile sur toile | Oil on canvas

Signée et datée en bas à droite | Signed and dated lower right

46 x 54 cm | 18 1/16 x 21 1/4 in

Cou coupé, 1959

Bronze Signé et numéroté | Signed and numbered « Penalba 4/4 »

Cachet du fondeur | Foundry mark « A. Valsuani », c.1963

21,5 x 22 x 21 cm | 8 7/16 x 8 5/8 x 8 1/7 in

Sacadée, 1970

Bronze Signé et numéroté | Signed and numbered « APenalba 7/8 »

Cachet du fondeur | Foundry mark « A. Valsuani Cire Perdue », c.1972

22 x 29 x 19 cm | 8 5/8 x 11 3/8 x 7 7/16 in

Sdaiata, 1981

Bronze poli | Polished bronze

Signé et numéroté | Signed and numbered « APenalba 3/8 »

Cachet du fondeur - Foundry mark « Da Prato », 1982

24 x 42 x 25 cm | 9 7/16 x 16 1/2 x 9 13/16 in

CROSSED BIOGRAPHY

What would be the point of bringing together two artists within the same project if there were no obvious familiarities or similarities in their work to explore?

Maria Helena Vieira da Silva and Alicia Penalba began their respective careers at the exact opposite of what they would later pursue: the Portuguese painter initially tried her hand at sculpture; the Argentinian sculptor discovered art through painting—figurative, no less! With intuition and certainty, they changed course and reversed their mediums to completely devote themselves to them: Vieira became a painter, and Penalba found her path in sculpture and stuck to it until the end. Both inclined to a certain radicality, they destroyed their early works in a single stroke, and soon established themselves as major artists in post-war Paris.

Jean Michalon, Alicia Penalba dans son atelier | Alicia Penalba in her studio ©Jean Michalon, © Alicia Penalba

BIOGRAPHIE CROISÉE

Quel serait l’intérêt de réunir au sein d’un même projet deux artistes si, dans leur travail, ne se logeait pas l’évidence de familiarités ou de similitudes à explorer ?

Maria Helena Vieira da Silva et Alicia Penalba débutent leurs carrières respectives à l’exact opposé de ce à quoi elles se destineront ensuite : la peintre portugaise s’essaye d’abord à la sculpture ; la sculptrice argentine découvre l’art à travers la peinture – figurative de surcroît ! Avec intuition et certitude, elles changent de voie et inversent leurs médiums pour s’y dévouer entièrement : Vieira devient peintre, Penalba trouve la voie de la sculpture qu’elle ne quittera plus jamais. D’un tempérament enclin à la radicalité, elles détruisent dans un même élan leurs œuvres de jeunesse, et bientôt s’affirmeront comme artistes majeures à Paris dans les années d’après-guerre.

M.H. Vieira da Silva, Bd St Jacques, 1957 © Clarissa Dreyer © Willy Maywald © Tous droits réservés

Born five years apart, the paths of Vieira da Silva and Penalba converged in the 1950s when the former returned from Brazil and the latter left Argentina. For seven years, Vieira had struggled to make a living from her painting, although she still had a few exhibitions in France, and one in the United States in 1946. But it was not until she returned to Paris in 1947 that she was able to fully resume her projects. There she met Pierre Loeb, who partly succeeded to Jeanne Bucher, deceased in 1946, for the care of her representation and exhibitions. On Penalba’s hand, her rise on the Parisian scene was so swift that it took only a few years for her to secure gallery representation, first at the Galerie du Dragon and then at Claude Bernard, both located in the Saint-Germain district. By 1955, her sculptures were being shown outside France, first in Japan, and soon after in Germany, New York, Italy...

After 1961 and their triumph at the São Paulo Biennial, the two artists benefited from regular exhibitions around the world and participated in various projects, with institutions or other artists, or for commissions. In 1969, the Musée National d’Art Moderne de Paris organised a major retrospective dedicated to Vieira, featuring 87 of her works; in 1977, the Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris held another focused on her gouaches and temperas. Throughout France and in major cities across Europe such as Lisbon, Madrid, and Brussels, institutions paid significant attention to her work, as did those in Latin America, particularly in São Paulo. For Penalba, it was the Rijksmuseum Kröller-Müller in Otterlo, Netherlands, that organised her first retrospective, which was subsequently shown in several cities across the country. The sculptor was also part of the major exhibition “Totems and Taboos. Lam, Matta, Penalba” at the Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. In 1977, the same museum hosted the largest retrospective dedicated to the artist since her debut. By then, she had also gained great visibility in Europe and South America. In Argentina, her work was finally exhibited after her death, following numerous failed attempts during her lifetime.

Alicia Penalba died in 1982 in a car accident with her partner Michel Chilo. Her sudden death brought a promising career and many projects to an end, including the creation of a foundation in her name dedicated to the conservation and protection of her work and, more broadly, of contemporary sculpture. Maria Helena Vieira da Silva, on the other hand, continued to paint incessantly until the end, in 1992. She left behind a remarkable œuvre, recognised by the most significant institutions of her time.

Nées à cinq années d’intervalle, les parcours de Vieira da Silva et Penalba se rejoignent dans les années 1950 lorsque la première revient du Brésil et la seconde quitte l’Argentine. Pendant sept ans, Vieira avait peiné à vivre pleinement de sa peinture bien qu’elle fasse encore l’objet de quelques expositions en France, et une aux États-Unis en 1946. Mais ce n’est qu’à son retour à Paris en 1947 qu’elle est en mesure de reprendre ses projets. Là, elle rencontre Pierre Loeb, à qui Jean-François Jeager, de la galerie Jeanne Bucher, donne la main pour organiser ses expositions. L’ascension de Penalba sur la scène parisienne, elle, est d’une fulgurance telle qu’il ne lui faudra que quelques années pour trouver une représentation en galerie, à la Galerie du Dragon et chez Claude Bernard, également situées dans le quartier de Saint-Germain. Dès 1955, elle voit ses sculptures présentées hors de France, d’abord au Japon puis très vite en Allemagne, à New York, en Italie…

Après 1961 et leur succès à la Biennale de São Paulo, les deux artistes bénéficient d’expositions régulières dans le monde et prennent part à différents projets, avec des institutions ou d’autres artistes, ou encore pour des commissions. En 1969, le Musée national d’art moderne de Paris organise une grande rétrospective consacrée à Vieira, avec 87 de ses œuvres ; en 1977, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris en consacre une autre à ses gouaches et temperas. Partout en France et dans les grandes villes d’Europe, à Lisbonne, Madrid ou Bruxelles, les institutions accordent à son œuvre une grande attention, tout comme, en Amérique latine, à São Paulo. Pour Penalba, c’est le Rijksmuseum Kröller-Müller à Otterlo aux Pays-Bas qui organise sa première rétrospective. Elle sera ensuite présentée dans plusieurs villes du pays. La sculptrice fait également partie de l’exposition majeure « Totems et tabous. Lam, Matta, Penalba » au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. En 1977, ce même musée présente la plus grande rétrospective consacrée à l’artiste depuis ses débuts. Elle bénéficie également d’une présence en Europe et en Amérique du Sud. En Argentine, elle verra son travail finalement exposé après sa mort et de nombreuses tentatives manquées de son vivant.

Alicia Penalba décède en 1982 d’un accident de voiture avec son compagnon Michel Chilo. Sa mort brutale met fin à une carrière prometteuse et à de nombreux projets, dont celui d’une fondation à son nom dédié à la conservation et la protection de son œuvre, et plus largement de la sculpture contemporaine. Maria Helena Vieira da Silva, elle, continuera à peindre jusqu’à la fin, en 1992. Elle laisse derrière elle une œuvre remarquable, reconnue par les plus grandes institutions de son temps.

Édition

Les éditions Kimara

Coordination et mise en page du catalogue

Galerie A&R Fleury

Copyrights pour les visuels des œuvres

© Alicia Penalba. Droits de reproduction (info@penalba.com)

© Ida Kar © Denise Colomb © Willy Maywald © Athayde de Barros © Jean Michalon

© Erik Lasalle © Christian Baraja © Studio SLB

Copyrights pour les visuels de l’artiste et de la Biennale de São Paulo

Image originale appartenant à Alicia Penalba Documentary Collection (The Archive) - Espigas Studies Center Collection

Espigas Foundation, Buenos Aires, Argentina. Reproduction authorisé par Alicia Penalba

Droits de reproduction (info@penalba.com)

© Fundação Bienal de São Paulo - Arquivo Histórico Wanda Svevo

© National Portrait Gallery, London

© Fundação Arpad Szenes - Vieira da Silva, Lisbonne

© Comité Arpad Szenes - Vieira da Silva, Paris

© Centro de Estudios Espigas (UNSAM) - Fundación Espiga

Textes

Victoria Giraudo, Diotima Schuck, Alexandre & Richard Fleury

Impression

Bruno Cigoï

Traduction

Juliet Powys, Diotima Schuck

Bibliographie de référence

Alicia Penalba, sculptor, 2016. Editors Archivo Alicia Penalba, MALBA, Editorial RM Publisher

© 2024 A&R Fleury © 2024 Alicia Penalba

© 2024 Adagp

ISBN 978-2-9578623-1-3

Dépôt légal : Octobre 2024

Droits - Copyrights

Les droits de reproduction des images sont réservés pour les auteurs dont nous n'avons pas trouvé les coordonnées malgré nos recherches et dans le cas où certaines mentions seraient obsolètes ou manquantes.

Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ou transmise sous aucune forme et avec aucun moyen électronique,mécaniqueouautresansl’autorisationdelaGalerieA&RFleury|Allrightsreserved,nopartofthis publicationmaybereproducedinanyformorbyanymeanswithoutthepriorwrittenpermissionoftheGalerieA&RFleury

EXPOSITION : 14 . 09 - 21 . 12 . 2024

GALERIE A&R FLEURY

Publié par la galerie A&R Fleury à l’occasion de l’exposition :

Maria Helena Vieira da Silva / Alicia Penalba. Le chemin de la consécration

Published by the A&R Fleury gallery on the occasion of the exhibition:

Maria Helena Vieira da Silva / Alicia Penalba. The path to consécration

Remerciements | Acknowledgment

Nous remercions chaleureusement les collectionneurs et nos confrères pour leur généreuse contribution à ce projet ambitieux. Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à Elisa Bal et sa famille, aux Archives Alicia Penalba (AAP) à Buenos Aires, ainsi qu’à Victoria Giraudo pour son accompagnement et la pertinence de son propos.

Nous remercions la Fundação Arpad Szenes – Vieira da Silva à Lisbonne, son directeur Nuno Faria, et Sandra Brás dos Santos pour sa précieuse aide concernant les archives publiées dans ce catalogue, mais également le Comité Arpad Szenes – Vieira da Silva à Paris, sa Présidente Isabelle Helman, Virginie Duval et l’ensemble de ses membres pour leur soutien.

Notre reconnaissance s’adresse aussi à Marcele Souto Yakabi et Ana Helena Grizotto Custódio de la Fundação Bienal de São Paulo – Arquivo Histórico Wanda Svevo à São Paulo pour les documents rares et précieux présents dans cette publication. Nous remercions également les membres du Centro de Estudios Espigas à Buenos Aires pour leur contribution.

Nous remercions sincèrement la galerie de cadres anciens Amedeo Montanari pour son travail remarquable et notre assistante Diotima Schuck pour son engagement.

We would like to extend our warmest thanks to the collectors and to our colleagues for their generous contributions to this ambitious project. We would like to express our sincere gratitude to Elisa Bal and her family, as well as the Alicia Penalba archives in Buenos Aires, and to Victoria Giraudo for her guidance and the pertinence of her comments.

We would also like to thank the Fundação Arpad Szenes – Vieira da Silva in Lisbon, its director Nuno Faria, and Sandra Brás dos Santos for their invaluable assistance regarding the archives published in this catalogue. We sincerely thank the Arpad Szenes – Vieira da Silva Committee in Paris, its president Isabelle Helman, Virginie Duval, and all its members for their support.

Our appreciation also goes to Marcele Souto Yakabi and Ana Helena Grizotto Custódio from the Fundação Bienal de São Paulo – Arquivo Histórico Wanda Svevo in São Paulo for the rare and precious documents included in this publication. We also thank the members of the Centro de Estudios Espigas in Buenos Aires for their contribution.

We sincerely thank the Amedeo Montanari gallery for its remarkable work, and our assistant Diotima Schuck for her commitment.

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