ALICIA PENALBA | LE LANGAGE DES FORMES

Page 1

ALICIA PENALBA

LE LANGAGE DES FORMES




4


5


6


7


8


ALICIA PENALBA Le langage des formes

GALERIE A&R FLEURY | 36 AVENUE MATIGNON - PARIS 8 EXPOSITION | 15 SEPTEMBRE - 30 OCTOBRE 2021

MAISON DE L’AMÉRIQUE LATINE | 217 BOULEVARD SAINT-GERMAIN - PARIS 7 EXPOSITION | 17 SEPTEMBRE - 15 DÉCEMBRE 2021


Il y a dans l’art de Penalba quelque chose de profondément naturel. Tant d’oeuvres requièrent, pour être goûtées, de longues explications esthétiques, métaphysiques ou sociologiques ; tant d’oeuvres n’existent que grâce à la littérature qu’elles suscitent. Celle de Penalba se distingue parce qu’elle n’exige aucun commentaire. Rochers muets, grottes, forêts... il suffit d’être sensible à l’envoûtement de certains paysages pour ressentir devant les sculptures de Penalba, et de façon aussi spontanée, sans le moindre discours intérieur, sans la moindre réflexion savante ou naïve, un monde imposant et secret. André Berne-Joffroy

Page précédente Alicia Penalba dans son atelier de Montrouge, face à Ancêtre papillon et devant son portrait réalisé par Henri Matisse, 1956, ©Alicia Penalba Ci-contre Vue de l’exposition : Alicia Penalba, Sculpture, Galerie Otto Gerson, New York, 11 octobre - 4 novembre 1960, ©Rudy Burckhardt, ©Alicia Penalba Page 8 Alicia Penalba dans son atelier de Montrouge, devant Grand double et une Ailée en plâtre, ©Jean Michalon, ©Alicia Penalba

10


11


Pour Alicia Penalba Volcans et glaciers du grand Sud d’Amérique - de l’Amérique du Sud - ont été de bons professeurs pour nous autres, petits créateurs nés en ce lointain silence. Jamais je n’oublierai les explosions volcanique de lumière ardente, la secousse tellurique qui impose sur la cordillère, sur la neige étincelante, sur la terreur humaine, des formes nouvelles à peines détachées de l’utérus terrestre. De même, pendant que craquait la planète, descendaient des hautes solicitudes des fleuves blancs qui laissaient dans l’eau des figures colossales, filles des glaciers australs. Ainsi Penalba apprit à construire des étoiles. Elle les fait de pierre ou d’argent, d’or ou de bois, mais toujours en les détachant du magma originel ou de la blancheur éternelle. Ses créations rugueuses et explosives conservent le sceau originel de ce silence, de ces tonnerres qui détruisent et créent. Les rues du monde, les cités marquent leurs artistes d’une encre indélébile, de bazar et d’officine. Ceux qui viennent de l’espace gardent le front marqué par la bourrasque, par le feu, par le froid ou par la géographie. Et je lis au front puissant de Penalba les signes que je connus là-bas loin dans la plus haute transparence ou dans la ténèbre natale : signes autels de la grandeur.

Pablo Neruda, Paris, février 1972

12



EXPOSITION : 15 . 09 / 30 . 10 . 2021

GALERIE A&R FLEURY 36 AVENUE MATIGNON - 75008 PARIS arfleury.com | info@arfleury.com | +33 (0)1 42 89 42 29

EXPOSITION : 17 . 09 / 15 . 12 . 2021

MAISON DE L’AMÉRIQUE LATINE 217 BD SAINT-GERMAIN - 75007 PARIS mal217.org | culturel@mal217.org | +33 (0)1 49 54 75 00


INDEX Avant-propos - Foreword

p.015

Préface par F. Vitrani - Preface by F. Vitrani

p.011

Penalba en quelques dates - Penalba in a few key dates

p.012

Texte par Victoria Giraudo - text by Victoria Giraudo

p.015

Catalogue | A&R Fleury - Catalog A&R Fleury

p.037

Catalogue | Maison de l’Amérique latine - Catalog MAL

p.097

Expositions personnelles et de groupe - Personal & group exhibitions

p.123

Collections publiques et institutions - Public collections & institutions

p.132

Remerciements - Acknowledgment

p.134

Crédits - Credits page

p.135 15



AVANT-PROPOS Le destin d’Alicia Penalba et la force de son œuvre nous ont toujours fascinés. Arrivée à Paris en 1948, affirmant avec force et détermination son univers personnel, elle se consacre à l’art de la sculpture, réputé réservé aux hommes. Elle devient, aux côtés de Germaine Richier ou Barbara Hepworth, l’une des rares femmes sculptrices des années 50 ayant marqué cette période de renouveau artistique. C’est avec plaisir que nous proposons cette exposition dévoilant toute la richesse et la sensibilité de son univers. Cette rétrospective se concrétise aujourd’hui après de nombreuses années passées à réunir les pièces les plus significatives et rares sur le marché. Nous sommes heureux de présenter cet évènement à la galerie et à la Maison de l’Amérique latine, organisatrice en 1988 de la première exposition en France consacrée à Penalba après sa disparition. Cette occasion unique de réunir plus de quarante œuvres dans les deux espaces, sera une étape importante de sa redécouverte, permettant de repositionner cette immense artiste dans le contexte des avant-gardes d’après-guerre. Alexandre & Richard Fleury

17


18


Préface par François Vitrani Directeur général de la Maison de l’Amérique latine

está es mi inmensidad en bruto, a cántaros, éste es mi grato peso, que me buscara abajo para pájaro; 1 là est mon immensité brute, torrentielle, là est mon poids si léger qu’il me cherche au sol pour me faire oiseau ; 1 César VALLEJO

Poids léger Entre l’Extrême et l’Occident il y a Alicia Penalba. L’oiseau Penalba qui ne se préoccupe pas de ses plumes disait si justement Michel Seuphor. Sculptrice de première grandeur, son œuvre a été trop longtemps éclipsée par les circonstances, sa notoriété au purgatoire après sa mort : sa voiture est fauchée par un train, en 1982. La Maison de l’Amérique latine, avec le Musée Rodin, avait commencé à la remettre sur le devant de la scène, en exposant ses œuvres d’atelier en 1988. Il faut donc saluer l’initiative de la Galerie A&R Fleury : en présentant quarante pièces à la Galerie et à la Maison de l’Amérique latine, elle contribue à lui donner sa place parmi les grands sculpteurs de la deuxième moitié du 20e siècle. Son enfance argentine fut errante, au gré de l’installation des lignes de chemin de fer par son père, entre Patagonie et Cordillère des Andes, entre vertige horizontal et vertige vertical. Installée en France depuis 1948, elle a transformé l’extrême Amérique du Sud en destin artistique, reconnaissable entre tous, son nom-valise Pen/Alba le confirme, entre pénombres crépusculaires et aubes naissantes. François VITRANI

1

Extrait issu du poême Epístola a los transeúntes (Épître aux passants), 1932 - traduction François Maspero.

Ci-contre : Alicia Penalba, Grand Hommage à César Vallejo, 1974. Bronze, édition de 5 exemplaires, 560 x 140 x 70 cm - Museo Nacional de Bellas Artes de Caracas, ©Alicia Penalba

19


22


Alicia Penalba | Le langage des formes PAR VICTORIA GIRAUDO

Alicia Penalba (1918, Argentine - 1982, France) était une plasticienne abstraite. Principalement sculptrice, elle a également réalisé des lithographies, des collages, des projets pour Les Gobelins, des porcelaines et des bijoux. Elle a fait partie de l’École de Paris de l’après-guerre.

Alicia Penalba (1918, Argentina - 1982, France) was an abstract artist. Although she was primarily a sculptor, she also created lithographs, collages, designs for Les Gobelins, porcelains and jewellery. She was part of the post-war École de Paris.

Penalba a été reconnue par les critiques et les Penalba was recognised by the most prestigious critics intellectuels les plus prestigieux de son époque. and intellectuals of her time. In 1957, Patrick Waldberg En 1957, Patrick Waldberg écrit le premier texte wrote the first text devoted to the artist. In 1959, consacré à l’artiste. En 1959, dans in his book La sculpture de ce siècle, son livre La sculpture de ce siècle, Michel Seuphor wrote: “Intelligent and Intelligente et Michel Seuphor écrit : « Intelligente et passionate, Penalba is unquestionably passionnée, Penalba est sans conteste passionnée, Penalba one of the most brilliant figures in une des plus brillantes figures de la contemporary sculpture in Paris”. est sans conteste une sculpture actuelle à Paris ». L’année The following year, he wrote a des plus brillantes suivante, il écrit une monographie monography for her solo exhibition pour son exposition personnelle à la figures de la sculpture at the Claude Bernard gallery. In galerie Claude Bernard. En 1958, le 1958, the Guggenheim Museum in actuelle à Paris. Guggenheim Museum à New York New York included her work in the présente son travail dans le cadre de exhibition entitled Sculptures and l’exposition Sculptures and Drawings Drawings from Seven Sculptors1, and Intelligent and 1 from Seven Sculptors , et Arnold Bode Arnold Bode invited her to take part passionate, Penalba in the prestigious documenta, Kassel l’invite à participer aux prestigieuses documenta, Kassel (1959-1964). En is unquestionably one (1959-1964). In 1961, Mário Pedrosa 1961, Mário Pedrosa lui consacre a special room to her at the of the most brilliant 6devoted th une salle spéciale à la 6è Biennale de Biennale of Sao Paulo, where she São Paulo, où elle reçoit le Grand Prix figures in contemporary received the Grand International Prize International de Sculpture. for Sculpture. sculpture in Paris. Michel Seuphor En 1963, l’université de Saint-Gall In 1963, Saint-Gall University (Hochschule (Hochschule St. Gallen, Suisse) confie à St. Gallen, Switzerland) entrusted Penalba un grand projet in situ pour un de leurs espaces Penalba with a large, site-specific project for one publics. L’année suivante, le musée Rijksmuseum Kröllerof their public spaces. The following year, the Müller d’Otterlo organise sa première exposition Rijksmuseum Kröller-Müller in Otterlo organised her rétrospective itinérante au Stedelijk Van AbbeMuseum first itinerant retrospective exhibition at the Stedelijk d’Eindhoven et au Städtisches Museum Schloss Van AbbeMuseum in Eindhoven and the Städtisches Morsbroich, Leverkusen. Museum Schloss Morsbroich in Leverkusen. 1

Aux côtés d’Eduardo Chillida, Etienne Hajdu, Michael Lekakis, Etienne-Martin, Eduardo Paolozzi, et Shindo Tsuji.

Ci-contre : Portrait d’Alicia Penalba. ©Alicia Penalba

23


28


29




38


À partir de 1955, on voit soudain cette végétation éclore. Tout s’ouvre, s’épanouit, l’air pénètre, les formes s’évasent »13. Seuphor remarque quelque chose de similaire : « Totems d’amour, fleurs de pierre, liturgies végétales, les œuvres que voici émeuvent sans angoisser, elles pénètrent par la rétine et touchent aussi l’esprit. […] La nature n’est pas absente, mais c’est une nature musicalisée, volontairement appauvrie, reconstruite avec peu d’éléments. Les modules à facettes, doucement arrondies, se superposent en étages, ou s’organisent au large en se groupant, chaque module demeuré distinct des autres, mais s’unissant aux autres comme en jouant, tel un ballet, un vol d’oiseaux »14 . De même, Penalba écrit sur ses œuvres : « Totems ou temples d’amour qui s’élèvent vers le ciel comme des cathédrales gothiques »15.

[…] From 1955, this vegetation suddenly blossoms. Everything blooms, opens up, the air gets in, the shapes flare out”13. Seuphor noted something similar: “Love totems, stone flowers, plant liturgies, the pieces move us without anxiety, they penetrate through the retina and also touch the spirit. […] Nature is not absent, but it is a musical nature, intentionally impoverished, reconstructed with only a few elements. The faceted modules, softly rounded, are superimposed into levels, or organised into groups, with each module remaining distinct from the others, but uniting with them as in a piece of music, as in a ballet, as in the flight of birds”14. In the same way, Penalba wrote about her work: “Totems or temples of love, stretching up to the sky like Gothic cathedrals”15.

Dans les années 50, elle connaît une grande transformation personnelle qui se ressent métaphoriquement dans son œuvre. Elle commence par la recherche mystique et religieuse des Totems dans des œuvres comme Cathedral (1958) ou dans sa série Double (1959), qu’elle réalise d’abord en petit format par manque de moyens, mais qu’elle porte ensuite à plus grande échelle dans les années 7016. Sa recherche est dans tous les sens du monde naturel, vers ce qui s’élève au ciel, mais aussi vers les profondeurs de la mer. Sa mutation personnelle se traduit dans la métamorphose de la nature, qui est évidente dans le processus de la germination à la floraison, et dans la transformation de la chenille en papillon qui peut voler. Penalba passe de l’Ancêtre Papillon (1955), à son ailée Chrysalide (1961), en passant par l’Enfance apocalyptique (1958), et Jaguarete (1959) qui se fond avec la forêt pour se préserver et aussi pour attaquer, à l’hybridation de l’Oiseau-Sirene (1957-1958) et à des œuvres qui renvoient à l’alchimie : au magnétisme, comme Imanta (1959), et au feu initial dans Etincelle (1957). À propos de cette dernière œuvre, Waldberg écrit : « elle s’éloigne du monument vertical et semble chercher, par le rapprochement de deux formes dentées, distantes l’une de l’autre mais aimantées jusqu’à un point extrême de tension, à exprimer la sensation d’un toucher dangereux, menaçant ; on pense aux mâchoires d’une drosère à la seconde où elles vont se fermer sur l’insecte »17.

In the 1950s, she underwent a major personal transformation that was metaphorically reflected in her work. She began with the mystical and religious quest for Totems in pieces such as Cathedral (1958) or in her series Double (1959), which she first created in small formats due to limited means, but which were then scaled up in the 1970s16. Her research tended towards all the meanings of the natural world, towards that which stretches up to the sky, but also down to the depths of the sea. Her personal transformation was reflected in the metamorphosis of nature, illustrated by the process of germination and flowering, and the transformation of the caterpillar into a flying butterfly. Penalba moved from the Ancêtre Papillon (1955), to the winged Chrysalide (1961), by way of l’Enfance apocalyptique (1958), and Jaguarete (1959) that blends in with the forest to protect itself and also to attack, to the hybridisation of l’Oiseau-Sirene (1957-58) and to pieces that refer to alchemy: magnetism, like Imanta (1959), and the original fire in Etincelle (1957). Regarding this last piece, Waldberg wrote: “she moves away from the vertical monument, and by bringing two serrated forms together, distant from each other but magnetised to a point of extreme tension, she seems to be seeking to express the feeling of a dangerous, threatening touch: we are reminded of the jaws of a drosera at the second at which they close on the insect”17.

Waldberg, Patrick, Penalba, Editions du Dragon, Paris, 1957, p. 13. Seuphor, Michel (1960) dans AAVV : Lam, Matta, Penalba, Totems et tabous, Musée d’art Moderne de la Ville de Paris, (cat. exp.),1968. 15 Penalba, Alicia : page manuscrite, sans datation, en français, Archives Penalba. 16 En 1972, elle entreprend la construction de son Grand double (9 mètres de haut, 12 tonnes) situé plus tard dans le M.G.I.C. de Milwakee et à la Fondation Gianadda, Martigny, Suisse, et une autre version pour les jardins de la ville universitaire de Talence-Bordeaux, France. 17 Waldberg, Patrick, Penalba, op.cit., p. 13. 13 14

Ci-contre : Alicia Penalba, Grande étincelle, 1957-1959, bronze sur socle en pierre signé et numéroté « APenalba 3/6», c.1960, 110 x 57 x 55 cm. In situ dans les les jardins de la Maison de l’Amérique latine (Paris). Courtesy Penalba Research Center. ©A&R Fleury ©Alicia Penalba ©Maison de l’Amérique latine.

39


Penalba développe sa plus importante série, les Ailées (las Aladas), qu’elle commence à fondre en 1960 , et qui comprend les œuvres homonymes, mais aussi Chrysalide (1956-1961), Ailealix (1961), Absente (1961), Ailes à l’Aube (1961), Trophée (1962 ), Annonciatrice (1963) , Scherzando (1974), Rumeur d’ailes (1974), parmi tant d’autres. Sur un axe vertical, elle superpose des plans horizontaux et obliques dont les poids, décalés, s’élèvent et se tordent en même temps, créant ainsi différents rythmes contrastants, auxquels leur propre instabilité confère un grand dynamisme.

Penalba developed her greatest series, Las Aladas, which she began to cast in 1960, and which includes the eponymous pieces, but also Chrysalide (1956-1961), Ailealix (1961), Absente (1961) , Ailes à l’Aube (1961) , Trophée (1962) , Annonciatrice (1963), Scherzando (1974), and Rumeur d’ailes (1974), amongst many others. On a vertical axis, she superimposed horizontal and oblique planes whose shifting weights stretch up and twist at the same time, thereby creating different, contrasting rhythms, whose own instability confers a great dynamism.

With Las Aladas, she experienced the internal Avec les Ailées, elle ressent une libération intérieure liberation of the artist, and of herself. In these pieces, en tant qu’artiste, mais également pour elle-même. Penalba sought to capture flight in a single instant. At Dans ses œuvres, Penalba cherche à capter le vol the time, she was also experimenting en un instant. À cette époque, elle with mural sculptures or bronze expérimente également la sculpture “reliefs”, such as her Orolirio (1959) murale ou les « reliefs » en bronze, Penalba ne devait pas en and Les Amants Multiples, 1960, comme ses Orolirio (1959) ou Les pieces that are attached at the base effet se limiter à la Amants multiples, 1960, pièces unies (on the wall) but which are free, with à la base (sur le mur) mais libres, avec « sculpture pour edges pointing in different directions, des arêtes pointant de différents collection », mais se soucier creating a dynamic effect. côtés insufflant un grand dynamisme.

de l’intégration de l’artiste à la cité.

In parallel, from 1956, she worked on Parallèlement, à partir de 1956, pieces that she called “by separated elle travaille sur des œuvres qu’elle elements”, which already had a appelle « par éléments séparés », qui Penalba did not need to monumental character, even though ont déjà un caractère monumental, même si elles sont encore petites. Ce limit herself to ‘sculpture they were still small. They were reliefs of pointed, conical, autonomous sont des reliefs de formes organiques for collections’, but was organic forms, emerging from a pointues, coniques, autonomes, qui concerned with the artist’s flat base and dialoguing together, sortent d’une base plane et dialoguent forming a whole, creating rhythms entre eux, formant un tout, créant integration in the city. and plays of light. In the first des rythmes et des jeux d’ombres. sculptures, these shapes emerge Michel Ragon Dans les premières sculptures, ces from a base, like Sculpture-Jeux formes sortent d’une base, comme d’Enfants (1956), Poursuite du Je Sculpture-Jeux d’Enfants (1956), Poursuite du Je (1959), Gisant (1959), Petit Dialogue (1961-62), (1959), Gisant (1959), Petit Dialogue (1961-1962) puis then from the earth itself, creating a “field of de la terre elle-même, créant un « champ d’ailes », wings”, as in her great monumental site-specific comme dans son grand projet monumental in-situ project for Saint-Gall University, Switzerland; pour l’Université de Saint-Gall, Suisse (1963) ; ou or from a water mirror, in the fountain for the d’un miroir d’eau, pour la fontaine pour la société Société Roche, Paris (1971). Roche, Paris (1971).

18 19

Vingt-cinq ans d’art vivant. Chronique vécue de l’art contemporain de l’abstraction au pop art 1944-1969, Paris, Casterman, 1969, p. 367. Alicia Penalba dans Éclats de lumière, texte dactylographié et manuscrit, sans pagination, Paris, octobre et novembre 1978. Archives Penalba.

Ci-contre : Alicia Penalba et Alberto Giacometti Double page suivante : Vue de l’atelier de l’artiste. ©Alicia Penalba

40


Les œuvres sortent aussi des murs (formes volantes), des panneaux de verre (Expomat, Paris, 1960), de briques, comme au Kröller Müller Museum, Otterlo, ou d’un mur incurvé et texturé, comme au Hakone Museum, Japon (1969), entre autres. Dans ces œuvres, le spectateur et l’environnement complètent l’œuvre.

The pieces also emerge from walls (flying shapes), glass panels (Expomat, Paris, 1960), from bricks, like at the Kröller Müller Museum, Otterlo, or from a curved, textured wall, like at the Hakone Museum, Japan (1969), amongst others. In these pieces, the spectator and the surroundings complete the work.

Pour Ragon, « Penalba ne devait pas en effet se limiter à la Sculpture pour collection, mais se soucier de l’intégration de l’artiste à la cité», dans une relation entre la sculpture et l’espace public. L’artiste doit aussi veiller à « l’intégration des arts », c’est à dire l’interaction entre l’œuvre d’art et les gens, incluant le travail interdisciplinaire mené avec des architectes ingénieurs et urbanistes. Cette « synthèse des arts », « est la démarche ultime de la démocratisation de l’art »18. Elle recherche cet interstice : « le passage entre la forêt et le bâtiment, entre le monde végétal et le monde architectural »19. Avec cette intégration, Penalba, l’artiste moderne, se transforme en artiste contemporaine.

For Ragon, “Penalba did not need to limit herself to Sculpture for collections, but was concerned with the artist’s integration in the city”, the relationship between sculpture and the public space. Artists must also be concerned with the “integration of the arts”, that is, the interaction between the work of art and people, including the interdisciplinary work carried out with architects, engineers, and urban planners. This “synthesis of the arts” “is the last stage in the democratisation of art”18. Penalba was looking for the interstice: “the passage between the forest and the building, the plant world and the architectural world”19. By means of this integration, Penalba, the modern artist, became a contemporary artist.

41


42


43


Vue de l’exposition Alicia Penalba | Le langage des formes à la galerie A&R Fleury. © A&R Fleury


A&R FLEURY ALICIA PENALBA | LE LANGAGE DES FORMES 15 SEPTEMBRE - 30 OCTOBRE 2021

Sculptures Passion de la Jungle 1

Amants multiples

Passion de la Jungle

Ailealix

Trois Totems d’Amour

Petit dialogue

Ancêtre papillon

Grande imanta

Ita

Petite aillée n°3

Grande liturgie végétale

Rumeur d’ailes

Ombre habitée

Scherzando

Étincelle

Sdraiata

Petit oiseau-sirène

Esquisse n°9

Forêt noire

Essai n°10

Grand oiseau-sirène

Essai n°11

Imanta brisée

Œuvres sur papier Compositions abstraites n° I, II, III, IV

36 AVENUE MATIGNON - PARIS 8 45


Passion de la jungle, 1952 -1953 Bronze, 1963 Signé et numéroté « A Penalba 4/6 » Cachet du fondeur « Susse Fondeur, Paris » 56 x 34 x 34 cm Édition de six plus une épreuve d’artiste Bronze, 1963 Signed and numbered “A Penalba 4/6” Stamp of the founder “Susse Fondeur, Paris” 22 x 133/8 x 133/8 in Edition of six and one artist proof 48


49


50 Alicia Penalba, Grand totem n°1, 1954 - 1975, bronze, édition de 6 exemplaires, 300 x 70 x 40 cm. ©Alicia Penalba


On a bien trop parlé des formes végétales au sujet de mes premières sculptures. Cette période de mon œuvre, qu’on a appelée « totémique », était menée par un besoin de spiritualiser les symboles de l’érotisme, source de toute création, état le plus pur et le plus sacré de la vie de l’homme. Tout ce contenu du mystère de la procréation s’élevait vers le ciel en des formes solides et enchevêtrées protégeant le fruit délicat déposé à l’intérieur, suggérant autant l’idéalisation de la chair que sa naissance. Alicia Penalba 51


Totem d’amour (moyen), 1954 Bronze, c.1960 Signé et numéroté « APenalba 3/6 » Cachet du fondeur « A.Valsuani » 97 x 21 x 15 cm Fonte partagée entre Susse et A. Valsuani comprenant une édition de six plus une épreuve d’artiste Bronze, c.1960 Signed and numbered “APenalba 3/6” Stamp of the founder “A.Valsuani” 381/4 x 81/4 x 57/8 in Cast shared between Susse and A. Valsuani including an edition of six and one artist’s proof 54


55


Ancêtre papillon, 1955 Bronze, c.1960 Signé et inscrit « APenalba épreuve d’artiste » Cachet du fondeur « A.Valsuani » 74.5 x 30 x 26 cm Édition de six plus une épreuve d’artiste et épreuve en terre cuite Bronze, c.1960 Signed and inscribed “APenalba artist proof” Stamp of the founder “A.Valsuani” 293/8 x 113/4 x 101/4 in Edition of six and one artist’s proof and one fired clay 58


59


Grande liturgie végétale, 1957 Bronze, c.1962 Signé et numéroté « APenalba 5/6 » Cachet du fondeur « A.Valsuani » 107 x 19 x 14 cm Édition de six plus une épreuve d’artiste Bronze, c.1962 Signed and numbered “APenalba 5/6” Stamp of the founder “A.Valsuani” 421/8 x 71/2 x 51/2 in Edition of six and one artist’s proof 62


63


Les Amants multiples, 1960 Bronze (sculpture murale), 1961 Signé et numéroté « APenalba 3/4 » Cachet du fondeur « Susse fondeur Paris » 120 x 58 x 24,5 cm Édition de quatre plus une épreuve d’artiste Bronze (wall sculptor), 1961 Signed and numbered “APenalba 3/4” Stamp of the founder “Susse fondeur Paris” 471/4 x 227/8 x 95/8 in Edition of four and one artist’s proof 76


77


Ailealix, 1961 Bronze, c.1962 Signé et inscrit « APenalba épreuve d’artiste » Cachet du fondeur « A.Valsuani » 22 x 38 x 22 cm Édition de six plus une épreuve d’artiste Bronze, c.1962 Signed and inscribed “APenalba artist proof” Stamp of the founder “A.Valsuani” 85/8 x 15 x 85/8 in Edition of six and one artist’s proof 78


79


Grande imanta, 1962 Bronze, 1962 Signé et numéroté « APenalba 1/4 » Cachet du fondeur « Susse fondeur Paris » 104 x 120 x 52 cm Édition de quatre plus une épreuve d’artiste et épreuve en terre monté sur plâtre Bronze, 1962 Signed and numbered “APenalba 1/4” Stamp of the founder “Susse fondeur Paris” 41 x 471/4 x 201/2 in Edition of four and one artist’s proof and one clay mounted on plaster 82


83


Rumeur d’ailes, 1974 Bronze, c.1975 Signé et numéroté « APenalba 5/8 » Cachet du fondeur « Tesconi » 52 x 45 x 47 cm Édition de huit produit par les fonderies Da Prato, Valsuani et Tesconi Bronze, c.1975 Signed and numbered “APenalba 5/8” Stamp of the founder “Tesconi” 201/2 x 173/4x 181/2 in Edition of eight produced by Da Prato, Valsuani and Tescioni foundries. 86


87


Scherzando, 1974 Bronze, c.1975 Signé et numéroté « APenalba 2/8 » Fondeur « Tesconi » 58 x 52 x 54 cm (104 cm avec socle) Édition de huit plus une épreuve d’artiste et un plâtre Polished bronze, c.1975 Signed and numbered “APenalba 2/8” Founder “Tesconi” 227/8 x 201/2 x 211/4 in (41 in with base) Edition of eight, one artist’s proof and one plaster 88


89


Sdraiata, 1981 Bronze, c.1982 Signé et numéroté « APenalba 2/8 » Cachet du fondeur « Da Prato » 24 x 42 x 25 cm Édition de huit plus une épreuve d’artiste Polished bronze, c.1982 Signed and numbered “APenalba 2/8” Stamp of the founder “Da Prato” 91/2 x 161/2 x 97/8 in Edition of eight and one artist’s proof 90


91


Esquisse n°9, 1981-1982 Bronze, c.1982 signé et numéroté « APenalba 2/8 » cachet du fondeur « Da Prato » 29 x 18 x 15 cm Édition de huit Bronze, c.1982 Signed and numbered “APenalba 2/8” Stamp of the founder “Da Prato” 113/8 x 71/8 x 57/8 in Edition of eight 92


93


Composition abstraite III, 1980 Plaquage de bois sur papier Signé en bas à droite « APenalba », dédicacé et daté « Pour toi Jean Noël 80 » 49,5 x 38 cm Wood veneer on paper Signed lower right “APenalba” dedicated and dated “Pour toi Jean Noël 80” 191/2 x 15 in 100


101


Vue de l’entrée de la Maison de l’Amérique latine, Paris. ©Maison de l’Amérique latine


MAISON DE L’AMÉRIQUE LATINE

ALICIA PENALBA | LE LANGAGE DES FORMES Avec le concours de la Galerie A&R Fleury & Penalba Research Center 16 SEPTEMBRE - 15 DÉCEMBRE 2021

Sculptures

Double sorcier Jaguarete Ancêtre papillon Ita Oiseau lunaire Grande liturgie végétale Grande étincelle Forêt noire n°2 Liturgie végétale Enfance apocalyptique Cou coupé Lacustre

127 BD SAINT-GERMAIN - PARIS 7 105


Oiseau lunaire, 1956 Bronze, c.1958-59 Signé et numéroté « APenalba 5/6 » Cachet du fondeur « A.Valsuani » 82 x 22 x 15 cm Édition de six Bronze, c.1958-59 Signed and numbered “APenalba 5/6” Stamp of the founder “A.Valsuani” 321/4 x 85/8 x 57/8 in Edition of six 114


115


Grande étincelle, 1957-1959 Bronze sur socle en pierre sculptée, 1960 Signé et numéroté « APenalba 3/6 » Cachet du fondeur « Susse fondeur Paris » 110 x 57 x 55 cm Édition de six plus une épreuve d’artiste Bronze on carved stone plinth, 1960 Signed and numbered “APenalba 3/6” Stamp of the founder “Susse fondeur Paris” 431/4 x 221/2 x 215/8 in Edition of six and one artist’s proof 118


119



Alicia Penalba, fontaine monumentale, Leverkusen, Allemagne

EXPOSITIONS, COLLECTIONS PUBLIQUES ET RÉCOMPENSES EXHIBITIONS, PUBLIC COLLECTIONS & AWARDS

131


EXPOSITIONS PERSONNELLES - sélection

1950 – Penalba, Galerie du Dragon, Paris, 30 avril - 20 mai 1957. 1960 – Penalba, Galerie Claude Bernard, Paris, mai 1960. – Alicia Penalba, Sculpture, Galerie Otto Gerson, New York, 11 octobre - 4 novembre 1960. – Penalba, Galerie Charles Lienhard, Zúrich, octobre 1961. – Alicia Penalba, Museu de Arte Moderna do Rio de Janeiro, 26 avril - 20 mai 1962. – Alicia Penalba sculpture, Devorah Sherman Gallery, Chicago, 1-30 novembre 1962. – Penalba, Rijksmuseum Kröller-Müller, Otterlo, 11 juillet - 6 septembre ; Stedlijk van Abbemuseum, Eindhoven, 11 septembre - 26 octobre, Städtisches Museum Schloß Morsbroich, Leverkusen, novembre 1964. – Penalba. Sculptures 1960-1965, Galerie Creuzevault, Paris, 20 mai - 20 juin 1965. – Penalba, Sculptures, Galería Bonino, New York, 5 avril - 7 mai 1966. – Penalba, Sculpture. Une exposition de prêt, The Phillips Collection, Washington D.C., 17 septembre - 31 octobre 1966. – Alicia Penalba, Sculptures, Galerie d’art moderne Marie-Suzanne, Feigel, Basilea, 10 mai - 12 juillet 1967. – Penalba, Sculptures, Galerie Alice Pauli, Lausanne, 28 septembre - 4 novembre 1967. – Sculptures et bijoux de Penalba, dans le cadre de l’exposition, Un aspect de l’art d’aujourd’hui, Galerie du Prieuré, Carennac, 13 juillet - 30 septembre 1968. – Penalba, Sculture, Nuovo Carpine Galleria d’arte, Rome, 29 mai - 30 septembre 1969. – Alicia Penalba, Toninelli Arte Moderna, Milan, novembre 1969. 1970 – Bijoux, Penalba, Galerie F.F. Gennari, Paris, 17 novembre - 17 décembre 1970. – Penalba, Galerie Alice Pauli, Lausanne, 22 avril - 5 juin 1971. – Penalba, Galerie d’art moderne Marie-Suzanne Feigel, Basilea, 12 juin - 10 août 1971. – Penalba, M.C.O, Orléans, 15 de septembre - 15 décembre 1971. Exposition commune avec des gravures de Jean Messagier. – Studio Incisione Oggi, Viareggio, première exposition de lithographies, 1975. – Penalba, Sculptures, Artel Galerie, Ginebra, 16 mai - 30 juin 1975. – Penalba, Sculptures - Bijoux, Galerie de France et du Benelux, Bruxelles, 1 - 31 octobre 1975. – Alicia Penalba, Esculturas originales 1953-1959, Galería Arte/Contacto, Caracas, exposición nº 69, inauguración 15 de febrero, 1976. – Galleria Stendhal, Milan, octobre-noviembre, 1976. 1980 – Alicia Penalba, Sculptures - Collages, Galleria Pieter Coray, Lugano, 4 avril - 3 mai 1980. – Penalba, Parc de la Mairie de Vernier, Vernier, 31 mai - 31 juillet 1980. – Alicia Penalba - Grossplastik, Stadtpark St. Gallen, Historischen Musée, San Galo, août - octobre 1980. – Penalba, Artcurial, Paris, 15 octobre - novembre 1980. 132


– Penalba, Galerie Carmen Cassé, Paris, 19 mai - 30 juin 1981. – Penalba, Jardins du Général-Dupas, Paris, inauguration 4 juillet 1981. – Penalba, Centre Culturel Municipal Jacques Prévert, Villeparisis, 10 octobre - 22 novembre 1981. – Alicia Penalba, Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds, Chaux-de-Fonds, 28 août - 10 octobre 1982. – Alicia Penalba, Sculptures, Jardin Massey, Ville de Tarbes, 24 septembre - 31 octobre 1982. 1983-2019 (posthumes) – Hommage à Alicia Penalba : œuvres de l’atelier, Maison de l’Amérique Latine, Paris, 4-27 octobre 1988. – Alicia Penalba, esculturas, Rubbers, Buenos Aires, 7 de octobre - 2 novembre 1993. – Alicia Penalba, esculturas, Rubbers, Buenos Aires, 3 - 30 juin 1999. – Alicia Penalba. Obras de su atelier. Paris-Pietrasanta, Daniel Maman Fine Art, Buenos Aires, novembre-décembre, 2002. – Alicia Penalba, Escultora, Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires ( MALBA) 14 octobre 2016 – 17 février 2017. – Alicia Penalba, Galerie Jean-Marc Lelouche, Paris, 17 janvier au 28 février 2019.

Vue de l’exposition Penalba, Galerie Claude Bernard, Paris, mai 1960. Photo ©Robert David ©A&R Fleury

133


Publié par la galerie A&R Fleury à l’occasion de l’exposition

ALICIA PENALBA Le langage des formes

15 septembre - 30 octobre 2021 - Galerie A&R Fleury 17 septembre - 15 décembre 2021 - Maison de l’Amérique latine Remerciements Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à Tjerk Wiegersma et Richard Oudenhuysen pour leur précieuse aide, au Penalba Research Center et aux collectionneurs qui nous ont fait confiance au travers de leurs généreux prêts ; à Victoria Giraudo, exconservatrice en chef du MALBA, pour ses écrits ; à Elisa Bal et sa famille, ainsi qu’aux archives Alicia Penalba pour leur soutien. Nos remerciements se dirigent également vers la Maison de l’Amérique latine, en particulier François Vitrani, directeur général, Anne Husson directrice culturelle, Dolores Rodriguez Ludger, coordinatrice culturelle ainsi que leur équipe pour avoir accueilli cette exposition dans les meilleures conditions.

Droits Les droits de reproduction des images sont réservés pour les auteurs dont nous n'avons pas trouvé les coordonnées malgré nos recherches et dans le cas où certaines mentions seraient obsolètes ou manquantes. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ou transmise sous aucune forme et avec aucun moyen électronique, mécanique ou autre sans l’autorisation de la Galerie A&R Fleury / All rights reserved, no part of this publication may be reproduced in any form or by any means without the prior written permission of the Galerie A&R Fleury. 142


Crédits Edition Les éditions Kimara Coordination et mise en page du catalogue Galerie A&R Fleury Copyrights pour les visuels des oeuvres ©Alicia Penalba. Droits de reproduction (info@penalba.com) ©Robert David ©Rudy Burckhardt ©Jean Michalon ©Erik Lasalle ©Christian Baraja ©Studio SLB Copyrights pour les visuels de l’artiste Image originale appartenant à Alicia Penalba Documentary Collection (The Archive) - Espigas Studies Center Collection - Espigas Foundation. Buenos Aires, Argentina. Reproduction Authorisé par Alicia Penalba. Droits de reproduction (info@penalba.com) Texte Victoria Giraudo Impression Bruno Cigoï Traduction Juliet Powys Bibliographie de référence Alicia Penalba, sculptor. 2016. Editors Archivo Alicia Penalba, MALBA, Editorial RM Publisher. ©2021 Galerie A&R Fleury ©2021 Alicia Penalba ©2021 penalba research center ©2021 Adagp ISBN 978-2-9578623-1-3 Dépôt légal : septembre 2021 143


146

A&R FLEURY


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.