BIBLIOTHÈQUE JEAN BOURDEL
Première partie
Mercredi 19 juin 2024 - 14h30
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault
75008 Paris
Mercredi 19 juin 2024 - 14h30
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault
75008 Paris
Mercredi 19 juin 2024 - 14h30
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault
75008 Paris
Première partie
vente n°4456
Téléphone pendant l’exposition
Tél. : +33 (0)1 42 99 16 58
Vendredi 14 juin 11h-18h
Samedi 15 juin 11h-18h
Lundi 17 juin 11h-18h
Mardi 18 juin 11h-18h
Reproduction de l’intégralité des lots consultable sur internet : www.artcurial.com
Graphiste
Pascal Cossu
Mercredi 19 juin 2024 - 14h30
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Catalogue en ligne www.artcurial.com
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Couverture, lot 37, [Eloy DAMERVAL], Sensuit la grãt dyablerie Qui traicte cõment sathan fait demõstrance a Lucifer de tous les maulx que les mõdains font selon leurs estatz vacations et mestiers. Et comment il les tire a dpnation… - p.50
Lot 78, Jean DORAT, Magnificentissimi spectaculi… - p.81
Francis Briest Frédéric Harnisch Emeline DupratDe mon grand-père, Jean Bourdel, je garde comme souvenir ses yeux bleus céruléens. Des yeux qui vous transperçaient et vous rejoignaient au plus profond de votre être. Je pensais alors qu’il connaissait tout de moi, d’un simple clin d’œil. Aujourd’hui, je crois que c’était vrai. Son visage se poursuivait par un nez long et fin qui s’achevait dans une moustache que j’ai toujours connue grise et qui nous piquait la joue lorsqu’il nous embrassait.
Jean Bourdel était d’une culture éclectique et presqu’infinie, comme l’était sa mémoire. Sous un caractère trempé, je me souviens d’un homme vif et drôle, qui savait aimer profondément ses petits-enfants même si la pudeur de son éducation lui interdisait de l’exprimer.
La légende familiale veut qu’avant même de passer son bac, il arpentait déjà les quais de Seine à la recherche du livre rare, pour négocier auprès des bouquinistes les premiers exemplaires de sa bibliothèque. Il est vrai que quelques années plus tard, lorsqu’il reprit l’étude notariale de son père dans le 15e arrondissement de Paris, il réservait une journée de
sa semaine pour fréquenter les marchands de livres parisiens et l’hôtel Drouot dès qu’une belle reliure pointait le bout de son nez ! On trouvait souvent dans sa salle d’attente nombre de bibliophiles cherchant son œil avisé.
Je me souviens encore d’un après-midi d’automne que je passai en tête-àtête avec lui, je ne sais plus pour quelle raison. D’abord il s’installa à son bureau de travail et débuta une partie de cartes seul et sans un mot. Je le regardais impressionné par sa dextérité. Au sol un carton de déménagement s’appuyait sur les pieds de sa chaise. J’avais l’impression de voir un enfant qui ne voulait pas encore ouvrir son cadeau tout neuf et qui goûtait le temps qui précède la joie de la découverte. Après avoir perdu plusieurs parties et, je crains, tenté de tricher, mais en vain, je le vis se lever et quitter la pièce. Il revint quelques moments plus tard une serviette à la main, s’essuyant scrupuleusement les doigts un à un. Puis avec un sourire que je lui ai rarement vu aux lèvres, il se pencha sur le carton et en tira un in-quarto à la reliure de maroquin rouge rehaussée de motifs d’or.
Cet après-midi là, je compris que la bibliophilie nécessitait l’utilisation de tous ses sens. Tout d’abord je le voyais humer l’air qui enveloppait son précieux livre, comme si des fragrances du XVIe siècle pouvaient pénétrer son nez. Je suis sûr qu’il pouvait reconnaître certains livres rien qu’à leur parfum. Une reliure, une encre un peu acide, quelques poussières de bibliothèques… Immédiatement après, il effleurait la reliure de ses mains blanches aux longs doigts puis entrebâillait le volume pour caresser le papier. Bien plat, plein, rond comme un fruit mûr. Aucun défaut. L’imprimeur vient, il y a quelques minutes, d’achever son travail, l’encre est à peine sèche. Ses mains sont exactement le 18 septembre 1527 à Paris chez Nicolas Couteau qui vient d’achever l’impression de la vie du chevalier Bayard ! Ses yeux d’acier scrutent avec application chacun des caractères, nets et précis, parfaitement formés puis se régalent du titre rouge et noir : La tresioyeuse plaisante & recreative hystoire du bon chevalier sans paour et sans reprouches le gentil seigneur de Bayart. Il ausculte son livre comme un médecin ausculte son patient. Il aurait alors sorti un stéthoscope de la poche de son gilet, que je n’en aurais pas été étonné… Je le voyais goûter la joie du gourmet devant un beau menu. L’eau à la bouche, la lèvre gourmande, prêt à avaler son plat. Et le voilà qui tourne lentement les feuilles à la façon du prêtre qui déplie le corporal. Il y a dans son geste de la solennité, du
respect, un peu de lenteur comme pour mieux entendre le bruit du papier qui se plie nonchalamment. J’ai alors la certitude que le son produit par les pages qui se caressent l’une l’autre, est pour lui, comme un concerto de Vivaldi délicat et léger, une grande source de joie. Jean avait dans ses mains un instrument d’époque et cela le ravissait !
Sa bibliothèque entière reposait dans le ventre d’un gros coffre et il n’en tirait régulièrement que quelques exemplaires pour remplir son carton et faire la joie de ses après-midi.
Si j’ai souvent regretté qu’il nous ait quittés sans nous avoir instruits, je garde comme un trésor cet après-midi sans parole mais non sans émotion. Sans parole mais non sans émotion, n’est-ce pas le propre des livres anciens ?
Jean Bourdel aurait certainement beaucoup aimé échanger avec nos experts, Emmanuel Lhermitte et Philippine de Sailly. Ils ont tous deux fait revivre avec une rare finesse et une grande exigence la bibliothèque de mon grandpère. Ils y ont découvert le caractère et la trempe de celui qui l’a construite. Je leur en suis très reconnaissant. Maintenant elle va vivre une nouvelle vie entre d’autres mains car une bibliothèque doit vivre et rendre heureux. Puisse-t-elle faire perdurer la mémoire de Jean mon grand-père.
Philippe Bourdel, petit-fils de Jean Bourdel
Jean Bourdel (1890 - 1971)La bibliothèque que nous avons l’honneur et la joie de présenter aujourd’hui est de celles dont on rêve.
Elle fut patiemment constituée au siècle dernier, à une époque où il ne suffisait pas d’appuyer sur un bouton pour dénicher l’oiseau rare, mais où la quête était longue et demandait patience, érudition et finesse.
Je n’ai pas connu Jean Bourdel mais j’ai connu cette race de bibliophiles qui, tel le chasseur, négligent les autres animaux pour ne se réserver que la plus belle proie. L’amateur d’alors, fort d’une solide érudition, connaissait les œuvres qu’il récoltait et savait, par les bibliographies, les catalogues de ventes, par ses prédécesseurs et par les conseils des libraires aussi, choisir les livres qu’il convoiterait. Jean Bourdel fut de ceux-là et l’on mesure, à la lecture du catalogue, combien il fallut de temps et de savantes recherches pour constituer, en quelques cinq cents titres, ce remarquable ensemble de la littérature française de la fin du XVe siècle et du XVIe siècle.
La bibliothèque s’harmonise autour de trois axes qui sont les impressions gothiques en français, les poètes et les prosateurs Concernant les impressions gothiques en français , Jean Bourdel a collectionné ici les romans de chevalerie, les romans et balades courtoises et les ouvrages de civilité, recueils de préceptes et conseils à l’usage des femmes, des filles, des hommes, pour la vie de tous les jours. Certaines œuvres sont signées de Bouchet, Chartier,
Froissart, Gringoire, Lemaire de Belges, Matheolus, Molinet, Saint Gelais…, mais sont aussi présentes ici les histoires et aventures de Baudoin de Flandres, du chevalier Bayard, de Lancelot du Lac, d’Heleyne de Constantinople, de Tristan, de Perceval le galloys, d’Ogier le dannoys, du roi Perceforest ou de Robert le Diable… qui voisinent avec les classiques comme La Nef des folz de Brandt, Le Champion des dames de Franc, Le Roman de la rose de Lorris et Meung, tout ceci parsemé du Caquet des bonnes chambrières , de La Belle dame sans mercy , du Débat du jeune et du vieux , du Doctrinal des filles , du Souhait des hommes ou des Fatasies de mère Sote…
Quant aux poètes, une très large part est réservée au plus grand d’entre eux, Ronsard, dans de rarissimes éditions, et à ses amis de La Pléiade , Baïf, Belleau, Dorat, Du Bellay, Jodelle, Pelletier Du Mans et Thyard, tous entourés de poètes plus ou moins modestes mais tous aussi rares tels Amboise, Aubigné, Brach, Coquillart, Des Autelz, Des Periers, Desportes, Grévin, Jamyn, Labé, Lasphrise, Marguerite de Navarre, Marot, Romieu, Scève, Vauquelin de La Fresnaye ou encore Villon.
Enfin la troisième partie est consacrée aux prosateurs, qu’ils soient antérieurs au XVIe siècle ou de ce siècle, avec tout d’abord les ardents fondateurs et défenseurs de la langue française comme Du Bellay, Estienne ou Fauchet… aux côtés des auteurs classiques, Boccace, Colonna, Dolet, Montaigne, Paré, Rabelais…
ces derniers accompagnés d’auteurs plus confidentiels comme Bodin, Boiardo, Colet, Chartier, Crenne, Gueroult, Minut, Tory…
Une telle réunion d’ouvrages rares, dont nombre d’entre eux proviennent de bibliothèques prestigieuses, et dont certains font déjà partie de l’histoire de la bibliophilie française, nous obligeait à un certain respect dans leur dispersion. Nous avons décidé d’organiser celleci en trois vacations, chacune fidèle à l’ordonnance générale de la bibliothèque. Chaque vente présentera donc ces trois thèmes.
Pour la partie relative aux impressions gothiques, nous avons adopté, dans un souci de cohérence bibliographique, l’ordre alphabétique général en présentant dans la première vente les ouvrages référencés de A à E, dans la seconde ceux allant de F à L et dans la troisième ceux allant de M à Z.
La composition des deux autres parties a été faite avec le souci constant de garder un équilibre entre ces trois ventes et une harmonie qui reflètent l’esprit de la collection.
Dernier détail : Jean Bourdel n’avait pas d’ex-libris. Sa famille a souhaité en faire imprimer un qui sera fourni avec chaque ouvrage, ceci afin que la trace soit gardée de la provenance de cette bibliothèque.
Il est à présent temps de passer aux actes. Que le voile soit maintenant levé sur cette première vente et, pour notre plaisir à tous, que le rêve dont je parlais plus haut devienne réalité.
E. L.Lots 1 à 52 – p.9
Ouvrages de poésie
Lots 53 à 131 – p.67
Lots 132 à 165 – p.121 Ouvrages en prose
Lot 13, [Simon BOUGOUINC], Lespinette du ieune prince Conquerant Le royaulme de bonne renommee … - p.22Lots 1 à 52
Livret des Emblemes mis en rime francoyse presente a mon seigneur Ladmiral de France.
Paris, Chrestien Wechel, 1536
In-8, veau estampé à froid avec multiples encadrements de filets ou petits bois juxtaposés et fleuron central, dos à 5 nerfs (Reliure de l’époque)
Adams, Rawles et Saunders, F.005 // Bechtel, 11/A-70 // Brun, 107 // Brunet, I-148 // Fairfax Murray, 8 // USTC, 1056.
(124 f.) / A-P8, Q4 / car. goth. / 110 x 161 mm.
Première édition latine-française publiée par Wechel en 1536. L’auteur, jurisconsulte italien (1492-1550), professa le droit en France et en Italie, fixant son choix d’après les conseils de son avarice, qui n’avait d’égale que son intempérance (Larousse). Il laissa une trace dans l’histoire du droit en étant l’un des premiers à éclairer l’étude de cette science au moyen de l’histoire, des langues et de la littérature antiques. Il reste également célèbre pour ses emblemata qui connurent de très nombreuses éditions.
L’ouvrage fut d’abord publié en latin en 1522, puis connut quelques rééditions avant d’être publié en français en 1536. On y trouve 113 emblèmes avec, pour chacun d’eux, une illustration gravée sur bois, un quatrain en latin imprimé en caractères ronds et la traduction française imprimée en caractères gothiques. Les bois sont pour la plupart une interprétation libre de ceux de l’édition d’Augsbourg (1531), et sont en partie attribués à Mercure Jollat
Il existe deux tirages à la date de 1536, qui ne diffèrent que par le titre et dont le corps d’ouvrage est identique. Les bibliographes ne s’accordent pas sur la préséance de l’un ou de l’autre. Notre exemplaire a la date imprimée en majuscules et en minuscules, remarque de premier tirage selon Adams et de second tirage selon Bechtel.
Reliure anciennement restaurée. Mouillures dans la marge latérale des 8 premiers feuillets. Les gravures et le texte ont souvent déchargé sur le feuillet en regard et les décharges ont été un peu redessinées à l’encre sur 8 feuillets ; par ailleurs, on a masqué les parties honteuses sur 11 feuillets.
Provenance : Édouard Rahir (V, 19-21 mai 1937, n° 1206).
1 000 - 1 500 €
2
[
Guillaume ALEXIS].
Les faintises du monde.
Lyon, Barnabé Chaussard, s. d. (ca 1520).
Plaquette in-8, maroquin citron avec médaillon central doré, dos à 5 nerfs orné de fleurettes répétées, dentelle intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet).
Baudrier, XI-34 // Bechtel, 19/A-135 // Brunet, II-1757 // De Backer, 203 // Tchemerzine-Scheler, I-64b.
(19 f. sur 20, le dernier blanc manquant ici) / A8, B4, C8 / 24 longues lignes, car. goth. / 84 x 130 mm.
Rarissime édition de l’un des poèmes les plus connus d’Alexis. Il est parfois attribué à tort à Pierre Gringore.
Guillaume Alexis, moine bénédictin de la seconde moitié du XVe siècle, semble avoir été le « bon moine » de l’abbaye de Lyre, dans le diocèse d’Évreux, puis prieur de Bussy (Bucy-le-Roi).
Son poème est consacré aux tromperies (faintises) que sont les apparences des choses et des êtres (Bechtel). Alexis y décrit d’innombrables situations où hommes et femmes ne sont que le reflet de leur être véritable :
Autant la femme comme lomme
Lune semble porter figure
Destre femme tresque devote
Que pour mieux courir la luxure
Contrefait ainsi la bigote
Tchemerzine cite la première édition en 1486 ou 1488 à Paris et décrit ensuite quatorze éditions publiées à Paris, Lyon, Rouen et Angoulême, jusqu’à la nôtre publiée vers 1520. Toutes ces éditions sont très rares. Bechtel indique, pour cette édition, un seul exemplaire connu, le nôtre. Nous n’avons pu mettre en doute cette assertion.
Exemplaire très finement relié par Trautz-Bauzonnet.
La marge supérieure a été très habilement restaurée sur l’ensemble du volume.
Provenance :
Baron Léopold Double (ex-libris, 24-27 mars 1863, n° 95), Ambroise Firmin-Didot (ex-libris) et Hector De Backer (I, 17-20 février 1926, n° 203).
3 500 - 4 500 €
3
[Guillaume ALEXIS].
Le grant blason de faulces amours.
S. l. n. d. (Lyon ?, avant 1500 ?).
Plaquette in-8 à toutes marges, maroquin rouge, triple filet en encadrement avec larges écoinçons aux petits fers, dos à 5 nerfs très joliment orné aux petits fers, dentelle intérieure (Bauzonnet-Trautz).
Manque à Bechtel (13/A-81 et s.) // Tchemerzine-Scheler, I-31.
(16 f.) / a-b8 / 25 lignes, car. goth. / 148 x 205 mm.
Le Blason des fausses amours ou Grant blason de faulces amours est l’ouvrage le plus connu de Guillaume Alexis. Il existe plusieurs versions de ce poème, version longue ou version courte. C’est ici une version courte composée de 58 strophes de 12 vers, chacune fondée sur deux seules rimes. Le poème est précédé d’un feuillet portant le titre avec une grotesque mais ce titre est refait et, faute de comparaison, nous ne pouvons certifier qu’il était ainsi à l’origine.
Guillaume Alexis, moine bénédictin de la seconde moitié du XVe siècle, semble avoir été le « bon moine » de l’abbaye de Lyre, dans le diocèse d’Évreux, puis prieur de Bussy (Bucy-le-Roi).
Bechtel cite neuf éditions imprimées en caractères gothiques entre 1486 et 1534 et indique que l’on compte trente-cinq éditions anciennes de ce poème avant le XVIIIe siècle. Celle que nous présentons lui a échappé, comme elle a échappé à toutes les bibliographies, sauf peutêtre à Tchemerzine qui cite une édition qui semble lui correspondre et qu’il indique sortie sans doute des presses lyonnaises à la fin du XVe siècle. Il ne l’a manifestement pas vue et décrit un exemplaire relié par Trautz-Bauzonnet, peut-être le nôtre.
Les fiches de catalogue des collections Benzon et Noilly, dont provient cet exemplaire, se répétaient et donnaient cette très rare édition probablement publiée à Lyon vers 1497.
Premier feuillet en fac-similé, réparations marginales à plusieurs feuillets dont une angulaire plus importante.
Provenance :
Edmund-Ernst Benzon (21-23 avril 1875, n° 125) et Jules Noilly (ex-libris, 15-20 mars 1886, n° 189).
6 000 - 8 000 €
3
4
Fauste ANDRELIN.
Les faictz et gestes de tresreverēd pere en dieu monsieur le legat trãslatez de latin en frãcoys par maistre Jehan divri bachelier en medecine selon le texte de Fauste andrelin.
S. l. n. d. (Paris, ca 1508).
Plaquette petit in-8, maroquin janséniste rouge vif, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet).
Bechtel, 26/A-187 // Brunet, I-275, II-775 // Fairfax Murray, I-127.
(12 f.) / a8-b4 / 26 lignes, car. goth. / 86 x 130 mm.
Seconde édition de la traduction par Jean Divry d’un poème élégiaque en l’honneur du cardinal Georges d’Amboise.
L’auteur, Fausto Andrelini, est né à Forli en Romagne au milieu du XVe siècle et est mort à Paris en 1518. Poète latin de son état, il fut couronné à Rome à l’âge de vingt-deux ans pour ses poésies intitulées Amours. Il vint à Paris en 1488, y enseigna la littérature ancienne et les belles-lettres et reçut le titre de poète du roi et de la reine (Louis XII et Anne de Bretagne). Ses poésies latines jouirent d’une grande notoriété à son époque.
Les faits et gestes de très révérend père en Dieu monseigneur le légat sont un poème :
A la louenge du tresnoble legat George damboyse de paix mediateur
Et de Rouen archevesque et prelat
Quon tient en france second guvernateur
Le cardinal Georges d’Amboise, légat du Saint-Siège, en même temps que premier ministre de Louis XII, sut administrer sans augmenter les impôts et opéra de grandes réformes, prit des mesures contre la vénalité des charges et mit de l’ordre dans les finances. Il crut pouvoir succéder au pape Alexandre VI mais fut trompé par le cardinal de La Rovère qui se fit élire à sa place.
Brunet date la première édition de ce poème vers 1509. Nous pensons qu’il fut publié plutôt vers 1508, la première traduction par Jean Divry datant du 20 mai 1508.
La seconde édition de la traduction, que nous présentons ici, n’est pas datée et a dû être publiée en 1508 ou 1509. Elle ne contient pas le texte latin mais elle est, selon Brunet, plus rare que la première. Jean Divry, natif d’Heliencourt dans le Beauvaisis vers 1472, fut à la fois médecin, poète et traducteur d’œuvres de son temps.
Les armes du cardinal d’Amboise sont imprimées au dernier feuillet.
Exemplaire finement relié par Trautz-Bauzonnet.
Provenance : Comte Raoul de Lignerolles (étiquette de la vente II, 5-17 mars 1894, n° 1181).
2 000 - 3 000 €
.
Les Nobles prouesses et vaillances de baudoyn conte de flandres. et de Ferrant filz au roy de Portingal qui apres fut conte de flandres. Item aulcunes croniques du roy Phelippe en son viuãt roy de frãce et de ses quatre filz. Item aussi du roy sainct Loys et de son filz Jehan tristan…
Lyon, Glaude (sic) Nourry, 1509. In-4, maroquin janséniste vert, dos à 6 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Leighton Brewer).
Baudrier, XII-108 // Bechtel, 57/B-64 // Brunet, I-706 // Fairfax Murray, 25 // USTC, 79154.
(48 f.) / a-m4 / 41 longues lignes, car. goth. / 170 x 245 mm.
Septième édition en caractères gothiques signalée par Bechtel. Mise en prose d’un poème antérieur dont l’auteur nous est resté inconnu. Il conte l’histoire de Baudouin IX, comte de Flandres, qui épousa un diable, fut remis dans le droit chemin par un ermite, participa ensuite à la Croisade et resta prisonnier des infidèles pendant 25 ans. Il revint ensuite en Flandre où sa fille Jeanne, épouse de Ferrand du Portugal, le fit mettre à mort. Curieuse histoire romancée du véritable Baudouin IX, comte de Flandres, qui devint empereur de Constantinople en 1204 et fut tué en 1205.
Un bois à mi-page représentant l’auteur offrant son livre, un bois à pleine page représentant Baudouin et sa femme diabolique, 75 illustrations dans le texte, dont 15 répétées, et nombreuses lettrines de différentes tailles.
Exemplaire probablement cité par Brunet en mar. v. mais avec 2 ff. raccommodés… Seul exemplaire répertorié par USTC.
Reliure passée, réparation marginale au titre et à un feuillet avec pertes de texte reprises à l’encre, réparations marginales sans atteinte au texte à de nombreux autres feuillets.
Provenance :
Fairfax Murray (étiquette, n° 25).
10 000 - 12 000 €
LHystoire et cronicque du noble et vaillant Baudouyn conte de Flandres lequel espousa le dyable.
Paris, Michel Le Noir, s. d. (vers 1510).
Petit in-4, maroquin bleu marine, triple filet avec supra-libris armorié de la bibliothèque de Mello au centre, dos à 5 nerfs joliment orné aux petits fers, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet).
Bechtel, 57/B-65 // Brunet, I-7076 // Fairfax Murray, 26 // Hain, 2707 // USTC, 79155.
(66 f.) / A8, B4, C8, D-E4, F-G8, H-L4, M6 / 38 longues lignes, car. goth. / 130 x 187 mm.
Huitième édition en caractères gothiques signalée par Bechtel. Mise en prose d’un poème antérieur dont l’auteur nous est resté inconnu. Il conte l’histoire de Baudouin IX, comte de Flandres, qui épousa un diable, fut remis dans le droit chemin par un ermite, participa ensuite à la Croisade et resta prisonnier des infidèles pendant vingt-cinq ans. Il revint ensuite en Flandre où sa fille Jeanne, épouse de Ferrand du Portugal, le fit mettre à mort.
Curieuse histoire romancée du véritable Baudouin IX, comte de Flandres, qui devint empereur de Constantinople en 1204 et fut tué en 1205.
Édition abondamment illustrée avec un grand bois sur le titre représentant Baudouyn et le dyable, sa future femme, à cheval dans une forêt, un autre grand bois au dernier feuillet représentant le Jugement dernier, 54 bois dans le texte, dont 13 répétés, la marque de l’imprimeur au verso du dernier feuillet et de nombreuses lettrines.
Très bel exemplaire relié par Trautz-Bauzonnet aux armes du baron Seillière.
USTC ne répertorie qu’un exemplaire en mains privées et aucun dans les bibliothèques publiques.
Réparations angulaires au titre et à 3 feuillets.
Provenance :
Nicolas Yemeniz (9 mai 1867, n° 2339), baron Achille Seillière (supra-libris, absent des ventes de 1887, 1890 et 1893) et Fairfax Murray (étiquette, n° 26).
12 000 - 15 000 €
La Tresioyeuse plaisante & recreative hystoire composee par le loyal serviteur des faiz, gestes, triumphes et prouesses du bon chevalier sans paour et sans reprouche le gentil seigneur de Bayart…
Paris, Nicolas Couteau pour Galliot du Pré, 18 septembre 1527 In-4, maroquin rouge, supra-libris armorié de la bibliothèque de Mello au centre des plats, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet).
Bechtel, 57/B-69 // Brunet, III-182 // USTC, 31387.
(4 f.)-XCVIII / A4, A-Z4, 4, ?2 / 39 longues lignes, car. goth. / 171 x 242 mm. Édition originale rare de l’histoire de Bayard, chevalier sans peur et sans reproche dont l’épopée est telle qu’elle figure au rang des personnages légendaires qui ont fait l’histoire de France.
Il existe deux versions de l’histoire de cet illustre personnage. L’une écrite par Champier qui fut publiée pour la première fois en 1525 à Lyon, l’autre anonyme dont c’est ici la première publication. Elle est la meilleure et la plus recherchée.
L’auteur en est maintenant connu en la personne de Jacques de Mailles, l’un des secrétaires de Bayard. Cette honnête biographie contient des comptes-rendus des batailles auxquelles Bayard participa, notamment celle de Marignan. Cette relation de la vie de Bayard ne sera publiée à nouveau que près de cent ans plus tard, en 1616.
Titre en rouge et noir, armes de France au verso et lettrines dans le texte.
Très bel exemplaire malgré de petits chocs aux coins supérieurs de la reliure et de très habiles restaurations aux 2 premiers et 2 derniers feuillets.
Provenance :
Baron Achille Seillière (supra-libris, 28 février - 4 mars 1887, n° 105).
6 000 - 8 000 €
[Laurens BELIN ou Jean MAROT]. La Vray disant advocate des Dames.
S. l. n. d. (Paris, Bossozel, ca 1532).
Plaquette petit in-8, maroquin violine à long grain, triple filet en encadrement avec fleurons romantiques aux angles et chiffre AA au centre des plats, dos lisse avec le titre en long, tranches dorées (Reliure du début du XIXe siècle).
Bechtel, 59/B-80 // Brunet, V-1382, Supplément II-934 // Fairfax Murray, 612 // Harrisse, 254 // Renouard, ICP, IV-339 // Tchemerzine-Scheler, IV-557 // USTC, 53738.
(16 f.) / A-B8 / 26 lignes, car. goth. / 85 x 125 mm.
Seconde ou troisième édition de cet ouvrage consacré à la défense, louange et victoire de l’honneur des dames. Il contient un prologue de deux pages puis, au verso du feuillet A2, commence le poème qui s’achève au feuillet B8 et est suivi d’un acrostiche.
Tchemerzine cite la première édition vers 1530, tandis que Bechtel la situe vers 1525. Celle que nous présentons, seconde pour Tchemerzine et troisième pour Bechtel, contient l’acrostiche où le nom Laurens Belin apparaît. Ces éditions se distinguent également par le titre avec, pour la première, un bois représentant une femme tenant un vase accompagnée d’un homme et, pour la seconde, une femme debout et un couple allongé dans un lit.
Tchemerzine indique l’édition publiée chez Lotrian mais elle fut, en réalité, publiée chez Guillaume de Bossozel d’après les matériaux utilisés, bois, lettrines et caractères.
La pièce fut fortement revendiquée par Clément Marot pour son père Jean Marot :
Répondez moi. Pourquoy, en vos devis
Blasmez vous tant feu mon père honoré
Que vostre sexe a tant bien décoré
Au livre dit des Dames l’Advocate
Elle fut imprimée dans le cinquième volume des œuvres des trois Marot publiées par Lenglet du Fresnoy (La Haye, 1731) mais c’était avant la découverte de l’acrostiche par Brunet qui en fait état dans son Manuel On ne sait finalement qui, de Jean Marot ou de Laurens Belin, est le véritable auteur, Belin ayant pu être simplement l’éditeur de l’ouvrage.
Fairfax Murray indique que ce serait ici le seul exemplaire connu. Tchemerzine cite, à tort, un second exemplaire décrit par Harrisse dans les Excerpta Colombiniana qui est en réalité un exemplaire de l’édition originale.
On a relié dans l’exemplaire 40 feuillets blancs, sans doute pour épaissir le volume et avoir la place de mettre le titre au dos.
Reliure anciennement reteintée. Feuillets abîmés et restaurés dans la marge latérale, cette marge parfois un peu courte atteignant les marginalia imprimés.
Provenance :
Adolphe Audenet (chiffre et ex-libris, 11 mars 1841, n° 1098) et Fairfax Murray (étiquette, n° 612).
2 000 - 3 000 €
nouvellement imprime a Paris.
Paris, Michel Le Noir, 8 octobre 1502
Petit in-folio, maroquin vert, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tête dorée (Reliure du XIXe siècle).
Bechtel, 106/B-417 // Brunet, I-835 // Fairfax Murray, 35 // Renouard, ICP, I // USTC, 39048.
(122 f.) / A-T6, U8 / 43 lignes sur deux colonnes, car. goth. / 167 x 247 mm.
Seconde édition et première avec une date certaine de ce roman contant les aventures de Beuves d’Anthonne et de la belle Josienne. Il existe des versions italiennes des aventures de Buovo d’Antona ou anglaises de Sir Bevis of Hampton, sans que l’on soit sûr de son pays d’origine.
Le roman daterait de la première moitié du XIVe siècle et serait l’œuvre d’un Florentin ou d’un Toscan. D’autres voient son origine en Angleterre.
L’action de ce roman est antérieure à Charlemagne. Le héros descend de l’empereur Constantin et il est le bisaïeul de Milon d’Anglante, père du fameux Roland, dont les aventures ont été contées par l’Arioste.
La première édition de ce roman de chevalerie fut publiée par Vérard entre 1499 et 1503. Cette seconde version est la première datée. Elle est illustrée d’un grand bois occupant le titre montrant le chevalier Beuves d’Anthonne à cheval à la tête de ses troupes, un bois au verso avec l’auteur devant un lutrin portant un livre, un autre grand bois au verso du dernier feuillet représentant la belle Josienne menacée par la mort dans un jardin et de nombreuses lettrines.
Couleur de la reliure inégalement passée, coiffe supérieure manquante et petites éraflures sans gravité. 2 feuillets plus courts de marge (G3-G4), taches à plusieurs feuillets.
Provenance : Fairfax Murray (étiquette, n° 35).
3 500 - 4 500 €
Lamoureux transy sãs espoir nouvellement imprime a Paris. vii.
Paris, a lēseigne Sainct Jehan baptiste en la rue neusve nostre dame / pres Saīcte geneviesve des ardans, Jehan Janot, s. d. (ca 1510).
Plaquette in-4, maroquin rouge vif, triple filet, dos à 5 nerfs orné à la grotesque, dentelle intérieure, tranches dorées (Niedrée).
Bechtel, 84/B-280 // Brunet, I-1154 // Renouard, ICP, III-34 // Renouard, 474 // Rothschild, IV-2826 // Tchemerzine-Scheler, II-10 // USTC, 89959. (34 f.) / A4, B8, C-E4, F6, G4 / 40 lignes sur deux colonnes, car. goth. / 122 x 182 mm.
Seconde édition d’après Tchemerzine et quatrième selon Bechtel, du second ouvrage de Jean Bouchet. Elle est de toute manière d’une insigne rareté.
Procureur à Poitiers, Jean Bouchet (1476-1557) fut un auteur très prolifique dont les œuvres furent très appréciées de ses contemporains. Il fut ami de Rabelais et protégé de Louis de La Trémoille dont il était le poète officiel (Bechtel). Il est le premier poète qui se soit astreint, dans la plupart de ses vers, au mélange alternatif des rimes masculines et féminines. Son Amoureux transy est un mélange de prose et de poésie dans lequel il traite divers sujets, d’amour bien sûr, mais également d’une complainte d’une femme dessus le cercueil de son mary, d’une lettre d’un certain M.D. à une demoiselle qui avoit promis le prendre en mariage, d’une autre lettre d’une fiancée à son fiancé, de l’amoureux transi parti faire la guerre à Naples, d’un dialogue où l’auteur fait intervenir le roi, l’église, le prince, de l’amoureux transi venant demander grâce et miséricorde à la Vierge Marie… L’ouvrage se termine par l’amoureux transy faisant la cronicque du feu roi Charles Huytieme de ce nom, puis par des Épitaphes d’ung lieutenãt en Poitou qui trespassa durãt le proces de son office lã mil. v cēs et deux.
La première édition fut publiée chez Vérard vers 1507. Tchemerzine et Brunet décrivent ensuite celle que nous présentons. Elle est également donnée seconde édition dans l’Inventaire chronologique des éditions parisiennes du XVIe siècle dans lequel elle est datée de 1521 en raison de la marque de l’imprimeur Jehan Janot au dernier feuillet, marque reproduite par Renouard (n° 474).
L’édition citée par Bechtel comme étant la seconde publiée chez Trepperel est datée par lui entre 1512 et 1525. Il est probable qu’elle fut publiée entre 1522 et 1525, après celle que nous présentons.
Titre en rouge et noir et 19 bois dans le texte dont 7 répétés. Les bois sont de grande taille (3) ou de taille plus réduites (9). Le titre représente une femme et un homme dans un jardin, l’homme tendant une lettre à la femme. Minimes frottements aux charnières. Exemplaire court dans la marge supérieure, dernier feuillet restauré.
Provenance :
Alfred-Henry Huth (ex-libris, I, 15-24 novembre 1911, n° 857) et timbre sec de la librairie Gancia sur une garde.
5 000 - 7 000 €
11
Jehan BOUCHET.
Le Panegyric du Chevallier sans reproche.
Poitiers, Jacques Bouchet, 28 mars 1527. In-8, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé).
Bechtel, 91/B-321 // Brunet, I-1158 // De Backer, 253 // TchemerzineScheler, II-49 // USTC, 8402.
(18 f.)-CXCVI f. (mal chiffrés) / [ ]4 (dont un blanc), +8, A6, B-Z8, Aa6, Bb8 Cc6 / 32 longues lignes, car. goth. / 131 x 188 mm.
Première édition très rare de cet éloge en vers et en prose du chevalier Louis II de La Trémoille (1460-1525) et récit des guerres d’Italie auxquelles il participa jusqu’au désastre de Pavie où il périt glorieusement. Ses contemporains l’avaient surnommé le chevalier sans reproche. Il avait servi sous quatre rois, s’illustrant aux batailles de Fornoue, d’Agnadel et de Marignan.
Jean Bouchet (1476-1557) fut procureur à Poitiers, mais assuma aussi une carrière littéraire et ses œuvres furent très appréciées de ses contemporains. Il fut ami de Rabelais et le protégé de Louis de La Trémoille.
L’édition est illustrée d’un beau titre gravé avec encadrement, sur les côtés et dans la partie supérieure, de bois rectangulaires à fond criblé à décors de vases, fleurs, statuaire et motifs foliacés avec marque de l’imprimeur, au verso un très beau bois représentant Louis II de La Trémoille entouré de blasons.
Réparations aux 3 premiers feuillets.
Provenance :
Alfred-Henry Huth (ex-libris, I, 15-24 novembre 1911, n° 862) et timbre sec de la librairie Gancia sur une garde.
2 500 - 3 500 €
S’ensuyt le temple de bonne renõmée & repos des hommes et fēmes illustres trouve par le Traverseur de voyes perilleuses en plorãt le tresregrette deces du feu prīce de Thalemont unicque fils du Chevalier et Prince sãs reproche…
Paris, en la rue neuve Nostre Dame, à l’enseigne de l’écu de France, Veuve feu Jehan Trepperel et Jehan Jehannot, imprimeur et libraire jure en luniversite de Paris, s. d. (vers 1516-1520).
Petit in-4, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Bechtel, 93/B-332 // Brunet, I-1155 // Tchemerzine-Scheler, II-19 // USTC, 63160.
(4 f.)-LXVIII f. / +4, A-R4 / 38 lignes, car. goth. / 180 x 120 mm.
Ami de Rabelais et protégé par Louis de La Trémoille dont il fut le poète officiel, Jean Bouchet (1476-1557), procureur à Poitiers, fut un auteur très prolifique. Son Temple de bonne renommée fait l’éloge de Charles, prince de Talmont, fils de Louis II de La Trémoille et mort à la bataille de Marignan. Il y reprend l’histoire des grands hommes et femmes célèbres… et [y] mélange un peu tous les sujets : on trouve même un chapitre intitulé « Tabernacle des arts et sciences » où il fait l’éloge de la langue française. C’est aux dires de Bechtel un des livres les plus rares de Bouchet.
Seconde ou troisième édition, aussi rare que la première qui fut publiée en 1516 chez Galliot du Pré. Les seconde et troisième éditions furent publiées concomitamment chez Jean Trepperel-Jehan Jehannot et chez Alain Lotrian.
L’édition semble très proche de celle citée par Bechtel sous la référence B-332 qui donne la même collation mais quelques différences sont néanmoins à noter : différences dans l’orthographe du titre, le colophon au 4ème feuillet et 3 figures sur bois au lieu de 2.
Titre en rouge et noir et 3 bois gravés, le premier sur le titre représentant un homme agenouillé priant devant un autel sous la surveillance d’un ange, le second au verso montrant le roi chassant au faucon et le troisième au verso du 4ème feuillet représentant l’auteur offrant son livre au roi.
Sans que nous puissions l’affirmer et malgré les différences que nous avons notées plus haut avec l’exemplaire décrit par Bechtel, il s’agit très probablement de la même édition dont, toujours selon Bechtel, on ne semble connaître que deux exemplaires, celui de Firmin-Didot relié par Capé et celui de Rahir, le nôtre, relié par Trautz-Bauzonnet.
Réparation à un angle.
Provenance :
Alfred-Henry Huth (ex-libris, I, 15-24 novembre 1911, n° 860), Édouard Rahir (ex-libris, II, 6-8 mai 1931, n° 429) et Fairfax Murray (sans numéro, grande étiquette From the library of Ch. Fairfax Murray).
10 000 - 12 000 €
[Simon
].
Lespinette du ieune prince Conquerant Le royaulme de bonne renommee Nouvellement Imprime a Paris. Cum privilegio.
Paris, Anthoine Vérard, 12 février 1508. In-folio, maroquin citron, grand décor à entrelacs mosaïqués de veau noir de style Renaissance, dos à 5 nerfs orné de même, doublure de maroquin vert prairie avec large dentelle aux petits fers et ex-libris armorié de la bibliothèque de Mello au centre, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure (Niedrée-1844).
Bechtel, 96/B-355 // Brunet, II-1062 // Cioranescu, 4534 // Fairfax Murray, 61 // Macfarlane, 90 // Tchemerzine-Scheler, II-437 // USTC, 8325.
(124 f.) / a-v6, x4 / 43 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 190 x 269 mm.
Édition originale fort rare d’un dialogue composé de près de 20.000 vers, la plupart de dix syllabes.
L’auteur, Simon Bougouinc ou Bougoinc, poète et prosateur français du XVIe siècle, fut valet de chambre du roi Louis XII. Il traduisit plusieurs traités de Lucien, composa des pièces de théâtre et cette poésie allégorique qu’il signa au dernier feuillet par un acrostiche intitulé Le nom de l’auteur en manière de supplication où les premières lettres se lisent verticalement Symon Bougouync
Le poème conte la rencontre de l’auteur avec un jeune prince pris par le mal d’amour. S’ensuit un long parcours semé d’aventures au cours desquelles sont abordés de multiples sujets dont l’amour et la vertu bien sûr, mais également des conseils de vie et d’éducation. Ils se rendent au chevet du père du prince qui, mourant, donne des conseils à son fils sur la société et la répartition des pouvoirs entre la noblesse, le clergé et les laboureurs (travailleurs). Puis leurs pas les mènent au Verger du monde où ils rencontrent la jeunesse et la folie avant de s’embarquer sur un navire, passent la mer périlleuse où est le lieu du salut et trouvent sur le bord de la mer un ermite nommé le père des vertus et un page nommé bonne compagnie. Sans entrer dans les détails, l’aventure continue plus loin avec la conquête de la ville de noblesse par le prince et le duc de brave amour, le couronnement du prince qui devient roi du royaume de bonne renommée et le couronnement de la reine nommée la dame de bon gouvernement ou Raison
L’ouvrage est abondamment illustré de gravures sur bois dont le titre avec une grande grotesque, 45 figures dans le texte, dont 15 prennent la largeur de la page et 30 plus petites, de nombreuses lettrines et la marque de l’imprimeur au dernier feuillet.
Superbe exemplaire finement relié par Niedrée, relieur parisien qui obtint en 1844 une médaille d’argent le récompensant pour des reliures dans le style de la Renaissance… (d’) une telle exactitude de dessin (qu’elles) surpassent les plus riches reliures des superbes bibliothèques de Henri II, du cardinal de Farnerie, de Henri III, de Grolier et de Thou.
Petits frottements à une charnière et à 2 endroits du dos avec épidermures, une tache au second plat. 2 feuillets (f2-f5) plus courts de 7 mm dans la marge inférieure.
Provenance :
Armand Bertin (ex-libris, absent de la vente de 1854), baron Achille Seillière (supra-libris, II, 5-14 mai 1890, n° 449) et Fairfax Murray (étiquette, n° 61).
20 000 - 25 000 €
[Simon BOUGOUINC]. Lhomme iuste & lhomme mondain, Nouvellement compose et imprime a Paris.
Paris, Anthoine Verard, 19 juillet 1508.
In-8, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle).
Bechtel, 97/B-357 // Brunet, III-296 // Fairfax Murray, 61 // Macfarlane 88 // USTC, 26139.
(229 f. sur 230, le dernier blanc manquant ici) / a-z6, 6 , 6, A-M6, N8 / 39 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 147 x 201 mm.
Première édition très rare de cet immense poème moral de 36.000 vers à 82 personnages, qui paraphrase Bien avisé, mal avisé (pièce morale du Moyen Âge mettant en scène le bien et le mal) et rapporte le Jugement Dernier d’un juste et d’un mondain (Bechtel).
Simon Bougouinc, valet de chambre de Louis XII, est l’auteur de pièces de théâtre et d’ouvrages de poésie. Pour lui la morale siège au-dessus de l’amour et l’Amant reste fidèle au-delà du tombeau (Bechtel).
Lettre grotesque au titre imprimé en lettres rondes, bois au second feuillet représentant l’auteur rédigeant son ouvrage et marque de l’imprimeur au dernier feuillet.
Brunet signale l’ouvrage comme très rare et précise que les exemplaires existants sont souvent incomplets.
Petite éraflure au premier plat. Titre taché avec trace d’écriture en partie effacée, petit trou et petit manque marginal, taches au second feuillet, traits d’encre dans les marges de 3 feuillets, dernier feuillet taché avec réparations marginales et inscriptions manuscrites.
Provenance : Inscription manuscrite au dernier feuillet avec in fine appartient à hautefort
2 500 - 3 500 €
La Legende ioyeuse maistre Pierre Faifeu Cõtenante plusieurs singularitez veritez, La gēntilesse subtilite de son esprit avecques les passetēps quil a faitz en ce monde comme vous pourrez veoir en lysant les chappitres cy dedens cõtenuz, Avecqs Une epistre envoyee des champs Helysees…
Angers, s. n., 1er mars 1531-1532.
Petit in-4, maroquin bleu nuit, sur les plats doubles filets s’entrecroisant formant un double encadrement avec petits fleurons aux angles, dos à 5 nerfs orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Bauzonnet-Trautz).
Bechtel, 96/B-353 // Brunet, I-1177, II-139 // USTC, 94531.
LIV (mal chiffré LV) / a-n4, o2 / 35 lignes, car. goth. / 121 x 186 mm.
Édition originale très rare de ce recueil de quarante-neuf contes populaires en vers.
L’auteur, frère du chroniqueur Jean de Bourdigné, était prêtre à Angers, mais prêtre à la manière de Rabelais (Larousse). Ses dates sont inconnues mais le colophon nous indique qu’il vivait en 1531 ; Fin des faitz & dictz ioyeulx de Maistre pierre faifeu mis & redigez par messire Charles bordigne prestre le premier iour de mars lan mil. ccccc. xxxi
Bourdigné est le premier versificateur français, après Saint-Gelais, qui ait alterné assez régulièrement les rimes féminines et les rimes masculines.
L’œuvre est une production plaisante qui rappelle les Repues franches de Villon. Elle relate les tours d’espièglerie de maître Pierre Faifeu qui ne vit que d’expédients où se mêlent la farce et l’escroquerie.
L’ouvrage fut publié pour la première fois à Angers en 1531-1532 et non en 1526 comme l’indique Brunet qui ne vit pas le colophon et se laissa abuser par le feuillet de titre, orné d’un encadrement sur lequel se lirait la date de 1526. Ces facéties furent réimprimées par Coustelier dans la Collection des anciens poètes français au début du XVIIIe siècle
Le titre est orné d’un bel encadrement architectural avec putti, vasques, piliers, feuilles d’acanthe, fontaines. Au verso du titre un poème adressé au lecteur : Ballade aux lysans.
Cet ouvrage est très rare. L’USTC ne recense que l’exemplaire de la BnF.
Très bel exemplaire finement relié par Bauzonnet-Trautz.
Réparations à 4 feuillets (i4, l3, m4, n4) avec pour 3 d’entre eux des décharges de colle de couleur un peu orangée.
Provenance :
Comte Wlgrin Taillefer (cachet sur le titre) et Ambroise Firmin-Didot (exlibris, 6-15 juin 1878, n° 208).
4 000 - 6 000 €
Somme Rural tresutile en toutes cours de praticqs : proces et manieres de playdoiries. Corrige p[ar] trescientificq psõne maistre Jehã ds degres docteur en chm droit additionne de plusieurs loix & decretz aisicõme chascun pourra veoir cy apres. LXIX.
Paris, Philippe Le Noir, s. d. (ca 1527).
In-8, vélin à recouvrements, dos lisse avec le titre calligraphié à l’encre (Reliure moderne).
Bechtel, 99/B-372 // Brunet, I-1187 // Renouard, ICP, III-1149.
(300 f. avec pagination fantaisiste) / a6, e4, i4, a-f4, g8, h-r4, s8, t-z4 4, A8 B-I4, K-L6, M-Q4, R8, S-V4, AA-VV4, AAA4, BBB6 / 40 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 126 x 182 mm.
Rare édition de cet ouvrage de jurisprudence, sorte de code des usages […] d’une partie du nord de la France et de la Flandre (Tournoisis, Vermandois, Hainaut), voire au-delà (Bechtel).
L’auteur, célèbre jurisconsulte français de la seconde moitié du XIVe siècle, fut d’abord bailli à Mortagne puis conseiller pensionnaire à Tournay, sorte de fonctionnaire chargé de rapporter toutes les affaires litigieuses et d’en faire des extraits. Leur connaissance des lois et du droit donnait une haute autorité à leur parole. Il devint ensuite lieutenant du grand bailli à Tournay. Le rôle que joua Jean Boutillier dans les diverses magistratures fut d’asseoir le pouvoir judiciaire royal au détriment du droit des seigneurs et de celui de l’église.
Sa Somme rurale, un des premiers ouvrages de notre jurisprudence, est l’un des plus importants selon Cujas qui l’avait qualifié d’Optimus liber. Le mot rural ne signifie pas ici que l’ouvrage traite du droit rural mais qu’il fut composé à la campagne. Il traite de multiples sujets et problèmes fondés sur des décisions de justice tant civiles que pénales.
La Somme rurale fut publiée pour la première fois en 1479 à Bruges et connut de très nombreuses éditions en français et en flamand. Celle que nous présentons est datée par Brunet vers 1525, mais Renouard dans l’Inventaire chronologique des éditions parisiennes du XVIe siècle la situe un peu plus tard, vers 1527, d’après la marque et l’encadrement.
Titre en rouge et noir dans un bel encadrement gravé sur bois de type architectural avec dans la partie inférieure une curieuse vignette à plusieurs personnages représentant, probablement, un voleur puni de décapitation avec les différents acteurs de ce drame. Le chiffre romain LXIX sur le titre correspond au nombre de cahiers qu’il faut au volume.
Marque de l’imprimeur à un feuillet (I4) et un feuillet (P1) plus large que les autres, replié, avec au verso un grand bois représentant l’arbre de consanguinité qui indique les impossibilités d’union entre parents. On trouve le schéma du même arbre au feuillet P4 et le volume contient également plusieurs lettrines à motifs foliacés.
Inversion de feuillets au cahier L, feuillets brunis, trou au feuillet M4 avec pertes de quelques lettres.
1 200 - 1 800 €
17
[Honoré BOUVET].
Larbre des batailles. Nouvellement imprime a Paris.
Paris, Michel Le Noir, 24 janvier 1505.
Petit in-4 non rogné, veau glacé bleu, triple filet, dos à 4 nerfs orné aux petits fers dans le goût du XVIIIe siècle, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle).
Barbier, I-265 // Bechtel, 100/B-379 // Brunet, I-379 // Renouard, ICP, I-1505-32 // USTC, 55520.
(108 f.) / A4, B-Q6, R-S4, T6 / 38 longues lignes, car. goth. / 122 x 186 mm.
Nouvelle édition de cet ouvrage qui est à la fois une histoire universelle des batailles depuis l’Antiquité et une sorte de traité sur les droits de la guerre, sur les droits et devoirs des personnes selon leur condition : roi, prince, baron, pèlerin, bourgeois, vassal, moine, serf, étranger…, les droits d’emprisonnement, les règles des batailles en champ clos…
L’auteur, longtemps appelé Bonet ou Bonour par les bibliographes […], était prieur de Selonnet et docteur en droit (Bechtel).
La première édition, non datée, fut publiée en 1477 selon Van Praet et Brunet. L’ouvrage connut un grand succès et fut maintes fois réédité.
Celle que nous présentons est la cinquième édition en caractères gothiques. Elle est ornée d’un grand bois sur le titre représentant le siège d’une ville par une troupe de soldats sous le commandement du roi et de nombreuses lettres historiées dans le texte.
Quelques frottements à la reliure, feuillets parfois un peu brunis le long de la marge latérale, rares taches marginales sans gravité, petit manque dans la marge intérieure du feuillet T5.
Provenance :
Jacques Richard (cachet sur le titre et au feuillet B1) et Henri de La Broise (ex-libris, avec cote n° 682).
2 500 - 3 500 €
La nef des folz du monde.
Paris, Jehan-Philippes Manstener et Geoffroy de Marnef, 1497. In-folio, maroquin vert lierre, triple filet, dos à 5 nerfs orné de même, dentelle intérieure (Koehler).
Bechtel, 101/B-383 // BMC, VIII-178 // Brunet, I-1206 // Fairfax Murray, 66 // Hain, I-3754.
(6 f.)-CXIX-(3 f.) / a6, b8, c-x6 / 42 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 195 x 263 mm / titre réglé à l’encre rouge.
Première édition française incunable extrêmement rare et précieuse de cet ouvrage qui connut un succès prodigieux.
L’ouvrage, tout d’abord rédigé en langue allemande et publié en 1494, fut translaté en latin par Jacques Locher, translation ensuite revue par Brandt puis traduite en langue française par Pierre Rivière
L’auteur, jurisconsulte et poète, est né à Strasbourg en 1458. Il fit ses études dans la ville de Bâle, y fut successivement bachelier, licencié, docteur en droit, professeur puis, en 1492, doyen de la faculté. Il revint ensuite dans sa ville natale pour y professer la jurisprudence, s’adonna également à l’étude des lettres et devint une des gloires et une des lumières de cette ville où il s’éteignit en 1521.
Son œuvre maîtresse, La Nef des fous, est un poème satirique dans lequel il cherche la cause et les sources de la folie. Par fous, l’auteur entend surtout les pécheurs et, pour lui, les ramener à la sagesse signifie les ramener à Dieu. Aussi passe-t-il tous les vices en revue et invite-t-il tous les vicieux à entrer dans son vaisseau. On y trouve des avares, des luxurieux, des procéduriers, des danseurs, des bibliophiles enragés…, tous cinglant au hasard depuis le pays de Cocagne, buvant et chantant sur des mers inconnues. L’aventure sur la nef est d’autant plus folle que celle-ci a été construite par des fous, que la proue occupe la place de la poupe, que le gouvernail est renversé, qu’on a mis le capitaine à fond de cale et le cuisinier sur le grand mat.
L’ouvrage est abondamment illustré de gravures sur bois copiées sur l’édition de Bâle de 1494, dont un grand bois sur le titre, répété au feuillet 115, et 115 gravures plus petites montrant toutes sortes de fous, hommes ou femmes figurant toutes les classes de la société, tous affublés de costumes de fous de cour avec capuchon aux longues oreilles d’âne et grelots. Le dernier feuillet, recto blanc, porte au verso la marque de l’imprimeur qui est, semblet-il, souvent absente.
Taches noires au second plat, petites usures aux coins, réparations importantes dans la marge latérale de 4 feuillets (titre, n6, 2 derniers feuillets), réparation angulaire au feuillet k6, feuillet v2 rogné dans la marge latérale avec perte d’une lettre.
Provenance :
Jacques Richard (cachet aux feuillets a2 et b1 : Ex Bibliotheca J. Richard D.M.), Charles Butler (étiquette From the collection of Charles Butler, I, 5-12 avril 1911, n° 212) et Lucien Gougy (I, 5-8 mars 1934, n° 23).
25 000 - 30 000 €
Le cõge pris du siecle seculier.
Paris, s. n. n. d. (ca 1520).
Plaquette in-16, chagrin bleu nuit joliment orné avec roulettes et filets droits en encadrement, dos à 5 nerfs très joliment orné, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de la première moitié du XIXe siècle). Bechtel, 170/C-540 // Brunet, II-223 // Fairfax Murray, I-70 // USTC, 79159. (20 f.) / A-B8, C4 (avec erreur dans les signatures) / 27 lignes, car. goth. / 80 x 124 mm.
Très rare édition de ce traité de morale religieuse et pratique rédigé sous forme de maximes.
L’auteur, Jacques de Bugnin, se nomme dans le prologue. Natif de Lausanne, il fut, en 1462, chapelain de la cathédrale de cette ville et curé de Saint-Martin en Vaud. Il accomplit un pèlerinage à Rome en 1476 puis adopta l’ordre des Bernardins et se retira dans l’abbaye cistercienne de Tamié en Savoie.
Son Congé pris du siècle séculier est un long poème d’une forme très curieuse. Il est divisé en 19 parties, une pour chaque lettre de l’alphabet (sauf pour le I et le J qui ne forment qu’une partie et sans les lettres K, U, W, X, Y et Z). Les vers dans chaque partie commencent la plupart du temps par la lettre à laquelle ils sont attachés.
L’ouvrage dut paraître pour la première fois vers 1500 et Brunet décrit six éditions, toutes très rares, en les distinguant par le nombre de pages ou le nombre de lignes. Aucune de celles-ci ne correspond à notre édition qui n’est citée que par Fairfax Murray qui possédait cet exemplaire et par Bechtel qui reprend les indications de ce dernier.
Il est très probablement le seul exemplaire connu ; c’est en tout cas le seul référencé par l’USTC.
Le volume est orné sur le titre d’un joli bois représentant une scène d’exorcisme avec plusieurs personnages autour d’un lit, un prêtre tenant le calice et, dans le lit, une femme d’où s’échappe le Diable.
L’encre a un peu bavé sur 3 feuillets mais les vers sont tout à fait lisibles (C1v, C2r et C3v).
Provenance : Fairfax Murray (étiquette, n° 70).
3 500 - 4 500 €
declarant aucunes finesses dont elles Usent Vers leurs maistres et maistresses. Imprimé nouvellement par le commandemēt de leur secretaire maistre Pierre babillet.
S. l. n. d. (Paris, ca 1540).
Plaquette in-4, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs orné à la grotesque, dentelle intérieure, tranches dorées (Bauzonnet-Trautz).
Manque à Bechtel (47/B-1 et s.) et à Brunet (I-1568-1764) // Renouard, 759 // Rothschild, III-2318.
(8 f.) / A-B4 / 27 lignes, car. goth. / 88 x 132 mm.
Édition inconnue à Bechtel, ainsi qu’à Brunet (qui décrit un exemplaire qui semble correspondre au nôtre mais donne un nombre de lignes par page différent), Fairfax Murray et Tchemerzine.
Très rare édition non répertoriée par les bibliographies de cette facétie en vers sur les chambrières, et très probablement le seul exemplaire connu. Elle se compose de 8 feuillets non chiffrés. Au premier feuillet figure le titre dans la partie supérieure avec une vignette à mi-page représentant
Maistre Pierre Babillet à qui l’on offre un livre. Le texte commence au verso de ce premier feuillet Chãberieres veuillez moy pardõner si ie pretēdz descouvrir vos finesses et s’achève au recto du 8e feuillet (B4) A dieu ie te dis Guillemette, feuillet au verso duquel figure une marque S M attribuée par Renouard et Rothschild à Sulpice Mérenget, libraire parisien qui officia rue Saint-Jacques de 1538 (1531 ?) à 1548.
L’exemplaire provient de la bibliothèque du baron de Ruble et serait, selon la notice de son catalogue, le seul exemplaire connu.
Cette fiche ne donne pas d’indication de date mais Émile Picot, in Le Monologue dramatique dans l’ancien théâtre français (1886, p. 20), indique, à l’examen de cet exemplaire, la date approximative de 1530. L’édition a été en réalité imprimée quelques années plus tard puisqu’elle possède la marque de Sulpice Mérenget mais elle ne peut être postérieure à 1550. En effet, à partir de cette date, les éditions se complètent d’une seconde facétie que l’on peut dater d’après son titre : Pronostication sur les mariez et femmes veufues pour l’an mil cinq cens et cinquante. Il faut probablement dater notre édition vers 1540.
Nous n’avons trouvé aucun renseignement sur le dénommé Pierre Babillet, pseudonyme vraisemblablement inspiré du « babillage », et toutes les notices bibliographiques qui font référence à d’autres éditions de ce texte le classent à Caquet des bonnes chambrières, classement que nous avons adopté.
Deux petites épidermures sur les coupes.
Provenance :
Léon Cailhava (I, 21 octobre 1845, n° 313) et baron Joseph de Ruble (exlibris, 29 mai-3 juin 1899, n° 153).
8 000 - 10 000 €
Sensuyvēt les cēt nouvelles cõtenant cent hystoires ou nouveaulx cõptes plaisans a deviser en toutes bonnes compaignies par maniere de ioyeusete.
Lyon, Olivier Arnoullet, s. d. (ca 1530). In-8, maroquin janséniste brun, dos à 5 nerfs, filets intérieurs, tranches dorées sur marbrure (M. Lortic).
Baudrier, X-39 // Bechtel, 543/N-78 // Brunet, I-1735 // TchemerzineScheler, IV-72 // USTC, 49827.
(136 f.) / a-r8 / 40 lignes, car. goth. / 123 x 185 mm.
Première édition publiée chez Arnoullet, à Lyon, vers 1530. Il en publiera une seconde en 1532 qui diffère par le titre de celle que nous présentons.
Ouvrage, faussement attribué à Antoine de La Salle, qui fut composé à la demande de Philippe Le Bon, duc de Bourgogne vers 1462 par un écrivain de cour, peut-être Philippe Pot. C’est un recueil d’histoires gaillardes et plaisantes où se retrouvent abondance de ripailles, joutes amoureuses, feintes et jeux de mots qui forment une suite au Decameron de Boccace et annonce les contes du XVIe siècle (Bechtel).
Titre en rouge et noir avec un grand bois représentant un lettré (l’auteur) lisant un livre avec des auditeurs placés derrière lui, un bois à pleine page au dernier feuillet représentant le roi entouré de six personnages et 38 figures gravées sur bois dans le texte, en réalité 14 figures dont 8 plusieurs fois répétées, et nombreuses lettrines.
L’exemplaire porte une annotation manuscrite au crayon de Jean Bourdel au verso du feuillet de garde : Edition sans date (vers 1525). J’ai comparé ce livre page à page à l’édition Arnoullet 1532 : Sauf le bois de tête et la mention finale, tout est identique. Cette édition est certainement la première : les bois sont bien meilleurs, les lettres et caractères d’imprimerie sont nets. Dans l’édition de 1532, bois écrasés, lettres floues, typographie barbouillée.
Petit trou au feuillet Q6 avec perte de 3 lettres.
Provenance : Édouard Rahir (II, 6-8 mai 1931, n° 443) et Fairfax Murray (sans numéro, étiquette From the library of Ch. Fairfax Murray)
10 000 - 12 000 €
Le Ieu des eschez moralise nouvellement imprime a Paris.
Paris, Anthoine Vérart, 6 septembre 1504.
In-folio, maroquin vert, triple filet avec supra-libris de la bibliothèque de Mello, dos à 5 nerfs orné de filets et fleurons dorés, doublure de maroquin rouge vif orné avec grand décor au filet doré de style Renaissance, doubles gardes, tranches dorées (Chambolle-Duru / Marius Michel).
Bechtel, 397/J-137 // Brunet, III-480 // Fairfax Murray, 629 // Macfarlane, 72 // Rothschild, II-1506 // Tchemerzine-Scheler, V-206 // USTC, 26056.
(4 f.)-CII / a4, b-s6 / 34 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 185 x 267 mm.
Première édition française très rare d’un texte attribué à Jacques de Cessoles et paru en latin à Utrecht en 1473.
L’auteur, religieux français né à Cessoles en Picardie, dont il prit le nom, vécut au XIIIe siècle. Dans son Jeu des échecs moralisé, il cherche à tirer de la marche des pièces des règles de conduite à l’usage de tous les états (Larousse).
On ne connaît pas le traducteur, mais la traduction est généralement attribuée à Jean de Vignay ou Vigny
Le Jeu des échecs moralisé s’achève au feuillet l5. Il est suivi d’ung livre qui consone fort à la matière précédente : un livre sur l’ordre de chevalerie, puis, au feuillet p5, du roman Mélibée et Prudence, roman moral de Christine de Pisan qui parut pour la première fois vers 1480 et dont c’est ici la seconde parution.
L’illustration se compose d’une grande grotesque pour le titre et de 4 bois dont un très beau au verso du titre représentant un roi et une reine jouant aux échecs dans un cadre à douze compartiments où sont représentés divers personnages, le laboureur, le maréchal, le dépensier, le chevalier, le juge… Un grand bois (b4v) représente le Christ crucifié entouré de Dieu et des évangélistes, bois extrait de la Bible de Vérard et répété au feuillet p4v, et un bois plus petit à la fin du Jeu des échecs moralisé représentant une femme soldat et un homme armé d’une massue, bois qui avait été utilisé pour une autre publication de Vérard : le Chevalier Délibéré.
Macfarlane décrit un autre bois au feuillet p4v mais Fairfax Murray, dans la longue fiche descriptive qu’il a faite de notre exemplaire, indique qu’il a consulté l’exemplaire du British Museum sur lequel Macfarlane a rédigé sa fiche et que le feuillet p4v est probablement un fac-similé. Cette erreur de Macfarlane dans la description de l’illustration du feuillet p4v est confortée par la fiche rédigée par Picot dans le catalogue Rothschild qui décrit un exemplaire identique au nôtre.
Très rare édition. L’USTC en recense six exemplaires dans des bibliothèques publiques.
Pâle décoloration du dos et des bords des plats. Inversion des 3e et 4e feuillets et très habiles restaurations angulaires aux 20 premiers feuillets n’affectant pas le texte, seule la gravure au verso du titre ayant été un peu reprise à l’encre.
Très bel exemplaire relié aux armes du baron Seillière avec son supralibris de la bibliothèque de Mello.
Provenance :
Baron Achille Seillière (supra-libris, I, 5-14 mai 1890, n° 135) et Fairfax Murray (étiquette, n° 629).
10 000 - 12 000 €
23
Symphorien CHAMPIER et Robert de BALSAT. La nef des princes et des batailles de noblesse avec aultres enseignemens utilz & profitables a toutes manieres de gens pour congnoistre a bienvivre & mourir dediques et envoyes a divers prelas seigneurs… Lyon Guillaume Balsarin, 7 septembre 1502. In-folio, maroquin vert sapin, plats ornés dans le genre Du Seuil, dos à 6 nerfs finement orné aux petits fers, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Bauzonnet-Trautz).
Baudrier, XII-56 // Bechtel, 49/B-17 // Brunet, I-1769 // Fairfax Murray, 83 // USTC, 11002.
66 f. (mal chiffrés LXV) / a-l6 / 40 ou 41 longues lignes parfois sur 2 colonnes, car. goth. / 159 x 240 mm.
Première et rare édition de l’un des livres les plus curieux de Champier, publié à Lyon en 1502.
Symphorien Champier, célèbre médecin et historien français, est né en 1471 (1472 ?) à Saint-Symphorien-le-Loise et mort vers 1540. Ayant fait ses humanités à Paris, il s’adonna à l’étude des Belles-Lettres puis de la médecine et fut reçu docteur à l’âge de vingt ans. Il exerça son art à Lyon et produisit dans le même temps, en 1503, un ouvrage, La Nef des dames vertueuses qui lui valut l’admiration de ses contemporaines qui se précipitaient en foule sur son passage. Il épousa une cousine de Bayard, Marguerite Du Terrail puis, en 1509, suivit comme médecin le duc Antoine de Lorraine qui s’en allait rejoindre Louis XII parti conquérir le Milanais. Il se signala à la bataille d’Agnedel, suivit son protecteur à Nancy, repassa les Alpes, se distingua à la bataille de Marignan où il fut créé chevalier de Saint-Georges aux éperons d’or. Revenu en France, il se fixa à Lyon où il exerça la médecine, rédigea des ouvrages de belles lettres, s’occupa des
affaires municipales de la ville où il créa le collège de la Trinité, fonda le collège de médecine, etc.
Les noms des deux auteurs sont indiqués dans le titre et l’ouvrage est souvent référencé à Balsat, premier nommé audit titre, mais nous avons préféré en donner la paternité à Symphorien Champier, Balsat n’ayant rédigé ici que la Nef des batailles qui occupe les feuillets 54 à 63 et Champier étant l’auteur du reste du volume.
La Nef des Princes est, selon Potier (in Catalogue J. Renard, n° 269), une espèce de macédoine entremêlée de français et de latin où l’on trouve de tout, moralités, joyeusetés et beaucoup d’érudition…
On y trouve, entre autres, le Testament de ung vieil prince, le Doctrinal des princes, La Fleur des princes, le Dyalogue de noblesse, la Declaracion du ciel et du monde et des merveilles de la terre, la Malice des femmes, le Doctrinal du père de famille, les Enseignemens utiles a tous les peres de famille, le Regime d’ung serviteur, etc. C’est, ainsi que l’écrit Bechtel, mises bout à bout, toutes les connaissances nécessaires à la fonction de prince, mais l’ouvrage, comme on le devine, dépasse largement ce cadre.
L’ouvrage est abondamment illustré de bois gravés de différentes tailles et sur les sujets les plus divers et les plus curieux. Au total, 42 bois gravés dont 7 répétés. On remarquera plus spécialement le titre avec une nef à bord de laquelle se trouvent un roi, une reine, un prince et un autre roi tenant une lyre (David ?), et une curieuse représentation du monde avec les noms des pays placés sur un grand disque.
Fairfax Murray et Potier, via la notice du catalogue Ruble (n° 83), font remarquer que quatre gravures sur métal, dites interrasiles ou à la manière éraillée qui avaient été employées par Numeister pour deux éditions qu’il a données des Méditations de Turrecremata, ont été à nouveau utilisées ici (f. XIX, XXV, XXX marqué XXXIII et LIII).
Très bel exemplaire malgré 2 minimes éraflures au second plat et une tache au titre.
Provenance :
Baron Joseph de Ruble (ex-libris, 29 mai-3 juin 1899, n° 83) et Fairfax Murray (étiquette, n° 83).
15 000 - 20 000 €
Les gestes ensemble la Vie du preux Chevalier Bayard avec sa genealogie Comparaisons aux anciēs preux chevaliers Gentilz Israelitiques et chrestiens. Oraisons lamentations et Epitaphes dudit chevalier Bayard. Contenant plusieurs Victoires des roys de France Charles.Viii. Loys.vii Francois premier de ce nom tant es Italles que autres regions et pays.
Paris, Jaques Niverd, 22 janvier 1525
In-8, veau fauve, double filet, dos à 5 nerfs orné, tranches dorées sur marbrure (Reliure du XVIIIe siècle).
Bechtel, 125/C-142 // Brunet, I-1774 // Renouard, ICP, III-792 // Rothschild, II-1505 // USTC, 49952.
(78 f.) / A-J8, K6 / 31 longues lignes, car. goth. / 122 x 189 mm.
Nouvelle édition (troisième, quatrième ou cinquième) de cette version romanesque de la vie du chevalier Bayard due à Symphorien Champier, célèbre médecin et historien français, né en 1471 (1472 ?) à Saint-Symphorien-le-Loise et mort vers 1540, que nous avons présenté au numéro précédent et qui eut lui-même une destinée des plus romanesques, exerça la médecine à Lyon, épousa une cousine de Bayard et suivit comme médecin le duc de Lorraine qui allait combattre en Italie, s’illustra à Marignan, s’occupa à son retour des affaires municipales de la ville de Lyon…
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Son histoire de Bayard est, comme nous l’avons dit, plus romanesque que celle rédigée par Jacques de Mailles. Elle eut cependant beaucoup de succès. Publiée pour la première fois en 1524, elle connut cinq éditions en 1525, dont trois non datées, ce qui rend incertain l’ordre de leur publication. La nôtre est probablement la troisième ou la quatrième.
Elle contient in fine une partie en latin Compēdiola illustrissimi Bayardi vita : una cum panegyricis epitaphis, anecdotes sur la vie de Bayard accompagnées d’épitaphes par Nicolas de Quarcet et Symphorien Champier.
Elle est illustrée de 6 bois dans le texte représentant des villes, batailles, assaut de château, soldatesque, et de nombreuses lettrines.
Reliure anciennement restaurée avec taches et défauts, charnières en partie fendues, épidermures, inscription manuscrite illisible sur le premier plat.
Provenance :
Baron Sosthène de La Roche Lacarelle (ex-libris, 30 avril-4 mai 1888, n° 491) et Paul Couturier de Royas (ex-libris).
3 000 - 4 000 €
25
Alain CHARTIER.
Les fais maistre alain charetier.
Paris, Pierre Le Caron pour Anthoine Vérard, s. d. (1499 ?).
2 parties en un volume in-folio, veau granité avec armes au centre des plats, dos à 5 nerfs avec chiffre répété (Reliure du XVIIe siècle)
Bechtel, 136/C-271 // BMC, VIII-142 // Brunet, I-1812 // CIBN, I-C-269 // Delisle, Chantilly, 415 // Macfarlane 109 // Olivier, pl. 1706 // TchemerzineScheler, II-281 // USTC, 71014.
I. (66 f.) / a-b8, c6, d8, e-k6 (le dernier blanc) / II. (68 f.), A-B8, C6, D8, E6, F8 G-K6 / 40 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 188 x 260 mm.
Très rare troisième édition des œuvres d’Alain Chartier. Les bibliographies ne font référence qu’à une seule édition antérieure datée 1489 mais le Catalogue des Incunables de la Bibliothèque Nationale en décrit une seconde qui aurait été publiée vers 1494.
Alain Chartier, écrivain français, est né dans la région de Bayeux vers 1385. D’origine noble, il fit ses études à l’Université de Paris. Il fut clerc, notaire et secrétaire de la maison de Charles VII. Écrivain politique, moraliste et poète, il fut chargé de diverses missions diplomatiques dont celle, en 1428, de négocier le mariage de Marguerite d’Écosse, âgée de quatre ans, avec le futur Louis XI. Certains affirment qu’il fut archidiacre de Paris ou conseiller au Parlement de Paris, sans que l’on puisse en avoir la certitude, mais il jouit d’une grande considération à la Cour. Il fut l’auteur d’œuvres morales, d’œuvres patriotiques et d’œuvres poétiques d’où ressortent son âme noble et grande, cœur plein de foi religieuse et d’amour pour son pays (Larousse).
L’édition se compose de deux parties : la première contient les œuvres en prose, Le Curial, Le Quadrilogue invectif, La genealogie de l’extraction des roys, La declaration de la ditte genealogie… et la seconde les œuvres poétiques telles que La Belle dame sans mercy, La Pastourelle de Gransson, Le Breviaire des nobles, Le Debat de resveillematin, des complaintes, des ballades…
L’édition est illustrée d’une grande grotesque au titre du tome I, d’un grand bois au verso du titre représentant dans la partie supérieure un groupe de cinq personnages officiels, dans la partie médiane le greffe, le procureur, le receveur et le clerc et des étudiants dans la partie inférieure. Au feuillet a2 un grand bois montrant un homme allongé sur un lit, une femme et un homme aux côtés du lit, ce bois repris sur le premier feuillet de la seconde partie, et enfin un tableau généalogique des rois de France au dernier feuillet de la première partie. Le volume porte la marque de Vérard au dernier feuillet.
Cette édition a été décrite par Bechtel qui la date, à tort sans doute, de 1490.
Notre exemplaire est en tous points conforme (texte, illustrations, colophon) à la description donnée par Macfarlane (n° 109) : le premier feuillet de la première partie présente une grande grotesque reproduite par lui (n° 9) avec le titre Les fais maistre alain Chartier sur une seule ligne, présentation différente de celle donnée par Tchemerzine qui reproduit une autre grotesque avec le titre sur 3 lignes.
La bibliothèque du château de Chantilly possède deux exemplaires de cette édition, l’un sur vélin et l’autre sur papier ordinaire et, dans la longue notice consacrée à ces deux ouvrages rédigée par Léopold Delisle dans Le Cabinet des livres imprimés antérieurs au milieu du XVIe siècle, celui-ci indique des différences entre les deux exemplaires en précisant que l’exemplaire sur vélin a dû très certainement être imprimé avant l’exemplaire sur papier, ce dernier ayant fait l’objet de plusieurs corrections.
Notre exemplaire possède toutes les remarques (sauf une) de premier tirage relevées dans le catalogue de Chantilly, que ce soit du point de vue du texte, de l’illustration ou du colophon. Seul le titre diffère totalement de l’exemplaire de Chantilly mais ce titre est celui décrit par Macfarlane et nous pensons qu’il a dû être imprimé avant celui reproduit par Tchemerzine, les éditions postérieures reprenant ce dernier.
Delisle indique ensuite que la BnF possède deux exemplaires, l’un sur papier en premier état et l’autre sur vélin en second état, que l’exemplaire de la Bibliothèque Mazarine est en second état et celui du British Museum est en premier état.
L’exemplaire que nous présentons est un des très rares avec de nombreuses remarques du premier état.
Exemplaire aux armes de Jean Du Bouchet (1599-1684), conseiller du Roi en ses Conseils, maître d’hôtel ordinaire du Roi, historiographe et premier gendarme de France, fait chevalier de Saint-Michel en 1637.
Le dos de la reliure porte un chiffre répété qui, sans que nous puissions l’affirmer, doit être celui de Jean Du Bouchet. Le dos porte aussi en petit la mention PARIS ajoutée postérieurement.
Reliure fortement épidermée, en mauvais état avec des manques au dos et aux charnières, annotations manuscrites anciennes en anglais sur les gardes relatives à des exemplaires vendus. Le corps de l’ouvrage est en très bon état malgré des taches sans gravité à 3 feuillets et une déchirure marginale réparée.
Provenance :
Jean Du Bouchet (armes).
10 000 - 12 000 €
[Alain
]. La belle Dame sans mercy.
S. l. n. d. (Paris, J. Hubert, ca 1529).
Plaquette petit in-8, maroquin rouge joliment orné avec triple filet, écoinçons aux petits fers et rose dans un médaillon orné de même, dos à 5 nerfs finement orné, dentelle intérieure, tranches dorées (BauzonnetTrautz).
Bechtel, 135/C-263 // Brunet, I-1814 // Fairfax Murray, II-633 // Renouard, ICP, III-462-1697 // Tchemerzine-Scheler, II-314 // USTC, 73209.
(16 f.) / a-b8 / 28 lignes, car. goth. / 79 x 121 mm.
Quatrième édition citée par Brunet et Tchemerzine et sixième édition citée par Bechtel.
Écrivain politique, moraliste et poète, que nous avons présenté dans le numéro précédent, âme noble et grande, Alain Chartier trouvait dans l’art poétique une distraction, un délassement dans lequel il essaya de renouveler le thème de la galanterie.
La Belle dame sans mercy conte l’histoire d’un amant qui meurt du refus que lui oppose la femme qu’il aime. Le poème de 800 vers groupés en strophes de huit octosyllabes sur trois rimes fit scandale et fut sujet à discussion pendant près d’un siècle (Bechtel). L’ouvrage fit polémique, certains lecteurs protestant contre cette représentation féminine si contraire à l’idéal de l’amour courtois. On médit sur Alain Chartier, insinuant qu’il avait écrit son ouvrage par dépit d’avoir été rebuté et pour détourner les autres [de] la joie qu’il n’avait pas su mériter. Cette querelle connut une réponse sous la forme d’un autre poème de Chartier intitulé La Belle dame qui eut mercy
Tchemerzine décrit quatre éditions et Bechtel en donne six, sans que l’un ou l’autre puisse donner une date à l’une d’elles. Elles auraient été publiées entre 1489 et 1529 et ne se distinguent que par le nombre de pages ou la gravure sur le titre.
Cette édition ne semble connue que par l’exemplaire que nous présentons provenant de la collection Fairfax Murray. Celui-ci la pensait publiée chez Lotrian vers 1530. L’ICP et Bechtel ne font référence qu’à cet exemplaire et donnent quant à eux l’édition publiée chez Hubert vers 1529. Quant à l’USTC, il n’en recense qu’un seul « perdu ». Il semble évident que cet exemplaire est le nôtre.
Le bois sur le titre représente un homme et une femme dialoguant, avec le cadre du bois coupé dans sa partie latérale droite.
Ravissant exemplaire très finement relié par Bauzonnet-Trautz.
Très petite usure à une coupe inférieure (1 cm). Pâles taches au dernier feuillet.
Provenance : Fairfax Murray (étiquette, n° 633).
2 500 - 3 500 €
Alain CHARTIER [Achille CAULIER].
Cy cõmence lospital damours.
S. l. n. d. (Lyon, Ortuin, vers 1485-1490).
Plaquette in-8, maroquin rouge, triple filet en bordure des plats et large encadrement droit formé de deux doubles filets s’entrecroisant dans les milieux, les champs entre eux ornés aux petits fers de filets, fleurs, cercles, points…, dos à 5 nerfs finement orné aux petits fers, dentelle intérieure, tranches dorées (Thibaron - Dor. Wampflug).
Bechtel, 369/H-58 // Brunet, III-345 // CIBN, I-C-282 // TchemerzineScheler, II-276.
(34 f.) / a-c8, d10 / 20 à 22 lignes, car. goth. / 130 x 189 mm.
Seconde édition incunable et première en caractères gothiques de ce poème attribué par les bibliographies anciennes à Alain Chartier, parce que publiée dans ses œuvres, et aujourd’hui référencée sous le nom de son véritable auteur, Achille Caulier, prêtre originaire de Tournai à qui l’on doit deux autres œuvres, La Cruelle femme en amour et Lay en l’onneur de la Vierge Marie.
L’Hôpital d’amour est une sorte de réponse à La Belle dame sans mercy d’Alain Chartier. Le poète tombe amoureux d’une dame qui se montre inflexible à son amour. Il rentre chez lui et, en songe, parcourt le chemin de trop-dure-responce, semé d’embûches et de cadavres dans lesquels il reconnaît des amants malheureux, Philis, Héro et Léandre, Narcisse, Pyrame et Thisbé…, puis arrive à l’hôpital d’amours où il est accueilli par la portière Bel Accueil, l’infirmière Courtoisie, etc. qui lui font prendre une drogue. Il revient alors vers sa dame et obtient ung franc baiser. Il visite ensuite le cimetière d’Amours, y reconnaît les tombes de Tristan, Lancelot… et même d’Alain Chartier… puis, après quelques autres péripéties, obtient de sa dame un autre baiser et s’éveille.
L’attribution à Alain Chartier est d’autant plus contestable que le poète dit l’avoir rencontré mort dans le cimetière d’Amours. Le nom du véritable auteur se devine dans l’acrostiche des premiers vers des 6 premières strophes formant le nom ACILLE
L’édition originale fut publiée à Lyon entre 1489 et 1492. Elle fut suivie par l’édition que nous présentons qui fut publiée dans la même ville chez Gaspar Ortuin vers 1490, datation faite d’après l’usure des caractères.
Une grande lettrine au titre et un curieux bois au verso représentant Cupidon, les yeux bandés, dardant ses flèches vers une foule d’hommes et de femmes de toutes conditions, au fond Pyrame, Thisbé et la lionne sont embrochés sur une pique.
Superbe exemplaire dans une fine reliure de Thibaron dorée par Wampflug qui travailla avec Lortic avant de s’établir à son compte en 1855.
Un choc à la coupe supérieure du second plat. Gravure sur bois en partie coloriée anciennement et en partie effacée.
Provenance :
Léon Cailhava (21 octobre 1845, n° 303), Nicolas Yemeniz (9-31 mai 1867, n° 1626) en maroquin citron, puis Étienne-Marie Bancel dans sa reliure actuelle (ex-libris, 8 mai 1882, n° 240).
5 000 - 6 000 €
Sensuit lepistre de Othea deesse de prudēce moralisee en laquelle sont cõtenus plusieurs bons et notables enseignemens pour toutes personnes Voulans ensuivir les vertues et fuir les vices…
Paris, Veuve de feu Jehan Trepperel, s. d. (ca 1520).
Plaquette petit in-4, maroquin vert lierre, triple filet à froid, dos à 6 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Bauzonnet-Trautz).
Bechtel, 142/C-316 // Brunet, Supplément I-259 // TchemerzineScheler, V-205.
(33 f. sur 34, le dernier blanc manquant ici) / A4, B8, C4, D8, E4, F6 / 40 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 128 x 188 mm.
Troisième édition et seconde sous ce titre, le texte ayant été publié auparavant dans Les Cent histoires de Troye.
Née en 1363 à Venise et morte vers 1431, Christine de Pisan vint en France à l’âge de cinq ans lorsque son père prit la charge de secrétaire du roi Charles V. Mariée à l’âge de quinze ans, elle vécut au milieu des fastes de la Cour, mais le décès de son père et celui du roi, son protecteur, l’obligèrent à gagner sa vie. Veuve à vingt-cinq ans et mère de trois enfants, elle entreprit une carrière littéraire pour subvenir à ses besoins et composa de nombreux ouvrages en prose et en vers. Elle rédigea à la demande du duc de Bourgogne une Vie de Charles V qui est sans doute le meilleur de ses ouvrages dont de nombreux ne furent publiés qu’à partir du XIXe siècle. Elle est une des premières femmes à avoir vécu de sa plume.
L’Épître de Othea déesse de prudence… fut publiée pour la première fois vers 1500 dans le volume intitulé Les Cent hystoires de Troye. Furent publiées ensuite deux éditions séparées, une première rouennaise que Bechtel date entre 1507 et 1518 et celle que nous présentons, parisienne, que l’on peut dater entre 1518 et 1520.
Cette édition est répertoriée par Brunet, Tchemerzine et Bechtel et ces trois éminents bibliographes ne citent que cet exemplaire.
Titre en rouge et noir avec une grande lettrine et un bois représentant Othea deesse et le messager, un bois au feuillet A2 représentant un couple et annonçant le début de l’ouvrage et 2 petits bois au verso du dernier feuillet F5.
Quelques titres en début de volume sont imprimés à l’encre rouge. Nous n’avons trouvé aucun autre exemplaire dans les grandes collections privées et les principales bibliothèques publiques et il semble que ce soit ici le seul exemplaire connu.
Bel exemplaire malgré une petite fente en haut d’un mors.
Provenance : Ambroise Firmin-Didot (6-15 juin 1878, n° 140) et Édouard Moura (3-8 décembre 1923, n° 211) puis vente à Paris le 14 juin 1950.
5 000 - 6 000 €
29
[Jean de CLAUSO]
La complainte de france. Lacteur. Loyaulx frãcoys : faictes vostre devoir…
S. l. n. d. (Toulouse ?, E. Mareschal, ca 1527).
Plaquette in-4, maroquin bleu, filet doré sur les plats, dos lisse avec le titre en long, dentelle intérieure, tranches dorées (Lloyd, Wallis & Lloyd).
Baudrier, X-309 // Bechtel, 161/C-461 // Brunet, II-90-196 // Cioranescu, 6696 // Fairfax Murray 96 // USTC, 79163.
(12 f.) / A-C4 / 34 ou 35 lignes, car. goth. / 135 x 188 mm.
Édition très rare de cette pièce en vers à l’intention des enfants de François Ier qui furent livrés en otages aux Espagnols, en 1526, en garantie du traité de Madrid.
Après le désastre de Pavie en 1525, François Ier fut emmené captif à Madrid où, pour obtenir la liberté, il signa le traité du même nom par lequel il renonçait à la suzeraineté sur la Flandre et l’Artois et cédait entièrement le duché de Bourgogne, la vicomté d’Auxerre, le Charolais,… soit un quart de la France. Ses fils servirent de gage au respect de ce traité.
Le nom de l’auteur, Jean de Clauso, se devine en plusieurs endroits, d’abord dans la gravure qui orne le titre où ses initiales sont inscrites sur le flanc d’un bureau, ensuite les mêmes initiales J.D.C. dans la dédicace à la mère du roi, Louise de Savoie qui assura la régence, et enfin au dernier feuillet dans un acrostiche où son nom apparaît en entier. Cet auteur semble n’avoir publié que ce petit opuscule.
Le premier feuillet est illustré d’un beau bois gravé qui est reproduit par Baudrier pour l’édition lyonnaise : dans sa bibliothèque, l’auteur assis à sa table s’adresse à la France, placée debout devant lui. Cette dernière porte une robe semée de lys et est entourée d’une bannière où l’on peut lire l’inscription latine Audite obsecro universi populi et videte dolorem meum tremorum primo que l’on peut traduire par Écoutez, j’en supplie tout le peuple, et voyez ma douleur et mon tremblement.
Bechtel signale une édition publiée à Toulouse qui correspond à la nôtre. Il donne un autre exemplaire à la BnF qui ne contient que 8 feuillets mais qui, après vérification, est incomplet du cahier B. Pour notre part, nous n’avons trouvé aucun autre exemplaire et Fairfax Murray, à qui cet exemplaire a appartenu, pensait qu’il était sans doute unique. L’USTC ne recense qu’un exemplaire en mains privées.
Premier feuillet sali avec restaurations angulaires, taches à plusieurs feuillets avec fantômes d’écriture manuscrite ancienne.
Provenance :
AEgidii Giannini (ex-libris ancien à l’encre) et Fairfax Murray (étiquette, n° 96).
2 000 - 3 000 €
30
Philippe de COMMINES.
Cronique & hystoire… contenant les choses advenues durant le regne du Roy Loys xie tant en France Bourgongne Flandres Arthois Angleterre q Espaigne et lieux circonvoisins Nouvellement imprime a Paris.
Paris, Galliot du Pré, 26 avril 1524. In-4, veau brun, mention Estiene dans un médaillon sur le premier plat et Despinay sur le second, dos à 6 nerfs orné (Reliure du XVIIe siècle) chemise demi-chagrin marron et étui modernes.
Bechtel, 158/C-443 // Brunet, II-188 // Fairfax Murray, 101 // TchemerzineScheler, II-450 // USTC, 30904.
(116 f.) / A-S6, T-V4 / 42 longues lignes, car. goth. / 179 x 264 mm.
Rare première édition des six premiers livres de la Chronique de Philippe de Commines, seigneur d’Argenton.
Né en 1445 dans une famille de hauts fonctionnaires bourguignons, conseiller de Charles le Téméraire, Philippe de Commines s’attacha ensuite à Louis XI, devint ministre et fut employé par lui à de nombreuses négociations politiques. Après la mort de Louis XI, en 1483, il fut membre du Conseil pendant la régence d’Anne de Beaujeu, favorisa les intrigues du duc d’Orléans, fut emprisonné dans une cage de fer à Loches pendant huit mois, puis servit à nouveau sous Charles VIII mais sans retrouver le pouvoir et l’influence qu’il avait sous Louis XI.
Dans ses mémoires, Commines se montre historien de premier ordre. Ses jugements sont impartiaux et sa relation est fidèle, mais les trahisons, les crimes même, loin d’exciter son indignation sont rapportés par lui froidement, sans emphase, envisagés comme des moyens de succès et jugés par leurs résultats seulement et en dehors de toute considération morale (Larousse).
Les mémoires de Commines contiennent huit livres. Ce sont ici les six premiers qui sont publiés pour la première fois. Ils sont consacrés à l’affrontement entre Louis XI et Charles de Bourgogne et s’arrêtent à la mort de Louis XI.
L’édition est ornée d’un beau titre gravé de style architectural avec colonnes, putti, médaillons… avec au verso les armes de France soutenues par deux anges, lettrines dans le texte et marque de l’imprimeur au dernier feuillet.
Le titre porte, collé en son centre, une pièce rectangulaire de papier avec gravure sur bois destinée sans doute à masquer une signature.
Reliure restaurée anciennement, fortement épidermée, titre un peu rogné, restauré dans la partie supérieure par un papier collé au dos. Taches à 3 feuillets (encre) et un point de rouille au feuillet V1.
Provenance :
Estiene Despinay (ou d’Espinay) dont le nom figure sur la reliure et sur lequel nos recherches sont demeurées vaines.
3 000 - 4 000 €
[Philippe de COMMINES].
Cronique & hystoire… contenant les choses advenues durant le regne du Roy Loys Unziesme tant en France Bourgõgne Flandres Arthois Angleterre que Espaigne et lieux circonvoisins. Nouvellement reveue et corrigee Avec plusieurs notables mis en marge…
Paris, Anthoine Couteau pour Galliot du Pré, 11 septembre 1525.
Croniques du Roy Charles huytiesme de ce nõ que Dieu absoille cõtenãt la Verite des faictz et gestes dignes de mémoire dudict seigneur quil feist en son voiage de Naples et de la conqueste dudit royaulme de Naples pays adiacens Et de son triumphãt et Victorieux retour en son royaume de Frãce… Paris et Poitiers, Enguillebert de Marnef, 25 septembre 1528.
2 ouvrages en un volume in-folio, maroquin taupe, fin encadrement quadrilobé formé d’un filet doré serti de deux filets à froid avec fleurons d’angle, au centre large motif doré losangé aux petits fers, dos à 6 nerfs orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé).
Bechtel, 159/C-446 / 160/C-454 // Brunet, II-189-190 // TchemerzineScheler, II-452-455 // USTC, 39054 et 8405.
I. (4 f.)-CVI / A4, B-S6, T4 / II (4 f.)-LX / aa4, A-K6 / 44 et 43 longues lignes, car. goth. / 176 x 261 mm.
Troisième édition de la Cronique et histoire… de Loys Unziesme et première édition des Chroniques du Roy Charles huytiesme Philippe de Commines, grand homme d’État aux côtés de Louis XI, avait rédigé ses mémoires en deux parties. La première qu’il composa de 1490 à 1493 est entièrement consacrée à la vie politique sous Louis XI et constitue les livres I à VI. Les livres VII et VIII qu’il rédigea de 1495 à 1498 sont consacrés à la première expédition en Italie où il avait suivi le roi Charles VIII et où il s’illustra courageusement auprès de lui à la bataille de Fornoue. Ses mémoires s’achèvent par la mort du roi en 1498. Ses chroniques rencontrèrent immédiatement un vif succès parce qu’elles sont impartiales, qu’elles sont l’information précise d’un témoin oculaire [et que] le souci d’expliquer le réel l’a amené à faire œuvre aussi de moraliste et de politique, usant fréquemment de la digression, donnant un portrait pessimiste des princes et des hommes, fixant, avant Machiavel, les règles de la réussite politique (En français dans le texte, n° 38).
Les six premiers livres connurent deux éditions publiées en 1524, le 26 avril et le 7 septembre, puis trois éditions furent publiées en 1525, l’une en janvier, l’autre le 15 février et celle que nous présentons le 11 septembre. Il faut en réalité regarder cette dernière comme la véritable
troisième édition, l’année à l’époque commençant au mois de mars, les mois de janvier et février étant donc placés après le mois de septembre. Ce n’est que trente ans plus tard, après un édit de Charles IX daté de 1562, que l’année débuta au 1er janvier.
L’illustration se compose, pour le premier ouvrage, d’un encadrement de titre semblable à celui de l’édition originale de 1524, de la même figure au verso représentant les armes de France soutenues par deux anges et de la marque de l’imprimeur au dernier feuillet ; pour le second volume d’un grand et beau titre illustré de style architectural montrant des scènes agricoles ou de chasse, avec marque de l’imprimeur, d’un grand bois armorié au feuillet aa4 et de 7 bois dans le texte dont un répété, ainsi que de lettrines.
Bel exemplaire réglé joliment relié par Capé.
Petits frottements sans gravité à la reliure. Titre du premier volume un peu coupé dans la partie supérieure.
6 000 - 8 000 €
COMPLAINCTE DOULOUREUSE DE LAME DÃPNEE.
Paris, Ecu de France, s. d. (ca 1512/1525).
Plaquette petit in-8, maroquin rouge à long grain, double filet en encadrement, chiffre AA au centre des plats, dos lisse orné de même avec le titre en long, roulette intérieure, tête dorée (Purgold).
Bechtel, 162/C-473 // Brunet, II-199.
(16 f.) / A-B8 / 27 lignes, car. goth. / 87 x 133 mm.
Nouvelle édition de la Complainte douloureuse de l’âme damnée
Cette complainte semble appartenir au XVe siècle. C’est un dialogue versifié entre une âme damnée, Dieu, le diable et les parents d’un malade. Les dix derniers vers donnent l’acrostiche de Rouge Belot, qui paraîtrait être l’auteur, mais ce dernier se serait, selon Rothschild, approprié une composition plus ancienne, y ajoutant la conclusion de l’acteur.
La plus ancienne édition aurait été publiée à Paris chez Du Pré vers 1486.
Cette pièce fut souvent réimprimée. Bechtel en donne onze éditions séparées, dont aucune n’est datée. Parmi elles, cinq sont incunables et les autres sont toutes publiées avant 1525. Celle que nous présentons a été donnée par les successeurs de Jean Trepperel, entre 1512 et 1525. Un bois sur le titre représentant une femme debout tenant un enfant avec un personnage allongé derrière elle.
L’édition semble avoir échappé aux bibliographes à l’exception de Brunet et Bechtel qui ne citent que cet exemplaire. Il est manifestement d’une très grande rareté.
Bel exemplaire finement relié par Purgold.
Minime usure à 2 coins. 2 feuillets plus courts dans la marge latérale ont été mis à la taille.
Provenance :
Adolphe Audenet (ex-libris, II, 11 mars 1841, n° 694), Charles Nodier (exlibris, 27 avril 1844, n° 337) et Nicolas Yemeniz (ex-libris, 9 mai 1867, n° 1639).
2 500 - 3 500 €
S. l. n. d. (Lyon, Pierre Mareschal et Barnabé Chaussard, ca 1503). Plaquette in-4, maroquin rouge orné d’un médaillon central doré formé de pampres de vigne, dos à 6 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet).
Baudrier, XI-483 // Bechtel, 177/C-604 // Brunet, II-244 // USTC, 70145 // Vicaire, Gastronomie, 208.
(4 f.) / [ ]4 / 30 lignes, car. goth. / 133 x 186 mm.
Très rare édition lyonnaise de l’un des premiers manuels de civilité. Plaquette à l’usage des enfants sur la manière de se bien comporter à table :
Enfant qui veult estre courtoys
Et a toutes gens agreable
Et principalement a table
Garde ces regles en francoys
L’auteur, resté anonyme, pourrait, d’après Brunet, être le même que celui de La doctrine du pere au filz, Le doctrinal des nouveaux mariez, Le doctrinal des filles et La voye de Paradis.
Composé de 37 quatrains suivis d’une ballade de 28 vers engageant les enfants à Prier Dieu pour les trespassez, cette amusante civilité prodigue de nombreux conseils d’hygiène et de bonne tenue : couper soigneux ses ongles & oster lordure, laver ses mains plusieurs fois par jour troys foys a tout le moins attendre avant de s’asseoir à table que le maître de maison l’ait autorisé, ne pas se servir en premier et modérément car qui trop en prend il est villain, laisser de la viande aux autres convives, ne pas trop boire de vin Par trop boire est il deshonneste / Et si en as mal en ta teste / Et puys apres honte et vergoigne, ne pas parler la bouche pleine, etc.
Cinquième édition citée par Bechtel. Vicaire en recense neuf dont aucune n’est datée. Elles sont toutes très rares.
Celle-ci se reconnaît aux deux grosses croix de Malte sur le titre et à la marque de Pierre Mareschal et Barnabé Chaussard, imprimeurs associés à Lyon de 1493 à 1515 (marque 2bis brisée selon la classification de Baudrier). Cette marque a été brisée dans la bordure droite en 1503 permettant ainsi la datation de certaines productions de ces imprimeurs.
Notre édition a donc été publiée entre 1503 et 1515. Bechtel la situe vers 1503, soit immédiatement après la cassure de la marque, ce que semble confirmer l’emploi, sur le titre, de la lettrine L en blanc sur fond noir. Baudrier précise en effet que cette lettrine fut utilisée dans les premiers temps de l’association, puis remplacée par un L en noir sur fond blanc.
Très bel exemplaire dans une fine et élégante reliure de Trautz-Bauzonnet.
Une annotation ancienne à l’encre sur le titre, partiellement effacée. Exemplaire anciennement lavé sans excès avec des traces de mouillures anciennes, les marges ont été très habilement restaurées.
Provenance :
Baron Léopold Double (ex-libris, 24-27 mars 1863, n° 89) et Ambroise Firmin-Didot (ex-libris, 6-15 juin 1878, n° 219).
12 000 - 15 000 €
Sensuyuent les droitz Nouveaulx avec le Debat des dames et des armes Lēqueste entre la simple et la rusee avec son playdoye Et le monologue coqllart avec plusieurs autres choses fort ioyeuses.
Paris, vesve feu iehã trepperel, s. d. (ca 1512 ou 1521/1525).
Petit in-4, maroquin rouge, triple filet, dos lisse très joliment orné, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle)
Bechtel, 181/C-637 // Brunet, II-263 // Delisle, Chantilly, 536 // Le Petit, 12 // Tchemerzine-Scheler, II-505 // USTC, 57796. (88 f.) / aa-bb4, A-V4 / 32 lignes, car. goth. / 114 x 173 mm.
Édition originale ou seconde édition selon les bibliographies. Il serait le seul exemplaire connu avec celui de la BnF et celui de la bibliothèque de Chantilly.
Guillaume Coquillart, né à Reims vers 1450, est mort en 1510. Il fit ses études à Paris et devint un avocat reconnu pour son savoir et son expérience, mais, désabusé par cette ville où il connut les perfidies de l’amour et l’injustice et la partialité des grands, il revint dans sa ville natale où il remplit la charge d’official, c’est-à-dire de juge ecclésiastique. Ses poésies peignent à grands traits les mœurs relâchées de son siècle ou sont de petits poèmes renfermant des malices innocentes et des railleries sans amertume.
Les Droits nouveaux sont une suite de petites pièces plus ou moins licencieuses sur les sujets de l’amour et des droits des femmes et hommes vis-à-vis de leur conjoint ou amant. On trouve ainsi une Complainte de Eco qui ne peut iouyr de ses amours, le droit de savoir si on doit laisser ieunes filles & femmes en friche par faulte destre labourées, le droit si le mary bat sa femme elle se doit revencher, à savoir si ieune fēme peult cõtraidre sõ mary a avoir nourrices de peur de ses tetins… Le volume contient également un playdoye et enqueste entre la simple et la rusée, contestation juridique relative à un homme que chacune d’elles prétend avoir pour amant.
Cette première édition, très rare, avait été donné par Brunet comme datant de 1493, mais Trepperel étant mort en 1511 et l’édition ayant été publiée par sa veuve, il est certain que l’édition date au moins de 1512. Bechtel cite une autre édition, in-4 de 36 feuillets, qui aurait précédé celle-ci, mais Le Petit, dans son ouvrage sur les éditions originales françaises, démontre parfaitement que cette édition en 36 feuillets fut publiée après la nôtre.
Titre en rouge et noir avec deux blasons dont un reproduit les armes de J. Godart qui fut chanoine et grand chantre de Notre-Dame de Reims. Au verso du titre, blason avec les lys de France.
Le cahier bb est tiré sur un papier plus fort, un peu jaune, particularité non signalée dans les catalogues Cigongne et Firmin-Didot. Nous l’avons comparé à l’exemplaire conservé à Chantilly et il présente des différences dans la finesse des caractères et dans la lettrine ; nous pensons qu’il a été refait, sans doute au XVIIIe siècle, époque de sa reliure. Ceci n’ôte rien à la rareté de l’exemplaire.
Provenance :
Armand Bernard Cigongne (ex-libris, catalogue de sa bibliothèque, n° 582) et Ambroise Firmin-Didot (ex-libris, 6-15 juin 1878, n° 165).
6 000 - 8 000 €
Guillaume CRÉTIN.
Chãtz royaulx, oraisons : & aultres petitz Traictez… Paris, Jehan Sainct-Denys, s. d. (vers 1529).
Petit in-4, basane tête-de-nègre estampée à froid avec décor à froid dans le genre Du Seuil, dos à 3 doubles nerfs orné à froid (Reliure de l’époque restaurée)
Bechtel, 198/C-895 // Brunet, II-421 // De Backer, I-190 // Ruble, 137 // USTC, 73218.
(4 f.)-CXXXV-(1 f.) / a4, A-H4, I8, K-P4, Q8, R-X4, AA-LL4 / 33 lignes, car. goth. / 122 x 184 mm.
Seconde édition de ce recueil de textes poétiques composés à la demande de François Ier Guillaume Crétin, poète de Cour, débuta sa carrière comme ecclésiastique. Il fut tout d’abord trésorier puis chanoine de la SainteChapelle à Paris. Il devint ensuite historiographe de François Ier et rédigea à sa demande ses Chants royaux, recueil de tous ses poèmes dans lequel on trouve, pêle-mêle, des ballades, des oraisons, des complaintes, de nombreuses épîtres à Charles VIII, à Louis XII, au duc de Valois, à François Ier…, et également un débat des deux dames sur le passetemps des chiens & oyseaux, un plaidoye de lamant doloreux, une invective contre les gens darmes francoys…
À l’aise aussi dans l’épître et l’épigramme, Guillaume Crétin influença Lemaire de Belges et même C. Marot […] il manifestait, comme beaucoup d’autres dans son siècle, un grand idéalisme de la vertu (Bechtel) mais fut tourné en ridicule par Rabelais sous le nom de Romina Grobis dans son Pantagruel
Trois éditions de ces Chants royaux furent publiées, dont une datée 1527 chez Galliot Du Pré. La nôtre comportant des corrections par rapport au texte de 1527 doit être considérée comme la seconde ou la troisième en dépit des notices de Brunet, De Backer et Ruble.
Titre en rouge et noir, grand bois au verso avec l’auteur offrant son livre à François Ier et marque de l’imprimeur au dernier feuillet.
La reliure a fait anciennement l’objet de restaurations et peut-être de modifications.
L’exemplaire a dû être lavé sans trop d’excès, des traces de mouillures subsistent à plusieurs pages et l’exemplaire a été replacé dans sa reliure dont nous ne pouvons affirmer que c’est celle d’origine.
Mouillures au titre et à plusieurs feuillets, réparation au titre avec petit manque de papier.
2 000 - 3 000 €
VICTORIEUX LOYS DE VALOYS feu roy de frãce q absolue Unziesme de ce nõ avecqs plusieurs aultres advētures advenues tãt en ce royaulme de France cõme es pays Voisins depuis lan mil quatre cens.lv.iusques en lan mil quatre cēs quatrevingtz & trois Inclusivemēt…
S. l. n. d. (Lyon, Michel Topié et Heremberck, ca 1496). In-folio, veau tabac, dos à 6 nerfs orné (Reliure du XVIIIe siècle)
Bechtel, 147/C-344 // BMC, VIII-289 // Brunet, Supplément I-260 // CIBN, C-319 // Hain, II-5005 // USTC, 70104.
(73 f. sur 74, le dernier blanc manquant ici) / a-e8, f-i6, k10 / 44 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 192 x 272 mm.
Édition originale de la Chronique de Louis XI, dite Chronique scandaleuse
Relatant principalement les faits de l’histoire de France sous le règne de Louis XI de 1461 à 1483, cette chronique porte le nom de scandaleuse parce qu’elle fait mention de tout ce qu’a fait le roi Louis XI et récite des choses qui ne sont pas trop à son avantage. Cette appellation de scandaleuse apparaît dans l’édition de 1611 où l’auteur est présenté comme greffier de l’Hostel de Ville de Paris.
Quant à l’auteur de cette chronique, les différentes éditions le présentent comme anonyme jusqu’à la publication par Gilles Corrozet des Trésors des histoires de France en 1583, dans lesquels il attribue la paternité du texte à Jean de Troye, attribution reprise l’année suivante par La Croix Du Maine dans sa Bibliothèque française
Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que la Chronique scandaleuse trouva son véritable auteur en la personne de Jean de Roye dont le journal fut publié par Bernard de Mandrot en 1894-1896, journal qui n’est autre que la chronique dont nous parlons.
Ce Jean de Roye (1425-1495 ?) fut notaire du Châtelet de Paris, secrétaire du duc Jean II de Bourbon et concierge de l’hôtel de Bourbon à Paris.
Cette première édition de la Chronique scandaleuse donne le texte complet que l’on connaît d’après deux manuscrits conservés à la BnF. La partie allant de 1461 à 1479 est très développée et semble avoir été écrite au jour le jour, tandis que celle lui succédant, de 1479 à 1483, est plus sommaire et semble avoir été ajoutée en un seul bloc.
Bel exemplaire grand de marge. Le titre porte une ancienne annotation manuscrite Ancienne édition de la Chronique dite Scandaleuse du Roy Louis XI par Jean de Troyes Greffier de Lhostel de Ville de Paris.
Traces de restaurations anciennes, charnières et dos frottés avec manques. Petites taches au titre, brunissures à 2 feuillets (C6, C7), un trou de ver à 18 feuillets (A7 à C8).
5 000 - 6 000 €
Sensuit la grãt dyablerie Qui traicte cõment sathan fait demõstrance a Lucifer de tous les maulx que les mõdains font selon leurs estatz vacations et mestiers. Et comment il les tire a dpnation…
Paris, Rue neufve nostre dame, a Lenseigne de lescu de France, Veuve feu iehan trepperel et Jehan iehannot, s. d. (ca 1518).
Petit in-4, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, roulette et filets intérieurs, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru).
Bechtel, 204/D-26 // Brunet, II-478 // Fairfax Murray, 600 // Tchemerzine-Scheler, II-720 // USTC, 83461.
(150 f.) / A6, b-e4-8, f4, g-o4-8, p4, q-z4-8, 4, A4, B8 / 40 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 130 x 190 mm.
Très rare seconde ou troisième édition de ce poème théologique faisant le tour des vices humains, une édition contemporaine de celle-ci ayant également été publiée chez Le Noir.
On sait peu de choses d’Eloy Damerval, dont on apprend qu’il est l’auteur de ce texte par la table de la première édition. Chantre à la Cour de Savoie, puis attaché à Charles d’Orléans au château de Blois, il était, en 1483, maître des enfants de chœur de Sainte-Croix à Orléans. La Grande diablerie est son œuvre la plus célèbre.
Composé d’un prologue en 8 chapitres et de deux livres en 260 chapitres que suit la conclusion finale de l’acteur, ce dialogue comique entre Satan et Lucifer compte plus de 22.000 vers. Satan, plein d’expérience, y expose à un jeune Lucifer naïf les travers et les faiblesses des hommes et des femmes et les moyens de les tenter :
Jay mille millions de trappes
Et de trebuchetz Lucifer
Pour les faire cheoir en enfer
Le monde la chair et les dyables
Nuyt et jour ce ne sont pas fables.
L’intention de Damerval est de décourager les hommes de tomber en ces pièges, mais il ne se défend pas, se réclamant d’Esope, d’une certaine prétention littéraire, Come Esopes en ung beau mettre / Se dit bien qui est panthamettre :
Et ne se faut esmerveiller
Si jay voulu pour resveiller
Les entendemens des lisans
Oser souvent des motz plaisans
Et de termes assez joyeulx
Affin destre mains ennuyeulx
Car les rimes entrelardees
Des motz joyeulx sont regardees
Comunement plus voulentiers…
On notera d’ailleurs, dans le chapitre 68, une mention de François Villon qui est probablement l’une des plus anciennes références littéraires au poète : Maistre Francoys Villon jadis / Clerc expert en faictz et en ditz / Comme fort nouveau quil estoit / Et a farcer se delectoit / Fist a Paris son testament.
Cette œuvre a paru pour la première fois chez Michel Le Noir vers 1508. C’est de la table de cette première édition que l’on tire le nom de l’auteur : De maistre Eloy d’Amerval (…)/ Cy s’ensuyt (…) la Dyablerie… Ces vers ne sont pas repris dans notre édition qui mentionne uniquement le prénom de l’auteur au début du prologue et à la toute fin du volume : Prier aussi le createur / Pour moy Eloy le pauvre acteur
Titre en rouge et noir orné d’une grande lettrine et d’un grand bois représentant cinq diables dont l’un prend de longues notes, un grand bois au colophon (f. A6v) imprimé en rouge et noir représentant six diables, et un bois plus petit en noir montrant Dieu apparaissant à l’auteur (f. b1r). Les feuillets A2v et A5r sont imprimés en rouge et noir, 47 petites lettrines à fond criblé.
L’édition est extrêmement rare. On en recense quatre ou cinq exemplaires : un à la Bibliothèque Mazarine, un à la Kongelige Bibliotek de Copenhague, l’exemplaire Soleinne, l’exemplaire Yemeniz (n° 1702)/ Firmin-Didot (n° 174) et celui-ci. Les exemplaires Soleinne et Yemeniz/ Firmin-Didot, tous deux reliés en veau ancien, sont peut-être les mêmes.
Bel exemplaire malgré un petit manque en haut d’un mors et léger choc à une coupe du premier plat.
Cahiers v et x inversés, une annotation ancienne à l’encre (f. B7v), restauration angulaire à 4 feuillets (A1, c1, y4 et 1) et restauration avec atteinte à quelques lettres (f. l2).
Provenance :
Fairfax Murray (étiquette, n° 600).
6 000 - 8 000 €
Paris, Jehan treperel, 1493.
Plaquette petit in-4, maroquin janséniste chocolat, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Duru et Chambolle, 1862).
Bechtel, 55/B-55 // Brunet, II-545 // GW, 03724 // Renouard, 1074 // Rothschild, I-466 // USTC, 766394.
(11 f. sur 12, le dernier blanc manquant ici) / a-b6 / 30 lignes (sauf b4 en 29), car. goth. / 132 x 187 mm.
Très rare édition incunable de ce poème attribuable à Henri Baude, poète français né à Moulins vers 1430, mort vers 1495.
Contemporain de Villon, Baude est l’auteur de moralités satiriques et de poésies écrites dans un style vif, primesautier, assaisonné de sel gaulois, dans une manière pittoresque, malicieusement naïve et souvent sarcastique (Larousse).
Le Debat de la dame et de l’escuyer est un long dialogue poétique entre un écuyer et la dame dont il est amoureux et qu’il tente de convertir à son amour. Ce poème de 67 strophes de huit vers fut également publié sous le titre La Complainte de lescuyer à la dame. Le nom de l’auteur se laissait deviner à un vers du poème (23ème ligne du f. B4), dans lequel la version initiale manuscrite On nous respont laissez buissoner Baude a été remplacée par la version imprimée On nous respont laissez huchier sans fraude.
Cette particularité avait été relevée par Montaiglon. Elle fut contestée par certains, dont Bechtel, mais à ce jour rien de significatif ne nous indique que cette pièce n’a pas été écrite par ce poète.
On connaît deux éditions de ce Débat, la nôtre et une autre publiée chez Jehan Lambert, toutes deux non datées. Elles sont évidemment très rares toutes les deux. Celle que nous présentons porte la marque de Jehan Trepperel au premier feuillet reproduite par Renouard (n° 1074).
L’exemplaire provient des bibliothèques La Roche Lacarelle et Lignerolles.
Une note au crayon de Jean Bourdel indique que l’exemplaire provenant de ces bibliothèques aurait appartenu auparavant à Armand Bertin et à Félix Solar (n° 1082) et que la reliure aurait été modifiée entre Solar et La Roche Lacarelle.
L’exemplaire Bertin-Solar était relié en maroquin rouge de Koelher et qualifié de bel exemplaire dans la vente Solar. Nous ne voyons pas pourquoi La Roche Lacarelle l’aurait fait à nouveau relier dans une reliure janséniste de Duru et Chambolle. En tout état de cause, nous n’avons pas trouvé d’autre exemplaire que les deux décrits ci-dessus, hors l’exemplaire de la Bibliothèque du Congrès à Washington référencé par l’USTC. Tous ces éléments en font une édition d’une extrême rareté.
Très bel exemplaire.
Provenance :
Baron Sosthène de La Roche Lacarelle (ex-libris, 30 avril 1888, n° 148) et comte Raoul de Lignerolles (II, 5-17 mars 1894, n° 860).
Le dernier feuillet blanc porte un fantôme d’ex-dono à Anne de Dreux mais ce feuillet provient visiblement d’un autre volume et a été réemployé.
5 000 - 7 000 €
39
Le DEBAT DU VIEULX ET DU JEUNE : Nouvellement īprime.
Paris, s. n.n.d. (ca 1520).
Plaquette petit in-4, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, roulette et filets intérieurs, tranches dorées (Chambolle-Duru).
Bechtel, 213/D-103 // Brunet, II-550.
(8 f.) / A-B4 / 26 lignes, car. goth. / 89 x 127 mm.
Troisième édition de cette pièce en vers sur les dangers de l’amour. Les deux éditions précédant celle-ci sont incunables, sans lieu, ni nom, ni date.
Notre édition, qui ne porte aucune marque d’imprimeur mais est la première à mentionner un lieu, est illustrée de 3 bois : sur le titre un fauconnier et son valet et, au verso du titre, un grand bois représentant une jeune femme faisant face à un roi assis sur son trône devant une assemblée d’hommes. Le troisième bois, au verso du dernier feuillet, représente un jeune homme parlant à une femme à la fenêtre d’un château.
Savoureux dialogue au sujet de l’amour entre un vieux plein d’expérience et un jeune qu’il tente de mettre en garde :
Je suis le povre vieulx et casse
Damours pour servir longuement Sans y avoir rien amasse
Que regret, angoisse et tourment…
Au jeune qui lui demande d’où il vient, le vieux rétorque : Tout droit du service d’amours / A peu que le cueur ne me fent / Tant y ay eu de maulvais tours / (…) / Ma jeunesse y ait laissee… Il le prévient contre ce monde futile où le dernier est le mieulx venu et où l’on n’a aucun repos : Je le scay car jay faict loffice / Se ne ty trouve bien propice / Lon te tiendra pis que Varlet / Car il ny fault pas estre rice / Le beau y efface le let… Le jeune, s’étonnant alors que le vieux voyant cela ne soit pas parti, s’attire cette réponse : Esperance de jour en jour / Me trompa / (…) / Je y ay fait tout mon povoir / Mais les plus rouges y sont prins…
Ce poème est à ne pas confondre avec Le Debat du jeune et du vieulx amoureux, attribué à Hugues de Blosseville.
Plaquette de toute rareté sur l’amour courtois. Notre exemplaire est le seul cité par Bechtel. Nous n’en avons pas trouvé d’autre.
Très bel exemplaire malgré une petite restauration angulaire à un feuillet.
Provenance :
Comte Raoul de Lignerolles (II, 5-16 mars 1894, n° 1110).
3 000 - 4 000 €
40
Les DEMANDES DAMOURS Avec les Responses ioyeuses.
Lyon, s. n. n. d. (J. Moderne, ca 1530).
Plaquette petit in-8, maroquin bleu nuit, triple filet, dos à 5 nerfs orné à la grotesque, dentelle intérieure, tranches dorées (Bauzonnet-Trautz).
Barbier, I-874 // Manque à Baudrier // Bechtel, 219/D-151 // Brunet, Supplément I-359 // Fairfax Murray, 118 // Gultlingen, VI-121 // TchemerzineScheler, II-309c // USTC, 38715.
(12 f.) / A8, B4 / 22 longues lignes, car. goth. / 82 x 134 mm.
Très rare plaquette consacrée à l’amour courtois.
Cet ouvrage, dont il existe de nombreuses éditions dès 1490, est la mise par écrit d’un jeu aristocratique courtois appelé « jeu du roy qui ne meurt ». Il est composé de questions-réponses en prose que s’échangent l’Amant et la Dame : Je vous demande. Qui est lennemy mortel qui le chastel peult grever. Response. Eslongner. Le texte a longtemps été attribué à tort à Alain Chartier.
Aucune des éditions répertoriées par Bechtel n’est datée. Celle que nous présentons comporte le titre en caractères romains et la suite en caractères gothiques et est illustrée d’un beau bois sur le titre représentant un homme tenant une fleur face à un groupe de jeunes femmes. Elle est donnée par l’imprimeur-libraire Jacques Moderne, dit également (Le) Grand Jacques, établi à Lyon avant 1523 et spécialisé dans l’édition musicale, imprimeurlibraire qui a échappé à Baudrier.
Cette plaquette est très rare. Notre exemplaire, cité par Brunet, serait le seul connu d’après Fairfax Murray et toutes les bibliographies ne se réfèrent qu’à celui-ci. C’est aussi le seul cité par l’USTC.
Bel exemplaire entièrement réglé à l’encre rouge.
Marge supérieure refaite à l’ensemble du volume, la marge inférieure n’a, en revanche, pas été touchée et présente tous les témoins.
Provenance :
Fairfax Murray (sans étiquette, n° 118) et très probablement Adolphe Audenet (catalogue de 1839, n° 508, décrit comme relié en maroquin bleu avec grand nombre de témoins en bas des marges, très court du haut).
4 000 - 6 000 €
Le proces des deulx amãs plaidyant en la court de Cupido la grace de leur dame…
S. l. n. d. (Lyon, C. Nourry, ca 1514).
Plaquette in-16, veau marron, les plats entièrement ornés à froid de pièces rectangulaires répétées à motifs de fleurs, dragons, soleils…, sur le premier plat encadrement doré formé du nom de l’auteur et du titre de l’ouvrage, dos à 4 nerfs orné à froid, tranches ciselées (Reliure de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle)
Bechtel, 225/D-201 // Brunet, Supplément I-380 // Fairfax Murray, 120 // Harrisse, 68 // USTC, 72667.
(15 f. sur 16, le dernier, peut-être blanc, manquant ici) / a-b8 / 22 ou 23 lignes / 93 x 130 mm.
Rarissime édition de ce dialogue en vers et en prose entre l’auteur, la dame, Cupidon et les deux amants.
L’auteur est plus connu pour son poème Le Roussier des dames, sive le pelerin damours qui parut à Lyon vers 1530, mais on est en peine de trouver des éléments biographiques sur lui.
Le petit opuscule que nous présentons est d’une insigne rareté. Il est orné d’un joli bois gravé sur le titre représentant l’auteur et un jeune chevalier.
Il en a été fait une description par Bechtel d’après l’exemplaire Lignerolles passé ensuite chez Pichon puis chez Maus. Harrisse fait lui aussi une description assez complète dans son ouvrage Excerpta Colombiniana, dans lequel il reproduit le titre et les premiers vers de l’ouvrage. Les deux exemplaires décrits contiennent un feuillet b8 illustré d’un bois gravé.
Notre exemplaire est conforme à la description de l’exemplaire Lignerolles et présente deux différences avec l’exemplaire de Fernand Colomb, le premier au titre avec le mot grace pour gra, la seconde dans un vers placé au feuillet a3 : Dont se ie dis mon advis de telz femmes pour Dont ie dis mon admis de tels femmes.
D’autre part, notre exemplaire ne contient pas le feuillet b8, feuillet que Fairfax Murray pensait probablement blanc mais qui pourrait être un feuillet imprimé que l’on aurait supprimé.
Enfin, l’exemplaire, relié vers 1900 nous semble-t-il, porte au premier contreplat un petit chiffre doré que nous n’avons pas identifié, l’étiquette de Fairfax Murray et un ex-libris Biblioteca Colombina qui semble être une reproduction d’un cachet. On sait que la bibliothèque considérable de Fernand Colomb, fils de Christophe Colomb, comptait plus de 15.000 volumes et qu’une grande partie des ouvrages disparut au cours du temps, victimes de la négligence, de la détérioration ou du vol.
À notre sens, cette édition est différente par quelques lettres typographiques de l’exemplaire Lignerolles. Il provient peut-être anciennement de la bibliothèque de Fernand Colomb, raison pour laquelle on aurait supprimé le dernier feuillet sur lequel ce dernier avait l’habitude de noter le lieu où il avait fait l’acquisition de son ouvrage. Si ce raisonnement était admis, il est probable alors que le dernier feuillet comportait un bois gravé identique à celui de l’exemplaire Lignerolles.
Il n’en reste pas moins que ce petit bijou est d’une extrême rareté, l’USTC ne recensant que celui de la BnF.
Provenance :
Fernand Colomb (?, ex-libris moderne, Biblioteca Colombina), chiffre entrelacé CE (non identifié) et Fairfax Murray (étiquette, n° 120).
5 000 - 6 000 €
[Jean DIVRY].
Les estrenes des Filles de Paris.
S. l. n. d. (Paris ?, ca 1530 ?).
Plaquette petit in-4, maroquin aubergine à long grain, double filet doré en encadrement avec fleurons d’angles, chiffre doré AA au centre des plats, dos lisse avec le titre en long et des fleurons dorés en tête et en queue, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle)
Manque à Bechtel (236/D296) et à Brunet. (4 f.) / A4 / 28 lignes / 82 x 126 mm.
Rarissime édition de ces conseils aux jeunes filles, peut-être le seul exemplaire connu.
Jean Divry, né vers 1472, en Beauvaisis, fut médecin et poète. On lui doit plusieurs ouvrages publiés dans les premières années du XVIe siècle, tant de poésie que de médecine, dont Les Secretz et loix de mariage, ainsi que plusieurs traductions du latin au français.
Ces Etrennes des Filles de Paris sont une suite de conseils et d’adages en forme de distiques, sur la tenue et les attitudes que se doivent d’observer les jeunes filles :
Filles pompeuses & bragardes
Sont estimees pour cognardes…
Ainsi l’auteur les enjoint-il à toujours tenir les yeux baissés, ne pas médire, rester sobre à table, prier souvent, etc, autant pour éviter tout débordement que pour échapper au jugement des autres : Fille qui soigneusement se farde / Devient facilement paillarde Fille en dance bancquetz hardie / Se monstre folle estourdie, etc. Ces conseils sont suivis de deux rondeaux légers.
De toute rareté, cette édition n’est référencée ni par Brunet, ni par Bechtel et semble avoir échappé à tous les bibliographes. Ces derniers citent une seule édition pour ce titre, publiée à Paris vers 1530, également en 4 feuillets et à 28 lignes, mais qui présente quelques différences avec la nôtre : le titre Estrennes comporte deux n et la pièce est signée in fine par l’anagramme Riand Jhe vy, pour Jehan d’Ivry. Cette signature finale est absente de notre édition. La notice du catalogue Audenet la qualifie d’édition originale, sans d’ailleurs l’attribuer à un auteur. L’exemplaire conservé à Chantilly comporte l’anagramme final mais présente d’autres différences et constitue donc une troisième édition de la même pièce. L’exemplaire de la BnF (RES. YE-1387) comporte également l’anagramme in fine.
Il nous paraît très probable que notre édition ait été publiée à Paris juste avant celles comportant le nom de l’auteur en anagramme.
Au moment de la reliure, on a fait suivre cette très mince plaquette de nombreux feuillets blancs (42 f.), pour épaissir le volume et permettre de frapper le titre au dos.
Bel exemplaire exempt de restaurations et dans une fine reliure de la première moitié du XIXe siècle.
Petites décolorations en bordure des plats. Marge latérale des feuillets légèrement effrangée sur 2,5 cm et marge supérieure un peu coupée en biseau.
Provenance :
Adolphe Audenet (chiffre doré, 2 avril 1839, n° 315).
2 000 - 2 500 €
S. l. n. d. (Paris, ca 1510 ou 1530 ?).
Plaquette petit in-4, maroquin janséniste rouge vif, dos à 5 nerfs, roulettes et filets intérieurs, tranches dorées (Chambolle-Duru).
Bechtel, 240/D-336 // Brunet, II-781 // USTC, 79167.
(4 f.) / [ ]4 / 26 lignes avec les interlignes, car. goth. / 86 x 132 mm.
Troisième édition de ces suites de règles que les serviteurs doivent respecter vis-à-vis de leurs maîtres s’ils veulent être de bons serviteurs. Ces règles édictées sous forme de 28 stances de quatre vers de huit syllabes concernent l’obéissance, le respect des maîtres, de Dieu, l’honnêteté, mais aussi la conduite à table ou autres circonstances de la vie. Certaines strophes concernent le respect et l’obéissance aux règles religieuses.
L’ouvrage se termine par cette strophe :
Servans celuy qui gardera
Et vouldra dedans son cœur mettre
Ces regles tous biens il aura
Ainsi devient le Varlet maistre
Brunet et Bechtel décrivent quatre éditions dont la première est incunable, à Paris, vers 1490-1495 et les trois autres postérieures à 1520.
Celle que nous présentons fut publiée à Paris vers 1510 selon Fairfax Murray et vers 1530 selon Bechtel.
Elle est ornée sur le titre d’un bois représentant un maître et sa servante sur fond de paysage et au verso du dernier feuillet d’un autre bois gravé représentant le Christ au milieu des docteurs de la loi selon Fairfax Murray, ou un maître et ses serviteurs selon la notice de l’exemplaire Lignerolles.
Très bel exemplaire finement relié par Chambolle-Duru.
Provenance : Fairfax Murray (étiquette, n° 130).
3 000 - 4 000 €
44
Le DOCTRINAL DES FEMMES MARIEES.
S. l. n. d. (Lyon, Pierre Pincerne, dit Bouteillier ou Bouttellier, ca 1488). Plaquette in-4, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné aux petits fers, dentelle intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet).
Manque à Baudrier // Bechtel, 241/D-338 // Brunet, II-783 // Claudin, III, 441 // Fairfax Murray, 128 // GW, 8593 // USTC, 79166.
(6 f.) / a6 / 20 lignes, car. goth. / 121 x 180 mm.
Très rare édition originale ou seconde édition incunable de ces conseils en vers aux femmes mariées.
Cette pièce versifiée est composée de 45 stances de quatre vers. C’est une suite d’injonctions à la vertu qui commence par l’obéissance au mari : Femme qui es en mariage / A ton seul mary tabandonne / car q[ui] son corps a plusieurs dõne / Jamais il nest tenu pour saige
Claudin, dans son Histoire de l’imprimerie, détaille ainsi ces productions populaires et naïves : Le mot cru n’y était point ménagé, mais on n’y prêtait pas attention. On faisait des équivoques pleines de gros sel gaulois qui charmaient le vulgaire et nous offrent une peinture assez exacte des divers degrés de l’échelle sociale d’alors (III-442).
Ainsi, au fil de ces stances, entre autres incitations à prier Dieu, trouve-t-on de sages mises en garde telles que :
Femme oublie le cours de Venus
Qui nest que peche & luxure
Et pense que par ceste ordure
Mains sont apute fin venus
Femme regarde la folie
Que Dido commist pour Enee
Par sa luxure fut brulee
Et en enfer arse bruye
Cette plaquette a été imprimée par Pierre Pincerne, imprimeur lyonnais entre 1485 et 1494 sous le nom de Pierre Bouttellier, dont les productions sont encore assez mal connues mais qui publia plusieurs de ces petites plaquettes populaires. Celle-ci a été imprimée vers 1488, date d’utilisation par cet atelier du grand L initial ornant le titre. Une autre édition en quatre feuillets fut donnée vers la même année à Besançon, sans qu’on puisse déterminer laquelle précéda l’autre.
Notre édition est illustrée sur le titre d’un grand L grotesque (71 x 36 mm) présentant deux visages (initiale « a » de cet atelier suivant la classification de la Staatsbibliothek de Berlin, utilisée en 1487 et 1488) et d’un bois au verso du titre représentant une femme devant deux hommes, l’un âgé et l’autre jeune. Le verso du dernier feuillet est blanc.
Cette édition est d’une très grande rareté. Brunet mentionne un exemplaire Bruyères-Chalabre (vente en 1833, n° 520), dont Fairfax Murray suppose que c’est le même que celui que nous présentons. Rien ne permet de confirmer cette affirmation, l’exemplaire Chalabre étant à l’époque décrit comme relié en demi-maroquin bleu, ni de l’infirmer, l’exemplaire ayant pu être relié à nouveau par Trautz-Bauzonnet entre les ventes Bruyères-Chalabre et Yemeniz.
Très bel exemplaire finement relié par Trautz-Bauzonnet.
L’exemplaire a été parfaitement établi, bien naturellement lavé et l’encre est un peu pâle à deux ou trois strophes. Les 3 premiers feuillets présentent une petite restauration dans la marge extérieure.
Provenance :
Nicolas Yemeniz (ex-libris, 9 mai 1867, n° 1663), comte Raoul de Lignerolles (II, 5-17 mars 1894, n° 1117, daté « vers 1525 ») et Fairfax Murray (étiquette, n° 128).
6 000 - 8 000 €
45
Le DOCTRINAL DES FILLES.
S. l. n. d.
Plaquette petit in-4, maroquin citron, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné de petits fers dorés, dentelle intérieure, tranches dorées (TrautzBauzonnet).
Manque à Bechtel (241 et suivantes) et à Brunet (II-781).
(4 f.) / [ ]4 / 24 ou 26 lignes, car. goth. / 86 x 130 mm.
Rarissime et peut-être unique exemplaire d’une édition non référencée par les bibliographies.
Le Doctrinal des filles est une œuvre du XIVe siècle. En 1391, le poète anglais Chaucer s’en inspira pour son How the Goode Wif taught hir doughter. Elle a été souvent publiée au XVe et au XVIe siècles, avec quelques variantes, sous les titres de Doctrinal des filles a marier, Doctrinal des filles a elles très utile, Doctrinal des filles pour apprendre a estre bien saiges, ou encore Doctrinal des filles utile et proffitable.
Composée de 34 quatrains en octosyllabes, cette pièce prodigue aux jeunes filles des conseils de vertu et de comportement :
Fille ne soies point oyseuse
Et delaissez plaisance vaine
Car oysivete loyseulx maine
A perdicion langoureuse (…)
Fille ne prestez vostre bouche
En lieu secret a nul quil soit
Car qui ung baiser doulx recoit
Voulentiers du surplus saproche.
À la fin de cette litanie de mises en garde, on trouve, mis en vers également, Les X cõmandemens de la loy et Les cinq commandemens de saincte esglise.
Bechtel décrit treize éditions gothiques sous les différents titres donnés ci-dessus, dont cinq incunables, recension qu’il suppose incomplète. En effet, aucune ne correspond à la nôtre qui lui a échappé.
Notre édition est illustrée d’un bois sur le titre représentant une jeune femme tenant un vase.
Toutes les éditions de ce Doctrinal sont très rares. Cet exemplaire provient de la bibliothèque du comte de Lignerolles. Dans le catalogue de sa vente, il est mentionné que l’exemplaire venait auparavant de celle de Charles Nodier, dont l’ex-libris a été conservé, mais il a été relié depuis. En effet, le catalogue Nodier décrit un exemplaire relié en maroquin rouge de Koehler, « charmant exemplaire de M. Audenet ». Le catalogue Audenet décrit quant à lui un exemplaire en maroquin rouge de Closs. Il serait donc l’exemplaire Audenet-Nodier avant de passer chez Lignerolles, mais les changements de reliure et la concision des notices de l’époque ne nous permettent pas de le confirmer.
Très bel exemplaire entièrement réglé à l’encre rouge dans une fine reliure de Trautz-Bauzonnet.
Provenance :
Adolphe Audenet (? 2 avril 1839, n° 201), Charles Nodier (? ex-libris, catalogue de 1844, n° 323) et comte Raoul de Lignerolles (II, 5-17 mars 1894, n° 1119).
3 000 - 4 000 €
Le DOCTRINAL DES FILLES POUR APPRENDRE A ESTRE BIĒ SAIGES.
S. l. n. d. (Lyon ou Genève, ca 1525-1530).
Plaquette petit in-4, maroquin janséniste citron, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Cuzin).
Bechtel, 242/D353 // Brunet, Supplément I-411 // Fairfax Murray, 129374 // USTC, 38719.
(4 f.) / A4 / 22 lignes, car. goth. / 88 x 125 mm.
Édition très rare de ce poème donnant des conseils aux jeunes filles sur la conduite qu’elles devraient avoir dans la vie.
Nous avons longuement décrit dans la notice précédente cette œuvre du XIVe siècle qui inspira Chaucer et dont il existe maintes éditions sous des appellations légèrement différentes : Doctrinal des filles, Doctrinal des filles a marier, Doctrinal des filles a elles très utile, Doctrinal des filles pour apprendre a estre bien saiges, ou encore Doctrinal des filles utile et proffitable…
Toutes ces éditions sont rares et ne sont connues qu’à quelques exemplaires. Elles contiennent toutes le poème de 34 quatrains de 8 syllabes et certaines d’entre elles s’achèvent par Les X commandemens de la loy en 20 vers et les commandemens de saincte esglise en 10 vers.
L’édition que nous présentons a dû être imprimée à Lyon ou à Genève vers 1525-1530. Elle est inconnue à Baudrier.
La comparaison de cet exemplaire avec le précédent (n° 45 de cette vente) nous a fait constater quelques différences dans certains vers. Ainsi nous relevons dans notre édition :
Fille pour faire bon tresor
Craīte ayez devãt les vieulx
Pour :
Fille pour faire bon tresor
Craīte ayez devant vos yeux
Ou encore
Fille ne preste vostre bouche
En secret a nully qui soit
Pour :
Fille ne prestez vostre bouche
En lieu secret a nul quil soit
Notre édition ne contient pas les commandements de la loi ni ceux de l’église. Elle est ornée, au premier feuillet, d’un bois représentant une jeune fille tenant un bouquet de fleurs et, au dernier feuillet, de 2 petits bois juxtaposés représentant chacun une sibylle.
Fairfax Murray, auquel cet exemplaire a appartenu, indique dans sa notice que ces deux derniers bois ont été déjà utilisés pour une autre édition qui aurait été publiée à Genève, chez Köln, vers 1525 et dont il fait la description sous le numéro 374 de son catalogue : Merveilles advenir en cestuy vingt et sis. revelle par les dieux... Cette dernière édition n’est connue qu’à un seul exemplaire qui appartient aujourd’hui à la bibliothèque Bourdel et que nous présenterons dans la troisième vente.
Très bel exemplaire de cette rareté bibliophilique.
Marge supérieure un peu rognée sur le titre.
Provenance :
Henri Bordes (ex-libris) et Fairfax Murray (étiquette, n° 129).
3 000 - 4 000 €
Bertrand du Guesclin. Les prouesses et vaillãces du preux vaillãt chevalier Bertrand du Guesclin. Jadis connestable de France.
Lyon, Olivier Arnoullet, 18 May 1529
Petit in-4, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, date 1529 en pied, doublure de maroquin rouge orné d’un double filet doré et d’un encadrement intérieur formé d’une roulette et de doubles filets dorés, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure (Thibaron-Joly).
Baudrier, X-58 // Bechtel, 248/D-409 // BnF, BP16-104381 // Brunet, II869.
(78 f.) / a-I8, K6 (en majuscule ou minuscule) / 35 longues lignes, car. goth. / 128 x 189 mm.
Troisième édition de ce roman de chevalerie contant la vie de l’un des plus grands hommes de guerre du Moyen Âge.
On ne peut résumer en quelques lignes la vie de ce seigneur breton (vers 1314-1380) qui combattit maintes fois au service de la France contre les Anglais et fut nommé connétable en 1360. Sa vaillance et son courage en firent un personnage à la fois historique et légendaire. La vie de ce fameux chef de compagnies qui délivra la France des compagnies et des Anglais a été chantée, c’est-à-dire gâtée et obscurcie, dans une sorte d’épopée chevaleresque que l’on composa probablement pour ranimer l’esprit militaire de la noblesse (Michelet).
La première édition fut publiée à Lyon en 1486 et une seconde parut à Paris en 1521. Celle que nous présentons fut ensuite imprimée à Lyon en 1529.
Titre en rouge et noir, un grand bois sur le titre représentant Du Guesclin à cheval menant sa troupe vers une ville, et 5 bois plus petits dans le texte, nombreuses lettrines.
Très peu d’exemplaires de cette édition semblent subsister, et celui de la BnF est incomplet des 9 premiers feuillets.
Très bel exemplaire.
5 000 - 6 000 €
La conqueste de Grece Faicte par le trespreux & redoubte en chevalerie Philippe de madien Aultremēt dit le chevalier a lesparvier blãc Hystoire moult recreative et delectable. Nouvellement Imprime a Paris.
Paris, Jaques Nyverd pour Galliot du Pré, 8 février 1527 Petit in-folio, maroquin rouge, triple filet à froid, dos à nerfs orné de même, dentelle intérieure, tranches dorées sur témoins (Noulhac).
Bechtel, 603/P-126 // Brunet, II-226 // USTC, 55596.
(4 f.)-CXIIII / +4, A-T6 / 43 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 178 x 247 mm.
Édition originale très rare de ce roman de chevalerie qui eut également une autre édition non datée chez Jehan Bonfons qui officia dans la seconde moitié du XVIe siècle.
On sait peu de choses sur son auteur. Né à La Rochelle dans la première moitié du XVe siècle, Perrinet Dupin ou Du Pin a vraisemblablement séjourné à la Cour de Savoie entre 1458 et 1482. Il fut nommé par la duchesse Yolande secrétaire ducal dans les années 1470, avec sans doute la mission de rédiger une histoire des comtes et du premier duc de Savoie. Il a laissé de cette époque une Chronique du Comte rouge qui relate l’histoire d’Amédée VII, comte de Savoie.
Avant cette période savoyarde, Perrinet Du Pin avait composé, en 1448, ce roman de chevalerie intitulé La Conqueste de Grece faicte par le trespreux et redoubte en chevalerie Philippe de Madien, qu’il avait dédié à la duchesse de Lusignan, épouse du duc Louis.
L’ouvrage est illustré d’un très beau bois gravé sur le titre représentant le chevalier Philippe de Madien en armure, sur un cheval caparaçonné, partant à la conquête de la Grèce, des armes de France au verso du titre, d’un bois représentant l’auteur à son pupitre, de 8 bois dans le texte illustrant le roman et de la marque de l’imprimeur au dernier feuillet.
Superbe exemplaire de ce très rare roman de chevalerie dont nous n’avons pas trouvé d’exemplaires dans les collections privées classiques, sauf un chez Firmin-Didot cité par Bechtel.
Minimes piqûres aux 2 premiers feuillets et quelques pâles auréoles anciennes.
12 000 - 15 000 €
Les Controversses des Sexes Masculin et Femenin.
Tholose, Jacques Colomies, 30 janvier 1534. In-folio, maroquin camel, triple filet, dos à 5 nerfs orné de filets dorés, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Bauzonnet).
Bechtel 251/D-428 // Brunet, II-251 // Fairfax Murray, 133 // USTC, 12870. (24 f.)-CLXXIX f.-(1 f.) mal paginés / C-CCC8, a-c8, d6 (+1 f.), e8 (+1 f.), f-x8 y6-z6 / 38 ou 39 lignes, parfois sur 2 colonnes, car. goth. / 174 x 247 mm.
Première édition rare de cet ouvrage en faveur de l’autorité masculine et contre la femme libérée.
Gratien Du Pont, sieur de Drusac, est un poète de la première moitié du XVIe siècle qui vécut à Toulouse, y fut lieutenant général de la sénéchaussée et membre du Parlement. Il mourut avant 1545.
La publication des Controverses des sexes masculin et féminin fut, paraît-il, inspirée par sa séparation douloureuse d’avec sa femme.
Cet ouvrage profondément misogyne tente de dénigrer les femmes. Dans le premier livre, l’auteur doute qu’elles aient été créées, comme l’homme, à l’image de Dieu. Dans le second, il déconseille le mariage. Dans le troisième, il rapporte des cas historiques relatés par les auteurs sacrés ou profanes, les poèmes, épitres ou ballades dans lesquels la femme apparaît dans les mauvais rôles ou qui font apparaître ses vices ou ses crimes, tous bons arguments pour asseoir l’autorité masculine.
C’est le seul ouvrage composé par Gratien Du Pont et ce n’est pas la qualité poétique de son auteur, que Viollet-Le-Duc qualifie de médiocre, qui le rendit célèbre, mais la polémique qu’il entraîna entre les partisans de l’autorité masculine et ceux de l’émancipation de la femme. Parmi ceux qui s’élevèrent contre cet ouvrage, on peut citer Symphorien Champier, Charles Fontaine, Charles de Sainte-Marthe, Arnault de Laborie et surtout Étienne Dolet contre lequel Du Pont obtint du Parlement de Toulouse l’interdiction pour ce dernier d’entrer dans la ville de Toulouse.
L’ouvrage est curieusement illustré. Il comporte un titre avec encadrement architectural, portique, colonnes, fronton et putti, au milieu duquel une seconde gravure avec la devise Loqui ad mensuram optimum : « Pour une meilleure mesure ». Cet encadrement est repris six fois dans le volume avec, dans les milieux, soit du texte (1) soit des gravures (5) représentant : l’auteur endormi dans un paysage que vient inspirer un vieillard symbolisant le sexe masculin ; un convoi transportant Dame Fortune ; une armée en marche ; une assemblée de femmes venues s’en prendre à l’auteur et défendre Cupidon… Un dernier grand bois représente un échiquier portant les noms des vices des femmes répartis sur les cases. L’illustration se complète de 6 petites vignettes figurant des assaillants menant un groupe de gens veufs ou maries, ieunes et gaillardz et plusieurs muguetteurs fort vieillardz, de nombreuses lettrines et de la marque de l’imprimeur au dernier feuillet.
On note enfin un curieux acrostiche au feuillet L1 et suivants où l’on peut lire le proverbe Femme folle est et follie et toujours folliera
La collation de cette édition est très complexe car il y a des erreurs dans la foliotation et dans les signatures. L’exemplaire est bien complet de tous ses feuillets et des feuillets supplémentaires (pages 26/27 et 31/34).
Bel exemplaire malgré une tache au second plat et le titre un peu court de marges. Inscription manuscrite ancienne sur le titre en partie effacée, taches d’encre violette affectant la marge inférieure de plusieurs feuillets sur 2 à 3 mm de hauteur et 1 mm de largeur.
Provenance :
Henri Bordes (ex-libris, son Catalogue d’un choix de livres faisant partie de la bibliothèque d’un amateur bordelais, 1872, n° 153, absent de la vente de 1911).
5 000 - 6 000 €
Le Palais des nobles Dames auql a treze parcelles ou chambres principales : en chascune desquelles sont declarees plusieurs histoires tant grecques hebraicques latines que francoyses. Ensemble fictions & couleurs poeticques cõcernans les Vertus et louãges des Dames.
S. l. n. d. (Lyon, ca 1535 ?).
In-8, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, doublure du même maroquin avec filets, roulettes et écoinçons aux petits fers, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure (Chambolle Duru).
Bechtel, 251/D-431 // Brunet, II-899 // Rothschild, IV-2862 // USTC, 29407.
(128 f.) / a-o8, p6, q10 / 28 lignes, car. goth. / 120 x 182 mm.
Édition originale de ce poème destiné à la réhabilitation de l’honneur féminin.
On sait peu de choses sur Jehan Du Pré. Gentilhomme du Quercy, il assista, en qualité d’homme d’armes du grand écuyer de Genouillac, à la bataille de Pavie qui vit la défaite de la France et François Ier fait prisonnier, ce qui déboucha sur le traité de Madrid et la perte d’un quart de la France. Du Pré fut blessé et dépouillé à Pavie et, comme il l’écrivit dans un poème qu’il adressa à la reine Marguerite de Navarre, il ne dut son secours qu’à Louise de Savoie, mère de François Ier :
Tant dommageable que suit devant Pavie
Sans son secours ie ne tiendroys pas vie
Car lors estant deffaict et indigent
Suiz refreschi d’une somme d’argent
Dans son poème Palais des nobles dames, Jehan Du Pré déplore la mort de cette princesse qui décéda en 1531, ce qui nous indique qu’il fut rédigé après cette date. L’auteur utilise le même artifice que celui employé par Gratien Du Pont dans ses Controverses des sexes masculin et féminin lorsque ce dernier voulut dénigrer la cause féminine, mais dans un but opposé car Du Pré écrit ici son ouvrage à la gloire des femmes. C’est pendant un songe qu’il rencontre Noblesse féminine. Elle le conduit dans son palais dont il visite les treize pièces et où il rencontre successivement les femmes ou déesses qui se sont illustrées par leur science, leur chasteté, leur fidélité, leur fécondité…
L’ouvrage se termine par une pièce poétique intitulée : Dialogue nõ moīs utile que delectable : Auquel sont introduitz les dieux Jupiter et Cupido disputans de leurs puissances : et par fin ung Antidote et remede pour obvier aux dangiers amoureux, signée d’Hugues Salel. Plusieurs des pièces de la première partie sont suivies de la signature Lelas et certains comme Lachèvre ont cru reconnaître en Hugues Salel le véritable auteur du Palais des nobles Dames. Nous préférons pour notre part l’opinion exprimée dans le catalogue Rothschild qui voit dans Hugues Salel l’imprimeur du Palais des nobles Dames
Titre en rouge et noir, grand bois au verso représentant Noblesse féminine accueillant l’auteur devant son palais, un grand bois répété montrant le jardin du palais et 12 petits bois figurant des femmes célèbres.
La seconde partie contient un encadrement de titre formé de petits bois juxtaposés, un grand bois représentant Hugues Salel qui va être frappé d’une flèche par Cupidon et une grande lettrine historiée. Ces bois sont grossièrement exécutés mais d’un grand et beau caractère de dessin (Viollet-Le-Duc).
Petit frottement en haut d’un mors. Feuillets a1, a2, q2 à q10 restaurés et en partie réemmargés.
Très bel exemplaire réglé à l’encre rouge dans une fine reliure doublée de Chambolle-Duru.
Provenance : Édouard Rahir (II, 6-8 mai 1931, n° 496).
10 000 - 12 000 €
Lesperon de discipline pour inciter les humains aux bõnes lettres : stimuler a doctrine animer a sciēce inviter a touttes bõnes œuvres Vertueuses et moralles par consequēt pour les faire coheritiers de Jesuchrist expressemēt les nobles et genereux Lourdement forge rudemēt lime - La Secoude partie de Lesperon de discipline en laquelle est traicte de la nourriture et instruction des enfants…
S. l. n. n. (Genève ou Lyon), 1532. 2 parties en un volume in-8, basane brune estampée à froid de motifs architecturaux rectangulaires juxtaposés couvrant les plats, dos à 3 nerfs (Reliure de l’époque)
Bechtel, 252/D-435 // Brunet, II-919 // Rothschild, I-515 // USTC, 11067.
I. (122 f.) / a-b4, c6, d-q8, r4 // II (104 f.) / A-N8 / 34 lignes, car. goth. / 129 x 193 mm.
Édition originale de ce traité d’éducation et de discipline rédigé par un parfait représentant de l’homme cultivé de son époque.
Né à Bourg-en-Bresse en 1504 ou 1505 (décédé en 1579), Antoine Du Saix fut précepteur, aumônier du duc de Savoie puis nommé chanoine de l’église de Bourg en 1541. Homme d’église, bon diplomate et fin lettré, il se lia aux esprits distingués de son temps et s’adonna également à la poésie.
Lesperon de discipline est son ouvrage le plus important. Riche de plus de dix mille vers, il est une sorte de traité encyclopédique et un système complet d’éducation qui entend signaler tout ce qui peut favoriser la croissance de beaux enfants (Bechtel). Y sont traités de multiples sujets en commençant par les bienfaits de la théologie, le respect des lois, l’amour des lettres… mais également l’instruction des pères pour procréer, nourrir et bien instituer leurs enfants, l’allaitement des femmes, que les enfants ne soyent trop delicatemēt nourriz ny sumptueusement vestuz, qu’ils ne doisvent boire vin, que la correction des enfants doist plus par dousceur estre temperee que executee par rigueur, si lon doist enseigner enfants aux maisons privees ou les envoyer aux escolles publicqs… Bref, un traité d’éducation encore actuel.
Chaque partie contient un titre en rouge et noir avec l’écu de la Savoie. Toutes les pages de texte sont placées dans des encadrements formés de bois gravés rectangulaires avec variantes où l’on rencontre parfois le nom de l’auteur. Ces encadrements, dans le goût de Geoffroy Tory, portent parfois aussi le nom de Girardières, famille noble de la Bresse, qui est peut-être le nom du graveur comme le suggère la notice de Rothschild. Bel exemplaire dans sa reliure d’origine.
Reliure anciennement restaurée, petit manque à un nerf, coins usés. Taches marginales à 2 feuillets et mouillures dans la marge inférieure de 9 feuillets.
2 000 - 2 500 €
DAMOURS a sa seur damoyselle en Syonnoys. Et le dit des pays.
S. l. n. d. (Paris, ca 1525).
Plaquette petit in-8, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet).
Bechtel, 267/E-147 // Brunet, Supplément II-455 // USTC, 53688. (8 f.) / A8 / 28 lignes, car. goth. / 89 x 135 mm.
Unique édition de cette complainte versifiée, l’un des trois exemplaires connus.
Composé de 263 vers en décasyllabes, ce long poème est le chant désespéré d’un bon frère qui, las de souffrir d’amour, choisit de ne plus s’y consacrer :
Que tay ie faict ; en quoy ay ie failly
Mon cueur, ou langue, ont ilz point defailly, Je scay que non…
Convaincu des dangers de l’amour : Pour ung que en ce trouveres contentz / En cognoistres mille de malcontentz, il cherche à en prévenir ses amis et si, pour preuve de ce qu’il dit, il convoque les grandes figures féminines bibliques (Jezabel, Dalila et Jael), il n’en a qu’après l’objet de son propre amour :
Lon tient la femme si dangereuse beste
Que qui la hante nen revient sans tempeste
Lon dict quelle est plaine de iniquite
Inconstance et de fallacite.
Quoy que lon die, ne vouldrois faire blasme (…)
Si Bocace, Petrarque lon descript (…)
Quant à moy : ia ne plainctz ni mesdictz Si non de toy ou diriges mes dictz
L’éditeur, resté anonyme, a choisi de faire suivre cette complainte courtoise par une pièce d’un tout autre registre. Le Dit des pays, qui commence au verso du feuillet A6, est une facétieuse composition de 92 vers en octosyllabes sur les charmes de tous les pays. S’y entremêlent dans une langue savoureuse et gentiment grivoise, voire ordurière, les spécialités culinaires et industries locales avec les qualités supposées des habitants de tous ces lieux. Nous reproduisons ci-dessous un sobre extrait de ce poème et nous interdisons de retranscrire ce que la censure aurait condamné :
Les bons pastes sont a Paris
Ordes trippes a sainct Denis (…)
A londres escarlates fines
Et bons draps vermeilz malines (…)
A bourges sont les fourteresses
A saint quantin les grosses fesse (…)
Le bon sel est a Salins Femmes bien faictes a prouvins…
L’Epistre du bon frère n’est connue que par cette édition gothique, dont seules la BnF (RES. YE-3972) et la Biblioteca Capitular Y Colombina de Séville possèdent un autre exemplaire. C’est sur l’exemplaire de la BnF qu’Anatole de Montaiglon a pu en faire la réimpression en 1855 dans son Recueil de poésies françoises des XVe et XVIe siècles (t. XI, p.207 et s.).
Très bel exemplaire de cette rareté bibliographique. Trois angles habilement restaurés.
Provenance :
Comte Raoul de Lignerolles (II, 5-17 mars 1894, n° 1125) et baron Jérôme
Pichon (I, 3-14 mai 1897, n° 784).
3 000 - 4 000 €
53
[François d’AMBOISE].
Le Tumbeau de Messire Gilles Bourdin, chevalier, seigneur d’Assy… en plusieurs langues Recueilli de plusieurs scavans personnages de la France.
Paris, Robert Estienne, 1570 Tumulus amplissimi viri. Le Tombeau de… Gilles Bourdin.
Paris, Denis du Pré, 1570.
Ensemble 2 plaquettes en un volume in-4, chagrin janséniste bleu nuit, dos lisse (Reliure moderne)
Brunet, Supplément I-36 // Lachèvre, 243 // Rothschild, 815.
I. (12 f.) / A-C4 // II. (6 f.) / A4, B2 / 143 x 205 mm.
Édition originale de ces deux plaquettes publiées en hommage à Gilles Bourdin, conseiller au Conseil privé du Roi, procureur général au Parlement de Paris et érudit protecteur des lettres.
Né en 1515, Gilles Bourdin fut avocat général avant d’être nommé procureur général du Roi. En véritable humaniste, il connaissait le latin, le grec et l’hébreu et donna dans ces diverses langues un commentaire sur Aristophane et des paraphrases sur des édits. Sa mort en 1570 suscita l’hommage de nombreux écrivains. On trouve dans son Tombeau vingtquatre pièces par dix-sept auteurs, en vers français, latins, grecs et hébreux, par Dorat, Pasquier, Baïf, Jodelle, Belleforest, Desportes, Thevet, etc.
François d’Amboise (1550-1619), lui-même magistrat et poète, fut particulièrement proche de Gilles Bourdin et composa à lui seul un Tombeau en latin et en français.
Petits frottements. Fine mouillure en pied des deux premiers cahiers.
600 - 800 €
54
[Michel d’AMBOISE].
Les Epistres veneriennes de Lesclave Fortune prive de la court Damours nouvellement faictes & composees par luy…
Paris, Denys Janot pour Jehan Longis et Pierre Sergent, 1534. In-8, maroquin janséniste vert bouteille, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Ch. De Samblanx 1917).
Barbier, II-165 // Brunet, I-225 // De Backer, I-256.
(2 f.)-CLII f. / (2 f.)-A-T8 / 93 x 157 mm.
Seconde édition parue deux ans après l’édition originale publiée à Paris chez Lotrian. Elle est très rare et aussi recherchée que la première (De Backer).
Fils naturel, mais reconnu, de Charles d’Amboise, amiral de France, lieutenant-général du roi en Lombardie, Michel d’Amboise naquit à Naples vers 1500. Orphelin de père à l’âge de 11 ans, il fut élevé avec son frère Georges, accompagna ce dernier à la bataille de Pavie où Georges trouva la mort. Il fut ensuite recueilli par sa tante Catherine d’Amboise, se brouilla avec elle et s’adonna avec passion à la poésie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et fut loué par ses contemporains. Ses ouvrages sont rares.
Les Epistres veneriennes contiennent 30 epistres veneriennes, Les fantasies dudict esclave, les complaintes, regretz et epitaphes, Avec [34] Rondeaulx & cinq balades damours, soit toutes les œuvres qui avaient paru au jour de l’édition.
Bel exemplaire malgré le dos passé.
Le catalogue De Backer précisait que le dernier cahier était plus court dans la marge latérale. Il manque effectivement 1 mm.
Dernier feuillet restauré, petite mouillure ancienne dans la marge supérieure d’une vingtaine de feuillets et annotations anciennes sur les gardes.
Provenance :
Hector De Backer (I, 17-20 février 1926, n° 256).
1 500 - 2 000 €
Michel d’AMBOISE.
Le Secret d’Amours ou sont contenues plusieurs lettres tant en rithme qu’en prose, fort recreative a tous Amans… Paris, Arnoul et Charles Les Angeliers, Estienne Caveiller, 1542
[François HABERT]. Le Livre des visions fantastiques du Banny de lyesse, natif d’Yssouldun en Berry, ou sont contenues les amours infortunées de deux amans… Paris, Les Angeliers, 1542.
François HABERT. La Nouvelle Venus, par laquelle est entendue pudique Amour… Paris, L’Angelier, s. d. (1547).
Janus OLIVIER. La Pandore… Nouvellement traduicte… par Guillaume Michel de Tours. Paris, Les Angeliers, 1542
Olivier de MAGNY. Hymne sur la naissance de Madame Marguerite de France… Paris, Les Angeliers, 1553
5 ouvrages en un volume in-8, veau marron, décor dans le genre Du Seuil avec double encadrement de triples filets à froid et lys dorés aux angles, fleurons à froid au centre, dos à 5 nerfs orné de filets à froid et de fleurettes à froid et dorées (Reliure de l’époque)
Brunet, I-223 / III-3-4 / IV-181 // Quérard, II-455.
I. (80 f.) / a-k8 // II. LXXIX f.-(1 f.) / A-K8 // III. (28 f.) / A-G4 // IV. LXIII f.- (1 f.) / A-H8 // V. (34 f.) / a-h4-i2 // 100 x 163 mm.
Rare réunion de cinq ouvrages de poésie publiés chez les frères Angelier entre 1542 et 1553.
Édition originale du Secret d’amours de Michel d’Amboise, de La Nouvelle Venus de François Habert, de l’Hymne sur la naissance de Madame Marguerite de France d’Olivier de Magny, de la traduction de La Pandore de Janus Olivier et seconde édition du Livre des visions fantastiques de François Habert
Le Secret d’amours, donné par De Backer comme rarissime, contient des lettres galantes en prose et en vers, des rondeaux, ballades et épigrammes. Le Livre des visions fantastiques, contant les amours infortunées de deux amants, est suivi de diverses pièces poétiques de François Habert, une Oraison à Jésus Christ, une Églogue sur la mort d’Erasme, des discours divers… La Nouvelle Vénus est chaste et son amour est tout spirituel. La Pandore laisse supposer que les femmes sont la boîte de Pandore d’où sont sortis tous les maux de ce monde et enfin l’ouvrage d’Olivier de Magny s’entend lui-même par son titre.
Les quatre premiers ouvrages portent la marque des Angeliers aux premiers et derniers feuillets et le cinquième volume offre un bel encadrement de titre architectural à enroulements.
Bel exemplaire dans une séduisante reliure de l’époque.
Reliure anciennement restaurée. Début de fente à une charnière et quelques taches sur les plats.
2 500 - 3 500 €
56
[Michel d’AMBOISE]. Antonio Phileremo FREGOSO. Le Ris de Democrite, et le pleur de Heraclite, philosophes sur les follies, & miseres de ce monde… interpretee en rime Françoise par Michel d’Amboyse.
Paris, Gilles Corrozet, 1547. In-8, veau marron, décor dans le genre Du Seuil avec triple filet à froid, fleurons dorés aux angles et fleuron central à froid, dos à 5 nerfs (Reliure de l’époque).
Brunet, I-224 // Cionarescu, 2446 // De Backer 259.
100 f. / A-M8, N4 / 109 x 169 mm.
Édition originale de la traduction de Michel d’Amboise. L’édition fut partagée avec Arnoul L’Angelier et les titres portent le nom de l’un ou de l’autre.
Fregoso met en scène Démocrite qui se rit de certaines catégories humaines, femmes adultères, banquiers, chasseurs, avares, amoureux transis, gens de guerre, tandis que Héraclite pleure sur les misères du monde.
Marque de Corrozet au dernier feuillet.
Reliure restaurée anciennement avec défauts, usures et taches. Manque angulaire réparé au titre et à plusieurs feuillets, gardes renouvelées.
150 - 250 €
57
[Michel d’AMBOISE]. JUVENAL.
La dixiesme satyre de Juvenal. Traduycte nouvellement de Latin, en Rithme Frãcoyse par…
Poictiers, à l’enseigne du Pelican, s. d. (1540).
Plaquette petit in-8, maroquin rouge avec décor dans le genre Du Seuil, double encadrement de filets à froid avec fleuron aux angles et fers dorés au centre, dos à 5 nerfs orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé).
Brunet (III-633) // Cioranescu, 2439.
(24 f.) / A-C8, le dernier blanc / 88 x 132 mm.
Rare édition de la traduction de la dixième satyre de Juvenal.
C’est la seule édition mentionnée par Cioranescu. Brunet ne la cite pas et ne fait mention que de la traduction de quatre satyres, les VIII, X, XI et XIII, publiées chez Jehan Longis en 1544. Notre édition est très certainement l’édition originale de la traduction de Michel d’Amboise.
Titre en caractères ronds et texte en italiques.
Bel exemplaire dans une fine reliure de Capé.
1 000 - 1 500 € 58
La Tragedie d’Euripide, nommee Hecuba : Traduicte de Grec en rhythme Françoise, dediee au Roy.
Paris, Robert Estienne, 1550
Petit in-8, maroquin rouge, double filet, dos à 5 nerfs orné de même, roulette intérieure, tranches dorées (Koehler).
Brunet, II-1104 // Tchemerzine-Scheler, I-343.
104 / A-F8, G4 / 93 x 153 mm.
Seconde édition, parue six ans après l’originale.
Traduction du grec en vers français longtemps attribuée à Lazare de Baïf. En réalité, on la doit à un autre conseiller de François Ier, Guillaume Bochetel, à qui elle fut rendue au début du XXe siècle.
Hecuba proprement dit occupe les pages 7 à 76. Elle est suivie de plusieurs morceaux de poésie : La Fable de Caunus et Biblis, inspirée d’Ovide, Le Silve, d’après Silvanius, ainsi que différentes ballades, épitaphes et épigrammes.
Petites taches brunes et menus frottements à la reliure. Annotations anciennes à l’encre partiellement effacées sur le titre.
Provenance :
Armand Bertin (ex-libris, pas dans la vente de 1854), sir Thomas Powell (double ex-libris Chivilydd, 20-21 avril 1888, n° 236) et Alfred Lindeboom (ex-libris).
600 - 800 €
Les Amours.
Paris, Veuve Maurice de La Porte, 10 décembre 1552. In-8, maroquin citron, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées, étui (Honnelaître).
Brunet, I-612 // Tchemerzine-Scheler, I-239.
103 / a-f8, g4 / 100 x 161 mm.
Édition originale rare.
Fils naturel de Lazare de Baïf, Jean-Antoine de Baïf, né à Venise en 1532, fit partie de la Pléïade réunie autour de Ronsard qui fut son condisciple chez Jean Dorat. Inventif, il explora la langue française, l’entremêlant de mots grecs, latins et de langues mortes, en tentant d’introduire dans la poésie française la cadence des vers antiques et une orthographe phonétique détachée de l’étymologie. Ses innovations, qui allèrent jusqu’à l’invention d’un nouvel alphabet, n’eurent pas le succès auquel il aspirait, mais ne furent pas inutiles aux progrès de la langue française à l’époque. Il fonda la première société littéraire de France en 1571 et mourut en 1589, laissant derrière lui de nombreux ouvrages (poèmes, passe-temps, jeux, tragédie, comédie, etc.).
C’est âgé d’à peine vingt ans qu’il fait paraître ses Amours, deuxième ouvrage publié après Le Ravissement d’Europe, paru la même année chez le même éditeur. Auparavant, il avait donné quelquestraductionsoupubliéquelquesversetdistiquesinclusdansdesOdesdeRonsard(1550). Composédedeuxlivresréunissantdessonnetsetchansonsaumètrevarié,cerecueildesAmours chantelapassiondupoètepourlabelleMéline ;ilprendraparlasuiteletitred’AmoursdeMéline Très bel exemplaire, lavé, et finement établi par Honnelaître.
Restauration atteignant quelques lettres au feuillet G3.
3 500 - 4 500 €
Complainte Sur le Trespas du feu Roy Charles IX.
Paris, Federic Morel, 1574.
Plaquette in-4, demi-chagrin rouge, dos à 5 nerfs (Reliure de la seconde moitié du XIXe siècle)
Brunet, I-613 // De Backer, 428 // Tchemerzine-Scheler, I-285.
(6 f.) / A4, B2 / 157 x 216 mm.
Édition originale.
Loin de ses innovations poétiques et de ses travaux sur la langue française, Baïf sacrifie dans cette complainte à l’œuvre de cour à l’occasion du décès de Charles IX, mort le 30 mai 1574 peu avant son vingt-quatrième anniversaire. Sa poésie y revêt néanmoins des accents d’une grande sincérité. A la mort de son père Lazare de Baïf, le jeune Jean-Antoine, alors âgé de seize ans, avait été nommé secrétaire de la Chambre du futur Charles IX, dont il conserva l’intérêt bienveillant jusqu’à la mort de ce dernier.
Au long des trente-trois sixains en octosyllabes qui composent cette Complainte, très classique si l’on considère les autres productions du poète, il évoque Henry II, François II et Catherine de Médicis, sans éluder les morts violentes et les troubles civils de cette époque de guerres de religion. La complainte se termine par une supplique à la Pologne : D’une absence trop eloignee / ne tien nostre Prince Henry : / Sa douce terre le demande.
Exemplaire grand de marges, réglé à l’encre rouge.
Minimes frottements aux coins.
1 000 - 1 500 €
61
Les Mimes, enseignemens et proverbes…
Paris, Mamert Patisson, 1597
In-12, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs orné de même, roulette intérieure dorée, tranches dorées (Niedrée).
Brunet, I-612 // Tchemerzine-Scheler, I-296.
(8 f.)-108 f.-(1 f.)-56 f. / ã6, a-i12, *4 (le 4e manquant ici), A-D12, E8 / 66 x 131 mm.
Troisième édition, en partie originale.
Les Mimes, enseignemens et proverbes avaient paru pour la première fois chez Lucas Breyer en 1576 et ne contenaient alors que le premier livre. Le même éditeur donna en 1581 une seconde édition augmentée d’un second livre. Ce n’est qu’avec cette troisième édition, parue seize ans plus tard, de manière posthume, chez Mamert Patisson, que le texte des Mimes fut enfin complet, avec l’ajout des troisième et quatrième livres en édition originale.
Elle est illustrée de deux portraits gravés sur bois, dont l’un manque souvent, comme c’est le cas ici (f. *4).
Les Mimes, ouvrage le plus remarquable de Baïf selon Viollet-Le-Duc, sont des fables et proverbes formant une règle de conduite pour tous les états de la vie. D’après Jules Le Petit (p. 90), ce sont des pensées ingénieuses et souvent profondes, d’une tournure originale, sans pédanterie…
Bel exemplaire relié dans la première moitié du XIXe siècle, avec des soulignements anciens à l’encre et au crayon.
Les deux feuillets Au lecteur ont été reliés en tête. Manque le second portrait de Baïf, absent de la plupart des exemplaires.
Dos un peu passé. Marge supérieure du titre refaite sans atteinte au texte, petit trou au texte du feuillet B4, trou restauré sans atteinte aux feuillets E7 et E8.
Provenance : Gerbinot (? ex-libris manuscrit ancien sur le titre), château de Rosny (étiquette, La Solitude, n° 3309) et Alfred Lindeboom (ex-libris).
1 000 - 1 500 €
La Bergerie…, divisée en une premiere & seconde Iournee. –
La seconde Iournée de la Bergerie.
Paris, Gilles Gilles, 1572
2 parties en un volume petit in-8, maroquin janséniste vert lierre, dos à 5 nerfs, roulette et filets intérieurs, tranches dorées, étui (Aussourd).
Brunet, I-752 // Tchemerzine-Scheler, I-543-544. (4 f.)-106 f.-(2 f.) / 108 f. (mal chiffrés 110) // ã4, A-N8, O4 / a-n8, o4 // 94 x 167 mm.
Seconde édition en partie originale.
Remy Belleau (1528-1577) fut l’un des membres les plus admirés de la Pléiade. Secrétaire de Charles de Lorraine, à qui est dédiée La Bergerie et précepteur de son fils, il resta toute sa vie attaché à ce dernier, dans la maison duquel il s’éteignit.
Viollet-Le-Duc décrit ses compositions comme pures, gracieuses, élégantes, la plupart spirituelles même, tout en leur reprochant un manque d’inattendu.
Dans La Bergerie, annonciatrice du genre pastoral français, Belleau entremêle vers et prose sur les modèles italiens de l’Arcadie de Sannazar et de l’Amato de Boccace. Il y intercale également des pièces diverses composées dans sa jeunesse.
La Bergerie parut pour la première fois en 1565. Dans cette seconde édition, Belleau ajoute une seconde journée entièrement inédite. Chaque Journée possède une page de titre et une foliotation propres, mais elles doivent bien se trouver réunies.
Bel exemplaire malgré le dos passé.
Très petit manque en tête du feuillet l4.
2 000 - 3 000 €
Les Œuvres poetiques… Redigees en deux Tomes.
Paris, Mamert Patisson, 1578
2 tomes en un volume in-12, maroquin bleu nuit, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées (E. Niedrée, 1846).
Brunet, I-752 // De Backer, 354 // Tchemerzine-Scheler, I-568-569.
I. 110 f.-(4 f.)-189 f.-(3 f.) / a-i8, k2, *4, A-Q12 // II. 159 f.-(3 f.) / Aa-Nn12, Oo6 // 71 x 137 mm.
Première édition collective, en partie originale.
C’est à peine un an après la mort de Remy Belleau que Mamert Patisson donna cette édition. Le premier tome renferme les Amours et nouveaux eschanges des pierres precieuses, les deux journées de La Bergerie et les Apparences celestes d’Arat. Le second tome contient la traduction des Odes d’Anacréon et des petites inventions et autres poésies de Belleau, très augmentées par rapport à l’édition de 1574, ainsi qu’une comédie. Le Tombeau de Remy Belleau (6 f.), qui clôt ce recueil, est composé de pièces grecques, latines et françaises par Dorat Ronsard, Baïf, Desportes, etc.
La page de titre du second volume est rédigée ainsi : Les Odes d’Anacreon… traduictes en François par Remy Belleau. Avec quelques petites Hymnes de son invention, & autres diverses poesies : Ensemble une comédie.
Très bel exemplaire dans une jolie reliure de Niedrée.
1 500 - 2 000 €
64
Pierre de BRACH.
Les Poemes… divisés en trois livres.
Bordeaux, Simon Millanges, 1576. In-4, maroquin rouge avec décor dans le genre Du Seuil, dos à six nerfs joliment orné, roulette dorée sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrure (Niedrée).
Brunet, I-1196 // De Backer, 516 // Tchemerzine-Scheler, II-106.
(8 f.)-220 f.-(2 f.) / ã4, ē4, A-Iii4, Kkk2 / 149 x 215 mm.
Édition originale très rare.
Jurisconsulte bordelais, Pierre de Brach (1549-1605) fut proche de Montaigne, Du Bartas et Pelletier du Mans. Viollet-Le-Duc parle de lui comme d’un versificateur élégant et harmonieux, bien supérieur sous ce rapport à tous les poètes ses contemporains et regrette qu’il soit souvent cantonné aux poètes patois, son œuvre ne comptant que 24 vers gascons parmi des milliers de vers français.
On trouve dans ses poèmes un long hymne à Bordeaux, des élégies et des odes diverses ainsi qu’un Voyage en Gascogne
Cette édition est ornée d’un portrait gravé par Thomas de Leu
Manque les feuillets D2 et D3, cahier Iii en fac-similé.
Petites taches à la reliure. Quelques pâles rousseurs, f. ã3 déchiré en marge.
Provenance :
Al. Gayanis (? ex-libris manuscrit ancien partiellement effacé).
600 - 800 €
65
[Pierre de BRACH]. LE TASSE.
Quatre chants de la Hierusalem de Torquato Tasso…
Paris, Abel l’Angelier, 1596
Petit in-8, veau blond, triple filet, dos lisse orné de croisillons et petits points dorés, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle)
Brunet, I-1196 // Tchemerzine-Scheler, II-109.
(6 f.)-96 f. (avec des erreurs de foliotation) / ã6, A-M8 / 98 x 162 mm.
Édition originale.
Traduction par Pierre de Brach des chants II, IV, XII et XVI de la Hierusalem du Tasse. Le chant XII a le texte italien en regard. Pierre de Brach avait déjà traduit Aminte, du même auteur.
Édition ornée d’un portrait gravé par Thomas de Leu Manque aux coiffes, tache au premier plat, quelques frottements. Mouillure angulaire au début du volume.
100 - 200 €
66
Le CABINET DES MUSES : ou nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps.
Rouen, David Du Petit-Val, 1619 Petit in-12, veau blond, dos lisse orné à la grotesque, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle)
Brunet, I-1440.
943-(8 f.) / A-Rr12 / 70 x 140 mm.
Édition originale.
Anthologie regroupant de très nombreuses pièces de poésies par divers auteurs dont Bertaud, Du Perron, La Salle, Malherbe, Maynard, Mottin Porcheres Régnier, etc.
Reliure abîmée, mors supérieur fendu, manques aux coiffes. Titre taché, bruni, inversion des cahiers I et K. Le dernier feuillet de table est plus court (provenant d’un autre exemplaire ?) et le feuillet Cc3 est déchiré.
100 - 200 €
67
Timothée de CHILLAC.
Les Amours d’Angeline et Lauriphile. – La Liliade françoise.
Lyon, Thibaud Ancelin, 1599 2 parties en un volume in-12, demi-basane verte, dos lisse (Reliure du XIXe siècle)
Brunet, I-1844.
96 f.-60 f. / A-G12, H10, a-e12 / 74 x 135 mm.
Poète français du XVIe siècle, Timothée de Chillac serait né en Languedoc. Il fut à vingt ans couronné pour ses vers mais, la gloire étant souvent éphémère, il ne laissa qu’une petite trace dans la littérature française.
Il s’agit probablement de deux parties des Œuvres parues chez le même éditeur et à la même date avec un titre général. Chaque partie a une page de titre séparée. La Liliade françoise est suivie du Tumbeau de M. la duch. de Beaufort, marquise de Monceaux. Et autres épitaphes avec un titre spécial daté 1599
Annotations anciennes à la page de titre et au dernier feuillet, trou dans la marge du titre, déchirure aux feuillets B2 et H7, important manque angulaire au dernier feuillet.
Provenance :
Georges Boudor (ex-libris) et docteur D. Bernard (ex-libris).
150 - 250 €
Les Œuvres maistre Guillaume Coquillart en son vivant
Official de Reims nouvellement reveues…
Paris, Galiot du Pré, 1532
Petit in-8, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, doublure de maroquin bleu avec grand décor à la fanfare aux filets, branches foliacées et fleurons dorés, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure (TrautzBauzonnet).
Brunet, II-266 // De Backer, 175 // Tchemerzine-Scheler, II-512-513.
156 f. (mal chiffrés 158) / a-t8, u4 / 72 x 130 mm.
Première et précieuse édition en lettres rondes, très recherchée.
Né à Reims vers 1450, Guillaume Coquillart étudia le droit à Paris où il exerça comme avocat. Lassé de cette ville dans laquelle il observa l’injustice et la partialité des grands en même temps qu’il connut les tourments de l’amour, il revint à Reims où il se consacra à la charge de juge ecclésiastique.
Œuvres nouvellement reveues dans lesquelles le texte a été un peu retouché. Il y manque les petites pièces politiques écrites par Coquillart, mais on y trouve pour la première fois le Monologue du Pays et le Monologue du gendarme cassé. Sont donc réunis ici, Les droitz nouveaulx Le Plaidoier l’Enqueste dentre la simple & la Rusée Le Blason des armes et des dames, Le monologue de la botte de foing, ainsi que les monologues du Puys, du gendarme cassé et des Perruques
Très bel exemplaire dans une reliure doublée de Trautz-Bauzonnet.
8 000 - 12 000 €
69
François DAIX.
Polydore, ou Le Printemps des amours.
Lyon, Thibaud Ancelin, 1605. In-12, maroquin citron joliment orné sur les plats d’une large guirlande florale avec fleurettes mosaïquées de maroquin bleu et blanc en encadrement, dos à 5 nerfs avec rappel du décor, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Thibaron).
Cioranescu, II-23153 // Drujon, II-1143.
6 f.-119 f.-(4 f. sur 5, le dernier probablement blanc manquant ici) / A-K12, L10 / 76 x 139 mm.
Édition originale dans laquelle l’auteur célèbre les charmes de sa maîtresse Polydore.
François Daix, avocat au parlement et jurisconsulte de Marseille à la fin du XVIe et du début du XVIIe, était également poète.
L’ouvrage est dédié à Guillaume Du Vair, alors président de la Cour de Justice à Marseille et premier président du Parlement de Provence. Il est composé de nombreuses pièces de poésie : sonnets, odes, chansons, stances, plaintes, élégies, etc., la plupart en français et quelques unes en latin.
Ravissant exemplaire finement relié par Thibaron.
Une restauration au titre.
Provenance :
Étienne-Marie Bancel (ex-libris, 8 mai 1882, n° 356) et Robert Hoe (exlibris, IV, 11 novembre 1912, n° 872).
800 - 1 200 €
70
Pierre de DEIMIER.
La Nereide ou Victoire navale. Ensemble Les Destins heroïques de Cleophille & de Nereclie.
Paris, P. Mettayer, 1605.
In-12, maroquin bleu, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Lortic).
Brunet, II-569 // Cioranescu, 7440.
(12 f.)-312 / a12, A-N12 / 75 x 144 mm.
Édition originale.
Pierre de Deimier, né en Avignon vers 1570, s’illustra comme poète à la cour de Marguerite de Valois. Il mourut vers 1618, laissant plusieurs ouvrages de poésie et un Traité de l’art poétique offrant des réflexions sur la langue et la versification.
Le sujet principal de sa Néréide est la bataille de Lépante, qu’il avait déjà chantée en 1601 dans son Austriade. Composée de cinq livres, elle est suivie de La Première partie du Printemps de Vaucluse, où est compris un amas de diverses œuvres poétiques, qui occupe les cent dernières pages du volume.
Très bel exemplaire.
400 - 600 €
Les Combatz du fidelle chrestien, dit papiste, contre l’infidelle apostat antipapiste…, le tout composé par Artus Désiré.
Lyon, Jean Temporal, 1555 In-16, veau blond, double filet, dos à 4 nerfs orné (Reliure de la première moitié du XIXe siècle)
Baudrier, IV-384 // Brunet, II-628 // Cioranescu, 7586.
166 f. (mal chiffrés 165) / A-V8, X6 / 68 x 112 mm.
Nouvelle édition.
Né vers 1510 et mort en 1579, Artus Désiré, prêtre normand, passa ses loisirs, sinon sa vie, à écrire contre le calvinisme, convaincu qu’il était que la religion catholique était en péril. Son ardeur proche du fanatisme le porta même à conspirer contre sa patrie en appelant Philippe II roi d’Espagne au secours de la religion catholique française, ce qui lui valut une amende et cinq années d’enfermement dans un couvent de chartreux.
Les Combatz du fidelle chrétien, dit papiste, contre l’infidelle apostat antipapiste est un dialogue de plus de 7.000 lignes rimées entre le papiste et l’antipapiste au milieu duquel viennent se placer nombre de citations des Écritures et des pères de l’église.
La première parution de ce texte fut publiée en 1550 à Rouen chez Robert et Jehan Du Gort. Plusieurs éditions sont citées par Brunet et Cioranescu. Celle-ci serait la quatrième. Elle varie de la première en ce que le mot antipapiste a remplacé le mot d’origine priapiste
Elle est ornée de 27 petits bois gravés dans le texte.
Dos passé. Exemplaire court de marges avec atteinte aux marginalia imprimés, quelques feuillets tachés.
400 - 500 €
72
Artus DÉSIRÉ.
Les Batailles et victoires du chevalier Celeste, contre le chevalier Terrestre, l’un tirant à la maison de Dieu, & l’autre à la maison du Prince du monde chef de l’Eglise maligne…
Paris, Etienne Grouleau, 1562
Petit in-8, veau marbré, triple filet, dos lisse orné (Reliure du XVIIIe siècle).
Brunet, II-628 // Cioranescu, 7587 // De Backer, 363.
175 f. (sur 176, le dernier blanc manquant ici) / A-Y8 / 70 x 112 mm.
Nouvelle édition de ce poème de plus de 7.000 vers, que l’auteur avait d’abord publié sous le titre Les Combatz du fidelle papiste pelerin romain contre l’apostat Priapiste (ou antipapiste) et qui est dirigé contre le calvinisme et ses adeptes.
C’est une réimpression avec quelques changements au début du poème. Les noms des interlocuteurs ont été changés et s’appellent à présent le chevalier Céleste et le chevalier Terrestre
La première édition sous ce titre parut en 1553.
L’édition que nous présentons est illustrée de 29 petits bois gravés dans le texte.
Petits manques aux coiffes et aux charnières. Titre et 3 derniers feuillets réparés dans les marges, manque angulaire à un feuillet dû à la taille initiale de la feuille. Le couteau du relieur a un peu rogné, sur 1 ou 2 feuillets, les marginalia imprimés.
300 - 400 €
Louis
Chant pastoral sur le parlement de France, & la bien-Venue en Lorraine, de Monseigneur Charles Duc de Lorraine, et de Madame Claude de France son espouse.
Lyon, Jan de Tournes, 1559
Plaquette in-8, veau caramel, triple filet, dos lisse avec le titre en long, roulette intérieure, tranches dorées (Koehler).
Brunet, II-636 // Cartier, Tournes, II-438 // Cioranescu, 7653.
28 (mal chiffrées 26) / A-D4 (les deux derniers blancs) / 104 x 160 mm.
Seconde édition parue la même année que l’originale publiée chez Didier Guillemin à Saint-Nicolas de Port.
Poète français né à Tournay en 1523 et mort vers 1574, Louis Des Masures fut le protégé du cardinal Jean de Lorraine puis celui de la duchesse de Lorraine. Il embrassa le protestantisme et fut obligé de se réfugier en Allemagne. Il revint ensuite en Lorraine et devint ministre du Saint Évangile à Metz, Sainte-Marie-aux-Mines et Strasbourg. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de poésies en latin ou en français et de traductions.
Cette seconde édition est ornée sur le titre d’un très bel encadrement avec multiples petits personnages plus ou moins fantasmagoriques.
Exemplaire réglé à l’encre rouge.
Charnières frottées avec début de fente.
Provenance :
Nicolas Yemeniz (ex-libris, 9-31 mai 1867, n° 1825) et Joseph Renard (exlibris, 21-30 mars 1881, n° 601).
400 - 600 €
74
Louis DES MASURES.
Tragedies sainctes… – PHILONE. Iosias, tragédie.
S. l. (Genève), Gabriel Cartier pour Claude d’Augy, 1583 2 ouvrages en un volume in-8, veau blond, triple filet, dos lisse joliment orné, tranches dorées (Reliure de la fin du XVIIIe siècle)
Brunet, II-636 // IV-617 // De Backer, 367 // Cioranescu, 7662-7660.
319 / A-V8 // 104 / A-F8, G4 // 96 x 155 mm.
Seconde édition et première complète des Tragédies sainctes de Louis Des Masures, poète français auteur de poésies latines, de poèmes français, d’œuvres de théâtre, de traductions de textes liturgiques comme d’auteurs classiques, etc. Une première édition avait paru en 1566 contenant David combattant, David Triomphant et David fugitif. Cette seconde édition contient en plus Bergerie spirituelle et Éclogue spirituelle. Les passages pour les chœurs, qui sont généralement des psaumes, sont ici imprimés avec leur musique notée.
Le second ouvrage, publié sous le pseudonyme de Philone, est en seconde édition.
Les deux ouvrages portent sur le titre la marque de l’imprimeur.
Exemplaire court de marges avec des taches à plusieurs feuillets, titres salis.
200 - 300 €
Les Premières œuvres.
Paris, Robert Estienne, 1573. In-4, vélin crème, dos à 4 nerfs avec inscription à l’encre brune, tranches jaspées rouges (Reliure de l’époque)
Brunet, II-647 // Cioranescu, 7771 // Tchemerzine-Scheler, II-876.
(4 f.)-198 f.-(2 f.) / *4, A-Z4, Aa-Zz4, AA-DD4 / 145 x 223 mm.
Édition originale rare que l’on trouve à l’adresse de Robert Estienne ou de Robert Le Mangnier.
Fort d’une éducation solide, faite d’études classiques et d’une grande érudition, Philippe Desportes (1545-1606), issu d’un milieu bourgeois de la ville de Chartres, gravit les échelons et, de simple abbé, devint, par la seule puissance de son talent, lecteur du roi Henri III, conseiller d’État, possesseur d’une foule d’abbayes et à la tête d’une fortune de plus de dix mille écus de revenus. Écrivain bien plus correct et plus pur que Ronsard, […] les œuvres de Desportes doivent nécessairement faire partie de toute bibliothèque poétique (Viollet-Le-Duc).
Les Premières œuvres contiennent « Les Amours de Diane », « Les Amours d’Hippolyte », « Cléonice », « Derniers amours de Philippe Desportes », « Élégies », « Imitations de l’Arioste », « Diverses amours » et autres « Œuvres meslees ».
Bel exemplaire dans sa reliure du temps.
Plats un peu voilés. Une petite tache brune à 7 feuillets semblant correspondre à une brûlure de papier provoquée par de la cire de bougie, 2 annotations manuscrites marginales.
2 500 - 3 500 €
Les Premières œuvres… Dernière édition reveüe & augmentee.
Paris, Mamert Patisson, 1600 In-8, veau brun marbré, triple filet et armoiries, dos à 5 nerfs orné de chiffres alternés (Reliure de l’époque)
De Backer, 523 // Olivier, pl. 272 (2 et 3) // Tchemerzine-Scheler, II-890. (8 f.)-338 f.-(6 f.) / a8, A-Z8, Aa-Zz8 / 95 x 160 mm.
Dernière édition publiée du vivant de l’auteur et l’une des plus complètes. Elle est très belle et justement estimée (Tchemerzine).
Les Œuvres de Philippe Desportes connurent avec raison de nombreuses éditions depuis la première en 1573 jusqu’à celle-ci datée de 1600 qui est la plus complète. Tchemerzine recense plus de vingt éditions qui montrent à quel point l’auteur fut en vogue à son époque.
Il est assez rare de trouver des exemplaires en reliure d’époque armoriée. Notre exemplaire est relié aux armes de Dominique Séguier, frère du Chancelier, évêque d’Auxerre puis de Meaux et commandeur de l’Ordre du Saint Esprit (1591-1657).
Restaurations anciennes à la reliure.
Provenance : Dominique Séguier (armes).
1 500 - 2 500 €
77
Jean DORAT.
Ad Amplissimos Polonorum Legatos, Parisiorum urbem ingredientes…
Paris, Federic Morel, 1573.
Plaquette in-4, bradel papier blanc, dos muet (Reliure moderne)
Cioranescu, I-8021 // Tchemerzine-Scheler, III-7.
(4 f.) / A4 / 155 x 215 mm.
Édition originale.
Jean Dorat (1508-1588), professeur de lettres latines et grecques, fut le précepteur de Jean-Antoine de Baïf et de Pierre de Ronsard avant d’être leur camarade au sein de la Pléiade. Il compta également par la suite Joachim Du Bellay parmi ses élèves.
Cette pièce fut composée par Dorat à l’occasion d’une ambassade polonaise qui vint à Paris en août 1573 remettre au duc de Valois, futur Henri III, la couronne élective de Pologne.
Le verso du dernier feuillet est occupé par un grand bois représentant un blason portant les armes de France et de Pologne.
Reliure tachée et légèrement voilée.
300 - 400 €
78
Jean DORAT.
Magnificentissimi spectaculi, a Regina Regum Matre in hortis suburbanis editi…
Paris, Federic Morel, 1573.
Plaquette in-4, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, roulette et filets intérieurs, tranches dorées, étui (René Aussourd).
Brun, 171 // Cioranescu, 8022 // Tchemerzine-Scheler, III-7.
(26 f.) / A-B4, C-D2, C-D4, E2, F4 / 150 x 220 mm.
Édition originale.
Relation versifiée en latin du ballet donné par Catherine de Médicis aux ambassadeurs polonais dans le jardin des Tuileries en août 1573, à l’occasion de l’élection au trône de Pologne de son fils Henri, duc d’Anjou, futur Henri III. Elle inclut deux pièces en français, l’une par Ronsard La Nymphe de France parle, l’autre par Jamyn, La nymphe angevine parle
Elle est illustrée de 4 grands bois à pleine page et de 16 emblèmes sur bois dans le texte attribués à Jean Cousin par Tchemerzine et à Olivier Codoré par Brun. Les grands bois représentent une figure allégorique, les armes de France, un char surmonté d’une montagne avec des nymphes et la salle de ballet construite pour l’occasion, avec seize danseuses symbolisant les provinces françaises entourées de spectateurs.
Restauration en marge supérieure aux feuillets F2 et F3.
3 500 - 4 500 €
Joachim DU BELLAY.
Les Œuvres françoises.
Paris, Federic Morel, 1568-1569. 8 parties en un fort volume in-8, vélin à recouvrements anciennement doré, tranches dorées (Reliure de l’époque)
Brunet, I-749 // Cioranescu, 8280 // Tchemerzine-Scheler, III-75
(12 f.) / a8, b4 // I. 40 f. / A-E8 // II. 80 f. / A-K8 // III. 96 f. / A-M8 // IV. 88 f. / A-L8 // V. 60 f. / A-G8, H4// VI. 64 f. / A-H8 // VII. 80 f. / A-K8 // VIII. 72 f. / A-I8 // 107 x 165 mm
Troisième édition des œuvres de Joachim Du Bellay. Né dans une famille noble en 1522, à Liré, en Anjou, Joachim Du Bellay se consacra dès son adolescence à l’étude de la littérature classique. Riche de ses connaissances, il vint à la cour de François Ier et de Henri II où il s’adonna à la galanterie comme ses confrères en poésie. Surnommé l’Ovide français, il fit partie de la Pléiade avec Ronsard et Baïf. Il suivit son oncle le cardinal Du Bellay à Rome où il passa trois années puis revint en France et fut nommé chanoine et archidiacre de Notre-Dame de Paris. De santé délicate, il s’éteignit quelque temps plus tard, en 1560, à l’âge de trente-huit ans.
Cette troisième édition est une réunion factice d’œuvres déjà publiées chez Federic Morel et réunies sous un titre général. Elle est formée des huit parties suivantes : La Defense et illustration de la langue françoise. – L’Olive et autres œuvres poétiques. – Recueil de poésie présenté à… Madame Marguerite. – Deux livres de l’Enéide… – Divers poèmes. – Les Regrets et autres œuvres poétiques. – Divers jeux rustiques et autres œuvres poétiques. – Epithalame sur le mariage de… Philibert Emanuel duc de Savoie…
Ces parties possèdent toutes un titre séparé à l’adresse de Morel et à la date de 1568 sauf pour la Defense et illustration de la langue françoise qui est à la date de 1569. Elles sont à pagination séparée. Ces huit parties sont précédées d’un titre général à l’adresse de Federic Morel, daté 1569, suivi de 11 feuillets pour le privilège, la dédicace et la table.
Exemplaire réglé dans un vélin du temps qui s’est fripé et dont l’or est effacé.
Quelques annotations manuscrites anciennes et quelques passages soulignés.
2 500 - 3 500 €
Joachim DU BELLAY.
[Œuvres diverses].
Paris, Federic Morel, 1559-1562 13 ouvrages reliés en un volume in-4, veau marron, filet doré, dos lisse orné de même (Reliure de l’époque)
Tchemerzine-Scheler, III-40 à 73 / 157 x 227 mm.
Ensemble d’œuvres de Joachim Du Bellay publiées chez Federic Morel dans les années 1560, et reliées en un volume dans une reliure du temps. Nous décrivons ci-dessous les œuvres que contient le volume avec le détail pour chacune d’elles :
- Les Regrets et autres œuvres poetiques 1559. Seconde édition. (4 f.)46 f. / A-M4, N2. Tchemerzine-Scheler, III-52.
- Le Premier livre des antiquitez de Rome… 1562. Seconde édition. 13 f.-(1 f.) / a-b4, c6. Tchemerzine-Scheler, III-51.
- Divers jeux rustiques… Paris, Morel, 1560. Troisième édition. (76 f.) / A-T4. Tchemerzine-Scheler, III-56.
- Discours au Roy sur la Trefve de l’an M.D.LV 1559. Seconde édition. (6 f.) / A6. Tchemerzine-Scheler, III-65.
- Hymne au roy sur le prinse de Calais… 1559. Troisième édition. (6 f.) / A6. Tchemerzine-Scheler, III-61.
- Epithalame sur le mariage de très illustre Prince Philibert Emanuel, duc de Savoye… 1561. Troisième édition. (24 f.) / A-F4. TchemerzineScheler, III-66.
- Tumulus Henrici secundi gallorum regis christianiss 1561. Seconde édition. (12 f.) sur 14 / A-C4. Tchemerzine-Scheler, III-68.
- La Monomachie de David et de Goliath… 1561. Seconde édition. 49 f.-(1 f.) / A-L4, M6. Tchemerzine-Scheler, III-71.
- Les Deux livres de l’Enéide de Vergile, le quatrieme, et sixieme 1561 Seconde édition. 64 f. / A-Q4. Tchemerzine-Scheler, III-49.
- La Defense et illustration de la langue francoise… 1561. Cinquième édition. 38 f.-(2 f.) / A-K4. Tchemerzine-Scheler, III-40.
- L’Olive, et autres œuvres poetiques 1561. Cinquième édition. (76 f.) / a-t4. Tchemerzine-Scheler, III-43.
- Recueil de poesie presente a tres illustre princesse Madame Marguerite sœur unique du Roy… 1561. Troisième édition. 38 f.-(2 f.) / A-K4. Tchemerzine-Scheler, III-47.
- Ode sur la naissance du petit duc de Beaumont, fils de Monseigneur de Vandosme Roy de Navarre. 1561. Édition originale. (14 f.) / A-B4, C6 Tchemerzine-Scheler, III-73.
Rare réunion d’œuvres diverses qu’un amateur de l’époque a fait relier en un volume, et qu’il a complétée, en hommage au poète, de la plaquette suivante : Guillaume AUBERT. Élégie sur le Trespas de feu Joach. Du-Bellay. Paris, Federic Morel, 1561. (4 f.) / A4
Le texte du Tumulus Henrici secundi est bien complet mais il devrait comprendre 2 feuillets supplémentaires qui manquent ici. D’autre part, Tchemerzine annonce 2 feuillets non chiffrés pour la Monomachie, comme dans l’édition précédente, mais Scheler indique que le texte est bien complet de l’Ode à Phoebus et que ces deux feuillets ne font sans doute pas partie de l’édition. Enfin, selon Scheler, L’Olive et Divers jeux rustiques ne sont pas deux éditions séparées mais une seule. Veau écaillé avec restaurations anciennes, décoloration partielle et début de fente à une charnière.
7 000 - 9 000 €
81
[Joachim DU BELLAY]. I.D.B.A.
Recueil de poesie, presente à tresillustre princesse Madame Marguerite seur unique du roy, et mis en lumiere par le commandement de madicte dame.
Paris, Guillaume Cavellat, 1549 In-8, demi-veau marron, dos lisse orné de filets dorés (Honnelaître).
Cioranescu, 8317 // De Backer, 308 // Quérard, II-326 // TchemerzineScheler, III-45.
96-(1 f. sur 2, le dernier blanc manquant ici) / A-F8, [ ]2
Édition originale de l’une des premières pièces imprimées de Joachim Du Bellay.
Cette même année 1549 furent publiées la Défense et illustration de la langue francoyse, la Prosphonematique et L’Olive.
Le dernier feuillet imprimé de cette édition (mal placé ici après le titre) contient le privilège au recto et les fautes d’impression au verso. Nous avons comparé notre exemplaire avec d’autres et avons constaté des différences dans la composition et la lettrine. Ce feuillet d’errata de notre exemplaire a manifestement été refait plus tard, sans doute au XIXe siècle.
Taches et mouillures à tous les feuillets.
800 - 1 200 €
82
Guillaume DU BUYS.
Les Œuvres… Contenant plusieurs & divers traictez : le discours desquels n’apporte moindre vertueux fruict qu’il est agreable, & plein de tout contentement pour la diversite des matieres dõt il traicte.
Paris, Guillaume Bichon, 1585 In-12, maroquin janséniste rouge à long grain, dos à 5 nerfs, roulette et filets intérieurs, tranches dorées (Pagnant).
Brunet, II-851 // Cioranescu, 8577.
(6 f.)-206 f. / *4 **2, A-Ll8-4, Mm2 / 75 x 140 mm.
Troisième édition.
Né à Cahors, Guillaume Du Buys remporta plusieurs prix aux jeux floraux de Toulouse. Ses poésies furent publiées sans son accord en 1582 sous le titre L’Oreille du prince, avant qu’il n’en donne deux nouvelles éditions en 1583 puis 1585 sous celui d’Œuvres…
Dos passé. Inscription biffée au dernier feuillet avec petits trous.
800 - 1 200 €
L’Olimpe… Ensemble les autres euvres Poëtiques dudict
Auteur.
Paris, Robert Estienne, 1560.
In-8, maroquin vert lierre, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Bauzonnet).
De Backer, 340 // Tchemerzine-Scheler, III-495.
(8 f.)-216 / A-O8, P4 / 99 x 165 mm.
Édition originale de l’ouvrage le plus rare de Jacques Grévin. Né à Clermont en Beauvaisis en 1538, Jacques Grévin étudia la médecine à Paris. Il se lia avec Ronsard, qui l’admirait, mais Grévin, calviniste, prit parti pour ses coreligionnaires dans la querelle qui opposa les ministres protestants de Genève à Ronsard et ainsi la religion les sépara. Attaché à Marguerite de France, fille de François Ier et duchesse de Savoie, il la suivit à la cour de Turin en qualité de médecin, conseiller et surintendant des finances. Il y mourut en 1570 à l’âge de trente-et-un ans.
Auteur de théâtre, il composa également des poésies amoureuses, notamment pour une jeune femme qu’il nomme Olympe, généralement identifiée comme Nicole Estienne, nièce de Robert Estienne et plus tard épouse du médecin Jean Liébault.
L’Olimpe est sans doute l’ouvrage le plus recherché de Grévin.
Superbe exemplaire malgré une légère décoloration en bordure d’un plat.
Provenance :
Auguste Veinant (ex-libris, 20 décembre 1855, n° 496), baron Sosthène de La Roche Lacarelle (ex-libris, 30 avril-5 mai 1888, n° 208) et Henri Bordes (ex-libris).
8 000 - 12 000 €
Le Theatre… Ensemble, la seconde partie de l’Olimpe & de la Gelodacrye.
Paris, Vincent Sertenas, Guillaume Barbé, 1561.
In-8, maroquin rouge orné d’un large fleuron doré Renaissance à fers azurés au centre des plats, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru).
Brunet, II-1737 // De Backer, 341 // Tchemerzine-Scheler, III-496.
(12 f.)-328 / *8, A4, B-X8, Y4 / 93 x 160 mm.
Édition originale, rarissime à la date de 1561. On trouve généralement des exemplaires avec un titre renouvelé à la date de 1562.
C’est âgé d’à peine vingt-trois ans que Jacques Grévin, par ailleurs médecin, fit paraître cette édition de trois pièces de théâtre. Elle contient une tragédie, César, et deux comédies, La Trésorière et Les Ébahis, et renferme également la suite de l’Olimpe, ainsi que divers sonnets. Cette édition fut faite avant la brouille qui sépara Grévin et Ronsard, comme en témoigne la longue Élégie de Pierre de Ronsard à I. Grévin en début du volume.
Édition illustrée au verso du titre d’un beau portrait gravé sur bois de Grévin à l’âge de vingt-trois ans.
Bel exemplaire malgré quelques minimes taches à la reliure.
Provenance : Charles Pelliot (15-17 juin 1914, n° 320).
7 000 - 9 000 €
85
Antoine HEROET, dict La Maison neuve.
La Parfaicte amye…
Troyes, Maistre Nicole Paris, 1542 In-8, vélin à recouvrements, dos lisse (Pagnant).
Tchemerzine-Scheler, III-691.
96 / A-F8 / 95 x 140 mm.
Seconde édition faite d’après la première publiée chez Étienne Dolet la même année.
L’auteur, poète français du milieu du XVIe siècle, embrassa la carrière ecclésiastique et devint évêque de Digne en 1552. Ce prélat fut aussi connu de son temps pour son activité poétique et il jouit à son époque d’une assez grande réputation.
La Parfaicte amye est son œuvre maîtresse. Antoine Heroet y sublime l’amour humain en le faisant participer de l’amour divin. L’amour de la parfaicte amye est dégagée de toute pensée sensuelle. Elle n’a qu’un ami, qui n’est point beau ; cet ami meurt et, sans s’en désoler, elle ne l’aime pas moins, seulement elle attend que la mort la réunisse à lui (Viollet-Le-Duc).
Cette conception de l’amour était opposée à celle, beaucoup moins spirituelle, mais plus amusante, développée dans l’Amye de Court du sieur La Borderie, amye très positive et fort coquette… Cette querelle des deux amours eut un retentissement prodigieux et fut la cause de la publication de nombreux poèmes.
Ex-libris manuscrit sur le titre.
400 - 600 €
86
[Antoine HEROET – Léon Battista ALBERTI].
Hecatomphile, De vulgaire Italien tourné en langaige Françoys. Les fleurs de Poesie Françoyse.
Paris, Galliot du Pré, 1534
In-8, maroquin châtaigne, médaillon doré sur les plats, dos à 5 nerfs orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet).
Barbier, II-609 // Tchemerzine-Scheler, III-687.
103 / a-f8, g4 / 93 x 136 mm.
Édition originale française, traduite par Antoine Heroet, de cet ouvrage dû en partie à Léon-Baptiste Alberti.
Né en 1404 à Gênes et mort en 1472 à Rome, Léon-Baptiste Alberti fut l’un des grands humanistes de son temps, à la fois philosophe, peintre, mathématicien, architecte… Son Hecatomphile est une sorte de traité sur l’amour et un recueil de conseils aux filles en ce domaine. Cette partie est rédigée en prose et fut traduite par Antoine Heroet, poète du XVIe siècle qui fut proche de Marot et qui célébra dans ses vers l’amour platonique. La seconde partie de l’ouvrage intitulée Les fleurs de Poesie Françoyse est une suite de pièces en vers dont certaines sont dues à la plume de François Ier Très joli exemplaire réglé. Petit choc en haut des coupes.
Provenance :
Robert Hoe (ex-libris, I, 24 avril 1911, n° 38) et Cortlandt Bishop (ex-libris, I, 5 avril 1938, n° 37).
1 500 - 2 500 €
87
Clovis HESTEAU, sieur de Nuysement.
Les Œuvres poetiques…
Paris, Abel l’Angelier, 1578.
In-4, veau marbré, dos lisse orné de lignes brisées dorées et avec titre en long Poésies de Nuysement, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle)
Brunet, III-146 // Cioranescu, 11538 // De Backer, 359 // Rothschild, I-743. (10 f.)-108 f.-(2 f.) / ã4 ē2 ī4, A-Z4, Aa-Dd4, Ee2 / 145 x 227 mm.
Édition originale rare et seule parue.
Né vers 1550 à Blois, Clovis Hesteau, seigneur de Nuysement, est un poète dont on sait peu de choses. L’adresse au lecteur nous apprend qu’il fut élève de Jean Dorat, dont on trouve d’ailleurs plusieurs pièces en latin et en français en tête de son ouvrage, et qu’il ne dédaigna pas d’imiter ses prédécesseurs et contemporains, en particulier Pétrarque et Ronsard. Il mourut à une date inconnue, en tout cas après 1620 d’après Viollet-Le-Duc, et composa également plusieurs ouvrages de poésie ésotérique.
Le premier livre de ses Œuvres poétiques contient de longs Gemissemens de la France adressés au Roi, qui sont une longue complainte concernant les troubles des guerres de religion et les luttes fratricides. La seconde partie de l’ouvrage est composée de pièces dédiées à l’amour (sonnets, odes et stances). Un troisième livre réunit divers poèmes.
Reliure épidermée, manque la coiffe supérieure, tête du mors supérieur fendue. Tache marginale à 3 feuillets.
800 - 1 200 €
88
Amadis JAMYN.
Avant-chant Nuptial fait sur le Mariage du Roy, & d’Elizabeth d’Austriche.
Rouen, Veuve d’Abel Clemēce pour Richard l’Allemand, 1570 Plaquette petit in-4, bradel vélin, dos muet (Reliure moderne)
Tchemerzine-Scheler, III-744.
(6 f.) / [ ]4, B2 / 130 x 160 mm.
Rare poème en l’honneur des noces de Charles IX et d’Élisabeth d’Autriche.
Amadis Jamyn s’était fait connaître auprès de Ronsard par quelques morceaux de poésie et le grand poète l’avait pris sous sa protection. C’est ainsi qu’il fut nommé secrétaire de la Chambre de Charles IX. Cette charge valait bien qu’il écrive un poème à l’occasion des noces de son maître et roi.
Trois éditions parurent concomitamment en 1570 à Paris, Lyon et Rouen sans que l’on semble donner l’antériorité à l’une d’elles.
Galerie de ver marginale à 3 feuillets.
400 - 600 €
89
Amadis JAMYN.
Les Œuvres poétiques…
Paris, pour Robert le Mangnier, 1575
In-4, vélin doré à recouvrements, fleuron azuré au centre des plats, dos lisse avec roulettes et filets dorés, tranches dorées (Reliure de l’époque), chemise et étui modernes de demi-maroquin rouge.
De Backer, 405 // Tchemerzine-Scheler, III, 739.
(4 f.)-307-(5 f.)- / *4, a-z4, A-Z4, Aa-Zz4, AA-II4 / 152 x 245 mm.
Édition originale rare.
Poète français né à Chaource en Champagne vers 1540 et mort en 1593, Amadis Jamyn eut comme maîtres Dorat et Turnèbe qui lui donnèrent une solide éducation et comme condisciple Ronsard qui se prit d’affection pour lui et le fit nommer secrétaire de la chambre de Charles IX. Il cultiva la poésie et se fit un nom dans les lettres. À la mort de Charles IX, il se retira dans sa ville natale où il s’éteignit.
Ce volume dont l’édition fut partagée entre Robert Le Mangnier et Mamert Patisson est divisé en cinq livres : Ce qui s’adresse à leurs Maiestez, Orianne Callirée Artemis et Meslanges. C’est une réunion de sonnets, chansons, odes, épîtres, élégies, etc., imprimée en caractères italiques et ornée de bandeaux, lettrines et fleurons.
Superbe exemplaire en vélin doré de l’époque, réglé et grand de marges. Restauration ancienne en pied du dos et du second plat. Manque marginal à un feuillet dû à la taille initiale de la feuille, tache à un feuillet (Bb1).
Provenance :
Charles Bourdin (ex-libris manuscrit daté 1683)
8 000 - 12 000 €
Les Œuvres poétiques. Reveües, corrigees & augmentees en ceste derniere impression.
Paris, Robert Le Mangnier, 1579
Le Second volume des œuvres…
Paris, Félix Le Mangnier, 1584.
2 volumes in-12, chagrin bleu canard, double filet à froid, dos à 4 nerfs orné de même avec fleurons dorés, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle)
Brunet, III-497 // Cioranescu, 11774, 11775 // De Backer, 406/407 // Tchemerzine-Scheler, III-740,741.
I. (4 f.)-309-(11 f.) / *4, A-Z12, a-c12, d8 / 73 x 132 mm. // II (6 f.) le dernier blanc manquant ici-176 (mal chiffrées 182)-(4 f.) / ā6, A-P12 // 70 x 126 mm.
Troisième édition, en partie originale, pour les Œuvres poétiques, et originale pour Le Second volume des œuvres
Toutes les bibliographies consultées indiquent qu’il faut réunir ces deux éditions, bien que publiées à cinq ans de distance, pour faire un exemplaire complet des œuvres d’Amadis Jamyn. Le second volume n’a pas été réimprimé et il est donc plus rare de le rencontrer.
On trouve des exemplaires du premier volume à l’adresse de Mamert Patisson ou de Le Mangnier. Il est donc probable qu’ils se soient partagé l’édition.
Le second volume offre une particularité. Le feuillet 129 est un titre général au Discours de la philosophie à Passicharis et à Rodanthe qui correspond à la description qu’en a faite De Backer. Il est suivi par un feuillet qui contient le privilège au recto et un sonnet introduisant les Discours philosophiques au verso. Ce feuillet n’a pas de signature et est ajouté au cahier L.
Les volumes ont une petite différence de taille que le relieur a habilement homogénéisée à la reliure.
Taches d’encre à 4 feuillets dans le premier volume, quelques passages soulignés anciennement, titre du second volume réparé et petites restaurations marginales à quelques feuillets.
Provenance :
Prosper Blanchemain (ex-libris, catalogue Maggs Bibliothèque d’un humaniste, 1937, n° 251).
2 500 - 3 500 € 91
Euvres de Louïze Labé lionnoise. Revues & corrigees par ladite Dame.
Lyon, Ian de Tournes, 1556
In-8, maroquin marron, les plats entièrement ornés d’un décor de style Renaissance formé d’arabesques au filet doré et de pièces de maroquin mosaïquées rouges, noires et citron, réservant au centre un médaillon évidé, listel de maroquin rouge en encadrement avec motifs angulaires à fond criblé, dos à 5 nerfs orné de même, coupes ornées de filets dorés brisés, triples filets intérieurs, tranches dorées, étui (Gruel).
Brunet, III-708 // Cartier, Tournes, 335 // Tchemerzine-Scheler, III-781. 173-(1 f.) / a-l8 / 93 x 146 mm.
Seconde édition parue un an après l’originale et tout aussi rare. Louise Charly, dite Labé et surnommé la belle Cordière, en raison de la profession de son époux, naquit à Lyon vers 1525 et fut, dans les milieux littéraires, l’une des femmes les plus célèbres de son temps. Elle avait reçu de son père une éducation très complète, avait appris le grec et le latin, excellait dans la musique et brillait à l’escrime et l’équitation. Habillée en homme et sous le nom de Capitaine Loys, elle aurait suivi à seize ans les troupes envoyées par François Ier en Roussillon et pris part au siège de Perpignan sous les ordres du futur Henri II. Mariée, elle se consacra à la littérature et réunit autour d’elle une société élégante de poètes et d’artistes qui tous louèrent ses dons et ses mérites. Elle mourut en 1566.
Cette édition est la réimpression textuelle de l’originale de 1555, parue chez le même éditeur et seules les fautes y ont été corrigées. Plus soignée et mieux imprimée que la précédente, elle présente néanmoins trois petites erreurs de pagination.
Le titre est orné d’un grand encadrement d’arabesque en cul-delampe gravé sur bois. Un grand fleuron losangé, 4 bandeaux et 6 lettrines sur bois viennent compléter l’ornementation.
Le Débat de Folie & d’amour, en prose, est imprimé en caractères ronds tandis que les élégies et sonnets sont en italiques.
Splendide exemplaire dans une éclatante reliure de Gruel.
Petite restauration angulaire à 4 feuillets (g5-8) et de minimes en tête de quelques autres.
8 000 - 12 000 €
92
Louise LABÉ.
Euvres…, du debat de Folie & d’Amour.
Rouen, Jean Garou, 1556
Petit in-8, maroquin bordeaux avec grand décor aux petits fers formé d’un encadrement avec écoinçons et d’un large fleuron central relié à l’encadrement par de fins filets au pointillé, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure, étui (BauzonnetTrautz).
Brunet, III-709 // Tchemerzine-Scheler, III-782.
87 f. (sur 88, le dernier très certainement blanc manquant ici) / A-L8 / 68 x 111 mm.
Quatrième édition publiée un an après l’originale et d’une grande rareté.
Les Œuvres de Louise Labé parurent pour la première fois à Lyon, chez Jean de Tournes en 1555 et furent suivies, l’année suivante, d’une réimpression chez le même éditeur, avec les quelques fautes de l’originale corrigées. La même année parut également une édition que Brunet qualifie de contrefaçon et à laquelle il manque une ode en grec.
L’édition que nous présentons parut à Rouen, toujours en 1556. Elle est, d’après Brunet, non moins rare que celle de 1555, dont elle paraît être une copie.
Toutes ces éditions sont très rares. Trois éditions des Œuvres de Louise Charly, imprimées de son vivant, sont d’une telle rareté qu’elles peuvent être considérées comme introuvables (Viollet-Le-Duc).
Cet ouvrage est composé du Debat de Folie et d’Amour, dialogue en prose imprimé en lettres rondes qui fait intervenir l’Amour, la Folie, Jupiter, Apollon, Vénus et Mercure.
Le Débat est suivi d’Élégies et de Sonnets imprimés en italiques et d’une dernière partie intitulée Escriz de divers poëtes, à la louenge de Loyse Labé Lionnoize qui contient diverses pièces en grec, latin, français et italien.
Ravissant exemplaire dans une fine reliure de Bauzonnet-Trautz.
Restauration à la page de titre.
7 000 - 9 000 €
Vers François de feu Estienne De La Boetie…
Paris, Federic Morel, 1571.
Plaquette petit in-4, maroquin bordeaux, triple filet, dos à deux nerfs orné avec le titre en long, dentelle intérieure, tranches dorées (Godillot).
De Backer, 326 // Tchemerzine-Scheler, III-784 // USTC, 29152.
19 f. / A-E4 (le dernier blanc) / 100 x 162 mm.
Édition originale, rarissime à la date de 1571.
Étienne de La Boétie eut une vie brève mais nous laissa des poésies et son Discours de la servitude volontaire, l’un des chefs-d’œuvre de la littérature française. Né en 1530 à Sarlat, orphelin très jeune, il fut mis au collège de Bordeaux où il reçut une solide éducation. Nommé en 1552 conseiller au Parlement de Bordeaux, il se lia avec Montaigne qui faisait partie alors de la Cour des Aides de Périgueux et ce dernier témoignera dans ses Essais de la touchante amitié qui lia les deux hommes. Il entreprit une carrière littéraire dans le même temps qu’il exerçait son activité juridique, traduisit Xénophon, Plutarque, puis composa son œuvre la plus célèbre, son Discours… en protestation contre la tyrannie des rois. Il contracta une maladie très jeune et s’éteignit en 1563, à l’âge de trentetrois ans, dans les bras de Montaigne.
Ce rare volume de poésies fut publié par Montaigne en hommage à La Boétie pour faire suite à la Mesnagerie de Xenophon dont il s’était fait également l’éditeur la même année.
Les Vers François de La Boétie sont précédés d’une épître de Montaigne à M. de Foix, ambassadeur à Venise (f. 2-4) dans laquelle il rappelle le souvenir du cher disparu et son souhait de publier ses écrits dans la crainte qu’ils disparaissent : i’ai prins party qu’il seroit bien plus excusable à luy, d’avoir ensevely avec soy tant de rares faveurs du ciel, qu’il ne seroit à moy d’ensevelir encore la cognoissance qu’il m’en avait donnée. [J’ai] recueilly tout ce que i’ai trouvé d’entier parmy ses brouillars & papiers épars çà & là, le iouët du vent et de ses estudes…
Ce recueil de vers de La Boétie s’ouvre par une longue adresse à son épouse Marguerite de Carle, dans laquelle il se défend de jamais vouloir faire de traduction :
Si mal i’escris n’ayant prins de personne
A nul qu’à moy le blasme ie n’en donne
Si i’ai honneur à cela que i’invente
De cest honneur tout mien ie me contente
Mais pour elle et puisqu’elle le souhaite, il traduira le chant de Bradamant de l’Arioste :
Mais à ce coup par ton commandement
Ie t’ay tourné le deuil de Bradamant
[…]
Ie tournerois pour toy non pas des vers
Mais bien ie croy tout le monde à l’envers
[…]
Pour obeïr à un clin de tes yeux
Ie tournerois dessus dessoubs les cieux…
Suivent ledit Chant XXXII des plaintes de Bradamant, une chanson et 24 sonnets. L’ensemble est en décasyllabes, sauf les sonnets composés en alexandrins.
Les exemplaires à la date de 1571 sont très rares. L’éditeur fit imprimer l’année suivante un nouveau titre, à la date de 1572, afin de joindre ce volume de vers à La Mesnagerie de Xenophon qu’il venait de publier.
L’USTC ne recense que trois exemplaires conservés dans les institutions.
Très bel exemplaire malgré de minimes restaurations marginales.
15 000 - 20 000 €
94
[Étienne de LA BOÉTIE]. XENOPHON.
La Mesnagerie de Xenophon. Les Regles de mariage de Plutarque. Lettre de consolation de Plutarque à sa femme.
Paris, Federic Morel, 1572.
In-8, veau blond, dos à 5 petits nerfs orné, roulette intérieure, tranches dorées (Thouvenin).
De Backer, 326 // Tchemerzine-Scheler, III-785.
120 f. (sur 131) / A-P8 / 106 x 163 mm.
Seconde édition de ces traductions qui furent publiées par Montaigne en hommage à son fidèle ami.
Le volume contient quatre préfaces ou avertissements de Montaigne. Il est amputé des onze derniers feuillets devant contenir un extrait d’une lettre de Montaigne… sur la mort de La Boétie
Restaurations anciennes, hauts de mors un peu fendus.
200 - 300 €
95
Guy de LA GARDE.
L’Histoire et description du Phoenix. Composé a l’honneur et louange de treshaute & tresillustre princesse, Madame Marguerite de France, sœur unique du Roy.
Paris, Regnaud Chauldiere & Claude son filz, 1550. In-8, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Godillot).
Brunet, III-766 // Rothschild, IV-2880.
(44 f.) / A-E8, F4 / 95 x 154 mm.
Édition originale fort rare selon Brunet, dont il est fait une longue description par Émile Picot dans le catalogue Rothschild.
L’auteur est un poète français né en Provence vers 1520 qui fut, selon la page de titre, escuier de Chambonas, Lieutenant du Senechal de Provence au siege d’Arles
De bel esprit, il fut accueilli à la cour de François Ier où il s’attacha particulièrement à la princesse Marguerite pour laquelle il composa ces poèmes.
Le recueil est un curieux mélange de poésies adressées à Marguerite parsemées de strophes italiennes de Anto Buada Armanazico, de deux épigrammes latines de Nicolas Bergeron, de deux distiques grecs de Jean Mercier, d’une épigramme hébraïque de Jean Mercier traduite en latin par La Garde…, tout ceci avec plusieurs anagrammes et deux gravures représentant un phénix, dont une répétée deux fois.
Bel exemplaire.
L’exemplaire a été lavé et quelques marges restaurées. Le cahier A est tiré sur un papier plus épais probablement dû à un encollage un peu fort.
1 200 - 1 500 €
Diverses poésies de feu…
Rouen, Raphaël du Petit Val, 1597 In-12, vélin souple de l’époque, titre au dos à l’encre.
Brunet, III-831 // Cioranescu, 12534 // Tchemerzine-Scheler, IV-5.
96 / A-D12 / 79 x 141 mm.
Rare édition des poésies de Jean Bastien de La Péruse, poète né en 1529 et mort en 1554. Il est l’auteur d’une tragédie en cinq actes, Médée, imitée de Sénèque, et de poésies diverses qui furent publiées par deux de ses amis Boiceau et Gabriel Bouchet.
La première édition des Diverses poésies… fut publiée sans date, vers 1555. Trois éditions suivirent en 1557, 1573 et 1576, puis cette cinquième en 1597.
Exemplaire comportant trois feuillets ajoutés, contrecollés sur la dernière garde et le contreplat, Épitaphe de Jean de La Peruse et un article sur sa Médée
300 - 400 €
Le Blason des pierres precieuses contenant leurs vertuz & proprietez.
Paris, Lucas Breyer, 1574.
Plaquette petit in-4, demi-basane noire, dos à 4 nerfs orné (Reliure du XIXe siècle)
Brunet, III-869 // Cioranescu, 12701.
18 f.-(2 f.) / A-E4 / 130 x 188 mm.
Édition originale.
Né à Bondaroy vers 1540, Jean de La Taille se destinait à la magistrature avant de s’enthousiasmer pour la poésie à la lecture de Ronsard et Du Bellay. Il mourut vers 1608, laissant derrière lui divers ouvrages de poésie, de théâtre et d’histoire.
L’ouvrage se compose d’une première partie en prose, imprimée en caractères ronds, dans laquelle l’auteur décrit toutes les pierres précieuses (couleur, aspect, dureté, etc.), ainsi que leurs vertus supposées : c’est un cas merveilleux […] qu’aujourd’huy la plus part de France ne fait cas des pierres précieuses […] sans qu’on les daigne admirer pour les vertus excellentes que Dieu pour notre usage leur a départies… Cette première partie est suivie de poèmes sur le même thème et d’épigrammes diverses, imprimés en italiques.
Le Blason des pierres précieuses parut deux fois chez Lucas Breyer en 1574, une fois à la suite de La Géomance abrégée avec un titre propre, l’autre fois dans cette édition séparée. Celle-ci est illustrée de deux bois in fine l’un représentant l’auteur et l’autre ses armes : un lion avec sa devise In utrun[m]que paratus Fente en pied d’un mors. Titre plus court de 3 mm dans la marge latérale.
Provenance :
Anatole Basseville (ex-libris).
700 - 900 €
Paris, Federic Morel, 1574
Saul le Furieux Paris, Federic Morel, 1572
Daire… Paris, Federic Morel, 1573.
Alexandre. Paris, Federic Morel, 1573
La Manière de faire des vers en francois, comme en Grec & en Latin. Paris, Federic Morel, 1573.
5 ouvrages en 2 volumes in-8, veau marbré, armes au centre des plats, dos lisses ornés à la grotesque, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle)
Olivier, 1719-1 // Tchemerzine-Scheler, IV-89a-90b et s., 92-93.
I. 173 f.-(3 f.) / A-Y8 (le dernier blanc) // II. 80 f. / A-K8 // 36 f. / A-D8, E4 (le dernier blanc) // 32 f. / A-D8 (le dernier blanc) // 22 f.-(2 f.) / A-C8 (le dernier blanc) // 101 x 163 mm.
Réunion des œuvres des frères Jean et Jacques de La Taille.
Seconde édition de La Famine et édition originale de Saul le Furieux de Jean de La Taille. Les trois œuvres de Jacques de La Taille sont en édition originale.
Dans une longue note ajoutée aux notices consacrées par Tchemerzine à ces éditions, Lucien Scheler précise que, si l’on peut les trouver séparément, il est souhaitable de voir ces différentes œuvres réunies ainsi que l’éditeur l’avait prévu. On trouve en effet, au verso du titre de “La Famine” le détail (…) de ce que l’on peut considérer comme une tentative d’édition collective des œuvres des deux frères (Scheler). Sont réunies ainsi dans cette collection quatre pièces de théâtre de Jean de La Taille, La Famine Les Corrivaus Le Negromant et Saul Le furieux ainsi que des pièces de poésie, hymnes, élégies, épitaphes, etc., une Remontrance pour le Roy, et deux tragédies de son frère Jacques, Daire et Alexandre auquel on doit également une Manière de faire les vers Toutes ces œuvres, sauf la dernière, sont en vers.
Portrait de Jean de La Taille gravé sur bois à la fin du premier volume et grand médaillon avec sa devise gravé sur bois répété plusieurs fois.
Exemplaire aux armes de Louis-César de La Baume Le Blanc, duc de La Vallière, pair de France, gouverneur du Bourbonnais, grand fauconnier de France.
Reliure frottée avec deux débuts de fente, un coin anciennement restauré. Une mouillure angulaire affectant le dernier tiers du second volume.
Provenance :
Duc de La Vallière (armes, I, décembre 1783, n° 2976), baron Sosthène de La Roche Lacarelle (ex-libris, 30 avril-5 mai 1888, n° 294) et docteur Lucien-Graux (ex-libris). 2 cotes anciennes à l’encre et cachet ancien de la Bibliothèque Mazarine sur tous les titres et à l’avant-dernier feuillet du second volume.
300 - 500 € 99
Le Miroir d’éternité, comprenant les sept aages du monde…
Caen, Pierre Le Chandelier, 1589
In-8, veau marron avec décor à la Du Seuil, dos à 4 nerfs orné (Reliure de l’époque)
Brunet, III-998 // Cioranescu, 13454 // Frère, II-219.
(20 f.)-173 f.-(15 f.) / a8, e8, i4, A-Z8, Aa4 / 90 x 141 mm.
Édition originale de ces poésies devenue difficile à trouver.
L’auteur, prêtre, docteur en théologie et poète, est né à Carentan (?1559). Ses poésies furent publiées 29 ans après son décès par son neveu, également prénommé Robert, et également docteur en théologie.
Ces poésies sont une sorte d’histoire de l’humanité depuis la création du monde que l’auteur divise en sept aages du monde, quatre Monarchies, & diversité des regnes d’iceluy pour finir par le Jugement de Dieu, la peine des Reprouvez, & la gloire des predestinez.
Restaurations anciennes avec traces du cuir plus foncées. Marge supérieure un peu courte.
400 - 600 €
[Guillaume de LORRIS et Jean de MEUNG].
Le Rommant de la Rose nouvellement Revueu et corrige oultre les precedentes Impressions.
Paris, Galliot du Pré, 1529.
Petit in-8, maroquin rouge avec médaillon floral aux petits fers sur les plats, dos à 5 nerfs orné, doublure de maroquin bleu canard ornée d’une guirlande florale avec roses en encadrement, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure (Cuzin-Maillard dor.).
Brunet, III-1174 // Tchemerzine-Scheler, IV-229.
(8 f.)-CCCIII f.-(1 f.) / [ ]8, a-z8, &8, ?8, A-Z8, aa-bb8, cc4 / 86 x 137 mm.
Première édition en lettres rondes de cet incontournable roman dont il y eut maintes éditions gothiques auparavant. Commencé vers 1230 par Guillaume de Lorris, le roman fut interrompu au vers 4028 (ou 4058) et poursuivi ensuite par Jean de Meung vers 1270. La première partie de Lorris est une quête initiatique courtoise, mais allégorisée contant l’histoire d’un jeune héros qui, à la vue du reflet d’une rose dans la fontaine de Narcisse, est frappé par les flèches de l’amour et de son initiation amoureuse semée d’embûches et d’espoir. La seconde partie de Meung est une réflexion philosophique sur les rapports entre l’homme et la nature, sur la fonction du désir et du plaisir, sur la création et la procréation (En français dans le texte, n° 18), au travers d’une suite de péripéties au bout desquelles le héros finira par cueillir sa rose. C’est l’œuvre la plus célèbre du Moyen Âge.
L’édition est illustrée de 51 petites vignettes gravées sur bois dont certaines répétées. Elle est particulièrement soignée et très recherchée. Superbe exemplaire en maroquin doublé de Cuzin avec une dorure parfaitement adaptée de Maillard.
4 000 - 6 000 €
L’Heptameron des Nouvelles de tresillustre et tresexcellente
Princesse Marguerite de Valois, Royne de Navarre.
Paris, Benoist Prevost, 1560
In-4, vélin de l’époque, lacets (renouvelés et lacunaires).
Brunet, III-1416 // De Backer 247 // Tchemerzine-Scheler, IV-378.
(4 f.)-210 f. (mal chiffrés 212)-(2 f.) / ã4, a-z4, A-Z4, Aa-Gg4 / 152 x 232 mm.
Troisième édition, rare. C’est la deuxième à contenir les 72 nouvelles. Marguerite de Valois-Angoulême, sœur aînée de François Ier, naquit en 1492 et fut comme lui élevée à la cour de Louis XII. Elle épousa en premières noces Charles IV d’Alençon. Veuve à la suite du décès de ce dernier peu après le désastre de Pavie, elle épousa ensuite Henri II d’Albret et devint par ce mariage reine de Navarre. À la cour de France, puis celle de Navarre, elle s’entoura d’artistes et protégea particulièrement les écrivains sans s’arrêter aux querelles religieuses qui troublèrent cette époque. Cultivée et instruite, elle pratiqua elle-même avec succès la littérature et la poésie dont son Heptaméron et ses Marguerites sont les plus célèbres recueils. Elle mourut en 1547.
Une première forme de l’Heptaméron avait paru de manière anonyme en 1558 sous le titre d’Histoires des Amans fortunez et ne contenait que 67 nouvelles. En 1559, Claude Gruget en donna une seconde édition, en partie originale pour cinq nouvelles supplémentaires et sous son titre définitif d’Heptaméron. Une troisième édition, la nôtre, parut l’année suivante partagée par trois libraires, Gilles Gilles, Vincent Sertenas et Benoist Prevost.
Elle est illustrée d’un beau titre gravé et de grandes lettrines joliment ornées.
Vélin sali, taché, gardes et lacets renouvelés. Petits trous sur le titre atteignant les 10 premiers feuillets, mouillure aux cahiers K et X et aux feuillets S4 et T1, manque angulaire au feuillet G1, et feuillets D1 et D4 plus courts de 1,5 cm dans la marge inférieure.
Provenance :
B. de Wassenaer (ex-libris manuscrit sur le titre), Frédéric, baron de Keverberg, château de Kessel (ex-libris manuscrit daté 1856 au verso du titre).
2 000 - 3 000 €
Marguerites de la Marguerite des princesses, tresillustre Royne de Navarre. - Suyte des Marguerites de la Marguerite des princesses.
Lyon, Jean de Tournes, 1547.
2 volumes in-8, veau glacé vert prairie moucheté d’or, filet doré en encadrement, dos à 5 nerfs ornés de même, roulette intérieure, tranches dorées (P. Bozerian jeune).
Brunet, III-1414 // Cartier, Tournes n° 105 // Cioranescu, 14075-14076 // De Backer, 243 // Tchemerzine-Scheler, IV-366.
I. 541-(1 f.) / a-z8, A-L8 // II. 342-(1 f.) / a-x8, y4 // 95 x 164 mm.
Édition originale très recherchée.
Les Marguerites de la Marguerite des princesses furent publiées par Simon Silvius, dit Jean de La Haye, écuyer valet de chambre de la Reine, qui signa l’Epistre liminaire et à qui est accordé le privilège.
Le second volume est illustré de 11 bois gravés dans le texte de Bernard Salomon, dit le Petit Bernard, dont 10 illustrent le poème La Coche. L’édition, imprimée en italiques, est ornée de bandeaux, lettrines et fleurons sur bois.
Très bel exemplaire malgré quelques frottements aux mors et aux coiffes et les dos un peu passés. Manque marginal au titre et au feuillet v4 du premier volume.
5 000 - 7 000 €
Les lunettes des princes avec aulcunes balades & additions nouvellement composees.
Paris, Gilles Corrozet, 1539
Petit in-16, maroquin bleu avec décor à la Du Seuil sur les plats, dos à 5 nerfs orné, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrure (Bauzonnet).
Brunet, III-1670 // Tchemerzine-Scheler, IV-711.
(128 f.) / A-Q8 / 69 x 114 mm.
Dernière édition des Lunettes des princes partagée entre Jehan Bignon, Gilles Corrozet, Pierre Sergent et Pierre Hermier.
L’auteur, né à Nantes vers 1515, fut attaché en qualité de maître d’hôtel à la maison des ducs de Bretagne et fut conservé sous ce titre par Anne de Bretagne lorsque celle-ci épousa Charles VIII puis Louis XII son successeur. Les poèmes de Meschinot sont empreints de tristesse. L’auteur incarne l’opposé du proverbe Après la pluie vient le beau temps. Il ne faut citer ici que quelques vers pour s’en rendre compte :
Après beau temps vient la pluye et tempeste…
…Se nous avons liesse, elle est bien briesve…
…Après santé vient mal au corps et teste…
Guerres, debatz, viennent après la trêve…
Cette nature pessimiste viendrait de sa femme Philippa d’Andouelle qui aurait accouché en cachette d’un enfant et l’aurait tué dans leur maison alors que Meschinot, présent dans la pièce voisine mais atteint de surdité, n’aurait rien entendu.
Quoiqu’il en soit, l’ouvrage de Meschinot Les lunettes des princes connut un grand succès.
Dans ce poème de près de 3.000 vers, Meschinot fait un songe où la Raison donne à Meschinot un livre appelé Conscience et pour le lire des lunettes dont les verres se nomment prudence et justice réunis par un clou appelé Tempérance. L’auteur se réveille et lit son livre qui est une suite d’instructions et de conduites de vie.
La première édition fut publiée en 1493 et Tchemerzine recense plus de vingt éditions jusqu’à celle que nous présentons.
Marque de l’imprimeur au dernier feuillet.
Bel exemplaire.
Provenance :
De Bure l’aîné (annotation manuscrite collationné complet / le 24 avril 1839 / J.-J. de Bure l’aîné) et Henri Bordes (ex-libris).
2 500 - 3 500 €
104
Antoine de NERVEZE.
Les Essais poétiques.
Paris, Toussaincts du Bray, 1605 In-16, veau blond, triple filet, armoiries au centre des plats, dos à 5 nerfs orné d’un chiffre répété (Reliure du XVIIIe siècle).
Brunet, IV-42 // De Backer, 585 // Olivier, 1951-3.
(8 f.)-180 f. (mal chiffrés 178)-(4 f.) / a8, A-R12, Q4 / 70 x 132 mm.
Seconde édition parue la même année que l’originale.
Antoine de Nerveze (1570-1625 ?), poète qui se lia d’amitié avec Scévole de Sainte-Marthe, fut secrétaire de la Chambre de Henri IV. Écrivain prolifique, il ne laissa pas le souvenir d’un grand talent et Viollet-Le-Duc, comme d’autres d’ailleurs, est assez sévère avec lui.
Les pièces de cette édition sont disposées différemment que dans l’originale publiée à Poitiers chez Lucas.
L’ouvrage contient 138 sonnets, 38 pièces de stances, 19 chansons et 11 élégies.
Défauts d’usage à la reliure avec usures et manque aux coiffes et coins, début de fente à une charnière.
Exemplaire aux armes de Paulin Prondre, sieur de Guermantes et de Bussy (1650-1723), grand audiencier de France, receveur général des finances à Lyon et président en la Chambre des Comptes de Paris le 31 mai 1713.
Provenance :
Paulin Prondre (armes).
400 - 600 €
105
NOELZ NOUVEAUX. Sur le chant des Chansons de ceste presente Annee Mil cinq cens, soixante & deux…
Paris, Jean Bonfons, 1562
Plaquette in-16, maroquin bleu nuit orné d’un médaillon foliacé doré au centre des plats, dos à 5 nerfs, roulette et filets intérieurs, tranches dorées (Chambolle Duru).
Manque à Brunet qui référence d’autres éditions (IV-92).
(8 f.) / A-B4 / 76 x 125 mm.
Seul exemplaire connu d’une édition non référencée par les bibliographies. Il était d’usage, chaque année, de vendre pendant le mois de décembre sous le porche des églises ces petites plaquettes contenant les noëls composés sur l’air des chansons à la mode. Très peu de ces livrets nous sont parvenus, en raison du caractère éphémère de leur contenu et de leur faible prix d’alors.
Louis Loviot fit, dans la Revue des livres anciens (t. II, p.170 et s.), une présentation de cet exemplaire dont il considérait la découverte comme une bonne fortune de [sa] carrière de bibliophile.
Il contient cinq chants et est illustré d’un bois sur le titre (Nativité) et trois lettrines sur bois.
Bel exemplaire de cette rareté bibliographique.
Provenance :
Louis Loviot (d’après le catalogue Moura, mais absent de la vente de 1919) et Édouard Moura (ex-libris, 3-8 décembre 1923, n° 514).
800 - 1 200 €
La Jeunesse d’Etienne Pasquier et sa suite.
Paris, Jean Petit-Pas, 1610. In-8, bradel vélin à recouvrements avec fleuron doré sur les plats (Reliure moderne)
Brunet, IV-406 // Cioranescu, 17191 // Tchemerzine-Scheler, V-93.
(8 f.)-799 / a8, A-X8, bb-zz8, AAa-GGg8 / 105 x 173 mm.
Première édition de ce recueil de poésie.
Estienne Pasquier (1526-1615), jurisconsulte et magistrat parisien, s’illustra dans de nombreux procès, dont un plaidoyer contre les jésuites resté célèbre. Il fut nommé avocat général à la Chambre des comptes, puis député aux états généraux de Blois (1588). D’une grande érudition, il consacra les loisirs de sa vieillesse aux lettres et à la poésie.
Ce recueil se divise en quatre parties avec pour chacune d’elles un titre particulier La Jeunesse, Les Jeux poétiques, La Puce…, La Main…, cette dernière partie avec un portrait gravé sur cuivre de Thomas de Leu. Grande mouillure en pied de tous les feuillets.
100 - 200 €
107
[Estienne PASQUIER]
La Main ou Œuvres poétiques faits sur la Main.
Paris, Gadouleau, 1584
Petit in-4, bradel papier, dos muet (Reliure du XIXe siècle)
De Backer, 568 // Tchemerzine-Scheler, V-86.
(8 f.)-43 f.-(1 f.) / a4, e4, A-L4 / 146 x 202 mm.
Édition originale, très rare, de ce recueil de 150 pièces de vers à la louange de Pasquier. Il fut inspiré par un portrait de cet auteur dans lequel l’artiste le représentait sans ses mains.
Les poésies sont de Gilles Durant, Henri Estienne, Amadis Jamyn, Sannon, Jacques de Pincé, Nicolas Rapin, Turnèbe, Claude Marcel, Jean Caignet… et Estienne Pasquier
Papier bruni sur l’ensemble du volume, annotation manuscrite au titre, exemplaire court dans la marge inférieure.
400 - 500 €
108
[Estienne PASQUIER]
Recueil des rymes et proses de E. P.
Paris, Vincent Sertenas, 1555
Petit in-8, bradel percaline crème (Reliure de la fin du XIXe siècle)
Tchemerzine-Scheler, V-78.
68 f. / A-H8, I4 / 92 x 155 mm.
Édition originale, très rare selon Tchemerzine, dont l’édition fut partagée entre Vincent Sertenas et Charles L’Angelier.
Certaines pièces de ce recueil ne seront pas réimprimées dans les œuvres d’Estienne Pasquier.
Percaline piquée. Petit manque à la marge supérieure du second feuillet.
200 - 300 €
Recueil des œuvres poetiques… - Kalendæ Ianuariæ, & Varia quædam Poëmatia…
Paris, Abel l’Angelier, 1606
2 ouvrages en un volume in-8, vélin, double filet doré en encadrement, dos lisse orné de même, titre à l’encre au dos en partie effacé, tranches dorées (Reliure de l’époque)
Brunet, IV-427 // De Backer, 503 // Tchemerzine-Scheler, V-113.
I. (4 f.)-464-(4 f.) / ã4, A-Z8, Aa-Ff8, Gg4 // II. (8 f.)-248 (mal chiffrées 148)-(3 f. sur 4, le dernier blanc manquant ici) / ã8, A-Q8 // 108 x 166 mm.
Nouvelle édition en français, la plus complète. Né à Troyes en 1534, Jean Passerat fut appelé à la chaire d’éloquence du Collège de France, laissée vacante par la mort de Ramus, victime de la Saint-Barthélemy. Les troubles de la Ligue le forcèrent cependant à suspendre ses leçons, qu’il ne put reprendre qu’après la conversion d’Henri IV et son entrée dans Paris en 1594. Il mourut en 1602.
Viollet-Le-Duc précise que Passerat négligea de faire imprimer ses poésies, celles-ci n’étant pour lui qu’une distraction, et que c’est pour cette raison que les éditions les plus complètes ne furent données que de manière posthume par son neveu Jean de Rougevalet. C’est lui qui se chargea de donner celle-ci, la plus complète de toutes, en 1606, avec un privilège partagé entre Abel l’Angelier et Claude Morel.
On les trouve souvent réunies, comme ici, aux Kalendæ Januariæ parus la même année chez le même éditeur, mais il faut, selon Brunet et Viollet-Le-Duc, les considérer comme des éditions séparées.
Comme dans la description donnée par Tchemerzine, le Recueil est ici illustré d’un portrait de l’auteur gravé sur bois par Thomas de Leu Ce portrait est le même que celui qui illustre les Kalendæ. La présence de ces deux portraits, identiques, dans les deux publications, est un argument de plus en faveur de deux éditions séparées.
Tache au premier plat. Importante mouillure angulaire à l’ensemble du volume et galerie de ver dans la marge intérieure, déchirure à 2 feuillets (L1 et N1 du Recueil).
300 - 400 €
Kalendæ Ianuariæ, & Varia quædam Poëmatia…
Paris, Claude Morel, 1606. In-8, maroquin rouge orné dans le genre Du Seuil avec fleurs de lys angulaires et frise aux petits fers dorés dans l’encadrement central, dos lisse orné de la même petite frise (Reliure du XVIIe siècle)
Brunet, IV-417 // Tchemerzine-Scheler, V-113 // Viollet-Le-Duc, 329. (8 f.)-248 (mal chiffrées 148)-(4 f., le dernier blanc) / ã8, A-Q8 / 107 x 174 mm.
Nouvelle édition.
Nous avons expliqué au numéro précédent de cette vente (n° 109), que Jean Passerat négligea de faire imprimer ses œuvres et que c’est son neveu Jean de Rougevalet qui donna les éditions les plus complètes après son décès.
Pour Tchemerzine, ces Kalendæ Januariæ forment la seconde partie, en latin, du Recueil des Œuvres poétiques du même auteur, paru en français la même année chez le même éditeur, mais ce n’est pas l’avis de Brunet, ni de Viollet-Le-Duc pour lesquels ce sont bien deux éditions séparées.
Un portrait de l’auteur gravé sur bois par Thomas de Leu
Bel exemplaire réglé malgré de petits trous aux mors.
Petite brûlure au feuillet E2 avec perte de trois lettres.
250 - 350 €
Les Tragédies et autres œuvres poëtiques.
Poictiers, Julian Thoreau, 1613-1618 3 parties en un volume in-12, vélin à recouvrements (Reliure de l’époque) Brunet, IV-867.
I. (6 f.)-64 (mal chiffrées 61) / II (4 f.)-72 f. / III. (100 f.) // a6, A-E12, F4, G8, H-M12, N8, O4, P-Y12 // 83 x 149 mm.
Seconde édition des œuvres théâtrales et poétiques de Jean Prevost (1580 ?-1622), avocat de son état et poète à ses heures, qui connut la singulière destinée d’être mis en prison pour dettes à la suite d’un procès que lui intenta sa future belle famille qui contestait qu’il ait été désigné légataire universel par sa fiancée. Il dut sa liberté à l’aide de ses amis poètes Abel et Scévole de Sainte-Marthe.
Cette édition des œuvres se compose de trois parties, les Tragédies et autres œuvres poëtiques, Les Secondes œuvres poetiques et tragiques et Apotheose du tres-chrestien Roy de France et de Navarre Henry IIII
Ces trois parties ont des titres séparés à la date de 1618 pour la première et 1613 pour les deux autres.
Vélin sali, fripé, une charnière intérieure faible. Papier bruni, petites galeries de vers.
100 - 200 €
112
Marie de ROMIEU.
Les Premières œuvres poetiques de Ma Damoiselle Marie de Romieu Vivaroise.
Paris, Lucas Breyer, 1581 In-12, maroquin rouge, médaillon floral doré avec branches et rose sur les plats, dos à 5 nerfs orné d’une rose répétée, dentelle intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet).
Brunet, IV-1370 // Cioranescu, 19288 // De Backer, 371.
(4 f.)-49-(1 f.) / a4, A-D12, E2 / 71 x 132 mm.
Édition originale rare et seule édition des œuvres de Marie de Romieu qui furent publiées par son frère Jacques de Romieu.
On sait très peu de choses sur cette femme poétesse sinon qu’elle vivait au XVIe siècle et qu’elle appartenait à une famille noble du Vivarois.
La poésie de Marie de Romieu est remplie d’esprit, de grâce et de naturel (Viollet-Le-Duc) et nous ajoutons de légèreté et de finesse, mais ce n’est là qu’une des facettes de son œuvre poétique. Le volume commence en effet par un Brief discours que l’excellence de la femme surpasse celle de l’homme…, pièce pleine de charme et de naturel qu’elle écrivit en réponse à une satire contre les femmes que son frère avait rédigée.
Ce dernier lui rendit hommage en réunissant ses œuvres et en les publiant après son décès. Sur sa tombe on fit graver les vers qui terminent son hymne à la rose :
Celle qui gist ici sous cette froide cendre
Toute sa vie aima la Rose fresche & tendre
Et l’aima tellement qu’après que le trespas
L’eut poussée à son gré aux ondes de là bas
Voulut que son cercueil soit entouré de Roses
Comme ce qu’elle aimait par-dessus toutes choses.
Ravissant exemplaire dans une délicate reliure de Trautz-Bauzonnet.
Provenance :
Comte Raoul de Lignerolles (II, 5-17 mars 1894, n° 1002), Édouard Moura (ex-libris, 3-8 décembre 1923, n° 285) et Hector De Backer (ex-libris, I, 17-20 février 1926, n° 371).
2 500 - 3 500 €
Les Amours… Ensemble le cinquiesme de ses Odes.
Paris, veusve Maurice de la Porte, 1552.
In-8, maroquin rouge, médaillon central foliacé doré sur les plats, dos à 5 nerfs orné de même, dentelle intérieure, tranches dorées (Gruel). Barbier, MBP, II-9 // Tchemerzine-Scheler, V-418.
239-(32 f.) / a-p8, A-D8 / 105 x 166 mm.
Édition originale rarissime.
Pierre de Ronsard, né en 1524 près de Vendôme, est l’une des figures littéraires majeures du XVIe siècle, à l’origine, avec la brigade de poètes de la Pléiade dont il fut le chef de file, du renouveau poétique de la langue française. Doté d’une solide instruction, il fut attaché comme page à plusieurs princes dont Jacques V d’Écosse et le futur Henri II, mais, devenu sourd à 18 ans des suites d’une maladie, il abandonna la carrière diplomatique qui s’ouvrait à lui pour se consacrer à la poésie. Il étudia aux côtés de Baïf sous l’enseignement de Jean Dorat et inspira Du Bellay pour son manifeste Defense et illustration de la langue françoise (cf n° 142). Tombé amoureux d’une jeune fille qu’il nomme Cassandre, il composa pour elle de nombreux sonnets. Couvert d’éloges, loué comme le chef d’une nouvelle école insufflant de la variété, de l’éclat et de nouveaux rythmes à la poésie, il réunit autour de lui, sous le nom de Pléiade, Baïf, Du Bellay, Thyard, Jodelle, Belleau, Dorat et Pelletier Du Mans. Il mourut en 1585.
Le recueil des Amours est composé de 184 sonnets inspirés par son amour pour Cassandre, que suivent le cinquième livre des Odes et les Bacchanales, relation versifiée d’une excursion que Dorat fit avec ses élèves à Arcueil. Les 32 derniers feuillets contiennent des airs de musique notée, composés par Pierre Certon, Claude Goudimel, Marc-Antoine de Muret et Clément Janequin
L’édition est ornée des portraits à l’antique de Ronsard et Cassandre se faisant face et surmontant des vers de Baïf. C’est ici la première fois que ces portraits paraissent.
Très bel exemplaire.
Cahier D restauré en pied et dans la marge intérieure.
15 000 - 20 000 €
Pierre de RONSARD.
Les Amours…, nouvellement augmētées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques Odes de l’auteur, non encore imprimées.
Paris, Veuve Maurice de La Porte, 1553. In-8, vélin doré, tranches dorées (Reliure de l’époque), boîte de chagrin noir moderne.
Barbier, MBP, II-10 // Brunet, IV-1378 // Tchemerzine-Scheler, V-421.
(8 f.)-282-(1 f.) / *8, b-r8, s4 / 103 x 157 mm.
Seconde édition très rare, en réalité troisième, des Amours de Ronsard.
On connait deux états de la seconde édition, identifiables à deux remarques.
Notre exemplaire présente quelques différences avec ces deux états. Un exemplaire apparemment comparable a été décrit en 1915 par Émile Chatelain et qualifié de contrefaçon.
C’est l’examen et la comparaison minutieuse des différents exemplaires qui a finalement permis à Barbier-Mueller d’attribuer à cette édition la qualification de troisième et non de contrefaçon ou d’état supplémentaire de la seconde édition.
Dans notre exemplaire :
- l’errata est conservé, mais les fautes ont été corrigées dans le texte imprimé (sauf deux) ;
- la signature initiale q4 de la page 267 a été corrigée en r4 ;
- l’erreur de pagination de la page 212 a été corrigée ;
- toutes les autres fautes de pagination sont présentes ;
- enfin, une différence dans la ligature des caractères grecs de la page de titre permet d’identifier cette édition par rapport à la seconde.
On trouve parfois, ajouté in fine, le supplément musical de 32 feuillets présent dans l’édition originale.
Pour Barbier-Mueller à qui elle manquait, cette troisième édition est extrêmement rare. En 40 ans [il] n’en a rencontré qu’un exemplaire bâtard.
Vélin abîmé et taché avec manques, mouillure en pied du volume.
4 000 - 6 000 €
Les Amours… Nouvellement augmentées par luy. Avec les Continuations desdits Amours, & quelques Odes de l’Auteur, non encore imprimées. Plus, le Bocage & Meslanges dudit P. de Ronsard. – Continuation première et seconde des Amours… – [Le Bocage…].
Rouen, Nicolas Le Rous, 1557 (Anvers, Plantin).
3 parties en un volume petit in-8, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné aux petits fers, roulette intérieure, tranches dorées (Koehler).
Barbier, MBP, II-21 // Brunet, IV-1379 // Tchemerzine-Scheler, V-427 // USTC, 30271.
I. (4 f.)-70 f.-(2 f.) / *4, a-i8 // II. 80 f. / A-K8 // III. 108 f. / A-N8, O4 // 87 x 142 mm.
Rare contrefaçon donnée par Plantin à Anvers.
Christophe Plantin, tourangeau d’origine, s’était établi imprimeur à Anvers peu avant 1550.
Divisée en trois parties à foliotation et signatures séparées, cette édition comprend Les Amours (avec titre copié de l’édition parisienne de 1553), la Continuation des Amours (avec titre copié de l’édition originale de 1555) et les Bocage et Meslanges (sans titre, copie des éditions originales de 1554 et 1555).
Cette édition est très rare. Tchemerzine en recense quatre exemplaires, dont peut-être le nôtre, auxquels Scheler en ajoute deux. L’USTC recense quatre exemplaires dans des institutions, dont seul celui conservé au musée Plantin-Moretus d’Anvers semble complet des trois parties.
Très bel exemplaire malgré une pâle mouillure dans la marge des 3 premiers cahiers.
Provenance :
El. Huillard (?, I, 14-19 février 1870, n° 406, en maroquin rouge de Koehler, cité par Tchemerzine).
6 000 - 8 000 €
116
Pierre de RONSARD.
Les Derniers vers de Pierre de Ronsard, gentilhomme Vendomois.
Paris, Gabriel Buon, 1586.
Plaquette in-4, bradel vélin (Reliure du XIXe siècle)
Tchemerzine-Scheler, V-455.
13 / A-B4 (le dernier blanc) / 144 x 215 mm.
Édition originale publiée par Claude Binet.
Exemplaire de second tirage avec la page 14 vierge et contenant une épître de Claude Binet intitulée A la noble et vertueuse compagnie qui a honore les obseques de Monsieur de Ronsard, Prince des Poëtes François.
Marque de Buon sur le titre et portrait de Ronsard au verso du titre.
Exemplaire dans lequel on a relié une dizaine de feuillets blancs pour épaissir la reliure.
Reliure voilée, feuillets un peu brunis.
800 - 1 200 €
117
Pierre de RONSARD.
Elegie sur les troubles d’Amboise. 1560.
Paris, Gabriel Buon, 1562
Plaquette in-4, vélin moderne.
Barbier, Discours, 1 et s. // Tchemerzine-Scheler, V-437.
(6 f.) / A4, B2 / 164 x 225 mm.
Première édition séparée très rare de cet écrit qui marque la naissance d’une littérature patriotique et engagée, inconnue avant Ronsard (Barbier).
Le texte avait précédemment paru dans la première édition collective de ses œuvres, dans le Cinquième livre des Poèmes
Mises à part les fautes typographiques qui seront corrigées dans les tirages postérieurs, l’importance de ce tirage se révèle à la lecture du vers 7 au feuillet A2 : le mot livres sera par la suite remplacé par le mot armes
Ainsi que l’ennemy par livres a seduict
Le peuple devoye qui faussement le suit
Il faut en disputant par livres le confondre
Par livres l’assaillir, par livres luy respondre
qui deviendra :
Il faut en disputant par livres le confondre
Par armes l’assaillir, par armes luy respondre.
Ce durcissement de ton fut provoqué par le massacre de Vassy qui venait d’avoir lieu et par les réactions des protestants indignés. Ronsard se tient résolument aux côtés du roi et encourage le combat contre les ennemis de celui-ci non plus par les livres mais par les armes.
Jean-Paul Barbier-Mueller, dans sa Bibliographie des discours politiques de Ronsard, a déterminé trois tirages différents en donnant de nombreux détails pour les identifier.
L’exemplaire que nous présentons contient toutes les remarques de premier tirage relevées par Barbier-Mueller sur l’exemplaire de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève.
Cet état primitif de l’Élégie sur les troubles d’Amboise est rarissime. Barbier pensait l’exemplaire de la bibliothèque de Genève unique. Il y en a maintenant deux !
2 000 - 3 000 €
Les Œuvres…
Paris, Gabriel Buon, 1560. 5 parties en 4 volumes in-16, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (M. Lortic).
Barbier, MBP, II-28 // Tchemerzine, V-474 et s.
I. (12 f.)-140 f.-91 f.-(5 f.) / a8, e8, a-r8, s4, A-M8 // II. (8 f.)-249 f.-(1 f.) / *8 a-z8, A-H8, I2 // III. 222 f.-(2 f.) / A-Z8, Aa-Ee8 // IV. 135 f.-(1 f.) / A-R8 // 64 x 115 mm.
Première édition collective, en partie originale, d’une extrême rareté. Elle est composée de cinq parties avec titres et paginations séparés. Le premier & le second livres des Amours (tome I), les Odes (tome II), les Poèmes (tome III) et les Hymnes (tome IV).
Elle est illustrée d’un portrait en médaillon de Ronsard, reproduit dans les quatre volumes, et d’un portrait de Marc-Antoine Muret (tome I), tous deux gravés d’après Jean Cousin
C’est le premier ouvrage de Ronsard publié par Gabriel Buon, qui venait de racheter en 1558 le fonds des Laporte. Il marque le début d’une longue collaboration entre le poète et l’éditeur à qui Ronsard accorda l’exclusivité de la publication de toutes ses œuvres pour six ans.
Cette édition est doublement importante en ce qu’elle contient quatre-vingts pièces inédites et en ce qu’elle offre le texte primitif des poèmes, Ronsard en ayant modifié de nombreux vers dans les éditions postérieures, pour des questions de religion.
L’exemplaire provient de la collection De Backer. Nous l’avons comparé avec l’exemplaire Barbier-Mueller et avons noté une différence dans le titre du Second livre des Amours, mais notre titre est conforme à celui décrit par Tchemerzine et à celui de la BnF. Sans doute existe-t-il deux états de ce titre.
La notice du catalogue De Backer insiste sur la préciosité de cette édition et la qualifie d’une rareté extraordinaire. Il en donne une parfaite description technique et précise : on ne connait pas plus de trois exemplaires de ces précieux volumes dont un incomplet de plusieurs feuillets, celui de la Bibliothèque nationale et celui-ci.
Barbier-Mueller quant à lui ne recense que deux exemplaires complets, le sien et celui de la BnF, qu’il indique comme composite, et cite trois exemplaires incomplets qu’il a repérés, ceux des collections De Backer, Maggs et Rowfant. Ce dernier est aujourd’hui conservé à la Houghton Library de Harvard et l’exemplaire Maggs n’est pas localisé.
Reste l’exemplaire De Backer que nous proposons. Il contient deux feuillets refaits au tome II, le titre (*1) et le dernier feuillet de table (*8), conditions qui en font sans doute l’un des plus complets en mains privés et l’un des seuls que l’on puisse trouver.
Accroc à un volume et cire blanche en pied des volumes. Mention de tomaison du titre du tome III découpée et remplacée par une pièce de papier vierge, titre et un feuillet du tome II refaits. Les marges supérieures du tome I et latérales du tomes IV sont un peu courtes avec atteintes à quelques marginalia
Provenance :
Hector De Backer (ex-libris, I, 17-20 février 1926, n° 396).
35 000 - 45 000 €
Les Quatre premiers livres des Odes… Ensemble son Bocage…
Paris, Guillaume Cavellart, 1550.
L’Hymne de France.
Paris, Michel Vascosan, 1549.
2 ouvrages en un volume in-8, basane brune, armes dorées au centre des plats, dos à 5 nerfs orné (Reliure de la fin du XVIIe siècle)
Barbier, MBP, II-2, 3, 4, 5 // De Backer, 389 bis // Olivier, 2350 // Rothschild, 669-671 // Tchemerzine-Scheler, V-415/416.
I. (10 f.)-170 f.-(2 f.) / A8, *2, a-x8, y4 ( avec y3 signé z3) // II. (8 f.) / A8 // 98 x 159 mm.
Éditions originales de ces deux ouvrages très rares qui sont parmi les premières œuvres publiées de Ronsard.
Il existe un débat entre plusieurs bibliographes sur différents tirages des Quatre premiers livres des Odes. Le résumé en est très savamment commenté par Barbier-Mueller dans Ma bibliothèque poétique (II-n° 5). Sans que nous entrions dans les détails de cette polémique, nous suivrons l’opinion de ce dernier qui pense qu’il y a plusieurs états de cette édition et indiquons la composition de notre exemplaire. Celui-ci : - contient le Suravertissement suivi du Privilège ; - contient la faute d’impression au verso du feuillet 136, Boucage pour Bocage ;
- contient la faute au feuillet 155 chiffré par erreur 557 ;
- contient les deux feuillets d’errata en fin de volume.
L’Hymne de France est parfois considéré comme la première publication de Ronsard (cf. Picot dans le catalogue Rothschild), parfois comme la seconde après L’Épithalame d’Antoine de Bourbon (cf. Tchemerzine)
On trouve parfois, comme ici, les Quatre premiers livres… et L’Hymne reliés ensemble ; en voici la raison : Les Quatres premiers livres contiennent in fine, comme nous l’avons dit, deux feuillets d’errata qui manquent souvent et qui sont présents ici. Ces deux feuillets d’errata concernent curieusement les deux ouvrages, alors que ceux-ci sont publiés chez deux éditeurs différents. Cette singularité a fait penser à certains bibliographes, comme Seymour de Ricci, que le premier recueil et la plaquette devaient avoir été vendus ensemble et qu’un exemplaire des Quatre premiers livres… ne contenant pas L’Hymne serait incomplet.
Nous rejoignons ici la thèse de Barbier-Mueller qui, en raison d’une correction typographique au mot Hymne en Hinne et en raison d’une faute au nom Ronsard orthographié avec un T, considérait ces deux publications comme deux éditions séparées.
Exemplaire aux armes de François Chartraire de Montigny, conseiller au Parlement de Bourgogne en 1692, mort en 1728, qui laissa derrière lui une importante bibliothèque.
L’exemplaire contient quelques annotations manuscrites anciennes et quelques passages soulignés.
Reliure un peu frottée, pièce de titre refaite anciennement. Titre des Odes taché et restauré, quelques taches brunes, probablement dues à de l’encre délavée.
Provenance :
J.B. Clergéon (? ex-libris manuscrit daté 1633), François Chartraire de Montigny (armes) et Mme Gueneau de Mussy (ex-libris).
6 000 - 8 000 €
120
Pierre de RONSARD.
Les Quatre premiers livre (sic) de la franciade Au Roy Treschrestien, Charles neufieme de ce nom.
Paris, Gabriel Buon, 1572.
In-4, vélin doré avec écoinçons et fleuron central, dos lisse avec 4 faux nerfs soulignés par une roulette dorée et fleurons de même, tranches dorées (Reliure de l’époque)
Barbier, MBP, II-52 // Brunet, IV-1383 // Tchemerzine-Scheler, V-450.
(14 f.)-229-(1 f. blanc) / a4, e4, i4, o2, A-Z4 / Aa-Ff4 / 162 x 220 mm.
Édition originale de ce poème commencé en 1561 à la demande de Henri II, qui ne fut jamais achevé.
Cette édition contient une épître au lecteur, en prose, sur 9 pages, qui ne sera pas reprise dans les éditions postérieures.
Deux portraits gravés sur bois représentent Ronsard et Charles IX, marque de l’imprimeur sur le titre.
Barbier-Mueller recense plusieurs états. Notre exemplaire correspond en tous points au tirage B.
Bel exemplaire réglé.
Le vélin est un peu sali et taché avec un manque à un coin, une coupure et une annotation manuscrite au premier plat. Il n’en garde pas moins l’irrésistible charme du passé. Une petite tache brune à un feuillet.
1 500 - 2 000 €
121
Pierre de RONSARD.
Remonstrance au peuple de France.
Paris, Gabriel Buon, 1563. Plaquette in-8, maroquin janséniste rouge, dos lisse, dentelle intérieure, tranches dorées (M. Lortic).
Barbier, Discours, 55 // Tchemerzine-Scheler, V-442 (avec des erreurs) // USTC, 14936.
17 f. (sur 18, le dernier blanc manquant) / A-D4, E2 / 150 x 213 mm.
Probable quatrième édition, parue l’année de l’originale. Elle est tout aussi rare que les précédentes et c’est la première à porter le nom de l’auteur.
Cette violente diatribe fut composée par Ronsard après la prise de Rouen aux réformés par les troupes royales à la fin d’octobre 1562 et plus précisément du 6 au 10 décembre, jours durant lesquels l’armée de Condé assiégea Paris après l’échec des négociations de paix. Dans ce poème, Ronsard offre une satire mordante contre les ministres huguenots et leur théologie et appelle à la mort du responsable de la première guerre civile, non nommé ici mais identifié par Barbier-Mueller comme étant Gaspard de Coligny.
La bibliographie des éditions de ce poème est très embrouillée. Quatre éditions portent la date de 1563 chez Gabriel Buon et comptent toutes 18 feuillets. La nôtre est la première dans laquelle apparaît le nom de l’auteur sur la page de titre et au privilège, raison pour laquelle BarbierMueller la situe en quatrième place, tout en relevant que les corrections orthographiques semblent la situer à un état intermédiaire entre les deux précédentes.
En tout état de cause, toutes ces éditions sont très rares. L’USTC et Barbier-Mueller ne répertorient, pour notre état, que l’exemplaire de la Bayerische Staatsbibliothek de Munich.
Bel exemplaire malgré quelques rousseurs, en particulier au cahier C.
Provenance : Paul Muret (ex-libris).
2 500 - 3 500 €
[Guillaume ROYHIER]. HOMÈRE.
La Batrachomyomachie…, ou est racontee et descrite la bataille des Grenouilles, & Souris, Traduite nouvellement de Grec en vers François.
Lyon, Jean Temporal, (in fine chez Bartholomy Frein), 1554. Plaquette petit in-4, chagrin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, roulette et filets intérieurs, tranches dorées (René Aussourd).
Baudrier, IV-382 // Manque à Brunet, III-291 // USTC, 41101.
(18 f.) / A-D4, E2 / 130 x 186 mm.
Rare traduction par Guillaume Royhier d’un poème homérique : La bataille des Rats et des Grenouilles
Guillaume Royhier, né en 1529, fut maire de Dijon en 1581-1582 puis de 1584 à 1587.
La Batrachomyomachie, épopée comique couramment attribuée à Homère de façon fantaisiste, parodie étroitement L’Iliade et relate en décasyllabes un combat entre des rats (ici souris) et des grenouilles. Elle fut très souvent traduite depuis le XVIe siècle.
Édition très rare. Nous n’avons recensé que trois exemplaires, celui de la BnF, celui du catalogue Lignerolles (II, 756) et celui-ci.
Quelques taches, quelques annotations manuscrites anciennes sur le titre et dans les marges, soulignements à l’encre.
1 000 - 1 500 €
123
Scévole de SAINTE-MARTHE.
Les Œuvres.
Paris, Mamert Patisson, 1579. In-4, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure (Bernasconi).
Brunet, V-63 // De Backer 580 // Tchemerzine-Scheler, V-668.
(4 f.)-181 f. (f. 94 blanc manquant ici)-(1 f.) / *4, A-Z4, a-y4, z2 / 140 x 225 mm.
Première édition complète en grande partie originale.
Né à Loudun en 1536, Scévole de Sainte-Marthe fit ses études à Paris sous la direction de Turnèbe, Ramus et Muret et fut le condisciple de Ronsard et Baïf. Il occupa de hautes fonctions avant d’être contrôleur général des finances dans le Poitou, puis maire de Poitiers en 1579 et en 1602. Il mourut en 1623. Ses œuvres poétiques connurent un grand succès de son vivant. C’est, pour Viollet-Le-Duc, le dernier représentant littéraire du XVIe siècle.
Au fil des diverses éditions, Sainte-Marthe revit la composition de ses recueils, ainsi que certaines parties de ses poèmes. Cette édition, contenant environ quatre-vingts pièces de plus que celle de 1569 et disposée dans un ordre différent, est divisée en cinq parties : les Poèmes, le Palingène, l’Amour et les Épigrammes, Divers sonnets et les Métamorphoses chrestiennes
Ainsi que le précise Tchemerzine, le feuillet 94, généralement blanc, porte dans quelques exemplaires une poésie de Remy Belleau, imprimée deux fois. L’erreur a probablement été corrigée pendant le tirage et ce feuillet, remplacé par un blanc, manque à la plupart des exemplaires.
Bel exemplaire malgré une trace sombre au second plat et quelques petites taches éparses.
Provenance : Barbet (ex-libris manuscrit ancien et cotes anciennes sur le titre).
2 000 - 3 000 €
124
Scévole de SAINTE-MARTHE.
Les Premières œuvres…, Qui contiennent ses Imitations & Traductions recueillies de divers Poëtes Grecs & Latins. Le tout divisé en quatre Livres…
Paris, Federic Morel, 1571.
Petit in-8, maroquin ébène avec décor dans le genre Du Seuil, double encadrement de filets dorés et à froid, fers angulaires azurés et motif central, dos à 5 nerfs orné de petites feuilles et filets dorés, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Cuzin).
Brunet, V-63 // Tchemerzine-Scheler, V-666.
(8 f.)-120 f. / A-Q8 / 86 x 151 mm.
Édition originale de 1569, remise en vente en 1571 avec un nouveau titre. Ces premières œuvres sont composées de quatre livres distincts contenant ses Imitations & Traductions des poètes grecs et latins, des sonnets, chants, complaintes, épigrammes, élégies… en français et en latin.
Bel exemplaire joliment relié par Cuzin, auquel on a ajouté un portrait de l’auteur gravé sur cuivre par Gaucher d’après Porbus Taches au portrait.
1 500 - 2 500 €
Les Loyalles et pudicques Amours… A Madame de Boufflers.
Paris, Jamet Mettayer, 1599. In-12, veau marbré, roulette à froid sur les plats, dos lisse orné (Reliure du XVIIIe siècle)
Brunet, V-180 // Cioranescu, 20544.
(8 f.)-134 f. / front., A-L12-M10 / 72 x 138 mm.
Édition originale et seule parue de ce curieux recueil de 413 sonnets sur les amours de l’auteur.
Scalion de Virbluneau, sieur d’Ofayel, poète de la fin du XVIe siècle, est le type même de l’amoureux transi. Il aime mieux sécher sur pied respectueusement devant sa « déesse » que de la toucher du bout du doigt (Larousse).
Ses premiers sonnets sont dédiés à une certaine Angélique qui devait être insensible à ses charmes puisqu’il se tourne ensuite vers Adriane. Il épousera celle-ci, aura avec elle beaucoup d’enfants mais continuera son activité de poète sous une forme plaintive qu’il publiera sous le titre Prosperes et parfaites amours. Théophile Gautier, qui fait un portrait de lui dans Les Grotesques, dira à propos de cet ouvrage : Il y pleurniche bien encore, de temps à autre, mais c’est par habitude.
Le volume est orné d’un frontispice, d’un titre gravé et de 11 curieuses gravures sur cuivre, dont 2 hors-texte et 2 dépliantes.
Charnières frottées et manques aux coiffes. Petite tache d’encre marginale à un feuillet.
400 - 500 €
126
THIBAULT de CHAMPAGNE, roi de Navarre.
Les Poësies du Roy de Navarre, Avec des Notes & un Glossaire François ; précédées de l’histoire des révolutions de la Langue Françoise…
Paris, Hippolyte-Louis et Jacques Guérin, 1742 2 volumes in-8, veau brun, filet à froid en encadrement, dos à 5 nerfs ornés de fers à la toile d’araignée dorée (Reliure de l’époque)
Brunet, V-815 // De Backer, 123.
I. XXIII-(1 f. sur 2, le dernier blanc manquant ici)-262 / a8, b6 A-Q8, R4 (le dernier blanc) // II (2 f.)-XVI-330 / [ ]2, a8, A-S8, T7, V8, X4, Y2 // 120 x 161 mm. Édition originale.
Thibault IV, comte de Champagne, naquit en 1201, quatre jours après le décès de son père, et fut élevé à la cour de Philippe-Auguste où il jouit d’une éducation soignée. Premier vassal de la couronne de France par sa position et l’importance de ses états, il accompagna Louis VIII dans ses campagnes contre les Anglais puis les Albigeois, avant de quitter le service du roi au bout des quarante jours obligatoires de service. La couronne de Navarre lui échut en 1234, à la mort de son oncle, avant qu’il ne conduisît en 1239 la Croisade des barons en Terre Sainte. Il mourut en 1253, laissant plus de quatre-vingts chansons composées à différents moments de sa vie. Quatorze sont des discussions amoureuses sous le nom de Jeux partis et dix sont des cantiques à la Vierge. La majorité des autres sont des chants d’amour.
C’est Lévêque de La Ravallière qui en donna, en 1742, la première édition. Il y adjoint des recherches et des réflexions utiles sur les origines de la langue française, ainsi qu’un glossaire et 13 pages de musique notée.
L’édition est, en outre, illustrée de 7 gravures sur cuivre, dont 3 horstexte, l’une par Dheulland, les autres non signées.
Bel exemplaire malgré quelques restaurations anciennes et une coiffe arrachée.
200 - 300 €
Pontus de THYARD.
Les Discours philosophiques.
Paris, Abel L’Angelier, 1587. In-4, maroquin brun, décor dans le genre Du Seuil avec fine roulette dentée ornant l’encadrement central, dos à 5 nerfs joliment orné de fleurons et rinceaux dorés, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Capé).
Brunet, V-853 // De Backer, 514 // Tchemerzine-Scheler, V-896.
(2 f. sur 4, dont un portrait et un probablement blanc manquant ici)-368 f.-(12 f.) / ã4, a-z4, A-Z4, Aa-Zz4, Aaa-Zzz4, Aaaa-Cccc4 / 163 x 239 mm.
Édition collective des six discours philosophiques de Pontus de Thyard. Pontus de Thyard (Thiard ou Tiard), seigneur de Bissy (1521-1605), reçut une solide éducation classique et s’adonna très jeune à la poésie. Son premier recueil poétique, Erreurs amoureuses, publié en 1549 à Lyon eut une forte influence sur les poètes de son temps et particulièrement Ronsard dont les premières poésies furent imprimées après, en 1551, et Du Bellay qui n’entra dans la carrière poétique qu’à la fin de 1550 avec la publication de l’Olive
Les contemporains de Thyard le louèrent d’avoir retiré la poésie hors du bourbier d’ignorance et [d’avoir] servi de guide, par la publication de ce livre, à une foule de beaux esprits.
Dans le même temps, Pontus de Thyard avait pris ses degrés en théologie, entra dans les ordres et se livra désormais plus particulièrement aux études philosophiques. En 1571, il fut promu évêque de Chalon-surSaône et produisit des ouvrages pleins d’érudition, de doctrine et de philosophie.
L’édition collective réunit ici le Solitaire premier, le Solitaire second, le Mantice, le Premier curieux, le Second curieux et le Scève ou Discours du temps de l’an et de ses parties
Les trois premiers discours avaient paru entre 1552 et 1558 chez Jean de Tournes et les trois autres en 1578 chez Mamert Patisson.
Le Solitaire second, consacré à la musique, est illustré d’une grande planche dépliante représentant le monocorde et de 23 schémas dans le texte (dont un dans les errata).
Cette édition est également illustrée d’un portrait gravé par Thomas de Leu, qui manque ici mais que l’on a remplacé par le même portrait, volant, dont on a coupé les marges (140 x 175 mm).
La collation de notre exemplaire est conforme à celle donnée par Tchemerzine et De Backer. La bibliothèque de Lyon possède un exemplaire contenant un état supplémentaire du feuillet ã3.
Bel exemplaire malgré de petits frottements aux mors.
Provenance :
Rothon Soc. Jes. (? ex-libris manuscrit sur le titre), Albert Pascal (exlibris) et marquis de L’Aigle (ex-libris du château de Franc-Port).
1 000 - 1 500 €
[Pontus de THYARD]. Erreurs amoureuses, Augmentees d’une tierce partie. Plus Un livre de Vers Liriques.
Lyon, Ian de Tournes, 1555. In-8, maroquin olive, triple filet, dos lisse joliment orné, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle).
Barbier, II-171 // Brunet, V-853 // Cartier, Tournes, II-315 // Cioranescu, 21460 // Tchemerzine-Scheler, V-891.
169-(1 f.) / a-l8 (les 2 derniers blancs) / 100 x 159 mm.
Quatrième édition en partie originale et première complète des Erreurs amoureuses.
Ce recueil de sonnets et poésies adressés à une femme surnommée l’Ombre de ma vie eut une forte influence sur les poètes de son temps et particulièrement Ronsard.
Publiées pour la première fois en 1549 à Lyon chez Jean de Tournes, les Erreurs amoureuses connurent une suite en 1551 sous le titre Continuation des erreurs amoureuses. Deux nouvelles éditions suivirent en 1553 et 1554 jusqu’à l’édition de 1555, la nôtre, la première complète, augmentée d’une tierce partie et d’un Livre de vers liriques
Le titre est orné d’un bel encadrement arabesque en cul-de-lampe (Cartier, 93) et le verso du titre est illustré du portrait de la dédicataire entouré de la devise L’ombre de ma vie
On a relié in fine un fac-similé ancien d’un écrit de Thyard.
Bel exemplaire en maroquin vert olive du XVIIIe siècle.
Dos passé, exemplaire un peu court de marges en tête, annotations manuscrites anciennes sur une garde.
Provenance : Adolphe Audenet (ex-libris arraché) et Prosper Blanchemain (ex-libris).
1 000 - 1 500 €
129 Pontus de THYARD.
Les Œuvres poetiques… a sçavoir, Trois livres des Erreurs Amoureuses. Un livre de Vers Liriques. Plus Un recueil de nouvelles œuvres Poëtiques.
Paris, Galiot du Pré, 1573
Mantice ou Discours de la vérité de Divination par Astrologie. Paris, Galiot du Pré, s. d. (1573).
Solitaire premier, ou Dialogue de la fureur poetique. Paris, Galiot du Pré, s. d. (1575).
3 ouvrages en un volume petit in-4, vélin crème, dos lisse (Reliure de l’époque)
De Backer, 511 // Tchemerzine-Scheler, V-893-897-898.
I. (4 f.)-164-(4 f.)-(20 f.) / a-x4, y2, +4, a-e4 // II. (2 f.)-114-(1 f.) / [ ]2, a-o4, p2 // III. (2 f.)-68 (mal chiffrées 98) / [ ]2, A-H4,I2 // 145 x 218 mm.
Première édition collective en partie originale des Œuvres poétiques et secondes éditions, en partie originales, de Mantice… et Solitaire premier…
Les Œuvres poétiques contiennent in fine un opuscule en latin De coelestibus Asterismis Poëmatium (4 f. dont une page de titre), suivi du Recueil des Nouvell’œuvres poetiques (20 feuillets), ces deux pièces en édition originale.
Mantice… et Solitaire premier… sont des volumes que l’on trouve généralement à la suite des Œuvres poétiques. Ces deux pièces ayant été publiées chez le même éditeur, on peut se poser la question de savoir si elles ne font pas partie intégrante de l’édition.
Un beau titre gravé pour les Œuvres poétiques et un encadrement de titre pour Solitaire premier Mouillures à plusieurs feuillets.
3 000 - 4 000 €
130
VALAGRE.
Les Cantiques du Sieur de Valagre et les Cantiques du Sieur de Maizon-fleur…
Rouen, Raphaël du Petit Val, 1613 In-12, vélin à recouvrements, dos lisse avec le titre à l’encre, traces de lacets (Reliure de l’époque)
Brunet, III-1324-V-1030.
472-(3 f. sur 4, le dernier blanc manquant ici) / A-V12 / 78 x 145 mm.
Nouvelle édition de cette anthologie poétique française. Ce volume contient des Cantiques du sieur de Valagre, du sieur de Maizon-fleur, de Sautemont, des prières de Remy Belleau, des sonnets de Marin Le Saulx, Du Bellay, un hymne de Ronsard, des quatrains de Pybrac
Le dernier feuillet porte une table manuscrite ancienne et quelques soulignements et traits d’encre.
Vélin taché. Manque angulaire au feuillet R1, galerie de vers dans la marge intérieure des cahiers I et Q.
100 - 200 €
131
[Étienne de WALCOURT].
Recueil et eslite de plusieurs belles chansons joyeuses, honnestes & amoureuses, partie non encores veües…
Anvers, Jean Waesberge, 1576
In-16, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, doublure de maroquin bleu ornée d’une dentelle dorée en encadrement, tranches dorées sur marbrure (Bauzonnet Trautz).
Barbier, IV-110 // Brunet IV-1170 / V-1402 // Cioranescu, 22077. (12 f.)-304-(8 f.) / A-Z12, a-d12 / 65 x 124 mm.
Édition originale très rare.
Il semble que l’éditeur Jean Waesberge et le compilateur Étienne de Walcourt, grammairien dont on sait peu de choses, aient tous deux pris une part importante à cette édition. Le titre mentionne I.W. comme auteur, mais la dédicace est signée Jean Waesberge et le premier sonnet, qui est une autre dédicace, est signé E. de Walcourt.
Quoiqu’il en soit, l’ouvrage est une suite de chansons joyeuses, en vers, dont le fond est toujours l’amour.
Le titre ainsi que le privilège annoncent Livre premier, ce qui sous-entend qu’un second volume était prévu mais celui-ci ne vit manifestement jamais le jour.
Très bel exemplaire dans une reliure doublée de Bauzonnet-Trautz.
Provenance : Baron Jérôme Pichon (19-24 avril 1869, n° 641), baron Sosthène de La Roche Lacarelle (ex-libris, 30 avril-4 mai 1888, n° 262) et comte Raoul de Lignerolles (II, 5-17 mars 1894, n° 1342).
1 500 - 2 500 €
Le Premier [Second, Troisiesme,…] livre d’Amadis de Gaule, mis en francoys par le Seigneur des Essars Nicolas de Herberay…
Paris, Groulleau, Sertenas, Longis, Le Mangnier, Robinot, Bonfons, Parant, Varennes ; Lyon, Rigaud, Michel, Cloquemin ; Anvers, Guzman, 1550-1615
24 volumes in-8 et in-16 (tomes I à XII et XXII à XXIV de format in-8, tomes XIII à XXI de format in-16), veau blond, dos à 5 nerfs joliment ornés (Reliure du XVIIIe siècle).
Adams, I-864 et s. // Brun, 109 // Brunet, I-215-217.
I. 1560. (8 f.)-CCLXVII f. // II. 1555. (4 f.)-CLXIIII f. // III. 1555. (4 f.)-CLXVIII f. // IV. 1560. (8 f.)-CLXXIX f. // V. 1560. (6 f.)-CXCIIII f. // VI. 1555. (8 f.)CCVIII f. // VII. 1550. (8 f.)-CXCII f. // VIII. 1555. (12 f.)-CCCIIII f. // IX. 1563. (12 f.)-CCCXL f.-(1 f.) // X. 1557. (16 f.)-223 f. // XI. 1560. (12 f.)-CCLXXIIII f. // XII. 1560. (12 f.)-CCCCXXII f. (pour 424) // XIII. 1571. (16 f.)-495-(6 f.) // XIV. 1577. (16 f.)-352 f. // XV. [1577]. 284 f.-(2 f.) // XVI. [1578]. 845-(4 f.) // XVII. 1578. (16 f.)-440 f. // XVIII. 1578. 999-(9 f.) // XIX. 1581. (16 f.)-445 f. // XX. 1581. (16 f.)-384 f. // XXI. 1581. (16 f.)-448 f. // XXII. 1615. (13 f.)-857-(4 f.) // XXIII. 1615. (4 f.)-920-(6 f.) // XXIV. 1615. (4 f.)-853-(8 f.) // Tomes I à XII et XXII à XXIV : 95 x 162 mm ; tomes XIII à XXI : 68 x 110 mm.
Bel exemplaire composite d’un des plus célèbres romans de chevalerie espagnols.
Dans ce roman, le héros Amadis de Gaule, fils du roi de France Périon et de la belle Élisène, accomplit en Espagne de brillantes prouesses pour mériter la main d’Oriane, fille du roi de Danemark. Pour avoir offensé la dame de ses pensées, il renonce à la vie chevaleresque et se retire dans
un ermitage sous le nom de Beau Ténébreux, avant que ne soit dissipé le malentendu et qu’Oriane s’apaise. Amadis reprend alors ses aventures sous le nom de chevalier de la Verde Espée mais, hélas, Oriane doit en épouser un autre. Notre héros attaque donc la flotte qui la mène à son futur époux et enlève la belle. Ce n’est qu’après de nouveaux exploits que le père cède enfin et permet l’union des deux amants. Amadis est resté le type des amoureux constants, qui ne parviennent à la possession tranquille de l’objet aimé qu’après des aventures et des traverses sans nombre (Larousse).
On n’attribue pas encore avec certitude la paternité des douze premiers livres à un auteur, mais il est généralement admis qu’ils sont probablement de la main du Portugais Vasco de Lobeira, en dépit de la revendication de leur premier traducteur en français Nicolas de Herberay qui les tient pour picards. Paru pour la première fois en Espagne en 1519, ce n’est qu’avec la captivité de François Ier à Madrid puis son retour en France que ce roman de chevalerie franchit les limites de la Péninsule. Il connut alors un grand succès et fut de nombreuses fois réimprimé. Les livres XIII à XXIV, qui contiennent l’histoire des descendants d’Amadis, furent successivement ajoutés par des écrivains espagnols et français.
Exemplaire composite réuni par un amateur du XVIIIe siècle, formé de la seconde édition des XII premiers livres, de réimpressions des livres XIII et XIV, et des livres XV à XXIV en édition originale. Les douze premiers livres, dont l’édition était partagée entre Étienne Groulleau, Vincent Sertenas, Jean Longis et Robert Le Mangnier, sont illustrés de 360 charmantes gravures sur bois (353 vignettes, 5 à pleine page et 2 hors-texte dépliantes). L’ensemble constitue une des plus belles réussites de l’illustration à cette époque (Brun). Les volumes XXII à XXIV, parus en 1615 chez Olivier de Varennes, comportent chacun un titre gravé.
Bel exemplaire relié au XVIIIe siècle, malgré quelques défauts aux reliures et accidents à plusieurs coiffes.
6 titres refaits et 2 doublés, mouillures aux tomes III et XXII et 63 feuillets restaurés (certains partiellement refaits à l’encre).
Liste détaillée des collations et défauts sur demande.
3 500 - 4 500 €
Les Apprehensions spirituelles, Poemes & autres Oeuvres Philosophiques avec les Recherches de la pierre philosophale. – Les Cognoissances necessaires, poeme contenant plusieurs belles resolutions philosophiques… Paris, pour Timothee Joüan, 1584
Les Souspirs amoureux. Avec un discours Satyrique de ceux qui escrivent d’Amour, par N. Le Digne.
Paris, pour Timothee Joüan, 1584
2 ouvrages en un volume petit in-12, maroquin rouge, triple filet à froid, dos à 5 nerfs orné de même, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Bauzonnet-Trautz).
Brunet, I-804 // Cioranescu, 3662-3664 // Tchemerzine-Scheler, I-648650.
I. (8 f.)-55 f.-(2 f. bl.)-(3 f.)-135 f.-(1 f.) / a8, A-E12, A-F12, G4, H8, I-M12, N4 // II. 60 f. / A-E12 // 75 x 130 mm.
Second tirage de ces deux ouvrages qui ont paru pour la première fois en 1583. Seules changent ici les pages de titre qui sont à la date de 1584. Tchemerzine-Scheler cite une autre modification : dans la page de titre des Appréhensions spirituelles, on voit poeme avec, dans le second tirage, le e dans le o, remarque qui ne figure pas dans notre exemplaire.
Recueil en vers et en prose pour le premier ouvrage et entièrement en vers pour le second.
Philosophe et mathématicien d’une grande érudition, chanoine de la cathédrale de Saint-Gatien de Tours en 1593, François Brouart, dit Béroalde de Verville (1556-1626), reste surtout célèbre pour son incontournable Moyen de parvenir, ouvrage de contes à l’esprit peu religieux et parfois un peu licencieux. C’est oublier qu’il est aussi l’auteur de contes, de poésie et d’ouvrages sur les armoiries, les instruments mathématiques et mécaniques, la philosophie…
Ses Appréhensions spirituelles et ses Soupirs amoureux sont ses premiers recueils de poésie dans lesquels on trouve des morceaux très libres [et] des obscénités dignes de figurer dans le Moyen de parvenir (Brunet).
Très bel exemplaire dans une sobre reliure de Bauzonnet-Trautz. Un feuillet plus court de marge au premier volume (D6) et un trou au feuillet B12 avec perte de 2 lettres.
1 200 - 1 500 €
134
Mathieu-Marie BOIARDO.
Le Premier [Second, Troisiesme] livre De Roland l’Amoureux, mis en italien par le seigneur Mathieu-Marie Bayard, comte de Scandian : et traduit en Françoys, par Maistre Iaques Vincent du Crest Arnaud en Dauphiné, Secretaire de monsieur l’Evesque du Puy.
Paris, Estienne Groulleau, Vivant Gaultherot, 1549-1550.
3 tomes en un volume in-folio, maroquin bleu nuit, double encadrement de filets à froid, dos à 6 nerfs orné de même, doublure de veau rouge avec semé de roses dorées et roulette dorée en encadrement, tranches dorées (Cuyls).
Brun, 137 // Brunet, I-1052.
I. (6 f.)-CXXXIII f. (le dernier blanc manquant) / ã6, A-X6, Y8 // II. (6 f.)-CVII f. (le dernier blanc manquant) / ã6, A-S6 // III. (3 f. sur 4, le dernier blanc manquant)-XXXVIII f. / ã4, a-e6, f8 // 201 x 314 mm.
Édition originale rare de la traduction française de Roland l’Amoureux, abondamment illustrée de bois dans le texte.
Mathieu-Marie Boiardo fut l’un des plus savants poètes du XVe siècle. Né en 1430, il fit de solides études et apprit le latin, le grec et plusieurs langues orientales avant d’être nommé docteur en droit et en philosophie. Il embrassa ensuite la carrière des armes et s’attacha aux ducs de Ferrare qui lui conférèrent plusieurs charges importantes. Bien que ses emplois, ses plaisirs et sa vie de courtisan l’aient beaucoup distrait de ses travaux, il n’en a pas moins composé… d’assez nombreux ouvrages en vers et en prose (Larousse), dont le plus célèbre est le Roland amoureux
Cette épopée en soixante-neuf chants, restée inachevée à la mort de Boiardo en 1494, fut composée en l’honneur de son protecteur Hercule II d’Este. C’est le plus important des poèmes romanesques de la littérature italienne jusqu’à celui de l’Arioste, qui le continua par son Roland furieux
Tiré de la chronique fabuleuse de Turpin, il a pour thème le siège supposé de Paris par les Sarrasins.
Les trois livres de l’Orlando innamorato parurent pour la première fois réunis vers 1495, peu après la mort de leur auteur. Ce n’est qu’une cinquantaine d’années plus tard qu’ils furent traduits en français par Jacques Vincent Du Crest-Arnaud et publiés chez Groulleau et Gautherot.
Cette édition est illustrée de 68 gravures sur bois dans le texte dans des encadrements architecturaux parfois répétés (respectivement 28 bois pour le Premier livre, 31 pour le Second et 9 pour le Troisième), en réalité 46 bois, dont 17 répétés. Ces beaux bois (55 x 88 et 87 x 87 mm), dans le genre de D. Janot d’après Brun, représentent pour la plupart des scènes de bataille. L’un d’eux, daté 1526, provient du Champfleury de Geoffroy Tory.
L’ouvrage porte également la marque de l’imprimeur sur les titres et de nombreuses lettrines à motifs foliacés.
Bel exemplaire dans une reliure doublée de Cuyls.
Petits frottements aux coupes inférieures. Feuillet ã2 du premier livre relié à l’envers et page de titre coupée en biseau au second livre, petit trou atteignant quelques lettres aux feuillets D6, I2, L5 et Y1 du premier livre et E6 du second livre, deux taches d’encre. Les feuillets O2 et O5 sont un peu plus épais, probablement en raison d’un encollage un peu fort.
Provenance :
Amédée Rigaud (ex-libris, 28 avril 1874, n° 473).
4 000 - 5 000 €
135
Pierre CHARRON.
De la sagesse. Livres trois.
Bordeaux, Simon Millanges, 1601.
In-8, veau blond, dos lisse joliment orné (Reliure du XIXe siècle).
Brunet, I-1810 // Cioranescu, 6436 // Tchemerzine-Scheler, II-253.
(10 f.)-772-(4 f.) / ã8 ē2, A-Z8, Aa-Zz8, Aaa-Bbb8, Ccc4 / 93 x 159 mm.
Édition originale de l’œuvre la plus importante de Pierre Charron. Né à Paris en 1541, Pierre Charron embrassa quelque temps la carrière du barreau avant d’étudier la théologie qui lui promettait une carrière plus lucrative. Son éloquence lui conquit rapidement une haute position dans le clergé et la reine Marguerite, épouse de Henri IV, le désigna pour son prédicateur. Il se lia d’une vive amitié avec Montaigne, dont il fut le disciple le plus éminent. Nonobstant son état de prélat, c’est dans son De la sagesse qu’il se livre tout entier et affiche un scepticisme qui lui attira la défiance de l’Église et particulièrement des Jésuites. Les instincts épicuriens de l’auteur se manifestent d’ailleurs à chaque page de ses écrits… Les sentiments qu’il exprime l’auraient fait monter sur un bûcher quelques siècles auparavant (Larousse). Il mourut en 1603.
De la sagesse, bien qu’attaqué violemment par les théologiens dès sa parution, fut cependant réimprimé un grand nombre de fois. On y trouve une peinture remarquable des misères et faiblesses du genre humain, et un grand nombre de maximes et de conseils de vie.
Cette édition originale renferme plusieurs passages supprimés ou corrigés dans l’édition donnée à Paris en 1604 peu après la mort de l’auteur. Petite tache brune en pied du dos.
Provenance :
Collegii Catalaunensis Soc. Jes. (ex-libris manuscrit sur le titre).
600 - 800 €
136
Hélisenne de CRENNE (Marguerite Briet, dite).
Les Angoysses Douloureuses qui procedent Damours : composees par Dame Helisenne. Première [seconde ; tierce]
Partie. De Crenne. – Ample narration faicte par Quezinstra, en regrettant la mort de son compaignon Guenelic, Et de sa Dame Helisenne après leurs deplorables fins, ce qui se declarera avec decoration du stille poetique.
S. l. n. d. (Lyon, Denis de Harsy, ca 1540).
4 parties en un volume petit in-8, veau caramel orné dans le genre Du Seuil avec double encadrement à froid, fleurons dorés aux angles et sénestrochère doré au centre des plats, dos à 5 nerfs orné de petites fleurettes dorées (Reliure de l’époque)
Brun, 162 // Brunet, II-414.
I. (64 f.) / A-H8 // II. (72 f.) / AA-II8 (le dernier blanc) // III. (34 f.) / AAADDD8, EEE2 // IV. (8 f.) / a8 // 99 x 161 mm.
Rare édition lyonnaise, parue probablement peu après l’originale. Exemplaire de la bibliothèque de Marcus Fugger avec son ex-libris manuscrit.
On connaît peu de choses d’Hélisenne de Crenne, femme de lettres de la première moitié du XVIe siècle, à tel point qu’on a pu penser jusqu’au XIXe siècle qu’il s’agissait du pseudonyme d’un auteur masculin célèbre sans identifier lequel. On sait maintenant que Marguerite Briet, née vers 1510 en Picardie et morte vers 1560, épousa Philippe Fournel, seigneur Du Cresne, avant de s’en séparer en 1552. C’est donc sous son nom d’épouse Crenne qu’elle publia ses romans et épîtres, dont Les Angoysses douloureuses est le plus important.
Paru pour la première fois à Paris en 1538, ce roman sentimental, précurseur du genre hérité des romans de chevalerie et de l’amour courtois, compte quatre parties. Il relate les aventures malheureuses d’Hélisenne, éprise du jeune Guénélic et que son époux enferme afin de la soustraire à cet amour chaste et interdit. Pour la délivrer de sa prison, Guénélic entreprend avec son ami Quézinstra un voyage qui est l’occasion de multiples aventures guerrières. Ayant retrouvé la trace de la belle, ils la délivrent et s’enfuient mais, pourchassés par la troupe, trouvent refuge dans une forêt où les deux amants malheureux rendent leur dernier soupir. Le roman se clôt par une Narration faite par Quézinstra en forme d’épilogue. Ce roman connut une très grande vogue et fut plusieurs fois réimprimé.
Notre édition est probablement la seconde, l’originale ayant paru à Paris en 1538 chez Janot. Elle porte sur les trois titres la marque de l’imprimeur lyonnais Denis de Harsy, représentant Dédale et portant la devise « Ne hault. Ne bas. Mediocrement », la quatrième partie de l’ouvrage ne comportant pas de page de titre.
Elle est illustrée de 4 lettrines et de 62 charmants bois gravés dans le texte (respectivement 31, 17, 12 et 2), en réalité 44 gravures dont 11 répétées. L’un des bois, répété en tête des trois premières parties, représente Hélisenne de Crenne écrivant à sa table de travail. Les autres représentent des scènes typiques de l’amour courtois (couples devisant ou jouant de la musique, femme dans un château, etc.) et des romans de chevalerie (scènes de batailles, bateaux, etc.). Finement gravées, certaines de ces illustrations ont également été utilisées pour l’Histoire du chevalier doré donnée par le même imprimeur à la même époque.
Notre exemplaire provient de la bibliothèque de Marcus Fugger et porte au contreplat sa signature à l’encre Marcus Fuggerus. La reliure, faite pour ce bibliophile, est parfaitement caractéristique des reliures dites simples que contenait sa bibliothèque, en veau orné d’un double encadrement à froid, de fleurons angulaires et d’un sénestrochère central à l’oiseau.
Issu d’une des plus riches familles d’Allemagne dont l’origine remonte à Jean Fugger, maître tisserand à Graben au milieu du XIVe siècle, Marcus Fugger (1529-1597), chef de la branche de Norndorf, se livra à l’étude de la science et s’occupa de la recherche de la pierre philosophale. Il fut également banquier de la ville d’Augsbourg, traduisit un ouvrage de Nicéphore Calixte et fut l’auteur d’un ouvrage sur l’élevage des chevaux. Il avait formé une bibliothèque de premier ordre.
Il aimait les belles reliures et les ouvrages en langue romane, en français notamment, dont il possédait un grand nombre. C’est très vraisemblablement son petit-fils Marquart qui disposa de la bibliothèque en faveur de son beau-frère le comte Ernst d’Oettingen-Wallerstein, vers 1650. La bibliothèque resta ensuite dans cette famille. Une partie est aujourd’hui conservée à la Munich State-Library, une autre à l’Université d’Augsbourg et une troisième à Vienne. Une dernière partie fit l’objet de quatre ventes aux enchères à Munich de 1933 à 1935. Les ouvrages provenant de la collection Fugger sont très recherchés. Bel exemplaire anciennement restauré.
Provenance :
Marcus Fugger (ex-libris manuscrit, I, 3 mai 1933, n° 29), cote ancienne à l’encre B133. Annotation au crayon de Lucien Scheler.
8 000 - 10 000 €
Hélisenne de CRENNE (Marguerite Briet, dite).
Les Œuvres… A sçavoir, Les angoisses douloureuses qui procedent d’amours. Les Epistres familieres & invectives. Le songe de ladicte Dame. Le tout reveu & corrigé de nouveau par elle.
Paris, Estienne Grouleau, 1560
In-16, maroquin noir, armoiries dorées au centre des plats, dos à 5 nerfs orné de petits fleurons angulaires dorés (Reliure vers 1700).
Brun, 163 // Brunet, II-415 // Cioranescu, 7102 // Olivier, 799. (175 f. sur 176, le dernier blanc manquant ici) / a-z8, A-X8 / 68 x 117 mm.
Sixième édition des Œuvres d’Hélisenne de Crenne, reliée aux armes de la comtesse de Verrue.
Marguerite Briet, née vers 1510 en Picardie et morte vers 1560, épousa Philippe Fournel, seigneur Du Cresne, avant de s’en séparer en 1552. C’est donc sous son nom d’épouse Crenne qu’elle publia ses romans et épîtres, dont Les Angoysses douloureuses est le plus important.
Les Œuvres, composées des trois principaux écrits d’Hélisenne de Crenne, à savoir Les Angoisses douloureuses, les Epistres familieres et le Songe, avaient paru pour la première fois réunies en 1543 chez Charles L’Angelier, sans illustration. Étienne Groulleau donna par la suite cinq éditions successives (1550, 1551, 1553, 1555 et la nôtre de 1560), toutes illustrées de 8 gravures sur bois dans le texte pour Les Angoisses douloureuses.
Exemplaire aux armes de la Comtesse de Verrue Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes naquit en 1670 et épousa le comte de Verrue en 1683. Après avoir longtemps refusé les avances du duc de Savoie Victor-Amédée II, elle devint sa maîtresse et régna sur sa cour jusqu’à sa fuite de Turin et son installation à Paris en 1700. Veuve en 1704 après le décès de son époux à la bataille de Hochstaedt, elle ouvrit son hôtel de la rue du Cherche-Midi aux gens d’esprit et aux littérateurs et réunit dans son salon la cour et les plus fins esprits du temps. Spirituelle, instruite, elle avait fait de son hôtel un vrai musée tout peuplé de tableaux, d’antiquités, d’objets d’art ; tous les ans elle consacrait 100.000 livres à sa bibliothèque (Larousse). Protectrice des poètes et des philosophes, elle prodigua avec une très grande libéralité tant de divertissements, soupers et fêtes qu’ils lui valurent le surnom de Dame de volupté. Elle mourut en 1736, laissant notamment derrière elle une bibliothèque de plus de 18.000 volumes, la plupart reliés à ses armes, dont la vente eut lieu l’année suivante.
Très bel exemplaire passé ensuite dans les bibliothèques Gaignat, Brunet, Marigues de Champ-Repus, Hoe et Cortlandt Bishop. Minimes frottements aux mors. Petite restauration dans la marge intérieure du titre, quelques taches d’encre aux 2 premiers feuillets et manque dans la marge supérieure du dernier feuillet.
Provenance :
Claude (? ex-libris manuscrit effacé sur le titre daté 1613), comtesse de Verrue (armes, vente en 1737, n° 253), Louis-Jean Gaignat (? mention manuscrite in fine, 10 avril 1769, n° 2501, sans mention des armoiries), Jacques-Charles Brunet (20-24 avril 1868, n° 540), Eugène Marigues de Champ-Repus (ex-libris), Robert Hoe (ex-libris, II, 8 janvier 1912, n° 933) et Cortlandt F. Bischop (ex-libris, I, 5-8 avril 1938, n° 519).
3 500 - 4 500 €
Sept livres des histoires de Diodore sicilien nouvellement traduyts de grec en françoys.
Paris, Michel de Vascosan, 1554. In-folio, maroquin rouge orné dans le genre Du Seuil avec fleurs de lys, dos à 6 nerfs fleurdelisé, doublure de maroquin rouge orné du même décor à la Du Seuil, tranches dorées sur marbrure (Reliure du XVIIe siècle).
Brunet, II-717 // Cioranescu, 2476. (10 f.)-304 f. / a6, b4, A-Z6, AA-TT6, vv4, xx-zz6, AAA-EEE6 / 213 x 318 mm.
Première édition complète réunissant la traduction par Jacques Amyot des livres XI à XVII des Histoires de Diodore à celle des trois premiers livres traduits par Macault, l’ensemble avec des annotations de Louis Le Roy Historien grec contemporain de César, Diodore de Sicile, après avoir fait de longs séjours en Europe et en Asie, s’installa à Rome où il travailla pendant plus de trente ans à une Bibliothèque historique qui se composait de quarante livres et qui s’étendait depuis les temps les plus reculés jusqu’à l’an 60 avant JésusChrist. Il ne subsiste aujourd’hui que les livres I à V et XI à XXII et des fragments des autres. Les trois premiers concernent l’histoire de l’Égypte, de l’Assyrie et des pays avoisinants. Les livres IV et V renferment la période héroïque de la Grèce et des recherches sur les îles. Enfin les livres XI à XVII sont relatifs à l’histoire de la Grèce.
Cette Bibliothèque historique couvre une période de plus de mille ans et elle s’appuie sur tous les événements datables que Diodore de Sicile avait pu trouver dans les sources anciennes.
L’édition est ornée de belles lettrines à fond de feuilles d’acanthe, personnages et visages.
Bel exemplaire en maroquin rouge doublé du XVIIe siècle.
Taches et une petite épidermure à la reliure. Annotations manuscrites anciennes en marge de quelques feuillets, brunissures à quelques feuillets en fin de volume.
1 000 - 1 500 €
139
Lhistoire des successeurs de Alexandre le Grand extraicte de Diodore Sicilien : et quelque peu de vies escriptes par Plutharque, Translatee par messire Claude de Seyssel
Conseillier et maistre des Requestes du roy Loys roy de France douziesme de ce nom…
Paris, Josse Bade, 2 mai 1530
In-folio, vélin souple à recouvrements, dos lisse avec pièces de papier et inscriptions manuscrites, traces de cordons (Reliure de l’époque) Adams, I-477 // Brunet, II-717. (8 f.)-CL f. / ã8, a-s8, t6 / 222 x 323 mm.
Nous avons indiqué dans la notice précédente que Diodore de Sicile, historien grec contemporain de César, avait passé plus de trente ans à rédiger sa Bibliothèque historique qui était constituée de quarante livres dont moins d’une vingtaine nous sont parvenus et dont on ne possède que des fragments des autres.
Ce sont ici les livres XVIII à XX qui ont été traduits en français par Claude de Seyssel sur une version latine de Jean Lascaris. Ils sont consacrés à l’histoire des successeurs d’Alexandre depuis la mort de ce dernier iusques a la mort de Demetrius filz du grãd Antigonus.
Cette édition assez rare est ornée d’un bel encadrement de titre architectural avec portique, putti, médaillons, portraits… et de belles lettrines à motifs floraux sur fond criblé.
Bel exemplaire malgré le vélin taché et de petites galeries de vers dans la marge inférieure.
Provenance : Ferdinand Andreas, comte de Wiser (ex-libris).
600 - 800 €
140
Étienne DOLET.
Les Gestes de Francoys de Valois Roy de France. Dedans lequel Œuvre on peult congnoistre tout ce qui a este faict par les Francoys depuis Lan Mil cinq cents treize, iusques en Lan mil cinq cents trente neuf. Premierement composé en Latin par Estienne Dolet : et apres par luy mesmes translaté en langue Francoyse.
Lyon, Estienne Dolet, 1540.
In-4, maroquin rouge avec double encadrement de triple filet et fleurons d’angle, dos à 5 nerfs orné, roulette intérieure, tranches dorées (Koehler). Brunet, II-797 // Cioranescu, 7917.
78-(1 f.) / A-K4 / 142 x 211 mm.
Édition originale rare.
Typographe et humaniste français, Étienne Dolet (1509-1546) est une lumière et un martyr de la Renaissance.
Fils naturel d’une Orléanaise et d’un père inconnu que l’on supposa un moment, à tort, être François Ier, Étienne Dolet vint à Paris à l’âge de douze ans où il fit ses études, se rendit ensuite en Italie en 1526 où il resta jusqu’en 1530, puis s’installa à Toulouse pour y étudier le droit ainsi que les œuvres de Cicéron. Il s’enflamma dans la querelle des cicéroniens qui fut un mouvement en faveur du retour à la pureté de la langue de Cicéron.
Il s’établit à Lyon en 1535, y fit imprimer son Commentariorum Linguae Latinae, puis obtint de François Ier le privilège de pouvoir imprimer pendant dix ans. Il publia de nombreux ouvrages en divers genres : théologie, littérature, médecine, et fut l’éditeur des œuvres de Marot et de Rabelais.
Accusé d’imprimer des livres entachés d’hérésie, il fut incarcéré une première fois quinze mois à la Conciergerie de Paris et vit en 1543 treize de ses ouvrages condamnés aux flammes par le Parlement de Paris au motif qu’ils répandaient une damnable, pernicieuse et hérétique doctrine. Arrêté de nouveau à Lyon, il s’enfuit en Italie, revint à Lyon, publia une traduction de l’Asciochus de Platon dans laquelle ce dernier fait dire à Socrate : Après la mort tu ne seras rien du tout et fut déclaré, pour cette négation de l’immortalité de l’âme, atteint et convaincu d’être athée relaps. Condamné au bûcher, il fut exécuté le 3 août 1546 et brûlé avec ses livres.
Ses Gestes de Francoys de Valois roy de France relatent l’histoire de François Ier depuis l’an 1513 jusqu’en 1530. L’ouvrage est à la gloire du roi et la relation du désastre de Pavie est aussi glorieuse pour lui que la victoire de Marignan : Le Roy… ne s’espargnoit aulcunement & se monstroit plein d’un cueur invincible. Mais finablement par une Destinee adverse, & fortune maulvaise, l’armee de France fut deffaicte, & le cheval du Roy occis soubs luy, & luy prins prisonnier en combattant magnanimement… Telle fut la volonte de Dieu…
L’ouvrage fut d’abord rédigé en latin par Dolet puis traduit par lui en français. Il est orné de la marque de l’imprimeur aux premier et dernier feuillets et de 5 superbes lettrines, dont 2 répétées, à motifs foliacés et personnages sur fond criblé.
Très bel exemplaire malgré de petites taches un peu plus sombres sur la reliure.
3 500 - 4 500 €
Les Questions tusculanes de Marc Tulle Ciceron. Nouvellement traduictes de Latin en Francoys par… Paris, Giles Corrozet, 1544
In-16, basane havane, dos à 4 nerfs orné (Reliure du XVIIIe siècle).
Brunet, II-54-799 // Cioranescu, 7936.
144 f.-(8 f.) / A-T8 / 70 x 113 mm.
Nouvelle édition. L’édition originale avait été publiée par l’auteur à Lyon en 1541.
On sait combien les œuvres de Cicéron furent importantes pour Étienne Dolet. Il révérait Cicéron et lorsque la querelle des cicéroniens et des anticicéroniens éclata, il se jeta dans la mêlée avec ardeur. Cette querelle contre les réformateurs trouvait son fondement dans un retour à la pureté de la langue de Cicéron. Il donna une traduction des Épîtres ou lettres familières du grand orateur en 1542, ainsi que celle des Questions tusculanes que nous proposons ici, œuvre philosophique sur la mort et dans laquelle l’auteur cherche à établir l’immortalité de l’âme et à démontrer que le bonheur ne peut se trouver que dans la vertu.
Notre édition a échappé à Brunet qui cite sous la même date celle publiée par Ruelle.
Manque aux coiffes et charnières usées. Titre réparé dans la marge supérieure, marges latérales parfois un peu courtes avec atteintes aux marginalia imprimées.
Provenance :
Renouard (ex-libris manuscrit) et Ernest Stroehlin (ex-libris).
300 - 400 €
142
[Joachim DU BELLAY].
La Deffence, et illustration de la Langue Francoyse. Par I.D.B.A.
Paris, Arnoul L’Angelier, 1549
In-8, maroquin bordeaux, triple filet, dos à 2 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Godillot).
Brunet, I-749 // Cioranescu, 8298 // Tchemerzine-Scheler, III-38 // USTC, 40665.
(48 f., le dernier blanc) / a-f8 / 99 x 161 mm.
Édition originale extrêmement rare de l’un des textes fondateurs de la langue française.
Né dans une famille noble en 1522, à Liré, en Anjou, Joachim Du Bellay se consacra dès son adolescence à l’étude de la littérature classique. Il fit partie de la Pléiade avec Ronsard et Baïf. Il s’éteignit en 1560, à l’âge de trente-huit ans.
Sa Deffense et illustration de la langue francoyse est un ouvrage remarquable par le style et par le sujet. Il y soutient que la langue française peut s’élever à la hauteur des langues grecque et latine. Pour développer les pouvoirs originaux de la langue nationale, Du Bellay livre toute une série de conseils sur la manière d’enrichir le lexique et la syntaxe, de créer des genres nouveaux, de régler la versification (En français dans le texte, n° 49).
L’édition originale est très rare. Une note de Jean Bourdel indique cinq ou six exemplaires connus, dont un à la BnF, les autres chez Mouravit, Fugger, Tannery. Cette note est erronée puisque l’on compte au moins neuf exemplaires dans les bibliothèques publiques dont trois en France. Ceci n’enlève rien à la rareté de cette édition qu’il est très difficile de rencontrer.
Cet exemplaire est passé entre les mains de Lucien Scheler qui a noté au crayon sur une garde : Collationné L.S. Réglé
Très bel exemplaire, parfaitement établi par Godillot.
8 000 - 10 000 €
Les louãges de la folie, Traicté fort plaisant en forme de Paradoxe, traduict d’Italien en Francois par…
Paris, Hertman Barbé, 1566
In-8, maroquin rouge très joliment orné de filets et roulettes dorés en encadrement et de larges écoinçons dorés aux petits fers, dos à 5 nerfs orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru).
Brunet, IV-459 // Cioranescu, 9262.
(48 f.) / A-F8 / 92 x 155 mm.
Première édition en français de la Pazzia, traduite par Jean Du Thier. La Pazzia, ouvrage anonyme successivement attribué à Ascanio Persio puis Ortensio Lando et maintenant rendu à son probable véritable auteur, Vianesio Albergati, est une facétie italienne en prose parodiant l’Éloge de la folie d’Érasme. Elle fut publiée pour la première fois en 1541 en Italie, puis traduite en français par Jean Du Thier, contrôleur général des finances et secrétaire d’État des commandements sous Henri II.
Le texte loue les vertus de la folie, seule qui dechasse & bannit de nos cueurs & entendemens les fascheuses, cruelles & ennuyeuses sollicitudes, angoisses, douleurs & passions, et seule à même de permettre aux hommes, à rebours de la raison, les actions les plus éclatantes : me scauriez vous nõmer de plus merveilleux fols que furent en leur vivant Alexandre le grãt, & Iules Cesar… Et ie vous demande quelle plus grande folie eust sceu mõstrer Alexandre, que celle qui feit en Indie,… quand luy mõta par force sur la muraille, & saulta dedans la cite au milieu des citoyēs ses ennemis ?
Très bel exemplaire joliment relié par Chambolle-Duru.
Minimes accrocs au second plat et à un mors sur 2 mm.
1 000 - 1 500 €
144
[Guillaume DU VAIR]
Traictez philosophiques par le Sr D. V. Pr. Pr. au Parl. De Pr.
Paris, Abel L’Angelier, 1606
De l’eloquence francoise, et des raisons pourquoy elle est demeuree si basse.
Paris, Abel L’Angelier, 1607
2 ouvrages en un volume in-8, vélin à recouvrements, dos lisse avec le titre à l’encre, traces de cordons (Reliure de l’époque)
Barbier, IV-814 // Brunet, II-926 // Cioranescu, 9318-9325 // Quérard, I-1195.
I. (2 f.)-144-196 / [ ]2, a-i8, A-M8, N2 // II. (2 f.)-438 / [ ]2, a-z8, aa-dd8, e4 (le dernier blanc) // 119 x 189 mm.
Seconde édition pour le premier ouvrage, non citée par les bibliographies, et nouvelle édition pour le second ouvrage.
Moraliste, juriste et homme politique français, Guillaume Du Vair (1556-1621) fit sa carrière dans la magistrature dans le même temps qu’il mena une carrière ecclésiastique. Il fut conseiller au Parlement de Paris, Président du Parlement de Provence, Garde des Sceaux et reçut à la fin de sa vie le titre de comte et l’évêché de Lisieux.
Il laissa la réputation d’un magistrat intègre, de grande capacité et de grande vertu, mais surtout celle d’un grand orateur et d’un grand écrivain et il reste le plus illustre représentant de l’éloquence parlementaire au XVIe siècle. Auteur d’ouvrages de philosophie et de piété, c’est par son traité De l’éloquence française et des raisons pourquoy elle est demeure si basse qu’il reste le plus célèbre, traité dans lequel il fustige les personnes qui abusent dans leurs discours de citations grecques et latines.
Les deux ouvrages ont de très beaux titres gravés avec larges encadrements à fond criblé et décors de fleurs, oiseaux, animaux…
350 - 450 €
145
[Charles ESTIENNE].
La guide des chemins de France. – Les Voyages de plusieurs endroits de France : & encores de la terre Saincte, d’Espaigne, d’Italie, & autres pays. Les Fleuves du royaume de France.
Paris, Charles Estienne, 1552 2 ouvrages en un volume petit in-8, veau brun de l’époque avec décor au filet doré formé d’un losange dans un rectangle avec large fleuron doré central, dos à 6 nerfs orné d’un fleuron répété, tranches dorées (Reliure de l’époque).
Barbier, II-587, IV-1100 // Brunet, II-1808 // Cioranescu, 9564-9568.
I. (8 f.)-207 / *8, a-n8 // II. 113-(3 f.) / a-g8, h4 // 88 x 129 mm.
Éditions originales de ces deux ouvrages qui ne doivent pas être séparés, le second ouvrage renvoyant fréquemment au premier.
Charles Estienne, troisième fils du célèbre imprimeur Henri Estienne (ca 1460-1520), est né en 1504. Doté d’une solide éducation, il se destina à l’étude de la médecine et fut reçu docteur. Il devint par la suite précepteur de Jean-Antoine de Baïf, fils de Lazare de Baïf, et accompagna ceux-ci en Allemagne où il se lia avec les grands savants de l’époque dont Paul Manuce. Il publia en 1545 un ouvrage sur la dissection des parties du corps humain puis, à la suite du départ de son frère Robert qui quitta la France pour échapper aux persécutions religieuses, il prit la direction de l’atelier d’imprimerie afin de sauver les intérêts de ses neveux tout en exerçant son art de guérir. Il publia plusieurs ouvrages, fut nommé Imprimeur du Roi, obtint de Henri II la mainlevée du séquestre mis sur les biens de ses neveux, fut à l’origine du dictionnaire de Moreri, de la Maison rustique, publia le Thesaurus Ciceronianus en 1557 dont il espérait que l’édition allait renflouer les finances de l’imprimerie, végéta quelques années et fut mis en prison pour dettes, au Châtelet, en 1561. Il y mourut trois ans plus tard en 1564, abandonné de tous et même de ses neveux pour lesquels il s’était tant dévoué.
Son Guide des chemins de France indique les routes avec l’étymologie des anciens noms. Il indique, dans une note au lecteur (f. 2), qu’il a laissé de grandes marges pour que chacun puisse le compléter.
Le second ouvrage est un complément au premier et est consacré aux pellerinages ou voyages des lieux Saincts, avec l’entière description des fleuves de France.
Exemplaire très agréable malgré des restaurations au dos et aux charnières et une petite tache d’encre sur la tranche.
Exemplaire de la bibliothèque des princes d’Oettingen-Wallerstein portant leur cachet sur le titre et, au premier contreplat, une cote manuscrite à l’encre : Arc : 256 Nro : 2ii
Il contient également une note manuscrite au crayon au premier contreplat : exemplaire de Marcus Fugger (voir son timbre sur le titre), reliure faite pour lui. La bibliothèque des princes d’OettingenWallerstein était en effet en partie composée des ouvrages provenant de la collection de Marcus Fugger (cf. n° 136 de ce catalogue). Elle fut partiellement dispersée en quatre ventes en 1933-1935 et cet exemplaire figure dans la quatrième vente (n° 368), mais nous ne pouvons certifier qu’il ait auparavant appartenu à Marcus Fugger.
Provenance :
Princes d’Oettingen-Wallerstein (cachet, IV, 7 mai 1935, n° 368).
4 500 - 5 500 €
Project du livre intitulé De la precellence du langage François. Paris, Mamert Patisson, 1579.
In-8, maroquin marron, double filet et médaillon foliacé doré, dos à 5 nerfs orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé).
Brunet, II-1075 // Cioranescu, 9616 // De Backer, 22.
(16 f.)-295-(1 f. blanc) / ã8, ē8, A-S8, T4 / 102 x 161 mm.
Édition originale rare et recherchée.
Fils aîné du grand imprimeur Robert Estienne (1503-1559), Henri Estienne (1528-1598) fut l’un des grands érudits de son temps. Il connaissait parfaitement toutes les langues modernes aussi bien que les langues anciennes, et quelques-unes des langues orientales. Il voyagea dès son adolescence à la recherche de textes anciens et publia, à Genève où il s’était installé, des ouvrages de grande érudition touchant à la linguistique, la théologie, la philosophie, ainsi que de nombreux textes d’auteurs anciens.
Le Project du livre intitulé De la precellence du langage françois fut rédigé à la demande de Henri III afin de démontrer que la langue francoyse surmonte toutes les vulgaires et qu’ainsi, nostre nation ha un plus grand preparatif à l’eloquence qu’aucune autre. L’ouvrage est une longue dissertation dans laquelle Henri Estienne aborde tous les domaines et indique par des exemples précis les raisons pour lesquelles le français est excellent entre les excellens.
Très bel exemplaire malgré une trace de griffure sans manque de cuir au premier plat.
Le feuillet F4 a 2 trous dans la marge inférieure qui sont dus au manque de pâte lors de la fabrication du papier.
1 500 - 2 500 €
147
Henri ESTIENNE.
Traicté de la conformité du langage françois avec le Grec…
Paris, Jaques du Puis, 1569. Petit in-8, maroquin rouge, triple filet, dos lisse avec le titre en long, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle).
Brunet, II-1075 // Cioranescu, 9604 // De Backer, 8.
(18 f.)-171 / *8 , **10, a-k8, l6 / 94 x 158 mm.
Seconde édition de cet ouvrage dû au premier et le plus national de nos prosateurs du seizième siècle, après Rabelais et Montaigne (Charles Nodier).
Homme d’une très grande érudition, imprimeur d’ouvrages en latin, en grec et en langues orientales dans des domaines aussi variés que la philosophie, la théologie, les textes anciens et les sciences, Henri Estienne fut aussi l’auteur d’ouvrages savants notamment sur la linguistique. Son Traicté de la conformité du langage français avec le grec établit combien le langage François est voisin du Grec, non seulement en un grand nombre de mots […] mais aussi en plusieurs belles manières de parler […] et par conséquent combien celuy qui est né François trouve le chemin plus court pour parvenir à la cognoissance d’iceluy.
L’édition originale parut à Genève en 1565 et fut suivie par l’édition que nous présentons. Quelques passages y ont été supprimés.
Bel exemplaire en maroquin rouge du XVIIIe siècle.
Provenance : Francesco Rizzo Patarol (ex-libris).
600 - 800 €
[Claude FAUCHET].
Recueil de l’origine de la langue et poesie françoise, ryme et romans. Plus les noms et sommaire des œuvres de CXXVII. poetes François, vivans avant l’an M.CCC.
Paris, Mamert Patisson, 1581.
Petit in-4, veau marron, roulette à froid en encadrement, dos à 5 nerfs orné à froid, tranches dorées (Reliure de la première moitié du XIXe siècle).
Adams, F-169 // Brunet, II-1192 // Cioranescu, 9836 // De Backer, 27.
(4 f.)-209-(1 f.) / a4, A-Z4, a-c4, d2 / 142 x 208 mm.
Édition originale de ce recueil très important pour l’histoire de notre langue et de notre littérature (De Backer).
Historien et poète français né en 1530 et mort en 1601, Claude Fauchet obtint la charge de président à la Cour des Monnaies, charge honorable et lucrative qu’il vendit pour payer ses dettes. Il fut nommé historiographe du roi par Henri IV et publia de nombreux ouvrages historiques, des traductions d’auteurs anciens, un traité des libertés de l’église gallicane et cet ouvrage sur la langue et la poésie françaises qui contient une première partie sur l’origine de la langue française et de très nombreux extraits d’anciens poètes français que l’on aurait peine à trouver ailleurs.
Exemplaire réglé provenant de la bibliothèque de Sainte-Beuve.
Mors fendus et taches à la reliure. Tache marginale rouge à un feuillet, galeries de vers restaurées à quelques feuillets et mouillures angulaires en fin de volume.
Provenance :
Charles-Augustin Sainte-Beuve (signature manuscrite) et TS (ex-libris non identifié).
400 - 600 €
149
[HUON.] HISTOIRE DE HUON DE BORDEAUX, pair de France & Duc de Guyenne. Contenant ces faicts, et actes heroïques, compris en deux livres. Autant beau & recreatif discours que des long temps aye este leu. Recentement reveu & corrigé.
Lyon, Pierre Rigaud, 1612
In-8, maroquin vert à long grain, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné aux petits fers, roulette intérieure, tranches dorées (Koehler).
Brunet, III-382.
757 (le dernier feuillet blanc manquant ici) / A-Z8, Aa-Zz8, Aaa8, Bbb4 / 98 x 160 mm.
Nouvelle édition en prose de Huon de Bordeaux, chanson de geste médiévale.
On ne connaît ni l’auteur ni la date de ce poème, mais on présume qu’il a été écrit vers 1200 par un trouvère artésien. Cette chanson relate les aventures prodigieuses de Huon qui, trahi par le félon Amaury, tue le fils de Charlemagne pour venger son frère tombé dans un piège. En pénitence, l’empereur impose à Huon une mission lointaine qui est l’occasion d’aventures sans nombre, au cours desquelles il est protégé par le nain Obéron, roi de féerie.
Huon de Bordeaux a connu, au Moyen Âge et jusqu’au XIXe siècle, une très grande vogue. Il fut de nombreuses fois remanié, en prose ou en vers, et il en existe une multitude d’éditions.
Celle que nous présentons, publiée à Lyon au début du XVIIe siècle, est illustrée d’un bois sur le titre, répété au verso de la dernière page.
Bel exemplaire en maroquin vert de Koehler.
Atteinte de vers dans la marge supérieure du cahier R5, manque angulaire à un feuillet (Tt1) et quelques taches sans gravité.
Provenance :
Léon Cailhava (?, note sur une garde, 21 octobre 1845, n° 549) et ex-libris E.L. non identifié.
600 - 800 €
Les Comedies facecieuses. A l’imitation des anciens Grecs, Latins, & modernes Italiens. A scavoir, Le laquais. La vesve. Les Esprits. Le morfondu. Les Ialoux. Les Escolliers. Lyon, Benoist Rigaud, 1597. In-12, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (M. Godillot).
Baudrier, III-446 // Brunet, III-840 // Cioranescu, 12619 // TchemerzineScheler, IV-15.
(7 f.)-622 / A-Z12, Aa-Cc12, Dd6 / 70 x 136 mm.
Seconde édition.
Pierre de Larivey naquit à Troyes vers 1540 et mourut en 1619. Il était fils d’un Florentin venu s’installer dans cette ville soit en compagnie d’artistes florentins, soit pour y suivre des affaires de commerce et de banque. Il fut chanoine en l’église royale et collégiale de Saint-Estienne de Troyes et greffier de son chapitre. Il fut lié à quelques poètes de son temps, notamment Michel d’Amboise auquel il dédia tout son théâtre.
Il forma le projet de transporter sur la scène française les intrigues et tableaux de mœurs de la comédie italienne, ce pourquoi ses comédies sont profondément inspirées de comédies italiennes qu’il adapta pour le théâtre français en les modelant, les transformant, en supprimant des rôles, en modifiant les plans, en faisant tout pour rendre intéressantes les pièces à un public français. Le Laquais est ici tiré de Ragazzo de Dolce, La Veuve de la Vedova de Nicolo Buonaparte, Les Esprits de l’Aridosio de Lorenzino de Medicis, Le Morfondu de Gelosia de Grazzini, Les Jaloux de I. Gelosi de Vincent Gabbiani et Les Escolliers de la Zecca de Razzi.
L’édition originale avait paru à Paris en 1579.
Dos légèrement passé.
300 - 400 €
151
Pierre de LARIVEY.
Trois comédies des six dernières… A l’imitation des anciens Grecs Latins & Modernes Italiens. A sçavoir : La Constance. Le Fidelle. Et les Tromperies.
Troyes, Pierre Chevillot, 1611 3 parties en un volume in-16, maroquin janséniste vert lierre, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Thibaron Echaubard).
Cioranescu, 12620 // De Backer, 545 // Tchemerzine-Scheler, IV-16-18.
I. 90 f. / A-G12, H6 // II. 149 f. (sur 150, le dernier blanc manquant ici) / A-M12, N6 // III. 78 f. / A-F12, G6 // 70 x 129 mm.
Édition originale de trois comédies de Pierre de Larivey : La Constance, Le Fidelle et Les Tromperies. Elles sont à pagination séparée avec pour chacune d’elles un titre particulier.
Comme nous l’avons indiqué précédemment, les pièces de Larivey sont inspirées de pièces italiennes qu’il a souhaité mettre au goût du théâtre français en les arrangeant, en francisant les dialogues, en y ajoutant des locutions populaires françaises, en supprimant des scènes, des rôles, faisant ainsi tout ce qui était nécessaire pour rendre la pièce intéressante pour un public français. Ici La Constance est tirée de La Costanza de Girolamo Razzi, Le Fidelle du Fedele de L. Pasqualigo et Les Tromperies de Gl’Inganni de N. Sechi.
Cette édition est rare et les bibliographes ont longtemps pensé que cet ouvrage n’avait pas eu d’autres éditions (cf. De Backer, n° 545), mais Tchemerzine indique une autre édition publiée la même année à Paris chez Jean Du Brayet, Jean de Bordeaux et Claude de Roddes, ce qui lui fait conclure : ce qui prouve une fois de plus que la bibliographie n’est jamais terminée
On notera que la page de titre de notre exemplaire pour Les Tromperies est différente de celle reproduite par Tchemerzine, le nom de l’auteur étant ici inscrit en lettres rondes.
Tout ceci n’enlève rien à la rareté de l’édition.
Très bel exemplaire réglé.
Dos un peu plus foncé.
800 - 1 000 €
152
Gabriel de MINUT.
De la Beaute, Discours divers. Pris sur deux fort belles façons de parler, desquelles l’Hebrieu & le Grec usēt,… voulans signifier que ce qui est naturellement beau, est aussi naturellement bon. Avec la Paule-Graphie, ou description des beautez d’une Dame Tholosaine, nommee la Belle Paule.
Lyon, Barthelemi Honorat, 1587. In-8, maroquin bleu nuit, triple filet doré, dos à 5 nerfs joliment orné, doublure de maroquin citron avec dentelle dorée en encadrement, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure (Cuzin).
Baudrier, IV-157 // Brunet, III-1737 // Cioranescu, 15108 // Rothschild, II1838.
282-(3 f. blancs manquant ici) / a-s8 / 93 x 163 mm.
Édition originale de ce traité sur la beauté, contenant notamment l’éloge de toutes les parties du corps de La Belle Paule
Gabriel de Minut naquit à Toulouse vers 1520. Homme d’une grande érudition et de beaucoup d’esprit, il s’adonna avec ardeur à l’étude et fut docteur en droit, devint maître des requêtes de Catherine de Médicis, puis fut nommé sénéchal de Rouergue. Il mourut en 1587, laissant inédit son De la beauté que sa sœur Charlotte de Minut, abbesse du couvent Sainte-Claire de Toulouse, se chargea de faire publier la même année.
Cet ouvrage est un curieux traité rempli de curieuses et amusantes recherches (Larousse), mélange de considérations abstraites et d’exemples, souvent fort singuliers (Picot). Il renferme surtout, à la fin, la Paule-Graphie, éloge de Paule de Viguier, dame de Toulouse si belle qu’elle ne pouvait se montrer dans les rues… sans risquer de provoquer une émeute. L’auteur y chante longuement, partie du corps après partie du corps, les beautés de la dame, tant celles que l’on peut voir que d’autres que l’on ne peut que soupçonner, bien qu’il s’en défende malicieusement : quant aux autres, qui sont hors de nostre veuë, ce sont lettres closes à nous, & lettres patentes à son mari tout seulement… Cette réserve n’est cependant que de façade, et Minut n’excepte, dans sa louange, aucune partie du corps de la Belle Paule Il semble, sans que l’on en soit certain, que l’édition ne fut pas du goût de la muse ni de son mari et que la plus grande partie des exemplaires furent détruits à leur demande.
Très bel exemplaire.
Provenance : François-Gustave Guyot de Villeneuve (II, 26-31 mars 1901, n° 1106), Henri Bordes (1911, n° 72) et Édouard Moura (ex-libris, 3-8 décembre 1923, n° 870).
6 000 - 8 000 €
153
Michel de MONTAIGNE.
Essais. Livre premier & second.
Bourdeaus, S. Millanges, 1580. 2 volumes in-8, basane marbrée, dos à 5 nerfs orné (Reliure du XVIIIe siècle), boîte moderne de chagrin noir.
Brunet, III-1835 // Cioranescu, 15279 // De Backer, 448 // Le Petit, 99 // Sayce, 1 // Tchemerzine-Scheler, IV-870.
I. (4 f.)-496 / [ ]4, A-Z8, Aa-Hh8 // II. (2 f.)-653 (marquées 650)-1 f. / [ ]2, AAa8-ZZz8, AAaa8-SSss8 // 94 x 156 mm.
Édition originale très rare et recherchée des deux premiers livres des Essais de Montaigne.
On ne présente pas Michel Eyquem de Montaigne tant il s’impose dans la littérature du XVIe siècle et tant son ouvrage principal, ses Essais, reste comme l’un des chefs-d’œuvre de la pensée humaine.
Rappelons seulement qu’il est né en 1533, dans le château de sa famille en Périgord. Il apprit le latin avant de connaître le français, puis le grec et, fort d’une solide érudition, fit ses études de droit à Bordeaux et fut pourvu d’une charge de conseiller au Parlement de Bordeaux. Il fit à cette occasion la connaissance de La Boétie pour lequel il eut une de ces amitiés indescriptibles dont les grandes âmes sont seules capables (Larousse). Montaigne quitta de bonne heure les emplois publics, fut élu maire de Bordeaux et représenta avec éclat ses compatriotes aux États de Blois (1557). Après le décès de son père, il se réfugia dans son château où il entreprit la rédaction de ses Essais Montaigne y puise la force du doute, un scepticisme qui, à contre-courant du cloisonnement politique et religieux de son temps, le pousse à risquer la tolérance (En français dans le texte, n° 73). Il parcourut ensuite la France, la Suisse, l’Allemagne et l’Italie, en observateur et en philosophe, revint en France et se livra tout entier à l’étude et à la philosophie. Il mourut d’une esquinancie, plus simplement appelée angine, en 1592.
Les Essais contiennent trois livres dont les deux premiers parurent en 1580 dans l’édition que nous présentons.
La pagination est très fantaisiste. Nous avons comparé notre exemplaire page à page avec celui de la BnF et celui de la Bodleian Library d’Oxford décrit par Sayce et avons constaté des différences dans la pagination du tome II, sans que le texte ait été modifié : cahier QQq pour la BnF et cahier HHhh pour la Bodleian. Ainsi que le note Sayce, il n’existe sans doute pas deux exemplaires parfaitement identiques. D’autre part, ce dernier a relevé des états différents pour les titres et l’errata. Notre exemplaire est du second état. Enfin, notre exemplaire comporte des remarques de premier et second tirages dans le texte.
Quelques passages ont été soulignés à l’encre.
Bel exemplaire en reliure du XVIIIe siècle. La reliure présente quelques petites maladresses dans son exécution, mais ces infimes détails ne sont sans doute que les fruits d’un atelier modeste et ne sont en aucun point choquants.
Par ailleurs, l’exemplaire est très séduisant malgré de petites restaurations anciennes.
Petites taches et pâles mouillures marginales à plusieurs feuillets du tome II.
Provenance :
F. Estienne (ex-libris manuscrit en partie effacé sur le titre et sur le feuillet de garde du second volume).
35 000 - 45 000 €
154
Michel de MONTAIGNE.
Essais… Edition seconde, revueuë et augmentée.
Bourdeaus, S. Millanges, 1582
In-8, veau brun, dos à 5 nerfs joliment orné (Reliure du XVIIe siècle), chemise et étui modernes.
Brunet, III-1835 // De Backer, 449 // Le Petit, 99 // Sayce, 2 // Tchemerzine-Scheler, IV-871.
(4 f.)-806-(1 f.) / *4, A-Z8, Aa-Zz8, Aaa-Ddd8, Eee4 / 95 x 156 cm.
Seconde édition en partie originale des Essais, contenant les deux premiers livres remaniés et augmentés.
Parus en 1580, les Essais rencontrèrent immédiatement un grand succès. Montaigne ne cessera pas d’en corriger et augmenter le contenu. Deux ans seulement après la parution originale, l’auteur en donne ici une nouvelle édition chez le même éditeur, avec des modifications et quelques additions, en jolis caractères plus fins et plus nets que ceux de la première (Le Petit).
Exemplaire en tout point conforme à celui décrit par Sayce, avec les mêmes erreurs de pagination.
Bel exemplaire malgré de petites usures aux coins.
Une correction ancienne à l’encre (f. D7), quelques feuillets brunis (B1, B8 et cahiers P et Rr) et petites taches éparses sans gravité.
Provenance :
Luch. Le Roy (ex-libris manuscrit daté 1750) et docteur Lucien-Graux (exlibris, VI, 20-21 mars 1958, n° 190).
8 000 - 12 000 €
Michel de MONTAIGNE.
Essais… Reveus & augmentez.
Paris, Jean Richer, 1587
Fort in-12, vélin à recouvrements, dos lisse avec le titre manuscrit à l’encre (Reliure de l’époque)
Brunet, III-1835 // Cioranescu, 15281 // De Backer, 450 // Sayce, 3 // Tchemerzine-Scheler, IV-872.
(4 f.)-1075-(2 f. blancs) / *4, A-Z12, Aa-Yy12 / 77 x 140 mm.
Rare troisième édition des deux premiers livres des Essais, en partie originale.
D’abord publiés à Bordeaux chez Millanges en 1580, les Essais emportèrent d’emblée un grand suffrage auprès des lettrés. La forme simple de cet ouvrage intime mêlant l’introspection au scepticisme séduisit un public prêt à prendre parti contre les certitudes et le fanatisme. Réédités dès 1582 chez le même éditeur, ils firent ensuite l’objet de cette troisième édition, à Paris en 1587, en partie originale pour de légères corrections et des ajouts, avant d’être entièrement revus et complétés d’un troisième livre en 1588.
Bel exemplaire dans sa reliure en vélin du temps.
Annotations du XIXe siècle à l’encre sur les feuillets blancs dont une relative aux diverses éditions de Montaigne, quelques taches marginales au cahier S.
Provenance :
Jehan de La Groix (ex-libris manuscrit à l’encre sur le titre).
4 000 - 6 000 €
156
Michel de MONTAIGNE.
Essais… Cinquiesme edition, augmentée d’un troisiesme livre : et de six cens additions aux deux premiers.
Paris, Abel L’Angelier, 1588.
In-4, veau marron, dos à 5 nerfs orné, tranches mouchetées, tranche inférieure avec la mention montaigne à l’encre (Reliure du XVIIe siècle).
Brunet, III-1835 // Cioranescu, 15282 // De Backer, 451 // Le Petit, 102 // Sayce, 4 // Tchemerzine-Scheler, IV-873.
(4 f.)-504 f. (mal chiffrés 496) / ã4, A-Z4, Aa-Zz4, AAa-ZZz4, AAAa-ZZZz4, AAAAa-ZZZZz4, AAAAAa-LLLLLl4 / 186 x 247 mm.
Quatrième édition, en grande partie originale, des Essais, la première à contenir le troisième livre et la dernière parue du vivant de l’auteur.
Les deux premiers livres des Essais avaient paru en 1580 à Bordeaux chez Simon Millanges, suivis de deux éditions revues et augmentées en 1582 et 1587.
Cette édition marquée sur le titre cinquiesme edition est en réalité la quatrième et l’on ne connait pas d’édition qui porte sur le titre une mention de quatrième édition. Cette anomalie bibliographique s’explique peut-être, selon Le Petit, de la manière suivante : il existe quelques exemplaires en tout point conformes à la première édition de 1580 (M.D.LXXX) qui portent la date de 1583 marquée M.D.LXXXIII. Un examen attentif a révélé que la fin du chiffre romain III avait été ajoutée à l’encre d’imprimerie et au moyen d’un composteur. Selon Le Petit, Simon Millanges, éditeur de la première et de la seconde édition, aurait retrouvé en 1583 des exemplaires invendus de sa première édition et tenté de les écouler en faisant croire à une nouvelle édition. Abel L’Angelier, éditeur de la véritable quatrième édition, aurait été abusé par cette édition falsifiée et aurait considéré la sienne comme une cinquième édition.
À cette quatrième édition, largement revue, Montaigne adjoint pour la première fois un troisième livre dont l’approche plus rigoureusement personnelle, plus intimiste… devait assurer, mieux que tout, la pérennité des Essais (En français dans le texte, n° 73). C’est la dernière édition donnée par Montaigne qui s’éteignit en 1592.
Titre entièrement gravé sur métal, entouré d’un bel encadrement Renaissance avec motifs à enroulements, putti…
Exemplaire avec le titre gravé en second état.
Petit manque à la coiffe supérieure, reliure restaurée, débuts de fente aux mors. Quelques mouillures (Dd4 et cahiers ã, Ll et LLLLLl) et taches (D4, V4 et Dd3), restauration marginale à 7 feuillets (TTTt3 et ZZZZz1 à AAAAAa2) et petit manque marginal à 2 feuillets dû à la taille originale des feuilles.
6 000 - 8 000 €
157
Michel de MONTAIGNE.
Livre des essais… divise en deux parties.
Lyon, Gabriel La Grange, 1593. 2 tomes en un volume in-8, vélin crème, dos lisse orné (Reliure du XVIIIe siècle).
Brunet, III-1836 // De Backer, 452 // Sayce, 5 // Tchemerzine-Scheler, IV-874.
(22 f.)-829-(1 f. blanc) / +(*)8, **8 , *+*4 , **+*2, A-Z8, AA-ZZ8, AAA-FFF8 // 360-(12 f., le dernier blanc manquant ici) / a-z8, AA8 // 120 x 169 mm.
Cinquième édition, très rare, dans laquelle les livres I et II sont réunis sous le titre de première partie et le livre III forme la seconde partie. Elle est la première à contenir une table analytique des matières. Charnières en partie fendues et restauration en pied du dos. Feuillets un peu brunis, mouillure angulaire à plusieurs feuillets du tome II.
2 000 - 3 000 €
158
Michel de MONTAIGNE.
Les Essais… Edition nouvelle, trouvee apres le deceds de l’Autheur, revueuë & augmentée par luy d’un tiers plus qu’aux precedentes Impreßions.
Paris, Abel l’Angelier, 1595. In-folio, veau glacé blond, filet doré en encadrement et petits fleurons dorés dans les angles, dos à 6 nerfs joliment orné aux petits fers dorés et d’un vase doré, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle), boîte moderne en demi-chagrin noir.
De Backer, 454 // Le Petit, 104 // Sayce, 7A // Tchemerzine-Scheler, IV-876. (12 f.)-523-231 / ã4 ē4 ī4, A-Z6, Aa-Vv6, Xx4, Aaa-Sss6, Ttt-Vvv4 / 215 x 347 mm.
Première édition donnée par Mlle de Gournay, établie d’après les manuscrits de Montaigne, et augmentée d’un tiers.
Depuis la première édition des Essais en 1580 jusqu’à sa mort en 1592, Montaigne ne cessa de remanier et augmenter son œuvre principale au fil des éditions successives. À son décès, il laissait un exemplaire de l’édition de 1588 truffé d’annotations, ajouts, becquets, etc. Sa veuve Françoise de Montaigne chargea la fille d’alliance de l’auteur, Marie de Gournay, assistée de Pierre de Brach, d’entreprendre une nouvelle édition en y reportant fidèlement toutes les modifications. L’édition, à laquelle Marie de Gournay apporta un soin particulièrement pointilleux, fut partagée entre Abel L’Angelier et Michel Sonnius et publiée en 1595.
Exemplaire conforme à la description de Sayce sauf pour une variante (page 144 numérotée 44). Le titre est à l’adresse de L’Angelier, l’avis de Montaigne Au lecteur est imprimé au verso de la table (ī4v) et les cartons des pages 63/64 et 69/70 ne sont pas présents. De nombreux exemplaires de cette édition comportent des corrections autographes de Marie de Gournay, réalisées au fur et à mesure de l’impression, qui ne sont pas présentes ici.
Très bel exemplaire malgré quelques petites restaurations anciennes et quelques macules sur les plats. Mention manuscrite illisible sur le second plat. L’exemplaire a été lavé et très bien établi. Il subsiste de pâles taches à 2 pages (279-281), une page un peu salie par l’encre d’imprimerie (360) et de minuscules trous dus à de l’oxydation d’encre à 6 pages (29, 47, 49, 55, 57 et 67).
Provenance : GH (ex-libris non identifié).
3 500 - 4 500 €
159
Michel de MONTAIGNE.
Journal du voyage… en Italie, Par la Suisse & l’Allemagne, en 1580 & 1581 ; avec des Notes par M. de Querlon.
Rome, Paris, Le Jay, 1774
In-4, veau marbré, dos à 5 nerfs orné (Reliure de l’époque)
Brunet, III-1841 // De Backer, 468 // Tchemerzine-Scheler, IV-914.
(4 f.)-LIV f.-416 / [ ]4, a-g4 (manque g4 blanc), A-Z4, Aa-Zz4, Aaa-Fff4 / 205 x 282 mm.
Première édition au format in-4 qui parut la même année que l’édition originale en deux volumes in-12.
Elle est ornée d’un portrait-frontispice gravé par Saint-Aubin, d’une vignette de titre et d’un en-tête sur bois de Papillon
Reliure frottée et anciennement restaurée.
300 - 500 €
160
[Michel de MONTAIGNE]. Raymond SEBON[DE]
De La Théologie naturelle… en laquelle par l’ordre de Nature, est demonstrée la vérité de la Foy Chrestienne & Catholique, traduicte nouvellement en François.
Paris, Gilles Gourbin, 1569
In-8, veau brun avec, sur les plats, semé de fleurs de lys, écoinçons, médaillon central représentant la Crucifixion et mention Aubin / de La Noue, dos à 5 nerfs avec semé de fleurs de lys, tranches dorées (Reliure vers 1600).
Brunet, V-10 // Cioranescu, 15353.
(2 f.)-496 f.-(30 f.) / [ ]2, b-z8, A-Z8, Aa-Rr8, s-v8, x6 / 105 x 168 mm.
Édition originale de la traduction par Montaigne de la Théologie naturelle de Raymond de Sebonde
L’auteur, philosophe et théologien espagnol de la seconde moitié du XIVe siècle, enseignait les sciences à Toulouse vers 1430, ville où il s’éteignit en 1432. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont La Théologie naturelle dans laquelle il se propose d’establir et verifier contre les athéistes par raisons humaines et naturelles tous les articles de la religion chrestienne (Montaigne).
Ce traité était fort prisé du père de Montaigne et c’est par affection filiale que le grand philosophe le traduisit. Cette traduction achevée, elle fut imprimée par la volonté expresse de son père. La traduction est précédée d’un sonnet de François d’Amboise
Bel exemplaire réglé, dans une reliure portant sur le premier plat le nom Aubin et sur le second De La Noue. L’exemplaire figure dans le catalogue Techener de 1858 (II-6977) et dans le bulletin n° 37 de la librairie Damascène Morgand (nov. 1895, n° 27141). Techener indique que la reliure aurait été faite pour Aubin de La Noue, probablement membre de l’illustre famille bretonne La Noue.
Restaurations aux coiffes et à une charnière, ancienne mention manuscrite à l’encre sur le premier plat 1638. Petit manque de papier aux feuillets A1 et Gg4, petits trous de vers atteignant les 20 derniers feuillets. Provenance : Aubin de La Noue (? supra libris).
4 000 - 6 000 €
[Michel de MONTAIGNE. Marie de
].
Le Proumenoir de Monsieur de Montaigne. Par sa fille d’alliance. Ediction troisiesme plus correcte & plus ample que les précédentes.
Rouen, Roland Chambaret, 1607
In-16, demi-chagrin marron, dos lisse orné (Reliure du XIXe siècle).
Barbier, III-1096 // Brunet, II-1682 // Tchemerzine-Scheler, III-460.
(5 f.)-219-(1 f. blanc manquant ici) / A-O8, P4 / 69 x 111 mm.
Cinquième édition du Proumenoir de Monsieur de Montaigne
Marie de Gournay, née en 1565 et morte en 1645, est principalement connue aujourd’hui pour la relation intellectuelle qui l’unissait à Montaigne. Le Proumenoir parut la première fois en 1594 chez Abel L’Angelier, qui en donna rapidement deux autres éditions en 1595 et 1599. L’ouvrage avait également entretemps paru à Chambéry chez Maurice Malicieu. Cette édition rouennaise de 1607 est donc la cinquième, en dépit de la mention troisième imprimée sur le titre. Elle contient le Proumenoir en prose, une traduction en français et en vers du second livre de l’Énéide, un Bouquet poetique dédié à Léonor, fille de Montaigne et « sœur d’alliance » de l’auteur, et la préface aux Essais de 1595, que l’imprimeur, dans une note liminaire au lecteur, jugea bon d’ajouter à la fin pour ne la laisser perdre Mouillure angulaire au cahier M.
150 - 250 €
162
POLYBE MEGALOPOLITEIN.
Les Cinq premiers livres des histoires… Autrefois traduits & mis en lumière par Louïs Maigret…
Lyon, Jean de Tournes, 1558.
In-folio, vélin doré à recouvrements très joliment orné avec roulette et filets en encadrement, écoinçons et large fleuron central, fer de congrégation religieuse ajouté dans la partie supérieure, dos à 5 nerfs, tranches dorées, traces de cordons (Reliure de l’époque)
Adams, P-1810 // Brunet, IV-791 // Cartier, Tournes, II-415.
(6 f.)-1 f. plié-335-(8 f.) / A6, [ ]1, a-z6, A-E6, F-G4 / 215 x 333 mm.
Troisième édition de la traduction par Louis Maigret, plus complète que les précédentes, de l’Histoire de Polybe.
Historien grec du deuxième siècle avant Jésus-Christ, Polybe avait rédigé une histoire générale dont il ne nous reste que les cinq premiers livres complets et des fragments de quelques autres. Les cinq premiers livres concernent les faits depuis 220 jusqu’à 141 avant J.-C., mais ils sont précédés d’un tableau des événements antérieurs où l’auteur traite des événements de la république romaine et ceux des états contemporains. C’est la première histoire générale qu’on ait écrite.
Louis Maigret avait donné une traduction des cinq premiers livres en 1542 à Paris chez Denis Janot puis une autre avec des fragments des livres I, VI, VII, VIII et XVI en 1552, toujours à Paris mais chez Groulleau. Celle que nous présentons contient en plus des fragments des livres IX à XV et XVII. Un beau titre gravé de style architectural avec motifs à enroulements, animaux, personnages… Une planche dépliante pour le dessin du camp des Romains et belles lettrines à fond criblé et motifs foliacés.
Bel exemplaire réglé portant sur les plats un fer doré des Minimes de la Place Royale à Paris avec au centre le mot Charitas et en exergue la mention Conventus Parisiensis Minimorum. Les Minimes avaient constitué, dans leur couvent de la Place Royale à Paris, une bibliothèque qui comptait plus de 15.000 volumes à la seconde moitié du XVIIIe siècle et qui fut dispersée à la Révolution. Une partie vint enrichir le fonds de la Bibliothèque de l’Arsenal. Vélin un peu taché. Une charnière intérieure en partie fendue.
Provenance :
Couvent des Minimes de Paris (fer sur les plats et mention manuscrite sur le titre).
800 - 1 000 €
163
[
Pierre RAMUS]. P. de LA RAMEE. Grammaire…
Paris, André Wechel, 1572. In-8, vélin souple à recouvrements, dos lisse muet, traces de lacets (Reliure de l’époque)
Brunet, IV-1099 // Cioranescu, 18884.
(10 f.)-211 / *8 **2 (le dernier blanc), A-N8, O2 / 170 x 100 mm.
Seconde édition et première imprimée en écriture non phonétique. Pierre Ramus, né à Cuth (Vermandois) en 1515 et mort à Paris en 1572 pendant la Saint-Barthélemy, fut l’un des savants humanistes du XVIe siècle. Professeur d’éloquence et de philosophie, farouche partisan des idées nouvelles, il les défendit contre la dialectique aristotélicienne telle qu’elle était enseignée à l’époque et s’attira les foudres des docteurs de la Sorbonne. Un arrêt du Parlement fut rendu en 1544, déclarant Ramus téméraire, arrogant et impudent pour avoir osé réprouver et condamner le train et art de logique… et faisant défense à l’auteur d’écrire ou même d’enseigner contrairement à la doctrine d’Aristote, cela à peine de punition corporelle. Il conserva néanmoins de nombreux auditeurs et admirateurs et l’arrêt le condamnant fut annulé par Henri II en 1547. Converti à la religion protestante, il périt victime des massacres de la Saint Barthélemy. Il est l’auteur, en latin et en français, de traités de grammaire, de rhétorique, de logique, d’arithmétique, d’algèbre et de géométrie, et introduisit l’étude du grec à l’université.
Sa Grammaire avait paru pour la première fois en 1562 sous le titre Gramere, imprimée selon l’orthographe bizarre [phonétique] que l’auteur avait voulu introduire et qu’il a en partie abandonnée depuis (Brunet). Notre édition, la seconde, est partiellement imprimée sur deux colonnes avec le texte en phonétique en regard du texte « classique ». Vélin taché. Manque la première garde.
Provenance : Louis Humbert (ex-libris), annotation coll. complet, L.S. (Lucien Scheler).
300 - 500 €
164
Docteur en Malice, Maistre Regnard, demonstrant les ruzes & cautelles qu’il use envers les personnes. Histoire plaisante & recreative & non moins fructueuse.
Rouen, Robert et Jehan Dugort frères, 1550 In-16, cuir de Russie fauve, triple filet, dos à 5 petits nerfs joliment orné, roulette intérieure, tranches dorées (J. Mackenzie).
Brunet, IV-1223 // Manque à Frère // Graesse, VI-82 // USTC, 49577.
(96 f.) / A-M8 / 74 x 103 mm.
Première édition en lettres rondes, très rare, de la traduction française par Jean Tenessax de cet incontournable roman qui conte les tours et espiègleries de Maistre Regnard, rusé renard qui use, principalement contre le loup Isengrin, de malices et de fourberies qui sont devenues légendaires.
La fable du renard et d’Isengrin était déjà connue en Provence au commencement du XIIIe siècle, mais l’origine en est plus ancienne encore puisqu’on trouve des poèmes latins sur cette fable qui furent composés dans le sud du duché de Flandres au milieu du XIIe siècle.
La première édition française fut publiée en caractères gothiques,
sans date, chez Philippe Le Noir qui ne commença à imprimer qu’à partir de 1521. Le traducteur Jean Tenessax s’y nomme au commencement de l’ouvrage. Suit peut-être une autre édition à Lyon chez Arnoullet en 1528 sans que nous en ayons trouvé trace, puis vient l’édition que nous présentons qui semble être la seconde édition et la première imprimée en caractères ronds. Le nom du traducteur n’y figure plus.
Elle porte sur le titre la marque des imprimeurs et est ornée de 25 petites gravures sur bois, en réalité 13 gravures, dont 7 répétées. Ces gravures ne sont pas signées et sont d’une naïveté touchante.
L’édition est très rare, l’USTC n’en recensant qu’un autre exemplaire, celui du Musée Condé à Chantilly.
Reliure inégalement passée. Titre réparé dans la marge supérieure.
3 000 - 4 000 €
L’Histoire… de la conqueste de Constantinople par les Barons François associez aux Venitiens, l’an 1204. d’un costé en son vieil langage ; & de l’autre en un plus moderne & intelligible par Blaise de Vigenère.
Paris, Abel l’Angelier, 1585
In-4, maroquin rouge, roulette dentée dorée en encadrement et armes au centre des plats, dos à 4 nerfs orné (Reliure du XVIIe siècle), boîte moderne.
Brunet, V-1238 // Olivier, 1902-1 // Tchemerzine-Scheler, V-957.
(14 f.)-CLXXXVI f. / ã4 ē4 ī4, õ2, A-Z4, Aa-Zz4, AA2 / 150 x 210 mm.
Édition originale de cette chronique de la prise de Constantinople en 1204.
Geoffroy de Villehardouin, né vers 1155 près de Troyes et mort en Thessalie vers 1213, fut sénéchal de Champagne sous le comte Thibaut V. Enrôlé dans la quatrième croisade, il prit une grande part à la prise de Constantinople en 1204 et à la fondation de l’empire latin d’Orient. Témoin privilégié de ces événements, il s’en fit le chroniqueur : son intéressante « Histoire de la conquête de Constantinople… » est un des plus vieux monuments de la prose française (Larousse). Elle aurait paru sous une forme fragmentaire en 1573 à Venise, mais les bibliographes remettent en cause l’existence de cette édition et considèrent celle de 1585, la nôtre, comme l’originale.
Cette édition offre le récit original en vieux français en regard de sa version moderne & intelligible donnée par Blaise de Vigenère
Exemplaire aux armes de François de Rignac, avec sa devise « Semper in altum ». François de Rignac (1595-1660) fut en 1621 procureur général du Roi en la Cour des Aides de Montpellier.
Bel exemplaire malgré le second plat taché. Mouillure angulaire plus ou moins prononcée à l’ensemble du volume, petite restauration angulaire à quelques feuillets et manque angulaire au dernier, soulignements et annotations anciens à l’encre, en particulier à 5 feuillets.
Provenance :
Ex-libris partiellement effacé sur le titre et François de Rignac (armes et devise).
3 000 - 4 000 €
Albergati, Vianesio : 143
Alberti, Léon-Baptiste : 86
Alciat, André : 1
Alexis, Guillaume : 2, 3
Amboise, François d’ : 53
Amboise, Michel d’ : 54, 55, 56, 57
Andrelin, Fauste : 4
Arbre des batailles : 17
Aubert, Guillaume : 80
Babillet, Pierre : 20
Baïf, Jean-Antoine de : 59, 60, 61, 63
Baïf, Lazare de : 58
Balsat, Robert de : 23
Baude, Henri : 38
Belin, Laurent : 8
Belleau, Remy : 62, 63, 130
Belle Dame sans mercy : 26
Béroalde de Verville, François : 133
Bertrand du Guesclin. Les prouesses et vaillaces : 47
Beufves Danthonne nouvellement imprime : 9
Bochetel, Guillaume : 58
Boiardo, Mathieu-Marie : 134
Bouchet, Jean : 10, 11, 12
Bougouinc, Simon : 13, 14
Bourdigné, Charles : 15
Boutillier, Jehan : 16
Bouvet, Honoré : 17
Brach, Pierre de : 64, 65
Brandt, Sebastian : 18
Bugnin, Jacques de : 19
Cabinet des muses : 66
Caquet des bones chamberieres : 20
Caulier, Achille : 27
Cent nouvelles : 21
Cessoles, Jacques de : 22
Champier, Symphorien : 23, 24
Charron, Pierre : 135
Chartier, Alain : 25, 26, 27, 40
Chillac, Timothée de : 67
Christine de Pisan : 22, 28
Cicéron : 141
Clauso, Jean de : 29
Commines, Philippe de : 30, 31
Complaincte douloureuse de lame dapnee : 32
Complainte de France : 29
Conge pris du siecle seculier : 19
Conqueste de Grèce faicte par le trespreux & redoubte… : 48
Contenances de la table : 33
Controversses des Sexes Masculin et Femenin : 49
Coquillart, Guillaume : 34, 68
Crenne, Hélisenne de : 136, 137
Crétin, Guillaume : 35
Croniqs du treschrestien & tres victorieux Loys de Valoys : 36
Cronique & hystoire… contenant les choses advenues durant le regne du Roy Loys… : 30, 31
Cy comence lospital damours : 27
Daix, François : 69
Damerval, Eloy : 37
Debat de la Dame et de Lescuyer : 38
Debat du vieulx et du jeune : 39
Deffence, et illustration de la Langue Francoyse : 142
Deimier, Pierre de : 70
De l’eloquence francoise… : 144
Demandes damours avec les Responces ioyeuses : 40
Désiré, Artus : 71, 72
Desmarins de Masan, Bertrand : 41
Des Masures, Louis : 73, 74
Desportes, Philippe : 63, 75, 76
Diodore de Sicile : 138, 139
Divry, Jean : 4, 42
Docteur en malice, Maistre Regnard : 164
Doctrinal des bons serviteurs : 43
Doctrinal des femmes mariées : 44
Doctrinal des filles : 45
Doctrinal des filles pour apprendre a estre bie saiges : 46
Dolet, Étienne : 140, 141
Dorat, Jean : 63, 77, 78
Du Bellay, Joachim : 79, 80, 81, 130, 142
Du Buys, Guillaume : 82
Du Pin, Perrinet : 48
Du Pont, Gratien : 49
Du Pré, Jehan : 50
Du Saix, Antoine : 51
Du Thier, Jehan : 143
Du Vair, Guillaume : 144
Epistre du bon frere qui rend les armes damours… : 52
Epistres veneriennes de Lesclave Fortune… : 54
Erreurs amoureuses : 128
Espinette du ieune prince : 13
Estienne, Charles : 145
Estienne, Henri : 146, 147
Estrenes des Filles de Paris : 42
Euripide : 58
Faintises du monde : 2
Fauchet, Claude : 148
Fregoso, Antonio Phileremo : 56
Gestes ensemble la Vie du preux Chevalier Bayard : 24
Gournay, Marie de : 158, 161
Grant blason de faulces amours : 3
Grévin, Jacques : 83, 84
Guide des chemins de France : 145
Habert, François : 55
Hecatomphile : 86
Heroet, Antoine : 85, 86
Hesteau, Clovis : 87
Histoire de Huon de Bordeaux… : 149
Homère : 122
Homme iuste & lhomme mondain : 14
Hystoire et cronicque du noble et vaillant Baudouyn : 6
Ieu des eschez moralise : 22
Jamyn, Amadis : 78, 88, 89, 90
Jeu des eschez moralise : 22
Jeunesse d’Etienne Pasquier : 106
Juvenal : 57
Labé, Louise : 91, 92
La Boétie, Étienne : 93, 94
La Garde, Guy de : 95
La Péruse, Jean Bastien de : 96
La Ramée, Pierre de : 163
Larivey, Pierre de : 150, 151
La Taille, Jacques : 98
La Taille, Jean : 97, 98
Le Rocquez, Robert : 99
Le Tasse : 65
Livre des visions fantastiques du Banny de lyesse… : 55
Lorris, Guillaume de : 100
Magny, Olivier de : 55
Mailles, Jacques de : 7
Main ou Œuvres poétiques faits sur la Main : 107
Marguerite de Navarre : 101, 102
Marot, Jean : 8
Meschinot, Jean : 103
Meung, Jean de : 100
Minut, Gabriel de : 152
Montaigne, Michel de : 153, 154, 155, 156, 157, 158, 159, 160, 161
Nerveze, Antoine de : 104
Nobles prouesses et vaillances de baudoyn conte de flandres : 5
Noelz nouveaux : 105
Olivier, Janus : 55
Pasquier, Étienne : 106, 107, 108
Passerat, Jean : 109, 110
Philone : voir Des Masures, Louis
Premier [-Second, Troisiesme…] livre d’Amadis de Gaule : 132
Prevost, Jean : 111
Polybe Megalopolitein : 162
Proumenoir de Monsieur de Montaigne : 161
Ramus, Pierre : 163
Recueil des rymes et proses de E.P. : 108
Recueil de l’origine de la langue et poesie françoise : 148
Roman de Renard : 164
Romieu, Marie de : 112
Ronsard, Pierre de : 63, 78, 113, 114, 115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 130
Roye, Jean de : 36
Royhier, Guillaume : 122
Sainte-Marthe, Scévole de : 123, 124
Scalion de Virbluneau, François : 125
Sebonde, Raymond de : 160
S’ensuyt le temple de bonne renomée : 12
Sensuit la grat dyablerie : 37
Sensuit lepistre de Othea : 28
Sensuyvent les cent nouvelles : 21
Somme Rural tresutile : 16
Thibault de Champagne : 126
Thyard, Pontus de : 127, 128, 129
Traictez philosophiques… : 144
Tresioyeuse plaisante & recreative hystoire… du bon chevalier… Bayart : 7
Tumbeau de Messire Gilles Bourdin : 53
Vray disant advocate des Dames : 8
Valagre : 130
Vigenère, Blaise de : 165
Villehardouyn, Geoffroy de : 165
Voyages de plusieurs endroits de France : 145
Walcourt, Étienne de : 131
Xenophon : 94
Audenet, Adolphe : 8, 32, 40 (?), 42, 45 (?), 128
Bancel, Étienne-Marie : 27, 69
Barbet : 123
Basseville, Anatole : 97
Benzon, Edmund-Ernst : 3
Bernard, D. : 67
Bertin, Armand : 13, 38 (?), 58
Bishop, Cortlandt F. : 87, 137
Blanchemain, Prosper : 90, 128
Bordes, Henri : 46, 49, 83, 103, 152
Boudor, Georges : 67
Bourdin, Charles : 89
Brunet, Jacques-Charles : 137
Butler, Charles : 18
Cailhava, Léon : 20, 27, 149 (?)
Châlons-sur-Marne, collège jésuite de : 135
Chartraire de Montigny, François : 119
Cigongne, Armand : 34
Claude (?) : 137
Clergéon, J.B. : 119 (?)
Colomb, Fernand : 41 (?)
Couturier de Royas, Paul : 24
De Backer, Hector : 2, 54, 112, 118
De Bure, Jean-Jacques : 103
Despinay, Estiene : 30
Double, Léopold : 2, 33
Du Bouchet, Jean : 25
Estienne, F. : 153
Fairfax Murray, Charles : 5, 6, 8, 9, 12, 13, 19, 21, 22, 23, 26, 29, 37, 40, 41, 43, 44, 46
Firmin-Didot, Ambroise : 2, 15, 28, 33, 34
Franc-Port, château de : voir marquis de L’Aigle
Fugger, Marcus : 136
Gaignat, Louis-Jean : 137 (?)
Gayanis, Al. (?) : 64
Gerbinot (?) : 61
Giannini, Ægidi : 29
Gougy, Lucien : 18
Gueneau de Mussy, Madame : 119
Guyot de Villeneuve, François-Gustave : 152
Hautefort : 14
Hoe, Robert : 69, 86, 137
Huillard, El. : 115 (?)
Humbert, Louis : 163
Huth, Alfred-Henry : 10, 11, 12
Keverberg, Frédéric de : 101
La Broise, Henri de : 17
La Groix, Jehan de : 155
L’Aigle, marquis de : 128
La Noue, Aubin de (?) : 160
La Roche Lacarelle, Sosthène de : 24, 38, 83, 98, 131
La Vallière, duc de : 98
Le Roy, Luch. : 154
Lignerolles, Raoul de : 4, 38, 39, 44, 45, 52, 112, 131
Lindeboom, Alfred : 58, 61
Loviot, Louis : 105
Lucien-Graux : 98, 154
Marigues de Champs-Repus, Eugène : 137
Mello, bibliothèque de : voir Achille Seillière
Minimes de Paris, couvent des : 162
Moura, Édouard : 28, 105, 112, 152
Muret, Paul : 121
Nodier, Charles : 32, 45 (?)
Noilly, Jules : 3
Oettingen-Wallerstein, princes d’ : 136, 145
Pascal, Albert : 127
Pelliot, Charles : 84
Pichon, Jérôme : 52, 131
Powell, Thomas : 58
Prondre, Paulin : 104
Rahir, Édouard : 1, 12, 21, 50
Renard, Joseph : 73
Renouard : 141
Richard, Jacques : 17, 18
Rigaud, Amédée : 134
Rignac, François de : 165
Rizzo Patarol, Francesco : 147
Rosny, château de : 61
Rothon : 127
Ruble, Joseph de : 20, 23
Sainte-Beuve, Charles-Augustin : 148
Séguier, Dominique : 76
Seillière, Achille : 6, 7, 13, 22
Solar, Félix : 38 (?)
Stroehlin, Ernest : 141
Taillefer, Wlgrin : 15
Veinant, Auguste : 83
Verrue, comtesse de : 137
Wassenaer, B. : 101
Wiser, Ferdinand Andreas, comte de : 139
Yemeniz, Nicolas : 6, 27, 32, 44, 73
Aussourd : 62, 78, 122
Bauzonnet : 49, 83, 103
Bauzonnet-Trautz : 3, 15, 20, 23, 26, 28, 40, 92, 131, 133
Bernasconi : 123
Bozerian jeune : 102
Capé : 11, 31, 57, 127, 146
Chambolle-Duru : 22, 37, 38, 39, 43, 50, 84, 105, 143
Cuyls : 134
Cuzin : 46, 100, 124, 152
Godillot : 93, 95, 142, 150
Gruel : 91 113
Honnelaître : 59, 81
Koehler : 18, 58, 73, 115, 140, 149
Leighton : 5
Lortic : 21, 70, 118, 121
Lloyd, Wallis & Lloyd : 29
Mackenzie : 164
Maillard : 100
Marius Michel : 22
Niedrée : 10, 13, 61, 63, 64
Noulhac : 48
Pagnant : 82, 85
Pascal : 127
Purgold : 32
Samblanx : 54
Thibaron : 27, 69
Thibaron Echaubard : 151
Thibaron-Joly : 47
Thouvenin : 94
Trautz-Bauzonnet : 2, 4, 6, 7, 12, 33, 44, 45, 52, 68, 86, 112
Wallis : 29
Wampflug : 27
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Comtesse de Verrue. Paris, Gabriel Martin, 1737.
Nicolas Yemeniz. Catalogue de bibliothèque. Lyon, Perrin, 1865-1866. 3 volumes / Paris, Bachelin-Deflorenne, 9-31 mai 1867.
Exposition organisée par le département Livres & Manuscrits et la Librairie Artcurial
Ouvrages exposés disponibles à la vente à la Librairie
Exposition : Du 8 au 15 juin, 11h-18h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Géraldine Martin +33 (0)1 42 99 16 20 gmartin@artcurial.com
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Vente aux enchères : Jeudi 13 juin 2024 - 14h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Cong
Estimation : 10 000 - 20 000 €
Contact : Shenying Chen +33 (0)1 42 99 20 32 schen@artcurial.com www.artcurial.com
Commode d’époque Louis XVI
Estampille de Jean-Henri Riesener et d’Adam Weisweiler Vendu 144 320 €
Clôture du catalogue : Fin mai
Vente aux enchères : Mardi 9 & mercredi 10 juillet 2024
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Charlotte Norton +33 (0)1 42 99 20 68 cnorton@artcurial.com www.artcurial.com
Clôture du catalogue : Début juillet
Vente aux enchères : Fin septembre 2024
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Emeline Duprat +33 (0)1 42 99 16 58 eduprat@artcurial.com www.artcurial.com
Clôture du catalogue : Fin juillet
Vente aux enchères : Fin septembre 2024
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Maxence Miglioretti +33 (0)1 42 99 20 02 mmiglioretti@artcurial.com www.artcurial.com
Artcurial SAS est un opérateur de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques régie par les articles L 321-4 et suivant du Code de commerce. En cette qualité Artcurial SAS agit comme mandataire du vendeur qui contracte avec l’acquéreur. Les rapports entre Artcurial SAS et l’acquéreur sont soumis aux présentes conditions générales d’achat qui pourront être amendées par des avis écrits ou oraux avant la vente et qui seront mentionnés au procès-verbal de vente.
a) Les acquéreurs potentiels sont invités à examiner les biens pouvant les intéresser avant la vente aux enchères, et notamment pendant les expositions. Artcurial SAS se tient à la disposition des acquéreurs potentiels pour leur fournir des rapports sur l’état des lots.
b) Les descriptions des lots résultant du catalogue, des rapports, des étiquettes et des indications ou annonces verbales ne sont que l’expression par Artcurial SAS de sa perception du lot, mais ne sauraient constituer la preuve d’un fait.
c) Les indications données par Artcurial SAS sur l’existence d’une restauration, d’un accident ou d’un incident affectant le lot, sont exprimées pour faciliter son inspection par l’acquéreur potentiel et restent soumises à son appréciation personnelle ou à celle de son expert. L’absence d’indication d’une restauration d’un accident ou d’un incident dans le catalogue, les rapports, les étiquettes ou verbalement, n’implique nullement qu’un bien soit exempt de tout défaut présent, passé ou réparé. Inversement la mention de quelques défauts n’implique pas l’absence de tout autres défauts.
d) Les estimations sont fournies à titre purement indicatif et elles ne peuvent être considérées comme impliquant la certitude que le bien sera vendu au prix estimé ou même à l’intérieur de la fourchette d’estimations. Les estimations ne sauraient constituer une quelconque garantie. Les estimations peuvent être fournies en plusieurs monnaies ; les conversions peuvent à cette occasion être arrondies différemment des arrondissements légaux.
e) Les biens d’occasion (tout ce qui n’est pas neuf) ne bénéficient pas de la garantie légale de conformité conformément à l’article L 217-2 du Code de la consommation.
a) En vue d’une bonne organisation des ventes, les acquéreurs potentiels sont invités à se faire connaître auprès d’Artcurial SAS, avant la vente, afin de permettre l’enregistrement de leurs données personnelles. Artcurial SAS se réserve le droit de demander à tout acquéreur potentiel de justifier de son identité ainsi que de ses références bancaires et d’effectuer un déposit. Artcurial SAS se réserve d’interdire l’accès à la salle de vente de tout acquéreur potentiel pour justes motifs. Une enchère est acceptée au regard des informations transmises par l'encherisseur avant la vente. En conséquence, aucune modification du nom de l'adjudicataire ne pourra intervenir après la vente.
b) Toute personne qui se porte enchérisseur s’engage à régler personnellement et immédiatement le prix d’adjudication augmenté des frais à la charge de l’acquéreur et de tous impôts ou taxes qui pourraient être exi-
gibles.Tout enchérisseur est censé agir pour son propre compte sauf dénonciation préalable de sa qualité de mandataire pour le compte d’un tiers, acceptée par Artcurial SAS.
c) Le mode normal pour enchérir consiste à être présent dans la salle de vente. Toutefois Artcurial SAS pourra accepter gracieusement de recevoir des enchères par téléphone d’un acquéreur potentiel qui se sera manifesté avant la vente. Artcurial SAS ne pourra engager sa responsabilité notamment si la liaison téléphonique n’est pas établie, est établie tardivement, ou en cas d’erreur ou d’omissions relatives à la réception des enchères par téléphone. À toutes fins utiles, Artcurial SAS se réserve le droit d’enregistrer les communications téléphoniques durant la vente. Les enregistrements seront conservés jusqu’au règlement du prix, sauf contestation.
d) Artcurial SAS pourra accepter gracieusement d’exécuter des ordres d’enchérir qui lui auront été transmis avant la vente, pour lesquels elle se réserve le droit de demander un déposit de garantie et qu’elle aura acceptés. Si le lot n’est pas adjugé à cet enchérisseur, le déposit de garantie sera renvoyé sous 72h. Si Artcurial SAS reçoit plusieurs ordres pour des montants d’enchères identiques, c’est l’ordre le plus ancien qui sera préféré. Artcurial SAS ne pourra engager sa responsabilité notamment en cas d’erreur ou d’omission d’exécution de l’ordre écrit.
e) Dans l’hypothèse où un prix de réserve aurait été stipulé par le vendeur, Artcurial SAS se réserve le droit de porter des enchères pour le compte du vendeur jusqu’à ce que le prix de réserve soit atteint.En revanche le vendeur n’est pas autorisé à porter lui-même des enchères directement ou par le biais d’un mandataire.Le prix de réserve ne pourra pas dépasser l’estimation basse figurant dans le catalogue ou modifié publiquement avant la vente.
f) Artcurial SAS dirigera la vente de façon discrétionnaire, en veillant à la liberté des enchères et à l’égalité entre l’ensemble des enchérisseurs, tout en respectant les usages établis.Artcurial SAS se réserve de refuser toute enchère, d’organiser les enchères de la façon la plus appropriée, de déplacer certains lots lors de la vente, de retirer tout lot de la vente, de réunir ou de séparer des lots.En cas de contestation Artcurial SAS se réserve de désigner l’adjudicataire, de poursuivre la vente ou de l’annuler, ou encore de remettre le lot en vente.
g) Sous réserve de la décision de la personne dirigeant la vente pour Artcurial SAS, l’adjudicataire sera la personne qui aura porté l’enchère la plus élevée pourvu qu’elle soit égale ou supérieure au prix de réserve, éventuellement stipulé. Le coup de marteau matérialisera la fin des enchères et le prononcé du mot « adjugé » ou tout autre équivalent entraînera la formation du contrat de vente entre le vendeur et le dernier enchérisseur retenu. L’adjudicataire ne pourra obtenir la livraison du lot qu’après règlement de l’intégralité du prix. en cas de remise d’un chèque ordinaire, seul l’encaissement du chèque vaudra règlement. Artcurial SAS se réserve le droit de ne délivrer le lot qu’après encaissement du chèque. Le lot non adjugé pourra être vendu après la vente dans les conditions de la loi sous réserve que son prix soit d’au moins 1.500 euros.
h) Pour faciliter les calculs des acquéreurs potentiels, Artcurial SAS pourra être conduit à utiliser à titre indicatif un système de conversion de devises. Néanmoins les enchères ne pourront être portées en devises, et les erreurs de conversion ne pourront engager la responsabilité de Artcurial SAS
a) En sus du prix de l’adjudication, l’adjudicataire (acheteur) devra acquitter par lot et par tranche dégressive les commissions et taxes suivantes:
1) Lots en provenance de l’UE:
• De 1 à 700 000 euros: 26 % + TVA au taux en vigueur.
• De 700 001 à 4 000 000 euros: 20% + TVA au taux en vigueur.
• Au-delà de 4 000 001 euros: 14,5 % + TVA au taux en vigueur.
2) Lots en provenance hors UE : (indiqués par un ❍).
Aux commissions et taxes indiquées ci-dessus, il convient d’ajouter des frais d’importation, (5,5 % du prix d’adjudication, 20 % pour les bijoux et montres, les automobiles, les vins et spiritueux et les multiples).
3) Des frais additionnels seront facturés aux adjudicataires ayant enchérit en ligne par le biais de plateformes Internet autres qu’ARTCURIAL LIVE.
4) La TVA sur commissions et frais d’importation peuvent être rétrocédés à l’adjudicataire sur présentation des justificatifs d’exportation hors UE.L’adjudicataire UE justifiant d’un n° de TVA Intracommunautaire et d’un document prouvant la livraison dans son état membre pourra obtenir le remboursement de la TVA sur commissions.
Le paiement du lot aura lieu au comptant, pour l’intégralité du prix, des frais et taxes, même en cas de nécessité d’obtention d’une licence d’exportation. L’adjudicataire pourra s’acquitter par les moyens suivants :
- En espèces : jusqu’à 1 000 euros frais et taxes compris pour les ressortissants français et les personnes agissant pour le compte d’une entreprise, 15 000 euros frais et taxe compris pour les ressortissants étrangers sur présentation de leurs papiers d’identité ; - Par chèque bancaire tiré sur une banque française sur présentation d’une pièce d’identité et, pour toute personne morale, d’un extrait KBis daté de moins de 3 mois (les chèques tirés sur une banque étrangère ne sont pas acceptés);
- Par virement bancaire ;
- Par carte de crédit : VISA, MASTERCARD ou AMEX (en cas de règlement par carte American Express, une commission supplémentaire de 1,85 % correspondant aux frais d’encaissement sera perçue).
5) La répartition entre prix d’adjudication et commissions peut-être modifiée par convention particulière entre le vendeur et Artcurial sans conséquence pour l’adjudicataire.
b) Artcurial SAS sera autorisé à reproduire sur le procès-verbal de vente et sur le bordereau d’adjudication les renseignements qu’aura fournis l’adjudicataire avant la vente. Toute fausse indication engagera la responsabilité de l’adjudicataire. Dans l’hypothèse où l’adjudicataire ne se sera pas fait enregistrer avant la vente, il devra communiquer les renseignements nécessaires dès l’adjudication du lot prononcée. Toute personne s’étant fait enregistrer auprès de Artcurial SAS dispose d’un droit d’accès et de rectification aux données nominatives fournies à Artcurial SAS dans les conditions de la Loi du 6 juillet 1978.
c) Il appartiendra à l’adjudicataire de faire assurer le lot dès l’adjudication. Il ne pourra recourir contre Artcurial SAS, dans l’hypothèse où par suite du vol, de la perte ou de la dégradation de son lot, après l’adjudication, l’indemnisation qu’il recevra de l’assureur de Artcurial SAS serait avérée insuffisante.
d) Le lot ne sera délivré à l’acquéreur qu’après paiement intégral du prix, des frais et des taxes. En cas de règlement par chèque, le lot ne sera délivré qu’après encaissement définitif du chèque, soit 8 jours ouvrables à compter du dépôt du chèque. A compter du lundi suivant le 90e jour après la vente, le lot acheté réglé ou non réglé restant dans l’entrepôt, fera l’objet d’une facturation de 50€ HT par semaine et par lot, toute semaine commencée étant due dans son intégralité au titre des frais d’entreposage et d’assurance.À défaut de paiement par l’adjudicataire, après mise en demeure restée infructueuse, le bien est remis en vente à la demande du vendeur sur folle enchère de l’adjudicataire défaillant ; si le vendeur ne formule pas cette demande dans un délai de trois mois à compter de l’adjudication, la vente est résolue de plein droit, sans préjudice de dommages intérêts dus par l’adjudicataire défaillant. En outre, Artcurial SAS se réserve de réclamer à l’adjudicataire défaillant, à son choix : - Des intérêts au taux légal majoré de cinq points, - Le remboursement des coûts supplémentaires engendrés par sa défaillance, - Le paiement de la différence entre le prix d’adjudication initial et le prix d’adjudication sur folle enchère s’il est inférieur, ainsi que les coûts générés par les nouvelles enchères.
Artcurial SAS se réserve également de procéder à toute compensation avec des sommes dues à l’adjudicataire défaillant. Artcurial SAS se réserve d’exclure de ses ventes futures, tout adjudicataire qui aura été défaillant ou qui n’aura pas respecté les présentes conditions générales d’achat.
e) Sous réserve de dispositions spécifiques à la présente vente, les achats qui n’auront pas été retirés dans les sept jours de la vente (samedi, dimanche et jours fériés compris), pourront être transportés dans un lieu de conservation aux frais de l’adjudicataire défaillant qui devra régler le coût correspondant pour pouvoir retirer le lot, en sus du prix, des frais et des taxes.
f) L’acquéreur pourra se faire délivrer à sa demande un certificat de vente qui lui sera facturé la somme de 60 euros TTC.
En cas de contestation Artcurial SAS se réserve de désigner l’adjudicataire, de poursuivre la vente ou de l’annuler, ou encore de remettre le lot en vente.
a) Dans l’hypothèse où deux personnes auront porté des enchères identiques par la voix, le geste, ou par téléphone et réclament en même temps le bénéfice de l’adjudication après le coup de marteau, le bien sera immédiatement remis en vente au prix proposé par les derniers enchérisseurs, et tout le public présent pourra porter de nouvelles enchères.
b) Pour faciliter la présentation des biens lors de ventes, Artcurial SAS pourra utiliser des moyens vidéos. en cas d’erreur de manipulation pouvant conduire pendant la vente à présenter un bien différent de celui sur lequel les enchères sont portées, Artcurial SAS ne pourra engager sa responsabilité, et sera seul juge de la nécessité de recommencer les enchères.
L’état français dispose d’un droit de préemption des œuvres vendues conformément aux textes en vigueur. L’exercice de ce droit intervient immédiatement après le coup de marteau, le représentant de l’état manifestant alors la volonté de ce dernier de se substituer au dernier enchérisseur, et devant confirmer la préemption dans les 15 jours. Artcurial SAS ne pourra être tenu pour responsable des conditions de la préemption par l’état français.
Artcurial SAS est propriétaire du droit de reproduction de son catalogue. Toute reproduction de celui-ci est interdite et constitue une contrefaçon à son préjudice. En outre Artcurial SAS dispose d’une dérogation lui permettant de reproduire dans son catalogue les œuvres mises en vente, alors même que le droit de reproduction ne serait pas tombé dans le domaine public.
Toute reproduction du catalogue de Artcurial SAS peut donc constituer une reproduction illicite d’une œuvre exposant son auteur à des poursuites en contrefaçon par le titulaire des droits sur l’œuvre. La vente d’une œuvre n’emporte pas au profit de son propriétaire le droit de reproduction et de présentation de l’œuvre.
La réglementation internationale du 3 mars 1973, dite Convention de Washington a pour effet la protection de specimens et d’espèces dits menacés d’extinction. Les termes de son application diffèrent d’un pays à l’autre. Il appartient à tout acheteur de vérifier, avant d’enchérir, la législation appliquée dans son pays à ce sujet.
Tout lot contenant un élément en ivoire, en palissandre…quelle que soit sa date d’exécution ou son certificat d’origine, ne pourra être importé aux Etats-Unis, au regard de la législation qui y est appliquée. Il est indiqué par un (▲).
L’acquéreur sera lui-même chargé de faire assurer ses acquisitions, et Artcurial SAS décline toute responsabilité quant aux dommages que l’objet pourrait encourir, et ceci dès l’adjudication prononcée. Toutes les formalités et transports restent à la charge exclusive de l’acquéreur.
Les dispositions des présentes conditions générales d’achat sont indépendantes les unes des autres. La nullité de quelque disposition ne saurait entraîner l’inapplicabilité des autres.
Conformément à la loi, il est précisé que toutes les actions en responsabilité civile engagées à l’occasion des prisées et des ventes volontaires et judiciaires de meuble aux enchères publiques se prescrivent par cinq ans à compter de l’adjudication ou de la prisée.La loi française seule régit les présentes conditions générales d’achat. Toute contestation relative à leur existence, leur validité, leur opposabilité à tout enchérisseur et acquéreur, et à leur exécution sera tranchée par le tribunal judiciaire compétent du ressort de Paris (France). Le Conseil des Ventes Volontaires, 19 avenue de l’Opéra – 75001 Paris peut recevoir des réclamations en ligne (www.conseildesventes.fr, rubrique « Réclamations en ligne »).
Artcurial SAS participe à la protection des biens culturels et met tout en œuvre, dans la mesure de ses moyens, pour s’assurer de la provenance des lots mis en vente dans ce catalogue.
Banque partenaire :
Artcurial SAS is an operator of voluntary auction sales regulated by the law articles L321-4 and following of the Code de Commerce. In such capacity Artcurial SAS acts as the agent of the seller who contracts with the buyer. The relationships between Artcurial SAS and the buyer are subject to the present general conditions of purchase which can be modified by saleroom notices or oral indications before the sale, which will be recorded in the official sale record.
a) The prospective buyers are invited to examine any goods in which they may be interested, before the auction takes place, and notably during the exhibitions. Artcurial SAS is at disposal of the prospective buyers to provide them with reports about the conditions of lots.
b) Description of the lots resulting from the catalogue, the reports, the labels and the verbal statements or announcements are only the expression by Artcurial SAS of their perception of the lot, but cannot constitute the proof of a fact.
c) The statements by made Artcurial SAS about any restoration, mishap or harm arisen concerning the lot are only made to facilitate the inspection thereof by the prospective buyer and remain subject to his own or to his expert’s appreciation. The absence of statements Artcurial SAS by relating to a restoration, mishap or harm, whether made in the catalogue, condition reports, on labels or orally, does not imply that the item is exempt from any current, past or repaired defect. Inversely, the indication of any defect whatsoever does not imply the absence of any other defects.
d) Estimates are provided for guidance only and cannot be considered as implying the certainty that the item will be sold for the estimated price or even within the bracket of estimates.
Estimates cannot constitute any warranty assurance whatsoever.
The estimations can be provided in several currencies ; the conversions may, in this case or, be rounded off differently than the legal rounding
e) Second-hand goods (anything that is not new) do not benefit from the legal guarantee of conformity in accordance with article L 217-2 of the Consumer Code.
a) In order to assure the proper organisation of the sales, prospective buyers are invited to make themselves known to Artcurial SAS before the sale, so as to have their personal identity data recorded.
Artcurial SAS reserves the right to ask any prospective buyer to justify his identity as well as his bank references and to request a deposit.
Artcurial SAS reserves the right to refuse admission to the auction sales premises to any prospective buyer for legitimate reasons. A bid is accepted on the basis of the information provided by the bidder prior to the sale. Consequently, the name of the winning bidder cannot be changed after the sale.
b) Any person who is a bidder undertakes to pay personally and immediately the hammer price increased by the costs to be born by the buyer and any and all taxes or fees/expenses which could be due. Any bidder is deemed
acting on his own behalf except when prior notification, accepted by Artcurial SAS, is given that he acts as an agent on behalf of a third party.
c) The usual way to bid consists in attending the sale on the premises. However, Artcurial SAS may graciously accept to receive some bids by telephone from a prospective buyer who has expressed such a request before the sale. Artcurial SAS will bear no liability / responsibility whatsoever, notably if the telephone contact is not made, or if it is made too late, or in case of mistakes or omissions relating to the reception of the telephone. For variety of purposes, Artcurial SAS reserves its right to record all the telephone communications during the auction. Such records shall be kept until the complete payment of the auction price, except claims.
d) Artcurial SAS may accept to execute orders to bid which will have been submitted before the sale and by Artcurial SAS which have been deemed acceptable. Artcurial SAS is entitled to request a deposit which will be refunded within 48hours after the sale if the lot id not sold to this buyer.
Should Artcurial SAS receive several instructions to bid for the same amounts, it is the instruction to bid first received which will be given preference.
Artcurial SAS will bear no liability/responsibility in case of mistakes or omission of performance of the written order.
e) In the event where a reserve price has been stipulated by the seller, Artcurial SAS reserves the right to bid on behalf of the seller until the reserve price is reached. The seller will not be admitted to bid himself directly or through an agent. The reserve price may not be higher than the low estimate for the lot printed in or publicly modified before the sale.
f) Artcurial SAS will conduct auction sales at their discretion, ensuring freedom auction and equality among all bidders, in accordance with established practices.
Artcurial SAS reserves the right to refuse any bid, to organise the bidding in such manner as may be the most appropriate, to move some lots in the course of the sale, to withdraw any lot in the course of the sale, to combine or to divide some lots in the course of the sale. In case of challenge or dispute, Artcurial SAS reserves the right to designate the successful bidder, to continue the bidding or to cancel it, or to put the lot back up for bidding.
g) Subject to the decision of the person conducting the bidding for Artcurial SAS, the successful bidder will be the bidder would will have made the highest bid provided the final bid is equal to or higher than the reserve price if such a reserve price has been stipulated.
The hammer stroke will mark the acceptance of the highest bid and the pronouncing of the word “adjugé” or any equivalent will amount to the conclusion of the purchase contract between the seller and the last bidder taken in consideration.
No lot will be delivered to the buyer until full payment has been made.In case of payment by an ordinary draft/check, payment will be deemed made only when the check will have been cashed.
The lot not auctioned may be sold after the sale in accordance with the law, provided that its price is at least 1,500 euros.
h) So as to facilitate the price calculation for prospective buyers, a currency converter may be operated by Artcurial SAS as guidance. Nevertheless, the bidding cannot be made in foreign currency and Artcurial SAS will not be liable for errors of conversion.
a) In addition of the lot’s hammer price, the buyer must pay the different stages of following costs and fees/taxes:
1) Lots from the EU:
• From 1 to 700,000 euros: 26 % + current VAT.
• From 700,001 to 4,000,000 euros: 20 % + current VAT.
• Over 4,000,001 euros: 14,5 % + current VAT.
2) Lots from outside the EU : (identified by an ❍).In addition to the commissions and taxes indicated above, an additional import fees will be charged (5,5% of the hammer price, 20% for jewelry and watches, motorcars, wines and spirits and multiples).
3) Additional fees will be charged to bidders who bid online via Internet platforms other than ARTCURIAL LIVE.
4) VAT on commissions and import fees can be retroceded to the purchaser on presentation of written proof of exportation outside the EU.
An EU purchaser who will submit his intracommunity VAT number and a proof of shipment of his purchase to his EU country home address will be refunded of VAT on buyer’s premium. The payment of the lot will be made cash, for the whole of the price, costs and taxes, even when an export licence is required. The purchaser will be authorized to pay by the following means :
- In cash : up to 1 000 euros, costs and taxes included, for French citizens and people acting on behalf of a company, up to 15 000 euros, costs and taxes included, for foreign citizens on presentation of their identity papers ;
- By cheque drawn on a French bank on presentation of identity papers and for any company, a KBis dated less than 3 months (cheques drawn on a foreign bank are not accepted);
- By bank transfer;
- By credit card : VISA, MASTERCARD or AMEX (in case of payment by AMEX, a 1,85 % additional commission corresponding to cashing costs will be collected).
5)The distribution between the lot's hammer price and cost and fees can be modified by particular agreement between the seller and Artcurial SAS without consequence for the buyer.
b) Artcurial SAS will be authorized to reproduce in the official sale record and on the bid summary the information that the buyer will have provided before the sale. The buyer will be responsible for any false information given. Should the buyer have neglected to give his personal information before the sale, he will have to give the necessary information as soon as the sale of the lot has taken place.
Any person having been recorded by Artcurial SAS has a right of access and of rectification to the nominative data provided to Artcurial SAS pursuant to the provisions of Law of the 6 July 1978.
c) The lot must to be insured by the buyer immediately after the purchase. The buyer will have no recourse against Artcurial SAS, in the event where, due to a theft, a loss or a deterioration of his lot after the purchase, the compensation he will receive from the insurer of Artcurial SAS would prove insufficient.
d) The lot will be delivered to the buyer only after the entire payment of the price, costs and taxes. If payment is made by cheque, the lot will be delivered after cashing, eight working days after the cheque deposit. If the buyer has not settled his invoice yet or has not collected his purchase, a fee of 50€+VAT per lot, per week (each week is due in full) covering the costs of insurance and storage will be charged to the buyer, starting on the first Monday following the 90th day after the sale. Should the buyer fail to pay the amount due, and after notice to pay has been given by Artcurial SAS to the buyer without success, at the seller’s request, the lot is re-offered for sale, under the French procedure known as “procédure de folle enchère”. If the seller does not make this request within three months from the date of the sale, the sale will be automatically cancelled, without prejudice to any damages owed by the defaulting buyer.
In addition, Artcurial SAS reserves the right to claim against the defaulting buyer, at their option :
- interest at the legal rate increased by five points,
- the reimbursement of additional costs generated by the buyer’s default,
- the payment of the difference between the initial hammer price and the price of sale after “procédure de folle enchère” if it is inferior as well as the costs generated by the new auction.
Artcurial SAS also reserves the right to set off any amount Artcurial SAS may owe the defaulting buyer with the amounts to be paid by the defaulting buyer.
Artcurial SAS reserves the right to exclude from any future auction, any bidder who has been a defaulting buyer or who has not fulfilled these general conditions of purchase.
e) With reservation regarding the specific provisions of this sale, for items purchased which are not collected within seven days from after the sale (Saturdays, Sundays and public holidays included), Artcurial SAS will be authorized to move them into a storage place at the defaulting buyer’s expense, and to release them to same after payment of corresponding costs, in addition to the price, costs and taxes.
f) The buyer can obtain upon request a certificate of sale which will be invoiced € 60.
In case of dispute, Artcurial SAS reserves the right to designate the successful bidder, to continue the sale or to cancel it or to put the lot up for sale.
a) In case two bidders have bidden vocally, by mean of gesture or by telephone for the same amount and both claim title to the lot, after the bidding the lot, will immediately be offered again for sale at the previous last bid, and all those attending will be entitled to bid again.
b) So as to facilitate the presentation of the items during the sales, Artcurial SAS will be able to use video technology. Should any error occur in operation of such, which may lead to show an item during the bidding which is not the one on which the bids have been made, Artcurial SAS shall bear no liability/responsibility whatsoever, and will have sole discretion to decide whether or not the bidding will take place again.
The French state in entitled to use a right of pre-emption on works of art, pursuant to the rules of law in force.
The use of this right comes immediately after the hammer stroke, the representative of the French state expressing then the intention of the State to substitute for the last bidder, provided he confirms the pre-emption decision within fifteen days.
Artcurial SAS will not bear any liability/ responsibility for the conditions of the pre-emption by the French State.
The copyright in any and all parts of the catalogue is the property of Artcurial SAS. Any reproduction thereof is forbidden and will be considered as counterfeiting to their detriment.
Furthermore, Artcurial SAS benefits from a legal exception allowing them to reproduce the lots for auction sale in their catalogue, even though the copyright protection on an item has not lapsed.
Any reproduction of Artcurial SAS catalogue may therefore constitute an illegal reproduction of a work which may lead its perpetrator to be prosecuted for counterfeiting by the holder of copyright on the work.The sale of a work of art does not transfer to its buyer any reproduction or representation rights thereof.
The International regulation dated March 3rd 1973, protects endangered species and specimen. Each country has its own lawmaking about it. Any potential buyer must check before bidding, if he is entitled to import this lot within his country of residence.
Any lot which includes one element in ivory, rosewood…cannot be imported in the United States as its legislation bans its trade whatever its dating may be. It is indicated by a (▲).
The buyer has to insure its purchase, and Artcurial SAS assumes no liability for any damage items which may occur after the sale. All transportation arrangements are the sole responsibility of the buyer.
The clauses of these general conditions of purchase are independant from each other. Should a clause whatsoever be found null and void, the others shall remain valid and applicable.
In accordance with the law, it is added that all actions in public liability instituted on the occasion of valuation and of voluntary and court-ordered auction sales are barred at the end of five years from the hammer price or valuation.
These Conditions of purchase are governed by French law exclusively. Any dispute relating to their existence, their validity and their binding effect on any bidder or buyer shall be submitted to the exclusive jurisdiction of the Courts of France. The Conseil des Ventes Volontaires, 19 avenue de l’Opéra – 75001 Paris can receive online claims (www.conseildesventes.fr, section “Online claims”).
Artcurial SAS applies a policy to prevent the sale of looted or stolen cultural property.
Art Contemporain Africain
Spécialiste junior:
Margot Denis-Lutard, 16 44
Art-Déco / Design
Directrice:
Sabrina Dolla, 16 40
Spécialiste:
Justine Posalski, 20 80
Spécialiste junior:
Edouard Liron, 20 37
Catalogueur:
Eliette Robinot, 16 24
Administratrice senior:
Pétronille Esclattier, 20 42
Consultants:
Design Italien: Justine Despretz
Design Scandinave: Aldric Speer
Design:Thibault Lannuzel
Bandes Dessinées
Expert : Éric Leroy
Spécialiste :
Saveria de Valence, 20 11
Administrateur junior:
Quentin Follut, 20 19
Estampes & Multiples
Directrice: Karine Castagna
Administrateur - catalogueur: Florent Sinnah, 16 54
Administrateur junior:
Quentin Follut, 20 19
Expert: Isabelle Milsztein
Impressionniste & Moderne
Directeur: Bruno Jaubert
Spécialiste junior:
Florent Wanecq
Catalogueurs
Recherche et certificat :
Jessica Cavalero, Louise Eber
Administratrice - catalogueur:
Élodie Landais, 20 84
Photographie
Catalogueur: Sara Bekhedda, 20 25
Post-War & Contemporain
Directeur: Hugues Sébilleau
Spécialiste: Sophie Cariguel
Catalogueurs
Recherche et certificat :
Jessica Cavalero
Louise Eber
Catalogueur: Sara Bekhedda
Administratrice:
Beatrice Fantuzzi, 20 34
Urban Art
Directeur: Arnaud Oliveux
Administrateur - catalogueur: Florent Sinnah, 16 54
Administrateur junior: Quentin Follut, 20 19
Expositions culturelles & ventes privées
Chef de projet : Vanessa Favre, 16 13
Archéologie & Arts d’Orient
Spécialiste:
Lamia Içame, 20 75
Administratrice sénior:
Solène Carré
Expert Art de l’Islam: Romain Pingannaud
Art d’Asie
Expert : Qinghua Yin
Administratrice junior: Shenying Chen, 20 32
Livres & Manuscrits
Directeur : Frédéric Harnisch, 16 49
Administratrice: Émeline Duprat, 16 58
Maîtres anciens & du XIXe siècle: Tableaux, dessins, sculptures, cadres anciens et de collection
Directeur:
Matthieu Fournier , 20 26
Catalogueur: Blanche Llaurens
Spécialiste: Matthias Ambroselli
Administratrice sénior: Margaux Amiot, 20 07
Administratrice:
Léa Pailler, 20 07
Mobilier & Objets d’Art
Directeur: Filippo Passadore
Administratrice :
Charlotte Norton, 20 68
Expert céramiques : Cyrille Froissart
Experts orfèvrerie : S.A.S. Déchaut-Stetten & associés, Marie de Noblet
Orientalisme
Directeur : Olivier Berman, 20 67
Spécialiste junior: Florence Conan, 16 15
Souvenirs Historiques & Armes Anciennes / Numismatique / Philatélie / Objets de curiosités & Histoire naturelle
Expert armes : Gaëtan Brunel
Expert numismatique: Cabinet Bourgey
Administratrice : Juliette Leroy-Prost, 17 10
Automobiles de Collection
Directeur général: Matthieu Lamoure
Directeur adjoint: Pierre Novikoff
Spécialistes:
Antoine Mahé, 20 62
Xavier Denis Responsable des relations clients Motorcars: Anne-Claire Mandine, 20 73
Administratrice sénior: Sandra Fournet
+33 (0) 1 58 56 38 14
Administrateur: Alexandre Corre, 20 56
Consultant : Frédéric Stoesser motorcars@artcurial.com
Automobilia
Aéronautique, Marine
Directeur : Matthieu Lamoure
Responsable : Sophie Peyrache, 20 41
Horlogerie de Collection
Directrice : Marie Sanna-Legrand Expert : Geoffroy Ader
Consultant: Gregory Blumenfeld
Administratrice: Céleste Clark, 16 51
Joaillerie
Directrice: Valérie Goyer
Spécialiste junior:
Antoinette Rousseau
Catalogueur : Pauline Hodée
Administratrice senior: Louise Guignard-Harvey, 20 52
Mode & Accessoires de luxe
Catalogueur: Victoire Debreil
Administratrice: Emilie Martin, +33 1 58 56 38 12
Stylomania
Administratrice: Juliette Leroy-Prost, 17 10
Vins fins & Spiritueux Expert: Laurie Matheson
Spécialiste: Marie Calzada, 20 24
Administratrice sénior: Solène Carré
Consultant: Luc Dabadie vins@artcurial.com
Directeur : Stéphane Aubert
Chargés d’inventaires: Maxence Miglioretti, 20 02
Elisa Borsik
Administrateur: Thomas Loiseaux, 16 55
Consultante: Catherine Heim
Directrice des partenariats: Marine de Miollis
COMMISSAIRESPRISEURS HABILITÉS
Stéphane Aubert
Elisa Borsik
Francis Briest
Matthieu Fournier
Juliette Leroy-Prost
Anne-Claire Mandine
Maxence Miglioretti
Arnaud Oliveux
Hervé Poulain
Florent Wanecq
Région Aquitaine
Directrice : Julie Valade jvalade@artcurial.com
Bordeaux
Marie Janoueix +33 (0)6 07 77 59 49 mjanoueix@artcurial.com
Cannes - Alpes-Maritimes
Représentante: Eléonore Dauzet edauzet@artcurial.com +33 (0)6 65 26 03 39
Montpellier
Geneviève Salasc de Cambiaire +33 (0)6 09 78 31 45 gsalasc@artcurial.com
Strasbourg
Frédéric Gasser +33 (0)6 88 26 97 09 fgasser@artcurial.com
Artcurial Toulouse
Jean-Louis Vedovato
Commissaire-priseur : Jean-Louis Vedovato
Clerc principal: Valérie Vedovato
8, rue Fermat – 31000 Toulouse +33 (0)5 62 88 65 66 v.vedovato@artcurialtoulouse.com
7, rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
T. +33 (0)1 42 99 20 20 F. +33 (0)1 42 99 20 21 contact@artcurial.com www.artcurial.com
SAS au capital de 1 797 000 € Agrément n° 2001-005
International senior advisor:
Martin Guesnet, 20 31
Allemagne
Directrice: Miriam Krohne
Assistante: Caroline Weber
Galeriestrasse 2b 80539 Munich +49 89 1891 3987
Belgique
Directrice: Vinciane de Traux
Office Manager & Fine Art Business
Developer: Simon van Oostende Office Manager - Partnerships & Events: Magali Giunta 5, avenue Franklin Roosevelt 1050 Bruxelles +32 2 644 98 44
Chine
Consultante: Jiayi Li 798 Art District, No 4 Jiuxianqiao Lu Chaoyang District Beijing 100015 +86 137 01 37 58 11 lijiayi7@gmail.com
Italie
Directrice: Emilie Volka
Assistante : Lan Macabiau
Corso Venezia, 22 20121 Milano +39 02 49 76 36 49
Artcurial Maroc
Directeur: Olivier Berman
Directrice administrative: Soraya Abid
Administratrices junior:
Lamyae Belghiti
Widad Outmghart
Résidence Asmar - Avenue Mohammed VI
Rue El Adarissa - Hivernage 40020 Marrakech +212 524 20 78 20
Artcurial Monaco
Directrice: Olga de Marzio
Responsable des opérations et de l’administration: Manon Dufour Monte-Carlo Palace 3/9 boulevard des Moulins 98000 Monaco +377 97 77 51 99
Nicolas Orlowski
Matthieu Lamoure
Joséphine Dubois
Stéphane Aubert
Matthieu Fournier
Bruno Jaubert
Directeurs associés:
Stéphane Aubert
Olivier Berman
Sabrina Dolla
Matthieu Fournier
Bruno Jaubert
Matthieu Lamoure
Arnaud Oliveux
Marie Sanna-Legrand
Hugues Sébilleau
Julie Valade
Conseil de surveillance et stratégie
Francis Briest, président
Conseiller scientifique et culturel: Serge Lemoine
Président directeur général : Nicolas Orlowski
Directrice générale adjointe: Joséphine Dubois
Président d’honneur : Hervé Poulain
Conseil d’administration :
Francis Briest
Olivier Costa de Beauregard
Natacha Dassault
Thierry Dassault
Carole Fiquémont
Marie-Hélène Habert
Nicolas Orlowski
Hervé Poulain
JOHN TAYLOR
Président directeur général:
Nicolas Orlowski
John Taylor Corporate, Europa Résidence, Place des Moulins, 98000 Monaco contact@john-taylor.com www.john-taylor.fr
Directrice générale adjointe, administration et finances: Joséphine Dubois
Assistante: Emmanuelle Roncola
Responsable service juridique clients: Léonor Augier
Service client : Marieke Baujard, 20 71 ou 17 00
Comptabilité des ventes
Responsable : Nathalie Higueret
Comptable des ventes confirmé: Audrey Couturier
Comptables: Jessica Sellahannadi
Anne-Claire Drauge
Laura Goujon
Chloé Katherine 20 71 ou 17 00
Comptabilité générale
Responsable: Sandra Margueritat Lefevre
Comptables: Arméli Itoua
Aïcha Manet
Santiago Saucheli
Aide comptable: Romane Herson
Responsable administrative des ressources humaines : Isabelle Chênais, 20 27
Service photographique des catalogues
Fanny Adler, Stéphanie Toussaint
Logistique et gestion des stocks
Directeur : Éric Pourchot
Responsables de stock: Lionel Lavergne
Joël Laviolette
Vincent Mauriol
Lal Sellahanadi
Adjoint: Clovis Cano
Coordinatrice logistique: Charline Monjanel
Magasiniers: Denis Chevallier
Jason Tilot
Ismaël Bassoumba
Brayan Monteiro
Isaac Dalle
Noé Besson
Adrien da Costa
Transport et douane
Responsable: Marine Viet, 16 57
Adjointe: Marine Renault, 17 01
Assistante spécialisée: Isabelle Bacqueyrisses shipping@artcurial.com
Services généraux
Responsable: Denis Le Rue
Bureau d’accueil
Responsable accueil, Clerc Live et PV: Denis Le Rue Mizlie Bellevue
Laura Desjambes
Ordres d’achat, enchères par téléphone
ARTCURIAL BEURRET BAILLY WIDMER
Bâle
Schwarzwaldallee 171
4058 Bâle
+41 61 312 32 00
info@bbw-auktionen.com
Saint-Gall
Unterstrasse 11
9001 Saint-Gall
+41 71 227 68 68
info@galeriewidmer.com
Zurich
Kirchgasse 33
8001 Zurich
+41 43 343 90 33 info@bbw-auktionen.com
ARQANA
Artcurial Deauville 32, avenue Hocquart de Turtot 14800 Deauville +33 (0)2 31 81 81 00 info@arqana.com www.arqana.com
Directrice: Kristina Vrzests, 20 51
Adjointe de la Directrice: Marie Auvard
Administratrice: Maëlle Touminet
Administratrices junior: Pauline Senlecq, Clémentine Deroo bids@artcurial.com
Marketing
Directrice: Lorraine Calemard, 20 87
Chefs de projet: Claire Corneloup, 16 52
Samantha Demay, +33 1 42 25 64 38
Assistantes: Daria Prokofyeva, Daphné Perret
Responsable Studio Graphique: Aline Meier, 20 88
Graphiste: Rose de La Chapelle, 20 10
Graphiste junior: Camille Janiec, 64 73
Responsable CRM: Alexandra Cosson
Chargée CRM: Géraldine de Mortemart, 20 43
Assistante CRM : Lucille Castagne
Relations Extérieures
Directrice: Anne-Laure Guérin, 20 86
Attachée de presse: Deborah Bensaid, 20 76
Community Manager: Romane Dède, 20 82
Régisseur: Mehdi Bouchekout
Vous venez d’acquérir un lot et vous souhaitez qu’Artcurial organise son transport. Nous vous prions de bien vouloir remplir ce formulaire et le retourner par mail à : shipping@artcurial.com
Enlèvement & Transport
Je ne viendrai pas enlever mes achats et je donne procuration à M. / Mme. / La Société
pour l’enlèvement de mes lots et celui-ci se présentera avec la procuration signée, sa pièce d’identité et un bon d’enlèvement pour les transporteurs.
Merci de bien vouloir me communiquer un devis de transport : Date Vente Artcurial :
Facture n° :
Nom de l’acheteur :
E-mail :
Nom du destinataire et adresse de livraison (si différents de l’adresse de facturation) :
Étage : Digicode :
N° de téléphone :
Code Postal : Ville :
Pays :
Email :
Envoi par messagerie Fedex (sous réserve que ce type d’envoi soit compatible avec votre achat)*
Oui Non
*Merci de bien vouloir noter que pour des raisons de sécurité, les cadre et verre ne peuvent pas être envoyés par messagerie et seront enlevés
Instructions Spéciales
Je demande le déballage et l’enlèvement des déchets
Autres :
Conditions générales d’achats et assurance
L’acquéreur est chargé de faire assurer lui-même ses acquisitions, Artcurial SAS décline toute responsabilité quant aux dommages que l’objet pourrait encourir, et ceci dès l’adjudication prononcée. Toutes les formalités et transports restent à la charge exclusive de l’acquéreur.
J’ai pris connaissance des Conditions Générales d’Achat
Merci d’inclure une assurance transport dans mon devis.
Les lots de petite taille (livres, sculptures figurines, vases, tableaux) jusqu’à 1 mètre peuvent être remis après la vente à l'Hôtel Marcel Dassault sans rendez-vous. Les lots volumineux sont transportés dans nos entrepôts où ils peuvent être récupérés 72 heures après la vente. Le retrait s'effectue sur rendez-vous auprès de stocks@artcurial.com uniquement. Une confirmation vous est adressée par retour de mail avec les coordonnées du lieu d’entreposage et le créneau horaire retenu.
Stockage gracieux les 90 jours suivant la date de vente. Passé ce délai, des frais de stockage de 50 € HT à 150 € HT par lot et par semaine seront facturés par Artcurial, toute semaine commencée est due en entier. Le prix varie en fonction de la taille de chaque lot. A ces frais se rajouteront les frais de transport vers un entrepôt situé en France.
Small items (books, sculptures, figurines, vases, paintings) up to 1 metre can be collected after the sale at the Hôtel Marcel Dassault without an appointment. Large lots will be sent to our warehouses, where they can be collected 72 hours after the sale. Purchased lots may be collected by appointment only at stocks@artcurial.com. You will receive confirmation by return with details of the storage location and the time slot selected.
The storage is free of charge over a period of 3 months after the sale. Once the period is over, Artcurial will charge a storage fee of 50 € to 150 € + VAT per lot, per week, plus shipping fees to a warehouse in France.
You have acquired a lot and you request Artcurial’s help in order to ship it. Your request has to be emailed to : shipping@artcurial.com
Shipping Instructions
My purchase will be collected on my behalf by: Mr/Mrs/ the Company
I order to collect my property, she/he will present a power of attorney, hers/his ID and a connection note (the latter applies to shipping companies only)
I wish to receive a shipping quote :
Sale date :
Invoice n° :
Buyer’s Name :
E-mail :
Recipient name and Delivery address (if different from the address on the invoice :
Floor : Digicode :
Recipient phone No :
ZIP : City:
Country :
Recipient Email :
Integrated air shipment – Fedex (If this type of shipment applies to your purchase)* Oui Non
* Kindly note that for security reason frame and glass are removed
Liability and insurance
The Buyer has to insure its purchase, and Artcurial SAS assumes no liability for any damage which may occur after the sale.
I insure my purchase myself I want my purchase to be insured by the shipping company
Moyens de paiement / Means of payment
Aucun retrait ni transport de lot ne pourra intervenir sans le paiement intégral de la facture d'achat et de tous les frais afférents / No shipment can take place without the settlement of Artcurial’s invoice beforehand
Carte bleue / Credit card
Visa
Euro / Master cards
American Express
Nom / Cardholder Last Name:
Numéro / Card Number (16 digits): ____ / ____ / ____ / ____
Date d'expiration / Expiration date : __ /__
CVV/CVC N° (reverse of card): _ _ _
J'autorise Artcurial à prélever la somme de :
I authorize Artcurial to charge the sum of :
Nom / Name of card holder:
Date:
Signature (obligatoire) / Signature of card holder (mandatory):
Date :
Signature :
Bibliothèque Jean Bourdel
Vente n° 4456
Mercredi 19 juin 2024 - 14h30
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Ordre d’achat / Absentee bid
Ligne téléphonique / Telephone
Pour les lots dont l’estimation est supérieure à 500 euros
For lots estimated from € 500 onwards
Téléphone / Phone :
Code banque
BIC or swift
Numéro de compte / IBAN :
Clef RIB : Code guichet :
Nom de la Banque / Name of the Bank : Adresse / POST Address:
Lot Description du lot / Lot description
Les demandes d'enchères téléphoniques doivent impérativement nous parvenir au moins 24 heures avant la vente. Ce service est offert pour les lots dont l’estimation basse est supérieure à 500 €.
To allow time for processing, absentee bids should received at least 24 hours before the sale begins. This service is offered for the lots with a low estimate above 500€.
Les ordres d’achat doivent impérativement nous parvenir au moins 24 heures avant la vente.
To allow time for processing, absentee bids should be received at least 24 hours before the sale begins.
À renvoyer / Please mail to :
Artcurial SAS 7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault - 75008 Paris
Fax : +33 (0)1 42 99 20 60 bids@artcurial.com
Gestionnaire du compte / Account manager :
Nom / Name :
Prénom / First Name : Adresse / Adress :
Téléphone / Phone : Fax : Email :
Merci de bien vouloir joindre à ce formulaire une copie de votre pièce d’identité (passeport ou carte nationale d’identité) si vous enchérissez pour le compte d’une société, merci de joindre un extrait KBIS de moins de 3 mois.
Could you please provide a copy of your id or passport if you bid on behalf of a company, could you please provide a power of attorney.
Après avoir pris connaissance des conditions de vente décrites dans le catalogue, je déclare les accepter et vous prie d’acquérir pour mon compte personnel aux limites indiquées en euros, les lots que j’ai désignés ci-dessous. (les limites ne comprenant pas les frais légaux).
I have read the conditions of sale and the guide to buyers printed in this catalogue and agree to abide by them. I grant your permission to purchase on my behalf the following items within the limits indicated in euros. (These limits do not include buyer’s premium and taxes).
Date et signature obligatoire / Required dated signature