VOYAGE À TRAVERS LE TEMPS
Jeudi 19 décembre 2024 - 14h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault
75008 Paris
Jeudi 19 décembre 2024 - 14h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault
75008 Paris
Jeudi 19 décembre 2024 - 14h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Lot 14, TRAVAIL SUISSE, attribué à Humbert & Mairet, « La Forge », début XIXe siècle (Détail) pp. 34-35
vente n°6167
Téléphone pendant l’exposition
Tél. : +33 (0)1 42 99 16 51
Vendredi 13 décembre 11h - 18h
Samedi 14 décembre 11h - 18h
Dimanche 15 décembre 14h - 18h
Lundi 16 décembre 11h - 18h
Mardi 17 décembre
Mercredi 18 décembre Sur rendez-vous
Jeudi 19 décembre 2024 - 14h
Commissaire-priseur Stéphane Aubert
Directrice du département
Horlogerie de Collection
Marie Sanna-Legrand
Tél. : +33 (0)1 42 99 16 53 msanna@artcurial.com
Avec le concours de Geoffroy Ader, Expert, membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art & Objets de Collection Assisté de Justine Lamarre watches@artcurial.com
Informations
Couverture
Lot 31 - James Cox
Lot 46 - Breguet
Lots 4 à 46 en provenance hors CEE, (indiqué par un ): aux commissions et taxes indiquées aux conditions générales d’achat, il convient d’ajouter à la TVA à l’import (5,5 % du prix d’adjudication).
Lots 4 to 46 (identified with the symbol ) from outside the EU: in addition to the commissions and taxes indicated above, an additional import fees will be charged (5,5 % of the hammer price).
Charlotte Christien Administratrice junior Tél. : +33 (0)1 42 99 16 51 cchristien@artcurial.com
Catalogue en ligne www.artcurial.com
Comptabilité acheteurs
Tél. : +33 (0)1 42 99 20 71 salesaccount@artcurial.com
Comptabilité vendeurs
Tél. : +33 (0)1 42 99 17 00 salesaccount@artcurial.com
Transport et douane Inès Tekirdaglioglu
Tél. : +33 (0)1 42 99 16 37 itekirdaglioglu@artcurial.com
Ordres d’achat, enchères par téléphone
Tél. : +33 (0)1 42 99 20 51 bids@artcurial.com
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Photographe © Studio Sebert / Laurent Legendre
Graphiste Aline Meier
Chapitre 1
La montre châtelaine : voyage au cœur du luxe dans l’histoire de l’horlogerie du XVIIIe au XIXe siècle
Pages 8 - 21
Chapitre 2
La montre de fantaisie : voyage au travers d’une nouvelle forme d’esthétisme dans l’univers horloger au XIXe siècle
Pages 22 - 29
Chapitre 3
La montre à automate : voyage au cœur d’un savoir-faire et d’une longue tradition horlogère suisse
Pages 30 - 37
Chapitre 4
La Chine impériale : voyage au cœur des montres fabriquées pour le marché chinois par les horlogers européens
Pages 38 - 47
Chapitre 5
Voyage au cœur des montres fabriquées pour le marché ottoman : des horlogers du sérail jusqu’a la naissance de la Turquie moderne
Pages 48 - 69
Chapitre 6
Voyage au cœur d’une dynastie d’horlogers dans la ville de Vjatka sous le règne des Tsars de la Grande Russie au XIXe siècle
Pages 70 - 75
Chapitre 7
Voyage dans l’univers des montres à secret dites « polissonnes » ou « érotiques »
Pages 76 - 85
Chapitre 8
Voyage au cœur des origines de la montre primitive jusqu’à la montre oignon avec l’invention du ressort spiral
Pages 86 - 97
Chapitre 9
Voyage au cœur de la montre décorative de la Régence à l’Empire
Pages 98 - 115
Chapitre 10
Les clients célèbres ayant marqué l’histoire de la maison Breguet depuis 1775
Pages 116 - 121
La noblesse des montres réside dans leur capacité à allier précision mécanique, élégance artistique, et héritage culturel, faisant de l’horlogerie bien plus qu’un simple art de la mesure du temps mais véritablement un objet d’art à part entière, à l’image de toutes les autres spécialités du marché de l’art.
Cette sélection de montres anciennes en tous genres est un témoignage fort de l’histoire de l’horlogerie par le prisme des montres anciennes, une manière de découvrir presque 400 ans d’histoire depuis ses origines au XVIIe jusqu’au XXe siècle, période pendant laquelle s’est développée la montre-bracelet.
Ce voyage à travers le temps vous fera découvrir les aspects cachés de la montre et ses marchés de prédilection dans le monde d’hier, afin de mieux comprendre les enjeux d’aujourd’hui.
Vous voyagerez au cœur du luxe avec la montre châtelaine, les montres de fantaisie ou encore les montres à automates, puis vous visiterez les contrées lointaines de l’empire chinois ou ottoman où les montres étaient devenues des objets insolites, tout comme ces montres fabriquées en buis ou en os par une dynastie d’horlogers russes à l’époque des Tsars de Russie, un véritable voyage de découverte dans la mesure du temps.
Les montres de haute horlogerie sont l’œuvre d’artisans et d’horlogers qualifiés, qui assemblent minutieusement les mouvements composés de centaines de pièces, parfois invisibles à l’œil nu. Les complications horlogères sont des prouesses techniques qui exigent des années d’expertise. La noblesse d’une montre se trouve dans cette minutie et cette quête de perfection, où chaque mouvement est conçu pour durer des générations. Les montres sont souvent bien plus que de simples objets fonctionnels. Elles incarnent des valeurs qui vont au-delà de la simple mesure du temps. Elles définissent des us et coutumes, de la transmission et la continuité.
Elles font parfois l’objet d’une décoration particulière lorsqu’elles sont destinées à des marchés bien spécifiques, à l’exemple de la Chine impériale ou de l’Empire Ottoman.
Les montres sont fréquemment offertes comme cadeaux, comme signe de reconnaissance, elles sont transmises de génération en génération. La noblesse des montres réside dans cette valeur émotionnelle et symbolique, où l’objet horloger devient un témoin du passage du temps, un héritage familial et un lien entre les générations.
Chapitre 1
La montre châtelaine : voyage au cœur du luxe dans l’histoire de l’horlogerie du XVIIIe au XIXe siècle
La montre châtelaine est une pièce fascinante dans l’histoire de l’horlogerie qui symbolise les débuts du luxe dans ce domaine.
Très richement décorée sous la Régence puis le règne de Louis XV et Louis XVI, elle était bien plus qu’un simple garde-temps : c’était un accessoire d’élégance, un marqueur de statut social, et un chef-d’œuvre de savoir-faire artisanal.
Qu’est-ce qu’une montre châtelaine ?
La montre châtelaine est une montre de poche suspendue à une chaîne décorative attachée à la ceinture ou au vêtement. Les chaînes étaient souvent ornées de petits pendentifs, de médaillons, ou de divers outils miniatures (comme des clés ou des sceaux).
Le terme « châtelaine » provient du Moyen Âge, où la châtelaine (épouse du seigneur) portait des trousseaux de clés et des accessoires essentiels à la gestion de la demeure, accrochés à une chaîne à la ceinture. Ce concept a évolué pour être par la suite un accessoire de mode sophistiqué dans l’horlogerie.
Naissance du Luxe dans l’Horlogerie
Artisanat et Décoration : Les montres châtelaines étaient souvent richement décorées avec des matériaux précieux comme l’or, l’argent ou encore le pomponne, et ornées des pierres précieuses. Elles pouvaient comporter des gravures détaillées, des émaux polychromes pour les versions les plus luxueuses, ou des motifs en relief, faisant de chaque montre une pièce unique.
Complexité des Mécanismes : Au-delà de leur esthétique, certaines montres châtelaines intégraient des complications mécaniques avancées pour l’époque, par exemple des mécanismes de sonnerie, accentuant leur prestige.
Un Symbole de Statut Social Au XVIIIe siècle, la montre châtelaine devient un symbole d’opulence et de raffinement, souvent portée par l’aristocratie et la haute bourgeoisie. Elle n’était pas simplement utilitaire : elle montrait la richesse, le goût et l’accès à des artisans de talent.
Les femmes et les hommes de l’aristocratie en faisaient un accessoire de mode, intégrant la montre châtelaine dans leurs tenues de cérémonie. Elle marquait leur place dans la société tout en affirmant leur style personnel.
Influence sur l’Horlogerie et le Luxe Moderne
Transition vers le bijou : La montre châtelaine a influencé l’évolution de l’horlogerie en se rapprochant de l’univers de la joaillerie. Elle a introduit l’idée que les montres pouvaient être des objets d’ornement, ouvrant ainsi la voie aux montres de poche richement décorées.
Les grands noms de l’horlogerie au XVIIIe siècle comme Le Roy ou L’Épine ont rapidement vu le potentiel de ce marché du luxe et ont commencé à créer des montres châtelaines sur mesure pour les cours royales et les riches commanditaires, contribuant au prestige de l’horlogerie de luxe.
Déclin et Héritage
Dans la première moitié du XXe siècle, l’apparition des montres bracelets, plus pratiques, et des chaînes de montre, plus simples, pour les montres de gousset d’hommes a entraîné le déclin progressif de la montre châtelaine au profit de la montre de col avec une broche décorative.
La montre comme objet de Luxe : aujourd’hui, la montre châtelaine reste un symbole du mariage réussi entre fonction et ornement. Elle a initié une tradition où le luxe et l’innovation vont de pair dans l’horlogerie.
Conclusion
La montre châtelaine a marqué un tournant dans l’histoire de l’horlogerie en la transformant en un art de luxe et un symbole de statut. Elle a inspiré les générations futures à concevoir des montres, non seulement comme des outils de mesure du temps, mais comme des objets de beauté, de valeur, et de distinction, qui perdurent encore dans la culture horlogère actuelle.
Fin XIXe siècle
Montre de col en or accompagnée d’une chatelaine en émail vert translucide
Boîtier rond sur charnière, le dos à décor émail vert translucide avec un serti au centre de brillants
représentant un motif de fleurs, cuvette en or avec mentions techniques et deux initiales gravée et stylisées, la spatule gravée de motifs stylisés
Châtelaine en or et émail translucide vert, plusieurs enroulements avec motifs de fleurs, la partie supérieure avec un cartouche agrémenté d’initiales en lettres anglaises, les deux extrémités avec une clef et un cachet
Cadran émail blanc avec chiffres romains, aiguilles pommes, minuterie perlée
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à cylindre, balancier spiral, huit trous en rubis, raquette de réglage avance et retard
Diam. 25 mm
Haut. 18 cm
Poids brut. 59 g
2 000 - 4 000 €
Sans réserve
5 Rue de la Paix
Fin XIXe siècle
Montre de col en or accompagnée d’une châtelaine sertie de diamants
Boîtier rond sur charnière, le dos, la bélière et la lunette entièrement pavé de brillants, cuvette en or signée
« Dumoret 5 Rue de la Paix Paris », correcteur sur la tranche pour ajuster les heures et les minutes
Châtelaine en or à motif de spirales en chute sertie de brillants, surmontée d’une couronne comtale pavée de brillants, spatule au dos
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, aiguilles stylisées et minuterie chemin de fer
Mouvement mécanique avec remontage à couronne, échappement à cylindre, balancier spiral, raquette de réglage avance et retard
Diam. 25 mm
Long. 10,5 cm
Poids brut. 60,1 g
2 000 - 4 000 € Sans réserve
« Hger du Roy »
Fin XVIIIe siècle
Montre de col en or et émail accompagnée d’une châtelaine formée de deux plaques médaillons émaillées polychrome
Boîtier rond sur charnière, le dos à décor émaillé polychrome sur fond guilloché figurant Minerve et un autel figurant un blason familial avec un aigle bicéphale surmonté d’une couronne
Châtelaine en or amati partiellement transformée en broche formée de deux médaillons mouvementés à décor émaillé polychrome sur fond guilloché figurant Minerve dans un décor à l’antique dans le premier médaillon et dans le second médaillon un blason avec un aigle bicéphale surmonté d’une couronne
Cadran émail blanc avec chiffres arabes pour les heures et les minutes, aiguilles stylisées, ouverture pour le carré de remontage, minuterie chemin de fer, signé « LÉpine à Paris, Hger du Roy à Paris »
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à verge, coq ciselé et percé, fusée et chaîne, disque de réglage, signé « LÉpine à Paris, Hger du Roy »
Diam. 37 mm
Long. 14 cm
Poids brut. 66,2 g
2 000 - 4 000 € Sans réserve
Fin XIXe siècle
Montre de col en or, émail et perles accompagnée d’une châtelaine en or, émail et perles formée de deux médaillons
Boîtier rond sur charnière, la lunette sertie de demi-perles, le dos décoré de pastilles émaillées rouge et blanc, intercalées par un serti de demi-perles, le pourtour également serti de demiperles, cuvette en or lisse
Châtelaine en or formée de deux médaillons ovales décorés de pastilles émaillées rouge et blanc, intercalées par un serti de demi-perles, le pourtour également serti de demi-perles, la spatule amovible au dos
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, aiguilles stylisées et minuterie chamsin de fer
Mouvement mécanique avec remontage à couronne, échappement à cylindre, balancier spiral, raquette de réglage avance et retard
Diam. 34 mm
Long. 13,5 cm
Poids brut. 61,6 g
3 000 - 5 000 €
Hermann Böhm (ou Boehm) était un orfèvre et émailleur qualifié travaillant à Vienne à la fin du XIXe siècle. Il est largement considéré comme l’un des plus grands émailleurs d’Europe à l’époque, et son travail a largement contribué à la réputation dont jouit aujourd’hui l’émail viennois. Böhm travaille principalement dans le style néo-Renaissance, ou renaissance de la Renaissance, et s’inspire des émailleurs de Limoges du Moyen Âge et du début de la Renaissance. Il reçoit un prix à l’Exposition de Vienne de 1873.
Le style néo-Renaissance à Vienne est une période artistique et architecturale marquante du XIXe siècle, où les architectes viennois ont puisé dans les formes et les motifs de la Renaissance italienne pour insuffler une grandeur classique à leurs édifices.
Ce style fait partie d’un mouvement plus large en Europe où de nombreuses villes, sous l’impulsion des réformes urbaines et de l’industrialisation, se sont tournées vers des esthétiques historiques, notamment la Renaissance et le Baroque, pour affirmer leur modernité et leur prestige.
Contexte Historique
Expansion et Modernisation : Le XIXe siècle fut une période d’expansion rapide pour Vienne, notamment après le démantèlement des remparts de la ville en 1857, qui a permis la construction du célèbre boulevard Ringstrasse. Ce projet visait à transformer la capitale impériale en une ville moderne et monumentale, rivalisant avec Paris et Berlin.
Retour à la Renaissance :
Le choix du style néo-Renaissance, inspiré par l’Italie de la Renaissance, incarnait une vision de prospérité, d’ordre, et d’harmonie, en phase avec le rayonnement impérial de l’Empire austro-hongrois.
Caractéristiques
Architecturales
Symétrie et Proportions
Classiques : Le style néoRenaissance à Vienne adopte des proportions équilibrées et une symétrie rigoureuse, reprenant les principes esthétiques de la Renaissance italienne. Les façades sont décorées de pilastres, de colonnes, de corniches, et d’entablements, rappelant l’architecture classique.
Décor Ornemental : Les bâtiments sont souvent ornés de bas-reliefs, de frises, de médaillons, et de statues inspirées de la mythologie ou de la culture classique. Ces détails rappellent l’art de la Renaissance, tout en affirmant une esthétique viennoise propre.
Toits et Fenêtres : On trouve fréquemment des toits en pente douce avec des lucarnes ou des coupoles, tandis que les fenêtres sont souvent encadrées de corniches et d’arches. Les fenêtres géminées et les portails d’entrée en forme d’arc sont également typiques du style.
Exemples d’Édifices
Néo Renaissance
Musée d’Histoire de l’Art et Musée d’Histoire Naturelle (Kunsthistorisches Museum et Naturhistorisches Museum) : Ces deux bâtiments jumeaux, construits autour de 1891 sur la Ringstrasse, sont parmi les exemples les plus emblématiques du style néo-Renaissance viennois. Conçus par Gottfried Semper et Carl von Hasenauer, ils incarnent la grandeur de l’Empire austro-hongrois.
L’Opéra d’État de Vienne (Wiener Staatsoper) : Achevé en 1869 par August Sicard von Sicardsburg et Eduard van der Nüll, l’opéra présente une façade ornée de motifs de la Renaissance et des colonnades rappelant les palais italiens.
Palais de Justice : Construit en 1881 par Alexander Wielemans, ce bâtiment arbore des éléments Renaissance avec des façades monumentales, des escaliers imposants, et des détails ornementaux, affirmant la solidité et la respectabilité de l’institution judiciaire.
Signification Culturelle et Symbolique
Affirmation du Pouvoir Impérial :
L’utilisation du style néo-Renaissance symbolisait le lien de la monarchie des Habsbourg avec le passé glorieux de l’Europe et la Renaissance, une époque marquée par le savoir, l’art et le progrès.
Fusion des Arts et de l’Industrie : Le style néo-Renaissance intégrait également des matériaux modernes et des techniques de construction nouvelles. Cela symbolisait la fusion entre la tradition et l’innovation, idéale pour une ville impériale en pleine expansion.
Culture et Éducation : La majorité des bâtiments néo-Renaissance à Vienne étaient des institutions culturelles, telles que des musées, des théâtres et des établissements éducatifs. Cela montrait l’importance de la culture et de la connaissance dans la société viennoise du XIXe siècle.
Héritage et Influence
Le style néo-Renaissance a durablement marqué le paysage viennois et a inspiré les architectes de l’époque en Europe. Aujourd’hui, les bâtiments néo-Renaissance sont considérés comme des trésors historiques et artistiques, et ils incarnent le charme intemporel de Vienne.
Ces édifices sont également des témoignages de l’âge d’or de l’Empire austro-hongrois et de l’identité culturelle unique de Vienne, qui allie tradition européenne et innovation moderne.
Conclusion
Le style néo-Renaissance à Vienne est bien plus qu’un simple emprunt à l’Italie de la Renaissance : il est une affirmation de l’identité viennoise, du pouvoir impérial, et du rayonnement culturel de la ville. En intégrant la grandeur et les proportions classiques à des fins modernes, ce style a aidé Vienne à se positionner comme une des capitales culturelles et artistiques de l’Europe, un statut qui continue de perdurer.
Fin XIXe siècle
Montre autrichienne en argent doré et cristal de roche de style Renaissance accompagnée d’une châtelaine en argent doré, émail, perles et pierres dures
Boîtier octogonal en cristal de roche et argent doré, décoration stylisée sur le pourtour avec émail champlevé polychrome, signé avec les poinçons de maître sur la bélière
Châtelaine montée d’une figure émaillée entièrement modelée et représentant la figure mythologique de Diane Chasseresse enjambant une biche, l’ensemble dans un décor Néo-Renaissance, le crochet avec émail champlevé, en-dessus deux chaînes à tête de Cupidon suspendant deux pendentifs, l’un en forme d’autruche et chaînes décorées de perles baroques et l’autre en forme d’aiguière comme flacon à parfum, les deux ornées de pierres dures au dos, l’autruche estampillée du poinçon de maître
Cadran émail champlevé avec chiffres romains dans des pastilles stylisées, aiguilles stylisées et ouverture pour le carré de remontage
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à verge, coq ciselé et percé, travail viennois plus ancien vers la fin du XVIIIe siècle, très probablement inséré dans ce boîtier à la demande du propriétaire d’origine
Diam. 40 mm
Long. 22 cm
Poids brut. 156 g
2 000 - 4 000 €
Sans réserve
L’invention d’un nouveau type de mouvement dit
Jean-Antoine Lépine fils de Jean «Le Mécanicien du Roi», est né le 18 novembre 1720 à Challex, petit village à quelques kilomètres à l’ouest de Genève. Après avoir travaillé quelque temps chez Decrose, au Grand Saconnex, dans la banlieue de Genève, il arrive à Paris en 1744.
Les débuts auprès de la famille d’André-Charles Caron
Ouvrier d’André Charles Caron, horloger du roi et père du célèbre écrivain Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, il épouse la fille de ce dernier en 1756 et est reçu maître en 1765. Il est nommé horloger du roi vers 1765.
En 1766, il succède à Caron, et figure sur la liste des horlogers parisiens de cette année-là sous le nom de Jean-Antoine Lépine, horloger du Roy, rue Saint-Denis, place Saint-Eustache. En 1772, Lépine s’établit place Dauphine ; en 1778-1779, quai de l’Horloge du Palais ; puis rue des Fossés SaintGermain-l’Auxerrois près du Louvre en 1781 ; et enfin au 12, place des Victoires en 1789.
En 1782, sa fille Pauline épouse un de ses ouvriers, Claude-Pierre Raguet, avec qui il s’associe à partir de 1792 et qui travaillera sur nombreuses de ses réalisations et notamment une série de pendules exceptionnelles. En 1763, il invente un nouveau mécanisme de répétition pour montres, qui sera publié dans les Mémoires de l’Académie des Sciences en 1766.
En 1763, Lépine avait inventé un nouveau mécanisme de répétition pour montres qui fut publié en 1766. Son nouveau calibre inventé vers 1770 était un concept révolutionnaire remplaçant la platine arrière par des ponts.
Connu sous le nom de « calibre Lépine », son but était de permettre aux différentes pièces du mouvement d’être retirées séparément pour la réparation et l’entretien.
Son nouveau calibre, de conception révolutionnaire, remplaçant la platine arrière par des ponts, est inventé vers 1770. Les différentes pièces mobiles peuvent désormais être démontées séparément, ce qui facilite grandement l’entretien et la réparation.
Ce nouveau dispositif est amélioré par la suite par Abraham-Louis Breguet, qui l’adopte à partir de 1790 pour la plupart de ses montres.
Les innovations techniques et esthétiques
Lépine est également à l’origine de plusieurs autres inventions, dont l’échappement à virgule, une simplification de l’échappement à double virgule, inventé par son beau-père et utilisé par son beau-frère, Pierre Augustin Caron (qui devint célèbre sous le nom de Beaumarchais).
Concurrent de l’échappement à cylindre inventé en Angleterre, l’échappement à virgule connaît un certain succès sur le continent à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, où il est utilisé par de nombreux horlogers. Il présente cependant l’inconvénient de ne pas contenir d’huile, et s’use rapidement lorsqu’il n’est pas parfaitement exécuté.
Lépine met également au point une nouvelle forme de boîtier, à charnières perdues, et à lunette fixe. Comme ces montres se remontent et se règlent par l’arrière, le mouvement est protégé de la poussière par un boîtier intérieur. Cette nouvelle disposition présente l’avantage d’empêcher l’accès par le cadran, évitant ainsi de l’endommager ou d’endommager les aiguilles.
D’autres inventions de Lépine n’eurent qu’un succès éphémère, ne justifiant ni la difficulté de leur réalisation, ni l’augmentation de leur prix. Il en fut ainsi des roues à dents de loup, destinées à limiter les frottements, et d’un procédé de remontage sans clef, actionné par pompage de la tige.
Le retour dans la ville de Ferney près de Genève
Lépine resta fidèle à son pays d’origine et se rendit souvent dans la campagne de Gex, notamment à Ferney, où Voltaire avait installé une manufacture de montres en 1770, sans doute aussi pour son ego afin de mettre en avant l’horloger qui était aussi un point fort de la famille de Jean-Jacques Rousseau, autre philosophe de la fin du Siècle des Lumières. Des relations amicales s’établirent entre Lépine et le philosophe, mais on ne sait pas le rôle exact qu’il joua dans la manufacture de Ferney.
Un mémoire non signé de 1784 rapporte que Lépine séjourna 18 mois à Ferney et qu’il y fit fabriquer des mouvements de montres. Après sa retraite, vers 1793, et bien qu’il ait perdu la vue, Lépine continua à être actif dans la firme dirigée par son gendre Claude-Pierre Raguet, et ce jusqu’à sa mort. Lépine resta actif dans l’entreprise jusqu’à sa mort à l’âge avancé de 93 ans, le 31 mai 1814.
Conclusion
Notre montre accompagnée de sa châtelaine, signée par l’un des plus grands horlogers en France à la fin du XVIIIe siècle, est témoin de l’art horloger de cette période. Un exemple de châtelaine par cet horloger issue de la même période est mentionné et illustré dans le Dictionnaire des Horlogers Français, p. 387, Tardy, provenant de la vente de la célèbre collection Jubinal de Saint-Albin, Me Etienne Ader, le 1er avril 1938 à l’Hôtel Drouot.
« Hger du Roy »
Fin XVIIIe siècle
Montre en or, émail et diamants avec sonnerie à répétition des quarts et possibilité de sonnerie tactile « à toc », assortie de sa châtelaine également en or émail, diamants et dans son écrin d’origine maroquin rouge
Boîtier rond sur charnière, décoré au dos d’un émail orange translucide sur guillochage avec rosace de diamants et points d’émail blanc ressemblant à des perles graduées, lunette sertie de diamants, déclenchement de la sonnerie au pendant avec correcteur sur la carrure pour la fonction du mécanisme « à toc »
Châtelaine en or formée de deux médaillons ovales décorés de pastilles émaillées orange et blanc, intercalées par un serti de demi-perles, le pourtour également serti de demi-perles, la spatule au dos poinçonnée du poinçon de maître «M&P»
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures, serti de diamants pour la division des demi-heures, chiffres arabes des cinq minutes, aiguilles stylisées serties de diamants, ouverture pour le carré de remontage, minuterie chemin de fer, signé « LÉpine à Paris, Hger du Roy à Paris »
Mouvement mécanique avec remontage à clef, platine pleine en laiton doré signé, fusée et chaîne avec force de maintien de type Harrison, échappement à verge, balancier spiral à trois bras, coq continental percé et gravé, système de répétition de type Le Roy, répétition sur cloche en appuyant sur le pendant, signature su la platine « LÉpine à Paris, Hger du Roy à Paris »
Diam. 39 mm
Long. 19 cm
Poids brut. 110 g
10 000 - 15 000 €
Selon les mots de F. J.Britten, auteur du célèbre dictionnaire The Watch and Clock Makers Handbook Dictionary and Guide publié dans sa version finale en 1907, Jean-Baptiste Baillon était « l’horloger le plus riche d’Europe ». Cet horloger français est mentionné également dans le Dictionnaire des Horlogers Français, p. 21, Tardy, et nombre de ses montres y sont aussi largement illustrées.
Il a laissé une œuvre considérable dont une montre à répétition plate à cylindre, émaillée à double fond, ornée d’un portrait avec un étui en roussette, fournie aux Menus-Plaisirs pour 1.600 livres. Il est l’un des horlogers les plus célèbres de Paris au XVIIIe siècle, devint maître horloger en 1727 et installa son atelier d’abord sur la place Dauphine, puis dans la rue Dauphine. Une autre manufacture était située à Saint-Germain-en-Laye, où d’autres horlogers travaillaient pour lui, ce qui était très inhabituel à cette époque.
Horloger de la reine de France
Jean-Baptiste Baillon fut nommé horloger de la reine de France, Maria Leczinska en 1738, « Valet de Chambre de la Reine-Ordinaire Horloger » en 1748, « Premier Valet de Chambre de la Reine », et à partir de 1770 environ horloger à la cour de la reine Marie-Antoinette.
Ses créations de l’époque notamment pour les montres et pendules se distinguent par l’utilisation de matériaux précieux, comme en témoigne notre châtelaine qui est très richement décorée et ostentatoire, on retiendra de lui aussi des collaborations avec des artisans renommés, tels que les émailleurs Antoine-Nicolas Martinière et Chaillou, ainsi que les bronziers Jean-Joseph de SaintGermain et Balthazar Lieutaud.
Mort en 1772, les œuvres de JeanBaptiste Baillon sont conservées aujourd’hui dans les collections les plus prestigieuses, le musée du Louvre à Paris, ou encore le château de Versailles et enfin le Metropolitan Museum of Art à New York.
Milieu XVIIIe siècle
Montre en or, émail et diamants assortie de sa châtelaine également en or émail, diamants
Boîtier rond sur charnière, ciselé et repoussé sur l’ensemble, le dos décoré sur les rebords de volutes avec au centre un émail polychrome à l’imitation de la pierre de sang, serti de motifs floraux sur le dessus avec des diamants, poinçons d’époque
Châtelaine en or formée de plusieurs cartouches stylisées et décorés de pastilles émaillées à décor de l’imitation pierre de sang, sertis de motifs floraux sur le dessus avec des diamants, l’ensemble décoré sur les rebords de motifs de volutes, deux chaînes latérales supportant un flacon de parfum en forme de gland et une clef
Cadran émail blanc postérieur avec chiffres arabes pour les heures et les minutes, carré de remontage, minuterie chemin de fer, non signé
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à verge, coq ciselé et percé, fusée et chaîne, disque de réglage, platine pleine en laiton doré signé « J.B. Baillon à Paris »
Diam. 33 mm
Long. 16 cm
Poids brut. 92,3 g
10 000 - 15 000 €
La légende de Vénus brisant l’arc de Cupidon est un thème allégorique dans la mythologie gréco-romaine, illustrant les dynamiques complexes entre l’amour et ses conséquences. Vénus (Aphrodite en grec), déesse de l’amour et de la beauté, est aussi la mère de Cupidon (Éros), le dieu de l’amour, souvent représenté comme un jeune garçon avec un arc et des flèches.
Selon la légende, les flèches de Cupidon ont le pouvoir de faire tomber les gens amoureux, souvent de manière imprévisible et incontrôlable. Dans certains récits, Vénus est exaspérée par les effets chaotiques des flèches de son fils, qui provoquent des passions aveugles et parfois destructrices. Pour symboliser sa frustration ou pour réprimander Cupidon, elle brise son arc, mettant ainsi fin (temporairement) à ses interventions capricieuses dans les affaires humaines.
On dit que Cupidon a fabriqué 12 flèches spéciales, qu’il a tirées dans le cœur de 12 femmes mortelles aimées par le dieu Zeus (comme représenté dans l’épopée grecque antique Les Dionysiaques).
L’une de ces femmes était Léda, reine de Sparte et épouse du roi Tyndare. Après que Cupidon lui tira dessus avec sa flèche, Zeus lui est apparu sous la forme d’un cygne, d’où la représentation de Leda et le Cygne que l’on retrouve également dans la peinture. Le résultat de leurs ébats amoureux fut la naissance de jumeaux, Castor et Pollux, qui furent plus tard immortalisés sous le nom de constellation des Gémeaux.
Cupidon est souvent décrit comme un dieu espiègle, apportant le chaos aussi bien que la joie avec ses flèches d’amour. Dans le cas de Léda, la flèche de Cupidon l’a amenée à trahir son mariage. La punition appropriée de Cupidon aurait été la rupture de son arc par sa mère Vénus, comme le montre cette montre.
Cette image symbolise le pouvoir supérieur de Vénus sur l’amour, suggérant que l’amour peut être à la fois inspiré et contrôlé, en opposition à l’amour débridé et impulsif de Cupidon. La scène de Vénus brisant l’arc de Cupidon est un motif fréquent dans l’art et la poésie, représentant la tension entre un amour instinctif et un amour plus réfléchi et harmonieux.
« Vénus brisant l’arc de Cupidon »
Milieu XVIIIe siècle
Montre en or et émail peint assortie de sa châtelaine également en or et émail peint dans un coffret en galuchat
Boîtier rond sur charnière, l’ensemble peint sur émail avec au dos une scène de la mythologie représentant « Vénus brisant l’arc de Cupidon, lunettes avec émail champlevé à motif de décor de roses et feuillages polychrome
Châtelaine en or formée de plusieurs cartouches stylisées et décorés de pastilles émaillées à décor peint sur émail, le maillon supérieur avec un cartouche peint sur émail représentant une femme surprise par un inconnu, les maillons inférieurs avec des Cupidons peints sur émail, chaque côté avec deux chaînes pour y accrocher des breloques, la spatule au dos fixe
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures, chiffres arabes des cinq minutes, aiguilles stylisées, ouverture pour le carré de remontage, minuterie chemin de fer, non signé
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à verge, coq ciselé et percé, fusée et chaîne, disque de réglage, platine pleine en laiton doré signé « J.L. Le Roy à Paris »
Diam. 37 mm
Long. 20 cm
Poids brut. 118,4 g
12 000 - 18 000 €
La châtelaine de montre, un accessoire de mode et d’élégance, était souvent ornée de médaillons peints avec des portraits. Ces médaillons, populaires aux XVIIIe et XIXe siècles, portaient une symbolique riche et multiple.
Les portraits peints sur les médaillons représentaient souvent des êtres chers pour les membres des familles issues de l’aristocratie. Ces portraits permettaient au porteur de garder symboliquement la présence de ceux qu’il aimait près de lui.
L’influence des voyages et absences prolongées
Dans une époque où les voyages et les absences prolongées étaient courants, le médaillon offrait une forme de lien affectif. Dans le cas présent, cette châtelaine reprend sans doute plusieurs générations de femmes issues d’une seule et même famille aristocratique.
Posséder une châtelaine avec un médaillon peint indiquait un certain niveau de richesse et de statut. Les portraits étaient peints par des artistes miniaturistes talentueux, un service coûteux réservé aux élites.
Le médaillon lui-même, souvent orné d’or, d’argent, de pierres précieuses ou de perles, renforçait cette démonstration de statut social.
Les portraits de l’aristocratie et de membres de la famille royale
Parfois, les portraits représentaient des figures royales ou des personnalités admirées, symbolisant la loyauté envers une famille ou la monarchie avec parfois les portraits de personnalités royales ou issues de la cour du Roi. Cela permettait au porteur d’afficher discrètement ses allégeances politiques ou culturelles.
La montre et son médaillon étaient aussi des rappels du temps qui passe. Le médaillon peint d’un portrait servait d’hommage à une personne particulière tout en soulignant la brièveté et la fugacité de la vie, un concept très présent dans l’art de l’époque.
En somme, les médaillons de la châtelaine de montre étaient des symboles de sentiments personnels et d’identité sociale. Ils unissaient art, mémoire, statut et introspection, faisant de la montre et de sa châtelaine bien plus que de simples objets fonctionnels.
« Portraits de famille à la fin de l’Ancien Régime » Fin XVIIIe siècle
Montre en or multicolore et émail peint assortie de sa châtelaine également en or multicolore et émail peint
Boîtier rond sur charnière, le dos orné d’un portrait de dame peint sur émail polychrome entouré d’un décor de feuillages en or multicolore et d’un bandeau d’émail bleu, le fond à décor de motifs de rubans et feuillages en or multicolore, la lunette stylisée
Châtelaine en or formée de plusieurs cartouches stylisées et décorés de pastilles émaillées à décor peint sur émail représentant des portraits de femmes élégantes de l’aristocratie française sous l’Ancien Régime, représentants plusieurs générations, le maillon supérieur avec un cartouche peint sur émail en médaillon sur fond émail bleu avec décor de feuillages appliqués en or multicolore, quatre chaîne dont deux avec décor émaillé blanc avec à chaque extrémité un sceau et une clef
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures, chiffres arabes des cinq minutes, aiguilles stylisées, ouverture pour le carré de remontage, minuterie chemin de fer, non signé
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à verge, coq ciselé et percé, fusée et chaîne, disque de réglage, platine pleine en laiton doré, non signé
Diam. 37 mm
Long. 19 cm
Poids brut. 111,6 g
12 000 - 18 000 €
Chapitre 2
Au début du XIXe siècle, les horlogers genevois ont créé des montres de fantaisie au design audacieux et imaginatif, dont certaines prenaient des formes originales, telles que des fruits, des instruments de musique (comme la guitare), des fleurs, des cœurs, et bien d’autres. Ces créations, souvent destinées à des marchés internationaux, notamment européens et ottomans, représentent un moment exceptionnel où l’horlogerie genevoise alliait luxe, technique et esthétique dans des pièces uniques.
Les Montres de Fantaisie :
Innovation et Esthétique
Formes Innovantes : Ces montres de fantaisie étaient conçues pour ressembler à divers objets du quotidien, ce qui en faisait des pièces de conversation et des objets d’art à part entière. Les formes de fruits et d’instruments de musique étaient particulièrement populaires, symbolisant l’abondance et la culture. Matériaux et Décorations : Les horlogers utilisaient des matériaux précieux tels que l’or, l’argent, et les pierres précieuses pour les boîtiers. L’émail peint à la main et les incrustations de gemmes ajoutaient une touche décorative, souvent réalisée par des artisans spécialisés.
Les Montres en Forme de Fruits et de Guitares
Symbolique et Esthétique des Fruits : Les montres en forme de fruits, comme des poires, des pommes, ou des grenades, étaient populaires car elles incarnaient symboliquement la vie, la fertilité et la prospérité. Ces montres pouvaient être incrustées de pierres précieuses pour imiter la texture ou les graines du fruit, ou peintes en émail pour capturer leurs couleurs naturelles.
Les Montres-Guitares :
Les montres en forme de guitare étaient particulièrement prisées et représentaient un hommage à la musique et aux arts. Généralement petites, ces montres-guitares étaient finement détaillées, parfois avec des cordes gravées ou même des scènes miniatures peintes à la main sur le corps de l’instrument. Leur cadran, souvent dissimulé dans la « table » de la guitare, était accessible en ouvrant une partie du boîtier.
Marchés et Popularité à l’International
Public Européen et Ottoman :
Les montres de fantaisie de Genève étaient extrêmement populaires parmi les nobles et les aristocrates européens, qui les appréciaient pour leur originalité et leur raffinement. Elles étaient aussi très prisées sur les marchés du Moyen-Orient et de l’Empire Ottoman, où les formes élaborées et les matériaux précieux correspondaient aux goûts locaux pour les objets de luxe et d’ornement.
Objets de Mode et de Prestige : Ces montres étaient rarement achetées pour leur fonction principale de mesure du temps ; elles étaient plutôt portées comme des objets de mode, servant de symboles de statut et de goût sophistiqué. Les montres de fantaisie pouvaient être attachées à des chaînes ou portées en pendentif, intégrant ainsi l’horlogerie dans la bijouterie.
Maîtrise de l’Émail et des Techniques Miniaturistes
Émail de Genève : Les artisans genevois étaient réputés pour leur maîtrise de l’émail, une technique complexe qui permettait de peindre des motifs extrêmement détaillés et durables. Les montres en forme de fruits ou d’instruments de musique étaient souvent ornées de scènes miniatures, de paysages, ou de motifs floraux peints à l’émail, donnant une profondeur et une couleur exceptionnelles à chaque pièce.
Miniaturisation : La création de montres miniatures demandait une grande précision et une expertise technique pour intégrer un mouvement fonctionnel dans des boîtiers de formes inhabituelles et de petite taille. Les horlogers devaient adapter et personnaliser chaque mouvement pour s’assurer qu’il fonctionnerait malgré les contraintes imposées par la forme du boîtier.
Les Grands Artisans de l’Époque
Pionniers de la Fantaisie
Horlogère : Des ateliers genevois comme ceux de Piguet & Meylan ont joué un rôle clé dans la création de ces montres de fantaisie. Ils se sont illustrés par leurs talents en horlogerie, en joaillerie, et en émail, faisant de Genève un centre mondial d’innovation et de luxe.
Jaquet-Droz et les Automates :
Bien que connu pour ses automates sophistiqués, Jaquet-Droz a également produit des montres de fantaisie qui intégraient de petits automates ou des scènes animées, ajoutant ainsi un niveau supplémentaire de sophistication et d’enchantement à ces pièces.
Héritage et Influence
Objets de Collection : Les montres de fantaisie en forme de fruits, de guitares, et d’autres formes originales du début du XIXe siècle sont aujourd’hui extrêmement prisées par les collectionneurs. Elles représentent un savoir-faire artisanal et un goût pour l’originalité qui ont marqué une époque unique dans l’horlogerie genevoise.
Inspiration pour la Haute
Joaillerie Moderne : Les montres de fantaisie ont influencé les créations contemporaines de haute joaillerie, où les horlogers continuent d’innover dans les formes et les matériaux pour créer des pièces uniques, en s’inspirant de cette tradition de fantaisie et de luxe.
Conclusion
Les montres de fantaisie en forme de fruits et de guitares du début du XIXe siècle à Genève incarnent l’apogée de la créativité horlogère et du goût pour l’ornement. Elles témoignent de l’alliance entre l’artisanat horloger, l’art décoratif et l’innovation, et leur succès témoigne de la réputation mondiale de Genève comme capitale du luxe et du raffinement.
La montre-bague est un bijou fascinant qui allie la fonction de la montre et l’élégance de la bague. Son origine remonte à plusieurs siècles et illustre l’évolution de l’horlogerie en miniature, visant à rendre le temps accessible sous une forme discrète et raffinée.
Les débuts de la montre portable dans l’histoire de l’horlogerie
Si les premières montres de l’histoire apparaissent au début du XVIe siècle, elles sont souvent grandes et encombrantes et utilisées comme objet d’apparat. Cependant, avec les progrès techniques, les horlogers européens commencent à réduire la taille des mécanismes pour créer des montres miniatures. Vers la fin du XVIe siècle, certains horlogers fabriquent déjà des montres sous forme de bagues, destinées à être portées comme un bijou. Ces premières montresbagues sont rudimentaires et ne donnent l’heure que de manière approximative, on retiendra que la Reine Elizabeth 1er d’Angleterre (1533-1603) portait à son doit une montre bague. Cet objet incarnait à l’époque la sophistication et le raffinement à la cour du royaume.
La popularité croissante de la montre-bague au XVIIe et XVIIIe siècle
À mesure que la miniaturisation progresse, les montres-bagues deviennent de plus en plus populaires, notamment auprès des femmes de la noblesse. Ces montres sont souvent ornées de pierres précieuses et d’émail, reflétant le goût pour l’ornementation et la sophistication. Les montres-bagues sont alors considérées comme des symboles de luxe et de statut social.
Les horlogers rivalisent de créativité pour insérer des mécanismes de plus en plus précis dans des montures de bague élégantes. Cependant, en raison de leur petite taille, ces montres sont souvent moins précises que d’autres types de montres, et leur usage reste principalement décoratif.
La montre-bague, symbole de la montre de fantaisie au début du XIXe siècle
Particulièrement à la mode entre la fin du XVIIIe et le milieu du XIXe siècle, les montres-anneaux représentaient une alternative aux bijoux traditionnels. Leurs formes variaient du rond et de l’ovale au rectangulaire et à la navette, les lunettes des exemplaires les plus luxueux étaient décorés de perles ou de diamants, certaines, comme celle-ci, avaient des cadrans décentrés laissant place à un balancier visible.
La montre-bague du XXe siècle à nos jours
Avec l’avènement des montresbracelets au début du XXe siècle, les montres-bagues connaissent un renouveau, cette fois comme accessoires de mode plus que comme instruments de mesure du temps. Dans les années 1930 et 1940, plusieurs maisons de haute joaillerie, comme Cartier, réinventent la montre-bague, intégrant des mouvements horlogers modernes dans des bagues luxueuses. Ces créations séduisent les amateurs de bijoux et montrent un savoir-faire exceptionnel en matière de miniaturisation.
La montre-bague contemporaine : bijou de luxe et technologie moderne
De nos jours, la montre-bague est un objet rare et exclusif, principalement fabriqué par des maisons de haute joaillerie et horlogerie. Les progrès techniques permettent de créer des montresbagues avec des mouvements précis et fiables, mécanique à remontage manuel de type duoplan, en raison de la petite taille requise. Les montres-bagues modernes allient le design raffiné à la fonctionnalité, même si leur usage reste avant tout ornemental. Certaines marques d’horlogerie de luxe continuent à fabriquer des montres-bagues, comme par exemple la manufacture Jaeger Le Coultre avec le fameux son calibre ultra plat, souvent en éditions limitées, pour des clients à la recherche de pièces uniques et élégantes.
Symbolisme et esthétique de la montre-bague
La montre-bague représente à la fois l’ingéniosité horlogère et l’art de la joaillerie. Elle symbolise le mariage entre le temps et la beauté, faisant du temps un élément intime et précieux. Au fil des siècles, elle a évolué, passant d’un bijou utilitaire à une œuvre d’art, et reste aujourd’hui un accessoire rare et sophistiqué, témoignage de l’évolution de l’horlogerie en miniature et de la joaillerie.
En somme, la montre-bague, bien que discrète dans l’histoire de l’horlogerie, incarne un savoir-faire unique et un goût pour l’exception, reliant les avancées techniques à l’art de la parure.
Début XIXe siècle
Montre-bague ovale en or rose sertie de demi-perles avec balancier visible
Boîtier ovale sur charnière, le dos à coulisse laissant entrevoir les carrés de remontage avec les instructions gravées, la lunette serte de demiperles, l’anneau en or lisse
Cadran émail blanc avec indication des heures et minutes excentrées, indication des ¼ d’heures sur chiffres arabes, ouverture dans la partie supérieure pour le balancier spiral visible
Mouvement avec remontage à clef, échappement à cylindre, balancier spiral, non signé
Long. 35 mm
Tour de doigt 54 mm
Poids brut. 17,3g
4 000 - 6 000 €
Les débuts de la montre de forme dans l’histoire de l’horlogerie
La montre en forme de crucifix et les montres en forme de fleur à douze lobes étaient les formes les plus reconnaissables. Ces garde-temps, certains fabriqués à partir de cristal de roche sculpté, d’autres sertis de pierres précieuses ou d’émail, étaient non seulement impressionnants à voir mais extrêmement coûteux, transmettant instantanément le statut élevé de leur propriétaire aux observateurs contemporains.
L’âge d’or de la montre de forme avec l’ère de la « montre de fantaisie »
Le concept de montre de forme, c’est-à-dire une montre fabriquée à l’image d’un autre objet, trouve son origine. Comme la plupart des œuvres d’art occidentales de l’époque, les premières montres de forme étaient souvent de nature ecclésiastique ou avaient des formes inspirées de formes naturelles.
La préoccupation du siècle pour la brièveté de la vie a inspiré l’un des thèmes les plus populaires et durables pour la montre de forme, la montre en forme de crâne ou memento mori dans laquelle le mouvement et le cadran sont dissimulés dans un boîtier en forme de crâne en argent souvent de fabrication réaliste.
Les années entre 1790 et 1820 ont été l’âge d’or de la montre de forme. La ville de Genève est devenue le centre de la fabrication de ce que l’on appelait à l’époque des « jouets », dans lesquels se cachait la montre surprise et son mécanisme. Ces montres miniatures enchanteresses, fabriquées en métaux précieux, serties de pierres précieuses ou de perles, étaient très souvent émaillées de façon exquise - un savoir-faire dans lequel les artisans genevois excellaient.
Les formes des montres de forme s’inspiraient de sujets variés, notamment des fleurs telles que des tulipes, des pensées, des roses et des paniers de fleurs. D’autres prenaient la forme de fruits ou d’animaux : fraises, cerises, pêches et pommes, coquillages, oiseaux, scarabées, poissons fantastiques ou papillons exotiques.
Notre exemple issu de la deuxième moitié du XIXe siècle reprend les codes exacts de l’âge d’or de la montre de fantaisie qui symbolise l’âge d’or de la ville de Genève comme la capitale mondiale des montres émaillées avec des réalisation pour certaines hors du commun, à l’exemple de certaines montres signées par Piguet & Capt.
Début XIXe siècle
Montre en or et émail translucide rouge en forme de fraise
Boîtier en forme de fraise, de type « savonnette » sur charnière, le pendant avec un anneau stylisé, correcteur sur la carrure pour ajuster les heures et le minutes, une collerette en or symbolisant les feuilles
Cadran dissimulé à l’intérieur en émail blanc avec chiffres arabes et bleu et rouge pour les heures et les minutes, aiguilles stylisées, décoration stylisée de part et d’autre du cadran
Mouvement mécanique avec remontage à couronne, échappement à cylindre, balancier spiral trois bras, réglage avance / retard sur le pont de balancier
Dim. 30 × 43 mm
Poids brut. 48,1 g
5 000 - 7 000 €
Piguet & Capt, la collaboration de 1802 à 1811 entre Isaac Daniel Piguet (1775-1841) et Henri Capt (1773-1837), est devenue légendaire pour la création de pièces horlogères d’exception au début du XIXe siècle. Parmi leurs réalisations les plus remarquables figurent des flacons de parfum intégrant des montres miniatures, alliant ainsi l’art de l’horlogerie à celui de la parfumerie.
Caractéristiques des flacons de parfum avec montres intégrées
Design et matériaux : Ces flacons étaient souvent fabriqués en or 18 carats et ornés d’émail coloré, de perles ou de pierres précieuses, reflétant le goût raffiné de l’époque. Leur esthétique élégante en faisait des objets de luxe prisés par les élites.
Fonctionnalité : En plus de contenir du parfum, ces flacons intégraient une montre miniature, généralement dissimulée ou subtilement incorporée dans le design. Cette double fonctionnalité témoignait de l’ingéniosité et du savoir-faire des artisans de Piguet & Capt. Mécanismes musicaux et automates : Certains modèles étaient équipés de mécanismes musicaux ou d’automates, ajoutant une dimension ludique et artistique à l’objet. Par exemple, un flacon de parfum musical attribué à Piguet & Capt, datant d’environ 1805, est décrit comme une pièce exceptionnelle alliant musique et horlogerie. Marché et clientèle exceptionnelle sur le marché chinois
Ces flacons de parfum horlogers étaient principalement destinés aux marchés européens et chinois, notamment la cour des Empereurs de Chine amateurs de ces objets si délicats, où la demande pour des objets de luxe innovants était forte. Leur complexité et leur beauté en faisaient des cadeaux prestigieux et des symboles de statut social.
Des pièces conservées dans des collections privées et musées
Aujourd’hui, ces pièces rares sont conservées dans des collections privées et des musées, témoignant de l’excellence artisanale de Piguet & Capt. Elles sont également prisées par les collectionneurs d’horlogerie et de parfumerie ancienne, reflétant une époque où l’art et la technique se rejoignaient pour créer des objets d’exception. En somme, les flacons de parfum avec montres intégrées fabriqués par Piguet & Capt illustrent une fusion harmonieuse entre esthétique et fonctionnalité, symbolisant le luxe et l’innovation du début du XIXe siècle. Notre exemple attribué à Piguet & Capt symbolise l’apogée et l’excellence dans l’univers de « la montre de fantaisie » au début du XIXe siècle dans la ville de Genève, capitale mondiale de l’horlogerie depuis.
Notre exemple attribué à Piguet & Capt stylistiquement est aussi particulièrement intéressant car il peut être considéré aussi comme une « montre à secret » car il contient une montre miniature dissimulée à l’intérieur.
Il est également particulièrement inhabituel car il possède une petite indication des secondes séparée, une caractéristique rarement vue sur les montres de fantaisie pou de forme de cette époque. C’est exactement le type d’objets précieux avec un type de mécanisme inhabituel qui aurait été acquis par la cour des empereurs de Chine.
Attribué à Piguet & Capt
Début XIXe siècle
Montre de fantaisie en or émaillée polychrome à la forme d’un flacon à parfum, fabriquée pour le marché chinois
Boîtier en forme de flacon oblong à côtés plats et coins biseautés, l’ensemble en or émaillée avec double face, lorsqu’un petit poussoir sur le côté est enfoncé, un panneau à charnière et à ressort s’ouvre pour révéler les deux cadrans des heures, minutes et des secondes, dans la partie supérieur un bouchon vissé en or émaillé muni d’une petite spatule pour l’application du parfum
Recto : la face avant avec deux panneaux finement décorés, la partie supérieure avec panier de fruits peint sur émail, la partie inférieure avec un motif stylisé avec en son centre une plaque médaillon vierge en or, le pourtour avec gravure feuillagée et recouverte d’émail rouge et bleu translucide
Verso : le dos décoré d’un vase de fleurs peint sur émail et décoré en reprenant tous les motifs stylisés du recto, la bordure en émaux alternés bleu azur et blanc selon un motif géométrique, les côtés décorés de façon classique d’émail translucide rouge
Cadran : deux cadrans en émail blanc avec l’un dans la partie basse pour l’indication des heures et minutes, chiffres de style Breguet, le carré de remontage en dessous, dans la partie supérieur un petit compteur pour l’indication des secondes, graduations toutes les 15 minutes en chiffres arabes, minuterie chemin de fer, l’ensemble dissimulé par un couvercle actionné sur la tranche à l’aide d’un correcteur bouton poussoir
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à cylindre, balancier spiral, platine pleine au centre, dorée au feu, les secondes entraînées par une roue supplémentaire engrenée sur le pignon de la roue d’échappement
Haut. 87 mm
Larg. 29 mm
Poids brut. 29 g
30 000 - 50 000 €
L’histoire de la montre automate est un chapitre fascinant de l’horlogerie, où l’ingéniosité mécanique et la créativité artistique se sont unies pour produire des pièces d’exception. Les montres automates, intégrant des mécanismes animés à l’intérieur des cadrans, offrent un mélange unique d’art, de technique et de luxe, captivant les amateurs de montres et les collectionneurs du monde entier depuis le XVIIIe siècle.
Origines des Montres Automates
Inspiration des Automates :
Les montres automates sont le résultat de l’évolution des automates, des machines mécaniques conçues pour imiter des mouvements humains ou animaliers. Dès le XVIe siècle, des inventeurs européens, comme l’horloger français Jacques de Vaucanson, créaient des automates capables de jouer de la musique ou de mimer des gestes humains.
Miniaturisation et Défis Techniques : Les horlogers suisses, français et allemands ont commencé à intégrer des automates dans des montres portables au début du XVIIIe siècle. Ce défi de miniaturisation impliquait non seulement de produire un mécanisme d’horlogerie fiable, mais aussi de le combiner avec des éléments en mouvement sans compromettre la précision du mouvement.
Les Montres Automates en Suisse et à Genève
La maîtrise de Genève et de La Chaux-de-Fonds (Neuchâtel) :
Genève et la Chaux-de-Fonds sont rapidement devenus des centres de production de montres automates. Des horlogers comme Jaquet-Droz et Piguet & Meylan se sont spécialisés dans ces montres animées, en combinant des complications horlogères avec des automates finement réalisés.
Les Automates Jaquet-Droz :
Pierre Jaquet-Droz est l’un des horlogers les plus célèbres pour ses créations d’automates miniaturisés. Au XVIIIe siècle, il a produit des montres et des objets animés capables de représenter des scènes élaborées, comme des oiseaux chantants, des personnages en mouvement, ou des paysages animés.
Fonctionnement et Mécanique des Automates
Ressorts et Engrenages :
Les automates sont actionnés par de petits ressorts et engrenages distincts du mouvement principal de la montre. Certains modèles sont activés par une pression sur le boîtier ou par un bouton qui enclenche le mouvement des figurines.
Scènes Animées : Les montres automates affichent souvent des scènes de la vie quotidienne, des mythes ou des contes. Par exemple, des scènes de paysans travaillant, d’amoureux échangeant des regards, ou d’oiseaux battant des ailes sont des thèmes récurrents.
Complications et Musique :
Certaines montres automates intègrent aussi des complications musicales. Les mini-mécanismes peuvent être combinés avec des cloches ou des petits orgues, produisant des sons qui accompagnent les mouvements.
Les Montres Automates pour le Marché ottoman et Chinois
Montres Exportées : Les montres automates ont rapidement trouvé un public en dehors de l’Europe, en particulier dans l’Empire Ottoman et en Chine, où ces pièces étaient considérées comme des objets exotiques et précieux. Les horlogers genevois adaptaient souvent leurs montres pour ces marchés, en y intégrant des motifs orientaux, des pierres précieuses et des scènes spécifiques aux cultures locales.
Popularité et Symbolisme :
Dans ces régions, les montres automates étaient souvent offertes en cadeau aux membres de la cour ou à de hauts dignitaires, et elles étaient symboles de prestige et de raffinement.
L’Apogée des Montres
Automates au XIXe Siècle
Complexité Croissante : Au XIXe siècle, les montres automates atteignent des niveaux de complexité impressionnants. Les horlogers expérimentent des scènes de plus en plus détaillées, combinant parfois plusieurs niveaux de mouvement dans un seul cadran.
Thèmes Populaires : Les thèmes religieux, romantiques, et exotiques dominent. Par exemple, des montres représentant des amants s’embrassant, des scènes pastorales, ou des personnages mythologiques sont très populaires. Les montres à oiseaux chanteurs, avec des oiseaux qui battent des ailes et sifflent, rencontrent également un franc succès.
Le Déclin et la Renaissance des Montres Automates
Déclin au XXe siècle : Avec l’avènement des montres modernes et la production de masse, l’intérêt pour les montres automates a décliné. Leur complexité et leur coût en faisaient des objets moins viables dans une industrie de plus en plus tournée vers la standardisation et la production en série.
Renaissance dans la Haute
Horlogerie : Dans les dernières décennies, le renouveau de l’artisanat horloger de luxe a fait revenir les montres automates sur le devant de la scène. Des maisons comme Jaquet Droz continuent de produire des montres automates en éditions limitées, combinant tradition et innovation moderne.
Exemples Célèbres de Montres Automates Contemporaines
Montres à Automates Contemporaines : Les horlogers modernes utilisent des matériaux et des techniques innovantes pour créer des automates encore plus réalistes et sophistiqués. Par exemple, certaines montres automates actuelles représentent des scènes historiques ou des peintures animées sur le cadran.
Exemples Marquants : La « Bird Repeater » de Jaquet Droz, par exemple, est une montre de haute joaillerie et d’horlogerie qui présente des oiseaux automates en mouvement, célébrant l’héritage de Jaquet Droz dans la création d’automates.
Conclusion
Les montres automates représentent une forme exceptionnelle d’horlogerie qui combine ingénierie, esthétique et émotion. Issues d’une tradition ancienne, elles continuent de captiver les amateurs d’horlogerie par leur beauté et leur sophistication. Avec le renouveau de la haute horlogerie, ces pièces sont non seulement des objets précieux mais également des témoins d’un art horloger qui défie le temps.
Dans la fable Le Corbeau et le Renard de Jean de La Fontaine, le temps joue un rôle symbolique subtil, mais essentiel dans l’intrigue et la morale de l’histoire. Bien que le temps ne soit pas explicitement mentionné, il se manifeste dans les actions et dans la progression narrative, renforçant des thèmes liés à l’instant, mais aussi à la ruse et aux conséquences des choix. C’est sans doute l’une des rares montres connues à ce jour reprenant cette symbolique issue des fables de la Fontaine, l’un des plus grands esprits de la littérature française.
Le temps de la flatterie et de l’impatience
Le renard, en flattant le corbeau, crée un moment de séduction, où le temps semble suspendu. Le corbeau, séduit par la flatterie, se laisse emporter par un désir instantané de reconnaissance. Il ne réfléchit pas aux conséquences de son acte, et cet empressement lui coûte son fromage. Ici, le temps symbolise l’impatience et le manque de recul. La Fontaine montre ainsi que le manque de réflexion et la précipitation peuvent mener à la perte.
La ruse du renard et le contrôle du moment opportun
Le renard, quant à lui, incarne une parfaite maîtrise du temps et de l’opportunité. Il attend patiemment que le corbeau soit assez flatté pour chanter, marquant ainsi l’importance de l’attente dans le succès de sa ruse. Cette attente calculée montre que le renard comprend l’importance du moment pour atteindre ses fins. Le temps devient alors un outil de stratégie et de manipulation dans ses mains, démontrant que celui qui sait attendre et calculer le moment opportun est souvent victorieux.
La symbolique du temps et la morale de la fable À la fin, La Fontaine utilise le corbeau et le renard pour illustrer la sagesse populaire selon laquelle il faut se méfier de la flatterie et prendre le temps de réfléchir avant d’agir. La fable souligne ainsi l’importance du temps dans la prise de décision. Le corbeau aurait pu garder son fromage en restant prudent et en prenant le temps d’analyser la situation, plutôt que de céder à l’attrait immédiat de la flatterie.
La temporalité et la nature humaine
La fable utilise également la notion de temps pour refléter des aspects de la nature humaine. Le corbeau, symbolisant l’orgueil, est pris dans l’immédiateté, alors que le renard, représentant la ruse et l’intelligence, maîtrise le temps. La Fontaine semble ainsi souligner que les qualités de patience et de calcul peuvent surpasser les faiblesses humaines comme l’orgueil et la naïveté.
Conclusion
La symbolique du temps dans Le Corbeau et le Renard sert à illustrer des vérités profondes sur la condition humaine et sur les vertus de la patience et de la réflexion. La fable rappelle que le temps, bien que discret, peut influencer les décisions et les conséquences. La Fontaine nous invite ainsi à observer et à utiliser le temps avec sagesse, à être méfiant des flatteries qui viennent instantanément, et à privilégier la prudence dans nos choix.
« Le Corbeau et le Renard »
Début XIXe siècle
Montre squelette en or à automates
Jaquemarts, sonnerie carillon avec répétition des quarts à trois marteaux sur trois gongs
Boîtier rond sur charnière, la cuvette transparente laissant apparaître le mouvement squelette, la carrure cannelée, déclenchement de la sonnerie par le pendant, le dos entièrement guilloché avec un poinçon de maître à l’intérieur « PHMI »
Cadran annulaire en émail blanc avec chiffres arabes de style Breguet, aiguilles stylisées, minuterie chemin de fer avec signature « Courvoisier & Comp », le centre avec une scène réinterprétant la scène des Fables de la Fontaine «le Corbeau et le Renard », l’ensemble du mécanisme de sonnerie actionné par le pendant
Automate squelette au centre représente une scène avec un paysan debout frappant une faux symbolisant le temps, à sa gauche un singe frappant un triangle tenu par une main dépassant d’un nuage au-dessus et un corbeau frappant une cloche au bout de la branche d’un arbre, le tout s’anime à l’unisson avec la sonnerie à carillon, observé par un renard fixe dans la partie inférieure, l’ensemble finement sculpté et ciselé de plusieurs couleurs d’or
Mouvement mécanique avec remontage à clef, l’ensemble squelette avec un balancier spiral trois bras fixés à deux extrémités, échappement à cylindre, sonnerie avec trois marteaux sur trois gongs, l’ensemble des rouages avec un poli miroir, raquette de réglage avance / retard
Diam. 59 mm
Poids brut. 117,6 g
15 000 - 25 000 €
Cette montre est un très bel exemple de montre automate fabriquée à Genève vers 1800, elle peut peut-être être attribuée à la firme Humbert & Mairet si on la compare à une montre signée quasi identique vendue par Christie’s Genève le 10 novembre 2014. Humbert & Mairet était une maison horlogère genevoise active à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, spécialisée dans la création de montres à automates. Ces pièces d’exception combinaient l’art horloger avec des mécanismes animés, offrant des scènes miniatures en mouvement.
Le nom Humbert & Mairet est mentionné dans le Dictionnaire des Horlogers Genevois, la fabrique et le sarts annexes du XVIe siècle à nos jours, Osavlado Patrizzi, Antiquorum Editions, p. 231. Dans la description de l’œuvre de cet horloger, on mentionne la montre automates avec la scène de « La Forge ».
Parmi leurs réalisations notables, figure une montre en or 18 carats à double cadran, datée vers 1800. Le cadran principal affiche l’heure, tandis que le dos présente une scène animée représentant un atelier de forgeron. Dans cette scène, un forgeron active le soufflet, un autre forge le métal sur l’enclume, et une fontaine laisse couler un filet d’eau, le tout actionné par un levier latéral.
Ces montres étaient prisées pour leur complexité technique et leur esthétique raffinée, illustrant le savoir-faire genevois en matière d’horlogerie et d’automates. Aujourd’hui, toutes les créations horlogères avec automates du début du XIXe siècle sont rares et très prisées par les collectionneurs, témoignant de l’ingéniosité et de l’artisanat ou l’art horloger de cette époque.
Les premiers automates sont apparus à Genève au XVIIIe siècle, de petites merveilles techniques imitant les mouvements d’êtres ou de créatures vivantes, allant de simples figures «Bras en l’Air» dont les bras indiquaient l’heure à des œuvres incroyablement complexes telles que des scènes pastorales, théâtrales ou autres.
Certains de ces automates étaient dotés de mécanismes à répétition ou musicaux et étaient des œuvres d’art très appréciées non seulement en Europe mais aussi par les dignitaires chinois et ottomans.
Notre montre actuelle est un bel exemple d’une telle montre à automate fabriquée à Genève vers 1800, comportant trois automates : un forgeron attisant les flammes, un autre forgeant le fer, tandis que simultanément un jet d’eau s’écoule de manière réaliste de la fontaine. La scène en or multicolore est d’une qualité admirable et impressionne par la finesse des détails sculptés, rehaussés par le paysage en émail peint à l’arrière-plan, démontrant le célèbre art des miniatures en émail originaires de Genève au début du XIXe siècle.
Différentes montres automates similaires sont illustrées et décrites dans Le Monde des Automates de Chapuis & Gélis, Vol. II, pp. 36 - 68.
Attribué à Humbert & Mairet
« La Forge »
Début XIXe siècle
Montre en or et émail peint à automates représentant « La Forge » avec trois personnages animés
Boîtier rond sur charnière, double face, le dos vitré avec un paysage peint en émail polychrome surmonté d’une scène d’automates en or multicolore représentant un atelier de forgeron, un forgeron attisant les flammes, un autre forgeant du fer sur une enclume tandis qu’un jet d’eau s’écoule de la fontaine, l’ensemble actionné par un mécanisme indépendant
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et arabes gradués pour les 15 minutes, double ouverture pour le carré de remontage
Mouvement avec remontage à clef, double train d’engrenage, échappement à verge, balancier spiral fusée et chaîne, mécanisme indépendant pour le déclenchement des automates
Diam. 54 mm
Poids brut. 118,9 g
40 000 - 60 000 €
La montre à automates, appelée « La Cuisine hollandaise », comme notre exemple est une montre insolite et rare attribuée à PierreSimon Gounouilhou, horloger genevois actif au début du XIXe siècle.
Cette pièce illustre le savoir-faire horloger de l’époque, combinant à la fois précision mécanique et art décoratif. Ce type de montre à automates semble avoir été produit uniquement par Pierre-Simon Gounouilou ou Dubois et Fils.
Celles attribuées à Pierre-Simon Gounouilhou comme notre exemple utilisent une fusée et une chaîne, rarement trouvées dans les montres suisses, alors que Dubois utilisait un barillet mobile, et sa cuisine était actionnée par le mécanisme à répétition.
Pierre-Simon Gounouilhou
Le nom de Simon-Pierre Gounouilhou est mentionné dans le Dictionnaire des Horlogers Genevois, la fabrique et le sarts annexes du XVIe siècle à nos jours, Osvaldo Patrizzi, Antiquorum Editions, p. 213.
Pierre-Simon Gounouilhou (17791847) était un horloger français renommé, originaire de Bergerac en Dordogne. En 1799, il s’établit à Genève, où il devint une figure influente de l’horlogerie genevoise du début du XIXe siècle.
Carrière et contributions
Montres à automates : Gounouilhou est particulièrement reconnu pour ses montres à automates, notamment le modèle appelé « La Cuisine hollandaise ». Ce type de montre présente une scène animée de cuisine, avec des personnages et des éléments en mouvement, illustrant son expertise en mécanismes complexes.
Montres en tous genres : Il a également fabriqué des montresbagues à répétition de quarts, combinant élégance et innovation technique, mais aussi des montres techniques à répétition des quarts ou même à secondes indépendantes.
Engagement dans la communauté horlogère : En 1839, Gounouilhou fit don d’une horloge astronomique de table exceptionnelle à la Société des Arts de Genève, témoignant de son implication active dans la promotion de l’horlogerie et de l’éducation.
« La Cuisine Hollandaise »
« La Cuisine hollandaise » est une montre à automates exceptionnelle qui illustre le savoir-faire horloger de l’époque à Genève, combinant précision mécanique et art décoratif, une véritable œuvre d’art à part entière.
Automate complexe : Le dos de la montre présente une scène animée détaillée d’une cuisine hollandaise. Les éléments en mouvement incluent une servante actionnant un rouet, un feu crépitant avec des poulets rôtissant sur une broche, un chien courant dans une roue pour faire tourner la broche, une fontaine coulant et des animaux jouant près d’un panier de légumes.
Matériaux et design : La montre est en or et émail, avec un cadran en émail blanc affichant des chiffres arabes. Le boîtier est souvent orné de scènes peintes, comme ce décor en émail peint au-dessus de la scène avec de cuisine avec automates, ajoutant à son attrait esthétique.
Pierre-Simon Gounouilhou : un héritage unique pour l’horlogerie genevoise
Pierre-Simon Gounouilhou (17791847) était un horloger français établi à Genève en 1799. Réputé pour ses montres à automates et ses objets musicaux, il a contribué à l’évolution de l’horlogerie genevoise. Bien que certaines montres « Cuisine hollandaise » comme la nôtre ne portent pas sa signature, leur complexité et leur style sont souvent attribués à son atelier.
Pierre-Simon Gounouilhou a laissé des « notes d’atelier » fournissant des informations précieuses sur les pratiques des horlogers genevois de son époque. Bien que moins connu que certains de ses contemporains en Suisse, il demeure une figure importante de l’horlogerie genevoise du début du XIXe siècle.
Attribué à Pierre-Simon
Gounouilhou
«La Cuisine Hollandaise»
Début XIXe siècle
Montre en or et émail peint avec scène de cuisine à automates composée de cinq actions différentes
Boîtier rond sur charnière, double face, le dos vitré avec une scène à automates en or multicolore appliquée sur un fond finement peint en émail polychrome représentant une cuisine dans laquelle se trouve une dame utilisant un pilon et un mortier assise près d’un feu sur lequel de la viande est en train de rôtir, à droite, un chien courant dans une cage rotative fait tourner la broche à l’aide d’une chaine visible reliée à la broche devant la cheminée, l’ensemble sur fond émail peint polychrome avec les accessoires de la cuisine
Automate et son mécanisme qui se déclenche par le pendant qui contrôle à la fois la main de la dame, la rotation de la broche, les flammes du feu, la course du chien avec la rotation de la roue, ainsi que l’effet de l’eau dans la partie avant de la scène à droite, sur le sol en or multicolore se trouve plusieurs petites souries, ce qui rend la scène d’un réalisme évident
Cadran émail blanc avec chiffres arabes pour les heures et les minutes, minuterie chemin de fer, double ouverture pour le carré de remontage du mécanisme de l’automate ainsi que des heures et minutes, aiguilles stylisées
Mouvement à remontage à clef, échappement à cylindre, balancier spiral, fusée à chaîne, automate entraîné par un mouvement indépendant avec barillet et train d’engrange à plusieurs roues entraînant les automates au moyen de cames et de leviers, l’ensemble est actionné par pression sur le pendant
Diam. 57 mm
Poids brut. 122,8 g
60 000 - 80 000 €
Les montres fabriquées pour la Chine impériale, particulièrement aux XVIIIe et XIXe siècles, sont des exemples uniques d’horlogerie de luxe, combinant précision technique européenne et esthétique chinoise raffinée. Ces montres, produites par des horlogers suisses, français et britanniques, étaient destinées à la cour impériale chinoise et témoignaient d’un échange culturel et commercial entre l’Europe et la Chine.
Contexte historique
La Chine impériale des dynasties Qing (1644-1912) est fascinée par les objets techniques et les œuvres d’art exotiques venant d’Occident. Dès le règne de l’empereur Kangxi (1661-1722), les montres et automates européens captivent la cour. La fascination atteint son apogée sous l’empereur Qianlong (1735-1796), un grand mécène de l’art qui encourage l’importation et la fabrication d’horloges et de montres à la Cité interdite au Palais des Empereurs de Chine à Pékin.
Les Européens répondent à cette demande en produisant des montres et horloges spécialement adaptées aux goûts chinois, souvent très différents des styles européens.
Caractéristiques des montres pour la Chine impériale
Les montres destinées à la Chine impériale présentent des caractéristiques distinctives, adaptées aux préférences chinoises de l’époque .
Ornementation luxueuse : Les montres sont souvent fabriquées en or et décorées de perles. Les boîtiers émaillés sont ornés de fleurs ou de scènes symboliques, le plus souvent dans un entourage stylisé de demi perles.
Automates et musique :
Les montres à automates et les montres musicales sont particulièrement prisées. Ces montres sont dotées de petites scènes animées représentant des personnages, des animaux ou des scènes en mouvement, activés par un mécanisme interne. Certaines montres sont aussi équipées de miniatures musicales jouant de courtes mélodies, ajoutant une dimension sensorielle supplémentaire à l’objet.
Les horlogers européens et les relations commerciales avec la Chine impériale :
Aux XVIIIe et XIXe siècles, le marché chinois a suscité l’intérêt de nombreux horlogers européens, notamment anglais et suisses, qui ont adapté leurs créations aux goûts et aux exigences de la clientèle chinoise. Voici quelques-uns des horlogers les plus notables ayant fabriqué des montres pour le marché chinois.
Les horlogers anglais pour le marché chinois
William Ilbery (vers 1760-1839) : Horloger londonien renommé, Ilbery est célèbre pour ses montres de luxe destinées à la Chine. Ses créations se distinguent par des boîtiers en or finement décorés, souvent ornés d’émail polychrome représentant des scènes bucoliques ou des motifs floraux. Il collaborait fréquemment avec des émailleurs genevois pour réaliser ces décorations.
James Cox (1723-1800) : Cox était un horloger et bijoutier londonien connu pour ses automates et montres destinés au marché chinois. Ses pièces, souvent ornées de pierres précieuses et de mécanismes complexes, étaient très appréciées à la cour impériale chinoise.
Les horlogers suisses pour le marché chinois
Jaquet-Droz : La maison suisse Jaquet-Droz est célèbre pour ses montres automates, qui étaient très appréciées à la cour impériale chinoise. Les Jaquet-Droz ont perfectionné des automates sophistiqués qui charmaient l’empereur Qianlong.
Piguet & Capt : Cette collaboration entre Isaac Daniel Piguet et Henri Capt a produit des montres à automates et des flacons à parfum horlogers très prisés pour leurs mécanismes ingénieux et leurs détails soignés.
Bovet : Fondée en 1822, la maison Bovet s’est spécialisée dans les montres de poche richement décorées pour le marché chinois. Leurs montres étaient souvent ornées d’émail, de perles et de pierres précieuses, et présentaient des motifs adaptés aux goûts chinois. Bovet est devenu un fournisseur privilégié de la Chine impériale au XIXe siècle, et ses montres sont devenues synonymes de luxe en Chine.
Juvet : Fondée en 1844 par Edouard Juvet, la maison Juvet à Fleurier en Suisse s’est spécialisée dans les montres de poche richement décorées pour le marché chinois. Les fils d’Édouard, Ami-Louis et Léo Juvet, ont joué un rôle crucial dans l’expansion de l’entreprise en Chine. Ils ont établi des comptoirs à Shanghai, avec des succursales à Saïgon et Tianjin, facilitant ainsi la distribution et la vente des montres Juvet sur le marché chinois. Ils avaient d’ailleurs leur propre signature en chinois sur leurs montres, pour certains exemples rares.
Ces horlogers ont su allier l’excellence technique européenne à une compréhension profonde des préférences esthétiques chinoises, créant ainsi des pièces uniques qui témoignent de l’échange culturel et commercial entre l’Europe et la Chine à cette époque.
Les montres comme objets de prestige et de pouvoir Pour les empereurs et les membres de la noblesse chinoise, ces montres représentent plus qu’un simple intérêt pour l’horlogerie. Elles sont des symboles de statut, de raffinement et d’ouverture aux influences étrangères. Ces montres sont souvent offertes en cadeau ou exposées dans les palais pour témoigner de la richesse et du prestige de l’empereur.
Héritage et collections modernes
Aujourd’hui, les montres fabriquées pour la Chine impériale sont des pièces de collection rares et extrêmement précieuses. Elles se trouvent dans des musées de renommée internationale, tels que les collections de la Cité interdite à Pékin ou le Musée Patek Philippe à Genève.
En somme, les montres fabriquées pour la Chine impériale représentent une fusion extraordinaire de technologie et d’art, témoignant de la capacité des horlogers européens à s’adapter aux goûts d’une culture lointaine et de la fascination réciproque entre l’Europe et la Chine au cours des siècles.
La bravoure et la protection
Dans la Chine impériale, le coq occupe une place symbolique importante, associée à des valeurs de vigilance, de bravoure, de chance, et de dignité. Animal présent dans les douze signes du zodiaque chinois, il représente aussi des qualités morales et spirituelles que la culture chinoise valorisait, notamment au sein de la cour impériale.
La vigilance et la ponctualité
Le coq est souvent associé à la vigilance et à la régularité en raison de son chant au lever du jour. Dans la Chine impériale, cette ponctualité était symboliquement reliée à l’ordre et à la discipline. Le coq, annonçant l’aube, représentait le maintien de l’ordre naturel et la capacité de voir au-delà de l’obscurité. Pour les fonctionnaires impériaux, cette symbolique incarnait la vigilance dans leur devoir envers l’empereur et la nation.
Dans la culture chinoise, le coq est également un symbole de bravoure et de force. Les coqs de combat, élevés pour leur agressivité et leur courage, symbolisaient le rôle de protecteur, luttant contre les forces du mal. Au sein de la cour impériale, ce caractère protecteur du coq reflétait les qualités attendues d’un dirigeant ou d’un guerrier, prêt à défendre le territoire et à protéger le peuple.
La chance et la prospérité
Le coq est également considéré comme un porte-bonheur en Chine. Ses plumes rouges, associées à la couleur de la chance et de la prospérité dans la culture chinoise, le rendent propice aux célébrations et aux rituels visant à attirer la fortune. À la cour impériale, le coq pouvait être représenté dans des œuvres d’art, des porcelaines ou des vêtements, pour attirer le succès et l’abondance.
La dignité et la noblesse
Le coq est aussi lié à la dignité et à la noblesse. Dans la Chine impériale, il est perçu comme un animal fier, qui tient sa tête haute, représentant la droiture et la fierté.
Le coq et le Feng Shui
Cette image reflétait les valeurs morales attendues des fonctionnaires et des membres de la famille impériale, qui devaient afficher une conduite irréprochable et digne.
Le coq dans le zodiaque chinois
Les personnes nées sous le signe du coq dans le zodiaque chinois sont considérées comme courageuses, honnêtes et loyales. Elles possèdent souvent des qualités d’organisation et de responsabilité, en résonance avec les fonctions impériales et les vertus confucéennes de droiture et de fidélité. Ce signe symbolise ainsi des attributs valorisés dans la hiérarchie et la morale impériale.
Dans la pratique du Feng Shui, le coq est utilisé comme un remède contre les énergies négatives et les conflits. Placé dans des espaces spécifiques, il aide à neutraliser les tensions, favorisant la paix et l’harmonie. À la cour impériale, cet aspect était important pour préserver un environnement propice à la gouvernance stable et harmonieuse.
Conclusion
En Chine impériale, le coq est bien plus qu’un simple animal : il incarne des valeurs essentielles comme la vigilance, le courage, la chance, la dignité, et la droiture. À travers les arts, le folklore et les coutumes, le coq demeure un symbole de vertus morales et de bon augure, profondément ancré dans la culture chinoise et respecté au sein de la cour impériale.
« Le Coq Chinois »
Fin XVIIIe siècle
Grande montre avec double boîtier en métal doré et émail peint, fabriquée pour le marché chinois, représentant au dos un « Le Coq Chinois »
Boîtier rond sur charnière, double boîtier, le boîtier extérieur en métal doré et guilloché, le centre du dos avec un coq peint en émail polychrome dans les terres agricoles, le boîtier intérieur en métal doré uni, pendentif uni, la bélière ciselée et gravée de feuilles, marque du fabricant avec poinçon de maître « TH » et numérotée « 2696 »
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures, minuterie extérieure en chiffres arabes, aiguilles dorées de forme stylisées
Mouvement mécanique à remontage à clef, échappement à verge, balancier plat uni à trois bras, grand coq ajouré orné de fleurs et de feuillages, le pied décoré de la même manière, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, piliers cylindriques, signé et numéroté « Tim. Williamson London 2696 »
Diam. 101 mm
8 000 - 12 000 €
Caractéristiques des créations de Timothy Williamson
Timothy Williamson est un horloger britannique actif à la fin du XVIIIe siècle, enregistré comme actif à Londres de 1769 à 1788 environ. Reconnu pour ses créations destinées au marché chinois. Ses œuvres principales sont des montres et des pendules, elles se distinguent par leur qualité exceptionnelle et leur adaptation aux goûts esthétiques de la clientèle chinoise de l’époque.
Design et esthétique : Les pièces de Williamson étaient souvent ornées de peintures émaillées élaborées, représentant des scènes inspirées de la culture chinoise ou des motifs européens adaptés aux préférences locales. Ces décorations raffinées témoignent de son souci du détail et de son engagement à satisfaire les attentes de ses clients chinois. Mécanismes sophistiqués : En tant qu’horloger de renom, Williamson intégrait des mouvements de haute
précision dans ses montres et pendules, assurant une fiabilité et une durabilité appréciées par les collectionneurs et les utilisateurs de l’époque.
Les exemples de réalisations notables pour les empereurs de Chine
Timothy Williamson a suivi une formation d’orfèvre et a produit un certain nombre de montres et d’horloges élaborées pour le marché chinois, peut-être en collaboration avec William Hughes.
Une montre de carrosse attribuée à Timothy Williamson, datant d’environ 1780, illustre parfaitement son travail pour le marché chinois. Cette pièce présente une peinture émaillée détaillée et un mécanisme complexe, reflétant l’expertise de Williamson en matière d’horlogerie et son adaptation aux goûts esthétiques de la Chine impériale.
Les collections de la Cité Interdite au Palais des Empereurs de Chine à Pékin abrite une horloge musicale spectaculaire de Timothy Williamson qui incorpore une figurine avec un automate représentant un homme vêtu de vêtements d’époque, très probablement fabriquée par Jaquet-Droz.
Début XIXe siècle
Montre en or et émail, fabriquée pour le marché chinois et représentant au dos une scène maritime peinte sur émail dans le goût de Jean-Louis Richter
Boîtier rond sur charnière, entièrement émaillé, la tranche décorée de motifs de fleurs blanches sur fond rouge en émail champlevé, le dos représentant une scène maritime peinte sur émail inspiré des scènes de genre du peintre Claude-Joseph Vernet, cuvette en métal doré finalement ciselé, ouverture pour le carré de remontage à clef
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, aiguilles stylisées, petite trotteuse pour les secondes et minuterie chemin de fer
Mouvement mécanique avec remontage à clef, calibre anglais avec coq ciselé et percé à un seul pied, échappement duplex, balancier spiral, la platine doré finement ciselé et décoré de motifs stylisées, raquette de réglage avance / retard, signature sur la platine « Ilbery », capsule de protection pour protéger l’ensemble du mouvement
Diam. 60 mm
Poids brut. 159,5 g
20 000 - 30 000 €
Cette montre destinée au marché chinois associe de manière impressionnante un mouvement de haute qualité fabriqué par William Ilbery de Londres à un boîtier en or richement décoré, caractérisé par une miniature en émail finement peinte attribuée à l’émailleur genevois Jean-Louis Richter (1766-1841).
Les boîtiers qu’Ilbery utilisait pour ses montres étaient toujours de la plus haute qualité, richement décorés par les meilleurs émailleurs genevois de l’époque, notamment Jean-Louis Richter et Jean-FrançoisVictor Dupont. Ces deux artistes décoraient des montres et des boîtes pour le marché chinois et travaillaient fréquemment avec Ilbery, Piguet & Meylan, Rochat Frères et d’autres.
William Ilbery (vers 1760-1839) était un horloger londonien renommé pour ses montres de luxe destinées au marché chinois. Il a joué un rôle crucial dans l’adaptation de l’horlogerie européenne aux goûts et aux exigences de la clientèle chinoise de l’époque.
Caractéristiques des montres de William Ilbery pour le marché chinois
Design et esthétique : Les montres d’Ilbery se distinguent par des boîtiers en or finement décorés, souvent ornés d’émail polychrome représentant des scènes bucoliques, des motifs floraux ou des paysages inspirés de l’art chinois.
Ces décorations étaient réalisées par des émailleurs genevois de renom, tels que Jean-François-Victor Dupont, avec qui Ilbery collaborait fréquemment.
Mécanismes sophistiqués : Ilbery utilisait des mouvements à échappement duplex, appréciés pour leur précision et leur fiabilité. Certains modèles intégraient des automates ou des complications musicales, répondant ainsi à la fascination de la clientèle chinoise pour les objets mécaniques animés.
Adaptation culturelle : Conscient des préférences esthétiques chinoises, Ilbery concevait des montres aux motifs et aux symboles en harmonie avec la culture locale, ce qui renforçait leur attrait auprès des acheteurs chinois.
Influence et héritage culturel
Les montres de William Ilbery ont eu une influence significative sur l’horlogerie destinée au marché chinois. Son approche a inspiré d’autres horlogers européens, tels que Bovet, à produire des pièces spécifiquement conçues pour la Chine.
Aujourd’hui, les montres d’Ilbery sont très recherchées par les collectionneurs et les musées, témoignant de leur qualité exceptionnelle et de leur importance historique. En somme, William Ilbery a su allier l’excellence horlogère européenne à une compréhension profonde des goûts chinois, créant ainsi des montres qui restent des exemples emblématiques de l’art horloger du début du XIXe siècle.
Biographie et carrière
Formation et débuts :
Jean-Louis Richter (1766-1841) était un émailleur genevois renommé, spécialisé dans la peinture sur émail pour des objets de luxe tels que des montres, des tabatières et des boîtes à musique. Son travail est particulièrement apprécié pour la finesse de ses détails et la vivacité de ses scènes, souvent inspirées de paysages, de scènes maritimes ou de thèmes romantiques.
Né à Genève, Richter a été formé à l’art de l’émail dans cette ville, qui était alors un centre important de l’horlogerie et des arts décoratifs. Il a rapidement acquis une réputation pour ses compétences exceptionnelles en peinture sur émail. Collaborations : Il a travaillé avec de nombreux horlogers et orfèvres de renom, contribuant à la décoration de montres et d’objets précieux destinés à une clientèle internationale, notamment en Chine et en Turquie. Ses collaborations avec des maisons horlogères prestigieuses ont permis de créer des pièces uniques alliant technicité et esthétique.
Œuvres notables
Tabatières et montres : Richter est célèbre pour ses tabatières en or finement émaillées, ornées de scènes détaillées. On retrouve certaines de ses œuvres dans les collections du musée du Louvre. Boîtes à musique : Il a également décoré des boîtes à musique, comme la tabatière à musique offerte au colonel Louis de Sonnenberg en 1815, qui est exposée au Musée d’art et d’histoire de Genève.
Style et influence
Le style de Richter se caractérise par une grande précision et une utilisation maîtrisée des couleurs, donnant vie à des scènes miniatures d’une grande expressivité. Son travail a influencé de nombreux émailleurs et horlogers de son époque, contribuant à l’essor de l’horlogerie genevoise et londonienne au début du XIXe siècle pour toutes les fabrications de montres à destination de la Chine impériale.
Les peintres anglais ont eu une influence notable sur les scènes émaillées qui ornaient les montres destinées au marché chinois au XVIIIe et XIXe siècles. Ces émailleurs, souvent genevois, se sont inspirés des styles, des thèmes et des compositions des artistes anglais pour répondre aux goûts de la clientèle chinoise, qui appréciait le raffinement et l’exotisme de l’art occidental.
Le goût pour le pittoresque et le romantisme
Les peintres anglais du XVIIIe siècle, tels que Thomas Gainsborough, Joshua Reynolds et George Morland, étaient connus pour leurs scènes pittoresques et romantiques, représentant des paysages idéalisés, des scènes pastorales et des portraits élégants. Ce style, qui mêle l’idéalisation de la nature et la douceur de vivre, correspondait aux goûts des collectionneurs chinois, fascinés par les représentations de la campagne et de la société européenne.
Les émailleurs genevois reproduisaient ainsi des scènes inspirées des tableaux anglais, intégrant des éléments de la culture occidentale qui apparaissaient alors comme exotiques et sophistiqués aux yeux des Chinois. Les montres émaillées avec des paysages bucoliques, des scènes de chasse ou des moments de vie en plein air reflétaient cette influence anglaise.
Les portraits et scènes galantes
La peinture anglaise se distinguait également par des portraits raffinés et des scènes galantes, où les personnages élégants et bien vêtus interagissaient dans des cadres stylisés. Ces œuvres inspiraient les émailleurs, qui ornaient les montres de portraits délicats et de scènes galantes représentant des jeunes couples, des personnages aristocratiques ou des figures féminines idéalisées.
Ces représentations répondent à la demande de la cour impériale chinoise et des élites pour des objets d’art raffinés, mêlant glamour occidental et minutie artistique. Les scènes galantes, en particulier, étaient prisées pour leur aspect romantique et idéalisé, qui ajoutait une dimension poétique aux montres.
La maîtrise de la lumière et des contrastes
Les peintres anglais avaient un talent particulier pour la lumière et les contrastes, ce qui influença les artistes genevois dans leur traitement de l’émail. Les émailleurs adaptaient les jeux de lumière et les ombres caractéristiques de la peinture anglaise, créant des scènes miniatures avec une profondeur et un réalisme exceptionnels.
Les nuances subtiles de l’émail et le rendu des détails donnaient ainsi aux montres un aspect précieux et raffiné, capturant l’essence de la peinture anglaise. Ces montres devenaient non seulement des objets fonctionnels, mais aussi des œuvres d’art miniatures, où la finesse du détail et la richesse des couleurs captivaient l’œil.
L’influence des thèmes exotiques et des paysages Certains peintres anglais ont également exploré des thèmes exotiques, en lien avec l’Empire britannique, en représentant des paysages éloignés et des cultures étrangères. Cette tendance a influencé les scènes émaillées pour le marché chinois, qui mélangeaient parfois des éléments européens et asiatiques, créant des œuvres artistiques uniques.
Les émailleurs genevois s’inspiraient de cette vision idéalisée de la nature et des cultures lointaines pour produire des montres avec des paysages mêlant montagnes, rivières et architectures exotiques. Ces thèmes renforçaient l’attrait des montres en tant qu’objets de curiosité, répondant aux attentes des clients chinois pour des pièces d’art à la fois esthétiques et dépaysantes.
Conclusion
L’influence des peintres anglais sur les scènes émaillées des montres pour le marché chinois témoigne d’un échange artistique et culturel unique. En intégrant des éléments de la peinture anglaise dans leurs créations, les émailleurs genevois ont réussi à produire des montres miniatures qui alliaient sophistication européenne et exotisme, répondant ainsi au goût de l’élite chinoise pour des objets de luxe empreints de raffinement occidental. Ces montres, véritables œuvres d’art portatives, sont aujourd’hui des témoins précieux de l’influence réciproque entre l’Europe et la Chine aux XVIIIe et XIXe siècles.
Début XIXe siècle
Montre en or et émail avec secondes au centre, fabriquée pour le marché chinois et représentant au dos une scène de chasse
Boîtier rond sur charnière, entièrement émaillé, lunette, pourtour, pendentif et bélière décorés d’émail champlevé polychrome, le fond décoré d’une scène émail polychrome finement peinte représentant un jeune chasseur à pied près de son cheval avec ses deux épagneuls dans un paysage de campagne, le cartouche serti de demi-perles bordure en émail bleu translucide, cuvette en or avec carré de remontage à clef
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, seconde centrale avec battement de demi-seconde, minuterie externe perlée avec des index bâtons, signé au centre « Ilbery London »
Mouvement mécanique avec remontage à clef, calibre chinois finement décoré de motifs feuillagés et stylisés, barillet suspendu, balancier spiral, échappement duplex, raquette de réglage avance / retard sur le pont de balancier, signature sur la platine « Ilbery London »
Diam. 59 mm
Poids brut. 137,3 g
20 000 - 30 000 €
Cette montre destinée au marché chinois associe un mouvement « calibre chinois » de haute qualité fabriqué par William Ilbery de Londres à un boîtier en or richement décoré, caractérisé par une miniature en émail finement peinte attribuée à l’émailleur genevois Jean-Louis Richter (1766-1841).
La scène peinte en émail qui décore la montre actuelle est inspirée des peintures de genre anglaises d’artistes de la Royal Academy, tels que Joshua Reynolds (1723-1792) ou d’autres, spécialisés dans les images de la vie quotidienne anglaise romancée du dernier quart du XVIIIe siècle.
Leurs peintures étaient gravées et vendues sous forme d’estampes, qui connurent un énorme succès et servirent de modèles aux émailleurs genevois, dont Jean-Louis Richter. L’échappement duplex que comporte notre « calibre chinois » n’était présent que dans les montres de poche de haute qualité. Une roue d’échappement duplex possède une double denture ou deux roues d’échappement superposées. L’action de l’échappement duplex est sans recul et donc similaire à celle d’un chronomètre, ce qui en fait un outil de précision idéal afin de fournir l’indication des secondes par une trotteuse centrale, une caractéristique très prisée sur le marché chinois.
L’histoire de Titus et Bérénice est une célèbre tragédie amoureuse qui a inspiré de nombreuses œuvres littéraires et artistiques. Elle raconte la relation passionnée et déchirante entre l’empereur romain Titus (3981 apr. J.-C.) et Bérénice, princesse de Judée.
Contexte historique
Bérénice était la fille du roi Hérode Agrippa Ier de Judée et membre de la famille royale hérodienne. Elle rencontre Titus lorsqu’il accompagne son père, l’empereur Vespasien, dans la guerre contre les Juifs en Judée. Titus, futur empereur de Rome, tombe sous le charme de Bérénice, et leur histoire d’amour commence pendant cette période de troubles. Leur relation était marquée par la différence de culture et par la pression politique intense de l’Empire romain.
Lorsque Titus devient empereur en 79, il souhaite faire de Bérénice sa femme. Cependant, leur union est controversée à Rome : Bérénice, de confession juive et considérée comme une étrangère, suscite l’hostilité et les préjugés des Romains. Pour maintenir la stabilité de son règne et préserver sa popularité, Titus se voit contraint de renoncer à sa relation avec elle.
La tragédie de l’amour impossible
La séparation entre Titus et Bérénice est un drame de devoir contre passion, d’amour contre politique. Bérénice, profondément amoureuse de Titus, est dévastée par cette rupture. Titus, de son côté, est accablé par le poids de son devoir d’empereur, qui l’oblige à faire passer les intérêts de Rome avant ses sentiments personnels. Cet amour impossible entre l’empereur et la princesse juive symbolise le sacrifice personnel pour le bien commun et le renoncement à l’amour pour le devoir.
L’influence dans la littérature et le théâtre
L’histoire de Titus et Bérénice a inspiré de nombreux écrivains, notamment en France, où elle devient le sujet de plusieurs œuvres théâtrales au XVIIe siècle. La plus célèbre est Bérénice (1670) de Jean Racine, une tragédie classique où Racine met en scène l’amour poignant entre les deux protagonistes, avec le thème du devoir et du sacrifice au cœur du récit. Dans la pièce, Racine explore les tensions entre passion et raison, et la douleur du renoncement.
Presque simultanément, Pierre Corneille écrit également une pièce intitulée Tite et Bérénice, offrant une vision plus politique de l’histoire, mais abordant les mêmes thèmes de dilemme entre amour et pouvoir. Les deux œuvres, bien que différentes, montrent à quel point cette histoire tragique fascine les dramaturges et le public.
La symbolique de Titus et Bérénice
L’histoire de Titus et Bérénice symbolise le conflit entre les désirs personnels et les obligations publiques. Le renoncement de Titus illustre l’idéal stoïque de l’époque, où le devoir passe avant les émotions, et où l’amour est sacrifié pour préserver l’ordre. Bérénice, quant à elle, incarne l’amour fidèle et la souffrance de la séparation imposée, ce qui en fait un personnage tragique au destin bouleversant.
Héritage et interprétations modernes
L’histoire de Titus et Bérénice a traversé les siècles, devenant un archétype de l’amour contrarié par les circonstances politiques. Leur histoire est souvent interprétée comme une réflexion sur le prix du pouvoir, les sacrifices qu’il exige, et les dilemmes moraux qui en découlent. Aujourd’hui encore, leur relation reste un sujet d’étude pour les historiens et inspire les adaptations littéraires et théâtrales, témoignant de l’attrait éternel de cette tragédie d’amour impossible. En somme, Titus et Bérénice représentent un amour contrarié par le destin et le devoir, une histoire universelle qui interroge la place de l’amour face aux exigences du pouvoir et de la politique.
«Titus et Bérénice»
Fin XIXe siècle
Montre en or émaillée, fabriquée pour le marché chinois et représentant Titus et Bérénice avec signature sur le mouvement en caractères chinois
Boîtier rond sur charnière, entièrement émaillé, la tranche décorée de motifs de fleurs blanches sur fond rouge, le dos représentant la scène de Titus et Bérénice, cuvette en or avec une décoration finement ciselée, deux carrés de remontage à clef
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, trotteuse centrale, minuterie chemin de fer
Mouvement mécanique avec remontage à clef, calibre chinois finement décoré de motifs feuillagés et stylisés, barillet suspendu, balancier en acier miroir, spiral plat, échappement duplex, raquette de réglage avance / retard sur le pont de balancier, rare signature sur la platine en caractères chinois
Diam. 57 mm
Poids brut. 126 g
30 000 - 50 000 €
L’entreprise ouvrit des succursales à Tien-tsin et à Saigon et prospéra à tel point que Léo écrivit dans ses carnets personnels « Nos montres se vendent comme du sel ».
Juvet : une dynastie d’horlogers
Cette montre, fabriquée pour le marché chinois, est un très bel exemple portant la signature sur le mouvement en caractères chinois de la maison Juvet. Ces montres émaillées sont parmi les plus belles réalisations de la dernière moitié du XIXe siècle pour le marché chinois.
Edouard Juvet est l’une des plus prestigieuses signatures de la seconde moitié du XIXe siècle pour les montres émaillées fabriquées pour le marché chinois. Et rares sont les exemples signés en caractères chinois, le plus souvent il y a la mention du nom en caractères habituels « Edouard Juvet ».
Edouard Juvet (1820-1883) fut l’un des plus éminents fabricants travaillant pour le marché chinois. Il ouvrit son atelier à Buttes en 1842 et s’installa à Fleurier en 1844.
Les fils d’Edouard, Ami-Louis et Léo travaillèrent dans l’entreprise familiale à Shanghai où ils n’avaient d’égal que les Bovet.
En 1873, Edouard Juvet déposa une marque en caractères chinois qui fut utilisée pour tous leurs produits. Après sa mort en 1883, Léo reprit la direction de l’entreprise.
Notre exemple est décoré au dos d’une scène en émail peinte représentant Titus et Bérénice, certainement l’une des montres le plus emblématiques fabriquées pour le marché chinois par Edouard Juvet, dont peu sont connues à ce jour avec la signature sur le mouvement en caractère chinois.
Chapitre 5
Les montres fabriquées pour le marché ottoman entre 1650 et 1914 représentent un chapitre fascinant de l’histoire horlogère. Ces montres se distinguent par leur style unique, une combinaison d’influences européennes et de caractéristiques spécifiques aux goûts de l’Empire Ottoman. Durant cette période, les artisans sont principalement européens, suisses, français et anglais, ils ont adapté leurs créations pour répondre aux demandes esthétiques et culturelles des élites ottomanes. Seuls quelques très rares exemples sont connus comme de fabrication locale dans la ville de Galata près de Constantinople au milieu du XVIIe siècle.
Les montres pour le marché ottoman sont souvent très décoratives. Elles incorporent des éléments tels que des cadrans richement ornés, souvent en émail, avec des motifs floraux ou des calligraphies arabesques. Boîtiers en métaux précieux (or, argent), parfois sertis de pierres précieuses.
Chiffres turcs ou arabes pour indiquer les heures, une spécificité qui montre l’adaptation culturelle de ces montres.
Ces montres étaient souvent dotées de complications horlogères comme des répétitions à quarts et des chronographes, appréciés par les nobles et les marchands. Les artisans suisses, par exemple, développaient des montres avec des mécanismes sophistiqués et résistants, adaptés aux longs voyages.
L’Empire Ottoman entretenait des relations commerciales étroites avec l’Europe, ce qui favorisait la diffusion de montres suisses et anglaises. Cependant, ces montres étaient adaptées avec des éléments artistiques islamiques, comme des motifs géométriques et une absence d’iconographie figurative, pour se conformer aux valeurs culturelles ottomanes.
Le XVIIIe Siècle
Au XVIIIe siècle, le marché ottoman est devenu particulièrement prisé pour les horlogers anglaises ou suisses. Les montres étaient le plus souvent richement décorées, produites pour la plupart sur-mesure pour le sultan et la noblesse ottomane, marquant ainsi l’apogée de l’horlogerie européenne pour l’Empire Ottoman.
La Fin de l’Empire et l’Évolution des Goûts
Avec la chute de l’Empire Ottoman, à la suite de la Grande Guerre de 1914-1918, on retrouve quelques très rares exemples de montres produites pour le marché turc, notamment par les horlogers suisses tels que Movado ou Longines avec au dos des portait de dignitaires ou des scènes de genre avec la représentation du Bosphore et de la Grande Mosquée, un ravissement pour tous les collectionneurs aujourd’hui.
Notre exemple est parmi les premières montres connues de fabrication locale pour la cour des sultans de l’Empire Ottoman à Constantinople, exemple rare de montre pré balancier spiral qui est typique des fabrications de la première moitié du XVIIe siècle.
Avec cette large décoration niellée et damasquinée, cette intrigante montre ovale avec un serti de perles sur le cadran et mouvement est construite à la manière d’une montre occidentale, mais est de fabrication locale dans la ville de Galata.
La forme du boîtier, cadran et mouvement ont reçu une touche orientale qui se distingue par cette décoration d’arabesques, ne laissant aucun doute sur le fait que le fabricant devait être l’un des meilleurs horlogers turcs natifs de Galata.
La grande similitude entre le mouvement de cette montre avec le mouvement d’une horloge murale du musée de Topkapi par Bulugat indique qu’elle a été fabriquée par la même main.
Bien que l’on sache que des horloges et des montres existaient à la cour des sultans de l’Empire Ottoman, dans et autour de la capitale ottomane dès le XVIe siècle, très peu sont connues pour avoir survécu jusqu’à aujourd’hui, tel notre exemple.
La fascination de l’Ottoman par les grandes puissances européennes
Comme l’écrivait l’ambassadeur des Habsbourg en 1555 basé à Constantinople :
« Il n’existe pas ville plus magnifique ou mieux adaptée au commerce que Constantinople. »
L’Empire Ottoman était en contact avec les puissances européennes depuis des siècles, et à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle, les innovations occidentales en matière d’horlogerie, notamment en provenance de France, de Suisse et d’Angleterre, ont commencé à faire leur chemin dans la société ottomane.
Le sultan et les classes d’élite ont été fascinés par les montres mécaniques, et les montres sont rapidement devenues à la fois des outils fonctionnels et des objets de luxe au sein de l’empire.
Si le commerce prospérait à l’époque, c’est par le biais de l’ambassade de France que les premiers garde-temps suisses vont faire leur apparition sur le marché ottoman. Les Suisses ayant obtenu des privilèges particuliers à la suite du traité signé par François 1er à Fribourg en 1516, ils s’installent très rapidement pour faire prospérer l’art horloger.
En effet, la ville de Constantinople fascine l’Occident depuis des siècles mais si l’on connaît quelques rares exemples de montres fabriquées en Europe pour le marché de l’Empire Ottoman, notamment avec calendriers islamiques, peu sont connues à ce jour comme étant de la main des horlogers locaux.
Les premières colonies d’horlogers européens au service du Sérail
Les premiers horlogers occidentaux qui s’installèrent à Galata à la fin du XVIe siècle furent envoyés pour entretenir et réparer les horloges qui avaient été offertes comme cadeaux diplomatiques au sultan Murad III (1546-1595), particulièrement fasciné par les horloges mécaniques.
Le célèbre diamantaire Jean Baptiste Tavernier, qui visita Constantinople en 1630, rapporte l’existence d’horlogers travaillant dans le trésor du palais, ce qui indique l’importance de cette communauté auprès des sultans et de la cour de l’époque.
À la fin du XVIIe siècle, on compte déjà près d’une centaine de membres de la corporation des horlogers sur place, dont l’ancêtre du célèbre philosophe du Siècle des Lumières, Jean Rousseau spécialiste de la réparation qui sera nommé Régleur du Temps au Palais de Topkapi.
Constantinople
Montre ovale à une seule aiguille en argent niellée et damasquinée, sertie de perles, pré balancier spiral, fabriquée pour le marché de l’Empire Ottoman
Boîtier ovale en argent de forme occidentale avec couvercle à charnière sur le cadran, entièrement niellé de fleurs et feuillages géométriques stylisés, pendentif avec anneau Cadran à une seule aiguille avec chiffres turcs, aiguille stylisée en forme de balustre, indications stylisées pour les quarts et demi-heures, le fond décoré d’arabesques damasquinées, le cercle pour l’indication des heures avec des serties de perles en relief
Mouvement mécanique avec remontage à clef, la platine niellée entièrement et gravée de feuillages en volutes, échappement à verge, platine dorée avec piliers sertis de perles coq ciselé et percé fixé sur un pied, fusée et chaîne, balancier simple en acier, disque de réglage avec chiffres turcs, inscription islamique dans un cartouche lobé
Dim. 44 × 51 mm
Poids brut. 105,2 g
40 000 - 60 000 €
La première colonie d’horlogers genevois s’installe à Galata. Les montres Galata font référence aux montres produites sous l’Empire Ottoman, ce quartier historique situé sur la rive nord de la Corne d’Or, était un centre d’activité commerciale, attirant des marchands, des artisans et des artisans européens.
Pendant la période ottomane, l’horlogerie dans l’empire avait des liens étroits avec l’artisanat local et les traditions horlogères européennes.
Les horlogers du quartier de Galata
Le quartier de Galata à Constantinople abritait de nombreux artisans européens, notamment des horlogers qui s’adressaient à l’élite ottomane. Beaucoup de ces artisans étaient grecs, arméniens et juifs, et ils ont joué un rôle important dans la renommée de ce marché, en particulier de Galata, comme centre horloger de la région.
Pendant la période ottomane, l’horlogerie dans l’empire avait des liens étroits avec l’artisanat local et les traditions horlogères européennes. La banlieue de Galata à Constantinople (Istanbul) était devenue une colonie établie d’orfèvres, d’horlogers et de graveurs étrangers mais aussi locaux.
On sait peu de choses sur les horlogers turcs de cette période, mais certains d’entre eux sont connus par leur nom grâce aux signatures trouvées sur les montres survivantes, notamment : Bulugat, Sabin, Abdurrahman, Seyh Dede, Mehmed Su Liku, Terjuman Oglu et Mustafa Aksarayi.
Au milieu du XVIIIe siècle, jusqu’à 160 personnes de plusieurs nationalités habitaient Galata, dont des Français, des Génois, des Italiens, des Suisses et des Allemands. Elles furent connues sous le nom de «Galatakari».
Collections muséales Une horloge murale signée de Bulugat se trouve dans les collections du musée du Palais de Topkapi à Istanbul (Inv. 53.86), les finitions et décorations du mouvement présentent une grande similitude avec la montre actuelle.
Une autre montre signée d’un horloger de Galata, Arlo (Arlaud), Galata, se trouve dans la fameuse collection de Sir David Salomons, L. A. Mayer Memorial Institute for Islamic Art, Jérusalem.
Une autre montre du milieu du XVIIe siècle se trouve au Metropolitan Museum of Art de New York, don de l’ancienne collection du célèbre banquier J. Pierpont Morgan, 1917, (Inv. 17.190.1560).
Littérature : Montres et horloges de la collection Sir David Salomons, George Daniels et Ohannes Markarian, 1983, p. 110.
Horloges et montres européennes au Metropolitan Museum of Art, Clare Vincent, Jan Hendrik Leopold, Elizabeth Sullivan. Catalogue des horloges et montres du musée Topkapi Sarayi, Wolfgang Meyer.
George Prior, horloger anglais actif à Londres au XVIIIe siècle (1765 –1830), est célèbre pour avoir produit des montres spécifiquement pour le marché ottoman. Ses montres étaient particulièrement prisées dans l’Empire Ottoman en raison de leur style exotique, de leur qualité mécanique, et de leur adaptation minutieuse aux goûts ottomans. En voici quelques caractéristiques distinctives :
Design Adapté aux Goûts Ottomans
George Prior adaptait ses montres aux préférences culturelles et esthétiques ottomanes :
Chiffres turcs : Les cadrans de ses montres utilisaient souvent des chiffres arabes ou turcs pour indiquer les heures, facilitant leur usage pour les clients locaux.
Décorations ornées : Beaucoup de montres étaient richement décorées avec des motifs floraux, des dorures, des boîtiers en émail, et parfois même des pierres précieuses. Cela correspondait aux goûts ottomans pour l’ornementation sophistiquée. Cadrans et boîtiers en émail : Les montres étaient souvent dotées de cadrans colorés et de boîtiers en émail, une technique qui permettait des couleurs vives et des motifs complexes, appréciés par la clientèle ottomane.
Les montres de George Prior étaient connues pour leur qualité mécanique. Certaines étaient dotées de complications, comme des répétitions à quarts, heures ou demi-heures, et étaient robustes pour résister aux déplacements fréquents dans le vaste empire. Leurs précisions et fiabilités en faisaient un choix de qualité pour les élites ottomanes.
Symbolisme et Réputation
Les montres de George Prior sont devenues synonymes de luxe et de raffinement dans l’Empire Ottoman. La clientèle incluait souvent des membres de la cour ottomane, des riches marchands, et des dignitaires. Elles étaient perçues non seulement comme des instruments de mesure du temps, mais aussi comme des symboles de statut social.
Aujourd’hui, les montres de George Prior pour le marché ottoman sont très prisées par les collectionneurs d’horlogerie et d’art islamique. Elles sont considérées comme des pièces rares, témoignant de l’interaction culturelle et commerciale entre l’Empire Ottoman et l’Europe au XVIIIe siècle.
Les montres de George Prior représentent ainsi une fusion unique de savoir-faire anglais et de goût ottoman, marquant une époque où l’horlogerie occidentale s’ouvrait aux marchés et cultures de l’Orient.
George Prior est mentionné dans le dictionnaire de référence des horlogers dans le monde, G.H.Baillie, Watchmakers and Clockmakers of the world, p. 258.
Début XIXe siècle
Grande montre horloge en or, émail peint et sertie de perles avec répétition des heures et demi-heures au passage, fabriquée pour le marché turc
Boîtier rond sur charnière, le boîtier extérieur avec lunette sertie de perles, finement peinte sur émail d’une scène en forme de cartouche d’un bouquet de fleurs en arrière-plan, dans un cadre en émail rouge, vert et bleu serti de demi-perles, les bordures percées à décor floral en émail, boîtier intérieur avec une fine décoration ciselée sur les bordures et au centre
Cadran émail blanc avec chiffres turcs pour l’indication des heures et des minutes, minuterie chemin de fer, aiguilles serties de demi-perles, marquage pour les demi-heures, signé « George Prior London »
Mouvement mécanique avec remontage à clef, la platine avec un large décor feuillagé et ciselé, échappement à verge, coq ciselé et percé de fabrication anglaise à un seul pied, disque de réglage pour avance / retard, sonnerie avec marteaux sur une cloche, cache poussière et mouvement sont signés « George Prior London »
Diam. 60 mm Poids brut. 164,3 g
8 000 - 12 000 €
Dans les montres fabriquées par George Prior pour le marché ottoman au XVIIIe siècle, les vases de fleurs décorant les cadrans ou les boîtiers revêtent une symbolique riche et adaptée aux goûts culturels de l’Empire Ottoman. Ces motifs de fleurs ne sont pas seulement des éléments ornementaux ; ils portent également une signification profonde liée à la culture islamique, aux traditions ottomanes, et aux valeurs symboliques universelles de la nature et de la beauté.
Symbole de la beauté éphémère et du temps qui passe Le vase de fleurs est un symbole classique de la beauté éphémère. Dans la culture ottomane, la fleur est souvent associée à la fragilité et à la nature transitoire de la vie. En intégrant des motifs de fleurs dans les montres, George Prior rappelle non seulement le passage du temps, mais aussi la brièveté de la vie. Cette symbolique résonne profondément avec l’art ottoman, qui valorise l’esthétique du moment présent, tout en reconnaissant la nature éphémère de la beauté.
Influence de la culture ottomane et de l’art islamique
Dans l’art ottoman, les motifs floraux (comme les tulipes, les roses, et les œillets) sont très répandus et symbolisent la création divine, la pureté, et la perfection. Les fleurs sont des éléments centraux dans les arts décoratifs islamiques, car elles sont perçues comme des créations parfaites de Dieu. Dans les montres de George Prior, le vase de fleurs devient un pont entre l’horlogerie européenne et l’esthétique ottomane, reflétant une compréhension et un respect des traditions locales.
Le vase comme symbole de l’abondance et de la prospérité
Le vase de fleurs peut également être interprété comme un symbole d’abondance et de prospérité. Dans l’Empire Ottoman, un vase rempli de fleurs évoque l’idée de richesse et de fertilité, des valeurs très prisées dans les arts et la culture ottomane. En intégrant cette imagerie dans ses montres, George Prior offre un objet non seulement fonctionnel, mais également porte-bonheur, censé attirer la fortune et la prospérité à son propriétaire.
La spiritualité et la nature divine
Dans la culture islamique, les fleurs symbolisent aussi la perfection de la création et la puissance de Dieu. Les fleurs, qui fleurissent, se fanent et se renouvellent, sont une métaphore du cycle de la vie et de la résurrection, des thèmes spirituels présents dans la foi islamique.
Le vase de fleurs sur les montres de George Prior permet de voir l’objet horloger comme un rappel de la spiritualité et de la beauté divine, une symbolique profonde qui pourrait attirer des clients ottomans à la recherche d’un objet rappelant leur foi.
Une fusion des styles européens et ottomans
George Prior, en ajoutant des motifs de vases de fleurs dans ses montres pour le marché ottoman, démontre une sensibilité à l’égard des goûts esthétiques locaux.
Cette fusion entre les traditions décoratives européennes et ottomanes témoigne de l’adaptation culturelle des produits pour plaire aux marchés étrangers. Le vase de fleurs devient ainsi un symbole de l’échange entre l’Europe et l’Empire Ottoman, où l’horlogerie européenne adopte des codes visuels ottomans pour mieux répondre aux attentes des acheteurs.
Conclusion
Le vase de fleurs dans les montres de George Prior destinées au marché ottoman n’est pas un simple ornement. Il incarne une symbolique complexe associant beauté éphémère, prospérité, spiritualité et respect des traditions ottomanes. En intégrant ce motif, George Prior a su créer des montres qui parlaient non seulement du passage du temps, mais aussi des valeurs profondes de la culture ottomane, faisant de chaque montre un objet d’art unique et un témoignage d’une époque où l’échange culturel était au cœur du commerce de luxe.
« Le Vase de Fleurs »
Début XIXe siècle
Grande montre en or multicolore avec sonnerie répétition des quarts fabriquée pour le marché ottoman, représentant au dos « Le Vase de Fleurs »
Boîtier rond sur charnière, le dos avec décor floral en relief en or à quatre couleurs qui représente « Le Vase de Fleurs » le boîtier richement gravé de motifs floraux et percé pour l’émission du son sur la carrure, le pendant pour le déclenchement de la sonnerie
Cadran émail blanc avec chiffres turcs pour l’indication des heures et des minutes, minuterie chemin de fer, marquage pour les demi-heures, signé « George Prior London »
Mouvement mécanique avec remontage à clef, la platine avec un large décor feuillagé et ciselé, échappement à verge, coq ciselé et percé de fabrication anglaise à un seul pied, contre-pivot en rubis, disque de réglage pour avance / retard, répétition avec marteaux sur une cloche au fond du boîtier actionnée par pression au pendant
Diam. 60 mm
Poids brut. 162,5 g
15 000 - 25 000 €
L’atelier Le Roy, qui jouissait d’une grande réputation en France et en Europe, a produit plusieurs montres destinées à la cour Ottomane et aux élites de l’Empire. Ces montres se distinguaient par leur finesse technique et leur esthétique, répondant aux exigences culturelles et artistiques du marché ottoman.
Design et Esthétique Ottomane
Cadrans et boîtiers luxueux :
Les montres Le Roy destinées au marché ottoman étaient souvent ornées de métaux précieux comme l’or et enrichies de décorations en émail, parfois colorées pour plaire au goût ottoman pour les objets visuellement frappants.
Chiffres orientaux : Comme pour les autres montres créées pour le marché ottoman, les montres Le Roy étaient souvent dotées de cadrans avec des chiffres arabes ou turcs, facilitant leur lecture pour les utilisateurs locaux.
Décoration détaillée :
Les cadrans, les aiguilles et les boîtiers présentaient souvent des motifs inspirés de l’art islamique, avec des arabesques, des motifs floraux, et une absence d’iconographie figurative pour respecter les sensibilités culturelles de l’Empire Ottoman.
Innovation Mécanique
Les montres destinées à l’Empire Ottoman conservaient cette qualité supérieure et étaient souvent dotées de :
Mécanismes de répétition :
Certaines montres de Le Roy incluaient des répétitions, qui permettaient aux utilisateurs d’entendre l’heure sans regarder la montre, une fonctionnalité très appréciée dans les cours Ottomanes.
Fiabilité et robustesse :
Les montres Le Roy étaient reconnues pour leur grande fiabilité, un atout pour des acheteurs situés loin des ateliers parisiens et souvent impliqués dans des déplacements constants entre l’Occident et l’Orient.
La maison Le Roy a également bénéficié de commandes spécifiques pour la cour Ottomane. En raison de sa réputation prestigieuse, elle produisait des pièces sur mesure pour des dignitaires ottomans et des membres de la cour des Sultans sous l’Empire Ottoman.
« Allégorie
de la Musique »
Début XIXe siècle
Montre en or et émail polychrome fabriquée pour le marché ottoman
Boîtier rond sur charnière, l’ensemble richement décoré de motifs stylisés en émail la lunette et la bordure au dos sur fond d’émail rose avec motifs de fleurs, le dos avec au centre un trophée allégorique représentant les attributs de la musique sur fond émail translucide jaune, cuvette portant la mention « Le Roy » vers le carré de remontage
Cadran émail blanc avec chiffres turcs pour l’indication des heures, minuterie chemin de fer, aiguilles de style
Breguet, petite trotteuse, porte la signature en caractères arabes au centre
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à cylindre, calibre dit « Lépine », balancier spiral, raquette de réglage avance / retard
Diam. 48 mm
Poids brut. 58,2 g
8 000 - 12 000 €
Emblème de la pureté et de la spiritualité
Dans l’Empire Ottoman, le cygne est un symbole riche en significations, inspiré à la fois par la nature majestueuse de cet oiseau et par les valeurs culturelles et spirituelles propres au monde islamique et ottoman. Le cygne, souvent représenté dans l’art et la poésie ottomane, incarne des concepts de beauté, de pureté, d’amour, et de grâce, tout en renvoyant à des dimensions mystiques.
Symbole de la beauté et de la grâce
Le cygne est admiré pour son apparence élégante et son port gracieux. Dans l’Empire Ottoman, la beauté et l’élégance sont des valeurs hautement appréciées, et le cygne, en raison de sa blancheur et de sa posture noble, est associé à ces qualités. Les poètes et artistes ottomans utilisent souvent le cygne comme métaphore de la beauté idéale, notamment pour décrire la beauté féminine, la pureté de l’amour, ou l’élégance de l’esprit.
Le cygne, avec son plumage blanc et sa nature sereine, symbolise également la pureté et la tranquillité intérieure, des valeurs qui résonnent avec la spiritualité islamique. Dans le soufisme, courant mystique de l’islam, le cygne peut être perçu comme une métaphore de l’âme en quête de perfection et d’union avec le divin. Son élégance naturelle et sa blancheur immaculée sont des attributs associés à la purification spirituelle, un concept central dans la pensée soufie.
L’élégance et le raffinement de la cour des Sultans de l’ Empire Ottoman
Dans l’art ottoman, le cygne peut également refléter le raffinement de la cour impériale et de ses jardins. Les palais ottomans, comme le palais de Topkapi, étaient entourés de jardins somptueux peuplés d’oiseaux exotiques, et les cygnes étaient parfois présents dans les bassins décoratifs. En ce sens, le cygne est aussi un symbole du luxe et de l’élégance associés à la cour ottomane, renforçant l’image de splendeur et de richesse de l’Empire.
Symbole de transformation et de renaissance
Dans certaines traditions mystiques, le cygne est lié à la transformation et à la renaissance, des thèmes présents dans le soufisme. Le cygne, capable de passer de l’eau à l’air avec grâce, symbolise le passage de l’âme à travers différents états et la recherche de l’élévation spirituelle. Ce symbole de transformation reflète l’idée de purification et de renaissance intérieure, que l’on retrouve dans les pratiques de méditation et de contemplation en Islam.
L’influence de la culture de l’Empire de la Perse
L’Empire Ottoman étant influencé par la culture de l’Empire Perse, le cygne hérite aussi des symboliques qui lui sont associées en Perse, notamment dans la poésie. Dans la poésie persane, le cygne est souvent un symbole de noblesse d’âme et de grandeur. Ces éléments ont été intégrés à la culture ottomane, où le cygne est devenu un motif littéraire et artistique évoquant à la fois les qualités royales et la noblesse d’esprit.
Conclusion
Dans l’Empire Ottoman, le cygne est bien plus qu’un oiseau élégant. Il incarne des valeurs spirituelles et esthétiques telles que la pureté, la fidélité, la beauté, et la quête de l’élévation spirituelle. En tant que motif artistique, il est utilisé pour symboliser l’élégance de la cour impériale, tandis que dans la poésie et la mystique ottomane, il devient un emblème de l’amour et de la dévotion, tant humaine que divine. Ce riche éventail de significations fait du cygne un symbole culturel important et intemporel dans le monde ottoman.
« Le
Début XIXe siècle
Montre en or à automates dit Jacquemarts avec sonnerie à répétition des quarts et un automate supplémentaire représentant un cygne, fabriquée pour le marché ottoman
Boîtier rond sur charnière, la cuvette en métal doré avec une ouverture pour le carré de remontage, la carrure avec un frein pour le mécanisme de sonnerie, carrure cannelée, poinçon du fabricant de boîtier marqué à l’intérieur, le dos guilloché, déclenchement de la sonnerie par le pendant
Cadran annulaire en émail blanc au centre avec chiffres turcs, aiguilles de stylisées et rouages visibles au centre, scène d’automate ciselée en or multicolore appliquée sur une plaque d’acier bleui, deux personnages en costume classique sonnent les heures et les quarts dits « Jaquemarts », dans une ouverture sous le cadran un cygne nage à l’unisson avec le mécanisme de sonnerie actionné par le pendant
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à cylindre, coq ciselé et percé avec disque de réglage pour avance / retard, fusée et chaîne, sonnerie sur gongs, déclenchement de la sonnerie par le pendant
Diam. 55 mm
Poids brut. 134,2 g
10 000 - 15 000 €
Les montres automates destinées au marché ottoman sont des chefs-d’œuvre d’horlogerie du XVIIIe et XIXe siècles, conçues pour émerveiller par leurs animations complexes et leurs motifs exotiques.
Ces montres, fabriquées principalement par des horlogers suisses et français, ont captivé l’élite Ottomane en intégrant des éléments esthétiques et mécaniques adaptés aux goûts et aux exigences culturelles de l’Empire Ottoman. Notre exemple typique des montres à automates Jaquemarts de cette époque se distingue par la présence d’un automate supplémentaire représentant un cygne.
Le marché ottoman était particulièrement friand de ces montres automates en raison de leur capacité à offrir un divertissement visuel unique. Les montres automates alliaient donc prestige et innovation, attirant l’attention des sultans, des membres de la cour et des riches marchands ottomans.
Les montres automates fabriquées pour l’Empire Ottoman sont aujourd’hui considérées comme des œuvres d’art et sont très prisées des collectionneurs. Elles représentent non seulement des exemples de l’excellence technique de l’horlogerie suisse et française, mais aussi des objets culturels qui illustrent les échanges et les influences entre l’Europe et l’Empire Ottoman.
Dans l’Empire Ottoman, bien que la harpe ne soit pas un instrument traditionnel de la musique ottomane ou turque, certains types d’instruments à cordes pincées étaient utilisés et ont joué un rôle dans la culture musicale de la région. La musique ottomane comprenait un large éventail d’instruments à cordes, mais la harpe occidentale telle qu’on la connaît aujourd’hui n’était pas courante. Cependant, des instruments similaires et des influences occidentales ont introduit certains aspects de la harpe dans l’Empire Ottoman, surtout au XIXe siècle.
Instruments similaires dans la musique ottomane
Dans la musique classique ottomane, des instruments à cordes pincées comme le qanûn (cithare à cordes pincées) et l’oud (luth sans frettes) étaient populaires. Le qanûn, en particulier, partage des similarités avec la harpe en termes de technique de jeu (cordes pincées) et de sonorité. Cet instrument était très apprécié dans les cours impériales et les salons de musique ottomans.
La harpe dans les arts visuels et la littérature ottomane
Influence des instruments occidentaux et des échanges culturels
Avec l’ouverture de l’Empire Ottoman aux influences occidentales, notamment au XIXe siècle sous le règne du sultan Abdülmecid Ier, qui promouvait la modernisation et les échanges culturels avec l’Europe, certains instruments occidentaux, y compris la harpe, ont commencé à apparaître dans les cercles de la noblesse et à la cour. La harpe, vue comme un instrument prestigieux et sophistiqué, attirait l’attention et était jouée dans des contextes plus occidentalisés, comme les concerts de musique classique influencés par l’Europe.
Bien que rare, la harpe apparaît parfois dans les représentations artistiques ottomanes, notamment sous forme de miniatures ou dans des œuvres influencées par l’Europe. Les artistes ottomans, curieux des nouveautés européennes, intégraient parfois la harpe dans leurs œuvres pour symboliser l’ouverture culturelle et la richesse musicale.
Adaptation et intégration dans la musique ottomane
Alors que la harpe ne faisait pas partie des instruments traditionnels de la musique ottomane, elle commençait à être utilisée dans des ensembles influencés par la musique classique européenne, notamment dans des contextes de concerts organisés pour des invités européens ou au sein des ambassades.
La musique de cour Ottomane étant déjà une fusion de diverses traditions (turques, arabes, persanes, grecques), l’intégration de certains aspects de la musique européenne, y compris la harpe, illustre une volonté de modernisation et de diversité culturelle.
Conclusion
Bien que la harpe ne soit pas un instrument traditionnel de la musique ottomane, elle s’est progressivement introduite dans l’Empire Ottoman par le biais des échanges culturels avec l’Europe, notamment au XIXe siècle. Son influence se faisait surtout sentir dans les milieux proches de la cour impériale et parmi les élites, reflétant l’intérêt croissant de l’Empire pour les arts et les pratiques musicales de l’Occident.
« Le
Début XIXe siècle
Grande montre de fantaisie en or et émail polychrome en forme de harpe ancienne dit « Nanga », fabriquée pour le marché ottoman
Boîtier sur charnière en forme de harpe ancienne dit « Nanga », correcteur sur la carrure pour ouvrir le boîtier, décoré d’émail champlevé vert, blanc et rouge translucide, fond émaillé rouge, centré d’une fleur stylisée en or, les panneaux décorés de trophées de musique, table d’harmonie en or jaune décorée d’écorce et percée des symboles de l’étoile et du croissant, col courbé à décor géométrique blanc, vert et rouge, neuf cordes en or, tête de serpent à l’extrémité
Cadran dissimulé à l’intérieur en émail blanc avec chiffres romains pour les heures, aiguilles stylisées, décoration stylisée de part et d’autre du cadran
Mouvement mécanique avec remontage à clef, échappement à verge, coq ciselé et percé, balancier spiral trois, réglage avance / retard sur le pont de balancier
Diam. 32 mm
Long. 73 mm
Poids brut. 34,3 g
15 000 - 25 000 €
Le Nanga est la forme la plus primitive de la harpe égyptienne antique. Le Nanga était constitué d’un corps en bois en forme de bateau ou voûté, dont le dos était divisé en son centre par une barre de son intégrée au dos ; sur cette barre était fixé un bâton cylindrique autour duquel était enroulée une extrémité des cordes, la table d’harmonie ou parchemin étant tendu sur le dos sans gêner la baguette.
L’autre extrémité des cordes était fixée à des chevilles placées sur le côté d’un manche courbé, de sorte que les cordes ne reposaient pas directement sur la table d’harmonie.
Il n’y avait que 3 ou 4 cordes, chacune ne produisant qu’une seule note. Certains de ces nangas sont exposés au British Museum.
Dans les montres fabriquées pour l’Empire Ottoman, la symbolique architecturale des minarets jouait un rôle à la fois esthétique et culturel, inspiré des traditions islamiques et de l’identité ottomane. Voici quelques aspects de cette symbolique et de son intégration dans les montres .
Le minaret : un symbole spirituel et culturel
Intégration des motifs de minarets dans les montres
Le minaret, dans l’architecture islamique, est une tour adjacente à une mosquée, utilisée pour l’appel à la prière (adhan).
Il symbolise :
La connexion entre le terrestre et le divin, s’élevant vers le ciel.
La présence de l’islam dans l’espace public.
Un élément clé de l’architecture ottomane, avec des formes élancées et gracieuses.
Dans le contexte des montres, le minaret devient une référence culturelle, signalant l’influence ottomane dans les arts décoratifs.
Les montres destinées à l’Empire Ottoman, souvent fabriquées en Suisse, comme notre exemple avec mouvement de très belle qualité, incorporaient des motifs de minarets ou des références architecturales, car elles étaient spécialement conçues pour plaire aux goûts ottomans.
Ces motifs apparaissaient à l’aide de motifs peints sur émail au dos du boîtier, notamment dans vues du bosphores, ou simplement des décors architecturaux avec la représentation du minaret.
Les gravures sur les boîtiers, tel notre exemple sont toujours sur la carrure avec des motifs d’arabesques typiques des montres de la fin du XIXe siècle.
Symbolisme dans le contexte des montres ottomanes
Spiritualité et temporalité : Dans l’Empire Ottoman, le temps était étroitement lié à la vie religieuse, notamment à la régulation des cinq prières quotidiennes. Les montres étaient souvent conçues avec des indications horaires adaptées au système de temps ottoman, en lien avec les cycles solaires.
Patrimoine et prestige : Les montres ornées de minarets ou de motifs architecturaux ottomans représentaient une fusion de la technologie occidentale et de l’esthétique orientale, mettant en valeur le prestige de l’Empire.
Identité impériale : L’utilisation des minarets dans les motifs des montres reflétait la fierté ottomane et servait à affirmer l’identité culturelle islamique dans des objets de luxe importés.
Exemple de collaboration artistique
Les horlogers suisses, notamment des maisons basées à la Chaux de Fonds comme Courvoisier et d’autres fabricants renommés, ont travaillé en étroite collaboration avec des artistes ottomans pour adapter leurs créations aux sensibilités locales.
Ces montres, souvent offertes comme cadeaux diplomatiques ou utilisées dans les cercles de la cour impériale, illustraient un dialogue entre l’Europe et l’Orient, avec des minarets comme pont symbolique. En somme, les minarets dans les montres de l’Empire Ottoman étaient bien plus qu’un simple ornement : ils étaient un hommage à une culture profondément spirituelle et architecturale, tout en incarnant l’élégance et le savoir-faire de leur époque.
Chronomètre
Fin XIXe siècle
Montre chronomètre découverte en or 18k (750) avec un émail au dos représentant une scène architecturale dans le goût de l’Empire Ottoman
Boîtier rond sur charnière, la bordure décorée de motifs stylisés, le dos avec un émail peint orné d’un décor typique pour le marché ottoman avec une vue architecturale d’un palais en perspective laissant apparaître un minaret, l’intérieur numéroté, la cuvette en or marquée « chronomètre » avec une étoile entourée de rayons de soleil dans la partie supérieure et en dessous un cartouche vierge
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, aiguilles stylisées et minuterie perlée, non signé
Mouvement mécanique avec remontage à couronne, de type chronomètre, la platine en nickel, rubis entourés de deux ou trois vis dit « chatonné », échappement à détente, balancier spiral, raquette de réglage avance / retard, signé
Diam. 52 mm
Poids brut. 140,5 g
4 000 - 6 000 €
Notre montre signée de la maison Movado représente au dos la figure de Mustafa Hayri Efendi, originaire d’Urgup, qui fut cheikh de l’islam de 1914 à 1916. Connu sous le nom de Heyri Bey, il étudia à la faculté de droit d’Istanbul, avant de devenir ministre de la Justice et chef du Conseil d’État.
Le titre de Şeyhülislam et celui d’Evkaf Nazırı étaient deux postes importants dans l’administration de l’Empire Ottoman, chacun jouant un rôle essentiel dans la gouvernance religieuse et sociale.
Şeyhülislam (Cheikh-ul-Islam)
Rôle et Importance :
Le Şeyhülislam était la plus haute autorité religieuse de l’Empire Ottoman, équivalent à un grand mufti ou à un chef religieux suprême. Ce poste faisait du Şeyhülislam le principal conseiller du sultan pour les questions religieuses, juridiques, et législatives. Son rôle était d’interpréter et d’appliquer la loi islamique dans tout l’Empire.
Fonctions : Il émettait des décrets religieux sur des questions variées allant des affaires de l’État aux problématiques de la vie quotidienne, garantissant que les décisions politiques restaient en conformité avec les principes islamiques.
Le Şeyhülislam pouvait influencer directement les politiques impériales, y compris la légitimation de la guerre ou la promotion de réformes, comme ce fut le cas lors de la modernisation de l’Empire à la fin du XIXe siècle.
Position dans la Hiérarchie :
Bien que le Şeyhülislam ait été nommé par le sultan, il avait une grande autonomie dans les questions religieuses. Son avis était souvent décisif dans les affaires de justice et de légitimité, et il jouissait d’un grand respect au sein de la société ottomane.
Evkaf Nazırı (Ministre des Fondations)
Rôle et Importance : L’Evkaf Nazırı était le ministre responsable de la gestion des biens waqf(fondations pieuses et charitables). Dans l’Empire Ottoman, les biens waqf étaient des terres, des biens ou des fonds mis en fiducie pour soutenir des institutions religieuses, caritatives, ou publiques, comme les mosquées, les écoles, les hôpitaux, et d’autres œuvres sociales.
Fonctions : Il supervisait l’administration et la gestion de ces biens, veillant à leur bonne utilisation selon les objectifs fixés par les donateurs. Les revenus des waqf finançaient une grande partie des institutions de l’Empire et contribuaient au bien-être de la société.
Le ministère des waqf jouait également un rôle économique, car ces biens représentaient une part significative des richesses foncières et mobilières de l’Empire.
Influence Sociale et Politique : La gestion des waqf était cruciale dans l’Empire Ottoman, car elle assurait la pérennité des
institutions religieuses et la stabilité sociale. L’Evkaf Nazırı avait donc une influence majeure sur le développement urbain et le soutien aux nécessiteux.
Ürgüplü Hayri Efendi : Exemple d’un Şeyhülislam et Evkaf Nazırı
Ürgüplü Hayri Efendi, mentionné précédemment, a cumulé ces deux rôles durant une période critique de l’Empire Ottoman, au début de la Première Guerre mondiale. En tant que Şeyhülislam, il a contribué aux décisions religieuses concernant l’entrée en guerre de l’Empire aux côtés des puissances centrales, en légitimant ces choix d’un point de vue islamique. Comme Evkaf Nazırı, il a également supervisé les biens waqf, jouant un rôle dans la gestion des ressources sociales et économiques pendant une période marquée par des bouleversements. Le double rôle de Şeyhülislam et d’Evkaf Nazırı était symbolique de l’interconnexion entre religion et politique dans l’Empire Ottoman. La gestion des affaires religieuses et des biens waqf renforçait l’autorité de l’État Ottoman tout en soutenant le bien-être social et en assurant la conformité avec la loi islamique.
Chronomètre
Vers 1914
Montre de gousset demi-découverte en or 18k (750) avec un émail au dos représentant la figure historique de Seyhülislam ve evkaf naziri Ürgüplü
Hayri Efendi
Boîtier rond sur charnière, la face avec un cadran excentré et monogramme gravé de plusieurs initiales stylisées sur la moitié inférieure, le dos en émail peint représentant la figure historique de Seyhülislam ve evkaf naziri Ürgüplü Hayri Efendi avec la mention sur le rebord « E.V. 1914 »
Cadran patiné avec chiffres romains pour l’indication des heures, aiguilles stylisées, minuterie chemin de fer, signé au centre « Chronomètre Movado »
Mouvement mécanique avec remontage à couronne, de type chronomètre, la platine en nickel, 15 rubis, échappement à ancre, balancier spiral, 4 ajustements, raquette de réglage avance / retard, signé
Diam. 46 mm
Poids brut. 62,7 g
20 000 - 30 000 €
En 1914, l’Empire Ottoman se trouvait dans une période tumultueuse .
Première Guerre mondiale :
Cette année-là, l’Empire Ottoman entrait dans la Première Guerre mondiale aux côtés des puissances centrales, ce qui aurait des conséquences dramatiques pour l’Empire.
Réformes et Modernisation :
Sous les Jeunes-Turcs, de nombreuses réformes avaient été entreprises pour moderniser l’Empire, y compris dans l’administration des biens religieux. En tant qu’Evkaf Nazırı, Ürgüplü Hayri Efendi jouait un rôle clé dans cette modernisation des institutions religieuses.
Rôle de Hayri Efendi : En tant que Şeyhülislam, il aurait également eu une influence sur l’opinion religieuse concernant l’entrée en guerre et d’autres questions politiques cruciales.
Cette montre très probablement une commande spéciale symbolise aussi la naissance de la Turquie moderne qui prend racine dans les grands bouleversements politiques, sociaux et militaires qui se déroulent entre 1914 et 1916, pendant la Première Guerre mondiale, alors que l’Empire Ottoman, autrefois puissant, se trouve dans une phase de déclin.
Bien que la fondation de la République de Turquie n’ait lieu officiellement qu’en 1923 sous la direction de Mustafa Kemal Atatürk, les événements de la période 1914-1916 jettent les bases des transformations qui mèneront à la Turquie moderne.
L’entrée de l’Empire Ottoman dans la Première Guerre mondiale (1914)
En 1914, l’Empire Ottoman entre dans la Première Guerre mondiale aux côtés des puissances centrales (Allemagne et Autriche-Hongrie), en espérant récupérer des territoires perdus et retrouver une position de force. Cependant, l’empire, affaibli économiquement et militairement, n’est pas en mesure de faire face aux grandes puissances alliées (Royaume-Uni, France, et Russie) qui visent à diviser ses territoires. Le nationalisme turc et les réformes des Jeunes-Turcs
À cette époque, le mouvement des Jeunes-Turcs, une organisation politique réformiste et nationaliste, joue un rôle majeur dans la politique ottomane. Depuis leur
prise de pouvoir en 1908, les Jeunes-Turcs, notamment le parti du Comité Union et Progrès (CUP), cherchent à centraliser le pouvoir, à moderniser l’administration, et à favoriser un nationalisme
Cette montre est donc à juste titre le symbole du passage de l’Empire Ottoman à la Turquie moderne, elle peut être considérée comme un précieux souvenir historique de cette période tumultueuse avec la fin des grands empires, l’Empire Ottoman mais aussi la fin de l’Empire Austro-Hongrois, un nouveau monde s’ouvre alors au début du XXe siècle.
Chronomètre
Vers 1914
La famille Bronnikov, une dynastie d’horlogers
La famille Bronnikov, basée à Vjatka (aujourd’hui Kirov), en Russie, était une famille d’horlogers multigénérationnelle. Ils ont commencé à produire des montres au milieu du XIXe siècle, Semyon Bronnikov et plus tard son fils, Mikhail Bronnikov, étant les figures les plus célèbres. Les Bronnikov étaient connus pour leur savoir-faire et leur créativité exceptionnels, ils se sont spécialisés dans la fabrication de montres tout en bois et tout en os, comme en témoignent nos exemples. Contrairement au métal, le bois n’est pas sujet aux variations thermiques créées par les températures très chaudes et extrêmement froides.
Le premier membre connu de la famille est Ivan Bronnikov (vers 1770-1860), menuisier et tourneur. Son fils, Semyon Ivanovitch (18001875), a fabriqué une montre de poche entièrement sculptée dans du bois pour une exposition de 1837. Le futur tsar Alexandre Il aurait acheté la montre. Deux des sept fils de Semyon, Mikhaïl Semyonovitch
et Nicolaï Semyonovitch, ont continué son travail. Le fils de Mikhaïl, Nicolaï Mikhaïlovitch, était le dernier horloger de la famille.
L’origine de la conception des montres Bronnikov
La conception inventive des montres Bronnikov comprend un mouvement qui fait partie intégrante du boîtier. Ces montres n’étaient pas destinées à un usage quotidien, mais à être plutôt des souvenirs coûteux et rares, destinés à la grande aristocratie russe au XIXe siècle.
Ce qui distingue les montres Bronnikov de pratiquement toutes les autres montres, c’est l’utilisation du bois pour presque toutes les parties de la montre, y compris le boîtier, le cadran, les engrenages et le mouvement. Différents types de bois ont été utilisés, comme le buis et le bouleau, soigneusement choisis pour leur durabilité et leur précision. Seules certaines pièces clés, comme les ressorts et les goupilles, étaient fabriquées en métal.
Les Bronnikov étaient capables de sculpter des mouvements de montres complexes entièrement en bois, un exploit qui exigeait un niveau de compétence et connaissances extraordinaires en horlogerie et en menuiserie. Les boîtiers étaient généralement magnifiquement polis et se présentaient souvent sous la forme d’une montre de poche. Les cadrans étaient également en bois, souvent avec des chiffres peints ou sculptés.
La famille Bronnikov, basée à Viatka (aujourd’hui Kirov), en Russie, était une famille d’horlogers multigénérationnelle. Ils ont commencé à produire des montres au milieu du XIXe siècle, Semyon Bronnikov et plus tard son fils, Mikhail Bronnikov, étant les figures les plus célèbres. Les Bronnikov étaient connus pour leur savoir-faire et leur créativité exceptionnels, notamment dans leur utilisation du bois.
En raison de leur construction en bois, beaucoup de ces montres n’ont pas survécu à l’épreuve du temps, ce qui ajoute encore à leur rareté. Les quelques exemplaires restants
se trouvent souvent dans des collections privées ou des musées, comme un exemple connu dans les collections du Patek Philippe Museum à Genève et lorsqu’ils apparaissent aux enchères, leur caractère unique et de leur valeur historique en font des pièces très prisées des connaisseurs.
Des montres fiables capables de résister aux températures extrêmes
Malgré leurs matériaux non conventionnels, les montres Bronnikov étaient connues pour leur précision et leur fiabilité. Le fait que le bois se dilate et se contracte avec les changements de température et d’humidité en fait un matériau difficile pour les appareils de chronométrage, mais les Bronnikov maîtrisaient cette technique.
Chaque montre était méticuleusement fabriquée à la main, et leurs délicats mouvements en bois sont toujours considérés comme une merveille d’ingénierie horlogère.
Ces montres reflètent une approche typiquement russe de l’horlogerie au XIXe siècle. Alors que les horlogers suisses et français dominaient le marché des montres de luxe avec des mouvements en métal, la famille Bronnikov a apporté une perspective entièrement différente et plus organique. Leur travail démontre comment l’artisanat traditionnel et les matériaux innovants peuvent coexister de manière très fonctionnelle et esthétique.
L’intérêt des tsars et de la noblesse russe
Les montres Bronnikov ont rapidement gagné en popularité parmi les élites russes, en particulier les tsars de Russie. Les tsars Alexandre II et Alexandre III étaient des admirateurs de ces montres, qui représentaient le savoir-faire et l’originalité de l’artisanat russe. Les tsars et leur entourage appréciaient le caractère unique de ces montres,
qui combinaient luxe, innovation et art traditionnel russe. Offertes comme cadeaux de prestige ou conservées comme pièces de collection, elles étaient des symboles de l’artisanat russe et de la richesse de l’Empire.
Symbolisme et esthétique des montres
Les montres Bronnikov, en os ou en bois, possédaient une esthétique particulière et étaient souvent conçues dans un style qui rappelait les thèmes folkloriques et naturels russes. L’utilisation de matériaux naturels comme l’os et le bois, associés à des sculptures précises et détaillées, ajoutait une dimension symbolique aux montres, évoquant les traditions russes et le lien avec la nature. Ce choix de matériau rendait chaque montre unique et offrait une alternative intéressante aux montres européennes en métal, qui dominaient alors le marché.
Traditionnellement considérées comme fabriquées en os de mammouth, les montres tout en os de Bronnikov sont le type le plus rare avec seulement un ou deux autres exemplaires connus. Entièrement fabriquée à la main, chaque montre Bronnikov est en fait une pièce unique. Les montres en bois et en os de Bronnikov étaient plus chères qu’une montre en or à l’époque et, bien que moins fiables et précises, elles étaient très prisées en Russie et souvent utilisées comme cadeaux uniques et coûteux. Elles ont également reçu de nombreux prix russes et internationaux.
Héritage et importance historique
Les montres Bronnikov sont aujourd’hui rares et extrêmement recherchées par les collectionneurs d’horlogerie ancienne. Elles sont considérées comme des œuvres d’art et des exemples uniques du savoirfaire russe du XIXe siècle. Leur lien avec la noblesse et les tsars de Russie renforce leur valeur historique, et elles sont exposées dans des musées et des collections privées en Russie et à travers le monde. Les Bronnikov ont ainsi laissé une empreinte durable dans l’histoire de l’horlogerie russe, et leurs montres sont considérées comme des symboles de la créativité et de l’innovation russe de cette époque.
En somme, les montres Bronnikov, par leur conception en matériaux rares et leur précision technique, ont su séduire les tsars et les élites de Russie. Elles incarnent un patrimoine horloger unique et témoignent de l’excellence et de l’originalité de l’artisanat russe du XIXe siècle.
Vjatka, Russie
(aujourd’hui la ville de Kirov)
Milieu XIXe siècle
Montre de gousset entièrement en buis accompagnée d’un écrin d’époque en bois d’origine
Boîtier circulaire en buis, le fond sur charnière, lunette à nervures tournées sur les bords, signé à l’intérieur en caractères cyrilliques
Cadran en bois avec cartouches blanches en chiffres arabes, minuterie perlée et petite trotteuse, mécanisme squelette apparent au centre
Mouvement mécanique à remontage à clef entièrement fabriquée en bois avec ponts à goupilles, barillet avec ressort moteur en acier, échappement à cylindre, balancier en bois avec spiral en acier au centre
Diam. 35,5 mm
8 000 - 12 000 €
Vjatka, Russie
(aujourd’hui la ville de Kirov)
Milieu XIXe siècle
Montre de gousset entièrement en os accompagnée d’une chaîne en os sculpté d’origine avec à son extrémité une clef et un crochet
Boîtier circulaire en os, le fond sur charnière gravé d’initiales cyrilliques sous la mitre d’un évêque orthodoxe russe, lunettes avec nervures tournées sur les bords, signé à l’intérieur en caractères cyrilliques
Cadran en os avec cartouches blanches en chiffres arabes, minuterie perlée et petite trotteuse, mécanisme squelette apparent au centre
Mouvement mécanique à remontage à clef entièrement fabriquée en os avec ponts à goupilles, barillet avec ressort moteur en acier, échappement à cylindre, balancier en os avec spiral en acier au centre
Diam. 41 mm
15 000 - 25 000 €
Les montres dites « polissonnes » ou « érotiques » sont à l’origine de la « montres à secret », elles sont apparues dès le XVIIIe siècle et ont marqué un chapitre unique de l’histoire de l’horlogerie. Ces montres cachent des scènes érotiques sous des couvercles ou des cadrans mobiles, offrant une animation discrète et destinée à un public particulier. Elles combinent innovation technique et audace, reflétant les goûts et la décadence d’une époque qui fût celle du Libertinage au Siècle des Lumières.
Origines et Contexte
Historique
Émergence au XVIIIe siècle : Les montres polissonnes ou érotiques apparaissent principalement en Europe, notamment en Angleterre avec l’horloger James Cox, durant le XVIIIe siècle, une période marquée par un goût pour l’art et la liberté d’expression, ainsi que par un certain relâchement des mœurs parmi les élites. Le libertinage est alors un thème populaire, et ces montres deviennent des objets de collection pour une clientèle fortunée.
Fonction de Secret et de Discrétion : Ces montres étaient souvent fabriquées avec des mécanismes de dissimulation permettant de cacher les scènes érotiques sous un cadran ou un couvercle. Elles permettaient donc de maintenir l’apparence d’une montre « normale » tout en conservant une fonction secrète.
Techniques de Fabrication et Esthétique
Miniatures et Émail : Les scènes étaient souvent peintes en émail ou gravées avec des détails impressionnants malgré leur petite taille. Ces illustrations montrent souvent des personnages en situation romantique ou érotique, parfois inspirés par la mythologie, l’art ou la littérature.
Automates et Mécanismes :
Certaines montres polissonnes sont dotées d’automates qui, activés par un petit levier ou un bouton, mettent en mouvement les personnages. Ces scènes animées témoignent de l’ingéniosité des artisans, qui miniaturisent les mécanismes tout en les rendant discrets et précis.
Thèmes et Symbolisme des Montres Polissonnes
Références Mythologiques et Littéraires : Les scènes érotiques des montres polissonnes peuvent représenter des thèmes issus de la mythologie gréco-romaine, des sujets récurrents dans la décadence du Libertinage au XVIIIe siècle.
Les montres polissonnes ou érotiques, qui sont apparues au XVIIIe siècle, sont marquées par des thèmes et un symbolisme distinctif, révélant à la fois les goûts de l’époque et une subtile forme de provocation. Ces montres sont souvent conçues pour être appréciées en toute discrétion grâce à des couvercles ou cadrans mobiles qui dissimulent les scènes. Les thèmes et le symbolisme de ces montres offrent ainsi un aperçu des courants artistiques et sociaux de leur temps.
Libertinage et Provocation
La Culture Libertine du XVIIIe Siècle : Ces montres érotiques sont nées dans un contexte de libertinage, où la classe aristocratique et l’élite cultivent un goût pour l’art érotique. Dans un siècle influencé par les idées des Lumières, « l’érotisme et l’humour subversif » sont souvent associés à une forme de critique sociale ou de plaisanterie entre « initiés ».
Objets de Plaisir Privé : Le porteur de la montre polissonne possède ainsi un objet de plaisir qui reflète un humour subtil et une appartenance à une culture de l’exclusivité et de la transgression des normes publiques, dans une époque où ces représentations étaient rarement montrées ouvertement.
Thèmes et Représentations Érotiques
Scènes Pastorales et Idylle Romantique : Inspirées par l’art rococo, les montres polissonnes représentent souvent des scènes bucoliques, avec des bergers, des bergères, ou des amants dans un cadre naturel. Ces scènes idéalisées rappellent les fêtes galantes et l’art de peintres comme Fragonard, où le décor naturel symbolise une liberté idéale et un retour à des instincts primaires.
Symbolisme et Message Caché
Subversion de la Moralité :
Les montres érotiques jouent sur la provocation discrète en renversant la rigueur morale extérieure. Elles permettent à l’élite de l’époque de se moquer des normes et règles établies, symbolisant une forme de résistance à l’autorité morale et religieuse tout en demeurant dans le domaine privé.
Mythologie et Allégorie : Des personnages mythologiques, tels que Cupidon, Vénus ou des satyres, sont souvent utilisés dans les scènes érotiques, offrant un prétexte à la représentation du désir. La mythologie antique est ainsi un terrain fertile pour explorer l’érotisme sous une forme déguisée, en se référant à des récits connus de l’époque.
Personnages Historiques ou Littéraires : Certains modèles se sont également inspirés de figures célèbres ou de personnages littéraires qui incarnent la passion ou l’infidélité, rendant hommage aux récits populaires du temps.
Temps et Plaisir : Dans ces montres, le concept de « mesurer le temps » se superpose au plaisir éphémère de l’instant. C’est une subtile ironie de montrer l’érotisme et le plaisir charnel sur un objet destiné à mesurer la fuite du temps, rappelant que la vie est faite pour être savourée.
Dualité et Secret : La montre polissonne symbolise également la dualité entre l’apparence et la réalité, ou entre la sphère publique et privée. En dissimulant les scènes érotiques, ces montres reflètent l’idée de double vie ou de secret, rappelant l’époque où certains menaient des vies privées cachées derrière les convenances publiques.
La décadence du libertinage au XVIIIe siècle s’inscrit dans un contexte de grandes transformations sociales, philosophiques et politiques en Europe, marquant la fin d’une époque où les pratiques et idéaux libertins, autrefois associés à l’élite aristocratique et à une certaine quête de liberté intellectuelle et morale, perdent de leur prestige et de leur influence.
Au XVIIIe siècle, le libertinage atteint son apogée, notamment sous l’influence de la philosophie des Lumières et de l’aristocratie française, incarnée par des figures sulfureuses comme le Marquis de Sade, ou encore Choderlos de Laclos avec Les Liaisons dangereuses. Cependant, plusieurs facteurs précipitent sa décadence et notamment les idéaux de
La Révolution française qui accélère ce processus, en renversant les structures traditionnelles et en discréditant les valeurs perçues comme décadentes.
Conclusion
Les montres polissonnes sont des témoins d’une époque où l’horlogerie ne se limitait pas à une fonction de mesure du temps, mais devenait un moyen d’expression artistique et personnelle. Ces montres représentent à la fois un défi technique, un symbole de transgression et un objet d’art privé, incarnant l’esprit du XVIIIe siècle où la fascination pour le secret et l’inattendu rencontrant le raffinement de l’horlogerie et surtout de la technique si prisée de la peinture sur émail.
La dichotomie qui existe sur cette montre polissonne entre la représentation des deux chèvres au dos du boîtier et la scène érotique dissimulée sous le mouvement symbolise à elle seule le culte du secret qui s’est développé au cours au XVIIIe siècle. Les montres polissonnes se présentent à l’époque comme l’art de la dissimulation, pour la plupart elles sont des commandes spéciales dans une époque où le Libertinage prend toutes sortes de formes, y compris au travers des « montres à secret ». Les deux chèvres sont un motif récurrent dans les arts décoratifs du XVIIIe siècle, notamment dans les styles rococo et néoclassique, où elles sont souvent utilisées dans des peintures, sculptures, gravures, et mobiliers. Leur symbolique est riche et multivalente, enracinée dans la mythologie, la pastorale, et les traditions culturelles. Voici les principaux sens attachés à ce motif .
La pastorale et l’idéal bucolique
Au XVIIIe siècle, sous l’influence du style rococo, la pastorale devient un thème central dans l’art et les décors.
Les chèvres évoquent un mode de vie idyllique, en harmonie avec la nature, souvent idéalisé dans des scènes champêtres ou galantes. Elles symbolisent la simplicité, l’innocence et une nostalgie pour une vie rurale paisible, en opposition au tumulte de la vie urbaine ou de cour.
Fertilité et abondance
Dans la mythologie classique, les chèvres sont souvent associées à des idées de fertilité et de richesse :
Amalthée, la chèvre nourricière de Zeus dans la mythologie grecque, représente l’abondance et la protection. Cette association a influencé l’utilisation de chèvres dans les arts pour symboliser la générosité de la nature.
Les deux chèvres ensemble peuvent aussi symboliser une dualité harmonieuse ou une complémentarité dans la nature.
La mythologie de Pan et le libertinage
Les chèvres sont liées au dieu grec Pan, une divinité de la nature sauvage, de la sexualité et personnification de la luxure, symbole de la décadence du Libertinage.
Dans ce contexte, les deux chèvres peuvent symboliser le culte de la dissimulation qui est à l’origine de la montre à secret, l’idée de montrer en apparence et de cacher la vérité profonde.
Cette interprétation trouve un écho dans le libertinage du XVIIIe siècle, où les chèvres peuvent représenter un jeu entre innocence apparente et désir, symbole d’une certaine décadence des mœurs à la fin du Siècle des Lumières.
Dualité et opposition
Les deux chèvres peuvent être interprétées comme une allégorie de la dualité : le bien et le mal, l’esprit et le corps, ou encore la nature sauvage et la civilisation domestiquée.
Dans ce sens, elles sont un motif décoratif qui invite à la réflexion sur les contrastes fondamentaux de l’existence.
Symbole ornemental et esthétique
Les chèvres sont également un motif purement décoratif dans les arts du XVIIIe siècle, notamment dans les ornements des meubles et porcelaines. Leur posture gracieuse ou ludique s’intègre bien dans les compositions rococo, asymétriques et très inspirées par la nature. Elles apparaissent fréquemment en paire pour équilibrer visuellement les compositions, en encadrant un médaillon, une guirlande ou une scène centrale, tel le dos de notre montre à secret.
En résumé, les deux chèvres dans les décors du XVIIIe siècle symbolisent à la fois l’abondance, la vie pastorale, et une certaine sensualité, tout en incarnant un motif esthétique typique du style rococo et néoclassique. En l’occurrence, elles sont utilisées pour cacher un secret avec cette scène érotique dissimulée sous le mouvement de la montre.
« Les deux chèvres »
Milieu XVIIIe
Montre polissone en or et émail avec mouvement squelette et scènes érotiques dissimulé
Boîtier rond sur charnière, la lunette d’écoré d’émail bleu et pierres rouges, le dos décoré d’une scène en émail champlevé bleu translucide représentant deux chèvres dans un sous-bois , l’ensemble du boîtier dissimule au dos du mouvement scène érotique peinte sur émail polychrome
Cadran émail blanc avec chiffres romains et minuterie chemin de fer, ouverture pour le carré de remontage
Mouvement mécanique avec remontage à clef, l’ensemble squelette avec grand balancier spiral visible, échappement à cylindre, mécanisme de fusée et chaîne, raquette de réglage avance et retard
Diam. 34 mm
Poids brut. 38,6 g
10 000 - 15 000 €
« Le vase de fleurs »
Milieu XVIIIe siècle
Montre polissonne en or et émail peint avec trois scènes érotiques dissimulées fabriquée pour le marché chinois
Boîtier rond sur charnière, la lunette décorée de feuilles en émail champlevé bleu et de gravure, le dos d écoré d’un émail peint représentant un vase de fleurs sur un fond gris-vert clair-obscur, l’ensemble du boîtier dissimule au dos du mouvement scène érotique peinte sur émail polychrome
Boîtier avec une ouverture secrète ouvrant au dos sur deux scènes érotiques en émail peint, la première représentant une femme nue tenant dans une main un gobelet que lui a donné la figure mythologique de Pan, la personnification de la Luxure, dans l’autre l’attribut principal du Satyre, la seconde dans l’intérieur représente deux amoureux sur un canapé engagés dans une scène érotique
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, aiguilles stylisées et minuterie chemin de fer, ouverture pour le carré de remontage
Mouvement mécanique avec remontage à clef, coq anglais ciselé et percé à un seul pied, échappement à verge, balancier spiral, mécanisme de fusée et chaîne, disque de réglage avance et retard, signature sur la platine « James Cox, London »
Diam. 40 mm
Poids brut. 68 g
Provenance : Collection Lord Sandberg, Antiquorum, 31 mars et 1er avril 2003, Genève.
40 000 - 60 000 €
Le contexte des montres érotiques en Europe
Mode des objets à secret : à partir du XVIIIe siècle, l’aristocratie européenne développa un goût pour les objets dissimulant des surprises ou des fonctions cachées.
Les montres érotiques s’inscrivent dans cette tradition, devenant des symboles de raffinement, de luxe et d’humour libertin.
James Cox (1723-1800), horloger britannique renommé du XVIIIe siècle, est connu pour ses montres à secret érotiques, des montres avec des émaux d’une grande qualité d’exécution très prisés tant en Europe qu’en Asie.
Ces montres, souvent élaborées pour des élites, mêlaient l’art mécanique et l’érotisme, cachant des scènes polissonnes derrière des mécanismes ingénieux.
Culture libertine au XVIIIe siècle : le XVIIIe siècle, marqué par le libertinage, voyait les œuvres érotiques comme un mélange de provocation, de jeu intellectuel et d’esthétique.
Les montres à scènes érotiques étaient particulièrement appréciées dans les cercles aristocratiques libertins, qui valorisaient leur double symbolisme : la maîtrise du temps et du désir.
Les montres à secret érotiques de James Cox
James Cox était un maître dans l’art de concevoir des pièces d’horlogerie complexes, souvent destinées à étonner par leur esthétique et leur ingéniosité.
Mécanisme caché : ces montres dissimulaient des scènes érotiques sous un couvercle ou un cadran, souvent accessibles par un bouton secret comme notre exemple.
Scènes érotiques : les montres incluaient des scènes peintes sur émail représentant des couples ou des figures dans des poses intimes, à la demande des commanditaires.
Matériaux précieux : Cox utilisait de l’or, de l’argent, de l’émail, des pierres précieuses et des miniatures peintes pour décorer ces montres.
Distribution et clientèle :
Les montres de Cox étaient prisées par l’aristocratie européenne et les amateurs d’objets libertins, elles circulaient dans des cercles privés.
Symbolisme et réception
Symbole de pouvoir et de luxe : posséder une montre érotique était un signe de sophistication et d’accès à une culture libertine réservée à une élite.
Dualité esthétique et fonctionnelle : Les montres combinaient l’artisanat d’horlogerie de pointe avec une touche de légèreté ou de subversion.
JAMES COX, London
« Le vase de fleurs »
Milieu XVIIIe siècle
Objet transgressif : Ces montres reflétaient une fascination pour les plaisirs charnels, mais leur caractère caché permettait de les exhiber discrètement, entre initiés.
Les montres à secret érotiques de James Cox illustrent le mélange unique d’ingéniosité mécanique, de raffinement artistique et de provocation culturelle propre au XVIIIe siècle européen. Ces créations, au-delà de leur fonction, incarnent une époque où le temps, le désir et la sophistication se croisaient dans des objets d’exception.
Le rôle des émailleurs dans les montres érotiques
Les émailleurs étaient responsables de la création des miniatures qui décoraient les cadrans, les couvercles et parfois les parties intérieures des montres. Ces scènes étaient peintes sur de fines couches d’émail vitrifié, un matériau durable et éclatant, idéal pour des œuvres détaillées.
C’est au cours des années 1760 et au début des années 1770 que Cox devient célèbre pour un genre très spécifique : des horloges et des montres à musique et automates élaborées et luxueuses, destinées au marché de l’Extrême-Orient, et surtout à la cour de l’empereur chinois lui-même.
Très peu de montres polissonnes de James Cox de cette qualité sont connues à ce jour, et bien au-delà du caractère subversif propre au libertinage, il est à noter la qualité de l’émail et le travail de joaillerie pour dissimuler le secret qui est tout à fait remarquable dans son exécution. Ces montres, destinées à une élite européenne et au marché chinois, sont le fruit d’une collaboration entre horlogers et émaileurs spécialisés, qui jouaient un rôle crucial dans la décoration de ces pièces uniques.
Les collaborations entre James Cox et les émailleurs
James Cox travaillait avec des ateliers d’émaillage renommés en Suisse, en France et en Angleterre. Parmi les émailleurs les plus influents de l’époque, plusieurs étaient spécialisés dans les montres érotiques :
Jean André Roux et Jean-Marc Vacheron : émailleurs suisses, connus pour leurs décors riches et minutieux, souvent utilisés pour les montres érotiques destinées au marché européen.
Artisans anonymes français et suisses : beaucoup de décors érotiques restent non signés, car les scènes pouvaient être jugées scandaleuses ou subversives à l’époque.
Quelques rares exemples de montres émaillées de Cox ou de ses contemporains sont conservées aujourd’hui dans des collections prestigieuses, notamment au British Museum, au Musée de l’Horlogerie de Genève, ou encore chez des collectionneurs privés. Leur préservation met en lumière l’importance des collaborations entre horlogers et émailleurs dans l’histoire de l’art et de l’horlogerie.
Turin, capitale du Duché (1563)
Le Duché de Savoie, avec Turin comme capitale à partir de 1563, est un ancien État européen ayant joué un rôle important dans l’histoire de l’Italie et de l’Europe. Voici une synthèse de son histoire et de son évolution, avec un focus sur Turin en tant que centre politique et culturel. Création et expansion du Duché de Savoie
Fondation : Le duché est créé en 1416, lorsque l’Empereur Sigismond élève la Savoie, alors un comté, au rang de duché, sous le règne d’Amédée VIII.
Territoire : Le Duché comprenait des terres situées de part et d’autre des Alpes, incluant des régions correspondant aujourd’hui à des parties de la France, de la Suisse et de l’Italie.
Dynastie de Savoie : La maison de Savoie, fondée au XIe siècle, régna sur ce territoire et chercha constamment à étendre son influence en Europe.
En 1563, Emmanuel-Philibert de Savoie, duc de Savoie, transfère la capitale de Chambéry à Turin, une décision stratégique et symbolique.
Proximité stratégique : Turin est mieux situé pour contrôler les terres italiennes et renforcer l’influence de la Savoie dans la péninsule.
Centralisation du pouvoir : Turin devient le cœur administratif, militaire et économique du Duché.
Sécurisation des archives : Le transfert inclut le Saint-Suaire, symbole religieux et politique, qui est déplacé de Chambéry à Turin.
Le rôle du Duché dans les conflits européens
Guerres franco-savoyardes : Située à la frontière entre la France et les puissances italiennes, la Savoie est un enjeu stratégique dans les rivalités européennes.
Ligue de Turin (1696) : Turin joue un rôle diplomatique dans les traités européens, consolidant la position du Duché.
Guerre de Succession d’Espagne (1701-1714) : Victor-Amédée II de Savoie réussit à naviguer entre les alliances pour faire reconnaître son autorité et obtenir le titre de roi.
Passage au Royaume de Sardaigne
En 1713, le Duché de Savoie prend une dimension royale lorsque le traité d’Utrecht accorde à Victor-Amédée II le titre de roi de Sardaigne.
Turin reste la capitale du nouvel État, qui devient un acteur clé de l’unification italienne au XIXe siècle.
Héritage de Turin et de la Savoie
Unification de l’Italie : Sous Victor-Emmanuel II, issu de la maison de Savoie, Turin devient la première capitale de l’Italie unifiée en 1861.
Patrimoine architectural : Les monuments et palais de Turin témoignent encore aujourd’hui de l’âge d’or du Duché de Savoie. Mémoire savoyarde: La maison de Savoie reste un symbole historique important en Italie, et son influence est perceptible dans la culture et l’identité de la région.
En somme, Turin, en devenant la capitale du Duché de Savoie, a marqué un tournant stratégique pour cet État, en renforçant son influence en Italie et en Europe tout en devenant un centre culturel et artistique majeur.
Début XIXe siècle
Montre polissonne en or multicolore à sonnerie répétition des quarts, sertie de rubis et de turquoises, avec scène érotique cachée peinte sur émail
Boîtier rond sur charnière, la lunette décoréé de motifs en relief multicolores et sertie de turquoise, le dos richement décoré de fleurs en or multicolores et serti de rubis et de turquoises, le fond s’ouvrant pour révéler une scène érotique finement peinte sur émail sur la cuvette
Cadran guilloché avec cartouches pour les heures en chiffres romains, aiguilles stylisées, minuterie chemin de fer, signature sur le cadran « Musy Père et Fils Horlogers S.A.S. à Turin »
Mouvement avec remontage à clef, balancier spiral, raquette de réglage avance et retard, système de sonnerie à répétition avec deux marteaux sur gong actionnés par pression au pendant
Diam. 48 mm
Poids brut. 83,5 g
15 000 - 25 000 €
Cette montre richement décorée et exceptionnellement bien conservée est un exemple inhabituel du type ayant une scène érotique cachée sous le fond. Il est fort probable qu’il s’agisse d’une pièce de commande spéciale pour un membre de la noblesse italienne ou même de la famille royale.
La maison Musy, fondée en 1707 à Turin par Giacomo Musy, est l’une des plus anciennes et prestigieuses horlogeries et joailleries d’Italie. Dès ses débuts, elle s’est distinguée par la qualité exceptionnelle de ses créations, ce qui lui a valu le titre d’horloger et joaillier officiel de la Maison de Savoie.
Musy Père et Fils était un joaillier et horloger des rois de Savoie et des princes héritiers d’Italie, établi à Turin vers 1707, la signature et la déclaration de l’entreprise « Horlogers de S.A.S. » est une abréviation de « Son Altesse Sérénissime » ou « Altesse Sérénissime ».
Au fil des générations, la famille Musy a perpétué son savoir-faire, produisant des montres, des horloges et des bijoux d’une grande finesse. Leur atelier, situé au cœur de Turin, est devenu un symbole d’élégance et de tradition artisanale. Les créations de Musy étaient prisées non seulement par la cour royale, mais également par l’aristocratie européenne, témoignant de leur renommée internationale.
Chapitre 8
Voyage au cœur des origines de la montre primitive jusqu’à la montre oignon avec l’invention du ressort spiral
L’histoire des montres primitives jusqu’à la montre oignon est un témoignage fascinant de l’évolution de l’horlogerie, notamment grâce à l’innovation technique majeure qu’est l’invention du ressort spiral. Ces montres étaient souvent portées en pendentif ou attachées aux vêtements, ce qui les rendait pratiques pour les nobles de l’époque. Bien que Peter Henlein (1485-1542) n’ait pas inventé le ressort moteur, ses recherches ont permis la miniaturisation des mécanismes d’horlogerie, ouvrant la voie aux montres portatives. Il est important de noter que certaines sources attribuent à Henlein l’invention du ressort moteur, mais des preuves historiques indiquent que ce composant existait déjà avant son époque. Néanmoins, son rôle dans le développement des montres portatives reste significatif.
Les débuts de la montre primitive : les horloges portatives
Origine : Les premières montres portatives dites « tambour » apparaissent à la fin du XIVe siècle, inspirées des horloges de table. Elles sont lourdes, encombrantes et fonctionnent avec un mécanisme à poids.
Horloge de table : Au XVe siècle, l’introduction du ressort moteur vers 1430, sans mis au point dans la région de Nuremberg, cela a permis de miniaturiser les horloges. Ces dispositifs, appelés parfois « horloges de Nuremberg », étaient portables mais imprécis.
Formes : Les premières montres avaient des formes variées (ovoïdes, tambours, formes de fruits) et étaient souvent richement décorées, destinées à l’élite aristocratique.
Des montres primitives la montre « oignon »
Les montres primitives : Au XVIe siècle, les montres sont avant tout des objets d’apparats qui ne sont pas des instruments de précision, le plus souvent de forme ronde elles peuvent aussi avoir la forme de symboles religieux comme le crucifix.
L’évolution des montres primitives jusqu’à la montre oignon montre comment des innovations comme le ressort spiral ont transformé des objets d’art en outils fonctionnels.
La montre « oignon » : Elle tire son nom de sa forme bombée et son épaisseur, semblable à un oignon, ce sera la première fois de l’histoire que la montre va devenir précise à l’aide de l’invention du ressort spiral à la fin du XVIIe siècle.
Les montres oignons symbolisent une époque où la science, l’art et la technique s’unissaient pour produire des montres avec une plus grande précision grâce à l’invention du ressort spiral, elles apparaissent sous le règne de Louis XIV.
Le ressort spiral est une invention majeure de Christiaan Huygens, qui a révolutionné l’horlogerie en permettant de rendre les montres portables plus précises.
Le ressort spiral : son importance historique
Le ressort spiral, ou ressort à spires, est un composant mécanique en métal finement enroulé en spirale. Il est fixé à l’axe du balancier (l’organe oscillant d’une montre) et agit comme un régulateur, rendant les oscillations régulières. C’est une pièce essentielle dans les mécanismes des montres mécaniques.
Invention du ressort spiral par Christiaan Huygens (1620-1695)
Huygens est l’une des figures majeures de la Révolution scientifique dans le domaine de l’horlogerie à la fin du XVIIe siècle, il publie l’un des traités les plus importants de l’histoire de l’horlogerie, Horologium en 1658 qui décrit le phénomène du pendule.
Le ressort spiral : En 1675, le physicien, mathématicien et astronome hollandais Christiaan Huygens, invente le ressort spiral dans le cadre de ses recherches sur l’amélioration des mécanismes de montres.
Le ressort spiral a permis aux montres de devenir plus fiables et précises, ce qui signe le début d’une conquête de la précision ultime dans l’horlogerie, ce qui a d’ailleurs donné naissance aux fameuses « montres oignons » équipées de ce dispositif.
Fonctionnement du ressort spiral
Association avec le balancier :
Le ressort spiral est fixé au balancier qui est relié à un échappement, ce qui permet une régularité optimum de la force motrice du ressort moteur dans le mouvement.
Régularité des oscillations :
Le ressort spiral ramène systématiquement le balancier à sa position d’équilibre, garantissant ainsi des oscillations régulières, essentielles pour mesurer le temps avec précision.
Impact sur l’horlogerie
Amélioration de la précision :
Avant l’utilisation du ressort spiral, les montres portatives perdaient parfois plusieurs heures par jour, ce qui explique d’ailleurs l’utilisation d’une seule aiguille sur les montres primitives.
Standardisation : Cette invention est rapidement devenue un standard dans l’horlogerie mécanique et grâce au ressort spiral la précision du mouvement de la montre a été portée à quelques secondes par jour.
Compétition avec Robert Hooke
Le rôle de Huygens dans l’invention du ressort spiral est parfois disputé avec Robert Hooke, un scientifique anglais. Hooke revendiquait avoir travaillé sur des idées similaires au même moment, mais c’est Huygens qui a réussi à l’implémenter dans un dispositif fonctionnel et à publier ses travaux.
L’invention du ressort spiral est un tournant majeur dans l’histoire de l’horlogerie, permettant des avancées cruciales dans la mesure du temps et ouvrant la voie à la modernisation des montres portatives.
« Les Comtes de Kintore »
Début XVIIe siècle
Montre ovale à une seule aiguille en en argent et laiton doré avec pré balancier spiral , boussole et cadran solaire gravés, ayant appartenu à la famille des Comtes de Kintore
Boîtier ovale avec bande en argent gravée et des vignettes représentants tous les évangélistes, le pendant stylisé avec boucle de suspension, le couvercle avant en argent gravé à l’extérieur avec une scène centrale représentant Adam et Eve avec le serpent et avec quatre autres scènes de la Genèse, la carrure décorée de ciselures à motifs de cartouches, le couvercle arrière en argent gravé à l’extérieur avec une scène centrale représentant la Résurrection et avec quatre autres scènes du Nouveau Testament, à l’intérieur est gravé pour une boussole et un cadran solaire
Cadran doré à une seule aiguille en acier bleui gravé avec un anneau chiffres romains gravé, une scène au centre figurant Le Délugec avec la mention « Jéhovah » inscrite en hébreu au-dessus, flanqué de figures emblématiques de la Vie et de la Mort et avec des symboles memento mori en dessous, porte également les mentions « P SAL » et « C III » de part et d’autre du cadran
Mouvement mécanique avec remontage à clef, coq ciselé et percé, pré balancier spiral, quatre piliers en forme de vase entre les deux platines, fusée (manque le boyau), signé « S. Gribelin, Bloys » (Blois) avec une fleur (manque la roue de réglage)
Dim. 65 × 38 mm
Poids brut. 107 g
Provenance par tradition orale et familiale, ancienne propriété des Comtes de Kintore, Ecosse
Cette montre est apparue en vente aux enchères pour la première fois le 22 janvier 2009 chez Christie’s à Londres, vendue par le descendant des Comtes de Kintore, le 14e du nom dans la famille, elle est restée depuis dans une collection privée.
15 000 - 25 000 €
Le titre de comte de Kintore est un titre de la pairie d’Écosse créé en 1677 par le roi Charles II en faveur de Sir John Keith, troisième fils de William Keith, 6e comte maréchal d’Écosse. Ce titre est associé à la famille Keith-Falconer, qui a joué un rôle significatif dans l’histoire écossaise.
Histoire et Titulaires Notables
John Keith, 1er comte de Kintore (décédé en 1714) : Créé comte en 1677, il a également reçu le titre de Lord Keith d’Inverurie et Keith Hall
William Keith, 2e comte de Kintore (décédé en 1718) : Fils du 1er comte, il a hérité des titres à la mort de son père.
Anthony Adrian Keith-Falconer, 5e comte de Kintore (décédé en 1804) : Après une période où le titre était en suspens, il a été reconnu comme comte en 1778. Il a adopté le nom de Keith-Falconer pour refléter l’héritage familial.
Algernon Hawkins Thomond Keith-Falconer, 9e comte de Kintore (1852-1930) : Il a servi comme gouverneur de l’AustralieMéridionale de 1889 à 1895.
Ethel Sydney Keith-Falconer, 11e comtesse de Kintore (18741974) : Elle a hérité du titre à la mort de son frère en 1966, devenant l’une des rares femmes à porter un titre de comte en Écosse.
James William Falconer Keith, 14e comte de Kintore (né en 1976) : L’actuel titulaire du titre, il a succédé à son père en 2004.
Simon Gribelin, Blois
Résidence Familiale
La résidence historique de la famille est Keith Hall, située près d’Inverurie dans l’Aberdeenshire. Ce domaine est associé à la famille depuis plusieurs siècles et reflète l’héritage architectural et culturel des comtes de Kintore.
Rôle et Influence
Les comtes de Kintore ont joué un rôle important dans l’histoire écossaise, notamment en tant que membres influents de la noblesse et en participant à des fonctions publiques, telles que le poste de gouverneur colonial. Leur héritage est également lié au clan Keith, l’un des clans écossais les plus anciens et respectés.
Notre exemple est signé par l’horloger français Simon Gribelin, répertorié dans le Tardy, Dictionnaire des Horlogers Français, p. 273, il est le premier d’une grande dynastie du XVIIe au XVIIIe siècle en France. Simon Gribelin est actif à Blois en 1588, il se marie au temple en 1593 et décède en 1633.
Parmi les quelques montres encore connues de cet horloger, on retrouve ses créations dans les plus grandes collections muséales en France, comme la fameuse collection Paul Dupuy au Musée de Toulouse. On peut aussi noter que cette montre primitive est originaire de la ville de Blois qui joua un rôle important dans l’histoire de l’horlogerie.
« Les Comtes de Kintore »
Début XVIIe siècle
La ville de Blois, située dans la région Centre-Val de Loire en France, est connue pour son riche patrimoine historique et architectural. Cependant, elle a également joué un rôle important dans l’histoire de l’horlogerie, particulièrement entre le XVIe et le XVIIIe siècle.
Les montres primitives de la ville de Blois
Dès la Renaissance, Blois devient un centre important pour l’horlogerie française qui rayonne dans l’Europe entière. Sa réputation repose sur des artisans talentueux qui innovent dans la fabrication de montres et d’horloges. Ces artisans ont été influencés par les progrès techniques venus de Suisse et d’Allemagne.
Les horlogers célèbres de Blois :
Simon Gribelin : Établi à Blois dès 1588, il a fondé une tradition horlogère familiale qui s’est étendue sur plusieurs générations.
Abraham Gribelin : Fils de Simon, il devient horloger du roi et contribue à faire connaître l’art horloger de Blois à la cour.
Nicolas Gribelin : Petit-fils de Simon, il travaille à Paris, mais ses origines à Blois témoignent de la transmission des savoirs dans cette ville.
Les caractéristiques de l’horlogerie de Blois :
Les artisans de Blois étaient aussi réputés pour la gravure ornementale sur les boîtiers de montres, souvent en or ou en émail.
Le Contexte Historique et Culturel
Une ville royale : Blois était une résidence royale sous la Renaissance, attirant des artistes, artisans et scientifiques. Cet environnement a favorisé le développement des métiers d’art, y compris l’horlogerie.
Le commerce international : Grâce à sa situation géographique sur la Loire, Blois a bénéficié du commerce international, ce qui a permis aux horlogers d’avoir accès à des matériaux et des techniques venus d’autres pays.
Influence protestante : Une partie des horlogers de Blois, comme Simon Gribelin, étaient protestants. Après la révocation de l’Édit de Nantes (1685), certains ont quitté la France, emportant leur savoir-faire en Suisse et en Angleterre.
Blois a marqué l’histoire de l’horlogerie française en tant que centre d’excellence artisanale pendant la Renaissance. Des familles comme les Gribelin ont exporté ce savoir-faire à travers l’Europe, laissant un héritage durable dans l’horlogerie mondiale. Aujourd’hui, cette tradition fait partie du patrimoine historique de la ville.
La famille Rousseau a joué un rôle notable dans l’histoire de l’horlogerie genevoise. Originaire de Genève, cette famille est surtout connue pour sa maîtrise de l’horlogerie aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Une famille au service de l’horlogerie genevoise
ROUSSEAU Jean. (1580-1642) :
Maître horloger il fabrique des montres en forme de croix et d’animaux en cristal de roche. Il aura sept fils et cinq filles, dont Jean Le Jeune horloger, David horloger, Daniel orfèvre, Noé graveur, Loÿs lapidaire, Jaques horloger, Jacob lapidaire.
ROUSSEAU Jean (II)
dit Le Jeune (1606-1684) :
Arrière-grand-père de J.-J. Rousseau. Maitre horloger et juré il construit des montres astronomiques et forme plusieurs apprentis dont: Isaac Il Bordier (fils de Jaques I) et Ypolite Noel en 1631, Jean-François Lachis en 1644, Pierre Bérard en 1649, Antoine Gagnier en 1652, Jean Blanchet et Amédée Marchand en 1659.
ROUSSEAU David (1611-1738) : Fils de Jean, grand-père de Jean-Jacques Rousseau, il est l’un des horlogers les plus célèbres de la dynastie. Parmi ses œuvres: une montre de la dimension d’une pièce de dix centimes suisse (19 mm), des montres en cristal de roche en forme de fleurs, croix, tulipe.
ROUSSEAU Isaac (1672–1741) : Horloger talentueux à Genève et père du célèbre philosophe JeanJacques Rousseau.
Bien que sa carrière ait été marquée par des difficultés financières, il a transmis à son fils un environnement marqué par la précision et le savoir-faire artisanal. Il travaille dans sa jeunesse notamment à Constantinople et deviendra le premier horloger du Sérail dans la ville de Galata pour la cour des Sultans de l’Empire Ottoman.
Jean-Jacques Rousseau et l’horlogerie
Bien que Jean-Jacques Rousseau (1712–1778), le célèbre philosophe, ne soit pas horloger, son enfance a été profondément influencée par l’horlogerie familiale.
Il a grandi dans un atelier d’horlogerie où il a été exposé à la minutie, à la discipline et au soin exigés par ce métier.
Son écriture reflète parfois des métaphores liées aux mécanismes horlogers, témoignant de cette influence précoce.
L’importance de la famille Rousseau dans l’horlogerie genevoise
Les Rousseau ont contribué au prestige de l’horlogerie genevoise, qui était déjà reconnue comme un centre de fabrication horlogère de premier plan.
Les montres signées de Jean (II) Rousseau dit Le Jeune sont rares et considérées comme des pièces historiques importantes.
Elles sont exposées dans des collections importantes, tels que le Musée d’Horlogerie et d’Émaillerie de Genève ainsi que le Patek Philippe Museum.
La famille Rousseau a laissé une empreinte durable dans l’histoire de l’horlogerie genevoise. Leur contribution s’inscrit dans le développement de Genève comme capitale mondiale de l’horlogerie. Bien que leur héritage soit souvent éclipsé par la renommée de JeanJacques Rousseau.
« La Sainte Famille »
Émail attribué à Pierre (I) Huaud
Milieu XVIIe siècle
Montre à une seule aiguille en or et émail peint avec pré balancier spiral représentant « La Sainte Famille »
Boîtier rond sur charnière à vignettes pastorales peintes polychromes sur émail sur la carrure, le fond avec une scène représentant la Sainte Famille et Saint Jean-Baptiste enfant, l’intérieur avec une scène pastorale peinte, le couvercle avant avec une scène représentant saint Jean, la Vierge Marie et l’enfant, et une autre scène pastorale à l’intérieur, pendentif en anneau
Cadran argenté à une seule aiguille avec chiffres romains, minuterie chemin de fer au centre, signé « Jean Rousseau »
Mouvement avec remontage par clé, échappement à verge, coq de balancier décoré de feuillages gravés et percés, balancier à deux bras en acier, réglage par rochet et roue, signé « Jean Rouseeau »
Diam. 36 mm
Poids brut. 37,8 g
Provenance par tradition orale et familiale, cette montre est restée dans la même famille depuis la fin du XVIIIe siècle
Cette montre est apparue en vente aux enchères pour la première fois le 15 décembre 2010, Bonham’s à Londres, elle était décrite comme provenant d’une seule et même famille depuis 1790, elle est restée depuis dans une collection privée.
40 000 - 60 000 €
La famille Huaud est une dynastie d’émailleurs genevois du XVIIe siècle, renommée pour ses miniatures sur émail, notamment la décoration de boîtiers de montres.
Pierre Huaud, le père fondateur de la dynastie Huaud à Genève
Pierre Huaud I (1612-1680) : Né à Châtellerault, en France, il s’installe à Genève en 1630, fuyant les persécutions religieuses en tant que huguenot. Réfugié à Genève en 1630 à l’âge de 18 ans et venant non loin de la région de Blois où il était apprenti avec son père Jean Huaud, orfèvre français, il conserva à Genève une partie de la technique enseignée par les grands maîtres français.
Compagnon en 1634, puis maître orfèvre. Epouse, le 18 juin 1643, Françoise Mussard qui lui donne trois fils: Pierre II, Jean-Pierre et Ami. Reçu bourgeois avec ses trois fils en 1671.
La technique de l’émail héritée de la ville de Blois
On ne connaît pas de boîtier signé par Huaud père, on ne peut que les lui attribuer comme notre exemple. Il faut noter que Pierre Huaud, réfugié Huguenot et venant de Blois où il était apprenti, conserva à Genève une partie de la technique enseignée par les grands maîtres français. Cependant, il développa plus tard à Genève une nouvelle technique de peinture en pointillé qu’il transmit à ses élèves.
Pierre I forme ses trois fils à l’art de l’émaillage
Pierre Huaud II (1647-1698) : Formé par son père, il travaille à Genève avant de s’installer à Berlin en 1685, où il est nommé peintre en miniature de la cour en 1691.
Jean-Pierre Huaud (1655-1723) : Après la mort de leur père, il s’associe avec son frère Amy. Ils travaillent à Berlin de 1686 à 1700, puis retournent à Genève, signant leurs œuvres « Les frères Huaud les jeunes ».
Amy Huaud (1657-1724) : Associé à son frère Jean-Pierre, il contribue à la renommée de la famille par ses miniatures sur émail. Ainsi notre exemple qui porte la signature de Jean Rouseau pour le mouvement et une attribution à Pierre Huaud pour la peinture sur émail est une pièce rare et historique pour le patrimoine horloger de la ville de Genève.
« La Sainte Famille »
Émail attribué à Pierre (I) Huaud
Milieu XVIIe siècle
Patek Philippe Museum : Des montres signées Rousseau
Cette montre a fait partie de l’exposition au Patek Philippe Museum sur les montres signées par les membres de la dynastie Rousseau du 11 mai au 13 octobre 2012, elle est décrite et illustrée dans le catalogue, Des montres signées Rousseau, pp. 108-109. L’exposition présentait des chefs-d’œuvre horlogers du XVIIe siècle en hommage à la dynastie horlogère Rousseau. Trente gardetemps rares issus des collections du Patek Philippe Museum, de
grands musées et de collections privées, ont célébré un savoir-faire manufacturier des ateliers genevois qui « firent de la Cité de Calvin le berceau de la haute horlogerie dès le XVIIe siècle ».
Notre horloger qui a signé le mouvement de cette montre est Jean (II) Rousseau le jeune (1606-1684), il est l’arrière-grandpère du philosophe Jean-Jacques Rousseau. Il était connu pour fabriquer des montres de forme et des pièces compliquées telles que des montres-pendules, des montres-réveils et des montres astronomiques.
Le thème de la Charité romaine a été utilisé dans les arts décoratifs, y compris sur des montres de luxe au XVIIIe siècle.
La Charité romaine est l’histoire d’une femme, Péro, qui allaite en secret son père, Cimon, qui est emprisonné et condamné à mourir de faim. La scène a été souvent représentée par des artistes du XVIIe siècle, notamment Rubens et Le Caravage.
Ces montres, souvent destinées à une élite, combinaient le savoir-faire horloger avec l’art de la miniature sur émail en reprenant les thèmes utilisés par les Maîtres Anciens de la peinture.
La Charité romaine : Origine et signification
Origine : La légende de la Charité romaine vient des récits de la Rome antique, notamment relatés par Valère Maxime. Elle raconte l’histoire de Cimon, un vieil homme condamné à mourir de faim en prison, sauvé par sa fille, Péro, qui l’allaite en secret.
Symbolisme : Ce récit illustre un acte de dévouement filial, de sacrifice et de charité extrême. Il incarne les vertus familiales et l’amour inconditionnel.
Représentation sur les montres au XVIIIe siècle
Miniatures sur émail : Les cadrans et les dos de boîtiers de montre étaient souvent décorés de miniatures peintes sur émail.
Les scènes représentaient typiquement Péro allaitant son père emprisonné, dans des compositions inspirées par des peintures ou des gravures célèbres de l’époque.
Techniques utilisées : Les artisans genevois étaient particulièrement réputés pour leur maîtrise de l’émail peint.
Les détails incluaient des couleurs vives et des finitions délicates, mettant en valeur les expressions des personnages et les décors antiques.
La Charité romaine et ses interprétations
Mode des récits antiques : Le XVIIIe siècle voit un fort intérêt pour les thèmes antiques dans les arts décoratifs, notamment avec l’influence du néoclassicisme.
La Charité romaine, déjà populaire en peinture et en gravure, trouve naturellement sa place dans l’horlogerie décorative.
Association au temps : Le thème de la Charité romaine pouvait être lié métaphoriquement au passage du temps et à la transmission des valeurs familiales à travers les générations.Les grands artistes de l’époque : Les gravures et peintures de ce sujet, notamment par des artistes comme Simon Vouet ou Carlo Cignani, étaient largement reproduites. Elles ont inspiré les horlogers et émailleurs de Genève. Représentation classique inspirée du thème de la Charité romaine
Le thème de la Charité romaine est une représentation classique inspirée d’une légende antique qui a été largement exploitée dans les arts décoratifs du XVIIIe siècle. Ce sujet, à la fois moral et chargé d’émotion, s’inscrit dans l’esthétique rococo et néoclassique, mêlant le goût pour les récits historiques et les valeurs morales.
Le thème de la Charité romaine, bien qu’antique, a trouvé une résonance particulière au début du XVIIIe siècle grâce à l’alliance du message moral et de l’esthétique raffinée. Il illustre la manière dont les récits classiques ont été adaptés pour enrichir les arts décoratifs, mêlant culture et artisanat dans des créations luxueuses.
« La Charité Romaine »
Début XVIIIe siècle
Montre oignon à une aiguille en métal doré et émail peint avec balancier pendulum
Boîtier rond sur charnière avec lunette et pourtour décorés de feuillages gravés et ciselés, l’ensemble émaillé polychrome à la manière de Huaud, la carrure décorée de vignettes pastorales, encadrées de feuillages et de fleurs sur fond jaune et bleu, scène émaillée polychrome peinte au revers représentant la Charité Romaine, l’intérieur également décoré d’une scène lacustre
Cadran doré avec chiffres romains à une aiguille stylisée en acier bleui, scène lacustre gravée et incrustée d’émail noir, cercle au centre pour la graduation des demi-heures
Mouvement avec remontage à clef, échappement à verge, coq ciselé et percé avec une ouverture pour le balancier pendulum, fusée à chaîne, platine pleine avec décor floral ciselé et gravé, signé « C. Uyterweer, Rotterdam »
Diam. 49 mm
8 000 - 12 000 €
Cornelis Uyterweer (Rotterdam 1702-1782)
Il fut l’un des horlogers et fabricants de montres néerlandais les plus influents de son époque. Dirigeant de l’Association des horlogers de Rotterdam, il fut également maître de guilde à neuf reprises entre 1749 et 1769, suivi par son fils Pieter à quatre reprises entre 1775 et 1780. Les montres d’Uyterweer se distinguent par leurs coqs de balancier décoratifs inhabituels, souvent avec un faux pendule, et des boîtiers en repoussé finement réalisés. Des exemples de son travail
peuvent être trouvés au Musée néerlandais de l’or, de l’argent et de l’horlogerie de Schoonhoven, au R d’Amsterdam, au Musée de l’horlogerie néerlandaise de Zaandam, au Musée « Het Princessehof » de Leeuwarden et à la Guildhall de Londres. La Charité romaine est l’histoire d’une femme, Péro, qui allaite en secret son père, Cimon, qui est emprisonné et condamné à mourir de faim. La scène a été souvent représentée par des artistes du XVIIe siècle, notamment Rubens et Le Caravage.
La montre décorative au XVIIIe siècle : de la Régence à l’Empire
Entre la Régence (1715-1723) et l’Empire (1804-1815), la montre décorative a connu une évolution majeure en termes de technique, esthétique et ornementation. Elle est passée d’un objet fonctionnel à un symbole de statut social et de raffinement artistique, reflétant les goûts esthétiques des différentes périodes.
Montres sous la Régence (1715-1723)
Style et ornementation :
Sous l’influence du style rococo naissant, les montres décoratives adoptent des formes légères et asymétriques.
Les boîtiers sont souvent ornés de gravures fines, de scènes pastorales, ou de motifs floraux délicats.
Les cadrans restent simples, mais les dos des boîtiers peuvent présenter des miniatures sur émail, avec des thèmes mythologiques ou champêtres.
Techniques :
Introduction et perfectionnement des montres à répétition, permettant de sonner les heures ou les quarts.
Utilisation de l’émail cloisonné et de l’émail champlevé pour décorer les boîtiers.
Influence des arts :
Les thèmes populaires incluent des scènes galantes inspirées des peintures des Maîtres Anciens.
Montres au XVIIIe siècle sous le style Louis XV (1723-1774)
Esthétique rococo :
Les montres deviennent des objets d’art, intégrant des formes asymétriques et des ornements floraux complexes.
Les boîtiers sont souvent en or, parfois incrustés de pierres précieuses ou décorés de miniatures sur émail représentant des scènes mythologiques, amoureuses ou pastorales.
Montres sous Louis XVI et la Révolution française (1774-1799)
Style néoclassique :
Sous Louis XVI, les montres reflètent l’esthétique néoclassique, avec des lignes plus sobres et des motifs inspirés de l’antiquité (colonnes, urnes, guirlandes).
Les scènes émaillées sont souvent empruntées à la mythologie grécoromaine ou à des sujets historiques.
Décoration et matériaux :
Les montres continuent d’intégrer des miniatures sur émail, mais les gravures deviennent plus épurées.
Les boîtiers utilisent des matériaux variés : or multicolore, émaillage polychrome, et parfois des inserts en pierres dures.
Impact de la Révolution :
Pendant la Révolution française, les montres adoptent un style plus austère, avec une simplification des motifs et des matériaux.
Utilisation d’un nouveau calendrier avec les heures dit révolutionnaires avec une lecture décimale, en réaction avec le calendrier édicté par le Pape Grégoire XIII en 1582.
L’apogée du style Breguet sous le Consulat et l’Empire :
Sous le Consulat (1799–1804) et l’Empire (1804–1815), l’horlogerie connaît une période de grande innovation et d’élégance, reflétant l’esprit scientifique et artistique de l’époque napoléonienne. Plusieurs horlogers se distinguent par leur maîtrise technique et esthétique, produisant des montres et des pendules qui marquent l’histoire de l’horlogerie.
Abraham-Louis Breguet (1747-1823)
Abraham-Louis Breguet est l’un des plus grands horlogers de l’histoire, dont l’impact a transformé l’art et la science de l’horlogerie. Né à Neuchâtel, en Suisse, il s’installe à Paris où il fonde sa propre maison horlogère, qui deviendra une référence mondiale en matière d’innovation, d’élégance et de précision.
Jeunesse et formation
Naissance : Le 10 janvier 1747 à Neuchâtel (alors sous souveraineté prussienne).
Après la mort de son père, il est envoyé à Versailles pour apprendre le métier d’horloger.
Il se forme auprès de maîtres horlogers à Paris et perfectionne ses connaissances en mathématiques et en mécanique à l’Académie royale des sciences.
À 28 ans, il fonde son propre atelier à Paris en 1775.
Cet horloger originaire de Neuchâtel est considéré comme le père de l’horlogerie moderne, il est à l’origine des plus grandes innovations de la fin du XVIIIe siècle, il est également celui qui a créé le chef d’œuvre de l’horlogerie, la fameuse Breguet No. 160, dit « Marie-Antoinette ».
Contributions majeures :
Création du tourbillon (breveté en 1801), une complication horlogère révolutionnaire qui améliore la précision en compensant les effets de la gravité.
Développement des montres à tact, des montres à souscription et des montres perpétuelles (ancêtres des montres automatiques).
Style : Sobriété néoclassique, avec des cadrans épurés et des aiguilles élégantes, appelées aujourd’hui encore « aiguilles Breguet » et « chiffres Breguet ».
Aujourd’hui, ces montres décoratives sont des pièces de musée, conservées dans des collections prestigieuses comme celles du Musée d’Horlogerie de Genève, du Louvre, et du Victoria and Albert Museum. Elles témoignent du génie artistique et technique des artisans du XVIIIe siècle, ainsi que de l’importance des montres comme véritables œuvres d’arts à part entière.
« Vénus & Adonis »
Attribué aux Frères Huaud
Début XVIIIe siècle
Montre en or et émail peint représentant « Vénus & Adonis »
Boîtier rond sur charnière entièrement peint sur émail, la carrure décorée de quatre vignettes représentant des bâtiments dans des paysages, serti de pierres précieuses et d’une tête de fleur peinte au milieu, le fond décoré d’une scène de Vénus et Adonis avec Cupidon, la lunette décorée d’un paysage continu, l’intérieur du fond peint d’une scène d’une vue de château avec rivière avec un voyageur au premier plan
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et grands chiffres arabes des cinq minutes, aiguilles stylisées, minuterie chemin de fer et ouverture pour le carré de remontage
Mouvement avec remontage à clef, échappement à verge, coq anglais ciselé et percé à un seul pied, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, les piliers de style égyptiens entre les deux platines, signé « Henry Massy, London »
Diam. 49 mm
Poids brut. 120,2 g
10 000 - 15 000 €
Henry Massy
Henry Massy est enregistré comme travaillant à Charles Street, à Londres, Freeman de la Clockmaker’s Company de Londres entre 1692 et 1745. Le père d’Henry, Nicolas Massy II, avait son atelier à Cranbourn Street à Londres. Il est né à Blois, en France, et est venu à Londres en tant que réfugié huguenot. Il était libre de la Compagnie des horlogers à partir de 1682 et est décédé en 1698. Le père et le fils étaient les descendants du grand horloger français Nicolas Massy Ier de Blois, qui est devenu maître en 1623 et s’est marié la même année. Il est devenu juré en 1646 et est décédé en 1658.
Le boîtier de notre montre rappelle le travail des émailleurs genevois et notamment celui de la famille Huaud. Les émailleurs genevois étaient réputés pour leur style distinctif et magnifique de peintures sur émail. Leur travail exceptionnel se caractérise par leur style miniaturiste et l’utilisation de couleurs riches et variées contrastant avec les tons pastels des émailleurs français de Blois.
La légende biblique d’Éliézer et Rébecca est un récit significatif tiré de la Genèse (chapitre 24). Elle met en lumière la rencontre entre Rébecca, future épouse d’Isaac, et Éliézer, serviteur fidèle d’Abraham, dans une histoire marquée par la foi, la providence divine et la symbolique du mariage.
Résumé de la légende
Le contexte Abraham, âgé et préoccupé par l’avenir de son fils Isaac, demande à son serviteur Éliézer de trouver une épouse pour Isaac parmi sa parenté à Haran, et non parmi les Cananéens.
Éliézer prête serment à Abraham de mener à bien cette mission et part avec des chameaux et des cadeaux.
La prière d’Éliézer
En arrivant près d’un puits à Haran, Éliézer prie Dieu pour qu’un signe l’aide à choisir la future épouse d’Isaac. Il demande que la femme qui lui offrira de l’eau ainsi qu’à ses chameaux soit celle destinée par Dieu.
La rencontre avec Rébecca Rébecca, une jeune femme belle et vertueuse, arrive au puits pour puiser de l’eau. Elle offre de l’eau à Éliézer et abreuvera également ses chameaux, répondant exactement à la prière du serviteur.
Éliézer, convaincu qu’elle est le choix de Dieu, lui offre des bijoux en or et demande à rencontrer sa famille.
La famille de Rébecca Éliézer est accueilli par le frère de Rébecca, Laban, et raconte sa mission et la prière exaucée. La famille reconnaît que cela vient de Dieu et donne son consentement pour que Rébecca devienne l’épouse d’Isaac.
Le départ de Rébecca Rébecca accepte avec foi et courage de quitter sa maison pour aller vers un futur inconnu. Elle part avec Éliézer pour rejoindre Isaac.
À leur arrivée, Isaac voit Rébecca pour la première fois, et leur mariage scelle l’alliance divine.
La foi et la providence
La prière d’Éliézer et sa réponse immédiate montrent l’action de Dieu dans les choix humains, guidant les fidèles vers ce qui est juste.
Rébecca, en acceptant de partir, incarne la foi et l’obéissance à la volonté divine.
Le mariage et l’union spirituelle
Le mariage d’Isaac et Rébecca est souvent vu comme une métaphore de l’union spirituelle entre l’homme et la femme sous l’égide de Dieu.
L’hospitalité et la générosité
L’acte de Rébecca d’abreuver Éliézer et ses chameaux symbolise la générosité et la bonté, qualités essentielles dans une alliance sacrée.
Rébecca dans la tradition biblique
Rébecca devient une figure importante dans l’histoire biblique, mère des jumeaux Jacob (Israël) et Ésaü, et joue un rôle crucial dans la transmission de l’alliance divine avec Abraham à travers Jacob.
Légende dans l’art et la culture
De nombreux artistes ont représenté la scène de Rébecca au puits, notamment dans la peinture de la Renaissance et du Baroque. Ces œuvres capturent la beauté de Rébecca et l’émotion de la rencontre.
Exemple : « Rébecca et Éliézer au puits » par Nicolas Poussin.
La légende d’Éliézer et Rébecca est une histoire profondément spirituelle qui illustre la foi, l’obéissance et la providence divine. Elle a inspiré de nombreuses représentations artistiques et demeure un récit central dans les traditions juive et chrétienne, évoquant la force des alliances et des choix guidés par la foi.
« Eliézer et Rebecca »
Émail attribué à Bouvier
Milieu XVIIIe siècle
Montre Louis XV en or repoussé et émail attribué à Bouvier représentant la scène « Elizer & Rebecca »
Boîtier rond sur charnière recouvert d’émail bleu imitant la pierre dure et d’or repoussé représentant Eliézer et Rebecca, un chameau à gauche et un muret à droite en émail vert translucide, la lunette émaillée et décorée de motifs stylisés
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et chiffres arabes des cinq minutes, décoration losanges et fleurs en émail vert translucide au centre, aiguilles stylisées, minuterie chemin de fer et ouverture pour le carré de remontage
Mouvement avec remontage à clef, échappement à verge, coq continental ciselé et percé, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, les piliers stylisés entre les deux platines, non signé
Diam. 46 mm
Poids brut. 71,2 g
5 000 - 8 000 €
Cette montre possède une décoration bien particulière dont nous ne connaissons que très peu d’exemples à ce jour. Apparue pour la dernière fois aux enchères lors de la vente d’une collection particulière à Genève chez Sotheby’s, le 16 novembre 2008, elle est restée depuis dans la même collection.
Le travail de l’émail sur ce boîtier est comparable à celui de Bouvier dont un exemple est conservé dans les collections du Musée Cognacq-Jay à Paris, un autre exemple en tout point similaire fut vendu aux enchères par Me Etienne Ader lors de la dispersion de la collection Bloch Pimentel en 1961 à l’hôtel Drouot.
Julien Le Roy (1686-1759) est l’un des horlogers français les plus éminents du XVIIIe siècle, reconnu pour ses contributions significatives à l’horlogerie et pour avoir été l’horloger du roi Louis XV.
Biographie et carrière
Naissance et formation :
Né le 6 août 1686 à Tours, Julien Le Roy est issu d’une famille d’horlogers. Formé par son père, Pierre Le Roy, il réalise sa première pendule à l’âge de treize ans. En 1699, il s’installe à Paris pour parfaire son apprentissage auprès de l’horloger C. Le Bon.
Maîtrise et reconnaissance :
En 1713, il devient maître horloger et, en 1739, est nommé horloger ordinaire du roi Louis XV. Il dirige son atelier rue de Harlay à Paris jusqu’à son décès en 1759.
Contributions à l’horlogerie
Innovations techniques :
Julien Le Roy est reconnu pour ses améliorations des mécanismes horlogers, notamment l’introduction de l’échappement à ancre et des perfectionnements dans les montres à répétition.
Horloges horizontales : Il est également crédité de la création ou de la popularisation des horloges horizontales d’édifice, caractérisées par un agencement innovant des rouages, une réduction du nombre de pièces et une maintenance simplifiée.
Héritage et postérité
Famille d’horlogers : Parmi ses quatre fils, Pierre Le Roy (17171785) poursuit la tradition familiale en devenant un horloger réputé, contribuant à la création de gardetemps d’une grande précision.
Collections muséales : Les œuvres de Julien Le Roy sont conservées dans de nombreux musées prestigieux, tels que le Louvre à Paris et le Victoria and Albert Museum à Londres.
Julien Le Roy demeure une figure emblématique de l’horlogerie française, ayant marqué son époque par son expertise technique et son rôle auprès de la cour royale.
Milieu XVIIIe siècle
Montre en or et pierre de sang dit « héliotrope » avec répétition des quarts
Boîtier rond sur charnière circulaire en pierre de sang dit « héliotrope » monté en or, la lunette en héliotrope soulignée de guirlandes d’or et de diamants, pendentif et poussoir sertis de diamants
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et chiffres arabes des cinq minutes, soulignés de diamants appliqués, guirlande de fleurs peinte en polychromie au centre, aiguilles stylisées et minuterie chemin de fer, ouverture pour le carré de remontage
Mouvement avec remontage à clef, échappement à verge, coq continental ciselé et percé, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, les piliers à balustre entre les deux platines, mécanisme de sonnerie avec marteau, signé « Julien Le Roy, Paris »
Diam. 42 mm
Poids brut. 75 g
8 000 - 12 000 €
à Dresde
Fin XVIIIe siècle
Montre en or et lapis-lazuli, travail d’orfèvrerie dans le goût de Johann Chistian Neuber à la cour de Saxe
Boîtier rond sur charnière monté en lapis-lazuli avec montures en or ciselé à motif de panier ondulé, la lunette sertie de plaques de lapis-lazuli intercalées avec de motifs en or
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et chiffres arabes des cinq minutes, aiguilles stylisées et minuterie chemin de fer, ouverture pour le carré de remontage, signé « Poncet à Dresde »
Mouvement avec remontage à clef, échappement à verge, coq continental ciselé et percé, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, les piliers stylisés entre les deux platines, signé « Poncet à Dresde »
Diam. 44 mm
Poids brut. 69,5 g
8 000 - 12 000 €
Johann Christian Neuber (17361808) était un orfèvre et lapidaire allemand renommé, originaire de Neuwernsdorf, en Saxe. À partir de 1755, il est nommé joaillier de la cour de Frédéric-Auguste III de Saxe. Il est particulièrement reconnu pour ses créations en pierres dures, notamment ses célèbres « boîtes-cabinets » ou « Steinkabinett-Dosen », qui intègrent des mosaïques de pierres précieuses locales.
Il a également collaboré avec la manufacture de porcelaine de Meissen pour créer des pièces combinant porcelaine et pierres précieuses.
Cette très belle montre est l’un des rares exemplaires connus avec un boîtier en lapis-lazuli. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Dresde était célèbre pour la production d’objets précieux incroyablement fins combinant l’art du lapidaire et de l’orfèvre. Parmi les exemples d’objets précieux à la cour de Saxe à Dresde, on retrouve le travail d’un maître orfèvre Johann Christian Neuber (1736-1808) qui a inspiré une génération de maîtres orfèvres par la suite, ce qui explique notre boîtier en lapis-lazuli.
Œuvres et innovations
Ces boîtes étaient souvent accompagnées d’un livret détaillant chaque pierre utilisée, faisant de l’objet un véritable cabinet minéralogique portable.
Les œuvres de Neuber dans les collections muséales
Les œuvres de Neuber sont conservées dans des musées prestigieux, tels que le Louvre à Paris et le Victoria and Albert Museum à Londres.
Son travail reflète l’élégance et le raffinement de l’orfèvrerie saxonne du XVIIIe siècle, alliant art, science et artisanat.
Johann Christian Neuber demeure une figure emblématique de l’orfèvrerie européenne, ayant su marier avec brio la beauté des pierres précieuses locales à des créations artistiques d’exception.
Jean François Poncet (vers 17201789) était un horloger suisse renommé du XVIIIe siècle, reconnu pour son travail en Saxe et en Pologne.
Biographie et carrière
Né à Genève, Poncet s’est formé à l’horlogerie dans sa ville natale, réputée pour son excellence dans ce domaine.
En 1735, il s’installe à Varsovie, en Pologne, où il travaille pour la cour royale.
En 1748, il déménage à Dresde, en Saxe, où il est nommé horloger de la cour du roi Auguste III de Pologne, également électeur de Saxe. Il devient inspecteur du Grünes Gewölbe (Voûtes Vertes), le trésor de la cour saxonne.
Contributions à l’horlogerie
Innovations : Poncet est reconnu pour ses montres de haute précision et ses pendules ornées, souvent décorées de pierres précieuses et d’émaux.
Style : Ses créations reflètent le style rococo, avec une attention particulière aux détails et à l’esthétique.
Les montres de Poncet dans les collections muséales
Les montres de Jean François Poncet sont conservées dans des musées prestigieux, tels que le Musée des Arts Décoratifs à Paris et le Victoria and Albert Museum à Londres.
Son travail a influencé l’horlogerie européenne, notamment par l’introduction de techniques innovantes et de designs raffinés.
Jean François Poncet demeure une figure emblématique de l’horlogerie du XVIIIe siècle, ayant su allier précision technique et esthétique élégante dans ses créations, comme notre exemple avec ce boîtier rarissime en lapis-lazuli.
Les miniatures en émail signées de Hamelin sont extrêmement rares. Il semble qu’il n’y ait que quatre tabatières répertoriées incorporant des œuvres signées de sa main. Deux d’entre elles sont montées sur des boîtes par Jean Ducrollay, l’une dans la collection Wallace (illustrée dans R. Savill, The Wallace Collection – French Gold Boxes, Londres, 1991, n° 6) et une seconde, datée de 1758, se trouve dans la collection du Taft Museum, Cincinnati (illustrée dans C. Le Corbeiller, European and American Snuff-Boxes 1730-1830, Londres, 1966, n° 84). La troisième, signée et datée de 1758, autrefois dans la collection Louis Surmont, Paris, a été vendue chez Christie’s à Genève le 19 mai 1998. Le quatrième et dernier exemple est passé en vente chez Christie’s à Londres le 12 juin 2006.
Verdier, horloger à Paris
Jean-Jacques-Baptiste Verdier était un horloger parisien actif au XVIIIe siècle, reconnu pour la qualité et l’élégance de ses créations. Ses œuvres, souvent signées « Verdier à Paris », reflètent le raffinement de l’horlogerie française de cette époque. Jean-JacquesBaptiste Verdier a travaillé à Paris et est devenu maître en 1737. Il est enregistré comme étant établi en 1739 rue des Marais, et il devint Juré en 1773.
L’échappement à double virgule : l’objet d’un scandale
L’échappement à double virgule a été l’objet de l’un des plus grands scandales horlogers de la France du XVIIIe siècle. En 1753, le bourgmestre du Roi, Jean-André Le Paute, a publié une description d’un nouvel échappement pour montres, dérivé de l’échappement à roue à épingles qui avait été utilisé avec grand succès dans les horloges. Le nouvel échappement, dont les détails ont été donnés dans le livre de Le Paute, a été appelé l’échappement à double virgule. Cependant, Pierre-Augustin Caron, 21 ans, fils d’un autre horloger du Roi, André-Charles Caron, écrit dans une lettre ouverte au Mercure de France qu’en juillet 1753 il avait montré à Le Paute l’échappement de sa propre invention, et que ce dernier l’avait copié et revendiqué comme étant le sien.
L’affaire fit tant de bruit qu’elle fut portée devant l’Académie royale des sciences qui, le 4 mars 1754, se prononça en faveur de Caron comme inventeur. En décembre 1754, l’horloger Jean Romilly présenta à l’Académie une autre version de la double virgule, que cette institution décida avoir été inventée indépendamment de Caron. Ainsi, les deux horlogers furent crédités de son invention. Bien que la double virgule ait donné de bons résultats, elle fut très rarement utilisée, probablement en raison de la difficulté de sa fabrication et de son extrême fragilité. Aujourd’hui, les montres dotées de cet échappement sont extrêmement rares, tel notre exemple qui possède une double virgule.
« Nature morte aux raisins »
Fin XVIIIe siècle
Montre en or et émail peint attribué à Hamelin avec échappement à double virgule
Boîtier rond sur charnière ciselé de volutes, le fond d’un émail peint polychrome dans le style hollandais attribué à Hamelin, représentant une nature morte aux fruits, carrure avec des cartouches en émail bleu
Cadran émail blanc avec grands chiffres arabes stylisés, minuterie chemin de fer externe, aguilles stylisées et ouverture pour le carré de remontage
Mouvement avec remontage à clef, échappement à double virgule, coq continental ciselé et percé, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, les piliers stylisés entre les deux platines, signé « Verdier à Paris »
Diam. 41,5 mm
Poids brut. 62,9 g
20 000 - 30 000 €
Cette montre possède une décoration bien particulière dont nous ne connaissons que très peu d’exemples à ce jour. Apparue pour la dernière fois aux enchères lors de la vente d’une collection particulière à Genève chez Sotheby’s, le 15 novembre 2009, elle est restée depuis dans la même collection.
Bien qu’elle ne soit pas signée, l’émail de haute qualité de cette montre peut être comparé au travail des meilleurs émailleurs peintres émailleurs français de l’époque, comme Hamelin. Bien que l’on sache peu de choses sur Hamelin, il est considéré comme l’un des meilleurs émailleurs français du XVIIIe siècle.
Après des débuts relativement modestes en tant que fabricant de jouets dorés, d’étuis à lunettes et de flacons de parfum montés en argent, la société Elkington est devenue célèbre lorsque son fondateur George Richards Elkington a perfectionné et breveté en 1840 la technique de la galvanoplastie. La galvanoplastie, ou électrolyse, est une technique permettant de déposer une fine couche de métal, comme l’or ou l’argent, sur un objet métallique. Ce procédé est couramment utilisé en horlogerie pour améliorer l’esthétique et la durabilité des montres.
Henry et George Richard Elkington, deux inventeurs britanniques, ont joué un rôle crucial dans le développement de la galvanoplastie au XIXe siècle. En 1840, ils ont breveté un procédé innovant de dépôt électrolytique de métaux précieux, révolutionnant ainsi les méthodes de placage. Bien que les Elkington soient principalement reconnus pour leurs contributions à l’orfèvrerie et à la production d’objets en métal plaqué, il n’existe pas de documentation indiquant qu’ils aient appliqué leurs techniques spécifiquement à la fabrication de montres.
Elkington a cependant continué à faire preuve d’un engagement artistique en produisant des copies exactes en galvanoplastie, avec des finitions en argent, en or ou en bronze, de certains des plus grands vases et récipients historiques de l’art antique et médiéval. Ils ont ainsi répondu à cette forme particulière de kleptomanie historique victorienne et au désir des bourgeois de posséder des objets qui transmettent la lignée et la connaissance.
Renforçant leur réputation de fabricant industriel et pour s’assurer que leur production reflétait les dernières modes, Elkington a employé les meilleurs artistes de l’époque pour produire des modèles uniques, notamment Benjamin Schlick, Pierre-Emile Jeannest, Léonard Morel-Ladeuil, Auguste Adolphe Willms et Edward Welby Pugin, G. Halliday et Christopher Dresser.
Par conséquent, bien qu’Elkington ait produit une vaste production de tous types d’argent et de galvanoplastie, les énormes revenus que cela générait leur permettaient de commander à des artistes la fabrication d’objets précieux tels que notre montre, destinés à être exposés et de démontrer ainsi les capacités suprêmes de leurs ateliers, comme cette montre richement décorée.
Fin XIXe siècle
Montre découverte en or avec décoration de perles
Boîtier rond sur charnière, lunette sertie de demi-perles, vitré des deux côtés, le dos vitré avec des initiales ors en relief, le pourtour sertie de demi-perles, l’ensemble du mouvement visible au travers des initiales en or Cadran émail blanc avec chiffres arabes stylisés, minuterie perlée externe, aguilles stylisées en acier bleui, ouverture pour le carré de remontage
Mouvement avec remontage à clef, échappement à ancre, raquette de réglage avance et retard, balancier spiral, fusée et chaîne, signature sur la platine « Elkington, Regent Sreet, London »
Diam. 48 mm
Poids brut. 84,8 g
7 000 - 10 000 €
« Pensent-ils aux raisins »
Milieu XVIIIe siècle
Montre pendentif savonnette émaillée
Boîtier rond sur charnière, le fond décoré d’une scène avec un bouquet de fleurs en émail polychrome, le dos reprenant une scène d’après le tableau de Francois Boucher «pensent-ils au raisin», la lunette décorée d’un paysage continu
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et chiffres arabes des cinq minutes, aiguilles stylisées et minuterie chemin de fer, ouverture pour le carré de remontage
Mouvement avec remontage à clef, échappement à verge, coq continental ciselé et percé, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, les piliers stylisés entre les deux platines, non signé
Diam. 49 mm
Poids brut. 85,6 g
6 000 - 8 000 €
Cette montre possède une décoration bien particulière au dos qui rappelle l’oeuvre de François Boucher « Pensent-ils au raisin ». Apparue pour la dernière fois aux enchères lors de la vente d’une collection particulière à Genève chez Sotheby’s, le 15 novembre 2009, elle est restée depuis dans la même collection.
Le célèbre tableau de François Boucher de 1747 intitulé «Pensentils au raisin» était une œuvre d’art relativement nouvelle lorsque cette montre a été réalisée dans les années 1760.
L’émailleur de la montre actuelle a presque certainement copié son dessin à partir d’une gravure dans laquelle l’image est inversée par rapport à la peinture originale de Boucher, aujourd’hui conservée à l’Art Institute de Chicago.
La décor au dos de cette montre ressemble beaucoup à une gravure du XVIIIe siècle réalisée à Paris par Jacques Philippe Le Bas (1707-1783).
F-L CHAVANNE Wienn
Début XIXe siècle
Montre pendentif savonnette en or et émail peint
Boîtier rond sur charnière, entièrement peint sur émail de scènes représentant Vénus et Mars avec Cupidon, le couvercle intérieur et le fond peints de ruines classiques et de personnages se promenant parmi des ruines dans un paysage
Cadran émail blanc avec chiffres romains, le centre peint d’une scène représentant un jeune couple habillé à l’antique, aiguilles stylisées et minuterie chemin de fer
Mouvement avec remontage à clef, échappement à verge, coq continental ciselé et percé, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, les piliers stylisés entre les deux platines, la platine signée
« F. L. Chavanne Wienn »
Diam. 29 mm
Poids brut. 29,1 g
4 000 - 6 000 €
François-Louis Chavannes (1762-1823)
François-Louis Chavannes (17621823) était un maître horloger genevois renommé pour ses montres simples et compliquées, notamment des montres fantaisie et des montres à répétition en or trois couleurs décorées d’émail.
Bien que son activité principale se soit déroulée à Genève, certaines de ses créations ont été exportées ou influencées par des styles horlogers d’autres régions, y compris Vienne comme notre exemple. Le nom de François-Louis Chavannes (1762-1823) est mentionné dans le Dictionnaire des Horlogers viennois, F.H. van Weijdom Claterbos, Schiedam, 1979, p.152.
Bilston — Fin XVIIIe siècle
Montre ovale en argent et entièrement en émail peint
Boîtier rond sur charnière, entièrement peint sur émail de scènes représentant une scène galante au dos et dans le fond du boîtier
Cadran avec chiffres romains émaillés noirs, aiguilles stylisées et minuterie chemin de fer, ouverture pour le carré de remontage
Mouvement avec remontage à clef, échappement à verge, coq ciselé et percé, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, non signé
Dim. 38 × 42 mm
Poids brut. 47,7 g
500 - 1 000 € Sans réserve
Les émaux de Bilston en Angleterre
Bilston est une ville située dans les West Midlands, en Angleterre, connue pour son riche patrimoine industriel, notamment dans les domaines de la métallurgie et de la fabrication de montres. Au XVIIIe siècle, Bilston était réputée pour la production de boîtiers de montres en émail, souvent appelés « Bilston enamels ». Ces boîtiers étaient appréciés pour leur qualité et leur esthétique, contribuant à la renommée de l’horlogerie anglaise de l’époque.
Aujourd’hui, bien que l’industrie horlogère ne soit plus prédominante à Bilston, la ville conserve des traces de son passé industriel. Des musées et des expositions locales mettent en valeur cet héritage, permettant aux visiteurs de découvrir l’histoire de la fabrication de montres et d’autres industries qui ont façonné la région. Pour en savoir plus sur l’histoire industrielle de Bilston, vous pouvez consulter le site du Black Country Living Museum, qui propose des informations détaillées sur le patrimoine de la région.
Fin XIXe siècle
Montre de col en or, émail translucide et diamants
Boîtier rond sur charnière, le dos avec un émail translucide serti de diamants, cuvette en or
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures et chiffres arabes des cinq minutes, aiguilles stylisées et minuterie chemin de fer, signé « L Gallopin & Cie Genève »
Mouvement avec remontage à couronne, échappement à cylindre, balancier spiral, raquette de réglage avance et retard, signé « L Gallopin & Cie
Successeurs Henry Capt Genève »
Diam. 25 mm
Poids brut. 17,3 g
500 - 1 000 €
Sans réserve
L. Gallopin Cie –Successeurs Henry Capt Genève
Ces montres, fabriquées vers la fin du XIXe siècle, se distinguent par leur qualité et leur esthétique raffinée, tel notre exemple qui était très vraisemblablement destiné à être porté comme montre de col. Ces pièces témoignent de l’héritage horloger genevois et de la continuité du savoir-faire entre Henry Capt et ses successeurs, L. Gallopin & Cie.
La maison Breguet, fondée par Abraham-Louis Breguet en 1775, a marqué l’histoire en séduisant les plus grandes figures de son temps. De Marie-Antoinette à Winston Churchill, ses créations ont traversé les siècles en équipant une clientèle prestigieuse.
Voici une liste exhaustive des montres, garde-temps et clients célèbres de Breguet de l’Ancien Régime à l’ère moderne.
Sous l’Ancien Régime et la Révolution française
Le Duc d’Orléans (1747-1793)
Le cousin du Roi Louis XVI, surnommé aussi Philippe Égalité, est le premier acquéreur en 1780 d’une « montre perpétuelle », invention d’Abraham Louis Breguet qui est la toute première réalisation aboutie du mouvement automatique décrit à l’époque comme une « montre perpétuelle ».
Louis XVI (1754-1793)
Le roi de France initié à l’art horloger dans sa jeunesse sera aussi parmi les premiers clients de la maison Breguet, en tant que fin connaisseur il acquiert en décembre 1784 une montre Breguet pour le prix de 1 680 livres.
Marie Antoinette (1755-1793)
La Breguet N°160, surnommée la montre dit Marie-Antoinette, est l’une des créations les plus emblématiques de l’histoire de l’horlogerie. Commandée en 1783 et terminée bien après la mort de la reine en 1827, cette montre incarne à la fois le génie technique d’Abraham-Louis Breguet et le destin tragique de sa commanditaire.
Talleyrand (1754-1838)
Les archives de la maison Breguet portent de nombreuses traces des achats effectués par Talleyrand qui reste l’un des plus grands admirateurs de son contemporain, il disait de lui « Ce diable de Breguet veut toujours faire autrement que mieux ». Des années 1780 jusqu’à la fin de sa vie il n’aura de cesse de promouvoir son art horloger sur tous les continents, comme par exemple auprès de l’Empire Ottoman.
Sous l’Empire et jusqu’à la restauration de la monarchie
Napoléon Bonaparte (1769-1821)
Si les montres de Breguet sont à l’époque à la mode dans toute l’aristocratie, le jeune général Bonaparte futur Empereur Napoléon 1er, va acheter une pendulette en avril 1798, sous le No. 178, la première pendulette moderne de voyage, quelques semaines avant son départ pour la campagne d’Egypte.
Impératrice Joséphine (1763-1814)
La future Impératrice et femme de Napoléon Bonaparte, Joséphine de Beauharnais, sera à l’origine d’une des plus belles réalisations de la maison Breguet. La montre de souscription à tact de petite taille, émaillée et sertie de diamants, lui fut vendue le 29 Pluviose An 8 (1800) sous le no. 611, elle est ensuite restée dans la famille et offerte à Hortense de Beauharnais, elle a été acquise en vente aux enchères par la suite et fait partie désormais des collections du Musée Breguet.
La reine de Naples (1782-1839)
Caroline Murat, reine de Naples, est une des clientes inconditionnelles de Breguet, son nom restera à jamais dans l’histoire de la haute horlogerie avec la commande de la première montre-bracelet, vendue en 1811, décrite dans les registres « répétition forme oblongue pour brasselet » sous le no. 2639.
Si Breguet est un habitué des salons parisiens, comme celui de la Princesse de Salm, il est aussi l’un des grands esprits de son époque comme Girodet et Houdon, son aura ira bien au-delà des frontières de la France.
Les clients internationaux tout au long du XIXe siècle
Le duc de Wellington
Le duc de Wellington devient client de la maison Breguet à partir de décembre 1814. Sur le champs de bataille de Waterloo, la tradition veut que le Duc de Wellington portait une Breguet, tout comme d’ailleurs de nombreux belligérants, y compris les maréchaux d’Empire. On compte aussi les rois d’Angleterre comme George IV qui fut un client de la maison Breguet.
Le duc et la duchesse de Infantado
Ils sont des clients fidèles et comptent parmi les plus anciens aficionados espagnols de la maison Breguet, à la fin de l’Ancien Régime ils résident dans un hôtel particulier à l’angle de la place de la Concorde. On compte aussi la famille royale d’Espagne.
Le Prince Troubetskoi
Les créations de Breguet rencontrent aussi en Russie un grand succès, on retiendra notamment une montre vendue en 1821 au Prince Troubetskoi qui est exceptionnelle de par son cadran avec ses chiffres slavons, dont l’usage était peu fréquent à l’époque. Les Tsars de Russie, comme Alexandre 1er, furent également des clients de Breguet.
Le sultan Mahmoud II
Les commandes de l’Empire Ottoman sont aussi une page importante de l’histoire de Breguet avec notamment des pièces rares et exceptionnelles livrées à la cour, comme par exemple cette pendule sympathique offerte par le gouvernement français au nouveau sultan Mahmoud II en 1812, son prix étant de 35’000 francs, l’objet le plus coûteux jamais réalisé par Breguet.
Sir David Lionel Salomons La Breguet N°160, surnommée la montre dit Marie-Antoinette, fut ensuite la pièce phare de la collection de David Lionel Salomons, le pus grand collectionneur de Breguet qui fit une exposition à Paris en 1923 de toute sa collection Paris, avant de léguer une partie de sa collection à sa nièce à Jérusalem où elle fut dérobée en 1983, dans le musée LA Mayer de Jérusalem, soit 200 ans après sa commande initiale. Elle est réapparue fin 2008 et fait partie des collections du L.A. Mayer Museum de Jérusalem.
La Breguet de Winston Churchill
« We shall never surrender » cette citation prononcée par le héros de la guerre, reste à jamais gravée dans la mémoire collective. Et pourtant, Sir Winston Churchill n’était jamais seul car il avait avec lui la montre Breguet de sa famille, pendant les « heures sombres » des bombardements à Londres en 1940.
Commandée en 1890 par le grandpère de Sir Winston Churchill, la montre de poche Breguet n° 765 du Duc Marlborough était dotée d’un chronographe à rattrapante et d’une répétition minutes, surnommée en son temps « the turnip » (le navet) à cause de sa forme.
Selon son arrière-petit-fils, Sir Winston l’avait toujours avec lui et c’est pour cette raison que la Breguet n° 765 surnommée « the turnip » est exposée au Musée impérial de la guerre de Londres, dans les Churchill War Rooms.
Tout au long de sa vie, AbrahamLouis Breguet a été reconnu comme un bienfaiteur de l’horlogerie et le maître suprême de son art. Son travail a perduré, tant par sa qualité que par son style, et a permis de maintenir vivante l’admiration dont il jouissait de son vivant : le lustre du nom Breguet n’a jamais faibli.
George Daniels, The Art of Breguet L’héritage de Breguet depuis 1775
La clientèle prestigieuse de Breguet témoigne de son excellence horlogère à travers les âges. De la reine Marie-Antoinette, symbole de l’opulence, à Winston Churchill, icône de l’époque moderne, chaque montre Breguet incarne un mélange unique d’innovation et d’élégance intemporelle. La maison reste à ce jour l’un des noms les plus emblématiques de l’histoire l’horlogerie et l’on surnomme à juste titre « Breguet, le roi des horlogers et l’horloger des rois ».
« Montre à Tact - No. 713 »
Vendue le 1er octobre 1800 à Mr Busty
Montre savonnette médaillon à tact en or et émail translucide bleu royal avec diamants accompagnée d’une double chaîne et sa clef
Boîtier savonnette en or avec émail translucide bleu recto et verso, au recto une fleur sertie de diamants et au verso une aiguille flèche sertie de diamants pour la fonction tactile pour la lecture des heures à l’aide des diamants sur la carrure, bouton poussoir pour ouverture secrète sur la carrure.
Cadran décentré pour l’indication des heures et minutes sur fond argenté avec chiffres arabes, l’ensemble des rouages et mécanisme apparent, le couvercle comporte une petite ouverture pour ne laisser apparaitre que le cadran, une cuvette de protection en or signée protège l’ensemble, elle porte le numéro de la montre ainsi que le carré de remontage et ouverture pour avance / retard
Mouvement avec remontage à clef, calibre de souscription à finition dorée, cylindre en rubis avec barillet central, balancier simple à trois bras en laiton, spiral plat en acier bleui, raquette de réglage avance et retard en acier bleui, signature sur la platine « Breguet No. 713 »
Diam. 40 mm
Poids brut. 54,1 g
40 000 - 60 000 €
Nous remercions Emmanuel Breguet et les archives de la maison pour nous avoir fourni les informations suivantes « Breguet 793 : montre à tact vendue le 1er octobre 1800 à Monsieur Busty pour 1500 Francs »
« La montre à tact » a été inventée par Abraham Louis Breguet à la fin des années 1790 à une époque où il était inconvenant de lire l’heure en public. Le système «à tact» pouvait aider à lire l’heure tout en étant en société sans sortir la montre de sa poche et peut-être offenser son hôte ou son voisin lors des salons privés très prisés de l’époque. Comme sur cette gravure d’une soirée chez la Princesse de Salm en 1806 sur laquelle figure des invités très prestigieux parmi lesquels Abraham-Louis Breguet, considéré comme l’une des personnalités les plus en vue de son époque, bien au-delà du cercle des horlogers.
Les montres à tact de Breguet sont classées sous différentes catégories, de la petite à la moyenne et enfin la grande. De toutes les réalisations de montres à tact par Breguet, la
catégorie des « petites » à laquelle appartient notre montre est sans aucun doute la plus recherchée.
La plus célèbre de toutes les montres à tact de petite taille avec émail translucide bleu royal étant celle réalisée par Breguet pour Madame Bonaparte sous le numéro 611, décrite comme « Petite montre médaillon à tact » et acquise le 18 février 1800 par la célèbre Joséphine de Beauharnais, future Impératrice des Français de 1804 à 1809.
On estime qu’il ne reste aujourd’hui que très peu de montres à tact de cette période, la dernière ayant été présentée à Paris par la maison de Beaussant Lefèvre, Hôtel Drouot le 25 mars 2021, avait appartenu à Madame de Tallien, mais était de fabrication plus tardive, vendue le 6 Ventôse An 9 (25 février 1801) à M. Ouvrard pour Madame de Tallien. Notre montre à tact, vendue le 1er octobre 1800 à Mr Busty, est l’un des premiers exemples de « montre à tact », la même année que celle vendue à Joséphine de Beauharnais, le 29 Pluviose An 8 (18 février 1800). On estime qu’environ trentecinq montres à tact comme la nôtre, sont connues à ce jour. Ces montres exclusives étaient assez coûteuses, leur prix se situant entre 1000 et 2000 francs de l’époque.
Abraham-Louis Breguet (1747–1823)
Cet horloger suisse est considéré comme le père de l’horlogerie moderne. Il a révolutionné l’art et la science de la mesure du temps. Sa vie et son œuvre sont marquées par des inventions techniques, un style esthétique intemporel et une influence durable sur l’industrie horlogère.
Né à Neuchâtel le 10 janvier 1747 et mort à Paris le 17 septembre 1823, cet horloger a été à l’origine d’une révolution horlogère sans précédent avec ses inventions et innovations qui ont construit la légende de la maison Breguet qui fêtera ses 250 ans d’existence l’année prochaine.
Les réalisations importantes qui ont marqué les débuts de la maison Breguet :
1775 Abraham-Louis Breguet s’installe à son compte au quai de l’Horloge sur l’île de la Cité, à Paris.
1780 Mise au point de la montre perpétuelle désignant les montres à remontage automatique avec masse oscillante, le premier grand succès de la carrière de Breguet.
1783 Réalisation des aiguilles « pommes », auxquelles il laissera son nom et que l’on appelle aujourd’hui « aiguilles de style Breguet ».
1786 Intérêt porté au guillochage pour son esthétisme et son caractère fonctionnel de protection, de lisibilité du cadran et de délimitation des différentes zones de lecture.
1790 Invention du pare-chute, système de protection contre les chocs, l’ancêtre du système antichoc que nous connaissons aujourd’hui sur toutes les montes avec un remontage manuel ou automatique.
1796 Lancement des montres de souscription, soit des montres simples d’assez grand diamètre (61 mm), à une seule aiguille sur un cadran d’émail, commercialisées sur le principe de la souscription avec le paiement du quart du prix à la commande.
1798 Présentation à l’Exposition nationale de 1798 de la pendule sympathique composée d’une pendule et d’une montre qui se remontre automatiquement lorsqu’elle se trouve placée dans un berceau.
1799 Réalisation de la première montre à « tact » dotée d’un système inventé par Breguet permettant la lecture de l’heure au toucher à l’aide d’une aiguille tactile au dos du boîtier.
1801 Le 26 juin, Abraham-Louis Breguet obtient un brevet pour un nouveau type de régulateur appelé « Tourbillon » un mécanisme destiné à compenser les effets de la gravité sur la régularité du mouvement des montres.
1810 Sur une commande de la reine de Naples du 8 juin, Abraham-Louis Breguet réalise dans ses ateliers une des premières montres-bracelets, la montre Breguet N° 2639.
Vente aux enchères : Lundi 16 décembre 2024 - 14h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Maxence Miglioretti +33 (0)1 42 99 20 02 mmiglioretti@artcurial.com www.artcurial.com
Ventes aux enchères : Mardi 17 & mercredi 18 décembre 2024 17h & 14h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Charlotte Norton +33 (0)1 42 99 20 68
cnorton@artcurial.com
www.artcurial.com
Jacques MAJORELLE (1886-1962) L’Aouache à Télouet, circa 1937
Technique mixte sur papier 108,5 × 97 cm
Estimation : 350 000 - 500 000 €
Vente aux enchères : Lundi 30 décembre 2024 - 17h La Mamounia, Marrakech
Contact : Florence Conan +33 (0)1 42 99 16 15 fconan@artcurial.com www.artcurial.com
The Silver Collection
1963 Ferrari 250 GT/Lusso
1966 Ferrari 275 GTB
1972 Ferrari 365 GTC/4
1973 Ferrari 365 GTB/4 Daytona 2001 Ferrari 550 Barchetta
Clôture du catalogue :
Fin décembre
Ventes aux enchères :
Vendredi 7 février 2025
Samedi 8 février 2025
Salon Rétromobile
Paris Expo – Porte de Versailles 75015 Paris Contact : +33 (0)1 42 99 20 73 motorcars@artcurial.com artcurial.com/motorcars
Edgard MAXENCE (1871-1954)
Le parc au paon Pastel gouaché et rehaussé d’une mixtion d’argent sur papier marouflé sur toile, signé ‘EDGARD MAXENCE’ en bas à droite
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Estimation : 50 000 - 80 000 €
Preview à Bruxelles d'une sélection de lots :
Les 24, 25, 27 et 28 janvier 2025
Vente aux enchères : Mardi 11 février 2025 – 14h30
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Matthieu Fournier +33 (0)1 42 99 20 26 mfournier@artcurial.com www.artcurial.com
Lucas CRANACH L’ANCIEN (1472-1553)
Marie à l’enfant avec un ange
Huile sur bois
Signé en bas à gauche avec le serpent ailé
57,5 × 38,5 cm
Vente aux enchères : Mercredi 2 avril 2025
Schwarzwaldallee 171 4058 Bâle, Suisse
Contact : +41 61 312 32 00
info@bbw-auktionen.com
www.bbw-auktionen.com
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• De 700 001 à 4 000 000 euros: 20% + TVA au taux en vigueur.
• Au-delà de 4 000 001 euros: 14,5 % + TVA au taux en vigueur.
2) Lots en provenance hors UE : (indiqués par un ❍).
Aux commissions et taxes indiquées ci-dessus, il convient d’ajouter des frais d’importation, (5,5 % du prix d’adjudication, 20 % pour les bijoux et montres, les automobiles, les vins et spiritueux et les multiples).
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4) La TVA sur commissions et frais d’importation peuvent être rétrocédés à l’adjudicataire sur présentation des justificatifs d’exportation hors UE.L’adjudicataire UE justifiant d’un n° de TVA Intracommunautaire et d’un document prouvant la livraison dans son état membre pourra obtenir le remboursement de la TVA sur commissions.
Le paiement du lot aura lieu au comptant, pour l’intégralité du prix, des frais et taxes, même en cas de nécessité d’obtention d’une licence d’exportation. L’adjudicataire pourra s’acquitter par les moyens suivants :
- En espèces : jusqu’à 1 000 euros frais et taxes compris pour les ressortissants français et les personnes agissant pour le compte d’une entreprise, 15 000 euros frais et taxe compris pour les ressortissants étrangers sur présentation de leurs papiers d’identité ; - Par chèque bancaire tiré sur une banque française sur présentation d’une pièce d’identité et, pour toute personne morale, d’un extrait KBis daté de moins de 3 mois (les chèques tirés sur une banque étrangère ne sont pas acceptés);
- Par virement bancaire ;
- Par carte de crédit : VISA, MASTERCARD ou AMEX (en cas de règlement par carte American Express, une commission supplémentaire de 1,85 % correspondant aux frais d’encaissement sera perçue).
5) La répartition entre prix d’adjudication et commissions peut-être modifiée par convention particulière entre le vendeur et Artcurial sans conséquence pour l’adjudicataire.
b) Artcurial SAS sera autorisé à reproduire sur le procès-verbal de vente et sur le bordereau d’adjudication les renseignements qu’aura fournis l’adjudicataire avant la vente. Toute fausse indication engagera la responsabilité de l’adjudicataire. Dans l’hypothèse où l’adjudicataire ne se sera pas fait enregistrer avant la vente, il devra communiquer les renseignements nécessaires dès l’adjudication du lot prononcée. Toute personne s’étant fait enregistrer auprès de Artcurial SAS dispose d’un droit d’accès et de rectification aux données nominatives fournies à Artcurial SAS dans les conditions de la Loi du 6 juillet 1978.
c) Il appartiendra à l’adjudicataire de faire assurer le lot dès l’adjudication. Il ne pourra recourir contre Artcurial SAS, dans l’hypothèse où par suite du vol, de la perte ou de la dégradation de son lot, après l’adjudication, l’indemnisation qu’il recevra de l’assureur de Artcurial SAS serait avérée insuffisante.
d) Le lot ne sera délivré à l’acquéreur qu’après paiement intégral du prix, des frais et des taxes. En cas de règlement par chèque, le lot ne sera délivré qu’après encaissement définitif du chèque, soit 8 jours ouvrables à compter du dépôt du chèque. A compter du lundi suivant le 90e jour après la vente, le lot acheté réglé ou non réglé restant dans l’entrepôt, fera l’objet d’une facturation de 50€ HT par semaine et par lot, toute semaine commencée étant due dans son intégralité au titre des frais d’entreposage et d’assurance.À défaut de paiement par l’adjudicataire, après mise en demeure restée infructueuse, le bien est remis en vente à la demande du vendeur sur folle enchère de l’adjudicataire défaillant ; si le vendeur ne formule pas cette demande dans un délai de trois mois à compter de l’adjudication, la vente est résolue de plein droit, sans préjudice de dommages intérêts dus par l’adjudicataire défaillant. En outre, Artcurial SAS se réserve de réclamer à l’adjudicataire défaillant, à son choix : - Des intérêts au taux légal majoré de cinq points, - Le remboursement des coûts supplémentaires engendrés par sa défaillance, - Le paiement de la différence entre le prix d’adjudication initial et le prix d’adjudication sur folle enchère s’il est inférieur, ainsi que les coûts générés par les nouvelles enchères.
Artcurial SAS se réserve également de procéder à toute compensation avec des sommes dues à l’adjudicataire défaillant. Artcurial SAS se réserve d’exclure de ses ventes futures, tout adjudicataire qui aura été défaillant ou qui n’aura pas respecté les présentes conditions générales d’achat.
e) Sous réserve de dispositions spécifiques à la présente vente, les achats qui n’auront pas été retirés dans les sept jours de la vente (samedi, dimanche et jours fériés compris), pourront être transportés dans un lieu de conservation aux frais de l’adjudicataire défaillant qui devra régler le coût correspondant pour pouvoir retirer le lot, en sus du prix, des frais et des taxes.
f) L’acquéreur pourra se faire délivrer à sa demande un certificat de vente qui lui sera facturé la somme de 60 euros TTC.
En cas de contestation Artcurial SAS se réserve de désigner l’adjudicataire, de poursuivre la vente ou de l’annuler, ou encore de remettre le lot en vente.
a) Dans l’hypothèse où deux personnes auront porté des enchères identiques par la voix, le geste, ou par téléphone et réclament en même temps le bénéfice de l’adjudication après le coup de marteau, le bien sera immédiatement remis en vente au prix proposé par les derniers enchérisseurs, et tout le public présent pourra porter de nouvelles enchères.
b) Pour faciliter la présentation des biens lors de ventes, Artcurial SAS pourra utiliser des moyens vidéos. en cas d’erreur de manipulation pouvant conduire pendant la vente à présenter un bien différent de celui sur lequel les enchères sont portées, Artcurial SAS ne pourra engager sa responsabilité, et sera seul juge de la nécessité de recommencer les enchères.
L’état français dispose d’un droit de préemption des œuvres vendues conformément aux textes en vigueur.
L’exercice de ce droit intervient immédiatement après le coup de marteau, le représentant de l’état manifestant alors la volonté de ce dernier de se substituer au dernier enchérisseur, et devant confirmer la préemption dans les 15 jours.
Artcurial SAS ne pourra être tenu pour responsable des conditions de la préemption par l’état français.
Artcurial SAS est propriétaire du droit de reproduction de son catalogue. Toute reproduction de celui-ci est interdite et constitue une contrefaçon à son préjudice. En outre Artcurial SAS dispose d’une dérogation lui permettant de reproduire dans son catalogue les œuvres mises en vente, alors même que le droit de reproduction ne serait pas tombé dans le domaine public.
Toute reproduction du catalogue de Artcurial SAS peut donc constituer une reproduction illicite d’une œuvre exposant son auteur à des poursuites en contrefaçon par le titulaire des droits sur l’œuvre. La vente d’une œuvre n’emporte pas au profit de son propriétaire le droit de reproduction et de présentation de l’œuvre.
La réglementation internationale du 3 mars 1973, dite Convention de Washington a pour effet la protection de specimens et d’espèces dits menacés d’extinction. Les termes de son application diffèrent d’un pays à l’autre. Il appartient à tout acheteur de vérifier, avant d’enchérir, la législation appliquée dans son pays à ce sujet. Tout lot contenant un élément en ivoire, en palissandre…quelle que soit sa date d’exécution ou son certificat d’origine, ne pourra être importé aux Etats-Unis, au regard de la législation qui y est appliquée. Il est indiqué par un (▲).
L’acquéreur sera lui-même chargé de faire assurer ses acquisitions, et Artcurial SAS décline toute responsabilité quant aux dommages que l’objet pourrait encourir, et ceci dès l’adjudication prononcée. Toutes les formalités et transports restent à la charge exclusive de l’acquéreur.
Les dispositions des présentes conditions générales d’achat sont indépendantes les unes des autres. La nullité de quelque disposition ne saurait entraîner l’inapplicabilité des autres.
Conformément à la loi, il est précisé que toutes les actions en responsabilité civile engagées à l’occasion des prisées et des ventes volontaires et judiciaires de meuble aux enchères publiques se prescrivent par cinq ans à compter de l’adjudication ou de la prisée.La loi française seule régit les présentes conditions générales d’achat. Toute contestation relative à leur existence, leur validité, leur opposabilité à tout enchérisseur et acquéreur, et à leur exécution sera tranchée par le tribunal judiciaire compétent du ressort de Paris (France). Le Conseil des Ventes Volontaires, 19 avenue de l’Opéra – 75001 Paris peut recevoir des réclamations en ligne (www.conseildesventes.fr, rubrique « Réclamations en ligne »).
Artcurial SAS participe à la protection des biens culturels et met tout en œuvre, dans la mesure de ses moyens, pour s’assurer de la provenance des lots mis en vente dans ce catalogue.
Banque partenaire :
Artcurial SAS is an operator of voluntary auction sales regulated by the law articles L321-4 and following of the Code de Commerce. In such capacity Artcurial SAS acts as the agent of the seller who contracts with the buyer. The relationships between Artcurial SAS and the buyer are subject to the present general conditions of purchase which can be modified by saleroom notices or oral indications before the sale, which will be recorded in the official sale record.
As a voluntary auction sales operator, ARTCURIAL SAS is subject to the obligations listed in articles L.561-2 14° and seq. of the French Monetary and Financial Code relating to the Anti Money Laundering regulation.
a) The prospective buyers are invited to examine any goods in which they may be interested, before the auction takes place, and notably during the exhibitions. Artcurial SAS is at disposal of the prospective buyers to provide them with reports about the conditions of lots.
b) Description of the lots resulting from the catalogue, the reports, the labels and the verbal statements or announcements are only the expression by Artcurial SAS of their perception of the lot, but cannot constitute the proof of a fact.
c) The statements by made Artcurial SAS about any restoration, mishap or harm arisen concerning the lot are only made to facilitate the inspection thereof by the prospective buyer and remain subject to his own or to his expert’s appreciation. The absence of statements Artcurial SAS by relating to a restoration, mishap or harm, whether made in the catalogue, condition reports, on labels or orally, does not imply that the item is exempt from any current, past or repaired defect. Inversely, the indication of any defect whatsoever does not imply the absence of any other defects.
d) Estimates are provided for guidance only and cannot be considered as implying the certainty that the item will be sold for the estimated price or even within the bracket of estimates.
Estimates cannot constitute any warranty assurance whatsoever.
The estimations can be provided in several currencies ; the conversions may, in this case or, be rounded off differently than the legal rounding
e) Second-hand goods (anything that is not new) do not benefit from the legal guarantee of conformity in accordance with article L 217-2 of the Consumer Code.
a) In order to assure the proper organisation of the sales, prospective buyers are invited to make themselves known to Artcurial SAS before the sale, so as to have their personal identity data recorded.
Artcurial SAS reserves the right to ask any prospective buyer to justify his identity as well as his bank references and to request a deposit.
Artcurial SAS reserves the right to refuse admission to the auction sales premises to any prospective buyer for legitimate reasons. A bid is accepted on the basis of the information provided by the bidder prior to the sale. Consequently, the name of the winning bidder cannot be changed after the sale.
b) Any person who is a bidder undertakes to pay personally and immediately the hammer price increased by the costs to be born by the buyer and any and all taxes or fees/expenses which could be due. Any bidder is deemed acting on his own behalf except when prior notification, accepted by Artcurial SAS, is given that he acts as an agent on behalf of a third party.
c) The usual way to bid consists in attending the sale on the premises. However, Artcurial SAS may graciously accept to receive some bids by telephone from a prospective buyer who has expressed such a request before the sale. Artcurial SAS will bear no liability / responsibility whatsoever, notably if the telephone contact is not made, or if it is made too late, or in case of mistakes or omissions relating to the reception of the telephone. For variety of purposes, Artcurial SAS reserves its right to record all the telephone communications during the auction. Such records shall be kept until the complete payment of the auction price, except claims.
d) Artcurial SAS may accept to execute orders to bid which will have been submitted before the sale and by Artcurial SAS which have been deemed acceptable. Artcurial SAS is entitled to request a deposit which will be refunded within 48hours after the sale if the lot id not sold to this buyer.
Should Artcurial SAS receive several instructions to bid for the same amounts, it is the instruction to bid first received which will be given preference.
Artcurial SAS will bear no liability/responsibility in case of mistakes or omission of performance of the written order.
e) In the event where a reserve price has been stipulated by the seller, Artcurial SAS reserves the right to bid on behalf of the seller until the reserve price is reached. The seller will not be admitted to bid himself directly or through an agent. The reserve price may not be higher than the low estimate for the lot printed in or publicly modified before the sale.
f) Artcurial SAS will conduct auction sales at their discretion, ensuring freedom auction and equality among all bidders, in accordance with established practices.
Artcurial SAS reserves the right to refuse any bid, to organise the bidding in such manner as may be the most appropriate, to move some lots in the course of the sale, to withdraw any lot in the course of the sale, to combine or to divide some lots in the course of the sale. In case of challenge or dispute, Artcurial SAS reserves the right to designate the successful bidder, to continue the bidding or to cancel it, or to put the lot back up for bidding.
g) Subject to the decision of the person conducting the bidding for Artcurial SAS, the successful bidder will be the bidder would will have made the highest bid provided the final bid is equal to or higher than the reserve price if such a reserve price has been stipulated.
The hammer stroke will mark the acceptance of the highest bid and the pronouncing of the word “adjugé” or any equivalent will amount to the conclusion of the purchase contract between the seller and the last bidder taken in consideration.
No lot will be delivered to the buyer until full payment has been made.In case of payment by an ordinary draft/check, payment will be deemed made only when the check will have been cashed.
The lot not auctioned may be sold after the sale in accordance with the law, provided that its price is at least 1,500 euros.
h) So as to facilitate the price calculation for prospective buyers, a currency converter may be operated by Artcurial SAS as guidance. Nevertheless, the bidding cannot be made in foreign currency and Artcurial SAS will not be liable for errors of conversion.
a) In addition of the lot’s hammer price, the buyer must pay the different stages of following costs and fees/taxes:
1) Lots from the EU:
• From 1 to 700,000 euros: 26 % + current VAT.
From 700,001 to 4,000,000 euros: 20 % + current VAT.
Over 4,000,001 euros: 14,5 % + current VAT.
2) Lots from outside the EU : (identified by an ❍).In addition to the commissions and taxes indicated above, an additional import fees will be charged (5,5% of the hammer price, 20% for jewelry and watches, motorcars, wines and spirits and multiples).
3) Additional fees will be charged to bidders who bid online via Internet platforms other than ARTCURIAL LIVE.
4) VAT on commissions and import fees can be retroceded to the purchaser on presentation of written proof of exportation outside the EU.
An EU purchaser who will submit his intracommunity VAT number and a proof of shipment of his purchase to his EU country home address will be refunded of VAT on buyer’s premium. The payment of the lot will be made cash, for the whole of the price, costs and taxes, even when an export licence is required. The purchaser will be authorized to pay by the following means :
- In cash : up to 1 000 euros, costs and taxes included, for French citizens and people acting on behalf of a company, up to 15 000 euros, costs and taxes included, for foreign citizens on presentation of their identity papers ;
- By cheque drawn on a French bank on presentation of identity papers and for any company, a KBis dated less than 3 months (cheques drawn on a foreign bank are not accepted);
- By bank transfer;
- By credit card : VISA, MASTERCARD or AMEX (in case of payment by AMEX, a 1,85 % additional commission corresponding to cashing costs will be collected).
5)The distribution between the lot's hammer price and cost and fees can be modified by particular agreement between the seller and Artcurial SAS without consequence for the buyer.
b) Artcurial SAS will be authorized to reproduce in the official sale record and on the bid summary the information that the buyer will have provided before the sale. The buyer will be responsible for any false information given. Should the buyer have neglected to give his personal information before the sale, he will have to give the necessary information as soon as the sale of the lot has taken place.
Any person having been recorded by Artcurial SAS has a right of access and of rectification to the nominative data provided to Artcurial SAS pursuant to the provisions of Law of the 6 July 1978.
c) The lot must to be insured by the buyer immediately after the purchase. The buyer will have no recourse against Artcurial SAS, in the event where, due to a theft, a loss or a deterioration of his lot after the purchase, the compensation he will receive from the insurer of Artcurial SAS would prove insufficient.
d) The lot will be delivered to the buyer only after the entire payment of the price, costs and taxes. If payment is made by cheque, the lot will be delivered after cashing, eight working days after the cheque deposit. If the buyer has not settled his invoice yet or has not collected his purchase, a fee of 50€+VAT per lot, per week (each week is due in full) covering the costs of insurance and storage will be charged to the buyer, starting on the first Monday following the 90th day after the sale. Should the buyer fail to pay the amount due, and after notice to pay has been given by Artcurial SAS to the buyer without success, at the seller’s request, the lot is re-offered for sale, under the French procedure known as “procédure de folle enchère”. If the seller does not make this request within three months from the date of the sale, the sale will be automatically cancelled, without prejudice to any damages owed by the defaulting buyer.
In addition, Artcurial SAS reserves the right to claim against the defaulting buyer, at their option :
- interest at the legal rate increased by five points,
- the reimbursement of additional costs generated by the buyer’s default,
- the payment of the difference between the initial hammer price and the price of sale after “procédure de folle enchère” if it is inferior as well as the costs generated by the new auction.
Artcurial SAS also reserves the right to set off any amount Artcurial SAS may owe the defaulting buyer with the amounts to be paid by the defaulting buyer.
Artcurial SAS reserves the right to exclude from any future auction, any bidder who has been a defaulting buyer or who has not fulfilled these general conditions of purchase.
e) With reservation regarding the specific provisions of this sale, for items purchased which are not collected within seven days from after the sale (Saturdays, Sundays and public holidays included), Artcurial SAS will be authorized to move them into a storage place at the defaulting buyer’s expense, and to release them to same after payment of corresponding costs, in addition to the price, costs and taxes.
f) The buyer can obtain upon request a certificate of sale which will be invoiced € 60.
In case of dispute, Artcurial SAS reserves the right to designate the successful bidder, to continue the sale or to cancel it or to put the lot up for sale.
a) In case two bidders have bidden vocally, by mean of gesture or by telephone for the same amount and both claim title to the lot, after the bidding the lot, will immediately be offered again for sale at the previous last bid, and all those attending will be entitled to bid again.
b) So as to facilitate the presentation of the items during the sales, Artcurial SAS will be able to use video technology. Should any error occur in operation of such, which may lead to show an item during the bidding which is not the one on which the bids have been made, Artcurial SAS shall bear no liability/responsibility whatsoever, and will have sole discretion to decide whether or not the bidding will take place again.
The French state in entitled to use a right of pre-emption on works of art, pursuant to the rules of law in force.
The use of this right comes immediately after the hammer stroke, the representative of the French state expressing then the intention of the State to substitute for the last bidder, provided he confirms the pre-emption decision within fifteen days.
Artcurial SAS will not bear any liability/ responsibility for the conditions of the pre-emption by the French State.
The copyright in any and all parts of the catalogue is the property of Artcurial SAS. Any reproduction thereof is forbidden and will be considered as counterfeiting to their detriment.
Furthermore, Artcurial SAS benefits from a legal exception allowing them to reproduce the lots for auction sale in their catalogue, even though the copyright protection on an item has not lapsed.
Any reproduction of Artcurial SAS catalogue may therefore constitute an illegal reproduction of a work which may lead its perpetrator to be prosecuted for counterfeiting by the holder of copyright on the work.The sale of a work of art does not transfer to its buyer any reproduction or representation rights thereof.
The International regulation dated March 3rd 1973, protects endangered species and specimen. Each country has its own lawmaking about it. Any potential buyer must check before bidding, if he is entitled to import this lot within his country of residence.
Any lot which includes one element in ivory, rosewood…cannot be imported in the United States as its legislation bans its trade whatever its dating may be. It is indicated by a (▲).
The buyer has to insure its purchase, and Artcurial SAS assumes no liability for any damage items which may occur after the sale. All transportation arrangements are the sole responsibility of the buyer.
The clauses of these general conditions of purchase are independant from each other. Should a clause whatsoever be found null and void, the others shall remain valid and applicable.
In accordance with the law, it is added that all actions in public liability instituted on the occasion of valuation and of voluntary and court-ordered auction sales are barred at the end of five years from the hammer price or valuation.
These Conditions of purchase are governed by French law exclusively. Any dispute relating to their existence, their validity and their binding effect on any bidder or buyer shall be submitted to the exclusive jurisdiction of the Courts of France. The Conseil des Ventes Volontaires, 19 avenue de l’Opéra – 75001 Paris can receive online claims (www.conseildesventes.fr, section “Online claims”).
Artcurial SAS applies a policy to prevent the sale of looted or stolen cultural property.
Art Contemporain Africain
Spécialiste junior:
Margot Denis-Lutard, 16 44
Art-Déco / Design
Directrice:
Sabrina Dolla, 16 40
Spécialiste:
Justine Posalski, 20 80
Spécialiste junior:
Edouard Liron, 20 37
Administratrice:
Domitilla Giordano
Consultants:
Design Italien: Justine Despretz
Design Scandinave: Aldric Speer
Design:Thibault Lannuzel
Bandes Dessinées
Expert : Éric Leroy
Administrateur junior: Alexandre Dalle
Estampes & Multiples
Directrice: Karine Castagna
Administrateur - catalogueur: Florent Sinnah, 16 54
Administrateur junior: Alexandre Dalle
Expert:Isabelle Milsztein
Impressionniste & Moderne
Directeur: Bruno Jaubert
Spécialiste junior:
Florent Wanecq
Catalogueurs
Recherche et certificat : Jessica Cavalero, Louise Eber
Administratrice - catalogueur:
Élodie Landais, 20 84
Administratrice junior:
Alexandra Michel
Photographie
Catalogueur:
Sara Bekhedda, 20 25
Post-War & Contemporain
Directeur: Hugues Sébilleau
Spécialiste: Sophie Cariguel
Catalogueurs
Recherche et certificat :
Jessica Cavalero
Louise Eber
Catalogueur: Sara Bekhedda
Administratrice:
Beatrice Fantuzzi, 20 34
Urban Art
Directeur: Arnaud Oliveux
Administrateur - catalogueur: Florent Sinnah, 16 54
Administrateur junior: Alexandre Dalle
Expositions culturelles & ventes privées
Chef de projet : Vanessa Favre, 16 13
Archéologie & Arts d’Orient
Spécialiste:
Lamia Içame, 20 75
Administratrice sénior:
Solène Carré
Expert Art de l’Islam: Romain Pingannaud
Art d’Asie
Expert :
Qinghua Yin
Administratrice junior: Shenying Chen, 20 32
Livres & Manuscrits
Directeur :
Frédéric Harnisch, 16 49
Administratrice: Émeline Duprat, 16 58
Maîtres anciens & du XIXe siècle:
Tableaux, dessins, sculptures, cadres anciens et de collection
Directeur:
Matthieu Fournier , 20 26
Catalogueur: Blanche Llaurens
Spécialiste: Matthias Ambroselli
Administratrice sénior: Margaux Amiot, 20 07
Administratrice:
Léa Pailler, 20 07
Mobilier & Objets d’Art
Directeur: Filippo Passadore
Clerc assistant
Barthélémy Kaniuk
Administratrice : Charlotte Norton, 20 68
Expert céramiques : Cyrille Froissart
Experts orfèvrerie :
S.A.S. Déchaut-Stetten & associés, Marie de Noblet
Thierry de la Chaise
Senior advisor - Spécialiste senior orfèvrerie 06 75 02 62 94
Orientalisme
Directeur : Olivier Berman, 20 67
Spécialiste junior: Florence Conan, 16 15
Souvenirs Historiques & Armes Anciennes
Expert armes : Arnaud de Gouvion Saint-Cyr
Contact : Maxence Migliorretti, 20 02
Numismatique / Philatélie / Objets de curiosités & Histoire naturelle
Expert numismatique: Cabinet Bourgey Contact: Juliette Leroy-Prost, 17 10
7, rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
T. +33 (0)1 42 99 20 20 F. +33 (0)1 42 99 20 21 contact@artcurial.com www.artcurial.com
Agrément n° 2001-005
Automobiles de Collection
Directeur général: Matthieu Lamoure
Directeur adjoint: Pierre Novikoff
Spécialistes:
Antoine Mahé, 20 62
Xavier Denis
Responsable des relations clients Motorcars: Anne-Claire Mandine, 20 73
Responsable de l’administration et des opérations
Sandra Fournet
+33 (0)1 58 56 38 14
Consultant : Frédéric Stoesser motorcars@artcurial.com
Automobilia
Aéronautique, Marine
Directeur : Matthieu Lamoure
Responsable : Sophie Peyrache, 20 41
Horlogerie de Collection
Directrice : Marie Sanna-Legrand Expert : Geoffroy Ader
Consultant: Gregory Blumenfeld
Administratrice junior: Charlotte Christien, 16 51
Joaillerie
Directrice: Valérie Goyer
Spécialiste junior: Antoinette Rousseau
Catalogueur : Pauline Hodée
Administratrice junior: Janelle Beau, 20 52
Mode & Accessoires de luxe
Catalogueur: Victoire Debreil
Administratrice: Emilie Martin, +33 1 58 56 38 12
Stylomania
Contact:
Juliette Leroy-Prost, 17 10 Vins fins & Spiritueux Expert: Laurie Matheson
Spécialiste: Marie Calzada, 20 24
Administratrice sénior: Solène Carré
Consultant: Luc Dabadie vins@artcurial.com
Directeur : Stéphane Aubert
Chargés d'inventaires, Commissaires-priseurs
Juliette Leroy-Prost, 17 10
Maxence Miglioretti, 20 02
Elisa Borsik, 20 18
Administrateur:
Thomas Loiseaux, 16 55
Consultante: Catherine Heim
Directrice des partenariats: Marine de Miollis
Stéphane Aubert
Elisa Borsik
Francis Briest
Matthieu Fournier
Juliette Leroy-Prost
Anne-Claire Mandine
Maxence Miglioretti
Arnaud Oliveux
Hervé Poulain
Florent Wanecq
Cannes - Alpes-Maritimes Représentante: Eléonore Dauzet edauzet@artcurial.com
+33 (0)6 65 26 03 39
Montpellier
Geneviève Salasc de Cambiaire +33 (0)6 09 78 31 45 gsalasc@artcurial.com
Région Aquitaine
Directrice : Julie Valade jvalade@artcurial.com
Bordeaux
Marie Janoueix +33 (0)6 07 77 59 49 mjanoueix@artcurial.com
Région Rhône-Alpes
Représentant: François David +33 (0)6 95 48 92 75 fdavid@artcurial.com
Strasbourg
Frédéric Gasser +33 (0)6 88 26 97 09 fgasser@artcurial.com
Artcurial Toulouse
Jean-Louis Vedovato
Commissaire-priseur : Jean-Louis Vedovato
Clerc principal: Valérie Vedovato
8, rue Fermat – 31000 Toulouse +33 (0)5 62 88 65 66 v.vedovato@artcurialtoulouse.com
International senior advisor:
Martin Guesnet, 20 31
Allemagne
Directrice: Miriam Krohne
Assistante: Caroline Weber
Galeriestrasse 2b 80539 Munich +49 89 1891 3987
Belgique
Directrice: Vinciane de Traux
Fine Art Business Developer: Simon van Oostende
Office Manager - Partnerships & Events: Magali Giunta 5, avenue Franklin Roosevelt 1050 Bruxelles +32 2 644 98 44
Chine
Consultante: Jiayi Li 798 Art District, No 4 Jiuxianqiao Lu Chaoyang District Beijing 100015
+86 137 01 37 58 11 lijiayi7@gmail.com
Italie
Directrice: Emilie Volka
Corso Venezia, 22 20121 Milano +39 02 49 76 36 49
Artcurial Maroc
Directeur: Olivier Berman
Directrice administrative: Soraya Abid Administratrices junior: Lamyae Belghiti
Widad Outmghart
Résidence Asmar - Avenue Mohammed VI
Rue El Adarissa - Hivernage
40020 Marrakech
+212 524 20 78 20
Artcurial Monaco
Directrice: Olga de Marzio
Assistante administrative: Mélanie Laurance
Monte-Carlo Palace
3/9 boulevard des Moulins 98000 Monaco +377 97 77 51 99
Nicolas Orlowski
Matthieu Lamoure
Joséphine Dubois
Stéphane Aubert
Matthieu Fournier
Bruno Jaubert
Directeurs associés:
Stéphane Aubert
Olivier Berman
Sabrina Dolla
Matthieu Fournier
Bruno Jaubert
Matthieu Lamoure
Arnaud Oliveux
Marie Sanna-Legrand
Hugues Sébilleau
Julie Valade
Conseiller scientifique et culturel:
Serge Lemoine
Commissaire-priseur, Co-fondateur
Francis Briest
Président directeur général : Nicolas Orlowski
Directrice générale adjointe: Joséphine Dubois
Président d’honneur : Hervé Poulain
Conseil d’administration :
Francis Briest
Olivier Costa de Beauregard
Natacha Dassault
Thierry Dassault
Carole Fiquémont
Marie-Hélène Habert
Nicolas Orlowski
Hervé Poulain
JOHN TAYLOR
Président directeur général: Nicolas Orlowski
John Taylor Corporate, Europa Résidence, Place des Moulins, 98000 Monaco contact@john-taylor.com www.john-taylor.fr
Directrice générale adjointe, administration et finances: Joséphine Dubois
Assistante: Emmanuelle Roncola
Responsable service juridique clients: Léonor Augier
Service client : Marieke Baujard, 20 71 ou 17 00
Ordres d’achat, enchères par téléphone
Directrice: Kristina Vrzests, 20 51
Adjointe de la Directrice: Marie Auvard
Administratrice: Maëlle Touminet
Administratrices junior: Charlotte Doré, Valentina Giacomel bids@artcurial.com
Comptabilité des ventes
Responsable : Nathalie Higueret
Comptable des ventes confirmée: Audrey Couturier
Comptables: Chloé Catherine
Marie Couture
Mathilde Desforges
Anne-Claire Drauge
Jessica Sellahannadi 20 71 ou 17 00
Gestionnaire de dossier: Melanie Joly
Transport et douane
Responsable: Marine Viet, 16 57
Adjointe: Marine Renault, 17 01
Assistantes spécialisées: Lou Dupont, Inès Tekirdaglioglu shipping@artcurial.com
Logistique et gestion des stocks
Directeur : Éric Pourchot
Responsables de stock: Lionel Lavergne, Joël Laviolette, Vincent Mauriol
Lal Sellahanadi
Adjoint: Clovis Cano
Coordinatrice logistique: Charline Monjanel
Magasiniers: Ismaël Bassoumba, Denis Chevallier, Adrien da Costa, Isaac Dalle, Brandon Guillemot, Côme Mallard, Brayan Monteiro, Jason Tilot
Marketing
Directrice: Lorraine Calemard, 20 87
Chef de projet: Ariane Gilain, 16 52
Chef de projet junior:
Daphné Perret, 16 23
Responsable Studio Graphique: Aline Meier, 20 88
Graphiste: Rose de La Chapelle, 20 10
Graphiste junior: Romane Marliot, 64 73
Responsable CRM: Alexandra Cosson
Chargée CRM: Géraldine de Mortemart, 20 43
Relations Extérieures
Directrice: Anne-Laure Guérin, 20 86
Attachée de presse: Deborah Bensaid, 20 76
Assistante presse: Pauline Thierry
Community Manager: Maria Franco Baqueiro, 20 82
ARTCURIAL BEURRET BAILLY WIDMER
Bâle
Schwarzwaldallee 171 4058 Bâle
+41 61 312 32 00 info@bbw-auktionen.com
Saint-Gall
Unterstrasse 11
9001 Saint-Gall +41 71 227 68 68 info@galeriewidmer.com
Zurich
Kirchgasse 33
8001 Zurich
+41 43 343 90 33 info@bbw-auktionen.com
ARQANA
Artcurial Deauville 32, avenue Hocquart de Turtot 14800 Deauville
+33 (0)2 31 81 81 00 info@arqana.com www.arqana.com
Comptabilité générale
Responsable: Sandra Margueritat Lefevre
Comptables: Jodie Hoang, Arméli Itoua, Aïcha Manet, Santiago Sauchelli
Aide comptable: Romane Herson
Responsable administrative des ressources humaines : Isabelle Chênais, 20 27
Bureau d’accueil
Responsable accueil, Clerc Live et PV: Denis Le Rue Mizlie Bellevue
Stéphanie Martinez Basurto
Services généraux
Responsable: Denis Le Rue
Service photographique des catalogues
Fanny Adler, Stéphanie Toussaint
Régisseur: Mehdi Bouchekout
Vous venez d’acquérir un lot et vous souhaitez qu’Artcurial organise son transport. Nous vous prions de bien vouloir remplir ce formulaire et le retourner par mail à : shipping@artcurial.com
Enlèvement & Transport
Je ne viendrai pas enlever mes achats et je donne procuration à M. / Mme. / La Société
pour l’enlèvement de mes lots et celui-ci se présentera avec la procuration signée, sa pièce d’identité et un bon d’enlèvement pour les transporteurs.
Merci de bien vouloir me communiquer un devis de transport : Date Vente Artcurial :
Facture n° :
Nom de l’acheteur :
E-mail :
Nom du destinataire et adresse de livraison (si différents de l’adresse de facturation) :
Étage : Digicode :
N° de téléphone :
Code Postal : Ville :
Pays :
Email :
Envoi par messagerie Fedex (sous réserve que ce type d’envoi soit compatible avec votre achat)*
Oui Non
*Merci de bien vouloir noter que pour des raisons de sécurité, les cadre et verre ne peuvent pas être envoyés par messagerie et seront enlevés
Instructions Spéciales
Je demande le déballage et l’enlèvement des déchets
Autres :
Conditions générales d’achats et assurance
L’acquéreur est chargé de faire assurer lui-même ses acquisitions, Artcurial SAS décline toute responsabilité quant aux dommages que l’objet pourrait encourir, et ceci dès l’adjudication prononcée. Toutes les formalités et transports restent à la charge exclusive de l’acquéreur.
J’ai pris connaissance des Conditions Générales d’Achat
Merci d’inclure une assurance transport dans mon devis.
Les lots de petite taille (livres, sculptures figurines, vases, tableaux) jusqu’à 1 mètre peuvent être remis après la vente à l'Hôtel Marcel Dassault sans rendez-vous. Les lots volumineux sont transportés dans nos entrepôts où ils peuvent être récupérés 72 heures après la vente. Le retrait s'effectue sur rendez-vous auprès de stocks@artcurial.com uniquement. Une confirmation vous est adressée par retour de mail avec les coordonnées du lieu d’entreposage et le créneau horaire retenu.
Stockage gracieux les 90 jours suivant la date de vente. Passé ce délai, des frais de stockage de 50 € HT à 150 € HT par lot et par semaine seront facturés par Artcurial, toute semaine commencée est due en entier. Le prix varie en fonction de la taille de chaque lot. A ces frais se rajouteront les frais de transport vers un entrepôt situé en France.
Small items (books, sculptures, figurines, vases, paintings) up to 1 metre can be collected after the sale at the Hôtel Marcel Dassault without an appointment. Large lots will be sent to our warehouses, where they can be collected 72 hours after the sale. Purchased lots may be collected by appointment only at stocks@artcurial.com. You will receive confirmation by return with details of the storage location and the time slot selected.
The storage is free of charge over a period of 3 months after the sale. Once the period is over, Artcurial will charge a storage fee of 50 € to 150 € + VAT per lot, per week, plus shipping fees to a warehouse in France.
You have acquired a lot and you request Artcurial’s help in order to ship it. Your request has to be emailed to : shipping@artcurial.com
Shipping Instructions
My purchase will be collected on my behalf by: Mr/Mrs/ the Company
I order to collect my property, she/he will present a power of attorney, hers/his ID and a connection note (the latter applies to shipping companies only)
I wish to receive a shipping quote :
Sale date :
Invoice n° :
Buyer’s Name :
E-mail :
Recipient name and Delivery address (if different from the address on the invoice :
Floor : Digicode :
Recipient phone No :
ZIP : City:
Country :
Recipient Email :
Integrated air shipment – Fedex (If this type of shipment applies to your purchase)* Oui Non
* Kindly note that for security reason frame and glass are removed
Liability and insurance
The Buyer has to insure its purchase, and Artcurial SAS assumes no liability for any damage which may occur after the sale.
I insure my purchase myself I want my purchase to be insured by the shipping company
Moyens de paiement / Means of payment
Aucun retrait ni transport de lot ne pourra intervenir sans le paiement intégral de la facture d'achat et de tous les frais afférents / No shipment can take place without the settlement of Artcurial’s invoice beforehand
Carte bleue / Credit card
Visa
Euro / Master cards
American Express
Nom / Cardholder Last Name:
Numéro / Card Number (16 digits): ____ / ____ / ____ / ____
Date d'expiration / Expiration date : __ /__
CVV/CVC N° (reverse of card): _ _ _
J'autorise Artcurial à prélever la somme de :
I authorize Artcurial to charge the sum of :
Nom / Name of card holder:
Date:
Signature (obligatoire) / Signature of card holder (mandatory):
Date :
Signature :
Voyage à travers le temps
Vente n°6167
Jeudi 19 décembre 2024 - 14h
Ordre d’achat / Absentee bid
Ligne téléphonique / Telephone (Pour tout lot dont l’estimation est supérieure à 500 euros For lots estimated from € 500 onwards)
Téléphone pendant la vente / Phone at the time of the sale:
Nom / Name : Prénom / First name : Société / Compagny : Adresse / Address :
Téléphone / Phone : Fax :
Email :
Paris — 7, rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault Lot Description du lot / Lot description
Merci de bien vouloir joindre à ce formulaire une copie de votre pièce d’identité (passeport ou carte nationale d’identité), si vous enchérissez pour le compte d’une société, merci de joindre un extrait KBIS de moins de 3 mois. Could you please provide a copy of your id or passport?
If you bid on behalf of a company, could you please provide an act of incorporation?
Après avoir pris connaissance des conditions de vente décrites dans le catalogue, je déclare les accepter et vous prie d’acquérir pour mon compte personnel aux limites indiquées en euros, les lots que j’ai désignés ci-dessous. (les limites ne comprenant pas les frais légaux).
I have read the conditions of sale printed in this catalogue and agree to abide by them. I grant your permission to purchase on my behalf the following items within the limits indicated in euros. (These limits do not include buyer’s premium and taxes).
Les ordres d’achat et les demandes d’enchères téléphoniques doivent impérativement nous parvenir au moins 24 heures avant la vente. Le service d’enchères téléphoniques est proposé pour les lots dont l’estimation basse est supérieure à 500€.
To allow time for processing, absentee bids and requests for telephone bidding should be received at least 24 hours before the sale begins. Telephone bidding is a service provided by Artcurial for lots with a low estimate above 500€.
À renvoyer / Please mail to :
Artcurial SAS 7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault - 75008 Paris Fax : +33 (0)1 42 99 20 60 bids@artcurial.com
Date et signature obligatoire / Required dated signature
Lot 26, TRAVAIL SUISSE, Chronomètre, fin XIXe siècle (Détail) pp. 64-65
Jeudi 19 décembre 2024 - 14h artcurial.com