Nouvelles d'un français

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nouvelles d’un français

2014 - 2015


Remerciements Avant toute chose, je remercie toutes les personnes qui m’ont permises de vivre ces aventures. À mon tour maintenant de vous les faire partager. Ce que vous allez lire ici n’est pas une liste exhaustive des lieux que j’ai visité ou bien des agences dans lesquelles j’ai évolué mais plus des petites nouvelles quotidiennes de mon année, miroir de mes humeurs et de mes souvenirs.

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Sommaire

Remerciements Sommaire

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À l’autre bout le Vietnam Si Paris 15 Ja er dansk 21 À travers l’objectif Retour sur terre

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À l’autre bout, le Vietnam


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02.08.2014 - De Paris à Siem Reap Après une nuit agitée par l’angoisse de cette nouvelle aventure, c’est enfin le grand départ pour mon compagnon de voyage (Emma) et moi-même. 5 mois ce sont écoulés depuis ce coup de téléphone tardif durant lequel nous avions émis l’idée de nous envoler à la découverte des merveilles de l’Asie du Sud-Est. Et aujourd’hui nous y sommes ! Quatorze heures de vol et une escale à Hô-Chi-Minh City nous auront été nécessaires pour parvenir à notre destination première: Siem Reap. Seconde ville la plus importante du Royaume du Cambodge, elle est pourtant à l’opposée de tout ce que j’ai pu imaginer de ce pays. À peine sommes-nous sortis de l’aéroport , visa en poche, que nous voilà assailli par les célèbres conducteurs de «tuk-tuk», ces petites charrettes tractées par des scooters dont le ronronnement rythme la journée des locaux. Avertis des coutûmes locales et notamment de l’importance de toujours bien négocier le prix avant de partir, nous montons à bord d’un de ces engins , direction le centre ville. Un premier regard sur la ville et déjà je m’interroge: pourquoi ces bâtiments si étroits alors que ce n’est pas l’espace qui manque aux alentours de la ville. Je comprend assez rapidement que c’est le modèle classique d’architecture se développant en Asie: des petites habitations sur deux étages tout au plus, avec un rez-de-chaussée dédié aux activités commerciales des ses occupants. Notre premier lit nous attend de l’autre coté de la ville à moins d’une demi heure de route et je prend rapidement goût à ce moyen de locomotion. Aujourd’hui j’ai été touché par l’accueil des cambodgiens qui se plient en quatre pour nous. Le temps de prendre un douche et d’enfiler des vêtements propres et nous partons en campagne dans ce territoire inconnu de nos yeux curieux. Chemins de terres et de sables, parfois un peu de bitume et cette circulation tumultueuse dont on m’a tant parlé: ça y est c’est le coup de foudre. Ici c’est le système D qui prédomine, on fait avec les moyens du bord et si tu ne sais pas te débrouiller, tu ne risques pas d’aller bien loin ! Visite d’une école cambodgienne, des nombreux temples alentours qui sont les lieux de la vie sociale cambodgienne, on prend vite conscience de l’importance du culte dans ce pays aux les richesses sont concentrés dans les édifices religieux.

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04.08.2014 - Angkor Vat, cité impériale Réveil à la fraîche par nos hôtes pour un petit déjeuner avant de monter dans le mini-van qui va nous conduire sur le site des temples qui ont inspiré l’histoire du «livre de la jungle». Ce matin la visite ce fera en compagnie de trois allemands et d’un «vieil» australien qui court encore tel un jeune homme ! Première surprise en arrivant dans ce site depuis longtemps abandonné des populations, aujourd’hui occupé par quelques moines et des... singes! On devine au loin les cinq tours du palais impérial de l’Empire Khmer, qui ressemblent étrangement à de pommes de pin gigantesques. Du fait de l’humidité, une mousse noir a recouvert la pierre et donne cet aspect très sombre au site. Autour, c’est la jungle: une masse infinie de végétation dans laquelle on ne voudrait pas se perdre. Ça me fait un peu penser aux forêts landaises. La visite continue et les temples défilent et ne se ressemblent pas, parfois flambant neufs suite aux restaurations menées par l’UNESCO, d’autres totalement reconquis par mère nature. Notre balade est rythmée de pluies diluviennes tant nos imperméables occidentaux à rude épreuve.

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Nous avons vu une dizaine de temples aujourd’hui et ils en existent bien d’autres moins importants. Le guide m’a expliqué que la ville de Siem Reap puise sa dynamique de l’attrait touristique du site d’Angkor Vat (à peine trente minutes du centre-ville). Les guides sont quasiment aussi nombreux que les visiteurs ! Ce soir, c’est épuisé que nous sommes partis à la recherche de la nourriture traditionnelle cambodgienne, et c’est au coeur du quartier touristique que nous nous initions au «barbecue cambodgien». Un trou dans la table dans lequel on apporte un brasero sur lequel on cuit toutes sortes de viande: poulet, porc, espadon, requin ou crocodile !

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05.08.2014 - Phnom Penh J’apprécie le fait de ne pas savoir où je serais le jour suivant. Aujourd’hui, en descandant du bus, une odeur nauséabonde emplie nos narines encore non averties. En effet, les vendeurs de «durian», ce fruit à l’odeur de mort, sont nombreux dans la capitales cambodgiennes. Il ne m’a pas fallu longtemps pour me faire un avis sur cette ville. La pauvreté y est plus flagrante qu’à Siem Reap et les gens beaucoup moins accueillants. Les temples sont bien là mais entourés de ruines ou bien d’hôtels immenses qui marquent le passage des européens dans la capitale. Parfois, on aperçoit un viel immeuble dont seul les murs en béton brut demeurent et qui malgré son état plus qu’insalubre accueille de nombreux cambodgiens. Nous sommes allés visité le musée de l’armée rouge, temple de la barbarie où on n’a pas envie de s’attarder. Cette ancienne école a été le lieu de nombreuses tortures envers les opposants au régime Khmer. On y visite de petites chambres dans lesquelles étaient entassés les prisonniers par dizaine. On trouve à Phnom Penh un trio d’architecture assez lourd: les habitations traditionnelles sur deux étages et leurs commerces, les grandes architectures au style coloniale qui regroupent les hôtels et les bâtiments administratifs d’époque et enfin les architectures contemporaines, symbole de l’entrée du pays dans l’ère moderne que nous connaissons bien. Décidement, Phnom Penh et moi ne sommes pas fait pour nous entendre ! Mais enfin nous arrivons vers un grand bâtiment au style colonial: le grand marché de la ville. C’est un immense bordel là-dedans, et on y trouve de tout: vêtements locaux et contre-façons, maroquineries, jouets, bonbons, poissons, hamak, poêle,... J’ai enfin trouvé le centre de vie de la capitale, ça crie, ça court, ça sent fort. Ames sensibles s’abstenir car ici, pas de normes d’hygiènes, la viande et le poisson à même le sol, avec leur lot de mouche et on marche pied nu ! Ce soir on se fait plaisir et on va dans un restaurant de luxe ! 5 euros le repas avec la boisson, de quoi ce remplir l’estomac avant la rude nuit en bus qui s’annonce.

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07.08.2014 - Hô Chi Minh Une nuit mouvementée au sens littéral du terme dans ce bus de nuit rétro , avec un réveil à 4h du matin afin de passer la frontière entre le Cambodge et le Vietnam. Le matin nous y sommes enfin: Hô Chi Minh ville, la capitale économique du Pays. La circulation est infernale: un va-et-vient incessant des scooters qui zigzaguent tel un ban de poisson sans jamais se toucher. C’est l’effervescence totale dans cette ville en pleine expansion, les maisons chatouillent les pieds des gratte-ciels, les vietnamiens courent et nous regardent avec un sourire. Nous déposons rapidement nos sac à dos dans notre hôtel et sortons notre bon vieux routard pour planifier l’exploration de l’après-midi. Musées, bâtiments coloniaux et même une église typique européenne en plein centre-ville marque une époque déjà oubliée. De l’autre côté de la rue, l’ancienne gare, aujourd’hui affectée au service postal. En entrant, on ne peut pas manquer cet immense portrait de Hô Chi Minh, ce leader vietnamien qui fait la fierté du pays. Le temps pour nous d’écrire à nos proches et nous continuons à nous remplir la tête de souvenirs impérissables: un vendeur de noix de coco qui discute avec un militaire du parti, une jeune maman qui lave son petit dans le caniveau, toutes ces scènes de la vie quotidienne qui nous sont étrangères. Le soir nous montons au sommet de la plus haute tour de la ville qui accueille un bar panoramique offrant un aperçu de toute la ville. Le lendemain, c’est après trois heures de marche dans les avenues interminables de Hô Chi Minh que nous parvenons à ce vieil édifice en béton qui abrite le grand marché local. À midi nous nous installons à l’une des étales de nourriture dont la propriétaire, étonnée de voir des touristes dans ce coin de la ville, a insisté pour que nous goûtions ses mets. Tofu, pousses de soja, nems ou encore pattes de poulet, nous avons fait un véritable festin et le tout pour moins d’un euro !

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13.08.2014 - Hoi An & Hue Réveil éblouissant quand à l’aube les premiers rayons de soleil nous forcent à ouvrir un oeil et à nous émerveiller devant les rizières en restanque au milieu des montagnes boisées. Les paysages sont incroyables tout comme la population: en arrivant à Hoi An, nous croisons un des nombreux coursiers à vélo qui se promènent avec des dizaines de cages à poule sur son engin sans difficulté ! Hoi An est une petite ville de pêcheurs magnifique et paisible, dans laquelle on se balade à pied ou à vélo. les bâtiments sont tous de style traditionnel comme si la modernité n’était pas encore parvenue jusqu’ici. De loin, on sent l’odeur du poisson frais et en se rapprochant on entent la clameur des pêcheurs venus vendre la pêche quotidienne. Des poissons aux couleurs incroyables et même quelques requins encore vivants ! Ici, on profite du calme et de la tranquillité pour nous reposer. Et le soir, après nous être copieusement restaurés, nous assistons au spectacle de tous ces lampions de couleur qui illuminent le canal. Quelques jours plus tard, nous voilà déjà en route pour Hué, cette ancienne capitale impériale, dont la citadelle fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Et heureusement que cet organisme existe, les locaux n’ayant pas vraiment conscience de la richesse patrimoniale qui est la leur. La citadelle est encore habitée par certains vietnamiens et surtout envahie de touriste qui viennent admirer le palais impérial dont les intérieurs ont été restaurés et qui nous permettent de nous replonger dans l’age d’or du Vietnam. La région de Hué est aussi réputée pour les nombreux temples alentours dédiés à toutes leurs divinités. Pour cela nous avons loué un scooter et nous nous sommes munis d’une carte pour partir à leur recherche. En route nous avons été stoppé par une pluie diluvienne nous forçant à nous mettre à l’abri. C’est assez drôle d’ailleurs car quand il pleut, les vietnamiens désertent les temples et on peut ainsi visiter les édifices gratuitement.

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07.08.2014 - Hanoi et la Baie d’Along Étape finale de notre périple à travers le Vietnam: Hanoi, la capitale. Cette ville n’a rien à voir avec Hô Chi Minh ville, au premier regard on sent que la ville est beaucoup plus ancienne et marqué par l’histoire du pays. Tout d’abord nous avons passé trois jours abord d’un bateau pour visiter la baie d’Along, une vaste étendue de mer avec de nombreux rochers parfois si imposant qu’ils sont habités ! Le temps aussi pour nous de faire d’autres rencontres, dont un couple de français que nous retrouverons à notre retour à Hanoi. Le contraste est fort entre la vie citadine occidentale et ici: la technologie étant accessible aux plus riches, on voit parfois des scènes de vie inhabituelle, comme des mères faisant leur cuisine sur la voie de chemins de fer, ou bien des locaux se reposant sur leur scooter en pleine rue. Je m’amuse beaucoup de toutes ces petites choses dont je n’ai pas l’habitude et qui remettent en question ma vision de la vie en ville. Partout dans la ville, on voit flotter le drapeau du parti communiste et à coté les publicités des grandes enseignes mondiales. Les vietnamiens sont attachés à leur culture (qui ne l’ai pas), mais ils subissent un développement très rapide parfois même un peu trop. Quand on lève un peu la tête, on voit des poteaux éléctriques accueillant plusieurs dizaines de câbles éléctriques et il n’ai pas rare d’en voir certains trainés à même le sol, à la portée des jeunes qui s’amusent dans la rue. Les derniers jours au Vietnam sont aussi synonymes de moment des cadeaux pour nos proches, et biensur de négociations intenses: nous nous prétons au jeu et je pense que nous nous en sommes pas trop mal sorti dans l’ensemble !

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Si Paris


20.09.2014 - De retour à Paris Arrivée à 10h sur le quai de la Gare de Lyon. La semaine dernière, c’est un peu en panique que j’ai contacté Guillaume de l’agence OLGGA pour mon premier stage à Paris. Je reprend vite mes marques dans cette agence où j’avais fait mon stage de license. Rien n’a bougé, Alice cachée derrière son ordinateur, Pauline qui croule sous les dossiers, Stéphane qui n’a toujours pas retrouvé son rasoir et Guillaume au téléphone: c’est un plaisir de les retrouver. C’est la rentrée et les projets ne sont pas très nombreux en ce moment. Je travaille sur la conception d’une tribune à Basse-Goulaine . Le programme est relativement simple: des gradins, un club house, des vestiaires, sanitaires et une infirmerie. La zone d’implantation n’est pas bien grande mais nous arrivons assez rapidement à poser le projet. Guillaume me connait déjà un peu, il me fait donc travailler à touts les niveaux du projet et du rendu. À peine deux petites semaines nous sont nécessaires pour boucler le concours et l’envoyer. Le mardi, nous improvisons une visite de la ZAC Clichy-Batignolles dans le XVIIème. De Christian Biecher à Aires Mateus en passant par MAD, le quartier fleurit d’architectures contemporaines qui ne sont pas toujours trèsharmonieuses mais qui devraient dynamiser le quartier. Le petit plus du quartier se trouve à la gare qui traverse littéralement la zone, la rendant très accessible et la présence d’un immense parc. De l’autre coté de la ligne de chemin de fer, on trouve le dernier projet parisien de l’agence LAN Architecture: un building noir aux grandes ouvertures carrées et à la façade bizarrement courbe. Guillaume et moi sommes assez séptique sur le fonctionnement de l’immeuble. Et effectivement, au retour à l’agence et après un petit coup d’oeil sur les plans, nous ne faisons que constater les dégats. Des appartements aux angles aigus et difficiles à meubler.

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01.10.2014 - Savoir communiquer C’est un peu calme en ce moment chez OLGGA, Alice travaille sur un projet de logement sociaux individuels pour le groupe ICF. Stéphane se bat avec les dessins des 15 logements individuels à Colombes et Guillaume peaufine les détails pour le complexe sportif à Saint-Paul-Lès-Dax, près de Bordeaux. Pauline quant à elle, continue d’envoyer des candidatures. Peu avant mon arrivée, et comme bien des agences, ils ont participé au concours pour le Guggenheim d’Helsinki: un projet simple et épuré qui me plait beaucoup. Je touche un peu à tout ici et cela me permet de développer ma vision de la profession. Alice et Guillaume m’ont confié une nouvelle mission: afin d’améliorer la communication avec les investisseurs, je vais travailler sur la réalisation de «mini-book». Ils seront au nombre de 3, pour différencier les trois activités principales d’OLGGA: les logement, les équipement public et les équipement sportif.Mot d’ordre: sobriété. S’il y a bien quelque chose que j’aime dans leur travail, c’est le coté épuré et l’efficacité que l’on peut trouver à tous les niveaux. La vie parisienne ne m’enchante pas particulèrement, je dois l’avouer. Par contre, je n’ai jamais vu de ville où la culture et l’animation sont si présentent. Ici, pas le temps de s’ennuyer, il y a toujours quelque chose à faire, une exposition à voir, un bâtiment à visiter ou une soirée à ne pas louper ! Quand j’étais encore à l’ARPAL, nous avions reçu Umberto Napolitano de LAN, qui nous avait longuement parlé des logements étudiants se situant dans le XVIIIème. J’ai donc enfin pu me rendre sur le site, et profiter dde la sortie d’un des étudiants de l’espace public pour entrer avant que la porte ne claque derrière moi. Revêtement en brique zéro noir à l’extérieur, un parement bois qui apporte de la luminosité coté cour: ce projet est vraiment incroyablement bien pensé et pour des étudiants en plus!

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28.10.2014 - Carton plume et plexiglas Nouvelle mission pour moi en cette fin du mois d’octobre. L’agence a gagné un concours pour un projet de gymnase à Rouen et ils ont besoin d’une maquette pour entrer en détail dans le projet. Le temps pour moi de nettoyer ma table, d’y installer une immense planche à découper et d’aller faire quelques achats de matériaux et me voilà en marche pour la réalisation d’un prototype à l’échelle 1/100. Je fais le calcul: la maquette va mesurer près de 150x50cm. Un travail minutieux et de longue haleine, il me faudra pas moins de trois semaines pour terminer la maquette. L’autre jour, j’ai rejoins Sylvain et Aurélien pour une conférence de Herzog au Pavillon de l’Arsenal. Il nous parle des projets de l’agence et notamment de celui qui fait polémique en ce moment à Paris, la tour Triangle. Suite à la conférence, ouvre une large exposition sur le projet de la tour où l’on peut admirer de très belle maquette du projet, rabaissant tout de suite la mienne à un brouillon tout au plus ! Quelques jours plus tard, Guillaume et moi sommes retournés au Pavillon pour une conférence de presse donnée par Anne Hidalgo, la maire de Paris. Ce jour là, elle a annoncé l’ouverture de près de 30 sites à travers Paris pour des appels à projet. Guillaume a eu un sourire et m’a dit que la petite guerre des architectes allait repartir de plus belle. Fin novembre, nous nous somme rendus à Lille pour la livraison d’un projet: c’était la première à laquelle j’ai pu assister et j’apprécie le fait de ne pas être assis derrière un ordinateur tous les jours. Nous avons profiter d’être ici pour faire un détour par le projet de centre de jeunesse de JDS ainsi que la tour de LAN.

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Ja er dansk


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11.02.2015 - Hej København ! Ça y est je suis en route, départ hier en début d’après-midi depuis la gare de Lyon Part-Dieu, où je rejoins Alexis, direction Genève! À peine 2h de train et me voilà au pied des montagnes, sous un grand soleil et le calme helvétique. Mon avion ne décolle que demain, alors je profite de mon guide pour faire le tour de la ville, longer le lac léman, boire un coup aux bains des Paquis, et me réchauffer auprès d’un braséro. En bref, un bel après-midi, dans une ville surprenante! Retour à la collocation, mal au pied et content d’être au chaud. Le soir je vais la connaissance des autres habitants: Sonia, Océane, Jo et plus tard Kay, le patriarche qui nous narre l’histoire de la ville. À minuit, c’est l’heure d’aller au lit, demain c’est réveil 7h pour le grand départ! Ce matin réveil à la fraiche, un petit café, la triple bise genevoise à Alexis (merci!) et direction l’aéroport pour les premières péripéties. Enregistrement de mon bagage en soute, qui est biensur trop lourd! (25kg au lieu des 20kg prévus...) Au début c’est la panique, mais l’hôtesse me file un coup de main pour tout faire rentrer dans mon sac à dos. Mission accomplie! Je m’installe dans l’avion direction le Danemark. Dans l’avion je fais la connaissance de Nikolaï, un Suisse-Danois qui se rend aussi à Copenhague. Il me parle un peu de la ville, du mode de vie danois, c’est sympa et ça fait passer le temps. Après 1h35 de vol, atterrissage à CPH et direction l’auberge dans le centre-ville. Je dépose mes affaires, grignote un bout et je pars à la recherche d’informations pour trouver un appartement rapidement et faire un tour dans la ville.

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15.02.2015 - Nouveau départ Bientôt une semaine en terre scandinave, mon dieu que ça passe vite! Petit retour sur les 4 derniers jours riche en rencontres, visites et «hin?! Can you repeat please?»: Mercredi soir, après une journée riche en émotions et en kilomètres, je me décide à rejoindre Eduardo, un madrilène rencontré sur internet avant mon départ qui me convie à boire un verre avec d’autres expatriés européens. Je les rejoins à Nutid Bar, un endroit simple et sympa où je fais la connaissance de Miguel et Maria, madrilènes eux aussi, et de Benedetta, une italienne de Rome. Les 4 sont en échange universitaire ici: les garçons à l’école d’architecture, les filles à l’école de commerce. Nous passons un super moment et c’est après une grosse première journée que je vais me coucher. Le lendemain, réveil 8h et début de la mission «trouver un appart, parce que les gens qui ronflent en auberge de jeunesse, c’est pas forcément mon truc». Je tombe assez vite sur l’annonce idéale! Appartement niquel, emplacement parfait et super «cheap»! Content de moi, je pars faire les démarches pour m’enregistrer au Danemark mais il me manque des papiers... En continuant mon chemin, je tombe par hasard sur Yorick, qui met fin à mes illusions quant à cet appart qui est une belle arnaque! Je pars donc faire un tour vers Christianhavn. Direction le quartier hippie de Christiana, puis détour par le Danish Architecture Center, en passant par l’Opéra et enfin je me rend à la Royal Danish School of Fine Arts (architecture & design) ou je rejoins Eduardo et Miguel, qui me font visiter l’école. Je fais la connaissance de John (USA) et des différents studios, bibliothèque et atelier de travail. Puis retour à l’auberge pour continuer mes recherches. Vendredi, journée de recherches infructueuses. C’est en fin d’après-midi que je décide de partir à la recherche de la fameuse petite sirène, et que j’entraîne dans ma balade Johnny, mon collègue de dortoir israëlien. Puis le soir, je passe ma première soirée avec «las leyendas» dans un bar enfumé (des clopes!) à Copenhague.

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21.02.2015 - Take it easy Si je devais résumer ma première semaine active à Copenhague en un mot, je choisirai «la simplicité». Oui, je suis encore envouté par l’atmosphère qui règne dans la capitale danoise, et où chaque jour je reprend plaisir à vivre en ville. Le weekend dernier, première sortie en ville dans le quartier de Nørrebro (au Nord de CPH), pour un tour des environs et des bars biensur! Premier arrêt au Rust, un club réputé dont l’intérieur a été dessiné par... MLRP, l’agence dans laquelle je vais faire mon stage à partir de lundi! Puis plus tard nous tombons sur le Superkilen (BIG), un espace public au sol rouge et aux aménagements farfelus! Ce soir j’ai pris conscience que l’architecture est partout à CPH. Dimanche, je me suis encore levé tôt pour continuer ma course au logement. Miguel, m’a proposé de venir vivre chez lui le temps de trouver mon chez moi et c’est sans regret que je quitte mon auberge de jeunesse bruyante. Je vais enfin pouvoir dormir et être au calme avant le début de mon stage. Et enfin les choses sérieuses se profilent. Lundi matin, sans carte et sans boussole, je pars à la recherche des bureaux de MLRP. Facile à reconnaître il y a une pancarte doré qui indique l’entrée (dans le même immeuble que Dorte Mandrup d’ailleurs). Une grande inspiration et je toque. C’est Patricia (Espagne) qui vient m’accueillir, dans ce grand open space au mur blanc. Je fais la connaissance de Isabella (Italie), Manolis (Grèce), Pierre (France) et d’Emily (UK). Le projet a déjà commencé depuis plusieurs semaines, du coup je travaille sur une autre projet, le temps de prendre mes marques. Une réhabilitation de maison scandinave des années 1960, par un particulier. Quand je peux, je donne un coup de main à l’équipe pour le rendu de vendredi. C’est bientôt l’heure de manger, et je me demande où est-ce que je vais aller chercher mon ravitaillement quand je vois Emily et Pierre revenir de la kitchenette avec des assiettes pleines d’une salade faite maison. Puis c’est reparti pour une après-midi de travail. En résumé, un super première semaine! En plus de cela, j’ai trouvé une chambre! Dans un l’immense appartement de Søren, un danois francophile qui habite en plein centre-ville. Il est photographe, il va pouvoir m’aider avec mon appareil argentique.

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03.03.2015 - Prendre ses marques Le temps passe vite, je prends goût au mode de vie danois, bref tout va bien! Le weekend dernier a été chargé: entre les visites et les soirées, pas trop le temps de se reposer! Je vis toujours chez Miguel, mais plus pour très longtemps! Nouvelle semaine qui débute chez MLRP, c’est le sourire aux lèvres que je prends mon vélo chaque matin pour aller à l’agence. 25 minutes quotidiennes, qui me permettent d’arriver frais comme un gardon. J’ai continué mon travail sur la maison scandinave des 60’s, à qui l’on doit refaire une petite beauté. Conservation de la brique en rez-dechaussée (typique du Danemark) et travail sur un bardage bois à l’étage. Mardi après-midi, toute l’agence s’est retrouvée chez Robert (un des associés), pour fêter la pose du nouveau toit sur l’extension de sa maison. Une tradition danoise, qui nous permet de faire une pause, et de rencontrer les ouvriers du chantier, qui ne parlent pas très bien anglais. C’est l’occasion de faire un bref passage à la télévision danoise! Samedi, je suis allé me balader avec Bene. Un petit tour au DAC, pour faire l’acquisition d’un livre assez utile pour les férus d’architecture: «Copenhagen Architecture City Guide», qui contient une belle carte de tous les architectures à ne pas manquer à Copenhague. Près de 150 adresses à visiter, il ne va pas falloir chômer! Nous sommes ensuite allés à Faelledparken. bro): c’est un immense parc où se trouve la Mirror House réalisée par MLRP. J’adore cet ouvrage: simplicité, sobriété et élégance. Cet édifice se trouve au milieu d’un parc pour enfant et amuse les petits comme les grands. Puis nous avons pris nos vélos pour parcourir le Superkilen de BIG, un immense espace public excentrique au possible, avec ce revêtement rouge en plein milieu du quartier «ghetto» de Copenhague. Hier j’ai enfin emménagé chez Søren et sa famille (Bente & Albert). L’appartement est gigantesque: j’arrive à 12h avec ma valise et déjà ils m’invitent à petit déjeuner avec eux. Le soir même, Søren (francophile et francophone), me régale d’une bolognaise maison dont il a le secret. Première nuit dans mon nouveau chez moi, et c’est soulagé d’avoir trouvé un toit que je peux enfin déballer ma valise.

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10.03.2015 - Tillykke Med Fødselsdagen Bientôt un mois à CPH déjà! Cette semaine était un peu spéciale pour moi puisque j’ai fêté mon premier «fødselsdagen» (anniversaire) à l’étranger jeudi dernier. Une très belle journée ensoleillée, un grand ciel bleu et un petit 9°C plaisant! Arrivée à l’agence à 9h et Patricia me saute au coup pour me souhaiter un joyeux anniversaire. Petite surprise sur mon bureau: ils m’ont acheté un pot de fleur et un petit drapeau danois. Pour le midi, j’ai préparé un marbré au chocolat (talent caché?) C’est officiel maintenant je crois! Le soir, nous sommes tous allés manger une délicieuse pizza chez Mother, un super restaurant italien dans le quartierde Meat Packing, et nous avons bu une bière avant de rentrer car demain je bosse! Dimanche nous avons pris le train depuis Central Station pour nous rendre à Roskilde, une petite ville à 30min à l’Ouest de CPH. Surprise matinale puisque que je tombe sur Aurélien qui vient juste d’arriver et qui vient faire un stage chez Jaja, une autre agence danoise. Encore une belle journée ensoleillée, le printemps s’impose doucement ici même si les températures et le vent nous rappellent que nous ne sommes qu’au mois de mars. Roskilde est une petite ville: nous la traversons en moins de 30min et nous nous rendons directement au Vikings Museum. Le bâtiment en béton ne fait pas rêver de l’extérieur, mais lorsque nous entrons, nous trouvons un gigantesque hall sans poteaux où sont exposés 5 vestiges de galères vikings. J’ai même pu me déguiser en viking (avec la barbe, ça passait crème). Ensuite nous sommes allés visiter la «Domkirke Roskilde», la cathédrale de la ville. Un énorme édifice construit au XIème siècle et célèbre pour avoir été la première église construite en brique rouge, lançant la mode dans toute la région, puis dans le pays tout entier. L’intérieur de la cathédrale s’inspire des cathédrales chrétiennes françaises: une immense nef blanche au dorures étincellantes, de nombreuses chapelles où reposent de nombreux rois et un magnifique orgue de 15m de haut. Miguel, Eduardo, Bene et moi avons ensuite profiter de se magnifique temps pour pique-niquer pour la première fois de l’année!

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17.03.2015 - L’expédition continue Ça y est, cela fait plus d’un mois que je suis en terre danoise, même si je ne suis pas officiellement un des leurs! Je continue mon travail sur le projet de réhabilitation de l’école qui se situe à deux pas de l’agence. L’objectif à terme sera de créer une école dans laquelle il n’y a pas vraiment d’enseignants mais plus des tuteurs qui seront là pour stimuler la créativité des écoliers. Bref, un concept très danois! Mercredi, c’est le retour d’Isabella (italienne) qui vient de passer 2 semaines de vacances dans les Caraïbes et qui revient bien bronzée bien évidemment. Mads nous a annoncé un nouveau projet, sur lequel nous allons travaillé, Isabella et moi. Il s’agit d’un projet de «Maison de l’eau», autrement dit un lieu où il est possible de nager, plonger, sauter, profiter d’un sauna... Le projet est un peu particulier car il entre dans le cadre de la planification du quartier de Nordhavn, un port au nord de Copenhague, dont le masterplan (plan d’urbanisme global) a été dessiné par COBE, une grande agence danoise. Pas de budgets, pas de limites, bref le projet de rêve! Suite de la semaine un peu mouvementée puisque j’ai eu une réunion avec les patrons pour parler de mon stage, et ils n’étaient pas sur de pouvoir me garder jusqu’à fin juin. Après quelques négociations, je peux rester, et souffler un peu par la même occasion. Samedi, nous sommes allés visiter le Musée Louisiana à Humlebæk, une ville à 45min au Nord de Copenhague en direction d’Helsinborg. Premier essai raté pour prendre le train puisque nous nous sommes trompés de sens. C’est donc après un peu plus d’une heure de trajet que nous arrivons à Humlebæk. C’est un musée d’art moderne, où il y a de nombreuses expositions temporaires: Expo photo de Jeff Wall, Expo montage photo de Richard Mosse (assez troublante!), et bien d’autres. Le musée est divisé en plusieurs bâtiments aux différentes identités. Le musée est situé au bord de la mer, nous avons pu profiter de l’air marin malgré l’absence de soleil. Et aujourd’hui, j’ai enfin pu m’enregistrer au près de l’administration danoise, et je devrais recevoir ma CPR card d’ici deux semaines. Ça se concrétise!

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25.03.2015 - Jeg er dansk Samedi matin, Søren est venu me chercher pour me faire une belle surprise! Un vélo, abandonné depuis plusieurs années, avec son lot de toiles d’araignées pour en attester! J’ai donc passé la matinée à nettoyer mon nouveau bolide et à le rendre «magnifique ma chérie». Puis en début d’après-midi, j’ai décidé de braver le froid et la neige, et d’aller me balader avec mon fidèle Jersen Bike! Direction le sud de Copenhague, sans réel objectif, juste mon appareil photo et ma carte des nouvelles architectures de la capitale danoise. Sur ma route (il y a eu du move oui...) le projet «Harbour bath» de PLOT (JDS+BIG) qui a subi les dégats du temps et dont le bois commence à grisé, Les silos par MVRDV, la A-House de l’agence Holgaard Arkitekter et bien d’autres! La balade continue, et je troque soudainement le bitume et les buildings pour les chemins de boue et la nature. C’est assez agréable de partir de chez soi, de pédaler quelques kilomètres et de se retrouver en pleine campagne (avec un énorme building de 3XN qui pointe le bout de son nez à l’horizon). Dimanche, je me suis enfin décidé à aller faire un tour à Helsingor, une petite ville à 45min au nord de Copenhague, réputée pour son château, sa Kulturhuset et son Maritime Museum dessiné par se bon vieux Bjarke. Cela faisait un moment que j’avais envie de voir ce projet, et je n’ai pas été déçu: relativement simple et élégant, BIG a fait largement pire je pense! Après la visite du musée, j’ai pris la direction du Château de Kronborg, célèbre pour être le lieu où se déroule la pièce de Shakespeare, Hamlet! Après avoir fais le tour de la ville (et failli être renvoyé en suède, les douaniers m’ayant pris pour un passager clandestin), j’ai pris le train direction CPH. Mardi soir, j’ai eu la bonne surprise de trouver dans ma chambre, une lettre provenant de l’administration danoise, avec à l’intérieur de celle-ci... ma CPR card, sorte de carte d’identité, qui me servira pour toutes mes démarches pendant mon séjour ici! Il ne me manque plus qu’un compte danois et je pourrais enfin me fondre totalement dans la masse (sauf les cheveux je l’avoue...)!

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30.03.2015 - Swedish interlude Vendredi soir j’ai plié mes affaires à 16h, dit «au revoir» à la team et pris la direction de la gare où m’attend un train pour la Suède. Habiter à Copenhague, c’est avoir pour voisin les suédois qui vivent à 45 minutes d’ici à Malmö (troisième ville de Suède). J’arrive enfin à Lund, une petite ville au Nord de Malmö où vit Manon, je cours jusqu’au bus qui n’attend bien sûr que moi pour partir! Nous voilà donc partis pour 3h30 de route pour Göteborg (2ème ville de Suède). Arrivée à la gare routière, nous prenons un tram pour retrouver Carlotta, que je n’ai pas vu depuis près d’un an maintenant! Nous avons posés nos affaires chez elle, mangés un bout et ensuite direction sa boîte préférée pour faire la connaissance de ses amis et de fêter nos retrouvailles. Première impression: une ville aux multiples buildings des 60’s, bref ça ne fait pas vraiment rêver! Carlotta nous emmène donc dans un de ses endroits préférés, un quartier hipster en quelque sorte, avec son lot de boutique de mobilier, de food-trucks et de barbus à tatoos! À midi, pause déjeuner dans un petit restaurant proposant un super brunch ainsi qu’une quantité folle de pâtisseries en tout genre. Décor très oldschool et surtout un espace confiné où les suédois viennent s’entasser (une façon de combattre le froid avec la chaleur humaine peut-être). Nous avons ensuite pris le ferry pour aller au Nord de la ville, un quartier industriel immense où se mêlent bâtiments en brique rouge, camps de nomades et petites architectures contemporaines comme ce sauna dans cette carcasse en acier. C’est un quartier hors échelles, un de ces lieux où l’on se sent vraiment petit. Après cette belle journée à se promener, nous rentrons pour préparer le dîner pour le soir avec les amis de Carlotta. Dimanche matin, Manon s’est levé très tôt (au top avec le passage à l’heure d’été), pour prendre son avion direction la France. Carlo et moi avons profité de nos oreillers pour quelques heures de plus. Puis nous avons pris la direction des îles avec un autre ferry. À peine une heure du centre-ville, on se retrouve en pleine nature, quelques maisons construites sur les rochers prêt de l’embarcadère et pas un chat à l’horizon! J’ai vraiment adoré cet endroit, la présence de la mer, la nature et l’absence de routes et de véhicules, ici on se déplace en brouette !

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05.04.2015 - Easter Holydays Après deux mois ici et un train de vie d’enfer, du coup au programme du week-end: repos, balades et autres divertissements en tout genre. Vendredi, Auré et moi sommes partis à l’assaut des architectures contemporaines au sud de Copenhague. Après avoir fais un petit tour au Tietgen Kollegiet, ainsi qu’au Concert Hall de Jean Nouvel, nous nous sommes perdus dans ce quartier « fantôme » où de nombreuses architectures gigantesques et très peu élégantes à mon goût. Après avoir pu admirer « the moutain », un magnifique projet dont je vous épargne les détails, nous sommes tombés nez à nez avec la VM House de PLOT, qui clairement ne vend pas du rêve. Des balcons triangulaires qui font sourire. Ce quartier est une accumulation d’architectures contemporaines, à l’image du quartier Confluence à Lyon (en pire). Les buildings défilent et c’est de pire en pire, jusqu’à ce que nous arrivions à l’extrémité sud de Copenhague où se dresse la 8 House de BIG (toujours lui), un énorme bâtiment dont le plan représente un 8, au revêtement argenté et à la toiture faussement végétalisée. Le seul point positif de ce quartier, c’est la pleine nature qui reprend ses droits juste après ce dernier bâtiment. Ah non, en réalité il s’agit d’une nature reconstituée par l’homme, un mélange de sable et de terre, un remblai artificiel de plusieurs kilomètres qui repousse la mer une fois de plus. Parfois, je me demande en quoi le Danemark est-il à la pointe du développement durable. Puis nous continuons notre balade, avalant les kilomètres avec un bon vent de face, direction la côte! Première réjouissance architecturale quand nous arrivons au projet de « pontons » de White Arkitekter, une agence suédoise qui réalise ici un espace de détente et de jeu pour petits et grands. Vivement que la température monte que nous puissions venir nous baigner ici! Au loin, on aperçoit le pont reliant le Danemark et la Suède, celui que j’ai emprunté il y a à peine quelques jours et qui est vraiment impressionnant. On peut discerner aussi la ville de Malmö et notamment une tour qui fait quatre fois la hauteur moyenne de la ville. Nous remontons ensuite la côte vers le nord, pour terminer notre balade au Maritime Youth House de PLOT. C’est une petite école de voile formant de petites collines, assez sympa dans l’idée mais difficilement accessible sans de bonnes jambes.

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29.04.2015 - Concours de l’ordre En parallèle à toutes mes activités, j’ai décidé de me lancer à l’assaut du concours de l’ordre des architectes, éditions 2015. Un sujet très intéressant sur une installation éphémère à l’occasion des événements prenant place à Aigues-Mortes. Aigues Mortes est une ville de méditerranée et une cité médiévale, où ont lieu de nombreuses festivités annuelles. Prenant racine du caractère éphémère des chapiteaux de cirque et de la tente, le projet que j’ai imaginé se développe autour d’une structure en bois similaire à la charpente traditionnelle à laquelle vient se lier un voile en tissu, proposant ainsi un espace à l’abri de la chaleur aride, du mistral et des intempéries. Les spectacles équestres et courses taurines qu’accueille la ville à l’occasion de la «Feria» nécessitent des équipements adaptés à ces arts. En plus d’offrir un abri aux activités dites «intérieures», une des façades du projet est dotée de gradins et d’une plateforme, protection permettant à un très large public de prendre part aux festivités. Ce concours est le premier que je rend seul et j’ai eu la bonne surprise d’être le lauréat de cette édition.

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02.05.2015 - Soudain, le printemps Ne blâmez pas mon manque de rigueur en ce mois d’avril, bien des choses à faire et le printemps se faisant sentir, je vous avoue que j’ai préféré tenter, tant bien que mal, de profiter des quelques rayons de soleil, dans le but de teinter quelque peu ma peau d’une pâleur «postérieuresque»! Retour sur un mois d’Avril où je ne me suis effectivement pas découvert d’un fil! Malgré le soleil qui est de plus en plus présent et les pluies qui se raréfient, le vent résiste encore et toujours. Ce même vent qui le matin, double le temps qui me sépare de l’agence. Début Avril, après un court retour en France, le temps de revoir mes «mes amis, mon amour!» comme on dit, me voilà déjà reparti en terre danoise, le sac plein de provisions bien de chez moi. Je profite toujours des week-ends pour sillonner la ville, qui avec le printemps, est de plus en plus agréable à vivre! Au bord du canal de Nyhavn, les terrasses des bars ne désemplissent pas et des nombreuses animations prennent place sur les quais: concerts et spectacles, de quoi profiter agréablement du beau temps. Il y a deux semaines, Miguel et moi sommes allés visiter le quartier de Frederiskberg. Quartier qui n’en est pas un puisqu’en réalité, il s’agit d’une petite commune à l’intérieur même de Copenhague. Nous nous sommes installés dans l’immense parc de Frederiskberg, là où se trouve le Zoo (celui où l’on nourrit les lions avec des bébés girafes, oui oui oui...) pour notre premier pique-nique du printemps! Puis nous sommes allés en direction de Nørrebro au nord, pour voir la fameuse Grundvigs Kirke de Peter Klint (je fais le mec mais je ne sais pas qui est ce type), une imposante église au style «expressionniste» entièrement faite de briques blanches. Puis nous avons traversé la route pour nous rendre dans le cimetière de Bispebjerg Kirkegård, où l’on peut admirer de superbes cerisier japonais, en fleurs ce jour là. Ce week-end, (de trois jours grâce au «Pray day», le jour de la prière) les danois ont célébré le véritable début du Printemps à Faelledparken, un parc au Nord du centre ville. C’était assez incroyable de voir autant de gens rassemblé ici, pour discuter, profiter du beau temps entre-coupé d’averses et boire bien-sûr! On se serait cru dans un festival de musique et ce n’était vraiment pas désagréable!

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09.05.2015 - La culture à Copenhague Copenhague au printemps, c’est un peu la marmotte qui sort de son terrier après 6 mois bien au chaud chez soi, et même si le vent est encore là pour nous rappeler de nous couvrir, on n’hésite plus à sortir profiter des nombreuses activités de la capitale. Samedi c’était journée visite de musée avec Aurélien: d’abord le Den Frie Museet, dédié à l’art contemporain. C’est un vieux bâtiment qui ne paie pas de mine à l’extérieur, et à l’intérieur non plus à vrai dire! Une exposition éphémère sur je ne saurais trop dire quel sujet tellement je n’ai rien compris! Du coup, on décide de se rendre au musée du design qui n’est pas bien loin. Entrée gratuite, et un lieu vraiment sympa. La collection est assez intéressante et puis il y a la cour au centre avec ses grands platanes et son petit café où les danois viennent chiller! Autour du musée, on tombe par hasard sur deux maisons: une très vieilles bicoque typique assiégée par la végétation, et juste à coté, une nouvelle construction au bardage aluminium et aux stores en bois qui s’avère être un restaurant encore une fois! Un contraste qui ne me choque même plus tellement l’architecture contemporaine est ancrée dans la culture danoise. Puis après cet instant culture, direction Nørrebrogade pour une petite glace au bord des lacs sous un ciel d’azur qui nous rappelle notre sud! Pas loin, on entend pas mal de bruit: c’est à Israel Plads que les danois ont rendez-vous cet après-midi. Derrière le «Glass market», on trouve plein de containers qui sont en réalité tout autant de food-trucks, une petite scène où se succède saltimbanques et autres djs en tout genre, et bien sûr toujours le beau temps. Le contraste hiver-été est assez marquant ici: en hiver les gens ne sont pas bien bavards et restent chez eux, mais dès que le soleil pointe le bout de son nez, c’est tout le monde dehors jusqu’à la tombée de la nuit (9h en ce moment) et c’est juste trop agréable!

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17.05.2015 - Une visite inopinée L’été s’installe doucement et qui pointe le bout de son nez à l’aéroport de Copenhague ? Marie-Caroline bien sur! Je vais enfin pouvoir mettre à l’épreuve mes connaissances de la ville et faire le guide le temps de quelques jours! Samedi, on attaque fort avec une balade à vélo sous un bruine locale sur fond de vent glacial dont je me suis acclimaté, mais bien nouvelle pour mon invité. Direction le sud le long du Canal Sydhavnen jusqu’au Silo de MVRDV où on a pris le «bateau-bus» jusqu’au nord de la ville, l’occasion pour nous deux de découvrir la ville depuis un nouveau point de vue. Arrêt à Papiroen, un bout d’île sur laquelle on trouve de vieux hangars dont un rempli de food-trucks: on y trouve de tout! Nourriture sucrée, salée, café, viennoiseries, burgers, phô (soupe vietnamienne), riestel (saucisse en danois), chinoiseries et j’en passe! Le temps passe vite et il est déjà temps de rentrer pour préparer le repas de ce soir avec Patricia (alias «Patoche»), Isabella (alias «Zaza»), Pierre (alias «el abuelito») et Aurélien (alias «le cadet de la promotion»). Dimanche, direction la plage de Amagerbro avec le vent dans le dos à l’aller (ce qui me fait penser qu’on va galérer au retour), il fait beau et quelques danois tentent la baignade, mais ne restent pas bien longtemps! Un passage obligé par Christiania au retour, «un truc de dingue!». Le lendemain c’est visite du centre ville et chill à Ørstedsparken, un de mes parcs préférés, qui jouxte Israel Plads et le «Glass market» L’avantage d’habiter à Kongens Nytorv, c’est que je suis à 30 secondes du Royal Danish Theater et qu’en ce moment on y joue «Cabaret», un spectacle de danse et de chant, avec des décors incroyables, le tout dans un magnifique théâtre du XIXème. Bon, notre danois étant plus que limité (à vrai dire, à part «je voudrais une saucisse» et «merci», j’ai un peu de mal), les dialogues sont incompréhensibles, heureusement les chansons sont en anglais! Mardi c’est l’heure du retour pour MC, mais elle ne semble pas décidé à partir et prolonge son séjour jusqu’au vendredi! Qu’à cela ne tienne, jeudi nous profitons du beau temps pour nous rendre à Louisiana, pour une visite du musée et de la côte sous un bon 17°C!

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26.05.2015 - Lund & Malmö Déjà fin mai et la fin de mon séjour danois se profile. Du coup, c’est un peu la panique quand je réalise qu’il ne me reste qu’un petit mois et tous ces endroits que je veux voir: il va falloir faire des choix! Avant dernière semaine de travail avec MLRP et encore un weekend prolongé en perspective (j’adore le mois de mai!). Je motive Yorick et nous voilà dans le train direction la petite ville de Lund en Suède où vit Manon. Le temps de se raconter nos stages et nous voilà déjà arrivés: une petite ville bien moins haute que Copenhague. Direction l’incognito, un petit restaurant sympa avec Anna, Joséphine, Manon et Yo, puis l’après-midi, balade dans la ville, 20°C au mercure, je ne me sens plus! Visite de la cathédrale de Lund, un édifice à la pierre grise et sombre à côté d’une place au les habitants viennent se rassembler à l’occasion de la gaypride. À l’intérieur, une nef incroyablement sobre et lumineuse, et au sous-sol une crypte. Sur le chemin du retour, petit détour par la bibliothèque de la ville, un magnifique bâtiment en briques rouges et aux airs d’université américaines. Le temps de siroter un jus de fruit en terrasse bien emmitouflé dans nos vestes, et de regarder tous ces suédois à moitié à poil. S’il y a bien une chose qui me manque dans le grand nord, c’est bien la chaleur méditerranéenne! Le lendemain, c’est l’heure du départ et des au revoir car Manon décolle pour le Japon dans quelques jours. Joséphine, Yorick et moi prenons chacun des trains différents (même si la destination est la même), Helsingor pour Joséphine, Copenhague pour Yorick et Malmö (troisième ville la plus importante de Suède) pour moi. Une première alors que cette ville n’est qu’à trente minutes de Copenhague. Arrivée dans la gare, carte en main prêt à partir en vadrouille. Direction le nord vers le quartier de Triangeln où se trouve de nombreux parcs et un très beau cimetière où l’on vient se poser et profiter du beau temps: oui oui, ici les cimetières sont des espaces verts fleuris et paisible et il fait bon si reposer! Puis je me dirige ensuite vers le nouveau quartier avec la fameuse tour ronde de Santiago Calatrava, qui culmine à 190m de hauteur et qui magnifiquement hideuse à mon goût. Puis je longe le front de mer où je devine la silhouette brumeuse de Copenhague à l’horizon.

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À travers l’objectif


01.06.2015 - Apprendre à voir Voilà quatre mois que Søren m’a accueilli chez lui et je crois qu’une belle amitié est née. J’ai un peu l’impression d’être le second fils de Bente (sa femme) et je me sens vraiment bien à Copenhague. Elle est styliste, lui photographe. Cela fait longtemps que je veux approfondir mes connaissances en photographie, notamment depuis que j’ai récupérer l’appareil photo argentique qui appartenait à mon grand-père. Un soir en rentrant de l’agence, lors d’une de nos nombreuses discussions, Søren m’a dit qu’il pourrait me faire partager sa passion durant ce dernier mois avant mon retour. C’est comme ça que je me suis retrouvé stagiaire pour Søren Kirgaard Photographer. La première chose qu’il m’explique, c’est que le photographe capture un instant et que pour cela il lui faut apprendre à voir, et pas seulement à regarder. On trouve en photographie de nombreuses similitudes avec notre travail d’architecte: le photographe construit sa photo comme l’architecte conçoit son projet, il prend en compte les facteurs de lumières, d’orientation et tout ce qui va affecter le rendu de son cliché. Aujourd’hui le travail du photgraphe a changé avec le passage au numérique, on ne «shoot» plus comme avant, et la qualité d’un photographe fait appelle à une grande sensibilité. Avant Søren travaillait avec des appareils argentiques, il peut donc m’expliquer comment fonctionne le mien et me donner plein de conseil pour savoir comment exploiter le meilleur de cet outil. Søren est quelqu’un de très occupé, alors parfois je prend mes après-midis pour aller me balader, partant à la découverte des alentours de Copenhague à la recherche du cliché de la journée, et le soir à mon retour, je lui montre mon travail et nous discutons longuement des points de vue ou de la construction de l’image. Lui aussi travaille sur photoshop (il faut rester compétitif!) du coup nous échangeons pas mal sur nos petites astuces.

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29.06.2015 - Architecture et photographie Mon séjour en terre danoise touche à sa fin et je n’ai toujours pas bouclé mes valises. J’ai passé un mois à enchainer les shootings, les virées photos, retouches et les discussions avec Søren. Moi qui appréciait déjà le travail des rendus photo-réalistes en architecture, j’ai pu consolider mes connaissances par cet apport que représente la photographie. Ce stage m’a d’autant plus apporté qu’il me semble essentiel pour mon apprentissage de multiplier les expériences, qu’elles soient au sein d’agence d’architecture afin d’apprendre les ficelles du métier mais aussi avec tous les acteurs des domaines qui sont de près ou de loin lier avec l’architecture. Dans les derniers jours, nous sommes allés faire un shooting dans le quartier de Nordhavn pour un article sur le développement de la zone. Le quartier de Nordhavn, qui se situe au nord de la ville, est un quartier en pleine expansion: l’agence COBE a notamment travaillé sur un masterplan et j’ai pu lors de mon stage chez MLRP, travailler sur deux projets qui s’intégreront à ce masterplan. L’architecture à Copenhague se veut vraiment accessible à tous et fait partie de la vie quotidienne des danois. À chaque coin de rue, on trouve des architectures contemporaines qui jouxtent des bâtiments traditionnels en brique rouge. À Nordhavn c’est un peu différent, le quartier est à la base un espace portuaire que la ville veut doucement rendre citadine. Déjà on voit des espaces verts se développer et des logements se dressent, deux vieux silos ont été réinvestient et transformés en bureaux. Me voilà dans mon avion survolant Copenhague, déjà nostalgique même si je sais que je reviendrais !

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Retour sur terre

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Retour sur terre Multiplier et diversifier les expériences m’a permis de réellement mettre à profit cette année. L’année précédente à la même période, j’écrivais sur ma vision de l’architecture au sortir de la license et déjà je sens que mon regard a changé, j’ai pu découvrir d’autres façons d’envisager l’architecture que ce soit au Danemark ou en Asie. J’ai pu nourrir ma curiosité à bien des niveaux, en participant à des conférences, des ateliers, par de nombreuses rencontres et de beaux voyages et j’aimerai continuer mon cursus avec cette dynamique qui a été la mienne cette année. Avant mon départ, je ne savais pas trop quels étaient mes goûts en matière d’architecture, et je ne pense pas que ce soit plus clair aujourd’hui. Cependant, j’ai appris à réfléchir différemment l’approche des projets afin d’affiner les détails. Je pense que la profession d’architecte demande beaucoup de patience, de souplesse et une curiosité insatiable, car ce sont ces «qualités» qui permettent de toujours donner le meilleur de soi-même et de toujours chercher à aller plus loin. Mon séjour asiatique m’a permis de commencer de la manière possible cette année de transition. Loin de tous nos repères et confronter à nous mêmes, c’est là que l’on se découvre réellement. J’ai toujours apprécié voyager, mais cette fois c’était différent. En rencontrant ces populations très pauvres et pourtant si riches socialement, j’ai senti naître en moi une envie de venir faire quelque chose de plus utile que du simple tourisme. Un an plus tard, j’envisage de retourner à l’autre bout du monde pour cette fois si mettre mes connaissances de l’architecture à ceux qui pourraient en avoir besoin. Je sais que nombre de mes camarades seront là pour dessiner la France de demain, et peut-être un jour me joindrais-je à eux, mais avant celà j’aimerai vraiment participer au développement de ces grandes villes du bout du monde à l’urbanisme galopant et à l’architecture parfois incensée.

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Retour sur terre Toute cette année n’a pas été un long fleuve tranquille: le monde du travail est un parcours semé d’embûches et mieux vaut être débrouillard. J’ai vécu deux expériences totalement différentes entre Paris et Copenhague. Chez OLGGA, j’ai énormément appris et pris beaucoup de plaisir à travailler. De mon passage dans cette agence, je retiendrai «sobriété et souci des détails», ces valeurs qui ne sont pas étrangères à mon succès au concours de l’ordre. Chez MLRP, l’affaire a été un peu plus compliquée. Il est difficile de savoir sur qui l’ont va tomber avant de faire partie d’une agence. Je n’ai pas apprécié la façon de travailler et le manque de rigueur de mon employeur. C’est grâce aux autres stagiaires et architectes de l’agence que j’ai vraiment développé mes connaissances tant en matière d’architecture scandinave que de dessin. Enfin, mon stage avec mon ami Søren a permis de terminer en beauté cette expérience scandinave dont j’ai rêvée depuis mes débuts en architecture. Je suis très heureux d’avoir eu la chance de vivre cette année et je ne saurais que recommander à tous les étudiants en troisième année d’architecture de saisir cette opportunité qui leur est offerte, car elle a été une année particulièrement prolifique pour moi.

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Arthur Vallerault 23 ans ENSA Montpellier


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