Arts Gazette International N°578

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Sommaire EXPOSITIONS

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Udo Zembok : Lumières au-delà des Espaces Bambous Kanak : Une passion de Marguerite Lobsider-Dellenbach Le Printemps donne Rendez-Vous à 5 Artistes Galerie Vendôme. La Marine Nationale en escale à Lyon : Galerie Saint-Hubert Henri Landier peint Montmartre Les regards de Loilier Le maniérisme chez Mario Sepulcre Promenade avec Richard Serra Camille Claudel au Musée Rodin Traces du sacré au Centre Pompidou

MUSEE

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Editorial Oui, l’Informatique a une histoire ! un Musée Parisien en est témoin A l’époque où des élus français, nostalgiques de l’époque du nazisme de hitler ou de staline fermaient les frontières, contrôlaient les communications, les expressions, inventaient la censure, trois jeunes qui ont le dynamisme de l’invention greffé au cœur réalisent un Musée dédié à l’Informatique d’où résultera Internet. Leur historique remonte à 1500 avec Léonard de Vinci qui imagine la première calculatrice, puis va jusqu'à l’Américain Hopper qui ouvre en 1945 le règne de l’Informatique. 1956 : IBM crée la première machine à disque dur et d’invention en disque dur en passant par la souris, nous aboutissons à cette fenêtre sur le monde Libre ouverte par les étudiants américains qu’est Internet. Avant, des progrès avaient été faits avec Apple et World Wide Web en 1990. Cependant des esprits chagrins et nostalgiques des dictatures de droite et de gauche chercheront à mettre un bâillon sur l’organe de Liberté. Il y a déjà une dizaine d’années en France des députés interpellaient les ministres. Mais la mesure serait impopulaire aussi au terme « Informatique » vont-ils adjoindre celui de « Liberté », et par là faisant fi des milliers de cadavres de ceux qui sont morts pour Elle.

Aubusson : capitale mondiale de la tapisserie

Mais « Informatique et Libertés » prenait naissance négligeant le contresens et à pas feutrés cherchait des alliés dans les pays voisins pour former une chaîne, comme autrefois les nazis créaient l’axe d’acier.

LIVRES

Pourtant des nations comme la Grande Bretagne , comme en 1940, résistent et ne souillent pas le principe libéral.

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Art Conceptuel en entologie (sic) ! Humanisme et Expressionnisme : Les représentations de la figure humaine et l’expérience Juive Balthus

Les français vont de leur côté retrouver la veulerie des collabos et permettre que des lois bâillonnent le peuple sous le prétexte de le protéger. C’est pourquoi sur tous les e-mails venus de France et de deux autres pays, se trouve indiqué en référence le numéro de dépôt dans la boite de censure où figurent texte et destinataire. Et si vous déplaisez à quelqu’un, il lui suffit de vous dénoncer à la gendarmerie. Et si vous n’avez pas gardé la preuve de son entrée en contact par lui-même, il vous traîne en correctionnel, et alors il vous faut prendre avocat, vous présenter au juge prêt à vous rendre en prison.

Christian GERMAK 2

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EXPOSITIONS Udo Zembok Lumières au-delà des Espaces

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spaces et Lumières forment un couple dont l’union illumine nos jours et ensoleille nos cœurs, mais Espaces et Reflets forment également un couple qui enfante des couleurs qui ici seront douces et tendres tout en agissant sur nos humeurs et emportant nos âmes. Car la lumière est comme une musique elle peut être tendre et discrète ou vive et brutale, mais quelle que soit l’option choisie, elle crée l’ambiance qui bercera notre vie. C’est ce qu’a compris Ugo Zembok qui crée des espaces spécialement dédiés aux visiteurs et qui vont se plier et accompagner l’essence sécrète d’un lieu. Ainsi pour les églises, les tons seront maîtrisés afin de conserver précieusement enfermés les mystères de l’au-delà, tandis que psalmodient les moines en prière.

Pour une banque comme pour le laboratoire, un bleu froid domine l’oeuvre, tandis qu’avec la polyclinique, elle s’ornera des symboles verdoyants qui émergent d’un végétal naissant, symbolisant tous les espoirs des hommes. Ainsi Ugo Zembok nous démontre que les vitraux modernes peuvent se plier à tous les concepts du vingt et unième siècle. Car leur présence nous accompagne en même temps qu’ils nous éclairent. Cependant avec une nuance devenue principale, le vitrail n’est plus comme autrefois un livre qui racontait une histoire, serai-elle Sainte, il dépasse le sens matériel et historique, il est hors du temps, afin de nous ouvrir le monde subtil et impalpable des ambiances dans lesquelles se passe toute la vie des hommes.

Francine MUZEAU

Pour l’école, la lumière s’ouvre sur l’infini des champs, elle devient universelle pour mimer l’Univers lui-même, fourmillant au passage des brassées de couleurs. Pour le baptistère, une échappatoire oriente discrètement le rayon afin que « La Lumière Soit » et pénètre dans l’âme des Croyants.

Le baptistère de la cathédrale Chartres - France - 2006

Du 22 Mars au 31 janvier 2009 Chartres Centre International du Vitrail 5, rue du Cardinal Pie 28000 Chartres

L’institut socio thérapeutique La Motta Brissago - Suisse -2006

Tel : 02 37 21 65 72 E-mail : contact@centre-vitrail.org

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EXPOSITIONS Bambous Kanak : Une passion de Marguerite Lobsider-Dellenbach

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i pour l’auteur les petits dessins nourrissent des personnages qui viennent animer des scènes de la vie courante, ils sont tout autant des témoignages, véritables visuels, qui remplaceront les pleins et les déliés de la plume par le graphisme de l’image elle-même. Tracées avec une pointe aiguisée, ces figurines expriment dans un langage primitif, toutes les préoccupations du quotidien en remplaçant les pensées et les intentions par l’action elle-même. De plus ces petits dessins sont bien un langage, qui se trouve être le plus universel qui soit. En réalité l’intention qui a abouti à la création de chaque bambou est identique à celle de l’écriture d’un livre. L’un et l’autre seront porteurs d’une communication, d’un récit, d’une histoire vécue, ou d’une légende. Les parties impalpables, celles de l’esprit et des buts, vont s’inscrire elles aussi dans autant de gestes qui se révèlent sur les visages. De ce fait le récit se trouvera complet, immuable et transmissible. Cependant si l’objectif est le plus souvent de communiquer, de faire valoir au plus grand nombre des faits et gestes, pour cela il faut attirer les regards et montrer des bambous gravés et transformés en autant de tableaux.

Mais le plus surprenant c’est que désirant plus encore plonger dans une écriture artistique, le récitant va faire intervenir des harmonies géométriques qui s’incrusteront dans la chair même du bambou, ou qui, prises séparément, marqueront les différents chapitres d’une succession d’histoires.

Christian GERMAK C’est alors que l’esprit des Arts va rejoindre celui des lettres et que l’auteur se transforme en artiste qui devient dessinateur et recherche des séries d’ornementations qui ne devront pas troubler le récit. . Ainsi l’artiste devient poète semant ça et là des fleurs des feuilles et des branches. Puis pour achever la narration et lui offrir une ouverture vers d’autres attraits, l’artiste va orner et redessiner une voile, décorer un bateau, recréer une fleur.

Musée d’Ethnographie de Genève Jusqu’au 4 janvier 2009 MEG Carl-Vogt Bd. Carl-Vogt 1206 Genève Suisse. Ouvrage publié à l’occasion de l’exposition Editions « infolio ». Collection Sources et témoignages Site Internet : www.ville-ge.ch/meg E-mail: musée.ethno@ville-ge.ch

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EXPOSITIONS Le Printemps donne Rendez-Vous à 5 Artistes Galerie Vendôme.

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épassant l’intérêt de chacun dont nous parlerons plus loin, cette exposition a le mérite de faire se côtoyer plusieurs approches de l’art pictural. Loïc Allemand fait parler ses sujets, animant le regard de la femme, en laissant s’exprimer toute l’impatience caractéristique d’un jeune chien (jaune). Tandis que pour Amoreno, la profondeur d’une expression marque le beau visage de cette jeune femme. Karha dans ses toiles, ouvre des couleurs chaudes aux fruits de l’été. Elena Chapko comme Alexandra avec formes et couleurs, mais Maksimenko qui cueillera toutes d’un jeune corps de garçon pour l’harmoniser avec le paysage l’entoure.

Blum jongle c’est Alina les effluves le fondre et marin qui

Loïc ALLEMAND

Christian GERMAK

Alina Maksimenko

Jusqu’au 22 Mai Galerie Vendôme 12, rue de la Paix 75002 Paris Téléphone 01 42 61 72 91 site Internet : www.galerievendome.fr E-mail : galerievendome@wanadoo.fr Amoreno

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EXPOSITIONS La Marine Nationale en escale à Lyon : Galerie Saint-Hubert

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ien n’arrête le dynamisme du sympathique directeur de la galerie Saint-Hubert, Qu’on ne connaît que toujours souriant. Et il peut l’être ! Puisqu’il a invité vingt-quatre peintres tous Officiels et Officiers de la Marine. Ils sont tous artistes sévèrement sélectionnés pour leur talent, et chargés de perpétuer une tradition ancestrale qui embarque les arts picturaux à bord des navires militaires, pour mieux capter les brumes du large et les parfums poivrés des escales. Ainsi la Galerie que dirige Hubert sort-elle les pavillons de fête et invite à son bord ceux qui cherchent le rêve, la poésie et l’aventure. Autant d’adjectifs et d’ambiances empruntés aux embruns de la mer pour ensoleiller les demeures des amateurs d’art et d’exotisme en leur portant à domicile des effluves lointains. Cette sélection de peintres ne s’attache pas qu’aux paysagistes qui vont moissonner çà et là, au gré des humeurs du vent, tout en faisant appel à leur sensibilité. Ils captent sur place, au cours des croisières officielles, les parfums des terres lointaines qui

fleurissent ou se dessèchent sous la caresse des océans. Si le zéphyr s’engouffre dans les plaines pour y mourir, c’est dans la mer qu’il passe ses jours heureux. C’est aussi l’instant durant lequel intervient l’artiste, qui décrivant les odeurs avec chaque touche de son pinceau, va charger dans sa toile les reflets des vents pour les mêler aux océans et aux cieux. Car les peintres officiels de la Marine qui portent dignement ce titre prestigieux, ont subi la plus rigoureuse sélection, celle qui impose la douceur des vents et la fureur des tempêtes en écrivant un chapitre à leurs côtés. Puis ces œuvres témoins d’un instant, deviendront autant d’ambassadeurs porteurs de l’esprit des sensibilités et des traditions attachées à la Marine Française.

Christian GERMAK

Du 15 mai jusqu’au 29 juin 2008 Galerie Saint-Hubert 7, Avenue Général Brosset 6900 Lyon Tel : 04 78 52 00 51 Site Internet : www.galerie-saint-hubert.com E-mail : galeriesainthubert@wanadoo.fr

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EXPOSITIONS Henri Landier peint Montmartre découvrir par une sélection de flashes qui illuminent les différents lieux. Si à la fin de son parcours, sur sa toile un Christ immense domine la ville et transforme ses douleurs physiques en autant d’harmonies de couleurs, si comme l’esprit les tons trépident et éclatent, c’est parce que l’Artiste a ressenti l’Harmonie finale des choses, celle de sa Création.

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n vent de printemps un peu fou a soufflé sur Montmartre en parcourant les rues et en caressant les auberges, un vent déjà chargé des effluves parfumés de l’été où toute la nature appelle au bonheur de vivre l’aventure de la vie. Henri Landier qui fait plus que fréquenter ces hauteurs chargées d’histoire, s’est baigné dans cette atmosphère et l’a transcrite avec des parfums de couleurs.

Car Henri Landier nous aura auparavant longuement fait humer les parfums de la ville depuis les plus lourds et les plus humides des bords de Seine, jusqu'à cette Basilique dominante qui écrase tous les péchés du monde. Cependant un peintre traduit avant tout les lumières aussi sur un même cahier nous livre-t-il ses impressions de Venise, en mettant en parallèle la cité des Doges et le mont des dieux, afin de démontrer que le soleil est le même partout.

Francine MUZEAU Mais qu’est-ce qu’un parfum ? Si ce n’est une musique pour l’œil ? Alors Henri Landier a vu vibrer en lui ses talents de peintres et nous fait visiter, plus que la bourgade Montmartroise, mais il nous la fait

Jusqu’au 15 Juin 2008 Henri Landier peint Montmartre Atelier d’Art Lepic 1, rue Tourlaque 75018 Paris Tel. 01 46 06 90 74 Site Internet : www.artlepic.org E-mail : henri.landier@wanadoo.fr

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EXPOSITIONS Les regards de Loilier qui s’est englouti dans la chaleur de la journée, on y devine le calme et l’apaisement qui arrive et déploie son lourd manteau du soir, tandis que le dôme religieux entame une ultime illumination qui rayonne sur tout le paysage. Un chant du cygne, non, une mélodie qui vous berce avant de vous laisser vous envoler vers le pays des mille et une nuits. A ce bruit des lumières répond dans « Fin d’après midi au chevet de Notre Dame » la fraîcheur du fleuve et la matérialisation des ombres de l’édifice religieux. Mais quoiqu’il fasse, quoique l’on puisse en dire, c’est dans le plus profond d’un regard sur les femmes, que Loilier nous montre toute la délicatesse, toute la puissance de son analyse.

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st-ce par une caresse des yeux ?

Est-ce par son regard ? ... Mais peu importe l’origine, les faits sont là, palpables par l’œil, dissous dans une poésie intérieure. Loilier métamorphose le paysage rude du « coucher du soleil sous la lagune », aux couleurs écrasées par la lumière, en y dissolvant les frémissements du soleil, noyés dans l’atmosphère poussiéreuse de Jaipur, tout en y installant une oasis de repos pour l’oeil. Mais calmer la rigueur d’un paysage fait partie des sensations transmises par cet artiste. Cette heure du soir, fluide et légère, sur la lagune en répond.

Ces reines d’un soir sont belles, elles sont aimables, elles sont accueillantes et pour mieux compléter leur harmonie, elles y joignent celles des formes, celles des couleurs, celles des allusions et des promesses, elles y accolent une musique sortie d’un rêve et symbolisée par un instrument que reflètent, dans toutes ses expressions musicales, les harmonies de ces trois grâces.

Christian GERMAK

Du 17 Mai au 15 Juin

Les eaux marines ont capté toute la vigueur rougeoyante de l’Astre du jour, avant qu’il ne se mette au repos. Non sans avoir au préalable transmis un dernier éclat bleuté vers un ciel qui s’éteint.

Galerie Laetitia 102, rue du Général Leclerc. 77170 Brie Comte Robert Tel. : 01 64 05 01 18

Dans cette œuvre de Loilier, on ressent le silence

Site Internet : www.galerielaetitia.com E-mail : gillespavard@wanadoo.fr

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EXPOSITIONS Le maniérisme chez Mario Sepulcre Autre exemple pour lequel son physique méditerranéen se prête bien au pastiche dans un style traditionnel : « L’autoportrait au tarbouch » dans lequel il pose, comme pour attribuer une signification actuelle à des éléments empruntés à l’art pictural d’une autre époque.

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et artiste s’exprime dans un registre à la fois original et très classique, manifesté par un parcours figuratif inspiré de la Renaissance, aussi bien au moyen du chevalet que du décor mural. Ainsi, il est intervenu dans la restauration de plusieurs chapelles de la Corse, dont il est originaire, en appliquant la technique de la fresque particulièrement exigeante dans sa réalisation. Ses tableaux à l’huile lui permettent, dans un genre imitant la peinture italienne des natures mortes aux siècles passés, de traduire sous un aspect souvent symbolique des valeurs authentiques, comme la naissance ou la décrépitude, notamment au travers de citrons ou de feuilles mortes.

En effet, sous une forme discrètement corrosive émanant en particulier des fonds noirs de ses représentations, son regard critique mais esthétisant donne magistralement une dimension conventionnelle, tout en étant facétieuse, à ses toiles aux motifs végétaux. Ses créations imprégnées notamment de culture judéo-chrétienne laissent une large place à l’interprétation, tout spécialement à cause des détails réalistes émergeant, entre lumière et obscurité, dans « Le triptyque : la passion du citron » dont les connotations religieuses laissent percer une recherche de l’essentiel.

Agnès LECOMPTE

Il montre une nature immobile, silencieuse dans une illusion du vrai, car sa maîtrise de la peinture est grande, et à sa manière il traduit les âges de la vie, en introduisant dans ses compositions, une note d’humour et en se mettant lui-même en scène. Dans un rondeau allégorique en trompe-l’œil : « L’autoportrait à la mouche » il apparaît tenant un fruit, sorte d’incitation à la dérision. Du 7 au 18 mai 2008 Figuration Critique - Palais Bondy 18 quai Bondy 69005 Lyon Tel : 06 14 86 45 98 Site Internet : www.mariosepulcre.com www.figurationcritique.com E-mail : contact@mariosepulcre.com contactFC@orange.fr

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EXPOSITIONS Promenade avec Richard Serra

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l’occasion de Monumenta, le Grand Palais a offert avec sa nef de métal et de verre un espace idéal à Richard Serra, sculpteur d’œuvres aux dimensions souvent démesurées. Il dit lui-même que séduit par le lieu, il ne savait pas au départ ce qu’il allait y inscrire, mais ajoute que ce fut pour lui l’expérience la plus épanouissante qu’il eut le privilège de vivre. Elle lui permit d’exprimer son univers intérieur et il apprécia cette possibilité de créer une composition comprenant plusieurs éléments : investir ce vaste emplacement lui offrait effectivement l’opportunité d’une mise en relation entre les pièces d’acier, ce qui incluait la notion d’intervalles dans leur agencement. Celles-ci se dressent comme une invitation au parcours constitué par la disposition décalée des 5 lourdes plaques de métal, qui s’élèvent vers les hauteurs vertigineuses du bâtiment mis à la disposition de l’artiste. Le visiteur est engagé à déambuler entre les panneaux emplissant le site, de façon à avoir une nouvelle perception de celui-ci et à entrer dans la démarche restructurante de Richard Serra, adepte du minimalisme, et qui s’intéresse à la forme en tant que langage en évolution. Et on est saisi par le contraste entre l’architecture aérienne de l’endroit et ces productions provenant de techniques d’ingénierie particulièrement complexes, ce qui conduit à une réflexion plastique appropriée.

Celle-ci est déterminée par la puissance physique qui ressort de ces matériaux forçant à un regard neuf, en rapport avec les perspectives multiples données à voir par ces fantastiques verticales. Une approche mentale adaptée est suggérée pour apprécier leurs lignes de fuite épurées et majestueuses.

Agnès LECOMPTE Du 7 mai au 15 juin 2008 Nef du Grand Palais Avenue Winston Churchill 75008 Paris Tel : 01 44 13 17 69 Site Internet : www.monumenta.com E-mail : info@heymann-renoult.com marie-christine.hergott@culture.gouv.fr

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EXPOSITIONS Camille Claudel au Musée Rodin sera l’art du XX° siècle : non plus une réponse à des commandes ou une fresque traitant du temps présent, mais la figuration d’un moment privilégié ou signifiant de l’existence ou de la pensée du créateur. Celui-ci cherche à exprimer, à travers son art, son ressenti, sa souffrance, sa révolte ou sa vision idéaliste et c’est de cette conquête d’une certaine liberté que ce personnage attachant témoigne dans une période durant laquelle les femmes, peintres ou sculpteurs, ne pouvaient légitimement représenter un corps nu. Elle fut donc cette interprète indispensable et en recherche d’une époque où la lutte pour l’émancipation des femmes se faisait jour, et elle a manifesté dans ses compositions une dimension tragique vécue dans sa chair, ce qui donne aussi une portée intemporelle à son œuvre.

L

a rétrospective consacrée à cette artiste importante de la fin de XIX° siècle montre 80 sculptures en marbre, terre cuite, plâtre, onyx et bronze ainsi qu’une dizaine de dessins.

Agnès LECOMPTE

Camille Claudel eut un parcours professionnel marqué par la personnalité de Rodin et certaines de ses réalisations incarnent les phases emblématiques de sa vie privée comme « La Valse » ou « L’implorante ». Dans ces cas, elle symbolise avec une virtuose délicatesse les états d’âme significatifs ou pathétiques de la destinée humaine, et elle inscrit dans la matière en plus de la beauté formelle sa sensibilité propre avec une vérité remarquable. Dans cette optique, pour donner corps à productions elle s’est souvent tournée vers images poétiques ou mythologiques afin traduire son désir d’illustrer intellectuellement approche émotionnelle du sujet.

ses des de une

Ainsi dans « Vertumne et Pomone » est sublimé magnifiquement le lien affectif entre deux êtres dont les corps sont relâchés dans un doux abandon. En cela, peut-être est-elle précurseur de ce que

Du 15 avril au 20 juillet 2008 Musée Rodin 79 rue de Varenne 75007 Paris Tel : 01 44 18 61 10 Site Internet : www.musee-rodin.fr E-mail : goldberger@musee-rodin.fr

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EXPOSITIONS Traces du sacré au Centre Pompidou ne évolution se note dans l’histoire de l’art du XX° siècle en ce qui concerne le décryptage du sens à donner aux œuvres, et il s’en dégage qu’il n’est plus possible d’éluder le transcendant dans leur interprétation, car il reste une partie prépondérante de l’inspiration artistique.

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espérances d’une société idéale.

Et malgré l’annonce de Goya rejetant le divin dans son expression célèbre : « nada », cette exposition rassemble une extrême diversité de vues dans une succession de thématiques, qui stigmatisent les moments clefs émergeant de ces manifestations picturales revisitées.

Il rend compte de la complexité de ce sujet, en évoquant la multiplicité des réponses apportées dans cette quête, étant établi que, quand le chercheur de vérité n’est plus au service d’un dogme ou d’une idéologie, il se dirige vers un certain mysticisme.

Le bouleversement dans l’art intervient quand la société cesse d’être structurée par la croyance, et la notion du sacré permet donc de relire sous un autre jour les productions du siècle passé notamment.

Ainsi, pour tenter de faire apparaître le rôle crucial des crises spirituelles qui marquèrent cet Occident en proie au désenchantement du monde, alors que les formes du modernisme étaient en passe de se constituer, les Commissaires ont privilégié les traces significatives de cette sacralisation en faisant un inventaire des approches des peintres sous les titres :

Dans ses premières décennies, l’idée qu’un homme nouveau était en gestation fut stimulée par les révolutions, tant politiques que scientifiques, qui remettaient en question les valeurs établies et, Dieu étant mort, la possibilité du choix faustien entre le bien et le mal était offerte. Mais les atrocités tout spécialement au cours des deux grandes guerres mondiales que connut cette période, encore proche mais révolue de l’histoire de l’humanité, mirent rapidement un terme aux

C’est donc un panorama des tentatives visant à trouver une solution au questionnement métaphysique de l’être humain, sur le plan de la création, qui est dressé dans cet événement du Musée Beaubourg.

La trace des dieux enfuis – Nostalgie de l’infini – Les grands initiés – Au-delà du visible – Révélations cosmiques – Elévations – L’absolu – Homo novus – Eden – Danses sacrées – Spiritualités païennes - Eros et Thanatos – Offenses – Apocalypse – Homo homini lupus – Art Sacré – Malgré la nuit – Résonances de l’archaïque – Doors of perception – Sacrifices – Sagesses orientales – L’ombre de Dieu. Tout un programme, aux connotations subtiles et parfois lumineuses, qui se termine par les traces du sacrilège.

Agnès LECOMPTE

Du 7 mai au 11 août 2008 Centre Pompidou 75004 Paris

Ernst Ludwig Kirchner La Danseuse nègre, 1909

Tel : 01 44 78 12 33 Site Internet : www.centrepompidou.fr E-mail : anne-marie.pereira@centrepompidou.fr

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Musée Aubusson : capitale mondiale de la tapisserie Grâce au savoir-faire séculaire des lissiers et à sa capacité d’adaptation aux exigences du présent, Aubusson est restée un pôle d’attraction majeur dans le domaine de la tapisserie, devenue un moyen d’expression artistique contemporain. Aux verdures du Moyen-Age qui revêtaient les murs des châteaux, ont succédé des motifs aux contours nets, des contrastes de couleurs, l’apparition du noir et du blanc. L’infinie variété des teintes de même que l’utilisation de 4 fils de laine aux tons différents, afin de marquer des nuances subtiles ont disparu, le registre devenant plus pur et la gamme des coloris se réduisant à une centaine au lieu des 900 en usage dans le passé. Dans ce contexte, l’art du tissage importé des Flandres et vieux de 6 siècles, qui fit de cette ville de la Creuse un Manufacture Royale, s’est maintenu tout en évoluant. Il a été marqué par la vision novatrice de Jean Lurçat en particulier, mais bien d’autres artistes se sont intéressés à cette technique sur métier de basse lisse, qui lui vaut sa renommée internationale, et ils l’ont enrichie comme Picasso, Vasarely,

Jacquard alors que la révolution industrielle a apporté la traction par moteur. Dans le cadre verdoyant qui enserre cette vallée du Limousin, une intense activité perdure donc grâce à des équipes souvent passionnées par cette profession, qui offre 150 emplois dont les 2/3 s’adressent au tissage. Mais elle n’est pas sans connaître quelques problèmes spécifiques pour tenir les performances dans ce travail à la tâche, qui n’est couronné par aucun diplôme. On peut avoir une idée de la continuité de cet art au cours des âges en visitant le Musée départemental Jean Lurçat, qui propose un panorama chronologique de la tapisserie marchoise du XVII° à nos jours dans une présentation de sa collection, de prêts et d’acquisitions récentes, outre une exposition sur le thème des chevaux concrétisés dans des œuvres significatives au cours des derniers siècles.

Agnès LECOMPTE

Le Corbusier ou Calder…Une vingtaine d’ateliers ou de galeries sont en mesure de répondre aux demandes et la production s’oriente désormais vers tous les styles. Le carton qui reste le modèle, auparavant peinture, gouache ou calque, est aujourd’hui remplacé par la photo et se place sous la chaîne du métier à tisser. Un exemple de ce processus de création est visible actuellement à l’Ecole National d’Art Décoratif où est exécutée une tapisserie de 27 m² du designer Garouste. Par ailleurs, autre manifestation de la vitalité de cette pratique, l’entreprise de conservation de tapisseries Chevalier qui, depuis 4 générations, se consacre à la sauvegarde du patrimoine textile. Elle assure le nettoyage et la restauration de toutes les réalisations tissées anciennes ou modernes et sa réputation s’étend au monde entier, les réparations se font avec la méthode

Musée départemental de la tapisserie Avenue des Lissiers 23200 Aubusson Tel : 05 55 83 08 30 – 05 55 11 05 83 Site Internet : www.ot-aubusson.fr E-mail istierlin@crt-limousin.fr musee-tapisserie@cg23.fr

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LIVRE Art Conceptuel en entologie (sic) !

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l est évident qu’en écrivant anthologie ‘entologie’, l’auteur a fait preuve de liberté de fantaisie et d’inventivité, dans le sens de ce qu’il veut décrire. Il le fait en dehors de toute norme classique. Nous avions déjà fait cette classification il y a plus de dix ans dans une des revues que dirigeait Patrice de la Perrière pour décrire une exposition réalisée à grand frais par la Caisse des Dépôts et Consignations (laquelle avait très mal pris la plaisanterie). Nous décrivions à l’époque les « œuvres » exposées, meubles de bureau et coffre fort rouillé, extincteur encadré, feuille de papier vierge… etc. et en indiquant leur prix d’achat… (j’allais marquer valeur, quelle erreur !). Il parait que les Syndicats ont peu apprécié ces acquisitions et demandé une augmentation des salaires ! C’est avec le même esprit narquois (et de l’esprit il y en a) et inventif (et de l’invention, il y en a) que les auteurs vont analyser le quotidien, celui que l’on fréquente et regarde sans le voir. Un livre à la gloire de l’humour intellectuel, et même très intellectuel, mais à la portée de tous les cerveaux moyennement développés et destiné à tous ceux qui apprécient l’ironie, même parfois un peu acide, et amère.

Francine MUZEAU

Art conceptuel, une entologie Editions M I X. 28, av. de Laumière 75019 Paris. 518 pages imprimées, plus quelques vierges (il en faut bien quelque part) sous la direction de Gauthier Herrmann ; Fabrice Reymond ; Fabien Vallos format 150 X 210 mm . Prix 22 Euros.

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LIVRE Humanisme et Expressionnisme : Les représentations de la figure humaine et l’expérience Juive Expressionnisme peut avoir ici son plein sens, puisque tout l’ouvrage fort intelligemment pensé et conçu, nous fait parcourir le monde et son histoire depuis les temps les plus reculés de la civilisation, par la représentation des regards.

Tandis que selon l’assemblage des formes et des touches, ces langages resteront toujours aussi différents, marquant par là, la diversité de leur provenance, qui reste lisible et nous oriente vers chaque expression.

Dépassant l’esthétique picturale parfois, lorsque l’artiste veut devenir le témoin de son modèle, l’expression devient la partie dominante d’une œuvre au point de s’en emparer.

Sélection du Mai du Livre : Humanisme et Expressionnisme - Les représentations de la figure humaine et l’expérience Juive.

Christian GERMAK L’expression, cette parole du geste est le langage le plus compréhensible qui existe. Universelle, en dehors des lieux et du temps, si l’expression physique fut le premier moyen de communiquer, elle reste toujours de mode pour l’animal. C’est cette source de la pensée et des sensations que les peintres de talent vont exploiter lorsqu’ils ont dépassé l’esthétique ou l’historique. Par le choix des œuvres l’auteur nous en fait la démonstration, par les reproductions il nous fait suivre et entrer dans ses conclusions. Cependant les sélections, ainsi mises côte à côte, nous font saisir la pluralité des langages, qui s’ils exploitent des attitudes communes, s’ils conservent par les gestes et les poses des intonations identiques, retransmettent les origines de leur parenté.

Somogy Editions d’ Arts : Par Eliane Strosberg

Relié toile sous jaquette illustrée Prix 35 Euros.

192 pages et 110 illustrations format : 245mm. X 280mm.

E-mail : presse@somogy.fr

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LIVRE Balthus

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’est un Balthus qui se présente sous la « direction » dit l’intitulé, nous par préférence nous dirions : « Sous le regard analytique » de Jean Clair.

Car si l’auteur consulte une dizaine de « spécialistes » se disant éminents, à la sortie Jean Clair effectue un travail absolument considérable qui s’active dans une introduction détaillée et savante autant que sans parti pris ni exclusive. Une étude précise qui nous conduit vers les plus profonds détails de l’œuvre du Maître. Mais l’apogée de l’Artiste ne fait que confirmer celle de l’homme, aussi découvrons-nous au travers de cette étude, qui s’avère être des plus complètes actuellement sur le marché, un Balthus qui se crée, qui se forge, en partant d’une formation parfois académique, mais qui se découvre aussi de façon plus impersonnelle, ce que l’Artiste conserve entre autres dans ses dessins romains. Si on reconnaît Balthus depuis le premier regard, celui plus tardif reste parfois en effet, impersonnel dans des oeuvres qui couvriront les années 1940 jusqu'à la fin de sa vie. Elles perpétueront une tradition qui n’a jamais quitté Balthus : savoir dessiner juste, pour ensuite apporter sa personnalité à l’œuvre. Ainsi il y a deux Balthus, celui qui marque vigoureusement sa toile par le fruit de ses humeurs, comme de ses préférences, ce qui forge sa personnalité, et celui qui sortira de lui-même, comme de ses propres désirs, pour mieux appartenir au sujet, allant jusqu'à s’effacer devant lui. Cependant pour qui sait regarder, une pulsion commune subsiste, quelle que soit sa représentation : un attrait certain pour tout ce qui touche et décrit la féminité.

Mais avec Balthus ces descriptions sont tellement pudiques et retenues que son dessin devient un appel qui laisse libre l’imagination. L’on peut facilement faire ce constat, si parfois l’homme entraîne l’Artiste, celui-ci introduit dans les voies du désir et de l’amour, les chants et les harmonies des poèmes d’une vie au quotidien.

Christian GERMAK

Balthus par Jean Clair Editions Flammarion 492 pages très nombreuses illustrations, présentation de l’Artiste et de son entourage. Format : 300 X 210 prix : 49 Euros.

N°578 - Arts Gazette International

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La Marine Nationale en escale à Lyon : Galerie Saint-Hubert

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