CATALOGUE 2018

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orfèvrerie européenne d’arschot & cie

philippe d’arschot 2018



orfèvrerie européenne D’ARSCHOT & CIE PHILIPPE D’ARSCHOT


INTRODUCTION

Cette année 2018, nous fêtons le vingt cinquième anniversaire de l’ouverture de notre galerie consacrée à l’orfèvrerie ancienne européenne. A cette occasion, il paraissait évident de vouloir partager notre enthousiasme, toujours renouvelé, avec nos clients et amis collectionneurs. En un quart de siècle, nous avons eu la chance de pouvoir acquérir un peu plus de deux mille objets, ce qui est considérable. Bien que rares, de nombreuses pièces d’orfèvrerie demeurent inconnues, elles passent de coffres en coffres au fil des générations ou ne quittent pas le giron de collections anciennes à l’abri des regards. La petite sélection que nous proposons ici témoigne de découvertes intéressantes et augurent de celles qui restent à faire. La diversité des commandes adressées aux orfèvres au cours des siècles est difficile à comptabiliser. Il suffit de déchiffrer quelques inventaires exhaustifs rédigés suite au décès d’un Maître pour s’en faire une idée : boutons en or, boucles de ceintures, hanaps, fourreaux de dague, bols à saignées, cure-oreilles, candélabres, boîtes à épices, aiguières, plats à barbe, bouteilles à eau, gourdes de pèlerins, réchauds de brûle parfum… Beaucoup de ces objets ont subi les affres du temps et des fontes, certains ayant à jamais disparu. Des années de métier nous ont permis de côtoyer des pièces d’orfèvrerie aussi insolites qu’un cornet acoustique, un compteur de jeu de piquet, un collier de chien, une plaque de garde chasse, un gratte langue, une chope pour personne alitée munie d’un astucieux système d’aspiration dans la anse, une tabatière à horloge… Bref, les surprises ont été innombrables.

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L’orfèvrerie a ceci de confortable que la lecture des poinçons permet une identification précise qui coupe la voie aux interprétations douteuses. Très tôt les souverains d’Europe se sont souciés de règlementer tout ce qui touche aux métaux précieux, la crainte des fraudes aux alliages et de là, la possibilité de porter atteinte à la crédibilité de leur privilège le plus important, la production de monnaie, ont certainement contribué à l’encadrement sévère du métier d’orfèvre. Cet encadrement est une bénédiction pour l’amateur d’orfèvrerie, il permet aujourd’hui encore de localiser une pièce extrêmement précisément sur le plan géographique, de la dater à une année près et de lui attribuer un auteur précis. Il faut rendre hommage ici à tous les chercheurs qui contribuent inlassablement à améliorer nos connaissances en cette matière, ils sont peu nombreux, mais ce travail de bénédictin nous apporte tous les ans des clarifications nouvelles. Merci à eux, ils se reconnaîtront. Tous nos remerciements s’adressent enfin à nos amis collectionneurs proches ou lointains. Leur confiance et leur amitié nous honorent. Dans cet univers pourtant traditionnel, la révolution numérique a aussi ajouté sa touche de modernité, beaucoup de contacts ne se nouent plus qu’à distance, au-delà des frontières que franchissent maintenant si facilement les informations et les objets.

Philippe d’Arschot

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INTRODUCTION

Cette année 2018, nous fêtons le vingt cinquième anniversaire de l’ouverture de notre galerie consacrée à l’orfèvrerie ancienne européenne. A cette occasion, il paraissait évident de vouloir partager notre enthousiasme, toujours renouvelé, avec nos clients et amis collectionneurs. En un quart de siècle, nous avons eu la chance de pouvoir acquérir un peu plus de deux mille objets, ce qui est considérable. Bien que rares, de nombreuses pièces d’orfèvrerie demeurent inconnues, elles passent de coffres en coffres au fil des générations ou ne quittent pas le giron de collections anciennes à l’abri des regards. La petite sélection que nous proposons ici témoigne de découvertes intéressantes et augurent de celles qui restent à faire. La diversité des commandes adressées aux orfèvres au cours des siècles est difficile à comptabiliser. Il suffit de déchiffrer quelques inventaires exhaustifs rédigés suite au décès d’un Maître pour s’en faire une idée : boutons en or, boucles de ceintures, hanaps, fourreaux de dague, bols à saignées, cure-oreilles, candélabres, boîtes à épices, aiguières, plats à barbe, bouteilles à eau, gourdes de pèlerins, réchauds de brûle parfum… Beaucoup de ces objets ont subi les affres du temps et des fontes, certains ayant à jamais disparu. Des années de métier nous ont permis de côtoyer des pièces d’orfèvrerie aussi insolites qu’un cornet acoustique, un compteur de jeu de piquet, un collier de chien, une plaque de garde chasse, un gratte langue, une chope pour personne alitée munie d’un astucieux système d’aspiration dans la anse, une tabatière à horloge… Bref, les surprises ont été innombrables.

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L’orfèvrerie a ceci de confortable que la lecture des poinçons permet une identification précise qui coupe la voie aux interprétations douteuses. Très tôt les souverains d’Europe se sont souciés de règlementer tout ce qui touche aux métaux précieux, la crainte des fraudes aux alliages et de là, la possibilité de porter atteinte à la crédibilité de leur privilège le plus important, la production de monnaie, ont certainement contribué à l’encadrement sévère du métier d’orfèvre. Cet encadrement est une bénédiction pour l’amateur d’orfèvrerie, il permet aujourd’hui encore de localiser une pièce extrêmement précisément sur le plan géographique, de la dater à une année près et de lui attribuer un auteur précis. Il faut rendre hommage ici à tous les chercheurs qui contribuent inlassablement à améliorer nos connaissances en cette matière, ils sont peu nombreux, mais ce travail de bénédictin nous apporte tous les ans des clarifications nouvelles. Merci à eux, ils se reconnaîtront. Tous nos remerciements s’adressent enfin à nos amis collectionneurs proches ou lointains. Leur confiance et leur amitié nous honorent. Dans cet univers pourtant traditionnel, la révolution numérique a aussi ajouté sa touche de modernité, beaucoup de contacts ne se nouent plus qu’à distance, au-delà des frontières que franchissent maintenant si facilement les informations et les objets.

Philippe d’Arschot

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BÉNITIER D’APPARTEMENT A N V E RS 1712-1713 Jan Baptist Buysens Ier

Argent repoussé, ciselé, fondu et partiellement doré Poinçonnage à l’avers, dans le décor à gauche de la cuvette à eau Anvers Lettre dÏ64ate K pour 17121713 Maître orfèvre signant d’une fleur pour Jan Baptist Buysens Ier, décédé en 1736

Ce bénitier est remarquable, la plaquette légèrement convexe accentuant l’effet de perspective et donnant à l’ensemble une dimension architecturale qui est renforcée par l’alignement géométrique des colonnes. Au centre, l’ostensoir, rehaussé de dorure, est amovible. La cuvette à eau, très discrète, est le seul élément qui rappelle la fonction dévotionnelle de l’objet. Les amples lambrequins sont des ornements typiques du premier quart du XVIIIème siècle, on les retrouve fréquement, en version gravée, sur les pièces d’orfèvrerie civile de la même période.

Hauteur : 34 cm Largeur : 20 cm Poids : 502 g

Antwerps huiszilver uit de 17e en de 18e eeuw, Rubenshuis, 1988, pp. 162-164.

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BÉNITIER D’APPARTEMENT A N V E RS 1712-1713 Jan Baptist Buysens Ier

Argent repoussé, ciselé, fondu et partiellement doré Poinçonnage à l’avers, dans le décor à gauche de la cuvette à eau Anvers Lettre dÏ64ate K pour 17121713 Maître orfèvre signant d’une fleur pour Jan Baptist Buysens Ier, décédé en 1736

Ce bénitier est remarquable, la plaquette légèrement convexe accentuant l’effet de perspective et donnant à l’ensemble une dimension architecturale qui est renforcée par l’alignement géométrique des colonnes. Au centre, l’ostensoir, rehaussé de dorure, est amovible. La cuvette à eau, très discrète, est le seul élément qui rappelle la fonction dévotionnelle de l’objet. Les amples lambrequins sont des ornements typiques du premier quart du XVIIIème siècle, on les retrouve fréquement, en version gravée, sur les pièces d’orfèvrerie civile de la même période.

Hauteur : 34 cm Largeur : 20 cm Poids : 502 g

Antwerps huiszilver uit de 17e en de 18e eeuw, Rubenshuis, 1988, pp. 162-164.

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GOBELET EN FORME DE JEUNE FILLE JUNGFRAUENBECHER N URE M B E RG 1609-1629 Georg Koler

Argent repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage sur la bordure inférieure de la robe Nuremberg 1609-1629 Maître orfèvre signant deux flèches entrecroisées pour Georg Koler, décédé en 1658 Hauteur : 14 cm Poids : 122 g

Nürnberger Goldschmiedekunst 1541-1868, Nürnberg, 2007, band I, n° 462, p. 227.

La jeune femme représentée, tenant une fleur de la main droite et un dragon dans la gauche, est sainte Marguerite d’Antioche de Pisidie, protectrice des femmes enceintes. La présence de cette iconographie et d’une inscription, permettent d’identifier cette coupe comme un cadeau destiné à une femme enceinte. La partie inférieure de la robe est ornée de l’inscription suivante, extraite du deuxième épitre de Timothée, appliquée en repoussé : « Ich hab einen gütten kampff gekampfft ich habe den Lauff vollendet. Ich habe Glaüben gehalten hinfort ist mir beijgelegt die Kron der Gerechtigkeit Welche mir der herr an ienem tag der gerechte richter geben wirdt nicht mir aber allein sonder auch alle die sein ersheinung liebhaben. 2 Timoth 4 ». (J’ai mené le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement.)

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GOBELET EN FORME DE JEUNE FILLE JUNGFRAUENBECHER N URE M B E RG 1609-1629 Georg Koler

Argent repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage sur la bordure inférieure de la robe Nuremberg 1609-1629 Maître orfèvre signant deux flèches entrecroisées pour Georg Koler, décédé en 1658 Hauteur : 14 cm Poids : 122 g

Nürnberger Goldschmiedekunst 1541-1868, Nürnberg, 2007, band I, n° 462, p. 227.

La jeune femme représentée, tenant une fleur de la main droite et un dragon dans la gauche, est sainte Marguerite d’Antioche de Pisidie, protectrice des femmes enceintes. La présence de cette iconographie et d’une inscription, permettent d’identifier cette coupe comme un cadeau destiné à une femme enceinte. La partie inférieure de la robe est ornée de l’inscription suivante, extraite du deuxième épitre de Timothée, appliquée en repoussé : « Ich hab einen gütten kampff gekampfft ich habe den Lauff vollendet. Ich habe Glaüben gehalten hinfort ist mir beijgelegt die Kron der Gerechtigkeit Welche mir der herr an ienem tag der gerechte richter geben wirdt nicht mir aber allein sonder auch alle die sein ersheinung liebhaben. 2 Timoth 4 ». (J’ai mené le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement.)

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COFFRET À THÉ EN FORME DE COMMODE GA N D 1769 Jacobus Vollaert, Jacobus Lucas Van Hoorebeke

Argent, métal, acajou et soie Poinçonnage sur la monture du couvercle de la commode, sur la monture de la commode elle-même et sur le sucrier Gand Millésime 69 pour 1769 Maître orfèvre signant des initiales J. V. pour Jacobus Vollaert (boîte) Maître orfèvre signant d’une tête de cerf pour Jacobus Lucas Van Hoorebeke (monture)

Le coffret est composé de deux boîtes à thé dont les corps sont en métal et les couvercles à bouchons en argent, et d’un compartiment central couvert faisant office de sucrier. Le tiroir dans le bas de la commode s’ouvre et servait à ranger les cuillers à thé, le tamis et la pince à sucre. Cet objet, unique dans la production des Pays-Bas méridionaux, et fruit de la collaboration entre deux orfèvres, est certainement une œuvre de commande.

Hauteur : 20 cm Largeur : 23,5 cm Profondeur : 14,3 cm

Magie de l’orfèvrerie, vol. I, n° 92, p. 81.

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COFFRET À THÉ EN FORME DE COMMODE GA N D 1769 Jacobus Vollaert, Jacobus Lucas Van Hoorebeke

Argent, métal, acajou et soie Poinçonnage sur la monture du couvercle de la commode, sur la monture de la commode elle-même et sur le sucrier Gand Millésime 69 pour 1769 Maître orfèvre signant des initiales J. V. pour Jacobus Vollaert (boîte) Maître orfèvre signant d’une tête de cerf pour Jacobus Lucas Van Hoorebeke (monture)

Le coffret est composé de deux boîtes à thé dont les corps sont en métal et les couvercles à bouchons en argent, et d’un compartiment central couvert faisant office de sucrier. Le tiroir dans le bas de la commode s’ouvre et servait à ranger les cuillers à thé, le tamis et la pince à sucre. Cet objet, unique dans la production des Pays-Bas méridionaux, et fruit de la collaboration entre deux orfèvres, est certainement une œuvre de commande.

Hauteur : 20 cm Largeur : 23,5 cm Profondeur : 14,3 cm

Magie de l’orfèvrerie, vol. I, n° 92, p. 81.

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COUPE À BOIRE EN FORME DE CHEVAL AU G S B O URG 1610 Balthasar Lerff

Argent fondu ciselé et partiellement doré, yeux en diamants Poinçonnage sur la bordure extérieure de la terrasse Augsbourg 1610 Maître orfèvre signant des initiales B. L. dans un carré pour Balthasar Lerff, décédé en 1622 Hauteur : 24 cm Largeur : 20 cm Poids : 510 g

V. Laloux, Ph. Cruysmans, Le bestiaire des orfèvres, Genève, 1994, pp. 48-49.

Balthasar Lerff était spécialisé dans la production de coupes à boire en forme d’animaux. A ce jour, neuf oeuvres de sa production sont connues parmi lesquelles on relève cinq coupes à boire en forme de cerf. On remarquera que, sur la terrasse de plusieurs de ces pièces, l’orfèvre n’a pas hésité à réutiliser certains mêmes éléments : le chien, le lapin, le lézard et la grenouille. La comparaison est particulièrement frappante à ce titre avec le cerf conservé dans les collections de l’Art Gallery of Ontario. A mi-chemin entre l’orfèvrerie et la sculpture, les coupes animalières sont considérées, à juste titre, comme des pièces particulièrement emblématiques à la fois du faste des arts de la table et de la virtuosité des orfèvres à la Renaissance. On recense une bonne trentaine d’animaux qui ont été choisi par les orfèvres pour faire office de coupe à boire : de l’escargot au paon, du lion au mouflon, de la licorne à l’ours, tous ces chefs d’œuvre, dotés d’une puissante charge symbolique, furent collectionnés avec passion au cours de siècles. Très peu demeurent aujourd’hui en mains privées.

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COUPE À BOIRE EN FORME DE CHEVAL AU G S B O URG 1610 Balthasar Lerff

Argent fondu ciselé et partiellement doré, yeux en diamants Poinçonnage sur la bordure extérieure de la terrasse Augsbourg 1610 Maître orfèvre signant des initiales B. L. dans un carré pour Balthasar Lerff, décédé en 1622 Hauteur : 24 cm Largeur : 20 cm Poids : 510 g

V. Laloux, Ph. Cruysmans, Le bestiaire des orfèvres, Genève, 1994, pp. 48-49.

Balthasar Lerff était spécialisé dans la production de coupes à boire en forme d’animaux. A ce jour, neuf oeuvres de sa production sont connues parmi lesquelles on relève cinq coupes à boire en forme de cerf. On remarquera que, sur la terrasse de plusieurs de ces pièces, l’orfèvre n’a pas hésité à réutiliser certains mêmes éléments : le chien, le lapin, le lézard et la grenouille. La comparaison est particulièrement frappante à ce titre avec le cerf conservé dans les collections de l’Art Gallery of Ontario. A mi-chemin entre l’orfèvrerie et la sculpture, les coupes animalières sont considérées, à juste titre, comme des pièces particulièrement emblématiques à la fois du faste des arts de la table et de la virtuosité des orfèvres à la Renaissance. On recense une bonne trentaine d’animaux qui ont été choisi par les orfèvres pour faire office de coupe à boire : de l’escargot au paon, du lion au mouflon, de la licorne à l’ours, tous ces chefs d’œuvre, dotés d’une puissante charge symbolique, furent collectionnés avec passion au cours de siècles. Très peu demeurent aujourd’hui en mains privées.

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GOBELET A N V E RS 1583-1584 Maître orfèvre signant d’un soufflet

Argent repoussé, gravé et partiellement doré Poinçonnage sous le fond Anvers Lettre date Y pour 1583-1584 Maître orfèvre signant d’un soufflet, répertorié mais non identifié Marque de marchand sous le fond Hauteur : 8 cm Poids : 95 g

Parmi la production anversoise de la fin du XVIème siècle, ce gobelet constitue un charmant exemple de Berkemeier en argent et on remarquera particulièrement la partie inférieure rehaussée d’un motif à imitation de grelots. Un grand plat de mariage exécuté par le même Maître et portant la lettre date T pour 1580-1581 se trouve au Musée d’Art Sacré de Funchal à Madère. Le grelot, traité de manière réaliste ou stylisée, est un ornement qui se retrouve sur bon nombre de coupes à boire de la fin du XVIème siècle en Europe du nord. Il s’agit très vraisemblablement d’un rappel des coupes à facéties antérieures qui étaient munies de véritables grelots. Ces jeux de tables, à une époque où les banquets pouvaient largement dépasser la demi journée, permettaient d’égayer et des distraire les invités.

Zilver uit de gouden eeuw van Antwerpen, Rockoxhuis, 1988, n° 57, p. 107 ; n° 106, p. 141. Sara Lambeau, Algumas considerações sobre uma salva conservada no Museu de Arte Sacra do Funchal, dans : MASF Journal, n° 01, 2018, Museu de Arte Sacra do Funchal, pp. 220-230.

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GOBELET A N V E RS 1583-1584 Maître orfèvre signant d’un soufflet

Argent repoussé, gravé et partiellement doré Poinçonnage sous le fond Anvers Lettre date Y pour 1583-1584 Maître orfèvre signant d’un soufflet, répertorié mais non identifié Marque de marchand sous le fond Hauteur : 8 cm Poids : 95 g

Parmi la production anversoise de la fin du XVIème siècle, ce gobelet constitue un charmant exemple de Berkemeier en argent et on remarquera particulièrement la partie inférieure rehaussée d’un motif à imitation de grelots. Un grand plat de mariage exécuté par le même Maître et portant la lettre date T pour 1580-1581 se trouve au Musée d’Art Sacré de Funchal à Madère. Le grelot, traité de manière réaliste ou stylisée, est un ornement qui se retrouve sur bon nombre de coupes à boire de la fin du XVIème siècle en Europe du nord. Il s’agit très vraisemblablement d’un rappel des coupes à facéties antérieures qui étaient munies de véritables grelots. Ces jeux de tables, à une époque où les banquets pouvaient largement dépasser la demi journée, permettaient d’égayer et des distraire les invités.

Zilver uit de gouden eeuw van Antwerpen, Rockoxhuis, 1988, n° 57, p. 107 ; n° 106, p. 141. Sara Lambeau, Algumas considerações sobre uma salva conservada no Museu de Arte Sacra do Funchal, dans : MASF Journal, n° 01, 2018, Museu de Arte Sacra do Funchal, pp. 220-230.

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PIONS DE JEU D’ÉCHEC KÖ N I G S B E RG 1781 David Horst

Argent pour les pions blancs et argent doré pour les pions noirs Poinçonnage sous la base de chacune des 32 pièces Königsberg Lettre date T pour 1781 Maître orfèvre signant des initiales D. H. pour David Horst

Ce charmant jeu d’échec, qui est complet, est une œuvre particulièrement rare. Peut-être a-t-il servi à jouer sur un échiquier en ambre dont les artisans de la ville de Königsberg s’étaient fait une spécialité. Il illustre bien le modèle de pions de type Selenus, aussi appelé garden style qui est le plus élégant que nous a légué le 18ème siècle : les pions sont en forme de fleurs alors que les rois et reines imitent la forme d’une fontaine.

Hauteur de 4 à 7,9 cm

W. Scheffler, Goldschmiede Ostpreussens, Daten, Wereke, Zeichen, 1983, p. 43.

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PIONS DE JEU D’ÉCHEC KÖ N I G S B E RG 1781 David Horst

Argent pour les pions blancs et argent doré pour les pions noirs Poinçonnage sous la base de chacune des 32 pièces Königsberg Lettre date T pour 1781 Maître orfèvre signant des initiales D. H. pour David Horst

Ce charmant jeu d’échec, qui est complet, est une œuvre particulièrement rare. Peut-être a-t-il servi à jouer sur un échiquier en ambre dont les artisans de la ville de Königsberg s’étaient fait une spécialité. Il illustre bien le modèle de pions de type Selenus, aussi appelé garden style qui est le plus élégant que nous a légué le 18ème siècle : les pions sont en forme de fleurs alors que les rois et reines imitent la forme d’une fontaine.

Hauteur de 4 à 7,9 cm

W. Scheffler, Goldschmiede Ostpreussens, Daten, Wereke, Zeichen, 1983, p. 43.

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NAUTILE MONTÉ EN COUPE L A N D S HU T 1630 Jürg Winhardt

Argent fondu, ciselé et partiellement doré, coquillage cephalipodia nautilida de l’Océan indien Poinçonnage sur la bordure supérieure du pied Landshut 1630 Maître orfèvre signant des initiales I. W. en monogramme pour Jürg Winhardt, actif de 1623 à 1659 Hauteur : 24,7 cm

Rosenberg, Band II, pp. 232-233. M. Frankenburger, Die landshuter goldschmiede, Munich, 1915, pp. 90-91.

La tige, en forme de sirène posée sur l’eau, évoque l’origine marine du coquillage et au sommet du nautile, se dresse un putto tenant une colombe et une palme. La ville de Landshut en Bavière du sud était autrefois un centre commercial important en bordure de l’Isar. Sa prospérité était en partie due à l’exploitation d’importants gisements de sel dans sa périphérie. La guerre de Trente ans la fit décliner inexorablement au profit de Munich. Véritable sommet de l’art des kunstkammer de la Renaissance, dont la vocation était de présenter un microcosme des Naturaliae de l’ensemble de la Création, le nautile monté en coupe demeure une des pièces les plus recherchées par les collectionneurs et cela depuis l’époque à laquelle ils furent créés jusqu’à nos jours, ce qui est une constance exceptionnelle. Le long et dangereux périple que l’on faisait entreprendre à ces fragiles merveilles de la nature depuis l’Océan indien jusqu’aux cours européennes en explique la rareté.

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NAUTILE MONTÉ EN COUPE L A N D S HU T 1630 Jürg Winhardt

Argent fondu, ciselé et partiellement doré, coquillage cephalipodia nautilida de l’Océan indien Poinçonnage sur la bordure supérieure du pied Landshut 1630 Maître orfèvre signant des initiales I. W. en monogramme pour Jürg Winhardt, actif de 1623 à 1659 Hauteur : 24,7 cm

Rosenberg, Band II, pp. 232-233. M. Frankenburger, Die landshuter goldschmiede, Munich, 1915, pp. 90-91.

La tige, en forme de sirène posée sur l’eau, évoque l’origine marine du coquillage et au sommet du nautile, se dresse un putto tenant une colombe et une palme. La ville de Landshut en Bavière du sud était autrefois un centre commercial important en bordure de l’Isar. Sa prospérité était en partie due à l’exploitation d’importants gisements de sel dans sa périphérie. La guerre de Trente ans la fit décliner inexorablement au profit de Munich. Véritable sommet de l’art des kunstkammer de la Renaissance, dont la vocation était de présenter un microcosme des Naturaliae de l’ensemble de la Création, le nautile monté en coupe demeure une des pièces les plus recherchées par les collectionneurs et cela depuis l’époque à laquelle ils furent créés jusqu’à nos jours, ce qui est une constance exceptionnelle. Le long et dangereux périple que l’on faisait entreprendre à ces fragiles merveilles de la nature depuis l’Océan indien jusqu’aux cours européennes en explique la rareté.

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BOÎTE À HOSTIES B RU G E S 1660-1662 Anthone Kerckhof

Argent repoussé et ciselé Poinçonnage sur la bordure du couvercle et sous le fond Bruges Lettre date F pour 1660-1662 Maître orfèvre signant des initiales A. K avec une demi lune pour Anthone Kerckhof, actif de 1649 à 1665

Cette boîte à hosties, dont le couvercle représente le Christ attablé en compagnie des pèlerins d’Emmaüs, illustre bien la maîtrise de la technique du travail en repoussé. Ce type de boîte servait à conserver les hosties non consacrées et il était fréquent que le couvercle, lorsqu’il est décoré comme c’est le cas ici, soit utilisé comme baiser de paix lors de la liturgie.

Hauteur : 4 cm Diamètre : 10,4 cm Poids : 178 g

W. van Dievoet, Brugse edelsmeden van het ancien régime, 2014, n° 240, p. 138.

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BOÎTE À HOSTIES B RU G E S 1660-1662 Anthone Kerckhof

Argent repoussé et ciselé Poinçonnage sur la bordure du couvercle et sous le fond Bruges Lettre date F pour 1660-1662 Maître orfèvre signant des initiales A. K avec une demi lune pour Anthone Kerckhof, actif de 1649 à 1665

Cette boîte à hosties, dont le couvercle représente le Christ attablé en compagnie des pèlerins d’Emmaüs, illustre bien la maîtrise de la technique du travail en repoussé. Ce type de boîte servait à conserver les hosties non consacrées et il était fréquent que le couvercle, lorsqu’il est décoré comme c’est le cas ici, soit utilisé comme baiser de paix lors de la liturgie.

Hauteur : 4 cm Diamètre : 10,4 cm Poids : 178 g

W. van Dievoet, Brugse edelsmeden van het ancien régime, 2014, n° 240, p. 138.

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BAGUE EN OR JAUNE AVEC UN DIAMANT TAILLÉ EN POINTE E URO P E O C C I D ENTA LE Première moitié du XVIème siècle

Emaux de couleur, or jaune et diamant La bague ne porte pas de poinçons D. Scarisbrick, Rings. Jewelry of power, love and loyalty, 2007, pp. 306-311.

Le chaton carré est orné d’un diamant en pointe native de forme pyramidale en serti clos. A la Renaissance, l’art de la taille en est encore aux balbutiements, la forme la plus fréquente pour le diamant étant celle de la pyramide qui respecte la structure octaèdre de la pierre brute. Le travail du lapidaire à l’époque se limitait à un simple polissage des faces de la pierre. Dans les inventaires du XVIème siècle, ce type de diamant était parfois qualifié de « diamant à écrire » parce qu’il pouvait aussi être utilisé pour écrire sur du verre. L’anneau de cette bague se termine par deux épaules ornées de volutes saillantes de forme végétale ciselées en creux et en relief, qui soutiennent le chaton. Ce dernier, quadrilobé et au profil pyramidal, est festonné sur les quatre faces par un motif en double croissant rehaussé d’émail. Il s’agit d’un décor que l’on retrouve sur les montures réalisées au cours de la première moitié du XVIème siècle, jusqu’aux environs de 1570. Cette monture très classique est directement inspirée du Livre d’anneaux d’orfèvrerie publié à Lyon par Pierre Woeiriot en 1561.

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BAGUE EN OR JAUNE AVEC UN DIAMANT TAILLÉ EN POINTE E URO P E O C C I D ENTA LE Première moitié du XVIème siècle

Emaux de couleur, or jaune et diamant La bague ne porte pas de poinçons D. Scarisbrick, Rings. Jewelry of power, love and loyalty, 2007, pp. 306-311.

Le chaton carré est orné d’un diamant en pointe native de forme pyramidale en serti clos. A la Renaissance, l’art de la taille en est encore aux balbutiements, la forme la plus fréquente pour le diamant étant celle de la pyramide qui respecte la structure octaèdre de la pierre brute. Le travail du lapidaire à l’époque se limitait à un simple polissage des faces de la pierre. Dans les inventaires du XVIème siècle, ce type de diamant était parfois qualifié de « diamant à écrire » parce qu’il pouvait aussi être utilisé pour écrire sur du verre. L’anneau de cette bague se termine par deux épaules ornées de volutes saillantes de forme végétale ciselées en creux et en relief, qui soutiennent le chaton. Ce dernier, quadrilobé et au profil pyramidal, est festonné sur les quatre faces par un motif en double croissant rehaussé d’émail. Il s’agit d’un décor que l’on retrouve sur les montures réalisées au cours de la première moitié du XVIème siècle, jusqu’aux environs de 1570. Cette monture très classique est directement inspirée du Livre d’anneaux d’orfèvrerie publié à Lyon par Pierre Woeiriot en 1561.

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COUPE À BOIRE EN FORME DE NEF AU G S B O URG 1613 Heinrich Winterstein

Argent fondu, repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage sur la bordure du pied Augsbourg 1613 Maître orfèvre Heinrich Winterstein Hauteur : 38 cm Poids : 452 g

H. Seling, Die kunst der Augsburger Goldschmiede 1529-1868, Munich, 1980, band III, n° 1018, p. 104.

La nef est une des plus ancienne pièce d’orfèvrerie à prendre place à table puisqu’elle est mentionnée dès le XIIIème siècle. A l’origine, elle servait à enfermer les couverts, la serviette et les épices personnelles du maître de maison, à une époque où la crainte des poisons était omniprésente. Epousant la forme d’un vaisseau, nous en avons gardé le souvenir dans notre vocabulaire contemporain puisque c’est de là que vient le terme de « vaisselle ». Par la suite, la nef perdit sa fonction première et devint d’avantage un ornement de table servant de coupe à boire et destiné à honorer la personne devant laquelle elle était posée. Heinrich Winterstein s’était spécialisé dans la production de ces fassbecher dont peu d’exemplaires subsistent. Le Metropolitan Museum of Art de New York conserve une nef de ce même maître très similaire à celle-ci (inv. n° 17.190.318).

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COUPE À BOIRE EN FORME DE NEF AU G S B O URG 1613 Heinrich Winterstein

Argent fondu, repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage sur la bordure du pied Augsbourg 1613 Maître orfèvre Heinrich Winterstein Hauteur : 38 cm Poids : 452 g

H. Seling, Die kunst der Augsburger Goldschmiede 1529-1868, Munich, 1980, band III, n° 1018, p. 104.

La nef est une des plus ancienne pièce d’orfèvrerie à prendre place à table puisqu’elle est mentionnée dès le XIIIème siècle. A l’origine, elle servait à enfermer les couverts, la serviette et les épices personnelles du maître de maison, à une époque où la crainte des poisons était omniprésente. Epousant la forme d’un vaisseau, nous en avons gardé le souvenir dans notre vocabulaire contemporain puisque c’est de là que vient le terme de « vaisselle ». Par la suite, la nef perdit sa fonction première et devint d’avantage un ornement de table servant de coupe à boire et destiné à honorer la personne devant laquelle elle était posée. Heinrich Winterstein s’était spécialisé dans la production de ces fassbecher dont peu d’exemplaires subsistent. Le Metropolitan Museum of Art de New York conserve une nef de ce même maître très similaire à celle-ci (inv. n° 17.190.318).

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PLATEAU À HUIT POINTES A N V E RS 1635 Maître orfèvre signant d’une tête de griffon

Argent gravé Poinçonnage à l’avers, sur la bordure extérieure Anvers Lettre date C pour 1635 Maître orfèvre signant d’une tête de griffon, non identifié

Ce type de plateau à huit pointes, dont la gravure est exceptionnelle, est parfois représenté dans la peinture de Natures Mortes du milieu du XVIIème siècle. La fonction qui leur y est souvent attribuée est de servir de présentoir à verres. Ce modèle anversois se retrouve également dans la production des Pays-Bas du nord et en Allemagne. Dans nos régions, moins d’une quinzaine d’exemplaires ont été conservés.

Diamètre : 28,8 cm Poids : 316 g

Antwerps huiszilver uit de 17e en 18e eeuw, Rubenshuis, 1988, n° 8, p. 54 ; n° 16-17, p. 60 ; n° 28-29, p. 69.

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PLATEAU À HUIT POINTES A N V E RS 1635 Maître orfèvre signant d’une tête de griffon

Argent gravé Poinçonnage à l’avers, sur la bordure extérieure Anvers Lettre date C pour 1635 Maître orfèvre signant d’une tête de griffon, non identifié

Ce type de plateau à huit pointes, dont la gravure est exceptionnelle, est parfois représenté dans la peinture de Natures Mortes du milieu du XVIIème siècle. La fonction qui leur y est souvent attribuée est de servir de présentoir à verres. Ce modèle anversois se retrouve également dans la production des Pays-Bas du nord et en Allemagne. Dans nos régions, moins d’une quinzaine d’exemplaires ont été conservés.

Diamètre : 28,8 cm Poids : 316 g

Antwerps huiszilver uit de 17e en 18e eeuw, Rubenshuis, 1988, n° 8, p. 54 ; n° 16-17, p. 60 ; n° 28-29, p. 69.

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MÉDAILLE DE BAPTÊME AU G S B O URG 1636 Maitre orfèvre anonyme

Or jaune, émaux de couleur, une perle Le pendentif ne porte pas de poinçon Augsbourg 1636 Maitre orfèvre anonyme Hauteur : 3,5 cm Largeur : 3 cm Poids : 8,81 g Pour un pendentif similaire, avec la même représentation d’une femme en train de coudre, voir I. Weber, Renaissance plaketten, 1975, n° 440. Au Bayerisches Nationalmuseum de Munich, est conservé un pendentif avec le même sujet, dédié à Sabine Bachmair et daté 1592.

A l’avers : « Maria Hamerrin –In dort geboren » Représentation d’une femme en train de coudre. Dans le bas, armoirie de la famille Hamerrin, originaire de Zeelande aux Pays-Bas. Au revers : « Den 2/12 tag september· A°: 1636 morgens vor 9. uhr der gevatter Davidt.Vonstetten von Augspurg. » Dans le bas, armoirie de la famille von Stetten. Marie Hamerrin était la nièce et la filleule de David II von Stetten qui lui fit ce joli cadeau de baptême. Ce dernier, né le 17 mai 1595 à Augsbourg y décède le 17 décembre 1675. La famille Von Stetten, originaire de Francfort, fut anoblie à Augsbourg en 1548 par l’empereur Charles V.

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MÉDAILLE DE BAPTÊME AU G S B O URG 1636 Maitre orfèvre anonyme

Or jaune, émaux de couleur, une perle Le pendentif ne porte pas de poinçon Augsbourg 1636 Maitre orfèvre anonyme Hauteur : 3,5 cm Largeur : 3 cm Poids : 8,81 g Pour un pendentif similaire, avec la même représentation d’une femme en train de coudre, voir I. Weber, Renaissance plaketten, 1975, n° 440. Au Bayerisches Nationalmuseum de Munich, est conservé un pendentif avec le même sujet, dédié à Sabine Bachmair et daté 1592.

A l’avers : « Maria Hamerrin –In dort geboren » Représentation d’une femme en train de coudre. Dans le bas, armoirie de la famille Hamerrin, originaire de Zeelande aux Pays-Bas. Au revers : « Den 2/12 tag september· A°: 1636 morgens vor 9. uhr der gevatter Davidt.Vonstetten von Augspurg. » Dans le bas, armoirie de la famille von Stetten. Marie Hamerrin était la nièce et la filleule de David II von Stetten qui lui fit ce joli cadeau de baptême. Ce dernier, né le 17 mai 1595 à Augsbourg y décède le 17 décembre 1675. La famille Von Stetten, originaire de Francfort, fut anoblie à Augsbourg en 1548 par l’empereur Charles V.

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NOIX DE COCO MONTÉE EN COUPE M A L I N E S 1602-1603 Thierry Ier van Eyck

Argent ciselé et gravé, noix de coco Poinçonnage sous la bordure du pied Malines Lettre date S pour 1602-1603 Maître orfèvre signant d’un écu avec deux étoiles et un chevron pour Thierry Ier van Eyck. Doyen de la corporation des orfèvres de Malines en 1584 et en 1600, il décède en 1639 Hauteur : 27,5 cm

Cette coupe est actuellement le seul exemplaire du genre connu à Malines. Au début du XVIIème siècle, la découverte des produits exotiques coïncide avec le développement de l’expansion maritime de l’Occident. Les produits tels que l’ananas, la noix de coco, le cacao commencent à faire leur apparition sur les tables européennes. Les orfèvres font appel à leur imagination pour mettre en scène ces nouveaux produits de luxe. Le poinçonnage malinois du tout début du XVIIème siècle est encore très peu étudié et de ce fait suscite quelques interrogations légitimes. Le poinçon de ville en particulier diffère sensiblement de celui qui sera utilisé à partir de la seconde moitié du XVIIème siècle. La chance nous a permis de faire l’acquisition d’une cuiller d’apôtre dont la provenance était mieux documentée et qui porte exactement le même poinçonnage que cette noix de coco montée.

G. van Doorslaer, La corporation et les ouvrages des orfèvres malinois, 1935, p. 214.

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NOIX DE COCO MONTÉE EN COUPE M A L I N E S 1602-1603 Thierry Ier van Eyck

Argent ciselé et gravé, noix de coco Poinçonnage sous la bordure du pied Malines Lettre date S pour 1602-1603 Maître orfèvre signant d’un écu avec deux étoiles et un chevron pour Thierry Ier van Eyck. Doyen de la corporation des orfèvres de Malines en 1584 et en 1600, il décède en 1639 Hauteur : 27,5 cm

Cette coupe est actuellement le seul exemplaire du genre connu à Malines. Au début du XVIIème siècle, la découverte des produits exotiques coïncide avec le développement de l’expansion maritime de l’Occident. Les produits tels que l’ananas, la noix de coco, le cacao commencent à faire leur apparition sur les tables européennes. Les orfèvres font appel à leur imagination pour mettre en scène ces nouveaux produits de luxe. Le poinçonnage malinois du tout début du XVIIème siècle est encore très peu étudié et de ce fait suscite quelques interrogations légitimes. Le poinçon de ville en particulier diffère sensiblement de celui qui sera utilisé à partir de la seconde moitié du XVIIème siècle. La chance nous a permis de faire l’acquisition d’une cuiller d’apôtre dont la provenance était mieux documentée et qui porte exactement le même poinçonnage que cette noix de coco montée.

G. van Doorslaer, La corporation et les ouvrages des orfèvres malinois, 1935, p. 214.

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CROIX RELIQUAIRE Valenciennes 1531 Maître orfèvre signant d’un arbre

Argent partiellement doré, cristal de roche et pierres Poinçonnage sur la base de la tige Valenciennes Lettre date I pour 1531 Maître orfèvre signant d’un arbre, répertorié mais non identifié Hauteur : 18 cm Largeur : 13 cm Epaisseur : 1,8 cm

Pour un calice portant exactement le même poinçonnage, voir Gents zilver in Laarne, 2009, n° 149, p. 253.

La croix est biface et doit se lire comme un tout: à l’avers quatorze reliques scellées sous des cabochons en cristal de roche sont décrites, au revers, dans deux phylactères dont le texte, comportant de nombreuses abréviations, n’est pas facile à lire. Citons entre autres : la pierre de l’endroit où Jésus fit son sermon, la pierre de la colonne où fut attaché le Christ, la pierre du tombeau du Christ, la pierre du lieu de l’Ascension de Jésus, la pierre du lieu de la Lapidation de saint Etienne, la pierre du lieu de l’Ascension de Notre Dame… Ces reliques consistent donc en des fragments de pierres, collectées en Terre Sainte, et liés à la Passion du Christ, à la Vierge et aux saints Pierre et Etienne. Sur la tige, une inscription en lettre gothiques De le glise de Brandegnies pourrait nous mettre sur la piste d’une provenance possible : anciennement, il existait effectivement un hameau avec une église, nommée Brandegnies, au pays de Cambraisis. Disparu des cartes aujourd’hui, le témoignage de l’existence de ce village se trouve dans une copie réalisée en 1450 d’un document considéré comme le testament de sainte Aldegonde de Maubeuge : Item, au pays de Cambresis, la ville de Brande-gnies, atout Teglise et les dependences.

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CROIX RELIQUAIRE Valenciennes 1531 Maître orfèvre signant d’un arbre

Argent partiellement doré, cristal de roche et pierres Poinçonnage sur la base de la tige Valenciennes Lettre date I pour 1531 Maître orfèvre signant d’un arbre, répertorié mais non identifié Hauteur : 18 cm Largeur : 13 cm Epaisseur : 1,8 cm

Pour un calice portant exactement le même poinçonnage, voir Gents zilver in Laarne, 2009, n° 149, p. 253.

La croix est biface et doit se lire comme un tout: à l’avers quatorze reliques scellées sous des cabochons en cristal de roche sont décrites, au revers, dans deux phylactères dont le texte, comportant de nombreuses abréviations, n’est pas facile à lire. Citons entre autres : la pierre de l’endroit où Jésus fit son sermon, la pierre de la colonne où fut attaché le Christ, la pierre du tombeau du Christ, la pierre du lieu de l’Ascension de Jésus, la pierre du lieu de la Lapidation de saint Etienne, la pierre du lieu de l’Ascension de Notre Dame… Ces reliques consistent donc en des fragments de pierres, collectées en Terre Sainte, et liés à la Passion du Christ, à la Vierge et aux saints Pierre et Etienne. Sur la tige, une inscription en lettre gothiques De le glise de Brandegnies pourrait nous mettre sur la piste d’une provenance possible : anciennement, il existait effectivement un hameau avec une église, nommée Brandegnies, au pays de Cambraisis. Disparu des cartes aujourd’hui, le témoignage de l’existence de ce village se trouve dans une copie réalisée en 1450 d’un document considéré comme le testament de sainte Aldegonde de Maubeuge : Item, au pays de Cambresis, la ville de Brande-gnies, atout Teglise et les dependences.

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THÉIÈRE M A L I N E S 1602-1603 Thierry Ier van Eyck

Argent gravé, manche en ivoire Poinçonnage sous le fond Liège Règne de Georges-Louis de Berghes, millésime 1724 et lettre date P pour 1738 Maître orfèvre signant des initiales G. B pour Gilles Berryer le vieux

Cette théière de forme très classique illustre bien la grande maîtrise des graveurs liégeois dont la virtuosité était reconnue en Europe, notamment dans l’exercice exigeant de la gravure sur armes. A Liège, la plus ancienne théière connue date de 1717 et leur nombre total au XVIIIème siècle ne dépasse pas la trentaine.

Hauteur : 18,8 cm Poids : 640 g

Provenance : Ancienne collection de Harenne J. Brassinne, L’orfèvrerie civile liégeoise, Liège, 1935, vol. II, planche LI.

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THÉIÈRE M A L I N E S 1602-1603 Thierry Ier van Eyck

Argent gravé, manche en ivoire Poinçonnage sous le fond Liège Règne de Georges-Louis de Berghes, millésime 1724 et lettre date P pour 1738 Maître orfèvre signant des initiales G. B pour Gilles Berryer le vieux

Cette théière de forme très classique illustre bien la grande maîtrise des graveurs liégeois dont la virtuosité était reconnue en Europe, notamment dans l’exercice exigeant de la gravure sur armes. A Liège, la plus ancienne théière connue date de 1717 et leur nombre total au XVIIIème siècle ne dépasse pas la trentaine.

Hauteur : 18,8 cm Poids : 640 g

Provenance : Ancienne collection de Harenne J. Brassinne, L’orfèvrerie civile liégeoise, Liège, 1935, vol. II, planche LI.

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GRANDE TIMBALE ÉVASÉE HE RM A N N STA DT 1590 Gregorius Gunesch

Argent gravé et partiellement doré Poinçonnage sous le fond Hermannstadt (actuellement Sibiu) 1590 Maître orfèvre signant d’une lettre G surmontée d’une onde pour Gregorius Gunesch, actif jusqu’en 1597 Hauteur : 19,5 cm Poids : 252 g

La ville d’Hermanstadt, comme celle de Brasov, attira dès le XIIème siècle des colons allemands et devint rapidement le plus important carrefour commercial de Transylvanie. Véritable bastion de la chrétienté à l’est de l’Europe, la ville résista aux nombreux assauts des ottomans. Les grandes timbales de ce type se retrouvent fréquemment dans les régions de culture germanique, à l’est comme à l’ouest, de la Hongrie jusqu’à l’Alsace. Les décors, gravés et dorés, se composent d’arabesques et de médaillons habités par des profils humains qui rappellent certains modèles graphiques de Virgil Solis (1514-1562).

Merkzeichen der goldschmiede Ungarns vom Mittelalter bis 1867, 1936, n° 1342. D. Dâmboiu, Breasla aurarilor din sibiu între secolele XV-XVII, 2008, p. 267. J. H. Kolba, Hungarian silver, the Nicolas M. Salgo Collection, 1996, n° 8, p. 30.

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GRANDE TIMBALE ÉVASÉE HE RM A N N STA DT 1590 Gregorius Gunesch

Argent gravé et partiellement doré Poinçonnage sous le fond Hermannstadt (actuellement Sibiu) 1590 Maître orfèvre signant d’une lettre G surmontée d’une onde pour Gregorius Gunesch, actif jusqu’en 1597 Hauteur : 19,5 cm Poids : 252 g

La ville d’Hermanstadt, comme celle de Brasov, attira dès le XIIème siècle des colons allemands et devint rapidement le plus important carrefour commercial de Transylvanie. Véritable bastion de la chrétienté à l’est de l’Europe, la ville résista aux nombreux assauts des ottomans. Les grandes timbales de ce type se retrouvent fréquemment dans les régions de culture germanique, à l’est comme à l’ouest, de la Hongrie jusqu’à l’Alsace. Les décors, gravés et dorés, se composent d’arabesques et de médaillons habités par des profils humains qui rappellent certains modèles graphiques de Virgil Solis (1514-1562).

Merkzeichen der goldschmiede Ungarns vom Mittelalter bis 1867, 1936, n° 1342. D. Dâmboiu, Breasla aurarilor din sibiu între secolele XV-XVII, 2008, p. 267. J. H. Kolba, Hungarian silver, the Nicolas M. Salgo Collection, 1996, n° 8, p. 30.

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BASSIN

AU G S B O URG 1595 Jacob Schenauer

Argent ciselé, fondu, repercé et doré Poinçonnage au revers, sous l’ombilic Augsbourg 1595 Maître orfèvre signant des initiales I. S. en monogramme pour Jacob Schenauer, décédé en 1608 Diamètre : 49 cm Poids : 2.210 g

H. Seling, Die kunst der Augsburger Goldschmiede1529-1868, Munich, 1980, band III, n° 975, p. 95.

L’iconographie de ce bassin évoque indubitablement un cadeau de mariage. Son ombilic est constitué d’un médaillon circulaire avec un putto représentant l’Amour sous les traits de la Justice. Le centre est ciselé de médaillons ovales illustrant les quatre saisons qui sont comme une allégorie des étapes de la vie d’un jeune couple. Printemps : Un couple se promenant sous une arcade fleurie avec un pécheur en arrière plan et deux chiens s’accouplant. Eté : Un homme se promenant avec sa femme enceinte devant des moissonneurs. Automne : Une femme assise avec son bébé et deux personnages récoltant du raisin et pressant des grappes. Hiver : Un couple se chauffant les mains devant un brasero avec un personnage coupant du bois en arrière plan et un chien endormi. Jacob Schenauer est également l’auteur de la très originale coupe à boire en forme de mouton conservée au Musée du vin de la Fondation Rothschild à Bordeaux. Provenance : ancienne collection de l’Archiduc Joseph de Habsbourg.

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BASSIN

AU G S B O URG 1595 Jacob Schenauer

Argent ciselé, fondu, repercé et doré Poinçonnage au revers, sous l’ombilic Augsbourg 1595 Maître orfèvre signant des initiales I. S. en monogramme pour Jacob Schenauer, décédé en 1608 Diamètre : 49 cm Poids : 2.210 g

H. Seling, Die kunst der Augsburger Goldschmiede1529-1868, Munich, 1980, band III, n° 975, p. 95.

L’iconographie de ce bassin évoque indubitablement un cadeau de mariage. Son ombilic est constitué d’un médaillon circulaire avec un putto représentant l’Amour sous les traits de la Justice. Le centre est ciselé de médaillons ovales illustrant les quatre saisons qui sont comme une allégorie des étapes de la vie d’un jeune couple. Printemps : Un couple se promenant sous une arcade fleurie avec un pécheur en arrière plan et deux chiens s’accouplant. Eté : Un homme se promenant avec sa femme enceinte devant des moissonneurs. Automne : Une femme assise avec son bébé et deux personnages récoltant du raisin et pressant des grappes. Hiver : Un couple se chauffant les mains devant un brasero avec un personnage coupant du bois en arrière plan et un chien endormi. Jacob Schenauer est également l’auteur de la très originale coupe à boire en forme de mouton conservée au Musée du vin de la Fondation Rothschild à Bordeaux. Provenance : ancienne collection de l’Archiduc Joseph de Habsbourg.

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KLINK GLAS – COUPE À BOIRE À FACÉTIES Probablement A N V ER S IIIème quart du XVIème siècle

Argent et verre anversois à la façon de Venise L’objet ne porte pas de poinçons Probablement Anvers IIIème quart du XVIème siècle Maître orfèvre anonyme Hauteur : 18 cm Diamètre : 10,5 cm W. Nys, Zilveren wind et watermolenbekers in Europa ca. 1530-1760, Gand, 2012, pp. 39-40 et pp. 44-50.

Cette curieuse coupe à boire est composée d’un verre filigrané blanc à la forme très évasée, serti dans une monture en argent qui abrite un grelot. Bien que non poinçonnée, cette pièce peut raisonnablement être attribuée à la production anversoise. A partir de la seconde moitié du XVIème siècle, l’activité artistique de la ville d’Anvers est enrichie par l’arrivée et l’établissement d’une série de maîtres verriers italiens et en particulier vénitiens. Ces nouveaux ateliers se spécialisent dans la production de verres imitant à la perfection le verre vénitien et qualifiés de « à la façon de Venise » Ce genre de coupe à facéties, aussi appelée « boit tout avec grelot » était très populaire au cours du dernier tiers du XVIème siècle dans les Pays-Bas méridionaux. Elles s’inscrivent aussi dans la longue tradition germanique des trinkspiel ou jeux de boisson.

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KLINK GLAS – COUPE À BOIRE À FACÉTIES Probablement A N V ER S IIIème quart du XVIème siècle

Argent et verre anversois à la façon de Venise L’objet ne porte pas de poinçons Probablement Anvers IIIème quart du XVIème siècle Maître orfèvre anonyme Hauteur : 18 cm Diamètre : 10,5 cm W. Nys, Zilveren wind et watermolenbekers in Europa ca. 1530-1760, Gand, 2012, pp. 39-40 et pp. 44-50.

Cette curieuse coupe à boire est composée d’un verre filigrané blanc à la forme très évasée, serti dans une monture en argent qui abrite un grelot. Bien que non poinçonnée, cette pièce peut raisonnablement être attribuée à la production anversoise. A partir de la seconde moitié du XVIème siècle, l’activité artistique de la ville d’Anvers est enrichie par l’arrivée et l’établissement d’une série de maîtres verriers italiens et en particulier vénitiens. Ces nouveaux ateliers se spécialisent dans la production de verres imitant à la perfection le verre vénitien et qualifiés de « à la façon de Venise » Ce genre de coupe à facéties, aussi appelée « boit tout avec grelot » était très populaire au cours du dernier tiers du XVIème siècle dans les Pays-Bas méridionaux. Elles s’inscrivent aussi dans la longue tradition germanique des trinkspiel ou jeux de boisson.

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VIERGE À L’ENFANT GARNIE D’ARGENT A N V E RS 1704 -1705 Maître orfèvre signant des lettres S. I. ou I. S. en monogramme

Argent repoussé et ciselé, buis sculpté et ébène Poinçonnage au centre du décor de la plaquette Anvers Lettre date B pour 1704 -1705 Maître orfèvre signant des lettres S. I. ou I. S. en monogramme, répertorié mais non identifié

Cette Vierge en buis sculpté est particulièrement spectaculaire. Elle a conservé sa garniture d’origine en argent. Posée sur un socle en ébène, telle que décrite dans l’Apocalypse, un serpent et un croissant de lune à ses pieds, la Vierge couronnée d’étoiles se tient devant une large plaquette repoussée présentant un décor floral encadré d’un rideau délimité par quatre têtes d’anges.

Hauteur: 34 cm Largeur: 23 cm

Antwerps huiszilver uit de 17e en 18e eeuw, Rubenshuis, 1988, n° 53, p. 84.

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VIERGE À L’ENFANT GARNIE D’ARGENT A N V E RS 1704 -1705 Maître orfèvre signant des lettres S. I. ou I. S. en monogramme

Argent repoussé et ciselé, buis sculpté et ébène Poinçonnage au centre du décor de la plaquette Anvers Lettre date B pour 1704 -1705 Maître orfèvre signant des lettres S. I. ou I. S. en monogramme, répertorié mais non identifié

Cette Vierge en buis sculpté est particulièrement spectaculaire. Elle a conservé sa garniture d’origine en argent. Posée sur un socle en ébène, telle que décrite dans l’Apocalypse, un serpent et un croissant de lune à ses pieds, la Vierge couronnée d’étoiles se tient devant une large plaquette repoussée présentant un décor floral encadré d’un rideau délimité par quatre têtes d’anges.

Hauteur: 34 cm Largeur: 23 cm

Antwerps huiszilver uit de 17e en 18e eeuw, Rubenshuis, 1988, n° 53, p. 84.

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PAIRE DE SALIÈRES AU G S B O URG 1630 Albrecht von Horn

Argent fondu, repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage sur la bordure du pied et sur la partie centrale des trois coupes Augsbourg 1630 Maître orfèvre signant des initiales A. H pour Albrecht von Horn, décédé en 1665 Poinçons de contrôle de la ville de Laibach (actuellement Lubljana), 1806-1815

La base ovale soutient une tige en forme de poisson, sans doute pour rappeler l’origine marine du sel. Au sommet, trois coupes en forme de coquilles sont rehaussées d’une sphère dorée surmontée d’un décor floral (blattwerk) typiquement germanique. La fantaisie des orfèvres allemands au début du XVIIème siècle s’inspire souvent des formes que le monde végétal mettait à leur disposition.

Hauteur : 17,3 cm Poids : 216 g et 216 g

H. Seling, Die kunst der Augsburger Goldschmiede 1529-1868, 1980, band III, n° 1307.

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PAIRE DE SALIÈRES AU G S B O URG 1630 Albrecht von Horn

Argent fondu, repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage sur la bordure du pied et sur la partie centrale des trois coupes Augsbourg 1630 Maître orfèvre signant des initiales A. H pour Albrecht von Horn, décédé en 1665 Poinçons de contrôle de la ville de Laibach (actuellement Lubljana), 1806-1815

La base ovale soutient une tige en forme de poisson, sans doute pour rappeler l’origine marine du sel. Au sommet, trois coupes en forme de coquilles sont rehaussées d’une sphère dorée surmontée d’un décor floral (blattwerk) typiquement germanique. La fantaisie des orfèvres allemands au début du XVIIème siècle s’inspire souvent des formes que le monde végétal mettait à leur disposition.

Hauteur : 17,3 cm Poids : 216 g et 216 g

H. Seling, Die kunst der Augsburger Goldschmiede 1529-1868, 1980, band III, n° 1307.

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CARNET DE NOTES DU PRINCE EVÊQUE DE BAMBERG MELCHIOR VOIT VON SALZBURG A L L E M AG N E ca. 1640

Argent gravé et 4 tablettes d’ivoire L’objet ne porte pas de poinçons Allemagne Ca. 1640 Maître orfèvre anonyme Hauteur : 3, 9 cm Longueur : 7,2 cm

Avers gravé des armoiries du Prince Evêque de Bamberg, Melchior Otto Voit von Salzburg (1603-1653), fondateur de l’Académie Ottonienne. Revers gravé d’une représentation de l’Adoration des Mages. Ce petit carnet de notes se compose de deux épaisses feuilles d’argent finement gravées qui enserrent quatre pages en ivoire. Il ne porte aucun poinçon, une caractéristique assez courante sur ce type de menus ouvrages qui, en raison de la faible quantité de métal utilisé, pouvaient être exonérés de contrôle. Il témoigne en tous cas du luxe que pouvaient revêtir les petits objets réservés à un usage personnel quand ils étaient commandés par des personnes d’importance.

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CARNET DE NOTES DU PRINCE EVÊQUE DE BAMBERG MELCHIOR VOIT VON SALZBURG A L L E M AG N E ca. 1640

Argent gravé et 4 tablettes d’ivoire L’objet ne porte pas de poinçons Allemagne Ca. 1640 Maître orfèvre anonyme Hauteur : 3, 9 cm Longueur : 7,2 cm

Avers gravé des armoiries du Prince Evêque de Bamberg, Melchior Otto Voit von Salzburg (1603-1653), fondateur de l’Académie Ottonienne. Revers gravé d’une représentation de l’Adoration des Mages. Ce petit carnet de notes se compose de deux épaisses feuilles d’argent finement gravées qui enserrent quatre pages en ivoire. Il ne porte aucun poinçon, une caractéristique assez courante sur ce type de menus ouvrages qui, en raison de la faible quantité de métal utilisé, pouvaient être exonérés de contrôle. Il témoigne en tous cas du luxe que pouvaient revêtir les petits objets réservés à un usage personnel quand ils étaient commandés par des personnes d’importance.

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CHOPE COUVERTE L E U TS C HAU 1600 Maître orfèvre signant d’un vase

Argent repoussé, ciselé, gravé et doré Poinçonnage sous le fond Leutschau (actuellement Levoča) 1600 Maître orfèvre signant d’un vase, non identifié Hauteur : 26 cm Diamètre de la base : 11,2 cm Poids : 726 g

Cette chope, haute et étroite, présente la particularité rare de posséder un décor à la fois repoussé et ciselé tout en étant rehaussé d’une gravure extrêmement fine. Le corps est orné de trois médaillons illustrant des scènes de la vie de Samson extraites de l’Ancien Testament et intégrés dans un décor d’arabesques de grande qualité. Le poucier est gravé d’une marque de marchand qui est sans doute le commanditaire de la chope. Leutschau, qui se trouve aujourd’hui en Slovaquie, était peuplée d’une population en grande majorité d’origine allemande au XVIIème siècle.

E. Toranová, Goldschmiedekunst in der Slovakei, 1982, p. 256.

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CHOPE COUVERTE L E U TS C HAU 1600 Maître orfèvre signant d’un vase

Argent repoussé, ciselé, gravé et doré Poinçonnage sous le fond Leutschau (actuellement Levoča) 1600 Maître orfèvre signant d’un vase, non identifié Hauteur : 26 cm Diamètre de la base : 11,2 cm Poids : 726 g

Cette chope, haute et étroite, présente la particularité rare de posséder un décor à la fois repoussé et ciselé tout en étant rehaussé d’une gravure extrêmement fine. Le corps est orné de trois médaillons illustrant des scènes de la vie de Samson extraites de l’Ancien Testament et intégrés dans un décor d’arabesques de grande qualité. Le poucier est gravé d’une marque de marchand qui est sans doute le commanditaire de la chope. Leutschau, qui se trouve aujourd’hui en Slovaquie, était peuplée d’une population en grande majorité d’origine allemande au XVIIème siècle.

E. Toranová, Goldschmiedekunst in der Slovakei, 1982, p. 256.

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CALICE A N V E RS 1520-1521 Maître orfèvre signant d’un manteau d’hermine

Argent partiellement doré Poinçonnage sous le pied Anvers Lettre date M pour 1520-1521 Maître orfèvre signant d’un manteau d’hermine, répertorié mais non identifié Hauteur : 16,2 cm Poids : 356 g

Ce calice de style encore très gothique est un rare témoignage de la production anversoise du début du XVIème siècle, qui, on le sait, à été particulièrement touchée par les fontes lors de l’épisode dramatique de la Furie espagnole en 1576. Le large pied à lobes, la coupe basse et évasée lui confèrent un équilibre remarquablement réussi. Deux autres calices de cette période sont répertoriés à ce jour : l’un, antérieur d’une année, porte la lettre date L, et est conservé au Musée d’Art Sacré de Funchal, à Madère. L’autre, dont nous n’avons malheureusement pas pu examiner le poinçonnage, fait partie des collections du Metropolitan Museum of Art de New York (inv. n° 13.222.2, catalogué comme datant de 1520).

Zilver uit de gouden eeuw van Antwerpen, Rockoxhuis, 1988, n°16.

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CALICE A N V E RS 1520-1521 Maître orfèvre signant d’un manteau d’hermine

Argent partiellement doré Poinçonnage sous le pied Anvers Lettre date M pour 1520-1521 Maître orfèvre signant d’un manteau d’hermine, répertorié mais non identifié Hauteur : 16,2 cm Poids : 356 g

Ce calice de style encore très gothique est un rare témoignage de la production anversoise du début du XVIème siècle, qui, on le sait, à été particulièrement touchée par les fontes lors de l’épisode dramatique de la Furie espagnole en 1576. Le large pied à lobes, la coupe basse et évasée lui confèrent un équilibre remarquablement réussi. Deux autres calices de cette période sont répertoriés à ce jour : l’un, antérieur d’une année, porte la lettre date L, et est conservé au Musée d’Art Sacré de Funchal, à Madère. L’autre, dont nous n’avons malheureusement pas pu examiner le poinçonnage, fait partie des collections du Metropolitan Museum of Art de New York (inv. n° 13.222.2, catalogué comme datant de 1520).

Zilver uit de gouden eeuw van Antwerpen, Rockoxhuis, 1988, n°16.

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GOBELET AU G S B O URG 1710-1712 Elias Adam

Argent gravé et doré, émail polychrome peint sur cuivre Poinçonnage sous le fond et sur la bordure supérieure Augsbourg 1710-1712 Maître orfèvre signant des initiales E. A. pour Elias Adam, décédé en 1745 Hauteur : 12,7 cm Poids : 84 g

U. Weinhold, Emailmalerei, an Augsburger golschmiedearbeiten von 1650 bis 1750, 2000, pp.150-151 et p. 271.

Ce gobelet est le remarquable résultat d’une collaboration entre deux artistes très réputés à Augsbourg, au début du XVIIIème siècle. La couverture en émail peut en effet être attribuée à Johann Aufenwerth (décédé en 1728), émailleur et peintre sur porcelaine, qui a notamment travaillé pour la manufacture de porcelaine de Meissen. Aux alentours des années 1700, les pièces associant vermeil et émail furent très à la mode à Augsbourg et Elias Adam en a incontestablement produit les plus beaux exemplaires. Les quatre médaillons ovales illustrent des scènes extraites de l’Ancien Testament : L’échelle de Jacob, Jacob faisant boire les moutons au puits, Jacob luttant avec l’ange, et enfin Jacob et Esaü. Ces scènes s’inspirent de planches gravées par Mattäus Merian (1593-1650). Parmi d’autres œuvres d’Elias Adam, citons un second gobelet, actuellement dans une collection privée, et formant paire avec celui-ci.

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GOBELET AU G S B O URG 1710-1712 Elias Adam

Argent gravé et doré, émail polychrome peint sur cuivre Poinçonnage sous le fond et sur la bordure supérieure Augsbourg 1710-1712 Maître orfèvre signant des initiales E. A. pour Elias Adam, décédé en 1745 Hauteur : 12,7 cm Poids : 84 g

U. Weinhold, Emailmalerei, an Augsburger golschmiedearbeiten von 1650 bis 1750, 2000, pp.150-151 et p. 271.

Ce gobelet est le remarquable résultat d’une collaboration entre deux artistes très réputés à Augsbourg, au début du XVIIIème siècle. La couverture en émail peut en effet être attribuée à Johann Aufenwerth (décédé en 1728), émailleur et peintre sur porcelaine, qui a notamment travaillé pour la manufacture de porcelaine de Meissen. Aux alentours des années 1700, les pièces associant vermeil et émail furent très à la mode à Augsbourg et Elias Adam en a incontestablement produit les plus beaux exemplaires. Les quatre médaillons ovales illustrent des scènes extraites de l’Ancien Testament : L’échelle de Jacob, Jacob faisant boire les moutons au puits, Jacob luttant avec l’ange, et enfin Jacob et Esaü. Ces scènes s’inspirent de planches gravées par Mattäus Merian (1593-1650). Parmi d’autres œuvres d’Elias Adam, citons un second gobelet, actuellement dans une collection privée, et formant paire avec celui-ci.

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MORS DE CHAPE LO U VA I N 1532-1533 Maître orfèvre signant d’un ciboire

Argent ciselé, partiellement doré et émail Poinçonnage au revers Louvain Lettre date C pour 1532-1533 Maître orfèvre signant d’un ciboire, non identifié Diamètre : 13 cm Poids : 236 g

Zilver. Kunst, object, verhalen uit Leuven, M-Museum Louvain, 2015, n° M63, p. 213.

De forme circulaire, le mors figure, au centre, une représentation de saint Servais en évêque, muni de ses attributs, la clef et le livre et debout sur un dragon. La bordure est ornée de quatre têtes d’anges appliquées en alternance avec les initiales « P. H » reliées par un nœud héraldique, avec dans le bas, le nom de « Berghe » Au fond, de part et d’autre du saint, se trouvent deux écus armoriés émaillés surmontés eux aussi des initiales PH. Les armoiries, de part et d’autre du saint, sont celles du chevalier Philip Hinckaert le jeune qui avait épousé Hedwige van Os et, en secondes noces, en 1494, Gertrude van de Vuecht. Personnage influent dans le duché de Brabant, il fut maire de Bruxelles à deux reprises, de 1538 à 1540 et de 1543 à 1545. Il fut également Maître d’hôtel du duc de Bourgogne Philippe le Beau, de 1493 à 1504. Il mourut en 1548 et fut inhumé à Steenockerzeel. Il résidait au château de Lelle dans le village de Bergue dont Servais était le saint patron. Il existe une très belle peinture à l’huile sur panneau le représentant en prière, entouré de la Vierge à l’Enfant et de saint Philippe, dans la collection du Fitzwilliam Museum de Cambridge. De même, son portrait en pied se trouve également sculpté sur la façade l’hôtel de ville de Bruxelles.

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MORS DE CHAPE LO U VA I N 1532-1533 Maître orfèvre signant d’un ciboire

Argent ciselé, partiellement doré et émail Poinçonnage au revers Louvain Lettre date C pour 1532-1533 Maître orfèvre signant d’un ciboire, non identifié Diamètre : 13 cm Poids : 236 g

Zilver. Kunst, object, verhalen uit Leuven, M-Museum Louvain, 2015, n° M63, p. 213.

De forme circulaire, le mors figure, au centre, une représentation de saint Servais en évêque, muni de ses attributs, la clef et le livre et debout sur un dragon. La bordure est ornée de quatre têtes d’anges appliquées en alternance avec les initiales « P. H » reliées par un nœud héraldique, avec dans le bas, le nom de « Berghe » Au fond, de part et d’autre du saint, se trouvent deux écus armoriés émaillés surmontés eux aussi des initiales PH. Les armoiries, de part et d’autre du saint, sont celles du chevalier Philip Hinckaert le jeune qui avait épousé Hedwige van Os et, en secondes noces, en 1494, Gertrude van de Vuecht. Personnage influent dans le duché de Brabant, il fut maire de Bruxelles à deux reprises, de 1538 à 1540 et de 1543 à 1545. Il fut également Maître d’hôtel du duc de Bourgogne Philippe le Beau, de 1493 à 1504. Il mourut en 1548 et fut inhumé à Steenockerzeel. Il résidait au château de Lelle dans le village de Bergue dont Servais était le saint patron. Il existe une très belle peinture à l’huile sur panneau le représentant en prière, entouré de la Vierge à l’Enfant et de saint Philippe, dans la collection du Fitzwilliam Museum de Cambridge. De même, son portrait en pied se trouve également sculpté sur la façade l’hôtel de ville de Bruxelles.

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PENDENTIF EN FORME DE SAINT ESPRIT F L A N D RE S O U PAYS – BA S ca. 1640 Maître orfèvre anonyme

Or jaune, émaux de couleurs, cinq rubis et une perle Le pendentif ne porte pas de poinçons Flandres ou Pays -Bas Ca. 1640 Maître orfèvre anonyme

Ce petit pendentif en forme de colombe est d’un raffinement extrême. La structure en or jaune est entièrement recouverte d’émail blanc, rehaussé de petits traits gris à imitation du plumage. L’or jaune n’est visible que sur les pattes et le bec, auquel est attachée une petite perle. Sur le dos de l’oiseau sont sertis cinq rubis, taillés de manière à épouser la forme du corps, des ailes et de la queue. Une bélière permet de porter ce bijou autour du cou.

Hauteur : 3,5 cm Een eeuw van schittering, diamantjuwelen uit de 17de eeuw, Diamantmuseum Antwerpen, 1993, pp. 76-77.

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PENDENTIF EN FORME DE SAINT ESPRIT F L A N D RE S O U PAYS – BA S ca. 1640 Maître orfèvre anonyme

Or jaune, émaux de couleurs, cinq rubis et une perle Le pendentif ne porte pas de poinçons Flandres ou Pays -Bas Ca. 1640 Maître orfèvre anonyme

Ce petit pendentif en forme de colombe est d’un raffinement extrême. La structure en or jaune est entièrement recouverte d’émail blanc, rehaussé de petits traits gris à imitation du plumage. L’or jaune n’est visible que sur les pattes et le bec, auquel est attachée une petite perle. Sur le dos de l’oiseau sont sertis cinq rubis, taillés de manière à épouser la forme du corps, des ailes et de la queue. Une bélière permet de porter ce bijou autour du cou.

Hauteur : 3,5 cm Een eeuw van schittering, diamantjuwelen uit de 17de eeuw, Diamantmuseum Antwerpen, 1993, pp. 76-77.

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GOBELET SUR PIED K RO N STA DT 1630 Bartholomaeus Igell

Argent gravé et doré Poinçonnage sur la bordure du pied Kronstadt (actuellement Brasov) 1630 Maître orfèvre signant des initiales B. I. couronnées pour Bartholomaeus Igell, actif de 1630 à 1633

Kronstadt était une des nombreuses colonies saxonnes qui s’étaient établies dans l’actuelle Roumanie. Sous la protection de l’ordre Teutonique depuis le XIIIème siècle, la population de la ville était en grande majorité allemande et comptait en son sein des orfèvres remarquables. Il n’est donc pas étonnant de trouver parmi leurs œuvres une coupe qui rappelle de près les gobelets sur pied (becher) allemands.

Hauteur : 16,7 cm Poids : 184 g

E. Köszeghy, Merkzeichen der Goldschmiede Ungarns vom Mittelalter bis 1867, 1936, n° 202, p. 34.

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GOBELET SUR PIED K RO N STA DT 1630 Bartholomaeus Igell

Argent gravé et doré Poinçonnage sur la bordure du pied Kronstadt (actuellement Brasov) 1630 Maître orfèvre signant des initiales B. I. couronnées pour Bartholomaeus Igell, actif de 1630 à 1633

Kronstadt était une des nombreuses colonies saxonnes qui s’étaient établies dans l’actuelle Roumanie. Sous la protection de l’ordre Teutonique depuis le XIIIème siècle, la population de la ville était en grande majorité allemande et comptait en son sein des orfèvres remarquables. Il n’est donc pas étonnant de trouver parmi leurs œuvres une coupe qui rappelle de près les gobelets sur pied (becher) allemands.

Hauteur : 16,7 cm Poids : 184 g

E. Köszeghy, Merkzeichen der Goldschmiede Ungarns vom Mittelalter bis 1867, 1936, n° 202, p. 34.

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COFFRET GA N D 1774 Nicolas Joseph Viette

Argent repoussé, fondu et ciselé Poinçonnage sous le fond Gand 1774 Maître orfèvre Nicolas Joseph Viette Longueur : 22 cm Largeur : 14,7 cm Poids : 1168 g

La base complètement lisse de ce coffret présente comme seul ornement l’entrée de serrure, en forme de tête masculine grimaçante. Cette simplicité est contrebalancée par la riche ornementation du couvercle dont l’espace est entièrement occupé par un décor composé de trois frises entourant des armoiries d’alliance. Ce coffret muni d’une serrure, qui servait probablement à conserver du courrier, ne doit pas être confondu avec une boîte de toilette. Les armoiries sont celles de Pierre Emmanuel Joseph d’Hane Steenhuyse (1726-1786) et de Colette Thérèse de la Villette. Le même blason se retrouve sur le fronton de l’hôtel d’Hane Steenhuyse à Gand.

C. Vandenbussche, J. J. van Ormelingen, J. Van Damme, Biografisch lexicon van de Gentse edelsmeden uit de 17de en 18de eeuw, Gand, 2012, pp. 256-257.

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COFFRET GA N D 1774 Nicolas Joseph Viette

Argent repoussé, fondu et ciselé Poinçonnage sous le fond Gand 1774 Maître orfèvre Nicolas Joseph Viette Longueur : 22 cm Largeur : 14,7 cm Poids : 1168 g

La base complètement lisse de ce coffret présente comme seul ornement l’entrée de serrure, en forme de tête masculine grimaçante. Cette simplicité est contrebalancée par la riche ornementation du couvercle dont l’espace est entièrement occupé par un décor composé de trois frises entourant des armoiries d’alliance. Ce coffret muni d’une serrure, qui servait probablement à conserver du courrier, ne doit pas être confondu avec une boîte de toilette. Les armoiries sont celles de Pierre Emmanuel Joseph d’Hane Steenhuyse (1726-1786) et de Colette Thérèse de la Villette. Le même blason se retrouve sur le fronton de l’hôtel d’Hane Steenhuyse à Gand.

C. Vandenbussche, J. J. van Ormelingen, J. Van Damme, Biografisch lexicon van de Gentse edelsmeden uit de 17de en 18de eeuw, Gand, 2012, pp. 256-257.

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STATUETTE DE SAINT RÉ G I O N M O SA N E 1520 Maître orfèvre anonyme

Argent repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage au revers, sur la base Région mosane 1520 Maître orfèvre anonyme Hauteur : 18,7 cm Poids : 272 g

G. Poskin et Ph. Stokart, Orfèvres namurois, Société archéologique de Namur, 1982, pp. 162-164.

Le poinçonnage est constitué d’une unique lettre K gothique dans un rectangle. Cette même lettre K a été relevée sur plusieurs orfèvreries namuroises datant des années 1505 à 1520. La thèse la plus vraisemblable est qu’il s’agit d’un poinçon de protection imposé par Charles Quint (K=Karolus) sur des objets remarquables dont il voulait interdire la fonte et empêcher la vente. Ce même poinçon se retrouve, par exemple, sur le calice de Boignée et la croix de Brogne datant tous les deux de 1505. Le saint debout, la tête légèrement baissée, tient un livre ouvert dans la main droite tandis que la gauche est percée d’une encoche destinée à fixer un autre attribut disparu. Le personnage est vêtu d’une aube et d’une dalmatique, il ne peut donc s’agir d’un apôtre. La dalmatique nous indique en effet clairement que ce personnage est un diacre et qu’il s’agit soit de saint Etienne, soit de saint Laurent. La position de la main droite penche en faveur de saint Laurent qui devait tenir son attribut, le gril. Sur la base, un petit oculus en cristal de roche abrite une relique.

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STATUETTE DE SAINT RÉ G I O N M O SA N E 1520 Maître orfèvre anonyme

Argent repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage au revers, sur la base Région mosane 1520 Maître orfèvre anonyme Hauteur : 18,7 cm Poids : 272 g

G. Poskin et Ph. Stokart, Orfèvres namurois, Société archéologique de Namur, 1982, pp. 162-164.

Le poinçonnage est constitué d’une unique lettre K gothique dans un rectangle. Cette même lettre K a été relevée sur plusieurs orfèvreries namuroises datant des années 1505 à 1520. La thèse la plus vraisemblable est qu’il s’agit d’un poinçon de protection imposé par Charles Quint (K=Karolus) sur des objets remarquables dont il voulait interdire la fonte et empêcher la vente. Ce même poinçon se retrouve, par exemple, sur le calice de Boignée et la croix de Brogne datant tous les deux de 1505. Le saint debout, la tête légèrement baissée, tient un livre ouvert dans la main droite tandis que la gauche est percée d’une encoche destinée à fixer un autre attribut disparu. Le personnage est vêtu d’une aube et d’une dalmatique, il ne peut donc s’agir d’un apôtre. La dalmatique nous indique en effet clairement que ce personnage est un diacre et qu’il s’agit soit de saint Etienne, soit de saint Laurent. La position de la main droite penche en faveur de saint Laurent qui devait tenir son attribut, le gril. Sur la base, un petit oculus en cristal de roche abrite une relique.

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COUPE À CUPULES TRAUBENPOKAL N URE M B E RG 1625-1629 Michael Mader

Argent fondu, repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage sur la coupe, le couvercle et la base Nuremberg 1625-29 Maître orfèvre Michael Mader, actif de 1598 à 1632 Hauteur : 25 cm Poids : 256 g

Ce type de coupe, fréquemment mentionnée dans la littérature sous la dénomination erronée de coupe « ananas », imite en réalité la forme d’une grappe de raisin. Les traubenpokal font partie du décor classique des tables allemandes à partir de la fin du XVIème jusqu’à la fin du XVIIème siècle. Ils seront produits pendant près d’un siècle, avec des variantes, mais toujours dans le même esprit naturaliste. Les orfèvres de Nuremberg s’étaient fait une spécialité de la fabrication de ce genre de coupe dont certains petits éléments, réalisés par fonte, circulaient d’ailleurs librement entre ateliers. Ce modèle dont le bouton supérieur est constitué d’une pomme de pin, tranche avec les exemplaires plus nombreux dont la prise se termine le plus souvent en décor floral.

Nürnberger Goldschmiedekunst, vol. II, n° 419-426, pp. 868-871.

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COUPE À CUPULES TRAUBENPOKAL N URE M B E RG 1625-1629 Michael Mader

Argent fondu, repoussé, ciselé et partiellement doré Poinçonnage sur la coupe, le couvercle et la base Nuremberg 1625-29 Maître orfèvre Michael Mader, actif de 1598 à 1632 Hauteur : 25 cm Poids : 256 g

Ce type de coupe, fréquemment mentionnée dans la littérature sous la dénomination erronée de coupe « ananas », imite en réalité la forme d’une grappe de raisin. Les traubenpokal font partie du décor classique des tables allemandes à partir de la fin du XVIème jusqu’à la fin du XVIIème siècle. Ils seront produits pendant près d’un siècle, avec des variantes, mais toujours dans le même esprit naturaliste. Les orfèvres de Nuremberg s’étaient fait une spécialité de la fabrication de ce genre de coupe dont certains petits éléments, réalisés par fonte, circulaient d’ailleurs librement entre ateliers. Ce modèle dont le bouton supérieur est constitué d’une pomme de pin, tranche avec les exemplaires plus nombreux dont la prise se termine le plus souvent en décor floral.

Nürnberger Goldschmiedekunst, vol. II, n° 419-426, pp. 868-871.

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D’ARSCHOT & CIE PHILIPPE D’ARSCHOT Avenue Louise 192 1050 Bruxelles +32 2 649 56 21 + 32 475 78 35 05 p.darschot@skynet.be www.darschot.com

Photos  Luk Vander Plaetse Dessins des poinçons  Erika Basso Textes  Philippe d’Arschot et Erika Basso Graphisme  Inge Van damme


orfèvrerie européenne d’arschot & cie

philippe d’arschot 2018


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