Exposition virtuelle
Adoptez l’attitude Fluxus avec Dick Higgins et Ken Friedman Galerie Les Atamanes
Héritier de Dada et de Marcel Duchamp, Fluxus est une nébuleuse d’artistes internationaux qui partagent la même attitude : faire s’entrechoquer le monde, l’art et les nouvelles technologies pour créer un nouveau mode de vivre. Né à la fin des années 50, Fluxus pose les bases des démarches innovantes de l’art contemporain. Pour Fluxus, c’est l’intention qui fait l’art et tous les medias artistiques y contribuent. Un peu perdu ? Voici quelques principes Fluxus: Si vous aimez savoir que 4 minutes 33 de silence, c’est aussi un morceau de musique, alors vous êtes Fluxus, Si vous pensez que l’Art, c’est de l’humour et de la joie, alors vous êtes Fluxus, Si vous pensez que tout est Art et que chaque homme est un artiste, alors vous êtes Fluxus, Si vous pensez qu’il faut se méfier des mots mais que vous avez quelque chose à dire, alors vous êtes Fluxus.
A travers cette exposition retrouvez les œuvres de deux icones américaines de Fluxus : Dick Higgins et Ken Friedman.
FLUXUS EST INTERMEDIA > Toile ou papier pour accueillir un même manifeste
Au bruit des feuilles Viens voir la nuit. Les princesses mortes revivent. N’entends-tu pas crier les feuilles sous leurs traînes? Et ces flambeaux d’or sur le chemin de la reine? Ils sont portés par les pages bleus qui la suivent. Tu ne te doutais pas qu’il fut ainsi ce parc, Et tu faillis jeter au puits la clef rouillée. Oh! regarde, voici passer les chevaliers croisés de lune. Ils s’en vont mourir quelque part. Mais rien ne meurt dans ces murs noirs. Une ombre passe, La grille est entrebâillée. Elle entre : personne. Des tombes sous les pas. Cette ombre prend la place Et le rêve est le même. Entends. Je le chantonne Comme l’autre mais il est bien plus douloureux Car j’ai le souvenir de ceux qui en moururent. C’est pour cela qu’il faut du noir dans tes parures Et que parmi les lys j’ai mis des cyprès bleus. Roger Vitrac
K, rose et bleu ou 7.7.73 de Dick Higgins SĂŠrigraphie unique sur papier http://www.lesatamanes.com/oeuvres/k-rose-et-bleu-ou-7773-de-dick-higgins
FLUXUS FOUILLE LA SOCIETE AU CORPS Le tangage de ma langue Des paroles douces et dès le départ celées : la conque du silence frôle celle des récifs… d’où ce récit Happé par l’aimant du non-sens je parle à peu près ceci pour dire précisément cela Je suis hélas ! donc on me pense (L’aveugle vise l’aigle et tire sur un sourd) C’est ainsi que je vis ce que je vois et que ma voix se voue au moi qui s’éteint Comme le « doux » dans le doute suis-je le « son » de mes songes ? A cette orgie de mots et d’ascètes à l’écoute mon Démon sonore agit sur un monde qui se nie se noie et se noue au fond de ma gorge Sorcier par ondes rythmes hordes…(..) Ghérasim Luca
NuditĂŠs jaunes vertes et noires ou 7.7.73 de Dick Higgins SĂŠrigraphie unique sur papier http://www.lesatamanes.com/oeuvres/nudites-jaunes-vertes-et-noires-ou-7773-de-dick-higgins
FLUXUS EST HAPPENING ET READY-MADE Justification nihiliste de l’art Voici ce que Sénèque m'a dit aujourd'hui : Je suppose que le but soit l'anéantissement total du monde, de la demeure humaine, des villes et des champs, des montagnes et de la mer. L'on pense d'abord au feu, et l'on traite les conservateurs de pompiers. On leur reproche d'éteindre le feu sacré de la destruction. Alors, pour tenter d'annihiler leurs efforts, comme on a l'esprit absolu l'on s'en prend à leur « moyen » : on tente de mettre le feu à l'eau, à la mer. Il faut être plus traître que cela. Il faut savoir trahir même ses propres moyens. Abandonner le feu qui n'est qu'un instrument brillant, mais contre l'eau inefficace. Entrer benoîtement aux pompiers. Et, sous prétexte de les aider à éteindre quelque feu destructeur, tout détruire sous une catastrophe des eaux. Tout inonder. Le but d'anéantissement sera atteint, et les pompiers noyés par eux-mêmes. Ainsi ridiculisons les paroles par la catastrophe— l'abus simple des paroles. Francis Ponge
Painter de Ken Friedman Objet de performance http://www.lesatamanes.com/oeuvres/painter-de-ken-friedman
FLUXUS MARIE PEINTURE ET POESIE > ...un poème est un dessin qui est un poème qui est un dessin... Glasslass Vidéo de la performance
ass assglass ss sslass ss ssglass lassass ssglass asslass sss ssglass ssass sslass ss glass sss s sss slass glassass glassglass ss glasslass s Dick Higgins, 17 juillet 1970
Homage to Simias of Rhodes de Dick Higgins Encre sur carton http://www.lesatamanes.com/oeuvres/homage-to-simias-of-rhodes-de-dick-higgins
FLUXUS DOMPTE LE TEMPS > Et en un seul jour Higgins créa l'Oeuvre
Signe Je suis soumis au Chef du Signe de l’Automne Partant j’aime les fruits je déteste les fleurs Je regrette chacun des baisers que je donne Tel un noyer gaulé dit au vent ses douleurs Mon Automne éternelle ô ma saison mentale Les mains des amantes d’antan jonchent ton sol Une épouse me suit c’est mon ombre fatale Les colombes ce soir prennent leur dernier vol Guillaume Apollinaire, Alcools
V ou 7.7.73 de Dick Higgins SĂŠrigraphie unique sur toile http://www.lesatamanes.com/oeuvres/v-ou-7773-de-dick-higgins
FLUXUS CREE PAR HASARD > L'art se niche dans la pratique anti-art de l’aléatoire
Pour faire un poème dadaïste
Prenez un journal Prenez des ciseaux Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème Découpez l’article Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui composent cet article et mettez-les dans un sac Agitez doucement Sortez ensuite chaque coupure l’une après l’autre Copiez consciencieusement dans l’ordre où elles ont quitté le sac. Le poème vous ressemblera Et vous voilà un écrivain infiniment original et d’une sensibilité charmante, encore qu’incomprise du vulgaire. Tristan Tzara, 1916
Rose et vert et frondaisons, ou 7.7.73 de Dick Higgins SĂŠrigraphie unique sur papier http://www.lesatamanes.com/oeuvres/rose-et-vert-et-frondaisons-ou-7773-de-dick-higgins
FLUXUS SE JOUE DU SIGNE
Alphabet Tandis que j’étais dans le froid des approches de la mort, je regardai comme pour la dernière fois les êtres, profondément. Au contact mortel de ce regard de glace, tout ce qui n’était pas essentiel disparut. Cependant je les fouaillais, voulant retenir d’eux quelque chose que même la Mort ne pût desserrer. Ils s’amenuisèrent, et se trouvèrent enfin réduits à une sorte d’alphabet, mais à un alphabet qui eût pu servir dans l’autre monde, dans n’importe quel monde. Par là, je me soulageai de la peur qu’on ne m’arrachât tout entier à l’univers où j’avais vécu. Raffermi par cette prise, je le contemplais, invaincu, quand le sang avec la satisfaction, revenant dans mes artérioles et mes veines, lentement je regrimpai le versant ouvert de la vie. Henri Michaux (1899-1984) – Epreuves, exorcismes (1946)
J ou 7.7.73 de Dick Higgins SĂŠrigraphie unique sur toile http://www.lesatamanes.com/oeuvres/j-ou-7773-de-dick-higgins
FLUXUS EST DIVINEMENT ETERNEL > Le 7 et le 3, chiffres du divin et de l’éternité pour former l’œuvre 7.7.73
Le vélin écrit rit et grimace, livide Le vélin écrit rit et grimace, livide. Les signes sont dansants et fous. Les uns, flambeaux, Pétillent radieux dans une page vide. D'autres en rangs pressés, acrobates corbeaux, Dans la neige épandue ouvrent leur bec avide. Le livre est un grand arbre émergé des tombeaux. Et ses feuilles, ainsi que d'un sac qui se vide, Volent au vent vorace et partent par lambeaux. Et son tronc est humain comme la mandragore ; Ses fruits vivants sont les fèves de Pythagore ; Des feuillets verdoyants lui poussent en avril. Et les prédictions d'or qu'il emmagasine, Seul le nécromant peut les lire sans péril, La nuit, à la lueur des torches de résine. Alfred Jarry
Arbre multiple au visage ou 7.7.73 de Dick Higgins SĂŠrigraphie unique sur toile http://www.lesatamanes.com/oeuvres/arbre-multiple-au-visage-ou-7773-de-dick-higgins
FLUXUS BROUILLE LES LIMITES > Quand une oeuvre unique se compose de multiples reproductions...
Oiseau réséda Un soir, ses longs cheveux en arrière la petite danseuse bizarre se faisait une ceinture avec la fièvre des marais souvenir de promenade animée elle pressait sur ma bouche un buisson.
Gâteaux de sucre rouge renflement en chignon où l’église vieille boite à musique parée avec un collier de perles de petit chien entra dans ma chambre magnifique.
La nuit mes bras tournoient sur l’herbe son sourire scintillait par derrière immobile dans la pièce particulièrement silencieuse et toujours droite elle s’endormit.
Francis Picabia
Femme noire et jaune ou 7.7.73 de Dick Higgins SĂŠrigraphie unique sur papier http://www.lesatamanes.com/oeuvres/femme-noire-et-jaune-ou-7773-de-dick-higgins
FLUXUS EST GAI ET JOYEUX
L’Art Moderne
Un matin, alors que dans l'aube sereine, tintinnabulaient les clarines des troupeaux et que, dans les brouillards naissants, les feux des lucioles s'éteignaient dans le parfum des asphodèles, ma femme, en mettant le lit dehors, me dit : c'est fou comme tu transpires quand tu dors !
Jean L’Anselme
The West Wind's Piano de Ken Friedman Acrylique sur toile http://www.lesatamanes.com/oeuvres/west-wind-s-piano-de-ken-friedman
Galerie Les Atamanes