Exposition art pulsionnel

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Exposition virtuelle

L’Art pulsionnel Galerie Les Atamanes



Les œuvres d’art existent pour procurer à l’être humain quelque chose en plus de sa réalité. La recherche du Beau est socialement reconnue mais l’Art est loin de se résumer au seul plaisir esthétique : l'art est aussi intensément pulsionnel. Ces pulsions sont celles de l’artiste et rejoignent celles du spectateur, elles sont celles de l’humanité toute entière. Leur expression artistique assouvit un besoin d’exaltation - de pulsions sexuelles ou violentes – elle permet aussi en parallèle de les tenir à distance, de s’approprier l’intolérable pour obtenir réconfort et consolation. Dans tous les cas, l’art permet la catharsis: l’apprivoisement de la pulsion.

Cette exposition présente des oeuvres réparties selon quatre grands types de pulsion:

Erotisme, gaité et plaisir Sexe, brutalité et transgression Violence Angoisses archaïques


Erotisme, gaité et plaisir

Tigre, Tigre, brûlant brillant, Dans les forêts de la nuit, Quelle main, quel oeil si puissant A forgé ton effroyable symétrie ? Dans quels cieux ou abîmes insondés A brûlé le feu de tes yeux ? Quelles ailes peuvent l'emmener ? Quelle main a osé en saisir le feu ? Mais quel bras, et quel art Purent façonner les muscles de ton coeur ? Écoute comme il bat ! Que des mains, que des pieds de terreur ? (…) Tigre, Tigre, brûlant brillant, Dans les forêts de la nuit, Quelle main, quel oeil si puissant A forgé ton effroyable symétrie ?

Tigre O Tigre, William Blake, in Chants d’expérience (de l'Anglais)


Bacchante au tigre d'Edouard Henry- Baudot Technique mixte sur papier beige http://www.lesatamanes.com/oeuvres/bacchante-au-tigre-dedouard-henry-baudot


Erotisme, gaité et plaisir

C'est ici l'endroit redouté des mères, L'endroit effroyable où les fils mineurs Font sauter l'argent gagné par leurs pères, Et rognent la dot promise à leurs sœurs. Minuit sonne, écoutez, Mon cher, et profitez. A minuit sonnant commence la fête, Maint coupé s'arrête, on en voit sortir De jolis messieurs, des femmes charmantes Qui viennent pimpantes Pour se divertir; La fleur du panier, des brunes, des blondes, Et, bien entendu, des rousses aussi... Les jolis messieurs sont de tous les mondes. C'est un peu mêlé ce qu'on trouve ici !

Rondeau de Metella, La vie Parisienne. Acte IV. Meilhac et Halévy. Ecouter la version chantée par Suzie Delair : https://www.youtube.com/watch?v=XGQg0E7JITE


"Donnez vous donc la peine d’entrer Vicomte " de Draner Aquarelle sur vÊlin fort http://www.lesatamanes.com/oeuvres/donnez-vous-donc-la-peine-d%E2%80%99entrer-vicomte-de-draner


Erotisme, gaité et plaisir

Je danse au milieu des miracles Mille soleils peints sur le sol Mille amis Mille yeux ou monocles M'illuminent de leurs regards Pleurs du pétrole sur la route Sang perdu depuis les hangars Je saute ainsi d'un jour à l'autre Rond polychrome et plus joli Qu'un paillasson de tir ou l'âtre Quand la flamme est couleur du vent Vie ô paisible automobile Et le joyeux péril de courir au devant Je brûlerai du feu des phares.

Parti-pris, Louis Aragon, Feu de joie


Fête de Robert Hanès Huile sur panneau http://www.lesatamanes.com/oeuvres/fete-de-robert-hanes


Erotisme, gaité et plaisir

« Je n’accordais pas, aux plaisirs des sens, une importance métaphysique qui m’a toujours parue démesurée. Nous devions, dès que notre bateau serait réparé, reprendre notre croisière. Bientôt, notre bref séjour au pays des Erophages ne serait plus, pour nous, qu’un souvenir. Quel danger pouvait présenter une heure de plaisir prise avec un être que je ne devais jamais revoir ? »

Les Erophages, André Maurois


Les Erophages d'AndrĂŠ Masson Eau forte sur papier japon nacrĂŠ http://www.lesatamanes.com/oeuvres/les-erophages-dandre-masson


Sexe, brutalité et transgression

Parmi les déferlements silencieux, les trémulations de la

nappe

illuminée,

dans

le

va-et-vient

rapide

martyrisant des taches de lumière, dans le déchirement de boucles et d'arcs et de lignes lumineuses, dans les occultations, les réapparitions, dans les dansants éclats, se déformant, se reformant, se contractant, s'étalant pour se redistribuer encore devant moi, avec moi,

en

moi,

noyé

et

dans

un

insupportable

froissement, mon calme violé mille fois par les langues de l'infini oscillant, sinusoïdalement envahi par la foule des lignes liquides, immense aux mille plis, j'étais et je n'étais pas, j'étais pris, j'étais perdu, j'étais dans la plus grande ubiquité. Les mille et mille bruissements étaient mes mille déchiquetages.

Misérable Miracle, Henri Michaud


Hierba, sexo y angustia. (Femme Ă la marijuana) d'Alberto Ibanez Photographie http://www.lesatamanes.com/oeuvres/hierba-sexo-y-angustia-femme-la-marijuana-dalberto-ibanez


Sexe, brutalité et transgression

Chair! ô seul fruit mordu des vergers d'ici-bas, Fruit amer et sucré qui jutes aux dents seules Des affamés du seul amour, bouches ou gueules, Et bon dessert des forts, et leurs joyeux repas, Amour! le seul émoi de ceux que n'émeut pas L'horreur de vivre, Amour qui presses sous tes meules Les scrupules des libertins et des bégueules Pour le pain des damnés qu'élisent les sabbats, Amour, tu m'apparais aussi comme un beau pâtre Dont rêve la fileuse assise auprès de l'âtre Les soirs d'hiver dans la chaleur d'un sarment clair, Et la fileuse, c'est la Chair et l'heure tinte Où le rêve éteindra la rêveuse, - heure sainte Ou non! qu'importe à votre extase, Amour et Chair?

Luxures, Paul Verlaine, Jadis et naguère


Masque de cuir et porte-jaretelle de Marzena Kawalerowicz Papier Canson http://www.lesatamanes.com/oeuvres/masque-de-cuir-et-porte-jaretelle-de-marzena-kawalerowicz


Sexe, brutalité et transgression

Du temps que la Nature en sa verve puissante Concevait chaque jour des enfants monstrueux, J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante, Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux. J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme Et grandit librement dans ses terribles jeux ; Deviner si son coeur couve une sombre flamme Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ; Parcourir à loisir ses magnifiques formes ; Ramper sur le versant de ses genoux énormes, Et parfois en été, quand les soleils malsains, Lasse, la font s'étendre à travers la campagne, Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins, Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.

Charles Baudelaire, La géante, Spleen et idéal


Aux cœurs brisés de Guillaume Flavian Photographie sur papier glacé. http://www.lesatamanes.com/oeuvres/aux-coeurs-brises-de-guillaume-flavian


Violence Oppression et contrôle

(…) O sage enfant, si pure entre tes sœurs mortelles ! O noble front, sans tâche entre les fronts sacrés ! Quelle âme avait chanté sur des lèvres plus belles, Et brûlé plus limpide en des yeux inspirés ? (…)L’homme en son cours fougueux t’a frappée et maudite, Mais tu tombas plus grande ! Et maintenant, hélas ! Le souffle de Platon et le corps d’Aphrodite Sont partis à jamais pour les beaux cieux d’Hellas !

Dors, ô blanche victime, en notre âme profonde, Dans ton linceul de vierge et ceinte de lotos ; Dors ! L’impure laideur est la reine du monde, E nous avons perdu le chemin de Paros. (…) Dors ! Mais vivante en lui, chante au cœur du poète (…)

Hypatie, Leconte de Lisle, Poèmes antiques


Hyppathia de Lucien Laurent-Gsell Technique mixte sur papier contrecollĂŠ sur carton. http://www.lesatamanes.com/oeuvres/hyppathia-de-lucien-laurent-gsell


Violence Oppression et contrôle

Si je pouvais trouver un éternel sourire, Voile innocent d’un coeur qui s’ouvre et se déchire, Je l’étendrais toujours sur mes pleurs mal cachés Et qui tombent souvent par leur poids épanchés. Renfermée à jamais dans mon âme abattue, Je dirais : ” Ce n’est rien ” à tout ce qui me tue ; Et mon front orageux, sans nuage et sans pli, Du calme enfant qui dort peindrait l’heureux oubli. Dieu n’a pas fait pour nous ce mensonge adorable, Le sourire défaille à la plaie incurable : Cette grâce mêlée à la coupe de fiel, Dieu mourant l’épuisa pour l’emporter au ciel. Adieu, sourire ! Adieu jusque dans l’autre vie, Si l’âme, du passé n’y peut être suivie ! Mais si de la mémoire on ne doit pas guérir, À quoi sert, ô mon âme, à quoi sert de mourir ?

Tristesse, Marceline Desbordes-Valmore, Poésies inédites


Femme muette de Jean Emile Podevin Huile sur toile http://www.lesatamanes.com/oeuvres/femme-muette-de-jean-emile-podevin


Violence Meurtre et exécution Il y a de grandes flaques de sang sur le monde où s’en va-t-il tout ce sang répandu Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule drôle de saoulographie alors si sage… si monotone… Non la terre ne se saoule pas la terre ne tourne pas de travers elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons la pluie… la neige… le grêle… le beau temps… jamais elle n’est ivre c’est à peine si elle se permet de temps en temps un malheureux petit volcan Elle tourne la terre elle tourne avec ses arbres… ses jardins… ses maisons… elle tourne avec ses grandes flaques de sang et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent… Elle elle s’en fout la terre elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler elle s’en fout elle tourne elle n’arrête pas de tourner et le sang n’arrête pas de couler…(...) Chanson dans le sang de Jacques Prévert, Paroles


Après le bombardement de Raymond Feuillatte Gouache sur papier http://www.lesatamanes.com/oeuvres/apres-le-bombardement-de-raymond-feuillatte


Violence Meurtre et exécution

(…) Ma dague d'un sang noir à mon côté ruisselle, Et ma hache est pendue à l'arçon de ma selle. J'aime le vrai soldat, effroi de Bélial. Son turban évasé rend son front plus sévère, Il baise avec respect la barbe de son père, Il voue à son vieux sabre un amour filial, Et porte un doliman, percé dans les mêlées De plus de coups, que n'a de taches étoilées La peau du tigre impérial. Ma dague d'un sang noir à mon côté ruisselle, Et ma hache est pendue à l'arçon de ma selle. (…)

Marche turque, Victor Hugo, Les orientales


Le Le bourreau du sultan Huile sur toile http://www.lesatamanes.com/oeuvres/le-bourreau-du-sultan


Violence Meurtre et exécution

Et lors la sixième est aveugle Comme un pinson tout à chanter, Et la sixième, elle, est aveugle Car voici qu'on est à aimer, Et que des mets sont sur des tables, Et que du vin coule de nuit, A bougies brûlant sur des tables Où sont des fleurs avec des fruits. Or gestes alors qui se pressent, Vins bus, paroles échangées, Lèvres tendues, yeux qui se baissent, Chair ici qui jette les dés. C'est temps allé qui se dérobe, Et la tête de Jean coupée Qu'emporte saignante en sa robe Une fois de plus Salomé, Car la sixième, elle, est aveugle, Comme un pinson tout à chanter, Car la sixième, elle, est aveugle, Et puis voici qu'on a aimé.

La vie, Max Elskamp, Huit chansons reverdies


Salomé de Gustave Moreau Eau forte sur papier Chine ivoire appliqué sur papier chiffon à la cuve http://www.lesatamanes.com/oeuvres/salome-de-gustave-moreau


Violence Meurtre et exécution

Guide, affermis mon bras et sois seul mon soutien, Ce n’est pas mon ouvrage,Ô mon Dieu ! C’est le tien ; C’est l’heure maintenant d’accomplr ta promesse, L’ardeur de t’obéir me transporte et me presse, Je sens que ton esprit s’est emparé de moi J’obéis et je pars pour te prouver ma Foi !

Prière de Judith, La délivrance de Bethulie, par Mademoiselle de Calages


Judith et Holopherne de Michael Wolgemut Gravure sur papier collĂŠ en plein sur carton http://www.lesatamanes.com/oeuvres/judith-et-holopherne-de-michael-wolgemut


Angoisses archaïques L’abandon

Je rêvais de toucher la tristesse du monde au bord désenchanté d’un étrange marais je rêvais d’une eau lourde où je retrouverais les chemins égarés de ta bouche profonde

j’ai senti dans mes mains un animal immonde échappé à la nuit d’une affreuse forêt et je vis que c’était le mal dont tu mourais que j’appelle en riant la tristesse du monde

une lumière folle un éclat de tonnerre un rire libérant ta longue nudité une immense splendeur enfin m’illuminèrent

et je vis ta douleur comme une charité rayonnant dans la nuit la longue forme claire et le cri de tombeau de ton infinité.

Georges Bataille, L’Archangélique et autres poèmes


La grande pleureuse. Ecole germanique. Huile sur toile http://www.lesatamanes.com/oeuvres/la-grande-pleureuse-ecole-germanique


Angoisses archaïques L’ébranlement du monde A travers les soupirs, les plaintes et le râle Poursuivons jusqu’au bout la funèbre spirale De ses détours maudits. Notre guide n’est pas Virgile le poëte, La Béatrix vers nous ne penche pas la tête Du fond du paradis. Pour guide nous avons une vierge au teint pâle Qui jamais ne reçut le baiser d’or du hâle Des lèvres du soleil. Sa joue est sans couleur et sa bouche bleuâtre, Le bouton de sa gorge est blanc comme l’albâtre, Au lieu d’être vermeil. Un souffle fait plier sa taille délicate ; Ses bras, plus transparents que le jaspe ou l’agate, Pendent languissamment ; Sa main laisse échapper une fleur qui se fane, Et, ployée à son dos, son aile diaphane Reste sans mouvement. (…) Quoiqu’elle ait mis le pied dans tous les lits du monde, Sous sa blanche couronne elle reste inféconde Depuis l’éternité. L’ardent baiser s’éteint sur sa lèvre fatale, Et personne n’a pu cueillir la rose pâle De sa virginité.

Théophile Gautier, La comédie de la mort


L'Ange de la Peste aux portes de Rome. Ecole XIXème Huile sur toile marouflÊe sur panneau d'acajou http://www.lesatamanes.com/oeuvres/lange-de-la-peste-aux-portes-de-rome-ecole-xixeme


Angoisses archaïques Le démantèlement du corps

Un jour qu'il faisait nuit Il s'envola au fond de la rivière. Les pierres en bois d'ébène les fils de fer en or et la croix sans branche. Tout rien. Je la hais d'amour comme tout chacun. Le mort respirait des grandes bouffées de vide. Le compas traçait des carrés et des triangles à cinq côtés. Après cela il descendit au grenier. Les étoiles de midi resplendissaient. Le chasseur revenait carnassière pleine de poissons sur la rive au milieu de la Seine. Un ver de terre marque le centre du cercle sur la circonférence. En silence mes yeux prononcèrent un bruyant discours. Alors nous avancions dans une allée déserte où se pressait la foule. Quand la marche nous eut bien reposé nous eûmes le courage de nous asseoir puis au réveil nos yeux se fermèrent et l'aube versa sur nous les réservoirs de la nuit. La pluie nous sécha. Un jour qu'il faisait nuit, Robert Desnos, Corps et biens


La poupée démantibulée de Jean d'Esparbes Huile sur toile http://www.lesatamanes.com/oeuvres/la-poupee-demantibulee-de-jean-desparbes


Angoisses archaïques Le démantèlement du corps

Ouvrière sans yeux, Pénélope imbécile, Berceuse du chaos où le néant oscille, Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons, Toute pleine du bruit furieux des clairons, Ô buveuse de sang, qui, farouche, flétrie, Hideuse, entraîne l’homme en cette ivrognerie, Nuée où le destin se déforme, où Dieu fuit, Où flotte une clarté plus noire que la nuit, Folle immense, de vent et de foudres armée, A quoi sers-tu, géante, à quoi sers-tu, fumée, Si tes écroulements reconstruisent le mal, Si pour le bestial tu chasses l’animal, Si tu ne sais, dans l’ombre où ton hasard se vautre, Défaire un empereur que pour en faire un autre ? Bêtise de la guerre, Victor Hugo, L’année terrible


Explosion de Yves Corbassière Acrylique sur papier http://www.lesatamanes.com/oeuvres/explosion-de-yves-corbassiere


Angoisses archaïques La terreur de l’au delà

Ce spectre singulier n'a pour toute toilette, Grotesquement campé sur son front de squelette, Qu'un diadème affreux sentant le carnaval. Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval, Fantôme comme lui, rosse apocalyptique Qui bave des naseaux comme un épileptique. Au travers de l'espace ils s'enfoncent tous deux,

Et foulent l'infini d'un sabot hasardeux. Le cavalier promène un sabre qui flamboie Sur les foules sans nom que sa monture broie, Et parcourt, comme un prince inspectant sa maison, Le cimetière immense et froid, sans horizon, Où gisent, aux lueurs d'un soleil blanc et terne, Les peuples de l'histoire ancienne et moderne.

Une gravure fantastique, Baudelaire, Spleen et idéal


Cavalier au fant么me Encre et lavis sur papier http://www.lesatamanes.com/oeuvres/cavalier-au-fantome


Angoisses archaïques La rigueur du destin

Pressé de désespoir, mes yeux flambants je dresse À ma beauté cruelle, et baisant par trois fois Mon poignard nu, je l’offre aux mains de ma déesse, Et lâchant mes soupirs en ma tremblante voix, Ces mots coupés je presse : « Belle, pour étancher les flambeaux de ton ire, Prends ce fer en tes mains pour m’en ouvrir le sein, Puis mon cœur haletant hors de son lieu retire, Et le pressant tout chaud, étouffe en l’autre main Sa vie et son martyre. Ah dieu ! si pour la fin de ton ire ennemie Ta main l’ensevelit, un sépulcre si beau Sera le paradis de son âme ravie, Le fera vivre heureux au milieu du tombeau D’une plus belle vie ! » Mais elle fait sécher de fièvre continue Ma vie en languissant, et ne veut toutefois, De peur d’avoir pitié de celui qu’elle tue, Rougir de mon sang chaud l’ivoire de ses doigts, Et en troubler sa vue. Pressé de désespoir, mes yeux flambants je dresse,

Théodore Agrippa d’Aubigné, Stances


La route poignardĂŠe de Pierre Clayette Huile sur papier marouflĂŠ sur toile http://www.lesatamanes.com/oeuvres/la-route-poignardee-de-pierre-clayette


Angoisses archaïques Le traumatisme de la naissance

Je suis venu, calme orphelin, Riche de mes seuls yeux tranquilles, Vers les hommes des grandes villes : Ils ne m'ont pas trouvé malin. A vingt ans un trouble nouveau Sous le nom d'amoureuses flammes M'a fait trouver belles les femmes : Elles ne m'ont pas trouvé beau. Bien que sans patrie et sans roi Et très brave ne l'étant guère, J'ai voulu mourir à la guerre : La mort n'a pas voulu de moi. Suis-je né trop tôt ou trop tard ? Qu'est-ce que je fais en ce monde ? O vous tous, ma peine est profonde : Priez pour le pauvre Gaspard !

Ballade de Gaspard Hauser, Paul Verlaine, Sagesse Ecouter la version chantée de Moustaki: https://www.youtube.com/watch? v=A4A5S0RY1P4


Souvenirs intra utĂŠrin de Felgeirolles Technique mixte sur papier Canson Ingres ivoire filigrannĂŠ. http://www.lesatamanes.com/oeuvres/souvenirs-intra-uterin-de-felgeirolles


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