LA DANSE HIP HOP EN LIMOUSIN Etat des lieux 2006/2007
musique et danse en Limousin association pour l’expansion et la coordination des activités régionales musique et danse
31, avenue de la Libération 87000 LIMOGES / Tél. 05 55 10 90 28 / Fax 05 55 10 90 70 / Mél : mudalim@wanadoo.fr siret 318 100 153 00036 - APE 913E
1
SOMMAIRE
1°) Rappel du contexte
p1
2°) Objectifs
p1
3°) Méthodologie de la conduite de l’enquête
p2à3
4°) Traitement et analyse des données A - Questionnaire sur les structures d’enseignement : 1 - Caractéristiques des structures
p 3 et 4
2 - Locaux dans lesquels s’effectue l’enseignement
p5à6
3 - L’offre d’enseignement
p6à8
4 - Les pratiquants
p 8 à 11
5 - Accessibilité à une pratique en salle
p 11 à 12
B - Questionnaire sur les encadrants 1 - Typologie des encadrants
p 12 à 21
2 - Situations et perspectives
p 21 à 23
Synthèse générale en Corrèze
p 24 à 25
Synthèse générale en Creuse
p 26
Synthèse générale en Haute-Vienne
p 27 à 28
Conclusion
p 29
Annexes : - Questionnaire : “Etude sur les lieux d’enseignement de la danse hip hop en Limousin” - Questionnaire : “Etude sur les encadrants en danse hip hop en Limousin”
2
ETAT DES LIEUX DE LA DANSE HIP HOP EN LIMOUSIN Année 2006/2007 1°) Rappel du contexte Le Limousin est une région où les pratiques des danses urbaines ont émergé avec retard, par rapport à d’autres territoires français. En parallèle à ces pratiques spontanées, est apparue une forte demande pour différentes interventions en danse hip hop, non seulement en milieu urbain, mais également en milieu rural. Dans ce contexte, Musique et Danse en Limousin et la DRDJS (Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse et des Sports) du Limousin ont mis en place, de 2003 à 2005, trois sessions de formation intitulées : “Danses urbaines, des outils pour transmettre”, afin de : - permettre à des danseurs ou animateurs d’acquérir les bases ou d’enrichir leur pratique pédagogique, artistique et culturelle, indispensables à la conduite d’ateliers en danses urbaines, - favoriser la mise en place sur la région d’ateliers de danse hip hop à destination de publics divers, - créer un réseau d’acteurs de ces pratiques, apte à dynamiser et à transmettre ces nouvelles pratiques et l’histoire de cette culture. 2°) Objectifs de cette enquête Suite à ces trois années de formation, il nous a semblé opportun : - de vérifier la pertinence de la mise en place éventuelle d’une formation de formateurs plus “pointue”, en collaboration avec la région “Poitou Charentes” qui accueille la Cie “EGO” d’Eric Mezzino avec qui, dans cette éventualité, des contacts ont été pris pour élaborer les premières bases d’un programme de formation, - de mieux connaître la place de cette pratique de danse, en dénombrant les lieux d’activités, en mesurant notamment la fréquentation de ces lieux, le public concerné... et cela dans les trois départements qui composent notre région, - enfin, de réunir les éléments susceptibles de nous renseigner sur le dynamisme de cette pratique et sur la façon dont elle est implantée en Limousin, l’étude devant permettre d’affiner la connaissance du terrain et la diversité de cette discipline, qui nécessite qu’on l’appréhende hors des schémas habituels.
3
3°) Méthodologie de la conduite de l’enquête. Cette enquête a été construite et conduite par Bernadette Vignal (Conseillère en Education Populaire et Jeunesse à la DDJS de la Corrèze), Claire Guimbaud (Conseillère en Education Populaire et Jeunesse à la DRDJS du Limousin) Ken Thué (responsable de l’association Multi FA 7) et Valérie Aiello (chargée de mission danse à Musique et Danse en Limousin).
a) Recensement des enseignants et des lieux d’enseignement d’entraînement de la danse hip hop.
ou
Dans les trois départements, le recensement s’est fait : - à partir des informations déjà en possession des services jeunesse et sport, - à partir des informations complémentaires données lors des enquêtes, soit par les “enseignants”, soit par les lieux d’enseignement, - à partir des connaissances du réseau et des archives de Musique et Danse en Limousin, - à partir des archives du CRIJ (Centre Régional d’Information Jeunesse du Limousin), - à partir des recensements effectués lors de l’état des lieux de la danse en région Limousin, - à partir des connaissances et archives de la Compagnie Multi FA 7, sans oublier le “bouche à oreille”, importante source de renseignements. Tous les “transmetteurs” en danse hip hop ont été contactés, qu’ils interviennent au sein d’associations, d’écoles de danse, de collectivités....
b) Réalisation des questionnaires - un questionnaire “structure” - un questionnaire “enseignant”(voir annexe) c) Administration des questionnaires En Corrèze : Déplacements auprès des structures : l’administration du questionnaire a nécessité le déplacement auprès de structures et auprès d’enseignants. Contacts téléphoniques : l’administration du questionnaire s’est faite par contact téléphonique pour 4 structures jamais visitées, pour 3 structures connues auparavant, et pour un enseignant. Deux questionnaires concernant des enseignants de la Haute-Vienne, intervenant en Corrèze et déjà renseignés dans ce département, ont été intégrés directement.
En Creuse : les deux intervenants réguliers étaient déjà répertoriés, le premier avait déjà rempli le questionnaire en tant qu’intervenant en Haute-Vienne, le second a bien voulu remplir les siens par mail. 4
En Haute-Vienne : Déplacements auprès des structures : afin de récolter un maximum d’informations, il nous a paru préférable de nous déplacer dans la plupart des structures dans le but de faire remplir le questionnaire directement. Il a donc été possible de rencontrer les formateurs en danse hip hop du département et de déterminer les structures d’accueil de stages ou d’ateliers de danse hip hop. Contacts téléphoniques : avant l’envoi ou la rencontre de chaque structure, un entretien téléphonique a été nécessaire afin de définir si l’activité hip hop était encore d’actualité. Un “acharnement” téléphonique fut de rigueur afin de collecter le maximum de questionnaires renseignés. 4°) Traitement et analyse des données recueillies : A - Questionnaire sur les structures d’enseignement 1 - Caractéristiques des structures 1 - 1 - Entité de gestion des structures
Analyse départementale : Entité de gestion des structures d'enseignement 40% 35% 30% Entité de gestion des structures d'enseignement Haute-Vienne Entité de gestion des structures d'enseignement Corrèze Entité de gestion des structures d'enseignement Creuse
25% 20% 15% 10% 5% 0% Association
Ecoles de danse privées
Milieux scolaires
Centres Mairie CLSH Salles de culturels ou espace gym privées sociaux jeune
Autres
Corrèze : il n’y a pas de grande disparité, mais on constate l’absence, à ce jour, des salles de gym privées en Corrèze proposant du hip hop, de même qu’une part plus grande prise par les collectivités locales, par le biais d’espaces jeunes ou de centres de loisirs, dans les petites villes ou en milieu rural. Ceci est lié au développement de politiques “jeunesse” qui visent plus spécifiquement les adolescents. C’est une autre configuration, un autre esprit et une autre organisation qu’avec les centres culturels et sociaux des plus grandes villes. 5
Creuse : deux structures assurent l’enseignement de la danse hip hop en Creuse, sous forme d’ateliers hebdomadaires : une structure municipale et une privée. Une troisième structure est présente depuis peu sur le département, il s’agit du Centre Social de Bourganeuf qui a ouvert un atelier en partenariat avec une association. Depuis trois ans existe en Creuse le festival : “Urban Culture”. Dans le cadre de cette programmation, un danseur de Compagnie professionnelle intervient en milieu scolaire (collège). Haute Vienne : On constate une forte prépondérance de l’activité en milieu associatif. Ces associations ont en grande majorité vocation à créer du lien social, à animer un quartier, à développer le secteur culturel ou du loisir en milieu rural. Elles sont à rapprocher des actions menées par les collectivités locales (espaces jeunes, centres de loisirs...), que l’on retrouve en grande proportion en Corrèze. La caractéristique majeure réside dans la présence significative des cours de hip hop dans les salles de gym privées, qui est directement liée au milieu urbain. On notera également la représentation à peu près équivalente de cette activité en milieu scolaire pour la Corrèze, la Creuse et la Haute-Vienne. Analyse régionale : Les structures qui accueillent des ateliers ou stages de danse hip hop sont les suivantes : - Les centres culturels qui ont pour activité principale de développer tout ce qui est du domaine culturel à travers des ateliers, la programmation de spectacles, l’accueil de groupes en résidence, la mise en place de festivals....` - Les centres sociaux qui ont pour activité principale de rendre accessible à des personnes socialement en difficulté des activités culturelles, d’où la mise en place de stages et ateliers de danse hip hop. Ils font aussi de l’accompagnement scolaire et d’autres activités. - Les centres de loisirs et d’animation dont le rôle est de proposer des activités de loisirs à des jeunes durant les vacances scolaires. - Les associations d’animation qui ont pour objectifs principaux de proposer à des jeunes, pour des sommes très modestes, des activités de loisirs et culturelles. Ces structures sont souvent implantées en milieu rural ou dans les quartiers. - Les écoles de danse privées qui ont pour activité principale de développer la danse au sein de leur structure. - Le milieu scolaire (écoles primaires, collèges, lycées...) qui intègre parfois des ateliers de danse hip hop dans le programme d’enseignement général afin de sensibiliser une classe ou un groupe d’élèves à des activités culturelles (danse, théâtre, cirque, graf, musique....). - Les salles de gym dont l’activité principale est le travail sur le corps (musculation ou remise en forme) mais qui, pour varier, proposent des ateliers de “cours chorégraphiés”. Comme le hip hop est une danse très physique et à la mode, cela leur permet d’accrocher un public plus large et d’augmenter leur clientèle. 1 - 2 - Fédération et agrément Il y a peu de différences entre les trois départements : les structures ne sont pas affiliées à une fédération de danse ou à d’autres fédérations. Elles sont parfois agréées 6
(Jeunesse Education Populaire) quand il s’agit d’associations qui proposent des activités multiples ou encore, ont reçu un agrément centre social (ex : La Bastide). Il n’y a pas de fédération du Hip hop en Limousin. 2 - Locaux dans lesquels s’effectue l’enseignement : 2 - 1 Propriété des salles : En Corrèze : Propriété des salles en Corrèze
14%
14%
Propriété des structures pour lesquelles vous travaillez et écoles privées Mise à disposition par la municipalité Mise à disposition par une association
14%
14%
Mise à disposition par une personne privée
44%
Loués
Il y a plus de locaux prêtés par les municipalités que dans les deux autres départements, la participation des communes est plus importante en milieu rural.
En Creuse : il y a un local privé et un local mis à disposition par la municipalité. En Haute-Vienne : Propriété des salles en Haute-Vienne
14%
24%
Propriété des structures pour lesquelles vous travaillez et écoles privées Mise à disposition par la municipalité Mise à disposition par une association
14%
24%
Mise à disposition par une personne privée
24%
Loués
Il y a davantage de propriétaires que dans les deux autres départements (écoles privées). 7
2 - 2 Caractéristiques techniques des locaux
Corrèze : le plus souvent, les cours ont lieu dans des salles avec sol plancher ou un revêtement, des toilettes et des douches. On dénombre : 3 écoles, 2 salles des fêtes, 5 salles de danse, un gymnase et un théâtre. Creuse : les deux structures accueillent l’activité hip hop dans une salle conforme à la pratique de la danse, c’est à dire une salle équipée de parquet flottant, de miroirs et accessoirement de tapis et de barres. Haute Vienne : la majorité des lieux d’enseignement de la danse hip-hop possède des salles équipées de parquet flottant, de miroirs ainsi que de vestiaires (douche et toilette) au même titre que les autres danses enseignées comme le classique, le jazz ou le contemporain. Certaines structures accueillent néanmoins la discipline dans des gymnases ou salles polyvalentes, sous des préaux ou salles ayant pour seul revêtement au sol du carrelage ou une dalle de béton peint. Toutefois, ces structures ne disposent pas de salles mieux adaptées pour l’accueil de leurs activités mais sont vraiment dynamiques et volontaires pour se développer et pouvoir proposer un choix d’activités très large au public. 2 - 3 - Affectation des salles :
En Corrèze : dans six cas, la salle est polyvalente, dans quatre, elle est réservée à la pratique de la danse. En Creuse : les salles sont réservées uniquement à la pratique de la danse En Haute-Vienne : pour la majeure partie, les salles sont polyvalentes et servent à de multiples activités avec une réserve toutefois en ce qui concerne les structures qui ne font que de la danse (écoles privées notamment). 3 - L’offre d’enseignement : 3 - 1- Typologie de l’offre
Analyse par département : Corrèze : la plupart des structures (10) mettent en place des ateliers hebdomadaires. Certaines ne proposent que des stages pendant les vacances scolaires ou les week end (2 structures), un espace jeune propose à la fois un atelier hebdomadaire et une activité pendant les vacances. Ces structures sont des espaces jeunes ou centres socioculturels qui visent un public spécifiquement adolescent. Enfin, le Théâtre de la Grange propose un stage cette année, en lien avec un artiste qu’il accueille, mais le hip hop n’est pas reconduit annuellement.
8
Deux interventions en milieu scolaire, une avec une classe de CM2, deux autres en collège, dans le cadre de “l’école ouverte” et avec les “gens du voyage”. - ateliers hebdomadaires : 9 - atelier hebdomadaire en milieu scolaire sur cycle et vacances : 1 - atelier hebdomadaire et vacances : 1 - week end mensuel :1 - vacances scolaires : 1 - week end annuel : 1 Les interventions sont diversifiées mais n’ont pas toutes la même durée (elles ne commencent pas toujours en début d’année). Elles s’adaptent au public et tiennent compte des disponibilités et des habitudes, en particulier des adolescents et des ruraux pour choisir les temps d’intervention.
Creuse : les deux structures mettent en place des ateliers réguliers hebdomadaires et assurent également des stages pendant les périodes de vacances scolaires ou sur les week-end. Haute Vienne : la plupart des structures mettent en place des ateliers réguliers (hebdomadaires ou mensuels). Certains assurent néanmoins des stages pendant les périodes de vacances ou sur des week-end. Sur toutes les structures répertoriées, la répartition se fait de la façon suivante : - stages week-end : 6 structures, - stages vacances scolaires : 7 structures, - ateliers hebdomadaires : 24 structures, - ateliers mensuels : 2 structures. Analyse régionale : On constate une majorité d’ateliers hebdomadaires, mais on notera également une forte proportion de stages. Ils permettent d’accueillir notament les enfants et adolescents peu disponibles pour des cours hebdomadaires. Principalement en milieu rural et compte-tenu des difficultés liées à l’éloignement des lieux d’enseignement par rapport au domicile des personnes, celles-ci ne peuvent suivre des cours réguliers.
9
3 - 2 Ancienneté d’ouverture des ateliers : Date d'ouverture des ateliers en Limousin 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0
Haute-Vienne Corrèze Creuse
moins de 1an
de 1 à 2 ans de 2 à 3 ans de 3 à 4 ans
plus de 4 ans
Analyse régionale : Si la pratique de la danse Hip Hop est plus ancienne en Haute Vienne, ce n’est qu’à un ou deux ans près. La déferlante hip hop est arrivée très vite dans les départements plus ruraux de la Corrèze et de la Creuse. Dans tous les cas, on constate une récente ouverture d’ateliers (moins d’un an) significative. Quelles en sont les causes ? L’effet de mode, l’ancrage de cette discipline dans la vie culturelle française avec notamment l’influence des spectacles hip hop proposés en région, mais aussi sûrement le phénomène du “bouche à oreille” et la sortie de “formations de formateurs” des encadrants, notamment en Haute Vienne qui prospectent pour avoir du travail. On constate une corrélation entre l’augmentation de la demande et de l’offre, une interaction entre les structures demandeuses et les enseignants. 4 - Les pratiquants : Leur nombre varie de 800 à 1000 en région. 4 - 1 - Répartition des pratiquants par âge et par sexe Analyse par département : Corrèze : Répartition des pratiquants par âge et par sexe 200 180 160 140 120 Corrèze Fille
100
Corrèze Garçon
80 60
Corrèze Non défini
40 20 0
moin de 10 ans
de 10à 16 ans
de 16 à 25 ans
plus de 25 ans
10
Deux cent trente personnes environ pratiquent le hip hop en Corrèze dans des lieux répertoriés. La plus grande partie des pratiquants sont des jeunes pré-ados ou ados. Il a été difficile d’obtenir des réponses précises, en particulier dans la répartition garçons/filles. Les plus de 25 ans n’ont pas été mentionnés, il semblerait qu’il y en ait très peu. Il y a peu de groupes constitués de danseurs, et en aucun cas, ils ne font de transmission par le biais d’ateliers. On peut constater, à la différence de la Haute-Vienne que le hip hop n’est pas, pour le moment, pratiqué dans les salles de gym et de fitness. En aucun cas, les pratiquants ne choisissent le hip hop par défaut ou accident, au milieu du choix des activités qui leur sont proposées. Ils s’inscrivent et choisissent spécifiquement cette activité. On la trouve au sein d’associations, plus particulièrement en milieu rural, d’écoles de danse ou liée à des collectivités locales au travers de centres de loisirs et d’espaces jeunes ainsi que de centres socioculturels.
Creuse :
Répartition des pratiquants par âge et par sexe 16 14 12 10 8
Creuse Fille Creuse Garçon
6 4 2 0
moin de 10 ans
de 10à 16 ans
de 16 à 25 ans
plus de 25 ans
Quarante personnes environ pratiquent la danse hip hop dans les lieux recensés. Il faut prendre en compte également la présence à Chénérailles, d’un groupe qui ne rentre pas dans les statistiques car il conserve une relative autonomie, ne prenant pas de cours dans un lieu défini et ne dépendant d’aucune structure précise. Il est toutefois très investi dans le mouvement hip hop et on le retrouve dans les manifestations régionales, il est composé de 3 breakeurs.
11
Haute Vienne : Répartition des pratiquants par âge et par sexe 160 140 120 100 80 60
Haute-Vienne Fille Haute-Vienne Garçon
40 20 0
moin de 10 ans
de 10à 16 ans
de 16 à 25 ans
plus de 25 ans
Plus de 500 personnes ont choisi de pratiquer la danse Hip Hop dans ce département. Ces relevés ont été établis hors salles de gym et fitness car, les cours étant à volonté une fois la “Carte Pass” payée, leur fréquentation peut varier dans de grandes proportions. Le public de ces salles n’est pas spécifiquement dévolu à la danse hip hop, il pratique cette discipline car elle leur est proposée dans la structure au milieu d’un large panel d’activités. D’autres groupes de Limoges et sa périphérie ne rentrent pas non plus dans ces statistiques car ils ont une position relativement autonome par rapport à la transmission et fonctionnent “à l’ancienne” : ils s’entraînent entre eux, ne sont pas forcément constitués en association, leurs membres varient, le nom des groupes change.... On peut dire que ces “crews” sont, en revanche, réellement investis dans les mouvements : ils s’entraînent sous les halls de gare, devant les théâtres.... On les retrouve sur toutes les manifestations hip hop régionales et parfois nationales. Ces groupes sont environ au nombre de 7 dont les membres ont de 13 à 25 ans. On compte une trentaine de garçons pour cinq filles environ. Il existe également une vingtaine de danseurs et danseuses de 18 à 25 ans qui ne sont rattachés à aucun groupe (“crew”) mais que l’on retrouve lors de chaque évènement hip hop (festival, rencontres, stages...).
Analyse régionale : près de 1000 personnes pratiquent la danse hip hop en Limousin dans les lieux recensés. On constate à l’évidence et dans les trois départements, une très nette suprématie de la présence des filles dans les lieux d’enseignement traditionnels ou institutionnels : cours, ateliers de centres culturels et sociaux, associations... En revanche, dans les groupes qui ont un fonctionnement plus proche des méthodes de transmission utilisées dans l’histoire de la danse hip hop : transmission par les pairs, entraînement sur les parvis, dans les halls de gare, dans tous les lieux possibles, la présence des garçons est très majoritaire (et celle des filles quasi inexistante). La proportion dans les pratiquants de groupes “autonomes” est non négligeable et leur présence témoigne d’une certaine continuité dans la pratique de cette danse au regard de son histoire.
12
4 - 2 - Conditions d’accès des pratiquants aux structures :
Corrèze : dans 6 cas, il est mentionné l’obligation de certificat médical, une fois, il est conseillé. Parfois, il y a un âge minimum indiqué : 8 ans et 11 ans. La fourchette de cotisations est variable : elle est gratuite en milieu scolaire et dans une association, puis s’élève jusqu’à 45 € l’année ou 15 à 36 € par mois, ou 118 € par trimestre, 11 € par week-end, de 15 à 45 € par stage, liée à une carte d’adhésion à l’association. La non demande systématique de certificat médical en Corrèze peut être vue comme une méconnaissance de la pratique et de ses dangers éventuels et place parfois cette pratique entre l’animation, la “bougeotte”, le sport ou la danse. Creuse : dans les deux structures assurant des cours hebdomadaires, un certificat médical est exigé. Les tarifs s’échelonnent de 10 à 32 € par mois. Haute-Vienne : dans chaque structure, il faut fournir un certificat médical afin de décharger cette dernière de toute responsabilité en cas d’accident et, au minimum, payer une cotisation d’adhésion couvrant d’éventuels incidents (dégradation de matériel....). Dans la majorité des cas, une cotisation mensuelle, trimestrielle ou annuelle est exigée. Celle-ci peut commencer à 10€ pour les structures subventionnées en CEL (Contrat Educatif Local), continuer à 250 € pour des écoles de danses privées (1 cours d’1 heure/semaine) et finir à 400 € dans les salles de gym (tous les cours sont à volonté, donc, ce n’est pas nécessairement représentatif de l’activité hip-hop). Analyse régionale : on note une importante différence de tarifs selon la structure porteuse : salle de gym, école de danse privée ou collectivités. Cela s’explique, en grande partie, par la répercussion sur les tarifs pratiqués, des charges (loyer, électricité, chauffage...) qui incombent aux structures privées et également par le fait que les structures “publiques” ont des politiques sociales inhérentes à leurs fonctions. On se heurte alors à une certaine incohérence car ce sont souvent les mêmes intervenants qui transmettent dans ces différentes structures (écoles de danse privées et centres culturels par ex.) avec des tarifs de cours très différents (et nettement moins onéreux dans le secteur public). Ceci entraîne une concurrence très dure et explique en partie les difficultés actuelles du secteur privé. Ce point n’est toutefois pas l’apanage de la danse hip hop. En ce qui concerne la demande de certificat médical, le secteur privé, les salles de sports et les centres culturels en font l’obligation car l’habitude est prise pour toutes les pratiques physiques. Hors de ces structures, on notera que la demande est plus qu’aléatoire. 5 - Accessibilité à une pratique en salle :
Corrèze : quatre structures (Centres sociaux) sont ouvertes aux entraînement de danseurs en autonomie dans des limites d’horaires définies en commun avec les utilisateurs, en fonction des possibilités. Deux écoles de danse proposent leurs locaux aux danseurs, mais ceux-ci n’y vont pas pour des raisons d’accessibilité, d’éloignement et de temps libéré pour leur pratique. Creuse : les deux salles utilisées par les structures pour accueillir une activité hip-hop sont 13
libres d’accès uniquement pendant les ateliers ou, exceptionnellement, sur demande, pour des personnes préparant des épreuves comme l’option danse au bac ou des concours d’entrée en école de danse.
Haute-Vienne : toutes les salles que les structures utilisent pour accueillir une activité hip-hop ne sont libres d’accès que pendant les ateliers ou exceptionnellement (pour certaines salles de gym) ouvertes et disponibles pendant les heures d’ouvertures de la structure. Analyse régionale : il manque des lieux pour les pratiques autonomes où les danseurs n’auraient pas besoin de se constituer en association. Beaucoup de groupes ne sont pas prêts à cela et ce n’est pas forcément leur projet. Il faut considérer cette pratique comme une pratique de création collective au même titre que la musique, par exemple. Ces participants ont besoin de lieux pour s’entraîner, pour répéter gratuitement ou à un prix accessible : c'est une question de santé publique car les hip-hopeurs s’entraînent de toutes façons, et plus ils le feront dans de bonnes conditions, moins il y aura de risques de traumatismes. Ceci participe aussi de la volonté de faire connaître cette pratique afin de rompre avec l’enfermement dans lequel elle est souvent laissée et avec les préjugés liés à la méconnaissance de cet art. Il y a les ateliers, les cours, mais il y a aussi les danseurs qui n’attendent pas d’être encadrés pour pratiquer dans la tradition de la transmission en danse hip hop. Il serait donc important d’avoir accès à ces salles tout en reconnaissant l’intérêt pour le mouvement hip-hop de continuer à s’entraîner dans des lieux plus “sauvages”. B- Questionnaire sur les enseignants. 1 - Typologie des encadrants 1 - 1 Leur tranche d’âge. Il n’y a pas de différences significatives entre les trois départements. La majeure partie des encadrants a entre 20 et 35 ans, ils sont donc relativement jeunes. Les plus âgés dirigent ou enseignent en école de danse. 1 - 2 Leur niveau d’études générales Niveaux d'études générales 7 6 5 4 3 2 1 0
14
+8 C
+3 BA
C
BT
S BA
BA
C
+2
+1 C
C BA
P BE
é is al
Br
ev
et
BA
Sp
éc i
PC
BE
m 3è u
ea
iv N
Au cu
n
di p
lô
m
e
e
Haute-Vienne Corrèze Creuse
Il est très variable puisqu’il s’échelonne du “niveau 3ème” à “BAC + 8” la majeure partie des enseignants a au moins le Bac. 1-3 Leur diplôme concernant l’enseignement de la danse. Qualification des enseignants hip-hop
% Des enseignants
120% 100% 80%
Haute-Vienne Corrèze Creuse
60% 40% 20% 0% Sans formation Avec formation DE danse jazz, de formateur de formateur classique, contemporain
BE gym, fitness, musculation
Diplômes non spécifique à la danse
Analyse par département :
Corrèze : les deux personnes qui ont suivi la formation de Musique et Danse en Limousin sont de la Haute-Vienne et interviennent régulièrement en Corrèze. Il y a une carence importante en matière de formation chez les danseurs corréziens. Neuf personnes transmettent la danse hip hop dans ce département, trois n’ont aucun diplôme, un possède le DE danse. Les autres diplômes ne sont pas spécifiques à la danse hip hop. Il y a davantage de danseurs encadrant sans formation dans ce département. Des propositions ont été faites pendant plusieurs années mais n’ont pas suscité d’intérêt suffisant. Deux personnes se sont formées sur deux années différentes mais n’encadrent pas, à ce jour. Les possibilités d’emplois garantissant un revenu suffisant n’étant pas réunies, ils ont donc effectué d’autres choix professionnels. L’impossibilité de se professionnaliser au travers d’une Compagnie, ainsi que le nombre insuffisant de cours à donner, qui plus est, disséminés sur le territoire sont des écueils difficiles à franchir. Seuls ceux qui ont l’énergie de se prendre en main dans un espace “désertique” vivent de leur passion. On touche là à la difficulté de la professionnalisation des danseurs. Creuse : on peut classer les enseignants en danse hip hop du département de la Creuse en 2 catégories : - le professeur de danse jazz qui intègre des cours de danse hip hop dans son école de danse : elle a passé un diplôme d’état dans la discipline qui prime dans son établissement et suivi pendant une année la formation de formateurs mise en place par Musique et Danse en Limousin. Elle n’hésite pas également à participer à des stages lorsque les occasions se présentent. - le danseur hip hop qui ne pratique et n’enseigne que les disciplines du hip hop. Il a fait la démarche de suivre des formations de formateurs en danses urbaines comme la formation de Musique et Danse en Limousin : “Danses urbaines, des outils pour transmettre”. Il continue à se former par le biais de stages et d’entraînements réguliers au sein de son groupe. 15
Haute-Vienne : On dénombre 12 enseignants pour le département qui se répartissent en plusieurs catégories : - les professeurs de danse jazz, classique ou contemporain qui intègrent des cours de danse hip-hop dans leur école de danse privée. Ceux-ci ont des diplômes d’état dans la discipline qui prime dans leurs écoles, - les professeurs de fitness et de gym qui intègrent la danse hip hop dans leurs salles de remise en forme. Ceux-ci ont passé des BE (Brevet d’Etat) métiers de la forme ou BE fitness et musculation, - les danseurs hip hop qui ne pratiquent et n’enseignent que les disciplines du hip hop : ils ont fait la démarche de suivre des formations de formateurs en danses urbaines comme la formation de Musique et Danse en Limousin : “Danses urbaines, des outils pour transmettre”. Ces personnes continuent à se former en suivant régulièrement des stages et en suivant des entraînements réguliers au sein de leur groupe. - les danseurs hip hop “purs” et “durs” qui commencent à enseigner mais qui n’ont pas encore fait la démarche de suivre des formations. Analyse régionale Le terrain n’est pas “mûr” partout. Il faut beaucoup de volonté pour pouvoir vivre du hip hop et être aidé par des structures accompagnantes, encore faut-il les connaître et supporter les “lourdeurs” administratives inhérentes à de nombreux projets : demandes de subventions, création d’association.... Il faut posséder en plus, des compétences en matière de gestion ou d’administration qui ne sont pas forcément les qualités de base du danseur. Il y a un temps d’attente entre la formation et l’emploi. Certaines personnes privilégient des compétences plus rentables immédiatement et ne peuvent attendre . On a donc souvent un cumul des fonctions (ex : animateurs + transmetteurs en danse hip hop...). En règle générale, les danseurs qui ont suivi des formations trouvent des cours à donner. Ils doivent néanmoins multiplier les structures pour vivre de cette activité et de ce point de vue, la Haute-Vienne avec Limoges, offre un potentiel plus important. On notera néanmoins que, dans ce département comme en Corrèze, une proportion importante des enseignants exerce cette activité sans aucun diplôme relatif à l’enseignement de la danse hip hop, puisqu’il n’en existe aucun pour l’instant, certes, mais surtout, sans formation. 1 - 4 - Ancienneté dans la pratique de la danse hip hop Analyse par département
Corrèze : les enseignants de cette discipline la pratiquent depuis 4 ans pour le plus novice et 15 ans pour les plus anciens. La moyenne d’années de pratique personnelle se situe entre 5 et 7 ans. Creuse : les 2 enseignants en danse hip hop du département pratiquent cette discipline depuis 6 et 9 ans. Haute-Vienne: les enseignants en danse hip hop du département pratiquent cette discipline depuis 6 à 9 ans en moyenne. Certains ne pratiquent le hip hop que depuis deux ans seulement (intervention, éveil ou initiation dans le cadre de leur fonction d’animateur en centre de loisirs) et d’autres qui considèrent que l’on retrouve des bases de hip hop 16
dans le jazz, disent pratiquer la danse hip hop depuis 25 ans (certains professeurs de danse jazz). 1 - 5 - Ancienneté dans l’enseignement de la danse hip hop Analyse par département Corrèze: en moyenne, ils l’enseignent depuis 2 à 4 ans. Certains ont commencé cette année, les plus chevronnés ont commencé il y a 15 ans.
Creuse : pour les encadrants en danses urbaines, 2006/2007 correspond à leur 4ème année d’enseignement des disciplines du hip hop. Haute-Vienne : pour tous les encadrants en danses urbaines, la fourchette d’ancienneté dans l’enseignement de cette discipline est comprise entre 3 mois, pour les animateurs les plus jeunes à 10 ans, pour certains professeurs de fitness. Toutefois, la moyenne est aux alentours de 4 ans d’enseignement.
Nombre d'années
Tableau comparatif entre années de pratique et années d'enseignement 16 14 12 10 8 6 4 2 0
Corrèze Pratique Corrèze Enseignement
1
2
3
4
5
6
7
8
Enseignants
Tableau comparatif entre années de pratique et année d'enseignement Nombres d'années
10 8 6
Creuse Pratique Creuse Enseignement
4 2 0 1
2 Enseignants 17
Tableau comparatif entre années de pratique et année d'enseignement
Nombre d'années
30 25 20
Haute-Vienne Pratique Haute-Vienne Enseignement
15 10 5 0 1
2
3
4
5
6
7
8
9 10 11 12
Enseignants
Analyse régionale : On peut constater, en Corrèze ou en Haute-Vienne que les encadrants n’hésitent pas à enseigner sans diplôme, comme dit précédemment, mais également avec un temps de pratique personnelle restreint. “On” n’hésite pas non plus à leur demander de le faire. Le temps de pratique est légèrement plus élevé en Haute-Vienne où le hip hop a émergé plus tôt. 1 - 6 Statut
En Corrèze : Statut des enseignants en Corrèze
13%
Salarié Bénévole Travailleur indépendant
49% 38%
18
En Creuse : Statut des enseignants en Creuse
50%
Salarié Bénévole Travailleur indépendant
50%
0%
En Haute-Vienne : Statut des enseignants en Haute-Vienne
22% Salarié Bénévole Travailleur indépendant
45%
33%
Analyse régionale : la situation est sensiblement identique en Haute-Vienne et en Corrèze avec une large proportion de transmetteurs bénévoles. En Creuse, un enseignant est salarié de la ville de Guéret ainsi que de l’association Multi Fa 7, une enseignante a le statut de travailleur indépendant puisqu’elle a sa propre école de danse. 1 - 7 Comment se sont-ils formés les trois dernières années ? Analyse régionale: la plupart se sont formés par le biais de stages, que ce soit en Limousin en suivant la formation de formateurs : “Danses urbaines, des outils pour transmettre” mise en place par Musique et Danse en Limousin et la DRDJS (Direction Régionale et Départementale Jeunesse et Sport) ou dans d’autres régions. Certains vont jusqu’à suivre des stages sur Paris. D’autres parlent de formation en visionnant des cassettes vidéo. Beaucoup considèrent que le fait de conduire des ateliers est en soi formateur. 19
Un nombre important de danseurs s’entraîne régulièrement et réalise des stages spécifiques qui visent aux métiers de la scène (ex : stage de réalisation mis en place par Musique et Danse en Limousin et la DRDJS). En Corrèze, en revanche, peu de danseurs se forment. Deux l’ont fait et continuent à le faire mais il s’agit de danseurs de la Haute-Vienne qui, vu l’insuffisance d’encadrants en Corrèze et la vocation régionale de l’association qu’ils ont créée et qui les salarie, sont très demandés en Corrèze et en Creuse. Une personne a suivi des stages dans le Lot. La plupart des encadrants corréziens ne se forment pas, au sens où l’on peut entendre formation. Ils disent, comme en Haute-Vienne se former par le biais de vidéos, d’internet. Néanmoins, la plupart s’entraînent intensivement (plus de 8 heures par semaine). 1 - 8 Dans quels domaines se sont-ils formés ? Analyse régionale : La technique est la matière sur laquelle les enseignants se sont le plus formés durant ces trois dernières années mais, pour ceux qui la travaillent au quotidien, tous les stages sont importants. Etant donné que pour la plupart, ils n’ont suivi que la formation de formateur : “Danses urbaines, des outils pour transmettre”, qu’il n’existe pas de Diplôme d’Etat en danse hip hop et qu’il n’ont pas passé de diplômes tels que le BAFA, leur intérêt est donc plus orienté vers des stages à visée pédagogique. Les professeurs diplômés ont suivi, quand à eux, l’intégralité du cursus préparant au Diplôme d’Etat de classique, jazz ou contemporain (Musique, analyse du corps dans le mouvement dansé, histoire de la danse, anatomie, physiologie, pédagogie...). Les enseignants privilégient donc les stages techniques. Donc, les domaines ou les enseignants se sont formés durant les 3 dernières années sont les suivants : - la pédagogie de la danse hip hop : seuls les animateurs qui ont suivi la formation de formateur de Musique et Danse en Limousin se sont formés dans ce domaine, - l’analyse du mouvement et la relation musique-danse : également au programme de la formation de formateur : “Danses urbaines, des outils pour transmettre” et du stage de réalisation : “Ça peut toujours servir”, - la danse en milieu scolaire : certains sont intervenus auprès de classes de primaire, collège ou lycée mais personne n’a suivi de formation particulière, - la technique : tous les styles de danse hip hop (Break, Lock, Pop Smurf, New Style, House Dance, Funk, Street Dance), - la composition ou la création chorégraphique : seuls ceux qui ont suivi le stage de réalisation : “Ça peut toujours servir” se sont formés dans ce domaine, - des disciplines différentes de celle du hip hop : plusieurs ont suivi des stages de danse contemporaine, de raggajam ou ont suivi des formations en diététique sportive. Ceux qui disent se former par des vidéos et/ou internet le font dans les domaines suivants : analyse du mouvement, relation musique danse, technique. 20
1 - 9 Leurs liens avec la danse : Analyse régionale : la plupart assiste à des spectacles de danse, mais là aussi, il faut faire une distinction entre les enseignants “issus” de la “culture hip hop” qui privilégient les spectacles relatifs à celle-ci et les enseignants d’autres disciplines qui assistent à des spectacles de danse divers et variés. On note toutefois que cette scission tend à s’estomper et que, plus les invervenants sont formés, plus ils diversifient leurs centres d’intérêts. Quoiqu’il en soit, ils assistent en moyenne à un nombre de 3 à 10 spectacles par an, dans les différents théâtres ou lieux de spectacles de la région. Il y a là aussi une différence selon les départements, celui de la Haute-Vienne offrant un choix de spectacles plus varié et plus important aussi. Les danseurs se documentent au moyen de la presse, d’internet, des plaquettes de diffusion..... 1 - 10 Entraînement, participation à des battles, à des spectacles en tant que danseur hip hop :
En Corrèze : un danseur corrézien participe à des battles. Seuls les deux enseignants de la Haute-Vienne intervenant en Corrèze participent à des battles et à des spectacles en tant que danseurs hip hop. Ils font partie d’un groupe et d’une compagnie de danse hip hop. Sur le fait d’assister à des spectacles de danse, de participer à des battles ou des compagnies, les danseurs haut-viennois sont davantage impliqués. Est-ce parce qu’ils ont davantage de propositions plus proches, qu’ils sont plus ouverts, plus dans la culture hip hop ou tout à la fois ? Si l’on considère seulement les danseurs corréziens, la moitié s’entraînent plus de 8 heures par semaine, l’autre moitié considère l’encadrement du cours et sa préparation comme un entraînement. Les enseignants des écoles de danse sont dans cette deuxième moitié. Certains disent ne pas vouloir transmettre ou ne pas se sentir assez bons pour aller plus loin. Sans être, comme en Haute-Vienne dans le mouvement, préparer des battles ou des shows, sans transmettre ou beaucoup moins, les corréziens n’en sont pas moins acharnés, eu égard à leur temps d’entraînement hebdomadaire.
En Creuse : on retrouve la même différence et les mêmes constatations que pour les deux autres départements entre le professeur de danse jazz et le formateur en danse hip hop, y compris au niveau des temps d’entraînement puisque ce dernier vit sa pratique de la danse hip hop comme une passion (+ de 8 heures hebdomadaire). Le temps d’entraînement hebdomadaire varie selon le type d’enseignant : - de 1 h à 4 h hebdomadaire pour le professeur de jazz qui compte uniquement la préparation des cours, - plus de 8 h hebdomadaire pour le danseur hip hop qui vit sa pratique de la danse hip hop comme une passion. 21
En Haute-Vienne : Ici aussi, on retrouve la même distinction. D’une part, les professeurs de fitness et jazz : ils ne sont pas considérés comme des danseurs hip hop. Par conséquent, ils ne participent pas à des battles mais aimeraient, pour certains, participer à des spectacles en tant que danseur. Les enseignants ne font partie d’aucun groupe de hip hop. Certains font partie d’une association multi activités mais restent très en retrait quand à leur investissement dans le milieu hip hop. Ils ne sont pas dans la transmission des valeurs et des codes de ce mouvement mais uniquement dans l’enseignement des techniques. D’autre part, les danseurs hip hop : ils “écument” tous les battles de la région et des régions voisines, les free styles et autres rencontres et, pour certains, essaient de s’investir de plus en plus dans la création de spectacles hip hop. Chacun de ces enseignants fait partie d’un groupe de danse hip hop avec lequel il ou elle s’entraîne régulièrement (1 Ksable, Multi Fa 7, Plagiste....). Certains tentent néanmoins de se professionnaliser en créant une compagnie mais pour l’instant, il n’y a pas de compagnie professionnelle identifiée en Limousin. Le temps d’entraînement personnel hebdomadaire varie selon les groupes et les catégories. Selon l’enquête, une égalité de réponse entre les 3 tranches horaires possibles : - de 1 h à 4 h hebdomadaire : pour ceux qui ne disposent pas de salle pour s’entraîner ou ceux qui considèrent que la préparation plus le cours sont des heures d’entraînement, - de 4 h à 8 h hebdomadaire : suivant les disponibilités de chacun (ceux qui travaillent, ceux qui sont encore étudiant ou ceux qui ont une vie de famille), - + de 8 h hebdomadaire : les acharnés qui sont très investis dans le mouvement, qui préparent des battles, qui montent des shows et qui se sont débrouillés pour avoir des salles à disposition. 1 - 11 Les initiatives des enseignants en terme de développement de la danse hip hop en région :
En Corrèze : un danseur s’implique dans l’évènement “Culturb” et un autre est associé au projet de battle à Brive, mais ils ne sont pas à l’initiative d’évènement et n’organisent rien vers l’extérieur. Les deux danseurs issus de la Haute-Vienne sont actifs en HauteVienne et un apporte ses compétences, son expérience et son soutien à un évènement en projet à Brive. En Creuse : l’enseignante jazz fait appel à des animateurs spécialisés en danse hip hop pour conduire des stages au sein de son établissement. Elle encourage ses élèves à aller voir les spectacles hip hop de la région et à participer aux stages dans le cadre des programmations de la saison. L’enseignant hip hop travaille à plein temps dans l’association Multi Fa 7 depuis le 1er janvier 2007 pour assurer le développement du hip hop en Limousin et notamment en Creuse et en Corrèze. Son rôle est de mettre en place des stages, d’ouvrir des ateliers et de mettre en place des évènements de rencontre, d’échange et de partage. Il est également investi dans l’organisation du festival culture urbaine de Guéret qui se déroule une semaine par an depuis 3 ans.
22
En Haute-Vienne : la plupart des initiatives de la part des enseignants du département se fait par la mise en place d’ateliers ou de stages. Certains organisent des stages avec des intervenants extérieurs (intervenants nationalement connus), ou tentent de développer des styles différents, comme le ragga jam, en suivant des formations ou en se documentant. D’autres, en revanche, développent la danse hip hop sur la région en mettant en place des festivals culture urbaine (ex : les danseurs de St Léonard avec la 6ème édition du Battle de St Léonard) ou organisent des sorties vers des festivals extérieurs (B58, ALJ de la ZUP, Multi Fa 7 qui met en place des transports vers des évènements nationaux comme : “Battle Of The Year”, “Juste Debout” ou “Forum de ClermontFerrand”). Pour finir, 5 à 6 groupes développent la danse hip hop au travers de créations de spectacles ou shows, sur le département de la Haute-Vienne. 2 - Situation et perspectives : approche qualitative 2 - 1 Centres d’intérêts des enseignants :
En Corrèze : les enseignants corréziens se disent curieux, mais, soit ils sont isolés et éloignés des propositions d’ouverture et d’échange, soit ils ne sont pas encore ou ne seront pas dans une démarche d’ouverture. Les enseignants de la Haute-Vienne exerçant en Corrèze sont davantage dans une politique de développement du hip hop.
En Creuse : les deux principaux enseignants mènent une politique de développement de la culture hip hop. Ils sont intéressés par tout ce qui peut élargir leur compétence et donc par toutes les propositions qui leur ont été faites. En Haute-Vienne : la majeure partie des acteurs et enseignants en danse hip hop sont avides de connaissance et investis dans une démarche de développement de cette culture. A priori, toutes propositions d’échanges, de rencontres, de participation à des créations de spectacle sont intéressantes à leurs yeux, en regard de leur parcours professionnel. La partie restante est constituée essentiellement des professeurs de fitness ou des animateurs de certains ateliers dont l’objectif principal est moins de transmettre les valeurs ou les techniques spécifiques à la danse hip hop, que d’élargir et de fidéliser leur nombre d’adhérents grâce à une activité en vogue.
23
De ce fait, parmi les propositions énumérées dans le questionnaire, la répartition se fait de la sorte pour les enseignants du Limousin :
Propositions qui intéressent les enseignants en Région Recevoir un bulletin d'information sur les cours et les spectacles de danse en Limousin Participer à la création d'un spectacle Assister à des conférences sur l'histoire de la danse
Creuse Corrèze Haute-Vienne
Participation à un travail commun avec d'autres structures Assister à des répétitions publiques Participer à des rencontres interdépartementales ou interrégionales Assister à des spectacles qui tournent dans le département dans le réseau tout public Participer avec vos élèves à une rencontre avec un chorégraphe
0
2
4
6
8
10
12
2 - 2 Les besoins spécifiques en formation On constate une grande différence de besoins selon les départements et selon l’identité des enseignants.
En Corrèze : les danseurs issus de la Haute-Vienne expriment des besoins répertoriés dans l’enquête Haute-Vienne. La plupart des corréziens n’exprime aucun besoin, un danseur est actuellement en formation BP JEPS, donc n’est pas disponible pour d’autres formations et ne se projette pas plus dans l’avenir, l’un exprime le décalage entre les formations auxquelles il a pu assister et les utilisations qu’il peut en faire : elles sont, selon lui, peu transférables. Il n’exprime donc pas de souhait.
cours.
En Creuse et en Haute-Vienne : les besoins sont différents selon la “catégorie” des enseignants : - 1ère catégorie : les professeurs de danse, de fitness.... Ils ont pour but de développer leur vocabulaire technique afin d’enrichir leurs - 2ème catégorie : les danseurs hip hop qui transmettent. Leurs attentes sont beaucoup plus d’ordre pédagogique, avec le besoin de suivre des formations de formateurs dans l’animation, sur la composition chorégraphique, l’expression scénique, le rapport musique/danse, l’analyse du corps dans le mouvement dansé.....
24
2 - 3 Les disponibilités vis à vis des formations
En Corrèze : la question de la disponibilité ne semble pas poser de problèmes dans la mesure où les danseurs n’expriment pas de souhait de formation. On peut noter que certains ont des ateliers le samedi, donc des engagements envers un public et des employeurs, ce qui pourrait rendre leur participation à des formations problématique. En Creuse et en Haute-Vienne: ceux qui ont leurs propres structures (salles de sport, écoles de danse...) ont des disponibilités très réduites étant donné leurs horaires et jours d’ouverture (essentiellement du lundi au samedi). Donc, ils ne sont intéressés que par des formations courtes et spécifiques. Ceux qui interviennent dans des associations ou des centres municipaux ont la plupart du temps, une activité annexe ou primordiale (étudiant, secrétaire médicale, pâtissier....) et ne peuvent donc se libérer que lors des week-ends ou des vacances. Pour les formations de longue durée, seuls les danseurs hip hop qui enseignent sont intéressés. 2 - 4 - Les difficultés rencontrées lors de l’exercice de leur enseignement. Elles sont communes aux trois départements : - le manque de formations des formateurs : pas assez de stages et de lieux où acquérir ces formations, notamment en matière de pédagogie, cours),
- trop d’élèves dans les ateliers (ex : 25 enfants de 8 à 12 ans dans un même - les pratiquants sous estimeraient la difficulté de cette danse, - le manque d’assiduité des élèves et le manque de lien voire le désintérêt entre danseurs d’un part et parents ou organisateurs d’autre part, - la difficulté à capter l’attention des enfants ainsi que leur manque de motivation, - le manque de salles à disposition (pour la diffusion des spectacles de fin d’année ainsi que pour l’entraînement régulier des danseurs), - les préjugés et amalgames persistants vis à vis du hip hop. hop
2 - 5 - Ce qui manque en région pour le développement de la danse hip La reconnaissance de cette culture et du lien social qu’elle véhicule via les pratiquants et les formateurs. Pour cela, il faudrait envisager : - davantage de rendez-vous et d’évènements autour des cultures urbaines et notamment une programmation plus large de spectacles de qualité, - communiquer sur ce mouvement et sa culture : tables rondes, débats, rencontres avec des précurseurs du mouvement, - favoriser ou développer l’installation de compagnies professionnelles en région, - rendre disponible l’accès à des salles d’entraînement équipées ainsi qu’à des salles de spectacles, - en ce qui concerne le milieu rural, envisager des facilités de regroupement des pratiquants. Le sentiment général est qu’il n’y a plus de “donnant-donnant”, les institutions demandent plus qu’elles ne donnent. 25
5°) Synthése générale
A : public : le public hip hop est fluctuant, on dénombre toutefois plus de 200 pratiquants. Parfois, on ressent un engouement mais il s’essoufle l’année suivante : effet de mode, public (des écoles de danse) qui n’est pas spécifiquement “accroché” par le hip hop mais qui pratique “pour voir” et qui change d’activité quand il souhaite voir autre chose. D’autre part, aucune structure ne met en place cette activité comme une fin en soi avec pour objectif de développer la culture hip hop, mais pour proposer un type de danse dans un choix d’activités (cf écoles de danse) ou pour intéresser et répondre aux souhaits des jeunes. Dans ce cas, quand ceux-ci expriment d’autres souhaits, il n’y a pas de suivi concernant cette discipline. De plus, quand ce sont des “espaces jeunes” à l’initiative de ces propositions, et qu’un groupe de danseurs se constitue, l’espace jeune ne reprend pas ses efforts auprès des plus jeunes pensant que son travail pour amener à l’autonomie s’est conclu. On constate alors un vide. 26
B : lieux : associations, écoles de danse, municipalités et écoles ou collèges mettent en place des ateliers ou stages. Brive est la ville la plus représentée en matière de danse hip hop (58 % des pratiquants). Le milieu rural est concerné également. On peut noter que des locaux sont parfois difficiles à obtenir pour les danseurs. Les collectivités ou centres sociaux ont tendance à demander aux danseurs de créer une association. Cette exigence peut être prématurée pour des jeunes qui n’ont pas de projet associatif et des difficultés sociales cumulées, alors, la constitution d’une association va alors à l’encontre des objectifs recherchés et accentue ces difficultés (relationnelle, administrative....).
C - les enseignants : en Corrèze, on retrouve deux types d’enseignants : - les professeurs de danse classique, jazz ou contemporain : une seule personne est concernée par ce statut car les cours de hip hop dans les écoles de danse sont en général encadrés par des danseurs hip hop. Elle transmet les valeurs et la culture hip hop car elle a été elle-même danseuse hip hop. - les danseurs hip hop : ils transmettent les techniques hip hop mais tous, transmettent-ils les valeurs ? Peut-on transmettre des valeurs quand on acquiert une technique par internet ? Il n’y a pas toujours de volonté à former la relève. C’est une pratique pour les danseurs, sérieuse, rigoureuse (cf heures d’entraînement), c’est également un mode de vie, sans réelle volonté d’agir sur le devenir du hip hop en Corrèze. Ils ne prennent pas d’initiative particulière pour le développement du hip hop (évènements....). Peut-être ont-ils eu trop de difficultés à résoudre les problèmes de locaux et autres, qui ont consommé leur énergie.
27
A - Public : sur l’ensemble des ateliers et stages de la Creuse, environ 100 personnes ont eu une expérience en danse hip hop, dont une quarantaine ont une pratique régulière. La même distinction qu’en Haute-Vienne peut être faite entre les pratiquants des ateliers et stages et les danseurs autonomes. B - Lieux : trois types de structures accueillent et mettent en place des ateliers et stages de danse hip hop : - des municipalités (les centres culturels), - des écoles de danses privées (écoles de danse jazz, classique ou contemporain), - des associations (centres d’animation, associations de loisirs, associations multi activités...). Même si l'activité hip hop se développe doucement en Creuse, Guéret reste la ville où elle est la plus présente. Cependant, plusieurs stages sont organisés sur le reste du département comme à St Sulpice le Guérétois, Bourganeuf, St Goussaud.... C - Enseignants : Il y a deux catégories d’enseignants : - le professeur de danse jazz, - le professeur/danseur hip hop 28
A - Public : le public hip hop est un public facile à toucher mais difficile à fidéliser. Il y a tellement de médiatisation que l’effet de mode hip hop est vraiment fort et les nouveaux pratiquants ne mesurent pas le travail à fournir pour arriver à un minimum de résultat. Donc, dès qu’ils se rendent compte des efforts à réaliser, il abandonnent (génération “zapping”). Malgré cela, certains danseurs s’investissent vraiment et on peut les retrouver sur les évènements régionaux. Ils font partie de la nouvelle génération, porteuse des valeurs et des codes du mouvement hip hop. Sur l’ensemble des ateliers et stages de la Haute-Vienne, environ 800 pratiquants ont été recensés. Toutefois, ils peuvent être rangés en 2 classes distinctes : - ceux qui fréquentent les ateliers et stages : leur pratique se limite à 1 h 30 voire 2 heures par semaine, - ceux qui sont autonomes : ce public ne fréquente pas les ateliers mais s’entraîne très régulièrement et participe aux battles régionaux et réalise des shows ou des spectacles. 29
B - Lieux : quatre types de structures accueillent et mettent en place des ateliers et stages de danse hip hop : - des municipalités, - des écoles de danses privées (écoles de danse jazz, classique ou contemporain), - des associations (centre d’animation, association de loisir, association multiactivités...), - des salles de gymnastique (fitness, musculation...); Même si l’activité hip hop se développe de plus en plus en Limousin, Limoges reste la ville où celle-ci est la plus présente. Cependant, plusieurs ateliers et stages sont conduits sur le reste du département comme à St Junien, Bellac ou Magnac Laval.....). C - Enseignants : Il y a trois catégories d’enseignants : - les professeurs de fitness, musculation et gym : ° leur but est plutôt “commercial”, ils tentent de fidéliser une clientèle, ° ils ne sont pas porteurs des valeurs et des codes de la culture hip hop et ne poussent pas forcément leurs élèves à aller voir ailleurs, ° leurs attentes en termes de stages ou formations sont uniquement techniques pour pouvoir continuer à enseigner la danse hip hop - les professeurs de danse jazz, classique ou contemporain : ° ils sont dans la transmission de la danse, ° ils poussent donc leurs élèves au métissage, à “toucher” à chaque danse, mais ils ne les poussent pas à participer ou à se rendre sur les évènements hip hop de la région (hors spectacle : battles, freestyle, concert...) puisqu’ils connaissent peu cette culture, ° leurs attentes en termes de stages ou formation sont également techniques étant donné qu’il disposent déjà d’un Diplôme d’Etat. - les professeurs et danseurs hip hop : ° en plus de transmettre les techniques de la danse hip hop, la plupart transmettent également les valeurs et les codes de chaque style de celle-ci, ° ils poussent leurs élèves à se déplacer sur toutes les manifestations régionales, que ce soit les spectacles, les concerts, les battles, les rencontres..., ° ils sont vraiment dans une démarche de développement de ce courant culturel et tentent au maximum de former la relève de demain, ° ils sont à l’initiative de la mise en place de projets ou de sorties comme le battle annuel de Saint Léonard, la sortie vers le forum hip hop de Clermont, le battle inter centre culturel de Limoges 30
6°) CONCLUSION La danse hip hop ne se développe pas de la même façon dans les trois départements : en Corrèze, elle n’est pas vraiment en expansion, mais il existe un potentiel de développement qui passe par la formation des danseurs qui enseignent actuellement et par l’accès à la formation de nouveaux danseurs, sinon, il n’y aura pas de développement possible de l’activité. Or, les enseignants actuels ne sont pas demandeurs de formation. Cette question est à mettre en relation avec la professionnalisation et peu de danseurs peuvent actuellement en vivre, ceci explique peut-être aussi le fait que l’activité stagne en Creuse. En Haute-Vienne, elle est par contre en pleine expansion. Peut-être faut-il y voir l’impact des formations suivies par les enseignants. Cet état des lieux régional a, en tout état de cause, permis de mettre à jour une forte corrélation entre le niveau de formation des formateurs et leur capacité à transmettre dans de bonnes conditions, mais aussi et d’abord à accomplir les démarches nécessaires pour structurer une activité professionnelle. Il y a une réelle envie de pratiquer cette technique (ou ces techniques : pop, électro, break, smurf....), avec près de 1000 pratiquants en région et, même si les enseignants ne sont pas tous des “puristes”, il faut souhaiter que les élèves fassent la part des choses et évoluent vers une meilleure connaissance de cet art. Les évènements (festivals, rencontres, soirées, concert, les créations de groupes pour la réalisation de spectacles ou de shows) se développent très largement sur le territoire et ceci grâce au formidable dynamisme des tenants de cette culture. Pour ce qui est de la formation des formateurs, question posée dès le départ et ayant entre autres motivé cet état des lieux, il ne nous semble pas opportun, dans l’état actuel des choses de développer une formation de longue durée en inter région. En effet, le manque de disponibilité des transmetteurs pour suivre ce type de formation nous paraît incontournable, le nombre de personnes intéressées trop faible pour “débloquer” l’argent public nécessaire à la mise en place de telles actions. Nous constatons cependant, la réelle volonté et nécessité de se former de la part d’un nombre non négligeable de professeurs. Peut-être faut-il alors envisager des actions plus individuelles en fonction des besoins en formation de l’intervenant, ainsi qu’un meilleur accompagnement de celui-ci dans son parcours de professionnalisation. Toutefois, si l’acquisition de compétences techniques et pédagogiques (notamment en ce qui concerne la transmission aux jeunes enfants), paraît bien être la clef de voûte de l’ancrage de cet art dans notre région, elle ne suffira pas à pérenniser les emplois ou à en créer de nouveaux si le hip hop continue à servir de “pansement” social et/ou à être perçu comme un simple phénomène de mode sans que soient mises en œuvre de réelles politiques culturelles visant à faire connaître cette culture et son histoire. S’il est vrai qu’on ne construit rien sur du sable, en sus du terreau, il faut aussi des racines. Le patrimoine culturel dans une région est ce qui se transmet de génération en génération et que l’on a fait sien à un moment donné. Alors, autant que les fondations soient solides..... 31