Rapport Annuel 2016

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RAPPORT D’ACTIVITÉS

2016


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Sommaire Qui sommes-nous ? Racisme et discriminations Importation des conflits Nos publications Nos formations Nos événements Notre communication Rapport financier Notre récolte de fonds

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Qui sommes-nous ? ePax est une association chrétienne qui plonge ses racines dans Pax Christi, un réseau mondial d’organisations œuvrant pour la paix et la réconciliation. C’est au cœur de la seconde guerre mondiale que Pax Christi a vu le jour. Les fondateurs du mouvement, inspirés par leur foi, se sont donné pour mission de travailler à la réconciliation des peuples français et allemand et au rassemblement des adversaires pour créer entre eux de nouvelles relations. Près de 70 ans après la fin de la guerre, des sections de Pax Christi ont essaimé dans le monde entier et continuent à construire la paix de demain. Pax Christi est aujourd’hui un mouvement chrétien qui milite pour le respect des Droits humains, pour la justice et pour la réconciliation. Son action est fondée sur la conviction que la paix est possible et que le cercle vicieux de la violence et de l’injustice peut être rompu. Dans chaque pays, la lutte pour le respect des Droits humains, pour la justice et pour la réconciliation se vit différemment.

BePax, la section belge francophone de Pax Christi, sensibilise les citoyens et les décideurs aux enjeux du racisme, des discriminations et de l’importation des conflits. Nous rêvons d’un monde plus juste où chaque citoyen pourrait porter ses identités multiples et les vivre comme une richesse et non comme un poids susceptible de faire de lui la victime de discriminations. BePax veut être un artisan de réconciliation ici et maintenant. Nos thématiques de travail s’articulent dès lors autour de deux axes principaux : racisme et discrimination d’une part et importation des conflits d’autre part. Pour le premier axe, nous travaillons aussi bien sur les dynamiques communes à l’ensemble des formes de racisme que sur les enjeux propres à l’antisémitisme, à l’islamophobie ou à la négrophobie. Pour le second axe, même chose, nous travaillons aussi bien sur les dynamiques communes à l’ensemble des conflits importés que sur les enjeux propres à l’importation du conflit israélo-palestinien, à celle des conflits des mondes arabe et turc et à celle d’Afrique centrale.

Racisme et Importation des discriminations conflits Antisémitisme Israël-Palestine Islamophobie Mondes arabe et turc Négrophobie Afrique centrale

BePax est soutenue par la Fédération Wallonie-Bruxelles (Service de l’éducation permanente Direction générale de la culture).


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Racisme et discriminations En 2016, plus que jamais, la Belgique a mal à sa diversité. Il y a aujourd’hui dans notre pays certaines identités plus commodes à vivre que d’autres. Il est ainsi nettement plus facile d’être blanc que noir, athée ou chrétien que musulman ou juif. Cette asymétrie est une source infinie de tensions et de frustrations. BePax entend développer une meilleure compréhension des dynamiques du racisme et des discriminations afin de mieux lutter contre celles-ci.

a tendance à réduire l’autre à une seule de ses identités est très forte. Ainsi, en dépit de leurs caractéristiques propres et de leurs spécificités, les Noirs sont souvent vus comme faisant partie d’un groupe homogène. Toutes leurs autres identités sont effacées. Peu importe que certains soient ouvriers, fonctionnaires ou médecins, qu’ils soient originaires de la RDC, du Rwanda ou du Cameroun, qu’ils soient catholiques, évangélistes ou musulmans, libres penseurs, etc. Nos stéréotypes veulent qu’on ne retienne d’eux qu’une seule chose : “ils sont Noirs !”.

Cette seule couleur de peau les définirait entièrement. Leurs individualités respectives disparaissent derrière elle, faisant de chacun d’eux des êtres interchangeables. Ce processus d’essentialisation est au cœur du racisme qu’on peut définir comme une idéologie qui, en attisant la haine et la peur de l’autre, permet l’oppression, l’exploitation ou l’exclusion d’individus sur base de leur appartenance réelle ou supposée à une communauté ou à un groupe donné. Le groupe dominé, conquis, exploité, ostracisé, est catégorisé, traité comme inférieur et assigné à une position sociale inférieure. Il est souvent enfermé dans des niches économiques du marché secondaire du travail, clandestin ou non, ou plafonné dans les secteurs plus attractifs du marché. En 2016, BePax a pu renforcer l’expertise déjà acquise depuis de nombreuses années sur les questions de racisme et de discrimination. Des enjeux transversaux tels que la mise en concurrence des victimes du racisme entre elles, la liberté d’expression, la laïcité et la neutralité ou le financement des associations issues de minorités ethno-culturelles ont ainsi été creusés.


5 Tout comme l’année précédente, nous avons senti dans nos activités une montée importante à la fois de l’islamophobie mais également de l’antisémitisme, renforcés tous les deux par le développement du complotisme. Ce constat nous a poussés à renforcer encore notre expertise sur ce thème en publiant à ce sujet, en développant des outils pédagogiques, des animations et des formations. Le contexte de violence terroriste que nous avons connu en 2015 et en 2016 est un terreau particulièrement fertile pour la montée de l’islamophobie. De fait, les attaques physiques ou verbales sont en nette augmentation. Il s’agit d’être particulièrement attentif à ce que des vexations supplémentaires ne soient pas infligées à nos concitoyens musulmans. Ce contexte de tension extrême ne doit pas non plus nous amener à oublier une autre thématique, celle du racisme anti-Noirs. Trop souvent oubliées, trop souvent ignorées, trop souvent méprisées, les communautés Noires peinent à faire entendre leur quotidien de discrimination à l’emploi, de discrimination au logement mais aussi la litanie journalière d’insultes et de marques de mépris. BePax se doit d’être particulièrement attentive à cet enjeu.

TRAVAIL D’ANIMATION Certaines sont musulmanes, d’autres catholiques, athées ou juives. Certaines sont nées en Belgique, d’autres ailleurs. Certaines ont la peau blanche, d’autres marron ou métisse. Certaines sont hétérosexuelles, d’autres homosexuelles. Certaines ont 25 ans, d’autres 45 ou 60. Mais elles se sont réunies pour aller au-delà des clichés des unes sur les autres et réfléchir à la construction d’un mouvement féministe commun. BePax et le Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique ont mené ensemble un projet visant à rassembler ces femmes aux opinions parfois divergentes et les mettre en débat. L’enjeu était de dégager une parole collective sur la situation des femmes issues de minorités et qui subissent dès lors une double discrimination sexiste et raciste. De ces rencontres ont été tirées des capsules vidéo qui serviront désormais de support pédagogique pour nos formations.


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Importation des conflits BePax estime qu’il est absolument nécessaire de se pencher sur les “conflits importés”, ces conflits qui opposent les diasporas d’une même région entre elles et qui trouvent leur origine en-dehors des frontières de la Belgique. L’objectif de BePax est d’amener à créer des lieux de dialogue afin de se rencontrer, de se connaître et de dialoguer.

rois zones de conflits impactent plus spécifiquement la Belgique, soit en raison de la taille des diasporas et communautés issues de ces régions, soit en raison de leur poids symbolique : Afrique centrale, Turquie et monde arabe et Israël-Palestine. Nous ambitionnons de disposer d’un groupe de travail dédicacé à chacune de ces thématiques. C’est déjà le cas pour les deux premières. Nous espérons pouvoir développer prochainement un travail pertinent sur l’importation du conflit israélo-palestinien.

Afrique centrale BePax a ainsi mis en place depuis des années une commission “Diasporas d’Afrique centrale”. Ces diasporas sont confrontées à la rémanence des conflits qui déchirent la région des Grands Lacs. BePax a pu constater à quel point les différentes communautés belgo-africaines vivaient et ressentaient avec force les conflits dans leur pays d’origine. Les tensions, souvent instrumentalisées politiquement, sont tellement fortes entre nationalités (RDC, Rwanda et Burundi) ou entre ethnies qu’elles empêchent de nombreuses personnes de tourner la page du conflit et de vivre une vie apaisée. La peur de l’autre, le ressentiment et la haine sont encore trop forts pour envisager une cohabitation.

TRAVAIL EN COMMISSION Depuis plusieurs années, un petit groupe de Belgo-Rwandais se réunit tous les mois chez BePax. S’y retrouvent à la fois des Hutus ou des Tutsis qui ont tous été éprouvés par l’histoire sanglante de leur pays d’origine. Nos réunions sont des moments de dialogue, parfois durs, souvent éprouvants, qui permettent aux participants d’envisager la perspective d’une réconciliation inter-rwandaise. Ce travail est essentiel parce qu’il permet de (re)créer des ponts près de 25 ans après le génocide. Il permet de confronter les lectures, de se mettre en empathie. C’est un travail long et difficile mais c’est le seul qui peut permettre de garantir la paix pour les générations futures.


7 Turquie et monde arabe Alors que les printemps arabes faisaient espérer en 2011 un vent de progrès démocratique, il apparaît de plus en plus clair que le monde musulman est aujourd’hui au bord de l’implosion. Les conflits syriens et irakiens se sont progressivement confessionnalisés sous l’influence des puissances régionales au premier rang desquelles trônent l’Iran chiite et la Turquie et l’Arabie saoudite sunnites. BePax s’est ainsi penchée sur ces conflits pour tenter de comprendre comment ces tensions impactaient la coexistence des chiites et sunnites de Belgique.

Israël et Palestine Le conflit israélo-palestinien gangrène le ProcheOrient depuis près de 70 ans. Son importation en Europe n’est pas un phénomène neuf mais elle se distingue des autres dans le sens où très peu d’Israéliens ou de Palestiniens sont installés en Belgique. Ce sont donc des individus qui, a priori, n’ont aucun lien avec le conflit qui s’y identifient avec force et participent à son importation.

PROGRAMME D’ÉDUCATION NON FORMELLE BePax offre désormais des programmes d’éducation non formelle créés sur mesure. Le premier module développé regroupe 12 journées complètes de formation qui permettent au groupe de comprendre les origines des migrations, de découvrir des grilles d’analyse des conflits internationaux, les dynamiques du racisme, de la discrimination, de s’approprier des outils de gestion des conflits interconvictionnels ou de sensibilisation au complotisme, etc. Ce module, dont certaines journées sont co-organisées avec la Commission Justice et Paix ou Caritas, s’adresse aux travailleurs et volontaires d’API, un centre d’insertion socio-professionnelle de Marchienne-au-Pont actif dans l’alphabétisation et l’enseignement “français-langue étrangère” (FLE). Cette initiative a pour vocation de se répéter.


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Nos publications ePax se voit comme une association de seconde ligne. Notre objectif est de renforcer les acteurs de terrain sur les thématiques que nous traitons. Notre travail de recherche

Essai : Inspirez, conspirez. Le complotisme au XXIème siècle Vieille comme le monde, la tendance à attribuer le cours de l’Histoire ou des événements particuliers à une succession de conjurations a connu une nouvelle vigueur avec l’apparition des réseaux sociaux. Si, pour y être confronté, il fallait jadis une démarche proactive, il suffit désormais d’ouvrir sa page Facebook pour être exposé à un foisonnement de théories complotistes. Enseignants, travailleurs sociaux et acteurs du secteur de la jeunesse témoignent de l’emprise de ces théories ou, en tout cas, de l’importance de leur circulation. C’est principalement à ces acteurs que s’adresse le livre d’Edgar Szoc. Il ne s’agit pas de fournir un kit clé en main permettant de prouver que l’Homme a bel et bien mis le pied sur

est au cœur de notre stratégie. Nous rédigeons pour et avec notre public des analyses ou des outils qui servent de base à notre travail de conscientisation et de renforcement des acteurs de terrain.

la lune ou que les reptiliens n’existent pas, mais plutôt de s’intéresser aux ressorts de l’adhésion complotiste, et de montrer en quoi ceux-ci sont très communément partagés et ne relèvent en rien d’une quelconque pathologie paranoïaque. Le livre bénéficie en outre d’une préface de Jean-Jacques Jespers, éclairant les liens entre les mutations contemporaines des médias et le développement de la pensée complotiste. Edgar Szoc, Inspirez, conspirez. Le complotisme au XXIème siècle, Éditions La muette/ Le bord de l’eau, 94 p., Bruxelles, 2016.

Essai : Le racisme anti-Noirs, entre méconnaissance et mépris Le racisme envers les “Noirs” se caractérise davantage par le mépris que par la phobie. Les stéréotypes infantilisants à leur égard en sont une illustration éloquente. Aujourd’hui, le silence médiatique, politique, académique et associatif assourdissant qui entoure l’“afro-phobie” s’inscrit dans une tradition de déni de reconnaissance, de marginalisation ou d’“invisibilisation” des “Noirs”. Il convient dès lors de se demander qui parle pour les “Noirs” ? Pourquoi l’“afro-phobie” est-elle une forme de racisme méconnue, jugée inoffensive, voire méprisée ? Par quels processus les voix des diasporas


9 Outil pédagogique : Déconstruire les théories du complot Un constat est posé suite aux attentats qui ont eu lieu en France en janvier 2015 : les théories du complot semblent (re)prendre de l’emprise sur les cerveaux. Suite à cet

épisode, de nombreux professeurs se sont retrouvés face à des propos complotistes énoncés par leurs élèves, et s’y retrouvent suite à chaque événement tragique qui a malheureusement marqué la suite. Bien que le phénomène du complotisme ne soit pas nouveau, cette problématique est de plus en

africaines sont-elles rendues inaudibles ?

sein-même des institutions censées le combattre.

Afin de répondre à ces interrogations, les auteurs ont rencontré 85 acteurs de la lutte antiraciste et leur ont soumis un questionnaire. L’analyse des résultats révèle une situation qui interpelle : les antiracistes ont de très faibles connaissances sur l’histoire coloniale, ainsi que sur les réalités et les conséquences du racisme que subissent les Afro-descendants. Plus encore, les associations dont émanent les acteurs interrogés sont souvent loin d’être exemplaires. Ce livre entend donc questionner ce racisme paradoxal, à savoir celui que l’on retrouve au

Dans cet ouvrage, les auteurs reviennent également sur les différentes formes que peut prendre ce racisme “paradoxal”, ainsi que sur les stratégies mises en place par celles et ceux qui le subissent pour y faire face. A la fois une recherche de terrain et une réflexion anti-paternaliste, ce livre est un must have pour les spécialistes et les novices.

Mireille-Tsheusi Robert, Nicolas Rousseau, Racisme anti-Noirs, entre méconnaissance et mépris, Bruxelles, 132 p., 2016.

plus fréquente et difficilement apprivoisée par les enseignants et animateurs rencontrés au cours de nos formations et animations. Pour répondre aux difficultés rencontrées ou simplement pour mieux aborder ce sujet avec votre groupe ou votre classe, ces fiches pédagogiques décrivent les multiples facettes de ce phénomène qu’on appellera “complotisme” ou “conspirationnisme”, tout en proposant des pistes pédagogiques concrètes et des activités à reproduire ou adapter. Déconstruire les théories du complot, Bruxelles (BePax), 2016


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Nos formations NOUS OFFRONS DES FORMATIONS SUR LES THÉMATIQUES SUIVANTES :

ePax offre des formations adressées à un “public démultiplicateur”, c’est-à-dire un public dont l’objectif sera de s’approprier la démarche pédagogique pour la mettre en œuvre auprès de ses propres destinataires, en fonction des caractéristiques et besoins spécifiques de ces derniers. Les travailleurs du secteur socio-culturel (alphabétisation, insertion, etc.) ou les enseignants sont des bons exemples du public visé par BePax. Notre méthodologie tend à une alternance entre contenus théoriques et activités pédagogiques que les participants peuvent s’approprier pour les reproduire avec leurs propres publics. Les formations sont adaptées à l’expérience des participants et se nourrissent de celle-ci.

GÉRER DES CONFLITS CONVICTIONNELS ET PHILOSOPHIQUES

RACISME, SEXISME, HOMOPHOBIE : DU STÉRÉOTYPE À LA DISCRIMINATION

2 JOURS

1 À 2 JOURS

SUPPORT PEDAGOGIQUE : Outil Convictions religieuses et philosophiques à l’école (BePax)

SUPPORT PEDAGOGIQUE : Livre Peut-on encore parler de racisme ? (Anne-Claire Orban)

En se basant sur la démarche interculturelle et sur la méthode des “chocs culturels” développées par la psychosociologue Margalit Cohen-Emerique, cette formation donne des clés de lecture et des outils concrets pour favoriser, au sein d’un groupe d’animation, une meilleure compréhension et une coexistence de pratiques et de valeurs différentes.

La formation explore le concept d’assignation identitaire, phénomène qui consiste à réduire une personne (ou un groupe) à une seule de ses identités. Découvrez les formes de manifestation d’hostilité provoquées par ce phénomène, ainsi que ses effets sur les personnes et la société. La formation permet de comprendre le rôle des stéréotypes et des préjugés et d’analyser les dynamiques racistes, sexistes et homophobes.


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THÉORIES DU COMPLOT : DÉCONSTRUIRE LE DISCOURS

RACISME ANTI-NOIRS, DÉCOUVERTE D’UNE THÉMATIQUE

FEMMES ET MUSULMANES, DOUBLEMENT DISCRIMINÉES

1 À 2 JOURS

1 À 2 JOURS

1 JOUR

SUPPORTS PEDAGOGIQUES : Livre Inspirez, conspirez. Le complotisme au XXIème siècle (Edgar Szoc) Outil Déconstruire les théories du complot, outil pédagogique (BePax)

SUPPORT PEDAGOGIQUE : Livre Racisme anti-Noirs, entre méconnaissance et mépris (Mireille-Tsheusi Robert, Nicolas Rousseau)

SUPPORT PEDAGOGIQUE : Capsules vidéos Féminisme(s)

Cette formation livre les mécanismes de base du discours complotiste et identifie les enjeux liés à ce phénomène. Grâce à des grilles de lecture et une démarche pédagogique, analysez concrètement des productions de type conspirationniste. La formation présente également les attitudes qui facilitent le travail avec les jeunes autour de cette thématique.

Au cœur de cette formation, des témoignages et des contenus théoriques illustrent les différentes formes du racisme anti-Noirs, méconnu en Belgique. L’explication de concepts (tels que le whitesplaining), les apports historiques et les outils concrets permettent de décoder et de déconstruire cette forme de racisme.

Partant du constat que trop souvent les femmes musulmanes se voient exclues du mouvement féministe, cette formation aborde le concept d’intersectionnalité et montre la nécessité de faire converger les luttes anti-raciste et féministe. Explorez les mécanismes du racisme et du sexisme pour mieux comprendre comment l’un et l’autre s’interpénètrent et divisent le mouvement social. La formation met également en lumière un mouvement progressiste trop peu connu : le féminisme musulman.


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Nos événements ePax organise un grand nombre d’événements publics. Conférences-débats, ciné-débats, expositions ou animations sont organisés tous les mois dans nos locaux.

Chacun de ces événements est une occasion supplémentaire de rencontrer notre public et de confronter nos réflexions. Parmi la vingtaine d’événements organisés en 2016, en voici trois qui méritent tout particulièrement d’être retenus :

CINÉMA

EXPOSITION

DÉBAT

Festival À Films ouverts

“Féministes bruxelloises originaires du monde arabe”

La colonisation dans le cinéma belge des 30 dernières années

BePax a accueilli en septembre 2016 l’exposition “Féministes bruxelloises originaires du monde arabe” réalisée par AWSA, une association laïque et mixte, militant pour la promotion des Droits des femmes originaires du monde arabe dans leur propre pays ou en Belgique. 18 portraits de femmes pour briser les stéréotypes, montrer l’existence de féministes originaires du monde arabe à Bruxelles et la diversité de leurs profils, de leurs actions et de leurs opinions. Une exposition qui ouvre les yeux sur une réalité trop peu connue et pousse à l’engagement de tou-t-e-s.

Aujourd’hui, la production cinématographique belge offre très peu de films sur l’histoire coloniale belge ou sur le Congo tout simplement. Avec une question en toile de fond : de quelle manière cette mémoire influence-t-elle notre perception des Congolais aujourd’hui ? De manière interactive et à l’aide de courts métrages et d’extraits de films, Monique Mbeka Phoba, réalisatrice, nous a invités à questionner la “mémoire enfouie” que la plupart des Belges ont vis-à-vis du passé colonial belge et du Congo en particulier.

Depuis 2006, Média Animation organise à l’occasion du 21 mars, journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, un festival de cinéma pour sensibiliser le public à décoder les stéréotypes omniprésents dans notre société. En 2016, BePax a, pour la première fois, participé à cette initiative en accueillant quatre ciné-débats dans ses locaux, l’occasion pour notre association d’aborder de manière plus légère des thèmes souvent difficiles d’accès et de toucher ainsi un autre public.


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Notre communication a communication est un enjeu essentiel pour une organisation comme la nôtre car elle permet de partager nos valeurs avec notre public et de réaliser notre travail d’éducation permanente. BePax assure la diffusion de ses analyses en premier lieu grâce à ses propres outils de communication : 1) La revue “Signes des Temps” est publiée 5 fois par an. Outil privilégié de notre politique de diffusion, chaque numéro est l’occasion d’ouvrir une tribune libre destinée à nos lecteurs mais aussi à de nombreux experts qui enrichissent ainsi la teneur des débats qui nous animent. Chaque revue est également l’occasion pour chaque lecteur d’être tenu au courant des activités de notre association et nos partenaires. Depuis 2009, la diffusion du “Signes des Temps” a presque quadruplé, la portant à 1.500 abonnés.

2) Le site internet, mis en ligne en 2010, a connu une croissance constante. Des 7.424 visiteurs recensés en 2010 (soit une moyenne de 618 visiteurs/mois), nous sommes passés en 2016 à 31.795 visiteurs (soit une moyenne de 2.650 visiteurs/mois). Le public touché par notre site internet est pour moitié belge et pour l’autre moitié issu du reste du monde. Outre la Belgique, ce sont les pays francophones qui apportent les plus gros contingents de lecteurs : France, Canada, Suisse, Maroc. 3) La newsletter électronique mensuelle, dont le nombre d’inscrits a également grimpé en flèche, est passée de 2.375 abonnés en mai 2010 à 5.227 en décembre 2016. Cette newsletter est progressivement devenue un instrument de diffusion complémentaire à la revue de notre association.

4) Sur les réseaux sociaux, BePax dispose également d’une page Facebook qui nous permet de toucher un public plus jeune et de profiter de l’effet viral des réseaux sociaux. En 2016, le nombre d’abonnés à notre page est passé de 700 à 1.600. La rapidité de développement de cet outil laisse penser qu’il prendra une place de plus en plus importante dans la communication de notre association.

2010

2011

2012

2013

Visiteurs sur le site internet

7424

11928

18886

25852

Abonnés à la newsletter

3056

3644

4662

4930

2014

2015

2016

25670 32.964 31.795 5103

5163

5227


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Rapport financier COMPARATIF RECETTES ET DÉPENSES 2016 RECETTES 2016 Ventes et prestations Dons Aides à l’emploi Fédération Wallonie-Bruxelles Autres subsides publics Fonds privés Autres produits d’exploitation

1.828 7.716 51.115 207.071 62.526 50.722 259

TOTAL

381.237

DEPENSES 2016 Activités en éducation Infrastructures permanentes et administration Autres charges Dotations, amortissements TOTAL

346.350,75 12.657,27 8.308,40 3.531,34 370.848

Recettes : 381.237 € L’année 2016 se clôture avec un résultat positif. Par rapport à l’année 2015, les produits ont augmenté de 19,85% passant de 318.106 € à 381.237 €. Cette augmentation est principalement le résultat d’une forte hausse de fonds obtenus par le biais d’appels à projets, autant publics que privés.

L’évolution constante de notre association nous a amenés à obtenir en 2014 une augmentation de notre niveau de reconnaissance par les Services de l’Éducation permanente de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui constituent notre principal bailleur de fonds. C’est cette augmentation qui nous permet de réaliser avec succès notre travail de réflexion et d’animation sur les enjeux de société qui nous touchent. Outre ce subside et les aides à l’emploi, nous comptons sur l’aide de diverses entités privées qui nous soutiennent chaque année. Le soutien des donateurs ainsi que celui des Fondations privées nous permet de développer des activités comme les formations, notamment à destination des professeurs, que les Services de l’Éducation permanente ne soutiennent pas. Nous continuons à avancer sur ce chemin de diversification de nos sources de financement et de nos activités. Le vivre ensemble et l’interconvictionnel restent deux grands axes de travail que nous continuons à développer et pour les-

quels nous sommes sollicités par d’autres acteurs associatifs ou des entités publiques en demande de pistes de réflexion et de construction de dynamiques au sein de leurs équipes.

Dépenses : 370.848 € Les charges ont augmenté de 15,48% par rapport à l’année 2015, mais dans une proportion moindre que les recettes. Celles-ci sont passées de 321.122 € en 2015 à 370.848 € en 2016 (c’est-à-dire +49.725 €), ce qui nous permet de clôturer l’année avec un bénéfice de 10.389 €. Nous prévoyons de rester dans la même tendance positive pour l’année 2017, suite à notre travail de planification et à l’effort de notre équipe, cela malgré des dépenses extraordinaires prévues pour notre changement de nom et le déménagement vers de nouveaux locaux. Nous continuons dans la démarche d’une gestion prudente et sous la surveillance de l’organisation Donorinfo qui contrôle annuellement nos comptes.


Notre récolte de fonds

15 14.000 12.000 10.000 8.000

omme chaque année,nous avons reçu de nombreux gestes de soutien. Un tout grand merci pour votre générosité qui nous permet de continuer à travailler pour notre projet de paix ! Nous recevons également des dons de la part de Fondations et d’entités privées qui nous soutiennent pour des projets particuliers. Tout cela nous permet de compléter nos subsides publics. Malheureusement le montant des dons reçus en 2016 a diminué de presque 33% par rapport à l’année dernière (c’est-à-dire -3.736€). Nous travaillons actuellement à l’implantation d’une stratégie de communication en vue de renverser cette situation et retrouver une tendance positive. Car même si l’on a fini l’année avec un résultat positif, les dons sont un complément indispensable pour nous permettre de réaliser nos activités et réduire notre dépendance aux subsides.

La diffusion de notre message de paix et de lutte contre le racisme et les discriminations est un défi essentiel pour notre association. Se faire entendre dans un contexte marqué par des évènements de violence et de peur est indispensable pour notre mission de paix. Ce travail ne peut se faire sans notre public, sans nos volontaires et sans nos donateurs. Un geste de générosité, comme un don régulier tout au long de l’année, est indispensable pour nous. Peu importe le montant du don. La fidélité et la constance de notre public et de nos donateurs, dans leurs gestes de soutien, contribuent à diffuser ce message de paix et de vivre ensemble. Nous poursuivons nos efforts pour communiquer de façon plus large sur notre travail pour qu’il puisse être soutenu par un plus grand nombre de personnes qui partagent la même vision de société que nous.

6.000 4.000 2.000 0

2012

2013

2014

2015

2016

Un tout grand

merci

à vous, chères donatrices, chers donateurs, chères Fondations ! Votre soutien est indispensable ! Par chacun de vos gestes, vous contribuez à notre travail et vous devenez ainsi acteurs de paix ! Un tout grand merci pour votre générosité en 2016 !


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u terme d’une réflexion participative de plusieurs mois, l’Assemblée générale de Pax Christi a décidé en octobre 2016 de modifier le nom de l’association. Pax Christi devient BePax. Sous ce nouveau nom, nous souhaitons poursuivre notre mission : sensibiliser les citoyens et décideurs aux conflits qui divisent les différentes populations établies en Belgique, et les amener à devenir des acteurs de paix. Notre association veut vivre avec son temps et s’ancrer dans notre époque sans pour autant perdre ses racines et son histoire. C’est en effet dans l’évangile que nos fondateurs ont trouvé leur inspiration et c’est encore là que nous la trouvons. Nous voulons que notre nom reflète notre mission, traduise nos engagements et évoque les valeurs qui guident notre action. Ensemble, nous avons fait le choix de BePax pour allier notre histoire et notre souhait de modernité. Nicolas Bossut Secrétaire général de BePax

BePax Rue Maurice Liétart, 31/1 1150 Bruxelles - Belgique Tél. 32 2 738 08 04 Fax 32 2 738 08 00

www.bepax.org

BE28 7995 5017 6120


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