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nº 189 du 13 au 26 septembre 2012

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Législatives 2012

Les vues et projets de

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Fraudes à la résidence permanente et à la citoyenneté

11 000 cas sous examen Page 12

Un sixième mandat pour

Fatima Houda-Pépin

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Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Radouane BnouNouçair, Zahira EL Wahid Megherbi Mona Doutabaa Publicité : Mohamed Ezzemouri Ahmed Mendili Wahid Megherbi Conception et Réalisation Graphique : Rachid Najahi. Younes Q Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com Tél. :

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Éditorial

Éditorial

Ce que parler veut dire… Le pénible événement du Métropolis à provoqué une véritable onde de choc. Dans une société où l’on se croyait à l’abri de la violence, ne voilà-t-il pas, au moment même où l’on célébrait la démocratie – c’est-à-dire, entre autres, la capacité à vivre ensemble par delà les différences et la diversité – qu’un citoyen apparemment comme les autres, brise le consensus et, au lieu d’écouter la voix des urnes, fait parler des armes à feu. Onde de choc donc qui, en jetant bas un certain nombre de certitudes, a amené un certain nombre de remises en question qui, somme toute, pourraient s’avérer salutaires. Le poids des mots De tous ces débats il en est un qui a particulièrement retenu notre attention. On a en effet entendu quelques penseurs esquisser (enfin!) des réflexions sur les dérives des discours, dans les médias ou sous la coupole de l’Assemblée Nationale et ailleurs encore, qui depuis quelques années nous emportent dans des flots de paroles parfois plus violentes que bien des agressions physiques. On a ainsi trop souvent utilisé les mots sans souci de leur sens réel, uniquement pour leur poids, comme armes et projectiles. En tirant ainsi systématiquement à boulets rouges sur l’adversaire, nul n’a eu cure des dégâts collatéraux qu’un tel mésusage pouvait provoquer. Bilan : Perte totale de crédit et de crédibilité de ceux qui nous gouvernent et, conséquemment, fondements ébranlés de nos institutions et valeurs citoyennes. Avec tout ce que cela a déjà entrainé et, à Dieu ne plaise!, pourrait encore nous pendre au nez… Les mots justes Ces réflexions sur le poids des mots ne seront crédibles et utile que si elles ne sont pas seulement l’effet d’une émotion passagère. Elles ne devront aussi, surtout pas, déboucher sur un langage aseptisé, sur des discours vides, faits de circonlo-

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cutions et de paraboles et ainsi privé de substance. Une telle évolution serait aussi désastreuse que celle qu’elle prétendrait corriger. Un juste milieu entre les discours incendiaires et les discours soporifiques est à trouver et, à notre sens, il n’est possible de faire cette construction que sur la base des mots justes, utilisés toujours à bon escient. Ceci est valable pour les politiciens dans la mesure où gouverner, autant que la capacité à décider, c’est l’art et la manière de dire les choses vraies; c’est également valable pour les communicateurs (et les médias en particulier) trop souvent oublieux du fait que leur métier n’est pas seulement de flatter leurs employeurs, leur lectorat et leur annonceurs, mais aussi et surtout de participer à un travail collectif de pédagogie citoyenne. En ce sens, pour illustrer le propos, posons une question : quel aurait été le mot juste pour évoquer le tireur du Métropolis et son acte dément? S’agissant d’une utilisation d’armes meurtrières, motivée par un prétexte politique, visant à provoquer le maximum de dégâts humains et semer la terreur, l’unique vocable adéquat nous semble être «terrorisme». Or, jamais ce terme n’a été utilisé dans les centaines de millions de mots qui ont décrit l’attentat et son auteur. En aurait-il été de même si ce dernier avait appartenu à un autre segment ethnique de la population québécoise? Petite satisfaction pour ceux qui comme nous tiennent le terrorisme pour une maladie mentale et les terroriste pour une maladie mentale: tout le monde s’est complu à souligner les «problèmes psychologiques et peut-être psychiatriques» du suspect. Mais, redisons-le, il y avait un mot plus juste pour le décrire; un mot dont l’utilisation, dans un autre contexte, n’aurait plus pu servir alors, à faire verbalement violence, insidieusement, à des

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citoyens dont le seul tort est d’être différents. Le mot de la semaine : Héros Il y a un juste mot que nous n’hésitons pas une seconde à utiliser. Héros. Pour qualifier feu Denis Blanchette. L’intervention de ce technicien de scène a certainement fait échouer les plans du tireur fou et évité un bain de sang. Il l’a payé de sa vie. Mais, citoyen de base travaillant toujours dans l’ombre, il a fait que la démocratie reste dans la lumière. Et, encore un mot juste : il n’est certainement pas hors de propos de le qualifier de martyr de la démocratie. Il méritait ici un hommage - comme il a mérité tous les hommages qui lui ont été rendu - et nous le lui rendons volontiers. Les mots essentiels Parmi les mots justes, retenons quelques passages essentiels du discours de la victoire prononcé par Mme Pauline Marois. La Première ministre élue à réitéré une conviction que nous lui connaissions déjà : Une démocratie vraie se fonde sur le respect et la défense des droits de tous les citoyens sans exception. Ici et là, certains ont voulu considérer qu’en citant particulièrement à ce chapitre les Anglophones et les Autochtones, elle «excluait» d’autres groupes ethniques. Cette appréciation traduit sans doute certaines inquiétudes et appréhensions que ressentent de nombreux allophones. Pour notre part, parce que nous avons toujours jugé les gens sur leurs actes et non sur leur image, nous avons entendu Mme Marois dire : «Je serais la Première ministre de tous les Québécois» et tout allophone que nous sommes, parce que nous nous sentons pleinement Québécois et que nous ne laisserons personne prétendre le contraire, nous la croyons.

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Le 3eme gouvernement minoritaire de l’histoire du Québec

Avec 31,9% des votes exprimés et 54 sièges gagnés, le Parti Québécois revient au gouvernement après neuf années dans l’opposition. Pauline Marois devient ainsi la première femme à occuper le poste de Première ministre au Québec.

Il s’agit toutefois là d’une très courte victoire pour le parti de Mme Marois ; son grand adversaire, le Parti Libéral du Québec, loin de «l’effondrement» que lui prédisaient les sondages, avec 31,2% des votes exprimés et 50 députés, constituera en effet une très forte opposition. La situation minoritaire du Gouvernement sera encor aggravée par le score du troisième parti, la Coalition Avenir Québec de François Legault qui a recueilli 27,1% des votes mais pour seulement 19 sièges et Québec Solidaire (6% de votes recueillis et 2 sièges à l’Assemblée Nationale) ne pourra lui être que d’un faible secours dans les débats parlementaires à venir. A la tête du troisième gouvernement minoritaire de l’histoire du Québec, Mme Marois n’aura que peu de marge de manœuvre durant sa magistrature. Elle bénéficie d’un maximum de deux années (durée de vie moyenne d’un gouvernement minoritaire au Canada) pour convaincre les électeurs de lui

donner une majorité lors d’une prochaine consultation – constamment imminente – afin de réaliser toutes les promesses et engagements pris lors de la campagne électorale.

Cette situation, issue pourtant d’un taux de participation remarquable, ne satisfait cependant aucun des partis politiques de la place. Pauline Marois, que l’on décrit volontiers comme «diplomate dans l’âme» va devoir déployer des trésors d’ingéniosité pour trouver les compromis qui permettrons d’éviter une chute rapide de son gouvernement et ce d’autant plus que ni son parti, ni le PLQ, ni la CAQ n’ont trouvé de satisfaction dans les résultats de la consultation du 4 septembre 2012 ; notamment à cause (ou grâce) au taux de participation remarquable enregistré à cette occasion. Déceptions Un sondage Léger Marketing mené trois jours seulement après le scrutin tend en effet à montrer «surprise, déception et inquiétude (sont) les trois mots (qui) résument au mieux la réaction des Québécois». Dans ce sondage en effet, près de la moitié des répondants (48 %) se disent « insatisfaits » de la conclusion des 35

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jours de campagne. Même les péquistes victorieux sortent du processus un peu amers (38 % d’insatisfaits) et ce malgré la victoire de Pauline Marois. « Les gens ne sont pas satisfaits, il y a clairement quelque chose d’inachevé avec les résultats, estime Christian Bourque, vice-président chez Léger. Les péquistes ne sont pas heureux d’être minoritaires, les libéraux auraient voulu gagner, les caquistes sont déçus d’avoir eu aussi peu de sièges [19] avec autant de votes [27 %]… Pour tout le monde, il y a de la déception. Et ça pourrait faire en sorte que la marmite explose

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rapidement. » Les deux tiers des répondants pensaient que la Coalition avenir Québec allait gagner plus de sièges (64 %) et sont globalement surpris du résultat des élections (63 %). Une bonne proportion (58 %) se dit aussi « inquiète quant à l’instabilité politique » découlant de la dynamique minoritaire. Dans l’hypothèse d’un « blocage à l’Assemblée nationale », la moitié des répondants souhaitent que de nouvelles élections soient déclenchées, alors que 31 % préférerait que le PLQ et la CAQ

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Politique Québécoise

Le 3eme gouvernement minoritaire de l’histoire du Québec Suite de la page 4 s’allient pour former le gouvernement une idée que François Legault a maintes fois rejetée en campagne, soutenant ne pas vouloir s’associer à un « parti cor rompu ». Une personne sur deux s’attendait à ce que le PQ remporte plus que les 54 sièges obtenus au terme de la soirée (neuf péquistes sur dix le pensaient). Mais la performance des libéraux (50 sièges) a au contraire étonné : seulement une personne sur quatre s’attendait à ce que le PLQ fasse mieux - même la moitié des libéraux n’y croyait pas. Comment et pourquoi on a voté Les répondants au sondage affirment avoir voté d’abord et avant tout pour un

parti (65 %) plutôt que contre (34 %). Le vote de protestation est plus fort chez les anglophones (56 %), alors que les francophones (70 %) et les électeurs de Québec solidaire ont voté par appui et non par dépit.

Ceux qui ont voté en opposition à un parti l’ont fait parce qu’ils ne voulaient pas du Parti libéral (54 %) et du Parti québécois (53 % - et 89 % des anglophones). Nouveaux venus sur l’échiquier politique, la CAQ et Québec solidaire ont chacun motivé le vote négatif d’un électeur sur quatre. Les électeurs libéraux ont appuyé la formation de Jean Charest pour trois raisons qui ne se démentent pas à travers le temps : parce qu’ils sont fédéralistes, parce qu’ils ne souhaitent pas

Faits et chiffres

Avec 31,9 % du vote, le PQ a obtenu 43 % des sièges (54 députés). Avec 31,2 % du vote, le PLQ a obtenu 40 % des sièges (50 députés). Avec 27 % des votes, la CAQ a obtenu 15 % des sièges (19 députés). Le PQ a remporté la victoire en voyant ses appuis diminuer. En 2008, le PQ avait obtenu 35,1 % des votes et 41 % des sièges (51 députés). Le PLQ avait obtenu 42 % des votes et 53 % des sièges (66 députés). Le dernier gouvernement minoritaire (2007) comptait 48 députés pour le PLQ, 41 pour l’ADQ et 36 pour le PQ.

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l’élection du PQ et parce que le PLQ est jugé mieux placé pour assurer le développement économique du Québec. Un répondant libéral sur quatre a aussi identifié le soutien à la hausse des droits de scolarité parmi les deux réponses autorisées pour cette question. Chez les péquistes, les raisons du soutien sont aussi classiques : le souhait que le PLQ soit battu, le positionnement souverainiste du PQ et le fait qu’il est jugé le meilleur pour défendre l’identité québécoise et la langue française. Le

ton général du programme arrive au quatrième rang. Ceux qui ont voté pour la CAQ l’ont fait parce que c’était « le meilleur parti pour faire le ménage et éliminer la corruption »… et parce qu’ils voulaient bloquer le PQ (25 % des répondants) et le PLQ (23 %). Le programme (22 %) et le fait que le parti « représente le mieux le changement » (22 %) ont également suscité des adhésions.

Taux de participation

Un 74,61% qui sonne le glas du cynisme…

Les Québécois ont renoué avec l'exercice démocratique lors des élections générales de mardi, après l'avoir boudé lors du vote de 2008. Le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) fait état d'un taux de participation de 74,61 pour cent, soit un seuil supérieur à celui de 71,23 pour cent atteint en 2007. Le taux de participation s'était toutefois effondré à 57,43 pour cent lors de l'élection de 2008. Près d'un million de personnes n'ont pas attendu la fin de cette intense campagne de 35 jours pour se prévaloir de leur droit de vote par anticipation. À ce chapitre, un record datant de 2008 a d'ailleurs été fracassé: selon le DGEQ, 15,57 pour cent de l’électorat, soit 919 120 personnes, ont voté par anticipation. En ajoutant à ces données le nombre d'électeurs ayant voté hors circonscription, 980 498 personnes (16,6 pour cent) ont exercé leur droit de vote entre les 24 et 30 août.

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Gouvernement

Les vues et projets de Pauline Marois, Première ministre

Relations avec Ottawa La chef du Parti québécois prévoit réclamer rapidement d’Ottawa le transfert de certains pouvoirs, par exemple le rapatriement du programme d’assuranceemploi. Il n’est toutefois pas question d’adopter une attitude de confrontation face au gouvernement de Stephen Harper. Tout en restant « polie » mais « ferme », Mme Marois garderait ainsi «les deux pieds ancrés dans le Conseil de la fédération», qui regroupe les 13 premiers ministres des provinces et territoires canadiens, et vise « l’édification d’un régime fédéral plus constructif et coopératif » sans toutefois renoncer à entretenir des relations directes avec le premier ministre du Canada.

Dans un entretien accordé, quelques jours avant le scrutin, à un grand journal montréalais, Mme Pauline Marois présentait les grandes lignes de la politique qu’elle entend mener comme Première ministre. Élus à la tête d’un gouvernement minoritaire, elle devra mettre beaucoup d’énergie à convaincre l’opposition pour mener ses projets à termes. Il est certain qu’un certain nombre des idées émises ne verront pas le jour et pour d’autre, le temps viendra à manquer. À l’heure des bilans, c’est-à-dire lors de la prochaine campagne électorale, ce document prendra cependant tout son poids.

Gouvernance «Je veux développer une vision qui permettrait de mieux intégrer la participation citoyenne et ainsi écouter ce que les régions, la métropole et la Capitale nationale ont à dire afin d’adapter les programmes gouvernementaux», dit Pauline Marois. À cette fin, le gouvernement, dont on devrait connaitre la composition le 14 septembre 2012, comptera dans ses rangs un ministre de la Gouvernance démocratique qui aura notamment à « stopper le mur-à-mur dans les politiques gouvernementales en les adaptant aux différences régionales.» « Je veux développer une vision qui permettrait de mieux intégrer la participation citoyenne et ainsi écouter ce que les régions, la métropole et la Capitale nationale ont à dire afin d’adapter les programmes gouvernementaux.» a affirmé Pauline Marois à ce sujet avant de préciser « Évidemment, notre objectif est que tout cela reste équitable et que chacun puisse avoir accès à la même qualité de services ». Réforme des institutions La réforme des institutions relèvera également de ce nouveau portefeuille ministériel. Au cours de la campagne électorale, le PQ s’est engagé à mettre fin au

Mme Pauline Marois pouvoir absolu du premier ministre de déclencher des élections quand bon lui semble et, donc, à instaurer des élections à date fixe. La responsabilité de la Gouvernance démocratique entraînera également des modifications au financement le financement des partis politiques. L’État prendrait le relais des électeurs, qui ne pourraient plus verser plus de 100 $ à une caisse électorale. Des changements au mode de scrutin ne sont toutefois pas dans la mire de Pauline Marois. Les référendums d’initiative populaire seront également sous la responsabilité d’un éventuel ministre de la Gouvernance démocratique. Concernant la participation citoyenne, Mme Marois a indiqué que des forums de consultation populaire pourraient être créés. La structure, qui reste à définir, pourrait notamment être utile lors de la préparation de projets de loi. « On a parfois l’impression que c’est un peu frustrant qu’il y ait seulement en commission parlementaire où l’on peut donner son point de vue », a commenté la chef péquiste.

Entreprises publiques Dans la perspective de l’élection de Mme Marois, le président de la Caisse de dépôt et placement, Michael Sabia, devra épouser les orientations d’un éventuel gouvernement souverainiste. La chef péquiste a toutefois précisé qu’il n’y aurait pas d’interventions dans des dossiers spécifiques. « Ce sera clair sur ce que nous voulons faire. Je verrai avec M. Sabia s’il est confortable avec nos orientations. […] Derrière des portes closes, je poserai un certain nombre de questions », a-t-elle affirmé. Mme Marois a également indiqué qu’elle évaluera la situation Hydro-Québec, y compris sa haute direction. « Je ne veux pas faire de chasse aux sorcières. Et je ne pense pas qu’en arrivant au gouvernement, on doit mettre tout le monde dehors. Mais il y a des règles claires qui seront établies. Je saurai prendre mes décisions. J’imagine que les chefs de ces sociétés d’État comprendront les messages et que nous serons capables de cheminer ensemble », a-t-elle tranché. Source : Presse Canadienne

Opposition officielle

Qui succédera à Jean Charest à la tête du PLQ Jean Charest a rapidement annoncé sa démission de ses fonctions de chef du Parti Libéral. Tout aussi rapidement, la question de la course à la succession s’est posée.

député réélu dans Saint-Laurent. Désigner un nouveau chef rapidement Le PQ n'ayant pas obtenu la majorité des sièges, l'idée selon laquelle la course à la direction doit démarrer rapidement semble faire l'unanimité. « Il y a un contexte de gouvernement minoritaire qui est un contexte où on travaille bien différemment, alors j'imagine que ça se fera au cours des prochains mois. Ça ne peut pas tarder tant que ça », a estimé l'ancienne vice-première ministre Michelle Courchesne, qui ne s'était pas représentée.

Premier à se déclarer, les députés Pierre Paradis, Yves Bolduc et Raymond Bachand ont laissé entendre qu'ils pourraient se lancer dans la course à la direction. « Je ne ferme pas de porte, je n'ouvre pas de porte. J'ouvre la porte de ma tête à réfléchir », a déclaré l'ex-ministre des Finances réélu dans Outremont. De son côté, l'ancien ministre de la Justice Jean-Marc Fournier a écarté la possibilité de briguer l'investiture. « Moi, je vous dis que la course à la chefferie du parti, je n'y serai pas. Je ne sollicite pas ce poste-là », a-t-il dit. Il pourrait toutefois assurer l'intérim en attendant que les mili- M Jean Charest tants aient fait leur choix. « Nous avons beaucoup de travail à faire au niveau parque la campagne à la chefferie les avait passablelementaire. ment évacués du travail parlementaire, et je pense qu'on ne peut pas se payer un congé de la responIl y a même une expérience assez récente au NPD sabilité qu'on a à l'Assemblée nationale », a jugé le [Nouveau Parti démocratique] qui a fait en sorte

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Au lendemain de la défaite de son parti mardi, Jean Charest a annoncé qu'il quitterait ses fonctions dès que le prochain gouvernement sera formé. En allant dire au revoir à ceux qu'il a côtoyés pendant des années, Jean Charest était émotif, mais tout de même serein. « Je suis un homme très heureux. Je suis comblé, ce matin. Il faut maintenant se préparer à la prochaine étape, à la fois dans le parti et pour le Québec », a-t-il affirmé.

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Source : Radio-Canada


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Un 6 eme mandat pour Fatima Houda-Pépin La députée libérale sortante dans La Pinière, Fatima Houda-Pepin, a été réélue pour un 6e mandat consécutif. Elle a défait, avec une avance de 10 360 voix, le candidat de la CAQ François Lemay, arrivé 2e avec 24.45 % des suffrages, soit 10 199 votes. Le candidat du PQ, Pierre O. Thibert, peu présent dans la circonscription durant la campagne, a terminé au 3e rang. Ce scénario est semblable à celui de 2007, alors que Mme Houda-Pepin avait remporté le vote avec 25% de plus sur Marc-André Beauchemin, de l’Action démocratique du Québec. Dans son discours, Mme Houda-Pepin a tenu à remercier ses électeurs pour lui avoir renouvelé leur confiance pour entreprendre un nouveau mandat comme députée. «La victoire que nous célébrons dans La Pinière, c’est la victoire de l’intégrité, de l’honnêteté et de la digni-

té», a lancé Mme Houda-Pepin à ses militants, rassemblés à son local électoral.

Elle a aussi tenu à féliciter Mme Marois pour son élection, mais a rappelé que l’équipe d’opposition libérale allait travailler pour empêcher le nouveau gouvernement à établir un agenda référendaire. «Les citoyens se sont prononcés et il faut respecter leur volonté», a ajouté l’élue. Bas taux de participation Cette année encore, le taux de participation des électeurs de Brossard a été plus bas que la moyenne provinciale. Au total, un peu plus de 72% des électeurs se sont présentés aux urnes. En 2008, 52% des gens avaient exercé leur droit de vote. La moyenne provinciale de cette année a été de 74,61%. M me Fatima Houda-Pepin

Les candidats Maghrébins et leurs performances Amal Bouchentouf De la Coalition pour la constituante se présentait dans Mont-Royal. Elle a recueilli 177 (0,69%) des 25531vote exprimés, finissant 7eme sur 8 candidats, dans la circonscription remportée par le Libéral Pierre Arcand.

Hull, il a recueilli 119 voix soit 0,36% des votes des 33380 inscrits, finissant 7 eme sur 8 candidats dans un comté gagné par la Libérale Maryse Gaudreault.

Rachid Bandou Candidat du Parti Québécois dans l’Acadie, il a recueilli 5319 (17,22%) des 30890 vote exprimés; finissant au troisième rang de la circonscription remportée par la Libérale Christine Saint-Pierre.

Fatima Houda-Pépin Candidate du PLQ dans Lapinière, elle a recueilli les voix de 20559 des 41710 électeurs inscrits (49,29% des votes) enlevant ainsi un sixième mandat successif, loin devant son suivant immédiat, le Caqiste François Lemay (10 199 voix) et devant sept autres candidates et candidats.

Kamal Maghri Candidat de l’Union citoyenne du Québec dans

Farida Chemmakh Candidate du PLQ dans Marie-Victorin (Rive Sud)

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où 8 candidats se disputaient les votes de 32 900 électeurs. Elle recueilli 5773 (17,55% des suffrages) finissant au troisième rang, derrière Bernard Drainville (PQ) avec 15 506 voix et Simon JolinBarrette (CAQ) 7089 voix. Djemila Benhabib Candidate du Parti Québécois dans la circonscription de Trois Rivières, où 32 018 électeurs étaient inscrits, elle a recueilli 10 254 votes (32, 02%) des voix, devançant cinq autres candidats et s’inclinant de justesse devant la Libérale Danielle SaintAmant (10833 voix).

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Points de vue

Québécois d’origine maghrébin

Entre intégration et assimilation

Par Radouane Bnou-Nouçair L’histoire de l’humanité est jalonnée de crimes atroces ayant ensanglanté le monde. Ces drames, qui ont souvent révélé combien l’âme humaine pouvait être noire, sont trop nombreux pour être listés de manière exhaustive.

L’hypocrisie s’est beaucoup perfectionnée avec le temps et peut, aujourd’hui, revêtir différentes formes qui la rendent plus sournoise et donc, plus dangereuse.

Les crimes les plus abjects de l’histoire Cependant, pour l’illustration, il n’est pas interdit de rappeler les plus marquants d’entre eux comme : l’extermination des indiens d’Amérique du Nord, les crimes religieux de la Saint Barthélémy, les milliers de mort du canal de Panama, les horreurs des deux bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki, les traites de l’esclavage, les millions de victimes des campagnes napoléoniennes et des deux guerres mondiales et notamment la Shoah, l’éradication des musulmans de l’ex-Yougoslavie, les massacres de Sabra et Chatila, etc.

S’intégrer, c’est s’enraciner sans se déraciner.

Pourtant, parmi tous ces crimes, aussi horribles les uns que les autres, les médias occidentaux les plus influents ont des préférences; il y en a qu’ils adorent se remémorer pour les rappeler à leur large public dont ils ont pour mission occulte d’orienter l’opinion. Exemple de drame hyper médiatisé et périodiquement remis à l’ordre du jour : l’attentat du 11 septembre 2001 qui avait fait plus de 3000 victimes.

Intégration ou assimilation? Un des amalgames les plus dangereux, c’est celui qui est entrain de se développer sournoisement au Québec. On est en train de confondre, dans l’esprit de la population : assimilation et intégration.

S’assimiler, c’est se fondre entièrement dans la culture du pays d’accueil en sacrifiant sa culture d’origine. Une autre différence distingue les deux concepts : l’assimilation est un choix tandis que l’intégration est un devoir.

Mme Pauline Marois et Mme Djamila Benhabib

Toute personne normalement constituée, disposant d’un minimum de pensée autonome, pourra cependant constater que tous ces drames, ces crimes, et autres exterminations historiques ne sont l’apanage ni d’une nation (bien que les États-Unis détiennent le record de participation aux massacres humanitaires), ni d’un peuple, ni d’une idéologie et encore moins d’une religion, en particulier. Mais, souvent, les intentions, qu’il faut toujours décoder, sont encore plus dangereuses que les actions qui en découlent car leurs effets sont dévastateurs et durables. Ces rappels sont nécessaires pour expliquer pourquoi une partie de la population immigrante, particulièrement celle d’origine maghrébine, est admise sans être acceptée. L’Occident, le Québec et les amalgames Le Québec, jeune région née de l’immigration, peut se prévaloir de sa richesse qui n’est pas seulement naturelle mais aussi humaine et culturelle. Le libéralisme économique exacerbé et poussé à son extrême, est en train d’enfermer l’Occident dans le tourbillon des crises de plus en plus fréquentes.

Le Québec, avec ses quatre siècles d’existence, a encore les moyens de devenir le microcosme d’une société occidentale, puissante, bien sûr, riche toujours mais surtout tournée vers l’humain. Malheureusement, au Québec, beaucoup de gens, sciemment ou non, veulent faire de cette province, une pâle copie de pays européens en crise ou encore une petite région récalcitrante mais dépendante des ÉtatsUnis, en faisant l’impasse de sa richesse humaine et culturelle issue de son immigration. Une fois de plus, il faut réitérer que la population maghrébine musulmane du Québec n’est pas dupe. Elle sait, comme la plupart des citoyens sensés de cette belle région, que lorsque les médias, dont on peut raisonnablement se demander aux noms de quels intérêts ou groupes d’intérêts occultes ils agissent, commencent à mettre la laïcité en avant, c’est le voile islamique qu’on vise; quant on (re) parle d’accommodements raisonnables, c’est encore la population musulmane qu’on vise ou quant on ressort le cas des produits «Halal», c’est encore et toujours la population musulmane qui est visée, même si on noie le poisson avec quelques cas d’incidents d’écoles juives ou de petits problèmes très localisés impliquant les sikhs.

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Comme vient de le démontrer le cas de Djamila Belhabib, même l’assimilation volontaire n’est pas une garantie d’intégration quant elle n’est pas accompagnée d’une volonté d’acceptation par la société d’accueil. C’est ainsi que, malgré tout ses efforts et malgré tout l’appui du parti québécois, Djamila Belhabib sera toujours pour certains une québécoise tout court mais pour d’autre, elle ne sera qu’une immigrante d’origine algérienne. Cette femme, qui a voulu mener «sa vie à contre courant» en reniant voire en combattant sa propre communauté pour s’assimiler, vient d’être ramenée à la réalité par les problèmes qu’elle vient de vivre dans sa circonscription et par sa défaite, in extrémis, il est vrai!, aux élections du 4 septembre 2012. On ne se débarrasse pas aussi facilement de ses origines parce que ce ne sont pas des habits qu’on porte et qu’on peut enlever selon notre bon vouloir. Nos origines font partie de nous; ils sont en nous. Le Québec, pour des raisons politiques, en cherchant à transformer l’assimilation imparfaite de Djamila Benhabib en une intégration réussie, ne fait, en fait que confirmer que le point de départ de l’intégration, c’est la volonté du pays d’accueil d’accepter le nouvel arrivant. Et c’est ce point de départ inexistant qui explique que la population immigrante maghrébine soit marginalisée dans une région où elle a le potentiel (maîtrise du français, des diplômes de haut niveau, respect des valeurs du Québec et des lois en vigueur, etc.) pour bien s’intégrer.

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Migrances

Fraudes à la résidence permanente et à la citoyenneté

11 000 cas sous examen

Les enquêtes menées par le gouvernement du Canada en lien avec la fraude en matière de résidence continuent à prendre de l’ampleur. En effet, près de 11 000 personnes pourraient être impliquées et avoir menti aux fins de l’acquisition de la citoyenneté canadienne ou du maintien de leur statut de résident permanent.

sont soumis à une surveillance particulière et ces personnes feront l’objet d’un signalement si elles tentent d’entrer au Canada ou d’acquérir la citoyenneté canadienne. La majorité de ces personnes se trouvent fort possiblement à l’extérieur du pays.

“Nous appliquons fermement les lois canadiennes à l’endroit des personnes qui ont acquis la citoyenneté canadienne de manière frauduleuse”, a déclaré le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney. “La citoyenneté canadienne n’est pas à vendre. Nous prenons des mesures pour retirer la citoyenneté canadienne et le statut de résident permanent des personnes qui ne respectent pas les règles et mentent ou trichent pour acquérir le statut de citoyen canadien.”

Pour pouvoir présenter une demande de citoyenneté canadienne, un résident permanent doit résider au Canada pendant trois ans au cours des quatre années précédant la présentation de sa demande. Pour conserver son statut de résident permanent, il doit, sauf quelques exceptions, être effectivement présent au Canada pendant deux ans au cours de chaque période de cinq ans.

3140 révocations de citoyenneté Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) a entrepris de révoquer la citoyenneté de quelques 3 140 citoyens qui l’ont acquise frauduleusement. Le ministre Kenney a annoncé la tenue d’enquêtes l’année dernière. CIC collabore étroitement avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les bureaux canadiens à l’étranger dans le but de lutter contre ce type de fraude.

Des consultants sans scrupules Le cas typique est celui du résident permanent qui a recours aux services d’un représentant en immigration sans scrupule pour établir frauduleusement une preuve de résidence au Canada alors qu’il se trouve en réalité à l’étranger la plupart du temps ou même en permanence. Cela vise à faire en sorte que l’intéressé puisse conserver frauduleusement son statut de résident permanent et présenter ultérieurement une demande de citoyenneté canadienne. Les enquêtes menées par la GRC et l’ASFC ont permis de constater qu’une famille de cinq peut payer jusqu’à 25 000 $ sur une période de quatre ans ou plus pour créer l’illusion qu’elle réside au Canada.

“L’annonce d’aujourd’hui (10 septembre) est le fruit du travail exhaustif réalisé par la GRC et l’ASFC, et il importe de souligner ces efforts qui ont mené au dépôt d’accusations”, a indiqué le ministre de la Sécurité publique du Canada, Vic Toews. “Ces efforts découlent de l’engagement que le gouvernement a pris à l’égard de la préservation de l’intégrité de notre système d’immigration.” 5000 résidences permanentes litigieuses En outre, le Ministère se penche depuis un certain temps sur le cas de personnes qui n’ont pas encore acquis la citoyenneté. Les dossiers de près de 5 000 résidents permanents que l’on sait impliqués dans un stratagème de fraudes en matière de résidence

M Jason Kenney

Finalement, CIC surveille également les dossiers de 2 500 autres personnes au sujet desquelles nous avons des préoccupations pour diverses raisons. Ces personnes feront l’objet d’une évaluation plus rigoureuse si elles décident de présenter une demande. Ainsi, ce sont au total près de 11 000 personnes qui sont visées, de près ou de loin, par une enquête sur la fraude en matière de citoyenneté ou de résidence. Jusqu’à présent, CIC et ses partenaires ont renvoyé plus de 600 anciens résidents permanents visés de près ou de loin par une enquête, ou leur ont refusé

Le Plan Kenney en bref

l’entrée, et ont refusé environ 500 demandes de citoyenneté où les demandeurs ne satisfaisaient pas à l’obligation de résidence. Près de 1 800 demandeurs visés de près ou de loin par une enquête ont abandonné leur demande de citoyenneté alors que la nouvelle au sujet de ces enquêtes se propage. “Nous ne resterons pas inactifs et ne laisserons pas les gens mentir et tricher pour acquérir la citoyenneté, a ajouté le ministre Kenney. J’encourage quiconque possédant de l’information en lien avec une fraude en matière de citoyenneté à composer le numéro de notre ligne de dénonciation pour dénoncer cette fraude. Il n’existe aucune date limite pour mener une enquête sur ce type de fraude.” Lors des six dernières années, le Canada compte le plus haut niveau d’immigration durable de l’histoire du Canada. Le gouvernement du Canada est voué à créer un système d’immigration qui attire les meilleurs et les plus brillants au Canada tout en protégeant notre système d’immigration contre les personnes qui voudraient abuser notre générosité. Source : Citoyenneté et Immigration Canada

L’opposition réagit

Chaque année, quelque 160 000 personnes obtiennent leur citoyenneté. Depuis l’adoption de la Loi sur la citoyenneté en 1947, seulement 70 personnes s’étaient vu retirer leur citoyenneté. La campagne annoncée par M. Jason Kenney est d’une toute autre dimension. En effet - Des procédures de révocation de la citoyenneté vont être entreprises contre 3139 personnes. - 5000 résidents permanents qui auraient aussi fraudé « feront l’objet d’une surveillance accrue » s’ils tentent de revenir ou de devenir citoyens. - 530 lettres d’avis ont été envoyées aux personnes concernées. - 506 demandes de citoyenneté ont été refusées - 614 résidents permanents ont été renvoyés chez eux. - Depuis 2010 et le début de cette campagne d’Immigration Canada, 19 citoyennetés ont été révoquées - un processus complexe qui dure en moy enne deux ans.

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L’annonce faite par M. Jason Kenney à immédiatement fait réagir l’opposition qui estime que le problème existe, mais ne devrait pas être la priorité absolue du ministre. « Le plus gros problème c’est les individus qui sont qualifiés, qui répondent aux critères, et dont les délais de processus les privent de leur citoyenneté - un chiffre qui dépasse les 100 000 personnes », a déclaré le libéral Kevin Lamoureux. Sa collègue néodémocrate Sadia Groguhé estime que M. Kenney ferait mieux d’agir en amont, en s’assurant d’avoir assez de fonctionnaires pour que le système roule rondement et en s’attaquant aux consultants malhonnêtes. Le ministre avait indiqué qu’il tenterait de modifier la Loi pour exiger que les consultants des demandeurs de citoyenneté soient reconnus par un organisme de réglementation.

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Migrances

Un faux Américain Des norvégiens «par erreur» canadien De nombreux étrangers, en majorité Marocains et En vue de l’élection présidentielle aux États-Unis, les républicains de l’État de la Floride tentent eux aussi de débusquer de faux citoyens, dans le cadre d’une campagne pour restreindre les mesures d’identification des électeurs. Après des mois d’enquête, ils en ont trouvé un : le Canadien Josef Sever, 52 ans, qui a plaidé coupable en Cour fédérale la semaine dernière d’avoir faussement allégué être un citoyen américain et d’avoir voté illégalement aux élections présidentielles de 2004 et 2008. La fausse citoyenneté de M. Sever lui a aussi permis d’acheter des armes à feu et d’obtenir un permis de port d’arme dissimulée. M. Sever risque cinq ans d’emprisonnement. Il connaîtra sa sentence le 9 novembre, trois jours après l’élection présidentielle américaine.

Turcs, ont obtenu la nationalité norvégienne alors qu’ils n’avaient demandé qu'un simple visa. Depuis que les autorités norvégiennes s’en sont rendu compte, elles veulent maintenant « corriger » cette erreur considérée comme «gênante». En demandant un visa long séjour en Norvège entre 1960 et 1975, un nombre indéterminé de personnes, de diverses origines, se sont vus octroyer automatiquement la nationalité norvégienne en 1990 après le passage du système basé sur la carte au système informatisé, rapporte la presse locale.

C’est seulement en 2007 que les autorités norvégiennes détectent l’erreur. Principale piste : A l’époque, de nombreux Marocains et Turcs s’étaient rendus aux ambassades de Norvège à Rabat et à Ankara pour demander leur passeport norvégien. Ce qui a éveillé la curiosité des autorités qui ont ainsi recensé près de 58 000 personnes ayant obtenus la nationalité par erreur.

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Destitution de la nationalité Pour le directeur adjoint des impôts, Harald Hammer la situation présente est très « ennuyeuse », mais il convient « simplement à veiller à corriger » l’erreur. En clair, le responsable norvégien veut tout simplement dire qu’il faut destituer de la nationalité tous ceux qui l’ont obtenue alors qu’ils n’avaient droit qu’à un visa long séjour.

Mais pour les ressortissants non européens, la tâche risque d’être plus compliquée, puisque selon les autorités norvégiennes, certains ne savent même pas qu’ils détiennent la nationalité. « Nous ne pouvons pas envoyer des lettres parce que nous ne savons pas où ils vivent », souligne M. Hammer.

Seulement, la plupart des personnes concernées ont immigré en Norvège avant 1975, et n'ont pas ensuite été inscrites comme résidents, précise M. Hammer. Pour lui, le cas des Européens est plus simple à traiter. S’ils émettent une demande de passeport, la Direction des impôts pourra vérifi-

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les anciens passeports ou consulter les anciens annuaires téléphoniques pour vérifier qu’ils sont concernés ou non par « l’erreur de nationalité ». « De nombreux cas seront résolus facilement dans la coopération entre la Direction et les ambassades de Norvège, confie le responsable norvégien.

Quoiqu’il en soit, la Norvège est décidée à rectifier cette erreur, même si c’est une tâche de titan. Pour l’instant, les autorités norvégiennes ont attribué à tous les migrants des années 1960 à 1975 le statut de « nationalité inconnu » en attendant d’avoir plus de précisions.

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Urbanisme

Programme triennal d'immobilisations 2013-2015

Montréal va investir 4,1 milliards de dollars Le président du comité exécutif, M. Michael Applebaum, a récemment présenté le programme triennal d'immobilisations (PTI) 2013-2015 de la Ville de Montréal. Doté d'une enveloppe de 4,1 milliards de dollars, ce PTI poursuivra les investissements dans les secteurs désignés comme étant prioritaires : les infrastructures de l'eau et de transport. Avec des enveloppes respectives de 1,4 G$ et de 1,1 G$, ces domaines accaparent plus de 60 % des investissements du PTI. Ainsi, au cours des trois prochaines années, 75 % du PTI sera affecté à la protection et à la réhabilitation d'éléments d'actif déjà existants, alors que 25 % servira à la réalisation de nouveaux projets. Cette répartition reflète l'importance qu'accorde l'administration à la préservation de l'actif et du patrimoine montréalais.

Infrastructures de transport D'ici 2015, la Ville injectera 1,1 G$ dans les infrastructures de transport afin de maintenir en état un réseau routier vieillissant, comprenant plus de 5 000 kilomètres de chaussée et près de 600 structures. L'administration consacrera 108 M$ aux ponts, tunnels et viaducs considérés comme prioritaires. D'autre part, 100 M$ seront investis dans l'abaissement de l'autoroute Bonaventure et le réaménagement du secteur adjacent à ce boulevard. Le carrefour Pie-IX-Henri-Bourassa sera complètement refait, grâce à un investissement de 34 M$, et près de 23 M$ seront consacrés au développement de projets connexes aux travaux entrepris par le Ministère des Transports du Québec dans le réaménagement de l'échangeur Turcot, de l'échangeur Dorval et de certaines infrastructures à proximité de l'aéroport Montréal-Trudeau. Infrastructures de l'eau En 2013, la Ville injectera 420 M$ dans les infrastructures de l'eau, et le montant total prévu pour les trois prochaines années s'élève à 1,4 G$. Ces investissements seront principalement affectés à la production d'eau potable, à la réhabilitation des conduites du réseau principal de distribution et d'égouts, à la mise à niveau des usines de traitement des eaux usées, à la construction de bassins de rétention et à la réfection des réservoirs des stations de pompage. Transport actif et collectif La Ville fournit une contribution annuelle de près de 400 M$ à la STM. Ces investissements portent des fruits : pour la seule année 2011, la STM a vu le nombre de déplacements bondir de 4,2 %. D'autre part, la Ville accompagne l'Agence métropolitaine de transport (AMT) dans le déploiement du train de l'Est. En plus d'élargir et de prolonger le boulevard Maurice-Duplessis au coût de 20 M$ pour permettre un accès à la future gare de Rivière-des-Prairies, la Ville investira plus de 5 M$ pour faciliter l'accès à la gare de Pointe-auxTrembles et réaménager les terrains vacants adjacents au futur quartier de la gare. De plus, en investissant 33 M$ sur trois ans dans le projet de service rapide par bus (SRB) sur le boulevard Pie-IX, la Ville s'engage avec l'AMT dans la réalisation d'un système intégré de transport.

La Ville injectera près de 40 M$ dans le développement et la mise aux normes de son réseau de pistes cyclables. Ce montant s'ajoute aux 48 M$, consentis entre 2004 et 2011, qui ont permis de construire 190 kilomètres de pistes cyclables additionnelles sur le territoire. Afin d'améliorer la sécurité des piétons, la Ville réalisera des aménagements concrets tels que l'élargissement des trottoirs, l'ajout de passages piétonniers prioritaires dotés d'une signalisation et l'intégration de décomptes lumineux à de nombreuses intersections. Ces mesures continueront d'être déployées dans les arrondissements grâce à des investissements de 41 M$. Espaces verts et parcs La Ville investira 252 M$ dans les parcs et les espaces verts. Cette somme sera utilisée pour bonifier les équipements de jeu, aménager les espaces verts, protéger les milieux naturels et procéder à la réfection de divers éléments de mobilier urbain comme les gradins, les lampadaires et les fontaines. Ces investissements s'inscrivent à l'intérieur d'une cure de rajeunissement amorcée en 2003. Par ailleurs, un montant de près de 50 M$ sera affecté à la poursuite de l'aménagement d'un chemin de ceinture du mont Royal, à la réhabilitation du troisième sommet, qui aura une superficie de 23 hectares, à la remise à neuf du bassin du lac aux Castors, à l'illumination de la croix et à la protection des éléments patrimoniaux du mont Royal. Les nombreux parcs répartis dans les 19 arrondissements bénéficieront quant à eux d'une enveloppe de 73 M$ sur trois ans. Sports et les activités récréatives La Ville a récemment démarré deux projets d'envergure dans le domaine sportif : la construction du centre de soccer intérieur Saint-Michel et d'un complexe sportif dans l'arrondissement de Saint-Laurent. Ces projets représentent des investissements respectifs de 31 M$ et de 43 M$. Les nombreux arénas de la ville font l'objet d'une cure de rajeunissement intensive amorcée en 2010. D'ici 2015, la Ville injectera près de 91 M$ supplémentaires dans une vingtaine d'arénas, dont ceux de Rosemont-La PetitePatrie, d'Ahuntsic-Cartierville et de Saint-Léonard. Les piscines municipales font également l'objet d'une attention. Grâce à une injection de 2,6 M$, diverses installations bénéficieront de jeux d'eau et d'espaces familiaux au cours des trois prochaines années, dont celles des parcs André-Laurendeau, Jeanne-Mance, La Fontaine et De Gaspé. Quant à la piscine du parc Jean-Drapeau, très populaire auprès des familles montréalaises, elle sera l'hôte des Championnats mondiaux de la FINA en 2014. La Ville y investira 10 M$ pour rénover les installations du bassin olympique et accueillir cette compétition internationale dans le respect des standards sportifs en vigueur. Culture Le réseau des 43 bibliothèques municipales subit actuellement une profonde

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mutation. D'abord, 19 M$ seront investis dans la construction de la nouvelle bibliothèque Marc-Favreau, dans l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. Quant aux bibliothèques des arrondissements de Saint-Laurent et de Pierrefonds-Roxboro, elles profiteront d'une nouvelle philosophie en matière de design afin d'intégrer des principes modernes d'architecture. Des espaces dédiés favorisant à la fois la lecture, le travail en groupe, l'utilisation des outils informatiques et le partage des connaissances y seront aussi ajoutés. Montréal poursuivra la phase 2 du Quartier des spectacles en engageant des fonds de 27 M$ pour achever le réaménagement du secteur de la Place des Arts. La phase 2 des travaux viendra bonifier davantage ces lieux de rassemblement. Valorisation du patrimoine Afin de remettre en valeur le riche héritage de divers secteurs, 71 M$ seront investis dans l'aménagement du VieuxMontréal, la revitalisation du pôle Frontenac, l'embellissement du Quartier chinois et le renouvellement du square Cabot. Logements abordables Par le biais d'investissements totalisant plus de 15 M$ d'ici 2015, la Ville s'assurera qu'elle rencontre ses objectifs en matière de logements sociaux et communautaires qui seront offerts dans les projets immobiliers suivants : les Bassins du Nouveau Havre, le quartier de la gare de Pointe-aux-Trembles, le golf de l'Est, le Faubourg Contrecœur, Norampac, les places l'Acadie et HenriBourassa. Sécurité publique Pour garantir la sécurité des citoyens et celle du personnel intervenant, la Ville investira 143 M$ en sécurité publique. Des investissements de 66 M$ serviront au déploiement du système évolué de radiocommunication vocale (SÉRAM) sur l'ensemble de l'agglomération de Montréal. Par ailleurs, le programme de protection des casernes de pompiers se poursuit grâce à des investissements de 20 M$. Près de 8 M$ seront investis dans la construction de deux nouvelles casernes dans l'arrondissement de

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Pierrefonds-Roxboro et de Rivière-desPrairies-Pointe-aux-Trembles. Finalement, un montant de 34 M$ sera investi dans les programmes de remplacement des véhicules de police et d'incendie. Gestion des matières résiduelles La Ville continue à mettre en œuvre des actions concrètes pour diminuer la quantité de matières résiduelles à enfouir. Près de 34 M$ seront investis dans la construction, la réfection et la réhabilitation d'infrastructures de gestion des matières résiduelles. Au cours des prochaines années, la Ville compte moderniser le traitement des matières résiduelles sur son territoire. Des investissements de 6 M$ sont prévus à cet effet. Santé D'ici 2015, 30 M$ seront investis par la Ville pour soutenir la construction du CHUM et du CUSM. Urbanisme Montréal s'est engagée à redonner vie à de grands sites urbains sous-utilisés et a ciblé particulièrement le Havre de Montréal, le campus d'Outremont, le triangle Namur-Jean-Talon Ouest et le Technoparc de Montréal comme sites à redynamiser. Pour soutenir cette revitalisation et accompagner les promoteurs de projets, la Ville de Montréal injectera 210 M$ dans les infrastructures de ces quatre sites au cours des trois prochaines années. 375e anniversaire En 2017, Montréal célébrera son 375e anniversaire. Afin de marquer l'événement, la Ville investira 475 M$ entre 2012 et 2017 pour des projets qui enrichiront notre mémoire collective. Parmi les projets retenus, mentionnons le développement du chemin de ceinture du mont Royal, les aménagements du Complexe environnemental de SaintMichel, certains projets d'Espace pour la vie et le réaménagement du parc Jean-Drapeau. Sources : Ville de Montréal; cabinet du maire et du comité exécutif


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Conjoncture

Création de 34 300 emplois... à temps partiel Et taux de chômage à 7,3 % L’économie canadienne a créé 34 300 emplois au mois d’août 2012, une performance supérieure aux attentes qui a néanmoins été accueillie avec prudence par les économistes qui étudient les rouages internes du marché.

Tous les gains réalisés en août et dévoilés vendredi par Statistique Canada ont pris la forme d’emplois à temps partiel. De plus, de lourdes pertes ont été décelées dans le secteur de la production des biens, où les salaires sont fréquemment plus élevés. Le taux de chômage s’est maintenu à 7,3 %, alors que la main-d’œuvre a augmenté au même rythme que les gains d’emploi. Baisse dans la construction L’économiste Doug Porter, de la Banque de Montréal, a estimé que ces données sont « un peu meilleures que ce qu’on attendait […] mais quand même décevantes ». « Je ne m’emballerais pas trop parce qu’une bonne partie de cette robustesse est superficielle, a-t-il prévenu. Elle est due à une forte augmentation des emplois à temps partiel et on constate même un déclin du nombre d’heures travaillées. Quand on regarde ça rapidement, on voit que le taux de chômage est demeuré inchangé. Il est demeuré stable depuis trois mois et il est inchangé depuis l’an dernier. » M. Porter a été particulièrement étonné par la disparition de 44 000 emplois dans le secteur de la construction, dont plusieurs en Ontario. De son côté, l’économiste Jimmy Jean, de Marché des capitaux Desjardins, estime que cette performance est satisfaisante, puisque les analystes n’attendaient la création que de 10 000 nouveaux emplois. Ce sont

maintenant 20 000 emplois qui ont été créés mensuellement en moyenne au pays depuis le début de l’année. « C’est une performance acceptable qui doit être remise en contexte. Le marché de l’emploi canadien démontre une nouvelle fois sa résilience face aux difficultés », a-t-il dit. Les salaires horaires ont augmenté de 3,8 % en août, contre 3,6 % en juillet. Selon Statistique Canada, l’emploi a progressé au Québec, en ColombieBritannique, en Saskatchewan et au Manitoba. Il a baissé en Ontario et à l’Îledu-Prince-Édouard. Il y a eu peu de variation dans les autres provinces. Au Québec, la hausse s’est chiffrée à l’emploi a augmenté de 32 500 , essentiellement dans le travail à temps partiel. Par rapport au mois de juillet, le taux de chômage dans la province était inchangé à 7,6 %. En Ontario, le taux de chômage s’est établi à 8,0 %, en hausse de 0,1 point de pourcentage par rapport à juillet. L’emploi a diminué de 24 900, se fixant à un niveau semblable à celui enregistré en août 2011. Au Nouveau-Brunswick, le taux de chômage est passé de 10 % en juillet à 10,4 % en août.

Taux de chômage par province en août

(Entre parenthèses les chiffres du mois de juillet) Terre-Neuve-et-Labrador : 12,7 Île-du-Prince-Édouard : 11,7 Nouvelle-Écosse : 9,7 Nouveau-Brunswick : 10,4 Québec : 7,6 Ontario : 8 Manitoba : 5,4 Saskatchewan : 4,4 Alberta : 4,4 Colombie-Britannique : 6,7

(12,8) (10,2) (9,4) (10) (7,6) (7,9) (5,7) (5) (4,6) (7)

Sécurité de l’emploi

On reste optimistes! Malgré l’incertitude qui perdure sur le plan économique, les Canadiens se montrent plus optimistes qu’à la même époque l’année dernière en ce qui a trait aux projets d’embauche et aux perspectives de croissance de leur entreprise, selon le Sondage annuel BMO de la fête du Travail. Selon les conclusions de l’étude de la Banque de Montréal, 41 % des Canadiens estiment que leur entreprise est en croissance, et s’attendent à ce

qu’elle embauche cette année. Près des deux tiers se disent à l’aise quant à leur sécurité d’emploi (ce qui représente une hausse de 13 % par rapport à 2011), et quatre sur dix s’attendent à obtenir une hausse de salaire ou une promotion cette année (soit 11 % de plus qu’en 2011). Seulement 22 % s’attendent à ce que leur entreprise procède à des mises à pied. À une question posée séparément, une personne sur quatre a exprimé des inquiétudes

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quant à sa sécurité d’emploi (24 %). Les Canadiens qui résident dans les provinces des Prairies (Saskatchewan et Manitoba) sont les plus confiants (81 %), tandis que les travailleurs du Québec sont les plus inquiets (29 %). Source : Radio Canada

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Conjoncture

La croissance ralentit … Les services économiques de la Banque Royale s'attendent maintenant à une progression de 2,1 % du produit intérieur brut (PIB) du Canada cette année, soit moins que la croissance de 2,6 % qui était anticipée en juin. « Les données économiques mondiales ont été quelque peu décevantes au deuxième trimestre, et le Canada n'a pas fait exception », écrit l'économiste en chef de la RBC, Craig Wright. Il précise notamment que la hausse des exportations a été modeste et que les ventes du secteur de la fabrication ont reculé d'avril à juin. Malgré le contexte mondial, l'économie du Canada « poursuit son expansion, qui devrait s'affermir au fur et à mesure que s'atténueront les obstacles temporaires et que s'amélioreront les perspectives de croissance à l'échelle mondiale », ajoute M. Wright. La Banque du Canada prévoit elle aussi une croissance de 2,1 % du PIB du pays en 2012.

Lorsque les perspectives mondiales seront meilleures, la RBC prévoit que les entreprises du pays investiront de nouveau de manière marquée, ce qui sera un facteur de croissance significatif. La croissance au pays devrait sûrement provenir des provinces de l'Ouest canadien. Alors qu'en juin la RBC disait s'attendre à ce que la Banque du Canada commence à hausser son taux directeur d'ici la fin de l'année, elle estime maintenant que cela devrait se produire au cours de 2013. +1% au Québec Pour le Québec, la RBC table sur une croissance de 1 %, ce qui est très inférieur à la progression de 1,6 % qui était prévue en juin. « Les baisses mensuelles consécutives du PIB réel de mars à mai ont déçu, et indiquent probablement que l'économie québécoise était en marche arrière au deuxième trimestre, a avancé l'économiste en chef de la RBC, Craig Wright. Il ajoute toutefois que les facteurs qui nuisent à la croissance sont sûrement tem-

poraires et que la croissance devrait s'accélérer légèrement en 2013.

Montréal

2400 entreprises ont disparu depuis l’année 2000 Le nombre d'entreprises sur l'île de Montréal est à son plus bas depuis au moins 12 ans, selon les données de Statistique Canada. La dernière compilation de la Ville de Montréal indique qu'en décembre 2011 il y avait 58 953 entreprises sur l'île, une baisse de plus de 7 % depuis l'an 2000.

usines de textiles ou autres entreprises de fabrication sur l'île contre 3600 en décembre dernier. On retrouve maintenant à Montréal beaucoup moins d'usines de vêtements, de machines, de produits alimentaires et de produits métalliques entre autres. Le président de la Chambre de commerce de l'Est de Montréal, Denis Risler, constate l'hémorragie année après année.

La chute frôle les 40 % dans la fabrication Au tournant de l'an 2000, il y avait presque 6000

Montréal a été touchée par plusieurs fermetures ou annonces de fermetures, comme la raffinerie Shell,

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depuis quelques années. Denis Risler affirme qu'il y a tout de même une transformation positive de l'industrie dans l'Est de Montréal. Pour accélérer le développement, la Chambre de commerce plaide en priorité pour le train de l'est, le prolongement du métro dans l'est et la décontamination des terrains, en particulier dans le secteur du boulevard de L'Assomption. Source : Radio Canada

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Votre argent

Salaires et épargne

Les Québécois se sentent en confiance Un récent sondage porte à croire que la sécurité du revenu des Canadiens s’est améliorée, et que davantage de citoyens mettent plutôt de l’argent de côté pour des imprévus ou leur retraite. Selon ce coup de sonde réalisé auprès de 3000 employés pour le compte de l’Association canadienne de la paie (ACP), 47 % des travailleurs pourraient cependant éprouver des problèmes si leur chèque de paie était repoussé ne serait-ce que d’une semaine.

Ce taux est cependant inférieur à celui de 57 % constaté lors d’un sondage similaire effectué l’an dernier. Au Québec, seuls 33 % des travailleurs vivent d’un chèque à l’autre, ce qui classe la province en tête de file au pays en ce qui a trait à la sécurité du revenu. Le quatrième sondage annuel de l’ACP comprend un signe encourageant puisqu’il démontre qu’un plus grand nombre d’employés trouvent qu’ils sont

mieux en mesure d’accroître leur épargne. Bien que seulement 40 % employés tentaient d’épargner davantage et le faisaient l’an dernier, ce nombre a augmenté à 66 % en 2012, un saut énorme. Au Québec, les employés sont les meneurs en ce qui a trait à leur capacité d’accroître leur épargne (71 %). Ce taux d’épargne demeure malgré tout très bas, puisqu’environ la moitié des employés (46 %) disent d’être en

mesure que de placer 5 % ou moins de leur revenu de côté. Les spécialistes de la planification financière recommandent généralement un taux d’épargne de 10 % de la paie nette. En conséquence, 41 % des employés disent qu’ils devront travailler plus longtemps pour atteindre leurs objectifs de retraite. Source : Presse canadienne

En matière de salaire, tout est évidemment relatif.

On peut se considérer pauvre si on gagne 16 000 $ par année, ou riche quand on pense que l'on fait 13 ¢ la minute, soit presque de quoi se payer un appel interurbain d'une minute! Pour remettre les choses en perspectives, voici un petit exercice de calcul ramenant les salaires (et revenus) d’un certain nombre de Québécois et Canadiens exprimé en revenu par minute à la minute. Cet exercice est basé sur une semaine de 40 heures et deux semaines de congé par année.

la minute, soit seulement le double du salaire de son équivalent québécois. Bref, c'est une vraie aubaine pour chacun des Canadiens à qui il coûte à peine un sou par année. 3. Scott Gomez

1. Le Premier ministre du Québec

Le premier ministre du Québec a droit à un salaire de base annuel de 85 388 $, plus une indemnité additionnelle de 89 657 $ pour remplir ses fonctions de parlementaire pour un total annuel de 175 045 $. Ce qui donne à notre premier ministre un maigre salaire de 1,46 $ à la minute. 2. Le Premier ministre du Canada

Avant son décès, Steve Jobs s'était accordé un salaire de 1 $ par année pour son poste de PDG d'Apple. Pour gagner un simple sou, le père du Macintosh devait donc travailler 1200 minutes. Cela dit, l'ingénieux homme d'affaires n'était pas à plaindre, puisque sa fortune personnelle s'élevait déjà à 6,7 milliards de dollars, soit l'équivalent du PIB de la Barbade. Étant donné qu'il a vécu 56 ans, on peut tout de même estimer qu'il a gagné en moyenne 285,91 $ à la minute dès sa naissance. 7. Guy Laliberté

Durant la saison 2010-2011, Scott Gomez a joué 80 parties avec une moyenne de temps de glace de 18 minutes 34 secondes. On peut donc dire que Scott Gomez a joué environ 1480 minutes pour le Canadien cette saison-là. Avec un salaire annuel de 8 millions de dollars, Scott Gomez a coûté au club de Montréal 5405,51$ la minute. 4. Un Québécois moyen Le Québécois moyen gagne 21,60 $ de l'heure, soit 43 200 $ par année, ou 0,36 ¢ la minute. Ainsi, dix minutes de travail permettront au Québécois moyen de parler pendant une minute avec ses amis du TimorOriental, puisqu'un appel du Québec vers ce pays coûte 3,93 $ la minute. Salaire à la minute d'un habitant du Timor-Oriental : 1¢. 5. Un étudiant Québécois Les étudiants au baccalauréat disposent d'un budget moyen de 13 330 $ par année et travaillent près de 20h par semaine. Ceci confère à l'étudiant un salaire minute de 22 ¢. Pour se procurer le modèle de base du iPad, l'étudiant moyen devra donc travailler 2360 minutes. 6. Steve Jobs

Aux dernières nouvelles, la fortune de Guy Laliberté s'élevait à 2,5 milliards de dollars. L'homme de 52 ans a jusqu'ici vécu quelque 27 618 393 minutes. Il a donc accumulé 91,52 $ à la minute tout au long de sa vie, soit plus que le premier ministre du Québec à l'heure cette année. Il lui aura fallu 382 430 minutes pour se payer un voyage dans l'espace à 35 millions de dollars. 8. Le travailleur au salaire minimum Depuis le 1er mai 2011, le salaire minimum a atteint un taux horaire de 9,65 $ au Québec. À la minute, ça fait 16 ¢. Un emballeur dans une épicerie pourra donc s'acheter 16 sacs à 5 ¢ après avoir travaillé pendant 5 minutes, mais devra travailler 1562 minutes pour les remplir. 10. Un mendiant En 1991, l'émission Caméra91 avait fait un test pour savoir combien pouvait gagner un mendiant dans la rue. L'étude, non scientifique, avait démontré qu'un mendiant pouvait gagner entre 12 et 42 dollars de l'heure. Mais ça, c'était en dollars de 1991. Avec l'inflation, un mendiant gagnerait donc aujourd'hui entre 18,96 $ et 66,37 $ de l'heure, soit entre 32 ¢ et 1,11 $ la minute.

Le Canada fait presque six fois la taille du Québec, et compte près de quatre fois le nombre d'habitants. Le premier ministre du Canada devrait donc gagner au moins cinq fois le salaire du premier ministre du Québec. Or, Stephen Harper gagne la modique somme de 315 462 $ par année, c'est-à-dire 2,63 $ à

Source : Presse Canadienne

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Économie insolite

Que peut-on faire avec 20 $ en poche ? Les nouveaux vingt dollars, le billet de monnaie le plus utilisé au pays, seront bientôt dans nos poches. Question : 20$ est-ce beaucoup d’argent ou peu de choses? Selon que l’on soit optimiste ou pessimiste, la réponse à cette question pourra grandement différer. Les variations dans les réponses sont également une question de temps, de mœurs et d’époque. Voici un petit exercice d’économie insolite qui ne vous fera peut-être pas changer d’avis sur la question mais qui pourra à tout le moins vous faire sourire. En 1900 Avec 20$ on pouvait acheter: • Un gramophone, l'ancêtre de nos chaînes stéréo : 15 $ • Un corset, accessoire très répandu auprès des femmes à l'époque : 2,50 $ • Un repas au resto : 0,25 $ • Une chemise pour homme : 0,35 $ • Des souliers en cuir pour femme : 1,10 $ • Des patins à glace : 0,19 $ • Un bouquet de fleurs : 0,05 $ • Une livre de beurre : 0,21 $ • 3 livres de biscuits soda : 0,23 $ • Total : 19,88 $ Repère : Le salaire hebdomadaire moyen en 1901 d'un(e) ouvrier(e): 7,78 $ En 1915 On pouvait acheter: • Une poupée : 1,00 $ • Sac à main : 1,50 $ • Bottines pour enfants : 1,50 $ • Bague en or pour femme : 13,00 $

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Dentifrice : 0,25 $ Bottillons pour femme : 2,50 $ Total : 19,75 $

En 1930 On pouvait acheter : • Un passage Québec-Montréal par bateau (durée de 12 heures):14,00 $ • Cigarettes (paquet de 21): 0,25 $ • Pain blanc : 0,10 $ • Une livre de beurre : 0,32 $ • Barre de chocolat : 0,05 $ • Soupe Campbell : 2/0,25 $ Repère : Salaire hebdomadaire moyen d'un(e) ouvrier(r) en 1931 : 26,23 $ En 1945 On pouvait acheter : • Un billet pour une pièce de théâtre au Monument National : 1$-2$ • Couchette de bébé : 12,77 $ • Seau et essoreuse tout-en-un en bois : 4,50 $ • Souliers pour enfants : 1,49 $ • Ensemble salière et poivrière : 0,34 $ • Paquet de café : 0,35 $ • Jus de pomme : 0,13 $ • Douzaine d'œufs : 0,39 $ • Total : 19,97 $ Repère : Salaire hebdomadaire moyen d'un(e) ouvrier(e) en 1949 : 41,19 $ En 1960 On pouvait acheter : • Crinoline pour fillette : 1,99 $ • Gaine pour femme : 4,98 $ • Pneus (4) : 10,88 $ • Kraft Diner : 7/1,00 $ • Brocoli : 0,25 $ • Deux livres de bananes : 0,25 $ • Une livre de bœuf haché : 0,43 $ • Total : 19,78 $

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Repère : Salaire hebdomadaire moyen d'un(e) ouvrier(e) en 1960 : 75,54 $ En 1975 On pouvait acheter: • Chemise pour homme : 7,99 $ • Souliers Adidas : 6,98 $ • Pommes (5 livres) : 0,79 $ • Œufs (douzaine) : 0,69 $ • Fraises (chopine) : 0,59 $ • Mélange à gâteau Duncan Hines : 0.69 $ • Sirop pour la toux Dimetapp :1,99 $ • Total : 19,72 $ Repère : Salaire hebdomadaire moyen d'un(e) ouvrier(e) en 1975 : 199,22 $ En 1990 On pouvait acheter: En tenant compte de l’entrée en vigueur cette année là de la TVQ , puis de la TPS à partir du 1er janvier 1991. • Entrée au Salon du livre de Montréal : 5,00 $ • Cassette « Unissons » de Céline Dion : 8,99 $ • Poupée Barbie : 5,99 $ • Total : 19,98 $ Repère : Salaire hebdomadaire moyen d'un(e) ouvrier(e) en 1990 : 496,31 $

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En 2005 On pouvait acheter: • Jus Tropicana (1,89 l) : 3,74 $ • Livre de beurre : 3,79 $ • Lait 2% (4 l) : 4,53 $ • Pizza congelée McCain : 3,99 $ • Soupe aux légumes St-Hubert (540 ml) : 1,99 $ • Chou-fleur : 0,99 $ • Journal de Montréal : 0,65 $ • Total : 19,68 $ Repère : Salaire hebdomadaire moyen en 2005 : 656,63 $ En 2009 On peut acheter • Billet de métro : 2,75 $ • Journal de Montréal (fin de semaine) : 2,04 $ • Douzaine d'œufs : 2,75 $ • Fromage (340 gr.) 3,49 $ • Beurre : 4,19 $ • Pain blanc : 2,99 $ • Tablette de chocolat : 1,19 $ • Total:19,85$ Repère : Salaire hebdomadaire moyen au Québec en 2008: 711,00 $


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Langue & culture

International des musiques sacrées de Québec

L’artiste Amina Alaoui à l’affiche La chanteuse internationale d'origine marocaine va se produire à l'international des musiques sacrées de Québec le 14 septembre. Elle présentera, pour la première fois en Amérique du Nord les chansons de son dernier album "Arco Iris" (arc-en-ciel). Il s’agit, nous dit-on, d’un «nouveau répertoire» qui poursuit une œuvre jusque là structurée en trois album : «Siwan» avec Jon Balke , «Alkantara» avec Henri Agnel et «Gharnati» avec un grand maitre du genre, Ahmed Piro

Amina Alaoui, dont l’art est une invitation au voyage dans les temps, vers l’Andalousie heureuse tous les clichés entourant la musique andalouse de genre Gharnati (Grenade) et rétablir dans ses droits une civilisation et une époque qui servent de référence dans toute évocation de la coexistence entre les trois religions monothéistes dans la paix et le brassage des cultures, la création et le savoir. Amina Alaoui a ainsi créé un pont avec les temps modernes. De fait, l’écouter entraine systématiquement des réflexions et des méditations sur le legs de cette culture millénaire "Arco Iris" ou arc-en-ciel (kaouss kozah) ouvre en ce sens, de vastes d'horizons rend sensible à des perceptions multiples nées sans doute du métissage entre l’andalous gharnati, le Fado et le Flamenco servi à la perfection par la voix magique de l’artiste. Certains critiques européens n’ont pas hésité à affirmer que « Amina Alaoui, on l’écoute plus avec l’âme qu’avec l’ouïe».

Amina Alaoui est née Fès où, très jeune, elle est immergée dans la musique et le chant Gharnati. S’en suivent des études poussées en musique classique, la publication d’un recueil de poésie et la sortie d’un premier album avec le maître incontesté du «Gharnati» Ahmed Piro. Elle séjournera ensuite à Paris (France) où elle se passionnera, dans les années 80, pour la musique médiévale avec l’artiste Henri Agnel. De cette passion nait un album, Al Kantara (Le pont) qui révélera son inimitable don pour les voyages entre les genres musicaux et les langues chantées. Son troisième album, tout aussi original, «Siwane», réalisé en collaboration avec Jon Balke, sera enregistré en Norvège.

Sa dernière œuvre, «Arco iris», qui sera présentée ce 14 septembre à Québec et une nouvelle promesse d’originalité et de talent. Son œuvre est désormais connue et reconnue. Amina Alaoui est ainsi lauréate de nombreux prix et récompenses dont le Prix (algérien) d'interprétation du Festival de musique Arabo-Andalouse d'Oran, le prix d'excellence du Festival Elle. Elle également lauréate de la Villa Médicis Hors les murs, pour ses recherches sur les confluences des courants musicaux qui sous-tend ses travaux artistiques.

Mme Amina Alaoui Amina Alaoui se produira le vendredi 14 septembre 2012 à 20h à l'Église Saint-Roch à Québec dans le cadre du festival international des musiques sacrées de Québec. Billetterie Faouzi Berrada Informations : http://www.imsq.ca/fra/programmation2011/programmation 2012/amina-alaoui.asp

1000 plaintes sur l'affichage déposées à l'Office québécois de la langue française Un point de presse devait avoir lieu le mercredi 12 septembre à 10 h, devant les bureaux de l'Office québécois de la langue française, à l'angle des rues Saint-Urbain et Sherbrooke Ouest. Mario Beaulieu, président du Mouvement Québec français (MQF), ainsi que Luce Cloutier, présidente du Mouvement Montérégie français, devaient prendre la parole pour annoncer qu’un millier de plaintes allaient être déposées devant l’Office Québécois de la Langue Française pour des infractions sur l’affichage constatées en Montérégie.

« Les quelque 1000 infractions relevées confirment que l'anglicisation de Montréal se propage en Montérégie », affirme Luce Cloutier. En effet, l'analyse des données du dernier recensement démontre que les transferts linguistiques des allophones avantagent de plus en plus l'anglais en Montérégie, malgré le fait que des francophones montréalais s'y établissent en grand nombre. Selon Mario Beaulieu, « cette situation résulte de l'affaiblissement de la loi 101 et du trop grand laxisme du gou-

vernement libéral qui a laissé dépérir la situation du français. » Pour Luce Cloutier et Mario Beaulieu, il y a urgence d'agir. Ils invitent donc la population à appuyer les initiatives du nouveau gouvernement pour le renforcement et l'application rigoureuse de la loi 101. Source : Mouvement Québec Français

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Arts & Diversité

Programme démART-Mtl

Le Conseil des Arts de Montréal investit 60 000 $ Pour l’inclusion des artistes issus de la diversité culturelle Fort des résultats obtenus depuis l’adoption, le 5 décembre 2006, de sa Politique de promotion et de développement de la diversité culturelle dans les arts, le Conseil des arts de Montréal, sous la direction de sa présidente, madame Louise Roy, a annoncé aujourd’hui le lancement du Plan d’action pour la diversité culturelle 2012-2015. Ce plan va permettre la poursuite d’un enjeu prioritaire du Conseil des arts et de la Ville de Montréal, soit de relever les défis de l’inclusion et de l’adhésion des artistes issus de la diversité culturelle et d’élargir ce dialogue des cultures qui contribue à l’enrichissement collectif d’une métropole reconnue pour son foisonnement artistique.

Madame Helen Fotopulos, membre du Comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de la culture, du patrimoine, du design et de la condition féminine, s’est déclarée ravie de cette nouvelle. « Montréal, ville riche et diversifiée à tous les points de vue, a-t-elle dit, ne serait pas la métropole culturelle internationalement reconnue qu’elle est devenue, sans l’apport multiple et indéfectible des communautés culturelles. À ceuxlà qui enrichissent l’offre créative et artistique de notre cité, nous sommes fiers d’offrir une chance de plus pour qu’ils se taillent une place à la hauteur de leur talent. » Madame Mary Deros, membre du Comité exécutif et responsable des communautés d’origines diverses et de la jeunesse, a ajouté : « La Ville de Montréal, à travers le Conseil des arts et le programme démArt-Mtl, encourage les jeunes des communautés d’origines diverses à participer au développement et au rayonnement culturel de notre métropole. Il s’agit pour notre Administration d’une autre façon de nous joindre à l’effort d’intégration et d’accorder toute l’attention nécessaire à l’inclusion de ces gens qui font de

notre métropole un lieu reconnu mondialement pour sa diversité harmonieuse. »

600 artistes consultés Après avoir rencontré plus de 600 artistes entre 2006 et 2010 de même que différents organismes et avoir consulté plusieurs partenaires, le Conseil est parvenu à mieux connaître les artistes, à améliorer son expertise, ses méthodes de fonctionnement et à impliquer nombre d’acteurs du milieu. Ces démarches ont également confirmé la pertinence de maintenir les axes d’intervention du plan adopté antérieurement : reconnaissance, développement professionnel, participation et concertation, auxquels s’ajoute désormais un cinquième axe, celui de la valorisation. Ce dernier vise à offrir une meilleure visibilité aux artistes et aux organismes issus de la diversité et à sensibiliser les partenaires, afin d’encourager leur soutien, sous diverses formes, aux projets mis en place. Les réalisations auxquelles est déjà parvenu le Conseil des arts de Montréal ont conforté son expertise et son leadership au Québec dans le domaine de l’intégration des artistes issus de la diversité culturelle. Elles encouragent la poursuite de ce nouveau plan d’action qui permettra, dans les années à venir, de profiter pleinement de la richesse que représente l’apport des visions, des talents d’ici et d’ailleurs et des pratiques artistiques professionnelles non occidentales, métissées ou autochtones.

Des défis à relever Les défis demeurent toutefois nombreux. Pour réaliser ses objectifs, le Conseil va continuer de collaborer avec la Ville de Montréal et l’ensemble des partenaires impliqués dans la promotion de la diversité, que ce soit par les actions qui s’inscrivent dans la Politiquede développement culturel 2005-2015 et les orientations du Plan d’action 2007-2017 de Montréal Métropole culturelle. « L’inclusion des artistes de la diversité, a déclaré la présidente du Conseil, Louise Roy, ainsi que la reconnaissance des pratiques artistiques reflétant les artistes de toutes origines, demeurent des enjeux très actuels malgré tout le chemin parcouru depuis 10 ans. C’est un défi collectif que nous devons relever tous ensemble, pour faire de Montréal une métropole encore plus solidaire et inclusive. »

Enfin, le Conseil des arts de Montréal a décidé d’investir 60 000 $ afin de poursuivre démART-Mtl, un programme de stages au sein d’organismes artistiques établis pour les artistes immigrants. Cinq stages rémunérés d’une durée de vingt-etune semaines seront offerts à des artistes nouveaux arrivants et de la première génération, qui seront accueillis entre le 7 janvier et le 29 juin 2013 dans cinq organismes artistiques établis. Les artistes et les organismes intéressés sont invités à une séance d’information le 19 septembre 2012, à 10 h, à la Maison du Conseil des arts, 1210 rue Sherbrooke Est. Source: Conseil des arts de Montréal

Les lundis pluriels de Culture Montréal Culture Montréal et ses partenaires convient les Artistes et travailleurs montréalais de la relève et de la diversité artistique, à une série d'événements en septembre.

Les Lundis pluriels, soirées mensuelles de réseautage de la diversité artistique montréalaise organisé par Diversité artistique Montréal (DAM), Montréal arts interculturels (MAI) et Culture Montréal, reprendront lundi prochain, le 17 septembre.

Pour cette édition de la rentrée, les partenaires organisateurs de la soirée mettront en avant d les multiples facettes de l'art visuel à Montréal. Régine Cadet, directrice générale et artistique du MAI et Rhéal Olivier Lanthier, commissaire et fondateur de la Galerie Art Mûr ainsi que d'autres invités spéciaux seront sur place pour discuter d’une variété d’enjeux touchant aux arts visuels d’ici : l’éventail des galeries, le réseautage, la présentation des œuvres, la

vente, etc. La discussion sera animée par Damian Nisenson, coprésident de DAM. La rencontre débutera à 17 h, au café du MAI (3680, rue Jeanne-Mance; Métro Place-des-Arts/ Sherbrooke). Information : www.culturemontreal.ca/fr/actualites/ details/412/

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Actes & culture

SIRA, la route vers l’Afrique 2ème édition du Salon de l’art, de la culture et du tourisme Du 14 au 16 septembre 2012 se tiendra la 2ème édition du « SIRA, la route vers l’Afrique, Salon de l’art, de la culture et du tourisme » à la Maison de l’Afrique (Montréal). Premier événement du genre en Amérique du Nord, le SIRA œuvre pour un meilleur positionnement des pays d’Afrique, destination de tourisme et de culture. Ce salon présentera des pays de l’Afrique de l’est (Tanzanie, Kenya, Ouganda, Burundi, Rwanda), ainsi que la Côte-d’Ivoire, le Mali, le Cameroun, l’Angola et l’Egypte. Participeront également au SIRA : voyagistes et tours opérateurs canadiens desservant l’Afrique, créateurs, artisans et artistes du continent. « Aussitôt que j'ai su le sens du terme arabe "Sira"(le chemin ou l’histoire d’une vie), je me suis alors empressé d'emprunter cette route familière qu'est "Sira" puisque sa destination me ramènerait vers ma famille et mes racines africaines. Je vous invite donc en tant que son fier porte-parole à suivre cette jeune et fraîche "Sira" pour découvrir en détails et en profondeur, grâce à de guides aguerris, la culture et

les mœurs africaines » confie Michel Mpambara humoriste, acteur québécois d’origine rwandaise et porte-parole de cette 2ème édition. Événement pluridisciplinaire placé sous le signe de la découverte des “Arts de vivre africains”, des concerts, conférences, projections, ateliers et dégustations culinaires seront organisés afin de vivre pleinement l’Afrique à Montréal. Le SIRA partagera avec le public canadien la pluralité et la diversité de l’artisanat, la gastronomie, la mode, la décoration, la musique… de tout le continent africain, d’Est en Ouest, du Nord au Sud. Trois jours pour voyager et partir à la découverte de son patrimoine culturel, naturel et social et tenter de gagner de nombreux prix dont un billet d’avion pour le Kenya ![1] Reflet d’une Afrique en mouvement, “l’objectif du SIRA est d’instituer une rencontre privilégiée entre les passionnés de l’Afrique et ceux qui en font la promotion, et de contribuer au développement du tourisme, de l’artisanat et conséquemment de toute l’économie de

tout le continent” explique Mariam Sy Diawara, présidente de la Maison de l’Afrique.

Ouvert à tous (entrée gratuite), le SIRA s’adresse à la fois aux professionnels et au grand public (enfants et adultes).

Les Journées du Livre Africain Les JOLAM - Journées du Livre Africain de Montréal - sont un événement annuel organisé par la Maison de l'Afrique - Mandingo. Cet événement vise à promouvoir et à rendre accessible la littérature africaine tout en créant de la visibilité pour les auteur(e)s d’origine africaine vivant au Québec et en Amérique du Nord. Les JOLAM présentent le seul salon du livre con-

sacré à la littérature africaine en Amérique du Nord. Au programme : - Soirée littéraire - Salon du livre - Tournées littéraires dans des écoles - Colloque, conférences et débats

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Lancements de livres et dédicaces - Rencontres avec des invités spéciaux et des auteurs d’ici et du continent africain - Espaces thématiques - Spectacles et une foule d’autres activités pour petits et grands. Les JOLAM se tiendront, du vendredi

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28 au dimanche 30 septembre 2012, à la Maison de l’Afrique – Mandingo (6256, av. Henri-Julien, Montréal, Québec, H2S 2T8; Tel (514) 875 7710) Information : medias@maison2lafrique.com


Actes

Collectif des femmes immigrantes

Programme «Soutien aux Nouveaux Parents» Dans le cadre du Programme « Soutien aux Nouveaux Parents » (SNP) de Petite-Patrie et Villeray, Le Collectif des femmes immigrantes offre, aux mères résidant dans ces quartiers et ayant des enfants entre 0 et 5 ans, un soutien POUR SE PRÉPARER EN DOUCEUR à l’insertion sur le marché du travail ou au retour aux études. À raison d’un atelier chaque trois

semaine, pour un total de huit (8), les ateliers traiteront, entre autres, des Ressources disponibles (santé, garderies, écoles, vêtements, nourriture, organismes communautaires, loisirs), des Programmes gouvernementaux, du Système scolaire québécois, du Droit des enfants, etc., afin de mieux comprendre la société d’accueil et pour se préparer à retourner sur le marché du travail ou aux études. Ces ateliers ont aussi pour but de briser

l’isolement, de s’entraider et de s’intégrer harmonieusement à la société québécoise.

13h 30 à 16 h. Les ateliers commencent le 5 octobre 2012

Les personnes inscrites bénéficieront d’un soutien personnalisé dans leur démarche et des personnes compétentes s’occuperont de leurs enfants sur place dans une halte-garderie. Deux billets d’autobus leur seront remis à chaque atelier. Les ateliers auront lieu le vendredi après-midi de

Information et inscription : Monique Crouillère, Tel. (514) 279-4246 de 9h à 12h et de 13h à 17h. Source : Collectif des femmes immigrantes

Une nouvelle association pour le développement durable

Le tissu associatif au sein de la communauté Marocaine au canada vient de s’enrichir avec la création de l’association canado-marocaine pour le développement humain, ACMDH, Organisme a but non lucratif, qui se veut levier d’aide au développement humain durable au Maroc. L’ACMDH , explique un communiqué diffusé par l’association, a été mise sur pieds par un groupes de personnes - Convaincues du rôle primordial que jouent les organismes non gouvernementaux et la société civile dans l’échiquier de la gouvernance des pays - Inspirées par l’exemple tangible est l’importance de la place qu’occupe le bénévolat dans notre pays d’accueil et le rôle essentiel et incontournable qu’elle joue dans plusieurs domaines du social a l’économique et du politique au relationnel.

- Persuadées de la responsabilité morale qui leur incombe vis-à-vis de leur pays d’origine, un groupe de Canadiens d’origine marocaine ont pris l’initiative de lancer ce projet qui a pris quelques mois d’étude et de préparatifs et ont fait adhérer à leur idée et leurs objectifs toutes les bonnes volontés qui se sont manifestées délibérément pour faire partie de ce projet ambitieux. L’assemblée générale constitutive s’est tenue le 2 septembre 2012. Après l’adoption des réglements généraux, l’assemblée a procédé à l’élection d’un comité exécutif ainsi constitué : - Président : Mouhcine Aouane - Vice-président : Abdelmajid Jerroumi

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- Secrétaire général : Mohamed Wakrim - Trésorier : Hicham Meskouke - Responsables des sections : Said ID-Agram, Noureddine Lamrani, Najib Amine, Abdelaziz Maghreb, Tarik Ziouane, Abdelaziz Elmajdouby, Abdellah Mehir, Aziz Sahab, Khalid Mazine,

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Participation

Prix interculturel de Montréal AbeLimonchik 2012 Appel à candidatures Mme Mary Deros, responsable des communautés d’origines diverses et de la jeunesse au comité exécutif de la Ville de Montréal, accompagnée de M. Bogidar Pérucich, 1er vice-président du Conseil interculturel de Montréal et de M. Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, ont lancé le 3e appel de candidatures du Prix interculturel de Montréal AbeLimonchik.

« Notre Administration a institué ce prix afin de souligner les réalisations accomplies au fil des ans par des citoyennes et des citoyens ainsi que par des organismes et des entreprises pour l’amélioration des relations interculturelles, la gestion de la diversité et l’édification d’un milieu de vie solidaire

et inclusif. C’est avec fierté que nous honorons à nouveau la mémoire de ce grand humaniste qu’a été Abe Limonchik, que nous rappelons son œuvre pour la démocratie montréalaise et le rapprochement des citoyens de toutes origines », a déclaré Mme Deros. « C'est avec beaucoup d’émotion que j’encourage les personnes, les organismes et les entreprises à participer au Prix interculturel de Montréal AbeLimonchik créé en l'honneur de cet ami qui fut conseiller municipal du quartier Côte-des-Neiges pendant 12 ans.

Durant toute sa vie publique, il a pratiqué et prôné le dialogue et l'ouverture et créé des ponts entre les diverses communautés culturelles de Montréal de façon à rapprocher les communautés

d'origines diverses de la politique municipale », a déclaré Madame Helen Fotopoulos, membre du comité exécutif et responsable des dossiers de la culture, du patrimoine, du design et de la condition féminine. Mis sur pied dans la foulée des recommandations du Conseil interculturel de Montréal, le Prix interculturel de Montréal se dote cette année d’une troisième catégorie, soit la catégorie entreprise. En collaboration avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, la Ville de Montréal crée cette catégorie afin de souligner les efforts du milieu des affaires. En 2010, une récompense était remise indistinctement à un organisme ou à une entreprise en plus de saluer l’œuvre d’un individu. Le Prix est désormais remis

tous les deux ans. Les lauréats seront choisis par un jury composé de plusieurs membres, dont des représentants des milieux institutionnel, communautaire, du secteur privé, du Conseil interculturel de Montréal et de la Ville de Montréal. Le Prix sera décerné à l’automne au cours d’une cérémonie à l’hôtel de ville de Montréal. Les trois récipiendaires recevront un certificat de reconnaissance aux armoiries de la Ville de Montréal ainsi qu’une œuvre d’art. La période des mises en candidature se déroule jusqu’au 28 septembre 2012 inclusivement. Informations ou candidature : ville. montreal.qc.ca/diversite

Au sujet de M. Abe Limonchik

Précédents récipiendaires

Certains l’avaient surnommé Monsieur Démocratie. Pour Abe Limonchik, membre fondateur du Rassemblement des citoyens et citoyennes de Montréal, un parti politique municipal qu’il a présidé pendant cinq ans, et conseiller du quartier Côte-des-Neiges pendant 12 ans, la participation des citoyennes et

2010 : Catégorie « individu », M. Gérard Le Chêne, président-directeur général et fondateur de l’organisme Vues d’Afrique.

des citoyens à la vie démocratique est la clé de voûte d’une société plus humaine. À la fois modeste et déterminé, cet homme exceptionnel a contribué activement à ce que toutes et tous se sentent citoyens de Montréal et s’approprient leur ville.

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2010 : Catégorie « organisation », Association multiethnique pour

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l’intégration des personnes handicapées. 2009 : Mme Marie-Claude Barey, responsable du programme de rapprochement interculturel au Centre communautaire de loisir de la Côte-desNeiges.


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