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nº 190 du 27 sept au 10 octo 2012

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Caricatures

Ces images qui dérangent

Pages 19, 20 et 21

Dialogue

Un moine chez les musulmans Gouvernement Marois I

Tambours battants Pages 23

… et premières escarmouches avec l’opposition

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nยบ 189 du 13 au 26 septembre 2012


Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Radouane BnouNouçair, Zahira EL Wahid Megherbi Mona Doutabaa Publicité : Mohamed Ezzemouri Ahmed Mendili Wahid Megherbi Conception et Réalisation Graphique : Rachid Najahi. Younes Q Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com Tél. :

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Éditorial

Éditorial

Affaire de respect Deux sujets dominant l’actualité qui nous touché de plus près cette semaine : Le nouveau gouvernement du Québec et les attaques, par l’image et la caricature, portées par d’obscurs desseins, contre la foi et les convictions d’une partie de l’Humanité. Certes différentes par essence, ces deux questions n’en relèvent pas moins d’une certaine logique qui finit par les rassembler. Mais n’allons pas plus avant dans le raisonnement avant d’en examiner l’une et l’autre l’actualité et les développements. Donc, le Québec, suite à la consultation législative du 4 septembre écoulé, a un nouveau gouvernement. Et une Première ministre. Pauline Marois accède à la magistrature suprême 28 ans après sa première course à la chefferie du Parti Québécois (en 1984). Dans l’histoire du Québec, elle est la trentième personne - mais surtout la première femme - à occuper ces fonctions. Son parti a beau avoir été majoritaire relatif au sortir, elle n’en est pas moins à la tête d’un gouvernement minoritaire, ce qui ne lui facilitera certainement ni la vie ni la tâche. Elle sera, en particulier, prise entre le souci de gouverner et celui de convaincre l’opposition de la laisser gouverner, entre par ailleurs le souci de laisser suffisamment de marge de manœuvre à ses ministres et députés et de maintenir l’unité et la cohésion dans une équipe composée de gens dont les convictions ne sont pas toujours au goût de l’électorat. Le gouvernement Tout cela, avec les pesanteurs que de

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telles contraintes peuvent imposer à un chef, ne l’a cependant pas empêchée d’entamer son mandat tambour battant, en concrétisant quelques unes de ses promesses électorales dès la première réunion de son cabinet. Et il fallait une certaine dose de courage et de détermination s’agissant de sujets à fort potentiel de controverse. (voir pages 4 et suivantes). L’attitude de Mme Marois n’est pas sans me rappeler celle de mes professeurs, en d’autres temps, dans un autre siècle, lorsque, dès la rentrée, ils commençaient pat établir leur autorité au risque d’impopularité, avant de commencer à enseigner, avec art et efficacité et cinquante ans plus tard, je les en remercie. Mme Marois à donc commencer par établir son autorité. Ensuite, c’est sûr, elle gouvernera. Comment ? Laissons venir les choses. Donnons-nous le temps de juger sur les actes à venir. Et ne nous hasardons surtout pas à de quelconques vaticinations sur la durée de vie du gouvernement, ni sur des élections anticipées dans 6 mois ou deux ans; encore moins sur ce que pourraient être leur résultat. Les caricatures Second sujet chaud : des caricatures et une caricature en forme de (mauvais) film qui, a nouveau, viennent gratuitement écorcher la sensibilité et frustrer un milliard et demi de personnes. La frustration vient d’un fait : Dans bon nombre de pays, l’antisémitisme, le racisme ou l’homophobie sont pénalement sanctionnés. L’islamophobie, dans ces même pays, est certes condamnée mais pas justiciable. Elle peut alors être justifiée, par la liberté d’expression par exemple, une liberté

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d’expression toujours sous risque d’instrumentalisation, faut-il le dire. Or, si dans les cas cités plus haut, le Législateur à jugé utile de faire des lois, c’est essentiellement parce que l’on s’est rendu compte que en parlant de droits de la personne, on restait dans le générique, on omettait la cachette favorite du diable, le détail. Et surtout, on présupposait que l’humain était capable de comprendre l’esprit des lois plutôt que de n’obéir, au pied de la lettre, qu’à leur force contraignante. Le respect L’esprit des lois en question, générales ou particulière, c’est en effet d’imposer lorsque cela n’est pas spontané et quels que soient les genre, âge, race, couleur, religion, conviction politique, orientation sexuelle ou état physique et mental, le respect de la personne humaine. Le respect de la personne, c’est aussi ainsi le respect de ce qui fait son identité, de ce qui vient de son histoire, de ses intimes convictions. Et c’est ici que se rejoignent les deux éléments phare de l’actualité du moment : dans une situation aussi abstraite que celle du musulman lambda choqué ces jours dernier, ou dans une situation aussi concrète que celle de Mme Marois à la tête du gouvernement du Québec, on ne peut rien faire lorsque quelqu’un, quelles que soient ses motivations, vient à manquer au respect et à la bienséance.

Abdelghani Dades


Politique

Le gouvernement Marois 1 23 ministres, dont 8 femmes

Comme lors de l'assermentation des 54 députés du Parti québécois, l’assermentation officielle des ministres composant le gouvernement présenté par Mme Pauline Marois s'est déroulée dans un salon privé du Parlement. Comme cela avait été le cas pour les gouvernements de René Lévesque en 1976 et de Jacques Parizeau, en 1994, c’est ainsi, loin des caméras, que les nouveaux ministres ont prêté serment devant le secrétaire général de l'Assemblée nationale Michel Bonsaint et le représentant de la monarchie britannique au Québec, le lieutenant-gouverneur Pierre Duchesne. L'ex-chef bloquiste Gilles Duceppe et son successeur, Daniel Paillé, étaient présents à la cérémonie publique. Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry, tous d'anciens premiers ministres péquistes, étaient absents. Les 25 membres du Cabinet Vingt-trois élus, dont huit femmes, ont été nommés ministres par Pauline Marois. Ils seront épaulés par 11 adjoints parlementaires, qui eux ne siégeront pas au Conseil des ministres. En tout, 25 personnes, en plus de la première ministre elle-même, siégeront au Conseil des ministres, puisqu'il faut inclure dans ce nombre le Whip en chef du gouvernement, Yves-François Blanchet, et le président du caucus, Marjolain Dufour. Les piliers de l’action gouvernementale «Je veux voir huit millions de personnes relever la tête (...), retrouver leur fierté», a déclaré la première ministre Pauline Marois dans son discours d'intronisation. L'action de son gouvernement s'articulera autour de quatre «piliers», a-t-elle annoncé : l'intégrité, la prospérité, l'identité et la solidarité. Mesdames et messieurs les ministres Voici la liste des membres du cabinet

et les portefeuilles qui leur ont été confiés : François Gendron : Vice-premier ministre, Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et Ministre responsable de la région de l'Abitibi-Témiscamingue ; Stéphane Bédard : Ministre responsable de l'Administration gouvernementale, Président du Conseil du trésor et Ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ; Nicolas Marceau : Ministre des Finances et de l'Économie, Président du Comité ministériel de la prospérité et du développement régional ; Agnès Maltais : Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Ministre responsable de la Condition féminine et Présidente du Comité ministériel de la solidarité, Ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale et de la région de la Chaudière-Appalaches ; Bernard Drainville : Ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Président du Comité ministériel de l'identité. Bertrand St-Arnaud : Ministre de la Justice et Président du Comité de législation ; Nicole Léger : Ministre de la Famille, Ministre responsable de la région de Laval et de la région des Laurentides ; Marie Malavoy : Ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et Ministre responsable de la région de la Montérégie ; Jean-François Lisée : Ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur, Président du Comité ministériel de la région métropolitaine et Ministre responsable de la région de Montréal ; Sylvain Gaudreault : Ministre des Transports, Ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire ; Martine Ouellet : Ministre des Ressources naturelles ; Alexandre Cloutier : Ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et à la Gouvernance sou-

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verainiste et Ministre responsable de la région de la Côte-Nord et de la région du Nord-du-Québec ; Réjean Hébert : Ministre de la Santé et des Services sociaux, Ministre responsable des Aînés et Ministre responsable de la région de l'Estrie ; Véronique Hivon : Ministre déléguée à la Santé publique et à la Protection de la jeunesse et Ministre responsable de la région de Lanaudière ; Maka Kotto : Ministre de la Culture et des Communications ; Stéphane Bergeron : Ministre de la Sécurité publique et Ministre responsable de la région de l'Outaouais ; Pierre Duchesne : Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie et Ministre responsable de la région du Centre-du-Québec ; Diane De Courcy : Ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles et Ministre responsable de la Charte de la langue française. Daniel Breton : Ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs ; Pascal Bérubé : Ministre délégué au Tourisme et Ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent ;

Élaine Zakaïb : Ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec ; Gaétan Lelièvre : Ministre délégué aux Régions, Ministre responsable de la région de la Gaspésie-Îles-de-laMadeleine ; Élizabeth Larouche : Ministre déléguée aux Affaires autochtones. Léo Bureau-Blouin n'a pas été nommé ministre, comme Mme Marois l'avait déjà signalé, mais il travaillera près de Pauline Marois, en tant qu'adjoint parlementaire à la première ministre et conseiller pour les dossiers jeunesse. Le Conseil des ministres de Pauline Marois compte quatre femmes ayant déjà été ministre : Pauline Marois elle-même, Marie Malavoy, Agnès Maltais et Nicole Léger. Cette dernière retrouve d'ailleurs le ministère de la Famille, dont elle a déjà été la titulaire. Le seul homme ayant déjà été ministre est le doyen de l'Assemblée nationale, François Gendron.

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Politique

Opposition : le PLQ en quête d’un Chef Jean-Marc Fournier assurera l’intérim À l’unanimité, e caucus libéral a désigné Jean-Marc Fournier pour assurer l'intérim à la tête du parti et diriger l'opposition officielle. Dans une allocution prononcée à cette occasion Jean Charest, M. Fournier a rendu hommage à son prédécesseur. Il a tenu à dire combien lui et ses collègues ont été « honorés et chanceux de pouvoir compter sur lui comme premier ministre du Québec depuis 2003 ». « Ceux qui regardent 2003 et qui regardent aujourd'hui peuvent s'apercevoir que le Québec, au plan social, au plan économique, a progressé », a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a assuré que le PLQ allait se mettre au travail immédiatement pour « regagner la confiance des Québécois ». « Nous sommes convaincus que c'est le progrès économique qui assure le progrès social », a insisté M. Fournier. Il a toutefois indiqué que son parti allait collaborer pour « la création d'emplois et la croissance économique. » « Toute mesure qui divisera les

Québécois, toute mesure qui s'inscrira dans une démarche visant à favoriser la séparation du Québec sera combattue vigoureusement », a-t-il déclaré.

annoncé qu'il ne sera pas dans la course. Il a déclaré qu'après réflexion avec sa famille, il a décidé de « passer son tour » pour cette fois-ci.

En ce qui concerne la course à la chefferie, M. Fournier a indiqué que l'exécutif du parti allait se réunir pour proposer les règles régissant la course que le Conseil général discutera probablement en octobre.

Pour le député de Mont-Royal, Pierre Arcand, la priorité du caucus pour le moment est de désigner « le meilleur » pour diriger le parti. M. Arcand ne s'est pas prononcé sur son éventuelle candidature.

Chefferie : les candidats potentiels La question qui se pose dès lors est «Qui succédera à Jean Charest?». Un certain nombre de figures de proue du PLQ, présentés comme «candidats potentiels» se sont prononcés le jour même. Mais si certains d’entre eux ont clairement annoncé qu’ils ne partiraient pas en course, les autres laissent planer le doute et se déclarent «en réflexion».

Raymond Bachand, le député d'Outremont et ministre des Finances, a indiqué que sa décision n'est pas prise, mais qu'il est intéressé. « C'est une décision pour moi, c'est une décision pour le parti, c'est une décision pour le Québec », a-t-il déclaré. Il a précisé que pour prendre cette décision, l'appui des collègues était nécessaire. Par ailleurs, il a indiqué que le PLQ doit se donner un nouveau chef avant le prochain budget pour bloquer les politiques « désastreuses » du gouvernement péquiste. Selon lui, le gouvernement de Mme Marois se sentira autorisé « à faire n'importe quoi » s'il n'a pas devant lui un chef libéral prêt à lui donner la réplique.

Pierre Moreau, le ministre sortant des Transports s'est ainsi dit en « réflexion »mais non sans s’activer en coulisses pour sonder les appuis au sein du parti. Parmi les candidats potentiels à la succession de Jean Charest figurait aussi Sam Hamad, ministre du Développement économique, qui a

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De son côté, Marguerite Blais, la

M Jean-Marc Fournier députée de Saint-Henri-Sainte-Anne et ministre responsable des Aînés, a estimé que le plus important pour le caucus est la tenue d'un débat. « Je pense que ça serait très sain qu'il y ait un débat à l'intérieur du Parti libéral du Québec », a-t-elle souhaité, précisant qu'un débat est « le contraire d'un couronnement ». Robert Dutil, ministre sortant de la Sécurité publique, a indiqué qu'il est « nécessaire qu'il y ait une course, qu'il y ait plusieurs candidats et qu'on brasse nos idées pour qu'on fasse un choix éclairé. », a-t-il déclaré.

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Politique

Opposition : La CAQ dévoile son cabinet fantôme Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault a, de son côté, annoncé les responsabilités parlementaires des députés formant le deuxième groupe d'opposition à l'Assemblée nationale du Québec. Parmi les nominations remarquées, celle de Jacques Duchesneau en tant que responsable de la justice était particulièrement attendue. Ce ne sont toutefois pas tous les dossiers liés à la corruption qui se retrouvent entre les mains de l'ancien patron de l'Unité permanente anticollusion, puisque c'est Sylvie Roy, ancienne leader parlementaire adéquiste, qui sera responsable de la sécurité publique. Étant donné que le Dr Gaétan Barrette, président de la Fédération des médecins spécialistes, n'est pas parvenu à se faire élire dans sa circonscription, c'est la Dre Hélène Daneault qui hérite du dossier de la santé. Mme Daneault est médecin généraliste et ex-mairesse de Rosemère. L'ancien chef de l'Action démocratique du Québec Gérard Deltell sera quant à lui leader en Chambre et responsable des institutions démocratiques.

Le cabinet fantôme de la CAQ François Legault : chef du parti, responsable de la région de Lanaudière. Gérard Deltell : leader parlementaire, porte-parole en matière d'institutions démocratiques et responsable de la région de la Capitale-Nationale. Daniel Ratthé : whip, président du caucus, porte-parole de la famille et responsable de la région de Laval et de la région des Laurentides. Jacques Duchesneau : justice, immigration et communautés culturelles, relations internationales, francophonie et responsable de la région de l'Outaouais. Christian Dubé : travail, finances, Conseil du trésor, responsable de la région du Bas-Saint-Laurent. Nathalie Roy: éducation, culture et communications, Charte de la langue française, responsable de la région de la Montérégie. Hélène Daneault : santé et des services sociaux. François Bonnardel : ressources naturelles, responsable de la région de l'Abitibi-Témiscamingue, de la CôteNord, du Nord du Québec, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la région de l'Estrie. Stéphane Le Bouyonnec : économie

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et commerce extérieur, enseignement supérieur, recherche, science et technologie, responsable de la région de Montréal. Sylvie Roy : sécurité publique, aînés et jeunesse, responsable de la région de la Mauricie. Éric Caire : transports, affaires intergouvernementales canadiennes. Donald Martel : agriculture, pêcheries et alimentation, responsable de la région de Centre-duM François Legault Québec Jacques Marcotte : environnement, développement durable, « Le 4 septembre dernier, les faune et parcs. Québécois ont élu un gouvernement André Spénard : affaires municipales. minoritaire et ont placé Pauline Marois Michelyne Saint-Laurent : affaires sous haute surveillance. Au cours des autochtones, condition féminine. prochains mois, ils pourront compter Marc Picard : administration gouversur les députés de la Coalition avenir nementale, revenu, responsable de la Québec, qui s'assureront quotidirégion de la Chaudière-Appalaches. ennement que ce gouvernement agira Denise Trudel : tourisme, loisir et dans l'intérêt de tous les Québécois. Il sport. y a beaucoup d'expérience au sein de Sylvain Lévesque : emploi et solidari- notre équipe de députés et je suis très té sociale, responsable de la région de fier de présenter aujourd'hui un cabinet la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. fantôme qui regroupe autant de talents Sébastien Schneeberger : régions et », a déclaré le chef du deuxième occupation du territoire. groupe d'opposition.

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Politique

Gouvernement Marois : Débuts en trombe

Frais de scolarité, Gentilly-2, taxe santé et impôts sur les hauts revenus

C’est un départ canon pour le gouvernement Marois que les décisions prises lors du premier Conseil des ministres. Sans attendre de connaître avec précision l’état des finances publiques Pauline Marois a annoncé que la hausse des droits de scolarité était éliminée et que la taxe santé de 400 $ par famille serait abolie dès cette année. Les contribuables n’auront pas à la payer en produisant leur déclaration de revenus au printemps prochain.

titre de première ministre.

La première ministre a également signalé que son gouvernement adoptera un décret pour abroger les dispositions de la loi 12 (le projet de loi 78) qui limit ent le droit de manifester.

« Je tiens à souligner que pour mon gouvernement, la rigueur budgétaire n’est pas négociable », a-t-elle assuré.

Pauline Marois respecte ainsi des engagements électoraux majeurs dont la réalisation ne dépend pas du bon vouloir des partis d’opposition. Le gouvernement peut agir seul, par décret ou par énoncé budgétaire, le cas échéant.

Le gouvernement Marois ne dérogera pas au cadre financier fixé par le gouM me Pauline Marois Autre décision prise par le Conseil des ministres et vernement libéral : l’équilibre budgénon pas la moindre : la centrale Gentilly-2 sera fer- taire sera au rendez-vous l’an prochain. respectueuse et de façon intelligente. mée définitivement. Un fonds de diversification Même si l’impasse financière pour économique de 200 millions sera créé pour les deux l’année en cours dépasse les 800 millions. « La sitUne entente est possible sans aller devant les triburégions affectées par le déclassement de la centrale uation financière s’est détériorée depuis trois mois nucléaire, le Centre-du-Québec et la Mauricie. et nous sommes en train d’en prendre connaissance. naux », juge-t-elle. Pour la fermeture de Gentilly-2, Pauline Marois a Nous allons questionner la gestion de certains dosdemandé à la ministre des Ressources naturelles, « J’ai l’intention d’agir rapidement pour offrir des siers », a dit la première ministre. Martine Ouellet, et à Hydro-Québec de produire un résultats aux Québécois. Ça commence maintenant, rapport sur les implications et les conditions entouau jour 1 de notre mandat », a affirmé Pauline Les droits de scolarité universitaires sont donc Marois lors de sa première conférence de presse à maintenus à 2168 $ par an. En outre, les universités rant le déclassement de la centrale. « Je veux que ce geste devienne le symbole de l’engagement du pourront compter sur le financement prévu. Le Québec pour l’environnement et le bien-être des gouvernement épongera l’écart de 20 millions, générations futures, mais aussi d’une gestion rigouselon les chiffres cités par Pauline Marois, imputreuse de nos finances », a-t-elle dit. Nature Québec able à l’abolition de l’augmentation des droits. et la Fondation David Suzuki ont salué la décision du gouvernement. De même, les étudiants pourront bénéficier cette année de l’amélioration de l’aide financière qu’a décrétée le gouvernement Charest ; elle ne leur sera Par ailleurs, comme l’avait fait en matinée le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas pas enlevée. Il s’agit d’une somme de 39 millions. Marceau, la première ministre a rassuré les milieux « Le sommet sur l’éducation permettra de débattre d’affaires. « Que la communauté d’affaires ne de toutes ces questions », a-t-elle dit. Elle y défendra sa position, l’indexation des droits. « Je ne vais s’inquiète pas, a-t-elle dit. Les gouvernements péquistes ont toujours été les plus responsables. » pas renoncer avant de commencer […] parce Le député de Chicoutimi, le péquiste Elle a cité les diverses réalisations des gouvernequ’une indexation, c’est une forme de gel. » Stéphane Bédard, a déclaré mercredi qui ments péquistes en matière économique, notamment n'y aurait pas de référendum portant sur la l’atteinte de l’équilibre budgétaire, les politiques L’élimination de la taxe santé prive le gouvernesouveraineté sous un gouvernement minoripour encourager la recherche-développement, le ment de 1 milliard par an. Mais ce manque à gagtaire. Stéphane Bédard rappelle que le PQ ner sera compensé par une hausse d’impôt pour les régime d’épargne-actions. « Les meilleurs résultats n'a recueilli que 33 % des votes alors que au niveau économique dans les 25 dernières années contribuables qui gagnent 130 000 $ par an et par les partis fédéralistes en ont recueilli plus de une diminution de l’exonération des gains en capi- l’ont été sous un gouvernement du Parti québécois 60 %. Il croit que même le vote sur une alors que j’étais ministre des Finances », a souligné tal, qui passe de 50 % à 25 %. question référendaire serait rejeté à Pauline Marois. l'Assemblée nationale. Pauline Marois a confirmé également que le prêt de 56 millions consenti à la mine d’amiante Jeffrey ne sera pas versé. « On va faire ça de façon

«Pas de référendum pour le moment»

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Politique

Opposition : Premières escarmouches Le PLQ et la CAQ bloqueront une hausse d'impôt rétroactive Le Parti québécois pourrait avoir de la difficulté à combler le manque fiscal causé par l'abolition de la taxe santé, puisqu'il ne pourra pas compter sur l'appui de l'opposition pour aller de l'avant avec les changements proposés aux paliers d'imposition. Pour pallier la perte d'un milliard de dollars en revenus qui découlera de l'abolition de la taxe santé, le gouvernement Marois compte augmenter l'impôt des contribuables qui gagnent plus de 130 000 $ par année - tel qu'annoncé dans sa plateforme électorale - mais de façon rétroactive. Le gouvernement minoritaire de Pauline Marois aura toutefois besoin de l'appui des partis d'opposition pour ajouter deux nouveaux paliers d'imposition, puisqu'une modification à la loi sur les impôts requiert un vote de l'Assemblée nationale. L'ex-ministre des Finances et député libéral dans la circonscription d'Outremont, Raymond Bachand a déclaré qu'il allait voter contre une hausse d'impôt rétroactive. Il soutient que le PQ n'a jamais précisé pendant la campagne que la hausse d'impôt serait rétroactive sur l'année

2012. « Ça ne se fait pas en fiscalité », a-t-il souligné en entrevue à RadioCanada. « On va s'opposer à cette mesure de surtaxation. [...] Le gros des contribuables est dans la classe moyenne », a-t-il précisé, ajoutant qu'à son avis, l'ensemble des décisions du PQ sont improvisées. Le porte-parole en matière de finances de la Coalition avenir Québec (CAQ), Christian Dubé, croit aussi que le PQ fait fausse route. « Est-ce que vous trouvez que [Pauline Marois] respecte tout le monde en faisant ce qu'elle fait, à la vitesse où elle le fait? Si les caquistes, comme les péquistes, sont favorables à l'abolition de la taxe santé, ils ne s'entendent pas sur les moyens. La CAQ réclame d'urgence des explications et une mise à jour économique. [...] Actuellement, tout le monde est dans un flou immense », a-t-il déclaré. Instaurée en 2010, la taxe santé de 25 $ par contribuable est passée à 100 $ en 2011, et devait atteindre 200 $ cette année. Elle était payée par tous les contribuables indépendamment de leur revenu, ce que décriaient péquistes et caquistes. «Dogmatisme»?

Par ailleurs, le chef de l'opposition officielle Jean-Marc Fournier et le chef de la Coalition avenir Québec François Legault, ont tous deux réagi aux premières décisions du gouvernement péquiste en accusant Pauline Marois de dogmatisme.

Le chef libéral a ensuite comparé l'approche de Pauline Marois à celle de Stephen Harper. « On est exactement dans le même dogmatisme qui ne tient pas compte des études, des recherches, de la science. »

En entrevue à Radio-Canada, le chef par intérim du Parti libéral du Québec s'est dit étonné de la composition du conseil des ministres tout autant que de la décision de fermer la centrale nucléaire Gentilly-2, qui faisait partie de la plateforme du Parti québécois. Pendant que des études sont en cours, « on nous annonce une décision sans qu'il y ait eu d'analyse des coûts de la fermeture », a-t-il regretté.

Dans une entrevue à l'émission Les coulisses du pouvoir qui sera diffusée dimanche, François Legault a lui aussi décrié la décision de Mme Marois. « Actuellement, on a un gouvernement qui prend des décisions de façon dogmatique sans aller au fond des dossiers, » a déclaré M. Legault. Doute sur les intentions du PQ Jean-Marc Fournier a par ailleurs remis en doute la volonté du Parti québécois de « rassembler les Québécois », alors que « le premier mandat donné à Mme DeCourcy en immigration, c'est une loi 101 radicale ».

M. Fournier a aussi déploré le manque de discussion avec les autorités économiques et locales de la région. « Pas étonnant que le maire de Trois-Rivières se dise déçu au plus haut point de cette façon d'être traité. » « Il y a un peu de dogmatisme dans cette décision-là, qui a des effets antiéconomiques. [...] Comment vous pouvez prendre une décision, alors que vous n'avez aucune étude de faite, à part dire que c'est par dogmatisme? », a répété M. Fournier.

Jean-Marc Fournier avait auparavant déjà fait savoir son mécontentement devant la première action du gouvernement Marois, déplorant l'abolition de la hausse des droits de scolarité, alors que les universités « contribuent directement à la prospérité économique du Québec ».

Raymond Bachand : «Des mesures contre-productives»

Pour Raymond Bachand qui siège désormais dans l'opposition à titre de député libéral dans la circonscription d'Outremont, le choix du PQ - qui souhaiterait ajouter deux paliers d'imposition pour combler le manque à gagner causé par l'annulation de la taxe santé - s'explique par l'un des deux scénarios suivants : Soit les péquistes n'ont pas conscience du « trou » d'un milliard de dollars que va créer l'abolition de la taxe santé, soit ils en sont conscients depuis le début de la campagne, mais ont choisi de le cacher.

La hausse d'impôts prévue serait rétroactive, c'est-à-dire qu'elle s'appliquerait sur les sommes gagnées en 2012. Ainsi les Québécois pourraient remarquer l'entrée de deux

nouveaux paliers d'imposition dès l'arrivée de leurs feuillets d'impôts au printemps 2013. L'un des paliers viserait les contribuables qui gagnent 130 000 $ et plus, et l'autre, ceux qui gagnent 250 000 $ et plus.

Une mesure contre-productive Aux yeux de M. Bachand, cette mesure divise davantage qu'elle les unit, car 3 % des Québécois paient « déjà 30 % de tous les impôts ». « Ce n'est pas compliqué pour quelqu'un de Gatineau d'aller se prendre une résidence à Ottawa. Il va continuer de travailler au Québec, mais payer ses impôts en Ontario », a-t-il déclaré pour illustrer son opposition aux visées du PQ. S'il est inquiet de l'impact des déci-

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sions du PQ sur les investissements au Québec, M. Bachand y trouve à tout le moins une source de motivation.

« Quand je vois ce que Mme Marois fait depuis une semaine, ça me motive doublement à entrer dans la course à la chefferie du Parti libéral », a-t-il admis, sans cacher son intérêt à prendre les rênes de son organisation. « Je suis très, très intéressé, j'ai beaucoup d'appuis. Quand on sera mûr pour faire une annonce, on la fera », s'est-il toutefois contenté de dire.

M Raymond Bachand

En attendant, il conseille aux troupes de Pauline Marois d'agir avec prudence. « Quand on a 32 % du vote populaire, on devrait prendre la vic-

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toire avec modestie et agir en conséquence, et non agir comme si les trois quarts des Québécois nous avaient élus », a-t-il suggéré. « Moi, taxer les Québécois 54 % en taux marginal... On ne vit pas en Norvège, on vit dans une planète qui s'appelle le Canada. »


Diplomatie

Les ambassades Canadiennes et Britanniques en colocation

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, et son homologue britannique William Hague ont annoncé lundi la signature d'un accord qui permet aux diplomates des deux pays de partager certains locaux des missions diplomatiques à l'étranger. « Là où le Canada est absent, une présence diplomatique sera possible », a justifié M. Baird. À titre d'exemple, le ministre Baird a indiqué que les diplomates canadiens utiliseront des locaux de l'ambassade britannique au Myanmar, tandis que les diplomates britanniques utiliseront des locaux de l'ambassade canadienne à Port-au-Prince, en Haïti. M. Baird a insisté pour dire que les deux pays ne « fusionneront » pas les ambassades. Il a également insisté sur le fait que les diplomates de chaque pays garderont leur indépendance. Selon lui, cette démarche permettra au Canada d'économiser en utilisant des locaux des missions diplomatiques britanniques en attendant d'avoir la possibilité d'avoir son propre édifice. M. Baird a précisé que l'accord concerne uniquement l'ambassade de Grande-Bretagne au Myanmar et celle du Canada en Haïti. Ce n'est pas la première fois que le Canada agit de la sorte puisqu'il partage déjà des services consulaires avec l'Australie. Un communiqué des premiers ministres Stephen Harper et David Cameron expliquera les motivations de la démarche des deux pays, a indiqué M. Baird. Opposition au Parlement L'annonce d'Ottawa a provoqué une vive réaction de l'opposition à la Chambre des communes. « Comment les conservateurs peuvent prétendre que le Canada pourrait conserver une voix forte et indépendante dans le monde ? », s'est interrogé Le chef du NPD, Thomas Mulcair.

Du côté du PLC, le chef intérimaire Bob Rae a déclaré que cette décision donne l'impression que le gouvernement de Stephen Harper ne prend pas sérieusement le rôle du Canada dans le monde comme un pays indépendant.

La décision du gouvernement survient dans un contexte économique particulier, où le ministère des Affaires étrangères fait face à des coupes budgétaires de 170 millions de dollars.

Une question d'économies Plus tôt, CBC rapportait des informations sur l'entente qui permettrait à Ottawa et Londres de réduire leurs dépenses diplomatiques et d'étendre leur portée diplomatique, notamment en partageant des ambassades dans des lieux où seul l'un des deux pays est présent. « Comme le premier ministre [David Cameron] l'a affirmé quand il s'est adressé au Parlement canadien l'an dernier : nous sommes deux nations, mais unies sous une seule reine par les mêmes valeurs », a déclaré M. Hague à CBC. « Il est naturel que nous cherchions à unir nos ambassades avec celles du Canada là où cela convient aux deux pays. Cet accord donnera une portée plus importante à l'étranger pour nos entreprises et nos ressortissants, à un moindre coût », a écrit M. Hague dans un communiqué. L'entente a été décrite par un membre du gouvernement canadien comme un raisonnement digne de la diplomatie moderne. « Étant donné que les gouvernements reçoivent plus de demandes pour leurs investissements étrangers qu'il n'y a de fonds, nous unir à nos alliés les plus précieux et tirer profit de nos ressources communes a beaucoup de sens. Cela accroît notre portée diplomatique de façon économique », a-t-il précisé. Dans le dernier budget conservateur, il était notamment question d'une restructuration des bureaux et des missions du gouvernement canadien à l'étranger. Ottawa avait alors annoncé sa décision de vendre des résidences officielles à l'extérieur du pays pour les remplacer par de plus petites, ce qui devrait rapporter 80 millions de dollars au trésor public. Critiques et éloges Le porte-parole en matière d'affaires étrangères du Nouveau Parti démocratique (NPD), Paul Dewar, demande toutefois si ces mesures de réduction des coûts pourraient compromettre l'indépendance du Canada dans sa politique étrangère. Il croit par ailleurs que la diplomatie et les institutions multilatérales ont perdu du terrain dans les priorités du gouvernement.

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Un ancien haut responsable de la diplomatie canadienne, Gar Pardy, soutient pour sa part que le partage des services diplomatiques et consulaires avec d'autres pays peut fonctionner dans certains cas, et même permettre au gouvernement d'économiser des sommes considérables. Il donne l'exemple de l'Australie, à qui le Canada fournit déjà des services dans 26 endroits dans le monde. L'Australie fait de même et cela a permis au gouvernement canadien d'économiser « des centaines de milliers de dollars », a-t-il indiqué à CBC. M. Pardy se montre toutefois plus prudent sur la question du partage de personnel et de ressources, notamment dans le domaine des relations commerciales où le Canada et la GrandeBretagne se retrouvent souvent concurrents à l'étranger. Des réactions au Québec Québec n'a pas encore réagi à cette collaboration diplomatique. « La réception au Québec sera intéressante à voir aussi parce que l'association avec la Grande-Bretagne irrite déjà », fait remarquer le correspondant parlementaire de Radio-Canada à Ottawa, Denis Ferland. M. Baird avait déjà procédé à un certain rapprochement diplomatique entre le Canada et la Grande-Bretagne en dépla-

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çant des tableaux d'Alfred Pellan du hall d'entrée de l'édifice Lester B. Pearson pour les remplacer par un portrait de la reine Élisabeth II. L'image internationale du Canada en jeu Fen Hampson, un expert du Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale (CIGI), un groupe de réflexion indépendant et non partisan, craint que ces mesures visant à épargner de l'argent aient un impact négatif sur l'image du Canada dans le monde. « Ce n'est pas le moment d'économiser sur la façon dont on se perçoit. Nous sommes perçus comme un pays qui a su gérer son économie, un chef de file, un État indépendant des États-Unis, indépendant du Royaume-Uni. [...] C'est le moment pour le Canada d'investir dans la diplomatie », a-t-il expliqué. « Les cousins germains ne vivent pas toujours sous le même toit et les intérêts du Canada sont très différents de ceux du Royaume-Uni », a-t-il commenté en référence à la déclaration de William Hague. M. Hague espère pour sa part que d'autres pays du Commonwealth, comme l'Australie et la NouvelleZélande, se joindront à l'initiative anglo-canadienne pour qu'ils puissent mettre leurs ressources en commun et étendre leur portée diplomatique à l'étranger.

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Partenariats & coopération

Bombardier Maroc prend son envol

SM le Roi Mohammed VI, Roi du Maroc, a reçu, la semaine écoulée, au Palais Royal à Rabat, le président du groupe canadien "Bombardier Aéronautique", M. Guy Hachey.

Cette audience s'est déroulée en présence du ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, Abdelkader Amara, et de la responsable de la région Afrique du Nord au sein du groupe "Bombardier", Mme Souad Elmallem. Cette audience, qui coïncide avec l’annonce du début des opérations Bombardier au Maroc, vient confirmer la nouvelle dynamique industrielle du pays, notamment dans le secteur de l'aéronautique où le rythme vient de passer à la vitesse supérieure avec l'implantation du géant canadien"Bombardier Aéronautique". Le choix porté sur le Maroc par l’avionneur canadien a été concrétisé par la signature par "Bombardier", le 18 juin dernier, avec la société marocaine de gestion immobilière Midpark Invest, d'une promesse de vente d'un terrain qui devrait abriter son usine dans la zone franche de Nouaceur, située près de Casablanca. Le démarrage des travaux d'aménagement des bâtiments industriels de "Bombardier" devra commencer à partir du deuxième semestre 2012, pour entamer la production des premiers composants d'avions Bombardier "Made in Morocco" en 2013.

Le projet Bombardier Maroc constituera une locomotive pour le développement du secteur de l'aéronautique national, en raison des retombées économiques escomptées en terme, notamment, d'ancrage industriel via une forte chaine d'intégration verticale, ainsi que de la contribution au développement des exportations nationales. «Calibre mondial» De son côté, le groupe canadien a exprimé clairement sa volonté de "développer avec le gouvernement marocain une industrie aéronautique de calibre mondial". Ce qui réaffirme la capacité du Royaume à attirer des investissements étrangers de renom, malgré une conjoncture internationale marquée par la crise économique. Les responsables de "Bombardier Aéronautique", qui dispose d'unités industrielles au Canada, aux ÉtatsUnis, au Mexique et en Irlande, prévoient que le projet de Nouaceur, dont l'investissement s'élève à 200 millions de dollars s'étalant sur 8 ans, puisse créer 850 emplois qualifiés à l'horizon 2020. Dans ce cadre, le directeur d'investissement de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), Ahmed Fassi Fihri, avait estimé que la décision des grands constructeurs aéronautiques dans le monde, à l'image de Bombardier, de s'installer au Maroc reflète l'émergence du Royaume en tant que hub en plein essor pour

l'industrie aéronautique mondiale. Le Maroc de l’aéronautique "Le nombre d'entreprises opérant dans le secteur aéronautique est passé de 10 à 100 entre 2001 et 2011, et le volume des exportations a augmenté d'une façon exceptionnelle pour atteindre un milliard de dollars", avait indiqué M. Ahmed Fassi Fihri.

stratégie de formation propre au secteur.

Cet essor considérable qu'a connu le secteur de l'aéronautique est le fruit de la mise en place par le ministère de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies et ses partenaires d'une offre attractive fondée sur un cadre incitatif, une infrastructure d'accueil industrielle de qualité et une

En vertu de cet accord, la société bénéficiera d'une exonération fiscale durant ses cinq premières années d'activité au Maroc, puis d'un taux préférentiel d'impôt sur les sociétés (IS) ne dépassant pas 8,75 pc pendant 20 ans.

Le gouvernement marocain et le groupe canadien avaient conclu, en novembre 2011, un mémorandum d'entente portant création de l'unité industrielle de Bombardier, qui sera spécialisée dans la production de composants aéronautiques.

Une faculté bilingue de médecine au Maroc En partenariat avec le Canada

Le ministre marocain de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi, vient d’effectuer un séjour de travail à Ottawa. L'objectif principal de sa visite était de discuter de l'ouverture au Maroc d'une faculté de médecine bilingue. Cette nouvelle réalisation sera étroitement liée à la faculté de médecine de l'université d'Ottawa. Autre projet prévu : l’ouverture d’une faculté de génie, branche marocaine de la faculté de génie de l'université de Carleton a Ottawa. Ces discussions ont été mise sur pied par

Université Sans Frontière Canada (USF-Canada) dont la présidente, Dr Habiba Chakir avait été accréditée par le ministère marocain de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique d’initier le processus de partenariat. Mme Chakir a par ailleurs mis à profit la présence de M. Daoudi pour lancer des discussions en vue de mettre pied d'autres projets et programmes de coopération et de collaboration en recherche scientifique et sciences de la santé avec différent organismes fédéraux Canadiens tels le CIHR, l’IDRC et le NSERC.

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Partenariats & coopération

Mission économique en Israël et en Palestine

«Des ententes concrètes» affirme M. Gérald Tremblay Le maire de Montréal, M. Gérald Tremblay, dresse un bilan très positif de sa mission économique en Israël et en Palestine. À la suite de plusieurs rencontres avec différents acteurs politiques et économiques, le maire Tremblay se réjouit des résultats concrets qui propulseront davantage la métropole comme grande ville de création et d'innovation sur la scène internationale. « L'objectif de nos missions économiques est d'établir des relations durables avec des investisseurs potentiels afin de développer de nouveaux marchés et d'accroître le rayonnement de Montréal à l'étranger. Je suis particulièrement fier que plusieurs membres de notre délégation aient signé des ententes concrètes de partenariats avec diverses entreprises et institutions israéliennes, et ce, dès notre première visite dans cette région. C'est dire à quel point tout le talent montréalais a suscité de l'intérêt. Il s'agit selon moi d'un signe évident que Montréal est reconnu pour sa communauté d'affaires dynamique, créative et ouverte sur le monde », a déclaré le maire Tremblay. Signatures : Affaires et universités en ligne En effet, du côté des entreprises, Novatek International et sa filiale Cognistat ont finalisé une entente de partenariat avec la pharmaceutique Teva. L'entreprise Judith & Charles a conclu une entente avec la boutique de vêtements haut de gamme ANIK, une entreprise dont le siège social est situé à Tel Aviv, de même que dans les boutiques Ossari à Amman, en Jordanie. « Les nombreuses rencontres que nous avons eues avec des entrepreneurs et des investisseurs nous ont montré à quel point les gens d'affaires israéliens sont créatifs, ouverts et capables de s'engager rapidement. Considérant l'excellent environnement d'affaire en Israël et l'immense

potentiel de développement d'affaire pour nos entreprises dans ce pays, nous souhaitons davantage promouvoir ce marché auprès d'elles et renforcer les liens entre les organisations clés des deux pays. La Chambre et son équipe d'experts en commerce international, le World Trade Centre Montréal, continueront de le faire au cours des prochaines années », a commenté Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a par ailleurs conclu un mémorandum de partenariat avec la Fédération des chambres de commerce d'Israël. En ce qui concerne les institutions universitaires, l'université McGill a signé une entente avec la Weizmann Institute of Science, l'université de Tel Aviv et l'université Bar-Ilan. L'Université de Montréal a de son côté conclu une entente avec la Hebrew University. Finalement, l'école Polytechnique Montréal a signé avec Technion - Israel Institute of Technology. « Nous sommes fiers que les universités israéliennes soient maintenant associées à nos institutions. Nous croyons fermement que ces relations, construites sur le partage des connaissances et des idées, permettront d'accroître la collaboration en matière de savoir et d'innovation », a ajouté M. Tremblay. Le maire de Montréal a également profité de cette mission pour rencontrer ses homologues de Tel Aviv, Be'er Sheva, Haïfa et Jérusalem. Ces rencontres furent l'occasion de discuter de développement économique, de plan de développement, d'innovation et de créativité, de multiculturalisme, ainsi que du rôle clé des villes comme acteurs de changement sur la

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scène internationale. La mise en place d'un réseau de tourisme vert et religieux était également au cœur de plusieurs réunions. Ces discussions se poursuivront à l'automne, lors de la visite à Montréal des maires de Tel Aviv, M. Ron Huldai, et de Be'er Sheva, M. Ruvik Danilovich. Lorsque le maire de Montréal a rencontré le président d'Israël, M. Shimon Peres, à sa résidence officielle, ils ont discuté de développement économique, de créativité et d'innovation, ainsi que de création de richesse pour un meilleur partage. M. Peres, récipiendaire du prix Nobel de la paix en 1994, et le maire de Montréal, membre exécutif de l'Association des Maires pour la Paix, se sont entretenus sur l'importance de travailler à la promotion de la paix et du développement harmonieux dans le monde. Rencontres à Ramallah Lors de son passage en Cisjordanie, la délégation s'est arrêtée à Ramallah où le maire de Montréal a rencontré son homologue, la mairesse sortante Mme Janet Michael, le ministre du Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction, le Dr Mohammad Shtayyeh, ainsi que des membres de la Chambre de commerce international de Palestine, des représentants du Réseau d'affaires canado-palestinien, et des membres de PalTrade et de la Chambre de commerce à Darna. Enfin, au nom de tous les Montréalais, le maire Tremblay a visité le mémorial Yad Vachem, dédié aux victimes de l'Holocauste, pour y déposer une couronne de fleurs et s'y recueillir. « Cette mission nous a permis d'explorer un nouveau marché pour encourager la communauté d'affaires à investir à Montréal. Nous avons créé de nouvelles relations d'affaires et, avec l'appui du

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M Gérald Tremblay maire de Montréal, nous avons démontré tout l'engagement de la région métropolitaine à réunir les conditions de succès pour attirer les investisseurs qui souhaitent tirer parti du marché nord-américain », a déclaré Jacques St-Laurent, présidentdirecteur général de Montréal International. « Dans un contexte mondial aussi compétitif, nous avons tout à gagner à développer et resserrer nos liens économiques avec d'autres grandes villes, particulièrement celles qui mettent l'accent sur l'innovation. Je tiens donc à féliciter l'ensemble des membres de la délégation qui se sont mobilisés pour promouvoir le Grand Montréal et ainsi participer au développement d'une économie attractive, concurrentielle et prospère », a-t-il conclu. Source : Cabinet du maire et du comité exécutif

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Célébrations

375e anniversaire de Montréal

2017 en point de mire Le maire de Montréal, M. Gérald Tremblay, et M. Michel Bissonnet, membre du comité exécutif et responsable du 375e anniversaire de Montréal, ont annoncé le 23 septembre 2012, l'adoption par le comité exécutif des orientations des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, telles que définies par le Bureau du 375e à la suite de vastes consultations publiques. Ces orientations encadreront et baliseront le travail de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, un OSBL dont la création a été annoncée le 6 août dernier.

Pour les célébrations du 375e anniversaire de Montréal, les Montréalais ont dégagé de grandes tendances qui se traduisent en une orientation majeure : célébrer l'identité montréalaise. Prenant la forme d'un grand thème, celui-ci sera présenté à travers quatre déclinaisons : son histoire et son patrimoine, ses espaces, ses gens, sa présence et son rayonnement. « Ces orientations reflètent en tous points les attentes citoyennes quant à la nature, la portée et l'envergure des célébrations à mettre en place. Il revient maintenant à la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal de s'assurer d'une program-

mation qui reflètera les souhaits exprimés par les Montréalais et les Montréalaises », a déclaré le maire de Montréal. La consultation citoyenne entourant les célébrations du 375e s'est traduite par l'Opération CARTE BLANCHE, tenue en partenariat avec l'Office de consultation publique de Montréal au printemps et à l'automne 2011, l'Opération VOX POP à l'été 2011 et l'événement DESTINATION 2017, le 8 novembre 2011 à la TOHU. Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal

Rappelons que M. Jacques Parisien, viceprésident exécutif et chef de l'exploitation chez Astral Media inc. et M. Gilbert Rozon, président fondateur de Juste pour rire sont les membres fondateurs de cette Société des célébrations du 375e avec trois représentants de la Ville de Montréal, soit M. Michel Bissonnet, M. Guy

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Hébert, directeur général de la Ville et Mme Rachel Laperrière, directrice principale du Service des affaires institutionnelles. La Société assurera la maîtrise d'œuvre des célébrations de 2017, leur mise en marché et leur financement.

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Le rapport Orientations et organisation des célébrations du 375e anniversaire de Montréal est disponible sur la page Internet du Bureau du 375e. Source: Cabinet du maire et du comité exécutif

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Débats

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Les coulisses de «L’innocence des musulmans» Lecture proposée par Hassan Jamali "L’Innocence des musulmans" a été repris et promu avec des sous-titres par des salafistes extrémistes -- les adeptes radicaux d’un mouvement islamique soutenu depuis longtemps par l’Arabie Saoudite. Ce film était mal fagoté et faisait un bide sur YouTube, jusqu’à ce que le présentateur égyptien d’une chaîne salafiste, Sheikh Khaled Abdullah, n’en fasse la promotion auprès des téléspectateurs le 8 septembre. La plupart des musulmans insultés ont ignoré le film ou protesté pacifiquement, contrairement aux salafistes qui, reconnaissables à leur fameux drapeau noir, ont été à l’instigation des manifestations les plus agressives où les ambassades ont attaquées. Les chefs du parti salafiste égyptien ont participé aux protestations et à l’intrusion dans l’ambassade américaine au Caire. À l’instar des partis d’extrême droite en Europe et outre-Atlantique, la stratégie du parti salafiste consiste à séduire l’opinion publique en surfant sur des occasions de faire monter la colère des radicaux et en diabolisant leurs opposants idéologiques. Cette approche n’est pas sans rappeler celle du pasteur américain islamophobe Terry Jones (celui-là même qui a assuré la promotion du film en Occident) et d’autres extrémistes occidentaux. Quoiqu’il en soit, les modérés sont bien plus nombreux (et de loin!) que les extrémistes dans les sociétés musulmane et occidentale. Un des dirigeants des Frères Musulmans en Égypte (bien plus puissants et populaires que leurs opposants salafistes égyptiens) a écrit au New York Times: "Nous n’avons pas tenu le gouvernement ou le peuple américain pour responsables des actes de cas isolés qui ont enfreint les lois protégeant la liberté d’expression". Ce qu’ont indiqué les médias sérieux Plusieurs journalistes et chercheurs ont analysé les manifestations pour chercher à mieux en comprendre les raisons. Parmi eux figurent Hisham Matar qui a décrit l’atmosphère de tristesse à Benghazi après l’attentat contre l’ambassadeur, Barnaby Phillips qui explore comment les conservateurs islamistes ont manipulé le film à leur avantage, ou encore Cédric Baylocq, chercheur et journaliste indépendant, qui s’attache à démonter les généralisations et stéréotypes qui sévissent en Occident et dans le soi-disant "monde musulman" . Quant à Odon Vallet, spécialiste français des religions, il explore les raisons pour lesquelles de nombreux musulmans sont si sensibles aux caricatures de l’Islam. Sept faits à considérer La Une d’un magazine américain (cidessous) illustre parfaitement le message ressassé par les médias ces 15 derniers jours: le monde musulman

s’embraserait d’une colère anti-occidentaux en réaction à un film islamophobe, et des hordes de protestataires violents nous menaceraient tous... Mais est-ce seulement vrai? Les citoyens et les réseaux sociaux réagissent, et le site en anglais Gawker vient de publier une satire mordante de ce battage médiatique accompagnée d’images parodiant la “rage musulmane”: Sept infos sur la “rage musulmane” que vous ignoriez peut-être: Comme tout le monde, la majorité des musulmans trouvent les 13 minutes de la vidéo islamophobe "L’Innocence des musulmans" ordurières et insultantes. Les protestations, qui se sont multipliées rapidement, sont notamment attisées par le néo-colonialisme des ÉtatsUnis et la politique étrangère occidentale au Moyen-Orient. De même, la sensibilité des croyants a aussi été piquée au vif par les représentations du Prophète Mahomet. Pourtant, la couverture médiatique a souvent éludé des informations importantes: 1. On estime que 0,001% à 0,007% des 1,5 milliard de musulmans dans le monde ont participé aux protestations contre le film, soit une infime proportion des citoyens pro-démocratie qui ont défilé lors du Printemps arabe.

américaine à Benghazi, des citoyens lambda se sont rendus dans les rues de Benghazi et Tripoli, avec des pancartes, souvent en anglais, pour s’excuser et dire que cette violence ne représente ni leur identité ni leur religion. Ajoutez à cela tous les reportages et articles importants qui ont été écartés la semaine dernière pour laisser place à la Une sur les musulmans “énervés”, et ainsi surfer sur la vague démagogue du

"choc des civilisations". En Russie, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Moscou en opposition au président Vladimir Poutine. Des centaines de milliers de Portugais et d’Espagnols se sont indignés lors de rassemblements antiaustérité; et plus d’un million de Catalans ont manifesté en faveur de l’indépendance.

2. La grande majorité des manifestants étaient pacifiques. Les attaques visant les ambassades étrangères ont quasiment toutes été orchestrées ou appuyées par certains membres du mouvement salafiste, un groupe islamiste radical qui vise avant tout à salir la réputation de groupes islamistes modérés plus populaires. 3. Les hauts représentants des ÉtatsUnis et de la Libye sont divisés sur la question de savoir si l’on avait projeté d’assassiner l’ambassadeur américain en Libye le jour du 11 septembre, auquel cas sa mort serait sans lien avec le film. 4. Hormis des attaques de groupes radicaux en Libye et en Afghanistan, un rapport établi le 20 septembre chiffrait à zéro le nombre de victimes tuées par les manifestants. 5. Quasiment tous les hauts dirigeants musulmans et occidentaux ont condamné le film, et quasiment tous les responsables musulmans et occidentaux ont condamné les violences perpétrées en réaction au film. 6. La visite du Pape au Liban a coïncidé avec le pic des tensions. Cependant, les dirigeants du parti Hezbollah ont tenu à assister à son sermon, n’ont pas protesté contre la vidéo jusqu’à son départ et ont appelé à la tolérance religieuse. Oui, c’est bien ce qui s’est passé. 7. Après l’attaque de l’ambassade

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La provocation comme un but en soi Par Antoine Hasbroucq* Au grand concours de qui est le plus con, il semble que la période actuelle soit propice à établir de nouveaux records. La forme de crise que nous connaissons depuis la sortie - ou plutôt la découverte tardive - d’un film à la fois cheap, stupide, sans fond et sans talent tentant lamentablement d’être une caricature de la religion musulmane, a rallumé une énième fois les tensions entre communautés religieuses et culturelles. Elle a aussi creusée un peu plus le schisme entre orient et occident, « une fois de plus » dirait-on, fatigué d’avance. Une crise qui aurait dû se calmer petit à petit, après le point culminant des manifestations très violentes mais localisées des derniers jours. Évènements qui ont déjà faits au total une trentaine de victimes, des morts pour rien dans la grande tradition multiséculaire. On pouvait donc espérer que le calme revienne lentement, mais c’était sans compter la charge de certains laïques, qui trouvaient là une raison de s’offusquer et, eux aussi, de se sentir choqués dans leur non-croyance par le fait que d’autres soient choqués dans leur croyance. Violences physiques et dégâts matérielles mis à part (et devant être condamnées, bien sûr), peut-on foutre la paix à ceux qui ont envie de crier leur colère et le reste, parce qu’ils se sentent agressés dans leurs convictions? Fallait-il, comme vient de la faire, le journal satirique français « Charlie-Hebdo », en rajouter une couche de plus, en ressortant des caricatures de Mahomet pour être sûr de faire leur point, soit « on-faitce-qu’on veut-quand-on- veut-etceux-qui-disent-le-contraire-sont-tousdes-extrémistes-pas-fins »? Une suite au numéro spécial paru l’année passée. Dans cette nouvelle édition, on voit notamment le prophète Mahomet nu et à quatre pattes. J’avoue qu’en voyant la série de dessins, il faut recon-

Montréal, septembre 2012 naître que la blague potache fonctionne. Sûrement parce que j’ai de la sympathie pour le titre qui a été, dans une France de fin du Gaullisme, un agitateur des valeurs qui faisaient de ce pays une patrie de boutiquiers mesquins. Mais j’ai aussi trouvé l’initiative un peu trop attendue. Comme un sale gosse qui se refuse à grandir, le directeur du journal assume la provocation comme un but en soi. Défendre à ce point l’espace laïque dans les campagnes du Pakistan serait une forme d’héroïsme, mais en France? Maintenant la machine est lancée. Tous ceux qui devront hurler, casser, manifester le feront, entérinant encore un peu plus l’émergence d’un monde où la cohabitation recule, de crise en crise. D’un côté les défenseurs de la foi par la violence auront le sentiment d’avoir fait ce qui est juste, de l’autre, le journal estimera avoir mené un combat pour la liberté. Fièrement installé en occident, l’extrémisme laïc (souvent teinté d’un très fort athéisme) est aujourd’hui en

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train de devenir presque aussi insupportable que l’extrémisme religieux. Se drapant dans la même supériorité ontologique et tenant tous les autres comme étant non seulement dans l’erreur mais affligés d’une faiblesse d’esprit, enclins à être manipulés par des histoires que ne pourrait croire un être doué de raison. « J’emmerde les religions » est finalement devenu un autre moyen de dire « J’ai raison et les autres ont tort ». Coincées entre deux conneries, nos sociétés vont rapidement devoir trouver une troisième voie, et rapidement car la pression monte. Quant à « l’héroïsme » que certains verront dans la parution de ces dessins dans le contexte actuel, il m’évoque une autre Une d’un quotidien français. Dernièrement, Libération avait titré « Casse-toi riche con », faisant référence au « Casse-toi pauvre con » de Sarkozy et commentant ainsi la volonté de demande de nationalité belge de la première fortune de

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France, Bernard Arnault. Ce soupçon d’évasion fiscale a créé une vive émotion en France et le journal de gauche avait marqué le coup en Une. Résultat des courses? Bernard Arnault porte plainte mais surtout, le géant de l’industrie du luxe qu’il dirige, le groupe LVMH, retire immédiatement ses budgets publicitaires au titre. Plusieurs centaines de milliers d’euros de manque à gagner pour un quotidien qui, comme tous les autres, ne cesse de voir ses ventes baisser depuis des années. Pas sûr que l’équipe éditoriale garde une indépendance totale vis-àvis de l’équipe commerciale mais l’initiative, que l’on approuve ou pas la Une, a le mérite de pointer un problème trop souvent passé sous silence. Un fait qui étaye la phrase de François Cavanna, justement un des co-fondateurs du Charlie Hebdo des débuts : « La liberté consiste à faire tout ce que permet la longueur de la chaîne. » *Chroniqueur- L’actualité

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La blasphème, Amen Par Raphaël Picon & Rachid Benzine* La critique seule sauve les religions du risque qui toujours les menace, celui de l’idolâtrie. Cette critique, dont le blasphème est indirectement l’une des variantes, remet à distance la Réalité ultime, appelons-là Dieu, et tout ce qui peut en être dit, cru, confessé. La raison critique en théologie, c’est là son grand mérite et sa nécessité pour une République laïque comme la notre, enseigne que le référent ultime du religieux n’est jamais identifiable aux représentations que nous pouvons en faire. Dieu est toujours un autre. Entre lui et le croyant nulle immédiateté n’est possible. L’un et l’autre sont reliés par un réseau complexe de médiations, des textes, des symboles, des traditions, des rites, qui tout à la fois rappellent, en l’occupant, l’écart entre Dieu et les manières de le dire, et prétendent maintenir la possibilité d’une relation. L’objet de la théologie sera dès lors de critiquer les métaphores du langage religieux pour en montrer tantôt la fausseté, tantôt la justesse relative, toujours la distance maintenue par rapport à la Réalité ultime. Seul ce travail critique à l’intérieur du religieux et contre le religieux lui-même dans ses prétentions toujours menaçantes de réifier l’Ultime, permet de se prémunir contre la charge potentiellement blasphématrice d’un dessin… de Charlie Hebdo. Il ne peut aucunement viser Dieu ou son prophète, mais les seules représentations relatives et imparfaites qui peuvent en être faites. On dit communément de l'islam (comme du protestantisme ou du judaïsme) qu'il refuse toute représentation. Il ne peut cependant sans passer. Il a, lui aussi, ses médiations, ses livres, ses rites, ses prières, etc. Ce refus reste pour l’islam un impensé au cœur de sociétés qui sont pourtant de plus en plus travaillées par l’impact des images. On comprend dès lors que la projection très rapide d’images caricaturant le prophète ait pu avoir été vécue par certains musulmans comme une violence qui les dépossède de leur figure de référence. La crise que l’on connaît peut s’avérer féconde si elle empêche cet impensé de devenir « impensable », en ouvrant à ces traditions religieuses la possibilité d’un travail éthique et théologique sur la dimension métaphorique du langage et des symboles religieux. Mais à cet impensé en répond un autre : celui de la liberté de la presse, dont la nature doit être repensée en rapport avec le contexte globalisé d’aujourd’hui. Tout le monde est soumis aux mêmes images, mais tous n’ont pas les mêmes cadres d’interprétation ni les même codes de décodage. Nous ne sommes pas héritiers des mêmes mémoires. Il faut, par exemple, avoir déconstruit sans

réserve ses mythes et textes fondateurs pour inscrire le religieux dans le champ de la représentation symbolique. Ne pas tenir compte de ces cadres de perception, c’est faire l’impasse sur des psychologies et des traditions très différentes. Dans cette affaire des caricatures, certains musulmans se sont retrouvés mis en scène dans un cadre de perception qui n’est pas le leur et s’en sont trouvés heurtés. Le malentendu s’avère d’autant plus grand que deux systèmes se font la sourde oreille. L’islamologue Mohammed Arkoun rappelait les liens intimes entre sacré, vérité et violence. Toute société dans son développement engage des processus de sacralisation qui sanctifient ses principes, valeurs ou interdits et les soustrait à l’interrogation. La liberté sacrée des uns se heurte à la figure sacrée entre toutes pour d’autres. Dès lors, la défense intransigeante de la vérité des uns ne se fait pas sans violence puisqu’elle heurte ce qui constitue le périmètre sacré des autres.

Montréal, septembre 2012

Ce triangle anthropologique (sacrévérité-violence) est au cœur des récents événements. Il fait partie, lui aussi, des impensés majeurs qui rendent la lecture des événements périlleuse et le monde plus indéchiffrable. Les réactions sur un mode binaire (liberté/fanatisme) sont incapables de prendre en charge les réalités complexes ici en jeu. Dès lors la réalité sociale se trouve entièrement reconfigurée par des discours, notamment médiatiques, qui érigent les sujets en catégories essentialisées. Ne pas tenir compte de ces impensés, imaginaires ou systèmes de perceptions, c’est nourrir l’idée qu’un dialogue avec le « monde musulman » est très difficile, sinon impossible. C’est pourquoi il est plus que jamais nécessaire que tous réfléchissent à un nouveau langage sur cette crise mondiale, où les seuls critères de la modernité éclairée sont insuffisants pour juger et réagir. Mais bien entendu, c’est d’abord aux responsables religieux eux-mêmes et aux fidèles à « apprendre » à croire en Dieu, et à critiquer les politiques cyniques qui profitent de l’ignorance religieuse. Croire n’est pas savoir. C’est s’en remettre avec confiance et liberté à une Réalité qui transcende toutes les représentations, les plus caricaturales comme les plus magnifiques. *Raphaël Picon est doyen de la faculté de théologie protestante de Paris . Rachid Benzine est islamologue; Il enseigne à l’IEP d’Aix en Provence.

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Dialogue

« L'Esprit de Tibhirine »

Un moine raconte sa vie avec les musulmans Le dernier moine trappiste vivant de la communauté religieuse chrétienne du monastère de Tibhirine, en Algérie, a participé à la rédaction d'un essai, « L'Esprit de Tibhirine », avec le journaliste lyonnais Nicolas Ballet, publié au début du mois de septembre. Il y livre son témoignage aux accents de dialogue interreligieux entre chrétiens et musulmans. Jean Pierre Shcumacher vit, depuis 2000, dans le monastère Notre Dame de l’Atlas, sur les hauteurs de Midelt, à trois heures de routes de Fès, dans le Haut Atlas, au Maroc. Le dernier des deux moines cisterciens de Tibhirine encore en vie a raconté son histoire à Nicolas Ballet, journaliste spécialiste des religions pour le quotidien régional Le Progrès. Ensemble, ils publient, aux éditions du Seuil, en cette rentrée littéraire, « L'Esprit de Tibhirine », l’itinéraire spirituel de cet homme de foi qui s’est réfugié, au Maroc, à Fès, après la mort de 7 de ses compagnons, en 1996. Nicolas Ballet voit dans le succès du livre le signe d'un « intérêt pour un autre discours sur les relations avec les musulmans », loin des films islamophobes et autres caricatures. Le discours du vieil homme est en matière de religion extrêmement fin et rassembleur. Dans une interview au Figaro, en février 2011; après la sortie du film « Les moines de Tibhirine », il expliquait que la pratique et la pensée religieuse des moines trappistes, en Algérie, avait évolué sous l’action de Christan de Chergé, prieur du monastère, mort en Algérie. « Il y a eu, avec lui, une évolution vers l'islamologie. Il a personnellement beaucoup étudié le Coran. Le matin, il faisait sa lectio divina, avec une Bible en arabe. Il faisait parfois la méditation avec le Coran », raconte Jean Pierre Shcumacher. Lire la bible en arabe Les tensions, au sein de la petite communauté qu’avait suscitées cette démarche, « ont été dépassées grâce à la création d'un groupe d'échange et de partage avec des musulmans soufis, que nous avions appelé le ribât. Nous avions compris que la discussion sur les dogmes divisait, car elle était impossible. On parlait donc du

chemin vers Dieu. On priait en silence, chacun selon sa prière à lui », raconte Jean Pierre Shcumacher. Ces rencontres ont pris fin, en 1993, quand la tourmente algérienne a rendu la chose dangereuse.

Depuis, même si 7 des 9 frères ont été tués, cette forme de réunion inter-religieuse, n’a pas quitté totalement la communauté des moines chrétiens au Maroc. Aujourd’hui, à Midelt, sur les flancs du Haut Atlas, dans leur monastère, les 4 moines dont Jean Pierre, observent, à leur façon, le jeûne, pendant le mois de ramadan. Ils attendent la nuit pour prendre leur repas du soir et saute celui de midi. Les moines et le ramadan « Les soufis utilisaient une image pour parler de notre relation avec les musulmans. C'est une échelle à double pente. Elle est posée par terre et le sommet touche le ciel. Nous montons d'un côté, eux montent de l'autre côté, selon leur méthode. Plus on est proche de Dieu, plus on est proche des uns et des autres. Et réciproquement, plus on est proche les uns des autres, plus on est proche de Dieu. Toute la théologie est là-dedans ! », explique le moine. La relation des moines avec le Maroc dans son ensemble, et en particulier avec l’Etat n’est pas, pour autant un long fleuve tranquille. Les moines du monastère Notre Dame de l’Atlas, à Midelt, ont refusé que le tournage du filma de Xavier Beauvois ait lieu dans leurs murs « en raison du danger d'être soupçonnés de prosélytisme. Certains, à ce moment-là, ne recevaient plus leur carte de séjour depuis très longtemps », expliquait le moine. Toutefois, le tournage avait peu avoir lieu, sans problème, dans un autre monastère du Maroc, bénédictin celui là, à Toumliline. Au moment de la sortie du film, Jean Pierre

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Schumacher avait expliqué : « le fait d'être connu me gêne un peu... Un moine est fait pour être caché. » Avec son essai cosigné avec Nicolas Ballet, parions que sa renommée ira grandissante.

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Santé

Maladies saisonnières

Dites oui au vaccin et non à la grippe L'influenza, communément appelée la grippe, est une infection très contagieuse des voies respiratoires causée par un virus.

« On pense parfois que l’influenza est une maladie bénigne, mais elle peut être très grave chez certaines personnes » dit Dre Susan Bowles, présidente d’Immunisation Canada. « La plupart des gens récupèrent en une semaine ou deux, mais les personnes âgée de plus de 65 ans, les enfants et les adultes ayants des troubles médicaux chroniques peuvent avoir des complications graves, comme la pneumonie ». Entre 10 et 20 % de la population canadienne est infectée par l’influenza chaque année. Les plus hauts taux d’infection sont observés chez les enfants, mais les taux de maladie grave et de décès sont les plus élevés chez les personnes âgées et les personnes qui ont des troubles médicaux préexistants. Les autres groupes à haut risque sont les femmes enceintes, les personnes mor-

bidement obèses, les résidents des centres d’hébergement et les Autochtones. « La façon la plus efficace de se protéger contre l’influenza est de se faire vacciner, dit Dre Bowles. « C’est un moyen sûr et efficace de prévenir la propagation du virus à la maison, au travail et dans nos loisirs. »

Les études ne cessent de montrer que la vaccination contre l’influenza réduit le nombre d’hospitalisations, des visites chez les dispensateurs de soins de santé et qu’elle est efficace pour prévenir les décès associés à l’influenza. « Les personnes non vaccinées risquent d’être infectées par le virus et peuvent aussi en infecter d’autres » dit Dre Shelly McNeil, vice-présidente d’Immunisation Canada. Tous les enfants âgées de 6 mois à 5 ans, les personnes âgées de 65 ans et plus, et les personnes de tout âge ayant des troubles médicaux chroniques qui les exposent aux complications de l’influenza et les personnes capables de

transmettre l’influenza à des gens à risque élevé devraient être vaccinés contre l’influenza. Le meilleur temps pour recevoir ce vaccin est la période d’octobre à décembre, mais il n’est jamais trop tard pour se faire vacciner durant la saison d’influenza.

Immunisation Canada Immunisation Canada est une coalition d’organisations non gouvernementales, d’associations de professionnels, de groupes d’intervenants de la santé et de consommateurs, et d’organismes des secteurs public et privé d’envergure nationale. C’est un organe indépendant

et digne de confiance qui appuie la vaccination des enfants, des adolescents, des adultes et des professionnels de la santé. Son objectif général est de sensibiliser la population aux avantages des vaccins, de mieux les faire connaître et d’en promouvoir l’utilisation

selon les recommandations du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI). La campagne annuelle contre l’influenza d’Immunisation Canada vise à accroître les taux de vaccination

On incite donc tous les Canadiens à parler du vaccin annuel contre l’influenza avec leur médecin, leur infirmière, leur pharmacien ou le service de santé publique local.

au Canada en faisant connaître les avantages du vaccin contre l’influenza pour les personnes de tout âge. Pour plus de détails, visitez le site immunize.ca. Informations: immunize.ca

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Société

Éducation

Cours de langue et de culture Amazighes à Montréal L’Association des Écoles Marocaines au Québec informe le public intéressé que des cours de langue et de culture Amazighes seront donnés au centre culturel marocain Dar El Maghrib à partir du 18 novembre 2012 jusqu’au 1 juin 2013 à raison de 2 heures par semaine (52 heures par session) et ce selon un calendrier scolaire préétabli. Les cours auront lieu chaque dimanche de 10h00 à 12h00. 40 places subventionnées par le Ministère Chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l’Étranger sont disponibles pour les enfants de la communauté marocaine. La subvention permettra aux familles à faible revenu d’inscrire leurs enfants à ces cours en

payant des droits de scolarité réduits (80$ par élève pour toute la session). Les frais d’inscription et les manuels scolaires y sont inclus. Pour inscrire vos enfants, veuillez prendre contact par téléphone (514-9965575), par courriel (info@ecolemarocaine.com) ou en personne au centre culturel marocain Dar El Maghrib le samedi (11h00-14h00) ou le dimanche (10h00 – 15h00) entre le 24 septembre 2012 et 16 novembre 2012. Information : 514-996-5575

7èmeTrophées Femmes arabes du Québec

RIFE

La septième édition du Trophée Femmes arabes du Québec en est à nos portes. Le 15 mars 2013 à l’Hôtel DELTA de Montréal, un Gala permettra à la population québécoise de découvrir la richesse et la diversité des communautés arabes et de rendre hommage aux femmes qui se sont illustrées dans différents domaines.

L’association Rencontre Interculturelle des Familles de l'Estrie tiendra son Assemblée générale annuelle le 28 septembre 2012 à partir de 10h à la Bibliothèque municipale ÉvaSenécal / salle 4 / 420 Rue Marquette Sherbrooke J1H 1M4.

Assemblée générale le 29 septembre 201

Mises en candidature

Cet hommage vise à souligner la contribution de femmes remarquables qui ont travaillé dans l’ombre ou au grand jour, et ont contribué au développement de notre société québécoise. Cet événement récompense l’excellence au féminin, encourage celles qui se démarquent

dans leur milieu professionnel par leurs réalisations, leurs compétences, leur esprit d’innovation ou leur engagement communautaire. Il s’inscrit également dans la vision d’une société prônant une égale autonomie et une égale participation des femmes et des hommes dans la société. Lors du Gala des trophées seront remis dans plusieurs catégories (Affaires; Art & culture; Sciences & Technologie ; Santé; Enseignement & recherche; Associatif & communautaire). Informations : http://www.efemmarabes.com/presentationgalatrophee.php www.efemmarabes. com

Le bilan des activités de l'an passé, les projets pour l'année 2011-2012 et l'élection du Conseil d'administration sont à l’ordre du jour. Toute personne intéressée aux questions interculturelles et aux activités de l’association est invitée à participer à l’AG.

École 21 livre son bilan

L’association École 21 vient de diffuser le bilan de son gala de levée de fonds du 14 juin 2012. L’Association a récolté à cette occasion un montant de 10 000$ qui sera entièrement consacré à l’achat d’ordinateurs et à l’acquisition d’ouvrages au profit de la bibliothèque de l’École Lalla Aïcha Al Bahria d’Azemmour (Maroc); bibliothèque par ailleurs récemment aménagée par l’association.

Marathon pour la paix du Rotary Rive-Sud

À l’occasion de la célébration de la Journée Internationale pour la paix, la Ville de Longueuil et le Rotary club Rive Sud ont participé au Marathon Rotary pour la paix à travers une rencontre-débat le 21 septembre 2012, au cours de laquelle Marcel Tannenbaum survivant de l’holocauste et Miriam Moujawamaria survivante du génocide rwandais devait prendre la parole. L’artiste peintre Bernard Landry présentait à cette occasion son œuvre «5 à 7 dans le monde».

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Sports

Hockey : Lock-out et déplaisir ! Comme plusieurs millions d’amateurs de hockey, vous êtes probablement en deuil de votre saison de hockey de la LNH. Comme prévu, la ligue a annoncé, dimanche matin, qu’elle imposait le lock-out à plus de 700 joueurs qui devront dire adieu à leur chèque de paye. Pour combien de temps? C’est la question qui tue. Difficile de prévoir avec précision. Une chose est sûre, toutefois. Ce n’est pas une affaire de semaines. Le lock-out sera long. Pariez plusieurs mois, voire une année complète. Oui, comme la dernière fois. Le fait que les deux parties se soient à peine adressé la parole au cours du dernier mois ne laisse pas présager un dénouement rapide du conflit. Ce lock-out signifie la même chose que la dernière fois : la Ligue nationale de hockey se fout éperdument de ses partisans. Malgré les messages comme celui-ci. Tout ce qui compte, ce sont les signes de dollars. Sinon, pourquoi risquer que certains tournent le dos au sport pour augmenter sa marge de profit? Il me semble que la solution est assez simple. La LNH, tout comme la NBA,

le baseball majeur et la NFL sont des partenariats. Sans propriétaires, il n’y a pas d’organisation, pas d’amphithéâtres pour jouer. Sans joueurs, il n’y a pas de produit. Pourquoi n’y a-t-il pas 20 000 personnes aux matchs de la Ligue américaine? Parce que les gens ne sont pas prêts à dépenser autant d’argent si ce n’est pas le meilleur produit disponible. Décider de partager les revenus 50-50 serait l’idée la plus logique. Peut-être quelques points de pourcentage de plus pour les propriétaires, qui supportent les infrastructures. Pour le reste, nuire à l’autonomie des joueurs n’est pas une option très rentable. Admettons que vous ayez les deux meilleurs gardiens de la LNH avec le Canadien. S’ils ne peuvent se prévaloir de leur autonomie complète avant dix ans, pourquoi l’échanger si on peut le payer en peanuts? Ce qui ne ferait que réduire la qualité du spectacle, le second ne voyant pas beaucoup de temps de glace. Les propriétaires ont plutôt opté pour le risque de perdre de l’argent dans l’espoir d’en obtenir plus. On met à la poubelle tout le capital engendré par des finales de la coupe Stanley à Boston, Los Angeles et Chicago au cours des dernières années. Les revenus

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de la LNH ont atteint un niveau record de 3,3 milliards l’an dernier. Mais ce n’est pas encore assez. Personnellement, vous me permettrez d’avoir une petite pensée pour les premières réelles victimes de ce lock-out : les employés des 30 formations de la LNH. Eux ne gagnent pas une fortune. Voir leur salaire amputé, en tout ou en partie, est le vrai drame.

ièmes victimes sur la liste : les amateurs. Parce que peu importe combien d’argent les propriétaires et les joueurs réussiront à obtenir, il proviendra toujours de leurs poches. Et je peux vous assurer que, quel que soit le dénouement du conflit de travail, le prix des billets, chandails et autres ne seront pas à la baisse une fois le hockey de retour.

J’ai aussi une pensée pour les deux-

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Sports

Soccer : Rachid Taoussi

nouvel entraîneur de l’équipe du Maroc Rachid Taoussi, coach des FAR de Rabat, a été désigné s nouvel entraineur des Lions de l’Atlas par la Fédération royale marocaine de football (FRMF), succédant ainsi à Eric Gerets. En plus de Rachid Taoussi, trois autres candidats étaient en lice pour le poste de sélectionneur, Mhamed Fakhir du Raja de Casablanca, Aziz El Amri du Moghreb de Tetouan et Baddou Zaki, donné favori jusqu’à la dernière minute. Mais c’est Rachid Taoussi, 56 ans, qui a convaincu la commission chargée de choisir le successeur d’Eric Gerets en s’engageant à qualifier les Lions de l’Atlas pour la CAN 2013. Pour cela, la sélection marocaine devra marquer trois buts contre le Mozambique, le 13 octobre prochain à Marrakech, tout en évitant que les Mambas ne marquent. L’ancien entraîneur Eric Gerets avait lui été remercié après la défaite de l’équipe nationale face au Mozambique (2-0). Son départ était réclamé au Maroc depuis la défaite des Lions de l’Atlas à la CAN-2012. Une course à quatre Ainsi donc, c’est finalement, c’est Rachid Taoussi qui a été choisi pour succéder à Eric Gerets à la tête du onze national. Une décision qui a recueilli l’adhésion de tous les membres du bureau de la Fédération royale de football, réuni dans l’après-midi du samedi 22 septembre. Dès le mercredi dernier, le nom de Taoussi, actuellement entraineur des FAR, commençait à prendre une avance sérieuse sur son rival Badou Zaki, en course, également, pour le même poste aux côtés de Aziz Amri

M Badou Zaki

M Rachid Taoussi et M’Hamed Fakhir, respectivement coatchs du Moghreb de Tétouan, champion du Maroc durant la saison dernière, et celui du Raja de Casablanca. Les chances de l’ancien sélectionneur des Lions de l’Atlas s’amenuisaient au fil des jours, renforçant ainsi le remake du scénario précédant la nomination, en 2008, de Roger Lemerre. Pour mémoire, après le limogeage du Français Henri Michel après la débâcle des Lions de l’Atlas lors de la CAN de cette année au Ghana, le nom de Zaki était favori pour reprendre en main l’équipe nationale mais c'était sans compter avec la décision de la FRMF, présidée à l’époque par le général Housni Benslimane, qui avait opté pour Lemerre. Le Français venait juste d’être « remercieé» par

la Tunisie pour mauvais résultats. Force est de constater que Zaki paie encore une fois le prix de sa grande popularité. Certes, cette fois en plus du soutien de la rue, il a celui du gouvernement Benkirane, mais il lui manquait le très précieux appui des membres du bureau fédéral. Une instance avec laquelle, il entretenait des relations très froides. Encore une fois, la Fédération royale marocaine de football a montré son indépendance vis à vis du gouvernement. Récemment, le ministre de la Jeunesse et des Sports s’est engagé à enlever aux fédérations le recrutement des entraineurs au profit de son département mais il s’avère in fine que la FRMF n’est pas concerné par cette décision. Une consécration pour Taoussi Le choix effectué est une consécration pour l'excellent parcours de Rachid Taoussi. C’est l’homme aux

M Aziz El Amri

trois coupes en 100 jours avec le MAS : la coupe de Trône, la coupe de la confédération africaine et la super-coupe face à l’Espérance de Tunis, vainqueur de l’édition 2011 de la Ligue des champions. Un record. En plus de ce riche palmarès, Taoussi compte sur son CV, une coupe d’Afrique des jeunes, c’était en 1997 au Maroc. C’est d’ailleurs, le seul Marocain a avoir gagné ce trophée Le samedi 13 Octobre au stade de Marrakech, Taoussi dirigera le onze national face au Mozambique. Une première mais surtout un baptême de feu. Le Maroc est obligé de vaincre ce match avec au moins trois buts d'écarts et sans en encaisser un seul pour réserver ses chances pour la CAN 2013 qui aura lieu en Afrique du sud.

M Mohamed Fakhir

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Entreprises

Les Chauffeurs et propriétaires de taxis de Montréal s’organisent «Suite à de nombreuses rencontres et concertations, répondant à l’invitation du Comité Administratif provisoire, plus de 200 chauffeurs et propriétaires de Taxi (berline, accessible régulier, et accessible restreint) exerçant dans la grande région de Montréal se sont réunis le dimanche 2 septembre 2012 en Assemblée Spéciale de l’Union des Chauffeurs et Propriétaires de Taxi de Montréal (UCPTM)» annonce un communiqué de la nouvelle association. Le communiqué précise par ailleurs que «Cette démarche était rendue nécessaire par - L’impact négatif de la conjoncture économique sur l’industrie du Taxi; - Les incertitudes sur le devenir de l’ind ustrie; - Les interventions de plus en plus

fréquentes dans le secteur, uniquement motivées par des considérations lucratives, de personnes étrangères à notre métier. Devant cette situation, les chauffeurs du Taxi ont donc décidé de se constituer en union au sein de l’UCPTM afin de - Sensibiliser les décideurs politiques et l’opinion publique en général, aux menaces qui pèsent sur leur activité et leur unique source de revenu (baisse de la valeur des permis, hausse dramatique des coûts d’opération, baisse drastique du chiffre d’affaires et des revenus etc.) ; - Faire connaître leurs attentes, revendications et propositions visant à la restructuration du secteur, au redéploiement de l’activité du taxi et à sa relan ce;

- Prendre la place qui leur revient de droit dans toute instance décisionnelle ou table de concertation ayant à connaître de l’industrie du taxi et de son organisation. L’Assemblée Spéciale de l’UCPTM a décidé de avant de clôturer sa séance de donner mandat au Comité Administratif provisoire d’entreprendre toutes démarches ou initiatives nécessaires au parachèvement de la mise sur pieds de l’UCPTM, notamment l’organisation, dans un délai raisonnable d’une première Assemblée Générale ordinaire.

soire; Union des Chauffeurs et Propriétaires de Taxi de Montréal (UCPTM).

Source : Comité Administratif provi-

Les attentes et revendications de l’UCPTM

Un Comité Administratif provisoire

Il est ressorti des débats discussions et échanges de l’Assemblée Spéciale de l’Union des Chauffeurs et propriétaires de taxis de Montréal que sont considèrées comme prioritaires et incontournables, les demandes ciaprès:

L’Assemblée spéciale de l’UCPTMs’est dotée d’un Comité Administratif provisoire qu’elle a chargé d’entreprendre toutes démarches ou initiatives nécessaires au parachèvement de la mise sur pieds de l’UCPTM, notamment l’organisation, dans un prochain avenir d’une première Assemblée Générale ordinaire.

1. Assurer la présence effective des chauffeurs de l’industrie du taxi, en tant que membres délibérants, dans toute instance décisionnelle ou table de concertation ayant à connaître de l’industrie du taxi et de son organisation. 2. Agir en concertation avec l’ensemble des décideurs et opérateurs afin d’améliorer l’image de l’industrie et sa rentabilité ainsi que les conditions d’exercice de l’activité. 3. Mettre en place un programme de subventions pour l’acquisition de voitures hybrides ou électriques 4. Octroyer des ressources supplémentaires pour le transport des personnes handicapées et le transport médical. 5. Mettre en place un système de Transport collectif par taxi pour améliorer le rendement chauffeurs et propriétaires en donnant un service rapide, et rendre un service de transport de proximité disponible au profit des citoyens pour lesquels les bus ne sont pas accessibles. 6. Abolir les cotisations sur les aéroports. 7. Pour les chauffeurs qui ont des dossiers disciplinaires il faut mettre en place un pro-

gramme de formation, y compris pour le transport adapté et médical; ces programmes devront apporter une attention particulière aux professionnels qui ont des dossiers disciplinaires. Ces formations devront obligatoirement être dispensées par des organismes professionnels liés à l’industrie du taxi et ne pas avoir un but non lucratif. 8. Mettre en place un système de rémunération des chauffeurs pour les journées de formation. 9. Responsabiliser les chauffeurs sur l’entretien de la voiture et les tickets. 10. Informer et inciter les chauffeurs à accepter les certificats de cool Taxi, et contribuer ainsi à la prévention des accidents de la circulation chez les jeunes. 11. Lutter contre les transporteurs illégaux. 12. Mettre en place un système d’assurance collective et un fond de pension pour les chauffeurs et propriétaires. L’Assemblée Spéciale a chargé le Comité Administratif provisoire d’étudier la faisabilité de ces douze propositions, d’en évaluer l’impact et les effets sur l’industrie montréalaise du taxi et de proposer les voies et moyens d’en assurer la réalisation

Permis à céder

Le Comité Administratif provisoire à également été chargé d’étudier la faisabilité des demandes et attentes de la l’activité, d’en évaluer l’impact et les effets sur l’industrie montréalaise du taxi et de proposer les voies et moyens d’en assurer la réalisation. Le Comité Administratif provisoire est composé de : - Président : Mr. Jean Guillemard Abeille - Vice - président : Mr. Mokrane «Youssef» Krimed - Mr. Yves Presmy : Secrétaire général - Secrétaire général adjoint : Mr. Lahcen Bounaga - Trésorier, Directeur du marketing, financier : Mr Abdellah Banane - Vice-trésorier : M. Celectin - Responsable Projets : Mr. Joseph Chidiac - Responsable Communications : Mr. Daniel Bergeron - Gestion du développement : Mr. Rudolph Beauge - Responsable informatique : Mr. Ibrahim Haddouch - Conseillers : * Mr. Mohamed Doukkali * Mr. Juan Carlos Hamilton * Mr. Hafid Bakhbach * Mr. Mohammed Elouadrassi * Mr. Naji Keserwwani

Offre d’emplois

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1- Poste de téléphoniste et répartiteur transport régulier médical adapté

Jaafar 514 651 5355 Maroun Sarkis 438 935 5355 Benito Bien Aimé 514 572 2950

2- Chauffeur de Taxi offert à temps plein et à temps partiel

- T05

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Alexandre - 514 573 0269 (Van accessible régulier 7 mois d’utilisation)

Transport adapté et médical

Veuillez appeler Mr Serge Dufresne au

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