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nº 193 du 8 au 21-11-2012

Montréal

L’abdication de Gérald

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États-Unis

Finis les duels, bonjour les duos

Un concert pour la paix à Montréal

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«Yes, we can» II : Le retour

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Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Radouane BnouNouçair, Zahira EL Wahid Megherbi Mona Doutabaa Publicité : Mohamed Ezzemouri Ahmed Mendili Wahid Megherbi Conception et Réalisation Graphique : Rachid Najahi. Younes Q Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com Tél. :

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Éditorial

Éditorial

La citoyenneté corrompue Rares sont les personnalités politiques québécoises qui auront obtenu trois mandats populaires successifs et plus rares encore ceux de nos élus qui auront pu mener à terme ce troisième mandat.

Gérald Tremblay, ancien ministre des finances et de l’économie du Québec et (désormais également ancien) maire de Montréal en aura fait l’expérience à son tour. Élu à la magistrature municipale suprême en 2001, réélu en 2005 et reconduit dans ses fonctions en 2009, il lui aura tout juste manqué douze mois pour que la sanction des urnes, une sortie honorable sommes toutes, l’envoie à la retraite. On se serait alors souvenu de lui comme d’un édile à la longévité remarquable et peutêtre aussi comme d’un élu dont l’action aura permis à sa ville de prendre un essor et de se forger une image qui la placent dans la cour des grands, aux côtés de métropoles prestigieuses telles Barcelone ou Paris. On ne se serait même pas souvenu de ce côté irritant qui était le sien, un «homme de dossier» plus souvent cloîtré dans son bureau que présent sur le terrain; ce qui a laissé penser à plus d’un de ceux qui avaient voté pour lui - à la tête d’une ville qui aime qu’on la prenne à bras le corps et qu’on la bouscule un peu – qu’il était hautain et qu’il méprisait peut-être un tantinet ses concitoyens. Maintenant, bien que la démission soit généralement un acte de plein gré, on ne pourra jamais s’empêcher de penser qu’il a été chassé par un scandale, par une affaire de corruption quasi-institutionnalisée, par des comportements indélicats qu’ils n’avaient pas le droit d’ignorer et dont il n’avait pas le droit d’ignorer l’existence à l’Hôtel de Ville. Le droit à la présomption d’innocence, l’histoire nous l’a appris, ne résiste pas au temps. Pas plus que l’innocence même prouvée, d’un responsable public, en situation semblable à celle que nous vivons, ne trouve place dans l’imaginaire collectif d’une société. Dommage également pour le maire démissionnaire, autre leçon de l’histoire : chaque affaire de cet acabit fait oublier toutes celles qui l’ont précédé. Obnubilés par les

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révélations de la commission Charbonneau sur la gestion de la chose publique, on voue G. Tremblay aux gémonies et on oublie qu’il n’est pas l’inventeur - volontaire ou involontaire - de la corruption des fonctionnaires et des politiciens. Celle-ci est en fait aussi vieille que la vie en société, elle est la chose la mieux partagée du monde et le Québec comme Montréal, pour quelle raison en auraient-ils été exemptés?, y ont déjà goûté d’ailleurs. Un exemple? Prenez celui du Premier ministre Honoré Mercier, chassé du pouvoir parce que l’un de ses ministres avait exigé et obtenu un pot-de-vin d’une compagnie de chemins de fer…

présence dans les municipalités, d’un agent nommé par le gouvernement et donc non élu, qui aurait le pouvoir d’annuler toute décision des élus et de leurs instances à laquelle il lui semblerait bon de s’opposer. En établissant ce type de contrôle à priori sur les projets municipaux, on pourra sans doute éviter les collusions et les surcoûts injustifiés. Mais cela se fera d’une part en alourdissant la bureaucratie et les processus de prise de décision et d’autre part au total détriment des conseils élus locaux qui ne seraient plus dès lors que des sortes d’assemblées consultatives sans pouvoirs réels et dont l’existence n’aurait plus que peu de justification.

Reste à espérer que tout cela; ces tonnes d’encre et ces flots de parole qui ont mené un maire à se démettre; n’aura pas été vain.

Emprunter une telle voie et attribuer une telle prérogative à un gouvernement majoritaire, composé de ministres aux idées bien arrêtées, pourrait bien constituer une sorte de négation de l’esprit même de la décentralisation et du principe de participation et de gestion leurs affaires par les citoyens.

Peut-être devrait commencer à prendre chacun ses responsabilité, de cesser de se cacher derrière la vraie fausse idée voulant que c’est la corruption chez les responsables qui a provoqué le cynisme te la démission des citoyens. La vérité est que c’est l’indifférence des citoyens qui a ouvert la voie devant le laisser-faire-laisser -aller chez certains élus face aux dérives de certains fonctionnaires. La vérité est que c’est notre citoyenneté ainsi corrompue qui a fait que la corruption a pu trouver porte ouverte à l’Hôtel de Ville. Dès lors, la voie du salut, plus que dans la concorde comme le veut la devise de Montréal, est et ne saurait être que dans la participation et la vigilance des électeurs. Insistons sur la vigilance. Celle des citoyens. Car dans le microcosme politique, les idées pour faire face à la situation pourraient bien être déjà arrêtées. Sachant les tendances centralisatrices qui sont celle de tous les gens de pouvoir, laisser faire les seuls politiciens reviendrait à exposer la démocratie à quelques risques. Comment en effet interpréter les propos tenus sur la question par François Legault, chef de la CAQ? Certes ne veut-il pas parler de tutelle, mais il serait favorable à la

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Ce n’est sans doute pas là ce que pense vraiment M. Legault ni ce qu’il veut. Ce n’est pas ce que nous, citoyens, voulons. Ce que nous voulons c’est, comme la Grande noirceur a donné naissance à la Révolution tranquille, que la crise actuelle à Montréal, à Laval (et possiblement ailleurs ou à d’autres niveaux de gouvernement encore) pourra engendrer une autre façon de gérer le Québec et ses municipalités, la vie publique et notre propre quotidien. Et pour que cela soit, cessons de regarder la Commission Charbonneau comme le dernier spectacle à la mode en ville. Tironsen les enseignements qui s’imposent et faisons des douze mois qui viennent une année de l’engagement. Pour que, en novembre 2013, lorsque nous élirons notre prochain maire, nous choisissions bien l’homme ou la femme, qui sera capable de nous donner ce que noue en attendons, ce que nous attendons de la démocratie.

Abdelghani Dades


Montréal

Gérald Tremblay renonce à sa charge

L’abdication

encore de l’avoir berné. « Je souhaite ardemment qu’un jour on reconnaisse que je me suis battu, très souvent seul, contre ce système, cette collusion et cette corruption qui, pourtant, selon les révélations de la commission Charbonneau, existaient depuis au moins 1988 », a-t-il dit. Le péché originel du maire remonte peut-être à sa première rencontre avec le directeur général de la Ville, en 2001. Celui-ci l’a informé des « rumeurs » sur la circulation d’enveloppes brunes à l’intérieur de certains services. « Je lui ai demandé ce qu’il avait fait. Il m’a répondu qu’il avait exigé des preuves qu’on ne lui avait jamais données », a-t-il dit.

M Gérald Tremblay À l’évidence meurtri jusqu’au plus profond de son âme, Gérald Tremblay, celui qui quelques jours plus tôt, criait «Je ne me cache pas, je suis là, je ne suis pas malade» a fini par abdiquer. Lundi 5 novembre 2012, un an presque jour pour jour avant le terme de son troisième mandat à l’Hôtel de ville de Montréal, il a annoncé sa démission. « Je traverse présentement une période d’une injustice insupportable. Je n’ai jamais pensé que je vivrais un tel acharnement dans une société de droit. Mais, un jour, justice sera rendue », a-t-il déclaré. C’étai pratiquement la première fois qu’il s’exprimait quelques chances de se faire entendre, alors que depuis que les travaux de la commission Charbonneau ont exposé l’ampleur de la corruption et de la collusion à l’Hôtel de Ville, il avait opté pour une stratégie de communication on ne peut plus évasive. M. Tremblay, plutôt que de s’expliquer devant les montréalais, s’était réfugié derrière une obligation de confidentialité en raison de déclarations assermentées qu’il aurait faites aux enquêteurs. Il a répété à maintes reprises qu’il souhaitait être entendu devant la commission. Ses appels à la patience ont plutôt provoqué un gonflement des voix exigeant sa démission. Et lors de la présentation du budget 2013, la hausse des taxes de 3,3 % a été décriée comme une hypothèque sur la corruption.

d’amertume lorsqu’il a annoncé son départ. Il a reproché à Québec son manque d’écoute, surtout lorsqu’il a demandé la modification de la règle du plus bas soumissionnaire, pour couper court à la collusion entre les entrepreneurs. Il a aussi livré un aperçu des explications qu’il gardait pour la commission Charbonneau.

Au sommet de l’impuissance M. Tremblay s’est plaint d’avoir été informé des problèmes bien après les faits. « J’avais beau avoir des doutes, poser des questions, être vigilant, ce n’est malheureusement qu’après les faits que l’on m’a remis des documents », a-t-il expliqué. Si les informations lui étaient parvenues en temps utile, il aurait pu éviter aux Montréalais le fiasco des compteurs d’eau et la vente au rabais des ter-

D’abord, il n’a jamais été informé par Jacques Duchesneau que quatre personnes douteuses faisaient partie de son entourage, lors d’une rencontre remontant au 2 juillet 2009. « Un jour, l’agenda caché de certaines personnes sera dévoilé », a dit M. Tremblay décochant une flèche à l’endroit de M. Duchesneau. Ensuite, M. Tremblay a réfuté le témoignage de l’ex-organisateur Martin Dumont. Celui-ci a déclaré que le maire avait été mis au courant de l’existence d’une double comptabilité au sein d’Union Montréal lors d’une réunion en 2004. « Cette rencontre n’a jamais eu lieu. Ces allégations sont fausses », a dit M. Tremblay, en s’appuyant sur l’agent officiel du parti, Marc Deschamps, qui demande aussi à être entendu à la Commission Charbonneau.

Privé d’une invitation à la commission Charbonneau, il était à court d’options pour rétablir le lien de confiance avec les Montréalais. « La vérité, je l’ai transmise à la commission Charbonneau. Je n’ai malheureusement pas la possibilité de me défendre parce que je ne fais pas partie du plan de match de la Commission, du moins à court terme », a-t-il reconnu.

«Ultime sacrifice» M. Tremblay, un homme de foi, a truffé son discours de références religieuses. Il a évoqué ses « valeurs judéo-chrétiennes » telles que l’entraide, la solidarité, l’intégrité et la justice sociale pour expliquer son saut à la mairie de Montréal, en 2001.Il interprète sa démission comme « l’ultime sacrifice », son « dernier acte d’amour dans l’intérêt supérieur de Montréal ».

Règlement de comptes Réputé pour son humeur joviale, le maire en disgrâce était gonflé

M. Tremblay a passé outre à l’acte de contrition, reprochant à son entourage de l’avoir mal informé ou

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rains du Faubourg Contrecoeur. « On a trahi ma confiance, et j’en assume l’entière responsabilité », dit-il. Indirectement, le directeur du Service du capital humain et des communications, Jean-Yves Hinse, lui a donné raison en matinée. La Ville de Montréal est à court de moyens pour débusquer la corruption et elle dépend de la commission Charbonneau pour y parvenir, a dit M. Hinse lors de l’étude du budget. « Si ce n’était pas de la commission Charbonneau, on n’aurait pas trouvé la corruption dans les contrats. Pourquoi ? Parce que ça se fait de manière très subtile », a-t-il dit. Au même moment, la Ville suspendait sans solde un quatrième fonctionnaire, Gilles Vézina pour la durée d’une enquête interne. Il était le patron des ingénieurs à la retraite Gilles Surprenant et Luc Leclerc, qui ont truqué des centaines d’appels d’offres et empoché des pots-de-vin totalisant plus de 1,3 million de dollars. Source : Presse Canadienne


Montréal

En attendant 2013

Une mairesse provisoire et trois candidats maires intérimaires

Mme Jane Cowell-Poitras

M Michael Applebaum

Le départ de Gérald Tremblay n’empêche pas la vie municipale de continuer. En vertu de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, les fonctions qu'occupait Gérald Tremblay reviennent à Jane Cowell-Poitras, conseillère de Lachine désignée comme mairesse suppléante le 24 septembre dernier.

La loi permet le déclenchement d'une élection à la mairie dans les 15 jours qui suivent le départ du maire. Comme les membres d'Union Montréal sont majoritaires au conseil municipal, cette option est peu probable.

Le conseil municipal doit élire dans les 30 prochains jours un nouveau maire parmi ses 62 membres.

M Richard Deschamps

La loi en vigueur ne permet pas au ministre des Affaires municipales de devancer les élections générales à Montréal.

Plusieurs noms de candidats potentiels sont déjà cités, ce qui ouvre la voie à une course. Selon des sources de RadioCanada, trois membres d'Union Montréal voudraient au moins assurer l'intérim : le président du comité exécutif, Michael Applebaum, ainsi que les deux vice-présidents du comité exécutif, Richard Deschamps et Alan DeSousa. La véritable course à la mairie aura lieu toutefois l'automne prochain, au moment

M Alan DeSousa où les élections municipales seront déclenchées. Outre Richard Bergeron et Louise Harel, qui ont déjà annoncé leurs intentions, le député fédéral Denis Coderre, qui a laissé entendre qu'il se lancerait dans la course à la mairie de Montréal, a annoncé qu'il allait rencontrer les journalistes vendredi sans autre précision.

Comment gérer la transition? Les avis de l’opposition 24 heures après la démission du maire Gérald Tremblay, Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, et Louise Harel, leader de Vision Montréal, proposent la mise en place d'un comité exécutif de coalition, et ce, jusqu'à la tenue des élections municipales de 2013. Premier à s'adresser aux journalistes, M. Bergeron a précisé qu'il ne comptait pas

siéger personnellement dans ce comité, car il sera candidat au poste de maire. Cela permettra, dit-il, d'éviter « la confusion des genres ». Son parti aura tout de même un représentant dans le comité exécutif en question. Selon M. Bergeron, on pourra alors reprendre le processus d'adoption du budget, « qui serait retardé d'à peine une dizaine de jours ». Louise Harel a abondé dans le même sens. Comme son rival de l'opposition, la chef de Vision Montréal prône un travail de « collégialité » qui se cristalliserait dans un comité exécutif de coalition. Celui-ci « rassemblerait différents courants d'opinion » à l'Hôtel de Ville.

M Richard Bergeron

mençant par le rétablissement de la « ligne éthique dans les meilleurs délais ». En outre, Mme Harel suggère une révision rapide des estimations de contrats, dont l'examen, propose-t-elle, devrait se faire en collaboration avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Mme Harel a également souligné qu'elle n'entendait pas siéger au sein de ce comi-

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Mme Louise Hare té et qu'elle réservait sa candidature à la mairie de Montréal en 2013. Pour la chef de Vision Montréal, « le maire intérimaire doit se consacrer entièrement aux charges de sa fonction et avoir comme principale qualité de rassembler ». Il doit aussi, selon elle, « poser des gestes significatifs avant Noël », en com-

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Enfin, elle exige la création d'un poste de commissaire à l'éthique à Québec, doté d'un pouvoir de sanction. « C'est un peu prématuré », a déclaré Marvin Rotrand, vice-président de la commission de la présidence du conseil et leader de la majorité, en réponse aux demandes de création d'un comité exécutif de coalition. Sur l'adoption du budget, M. Rotrand a estimé qu'il ne voyait « aucun avantage à suspendre le budget qui pourrait être amendé ».


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Québec

Gouvernement Marois

Un budget tout de suite…

Le ministre des Finances du Québec, Nicolas Marceau, présentera le premier budget du nouveau gouvernement du Parti québécois le 20 novembre prochain. Cette démarche était attendue depuis la rentrée parlementaire lorsque, dans son discours d'ouverture, la première ministre, Pauline Marois, annonçait vouloir « mettre de l'ordre » dans les finances publiques et avoir demandé à son ministre des Finances « d'évaluer toutes les options », y compris celle d’un énoncé budgétaire, afin d'« assurer une gestion responsable et prudente ». « Le dépôt d'un budget cet automne est nécessaire afin de mettre en oeuvre dès maintenant les dispositions qui nous per-

mettront de respecter notre engagement de revenir à l'équilibre budgétaire en 2013-2014 », explique dans un communiqué le ministre Marceau. Au début d'octobre, il évoquait un manque à gagner de 1,6 milliard de dollars pour 2012-2013, le double de ce qu'avaient estimé les libéraux. Attendre au printemps prochain ne ferait que retarder la mise en oeuvre des mesures nécessaires pour rééquilibrer les finances du Québec, ajoute M. Marceau, dans le communiqué. La présentation d'un budget à l'automne est exceptionnelle. La dernière fois

remonte à novembre 2001 lorsque la ministre des Finances de l'époque, Pauline Marois, avait déposé un budget pour stimuler l'économie à la suite des attentats du 11 septembre. Geste de « provocation » Pour le porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, Raymond Bachand,

M Nicolas Marceau semaines qu'ils voteront contre le budget si ce dernier comporte des hausses d'impôts.

le Parti québécois au pouvoir veut précipiter l'adoption de ses orientations avant l'élection d'un nouveau chef à la tête du Parti libéral du Québec.

« Je vais toujours attendre de voir ce qu'il y a dedans, mais s'il y a des hausses d'impôts, on va voter contre », a répété M. Bachand.

L'opposition libérale et la Coalition avenir Québec (CAQ) ont signifié ces dernières

Réforme du financement des partis politique

Le projet de Loi 2 déposé Le gouvernement Marois dépose son projet de loi 2 qui prévoit de limiter les contributions individuelles aux partis politiques provinciaux à 100 $. La limite était de 1000 $. De plus, Québec autorisera une contribution supplémentaire de 100 $ en période électorale. Pour compenser la baisse de revenus, le gouvernement veut augmenter le financement public versé aux partis politiques. Celui-ci passerait de 0,82 $ par vote reçu à 1,67 $.

Une allocation supplémentaire serait aussi versée lors d'élections générales, a affirmé le ministre.

Il a fait valoir que les partis sont redevables aux citoyens et seulement aux citoyens.

Le ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Bernard Drainville, a ainsi posé les premiers jalons du mandat que lui a confié la première ministre Pauline Marois. Le ministre a annoncé « que les partis doivent travailler à moderniser notre démocratie ».

Outre le plafond annuel, Québec annonce que le crédit d'impôt pour dons aux partis politiques est aboli. L'argent récupéré de ces crédits servira à augmenter le financement public que les partis reçoivent.

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Le ministre souhaite que son projet de loi 2 soit adopté avant les Fêtes pour

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M Bernard Drainville que le nouveau régime s'applique sur l'année 2012. Source : Radio Canada


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Québec

Jean Charest

Départ volontaire?

C'est du moins ce qu'ont soutenu à La Presse Canadienne quelques-uns de ses proches collaborateurs, dans le cadre d'une série d'entrevues effectuées au cours des dernières semaines dans le but de connaître les scénarios échafaudés par l'ex-premier ministre en cas de victoire ou de défaite lors du dernier scrutin.

Si certains assurent que M. Charest n'a rien laissé paraître de ses intentions, d'autres sont formels et soutiennent qu'il préparait sa sortie depuis plusieurs mois, sans égard au résultat des élections. Cela laisse croire que la présente course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) paraissait incontournable, à plus ou moins court terme. Dans sa tête, M. Charest « était déjà parti ailleurs » le soir du 4 septembre, confie un conseiller de longue date qui a requis l'anonymat, comme les autres personnes interviewées dans le cadre de ce reportage. Depuis quelque temps, à 54 ans, heureux d'être bientôt grand-père pour la première fois, M. Charest donnait à son entourage tous les signes d'un homme qui envisageait son avenir loin des lieux du pouvoir. « Il était prêt à passer à autre chose », renchérit un autre proche adjoint. « Son idée était faite », assure-t-il. Selon un scénario évoqué, s'il avait été réélu pour un quatrième mandat, minoritaire ou majoritaire, M. Charest aurait dirigé un temps ses troupes, puis, au moment jugé opportun, « il était pour envoyer un signal qu'il était prêt à passer à autre chose, à passer la main », confie un de ses hommes de confiance. D'autres ont cependant exprimé un avis plus nuancé, en disant que M. Charest était prêt à composer avec les deux scé-

narios, « gagner ou perdre », sans planifier de scénario précis de retraite en cas de victoire. « Il était prêt à vivre avec les deux conclusions », selon un conseiller et ami. Quoi qu'il en soit, tout un chacun qualifie son attitude depuis le soir du 4 septembre de « très zen ». L'hiver dernier, son épouse et ses enfants avaient tenté de le dissuader de faire une autre campagne électorale. Mais malgré les sondages défavorables et un taux record d'insatisfaction dans la population, M. Charest a quand même tenté le tout pour le tout l'été dernier, essayant de donner aux libéraux un quatrième mandat d'affilée. Les pressions familiales n'ont quand même pas été vaines, car l'idée de tourner la page a fait son chemin. Entre-temps, il a été particulièrement touché, dit-on, d'apprendre que sa fille aînée, Amélie, qui habite New York, était enceinte. Il a d'ailleurs prévu effectuer un séjour à New York, en décembre, pour faire connaissance avec sa petite-fille, avant de réorienter sa carrière dans un grand cabinet d'avocats de Montréal dès le mois de janvier. Cette distance prise au cours de la dernière année par rapport au pouvoir peut expliquer en partie la grande sérénité affichée le soir de la défaite et le lendemain, en annonçant sa démission comme chef du PLQ. Chose certaine, en cas de défaite, il estimait qu'il n'avait d'autre choix que de tirer sa révérence, selon un de ses proches. Il savait que « le PLQ n'a aucune pitié pour les perdants », selon cette source. Soirée électorale Le soir du 4 septembre, M. Charest s'est présenté à l'hôtel Delta à Sherbrooke pour

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M Jean Charest attendre les résultats électoraux. Bien qu'il savait qu'une défaite était probable, il paraissait très calme, indiquent plusieurs témoins. Deux suites avaient été mises à sa disposition, une pour sa famille, l'autre pour quelques conseillers, amis, organisateurs et dirigeants du parti. M. Charest, qui s'attendait à un résultat très serré, a dit à ses conseillers qu'il ne s'accrocherait pas au pouvoir à tout prix s'il était défait de justesse. Pas question d'alliance avec la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault. Pas question, non plus, de contester le résultat, si le Parti québécois l'emportait de justesse, voire par un seul siège. Il savait aussi que sa défaite était probable dans sa circonscription de Sherbrooke. Il a demandé à ses conseillers de ne jamais critiquer publiquement le choix des électeurs, s'estimant « privilégié » d'avoir eu la confiance de la population de Sherbrooke à maintes reprises dans le passé. Il a informé sa garde rapprochée que s'il

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était reporté au pouvoir, mais défait dans son comté, il allait demander à un de ses députés de lui céder son siège. Il a dit qu'il avait déjà choisi lequel, mais n'a pas révélé son nom. Jusqu'à la fin, il aura espéré se faufiler entre la CAQ, si elle avait mieux performé dans le 450, et le Parti québécois. Quand les résultats ont été connus, en fin de soirée, M. Charest a paru très serein, nullement amer, dit-on. Quand même, l'émotion était à fleur de peau: il savait que sa carrière politique venait de prendre fin. « Je ne l'ai jamais vu aussi ému », confiera une des personnes présentes. Parmi ses anciens collaborateurs, les avis sont partagés sur les chances de revoir un jour Jean Charest en politique active. Certains sont persuadés que ce n'est pas dans ses plans, qu'il veut effectuer « une assez longue transition » en pratiquant le droit avant de faire d'autres projets d'avenir. D'autres croient « qu'il ne faut jamais dire jamais », surtout quand on parle d'un homme aussi passionné de politique que lui. « C'est sur la glace », résume un proche de longue date, sourire en coin.


Québec

Amir Khadir ne veut plus être au four et au moulin…

M. Khadir considère que le temps est venu pour lui, après quatre années passées à assumer ses fonctions de porte-parole, de passer le flambeau à Françoise David, élue députée de Gouin le 4 septembre dernier.

Dans une lettre adressée aux membres de Québec solidaire, M. Khadir confie d'ailleurs qu'il « attendait avec impatience l'élection de Françoise ». Selon le député de Mercier, Françoise David était la personne tout indiquée pour prendre le relais, notamment en raison du principe de parité homme-femme, si cher à son parti. « Québec solidaire est un parti féministe quand même. Ça aurait été un peu incohérent que, maintenant qu'on a Françoise David à l'Assemblée nationale, ce soit toujours moi, l'homme, qui soit porteparole », a-t-il déclaré à RadioCanada. « Partout [à Québec solidaire], on essaie d'assurer l'alternance pour que hommes et femmes s'impliquent sur un pied d'égalité dans nos activités »

Les statuts de Québec solidaire prévoient deux porte-parole nationaux : un premier issu de l'aile parlementaire et un second, appelé porte-parole extra-parlementaire, ne possédant pas le titre de député. Ce dernier assume aussi la présidence du parti. Mme David occupait le rôle de porte-parole extra-parlementaire, mais son élection la contraint à libérer le poste. Québec solidaire choisira un nouveau porte-parole extra-parlementaire lors de son Conseil national, qui se tiendra du 30 novembre au 2 décembre. Selon M. Khadir, ce remaniement permettra au Québec de découvrir un des jeunes talents de Québec solidaire.

« Une personne capable de porter la parole du parti aussi bien que Françoise ou moi », a-t-il expliqué. En attendant la nomination d'un nouveau porte-parole, Françoise David assumera seule ce rôle. N'ayant plus à assumer la fonction de porte-parole, Amir Khadir assure qu'il pourra se concentrer davantage au travail sur le terrain.

M Amir Khadir Il avoue toutefois qu'il s'agit d'une décision « émouvante et importante », pour lui et pour le parti. « Ça a été super, le rôle qu'on m'a confié, la liberté qu'on m'a donnée pour le jouer, l'appui que j'ai eu dans les moments difficiles. On ne quitte pas une fonction aussi grisante sans avoir quelques émotions. » À ses détracteurs, M. Khadir assure

NPD, perspective 2015

Thomas Mulcair veut gagner au Québec

M Thomas Mulcair Le chef du Nouveau Parti démocratique Thomas Mulcair a lancé un appel à ses troupes en vue des prochaines élections fédérales qui auront lieu à l'automne 2015. Dans un discours prononcé à la fin du congrès de l'aile québécoise du NPD qui avait lieu à Montréal, Thomas Mulcair a affirmé qu'il fallait s'assurer d'avoir une machine électorale redoutable et efficace afin de former le prochain gouvernement dans trois ans. Bien que le parti ait 10 fois plus de membres au Québec depuis la course à la direction, reste que les organisations de circonscriptions doivent être solidifiées, affirme le chef. « Il faut que notre parti s'enracine plus profondément au Québec d'ici aux prochaines élections avec une organisation plus solide », a décrété Thomas

Mulcair. Le chef du NPD s'est par ailleurs dit d'accord avec l'idée de reporter la création d'un NPD-Québec. « Si nous commençons à faire de même sur le plan provincial, nous allons diviser nos forces, a-t-il expliqué. Présentement, nous devons nous concentrer sur une seule chose: se débarrasser de Stephen Harper. » Le chef a également confié aux médias qu'il n'était pas inquiet concernant de récents sondages qui laissent entendre que Justin Trudreau, qui brigue présentement la direction du Parti libéral du Canada, pourrait voler des votes au NPD. « Je suis certain que nous pouvons maintenir notre présence au Québec », a déclaré M. Mulcair.

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que même s'il n'est plus porte-parole de Québec solidaire, il ne se taira pas pour autant : « pour ceux qui croient que je vais me taire, je leur souhaite beaucoup de patience. On va encore entendre beaucoup parler de moi », conclut-il. Source : Radio-Canada


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États-Unis

«Yes we can» II : le retour… Barack Obama n'a peut-être pas été porté par la vague d'espoir qu'il avait suscitée en 2008, mais il aura tout de même remporté son pari d'obtenir un second mandat. Si lui et son adversaire républicain Mitt Romney se sont partagé le vote populaire à parts presques égales, le président sortant a facilement dépassé le seuil des 270 grands électeurs dont il avait besoin pour signer une seconde victoire.

Romney, dont l'ambition présidentielle qu'il caressait depuis des années vient de se briser, a été incapable de triompher d'un président dont la réforme de la santé a été impopulaire et qu'une frange de l'électorat rend responsable d'une reprise de l'économie jugée trop fragile. Vote populaire Au-delà de la mathématique électorale, l'élection a cependant révélé une fois de plus une population divisée. Peu avant la fin du dépouillement des votes en effet, Barack Obama était crédité d’environ 50% des suffrages populaires (59.298.913 des voix)à deux points seulement devant son rival Mitt Romney (56.801.964de voix, soit 48 % des suffrages) En outre, le contrôle que continueront d'exercer les républicains sur la Chambre des représentants l'empêchera d'avoir les coudées aussi franches qu'il le voudrait pour accomplir son programme politique. Confronté à une farouche opposition des républicains au cours de son premier mandat, Barack Obama a lancé un appel à l'unité lors d'un discours prononcé devant des partisans en liesse. Mitt Romney a pour sa part concédé la victoire au

cours d'un bref discours prononcé peu avant 1 h, une heure et demie après que les médias eurent annoncé la victoire sans équivoque de son adversaire. Obama remporte les États pivots Même si la carte électorale s'est rapidement parée de rouge, couleur des républicains, le président sortant a remporté le vote populaire dans les États qui faisaient une différence. L'un après l'autre, plusieurs des États dont l'issue était incertaine sont tombés dans son giron : New Hampshire, Iowa, Wisconsin (dont Paul Ryan, le colistier de Mitt Romney, est un des représentants), Ohio, Colorado, Nevada et Virginie. Il a également conservé la Pennsylvanie, un État à tendance démocrate que certains observateurs disaient menacé par le camp Romney.

M Barack Obama

Il a aussi remporté l'Illinois, dont il a été sénateur, et le Massachusetts, dont son rival a déjà été gouverneur, ainsi que New York et la Californie, deux des géants en termes de grands électeurs. Le Michigan et l'Ohio, deux États où l'industrie automobile a bénéficié du plan de sauvetage, ont eux aussi penché du côté de l'administration sortante. Romney a notamment raflé le Texas, un des autres poids lourds de cette course, et tous les autres bastions républicains. Il n'a réussi qu'à gagner un seul État pivot, la Caroline du Nord.

Jusqu'ici, seuls l'Indiana et la Caroline du Nord ont changé de couleur, basculant dans le camp républicain. La soirée met le point final à un an et demi d'une campagne acharnée qui a coûté des milliards de dollars. L'ampleur de la victoire de l'ancien sénateur de l'Illinois est plus mince qu'en 2008. Il avait alors séduit 53 % de l'électorat, comparativement à 46 % pour son rival de l'époque, John McCain, et récolté l'appui de 365 des 538 grands électeurs.

La mécanique électorale américaine Les électeurs ne votent pas directement pour les candidats qu'ils veulent voir président et vice-président. Dans chaque État, ils votent plutôt pour des grands électeurs, à qui il incombera de désigner le président (même si, dans les faits, c'est souvent le nom des candidats qui apparaît sur la liste électorale). De façon simplifiée, disons que l'équipe présidentielle ayant recueilli le plus de voix dans un État remporte l'ensemble de ses grands électeurs.

nombre de grands électeurs d'un État dépend de sa population et correspond au nombre d'élus dont il dispose au Congrès (soit deux sénateurs plus le nombre de ses représentants à la Chambre). Si la Californie en compte 55 par exemple, le Vermont n'en compte que 3. Il faut ajouter à ce nombre les 3 électeurs du District de Columbia.

On compte 538 grands électeurs. Le

Californie (55 grands électeurs),

États où Obama est déclaré gagnant :

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Washington (12), Hawaï (4), Connecticut (7), Delaware (3), Washington D.C. (3), Illinois (20), Maryland (10), Massachusetts (11), Rhode Island (4), Maine (4), Vermont (3), Delaware (3), Michigan (16), New York (29), New Jersey (14), New Hampshire (4), Minnesota (10), Wisconsin (10), Nouveau-Mexique (5), Iowa (6), Oregon (7), Nevada (6), Virginie (13), Colorado (9) États où Romney est déclaré gagnant :

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Kentucky (8), Indiana (11), VirginieOccidentale (5), Caroline du Sud (9), Oklahoma (7), Georgie (16), Arkansas (6), Tennessee (11), Alabama (9), Kansas (6), Louisiane (8), Nebraska (5), Dakota du Nord (3), Dakota du Sud (3), Texas (38), Mississippi (6), Wyoming (3), Utah (6), Arizona (11), Idaho (4), Caroline du Nord (15), Missouri (10), Montana (3), Alaska (3)


États-Unis

Congrès et Sénat

On prend les mêmes et on recommence… Tout en élisant leur président, les Américains renouvelaient mardi 468 des 535 sièges de leur Congrès. Et là aussi, l’élection n’a pratiquement rien changé, puisque les républicains ont conservé leur majorité à la Chambre des représentants, tandis que les démocrates maintenaient leur contrôle le Sénat, dont seulement le tiers des sièges était en jeu. Au Sénat, les républicains avaient besoin de quatre gains pour prendre le contrôle. Ils ont plutôt essuyé des pertes, notamment au Massachusetts et en Indiana. Onze postes de gouverneur et 6000 sièges d'assemblée dans des États étaient aussi en jeu, en plus de quelques 170 questions référendaires locales. Même si elle n'occupe pas le devant de la scène médiatique, du moins à l'extérieur des États-Unis, l'élection des sénateurs et des représentants est déterminante pour les prochaines négociations sur les compressions budgétaires, qui doivent avoir lieu dans les prochains mois. Le Congrès devra notamment s'entendre pour relever le plafond de la dette, qui devrait être atteint d'ici à la fin décembre selon le secrétariat au Trésor, et éviter que les États-Unis ne se retrouvent en défaut de paiement. L'expiration des baisses d'impôts de l'administration de George W. Bush, combinée à la réduction prévue des dépenses publiques, pourrait créer un « mur » qui risque d'entraîner une nouvelle récession. Le scrutin fédéral était aussi doublé, dans certains cas, d'autres votes au niveau des États.

Quelques résultats significatifs D'abord, le candidat républicain à la vice-présidence, Paul Ryan, pourra se consoler avec son siège de représentant du Wisconsin , qu'il a conservé. Toujours au Wisconsin , la première sénatrice ouvertement homosexuelle, la démocrate Tammy Baldwin, a été élue. Elle avait auparavant siégé à la Chambre des représentants. En Indiana , le candidat républicain au Sénat Richard E. Mourdock, favori du Tea Party, a perdu face à son rival démocrate Joe Donnelly. M. Mourdock était connu pour avoir déclaré que la grossesse était « un don de Dieu [...] même lorsque la vie commence dans cette situation horrible qu'est le viol ». Au Missouri , la sénatrice démocrate élue Claire McCaskill a aussi vaincu un républicain controversé, Todd Akin, qui avait pour sa part affirmé « qu'en cas de "véritable viol", le corps de la femme a un mécanisme biologique qui peut l'empêcher de tomber enceinte ».

Au Massachusetts , la démocrate Elizabeth Warren, professeure de Harvard ayant mis sur pied le Consumer Financial Protection Bureau, l'a emporté sur le républicain Scott Brown. Elle a ainsi repris le siège de sénateur qui a longtemps appartenu à feu Ted Kennedy. Toujours au Massachusetts , un Kennedy fera pour sa

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part son entrée à la Chambre des représentants : Joe Kennedy, petit-fils de Robert Kennedy, l'a en effet emporté sur le républicain Sean Bielat dans le 4e district. En Utah , la républicaine Mia Love, une mormone d'origine haïtienne, a échoué par quelques milliers de voix dans sa tentative de conquérir le siège du représentant démocrate Jim Matheson. Très critique de l'administration Obama, la popularité de Mme Love avait laissé croire à une possible victoire dans cet État ne comptant que 2 % de Noirs au sein de sa population. Au Vermont , l'indépendant Bernie Sanders a conservé son siège au Sénat, l'emportant sur le républicain John MacGovern. Au Connecticut , le démocrate Chris Murphy a remporté aisément un siège au Sénat face à la républicaine Linda McMahon, épouse du promoteur de lutte et propriétaire de la WWE, Vince McMahon.

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États-Unis

Des tas d’exercices référendaires aussi… Les élections présidentielles américaines convient les électeurs aux urnes une fois tous les quatre ans. Mais, contrairement au mode de fonctionnement des scrutins canadiens ou québécois, les Américains sont dans bien des cas appelés à se prononcer dans un même exercice sur une longue série de sujets.

Les bulletins de vote présentés aux électeurs sont donc parfois d'une longueur et d'une complexité impressionnantes. Ainsi, le citoyen peut avoir l'occasion de choisir ceux qui le représenteront pour une variété de fonctions tant au niveau fédéral qu'au niveau de l'État ou des instances locales. Par exemple, 33 sièges de sénateur sont en jeu, ainsi que 11 postes de gouverneur et 6000 sièges d'assemblée au niveau des États. Par ailleurs, en 2012, les électeurs de 38 États auront à se prononcer sur un assortiment hétéroclite de référendums, 174 en tout, portant sur des questions aussi diverses que la fiscalité des particuliers, le droit de consommer du cannabis et l'interdiction de financer les interruptions volontaires de grossesse avec les fonds publics, ou encore la légalisation du mariage entre conjoints de même sexe. Quelques exemples Le spectre couvert par les divers référendums est donc très large. La Floride, l'un des États-clés dans la présidentielle, offre à elle seule une série de propositions référendaires à forte saveur de droite religieuse, comme le fait d'interdire le recours aux fonds publics pour rembourser les interruptions de grossesse, mais au contraire de permettre les subventions aux groupes religieux. On votera beaucoup cette année sur la question d'autoriser le mariage entre conjoints de même sexe. C'est le cas dans l'État de Washington, le Maine et

le Maryland. Le Minnesota, à l'initiative de son Sénat, présente aux électeurs une question visant à faire inscrire dans sa Constitution que le mariage est réservé aux couples hétérosexuels.

La bataille idéologique opposant démocrates et républicains se joue sur les bulletins de vote de plusieurs États, notamment aussi par des référendums cherchant à faire invalider certaines portions de la réforme de la santé du président sortant. Les Californiens se prononcent sur pas moins de 11 propositions référendaires, sur des questions parfois fondamentales et parfois... plus pointues. Jugez-en : une question appuyée notamment par le maire de Los Angeles propose l'abolition de la peine de mort, tandis que dans la ville de Los Angeles comme telle, les électeurs devront aussi décider s'il faut obliger ou non les vedettes masculines du porno à porter le préservatif à l'écran. Dans l'État de Washington ainsi qu'en Oregon, les électeurs pourront se prononcer sur la légalisation totale du cannabis, alors que les consultations d'États tels que l'Arkansas, le Montana et le Massachusetts ne proposent dans leurs référendums qu'une légalisation partielle de la substance, et uniquement pour une utilisation thérapeutique. À côté d'enjeux majeurs, on retrouvera au niveau local nombre de questions de portée plus limitée, touchant par exemple à la protection de territoires spécifiques et aux droits des chasseurs et des pêcheurs. Historique Aux États-Unis, les référendums jouent un rôle central dans la vie démocratique depuis très longtemps. Par exemple, il y a un siècle, l'Arizona et l'Oregon ouvraient la porte au vote des femmes par voie de

consultation référendaire. Entre 1904 et 2007, on a dénombré plus de 2200 référendums d'initiative populaire dans les États. Contrairement au processus de vote ordinaire, le référendum représente l'expression d'une forme de démocratie directe. Le terme désigne une procédure permettant aux citoyennes et aux citoyens de se prononcer sur une proposition précise. L'initiative du référendum peut venir d'un Parlement élu ou de la population. Aux États-Unis, le recours au référendum s'est historiquement effectué au niveau local ou au niveau de l'État, mais non au niveau fédéral. Dans la plupart des cas, en 2012, les référendums sont proposés par les assemblées élues. Cependant, dans une cinquantaine de cas, spécifiquement en Californie, il s'agit de référendums d'initiative populaire. À noter que dans le cas de référendums d'initiative populaire, le mode de fonctionnement diffère selon les États et les communautés locales. Certains référendums touchent à des questions importantes, comme dans le cas de la Californie et de l'interdiction du mariage homosexuel, en 2008 et

Bric-à-brac dans les urnes…

Voici, puisé dans l’histoire de l’élection 2008, quelques uns des sujets référendaires proposés aux électeurs américains.

Californie : Amendement constitutionnel interdisant le mariage homosexuel : adopté à 52 % ; Loi finançant le premier réseau de trains à haute vitesse des États-Unis : adoptée à 52 % Michigan : Loi permettant l'utilisation de marijuana à des fins médicales : adoptée à 63 % Dakota du Sud : Loi interdisant l'avortement sauf en cas d'inceste, de viol ou de problème physique grave :

rejetée à 55 %

Colorado : Amendement constitution nel établissant qu'un ovule fécondé est une personne : rejeté à 72 % Floride : Amendement constitutionnel interdisant le mariage homosexuel : adopté à 62 % Nebraska : Amendement constitutionnel interdisant la discrimination positive dans l'emploi de minorités visibles dans l'administration publique : adopté à 58 % Source : Radio-Canada

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antérieurement des référendums sur la légalisation de la marijuana, la destitution du prédécesseur de l'ex-gouverneur Arnold Schwarzenegger, Gray Davis, la validation de la discrimination positive et certains changements au système électoral. Certains observateurs avancent que le fait d'inclure une ou plusieurs questions référendaires dans le bulletin de vote stimule la participation des électeurs au processus électoral dans un pays où le désintérêt pour la politique semble croissant. Certaines questions touchant la morale, la religion ou les droits des minorités sont susceptibles de secouer l'apathie des Américains et même de mobiliser une partie spécifique de l'électorat. Cependant, cette fois, juge Élisabeth Vallet, le rôle de catalyseur des référendums sera sans doute moins prononcé car, précise-t-elle, l'élection de 2012 se déroule moins autour des enjeux culturels et des valeurs morales et beaucoup plus sur l'économie que par le passé, alors que des questions telles que l'avortement et le mariage gai avaient servi à attirer et à attiser la droite religieuse et à stimuler le vote de droite.


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Intégration

Régionalisation de l’immigration

«L’Outaouais, un exemple d’efficacité»

L'intégration en français des personnes immigrantes en Outaouais La ministre Diane De Courcy à l'écoute des besoins des intervenants régionaux de l'Outaouais

La ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles et ministre responsable de la Charte de la langue française, Mme Diane De Courcy, était à Gatineau le 5 novembre écoulé dans le cadre de ses visites des régions du Québec. Ces visites permettent à la ministre de rencontrer des partenaires régionaux et d'échanger avec eux sur des sujets de première importance pour le Québec : l'attraction, l'intégration et la francisation des personnes immigrantes. « D'entrée de jeu, je dois souligner que le travail de régionalisation de l'Outaouais est un exemple d'efficacité, une efficacité d'autant plus intéressante qu'il s'agit d'une région située à la frontière de l'Ontario, donc d'une autre réalité. J'ajoute que les manières de faire régionales sont inspirantes et donnent des résultats significatifs », a constaté la ministre. La ministre a commencé sa journée

« Non seulement j'ai été convaincue de l'esprit d'entreprise des gens d'affaires d'ici, mais ceux-ci m'ont confirmé qu'en Outaouais, les entreprises peuvent avoir des raisons sociales en français, travailler en français et intégrer des immigrants au travail en français, et ce, tout en réussissant à faire des affaires à l'échelle mondiale », a noté Mme De Courcy.

naire du Ministère dans la régionalisation de l'immigration. Le SITO œuvre pour favoriser l'intégration en emploi des personnes immigrantes. En plus de prendre connaissance des services offerts par l'organisme, Mme De Courcy s'est entretenue avec des personnes qui ont bénéficié des services du SITO pour trouver un emploi et avec des employeurs de la région qui ont misé sur l'immigration pour combler leurs besoins en ressources humaines. Mme De Courcy a ensuite été accueillie par l'Association des femmes immigrantes de l'Outaouais qui est aussi un partenaire du Ministère. Elle a rencontré un groupe de francisation et a échangé avec le personnel de l'organisme sur les services Mme Diane De Courcy d'accompagnement individuel et collectif qu'il offre aux personnes tation est fondée sur la conjugaison immigrantes de la région. Un des des talents et des énergies nécespoints d'intérêt de cet échange portait saires pour relever les défis de la d'ailleurs sur le succès et les défis de concurrence que l'on trouve dans une l'intégration des femmes immigrantes région frontalière », a conclu la minen Outaouais. istre.

Défis et succès La ministre a par la suite visité l'organisme Service Intégration Travail Outaouais (SITO), un parte-

« La solidarité, la créativité et l'entraide semblent être le fondement de la concertation dynamique que j'ai observée en Outaouais. Cette concer-

par une rencontre avec des acteurs régionaux, économiques, institutionnels et communautaires. Les échanges ont porté notamment sur les conditions à mettre en place pour attirer et retenir les meilleurs talents au Québec et dans l'Outaouais en particulier. Les personnes immigrantes représentent plus de 7 % de la population de la région.

En tant que pôle régional, la Ville de Gatineau est reconnue pour son dynamisme économique, culturel et social. Ce sont des atouts qui lui permettent d'exercer un attrait sérieux auprès des travailleuses et des travailleurs qualifiés venant d'ailleurs.

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Source : Cabinet MICC


Économie & entreprises

Débats autour de la viande halal

Un cheval de Troie pour l’islamophobie ? Par Radouane Bnou-nouçair J’ai baigné, durant toute mon enfance et pendant une grande partie de ma jeunesse, dans la civilisation occidentale que j’admirai pour son intelligence, sa créativité et pour sa quête humanitaire. Aujourd’hui, je suis profondément déçu par cette même civilisation qui cultive de plus en plus la haine et les divisions pour des vues purement matérialistes. De plus, elle manipule l’hypocrisie avec une rare habilité, en utilisant de gros moyens de communications. La civilisation occidentale en panne d’idées ? En théorie, on affirme des valeurs comme la liberté, la démocratie, les droits de l’homme, l’égalité, l’amour du prochain, etc. mais dans la réalité de la pratique, ce sont les discriminations, la corruption, la loi du talion, une justice à deux vitesses et l’ingérence qui règnent. Mais, contrairement à ce qu’essaient de faire croire ses «penseurs modernes», le plus grand danger qui guette cette civilisation, ce n’est ni le terrorisme, ni l’Islam et encore moins les gazs à effet de serre, mais plutôt, un mal interne qui consiste en la médiocrisation des idées. En effet, l’idéologie qui a toujours constitué le point fort de cette civilisation, est, aujourd’hui, entre les mains de beaux parleurs à la solde des pouvoirs financiers et des groupes de pressions aux visées malsaines. Les nouveaux experts de l’abattage animal C’est cette campagne injuste et haineuse contre l’abattage Halal qui m’a aidé à prendre conscience de ce que je crois être le début de la décadence de l’Occident. En effet, cette levée de bouclier con-

tre une pratique ancestrale relève de l’absurde car son but véritable est inavoué. L’objectif recherché est dissimulé derrière une panoplie de fausses idées auxquelles on fait adhérer le plus grands nombre en stimulant les trois cordes sensibles de la population occidentale : le porte monnaie, la santé et les valeurs. Au Québec, comme pour les accommodements raisonnables, le Hijab ou la laïcité, à travers l’abattage hallal, c’est l’Islam qui est visé. Et tous les débats qui en ont sont issus ne sont que des chevaux de Troie pour l’Islamophobie. Qu’est ce qui est reproché à l’abattage Halal? C’est en France que la campagne contre l’abattage Hala est la plus virulente. Pourtant, l’article R214-74 du code rural, qui décrit les modalités d’abattage, précise : «Les animaux des espèces bovine, ovine et caprine doivent être immobilisées par un procédé mécanique. Cette contention mécanique précède la saignée et doit être maintenue jusqu’à la mort de l’animal». Comme on peut le constater, il n’est pas du tout question d’étourdissement avant la mise à mort. Pourtant, les nouveaux experts de l’abattage animal, tous des intellectuels, vont détecter les arguments dont ils ont besoin pour leur campagne. Il faudrait tout un livre pour reproduire toute la gymnastique phraséologique exercée pour noyer le poisson de la haine de l’Islam. Malgré tout, il faut retenir trois arguments, principalement : Argument 1 : Du fait qu’il n’est pas étourdi, avant d’être égorgé, l’animal subit «d’atroces souffrances»;

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Argument 2 : Chaque kilo de viande abattue selon le rite Halal profite aux représentants religieux qui reçoivent une commission pour la certification;

Aujourd’hui, les mécréants désespèrent de vous détourner de votre religion; ne les craignez pas et craignez Moi(Dieu)».

Argument 3 : l’abattage Halal ne permet pas de protéger la viande contre les risques d’infections bactériennes. Mais face à ces réactions alarmistes, les consommateurs ont oublié de s’intéresser à ce que dit le Coran, le livre saint de tous les musulmans.

Comme on peut le constater à partir de l’extrait de cette sourate, le seul point qui pourrait susciter controverse, c’est que la bête doit être égorgée consciente (donc, non étourdie).

Halal: que dit le Coran? En préalable, pour l’Islam, il faut préciser que le mot «Halal» signifie ce qui est permis par Dieu. Les modalités d’abattage sont précisées par le Coran dans la sourate dénommée «La Table» qui précise : «Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a évoqué un autre nom que celui d’Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d’une chute ou d’un coup de corne, et celle qu’une bête féroce a dévorée- sauf celle que vous égorgez avant qu’elle ne soit morte- (Vous sont interdits aussi la bête) qu’on a immolée sur les pierres dressées , ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèche. Car cela est perversité.

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En conclusion, il s’avère que cette campagne contre l’abattage Halal n’est, en fait, qu’un nouveau prétexte (encore un!), un véritable cheval de Troie pour l’Islamophobie qui continue de se développer en Occident. Mais, pour atténuer l’ardeur haineuse de certains, il faut préciser que l’Islamophobie progresse moins que l’effectif des musulmans qui atteint, aujourd’hui, 1.5 milliards d’adeptes (dont 38 millions en Europe et 5 millions en Amérique, selon Pew Research Center). Source : maroc-quebec.com


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Qualité de vie

Saint Michel opte pour le développement durable

Des actions concrètes

Le maire de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–ParcExtension, Mme Anie Samson, en compagnie de ses collègues du conseil d’arrondissement, ont présenté dernièrement le nouveau règlement sur le développement durable qui permettra la réalisation d’actions prévues au Plan de développement durable 2011-2015 de l’arrondissement.

« Nous sommes fiers d’annoncer l’application d’actions concrètes qui permettront dès maintenant de poursuivre la réalisation de notre Plan de développement durable et ainsi, améliorer la qualité de vie des citoyens par des mesures cohérentes en harmonie avec le développement durable », a souligné le maire de l’arrondissement, Mme Anie Samson. « Je profite également de l’occasion pour remercier mes deux collègues du conseil d’arrondissement, Mme Elsie Lefebvre, conseillère du district de Villeray, et M. Frank Venneri, conseiller du district de FrançoisPerrault, qui ont piloté le comité de travail ayant mené à l’établissement du Plan de développement durable 2011-2015 de l’arrondissement », a

jouté Mme le maire.

Actions concrètes Le nouveau règlement sur le développement durable prévoit l’application immédiate de quatre grandes mesures pour lutter contre les îlots de chaleur urbains et le ruissellement des eaux de pluie, soient : - L’installation de revêtement de toitures éco-énergétiques (toit blanc, toit vert) lors de rénovations complètes ou pour les nouvelles constructions; - L’introduction de mesures visant à accroître le pourcentage de verdissement des terrains, dont l’incitation à la plantation d’arbres sur le domaine privé ; - L’utilisation de matériaux de recouvrement durables et éco-énergétiques et augmentation des surfaces végétales lors de l’aménagement des aires de stationnement; - L’ajout de règles concernant la plantation, l’entretien et l’abattage d’arbres. Le cadre règlementaire pour un

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(de gauche à droite): Mme Anie Samson - maire d'arrondissement, Mme Elsie Lefebvre conseillère de Ville district de Villeray, Mme Mary Deros - conseillère de Ville district de Parc-Extension, M. Frantz Benjamin - conseiller de Ville district de Saint-Michel. développement durable est le fruit d’une concertation menée par l’arrondissement auprès des citoyens, d’organismes, de partenaires privés et publics. Il s’inscrit dans le Plan local de développement durable qui vise à mettre de l’avant plusieurs mesures concrètes et simples à appliquer devant favoriser, dans les

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années à venir, une amélioration de la qualité de vie pour l’ensemble des quartiers de l’arrondissement. Source : Ville de Montréal


Podium

Prix 2012 Club Aveni

Trois femmes sur le podium

La neuvième édition du Gala Club Avenir a eu lieu comme à prévu, le premier samedi de novembre à la salle Gesù de Montréal en présence de plus de 400 membres de la communauté. L'évènement est le rendez-vous annuel durant lequel on honore les membres de la communauté algérienne qui se sont distingués par des réalisations exceptionnelles. Cette année la cérémonie de remise des prix a été suivie d’une pièce de théâtre "El Mouja Wellat" présentée par son auteur, le grand dramaturge algérien Slimane Benaïssa venu spécialement d'Outre-Atlantique pour l'évènement. Plusieurs personnalités de marque ont participé à cette manifestation notamment Diane De Courcy, Ministre de l'Immigration et des Communautés Culturelles du gouvernemental du Québec, M. Smaïl Benamara, ambassadeur d’Algérie au Canada, Mme Djaouida Sellah, Mme Groguhé Saïda et M. Brahmi Tarik, tous trois députés fédéraux d'origine algérienne; M. Gérard Deltell député et leader parlementaire de Coalition Avenir Québec, et Mme Fatima Houda-Pépin députée Libérale et première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec. La cérémonie de remise des prix était

animée par la jeune Fatima Halimi avec l'aide de Sara Nacer, directrice générale de la Fondation, alors que Fikri Faradj a assuré la présentation multimédia. Plusieurs bénévoles en majorité de jeunes filles en habits traditionnels algériens ont participé à la réalisation de ce gala. Huit lauréats En plus de la personnalité exceptionnelle de l'année, huit lauréats ont été honorés dans cinq catégories. Tous les lauréats des Prix Club Avenir 2012 reçoivent un certificat de sélection et une sculpture originale en verre gravé. De plus et pour la première fois cette année, un Concours "Raconte moi ton Algérie" a été organisé pour honorer les jeunes talents en arts visuels et littéraires. Certains prix sont accompagnés de bourse allant de $500 à $1,000. La nomination et sélection des candidat(e)s aux prix Club Avenir 2012 s’est effectuée dans les plus grandes règles de transparence et de rigueur. Les candidatures soumises sont étudiées par le comité de sélection et de nomination (CNS) pour en choisir trois nominés dans chacune des catégories selon des critères établis. Ensuite, les nominés sont soumis au jugement des membres du jury qui finalisent la sélection des

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lauréats. Trois femmes sont montées sur le podium en reconnaissance de leurs réalisations exceptionnelles: Mme Amira Boulmerka qui a obtienu la « Palme D’or», Mme Sara-Myriam Mazouzpour le prix «Jeune Potentiel» et Mme Teasnim Djellab pour le prix «Entreprenariat Au Féminin» Les participants ont été unanimes : la cérémonie de remise des Prix Club Avenir est un franc succès tant par la qualité des invités, que par celle des lauréats. La prestation du dramaturge et homme de théâtre fut captivante. L'artiste et poète a eu une ovation Sara Nacer, DG debout de plusieurs minutes. À la sortie du gala, oOn pouvait lire beaucoup Fondation Club Avenir de fierté et d’émotion sur les visages reconnaissant l’innovation et la réussite. des participants. Les messages de remerciement et de félicitations d’après- La Fondation a été créée pour révéler et gala confirment la satisfaction et la fier- honorer les membres de la communauté qui peuvent servir de modèles aux té des membres de la communauté jeunes, parce qu’ils se sont distingués algérienne de voir cet évènement se par des réalisations et une contribution tenir chaque année pour honorer nos d’exception à leur communauté et à la meilleurs éléments. société d’accueil au Canada. La Fondation Club Avenir croit ainsi La Fondation Club Avenir Fondée en novembre 2002, la Fondation encourager l’intégration et la réussite par l’excellence. Les ressources de Club Avenir est un organisme philanClub Avenir lui viennent des donateurs thropique sans but lucratif, qui a pour qui partagent ses objectifs. mission d’encourager l’excellence au sein de la communauté algérienne et Informations : site Web www.clubaveplus généralement maghrébine en nir.com.

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Carnets

Les rendez-vous du RIFE

Deux occasions de découvrir les nouvelles réalités du Québec

L’Association Rencontre Interculturelle des Familles de l'Estrie attire l’attention sur deux rencontres à Sherbrooke les 15 et 16 novembre. Ceci pour, comme le veulent ses statuts, «découvrir de nouvelles réalités et de réfléchir ensemble autour des questions d'immigration». La 14e conférence Robin-Burns Organisée par le Centre de ressource des Cantons de l'Est(CRCE, cette conférence pose une question «Les Cantons-de-l'Est québécois et les Cantons de l’Est de la Belgique, pas simplement des homonymes?» et propose une réflexion sur le thème « Comment les populations migrantes s’intègrent-elles aux communautés locales?».

La conférence aura lieu le Jeudi 15 novembre 2012 à 19 h 30 à la galerie d’art Foreman située sur le campus de l’Université Bishop’s. Elle sera animée par les conférenciers: Altay Manço, Ph. D., directeur scientifique de l’Institut de recherche, formation et action sur les migrations (IRFAM) et Claude Belleau, expert sur les questions de réfugiés et d’immigration, travailleur communautaire et membre du conseil d’administration du CRCE. Les participants aborderont les questions reliées à l’immigration et à l’intégration telles que vécues dans les Cantons de l'Est de la Belgique et la vie des nouveaux arrivants dans les Cantons-de-l'Est québécois. Le droit à avoir des droits,

Cet événement discussion aura lieu le 16 novembre, de 17H à 20H à l'agora du Carrefour de l'Université de Sherbrooke. Organisé par les étudiants de la maîtrise en médiation interculturelle de l'Université de Sherbrooke et le Carrefour de solidarité internationale, cette rencontre a pour but de susciter la discussion sur la situation des droits des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires au Québec et au Canada. Vous êtes invités à la projection du documentaire « Esperanza PQ »suivi d'un débat avec plusieurs spécialistes du thème dont Eugénie Depatie-Pelletier, Coordonnatrice de Droits Travailleurs Migrants-Québec, Université de

Montréal, Virgilio Ayala, Association des travailleurs-travailleuses de l'industrie agroalimentaire , Michèle Vatz-Laaroussi, Université de Sherbrooke, Manon Brunelle, Illusion Emploi (Front de défense des non-syndiqué-e-s) et Caroline Poirier, Ferme « Croque-saisons ». Durant la pause, du chaï latté équitable sera servi aux participants avec des fiches informatives sur les producteurs de thé, dans le cadre de l'événement Marathon Chaï latté équitable du CSI qui se déroule du 7 au 17 novembre et soutient la campagne ''À chaque mois son équitable'' de l'Association québécoise du commerce équitable Inscriptions: logistique@csisher.com

In mémoriam

Mohamed Chaya On nous prie d’annoncer le décès, survenu le 31 0ctobre 2012, des suites d’une longue maladie de Si Mohamed Chaya Né le 7 juillet 1950, feu Mohamed Chaya s,était installé au Canada en 1987; il était marié et père de quatre enfants. les familles Nahi, El Khadir , Hassane Bouhadda, Jawad , Najib et Aziz , attristées par le vide laissé par Si Mohamed Chaya, prient son épouse et ses enfants de trouver ici l’expression de leur sincères condoléances.

M. Ilias Taouffik L'association marocaine de Toronto (AMDT) annonce avec beaucoup de tristesse et chagrin le décès de M. Ilias Taouffik beau-frère de Abdellatif Barrih un des piliers de la communauté marocaine au sud de l'Ontario. Les membres du conseil d'administration de l'association en leurs noms et aux noms de toute la communauté expriment leurs sincères condoléances et leur profonde sympathie à la famille Barrih et leurs belles familles au Canada et au Maroc. Nous sommes à Dieu et à lui nous retournons. 25

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Culture

Grand Prix du livre de Montréal

Les cinq finalistes

Madame Helen Fotopulos, responsable de la culture, du patrimoine, du design et de la condition féminine au comité exécutif de la Ville de Montréal, annonce les auteurs en lice pour le Grand Prix du livre de Montréal 2012. Il s'agit de - Marie-Claire Blais pour Le jeune homme sans avenir (Les Éditions du Boréal), - Normand de Bellefeuille pour Mon bruit (Les Éditions du Noroît), - Marcel Labine pour Le tombeau où nous courons (Éditions Les Herbes rouges), - Éric Plamondon pour Mayonnaise (Le Quartanier) - Rober Racine pour Les Vautours de Barcelone (Les Éditions du Boréal). Soutien à l’édition Le Grand prix du livre de Montréal 2012 sera remis le 12 novembre à 11 h à l'hôtel de ville. « Le Grand Prix du livre de Montréal est une initiative qui vise à promouvoir l'excellence en création littéraire et à soutenir le dynamisme montréalais dans le secteur de l'édition, en reconnaissant de façon toute particulière la qualité et l'originalité d'une œuvre récemment publiée. Je tiens à souligner l'apport

exceptionnel des finalistes de cette année. Votre contribution fait une réelle différence dans le paysage littéraire d'ici et votre talent contribue au rayonnement de Montréal comme une ville de culture et de savoir. C'est donc à une grande célébration de la création littéraire que je vous convie le 12 novembre prochain à l'hôtel de ville pour la cérémonie de remise du Grand Prix du livre, l'un des moments forts de la Saison de la lecture de Montréal », de déclarer Mme Fotopulos. Une bourse à la clé Le Grand Prix du livre de Montréal est l'une des distinctions littéraires québécoises majeures qui contribuent activement à la diffusion du livre. Assorti d'une bourse de 15 000 $, ce prix annuel est décerné à un auteur ou à des coauteurs d'un ouvrage de langue française ou anglaise de création, d'analyse, de compilation ou de référence littéraire, artistique ou sociohistorique (à l'exception des rééditions et des traductions) pour la facture exceptionnelle et l'apport original que représente cette publication. L'œuvre devait avoir été publié pour la première fois entre le 1er octobre 2011 et le 28 septembre 2012, par un auteur ou par un éditeur domicilié sur le territoire de la Ville de Montréal. Les livres de poésie et les essais contenant des fragments déjà parus dans des revues étaient admissibles. En 2011, l'auteure Élise Turcotte a remporté cet honneur pour son roman Guyana, publié chez Leméac Éditeur.

La Saison de la lecture Le Grand Prix du livre de Montréal s'inscrit dans la programmation de la Saison de la lecture de Montréal qui se poursuit jusqu'au 19 novembre prochain. Plus de dix prix littéraires prestigieux, 3 500 rencontres d'auteurs enlevantes, mille heures du conte captivantes, 1 200 ateliers

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de lecture et d'écriture passionnants, des dizaines de librairies inspirantes, des centaines d'auteurs créatifs, six millions de documents à emprunter... c'est l'abondance à la Saison de la lecture. Pour la programmation : www.saisondelalecture.com Source : Ville de Montréal


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Arts de la scène

Finis les duels, bonjour les duos

Un concert pour la paix à Montréal

Devant un parterre de 400 spectateurs, dans la chaude ambiance du magnifique Théâtre Rialto de Montréal, le concert pour la paix «Finis les duels, bonjour les duos» a constitué un grand moment artistique mais aussi émotionnel, des nuits montréalaise. Quatre artistes juifs et musulmans, Sharon Azrielli, Leila ElGouchi, Orel Gozlan et Abdou Souiri, également enracinés dans la culture marocaine, ont puisé dans leur patrimoine commun pour élever un hymne à la paix et chanter les apports des originaires du Maroc à cette société dans laquelle ils ont choisi de vivre. Cet appel mélodieux, œuvre de l’Association Mémoires & dialogue avait, entre autres spectateurs attentif, un ancien Premier ministre du Québec, M. Bernard Landry qui n’a pas manqué l’occasion de saluer la communauté des originaires du Maroc et sa contribution au Québec d’aujourd’hui et de demain en rappelant que pour lui «le Québec n,est pas une race, mais une nation»…

M Bernard Landry, ancien Premier ministre du Québec et Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur du Maroc au Canada

Mme Leila Gouchi

M Abderrahim Souiri et Orel Gozlan

Lotfi Double Kanon

«Chanter pour propager la bonne parole»

Lotfi Belamri dit Lotfi Double Kanon est né le 6 juillet 1974, en Algérie, à Annaba et plus précisément dans le quartier populaire de "la colonne" au sein d'une famille chaouia. Il est chanteur de rap algérien. Issu d'une famille modeste, son père est ouvrier et sa mère femme au foyer. Il a grandi dans une famille de quatre enfants, deux garçons et deux filles. Ceux-ci ont tous des diplômes universitaires. Lotfi lui a choisi de se consacrer à la musique. Dans les années 90, il va ainsi fonder le groupe « Double Kanon » avec lequel depuis, il vole de succès en succès..

Propos recueillis par Wahid Megherbi Wahid Megherbi : Quels ont été vos premiers sentiments lorsque vous avez rencontré les membres de la communauté Algérienne a Montréal ? Lotfi Double Kanon : Le premier sentiment que j’ai ressenti c’est le sentiment de Fraternité qui prévaut entre les membres de la communauté Algérienne au Canada. Même s’ il y a un océan qui sépare l’Algérie du Canada ; il reste , toujours, l’ esprit d’appartenance qui nous relie ainsi que le sentiment d’ appartenance à la même terre et le partage de la même histoire et les mêmes valeurs du peuple Algérien. La preuve en est que le courant est vite bien passé entre moi et ton équipe, qui venez m’ interviewer. On croirait qu’on se connait depuis

des années.

Qu’est ce qui vous a poussé à entrer dans le monde de l’Art ? Je suis rentré dans le monde de l’Art par pure coïncidence. Cela ne m’était pas venu à l’esprit de m’engager dans la sphère culturelle. Je voulais , surtout, exprimer mon point de vue sur ce qu’a enduré notre pays durant les années 1990 et les conséquences fâcheuses de la crise politique vécue par l’ Algérie à cette période là. J’ai trouvé ce moyen d’ expression qu’ est la musique pour exprimer mes points de vue et mon regard sur l’ évolution de notre société. Les gens l’ont, heureusement, bien accepté. C'est quoi le but de vos chansons? Au départ, j’utilisais ma musique pour donner de la bonne ambiance à notre jeunesse, avide d’espoir et de gaieté. Je me suis rendu compte que je pouvais profiter de l’ opportunité qui m’ était offerte pour faire de mon chant un vecteur de propagation de la bonne parole , qui puisse transmettre, ainsi, des messages de paix et pourquoi pas des messages offrant à notre jeunesses des voies de solutions à leurs problèmes sociaux auxquels ils sont confrontés D’où vient votre inspiration ? Mon inspiration vient de mon penchant pour l’ écoute d’ autrui et ma dis-

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Wahid Meghrebi et Lotfi Double Kanon ponibilité de rencontrer toute personne désirant exprimer son opinion et ses avis. On peut avoir un point de vue personnel qui pourrait être corrigé ou amélioré par l’avis de l’autre ; car toute personne possède des qualités intrinsèques qu’il faudrait mettre en valeur. D’après vous quelle est la principale qualité d’un Algérien vivant à l’étranger ? C est sans aucun doute, son amour exagéré pour son pays. Tu pourrais trouver un Algérien vivant en Algérie critiquant à l’ excès son pays mais ce n’ est pas le cas de celui qui vit au delà des Mers et des Océans , ce qui

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démontre qui un attachement fusionnel avec son pays natal . Cela m’impressionne et m’enchante. Quel est votre message aux Algériens de la Diaspora ? Soyez un exemple pour celles et ceux qui vivent en Algérie. Soyez entreprenants en leur donnant des exemples de réussite. Montrez leur que vous faites partie d’eux-mêmes et que l avenir de la jeunesse Algérienne vous intéresse. Je voudrais, également, remercier le public Maghrébin qui apprécie mes chansons et que je salue fraternellement.


Sports

Sports maghrébins

Lorsque l’exemple viendra du Canada…

Par Radouane Bnou-nouçair

Le sport revêt une importance capitale pour un pays comme le Maroc et ce, pour de multiples raisons :

tirer le meilleur parti des atouts naturels du pays et des potentialités de sa jeunesse.

-D’abord, le peuple marocain qui aime le sport, s’identifie systématiquement aux athlètes performants et il porte aux nues ses héros qui honorent le drapeau national;

S’inspirer du Canada Le Canada n’a pas les mêmes performances que son illustre voisin, les États-Unis, pour deux raisons essentiellement : la rudesse de son climat et sa démographie (faible effectif et population vieillissante). Pourtant, ce pays obtient régulièrement beaucoup plus de médailles olympiques que le Maroc qui n’a pas du tout les mêmes contraintes naturelles puisque sa population a une moyenne d’âge qui se situe entre 26 et 27 ans alors que celle du Canada varie entre 38 et 41 ans pour un effectif équivalent tournant autour de 30 millions.

-Ensuite, le sport est un dérivatif puissant à la misère, l’exclusion et à la marginalisation; -Enfin, depuis les exploits d’Aouita et de Nawal, le sport constitue un moyen efficace de la promotion de l’image du Maroc dans le monde. La décadence du sport marocain Jusqu’en 2012, le Maroc a toujours bénéficié des exploits individuels dans les sports les plus médiatisés (Boxe avec les frères Achik, Football en 1986 et 1998, Athlétisme avec les Aouita, Nawal, Bidouane, El Guerrouj, Gharib,etc. ou encore le tennis avec les 3 mousquetaires). Mais les JO de Londres en 2012 viennent de démontrer que cette ère est révolue et qu’il sera de plus en plus difficile au Maroc de briller dans ces sports hyper médiatisés à cause de la rude concurrence puisque pratiquement tous les pays du monde leurs consacrent de gros moyens. Devant une telle situation, que pourrait faire le Maroc? Encourager la pratique de nouvelles disciplines Pour le Maroc, la solution paraît évidente mais difficile à appliquer vu la passion que suscitent certains sports de moins en moins performants comme le football ou l’Athlétisme. Pourtant, Le Roi Mohamed VI avait déjà montré la voie, lors des assises du sport, organisées en 2008, à Skhirat. En effet, le souverain avait exhorté les responsables sportifs à innover car le sport est synonyme de créativité. Il avait incité à encourager les nouveaux sports pour

Aux JO de Londres, en 2012, le Maroc avec une délégation de 75 athlètes, n’a obtenu qu’une médaille de bronze alors que le Canada en a récolté 18, tous métaux confondus. Mais ce qui est intéressant à noter, c’est que la plupart des médailles canadiennes ont été obtenues dans des disciplines beaucoup moins populaires que le football ou le tennis mais qui nécessitent de la technique et donc, beaucoup de travail comme l’Aviron, le Plongeon ou le Trampoline.

Et le premier travail consisterait à fédérer tous ces passionnés qui œuvrent dans l’ombre, par passion de ce sport et par amour du pays. De nombreux athlètes se sont mobilisés, après leur retraite sportive, pour faire bénéficier de leur savoir faire et de leur expérience les jeunes marocains. Ils ont, contre vents et marées, créé des écoles pour augmenter l’effectif des pratiquants et pour aider les jeunes à s’épanouir par le sport.

M Abdelillah Sebbar

Ces militants du sport, exerçant au Maroc ou à l’étranger, sont non seulement des pionniers mais également des éducateurs qui contribuent à inculquer à nos jeunes les vertus du sport pour leur éviter tout risque de dérapage ou de décrochage scolaire. Abdellilah Essebar, un québécois d’origine marocaine fait partie de ces gens là. Un exemple et un modèle C’est Maître AbdelIlah Essabar, titulaire d’une maîtrise en ressources humaines et ceinture noire, 6ème Dan en Taekwondo, qui a fondé : l’école des champions olympiques de Taekwondo à Montréal.

Le Taekwondo, un sport prometteur Pour le Maroc, le Taekwondo est un sport «jeune», beaucoup moins médiatisé que le foot ou l’Athlétisme mais qui attire de plus en plus de marocains.

Grâce à l’enthousiasme et aux efforts de son fondateur et avec l’aide de bénévoles passionnés, l’école a rapidement évolué pour atteindre une belle notoriété à Montréal.

De ce fait, il devrait faire l’objet de plus d’intérêt de la part du ministère des sports et ce, d’autant plus que le Maroc dispose déjà d’une belle pépinière prometteuse capable de lui assurer des médailles olympiques dans le futur.

Depuis 2002, les athlètes de l’école participent régulièrement aux compétitions locales, régionales et provinciales. Ils se taillent ainsi une place de plus en plus importante sur la scène sportive régionale, provinciale voire nationale.

Le Maroc devrait donc pousser plus de marocains à pratiquer ce sport, au Maroc ou à l’étranger pour produire dans le futur proche des athlètes performants.

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Mais, au-delà du club compétiteur, c’est le volet éducateur qui est important car les enfants y apprennent à se développer physiquement et mentalement.

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L’école vise à : -favoriser et promouvoir la pratique du Taekwondo; -Inciter les enfants à pratiquer des activités sportives; -Former des champions sur la scène nationale et internationale. Située au quartier Rosemont, l’école bénéficie de l’infrastructure moderne du gymnase du Cegep de Rosemont. Des exemples à multiplier Tous les sportifs marocains qui ont eu l’opportunité de pratiquer un sport de haut niveau devraient s’inspirer de cette école de Taekwondo, que ce soit au Maroc ou dans les pays à forte population MRE. En effet, comme on vient de la voir, le sport est un domaine vital pour la Maroc qui ne peut plus se consacrer uniquement aux disciplines (football, Athlétisme, boxe) qui ont fait sa réputation par le passé et devrait s’orienter plutôt vers des sports comme le Taekwondo, le judo, la natation, le hockey ou le Basket Ball. De plus, nos MRE qui bénéficient de l’excellente infrastructure et de l’encadrement des pays d’accueil, devraient encourager leurs enfants à s’y adonner.


Sports

Soccer maghrébin

L’Algérie dans le Top 20 mondial

La sélection algérienne de football a intégré le Top 20 mondial en occupant la 19e place au classement du mois de novembre de la Fédération internationale de football (FIFA), publié mercredi par l’instance mondiale sur son site internet. Les Verts qui progressent de cinq places par rapport au classement du mois d’octobre, atteignent à cette occasion leur meilleur classement de leur histoire depuis l’introduction du classement de la FIFA en 1993. La victoire contre la Libye (2-0) au match retour de qualifications de la Coupe d’Afrique des nations CAN2013 explique en partie cette belle progression.

Au niveau africain, l’Algérie est sur la deuxième marche du podium devancée par la Côte d’Ivoire qui reste le N.1 africain. Le Mali, un des adversaires des Verts en qualification de la coupe du monde 2014, est troisième.

l’Algérie en phase finale de la Coupe d’Afrique 2013 en Afrique du Sud du 19 janvier au 10 février, le Togo est l’équipe qui a connu la meilleure progression en passant de la 93e position à la 73e.

La Côte d’Ivoire, finaliste de la CAN2012 progresse d’une place (15e), tandis que la Tunisie recule d’une place (46e). Quant aux adversaires des "Verts" dans les éliminatoires de la coupe du Monde 2014, à savoir le Mali, le Bénin et le Rwanda, ils n’ont pas trop bougé. Le Bénin, leader du groupe des éliminatoires du Mondial-2014 recule de trois places et occupe la 77e position, le Mali perd une place (28e), alors que le Rwanda progresse de deux places (122e).

Les hommes de Vahid Halilhodzic devancent ainsi au classement des équipes telles que le Ghana (29e, +2) et la Zambie, sacrée championne d’Afrique, qui se positionne au 39e rang (+2).

Si le duo de tête reste inchangé avec l’Espagne toujours devant l’Allemagne, il faut noter l’arrivée de l’Argentine sur le podium, qui, grâce à des victoires en qualifications pour la Coupe du Monde 2014 face à l’Uruguay (11ème, moins 4) et au Chili (21ème, moins 4), repousse le Portugal à la quatrième place.

Parmi les trois adversaires de

L’Italie (5ème, plus 3) profite égale-

ment de deux victoires, tout comme la Russie (9ème, plus 3) qui fait son retour dans le Top 10 pour la première fois depuis octobre 2010. Le Brésil - qualifié d’office pour la Coupe du Monde 2014 et par là même privé des matches de qualifications qui sont lucratifs en termes de points -peine à maintenir son classement, mais deux victoires en amical face à l’Irak (97ème, moins 17) et au Japon (24ème, moins 1) lui permettent de reprendre du poil de la bête et de pointer à la 13ème place. Six équipes ont atteint ce mois-ci leur meilleur classement depuis l’introduction du Classement mondial

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de la FIFA en 1993 : l’Algérie (19ème, plus 5), Haïti (57ème, plus 3), la République dominicaine (92ème, plus 10), Saint-Kitts-et-Nevis (106ème, plus 16), les Philippines (143ème, plus 4) et le Timor oriental (187ème, plus 19). Au total, 146 matches internationaux "A" ont été pris en compte pour l’établissement de cette édition du Classement mondial FIFA. Le prochain Classement mondial de la FIFA sera publié le 19 décembre 2012. Source: Algérie Presse Service


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