Atlas.Mtl 196 du 20 décembre 2012

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nº 196 du 20 déc 2012 au 17 jan 2013

Pour vos annonces dans le journal Atlas.Mtl:

(514) 962-8527 Courriel: admin@atlasmedias.com Site Web: www.atlasmedias.com

Immigration

3000 travailleurs spécialisés admis en 2013 Au titre d’un programme fédéral démarrant le 2 janvier 2013 Page 8

Décès de Cheikh Abdeslam Yassine

Lettre ouverte aux Israéliens d'origine marocaine

Bonnes vacances et meilleurs vœux Jeudi 17 janvier 2013. Ce sera la date de parution du numéro 197 de votre journal.

L’Islamisme marocain

Chaque fois que l’espoir

entre deuil et doute

d’une Paix se dessine… Page 21

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Comme chaque année, la rédaction, les services commerciaux et les services techniques de Atlas.Mtl seront , comme la majorité d’entre vous chers lectrices et lecteurs, en vacances. Bonne année et meilleurs vœux à vous tous!


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Éditorial

Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Radouane BnouNouçair, Zahira EL, Wahid Megherbi, Mona Doutabaa Publicité : Mohamed Ezzemouri Ahmed Mendili Wahid Megherbi Conception et Réalisation Graphique : Rachid Najahi. Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com Tél. :

(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias.com Site web: www.atlasmedias.com Facebook: https://www.facebook.com/groups/ atlasmediagroupe/

Un journal entre deux mondes…

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades.

Il est des moments ou tout un chacun éprouve le besoin d’arrêter le temps, de se pencher un peu sur le passé et un peu sur l’avenir, de réexaminer doutes et certitudes, de repenser perceptions et vécu. En ces heures ou le calendrier s’apprête à basculer, Atlas.Mtl et ceux qui le font depuis plus de dix ans maintenant, sont dans cet état d’esprit. L’exercice n’est pas gratuit; en fait il est même dicté par ceux dont le journal ambitionne de refléter les idées, avis et préoccupations et dont, du fait, il est véritablement la propriété : les lecteurs. Tout au long de la décennie écoulée en effet, à travers des choix éditoriaux raisonnés, votre journal a tenté de regarder le monde à travers vos yeux. Pour cela, il convenait de comprendre vos choix de vie, vos attitudes et vos prises de positions; puis de les exprimer dans vos mots, en respectant votre différence, votre identité et votre sensibilité. En cela, la rédaction s’est parfaitement conformée aux termes de son éditorial inaugural, celui du numéro 1, du 16 mai 2003, dans lequel il était écrit en toutes lettres : «Atlas.Mtl ne veut pas être un journal que l’on lit à la place des autres, mais en plus des autres. Il vient en effet combler un espace-information que ne remplissent ni les médias des pays d’origine, nie ceux de la société d’accueil».

ses droits à ce type d’information qui intéresse notre communauté, la communauté d’origine maghrébine, mais qui ne trouve écho ni dans les salles de presse de Montréal, ni dans celles de Casablanca, Alger ou Tunis. Il s’est donc toujours fait l’écho de la réalité immédiate de la pensée des membres de la communauté des canadiens d’origine maghrébine, y compris lorsque les opinions venaient à évoluer. Par exemple, nous avons toujours eu beaucoup de mal à traiter la question de l’appartenance et de la participation politique dans la mesure où le débat n’est toujours pas tranché dans la communauté entre les tenants du vote dans les consultations politiques des pays d’origines et les partisans de la citoyenneté de résidence. Il a privilégié les faits qui conditionnent effectivement sa vie, y compris lorsque de sa première à dernière page ses sources se situaient (presque) entièrement sur une rive ou l’autre de l’Atlantique. Et ainsi, nous avons toujours eu du mal à répondre, dans les enquêtes récurrentes des administrations provinciale et fédérale sur les média communautaires, aux questions «Quel est le pourcentage d’information émanant du pays d’origine dans votre journal ?» et «Quel est le pourcentage d’informations canadiennes (ou québécoises) dans vos colonnes?».

Depuis, la rédaction n’a jamais dérogé à ce choix éditorial, comme elle a toujours scrupuleusement respecté les règles d’éthique et de déontologie complétant son crédo. Le chemin ainsi balisé n’a pourtant pas toujours eu le cours d’un long fleuve tranquille.

Ce «Journal entre deux mondes» serait donc plus un journal d’un nouveau monde, un pont entre deux vies et deux époques, le vecteur d’une pensée qui respecte le passé mais refuse de s’y laisser enfermer, et qui ambitionne aussi d’accompagner une pensée orientée vers l’avenir.

Un journal entre deux mondes ? La hiérarchisation de l’information ainsi fixée en effet n’a pas toujours été comprise par tout le monde. Car tantôt, au gré des vents de l’actualité, le contenu était tantôt «trop» «canadien» ou «trop québécois» pour les uns, trop «étranger» pour les autres, un peu déroutant sans doute au point que pour ne pas dire «assis entre deux chaises», on a entendu dire «voguant entre deux mondes». Rien n’est plus faux qu’un tel avis en fait. Car ce journal est paru pour donner

«Une identité (…) spécifiquement maghrébine»… Il y a au moins un lieu ou l’on ne s’est pas trompé sur cette orientation : l’université. Atlas.Mtl a en effet inspiré de nombreux travaux d’étudiants, y compris au niveau de thèses, et un certain nombre d’articles dont, tout récemment encore, celui des professeur(e)s Marie-France René et Rachad Antonius, tous deux de l’Université du Québec à Montréal, dont voici un Dans les milieux de la recher-

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che résumé : «Cet article se situe dans le champ d’étude des médias “communautaires” ou ethniques. Il analyse la couverture, par le journal communautaire maghrébin Atlas.Mtl, de la question de la diversité au Québec. L’analyse montre qu’Atlas.Mtl s’inscrit dans une logique de négociation des rapports de force entre les citoyens d’origine maghrébine et le groupe majoritaire, dans le cadre d’un système hégémonique dont il ne conteste pas les fondements. Son approche est non conflictuelle, et le journal adopte un ton généralement conciliant qui ne rejette pas globalement les avantages d’un système libéral et laïc, contrastant ainsi avec d’autres journaux plus radicaux dans leurs revendications. On y trouve une ouverture à la diversité d’opinions. En dehors des périodes de tension sociale où le discours sur l’immigration et sur la diversité s’est durci, le contenu du journal revient à un ton moins revendicateur. Son apport se situe davantage au niveau de l’information qu’à celui de la revendication, avec une préoccupation claire pour la modification des situations d’inégalité. Il s’en dégage une orientation générale qui propose une identité arabomusulmane laïque, modérée et libérale, spécifiquement maghrébine, assumant son appartenance à une société québécoise laïque, et faisant partie de la diaspora internationale maghrébine. Nous situerons cette orientation dans les débats entre le courant des études postcoloniales et les courants qui insistent sur les orientations économiques et intégrationnistes des médias ethniques minoritaires, et nous proposerons des interprétations du positionnement du journal qui font référence au grand débat entre islamisme et nationalisme laïc dans les pays arabes.» Atlas.Mtl ne partage certes pas toutes les conclusions émises à son propos par les Pr René et Antonius. Mais nous en retiendrons le mot «diversité», un des plus beaux vocablex de la langue française et les expressions «non-conflictuel» et «modification des situations d’inégalité» dont nous ferons nos vœux pour 2013.

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Abdelghani Dades


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Augures

Budget 2013-2014

Entre «Optimisation» et «Compressions» La plus grande part de la croissance des dépenses du gouvernement du Québec ira surtout à la santé, à l'éducation et à la famille en 2013-2014, selon les crédits budgétaires, les détails des dépenses des ministères, qui ont été dévoilés jeudi matin. La plupart des autres ministères devront toutefois composer avec une diminution de leurs dépenses de 0,9 %, soit l'équivalent de 122 millions de dollars. Pour atteindre l'équilibre budgétaire, Québec se fixe deux cibles d'économies supplémentaires de 200 millions de dollars chacune, soit un total de réduction de dépenses de 522 millions de dollars pour 2012-2013.Des ministères voient tout de même leur budget augmenter, comme celui de la Culture, qui bénéficie d'une croissance de 2,1 % de ses dépenses, ainsi que les Affaires municipales, les Régions et l'Occupation du territoire, en augmentation de 1,4 %.

«Optimisation» des programmes gouvernementaux Selon le président du Conseil du Trésor, Stéphane Bédard, il ne devrait pas y avoir de compressions dans les services donnés à la population. On espère aussi que la réduction des dépenses évitera les suppressions de poste. Le gouvernement affirme cependant que certains ministères n'auront pas le choix de choisir cette avenue. Par ailleurs, tous les programmes gouvernementaux seront revus, pas dans l'intention de les abolir, mais de les « optimiser ». L'assurance médicament sera entre autres scrutée, alors que le budget alloué aux infrastructures sera plafonné. Le gouvernement vise le respect des budgets ministériels, afin d'arriver à atteindre ses prévisions.

Santé, Éducation, Famille Le budget du secteur de la Santé et des Services sociaux augmente globalement de 4,8 %, soit environ 900 millions de dollars. Cependant, 500 millions de dollars iront à l'augmentation annuelle de la rémunération des médecins. Il reste donc 400 millions pour les services à la population. Le gouvernement affirme que cet argent servira notamment à financer les nouvelles initiatives pour le renforcement des soins de première ligne, comme l'accès à un médecin de famille.

Par ailleurs, le budget du ministère de l'Éducation augmente au total de 2,2 %. Cette hausse vise à réduire le nombre d'élèves par classe, ajouter des ressources professionnelles et bonifier les services aux élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Notons

Inquiétudes pour les plus démunis

Les groupes qui défendent les plus démunis se sont dit consternés devant certaines compressions annoncées jeudi par le gouvernement du Parti québécois, particulièrement à l'aide sociale et dans les mesures d'aide pour l'emploi.

Le budget du ministère de l'Emploi et Solidarité sociale consacré aux « mesures d'aide financière » de dernier recours, soit l'aide sociale, passe de 3 milliards de dollars en 2012-2013 à 2,95 milliards de dollars en 2013-2014, soit une baisse de 51 millions de dollars, peut-on lire dans la documentation déposée jeudi par le Conseil du trésor.

Le Front commun des personnes assistées sociales ne comprend pas comment le gouvernement peut justifier la compression budgétaire de 51 millions de dollars en affirmant qu'il y a moins de prestataires de l'aide sociale. Au Front d'action populaire en réaménagement urbain, le coordonnateur François Saillant a découvert dans les crédits des ministères et organismes que le budget de la Société d'habitation du Québec (SHQ) sera amputé de 56 millions de dollars.

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que malgré cette hausse des budgets, le gouvernement de Pauline Marois inflige des réductions de 124 millions de dollars aux universités québécoises. Le ministère de la Famille voit quant à lui son budget augmenter de 3,2 %, afin entre autres de financer l'ajout des 28 000 places en services de garde qui seront créées d'ici quatre ans.

Il craint que la SHQ ne dispose ainsi plus de marge de manoeuvre pour intervenir, en cas de difficulté, comme lors de la crise du logement du 1er juillet.

pouvait dire, vendredi, comment cette compression se traduira dans les faits, puisqu'on venait d'en prendre connaissance.

Les mesures d'aide à l'emploi seront également dégarnies de 55 millions de dollars, passant de 872 millions de dollars en 2012-2013 à 817 millions de dollars en 2013-2014.

Des compressions non précisées sont également attendues dans l'aide au transport adapté. La Société de transport de Montréal, qui venait aussi de prendre connaissance de ces compressions, ne pouvait dire jusqu'à quel point elle serait touchée et renvoyait les médias au ministère des Transports.

Au Curateur public également, on a confirmé avoir appris que le budget serait réduit de 300 000 $ l'an prochain. Le budget passera de 42,8 millions de dollars à 42,5 millions de dollars. On ne

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Initiatives

9e Journée internationale de lutte contre la corruption

Une marche à Montréal

Des dizaines de personnes ont manifesté dans les rues de Montréal dimanche 9 décembre 2012 à l'occasion de la 9e Journée internationale de lutte contre la corruption. Partis du centre-ville, les manifestants ont terminé leur marche devant l'Hôtel de Ville.

Le Mouvement du 24 septembre - un collectif citoyen formé sur les réseaux sociaux à la suite de la publication du rapport de Jacques Duchesneau - et la Ligue d'action civique, qui ont organisé la marche, veulent que les citoyens du Québec s'impliquent davantage dans la surveillance de leurs municipalités à la lumière des révélations de la commission

Charbonneau. Le président de la Ligue d'action civique, Frédéric Lapointe, croit notamment que les faibles de taux de participations aux élections municipales posent problème, tout comme le fait que les citoyens sont peu informés des dépenses municipales. « Ce n'est pas normal qu'on apprenne par la voix des médias qu'une borne-fontaine coûte 600 $ à Mascouche à déneiger, et qu'il en coûte 10 ou 20 fois moins à Saint-Hyacinthe », dit M. Lapointe.

partis politiques.

La Ligue d'action civique soutient que la lutte contre la corruption ne concerne pas seulement le travail de la police et des journalistes, mais qu'elle est l'affaire de tous, citoyens, gens d'affaires, syndicats et

La Journée internationale de lutte contre la corruption se tient le 9 décembre, date à laquelle 114 pays ont signé la Convention des Nations unies contre la corruption, en 2003 au Mexique.

La corruption dans le monde Un rapport du groupe Transparency International publié la semaine précédente place le Canada au 9e rang mondial des pays les plus intègres. Le Danemark et la Finlande arrivent à égalité au premier rang, tandis que la Corée du Nord, la Somalie et l'Afghanistan portent le bonnet d'âne.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a émis une déclaration dans laquelle il souligne l'importance de combattre la corruption sous toutes ses formes afin de lutter contre les inégalités sociales. Il rappelle que des milliards de dollars disparaissent chaque année des coffres publics, ce qui empêche notamment la construction d'écoles, d'hôpitaux et d'installations sanitaires.

Intégrité en matière de contrats publics

L’Assemblée Nationale adopte la loi 1 Le projet de loi 1 sur l'intégrité en matière de contrats publics a été adopté à l'unanimité à l'Assemblée nationale, vendredi 7 décembre 2012. Cette loi a été la première annoncée par Pauline Marois, en novembre, après son arrivée au pouvoir. La Coalition avenir Québec avait auparavant annoncé qu'elle appuierait le projet de loi, tout en y déplorant des lacunes. La CAQ reproche notamment à la loi de

comprendre peu d'articles concernant le monde municipal, en dépit des nombreux scandales et de la corruption qui y sévit. Le porte-parole de la CAQ en matière de justice, Jacques Duchesneau, considère que la loi péquiste aura peu d'impact et M. Duchesneau a annoncé que son parti allait présenter au printemps « un projet de loi massue » pour permettre davantage d'effort dans la lutte contre la corruption. La Loi 1 prévoit que pour soumissionner sur des appels d'offres du secteur public,

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les entreprises et leurs sous-traitants devront obtenir un « certificat de bonnes moeurs » qui atteste de leur probité. C'est l'Autorité des marchés financiers (AMF) qui aura le mandat de vérifier l'intégrité et l'honnêteté des entrepreneurs qui soumissionneront lors d'appels d'offres du gouvernement québécois.

L'Unité permanente anticorruption (UPAC) scrutera par ailleurs régulièrement la liste des entrepreneurs autorisés à soumissionner dans les pouvoirs publics

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et pourra en tout temps demander à l'AMF de révoquer des autorisations si cela s'avère nécessaire.

Saviez-vous que...

Les différents paliers de gouvernements attribuent chaque année pour environ 25 milliards de dollars de contrats publics au Québec.

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Immigration Métiers en demande

Réfugiés

Les nouvelles règles du jeu

3000 travailleurs admis en 2013 Au titre d’un pro- Selon Jason Kenney ministre fédéral de l'Immigration, gramme fédéral Le Jason Kenney, a dévoilé vendredi 14 2012 à Ottawa une liste de démarrant le 2 décembre 27 « pays sécuritaires », en prévision du resserrement des règles entourant janvier 2013 les demandes de statut de réfugié. Le ministre canadien de l’Immigration, Jason Kenney, vient d’annoncer qu’un nouveau Programme fédéral des métiers spécialisés sera lancé le 2 janvier prochain afin de faire face à la demande croissante de gens de métier qualifiés au Canada. Le nouveau programme des métiers spécialisés permettra d’accueillir un maximum de 3.000 travailleurs étrangers au cours de l’année 2013 et “aidera à pallier de graves pénuries de main-d’œuvre dans certaines régions du pays et à stimuler la croissance économique”, a déclaré le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme. “Le système d’immigration du Canada ne permet pas d’accueillir, depuis trop longtemps, ces travailleurs spécialisés en demande. Ces changements auraient dû être mis en œuvre il y a bien longtemps, ils aideront à effectuer la transition à un système d’immigration rapide et souple qui correspond aux besoins de l’économie canadienne”, a ajouté le ministre. Citoyenneté et Immigration Canada publiera au cours des prochaines semaines la liste des métiers spécialisés qui seront admissibles au programme. Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, le nouveau programme d’immigration fédéral permettra de répondre aux besoins des petits employeurs à la recherche de gens de métier qualifiés. Les candidats devront être en possession d’une offre d’emploi au Canada ou d’un certificat de qualification d’une province ou d’un territoire canadien. Ils devront répondre à des exigences linguistiques de base et posséder au moins deux ans d’expérience professionnelle en tant que gens de métier qualifiés. “Comme promis dans le Plan d’action économique de 2012, nous créons un nouveau volet d’immigration afin de faciliter l’admission des travailleurs qualifiés”, a dit M. Kenney. Source: Maghreb Arabe Presse

Cette liste de pays, qui compte les États-Unis, la Croatie et 25 pays de l'Union européenne, permettra à Ottawa de refuser de facto leurs ressortissants déboutés, qui n'auront pas le droit d'en appeler devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Ces derniers pourraient demander une révision judiciaire auprès de la Cour fédérale, mais ils pourraient être déportés avant que le tribunal ne statue sur leur dossier. Le ministre Kenney a évoqué dans le passé le nombre croissant de demandeurs originaires de démocraties européennes. Le Canada reçoit davantage de demandes d'Européens que d'Africains ou d'Asiatiques. Au cours des dernières années, plus de 95 % des requêtes présentées par des Européens ont été retirées, rejetées ou abandonnées, a ajouté le ministre. Celui-ci explique notamment les changements proposés par une explosion de demandes frauduleuses ou injustifiées en provenance de la Hongrie, un pays jugé sûr et démocratique par Ottawa. Les demandeurs hongrois sont en bonne partie des Roms, qui affirment êtres victimes de discrimination dans leur pays d'origine. Selon le ministre Kenney, les changements à la loi C-31, entrés en vigueur le samedi 15 décembre, devraient permettre d'accélérer les demandes des réfugiés, mais surtout de distinguer les vrais demandeurs des fraudeurs, question de protéger le public et la souveraineté du Canada. « Nous dépensons du temps précieux et l'argent des contribuables depuis beaucoup trop longtemps pour des gens qui n'ont pas besoin de notre protection, et ce, aux dépens des demandeurs d'asile légitimes », a déclaré le ministre Kenney. La nouvelle loi prévoit par exemple des délais très courts pour soumettre une demande d'asile ou un appel si la

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Jason Kenney requête est rejetée. Les nouvelles règles Les associations qui défendent les réfugiés au pays se disent très inquiètes, parce qu'elles qualifient la liste d'arbitraire et de politique. Des militants ajoutent que cette réforme risque de changer la perception du Canada dans le monde, en envoyant le message selon lequel les étrangers ne sont plus les bienvenus au pays. Le ministre Kenney répond qu'Ottawa accepte actuellement le dixième de tous les réfugiés onusiens dans le monde, ce qui fait du Canada le pays qui accueille le plus de réfugiés dans le monde, après les États-Unis.

Selon le député néo-démocrate Don Davies, la réforme « donne une couleur politique à un processus qui doit être impartial. » Les demandeurs d'asile qui seront dorénavant acceptés au Canada ne pourront plus faire venir leur famille aussi rapidement et aussi facilement. Ils devront attendre au moins 5 ans avant de le faire. Avec la nouvelle loi, les immigrants et les réfugiés n'auront par ailleurs plus accès aux mêmes traitements médicaux gratuits que les citoyens canadiens.

Les 25 pays non-admissibles Autriche, Belgique, Croatie, Chypre, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, Slovénie, Espagne, Suède, Royaume-Uni, États-Unis.

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Immigration

Réfugiés

Manifestations contre le Plan Kenney procédures pour soumettre une demande d’asile ou un appel advenant le rejet d’une requête.

Il réclame la fin des expulsions et l’examen attentif des dossiers des immigrants. Selon M. Monge, la législation actuelle ne permet pas de « faire un jugement juridique adéquat » et place les demandeurs du statut de réfugié dans une situation fort difficile advenant un refus de cette requête, car « ils n’ont pas les ressources financières suffisantes pour assurer leur défense ». Une manifestation était organisée dimanche 16 décembre à Laval pour dénoncer le resserrement des règles entourant les demandes de statut de réfugié. Les changements apportés à la loi C-31 par le gouvernement Harper, dénoncés par les manifestants, comprennent notamment la mise sur pied d’une liste de « pays sûrs » qui comporte des conséquences négatives pour les demandeurs de statut de réfugié. Les changements apportés à la loi C-31 par le gouvernement Harper sont entrés en vigueur samedi, et ils comprennent notamment la mise sur pied d’une liste de « pays sûrs » qui comporte bon nombre de conséquences négatives pour les demandeurs du statut de réfugié. Au Réseau de la Commission populaire, le porte-parole Carmelo Monge dénonce l’accélération des

Pour les ressortissants des 27 pays désormais considérés comme « sûrs » par le gouvernement fédéral, il devient impossible de faire appel d’une demande d’asile refusée, comme c’est le cas pour les autres réfugiés. L’expulsion des réfugiés de ces pays — dont 25 font partie de l’Union européenne — est également accélérée, à l’instar de la demande de statut, qui devra être préparée dans des délais plus courts, soit de 30 à 45 jours après leur demande. Autre nouveauté, les réfugiés en provenance de pays considérés comme « sûrs » n’auront pas droit aux soins médicaux de base, sauf pour le traitement de maladies qui pourraient être une menace pour la santé publique. Selon M. Monge, la

rapidité du processus ne nuit pas seulement aux réfugiés. « Les avocats nous disent qu’ils n’auront pas le temps de défendre autant de cas. C’est trop de travail », avance-t-il. Sécurité nationale Un cortège de quinze voitures s’est ainsi rendu devant le Centre de prévention de l’immigration de Laval pour dénoncer les nouvelles mesures et la détention de personnes immigrantes, souvent justifiée par des motifs de « prétendue sécurité nationale » selon le Réseau de la Commission populaire, qui remet régulièrement en question cette prérogative. La rhétorique d’Ottawa veut que la nouvelle loi accélère les demandes des réfugiés et, surtout, distingue les vrais demandeurs des fraudeurs afin de protéger le public et la souveraineté du Canada. Ottawa dit agir de cette façon parce que le système d’immigration canadien a été, ces dernières années, inondé de demandes de faux réfugiés en provenance de pays démocratiques où les droits de la personne sont respectés. Le ministre de l’Immigration, Jason Kenney, affirme que la plupart de ces demandes étaient ensuite soit abandonnées, soit rejetées. Source : Presse canadienne

Les Italo-Canadiens et leurs votes Les Italiens établis au Canada veulent pouvoir voter aux élections nationales de leur pays, à l'instar des Français et des Tunisiens, en dépit de la position d'Ottawa, qui refuse de reconnaître les circonscriptions extraterritoriales de pays étrangers qui englobent son territoire. En fait, les Français et les Tunisiens du Canada ont effectivement voté lors des élections de leurs pays, mais contre l'avis d'Ottawa. Du côté de la France, l'ambassadeur avait exposé l'été dernier que les ambassades et les consulats étaient de juridiction française, et qu'à ce titre, des bureaux de vote pouvaient y être aménagés. La Tunisie avait elle aussi fait fi de l'avis d'Ottawa en 2011 et avait décidé de maintenir son scrutin sur le territoire canadien. Or, contrairement aux Français et aux Tunisiens, les Italiens en sol canadien se retrouvent dans une situation particulière, parce que la loi italienne exige que les circonscriptions extraterritoriales soient autorisées par les pays concernés. Ainsi, si les Italiens imitaient les Français et les Tunisiens, leur vote pourrait ne pas être comptabilisé en Italie. Giovanni Rapanà, membre du conseil général italien qui représente le Canada, fait valoir qu'en 2006 et en 2008 le droit de voter des Italiens avait été officieusement reconnu. Mais cette fois, le gouvernement n'a pas répondu à la demande, alors que les élections italiennes sont prévues au début de 2013. Le Canada est le seul pays inclus dans une circonscription italienne qui refuse d'autoriser le vote italien, déplore M. Rapanà. Les États-Unis, l'Australie, l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay, le Venezuela, l'Afrique du Sud, notamment, ont déjà autorisé « depuis longtemps » leurs citoyens italiens à voter, mais aussi à se porter candidats aux élections générales italiennes, expose-t-il par ailleurs dans une lettre envoyée au bureau du premier ministre Stephen Harper. Ottawa considère que les circonscriptions extraterritoriales contreviennent à sa souveraineté. Mais, même s'il n'a aucun moyen légal d'empêcher les électeurs étrangers de voter, le gouvernement dit quand même s'attendre à ce que ses exigences soient respectées.

Opinion

Les conséquences néfastes de la Loi C-31 Par Samira Laouni*

Les modifications aux lois et services fédéraux auront des conséquences néfastes pour des nouveaux arrivants. En voici un aperçu - La loi C-31 entre en vigueur ce 15 décembre 2012. Si un demandeur d’asile entre au Canada grâce à des passeurs de clandestins, il devient un «étranger désigné», car c’est une «arrivée irrégulière», alors il sera en détention pendant un an, puis devra attendre cinq ans pour demander la résidence, donc ne pourra pas parrainer son conjoint ou ses enfants pendant ce temps. Quels seront les effets sur la santé mentale de cette année de détention ? Comment peut-on imaginer qu’une personne, séparée de sa famille, traitée plus ou moins comme un criminel, deviendra un citoyen paisible et heureux? Cette loi permet aussi d’expulser des résidents permanents. Jusqu’à maintenant, bien sûr, un résident permanent ayant commis un acte criminel grave ou fraudé pour avoir son certificat était expulsé. Mais selon la loi C-31, des ressortissants de pays devenus sécuritaires (ex. : la guerre y est terminée) pourraient être forcés d’y retourner. En plus, si un résident permanent demande simplement un passeport pour aller dans son pays d’origine, il peut perdre sa résidence ! Quelles seront les conséquences sociales

et psychologiques d’une telle épée de Damoclès ? La loi C-31 semble couronner des mesures prises récemment au sujet des nouveaux arrivants. - Une période de deux ans de résidence permanente conditionnelle est imposée à certains conjoints parrainés depuis octobre 2012. Qu’arrivera-t-il à une femme victime de violence conjugale? La peur d’être déportée lui permettra-t-elle de s’extraire d’une telle situation ? - Le gouvernement Harper a annoncé des compressions budgétaires de 84,3 millions à Citoyenneté et Immigration Canada (CIC). À un certain moment, il y avait 85 000 dossiers en attente… Comment les fonctionnaires surchargés parviendront-ils à répondre aux demandes et, surtout, à éviter les bourdes ? - Il y a eu la fermeture de 19 bureaux de CIC et la suppression du service direct aux clients dans les bureaux maintenus (juin 2012). Dans ce dédale de lois et règlements, comment les nouveaux arrivants parviendront-ils à obtenir l’information adéquate pour prendre des décisions cruciales ? - On a fermé le Consulat du Canada à Buffalo qui s’occupait d’immigrants vivant déjà au Canada, surtout des travailleurs qualifiés (mai 2012). Alors, environ 10 000 demandes de résidence,

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transférées à un centre d’Ottawa, devraient être traitées d’ici à l’été 2013, deux ans après le paiement des frais. Ces travailleurs, qui doivent renouveler leurs papiers tous les trois mois, trouveront-ils les milliers de dollars nécessaires pour les frais de visas et de résidence permanente ? - Il y a eu l’exclusion du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) des demandeurs d’asile déboutés, et même des revendicateurs provenant de pays désignés par le Ministère comme «sécuritaires» (juin 2012). Ceux qui proviennent de pays non désignés n’auront accès qu’aux soins urgents et essentiels. Mais «nous, Canadiens», ne nous inquiétons pas : les soins leur seront accordés s’il s’agit d’un risque à la santé ou à la sécurité publiques ! Combien verront leur état de santé se détériorer ? Certains en mourront-ils ? Quelles dettes accumuleront ceux qui seront hospitalisés ? - La loi C-38 a décrété que les entreprises pouvaient payer les ouvriers étrangers 15% moins cher que les Canadiens. Déjà, ces travailleurs migrants étaient tenus de verser des cotisations d’assurance-emploi, mais ne pouvaient pas réclamer de prestations de chômage ou de congés de maladie, car ils doivent quitter le pays lorsqu’ils cessent de travailler. (Une personne doit être physique-

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Samira Laouni ment au Canada et disponible pour le travail afin de toucher des prestations.) Quel sort attend ces migrants qui doivent débourser certains frais pour avoir le «privilège» de travailler pour nous ? Qu’arrive-t-il si l’un d’entre eux est victime d’un accident au travail ? *Présidente-fondatrice du C.O.R. Le C.O.R. est un organisme sans but lucratif qui a pour mission de contribuer à l’intégration socio-économique des femmes subissant une discrimination intersectionnelle. Pour atteindre un véritable vivre-ensemble en harmonie et en paix, le C.O.R. veut construire des ponts solides de communication et d’échange.

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Politique

Les personnalités politiques préférées des Québécois

Françoise David et Jacques Duchesneau Pauline Marois pointe au 4eme rang

De tous les politiciens élus à l’Assemblée nationale, c’est une militante féministe de gauche et un ex-policier promu héros de la lutte anticorruption que les Québécois préfèrent.

pas bien perçu par 29 % des répondants. La nouvelle première ministre, Pauline Marois, arrive quatrième, avec un score très divisé de 44 % de bonne opinion et 43 % de mauvaise.

Recrues de la dernière élection, Françoise David et Jacques Duchesneau arrivent ainsi ex aequo au premier rang du baromètre des personnalités réalisé par Léger Marketing pour Le Devoir.

Seul Amir Khadir récolte plus de mauvaise opinion que Pauline Marois, alors qu’une personne sur deux pense au député solidaire de manière négative. Il y a deux ans, M. Khadir était arrivé premier à ce baromètre : à l’époque, il recueillait 45 % d’opinion positive, et seulement 18 % de négative (essentiellement comme Mme David aujourd’hui).

Françoise David La porte-parole de Québec solidaire et le numéro 2 de la Coalition avenir Québec recueillent chacun 48 % de « bonne opinion » à ce coup de sonde bisannuel qui doit se lire en grande partie comme un concours de popularité et d’appréciation. Dans la foulée, Mme David et M. Duchesneau suscitent peu d’antipathie, avec 17 % des répondants qui ont une « mauvaise opinion » d’eux. « Ce sont des politiciens qui ont marqué l’année dans leur nouveau rôle de député, note Christian Bourque, vice-président chez Léger. Et ce sont des gens qui existaient publiquement avant d’être élus, ce qui permet d’être vraiment propulsé. » Vainqueur en décembre 2011 et troisième en 2010, François Legault suit de près avec 47 % d’opinion positive. Plus polarisé, le chef de la CAQ n’est

L’ancienne ministre Marguerite Blais complète le top 5, qu’elle fréquente pratiquement toujours et principalement à titre d’ancienne animatrice télé. La prime «visage connu au petit écran» se confirme d’ailleurs une fois de plus dans ce palmarès, avec le comédienministre Maka Kotto et les anciens journalistes Gérard Deltell, Bernard Drainville et Jean-François Lisée dans le top 15 (ces deux derniers présentant le même pointage). Une exception notable à cette règle toutefois, alors que l’ancien journaliste Pierre Duchesne se classe 37e, malgré un poste névralgique au conseil des ministres (Enseignement supérieur). Près de six répondants sur dix (59 %) ne connaissent pas M. Duchesne. L’ex-leader étudiant Léo Bureau-Blouin fait pour sa part une entrée remarquée au palmarès, avec une septième position au classement général (39 % d’opinion positive). Mais on note que le nouveau député divise, puisque 31 % des répondants ont une opinion négative de lui. Âgé de 20 ans, M. Bureau-Blouin est déjà une des personnalités les plus connues du monde politique : seulement 20 % des répondants disent ne pas le con-

naître. Seuls Pauline Marois (4 %), Amir Khadir (11 %) et François Legault (12 %) font mieux dans cette catégorie de la reconnaissance. L’aspirant-chef libéral Philippe Couillard est aussi à 20 %. Trois ministres péquistes font partie du top 10, soit Mme Marois, Agnès Maltais (9e) et Bernard Drainville (10e). Léo Bureau-Blouin complète l’équipe gouvernementale. Outre Mme Blais (5e), le seul libéral présent n’est pas élu (Philippe Couillard, 7e). La CAQ place quant à elle ses trois principaux joueurs (Jacques Duchesneau, François Legault et Gérard Deltell). Lu à l’envers, le baromètre offre aussi aux politiciens l’occasion de prendre la mesure de ce qui les sépare de la gloire.

Pauline Marois Car la colonne des « ne connaît pas » révèle que la très grande majorité des Québécois ignorent globalement qui sont ceux qu’ils élisent. À peine une vingtaine d’élus sont connus de plus de 50 % de la population. Après, c’est l’anonymat qui triomphe. Le sondage a été réalisé en ligne entre le 10 et le 13 décembre, auprès de 1000 personnes. Léger considère que si ce

sondage était probabiliste (ce qu’il n’est pas), il comporterait une marge d’erreur de 3,1 %, 19 fois sur 20. Au niveau des partis politiques

Jacques Duchesneau Les turbulences rencontrées par le gouvernement Marois n’ont pas entamé les appuis du Parti québécois, révèle le sondage Léger Marketing de fin d’année, qui montre un recul du Parti libéral et une remontée de la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault. Après 100 jours de gouvernance, le PQ pointe à 33 % d’appuis, essentiellement son résultat électoral du 4 septembre. La CAQ retrouve quant à elle les 27 % qu’elle a obtenus lors de l’élection, une hausse de cinq points par rapport au coup de sonde de novembre. Le seul mouvement notable concerne donc les libéraux, qui ont perdu quatre points depuis septembre. Que valent finalement ces données, portant sur les personnalités politiques semblant les plus appréciées, surtout quand le même sondage mentionne que la très vaste majorité des électeurs québécois ne connaissent à peu près pas ceux et celles qu'ils élisent ?

Les candidats à la chefferie du PLQ en mode séduction

Philippe Couillard

Jean David

Pierre Moreau

Raymond Bachand

Temps des fêtes ou pas, les quatre candidats qui briguent la direction du Parti libéral du Québec poursuivent leurs rencontres avec les militants, tant à Montréal qu’en régions. Dernières activités en date : Raymond Bachand, Philippe Couillard, Jean David et Pierre Moreau ont visité la région de Chaudière-Appalaches avant de se rendre à Brossard, sur la rive sud de Montréal, où ils ont prononcé des discours et ont échangé avec les militants. Cinq débats nationaux sont prévus en janvier et février, avant le choix du nouveau chef libéral, le 17 mars prochain. Il s'agit de la première course à la direction du PLQ depuis 1983, lorsque Robert Bourassa a affronté Daniel Johnson et Pierre Paradis.

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Politique

Candidat à la chefferie du PLC

Justin Trudeau peut-il bouleverser l’échiquier politique fédéral? Avec Justin Trudeau comme chef du Parti libéral du Canada, la formation passerait ainsi d’une marginale troisième place dans les intentions de vote au premier rang, sur un pied d’égalité avec les conservateurs.

obtiendraient 31 % si le député de Papineau était leur chef, indique le sondage. Les conservateurs auraient le même score, et le NPD retrouverait la troisième place qu’il a longtemps occupée avec 24 % d’appuis.

Gaffes ou pas gaffes, le Canada aime Justin Trudeau. Et le député-boxeur apparaît bel et bien comme le seul prétendant au leadership libéral capable de bouleverser l’échiquier politique fédéral, et ce, d’un océan à l’autre, révèle un sondage national Léger Marketing.

L’effet Trudeau se ferait sentir un peu partout au Canada : avec lui comme leader, le parti serait premier dans les Maritimes, à égalité au Québec (avec le NPD et le Bloc québécois) et en Ontario (avec les conservateurs) et deuxième dans les Prairies (où les trois grands partis sont pratiquement à égalité). Dans l’Ouest, la remontée libérale serait importante (+ 9 points en Alberta et autant en Colombie-Britannique), mais insuffisante pour changer le portrait d’ensemble.

Avec M. Trudeau comme chef du Parti libéral du Canada (PLC), la formation passerait ainsi d’une marginale troisième place dans les intentions de vote au premier rang, sur un pied d’égalité avec les conservateurs. Le bond de 13 points que sa présence provoquerait se ferait surtout au détriment des néodémocrates de Thomas Mulcair (-6 points de pourcentage), mais aussi des conservateurs de Stephen Harper (-4 points). Le sondage mené en ligne pour Le Devoir et The Gazette auprès de 1500 Canadiens cette semaine indique que les conservateurs recueillent actuellement 35 % des intentions de vote au fédéral, cinq points devant le NPD. Les libéraux dirigés par Bob Rae suivent avec 18 %, et les Verts d’Elizabeth May sont quatrièmes avec 9 %. Par rapport aux résultats de l’élection de mai 2011, les conservateurs ont perdu cinq points que récupèrent les Verts. Les deux autres formations ne bougent pas. Si l’on place la variable Trudeau dans l’équation, tout change. Les libéraux

Justin Trudeau est pour le moment le seul candidat à la succession de Michael Ignatieff qui entraîne un effet positif, parmi la dizaine de prétendants déclarés. L’ancien astronaute et actuel député Marc Garneau ne nuirait pas au PLC, note-t-on, mais il ne lui permettrait pas de faire de gain notable nulle part. Quant à l’ex-députée Martha Hall Findlay, sa présence ferait chuter les intentions de vote pancanadiennes de six points. « Pour le moment, ce n’est qu’une mesure de la notoriété des gens, estime Sébastien Dallaire, directeur de recherche chez Léger Marketing. La course commence à peine, les candidats sont peu connus en général, les idées n’ont pas été débattues. Il n’y a rien de joué. » Politique sans politiques

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Surtout pour Justin Trudeau, ajoute-til. « Il est très connu, il attire beaucoup d’attention. Mais le message qu’on a, c’est que les électeurs veulent en savoir plus sur lui. Ils ne sont pas nécessairement convaincus qu’il est prêt. Beaucoup de choses restent à définir. C’est une vedette politique dont on ne connaît pas les politiques. » M. Dallaire fait référence à une section du sondage où l’on voit que les Canadiens demeurent partagés sur les compétences de Justin Trudeau. On le pense qualifié, mais pas nécessairement prêt (voir tableau ci-dessous).

Mais de manière générale, la perception des Canadiens est excellente. Une personne sur deux (49 %) a une bonne opinion de Justin Trudeau, contre 21 % de « mauvaise opinion ». Seuls 6 % des répondants ne savaient pas qui il était (notoriété de 70 %). Au Québec, il fait encore mieux avec 56 % de bonne opinion et 26 % de mauvaise. Quand on leur demande s’ils estiment que Justin Trudeau ressemble à Pierre Elliott Trudeau (comme politicien), les répondants sont partagés : 40 % pensent que oui, mais 31 % le trouvent plutôt « différent » de l’ancien premier ministre, dont l’héritage est largement salué au pays (56 %). Par ailleurs, le sondage montre que les Canadiens sont majoritairement insatisfaits du gouvernement Harper et de l’état de plusieurs dossiers (environnement, démocratie, gestion des finances, services sociaux). Pour chaque enjeu, près de 55 % des répondants se sont dits insatis-

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Justin Trudeau faits. Seule « l’image du Canada dans le monde » obtient un résultat positif, avec 52 % de satisfaction. Le sondage a été réalisé en ligne auprès de 1500 personnes du 3 au 6 décembre. Les répondants proviennent de partout au Canada. Le sondage est non probabiliste, mais un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de 2,5 % dans 19 cas sur 20, calcule Léger Marketing. Source : Presse canadienne

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Argent

2013; la fin des sous noirs… et le début du règne des billets plastiques La ministre responsable de milliards de dollars en dépenses gouvernementales a maintenant le pouvoir de racheter l'humble sou noir. Un décret du conseil des ministres rendu plus tôt ce mois-ci a donné au ministre des Finances Jim Flaherty l'autorité de rembourser les institutions financières pour les montagnes de pièces d'un cent qu'elles retourneront à la Monnaie royale canadienne au début de la prochaine année. Dans son budget dévoilé en mars, M. Flaherty a fait l'annonce inattendue du retrait permanent de la pièce d'un cent, disant que la monnaie à la feuille d'érable coûtait trop cher à produire et ne faisait qu'agacer la plupart des Canadiens. Mort le 4 mai 2012… Le dernier sou noir a été frappé à Winnipeg le 4 mai. Dès le 4 février prochain, la Monnaie royale arrêtera de distribuer les stocks de pièces d'un cent qui restent et se mettra à récolter les sous auprès des banques et d'autres institutions financières. Il n'y avait toutefois pas dans la Loi sur la monnaie de mécanisme qui permettait au gouvernement de rembourser les banques pour les rouleaux de pièces de cuivre et de cuivre plaqué remises jusqu'à ce que le conseil des ministre adopte un décret à ce sujet le 6 décembre. Le décret compensera également la Monnaie royale canadienne pour les

coûts de manutention. Au cours du siècle, la monnaie émis environ 35 milliards de pièces d'un cent. L'expérience d'autres pays porte à croire que la quantité de sous qui sera remise par la population sera une fraction de cette somme, et que le retour se fera sur plusieurs années, a expliqué David Barnabe, un responsable du ministère des Finances. Le sou noir conservera son cours légal après le 4 février, même si le nombre de pièces en circulation chutera rapidement. Aucune date limite n'a été fixée aux institutions financières pour la remise de leurs sous noirs. Une porte-parole de la monnaie, Christine Aquino, a dit que les responsables de l'organisme en étaient à finaliser la logistique pour disposer des sous noirs retournés. On s'attend à ce qu'ils soient fondus et que leur métal soit recyclé. En vertu de la Loi sur la monnaie, seulement les personnes autorisées par le ministre des Finances peuvent faire fondre des pièces de monnaie. Les autres font face à une amende de 250 $ ou à un maximum d'un an en prison. Le gouvernement fédéral avait l'intention de cesser la distribution de sous noirs cet automne, mais a reporté l'opération jusqu'en février face à la

résistance des détaillants et des petits commerçants, qui voulaient conserver la monnaie pour le magasinage du temps des fêtes. M. Flaherty avait aussi indiqué qu'il voulait accorder plus de temps aux organismes de charité de lancer des campagnes de récolte de sous noirs pour se financer. Les transactions arrondies aux 5 sous… Avec le retrait des pièces d'un cent, les transactions en argent seront arrondies aux cinq cents le plus près, mais il n'y a pas de règles imposées par le gouvernement ou de surveillance à cet effet. Les transactions électroniques continueront d'être enregistrées en cents.

tutions financières, la RBC arrêtera de remettre des sous noirs après le 4 février. Il en coûtera à la Monnaie royale canadienne 1,6 cent pour retirer chaque pièce d'un cent, avec une facture totale annuelle de 11 millions $. Plusieurs pays, dont la Suisse, les PaysBas, la Norvège et l'Australie ont déjà retiré leur plus petite pièce de monnaie de la circulation. La Banque du Canada a écrit dans une étude de 2005 que de se débarrasser du sou noir aurait peu ou pas d'impact sur l'inflation.

Une porte-parole de la Banque Royale a indiqué que, à l'instar de d'autres insti-

30 milliards de profit

C’est le score 2012 banques canadiennes Dernière cette année des six grandes banques à dévoiler ses résultats financiers, la Scotia a affiché un bénéfice net de 1,52 milliard pour son quatrième trimestre, en hausse de 31 % par rapport l’an dernier et mettant fin à un exercice financier record au chapitre des profits, avec un bénéfice net de 6,47 milliards après 12 mois. Au total, les six banques ont cumulé un bénéfice net record avoisinant les 30 milliards en 2012. Toutes ont fait état d’une amélioration de leurs performances. Ainsi, pour l’ensemble de l’exercice, les six ont cumulé un bénéfice net de 29,6 milliards, en hausse de 18 % sur celui de 25,1 milliards de l’exercice précédent. Au quatrième trimestre le résultat combiné atteint 7,3 milliards, en hausse de 19 % sur un an. Malgré cette bonne santé, certains craignent qu’elles ne fassent moins bien l’an prochain quand les économies nord-américaine et mondiale seront touchées par l’incertitude

qui prévaut en Europe et aux ÉtatsUnis. « La Banque Scotia affiche dans l’ensemble des résultats solides pour l’exercice. Le bénéfice net et les revenus ont atteint un niveau record, et l’apport de nos quatre secteurs d’activité a été excellent », a déclaré par voie de communiqué le chef de la direction, Rick Waugh. « Le positionnement de la banque est idéal pour que tous les secteurs d’activité de celle-ci poursuivent leur progression. » Le bénéfice par action s’est élevé à 1,18 $, ce qui se compare à un bénéfice de 1,16 milliard, ou 97 ¢ par action, l’an dernier. M. Waugh a précisé que les quatre secteurs d’activité de la Banque Scotia relèveraient désormais de Brian Porter, qui a été nommé président de l’institution financière en octobre. Ce changement à la tête de la banque est

généralement perçu comme une étape de la transition ordonnée vers une nouvelle direction planifiée par la banque. La Banque Scotia est la plus internationale des banques canadiennes. En tant que responsable des activités bancaires internationales, M. Porter a supervisé toutes les activités de ses services aux particuliers, aux petites et moyennes entreprises et aux grandes entreprises dans plus de 55 pays à l’extérieur du Canada. Les services bancaires canadiens ont affiché un bénéfice de 481 millions pour le plus récent trimestre, contre 419 millions l’an dernier, tandis que le secteur des activités internationales a engrangé un profit de 453 millions, comparativement à 371 millions il y a un an. Le bénéfice du secteur mondial de la gestion de patrimoine s’est élevé à 300 millions, contre 262 millions en 2011, tandis que celui des services bancaires et des marchés mondiaux

atteignait 396 millions, par rapport à 243 millions. La provision pour pertes sur prêts s’est établie à 321 millions au quatrième trimestre, contre 281 millions pour la période correspondante de l’exercice précédent, ce qui est attribuable en partie à la croissance des activités internationales de la Scotia. Pour l’ensemble de l’exercice 2012 clos le 31 octobre, les profits se sont élevés à 6,47 milliards, ce qui constitue un record et une hausse de 21 % par rapport à l’exercice précédent. Le bénéfice par action s’est établi à 5,22 $, contre 4,53 $ en 2011. La Banque Scotia a complété, le mois dernier, l’acquisition de la branche canadienne d’ING auprès de la compagnie mère néerlandaise, pour un total de 3,13 milliards. Source : Presse canadienne

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Argent

Modification du calcul de la TVQ à partir du 1er janvier 2013

Entreprise : Mise en place du "Fonds Mosaïque"

destiné aux entrepreneurs des Communautés culturelles Une nouvelle enveloppe budgétaire, administrée par le Fonds de développement Filaction, sera mise à la disposition des hommes et femmes d'affaires issus de toutes les Communautés culturelles désireux de se lancer en affaires. En effet, après le Fonds Afroentrepreneurs, initié sous forme de prêts, par les libéraux au profit des communautés noires (francophone et anglophone), le nouveau capital, dénommé Fonds Mosaïque, ouvert à tous les entrepreneurs, de toutes origines culturelles, vient d'être approuvé par le gouvernement péquiste de Pauline Marois. La nouvelle fera l'objet d'une grande annonce gouvernementale

Pas d’incidence sur le montant des factures

Revenu Québec souhaite rappeler à la population québécoise qu'à partir du 1er janvier 2013 certaines modifications seront apportées au calcul de la TVQ, à la suite de l'entente de coordination fiscale entre le Canada et le Québec conclue le 28 mars 2012. Cependant, il importe de souligner que ces changements n'auront aucune incidence sur le montant total d'une facture.

le démontre l'exemple suivant.

jeudi 20 décembre à Montréal. La ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de Développement économique du Québec, Élaine Zakaib, y sera pour donner le coup d'envoi du Fonds Mosaïque en présence du Pdg et du directeur général de Filaction, respectivement Léopold Beaulieu et Milder Villegas.

À partir du 1er janvier 2013, la TVQ sera appliquée directement sur le prix de vente excluant la TPS. Par conséquent, le taux de la TVQ passera de 9,5 % à 9,975 % afin que le total des taxes à payer demeure le même.

Calcul d'une facture après le 1er janvier 2013

Rappelons que la TVQ se calcule présentement sur le prix de vente incluant la TPS.

Source : Médiamosaïque

Revenu Québec souhaite assurer aux citoyens que ce rajustement n'est pas une augmentation de la TVQ, comme

Prix de vente 100,00 $ TPS (100 $ × 5 %) 5,00 $ TVQ (100 $ × 9,975 %) 9,98 $ Total 114,98 $

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Calcul d'une facture avant le 1er janvier 2013 Vous achetez un bien taxable de 100 $. Les taxes sont calculées comme suit : Prix de vente 100,00 $ TPS (100 $ × 5 %) 5,00 $ TVQ ([100 $ + 5 $] × 9,5 %) 9,98 $ Total 114,98 $

Vous achetez un bien taxable de 100 $. Les taxes sont calculées comme suit :

Source : Revenu Québec

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Diplomatie

John Baird au Maroc et en Tunisie

Ottawa à la redécouverte du Maghreb Le ministre des Affaires étrangères John Baird a mené à terme, le 16 décembre 2012, une visite de travail au Maroc et en Tunisie au cours de laquelle il a assisté à la réunion ministérielle des Amis du peuple syrien ainsi qu’au Forum pour l’avenir G-8/BMENA. Au Maroc, le ministre Baird a annoncé que l’aide humanitaire au peule syrien serait doublée et il a réitéré l’appel du Canada en faveur de la mise en œuvre efficace de sanctions ciblées contre le régime Assad, de l’intensification des pressions diplomatiques sur les quelques alliés restants de ce régime, et d’une action élargie pour l’isoler, dans le cadre d’efforts concertés pour mettre fin à la guerre et instaurer un régime de justice, de liberté et de dignité au bénéfice du peuple syrien. Le ministre a rencontré des représentants de la nouvelle Coalition nationale

syrienne des forces révolutionnaires et de l’opposition, et les a encouragés à poursuivre leurs efforts pour mobiliser tous les secteurs de l’opposition syrienne, tout particulièrement en Syrie même, ainsi que l’ensemble des diverses communautés présentes dans le pays. Il leur a demandé de présenter une vision concrète pour la transition politique dans l’après-Assad.

En Tunisie, le ministre Baird a rencontré le président Moncef Marzouki, le premier ministre Hamadi Jebali et le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem pour réaffirmer la détermination du Canada à collaborer avec la Tunisie dans sa transition vers la démocratie et discuter de la rédaction du projet de constitution, de la bonne gouvernance et des droits de la personne. Au Forum pour l’avenir réunissant les

membres de l’Initiative du G-8 pour le Grand Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (BMENA), le ministre Baird a contribué à renforcer les liens entre les pays du G-8 et le monde arabe, ainsi qu’avec d’importants partenaires de la société civile. Le ministre Baird a fait la promotion Jhon Baird des valeurs canadiennes dans le monde arabe, notamment la liberté de religion, tunisienne et les soulèvements du peul’autonomisation des femmes et la liber- ple arabe. té d’expression. Il a aussi profité de la rencontre pour attirer davantage Le ministre Baird a aussi effectué une l’attention de la communauté internatio- visite au cimetière militaire de nale sur la situation en Iran et en Syrie. Massicault, où il a déposé une couronne en hommage aux soldats canadiens Leila Bouazizi au Canada enterrés à cet endroit, après que les En Tunisie, le ministre Baird a renconforces multinationales des Alliés aient tré Leila Bouazizi et lui a souhaité vaincu les puissances de l’Axe en 1943. bonne chance dans ses études au Canada. L’acte désespéré du frère de Source : Gouvernement canadien Leila, Mohamed Bouazizi, le 17 décembre 2010, a déclenché la révolution

Panorama

Paris-Rabat-Alger : Les formes et le fond Ayrault au Maroc, et Hollande en Algérie, une semaine plus tard. Un enchaînement particulier qui interpelle sur les relations du président de la république et des socialistes français, avec chacun des deux pays du Maghreb et le jeu d’équilibre que Paris, comme toutes les capitales du monde d’ailleurs, doivent mener dans leurs relations avec Rabat et Alger. « Je pense qu’il faut parler avec Alger comme il faut parler avec le Maroc. Le roi du Maroc m’a dit spontanément qu’il comprenait fort bien la visite de François Hollande, président de la république française, en Algérie. Il attend la sienne au début de l’année prochaine, mais pour lui c’est une évidence. Il n’y a pas de compétition entre les uns et les autres », a ainsi déclaré JeanMarc Ayrault lors de son séjour à Rabat. Ballets diplomatiques Si la presse algérienne se délecte avec malice du ton rassurant qu’emploie le premier ministre français à l’adresse de Rabat, la question des relations qu’établiraient les socialistes avec le Maroc et l’Algérie s’ils parvenaient au pouvoir se posait déjà à la veille de la présidentielle. « Hollande menace-t-il la love story franco-marocaine? », titrait Slate Afrique en mai. Alors que Nicolas Sarkozy avait établit une relation personnelle avec Mohamed VI et a très souvent résidé en vacances à Marrakech, au cours de son mandat, François Hollande est beaucoup plus penché vers l’Algérie. « J’ai avec l’Algérie une relation ancienne; j’y ai séjourné près d’un an en 1978 à l’occasion de mon stage à

l’ENA et j’y suis revenu régulièrement », a raconté François Hollande, dans une interview au journal algérien l’Expression, le 8 décembre 2010, à l’occasion d’une visite en Algérie. Cette année là, François Hollande, celui qui n’était déjà plus, alors, secrétaire général du parti socialiste, ne s’est pas rendu au Maroc, dans la foulée de sa visite en Algérie. En tout et pour tout François Hollande, n’est donc venu au Maroc qu’une seule fois, en 2006, lors d’une tournée des pays du Maghreb, Algérie comprise, alors qu’il est premier secrétaire du PS. « Il s’agit pour le Parti socialiste de confirmer, à la veille d’échéances décisives, notre attachement à la qualité des relations entre la France et le Maroc, Il s’agit aussi, et en lien avec ma visite en Algérie, de définir les bases d’une politique de coopération avec le Maghreb dans le cadre du projet euro-méditerranéen qui doit lui-même se renouveler », a-t-il expliqué en interview à l’occasion de sa visite. En 2012, dans le cadre de campagne électorale pour l’élection présidentielle, François Hollande prévoit une nouvelle tournée au Maghreb et annonce une visite au Maroc pour la fin mars. Quelques semaines plus tard, il annule tous ses déplacements à l’étranger, y compris en Algérie. Le candidat préfère se concentrer sur la France, où, pense-t-il, se joue réellement la campagne.

contré le président de la République après son élection c’est le roi Mohamed VI », a souligné Jean Marc Ayrault, lors d’une interview pour BFM TV, hier, sur le tarmac de l’aéroport d’Orly. Pourtant, François Hollande consacre finalement sa première visite au Maghreb à l’Algérie. Il devrait venir au Maroc qu’en début d’année 2013, mais avec un «cadeau» : il prévoit d’adresser un discours au monde arabe depuis le Maroc. C’est du moins ce qu’a indiqué une source diplomatique française citée par le quotidien français Le Monde, a fait savoir la MAP, dimanche 16 décembre.

…et grosses affaires Mais dans ce triangle, on ne gère pas que les formes : la visite du Premier ministre français, qui s’est achevée jeudi 13 décembre a donné lieu à la signature de 13 accords de coopération dont plusieurs convenAbdelaziz Boutaflika tions de prêts pour un total de 280 millions d'euros, accordés (Président de L'Algérie) par l'Agence française de développement (AFD). « Venu en éclaireur, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, accompagné de huit ministres, a confirmé (…) l'intention de Paris de resserrer ses liens avec un pays considéré comme un pôle de stabilité régional » affirme un communiqué. Qu’en sera-t-il alors à Alger?

Petites attentions… Depuis, François Hollande a été élu et « le premier chef d’État qui a ren-

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Mohammed VI (Roi du Maroc)

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François Hollande (Président-France) nº 196 du 20 décembre 2012 au 17 janvier 2013


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En vigueur du 20 au 26 DÉCEMBRE 2012 17

JEUDI

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Hommage

À la mémoire de

Mama Assia, femme de cœur

Mama Assia, comme on l’appelait familièrement est décédée le 2 novembre 2012. Comme elle a vécu, sans faire de bruit. Pourtant, sa vie et son parcours, entièrement dédiés à ceux qui souffrent ou sont dans le besoin, sont et resteront une source d’inspiration pour quiconque est un tant soit peu sensible au droit et à la justice, à l’équité et à l’égalité des personnes humaines. Assia El Ouadie, née en 1949 à Safi, était la fille de feu Mohamed el-Ouadie elAssafi, l’un de ces résistant qui ont permis au Maroc de recouvrer son indépendance, puis d’animer une lutte pour l’avènement d’un état de droit dans un pays ou les droits de la personne devait devenir règle et loi. Sa mère, feue Touria Sekkat ne sera pas en reste. Militante des droits de la personne et en particulier des droits de la femme et de son émancipation, s’est passionnée, sa vie durant pour l’éducation, au profit notamment des jeunes déshérités, d’où le fait qu’aujourd’hui, un grand nombre d’écoles et d’institutions culturelles et caritatives, partout à travers le Maroc, portent son nom. Ses frères et sœurs, dont Salah (membre de l’Instance équité et réconciliation), Jamal (qui a été chef du bureau de représentation de la Banque Populaire à Montréal dans les années 2000) et Asmae (avocate au barreau de Casablanca), ont également souvent payé de leur personne leur militantisme au service des droits de la personne. Assia a su être à la hauteur de cette lignée. Titulaire d’une licence en droit de l’Université de Casablanca(1970), elle intègre la magistrature au parquet du tribunal de première instance de Casablanca. Après un stage à l'École nationale de la magistrature à Paris, elle réintègre la magistrature, puis passe à l’Administration pénitentiaire où elle est en charge de la rééducation et de la réinsertion des jeunes délinquants. La magistrate laisse souvent la place alors à la mil-

itante sociale comme membre de l'Organisation Marocaine des droits de l'Homme. Elle cumule ainsi les fonctions de cadre de la justice et de militante sociale; elle sera bientôt ainsi membre (puis secrétaire générale) de l'Observatoire marocain des prisons qui se fixe pour objectif d ‘améliorer les conditions carcérales au pays. Elle contribue puissamment à la fondation l'Association des Amis des centres de réforme (centre de rétention des mineurs délinquants). Elle s’engage dans les rangs du Centre d'écoute et d'orientation pour les femmes battues et devient ensuite membre de la

Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. Femme de l’ombre, Avec beaucoup de sagesse et autant de générosité, mais dans la plus grande discrétion; car elle n’aimait rien moins que les feux de la rampe et les lumières de l’avant scène; elle a réussi à changer bien des choses et nombre de destins. Bien des jeunes délinquants, ceux-là même qui l’avaient surnommées «Mama Assia», lui doivent d’être sortis de la marge et de mener aujourd’hui une vie digne. Beaucoup d’autres encore tireront bénéfice de son action.

Longtemps après sa disparition, à 63 ans, son travail fera effet. Et longtemps encore, des gens pourront dire : «C’est grâce à Mama Assia». Et c’est à cette femme de cœur et de mérite, que ceux qui se souviennent rendrons hommage le 20 décembre 2012, à l’occasion du quarantième jour de son décès. Nous sommes à Dieu et à lui nous retournons!

Décès de Cheikh Abdeslam Yassine

L’Islamisme marocain entre deuil et doute L’une des figures les plus intrigantes du militantisme islamiste au Maroc, Abdessalam Yassine, le fondateur et «guide spirituel» d’Al Adl Wal Ihsane (Justice et bienfaisance), est décédé jeudi 13 décembre, à Rabat, à l’âge de 84 ans.

Du soufisme à Al Adl Wal Ihsane Abdessalam Yassine est né à Marrakech, en 1928, dans une famille originaire du village de Haha, dans la région du Souss. C’est à Marrakech qu’il fait ses études primaires, puis secondaires avant d’obtenir un diplôme de l'institut Ibn Youssef. En 1947, Abdessalam Yassine va poursuivre ses études à l'École de formation des instituteurs à Rabat, où il décrochera plus tard un poste de haut fonctionnaire à l'administration centrale du ministère de l'Éducation nationale. En 1965, il se tourne vers le soufisme et suit les enseignements du Cheikh Abbas, de la Zaouiya Boutchichiya qu’il quittera à la mort de son mentor. En 1973, il fonde le Mouvement de la justice et de la bienfaisance qui préconise l’instauration

d'un État islamique au Maroc. Ce mouvement, juridiquement interdit, sera cependant toléré.

« L’islam ou le déluge » A peine une année après la fondation du mouvement, Cheikh Yassine écrit une lettre ouverte au roi Hassan II, intitulée « l'Islam ou le déluge », dans laquelle il exprime ouvertement son opposition à la monarchie et plus particulièrement au titre d’Amir Al Mouminine (commandeur des croyants). Hassan II ordonna alors son emprisonnement puis son internement en asile psychiatrique. Libéré 42 mois plus tard, il restera cependant en résidence surveillée jusqu’en 2000, après l’intronisation du roi Mohammed VI, date à laquelle il réexpédie la lettre adressée à Hassan II en 1973 sous le titre "Mémorandum à qui de droit" au Roi Mohammed VI. L’homme, qui comptait plusieurs dizaines de milliers de fidèles, formait un mouvement complètement centré autour

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de sa personne et de l’interprétation de ses rêves, que ses disciples considéraient d’ailleurs comme de véritables préceptes. Avec sa disparition, l'avenir de son mouvement semble tout à fait incertain; mais on n’en saura sans doute pas plus avant qu’un successeur lui soit désigné dans un délai de 60 jours, soit au alentour du 12 février prochain.

Un chef intérimaire D’ici là, c’est Mohamed Abbadi, 63 ans, jusque là numéro deux du mouvement qui assure l’intérim. Abbadi dirigera Al Adl Wal Ihssane pendant 60 jours, conformément au règlement du mouvement, selon lequel le futur guide doit être choisi parmi les quinze membres du conseil d’orientation de la Jamaâ. Professeur en sciences islamiques, Mohamed Abbadi est un véritable globe-trotteur et a prêché l’Islam aux quatre coins du monde. L’homme, connu pour ses fatwas, tient souvent des réunions dans sa maison à

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Cheikh Abdeslam Yassine Oujda, où il donne des cours sur les préceptes de l’Islam, qui lui ont valu à plusieurs reprises, la visite de la police.

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Points de vue

Lettre ouverte aux Israéliens d'origine marocaine

Chaque fois que l’espoir d’une Paix se dessine… Par Gabriel Banon*

Voilà maintenant soixante cinq ans que l’État d’Israël existe. Soixante cinq ans aussi que l’état de guerre perdure et que la population israélienne vit dans l’attente d’une Paix toujours espérée et jamais conclue. Bientôt deux générations n’auront connu que la guerre, les alertes, les attentats et la violence. L’opinion mondiale est lasse de ce conflit, les sentiments des uns et des autres s’exacerbent et se radicalisent. Et pourtant, chaque fois que l’espoir d’une Paix se dessine, c’est l’enthousiasme, la joie et le soulagement.

danger l’avenir du Pays. La Paix ne se fera pas par les armes. Elle ne peut s’envisager que si la confiance des uns vis-à-vis des autres est rétablie. Ce n’est que si le « vivre ensemble », cohabiter dans la sérénité, les uns à côté des autres, deviennent la croyance des deux peuples, israélien et palestinien. Aucune négociation, directe ou indirecte, secrète ou officielle, sous l’égide ou non de grandes puissances, ne peut réellement aboutir, si dans les esprits des uns et des autres, la croyance dans la coexistence, n’est pas devenue une réalité.

Rappelez vous les lendemains des accords d’Oslo, les déclarations d’Itzak Rabbin : « Il est un temps pour la guerre, il est un temps pour la paix » ce moment est arrivé, avait-il ajouté. Depuis son assassinat, de guerre en guerre, de trêve en trêve, la situation perdure. Aucune lueur d’une fin prochaine ne se dessine. Et pendant ce temps là, petit à petit, la nature juive de l’État d’Israël s’estompe. Si, rapidement, un État palestinien n’est pas mis en place, bientôt, on ne pourra plus dire qu’Israël est un État juif.

Je peux comprendre les réticences, la méfiance des Israéliens qui n’ont jamais eu de passé avec le monde arabe. Mais, vous, les Israéliens d’origine marocaine, vous pouvez, vous devez être cette passerelle qui explique, conforte et se bat contre les préjugés. Votre passé marocain n’est pas si loin, votre mémoire est encore vivace, des temps où juifs et arabes vivaient en harmonie au Maroc. Chaque jour apporte la preuve que vous êtes restés attachés à cette Monarchie à nulle autre pareille. Vous pouvez et vous devez témoigner et être cette conscience d’Israël du monde arabe. Organisez vous, devenez un groupe incontournable et pesez sur les choix et les orientations du gouvernement. Vous devez témoigner sans relâche, que la coexistence pacifique avec les Palestiniens est possible. Vous devez peser pour que les négociations reprennent au plus vite et qu’un État palestinien se mette en place. C’est la seule solution pour la sécurité et la pérennité de l’État d’Israël.

Tous les hommes de bonne volonté doivent se mobiliser, et particulièrement ceux d’origine marocaine. Ce n’est pas parce que certains ont été absorbés par le « système » que vous ne pouvez pas faire entendre votre différence. Vous êtes plus d’un million de citoyens à part entière. L’extrémiste Liberman avec beaucoup moins, a profité d’une loi électorale démocratique, pour d’autres scélérate, pour imposer les idées d’une minorité et mettre en

Une responsabilité historique vous échoit, il faut

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Gabriel Banon l’assumer *Économiste - Consultant international http://www.gabrielbanon.com/

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Enjeux

Sauver la planète! Par Radouane Bnou-Nouçair La température de la Terre est adaptée à la vie. Elle n’est ni trop élevée ni trop basse. La Terre est réchauffée par le soleil grâce à l’atmosphère qui freine une partie des rayons. Pourtant cet équilibre naturel et essentiel à la survie de la planète est aujourd’hui compromis par les agissements humains. L’atmosphère est une fine couverture de gaz composée essentiellement d’azote et d’oxygène d’une épaisseur d’environ 700 km. Elle renferme également des éléments comme le carbone ou le souffre nécessaires à la vie terrestre. L’effet de serre La terre est chauffée par l’énergie solaire dont une partie, en contact de l’atmosphère, est réfléchie dans l’espace ; l’autre partie atteint le sol qu’elle réchauffe et réfléchis une autre fraction vers l’atmosphère. Cette fraction, au lieu de traverser l’atmosphère et se perdre dans l’espace, reste prisonnière des gaz atmosphériques. L’atmosphère se comporte alors comme une serre ; les gaz remplaçant les verres. C’est pourquoi on parle de gaz à effet de serre(GES). La multiplication des GES Depuis un siècle, l’accroissement de la population, le développement de l’industrie et de l’agriculture ont contribué à accroitre les GES comme le carbone, le méthane, les CFC (composés chimiques artificiel qui se trouvent par exemples dans les réfrigérateurs ou

les bombes d’aérosols) , les ozones de surface et les oxydes d’azote. Le charbon, le pétrole et le gaz naturel sont des combustibles fossiles dont la combustion sert à produire de l’énergie mais qui, en brulant, dégagent de grandes quantités de dioxyde de carbone(CO2) dans l’atmosphère ; ce qui contribue à augmenter les GES. D’autres activités humaines contribuent aussi à fabriquer du CO2 comme, par exemple, la destruction des forets tropicales qui contribue à diminuer l’effet absorbant assuré par les arbres. Outre le dioxyde de carbone, il existe une trentaine de gaz susceptibles de réchauffer la planète, bien que leur quantité soit moindre que celle du dioxyde de carbone. Mais ils sont tout aussi dangereux par leur grande aptitude à conserver la chaleur et par leur durée de vie dans l’atmosphère. C’est ainsi que, par exemple, les oxydes d’azote restent actifs jusqu’à 170 ans tandis que la plupart des CFC résisteront plus d’un siècle. Quand la terre se réchauffe, les glaciers des montagnes et des régions polaires peuvent commencer à fondre, contribuant ainsi à hausser le niveau des mers et menaçant sérieusement les pays trop plats C’est ainsi qu’une très légère hausse du niveau des mers peut faire disparaitre

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des terres basses comme les pays Bas ou les Iles Maldives.

gies de remplacement comme l’énergie solaire ou l’hydro électricité.

Il devient impératif de réagir face au danger de réchauffement qui met en péril la survie de la planète en commençant par corriger certaines mauvaises habitudes humaines.

Le protocole de Kyoto, c’est quoi ? Au début des années 1990, des scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme : il faut absolument réduire les gaz à effet de serre pour éviter le réchauffement de la planète. Comme cette constatation met en péril des enjeux financiers importants, elle est contestée par un grand nombre de pays.

Parmi ces actions, certaines doivent être immédiatement mises en œuvre : -Favoriser le transport en commun pour diminuer l’utilisation de voitures polluantes ; -Économiser l’énergie domestique en améliorant l’isolation et le chauffage -Éviter les aérosols ; -Procéder au recyclage systématiques de matières comme le papier ; -Rationaliser les déboisements ; -Faire appel de plus en plus aux éner-

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La création du GIEC C’est ce qui va pousser deux organismes internationaux concernés par la question, à savoir l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) et l’ONU à créer, en 1988, le Groupe d’Experts

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Enjeux

Sauver la planète! Suite de la page 24

Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC). Le GIEC est chargé, via les plus grands scientifiques mondiaux de faire un examen critique et une synthèse de tout ce qui se publie sur la question du climat. C’est ainsi que le GIEC publie des rapports tous les cinq ans. Ces rapports sont des outils d’aide aux décideurs. Depuis 1990, le GIEC a publié plusieurs rapports concluant que l’essentiel de l’accroissement constaté de la température moyenne de la planète est «très vraisemblablement» du à l’augmentation observée des gaz à effet de serre(GES). Le taux de certitude est supérieur à 90%. La ratification du protocole de Kyoto Entretemps, dans le cadre de la convention cadre des Nations Unis sur les changements climatiques, de nombreux pays se rencontrèrent, une fois par an, depuis 1993. Le 11 décembre 1997 à Kyoto au Japon, ces pays signent un traité international visant la réduction des émissions des GES ; c’est le protocole de Kyoto. Cancun, 2010 : un nouveau souffle à la lutte contre les changements climatiques Des délégations de plus de 190 pays se sont réunies à Cancun, au Mexique, en novembre 2010 pour donner un nouveau souffle à la lutte contre les

changements climatiques. Or, si les pays du Sud ont insisté pour prolonger l’accord au-delà de 2012, des pays comme le Japon, le Canada et la Russie s’y opposent car ils estiment que le protocole ne couvre que 30% des émissions globale des GES et n’engagent pas assez les deux plus grands pollueurs : la Chine et les Etats Unis.

De l’avis unanime, la conférence de Cancun a été une réussite exemplaire ayant abouti à un accord rassembleur. En effet, pour la première fois, c’est l’ensemble de 193 pays qui a été impliqué et pas seulement les 37 pays industrialisés comme à Kyoto. Tous les pays ont été conviés à décarboniser leur économie pour réduire les GES. Mieux, les signataires de Kyoto ont tous reconnu que pour stabiliser le climat à 2ºC, il fallait réduire de 25 à 40% les émissions anthropiques de GES et cela, d’ici dix ans. Une dernière décision a consisté en un engagement à fournir d’ici 3 ans, 30 milliards en programmes d’aide pour la lutte contre les changements climatiques dans les pays du tiers monde ; cette somme grimpera à 100 milliards en 2020. Doha 2012 donne naissance à Kyoto 2 190 pays se sont réunis à Doha pour faire avancer les négociations sur le sauvetage de la planète et pour lancer l’acte II du Protocole de Kyoto. Le 4 décembre, les pays réunis devaient conclure un accord, nouvelle étape dans le laborieux processus de négociations onusiennes lancé en 1995. Il y a urgence car le seuil de 2°C fixé pour

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contenir le réchauffement risque d’être dépassé. Le niveau des émissions de gaz à effet de serre (GES) a augmenté de 20% depuis 2000, et doit être réduit de 14% pour atteindre les niveaux requis en 2020, précise le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans un rapport réalisé par 55 scientifiques de 20 pays. La teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre (GES) a encore augmenté en 2011, et l’ONU a fait savoir que les efforts de la communauté internationale pour contenir le réchauffement à 2°C étaient loin d’avoir atteint leurs objectifs. La dernière conférence de l’ONU, qui s’est déroulée sur le climat fin 2011 à Durban, avait adopté le principe d’une seconde période d’engagement après 2012. Avec le retrait du Canada, du Japon et de la Russie, Kyoto 2 ne concernent plus que l’UE et l’Australie, soit 15% des émissions de GES globales. Le protocole de Kyoto est prolongé jusqu'en 2020 Les représentants des pays présents à la 18e conférence des Nations unies sur le climat ont réussi à se mettre d’accord pour prolonger les mesures du protocole de Kyoto jusqu'en 2020, donnant ainsi naissance à l’acte 2 du protocole de Kyoto. La prolongation a été adoptée après plusieurs séances houleuses de discussion entre plus de 190 pays. Les pourparlers de Doha n'avaient pas

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but de déboucher sur des mesures à la hauteur de l'enjeu, mais d'ouvrir la voie à l'accord global et ambitieux, engageant tous les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), prévu en 2015, pour entrer en vigueur en 2020. Même si les attentes étaient faibles avant cette conférence de deux semaines à Doha, plusieurs pays en voie de développement ont insisté sur les insuffisances de l’accord pour combattre la hausse de la température qui fait monter le niveau des océans. Certaines îles du Pacifique estiment que cela met leur existence en péril. Les pays pauvres ont demandé un échéancier sur l’augmentation de l’aide financière de 100 milliards annuellement promise par les pays riches pour la lutte contre les changements climatiques. La deuxième phase du protocole de Kyoto avait mal débuté vu que le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la Russie se sont retirés de l'accord et vu qu’il ne couvrira que 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. De leur côté, les États-Unis n'ont jamais ratifié le protocole de Kyoto. Le protocole de Kyoto, appauvri par les retraits de pays influents, mais reconduit, in extremis, permettra-t-il, un jour, d’imposer à l’ensemble des pays de la planète, les mesures indispensables à la survie de la planète «Terre»? Lire d’autres articles de Radouane Bnou-Nouçaïr : www.maroc-quebec.com

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Langue & culture

«Ici, on gagne à parler français»

Campagne de promotion de l’usage de la langue française par les gens d’affaires L’automne dernier, le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles a lancé une campagne d’information et de promotion sous le thème évocateur «Ici, on gagne à parler français». Le 5 septembre dernier, lors de la 16e édition de remise des Prix Zénith visant à reconnaître le travail remarquable des communicatrices et communicateurs gouvernementaux, les organisateurs ont reconnu la qualité et l’originalité de cette campagne, qui a été coordonnée par notre concitoyen Abdellah El Mzem, à l’époque coordonnateur de l’équipe stratégies de communication au sein du MICC. La campagne d’information et de promotion, lancée à l’automne 2011, est le résultat d’une collaboration avec le Secrétariat à la politique linguistique et l’Office québécois de la langue française. Elle a été mise en œuvre afin d’encourager les propriétaires de PME et de commerces situés dans des

réussite commerciale. On y trouve également des liens qui permettent de consulter l’offre gouvernementale en matière de francisation. Parmi les témoignages, nous trouvons ceux de nos compatriotes Mohamed Jaouad, directeur général de Taxi Hochelaga Beaubien et Halima Serrar. Les deux ont insisté sur l’importance de la langue française dans leurs relations d’affaires. Nous avons également voulu savoir davantage sur le parcours d’Abdellah El Mzem. Abdellah EL Mzem, actuellement conseiller en prospection et en promotion au Bureau d’immigration du Québec à Paris, a expliqué que le succès d’une telle campagne résulte du travail « d’une équipe passionnée et dévouée, d’une analyse rigoureuse de la problématique, des objectifs clairs, d’une stratégie et des moyens cohérents et, surtout, de la générosité des personnes qui ont accepté de livrer spontanément et bénévolement des témoignages authentiques ».

Abdellah El Mzem l'immigration permanente et temporaire en fonction des besoins de la société québécoise et de sa capacité d'accueil. Pour ce, ma collègue et moi organisons des séances d’information, participons à des événements sur l’expatriation ou la mobilité professionnelle ; prenons part activement aux tournées Étudier au Québec, collaborons à l’organisation, à la promotion et à l’évaluation de la mission de recrutement Journées Québec. Ce travail terrain se fait régulièrement avec de nombreux partenaires européens et québécois. Quel est le principal message que vous véhiculez?

quartiers montréalais à forte concentration ethnique à utiliser le français dans leurs relations d’affaires et à se prévaloir de l’offre gouvernementale en matière de francisation en vue d’offrir, en français, un meilleur service à la clientèle.

Nous avons profité de cet échange pour apprendre davantage sur le travail d’Abdellah El Mzem. Voici les grandes lignes de cet entretien :

Diffusée dans un microsite du Ministère (www.ongagneaparlerfrancais.gouv.qc. ca), la campagne présente dix témoignages d’entrepreneurs et d’employeurs issus de communautés culturelles qui expliquent comment l’usage du français contribue à leur

A. EL Mzem : Mon travail consiste principalement à élaborer et à mettre en place des stratégies et des moyens de prospection et de promotion afin, entre autres, de contribuer au recrutement et à la sélection des candidats à

Atlas Média : En quoi consiste votre travail actuellement?

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Les messages que nous véhiculons s’articulent autour des éléments suivants : le Québec recherche des travailleurs qualifiés dans certains secteurs. La connaissance et la maîtrise du français sont incontournables et contribuent grandement à l’intégration professionnelle, sociale et culturelle au Québec. La préparation est la clé du succès. Nous ne vendons pas du rêve. Nous agissons avec responsabilité et transparence.

Nous veillons également à attirer l’attention des candidats sur les défis auxquels ils pourraient faire face. Notre objectif consiste à bien les informer, voire à les conseiller adéquatement et sans complaisance pour qu’ils puissent prendre une décision éclairée, car nous ne prenons pas à la légère le projet d’immigration et les sacrifices qu’il exige. Pourquoi faites-vous ce travail? C’est un travail qui me passionne. Représenter le Québec dans sa diversité est une source de grande fierté pour moi. La mission du ministère m’habite. Chaque fois que je me lève le matin, j’ai hâte de reprendre le travail, de contribuer au développement de ce Québec que j’avais choisi il y a 22 ans. De ce Québec terre de mes deux filles. À travers mon expérience, mon vécu au Québec, j’essaie de véhiculer l’image de ce Québec diversifié, ouvert et accueillant. De ce Québec qui offre les opportunités à celles et ceux qui acceptent de déployer les efforts qui s’imposent pour réussir.

Nous exposons les atouts distinctifs du Québec et les occasions qu’il offre.

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Arts & cultures

21e édition du Festival de Musique

Le retour d’Idir

À l’occasion de la 21e édition du Festival de Musique du Maghreb qui se tiendra du 14 au 16 mars 2013, les Productions Nuits d’Afrique, en collaboration avec les Productions Revel et le FCNA, raméneront l’artiste Idir sur les scènes montréalaises. Son dernier passage au Québec remonte à 2008 alors qu’il avait donné le concert d’ouverture du Festival International Nuits d’Afrique dont il était le parrain cette année-là. C’est par un grand concert événementiel, entouré de ses musiciens, qu’IDIR fera son retour le vendredi 15 mars 2013 à L’Olympia de Montréal. Aimé de tous, il marquera le coup en présentant son tout nouvel album !

Le chanteur et poète a l’allure sobre, celle d’un homme de conviction, bien ancré dans ses racines pour mieux se projeter vers l’avant. C’est ainsi qu’IDIR a propulsé la culture kabyle sur le devant de la scène mondiale, auteur d’un des premiers succès planétaires world. Il n’a pas besoin de chanter fort, on l’entend toujours. Sa chanson « A Vava Inouva » a fait le tour du monde et a été traduite en français, en grec, en espagnol… Chanteur phare de l’Algérie militante

depuis les années 70, avec la prédominance de la flûte berbère kabyle, toujours profonde, nostalgique et débordante d’émotion, sa musique nous emporte. Quant à ses textes, à portée universelle, ils abordent l’exil, les fêtes, l’amour, la liberté et les souvenirs. Et voilà que son l’album « La France des couleurs » paru en 2007, a marqué un tournant dans la carrière du grand artiste folk algérien. On l’a alors surnommé le « John Lennon kabyle ». À travers plus de 30 ans de carrière, il a captivé et séduit par ses mots et par sa musique qui l’ont mené à de nombreuses collaborations, partageant son art avec Khaled, Tiken Jah Fakoly, Jean-Jacques Goldman, Gnawa Diffusion, Manu Chao et tant d’autres.

Aujourd’hui basé en France, IDIR est bien conscient de l’impatience de certains de ses fans qui désirent le voir revenir à la chanson kabyle. L’homme veut d’abord rester fidèle à lui-même et avancer. Quand on lui demande s’il préfère la création, la composition, la performance, les fans…, il répond sans hésiter : « J’aime le tout. Ce qui me plaît par-dessus tout, c’est

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Idir d’avancer ensemble et de se rejoindre », sous-entendant les autres au sens large. À l’abri des modes, le grand poète berbère IDIR poursuit son chemin. On ne peut qu’être impatient de découvrir ce que nous réserve ce nouvel opus et

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honoré de savoir que le chantre par excellence de la musique kabyle prendra part à la 21e édition du Festival de musique du Maghreb. Un concert événementiel en l’honneur de la culture maghrébine, le vendredi 15 mars 2013 à L’Olympia de Montréal.

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Arts & cultures

Musique : Le premier album d’As-Lm

Naissance d’un talent

Le samedi 8 décembre 2012 a eu lieu à l’Alizé à Montréal, le lancement du premier album de l’artiste As-Lm, Abdesslam Layt Mbirkou pour l’état civil. L’événement a réuni environ 80 personnes de tous âges et de différentes origines. Le public a apprécié l’ambiance festive et rythmée. Une excellente prestation a été offerte par le groupe Struggle Some Fellas et par la jeune danseuse Shelsey. As-Lm a conclu par trois des chansons de son album, avant de répondre aux questions d’Atlas.Mtl.

As-Lm, Abdesslam Layt Mbirkou en compagnie de ses parents lors du lancement de son premier Album le 8 décembre 2012 à Montréal

Entretien Atlas.Mtl : D’abord pourquoi As-Lm As-Lm : As car pour réussir il faut être le meilleur. As-Lm parce que cela veut dire en arabe la paix. As pour Abdesslam, L pour Layt, M pour Mbirkou. Et qui se cache derrière ce nom de scène? Je suis un jeune artiste d’origine marocaine né à Casablanca le 30 novembre 1985. Ma sensibilité m’a poussé très jeune à m’intéresser à l’art sous toutes ses formes, spécialement la musique, la danse et le théâtre. Je n’ai jamais manqué de quoi que ce soit au sein de ma famille et je remercie le ciel pour ça. Mon cœur a pourtant souffert car ma compassion a toujours été énorme et peut être même démesurée. Quand je rencontrais des personnes pauvres dans la rue, je ne supportais pas leur détresse. Mon incapacité à les aider ne faisait qu’accentuer cette souffrance. Vu que je porte les autres en moi, il a fallu que je trouve une façon de sortir le mal de vivre. Hypersensible par nature, j’ai eu de la difficulté à contenir autant d’émotions. D’ailleurs, durant mon enfance, c’était parfois assez compliqué à l’école : je courais partout et mes professeurs n’étaient pas d’accord que je fasse autant de bruit. Ils m’ont donc rudement remis à ma place. Ne sachant pas utiliser cette hyperémotivité, je la refoulais…jusqu’à ce que je réalise qu’il fallait au contraire l’exprimer. C’est alors que mon art s’est développé. Votre art, votre style; car incontestablement vous en avez un; comment s’exprime-t-il ? À mon arrivée au Canada en 1998, mon destin a rencontré le RAP pour Rythm ou Riddim and Poetry (rythmes et poésie). J’ai commencé à me redécouvrir et à puiser dans mes ressources internes grâce au Rap. Ma capacité de décrire m’a aidé à rédiger des paroles intéressantes sur toutes sortes de sujets. C’était d’abord des thèmes d’actualité. Ensuite le spectre s’est élargi pour inclure ce que vivent mes contemporains (et moimême bien sûr), de spiritualité et d’évolution personnelle. Cette rencontre fortuite – ou providentielle – et mon besoin de raconter la vie, les gens, la société ont donné un sens à ce que j’entreprenais. Il a fallu d’abord terminer l’école secondaire, puis le CEGEP (Diplôme en Sciences humaines – Ahuntsic). Ensuite, j’ai perfectionné mon art en étudiant, en sonorisation à l’école RAC (Recording Arts Canada). J’ai obtenu mon diplôme en 2007. Cela m’a permis de parfaire mes connaissances et travailler en tant que Dj et technicien de son ce qui a donné encore plus de consistance à ce que je faisais déjà. Mais dans vos œuvres, il y a bien plus que de la maîtrise technique, on y sent à la fois beaucoup de profondeur et comme un souffle de révolte ou, du moins, de contestation C’est vrai que très jeune, j’ai baigné dans une atmo-

sphère artistique. Mes parents organisaient, souvent des soirées à la maison où se mêlaient, chansons et rythmes musicaux. Mes oncles et mes tantes sont également passionnés de musique et aiment chanter. Chez grand-maman maternelle, à chaque fin de repas nous utilisions la table sur laquelle on mangeait comme un tam-tam géant où chacun pouvait improviser ses propres notes. J’ai moi-même pris cette habitude de tambouriner sur toute surface et ainsi avoir un accès permanent à la musique. Chez nous, au Maroc nous aimons l’ambiance et le son coule dans nos veines. J’ai donc eu la chance d’être inspiré. Plusieurs styles musicaux m’ont aidé à développer mes goûts. Notamment la musique de chez nous que j’entendais partout, autant Lmchaheb et Nass elghiwane, que le chaâbi et le raï. Au niveau de la mélodie, j’ai beaucoup été inspiré par les classiques arabes tels que Fairouz, Abdelhalim Hafez et Mohammed Abdelwahab. La musique occidentale fait partie aussi de mes influences, principalement le funk, le blues, le hip hop et le rock. Finalement, je ne peux oublier l’influence hispanophone comme la salsa, la bachata et le flamenco et caribéenne tel que le reggae, le dancehall et le zouk.

Comment tout cela a-t-il évolué ? • En 2009, je rencontre Rayd et nous avons fondé le groupe Left&Right. Se sont joints à nous Matisse et Vaina pour donner naissance à Struggle Some Fellas, un groupe versatile qui touche autant au rap et au reggae qu’au blues et à la soul R&B. Nous ne croyons pas aux limites de styles ce qui nous permet de toucher beaucoup plus de gens. • En 2012 je me joins au Collectif qui est un rassemblement de chanteurs, de Dj, d’infographes et de Photographe/Cameraman. • Ce 27 novembre 2012 enfin, c’est la sortie de ce premier Album solo intitulé : « La naissance d’une légende » Et ensuite ? Ensuite, c’est-à-dire en 2013, deux autres albums sont prévus, un avec le Collectif et un avec Struggle Some Fellas.

Naissance d’une légende, l’album

Dans ma musique, on ne retrouve pas que l’aspect contestataire et critique, bien au contraire je redonne la joie au « prolétaire » et le pousse à chanter mes airs. Une ambiance festive s’est donc naturellement jointe à l’aspect revendicateur et révolutionnaire de ma musique. C’est alors que j’ai commencé à faire du Reggae et du Dancehall qui sont des musiques faites autant pour faire réfléchir que pour faire danser.

«Naissance d’une légende», premier album solo d’As-Lm comporte 7 titres : 1. 2. 3 4. 5. 6. 7.

Le retour du King Jah Bless Pour ma famille La spirale est En quête de connaissance Y a pas d’endroit La naissance d’une légende

Un jeune artiste marocain remporte

La Version arabe de The Voice

Mourad Bouriki, candidat marocain à la version arabe du concours musical "The Voice", diffusé par la chaîne de télévision MBC, est sorti vainqueur de la compétition en recevant le prix de la plus belle voix vendredi soir.

Le jeune chanteur signera, grâce à sa victoire, un contrat avec la maison de disque Universal Music. Bouriki a également gagné une voiture de luxe, et la production d’un premier single par RedOne.

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Originaire de la ville de Safi, Mourad Bouriki, 26 ans, a battu en finale de The Voice son compatriote Farid Ghannam, l’Irakien Kassi Hatem et la Tunisienne Yousra Mahnouch.

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Mourad Bouriki, coaché par le chanteur Assi Helani lors de The Voice, où il a surtout misé sur les classiques de la chanson arabe, avait été recalé par Studio 2M en 2009.

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Arts & Culture

Daouda Dieye, un Griot à Montréal Par Wahid Megherbi

Entretien. Wahid Megherbi : Vous vous revendiquez Artiste traditionnel Africain, pourquoi traditionnel ? Daouda Dieye : Un artiste traditionnel Africain est un Artiste qui s’attelle à faire connaitre et transmettre toutes les cultures de l’Afrique dans sa globalité, l’Afrique blanche et l’Afrique noire. Je suis attaché à mon instrument millénaire qui s’appelle le Hoddou en langue Peul et Gambari en langue Arabeberbère.

Pensez-vous que le patrimoine culturel africain n’est pas assez préservé? Je suis protecteur des airs et des chants que nous avons hérité de nos ancêtres. La transmission se fait de bouche à oreille (tradition orale) lors des rencontres inter communautaires et inter générationnelles. Mais moi J’écris, mes textes et j’enregistre les chants sous forme sonore et vidéo. J’utile les techniques modernes pour protéger cet héritage africain, qui inclus les contes, chansons et les récits historiques.

Photo: Wahid Megherbi

Montréal, ville de tous les arts et de tous les artistes. Jamais la Métropole n’aura mérité cette réputation à nos yeux, autant que depuis notre rencontre avec Daouda Dieye. Car Daouda Dieye , mauritanien de naissance (il est né à Nouakchott en 1962) est griot. Artiste traditionnel africain continuateur d’une lignée d’artistes traditionnels africains, il pratique son art en s’aidant d’un instrument plusieurs fois millénaire : un Gambari en langue Hassanie, c’est-à -dire cette sorte de luth à quatre ou cinq cordes que les Wolofs appellent Xalam et que les Peuls nomme Hoddou. Wahid Megherbi l’a rencontré.

Daouda Dieye

Vous vous donnez donc la mission de contribuer à pérenniser l’histoire culturelle de l’Afrique…

Que voulez-vous que vos admirateurs et spectateurs retiennent de votre musique?

Mon premier objectif est de faciliter le dialogue interculturel. Faire connaitre notre culture est une mission des plus honorables. Je veux que le public découvre nos us et coutumes car il n y a aucune culture qui soit parfaite et complète. Toutes les cultures se complètent. Il n’y a aucune culture parfaite. Je chante l’Afrique historique et l’Afrique moderne.

Je chante le dialogue interculturel pour que la paix règne parmi les peuples. En tant que Mauritanien vous êtes bien placé pour parler de la rencontre de la culture Arabo- musulmane et la culture Africaine qui se cotoient en Mauritanie... La Mauritanie est le trait d’union entre l’Afrique blanche qui est le Maghreb et

l’Afrique de l’ouest. J’essaye d’adapter et de faire comprendre la culture des uns et des autres. La philosophie que je défends à travers mon instrument, mon art et ma musique est celle du partage de nos valeurs, qui accordent une importante place au respect de soi dans la compréhension de l’autre. Devenir l’autre en restant soi. Un musulman comprend et tolère la diversité de l’autre. Je me sens aussi Maghrébin qu’un Marocain de Fès ou un Algérien d’Alger et aussi Africain qu’ un Sénégalais de Dakar. Je suis fier de cette diversité.

À la découverte des camerounais de la Métropole

Bamiléké de tous pays… Le 15 Décembre 2012, au collège Maisonneuve, la communauté Camerounaise a organisé un Gala de fin d’année, qui a regroupé plus de 300 personnes. L’esprit de convivialité a primé plus que tout autre chose; les professionnels présents se sont rencontrés et ont réitéré leur engagements à résauter pour mieux réussir professionnellement. L’occasion de rencontrer M. Olivier Fagang, président de l’association Binam Canada , organisatrice de l’évènement. Wahid Megherbi : Qu’est-ce qui vous a poussé à mettre en place votre fondation en sol canadien ?

Photo: Wahid Megherbi

Olivier Fagang : Binam Canada a été créé en 1991, afin de faciliter l'intégration des ressortissants de l'ouest du Cameroun ici au Canada. Quels sont les Objectifs principaux de votre Association? - Aider à l'intégration de ses membres dans le pays d'accueil, le Canada - Promouvoir la Culture Bamiléké - Transférer les valeurs culturelles et ancestrales aux jeunes afin de garantir la pérennité de notre culture. Pensez-vous que les membres de la communauté Africaine au Québec puissent adhérer à votre projet ? L’Afrique a fondamentalement les mêmes valeurs et la même histoire, ce qui devrait rassembler ses ressortissants peu importe leurs pays d'origine. Le besoin d'intégration ici au Canada est propre à toutes les communautés immigrantes, ce qui inclut l'ensemble des communautés africaines. À l'heure des fédérations et des initiatives et mesures

Olivier Fagang avec des Lauréates communes, les membres de la communauté africaine gagnerait à fédérer leurs idées pour une meilleure efficacité. Quel est votre bilan ? Le rassemblement des Associations de Familles Bamiléké autour d'une entité commune appelée

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CAB, la création d'une maison bamiléké en cours, un grand rassemblement culturel tous les étés, un site web, un système de réseautage et mentorat en rodage, une soirée gastronomique et dansante toutes les fins d'années. Wahid Megherbi

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Sports

Ski alpin

Un autre podium pour Adam Lamhamedi

Le jeune skieur maroco-canadien Adam Lamhamedi (17 ans) a remporté une médaille de bronze et occupé la 6è place suite à sa participation aux deux compétitions de slalom qui se sont déroulées les 8 et 9 décembre à la station de ski de Banff Norquay, en Alberta (Ouest du Canada). Quelque 54 skieurs du Canada, des Etats-Unis, de l’Australie, de la Grande Bretagne, de l’Erythrée et du Maroc se sont présentés pour participer aux deux manches de slalom par compétition assujetties aux règles de la Fédération Internationale de Ski (FIS).

A cette occasion, l’entraîneur du jeune athlète, M. Martin Cote, s’est dit “très satisfait” de la progression d’Adam, des efforts et des habiletés techniques démontrés par le jeune skieur marocain lors de ces deux compétitions de slalom. “Je suis extrêmement content de la récupération d’Adam suite à sa blessure au genou qu’il a eu cet été au Chili”, s’est félicité l’entraineur, ajoutant qu’après une période intense de préparation physique et de camp de ski sur neige (mai-novembre 2012), ces deux courses constituent pour Adam un bon point de départ en matière de prépara-

tion aux compétitions de la saison 2013. “Notre principal objectif est d’être prêt afin de représenter honorablement le Maroc aux Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi 2014″, a-t-il dit. Depuis 2011, Adam Lamhamedi bénéficie du programme de suivi des sportifs de haut niveau, initié par le Comité national olympique marocain et le Ministère de la Jeunesse et des Sports avec l’apport technique et sportif de son entraîneur canadien, Martin Cote. Le programme technique de préparation aux Jeux Olympiques de Sotchi 2014 est également revu de façon concertée avec la Fédération royale marocaine de Ski et montagne, explique la même source.

Le jeune skieur Adam Lamhamedi, champion olympique et médaillé d’or des Jeux Olympiques d’hiver de la Jeunesse (Innsbruck, Autriche 2012), a été décoré par SM le Roi Mohammed VI, lors de la fête du Trône, du Ouissam de la récompense nationale (Al-Moukafaâ al-wataniya) de l’ordre d’officier. Le jeune athlète est aussi champion junior du circuit de la Super Série Sports Experts 2012 en ski alpin en

Adam Lamhamedi Amérique du nord, athlète de l’année 2012 du programme sports-études qui regroupe les sportifs de haut niveau inscrits dans plus de 20 programmes sports-études, athlète de l’année 2012 de la région du Québec. Il a également reçu le Méritas du meilleur skieur du programme ski alpin de l’école secon-

daire Cardinal-Roy et sacré athlète de l’année 2012. Au Canada, Adam Lamhamedi continue à être rattaché à son club de ski de Stoneham (Québec). Source : Maghreb Arabe Presse

Soccer-Football

Le Maroc prépare sa candidature au Mondial 2026 11 décembre 2012 Le Maroc rêve encore d’organiser la Coupe du Monde de Football. Le ministère de la Jeunesse et des Sports planche actuellement sur la préparation d’une éventuelle candidature auprès de la FIFA, pour l’organisation de la Coupe du monde de Football 2026.

Le ministère a, pour ce faire, dépêché de hauts responsables et des membres de la Fédération Royale Marocaine de Football au Brésil, où est organisée la prochaine édition de la Coupe du monde. La délégation a pour mission de prendre connaissance des infrastructures et équipements prévus pour le mondial, mais aussi de convaincre les autorités brésiliennes d’appuyer la candidature du Maroc pour l’organisation du Mondial 2026. Le Maroc s’était déjà porté candidat à l’organisation de la Coupe du monde de football à plusieurs reprises, sans succès. En 2004, le comité exécutif de la FIFA avait choisi l’Afrique du Sud pour abriter la Coupe du monde 2010, avec 14 voix contre 10 pour le Maroc. Comme lot de consolation, le Maroc a été choisi par la Confédération africaine de football pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations en 2015.

CAN 2013

Galop d’essai

Les Lions de l’Atlas ont battu le Niger par 3 buts à 0, lors d’un match amical joué mercredi 12 décembre au stade El Abdi d’El Jadida.

finales de la Coupe d’Afrique des Nations 2013, a été marqué par de nombreuses occasions ratées par les Lions de l’Atlas.

Le match de préparation pour les équipes du Maroc et du Niger aux phases

Les buts de la rencontre : ■ 1e but à la deuxième minute par

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Abderrazak Hamdallah de l’Olympique Safi ■ 2e but à la 37e minute par Zakaria Hadraf du Difaâ Hassani d’El Jadida ■ 3e but à la 52e minute par Mohcine

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Yajour du Raja Casablanca Les 23 joueurs convoqués par l’entraîneur des Lions de l’Atlas Rachid Taoussi, pour le match MarocNiger, évoluent tous dans le championnat marocain.

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