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Trois anciens Premiers ministres péquistes estiment que

«Le projet du gouvernement va trop loin!»

Municipales 2013 - Carnets de campagne

Premier coup de sonde à Montréal

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Dialogue

Pour une Culture Publique Commune

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4Eme Gala annuel du CMQ

Une photographie instantanée représentant 200 000 citoyens

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Contre l'islamophobie et pour le respect Une lettre à la CDPJ

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Éditorial

Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Wahid Megherbi, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Hassan Boulal Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média

Les noms d’une charte

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades.

Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Atlas.Mtl paraît une fois aux deux semaines, distribué gratuitement dans la grande région de Montréal (Montréal, Laval et rive sud) et rejoint environ 25 000 lecteurs additionnel via son site web www.atlasmedias. com, essentiellement dans la communauté maghrébine et arabe du Canada.

Au-delà des peurs et des frustrations…

Rien de nouveau sous le soleil, avec ce débat déchirant sur un projet de «charte des valeurs québécoises»; ni dans la thématique, ni dans les débordements auquel un tel sujet donne lieu, dans l’expression de toutes les peurs et de toutes les frustrations.

De tous temps en effet, et sous toutes latitudes, dès lors que deux ou plusieurs groupes humains aux mœurs et usages différents se sont trouvées en présence dans un même territoire, un choc des identités s’est produit. Construction trop complexe pour être comprise même par ceux qui en sont les porteurs, l’identité a toujours dès lors été définie par le ressenti et la perception, dans l’ordre du subjectif, provoquant la peur plutôt que la réflexion et l’appel à la raison. Dans le temps et dans l’espace, aussi loin que l’on regarde, à travers l’histoire et les continents, ce choc des identités, exacerbé par nos sentiments grégaire d’insécurité et d’appréhension face à la différence, a existé. Au Québec, il vit, sous des formes diverses et sans cesse renouvelées, depuis plus de quatre siècle. Jusque dans ses formes violentes, certes moindres que celles qui ailleurs ont trop souvent débouché sur des tueries génocidaires, mais tout autant intolérables. Pourtant on se plait à croire que l’humanité a suffisamment évolué dans ses comportements, individuels et collectifs pour que, à la lumière des enseignements de l’expérience et des penseurs, on se rende compte que la différence peut être autre chose qu’une raison de conflit et plutôt un outil d’enrichissement. Et c’est à ce titre que nous voulons saluer aujourd’hui une tendance, parfaitement illustrées par trois activités événementielles proactives organisées la fin de la semaine écoulée, ayant en commun d’avoir démontré que la sérénité restait possible, que l’on pouvait encore débattre ici et maintenant sans fureur, sans clameurs et sans vociférations, de telle sorte que cette valeur québécoise de la prédisposition à la solution pacifique et raisonnée des conflits puisse y compris dans les situations les plus complexes. Pour une Charte des valeurs publiques communes Dans un débat organisé par l’association Badr, association à référent religieux fautil le rappeler, deux conférenciers ont abordés, sans outrance aucune, LA question qui fait controverse aujourd’hui au

Québec. Au cours de son intervention, le premier conférencier, Rachid RaffaTouhami, a mis en lumière les nombreux points de convergence existant entre les deux modèles proposés par le Canada et le Québec, multiculturalisme et interculturalisme, et les effets de ces modèles sur l’intégration des minorités ethniques. Recensant point forts et points faibles des deux modèles, l’orateur a illustré son propos en puisant dans les statistiques, au Québec et dans le reste du pays, sur la situation des immigrants et des citoyens issus de l’immigration dans le marché de l’emploi. Idée forte à retenir de l’exposé de M. Touhami : son regret devant la régression enregistré au Québec, avec le passage du projet, élaboré et défendu par René Lévesque, de «Convergence culturelle» vers un «modèle interculturel Québécois» qui existe certes mais qui reste encore, hélas! «Au stade des énoncés ou de travaux universitaires purement conceptuels», une situation affirme-t-il qui s’aggrave encore du fait que les gouvernements du Québec, renonce à son rôle premier en confiant en sous-traitance de l’interculturalité à des organismes associatifs». Pour ma part, intervenant après M. RaffaTouhami, j’ais consacré la première partie de mon exposé à des rappels historiques, au Québec et dans le monde, du «Choc des identités» dont l’une des expressions est le débat actuel sur le projet de charte des valeurs. Avant de tenter de répondre à la question : dans quoi la diversité et le choc des identités sont-ils solubles?» . Et de proposer une réponse, dans laquelle d’ailleurs je rejoins Rachid Raffa : «Dans l’adhésion des minorités et de la majorité à une Culture Publique Commune, dont le fondement serait la citoyenneté et la participation à la vie publique, notamment la participation à la vie politique» de la société de vie. Il y a là, à mon sens, l’expression d’un arbitrage raisonnable entre laïcité, valeurs québécoises et tous autres concepts qui, à l’évidence, ne sauraient faire loi, pour clore un débat désastreux. BADR poursuit ainsi, sous une nouvelle forme, un effort mené par plusieurs associations à référent religieux, qui, tout récemment encore, ont ouvert leurs portes et les portes de leurs lieux de culte à la différence religieuse et au débats politiques. Pour revenir à l’essentiel Les cris et la fureur qui sont la marque du débat en cours nous ont fait oublier que

Le canal de la sagesse On ne manquera pas non plus de signaler un fait médiatique : la diffusion par TV5 Amérique d’une merveilleuse série, tous les lundis à partir de 22 heures, «Juifs et Musulmans; Si loin, si proches». Cette série devrait être projetée dans tous les établissements scolaires du Québec et proposée au débat. Cela nous permettrait d’espérer que, chez les générations futures, l’intelligence sociale et humaniste prenne lieux et places des réflexes d’autodéfense contre un ennemi imaginaire (la différence) qui anime les débats de l’heure. TV5 Amérique, joint à cette diffusion un autre acte méritoire : l’obtention de l’autorisation du CRTC pour diffuser «Berbère TV» sur le territoire canadien; une façon de plus d’élargir nos horizons et de nous inciter un peu plus à la curiosité, à l’envie d’apprendre et comprendre, de mieux approcher le vivre-ensemble auquel le portrait démographique et la géographie humaine du Québec nous invite tous les jours. Comme quoi il y a aussi des medias qui peuvent faire œuvre utile…

Abdelghani Dades

Chaleureuses féliçitations à Alex Khoury et Imane Belhak

Bienvenue Arij Féliçitations à M. Redouane Najahi dont l’épouse vient de donner le jour à une magnifique petite fille de 4,9 kilos, signe de santé.

s’il est nécessaire de ne pas éluder les interpellations identitaires, l’essentiel pouvait aussi se situer ailleurs. L’essentielle, l’activité organisée par le Congrès des Maghrébins au Québec est venue nous le rappeler. Le 4eme gala Annuel du CMQ en effet, consacré à la valorisation des réussites entrepreneuriales des membres d’une communauté largement discriminée, a démontré brillamment que cette communauté pouvait faire mieux que s’intégrer, contribuer au devenir du Québec par la création de richesse et d’emploi, par l’innovation, par le rayonnement du «made in Québec» au niveau international. Cette édition, qui poursuit une action citoyenne multiforme soutenue depuis plus de cinq ans démontre – a contrario – combien nous coûte cher, tout québécois inclus, l’exclusion (ou la noninclusion) de tout le potentiel détenus par nos minorités culturelles et ethniques. Une tâche de longue haleine, mais nullement vaine puisque, ce soir-là, par la qualité de l’assistance et sa densité, nous avons pu constater que les messages portés par Monsef Derraji, président du CMQ, commençaient à être distinctement entendus, autant par la petite communauté des québécois originaires du Maghreb que par la grande communauté québécoise dans son ensemble.

Arij née le 7 octobre 6h54

Amine né le 7 octobre 23h

Bienvenue à Amine Ce petit être est venu au monde pour que votre cœur soit rempli d'amour. Prompt rétablissement à la nouvelle maman.

Nos vœux de longue vie à la petite Arij et de prompt rétablissement à la maman. 3

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Municipales 2013

Carnets de campagne

Premier coup de sonde à Montréal Denis Coderre en tête, Richard Bergeron suit, Marcel Côté et Mélanie Joly arrivent… Denis Coderre (39%)

Richard Bergeron (23%) Marcel Côté (17 %)

«Là, on voit des chiffres, mais il ne faut pas «Projet Montréal n'a pas l'habitude de commen- «Seul le résultat du 3 novembre compte; M. partir en peur, a dit Denis Coderre. Le message Côté ne se prononcera pas sur ces résultats.» que j'envoie à mes troupes c'est qu'il faut travail- ter les sondages et il en sera de même pour le ler encore plus fort. Il faut faire attention parce moment.» (Photo: Atlas Media) que le jour du vote c'est ça le vrai sondage.» Mélanie Joly est au quatrième rang avec M. Coderre, seulement 18 % des (Photo: Atlas Media)

Le premier sondage de la campagne électorale à Montréal donne Denis Coderre en avance avec 39 % des intentions de vote, après répartition des indécis. Son plus proche rival, Richard Bergeron, de Projet Montréal, obtient, lui, 23 % de la faveur des répondants. Selon ce sondage réalisé un mois avant le vote par la firme Léger pour le compte de l'Agence QMI, Marcel Côté, qui fait équipe avec Louise Harel, arrive troisième avec 17 %, toujours après répartition des indécis, alors que

16 % des intentions.

Selon Christian Bourque, porte-parole de Léger, un des avantages de Denis Coderre est sa notoriété. «Le fait qu'il vienne du Parti libéral du Canada, qu'il soit très, très connu des médias francophones et chez les francophones, ça lui permet de rayonner.» À l'inverse, Mme Joly et M. Côté sont beaucoup moins connus de la population. Respectivement, 57 % et 51 % des répondants ont affirmé au sondeur qu'ils ne les connaissaient pas. Dans le cas de

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répondants ont dit ne pas le connaître. Pour sa part, Richard Bergeron n'est pas connu de 29 % des répondants. Avance solide; mais pas insurmontable»… Christian Bourque qualifie l'avance de Denis Coderre de «solide» ou «confortable», mais pas insurmontable. Denis Coderre est en avance dans les catégories d'âge qui votent le plus, souligne M. Bourque, faisant remarquer que, selon le sondage, il est aussi le plus populaire auprès des francophones,

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Mélanie Joly (16%)

«On le sait que notre équipe gagne à être connue. Le sondage montre que nous sommes bel et bien dans la course.» (Photo: Atlas Media)

mais également auprès des anglophones et des allophones. «On ne peut pas dire à ce moment-ci que son avance est insurmontable. Le taux de participation peut influencer; l'électorat est frileux et cynique, on ne sait jamais ce qui peut arriver.» Le sondage a été mené auprès de 1208 personnes réparties dans tous les arrondissements de Montréal du 3 au 5 novembre. Il comporte une marge d'erreur de plus ou moins 2,8 % dans 19 cas sur 20.


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Carnets de campagne

Les candidats se bousculent au portillon La période des mises en candidatures est terminée depuis 16 h 30, vendredi 4 octobre 2013. Le portrait de la campagne électorale municipale est maintenant officiel. La campagne électorale municipale est marquée à Trois-Rivières par le nombre important de candidatures au poste de maire. Le maire sortant, Yves Lévesque, se présente à nouveau, mais 5 personnes l'affrontent dans cette course à la mairie. Sylvie Tardif, Marcelle Girard, Catherine Dufresne, Richard St-Germain et Pierre-Benoît Fortin aspirent aussi à devenir maire de Trois-Rivières. Beaucoup d'appelés… Les postes de conseillers municipaux

aussi sont populaires dans certains des 16 districts de la ville. Par exemple, dans celui des Vieilles-Forges, huit personnes ont déposé leur candidature. Dans le district de Sainte-Marthe, ils sont six à vouloir obtenir le poste de conseiller. Dans les autres districts, on y retrouve, en moyenne, quatre à cinq candidats. Pour sa part, le seul parti politique de Trois-Rivières, Force 3R, n'a pas réussi son pari. Le chef, Richard St-Germain, souhaitait présenter un candidat dans chaque district, mais il n'y est pas parvenu. Dix personnes se sont portées candidates pour Force 3R sur un total de 16 districts. 12 candidats à la mairie de Montréal

Montréal s'avère particulièrement attractive à ce plan. Il y aura en effet 12 candidates et candidats à la fonction municipale suprême, dont 10 hommes et deux femmes. Outre les déjà médiatisés Denis Coderre, Richard Bergeron, Marcel Côté et Mélanie Joly; on notera les noms de Michel Brûlé qui se présente sous les couleurs du parti Intégrité Montréal ; de Claude Blais, Louai Hamida, Paunel Paterne Matondot, Clément Sauriol, Kofi Sonokpon, Joseph Young, candidats indépendants et Patricia Tulasne, candidate indépendante. Concernant les 102 autres postes de maire d'arrondissement, de conseiller de ville ou d'arrondissement, la liste des candidats autorisés ne devait être

M Louai Hamida diffusée que le 8 octobre par le Bureau des élections de Montréal.Mais on s'attend à ce que cette liste comprenne entre 500 et 800 noms. Déjà des élus Sur le territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec, une vingtaine de maires sont d'ores et déjà élus; selon la procédure dite «par acclamation», qui est appliquée lorsqu'un candidat n'a aucun concurrent pour le poste.

Transparence

Élections Canada veut plus de pouvoir pour combattre le financement illégal Élections Canada affirme qu'en vertu de ses pouvoirs, il n'est pas en mesure d'enquêter sur le genre de contributions politiques illégales qui ont récemment été révélées au grand jour au Québec.

l'argent aux partis politiques au cours des dernières années. Il peut ainsi comparer ses données en matière de contributions politiques avec celles recueillies par Revenu Québec.

Le porte-parole de l'organisme fédéral, John Enright, a déclaré qu'Élections Canada et le commissaire aux élections fédérales ne bénéficiaient pas actuellement des mêmes pouvoirs que le directeur général des élections du Québec (DGE). Le commissaire Yves Côté réclame maintenant ces pouvoirs, notamment celui qui permet de contraindre des gens à témoigner, afin d'accélérer le processus d'investigation au niveau fédéral.

Cela lui permet d'identifier les industries où les employés ont massivement contribué aux caisses électorales des différentes formations politiques, signe qu'un système de prête-noms pourrait avoir été mis en place. Dans le cadre de ce procédé, un donateur demande à des membres de sa famille ou de son personnel de faire un chèque à un parti politique et lui rembourse ensuite la somme versée. Cette pratique est illégale tant au fédéral qu'au provincial, parce qu'elle enfreint la loi limitant les contributions politiques effectuées à titre personnel.

Au Québec Au Québec, le DGE a obtenu la latitude nécessaire pour déterminer qui a versé de

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Selon John Enright, cette possibilité d'établir des liens entre les dossiers d'Élections Canada et ceux de l'Agence du revenu du Canada concernant les dons faits aux formations politiques pourrait être très utile pour repérer les fraudeurs. Contraindre à parler Plus tôt cette semaine, l'ancien entrepreneur en construction Lino Zambito a raconté à Radio-Canada avoir récolté 30 000 $ en chèques auprès de ses amis et ses employés, en 2008, pour l'Action démocratique du Québec (ADQ). Une somme qu'il leur avait ensuite remise. L'ancien responsable du financement du défunt parti, Léo Housakos, et l'ex-chef de l'ADQ, Mario Dumont, ont tous les deux nié être au courant de ces possibles malversations.

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M. Zambito a répliqué en les mettant au défi de témoigner devant la Commission Charbonneau. Cette dernière a le pouvoir d'obliger les témoins à comparaître, tout comme les enquêteurs du DGE. Dans son rapport annuel, le commissaire aux élections fédérales a demandé au Parlement de lui donner le même pouvoir. Présentement, un individu détenant de l'information ou faisant l'objet d'une enquête peut refuser de coopérer avec les investigateurs d'Élections Canada. Ainsi, trois personnes n'ont pas voulu collaborer avec le commissaire concernant l'affaire des appels automatisés effectués avant les élections de 2011.


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Carnets de campagne Les Canado-musulmans et les élections

Pour un «trait d'union entre les paroles et les actes»…

Le 27 septembre, Marcel Côté, accompagné de Soraya Martinez et John Di Luca, candidats de son équipe dans l'arrondissement de Saint Michel participaient à la prière rituelle du vendredi à la mosquée Essalam. Cette mosquée recevait une semaine plus tard la visite de Denis Coderre, Anie Samson, Frantz Benjamin et Claude Bricault. Compte rendu. Vendredis animés à la Mosquée Essalam dans l'arrondissement de Saint-Michel. Le 4 octobre dernier, ce lieu de culte desservant une population de plusieurs milliers de fidèles, recevait en effet, sur l'heure du midi, la visite très courue, de Denis Coderre. Le candidat à la mairie de Montréal a profité de cette rencontre avec les fidèles pour leur apporter son soutien et dénoncer par la même les actes d'intimidation à l'égard de la communauté musulmane. Tout un symbole à l'approche des élections, même si le débat sur le projet de la Charte des val-

eurs prend de plus en plus de place dans le contexte électoral. D'ailleurs Monsieur Coderre a rappelé qu'il est contre la fameuse Charte et que celle-ci avait eu pour conséquence de créer des tensions et des divisions. Interrogé à la sortie de la mosquée, Monsieur Coderre a insisté sur le caractère inclusif et la diversité de la ville de Montréal : « C'est un moment important parce que c'est un moment de communication. C'est un moment de symbiose avec une communauté que j'adore. C'est important que l'on fasse preuve de solidarité, et que l'on fasse preuve aussi d'un niveau de responsabilité. Je pense que le fait que j'ai cette proximité et que j'ai ce niveau de confiance avec la population de tant de frères et sœurs maghrébins, démontre qu'ils ne se sentent pas seuls. Je pense qu'on ne défendra pas l'indéfendable et que je vais condamner tout geste de profilage racial et même si c'est un incident isolé, il faut s'assurer que l'on puisse le dénoncer. Mais il ne faut pas généraliser, parce

Photo: Atlas Media que la très vaste majorité des montréalais-québéco-canadiens ne sont pas intolérants ». La mairesse de l'arrondissement de Saint-Michel Anie Samson qui était aussi présente a pour sa part appelé les membres de la communauté à dénoncer les actes d'intolérance qui sont inacceptables et les a invité à faire entendre leur voix concernant le débat sur le Projet de Charte : « Je pense que c'est important

de faire ce fameux trait d'union entre les paroles et les actes. Alors aujourd'hui nous sommes les décideurs et nous sommes venu à la rencontre de la communauté pour dire qu'on est la avec vous. On est fière de ce que vous êtes ! Vous êtes ce que Montréal est ! On est venu également dénoncer les marques d'intimidation que certains membres de la communauté ont reçu, surtout au niveau de la Charte ».

Contre l'islamophobie et pour le respect

Une lettre à la CDPJ de Anie Samson et Franz Benjamin Avant de participer à la prière du vendredi, Denis Coderre a tenu une conférence de presse sur le parvis de la mosquée Assalam. Objet : dénoncer les actes islamophobes en recrudescence ces derniers temps, tant à Montréal que dans le reste du Québec. Cette dénonciation a été précédée par un acte : une demande d'enquête adressée conjointement par Frantz Benjamin, conseiller de Ville et Anie Samson, mairesse de Saint MichelVilleray- Parc Extension, au Président Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec. Inquiets devant l'apparition de gestes xénophobes dans un arrondissement qui jusque là en était exempt malgré la très grande diversité de sa population, les deux élus rappellent, à l'appui de leur demande que «les valeurs d'égalité des droits, de respect de la dignité humaine, et du respect des libertés religieuses sont importantes pour nous et nos concitoyens». Voici le texte de cette lettre : «Montréal, le 17 septembre 2013. À Monsieur Jacques Frémont, Président Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec

OBJET : Demande d'enquête en matière d'islamophobie Monsieur Frémont, Par la présente, à titre de maire de l'arrondissement Villeray-Saint-MichelParc Extension et conseiller municipal du district de Saint-Michel, nous demandons à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse d'ouvrir une enquête sur les atteintes aux droits de la personne dont ont été victimes plusieurs citoyennes et citoyens de confession musulmane. Au cours des derniers jours, seulement dans le quartier Saint-Michel, trois citoyens se sont adressés à notre bureau après avoir été victimes de propos injurieux ou de menaces à cause de leur confession. Comme élus dans un des arrondissements les plus diversifiés de la ville de Montréal et de la société québécoise et où se côtoient plus de 130 communautés ethnoculturelles, vous comprendrez que les valeurs d'égalité des droits, de respect de la dignité humaine, et du respect des libertés religieuses sont importantes pour

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Mme Anie Samson, Mairesse de Saint-Michel-Villeray-Parc Extension, M Frantz Benjamin, conseiller de Saint-Michel, M Denis Coderre, Candidat à la mairie de Montréal et M Claude Bricault candidat dans le district François-Perrault de l’arrondissement de Villeray– Saint-Michel–Parc-Extension. (Photo: Atlas Media) nous et nos concitoyens. Ces valeurs ne sont pas que micheloises. Elles sont montréalaises et québécoises. Et c'est en ce sens que nous invitons les membres de la Commission et vous à agir. Recevez monsieur Frémont, nos saluta-

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tions toutes montréalaises. Anie Samson, Maire d'arrondissement Frantz Benjamin, Conseiller de SaintMichel »


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Points de vue L'islamophobie au Québec

Comment briser le cycle infernal des gestes disgracieux ?

Par Denis Mehdi Duchêne *

Les réactions islamophobes des derniers jours au Québec, tels que la profanation d'une mosquée, congédiement d'une jeune Musulmane portant le hidjab dans le secteur privé où elle travaillait, agression dans un centre commercial envers une famille musulmane vivant au Québec depuis 15 ans, agression verbale d'un homme dans le transport en commun envers une Musulmane font sans l'ombre d'un doute ressurgir les sombres dérives vécues en Europe depuis 10 ans. Maintenant que le projet de charte «des valeurs québécoises» est bien lancé sur la place publique par les «craqueurs d'allumettes dans l'entrepôt de bidons d'essence» que sont les stratèges du Parti Québécois, il ne faut pas se surprendre d'une accumulation d'actes disgracieux tenus à l'endroit de la communauté musulmane québécoise. La banalisation honteuse ou le silence tranquille concernant ces gestes chez les Ministres du Parti Québécois donne une caution morale aux islamophobes qui s'expriment plus ouvertement depuis le virage identitaire de cette formation politique en 2008. Virage tourné vers un nationalisme davantage ethnique que civique qui a causé depuis nombre de défections chez le P.Q au profit de Québec Solidaire. Tout cela conjugué à une démonisation du symbole qu'est le hidjab dans des analyses des plus binaires tenues par d'ex-Ministres du gouvernement du P.Q sur plusieurs tribunes ou des amalgames douteux entre la nourriture halal et l'hygiène provenant du critique du P.Q en matière d'agriculture en 2011 qui ont préparé le terrain de l'islamophobie ces dernières années. Nombre d'auditeurs et lecteurs des médias en général et des médias poubelles et de sites islamophobes en particulier n'en demandaient pas tant. Ils semblent chauffés à bloc. Il suffit de prendre connaissance des tribunes de discussions portant sur les questions de ports de signes religieux où on y amalgame immigration, islam et islamisme, simple hidjab avec la croix gammée (!!!) terrorisme international, révolution islamique d'Iran de 1979 et le danger d'adoption de noms de rues en arabe sur le territoire québécois(!!!) Aux origines de l'islamophobie

Contrairement à ce qu'affirment les islamophobes actifs au Québec et ailleurs en Europe, l'islamophobie n'est pas une stratégie qui origine de la révolution islamique d'Iran de 1979 pour faire taire les critiques envers l'Islam. Le terme islamophobie remonte aussi loin que le premier conflit mondial et de manière plus élaboré dans l'ouvrage l'Orient vu de l'Occident d'Étienne Didet et Slimane ben Ibrahim paru en 1921. Si les critiques des religions doivent être protégées dans une société libre et démocratique et que le libre exercice de ces critiques doit être garanti tant qu'il demeure dans un cadre légal, l'islamophobie nouvelle ou l'antisémitisme à une autre période ne relèvent plus de la critique légitime du dogme. Cette phobie de l'Islam s'est assimilée avec le temps à ceux et celles qui le représentent, aux symboles vestimentaires qui y sont reliés en y amalgamant la xénophobie, la culture, les origines géographiques de cette religion et le réflexe de supériorité de l'Occident versus le reste du monde. Cette hostilité et haine envers l'Islam qui se traduit aujourd'hui dans nos sociétés occidentales par une expansion considérable, selon le Conseil européen des Droits de l'Homme et des rapports publiés par l'Organisation des Nations Unies a pour conséquences la stigmatisation, l'ostracisme, la discrimination, les préjugés et l'exclusion d'un grand nombre de Musulmans et Musulmanes de la sphère sociale et économique. La stratégie des activistes anti-islam se cache en premier lieu dans des postures trop souvent malhonnêtes agrémentées de raccourcis, amalgames, association à charge, demie-vérités, stéréotypes, généralisations à outrance, etc dans l'esprit de propagande du choc des civilisations. On entend que «l'Islam est porteur de violence», niant l'Islam pluriel et ses différents courants, dont libéral, «qu'il est expansionniste, qu'il discrimine les femmes. Ce n'est pas les groupes fondamentalistes qui posent problème, mais l'Islam en tant que tel. Donc attention il y a une invasion» (!!!) Sous l'empire de la peur Ce qui résulte en deuxième lieu par la création volontaire d'une atmosphère de crainte, d'angoisse, de peur et de suspicion

Mosquée de Saguenay très bien entretenu par les médias en général. Ce qui a pour conséquences de pousser l'ensemble de la communauté musulmane dans ses derniers retranchements afin qu'elle passe son temps à expliquer ce que l'Islam n'est pas pour qu'ils n'expliquent pas ce que l'Islam est. Finalement elle n'a plus le temps d'expliquer. D'expliquer ce qui distingue l'Islam de l'Islamisme mais que les islamophobes ne veulent pas entendre, trop occupé à brandir le spectre d'une «schizophrénique» islamisation du Québec. Une décennie d'actes disgracieux Les actes disgracieux envers cette communauté au Québec se sont multipliés depuis 10 ans selon certaines études publiées dans l'ensemble du Canada et ce sans s'affranchir de la discrimination en matière d'emploi et de logement dont elle est victime. Le Québec doit briser ce cycle infernal de l'islamophobie avant qu'il ne soit plongé dans les bêtises haineuses provenant de l'Europe. L'intolérance expansionniste québécoise envers cette communauté- les pires résultats en la matière dans l'ensemble du Canada- a été bien illustré dans la vaste enquête internationale Musulmans en Occident rendu public en 2009. Cette enquête devrait servir d'inspiration pour initier une large conférence québécoise sur ce phénomène.

Compte tenu que le Parti québécois semble avoir adopté la voie du dogme dans ce processus d'institutionnalisation de l'ostracisme par le biais de leur charte, il apparaît tout autant urgent de remettre à l'ordre du jour les travaux et mémoires déposés à la Commission parlementaire de 2006 portant sur une politique gouvernementale de lutte contre le racisme et la discrimination. Des instances internationales comme les Nations Unies en 2004 ont pu tenir une vaste conférence ayant pour thème le phénomène de la violence envers les Musulmans et la recherche de moyens pour combattre l'islamophobie. Une Table ronde de réflexion sur l'islamophobie et l'antisémitisme organisée par la Commission européenne et l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes a également eu lieu en 2003 et a permis aux tribunaux d'avoir des pistes de références en matière d'islamophobie. Avant que les allumettes allumées du gouvernement péquiste atteignent en grand nombre les bidons d'essence placés par Mario Dumont et l'ADQ en 2007, il est temps d'agir pour sauvegarder la paix sociale et le dialogue entre la communauté d'accueil et la communauté québécomusulmane. *Politologue, analyste indépendant des questions d'intégration des communautés musulmanes en Occident et auteur de l'Islamophobie au Québec : au cœur du pouvoir politique et médiatique, Assemblée nationale du Québec, 2006

Violences islamophobes

Bernard Drainville appelle au calme Le ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Bernard Drainville, a condamné publiquement les gestes de violence allégués commis contre des femmes musulmanes portant le voile. Responsable du projet de charte des valeurs québécoises dans le gouvernement péquiste, M. Drainville a senti le besoin de lancer un appel au calme à la suite du cri d'alarme lancé par le Regroupement des centres de femmes du Québec. Dans un communiqué, le regroupement fait état d'un accroissement de l'intolérance, du racisme et de la violence depuis le début de la promotion par le gouvernement de son projet de charte des valeurs. Des femmes auraient été bousculées, insultées et dénigrées, d'autres se

seraient même fait cracher au visage.

« Les impacts du débat autour de la proposition de la charte sont indéniables. Déjà plusieurs dizaines d'incidents ont été rapportés, bien que la charte soit encore au stade de projet », peut-on lire dans la missive publique. Selon la présidente du regroupement, Angèle Laroche, « la sécurité des femmes est compromise » depuis le début du débat entourant le projet du gouvernement péquiste. Au terme d'une réunion du caucus des députés, le ministre Drainville a appelé la population à débattre de la question de la laïcité dans le calme et le respect des différences. Il a qualifié d'intolérable tout geste d'intimidation ou de violence. La

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charte prévoit interdire le port de signes religieux par les employés de l'État, mais les croyants conservent le droit d'afficher leur foi dans l'espace public, a insisté M. Drainville. Le débat sur la charte suscite de profondes divisions, mais le ministre refuse d'en assumer la responsabilité. À son avis, les Québécois attendent du gouvernement qu'il agisse dans le dossier des accommodements religieux.

M Bernard Drainville, ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne

« Le débat sur la charte des valeurs est un débat nécessaire. Ça fait trop longtemps qu'on repousse sous le tapis tous ces enjeux d'accommodements religieux, ça fait longtemps que les

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Québécois attendent des règles claires en cette matière. On s'est engagé à proposer des règles et on respecte notre engagement », a-t-il dit.


Débats Projet de charte «des valeurs Québécoises»

Plus de 25 000 commentaires et contributions de citoyens

Le gouvernement ouvre la porte à des amendements Le ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Bernard Drainville, ne rendra pas publics les messages que lui ont envoyés des milliers de citoyens concernant le projet de charte des valeurs québécoises. Québec a rejeté la demande d'accès aux documents formulée par Radio-Canada pour obtenir le contenu des messages reçus les 10 et 11 septembre.

projet de charte des valeurs québécoises, Bernard Drainville avait pourtant laissé entendre qu'il pourrait rendre publics ces messages. « Je ne dis pas non », avait répondu le ministre, interrogé à ce sujet lors d'une entrevue accordée à l'émission Pas de midi sans info, le 12 septembre. « On va certainement présenter un portrait général des commentaires que nous avons eus », avait-il ajouté.

au cours des dernières semaines.

C'est en vertu de l'article 34 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels que Québec refuse de rendre publics ces milliers de commentaires de citoyens envoyés par le site nosvaleurs.gouv.qc.ca, dévoilé le 10 septembre. Cet article stipule qu' « un document du bureau d'un membre de l'Assemblée nationale ou un document produit pour le compte de ce membre par les services de l'Assemblée n'est pas accessible à moins que le membre ne le juge opportun ».

« Ces commentaires doivent nous guider dans la rédaction finale du projet de loi », expliquait Bernard Drainville. Les citoyens avaient jusqu'à minuit, mardi 1er octobre, pour laisser un commentaire.

M. Drainville a indiqué que ce seront des fonctionnaires qui prépareront une synthèse des commentaires reçus sur le projet de charte, qui sera rendue publique dans les prochaines semaines.

Deux jours après le dévoilement du

Des amendements pourraient être apportés au projet Le ministre responsable du projet de Charte des valeurs québécoises affirme en outre, le 1er octobre, que « les chances sont assez élevées » pour qu'il apporte des modifications aux propositions qui ont provoqué un large débat

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En entrevue au Téléjournal Grand Montréal, M. Drainville a rappelé que le gouvernement avait établi « dès le départ » qu'il était prêt à « bonifier le projet ». « Ce qu'on va essayer de faire, c'est d'améliorer le projet, d'arriver avec un projet de loi qui va être meilleur que les orientations qu'on a proposées », a déclaré M. Drainville.

Le ministre a souligné que le site Nosvaleurs.gouv.qc.ca avait reçu quelque 150 000 visiteurs uniques depuis son lancement. Refusant d'analyser spécifiquement l'orientation de ces commentaires, M. Drainville a tout de même admis que les questions du port de signes religieux par les employés de l'État, de la présence du crucifix au Salon bleu de l'Assemblée

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nationale et de la prière lors de certains conseils municipaux avaient été parmi les plus abordées dans les commentaires.


Débats

Trois anciens Premiers ministres péquistes estiment que

«Le projet du gouvernement va trop loin!»

L'ancien premier ministre québécois Jacques Parizeau juge que le projet de charte des valeurs du gouvernement Marois va trop loin en interdisant le port de signes religieux aux employés de l'État et plaide pour un retrait du crucifix de l'Assemblée nationale. Dans sa première chronique sur le sujet publié dans les médias, l'ex-chef péquiste adopte une position plus conciliante que celle adoptée par le ministre Bernard Drainville et ses collègues en préconisant une solution s'inspirant du rapport Bouchard-Taylor pour régler la question. Bien qu'il se dise en faveur des autres propositions de la charte des valeurs (modifier la Charte des droits et libertés et offrir des balises claires pour gérer les demandes d'accommodements religieux, par exemple), M. Parizeau estime que l'interdiction des symboles ostensibles ne devrait s'appliquer qu'aux postes d'autorités dotés d'un pouvoir coercitif comme les policiers, les juges et les procureurs. « Je n'irais pas plus loin pour le moment », écrit-il. En ce sens, la position de l'ancien premier ministre se rapproche de celle de la Coalition avenir Québec, à la différence que celle-ci croit que les enseignants des écoles primaires et secondaires devraient aussi être soumis à cette interdiction. M. Parizeau se prononce en outre pour l'obligation de donner ou recevoir des services publics à visage découvert, ajoutant que « personnellement, [il irait] plus loin que ça », laissant entendre qu'il aimerait voir ce principe s'appliquer à l'espace public en général, ce qui est déjà le cas en France. De la Révolution tranquille à aujourd'hui Le texte de M. Parizeau, qui débute par

un historique de la question, analyse le débat qui a cours au Québec depuis que le projet a été officiellement dévoilé, le 10 septembre. Il note au passage que « la séparation de l'Église et de l'État est devenue un fait » après la Révolution tranquille et attribue l'appui populaire à l'interdiction des signes ostentatoires à « l'islamisme » - une crainte qui s'explique, selon lui, par une « image de violences ». Or, selon lui, les Québécois ne sont « ni méchants, ni vindicatifs ». M. Parizeau termine sa chronique en plaidant pour le retrait du crucifix de l'Assemblée nationale. « Espérons que, l'été prochain, le président, après avoir consulté discrètement les partis, le fera déplacer ailleurs dans le Parlement, par exemple dans la Galerie des présidents, sur lesquels il a veillé pendant tant d'années, écrit-il. Au retour des vacances, l''affaire devrait avoir cessé de faire des vagues. »

Bouchard appuie la vision de Parizeau L'ancien premier ministre Lucien Bouchard croit, tout comme Jacques Parizeau, qu'il y a moyen de trouver un compromis qui fait consensus sur le projet de charte du gouvernement Marois. Dans une entrevue accordée à La Presse, l'ancien premier ministre péquiste, qui a gouverné le Québec de 1996 à 2001, appuie les propos de Jacques Parizeau. Selon Lucien Bouchard, le gouvernement Marois devrait interdire le port de signes religieux ostentatoires seulement pour ceux qui occupent des postes dotés d'un pouvoir coercitif comme les policiers, les juges, les procureurs et les agents correctionnels. D'après lui, le ministre responsable du projet, Bernard Drainville, devrait même

M Lucien Bouchard, M Bernard Landry et M Parizeau modifier le nom de son projet et parler d'une « charte de la laïcité » plutôt que d'une « charte des valeurs ». M. Bouchard plaide en outre pour le retrait du crucifix de l'Assemblée nationale. Sur cette question-ci, il rejoint encore une fois la position de Jacques Parizeau. Ce compromis, qui reprendrait les grandes lignes du rapport de la commission Bouchard-Taylor, est l'occasion pour le gouvernement Marois de « frapper un coup de circuit », croit Lucien Bouchard : « Il y a une rare fenêtre qui s'ouvre, j'espère que le gouvernement la saisira ». Des «contributions positives» Bernard Landry a de son côté, adopté des positions similaires, également annoncées par voie de presse, dans des déclarations à plusieurs chaines de télévisions.

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Quand au ministre responsable du projet de charte, Bernard Drainville, il estime que ces déclarations «contribuent positivement au débat». Il ajoute que son gouvernement va prendre en considération ces opinions, tout en soulignant qu'au moment de finaliser le projet de loi, Québec va aussi tenir compte des commentaires envoyés par quelque 25 0000 Québécois. Pour sa part, l'ancien premier ministre du Canada, Jean Chrétien, questionné par les journalistes lors de son passage à l'Université du Québec à Trois-Rivières, ne s'est pas trop avancé au sujet de la Charte. Néanmoins, il a rappelé que le projet de Québec devait se conformer à la Charte canadienne des droits et libertés, ajoutant qu'il avait agi en faveur de l'égalité « sous toutes ses formes » quand il était au gouvernement.


Débats

Hôpitaux et services sociaux ne veulent pas de la Charte

Les hôpitaux et autres établissements de santé et de services sociaux ne veulent pas interdire à leur personnel de porter des signes religieux ostentatoires. L'association qui les représente a donc demandé au gouvernement Marois de ne pas l'assujettir à cette interdiction, se disant inquiète de voir cette directive nuire au recrutement et à la rétention de personnel et de chercheurs dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre. La directrice générale de l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), Diane Lavallée, a tenu à rappeler que ces établissements sont des lieux de soins dans lesquels doit régner un climat serein, déplorant que de nouvelles tensions soient apparues depuis l'ouverture de ce débat. Pas de problèmes significatifs en milieu hospitalier L'association a dévoilé du même coup les résultats d'un sondage auprès de ses membres qui démontre que le port de signes religieux ostentatoires ne présente aucun problème dans le réseau de la santé.

Ainsi, 100 pour cent des établissements ayant répondu au sondage disent n'avoir connu aucun problème significatif lié au port de signes religieux ostentatoires et aucune plainte n'a jamais été enregistrée à cet effet. Quarante-huit pour cent des établissements comptent des employés qui portent de tels signes et, de ce nombre, seulement 3 pour cent disent que cette situation a causé des difficultés dans les rapports avec la clientèle.

Mme Lavallée a de plus fait valoir que les établissements accueillent également des médecins et pharmaciens communautaires qui ne font pas partie de son personnel, des équipes internationales de chercheurs et des milliers de bénévoles non rémunérés qui seraient tous visés par la directive. En contrepartie, même si plus de 98 pour cent des répondants n'ont pas eu de problèmes liés aux demandes d'accommodements religieux, l'AQESSS se dit favorable à l'établissement de balises pour ces accommodements, tout en précisant que les balises proposées par Québec correspondent aux pratiques déjà mises en place dans les établissements.

Églises en péril !

Le sondage a été mené auprès des présidents de conseil d'administration, directeurs généraux, directeurs des ressources humaines et médecins directeurs des services professionnels des 125 établissements membres de l'AQESSS de manière électronique entre le 19 et le 25 septembre. Soixantequatorze établissements, soit 60 pour cent des établissements, y ont répondu. Parmi les répondants, 26 pour cent

étaient de la région de Montréal, ce qui correspond à la proportion d'établissements montréalais sur l'ensemble du réseau. L'AQESSS regroupe 125 membres, soit les 92 centres de santé et services sociaux de la province, les centres hospitaliers universitaires et les CHSLD, notamment

Les messes pourraient être interdites dans les églises appartenant aux municipalités Au cours des dernières années, plusieurs municipalités ont acheté l'église du village pour y aménager des locaux communautaires et y maintenir un lieu de culte. Cette époque sera toutefois révolue si la Charte des valeurs québécoises entre en vigueur, car il sera désormais interdit de pratiquer sa religion dans un édifice municipal. La municipalité de St-Marcellin, petite localité de 370 habitants, a acquis son église paroissiale il y a deux ans, afin d'éviter sa démolition. Depuis, on y tient toutes sortes d'activités communautaires et le curé y dit la messe toutes les semaines. Si la charte est adoptée, on ne pourra plus célébrer la messe dans l'église, puisque les municipalités seront soumises au principe de neutralité

religieuse.

« Où est la liberté de conscience, la liberté de culte? », demande le curé, Adrien Édouard. Le conseiller municipal, Jean-Pierre Lechasseur, juge la situation inacceptable. « L'histoire de ne plus faire de culte dans l'église parce qu'elle appartient à la municipalité, je ne trouve pas ça correct », affirme-t-il. « Je pense que la décision devrait nous revenir de le faire ou de ne pas le faire », ajoute le conseiller municipal. Mentionnons qu'au Québec les municipalités ont acquis une soixantaine d'églises et ont maintenu un lieu de culte dans la moitié d'entre elles.

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Dialogue

Conférence-débat organisée par l'association Badr à la Bibliothèque de Saint Léonard

Pour une Culture Publique Commune

Par Réda Benkoula

Le débat sur le projet de Charte des valeurs Québécoises fait, littéralement, rage. On entend plus de clameurs et de vociférations que d'idées et la sagesse a du mal à ce faire entendre. C'est dans ce contexte que, sous le thème du «Dialogue interculturel», que l'association BADR (Bureau Associatif pour la Diversité et la Réinsertion) a organisé une rencontre, à la bibliothèque de Saint Léonard, un rencontredébat sur le thème des identités et de l'intégration. L'Association a invité pour ce faire, ce 5 octobre 2013, MM. Rachid RaffaTouhami et Abdelghani Dades a exposer leurs vues sur la question et à en débattre avec un public d'une centaine de participants - dont une majorité de participantes - issus d'une douzaine de communautés culturelles différentes. Rachid Raffa et la mémoire de René Lévesque Au cours de son intervention, avec une remarquable lucidité et beaucoup de franchise dans le propos, Rachid Raffa a mis en lumière les nombreux points de convergence existant entre les deux modèles proposés par le Canada et le Québec, multiculturalisme et interculturalisme, et les effets de ces modèles sur l'intégration des minorités ethniques. Recensant point forts et points faibles des deux modèles, l'orateur a illustré son propos en puisant dans les statistiques, au Québec et dans le reste du pays, sur la situation des immigrants et des citoyens issus de l'immigration dans le marché de l'emploi. Idée forte à retenir de l'exposé de M.

Touhami : son regret devant la régression enregistré au Québec, avec le passage du projet, élaboré et défendu par René Lévesque, de «Convergence culturelle» vers un «modèle interculturel Québécois» qui existe certes mais qui reste encore, hélas! «Au stade des énoncés ou de travaux universitaires purement conceptuels», une situation affirme-t-il qui s'aggrave encore du fait que les gouvernements du Québec, renonce à son rôle premier en confiant en sous-traitance de l'interculturalité à des organismes associatifs». Hypothèses erronées et aliénations

Abdelghani Dades à consacré la première partie de son exposé à des rappels historiques, au Québec et dans le monde, du «Choc des identités» dont l'une des expressions est le débat actuel sur le projet de charte des valeurs. Dans le cas du Québec a-t-il affirmé, ce choc prend d'autant plus d'ampleur que l'on fait plus que de raison recours, dans les solutions mises en débats, à un «modèle français» qui a largement démontré son inefficacité. «L'immigration en France, a-t-il déclaré, a connu son apogée durant l'après-guerre mondiale. La France avait besoin de main-d'œuvre dont la vocation était de retourner dans le pays d'origine une fois la reconstruction achevée. Les immigrants eux-mêmes, ont fini par se persuader par se convaincre que ce retour était inéluctable. Ce retour s'est avéré être un mythe. Fruit de ces hypothèses erronées : aujourd'hui, la France se trouve face à des communautés culturelles de troisièmes et quatrièmes générations et elle ne sait toujours pas comment les gérer.

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M Abdelghani Dades, M Reda Benkoula et M Rachid Raffa (Photo: Atlas Media) Dans le cas du Québec, «parce que les immigrants sont là pour rester, on pourrait faire l'économie de réflexions, tel celui qui divise aujourd'hui la population, et poser au moins une bonne question : dans quoi la diversité est-elle soluble?», prétend Abdelghani Dades. Et il propose une réponse, dans laquelle d'ailleurs il rejoint Rachid Raffa : «Dans l'adhésion des minorités à une Culture Publique Commune, dont le fondement serait la citoyenneté et la participation à la vie publique, notamment la participation à la vie politique» de la société de vie

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Messages culturels En corollaire de cet événement, l'artiste peintre Ali Marzouki a présenté son œuvre « Ouvre- moi ta porte » (voir pages suivantes), un message artistique d'ouverture et d'espoir dans le monde dans lequel nous vivons. La fin de cette journée a été marquée par une représentation théâtrale avec des jeunes acteurs de la troupe de Monsieur Gauthier et qui avait pour thème « Dans la peau de l'autre ».


Apports

4Eme Gala annuel du CMQ

Une photographie instantanée représentant 200 000 citoyens Cela fait cinq années maintenant que le Congrès des Maghrébins au Québec, dirigée avec une remarquable efficacité par Monsef Derraji, poursuit son inlassable action pour l'intégration des canado-maghrébins et des nouveaux arrivants originaires du Maghreb, notamment dans le monde de l'emploi, par la valorisation des apports de cette communauté au devenir du Québec et par l'incitation à la participation civique. Le message commence à porter. À preuve, le 5 octobre 2013, le 4eme Gala annuel de l'Association a fait salle comble, avec une assistance de surcroît, parfaitement représentative de la diversité - marque irréversible et indélébile - de la nouvelle société Québécoise. Le thème du Gala 2013, les apports économiques des maghrébo-canadiens, était en outre parfaitement dans le ton, tant les préoccupations économiques du moment sont pressantes. Dès lors, l'idée de mettre sur le podium ces originaires du Maroc qui œuvrent, d'arrache-pied, à explorer des créneaux qui créent de la richesse et de l'emploi au niveau local et qui distinguent le Québec souvent au niveau mondial, ne pouvait être que bien accueillie. Rendre compte d'une telle activité, lorsque l'on est membre de cette communauté qui ne sait pas dire ses mérites est pour nous un exercice difficile. C'est pourquoi nous vous proposons de lire l'article que lui a consacré notre confrère de Les Affaires, René Vézina. Nous n'oublierons cependant pas de souligner les mérites du CMQ et de son président qui, encore une fois, ont montré combien le Québec et son avenir leur tenait à cœur.

Charte ou pas Charte, les Maghrébins sont très courtisés Par René Vézina* Le moins que l'on puisse dire, c'est que Charte ou pas Charte, la communauté maghrébine est âprement courtisée par les politiciens de tous les niveaux ou de tous les partis (ou presque). J'en veux pour preuve l'étonnante représentation politique lors du quatrième Gala de l'entrepreneurship organisé par le Congrès maghrébin du Québec (CMQ), samedi soir le 5 octobre, à Montréal. On y a vu Denis Coderre, Marcel Côté, Louise Harel,

Les bénvoles du CMQ (Photo: Raison 2+) Alexandre Boulerice, Diane de Courcy, Kathleen Weil, et tant d'autres… Sans compter l'ambassadeure du Maroc au Canada, Madame Nouzha Chekrouni, venue spécialement d'Ottawa pour l'occasion. D'abord, quelques précisions. Au Québec, le CMQ regroupe essentiellement les citoyen(ne)s originaires du Maroc et de l'Algérie, puis ceux et celles issues de la Tunisie. En incluant les Juifs sépharades venus du Maroc, on parle pour le Grand Montréal de quelque 200 000 personnes, sans compter celles qui se sont éparpillées aux quatre coins du Québec. J'ai pu me rendre compte moi-même du pouvoir d'attraction de cette communauté, avec tous les politicien(ne)s qui serraient des mains ce soir-là, puisque j'y participais comme membre du jury ayant été chargé de sélectionner les entrepreneurs les plus méritants. Et ce n'est pas le nombre qui fait défaut. Ils -elles- venaient de tous les secteurs. Environnement, santé, aéronautique, haute technologie, arts et spectacles… En passant, je me permets de souligner que Rachid Badouri est loin d'être le seul humoriste de ce milieu. Vous allez tôt ou tard entendre parler de Unclefofi et de son surprenant Couscous Comedy Show…

mètre carré, ni un ratio aussi fort en regard de l'assistance totale. Nous étions entre 150 et 200 : du nombre, il y avait au moins 25 personnes engagées en politique, ou qui espèrent le devenir. À peu près la moitié de l'équipe de Denis Coderre était sur place. En tout cas, ses gens étaient nombreux. Ceux de l'équipe de Marcel Côté étaient aussi très visibles. En fait, au provincial et au municipal, à part la CAQ et le groupe de Mélanie Joly, tout le monde était représenté. Pourquoi ? À vous de me le dire. Mais j'imagine qu'audelà des grands discours, deux faits demeurent. Un, la communauté maghrébine est active et engagée dans la vie montréalaise, tout comme dans celle du Québec tout entier. Partout, dans les régions québécoises, vous souhaiteriez compter sur des entrepreneurs décidés comme ceux et celles que nous en avons vus samedi. Deux, ces gens sont nombreux, ils sont sensibles à ce qu'on pense d'eux… et ils votent.

Mais l'intérêt de la soirée tenait également à la composition de l'assistance.

Loin de moi l'idée de prendre position dans le débat actuel. En fait, comme beaucoup d'entre vous, je ne sais pas trop quoi penser. Mais à voir l'énergie, la bonne humeur et l'attachement sincère au Québec qui se dégageaient ce cette soirée, je me disais que cette société devrait prendre le temps d'apprécier à sa juste mesure la contribution de ces renforts venus d'Afrique du Nord.

Je ne me rappelle pas avoir vu autant de politiciens au

*lesaffaires.com

Le Palmarès CMQ 2013 Complément utile au caractère festif agréable du Gala annuel du CMQ : les distinctions accordées aux originaires du Maghreb contribuant à la prospérité du Québec. Les prix 2013 ont été consacrés aux entrepreneurs membres de la communauté. Dans cinq catégories : Secteurs porteurs, Rayonnement international, Moyenne entreprise, Petite entreprise et Jeune entrepreneur. Le jury constitué pour l'année à également décerné deux prix spéciaux : Coup de cœur et engagement social.

Le CMQ a également annoncé une distinction spéciale : Il a accueilli Mme Souad Elmalem, vice-présidente chez Bombardier, au sein de son Conseil des Gouverneurs où elle rejoint M. Mohamed El Khayate (2010) et M. Aza Younssi (2012). Les lauréats 1. Secteurs porteurs: M. Youssef Farrie,

de QFI Biodiesel, entreprise basée à Saint Jean sur Richelieu, se consacrant à la transformation de matières usées en carburant. En pleine expansion QFI Biodiesel, compte déjà des clients au Québec, au Canada et dans cinq autre pays américains et européen. Entrepreneur secteur porteur.

2. Rayonnement international : M. Mohamed Serraji, de NTSConsulting. NTS est un partenaire clé de l'industrie du Product Lifecycle Management (PLM), repésentant officiellement Dassault Systèmes pour les produits CATIA et ENOVIA et déployant son expertise par le dévouement de son équipe sur l'ensemble du globe dans les industries de l'aérospatiale, du transport et du secteur de l'énergie. 3. Moyenne Entreprise : Dre Halima Serrar, spécialiste en pharmacovigilance, fondatrice de la Clinique ZinaSanté et du laboratoire du même nom dont les

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recherches ont débouché sur des produits cosmétiques innovant largement exporté. 4. Petite Entreprise : Mme Bahija Essoussi, de Zunofilms, société de production spécialisée dans le longmétrage en co-production internationale. Zuno Films se distingue par la qualité de ses Les lauréats CMQ 2013 (Photo: Raison 2+) productions. À ce jour, Zuno Films a co-produit ses films employés par l'entreprise. avec notamment le Japon et la France. L'entreprise travaille actuellement à 6. Coup de cœur : M.Farès Mékidèche, développer de nouveaux projets avec le l'Uncle Fofi, fondateur du Couscous Maroc, la Belgique et d'autres pays. Comédy Show, qu'on ne présente plus. coup de cœur du jury. 5. Jeune Entrepreneur : M. Ilyes El Ouarzadi, WeeTab. WeeTab consacre ses 7. Engagement social : sur recommandaactivité à l'adaptation de la tablette pour tion du jury, M. Mohamed El Fantoury, les commerces et les institutions pubpast président du Rotary club Rive sud, liques et privées pour différents envipour son engagement social exemplaire ronnements souhaités grâce aux applicaau Québec et au Maroc. tions conçues par les développeurs

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Apports

Les Journées interculturelles 2013 à la Garderie Annour de Montréal Nord

Le respect de la différence; dès l'enfance…

C'est désormais une tradition : chaque année, dans le cadre des journées interculturelles du Québec, la Garderie Annour organise une activité destinée à enrichir le vivre ensemble dans l'arrondissement de Montréal Nord. L'édition 2013 de cette tradition a été relevé par une assistance de marque, qui outre les parents des enfants de la garderie, comptait les présences du Maire de Montréal-Nord monsieur Gilles Deguire, de la Consule Générale du Maroc à Montréal Mme Wassane Zailachi, de la candidate aux élections municipales Mme Sylvia Lobianco, de la conseillère du district Mme Chantal Rossi, d'agents sociocommunautaires du SPVM représentant le commandant du poste du quartier 39 de MontréalNord Mr Martial Mallette, de Mme Concetta Petrillo, Mr Yves Majeau, et Mr Mourad Akchiche de la Caisse Dejardins de Montréal-Nord. Dans une allocution prononcée à cette occasion M. Deguire a tenu à rassurer les 13 éducatrices de la garderie, dont une majorité portent le voile : " La charte du gouvernement Québécois est discriminatoire et on est contre" a-t-il ainsi déclaré.

La Garderie Annour Située dans un quartier multiethnique la Garderie Annour reçoit des enfants de différentes ethnies et religions. Ces animateurs prônent des valeurs universelles, telles que l'indulgence, l'entraide, l'encouragement de l'autonomie, le respect des autres et l'estime de soi qui font partie de la vie des enfants. Le thème de l'activité de cette année portait Garderie Annour. (Photo: Atlas Media) ainsi sur «Le respect des différences et Québec section nord, représentants du l'importance de la famille». gouvernement du Québec et du Canada, Lors de cette journée, les enfants partic- la mairie, etc.. ipants on apporté une collation de leur Garderie Annour est une garderie privée choix, un instrument de musique, un subventionnée à 7 $, propriété de CD ainsi qu'un costume traditionnel de l'Association Musulmane de Montréalleurs pays d'origine. Les parents et les Nord, située au 4675 rue Amiens à grands-parents étaient invités à y partiMontréal-Nord. ciper ainsi que certains membres du CLSC Montréal-Nord, Immigration

Inaugurée en septembre 2010, d'une capacité de 70 enfants, elle possède un permis de 60 enfants du ministère de la Famille. Une demande de 10 places est déposée au MFA, pour permettre aux 135 parents sur la liste d'attente d'avoir une place pour leurs enfants. La garderie emploie 13 éducatrices, un cuisinier, une adjointe-directeur et un directeur.

Hommage

À la mémoire de Katia Haddouchi

Policière décédée dans l'exercice de ses fonctions Plusieurs manifestation ont été organisées durant la dernière semaine du mois de septembre 2013, en mémoire de la jeune policière de la Sûreté du Québec du poste de la MRC Matawinie, Katia Hadouchi, décédée en devoir le 27 septembre 2012.

ans, elle se passionnait pour le métier qu'elle avait choisi et qui lui permettait de mettre ses talents au service de la population. Dévouée et courageuse, elle était appréciée de tous et reconnue pour sa bonne humeur et son rire contagieux.

Tout d'abord, la famille et les membres de la communauté algérienne se sont donné rendez-vous au Salon de thé Tikjda, Rue Bélanger à Montréal, où un café était offert par la famille de Katia. L'assistance s,est ensuite rendue au cimetière de Côte des Neiges où elle est inhumée, ou un moment de recueillement a été observé.

Le 26 septembre 2012, vers 18 h 45, l'agente Hadouchi reçoit un appel d'urgence concernant une dispute conjugale. Elle se dirige immédiatement vers les lieux de l'incident. Alors que la jeune policière circule sur le rang Kildare, elle perd soudainement la maîtrise de son véhicule, qui frappe violemment un arbre. La jeune femme est transportée à l'hôpital, où son décès sera constaté peu de temps après.

Un autre émouvant hommage lui a été rendu par ses collègues. Ainsi, Mme Sylvie Tessier, une policière retraitée de la SQ, qui avait été bouleversée par le décès de Mme Haddouchi, a décidé de peindre une toile en son honneur. L'œuvre a été dévoilée récemment devant les officiers du district Montréal-LavalLaurentides-Lanaudière au quartier général de la SQ à Mascouche.

Médaille de dévouement Dans la promotion 2013, Katia Haddouchi s'est vue décerner la

La toile représentant Mme Haddouchi, et le portrait de son collègue décédé en 2012, l'agent Donovan Lagrange,

Une carrière trop courte L'agente Katia Hadouchi avait joint en 2010 les rangs de la Sûreté du Québec au poste de la MRC de Matawinie, dans Lanaudière. Âgée seulement de 23

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Médaille du dévouement à titre posthume.

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Mme Katia Haddouchi

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seront installées en permanence au quartier général de la SQ pour honorer leur mémoire.


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Dossier - Charte des valeurs Québécoises Le gouvernement présente sa Nouvelle politique économique

Diane de Courcy : Des projets spécifiques pour la communauté maghrébine

2 milliards de dollars pour la relance et l'emploi

La première ministre Pauline Marois et le ministre des Finances Nicolas Marceau ont présenté le 7 octobre 2013, la nouvelle politique économique de leur gouvernement, qui devrait miser entre autres sur des subventions, des crédits d'impôt et la vente au rabais de surplus d'électricité pour stimuler la création d'emplois.

Rencontrée au cours du 4eme gala du CMQ, consacré cette année à la valorisation des entrepreneurs Québécois originaires du Maghreb, Mme Diane de Courçy, Ministre de l'Immigration et des communautés culturelle nous a confié que dans les volets promotion de l'emploi de la nouvelle politique économique du gouvernement, des volets spécifiques, concernant les communautés culturelles en difficulté d'intégration sur le marché du travail.

Selon des sources gouvernementales, Québec espère attirer des investissements de 1,5 milliard de dollars en vendant les surplus d'électricité d'Hydro-Québec. Ainsi, quelque 10 000 emplois pourraient être créés. «Priorité emploi» Dans sa nouvelle politique, intitulée « Politique économique-Priorité emploi du gouvernement du Québec », le gouvernement Marois tablerait aussi sur un fonds de 2 milliards de dollars, en subventions et en crédits d'impôt, pour inciter les entreprises à investir dans la recherche notamment et à créer des emplois. Vendredi, le ministre Marceau a indiqué lors d'une entrevue à la Presse Canadienne que l'électrification des transports semble être un créneau particulièrement prometteur pour le Québec, puisque plusieurs « ingrédients » sont réunis pour favoriser l'émergence de ce secteur. Il a rappelé que le Québec a de l'énergie en quantité importante, ajoutant que la province avait mis au point des batteries électriques et des moteurs électriques.

M Nicolas Marceau et Mme Pauline Marois Sous le feu des critiques Au cours des dernières semaines, les partis d'opposition ont souvent attaqué le bilan de la première année du Parti québécois en ce qui concerne l'emploi. La première ministre répète que la création d'emplois est au coeur des priorités de son gouvernement et elle multiplie les annonces. La semaine dernière, Mme Marois et M. Marceau ont notamment annoncé des subventions chez Ubisoft lundi et Warner Bros Games vendredi pour un total de 11,4 millions de dollars en aide publique pour la création de 600 emplois.

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«Des annonces seront faites incessamment, notamment en ce qui concerne la communauté maghrébine» a précisé la ministre. Pour souligner l'intérêt particulier accordé à ces aspects spécifiques, Mme de Courçy a ajouté que «Ces annonces se feront en présence de la Première ministre Mme Pauline Marois ». Rappelons à cet effet qu'en 2004, les chiffres officiels sur l'emploi faisaient état d'un taux de chômage de 27,8% dans la communauté maghrébine. En 2012, ce taux aurait à peine baissé de quelques points et s'établirait autour de 25%. Concertations Mme de Courcy nous a également confié qu'elle avait l'intention de

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Mme Diane de Courcy «rétablir incessamment la Table de concertation Maghreb». Cette structure consultative, force de proposition et outil d'évaluation des politiques publiques en matière d'immigration et d'intégration avait été mise en place au sein du MICC en 2000. Elle avait été opérationnalisée en 2003; elle avait disparu en 2009, en même temps que le Conseil des relations interculturelles du Québec, privant la communauté d'un moyen d'expression et le ministère d'un vecteur de remontée d'information.


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Emploi

Forum des Compétences marocaines résidant au Canada

L'emploi, principal vecteur d'intégration au Canada Par Saïd Chayane*

Le Forum des Compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC), en collaboration avec Dar Al-Maghrib à Montréal, a organisé samedi 5 Octobre 2013 une conférence-débat, sur le thème : L'emploi, principal vecteur d'intégration au Canada. Les membres de la communauté marocaine ont répondu présents à cet événement, marqué par la présence de Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur du Maroc à Ottawa et Mme Wassane Zailachi, consul générale du Royaume du Maroc à Montréal et directrice de Dar Al-Maghrib. Les thèmes abordés se sont articulés autour du Projet Mentorat Montréal, la réalité des minorités visibles au marché du travail canadien, et l'innovation pour créer son futur. Monsieur Boukkouri, président du FCMRC, a souhaité la bienvenue aux invités et aux participants à cet événement et expliqué le choix du sujet de l'intégration comme thème de débat dans le contexte actuel où le maintien du dialogue entre les cultures et impératif. Il a soulevé que l'emploi reste le premier vecteur de cette intégration souhaitée et le meilleur garant d'éviter les extrémismes.

Mme Chekrouni a ensuite pris la parole pour souligner l'importance de ce sujet et elle a relaté les diverses actions engagées avec le gouvernement du Québec eu égard à la problématique d'accès à l'emploi par les nouveaux arrivants, les entraves inhérentes à la question des équivalences de diplômes et à l'égalité des chances sur le marché du travail. Elle a mis en exergue la nécessité de doter les nouveaux arrivants des moyens d'intégration spécifiques au marché du travail canadien tel que la formation appropriée, le réseautage positif et la culture d'entreprenariat.

Les membres du CA du Forum des compétences marocaines résidant au Canada. (Photo: Atlas Media)

Pour des structures d'orientation adaptées Lors de leurs interventions, les conférenciers ont été unanimes sur l'importance de l'emploi comme élément facilitateur de l'intégration, relevant qu'il est primordial de créer des structures d'accueil et d'orientation personnalisée adaptées à la réalité de nos concitoyens. Ils ont exhorté le Forum des compétences à inscrire ce chantier dans son prochain plan d'action annuel et à jouer un rôle de rapprochement entre les demandeurs et des mentors bénévoles, au sein de la communauté.

local, provincial que fédéral, les intervenants ont insisté sur les facteurs de réussite tels la souplesse, la mobilité et l'ouverture inconditionnelle sur la culture Nord-américaine en général et canadienne en particulier. Le bénévolat et le travail associatif représentent également un espace idéal devant les nouveaux arrivants pour bâtir leurs réseaux et une source importante de renseignements susceptibles de faciliter leur processus d'embauche ou de lancement de leurs propres projets.

l'audience les histoires de succès pouvant inspirer les uns et les autres.

Après avoir passé en revue les données actualisées relatives à l'emploi, aux opportunités qui s'offrent, tant au niveau

Enfin, à travers leurs expériences personnelles et leurs parcours professionnels, les conférenciers ont partagé avec

*Responsable des communications Forum des compétences marocaines résidant au Canada

À noter que cet événement a été l'occasion de permettre à plusieurs compétences marocaines de s'inscrire pour renforcer les rangs du FCMRC, grâce au kiosque mis à leur disposition à cet effet. Le Forum des compétences marocaines résidant au canada va publier le reportage media de cet événement, ainsi que le contenu des trois présentations des panelistes sur son site web: www.fcmrc.net

Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC)

Avis d'assemblée générale ordinaire

Le Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) tient sa deuxième Assemblée Générale Ordinaire (AGO) le 19 octobre 2013 à partir de 13h à Dar Al Maghrib, situé au 515 Avenue Viger Est, Montréal.

Cette assemblée générale sera l'occasion de recevoir les rapports moral et financier du Conseil d'administration (CA) actuel ; d'entériner la nouvelle charte du forum et son plan d'action et, bien sûr, d'élire un nouveau Conseil d'administration qui portera le flambeau pour les deux prochaines années. Par souci de transparence et de mobilisation, le CA a le plaisir de vous transmettre la procédure à suivre pour participer à l'assemblée générale et à l'élection des treize (13) postes d'administrateurs. Ainsi et conformément à l'article 8 de la charte de notre Forum, un quorum de 20% des membres actifs doit être atteint pour rendre les délibérations valables. Ce

quorum sera déterminé en fonction du nombre de membres actifs du FCMRC inscrits à la date du 16 octobre 2013, avant minuit.

DEVENEZ MEMBRE ACTIF DU FORUM Compte tenu de l'importance de cette assemblée générale pour la pérennité et le développement de notre Forum, vous êtes cordialement invité à devenir membre actif du FCMRC, si vous ne l'avez pas déjà fait. Pour devenir membre actif, il faut s'inscrire et payer la cotisation annuelle : * vous pouvez vous inscrire dans la section « Devenir membre » de notre site web et ensuite vous acquitter de la cotisation annuelle, au plus tard le 16 octobre 2013 avant minuit, soit 48 heures avant la tenue de l'AGO. * Les modalités de paiement sont les suivantes: - Par poste : Chèque de 60 $ libellé au

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nom du Forum des compétences marocaines résidant au Canada, à envoyer au trésorier du FCMRC à l'adresse suivante : M. Hafid El Mazari El Idrissi 4515 BL Arthur-Sauvé CP 70003, BP Laval-Ouest Laval-Ouest, QC, H7R 3X0 - Paiement en ligne via PAYPAL directement sur le site web du Forum en suivant le lien : http://www.fcmrc.net/paiement. htm CANDIDATURE AU CA Une fois devenu membre du FCMRC, pour présenter votre candidature à un poste d'administrateur, vous pouvez : * soit remplir le formulaire électronique directement à l'adresse : http://www. fcmrc.net/formAGO.php ; * ou télécharger et remplir le formulaire disponible à la même adresse sous le lien (Formulaire de candidature) puis le retourner au plus tard le 16 octobre 2013

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à minuit à l'adresse suivante : assemblee. generale@fcmrc.net Au nom du conseil d'administration sortant, je voudrais inviter toutes les compétences marocaines du Canada à participer activement à cette assemblée générale, et que les bonnes volontés se présentent aux 13 postes d'administrateurs à combler. Notre communauté a besoin de notre énergie pour maintenir un réseau fort entre ses membres, la représenter et faire entendre sa voix, aussi bien au Canada qu'au Maroc. La participation de tous et de toutes est louable pour permettre au FCMRC de remplir son mandat (http://www.fcmrc. net/aboutFCMRC.htm ). Les documents officiels seront communiqués aux membres actifs du FCMRC par courriel, 48 heures avant la date de l'AGO, afin de les aider à se préparer aux travaux de l'assemblée générale.


Emploi Careers in Morocco

Forum 2013 des compétences marocaines en Amérique du Nord Le 26 Octobre à Dar Al Maghrib Fort du succès des éditions précédentes, le forum Careers in Morocco s'impose aujourd'hui comme le rendez-vous incontournable pour les lauréats et les professionnels marocains résidants à l'étranger, à la recherche d'opportunité d'emploi et d'entreprenariat au Maroc.

Pour l'édition de Montréal, le Forum a accueillis depuis le lancement plus de 50 groupes marocains incluant le Groupe OCP, Groupe ONA/SNI, Credit Agricole, Groupe Akwa, Credit du Maroc, Ericsson, Coca Cola, Sonasid, Renault, CID, Poste Maroc, Agence Bouregreg, BMCE Bank, TMSA, Agence du Nord, Meditel et plusieurs autres organismes. Plus de 2000 compétences marocaines seront attendu à cette sixième édition avec la participation de plusieurs de sociétés et organismes marocains œuvrant dans différents secteur d'activité. Plusieurs conférences-débats avec la présence de M. Abdelâadim El Guerrouj, Ministre délégué auprès du Chef du Gouvernement en charge de la fonction public et de la Modernisation l'administration et d'autres invités prestigieux seront organisés également autour de thèmes traitant de l'actualité économique, les opportunités dans le secteur public et

M Hamza Idrissi. (Photo: Atlas Media)

des possibilités de carrière au Maroc avec des témoignages de candidats recrutés lors des éditions précédentes. L'édition 2013 ouvrira ses portes le 26 Octobre 2013 à Dar Al Maghrib Montréal à partir de 10:00 jusqu'à 18:00 et sera poursuivi par la dernière étape à Dubai le 13 Décembre 2013. Le programme détaillé est disponible sur notre portail www.careersinmorocco.com Source: Careers in Morocco

Mobilités L'Allemagne veut attirer 40.000 Marocains par an 1er octobre 2013 L'Allemagne a décidé d'ouvrir ses frontières à environ 200.000 nouveaux immigrants ayant des diplômes d'études supérieures par an, dont près de 40.000 Marocains, qui s'ajouteront ainsi aux 100.000 Marocains vivant déjà en Allemagne. Un quota allant de 17 à 20% a été consacré par l'Etat allemand aux Marocains, soit un total de 34 à 40.000 nouveaux immigrants par an. Le but étant de faire face au vieillissement de la population, qui risque d'handicaper l'économie du pays, où le nombre de personnes actives potentielles serait seulement de 6,5 millions d'ici 2025. Les candidats à l'immigration en Allemagne devraient maitriser parfaitement la langue allemande, disposer de qualifications dans les métiers de la réparation et de l'entretien des machines et des équipements industriels, de l'ingénierie automobile et de l'électricité. Les métiers en rapport avec les technologies informatiques sont aussi très demandés en Allemagne. D'après l'Agence fédérale pour

l'emploi et l'immigration en Allemagne, ce secteur pourrait employer jusqu'à 30.000 techniciens spécialisés. Le pays a aussi besoin de médecins. Pour palier à baisse de la natalité, l'Allemagne n'aurait d'autre choix que d'avoir recours aux immigrants, précise la même source, selon laquelle plus d'un million de personnes ont immigré en Allemagne en 2012.

Panorama

Le travail au noir, fléau dans la maçonnerie

La commission Charbonneau entend Stéphanie Bérard, ex-directrice générale adjointe de l'Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec (AEMQ).

Mme. Bérard a expliqué avoir consacré son mandat à rétablir la réputation de son association en luttant contre l'évasion fiscale et le travail au noir. L'AEMQ a ainsi collaboré avec la Commission de la construction du Québec (CCQ) et la Régie du bâtiment du Québec (RRQ) pour mener ses luttes en transmettant à la CCQ les plaintes, nombreuses, reçues par des maçons sur des « situations problématiques » constatées sur le terrain. Les maçons, a expliqué Mme Bérard, vivent des situations financières précaires. Toujours les derniers payés sur un chantier, ils ont sinon peu de bien à mettre en garantie, ce qui rend difficile pour eux d'obtenir des prêts bancaires. Ils

peuvent alors se tourner vers des prêts privés légitimes, pour remplir leurs obligations financières, voire vers des prêteurs illégaux.

Plusieurs entrepreneurs de différentes régions lui ont ainsi confié avoir été contraints de se tourner vers du financement privé illégitime afin d'éviter la faillite. Il s'agit souvent d'entrepreneurs de taille moyenne qui avaient ambition de prendre de l'expansion. Il est au fait d'entreprises qui, prises à la gorge, ont fini par être « infiltrées ». L'AEMQ, a expliqué Mme Bérard, regroupe environ 235 des 1400 entrepreneurs en maçonnerie du Québec. Cette industrie est en général composée d'entreprises de cinq employés ou moins. La maçonnerie occupe une place minime dans l'ensemble de l'industrie de la construction; les maçons sont requis en fin

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de chantier.

Il est fréquent que les entrepreneurs en maçonnerie éprouvent des problèmes à se financer, a expliqué Mme Bérard. Ils sont en général des sous-traitants, dépendant des entrepreneurs généraux. Le témoignage de Mme Bérard s'inscrit dans la foulée de ceux livrés avant la semaine de relâche par l'enquêteur Michel Patenaude et les entrepreneurs Paul Sauvé et Steve Laliberté. Tous trois ont été entendus dans le cadre de travaux consacrés à l'opération Diligence, portant sur l'infiltration de l'économie légale par les Hells Angels. La commission devait entendre ensuite Ken Pereira, l'homme qui a entraîné la chute de l'ex-directeur général de la FTQConstruction, Jocelyn Dupuis, à l'automne 2008, en divulguant ses allocations de dépenses. L'ex-directeur de

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l'Association nationale des mécaniciens industriels, affiliée à la FTQConstruction, pourrait aussi lever le voile sur de possibles liens entre le crime organisé, la FTQ et le Fonds de solidarité FTQ, dont Michel Arsenault, et sur des conflits entre syndicats auxquels il a été mêlé au milieu des années 2000. La commission devrait aussi annoncer sa décision concernant la requête du Fonds de solidarité FTQ et du président de son C.A., Michel Arsenault, qui demande que des extraits d'écoute électronique récoltés lors de l'opération Diligence ne soient pas utilisés. Me Jean-Claude Hébert, qui représente le Fonds de solidarité FTQ, a déjà laissé entendre qu'il pourrait saisir les tribunaux de l'affaire si la commission n'accède pas à sa demande.


Formation

Étudiants Algériens au Canada

Les 7 propositions de la FAAC

Dans le dossier d'exemption des frais de scolarités majorés au Québec La Fondation Algérienne pour l'Action Citoyenne (FAAC) vient de tenir une troisième réunion avec les étudiants algériens non-résidents au Québec n'ayant pas bénéficié de l'exemption des frais de scolarité majorés pour poursuivre leurs études de 2e et 3e cycles aux universités du Québec. Rappelons que ces étudiants sont victimes d'un changement dans les procédures d'admission introduit en 2011 suite à une nouvelle entente entre le gouvernement algérien et celui du Québec. Avec cette nouvelle procédure, l'étude des dossiers se fait plutôt au niveau du Ministère de la Recherche Scientifique à Alger au lieu que ça soit au Québec dans des conditions rendant le processus de sélection difficile et non transparent. L'objectif premier de cette troisième réunion était de répondre au communiqué de l'ambassade envoyé le 25 juillet dernier. Cette réponse se résume ainsi : Réponses 1. Dans le point 3 du communiqué, il a été mentionné qu'en 2010, il n'y avait pas suffisamment de candidats pour le quota alloué. Dans ce cas, nous aimerions savoir davantage sur la gestion de ce surplus (par exemple, est ce que les exemptions restantes peuvent être octroyées à des étudiants des autres cycles ?, Est-ce que ce surplus sera utilisé dans les années subséquentes ?, Est-ce que ce surplus sera retourné au gouvernement du Québec ?, …). 2. Dans le point 4 du communiqué, il ressort que « le ministère algérien de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS) est le seul habilité à examiner les dossiers pédagogiques lorsque cela s'avère nécessaire »; ce qui confirme que les procédures d'études de dossier ont subi un changement que nous jugeons défavorable aux étudiants. Est-il possible d'avoir plus de clarification sur les motivations d'un tel changement ? en outre, comment un

étudiant candidat peut savoir si son dossier sera traité ici au Canada ou bien à Alger ? Quels sont les mécanismes mis en place pour permettre à l'étudiant de suivre le processus de l'étude de son dossier avec toute transparence ? 3. Dans le point 6 du communiqué, Il a été reporté que « la partie Québécoise n'accorde de nouvelles exemptions qu'en fonction du nombre d'étudiants qui ont terminé leur formation afin de ne jamais dépasser le quota fixé pour chaque cycle ». Comment les autorités Algériennes (MESRS, Consulat et Ambassade) assurent-elles ce suivi ? En d'autres termes, quels sont les mécanismes que les autorités algériennes utilisent pour savoir parmi les étudiants qui ont bénéficié de ces exemptions ceux qui ont terminé leurs formations de ceux qui sont toujours en cours ? Propositions et recommandations

1. À propos du critère de l'excellence académique : Selon l'accord signé entre les parties Québécoise et Algérienne, on ne mentionne nulle part que le classement et l'excellence académique des dossiers font parties du processus de sélection des candidats. Toutefois, certains étudiants se sont fait dire qu'il faut être major de sa promotion pour pourvoir bénéficier de cette exemption. Sur quels critères pour comparer les différents dossiers des candidats issus de différentes universités et spécialités ? 2. À propos du concours national : Pour bénéficier de cette exemption, le MERS a communiqué à certains étudiants candidats la condition de passer par un concours national. Or, selon nos informations confirmées, aucun concours national n'a été organisé en vue de l'obtention de ce type d'exemption. Nous souhaitons que des informations à ce sujet soient communiquées aux étudiants pour clarifier la situation et rendre le processus plus transparent. 3. À propos des priorités et quotas : Le

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communiqué de l'ambassade précise que « la priorité est donnée aux boursiers du gouvernement Algérien et aux enseignants envoyés en formation au Canada ». Y a des quotas pour les catégories citées dans le communiqué. Si oui lesquels ? Quel est le quota alloué dans ce cas aux étudiants faisant leurs demandes à partir du canada en déposant leurs dossiers au consulat ou à l'ambassade. 4. À propos de la transparence et des règles d'attribution : Nous sollicitons aussi de l'ambassade d'annoncer clairement sur son site internet les règles d'attribution de cette exemption, accompagnée pour chaque session de la liste des étudiants bénéficiaires ainsi que la liste des étudiants en attente. De cette façon, les étudiants sur la liste d'attente pourront suivre l'avancement de leur demande de façon plus efficace, transparente et régulière. 5. À propos de la représentativité des étudiants : Afin d'assurer une transparence dans la gestion de ce dossier, nous demandons qu'un représentant des étudiants ou du mouvement associatif algérien établi au Québec soit présent lors des réunions qui se rapportent à la gestion de ces exemptions (octroi, nouvelles mesures, etc.). Ainsi, les étudiants resteront informés des modifications importantes et pourront se réajuster en conséquence. Cette mesure permet aussi de rendre plus transparent le pro-

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cessus d'étude de dossiers. 6. À propos du transfert des dossiers à Alger : Nous pensons que le transfert de la gestion de ces dossiers à Alger est non justifié et qu'au lieu de faciliter la procédure, il la compliquera d'avantage. Par conséquent, nous demandons que l'étude des dossiers soit faite ici soit au niveau du Consulat Général à Montréal ou bien de l'Ambassade d'Algérie à Ottawa. Toutefois, l'ambassade/consulat peut toujours demander au ministère de valider certaines informations au besoin. 7. À propos des sources des financement/bourses pour étudiants étrangers : Il est de la responsabilité de l'étudiant d'aller chercher d'autres sources de financement une fois sa formation amorcée avec une bourse d'exemption. Nous souhaitons donc que les autorités algériennes au Canada (Ambassade/ Consulat) mettent à la disposition des étudiants un service qui leurs permettraient de s'informer sur toutes les bourses disponibles aux étudiants étrangers. Cette démarche permettrait de libérer rapidement des exemptions et par conséquent donner la chance à de nouveaux étudiants. Information : exemption@fondationfaac.org Source : Fondation FAAC


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Partenariat

Lancement du chantier Bombardier Aéronautique Maroc

Le co-développement en marche Bombardier Aéronautique a célébré ce 30 septembre 2013 l'ouverture de la zone franche de Midparc Casablanca, à Nouaceur, par une cérémonie symbolique tenue au site des nouvelles installations de fabrication en présence du roi Mohammed VI du Maroc, de l'ambassadrice du Canada au Maroc Sandra McCardell, des représentants du gouvernement marocain, des représentants de l'industrie aéronautique marocaine et des membres de l'équipe de direction de Bombardier Aéronautique.

une grappe aéronautique florissante à Casablanca.”

“Bombardier est honorée de célébrer ce jalon en présence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc, alors que nous venons de franchir une autre étape vers l'établissement de nos installations permanentes ici à Nouaceur” a déclaré Hugo Brouillard, directeur général, Bombardier Aéronautique, Maroc. “Pour la célébration de l'ouverture officielle de la zone franche de Midparc, nous sommes heureux d'être entourés de nos partenaires et de nos collègues de l'industrie, qui sont en train d'établir une solide présence dans le domaine aéronautique au Maroc, et nous sommes déterminés à contribuer à la mise en place de ce qui promet d'être

La construction des installations permanentes de 13 935 mètres carrés (150 000 pieds carrés) de Bombardier a commencé au début de septembre 2013 et devrait être terminée vers le milieu de l'année 2014. Bombardier Aéronautique envisage d'investir environ 200 millions $ US en matériel, en immeubles et en coûts de démarrage. D'ici la fin de 2020, 850 employés qualifiés devraient travailler aux installations au Maroc.

En janvier 2013, Bombardier a commencé à exploiter des installations provisoires situées à l'aéroport international Mohammed-V à Nouaceur, dans la région métropolitaine de Casablanca, où Bombardier produit actuellement des structures simples, dont des commandes de vol pour les appareils de la série CRJ, et où travailleront plus de 100 employés d'ici la fin de décembre 2013.

“Cette célébration est une reconnaissance de l'important investissement de Bombardier dans l'industrie aéronautique du Maroc,” a déclaré Souad Elmallem,

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chef représentante, Afrique, Bombardier Aéronautique. “Depuis que nous avons pris la décision d'établir notre usine au Maroc en novembre 2011, nous avons été encouragés par l'expansion de la grappe aéronautique et l'engagement démontré par toutes les parties prenantes de la région. Nous sommes certains que Bombardier et toute l'industrie aéronautique connaîtront un brillant avenir au Maroc.” A propos de Bombardier Bombardier est le seul constructeur au monde à fabriquer à la fois des avions et des trains. Regardant vers l'avenir tout en repoussant les limites du présent,

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Bombardier fait évoluer la mobilité en répondant à la demande mondiale en moyens de transport plus efficaces, plus durables et plus agréables. Notre leadership résulte d'un vaste éventail de véhicules, de services et, surtout, de nos employés. Le siège social de Bombardier est situé à Montréal, au Canada. Ses actions (BBD) se négocient à la Bourse de Toronto, la compagnie est l'une des entreprises composant les indices de durabilité Dow Jones Sustainability World et Dow Jones Sustainability North America. Pour l'exercice clos le 31 décembre 2012, ses revenus ont été de 16,8 milliards $ US.


Voyages

PREMIUM Voyages

À nouvelle agence, nouveaux concepts Élargissement de la gamme des choix offerts aux amoureux du voyage : une agence qui ouvre ses portes et, d'emblée, propose des services en conformité avec les nouvelles tendances qui s'imposent dans les mœurs et les pratiques du secteur.

Dès le premier contact en effet, au comptoir de l'entreprise, on est dans la diversité - presque dans l'universalité puisqu'on est accueillis, au choix, par des conseillers marocain, tunisien québécois, mexicaine ou chilien. Dans un second temps, cette réalité se confirme puisque l'éventail des destinations proposées ouvre réellement les portes du monde, des Caraïbes au fin fond de l'Asie, en passant par les ÉtatsUnis, l'Amérique latine, l'Europe, de l'Asie, l'Afrique et le Maghreb. Troisième découverte, sur toutes ces destinations, pour un super voyage de golf, pour célébrer un mariage, participer à un pèlerinage ou tout simplement se détendre au soleil, tout en bénéficiant de la protection de l'Office de Protection du Consommateur , les meilleurs prix et les meilleures conditions de conforts et de sécurité vous sont proposés. Secrets de fabrique

Une telle qualité de service n'est pas le fruit du hasard. Elle résulte de la volonté du promoteur de l'entreprise qui, en préalable au démarrage de son entreprise, outre un soin particulier dans le choix des professionnels qui l'accompagnent, a mis en place une charte Qualité à laquelle tous les conseillers ont adhéré et qui s'articule autour des engagements suivants :

«* Nous vous assurons de la qualité et de la mise à jour des produits et services achetés. * Nous vous faisons profiter de l'expertise de nos conseillers, par des recherches approfondies et leurs expériences * Nous vous fournissons de l'information et de l'aide supplémentaire (visas, demande de passeport, documents pour enfants voyageant seuls, attestation de mariage à l'étrange etc.) * Nous restons votre contact au Québec pendant vos déplacements. * Nous vous assurons une préparation minutieuse avant le départ (passeport, bagages, assurances, réservations de sièges, conseil à l'aéroport et à destination, etc.). * Nous vous assurons des prestations à prix égal ou inférieur à l'internet dans la majorité des cas.

M. EL HANCHI ABDELAADIM (Photo: Atlas Media)

* Nous organisons tout pour vous de A à Z, selon vos goûts et vos exigences. » Pour la réalisation de ces objectifs, PREMIUM Voyages utilisent optimalement les outils technologiques, notamment pour une veille information, sur les offres les offres de dernière minute, en plus des prix compétitifs pour les groupes et les nouveautés. Le tout avec pour objectif le 100% satisfaction cli-

ent. Autre avantage et non des moindres : L'accès aux conseillers et à leurs services. PREMIUM Voyages est ouvert du lundi au mercredi, de 10 h à 18 h, les jeudis et vendredis, de 10 h à 20 h, les Samedis 10h à 14h et même les dimanches, au besoin, sur rendezvous.

Air Algérie

Inauguration

Les autorités canadiennes ont donné le 4 octobre 2013 leur accord pour le renforcement de la desserte aérienne AlgerMontréal au profit de la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, a indiqué vendredi le porteparole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani.

A l'occasion de la 25 ème édition du Salon International Tourisme Voyages, qui aura lieu à Montréal du 25 au 28 octobre 2013, et de la journée économique tuniso-canadienne, qui aura lieu en marge de cette importante manifestation, un voyage spécial sera organisé pour la promotion de la Tunisie au Canada.

Augmentation de la fréquence des vols Alger-Montréal

“L'Ambassadeur d'Algérie au Canada, Benamara Smail, et le négociateur en chef des accords aériens du Canada, Martin Loken, ont procédé hier (jeudi) à la signature d'un procès verbal aux termes duquel la compagnie Air Algérie est autorisée à augmenter la fréquence de ses vols sur la ligne AlgerMontréal-Alger”, a déclaré M. Belani à l'APS. Au terme de cet accord signé en marge de la 38e session de l'Assemblée Générale de l'OACI, Air Algérie est autorisée à augmenter la fréquence de ses vols sur la ligne Alger-Montreal-Alger à raison d'un vol quotidien tout au long de l'année et “sans aucune restriction quant au type d'aéronef choisi pour cette desserte”, a expliqué M. Belani. La signature de cet accord dont “nous nous réjouissons vivement”, soulignele porte

parole du MAE, “traduit l'importance des relations entre l'Algérie et le Canada et vient renforcer le courant d'échanges entre les deux pays”. L'accord vient aussi “faciliter de manière opportune et conformément aux instructions des hautes autorités algériennes, les déplacements des membres de notre large communauté établie dans ce pays vers leur pays d'origine”, a t -il encore ajouté. L'accord s'inscrit dans le prolongement des entretiens qui ont eu lieu les 15 et 16 septembre dernier à Alger, entre le Ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue canadien, John Baird, a relevé le porte parole du MAE. Source : Algérie Presse Service

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Premier vol direct entre Tunis et Montréal

Lancé sur l'initiative de la compagnie aérienne Syphax Airlines, ce voyage promotionnel sera soutenu par le ministère du Tourisme et l'ambassade du Canada à Tunis. Il se fera en partenariat avec de nombreuses parties, dont l'Office National du Tourisme Tunisien, le Centre de Promotion des Exportations de la Tunisie, l'Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur, l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie, la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie, la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages…

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Ce voyage aura pour objectif de promouvoir la destination Tunisie auprès des Canadiens et des professionnels du tourisme qui viendront d'une centaine de pays participer à ce salon. Un salon qui est devenu, au fil des ans, une des principales références non seulement pour tous les passionnés des voyages et de tous les professionnels de ce domaine au Canada, mais aussi de l'industrie en général. Ce qui explique la participation massive des hommes d'affaires tunisiens à ce voyage qui aura aussi pour objectif de renforcer les opportunités de collaboration et d'échange entre la Tunisie et le Canada. Signalons enfin que ce voyage marquera le premier vol direct entre Tunis et Montréal à bord du nouvel Airbus A 330 de Syphax Airlines. Source : Tuniscope.com


Société

Québec élargit l'accès à l'aide juridique

Le gouvernement du Québec relève le seuil d'admissibilité à l'aide juridique pour permettre aux salariés qui travaillent au salaire minimum à temps plein d'avoir accès à la gratuité de l'aide juridique. Quelque 500 000 Québécois profiteront de cette mesure, selon le gouvernement.

La mesure est évaluée à 17 millions de dollars par année par le gouvernement, qui précise que les coûts pourraient varier selon le nombre de demandes acceptées. « Ce n'est pas simple à attacher parce qu'on parle quand même de sommes importantes, a expliqué le ministre Bertrand St-Arnaud. Ce n'est pas pour rien qu'il y a 12 ministres de la Justice qui se sont cassé la gueule sur ce dossier avant moi. » Québec relèvera ainsi le seuil d'admissibilité aux services gratuits de l'aide juridique de plus de 30 % au cours des 18 prochains mois. Le salaire annuel donnant accès à l'aide juridique complète sera relevé de 15,3 % à compter du 1er janvier prochain et d'un autre 15 % à compter du 1er juin 2015. À terme, les personnes qui travaillent au salaire minimum, à raison de 35 heures par semaine, seront admissibles à l'aide juridique complète. La mesure annoncée par le ministre de la Justice, Bertrand St-Arnaud, sera indexée tous les 1er juin afin d'arrimer le seuil d'accessibilité à l'évolution du salaire minimum. Une mesure qui règle « définitivement » le problème de l'accessibilité à la justice, selon M. St-Arnaud. « Depuis près de 30 ans, une personne travaillant à temps plein au salaire minimum n'est pas admissible à l'aide juridique gratuite, a déclaré M. St-Arnaud. Cela est inacceptable et contraire à l'esprit du programme

Soutien aux femmes immigrantes

Un nouveau projet de l'association BADR L'association BADR met en place un nouveau programme de soutien aux femmes immigrantes. Ce programme s'adresse aux femmes immigrantes, âgées de 18 ans et plus avec ou sans expérience de travail, ayant besoin, selon un communiqué de l'association «d'être écoutées, orientées, comprises».

d'aide juridique instauré en 1973. C'est aussi un frein considérable à l'accès de nos concitoyens à la justice. » Les personnes âgées vivant seules touchant le supplément de revenu garanti auront également accès à la gratuité complète de l'aide juridique. Présentement, ces personnes âgées sont automatiquement disqualifiées de la gratuité de l'aide juridique. Le seuil d'accessibilité du volet contributif de l'aide juridique sera également relevé pour atteindre quelque 45 000 $ pour un ménage avec deux enfants. Le président fondateur de la Clinique Juripop, Marc-Antoine Cloutier, se réjouit de l'annonce de Québec. « C'est une excellente nouvelle », a-t-il déclaré sur les ondes de RDI. « Ça donne un sens à nos revendications. Ça va régler l'essentiel du problème », a-t-il poursuivi.

Il permettra aux personnes intéressées de rencontrer une professionnelle qui « donnera le soutien et l'accompagnement nécessaires pour trouver les idées et la motivation qui feront avancer les projets personnels».

Par téléphone : 514 324 5341

Les rencontres du RIFE

Démocratie et représentation municipale Le mercredi 9 octobre 2013, de 12 h 00 à 13 h 30, Michèle VatzLaaroussi, professeure à l'École de travail social, et Isabelle Lacroix, professeure à l'École de politique appliquée, discuteront avec les candidats au Conseil municipal provenant des communautés culturelles des questions telles que : Quels sont les enjeux de la vie politique municipale?

La Clinique Juripop offre des services juridiques gratuits ou à faibles coûts aux personnes exclues de l'aide juridique gouvernementale.

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Ce programme de 12 semaines portera sur l' évaluation des profil et compétences professionnelles, l'identification des obstacles dans l'atteinte des objectifs d'emploi, l'accompagnement et support dans les démarches de recherche d'emploi (préparation des CV, lettre de présentation, simulation d'entrevue, etc.), l'accompagnement et support dans les processus d'intégration socioprofessionnelle. Les personnes intéressées sont invitées à s'inscrire auprès du centre BADR.

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Quelle est l'importance de la participation des individus issus des communautés culturelles? Cette activité aura lieu au Salon du Carrefour de l'information (B12018), Campus principal, Université de Sherbrooke.


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Cultures

Festival du Monde Arabe de Montréal 2013

Découverte et embarras du choix Par Réda Benkoula

La 14ème édition du Festival du Monde Arabe de Montréal qui fait suite au Festival Orientalys de cet été aura lieu du 25 octobre au 9 novembre prochain et aura pour thème les Tribales « une vision renouvelée de la tribu où le sauvage s'incarne dans une esthétique de l'authenticité ». Comme chaque année la programmation est riche et elle s'adresse à un large public à travers les différentes activités qui seront proposées aux visiteurs pour rompre avec la routine du quotidien. Musique, théâtre, conférences, cinéma et vernissage permettront aux visiteurs d'y trouver leur bonheur… Les Arts de la Scène Les amoureux de musique auront le

choix avec spectacles gratuits et d'autres payants. Plusieurs spectacles majeurs venus du Québec et du reste du monde seront à l'affiche, tels que Cheba Zahouania, Yamal el Sham, Passeport no10452, Al Jawala, Constantinople, El Djazira, Trio Bassma, Qawwali d'Azalea Ray, Fairouz Oudjida… Volet Cinématographique Quatre films d'auteurs seront diffusés en Français, en arabe et en hébreux. Quatre histoires qui nous font parcourir le monde dans sa complexité et sa diversité : Road to Kabul raconte l'histoire de quatre chômeurs qui veulent quitter les Maroc. Taxi Ballad nous fait visiter les rues de Beyrouth à travers le regard de Youssef qui veut devenir le meilleur chauffeur de la ville, Line of Sight qui raconte l'histoire de Leila qui est hantée par les années heureuses de sa jeunesse.

Would you have sex with an Arab? Un film documentaire au titre provocateur et qui pose cette simple question dans les bars de Tel-Aviv et dans les rues de Jérusalem. Salons de la Culture L'entrée est libre et plusieurs thématiques seront abordées au court de ces conférences-débats telles que la Charte des valeurs Québécoise, la mondialisation, les accommodements, les Femen, le féminisme islamique, le tribalisme à l'heure de Facebook ou encore Ibn Khaldoun.

Expositions Le dépaysement ne serait pas complet sans expositions, et rien de tel qu'un voyage dans le Sahara Algérien avec l'exposition du photographe Amine

Kouider ou encore une exposition des œuvres picturales qui sera organisée par la maison du Tunisien et qui abordera « les thèmes de la tribu, du voyage, de l'ethnie et de la cité ». Tout un programme donc ! Le rendezvous est pris pour les festivaliers…

Vitrine Diversité 2013

Une première soirée haute en couleur ! Les divers milieux de la Culture mais aussi de l'Éducation ainsi que plusieurs producteurs, diffuseurs et évidemment les artistes se sont donnés rendez vous à l'Astral pour la soirée d'ouverture de l'édition 2013 de la Vitrine des musiques locales métissées.

C'est dans ce cadre là que fut officiellement annoncé que le TRIO POPULAIRE était le grand gagnant du Prix 2013 de la Diversité et c'est en prestation que les

trois magiciens du son ont ouvert cette Vitrine 2013.

rée explosive de joie de vivre avec Raices, Caña y son.

Une salle en admiration a pu ensuite découvrir les talents des artistes, en passant avec un immense plaisir d'un univers musical à l'autre sous l'œil attentif et intéressé des membres du Jury de cette Vitrine. Du trio de Sylva Balassanian au quatuor Surkalén en passant par l'impressionnante Komty et son Yasseu Band pour arriver enfin à une fin de soi-

Au programme également, la découverte des 12 groupes d'artistes en prestation toute la semaine. Par ailleurs, soir après soir, le volet jeunes artistes permettra de découvrir le fruit d'une magnifique expérience musicale qui a abouti avec de jeunes musiciens du secondaire et des artistes professionnels mentors à 10 chansons présentées tous les soirs.

La clôture de mardi 8 octobre permettra de finir la soirée en spectacle avec Mamselle, Révélation Radio-Canada 2013 en musiques du monde, après avoir fait ses premiers pas à la Vitrine des musiques locales métissées en 2011. Info : www.visiondiversite.com/ vitrine2013.html

Média

L'Amazigh en ondes Sur Décision du CRTC

Le 2 octobre 2013, sur demande 20130791-8, le CRTC par décision de radiodiffusion CRTC 2013-532, a autorisé l'ajout de Berbère Télévision à la Liste de services de programmation non canadiens approuvés pour distribution dans l' ensemble du Canada et modifié la liste en conséquence. (La liste révisée peut être consultée sur le site web du Conseil, www.crtc.gc.ca, sous « Secteur de la radiodiffusion ».). Voici le texte de l'avis adopté Introduction

1. Le Conseil a reçu une demande de TV5 Québec Canada en vue d'ajouter Berbère Télévision, un service non canadien de langues française et berbère, à la Liste de services de programmation non canadiens approuvés pour distribution (la

liste). Le Conseil a reçu plusieurs interventions à l'appui de la présente demande.

2. Le demandeur décrit Berbère Télévision comme un service d'intérêt général en langues française (23 %) et berbère (77 %) diffusant, 24 h sur 24, une grande variété d'émissions d'information et de divertissement qui s'adressent à toute la famille. L'auditoire cible du service serait composé de Canadiens berbérophones originaires des pays de culture berbère, dont, au premier chef, le Maroc (70 % de la population), l'Algérie (40 % de la population) et la Tunisie (30 % de la population), ainsi que, dans une moindre mesure, la Libye, l'Égypte, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Sa programmation proviendrait de la France.

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3. L'approche générale du Conseil quant à l'ajout de services non canadiens de langue française ou anglaise à la liste est énoncée dans Appel de propositions visant à modifier les listes de services par satellite admissibles en incluant d'autres services non canadiens admissibles devant être distribués en mode numérique uniquement, avis public CRTC 2000-173, 14 décembre 2000. En vertu de cette approche, le Conseil évalue ces demandes dans le contexte de sa politique générale, laquelle, entre autres choses, écarte la possibilité d'ajouter de nouveaux services non canadiens pouvant être en concurrence, en tout ou en partie, avec des services canadiens de télévision payante ou spécialisée. Analyse et décision du Conseil

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4. Lorsque le Conseil évalue le degré de concurrence d'un service, il s'en remet principalement aux interventions déposées pour déterminer les services canadiens payants ou spécialisés qui pourraient faire concurrence, totalement ou en partie, à un service non canadien proposé. 5. En l'absence d'intervention en opposition, le Conseil approuve la demande présentée par TV5 Québec Canada en vue d'ajouter Berbère Télévision à la Liste de services de programmation non canadiens approuvés pour distribution et modifie la liste en conséquence. La liste peut être consultée sur le site web du Conseil, www.crtc.gc.ca, sous « Secteur de la radiodiffusion », et peut être obtenue en version papier sur demande.


Cultures

Arts plastiques

"Ouvres-moi ta porte"

ou la médiation artistique interculturelle L'atelier d'animation culturel qui se tient au local communautaire du domaine « Renaissance », a choisi de clôturer le cycle des activités (juillet-Août) avec une intervention en arts plastiques très ambitieuse qui consiste à exécuter une grande œuvre picturale. Concertation Saint-Léonard avec la collaboration de Ali Marzouki, artiste et animateur culturel et Saoussen Ouerghemmi, artiste et membre de la Ligue des Artistes Tunisiens du Canada, ont convenu d'effectuer une activité de médiation artistique avec la participation des résidents de Saint Léonard plus particulièrement du secteur Viau/Robert et qui donnerai naissance à une œuvre d'arts plastiques. L'art et la nature Animé par un souci de sauvegarde de la nature, le choix de matériaux s'est effectué en récupérant de la peinture usagée ainsi que des portes destinées au recyclage, pour donner une dimension écologique à cette action de façon à reprendre ces produits et prolonger leur existence en les exploitant dans un travail artistique. Ainsi nous avons collecté pour cette activité, une dizaine de portes à usage résidentiel qui étaient défectueuses ainsi que plusieurs pots de peinture industrielle de différentes couleurs déjà entamés. L'intervention a été inaugurée lors du festival Viau / Robert qui s'est tenu le 5 et 6 Juillet 2013 au parc Luigi Pirandello, pour se terminer par l'exposition de l'œuvre le 08 Septembre 2013 lors de la fête du citoyen sur le Boulevard Lacordaire.

Lors du festival Viau / Robert le 05 et 06 Juillet 2013, les habitants du quartier Viau / Robert ont afflué au parc Luigi Pirandello pour participer aux différentes activités offertes. De ce fait, plusieurs enfants accompagnés de leurs parents ont contribué à l'exécution de l'œuvre en entamant les portes de façon spontanée avec différentes couleurs et en amenant leurs touches personnelles encadrés par Ali Marzouki et soutenu par la présence de Wafa Kammoun, elle aussi membre de la Ligue des Artistes Tunisiens du Canada, qui l'a assisté lors de la première journée. Des familles et des arts Les enfants ainsi que leurs parents qui ont participé à cet atelier ont apprécié la liberté qui leur avait été accordée d'exprimer leur créativité et ont été émerveillé par la façon avec laquelle leurs interventions avaient été interceptées par les artistes pour leur donner une dimension artistique. A la fin du festival plusieurs portes étaient parées des deux côtés de couleurs, de touches et de tâches belles à voir et à contempler. Le processus artistique qui était désormais enclenché s'est prolongé durant la session Juillet-Août au local communautaire avec la participation des jeunes (0612 ans) du domaine Renaissance. Ceuxci ont continué à parachever l'œuvre avec le soutien de Ali Marzouki qui a contribué à la performance par son approche contemporaine de la calligraphie arabe, qu'il a intentionnellement exécuter en présence de ses jeunes collaborateurs en vue d'interpeller leur curiosité et de susciter leur intérêt au travail de plasticien et en répondant aux questions des plus intéressés en expliquant sa

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démarche personnelle et la façon avec laquelle il cherchait à combiner les différentes portes avec le défi de donner un résultat harmonieux. Ce qui a implicitement amené les participants à aborder l'œuvre de façon plus soignée et à parfaire leur exécution. L'expression et le message Les dernières séances ont été marquées par la participation d'une résidentes du domaine Renaissance (Mélanie - 36 ans) qui souffre de problèmes de déficience intellectuelle et cognitive depuis la naissance. Celle-ci avait manifesté un intérêt particulier à l'activité de peinture et invitée, avec l'accord de sa mère, à y participer avec les jeunes sous la supervision de l'animateur qui a été épaulé par la présence de Saoussen Ouerghemmi pour cette étape de l'exécution. Sa collaboration sous les encouragements de l'animateur et entourée des enfants qui se sont familiarisé à sa présence l'ont aidé à

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acquérir de la confiance et de l'épanouissement surtout lorsqu'elle s'est rendu à la journée du citoyen et qu'elle à identifié son travail parmi les portes sélectionnées pour l'exposition. Le projet « Ouvres-moi ta porte ! » aux multiples combinaisons et aux facettes opposées, reflète la possibilité de réunir des visions divergentes ainsi que des degrés de perception distinctes ; en prouvant la richesse et l'harmonie qui peuvent en découler. Cette œuvre est une occasion concrète pour des gens d'âges différents et de milieux différents et surtout des jeunes issus d'origines, et de perceptions différentes de se réunir autour d'une performance artistique qui s'est chargée de porter leurs formes d'expressions, de véhiculer leurs messages, de formuler leurs attentes et de raconter leurs récits ouvertement sans craintes, ni réserves et loin des tabous ; seulement par la couleur.


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Cultures

Les rencontres du RACMA

L'influence du parcours migratoire dans l'écriture sionné cette expérience vécue et de la partager avec lui.

M. Mostafa Benfarès (Photo: Atlas Media)

L'influence du parcours migratoire dans l'écriture” a été le thème d'une rencontre-débat organisée, vendredi soir, à “Dar Al Maghrib” à Montréal, en présence d'une palette d'intellectuels et d'amoureux de littérature. Initiée par le Regroupement des auteurs canado-marocains (RACMA), cette rencontre a été également consacrée à la présentation du nouveau livre de l'écrivain marocain, Mostafa Benfarès, intitulé “Altérité, responsabilité et questions identitaires: le cas du Québec”, en présence de MM. Majid Blal, écrivain et co-fondateur du RACMA, et Kamal Benkirane, auteur-éditeur et également co-fondateur du RACMA, de la romancière québécoise, Monique RouleauPariseau, auteur du livre “Les figues de barbarie” où elle relate son séjour de deux années au Maroc, et de Fayrouz Fawzi, Doctorante en sociologie littéraire. Lors de cette rencontre, les intervenants ont souligné que le parcours migratoire suppose la culture d'un nouveau regard sur le monde, la découverte de soi-même, de l'Autre, de l'Ailleurs, voire-même de l'inconnu, ajoutant que la réussite d'un parcours migratoire est tributaire du respect et de l'acceptation d'autrui au lieu de laisser libre cours à la rancœur, au déni et au confinement. Le Vivre-ailleurs et l'écriture Ils ont indiqué que vivre dans l'ailleurs à travers l'écriture permet de mieux regarder les différents aspects de l'Autre et de décrire au lecteur pas-

Cet “ailleurs”, précisent-ils, apparaît sous de multiples facettes car il peut référer à d'autres lieux ou espaces, d'autres temps ou époques, d'autres cultures ou mœurs, à d'autres appartenances ou sensibilités, ajoutant que l'ailleurs dans l'écriture représenté un exercice d'interculturalité qui éclaire les différences au lieu de les opposer. Cette interculturalité en écriture reflète aussi la volonté consciente ou spontanée de se raconter des vécus ou des sentis se rapportant à d'autres lieux ou à d'autres cultures, insistent-ils, relevant que par ses écrits, l'écrivain assume le rôle de médiateur interculturel qui s'active à effacer les frontières et les murs de l'incompréhension entre les sociétés. Et de préciser que l'écriture de la migration permet de jeter des passerelles avec les sociétés d'accueil pour réussir ce rapprochement avec l'Autre, soutenant que l'influence du parcours migratoire est toujours présente dans l'écriture qui devient une sorte de cure thérapeutique et de nouvelle vision qui vise à promouvoir le vivre-ensemble et à démystifier les préjugés et les fausses perceptions préétablies. «Un pas vers l'autre»… Présentant son nouvel ouvrage, M. Benfarès a estimé que le fait de voyager ou d'immigrer sous d'autres cieux signifie d'emblée l'acceptation de faire un pas vers l'Autre, ajoutant qu'avant ce voyage, l'ailleurs demeure un lieu plein de rêves, de promesses et d'attentes, mais arrivé à destination, a-t-il dit, la réalité change et l'inquiétude s'installe surtout avec les nouveaux défis et contraintes qui s'imposent dans la société d'accueil. Dans ce cas, l'écrivain migrant devient tiraillé entre deux mondes parallèles mais paradoxaux, a-t-il noté, affirmant que la réussite d'une meilleure intégration dans toute société d'accueil reste tributaire de la résilience de chacun et de sa capacité à s'adapter à sa nouvelle situation, et de

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Membres du regroupement des auteurs canado-marocains. (Photo: Atlas Media)

la qualité des rapports entretenus avec l'Autre pour éviter de sombrer dans la solitude et le repli sur soi. M. Benfarès a, par ailleurs, fait savoir que plusieurs aspects de son identité sont reflétés à travers ses écrits qui sont différemment interprétés et appréhendés selon chaque lecteur, ses propres perceptions des choses et sa manière de lire le récit. Dans son nouveau “Altérité, responsabilité et questions identitaires: le cas du Québec”, paru en juillet dernier aux éditions l'Harmattan (France), M. Benfarès traite des diverses problématiques relatives à l'immigration et à l'interculturel en Amérique du nord en insistant sur le fait que “l'identité, en tant que levier de l'intégration, est l'un des termes les plus sensibles, les plus dérangeants et les plus polémiques inventés par les langues”. A ce propos, il affirme que l'identité “n'est pas seulement la culture ou la religion mais aussi la mémoire collective d'un peuple. Elle n'est pas non plus une idéologie ou un mythe personnel, mais plutôt une préoccupation existentielle pour toutes les ethnies sur terre, surtout celles partageant le même espace d'immigration, un espace à la fois éclaté multiforme et en profonde mutation”. “Qui parle d'identité parle aussi d'altérité et de responsabilité envers

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l'Autre. L'altérité aussi est de nature instable. Elle change en fonction du contexte culturel et exige le plus souvent des réajustements identitaires, des accommodements raisonnables pour assurer une meilleure intégration”, explique-t-il. Mostafa Benfarès est docteur en littérature française. Il est également professeur et consultant en langue et enseignement à la GEOS Language Academy de Montréal, membre du groupe des Chercheurs de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) et co-fondateur du RACMA. Il poursuit actuellement ses recherches sur des problèmes qui touchent la culture, l'identité et l'altérité. Il s'agit de son deuxième ouvrage après “Voix du silence”, un recueil de nouvelles publié à Montréal en 2011. Le RACMA : Profil Le RACMA, créé au cours de l'année 2013, se veut un espace de culture et d'interculturalité aspirant à regrouper les écrivains québécois et/ou canadiens d'origine marocaine avec notamment pour objectifs de promouvoir la littérature en général, et celle reliée à la migration en particulier, de stimuler la vie culturelle de la région et de créer des liens avec d'autres organismes culturels et littéraires, au plan régional, national et international.


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