n0 219 du 5 au 18 décembre 2013
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Élections partielles dans Outremont et Viau
Élan de solidarité en hommage à la mémoire de Ziad Bouzid
Quinze candidats pour deux fauteuils
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Téléphonie mobile
Mieux encadrée; moins chère?
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Charte : Des «Non» académiques
Pages 8-9
Plusieurs universités rejettent le projet
Montréal
Un nouveau pont Champlain pour 2018
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Une «Chicha» au goût d’amende… Page 25
Pages 34-36
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nº 219 du 5 au 18 décembre 2013
Éditorial
Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Wahid Megherbi, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
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Charte, devoirs et droits
Éditorial
Editeur : Abdelghani Dades.
Même si une certaine lassitude semble se manifester, le débat sur le projet de Charte continue de battre son plein.
Et pour cause! Dès lors qu’il est question d’identité, en tous lieux et en tous temps, ce thème, fait de perceptions et de passions, fait toujours couler beaucoup de fluides – salive, encre et parfois aussi, hélas!, du sang – car en la matière, chacun à son avis et ses idées et personne ne retient alors cette relativité des libertés des uns et des autres. Au cours du mois écoulé, ce débat trouvait aussi un carburant de choix dans une conjoncture particulière, celle d’élections, qui soient-elles partielles n’en concernaient pas moins les trois paliers de gouvernement, fournissant autant de tribunes différentes également propices aux échanges les plus musclés. On a donc beaucoup parlé de cette Charte, supposément promue pour réunir, mais qui ne cesse plus de diviser. Mais positivons un peu.
Depuis 2002
«Le Québec que nous voulons» S’il y a eu de regrettables dérives et débordements, tous les débats qui ont eu lieu (et qui se poursuivent), parce que à quelque chose malheur est bon dit l’adage populaire, ne seront pas forcément inutiles. Ils auront en effet au moins permis de clarifier les idées de bon nombre de citoyens, sinon sur ce qu’il faut faire, au moins sur ce qu’il ne convient pas de faire.
Atlas.Mtl paraît une fois aux deux semaines, distribué gratuitement dans la grande région de Montréal (Montréal, Laval et rive sud) et rejoint environ 25 000 lecteurs additionnel via son site web www.atlasmedias.com, essentiellement dans la communauté maghrébine et arabe du Canada.
Nous retiendrons sur ce point, en particulier, un propos de M. Philippe Couillard, chef du Parti Libéral du Québec et candidat à la députation dans Outremont, qui nous déclare cette semaine (voir page 12) : «Sur la question du projet de charte, l’inquiétude des immigrants est palpable, notamment dans la population d’origine maghrébine qui ne comprend pas vraiment l’enjeu allégué. Et ce d’autant moins qu’il n’y a pas de crise vérita-
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ble, que ce débat, lancé sur des bases imaginaires, n’avait rien nécessaire. Ces inquiétudes sont d’autant plus justifiées que ce qui nous est proposé comme «solution» ne répond même pas aux soucis réels de la population; la sécurité par exemple (…)
C’est exactement le contraire de ce qu’il faut faire (…) pour réaliser le Québec que nous voulons au PLQ : un Québec prospère, juste, ouvert, inclusif, ouvert sur le monde; à la faveur d’un projet ouvert à tous et auquel tout le monde aura envie d’adhérer.» Contre les ignorances Autre constatation largement partagée : Si le débat à si fréquemment débordé, c’est aussi du fait que, si dans une situation de cohabitation prétendant à la coexistence, un facteur essentiel manque : la connaissance de l’autre. Et de fait, beaucoup d’ignorance se manifeste en l’occurrence, permettant aux préjugés de se substituer à la connaissance, mère de la compréhension. Cette observation s’applique particulièrement à la communauté québécoise des originaires du Maghreb; dans la mesure où ils constituent depuis une décennie l’essentiel du flux migratoire vers la Belle Province et que, de ce fait, les aléas de la non-intégration (ou de la mal-intégration) les affectent plus que toute autre communauté. Ce que l’on ignore à leur propos au Québec, c’est en fait tout ce qui, en principe, devrait leur permettre de se fondre rapidement dans le tissu social. Le fait français en premier lieu. Ainsi, au Maroc, sur une population totale de 33 millions d’âmes, 11 millions sont francophones; dans le flot des nouveaux arrivants, ils sont 90% à parler cette langue qui dans la moitié des cas est l’outil linguistique principal. Ces chiffres s’appliquent dans des proportions similaires aux algériens et aux tunisiens. Sur la question de l’égalité hommes-
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femmes, la Tunisie et l’Algérie ont longtemps été considérés comme des modèles en la matière. Ils sont rejoints aujourd’hui par le Maroc dont la Constitution est la seule au monde à aller au-delà de l’égalité, pour faire au pays une obligation de parité entre les genres dans tous les aspects de la vie collective. En fait de conscience politique et participative enfin, on lui fait souvent grief de son apathie; en totale méconnaissance de cinquante ans d’histoire, faite de débat gauche-droite, de luttes démocratiques souvent dramatiques, d’une identité trop marquée par la religion et inapte à la laïcité, alors que de tout temps le cadre normatif et institutionnel dans lequel ils ont vécu s’est plus inspiré du Code Napoléon que de toute autre source de droit. Comment dépasser les clichés? La question qui se pose alors est «Comment dépasser les clichés?» pour pouvoir progresser. Une ancienne responsable politique nous a dit un jour que pour cela la communauté aurait besoin, «de toute urgence», d’un bon relationniste. Ce n’était peut-être pas tout à fait une boutade; mais cela sera-t-il suffisant, advenant que dans le microcosme politique ou dans la communauté, on trouve ce bon samaritain? Assurément non. Il faudrait aussi que de l’intérieur, on passe à l’action, par les urnes évidemment. Qu’on apprenne, collectivement, à exprimer notre appartenance, réelle, à la société dans laquelle nous avons choisi de vivre etc. Et alors nous aurons fait notre part, accompli nos devoirs. On n’en sera ainsi que plus légitimes à revendiquer nos droits, des droits qui ne se perdent jamais, pour peu qu’on les réclame avec sagesse et mesure.
Abdelghani Dades
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Actualités
Rencontre Labeaume - Coderre
«On ne sera pas d’accord au hockey, mais en politique on va travailler ensemble»! L’accrochage, au lendemain des élections municipales du 3 novembre 2013, entre les maires de Québec et de Montréal, Régis Labeaume et Denis Coderre, est-il chose du passé?
Les deux hommes se sont rencontrés le 2 décembre, tous deux ont décrit le déroulement de leur entretien comme cordial et les observateurs estiment qu’ils «sont sortis de leur première rencontre prêts à faire front commun pour faire avancer certains dossiers auprès des deux autres paliers de gouvernement». « On ne sera pas d'accord au hockey, mais on peut être d'accord en politique. On va travailler ensemble », a lancé Denis Coderre au terme de la rencontre qui a duré une quarantaine de minutes à l'hôtel de ville de Québec. Le nouveau maire de Montréal se garde toutefois quelques réserves quant à la façon dont Régis Labeaume mène sa bataille sur les déficits des caisses de retraite. Denis Coderre reconnaît que c'est une priorité, mais il n'endosse pas ses façons de faire.
« Je vais être en mode écoute. On a deux approches différentes, mais l'objectif est le même », indique Denis Coderre.
Les deux maires ont parlé de stratégie, puisque le sujet sera à l'ordre du jour de la prochaine réunion de l'Union des municipalités du Québec qui devait avoir lieu jeudi 5 décembre 2013 à Montréal. Ils semblent convenir de l'importance de s'unir dans ce dossier. « Quand Québec et Montréal sont ensemble, ça fait des flammèches dans le bon sens », souligne Denis Coderre. Le maire de Québec veut réintégrer l'UMQ qu'il a quitté en claquant la porte en 2010, mais il impose deux conditions à son retour. C'est un secret de polichinelle que Régis Labeaume souhaite un bureau permanent de l'UMQ à Québec. Il a déjà présenté sa proposition au président Éric Forest. Le maire réclame également sa liberté de paroles au sein de l'Union des municipalités. « Je vais être le gars le plus soli-
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daire pour aider les villes, mais quand je ne serai pas d'accord, je vais le dire. Et s'ils ne sont pas capables de vivre avec ça, qu'ils me le disent immédiatement» a-t-il indiqué. Pacte fiscal
Les deux maires ont aussi discuté de pacte fiscal. Régis Denis Coderre, maire de Montréal et Régis Labeaume souhaite des changeLabeaume maire de la ville de Québec ments. « Il faudrait revoir les pouvoirs des villes, au moins Coderre avait affirmé qu'il voulait adoptpour la métropole et la capitale. J'aurais er une approche différente de celle privbesoin de plus d'autonomie », indique le ilégiée par le maire Labeaume quant aux maire de Québec. régimes de retraite. « Régis a besoin de se calmer [...] Je n'ai pas l'intention de Il estime notamment que l'impôt foncier négocier publiquement à coups de poing occupe trop de place dans le budget des sur la table », avait déclaré Denis villes. Un sujet qui sera à l'ordre du jour Coderre à Radio-Canada. d'une prochaine rencontre. « Le power trip commence de bonne heure! » avait alors rétorqué le maire Rappelons que la relation entre Denis Coderre et Régis Labeaume a commencé Labeaume. Ce dernier s'était plaint auparavant d'avoir de la difficulté à joinsur une note discordante au lendemain dre Denis Coderre. des récentes élections municipales. Les deux maires élus s'étaient finalement parlé le même jour et avaient convenu de Au lendemain des élections, Denis se rencontrer.
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Présidentielles Algériennes 2014
Le changement ne viendra que par la voie des urnes et il sera incarné par Ali Benflis. Les Algériens, au pays d’origine et à travers le monde, seront appelés aux urnes durant le printemps 2014, pour élire le président de la république.
Certains candidats ont déjà annoncé leur intention de postuler à la magistrature suprême. Mais la liste ne sera complétée qu’en décembre 2013, voire courant janvier 2014. Ce qui n’empêche pas un engouement certain pour certains présidentiables. Il en va ainsi de Ali Benflis. Bien avant l’annonce de sa candidature, prévue pour le mois de Décembre, il provoque un phénomène sans précédent pour une élection algérienne. En effet depuis quelques semaines des comités de soutien, en Algérie mais aussi dans le monde entier, unissent leurs voix et se font écho, appelant l'ancien chef de gouvernement à se présenter aux élections présidentielles qui auront lieu en Avril de l'année prochaine. Une simple visite des réseaux sociaux permettra ainsi de se rendre compte que plus d'un millier de comités de soutien sur Facebook, dont un au Canada qui a atteint 50.000 membres et celui de la Californie aux USA fort de 40.000 membres. D'autres comités se sont formés dans les 48 villes d'Algérie appelant l'ancien chef du gouvernement à présenter sa candidature aux élections présidentielles d'Algérie algérienne 2014. Ces soutiens massifs semblent déstabiliser le pouvoir en place en Algérie. M. Benflis est en effet un rival sérieux pour Bouteflika. Déjà lors des élections présidentielles de 2004, seules des fraudes massives
avaient permis à ce dernier d’obtenir un deuxième mandat.
Depuis, l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, s'est retiré de la scène politique et a consacré cette dernière décennie, selon ses proches, à mener un travail de réflexion sur la situation politique et économique que vit son pays, tout en veillant a se rapprocher, et se mettre à l'écoute du peuple, en sillonnant le pays de nombreuses fois. Mais sa popularité de Ali Benflis n’a fait que croître. Il a ainsi vu se rallier à lui la communauté kabyle, la corporation des avocats d'Algérie, les associations des femmes et une bonne partie des islamistes. Il devient de la sorte le seul candidat capable de fédérer les courants laïques, le courant islamiste et démocrate. Autre facteur non négligeable : s'il accède à la Présidence, il sera le premier Chef d’État dans l'histoire de l'Algérie à avoir accompli des études universitaire A l'annonce de la possible candidature de Benflis, l'espoir semble renaitre dans le cœur des jeunes algériens dont on peut voir l'enthousiasme inonder le monde des cybermedias. En effet, plus d'une centaine de pages Facebook sont consacrées au soutien de Ali Benflis, qu'on appelle avec insistance â faire connaitre ses intentions officiellement pour les prochaines élections. On en appelle à son expérience politique, mais également à l'homme de droit qu'il est. N'oublions pas que cet avocat de profession a été magistrat,
M Ali Benflis
puis ministre de la justice sous trois gouvernements successifs, avant de donner sa démission suite au rejet du gouvernement de sa requête de garanties judiciaires, tel que le droit de recours et le droit à la défense des personnes faisant l’objet d’une mesure d’internement administratif en application du décret de 1991 instaurant l’état d’urgence. Dix années après sa première tentative de briguer un mandat a la magistrature suprême, l'Algérie se rappelle de cet homme de principes, attache aux valeurs universelles des droits de l'homme dont il a toujours été un fervent défenseur,
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puisqu'il est membre fondateur de la ligue des droits de l'homme algérienne. Tout semble montrer que l'Algérie est en attente d'un changement radical du mode de gouvernance actuel. Cet homme humble qui a su rester loin des scandales financiers qui ont entaché l'ère Bouteflika et de la corruption qui gangrène le pays. Cet homme irréprochable, au passé limpide, serait il l'homme providentiel tant attendu par le peuple algérien? La rupture entre le pouvoir et les aspirations du peuple
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algérien est amorcée depuis bien longtemps et le changement semble être aussi impératif qu'imminent. Force est de constater que le peuple est déterminé à peser de tout son poids sur cette échéance électorale qui s'annonce décisive pour l'avenir du pays. Nombreux sont ceux qui croient fermement que ce changement ne viendra que par la voie des urnes, et qu'il sera incarné par Ali Benflis.
Publi-rédactionnel
Actualités
Un élan de solidarité
en hommage à la mémoire de Ziad Bouzid Par Wahid Megherbi Au réveil, ce matin du 20 Novembre 2013, une triste nouvelle attend l’industrie du taxi et la communauté maghrébine de Montréal : dans la nuit, un chauffeur de taxi d'origine algérienne, Feu Ziad Bouzid, a été assassiné. À 23 H 45, mardi, il embarque deux clients; il sera retrouvé quelques moments plus tard, tué d’une balle dans la tête. Le SPVM réagit rapidement et entame une vaste chasse à l’homme pour retrouver le ou les auteurs de ce crime crapuleux. Les soupçons se portent rapidement sur un certain Michel Duchaussoy, qui sera arrêté le lendemain à Longueuil (Rive sud de Montréal). L'enquête en cours nous dira sûrement les motifs de cette exécution sommaire, mais pour l’heure on retient l’hypothèse du meurtre gratuit L’espoir brisé Il s'appelait Ziad Bouzid. Ce père de trois enfants, diplômé en génie mécanique de l'université des Sciences et de
la Technologie Houari Boumediene, s’était établi en sol canadien en 2002. Avec l’espoir d’évoluer dans son pays d'adoption, notamment de trouver un emploi en rapport avec ses compétences et qualifications. Mais les aléas de la vie ne l’épargneront pas. Aux lieux et place d’une carrière d’ingénieur, pour subvenir aux besoins de sa famille, il s’astreint à la dure existence de chauffeur de taxi, travaillant 14 heures par jour, fins de semaines comprises. Mais cela n’entamera en rien ses qualités humaines. Bon époux et bon père de famille, il est aussi un homme de contact agréable. '' Ziad, Allah Yerahmou, était réservé mais serviable, il était toujours disponible pour venir en aide aux gens '', nous a confie son voisin et ami Sid Ali Raselma qui se souvient également de la bonhomie et de la bonté de son ancien collègue. Ce témoignage, nombreux sont ceux qui le partagent, dans la foule venue prendre part à ses funérailles et exprimer ses condoléances à sa famille.
Adieux à un homme de qualité La communauté a fait ses adieux à Ziad Bouzid à la mosquée du Centre Islamique du Québec, dans l'arrondissement de Saint Laurent, où une prière mortuaire (Salat Al janaza) était célébrée le vendredi 26 Novembre la prière. Le Maire de Montréal, M.Denis Coderre avait tenu à être présent à la mosquée. Et il n’était pas seul; dans la foule, outre les amis, parmi les collègues, des présences à forte signification étaient relevées : collègues juifs, chrétiens, sikhs, reconnaissables à ce que l’on qualifie de «signes religieux ostentatoires, sont venus présenter leurs sympathies, dans une mosquée, en une cérémonie qui en devenait presque œcuméniques, à leurs confrères et concitoyens musulmans. Accompagnant le maire, le responsable des Transports à la Ville de Montréal, M. Aref Salem, n’hésite pas à faire part
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de son émotion : ''Je suis très touché par l’énergie qui se dégage ici. J’ais rarement vu une telle manifestation de solidarité dans une communauté professionnelle et plus largement, entre la communauté de Montréal et l’un de ses segments professionnels». Interrogé sur les mesures que compte prendre la Ville pour empêcher la répétition de ce genre de situations, M. Salem constate que «Nous parlons
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d’un métier à risques. Et il faut contrer ces risques par une plus grande vigilance et une meilleure politique d'encadrement''. '' Nous avons déjà tenu des rencontres avec des représentants de l'industrie de taxi. Nous sommes à l'écoute de leurs besoins et nous allons travailler en étroite collaboration, avec le bureau du taxi, pour rendre ce métier plus sécuritaire. Nous sommes donné une période de
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Actualités
Un élan de solidarité
en hommage à la mémoire de Ziad Bouzid Suite de la page 8 quelques mois pour modifier la réglementation et trouver des solutions viables et consensuelles avec l'ensemble des joueurs de cette industrie.'' déclare M. Salem avant de conclure « Pour l’heure mes pensées vont cependant à la famille et surtout aux trois enfants qui vont grandir sans père '' Solidarité Présent aux obsèques, le Consul général d'Algérie à Montréal, M. Abdelghani Amara affirme pour sa part ''Toutes les dispositions ont été prises pour la prise en charge totale des honoraires de rapatriement vers l 'Algérie de la dépouille mortelle de Ziad Bouzid ''. '' Je profite de ma présence pour présenter mes condoléances et celle de mon staff à la famille et à l'ensemble de la communauté Algérienne et Maghrébine au Canada '' a-til ajouté, rejoint en cela par M. Abdelaziz Laouar, représentant de la compagnie Air Algérie au Canada.
Remarquable également, l’élan de solidarité maghrébine déclenchée par le meurtre de M. Bouzid. M. Mohamed Jaouad d'origine Marocaine, Président de Taxi Hochelaga – Beaubien l’illustrait, outre sa compassion et ses condoléance, à travers un chèque substantiel offert à la famille du défunt, un geste dit-il qui «Hélas! N’efface pas notre peine suite à cette tragédie qui touche toute la communauté Maghrébine et Musulmane du Canada ''. Préoccupations Le chagrin et la colère se lisaient sur les visages de celles et ceux qui sont venu exprimer leur solidarité avec la famille.'' Ce meurtre nous interpelle tous, ce n'est pas celui d'une personne mais celui de toute une communauté '' nous a affirmé un chauffeur de taxi qui a requis l'anonymat. Une question est revenue sans cesse dans les propos qu’on nous adressait autant d’ailleurs que dans les messages relayés par les réseaux sociaux : «Cet assassinat ne serait-il pas une conséquence, directe ou indirecte, de la sur médiatisation
du projet de la charte des Valeurs du gouvernement de Pauline Marois ?». Mme Samira Zemmouri, d'origine Algérienne est l'une des rares femmes chauffeur de taxi à Montréal, de surcroît, elle porte le foulard. Elle nous a affirmé qu'il y avait « une recrudescence de l'agressivité verbale envers elle, surtout de la part de la clientèle féminine dont l’âge avoisine la cinquantaine. '' Cela me rappelle ce que nous avons vécu au lendemain du débat sur les accommodements raisonnables'' dit-t-elle.
M Denis Coderre, maire de Montréal à la mosquée ICQ
Sursis pour Ouacila Djemai La Cour fédérale a accordé jeudi un sursis à l’Algérienne Ouacila Djemai, qui est atteinte d’un cancer du sein et qui devait être expulsée du pays vendredi 22 novembre 2013. Mme Djemai demandait de pouvoir terminer les traitements de chimiothérapie qu’elle suit avant d’être renvoyée en Algérie. L’Algérienne de 35 ans souffre d’un cancer virulent, avec une tumeur externe sous le sein gauche. Selon son médecin traitant, le cancer « a pris tellement d’ampleur qu’une chirurgie est actuellement impossible » et que « la survie de la patiente dépend » de sa capacité à suivre le traitement. La décision de la Cour fédérale permettra à l’Algérienne d’aller au bout du processus de demande de contrôle judiciaire entamé au début du mois.
Mme Ouacila Djemai
Lettre ouverte À l’issue de la prière pour le repos de l’âme de feu Ziad Bouzid, M. Mohammed Jaouad, ingénieur de formation, chauffeur de taxi de profession et actuel directeur général de Taxi HochelagaBeaubien, qui a offert un soutien substantiel à la famille du défunt en son nom et au nom de sa compagnie, a tenu à souligner un autre fait : le soutien du nouveau maire de Montréal à l’industrie métropolitaine du taxi. Il l’a fait notamment à travers la lettre dont ci-après la teneur : « Monsieur le Maire, Au nom de l'industrie du Taxi de Montréal et au nom de notre communauté maghrébine, nous vous remercions de votre présence aux funérailles de notre frère et confrère Ziad Bouzid.
Merci de votre présence et de votre soutien à la famille du défunt, ainsi qu'a notre communauté et à notre industrie.
C’est la première fois dans l’histoire de notre ville qu’un maire se déplace et partage la douleur et les préoccupations de notre profession. Mille fois merci de vous occuper ainsi de l'industrie de taxi, de ces milliers de travailleurs qu’on décrit souvent comme des ambassadeurs de notre belle ville, mais qu’on oublie toujours de remercier. Merci également d’avoir, par le fait de votre présence, fait que plus de 20 communautés culturelles diverses, de religion musulmane, juives, chrétienne, bouddhiste et sikh, se sont réunis, dans une mosquée musulmane, pour communier et montrer leur souci de con-
struire ensemble un avenir commun. Votre discours, attendu par toute notre profession, le discours rassembleur, d'un maire qui veut faire rayonner sa ville à travers le monde, nous permet d’espérer des lendemains meilleurs non seulement pour notre industrie, mais pour nous tous, également montréalais et également citoyens.
Nous ne manquerons pas de remercier également M Dory Saliba, M Denis Coderre et M Mohammed Jaouad M. Salem Aref membre du Comité Exécutif et responsable de transport Taxi Bois Jolis et représentant du bureau du taxi de à la ville de Montréal, M. de l'industrie de taxi au Montréal. Dory Saliba président de la bureau para municipale de la CPCDIT et président de Taxi ville de Montréal. Merci Mohammed Jaouad Hochelaga pour sa présence également à M. Benoit Jugan Directeur général et son chèque pour la famille, directeur du bureau para Groupe de Taxi Hochelaga / M.Benoit Vallée président de municipal et chef de division Beaubien Inc.»
Une nouvelle politique du taxi d’ici l’été 2014
Le meurtre de Riad Bouzid a refait surgir la question de la sécurité des chauffeurs de taxi. Plusieurs d'entre eux réclament des équipements supplémentaires pour mieux les protéger. Le maire de Montréal, Denis Coderre, déposera une politique du taxi d'ici l'été prochain À la veille des funérailles du chauffeur de taxi assassiné à Montréal, les représentants de l'industrie et le maire Denis Coderre ont révélé qu'ils étudiaient l'installation de caméras dans tous les taxis de la métropole, même si une telle
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idée ne fait pas l'unanimité. Le maire de Montréal a convoqué une réunion des représentants de l'industrie, afin de discuter de solutions pour accroître la sécurité des chauffeurs, après le meurtre crapuleux de l'un des leurs, la semaine dernière. La caméra vidéo, l'installation obligatoire d'une vitre placée entre le chauffeur et le client ou la mise en place d'un « bouton d'urgence » sont au nombre des options étudiées.
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Photo: Elyas (Atlas Média)
Merci Monsieur le Maire
Politique fédérale
Élections partielles : Statu quo sur la Colline parlementaire Mais l’échéance 2015 s’annonce agitée… Les élections partielles fédérales du 25 novembre écoulé représentaient en quelque sorte un test pour les trois principaux partis à Ottawa. M. Harper affrontait l’électorat alors que l’enquête de la GRC sur le scandale du Sénat touche son bureau. M. Mulcair voulait confirmer l’emprise de la vague orange au Québec, et implanter le NPD dans la région de Toronto. Quant à M. Trudeau, il devait protéger ses propres fiefs (après avoir enlevé en mai la circonscription de Labrador aux conservateurs et l’ex-ministre Peter Penashue), tout en montrant qu'il pouvait réanimer les libéraux ailleurs. Les quatre scrutins complémentaires ont d’ailleurs suscité une implication sans précédent des chefs des trois principaux partis, et devaient
Stephen Harper L’usure du pouvoir?
fournir des premiers indices de l'impact du scandale du Sénat, de la profondeur de la popularité du chef libéral Justin Trudeau et de la durabilité de la percée électorale en 2011 du Nouveau Parti démocratique (NPD). Positions gardées Disons-le tout de suite : les résultats finaux n’ont en rien changé la configuration de la Chambre des communes. Le Parti Conservateur à conservé ses
deux sièges de Provencher et Brandon-Souris, et le Parti Libéral du Canada continuera de représenter Toronto-Centre et Bourassa.
À l'inverse, les conservateurs de Stephen Harper ont enregistré des pertes d'appuis significatives: 19 points de moins dans Brandon, 13 de moins dans Toronto, 12 dans Provencher, et 4 dans Bourassa. Pour le NPD, les résultats sont mitigés. Maintien des appuis dans Bourassa et augmentation de 6 points dans Toronto, mais pertes nettes dans Brandon (17 points) et Provencher (10 points).
Thomas Mulcair La Vague Orange a-t-elle fini de déferler?
Mais pour autant, le paysage politique fédéral n’en semble pas moins avoir subi de larges retouches. Avec un PLC qui semble avoir gagné des appuis, un NPD en presque statu quo et un Parti Conservateur qui a sans doute puisé dans les urnes quelques raisons d’être préoccupé. Ainsi, à Toronto et Montréal, les appuis du Parti libéral ont été de 8 points de pourcentage supérieurs aux résultats de 2011, quand MM. Rae et Coderre avaient obtenu chacun près de 41 %. Les Libéraux à la hausse La courbe libérale positive est encore plus prononcée au Manitoba. À Provencher, les libéraux avaient obtenu 5,3 % en 2011, terminant derrière les verts au quatrième rang; ils ont multiplié leur score par plus de cinq pour terminer deuxièmes. Dans Brandon-Souris, le vote libéral est passé de 5,3 % à 42,6 %, soit huit fois plus.
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C’est dans Brandon-Souris que la lutte a été chaude. jusque tard dans la nuit. Mais à 1h du matin mardi, sur. Pendant une partie de la soirée, c'est le libéral Rolf Dinsdale qui a mené la course. Il a fallu attendre les premières heures de la matinée du mardi pour voir le conservateur Larry Maguire prendre une avance finale de quelque 390 votes et empêcher une victoire libérale qui aurait porté un coup sévère au conservateurs, qui , à l’exception d’un revers en 1993, ont gagné dans ce comté presque sans interruption depuis 1952. Ce fut là la lutte la plus serrée de la soirée. À Montréal, Emmanuel Dubourg a facilement conservé l'ex-circonscription de Denis Coderre. Il a recueilli 48,1 % des voix, loin devant la Néodémocrate Stéphane Moraille (31,6 %). En 2011, lors de la vague orange, le NPD avait obtenu 32,2 %. Le Bloc québécois a quant à lui récolté 12,9 % (en baisse de trois points par rapport au scrutin de 2011). Scénario presque identique dans Toronto-Centre, circonscription vacante depuis le départ de Bob Rae, où l'ex-journaliste Chrystia Freeland (PLC) a devancé son ancienne consoeur Linda McQuaig (NPD), en
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Justin Trudeau Le PLC reprend des couleurs
récoltant 49 % des voix (contre 36,1 % pour son adversaire). Finalement, c’est à Provencher, au Manitoba, que le Parti Conservateur aura eu sa soirée la plus confortable; son candidat Ted Falk (58 %) n'a pas été inquiété par le libéral Terry Hayward (29,8 %) dans la course pour la succession de l'ancien ministre Vic Toews. Un test avant la grande bataille À l’issue de la consultation, le Parti conservateur détient donc toujours 160 sièges et le Nouveau Parti démocratique 100. Le reste des travées est réparti entre le Parti libéral du Canada avec 34 députés, le Bloc québécois 4, avec quatre, une députée du Parti vert - Elizabeth May -, quatre députés indépendants et un siège vacant, en Alberta. Mais le test du 25 novembre 2013 annonce une élection fédérale générale, prévue pour 2015, aussi chaude que potentiellement porteuse de changement.
Politique fédérale
Élections partielles : Statu quo sur la Colline parlementaire Mais l’échéance 2015 s’annonce agitée…
Toronto Centre
Bourassa
L’effet Rae est Toujours Rouge… demeuré intact L'arrondissement de Montréal-Nord occupe environ 80 % du territoire de la circonscription de Bourassa, qui se prolonge dans Ahuntsic-Cartierville et Rivière-des-Prairies. Plusieurs groupes ethniques et plusieurs couches sociales s'y côtoient, mais c'est la pauvreté qui domine.
Selon les dernières statistiques, le revenu moyen dans Bourassa est de seulement 26 000 $ par année, et le taux de chômage dépasse les 13 %. Emmanuel Dubourg Six candidats se disputaient la circonscription de Bourassa, laissée vacante par le départ de Denis Coderre, devenu depuis maire de Montréal. L'exdéputé provincial Emmanuel Dubourg (Parti libéral du Canada), Stéphane Moraille (Nouveau Parti démocratique), Daniel Duranleau (Bloc québécois), Rida Mahmoud (Parti conservateur du Canada), Danny Polifroni (Parti vert du Canada) et Serge Lavoie (Parti Rhinocéros) sont les candidats en lice.
Les résultats Parti Libéral Nouveau Parti Démocratique Bloc Québécois Conservateur Parti Vert Rhinocéros
Candidat Emmanuel Dubourg
Votes 8,767
% Votes 48.1
Stéphane Moraille Daniel Duranleau Rida Mahmoud Danny Polifroni Serge Lavoie
5,716 2,387 852 368 140
31.4 13.1 4.7 2.0 0.8
Les résultats Parti Candidat Libéral Chrystia Freeland Nouveau Parti Démocratique Linda McQuaig Conservateur Geoff Pollock Parti Vert John Deverell PC Party Dorian Baxter Libertarien Judi Falardeau Independant Kevin Clarke Independant John "The Engineer" Turmel Independant Leslie Bory Parti Online Michael Nicula Independant Bahman Yazdanfar
Votes 17,081 12,643 3,024 1,027 460 250 89 75 53 44 29
% Votes 49.1 36.4 8.7 3.0 1.3 0.7 0.3 0.2 0.2 0.1 0.1
Brandon- Souris
Provencher
Une nuit de suspens
Le Bleu était mis
La quatrième élection se déroulait dans BrandonSouris, dans le sud-ouest du Manitoba. Cette circonscription était représentée par le conservateur Merv Tweed. Larry Maguire (PCC), Rolf Dinsdale (PLC), Cory Szczepanski (NPD), David Michael Neufeld (PVC) et Frank William James Godon (Parti libertarien du Canada) y étaient candidats.
Au Manitoba, le siège de l'ancien ministre de la Sécurité publique Vic Toews était en jeu dans Provencher, dans le sud-est de la province. S'y présentent, Ted Falk (PCC), Terry Hayward (PLC), Natalie Courcelles Beaudry (NPD) et Janine Gibson (PVC).
Parti Conservateur Libéral Nouveau Parti Démocratique Parti Vert
Chrystia Freeland
Taux de participation: 38.0% (34,775 votants pour 91,612 inscrits; votes valides: 34,775
Taux de participation: 26.2% (18,230 pour 69,527 inscrits; votes valides: 18,230)
Les résultats
En Ontario, dans la circonscription de TorontoCentre laissée vacante par la démission de l'ancien chef du Parti libéral du Canada Bob Rae a démissionné, pas moins de onze candidats étaient en course : Chrystia Freeland (PLC), Linda McQuaig (NPD), Geoff Pollock (PCC), John Deverell (PVC), Dorian Baxter (Parti progressiste canadien), Leslie Bory (Indépendant), Kevin Clarke (Indépendant), Judi Falardeau (Parti libertarien du Canada), Michael Nicula (Parti canadien en ligne), John « The Engineer » Turmel (Indépendant) et Bahman Yazdanfar (Indépendant).
Les résultats
Ted Falk
Candidat Ted Falk Terry Hayward Natalie Courcelles Beaudry Janine Gibson
Votes % Votes 13,021 58.1 6,706 29.9 1,837 849
8.2 3.8
Parti Votes % Votes Conservateur Libéral Nouveau Parti Démocratique Parti Vert Libertarien
Larry Maguire
Candidat Larry Maguire 12,205 Rolf Dinsdale 11,814 Cory Szczepanski 2,037 David Michael Neufeld 1,354 Frank William James Godon 271
44.1 42.7 7.4 4.9 1.0
Taux de participation: 44.7% (27,681 votants pour 61,910 inscrits; 27,681 votes valides)
Taux de participation: 33.6% (22,413 votants pour 66,624 inscrits; 22,413 votes valides)
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Politique Provinciale
La menace d’élections ressurgit à Québec
Un déficit annoncé de 2,5 milliards de dollars pourrait faire tomber le gouvernement Marois
Le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, a présenté une mise à jour économique et financière qui affiche un déficit de 2,5 milliards pour l’année en cours et un retour à l’équilibre budgétaire reporté de deux ans. Ces annonces ont été mal accueillies autant par le PLQ que par la CAQ qui semblent vouloir voter contre le prochain budget, forçant ainsi la tenue d’élections ce printemps. « Les revenus ne sont pas au rendezvous », a résumé Nicolas Marceau jeudi en conférence de presse. « Il est hors de question d’augmenter la charge fiscale des Québécois ou des entreprises. L’autre option, qui consisterait à couper dans les dépenses dans un contexte de croissance modérée, serait néfaste pour l’économie et l’emploi. Nous refusons d’aller dans l’une ou l’autre de ces directions. Il ne sert à rien de s’entêter ou de faire preuve de dogmatisme en matière budgétaire. » Baisse de revenus Les causes de la baisse des revenus sont multiples. De façon générale, la croissance économique ne sera que de 0,9 % pour l’année en cours, alors qu’une progression de 1,3 % était prévue. Mais l’écart est encore plus grand pour la croissance du produit intérieur brut (PIB) nominal, qui comprend l’inflation et dont dépendent les revenus de l’État : 2,1 % au lieu de 3,6 %, un manque à gagner de 750 millions. Les revenus de la taxe de vente du
Québec (TVQ) ont connu une érosion de 942 millions par rapport aux prévisions en raison du faible taux d’inflation et du taux d’épargne des Québécois, qui a plus que doublé. Dans cette frilosité des consommateurs, Nicolas Marceau voit l’effet de la hausse de 2 points de pourcentage de la TVQ décrétée par le gouvernement Charest. « Plus on va loin, moins qu’il y a de rendement à des impôts et le gouvernement libéral est allé très, très loin », a-t-il avancé. Le resserrement des conditions hypothécaires, imposé par le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a aussi eu un impact négatif. On lui doit une baisse des mises en chantier de 30 % au Québec, contre 15 % pour l’ensemble du Canada, une diminution de 0,4 % de la croissance et 200 millions de moins dans les coffres de l’État, selon Nicolas Marceau.
En outre, la révision des évaluations actuarielles des régimes de retraite des employés du secteur public et parapublic ajoute une charge annuelle de 400 millions, et de 100 millions en intérêt sur la dette. Les droits miniers ont chuté de 115 millions par rapport aux prévisions. Loto-Québec et la Société des alcools du Québec rapporteront 144 millions de moins. Après avoir signé un déficit de 2,5 milliards pour l’année en cours, Nicolas Marceau en présentera un autre de 1,75 milliard l’année suivante pour en venir enfin à l’équilibre budgétaire en 2015-
2016. Mais pour atteindre ces résultats, il doit combler « un écart à résorber » de 400 millions en 2014-2015 et de 1 milliard l’année suivante.
Le PLQ et la CAQ voteraient contre le budget Cette mise à jour a été reçue fraîchement par tous les partis d’opposition. Le chef libéral, Philippe Couillard, a clairement indiqué que son parti n’appuierait pas le prochain budget s’il est de la M Nicolas Marceau, même eau que la mise à ministre des Finances et de l'Économie du Québec jour, tandis que le chef de la scandinaves. Il s’agit d’avoir de la Coalition avenir Québec, vision, de l’ambition et le courage de François Legault, maintenait son exichanger les façons de faire », a-t-il dit. gence « non négociable » d’un déficit zéro dès 2014-2015. De son côté, Françoise David, de « Les Québécois ne peuvent plus avoir Québec solidaire, a soutenu que le gouconfiance en ce gouvernement. Ils ne vernement Marois doit chercher à augpeuvent plus croire ce gouvernement, menter ses sources de revenus, en un gouvernement qui a amené le imposant une taxe sur le capital des Québec en panne », a déclaré Philippe entreprises du secteur financier et en Couillard. Le chef libéral, tout comme abolissant le crédit d’impôt sur les gains le Conseil du patronat du Québec en capital. (CPQ), réclame que le gouvernement impose « un cran d’arrêt » aux dépensLes milieux des affaires étaient unaes, c’est-à-dire que toute nouvelle dépense, notamment en santé, soit com- nimes pour s’inquiéter du report du déficit zéro. Les Manufacturiers et pensée par une compression équivaexportateurs du Québec (MEQ) estilente. ment qu’il sera très difficile de réduire Pour François Legault, il est possible de le poids de la dette « sans restructuration draconienne des dépenses de l’État réduire davantage la croissance des », tandis que le CPQ croit que le dépenses et d’accélérer celle des reveQuébec « continue de vivre au-dessus nus. « Ç’a été fait dans d’autres pays, de ses moyens ». entre autres, je pense, dans les pays
Élections partielles dans Outremont et Viau
Quinze candidats pour deux fauteuils À quelques jours de l'élection partielle à Outremont et Viau, qui se tiendront ce lundi 9 décembre 2013, les candidats de tous les partis, y compris le chef libéral Philippe Couillard qui tente de se faire élire, redoublent d'effort afin de courtiser l'électorat.
Outremont Bien que le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) aient laissé le champ libre à Philippe Couillard dans Outremont, le chef du PLQ ne prend rien pour acquis. « La certitude, il faut s'en méfier beaucoup. Alors moi je fais exactement le même genre de campagne que s'il y avait des candidats du Parti québécois et de la CAQ », a-til expliqué. Six autres partis, dont Québec solid-
aire (QS) et Option nationale (ON), tentent de faire élire leur candidat. Dans Outremont, les partis souverainistes ont ensemble récolté davantage de votes que le candidat libéral lors des élections de 2012.
En effet, lors des élections générales de septembre 2012, l'ancien ministre des Finances du Parti libéral, Raymond Bachand, avait arraché la victoire avec à peine 42 % des voix. De leur côté, les partis souverainistes dont le PQ, QS et ON avaient accumulé presque 43 % des suffrages. Les candidats M. Guy Boivin - Équipe autonomiste M. Philippe Couillard - Parti libéral du Québec M. Pierre Ennio Crespi - Parti con-
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servateur du Québec Mme Édith Laperle - Québec solidaire M. Mathieu Marcil - Parti nul Mme Julie Surprenant - Option nationale M. Alex Tyrrell - Parti vert du Québec Viau Du côté de Viau, neuf candidats tenteront de se faire élire dans cette circonscription qui est considérée comme une forteresse libérale. En 2012, Emmanuel Dubourg, qui vient de se faire élire au fédéral dans Bourassa, avait remporté ses élections pour le PLQ avec près de 48 % des voix. Le Parti libéral mise cette fois sur l'ancien président de la Régie des
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installations olympiques (RIO), David Heurtel, pour gagner le siège. Les candidats M. Emilio Alvarez Garcia - Union citoyenne du Québec M. Patrick Bourgeois - Option nationale Mme Morgan Crockett - Parti vert du Québec Mme Geneviève Fortier-Moreau Québec solidaire M. David Heurtel - Parti libéral du Québec Mme Jamilla Leboeuf - Coalition avenir Québec Mme Tania Longpré - Parti québécois M. Jean-Paul Pellerin - Parti conservateur du Québec Viau M. Stéphane Pouleur - Équipe autonomiste
Élections partielles
Philippe Couillard
«Un Projet Québec ouvert à tous et auquel tout le monde a envie d’adhérer
Élu député libéral dans MontRoyal en 2003, Philippe Couillard est réélu dans JeanTalon en 2007, et devient ministre de la Santé et des Services sociaux dans le cabinet Charest du 29 avril 2003 au 25 juin 2008. En janvier 2009, il devient chercheur principal en droit de la santé à l'Université McGill, où il enseigne jusqu’en décembre 2011. Il est aussi membre, depuis 2009, du conseil consultatif international mis sur pied par le ministre de la Santé d'Arabie saoudite. Il est nommé, le 24 juin 2010, membre du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS). Il devient consultant à titre personnel à partir de juillet 2012. Philipe Couillard a démissionné de tous ses engagements professionnels en date du 1er octobre 2012. Au terme d'une course à la direction du PLQ, Philippe Couillard obtient l'appui de 58,5% des délégués réunis en congrès, le 17 mars 2013 à Verdun, devant 3000 participants. Depuis lors, on attendait son entrée à L’Assemblée Nationale, une entrée qui pourrait intervenir ce 9 décembre 2013, même si lui mène campagne en affirmant ne rien tenir pour acquis. Nous l’avons rencontré, entre deux rencontres avec les citoyens d’Outremont, dimanche 1er décembre, jour de vote anticipé, pour l’entretien dont voici la teneur. Question : M. Couillard, pourquoi avoir accepté de vous présenter dans Outremont, sachant que vous n’aurez peut-être pas le loisir de siéger à l’Assemblée Nationale avant une très
probable élection générale Anticipée?
Philippe Couillard : L’hypothèse que vous évoquez n’a rien de certain. Il faudrait auparavant que le Parti Libéral et la CAQ en arrivent à des conclusions et des attitudes similaires sur le budget. Reste pourquoi Outremont; Parce que j’y ais passé une bonne partie de mon enfance et de ma jeunesse. Je reviens donc en quelques sortes à mes origines. En 2012, dans Outremont, le Parti Libéral avait recueilli 42% des votes; les partis à référent souverainiste 43%. L’absence du parti Québécois dans cette partielle ne risquet-elle pas de concentrer le vote contre vous? Autrement dit, à travers vos démarches dans le comté, comment se présentent les choses? Les choses se passent bien. Le grand défi, c’est de sortir les votes même et surtout parce qu’il y à moins de candidats. De toute façon, notamment dans une élection partielle, rien n’est jamais acquis d’avance. C’est pourquoi nous apportons un grand soin à notre campagne. Vous pourrez constater qu’il y a beaucoup de gens au travail, dans nos bureaux et sur le terrain. Nous voulons également manifester de cette manière notre respect à l’endroit des électeurs. Le Québec compte 19 partis politiques autorisés. Parmi eux onze se sont lancés dans la course électorale dans le comté de Viau et six dans Outremont. Comment expliquez-vous cet engouement, alors même que nous sommes dans des partielles? Il est une tendance qui est observée partout à travers le monde; à l’exception des ÉtatsUnis ou le bipolarisme résiste, partout le mouvement politique se fragmente. Le Québec n’échappe pas à la règle. On le voit avec l’entrée en scène du Parti Conservateur du Québec, qui en est à sa deuxième campagne électorale. Ce n’est pas une mauvaise chose. C’est même un bon signe pour la démocratie. Quelle place occupent les préoccupations actuelles
Photo: Elyas (Atlas Média)
Né à Montréal, le 26 juin 1957, Philippe Couillard obtient un doctorat en médecine en 1979 et un diplôme en neurochirurgie en 1985 de l'Université de Montréal, un certificat de spécialiste du Collège des médecins du Québec et un certificat de spécialiste du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada en 1985.
M Philippe Couillard, chef du Parti libéral du Québec
majeures de la population dans la campagne; notamment la situation économique et le débat sur l’identité? La question des finances publiques est très présente. Les citoyens que j’ais rencontré sont conscients de la nécessité de réaliser le déficit zéro. Ils savent que cela est réalisable au prix d’une réduction des dépenses et d’une augmentation des performances économiques. C’est-à-dire de tout ce que le Parti Québécois ne semble pas savoir faire. Sur la question du projet de charte, l’inquiétude des immigrants est palpable, notamment dans la population d’origine maghrébine qui ne comprend pas vraiment l’enjeu allégué. Et ce d’autant moins qu’il n’y a pas de crise véritable, que ce débat, lancé sur des bases imaginaires, n’avait rien nécessaire. Ces inquiétudes sont d’autant plus justifiées que ce qui nous est proposé comme «solution» ne répond même pas aux soucis réels de la population; la sécurité par exemple. Regardons plus loin que l’actualité immédiate. Le débat autour de la Charte pose ultimement deux questions : celle de l’immigration et celle de l’intégration. Quelles sont les réponses de votre parti à ces questions? À travers son histoire le Parti
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Libéral a beaucoup travaillé sur l’immigration. C’est Monique Gagnon-Tremblay qui a identifié le triptyque sur lequel se fonde une immigration efficace : l’apport économique, l’apport démographique et la pérennisation du fait français au Québec. Cette vision est toujours valide. Pour ce qui est de l’intégration, elle ne peut passer que par l’emploi, par la dignité que confère le travail comme outil de réalisation des objectifs publics communs. Cela pose bien sûr la question des acquis qui devra se faire avant l’installation des nouveaux arrivants. Mais aussi par un examen plus fin de certains phénomènes tels que les taux de chômage. Chez les maghrébins, qui sont majoritairement francophone, ce n’est pas la question de la langue qui est en cause. Il y a donc d’autres facteurs en jeu qu’il faut déceler. J’ais eu l’occasion de visiter un centre d’aide à l’emploi pour les populations immigrantes en Outaouais. J’ais observé quelque chose d’extrêmement intéressant : Dans cette institution, «On ne cherche pas un emploi pour les immigrants»; plutôt «On cherche des travailleurs qualifiés – notamment parmi les immigrants – pour les entreprises». Et seulement en inversant les données de l’équation, on a changé d’approche, de mentalité; pour au final obtenir des taux de placement extrêmement élevés. Et cela me ramène
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à la Charte : la question du foulard, c’est exactement le contraire de ce qu’il faut faire au Québec. Sur trois génération, 40% de la population du Québec s’avère être originaire de l’immigration. Dans le même temps, le modèle de société semble quelque peu passé de date. Quel modèle propose le PLQ pour que tous les segments de cette structure composite se fondent dans un nouveau projet orienté avenir? Le modèle n’est pas mauvais; il soutient même bien la comparaison avec ce qui se fait en Europe; on fait sans doute mieux que la France par exemple. Mais il est perfectible. Je reviens à l’exemple de Gatineau que je citais tout à l’heure : en changeant de question, on a changé des façons de faire et on a gagné en efficacité. Cette méthode on devrait la généraliser et le Québec y gagnerait beaucoup, sur de nombreux plans, pour réaliser le Québec que nous voulons au PLQ : un Québec prospère, juste, ouvert, inclusif, ouvert sur le monde; à la faveur d’un projet ouvert à tous et auquel tout le monde aura envie d’adhérer. Mais pour atteindre cet objectif, il faut aller voter… Publi-entretien
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Élections partielles
Outremont
Québec Solidaire mise sur Édith Laperle
Québec solidaire compte fermement augmenter sa part du vote lors des deux élections partielles du 9 décembre. Viau et Outremont, où les électeurs iront aux urnes, figurent dans les dix circonscriptions où QS a obtenu les meilleurs résultats au scrutin de septembre 2012. La conseillère syndicale Édith Laperle, candidate dans Édith Laperle Outremont, avait remporté 18,02 % des voix, tandis que Geneviève Fortier-Moreau avait obtenu 11,52 % du vote dans Viau. Édith Laperle sera de retour à Outremont face au chef du PLQ Philippe Couillard. Pour faire valoir sa candidature, Mme Laperle, qui a déjà travaillé à la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec, souligne que son parti souhaite « renforcer le caractère public de notre système de santé, alors que M. Couillard a ouvert grand les portes à sa privatisation ». « Il a favorisé les cliniques de santé privées avant de tirer sa révérence et d'annoncer quelques semaines plus tard qu'il devenait partenaire de la firme PCP qui souhaitait investir dans le secteur. Je pense que les électeurs doivent se souvenir de son palmarès à titre de ministre de la Santé », a-t-elle fait valoir. Mme Laperle affirme aussi que le chef libéral s'illustre « par son manque de transparence face à la corruption ».
Québec Solidaire prépare son printemps Au terme de la rencontre de deux jours de leur conseil national, les militants de Québec Solidaire ont fait le plein d’énergie en vue d’un scrutin qu’ils prévoient au printemps, mais ils ont pris la mesure de leurs propres défis. La campagne de financement de QS a récolté trois fois moins d’argent que prévu — 131 588 $, en comparaison d’un objectif de 400 000 $ —, ont appris les militants. Le parti sera dans le rouge de 4322 $ à la fin de l’année. Les nouvelles règles de financement des partis, qui limitent les dons à 100 $ par personne par année, forcent QS à revoir ses façons de faire, a expliqué Manon Massé, responsable des finances de la formation. Le parti vient de solliciter d’urgence tous ses membres qui avaient fait des dons en 2011 et 2012, mais qui ont omis de contribuer à la caisse électorale cette année. Les militants ont aussi constaté que la vague d’indignation du printemps étudiant, qui a fait élire Françoise David à l’Assemblée nationale en septembre 2012, s’est essoufflée. Même avec deux députés plutôt qu’un, Québec solidaire peine à prendre sa place dans l’espace public, a expliqué Amir Khadir. « Nous sommes persuadés qu’on est à un moment charnière. On doit réfléchir sur les meilleurs moyens d’augmenter nos chances d’avoir cinq, six, sept députés aux pro-
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chaines élections », a dit le député Khadir aux militants solidaires. Offensive dans les régions Aux prochaines élections, la petite formation de gauche se payera pour la première fois un autobus de campagne qui fera le tour du Québec. Le parti a ciblé une vingtaine de circonscriptions susceptibles d’augmenter leur appui à QS, y compris Taschereau, dans la région de Québec, et Rouyn-Noranda– Témiscamingue. Québec solidaire a dévoilé trois nouvelles candidatures en prévision des prochaines élections : Hélène Pigot, professeure d'informatique à l'Université de Sherbrooke; Jean Trudelle, ex-président de la Fédération nationale des enseignats et enseignantes du Québec (FNEEQ), dans Rosemont; et Gaétan Chateauneuf, ex-président du Conseil central du Montréal métropolitain, dans Bourget. QS fait de gros efforts pour percer en région et se débarrasser de l’étiquette de « parti montréalais » qui lui colle à la peau. Le parti avait remporté 6,02 % des voix le 4 septembre 2012 malgré le ras-le-bol de la population envers le gouvernement Charest, dans la foulée du printemps étudiant.
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Élections partielles
David Heurtel (PLQ-Viau)
Viau, un microcosme représentatif de ce que pourraient être Montréal et le Québec
Diplômé en droit de l’Université de Montréal, David Heurtel débute sa pratique au cabinet Lavery à Montréal .Il devient ensuite premier Secrétaire général de la Société des événements majeurs internationaux du Québec en 2000."
Attaché politique au cabinet du premier ministre du Québec puis directeur général d’Annexe communications, une firme de relations publiques montréalaise. M. Heurtel oriente ensuite sa carrière vers les États-Unis et travaille à Seattle, où il œuvre pendant quatre ans, notamment à titre de directeur adjoint de Seattle Center, un parc récréotouristique qui attire 12 millions de visiteurs annuellement. Il prend ensuite en charge le marketing du Festival international de films de Seattle, enseigne le marketing à l’Université de Seattle et devient consultant pour une organisation non gouvernementale au MoyenOrient. De retour au Québec en 2009, il sera nommé en juin 2011, président-directeur général du Parc olympique de Montréal. Né à Montréal, David Heurtel est très engagé dans sa communauté. Il a été membre du conseil d’administration du Quartier des spectacles et du Regroupement des événements majeurs internationaux (REMI), a été vice-président des enjeux socioéconomiques de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal et également membre du comité de développement. Il est président du Conseil d’administration de Québec Cinéma, administrateur du Musée du Château Dufresne et de la Société des célébrations du 375e anniversaire de
Montréal. Il fait son entrée en politique électorale à l’occasion de cette élection partielle et nous explique pourquoi dans l’entretien ciaprès. Question : M. Heurtel, pourquoi quitter le confort d’une carrière d’administrateur pour entrer dans un monde contraignant et exigeant, celui de la politique? David Heurtel : J’ais toujours admiré les gens qui s’engagent en politique. C’est un rôle important, très critiqué, à tort ou à raison, mais ça reste une fonction noble. Pour ma part, je suis rendu à un point de ma vie et de ma carrière ou je ressens le besoin de redonner, de servir. C’est cela qui m’a guidé dans mon choix. Et c’est arrivé au moment où j’ais accumulé un bagage de connaissances et d’expérience qui peut-être utile et que je veux mettre au service de la collectivité. Vos expériences de terrain vous ont-elles conforté dans cette démarche? Assurément. J’ais découvert une communauté très diverse, des enjeux très humains; mais partout un même besoin : être en face de quelqu’un d’authentique et qui vous écoute. Je ne suis pas issu des communautés culturelles du comté ni même du comté. Mais je peux vous dire que ces quelques semaines sur le terrain m’ont permis de m’enrichir au contact de gens remarquables. J’ais rencontré plus de 1000 personnes, haïtiens, maghrébins, italiens, portugais, asiatiques; je suis allé de découverte en découverte et l’envie d’approfondir la relation est de plus en plus forte. J’en tire la conclusion
qu’il faut être présent ici; j’ais d’ailleurs pris la décision ferme d’emménager dans le comté très prochainement. Concrètement, que retiendrez-vous de votre campagne?
Il y a des thématiques qui sont revenues de manière régulière dans les échanges avec les gens. La question de l’inclusion et le problème de la Charte du gouvernement Marois et les problèmes liés à l’emploi notamment. Mais cela demande à être approSavid Heurtel fondi. C’est pour cela que je serais présent après le 9 décembre. Pour poursuivre les Cette sensibilité que vous conversations avec les gens, avez découvert et développé, travailler avec le milieu dans est-elle partagée par le Parti la durée. Certes un député ne Libéral du Québec? peut pas tout régler. Mais il peut et doit être partie dans la Absolument. Dans les polirecherche de solutions. tiques véhiculées par le Parti Québécois, il y a véritableMais plus particulièrement? ment un clivage au Québec. Autour du Nous; c’est quoi ce Ces dernières semaines ont Nous? Pour le Parti Libéral, été impressionnantes à plus unanimement, c’est au cond’un titre. Je garderais en traire un Nous inclusif, fondé mémoire ma rencontre avec sur la tolérance y compris la des jeunes de toutes commutolérance religieuse, défenseur nautés culturelles, sur un terdes droits et libertés. Sur le rain de soccer intérieur, qui terrain, ce message sur un m’ont parlé de sport mais Nous qui rassemble et intègre aussi de scolarité, de décrodans un projet collectif chage scolaire, d’aide aux résonne fort. J’ais même rendevoirs. J’ais vécu des contré des anciens péquistes moments très forts, dans une qui ne se reconnaissent plus maison âge d’or italienne et dans le souverainisme, particsur Jean-Talon entre un ulièrement celui de la charte drame, la mort de Ziad et qui ont trouvé en le PLQ un Bouzid et une joie, la qualifiespace d’épanouissement. Et cation de l’équipe d’Algérie ils ont bien raison; car nous pour le Mondial 2014.Et à devons nous attaquer à la chaque fois, des discussions question du développement de qualité, sur la reconnaiséconomique. Et nous ne réussance des acquis, sur la meilsirons qu’ensemble; en nous leur façon de profiter des divisant, dans un débat fondé compétences qui viennent sur la peur et la méfiance, s’installer parmi nous. J’ais nous n’y arriverons pas. pu mesurer ainsi tout le chemin qui reste à faire en Comment ferez-vous usage, matière sociale.
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une fois élu, de tous ces enseignements? C’est le cœur ouvert que j’ais été vers les communautés culturelles ces dernières semaines. Et J’y ais gagné beaucoup, en expérience de vie et humainement. Viau est riche d’une diversité et d’une chaleur incomparables. C’est un microcosme représentatif de ce que pourraient être Montréal et le Québec. Il y a ici une coexistence et une cohabitation qui traduisent un même désir de travailler, de s’épanouir et de s’intégrer. C’est un message fort, que j’ais clairement reçu notamment de la communauté maghrébine. J’en tire une conviction : à partir de cette énergie, il y a un véritable outil pour la construction du Québec de nos vœux à tous; rapidement. Pour ma part, je souhaite vivement que les électeurs de Viau me donnent leur confiance et me permettent de participer à cette construction à leurs côtés. Publi-entretien
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Élections partielles
Tania Longpré candidate du PQ dans Viau
Le Parti québécois présente dans Viau une professeure connue pour ses prises de position en faveur d'une diminution des seuils d'immigration et de l'imposition de cours de français aux nouveaux arrivants non francophones. Tania Longpré aura la lourde tâche de battre l'ex-administrateur et candidat libéral David Heurtel dans cette circonscription traditionnellement acquise au PLQ. L'an dernier, Tania Longpré a publié un livre abordant les questions d'immigration et d'intégration. Elle a aussi vivement défendu la Charte des valeurs du gouvernement péquiste dans la sphère publique. Elle adresse ci-après une lettre aux électeurs de Viau. Citoyen(ne)s de Viau, Viau est un château fort libéral, c’est vrai ! On vous prend pour acquis depuis des lunes. Est-ce que vous en profitez ? Malheureusement non.
Promesses après promesses, jamais tenues. C’est cela que vous voulez pour les prochaines années ? Sûrement pas. Les réalisations du parti Québécois en seulement 15 mois au pouvoir sont plus grandes que les derniers 9 ans de règne libéral. Jugez plutôt : * Prolongement de la ligne bleue * Trolleybus sur St-Michel * Système rapide d’autobus sur Pie IX et plus de 20 kilomètres de voies réservées supplémentaires * Aide à la modernisation de l’usine GMCR et à la création de 180 emplois Vous savez, il n’est pas interdit de penser autrement. Ensemble nous pouvons faire mieux. En tant qu’enseignante en francisation des adultes immigrants, je serai là pour vous. L’accès à la francisation, la créa-
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tion de liens avec la communauté, l’accès au travail et aussi l’égalité des chances c’est ce qui me porte depuis des années. Et afin que cela soit bien clair, je suis en faveur de la Charte de la laïcité. C’est un projet rassembleur qui a comme objectif la cohésion sociale et un vivre ensemble harmonieux. Gens de Viau, les libéraux se moquent de vous depuis des années. Offrez-vous une députée présente qui veillera à bien vous représenter. Je suis une femme de terrain, une femme passionnée et une femme engagée. Je serai là pour vous. Si vous m’élisez, vous verrez ce qu’est une députée au service des siens. Le 9 décembre votez Tania !
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Publi-rédactionnel Tania Longpré
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Société
Charte : Des «Non» académiques Plusieurs universités rejettent le projet Muettes jusqu’ici dans le débat sur la laïcité, deux universités francophones brisent le silence : l’Université de Sherbrooke et l’Université de Montréal rejettent sans appel le projet de charte. À l’Université de Montréal (UdeM), l’Assemblée universitaire, qui a réuni une centaine de personnes a décidé à la majorité que le projet de loi ne réussissait pas le test. La rectrice de l’Université de Sherbrooke précise qu’elle n’est pourtant pas contre la laïcité ni contre les demandes accommodements, qui sont traitées depuis des années. Mais demander aux universités d’être neutres, ça ne se fait pas, avance-t-elle. Pour la liberté universitaire Mme Samoisette condamne également le projet de charte en invoquant le principe de liberté universitaire, qui stipule qu’il ne doit exister aucune restriction
visant les opinions, politiques notamment, que peuvent exprimer les professeurs d’université. L’Université de Montréal, qui s’est aussi montrée peu bavarde dans le débat sur la laïcité, poursuit les discussions dans le but de déposer un mémoire dans le cadre de la commission parlementaire cet hiver. Le recteur Guy Breton avait laissé entendre qu’il allait se prévaloir de la clause dérogatoire, mais celle-ci a été évacuée du présent projet de loi. D’autres universités s’opposent aussi L’Université Bishop a aussi fait connaître ses réactions préliminaires d’opposition à la charte par l’envoi d’une lettre au ministre Drainville, confirme Mme Samoisette. L’Université McGill a été la plus prompte à rejeter la charte publique-
Le cri d'une Micheloise «Madame la Première Ministre Pauline Marois,
Permettez-moi de vous écrire cette modeste lettre, celle d’une femme qui a appris le français ici à l’éducation des adultes. Je vous exprime mon point de vue sur le projet de loi concernant la Charte des valeurs. Pour ma part, je conteste cette loi qui interdit le port des signes religieux dans la fonction publique. Premièrement, cette nouvelle Charte des valeurs est une forme de discrimination indirecte pour une minorité visible. Cette charte touche un point très sensible et très fragile: le respect de la liberté religieuse. Plus particulièrement, cette loi vise la femme voilée qui porte beaucoup plus ostensiblement ce signe religieux, malgré qu’elle ait été sélectionnée et acceptée pour immigrer avec son signe par le gouvernement canadien! En réalité, plusieurs questions se bousculent dans mon esprit. Est-ce que cette charte a pour but d’assimiler les immigrants? Est-ce que la même histoire de la Proclamation royale (1763) se répète? D’une part, cette loi va priver de travail la femme qui porte un signe religieux et d’autre part, elle va encourager « l’exode ». En effet, les immigrants pourraient chercher une autre province plus accueillante… Donc, cette nouvelle loi aura de lourdes conséquences socioculturelles, économiques, politiques et démographiques. Deuxièmement, le Canada est une terre d’immigration. Depuis sa fondation, cette terre est le pays de l’indépendance et de la tolérance.
ment, avant même le dépôt officiel du projet de loi. Quant à l’Université Concordia, l’heure est encore aux discussions. Bien qu’aucune position ferme n’émane du cabinet du recteur, Alan Shepard, la charte est néanmoins
critiquée. Enfin, les positions de l’Université Laval et de l’UQAM, de même que celles des établissements de l’Université du Québec, se font toujours attendre.
Je suis contre
Sans compter la multiethnicité qui existe depuis des siècles. En effet, ce mélange dans la différence n’a guère été un obstacle pour vivre ensemble en harmonie. Au contraire, il a créé une richesse et un développement d’un océan à l’autre. Pour cela, le Canada a toujours été un pays sans jugement sévère. Si je ne m’abuse, le Québec fait toujours partie du Canada! Certaines personnes disent que cette loi protège les droits de la femme vu que le port du hidjab nuit à l’égalité entre la femme et l’homme. Elles ont tort. Ce n’est point le port du hidjab qui va diminuer la capacité intellectuelle et les compétences de la femme voilée. L’égalité, c’est laisser la femme s’habiller de la façon qui lui plaît et travailler dans la fonction publique au même niveau que l’homme. Dans ce cas, on peut dire que la liberté et l’égalité des sexes sont établies. Par cette charte, vous obligez la femme à rester à la maison. Pour conclure, Madame la Première Ministre, vous suscitez un profond malaise dans la population par cette proposition de Charte des valeurs. Je la conteste parce que son application restreint les droits et libertés de ma minorité visible et de ceux qui portent des signes religieux. Par cette loi, le Québec est en train de perdre la paix sociale en séparant les races et les religions.
J’assistais dernièrement à une rencontre dans un cadre universitaire, j’eus l’opportunité d’échanger avec des intellectuels, des gens de lettres à propos de nombreux sujets, qu’ils soient économiques, politiques ou sociaux. Bien entendu, au cours de ces nombreux entretiens, la question entourant la Chartes des valeurs québécoises ne pouvait passer inaperçue, et ce des mois après son annonce. Et Dieu seul sait toutes les choses que j’ai pu entendre. Je me rendis compte à ce moment que plus j’en parlais, plus le temps passait, plus j’étais persuadée de mon opinion face au sujet. Je suis contre la Charte.
Pas plus compliqué. Pas «parfois pour, parfois contre». Pas de «je ne suis plus sûre». Pas de« il y’a des points négatifs, mais aussi du positif». Je suis contre, un point, c’est tout. Je suis contre la Charte, car elle brusque le principe consubstantiel de toute démocratie, soit celui de la liberté religieuse. Une liberté qui se doit d’être pratiquée à temps plein, pas de 9 à 17h, pas une fin de semaine sur deux, mais à temps plein pour tout croyant qui le désire. Tenter d’imposer une telle loi divulgue une ignorance vulgaire du religieux. Je suis contre la Charte, ce qui m’attire des ennuis dans la communauté fémin-
Mes sincères salutations! » Radia Bendali Hacine Centre d’éducation pour adultes Gabrielle-Roy
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iste. De nombreuses femmes me regardent de travers à cause de cette opinion, comme si j’en venais à renoncer à mes principes féministes en acceptant le voile dans une société laïque. Mais pourquoi ne peut-on être féministe et accepter le voile? Pourquoi doit-on construire des barrières là où on essaie de les faire tomber? Le féminisme n’est-il donc pas ouvert à toutes les femmes, quel qu’elles soient? Je suis contre la Chartes certes en acceptant le voile, mais en m’opposant catégoriquement au voile intégrale, que ce soit le niqab ou la burka. Je ne peux m’empêcher de voir l’oppression à travers les yeux de ces femmes, de ressentir ce poids qu’elle transporte sur leurs épaules. En gros, c’est le seul moment où un simple morceau de tissu me rend si mal alaise et vient ébranler la féministe en moi. Le voile que je défends, que la majorité de mes consœurs et confrères défendent, n’est pas celui que l’on voit dans les médias. Le voile que je défends est celui de la foi, de la pudeur et de la féminité et non le niqab de l’oppression, la soumission et l’extrémisme. Je suis contre la charte et au nom de la liberté de choix, je défendrais la liberté religieuse. Rime EL Rhoul
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Société Journée internationale des personnes handicapées
Agir pour une société inclusive
À l’occasion de la célébration, le 3 décembre, de la Journée internationale des personnes handicapées, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a appelé les institutions et organismes gouvernementaux du Québec à agir pour réduire les obstacles à l'intégration des personnes en situation de handicap et ainsi favoriser une société plus inclusive pour tous et toutes. Le président de la Commission, M. Jacques Frémont, a notamment rappelé que le Canada a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2010 et ce, avec l'accord du Québec. Les gouvernements sont désormais tenus d'adopter et de mettre en place des mesures, des règlements et des lois pour s'assurer du plein exercice des droits des personnes en situation de handicap. De plus, cette Convention reconnaît que « toute discrimination fondée sur le handicap est une négation de la dignité et de la valeur inhérente de la personne. » « Les institutions et les organismes publics doivent redoubler d'efforts pour contrer la discrimination envers les personnes en situation de handicap et faire preuve de leadership », a précisé M. Frémont, en citant des exemples où les organismes gouvernementaux n'ont pas tenu compte de leurs obligations en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec et de la Convention internationale. Une analyse détaillée des dossiers ouverts par la Commission entre les mois d'avril 2011 et de juillet 2013 révèle que 31 % de toutes les plaintes de discrimination sont fondées sur le motif « handicap » et 16 % des dossiers concernent l'accès aux transports et aux lieux publics. En effet, il arrive encore très fréquemment que des personnes en situation de handicap se voient refuser l'accès à un restaurant ou à un commerce sous prétexte que « les fauteuils roulants prennent trop de place » ou que la personne est accompagnée d'un chien d'assistance. Selon l'Enquête québécoise sur les limitations d'activités, les maladies chroniques et le vieillissement 2010-2011, 33 % des Québécoises et Québécois de 15 ans et plus (qui ne vivent pas dans une ressource d'hébergement ou une institution) ont une incapacité. Si l'on tient compte de la gravité de l'incapacité, 22,6 % ont une incapacité légère alors que 10,7 % ont une incapacité modérée ou grave. « Le thème retenu cette année par l'Organisation des Nations Unies pour souligner la Journée internationale des personnes handicapées « Ouvrons la porte à une société plus inclusive et en faveur du développement pour tous et toutes », est l'occasion de poser des gestes concrets pour réduire les obstacles à la participation sociale des personnes en situation de handicap. C'est la société tout entière qui en profitera », a précisé M. Frémont. Source: Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
Hommage à 5 citoyens, 22 policiers et 20 pompiers exemplaires
Un originaire du Maroc parmi les personnes distinguées Pour leurs actes de bravoure, leur dévouement et leur sang-froid, cinq citoyens, dont un enfant de 7 ans, ainsi que 22 policiers et 20 pompiers de l'agglomération de Longueuil ont été honorés au cours d'une cérémonie à l'hôtel de ville de Longueuil, le 27 novembre dernier. Une médaille a été décernée aux employés ayant cumulé 20 ans de service, et ceux ayant exercé 30 ans de service ont reçu une barrette. Les citoyens, pour leur part, ont reçu un certificat honorifique. Noureddine Sedfi, héros anonyme Parmi les personnes honorées, un originaire du Maroc, Noureddine Sedfi qui a sauvé une femme lors d'un incendie. Le 19 février 2011, ce Longueuillois est réveillé par ses filles alors que l’alarme incendie résonnait dans le couloir de l'immeuble à logements qu'il habitait. Sans perdre un instant, il tente de trouver l’origine du feu et constate qu’il provient de l’appartement 310. Ouvrant la porte, il voit une dame assise sur un futon, des flammes d’un mètre surgissant devant elle. Il lui crie de se lever et de sortir, sans succès. Il va chercher un extincteur à eau dans le passage. À son retour, les flammes s’étaient propagées aux murs et plafonds. Tout en arrosant à l’intérieur, il crie à nouveau à la dame de sortir. Il ne pouvait pénétrer
dans l’appartement, car la fumée était trop intense et des obstacles jonchaient le sol. La dame s’est enfin levée, s’est dirigée vers M. Sedfi qui lui prend la main et la sort promptement. Bien que cet acte de civisme ait valu à Noureddine Sedfi des remerciements de la dame et des félicitations de la part de plusieurs locataires le jour même du drame, il n’a jamais revu la dame et n’a jamais connu son identité, selon l’auteur de l’article intitulé « Le Parfait exemple d’un Samaritain ». Après avoir reçu une lettre du gouvernement du Québec reconnaissant l’acte de civisme qu’il a posé en 2011, Noureddine Sedfi aimerait que l’image générale des immigrants change dans les médias, écrit le journaliste. “On parle seulement des immigrants quand ils commettent des crimes. On a une mauvaise réputation parce qu’on ne parle jamais de nos bons gestes”, déplore, par ailleurs, le ressortissant marocain, arrivé au Québec en 2009, en émettant le souhait que les citoyens (canadiens) puissent voir que “nous ne sommes pas tous comme ce que l’on voit ou entend à la télé”. Un enfant sonne l’alerte Mathias Weber, un jeune garçon de 7 ans de Longueuil, s’est également comporté en véritable héros lorsqu’il a dit à son père d’appeler les pompiers après
Noureddine Sedfi
avoir vu des flammes sortir des fenêtres de la maison de ses voisins, le 7 octobre dernier. Après avoir été informé par son fils, M. Weber se précipita chez les voisins pour les avertir et tenter d’éteindre les flammes. La fumée étant très intense, il fut intoxiqué et transporté à l’hôpital. Toutefois, leurs gestes leur ont permis d’être informés de la situation, et ce, avant qu’ils ne s’aperçoivent qu’un drame se tramait chez eux et de limiter les dommages au bâtiment.
Semaine de l’action bénévole 2014 « Bénévole de la tête aux pieds »
À l’occasion de la Journée internationale des bénévoles, la Fédération des centres d’action bénévole du Québec (FCABQ) a dévoilé , pour une 40e année consécutive, le thème et le visuel de la Semaine de l’action bénévole (SAB) qui se tiendra du 6 au 12 avril 2014 au Québec: Bénévole de la tête aux pieds. Tout comme des centaines d’organisations qui ont souligné l’implication de milliers de bénévoles
au fil du temps, la FCABQ invite les citoyens à faire la promotion du bénévolat et à reconnaître le rayonnement des gens engagés dans votre communauté! 40 ans de rayonnement
Très avant-gardiste en matière de promotion, de reconnaissance et de développement de l’action bénévole, la FCABQ soutient au Québec la SAB dès sa deuxième année d’existence en 1974.
Quarante (40) ans plus tard, la FCABQ est toujours porteuse, du thème, du visuel et de l’argumentaire qui soustendent la SAB. Elle produit et met à la disposition de tous les acteurs et organisations des différents milieux, des outils de promotion et d’information afin de faire rayonner l’action bénévole. Pour en savoir plus sur la Semaine de l’action bénévole 2014, visitez le site internet de la FCABQ au www.fcabq. org.
Invitation: Association solidarité Canada Maroc (ASCM)
À l’occasion de la période de fin d’année, en collaboration avec Dar Al Maghrib et Traiteur Fantasia L’ASCM invite ses membres et ses amis à une rencontre familiale dans une ambiance festive Le 21 décembre prochain de 11h00 à 17h à Dar Al Maghrib au 515 Viger Est, H2L 2P1 Montréal Transport en commun : station métro Berri UQAM ou Champs de Mars, BUS : 30,32, 150,186 et 187 Pour réserver, veuillez communiquer avec nous au :
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(514) 962 4591 info@solidaritecanadamaroc.com
Les places sont limitées, Réservez vos billets dernier délais 10 Décembre 2013 Au programme Atelier pour les enfants à compter de 11h, suivi d’un après-midi familial à compter de 13h30 animé par l’artiste Bouchaib et son orchestre Goûter + déjeuner préparé par notre Traiteur Fantasia et des surprises!!! Prix du billet pour adultes 40$ Prix
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ajusté pour enfants 15$ (enfant moins de 15ans) Les profits de cette activité financeront les différentes œuvres caritatives de l'ASCM
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Éducation
Manifestation du collectif Éducation sans frontières
Pour «les enfants ``sans papiers`` exclus du système d’éducation» Le Collectif éducation sans frontières (CESF) appelle à un rassemblement public à l'occasion de la "rencontre citoyenne" de la ministre de l'Éducation Marie Malavoy ce lundi 2 décembre 2013. Bernard Drainville, le ministre responsable de la Charte des valeurs (projet de loi 60), devait également y être présent.
où tous les enfants, y compris les enfants sans-papiers, peuvent accéder aux écoles en vertu d’une décision de la Cour suprême. De même, les deux autres grandes villes canadiennes où se concentrent les migrant-e-s, Toronto et Vancouver, permettent aux enfants sans-papiers d’aller aux écoles. Cette exception québécoise est honteuse.
L’objet de cette manifestation? Le fait que la ministre Malavoy refuse toujours de donner des directives claires qui permettraient aux sans-papiers d'accéder gratuitement à l'école primaire et secondaire. Au lieu de quoi, elle laisse des directives confuses au sujet des catégories de migrants qui peuvent ou non s'inscrire dans les écoles. De plus, elle continue de demander aux commissions scolaires d'exiger des frais d'inscription exorbitants (entre 5 000 $ et 6 000 $ par enfant) à des familles économiquement précaires et vulnérables.
Dans les mots de Nicolas Quiazua, membre du CESF: « Ce rassemblement (devait)marquer la première fois que nous aurons l'opportunité de confronter publiquement la ministre Malavoy par rapport à l'injustice qu'est de refuser l'accès à l'école aux enfants sans papiers. La ministre a ignoré nos lettres et manifestations au courant de la dernière année, ainsi que toutes les demandes faites par les médias traditionnels. Nous n'avons d'autre choix que de faire entendre nos revendications en s'adressant directement au ministre ».
Des centaines d’exclus
Linda Guerry, membre du CESF, ajoute: « Nous demandons à Marie Malavoy de fournir immédiatement des directives claires et sans ambiguïté à toutes les commissions scolaires afin de permettre à tous les enfants sans papiers au Québec de fréquenter l'école
La loi actuellement en vigueur exclut toujours plusieurs centaines, voire des milliers d’enfants du système public d’éducation. Cette situation contraste avec celle qui prévaut aux États-Unis
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gratuitement. Nous demandons de toute urgence une "rentrée spéciale" en janvier pour tous les enfants qui se sont vu dénier l'accès à l'école en août dernier. » Le CESF a également pris une position claire contre la Charte, et a approuvé la déclaration de la Coalition "Ensemble contre la Chartre xénophobe" (www. solidarityacrossborders.org/fr/commu-
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nity-statement-“ensemble-contre-lacharte-xenophobe”-together-againstthe-xenophobic-charter Source : Collectif education sans frontières (CESF) Info : www.solidarityacrossborders.org/fr/ education-across-borders-collective
Entreprise
Les rencontres du FCMRC
Comment dynamiser le mouvement entrepreneurial au sein de la communauté marocaine Samedi 23 novembre 2013, le Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) a organisé une conférence à Dar Al-Maghrib autour de la question du soutien du mouvement entrepreneurial au sein de la communauté marocaine au Canada.
Cette rencontre a été initiée en partenariat avec les organisateurs de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat, événement universelle, qui se tient entre le 18 et le 25 novembre 2013. Lancée en 2008, la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat (Global Entrepreneurship Week) , célébrée dans plus de 150 pays à travers le monde, est le plus grand rassemblement au monde des innovateurs et créateurs d’emplois qui lancent des startups et transforment des idées en projets viables. De par sa mission, le FCMRC lance une série d’initiatives destinées à permettre aux membres de la communauté d’accéder à l’information et aux ressources utiles à la réalisation de leurs projets. Effectivement, les 4 axes d’orientation stratégique préconisés par le Forum pour son mandat actuel reposent sur : le recrutement de nouveaux membres, le partenariat, la formation –recherche & développement et, enfin, l’entrepreneuriat Et c’est dans ce dernier vecteur que s’inscrit la rencontre du 23 novembre dont les travaux ont été ouverts par Mme Nouzha Chekrouni, Ambassadeur du Maroc à Ottawa. Soutien à l’entreprenariat Intervenant en début de journée, M. Davender Gupta, coach en chef à Startup Académie, a affirmé que les startups peuvent être un moyen de soutien de l’entrepreneuriat au sein de la communauté marocaine au Canada face à l’évolution permanente de l’économie,
des règles et attentes du marché et des exigences des consommateurs.
Ces startups se caractérisent par l’innovation en matière d’offres, de stratégies et de modes de fonctionnement et de solutions apportées aux problèmes que connaissent les marchés visés, a indiqué M. Gupta, relevant que cette innovation entrepreneuriale constitue un générateur de valeur ajoutée dans les pays d’accueils. Selon lui, le monde d’aujourd’hui a besoin d’entrepreneurs qui visent de grandes opportunités, qui veulent bâtir des entreprises créant des produits et des services innovateurs de grande valeur et générateurs de richesses, exportés hors de leur région et attirant des flux de revenus et d’investissement. Entreprendre ici M.Ahmed Benbouzid, directeur Innovation sociale et diversité à la Conférence régionale des élus (Cré) de Montréal, a ensuite présenté une initiative innovante au bénéfice de l’entrepreneuriat immigrant, baptisée “Entreprendre Ici”, qui vise à faciliter les démarches à suivre par les entrepreneurs issus de l’immigration, en leur offrant une gamme de services qui contribuent non seulement à favoriser le développement de l’entrepreneuriat immigrant, mais surtout à promouvoir de nouvelles pratiques permettant d’offrir une prise en charge intégrée des besoins de ces porteurs de projets. Lancée récemment par la Cré de Montréal et le ministère québécois de l’Immigration et des Communautés culturelles, l’initiative “Entreprendre Ici” se veut aussi un apport concret aux personnes immigrantes qui désirent lancer leurs propres projets d’affaires et faire bénéficier leur pays d’accueil de leurs compétences et de leur savoir-faire à même de contribuer à l’essor économique de la métropole et du Québec en général et à leur rayonnement
dans le monde, a-t-il souligné. Cette rencontre a été aussi marquée par la présentation de success-stories de Marocains ayant réussi à créer leurs propres entreprises et à se frayer un chemin dans le rude domaine des affaires au Canada, en mettant l’accent sur les facteurs clés de leur réussite dans le domaine de l’entrepreneuriat dans leur société d’accueil. (Extraits d’un texte de la MAP). Trois expériences exemplaires L’assistance a par ailleurs, pris connaissance du parcours de 3 Marocains, ayant réussi en se lançant dans l’entrepreneuriat. Il s’agit de Monsieur Brahim Bekkasse, Fondateur de la compagnie Creatis , qui a rappelé son parcours semé d’embûches , à défaut de coaching et de financement. La réussite de son projet aujourd’hui est le fruit de son dur labeur, sa détermination et gestion réalise de la croissance de sa compagnie. Par ailleurs, Dr Hassan Kassi ,Directeur Général du groupe 3SP, a fait une rétrospective détaillée de son parcours professionnel , sur 20 ans, depuis qu’il a fondé sa création de sa compagnie Scientech R & D, qui livrait des solutions clés en main en matière de conseils et de services de R & D pour les entreprises de
haute technologie dans différentes industries. De son côté, Mme Bahija Soussi a partagé avec les présents son expérience de reconversion professionnelle, cédant son statut de professeur d’économie au profit de sa passion pour le cinéma, notamment, en tant que jeune cinéaste. Une histoire de passion, semée d’embûches, dans une industrie cinématographique nécessitant de gros capitaux. Elle exposé les facettes de son projet de film, porteur de messages de tolérance et d’histoires d’intégration au Canada. Elle a enfin défendu ses choix et les options préconisées pour drainer les financements et le soutien des professionnels du septième art au Canada. À la clôture, les responsables du Forum des compétences marocaines résidant au Canada ont donné rendez-vous aux conférenciers et participants pour une prochaine rencontre dont l’objectif est de faire la synthèse des principales recommandations, de revenir sur le sujet de la reconversion entrepreneurial, avec la participation de Dr Allali et surtout, de lancer le projet pilote de startup weekend. Said Chayane Responsable des communications Forum des compétences marocaines résidant au Canada
Nouzha Chekrouni : «Un modèle à valoriser»
L’ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, a ouvert les travaux et a mis en exergue l’importance du thème de cette rencontre. Elle affirmé que l’entrepreneuriat est “créateur de valeur ajoutée et une source de richesse pour la société”, soulignant l’importance d’accompagner les jeunes entrepreneurs immigrants et de mieux les outiller afin de “maximaliser leur potentiel’et les aider à atteindre leurs objectifs, réduisant
ainsi le risque d’échec.
Mme Chekrouni , qui a indiqué que certains entrepreneurs immigrants se lancent dans l’entreprise par choix alors que d’autres se trouvent forcés de le faire suite aux difficultés d’intégration rencontrées dans le pays d’accueil, a estimé que le FCMRC peut jouer un rôle important en dédiant une structure pour le partage d’expériences et l’accompagnement des
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futurs entrepreneurs et porteurs de projets dans la réalisation de leurs objectifs.
Évoquant la question cruciale du financement, la diplomate marocaine a recommandé de négocier un partenariat avec un organisme financier pour faciliter l’accès aux financements et de faire appel à l’expertise dans chacune des étapes de la réalisation et de la croissance des entreprises.
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Elle a en outre plaidé pour l’organisation de manifestations régulières qui offriraient l’occasion de bâtir des réseaux de contacts et d’échange d’expertise, l’encouragement de l’entrepreneuriat jeunesse et féminin pour stimuler l’emploi et la croissance économique et médiatiser les success-stories en les érigeant comme exemples.
Argent
Cartes de crédit prépayées
Téléphonie mobile
Mieux encadrée; moins chère?
Les nouveaux abonnés à des services de téléphonie mobile ont maintenant plus de pouvoir contre leur fournisseur, grâce à l'entrée en vigueur d’un nouveau code sur les services sans fil du CRTC. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) veut ainsi mieux encadrer les services de téléphonie et répondre aux nombreuses plaintes des Canadiens.
Le code prévoit notamment que les utilisateurs pourront mettre fin à leur contrat de téléphonie sans avoir à payer de frais de résiliation après une période de deux ans, même s'ils ont signé une entente plus longue. La nouvelle réglementation prévoit que les fournisseurs ne pourront exiger plus de 50 $ par mois pour les frais d'utilisation de données non compris dans le forfait du client. Les frais d'itinérance à l'étranger seront également plafonnés à 100 $ par mois. Parmi les autres dispositions, le CRTC prévoit que les téléphones devront être déverrouillés après 90 jours, pour permettre aux utilisateurs de changer de fournisseur tout en conservant le même appareil. Les fournisseurs devront également offrir une période d'essai de 15 jours pour les contrats de service sans fil et présenter des contrats clairs à leurs clients. Ces derniers pourront accepter ou refuser des modifications aux conditions principales d'un contrat à durée déterminée. Cette réglementation touche les nouveaux abonnés à la téléphonie sans fil. Le CRTC prévoit qu'elle s'appliquera à chacun des 25 millions de contrats de téléphonie au pays d'ici la moitié de 2015.
Les nouvelles règles du jeu Ottawa a décidé d'aller de l'avant avec ses nouvelles règles concernant les cartes de crédit prépayées, qui n'entreront toutefois en vigueur que bien après le magasinage du temps des Fêtes. Selon des sources, le gouvernement fédéral imposera une série de restrictions pour ce type de cartes de crédit, dont la fin des dates d'expiration et l'interdiction de facturer des frais de gestion au cours de la première année.
Les émetteurs de ces cartes, qui sont souvent offertes en cadeau, devront également afficher tous les frais et conditions sur l'emballage extérieur. Les sources ont cependant indiqué que la nouvelle réglementation ne serait pas appliquée avant le mois de mai. Les règles s'inspirent des recommandations formulées l'automne dernier par le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty. Un représentant du gouvernement a soutenu que l'industrie des cartes de crédit prépayées regorgeait de frais cachés qui permettaient de réduire à néant la valeur des cartes au fil du temps. Même si ce secteur est relativement nouveau, il est en pleine croissance et valait 850 millions de dollars en 2011.
Canadien de Montréal
775 M$, selon Forbes
Le magazine Forbes a publié son classement de la valeur des équipes de la Ligue nationale. Toronto, Montréal et Vancouver se retrouvent dans le top 5. Selon le magazine spécialisé en économie, la valeur moyenne des équipes de la LNH a augmenté de 46 % dans la dernière année. Elle est de 413 millions de dollars. Pour la première fois, toutes les équipes canadiennes se classent dans le top 16 des 30 équipes inscrites. En haut de la liste, on retrouve les Maple Leafs de Toronto, qui valent plus du milliard de dollars (1,15 milliard). C'est la seule équipe de la ligue à avoir franchi ce cap. Les Rangers de New York arrivent au 2e rang avec une valeur de 850 millions de dollars. Ils devancent deux autres équipes canadiennes : le Canadien de Montréal (775 M$) et les Canucks de Vancouver (700 M$). les Blackhawks de Chicago, sont classés en 5e position avec une valeur de 625 millions de dollars. L'impact des nouveaux arénas Il y aussi des facteurs économiques qui expliquent le classement. La devise canadienne concurrence la devise américaine (les joueurs sont payés en dollars américains), et les équipes ont choisi d'investir dans de nouveaux amphithéâtres. L'exemple des Jets de Winnipeg est limpide. L'équipe vaut aujourd'hui, selon Forbes, 340 millions de dollars, soit le double de ce que l'entreprise True North Sports & Entertainement a investi pour rapatrier l'équipe en sol canadien de Georgie. Alors que les Panthers de la Floride doivent donner des billets pour remplir leur aréna, les Jets ont une liste d'attente et ont généré des revenus d'exploitation de 6,3 millions la saison dernière. Le Canadien de Montréal conteste chaque année les chiffres publiés par le magazine spécialisé.
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Cultures
Poésie
Quartier des spectacles
Un projet de 160 millions de dollars carrés d'espace de bureaux.
Trois ans ont été nécessaires pour peaufiner le projet avant son annonce. Le président de la SDA, Christian Yaccarini, a dû convaincre plusieurs intervenants pour y arriver. « Il est difficile de démembrer des terrains qui ont des propriétaires différents », a expliqué Jean Lamarre, président du conseil d'administration de la SDA, en conférence de presse.
La Société de développement Angus (SDA) a annoncé lundi 2 décembre son nouveau projet immobilier, qui sera situé au sud du boulevard Saint-Laurent, dans le but de revitaliser ce quartier du centre-ville de Montréal. Le projet du Carré Saint-Laurent, évalué à 160 millions de dollars, sera à vocation mixte. Il y aura des commerces au rez-de-chaussée, un espace culturel, un volet résidentiel, et les huit derniers étages seront constitués de bureaux, où seront hébergés notamment des employés de la fonction publique. La construction commencera à l'automne 2014, pour se terminer, si tout se déroule comme prévu, en janvier 2018. La première ministre du Québec, Pauline Marois, qui était présente à la conférence de presse, a d'ailleurs annoncé que 700 employés de l'État allaient travailler dans les bureaux aménagés par la SDA. Bien qu'il ne participe pas au financement du projet, le gouvernement s'est engagé à louer pour 25 ans 14 000 mètres
Revitaliser le quartier Le projet s'inscrit dans une volonté de revitaliser le secteur, situé entre la rue SainteCatherine au nord, le Monument-National au sud, le boulevard Saint-Laurent à l'est, et la rue Clark à l'ouest. En effet, ce secteur historique du boulevard est en décrépitude depuis plusieurs années. Certains bâtiments ont grand besoin d'une revitalisation. En 2011, les autorités municipales s'inquiétaient même de la sécurité des passants. Le maire de Montréal, Denis Coderre, a lui aussi accueilli l'annonce très favorablement, en affirmant qu'il s'agissait d'une « nouvelle extraordinaire » pour la ville. Pauline Marois a souligné l'engagement financier du gouvernement du Québec dans cette revitalisation du quartier, puisque des centaines de fonctionnaires iront travailler dans les nouveaux bureaux de la SDA. Le gouvernement a en effet conclu une entente de location de 25 ans. Mme Marois a rappelé que 2500 autres fonctionnaires travailleront désormais à Montréal avec la construction de bureaux dans la partie sud de l'Îlot Voyageur.
Littérature
La joie de vivre des Canadiens...
L'auteur belge est connu comme l'ambassadeur mondial du bonheur et de la qualité de vie. Non pas qu'il en possède la recette, mais parce qu'il milite en faveur du bonheur dans nos sociétés. Ses livres Happiness, Love et Optimiste sont de grands succès en librairie. De passage à Montréal pour le Salon du livre, il s'est arrêté dans le studio de l'émission Après tout, c'est vendredi! Lorsqu'on considère le bonheur, le Canada arrive au sixième rang des pays de la planète, si on en croit le rapport sur le bonheur mondial établi par les Nations unies. L'ONU arrive à cette conclusion en analysant six critères : la générosité, avoir quelqu'un sur qui compter, la liberté perçue dans les choix de vie, l'espérance de vie en santé, la protection contre la corruption et le PIB réel par habitant. Mais, selon Leo Bormans, le bonheur ne dépend pas uniquement des politiques gouvernementales. « Les politiciens ne peuvent pas toujours améliorer le bonheur des gens », affirme l'auteur. « Ça ne tombe pas du ciel. On doit travailler pour ça. Tous les gens ont leurs
Superbe le temps de ce jour, il a fait quatre au dessous de rien. Échanger dans un temps court avec trois artistes d’un coup. C’est banco! Trois en une matinée d’ici, c’est beaucoup. Vous pouvez oublier, pas trop, quand même les anciens. Parmi eux, il y a des monuments. Ceux de ce 21ème siècle sont encore plus forts, très plutôt. Noyé dans l’air insipide de la marginalité et de la rationalité, en respirer un autre est devenu vital. Quoi de mieux que de la poésie. Celle des rides du temps. Dans un recueil martyrisé dans des poches vides, dans un sac à dos plus âgé que Hace Mess, le poète himself; des textes qui rendent droit tout cerveau coincé entre racine de deux et racine de trois; qui remettent les raisonnements, nos raisonnements moins mécaniques, c’est-à-dire moins rationnels; oui, oui vous avez lu moins rationnels. Si la poésie de Hace Mess, son recueil rides du temps, édité à compte d’auteur en cette année 2013, doit être achetée; elle ne doit pas être vendue dans l’économique in North America. La lire, lisez-là ! « Perché sur la falaise de mon cœur, mon regard t’implore ». Hace Mess, le poète vous parle d’Elle, Elle celle que vous connaissez tous : la vie, la femme, la mère, la patrie, la terre. Les cinq ne font qu’Une.
Selon «l'ambassadeur mondial du bonheur» L'auteur belge Leo Bormans était l’un des invités vedettes du Salon du livre de Montréal 2013.
Dérider le temps pour mieux voir les humains, pour regarder loin
propres responsabilités. » N'empêche que les cinq pays répertoriés par l'ONU où le bonheur est « supérieur » au Canada ont tous un filet social important. Ces pays sont le Danemark, la Norvège, la Suisse, les Pays-Bas et la Suède. « Je m'intéresse à ce qu'on sait du bonheur et de l'amour. Pas ce qu'on croit. Il ne s'agit pas des coeurs rouges et des petits bonshommes sourires », dit Leo Bormans. Pour y arriver, il a demandé à 100 chercheurs de renom d'une cinquantaine de pays de lui résumer leurs connaissances sur le bonheur. Il en a résulté un livre, Happiness, qui s'est retrouvé entre les mains de plusieurs dirigeants européens. Le président du conseil européen l'a même remis au président américain, Barack Obama. Selon M. Bormans, l'économie de consommation évolue vers une économie de satisfaction. « Ce qui nous rend heureux, ce n'est pas d'avoir toujours plus et plus d'argent. Il s'agit plus tôt de satisfaction. Ça dépend de la qualité de vie, de nos relations, de la liberté qu'on a pour faire des choix... » « Je rencontre des gens partout dans le monde qui sont convaincus que les priorités sont en train de changer », conclut-il.
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Il est facile de scalper, de lyncher des textes de vers surtout si l’esprit est carré avec des lunettes sur le nez. Quand ils vous sauvent, soulagent; aucune raison, aucun argument ne peut être avancé. Sauf que même si ce papier est destiné à tout le monde, n’importe qui, ceux qui conduisent des chars luxueux ne seront pas très heureux de lire ces vers de Hace Mess. Ceux qui conduisent des chars de guerres s’interrogeront sur leur métier et ce sera bon pour eux. Avec, avec, avec; Tu, tu, tu et Ils, ils, ils, c’est votre amour qui vous supplie de résister, de ne pas développer des rides avec le temps. « Tes yeux incandescents et larmoyants, tu me fais des signes de ta main », c’est Elle qui vous parle, vous qui lui avez déjà parlé, tout dit. Si la poésie de Hace Mess ne porte aucune ride, c’est parce qu’elle est venue d’ailleurs pour aller partout. Elle est venue d’Algérie, elle a vadrouillé en France et au Canada. Elle s’est libérée des enfermements chauvins, pauvres en altérité, aveugles en ignorant le reste de l’humanité, en se regardant le nombril. En errant même chez les indiens, sa poésie a rencontré les mêmes joies, les mêmes peines que celles qu’il porte dans son atavisme. Avant de repartir vers d’autres rivages, Hace Mes, a clos son recueil par la naissance d’un fils; le fils de la Femme qui avait hâte de voir ses entrailles libérer son amour. C’est le même amour entre tous, un Amour éternel que vous mettrez dans une Jarre. Zak. Ahcene. Hace Mess. Les rides du temps. Poésie. 2013.
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Métropolitaines
Métro de Montréa
De nouvelles voitures
C'est en grande pompe que les nouvelles voitures du métro de Montréal, baptisées AZUR, ont été dévoilées à l'usine de Bombardier de La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent. Quelque 600 personnes assistaient à l'événement, dont la première ministre Pauline Marois, le maire de Montréal Denis Coderre, le ministre responsable de la région Pascal Bérubé et de nombreux employés. Bombardier a présenté la première rame de neuf voitures, qui sera ensuite testée à Montréal. La Société de transport de Montréal (STM) a commandé 468 nouvelles voitures de métro au consortium Bombardier-Alstom au prix de 1,2 milliard de dollars. Les nouveaux wagons entreront en circulation à partir de la mi-2014. La première ministre s'est réjouie de
l'aboutissement de la première phase de ce projet, soulignant que des centaines d'emplois directs et indirects ont été créées au Québec. Le nouveau maire de Montréal, Denis Coderre, a pour sa part souligné l'importance du métro pour l'économie de la métropole. « Le métro, c'est vital pour le développement de Montréal. Les nouvelles voitures seront bientôt un atout de plus pour notre métropole, et ce, en attendant son expansion vers l'Est », a-t-il lancé. Dans ces nouveaux wagons modernes aux lignes épurées, les voyageurs bénéficieront de plus d'espace, de fenêtres plus grandes et, surtout, de passerelles qui permettront de passer d'un wagon à l'autre pendant que le train est en marche. Les nouvelles rames, qui seront toutes équipées de caméras de sécurité, seront aussi dotées d'un système de
ventilation plus performant que dans les wagons actuels, où il fait parfois chaud l'été. « Les nouvelles voitures de métro à la fine pointe de la technologie apporteront aux utilisateurs de la STM un service fiable, confortable et rapide qui sera à la hauteur d'une grande ville comme Montréal », a souligné le président de Bombardier Transport, Raymond Bachant. La STM croit que ces voitures rouleront durant 50 ans. Elles remplaceront celles qui sont en service depuis 1966 dans certains cas. L'achalandage du métro de Montréal est de près de 900 000 déplacements par jour
Un nouveau pont Champlain pour 2018
Le nouveau pont Champlain sera prêt en 2018, soit trois ans plus tôt que ce qui était prévu jusqu'ici, a annoncé dimanche le ministre fédéral de l'Infrastructure, Denis Lebel.
Le ministre visait auparavant l'an 2021 pour la livraison d'un nouveau pont, malgré la dégradation précoce de la structure actuelle.
C'est l'architecte danois Poul Ove Jensen qui supervisera la conception du nouveau pont. Ses services ont été retenus par la firme canadienne ARUP. M. Ove Jensen a notamment travaillé à la conception du pont de Stonecutters, à Hong Kong. Il a aussi collaboré à la conception de l'Oresund, un pont d'une longueur de 490 m qui raccorde le Danemark à la Suède et qui comprend 4 voies pour le trafic motorisé ainsi que 2 voies ferrées.
« Je peux vous assurer que nous ne prendrons pas de raccourcis et que nous accorderons une attention particulière au maintien de normes élevées pour tous les travaux », a toutefois garanti le ministre.
La firme d'architectes Provencher Roy et associés, basée à Montréal, travaillera en collaboration avec l'architecte danois.
Le nouvel échéancier nécessite par contre l'annulation du concours architectural qui était prévu, a expliqué M. Lebel en conférence de presse. « Le concours architectural ne s'avère simplement pas possible », a dit le ministre, soutenant que l'esthétique du pont demeurait tout de même une priorité.
Le ministre Denis Lebel a rappelé dimanche qu'il y aura un péage sur le nouveau pont, qu'il se fera en partenariat public-privé et que l'infrastructure de transport en commun pour le train léger sur rails qui a été choisi par le gouvernement du Québec sera bien intégrée à la structure.
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De plus, malgré le devancement de la construction, M. Lebel a assuré que les coûts allaient être respectés.
Les élus veulent des détails Le maire de Montréal, Denis Coderre, a salué la décision d'Ottawa d'aller de l'avant plus tôt que prévu avec la livraison du nouveau pont. « Si le pont est terminé en 2018, c'est un pas dans la bonne direction, c'est une bonne nouvelle. Maintenant, il faut regarder les détails », a-t-il déclaré. Abondant dans le même sens que le ministre Lebel, M. Coderre estime qu'il est possible de construire un pont à la fois beau et sécuritaire d'ici trois ans. Le ministre des Transports à Québec, Sylvain Gaudreault, a lui aussi accueilli favorablement l'annonce d'Ottawa de devancer la livraison du pont. Le ministre invite maintenant le gouvernement fédéral à dévoiler son plan d'affaires « afin que nous puissions avoir l'heure juste quant au financement de la struc-
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ture », a-t-il dit dans un communiqué. Quant à l'opposition à Ottawa, le porteparole du NPD en matière de transport se réjouit du nouvel échéancier, mais déplore l'absence de concours d'architecture. Hoang Mai dit aussi s'inquiéter du « manque de transparence en terme d'appel d'offres ». « Déjà avec la firme ARUP, c'est un contrat de 15 millions de dollars qui a été accordé sans appel d'offres [...] là on parle d'un contrat de peut-être 3 à 5 milliards de dollars - on n'a toujours pas les chiffres - mais si on y va sans appel d'offres, encore une fois, ça va être inquiétant », juge M. Mai. Le vieux pont sécurisé En ce qui concerne les travaux, le directeur général de la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain, Glen Carlin, a précisé que la « superpoutre » était maintenant en place et que la partie du pont Champlain endommagée par une fissure était maintenant complètement sécurisée.
Métropolitaines
Attention, fumer peut vous coûter très cher
Une «Chicha» au goût d’amende… Une dizaine de citoyens ont écopé d’une contravention, le 2 novembre dernier, parce qu’ils ont consommé la chicha au Café Sphinx, sur le chemin Chambly à Longueuil, alors que l’établissement n’a pas le droit d’en faire la vente. Le propriétaire de l’endroit recevra aussi une amende qui pourrait s’élever jusqu’à 10 000 $. Il s’agit de la troisième opération menée par la police de Longueuil en collaboration avec des inspecteurs du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), depuis mars dernier. Dix citoyens qui s’y trouvaient devront payer une amende d’environ 100 $ pour avoir fumé un mélange de tabac aromatisé dans une pipe orientale sur les lieux. Le propriétaire du Café Sphinx s’expose pour sa part à une amende variant de 400 $ à 4 000 $, puisque l’établissement n’est pas reconnu comme un salon de chicha par le MSSS. Contacté à ce sujet, le MSSS indique que des recommandations ont été formulées au ministère de la Justice pour déterminer la valeur de l’amende que le propriétaire recevra au cours des prochaines semaines, puisque ce n’est pas la première fois qu’il contrevient à la Loi sur le tabac.
Lors du passage du Rive-Sud Express, la semaine dernière, le Café Sphinx était fermé. Plusieurs appels y ont été logés sans réponse. Les salons de chicha -aussi appelé narguilé- reconnus par le MSSS doivent avoir ouvert leurs portes avant le 10 mai 2005, lorsque le nouveau projet de Loi sur le tabac a été déposé. Ceux-ci ont les mêmes privilèges que les salons de cigares. Les propriétaires doivent maintenir un endroit totalement fermé et ne servir aucun repas. Les salons de cigares La clientèle qui fréquente un salon de cigares reconnu par le Ministère peut fumer le cigare et le tabac à pipe dans ce lieu puisque l’établissement respecte les conditions énoncées à l’article 8.1 de la Loi sur le tabac. Cependant, il demeure interdit de fumer la cigarette dans ces lieux. Selon l’article 8.2, la loi prévoit aussi que l’exploitant d’un salon de cigares ne peut : - permettre que des repas y soient consommés par la clientèle. - admettre un mineur ou permettre sa présence dans le salon de cigares. Les Salons de cigares ou de tabac à pipe (incluant la shisha) reconnus par le ministère de la Santé et des Services
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sociaux où il est permis de fumer sont les suivants : * Café Ramsès 8500, boul. Taschereau Brossard * Le Bacchus 1, boul. du Casino Gatineau * OMDA 784, boul. Curé Labelle, #45/59 Laval * Café & Bar Stogies 2015, rue Crescent Montréal
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* Café & Bistro Toot 1175, rue Crescent Montréal * Café Al-Dar 1221, rue Mackay Montréal * Café Authentique 294, rue SteCatherine Montréal * Café Beyrouth 657, Côte-Vertu Montréal
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Attention, fumer peut vous coûter très cher
Une «Chicha» au goût d’amende… Suite de la page 34 * Café Gitana 2080A, rue St-Denis Montréal * Café Hookah Lounge 1699, rue St-Denis Montréal * Café Jounieh 595, Côte-Vertu Montréal * Café Rex 18, rue Commercial Montréal * Café Sidi Bou 3583, rue Jean-Talon Est Montréal
* La Queue de Cheval 1221, boul. René-Lévesque Ouest Montréal * Restaurant Alexandre 1455, rue Peel Montréal * Restaurant Tapas Lounge 1468, rue Crescent Montréal * Resto-Café Shehrazad 1242, rue Crescent Montréal * Rib'n Reef Steakhouse 8105, boul. Décarie Montréal
* Café Zaza 903, boul. Décarie Montréal
* Whisky Café 5800, boul. St-Laurent Montréal
* Casa Del Habano 1434, boul. Sherbrooke Ouest Montréal
* Maurice Salon Bar 575, rue Grande-Allée Est Québec
* Cigare & compagnie 6981, boul. St-Laurent Montréal
* Palace Cabaret 955, boul. PierreBertrand Québec
* Cigare Club Etcetera 4115, rue St-Denis Montréal
* Société Cigare 575, rue GrandeAllée Est Québec
* Club Café Resto Arabesque 1241, rue Guy Montréal
* Liverpool 28, rue Wellington Sud Sherbrooke
* Davidoff (Burlington/Whyte) 1458, boul. Sherbrooke Ouest Montréal
* Bistro Chez Nestor 234, rue Richelieu St-Jean
* Aro Tabac 1590, rue Barré St-Laurent Dans un salon de cigares non reconnu, il est interdit de consommer tout produit du tabac. De plus, en vertu de l’article 1 du Règlement d’application de la Loi sur le tabac, il est également interdit de consommer des produits destinés à être fumés et qui ne contiennent pas de tabac, tels que la shisha sans tabac.
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L’exploitant d’un salon de cigares non reconnu par le Ministère qui tolère l’usage du tabac à l’intérieur de ce lieu ou la consommation de produits sans tabac destinés à être fumés s’expose à une amende de 400 $ à 4 000 $. En cas de récidive, l’amende peut être de 1 000 $ à 10 000 $. La clientèle qui fume dans un salon non reconnu est également passible d’une amende de 50 $ à 300 $ et en cas de récidive d’une amende de 100 $ à 600 $.
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Dernière heure
L'Association des CPE s’inquiète De nouvelles compressions dans le réseau? La ministre de la Famille du Québec, Nicole Léger, annonçait mardi 3 décembre 2013 la création de 300 places à 7 $ supplémentaires, avec la promesse d'en ajouter 15 000 d'ici 2016. Mais du côté des centres de la petite enfance (CPE), on a l'impression que le gouvernement prépare de nouvelles compressions. C'est qu'une note interne du chantier sur le financement des services de garde indique qu'on cherche à faire des économies. La note, dont Radio-Canada a obtenu copie, indique qu'« à court terme, le chantier doit permettre des mesures concrètes afin de combler un manque à gagner récurrent de l'ordre de 40 millions. » Ce chantier a été annoncé par la ministre Léger dans la foulée des compressions de 31 millions de dollars du printemps dernier. Les rencontres de travail ont débuté en octobre. La dernière aura lieu le 12 décembre. La ministre dément toute compression Nicole Léger nie avec vigueur que cette note signifie de quelque façon que ce soit que les compressions du printemps vont se reproduire. Elle affirme que la discussion est plus globale. Les CPE m'avaient demandé de revoir
le financement, dit-elle. Certains font des déficits, d'autres pas, avec les mêmes subventions, et c'est ce genre de disparités qu'on tente de comprendre. « J'étais ouverte, parce que je veux savoir si les associations ont des pistes de solution. » Pourquoi une directive aussi claire a-telle pu être envoyée? « Pour faire travailler le réseau, dit-elle, faire travailler les deux associations ou susciter une réflexion. Il [Maurice Boisvert, ancien sous-ministre responsable du chantier] a peut-être écrit revenons sur un 40 millions, mais moi, je vous le dis, c'est moi la ministre de la Famille et moi je m'en vais dans le développement. » Aucune marge de manoeuvre L'Association québécoise des centres de la petite enfance affirme que les budgets réels baissent depuis 2008. Ils n'ont pas suivi la hausse des salaires et l'inflation générale. On rejette toutes compressions calquées sur celles du printemps. Le directeur général de l'AQCPE, Louis Sénécal, souligne que le chantier devait se pencher sur la gestion au sens large. « Il n'avait pas été discuté du fait qu'on reviendrait avec un montant de compressions équivalant à 2013 de manière récurrente. »
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M. Sénécal répète que le gouvernement devrait s'attaquer au crédit d'impôt accordé aux parents qui envoient leurs enfants dans des garderies privées non subventionnées. « Ces établissements représentent une dépense fiscale de près d'un demi-milliard. Ils poussent comme des champignons à travers le Québec et personne n'a l'air de regarder comment ce réseau-là se développe », dit-il. Selon lui, c'est dans les CPE que les parents veulent des places pour leurs enfants. Pas de hausse de tarifs pour l'instant Le document indique que ce chantier doit analyser « les limites de la structure actuelle de financement des CPE ». Mais la ministre refuse de dire si cela
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pourrait conduire à une hausse du tarif de 7 $ par jour. Nicole Léger refuse aussi d'exclure une hausse éventuelle. À la question : « Estce qu'il se pourrait que cela finisse par une hausse des tarifs à 8 $, la ministre a eu la réponse suivante : « Pour le moment, je n'ai aucune idée à savoir comment cela va finir. » Est-il, oui ou non, impossible qu'il y ait une hausse des tarifs à 8 $? À l'heure actuelle, répond la ministre, « je développe le réseau avec 28 000 places et un guichet unique. Et j'attends les recommandations de ce chantier-là pour voir si on peut mieux faire les choses ». Les tarifs des garderies subventionnées sont gelés à 7 $ depuis 10 ans.
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