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n0 222 du 30 janv au 12 févr 2014

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Il n’y a pas que les ponts qui vieillissent mal!

82 écoles vétustes à Montréal…

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Projet de charte

«Nuisible à la souveraineté» selon les Indépendantistes

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Emploi et carrières

Chauffeur de taxi ou de limousine

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Le projet Denis Coderre Pour Montréal

À la recherche du temps perdu…

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Économie

Québec, pays pétrolier ?

Patinage vitesse longue piste

Muncef Ouardi en route pour Sotchi Page 38

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nº 222 du 30 janvier au 12 février 2014


Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Wahid Megherbi, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Atlas.Mtl paraît une fois aux deux semaines, distribué gratuitement dans la grande région de Montréal (Montréal, Laval et rive sud) et rejoint environ 25 000 lecteurs additionnel via son site web www.atlasmedias.com, essentiellement dans la communauté maghrébine et arabe du Canada.

Éditorial

Éditorial

Débats publics

Réalités, perceptions et illusionisme «On parle de perceptions; n’est-ce pas?». Cette interrogation est de Bernard Drainville, le porteur, pour le gouvernement péquiste du Québec, du projet de Charte. Nous y avons eu droit en août 2013 lorsque le ministre, avant de rendre publique la note d’intention qui devait bientôt se transformer en projet de loi, avait entrepris des consultations exploratoires avec les membres des groupes communautaires et culturels concernés par la question des valeurs et de l’identité. On l’a souvent entendue depuis; mais curieusement, personne ne s’y est vraiment arrêté. Car en fait, c’est là l’une des clés ouvrant la porte de la compréhension du débat en cour, ne serait-ce que parce que, au lieu de se consacrer au véritable problème qui est le notre aujourd’hui, celui de la définition d’une identité commune pour une société humaine en pleine mutation à la foi démographique et culturelle, on s’enferme dans les verbiages et on réduit ce qui devrait nous tenir lieu d’intelligence collective à des vaticinations sur les «signes religieux» plus ou moins ostentatoires. Perceptions Cette introduction n’est pas, contrairement à ce que l’on pourrait penser, une critique du gouvernement et de son action. Le gouvernement fait en effet ce qu’il doit faire : défendre son projet, bon ou mauvais, ancré ou non dans la politique politicienne. En revanche, ce qui est bien moins acceptable est le fait que certains «analystes» et autres journalistes profitent des tribunes qui leurs sont offertes pour troubler nos perceptions et nous enfoncer dans les illusions. Jouant de tous leurs talents malins, en véritables mentalistes rompus à la manipulation des foules, au service d’on ne sait quel projet (à moins que ce ne soit qu’au service de leur propres convictions xénophobes), ils ont ainsi réussi à nous faire prendre des vessies pour des lanternes et, en observant scrupuleusement un précepte édicté par Machiavel, à marteler tant et tant des contrevérités que celles-ci sont (presque) devenue réalités. Les musulmans, y compris les plus démocrates d’entre eux, sont ainsi tous

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devenus des «islamistes»; leur foi est, non une croyance dont les valeurs visent d’abord à conduire vers un vivreensemble tolérant, mais une arme et une philosophie de conquête.

Manipulations Cette image fabriquée n’est pas une fin en soi, mais un outil. Première utilisation : faire accroire qu’être à la fois musulmans et citoyen est une antinomie, un oxymoron. Ainsi, en moins d’une semaine, certains journaux sont revenus, on se demande pourquoi maintenant, sur la participation aux dernières élections provinciales, de citoyens québécois de confession musulmane. On reproche en particulier à une association montréalaise - dont le référent est religieux, même si cela n’a rien de rédhibitoire - d’avoir appelé ses membres aux urnes et d’avoir donné des conseils de vote. Et de crier au complot! Des cris d’orfraie, qui percent les tympans et empêchent la réflexion! Mais pour peu que l’on ne se soit pas arrêter aux titres racoleurs de l’articlepamphlet en question, que l’on en ait lu le contenu, on se serait rendu compte que les conseils de vote en question ne privilégiait pas un parti au détriment des autres; que les candidats recommandés par l’association en question étaient membres aussi bien du PQ, du PLQ que de Québec Solidaire et qu’ils avaient en commun d’avoir rencontré les responsables et les membres de l’association dont ils avaient écouté les doléances et auxquels ils avaient promis de «travailler ensemble» à la recherche des solutions adéquates. Sur la foi de quoi (sans jeu de mots), en citoyens et comme n’importe quel électeur, l’association à fait ses choix et opté pour - à son sens les meilleurs candidats. Cette mésinterprétation n’a rien d’innocent. Il s’agit en fait de disqualifier «ces gens-là» au plan citoyen. Une nouvelle preuve de ces tentatives de disqualification citoyenne n’a pas tardé. Dès l’ouverture du débat à l’Assemblée Nationale sur le projet de charte, un de nos estimés (mais non estimable) confrères a présenté une association montréalaise, le COR (Association de commu-

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nication pour l’ouverture et le rapprochement) de «groupement islamiste», qui s’«était auparavant fermement opposé à la loi 94 et au service public à visage découvert». Renseignement pris, il s’avère que le COR, certes dirigé par une dame portant le voile, ne fait pas dans le prosélytisme. Elle œuvre, avec acharnement, sans aides ni soutiens, au rapprochement entre les diverses communautés cohabitant au Québec et à la prévention de la naissance de nouveaux ghettos, ses membres sont aussi bien des croyants de différentes confessions que des personnes sans appartenance religieuse, et elle ne s’est jamais opposée au service public à visage découvert. Mais tous les moyens sont bons quand on veut taire une voix qui dérange? N’est-il pas vrai, comme le dit l’adage, que «lorsque l’on veut noyer son chien, on l’accuse de la rage»? Réalités Souffrant déjà d’une large exclusion au niveau du marché de l’emploi, ces «gens-là», les Québécois musulmans et particulièrement les maghrébins, doivent-ils aussi rester en dehors du champ civique, au moment même où après s’être longtemps bercé de l’illusion du retour au pays fortune faite après quelques années d’émigration, ils se rendent comptent que leur pays, indépendamment de leurs rapports avec leur pays d’origine, est d’abord celui dans lequel ils ont choisi de vivre et dont ils doivent assimiler et assumer droits et devoirs? Peut-on accepter ce qui se profile à travers ces actes et discours, à savoir un Québec des classes où se côtoient des «patriciens» autoproclamés fondant leur prétendue supériorité sur le courage de leurs ancêtres et des «plébéiens», les néo-québécois qui ont eu eux-mêmes le courage de choisir un pays et de vouloir contribuer à son avenir? Ne serait-il pas temps que face à ces logorrhées alarmistes le sens critique, l’intelligence, les valeurs citoyennes communes et le souci de l’avenir partagé commencent à faire leur place dans le débat?

Abdelghani Dades


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Montréal Le projet Denis Coderre

À la recherche du temps perdu… Depuis son élection à la mairie de Montréal, Denis Coderre mène des batailles sur plusieurs fronts. D'un côté, il y a celle contre le gouvernement fédéral concernant le péage sur le pont Champlain. De l'autre, il y a la bataille contre la charte des valeurs du gouvernement Marois.

Même si les problèmes d'infrastructure ont dominé les deux premiers mois de son mandat, Denis Coderre s'est attaqué à de nombreux autres dossiers. Il a entre autres forgé une alliance avec le maire de Québec, Régis Labeaume, et veut maintenant lutter contre l'itinérance, éliminer les salons de massage érotique, créer un poste d'inspecteur général et réformer l'administration municipale. Il a également mené une tournée des villes du Québec pour créer un nouveau rapport de force avec les autres paliers de gouvernement. Il compte aussi se rendre en Haïti en février. « On a du temps à rattraper» En entrevue télévisée, le maire a défendu ses nombreuses priorités. « On a du temps à rattraper. Montréal doit se retrouver. Évidemment, il y a toute la question interne. Il y a toute la question de faire le ménage dans la maison, d'établir les priorités. C'est sûr que vous avez la réalité du budget, la réalité des infrastructures. Notre propre positionnement parce que pour moi 2014 va être l'année du municipal. »

Campagne de séduction

politaine à parler d'une seule voix pour être mieux entendus

Denis Coderre s’est rendu à TroisRivières et à Québec pour rencontrer ses homologues. Sa tournée l’a également mené à Victoriaville à Saguenay, à Sherbrooke et à Gatineau.

D'entrée de jeu, il a lancé un appel à la concertation aux élus municipaux, qui représentent près de 4 millions de citoyens.

Le maire a pour objectif de recréer un lien entre Montréal et les autres régions du Québec. Il entend d'ailleurs devenir membre de la Fédération québécoise des municipalités. Denis Coderre veut également trouver des alliés pour régler des questions qui dépassent les frontières de la métropole comme le déficit des régimes de retraite des employés municipaux et la décision de Postes Canada de cesser la livraison du courrier à domicile. « Postes Canada aurait pu faire les choses autrement, dit-il. Ce n'est pas un problème montréalais, ce n'est pas un problème québécois, c'est un problème canadien. Il y a d'autres maires qui nous ont contactés et nous allons avoir des alliances à bâtir. » Concertations métropolitaines Le 23 janvier, Denis Coderre qui présidait la première assemblée de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) depuis les élections municipales de novembre dernier a encouragé les élus de la région métro-

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« Trop longtemps, c'était diviser pour régner. Trop longtemps, on avait la perception d'esprit de clocher. Il est temps de faire autrement », a soutenu Denis Coderre. Le message a été très bien reçu par plusieurs maires de la région. « On amorce avec M. Coderre, le président de la CMM, vraiment une nouvelle ère. En tout cas, moi, je me sens très en confiance », affirme Chantal Deschamps, mairesse de Repentigny. « On le regarde aller, et jusqu'à maintenant, c'est très positif. On va travailler ensemble, on va apprendre à se faire confiance », dit de son côté Paul Larocque, maire de Bois-des-Filion. Lors de l'assemblée, Denis Coderre a rappelé son intention de renverser la décision d'Ottawa pour qu'il n'y ait pas de péage sur le nouveau pont Champlain. Il a également évoqué un nouveau front, soit la bataille pour le maintien de l'aide fédérale pour le financement de milliers de logements sociaux.

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M Denis Coderre Maire de Montréal

« On vit encore une menace du gouvernement canadien. J'ai hâte d'y retourner pour les brasser un peu. Il y a un manque à gagner de 550 millions de dollars sur les 20 prochaines années, toute la question des HLM et des suppléments au loyer. » Denis Coderre prévoit se rendre bientôt à Ottawa pour défendre ses dossiers auprès du premier ministre Stephen Harper. Source : Presse canadienne


Québec

Fatima Houda-Pepin quitte le caucus libéral Elle aurait aimé rester dit-elle, mais la députée de La Pinière, Fatima Houda-Pepin, ne se sent plus la bienvenue au sein du caucus du Parti libéral du Québec.

Le chef libéral lui avait lancé un ultimatum plus tôt : soit elle se ralliait à la position du parti, soit elle le quittait. Mme Houda-Pepin a choisi ses convictions, a-t-elle indiqué à la sortie d'une réunion du caucus. Cette rencontre visait à définir la position du parti sur le port des signes religieux par les employés de l'État. La députée de Lapinière déplore que le « Parti libéral de M. Couillard » ne lui donne plus « la liberté d'action » pour continuer sa lutte contre l'intégrisme religieux. Mme Houda-Pepin affirme qu'elle continuera de siéger comme députée de La Pinière. Elle entend aussi consulter ses électeurs de Brossard, une communauté fortement multiculturelle. Entouré de tous les députés libéraux, le chef Philippe Couillard s'est défendu d'avoir exclu Mme Houda-

Pepin du caucus.

M Couillard a indiqué que tous les députés avaient demandé à leur collègue de La Pinière de rester lors de la réunion du caucus qui a duré près de cinq heures. « Ça n'a pas été possible pour elle d'accepter de faire des compromis sur la position qui est la nôtre », a-t-il résumé. « Je n'ai pas entendu de sa bouche les mots que je souhaitais entendre : "solidarité" et "ralliement", a-t-il ajouté. Comme parti politique, il faut à un moment dire que ça se termine, il faut prendre des décisions. Mme Houda-Pepin a pris la sienne. » Quant à la position du Parti libéral sur le port des signes religieux, elle a été présentée deux jours plus tard. Philippe Couillard avait confié à un comité présidé par le député et exbâtonnier du Québec, Gilles Ouimet, le soin de déterminer jusqu'où devrait aller l'interdiction des symboles religieux dans l'administration publique. La semaine dernière, les libéraux

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Mme Fatima Houda-Pepin Députée de La Prairie

ont notamment fait savoir qu'ils étaient contre le port du tchador voile qui recouvre tout le corps sauf le visage - par les enseignantes et les

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éducatrices, mais pas nécessairement pour les autres employées de l'État


Ottawa Rentrée parlementaire

Économie, emploi et Sénat

au cœur de débats que l’on prévoit animés Les députés fédéraux ont regagné Ottawa pour une nouvelle session parlementaire qui verra le dépôt du budget, le retour des questions aux Communes sur l’économie et le scandale au Sénat, ainsi que de nouvelles batailles comme celle pour la survie de la livraison du courrier à domicile.

des deux derniers et ait aussi son lot de compressions. Et il a misé juste, si l’on en croit les propos du ministre Lebel : l’équilibre budgétaire c’est important, « c’est notre mantra ». Le budget sera « très conservateur » : « Il ne faut pas s’attendre à un budget très différent des derniers », a-t-il ajouté.

Rentrée parlementaire oblige, les partis ont fait part de leurs priorités, et de leurs craintes, pour 2014. Pour le gouvernement, les dossiers prioritaires sont clairs : l’économie et les emplois, a dit sans hésiter le ministre Denis Lebel, en entrevue avec La Presse canadienne. Économie, emploi et impôts au menu Ce n’est pas une surprise, a-t-il admis, puisque c’est là que son parti dit s’être concentré ces dernières années. Et « c’est vraiment ce que la population demande ».

Mais les partis d’opposition craignent que cette rigueur ne rime un peu trop avec compressions dans les programmes et les services.

Le gouvernement continuera donc à maintenir les impôts bas et à ouvrir de nouveaux marchés à l’étranger pour les entreprises canadiennes, promet-il. M. Lebel fera aussi valoir les bénéfices de l’accord de libre-échange avec l’Europe auprès des gens d’affaires.

L’opposition ne l’a pas digéré, et le NPD comme le Bloc promettent de remettre le sujet sur le tapis.

Un budget «de transition»… Dans un autre ordre d’idées, les troupes conservatrices vont s’assurer de la protection des citoyens, notamment avec sa charte des victimes, a souligné le lieutenant politique de Stephen Harper pour le Québec.

La question du Sénat Pour le NPD, pas question non plus de laisser le scandale des dépenses au Sénat tomber dans l’oubli, a lancé d’entrée de jeu le député Alexandre Boulerice, en entrevue.

Le budget est aussi attendu de pied ferme par l’opposition. Les rumeurs veulent qu’il arrive tôt cette année, vers la mi-février (le 11 février a-t-on appris). Le député du Nouveau Parti démocratique (NPD), Alexandre Boulerice, s’attend à ce que la proposition budgétaire du ministre des Finances, Jim Flaherty, s’inscrive dans la continuité

Dès la rentrée, l’on peut s’attendre à une bataille au sujet de Postes Canada et de l’arrêt de la livraison de courrier à domicile. La société d’État a annoncé ses couleurs peu avant Noël, après que les parlementaires eurent mis fin à la session. Et le gouvernement a été assez discret à ce sujet depuis. Parlement fédéral Ottawa, Canada

« C’est tout le Québec qui est touché », a déclaré le député bloquiste André Bellavance.

Le parti a gagné trop de points avec ce dossier lors de la dernière session parlementaire pour le laisser tomber. Il a aussi donné l’occasion au chef Thomas Mulcair d’offrir une excellente performance à la Chambre des communes alors qu’il interrogeait le premier ministre. « Il y a trop de questions qui demeurent sans réponse », notamment sur l’implication de Stephen Harper, a indiqué M. Boulerice, peu avant de reprendre le flambeau sur ce dossier.

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Le Parti libéral a aussi déjà tracé son plan pour la session. « En un mot : l’économie », a déclaré le député Marc Garneau, lorsqu’il a été interrogé sur les priorités libérales. « C’est sur quoi l’on va s’attarder », a-t-il expliqué. Les libéraux veulent s’occuper des problèmes de la classe moyenne, lourdement endettée. Marc Garneau s’inquiète que les services à la population soient en baisse. Le Parti libéral veut également s’occuper de la sécurité de la retraite, un dossier délaissé par le gouvernement, dénonce le député de Westmount–Ville-Marie.

député André Bellavance, en entrevue téléphonique. Il a l’intention de dénoncer de nouveau plusieurs conflits entre Québec et Ottawa et de relancer le débat sur ces enjeux, comme la destruction des données du registre des armes à feu et la formation de la main-d’oeuvre, que le fédéral veut contrôler. Selon M. Bellavance, ce qu’il faut surveiller en 2014, ce sont les transferts d’Ottawa aux provinces. La plupart des ententes viennent à échéance cette année, et la décision unilatérale du fédéral pour les transferts en santé ne laisse rien présager de bon, affirme le député.

Quant au Bloc québécois, il veut continuer à « être la voix du Québec à Ottawa, sans compromis », a dit le

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Économie

Québec, pays pétrolier ? 50 lobbyistes s’y activent… Le lobby pétrolier est plus actif que jamais au Québec. Les journalistes spécialisés dans cette question ont recensé plus de 50 lobbyistes inscrits pour faire des démarches auprès de ministères, de municipalités et de sociétés d’État. C’est plus qu’au plus fort du débat sur le gaz de schiste. Ils sont notamment chargés de plaider en faveur des projets de pipelines, ou encore pour que les énergies fossiles «occupent une place plus importante» dans la nouvelle stratégie énergétique. Et l’exploitation est évidemment à l’ordre du jour. Un total de 12 personnes sont inscrites au Registre des lobbyistes afin de convaincre le gouvernement Marois de donner son appui aux controversés projets de pipelines qui doivent permettre de transporter du pétrole de l’Ouest canadien jusqu’au Québec. À elle seule, TransCanada Corporation a retenu les services de sept lobbyistesconseils payés « de 10 000 $ à 50 000 $». Leur mandat a été inscrit il y a moins de deux semaines. Il consiste à plaider en faveur de leur client « afin qu’une orientation soit prise dans le but d’obtenir l’appui du gouvernement provincial et des instances municipales quant à l’acceptabilité sociale des projets de pipelines de gaz naturel et de pétrole au Québec ». La forte présence de la multinationale s’explique par le fait qu’elle doit annoncer dans les prochains mois les détails d’un imposant projet de pipeline qui reliera l’Alberta au NouveauBrunswick. Des centaines de kilomètres de pipeline devront être construits en sol québécois afin de transporter 1,1 million de barils de pétrole brut chaque jour dès 2017. Les lobbyistes de TransCanada font donc des démarches auprès du cabinet de la première ministre Pauline Marois — qui a déjà démontré son intérêt pour le projet —, mais aussi de divers ministères et des municipalités où doit passer le pipeline. Acceptabilité sociale Enbridge a pour sa part inscrit trois lobbyistes et un lobbyiste-conseil afin de « favoriser le processus d’acceptabilité sociale » du projet d’inversion du flux

de l’oléoduc 9B. Ce pipeline doit faire couler chaque jour 300 000 barils de brut jusqu’à Montréal avant la fin de 2014. La pétrolière albertaine peut compter sur le lobbying de Valero, propriétaire de la raffinerie Ultramar située près de Québec. Son lobbyiste-conseil a pour mandat d’« expliquer les conséquences que pourrait générer une opposition » de Québec au projet d’inversion. La Canadian Association of Petroleum Producers, la Fédération des chambres de commerce du Québec et Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) ont aussi inscrit des mandats de lobbying en faveur du projet d’Enbridge. MEQ demande aussi au gouvernement Marois de « renoncer à l’augmentation de la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 25 % » par rapport à 1990. Québec a dit oui au projet d’Enbridge en décembre. Le véritable feu vert doit toutefois provenir du gouvernement Harper, puisque ce pipeline est de compétence fédérale. Ottawa devrait approuver l’inversion de l’oléoduc 9B d’ici quelques semaines. Avec le projet de TransCanada, le Québec devrait devenir une plaque tournante pour l’industrie pétrolière albertaine. Oui à l’exploitation Le lobby de l’or noir presse en outre le gouvernement Marois d’engager le Québec sur la voie de l’exploitation des énergies fossiles. L’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) a inscrit neuf lobbyistes qui doivent faire valoir les intérêts des pétrolières dans le cadre de l’élaboration de la future loi sur les hydrocarbures et la nouvelle stratégie énergétique du Québec. Leur objectif est que « ces dispositions législatives […] et orientations prévoient un régime de redevances compétitif pour les entreprises exploitant des hydrocarbures au Québec et des modalités favorisant le développement sécuritaire de l’industrie des hydrocarbures au Québec, dans le respect de l’environnement, et que les hydrocarbures occupent une place plus importante dans la nouvelle stratégie énergétique du Québec ». Les lobbyistes de

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l’APGQ proviennent de diverses entreprises du secteur. Deux autres organisations impliquées dans la filière pétrolière plaident, à travers des démarches de lobbying, pour que les énergies fossiles « occupent une place plus importante » dans la future stratégie énergétique. Exploiter Anticosti Après avoir été absente du Registre des lobbyistes depuis septembre 2013, Pétrolia y est réapparue le 22 janvier. L’entreprise, qui contrôle plusieurs permis d’exploration pétrolière en Gaspésie et sur l’île d’Anticosti, a inscrit sept lobbyistes. Leur objectif est d’abord de plaider pour « la reprise des travaux de forages du puits Haldimand 4 à Gaspé, notamment par l’adoption d’un règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection qui assure une exploitation optimale du gisement ». Ce forage controversé a été bloqué par l’adoption, en décembre 2012, d’un règlement de protection de l’eau potable à Gaspé. Du côté d’Anticosti, Pétrolia - qui a mis la main sur les droits d’exploration d’Hydro-Québec - souhaite « faciliter l’acceptabilité sociale du développement des hydrocarbures », mais aussi « déterminer les conditions permettant à l’État québécois d’accélérer la mise en

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valeur du potentiel pétrolier de l’île ». Outre la volonté d’orienter le Québec sur la voie de l’exploitation de pétrole et de gaz, certaines entreprises réclament aussi un plus grand soutien financier du gouvernement aux entreprises du secteur. Les trois lobbyistes inscrits au nom de Junex ont ainsi pour mandat de faire des démarches « pour obtenir une prise de participation d’Investissement Québec sous forme de prêt, de participation au capital-actions de l’entreprise ou autre ». Investissement Québec est le troisième actionnaire de l’entreprise, qui contrôle des permis d’exploration de gaz de schiste et de recherche de pétrole sur Anticosti. L’entreprise demande aussi à Québec de mettre en place un régime de redevances sur le pétrole et le gaz qui soit « concurrentiel avec les autres juridictions en Amérique du Nord ». Enfin, même si elle est partenaire de Pétrolia sur Anticosti et contrôle les permis d’exploration pour le secteur de Old Harry, dans le golfe du SaintLaurent, Corridor Resources n’a aucun lobbyiste inscrit au Québec.

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Éducation

Il n’y a pas que les ponts qui vieillissent mal!

82 écoles vétustes à Montréal…

Radio-Canada a obtenu grâce à la Loi sur l'accès à l'information la liste des 82 écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) dont l'état de vétusté est si avancé qu'elles nécessiteront des travaux majeurs de rénovation ou devront carrément être démolies. Sans surprise, c'est dans les quartiers Rosemont, Plateau-Mont-Royal, Villeray, Ahuntsic, Ville-Marie, Hochelaga-Maisonneuve et Côte-desNeiges qu'on retrouve le plus de problèmes, là où les écoles sont parmi les plus vieilles. Âge moyen : 70 ans Il faut dire que la CSDM possède un parc immobilier d'écoles dont l'âge moyen est d'environ 70 ans, un des plus vieux de la province. Parmi les problèmes recensés, on note des infiltrations au niveau de la toiture ou de la maçonnerie extérieure, de la plomberie et de l'électricité à refaire, des systèmes de ventilation désuets ou inexistants, des portes et des fenêtres à remplacer. Bref, la liste est longue.

La CSDM ne prévoit pas démolir d'école dans l'immédiat, ce qui veut dire que d'énormes travaux seront entrepris si elle obtient le financement nécessaire.

Et cela représente un véritable casse-tête pour le personnel scolaire et les gestionnaires qui doivent faire ces travaux, tout en minimisant le plus possible les fermetures d'écoles et le transfert temporaire d'élèves vers d'autres établissements pendant l'exécution des rénovations. 50 millions par année « On a 50 millions de dollars [par année] pour le maintien actuellement », dit la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon. « Cette année, on a eu un budget additionnel de 43 millions de dollars pour venir aider au programme de qualité de l'air. »

Seize écoles de la CSDM bénéficieront de ce programme. Déjà, quatre écoles de la CSDM ont été fermées temporairement pour des travaux importants de décontamination et de rénovation : Saint-Nom-de-Jésus, Saint-Gérard, Hochelaga et Baril. Dans le cas de cette dernière école, la CSDM estime que l'état de vétusté de l'édifice est tel qu'il faut la démolir et en construire une neuve. Mais la priori-

té de la commission scolaire est de rénover et préserver ce patrimoine.

er atteignait au moins 1,5 milliard de dollars.

En septembre 2013, Radio-Canada dévoilait également en exclusivité le plan accéléré de rénovation de la CSDM, dans lequel on apprenait que le déficit d'entretien de son parc immobili-

Catherine Harel-Bourdon espère convaincre le gouvernement québécois de doubler le budget de maintien de la CSDM à 100 millions de dollars par année.

École buissonnière

L’absentéisme en nette progression… L’absentéisme des élèves pendant plusieurs semaines en pleine année scolaire est de plus en plus fréquent L'absentéisme des élèves, notamment chez les enfants issus de familles immigrantes, pendant plusieurs semaines en pleine année scolaire inquiète le corps enseignant. Ces absences sont de plus en plus fréquentes et sont expliquées par une multitude de raisons, qui vont du simple match de hockey aux visites famili-

ales pendant des mois à l'autre bout de la planète. Le phénomène est particulièrement important à l'école BarthélemyVimont, à Montréal, où la vaste majorité des parents sont nés à l'étranger. Pendant l'année scolaire, près de 90 jeunes quittent l'école pour plus d'une semaine, dont près de 50 s'absentent pour au moins un mois. « En janvier, après les fêtes, les billets d'avion sont plus bas. On a plusieurs

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parents qui viennent nous voir et nous disent : "on va quitter, on va être de retour en février ou mars prochain" », avance Marie Péloquin, directrice de l'École Barthélémy-Vimont. Ces absences ne sont pas sans conséquence sur le cursus scolaire de ces enfants et constituent un véritable casse-tête pour les enseignants et la direction.

mal à cacher sa frustration : « il y en a qui doublent à cause de ça [...] pour les plus vieux c'est la catastrophe ». Les enseignants avouent également leur impuissance devant les parents qui gardent leurs enfants à la maison pour s'occuper de leurs frères et sœurs plus jeunes.

Pierre Pelletier, enseignant en maternelle à l'école Camille-Laurin, a du

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Source : Presse canadienne


Société

Projet de charte

Un «impact désastreux»

sur les compétences néo québécoises d’origine marocaine est à craindre Le Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) a exprimé sa «grande inquiétude» quant à l’impact «désastreux» que l’adoption du projet de loi 60 sur la charte de la laïcité aurait sur les compétences néo québécoises d’origine marocaine et particulièrement sur leur participation active à la société québécoise. «Le FCMRC est convaincu que ce projet de loi, sous sa forme actuelle, prône l’exclusion et contribuera à augmenter d’avantage le taux de chômage chez les compétences néo québécoises d’origine marocaine», souligne le Forum des compétences marocaines dans un communiqué parvenu à MAP-Montréal. Le FCMRC, qui soutient que «les motivations d’un tel projet de loi sont non justifiées et ne se basent sur aucune étude scientifique de terrain», affirme que son adoption «menace non seulement le droit à l’égalité homme-femme mais aussi à l’égalité des femmes entre elles, peu importe leurs croyances et leurs origines». Un frein à l’insertion sociale «Les dispositions telles qu’énoncées dans ce projet de loi visent particulièrement la discrimination des femmes musulmanes et empêchent leur insertion sociale et socioprofessionnelle», martèle le Forum. Rappelant que la communauté maghrébine affiche un taux de chômage des plus élevés au Québec (près de 25 pc), malgré son niveau de diplomation très élevé et sa maîtrise de la langue française, le FCMRC indique que plusieurs études ont montré que les familles maghrébines rencontrent lors de leur installation au Québec de nombreux obstacles pour s’insérer dans le marché du travail, dont la non-reconnaissance des diplômes et des expériences hors

Québec par les employeurs québécois, la fermeture des ordres professionnels, les discriminations et préjugés ethniques et religieux renforcés depuis le 11 septembre 2001. «Avec l’interdiction du port des signes religieux dits ostentatoires dans la fonction publique, l’exclusion du marché du travail va s’aggraver davantage, et plus particulièrement pour les femmes musulmanes», prévient le FCMRC. Le FCMRC «appuie l’instauration de balises claires pour gérer les demandes d’accommodements religieux mais dénonce l’interdiction du port des signes religieux», se déclarant en faveur d’«une laïcité inclusive de l’État québécois, où toutes les croyances des citoyennes et citoyens peuvent s’exprimer et toutes les différences sont respectées». «Le FCMRC condamne aussi la laïcité exclusive qui marginalise les compétences issues de certaines communautés ethniques et prive la société québécoise de ces précieuses ressources», conclut le communiqué. Un «recul des droits et libertés» Créé en mars 2011, le Forum des Compétences Marocaines Résidant au Canada s’assigne pour mission de consolider et de créer des liens entre les individus, les entreprises et les institutions canadiennes et marocaines, en vue d’encourager l’investissement et le transfert de savoir-faire économique et scientifique et de réaliser des projets cul-

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turels et sociaux ciblés, au Maroc et au Canada, en vue de renforcer le dialogue entre les cultures et les peuples des deux pays. Plusieurs organismes québécois et organisations représentatives des diverses communautés religieuses se sont prononcés contre le projet de loi sur la charte de la laïcité, notamment l’interdiction des signes religieux ostentatoires dans la fonction publique. Ainsi, le Commission des droits de la personne au Québec a souligné qu’un grand nombre de dispositions contenues dans le projet de loi «sont un recul» des droits et libertés, affirmant que ce projet est non seulement contraire à l’esprit et à la lettre des chartes des droits québécoise et canadienne, mais il risque de semer la confusion et de multiplier les recours devant les tribunaux.

contre l’Islamophobie (CQCI) avait appelé récemment à l’abandon du projet de loi 60, soutenant qu’il est “intrinsèquement discriminatoire”, précisant que “le discours qui entoure sa présentation, dans le contexte actuel des perceptions en société, contribue à conforter, renforcer et propager la xénophobie, le racisme et l’islamophobie”. Par ailleurs, le Barreau du Québec a aussi fait part de sa totale désapprobation de toutes les mesures prévues par le projet de loi et jugé déraisonnable l’encadrement prévu pour l’expression de l’appartenance à une religion, soulignant que ce texte ne franchira le test des tribunaux en cas de recours à la justice

De son côté, le Collectif québécois

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Source : Maghreb Arabe Presse


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Société

Projet de charte

«Nuisible à la souveraineté» selon les Indépendantistes Les Indépendantistes pour une laïcité inclusive et son président, Jean Dorion, viennent de rendre public dimanche leur mémoire sur le projet de loi 60. L’organisme Indépendantistes pour une laïcité inclusive (IPLI) s’oppose farouchement au projet de charte des valeurs du Parti québécois, même s’il est, lui aussi, en faveur de l’indépendance du Québec. Dans un mémoire qu’il déposera devant la commission parlementaire, l’IPLI considère que le gouvernement Marois va à l’encontre des traditions historiques du Québec depuis Samuel de Champlain en passant par les Patriotes et les grands acteurs de la Révolution tranquille. « Ce qui a toujours caractérisé le Québec, c’est sa capacité à faire du métissage, à accueillir les autres et à accepter la différence », lance Robin Philpot, conseiller de l’IPLI. « Dans l’histoire, on voit que Champlain s’est mélangé aux nations autochtones, que les Patriotes ont fait passer la loi d’émancipation des juifs et que le mouvement indépendantiste est né avec l’idée qu’il fallait embrasser large pour permettre au Québec de se réaliser. Que ce soit Bourgault, Lévesque ou Godin, tout le monde savait qu’il fallait embrasser large », dit-il. Aveu d’impuissance À la lumière de l’histoire, l’IPLI soutient donc que le projet de charte du gouvernement Marois ne constitue rien de moins « qu’un aveu d’impuissance face au pouvoir canadien » et qu’il ne fait que créer de la « diversion ». « Le problème, c’est que le gouvernement Marois se penche sur les questions entourant l’identité québécoise sans aborder celle fondamentale du statut politique du Québec », mentionne M.

Philpot. « Selon nous, la vraie menace de l’identité québécoise est l’État canadien, qui refuse depuis des années de nous accommoder. Mais le gouvernement, au lieu de s’attaquer à cette menace, s’attaque à un adversaire imaginaire, qui est l’immigrant et le musulman », explique-t-il L’IPLI demande du coup au ministre responsable des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, de retirer l’article 5 de son projet de charte sur le port de signes religieux dans la fonction publique. Il suggère plutôt d’interdire simplement le port de signes religieux aux agents de l’État qui ont des pouvoirs coercitifs, comme les juges et les policiers. « Nous ne croyons pas que, dans la majorité des fonctions, le port de signes religieux par certains employés porte atteinte à la neutralité religieuse de l’État, affirme Jean Dorion, président et coporte-parole de l’IPLI. Au contraire, dans la mesure où ces personnes évitent tout prosélytisme et toute forme de favoritisme, nous croyons que c’est l’interdiction de ces signes qui peut porter à croire que l’État n’est pas neutre, mais hostile envers les religions. » Femmes victimes Une autre membre de l’IPLI, Rosa Pires, craint aussi que les femmes soient les principales victimes de ce projet de charte. Bien que les Indépendantistes appuient le principe de la laïcité, Mme Pires rappelle qu’elle n’est pas nécessairement gage d’égalité entre les hommes et les femmes. « La France a été pionnière de la laïcité en 1905, mais elle fut néanmoins presque le dernier pays en Occident à reconnaître le droit de vote des femmes en 1944 », a-t-elle

dit. Selon elle, le gouvernement Marois a aussi oublié d’évaluer les conséquences du débat actuel. « Les dommages seront longs à réparer. De nombreuses femmes québécoises, ainsi que leur entourage, n’oublieront jamais comment elles ont été stigmatisées à l’automne 2013 », croit Mme Pires. « Tout ce débat fait

Tangentes

aussi en sorte que de nombreux immigrants tourneront de plus en plus le dos au PQ et, par le fait même, au mouvement souverainiste », déplore Robin Philpot qui n’est, lui-même, plus membre du PQ depuis l’automne dernier. Source : Presse canadienne

Une Journée mondiale du Hijab Le 1er février prochain Le 1er février 2013 sera la date de la première journée mondiale du Hijab «en reconnaissance des millions de femmes musulmanes à travers le monde qui ont choisi de le porter pour exprimer leur foi».

Derrière cette initiative, une jeune new-yorkaise du nom de Nazma Khan. L'idée, selon elle, est d'inviter toutes les femmes du monde, musulmanes ou non, à porter un Hijab l'espace d'une journée afin de partager le quotidien d'une femme voilée. "En grandissant dans le Bronx à New York, j'ai fait face à pas mal de discrimination à cause de mon hijab" explique-t-elle, "Au collège, on m'appelait Batman ou Ninja. A l’université, après les attentats du 11 Septembre, on me traitait de Ben Laden ou de terroriste. Ce fut horrible à vivre! Je me suis donc dis que le seul moyen d'en finir avec ce racisme serait de demander à d'autres femmes de nous soutenir en portant le Hijab".

Pour beaucoup de personnes, le Hijab est un symbole d'oppression et d'aliénation. En organisant le World Hijab Day, Nazma espérait ouvrir le dialogue et les esprits afin de sensibiliser les gens aux problèmes que rencontrent les femmes voilées au quotidien. Le pari fut réussi car son initiative rencontra un vif succès dans les médias (BBC, Al Jazeera) et sur les réseaux sociaux. Plus d'une centaine de pays dans le monde ont participé à cette opération de solidarité. La deuxième édition du World Hijab Day aura lieu le 1er février 2014. Info : http://worldhijabday.com/ ou https://www.facebook.com/ WorldHijabDay

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Idées

Le «modèle français» mis à mal par l’un des siens

L’islamophobie

vue par le philosophe Pierre Bourdieu

Bon nombre de nos coreligionnaires posent régulièrement la question : pourquoi cette peur, cette haine du musulman en France ? Portant sur ses épaules son lourd passé colonial, la nation de « Liberté, Égalité, Fraternité » est toujours le mauvais élève de l’Europe en matière de droits. Pierre Bourdieu, visionnaire Le philosophe, anthropologue et sociologue Bourdieu analysait parfaitement les mécanismes du colonialisme qui s’appliquent désormais à l’islamophobie française actuelle, un ensemble de négations du musulman dans son essence. L’un de ses concepts consistait à parler de la domination sociale en tant que « violence symbolique ». Il faut souligner que son séjour dans l’Algérie coloniale puis indépendante de l’époque n’a eu de cesse d’alimenter son œuvre. Pierre Bourdieu entend démontrer que la capacité des agents en position de domination à imposer leurs productions culturelles et symboliques joue un rôle essentiel dans la reproduction des rapports sociaux de domination. Ce que Pierre Bourdieu nomme la violence symbolique, c’est la capacité de l’autorité en question à faire méconnaître l’arbitraire de ces productions sym-

boliques, et donc à les faire admettre comme légitimes, une importance majeure dans son analyse sociologique. La dictature de la pensée française Or, les musulmans français vivent quotidiennement cette violence symbolique. Les « agents dominants », c’est-à-dire le système législatif et politique de l’état, n’a de cesse d’imposer le modèle culturel français (qui se voudrait profondément laïc) à ses citoyens, en dépit de leurs convictions religieuses dont ils souhaitent suivre les préceptes. Pire, ce prêt-à-penser est devenu loi, de façon à persuader insidieusement la population que les positions anti-musulmanes sont la norme. Pourtant, les lois islamophobes sont arbitraires : avant d’être interdits, le voile dans les écoles publiques était accepté, le niqab dans l’espace public était autorisé. Si demain nos mères de famille voilées ne pourront plus accompagner leur enfant en sortie scolaire, il faudra tâcher de rappeler que ce n’est pas un fait immuable, mais une initiative législative répondant à des ambitions électorales malveillantes. En somme, nous assistons à une propagande idéologique poursuivant un

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M Pierre Bourdieu

objectif de légitimation de l’islamophobie, désormais « norme » et non plus « délit ». Pierre Bourdieu affirmait, en 1997 : «

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Qu’est-ce qu’un citoyen qui doit faire la preuve, à chaque instant, de sa citoyenneté ? »

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Politique

Points de vue Le «modèle français» vu par un philosophe américain

«L’immigration n’est pas une menace pour l’identité» Un Américain enseignant la philosophie dans une université parisienne s'étonne de trouver en France un discours politique et intellectuel sur les dangers de l’immigration. Il livre cidessous son témoignage en tant qu'"étranger privilégié".

Paris – On peut difficilement passer plus d’une journée en France sans entendre quelqu’un affirmer que les minorités ethniques constituent le plus gros problème du pays et que la présence d’immigrés compromet l’identité même de la France. Une conviction généralement exprimée sans aucunement tenir compte de la responsabilité historique du pays, en tant que puissance coloniale, pour la présence d’anciens sujets de ses colonies en métropole, et sans vouloir admettre que la France sera dorénavant une mosaïque ethnique, et qu’il revient autant aux Français qu’aux immigrés de faire en sorte que cette diversité fonctionne. Depuis un an, je vois constamment de jeunes Noirs se faire interpeller et contrôler à la gare du Nord – pratique qui, contrairement à ce qui se passe à New York, ne soulève ici pratiquement aucun débat. “J’espère que vous êtes bien vacciné, m’a lancé un chauffeur de taxi en passant par un quartier

noir. Maintenant, il n’y a plus besoin d’aller en Afrique pour attraper une maladie tropicale.” "La France n’existe plus"

A propos des minorités ethniques vivant dans la capitale, des Français que je ne connaissais pas m’ont, à plusieurs reprises, fait remarquer : “Ce n’est plus la France. La France n’existe plus.” Il y a derrière pratiquement tous les échanges sociaux le présupposé permanent que l’on peut établir une division claire et significative entre les individus qui composent la vraie France et les imposteurs. En tant qu’Américain enseignant dans une université canadienne, je suis arrivé ici en 2012 pour prendre un poste dans une université française à Paris. J’observais depuis longtemps avec un intérêt modéré l’histoire, la culture et la vie politique françaises, mais je n’étais jamais resté très longtemps dans le pays et, lors de mes précédents séjours, je n’avais jamais prêté attention aux profonds clivages qui marquent ici tant d’aspects du quotidien. Lorsque des inconnus inquiets du destin de leur pays s’adressent à moi, je m’efforce de répondre patiemment.

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Mon accent américain ne leur échappe pas mais ne suffit pas à les décourager, car j’appartiens à une autre catégorie d’étranger : je ne suis pas perçu comme un “immigré” mais plutôt comme un “expatrié”, venu de son propre gré pour des raisons probablement futiles, et non par nécessité économique ou pour assurer ma survie ou ma liberté. Cette distinction

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n’est pas simplement un préjugé de l’homme de la rue : elle est inscrite jusque dans la procédure des bureaux français de l’immigration, où doivent se rendre tous les étrangers pour obtenir leur carte de séjour, mais où les Maliens et les Congolais sont dirigés vers une pièce, et les Américains et les Suédois vers une autre.

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Maghreb

Présidentielle Algérienne 2014

Ali Benflis officiellement candidat

Ali Benflis a annoncé, officiellement, sa candidature à la présidentielle du 17 avril prochain lors d’une rencontre organisée récemment à Alger. À cette occasion, M. Benflis a prononcé un «discours-programme» ou plusieurs sujets ont été évoqués et des solutions proposées pour sortir le pays de son «immobilisme». «Je voudrais, à travers vous, chers invités, représentants de la grande famille des médias, ultime bastion de la libre expression, en Algérie, m’adresser au peuple algérien, au moment où notre pays s’engage dans l’organisation des élections présidentielles, dans une période de son histoire, marquée par l’incertitude politique et une instabilité à ses frontières qui constituent des menaces à sa sécurité nationale».

C’est en ses termes que Benflis a entamé un discours qui aura duré près de deux heures, devant la presse nationale et étrangère, venue en force couvrir l’événement. Cohérent, pragmatique et affichant sa sérénité, l’ancien chef de cabinet à la présidence de la République n’a pas versé dans le populisme ou la langue de bois, tout au long de son intervention. «La situation politique nationale fait, légitimement, naître, chez les Algériens des craintes sur le fonctionnement normal des institutions de la République ce qui fait courir à notre pays des risques d’instabilité» a-t-il déclaré en soulignant que le combat mené, durant sa vie, est porté par la conviction que seul l’État de droit est en mesure de garantir la paix, l’égalité des chances et l’égalité de droits et des devoirs entre tous les Algériens. « Je suis animé par le devoir national, et rien que ce devoir sacré, envers la patrie et c’est dans cet esprit que j’en- tends proposer et mener, avec tous les Algériens et les Algériennes, un projet et un programme pour l’Algérie» a il fait savoir, avant d’annoncer, officiellement, sa candidature à la course à la magistrature suprême. Le défi «Je demande aux Algériennes et aux Algériens de m’aider à relever, aujourd’hui, le défi le plus important de ma vie, celui de me mettre à leur service. Je suis prêt à conduire les transformations qu’exige une grande nation, comme l’Algérie au service de laquelle je mets mon engagement sincère, mon expérience, ma vision, ma détermination et mon énergie», a t-il appelé, hier, non sans rappeler la délicatesse de sa mission, au vu de nombreux problèmes auxquels fait face le pays et à leur tête le phénomène de la corruption qui a gangrené, a-t-il déclaré, l’État et l’Administration. «Peut-on, raisonnablement, avoir une ambition pour son pays et pour son peuple et s’accommoder de la persistance de la corruption et de sa généralisation qui a connu, ces dix dernières années, des niveaux jamais atteints, depuis l’indépendance de l’Algérie ?» s’interroge Benflis qui évoque une cor-

M Ali Benflis

ruption latente qui touche l’Administration et la Politique.

entre l’État et les citoyens qui sont en droit d’attendre une justice de qualité.

Lutter contre la corruption «Je m’engage devant Allah et devant le peuple algérien, à combattre, de façon permanente et déterminée, les causes profondes du fléau de la corruption, par la transparence dans les actions de l’État, la répression des corrompus et des corrupteurs ainsi que par l’allégement et la simplification des procédures administratives et bureaucratiques qui sont, en grande partie, à l’origine de la corruption», a- t-il fait savoir, en appelant, en ce sens, à un «pacte national contre la corruption» autour d’une série de mesures destinées à réduire les ingérences de la sphère politique dans le fonctionnement de la Justice, à réactiver ou à consolider, selon le cas, les mécanismes de contrôle de l’État, ajoutant que «la transparence est fondamentale, tant pour le citoyen que pour les entreprises qui cherchent à investir et demandent la sécurité juridique et les garanties de protection légale».

Ovationné, coupé tout au long de son discours par des cris «Benflis, président» le nouveau candidat à la présidentielle évoquera plu- sieurs dossiers, à leur tête le secteur de la santé, l’école, la diplomatie et le développement économique du pays. Concernant ce dernier point Benflis dira : «ces dernières années, j’ai parcouru le pays comme jamais, auparavant, et j’ai rencontré beaucoup de jeunes, diplômés ou non, mais tous porteurs de talents et pleins d’enthousiasme. Ils expriment leur déception de ne pas avoir l’opportunité de travailler pour être autonomes, construire un foyer, accéder au logement et regarder l’avenir avec optimisme», en proposant de démultiplier le nombre d’entreprises pour créer des emplois, encourager le fellah et moderniser et soutenir l’agriculture pour substituer, progressivement, la production nationale aux importations et préserver ainsi nos réserves de change, qui ne sont, en fait, estime t-il, qu’un prêt que nous concèdent les générations futures et que nous devons gérer avec rigueur et clairvoyance».

Réhabiliter la justice La réhabilitation de la Justice sera, également, l’une des priorités absolues du candidat. Ce dernier dira : le pays ne manque pas de lois mais il a manqué de volonté politique de les appliquer, dans toute leur rigueur et leur équité. « Il est de la plus grande urgence et de la plus haute importance de rétablir la confiance entre la Justice et le citoyen» soutient Benflis qui note dans le même cadre que la Justice doit être la base de l’organisation de l’État et qui, selon lui, détermine, d’ailleurs, et pour une grande part, le niveau de confiance

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En matière de liberté d’expression Ali Benflis dira, clairement, que le droit à l’information et à la liberté d’expression ne doivent souffrir d’aucune contrainte à caractère politique ou administratif. Ils représentent, selon lui, un acquis arraché, de haute lutte, qu’il faut consolider, dans le cadre de la loi. «Seule la loi est en droit de donner des garanties sur les conditions d’exercice du droit à l’information car il ne suffit pas

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de légiférer mais de veiller à ce que le pouvoir politique n’exerce pas de pressions sur le juge pour instrumentaliser la justice contre les journalistes et les médias» dira-t-il, en indiquant «qu’il n’existe rien de plus hi- deux que le fait d’attenter à la liberté de parole, au droit d’écrire et de création de ceux qui ne sont, en fait, que les porte-voix de nos concitoyens, traduisant leurs souffrances et portant leurs espérances». «Les partis politiques et les associations de toute nature doivent, également, être à l’abri des contraintes administratives pour mener, dans des conditions normales, leur mission de sensibilisation, de mobilisation et d’adhésion populaire à leurs programmes. Une force politique, organisée et active dans le cadre de la loi, doit pouvoir légitimement concourir à l’exercice du pouvoir, critiquer l’action du gouvernement qui, lui dispose de tous les instruments pour défendre son action et son programme. Il n’y a pas d’autre voie pour aboutir à une véritable démocratie, fondée sur l’alternance au pouvoir, ellemême clé de voûte de réalisation du consensus national et de la stabilité durable», poursuit M. Benflis qui précise que «le concept de droit et de liberté» qu’il vise par ses propos, inclut le pluralisme syndical qui permet le libre exercice de la représentation syndicale. Se tenir debout Benflis a un avantage : il est le premier à s’annoncer. Ensuite il a un autre avantage monstrueux et net : il est en bonne santé, tient debout.

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Source : Le Quotidien d'Oran


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Parcours

Dans un centre d’appel comme si vous y étiez… Allo?, Métro!, Dodo …

Par Réda Benkoula

Rachid a débarqué à Montréal en plein hiver et il ne s’imaginait pas qu’il allait y survivre. Les montagnes de neiges de cette saison record ont presque eu raison de ce nouvel arrivant dans cette grande ville. On lui avait dit qu’il allait perdre une oreille à cause du froid intense et que s’il ne s’achetait pas des bottes hivernales, il allait perdre des doigts de pieds. On lui disait aussi qu’il n’allait pas survivre au froid. Il a pu constater qu’à cette période de l’année, il n’est pas facile de faire la différence entre les hommes et les femmes qui se couvrent de gros manteaux, de tuques et de mitaines. C’est pourquoi, histoire de ne prendre aucun risque, il s’est emmitouflé pendant toute la saison dans des vêtements qui, à s’y méprendre, lui donnaient l’air d’un ours. Il se disait que si c’est le pays des ours et que ces derniers hibernent pendant l’hiver, cela voulait dire faut bien se couvrir quitte à ressembler à un ours! Les premiers temps n’ont pas été faciles pour Rachid, d’une part parce qu’il ne connaissait personne, mais surtout à cause de la difficulté à trouver du travail. Depuis son arrivée dans la métropole, il a enchaîné les petits boulots pour lesquels il n’était pas préparé. De plongeur à préposé en entretien et de bagagiste à déménageur. Des jobs qu’il a du accepté compte tenu de l’urgence du moment et des factures à payer. «À Rome on fait comme les Romains», répétait-il souvent. Et c’est ainsi qu’il a passé ses premiers mois de l’année jusqu’aux premières chaleurs d’été. Il est fier d’avoir survécu à son premier hiver; et il profite de ce mois de juillet pour sortir de son cocon. «Après tout, si je suis dans une ville, je dois me l’approprier» se disaitil. Les journées sont longues et c’est l’occasion de savourer ces moments d’évasions. Il profitait ainsi des journées d’été pour faire le tour de la ville et ne ratait aucune occasion pour assister aux festivités. «Heureusement que nombreuses sont gratuites, pensait-il, autrement je passerai à coté du coté festif de la cité». D’ailleurs, il sortait tous les jours que Dieu faisait pour provoquer son destin. Il se disait que ce n’est pas en restant dans son studio du sous-sol qu’il va changer quoi que ce soit dans sa vie.

C’est pourquoi, il s’arrangeait pour prendre le bus et le métro dans l’espoir de faire de belles rencontres qui pourraient le sortir du trou dans lequel il vivait. Au regard des uns et des autres, il esquissait un sourire et il se disait que ça lui permettrait de se rapprocher des gens, même s’il avait l’impression que le monde se détournait de lui. Parfois, il observait le regard figé des usagers du transport public. Certains regardaient par terre. Les uns avaient l’impression d’être fâchés alors que les autres faisaient mine de ne pas le voir. Il lui arrivait d’entrevoir des regards évasifs à qui il essayait de répondre sans grand succès. Le sourire de courtoisie des femmes lui donnait l’impression qu’elles avaient envie de lui. Mais ce qui le perturbait le plus, c’était de constater que presque tout le monde avait des écouteurs greffés aux oreilles et que personne ne parlait plus à personne. Devait-il adopter cette attitude, lui qui avait du boute-en-train ? Devait-il créer sa propre bulle pour rester loin des autres ? Déjà que sa bulle était vide et qu’en plus il est loin de tout ce qu’il connaissait avant. Cependant, il s’était convaincu qu’il devait rester lui-même. Lui qui avait, dans son Maghreb originel l’habitude de saluer les gens, il était perdu dans le centre ville de Montréal où tout le monde avait l’air d’être pres-

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sé. D’ailleurs, devant le défilé incessant des passants, il se demandait à quoi ressemblait la vie de ces personnes. «La blonde qui est habillée en tailleur et qui survole les passants du haut de ses talons aiguilles doit sûrement être une directrice d’une grande entreprise. Le gars qui est fringué en costume cravate doit être un as de la finance et la brune aux cheveux longs doit être une consultante dans les médias». Bien entendu, Rachid ne pouvait pas savoir que la blonde était hôtesse d’accueil dans un hôtel, que le gars travaillait dans un centre d’appel d’une banque et que la brune était serveuse dans un bar pour financer ses études. Il observait le monde tout en tenant fermement son téléphone portable qui venait de sonner. On lui avait annoncé qu’il avait été sélectionné pour un travail auquel il avait postulé. Il s’était dit que son portable qu’il venait d’acquérir tombait à propos et lui sauvait la vie. C’était déjà vendredi et l’entretien était pour la semaine qui suivait. «C’est TGIF (Thanks God Its Friday)! Alors autant profiter du week-end». Le lundi qui suivait était le début de la formation de Rachid dans son nouvel emploi. Il allait suivre un mois de formation pour devenir agent au service à la clientèle d’un centre d’appel. Le regard curieux et anxieux du début de sa formation a laissé place à une ambiance plus décontractée ou les jeux de rôle et les présentations avec ses futurs collègues lui ont permis d’être

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plus à l’aise par la suite. Il a eu une bonne formation et son expérience lui a permis d’être à l’écoute des problèmes techniques de nombreux clients. Les clients étaient toujours satisfaits de son service. Il a résolu les problèmes de facturation de tous ceux qui téléphonaient. Il a pu discuter avec des clients vivants dans des régions isolées et s’est imaginé s’introduire dans leur quotidien à travers les histoires que ceux-ci lui racontaient. Il recevait parfois des propositions de rencontre de la part de quelques clientes et certaines se sont mêmes hasardées à le demander en mariage. Seulement voila, Rachid a suivi la formation à la lettre. Il a gardé ses distances avec les clients et n’a jamais osé s’aventurer en dehors du téléphone. Quatre ans plus tard et plus de huit mille appels à son actif, Rachid est cloué à sa chaise de bureau qu’il ne quitte pour rentrer chez lui. Il parle des heures sous son casque d’écoute, mais ne parle à personne en dehors, car il est épuisé par les appels. Les clients qui le remercient au téléphone sont peut-être ces mêmes personnes qui l’évitent du regard dans le transport public. Il porte des écouteurs pour entendre de la musique le long de son trajet. Il n’a plus le temps de sortir pour assister à des festivals même si ceux-ci sont gratuits. Aujourd’hui son quotidien c’est : Métro, Boulot, Dodo.

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Emploi et carrières

Pourquoi pas…

Chauffeur de taxi ou de limousine

On dit toutes sortes de choses sur les métiers du taxi. Pour autant, ce n’est ni un métier négligeable, ni une profession facile d’accès. Ainsi, afin de pouvoir conduire un taxi au Québec, vous devez détenir un permis de conduire de classe 4C. Si la carrière vous intéresse et si vous n'êtes pas détenteur d'un tel permis, vous pouvez vous le procurer en remplissant les conditions prescrites par la Société de l'Assurance-automobile du Québec (à consulter sur le site SAAQ). Lorsque vous détenez un tel permis, vous devez vous inscrire à un cours dispensé par l'une ou l'autre des écoles suivantes :

- Centre de formation du transport routier de Saint-Jérôme (CFTR) Bureau de Montréal 5643, rue Clarke, bureau 213 Montréal (Québec) Téléphone : 514 279-6873 - Centre de formation professionnelle pour l'industrie du taxi du Québec inc. 230, boul. Henri-Bourassa Est Montréal (Québec) H3L 1B8 Téléphone : 514 274-7373 Sur réussite de votre examen dans l'une de ces écoles, cette dernière vous inscrira aux examens du Bureau du taxi et du remorquage (BTR) de la Ville de Montréal. La réussite des examens du BTR, permettra de recevoir un permis de chauffeur.

Sur l’île de Montréal Le candidat chauffeur de taxi qui désire travailler sur le territoire de la ville de Montréal doit suivre une formation d’une durée totale de 150 heures. Cette formation est composée de deux parties : 90 heures concernent la connaissance de l’île de Montréal (toponymie), et 60 heures sont le cours de formation de base, commun aux chauffeurs de Montréal, de Laval et de Longueuil. Au terme de la réussite des examens à l’École du Taxi, le futur chauffeur de taxi est inscrit à l’examen du Bureau du taxi et du remorquage (BTR) de la Ville de Montréal. Le cours de toponymie porte principalement sur l’apprentissage des cartes routières et guide des rues de Montréal, sur la localisation des quartiers, rues, places, édifices publics, lieux commerciaux, services de santé, sans oublier les centres touristiques, récréatifs, religieux, sportifs et spéciaux. Le cours prépare à l’identification des trajets, en déterminant des parcours réguliers et alternatifs. Le règlement sur le transport par taxi-RCG 08-022 du Bureau du taxi et du remorquage de Montréal est aussi étudié. La formation de base porte sur les tâches et attitudes professionnelles du chauffeur de taxi, documente sur la planification et l’organisation

du travail et du véhicule, renseigne sur le service client, et inclut le transport par taxi des personnes ayant des limitations. Cette formation porte aussi sur les dispositions de la Loi concernant les services de transport par taxi, sur le Règlement sur les services de transport par taxi. D’autres connaissances usuelles se rapportant aux opérations quotidiennes ou périodiques de gestion requises pour exercer le métier de chauffeur de taxi sont étudiées. Sur réussite de cette formation, le chauffeur reçoit une attestation de formation qu’il devra garder, et présenter à chaque inspection.

(25 journées) Soir - 150 heures sur 5 semaines (25 journées) Obligatoire pour : tous les chauffeurs de taxi de Montréal Horaire des cours Du lundi au vendredi inclusivement Jour : 8 h à 15 h Soir : 16 h à 22 h 30 Coûts (taxes incluses) Frais d’inscription - 100 $ Frais de formation (150 heures) 900 $ Frais de matériel - 150 $

Durée de la formation Jour - 150 heures sur 5 semaines

Emplois jeunes

Devenir surveillant de pataugeoire Dans le cadre du programme Valorisation Jeunesse, Intégration Jeunesse du Québec (IJQ) offre, pour la huitième année consécutive, en collaboration avec la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec, une formation en vue d’occuper un emploi de surveillant de pataugeoire. La formation inclut des ateliers et une formation aquatique pour préparer les participants à occuper un emploi de surveillant de pataugeoire. Le projet s’adresse à des jeunes âgés de 16 ans et plus, ayant complété leur secondaire IV en juin 2014, qui ont une base en natation, qui ont un intérêt pour la sécurité, le travail manuel, qui aiment travailler avec les enfants et qui veulent vivent une expérience unique de travail.

La formation se tiendra du 9 février au 20 juin 2014 à raison d’environ 10 heures par semaine. Dans le cadre de la formation, les participants obtiendront leur Médaille de bronze, Croix de bronze, RCR et autres certifications nécessaires. Tous les ateliers se déroulent après les heures de classe ainsi que les fins de semaine. Des allocations sont versées aux participants pour leur présence aux ateliers.

chaque participant durant le projet. Si vous connaissez des jeunes intéressés, s’il vous plait, transmettez-leur nos coordonnées.

Les jeunes débuteront leur emploi autour du 23 juin et termineront vers le 15 août 2014. Durant l’emploi, des salaires sont versés selon l’échelle salariale de l’employeur, débutant approximativement à 10,90$ l’heure.

- Aider les baigneurs en difficulté et dispenser les premiers soins en cas d’accident, selon les procédures établies;

Une conseillère en développement professionnel d’IJQ assure un soutien et un accompagnement individuel à

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neurs; Réaliser les tests de qualité de l’eau et appliquer les solutions appropriées;

Les tâches du surveillant

- Assurer en tout temps et en toute circonstance, la sécurité des enfants;

- Surveiller les baigneurs et voir à ce qu’ils observent les règlements en vigueur dans les pataugeoires et les piscines afin de prévenir les accidents;

- Collaborer à l’élaboration, au déroulement et au rangement de toute activité dans laquelle le surveillant est impliqué;

- Effectuer les tâches d’entretien telles que : lavage, remplissage et vidange du bassin, nettoyage des espaces clôturés autour de la pataugeoire et de l’abri réservé aux baig-

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- Accomplir toute autre tâche connexe à sa fonction. Pour plus d’information et pour s’ins crire: Tèl.: 514 598-7319 info@ijq.qc.ca www.ijq.qc.ca

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Solidarité

ASCM : Opération Manteaux d’hiver

au profit de familles marocaines vivant dans la précarité L’Association Solidarité Canada Maroc (ASCM) a organisé début janvier sa première « Opération Manteaux d’hiver et couches sanitaires » pour personnes adultes en perte d’autonomie afin de venir en aide aux familles vivant dans des conditions précaires au Maroc.

hiver au chaud durant cette période de l’année » a indiqué avec beaucoup d’émotions Mme Khadija Lamrani, présidente de l’ASCM, elle-même originaire de la région de Meknès. Et d’ajouter que l’Association est fière et heureuse d’avoir lancé cette première opération, en 12 ans d’existence

En collaboration avec trois associations reconnues d’utilité publique au Maroc (l’Association Errahim Meknès ; l’Association Médecins sans frontières et l’Association Nahda à Azrou), l’ASCM a supervisé la distribution de 3000 couches sanitaires pour des personnes adultes en perte d’autonomie ainsi que des manteaux d’hiver au profit de 200 familles et élèves dans la région d’Azrou.

Jusqu’ici, l’ASCM avait pour mission d’organiser les opérations Sacs d’écoles ainsi que l’envoi de matériel médical et paramédical au Maroc, sans compter l’aide et l’accompagnement offert aux nouveaux immigrants au Canada.

« Il m’est difficile de citer tous les noms des personnes et bénévoles qui ont participé activement à cette opération afin de permettre au plus grand nombre de bénéficiaires de passer un

« Je tiens à remercier du fond du cœur toutes les personnes généreuses pour leur temps et dons de manteaux afin de contribuer à la réussite de la logistique de la distribution » a souligné Mme Lamrani L’ASCM avait lancé l’automne 2013 un appel à tous ses membres et amis,

au Québec, pour collecter des fonds et dons de manteaux afin d’organiser cette première opération.

Source : Association de Solidarité Canada - Maroc

Voyages

Franchise bagages: Air Algérie passe à 3x23 kg

Air Algérie fera passer la franchise bagages de 2x32 kg à 3x23 kg sur la ligne Alger-Montréal à partir du 1er avril prochain, a confirmé à ElWatan son directeur au Canada, Abdelaziz Laouar. Cette franchise sera portée à 2x23 kg pour les enfants passagers. La nouvelle franchise offre ainsi 5 kg de plus aux passagers. La dimension des bagages sera, elle aussi, soumise à la limite de 158 cm (hauteur + largeur + profondeur). Air Algérie justifie ce changement par les difficultés opérationnelles et de manutention des bagages ainsi que les dépassements de poids constatés chez certains passagers sur cette ligne – parfois, les employés se retrouvent face à des valises de plus de 50 kg. A ceci, il faut ajouter les bagages hors gabarit à qui une zone spéciale est dédiée pour Air Algérie et qui nuit à sa réputation. Avec ces changements, les agents d’enregistrement refuseront tout dépassement de poids. Les agences de voyages ont été invitées à informer les passagers en prévision de cette date, Par ailleurs, le nombre de vols hebdomadaires entre Alger et Montréal, trois actuellement, passera à quatre fréquence en avril pour atteindre une quotidienne entre le 15 juin et le 22 septembre. Plus de 100 000 Algériens vivent au Canada. La quasi-totalité est installée dans la région de Montréal. Source : Samir Ben

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Cultures

Une Bibliothèque numérique à bord des bus de la STM

Lire en attendant le prochain arrêt Lire dans le métro; nombreux sont ceux parmi les usagers des transports en commun s’adonnent à ce plaisir. Pour y aider, la STM a lancé en octobre 2013, dans les autobus montréalais une bibliothèque numérique offrant offrait aux usagers des autobus de télécharger gratuitement quelques pages d’un livre québécois parmi un choix de 41 titres. L’initiative n’aura cependant pas été vraiment très courue : trois mois plus tard, 404 emprunts en bibliothèque et seulement 110 achats de livres numériques ont été enregistrés. Depuis le 22 octobre et jusqu’à mardi dernier, des panneaux dans les autobus donnaient accès, grâce à un code QR ou une URL, au premier chapitre d’une sélection de nouveautés québécoises. Les usagers de la STM pouvaient ainsi potasser le début de Pourquoi Bologne (Quartanier) d’Alain Farah ou de L’atelier (La Presse) de Daniel Vézina entre les rues Sherbrooke et MontRoyal. L’utilisateur était ensuite invité soit à emprunter le livre numérique ou papier dans une bibliothèque de la ville, ou à l’acheter sur Ruedeslibraires.com.

gens ont besoin de se faire guider : à la demande de la STM, on a créé un mode d’emploi pour expliquer comment télécharger un code QR ou entrer une adresse électronique dans un téléphone intelligent. »

Louise Guillemette-Labory, directrice associée des bibliothèques à la Ville de Montréal, est beaucoup plus optimiste. Pour elle, chaque lecteur gagné vaut l’énergie déployée. « Cette action, avec d’autres, a fait augmenter le nombre d’utilisateurs de notre bibliothèque numérique et le nombre de lecteurs. C’est l’objectif, et tout ce qui va dans ce sens, on en est très heureux. Dans le réseau des bibliothèques de Montréal, on a prêté 273 % de plus de livres numériques en 2013 qu’en 2012. C’est vrai que l’on commence : ça ne représente que 22 705 prêts. On a noté que ce qui a été prêté dans le cadre de cette opération était un peu différent.

Résultat ? 1777 téléchargements de chapitres gratuits. Un tout petit peu plus de 500 livres entièrement téléchargés.

Sur trois mois, sur quelques lignes d’autobus, en rotation, et quelques abribus, en peu de temps et peu d’endroits, on a quand même de quoi se réjouir. On l’a pris comme une campagne de marketing. On serait très désireux de le refaire. »

Pour une campagne qui s’est déployée sur 235 autobus pendant trois mois, n’est-ce pas un maigre résultat ? « C’est très loin de ce que j’avais imaginé, je suis déçue des résultats, a confié au Devoir la directrice générale de l’Association des libraires du Québec, Katherine Fafard. C’est un projet-pilote : on essayait quelque chose. On parle beaucoup de technologies, presque tout le monde a un téléphone intelligent, mais on s’est rendu compte que les

Les améliorations L’idée avait été repiquée de projets vus à Philadelphie, Bucarest, Mexico et New York. « On a essayé d’avoir des statistiques, on ne s’est jamais fait répondre », admet Katherine Fafard. La directrice entend toutefois poursuivre à l’avenir et voit comment améliorer l’expérience. De façon pratico-pratique, d’abord : « Dans les autobus, les publicités étaient dans les voussures, beaucoup trop hautes. Elles étaient difficiles

à voir, et c’était dur d’oser lever son cellulaire jusque-là. À heure de pointe, paqueté de monde, en roulant, ça devenait impossible de capter le code QR. En Outaouais, on a mis un autocollant à portée, dans la fenêtre. » L’accès au téléchargement n’était pas le plus convivial, ni le plus rapide si on n’utilise pas une tablette 3G. « Le projet initial visait le métro, mais comme Internet ne s’y rend pas encore, on l’a fait dans les autobus. » L’Association des libraires du Québec a investi 25 000 $ pour développer la plateforme Internet, qui sert aussi pour l’Outaouais et qui sera reprise si le projet est reconduit. Les bibliothèques ont fait quelques acquisitions supplémentaires afin de pouvoir répondre à la demande. La STM aurait investi 150 000 $ en impression et affichage, et a

ajouté, dès la première semaine, 110 autobus aux 125prévus initialement dans le projet. Les cinq livres les plus téléchargés - Le Noël de Marguerite (La Pastèque) d’India Desjardins et Pascal Blanchet - Les chroniques d’une fille indigne (Hamac) de Caroline Allard et Francis Desharnais - Tenir tête (Lux), de Gabriel Nadeau-Dubois - Les frères Sisters (Alto), de Patrick Witt - Saccages (La courte échelle), de Chrystine Brouillet

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Cultures

Mois de l’histoire des Noirs 2014

« Aucun de nous, en agissant seul»… Le Mois de l’histoire des Noirs 2014, qui se déroulera tout au long du mois de février, sera lancé le jeudi 30 janvier 2014 à 18 heures à l’hôtel de ville de Montréal. Le thème de l’année, « Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès», est emprunté à un discours de feu Nelson Mandela, prononcé lors de son investiture en 1994. Cette activité, initiée par la Table ronde du Mois de l'histoire des Noirs - une organisation sans but lucratif – a pour but de promouvoir les activités relatives aux différents aspects de l'histoire des communautés noires dans un esprit privilégiant autant les dimensions historiques que contemporaines. Elle se fixe pour objectifs : - Produire les outils promotionnels dans le cadre du Mois de l'histoire des Noirs; - Diffuser les informations relatives au Mois de l'histoire des Noirs; - Publiciser les événements et activités qui ont lieu pendant le Mois de l'histoire des Noirs; - Aider et soutenir les organismes, individus et institutions qui veulent s'impliquer d'une manière ou d'une autre dans les activités liées au Mois de l'histoire des Noirs; - Développer un cadre et une structure pour que puissent s'exprimer les acteurs sociaux qui travaillent aux enjeux, aux défis et aux problématiques touchant les communautés noires, tant aux niveaux social et économique que culturel et éducatif, tout en respectant l'esprit du Mois de

l'histoire des Noirs; - Réaliser une programmation spécifique au Mois de l'histoire des Noirs qui mette en évidence les enjeux sociaux, économiques, culturels, éducatifs et institutionnels qui touchent les communautés noires. Présentant l’édition 2014, le président de l’événement, l’historien Michael P. Farkas, affirme que si l’édition 2014 à choisi de se donner une citation de Nelson Mandela pour thème, c’est pour nous rappeler «qu'en travaillant ensemble, nous pouvons déplacer des montagnes et atteindre la libération et l'harmonie pour tous». Mis dans le contexte montréalais et québécois, ce choix signifie que «Chacun de nous a un rôle à jouer

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pour que nous trouvions notre voie, en utilisant réflexion et engagement». Et de rappeler que, coïncidence, «Nous commémorons cette année le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale, un conflit au cours duquel les Noirs du Canada souhaitèrent servir leur pays et se virent systématiquement refuser le droit de se battre aux côtés des soldats blancs. En conséquence, ils créèrent une série de bataillons – le 2e Bataillon était le plus reconnu – et continuèrent de commémorer l'évènement chaque été à Pictou, en Nouvelle-Écosse. Ces hommes et femmes issus de toutes les régions du Canada, qui souhaitaient participer à la défense de leur pays, sont un exemple de persévérance pour nous tous».

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Au-delà de ce fait, poursuit M. Farkas, la Table tient «aujourd'hui, partout, et principalement ici à Montréal et à travers le Québec» a «saluer les principes de paix démontrés par ce grand libérateur, ce créateur d'espoir pour tant d'hommes et de femmes. Le parcours de Nelson Mandela illustre bien ce qui peut se produire quand on se bat pour le bien et la justice». Les organisateurs ont d’ailleurs mis sur pied un programme exceptionnel de qualité, afin de rendre dignement hommage à l’homme exceptionnel qu’a été Mandela. Tant mieux pour nous.

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Infos : www.moishistoiredesnoirs


Sports

Impact

28 joueurs au camp d'entraînement 2014 Deux originaires du Maghreb dans l’effectif L’Impact de Montréal a annoncé qu’un total de 28 joueurs sera présent pour l’ouverture du camp d’entraînement de la première équipe du club, ce lundi 27 janvier 2014, au Complexe sportif Marie-Victorin. Deux originaires du Maroc figurent dans cet effectif, le milieu de terrain Zakaria Messoudi, sous contrat depuis l’automne dernier et le défenseur, issue de l’académie de l’Impact, Amine Meftouh.

pour la Floride le 14 février afin d’y défendre son titre à la Classique Pro Soccer Walt Disney World®, à Orlando. La 5e édition du tournoi se déroulera du 19 février au 1er mars, au complexe sportif ESPN Wide World of Sports.

Au 22 joueurs sous contrat se joignent dont Amine Meftouh et deux de ses camarades de l’équipe des moins de 23 ans, le milieu de terrain Jérémy Gagnon-Laparé et l’attaquant Victor Ndiaye.

- Lundi 27 janvier 2014 - Séance d'entraînement à 10h30 - Complexe sportif Marie-Victorin

Quatre joueurs repêchés lors du dernier SuperDraft de la MLS seront également présents, soit le défenseur et membre de la Génération adidas Eric Miller, le milieu de terrain George Malki, de même que les attaquants Pete Caringi et Jordan Ongaro. Le défenseur Adrian Lopez ne sera pas présent puisqu’il poursuit sa réhabilitation en Espagne, suite à sa blessure au genou droit. La première équipe du club s’entraînera au Complexe sportif Marie-Victorin s’envolera ensuite

Entrainements ouverts au public Toutes les séances d’entraînement de l’Impact au Complexe sportif MarieVictorin sont ouvertes au public.

- Mardi 28 janvier 2014 - Séance d'entraînement à 10h30 - Complexe sportif Marie-Victorin - Mercredi 29 janvier 2014 - Séance d'entraînement à 10h30 - Complexe sportif Marie-Victorin - Jeudi 30 janvier 2014 - Séance d'entraînement à 10h30 - Complexe sportif Marie-Victorin - Vendredi 31 janvier 2014 - Séance d'entraînement à 10h30 - Complexe sportif Marie-Victorin - Samedi 1er février 2014 - Congé

Saison 2014 L’Impact amorcera la saison régulière le 8 mars contre le FC Dallas, au Toyota Stadium. L’équipe affrontera ensuite le Houston Dynamo, le 15 mars, au BBVA Compass Stadium. L’Impact disputera ensuite son match d’ouverture locale le 22 mars contre les Seattle Sounders FC. L’Impact affrontera également au Stade olympique les New York Red Bulls, le 5 avril, et le Chicago Fire, le 12 avril.

Zakaria Messoudi

Le premier match au Stade Saputo aura lieu le 26 avril contre le Philadelphia Union. Billets de saison 2014 Les abonnements de saison 2014 sont présentement disponibles dans six catégories, au coût de 339$, 443$, 546$, 667$, 885$ et 1230$ (taxes incluses), ainsi que dans le Coin Famille Saputo, au coût de 224$ (jeune) et 443$ (adulte). Il est possible d'assurer votre place pour la saison 2014 en contactant le service des ventes du club au 514-328-3668. Amine Meftouh

- Dimanche 2 février 2014 - Congé

Effectif du Camp d'entraînement 2014 Gardiens de but : - Bush, Evan - Crépeau, Maxime - Perkins, Troy

Défenseurs : - Brovsky, Jeb - Camara, Hassoun - Ferrari, Matteo - Lefèvre, Wandrille - Meftouh, Amine (Académie) - Miller, Eric (SuperDraft 2014)

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Ouimette, Karl W. Rivas, Nelson Tissot, Maxim

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Milieux de terrain : - Bernardello, Hernan - Bernier, Patrice - Felipe - Gagnon-Laparé, Jérémy (Académie) - Malki, George (SuperDraft 2014) - Mallace, Calum - Mapp, Justin

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Messoudi, Zakaria Smith, Blake Warner, Collen

Attaquants : - Caringi, Pete (SuperDraft 2014) - Di Vaio, Marco - Ndiaye, Victor (Académie) - Nyassi, Sanna - Ongaro, Jordan (SuperDraft 2014) - Wenger, Andrew

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Sports

Soccer – CHAN 2014

Du grand art (presque) inaperçu Premier tour : pluie de buts et de surprises Ce ne sont peut-être pas tout à fait les affiches auxquelles on s’attendait, pour le CHAN 2014, en cours en Afrique du Sud. Mali-Zimbabwe, Maroc-Nigéria, Ghana-RD Congo et Gabon-Libye étaient les combinaisons gagnantes au terme d’une phase de poules très riche en rebondissements. Retour sur ce premier tour très passionnant.

matchs (4-2 contre le Mozambique et 3-1 contre l’Afrique du Sud). La plus mauvaise attaque revient à l’Éthiopie qui n’a inscrit le moindre but. Pas si loin, le Zimbabwe n’aura inscrit qu’un but en poules mais est qualifié pour les quarts de finale. Et seulement trois matchs se sont soldés sur un score nul et vierge de 0-0.

Démarré depuis le 11 janvier dernier, le CHAN est aux quarts de finale. Mais avant d’en arriver là, les 16 formations ont régalé le public sud-africain et les téléspectateurs du continent. Surement que la décision de la FIFA d’enfin reconnaitre la compétition a élevé son niveau. Premier constat, ce CHAN 2014 est plus offensif que l’édition précédente au Soudan : 59 buts ont été inscrits en phase de groupes (2,6 buts par match en moyenne) contre 46 en 2011 (moyenne de 1,92 but par rencontre).

Autre bon point, cette phase de groupes a été pleine de surprises. Il y a évidemment eu l’élimination de l’Afrique du Sud, l’équipe hôte, battue 3-1 au Cap par le Nigeria, devant 60 000 spectateurs sud-africains médusés. Il y a aussi eu la sortie prématurée d’une très décevante sélection d’Éthiopie. Des Éthiopiens qui semblaient pourtant faire figure de favoris durant ce tournoi.

Si la qualité du football pratiqué a parfois été assez aléatoire, les seize équipes engagées ont eu le mérite de ne pas trop jouer la défense. Pour preuve, seules trois rencontres se sont achevées sur un score de 0-0. La palme de la meilleure attaque revient au Nigéria avec 8 réalisations dont au moins 3 buts lors des deux derniers

Enfin, les retournements de situation ont été monnaie courante. On a ainsi vu les joueurs du Congo-Brazzaville, qui menaient 2-0 face à la Libye, se faire rejoindre au score à 2-2 et laisser ainsi filer une qualification qui leur tendait les bras. On peut aussi citer la victoire renversante (4-2) du Gabon face à une séduisante mais inexpérimentée équipe de Mauritanie. Les Gabonais étaient menés 2-1, mais ont inscrit trois buts lors des dernières minutes, pour atteindre les quarts de finale du CHAN 2014.

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Afrique du Sud : La déception Au rayon des grosses déceptions de ce CHAN 2014, l’Afrique du Sud en tête de gondole. Éliminée sans gloire dès le premier tour avec pourtant une belle entame face au Mozambique 3-1. Par la suite, les hommes de Gordon Igesund se sont montrés très impuissants face au Mali et au Nigéria. De quoi s’attirer les foudres des autorités du pays à commencer par Fikile Mbalula, ministre des Sports. L’Éthiopie, également considérée comme l’un des favoris du tournoi, est tombée dès le premier tour sans inscrire le moindre but. Mauritanie : La bonne surprise Les surprises sont bien évidemment le Burundi et la Mauritanie. Pour leur première compétition majeure sur le continent, Hirondelles et Mourabitounes n’ont pas démérité. Même éliminés avant les quarts, ils ont posé bien de soucis à leurs adversaires. Le Burundi ne perdant son ticket pour le second tour que lors de la dernière journée mercredi contre la RD Congo. Individuellement, même éliminé avec l’Afrique du Sud, Bernard Parker tient toujours le statut de meilleur buteur avec 4 réalisations. Un statut qui de devrait pas tenir longtemps avec des joueurs à ses trousses comme les

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Nigérians Ejike Uzoenyi et Efeanyi Ede auteurs de 3 buts chacun. Et le spectacle continue!... Tout n’était cependant pas dit avec la fin du premier tour. En quarts de finales, pour le Maghreb notamment, on restait en haleine avec deux qualifiés pour deux engagés. : le Maroc qui cherche une réhabilitation de son football et la surprenante Libye…

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Sports

Soccer – CHAN 2014

Quarts de finale : La Libye passe, le Maroc casse… CHAN 2014: Match fou ! 7 buts, le Nigéria en demies, le Maroc éliminé ! Match fou, fou, fou entre le Nigéria et le Maroc pour le premier quart de finale du Championnat d’Afrique des nations 2014. Visiblement, la prime de 100.000 dollars a motivé les Super Eagles tombeurs des Lions de l’Atlas (4-3) après les prolongations. Que ce fut dur et spectaculaire. Après une entame timide des deux équipes, le Maroc prend les devants à la demi-heure de jeu avec l’ouverture du score de Moutouali. Quelques instants plus tard, sur un superbe coup-franc, Iajour aggrave le score. Mais avant la pause, les Lions de l’Atlas très en vue dans cette première partie ajoutent un troisième but. Oeuvre de Moutouali qui inscrit un doublé. La fantastique remontée du Nigéria Meilleure attaque du tournoi après le premier tour (8 buts), les Super eagles souffrent. Mais le discours à la pause du coach Stephen Keshi remobilise les troupes. Uzochukwu sonne la révolte une première fois. Il est rapidement imité par Rabiu Ali et les supporters nigérians commencent à y croire. Ejike Uzoenyi arrache finalement l’égalisation à la dernière minute du temps réglementaire. Direction les pro-

longations.

Désormais, c’est le Maroc qui perd son football. Les deux équipes se procurent nombre d’occasions. Après une première mi-temps des prolongations à égalité (3-3), le Nigéria se qualifie pour les demi-finales après un but d’Abubakar dans les derniers instants du match. Score final 4-3 et Stephen Keshi est toujours en route pour un doublé CAN – CHAN jamais réalisé. La Libye aux tirs au but C’est donc la Libye qui sera le dernier représentant du Maghreb et qui disputera les demi-finales du Championnat d’Afrique des nations 2014. Dans son duel contre le Gabon, les Chevaliers de la Méditerranée ont sorti leur épingle du jeu après la séance des tirs au but (4-2; 1-1 après prolongations). Dans une rencontre très fermée, il a fallu attendre la fatidique séance des tirs au but pour départager Libyens et Gabonais. Après une première mi-temps vierge en buts, les hommes de Javier Clemente prennent l’avantage dès le retour des vestiaires. Abdelsalam Omar d’un lobe astucieux trompe Bitseki. Le Gabon souffre et ne montre pas des aptitudes pour revenir au score.

Mais Daniel Cousin en décidera autrement. Entré en jeu, le meilleur buteur de la CEMAC ouvre son compteur dans ce tournoi avec un penalty transformé à la 75è. L’égalité à al fin du temps réglementaire sera également de mise à l’issue des 30 minutes des prolongations. Lors de la séance des tirs au but,

Alain Djissikadie et Bonaventure Sokambi ratent leur frappe. Les frappes sont plus adroits (4-2). En demi-finale, la Libye affrontera le Zimbabwe qui a sorti samedi le Mali (2-1).

Canada Open 2014 de Tae Kwon do

17 athlètes de l’école des champions olympiques en lice 1000 de compétiteurs de 36 pays participeront au Canada Open 2014 de Tae Kwon do, qui aura lieu du 13 au 16 février 2014 au Complexe Sportif Claude-Robillard de Montréal. Parmi eux 17 athlète de l’École des champions Olympiques. Voici la liste des participants : - Badr Bahsis - Étienne Breton-Loranger - Vanessa Charette-Labrosse - Ryan Chen - Laurence Dupuis - Raphaëlle Dupuis - Nizar Es-Sabbar - Fadi Ferchichi - Fatima-Zahra Fraj - Reda Hannouni - Mina Jami - Audrey Martinez-Cruz - Rachid Ouamalik - Ishaq Zabour - Ahmed Zerouk - Ilyass Zerouk - Issam-Eddine Rzik Source : École des champions olympiques

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Sports

Patinage vitesse longue piste

Muncef Ouardi en route pour Sotchi Une fois de plus, le patineur de vitesse longue piste Muncef Ouardi est venu mêler les cartes, aux sélections olympiques nationales disputées à Calgary, en Alberta. Contre toutes attentes, le Québécois a pris le deuxième rang du 1000 m, épreuve à laquelle le Canada pourra déléguer quatre patineurs aux Jeux de Sotchi. Ouardi a conclu à 0,41 seconde de l’Ontarien Vincent de Haitre, vainqueur de l’épreuve en 1 min 08,37 s. L’Albertain Gilmore Junio a terminé au troisième rang grâce à un temps de 1 min 08,87 s.

« Je ne m’attendais vraiment pas à ça. J’étais venu ici pour le 500 m, mais finalement j’étais aussi en bonne forme pour le 1000 m », a expliqué Ouardi, qui s’est classé quatrième samedi dernier à son épreuve de prédilection.

« D’avoir fini deuxième, c’est vraiment spécial. Surtout que j’arrive de loin. Les blessures m’ont beaucoup ralenti dans la dernière année et j’avais peur de manquer de temps pour revenir. Même il y a un mois, j’étais encore loin du but. Finalement, tout s’est placé dans les derniers moments. Je suis vraiment content de m’être classé et d’être revenu aussi proche de mon plein potentiel », a indiqué l’athlète de Québec, qui avait toutefois une certaine réserve à célébrer son accomplissement.

« C’était un 1000 m un peu bizarre. Il y a des gars qui ont eu des résultats moins bons que prévu et il y a eu beaucoup chutes. J’étais sûr de ma course, mais je ne pensais pas que mon temps allait tenir. Finalement, j’ai été capable de me faufiler », a-t-il précisé. « Je suis content de pratiquement con-

firmer ma place pour Sotchi mais en même temps, il y a peut-être des gars meilleurs que moi sur 1000 m qui ne

patineront pas là-bas », a conclu Ouardi.

La longue course de Muncef Né à Québec en 1986 de parents originaires du Maroc, Muncef Ouardi a commencé à patiner à huit ans. 20 ans plus tard, il s’en va à Sotchi, dans les rangs d’Équipe Canada, et pas pour faire de la figuration. Retour sur un parcours exceptionnel. Senior et international depuis sept saisons (2007-2014), Muncef a commencé à se distinguer en 2012, avec des records conséquents personnels établis à Calgary, à Salt Lake City. C’était sa cinquième saison internationale senior. Il a subi une blessure en début de saison qui l’a empêché de participer aux Coupes du monde de l’automne. Dans ses premiers championnats du monde de sprint à Calgary (28-29 jan.), il a terminé 10e du com-

biné (138,045 points), se classant troisième dans la première course de 500 mètres et 10e dans la deuxième. Il a aussi terminé 18e et 16e dans les 1000 – il a établi des records personnels dans ses premiers 500 et 1000. Il a participé à ses troisièmes championnats du monde des distances individuelles à Heerenveen (22-25 mars), il a terminé 16e dans les deux courses de 500 et 17e au 1000. Dans deux Coupes du monde, il s’est classé parmi les 10 premiers dans chacune de ses six courses de la catégorie B. Dans les championnats canadiens des distances individuelles (5-8 jan.), il a gagné la médaille d’argent au 500 samalog et a terminé cinquième au 1000m. Dans la Coupe Canada no 1 en décem-

bre, il a gagné deux médailles d’argent aux 500 et une d’argent et une de bronze aux 1000. Il s’est classé troisième au Canada au 500 et cinquième au 1000.Depuis, il n’est plus descendu des podium.

Faits saillants Records: Son record personnel au 500 est le 24e meilleur temps à égalité de tous les temps (cinquième à égalité au Canada). Son record personnel au 1000 est le 67e meilleur temps de tous les temps (11e au Canada). Championnats du monde de sprint (1): Il a participé à ses premiers championnats en 2012. Championnats du monde des distances individuelles (3): Il a participé à trois

championnats en 2009, 2011 et 2012. Son meilleur résultat a été 14e au 500 mètres en 2009 et 2011. Coupes du monde (21): Sa première Coupe du monde en carrière a été à Heerenveen en 2007. Sa première course a eu lieu le 7 décembre 2007, terminant huitième au 500 dans la catégorie B. Compétitions nationales: Il a été classé troisième au Canada au 500 lors des deux dernières saisons et il a été deuxième en 2008-2009. Il a obtenu huit médailles en 12 courses dans le circuit de la Coupe Canada en 2009-2010, sept médailles en 12 courses en 20072008 et quatre médailles en 11 courses en 2008-2007. Il a été champion canadien junior au 500 et quatrième au 1000 en 2005.

Patinage de vitesse

Équipe Canada au complet Patinage de vitesse Canada vient d’annoncer les noms des 17 athlètes de longue piste qui se joindront officiellement à l’équipe canadienne pour les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi. Les neuf femmes sont : Ivanie Blondin (Ottawa, Ont.), Anastasia Bucsis (Calgary, Alb.), Kali Christ (Regina, Sask.), Marsha Hudey (White City, Sask.), Kaylin Irvine (Calgary, Alb.), Christine Nesbitt (London, Ont.), Brittany Schussler (Winnipeg, Man.), Brianne Tutt (Airdrie, Alb.), Danielle Wotherspoon-Gregg (Red Deer, Alb.).

L’équipe masculine sera composée de Vincent De Haître (Cumberland, Ont.), William Dutton (Humboldt, Sask.), Mathieu Giroux (Pointe-aux-Trembles, Qc), Jamie Gregg (Edmonton, Alb.), Gilmore Junio (Calgary, Alb.), Lucas Makowsky (Regina, Sask.), Denny Morrison (Fort St. John, C.‑B.) Muncef Ouardi (Québec, Qc). « Je me sens privilégiée d’avoir été nommée pour faire partie de ma troisième équipe olympique. Chacune d’entre elles aura été entièrement différ-

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ente des autres à mes yeux », a déclaré Nesbitt, double olympienne et double médaillée olympique. « Je me suis beaucoup entraînée au cours des quatre dernières années, et j’ai vécu des hauts et des bas. J’ai très hâte à Sotchi et je me sens bien préparée. » Conformément aux quotas imposés par l’International Skating Union, l’équipe canadienne a obtenu le nombre de places suivant dans chacune des disciplines : 500 m femmes (4); 500 m hommes (4); 1000 m femmes (4);

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1000 m hommes (4); 1500 m femmes (4); 1500 m hommes (4); 3000 m femmes (2); 5000 hommes (1); 5000 m femmes (1), ainsi qu’une place à la poursuite par équipes féminine et une place à la poursuite par équipes masculine. Les Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi se dérouleront du 7 au 23 février. À Sotchi, l’Équipe olympique canadienne rivalisera pour la première place au tableau général des médailles.

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