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Chronique

Immigration : le futur est, peut-être, en région…

Le 31eme Premier ministre du Québec pose ses repères

Respect, Écoute, Transparence

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Lutte contre la pauvreté

La Banque mondiale double sa capacité de prêt et réduit ses dépenses Page 25

Initiatives : Organisation d’un forum de développement économique local à Saint-Michel

Réussir ensemble

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Montréal

Le maire veut abolir 2700 emplois Page 13


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Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Wahid Megherbi, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 224 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 5750 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 72 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.3 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1200 visiteurs par jour.

Éditorial

Éditorial

Élection 2014: tout n'est pas encore dit L’écroulement du Parti Québécois à l’issue du scrutin du 7 avril 2014 est assurément une sanction. Mais la sanction de quoi? Certainement pas du bilan d’un gouvernement, minoritaire, et qui en 18 mois aux affaires ne peut pas avoir souffert de l’usure du pouvoir. Pas plus que la sanction d’un objectif de souveraineté de la Belle Province, une cause qui n’a été présente que dans les discours – et encore, fort accessoirement – au cours du mandat de Mme pauline Marois.

clair pour tout le monde que le cap choisi par M. Philippe Couillard et ses candidats menait vers une priorité à la création de «créer la richesse avant de la partager et, lorsque l’heure du partage sera venue, que celui-ci se fasse dans l’équité, dans le respect des valeurs universelles, des valeurs citoyennes communes, de la justice, de l’équité, de l’égalité».

La Parti Québécois en revanche, admettait certes «qu’il faut créer la richesse», mais il a donné l’impression tout au long de la campagne (et même bien avant) «qu’on ne se mettra à l’œuvre dans ce but que lorsque l’identité Mais c’est bien plus la sanction de ceux qui y auront accès priorid’abord d’un mode de fonctaire aura été établie». Dès lors, la tionnement et certainement bien question de l’identité est devenue plus d’une façon de penser qui centrale dans son discours mais par bien des aspects semblait être sans jamais avoir été vraiment hors du monde et bien éloignée de clarifiée. la réalité de l’évolution de la Maladresse supplémentaire : le société. parti a brouillé même sa propre Car assurément, et nous image. En recrutant des candidatsl’écrivions déjà dans notre précé- vedette dans les classes les plus dente édition, il y avait un choix à nanties du Québec, il a fortement faire, «non entre deux partis mais hypothéqué l’image socialeentre deux projets de société qui démocrate qui faisait sa popularité convergent sur certains outils et son emprise sur l’électorat. mais divergent du tout au tout dans leur conception du futur à Le reste est venu en cascade, avec préparer». un discours dans lequel le verbe «protéger», utilisé à tort et à travFace à ce choix, les électeurs ers, a fait naître la très forte avaient à choisir aussi entre deux impression que le PQ voulait messages, qui auraient dû être les enfermer le Québec dans une plus limpides possibles. Ce qui bulle, en faire une sorte de musée n’a pas été le cas… anthropologique, une curiosité sociologique, indifférente à toute Cette limpidité, le Parti Libéral du évolution et à tout progrès. Québec a su en jouer avec un remarquable talent. Il était en effet De la sorte, ce parti, s’éloignant y

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compris des idées défendues par ses fondateurs, a perdu bien plus que 29 sièges à L’Assemblée Nationale, il a perdu à la fois une grande partie des 400 000 votes «anglophones et allophones» mais aussi (et cela sondeurs et conseillers du parti ne l’avaient pas vu venir!), 300 000 votes francophones. Comme quoi, on ne joue pas impunément avec l’identité des nations, ni avec l’image que les citoyens ont de leur identité. Mais la question est-elle réglée avec cette élection et les résultats auxquels elle a donné lieu? Certainement pas. Tout un travail reste à faire, sans exclusion et sans exclusive, en matière d’étude des évolutions sociodémographiques en cours au Québec (notamment en matière d’immigration) et d’évaluation de leur impact sur le futur de la nation québécoise. Avec, entre autres, une remise à plat des systèmes d’intégration professionnelle et sociale. Cette question, qui prend rang parmi les «vraies affaires», même si elle existe dans les préoccupations de tous les partis politiques, n’a en effet été abordée que de manière marginale durant la campagne; quand elle n’a pas été totalement ignorée. Le résultat de la consultation démontre qu’elle cruciale; et - ce n’est pas le PQ qui nous démentira- mal abordée, elle est périlleuse. Il faudra bien se résoudre à y faire face; et le plus tôt sera le mieux. Abdelghani Dades


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Élections 2014

Un suspens rapidement dissipé Le scrutin du 7 avril 2014 s’annonçait comme l’un des plus chaudement disputés des dernières années : au moins 25 circonscriptions semblaient donner lieu à des luttes serrées, souvent entre trois candidats, en raison du regain de vie de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Malgré un ultime sondage publié samedi 5 avril et donnant neuf points d’avance au Parti libéral du Québec (PLQ) de Philippe Couillard sur le Parti québécois (PQ), parce que le quart des électeurs pouvaient changer d’idée jusque dans l’isoloir, l’issue du scrutin paraissait incertaine, et la soirée électorale s’annonçait longue. Tous les regards étaient tournés vers 25 circonscriptions où la bataille s’était conclue par de faibles marges en septembre 2012. Deux des quatre chefs, François Legault (dans L’Assomption, en banlieue de Montréal) et Philippe Couillard (dans Roberval, au Lac-Saint-Jean), livraient une dure lutte pour gagner leur siège à l’Assemblée nationale. Le Parti québécois devait mettre les bouchées doubles dans une douzaine de circonscriptions mettant en présence des candidatsvedettes. Au moins trois ministres Diane De Courcy, Yves-François Blanchet et Réjean Hébert - étaient engagés dans de très chaudes luttes. Le ministre Hébert, dans Saint-François, en banlieue de Sherbrooke (élu par 65 voix en 2012), croisait les doigts pour qu’une partie des anglophones de sa circonscription appuie la CAQ plutôt

que le PLQ, comme cela avait été le cas 19 mois auparavant, sinon il risquait la défaite.

La partie était loin d’être gagnée pour plusieurs autres candidats-vedettes ou députés péquistes, dont Léo BureauBlouin, Martine Desjardins, Gyslaine Desrosiers, Dominique Payette, Pierre Paquette, Simon Prévost, Denis Trottier, Daniel Breton, Luc Trudel, Serge Cardin, Suzanne Proulx Alexis Deschênes et Élizabeth Larouche. De son côté, le PLQ de Philippe Couillard ciblait une douzaine de circonscriptions où des gains étaient à portée de main, dont celle de Sherbrooke, ancien fief de Jean Charest, que Luc Fortin tentait de ravir au péquiste Serge Cardin. Les libéraux souhaitaient aussi marquer des points dans la région de Québec, en Mauricie, à Laval et dans les banlieues de Montréal. La CAQ elle, luttait encore pour sa survie en tant que force politique, malgré un regain d’énergie indéniable dans les derniers jours de la campagne. Au moins 12 des 18 élus caquistes se trouvaient dans des batailles très serrées, dont cinq dans la région de Québec, considérée comme une forteresse pour le parti de M. Legault. Finalement, Québec solidaire misait sur Manon Massé pour remporter un troisième siège à l’Assemblée nationale, dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, au centre-ville de Montréal. Les députés

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solidaires, Amir Khadir et Francoise David, avaient eux, bon espoir de garder leur siège. Aussi, lors que Philippe Couillard avait évoqué la «possibilité d’un gouvernement libéral majoritaire» ce pronostic avait donc été accueilli avec un certain scepticisme. Très vite cependant, le suspens a pris finet les faits lui ont donné raison. Dès 20 heures 45 en effet, Radio Canada annonçait un «Gouvernement libéral» et dès 21 heurs 15, la chaine précisait un «gouvernement libéral majoritaire». Puis les nouvelles se sont accélérées.

Avec la chute de plusieurs membres du gouvernement en exercice (Diane De Courcy, Yves-François Blanchet, et Réjean Hébert) et finalement vers minuit, la chute de Pauline Marois dans ce qui fut son fief (Charlevoix). Avec les larges succès de Philippe Couillard à Roberval et de son parti qui obtient finalement 70 sièges et une très confortable majorité, avec l’écroulement du Parti Québécois qui réalise l’un des pires scores de son histoire, avec une certaine progression de la CAQ (quatre sièges de plus mais 150 000 votes de moins qu’en 2012) et avec Un Québec Solidaire qui obtient son troisième siège.

Les grands traits du scrutin Le taux de participation Nombre de bureaux de votes : 21 617 Électeurs inscrits : 6 012 440 Bulletins valides : 4 232 261 Bulletins rejetés : 62 794

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Le taux de participation lors de cette élection générale a été de 70,80 %, soit un peu moins qu'en 2012 (74,6 %), mais plus qu'en 2008 (57,43 %).


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Élections 2014

La consultation sous toutes ses coutures

Très rapidement dans la soirée du 7 avril 2014, la domination du Parti libéral (PLQ) se confirmait dans cette consultation législative voulue par Pauline Marois. Les candidats libéraux étaient élus dans 70 circonscriptions, ce qui représente 20 gains par rapport à 2012, loin devant le Parti québécois (PQ). Philippe Couillard, qui avait fait le pari de se présenter dans Roberval, une région péquiste, l'a très facilement emporté sur son adversaire Denis Trottier, en reprenant à son avantage une majorité de 6000 voix.

La déconfiture du Parti Québécois Avec seulement 30 sièges, le PQ subit une cinglante défaite (il avait obtenu 54 sièges en 2012). Les libéraux auront arraché en tout 15 sièges au PQ partout en province, et 5 à la Coalition avenir Québec (CAQ), essentiellement dans la région de la capitale.Mme Marois, après une soirée de très chaude lutte, avait finalement été battue par la candidate libérale Caroline Simard dans Charlevoix. Amère défaite pour la première femme élue au poste de premier ministre du Québec et qui aura finalement eu le mandat le plus court de l'histoire. Dans son discours après un plaidoyer pour la défense du français, elle a annoncé son départ de la vie politique, après la période de transition que son parti jugera nécessaire. «Maintenant, ce soir, vous comprendrez que dans les circonstances, je vais quitter mes fonctions. J'assumerai cependant mes responsabilités pour assurer une transition ordonnée», a indiqué Mme Marois devant ses militants réunis au centre-ville de Montréal. L'élection qu'elle avait choisi de déclencher laisse son parti dévasté. La stratégie d'imposer une charte des valeurs a fait reculer le parti à Montréal, et le saut de Pierre Karl Péladeau dans la mêlée a causé des dommages un peu partout, mais surtout dans la région de Québec, où le PQ n'a toujours qu'un seul siège. Avec 26% des suffrages, le PQ fracasse le record du pire score du parti - 28% sous André Boisclair en 2007. La

Charte n'aura pas aidé la cause du PQ; avec seulement quatre circonscriptions à Montréal, le parti de René Lévesque revient à son niveau des débuts, en 1973.

Les gains de la Coalition Avenir Québec Résultats étonnants pour le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, réélu avec une avance de plus de 7000 voix sur la vedette péquiste Pierre Paquet, dans L'Assomption. La performance de son parti a été étonnante, même si les sondages annonçaient une forte remontée en fin de campagne. En soirée, son parti était élu ou en avance dans 22 circonscriptions, 3 de mieux qu'à l'élection de 2012. «Les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, mais on a semé pour l'avenir!», a lancé François Legault, en promettant de rester en poste pour la durée du mandat. En vertu de la loi, désormais, les prochaines élections doivent avoir lieu le 1er octobre 2018. La CAQ réservait bien des surprises. Elle a ravi pas moins de huit circonscriptions au Parti québécois dans la couronne nord, des circonscriptions acquises normalement aux souverainistes, comme Masson, Repentigny et Mirabel. Le PQ, lui, n'a arraché qu'un siège à la CAQ, celui de Pierre Karl Péladeau dans Saint-Jérôme. Chez les vedettes de la CAQ, Christian Dubé l'a emporté à Lévis, tout comme Sylvie Roy dans Arthabaska et François Bonnardel dans Granby, mais Stéphane Le Bouyonnec a mordu la poussière dans La Prairie. Un troisième député pour Québec Solidaire Québec solidaire misait sur une troisième victoire: il l'a obtenue à l'arraché. Manon Massé paraissait en voie de perdre pendant une bonne partie de la soirée. Elle a battu Daniel Breton dans Sainte-Marie - Saint-Jacques, où la

chef péquiste était passée six fois durant la campagne. Le député sortant a même fini troisième dans la circonscription historiquement péquiste. Le sort divers des vedettes La plupart des candidats-vedettes du Parti libéral feront leur entrée à l'Assemblée nationale : les Gaétan Barrette, Jacques Daoust, Hélène David, Martin Coiteux et François Blais, à Québec, ont facilement été élus. Les libéraux ont fait plusieurs gains dans la région de Québec, défaisant des caquistes. À l'inverse, c'était l'hécatombe pour le Parti québécois. Le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, a mordu la poussière dans Johnson. Le même sort attendait son collègue à la Santé, Réjean Hébert, dans Saint-François. Plusieurs collègues ont également encaissé des défaites inattendues. Pierre Duchesne a perdu dans le bastion péquiste de Borduas, aux mains du caquiste Simon Jolin Barrette. Dans un

Les résultats détaillés

Parti libéral du Québec 70 sièges, 1 757 075 votes (41,52 %) Parti québécois 30 sièges, 1 074 115 votes (25,38 %) Coalition avenir Québec 22 sièges 975 607 votes (23,05 %) Québec solidaire 3 sièges 323 124 votes (7,63 %) Option nationale 0 sièges 30 697 votes (0,73 %)

2 690 votes (0,06 %)

Parti vert du Québec 0 sièges 23 163 votes (0,55 %) Parti conservateur du Québec 0 sièges 16 429 votes (0,39 %) Candidats indépendants 0 sièges 15 361 votes (0,36 %)

Parti marxiste-léniniste du Québec 0 sièges 2 016 votes (0,05 %) Parti équitable 0 sièges 1 645 votes (0,04 %) Parti des sans parti 0 sièges 1 291 votes (0,03 %)

Parti nul 0 sièges 7 539 votes (0,18 %)

Mon pays le Québec 0 sièges 521 votes (0,01 %)

Bloc pot 0 sièges

Équipe autonomiste

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autre fief nationaliste, Chambly, Bertrand St-Arnaud a été battu par la CAQ. Autre surprise dans Ungava, une circonscription péquiste depuis sa création dans les années 70, où c'est le candidat libéral qui était en voie de l'emporter. Dans le 450, le PLQ a fait des gains importants: d'abord, tout Laval a été peint en rouge, avec des victoires libérales dans Sainte-Rose et, surtout, dans Laval-des-Rapides, où se présentait la vedette péquiste Léo BureauBlouin. D'autres vedettes péquistes ont mordu la poussière. L'économiste Simon Prévost a été défait dans Montarville et l'ex-journaliste Alexis Deschênes a perdu dans Trois-Rivières. La femme de théâtre Lorraine Pintal a perdu dans Verdun; Gylaine Desrosiers, anciennement à l'Ordre des infirmières, a échoué dans Blainville, alors que l'exleader étudiante Martine Desjardins s'est inclinée dans Groulx, une circonscription normalement acquise au PQ.

0 sièges 400 votes (0,01 %) Parti unité nationale 0 sièges 241 votes (0,00 %) Québec - Révolution démocratique 0 sièges 163 votes (0,00 %) Parti indépendantiste 0 sièges 126 votes (0,00 %) Union citoyenne du Québec 0 sièges 58 votes (0,00 %)


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Élections 2014

Parti Québécois

Électrochoc?…

Dans son dernier discours comme chef du Parti québécois, Pauline Marois a invité la population à ne pas oublier tous les combats menés pour que le peuple québécois continue d’exister en Amérique du Nord. La chef péquiste s’est dite « inquiète » pour la langue française, exprimant le regret de n’avoir pu en renforcer la présence.

sièges péquistes jugés sûrs, ce sont les caquistes qui ont fait le travail.

« Nous ne devons pas oublier d’où nous venons, qui nous sommes, jamais », a-telle affirmé avec émotion, assurant que le PQ est un « grand parti » qui va continuer à servir le Québec.

Au PQ, on s’était préparé psychologiquement à une défaite, mais l’annonce, très tôt en soirée, du fait que le Parti libéral du Québec allait former un gouvernement majoritaire a jeté une douche froide sur l’assemblée péquiste. Mais, par la suite, les choses n’ont fait qu’empirer alors que la contre-performance historique du PQ se confirmait.

La force du vote libéral et le résultat catastrophique du Parti québécois, qui s’est confirmé au fur et à mesure que la soirée avançait, ont semé la consternation à la soirée électorale du Parti québécois à Montréal. Plus qu’une simple défaite électorale, c’est l’avenir même du projet souverainiste qui est remis en question, aux yeux de plusieurs péquistes. Des stratèges dépités… «Les libéraux ont réussi à faire de l’élection un référendum sur l’option souverainiste» a affirmé, dépité, un des responsables de la campagne du PQ. « Je commence à croire qu’on se bat contre plus fort que nous », a affirmé ce stratège chevronné. Et quand ce ne fut pas les libéraux qui sont venus ravir des

Seule l’élection de Pierre Karl Péladeau, dans Saint-Jérôme, même s’il peut être tenu responsable d’avoir fait dérailler la campagne, a jeté un baume sur l’assemblée qui, dans un sursaut s’enthousiasme, a applaudi à sa victoire.

Avant même que ne commence le dévoilement des votes dans les circonscriptions, plusieurs membres du personnel péquiste concédaient la victoire au Parti libéral. Un consensus se dégageait : la campagne menée par Pauline Marois avait été désastreuse et on se promettait un bilan aussi exhaustif que sévère. Une majorité d’entre eux espéraient à tout le moins une défaite honorable, mais jamais les stratèges, appuyés par des sondages quotidiens faits selon les règles de l’art, n’avaient prévu pareille dégelée. La soirée électorale du PQ s’est

Mme Pauline Marois

déroulée dans un lieu hautement sécurisé, au 11e étage de l’Hôtel Westin dans le Vieux-Montréal. Militants, personnel politique, techniciens, journalistes, tout le monde devait vider ses poches et passer à travers un détecteur de métal, comme à l’aéroport, et les sacs étaient systématiquement fouillés. Policiers en civil et agents de sécurité pullulaient, du rez-de-chaussée aux étages de l’hôtel. Impossible qu’un attentat se produise. Rien n’avait été laissé au hasard. Le premier choc Avant 20 h 30, les péquistes ont reçu un premier choc quand les réseaux de télévision ont annoncé que le prochain gouvernement serait libéral. Mais le moral tenait tout de même. « Amusez-

«Le PQ s'est trompé»

selon l’aveu de l’un de ses députés Le PQ devra repenser sa charte des valeurs pour qu'elle soit plus rassembleuse, dit le député Alexandre Cloutier Le député péquiste Alexandre Cloutier estime que le PQ aurait dû se concentrer sur M Alexandre Cloutier les éléments plus consensuels de sa charte « déconnecté » de la population en des valeurs plutôt que de s'acharner à vouloir la faire adopter dans son inté- général et des jeunes en particulier « qui sont ouverts sur le monde, qui gralité. voyagent beaucoup et qui parlent une « Vous aurez compris qu'on aura une deuxième ou une troisième langue. » sérieuse réflexion à avoir sur le contenu même de cette charte. Il y a des éléments qui pouvaient davantage ras- « Tu ne peux pas avoir 25 % d'appui populaire et prétendre du même soufsembler. Je pense qu'on aurait dû se concentrer sur ce qui faisait davantage fle répondre aux aspirations des consensus. En politique, il me semble Québécois », dit le député de LacSaint-Jean. que lorsqu'on peut rassembler 80 % à 90 % des appuis, on a tout avantage à « On doit avoir un discours qui parle aux jeunes, ouvert sur l'autre, sur la le faire », a-t-il dit en entrevue à diversité », ajoute-t-il. l'émission 15-18 sur ICI RadioCanada Première. « C'est certain que Mais il n'y a pas que la charte, dit M. le contenu de la charte, ou du moins Cloutier. Selon lui, le PQ a un énorme la façon dont on s'est comporté dans ce dossier là, va devoir être analysé et travail de consultation et de réflexion à faire sur plusieurs autres enjeux afin discuté entre nous. » de redevenir « le parti des gens ». Alexandre Cloutier croit que le PQ est

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vous aussi, il faut être fiers de cette campagne », avait lancé au tout début de la soirée, sans trop y croire tout de même, la comédienne Lucie Laurier qui animait la soirée avec l’acteur François L’Écuyer. Le duo revenait de temps en temps annoncer l’élection de quelques candidats péquistes. « On ne se décourage pas et on appuie nos élus », invitait François L’Écuyer. De bonne grâce, les militants obtempéraient. Mais vers 22 h, les comédiens ont cessé d’apparaître sur scène. Des membres de l’entourage de Pauline Marois, d’habitude diserts, étaient sans mot, à court d’explications.


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Élections 2014

Le premier discours du 31eme Premier ministre du Québec

Respect, écoute, transparence

À 56 ans, M. Philippe Couillard devient le 31e premier ministre du Québec. Dans son premier discours es-qualité, prononcé lundi, il s’est engagé à ce que les quatre année de son mandat constitueront une ère Couillard de « transparence » et de « collaboration ». Le premier ministre élu a promis que ces deux éléments seront au coeur de l’action politique de son gouvernement. Il s’est aussi engagé à adopter la ligne dure en matière d’intégrité. Mardi, au lendemain d’une victoire éclatante aux élections générales, Philippe Couillard avait le triomphe modeste lors de sa première conférence de presse. Il s’est dit « surpris » de voir à quel point il se sentait « calme ». L’ancien neurochirurgien, qui évoquait sa « neutralité émotive » en campagne électorale, a simplement parlé d’un « grand honneur » qui vient avec de grandes responsabilités.

« Il n’y a pas d’arrogance en moi, pas de vanité, a-t-il dit. Il y a un immense respect pour la tâche et l’institution que je vais diriger. Et j’estime devoir faire tous les efforts pour faire correctement ce que j’ai dit que nous allions faire. » M. Couillard a dit souhaiter que son élection marque un renouveau dans l’état des relations entre les partis politiques. Il y a selon lui « une nécessité pour le Québec de nous atteler tous ensemble à la tâche de définir et de maintenir un nouveau discours et un nouveau comportement politique. […] Il est important qu’entre nous, Québécois, et entre nous qui sommes en politique, on redécouvre le sens des mots respect, écoute et confiance. » Cela vaut tant pour l’opposition que pour les libéraux, a-t-il rappelé. Dans la foulée, le chef libéral a promis de « travailler de façon constructive avec les partis d’opposition ». « Le fait que nous ayons obtenu un mandat majoritaire ne signifie pas que nous nous comporterons de façon arrogante ou que nous ne voudrons pas parler avec les partis d’opposition sur des enjeux qui touchent tous les Québécois », a-t-il dit.

M. Couillard a ainsi promis de ramener rapidement le projet de loi sur la fin de vie, « qui est un exemple rare de consensus sur une question très délicate ». Il a dit souhaiter une adoption rapide. Même chose pour son projet de charte de la laïcité, encadrant les accommodements raisonnables et établissant le principe du « visage découvert » pour offrir et recevoir les services de l’État.

Transparence Parmi les premiers gestes de son gouvernement, M. Couillard entend faire tout ce qui est possible sans déposer un budget pour « relancer l’économie et l’emploi ». Il cible ainsi les travaux d’infrastructures et l’élargissement du crédit d’impôt à la rénovation domiciliaire. Le vérificateur général sera appelé à vérifier l’état des finances publiques. M. Couillard entend également réviser la liste des engagements pris par Pauline Marois dans les semaines précédant les élections : si certains peuvent être annulés, cette option sera étudiée.

M Philippe Couillard

Il a parlé plus précisément de la « progression des travaux d’infrastructures, les allocations de dépenses, les activités de formation des ministères ». Les pays qui ont adopté cette approche ont vu « un effet très positif sur l’ambiance et la confiance, et le rétablissement du lien de confiance entre la population et nos institutions publiques », a soutenu M. Couillard. Dans ce contexte, ce dernier se propose de réviser la Loi sur l’accès à l’information.

de [sa] part sur cette question absolument essentielle ». « La classe politique dans son entier est examinée par la commission Charbonneau, a-t-il dit. Chaque fois qu’une question sera posée au sujet de personnes liées antérieurement à notre formation politique, nous y répondrons de façon transparente. » Philippe Couillard a d’ailleurs promis de poser beaucoup de questions aux députés qu’il aura comme possibles membres de son Conseil des ministres. « On va faire des vérifications profondes avant de faire ces nominations-là, c’est clair, a-t-il affirmé. […] Je pense qu’on a besoin de montrer et de pratiquer le contrôle le plus grand possible et la transparence la plus grande possible également. »

En matière d’intégrité, le chef libéral a dit « qu’il n’y aura pas de compromis

Transition et équipe gouvernementale Les détails concernant la passation des

De manière générale, Philippe Couillard entend diriger « le gouvernement le plus transparent que les Québécois auront eu, avec une divulgation proactive de renseignements de toutes sortes ».

Une victoire incontestable La victoire du PLQ, à l'échelle du Québec, est incontestable : le parti a remporté 70 sièges, soit 20 de plus qu'en 2012. Il a également obtenu plus de 41 % des voix, soit 10 points de plus qu'aux dernières élections. La plupart des gains du PLQ se sont faits au détriment du Parti québécois. La première ministre sortante, Pauline Marois, a notamment été battue dans sa propre circonscription par la candidate libérale Caroline Simard. La députée Fatima Houda-Pepin, qui avait été élue sous la bannière libérale en 2012, tentait sa chance comme indépendante, cette année. Elle a été défaite par l'ex-pré-

sident de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, Gaétan Barrette. Le PLQ a également ravi cinq circonscriptions à la CAQ, dont quatre dans la région de la Capitale-Nationale : Charlesbourg, Montmorency, Vanier-Les-Rivières et Portneuf. Toutes les circonscriptions de l'Outaouais et de la Mauricie ont élu des députés libéraux, de même que l'Estrie, à l'exception de Johnson, où la CAQ a fait une percée en défaisant le député sortant, Yves-François Blanchet (PQ). À la dissolution du Parlement, le Parti libéral formait l'opposition officielle à l'Assemblée nationale, avec 49 députés.

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pouvoirs entre Pauline Marois et Philippe Couillard demeurent à établir, mais les cabinets des deux chefs se sont parlé mardi. M. Couillard a confirmé que l’ancien premier ministre Daniel Johnson préside son comité de transition. L’ancien haut fonctionnaire André Vicaire agira comme conseiller. Philippe Couillard a aussi procédé à une première nomination : Roberto Iglesias sera le secrétaire général du gouvernement. Le Conseil des ministres sera formé d’ici de deux à trois semaines. Le premier ministre élu dit vouloir « le plus de parité possible », avec un « mélange de personnes expérimentées » et du « renouveau ». Les « représentations régionales » et la présence féminine sont « aussi importantes » pour Philippe Couillard.


Débats

Le mode de scrutin en question

Les défenseurs de la représentation proportionnelle font circuler une pétition Le débat est récurrent : le mode de scru- suffrages, le PQ n’obtenait cette fois que Elles obligent les partis en présence à tin en vigueur au Québec est-il le meilleur choix possible ?

Le vote uninominal à un tour ne «respecte pas la volonté populaire» pour ses détracteurs, qui souhaiteraient vivement qu’on lui substitue un mode de scrutin proportionnel. Au lendemain de chaque élection, leur voix s’élève. Ce 8 avril n’a pas manqué à la règle. «Une fois de plus la volonté populaire n’est pas respectée dans la répartition des sièges au Parlement» déclare ainsi aux media Jean-Sébastien Dufresne président du Mouvement démocratie nouvelle (MDN), une association non partisane militant pour une réforme du scrutin, qui apporte à l’appui de sa thèse l’argument «qu’avec l’élection du 7 avril, la CAQ et Québec solidaire sont sous-représentés» par rapport aux votes exprimés en leur faveur. Il poursuit en affirmant «qu’en pourcentage des votes exprimés, les résultats du Parti québécois sont parmi les plus mauvais de son histoire : 25,38 %. Le PQ récolte tout de même 30 députés, ce qui n’est pas pour autant sa plus mauvaise moisson» puisque « à l’élection du 29 avril 1970, le parti fondé deux ans plus tôt par René Lévesque obtenait 23,6 % des suffrages exprimés mais seulement 7 députés, tandis que l’Union nationale obtenait 17 sièges avec seulement 19,65 % des suffrages. En 1973, ce sera encore pire pour le Parti québécois. Avec 30,22 % des

6 sièges.»

Majoritaire Le type de distorsions observées ne date donc pas d’hier. Et, au scrutin de lundi, avec seulement 2,38 % de voix de moins que le Parti québécois, la Coalition avenir Québec obtient quant à elle 8 députés de moins. « On se retrouve avec un gouvernement libéral majoritaire élu avec moins de 50 % des voix, c’est-à-dire qu’il pourra gouverner en faisant le moins de compromis possible tout en ayant reçu pas même la moitié des votes », explique Jean-Sébastien Dufresne.« Dans certaines régions du Québec, comme à Laval, sur la Côte-Nord ou en Outaouais, on est devant une situation de monopolisation du pouvoir qui ne reflète pas du tout l’expression populaire : 100 % des sièges vont à un seul parti. Les citoyens n’ont pas voté pour un seul parti ! » La nature du système électoral d’inspiration britannique dont le Québec a hérité conduit sans cesse à défigurer le visage du suffrage populaire. Ce système de type majoritaire uninominal est décrié depuis pratiquement un demi-siècle. Dans un système dit proportionnel, chaque parti obtiendrait un nombre de sièges proportionnel au total des suffrages exprimés. Différentes variantes de ce type de scrutin existent de par le monde.

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faire des coalitions et à discuter davantage des enjeux de leurs décisions, plaident les défenseurs de ce type de scrutin. Ce à quoi la Chambre aurait pu ressembler

De quoi aurait l’air le résultat du vote de lundi avec la proportionnelle ? Ce seraient 52 sièges au PLQ au lieu de 70, 32 sièges pour le PQ au lieu de 30, 29 à la CAQ plutôt que 22, 9 sièges pour Québec solidaire alors qu’il n’en obtient que 3, puis 1 pour Option nationale qui n’en a reçu aucun. Et la même chose pour le Parti vert (PV). Un dernier siège serait attribué aux autres partis. «On est dans une culture politique du gouvernement majoritaire qui pose vraiment des problèmes », explique JeanSébastien Dufresne. « C’est d’ailleurs pour cela que le Parti québécois a déclenché des élections : pour être majoritaire. Tout cet argent dépensé pour ça ! On doit apprendre à gouverner un pays avec plus de discussions. C’est grâce aux échanges et à la discussion qu’existe d’ailleurs une société », croit le président du MDN. Pétition Le 1er avril, à quelques jours de l’élection, est parue une lettre signée par 700 citoyens favorables à l’instauration d’un scrutin de type proportionnel. En tête de liste de cette lettre intit-

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ulée « Tous ensemble pour une meilleure démocratie », on trouvait des personnalités publiques aussi différentes que le chroniqueur libertarien Éric Duhaime, l’ex-syndicaliste Gérald Larose ou le philosophe Michel Seymour. Selon le MDN, « le dossier de la réforme du mode de scrutin est certainement le mieux documenté de tous les dossiers qui relèvent de l’administration provinciale », mais les élus se trouvent en conflit d’intérêts devant lui. Mardi, les cendres de l’élection du 7 avril n’étaient pas encore froides que circulait déjà une pétition visant à recueillir des signatures favorables à une réforme du mode de scrutin. En quelques heures, cette pétition activée par avaaz.org avait recueilli plus de 40 000 signatures. Doug Baille, président de Représentation équitable au Canada, réclamait lui aussi mardi une réforme du scrutin devant les résultats de l’élection québécoise. Les résultats, dit-il, ne « reflètent pas la diversité politique » de la population.


Affaires municipales

Le maire veut abolir 2700 emplois à Montréal pour réduire la masse salariale de 10% dans un délai de cinq ans

Cet exercice de compressions est «Il faut être réaliste : il est nécessaire, pour sortir Montréal de son impasse financière, de faire des compressions d’emploi», a soutenu Denis Coderre en conférence de presse.

L’intention du maire de supprimer 2700 postes en cinq ans à la Ville de Montréal a été accueillie avec scepticisme par plusieurs maires d’arrondissement et chefs syndicaux. Si une réforme administrative s’impose, le plan proposé risque de compromettre les services aux citoyens, soutiennent plusieurs d’entre eux. Le maire Coderre veut endiguer la croissance de la masse salariale. En 2002, celle-ci accaparait 42,55 % du budget de la Ville, mais elle atteint maintenant 51,9 %. Pendant cette période, le nombre d’employés est passé de 20 009 à 22 423. Pour réduire les effectifs, l’administration compte abolir, au cours des cinq prochaines années, un poste

vacant sur deux, notamment à la suite de départs à la retraite. Cette mesure sera assortie de la création de 100 postes par année pour combler les besoins des pro-

jets prioritaires de l’administration comme le Bureau de l’inspecteur général (25 postes) ou le Bureau de la Ville intelligente (4 postes). Moins 2200 emplois net Au net, Montréal réduira ses effectifs de 2200 postes, ce qui devrait générer des économies de 240 millions après cinq ans, ce qui correspond à une diminution de 10 % de sa masse salariale. Ces sommes seront réinvesties dans les infrastructures, et la Ville espère accroître la part de ses investissements payés comptant.

« Ce plan va nous permettre de reprendre le contrôle des ressources humaines à la Ville de Montréal », a fait valoir le maire Coderre. Mais ces économies ne seront pas suffisantes pour combler l’écart de 800 millions entre les investissements effectués par la Ville annuellement dans ses infrastructures et les besoins réels, a-t-il toutefois reconnu. L’administration veut appliquer son plan

à l’ensemble de la ville, mais compte tenu de l’autonomie dont bénéficient les arrondissements, il lui faudra les convaincre d’y adhérer. « Je m’attends à une

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collaboration de tous. L’argent épargné sera réinvesti dans l’arrondissement, a insisté M. Coderre. Si les gens ne comprennent pas leur intérêt, on va se parler davantage. » D’ici au 1er juin, chaque arrondissement et unité administrative devra élaborer son plan d’action. « Nous ne procédons pas à des coupes sauvages ou à des mises à pied massives. Nous ciblons uniquement les postes vacants, dans le respect des conventions collectives », a-t-il lancé le maire à l’endroit des syndiqués. « Coup de matraque » Le chef de l’opposition, Richard Bergeron, qui a qualifié l’annonce du maire de « coup de matraque », estime que l’administration se trompe de cible et aurait dû s’attaquer au nombre de cadres - il y en a 560 de trop, dit-il - et de contremaîtres. Il reproche également au maire d’avoir épargné les policiers et les pompiers dans cet exercice. Les arrondissements, qui se plaignent déjà d’être sous-financés, auront du mal à se conformer aux demandes du maire Coderre, d’autant plus que les cols bleus bénéficient d’un plancher d’emploi, signale le maire de Rosemont - La PetitePatrie, François Croteau. Inévitablement, des coupes supplémentaires entraîneront une réduction des services de proximité. « Notre travail au jour le jour, c’est de faire la collecte des déchets, boucher les nids-de-poule et entretenir les parcs. Est-ce que le plan, c’est d’entretenir moins les parcs ? » « Ce qui nous est proposé est irréaliste. C’est impossible de le réaliser sans couper dans les services directs à la population », croit aussi le maire d’Anjou, Luis Miranda, qui évoque les effectifs déjà « squelettiques » dont il dispose. Selon lui, l’administration a tort d’imposer une solution « mur-à-mur », alors que c’est la ville centre qui est le problème. Le maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, convient que la Ville doit freiner la croissance de sa fonction publique, mais la tâche sera ardue. « Du personnel superf-

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M Denis Coderre, maire de Montréal

lu, ça fait longtemps que je n’en ai plus. Ceci dit, il ne faut pas abdiquer dès le départ. Il va falloir s’asseoir avec le maire. » D’autres élus sont plus optimistes. « C’est un geste courageux », souligne la mairesse d’Outremont, Marie Cinq-Mars. «Mais j’irais plus loin et je couperais dans les allocations de dépenses des fonctionnaires.» Mélanie Joly d’accord Malgré quelques bémols, la conseillère Justine McIntyre, du parti de Mélanie Joly, salue elle aussi les intentions de l’administration. «Je pense que lorsque la masse salariale dépasse 50 % du budget de la Ville, ça devient inacceptable. C’est très difficile à faire avaler aux contribuables.» Sans surprise, l’annonce du maire a cependant été mal reçue par les syndicats. Selon le président des fonctionnaires municipaux, Alain Fugère, il y a quelque chose de contradictoire à vouloir réduire les effectifs tout en augmentant les travaux d’infrastructures. « Tu ne peux pas couper ton monde en pensant que tu vas faire les mêmes travaux. Donc, tu fais ça en sous-traitance. Ça ne me rassure pas. » « C’est utopique de penser qu’il puisse y avoir des économies substantielles à faire là. On coupe des postes sans qu’il y ait une remise en question de la qualité des services à la population », a commenté la présidente du Syndicat des professionnels municipaux de Montréal, Gisèle Jolin.


Affaires municipales

Un projet de loi fédéral

Péage sur le futur pont Champlain Québec, Montréal et ses banlieues de la Rive-Sud ont beau s’opposer unanimement à ce qu’Ottawa impose un péage sur le futur pont qui remplacera le pont Champlain, le gouvernement conservateur persiste et signe… à l’aide d’un tout nouveau projet de loi qui légiférera précisément qu’un droit de passage sera imposé aux automobilistes de la métropole. Avec son dernier projet de loi budgétaire, le fédéral a une fois de plus rassemblé une panoplie de mesures qui ne figuraient pas au budget du mois dernier. Immigration, transport de matières dangereuses, retraites des sénateurs suspendus, appellation royale de l’armée et autres enjeux sont abordés dans le projet de loi de 350 pages déposé vendredi. Geste unilatéral Et dans le lot, les conservateurs annoncent la Loi visant le nouveau pont pour le Saint-Laurent. Celle-ci statue que « le propriétaire d’un véhicule empruntant le pont doit payer les droits imposés sur le véhicule ». C’est la ministre des Travaux publics qui sera responsable de la future loi, de même que de fixer le prix du péage — lequel n’est pas précisé pour l’instant. Après avoir martelé pendant des mois que ce serait « pas de péage, pas de pont », le gouvernement de Stephen Harper vient ainsi de rendre officiel son mantra. Une nouvelle qui a fait bondir le maire de la métropole. « C’est inacceptable ! […] Pour moi, un PPP, c’est pas de péage pantoute ! », a scandé Denis Coderre, en dénonçant le geste unilatéral d’Ottawa. « Encore une fois, on n’est pas capable de se parler. » « Il va y avoir des élections en 2015. On va y réfléchir, a-t-il lancé en guise de menace. Mais en attendant, il faut continuer de garder le cap. » Car « au bout de la ligne, quand ça va être bloqué, qui va être pogné avec la “ puck ”, ça va être bibi et les maires de la couronne sud ! On va être pris avec tout ça. Je ne veux pas que ça vire en guerre de

drapeaux Québec-Ottawa », a fait valoir M. Coderre. Au bureau du lieutenant québécois de Stephen Harper, Denis Lebel, on réplique qu’on a « toujours dit qu’il y aura un péage sur le nouveau pont. Il n’y a pas de surprise. » « Le projet sera réalisé dans le cadre d’un partenariat public-privé [PPP] et des péages seront imposés pour réduire au minimum les coûts pour les contribuables et favoriser le principe de l’utilisateur-payeur », a fait valoir une porte-parole du ministre Lebel, qui est responsable du dossier. Quelle sera la facture pour les automobilistes ? « Il est trop tôt pour dire le montant du péage », a répondu Michele Jamail-Paquette, dans un courriel envoyé au Devoir. Or l’ajout d’un nouveau péage aux frontières de sa ville inquiète Denis Coderre, qui craint que la pratique se répande aux ponts avoisinants. « Ça veut dire qu’il va y en avoir partout à l’entour », s’est inquiété le maire en prédisant que les automobilistes décideraient du coup de ne plus traverser le fleuve Saint-Laurent. « Ça va créer des problèmes majeurs. » Le gouvernement québécois s’est aussi opposé à ce qu’Ottawa impose un péage sur le futur pont Champlain, craignant des impacts sur la mobilité dans la région. Les péquistes ne sont pas seuls. « On va répéter qu’on est opposé au péage et on aura des conversations làdessus [avec Ottawa] », a indiqué le chef libéral Philippe Couillard, à Berthierville. Le chef de la CAQ, François Legault, a aussi critiqué l’offensive du fédéral, déplorant un « manque de leadership du PQ » et estimant que son gouvernement « serait mieux en mesure de discuter avec le gouvernement Harper de ce genre de choses ». Les préoccupations étaient en outre les mêmes à Ottawa, où le bloquiste Louis Plamondon a prédit qu’un péage « étouffera » le développement économique de Montréal. « Cet axe

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routier est pourtant la pierre angulaire du commerce québécois et la porte d’accès au marché américain ». Au NPD, la députée Sadia Groguhé a déploré que « malgré toutes les contestations [les conservateurs] vont de l’avant ». Le libéral John McCallum a quant à lui repris les reproches de son parti, selon lesquels que « le gouvernement n’a pas de plan d’affaires ». Avec son projet de loi concocté pour imposer son péage, le fédéral exempte aussi le futur pont de la Loi sur les ponts, ce qui lui permettra de faire avancer le projet de construction en PPP et de se passer de permis si c’est jugé dans l’intérêt public, a indiqué le bureau de M. Lebel à La Presse canadienne. Autres changements prévus Fidèle à ses habitudes des dernières années, le gouvernement de Stephen Harper a inséré des changements à une série d’autres lois dans son dernier opus budgétaire. Ottawa vient ainsi discrètement modifier la Loi sur le transport ferroviaire et celle sur le transport de marchandises dangereuses. Terminée l’obligation du gouvernement de publier dans la Gazette du Canada les changements qu’il apporte aux règles de transport et d’importation de ces marchandises, ou encore la liste des catégories de celles qu’il réglemente. En vertu de la loi actuelle, le fédéral doit publier ces décisions 90 jours avant leur entrée en

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vigueur, « les intéressés se voyant accorder la possibilité de présenter au ministre, pendant ce délai, leurs observations ». Ottawa prévoit en outre de revoir la loi qui régit les retraites des parlementaires pour empêcher Mike Duffy, Patrick Brazeau et Pamela Wallin d’accumuler des années d’ancienneté et d’ainsi se rapprocher de leurs prestations de retraite pendant qu’ils sont suspendus. Tous trois en sont à deux ans d’être admissibles au régime de retraite du Parlement. Les conservateurs continuent par ailleurs de resserrer le programme de travailleurs étrangers temporaires, prévoyant des amendes à compter de 2015 pour les employeurs qui en abuseront en y ayant recours au détriment de travailleurs canadiens. « Ces pénalités seront lourdes et sévères », a indiqué le bureau du ministre de l’Emploi, Jason Kenney, sans toutefois préciser leur somme. Le gouvernement Harper renomme enfin officiellement la Marine royale canadienne et l’Aviation royale canadienne. Le projet de loi C-31 confirme en outre, tel qu’annoncé dans le budget, l’ajout de quatre juges à la Cour supérieure du Québec et de deux à la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta.


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Chronique

À contre-courant

Immigration : le futur est, peut-être, en région… Par Ismaïl Harakat

L’un des obstacles majeurs face à l’intégration professionnelle de la communauté maghrébine au Québec réside dans le choix quasi exclusif que fait celle-ci pour Montréal et sa région. C’est comme si, en dehors de la métropole, il n’y avait point de salut. Tout commence par la procédure d’immigration effectuée dans son pays d’origine. D’abord, la présence de tel parent ou de tel ami à Montréal est quelque part synonyme de recours au moment d’obtenir les meilleurs tuyaux pour trouver un emploi ou pour s’installer pour son propre compte. Ensuite, pour la communauté maghrébine, s’établir dans une ville qui compte plusieurs dizaines de milliers de compatriotes ou originaires de pays voisins se traduit par la présence d’un noyau communautaire à ses yeux nécessaire à l’intégration et aux repères auxquels les Maghrébins accordent la plus haute importance. Ce n’est pas faux car probablement nulle part ailleurs au Québec qu’à Montréal on a l’assurance de trouver autant de mosquées, de boucheries halal, de centres communautaires permettant aux enfants de garder le contact avec la culture des parents et des grands-parents, d’épices permettant d’accommoder les plus délicats des mets traditionnels…En outre, c’est à Montréal que les opportunités d’emploi sont les plus nombreuses comme le démontre le dépeuplement de certaines régions du Québec au profit de la métropole. Explorer d’autres horizons Et pourtant! C’est à Montréal justement où la concurrence est la plus rude. Un grand nombre de maghrébins a connu dans cette ville une longue traversée du désert au cours de laquelle ils ont frappé à pratiquement toutes les portes et épuisé en vain toutes les ressources. Montréal, c’est aussi une ville où vous êtes un parfait anonyme que le système ne reconnait qu’à travers votre numéro d’assurance sociale. C’est aussi une cité cosmopolite où le loyer coute 50% plus cher qu’ailleurs et où le stationnement

d’un véhicule est un casse-tête quotidien et où le litre d’essence est le plus cher de toute la province. Une métropole dans le vrai sens du terme avec tout ce que cela implique comme embouteillages, cherté, grandes distances…et disparités sociales.

Des efforts appréciables ont été consentis par les régions du Québec dans le but de promouvoir l’établissement de la main d’œuvre immigrante, et de fait, il faut reconnaitre que de plus en plus de familles s’aventurent ailleurs dans la province pour y faire leur vie. Mais ce n’est pas vraiment la ruée et, des fois parce que, quand les portes se ferment quelque part, il faut explorer d’autres horizons, sinon on risque bien de faire du surplace toute sa vie. Évidemment, la Mauricie, L’Outaouais, l’Estrie ou la Beauce ne déroulent pas le tapis rouge aux pieds des immigrants mais ces régions peuvent présenter des avantages en nombre pour les Maghrébins. Des organismes communautaires comme PROMIS font de la promotion de l’établissement des nouveaux arrivants dans les régions du Québec la pierre angulaire de leur politique et certains résultats engrangés sont pour le moins prometteurs. Les bénéficiaires de ces voyages d’exploration se rendent tout de suite compte de la différence d’approche entre un responsable des ressources humaines d’une compagnie montréalaise et son homologue dans une autre région. Une approche plus chaleureuse et plus accueillante d’une part parce qu’on sent une réelle volonté de la part des institutions régionales de susciter l’intérêt de la main d’œuvre immigrante, et d’autre part parce que le nombre insuffisant de travailleurs étrangers n’a part encore fait ériger cette barrière d’incompréhension, voire de discrimination que l’on observe au quotidien à Montréal. Pour une approche inclusive Cependant, les régions du Québec gagneraient à sonder encore mieux les besoins de la communauté immigrante, notamment maghrébine. C’est que l’emploi lui-même, un loyer accessible

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M. Ismail Harakat

ou un cadre de vie plus agréable peuvent ne pas suffire pour amener une famille marocaine ou algérienne à s’établir en région. Une petite mosquée, une boucherie halal et des activités mettant en relief l’apport de ces nouveaux venus sont de nature à faire la différence. Ce ne sont que des détails, mais des détails qui peuvent être décisifs et parmi les petites villes qui semblent avoir adéquatement fait le tour de la question, on peut citer le cas de Huntingdon où le maire controversé Stéphane Gendron fait du développement de sa localité par le biais de la communauté immigrante l’un des axes principaux de sa politique. Une capacité d’écoute qui se traduit souvent par la satisfaction des revendications les plus raisonnables exprimées par les nouveaux arrivants et qui ont été séduits par l’approche de Stéphane Gendron. En toute logique, le futur proche appartient aux régions en ce qui concerne la communauté immigrante et spécialement maghrébine non seulement pour les raisons citées, mais aussi à cause de l’usage exclusif du français au Québec en dehors de Montréal, ce qui devrait

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plutôt avantager les Maghrébins. Quoi qu’il en soit, Montréal ne peut plus être un choix exclusif pour la communauté maghrébine. Il est grand temps de s’ouvrir au reste de la province et de se donner la peine d’étudier soigneusement les opportunités disponibles. A ce titre, la documentation mise à la disposition des candidats à l’immigration dans leur pays d’origine devrait être un peu plus réaliste et s’éloigner de la logique d’un office de promotion du tourisme. Il n’y a pas de mal à ce que les documents en question abordent les questions qui fâchent à commencer par les difficultés éprouvées par les candidats à l’immigration pour s’intégrer professionnellement. Dans le même registre, les futurs résidants ont le droit d’être mieux renseignés à propos des avantages et des inconvénients qui découleraient de l’établissement dans les autres régions du Québec. Il faut juste que la volonté et la vision soient au rendez-vous en adoptant une approche inclusive à même de faire de la main d’œuvre immigrante un partenaire dans la démarche.


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Élection présidentielle algérienne

Le Projet Renouveau National du candidat indépendant Ali Benflis Ce 17 avril 2014, les Algériens sont appelés aux urnes pour choisir leur président. du 17avril. Cette élection, même si elle est marquée par une certaine volonté de donner un quatrième mandat au président en exercice, apporte du nouveau, notamment avec le candidat indépendant Ali Benflis qui veut être l’artisan d’un renouveau national, assurément attendu et sûrement supporté par de très nombreux électeurs. Ce programme mérite d’être lu avec attention avant l’isoloir. En voici une synthèse. Le Projet de Renouveau National s’articule autour de trois réformes majeures et complémentaires • la réforme de l’État et des Institutions • la réforme du modèle de développement économique • la réforme du modèle de développement humain et social 1. UNE RÉFORME DE L’ÉTAT ET DES INSTITUTIONS qui : - consacre une justice indépendante avec notamment une révision des statuts du Conseil Supérieur de la Magistrature - consolide le pluralisme politique et la démocratie - lutte contre la corruption - limite le mandat présidentiel à deux mandats et instaure la nomination d’un chef de gouvernement issu de la majorité parlementaire - consacre la décentralisation de l’État - renforce les libertés syndicales et d’association - évalue l’action de l’État avec la mise en place de l’Agence Nationale de l’Évaluation de l’Action de l’État (ANE

AE) - dynamise la politique extérieure - implique davantage la société civile - consacre et garantit le droit à l’information et la liberté d’expression 2. UNE REFORME DU MODELE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE qui : - ouvre le marché algérien aux investissements étrangers dans de nombreux secteurs (tourisme, hôtellerie, chimie, informatique, …) avec la révision de la règle des 51/49 - facilite les prises de participation d’entreprises algériennes dans des entreprises étrangères - modernise le secteur bancaire pour introduire en bourse une partie du capital des banques et entreprises - engage une grande réforme fiscale et budgétaire avec une réduction du taux d’imposition des entreprises à 20% dès 2015 - lève la contrainte de l’accès au foncier industriel avec notamment la récupération des terrains des entreprises dissoutes et des entreprises privées qui n’ont pas respectés leurs engagements d’investissements - met en place une fiscalité locale avec la généralisation de la taxe foncière sur les habitations - favorise la création d’emplois durables et a pour objectif de réduire le taux de chômage des jeunes à 15% d’ici 2019 (contre 22% aujourd’hui) - lutte contre le secteur informel 3. UNE REFORME DU MODELE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN ET SOCIAL qui: - améliore la qualité de l’enseignement et de la formation à tous les niveaux et qui a pour objectif de réduire de 50%

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l’échec scolaire - promeut un modèle algérien de l’école - améliore l’enseignement universitaire - modernise la formation professionnelle - assure un meilleur accès aux soins et

une meilleure gouvernance du système de santé - consolide l’offre et garantit un accès équitable au logement

Une véritable réconciliation nationale pour commencer…

Au 17e jour de campagne, le candidat Ali Benflis a choisi d’expliciter son projet de réconciliation nationale. À Tébessa, où il animait son premier meeting, le candidat qui a abordé la révision de la Constitution a précisé qu’il la veut “consensuelle”. “Et pour quelle soit consensuelle, cela passe par une véritable réconciliation nationale.” “Il y a des gens qui ont été écartés de la vie politique et qui n’ont pas à l’être”, lance-t-il dans une salle archicomble l’acclamant et scandant “Benflis président”, “Assa azekka, Benflis yella yella”. Sans les

citer nommément, le candidat a explicité que ces marginalisés de la politique “ne s’entendent pas avec le pouvoir et n’ont ni assassiné ni égorgé”. Tout en s’interrogeant sur les raisons de leur marginalisation de la politique, il promet d’“instituer une véritable réconciliation nationale où chacun pourra faire de la politique, créer le parti qu’il veut, adhérer à la formation qu’il souhaite”. Cela étant, tempéra-t-il, cet exercice du politique sera conditionné par le respect des lois “à condition qu’il n’y ait pas de

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violence, ni du verbe ni du bâton”. Les déclarations du candidat à la présidentielle prochaine viennent apporter des précisions de taille sur le contenu de la réconciliation nationale qu’il souhaite. La semaine dernière à El-Khroub, Constantine, où il avait annoncé son intention de procéder à “l’approfondissement de la réconciliation nationale pour en finir définitivement avec la crise politique qui secoue l’Algérie depuis 25 ans”, l’ancien chef de gouvernement avait suscité une multitude d’interrogations. À plus forte rai-

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son lorsqu’il a fait état d’un “dialogue national sans exclusion avec la participation de tous, y compris ceux qui ont été exclus de la vie politique, afin de trouver une solution consensuelle et régler le problème de la légitimité”. Beaucoup d’observateurs avaient alors interprété cette déclaration comme étant un appel du pied à l’ex-FIS et à une amnistie générale. Mais hier, Benflis a clarifié les choses en se démarquant clairement de ceux qui ont les mains tachées de sang.


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Perspectives

Quand l’Afrique décide de prendre sa place Par Hakam Hmiddouch*

Les visites répétées de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, Roi du Maroc, au Mali, en Côte-d’Ivoire, en GuinéeConakry et au Gabon, ont fait couler beaucoup d’encre par différents médias. Analystes politiques, économiques et chroniqueurs s’en sont donnés à cœur joie pour écrire tous types de textes : éloges, critiques, et parfois même reproches malveillants étaient au goût du jour, tant les détracteurs étaient gênés et dérangés par le succès des résultats acquis par ces visites. Les observateurs avertis, de par le monde, en matière politico-économique n’ont, quant à eux, pas tari d’admiration, avec objectivité, pour le génie stratégique de Sa Majesté le Roi Mohamed VI : en effet, les enjeux sont nombreux et content de faire revivre les relations ancestrales entre le Maroc et les pays visés. L’initiative du partenariat entamé lors de cette tournée présage une base solide pour un avenir glorieux.

sont des points d’honneurs parmi les enjeux stratégiques de cette tournée Africaine. C’est pourquoi les enjeux discutés à Bamako, à Abidjan, à Conakry et à Libreville, de tourner la page sur les tribulations subies par ces pays.

partenariats gagnants-gagnants, avec éventuellement l’engagement ferme de bailleurs de fonds pour la réalisation de projets envisagés (RAB, banques, etc.).

Appauvris, instables et inéquitablement exploités, les appels incessants des dignitaires africains, pour la sauvegarde de leurs pays, ont été entendus par Sa Majesté le Roi Mohamed VI. Son souci de leur venir en aide s’est traduit par la réflexion de créer un partenariat SudSud, prenant en compte leurs besoins criants et imminents : développement socio-économique, infrastructures, Santé, Éducation, Emploi et formation, Logement et libre-échange commerciale sont à l’ordre du jour. Rien n’est laissé sous le radar.

Le pragmatisme, la détermination, l’engagement et la persévérance avec laquelle Sa Majesté Le Roi Mohamed VI a conduit les négociations avec les Chefs d’États visités et les hommes d’affaires marocains, africains et internationaux sont garantis d’une réussite totale : de prime abord, certains besoins en santé ont gracieusement été assouvis de par la construction d’un hôpital militaire marocain afin de prodiguer les soins nécessaires aux populations civiles visés; d’autre part, l’échange du Savoir-faire via la formation universitaire des futurs cadres africains permettra de garantir les compétences des cerveaux de demain.

Un tel partenariat est une première avant-gardiste en termes de géopoli-

De plus, les accords de libre-échanges signés permettront l’émergence, le

M Hakam Hmiddouch Maroc a offert : un soutien en négociations concernant les conflits armés entre Bamako et le MNLA a également fait partie des discussions. La présence de soldats Marocains, sous la tutelle de l’ONU, en vue du règlement du conflit pour installer la Paix est un gage qui s’inscrit dans les objectifs de l’Afrique unie pour la Paix, et le bien-fondé de son Développement. En guise de conclusion

Portée historique et religieuse Terre d’accueil de théologiens musulmans et de grands rabbins Judaïques, venus de tous les horizons, le Maroc a apporté la quiétude, la paix et une vie paisible à ces leaders spirituels d’antan. C’est aussi la protection d’un Pays tolérant qu’ils ont rencontré, et où, jusqu’à présent, se côtoient les trois Religions monothéistes, en bonne intelligence. L’un des objectifs de Sa Majesté Le Roi Mohamed VI est donc d’entretenir ces relations ancestrales, respectueuses et séculaires entre gens de divers horizons, et d’étendre le bon entendement spirituel au-delà des frontières marocaines. Les invasions et la colonisation de ces pays au fil des ans, ont créé une séparation entre ces peuples et le Maroc. Cependant, certaines organisations religieuses ont gardé un lien permanent avec leurs homologues Marocains, d’où les pèlerinages chaque année vers les villes marocaines où sont enterrés les plus grands Imams africains; entre autres Sidi Ahmed Tijani, etc. Enfin, les sultans Marocains, considérés durant des siècles en tant que chefs Suprêmes des croyants (Imarat ed Mouminine), continuent d’exercer leur forte influence spirituelle et religieuse au sein de ces mêmes des populations. En vue de répondre aux besoins de ces pays, et de leur assurer une relève d’imams éclairés sur les vraies valeurs de l’Islam, le Maroc n’a pas lésiné sur le nombre d’imams mandatés pour former cette relève. Portée stratégique Équité, transparence, bonne gouvernance et respect des Droits de l’Homme

Sa Majesté le Roi Mohammed VI roi du Maroc et Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali tique: jamais auparavant les alliances entres pays Africains n’ont eu autant d’impacts réciproquement positifs. Portée socio-économique La volonté commune de mettre en place ce partenariat Sud-Sud privilégié entend engager le Maroc et ses partenaires Africains dans un climat de partage favorisant la circulation des capitaux, des personnes, et des cerveaux, habilitant ainsi la prémisse d’un développement économique fort du Continent. Les visites ont donc abouti à des ententes et des contrats concrets de

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développement et le maintien d’une économie croissante et soutenue, mutuellement favorable, encourageant les Peuples à se faire confiance. L’extrant d’un tel effort commun entrainera ainsi une stabilité politique et sociale, pour une paix durable respectant les droits de l’Homme. L’ancrage d’une authentique démocratie, chassera les souffrances et les promesses non tenues qui gangrènent les populations. Portée militaire Nonobstant les ressources fournis susmentionnées, c’est aussi un apport en matière de Sécurité et Défense que le

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Le XXIe siècle, avec ses avancées technologiques et ses turbulences politicoéconomiques et financières, a chamboulé tous les systèmes, jadis aveuglants et épeurant, des peuples dont nous constatons actuellement les soulèvements. Leurs demandes exigent un traitement d’égal à égal, dans la transparence et la bonne gouvernance. C’est dans cet esprit que Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l’assiste, a certainement dirigé ses pensées et ses actions pour un Monde meilleur. *Président, MABI International


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Horizons

Lutte contre la pauvreté

La Banque mondiale double sa capacité de prêt et réduit ses dépenses La Banque mondiale (BM) a augmenté sa force de frappe financière notamment à destination des pays émergents comme la Chine ou le Brésil dans l’espoir d’atteindre son objectif d’éradication de la pauvreté d’ici à 2030. « Les besoins des pays en développement dépassent, bien sûr, de loin les capacités du groupe Banque mondiale à y répondre, a déclaré son président, Jim Yong Kim. Mais nous pouvons faire beaucoup, beaucoup plus ». Après avoir obtenu le renflouement de sa branche dédiée aux pays pauvres en décembre, l’institution a désormais quasiment doublé, de 15 à 28 milliards de dollars, sa capacité de prêt aux économies émergentes chaque année, a annoncé le dirigeant dans un discours à Washington. Dans le détail, des pays comme la Chine, le Brésil ou le Mexique verront dès cette année leur limite d’endettement auprès de l’institution augmenter de 2,5 milliards de dollars pour atteindre 19 milliards. La capacité pour l’Inde est, elle, portée à 20 milliards. Selon M. Kim, les pays émergents, dont certains traversent une période de turbulences financières, étaient eux-mêmes demandeurs. « C’est une nouvelle extrêmement positive pour nous que même les pays à revenu intermédiaire […] veuillent continuer à faire affaire avec nous » alors qu’ils ont facilement accès aux marchés pour lever de l’argent.

La Banque a également annoncé son intention de doper les ressources de ses autres branches, notamment celle dédiée au secteur privé, afin, à terme, d’augmenter d’environ 50 % les nouveaux investissements, prêts et garanties qu’elle accorde chaque année. Sur l’année fiscale 2013, ce total s’est élevé à 52,6 milliards. Sans précédent Cette augmentation est sans précédent pour l’institution, a clamé son président. La Banque mondiale, qui tient son assemblée générale la semaine prochaine à Washington, veut ainsi être en mesure d’avancer vers son objectif d’éradiquer l’extrême pauvreté, qu’elle a formellement adopté en 2013. D’après M. Kim, deux tiers des personnes vivant avec moins de 1,25 $US par jour sont concentrés dans cinq pays, dont des économies émergentes comme l’Inde et la Chine qui bénéficieront de ces nouvelles ressources. Mais l’institution veut également défendre son rang au moment où elle fait face à une concurrence croissante d’autres acteurs du développement (secteur privé, banque régionale…). Les grands pays émergents des Brics (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud) eux-mêmes caressent toujours l’idée de créer leur propre banque de développement afin de s’affranchir d’une institution qu’ils accusent d’être aux mains des Occidentaux. « Les gouvernements et les entreprises peuvent trouver des

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financements et du savoir-faire dans beaucoup d’autres endroits », a reconnu le dirigeant dans son discours. Pour trouver ces nouvelles ressources, la Banque a exploré plusieurs pistes, suscitant parfois des inquiétudes au sein de ses quelque 10 000 employés. L’institution s’est ainsi engagée en 2013 dans un plan de réduction des dépenses qui doit permettre d’économiser 400 millions sur trois ans sur un budget de fonctionnement annuel d’environ 5 milliards. « Nous regardons tout, de notre politique de voyages à la manière dont nous établissons les appels d’offres », a indiqué M. Kim, sans exclure de possibles licenciements. « Je pense que nous allons vers une plus petite Banque » en terme de personnels, a-t-il simplement ajouté.

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La Banque va également relever certains des taux d’intérêts qu’elle perçoit sur ses prêts et revoir ses règles sur le ratio entre capital et endettement qui est actuellement à 28 %, un niveau très élevé pour une institution financière. En abaissant ce seuil, elle pourra dès lors emprunter davantage sur les marchés et placer également plus de fonds sur des placements rémunérateurs. L’organisation de lutte contre la pauvreté Oxfam a salué cette augmentation de ressources tout en appelant à plus de contrôle sur son utilisation. « Plus d’argent pour les pays en développement est une bonne chose mais la qualité des prêts de la Banque mondiale doit être améliorée », notamment en termes environnementaux et sociaux, a assuré Nicolas Mombrial, directeur d’Oxfam à Washington.


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Coopération

Forum du Conseil canado-arabe des affaires

Des opportunités à explorer Le Forum des entreprises, organisé annuellement par le Conseil canadoarabe des affaires (CABC) s’est tenu à Ottawa, le 26 Mars 2014, avec la participation de plusieurs dizaines d’entrepreneurs et d’investisseurs canadiens et un grand nombre de leurs homologue arabes. Cette rencontre a accueilli deux conférenciers de marque : les ministres fédéraux Cal Dallas (ministre des relations internationales et intergouvernementales) et John Baird (ministre des affaires étrangères). Au cours de la rencontre, de nombreux

autres conférenciers ont fait des présentations remarquées dont Peter Hall, vice-président et économiste en chef à Exportation et développement Canada (EDC) qui a présenté les grandes inflexions vécues par l'économie mondiale au cours de ces dernières années; André Downs, économiste en chef au ministère des Affaires étrangères, du Commerce et développement qui a fait une présentation sur le GMAP avant d’animer une discussion sur le sujet; Bessma Momani, consultante senior au Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale et la Brookings Institution et professeur agrégé de science politique à l'Université de

Waterloo, qui a traité de la gestion du risque et l’atténuation de la force majeurs. Plusieurs panels ont été organisés, dont une présentation spéciale sur les opportunités d’affaires en Irak, dirigé par Sandra LeBlanc, avec la présence de Mme Stéphanie Duhaime, des ambassades du Canada en Jordanie et en Irak. Trois autres panels, consacré aux aspects juridiques des échanges internationaux, à l’industrie et à la santé et l’éducation ont également été à l’ordre du jour de la rencontre.

M Hakam Hmiddouch, président de MABI et Mme Line Beauchamp, ex ministre Liberale

Finances

Desjardins passe contrat avec la BMCE

Le Mouvement Desjardins, le premier groupe financier coopératif du Canada, et la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE Bank), troisième groupe bancaire marocain, viennent heureux la conclusion d’un accord de coopération signé en marge des Assemblées générales annuelles du Mouvement Desjardins qui se sont récemment tenues à Québec.

Ce partenariat s’inscrit dans une volonté plus globale de la part du Mouvement Desjardins de se rapprocher des différentes communautés culturelles vivant dans la grande région de Montréal. Dans ce contexte, cet accord contribuera à faciliter les

besoins des Marocains résidant au Québec, en matière de transactions bancaires. De plus, cette entente permettra de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants marocains, en leur donnant accès à des conditions bancaires améliorées, à leur avantage, rapides et sécuritaires.

Mme Monique F. Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins se réjouit de ce partenariat. « Je remercie les dirigeants de la BMCE de la confiance qu’ils nous manifestent. La communauté marocaine déjà établie au Québec ainsi que les nouveaux arrivants issus du Maroc trouveront, en Desjardins, un

groupe financier coopératif à leur écoute et désireux de répondre à l’ensemble de leurs besoins financiers. » Déjà très présent à l’international, le Mouvement Desjardins souhaite se rapprocher des communautés culturelles établies au Canada. Ainsi, ce modèle d’affaires permettra de développer des partenariats similaires avec ces communautés. Pour sa part, M. Othman Benjelloun, président et directeur général de la BMCE, précise « Notre partenariat embrasse l’essence même de notre identité, celle d’une banque à dimen-

sion internationale proche de la communauté marocaine résidant à l’étranger mais aussi d’une banque d’affaires qui soutient et accompagne les investisseurs marocains et étrangers dans leur quête de développement à l’international. Les investisseurs bénéficieront également d’une porte d’accès à l’Afrique grâce à la position dominante du Groupe BMCE Bank sur ce continent. Source : Mouvement des caisses Desjardins

Création

Un Conseil d’affaires tuniso-canadien

Invité par le parlement canadien, M. Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), était en visite au Canada du 1er au 4 avril 2014 où il a présidé, mercredi 2 avril 2014 à Montréal, l’ouverture du Forum d’affaires Tunisie-Canada. Un forum qui a enregistré la participation d’une centaine d’hommes et de femmes d’affaires tunisiens et de 70 canadiens, et qui a été une occasion pour le lancement du Conseil d’affaires tuniso-canadien. Après avoir affirmé que la Tunisie est

aujourd’hui confrontée à de nombreux défis économiques et sociaux, il a souligné que le pays est capable, toutefois, de relever les défis de cette phase délicate, grâce à un effort national sérieux et à l’appui de pays amis, dont en particulier le Canada, et ce dans le cadre d’un partenariat bilatéral positif et intelligent.

M. Ben Jaâfar a souligné que ce forum constitue une occasion de faire connaître le climat d’investissement en Tunisie et d’identifier les opportunités de partenariat entre les deux pays, compte tenu

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des nombreux avantages préférentiels offerts, a indiqué le porte-parole de la présidence de l’ANC à la TAP.

Il a appelé, par ailleurs, selon la même source, les participants, dont les acteurs économiques tunisiens, à financer les investissements privés et à réaliser des projets de développement dans le domaine de l’énergie, des énergies renouvelables, des industries agroalimentaires, de l’enseignement et de la formation.

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Source: businessnews.com.tn

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Initiatives

Organisation d’un forum de développement économique local à Saint-Michel

Réussir ensemble

C’est en présence de M. Frantz Benjamin, conseiller de ville du district de Saint-Michel et président du conseil de ville de Montréal, que M. David Heurtel, député (réélu) de la circonscription de Viau, a officiellement annoncé l’organisation, d’un forum de développement économique pour Saint-Michel dès l’automne prochain. Cette annonce a eu lieu en matinée dans les murs de Jarry-Deuxième Café et Bistro, un très bel exemple de réussite d’un projet en économie sociale dans Saint-Michel. « Le développement économique du quartier est au cœur de ma stratégie pour améliorer la situation de l’emploi dans Viau et mon engagement à organiser, dès l’automne prochain, un forum de développement économique pour Saint-Michel en est la pierre angulaire. » a déclaré Monsieur David Heurtel en préambule à son annonce. Des acteurs locaux déjà mobilisés Ce forum réunira les principaux acteurs concernés : les élus des niveaux municipal, provincial et fédéral, les organismes des milieux communautaires, institutionnels et des communautés culturelles et bien sûr, les acteurs et partenaires économiques du quartier Saint-Michel. L’objectif, en réunissant ces acteurs dans le cadre d’un forum, est de créer des synergies et de fédérer toutes les énergies autour d’un objectif commun, celui d’améliorer l’avenir économique et la situation de l’emploi dans Saint-Michel. « L’intégration économique de nombreux citoyens de Saint-Michel est au cœur des différents projets

M Franz Benjamin et M David Heurtel d’avenir de notre quartier. Je salue cette initiative de M. Heurtel qui va dans le sens des besoins exprimés par la population michéloise. » a déclaré Monsieur Frantz Benjamin, conseiller de ville du district de Saint-Michel. Réussir ensemble L’organisation de ce forum de développement économique pour Saint-Michel est une démarche résolument collective, rassembleuse et motivante. Le pre-

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mier objectif de ce forum est de rassembler tous les acteurs autour d’une même table et de créer un environnement propice à la rencontre, l’échange, la concertation, la décision et l’action. « C’est ensemble que nous réussirons ! Continuons à travailler pour le bien du quartier Saint-Michel et donnons au comté de Viau une équipe qui s’occupe des vraies affaires » a conclu M. David Heurtel.

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Médias

Deuxième édition des Grands Prix Mosaïque Le rendez-vous du 28 mai 2014

Forts du succès obtenu en 2013, les Grands Prix Mosaïque reviennent pour une deuxième Édition qui se tiendra le 28 mai 2014 au Théâtre Outremont. Cet événement, unique au Canada, célèbre à la fois la Société d’accueil, les Communautés culturelles, les Premières nations, les Personnes handicapées, la Communauté LGBT.

tionne Kelvin Mo, président du comité organisateur.

Pourquoi les Grands Prix Mosaïque? « Cet événement a été créé dans le but d’inciter les médias à combler un déficit de couverture et de présence de la diversité culturelle dans l’espace médiatique au Québec », rappelle Donald Jean, président de Médiamosaïque et fondateur de l’événement.

Les Lys de la Diversité du Québec Huit Lys seront remis: Presse écrite, Radio, Télé, Web, Photo, Relève, Grand Prix Hommage et Bâtisseur (Voir règlements au www.galadiversite. com). À travers un processus de sélection et d’analyse rigoureux, le jury aura la tâche ardue de déterminer les récipiendaires des Lys de la Diversité qui feront honneur au Québec pluriel. « Cet événement est plus qu’une célébration folklorique de la différence, mais surtout une réaffirmation citoyenne du vivre ensemble», affirme Rachida Azdouz, présidente du Jury.

Rendez-vous incontournable et vitrine de prestige, cette fête valorise les accomplissements de la diversité. « En plus des prestations artistiques de qualité, ce Gala récompense les artisans qui se sont illustrés dans l’industrie des médias et fait un clin d’œil à toutes les sphères d’activités de la société», men-

Le TOP 20 des Personnalités de la Diversité Chaque 31 décembre, Médiamosaïque établit un palmarès annuel de personnalités dont le parcours inspirant fait rayonner la diversité. « On va aussi rendre hommage à ceux et celles qui participent à l’expression d’une société

inclusive et riche de sa diversité dans les différentes sphères d’activités de la société », témoigne, Boucar Diouf, un modèle du pluralisme québécois, porteparole de l’événement. Collaborateur, ICI Radio-Canada, estime qu’il est essentiel de reconnaître

le travail de ceux qui cherchent à créer des ponts entre les cultures. « La notion de diversité est au cœur même de notre vision d’une organisation plurielle, à l’image de la société dans laquelle nous évoluons », a conclu Luc Simard, Directeur Diversité & Relations citoyennes.

Le réseau maroco-américain organise son 1er Forum International des Médias à Washington

Médias et réseaux sociaux; quel avenir?

Le Réseau maroco-américain actif dans la promotion de l’image du Maroc, des opportunités d’affaire et de l’échange entre entrepreneurs marocains et américains organise fin juin 2014 à Washington le 1er Forum international des médias sous le thème : « Quelles tendances futures pour les médias traditionnels et les réseaux sociaux? » A cette occasion, trois panels relevés sont prévus au programme. Le premier traitera du rôle d’internet en tant qu’outil de transmission de l’information et son incidence sur l’avenir de la presse. Les organisa-

teurs de cette manifestation ont choisi comme titre pour ce premier panel : « De l’information à la participation : Quel avenir pour la presse? ».

chevronnés qui comptent à leur actif une longue expérience dans le journalisme ainsi que par des protagonistes des réseaux sociaux.

Quant au deuxième panel, organisé sous le thème : « La presse électronique : Libertés nouvelles et restrictions futures? », il abordera le thème du nouveau rôle joué par les réseaux sociaux et les défis que suppose pour la presse traditionnelle l’émergence de cette concurrence manifeste. Débat animé à l’instar des deux autres par des intervenants

Le troisième et dernier panel pour sa part analysera le rôle joué par le Printemps arabe dans le changement des perceptions et l’ouverture de nouveaux horizons en faveur du journalisme. Il sera aussi question lors de ce panel du concept du journaliste-citoyen et de sa contribution à l’évolution de la pratique journalistique. Titre choisi : « Le jour-

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naliste-citoyen et le Printemps arabe ». Reste à souligner qu’en marge des travaux de ce forum, le Réseau marocoaméricain rendra hommage à plusieurs professionnels des médias exerçant aux États-Unis, au Canada, au Maroc et ailleurs pour leur parcours et le sens du devoir dont ils ont fait montrer tout au long de leur carrière. Source : Communiqué de presse


Cultures

Festival Vues d’Afrique

Le Maghreb à l’honneur

Par Réda Benkoula

Le festival international du cinéma de Vues d’Afrique qui fête cette année son 30ème anniversaire permettra au public de découvrir de nombreux films du 25 avril au 5 mai dans plusieurs lieux à Montréal, à Québec et à Ottawa. La programmation du festival qui se veut avant tout un regard sur le monde, permettra aux spectateurs de découvrir des productions africaines, européennes et canadiennes. Pour Madame Géraldine Le Chêne, le chemin parcouru depuis plusieurs années continue à s’agrandir : « Tous ceux qui veulent voir les meilleurs films en compétition internationale sont les bienvenus et ceux qui veulent faire partie de la grande famille de vues d’Afrique sont les bienvenues…On est ouvert sur le monde quelque soient nos

origines…On n’a pas besoin d’être africain pour comprendre les choses ».

isme.

La programmation du festival qui se veut un peu rebelle aux dires de Madame Le Chêne a aussi une vocation militante : « On est là pour montrer que oui tout va bien, mais il y a des choses qui peuvent aller mieux… On veut des choses intéressantes qui vont interpeller les gens qui vont plaire au public et le questionner ».

Dans le même registre, « C'est eux les chiens » de Hicham Lasri, suit le récit de Majhoul, qui a été emprisonné en 1981 pendant les émeutes du pain au Maroc et qui est relâché en 2011 au moment où éclate le printemps arabe au Maroc. 30 ans plus tard, Majhoul doit faire face à une évolution de la société et de la technologie et il doit apprendre à y trouver sa place.

En effet, cette année les productions maghrébines sont nombreuses à l’image du film tunisien « Millefeuille » de Nouri Bouzid qui raconte l’histoire de deux jeunes filles, Zaineb et Aïcha, symboles de la Révolution en Tunisie. Toutes deux se battent pour leur indépendance, pour gagner leur liberté et luttent contre les carcans religieux et culturels établis par une société qui hésite entre modernité et traditional-

La tension sociale est aussi abordée dans le film algérien « Iminig (exil) » de Menad Embarek. Le film raconte le destin de Moussa qui prend en charge sa mère qui est en fauteuil roulant suite à l’assassinat de son mari par les islamistes. Moussa enfouit ses rêves sous le poids de son devoir envers cette mère et se questionne sur la possibilité et les conséquences de l’exil.

Les festivaliers auront ainsi le loisir de faire leur choix et découvrir les productions parmi la centaine de films qui est programmée…

Arts plastiques

Un bleuet muri aux soleils de toutes les diversités À découvrir à la Galerie Gora Longtemps déguisé en fonctionnaire austère et rigoureux, cet autre natif de Saint Félicien avait un jardin secret. Loin des yeux de ses collègues et du monde, il était peintre, sculpteur et poète.

Son parcours administratif était en fait un cheminement initiatique, qui de continent en continent, à fait murir le bleuet aux soleils de toutes les diversités. On a su de lui, lorsqu’à la faveur de la retraite il a fait son «coming out» artistique, que comme un certain Pèlerin de Compostelle, il avait accumulé les inspirations en Californie, dans certains pays d’Amérique Latine, en Syrie, au Maroc, en Algérie, en Tunisie, à Rome et à Paris et en bien d’autres lieux encore, avant de confier aux toiles quelques unes de ses plus intimes convictions et surtout une philosophie de vie qui doit beaucoup au soufisme.

Tout cela n’en fait pas moins de lui un authentique peintre québécois, à notre sens, un grand peintre québécois. Mais vous ne le connaissez surement pas. Et vous avez toutes les excuses dans ce fait, car Yvon Guérin n’aime pas les lumières des projecteurs. Il n’aime pas être au centre des attentions, et de son point de vue, ses toiles sont une expression d’intimité qui ne peut pas être partagée avec tout le monde ou n’importe qui. C’est sans doute pour cette raison que ses expositions sont ce que l’on peut qualifier de rare - trois en un siècle! jamais de son plein gré, toujours presque à son insu, à l’initiative de ses amis et admirateurs. Nous l’avions ainsi découvert en 2001 au Gésu, puis retrouvé en 2004 dans le cadre de feu le festival Couleurs du

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Maroc. Et enfin, surpris de le voir sur les cimaises de la galerie Gora, sur l’avenue Sherbrooke, en pleine lumière donc, et pour trois semaines (du 18 mars au 12 avril2014), autant dire pour une éternité... Serait-il devenu moins modeste? On ne se hasardera pas à répondre à une telle question. En revanche, nous ne pensons pas trahir la vérité en disant que ses toiles se sont quelques peu adoucies. Car ses Certes ses thèmes de prédilections l’invisible, le néant, l’au-delà, souvenirs d’enfant de chœur et de mécréance adulte – sont-ils toujours là, mais dans le choix des couleurs et dans la rigueur des formes et des traits, il y a assurément moins de brutalité. Le message supporté par ses œuvre passe toujours avec aisance, mais contrairement à d’autres époques, il ne revient pas vous hanter jusqu’au cauchemar, long-

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temps parfois après que l’on ait été à son contact direct. Nous essayons de témoigner là d’un fait qui ne prête pas volontiers à la narration; d’une expérience indicible, mais qu’il faut avoir vécu. Et il reste peut de temps pour ce faire; jusqu’au 12 avril, à la galerie Gora…


Actes

Fondation Canadienne pour le Développement Solidaire

Une quinzième opération caritative en cours

Rapportant, dans notre précédente édition, la Disparition de M. Mohamed M’jid, un militant associatif marocain de longue date, nous faisions allusion au partenariat que sa Fondation, La Fondation MJID, entretenait avec une association d’ici, la Fondation Canadienne pour le Développement Solidaire, également appelée «fondation canado-marocaine au Québec».

Le président fondateur de la fondation canado-marocaine au Québec également représentant de la fondation M’jid au Québec M. Mustapha Alaoui tient à souligner qu’au moment même de son décès, feu Mohamed M’jid, travaillait encore à la réception d’un conteneur envoyé de biens collectés par la Fondation Canadienne pour le Développement Solidaire au profit des nécessiteux et des démunis. M. Mustapha Alaoui, également représentant et coordonnateur dans la région de Québec et ancien vice-président exécutif du conseil d’administration de Human Concern International (HCI), un organisme caritatif actif dans 44 pays à travers le monde dont, outre le Maroc, la Tunisie, le Liban et l’Égypte. «Cette action caritative signifie, déclare-t-il, que nous savons aussi nous intégrer dans notre pays d’accueil et que nous sommes, à travers la solidarité, capables faire la différence». De fait, toutes structures confondues, on retrouve M. Alaoui derrière l’envoi de 14 conteneurs, totalisant un montant de 5 millions de dollars d’aides aux gens qui souffrent. Notamment des vêtements chauds pour des gens qui souffrent du froid, des produits pharma-

ceutiques (pour faire face à différentes pathologies telles le cancer ou la tension artérielle, des antibiotiques, des anti-inflammations et bien d’autres types de médicaments, mais également du matériel et des fournitures médicales.

Quinze opérations réussies Rien qu’en ce qui concerne le Maroc, cette coopération a permis l’envoi en juillet 2012 d’un conteneur de médicaments de traitement du cancer et de divers matériels et fournitures médicaux pour une valeur de 1,7 million de M. Mustapha Aloui et feu Mohamed M'jid dollars. Le 13 février 2013, un conteneur d’aides médicales, d’une valeur de 650 000$, était adressé par La fondation canado Marocaine au Québec et Human Concern à la Fondation M’JID. Enfin, le 16 janvier 2014, 100 fauteuils roulants, 1 fauteuil roulant électrique, 20 marchettes et plus de 1000 béquilles pour personnes à mobilité réduite, soit une valeur de 450 000.00 $ étaient envoyées. Le même conteneur contenait une ambulance entièrement équipée d’une valeur de 50 000.00 $. C’est sur ce dernier envoi que travaillait feu Mohamed M’jid au moment de son décès. Ainsi que sur un autre projet mené en commun et que la Fondation Canadienne pour le Développement Solidaire est plus que jamais déterminée à mener à terme : la prise en charge de 79 orphelins dans différentes régions du Maroc (notamment à Errachidia, Mohammedia, Casablanca et Ain Harouda) et la finalisation des projets 2014 d’aides alimentaires à l’occasion des prochaines échéances religieuses (Ramadan, Iftar, Aid al Adha etc.).

Un quinzième envoi de conteneur, comprenant produits pharmaceutiques et matériel médical est en outre déjà en chantier, en partenariat avec HCI et avec la collaboration d’autres organismes gouvernementaux et non gouvernementaux qui devrait connaitre son aboutissement au courant du mois de mai 2014. La Fondation Canadienne pour le Développement Solidaire La Fondation Canadienne pour le Développement Solidaire, dirigée par M. Mustapha Alaoui, est constitué d’une équipe de bénévoles et de gens de cœur, parmi lesquelles on citera M. Nassredine Yazine, Mme Malika Amkirichi, M. Omar Hadad, M. Sidi Mohamed Alaoui, M. Moulay Youssef Kamali, M. Khalid Amkirichi. Tous tiennent à citer et à remercier Human Concern International, notamment le directeur exécutif de l’organisme M. Kaleem Akhtar et son président exécutif M. Tallim Bacchus.

Tous tiennent également à rappeler que la fondation M’JID, conformément à ses statuts, a pour vocation principale de contribuer au développement du Maroc par le biais d’actions à caractère économique, social, culturel et sportif; qu’elle déploie son énergie dans les domaines de la jeunesse, de l’insertion professionnelle, du sport, de la santé publique et du monde rural, et qu’elle se distingue par la mise en avant de solutions de progrès innovantes, pragmatiques et efficaces. La fondation canado-marocaine au Québec (FCMQ) partage entièrement cette vocation et œuvre dans les domaines du développement social, culturel et sportifs, notamment auprès des communautés marocaine, maghrébine et Québécoise en situation de besoins au Canada; dans le domaine développement socioéconomiques, culturels et sportifs, autant que dans l’action humanitaire en matière de santé que d’environnement et d’éducation.

Un partenariat, quatre dimensions Dans les opérations ci-dessus relatées, quatre partenaires conjuguent leurs efforts :

- Human Concern International (HCI), dont la mission est « de tendre la main à tous ceux qui souffrent un peu partout dans le monde. - La fondation canadomarocaine au Québec (FCMQ) également appelée Fondation canadienne pour le développement solidaire

(FCDS) qui partage la même vocation que Human Concern International, celle d'organisme de bienfaisances et de charité œuvrant dans les domaines de développement social, culturel et sportif auprès de la communauté marocaine, maghrébine et québécoise en besoins au Canada et au Maroc. La Fondation M.J.I.D (Fondation Marocaine pour la Jeunesse, l’Initiative et le Développement), association de droit marocain à but non lucratif.

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- La fondation M’JID au Québec, fondée en janvier 2000. Conformément à ses statuts, elle a pour vocation principale de contribuer au développement national par la conduite de toutes sortes d’actions mobilisatrices à caractère économique, social, culturel et sportif. Cultivant les valeurs d’échange, d’entraide et de partage, elle milite en faveur d’une coopération internationale franche et positive. Sa vocation est donc d’être une fondation relais au service des associations

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étrangères qui œuvrent dans le champ du progrès économique et du développement humain. Indépendante et sans attaches idéologiques ou partisanes, la Fondation MJID s’interdit toute intervention ou prise de position à caractère politique, religieux ou syndical. Elle est au service des citoyens sans exclusivité et œuvre à leur promotion sans distinction d’origine, de condition, de croyances ou d’obédiences


Justice

Encore un maghrébin expulsé du pays…

où il abandonne sa conjointe enceinte

Mauvaise nouvelle pour un étudiant tunisien qui craignait depuis quelques semaines de devoir retourner dans son pays. L’homme de 30 ans a reçu la confirmation qu’il sera expulsé du Canada lundi. Ce qui ajoute à sa frustration : il laisse derrière lui sa conjointe et leur futur enfant.

Waël Hermassy est diplômé en informatique d’une université en Tunisie. Il désirait mettre sur pied sa propre entreprise au Québec, pour avoir une meilleure vie. Faute d’avoir réussi l’examen de français du Ministère de l’éducation, l’immigrant n’a pu décrocher son diplôme et obtenir un permis de travail post-diplôme. Il a effectué toutes les démarches possibles auprès du gouvernement. Il a tenté de compléter toutes les demandes de permis, mais les délais bureaucratiques ont été trop longs. Il a aussi transmis son dossier aux députés provincial et fédéral de la région. Il a cogné à plusieurs portes pour recevoir de l’aide. Malgré ses efforts, il devra quitter le Québec. Ses papiers pour rester au

pays expirent le 31 mars.

Séparé de son enfant La conjointe de Waël Hermassy, Manon Patoine, est présentement enceinte et mettra au monde leur bébé en septembre. Elle devra se dérouiller toute seule. Elle est atterrée de savoir que le père de son enfant est contraint de retourner en Tunisie. Déjà, le couple compte entamer des démarches pour que le Tunisien puisse revenir au Canada retrouver sa famille, mais les délais risquent d’être de plusieurs mois et peut-être de plusieurs années.

M. Waël Hermassy

« Je ne verrai pas mon enfant naître et grandir », lance Waël, durement affecté par son départ. Les amoureux ont par ailleurs décidé de se marier. Un mariage civil, qui sera célébré samedi, et qui ne change rien à leur situation aux yeux d’Immigration Canada. Quelques jours avant leur séparation, les futurs parents lancent un cri du cœur à quiconque qui pourra les aider. M. Waël Hermassy et sa conjointe

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Droit

Pension alimentaire au Québec

Quels sont les critères? Par Meriem Boudjemaï Au Québec, lorsqu’on parle de pension alimentaire, tout le monde se rappellera du tollé médiatique qu’aura fait Éric contre Lola. Lola, ex conjointe de fait d’un prospère homme d’affaires lui réclamait une pension alimentaire pour elle-même de 56000$ par mois. N’étant pas uni par mariage ou civilement à Eric, Lola a été déboutée à la Cour Suprême du Canada. Par contre, une autre cause, rendue en juillet dernier, a permis aux tribunaux d’octroyer à l’ex épouse d’un riche homme d’affaires montréalais la somme de 45833$ par mois, après 30 années de vie commune. Bien que cette pension alimentaire demeure à tout le moins exceptionnellement élevée, elle permet de s’interroger sur les critères retenus au Québec en vue d’accorder une pension alimentaire. Il existe deux types de pensions alimentaires qui peuvent intervenir lors d’un divorce : la pension alimentaire pour enfants et la pension alimentaire pour ex époux. La pension alimentaire pour enfants, comme son nom l’indique, constitue un montant payable par l’un des parents à l’autre afin de subvenir aux besoins de l’enfant. Le parent qui a la garde de l’enfant est celui qui recevra la pension alimentaire au nom de l’enfant. Il s’agit en quelque sorte de la contribution financière de l’autre parent pour subvenir aux besoins de l’enfant, mais payable au parent qui en a la garde. Le montant de la pension alimentaire pour enfant est calculé selon une table de calcul préétabli. En général, les parents devront compléter le Formulaire de fixation des pensions alimentaires1 (aussi appelé Annexe I) pour connaître le montant de base à payer. Les critères dont le formulaire tient compte aux fins de déterminer le montant de la pension alimentaire payable sont : les revenus des parents; le nombre d’enfants pour qui la pension alimentaire est payable; les frais particuliers que peuvent nécessiter les enfants; le temps de garde et de droit d’accès de chacun des parents; la capacité de payer des parents; la situation financière des parents, à savoir les dettes et les avoirs des deux parents. Le parent gardien pourra aussi demander les frais de garde nets assumés lorsqu’il travaille, étudie, ou a des problèmes de santé. Il pourra aussi demander au nom de l’enfant les frais d’études postsecondaires, et notamment les frais de scolari-

té, le transport, et les frais de logement. Des frais particuliers pourront aussi être demandés pour certains besoins particuliers de l’enfant, comme les frais reliés à une scolarisation dans une école privée, aux frais médicaux, aux activités sportives ou artistiques. Si un parent possède beaucoup d’actifs mais peu de revenus, il est possible que la pension alimentaire soit révisée à la hausse pour tenir compte de ses richesses. À l’opposé, un parent qui a beaucoup de dettes peut avoir à payer une pension alimentaire moindre. Même si les parents conviennent à l’amiable du montant de pension alimentaire payable pour enfant, le juge vérifiera que le montant payable est conforme à l’intérêt de l’enfant. La pension alimentaire pour enfants est habituellement payable pour tout enfant mineur. Il arrive cependant dans certains cas que cette pension continue à être payable à un enfant de plus de 18 ans. En effet, dans certaines circonstances, un parent peut être appelé à soutenir financièrement son enfant majeur, qui n’est pas encore autonome. La pension alimentaire pour enfant majeur est habituellement accordée au parent qui prend en charge l’enfant incapable de subvenir par lui-même à ses propres besoins. À titre d’exemple, l’enfant majeur pourrait être encore aux études, souffrir d’une maladie, ou d’un handicap. Finalement, lors d’un divorce, il est aussi possible de faire une demande de pension alimentaire pour l’ex époux. Cette pension sera payable en plusieurs versements mensuels, ou en un seul versement forfaitaire. Elle peut être payable pour une durée définie ou indéfinie. Lors de l’attribution d’une pension alimentaire pour l’ex époux, les facteurs suivants seront évalués : la capacité financière et les besoins des époux; la durée de la vie commune; et le rôle de chacun des époux lors du mariage. L’attribution d’une pension alimentaire pour l’ex époux devra considérer les avantages économiques qu’un époux aura tirés du mariage au détriment de l’autre. Ainsi, un époux qui se sera consacré pendant plusieurs années au ménage et aux enfants aura également contribué à la prospérité économique de son époux. Dans ces conditions, une pension alimentaire constituera une juste compensation.

Me Meriem Boudjemaï

aussi, autant que faire se peut, l’indépendance économique des époux. Il arrive qu’un changement de situation permette de mettre un terme au paiement de la pension. Par exemple, l’un des époux a vécu un changement de situation financière, ou encore un enfant est devenu indépendant financièrement. Si la pension alimentaire cesse d’être payable, il reste important de faire une demande formelle au tribunal en vue d’obtenir l’annulation. Si les deux parents s’entendent, leur accord sera rapidement homologué par le tribunal. Si les deux parents sont en désaccord, un juge, après avoir entendu les représentations effectuées par les deux parties, tranchera la question. S’il ne procède pas ainsi, le parent qui doit payer une pension alimentaire sera redevable de tous les paiements accumulés par le passé. En cas de non paiement, les autorités compétentes ont le pouvoir de saisir les biens et revenus du contrevenant. Le tribunal pourra aussi prononcer un jugement d’outrage au tribunal contre la personne concernée.

Cependant, les tribunaux encouragent

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En cas de divorce, nous recommandons aux parents de convenir à l’amiable du paiement de la pension alimentaire, s’il y a lieu. Leur entente devrait être idéalement homologuée par un tribunal. En effet, il est possible qu’à l’avenir un parent soit condamné à payer une pension alimentaire de manière rétroactive pour le passé, ce qui peut lui occasionner des soucis financiers considérables. En cas de changement de la situation des époux ou des enfants, il est cependant possible de réviser le montant de la pension payable. 1 Justice Québec. « Formulaire de fixation des pensions alimentaires» http://www.justice.gouv.qc.ca/francais/ formulaires/modele/forfix.pdf (Page consultée le 17 février 2014) * Cet article explique de façon générale le droit en vigueur au Québec et n’est pas un avis ou un conseil juridique. Pour connaître les règles particulières à votre situation, il faut consulter un professionnel du droit, soit un avocat ou un notaire.


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Consommation

À table

5 poissons que vous devriez éviter

Au jour d’aujourd’hui, nos océans se sont vidés de poissons sauvages. Ils sont contaminés par des produits industriels de manière constante. Essayer de trouver des poissons à la fois sûrs et issus de la pêche durable n’est pas une tâche facile. La liste des « bons poissons » peut changer d’année en année. En effet, les stocks de poissons peuvent s’épuiser après quelques années. Il peut aussi y avoir d’autres raisons qui poussent à cette modification. D’un autre côté, nous devons savoir qu’il existe d’autres poissons qui contiennent eux des substances dangereuses ! Voici donc cinq poissons que vous devriez éviter. Si vous arrêtez ces 5 aliments, vous enlevez la graisse abdominale.

Food & Water Watch, une société à but non lucratif, a examiné toutes les variétés de poissons qui existent. Elle a ensuite analysé plusieurs aspects : comment les poissons ont-ils été pêchés, comment certaines espèces sont élevées, et quels sont les niveaux de polluants toxiques tels que le mercure et les BPC dans les poissons. La société s’est aussi intéressée aux pêcheurs locaux, en analysant la manière dont la poissonnerie s’est transformée en survie économique pour eux. Le poisson-chat importé Pourquoi est-il mauvais d’en manger ? Une grande partie du poissonchat importé vient du Vietnam. Là-bas, l’utilisation d’antibiotiques interdits aux États-Unis et dans d’autres pays est largement répandue. D’autre part, les deux variétés de poisson-chat vietnamiens vendus dans de nombreux marchés, le Swai et le Basa, ne sont pas considérés comme des poissons-chats ! Ils ne sont donc pas soumis aux mêmes règles d’inspections que les autres poissons-chats considérés techniquement comme tels. À la place, vous pouvez continuer à consommer du poisson-chat, mais provenant d’élevages domestiques. Ces poissons sont élevés de manière responsable, et il s’agit de l’un des meilleurs poissons d’élevage qui peut se manger ! Sinon, vous pouvez essayer la carpe asiatique, une espèce envahissante avec un goût semblable au poisson-chat. De plus, elle menace aussi l’écosystème des Grands

Lacs.

Le caviar Pourquoi est-il mauvais d’en manger ? Le caviar béluga et l’esturgeon capturé dans la nature souffrent du phénomène de surpêche, selon le rapport de Food & Water Watch. De plus, ces deux espèces sont également menacées par l’augmentation de la construction de barrages qui contaminent l’eau dans laquelle ils vivent. Toutes les formes de caviar sont issus de poissons qui prennent beaucoup de temps à se développer. Cela signifie qu’il faut ensuite attendre un certain temps pour que l’espèce puisse se repeupler. À la place, si vous aimez réellement le caviar, optez pour des œufs d’autres poissons disponibles sur le marché, ou pour la cavianne, un parfait substitut de l’esturgeon. Consommer ce produit peut aider à pallier les problèmes liés à la grande demande de caviar d’esturgeon qui existe aujourd’hui. La morue d’Atlantique Pourquoi est-il mauvais d’en manger ? Les populations de morue d’Atlantique se sont effondrées dans les années 1990. Le désarroi est tel que l’espèce est aujourd’hui répertoriée un cran en danger au-dessus parmi les espèces en voie d’extinction. Cette classification est faite par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, et il s’agit de la Liste rouge des espèces menacées.

l’anguille d’Europe, ou du calamar du Pacifique. Si vous aimez le goût de l’anguille, vous serez ravi ! Les poissons plats de l’Atlantique Pourquoi est-il mauvais d’en manger ? Ce groupe de poissons comprend la plie, la sole et le flétan, capturés sur la côte atlantique. Ils sont dans cette liste à cause de la forte pollution et de la surpêche, des faits qui remontent au début des années 1800. D’après Food & Water Watch, la population de ces poissons est

À la place, vous pouvez manger de la morue du Pacifique, puisque sa population reste elle bien solide ! C’est une bonne nouvelle pour ceux qui aiment la morue. L’anguille d’Amérique Pourquoi est-il mauvais d’en manger ? Cette espèce, également appelée anguille jaune ou en argent, finit souvent sur les plateaux de sushi. Elle a aujourd’hui gagné sa place sur cette liste car elle est fortement contaminée par les BPC et le mercure. Ce poisson souffre également de surexploitation, qui connaît aussi une certaine pollution. À la place, vous pouvez manger de

Automobile

870 000 véhicules Chrysler rappelés Chrysler annonce le rappel de 870 000 véhicules utilitaires sport (VUS) de grande taille en raison d'un problème de corrosion sur des pièces qui pourrait nuire au freinage normal.

Les modèles visés par le rappel sont le Jeep Grand Cherokee et le Dodge Durango des années 2011 à 2014. Chrysler explique que lorsqu'elle est exposée à l'eau, une jointure du système de freins peut se corroder et geler par temps froid, ce qui en réduit l'efficacité lors du freinage des véhi-

cules. Le constructeur automobile américain a reçu quelques plaintes de clients ayant eu du mal à freiner normalement. À sa connaissance, la défectuosité a été à l'origine d'un accident, qui n'a pas fait de blessé. Chrysler a récemment modifié l'assemblage des pièces de freinage afin d'éviter qu'un tel problème se reproduise.

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à un niveau très bas. Elle représente 1% de ce qui serait nécessaire pour être considéré comme une pêche durable à long terme. À la place, vous pouvez manger du flétan du Pacifique, qui semble être une bonne option. Mais Food & Water Watch recommande aussi de remplacer ces poissons par de la viande blanche d’autres poissons, comme par exemple le tilapia. Source : http://amelioretasante.com/


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