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Certificats de sécurité

«Constitutionnels» selon la Cour suprême Page 17

Éducation

À quoi ressemble votre enfant?

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La diversité selon Boucar Diouf

«Nous avons tous besoin d’un Québec (mé)tissé serré» Lire également : Ainsi parlait Bergson (page 3)

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SOS

Les écoles marocaines au Québec en péril

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Loisirs & cultures

Vive l’été ! Page 36

Ce que le gouvernement veut faire

Un modèle québécois performant et durable

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Atlas.Mtl

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Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Wahid Megherbi, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 228 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 5610 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 72 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.5 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1200 visiteurs par jour.

Éditorial

Éditorial

Ainsi parlait Bergson

Dans notre précédente édition, en même lieu et place, nous évoquions cette tendance – aux effets sans doute désastreux quand à la place du Québec au classement mondial de l’Indice du Bonheur des Nations – à la raréfaction du sourire, de la politesse et de la courtoisie dans l’espace commun, jumelée à une montée de la violence dans notre quotidien. Le fait est, on doit à la vérité de le dire, compensé par la floraison de l’humour, animée par des humoristes désormais presque aussi nombreux que des tulipes à Ottawa au mois de mai. Et ce second constat n’est pas aussi anodin qu’il peut y paraître de prime abord.

Le rire, une chose sérieuse Car le rire est rarement chose gratuite. On ne le sait pas suffisamment, mais ce réflexe musculaire, également classifié comme «le propre de l’Homme» (et, bien sûr, de la femme aussi), est chose sérieuse. Suffisamment sérieuse pour avoir suscité un grand intérêt chez les spécialistes de la santé qui lui prêtent mille vertus, comme chez les anthropologues qui en ont fait un marqueur important de l’évolution des sociétés humaines, ou encore chez les sociologues et les philosophes, dont un certain Henri Bergson, auteur le siècle dernier, d’un ouvrage qui fait toujours référence, Le Rire et la Signification du comique. On apprendra au fil des lectures sur le sujet que «comique» veut dire «tiré de la comédie», définition qui renvoie vers des approches négatives, caricaturales ou teintée de dérision et qui, appliquée à la fois aux œuvres de Molière et à des ouvrages tels «L’État spectacle» de R.G. Schwartzenberg, ferait de nos ris des prises de position de nature politique, teinté de volonté de dénigrement de la chose publique que nous réprouvons. À «comique» nous préférerons donc le concept «humour» qui, selon les bons dictionnaires, est «forme d’ironie plaisante, consistant à souligner avec esprit les aspects drôles ou insolites de la réalité»; et nous y joindrons ce point de vue de la médecine, voulant que le fait de rire provoque des sécrétions hormonales euphorisantes semblables en leurs effets à ceux des drogues (mais naturelles, il est permis d’en user sans modération) et permettant, au moins momentanément, à une réalité désagréable ou pénible. Et c’est là que nous rejoignons la sociologie. Cette science a en effet observé, chez tout peuple confronté à une conjoncture difficile, une nette recrudescence de l’humour. La floraison Québécoise relevée plus haut participe incontestablement de ce constat. Car une réalité désagréable nous avons, en l’occurrence la situation économique qui appelle à des mesures urgentes autant diffi-

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cile. Mais pas seulement.

Le rire du Québec Le génie de l’humour populaire tient en effet à sa capacité de déceler Toutes les situations délicates et de parvenir à les dédramatiser par le biais du rire; mais un peu à retardement. L’économie, et les mesures d’austérité inévitablement à s’ensuivre, sont des révélations récentes; l’humour sur fond d’économie sera donc, à court terme, Le sujet que les humoristes privilégieront. Mais aujourd’hui, la veine la plus exploitée est celle qui a été découverte il y a de cela quelques mois ou quelques années, mais que le microcosme politique comme les média ont peu - ou pour certains - mal abordé et analysé : la diversité et son cortège de ratés et de ratages, en matière d’intégration ou d’inclusion, en matière d’équité dans l’accès à l’emploi etc. 20ème sujet d’intérêt dans les média en 2013, objet de projets politiques qui ne disaient ni leur nom ni leurs objectifs, la diversité n’en meuble pas moins «shows» et scènes; comme, heureux effet collatéral, elle a donné leurs lettres de créances à de nombreux talents issus de communautés culturelles d’immigration récente, tels Boucar Diouf, Rachid Badouri, Sugar Sammy et autres Neev; et derrière ces désormais vedettes, quelques dizaines de jeunes en devenir qui attendent leur heure… Tous justifient également la fonction sociale et sociologique du rire et de l’humour : dédramatiser des situations qui autrement pourraient évoluer de manière explosive, faire prendre conscience du caractère insolite et injuste de ces situations et, après avoir fait bien rire, donner à réfléchir. Et l’on peut en conclure que puisque le Québec rit, les choses ne peuvent que mieux aller. Encore du chemin à faire Ceci dit, pouvons-nous nous contenter de ce verre à moitié plein? Certes non; et, d’ailleurs, bien du monde et bien des organismes marquent une nette volonté de diffuser leurs messages sous enveloppe d’humour. Vous trouverez de cela de nombreux exemples dans les pages qui suivent. Atlas.Mtl suit d’ailleurs également cette tendance; mais pour faire œuvre utile. Par exemple puisque nous nous attendons à ce que le prochain vecteur porteur de l’humour soit l’économie, pour que chacun puisse maîtriser le contexte dans lequel nous serons invités à rire, nous vous proposons quelques articles de vulgarisation des grands concepts économiques et financiers. Mais aussi, pour le plaisir, une sorte de travail dirigé, avec le délicieux entretien que Boucar Diouf, maitre du genre à bien voulu nous accorder.

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Et souvenez-vous toujours que le rire – comme le sourire – sont des vertus presque cardinales… Post-scriptum (sans rapport avec ce qui précède) Dans notre numéro 229, du 8 mai 2014, sous le titre «Petits signes et grandes attentes, nous écrivions : « Pour qui aurait été sourd à ces cris silencieux, les trous qui se multiplient dans les filets sociaux ne pouvaient laisser aucun doute : nous avons fini de dilapider l’héritage prospère légué par une génération de travaillants, qui ont fait est la révolution tranquille et un Québec prospère et dès lors généreux. Devant tout cela il était évident que lorsque le gouvernement est venu nous annoncer que la situation financière sans être catastrophique n’en est pas moins à prendre au sérieux, on le pressentait déjà et, dans notre for intérieur, on attendait les dirigeants qui allaient avoir le courage de dire les choses comme elles sont réellement et de prendre les mesures que la situation impose. Bien entendu, il y a quelques réserves émettre, sur le dosage des mesures à envisager. Ni brutales, ni draconiennes; compressions oui, mais pas à coup de sabre. Rigueur, d’accord; pas austérité absolue.» Le mardi 20 mai suivant, nous entendions, avec bonheur et surprise, M. Philippe Couillard, Premier ministre du Québec, déclarer au seuil du Salon bleu et de la session parlementaire, déclarer à propos des intentions économiques et budgétaires de son gouvernement, qu’il «préférait le mot rigueur budgétaire» à l’idée d’austérité. En mettant en exergue cette coïncidence des idées, nous n’avons pas la prétention de croire que le Premier ministre compte parmi nos lecteurs ou que nos idées l’inspirent. Le distinguo rigueur-austérité n’est d’ailleurs pas de notre cru autant qu’il est la traduction dans les mots justes de ce que pensent, sans pouvoir le verbaliser, de très nombreux concitoyens. Que le premier ministre le pense aussi ne prouve donc qu’une chose : que le chef du gouvernement à bien entendu et bien compris les attentes du peuple. Ceci, sans doute, provoquera un sourire d’aise chez bien des gens préoccupés par le futur immédiat. Espérons que le réalisme politique, qui présidera aux prises de décisions à venir, permettra au gouvernement de respecter cet engagement et de faire qu’il ne soit pas seulement sémantique. Ne serait-ce que pour nous permettre de garder le sourire et de profiter un peu plus des vertus bienfaisantes du rire.

Abdelghani Dades


Votre argent

Petit précis d’économie

à l’usage de ceux qui veulent comprendre la conjoncture Vous pensez que l’économie est une science compliquée et qu’il faut être un banquier pour s’y frotter. La preuve, c’est qu’il y a des tas d’analystes à la télé, à la radio, dans les journaux, qui expliquent ce qui se passe à la bourse, à la banque, avec la monnaie (euro et dollar), qui justifient l’inflation (qui serait jugulée !), qui commentent les emprunts gouvernementaux et la dette souveraine et nous menace de récession. Ce qui est le plus compliqué pour ces affidés c’est de ne rien révéler d’important tout en parlant amplement (1). Prenons les notions de banque, de crédit, d’argent et de capital autour desquelles les économistes bourgeois créent une grande opacité. Pour vous et moi une banque c’est une carte bancaire, un chéquier, une hypothèque et puis (?) rien d’autre. Où se trouve votre argent en ce moment ? Où est votre salaire ? Qui détient votre crédit, votre hypothèque ? Votre banquier dans les voutes de sa banque ? Rien n’est moins certain. Une hypothèque est-ce de l’argent comptant ? Une carte de crédit est-ce de la monnaie ? Eh bien oui, une carte de crédit c’est comme de la monnaie. Quand vous utilisez votre carte de crédit, vous demandez à votre banque d’émettre de la monnaie pour payer ce que vous achetez aux commerçants qui lui-même dépose cet argent à la banque qui ne lui verse aucun intérêt sur ses dépôts, ou presque, mais encaisse les intérêts sur les prêts. Même chose pour votre hypothèque, votre marge de crédit bancaire et votre emprunt automobile, toutes ces formes de crédit, c’est de l’argent, sans être du Capital cependant, mais pouvant le devenir éventuellement. Du Capital Votre argent (crédit, hypothèque, emprunt, salaire déposé directement dans votre compte, allocation reçue de l’État) deviendra du Capital à deux conditions : 1- D’être mis en circulation via vos achats – ce qui est déjà le cas en ce qui concerne votre dette personnelle, votre hypothèque et votre emprunt automobile – vos versements mensuels faisant foi de la circulation de cet argent. 2- Que votre argent en circulation dans l’économie soit investi dans une entreprise qui fera produire de la plusvalue. Si l’investissement d’argent ne sert qu’à faire circuler l’argent spéculatif, cela ne constitue pas du capital productif, mais du capital spéculatif qui ne peut servir, pour l’investisseur-spéculateur, qu’à tenter d’accaparer une plus grande portion de l’argent déjà en circulation au détriment de ses concurrents. Un exemple sera ici utile. Lorsqu’en 2007, les banquiers mettaient sur le marché boursier des papiers «acidifiés» – des paquets de créances, hypothèques et emprunts – titrisés, accompagnés de la promesse de verser de forts dividendes à l’acheteur impudent et impru-

dent, ces banques attiraient vers elles de l’argent – c’est-à-dire une portion des profits financiers en circulation dans l’économie anarchique, jusqu’à ce que la bulle spéculative éclate et que les cours s’effondrent. Tous auront compris que si la Banque ABC, vend la créance d’Olivier Le salarié au spéculateur boursier La frime XYZ, cette transaction ne crée aucun travail – ne produit aucune valeur salariale – ne génère aucune plus-value. Alors d’où viennent les intérêts sur prêt que la Banque ABC devra verser au spéculateur boursier, ici La frime XYZ ? Ils proviennent du salaire d’Olivier Le salarié qui a gagé son salaire sur son hypothèque (notamment). Il est facile de comprendre que pour être profitable cette transaction financière nécessite deux conditions : A) la première, qu’Olivier conserve son emploi – et son revenu, quel qu’en soit la provenance – et la seconde; B) que les intérêts hypothécaires payés par Olivier augmentent sans cesse, car si monsieur Le salarié paie toujours des intérêts identiques, il n’y aura jamais augmentation de l’argent en circulation à se partager entre les créanciers (banques et spéculateurs) et toute l’opération d’arnaque boursière aura été inutile. Appliquons ces concepts à l’analyse de la crise économique systémique de 2008. La crise économique fut déclenchée par la combinaison de deux facteurs incontournables : i) d’une part, de très nombreux salariés étatsuniens, comme Olivier Le salarié, perdirent leurs emplois et; ii) les taux d’intérêt augmentèrent jusqu’au point que les salariés emprunteurs, même ceux ayant conservé leur emploi, ne parvenaient plus à rembourser leur hypothèque. Un paradoxe économique capitaliste Voici un paradoxe que les économistes patentés ne doivent jamais vous expliquer. Nous avons révélé précédemment que pour que l’opération pyramidale de titrisation d’actifs bancaires sulfureux soit profitable, cela requérait que les taux d’intérêt sur les prêts augmentent sans cesse sinon comment accaparer plus de profits bancaires (portion de la plus-value globale) pour son clan au détriment de ses concurrents? Hors, si les taux d’intérêt augmentent un très grand nombre de salariés deviennent incapables de rembourser leurs emprunts surévalués et ils font défaut de paiement, sont saisis et expulsés de leurs foyers (des millions de ménages aux États-Unis entre 2008 et 2012, même drame prolétarien en Espagne présentement), expulsions qui ne procure cependant aucun bénéfice aux banquiers ni aux spéculateurs boursiers floués. De la circulation de l’argent au Capital financier Chacun doit comprendre que la raison d’existence de la Banque ABC n’est pas de rendre des services financiers à Olivier Le salarié (ce n’est que le pré-

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texte pour ses activités bancaires). La Banque ABC retient et emmagasine son argent, son crédit, son hypothèque, son salaire, avant même qu’Olivier ne l’encaisse, et surtout, elle fait circuler son argent réel et virtuel (pas encore gagné ni empoché). Faire «circuler» l’argent signifie que la Banque ABC joue à la bourse sur les marchés mondiaux avec l’argent, le crédit d’Olivier et celui de ses camarades salariés. La banque spécule sur le prix du grain canadien et ukrainien, sur le coton égyptien, sur l’or et le diamant sudafricain, sur les actions de Renault et de Bombardier, d’Airbus, de Boeing et de Facebook. Faire «circuler» l’argent cela signifie, pour le Banquier ABC, de faire du pognon avec l’argent d’Olivier, sans travailler 8 heures à l’usine c’est assuré. Mais cette circulation de l’argent, d’un portefeuille d’actions à un autre, d’un fonds de placement à un autre, ne produit aucune richesse, aucune marchandise, aucune valeur réelle, aucun bien immobilier, aucun produit mobilier, ni aucune valeur. Alors comment se fait-il que le banquier utilisant 10 milliards de dollars que lui ont confiés nombre d’Oliviers salariés, l’ait placé en actions Facebook et que le lendemain matin la Banque ABC se retrouve détentrice de 12 milliards de dollars de valeurs Facebook ? Y a-t-il eu production de valeur – de richesse – de patrimoine – de Capital chez Facebook pour deux milliards $ pendant la nuit ? Évidemment non ! La société Facebook ne produit aucune richesse aucune-marchandise tangible. La firme Facebook maintien en fonction un système (en location), de moyens de communication informatiques sur Internet permettant à vos enfants de s’expédier des images et des messages sympathiques (le plus souvent) et elle espère qu’on lui achètera de la publicité et des services informatiques. Les deux milliards de renchérissements des actifs de la firme Facebook constituent une émission de monnaie spéculative, inflationniste, moralement frauduleuse, mais juridiquement légale sous le système d’économie politique capitaliste. Ces deux milliards de dollars constituent une anticipation sur la capacité de la firme Facebook d’attirer vers elle, comme dans une pyramide de Ponzi, d’autres banquiers-financiers-boursicoteurs- spéculateurs qui viendront ten-

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ter leur chance à la Loto boursière, où rien ne se crée, rien ne se perd, mais où tout se transforme en argent spéculatif et inflationniste, mais cet argent n’est souvent que du vent comme nous l’expliquons au paragraphe suivant. Nous venons d’observer que l’argent, le salaire réel et même virtuel-anticipé d’Olivier Le salarié, est transformé en actions bidon, en argent virtuel spéculatif inflationniste. Jusqu’au jour ou un gros banquier investisseur et quelquesuns de ses amis membres du sérail capitaliste, décideront d’encaisser leur «profit», c’est-à-dire de vendre leurs actions Facebook alors que le prix est gonflé – soufflé – arnaqué, ces initiés empocheront ainsi leur pognon. Si votre banquier ne fait pas partie des sélects magouilleurs de premier rang qui ont repris leur mise avant tous les autres – il perdra tout, ses actifs Facebook acheté 10 milliards de dollars et gonflé instantanément jusqu’à 12 milliards ne vaudront plus que 100 millions de dollars ou moins. La société canadienne Nortel vendait ses actions 124 $ en 2000 et seulement 0,47 $ en 2002. Sa capitalisation totale à la bourse de Toronto se chiffrait à 398 milliards $ en 2000 et ne valait plus que 5 milliards $ en 2002 (2). La fausse monnaie «inventée et éventée» se sera volatilisée ? Rien ne se perd, rien ne crée, tout se transforme en argent ou en dépôts de bilan ! L’illusion devient «actions» puis redevient illusion, voilà la transformation banquièreboursière des actions-spéculations. Les salariés chypriotes ont vécu la résultante de cette manigance bancaire boursière un matin de mars 2012, leur banque était fermée et leur argent séquestré. Quelques semaines plus tard, ils apprenaient que 40% de leurs économies avaient été expropriées par leurs banquiers et ne leur seraient jamais remboursés, sans compter que l’État chypriote aura dû verser des milliards d’euros aux banquiers floués par leurs camarades chacals des banques du continent. Un texte de Robert Bibeau (robertbibeau@hotmail.com) Pour en savoir plus : http://www.les7duquebec.com/7-aufront/189621/


Économie

Ce que le gouvernement veut faire

Un modèle québécois performant et durable La restructuration de l’État à laquelle s’est attelé le gouvernement Couillard et la révision des programmes qui l’accompagne ne visent pas une remise en question du modèle québécois. Au contraire, il s’agit d’en assurer la pérennité.

C’est ce qu’affirme, dans une entrevue accordée à notre confrère Le Devoir, Jean-Marc Fournier, le leader parlementaire du gouvernement et ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne et ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques. Le modèle québécois, « il n’est pas remis en question. On essaie juste de s’assurer qu’il dure. Et pour qu’il dure, pour qu’il y ait de la pérennité là-dedans, il faut qu’il soit performant. » Ce modèle, il s’inspire d’une « certaine idée de corvée », une « mise en commun », avec « nos taxes et nos impôts », qui permettait « de nous donner les services qu’on voulait », décrit Jean-Marc Fournier. « Peut-être qu’ailleurs, ils n’ont pas

fait ces choix-là. » « Comme modèle de société, il y avait cette idée-là qui est collée aussi sur [la façon dont] nos droits individuels et nos droits collectifs sont interprétés dans notre société. C’est ça, le modèle québécois », poursuit le ministre. Pour Jean-Marc Fournier, préserver le modèle québécois ne signifie toutefois pas que tous les programmes gouvernementaux soient immuables. « Est-ce que le modèle québécois, c’est de ne jamais poser de questions sur nos programmes, même sur ceux qui pourraient être inefficaces ? », lance-t-il, en répondant par la négative. Trois phases pour assainir les finances publiques Jean-Marc Fournier décrit en trois phases l’exercice d’assainissement des finances publiques auquel s’est attelé le gouvernement Couillard. La première phase, c’est un strict contrôle des dépenses, assorti de compressions dans l’appareil administratif et d’un plan de stimulation économique à court terme. C’est la phase la plus « paramétrique »

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des trois avec le dépôt du premier budget Leitao au début de juin et des crédits budgétaires. Puis, le gouvernement libéral mettra rapidement sur pied la Commission sur la réforme de la fiscalité ainsi que la Commission permanente de révision des programmes. Cette deuxième phase pourrait donner lieu à des changements en cours d’année. « Il est possible qu’il y ait des lois qui découlent de la phase 2 », indique Jean-Marc Fournier.

Enfin, la troisième phase sera marquée par la présentation d’un budget équilibré pour 2015-2016 : réforme de la fiscalité et première véritable révision des programmes seront au menu. Le gouvernement Couillard compte beaucoup sur les travaux de la Commission permanente de révision des programmes pour convaincre la population de l’importance de réformer l’État québécois. « M. Couillard l’a dit : il voulait un dialogue social, fait remarquer le leader. Ce que j’entends, ce que je vois, c’est que cette commission, elle

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M Jean-Marc Fournier

va être le véhicule de dialogue avec la population, donc de débats politiques. » Cette commission fournira une « analyse scientifique » des programmes, de leurs avantages et de leurs inconvénients, ainsi que des effets qu’aurait leur modification ou leur abolition, expliquet-il. Jean-Marc Fournier note avec satisfaction que 122 des 125 députés de l’Assemblée nationale partagent un « objectif commun », celui d’atteindre l’équilibre budgétaire. Seuls les trois élus de Québec solidaire ne sont pas de cet avis.


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Économie

L’équation de Leïtao : de grosses économies à réaliser …mais sans toucher aux impôts et aux tarifs Si rien n’est fait, la situation économique du Québec pourrait ressembler à celle du Québec d'ici 5 ans, avait prévenu le ministre Carlos Leitao : « C'est crucial que l'État maintienne sa marge de manœuvre pour qu'on puisse nous-mêmes décider quelles mesures mettre en place. Mes cousins au Portugal n'ont plus le choix. Les décisions leur sont imposées de l'extérieur et ils doivent s'adapter. Je veux contribuer à ce qu'on puisse maintenir notre droit de choisir », a affirmé vendredi le nouveau ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, en entrevue à RDI économie. Questionné à savoir jusqu'où la situation du Québec se compare à celle de la Grèce ou du Portugal, M. Leitao a répondu que « si on ne fait rien, si on allait tous en vacances et qu'on laissait les choses aller, d'ici 5 ans, on y serait. La situation est assez préoccupante. Nous sommes dans un engrenage de déficit structurel. L'économie n'est pas en récession, et pourtant, nous avons un déficit », a soutenu le ministre des

Finances. Même s'il estime que le Québec est riche et possède les outils et les actifs nécessaires pour se développer, M. Leitao soutient que « le temps commence à presser, parce que la dette est déjà élevée. Et non seulement nous avons un déficit, mais nous avons besoin d'investir dans nos infrastructures, donc la pression financière sur le Québec est énorme ». Le produit intérieur brut (PIB) du Québec, c'est-à-dire sa production totale de biens et services, représente 20 % de l'économie du Canada, tandis que les Québécois représentent 23 % de la population du Canada. « Il y a eu beaucoup de progrès au cours des dernières années, mais il y a encore du chemin à faire », soutient M. Leitao, qui doit présenter son premier budget le mois prochain. Budget : impôts et tarifs intouchables ? Ceci dit, selon les déclarations sur ce

sujet, le premier budget Leitao n’alourdira pas le fardeau fiscal des Québécois. Le gouvernement libéral s’abstiendra de tirer vers le haut les tarifs. Il se gardera aussi de relever les taux d’imposition et de taxation. « Nous n’avons pas l’intention d’augmenter les taxes, les impôts ou les tarifs », a affirmé le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. Il écarte l’idée de « recourir à davantage de tarification » afin de renflouer les coffres de l’État comme le recommande le rapport d’experts commandé à Luc Godbout et à Claude Montmarquette. L’équipe économique libérale s’affairera tout d’abord à freiner la croissance des dépenses de la « machine gouvernementale », a précisé M. Coiteux. Le Conseil du trésor a enjoint aux ministres de réduire les dépenses de 2,4 milliards pour l’exercice en cours, a pour sa part rapporté La Presse. L’information n’a toutefois ni été confirmée ni infirmée.

M Carlos Leitao

Le gouvernement « poser[a] des gestes » à défaut de quoi il bouclera l’année 2014-2015 avec un déficit de 5,5 milliards de dollars, a indiqué le ministre des Finances, Carlos Leitao. Le gouvernement libéral mettra en branle « dans les prochains mois » le processus de révision permanente des programmes, où se fera un exercice « pas mal plus créatif » et « pas mal plus stimulant » qui permettra au Québec de sortir d’une spirale de déficits structurels, a indiqué M. Coiteux. « Tous les partis, y compris le citoyen payeur de taxes [seront conviés] », a-t-il précisé.

Des coupures dans l’aide sociale?

Le gouvernement peut épargner un milliard de dollars en adoptant six mesures d'économies dans le réseau de la santé et des services sociaux, estime le Regroupement provincial des comités des usagers, qui craint des coupures de services lors du prochain budget québécois. L’aide sociale ne sera pas épargnée. Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, a d’ailleurs confirmé que des coupes « essentiellement » administratives étaient au programme. M. Blais, comme l’ensemble de ses collègues ministres, doit gratter les fonds de tiroir pour respecter la cible de déficit (1,75 milliard) fixée pour l’année 2014-2015. En point de presse, le ministre n’a pas précisé l’ampleur des compressions à venir dans son ministère mais a assuré vouloir protéger les citoyens les plus « vulnérables ». « Notre priorité, c’est que ces coupures-là soient au niveau administratif », a-t-il déclaré. Réagissant à ces différentes déclarations, le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU), le principal porte-parole des usagers du réseau québécoise de la santé et des services sociaux, fait savoir que Ses recommandations ont été transmises au ministre des Finances, Carlos Leitao, en vue du budget 2014-2015 qui doit être dévoilé

en juin.

Les usagers ne sont «jamais consultés», selon Pierre Blain, directeur de l'organisation. Il se plaint de voir le gouvernement consulter uniquement les syndicats, les chambres de commerce et autres acteurs de la santé, tout en ignorant les bénéficiaires des services. Il est nécessaire d'agir rapidement en misant sur les économies possibles dans l'appareil de gestion plutôt que d'attendre d'être dans un cul-de-sac qui forcera des coupes importantse dans les services, selon M. Blain. Il se dit «très inquiet» des annonces qui pourraient être faites à l'occasion du prochain budget. Le mémoire transmis se veut un outil permettant au ministre d'explorer de nouvelles avenues pour économiser.

soins à domicile annoncés par l'ancien gouvernement, a indiqué le Regroupement.

Le Regroupement affirme que ses recommandations s'appuient sur de «nombreuses études sectorielles», mais aussi sur le «simple bon sens». «La première proposition que nous faisons, c'est de bien sûr reporter les augmentations salariales des médecins et de faire ainsi une économie de 270 millions $. C'est une des coupures que nous proposons qui n'est pas dans les services aux usagers», a indiqué Pierre Blain, à l'occasion d'une entrevue avec La Presse Canadienne. La seconde proposition touche les coûts externes liés à l'informatisation nécessaire du réseau de la santé et des services sociaux.

«Nous sommes très inquiets par les coupures supplémentaires qui doivent être faites lors du prochain budget. C'est pour cela que nous proposons des coupures d'un milliard de dollars qui n'affecteront aucunement les services aux usagers»

«On pense que l'informatisation peut permettre d'effectuer des coupures de 146 millions $, notamment en matière de consultants. L'informatisation est un gouffre financier. Ça devait coûter 500 millions, maintenant, c'est plutôt 1,5 milliard. On dit qu'on peut réduire les coûts», a soutenu M. Blain.

Si le ministre effectue les coupures suggérées, cela pourrait permettre de maintenir les investissements dans les

Une réorganisation des fonctions administratives, d'encadrement et de suivi des usagers dans les établisse-

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M Martin Coiteux

ments et le resserrement dans l'application du modèle des groupes de médecine familiale sont aussi des solutions mentionnées dans le mémoire du Regroupement. Par ailleurs, il est proposé que le gouvernement mise davantage sur le maintien à domicile des nouveaux usagers dont l'état de santé peut le permettre. L'organisation propose également une tarification dégressive pour les prix des médicaments génériques d'ordonnance. «C'est une économie de 122 millions $ pour les dix médicaments génériques les plus importants. Le commissaire à la santé a proposé cette mesure. L'Alberta le fait et les résultats sont là. Il faut négocier le prix de ces médicaments», selon M. Blain.


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Attentes

Les fonctionnaires québécois sont-ils laissés-pour-compte?

Les fonctionnaires québécois sont-ils sous payés? Pour certains d’entre eux, sans doute. Les syndicats agitent d’ailleurs à cet effet, une étude de l’Institut de la Statistique (ISQ) dont l’une des principales conclusions est que l'écart entre les fonctionnaires québécois et les autres salariés syndiqués ne cesse de se creuser. Plus particulièrement, les syndicats des secteurs publics et parapublics du Québec préparent le terrain pour réclamer des hausses salariales dans le cadre du renouvellement des conventions collectives. Et à l'objectif du déficit zéro du gouvernement, ils opposent la nécessité d'un rattrapage salarial. « Un premier volet de récupération salariale est lié à la récupération salariale du retard que l'on accuse quand on se compare avec la majorité des autres salariés du Québec. C'est 8,3 % de récupération qu'on a à faire », affirme la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. Est-il juste de parler d'un écart salarial de 8,3 % entre les employés de l'administration québécoise et l'ensemble des autres salariés du Québec? Oui.

Selon l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), la rémunération globale des employés de l'administration québécoise est inférieure de 8,3 % à celle de l'ensemble des autres salariés québécois, dans les entreprises de 200 employés et plus. Il ne s'agit pas d'un clivage privé-public, mais plutôt de disparités entre travailleurs syndiqués. Patrice Gauthier, directeur des statistiques sur le travail et la rémunération à l'Institut de la statistique du Québec, constate que depuis plusieurs années, l'écart entre les fonctionnaires québécois et les autres salariés syndiqués ne cesse de se creuser. « C'est sûr que dans l'administration québécoise au cours des dix dernières années, les augmentations salariales n'ont pas été très importantes. On parle de 2004-2005 où il y a eu un gel des salaires, ensuite 2006 à 2009, des augmentations de 2 %. Et puis 2010, 2010 à 2013, c'est à peu

près l'équivalent de 1 % par année. Donc ce qui est moins que ce qui est offert dans le marché ».

On note un retard de 25,3 % par rapport au secteur public, et de 20,7 % par rapport au secteur privé.

Toujours selon l'ISQ, en 2013, la rémunération globale des employés de l'administration québécoise a été nettement plus faible que celle des autres salariés syndiqués.

Par contre, la rémunération globale des employés de l'administration québécoise est supérieure à celle des autres salariés non syndiqués (7,4 %) et à celle des travailleurs non syndiqués du secteur privé (9,4 %).

Les employés de l'État québécois réclament un rattrapage salarial

Conséquence du constat ci-dessus : Le Front commun a annoncé qu'il visait des hausses salariales moyennes de 4,5 % par année pendant trois ans, dont 2 % de rattrapage avec le secteur privé, en plus d'une amélioration des conditions de travail. Les grands syndicats dévoilent ainsi les propositions qu'ils entendent présenter à leurs membres de la fonction publique québécoise en prévision du renouvellement des conventions collectives à la fin de mars 2015. Réunis récemment dans un hôtel du centre-ville de Montréal, Daniel Boyer, président de la FTQ; Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN, et Louise Chabot, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) ont manifesté leur intention de défendre bec et ongles les services publics prodigués par leurs plus de 400 000 membres, alors que le gouvernement Couillard semble déterminer à donner un tour de vis en matière de gestion des finances publiques.

Retenir la main d’œuvre

Le Front commun dit ainsi s'attaquer aux problèmes d'attraction et de rétention de la main-d’œuvre pour « assurer l'avenir » des services publics; il est d'ailleurs confronté à une ambition gouvernementale de gel des embauches et de non-remplacement d'un départ sur deux, tandis que, de l'avis des chefs syndicaux, environ 35 % des employés de l'État seront admissibles à la retraite d'ici quelques années. « Nous assisterons au plus grand renouvellement de main-d’œuvre de l'histoire de nos services publics, stipule Mme Chabot. Ce renouvellement s'effectue à une période où, en fonction du déclin démographique, la population active du Québec diminue. Tous les secteurs d'emploi, tant public que privés, seront en concurrence les uns les autres pour attirer les travailleurs dont ils ont besoin. En fonction de la dégradation des conditions de travail du secteur public, qui voudra encore y travailler? Sans personnel pour donner les services à la popula-

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tion, c'est l'avenir du secteur public québécois qui est en jeu. »

Le président de la FTQ, Daniel Boyer, rappelle pour sa part qu'il faut « combattre le discours d'austérité du nouveau gouvernement, et regarder non pas seulement la colonne de dépenses, mais également la colonne des revenus et tenter d'augmenter ceux-ci ». « D'ailleurs, poursuit-il, autant le FMI que l'OCDE ont admis qu'il était peutêtre erroné de trop se positionner dans une perspective d'austérité. Il y a de l'argent dans le réseau, et qui est facilement récupérable: on donne des contrats en PPP, en sous-traitance, on fait appel à des agences de personnel qui coûtent beaucoup plus cher que le personnel en place. » Les trois centrales syndicales désirent donc, outre la question du rattrapage salarial, lancer une grande consultation provinciale sur la fiscalité, faisant écho à un exercice similaire annoncé par le gouvernement Couillard.

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Conditions de travail Autre objectif prioritaire du Front commun : celui de la sécurité d'emploi, puisque, « contrairement aux clichés », 52 % des employés de la fonction publique sont des travailleurs aux conditions moins que reluisantes, dont 35 % « occupent des postes à statut précaire et gagnent en moyenne moins de 25 000 $ par année ». Persuadés qu'il est possible d'aller chercher les fonds nécessaires au maintien des services publics et des conditions de travail décentes pour les employés syndiqués, les leaders syndicaux consulteront leurs membres pour se préparer à une nouvelle ronde de négociation avec le grand argentier de l'État. Ira-t-on jusqu'à la collision entre les ambitions salariales et l'austérité? « Nous ne voulons pas de grève, martèle plutôt M. Boyer. Nous voulons négocier, et nous voulons négocier rapidement pour conclure des ententes. »


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Conjoncture

Productivité : Le Québec dans la bonne moyenne…

… pour ce qui est de la main-d’œuvre; mais il est pénalisé par sa structure industrielle

Si le Québec accuse un retard sur sa voisine ontarienne et la moyenne canadienne en matière de production par heure travaillée, ce n’est pas parce qu’on y travaille plus mal ou moins fort qu’ailleurs, mais à cause de sa structure industrielle qui compte moins de secteurs à forte valeur générée, comme l’industrie pétrolière albertaine ou les secteurs ontariens de l’auto et de la finance, conclut une note de recherche d’une dizaine de pages dévoilée mercredi par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS).

Bons travailleurs En fait, lorsqu’on transpose la productivité des travailleurs québécois à une économie qui aurait le même tissu industriel que celui de l’Ontario, on se retrouve avec un Québec dont le produit intérieur brut par heure travaillée aurait crû de 20 % de 1997 à 2012, comparativement à 16,4 % en Ontario et 18 % en moyenne au Canada. Cette économie québécoise là aurait tellement bien fait qu’elle aurait, aujourd’hui, complètement rattrapé son retard historique sur la voisine ontarienne. Structures obsolètes « Ça ne veut pas dire qu’on ne produit pas moins de richesse que les autres, mais qu’il faut sortir du mythe d’un Québec peuplé de travailleurs moins productifs, a déclaré en entretien téléphonique à notre confrère Le Devoir l’auteur de la note, Mathieu Dufour. Il

s’agit, en bonne partie, d’un problème de structure industrielle et, par conséquent, de politiques des gouvernements. Car cette réalité n’est pas le fruit du hasard ou d’une logique de marché. C’est le résultat d’une longue série de décisions politiques, principalement prises par Ottawa, mais aussi par Québec, et qui ne peuvent être corrigées que par d’autres politiques. »

Le chercheur constate, par exemple, que la productivité horaire a augmenté au Québec, de 1997 à 2012, de 36 % dans le secteur financier, où il se produit en moyenne 49 $ par heure travaillée contre 16 % en Ontario, que la hausse a été de 26 % dans le secteur manufacturier (44 $/h) contre 18 % en Ontario et que l’amélioration s’est élevée à 49 % dans les services d’utilité publique (222 $/h) contre 6 % en Ontario. Il rappelle toutefois que la finance ne compte que pour 5,8 % de l’économie québécoise, contre 7,2 % en Ontario, et que si le secteur de la fabrication est proportionnellement plus important au Québec (19,9 %) qu’en Ontario (17,7 %), le Québec s’est traditionnellement spécialisé dans l’industrie légère, moins productive, alors que l’Ontario compte une plus forte proportion d’industries lourdes, comme l’automobile et la machinerie. Pas d’ «effet impôts» Ce qui ne veut pas dire que les Québécois ne travaillent pas, en moyenne, moins d’heures dans une année que le reste des Canadiens, ni que le

Québec ne souffre pas aussi du fait que ses entreprises sont généralement de plus petite taille, ni encore que certains des secteurs industriels québécois ne se révèlent pas moins productifs qu’ailleurs au pays. C’est le cas, entre autres, du secteur de la santé (recul de la productivité de 23 % en 15 ans contre -7 % en Ontario) et de celui de la construction (recul de 4 % au Québec contre une amélioration de 12 % en Ontario). « Nous n’avons pas essayé d’expliquer ces écarts défavorables, dit Mathieu Dufour. Mais dans le cas de la construction, on ne peut pas s’empêcher de penser à toutes ces histoires de corruption qu’on a entendu raconter ces dernières années. »

Recrutement

Emploi

Le marché canadien fléchit…

Des pertes d’emplois, mais un taux de chômage stable Le marché du travail canadien a perdu 29 000 emplois en avril, un déclin inattendu qui constitue sa pire performance mensuelle depuis le début de l’année. Le taux de chômage national s’est néanmoins maintenu à 6,9 % pour un deuxième mois consécutif, ce qui semble démontrer que certains Canadiens ont baissé les bras dans leur recherche d’emploi, selon Statistique Canada. Les données contenues dans l’Enquête sur la population active viennent sérieusement tempérer l’optimisme des économistes. Selon Thomson Reuters, ces derniers s’attendaient en moyenne à la création de 12 000 emplois en avril. Il faut remonter à décembre 2013 pour observer un recul d’une ampleur plus significative sur le marché du travail au Canada. L’économie canadienne avait alors perdu quelque 44 000 emplois. « Il s’agit évidemment d’une déception », a affirmé l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter. « Cela s’inscrit dans la tendance que nous avons observée au cours des six derniers mois, c’est-à-dire un recul suivi d’une croissance, puis une croissance suivie d’un recul. Au Canada, le secteur de l’emploi est en mon-

tagnes russes.» De fait, les pertes d’emploi enregistrées en avril surviennent après une performance notable en mars, alors que 42 900 emplois avaient été créés. Cela signifie donc que 14 000 emplois se sont ajoutés au cours de cette période de deux mois. Au-delà de cette volatilité mensuelle, il faut surtout retenir que la croissance de l’emploi est plus timide, d’après M. Porter. « Au cours de la dernière année, [la croissance] a été juste assez forte pour faire fléchir légèrement le taux de chômage. » Pire performance au Québec Selon l’enquête de l’agence fédérale, le nombre d’emplois a chuté dans sept des dix provinces. La pire performance revient au Québec, où le nombre de personnes en emploi a diminué de 32 000. Malgré cette baisse, le taux de chômage s’est maintenu à 7,6 %, moins de personnes ayant été actives sur le marché du travail. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi au Québec était pratiquement inchangé. En Ontario, l’emploi n’a pas beaucoup bougé le mois dernier. Le taux de chômage s’y est établi à 7,4 %.

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Ceux qui seraient tentés de proposer de nouvelles vagues de réduction des impôts des entreprises pour leur permettre, en retour, d’augmenter leurs investissements dans de nouvelles technologies plus productives seront déçus, dit-il dans une seconde partie de sa note de recherche. Un examen des variations du taux effectif d’imposition sur le revenu des entreprises et de leur niveau d’investissement depuis le début des années 1980 ne semble montrer aucun lien du genre, au contraire. « On serait même plutôt porté à croire le contraire ces dernières années, note Mathieu Dufour, les baisses d’impôt des entreprises s’étant accompagnées d’une stagnation, voire d’une baisse du niveau de leurs investissements. Non, c’est de politiques industrielles dont le Québec aurait besoin. »

2600$ pour recruter un jeune cet été

Vous êtes un OBNL et vous avez besoin d’employés cet été? Le programme Valorisation Jeunesse vous permet d’embaucher un ou plusieurs étudiants durant l’été et vous recevrez un forfait pour chaque jeune de 2600$ pour 7 semaines de travail à 35h/s. Âgés de 16 à 18 ans, les participants sont sélectionnés dans leur école, motivés et désireux d’apprendre. Voici des exemples de ce qu’ils peuvent faire pour vous : Service à la clientèle, vente, entretien, réception, inventaire, travail de bureau, marketing, service aux tables, aide en cuisine, Commis d’épicerie, etc. De nombreuses entreprises font recours à ce programme. On citera, entre autres Gestion Juste pour rire, Les Restaurants McDonald's, Les Rôtisseries St-Hubert, V interaction, Le Commensal, Tigre Géant, Hydro Québec, L’Agence de la Santé et des Services Sociaux de Montréal, la STM, Dans un jardin, Canadian Tire, etc. À votre tour!

Information : 514 598-7319

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Montréal

Ville ouverte Numérique, développement durable et transport

Accord avec Paris Lors de leur première rencontre dans la Ville Lumière, les maires de Montréal et de Paris concluent un accord de coopération qui touche notamment le numérique. Les maires Denis Coderre et Anne Hidalgo se sont entendus pour aider les entreprises des deux côtés de l'Atlantique à accéder à leur marché respectif. Les deux villes entendent également échanger et profiter des expériences de l'autre dans divers dossiers comme le développement durable et le transport. « Moi, je suis intéressé par le modèle de Montréal sur les questions du traitement de la grande pauvreté dans nos rues, a déclaré Mme Hidalgo. Ce sont des sujets sur lesquels nous avons, à Paris, des défis à relever. Je souhaite aussi voir comment une ville comme Montréal avance sur ces sujets. » « Je pense que nous avons beaucoup de choses qu'on peut développer ensemble », a ajouté le maire de Montréal. Recevant un maire étranger pour la première fois depuis son élection en avril dernier, la mairesse Hidalgo a parlé d'une longue amitié entre les deux villes. « Deux nouveaux maires qui ouvrent une nouvelle page », a-t-elle déclaré en présence de son homologue québécois. Le maire de Montréal, qui a souligné le côté humain de Mme Hidalgo, a indiqué que son administration aiderait Paris à recenser le nombre de sans-abri sur son territoire.

Autobus

Chauffeurs en danger Agressions physiques, menaces, insultes... Les chauffeurs d'autobus se plaignent d'être de plus en plus souvent victimes de la « rage » des automobilistes, mais également de la « rage » des usagers. Des rapports d'incidents enregistrés par le Réseau de transport de Longueuil font état du phénomène. 350 incidents ont été déclarés. Les rapports font également état de 95 agressions verbales en et 21 agressions physiques, sans compter celles qui n'ont pas été déclarées. Caméras réclamées Les autobus ne sont pas munis de caméras. Il n'y a même pas de système de communication radio dans tous les véhicules. Le Réseau de transport promet que d'ici deux ans, le quart de la flotte sera muni de caméras. « En raison des coûts », explique la porte-parole Nadia Goyer, « on ne le fait pas avec les anciens bus ». Pour sa part, la Société de transport de Montréal installera des caméras dans ses autobus de nuit dès l'année prochaine.

Rage au volant « Tout le monde est sous pression », analyse Nadia Goyer. « L'année passée, avec les travaux et la situation du pont Champlain... personne ne serait honnête pour dire que personne n'a senti de la tension à nulle part. On est tous des automobilistes et on l'a tous vu ». Plusieurs cas de rage au volant ont récemment fait la manchette au Québec. Les passagers des autobus sont parfois victimes de ces conduites dangereuses sur la route. Au total, 90 ont chuté ou se sont blessés en 2013.

Mœurs

Traite de personnes : Le SPVM en mode action La « constante évolution » de l'industrie du sexe et son omniprésence dans les rues de la métropole poussent le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) à trouver des moyens de corriger la situation.

nous démontre qu'il y a une situation problématique sur le territoire de Montréal », a expliqué l'inspecteur-chef Paquin, qui planche sur la stratégie depuis l'an dernier avec divers collaborateurs.

« Actuellement, la prostitution, le proxénétisme et le contrôle des filles - donc, la traite - représentent la deuxième source de profit du crime organisé. Ça va directement après les stupéfiants et juste avant le trafic des armes », a illustré l'inspectrice-chef Johanne Paquin, l'une des maîtres d'œuvre du plan d'action triennal récemment déposé.

À l'heure actuelle, les brigades d'intervention du SPVM en matière de prostitution sont scindées : une dizaine d'enquêteurs se consacrent à la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales, tandis qu'environ une quarantaine se chargent de tout ce qui concerne la prostitution adulte et la traite de personnes à des fins d'exploitation sexuelle.

Il s'agit donc d'un dossier « prioritaire » pour le SPVM, qui se fixe le double objectif de venir en aide aux potentielles victimes d'exploitation sexuelle et de traquer ceux qui les exploitent. « La lecture qu'on a faite de notre environnement au cours des dernières années

Dans son plan directeur, le service de police prône entre autres la création d'une escouade métropolitaine mixte (EMM) qui serait responsable des enquêtes en matière de traite de personnes et de proxénétisme et à laquelle se grefferaient des enquêteurs des cou-

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ronnes nord et sud de Montréal, de la Sûreté du Québec et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

opérations compliquent encore plus la tâche.

« On sait très bien que dans cette problématique-là, les victimes sont mobiles. Si elles opèrent sur le territoire de Montréal et (que les proxénètes) sentent la soupe chaude à un moment donné, ils transportent les filles ailleurs, sur un autre territoire », a souligné l'inspectrice-chef Johanne Paquin.

« Il y en a de moins en moins de prostitution sur la rue; ça représente environ 3 % de la grande situation de la prostitution, a affirmé l'inspecteur-chef Paquin. C'est presque disparu. Il y a différentes formes de prostitution : à travers les bars, les services d'escorte, les salons de massage, les hôtels, sur Internet, etc. »

Si le phénomène de la prostitution est omniprésent dans la métropole, il est difficile de quantifier son ampleur en raison des constantes transformations survenues dans l'industrie du sexe au cours des dernières années.

Le SPVM espère néanmoins parvenir à brosser d'ici 2016 un portrait plus détaillé de la situation à Montréal, qu'il considère toujours comme une « plaque tournante » de l'industrie du sexe.

L'époque où ceux qui vivaient des fruits de la prostitution arpentaient les rues pour dénicher des clients est révolue, sans compter que le caractère tentaculaire de l'industrie et la clandestinité des

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Pour l'heure, le service de police préfère ne pas évoquer d'échéancier fixe pour la mise en place des mesures présentées dans le plan. Son coût n'est pas non plus détaillé.


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Montréal

Ville explosive

Dix-neuf bombes désamorcées à Ahuntsic-Cartierville… Un jeune souffrant de troubles mentaux arrêté

L’opération de désamorçage d'explosifs du SPVM dans Ahuntsic-Cartierville a duré toute la nuit Une opération pour neutraliser des engins explosifs artisanaux à l'intérieur d'un immeuble résidentiel a été menée dimanche 18 mai 2014, dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Des artificiers du groupe tactique d'intervention du SPVM a désamorcé un par un tous les engins découverts dans le triplex. La police a dû les faire détonner pour y parvenir, et des détonations ont été entendues au cours de la nuit. Le SPVM avait prévenu les résidents du quartier qu'ils n'avaient pas à s'inquiéter. Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été arrêté par les policiers. Il souffre probablement d'instabilité mentale, selon le SPVM. Il demeurait avec sa famille dans le triplex et n'entretient

aucun lien avec des organisations terroristes, confirme la police. On ne sait pas comment ont été fabriqués les explosifs artisanaux.

Vers 8 h dimanche, le périmètre a été levé et les habitants des cinquante résidences évacuées ont pu réintégrer leur résidence. Certains avaient été pris en charge par la Croix-Rouge, alors que d'autres ont passé la nuit chez des amis. Quatre chefs d’accusation Le jeune homme de 18 ans fait face à quatre chefs d'accusation : avoir fabriqué et/ou eu en sa possession une substance explosive avec l'intention de mettre la vie en danger, possession de poudre explosive et de matériel incendiaire, ainsi que de possession d'armes dans un dessein dangereux. Le jeune homme a brièvement comparu au palais de justice de Montréal. Vêtu d'un t-shirt rouge, il semblait épuisé et

dépassé par les événements. La Couronne s'est opposée à sa remise en liberté, et il doit comparaître à nouveau mardi matin. Avant son enquête sur remise en liberté, il doit rencontrer d'urgence un intervenant psycho-social, afin d'évaluer s'il est apte à subir son procès. Une demande d’aide sans réponse Ce sont ses parents qui ont trouvé le matériel dans leur résidence de Cartierville et qui ont alerté les policiers, samedi matin.

Les parents et la sœur de Jordi ont pris cette décision en famille pour que le jeune homme reçoive de l'aide, et non pour qu'il soit jugé comme un criminel, ont-ils confié à TVA Nouvelles. «Il voulait emmener tout avec lui et s'exploser lui-même», a raconté la mère du jeune homme de 18 ans, visiblement secouée par les événements.

Centre communautaire islamique de l'est de Montréal

Un quatrième attentat déjoué

Un homme qui aurait tenté de lancer un cocktail Molotov dans un établissement islamique du quartier Rosemont, à Montréal, dans la nuit du mardi 20 mai, a été surpris par la police qui a dû recourir à un pistolet à impulsions électriques pour le neutraliser. Le suspect âgé de 47 ans a été transporté à l'hôpital. Des enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) l'interrogeront lorsque son état de santé le lui permettra.

Selon elle, il s'agit d'un geste de désespoir de la part de son fils, et elle assure qu'il ne voulait pas faire de mal à autrui. En juillet dernier, Jordi a fait une tentative de suicide, et sa famille dénonce le fait qu'il n'a plus jamais eu de suivi par la suite. Pas de diagnostic «Il me disait souvent: "Maman, c'est dommage, il y a tellement de gens qui souffrent, qui ont une maladie comme moi et qui ne sont pas diagnostiqués et qui se suicident. Les gens ne savent pas pourquoi ils se suicident, c'est parce qu'ils n'ont pas d'aide"», a confié sa mère.

Selon ses proches, le jeune homme luimême savait qu'il était atteint d'un problème de santé mentale et était complètement déboussolé. Il trouvait difficile de ne pas avoir de diagnostic précis.

Cocktail Molotov dans la Petite-Italie

Pizza boum !

Une pizzeria a été la cible d'une attaque au cocktail Molotov dans l'arrondissement Rosemont-La-Petite-Patrie, à Montréal, tôt dimanche 18 mai 2014 au matin.

René Daoust avait été arrêté en flagrant délit dans la nuit de lundi à mardi

Des témoins ont vu un homme quitter le commerce Pizza Motta, situé à l'intersection des rues Henri-Julien et Mozart, tout près du marché Jean-Talon. Le cocktail Molotov a provoqué un début d'incendie qui a été maîtrisé par les pompiers. L'enquête a été confiée à la Section des incendies criminels du Service de police de Montréal.

Le SPVM rapporte que depuis le début d'avril, le Centre communautaire islamique de l'est de Montréal a subi quatre attentats, dont le plus récent, samedi 17 mai 2014. La surveillance policière a donc été accrue dans les environs de l'établissement situé sur la rue Bélanger, à l'angle de la 23e Avenue. René Daoust s'est présenté sur les lieux vers 2h00, mardi, avec un cocktail Molotov et muni d'un sabre. Les policiers sont intervenus avant sa tentative d'incendier l'édifice mais selon le SPVM, l'homme était très agité et vociférait des propos menaçants. L'usage du pistolet à impulsions électriques a été décidé à ce moment. Plus tard, les policiers ont trouvé dans son automobile une imitation d'arme de poing.

René daoust avait en effet écopé d’une sentence suspendue pour avoir proféré des menaces envers des manifestants anti-charte. Source : Presse canadienne

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Justice

Certificats de sécurité

«Constitutionnels» selon la Cour suprême Dans un jugement unanime, le plus haut tribunal a confirmé le 14 mai 2014, la constitutionnalité du système canadien des certificats de sécurité et la validité de celui émis contre Mohamed Harkat. La Cour suprême, qui entendait la cause du résident d'Ottawa, considère que le régime mis en place en 2008 n'enfreint pas la Charte des droits. « Le régime établi par la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés n'instaure pas un processus parfait, mais il répond aux exigences de l'équité procédurale garanties par l'article 7 de la Charte. » - Cour suprême du Canada Les avocats de Mohamed Harkat, d'origine algérienne soupçonné d'être un agent dormant du réseau terroriste Al-Qaïda, alléguaient que le processus controversé ne permet pas à la personne visée par un tel certificat d'obtenir suffisamment d'information sur les allégations auxquelles elle fait face. Or, les juges concluent que le processus à l'endroit de Mohamed Harkat est raisonnable et qu'il a eu droit à une procédure juste et équitable. La Cour rétablit ainsi le verdict du juge Simon Noël de la Cour fédérale. Le gouvernement fédéral peut ainsi poursuivre sa démarche d'expulsion à l'endroit du résident d'Ottawa. Feuille de route et nouveaux paramètres La Cour suprême trace une feuille de route pour l'application future du régime des certificats de sécurité. Elle fixe les paramètres sur le degré de protection des informateurs, l'information minimale à fournir au suspect et l'admission de preuve de ouï-dire. À tous les niveaux, la Cour insiste sur le rôle du juge au procès, qui dispose d'une marge de manœuvre suffisante pour

s'assurer que l'individu visé a droit à un procès juste et équitable. « Le juge désigné est censé jouer le rôle de gardien. Il est investi d'un large pouvoir discrétionnaire et doit s'assurer non seulement que le dossier étaie le caractère raisonnable de la conclusion d'interdiction de territoire tirée par les ministres, mais aussi que l'ensemble du processus est équitable. »

Il s'agit du premier test constitutionnel du nouveau régime de certificat de sécurité qu'Ottawa avait été forcé de modifier à la suite d'une décision du plus haut tribunal en 2007. Le gouvernement fédéral avait alors intégré au processus des avocats spéciaux qui peuvent agir à titre de surveillants et contre-vérifier la preuve fédérale. Or, la Cour suprême estime aujourd'hui que ces avocats compensent adéquatement l'absence du prévenu au cours des audiences secrètes : « La participation des avocats spéciaux aux audiences à huis clos vise à remplacer, pour l'essentiel, la participation personnelle de la personne visée à ces audiences. Quant au volet confidentiel de la preuve contre la personne visée, les avocats spéciaux doivent être à même d'agir avec autant de vigueur et d'efficacité », conclut la Cour. Après plusieurs années de détention, Mohamed Harkat avait été libéré en 2006, mais assigné à résidence. En juillet dernier, il a reçu l'autorisation de retirer le bracelet de surveillance électronique qu'il portait à la cheville, mais il doit régulièrement se rapporter aux autorités. En 2007, le plus haut tribunal canadien avait jugé que de nouvelles mesures

M Mohamed Harkat

devaient être adoptées par Ottawa afin de mieux protéger les droits des personnes visées. Depuis 2008, des avocats spéciaux ont, comme mentionné plus haut, été intégrés au processus, mais les avocats de Mohamed Harkat soutiennent que, malgré ces changements, le système suspend la primauté du droit et viole les droits fondamentaux protégés par la Charte canadienne. Réactions au jugement Steven Blaney, le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, a déclaré que le gouvernement canadien examinerait « de près la décision », mais qu'il était « satisfait ». « Le système de certificats de sécurité est un élément important de l'approche du gouvernement dans sa lutte contre le terrorisme et dans la protection de la sécurité nationale. Le gouvernement du Canada reste engagé à agir contre les non-citoyens qui sont inadmissibles selon des motifs graves, afin de protéger la sûreté et la sécurité des Canadiens », a écrit le ministre Blaney dans un communiqué.

Pour sa part, le chef du Nouveau parti démocratique, Thomas Mulcair, a dit que, malgré son désaccord, il respecte la décision de la Cour. « Le NDP a toujours eu beaucoup de réticence à l'utilisation qu'on fait des certificats de sécurité. » Dans un communiqué, le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) et la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles (CSILC) se sont dits déçus et estiment que la décision « maintient un processus fondamentalement injuste s'appuyant sur des preuves secrètes pour décider d'expulser un noncitoyen, potentiellement vers un risque de torture ». Les groupes considèrent que cela démontre l'inégalité de la protection des droits fondamentaux offerte aux non-citoyens du Canada. « Lorsque ces droits sont en jeu pour les citoyens, comme dans les procédures pénales, nous ne tolérons pas l'utilisation de preuves secrètes. Les non-citoyens méritent une chance égale de connaître les preuves utilisées contre eux, et d'y répondre », ont-ils indiqué

Les proches de Mohamed Harkat dénoncent le jugement

Les avocats et les proches de Mohamed Harkat déplorent le jugement de la Cour suprême sur les certificats de sécurité Les proches et les avocats de Mohamed Harkat ont déploré la décision de la Cour suprême, qui a confirmé la constitutionnalité des certificats de sécurité. Ils se concentrent maintenant à contester sa déportation vers l'Algérie, son pays d'origine

L'avocat de M. Harkat, Norm Boxall, a évalué que le jugement était « plus que décevant », le décrivant comme « accablant » pour son client et sa conjointe. Me Boxall a expliqué que « c'était la fin » pour la question des certificats de

sécurité, mais pas pour celle de la déportation de M. Harkat, qui ne « représente aucun risque » pour le pays actuellement. M. Harkat pourra contester sa déportation, qui sera ordonnée par l'Agence des services frontaliers. Cette agence et le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration s'occupent de surveiller ses déplacements. Selon son avocat, M. Harkat pourrait subir de la torture s'il était rapatrié en Algérie. Il devrait donner plus de détails lors d'une conférence de presse jeudi. Christian Legeais, porte-parole du Comité justice pour Mohamed Harkat, a affirmé que cette décision était « le pire

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scénario envisagé » par la famille Harkat. Selon M. Lejet, sa déportation en Algérie sera nécessairement contestée. Le fait que M. Harkat pourrait se retrouver en Algérie, « étiqueté en tant que terroriste », représenterait un risque réel pour lui, a-t-il insisté.

L'organisation conteste notamment l'idée que les juges aient la capacité de déterminer si un procès est mené avec le respect des droits des accusés.

Alex Neve, d'Amnistie Internationale s'est dit lui aussi « profondément déçu » par la décision de la Cour suprême.

« Quand il est question de protéger des droits fondamentaux […], la discrétion [des juges] n'est pas suffisante », a-t-il souligné. Selon lui, la torture demeure un « enjeu très sérieux en Algérie ».

Selon M. Neve, les certificats de sécurité ne permettent pas aux accusés de bénéficier d'un procès juste et équitable.

Le gouvernement du Canada n'a pas encore réagi à ce jugement, qui a tranché en sa faveur.

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Monde

À Contre-courant

L’Afrique et l’impératif des alliances Par Ismaïl Harakat

chemin inverse.

Les chiffres du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) ont de quoi nous interpeller : Plusieurs pays africains cassent leur tirelire pour acquérir le nec plus ultra en matière d’armement. Au titre de l’année 2012, l’Algérie est arrivée en tête et de très loin avec 9,325 milliards $, devant l’Afrique du Sud avec 4,470 milliards $, l’Égypte avec 4,372 milliards $ et l’Angola avec 4,146 milliards $. Le Maroc occupe la cinquième position dans ce classement avec 3,402 milliards $. Ce sont là des chiffres délirants dans un contexte de chômage généralisé, de flambée des prix des matières premières, d’instabilité politique permanente qui secoue nombre de pays africains subsahariens et d’émigration clandestine massive en dépit du déclin accéléré des pays européens.

Le pari européen L’Europe des 28, c’est la première force économique à l’échelle internationale qui consacre pourtant un budget militaire trois fois inférieur à celui des États-Unis, préférant ainsi aller le plus en avant possible en matière de développement des énergies renouvelables. C’est un choix dans un contexte délicat, mais qui illustre la détermination d’un continent ravagé par les guerres depuis des siècles de tourner la page des conflits armés. A ce titre, l’Espagne par exemple qui était pratiquement aux portes du G8 jusqu’en 2007, avec une économie des plus solides en Europe, consacre aujourd’hui à sa défense un budget inférieur à celui de l’Algérie. C’est ce qu’on appelle hiérarchiser les priorités.

On peut concevoir que la lutte contre le terrorisme au Sahel rende prioritaire un sacrifice conséquent de la part de certains pays de la région, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’au XXI ième siècle, les guerres qui se profilent à l’horizon seront d’ordre économique et que pour s’y préparer, bien des pays de par le monde planifient des alliances stratégiques pour donner la meilleure visibilité possible à leurs produits. L’Europe a ainsi fortement misé sur un projet basé sur la libre circulation des biens et des personnes, se dotant d’une monnaie unique et d’un système de protection social qui sert de modèle en débit des interrogations justifiées en temps de crise quant au cout de ce choix. L’Europe a aussi misé sur le développement durable et imposé un moratoire sur l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste alors que l’Amérique du Nord a résolument décidé d’emprunter le

En Amérique Latine, le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Venezuela et le Paraguay ont mis sur pied dès 1991 le Mercosur, espace de libre échange regroupant des économies émergeantes, notamment celle du Brésil. Les résultats sont pour le moins encourageants. En Asie, la Turquie, l’Iran et la Russie, excédés par les remontrances occidentales à propos des droits de l’Homme ou des visées expansionnistes envisagent sérieusement la mise en place d’un espace économique auquel pourraient se rallier les anciens pays du bloc soviétique, qui soit dit en passant, faisaient également partie de l’Empire ottoman et de l’Empire perse séfévide. Autant dire que l’histoire pourrait voler la rescousse de la géographie pour accélérer la concrétisation de ce projet. C’est donc un monde d’alliances qui se dessine un peu partout à travers le

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monde et l’Afrique a semblet-il choisi de nager à contrecourant. La manne pétrolière et gazière profite grandement à l’industrie militaire alors que peu de réponses sont données aux attentes de la population en matière d’emploi, de logement, d’infrastructures…C’est tout de même une anomalie de constater qu’au moment où les prix des hydrocarbures flambent sur le marché interM. Ismail Harakat national, enrichissant considérablement les pays promers. Un tant soit peu de coordinaducteurs, la jeunesse de bon nombre de ces pays n’aspire qu’à les tion et de bonne volonté aurait donc pu faire du Maghreb une véritable quitter au plus vite. C’est un terrible force économique, alors même que constat d’échec qui explique d’ailleurs en partie la profonde désaf- l’Europe est engluée dans un déclin qui semble irréversible. fection tant en Afrique que dans le monde arabe de la population vis-àLe monde s’ouvre plus que jamais. vis de l’implication politique. Car Les visiteurs se comptent par milque leur pays s’enrichisse ou lions, les investissements étrangers s’appauvrisse, l’incidence demeure traduisent les mutations profondes minime puisque les prix ne font que connait la société moderne. Une qu’augmenter et que l’emploi se fait société mondialisée, transfrontalière toujours aussi rare. qui fait que de plus en plus le monde ressemble à un village. Investir masMaghreb : Le salut par l’UMA sivement dans l’armement dans un Dans le contexte maghrébin par tel contexte n’est certainement pas la exemple, le gel des institutions de meilleure idée qui soit. Il y a certes l’UMA suppose pour les pays de la région un manque à gagner apprécia- l’impératif de défense à un moment où la lutte contre le terrorisme interble, alors qu’on retrouve dans cet national requiert une mobilisation espace davantage de dénominateurs sans faille. Mais justement, pour que en commun qu’on en retrouve entre cette guerre soit efficiente, il est de pays européens où les différences loin préférable que l’action se fasse culturelles sont parfois manifestes. On parle d’un marché de près de 100 dans la concertation et la conjugaison millions d’individus liés par une his- d’efforts. Car le terrorisme se nourrit toire, une religion et une langue com- des divisions et aucun pays de nos jours ne peut se permettre de faire mune. Avec en prime deux grands cavalier seul. A l’échelle du producteurs de gaz naturel et de pétrole que sont l’Algérie et la Libye. Maghreb, il apparait évident que le Sans parler des phosphates du Maroc salut passe par la réactivation de l’UMA. et du fer de Mauritanie…et surtout peut-être, un emplacement stratégique entre deux continents et deux

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Éducation

À quoi ressemble votre enfant? Voici un article qui devrait intéresser tout parent soucieux de la santé et de l’éducation de ses enfants. Il s’agit des résultats d’un sondage à grande échelle réalisé par une la commission scolaire des Hautes-Rivières, dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu en Montérégie. Ce travail permet d'en apprendre davantage sur les élèves à l'école et à l'extérieur; il peut donc s’avérer utile, bien compris, à quiconque veut comprendre et appuyer les jeunes scolarisés vivant dans leur entourage.

11 000 élèves du primaire et du secondaire ont été interrogés ainsi que 4000 parents. Première bonne nouvelle pour le milieu scolaire : la grande majorité des élèves aiment l'école. 30 % des adolescents ne sont tout de même pas motivés de venir à l'école. Sécurité 93 % des élèves du primaire se sentent en sécurité à l'école même si près du quart d'entre eux ont été témoins d'agressions verbales et d'intimidation. 75 % des jeunes du secondaire trouvent que leur école est un milieu de vie agréable et chaleureux. 14 % disent avoir été victimes d'intimidation. 8 % reconnaissent avoir été intimidateurs. Quel serait leur interlocuteur s'ils sont victimes? Les amis arrivent en tête (32 %), suivis des parents (31 %), loin devant

les enseignants (9 %).

Sommeil 25 % des élèves du secondaire ne dorment jamais ou rarement la nuit. 40 % dort moins de 8 heures. 30 % des élèves du primaire disent ne pas assez dormir la nuit. Repas et alimentation 34 % des élèves du secondaire ne déjeunent pas ou rarement le matin. Au primaire, 96 % disent prendre leur repas en famille mais de manière surprenante, 28 % d'entre eux disent ne pas toujours manger à leur faim à la maison. Travaux scolaires à la maison 30 % des élèves du secondaire consacrent entre 2 heures et 5 heures par jour aux études et aux travaux scolaires en dehors des heures de classe. 75 % ont du soutien à la maison mais 42 % des parents ne savent jamais si leur enfant a des devoirs ou des examens. Emplois des adolescents 73 % des élèves du secondaire travaillent pour payer des dépenses personnelles et des projets. 55 % occupent ces emplois les soirs de semaine et 31 % travaillent plus de 15 heures par semaine. 44 % des élèves trouvent difficile de concilier le travail rémunéré et les études.

Médias sociaux et écrans Même si Facebook n'est pas ouvert aux enfants de moins de 13 ans, 27 % des élèves du primaire se déclarent utilisateurs de médias sociaux (19 % des jeunes de la première à la quatrième année).

Lecture 84 % des élèves du secondaire ne fréquentent pas la bibliothèque de leur quartier ou du village. 63 % des enfants du primaire disent que leurs parents ne leur lisent pas d'histoires.

63 % des adolescents du secondaire consacrent entre 1 et 3 heures par jour à regarder la télévision (6 % entre 7 et 12 heures par jour). 52 % consacrent entre 1 et 3 heures par jour à des jeux vidéo et à Internet (13,5 % entre 7 et 12 heures par jour).

Activité physique 76 % des élèves du secondaire ne font pas ou pas assez d'activités physiques et sportives avec leur famille. 43 % des enfants du primaire aimeraient faire plus d'activités physiques et sportives avec leur famille.

SOS Les écoles marocaines au Québec en péril

On savait que l’expérience pédagogique menée par les membres de la communauté québécoise des originaires du Maroc n’était pas au mieux. "Min Canada", une nouvelle émission webtélé en langue arabe, traitant des sujets touchant la communauté marocaine au Canada et l'actualité en lien avec ses intérêts, vient nous apprendre que la situation est encore plus difficile qu’on peut généralement le penser. Dans sa première édition, "Min Canada", dirige ses projecteurs sur l'Association des Écoles Marocaines au Québec (AEMQ) et met en lumière ses

déboires avec le ministère chargé des marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, ainsi qu'avec Dar Al Maghrib.

Le président de l'association, Ali Bouanba, qui craint désormais pour l'avenir de son initiative, lance un véritable SOS afin que les responsables marocains respectent leurs engagements, dans le respect de l'accord de partenariat signé en septembre 2012. Pour en savoir plus sur cette affaire : https://www.youtube.com/ watch?v=GKaE6TKRLMI

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SAR la Princesse Lalla Hasnaa lors de l'inauguration de Dar Al-Maghrib à Montréal

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Éducation

Enseignement Supérieur

Bourses canadiennes pour étudiants marocains En vertu de l’entente de coopération en matière d’éducation et de formation signée entre le Gouvernement du Royaume du Maroc et le Gouvernement du Québec, le Canada offre aux étudiants marocains poursuivant leurs études de baccalauréat (licence), de maîtrise (master) et de doctorat dans des universités de la province du Québec, des bourses d’Exemption des Frais de Scolarité Majorés réparties sur deux sessions (session d’hiver et session d’automne). Les candidats auxdites bourses doivent satisfaire les conditions suivantes: - Avoir le diplôme requis pour l’accès au cycle d’études dans lequel le candidat est inscrit; - Avoir une inscription définitive dans un programme de Baccalauréat (Licence), de Maîtrise (Master) ou de Doctorat d’un établissement

d’enseignement supérieur québécois couvert par le programme de bourses.

Sont exclus les programmes courts, les propédeutiques, les études préparatoires et les certificats, pour tous les cycles d’études, ainsi que les Diplômes d’Etudes Supérieures Spécialisés (DESS), pour les études universitaires de 2eme cycle (maîtrise). Le dossier de candidature est constitué des pièces suivantes: - Formulaire de candidature dûment rempli et signé ; - Deux (02) extraits d’acte de naissance en langue française; - Deux (02) photocopies certifiées conformes de la Carte Nationale d’identité; - Deux (02) copies des formulaires de demande de la BEFSM (annexes II et IV) dûment remplis et signés par l’intér essé;

- Deux (02) photocopies certifiées conformes du relevé de note du baccalauréat pour les étudiants de 1er cycle et de tous les relevés de notes après le baccalauréat pour les étudiants de 2ème et 3ème cycle. Les candidats ayant déjà entamé leurs études dans des établissements canadiens doivent obligatoirement fournir des copies de tous les relevés de notes délivrés par ces établissements pour toutes les sessions suivies. - Deux (02) photocopies certifiées conformes des diplômes obtenus (baccalauréat, licence, master, etc.) - Deux (02) copies du projet d’étude pour lequel la bourse est demandée (joindre un texte de 1200 mots comprenant un titre descriptif du projet, les objectifs, la problématique, la méthodologie et les mots clés de votre projet de recherche). Seulement pour les

candidats du 3ème cycle; - Deux (02) copies de l’attestation d’inscription définitive auprès d’une université canadienne au titre de la session pour laquelle vous postulez ou la session qui la précède; - Deux (02) copies du Curriculum Vitae (CV); - Autorisation de l’employeur certifiant que vous pouvez réintégrer votre poste au terme de vos études, pour les candidats en emploi. Les dossiers de candidature doivent parvenir au Service de la Coopération Estudiantine et des Bourses de la Direction de la Coopération et du Partenariat (35, Avenue Ibn Sina, Agdal, Rabat) selon le calendrier suivant: - Session d’Automne: Entre le 1er et le 20 Mai. - Session d’Hiver: Entre le 1er et le 31 Octobre.

Dictée PGL

Ahmed Reda Makroum, Marocain, champion

Ahmed Reda Makroum, jeune élève marocain originaire de la ville d’Agadir a décroché la deuxième place à la grande finale internationale de "La Dictée PGL", dont la 23é édition a été organisée dimanche 11 mai 2014 à Montréal, au Canada.

Le jeune Marocain poursuivant sa scolarité à l’Institut Polygone à Agadir, a décroché la deuxième place dans la catégorie "français langue seconde", suivi de la Sénégalaise Mama Fatoumata Sampy, de l’école "Immaculée Conception" de la région de Fatick, au Sénégal. La première position de ce concours organisé par la Fondation Paul GérinLajoie est revenue à Zoe Harris, une élève canadienne de l’Ontario. Dans la catégorie "français langue seconde", 21 finalistes se sont disputés ce grand prix. En avril dernier, 26 candidats avaient pris part à la finale nationale marocaine organisée pour la première fois au Maroc, à Agadir, plus exactement. La "Dictée PGL" a attiré cette année 373.623 élèves au niveau international, mais seuls 380 élèves ont pu arriver aux

phases finales.

Organisée sous le thème "l’eau, une ressource à protéger, une ressource à partager", cette édition de "La "Dictée PGL", a connu la participation d’élèves du Canada, des États-Unis, du Maroc et du Sénégal La dictée PGL Créée depuis 1991, la dictée PGL, une initiative lancée par la Fondation Paul Gérin-Lajoie a pour but de tisser des liens de solidarité entre les écoliers du Canada et ceux d’Afrique et d’Haïti, tout en contribuant à l’apprentissage et à la maîtrise de la langue française. Lancée dans les écoles primaires des dix provinces du Canada, elle a ensuite rapidement été transposée en Afrique et en Amérique du Nord et s’est déroulée au Bénin, Burkina Faso, Cameroun, ÉtatsUnis, Guinée, Maroc, Niger et Sénégal. Son succès ne s’est jamais démenti, ainsi lors de la 21e édition de ce grand concours pédagogique annuel, en 2012, le cap de 5 millions de participants a été franchi. La Fondation P.G.L.

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Fort de ses expériences à titre de président de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), M. Paul Gérin-Lajoie se vit confier en 1977 la responsabilité de présider une organisation non-gouvernementale qui allait œuvrer dans un domaine si cher à ses yeux : l’éducation pour tous. Ainsi est née la Fondation PGL, qui développe depuis, dans de nombreux pays, des projets participatifs dans les domaines d’intervention complémentaires suivants : - accès et qualité de l’éducation - formation et insertion professionnelle - alphabétisation fonctionnelle - renforcement des capacités des

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femmes - renforcement organisationnel Au Canada, la Fondation intervient auprès des élèves des écoles primaires du Canada qu’elle veut éveiller aux réalités des pays en développement, à la mondialisation des échanges culturels autant que commerciaux et à la solidarité entre les peuples. La Fondation contribue ainsi à développer chez les enfants, dès l’âge de l’école primaire, la compréhension et le sens du partage entre les habitants de la planète. De manière plus générale, la Fondation Paul Gérin-Lajoie vise à sensibiliser et à associer le public canadien à la cause des enfants d’ici et d’ailleurs.


Diversité

Trophée Femmes arabes du Québec

L’élégance et le talent

Pour sa huitième édition, le Gala Femmes Arabes du Québec n’a pas manqué à ses traditions, élégance et qualité de l’organisation. Le palmarès, ce 8 mai 2014, était tout aussi remarquable par ce qu’il a révélé de talents et de mérites chez les lauréates, chacune dans son domaine d’activité qui par ailleurs s’avère être un secteur clé pour le développement du Québec et de la société québécoise. Voici le palmarès 2014 :

Grande bénévole Majdouline Brahimi (Msc Ing – CRHA). Titulaire d’une maitrise en Génie – Gestion de l’innovation de l’ÉTS, ainsi que d’un Bac en gestion des Ressources Humaines. Majdouline œuvre dans la gestion des projets RH depuis plusieurs années. Malgré ses responsabilités professionnelles, s’impliquer socialement est, pour Majdouline, un style de vie. Elle croit dur comme fer que redonner à la société est vital. Art & culture Mounia Chadi. Doctorante en sociologie, titulaire d’une maîtrise en sciences économiques et d'une attestation de perfectionnement en journalisme d'investigation, elle est, avant tout, une amoureuse des mots, de l'écriture sous diverses formes. Elle écrit dans les univers de la littérature, du journalisme et de la sociologie. Elle enseigne également le français. Mais c’est en novembre 2013 qu’elle démarre son blog : la Narratrice Al Rawiya (nouvelles, contes, récits, théâtre, articles.) http://lanarratrice.alrawiya. over-blog.com. Enseignement & recherche Marie-Thérèse Chicha (Ph. D.). Madame Chicha a consacré sa carrière à lutter contre la discrimination en emploi, autant dans ses activités de recherche et d'enseignement que dans son engagement extraprofessionnel. Elle s'est appliquée à documenter ce phénomène afin de le sortir du registre des perceptions et des impressions et d'illustrer comment la discrimination en emploi, loin de disparaitre sous l'effet des lois, prend des formes plus pernicieuses et plus difficiles à démontrer. Madame Chicha a contribué de manière importante à la mise en place de programmes d'accès à l'égalité et à l'adoption de la Loi sur l'équité salariale au Québec. Une carrière placée sous le signe de l'inclusion, une universitaire discrète mais ô combien déterminée, qui force le respect et l'admiration. Santé Dre Hanaa Zakaria. Elle a étudié à la faculté de médecine de l’Université Ais Shams et à celle de l’Université du Caire. Après avoir été reçue comme médecin à l’Hôpital Badren (Caire, Égypte), Hanaa arrive au Canada en janvier 1985. Elle doit refaire ses études tout en s’adaptant à un nouveau pays et à une nouvelle façon de vivre. Elle s’installe ensuite avec sa famille à Thedford Mines ou elle passe 6 ans à travailler comme médecin en urgence, soins palliatifs et hospitalisation. De retour à Montréal en 1994, elle ouvre sa propre la clinique le Plein Ciel qui est aujourd’hui considérée comme l’une une des plus grandes cliniques à Montréal avec une douzaine de médecins généralistes et une dizaine de spécialistes; la clinique compte également un centre de radiologie,

une clinique de vaccination et voyage et elle offre de nombreux services pour les clients de son territoire ou même d’autres régions. Sciences & technologies Christiane Maroun. Christiane est née au Liban où elle a grandi. Elle a obtenu son diplôme de Baccalauréat en Biologie de la American University of Beirut en 1985, et a choisi le Québec en vue de poursuivre ses études supérieures à l’Université McGill. Elle a démarré ses études de Maîtrise en parasitologie, pour ensuite orienter ses recherches en immunologie, sujet sur lequel elle a obtenu son Ph.D. en 1995. Elle a poursuivi ses recherches d’abord comme chercheure postdoctorale, puis comme chercheure associée, en oncologie moléculaire au Centre Universitaire de Santé McGill. En 2003, Christiane fait le bond vers l’industrie biopharmaceutique où elle travaille depuis au développement de médicaments contre l’inflammation et le cancer. Femme de carrière Fatima Bihya. Madame Bihya possède plus d’une vingtaine d’années d’expérience dans le domaine des Technologies de l’Information dans les secteurs financiers, publics, de distribution et de détail. Elle est reconnue pour son leadership, son professionnalisme et ses compétences interpersonnelles et de communications. Madame Bihya a un parcours académique notoire. Elle est titulaire d’un MBA en gestion des technologies à l’UQAM, d’une Maîtrise en Informatique de l’université « A&M University of Alabama » des États-Unis, d’un diplôme d’Ingénieur de l’INSEA (Institut National de Statistique et d’Économie Appliquée) du Maroc, et, plus récemment d’une certification d’architecture Majdouline Brahimi d’entreprise « TOGAF9 », elle a également terminé la scolarité d‘un Doctorat en informatique voyage sans relâche entre l’Asie et l’Afrique pour cognitive à l’UQAM. Mme Bihya s’investit à maintemettre sur pied une usine d’éolienne en Égypte avec nir ses connaissances pertinentes et à jour dans le la Cie chinoise GODIAN. domaine des TI et les tendances affaire. Affaires Rafiaa Ouertani. Titulaire d’un Bac en gestion d’entreprise, elle a exercé dans l’hôtellerie avant de se lancer en affaires dans la restauration. En 1997, elle rencontre le franchiseur de Amir qui lui propose de prendre la gérance d’un de ses établissements. Après 2 ans de gérance, elle achète son premier restaurant. Parallèlement, elle s’associe à des manufacturiers étrangers qui font de la sous-traitance pour Morgane, Zara etc. Avec leurs usines en Tunisie, ils cherchaient une personne pour les aider à développer leur propre marque. C’est ainsi que Rafiaa a ouvert une boutique dans les Cours Mont Royal, à Longueuil, à Brossard et à St Léonard. En 2005, elle achète son second restaurant Amir sur Jean Talon. En 2010, elle se lance dans l’immobilier, elle achète, rénove, restaure et loue des appartements. Véritable touche à tout et grande voyageuse, elle découvre le LED et l’énergie renouvelable. Avec un groupe de gens d’affaires, elle

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Choix du public Roula Zaarour. Le 1er décembre 2011, Roula Zaarour a été nommée vice-présidente du service Personnes et Culture de CBC/Radio-Canada. Mme Zaarour est chargée de superviser les services des ressources humaines de la Société, tout en veillant à ce que les relations soient positives entre la direction et les employés. Elle participe à la direction de la composante « personnes » du plan stratégique quinquennal de la Société, Partout, Pour tous, et s’assure que CBC/ Radio-Canada est un milieu de travail gratifiant, progressiste et reflétant la diversité, qui met sur pied des équipes de professionnels novateurs, très compétents et axés sur la réalisation de la mission. Avant de se joindre à CBC/Radio-Canada, Mme Zaarour était vice-présidente de la transformation de l’exploitation pour la compagnie aérienne argentine Aerolineas Argentinas, une entreprise d’une dizaine de milliers d’employés.

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Diversité

7ème édition du Gala d'Excellence Vision & Inspiration. Plus de 300 personnes ont fait le déplacement ce samedi 10 mai pour assister à la 7ème édition du Gala d’Excellence Vision & Inspiration du REPAF (Réseau des entrepreneurs et professionnels africains).

Le gala d’Excellence s’impose depuis 2008 comme l'un des plus importants rendez-vous de la communauté africaine des affaires de Montréal. L'invité d'honneur était cette année, l’animateur, journaliste et producteur télé, François Bugingo. Animé d’une main de maître par Eric M'Boua, le Gala fût une belle occasion pour les ténors de la communauté d’affaires, du monde politique et sociale, et les membres du REPAF d’assister à une superbe soirée et de découvrir les lauréats 2014. Les lauréats sont montés sur les planches pour recevoir leurs prix et hommages des mains des dignitaires et invités de marques tels que David Heurtel, Ministre du Développement Durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques et Député de Viau, Frantz Benjamin, Président du conseil de ville et Conseiller de la Ville, District de St-Michel, Emmanuel Dubourg, Député de Bourassa-Parti

Libéral du Canada, Sadia Groguhé, Député de Saint-Lambert, Nouveau Parti Démocratique et Mélanie Joly, Chef de parti- Vrai changement pour Montréal. Qu'ils soient professionnels en poste dans de prestigieuses compagnies, entrepreneurs débutants ou confirmés, engagés socialement ou politiquement, tous les gagnants ont pour dénominateur commun l'excellence. Source d'inspiration et de motivation, créateurs et créatrices de valeur, ils et elles représentent cette diversité plurielle profondément enracinée dans la société québécoise. Les lauréates et lauréats Professionnelle de l'année Steffi Barandereka Nineza, Directrice, Analyste Financière, Bell Canada Citoyenne politiquement engagée Renée-Chantal Belinga, Consultante, Téranga Communication Entrepreneure de l'année Magatte Fall, Optimal Logistique Services Citoyenne socialement engagée Khady Faye, Fondation Internationale d’Appui au Développement (FIAD) Coup de coeur - Professionnel de l'année Desiré Oulai, Senior Manager, Développement de produits Télécom, Vidéotron

Coup de coeur - Entrepreneure de l'année Maureen Ayite, NANAWAX Mentor de l'année Jean Paul Kosminski, Conseiller en assurances collectives, AM Services Collectifs Prix hommage

Jean Paul Isson, Vice-Président Global Business Intelligence & Predictive Analytics Monster Worldwide Entreprise championne de la diversité Banque TD Entreprise faisant affaire avec l'Afrique Consultation Contacts Monde

Rencontres 2014 de la diversité

La culture et les arts pour un mieux vivre ensemble

Les Rencontres 2013 de la Diversité s’étaient penchées sur le Patrimoine québécois et les multiples apports qui l’ont nourri, de génération en génération, dans ce brassage humain et culturel qui fait la force et la spécificité de notre société.

Le questionnement identitaire qui a accompagné, souvent douloureusement, cette dernière année, et l’étonnante absence des enjeux de la culture et de la relève au cours de la dernière campagne électorale, rendent nécessaire une réflexion dans le cadre de ces 8e Rencontres de la Diversité sur la place et

l’importance de la Culture et des arts comme espace privilégié pour un Vivre ensemble.

Elles se tiendront le mardi 28 mai 2014 au Musée des beaux-arts de Montréal qui a su si bien s’imposer comme espace privilégié de rencontres, de dialogue et évidemment de créativité d’une culture dans toute sa diversité et ses multiples porteurs. Les Rencontres 2014 de la Diversité viseront à s’interroger sur la place et le rôle de nos institutions culturelles et artistiques, de nos milieux éducatifs et

de nos diffuseurs dans la mise à l’avant de ces dynamiques de créativité et d’émergence qui viennent prendre leur place dans une culture commune et permettent de développer des espaces de partage et d’appartenance pour un mieux vivre ensemble. Une fois de plus, les Rencontres de la Diversité ne seront ni conférence, ni colloque mais une grande rencontre de travail, en plénière et en ateliers, basée sur les expertises et les vécus des participants des divers milieux montréalais, qui ont accepté de partager la thématique et surtout y proposer des pistes

d’action et de concrétisation. Autour des tables de réflexion, en ateliers, des responsables et créateurs des milieux de la culture, de l’éducation et des médias, des représentants institutionnels tant gouvernementaux que municipaux, des porteurs d’initiatives civiles développées sur le terrain, des artistes, des jeunes pour une indispensable place de cette relève, des gens d’affaires pour un nécessaire dialogue partagé, et tous ceux qui, d’année en année, portent vers cette rencontre leur apport unique pour faire avancer tant la réflexion que des pistes d’action.

2ème soirée bénéfice de Diversité artistique Montréal (DAM)

la revue TicArtToc prend vie !

Ce jeudi 22 mai 2014 au Bain Mathieu, Diversité artistique Montréal (DAM) donne le coup d’envoi du numéro 2 de sa revue TicArtToc, à l’occasion de sa deuxième soirée bénéfice. Après le succès de la première édition, qui avait positionné l’organisme comme acteur incontournable dans le paysage artistique montréalais, DAM réitère l’expérience et tape fort, prenant pour thématique les « Artistes indisciplinés ».

Sous la présidence d’honneur de JeanClaude Poitras, célèbre designer québécois, la soirée sera l’occasion de donner vie à la revue TicArtToc à travers une série de performances pluridisciplinaires à l’image des rubriques du numéro : de la danse au théâtre en passant par la musique, le cirque, les cracheurs de feu… et autres (in)disciplines à découvrir ! S’ajouteront également un encan crié de 3 oeuvres inédites de Jean-Claude Poitras ainsi qu’un bar de cadeaux à

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gagner, parmi lesquels des oeuvres d’art, des places de spectacle, des livres, des accessoires de mode ou encore du vin Signature Jean-Claude Poitras.

Après une année chargée en projets, cette soirée bénéfice se veut être un moment de célébration de la diversité des arts et des expressions culturelles, laquelle invite au partage, au mélange des genres, à la création interculturelle.

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Sur fond de performances artistiques, l’événement est aussi un prétexte pour prolonger les débats amorcés dans la revue, pour ouvrir un espace de réflexion sur les grands enjeux qui taraudent le monde des arts et sur les actions à poser pour en faire une société à l’image du Québec d’aujourd’hui, plurielle, métissée et riche de sa diversité ! Info : diversiteartistique.org


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Portrait

Porte parole de la deuxième édition des Lys de la diversité

Boucar Diouf, le griot au verbe flamboyant

Un griot, vous dira le Petit Larousse, est «en Afrique de l’ouest, un membre de la caste des poètes- musiciens, dépositaires des traditions orales». Puisée dans un dictionnaire, cette définition ne pouvait être que sommaire. Une encyclopédie, ou un traité de sociologie auraient fourni plus de détails. Par exemple qu’un griot est d’abord un homme de savoir et d’expérience, sachant faire preuve de générosité et au besoin d’abnégation, grand voyageur afin d’étendre ses champs de ses observations et compétences et de les mesurer sans cesse à l’aune de la différence et de la diversité. Assez sociologue aussi pour être capable d’observer une société, d’analyser ses observations et d’en tirer de justes conclusions ; philosophe également pour extraire la sagesse des réflexions que lui inspirent ses expériences sociologique ; poète et musicien pour les faire rimer et leur donner du rythme. Et surtout, grand communicateur, pour pouvoir, afin de les partager, se faire écouter, entendre et comprendre de tous et de chacun. À ce prix, on est griot ; et pour récompense, on pourra jouir du respect et de la considération de ses semblables. Certains griots, qui ont su ouvrir un passage de l’oralité des origines à l’ère Gutenberg et à l’écriture comptent, à l’image d’un Wole Soyinka ou sous d’autres latitudes Aimé Césaire, sont vite devenus des monuments de la littérature universelle. Et la question se pose

alors : jusqu’où pourrait aller un griot qui développerait son art aujourd’hui, à l’âge de la radio, de la télévision et du tout numérique ?

Nous avons trouvé un début de réponse à Rimouski. Boucar Diouf, un griot québécois Rimouski compte parmi les siens un certain Boucar Diouf. Originaire d’Afrique de l’Ouest (du Sénégal pour être plus précis), il n’en est pas moins un authentique québécois, et à la couleur de son épiderme près, un vrai «pure laine». Océanologue de formation, c’est donc un homme de savoir. Enseignant, il est de ce fait à la fois homme de pédagogie et de communication. Pour ce qui du voyage, issu de l’immigration il l’a naturellement dans ses gènes. Concernant ses capacités en sociologie et en philosophie, il faut les chercher ailleurs, dans sa deuxième vie, celle qui l’a rendu célèbre : l’humour. Car il est humoriste. Mais le genre qu’il pratique et qui le distingue n’a pas seulement une fin ludique, il n’est construit ni sur les contrepèteries, ni sur les caricatures verbales ; Boucar, en toutes choses, ne fait pas dans la facilité, il est bien plus complexe que cela. La recette de son art : partant d’observations d’une précision chirurgicales du monde qui l’entoure, il plonge ses conclusions dans un bain mêlant réminiscences de culture d’origine et grosse dose de réalités quotidiennes. Ce procédé provoque un riche

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précipité, dont il tire la quintessence et qu’il décrit alors avec des mots toujours justes et des phrases chantournées avec une précision d’orfèvre, qu’il déclame dans un verbe flamboyant et à la fois léger, plongeant ceux qui l’écoutent dans l’enchantement et le ravissement (au sens magique de ces termes) autant que dans l’embarras, car à ce stade on ne sait pas toujours s’il faut apprécier le contenu ou se laisser séduire par la forme et le rire. On a beau savoir que dans son ascendance, de mémoire de grand-père, dans les sept dernières générations, aucun griot ne trouve place, quand on superpose les deux paragraphes précédents, il n’y a plus de doute possible, Boucar Diouf mérite sa place dans la caste, avec accessits. Mais avec une grioterie (osons le néologisme) autre, différente, parfaitement québécoise, amalgamant avec bonheur deux cultures pour n’en faire qu’une, intelligente, généreuse, gratifiante et attrayante. Boucar Diouf

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est donc, en dépit de sa généalogie, un authentique griot ; et le premier d’une nouvelle espèce, un griot québécois. Chantre de la diversité À une différence près avec les griots originels : eux se plaisaient à rester en marge, pour mieux les observer, des sociétés dans lesquelles ils vivaient; lui s’engage et agit pour faire bouger les lignes et faire évoluer les choses. Il s’engage, dans des causes charitables et humanitaires comme dans des causes sociales. Son plus récent engagement : Agir en qualité de porte parole d’un jeune événement, les Lys de la diversité dont la deuxième édition est prévue le 28 mai 2014 à Montréal. Dans l’entretien ciaprès il explique, avec verve et conviction, le pourquoi de son engagement et aussi pourquoi tous les québécois devraient s’engager et soutenir des causes de cette nature.


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Entretien

Boucar Diouf

«Nous avons tous besoin d’un Québec (mé)tissé serré»

Atlas.Mtl : Boucar Diouf, pour une deuxième année consécutive, c’est-àdire en fait depuis la naissance de cet événement, on vous retrouve aux premiers rangs. Qu’est-ce qui explique votre intérêt pour les Lys de la diversité?

Boucar Diouf : Je pense que Les Lys de la diversité constituent un lieu, un espace et une occasion, plus que d’accommodement, de raccommodement. La tenue d’un tel événement suscite immédiatement dans ma mémoire le souvenir d’un proverbe africain selon lequel, pour régler quelque différend que ce soit «mieux vaut choisir l’aiguille qui coud que le couteau qui tranche». Le Québec, à n’en juger que par l’actualité de ces derniers mois, à besoin de beaucoup d’aiguilles et de beaucoup de fil. C’est pour cela que j’ais embarqué et que je reste à bord. Pourtant là d’où vous venez, Rimouski et le grand large océanographique, sans doute bien plus qu’à Montréal et dans une moindre mesure Québec, la diversité doit sans doute revêtir la dimension d’un concept abstrait… Vous savez, le Québec rural connait la diversité et il la connaît de plus en plus. Il y a même aujourd’hui une épicerie africaine à Rimouski. Quand je suis arrivé là-bas, en 1991, je n’étais pas le premier représentant de la diversité à m’installer. J’ais même été accueilli par un marocain, Larbi Bouzid, qui était

installé «depuis longtemps» m’avait-on alors dit. «Longtemps» plus un quart de siècle, ça doit faire très longtemps donc. Ensuite j’ais fait la connaissance d’un autre marocain, Chakib, qui élève des agneaux dans la vallée de la Matapédia depuis «très longtemps» lui aussi. Dans la vallée de la Matapédia, vous vous rendez-compte jusqu’où peut se rendre la diversité? Ces deux exemples, parmi d’autres, pour vous dire qu’en régions aussi, même si on a du mal à l’imaginer ou à le croire, la diversité est présente et représentée par des gens très actifs et très respectés.

On va faire un peu dans la facilité pour cette troisième question : Que disait votre grand-père sur la diversité? Il aurait probablement dit «L’étranger a toujours quelque chose à apprendre et quelque chose à donner ou à offrir». Je pense qu’il aurait expliqué cette sentence en ajoutant que l’inclusion de la différence et de la diversité est une sorte d’apprivoisement réciproque qui ne peut produire que de beaux fruits. Qu’aurait-il pu dire sur le Québec, la variété de son fonds de peuplement et l’inclusion ? Il aurait pu dire aux Québécois : «Nous (de la diversité) marchons vers vous ; ouvrez les bras et marchez vers nous à votre tour». Non seulement pour une inclusion, mais pour des rencontres, des échanges et un enrichissement mutuel.

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Je pense que le Québec a besoin, et est mûr, pour une évolution du «tissé serré» du ««pure-laine» vers un «métissé serré» plus conforme aux nouvelles réalités démographiques ; mais aussi infiniment plus gratifiant et plus enrichissant pour tous ceux qui ont choisi de vivre ici.

Revenons aux Lys de la diversité; À part vous dans le rôle de porte-parole, qu’estce l’édition 2014 apporte de plus que l’édition inaugurale, M. Boucar Diouf celle de 2013? Province, de participer à ou de souteL’édition 2014 se distingue déjà par la nir cet événement? capitalisation, en termes de professionJe peux vous dire déjà que l’audience nalisation de l’organisation, de de l’événement s’est élargie depuis la l’expérience acquise en 2013. Cette première édition. Mais en plus, deuxième édition renforce la crédibilité des Lys de la diversité et exprime nette- aujourd’hui le Québec fait face à des défis qui ne laissent pas le choix : on ment la volonté des organisateurs de doit saisir toutes les occasions de racbâtir quelque chose d’utile. Tout cela à parfaitement été perçu par les très nom- commodement et investir dans de telles occasions. breuses personnes qui ont adhéré au projet depuis l’an dernier et qui apporN’ayant pas vos qualités oratoires, tent encore plus d’envergure au projet. nous vous laissons le soin de la Moi-même, j’étais plutôt un participant dernière question et de la dernière passif l’an dernier. Maintenant je suis réponse… animé par la volonté de travailler fort J’insisterais sur la question et la réponse pour contribuer à faire des Lys de la précédentes : «Pourquoi les gens devrait diversité un événement incontournable. venir aux deuxièmes Lys de la diversité» et je répondrais : «Pour accompagPlus précisément, qu’est-ce qui, cette ner le Québec de l’inclusion, pour partiannée, peut convaincre Madame ou Monsieur Tout-Le-Monde, comme les ciper - de belle manière - à sa construction et faciliter son évolution vers le grands décideurs de la Belle meilleur des avenirs possibles.

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Rencontres

Forum des compétences Marocaines

Concertation sur le programme 2014-2015

Le conseil d’administration du Forum des compétences Marocaines résidant au Canada (FCMRC) organise un aprèsmidi ‘Retrouvailles’ le samedi 24 mai pour discuter du programme que le Conseil d’Administration compte réaliser pour l’année 2014-2015 et aussi pour vous présenter la nouvelle charte graphique du FCMRC ainsi que son nouveau site Web.

Cette rencontre, qui aura lieu au Centre Saint Pierre, au 1212 rue Panet H2L 2Y7 à Montréal (Métro Beaudry) sera aussi l’occasion de discuter avec les participants de leur engagement et implication au sein du Forum. En effet comme l’a mentionné le président du Forum dans son message, pour que l’association atteigne ses objectifs, Il est important que tous les membres se joignent au CA pour participer active-

Conférence

Comment gérer le stress Le samedi 17 mai 2014 à Montréal, le Forum des Compétences Marocaines Résidant au Canada (FCMRC) a organisé au Centre Saint Pierre une conférence sous le thème : Gestion du Stress, animé par Mr Abdeladim El Hanchi, consultant en ressources humaines et également membre du Conseil d'administration du FCMRC.

Le conférencier a dès le début M. Abdeladim El Hanchi, Dre Soad impliqué les participants dans Benkirane et Mme Noufissa Abarbach, secrétaire général du FCMRC un exercice de Brainstorming pour réfléchir à la définition du d'appréhender à bon escient le Stress Stress, ses causes et ses conpositif, générateur de forces et de surséquences, avant de présenter le sujet passement. tant sur le plan biologique que sur le plan psychologique. L'intérêt suscité par sujet a été perçu à Monsieur El Hanchi a mis en exergue, travers un débat riche et une forte rétroaction des participants. le côté positif du Stress, souvent occulté par la perception négative de Le Forum des Compétences ce phénomène, ainsi que les typoloMarocaines Résidant au Canada tient gies et différentes écoles de pensées donc à remercier monsieur qui s'y sont intéressés. Abdealdim El Hanchi pour tous les ateliers qu'il a animés gracieusement Fort de ses vingtaines d'années d'expérience de formation en manage- pour les membres du Forum depuis ment, monsieur El Hanchi a su, à par- l'année passée. tir de modèles empiriques simples, décortiquer le phénomène du Stress et Le FCMRC remercie également l'ensemble des participants qui ont a apporté un ensemble d'outils et de enrichi le débat assurant ainsi le sucrecommandations pour se prémunir cès de cette conférence. contre les aléas du Stress mais aussi

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ment aux activités du Forum et à soumettre leurs idées et réflexions susceptibles de mieux soutenir nos compatriotes dans leurs efforts pour leur intégration et leur épanouissement au sein de la société d’accueil. Un bilan de la réunion nationale de la Société Civile organisée à Shkirat sera également à l’ordre du jour.

Le conseil d’administration était et sera toujours ouvert à toute proposition et initiative pouvant contribuer au rayonnement du Forum et l’accomplissement de sa mission. Pour s’inscrire à cette rencontre : info@fcmrc.net. Site web : www.fcmrc.net Facebook : https://www.facebook. com/FCMRC?fref=ts

Savoir-être

Combattre les voleurs d’énergie

Le samedi 17 mai 2014, Le Forum des Compétences Marocaines Résidant au Canada (FCMRC) a organisé au Centre Saint Pierre une conférence sous le thème : Voleurs d’énergie animé par Docteure Soad Benkirane, Fondatrice de la Méthode Dalak®. Comme à l'accoutumée, cet événement a suscité un fort intérêt de la part des membres du Forum et des participants comme en témoigne le débat de haut niveau qu'a connu cette conférence. La conférencière, Dr Soad Benkirane a mis en exergue le concept de vol d'énergie. En effet, connu depuis la nuit des temps, dans toutes les sociétés et cultures, le vol d'énergies est le fait d'êtres qui se nourrissent de l'énergie des autres qui les entourent, sachant que toute rencontre, tout échange entre humains implique un échange énergétique.

Nous pouvons rencontrer des voleurs d’énergie dans nos proches (conjoint, parents, frères, sœurs...), dans nos amis et relations, dans notre environnement de travail... Ceux qui sont susceptibles de nous affecter, sont généralement dans notre environnement proche. Mais nous pouvons aussi en rencontrer "par hasard" lors d’échanges divers. Voleurs d’énergie est donc une conférence-atelier qui s’adresse à toute personne désireuse de vivre sereinement dans une société de plus en plus exigeante, ou performance, non-communication et isolement génèrent stress et angoisse. Cette conférence apporte un éclairage particu-

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lier sur les comportements interpersonnels et professionnels lorsqu’il y a ‘vol d’énergie’ et l’impact vécu de part et d’autre. Elle nous a permis d’apprendre à repérer les personnes qui le pratiquent, à comprendre les mécanismes énergivores utilisés et à découvrir des outils simples pour s’en protéger et surtout les désamorcer. Cette conférence a essayé de répondre à quelques questions comme : À quoi ressemble un voleur d’énergie? Est-il possible qu’il y en ait autour de vous? Pourriez vous en être un vous- même de temps en temps? Pourquoi voler l’énergie aux autres? Comment ne plus se faire piéger? Le Forum des Compétences Marocaines Résidant au Canada tient donc à remercier Dr Soad Benkirane ainsi que l'ensemble des participants qui ont enrichi le débat assurant ainsi le succès de cette conférence. Page préparée par Said Chayane, Responsable des communications;Forum des Compétences Marocaines


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Actes

Association CanadoMarocaine pour le Développement Humain

5ème édition

Le Concert bénéfice «Carrefour Solidarité avec 250 des Cultures » écoliers du milieu de l'association Pour rural un Maroc Meilleur

L'Association CanadoMarocaine pour le Développement Humain (ACMDH), lance un appel à la solidarité afin de réunir des fonds pour le financement de son troisième projet : la rénovation de l'école primaire du village Zaouet Sidi Hamza (région Er-Rachidia, Maroc). 250 écoliers bénéficieront du projet, qui coutera 25,000 $. Les travaux comprendront:

Comme chaque année et pour une 5ème édition, l'association Pour un Maroc Meilleur organise le 30 mai 2014, son Concert Bénéfice « Carrefour des Cultures » qui sera un véritable cocktail explosif de plusieurs styles et influences musicales. En effet, véritable fusion musicale, le concert bénéfice est un moment unique durant lequel différentes influences musicales viennent se mélanger pour votre plus grand plaisir!

1. L’électrification de l’école. 2. La réfection et le branchement des toilettes.

Une soirée unique où tous les styles côtoieront les mélodies chaleureuses de la World Fusion à consonance arabe, en passant par une escapade en France et ses classiques indémodables, la musique classique arabe sans oublier les mélodies marocaines envoûtantes, le pop blues ainsi que la vibrante musique africaine. Le tout animé par un zest humoristique qui décoiffe!

3. La réfection de deux salles de cours. 4. La construction d’un abri pour la cantine. 5. L’équipement et la fourniture scolaire (tables, chaises…). Pour faire un don • par carte crédit sur notre site www.acmdh.org • par chèque : par la poste • En personne, appeler le 438-238-8748

Les fonds récoltés lors de cet évènement serviront à financer les projets de lutte contre l'analphabétisme et le décrochage scolaire dans les régions

ou écrire à info@acmdh.com

Mise en chantier

rurales du Maroc et ce, pour la rentrée scolaire 2014/2015. La soirée sera animée par têtes d’affiche du monde de la musique dont Nidal Ibourk, l’Orchestre Ouazzani, Karim de Syncop, La troupe de musique Africaine, Charlie Bensoussan, Siham Naim, Dj Marwne K. avec comme maitre de cérémonie UncleFofi, parrain Couscous Comedy Show. Date : Vendredi 30 Mai 2014, à 20h (ouverture des portes à 19h) Lieu : Cabaret du Mile End, 5240 Avenue du Parc - Montréal, H2V 4G7

Troisième édition du Salon de l'immigration de l'intégration

Une nouvelle Maison Pleins feux sur le d'Haïti marché du travail

La Maison d'Haïti lance une campagne de financement pour se bâtir une maison à la grandeur de ses besoins Des personnalités comme l'écrivain Dany Leferrière, l'humoriste Dorothy Rhau et l'ancien président du Mouvement Desjardins Claude Béland se joignent à l'équipe de la Maison d'Haïti pour la construction d'un nouvel édifice.

Ils veulent amasser 1,5 million de dollars pour de nouveaux locaux en vue d'augmenter les services à la communauté immigrante du quartier Saint-Michel, à Montréal. La Maison d'Haïti, qui existe depuis 40 ans, offre des services d'intégration aux immigrants de toutes origines, de l'aide aux familles, de l'aide aux devoirs et des activités sportives et culturelles pour les jeunes et les moins jeunes. L'organisme est à l'étroit dans l'ancienne école qu'elle partage avec une garderie. « Un peu plus de 4000 personnes par année fréquentent la Maison d'Haïti et

les locaux sont tellement exigus que la moitié des activités se font à l'extérieur donc de la Maison d'Haïti », affirme la directrice Marjorie Villefranche. La construction doit commencer à l'automne, sur un terrain situé juste derrière les locaux actuels. Le projet sera équipé de cuisines collectives, de locaux accueillants, de studios et autres salles de diffusion artistique qui manquent dans le quartier. L'humoriste Dorothy Rhau a fréquenté la Maison d'Haïti quand elle était petite, elle y a aussi été bénévole.

La 3e édition du Salon de l'immigration et de l'intégration s'est tenue samedi 10 mai 2014 au Palais des congrès de Montréal Le Salon de l'immigration et de l'intégration au Québec, qui est devenu une référence en matière d'information et de ressources pour les nouveaux arrivants, s'est tenu samedi au Palais des congrès de Montréal.

« Il y a beaucoup de services qui sont extrêmement importants, mais surtout, ç'a beaucoup d'impact au niveau de la société parce qu'il y a des problématiques, des enjeux sociaux qui existent, mais la Maison d'Haïti vient contrer ce genre de phénomène. » Le projet coûtera 3,5 millions de dollars et la Ville a déjà promis 2 millions. L'organisme compte sur les entreprises et le public pour le reste du financement.

Cette 3e édition mettait l'accent sur l'intégration des immigrants, particulièrement sur le marché du travail. L'an dernier, plus de 9000 personnes se sont rendues au Salon, qui regroupe 183 exposants. Le Mouvement Desjardins, entre autres, a mobilisé sur place six de ses départements et le gouvernement du Québec était représenté par dix ministères et organismes, parmi

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lesquels Emploi Québec et le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion. Le Salon était réparti en zones thématiques, dont « Vivre à Montréal » et « Partir en région ». Onze conférences ainsi que 24 ateliers ont été organisés. L'organisme Immigrant Québec mettait également à la disposition des visiteurs la nouvelle édition du guide « Travailler au Québec ». Il permet d'accompagner les nouveaux arrivants dans leur recherche d'un emploi. Chaque année, environ 50 000 personnes immigrantes s'établissent au Québec de façon permanente.


Loisirs & cultures

Vive l’été !

Par Réda Benkoula

Si la ville de Montréal est connue pour son ambiance hivernale, elle l’est aussi pour son air festif durant l’été qui commence avec ses multiples festivals tels que les FrancoFolies, le Festival de Jazz, les Nuits d'Afrique, Mutek, Orientalys, Juste pour rire. Qui dit Montréal, dit bien entendu les Montréalais qui sont accueillant par nature, en démontre la diversité culturelle qui caractérise la métropole au caractère inclusif. Certains quartiers sont d’ailleurs connus pour leur coté pittoresque, mais aussi pour l’intensité de l’activité commerçante et culturelle que l’on peut découvrir en sillonnant Chinatown, la Petite Italie, Côte-desNeiges ou encore le Mile End au Plateau-Mont-Royal… Direction le vieux Montréal et la place Jacques-Cartier qui ne désemplissent pas de touristes en raison des nombreux saltimbanques qui animent l’endroit. Le dédale de rues couvertes de pavés est d’ailleurs très caractéristique de cet ancien quartier qui abrite de nombreuses galeries d’arts sur la rue Saint-Paul. En observant les anciens édifices du vieux Montréal, on se rend compte que les premiers étages sont plus hauts que les étages supérieurs. Leurs fenêtres sont plus grandes et offrent plus de clarté. La raison à cela est historique : à l’époque, les premiers niveaux étaient destinés aux maîtres des lieux et néces-

sitaient plus de confort que les étages supérieurs qui étaient réservés quant aux servants et aux bourses plus modestes ! Cette architecture qui est le témoin d’une ancienne époque, contraste avec les standards actuels de l’immobilier qui sont plus dispendieux à mesure que l’on gravit les étages. Le vieux port, qui jadis abritait toute une activité portuaire, a laissé place à un aménagement touristique où l’on peut visiter le Marché Bonsecours, la Tour de l’Horloge, le Centre des sciences de Montréal. On peut aussi marcher le long de la marina pour contempler le fleuve Saint-Laurent. Au loin, on peut observer l'Île SainteHélène qui abrite plusieurs installations importantes telles que la Biosphère et le parc d'attractions La Ronde qui accueille chaque année les feux d'artifice Loto-Québec. Durant l’été, petits est grands peuvent se rendre à l’Île Sainte-Hélène pour profiter des Week-ends du monde pour partager les cultures et les traditions de différents pays. Ils peuvent se rendre au Jean-drapeau pour assister au Championnat du monde de Formule 1, un rendez-vous annuel des amoureux des grosses cylindrés qui commence quelques jours plus tôt sur la rue Crescent au centre-ville où l’on présente une série d'activités en lien avec le Grand Prix du Canada. Le centre-ville qui est le siège de nom-

breuses entreprises est aussi une attraction touristique que ce soit pour faire du shopping ou pour visiter les musées, tels que le Musée des beaux-arts, le Musée McCord, le Musée Redpath, le Centre Canadien d'Architecture, le Musée d'art contemporain ou encore la Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Montréal, c’est aussi le parc Maisonneuve qui comprend le Jardin botanique. Grâce à sa collection de plantes, de serres d'exposition et sa trentaine de jardins thématiques, le Jardin botanique est considéré comme l’un des plus importants au monde. Non loin de là, se dresse le stade olympique.

Surnommé aussi le Big O, il est le plus grand stade du Canada avec notamment sa tour penchée de 165 mètres de haut. Le Biodôme et le Planétarium sont aussi des lieux à ne pas rater. Pourtant, où que l’on soit à Montréal, il n’est pas un lieu qui peut échapper au regard des visiteurs que celui de l'Oratoire Saint-Joseph qui se situe sur le site du Mont-Royal. L’endroit qui est ouvert au public attire environ deux millions de visiteurs chaque année, provenant de toutes les parties du monde. De là, on peut gravir la colline du Mont-Royal pour se rendre sur l'esplanade du belvédère qui offre une vue imprenable sur le centre-ville…

Vie d’artiste

Oliver Jones, 75 ans sous les projecteurs Lors d’une célébration le 20 mai 2014 à l’hôtel de ville, le maire de Montréal, M. Denis Coderre, a rendu hommage au Dr Oliver Jones, célèbre jazzman, qui fête cette année ses 75 ans de vie artistique. En présence de représentants de l’église Union United de Montréal et de la communauté noire montréalaise, M. Coderre a remercié Oliver Jones pour sa contribution exceptionnelle à la musique, au jazz et au rayonnement de la métropole sur la scène artistique internationale en le nommant Citoyen d’honneur de Montréal. « Un pianiste au talent exceptionnel, Oliver Jones est reconnu comme une légende du jazz non seulement à Montréal, sa ville natale, mais partout sur la planète. Il a grandement contribué à faire de notre métropole une capitale du jazz, s’illustrant aussi bien à l’époque du nightlife montréalais d’après-guerre qu’à celle du Festival international de jazz de

Montréal. C’est afin de souligner son immense talent, son impressionnante carrière et sa grande générosité que je lui décerne le titre de Citoyen d’honneur de Montréal », a déclaré M. Denis Coderre.

s’affirme comme un pilier de la communauté jazz de la ville, enregistrant album après album et effectuant tournée par-dessus tournée, ce qui lui permettra de développer une prodigieuse carrière internationale.

Né en 1934, Oliver Jones a grandi dans le quartier de la PetiteBourgogne aux côtés d’un autre illustre pianiste de jazz, Oscar Peterson. C’est à l’âge de 5 ans que le jeune Oliver donne un premier concert à l’église Union United, la plus ancienne église de la communauté noire de Montréal, fondée en 1907 par les femmes du Coloured Women’s Club of Montreal.

Sa notoriété n’est pas seulement due à la musique. En plus de remporter des Prix Felix et Juno pour ses enregistrements, il a également reçu de nombreuses distinctions pour son action communautaire, notamment le Prix Martin Luther King Jr., l'Ordre du Canada et l'Ordre du Québec.

Dès l’âge de 9 ans, il se produit dans certaines des plus célèbres boîtes de nuit de la métropole, comme le Café St-Michel ou le Rockhead’s Paradise. Au milieu des années 60, sa carrière de pianiste le mène à Porto Rico. De retour à Montréal en 1980, il

Rappelons qu’Oliver Jones célébrera ses 80 ans en septembre. Pour souligner l’événement, les organisateurs du Festival international de jazz de Montréal ont décidé de l’honorer lors d’une soirée spéciale qui se déroulera le 5 juillet prochain, au Théâtre

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Maisonneuve de la Place des Arts. « Ce sera un beau moment dans l’histoire du jazz de notre ville. Les Montréalais pourront montrer à ‘Ollie‘ combien ils sont chanceux d’être en présence d’une légende vivante du jazz, et le remercier pour toutes ces belles années », a conclu M. Coderre.


Loisirs & cultures

Tous les goûts et toutes les couleurs de l’été

L’été sera beau et chaud, on peut toujours rêver pour ce qui est de la météo, mais pour les spectacles, ce sera certainement vrai.Car spectacles, lancements et autres événements il y aura Des événements à saveur sociale La 18e Semaine québécoise des personnes handicapées, qui aura lieu du 1er au 7 juin prochain, proposera une série d'activités ayant pour but de réduire les obstacles à la participation sociale des personnes handicapées et de bâtir une société plus inclusive. Parmi les activités au programme, soulignons les courtes prestations improvisées qu'offriront le porte-parole de la Semaine, l'auteur-compositeur et interprète Martin Deschamps, et ses musiciens dans divers lieux publics, le 2 juin à Montréal et le 6 juin à Québec.

La construction écologique, les technologies vertes ainsi que l'agriculture et l'alimentation biologiques seront au cœur du Projet Écosphère de Montréal, un événement présenté les 6, 7 et 8 juin 2014 à l'Esplanade du Parc olympique et proposant 230 exposants et 35 conférences. La porte-parole est nulle autre que la comédienne Sabine Karsenti, propriétaire de la première résidence unifamiliale montréalaise à briguer la certification LEED platine. Du théâtre plus grand que nature Cet été, au Théâtre de la Dame de Cœur, tous les yeux seront tournés vers TED, un enfant pas comme les autres qui plie, déplie et replie des avions. Conjuguant marionnettes géantes, projections, jeu en direct, éclairages ingénieux et musique originale, Le plieur d'avions est un spectacle conçu pour toute la famille. Il sera à l'affiche du 27 juin au 23 août 2014. Par ailleurs, on ne manquera pas d'aller faire un tour à Knowlton, là où se trouve le Théâtre Lac-Brome. Fidèle à son habitude, ce charmant théâtre propose cet été une programmation diversifiée qui conjugue théâtre, musique et humour. À surveiller : la pièce L'Éducation de Rita, mettant en vedette le grand Albert Millaire et la jeune comédienne Charli Arcouette (dès le 12 juillet), et Diva by Night, le nouveau spectacle de la diva Natalie Choquette (à compter du 18 juillet). En avant la musique...

Sous la direction du chef Boris Brott, l'Orchestre de chambre McGill (OCM) présentera le concert Klez-Kabaret le 10 juin prochain à la Maison symphonique de Montréal. À cette occasion, l'OCM et le groupe montréalais Magillah, qui compte dans ses rangs la chanteuse Karen Young, vous plongeront dans l'univers riche et peu connu de la musique klezmer et yiddish. Le 13 juin prochain, dans le cadre des FrancoFolies de Montréal, les finissants de l'École nationale de la chanson, qui souffle 15 bougies cette année, présenteront leur spectacle de fin d'année sur la scène de l'Astral en compagnie de Luc De Larochellière. La pianiste et auteure-compositriceinterprète Anne Bisson lancera à la fin août Tales from the Treetops, son troisième album en cinq ans. Artiste aux multiples facettes, Anne Bisson a su, au fil des années, développer un style musical intimiste servi par une voix expressive et appuyé par un jeu de piano à la fois fluide et solide. Sur la route des festivals Le thème de la nature sera au cœur du 12e festival Montréal Baroque, présenté du 19 au 22 juin sur le verdoyant campus de l'Université

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McGill. La nature a en effet de tout temps inspiré les compositeurs et les musiciens. Chant d'oiseau, grondement d'une chute, doux zéphyr et aboiement de chien ne sont que quelques exemples du vocabulaire musical au menu de cette édition! Le Festival de cirque de VaudreuilDorion est de retour cette année, du 16 au 23 juin. La porte-parole est Kiera Chaplin, petite-fille de Charlie Chaplin et fille d'Eugene Chaplin, qui sera aussi de la partie, tout comme le directeur artistique du Moulin Rouge, Thierry Outrilla. Cette année, c'est l'auteur-compositeur-interprète Yann Perreau qui sera le porte-parole de la tournée d'été du Réseau des Organisateurs de Spectacles de l'Est du Québec (ROSEQ) 2014. Il invitera le public québécois à découvrir les lieux de diffusion de l'Est du Québec, de Lotbinière à Natashquan en passant par Gaspé et Péribonka, et à assister à l'une ou l'autre des 241 représentations au programme. La programmation sera en ligne au www.roseq. qc.ca à compter du 29 mai à midi. Du 27 juin au 5 juillet prochain, les artisans du Festival en chanson ainsi que l'artiste passeur Vincent Vallières invitent les amoureux de la chanson à prendre la route vers Petite-Vallée afin d'assister à la 32e

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nº 230 du 22 mai au 04 juin 2014

édition de l'incontournable événement gaspésien. Cette année encore, une riche programmation a été concoctée, mettant en lumière la chanson sous toutes ses formes, qu'elle soit nouvelle, actuelle ou bien établie. En juillet, les artistes de Sutton, Lac-Brome, West Brome, Bolton, Mansonville et des régions avoisinantes vont ouvrir leurs ateliers pour la 26e édition du Tour des Arts. Tous les jours du 12 au 20 juillet de 10 h à 17 h, 36 ateliers vous ouvriront leurs portes afin de montrer la création locale en action. Le porte-parole est Robert Toupin, acteur chevronné et résident de Sutton. Quant au 17e FestiBlues International de Montréal, il aura lieu du 7 au 10 août. Bien que la programmation ne sera en ligne que le 31 mai, on peut tout de même vous dévoiler une tête d'affiche : les Mountain Men. À découvrir : leur décapante version acoustique de Smells Like Teen Spirit de Nirvana au www.youtube.com/ watch?v=4eSRGjQ0B9o. Décoiffant. Info supplémentaires : www.clraymond.com.


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