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Rendez-vous le 3 août 2014 au Parc Villeray
Drame de Gaza
"Ce soir, j’ai une forte envie de pleurer !"
Le sens d’une célébration
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Carnet de voyage d’Ismaël Ibn El Khalil. L’incroyable odyssée d’un essayiste en Israël et en Palestine
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Écrasement du Vol AH5017 d’Air Algérie 118 victimes dont 5 canadiens et 6 résidents permanents
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Solidarité Recherche familles d'accueil, désespérément… Page 25
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Hommage
Nouzha Chekrouni, ambassadeur de l’excellence Page 33
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Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Wahid Megherbi, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 233 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 5690 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 72 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.7 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1300 visiteurs par jour.
Éditorial
Éditorial
Voeux de paix et de concorde
Trente cinq organismes et associations et 19 groupes FaceBook se sont manifestés au cours des derniers mois, pour appeler à une célébration, celle du 3 août prochain au Parc Villeray à Montréal, qui à la fois, célèbre Aïd al Fitr et commémore le quinzième anniversaire de l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI, roi du Maroc. Dans cet appel, une référence souvent rappelée : «Nous l’avons fait en 2010; pourquoi ne le referions-nous pas dans le même élan et avec le même éclat?».
Mais au-delà de son aspect spontané, que peut bien révéler une telle énergie? En fait les raisons en sont multiples. La première d’entre elle réside cependant, hors de tout doute, dans une volonté d’affirmation citoyenne. Certes, des membres d’un segment de la population du Canada qui décident de fêter leur identité et les valeurs de leur pays d’origine, cela peut sembler à première vue paradoxale, ne serait-ce que parce que, par ailleurs, les même ne cessent de clamer leur désir d’intégration et d’inclusion sans freins à leur société de vie. Cependant, tout bien réfléchit, on ne manquera pas de se souvenir que chacun, quelle que soit la date de son installation, a été marqué par les propos qui lui ont été tenus par un grand nombre de ses nouveaux concitoyens. On nous a ainsi appris que lorsqu’une communauté n’exprime pas son respect, sa fidélité et son attachement aux valeurs et à la culture du pays d’origine, lorsqu’elle ne transmet ces sentiments comme un legs à ses nouvelles générations et lorsqu’elle ne les partage pas avec ses concitoyens de toutes origines, cultures et confessions, non seulement elle peut perdre leur considération, mais aussi qu’elle peut hypothéquer ses chances d’inclusion, puisque n’exprimant pas de reconnaissance pour ses propres valeurs, elles ne pourra pas adhérer aux valeurs de la société de vie. Cette idée, exprimée plus fort dans la formule «Celui (qui au plan culturel et identitaire), ne semble venir de nulle
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part, ne peut aller nulle part (comprendre «ne saurait jamais devenir un bon citoyen canadien»)», démontre que ce pays que nous avons fait notre, a su régler, avec art et générosité, un débat qui fait rage sous d’autres cieux : celui de la double appartenance. Si l’on ajoute à cela le fait que dans les évolutions actuelles du pays d’origine, il y a matière à une réelle fierté - en matière de droits de la personne, de statut de la femme comme de développement économique - si l’on ajoute encore la politique internationale basée sur la recherche de la paix, la solidarité et le souci de l’avenir , on comprend encore mieux cette envie de fêter et de partager, ce besoin d’exprimer le sentiment que chaque membre de cette communauté se sent élément d’un pont humain entre les cultures et les civilisation. Générosité En plus d’une fête nationale, les organisateurs du rendez-vous du 3 août 2014 ont reçu comme un signe la coïncidence calendaire qui a voulu que l’on puisse partager aussi, à l’occasion de Aïd al Fitr, des valeurs morales de solidarité et de partage, plus larges, plus largement partagées, et que nous décrirons à travers les mots du Premier Ministre du Canada. Rejoignant parfaitement le sens des nombreux facteurs justifiant la célébration du 3 août, M. Stephen Harper écrit en effet dans son message de vœux : « En cette importante occasion, les musulmans se rassemblent en famille et entre amis pour célébrer pendant trois jours la fin du jeûne, afin de rendre grâce pour le renouveau spirituel
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et les bénédictions que ce mois leur a procurés. L’Aïd al-Fitr est aussi une occasion de manifester de la générosité envers les moins fortunés, d’échanger des vœux et des cadeaux». « Notre pays compte plus d’un million de musulmans, qui jouent un rôle important en façonnant et en édifiant la société pluraliste libre, prospère et pacifique qu’est le Canada aujourd’hui.» Solidarité Au moment où nous écrivons ces lignes, un autre anniversaire vient nous rappeler un autre devoir, un devoir de solidarité encore plus vigilante et plus soutenu. Au Canada, le 28 juillet, on commémore en effet le souvenir du Grand dérangement des Acadiens. Un devoir de mémoire qui interpelle et met au rang de nos préoccupations permanentes, le «Plus jamais ça!» par lequel l’humanité marque sa désapprobation de tous les drames et les violences qui ruinent l’aspiration universelle à la paix, à la sérénité et au respect du droit à la vie de tous ceux qui peuplent notre terre. Comment en effet, en pareil moment, ne pas dire aussi, avec nos fêtes et nos espoirs, nos vœux pour tous ceux qui vivent dans la peur et la violence, qui souffrent et meurent - injustement - à Gaza, en Syrie, en Irak, en Libye, au Nigéria, en Ukraine et ailleurs. Vers eux vont nos pensées, pour eux aussi, en ce jour, nos souhait de paix et de concorde…
Abdelghani Dades
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Faits
Aïd Moubarak
À l’issue de quatre semaines de piété et de recueillement, de réflexion sur le sens profond des prescriptions religieuses sur la foi, la solidarité, l’appartenance au groupe et à la société et la relation à l’altérité, les membres de la communauté des originaires du Maghreb vivant au Canada, célèbrent le devoir accompli à l’occasion de Aïd Al Fitr, marquant la fin du mois de Ramadan. En cette heureuse circonstance, le Groupe Atlas Media se fait un devoir de présenter ses meilleurs vœux de santé, de réussite, d’inclusion et de prospérité à l’ensemble des membres de la communauté, à ses lecteurs, partenaires et annonceurs.
Les vœux du Premier ministre
Au million de Canadiens Musulmans Le Premier ministre Stephen Harper a fait lundi 28 juillet 2014 la déclaration suivante pour souligner l’Aïd al-Fitr : « Laureen et moi tenons à offrir nos vœux les plus chaleureux aux musulmans du Canada et du monde entier au moment où ils se rassemblent pour célébrer l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré du Ramadan. « En cette importante occasion, les musulmans se rassemblent en famille et entre amis pour célébrer pendant trois jours la fin du jeûne, afin de rendre grâce pour le renouveau spirituel et les bénédictions que ce mois leur a procurés. L’Aïd
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al-Fitr est aussi une occasion de manifester de la générosité envers les moins fortunés, d’échanger des vœux et des cadeaux. « Notre pays compte plus d’un million de musulmans, qui jouent un rôle important en façonnant et en édifiant la société pluraliste libre, prospère et pacifique qu’est le Canada aujourd’hui. « Au nom de tous les Canadiens, j’offre tous mes vœux de santé et de bonheur à tous ceux qui célèbrent l’Aïd al-Fitr. « Aïd Moubarak ! »
Faits
Rendez-vous le 3 août 2014 au Parc Villeray
Le sens de la célébration
Le trois août 2014, les membres de la communauté des originaires du Maroc vivant au Canada célébreront en grand, Aïd al Fitr et la fête nationale du Royaume du Maroc. Cette double célébration, spontanément organisée par toutes les forces vives de la communauté sous la férule notamment par un collectif de 35 associations, organismes et institutions marocains et canadiens, à référentiel ethnoculturel ou en relation avec le pays, comme celle qui lui sert de repère et qui, en 2010 avait réuni 20 000 participants au Parc Jarry, prend ainsi place parmi les grands événements de l’été Montréalais. À ceux qui s’étonnent que la valeur n’attende pas le nombre des années, une explication est sans doute nécessaire. Des raisons objectives de fêter Le 30 juillet de chaque année est la date anniversaire de l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI, roi du Maroc. À pareille date en effet, en 1999, le Souverain accédait au trône de ses ancêtres, succédant à Feu Hassan II. Cette date est ainsi devenue celle de la célébration de l’une des valeurs fondatrices de la personnalité marocaine et de l’identité nationale. Outre cette valeur symbolique, les citoyens saisissent cette occasion pour exprimer leur adhésion au privilège de sentiment dont jouit Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le besoin d’exprimer leur indéfectible loyauté à sa Personne et au Trône.
Depuis le début de son règne, SM Mohammed VI a donné aux marocains du Maroc comme aux marocains du monde, de multiples autres raisons de retenir cette date et de participer à la fête. La première de ces raisons est l’effort de développement entrepris au Maroc. Chaque visite dans ce pays permet de constater que le pays évolue dans le bon sens, qu’il progresse et se développe. Les visites Royales fréquentes dans toutes les régions du pays et les activités auxquelles elles donnent lieu réaffirment que le Maroc est un et que toutes les régions et tous les citoyens ont droit au même progrès et au même développement. Ces visitent permettent de constater que tout ce que le Maroc compte de potentialités est mobilisé pour porter le pays au stade de développement qu’il mérite et lui donner ainsi une place honorable parmi les grandes nations de ce monde. L’ensemble de la démarche met un terme au développement inégal du à une injustice historique, d’inspiration coloniale, qui a longtemps opposé un «Maroc utile» et un «Maroc inutile», pénalisant une partie de la population et affaiblissant le pays dans son ensemble. Autre critère objectif, la politique internationale. SM le Roi a, à l’international, intensifié ses visites à l’extérieur du
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Royaume en Afrique subsaharienne, dans le monde arabe ainsi qu’en Europe et en Amérique pour raffermir les relations de coopération et son partenariat avec ces pays. Ce n’est pas là seulement l’expression d’une politique diplomatique. C’est bien plus l’affirmation que le Maroc a compris qu’il ne peut se développer à son plein potentiel que dans un environnement international apaisé et serein. C’est aussi et surtout l’expression d’une démarche de solidarité économique avec les pays moins nantis que nous, de coopération et de partenariat pour le mieux avec les pays comparables ou les pays plus avancés. Il s’agit donc d’une démarche diplomatique qui prépare un avenir de paix et de concorde. Pour les Marocains du Monde Tout cela, joint à d’indéniables avancées en matière de droits de la personne, de statut de la femme, de libertés civique, remplit les marocains de fierté et de reconnaissance. Mais d’autres facteurs, spécifiques à ceux que l’on convient d’appeler les Marocains du Monde, interviennent également. Au Canada par exemple, on nous a appris que lorsqu’une communauté n’exprime pas son respect, sa fidélité et son attachement aux valeurs et à la culture du pays d’origine, lorsqu’elle ne transmet ces sentiments comme un legs à ses nouvelles générations et
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lorsqu’elle ne les partage pas avec ses concitoyens de toutes origines, cultures et confessions, non seulement elle peut perdre leur considération, mais aussi qu’elle peut hypothéquer ses chances d’inclusion, puisque n’exprimant pas de reconnaissance pour ses propres valeurs, elles ne pourra pas adhérer aux valeurs de la société de vie. Place à la fête! Ce sont toutes ces raisons qui font l’unanimité de la communauté autour de cette célébration et qui s’exprime dès lors lorsque le moment est venu de célébrer l’attachement et à ses valeurs et symboles. La volonté de citoyenneté aussi qui permet à chacun des membres de la communauté de dire sa citoyenneté ici et maintenant et sa détermination à agir au mieux des intérêts des deux pays à la fois. Ce sont également ces considération qui font que l’assistance ne réunit pas seulement des originaires du Maroc, mais une diversité de personnes et de cultures qui nous rendent toutes fiers et que nous mettons beaucoup de fierté à adopter. C’est pourquoi enfin, les organisateurs d’origine marocaine reçoivent dans leur effort, le concours d’organismes et d’institutions qui, ce jour, se sentent proches du Maroc. Et maintenant, place à la fête!
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Faits
Rendez-vous le 3 août 2014 au Parc Villeray
Le sens de la fête
Grande journée le 3 août 2014, comme à pareille occasion au Parc Jarry en 2010, une grande célébration aura lieu le 3 août prochain au Parc Villeray à Montréal. Montréal fêtera ainsi Aïd al Fitr et de la Fête du Trône, fête nationale du Royaume du Maroc. En 2010, cet événement avait été organisé par un collectif de 22 organismes et associations à référent marocain. Cette année, un record à déjà été battu : ce sont 35 associations, organismes et institutions 19 groupes Face book qui se sont réunis pour prendre part à la célébration. Détail remarquable : ce ne sont pas juste des associations à référent marocain qui se sont réunis pour contribuer à l’organisation de la fête; des organismes montréalais, québécois et canadiens ont tenus à être de la fête et à en faire un grand événement. Tous les ingrédients sont ainsi réunis
pour battre un autre record : en 2010, 20 000 participants avaient répondus à l’appel des organisateurs; un chiffre qu’évidemment on s’attend à voir dépassé le 3 août.
Liste des partenaires Associations • Mémoires et dialogue • Forum des compétences Marocains résidents au canada *Institut Musulman de Montréal • Association de solidarité Canada Maroc • Association Pour un Maroc Meilleur • Association marocaine de Toronto • Association Musulmane de Montréal Nord • Regroupement des marocains au Canada • Association des étudiants de l'université de Laval • Association BADR (Bureau Associatif Diversité Réinsertion)
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• Club des Amis Maroc-Canada • Organisation Maroco-Canadienne pour la santé de l'Enfant et la Femme (OMCSEF) • Fédération des Marocains Musulmans du Canada • Association des Marocains de Roussillon *Centre culturel Islamique de Roussillon *Centre Culturel Islamique de Chateaugay *Centre culturel de la Rive Sud • École des Champions de Taekwondo • Groupe École marocaine du Canada Médias • Groupe Atlas Media / Atlas.Mtl • M Télé / Raison 2+ • Maghreb Canada Express . Al Machreq & Al Maghreb • Marocains du Canada * CIBL (Radio) * TOUKI Montréal * Mediamosaique * Journal L'initiative
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*19 Groupes et Pages Facebook Institutions • Ambassade du Maroc à Ottawa • Mairie de Montréal • Arrondissement Villeray-SaintMichel-Parc-Extension • SPVM (Police de Montréal) • Pompiers de Montréal Les gouvernements du Canada et du Québec ont également exprimé leur soutien à l’initiative. Entreprises • Taxi Hochelaga-Beaubien • Groupe M A B I • Pharmacie Jean-Coutu • Groupe Universitas • Provigo • Sutton • Royale LePage • Gouchi.Com
Monde
Drame de Gaza
1000 morts, 6000 blessés et quelques atermoiements diplomatiques…
L'ONU a lancé une commission internationale d'urgence mercredi 23 juillet 2014 pour enquêter sur l'offensive israélienne. Plus tôt, la haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, a exprimé ses craintes quant à la possibilité qu'Israël commette des crimes de guerre dans la bande de Gaza.
La résolution, déposée par la Palestine au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a été adoptée par 29 voix pour, 17 abstentions et 1 voix contre (les États-Unis) et réclame une enquête sur « toutes les violations » qui auraient été commises depuis le début de l'opération Bordure protectrice. Tous les pays européens, dont la France, l'Allemagne et le RoyaumeUni, se sont abstenus. Le vote a eu lieu après sept heures de débats lors d'une session extraordinaire du Conseil demandée par les pays arabes pour exiger le respect du droit international dans les territoires palestiniens occupés. Le représentant américain auprès du Conseil, Keith Harper, a souligné que « cette résolution ne va pas nous aider. » La résolution condamne « les violations généralisées, systématiques et flagrantes des droits de l'Homme et des libertés fondamentales » et estime que la dernière offensive israélienne « a impliqué des attaques sans discrimination et disproportionnées (...) qui peuvent constituer des crimes internationaux. » Une enquête indépendante réclamée Le Conseil demande ainsi d'envoyer d'urgence une commission d'enquête indépendante pour dresser une liste des « crimes perpétrés » et « identifier ceux qui en sont responsables » afin de « mettre fin à cette impunité. » Le texte réclame par ailleurs de placer les Palestiniens sous « protection internationale immédiate » et plaide pour l'arrêt immédiat des attaques militaires israéliennes.
La résolution demande également à la Suisse d'organiser une conférence d'urgence sur la crise. Israël pourrait avoir commis des « crimes de guerre » Mme Pillay, la haute commissaire aux droits de l'homme, a évoqué, en ouverture de la réunion du Conseil des droits de l'homme, une « forte possibilité » qu'Israël viole le droit international. Navi Pillay estime qu'il est possible qu'Israël commette en ce moment des « crimes de guerre » dans la bande de Gaza et se dit préoccupée par la destruction de maisons et de la mort d'enfants dans l'enclave palestinienne. Elle a également condamné les tirs de roquettes du Hamas en direction du territoire israélien, qu'elle qualifie d'attaques indiscriminées.
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Également présent à cette réunion extraordinaire, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad Malki, a accusé Israël de commettre des crimes contre l'humanité et a réclamé, lui aussi, une enquête. La haute commissaire estime que les principes de distinction et de précaution ne sont, une fois de plus, pas clairement respectés lors des attaques du Hamas et d'autres groupes palestiniens armés contre des zones civiles. Israël a réagi, par la voix de son ambassadeur auprès du Conseil des droits de l'homme, Eviatar Manor, en affirmant que son droit à se défendre était garanti par le droit international. Kerry et Ban Ki-moon poursuivent leurs actions Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, est arrivé à Tel-Aviv mercredi, où il poursuit les efforts diploma-
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tiques visant à mettre un terme aux hostilités entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. « Quelques pas vers un cessez-le-feu ont été faits entre Israël et le Hamas, mais il reste du travail », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, avant une rencontre avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à Jérusalem. Le secrétaire général de l'ONU a quant à lui souligné l'urgence de mettre un terme à cette crise. « Nous unissons nos forces pour obtenir un cessez-le-feu le plus vite possible. Nous n'avons plus de temps à perdre, ni pour attendre », a déclaré M. Ban. Quant à John Kerry, il devait encore rencontrer le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Ramallah, en Cisjordanie, puis le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, au ministère de la Défense, à Tel-Aviv.
Monde
Drame de Gaza
"Ce soir, j’ai une forte envie de pleurer !"
Par Zouhaïr Lahna*
1,8 millions de personnes qui souffrent depuis 7 ans du blocus de la Bande de Gazza et depuis quelques jousr, un nouveau drame et un lourd bilan : plus de 1000 morts, plus de 6000 blessés et quelques 200 000 déplacés. Les victimes sont des civils, parmi eux des centaines de femmes et d’enfants, dans un pays pratiquement sans défense, tenant tête à l’une des plus puissantes armées au monde. Vu de l’intérieur avec cette chronique d’une journée à l’hôpital Shifa de Gaza, un message posté par le médecin marocain Zouhaïr Lahna depuis Gaza et repris par le quotidien français Le Monde. Ce soir, j’ai une forte envie de pleurer. Pleurer tous ces enfants que j’ai vus aux urgences de l’hôpital Shifa à Gaza. Cette jeune fille qu’on n’a pas pu sauver malgré le massage cardiaque, les perfusions et l’intubation. J’ai vécu avec les sauveteurs les mêmes gestes chez plusieurs patients qui arrivent évanouis, voire dans les derniers instants de leurs vies. Nous essayons de les réanimer mais sans succès. Leur heure a sonné. Le destin a frappé, parfois trop fort. Quand la mort est confirmée, nous savons qu’il n’y pas plus rien à faire. Les médecins dans un geste de colère et de désespoir retirent les tuyaux qu’ils ont mis autour du patient devenu martyre. Les photographes prennent des clichés de cette tragédie filmée en direct et transmise au monde entier et surtout au monde arabe-musulman. Les feuilletons du Ramadan se sont, hélas, éclipsés par les "prouesses" d’une armée inqualifiable. Je ne trouve aucun adjectif pour décrire cette armée et ses dirigeants. Mais, l’heure n’est pas à chercher un tel adjectif. Les israéliens connaissent bien les méfaits de l’injustice et savent ce que adviennent des injustic-
es. Aujourd’hui, nous sommes les médecins de la fin de la chaîne de massacre, de la récupération ou la désolation. La prévention est aux mains des hommes politiques qui acceptent cyniquement cette mascarade. Je me demande comment certains dirigeants "sans prestige", peuvent dormir. Je parle surtout de ceux qui se disent arabe et/ou musulmans. Muselés par les affaires de l’argent et les compromissions, ils ne peuvent
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qu’afficher un profil bas, si ce n’est aucun profil du tout. Quant aux israélites, et aux peuples dits civilisés en Occident, la plupart d’entre eux ont subi le lavage des cerveaux des médias dominants. Ils ne considèrent plus les autres comme des êtres humains à part entière, d’où l’indifférence totale face à ces crimes. Leurs cœurs éprouvent de la compassion si on massacrait des chiens ou des chats. Cette agression va certainement
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s’intensifier parce que les résistants sont mieux organisés. Mais comme les résistants sont considérés et nommés des résistants terroristes, Israël considère que la population les protège. Alors, il faut recourir à la technique de la terre brûlée. Je ne peux plus continuer à écrire. J’ai la gorge nouée. Je descends aux urgences…. *Chirurgien obstétricien, membre de "Médecins Sans Frontières-France"
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Chronique
A contre-courant
Drame de Gaza : Où M. Harper mène-t-il le Canada? Par Ismaïl Harakat
Une fois encore, le décalage entre la politique étrangère officielle d’Ottawa et l’état d’esprit qui prévaut au Québec transparait au grand jour. Alors que le Canada maintient intact son alignement inconditionnel derrière Israël, l’opinion publique québécoise nage clairement à contre-courant. Nul besoin de sondages d’opinion pour s’en rendre compte. La déferlante d’images de meurtre d’enfants et de civils innocents ébranle les Québécois qui expriment leur opposition à la campagne de Tsahal aussi bien à travers les réseaux sociaux qu’à travers les tribunes libres publiées par la presse écrite. M. Harper et le gouvernement conservateur perpétuent la « tradition » voulant que le soutien à Israël ne soit pas un sujet à débat. Aucune nuance, aucun équilibre et tant pis cette prise de position met hors d’elle une communauté arabe canadienne – relayée par des millions de canadiens- remontée contre l’injustice. Depuis l’arrivée au pouvoir de Stephen Harper, le gouvernement conservateur a imprimé une nouvelle dynamique à sa politique au Proche-Orient basée sur un interventionnisme tous azimuts et des sorties tonitruantes rompant littéralement avec la tradition de neutralité canadienne qui habilitait notre pays à jouer un rôle de médiateur dans le conflit. Une neutralité souvent bien perçue par les antagonistes de la crise israélo-arabe notamment dans le monde arabe où l’image du Canada était impeccable il y a une dizaine d’années à peine. Tout a changé. M. Harper agit comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, fonçant aveuglément dans le tas sans se soucier des conséquences. C’est comme si notre premier ministre envoyait paitre les Québécois qui, soit dit en passant n’ont jamais été des va-ten guerre. Le message est clair : Je dois mon élection à tel ou tel lobby, donc c’est à lui que je dois rendre des comptes et tant pis si vous, pleutres québécois vous soutenez les causes perdues! Voilà en gros, le message que nous lance à la figure le gouvernement conservateur.
Décisions à l’emporte-pièce Cette prise de position rappelle non seulement les pires années des Georges W Bush, mais elle « s’illustre » par un amateurisme pathétique. Quelques mois à peine avant l’annonce de la reprise des négociations entre l’Iran et les pays occidentaux à propos du dossier nucléaire de la République islamique, Ottawa avait choisi à la surprise générale de rompre unilatéralement ses relations diplomatiques avec Téhéran juste parce que certains lobbies se sont montrés généreux pendant les élections qui ont conduit les camarades de M. Harper au pouvoir.
En outre, à chaque fois que ça chauffe dans la région, notre premier ministre manifeste d’emblée son soutien à TelAviv au nom du « droit inaliénable d’un peuple à se défendre contre les agressions étrangères » sans se soucier de ce que l’opinion majoritaire peut penser. Ce faisant, il nous conforte dans l’idée qu’il sert les intérêts de ceux qui l’ont généreusement soutenu pendant la campagne électorale et non pas ceux de l’opinion publique majoritaire. Remarquez que Georges W. Bush ne faisait pas autre chose. La bonne nouvelle c’est que le Canada ne pèse pas lourd sur l’échiquier moyen-oriental. Dans cette région du monde, la notion même de « l’Occident » renvoie exclusivement à Washington à Londres et à Paris. Pour la France et l’Angleterre, c’est un héritage historique depuis les accords de Sykes-Picot en 1916 qui entendaient faire du Moyen-Orient une chasse gardée franco-britannique à la veille de l’éclatement de l’empire ottoman qui a eu la mauvaise idée de se ranger derrière l’Allemagne. Quant aux États-Unis, leur rôle ne s’est affirmé qu’à l’issue de la deuxième guerre mondiale, lorsque ce pays est devenu une superpuissance. C’est d’ailleurs l’administration américaine qui a imposé à la communauté internationale la concrétisation de la déclaration de Balfour -ancien secrétaire au Foreign Office- de 1917 qui avait promis au lobby juif la création d’un « foyer juif en terre de Palestine » en contrepartie de son soutien. Une promesse d’autant plus vague que la nation de « foyer » ne signifie pas grand-chose aux yeux de la législation internationale.
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Ce petit plus qui fait les grands dirigeants Après la deuxième guerre mondiale et les atrocités perpétrées contre les juifs, Washington, Londres et Paris se promirent de concrétiser la promesse faite par Lord Balfour et de veiller à la création de l’État d’Israël. C’est ainsi que ce pays est né en 1948, ce qui a couté au Moyen-Orient quatre guerres et une animosité héréditaire. Il est donc question d’une responsabilité historique pour ces trois pays là. Malheureusement, les États-Unis agissent depuis en juge et partie, ce qui ne fait qu’exacerber la haine nourrie à l’égard de Washington. Au milieu de ce jeu géopolitique à haut risque qui se déroule dans l’une des régions les plus explosives de la planète, M. Harper a choisi d’y aller de sa contribution en affichant une incompétence saisissante avec la bénédiction de son électorat ouest-canadien qui ne semble pas réaliser l’impasse vers laquelle cette politique risque de conduire le pays. Les grands dirigeants sont ceux qui proposent leur médiation en cas de conflit et qui mettre tout en œuvre aussi bien au grand jour que dans
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M. Ismail Harakat
les coulisses pour essayer de trouver un chemin d’entente entre ceux qui s’entretuent. Ce n’est pas l’option choisie par M. Harper qui aurait presque certainement usé d’un droit de véto en faveur d’Israël au Conseil de sécurité des Nations Unies si le Canada avait ce pouvoir. L’image du pays n’en sort pas grandie et le fait d’apparaitre comme le 51ième état américain nous ridiculise comme elle avait ridiculisé l’Angleterre de Tony Blair lors de la deuxième guerre du Golfe.
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Lire & Comprendre
Carnet de voyage d’Ismaël Ibn El Khalil L’incroyable odyssée d’un essayiste en Israël et en Palestine munauté serait Milat Ibrahim : les Héritiers de la tradition d’Abraham ».
C’est un regard surprenant sur Israël et la Palestine qu’Ismaël Ibn El Khalil a voulu livrer dans «La Posture d’Abraham». Un carnet de voyage des plus édifiants sur une crise qui ne cesse d’émouvoir le monde entier tant par sa durée que par l’ampleur des pertes humaines et des dégâts matériels qu’elle occasionne depuis des décennies. Passionné par l’histoire judéo-musulmane en terre d’islam, Ismaël Ibn El Khalil raconte dans ce livre publié aux éditions «Auteurs du monde» son incroyable odyssée en Israël et en Palestine. Dans son livre, sorti en février dernier, l’auteur-essayiste marocain invite à une évolution des relations judéomusulmanes en mettant l’humain au cœur du débat et en inscrivant son message dans cette vague d’émancipation post-«Printemps arabe». En fervent défenseur du rapprochement judéo-musulman, Ismaël Ibn El Khalil explore également, au-delà des mots et du récit, les différentes pistes de la réconciliation et de la résolution
du conflit au Proche-Orient. C’est ainsi qu’il « souligne la spécificité de l’identité marocaine, une identité forte de ses composantes arabo-musulmanes et riche de ses racines judéo-andalouses », écrit l’éditeur, en notant que l’auteur « puise dans les enseignements millénaires de l’histoire de son pays, terre de symbiose des cultures juive et musulmane, pour fondre une nouvelle posture intellectuelle : La Posture d’Abraham ».
Mais alors, pourquoi s’intéresser à Israël et à la Palestine ? Pour l’auteur, l’intérêt est plus que justifié dans le sens qu’« on ne peut pas prétendre œuvrer pour la paix, pour la réconciliation, jouer pleinement le rôle d’intellectuel engagé, si l’on ne se rend pas sur le théâtre des opérations, que l’on ne mouille pas sa chemise, que l’on n’use pas ses guenilles, que l’on ne mette pas sa vie en péril, pour aller prendre la température, à mains nues, sur un volcan étouffé, pour pouvoir recueillir des paroles toutes chaudes, pour les analyser à froid, pour enfin les restituer avec le cœur, avec l’intention d’essayer de faire entendre ceux qui ne peuvent s’entendre… ».
Une posture intellectuelle d’écoute « qui consiste à faire fi de son appartenance religieuse et communautaire, pour laisser la place à un jugement sans parti pris qui essaie de contenir sa subjectivité, en faisant des analyses froides et dépassionnées, afin d’aboutir à des décisions sages et justes », explique l’auteur. Et de poursuivre : « La Posture d’Abraham est une posture fondatrice d’un nouvel état d’esprit englobant : nous ne devons plus nous considérer comme étant seulement des juifs ou des musulmans, mais comme faisant partie d’une seule et même communauté issue d’Abraham. Cette com-
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En cette période de crise, marquée par une nouvelle escalade des violences au Proche-Orient, cet ouvrage paraît comme un réconfort, une note d’espoir pour ceux et celles qui croient encore à une véritable paix dans cette partie du monde. «Lorsque je finis de lire le livre que me demande de préfacer Ismaël Ibn El Khalil, qui m’a accompagné l’année dernière en Israël, je ne peux m’empêcher de penser aux controverses que va susciter son initiative et la posture à laquelle il invite», souligne Shlomo Haziz dans sa préface. Et de constater que l’auteur est, «à ma connaissance, l’un des premiers jeunes Marocains musulmans à prendre l’initiative de voyager au cœur du Moyen-Orient, avec comme unique objectif d’écrire et d’œuvrer pour le dialogue et pour la paix. Je ne peux que saluer son initiative», conclut-il. Sans commentaire.
Accidents
Écrasement du Vol AH5017 d’Air Algérie
118 victimes dont 5 canadiens et 6 résidents permanents
L’épave du vol AH5017 d’Air Algérie et ses deux «boites noires» ont été retrouvées mais beaucoup reste à faire pour connaitre les circonstances de ce nouvel accident aérien qui a fait 118 victimes dont 5 canadienset six résidents permanents.
C’est le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, qui a fait ces annonces, affirmant que l'épave avait été aperçue dans le nord du pays, entre Aguelhoc et Kidal, a-t-il dit, mais sans donner plus de détails. La France, qui compte une cinquantaine de passagers dans l'appareil, avait « mobilisé tous ses moyens militaires au Mali » pour retrouver l'avion, a indiqué le président français François Hollande. L'Algérie a également lancé des recherches aériennes pour tenter de repérer l'appareil. Les services algériens de navigation aérienne ont annoncé plus tôt que l’appareil avec lequel tout contact avait été perdu est un McDonnell 83
appartenant à la compagnie espagnole Swiftair. Il transportait 115 passagers, dont 7 Canadiens.
L'avion espagnol était « en bon état », selon les autorités françaises de l'aviation civile qui disent l'avoir examiné deux ou trois jours auparavant. « Nous n'avons quasiment rien trouvé, il (était) vraiment en bon état », a déclaré Patrick Gandil, le directeur général de l'aviation civile française. Le vol AH5017, qui effectuait la liaison entre Ouagadougou et Alger, avait disparu 50 minutes après son décollage du Burkina Faso, précise un communiqué d'Air Algérie. « L'avion a disparu à Gao, à 500 km de la frontière algérienne. Nous avons des victimes de plusieurs nationalités », a déclaré le premier ministre algérien Abdelmalek Sellal cité par une radio locale. La météo en cause? Une quinzaine de minutes avant sa dis-
Les condoléances de Stephen Harper Suite à ce drame, le Premier ministre Stephen Harper a fait ala déclaration : « Je suis consterné d’apprendre que le vol AH5017 d’Air Algérie, qui transportait 110 passagers et six membres d’équipage, s’est écrasé au Mali. L’avion se dirigeait vers Alger en provenance de Ouagadougou, au Burkina Faso. Il a été confirmé que des Canadiens sont au nombre des victimes.
« L'avion n'était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l'équipage de se dérouter à cause d'une
mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako », a indiqué à l'Agence France-Presse une source au sein d'Air Algérie, sous le couvert de l'anonymat. « Le signal a été perdu après le changement de cap », a-t-elle ajouté.
Manifestation de soutien aux proches des victimes
« Nos pensées et nos prières accompagnent les familles et amis des passagers et des membres d’équipage qui ont perdu la vie dans cette tragédie. « Le gouvernement du Canada est en contact avec les autorités concernées et fournit son assistance sur le terrain en fonction des besoins. »
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parition, le pilote de l'avion avait demandé de changer d'itinéraire en raison d'une tempête de sable, selon le ministre burkinabé des Transports.
Une cinquantaine de personnes, en majorité d'origine africaine, ont participé à une veillée à la chandelle, au parc Marie-Victorin de Longueuil, pour rendre hommage aux victimes de l'écrasement du vol d'Air Algérie. Les participants ont allumé 118 bougies en mémoire des 118 victimes de la tragédie. Onze Canadiens, cinq citoyens et six résidents permanents, font partie des victimes de l'écrasement. Parmi les victimes, on trouve quatre
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membres d'une famille de Longueuil et leur amie, Isabelle Prévost, qui les avait accompagnés dans un voyage d'une dizaine de jours. Les participants à la veillée se sont recueillis en leur mémoire, au son de chants religieux. Ils ont promis que la communauté viendra en aide aux proches qu'ils laissent dans le deuil. Une campagne de financement a notamment été mise sur pied par l'Association des Burkinabés du Grand Montréal
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Citoyenneté – Justice
Adil Charkaoui accède
à la citoyenneté canadienne
Plus de 19 ans après son arrivée au Canada et de multiples épreuves judiciaires, le Montréalais Adil Charkaoui affirme avoir obtenu sa citoyenneté canadienne.
Contacté par ICI Radio-Canada.ca pour confirmer l'information, Citoyenneté et Immigration Canada a refusé de commenter le cas de M. Charkaoui. « En raison des lois sur la protection des renseignements personnels, nous ne pouvons pas vous fournir de détails sur les cas individuels », nous a-t-on répondu. Rappelons qu'Adil Charkaoui, soupçonné d'entretenir des liens avec Al-Qaïda, a contesté jusqu'en Cour suprême du Canada la validité de deux
certificats de sécurité dont il a fait l'objet et qui lui ont valu la prison et d'importants démêlés avec la justice.
La Cour fédérale et la Cour suprême lui ont donné raison (en 2007 et 2009), ce qui a conduit à la révocation de ces certificats. « Pour Adil et sa famille, il est impossible d'oublier les années de séparation et d'emprisonnement et les conditions draconiennes de détention à domicile et de surveillance électronique et physique qui lui ont été imposées ainsi qu'à toute la famille, en plus des terribles allégations diffusées dans le monde entier. » Originaire du Maroc, Adil Charkaoui a été arrêté en mai 2003 en vertu d'un
Traite de personnes 20 condamnés expulsés du pays enfermées après le travail dans un sous-sol, souvent sans nourriture, a révélé une enquête de la GRC et de l'Agence des services frontaliers du Canada.
C’est le ministre fédéral de la Sécurité publique Steven Blaney en a fait l'annonce ce matin.
Elles sont aujourd'hui en voie d'obtenir le statut de réfugié, parce qu'elles répondent aux critères d'admissibilité des personnes exploitées dans leur pays d'origine.
Les trafiquants avaient fait venir de Hongrie des migrants clandestins leur promettant du travail. Une fois au Canada, toutefois, ces victimes devaient travailler de force dans le milieu de la construction. Elles étaient
En septembre 2009, après Adil Charkaoui que la Cour fédérale eut levé les dernières conditions de dédommagement pour les « années de remise en liberté qui lui étaient imposouffrance » qu'il a vécues. sées, M. Charkaoui a réclamé des excuses officielles du gouvernement M. Charkaoui agit maintenant à titre canadien, qu'il n'a pas obtenues. Il de porte-parole du Collectif québécois avait également estimé avoir droit à un contre l'islamophobie.
Criminalité
Le Canada a expulsé 20 des 22 membres de la famille Domotor-Kolompar qui avaient été reconnus coupables ces deux dernières années de traite de personnes à Hamilton en Ontario.
Les renvois les plus récents ont eu lieu en mai dernier, lorsque Gyozo Papai et Gizella Domotor ont été expulsés jusqu'en Hongrie.
certificat de sécurité. Il était soupçonné par les services de sécurité canadiens d'être lié au réseau terroriste Al-Qaïda. Incarcéré pendant 21 mois, il a été remis en liberté en 2005 par un juge de la Cour fédérale, qui lui a néanmoins imposé de strictes conditions, dont le port d'un bracelet électronique.
Le Canada a décidé de publier l'identité de neuf des 22 trafiquants à cause de la sévérité des accusations qui pesaient sur elles. Deux trafiquants attendent toujours en prison que la justice se penche sur leur renvoi
Une dixième année de baisse
La gravité des crimes déclarés par la police au Canada est en baisse pour une dixième année consécutive, rapporte Statistique Canada. Un recul de 36 % de l'Indice de gravité de la criminalité (IGC) a été enregistré depuis 2003.
Un peu plus de 1,8 millions de crimes ont été dénombrés par les services de police canadiens l'année dernière. C'est 132 000 de moins qu'en 2012. Le taux de criminalité au Canada poursuit donc sa baisse amorcée au début des années 1990 et se situe actuellement à son plus faible depuis 1969. Des crimes moins graves Les crimes commis au Canada en 2013 n'ont cependant pas été que moins nombreux, ils ont aussi été globalement moins graves. La baisse de 9 % de l'IGC observée en 2013 est notamment due à un important recul des vols qualifiés et des introductions par effraction. « On prend tous les crimes, on les sépare entre violents et non violents et on leur donne un numéro de gravité. Tout ça mis ensemble fait que l'on peut avoir une vision globale de la situation », explique Patrick Latulippe, agent d'information au Centre canadien de la statistique juridique. Toutefois, certains crimes graves, dont ceux liés à la pornographie juvénile, à l'extorsion et aux agressions sexuelles, ont été commis plus souvent en 2013 qu'en 2012. « Quelques crimes graves
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sont en hausse, mais la plupart sont en baisse », précise Patrick Latulippe. C'est donc la moyenne de gravité des infractions commises qui explique que l'IGC est en diminution. Des variations par province et par région L'Ïle-du-Prince-Édouard, le NouveauBrunswick, le Québec et le Manitoba ont connu les plus importantes baisses de leur IGC (-12 %) au pays en 2013. Seuls le Yukon (+6 %) et Terre-Neuveet-Labrador (+1 %) ont vu leur IGC augmenter par rapport à 2012. Les villes canadiennes de plus en plus sécuritaires Pour la toute première fois depuis le début du calcul de l'ICG au Canada, en 1998, aucune des régions métropolitaines de recensement (RMR) n'a connu une hausse. En fait, seule la RMR d'Edmonton est restée stable et n'a pas connu de recul. Malgré une diminution de 7 % de son IGC, Régina demeure la RMR où les crimes commis sont considérés comme les plus graves tandis que les RMR de Barrie et Guelph, en Ontario, ont enregistré les plus faibles IGC au Canada, tout juste devant Québec. L'IGC de la RMR de Montréal (66 %) se situe tout juste sous la moyenne canadienne. Les RMR de Saguenay, Sherbrooke, Trois-Rivières et Gatineau présentent également un IGC inférieur à la moyenne nationale.
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Solidarité
Plus de 2 milliards de pauvres sur la planète Un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) estime que 2,2 milliards de personnes sont « pauvres ou proches de la pauvreté » dans le monde. Dans le document rendu public à Tokyo, au Japon, on apprend que les crises financières, les importantes fluctuations du prix des denrées alimentaires, les catastrophes naturelles et les conflits constituent actuellement les principaux vecteurs de pauvreté sur la planète. « Si vous êtes pauvres, vous êtes moins capables d'encaisser et de gérer tous ces chocs. Beaucoup de barrières se dressent devant vous », explique Khalid Malik, l'auteur principal du rapport. Selon le PNUD, 1,5 milliard de personnes réparties dans 91 pays, pour la majorité en développement, sont considérées comme pauvres, et 800 millions vivent juste à la limite de la pauvreté. Bien que, globalement, la pauvreté régresse dans le monde, les inégalités sociales et économiques ainsi que les « vulnérabilités structurelles » constituent de sérieuses menaces pour le développement et la lutte contre la pauvreté, notent les auteurs du rapport.
Éradiquer la pauvreté : mission possible La pauvreté pourrait être éradiquée grâce à un effort coordonné de la communauté internationale, croient les experts.
« Éliminer l'extrême pauvreté n'est pas seulement arriver à zéro, encore faut-il rester à ce niveau », écrit le PNUD dans son rapport intitulé « Progrès humain durable : réduire les vulnérabilités et construire la résilience ». « Il faut spécifiquement protéger celles et ceux qui sont menacés par des catastrophes naturelles, des changements climatiques ou des chocs financiers. Mettre au coeur de notre agenda de développement la réduction de ces vulnérabilités constitue le seul moyen de s'assurer que le progrès est résilient et durable », poursuivent les auteurs. Selon les experts du PNUD, il en coûterait environ 2 % du PIB mondial pour assurer une protection sociale de base aux pauvres dans le monde. Dans la mesure où cette protection se rend jusqu'à eux, nuance le rapport. « Une protection sociale de base est abordable tant que les pays à faible revenu redistribuent des fonds et
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accroissent leurs ressources internes, et ce, avec l'appui de la communauté des donateurs internationaux ». Le rapport souligne que la lutte contre la pauvreté rapporte plus qu'on le pense en termes de développement et de sécurité aussi. Selon les auteurs, une réduction du chômage et l'amélioration des filets sociaux s'accompagnent en général d'une baisse de la criminalité, de la violence, de la consommation de drogue et des sui-
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cides. « En s'attaquant à ces vulnérabilités, tout le monde pourra partager le progrès, et le développement deviendra bien plus équitable et durable », écrit Helen Clark en préambule du rapport. Rappelons qu'à l'aube du nouveau millénaire, en 2000, la communauté internationale s'est fixé comme objectif de réduire de moitié l'extrême pauvreté et la faim dans le monde d'ici la fin 2015 dans le cadre des Objectifs du Millénaire.
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Solidarité
Recherche familles d'accueil, désespérément… Selon la DPJ, il y a moins de familles d'accueil au Québec parce qu'elles deviennent plus difficiles à trouver. La Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) peine à en recruter de nouvelles, surtout en milieu urbain, où le coût de la vie est de plus en plus élevé. De fait, au Québec, le nombre de familles d'accueil est en constante diminution depuis les dix dernières années. Ce nombre est passé de 5482 en 2005-2006 à 3745 en 2013-2014, ce qui représente une baisse de 30 %. La tendance est encore plus lourde dans la région de Montréal, où leur nombre est passé de 946 à 560 au cours de la même période, une chute de 41 %. Selon la DPJ, plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène, dont des changements apportés à la Loi sur la protection de la jeunesse en 2007. Depuis ce temps, la DPJ tente de confier les enfants dont elle a la charge à des parents proches, plutôt que de les placer en famille d'accueil. Plus difficile en ville À Montréal, la DPJ a seulement réussi à recruter 12 nouvelles familles d'accueil l'an dernier, alors qu'une cinquantaine
de plus seraient nécessaires pour combler ses besoins.
Elle recherche surtout des foyers prêts à accueillir des enfants de cinq ans et moins, ce qui est un véritable casse-tête. La DPJ souhaite qu'un parent demeure à la maison pour s'occuper d'enfants de ce groupe d'âge, afin de tisser des liens durables. Or, rares sont ceux qui sont prêts à faire de tels sacrifices, surtout en milieu urbain, où le coût de la vie est plus élevé. Selon la responsable du recrutement à la DPJ Montréal, Johanne Robillard, les familles d'accueil ne sont plus souvent formées d'un couple au sein duquel la femme demeure au foyer, ce qui était le cas autrefois. Les familles d'accueil qui ont pris leur retraite au cours des dernières années n'ont donc pas pu être remplacées au rythme de leur départ. Plusieurs sacrifices Les sacrifices que doivent faire les familles d'accueil sont très nombreux. À Montréal, Danielle Pelland et JeanPaul Deguire ouvrent leur porte à des
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enfants en difficulté au sein de leur famille depuis plus de 15 ans. Ils s'occupent présentement de six garçons âgés de dix à 18 ans. Selon eux, c'est un rôle exigeant qui demande beaucoup de temps et d'organisation. Ils doivent parfois organiser des rencontres avec les membres de la famille des enfants qui leur sont confiés, avec leurs travailleurs sociaux, ou encore d'autres professionnels, comme des psychologues
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À leurs débuts, ils ont parfois trouvé la tâche très lourde. Ils ont d'ailleurs déjà songé à abandonner leur rôle de famille d'accueil, ce qu'ils n'ont finalement jamais fait. Ils se sont toutefois sentis de plus en plus confiants dans leur rôle au fil des ans, et de mieux en mieux outillés après avoir suivi plusieurs formations de la DPJ. Aujourd'hui, Danielle Pelland et JeanPaul Deguire considèrent que tous leurs sacrifices en ont valu la peine.
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Loisirs
Montréal, Ville de plages… Les deux tiers des berges de Montréal sont propres pour la baignade Les deux tiers des berges de Montréal sont propres pour la baignade, selon des tests effectués par la Ville de Montréal. Cette statistique pourrait donner un bel élan aux nombreux projets de nouvelles plages qui sont en cours de réalisation. Nicolas, 16 ans, a hésité avant de sauter dans l'eau du Vieux-Port pour la première fois. « Au début, je me questionnais un peu. On dit souvent qu'à Montréal l'eau n'est pas géniale ». Finalement, l'adolescent a découvert une eau propre et chaude, en plus d'être assez translucide pour voir ses pieds. « Elle est propre, j'en ai avalé quelques gorgées », lance le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, en sortant de l'eau. Lors du plus récent test par la Ville de Montréal, l'eau du Vieux-Port contenait seulement 11 coliformes fécaux pour 100 millilitres. Très en dessous de la limite de 200. La Ville de Montréal effectue ses propres tests chaque semaine, en plus de ceux du ministère de l'Environnement du Québec. Reste à prendre en compte la présence ou non d'infrastructure et la sécurité (bateaux, courants, etc.). « Il faut changer la mentalité qui fait en sorte qu'on pense que le fleuve n'est pas propre, ce n'est plus vrai », dit Annick Le Floch du service de l'environnement.
« Il faut de plus en plus que les gens reprennent contact avec l'eau ».
Plusieurs plages existent déjà à Montréal, comme celle du Cap-SaintJacques ou celle du parc Jean-Drapeau. Des surfeurs se mouillent aussi à LaSalle et derrière Habitat 67. Richard Bergeron salue les projets de plages, mais aimerait en voir plus. « Historiquement, il y a déjà eu 26 plages, strictement sur l'île de Montréal, rappelle-t-il ». Il rêve d'une plage de « 400 mètres, avec une capacité d'accueil 5000 à 8000 [personnes]. » Pollution La pollution de l'eau est encore bien présente par endroit. Les plus récents tests de la Ville de Montréal ont révélé 1100 coliformes fécaux pour 100 millilitres au parc Pierre-Payet à Pointe-auxTrembles, et même 6000 au parc de la Rive-Boisée à Pierrefonds-Roxboro, 12 fois la limite fixée. Cette pollution peut provenir de déversements illégaux, de déjections d'oiseaux, de fortes pluies [plus fréquentes avec les changements climatiques], mais aussi et surtout de mauvais raccordements d'égouts. C'est particulièrement vrai dans l'est de l'île. La mairesse de Rivière-des-Prairies-
Projet Montréal se mouille… Projet Montréal déposera une motion en août pour la création d'un bain flottant dans le fleuve Saint-Laurent Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, présente un projet visant à permettre la baignade dans le fleuve Saint-Laurent dans le Vieux-Port de Montréal. En conférence de presse, le chef de l'opposition à l'hôtel de ville a présenté son idée d'un « bain portuaire ». Il s'agirait en fait d'un bassin flottant délimité par des quais. «Ça ne requiert pas énormément de travaux », assure-t-il. M. Bergeron s'inspire de la ville de Copenhague, au Danemark, qui a
Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, présente pour une 11e année consécutive au Grand Splash, explique que de nouveaux moyens sont mis en place pour trouver la source des problèmes d'égouts, notamment grâce à l'utilisation de caméras dans les canalisations. « Il y a un problème de raccordement et c'est ce qu'on est en train de faire, on est en train de corriger cette situation-là ».
L'eau du canal Lachine, sous la juridiction de Parcs Canada, est, elle aussi, suffisamment propre pour la baignade selon les tests de la Ville de Montréal. Mais un règlement fédéral empêche toute activité de contact avec l'eau dans un délai de 72 heures après tout épisode de pluie. La location de kayaks [et bien sûr la baignade] est par exemple à l'arrêt durant cette période.
Canal Lachine
Source : Presse canadienne
Météo Montréal
Quelques records
inauguré un bain portuaire, l'« Islands Brygge », en 2003. « Copenhague n'est pas devenue la ville mythique dont tout le monde parle aujourd'hui sans faire des choses un peu audacieuses, un peu innovantes... et de surcroît très belles », note Richard Bergeron. « Ce projet serait non seulement bénéfique pour la population montréalaise, mais aurait le potentiel de devenir un emblème touristique comme ce fut le cas à Copenhague, Berlin et Sydney, où l'on a adopté ce type d'infrastructure », estime M. Bergeron.
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Si vous avez eu quelque mal à supporter les dernières canicules et les chutes de pluies estivales, vous apprécierez ces statistiques • Le jour le plus chaud à Montréal depuis 1941 est le le 1er août 1975 où une température de 37,6 degrés Celsius a été enregistrée.. • Et le jour le plus froid? Le 15 janvier 1957, Montréal, une journée glaciale, au cours de laquelle le thermomètre s’est arrêté à -37,8 degrés Celsius. •
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Et le mois le plus pluvieux?
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Les parapluies des Montréalais ont très utiles en septembre 1975, avec 227,6 millimètres de pluie dans le mois. Plus près de nous, le mois d'août 2011 n'a rien à lui envier avec 224,8 millimètres de pluie. • Et le mois le plus neigeux? Février 1960 au cours duquel Il est tombé 132,30 centimètres de neige en un mois. Source : Environnement Canada, station de l'aéroport MontréalTrudeau
Cultures
Festival Vues d'Afrique
À l’aube de ses 30 ans…
La 28e édition du Festival International Nuits d’Afrique a permis à ses organisateurs d'enregistrer un nouveau succès et de nouveaux records. Avec un achalandage en croissance en salle et en plein air, le pari de l’ajout d’une cinquième journée en extérieur a été particulièrement bien accueilli par le public. Deux nouvelles séries de concerts, Prestige et Urban Africa, 100 concerts et activités, 600 artistes de 35 pays, la diversité et l’éclectisme de la programmation ont rallié plus que jamais tous les publics, multi-générationnel, multi-passionné et d’origine multiple. Les chiffres de la 28ème édition Le festival avait débuté en force avec le retour tant attendu de Tiken Jah Fakoly, parrain de l’édition! Face à un Olympia plein à craquer, le roi du reggae africain a livré un concert magistral en passant en revue ses plus grands succès et les pièces de son tout dernier album. Un concert d’une grande authenticité et d’une grande intensité qui vient à nouveau serrer les liens, déjà très étroits, entre la star et le public canadien.
Avec ce départ en trombe, les soirées du festival se sont enchaînées sans pour autant se ressembler. Chaque soir, chaque concert, une ambiance différente. Des ambiances propulsées par des groupes d’une très grande qualité musicale. Cette diversité et l’éclectisme réfléchi, dont le programmateur du festival avait pris le pari, ont été remarqués par tous. Jamais à l’intérieur d’une même édition, le Festival International Nuits d’Afrique n’a accueilli autant d’artistes de grands calibres qui ont su allés de façon si juste à la rencontre de toutes les générations. Cette 28e édition est aussi marquée par l’apport de styles nouveaux, notamment avec la nouvelle série de concert Urban Africa. Le festival démontre avec cette série qu’il est possible de s’aventurer dans les styles de musique plus commerciaux tout en conservant la qualité musicale. Les concerts festifs ont été au rendezvous de cette édition, faisant monter la température de soir en soir, avec des
groupes très en demande qui avait chacun un public, voire plusieurs publics, qui les attendaient de pied ferme! Des temps plus posés et porteurs de douceur ont ponctué ces rythmes effrénés. La création de la Série Prestige dans la magnifique salle du Gesù a subjugué les festivaliers qui se plaisent à « écouter » les concerts dans toute leur splendeur et leur grandeur.
De la scène locale, le Rendez-vous Mandingue d’Aboulaye Koné a été un très grand succès. D’une immense générosité et d’une passion débordante, le charme mandingue est chaque année un incontournable encore plus populaire qu’à la précédente. La série des Étoiles Nuits d'Afrique a cette année encore brillé de mille feux grâce aux deux groupes hôtes, Bumaranga et Gotta Lago, accompagnés de leurs invités. Au programme des ces 6 soirées au Club Balattou: collaboration inédites, festives et authentiques pour ces concerts nocturnes que les adeptes ont surnommé les afters du festival, des fins de soirées de fête et de détente ou l’on poursuit l'expérience Nuits d'Afrique jusqu’aux petites heures. Il faut aussi souligner le nouveau tournant qu’à pris la série Nuits d'Afrique Sound System en s'installant pour la première fois à la Sala Rossa, une salle a l’ambiance parfaite pour ce genre de soirée. En extérieur, une fête en cinq ambiances magiques L’ajout de la cinquième journée au Village des Nuits d’Afrique, la portion extérieure du festival a permis de rehausser en nombre les expériences et les ambiances Nuits d’Afrique. Les activités et concerts gratuits en extérieur on très vite emboîté le pas sur les concerts en salle! Chaque soir s’est déroulé sous le signe de la fête avec des groupes qui savent animer les grandes foules et qui ont su retourner le Parterre du quartier des spectacles. En salle, les revenus de billetterie ont connu une augmentation de 46 % par rapport à 2013. L’ajout de salles de plus grande capacité dont les spectacles ont connu un beau succès combiné à l’achalandage général en salle explique cette hausse.
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L’ajout d’une cinquième journée au Village des Nuits d’Afrique était des plus attendue puisque le site était déjà bien achalandé dès la première journée, mercredi après-midi. Il n’a cessé de se remplir jour après jour, soir après soir, pour atteindre son apogée avec le spectacle de clôture dimanche soir. Déjà l’estimation des revenus des concessions et produits dérivés affichent une augmentation de 20 % par rapport à l’an dernier. Communications numériques La fréquentation du site internet des Vues d'Afrique, du 20 juin au 20 juillet 2014, a été marquée cette par une augmentation significative du nombre d’utilisateurs de 32 % par rapport à l’année dernière sur la période correspondante. Cette augmentation s’explique notamment grâce à une meilleure interaction entre nos réseaux sociaux et le site internet. Pour sa deuxième année en ligne, le nombre de téléchargements sur l'application mobile des Nuits d’Afrique a quadruplé depuis l’année dernière, passant à 75 téléchargements par jour. Un bon début pour cet outil de communication interactif. Progression spectaculaire aussi sur les
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réseaux sociaux, les résultats plus significatifs ont été constatés sur Facebook. En effet, il y avait 10 000 abonnés à la veille de la conférence de presse. À la fin du festival, nous comptons 12 486 fans, soit un bond de 24 %. À l’aube de ses 30 ans Les Productions Nuits d’Afrique tiennent bien sûr à remercier leur public, qui année après année, depuis 28 ans, accompagne le festival dans sa belle évolution. Le Festival International Nuits d’Afrique se positionne davantage comme un joueur important dans la cour des grands événements montréalais, contribuant grandement à faire rayonner la Métropole, sa diversité et sa créativité. À l’aube de ses 30 ans, de multiples défis relevés et une réputation incontestable, Nuits d’Afrique est plus que jamais prêt à s’envoler. Dès la prochaine édition, en 2015, il est nécessaire que les démarches entreprises afin d’être soutenu financièrement à la hauteur des événements majeurs de Montréal se concrétisent. Rendez-vous donc pour la 29e édition qui aura lieu du 7 au 19 juillet 2015.
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Cultures
Petit conte estival
La boite de Piotr
Par Réda Benkoula
Titulaire d’un doctorat en sciences politiques, Piotr avait la conviction qu’en volant de ses propres ailes il aurait le monde à portée de main. De l’Asie à l’Europe, il a parcouru de nombreux pays, ce qui lui a permis d’accumuler des connaissances de différentes cultures et il a pu maîtriser une dizaine de langues dont le Russe sa langue maternelle. Après avoir sillonné le monde, ce globe-trotter a finalement obtenu la Green Card, précieux sésame, que délivre chaque année les services d’immigration des États Unis à de nombreux lauréats. Piotr s’est installé à New York pour vivre le rêve américain comme de nombreux immigrants qui se sont posés dans ce pays pour le bâtir. Il a vainement tenté de trouver un travail à la mesure de ses connaissances et il s’est résigné à travailler au service à la clientèle dans un centre d’appel. Sa fonction en tant qu’agent de première ligne consistait à répondre au téléphone et résoudre les problèmes des clients selon un processus bien défini. Piotr vivait ainsi le Taylorisme à l’américaine et trouvait que même si les tâches étaient simplifiées, la répétition de la même activité au quotidien allait l’aliéner. Il apportait ainsi une touche personnelle à son
travail en répondant aux besoins des clients aux différents accents en utilisant chacune des dix langues qu’il maîtrisait. Si un Arabe voulait lui parler, il lui répondait dans cette langue. Lorsqu’un client d’origine latine éprouvait des difficultés à s’exprimer, il le mettait à l’aise en lui parlant en castillan et lorsqu’il reconnaissait l’accent russe de ses compatriotes il se présentait à eux avec sa langue maternelle « Minya Zavoot Piotr» (Je m’appelle Piotr). Il ne voulait pas sombrer dans la monotonie et voulait apporter un peu plus de vie dans son travail, car celui-ci risquait d’affecter son équilibre moral. C’était peut-être la manière de Piotr de critiquer le Taylorisme. Mais ce qui est sur, c’est que les clients étaient contents et au bout d’une semaine de travail son superviseur lui remis un certificat de reconnaissance pour la satisfaction des clients.
Après un mois d’appels, l’heure était au bilan. Les résultats de Piotr étaient excellents, les clients étaient satisfaits mais son superviseur ne l’était pas. On lui reprochait d’utiliser plusieurs langues pendant ses appels alors qu’il n’était sensé en utiliser qu’une seule. À son grand étonnement, on lui annonça que c’était son dernier jour dans le centre d’appel. En souvenir de son passage, on lui remit une petite boite en métal vide aux couleurs de l’entreprise et on le conduisit à la porte.
Reda Benkoula, journaliste
On raconte que si vous parcourez les quartiers de New York, au détour d’une rue ou dans le métro, vous aurez des chances d’apercevoir Piotr chanter et jouer de sa guitare. On dit aussi qu’il est coiffé d’un chapeau de cowboy et chantonne en plusieurs langues pour le plus grand plaisir des passants qui déposent de la monnaie dans sa boite de métal, qui se rempli un peu plus chaque jour.
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Cultures
Une exposition pour rétablir l’histoire
«Les Hispano-juifs au Maroc et leurs diasporas» Une exposition itinérante sur les Juifs hispanophones au Maroc est ouverte jusqu’au 31 août à l’Institut Cervantes de Casa, avant de déménager à Marrakech.
Les premiers Juifs d’Espagne sont arrivés au Maroc au VIIe siècle. S’ils ne sont plus que 200 aujourd’hui sur les 5 000 Juifs marocains toujours installés dans le royaume, leur nombre se comptait en milliers à une certaine époque. L’exposition « Les Hispano-juifs au Maroc et leurs diasporas » retrace leur histoire et leurs coutumes. Itinérante, elle s’est déjà installée dans plusieurs villes. Elle est en ce moment à l’Institut Cervantes de Casablanca, et ce jusqu’au 31 août. Un ensemble de photographies provenant d’albums de familles et des documents (titres de séjours, recettes, etc.) sont affichés sur une trentaine de panneaux évoquant (en espagnol) de manière chronologique l’histoire de la communauté. L’objectif est d’évoquer « toute cette partie de l’histoire marocaine que l’on méconnaît », nous explique Verónica Lacassie de l’Institut. Les premières installations massives On y apprend que le premier gros contingent est arrivé en 1479, au moment de l’Inquisition, responsable de l’expulsion des Juifs d’Espagne. Parfois maltraités par les musulmans et les chrétiens, certains sont ensuite retournés peu après en Espagne et se sont convertis au catholicisme. Ils se sont d’abord installés dans les villes de Tétouan, Chaouen, Ksar El Kébir puis de Tanger, Larache et Assilah. Cette communauté a continué à parler espagnol pendant très longtemps. Elle utilisait l’arabe seulement pour les relations commerciales. Aussi, elle a développé la jaquetia, une langue hybride issue de l’espagnol, l’arabe et l’hébreu. L’exposition évoque également
les traditions culinaires et de loisirs de la communauté. Une communauté à statut particulier Les Hispano-juifs se sont soumis à la dhimma qui leur interdisait notamment de faire du prosélytisme, d’avoir des relations sexuelles avec une musulmane ou de se moquer du Coran. La dhimma les contraignait également à payer un impôt de soumission, à porter un vêtement différent de celui des musulmans ou à construire des lieux de cultes moins hauts que les lieux de prière musulmans.
L’exposition nous rappelle qu’au début du XXe siècle, les Juifs établis sur le territoire du protectorat espagnol n’étaient pas soumis aux lois antisémites qui frappaient la partie sous protectorat français. Une diaspora disséminée en Amérique du Sud et en Israël Les derniers panneaux de l’exposition s’attardent sur la diaspora de cette communauté. L’émigration a commencé au milieu du XVIIIe siècle. Certains sont partis pour Gibraltar, l’Algérie ou, plus loin, le Brésil. Puis à la moitié du XXe siècle, les familles en difficultés financières ont commencé à envoyer leurs enfants au Canada, en Argentine ou au Venezuela. Alors que beaucoup croient que la diaspora finale (la dernière vague de départs) est le résultat de l’indépendance, elle commence en réalité dès 1948, avec la création de l’Etat d’Israël. Entre 1948 et 1956, 75 000 juifs ont quitté le Maroc, 3 000 étaient hispaniques. La communauté a terminé de s’exiler entre 1956 et 1973. En moins de vingt ans, ses membres sont passés de 30 000 à deux cent. L’exposition se poursuivra à l’Institut Cervantes de Casablanca jusqu’au 31 août; puis du 12 septembre au 12 octobre à celui de Marrakech.
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Hommage
Nouzha Chekrouni,
ambassadeur de l’excellence
Belle soirée ce 19 juillet à Montréal, pour un hommage à Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur de SM le Roi du Maroc à Ottawa. Sous la présidence d’honneur de Mme Kathleen Weil, ministre de l’immigration, de la Diversité et de l’inclusion, plus de 300 personnes se sont réunies au Théâtre Rialto à Montréal, afin de saluer le travail accompli par cette diplomate d’exception au cours des 6 dernières années.
Organisé par la société Gouchy Com, cet évènement s’est avéré aussi riche que le parcours de celle en l’honneur de laquelle il avait lieu. Se déroulant dans la magnifique salle du Rialto, en présence d’un grand nombre de personnalités politiques des trois ordres de gouvernement, d’amis et aussi de beaucoup de membres de la communauté des originaires du Maroc venu manifester leur admiration à celle qui se distingua
d’abord comme enseignante et militante associative, puis comme ministre et enfin dans la diplomatie, a donné lieu à un programme artistique de haute tenue.
Avec le duo d’étoiles de la chanson marocaine Élie Melloul et Leila Gouchi, avec une bonne dose d’humour dispensée par le talentueux Reda Saoui de l’écurie Juste pour Rire, qui ont précédé un défilé de la haute couture marocaine (Caftan Skalli). Le tout agrémenté tout au long de la soirée de dégustations gastronomiques à la hauteur de la fête, concoctées avec arts aux bons soins du traiteur Fantasia. Une fête magnifique en somme; ce qui n’étonnera personne, puisque les organisateurs n’avaient dans leurs tâches, qu’à s’inspirer des talents de celles à laquelle ils rendaient hommage.
Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur de SM le Roi du Maroc à Ottawa. Mme Kathleen Weil, ministre de l’immigration, de la Diversité et de l’inclusion et Mme Leila Gouchi (Gouchi.Com)
Militante,ministre et ambassadeur d’exception Née en 1955 à Meknès, (Maroc), Nouzha complète ses études secondaires au Lycée avant d’entamer de brillantes études universitaires en linguistique à la Sorbonne. Dans cette université prestigieuse, les murs de l’enceinte se font l’écho de l’intensité de son engagement dans les rangs de l’Union nationale des étudiants marocains et des discussions enflammées sur le statut de la femme marocaine ou l’égalité des genres. De retour au Maroc dès l’obtention de son titre universitaire, Mme Nouzha Chekrouni devient professeur de linguistique à la faculté des lettres de L’Université Moulay Ismaïl de Meknès. Ses champs de recherches académiques feront d’elle un maillon indispensable du Groupe Jarel (équipe de recherche pluridisciplinaire sur la femme ethnolinguistique judéoarabe-CNRS France). En dépit de ses nouvelles responsabilités, son engagement militant reste entier.
Très vite, elle adhère à la section locale de l'USFP pour gravir les échelons des instances provinciales du parti.
déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération chargée des Marocains Résidents à l'Étranger.
Parallèlement, elle s'investit dans une association qui milite pour l'émancipation des femmes. En 1992, elle devient membre du conseil national féminin de l'USFP.
Du Tokten (Transfert des connaissances par l'intermédiaire des expatriés) au FINCOME (le Forum international des compétences marocaines à l'étranger), Nouzha Chekrouni marque fortement de son empreinte les politiques de mobilisation pour le développement du Maroc.
Six ans plus tard, Abderrahmane Youssoufi lui offre, dans le gouvernement "de l'alternance" le poste de secrétaire d'Etat aux Handicapés. C'est la première fois, au Maroc, qu'un tel portefeuille est créé. Il faut tout inventer. Elle s'y emploie pendant un an avant d'être promue, le 6 septembre 2000, ministre déléguée à la Condition féminine, à la Protection de la famille et de l'enfance et à l'Insertion des handicapés. Elle conservera ces attributions jusqu'au passage de témoin, en 2002, entre Abderramane Youssoufi et Driss Jettou qui la nomme ministre
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En transformant le Brain Drain (exode des cerveaux) en Brain Gain (gain des cerveaux), Nouzha Chekrouni a su mobiliser les compétences sans les instrumentaliser. La diaspora marocaine à la volonté de contribuer au développement du Royaume. Nouzha Chekrouni lui a donné une voix et une reconnaissance. Le 21 janvier 2009, elle est nommée par S.M. le Roi Mohammed VI ambassadeur au Canada.
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Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur de SM le Roi du Maroc à Ottawa.
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Sports
Football : du 5 au 20 août 2014
Une coupe du monde au Canada
Les lampions viennent juste de s’éteindre sur les stades du Brésil que déjà, d’autres projecteurs s’allument : ceux des stades canadiens qui accueilleront, du 5 au 24 août 2014, la Coupe du Monde Féminine de la FIFA U-20.
Cette épreuve précédera de seulement une année, une autre Coupe du monde féminine, celle des seniors. En tout ce seront donc 84 matches de haute facture que nous pourrons voir et que le monde entier suivra avec nous. Alors que l’on connait l’identité des 16 qualifiés pour la première de ces compétitions, le tirage au sort, qui aura lieu à Montréal, nous donnera déjà un avantgoût de ce qui se passera en août prochain, avant même de penser à l’épreuve reine de l’été 2015. C’est la première fois que le Canada organisera une Coupe du Monde Féminine, mais il connait bien l’épreuve réservée aux moins de 20 ans puisqu’il en avait accueilli, avec succès, la première édition en 2002. Cette nouvelle compétition et le football féminin en général avaient alors suscité un grand intérêt dans le pays, si l’on en juge par les 47 784 spectateurs présents dans le stade à l’occasion de la finale, soit la plus forte affluence enregistrée à ce jour pour cette épreuve. La star canadienne Christine Sinclair, présente sur le terrain ce jour-là, se souvient « d’une expérience incroyable ». Pour elle, les participantes de l’édition de cette année devraient passer par les mêmes émotions. Peter Montopoli, président directeur général du Comité National d’Organisation des deux compétitions, partage l’optimisme de Christine Sinclair. Conscient de l’enthousiasme et de l’intérêt grandissant que suscitent ces deux épreuves, il souligne que « les Canadiens sont ravis d’accueillir ces manifestations. Ils veulent contribuer à leur succès, que ce soit en achetant des places, en regardant les matches à la télévision ou encore en s’inscrivant comme bénévoles au sein du comité d’organisation ». « Changer le paysage sportif canadien » Lancé en octobre dernier, le Programme National de Bénévolat a été l’une des étapes importantes du processus d’organisation comme notamment la mise en vente des billets pour la Coupe du Monde Féminine U-20, la publication du calendrier de la Coupe du Monde Féminine et le début des qualifications à travers le monde. Plusieurs milliers de bénévoles se sont manifestés et le tirage au sort du 1er mars prochain marquera une nouvelle étape dans une aventure qui, selon M. Montopoli, devrait perdurer bien après la finale de la Coupe du Monde Féminine, le 5 juillet 2015. « Nous essayons de changer le paysage sportif canadien », souligne-t-il. « Pour nous, l’organisation de ces deux épreuves va dans le bon sens et nous estimons que le
football est sur la bonne voie. » La Coupe du Monde Féminine U-20, qui se déroulera à Edmonton, Moncton, Montréal et Toronto, devrait permettre de voir, comme dans les éditions précédentes, l’émergence des stars de demain. Christine Sinclair en est évidemment l’illustration parfaite, elle qui avait brillé dans cette même compétition à l’instar de Marta, d’Alex Morgan et de Dzsenifer Marozsan. Nombreuses sont les participantes à l’épreuve d’août prochain qui souhaiteront revenir au Canada en 2015 puisque, rappelons-le, les qualifications pour la Coupe du Monde Féminine ont débuté en avril dernier. Même s’il sera compliqué de faire aussi bien que lors de l’édition allemande de 2011, le comité d’organisation reste optimiste et pense que les six villes hôtes, Edmonton, Moncton, Montréal, Ottawa, Vancouver et Winnipeg ne manqueront pas de montrer le Canada sous son meilleur jour. « La Coupe du Monde Féminine de la FIFA Canada 2015 est la première épreuve sportive de grande envergure organisée à travers tout le pays, de Vancouver, en Colombie-Britannique, sur la côte ouest, à Moncton, dans le Nouveau-Brunswick, sur la côte est », s’est félicité Victor Montagliani, président de la Fédération canadienne de football et du Comité National d’Organisation. « Nous voulons que la tenue de ces deux compétitions soit un succès pour nous permettre d’encourager et de promouvoir l’émergence du football dans notre pays et de transmettre des valeurs pour ce sport, pour les femmes et pour le Canada, qui vont bien au-delà de la compétition. »
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Fort de ses grandes ambitions, le Canada est prêt à réussir ce défi. Grâce à un football féminin en pleine expansion, le pays organisateur est déterminé à se montrer digne de ces deux compétitions internationales. À partir du 1er mars à Montréal, et pendant 16 mois, le pays s’apprête à vivre des moments inoubliables.
Composition des groupes Groupe A Canada Ghana Finlande Corée du Nord Groupe B Allemagne USA Chine Brésil Groupe C Angleterre Corée du Sud Mexique Nigeria Groupe D Nouvelle-Zélande Paraguay France Costa Rica
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Sports
Football : du 5 au 20 août 2014
Les Canadiennes en quête d’exploit Canada Soccer a dévoilé sa sélection officielle pour la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Canada 2014 et a présenté les joueuses aux médias lors d’un événement organisé le 16 juillet à Toronto, en Ontario. L’entraîneur-chef Andrew Olivieri a retenu les 21 joueuses qui composeront l’équipe féminine U-20 du Canada qui tentera de remporter un championnat du monde à domicile. Rappelons que le Canada est l’hôte de ce tournoi qui démarrera à Toronto le 5 août et qui se conclura au Stade olympique de Montréal le 24 août. Edmonton et Moncton accueilleront aussi des matchs du tournoi. L’équipe présente aussi des joueuses qui comptent une expérience internationale dans les rangs juniors et seniors - Kadeisha Buchanan, Jessie Fleming, Ashley Lawrence, Rebecca Quinn et Sura Yekka ayant rejoint l’équipe nationale féminine au cours de la dernière année - bien qu’il ne fasse aucun doute qu’une compétition de la FIFA à domicile sera le fait saillant de leur jeune carrière.
Quatre membres de cette équipe ont déjà représenté le Canada à une compétition jeunesse de Coupe du Monde de la FIFA cette année alors que Rylee Foster, Jessie Fleming, Sarah Kinzner et Sura Yekka étaient membres de l’équipe qui a atteint les quarts de finale de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, Costa Rica 2014 au mois de mars. La défenseur Kinley McNicoll d’Oakville en Ontario portera le brassard de capitaine. McNicoll était membre de l’équipe canadienne qui a participé à la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, Trinitéet-Tobago 2010. Le Canada jouera au sein du Groupe A et entamera son parcours à Toronto le 5 août contre le Ghana, suivi par un match contre la Finlande le 8 août avant de terminer sa course en phase de groupes à Montréal, le 12 août contre la RDP Corée. L’édition de 2014 marque la deuxième fois que le Canada accueille la Coupe du Monde Féminine U-20 de
la FIFA. En 2002, les Canadiennes s’étaient frayé un chemin jusqu’en finale pour y subir une défaite crève-cœur de 0:1 aux mains des États-Unis devant presque 48 000 spectateurs au stade Commonwealth à Edmonton. Ce tournoi a lancé la carrière de plusieurs joueuses qui ont ensuite représenté le Canada au niveau international ‘A’, notamment Christine Sinclair qui a remporté le Soulier d’Or à titre de meilleure buteuse de la compétition et le
Ballon d’Or décerné à la joueuse par excellence de la compétition. Tout au long de la compétition, les fans pourront suivre l’équipe à travers les mises à jour en direct sur Twitter @CanadaSoccerFR et @ CanadaSoccerEN ainsi qu’en lisant les aperçus et récapitulatifs de matchs sur canadasoccer.com. La Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Canada 2014 sera diffusée sur les ondes de CBC/RadioCanada.
6ème Jeux de la francophonie canadienne
Le Nouveau-Brunswick sur la plus haute marche du podium
Les 6ème Jeux de la Francophonie canadienne (JFC) se sont terminés à Gatineau par une cérémonie de clôture qui a réuni près de 1000 participants. Si la palme de la compétition revient au Nouveau-Brunswick en termes de médailles, avec 54 récompenses dont 22 en or, le Prix du flambeau a été remis à l'équipe du Québec qui a remporté 37 médailles, dont 23 du plus précieux métal. Au-delà de cet aspect comptable, les jeunes participants ont tous l'impression d'avoir gagné, à leur
façon.
« Je retiens une belle expérience. Il y a de la francophonie partout dans le monde partout au Canada et j'ai pu développer des habilités de communication », se réjouit Véronique Beaudry, qui vient du Manitoba.
l'implication de plus de 1000 bénévoles, les installations grandioses, des commentaires élogieux des chefs de délégation, Gatineau peut dire fièrement : mission accomplie! » a déclaré le président des JFC, Benoit Pelletier.
Les organisateurs considèrent que ces JFC sont un franc succès. Près de 400 médailles ont été décernées au terme des cinq jours de l'évènement.
Certaines jeunes auraient toutefois souhaité avoir plus de temps pour visiter la région. Il était difficile pour eux de découvrir les attraits de la région de la capitale nationale compte tenu de leur horaire chargé.
« Avec l'engouement de la population,
« C'était serré, effectivement c'est un
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horaire de fou. Je suis un peu fatigué aujourd'hui, mais en même temps l'organisation, la fédération et nous, on a convenu que la formule qu'on a utilisée ici était un format convenable », soutient le directeur général des JFC, Yves Lahaie. Les prochains Jeux de la Francophonie canadienne, qui auront lieu dans trois ans à Moncton et Dieppe, coïncideront avec le 150e anniversaire de la Confédération canadienne.
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Le dessous des cartes
Gaza: la face cachée d'une guerre La guerre de Gaza cache-t-elle, derrière un alibi militaire, la volonté israélienne de reprendre une zone géographique permettant à l’Etat hébreu de revendiquer les gisements gaziers? Le débat avait été lancé dès la découverte des gisements sousmarins au début de ce siècle, mais la nouvelle offensive de Tsahal relance la polémique.
Voici quelques jours, le ministre israélien de la Défense, Moshe Ya’alon, avait annoncé que l’opération militaire contre le Hamas s’étendrait "par tous les moyens à notre disposition… Le prix payé par l’organisation –le Hamas- sera très lourd ". Mais, rapportait le Guardian du 9 juillet, dès 2007, juste avant l’opération militaire "Plomb Fondu" dirigée contre la bande de Gaza, le même Moshe Ya’alon s’inquiétait déjà d’une source de gaz naturel découverte en 2000 au large des côtes de Gaza. L’actuel ministre avait dit craindre, à l’époque, que cette source potentielle de revenus ne serve pas à aider à la construction d’un Etat palestinien, mais bien à financer des attaques terroristes contre Israël. Il avait alors évoqué la possibilité, pour le Hamas, d’utiliser ces fonds pour attaquer le Fatah: "Sans une opération militaire permettant de chasser le Hamas des postes de commande de Gaza, aucun forage ne peut débuter sans l’accord du mouvement islamistes radical ". L’opération Plomb Fondu n’avait, à l’époque, pas permis d’atteindre ses buts (éradiquer le Hamas), mais avait coûté la vie à près de 1400 Palestiniens dont 773 civil et 9 Israéliens (dont 3 civils). Les enjeux énergétiques Selon un spécialiste des enjeux énergétiques mondiaux que nous avons interrogé mais qui a voulu conservé l’anonymat, la découverte de champs gaziers au large de la bande de Gaza remonte à l’an 2000. Les campagnes de recherches assurées par British Gaz (BG) ont mené dans un premier temps à la découverte de gaz naturel au large de Gaza et, ensuite dans les zones offshore israélienne et chypriote. A ce jour, à cause de la situation politique de la région, aucune des ressources de la zone de Gaza n’a pu être mise en exploitation. "Les conditions globale ne le permettent pas. BG a essayé de définir les règles d’exploitation, mais cela n’a jamais été possible et les tentatives ont été abandonnées il y a quelques années", nous a déclaré notre interlocuteur. En 2009, Jean-Michel Vernochet, journaliste et géopolitologue français déclarait dans une interview que "British Gaz s’est chargé des opérations et dispose d’un contrat d’exploitation de recherche de 25
ans." Ce contrat aurait été négocié avec les Palestiniens, puis renégocié avec l’Etat Israélien. Selon d’autres sources, des négociations auraient aussi eu lieu entre l’Autorité Palestinienne et le russe Gazprom pour développer le champ gazier de Gaza. Une opération militaire pour un accord sur le gaz ? La seule certitude est que depuis la découverte en 2000 de ces ressources gazières, la guerre de l’énergie donne un nouveau visage au conflit dans un contexte où les besoins énergétiques d’Israël sont en croissance. On peut lire dans le Guardian que Mark Turner, fondateur de Research Journalism Initiative explique le siège de Gaza par l’ambition d’Israël d’éliminer la puissance du Hamas dans la bande de Gaza afin de "générer un climat politique permettant de mener à un accord sur le gaz". Cela passerait donc par la reprise du pouvoir du Fatah et de Abbas sur la bande de Gaza. En 2012, le premier ministre Benjamin Netanyahu appelait aussi de ses vœux un accord sur le gaz de Gaza. Mais déjà à l’époque le Hamas, exclu des négociations, avait rejeté par avance la légitimité de cet éventuel accord qui n’est d’ailleurs jamais intervenu. La position du ministre Ya'alon (du moins celle qu’il exprimait en 2007) est plus catégorique. Il craignait que, même dans la perspective d’une éradication du Hamas de la bande de
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Gaza, le contrôle par la Palestine de ses propres ressources de gaz n’augmente fondamentalement l’influence de l’Etat Palestinien. Les gisements découverts constituent un élément géostratégique important. Et parmi eux les "Leviathan field” situés plus au nord, loin des côtes de Gaza. Les ressources sont estimées à près de 500 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Un tel volume pourrait transformer Israël en exportateur net vers l’Europe, la Jordanie et l’Egypte. Le problème est que ces dizaines de milliards de mètres cubes de gaz et 1,6 milliard de barils de pétrole se trouvent dans une zone marine frontalière que plusieurs pays se disputent: Israël le Liban et Chypres. Le champs de Tamar Depuis un an (mars 2013) Israël peut compter sur des ressources gazières propres grâce à la mise en œuvre du champ de Tamar, situé dans la zone israélienne. Outre la consommation nationale, cette poche de gaz naturel va permettra à Israël d’exporter une partie de la production vers la Jordanie. Israël ne dispose pas encore de ressources pétrolières, mais une campagne de recherche a débuté cet été sous la poche de gaz de Tamar dans l’espoir d’y trouver des gisements pétroliers. Après des débats politiques, Israël pourrait ainsi exporter jusqu’à 60% de ses réserves, le solde servant à assurer ses propres besoins en gaz,
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nous a déclaré un spécialiste du commerce gazier mondial. Mais comme rien n’est simple, des scientifiques israéliens ont mis le gouvernement en garde contre l’insuffisance de ces ressources pour supporter à la fois sa consommation interne et ses exportations. Durant les prochaines décennies “Nous pensons que la consommation domestique en gaz naturel augmentera d’ici 2020 et qu’il ne faudrait pas exporter" peut-on lire dans le Guardian. Dans le même sens, Gary Luft – un conseiller de l’US Energy Security Council a pour sa part écrit dans le journal of Energy Security qu’Israël pourrait être confronté à une crise énergétique d’ici quelques années. Il incite Israël à diversifier ses sources d’approvisionnement. Entre la volonté d’Israël d’assurer son indépendance énergétique et le scénario d’une guerre de défense qui servirait en réalité à s’attribuer le gaz offshore de Gaza, les spéculations vont bon train. L’auteur Jean-Michel Vernochet établit un parallèle avec le Golan qui, selon lui, est moins un promontoire aux atouts militaires qu’une vaste réserve d’eau. Raison de son intérêt stratégique pour Israël. Plus que jamais, l’énergie (et son contrôle) reste un pion essentiel du jeu d’échec diplomatique et militaire qui se joue au Moyen-Orient. Source : Internet - Jean-Claude Verset
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