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Médicaments génériques
Deux fois trop chers au Canada…
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Rénovation
Acquis et compétences
Un «GPS» pour se retrouver dans le labyrinthe de la reconnaissance…
Les travaux admissibles au Crédit d'impôt LogiRénov
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Partage
Aïd el Adha à Roussillon Page 27 Points de vue
Daech et nous…Page 34
Parce que cela peut aider à donner un avenir à vos enfants…
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Enjeux
Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias. com Site web: www.atlasmedias.com https://www.facebook.com/Nachid. Najahi?ref=hl
Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 238 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 5750 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 74 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.9 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1400 visiteurs par jour.
« Politiquement correct»…
Éditorial
Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Wahid Megherbi, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée
De nos jours, tout se dit, tout s’écrit et, par la grâce du Web, tout se partage, sans frontières, à l’échelle de la planète, libérant la parole, fournissant un outil aux «sonneurs d’alerte» et donnant corps au «Village global» qui a tant fait rêver la fin du siècle dernier. Mais également, ce tout se dit et tout s’écrit sans réserve, sans retenue, sans limites même pas celles de la vérité, de la morale, de l’éthique ou des bonnes mœurs. Quelques fois aussi, parce que les technologies qui supportent cette fantastique liberté le permettent et, parce que toutes nos libertés ne sont toujours belles à voir, ce sont ceux qu’à l’âge de la poste et de la missive on appelait des «corbeaux» qui en usent et vont toujours jusqu’à en mésuser, dans un lamentable et lâche anonymat, sans souci de la portée ou de l’impact de leurs affirmations, utilisant l’outil dans le souci de nuire alors qu’il a été inventé pour construire. Le pire dans l’affaire est que cette peu glorieuse facette de la «culture Internet» n’est pas restée confinée aux lap-tops et autres PC. Elle se répand, comme tous les virus organiques ou virtuels que l’on découvre chaque jour et infecte chaque jour un nouvel espace. Les débats publics ont ainsi de plus en plus tendance à tourner à la foire d’empoigne; on assiste, à une fréquence accélérée, à une dégradation de la
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qualité des relations entre personnes qui ne fait l’économie d’aucune surenchère et n’épargne aucun recoin de la vie en société.
Même pas le monde de la politique, jadis poli et urbain, cachant ses haines et inimitié derrière le plus policé des langages, mêlant savamment cynisme et bonnes manières et, même à mauvais escient, cultivant le soin du mot juste et de la formule arrondie. Les joutes entre politiciens ressemblent bien plus aujourd’hui à des querelles de charretiers, toutes les épithètes sont licites; on parfois même vu et entendu, ici et sous d’autres cieux, des élus responsables insulter crument et irresponsablement jusqu’à ceux qui les ont élus ou des fonctionnaires diffamer sans preuves ceux qu’ils sont payés pour servir. Pour se donner bonne conscience, ce beau monde s’est inventé un nouveau jargon, le «politiquement correct», dans lequel le concept de «parler juste» excuse tous les écarts et celui de «dégâts collatéraux» exonère de toute imputabilité. Comment s’étonner alors que d’aucuns finissent par aller jusqu’au bout des errances comportementales et d’ajouter, alimentée par toutes leurs frustrations, la violence physique à la violence verbale et virtuelle qu’ils considèrent comme une agression contre leur petite personne?
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Comment s’étonner en effet sans les excuser le moins du monde - de voir se multiplier les militants sans cause, sans idéologie et sans valeurs et parmi eux, certains nihilistes adeptes d’un «hooliganisme» presque sans risque ou, cas extrêmes, terroristes prêts à tout? Cette lamentable évolution, Marshall Mc Luhan l’avait pressentie et c’est sans doute pour cela qu’assez rapidement, il avait débaptisé son «Village global» pour le renommer «Théâtre global», scène d’une pitoyable comédie balzacienne désespérément humaine. Post Scriptum Entre autres dérives générées par ce glissement des mœurs, nous citons le hooliganisme et les tentations terroristes. Mais il en est d’autres, tout aussi pernicieuses. Par exemple le décrochage scolaire. Pour lutter contre le décrochage scolaire, rappelons que le rôle de parent responsable commence par l’intérêt apporter à la scolarité de leurs enfants. À cet effet, un rendez-vous important est fixé au 2 novembre prochain : Les élections scolaires. Si le texte ci-dessus vous a «parlé» et vous donne envie de réagir pour changer les choses, n’oubliez pas d’aller voter…
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Abdelghani Dades
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Élections scolaires
Allez voter le 2 novembre 2014 … Parce que cela peut aider à donner un avenir à vos enfants! En vertu de la Loi sur les élections scolaires, il y aura élection générale, le dimanche 2 novembre 2014, dans 60 commissions scolaires francophones et 9 commissions scolaires anglophones du Québec. Le scrutin permettra de combler les postes de 712 conseillères et conseillers scolaires (617 francophones et 95 anglophones). De plus, pour la première fois, les 69 présidentes et présidents des commissions scolaires seront élus à l’occasion du même scrutin. Environ 5,9 millions d’électeurs seront appelés à voter cette année à cette élection. Soyez du nombre, car ce vote à pour effet de contribuer à donner un avenir à vos enfants. Dans cet article, vous trouverez toutes les informations qui vous permettrons d’être aussi nombreux à participer que cela à été le cas lors des deux dernières grandes consultations québécoises, les élections municipales de décembre 2013 et les législatives d’avril 2014, une participation dont nous tous, membres d’une communauté culturelle un peu laisséspour-compte, de gagner en visibilité et en influence dans l’espace collectif. Les conditions de participation Pour avoir la qualité d’électeur dans une commission scolaire, une personne doit, le jour du scrutin : -
avoir 18 ans;
-
être de citoyenneté canadienne;
- être domiciliée au Québec depuis au moins six mois; - être domiciliée sur le territoire de la commission scolaire; -
ne pas être sous curatelle;
- ne pas être privée de ses droits électoraux. La liste électorale scolaire est établie par le président d’élection de la commission scolaire à partir de la liste des électeurs domiciliés fournie par le Directeur général des élections. L’agenda de la consultation - Vote par anticipation : 26 octobre 2014 - 2014
Jour du scrutin : 2 novembre
Facilités de vote Les personnes incapables de se déplacer et qui sont domiciliées dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée ou une résidence privée pour ainés identifiée au registre constitué en vertu de la Loi sur les services de santé
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et les services sociaux peuvent s’inscrire sur la liste électorale, y apporter des corrections et voter sans se déplacer. Il suffit d’en faire la demande auprès du président d’élection de la commission scolaire au plus tard le 14 octobre2014. Plus d’information… Parce qu’il veut soutenir l’exercice démocratique qu’est l’élection scolaire, le Directeur général des élections diffuse également de l’information aux électeurs et aux électrices, en plus de dispenser de la formation aux candi-
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dates et aux candidats en matière de financement. Les représentants des médias peuvent par ailleurs obtenir de l’information relative à la tenue de la présente élection générale scolaire en consultant la section spéciale que le DGE a mise en ligne sur son site Web, à l’adresse www.electionsquebec.qc.ca. Les électrices et les électeurs peuvent quant à eux adresser des questions au Centre de renseignements du Directeur général des élections en utilisant les coordonnées mentionnées ci-après.
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Élections scolaires
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Les quatre candidats à la présidence de la CSDM Pour la première fois de l’histoire des élections scolaires, les présidents seront élus au suffrage universel. À Montréal, quatre candidates et candidats sont en lice pour inaugurer cette formule et, une fois l’élu(e) couronné(e) le 2 novembre au soir, relever les nombreux défis et redonner tout leur lustre à une fonction et des institutions de plus en plus souvent remises en cause. Pour vous aider dans vos choix, voici les portraits des quatre candidates et candidats et leurs engagements sur les cinq principaux enjeux de la campagne : la qualité de l’air dans les établissements, le surpeuplement scolaire, l’état des finances de la commission, la réussite scolaire et la question de l’enseignement privé.
Catherine Harel-Bourdon
«Plus de soutien aux élèves» Présidente de la CSDM depuis juillet 2013 et commissaire scolaire de Tétraultville depuis 10 ans, cette mère de trois enfants est cheffe du MéMo (Mouvement pour une école moderne et ouverte) Environnement en milieu scolaire Catherine Harel-Bourdon affirme que Pas moins de 3M$ par année sont consacrés à une équipe d’experts qui réagissent au moindre signalement. «On s’est bâti une expertise à la CSDM depuis deux ans», dit la présidente sortante. Elle souligne que le parc immobilier de la commission scolaire a été sous-financé au fil des années. «Depuis 2007, nous sommes passés d’un budget 7M$ pour tous les bâtiments à 50M$, a-t-elle rapporté. Ça va bon train. On commence à se sortir la tête de l’eau.» Surpopulation Près d’une trentaine de projets sont en cours de réalisation à la CSDM afin de rénover ou agrandir des écoles, souligne Catherine Harel-Bourdon. Près de 1000 nouveaux élèves sont attendus chaque année au cours des dix prochaines années. Pour bien accueillir cette nouvelle clientèle, Mme Harel-Bourdon veut consulter les parents, mais aussi les communautés que ces projets toucheront. Elle souhaite que les nouvelles écoles soient «lumineuses» et correspondent «aux besoins du XXIe siècle». Santé financière À la rentrée scolaire, Catherine HarelBourdon a tenu tête à Québec et a refusé de faire les compressions de 8,6M$
exigées. «Notre déficit est surtout causé par un sous-financement de la part du gouvernement, a-t-elle expliqué. Il faudrait que le ministère finance correctement certains secteurs qui ne sont pas financés en ce moment, et que, parallèlement, nous continuions à regarder ce qu’on peut optimiser.» Elle a souligné les efforts de la CSDM pour redresser ses finances, notamment en diminuant les frais administratifs de 6% à 3,5%.
Taux de réussite Pour faire en sorte que les élèves de la CSDM réussissent en plus grand nombre, Catherine Harel-Bourdon croit qu’il faut proposer un soutien à ceux dont les parents sont analphabètes ou allophones. «Un enfant qu’on n’aide pas à lire et à écrire, aura toujours des difficultés à apprendre», estime-t-elle. Elle pense aussi qu’il faut valoriser les activités parascolaires, la formation professionnelle et les programmes sportifs pour faire en sorte que les adolescents soient intéressés par l’école. Écoles privées D’après Catherine Harel-Bourdon, une sérieuse réflexion doit être engagée au sujet du financement public des écoles privées. «On n’a plus les moyens dans le climat économique actuel, a-t-elle lancé. Ça crée d’importantes disparités entre le privé et le public.» Elle a mentionné que le rapport Champoux-Lesage avait statué que les écoles privées étaient financées à hauteur de 75% par le gouvernement du Québec. «C’est anormal que les écoles privées aient un financement si grand compte tenu du peu d’argent que le gouvernement dispose», a dit Mme Harel-Bourdon.
Martin Boyer
«Optimiser l es dépenses» Candidat indépendant, cet homme d’affaires à déjà tâté de la politique en se présentant à la mairie du PlateauMont-Royal en 2013. Voici ses analyses et engagements. Qualité de l’air dans les établissements Martin Boyer a dénoncé la façon avec laquelle l’équipe de Catherine HarelBourdon a géré le problème de moisissures dans les écoles. «Ils n’ont rien fait, a-t-il dit. Ils n’ont pas cerné le problème depuis le début.» Le candidat à la présidence de la CSDM croit que les concierges doivent être mieux formés
La CSDM par les chiffres • • • • •
Plus de 112 000 élèves 190 établissements scolaires b16 000 employés 978M$ de budget 2012-2013 Taux de diplomation: 64,1% (MELS)
pour détecter les premiers signes de moisissures dans les écoles, considérant que le parc immobilier est très âgé. Surpopulation Martin Boyer a déploré que la classe de certains enfants se trouve dans des unités préfabriquées. «C’est une solution temporaire et improductive», a-t-il dit. S’il est élu, il entend remédier à la situation. Il veut notamment évaluer la possibilité de rénover des bâtiments, sinon d’en construire à un coût très bas. Santé financière S’il est élu à la présidence de la CSDM, Martin Boyer entend revoir comment chaque dollar est dépensé et gérer de façon très serrée les dépenses. «On va optimiser au maximum les dépenses budgétaires, a-t-il fait savoir. Tout le problème de financement des écoles doit être revu avec le ministre.» M. Boyer s’oppose aux compressions dans l’aide aux devoirs. «Il faut [toutefois] comprendre que, quand le gouvernement dit qu’il n’y a plus d’argent, il faut un plan B», a-t-il déclaré. Taux de réussite Pour faire en sorte que les jeunes réussissent en plus grand nombre, Martin Boyer propose de miser sur le sport. Ils souhaitent développer de nouveaux programmes de sports-études ainsi que des activités parascolaires. «Dans les écoles qui ont un taux de réussite très bas, les jeunes n’ont pas de vision de ce qu’il veulent faire dans la vie, a-t-il indiqué. S’ils pratiquent un sport, ça leur fait déjà une action, une récompense.» M. Boyer veut aussi encourager les jeunes à s’impliquer dans leur communauté et leur proposer de nouvelles activités artistiques. Écoles privées «Peut-être que l’argent [donné aux écoles privées] pourrait être envoyé dans les écoles publiques, a dit Martin Boyer. Les gens à l’école privé ont des parents plus fortunés. Donc, on peut donner ce financement aux écoles publiques. Si les gens n’ont plus les moyens de se payer l’école privée, ils iront dans le système public. C’est mathématique.»
Jocelyne Cyr
«Revoir le ratio maître/élèves» 6
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Commissaire scolaire depuis 2005 et avant cela, bénévole dans les écoles, les comités de parents et la Fédération des comités de parents de l’île de Montréal, cette mère de trois jeunes adultes est à la tête de l’équipe «Priorités Écoles». Ces points de vue : Qualité de l’air en milieu scolaire Davantage de ressources doivent être déployées dans les écoles pour s’assurer de leur salubrité, croit la chef de Priorités Écoles, Jocelyne Cyr. «Il y a des mesures qui ont été mises en place, mais c’est insuffisant», a-t-elle dit. Elle veut aussi obtenir plus de financement de Québec. «C’est non-négociable, a-t-elle insisté. Ce sont des enseignants et des élèves qui sont dans les écoles. C’est sous la responsabilité du ministère. On va s’asseoir avec le ministre et on va négocier.» Surpopulation Pour régler le problème de surpopulation observé dans certains quartiers de Montréal, Jocelyne Cyr veut discuter avec Québec pour pouvoir revoir le ratio maître/élèves dans certaines écoles. Tout en augmentant le nombre d’élèves par classe, elle souhaite aussi améliorer le soutien aux enseignants. «C’est important de donner une certaine latitude aux commissions scolaires pour qu’elles puissent s’ajuster à leur réalité», a dit Mme Cyr. D’après elle, cette souplesse permettrait de sauver de l’argent. Situation financière «Ce que je ne veux pas, c’est que le gouvernement décide à ma place, a insisté Jocelyne Cyr. J’ai la prétention de croire que je connais mes écoles.» La candidate à la présidence entend discuter fermement avec le ministre de l’Éducation au sujet des finances de la CSDM. «Il y a des mandats qu’il m’a donnés pour lesquels il ne me finance pas à la hauteur de mes besoins et il le sait, a-t-elle dit. On va jaser pour la peine.» Même si les finances publiques sont serrées, elle refuse de couper dans les services aux élèves et le soutien aux enseignants. Taux de réussite Pour améliorer le taux de réussite, Jocelyne Cyr propose de mettre sur pied un bureau de littératie, qui regrouperait des experts oeuvrant déjà à la CSDM. Ils seraient en mesure de donner des formations aux enseignants et ils pour-
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Les quatre candidats à la présidence de la CSDM Suite de la page 6
raient leur prodiguer des conseils en cas de besoin. «Les commissions scolaires qui ont décidé de créer un bureau de littératie ont eu des résultats rapidement sur les résultats scolaires des enfants», a dit Mme Cyr. Elle veut aussi revoir les services professionnels pour les regrouper selon les quartiers. Écoles privées Jocelyne Cyr ne s’en cache pas: deux de ses enfants ont fréquenté l’école privée. Mais ce n’était pas sa décision, a-t-elle assuré. La candidate à la présidence de la CSDM croit que Québec devrait mettre fin au financement public des écoles privées. «Mais ça ne peut pas se faire du jour au lendemain, a-t-elle dit. Un enfant de deuxième secondaire, il faut lui permettre de terminer ses études secondaires. Ça nous donne le temps de voir comment on peut intégrer ces enfants.» Les écoles publiques n’ont pas à se comparer aux écoles privées puisqu’elles accueillent tous les enfants, sans faire de distinction.
Christine Fournier
«Il faut qu’on pense différemment!»
Présidente du Comité central des parents de 2004 à 2009, mère de un enfant et cheffe de la «Coalition du Renouveau des Écoles Montréalaises», veut amener une nouvelle façon de penser les questions relatives à l’école. Ses réponses : Qualité de l’air dans les établissements La salubrité des établissements scolaires représente l’une des priorités de Christine Fournier. Elle souhaite élaborer rapidement un plan d’action pour rénover les écoles montréalaises et elle envisage de convenir de partenariats avec le ministère de l’Éducation, la Ville de Montréal et même les entreprises privées. «Il faut qu’on pense différemment, a-t-elle dit. Si on laisse nos bâtiments aller comme cela, on va se retrouver avec d’autres fermetures d’écoles et on
va déplacer des quartiers. C’est inacceptable selon moi.» Surpopulation «C’est un beau problème», s’est exclamée Mme Fournier. Pour faire en sorte que tous les enfants aient leur place, elle propose de rapatrier des bâtiments excédentaires, louer des locaux appartenant à d’autres commissions scolaires et rénover des immeubles qui sont inadéquats pour les classes. La chef du CREM croit que la crise de la surpopulation dans les écoles de la CSDM aurait pu être gérée autrement. Le ratio du nombre d’élèves par classe aurait pu être révisé, selon elle. Santé financière Christine Fournier entend se battre pour obtenir un financement adéquat de la
Quelques chiffres Nombre de postes à pourvoir Nombre de candidatures Nombre d'élus sans opposition Nombre de postes sans candidat Nombre de candidats autorisés Nombre d'équipes reconnues
Présidence 69 123 31 119 33
part du ministère de l’Éducation, surtout dans les cas où il supprime un programme tout en exigeant le maintien des services. «On est sous-financé pour tout ce qu’on doit faire et on nous pellette des choses dans notre cour», s’est-elle indignée. Toutefois, avant de revendiquer quoi ce soit, elle veut connaître les besoins de chaque école et surtout, rendre la bureaucratie plus efficace grâce à un virage technologique. Taux de réussite Pour rehausser le taux de réussite de la CSDM, qui est à la traîne par rapport aux autres commissions scolaires, Christine Fournier n’a pour le moment aucune proposition. «Le problème, c’est qu’on ne répond pas aux besoins parce qu’on ne les connaît pas, ces besoins, at-elle souligné. Si on sait ce dont ils ont
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besoin à la base, on va pouvoir mettre en place des moyens concrets pour faire réussir davantage les jeunes.» Si elle est élue, elle veut consulter les écoles pour connaître leurs besoins. Écoles privées Le statu quo doit prévaloir, selon Christine Fournier. «Si les écoles privées ne reçoivent plus de financement public, je suis dans le trouble, a-t-elle dit. Je ne peux pas asseoir ces enfants et je n’ai pas les ressources pour leur faire la classe.» Ayant elle-même un fils qui fréquente l’école privée, elle croit que l’école publique doit s’inspirer des écoles privées, notamment pour ce qui est de l’esprit de communauté, de l’encadrement et des caractéristiques propres à chaque école.
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Quelques candidats à suivre… – Saint Michel sous la bannière de l’équipe Mémo dirigée par Catherine Harel Bourdon, Mohamed Maazami n’est pas un inconnu dans les sphères scolaires.
Mohamed Maazami; un quart de siècle d’expérience Candidat au poste de commissaire scolaire dans Ahuntsic Est
Najat Boughaba; l’engagement et la volonté Candidate au poste de Commissaire, Najat Boughaba est mère de 4 enfants qui
Farid Salem, bénévole au long cours Farid Salem se présente comme candidat au poste de conseiller à la commission scolaire de Marie
Le Michelois d’origine marocaine, a en effet été désigné le mercredi 26 mars 2014, commissaire scolaire représentant les citoyennes et citoyens du quartier 4 (Saint Sulpice - SaintMichel Nord) au conseil des commissaires de la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Cette nomination temporaire a été annoncée lors de la dernière séance des commissaires, tenue. Fondateur du Phare de
fréquentent les écoles de la CSPI et léonardoise depuis 14 ans. Elle est fortement impliquée dans les dossiers relatifs à l'éducation et au travail communautaire. «Ma volonté de servir nos enfants en particulier et mes concitoyens léonardois en général m'a amené à faire partie de différentes associations, Comités et Conseils d'établissement. Ma formation académique (Doctorat en littérature française) m'a aidé à assurer un bon suivi des différents enjeux de l'enseignement du Français dans nos écoles en assistant aux ateliers de la Chaire de Recherche du Canada sur l'éducation» dit-elle, lorsqu’on l’interroge sur le pourquoi de sa candidature. Victorin de la Rive Sud pour l'équipe du changement Une nouvelle équipe, sous le leadership de Carole Lavallée. La Circonscription électorale numéro 4 (20 709 électeurs)dans laquelle il se présente comprend une partie de la Ville de Longueuil délimitée comme suit : en partant d’un point situé à la rencontre du boulevard Taschereau et du boulevard Curé-Poirier Ouest, ce boulevard, le chemin de Chambly, le boulevard Julien-Lord et son prolongement, la voie ferrée et le boulevard Taschereau jusqu’au point de départ. Parcours Résident de Longueuil depuis
«Mener les élèves vers l'excellence» Candidat au poste de commissaire scolaire dans SaintLéonard - circonscription #5 de la commission scolaire de la Pointe-de-l’île, Abdelkader Bouhamdi est marié et père de deux charmantes filles dont une fréquente déjà l’école publique. Abdelkader Bouhamdi :
Ancien membre d’une association de chercheurs à
l’espoir Mohamed Maazami, père de 6 enfants qui suivent – c’est à relever – un excellent parcours scolaire et éducatif, habite le quartier Saint-Michel depuis maintenant 25 ans. Il a pratiquement toujours été impliqué dans les structures scolaires du quartier. Il était, depuis septembre 2013, entre autres, président du Conseil d’établissement de la polyvalente Louis-JosephPapineau. Antérieurement, il a été élu président des Conseils d’établissements de l’école Montcalm et de l’Académie Roberval du quartier Villeray.
de l’espoir, avec le soutien de la Joujouthèque de Saint-Michel. Le Phare de l’espoir est un projet voué au soutien scolaire des jeunes de 7 à 16 ans habitant autour de la Joujouthèque (secteur nord-ouest de SaintMichel, principalement entre les rues Charland et Champdoré).
M. Maazami est toutefois surtout connu pour avoir fondé le Phare
«Entourer, encadrer, - nouer des liens» à travers une
Un brillant bilan personnel L’engagement de Mme Boughaba s’est traduit par une présence sans discontinuité dans l’espace public, où on l’a connue et reconnue en qualité de - Membre du Conseil d'établissement de l'école primaire Pie XII -Présidente du Conseil d'établissement de l'école secondaire Saint-Exupéry -Membre du Comité Relations interculturelles/Nouveaux arrivants (Saint-Léonard) -Membre du Regroupement Art et Culture Saint-Léonard.
25 ans au service de la communauté micheloise Dans le cadre des engagements de l’équipe MéMO (voir info@ memo.qc.ca), Mohamed Maazami poursuivra particulièrement trois objectifs qu’il présente ainsi :
-Participante au projet Ensemble pour un Saint-Léonard en Forme. -Membre de la Concertation Saint-Léonard. -Membre de RUI (Revitalisation urbaine intégrée) au carré ViauRobert (Saint-Léonard) -Conférencière notamment en matière de rapprochement interculturel et l'Implication citoyenne. Le scolaire d’abord! Au cours des trois dernières années, Mme Boughaba s’est cependant plus particulièrement investie dans le domaine de l'éducation. «Je suis dans dif-
2003. Marié et père de deux filles qui ont fréquenté l’école publique de Longueuil, au plan professionnel Conseiller en commerce international, M. Farid Salem, dont l’engagement n’est pas de récente date, est connu pour son implication bénévole auprès des organismes suivants : - Président du festival international TUMBUKTU des arts Afro-caribéens de Saint-Hubert, - Co-fondateur de Mouvement Montréal Français, - Co-fondateur et président de l’association de Solidarité Québec Algérie, - Bénévole au primaire et organisateur des jeux sportifs à l’école.
Engagements Dans la consultation du 2 novembre, il fait siennes les priorités de L’Équipe Lavallée pour le changement dont il porte les couleurs; ces priorités se présentent comme suit :¸ - Rehausser le niveau de réussite des élèves car la Commission scolaire MarieVictorin a un taux de diplomation très inférieur à la moyenne nationale, - Promouvoir une saine gestion et assurer le redressement des finances de la commission scolaire (L’Équipe Lavallée pour le changement vise à geler le taux de taxe scolaire et à faire le ménage dans les dépenses tout en maintenant les services
l’université Claude BernardLyon1 (France) titulaire d'un doctorat en Géologie, d'une maitrise en Informatique et d'un D.E.S.S. en gestion du HEC-Montréal. Cette pluridisciplinarité, il la doit dit-il, entièrement «au du système public d’éducation» qui lui a permis de commencer sa carrière dans l’enseignement avant de se reconvertir brillament en professionnel des technologies de l’information.
qu'il affirme: «J’ai l’intime conviction que l’école publique est capable de conduire nos enfants à se réaliser et à se dépasser. Autrement dit, le système public d’éducation a les capacités de mener nos élèves vers l’excellence et j’aimerai y contribuer. C’est pour moi, une précieuse opportunité pour servir les citoyennes et les citoyens de mon quartier. N’oublions pas que l’avenir de nos jeunes est tributaire de leurs conditions de scolarisations
C'est à partir de ce parcours
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intensification de l’accompagnement personnalisé des élèves et le rétablissement des liens entre l’école et les adolescents en situation de rupture scolaire, «Des livres et de l’aide - aux devoirs» par le maintien du soutien aux élèves et l’enrichissement des rayonnages des bibliothèques scolaires, «Des milieux de vie - agréables et sécuritaires», c’està-dire le renforcement de la sécurité aux abords des écoles pour que les enfants se sentent toujours entourés par des adultes bienveillants.
férents comités au sein des écoles de mon arrondissement et au sein de l'arrondissement de Saint-Léonard. Je préside le Conseil d'établissement de l'école secondaire Saint-Exupéry depuis 4 ans et j'essaie d'amener notre voix dans les lieux de décisions pour des affaires éducatives touchant directement nos enfants» déclare-t-elle à cet effet. Les liens tissés à travers son parcours citoyen ont fait que Mme Boughaba a été contactée par le président de la Commission scolaire de la Pointe-de-L’Ile en vue d’intégrer l’équipe Miville- Boudreault pour la Réussite comme candidate commissaire scolaire à Saint Léonard. directs aux élèves), déficit de 5 millions $ cette année. - Valoriser la profession enseignante : les enseignants/enseignantes sont des professionnels à qui nous confions nos enfants : il faut encourager le respect à leur égard et écouter ce qu’ils ont à dire. Ils constituent un élémentclé de la lutte contre le décrochage scolaire. - Entreprendre un vrai débat public sur l’avenir du système scolaire à la grandeur du Québec, Pour que, suite aux réformes à entreprendre, les Québécois soient enfin fiers de leur système scolaire. Informations : site web: http:// www.equipelavallee.org/
d’aujourd’hui.» Et de finir sur un appel: «La gouvernance des commissions scolaires est l’affaire de tous. Pour l’avenir de nos enfants, j’invite mes concitoyennes et concitoyens à aller voter le 02 novembre 2014, pour une école publique de qualité, égalitaire et accessible à toutes et à tous.»
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Santé
Médicaments génériques
Deux fois trop chers au Canada…
Une étude menée par l’Université d’Ottawa et l’Institut de recherche Bruyère révèle que les Canadiens paient beaucoup plus cher que les Britanniques, les Allemands, les Néo-Zélandais, les Suédois et les Américains, au moins six médicaments génériques.
Médicaments canadiens mais… moins chers ailleurs! Les prix médians canadiens étaient plus de deux fois plus élevés que dans les autres pays analysés. Les auteurs ont même découvert que la NouvelleZélande payait de 86 à 87 % moins cher pour l’amlodipine d’Apotex, une société de médicaments génériques canadienne, et que la facture des vétérans américains était 94 % moins élevée pour l’antidépresseur venlafaxine de Sandoz. Ces écarts de prix s’observent malgré l’accord conclu par les gouvernements provinciaux et territoriaux pour acheter en bloc ces six médicaments à compter du 1er avril 2013. L’entente, qui exclut le Québec, établit le prix de ces six médicaments génériques à 18 % du coût des versions d’origine. Les provinces s’attendaient à des économies de 100 millions de dollars par année pour ces médicaments qui représentaient alors 20 % des dépenses
publiques en matière de médicaments. Des politiques déficientes Un des auteurs de l’étude, Amir Attaran, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit, en santé de la population et en politique du développement mondial à l’Université d’Ottawa, soulignait au Toronto Star qu’il est difficile de savoir combien le Canada a économisé, puisqu’il n’y a pas de données disponibles sur le sujet, mais il estime qu’il aurait pu épargner davantage en adoptant un mécanisme d’appel d’offres.
L’étude montre en effet que les pays dont les factures de médicaments génériques sont les moins salées négocient avec l’industrie pharmaceutique ou lancent des appels d’offres afin de choisir la meilleure proposition. Les auteurs arrivent à ces conclusions après avoir examiné les prix payés en avril 2013 par des pays de richesse similaire à celle du Canada, mais qui ont un pouvoir de négociation différent en raison de la taille de leur marché. 30 % plus cher au Québec Que le Québec soit exclu de l’entente sur le prix des médicaments génériques ne le fait pas économiser. Au contraire: il paierait 30 % plus cher que les autres provinces, selon une étude de l’Université de
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la Colombie-Britannique publiée en avril 2014. Les médicaments consommés au Québec coûteraient en moyenne annuellement près de 850 $ par habitant, alors que la moyenne canadienne est de 650 $ par personne. La présence d’un régime général d’assurance médicaments, qui permet un meilleur accès aux médicaments, pourrait expliquer en partie cet écart de prix. De plus, le Québec favorise l’industrie des médicaments d’origine pour encourager l’investissement et la création d’emplois.
la santé et politiciens – à réclamer un régime national d’assurance médicaments similaire à celui qui existe au Québec. Le Canada est le seul pays industrialisé doté d’un régime universel d’assurance maladie qui exclut les médicaments.
Vers un régime national d’assurance-médicaments? Les prix élevés des médicaments génériques amènent de plus en plus de Canadiens – patients, professionnels de
La question a été abordée en octobre lors de la rencontre annuelle des ministres de la Santé du pays, mais la ministre fédérale de la Santé, Rona Ambrose, a refusé de s’engager sur le sujet.
Les six médicaments génériques étudiés • Amlodipine: utilisé pour traiter l’hypertension artérielle et l’angine • Atorvastatin: utilisé pour traiter le haut taux de cholestérol • Oméprazole: utilisé pour traiter certains problèmes gastro-intestinaux • Rabéprazole: utilisé pour traiter certains problèmes gastro-intestinaux • Ramipril: utilisé pour traiter les problèmes de tension artérielle et d’autres problèmes cardiovasculaires • Venlafaxine: utilisé pour traiter la dépression et d’autres problèmes de santé mentale
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Votre logement
Rénovation
Les travaux admissibles au Crédit d'impôt LogiRénov
Vous êtes propriétaire ou copropriétaire et vous avez des rénovations à faire? De tels travaux coûtent cher et le crédit d'impôt remboursable LogiRénov pourrait vous faire économiser. Le programme LogiRénov a été mis en place temporairement et il vise à encourager les propriétaires à rénover leur résidence. Voici la liste des travaux admissibles ; mais certaines conditions ou restrictions peuvent s'appliquer que vous pourrez découvrir sur le site de Revenu Québec. 1- Rénovation d'une pièce Rénovation d'une ou de plusieurs pièces de la résidence (cuisine, salle de bain, salle d'eau, chambre, vestibule, salon, espace de rangement, etc.) 2- Division de pièces Division de pièces (abattage de murs ou ajout de cloisons) 3- Finition d'une pièce Finition d'un sous-sol, d'un grenier ou d'un garage intégré ou attenant à la résidence 4- Adaptation de la résidence Adaptation de l'intérieur de la résidence aux besoins d'une personne handicapée ou en perte d'autonomie 5- Remplacement de la plomberie ou du système électrique 6- Système d'éclairage Installation ou remplacement d'un système d'éclairage 7- Remise en état des planchers Remise en état des planchers (sablage et vernissage) ou remplacement du revêtement de planchers (tapis, linoléum, plancher de bois franc, tuiles, etc.)
8- Remplacement des portes Remplacement des portes ne donnant pas accès à l'extérieur de la résidence 9- Murs intérieurs et plafonds Modification du revêtement des murs intérieurs et des plafonds (peinture, pose de papier peint, murs de pierre ou de brique, etc.) 10- Escalier intérieur Remplacement, construction ou modification d'un escalier intérieur 11- Stores ou volets fixes Installation de stores et de volets fixés à demeure 12- Système de sécurité Installation d'un système d'alarme, de sécurité ou domotique 13- Agrandissement de la résidence Agrandissement de l'espace habitable de la résidence, y compris les travaux relatifs à l'enveloppe et aux systèmes mécaniques des ajouts à la résidence s'ils respectent les normes énergétiques ou environnementales prévues par le crédit d'impôt ÉcoRénov. Ne comprend pas la construction d'un garage 14- Maison intergénérationnelle Transformation d'une maison comportant un seul logement en maison intergénérationnelle, y compris les travaux relatifs à l'enveloppe et aux systèmes mécaniques des ajouts à la maison s'ils respectent les normes énergétiques ou environnementales prévues par le crédit d'impôt ÉcoRénov 15- Remplacement d'un drain
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Remplacement d'un drain agricole, sanitaire, pluvial ou de fondation 16- Réfection du solage 17- Étanchéisation à l'eau des fondations 18- Étanchéisation à l'air Étanchéisation à l'air de l'enveloppe de la résidence ou d'une partie de celle-ci (murs, portes, fenêtres, puits de lumière, etc.) 19- Nettoyage au jet du revêtement extérieur 20- Remplacement du revêtement extérieur 21- Peinture de l'enveloppe de la résidence
23- Soffites Remplacement des soffites ou des planches de rive 24- Toiture et gouttières Remplacement de la toiture ou des gouttières 25- Réfection d'une cheminée 26- Remplacement d'une porte de garage Remplacement d'une porte de garage pour un garage intégré ou attenant à la résidence. Un garage sera considéré comme attenant à la résidence s'il partage, en tout ou en partie, un mur avec la résidence ou si son toit est relié à la résidence. Source: Revenu Québec
22- Remplacement des persiennes
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Votre argent
Réflexion gouvernementale sur la fiscalité
Quel impôt demain?
Alors que d’importantes compressions sont annoncées dans les dépenses de l’État, le gouvernement du Québec se prépare à revoir l’ensemble de ses revenus, à la lumière des travaux d’une commission ad hoc : la Commission d’examen sur la fiscalité.
Cette initiative ne laisse personne indifférent; ne serait-ce que dans la mesure ou le contenu de notre portefeuille et les services que financent nos impôts en dépendent et déterminent notre niveau et notre qualité de vie. Au moment ou la commission sur la fiscalité entame ses travaux, les médias canadiens tentent de défricher le terrain, ne serait-ce que pour orienter les réflexions (et les décisions) à venir. Nos confrères ont ainsi recueilli, début octobre, les avis de deux chercheurs Simon Temblay-Pépin, chercheur à l'Institut de recherche et d’informations socio-économiques et Youri Chassin, économiste et directeur de la recherche à l'Institut économique de Montréal sur des questions que nous nous posons tous. Le régime fiscal québécois est-il équitable? S. Tremblay-Pépin : «Le système au Québec est relativement équitable. Si on le compare à d’autres systèmes fiscaux, de fait, il a des caractéristiques qui le rendent plus équitable. Cependant, est-ce qu’il est équitable par rapport à ce qu’il pourrait être, ou par rapport à ce qu’il a déjà été? Vu sous cet angle, il a perdu des plumes. On a notamment diminué l’impôt des plus fortunés – sur ce plan-là, on pourrait agir davantage. On a aussi privé les entreprises d’une taxe sur le capital – là aussi, on pourrait aller chercher plus d’argent, juste en faisant ce qu’on faisait avant.» Y. Chassin : «Tant qu’à moi, non, parce que l’imposition est trop lourde. Quand on regarde les différentes assiettes fiscales – les impôts aux particuliers, les impôts aux entreprises, les taxes sur la masse salariale, les taxes de vente – dans chacune des catégories, le Québec est une des provinces qui taxent le plus.
On a une fiscalité lourde pour tous les volets. Pour la corriger, il suffit de la diminuer. Si le but de la Commission est d’aller chercher plus d’argent dans les poches des gens ou auprès des entreprises, on va devoir dire qu’il n’y a plus de jus dans le citron, qu’on ne peut plus le presser.»
Comment revoir la fiscalité des entreprises? S.T.-P.: «Une taxe sur le capital pour les institutions financières serait une bonne idée. Les institutions financières ne s’enfuiront pas. Desjardins ne quittera pas le pays, la Banque Nationale et la Banque Royale non plus. Ces gens-là pourraient contribuer davantage, ils font des profits record. L’idée de baisser les crédits d’impôt aux entreprises est bonne. C’est vrai que le Québec est particulièrement généreux à ce chapitre. Mais il ne faudrait pas avoir la drôle d’idée d’aller compenser ce changement par une baisse de participation des entreprises à la fiscalité.» Y.C.: «Ce sont les entreprises qui favorisent la création d’emplois, la croissance économique, les investissements; ce n’est pas le gouvernement. La façon de modifier la fiscalité et d’encourager toutes les bonnes choses qu’on se souhaite, c’est d’avoir des taux d’impôt bas et neutres. Il ne faut pas donner des avantages à l’industrie numérique, à l’industrie du livre, à l’industrie minière ou aux alumineries. Il faut avoir une fiscalité compétitive par rapport aux autres, et basse. Il faut moins d’impôt et moins de crédits d’impôt.» Comment encourager l’épargne? S.T.-P.: «On propose souvent de détaxer les gens, en disant que s’ils ont plus d’argent dans les mains, ils en mettront plus de côté. Eh bien dans les dernières années, on a détaxé les plus riches. Estce qu’ils ont épargné leur argent pour plus tard? Pas du tout. Ils ont juste aug-
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menté leur consommation. Personne ne sauvera les retraites avec un système volontaire où l’employeur ne met pas une cenne. Il ne faut pas encourager l’épargne, il faut la forcer. C’est ce que fait un régime de pension.» Y.C.: «Les Québécois n’épargnent pas beaucoup parce qu’ils ne gagnent pas beaucoup. Quand on les compare aux citoyens d’autres provinces, leur revenu disponible est bas [notamment à cause de l’impôt].Par ailleurs, on ne peut pas augmenter l’impôt, même pour les très riches. Ceux qui font plus de 70 000$ par année, qui sont à peu près 10% de la population, paient déjà la moitié de tous les impôts sur le revenu. On ne peut pas les traire plus. Ils font déjà leur part.» Comment revoir la tarification des services? S.T.-P.: «Je ne pense pas que les tarifs, c’est la meilleure façon d’imposer les particuliers. Ça ne veut pas dire qu’il
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n’y a pas ici et là des tarifs qu’on pourrait augmenter. Mais la plupart des tarifs dans notre société ont un effet assez marginal sur les finances de l’État. Y a-t-il des tarifs qu’on devrait éliminer? Les droits de scolarité, en voilà un. La logique de l’utilisateur-payeur, pour la grande majorité des services publics, ce n’est pas la voie à suivre.» Y.C.: «La tarification, c’est une bonne piste, justement parce que c’est équitable. Celui qui utilise le service le paie. Par contre, c’est difficile d’augmenter la tarification si on ne baisse pas les impôts ailleurs. On a des impôts élevés en partie parce qu’on offre beaucoup de services très peu ou pas tarifés. Si on se met à tarifer des services davantage, le deal, c’est qu’on doit se mettre à payer moins d’impôts. C’est une piste de réflexion qui est intéressante.»
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Formalités
Acquis et compétences
Un «GPS» pour se retrouver dans le labyrinthe de la reconnaissance… La reconnaissance des acquis et des compétences, c’est tout un processus. Et, pour quiconque s’y engage, il s’avère plutôt lourd et complexe, tant pour les demandeurs que pour les établissements ou les organismes qui font cheminer leurs requêtes. La gamme des formations de tous les niveaux est vaste et la pente à gravir est plutôt abrupte pour obtenir la reconnaissance officielle convoitée. Guy Fortier a pris sa retraite et est devenu consultant privé, lui qui demeure vice-président de l’Association canadienne pour la reconnaissance des acquis et qui fut le directeur général de Compétences Montréal. Il entre dans le vif du sujet à propos du processus luimême : « Il s’inscrit comme une démarche à suivre par un adulte afin d’obtenir un titre de compétence, un diplôme ou un permis d’exercice, par exemple, dans un ordre professionnel. Des adultes peuvent de la sorte faire valoir des compétences qu’ils ont pu acquérir à l’extérieur des murs d’une école, d’un collège ou d’une université. » Il signale un phénomène de plus en plus répandu : « On reconnaît aujourd’hui que bon nombre de gens apprennent par expérience et que celle-ci fournit au bout du compte des acquis ; ils utilisent de même la formation à distance pour acquérir du savoir-faire, mais, dans certaines circonstances, ils sont confrontés à l’obtention d’un titre officiel et c’est là que la RAC entre en jeu. » Les partenaires sont nombreux à fournir les services de reconnaissance selon les besoins requis : il y a entre autres le secteur de l’éducation des adultes des commissions scolaires pour le DES et le DEP, la Commission de la construction du Québec pour les certificats de métier inhérents à ce secteur d’activité, les comités sectoriels de main-d’oeuvre pour ceux d’autres métiers, les cégeps pour les DEC et les AEC, les universités et les ordres professionnels pour une authentification professionnelle. Un parcours complexe
Le commun des mortels peut y perdre son chemin, mais il existe une sorte de GPS pour s’y retrouver : « À Montréal, il y a une initiative qui vise à regrouper les commissions scolaires, les cégeps et les services d’Emploi Québec à l’intérieur d’une même structure, qui s’appelle Qualification Montréal et qui a remplacé Compétences Montréal en décembre dernier ; c’est un canal élargi qui sert à obtenir une information de première ligne de qualité. »
Un «guichet unique» à Montréal Cet organisme procure aux personnes intéressées un guichet unique intersectoriel qui regroupe les services de référence en reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) sur l’île de Montréal. Un obstacle se présente : « Les situations sont très variables d’un endroit à l’autre dans d’autres régions du Québec. Il se pose habituellement un problème assez généralisé d’accès à l’information par rapport à ces serviceslà. » Compte tenu du grand nombre et de la variété des formations qui sont dispensées par de multiples établissements, il peut être difficile de s’y retrouver : « Ça devient souvent un peu comme un parcours d’olympien pour des adultes : l’accessibilité aux services, la clarté et la disponibilité de l’information sont très inégales, malgré les efforts consentis dans ce sens depuis 2002. » Et qu’en est-il de la démarche ellemême ? Guy Fortier fournit ces explications : « Quand on arrive, par exemple, dans une commission scolaire pour un programme de formation professionnelle ou dans un collège pour un programme technique, on doit faire la démonstration hors de tout doute devant des spécialistes, par toutes sortes de moyens comme des observations, des exercices, des simulations et des tests, qu’on détient la compétence qu’on tente de faire reconnaître. » Dans un espace de temps restreint, l’adulte doit prouver qu’il possède des compétences identiques à celles de la personne qui a franchi toutes les étapes d’un programme de formation institutionnel.
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Formateurs et demandeurs Les établissements et les comités sectoriels sont tenus de faire preuve de rigueur : « Ils doivent affecter des ressources pour accomplir cette tâche de reconnaissance ; il est nécessaire de la confier à des gens qui sont bien formés. Quand on dit que c’est un processus, il faut se rendre compte qu’il peut y avoir 15 compétences dans un programme de formation, ce qui exige en général le même nombre d’évaluations : la personne peut durant ce temps être mise en situation dans un laboratoire et doit démontrer, à la suite d’un exercice, qu’elle possède une compétence en chimie ou dans un autre domaine, ce qui exige de mobiliser des spécialistes de la matière et des appariteurs, d’utiliser des lieux et des équipements ; tout cela implique des investissements importants. » Certains établissements ont intégré la RAC dans leur plan stratégique. Guy Fortier brosse un tableau de ces premiers de classe : « Il n’y en a pas des tonnes, mais il y a quand même quelques commissions scolaires et collèges qui le font ; il y a aussi l’Université de Montréal qui commence à s’investir beaucoup du côté de la Faculté de l’éducation permanente, et il y a l’Université de Sherbrooke qui offre des services. De plus, les ordres professionnels sont obligés de tenir compte
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des demandes des personnes qui veulent obtenir un permis d’exercice au Québec, tout comme les comités sectoriels doivent respecter le droit des gens à la reconnaissance quand des métiers ont été normés. » Un processus exigeant Il se tourne vers les requérants : « La nécessité ou le besoin de posséder un titre officiel se présente dans certains cas seulement. Les gens évitent de recourir à certaines démarches, dans la plupart des cas, lorsqu’il est possible d’accéder au marché du travail autrement. Mais il arrive que, par obligation, on soit obligé d’aller chercher un titre professionnel ou un diplôme, sans quoi il est impossible d’exercer, ou qu’on soit obligé de procéder de la sorte pour améliorer une situation en emploi ; ce sont alors des services qui répondent aux exigences rencontrées, mais encore faut-il y accéder. » Le parcours est accidenté : « Une fois cette étape franchie, c’est un processus qui est très exigeant pour la personne : elle doit faire la démonstration de ses compétences, se rendre dans des établissements, se soumettre à des évaluations et se livrer à des exercices, ce qui peut être long et parfois fastidieux », assure-t-il. Source : Presse canadienne
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Entreprise
10 raisons de se mettre à son compte
Plusieurs salariés se demandent s’ils devraient quitter leur emploi pour devenir travailleurs autonomes. En fait, il y a tellement d’avantages à travailler à son compte qu’on se demande pourquoi cette alternative n’attire pas plus de monde. Peut-être que ces dix avantages en convaincront quelques-uns. 1. Vous avez plus de stabilité d’emploi
Plusieurs salariés craignent l’instabilité financière associée au travail autonome, mais être à son compte comporte beaucoup plus de stabilité qu’on ne le croit. Alors qu’un salarié, même un salarié syndiqué ou un fonctionnaire, peut perdre son emploi à tout moment, le travailleur autonome, quant à lui, ne peut perdre que des clients. Or, comme le dit le dicton : un de perdu, dix de retrouvés! Perdre un client, quand on a une clientèle déjà bien établie, a des répercussions financières beaucoup moins importantes que de perdre son emploi. 2. Vous êtes plus riche Une étude de Statistiques Canada confirme que les travailleurs autonomes sont plus riches que les employés salariés. En 2009, la valeur nette médiane des travailleurs autonomes était de 520 000 $, soit 2,7 fois plus élevée que celle des employés rémunérés, pour qui la médiane s'élevait à 195 000 $. À revenu déclaré égal, les travailleurs autonomes sont aussi plus riches, puisque leur revenu déclaré correspond à leur revenu moins leurs dépenses. Or, si on peut déclarer une partie de sa voiture dans ses dépenses professionnelles, on peut difficilement acheter une demi-voiture, juste pour ses fins personnelles, quand on est à salaire. 3. Vous n’avez pas besoin de la permission du patron … … prendre une pause, aller chez le dentiste, terminer une heure plus tôt pour pouvoir assister à un spectacle. Lorsque vous êtes à votre compte, vous n’avez de compte à rendre à personne, sauf à vous-même. La seule chose que les clients attendent de vous, c’est que le tra-
vail soit remis à temps, peu importe que vous l’ayez effectué de nuit, ou à partir d’un chalet dans les cantons de l’est. 4. Au revoir, le trafic
Lorsque vous travaillez à votre compte, votre lieu de travail, c’est le café du coin, votre salon ou encore votre voiture si vous êtes un travailleur sur la route. Ce n’est surtout pas un endroit qui prend 1h30 pour s'y rendre. Quel emploi offre assez d’avantages pour justifier de perdre quotidiennement trois heures de votre vie dans les transports? Au bout d’une année, c’est tout un mois que vous avez consacré à vous déplacer d’un point A à un point B. De plus, en travaillant de la maison, vous contribuez dans une moindre mesure à réduire les émissions de gaz à effets de serre. 5. Vous pouvez prendre des vacances n’importe quand (ou presque) Après deux ou trois années d’expérience, un travailleur autonome peut cerner les périodes d'achalandage liées à sa profession. Pour un agent immobilier, c’est le printemps et l’été, pour un comptable, la saison des impôts, pour un conseiller financier, la période des REER. S’il est irresponsable pour ces travailleurs de prendre leurs vacances durant ces mois où ils font une bonne partie de leurs revenus, le champ est libre tout le reste de l’année. Pas besoin de coordonner ses vacances avec celles du patron, et surtout, pas besoin de se limiter à deux semaines! 6. Vous évitez les périodes d’achalandage En choisissant la période de vos vacances, vous pouvez éviter les achalandages des vacances de la construction ou les files d'attente devant les remonte-pentes durant la relâche scolaire. À l’année longue, vous pouvez décider d’aller au spa, en ski, ou à l’hôtel les jours de semaine, alors qu’il n’y a presque pas de visiteurs et que les tarifs sont plus bas.
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7. Vous êtes maître de votre destinée
9. Vous avez plus de temps pour vous
Vous voulez vous acheter le ponton dont vous avez toujours rêvé? Vous pouvez toujours mettre les bouchées doubles durant un mois afin de faire «une passe d’argent» pour y arriver. Vous vous sentez un peu raplapla et avez besoin de ralentir la cadence? Refusez quelques contrats. Vous pouvez décider de travailler très tôt le matin afin de terminer plus tôt, ou à l’inverse, travailler tard le soir pour respecter votre rythme naturel. Bref, vous faites comme vous voulez.
En travaillant de la maison, vous pouvez à tout moment prendre une pause pour faire le lavage, préparer le souper ou nettoyer le réfrigérateur. Peut-être que ça fait en sorte que vous accomplissez plus de tâches ménagères que les autres membres de votre foyer, mais ça fait plus de temps que vous pouvez passer avec vos proches le soir et la fin de semaine. En étant travailleur autonome, vous pouvez aussi décider de transformer une pause café en pause jogging, une pause cigarette en pause yoga. Bref, votre corps vous en remerciera.
8. Vous pouvez concilier travail et famille Avec un horaire plus flexible, il devient plus facile de concilier travail et famille. Vous pouvez tout arrêter à 16h30 pour aller chercher les enfants à la garderie, accueillir les enfants avec une collation à leur retour de l’école, et préparer le souper en faisant deux ou trois derniers appels. Si votre conjoint travaille également de la maison, vous avez le luxe de partager le dîner en amoureux.
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10. Vous n’avez pas à endurer les conversations vides On ne partage pas toujours beaucoup d'intérêts avec ses collègues de travail. En travaillant à votre compte, vous évitez le potinage autour de la machine à café, les discussions sur la pluie et le beau temps, et le compte-rendu inintéressant de la fin de semaine glorieuse de votre voisin de bureau.
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Emploi
Subventions salariales aux entreprises d’économie sociale et à l’intégration au travail des personnes handicapées
Une «rationalisation» qui va faire mal…
Le gouvernement coupe dans les crédits aux personnes les plus vulnérables, en sabrant les subventions salariales accordées aux entreprises d’économie sociale et en gelant les enveloppes dédiées à l’intégration au travail des personnes handicapées. À la lumière d’informations dévoilées dernièrement par Québec solidaire, des dizaines d’entreprises d’économie sociale, d’organismes communautaires et culturels perdront l’équivalent de centaines de milliers de dollars en subventions salariales, 600 000 $ à Montréal seulement. Cette perte a déjà forcé plusieurs d’entre eux à mettre à pied des employés vulnérables embauchés grâce aux subventions, et fragilisera leur capacité à donner des services dans leurs communautés. Plus encore, le gel imposé par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale à un programme d’intégration au travail des personnes handicapées aura pour effet de stopper toute nouvelle aide à la création d’emploi pour cette autre clientèle démunie. « Le gouvernement répète ad nauseam qu’il ne touchera pas aux personnes plus vulnérables. Il a aboli des centaines de postes, il coupe maintenant des budgets d’intégration à l’emploi pour des personnes à statut précaire. Il agit à l’encontre de ce qu’il prétend. C’est la plus grande menterie de l’automne », a décrié mercredi Françoise David, co-porteparole de Québec solidaire. Plus que 30 semaines de salaire… Des dizaines d’entreprises d’économie sociale ont été informées cet été par les CDEC de la région de Montréal (Corporation de développement économique et communautaire) que les employés qu’elles embauchent grâce aux programmes Subventions salariales ne jouiraient plus que de 30 semaines d’aide à l’emploi. À l’origine, ce programme garantissait le versement de 100 % du salaire d’un employé la première année, pendant 52 semaines, et 60 % l’année suivante, pendant 30 semaines. Québec limite désormais sa subvention à 100 % pour 30 semaines, pour une seule année. Au ministère de l’Emploi et de la Solidarité, on a confirmé que la politique d’aide à l’emploi pour les entreprises d’économie sociale avait été revue pour des « raisons d’efficience ». « On a fait des évaluations. Quand on a évalué, dans un souci
d’efficience, pas dans un souci d’économie, c’est dans cette optique qu’on a analysé le problème », a fait valoir Julie White, l’attachée de presse du ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais. Cette dernière a ajouté que les entreprises d’économie sociale bénéficieront de 30 semaines d’aide à l’emploi, comme l’ensemble des entreprises qui participent au programme de subventions. Elles toucheront toutefois une aide équivalant à 100 % du salaire, plutôt que 50 % comme c’est le cas pour le secteur privé. Frappés de plein fouet Des représentants de divers organismes ont confirmé que ces coupes viendront grandement fragiliser leurs activités, en leur retirant le principal levier économique dont ils disposaient pour pérenniser des emplois et démarrer de nouvelles activités. Dans le seul secteur du PlateauMont-Royal et du Centre-Sud, au moins 38 emplois créés l’an dernier ne bénéficieront d’aucune subvention pour l’année suivante. Parmi eux, le Santropol Roulant, un organisme communautaire qui vise à améliorer la sécurité alimentaire et à briser l’isolement social des personnes démunies, au centre de la Montréal. Le retrait de la subvention
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frappera doublement l’organisme puisque le poste voué à disparaître privera l’organisme de la personne affectée à la recherche d’autofinancement, a fait valoir Pier Liné, directeur du Santropol Roulant. « Ce poste avait été un facteur de croissance pour nous », dit-il. Plusieurs autres organismes, dont l’organisme FEM international, qui offre de l’emploi aux femmes immigrantes, et des organismes culturels et communautaires, comme le Théâtre Parenthèse, le Cirque Hors Piste, le regroupement de photographes Le Cabinet et l’organisme Exeko, voué à l’inclusion des personnes marginalisées, perdront une partie de leurs subventions. Selon les chiffres obtenus du ministère de l’Emploi, pas moins de 568 personnes ont été embauchées grâce à ce programme d’aide à l’emploi en 2012-2013. Ce dernier affirme toutefois que les sommes retranchées pour des raisons d’efficience ne dépasseront pas 650 000 $ pour l’ensemble du territoire québécois. « Ce sont des économies de bouts de chandelle pour un gouvernement qui n’a aucune autre vision de l’emploi en dehors des mines », tonne Françoise David.
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Gel pour les personnes handicapées Pour les personnes handicapées, le gel des budgets dédiés aux Contrats d’intégration au travail (CIT) revient à empêcher la création de tout nouvel emploi pour les personnes handicapées, affirme pour sa part Luc Labbé, porte-parole de la Coalition large emploi personnes handicapées (CLEPH), organisme-parapluie qui vient de déposer une pétition sur le site de l’Assemblée nationale. « C’est une atteinte directe au droit au travail », plaide-t-il. À la lumière de ce gel, toutes les nouvelles demandes de subvention à l’emploi pour les personnes handicapées ne seront plus traitées. Seules les subventions aux emplois déjà existants seront maintenues, déplore la CLEPH. « On avait des choix difficiles à faire, malgré cela, on a décidé de maintenir les contrats d’intégration, parce que c’était important pour nous », a fait valoir la porte-parole du ministre, qui affirmant que le budget de 35,6 millions restera inchangé pour 2014-2015. Source : Presse canadienne
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Formations
Éducation des adultes
Un investissement crucial pour le Québec
En cette période d’« effort budgétaire », s’il y a un domaine où le gouvernement du Québec devrait investir, c’est bien la formation des adultes, estiment deux spécialistes de la question. « Au cours de notre vie, on change d’emploi trois ou quatre fois et notre capacité à nous repositionner sur le marché du travail est donc devenue vitale », fait valoir Paul Bélanger, professeur agrégé à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM. « Or, en cette période où les besoins en éducation des adultes sont très nombreux - et ils vont même en augmentant - on est très inquiet de voir les coupes qu’impose un peu partout le gouvernement », enchaîne Pierre Doray, professeur au Département de sociologie de l’UQAM, président sortant du comité de l’éducation des adultes du Conseil supérieur de l’éducation et le nouveau président du conseil d’administration de l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA).
« Comme président de l’ICEA, dit-il, je suis très inquiet quant au devenir et à l’avenir de l’éducation des adultes. Le gouvernement a beau dire qu’il ne faut pas toucher aux services aux usagers - quels qu’ils soient - mais, en coupant un peu partout, il devient utopique de penser que ceux-ci n’en souffriront pas ! » Un outil de développement Pourtant, poursuit son collège Bélanger, « l’éducation des adultes n’est pas un luxe, c’est un important outil de développement économique ». Le Québec, leader… en perte de vitesse Après avoir dirigé l’Institut de l’UNESCO pour l’éducation, Paul Bélanger a fondé en 2000 le Centre interdisciplinaire de recherche et développement sur l’éducation permanente (CIRDEP), qu’il dirige toujours. « On a créé l’Observatoire compétences-emplois pour suivre la façon dont les différents pays abordent la question de la formation reliée au travail pour les adultes », explique-t-il.
C’est ainsi qu’il observe que, jusqu’à il y a quelques années, le Québec était l’une des sociétés les plus avancées en la matière. « Par exemple, au niveau universitaire, nous avons été l’un des premiers pays à offrir de la formation à temps partiel pour les adultes, dit-il. Même chose avec nos centres d’éducation des adultes dans nos commissions scolaires, créés dès les années 1970 ! »
Or, ces dernières années, le Québec a cessé d’innover et a même pris du retard. Par exemple, relate le chercheur, uniquement dans la région de Toronto, on retrouve 100 000 adultes en formation les soirs et fins de semaine dans les collèges communautaires, « alors que, dans l’ensemble du Québec, on n’en compte pas 15 000 ! » De même, aux États-Unis, le gouvernement Obama a créé un système de prêts très avantageux pour les adultes désirant se former à temps partiel. « Actuellement, dans les collèges américains, on a trois fois plus d’étudiants à temps partiel, les soirs et fins de semaine, que d’étudiants réguliers le jour », observe M. Bélanger. Par ailleurs, on n’offre pas au Québec, contrairement à plusieurs pays d’Europe, des congés de formation ou des bons de formation. « Voilà qui est grave, déclare Paul Bélanger, puisque la formation des adultes est un investissement nécessaire et que, en plus, la demande est là, et ce, autant de la part des employeurs que des employés. » Pour lui, tout se passe comme si, depuis plusieurs années déjà, « on assiste à des restrictions silencieuses ici et là qui font qu’on ralentit beaucoup… alors que les besoins sont là. » « Le régime d’austérité dans lequel on est tous plongé n’a rien pour arranger les choses, enchaîne Pierre Doray, président de l’ICEA. Voilà tout ce qu’il nous faut pour générer de l’inquiétude quant au développement de l’éducation des adultes, alors même que les besoins augmentent. » Une coupe qui fait déjà mal
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Pierre Doray s’inquiète particulièrement du fait que les coupes décrétées par le gouvernement entraînent une baisse d’intérêt pour la formation des adultes. En effet, explique-t-il, même si le besoin de se former touche à peu près tout le monde, on a un peu tous tendance à ne pas se sentir concerné par l’importance de se former tout au long de sa vie. Qui plus est, la formation des adultes porte notamment sur l’alphabétisation. Or, étonnamment, on estime que près de la moitié de la population est « analphabète fonctionnelle », c’est-àdire plus ou moins capable de comprendre un exposé écrit, par exemple la posologie d’un médicament ou une feuille d’instructions. En conséquence, estime Pierre Doray, il est impératif de valoriser sans relâche la pertinence de la formation des adultes et de faire connaître l’étendue des ressources et des programmes disponibles. Or, justement, dès le mois de juin, le gouvernement Couillard, à peine élu, a annulé le soutien financier qu’accordait le gouvernement du Québec pour la tenue de la Semaine québécoise des adultes en formation. Voilà qui a surpris énormément, pour ne pas dire choqué, les membres de
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l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes. Comme le relate M. Doray, « cette semaine-là est un mécanisme important pour faire connaître l’existence de l’éducation des adultes et pour inciter des individus à s’inscrire à toutes sortes d’activités et à toutes sortes de cours. » Le président de l’ICEA s’étonne d’autant plus que l’actuelle politique sur la formation des adultes insiste beaucoup sur l’importance de valoriser l’éducation des adultes. « Comment donc les coupes vont-elles affecter cette valorisation de l’éducation des adultes ? », se demande-t-il. Il rappelle en outre que, au moment des élections, le Parti libéral avait déclaré que des coupes surviendraient après l’évaluation des programmes et des impacts que celles-ci pourraient avoir. « On comprend difficilement que, dans les faits, on fait d’abord des coupes, pour ensuite évaluer la situation ! », dit-il. « Pour moi, l’enjeu crucial, c’est de refuser de voir le développement continu des compétences comme un investissement nécessaire dans la société d’aujourd’hui, un monde en constant changement ! », tranche Paul Bélanger. Source : Presse canadienne
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Célébrations
Partage
Aïd el Adha à Roussillon
Fidèle à ses traditions, le Centre Culturel Islamique de Roussillon (CCIR) a organisé, durant la première décade du mois d’octobre 2014, un programme d’activités sous le thème « Fêtons ensemble l’Aïd à Roussillon ».
Adressé, à l’initiative du segment de confession musulmane de la population de la région, à l’ensemble de la communauté de la région, ce programme a permis à des dizaines de personnes de bénéficier de diverses activités festives, célébrations coutumières et d’éducation religieuse. Ce programme, entamé le 3 octobre, date coïncidant au 10 Doul Hijja, dernier mois de l’année selon le calendrier musulman, a commencé par un Iftar (cérémonie de rupture du jeune) collectif. Organisé dans les locaux de la mosquée At Tawassol, cet iftar a précédé une causerie religieuse animée par le cheikh Ali Al Rifa’i, spécialement invité pour l’occasion. Le sujet choisi par l’invité était de circonstance, puisqu’il s’agissait d’Aïd al Adha, commémoration du Sacrifice d’Abraham, célébré le lendemain 4 octobre. Le cheïkh Al Rifa’i a saisi cette opportunité pour rappeler à l’auditoire les fondements et le sens de cette fête, fête de la soumission aux enseignements divins, de la solidarité et de la compassion. Il a en conclusion, rappelé la responsabilité faite aux parents d’inculquer ces valeurs et de transmettre les pratiques qui les symbolisent à leurs enfants.
Ces enseignements ont été mises en pratique dès le lendemain, samedi 4 octobre, avec une prière matinale suite à laquelle jeunes, moins jeunes se sont rendus dans les fermes et abattoirs dans lesquels étaient en place les conditions légales d’abattage de bétail. À noter que, à la faveur d’une levée de fonds organisée la veille, un certain nombre de familles dans le besoin ont pu célébrer Aïd al Adha comme il se doit.
Outre son aspect social, Aïd al Adha également appelé l’Aïd el Kébir - est également une fête familiale généralement marquée par de grandes retrouvailles, d’où toute l’importance qu’il revêt. Les enfants y occupent généralement une place primordiale et c’est donc en leur honneur que le programme des festivités s’est poursuivi le dimanche 12 octobre avec une fête pour les plus jeunes, tous vêtus de neufs, qui ont pris d’assaut les locaux du CCIR pour regarder des dessins animés, se faire maquiller ou se faire teindre les mains de «Henné», pendant que les adultes participaient à une causerie animée par M. Hicham Rehimini. L’ensemble des participants se sont ensuite retrouvés autour d’une table de fête, avec en plat vedette un couscous préparé par les membres féminins de l’association. La fête s’est ensuite poursuivie jusqu’à
Un premier pas… Les activités décrites dans cet article constituent la première démarche entreprise par le nouveau CA du CCIR, élu le 27 septembre 2014 et qui, entre autres décisions, avait retenu le principe «d’ouvrir l’association sur son environnement humain et culturel» et ce dans «une perspective d’échanges et
d’enrichissement mutuel».
Le nouveau Conseil d’administration se compose comme suit : Président: Hassan Boulal Vice-président: Abdelhay Gaougaou Trésorier: Jawad Najem Secrétaire: Arona Diara
l’appel à la prière d’al Isha, après laquelle était clôturé le programme du CCIR pour
Responsable communication: Mahdi Zia ni Responsable affaires religieuses: Hicham Rehimini Responsable évènements extérieurs: Fouad Faid Responsable évènements spéciaux: Abdelhay Gaougaou
la fête de aïd Al Adha 2014.
Responsable activités sportives: Mohamed Redwani Responsable entretien de la mosquée: Abdelkrim Diami Responsable Levées de fonds: Hassan Boulal
Aïd Al Adha à Toronto
Argana remercie… Le comité exécutif d’ARGANA, Association des Femmes MarocoCanadiennes, voudrait remercier la communauté pour son support à la «Célébration Familiale Eid Al Adha 2014» qui a eu lieu le Samedi 18 Octobre 2014 au Memorial Hall à Toronto. Grâce
à la participation de la communauté et son encouragement, l’événement fut un grand succès avec une ambiance particulièrement chaleureuse.
financier et participation en particulier: le Centre Francophone de Toronto, le Conseil Scolaire Viamonde et Collège Boréal.
Le comité tient à remercier les commanditaires de cet évènement de leur support
Cet évènement a été une belle réussite grâce aux bénévoles qui ont contribué
leur temps et effort pour assurer une belle organisation festive de l’évènement avec les saveurs marocains sans oublier nos jeunes artistes qui ont animé et créé une chaleureuse ambiance marocaine et familiale.
Loisirs Un facteur de développement des communautés Le Conseil québécois profite de La Semaine nationale 2014 de visibilité de l'action communautaire autonome (SNVACA), à lieu jusqu'au 25 octobre; cet événement est célébré pour rappeler l'importante contribution des organismes d'action communautaire en loisir, de leurs bénévoles et de leurs travailleurs à la vitalité et au développement des communautés. À cette occasion, le Conseil québécois des loisirs tient à saluer «les acteurs en action communautaire autonome, qui consacrent temps, passion et ressources à animer les milieux de vie, à créer et à maintenir des lieux d'apprentissage, de solidarité, d'échanges et de mieux-être.
Pour le Conseil en effet «Ensemble les bénévoles, les intervenants et les organismes développent des loisirs de qualité, accessibles et sécuritaires couvrant tout le territoire québécois et pour tous!
Plus que jamais, la préservation de l'engagement des citoyennes et citoyens et de la solidarité sociale est essentielle. Ce sont des acquis précieux en matière de développement social et communautaire aux paliers local, régional et national. Les organismes d'ACA, dont ceux du loisir, occupent une place essentielle dans tous les secteurs de la société québécoise.
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Sans ces organismes, des centaines de services ne seraient plus offerts. Les organismes de loisir sont des lieux de renforcement du lien social, d'épanouissement des personnes et d'innovation. Ils offrent des services de première ligne et sont des contributeurs au développement économique.
Le Conseil québécois du loisir et son réseau invitent tous les citoyens et citoyennes à prendre conscience que « l'action communautaire autonome, c'est ici et partout! », dans le quotidien des familles, des enfants, des jeunes comme des personnes aînées, handicapées ou défavorisées. Une excellente occasion de
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rendre hommage à ceux et celles qui ouvrent activement au sein des organismes d'ACA. Ne manquez surtout pas l'occasion de leur signifier votre appréciation! Chapitre de l'Organisation mondiale du loisir, le Conseil québécois du loisir contribue par le loisir au développement social, culturel et économique du Québec. Il défend le droit au temps libre et aux loisirs pour tous et en favorise l'accessibilité en plus d'agir à titre de maître d'ouvre de projets nationaux.» Source : Conseil québécois du loisir jboulet@loisirquebec.com
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Actes
Gala club avenir 2014
Douze années sur le métier…
Le Gala d’Excellence Fondation Club Avenir, qui aura lieu le 1er novembre 2014, est un événement dans lequel seront remis des prix aux membres de la communauté algérienne qui se sont distingués dans divers domaines. La cérémonie sera suivie d’un concert de l’artiste Hasna El Becharia, animera cette soirée qui coïncide avec le soixantième anniversaire du déclenchement de la guerre de libération (1er novembre 54-1er novembre 2014). Accompagnée par ses musiciens, son gumbri et sa guitare électrique, ses compagnons de toujours, elle présente une musique chaleureuse qui regorge du soleil
du désert dont elle est originaire.
La voix rectiligne, les rythmes graves et suaves, Hasna El Becharia conquit par son talent et son audace, une audace qui l’a poussé à braver les interdits et à jouer une musique autrefois réservée exclusivement aux hommes. Avec la fraîcheur et la fougue d’une jeune première, Hasna El Belcharia fascine autant qu’elle hypnotise. Toujours aussi saisissante malgré un succès qui s’est répandu comme une trainée de poudre en un temps record, sa musique, à la croisée de multiples influences, a la chaleur du blues, l’âpreté de l’authentique
tradition et la grâce du chant sacré.
Douze années sur le métier… Le Club Avenir, qui célèbre sa douzième année à cette occasion se donne pour mission d’«Encourager l’Excellence visant un meilleur avenir aux Algériens établis au Canada» à travers la réalisation de différents objectifs dont «la stimulation de la recherche pour un meilleur avenir aux Algériens établis au Canada en encourageant les initiatives et actions allant dans ce sens; la création d’une dynamique incitant les compétences algériennes et amies de l’Algérie à œuvrer pour améliorer le sort des Algériens.»
C’est à ce titre, qu’une fois l’an, dans le cadre d’une soirée de gala, Des prix sont octroyés aux personnes et organismes s’étant distingués par leur contribution à un meilleur avenir aux Algériens. La Fondation Avenir Québec à été fondée le 2 novembre 2002 dans le sous-sol d'une maison par six membres de la communauté Algérienne établie à Montréal sont à l’origine du concept de la Fondation Club Avenir : Bachir Halimi, Ahmed Aïna, Taieb Hafsi, Lachemi Siagh, Lakhdar Moussi et Cheikh Hafsi. Depuis la Fondation a gagné une grande crédibilité qui lui a
notamment valu d’être reconnue par le gouvernement fédéral, en tant qu’organisme de bienfaisance pouvant donner des reçus d’impôts aux donateurs. Le Gala aura lieu le Samedi 1er novembre 2014, à 18h30 à la Salle du Gesù, 1200 rue Bleury (Métro Place-des-Arts) à Montréal. Informations: gala@clubavenir. com
Association Marocaine de Toronto
Un appel à l’ONU
contre des violations des droits humains L'Association Marocaine de Toronto (AMDT) condamne "vigoureusement et avec énergie" la séquestration de la jeune sahraouie Mahjouba Mohamed Hamdidaf par les séparatistes du polisario dans les camps de Tindouf au sudouest algérien, a souligné le président de l'Association, Faouzi Metouilli, affirmant que cet acte "inacceptable et injustifiable" est une "nouvelle démonstration des gravissimes violations systématiques des droits de l'Homme universellement reconnus", perpétrées dans les camps.
Cette séquestration vient mettre à nu une nouvelle fois les innombrables allégations "mensongères" des sbires du polisario et de son mentor algérien qui prétendent "avec arrogance" la défense des droits de l'Homme et des libertés fondamentales individuelles et collectives, a ajouté M. Metouilli dans une déclaration à la MAP. Demande d’intervention urgente Il a, dans ce cadre, exhorté les organisations et les instances internationales oeuvrant dans le domaine des droits de l'Homme à intervenir d'urgence et exiger la libération immédiate et sans conditions de la jeune Mahjouba afin qu'elle puisse jouir de ses droits de liberté
d'expression et de circulation.
L'AMDT a également lancé un appel à l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, en vue d'intervenir pour arrêter les "violations et exactions" de tous genres commises depuis des années dans les camps de Tindouf par les milices du polisario, avec la complicité de leur parrain algérien, a-t-il poursuivi. Par ailleurs, M. Metouilli a dénoncé la séquestration des Sahraouis dans les camps de la honte sur le territoire algérien et la répression violente exercée par les séparatistes à l'encontre des manifestants et des activistes qui protestent contre les violations des droits humains les plus élémentaires. La poursuite du mouvement de soulèvement déclenché contre la direction séparatiste qui exploite les souffrances des familles sahraouies pour quémander l'aide internationale et s'enrichir encore davantage constitue "un échec cuisant pour les organisations défendant la thèse des séparatistes", a-t-il encore soutenu. Mahjouba Mohamed Hamdidaf, qui porte la nationalité espagnole depuis
2012, travaille depuis quelques mois pour le compte de la "Marie Curie Fondation Care" à Londres, et comptait poursuivre ses études supérieures dans la capitale britannique.
Kidnapping à Tindouf et séquestration Elle s'était rendue l'été dernier à Tindouf pour visiter ses parents biologiques. Elle s'est vue ensuite retirer dans les camps de Tindouf son passeport et son argent pour empêcher son retour en Europe, qui était prévu le 18 août dernier. Les amis et la famille de Mahjouba ont lancé une pétition sur Internet intitulée "Free Mahyuba" qui a déjà recueilli pas moins de 4.000 signatures pour les présenter au ministère espagnol des Affaires étrangères en vue de la faire sortir de ce calvaire. Selon la plate-forme, Mahjouba "se trouve enfermée contre son gré dans une chambre" et "surveillée 24/24 heures", faisant observer que la jeune Sahraouie
"a reçu des menaces de morts en cas de tentative de fuite". Pour sa part, l'organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a appelé à permettre à la jeune Mahjouba d'exercer sa liberté de mouvement, sans restriction aucune, qualifiant sa séquestration de "crime grave". Le front polisario qui "gouverne les camps" doit "s'assurer que la jeune femme soit en mesure d'exercer son droit à la liberté d'aller et venir en quittant le camp, si elle le souhaite, et de retourner en Europe", a insisté l'organisation. Source : Maghreb Arabe Presse
In memoriam
Adieu, Jo Benarrosh… Jo Benarrosh s’est éteint le 29 septembre 2014 à Montréal, des suites d’une longue et pénible maladie qu’il a combattue avec force et volonté en gardant son grand sourire qui rassurait et rassérénait tant et qui transcendait même l’intolérable douleur rongeant son corps. Avec lui, c’est un monument de la communauté montréalaise des originaires du Maroc, juifs et musulmans, qui disparait.
Jeune inspecteur des finances, il avait été l’un des fondateurs de la Bourse des valeurs de Casablanca; immigré au Canada, il s’était installé en affaires et, convaincu de la nécessité et de l’utilité d’une coopération orientée vers le co-développement entre ses deux patries, il avait notamment joué un rôle important dans la conclusion d’un certain nombre de partenariats maroco-québécois.
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Il était également toujours présent pour soutenir toute initiative destinée à améliorer le rôle et la place des maroco-canadiens dans leur vie ici. C’est à ces divers titres qu’il avait été distingué du Prix Atlas Media 2012; une récompense qu’il avait accueilli avec modestie en «déclarant notamment «J’aurais voulu en faire plus». Adieu Jo, reposes en paix là où tu es ; là
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où Dieu sait reconnaître les siens…
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Cultures
4ème édition de Mundial Montréal
Métissage et Fusion
Par Réda Benkoula
Levée de rideau sur la programmation de la quatrième édition de « Mundial Montréal » qui se déroulera du 18 au 21 novembre prochain avec la participation de nombreux artistes de la métropole et du reste du Canada. Pendant quatre jours, 34 artistes se relayeront dans dix salles pour nous faire découvrir les musiques du monde où se mélangent les rythmes alternatifs. D’ailleurs, pour cette édition le Prix Pont Transatlantique sera remis aux talents du moment en collaboration avec le Festival Babel Med Music. De nombreuses catégories seront à découvrir à commencer par « Roots Transglobales » qui réunira les groupes Odessa Havana, Romain Malagnoux et Moustafa Kouyaté. Le « Festival-conférence » présentera des artistes internationaux tels que DakhaBrakha et il permettra au public montréalais de découvrir plusieurs artistes dans le cadre des aprèsmidi gratuits. La série « Accents Autochtones » permettra aussi aux artistes Autochtones Beatrice Deer, Chris Derksen, Martha Redbone et Kinnie Starr de partager leur univers musical. Pour le Fondateur du festival Monsieur
Sébastien Nasra : « on trouve dans le festival toutes les musiques du monde. Il y en a qui sont dans le traditionnel et ceux qui sont dans le métissage musical, le métissage culturel et la fusion. Certains artistes ont dépassé leur créneau et trouvent une plus large diffusion dans des festivals comme le nôtre qui est plus modulaire. Le rendez-vous de cette année sera le moment des musiques alternatives ».
D’ailleurs le ton était donné au moment de la conférence de presse avec une prestation électrique du groupe Gypsy Kumbia Orchestra qui dit-on est la référence Montréalaise en terme de chaleur et d’énergie. La formation artistique qui se compose de 17 membres mélange les musiques Roms et Balkans au rythme des percussions qui enivreront les spectateurs. Le groupe Ayrad qui veut dire Lion en langue Amazigh sera aussi de la partie avec leur premier album qui sera lancé à l’occasion de la quinzième édition du Festival du Monde Arabe. Le groupe qui explore différents styles musicaux mélangera pour le plus grand bonheur des spectateurs les rythmes andalous, groove, reggae, berbère et latin. Tout un programme en cette période automnale auquel s’ajoute de nombreux événe-
ments alternatifs tels que ceux qui sont organisés par Nuits d’Afrique qui a d’ors et déjà commencé à préparer sa
neuvième édition des Syli d’Or, un événement incontournable pour les futurs talents.
CauseRIFE
Tabous, art et corps : tatouages, piercings…
Affaire de culture, affaire de génération ou affaire de famille? Le RIFE profite de la superbe exposition d’œuvres réalisées par des artistes immigrants dans notre région, et intitulée « Tabous », pour organiser sur place, au milieu des œuvres d’art, une causeRIFE sur les tabous en lien avec l’art et avec le corps, tabous qui peuvent être différents selon les cultures, selon les traditions, selon les sociétés mais aussi selon les générations. Pour illustrer ces rapports au corps et aux tabous dif-
férents, on s’intéressera plus particulièrement aux tatouages et aux piercings, traditionnels dans certaines communautés, interdits dans d’autres et qu’on retrouve aujourd’hui parmi la jeune génération du Québec.
Toutes les personnes intéressées par ce sujet sont invitées à participer quel que soit leur âge, leurs opinions, leurs origines ou leur religion…. Une occasion pour
toutes et tous de réfléchir ensemble sur ce sujet souvent tabou et d’avancer vers plus de compréhension interculturelle et intergénérationnelle.
13h30 au Centre culturel Pierre Gobeil, 970 rue Haut-Bois Sud Sherbrooke (Rock Forest) au cœur de l’exposition « Tabou » entre 14h et 17h.
La participation est gratuite et une collation est offerte dans l’aprèsmidi.
Un débat sera ensuite organisé avec le programme de Maîtrise en Médiation Interculturelle de l’Université de Sherbrooke et ce le samedi 25 Octobre à 13h30 sur «l’art, les non-dits et les tabous». Abdelaziz Laaroussi
Venez nombreux pour cette CauseRIFE qui sera passionnante le dimanche 19 octobre 2014 à
Décès du père de M. Abdelaziz Rzik
Condoléances
C’est avec beaucoup de peine que nous avons appris le décès, survenu à Casablanca, du père de M. Abdelaziz Rzik, président de l’Association Musulmane de Montréal Nord (AMMN) et de la Fédération des Marocains Musulmans du Canada (FMMC). En cette douloureuse circonstance, nos pensées vont à la famille Rzik et nos prières au défunt, puisse Dieu le Tout Puissant l’accueillir parmi les gens de bien en Son Infinie Miséricorde. Inna liLlahi oua ina Illayhi raaji’oune!
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Débats & dialogue
Jeunes et engagement citoyen; Enjeux, défis et espoirs Une rencontre organisée par l’association Jeune Bénévole Canada
L’association Jeune Bénévole Canada organise le 9 Novembre 2014 une rencontre sous le thème Jeunesse et engagement citoyen : Enjeux défis et espoirs pour débattre des enjeux entourant les phénomènes liés à l’intégration et à l’engagement citoyen des jeunes issus de l’immigration, cas de la communauté musulmane du Québec. Celleci englobe entre autres : Jeux, concours, kiosques et une soirée de reconnaissance. L’événement poursuit les objectifs suivants : - Tisser des liens à travers une rencontre conviviale autour de jeux, de concours et d’idées; - Échanger avec des chercheurs et des experts ; - Réaliser une base de données;
- Identifier et suggérer des pistes d’intervention; - Se ressourcer et s’outiller, afin de guider et d’accompagner les associations et acteurs sociaux.
Le programme de la journée La journée débutera à 10h30 avec une série d’activités et d’animations pour les plus jeunes. Le débat débutera en tout début d’après-midi, avec le programme suivant : 12 :10 - «La dynamique sociale dans un contexte d’immigration : Enjeux, défis et perspectives», présentée par Mr Brahim BENYOUCEF (Ph.D) Consultant en urbanisme et en sciences sociales. 12 :30 - «La communication non violente au service d’une meilleur intégration», par Loutfi Mohamed, Maitre
sociologue et intervenant psychosocial; 12 :50 - «L’équilibre affectif au service d’une meilleur adhésion des jeunes dans la société»; par Mme Mélanie Salima Trudel, Coach de vie et parental/, 13 :10 - «Le rôle des cadres de socialisation pour soutenir une adhésion harmonieuse des jeunes dans la société», par Mahdi TIRKAWI, Université de Montréal; Après discussion et pause, la rencontre se poursuivra comme suit : 14 : 15 - «L’implication citoyenne vecteur d’intégration», par Mr Abdelghani Dades, membre du CCME et éditeur de Atlas-Média 14 :35 - «Le dialogue interculturel», Par Mme Eva TORRES, Présidente de la voie des femmes; 14 :55 - «La mixité spatiale pour lutter
contre la ségrégation sociale», par un représentant de la ville de Laval 15 :05 - «Le leadership facteur de réussite», par Mr Ohannes TUFENKJIAN, Entrepreneur; Parole aux jeunes Avant discussion, plusieurs jeunes, représentants une vingtaine d’associations et d’établissements d’enseignements de l’ensemble de la Métropole montréalaise viendront alimenter la réflexion avant une discussion générale et l’adoption des résolutions du Forum. La journée s’achèvera par une soirée festive organisée par la FEMUC.
Dénoncer l’intolérance dès les bancs de l’école
… objectif d’un site Web pas comme les autres : Parlez et agissez! La toile ne délivre pas que le pire, elle est aussi l’adresse du meilleur. C’est le cas cette semaine avec la mise en ligne d’un site de qualité, «Parlez et Agissez », qui s’avère être un programme pédagogique destiné à aider les élèves à développer leur conscience sociale. «Les échanges et discussions suscités par ce programme sont fondamentaux en raison de la multiplication des incidents à caractère raciste et antisémite au Canada au cours des dernières années.» écrivent en préambule les auteurs de la démarche, Elizabeth Comper, ancienne enseignante et Tony Comper ancien chef de la direction et président du Groupe financier BMO. « Ce site interactif relie les élèves au passé et au présent, et les encourage à bâtir une société plus harmonieuse. Nous croyons que les salles de classe sont des lieux d’apprentissage féconds où les changements positifs sont possibles. Faites de la vôtre un endroit où abondent les discussions passionnées et les activités pertinentes. Sensibilisez vos élèves en leur proposant des réflexions sur le combat continu de l’humanité pour la justice et l’équité. Les dures réalités de l’immigration, de l’homophobie, de l’expérience autochtone, de l’Holocauste et des génocides, conscientiseront vos élèves à l’égard des atrocités du passé, qui continuent de survenir aux quatre coins du globe.» ajoutent-ils. Le programme Parlez et Agissez a été élaboré conformément aux normes du curriculum provincial pour les écoles
secondaires et les CEGEPS (au Québec). Il met davantage en valeur un nécessaire engagement à autonomiser les élèves pour contrer la discrimination. Nous croyons fermement en notre devoir de bâtir Un programme pédagogique Parlez et Agissez est un programme pédagogique offert gratuitement en ligne pour combattre le racisme. Il répond aux exigences du curriculum du secondaire et des CEGEPS et met à l’avant-plan de nombreuses questions clés relatives à la justice sociale. Le programme est totalement gratuit. Il est diffusé par voie numérique et compatible avec les appareils mobiles. Il a été créé par des experts en matière de curriculum. Ses plans de leçons peuvent être personnalisés Il permet aux élèves de réfléchir de façon critique sur les thèmes de la justice sociale et des droits de la personne et les incite à apporter des changements positifs au sein de la société. De leur côté, les éducateurs ont la possibilité de mettre en lumière les injustices et les inégalités de façon à avoir un impact positif sur leur salle de classe – et ultimement – sur la société. Le programme peut s’appliquer à un vaste éventail de sujets tels Histoire et éducation à la citoyenneté; Monde contemporain; Éthique et culture religieuse; Autonomie et participation sociale; Actualité politique internationale; Culture, médias et communication;
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Citoyenneté et vie politique; Enjeux politiques internationaux; Histoire du XXème siècle; Individus culture et société; rencontre des cultures; Race et racisme; Relations interculturelles et racisme etc.
Diffusion numérique Facilement accessible Parlez et Agissez est offert sous forme de portail Web à l’intention des élèves et des enseignants. Ceux-ci peuvent accéder au site Web sans devoir ouvrir une session. Pour obtenir des outils d’enseignement et personnaliser les plans de leçon, les éducateurs peuvent s’inscrire sans frais sur le site des Éducateurs. Le besoin d’agir En quoi un tel site peut-il être utile? L’histoire se répète souvent. Malheureusement, c’est aussi le cas de nombreuses injustices qui continuent de jalonner l’histoire de l’humanité. En prenant connaissance d’événements comme l’Holocauste, nous apprenons que le silence et l’apathie rendent les témoins complices de certaines atrocités. En munissant les jeunes d’aujourd’hui de connaissances au sujet du passé, on pourra combattre l’indifférence et abolir le cycle de haine et d’intolérance qui sévit toujours dans le monde. L’essor de l’intimidation et de la cyberintimidation confirme l’importance et l’urgence de livrer ce combat contre toutes les formes
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d’intolérance. Parlez et Agissez représente donc un outil indispensable pour influer positivement sur l’avenir en sensibilisant nos élèves aux moments les plus tragiques de notre histoire. «Parlez et Agissez!» peut donc amener des changements positifs de la salle de classe à la société et à apprendre aux élèves à parler et agir. Détails : www.parlezetagissez.ca
nº 240 du 23 octobre au 05 novembre 2014
Cultures
Littérature maghrébine au Québec
Du refus du cantonnement ethnique vers la médiation interculturelle
Par Kamal Benkirane*
La littérature maghrébine comporte un corpus enrichissant dont le point central est le Maghreb, mais selon des points d’affiliations très divers comme le lieu de naissance des écrivains, le lieu de dissémination des traditions orales, la participation à un imaginaire spécial de l’Afrique du Nord, l’insertion dans une production littéraires centrées au fond du Maghreb avec toute sa spécificité. Ainsi, le refus de l’étiquetage reste une constante auprès des auteurs néo québécois originaire du Maghreb. Le refus de ce cantonnement ethnique, qui n’en reste pas moins d’ailleurs une thématique personnelle pour chaque auteur, peut être considéré comme une expression du devoir de la citoyenneté a travers l’écriture et un désir de valorisation de l’écrit québécois francophone dans toute sa diversité Le mercredi 8 octobre 2014 a vu le déroulement d’une table ronde, mandaté par l’organisme E-Passerelle, sous le thème : Littérature maghrébine au Québec, du refus du cantonnement ethnique vers la médiation interculturelle. Cette table ronde a regroupé d’éminents professeurs universitaires et auteurs à consonance maghrébine, dont Mostafa Benfares docteur en lettres, la doctorante
Fayrouz Fawzi, l’auteur et journaliste Nassira Belloula, l’auteur et poète Salah El Khalfa Beddiari et la professeure universitaire Lyliane Rachedi. Les auteurs ont débattu autour de la question du refus du cantonnement ethnique, de l’acte d’écrire et de la médiation interculturelle qui est considérée comme étant un sujet d'actualité, et un moyen de mise en commun des valeurs culturelles et de nouvelles solidarités. Cette table ronde s’inscrit d’ailleurs dans le cadre d’un projet pilote, dans le contexte d’un grand projet rassembleur qui s’intitule (Les mille et une soirée littéraires) qui débutera dés l’année 2015, un projet mandaté par l’organisme E-Passerelle, et soutenu par des instances culturelles reconnues telles que l’UNEQ (Union des écrivains du Québec), DAM (Diversité artistique Montréal) et conseil des arts de Montréal
Le début de cette table ronde a vu une intervention préliminaire de Lylianne Rachedi qui a consisté en la contextualisation de la littérature maghrébine au Québec et des auteurs contemporains. Lylianne Rachedi, qui est d’ailleurs auteure, entre autres, du livre L’écriture comme espace d’insertion et de citoyenneté pour les immigrants a brossé un tableau sur la situation actuelle de la littérature maghrébine au Québec à travers l’argumentaire des auteurs confrontés à
un éclatement de repères mais aussi au rôle de l’écriture dans l’insertion professionnelle, et le rôle de la médiation interculturelle en étant qu,elle représente l’expression de la diversité et la diversité des expressions, et le rôle entre autres de la médiation interculturelle pour créer un environnement inclusif et harmonieux.
Durant cette table ronde, animé par Kamal Benkirane, auteur éditeur et directeur général de l’organisme E-Passerelle, la discussion a porté sur deux volets, le premier traitant du refus du cantonnement ethnique, et des nuances entre l’imaginaire maghrébin et l’imaginaire migrant Kamal Benkirane en terre d'accueil et un deuxième volet, traitant de l’acte été abritée si généreusement par la bibliod’écrire et de la médiation interculturelle, thèque interculturelle sise à Côte-Desdans son rôle de remise en question du neiges, et soutenue, de cœur et de convicrôle des artistes, mode de vie, question, par les députés David Heurtel, députionnement sur le monde qui nous té de Viau et ministre du développement entoure, un débat intéressant s’en est suivi durable et de l’environnement, et par devant la présence d’une audience passiEmmanuel Dubourg, député fédéral onnée, venu assister à cette rencontre Bourassa. malgré la grisaille pluvieuse de la journée *Auteur éditeur Notons finalement que cette rencontre a Directeur général E-Passerelle
Hommage à Mehdi El Manjra L’organisme E-Passerelle organise le lundi 3 novembre 2014 un hommage au futurologue et intellectuel Mehdi El Manjra, et ce dans le cadre du Salon de la culture, du festival du Monde Arabe 2014. Cet hommage se déroulera en termes de projection des interventions de El Manjra et en termes de lecture des extraits des livres du défunt. Cette activité se déroulera à Espace Passerelle, situé au 8506 Saint-Denis, Montréal
Le professeur Mahdi El Mandjra a fait ses études universitaires aux États Unis et les continua en Angleterre où il obtint son doctorat en Économie à l’université de Londres. El Mandjra a publié plus de 500 articles dans les domaines des sciences humaines et sociales. Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages dont (L’humiliation à l’ère de l’impérialisme).
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Points de vue
Daech et nous…
Rachid Benzine groupes comme les Brigades rouges italiennes, la Fraction armée rouge allemande, ou encore les guérillas d’Amérique latine des années 1960 à 2000. Le messianisme marxiste-léniniste est remplacé par un messianisme islamique.
Par Rachid Benzine* Même si personne n’avait imaginé la création d’un Etat islamique du Levant et de l’Irak par un groupe au départ très minoritaire, et imaginé la restauration par celui-ci de l’ancienne institution du califat (abolie par Atatürk en 1924), Daech et le califat d’Al-Baghdadi ne sont pas des épiphénomènes. Ce qui est en train de se produire est à prendre au sérieux, autant que le régime des Khmers rouges au Cambodge et la révolution islamique de Khomeiny en Iran. C’est un mouvement durable, que ne parviendra pas à éradiquer la coalition militaire internationale qui se met en place. Ils pourront tuer Al-Baghdadi, un autre calife surgira, car la possibilité de restaurer le califat est inscrite dans de nombreux esprits. Le succès de Daech est le fruit d’un enchaînement d’événements, de circonstances, de politiques qu’on peut faire remonter au moins au partage du Proche-Orient par les accords francobritanniques de 1916 (accords SykesPicot) au moment de l’effondrement progressif de l’Empire ottoman. Mais dans les imaginaires collectifs de ceux qui adhèrent à Daech, il y a aussi la mémoire des croisades, de siècles d’affrontements entre mondes musulmans et occidentaux ; la mémoire des entreprises coloniales depuis Napoléon en Egypte, jusqu’au traumatisme de la création de l’Etat d’Israël en 1948 sur une terre considérée comme musulmane, en passant par la guerre
d’Algérie. Daech est nourri par un sentiment profond et ancien d’humiliation des peuples arabes par l’Occident. Il est nourri, aussi, par le conflit, issu de l’histoire de l’islam, entre chiites et sunnites et qui a pris, ces dernières années, une dimension qu’il n’avait encore jamais eue (car, c’est la première fois dans l’histoire que les uns et les autres disposent de moyens financiers et technologiques aussi importants). Il est nourri, encore, par le remplacement, ces dernières décennies, d’un islam traditionnel (qui était très encadré par diverses structures, institutions séculaires) par un islam wahhabisé ou celui des Frères musulmans. L’islam venu d’Arabe Saoudite, en particulier, grâce à l’argent du pétrole, grâce à la centralité concrète du pèlerinage aux lieux saints, grâce à Internet, a sacralisé tout une conception obscurantiste du monde, du rapport entre les hommes (et les femmes !) et entre les peuples. Plus modernes, moins obscurantistes mais tout autant sectaires et totalitaires, les Frères musulmans (à la fois adversaires et alliés des wahhabites) ont, finalement, servi un même dessein : la soumission des esprits à un islam totalisant et totalitaire. L’Occident crie au «terrorisme», et des musulmans - Etats comme individus leur emboîtent le pas. Mais Daech n’aurait pas ce succès s’il n’y avait
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pas une adhésion profonde de toute une partie des musulmans du monde (principalement du monde arabe) à ce qu’il représente. Le rêve de la restauration du califat a continué à habiter de nombreux esprits depuis 1924, à commencer par ceux de la confrérie des Frères musulmans. Gouvernements de France, de Belgique, du Maroc sont complètement désorientés en constatant l’enthousiasme que suscite Daech dans une partie de leur jeunesse. On parle de quelque 500 jeunes partis de Belgique, de quelque mille jeunes partis de France, de plusieurs centaines d’autres partis du Maroc rejoindre les rangs des combattants de Daech. Parmi ceux partis de France, il y a, manifestement, un très grand nombre de «convertis», dont des jeunes qui sont passés du jour au lendemain du sandwich jambon-beurre au jihad ! Beaucoup parmi eux ont cumulé les échecs et sont pleins de ressentiments par rapport aux pouvoirs et institutions de leurs pays. Ils ont le sentiment que leurs vies ne sont pas respectées et ne servent à rien. Ils se mettent alors à désirer se mettre au service d’un grand projet de bouleversement du monde. A défaut de pouvoir «sauver» leur propre vie sur cette terre, ils choisissent d’en «sauver» d’autres, et de sauver leur vie pour l’éternité (la croyance au paradis et à ses vierges). Les mécanismes d’adhésion à Daech ne sont pas très différents de ceux qui ont fait choisir par d’autres, jadis, les révolutions marxistes, l’implication dans les
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En face de la montée en puissance des comportements barbares, beaucoup de musulmans s’écrient : «Tout cela n’est pas l’islam !» ou encore, comme ces jours-ci sur les réseaux sociaux : «Pas en mon nom !». Ce n’est certes pas leur conception de l’islam, la manière dont ils vivent celui-ci dans l’intimité de leur cœur et en famille. Mais c’est néanmoins l’islam obscurantiste enseigné toutes ces dernières décennies dans la plupart des lieux de diffusion de la doctrine et de culture de la piété. Nulle part dans ces lieux ou presque - on incite les gens à réfléchir, à mettre en œuvre leur esprit critique, à faire preuve de discernement. On leur inculque une «histoire sainte» de type merveilleux qu’on leur demande de prendre à la lettre sans considération pour les genres littéraires et les significations profondes, où aucune place n’est faite à la compréhension de l’importance et de la fonction des mythes fondateurs. La dimension historique de l’islam, les conditions de son émergence, ce qui l’a façonné dès ses origines est complètement ignoré, alors que sont sacralisés d’événements et des textes qui sont, en réalité, le fruit de contingences historiques où les enjeux de pouvoir et les intérêts égoïstes ont été prépondérants. Ainsi, le seul moyen d’en finir avec la manipulation et la fanatisation des masses par les Etats non démocratiques et par les mouvements fondamentalistes, devra passer par l’acceptation du sens critique par rapport aux discours religieux, et par la prise de conscience qu’il faut combler le déficit d’histoire. *Enseignant universitaire et écrivain
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