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Élections du 2 novembre 2014

Vers une «révision en profondeur» de la gouvernance scolaire… Page 7 Enfants en détresse

Garderies

Bientôt la fin du tarif unique?

La vie après la DPJPage 8 Immigration

Québec : 51 500 nouveaux arrivants en 2015Page 12 Échanges

Le Maroc s’affiche en Ontario à l’initiative

de l’AMDT Page 23

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Points de vue

Terrorisme, sémantique, idéologie et profilage Deux chroniques pour y voir plus clair

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Denis Coderre Montréal, un an et quelques débats plus tard…

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Enjeux

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 238 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 5750 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 74 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.9 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1400 visiteurs par jour.

«Le rêve de Champlain»…

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Wahid Megherbi, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

C’est avec beaucoup d’intérêt que nous suivi l’allocution de M. Jacques Chagnon, député de Westmount-Saint-Louis et Président de l'Assemblée nationale du Québec lors de la visite au Parlement de M. François Hollande, président de la République Française.

Courte allocution en fait, mais d’une densité telle qu’elle disait en mots précis, ce que fut et ce que veux être la Belle Province. «À partir de ses racines françaises et amérindiennes», à déclaré M. Chagnon, le Québec a su accueillir la diversité et l’inclure pour se donner une identité à nulle autre pareille, une image qui brille de mille feux, notamment de ses lueurs culturelles, qui nous donne aujourd’hui un immortel et bien d’autres titres de gloire. «C’était là le rêve de Champlain, a souligné le Président de l’Assemblée, et il se réalise» conclut-il. Égalité Le rêve de Champlain se réalise certes, mais il est encore, tant s’en faut !, loin d’être parachevé. Pour cela, il faudrait que tous ceux qui se partage le Québec, passé, présent et avenir, ne soient plus égaux seulement au regard du droit et de la loi, mais dans les yeux et les cœurs les uns des autres. Aujourd’hui, hélas !, ne jouissent de cette égalité que ceux qui ont réussi des accomplissements exceptionnels, dans les arts et lettres, les sciences, l’éducation, les œuvres sociales

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ou l’économie. Tous les autres, qui ne sont sans doute pas de moindres mérites, bâtisseurs de l’ombre, anonymes utiles pourtant, le rêve de Champlain demeure un rêve, leur rêve ; un idéal, leur idéal ; un mirage qui s’éloigne à mesure que l’on semble s’en rapprocher. C’est en particulier le cas d’un segment, récent mais un important, de la population québécoise, apporté avec de beaux apports pourtant, par le plus récent des flux migratoires vers les terres ouvertes par ce même Champlain : La communauté de confession musulmane à laquelle beaucoup de nos concitoyens - et certains journalistes et chroniqueurs en particulier semblent dénier jusqu’au droit au rêve. On leur fait violence en effet ; non pas une violence physique et donc passible de sanction, mais une violence psychologique de tous les jours. On ne cesse en effet de l’interpeller sur sa religion, de lui jeter en pleine face sa différence, de la forcer à un questionnement identitaire alors qu’en fait cette communauté serait bien moins en malaise si on l’aidait à répondre à ses questionnements sur sa citoyenneté, ses obligations et ses droits. Liberté Dans ce processus, autant ceux qui, à chaque ressaut d’actualité - petit fait divers ou grand drame - invitent cette communauté à battre sa coulpe et à faire acte de contrition, que ceux qui, de son propre bord,

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tentent d’étouffer toute velléité de réflexion ou d’intelligence, exercent une égale et injustifiable pression psychologique ; tous contribuent également à l’intolérance, à la stigmatisation, à l’exclusion, à l’inégalité. Tous au demeurant démontrent ainsi leur ignorance. Leur ignorance de l’histoire ; car sans la religion - les sociétés catholiques qui ont financé Champlain et ses rêves - le Québec ne serait pas et le modèle socio-démocrate qui est sa marque de fabrique non plus. Sans la religion et ses valeurs dont les valeurs égalitaires et donc démocratiques - puisées dans les Livres et les Écritures bien comprises, son avenir sera peut-être, mais sans spiritualité et sans âme. Leur ignorance également des réalités de leur temps, qui ne se nourrissent plus de particularismes ou d’ethnisme, mais de diversité et d’inclusion. Fraternité Et il serait temps pour tous ces imprécateurs qu’ils se taisent, tous ; qu’ils cessent leurs abus et leurs excès de langage; qu’ils regardent les réalités pour ce qu’elles sont et non celle qu’ils croient être ou voudraient qu’elles soient. Que ce tumulte cesse et alors, le Rêve de Champlain pourra finir de se réaliser.

Abdelghani Dades


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À la Une

Garderies

Bientôt la fin du tarif unique? Selon un document préparé pour le Conseil des ministres, obtenu par le quotidien Le Devoir, le tarif universel actuel des centres de la petite enfance (CPE) de 7,30 $ par jour passera à 8 $ à partir du 1er avril 2015. Une « contribution additionnelle » serait aussi déterminée en fonction du revenu familial des parents, soit de 8 à 12 dollars pour les ménages ayant des revenus de 75 000 $ à 100 000 $; 12 à 15 $ pour des revenus familiaux de 100 000 à 150 000 $ et de 15 à 20 $ pour les familles déclarant un revenu de 150 000 $ et plus. Jusqu’à 20$/ jour… Cela qui porte à 20 $ par jour le tarif maximal qui pourra être exigé aux parents dont les enfants sont en garderie subventionnée. Ce projet, qui ferait doubler les frais de garde de nombreuses familles, fait bondir le directeur général de l'Association québécoise des centres de la petite enfance, Louis Sénécal. Selon M. Sénécal, ce projet d'augmentation modulée sonne le glas de l'universalité des tarifs dans les CPE du Québec. Et pour un grand nombre de familles, les frais de garde vont

doubler ou presque tripler dans le cas des ménages dont le revenu familial excède 150 000 $ net par an. Qui plus est, il y a fort à parier, souligne M. Sénécal, que les sommes que généreront ces augmentations ne seront pas réinvesties dans le financement du réseau des CPE, mais plutôt dans la lutte au déficit. Cette augmentation est une taxe déguisée pour des centaines de milliers de parents du Québec, déplore Louis Sénécal. Une «hypothèse parmi d’autres»? L 'Association québécoise des centres de la petite enfance n’est pas seule à réagir à cette information. Les partis d’opposition n’ont en effet pas été en reste, notamment Québec Solidaire et la Coalition Avenir Québec dont les

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leaders ont rudement contesté cette mesure, qualifiée d’«attaque» contre les principes de solidarité qui sont une des «structures» sur lesquelles se fonde le Québec. Du côté du gouvernement, on affirme que la décision n'a pas encore été prise sur l'ampleur des augmentations qui seront exigées aux parents. Il ne

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s'agirait par ailleurs pas de la seule hypothèse étudiée pour augmenter les tarifs en garderie. Cependant, du moment où le projet est présenté dans un document destiné au Conseil des ministres, il est permis de penser qu'il s'agit d'une hypothèse sérieusement envisagée par le gouvernement.


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Éducation

Élections du 2 novembre 2014

Vers une «révision en profondeur» de la gouvernance scolaire…

Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, juge « décevant » le très faible taux de participation aux élections scolaires du dimanche 2 novembre 2014. Le taux de participation au scrutin s’est en effet situé en dessous de 5 %. M. Bolduc avait auparavant déclaré que si ce taux ne dépassait pas 8%, cela voudrait dire que le moment était venu de «réformer le système et de prendre les grands moyens pour faire le ménage dans les structures existantes. Yves Bolduc dit vouloir décentraliser, alléger les structures et donner plus de pouvoir aux écoles et aux enseignants. Sans donner plus de détails, il parle de regrouper des commissions et n'écarte pas la possibilité de les abolir. « Les électeurs nous ont lancé le message qu'ils acceptent qu'on revoie en profondeur la gouvernance du système scolaire (...), une simplification au niveau des structures », dit-il.

Le ministre avait prévenu, début octobre, que le taux de participation des citoyens aux élections de dimanche serait déterminant quant aux décisions que son gouvernement prendrait dans ce dossier.

Un projet de loi à venir M. Bolduc se donne quelques mois pour déposer un projet de loi à l'Assemblée nationale. « On va regarder tous les scénarios possibles avec nos partenaires, les commissaires, la fédération des commissions scolaires, on va regarder ce qui est le mieux pour le Québec », dit M. Bolduc. La présidente de la Fédération des commissions scolaires, Josée Bouchard, accuse le gouvernement d'être en partie responsable du faible taux de participation au scrutin. Selon elle, la menace qu'a laissée planée Québec concernant l'abolition des commissions scolaires a nui au vote.

Elle reproche aussi au provincial d'investir des miettes dans la promotion des élections scolaires - 35 000 $ -, contre un demi-million de dollars pour les élections municipales. La fédération propose d'ailleurs de les tenir en même temps.

Elle défend l'importance de représentants élus dans le réseau scolaire, qui connaissent bien les besoins du milieu, et qui vont se battre, par exemple, pour sauver de petites écoles en milieu rural ou défendre des programmes d'aide en milieu défavorisé.

Le discours est plus collaboratif concernant le projet de réforme de M. Bolduc. Josée Bouchard affirme que le ministre lui a tendu la main, et elle se dit « satisfaite ».

Les commissions scolaires pourraient cependant dire oui à des regroupements, à certaines conditions, dit Mme Bouchard. « Si on est capable de faire la démonstration financière que des regroupements de services par exemple, ce sera plus efficace et que les élèves y gagneront (...), ben oui, ce sera possible de regarder ça. (...) Comme les fusions de commissions scolaires. Mais, il faut faire la démonstration qu'il y aura des économies. »

Mme Bouchard ne craint pas l'abolition des commissions scolaires. « Ce n'est pas ce que j'ai décodé, dit-elle. Ce que je décode, c'est que le gouvernement veut revoir la structure, la question de la bureaucratie, du regroupement de territoire et de services. Je sens que c'est plus de ça qu'on va se parler que d'abolitions des élus. » Les vues de la Fédération des commissions scolaires

Elle souligne que les coûts administratifs des commissions scolaires ont déjà été abaissés ces dernières années à un faible 4,4 %.

Commission scolaire de Montréal

Catherine Harel-Bourdon reconduite à la présidence

Mohamed Maazami élu dans Ahuntsic-Est-Saint-Michel À la CSDM, Catherine Harel-Bourdon a été reconduite à la présidence; Mohamed Maazami a pour sa part été élu dans Ahuntsic-Est-Saint-Michel

secondaire, 10 centres de formation professionnelle et 12 centres de formation générale des adultes, et 2 écoles qui scolarisent des adultes au secteur des jeunes.

Conformément à la Loi sur l’instruction publique du Québec, le Conseil des commissaires de la CSDM se compose de :

•Parmi ces établissements, 16 sont destinés exclusivement aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA).

•12 commissaires dont la présidente, élus au suffrage universel pour une durée de quatre ans, incluant un président

•La CSDM offre des services à près de 4 250 élèves au secteur de l’accueil, soit des élèves nouvellement arrivés au pays.

•4 commissaires-parents élus par leurs pairs La CSDM par les chiffres •Plus de 112 000 élèves, dont plus de 70 000 au secteur des jeunes, répartis dans 190 établissements scolaires: 127 établissements de l’ordre d’enseignement du primaire, 34 établissements de l’ordre

•12 500 élèves sont inscrits en formation professionnelle et environ 15 % a moins de 20 ans.

Catherine Harel-Bourdon d’enseignement secondaire, 5 établissements combinant les ordres primaire et

•La CSDM compte plus de 16 000 employés réguliers et non réguliers, ce qui la classe parmi les principaux employeurs de la région métropolitaine.

Mohamed Maazami

À quoi sert un commissaire scolaire?

Le commissaire est très présent dans le milieu des écoles. Il exerce un pouvoir d’initiative et de représentation. Parce qu’il prend à coeur son rôle démocratique, il s’informe de vos besoins et répond à vos demandes. Le rôle de gouvernance consiste à : •Décider des grandes orientations de la CSDM •Consulter au besoin

•Adopter des résolutions et en évaluer les actions •Rendre compte de sa gestion et des mesures prises pour atteindre ses objectifs au ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et à la population •Mettre sur pied une procédure d’examen des plaintes venant d’élèves, de leurs par-

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ents ou du personnel de la CSDM (ombudsman) Trois grandes responsabilités Les commissaires sont chargés de trois responsabilités majeures afin d’assurer la réussite des élèves : •Veiller à la qualité des services éducatifs (ex. : lutte contre la malbouffe, résolution afin d’améliorer l’enseignement du français, etc.)

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•Répartir de manière juste et équitable les ressources humaines et financières (ex. : adoption d’un plan d’action pour améliorer le milieu de vie des employés au travail) •Mobiliser les communautés locales (ex. : création de comités de quartier pour renforcer les liens entre l’école et la communauté).


Panorama

Trois millions d’enfants de plus plongés dans la pauvreté! … dans le nouveau Tiers-monde Pas moins de trois millions d’enfants vivant dans les pays riches ont basculé dans la pauvreté depuis le début de la récession en 2008. Alors que la crise a fait caracoler le taux de pauvreté infantile dans 23 des 41 pays les plus riches de la planète, le Canada, avec une poignée d’autres État, a réussi à limiter les impacts de la crise sur les plus jeunes de la société. Un rapport récemment rendu public a par l’Unicef démontre que la plus grande récession survenue depuis la crise de 1929 a frappé de plein fouet les enfants, beaucoup plus que toute autre catégorie de personnes entre 2008 et 2012. Touchés par le chômage, le glissement des revenus familiaux et les compressions assenées dans les programmes sociaux, les enfants passés sous le seuil de pauvreté ont surpassé de 2,6 millions en nombre ceux qui en sont sortis, relate le rapport. Dans les pays les plus développés, le tiers des familles ont encaissé des pertes salariales et ce sont les familles nombreuses ont le plus écopé, la moitié voyant leur revenu médian reculer. Des pays «nouveaux pauvres»… Le nombre d’enfants qui ont grandi dans des ménages sans emploi a triplé au Danemark et a doublé en Espagne et au Portugal. Si de façon générale, la pauvreté chez les enfants dans les pays développés ne semble avoir progressé que de trois points de pourcentage (2 % dans la population générale), cette statistique masque une autre réalité, celle de pays comme la Grèce, l’Islande, l’Italie, ou l’Irlande, où la proportion d’enfants pauvres a explosé de 50 % en quatre ans. « La Grande Récession a fait peser le poids de la crise économique sur les enfants. La riposte mondiale à la Grande Récession n’a pas prêté attention aux conditions de vie actuelles et futures des enfants », note le rapport Bilan Innocenti 12, de l’Unicef. 76 millions d’enfants touchés Plus de 76 millions d’enfants vivent aujourd’hui sous le seuil de la pauvreté dans les 41 pays les plus développés de la planète. Aux États-Unis, le nombre de personnes à cours d’argent pour nourrir leurs familles a doublé, passant de 10 à 20 %. En Grèce, en Italie et en Estonie, deux fois plus de familles ont été incapables de se procurer de la viande, du poisson ou du poulet un jour sur

deux. Dans ce contexte, l’Unicef insiste sur l’impact dévastateur de cette crise sur le développement, la santé globale et le bien-être futur de ces enfants « de la récession ». « Ils (les enfants) essuient les conséquences de la modification de leur régime alimentaire, de l’abandon du sport, de la musique ou d’autres activités, ou du manque d’argent pour acheter des fournitures scolaires », note le rapport, ajoutant que la pauvreté a aussi forcé des familles à quitter leur domicile ou même leur pays. La situation au Canada Le Canada et d’autres pays se démarquent toutefois du lot et ont réussi, même dans un contexte de crise mondiale, à faire reculer la pauvreté chez les enfants, observe l’Unicef. « La bonne nouvelle, c’est que nous avons réussi à sortir 180 000 enfants de la pauvreté au Canada entre 2008 et 1012. La moins bonne, c’est que la situation s’est détériorée pour les familles les plus pauvres », explique David

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Morley, président et chef de la direction d’Unicef Canada. Si le Canada s’en tire mieux que d’autres pays occidentaux, c’est en raison des crédits d’impôts, prestations et mesures fiscales favorables aux familles maintenues ou mises en place pour contrecarrer les effets de la crise. « Cela démontre que l’adoption de politiques d’aide à l’enfance a un impact majeur sur leur sort en temps de crise. En Australie, des prestations spéciales ont été accordées aux familles d’enfants d’âge scolaire et c’est le pays où le taux de pauvreté a le plus reculé en Occident », soutient M. Morsley. D’ailleurs, le porte-parole canadien de l’Unicef affirme que le Canada, comme tous les pays occidentaux, devrait se doter d’un commissaire à l’enfance pour s’assurer que les politiques nationales accordent la priorité aux plus jeunes en période de soubresauts économiques. À l’instar de ce qui existe dans le domaine de l’environnement, M. Morsley plaide même en faveur d’un bureau d’audiences publiques sur l’enfance qui

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jaugerait l’impact de diverses politiques sur les enfants et leurs familles avant qu’elles ne soient adoptées. Outre le Canada, 17 autres pays ont bien géré l’impact de la récession, et vu leur taux de pauvreté infantile diminuer en dépit de la récession, notamment la Norvège, la Finlande, la Pologne, le Chili et la République slovaque, où la pauvreté a reculé de 30 %. Pendant ce temps, dans les pays méditerranéens, la crise a effacé des années de progrès en quatre ans, notamment les pays aux prises avec le plus grand endettement. En Grèce, la situation des familles grecques a essuyé un recul de 14 ans, alors qu’en Espagne, en Irlande et au Luxembourg, c’est presque une décennie de progrès qui a été effacée. La récession a exposé 619 000 enfants à la pauvreté en Italie, près d’un demi-million en France et deux millions au Mexique. Source : Agence France-Presse


Société

Pauvreté

Les banques alimentaires de plus en plus sollicitées…

Le recours aux banques alimentaires continue d'augmenter au pays, selon Bilan-Faim, l'étude annuelle de l'organisme Banques alimentaires Canada.

Selon le rapport, les usagers des banques alimentaires canadiennes ont augmenté de 1 % par rapport à la même période en 2013, ce qui donne une augmentation de 25 % depuis 2008. C'est donc désormais 840 000 personnes par mois au pays qui reçoivent des denrées et d'autres formes de soutien. De ce nombre, on compte 157 000 Québécois. Selon l'étude : •43 % des utilisateurs de banques alimentaires sont des personnes seules; •les enfants constituent 37 % des personnes aidées par les banques alimentaires;

•un bénéficiaire sur six des banques alimentaires a un revenu d'un emploi actuel ou récent. En conférence de presse, le gestionnaire principal de Banques alimentaires Canada, Philippe Ozga, a déploré la pauvreté qui sévit au pays. « Dans un pays aussi riche que le nôtre, pourquoi est-ce que des centaines de milliers de Canadiens ont besoin des banques alimentaires? », a demandé M. Ozga. Pour Banques alimentaires Canada, cela s'explique par des centaines de milliers d'emplois mal rémunérés, des formes de soutien inadéquates pour les personnes sans emploi et le manque de possibilités de formation pour les Canadiens. L'organisme demande donc aux gouvernements fédéral et provinciaux de mettre en place des mesures pour mieux aider les personnes qui vivent dans la

pauvreté.

« Si nous ne changeons pas notre approche envers le problème, le problème ne changera pas », a souligné Philippe Ozga. Le rapport de Banques alimentaires Canada recommande aux gouvernements : •d'investir dans des logements à prix modique; •de s'attaquer au niveau élevé d'insécurité alimentaire dans le Nord canadien; •de remplacer l'aide sociale par un revenu de base administré par l'entremise du régime fiscal; •d'apporter une aide plus efficace aux familles à faible revenu avec des enfants, en remplaçant le « méli-mélo »

actuel des prestations fédérales pour enfants par une seule prestation, plus simple; •d'aider les Canadiens à faible niveau d'alphabétisation à améliorer leurs compétences en fonction des emplois d'aujourd'hui.

Proches aidants

Un million de québécois dans l’inquiétude… Plus d'un million de personnes sont des proches aidants au Québec. La Fédération des médecins spécialistes du Québec dit s'inquiéter des impacts que pourraient avoir d'éventuelles compressions sur les programmes publics de soutien aux proches aidants. La Fédération, qui finance depuis deux ans un projet de répit pour ces familles par le biais de sa fondation, affirme que plusieurs aidants font face à l'épuisement et à l'appauvrissement. La présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, Diane Francoeur plaide pour un maintien des services aux proches aidants,

mais elle ne se fait pas d'illusion.

« On ne sait pas où on va atterrir avec tout ça. On est dans une année d'austérité, l'argent n'est plus là et à un moment donné il y a des services qui vont être coupés. Ça c'est sur et certain, si on n'a pas le support parce que ça coûte très cher de garder les gens à la maison », s'inquiète Mme Francoeur.

Regroupement des aidants naturels du Québec constate que les organismes communautaires ne suffisent plus à la demande. « Le réseau public offre du répit, mais en dernier recours. C'est au compte-goutte et le critère c'est quasiment quand l'aidant est épuisé totalement », déplore Mme Audet.

Dans la région de Québec, plus de 100 000 personnes sont des proches aidants. Au Québec, c'est une personne sur sept qui apporte des soins à un proche malade.

Les situations des proches aidants rencontrés sur le terrain sont souvent compliquées. À 82 ans, Jean Crête est proche aidant de sa conjointe qui souffre de la maladie de Parkinson. Il est lui-même en traitement de chimiothérapie pour un cancer.

Johanne Audet qui est présidente du

« Je dois tout faire dans la maison, car

elle n'est plus capable de faire la cuisine, elle n'a plus de mémoire, donc ça me prend une surveillance. Il faut que je la surveille constamment quand je sors. Si j'ai des commissions, elle me suit », témoigne M. Crête. Grâce au programme de répit financé par la fédération des médecins spécialistes, Jean Crête a pu suivre ses traitements de chimiothérapie à l'hôpital sans être inquiété pour sa conjointe qui a bénéficié du service de gardiennage à la maison. Source : Presse canadienne

Enfants en détresse

La vie après la DPJ

Le tiers des enfants qui ont été retirés de leur famille par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) recevront des soins inadéquats à leur retour à la maison, d’après une étude de l’Université de Montréal rendue publique mardi.

Les chercheuses, Marie-André Poirier et Sonia Hélie, ont suivi 4120 jeunes âgés de 0 à 17 ans, qui ont dû quitter momentanément leur famille, pendant cinq ans. Elles ont constaté que le nombre de tentatives de réintégration dans la

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famille d’accueil peut influer sur les conditions de vie au retour à la maison, de même que l’âge des enfants. Plus ils sont jeunes, plus ils ont besoin de soins, plus les risques de négligence ou d’abus sont grands, ont indiqué les chercheuses.

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Les familles ont souvent besoin d’aide après leur réunification, ont indiqué Mmes Poirier et Hélie, que ce soit des services de protection ou de ceux qui sont amenés à prendre le relais après l’intervention de la DPJ.


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Société

Impôts fédéraux

4,6 milliards de dollars d’allégements fiscaux pour les familles

Les caisses ne sont pas encore remplies que déjà, elles se vident. Dans ce qui ressemble à un minibudget préélectoral, le gouvernement conservateur a annoncé le 31 octobre 2014, une série de mesures destinées à réduire la facture fiscale des familles… et à faire oublier l’instauration du fractionnement du revenu tant décrié, même au sein des troupes de Stephen Harper. Ainsi, Ottawa accordera divers répits fiscaux qui, une fois complètement mis en oeuvre en 2015, coûteront au Trésor fédéral un total net de 4,6 milliards de dollars par année. Le fractionnement du revenu est instauré — quoique rebaptisé « nouveau crédit d’impôt pour les couples » pour se faire discret —, le crédit d’impôt pour les frais de garde est légèrement bonifié et surtout, la prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE) est élargie à tous les enfants… de moins de 18 ans. Tous les parents recevront un généreux chèque à quelques semaines de la prochaine élection. Premiers chèques en juillet 2015 En effet, le crédit d’impôt pour les enfants est aboli (ce qui permet à Ottawa de récupérer 1,8 milliard par an), mais il est remplacé par une PUGE étendue et bonifiée. Ainsi, les parents d’enfants de moins de 6 ans recevront désormais 160 $ par mois plutôt que 100 $, tandis que les parents d’enfants de 6 à 17 ans, qui ne recevaient rien, toucheront 60 $ par mois. Si cette mesure entre en vigueur dès le 1er janvier, les chèques, eux, ne débuteront que le 1er juillet. Les contribuables recevront donc un chèque rétroactif de 360 $ par enfant à deux mois du déclenchement de la campagne électorale. La PUGE est imposable, mais au printemps suivant. Le crédit d’impôt valait 335 $ maximum par enfant, ce qui fait dire au ministère des Finances qu’aucun parent, même les mieux nantis pour qui la PUGE est fortement imposée, ne sortira perdant de son remplacement par un chèque. Autre mesure : le crédit d’impôt maximal pour les frais de garde passe de 7000 $ à 8000 $. Au Québec, cela ne changera rien pour les parents bénéficiant d’une

place en garderie à 7 $ par jour. Et comme annoncé précédemment, le crédit d’impôt pour l’activité physique des enfants est doublé à 1000 $, ce qui permettra d’économiser 75 $ d’impôt supplémentaire, au mieux.

Fractionnement du revenu Le clou de la présentation de Stephen Harper consiste en l’instauration du fractionnement du revenu pour les parents d’enfant de moins de 18 ans. Cette mesure privera à elle seule le Trésor fédéral de 1,9 milliard par an. Pour répondre aux critiques, cependant, le bénéfice de cette mesure sera plafonné à 2000 $ par couple par an. « Certains ont exprimé des inquiétudes que la proposition bénéficierait à un trop petit nombre de familles ayant un revenu très grand », a expliqué Stephen Harper pour justifier le fait que sa mesure n’est pas tout à fait à la hauteur de sa promesse électorale de 2011. Le fractionnement du revenu permet de transférer, à des fins comptables, une partie des revenus d’une personne soumise à un taux de taxation élevé vers une autre personne dont le taux de taxation est moins élevé. Au fédéral, le taux de taxation le plus bas est de 15 % et le plus élevé, de 29 %. C’est donc dire qu’au mieux, une personne pourra économiser 14 % si les revenus sont transférés vers une personne gagnant 0 $. Dès que les revenus sont transférés à une personne qui travaille, l’avantage devient beaucoup moins intéressant, car le taux d’imposition suivant (qui serait assurément atteint par le transfert de 50 000 $) est de 22 %. En plafonnant à 2000 $ le bénéfice maximal, cela empêche que les couples aisés avec un très grand écart de revenus n’empochent le pactole. De nombreuses études ont démontré que le fractionnement du revenu ne bénéficie qu’à un petit nombre de contribuables, et ceux qui sont les plus aisés. Le Centre canadien de politiques alternatives a conclu que pour 60 % de toutes les familles canadiennes, celles cumulant un revenu de 56 000 $ ou moins, l’économie d’impôt serait au mieux de 50 $.

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Inversement, les 5 % de familles les plus riches (147 000 $ ou plus) économiseraient en moyenne 1100 $. Le C.D. Howe Institute avait conclu en 2011 que 40 % de tous les bénéfices de ce programme iraient aux familles touchant des revenus supérieurs à 125 000 $. Selon l’analyse choisie, on estime qu’entre 85 % et 90 % des familles n’en tireront aucun avantage. Les familles monoparentales ne peuvent pas bénéficier de cette mesure. Selon les chiffres de Statistique Canada, elles constituent près d’un tiers de toutes les familles au Canada. Parent au foyer Le fractionnement du revenu est décrié par plusieurs groupes féministes qui y voient un incitatif pour les femmes à rester à la maison pour s’occuper des enfants. Cette mesure ne fait d’ailleurs pas l’unanimité au sein même des rangs conservateurs. Le ministre Maxime Bernier a déjà exprimé des réserves. Feu le ministre des Finances Jim Flaherty avait déclaré qu’il ne croyait pas que c’était la meilleure façon d’utiliser les fonds publics. Le NPD tout comme le Parti libéral

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avaient déjà dénoncé cette mesure et ont réitéré leur opposition jeudi. Toutefois, seul Justin Trudeau s’est engagé à l’annuler s’il est élu. « Les familles de la classe moyenne […] n’ont pas à payer pour donner à une famille comme la mienne ou celle de M. Harper un allégement de 2000 $», a dit M. Trudeau. Thomas Mulcair se limite à dire que le NPD « va évidemment prendre les livres dans l’état où ils se trouvent lorsqu’on formera un gouvernement ». Il estime néanmoins que le fractionnement « va seulement augmenter l’inégalité dans notre société ». « M. Harper n’est pas capable d’expliquer pourquoi il le veut. La raison est purement politique, mais c’est surtout pour une fraction de sa base. C’est ça, le fractionnement. » Les mesures annoncées jeudi feront en sorte, a souligné M. Harper, que le Canada affichera encore un léger déficit à la fin de la présente année fiscale. Les chiffres seront confirmés lors de la prochaine mise à jour économique. Source : Presse canadienne


Immigration

Québec : 51 500 nouveaux arrivants en 2015

La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, a déposé aujourd’hui à l’Assemblée nationale le plan qui détermine les volumes et la composition de l’immigration pour le Québec en 2015.

« Ce plan marque la fin de la planification pluriannuelle pour la période 20122015 et il est conforme aux orientations retenues à la suite de la consultation publique menée dans le cadre de cette planification. La population avait alors fortement appuyé une sélection de personnes jeunes, qualifiées, dont les compétences répondent aux besoins du marché du travail, qui connaissent le français et qui proviennent des quatre coins du monde, un ensemble de caractéristiques qui favorisent une intégration plus rapide sur le marché du travail et dans la société en général », a déclaré la ministre. Rappelons qu’une des orientations retenues pour la période 2012-2015 visait à faire progresser à 50 % la proportion de travailleurs qualifiés formés dans des domaines qui répondent à des besoins exprimés sur le marché du travail. Cet objectif a été largement dépassé puisqu’en 2013, par exemple, leur proportion a atteint 60,1 %. Les objectifs 2015

Conformément aux orientations 20122015, le Québec devrait accueillir l’an prochain entre 48 500 et 51 500 personnes immigrantes, soit un nombre légèrement inférieur à celui planifié pour 2014 (entre 49 500 et 52 500). Le mouvement d’immigration pour 2015 devrait donc se traduire ainsi :

La part des immigrants admis qui ont été sélectionnés par le Québec sera de l’ordre de 70 % du total des admissions (la même proportion que celle prévue en 2014); La part de l’immigration économique représentera 65 % de l’ensemble des immigrants (la même proportion que celle ciblée pour 2014); La proportion des immigrants déclarant connaître le français au moment de leur admission se situera à environ 55 % du volume global (une proportion conforme à l’orientation établie à plus de 50 %). Immigration économique Dans la catégorie de l’immigration économique – la composante la plus volumineuse de l’immigration sélectionnée par le Québec –, les admissions prévues sont de l’ordre de 31 500 à 33 500 personnes, une fourchette comparable à celle planifiée pour 2014. Le nom-

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bre de travailleurs qualifiés se situerait entre 25 500 et 27 000 et celui des autres immigrants de ce volet, entre 800 et 1 000. Le volume d’admissions dans la catégorie des gens d’affaires pourrait s’établir entre 5 200 et 5 500, soit un volume supérieur aux résultats des dernières années. Dans la catégorie du regroupement familial, les admissions seraient de l’ordre de 11 800 à 12 200 personnes, un volume légèrement inférieur à celui planifié pour 2014. Le nombre de personnes réfugiées et en situation semblable se situerait entre 4 700 et 5 300 personnes et inclurait entre 2 100 et 2 500 réfugiés sélectionnés à l’étranger. «Attirer les meilleurs»

Mme Kathleen Weil, ministre de « Le Québec est une société en l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion évolution et l’immigration doit refléter ces changements. Nous exercice démocratique très important travaillons avec ardeur sur la est déterminant pour l’ensemble de la scène internationale pour attirer chez société et pour notre avenir », a conclu nous les meilleurs talents et nous devla ministre Kathleen Weil. rons bientôt déterminer les choix futurs pour le Québec en matière Source : MIDI d’immigration. La population sera conInformations complémentaires : www. sultée sur les orientations de la promidi.gouv.qc.ca/planimmigration. chaine planification pluriannuelle. Cet

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Immigration

Découvrir et vivre Montréal

Un guide à l’intention des nouveaux arrivants Le maire de Montréal, M. Denis Coderre, et M. Dimitrios (Jim) Beis, responsable de l’approvisionnement, des sports et loisirs et des communautés d’origines diverses au comité exécutif de la Ville de Montréal, en présence de la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, ont lancé le 31 octobre 2015, un guide à l’intention des personnes immigrantes qui ont choisi de s’installer dans la métropole. Intitulé Découvrir et vivre Montréal, ce nouvel outil présente les ressources et les services qu’offre la Ville de Montréal et vise à faciliter l’intégration des nouveaux arrivants dans la métropole. 70% des nouveaux arrivants… « Montréal est reconnue à l’échelle internationale pour être une ville accueillante, une ville qui fait une place à l’ensemble de ses citoyens. Les nouveaux arrivants jouent un rôle essentiel dans le développement de notre ville et ce guide sera très certainement un outil pratique pour les personnes nouvellement arrivées à Montréal ou pour ceux et celles qui projettent s’y établir. Notre ville accueille annuellement 70 % des personnes qui choisissent le Québec comme terre d’adoption et il est de notre devoir de leur fournir les outils nécessaires afin qu’elles puissent contribuer pleinement au développement et au rayonnement de notre ville », a déclaré le maire. … et un Guide Une publication du Service de la diversité sociale et des sports de la Ville de Montréal, réalisée dans le cadre de l’Entente entre la Ville de Montréal et le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, le guide Découvrir et vivre Montréal aborde divers aspects de la vie montréalaise. Ainsi, de l’information et des conseils pratiques permettent au lecteur de se familiariser sur une foule de sujets tels que l’histoire et la géographie de la ville, le logement, le transport, le marché du travail, l’offre culturelle, les loisirs, la sécurité et l’environnement. En outre, des renseignements relatifs à la vie démocratique, aux instances poli-

tiques et aux principes de démocratie de la ville permettent aux nouveaux arrivants de se familiariser avec les valeurs communes de leurs concitoyens. « Nous partageons un objectif commun avec la Ville de Montréal, celui d’offrir à la population de Montréal des actions et des moyens qui favorisent le vivre-ensemble et l’établissement de relations interculturelles harmonieuses. Les personnes immigrantes viennent enrichir le Québec de leurs talents et de leurs compétences. Elles ont besoin de notre appui pour pouvoir contribuer pleinement à la prospérité de Montréal et du Québec », a souligné la ministre Kathleen Weil. Un outil de référence À l’instar du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du gouvernement du Québec, qui a publié un guide pour l’intégration des nouveaux citoyens dans la province, Découvrir et vivre Montréal a été conçu comme un outil de référence pour accompagner ces derniers à leur arrivée dans la métropole et tout au long de leur intégration à la vie montréalaise. « À ceux et celles qui ont choisi Montréal comme ville d’adoption, je vous souhaite la plus sincère des bienvenues. Vous trouverez ici une métropole dynamique, où l’ouverture et la convivialité sont des valeurs que partagent les gens qui y habitent. Montréal s’enrichit de l’apport de ses nouveaux citoyens qui viennent des quatre coins de la planète et je vous invite à contribuer, à votre manière, à l’édification d’une ville où l’harmonie et le respect mutuel sont des valeurs qui

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se vivent au quotidien », a conclu le maire. Le guide Découvrir et vivre Montréal sera distribué aux organismes qui œuvrent à l’intégration des personnes immigrantes à Montréal et peut être

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téléchargé sur le site Web de la Ville de Montréal à l’adresse suivante : www. ville.montreal.qc.ca/diversite. Source : Ville de Montréal


Anniversaire

Denis Coderre

Montréal, un an et quelques débats plus tard…

Il y a un an, l'ancien ministre libéral fédéral Denis Coderre devenait maire de Montréal en battant ses adversaires Marcel Côté, Mélanie Joly et Richard Bergeron. Beaucoup d'eau a coulé sous le pont Champlain depuis cette date. La question de la mise en place de péages sur son remplaçant a notamment surgit comme un enjeu régional.

Une controverse se dessine également sur le nom que portera le prochain ouvrage. Alors que la structure actuelle porte le nom du personnage historique Samuel de Champlain, le maire s'interroge sur la pertinence de le renommer, comme le souhaiterait le gouvernement fédéral, pont Maurice-Richard. Prenant soin de reconnaître l'apport historique du célèbre joueur de hockey, M. Coderre a déclaré à ICI RDI que le pont devrait conserver le nom de Champlain. Il estime qu'il pourrait trouver une autre façon d'honorer la mémoire du « Rocket » Richard. Le maire Coderre n'entend toutefois pas « déchirer sa chemise » sur cet enjeu, reconnaissant que le pont appartient au gouvernement fédéral. Il estime toutefois que le choix du nom devrait faire consensus. Le projet de loi 3, sur la réforme des régimes de retraite des employés munici-

paux, la réforme du financement des arrondissements, le dossier de la corruption et de la collusion ont également occupé le maire de Montréal depuis son élection.

Le maire Coderre a estimé, au cours d'une entrevue, qu'il a redonné une direction à la Ville et que les citoyens ont retrouvé confiance en leur cité. Il est également fier d'avoir redonné de la confiance aux employés de la Ville. « Je suis très fier des employés », a déclaré M. Coderre. « Quand je suis arrivé tout le monde était peinturé avec le même pinceau. Tout le monde était mauvais, tout le monde était corrompu. On a dit : « Non!. C'est l'œuvre d'individus. On va se donner des paramètres, on va se donner des balises et à la lumière de tout ça on a vu un changement de ton ». » M. Coderre souligne que tout n'a pas toujours été facile, notamment dans les dossiers litigieux des réformes des régimes de retraite et du financement des arrondissements. Tout en recherchant le consensus, il croit que des décisions difficiles doivent quand même être prises. Le maire de Montréal a profité de l'occasion pour envoyer un direct à son nouvel adversaire politique, le maire de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal,

Luc Ferrandez. Ce dernier a pris la direction du parti Projet Montréal, qui est également l'opposition officielle, à l'hôtel de ville de Montréal. Ce dernier a attaqué le maire Coderre sur la réforme du financement des arrondissements, lors de sa nomination, en insistant sur le fait qu'il entendait se battre contre la tentative de centralisation de la mairie. « Les arrondissements, ce n'est pas une ville de plus, a avancé M. Coderre. On est en train de se donner une ville. Ça veut dire que peut-être M. Ferrandez chiale beaucoup. Il n'est peutêtre pas habitué de voir comment on doit travailler en équipe. »

Denis Coderre, maire de Montréal

« L'important, ce n'est pas de parler en termes de budget historique », a-t-il précisé. « C'est de parler en termes de paramètres de ce qui est mesurable pour que par la suite on puisse voir la performance de chacun de ces 12 chantiers. On s'ajuste, mais on se donne une harmonisation, on se donne des paramètres et on fait en sorte que les gens vont savoir comment l'argent se dépense. »

Sur le plan économique, le maire Coderre a indiqué qu'il était entré en contact avec des entrepreneurs « tant sur le plan international que régional ». Il estime que l'année 2015 sera déterminante après avoir établi des contacts avec plusieurs villes internationales et à la suite de la mission économique du premier ministre Couillard en Chine.

Anie Samson: «Des décisions qui s’imposaient» Il y a 1 an déjà que les montréalaises et les montréalais ont fait confiance à l'équipe Denis Coderre..... Montréal s'est choisie un maire et une équipe pour prendre les décisions qui s'imposaient! Des décisions impliquent des changements, de nouvelles façons de faire, des choix souvent difficiles, MAIS tout en tenant compte des besoins de nos citoyens et de notre capacité de payer....

J'ai aussi la chance d'avoir en arrondisse-

ment une équipe du tonnerre avecMary Deros dans Parc Extension, conseillère expérimentée qui maitrise ses dossiers et qui est près de ses citoyens et Frantz Benjamin dans Saint-Michel, qui est la définition même d'un conseiller municipal! Toujours là où sont les citoyens et à l'écoute de leurs besoins! Merci à vous toutes et tous pour cette confiance que vous nous avez fait le 1er novembre dernier en nous portant au

pouvoir! Un merci particulier au Maire de Montréal, mon ami Denis Coderre, pour sa confiance et surtout son amour pour notre ville! Tout simplement MERCI à vous toutes et tous!

Mme Anie Samson

Franz Benjamin: «l’ordre du jour de nos priorités» Déjà un an depuis que les électrices et électeurs de Saint-Michel m'ont fait l'honneur de les représenter à l'Hôtel de ville de Montréal. Ce jour-là, ils ont aussi fait d'Anie Anie Samson une autre fois leur Maire d'arrondissement et à Denis Coderre, ils ont confié les clefs de la ville de Montréal. Un an après, le parc Sainte-Yvette a été rénové. Un an après, nous avons réussi à faire de Saint-Michel

un quartier plus vert par la plantation de plus de 200 arbres. Un an après, les nouveaux lampadaires sont installés le long de la rue Jarry. Plusieurs travaux de réfection de nos rues et trottoirs sont en cours de réalisation. Avec l'appui du député local, David Heurtel, nous avons mis le développement économique à l'ordre du jour de nos priorités.

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Je tiens à remercier les citoyennes et citoyens de Saint-Michel pour leur confiance. Un grand merci à mes amis qui font la route avec moi malgré les intempéries. Mon plus grand bonheur comme élu municipal c'est de savoir que j'ai pu contribuer à solutionner un problème. Je vis ce grand bonheur au quotidien grâce à vous. Pour cela, je vous dis merci.

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Franz Benjamin


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Initiatives

Forum du développement économique Saint-Michel

Quand un quartier se met en mode action…

Par Réda Benkoula*

Riche de 117 cultures différentes, la ville de Saint-Michel connaît un taux de chômage élevé et se distingue par la faiblesse des revenus de la population micheloise. Pour pallier ces nombreux problèmes, des initiatives s’imposaient, telles que le premier Forum économique et social, organisé à la Maison du Citoyen pour mettre les bases des chantiers à venir pour la réhabilitation du quartier. De nombreuses personnalités politiques étaient au rendez-vous. On notait ainsi la présence de Monsieur David Heurtel, Député de Viau Ministre du Développement durable, de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques, de Monsieur Jean-Denis Girard, Ministre délégué

aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional, de Madame Anie Samson Vice-présidente du comité exécutif Responsable de la sécurité et des services aux citoyens Maire d’arrondissement VilleraySaint-Michel-Parc-Extension ainsi que de Monsieur Frantz Benjamin Président du conseil municipal Conseiller de la ville District de Saint-Michel. Au niveau des acteurs locaux, le témoignage de Monsieur Marc Charbonneau, Commandant du PDQ3, permettait de constater que la police travaillait en partenariat avec les acteurs économiques tout en encourageant l’action citoyenne à l’image de la par-

ticipation au Forum de Monsieur Abdelghani Dades Membre fondateur du groupe Action Citoyenne SaintMichel.

*Éditeur du journal L’initiative http://linitiative.ca/2014/10/25/forumdu-developpement-economique-saintmichel-beaucoup-reste-a-faire/

Ils ont dit…

David Heurtel : «Un début» « Il y a eu énormément de travail pour arriver à la journée d’aujourd’hui. Mais il faut véritablement voir le forum de développement économique de Saint-Michel comme un début. C’est le début d’une concertation, c’est le début d’une définition de nos projets à venir. C’est le début pour voir comment plusieurs organismes de tous les niveaux travailleront ensemble autour d’un but commun pour retrouver notre fierté dans SaintMichel et relancer l’économie de Saint-Michel avec des projets concrets ».

Anie Samson : «Positionner Saint Michel» « Ce que nous avons voulu, que ce soit l’ensemble du comité de pilotage et les forces vives du quartier : c’était de donner un coup d’envoi pour dire maintenant il est tant d’aborder la question nécessaire du développement économique du quartier. Pour nous, c’est un chantier qui s’ouvre. Nous aurons au cours des prochaines semaines et des prochains moins à regarder ce que nous pouvons entamer ensemble comme action et comme orientation avec les institutions, les organismes et les entreprises du quartier, mais aussi avec d’autres partenaires de l’extérieur tels que la chambre du commerce et le gouvernement du Québec… C’est un chantier qui s’ouvre ce matin ».

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Abdelghani Dades : «Un quartier qui veut bouger»

Commandant Marc Charbonneau : «Aller plus loin»

« Dans cette première édition, nous sommes en train de définir les concepts, ce que d’autres personnes pourraient appeler les paradigmes, qui vont guider l’action du Forum. Là, aujourd’hui, ça commence; le signal c’est qu’il est en train de se passer quelque chose à Saint-Michel, un quartier qui veut bouger, qui veut se développer, qui veut donner des chances d’épanouissement à tous les gens qui y résident, à tous ces michélois qui viennent de 117 cultures différentes et qui parviennent à cohabiter…Nous avons besoin de mettre notre potentiel en commun pour accéder au développement et au bienêtre ».

« Je suis très honoré que nous ayons été invité comme poste de quartier au Premier Forum économique. Le service de police est très impliqué sur divers aspects. Il est un peu particulier de par le fait qu’il est très impliqué dans la communauté. On participe en partenariat et nous avons une multitude de partenaires. Ce qui fait en sorte qu’à travers les années au niveau de la sécurité publique il y a une grande amélioration. Le taux de criminalité a considérablement chuté dans les dix dernières années et ce avec une meilleure présence policière sur le terrain en étant visible et en entrant en contact avec les gens…On le fait avec les partenaires. On désire aller encore plus loin que ça et devenir partenaire avec le milieu des affaires, le développement économique…ça ne fera que développer le mieux vivre des citoyens…La police sera directement impliquée et subira des conséquences très positives. Pour nous, le fait d’être ici aujourd’hui et d’agir a titre de partenaire dans ce développement économique pour ramener SaintMichel 0 un autre niveau ».

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Histoire

Il y a 39 ans, la Marche Verte tionale, feu Hassan II a réalisé un véritable coup de Maître en politique, en lançant la reconquête pacifique de son Sahara. Une démarche qui reposait sur une logistique impressionnante et sans faille, et qui lui a valu un succès diplomatique international retentissant. L'histoire retient de cet événement sa force pacifiste, puisée dans la foi, le patriotisme et l’enthousiasme des Marocains, Roi et peuple. L’événement a été couvert d'éloges et a fait couler beaucoup d’encre. Les critiques également ont fusé. Les annales de l'histoire politique retiennent également cette capacité à mobiliser et à gérer sur le plan logistique 350 000 volontaires et ce, en un délai record. Par Hakam Hmiddouch Aujourd’hui marque le 39ème anniversaire d’un événement historique qui a marqué le monde par ses multiples dimensions et par les leçons qu’il a véhiculé, à l’usage des nations, en matière de résolution pacifique des différends internationaux, de liberté et de dignité des peuples. Il s’agit de la Marche Verte, initiée par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II que Dieu ait son âme, et par laquelle le Maroc, un pays fort de ses convictions que personne ne pourra déstabiliser, a donné toute la mesure de ses convictions pacifiques et pacifistes. en accord avec les principes de l’Islam, qui se sont par ailleurs toujours traduites par un engagement sans faille dans les missions humanitaires et de maintien de la paix à travers le monde. La célébration de cette glorieuse épopée, le 6 novembre de chaque année, est un rappel de l’élan sincère de 350 000 hommes et femmes se portant volontaires suite à l’appel de leur Roi, pour marcher vers la libération d’une terre que le colonialisme s’obstinait depuis 1956 à rétrocéder à ses ayant droit légitimes. La réticence de l’Espagne à rétrocéder ces territoires avait auparavant fait l’objet d’un recours à la cour internationale de justice à La Haye de la part du Maroc, lui demandant de se prononcer sur les liens juridiques, géographiques, sociaux de ces territoires spoliés, sur la base d’un dossier solidement constitué. Le verdict de la cour internationale a donné raison au Maroc, car, de fait, cette région alors appelée le Rio de Oro, comprenant les villes de Laayoune, Smara, Dakhla et Saquia El Hamra et les tribus qui la peuplent prêtaient depuis des siècles, allégeance aux Sultans du Maroc, comme preuve s'il en fallait une, de leur marocanité et de leur attachement à Amir Al Mouminine, Commandeur des croyants. Fort de cette décision de justice interna-

Des critiques ont certes été adressées au Maroc à ce sujet; on a parlé de l’«invasion» d’une «terra nullius» pour des motifs bassement économiques. Mais ces arguments vides de sens et contredits par l’histoire de la région, futiles en somme, n’ont eu pour effet que de renforcer chez les Marocains, leur détermination et leur envie de persévérer et d'aller de l’avant pour le développement et la prospérité de leur patrie. Ce qu’il en reste, c’est que, par cette action, le Maroc a prouvé au Monde son esprit pacifique, son amour pour la Paix, sa solidarité collective, sa bravoure et sa détermination à relever les défis, son patriotisme et son attachement indéfectible à son Roi, à ses Institutions et à sa terre. 39 ans plus tard… 39 ans plus tard, les détracteurs du Maroc n’ont toujours pas compris que la question du colonialisme est close et continuent de déployer leur argumentaire fallacieux. Mais le Maroc poursuit sa marche. Les 15 années de règne de Sa Majesté le Roi Mohamed VI prouvent, une seconde fois, que le génie politique est toujours présent. Il prend corps dans proposition objective d’instaurer une autonomie avancée dans les provinces du Sud Marocain, sous la souveraineté du Maroc; une proposition saluée par la majorité des pays membres de l’ONU et qualifiée de sérieuse, crédible et constituant une base de résolution pacifique.

avancées structurelles, économiques, politiques et sociales qui y sont menées, le distinguent aisément de biens d’autres pays.

À travers la commémoration enthousiaste, chaque année, de cet événement, avec enthousiasme, exprime leur détermination à défendre les intérêts de leur patrie, quels que soient les sacrifices à consentir.

En Chef d’État averti, Sa Majesté le Roi Mohamed VI veille à la restructuration administrative, au développement des infrastructures du pays, de son économie, de sa politique sociale et veille au respect des droits de l’Homme, au maintien de la Paix, au respect de la démocratie et de tolérance et à la répartition équitable des richesses. Des valeurs auxquelles le Souverain tient fermement et prouve par toutes ses actions, observant une règle de conduite constante qu'il exige également du gouvernement du pays.

Le Monde entier est témoin de la stabilité du Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohamed VI. Les

Les Marocains de l’intérieur, comme ceux vivant à l’étranger, ne peuvent dès lors qu’être fiers de leur pays et de sa

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position sur la scène internationale. Si on attribue le titre de Libérateur à Feu Sa Majesté Mohamed V et de Bâtisseur à Feu Sa Majesté Hassan II que Dieu ait leurs âmes en sa sainte miséricorde, Sa Majesté le Roi Mohamed VI est le Moderniste, le Démocrate, et le Gestionnaire aguerri de la chose publique. En cette mémorable occasion tout Marocain, comme moi, épris de patriotisme et d’amour pour son pays et son Roi, doit réitérer son engagement et sa solidarité pour la défense des intérêts nationaux du Maroc et y contribuer effectivement et concrètement, chacun selon ses moyens et ses compétences. Et quelle meilleure conclusion que cette citation: «Si l’union fait la force, la volonté fait le reste»


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Échanges

Le Maroc s’affiche en Ontario à l’initiative de l’AMDT A l’occasion de la commémoration de la fête de l’indépendance, L’Association marocaine de Toronto organise le 15 Novembre 2014, un «Voyage à travers le Maroc» pour la découverte des aspects culturel, économique, culinaire et touristique du pays. La mise en œuvre de ce projet permettra aux citoyens d’origine marocaine et aux Canadiens du Canada anglais et plus particulièrement de l’Ontario, de voyager à travers le Maroc et à en découvrir ou mieux en connaitre les atouts économiques, culturels, touristiques et culinaires. Le but est que s’assigne l’AMDT à travers cette activité est «de créer un environnement d’échanges et de partage entre les Marocains du Canada et entre les Marocain et les Canadiens» lit-on dans un communiqué de l’association. L’AMDT énumère un certain nombre de finalité à son événement, dont : - Renforcer l’attachement et la contribution des Marocains du Canada à leur pays d’origine sur la base de leur intégration dans le pays d’accueil ; - Faire découvrir l’histoire du Maroc aux jeunes marocains qui sont nés à canada - Faire découvrir les richesses du Maroc pour les Canadiens,

jeunes d’origine marocaine et les membres des autres communautés pour renforcer les échanges et la coopération entre les deux pays dans les domaines ciblés. Un long voyage en une journée Le projet consiste en un voyage à travers le Maroc en deux temps : - Dans la matinée : A l’occasion de la commémoration de la fête d’indépendance du Royaume, il y aura un lever du drapeau marocain à la mairie de Toronto en présence de Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur du Royaume du Maroc à Ottawa, de la Consule générale du Maroc à Montréal, du Maire de Toronto et de plusieurs personnalités politiques et culturelles torontoises. -

Dans l’après-midi :

L’après-midi sera consacrée à un débat sur l’intégration et l’inclusion des jeunes dans le pays d’accueil en présence des invités, chercheurs, des jeunes du Canada et d’ailleurs ; - Dans la soirée : Un Cocktail dinatoire sera organisé avec la participation d’un artiste de renom ainsi que d’un chanteur vedette. Information : Association Marocaine de Toronto Tel : 4168343420 Site web : www.amdt.ca

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Faits & actes

Jeunes et engagement citoyen; Enjeux, défis et espoirs Une rencontre organisée par l’association Jeune Bénévole Canada

L’association Jeune Bénévole Canada organise le 9 Novembre 2014 une rencontre sous le thème Jeunesse et engagement citoyen : Enjeux défis et espoirs pour débattre des enjeux entourant les phénomènes liés à l’intégration et à l’engagement citoyen des jeunes issus de l’immigration, cas de la communauté musulmane du Québec. Celle-ci englobe entre autres : Jeux, concours, kiosques et une soirée de reconnaissance. L’événement poursuit les objectifs suivants :

- Tisser des liens à travers une rencontre conviviale

autour de jeux, de concours et d’idées;

- Échanger avec des chercheurs et des experts ; - Réaliser une base de données; - Identifier et suggérer des pistes d’intervention; - Se ressourcer et s’outiller, afin de guider et d’accompagner les associations et acteurs sociaux. Le programme de la journée La journée débutera à 10h30 avec une série d’activités et d’animations pour les plus

jeunes. Le débat débutera en tout début d’après-midi, avec le programme suivant : 12 :10 - «La dynamique sociale dans un contexte d’immigration : Enjeux, défis et perspectives», présentée par Mr Brahim Benyoucef (Ph.D) Consultant en urbanisme et en sciences sociales. 12 :30 - «La communication non violente au service d’une meilleur intégration», par Loutfi Mohamed, Maitre sociologue et intervenant psychosocial; 12 :50 - «L’équilibre affectif au service d’une meilleur adhésion des jeunes dans la société»; par Mme Mélanie Salima Trudel, Coach de vie et

parental/, 13 :10 - «Le rôle des cadres de socialisation pour soutenir une adhésion harmonieuse des jeunes dans la société», par Mahdi Tirkawi, Université de Montréal; Après discussion et pause, la rencontre se poursuivra comme suit : 14 : 15 - «L’implication citoyenne vecteur d’intégration», par Mr Abdelghani Dades, membre du CCME et éditeur de Atlas-Média 14 :35 - «Le dialogue interculturel», Par Mme Eva Torres, Présidente de la voie des femmes; 14 :55 - «La mixité spatiale pour lutter contre la ségréga-

tion sociale», par un représentant de la ville de Laval 15 :05 - «Le leadership facteur de réussite», par Mr Ohannes Tufenkjian, Entrepreneur; Parole aux jeunes Avant discussion, plusieurs jeunes, représentants une vingtaine d’associations et d’établissements d’enseignements de l’ensemble de la Métropole montréalaise viendront alimenter la réflexion avant une discussion générale et l’adoption des résolutions du Forum. La journée s’achèvera par une soirée festive organisée par la FEMUC.

XIIeme Gala Club Avenir

Un parterre de choix pour fêter six accomplissements professionnels

La douzième édition du Gala Club Avenir a eu lieu ce samedi 1er novembre 2014 à la salle Gesù de Montréal en présence de ministres, diplomates et autres dignitaires et membres de la communauté. Cet évènement annuel est l'occasion de présenter les prix d'Excellence de la Fondation Club Avenir aux membres de la communauté algérienne du Canada qui se sont distingués par des réalisations hors du commun dans divers domaines. Cette année la cérémonie de remise des prix a été suivie par un concert de l’artiste Hasna El Becharia, «La rockeuse du désert». La femme algérienne et le désert algérien étaient à l'honneur lors de cette soirée qui coïncidait avec le soixantième anniversaire La Fondation Club Avenir qui organise ces galas est un organisme philanthropique sans but lucratif dont la mission consiste à encourager l’intégration par l’excellence et l’entreprenariat. Le gala a lieu tous les 1er novembre de chaque année, date anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne du 1er novembre 1954 par laquelle une poignée de citoyens algériens a décidé de lutter pour l'indépendance et la liberté de son peuple. Plusieurs personnalités de marque ont assisté au Gala2014; notamment Mme Kathleen Weil, Ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du Québec, M. Stéphane Dion, député Libéral au Parlement Canadien, Mme Djaouida Sellah, députée NPD au Parlement Canadien, M. Smaïl Benamara, ambassadeur d’Algérie et M. Abdelghani Amara, Consul Général d'Algérie à Montréal. Une remise de prix hors du commun: Les

jeunes Leila Dilmi et Mahmoud Aberkane sont de retour cette année pour animer la cérémonie de remise des prix appuyés par Fikri Faradj, toujours fidèle au poste de l'animation multimédia et effets spéciaux. La distribution des trophées a été agrémentée par la prestation surprise de la mezzo-soprano Fairouz Oudjida, lauréate du prix Entreprenariat au Féminin.

Les lauréats 2014 Le processus de nomination et sélection des candidats aux prix Club Avenir s'est perfectionné au fil des ans en adoptant les plus grandes règles de transparence et de rigueur. Les candidatures soumises sont étudiées par les membres du comité de sélection et de nomination (CNS) présidé par M. Tahar Dilmi. Trois nominés sont retenus dans chaque catégorie selon des critères pré-établis et soumis au jugement d'un jury pour la sélection des lauréats. Six lauréats ont été honorés dans cinq catégories. Chaque lauréat des Prix Club Avenir 2014 a reçu un certificat de sélection et une sculpture originale en verre gravé. Les Prix Jeune Potentiel, Entreprenariat au féminin et la Palme d'Or sont accompagnés de bourse allant de 500$ à 1000$ chacun. Prix Contribution communautaire : Mohamed Ammour (Montréal, Québec) Ancien joueur de soccer en établi au Canada depuis 15 ans, connu comme entraineur de soccer de plusieurs équipes et gagnant 8 championnats et coupes au Québec, avec les équipes qu’il entraine. Prix Réussite Professionnelle : Meriem Benmelouka (Montréal, Québec)

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PHD Biochimie à l’E.P.F.L. de Lausanne; MBA à HEC-Lausanne & Université du Texas. Depuis 2010, directrice générale du Campus des Technologies de la Santé (CTS). Mme Benmelouka a été membre de la Fondation Enfants Brûlés d’Égypte et de la Fondation Aga Khan d’Ottawa. Prix Réussite Professionnelle : Hafid Naoun (Montréal, Québec) Titulaire de plusieurs baccalauréats en Algérie et au Canada. En 1999, à Montréal, il fonde l’APCDAO, un organisme qui se fixe pour objectifs formation, mise à jour des connaissances et aide à l’emploi pour les ingénieurs et techniciens immigrants dans les domaines de l’ architecture, génie civil, mécanique, électronique, automatisation. En collaboration avec Emploi-Québec l’APCDAO a encadré 1776 professionnels dont 97% ont pu accéder au monde de l’emploi. pour la prise en charge de la formation et de l’aide à l’emploi pour les immigrants. Grand Prix Jeune Potentiel : Karima Brikh (Montréal, Québec) Titulaire d’un Bac en journalisme et et d’une licence en InformationCommunication, elle est animatrice, journaliste, chroniqueuse, reporter, conceptrice et productrice. Avec 10 ans d’expérience dans les grands médias québécois (QS, MAtv, Radio-Canada, TVA, LCN, etc.), elle a accédé en 2014 au prestigieux poste de Chef d’antenne pour l’information du week-end à TVA22h. Reporter et lectrice de nouvelles

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dans la semaine Entreprenariat au Féminin : Fairouz Oudjida (Montréal, Québec) Chanteuse d’opéra classique (français, italien, russe) et "algérien" (arabe, kabyle, gnaoua, etc.), elle est installée à Montréal depuis plus de 3 ans. Les amateurs de grande musique ont pu la découvrir lors de ses prestations Festival du Monde Arabe et au Gala Club Avenir 2013. Palme d’Or Club Avenir : Malik Boukhira (Montréal, Québec) Titulaire d’un Bac en design industriel, concepteur de jeux chez Ubisoft puis chez Electronic Arts de 2006 à 2014, il est cofondateur en 2012 de «Spearhead Games», entreprises spécialisée dans la conception et la production de jeux électroniques innovateurs qui compte aujourd’hui 14 employés. Premier jeu lancé en 2013 sur Playstation 3, Playstation 4, et PC. Plusieurs jeux prévus pour PS4, Xbox One et PC. Rendez-vous le 7 Novembre 2015 La treizième (XIIIe) cérémonie de remise des prix d’Excellence Club Avenir est programmée pour le samedi 7 novembre 2015. Le lieu sera annoncé sur le site Web de la Fondation www.clubavenir. com.


Entreprises

Un projet d’entreprise?

Cinq conseils pour bien se commencer

Vous vous apprêtez à lancer votre entreprise, et vous n'entendez parler que du fameux plan d'affaires, présenté comme indispensable à toute création ? Et si vous vous lanciez en affaires autrement ? Voici cinq étapes concrètes pour réussir sa création, en agissant plutôt qu'en remplissant des dossiers.

Demandez-vous à quoi répond votre produit Vous devriez pouvoir dire en quelques mots à quel besoin votre produit répondra, conseille Claude Ananou, professeur au service de l'enseignement des cadres à HEC Montréal, qui présente sa démarche entrepreneuriale Synopp dans l'ouvrage « De l'intuition au projet d'entreprise », cosigné avec LouisJacques Filion. Des dirigeants d'entreprises bien installées ne sont pas capables de répondre à cette question qui paraît pourtant simple. Mais si vous pouvez le faire, alors oui votre entreprise peut se faire une place sur son marché. Testez concrètement votre produit Pourquoi s'endetter pour lancer un produit massivement sur le marché ? C'est prendre un grand risque, alors qu'il suffit de proposer quelques prototypes sur un salon, par exemple, pour savoir si les acheteurs potentiels sont intéressés. Observez la réaction des gens... Ils doivent être épatés, car de nos jours on ne peut plus se contenter de satisfaire le client, il faut l'enthousiasmer, affirme M.Ananou.

Apprenez à connaître vos clients Vous avez commencé à vendre quelques unités de votre produit ? Intéressez-vous à vos premiers acheteurs. Qui sont-ils ? De quel milieu viennent-ils ? Parleront-ils de votre produit dans leur entourage ? Quelles adaptations seraient nécessaires sur votre produit pour que vos clients le recommandent ? Préparez votre plan d'action Quels risques êtes-vous prêt à prendre pour développer votre entreprise ? Ces risques peuvent être financiers, mais pas seulement. Certains sont prêts à perdre plus que d'autres, y compris l'estime de soi et le regard des autres en cas d'échec, souligne Claude Ananou. Vous êtes toujours partant ? Alors, dressez un plan d'action, et commencez à produire des prototypes si ce n'est pas déjà fait. Lancez concrètement votre affaire Maintenant que vous savez à quoi répond votre produit, pourquoi vos premiers clients s'y intéressent, et quels risques vous êtes prêt à courir... il est temps d'investir dans votre projet. Posez les actes fondateurs de votre entreprise : choisissez vos fournisseurs, louez un local, investissez... C'est uniquement à cette étape que ces dépenses doivent intervenir. Sinon, vous aurez peut-être gaspillé vos liquidités pour un projet non viable, rappelle M.Ananou, pour qui le plan d'affaires a été imposé par le monde de la finance... et dont on peut très bien se passer.

CMC – section Montréal Assemblée générale Le Président du Congrès des Marocains du Canada – section Montréal annonce la tenue d’une assemblée générale statutaire. La réunion aura lieu le 13 décembre 2014. Le lieu de la rencontre sera communiqué ultérieurement. Les personnes intéressées sont invitées à confirmer leur présence auprès du président.

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Rencontres

La place des jeunes en débat à Montréal

Le rôle que doit jouer la jeunesse marocaine expatriée dans le développement et la croissance de son pays d'origine a été au centre d'une conférencedébat tenue dans le cadre de la 2ème édition de la Rencontre de la Jeunesse Marocaine (RJM) organisée les 31 octobre et 1er novembre 2014 à Montréal, en présence de plusieurs responsables marocains. Organisée par l’Ambassade du Royaume du Maroc au Canada et l’Association Alliance Canada-Maroc en collaboration avec plusieurs associations et institutionnels, sous le thème «jeunesse en mouvement», cette rencontre se veut non seulement une plate-forme d’échange entre la génération des jeunes marocains en Amérique du Nord et les décideurs marocains, mais aussi un espace de réflexion portant sur les enjeux, politiques, sociaux et économiques auxquels le Royaume fait face. Jeunesse en mouvement Intervenant à cette occasion, le ministre de l'Habitat et de la politique de la ville et secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), M. Nabil Benabdellah a, d'emblée, souligné l'importance de cette rencontre et la pertinence de la thématique qui sera débattue, tout en mettant l’accent sur la nécessité de la participation agissante de la jeunesse marocaine établie à l'étranger, notamment au Canada, au processus de développement socio-économique et à cette évolution dans la continuité que connaît le Royaume depuis 15 années sous le règne de SM le Roi Mohammed VI. Relevant la désaffection des jeunes et leur faible implication dans la vie politique, M. Benabdellah a insisté sur l'impératif de leur contribution effective, chacun de sa position, pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain auquel ce Maroc nouveau et moderne est appelé à faire face, à même de permettre au pays d'occuper la place de choix qui lui revient

au sein du concert des nations les plus développées et les plus avancées.

Le ministre, qui a saisi cette occasion pour mettre en relief la nouvelle génération de réformes notamment constitutionnelles, sociales et économiques menées dans le pays sous la conduite éclairée du Souverain pour revigorer sa démocratie, a soutenu que le Royaume est en train d'évoluer et de connaître un développement de grande envergure qui permettra de réduire les disparités sociales et régionales existantes et d'assurer une meilleure répartition des richesses, notant que les jeunes marocains établis à l'étranger doivent, eux aussi, être une partie prenante dans ce changement et mettre leurs compétences et qualifications au service du progrès et de la prospérité auxquels aspire la population. Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, M. Lahcen Daoudi a indiqué que les jeunes marocains résidant à l'étranger, notamment au Canada, constituent un atout essentiel pour leur pays, puisqu'ils représentent un potentiel considérable de compétences hautement qualifiées et de talents pleins d'énergie et toujours fiers de leur marocanité. Évoquant la fin du calvaire des étudiants expatriés lié aux problèmes d'équivalence et de reconnaissance des diplômes obtenus auprès des universités et grandes écoles canadiennes, M. Daoudi a également fait savoir que d'énormes efforts sont consentis afin de faire du Maroc un «hub universitaire» dans la région, à travers l'ouverture des universités et des établissements d'enseignement supérieur marocains sur les universités du monde et la conclusion de partenariats très prometteurs pour la valorisation de la formation, de l'innovation et de la recherche scientifique. Un dynamisme qui ne se dément pas De son côté, l'ambassadeur du Maroc à

Ottawa, Mme Nouzha Chekrouni a indiqué que la diaspora marocaine au Canada est marquée par un dynamisme qui ne se dément pas et représente une communauté jeune et douée, soucieuse de son devenir avec des préoccupations en phase avec celles du monde d'aujourd'hui qui est en évolution rapide, d'où la nécessité qu'elle soit guidée et informée afin qu'elle puise faire des choix judicieux pour son avenir. Mme Chekrouni a précisé que cette jeunesse marocaine établie au Canada suit avec un grand intérêt le nouveau Maroc qui est en constante mutation et aspire à contribuer à cette nouvelle dynamique impulsée par SM le Roi Mohammed VI, en apportant son expertise et son savoirfaire à toutes les réformes lancées dans les différents secteurs. La rencontre a été ponctuée par les témoignages de la jeune députée du Parti Justice et Développement, Itimad Zahidi et le jeune Nacer Ibn Abdeljalil, le premier marocain à avoir réussi l'escalade du mont Everest, dans lesquels les deux intervenants ont salué l'esprit de patriotisme des jeunes expatriés, animés d'un

esprit de citoyenneté engagée et d'une volonté d'agir, tout en mettant l'accent sur la nécessité d'une véritable participation de leur part au façonnement du Maroc de demain et l'importance du rôle significatif qu'ils peuvent jouer dans la dynamique politique, sociale et économique que connaît le Royaume en mettant à profit leur force de créativité et les potentialités dont ils sont porteurs. Un rôle moteur Cette 2ème Rencontre de la Jeunesse Marocaine à Montréal, après l'édition de 2010, s’inscrit dans une démarche de réflexion enclenchée depuis quelques années, qui tend à impliquer davantage la jeunesse dans les changements et les évolutions que connaît le paysage socio-économico-politique du Royaume et ainsi permettre à cette frange de la société de prendre sa place naturelle en jouant un rôle moteur dans le développement et la croissance de leur pays. Source : Maghreb Arabe Presse

Administration

Une Charte des prestations consulaires pour rompre avec les mauvaises pratiques Le Maroc tente de réconcilier sa diaspora avec les consulats. Il s’engage auprès de ses Marocains du Monde à tourner la page des mauvaises prestations consulaires avec la promesse de faire mieux sur une période de deux ans. Détails. Une soixantaine de consuls généraux ont apposé cette semaine, au siège du département des Affaires étrangères à Rabat, en présence des ministres Salaheddine Mezouar et Anis Birou, leurs signatures sur la « Charte des consuls », un document visant à améliorer sensiblement les services offerts par les représentations administratives marocaines.

C’est le nouvel engagement, d’une durée de deux ans, du gouvernement Benkirane envers les MRE. Un outil qui a pour objectif de rompre avec certaines pratiques du passé, longtemps décriées par les MRE, avec la promesse d'accorder une attention particulière « à l'accueil et à la qualité de service, à l'amélioration de l'environnement consulaire et à l'engagement par rapport à la réalité et à la vie au quotidien de nos concitoyens », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Rompre avec les pratiques du passé Ce document entend rendre les consulats en espaces « plus accessibles »

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aux anciens et aux nouvelles générations des MRE en offrant des services qui soient à la hauteur des attentes de la population ciblée, et ce, par un traitement « professionnelle » et « courtois ». Une nouvelle politique qui aspire à « renforcer leurs (MRE) liens avec le pays d'origine ». Le chef de la diplomatie, Salaheddine Mezouar, a estimé que ladite Charte contribuera à « accompagner les besoins de notre communauté à l'étranger et de s'adapter et adapter nos consulats en conséquence ». De son côté, Anis Birou n’a pas tari d’éloges sur la réunion avec les consuls généraux, estimant qu’elle « met le doigt sur les problèmes que vit

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localement » la communauté MRE. Le ministre a reconnu que les besoins de la communauté marocaine à l’étranger ont évolué. Une mutation qu’il a appelé à « bien percevoir et comprendre ». Une phase importante qui balise la voie à chercher des solutions « à même de mieux servir cette frange de la société marocaine sur le plan social, économique et administratif », a-t-il conclu. Nul doute que les MRE prendront les deux ministres au mot afin d'évaluer les engagements de cette Charte des consuls à l'échéance des deux années. Source : Ya Biladi


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Cultures

Chants soufis

Maqams sacrés avec Aïcha Redouane

Par Réda Benkoula

La haute poésie soufi était au programme du spectacle de Aïcha Redouane et de l’ethnomusicologue Habib Yammine dans le cadre de la 15ème édition du Festival du Monde Arabe de Montréal. La chanteuse d’origine marocaine qui veut faire revivre la tradition de l’art des Maqamat a fait vibrer le son du Qanûn qui procure une touche orientale et des sonorités très tempérées.

L’artiste use ainsi du timbre très particulier de la mélodie de son instrument pour chanter Ibn El Arabi , El Bousayri et Rabia El Adawiya. Salam Ala Salma, Anta Soultane El Milah, Ya ghazalan étaient quelques unes des chansons que Aïcha Redouane a interprété avant de retourner en France. La Diva du chant arabe confiait d’ailleurs avoir un long programme puisqu’elle se rendra à Rabat pour participer au festival Visa For Music qui se tiendra du 12 au 15

novembre prochain.

La soirée du premier novembre était marquée par de nombreux événements qui étaient organisés par les membres de la communauté maghrébine à l’image du 5ème Gala Bénéfice de l’association Pour un Maroc Meilleur ou encore la célébration de l’excellence qui récompensait les Algériens qui se sont illustrés tout au long de l’année à travers la 12ème édition du Gala de la Fondation Club Avenir.

Aicha Redouane

Arts visuels

« Sur la route de l’organdi …» (Femme libre) La peintre sculpteure MEHEL présente « Sur la route de l’organdi… », jusqu'au 30 novembre, au Club Sportif MAA, à Montréal, une exposition de sa récente production, qui regroupe dix-neuf tableaux et trois sculptures.

Abstractions dynamiques aux lignes épurées, minutieusement construites, les œuvres sont réalisées dans l’esprit de l’art asiatique, selon le principe du vide : profondément inspirée par l’ikebana (l’art de la composition florale), Mehel

exprime ses convictions humanistes à travers la force symbolique et la paix qui émergent d’une alternance contrastée de tons de blanc, de noir et de rouges exubérants. Née à bord d’un navire, Mehel poursuit depuis un voyage qui l’emmène, après une formation à l’atelier Haddad et aux Beaux-Arts d’Alger, en exploration « sur la route de l’organdi… ». On la voit à l’atelier Bigazzi, à Florence, étudier l’art florentin, puis à Tokyo, étudier l’ikebana

à l’école de Shibuya, et la sculpture Florale à l’École Luna Flora de Junco Hitomi. À Montréal, elle se forme à l’art de la céramique auprès d’Eva Lapka, de Véra Vincente, et à la pâte de verre avec Annick Nabot. Elle fait de ces deux techniques, combinées à la peinture à l’huile, ses médiums de prédilection. En constante évolution, son parcours créatif s’échelonne sur une quarantaine d’années. Elle a participé à des expositions, en solo et en groupe, à Montréal, Trois-Rivières, Boston, Paris, Alger,

Tunis et Tokyo. Plusieurs de ses œuvres se trouvent dans des collections privées en Algérie, au Canada, en France et au Japon, et certaines d’entre elles ont été primées : 2005 & 2006, Le Levant, Montréal. Entrée libre au Club Sportif MAA, 92070, rue Peel, Montréal, QC. H3A 1W6)

Documentaire

"Histoire d'immigrants".

à voir le 15 novembre au CCA «Les Rencontres KSari» organisent un visionnement du documentaire «Histoire d'immigrants» réalisé par la journaliste et documentariste algéro-canadienne Nadia Zouaoui. Ce documentaire est une compilation de témoignages sur les divers visages de l’immigration au Québec. Histoires d’immigrants insiste sur la richesse de cette diversité, en invitant à se battre contre les préjugés et à favoriser le dialogue pour mieux vivre ensemble. D’une durée de 90 minutes, il est constitué d’une quinzaine de courts métrages racontant des histoires humaines qui dépassent la couverture médiatique Québécoise où la question de l’immigration est souvent réduite à celle de l’intégration et des accommodements raisonnables.

Cet événement aura lieu le samedi 15 novembre 2014, de 18h00 à 20h30 au Centre Culturel Algérien (2348, Jean Talon Est, Bureau 307, Montréal, H2E 1V7), Canada. Les personnes désireuses d’en bénéficier sont priées de s’inscrire par courriel à l’adresse : evenements@ksari. com. Le parcours de Nadia Zouaoui Peur, Colère & Politic (2012) Documentaire de 90 min. sur la montée de l’islamophobie aux États Unis. Fear, Anger & Politics, raconte les exactions des lois anti-terroristes sur les communautés musulmanes. Le Voyage de Nadia (2007) Le Voyage de Nadia, est un film d’auteur qui porte sur les difficultés des femmes en Algérie à

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vivre dans une société patriarcale. Nadia Zouaoui retourne dans son village en Kabylie pour voir si les choses ont changé. À mille lieux du regard touristique, ce documentaire plonge rapidement dans la pénombre. La voix douce de Nadia s'élève : «J'ai grandi dans cette maison sombre avec, pour seul horizon, ce petit carré de ciel.» Le voyage de Nadia fouille une réalité complexe, celle de l'enfermement forcée des femmes dans leur propre demeure, et cela dès leur puberté par une société patriarcale. Il décrit l'ampleur de la tragédie que vivent femmes et filles, et dans laquelle les hommes sont pieds et poings liés. Informations: http://www. nadiazouaoui.com

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Nadia Zouaoui

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Points de vue

Terrorisme, maladie mentale et sémantique

Brian Myles*

Michael Zehaf-Bibeau est-il un terroriste ou un malade mental ? Les deux. Depuis l’attentat qui a coûté la vie au caporal Nathan Cirillo, à Ottawa, cette question revient sans arrêt dans le débat public. La mère du tueur, Susan Bibeau, a rejeté l’épithète de terroriste pour son fils qu’elle n’avait pas vu depuis cinq ans. Le jeune homme de 32 ans était désespéré, a écrit sa mère, rejetant l’hypothèse d’une radicalisation. Il soufrait d’un « mal-être général » et d’un « déséquilibre mental » dû à un abus de drogues, a-t-elle écrit dans une lettre publiée samedi par Postmedia. Une personne malheureuse, en conflit avec le reste du monde, mais certes pas un terroriste, insiste-t-elle. C’est le souvenir que tout parent voudrait retenir si son enfant était tué à la suite d’un attentat aussi gratuit et dérangeant. Le lendemain, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a brisé les illusions de la mère à la fois éplorée et en colère contre son fils. La GRC a retrouvé une vidéo enregistrée par Michael ZehafBibeau avant son attaque du Parlement. Il y fait état de motivations idéologiques et politiques, et il justifie son attaque par ses croyances religieuses (l’Islam radical) et la politique étrangère du Canada. La vidéo n’a pas encore été rendue publique, mais elle amène d’ores et déjà l’enquête policière dans une nouvelle direction. La police fédérale cherchera à identifier les fréquentations de Michael Zehaf-Bibeau dans les derniers mois. Qui lui a donné les directions sur le chemin de la radicalisation ?

La dichotomie terroriste/malade mental est stérile. Tous les experts que j’ai interrogés pour préparer ce dossier sur les loups solitaires, dans Le Devoir de samedi, sont unanimes. Le terrorisme et la maladie mentale peuvent aller de pair. On ne va tout de même pas commencer à élaborer des normes de type ISO pour jauger de la validité d’un attentat terroriste. Chaque trajectoire est unique, mais il y a des constantes dans le parcours des radicaux, qu’ils soient djihadistes, d’extrême droite ou d’extrême gauche. La désaffiliation, ou encore la perte de repères, est l’un des premiers symptômes d’un mal plus profond. Dans les sociétés postmodernes (excusez le cliché), on ne compte plus le nombre d’individus en déroute qui cherchent à se reconstruire une identité et à trouver un projet de vie alternatif à la suite de ruptures (perte d’emploi, d’amis, séparation, etc.). Cette «désaffiliation» est la porte d’entrée des islamistes (et aussi des gourous de sectes) qui proposent des alternatives, un sentiment d’appartenance, une quête, un prêt-àpenser. Ils savent utiliser les réseaux sociaux pour rejoindre leurs proies et les convaincre de prendre les armes. Comment? C’est ici que la vulnérabilité mentale entre certainement en ligne de compte. Michael Zehaf-Bibeau a attaqué deux institutions canadiennes, soit un soldat qui montait la garde au Monument commémoratif de guerre et le Parlement, en se réclamant d’une idéologie extrémiste. C’est une attaque terroriste, bien qu’elle ne soit pas la mieux planifiée et la mieux coordonnée de la triste histoire du terrorisme.

Il n’avait pas toute sa tête, mais en droit criminel, il suffit d’être en mesure de distinguer le bien du mal pour être tenu responsable de ses actes. À ce chapitre, Zehaf-Bibeau semblait assez cohérent pour planifier un tant soit peu son attentat (en s’achetant une voiture), pour faire ses adieux à sa tante et à sa mère (avec qui il a renoué peu de temps avant) et pour livrer quelques explications sur la nature de son geste dans une vidéo. L’attentat répond aux exigences du groupe armé État islamique (EI), qui en appelle à prendre pour cible les Canadiens, civils ou militaires, en raison de la participation du Canada à la campagne militaire contre l’EI. Le geste sent l’improvisation, mais il a atteint son but en semant la panique et l’effroi sur la colline parlementaire et dans tout le pays.

C’est au processus qui mène à la radicalisation, dans toute sa complexité, qu’il faut maintenant s’intéresser. Ce rôle n’appartient pas seulement à la police, mais aussi aux psychiatres, aux psychologues, aux travailleurs sociaux et aux criminologues. *Brian Myles est journaliste au quotidien Le Devoir, où il traite des affaires policières, municipales et judiciaires. Il est présentement affecté à la couverture de la commission Charbonneau. Blogueur à L’actualité depuis 2012, il est également chargé de cours à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). On peut le suivre sur Twitter :@brianmyles.

Décès de Naima Rharouity

«Étranglée par ses vêtements» conclut le coroner… La femme décédée en janvier dernier dans un escalier mécanique à la station de métro Fabre à Montréal est décédée étranglée par ses vêtements, conclut le coroner responsable du dossier. Dans son rapport, Paul G. Dionne soutient que la mort de Naima Rharouity est «accidentelle» et que le foulard de la dame est probablement à l’origine du drame.

s’il s’agit d’un voile islamique, comme l’ont laissé entendre certains médias.

Lors d’un court entretien avec les media, il a indiqué que ce détail n’était tout simplement pas d’intérêt public. «Ce n’est pas important, c’est un foulard» a dit Paul G. Dionne.

Le coroner explique aussi ne pas être en mesure de déterminer avec «Madame est étranglée par le fou- certitude si la dame a chuté avant lard et son cuir chevelu est lacéré ou après que ses vêtements soient par les peignes de l’escalier méca- restés pris dans l’escalier mécanique des marches en mouvenique. ment, avant l’arrêt de l’appareil» peut-on lire. Le coroner ne pré«Il est plutôt possible que les cise toutefois pas dans son rapport vêtements de madame aient

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d’abord été pris dans l’escalier mécanique, entraînant sa chute et la strangulation. (Madame mesurait 160 cm et son foulard 157 cm)» écrit-il.

Le coroner recommande à la Société de transport de Montréal de «réviser» et «d’adapter» son programme d’entretien des escaliers mécaniques. Il demande aussi à la STM de s’assurer de

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l’implantation et de l’application de ce nouveau programme. Source : Presse canadienne


Points de vue

Attentats au Canada et au Québec

Lorsque le terrorisme tout court et le terrorisme d’occasion s’entrechoquent lutter contre la radicalisation des citoyens québécois musulmans. Puis à Ottawa, le ministre de la Sécurité publique Steven Blaney a soutenu que le gouvernement conservateur allait déposer un projet de loi pour renforcer les pouvoirs des autorités sécuritaires.

Par Kamal Benkirane* Depuis quelques jours, Martin CoutureRouleau et Michael Zehaf-Bibeau ont mis devant le fait accompli ministres, députés et élus du Québec et du Canada avec des actes terroristes qui ont institué une nouvelle donne sur ce que devraient être les mesures de sécurité et de protection à entreprendre envers les citoyens, et les lois à mettre en chantier pour mieux cerner le mal et mieux protéger les institutions démocratiques du Canada. Martin couture Rouleau, à TroisRivières, converti à l’islam radical après avoir été écœuré de tant de mal de vivre, repu d’alcools à tout bout de champ, tue à Val cartier des militaires avant de finir là où il devait finir. Michael Zehaf Bibeau, itinérant connu pour sa dépendance à la drogue, se voit retirer son passeport et voit ses doses en drogue rétrécir. Frustré, il ne tolère plus ses privations et passe à l’acte. Il tue un soldat tout en se faufilant au parlement d’Ottawa en vidant ses cartouches sur tout ce qui bouge. Au Québec, la consternation est générale, le premier ministre Philippe Couillard préconise une consultation élargie auprès de imams dans le but de trouver les moyens efficaces de

Ces actes gratuits et délibérés n’en restent pas moins un signal de ce que vit une société en mal de spiritualité, et dont certains citoyens facilement influençables peuvent agir en toute impunité! De ce fait, plusieurs analyses de la situation ne peuvent supplanter ces questionsci, à savoir entre autres si on est devant une manifestation du terrorisme d’occasion ou du terrorisme tout court, et donc si ces deux individus sont des terroristes potentiels ou ont-ils tout simplement sombré dans un égarement existentiel qui les a poussé à passer à l’acte! Terrorisme ou maladie mentale Il est clair que les motivations d’attaquer des militaires revêtent des symboles. L’acte terroriste transmet un message politique, c’est aussi pour glorifier, entre autres, le Jihadisme contre les Etats anti islam, gagner des lauriers aux yeux des autres djihadistes du monde, se venger de l’autre, qui est « raciste », contrer les politiques mécréantes, etc. Toute une idéologie qui rejette la différence comme vecteur incontournable. Pour autant que la prise de conscience de tout ce délire soit dictée par cette idéologie ferme, la maladie mentale fait partie de l’équation. Martin Couture-Rouleau, n’était-il pas du genre Schizophrène ? de ceux qui fonctionnent bien en société, puis que tout d'un coup, tout bascule chez eux ? Aurélia Comana, professeur des sciences politiques à l’Université de Laval dit : « Premièrement, on ne naît pas terroriste, on le devient. Donc, on suit une trajectoire. Deuxièmement, certains individus qui ont commis des attentats terroristes ont fait preuve d'une vulnérabilité psy-

chologique, voire étaient atteints de psychopathologie. L'un n'exclut pas l'autre. Mais ce que l'on constate, c'est que l'écrasante majorité des terroristes ou qui font partie d'organisations terroristes sont d'une étonnante normalité.» Tout dans le cas des djihadistes islamistes indiquent qu’ils sont passés par une trajectoire pour des revendications religieuses, toutefois, il n’en demeure pas moins outrancier de procéder rapidement à un profilage directe d’une communauté culturelle particulière lorsqu’ un acte terroriste est posé par un individu converti à l’islam radical. Rouleau s’était radicalisé après un vide existentiel, ses choix ne font pas de la communauté musulmane la porteparole de son égarement ! De ce fait, nous sommes devant un fait historique qui ne peut se dissocier d’une certaines évidence, celle où cet acte rejoint celui de Marc Lépine, de Denis Lortie, et de Richard Baine dans la lignée d’une société québécoise qui a une tradition dans le terrorisme. Profilage, Terrorisme et idéologie Le profilage continue d’ostraciser les musulmans du Canada. Une certaine pression se fait sentir sur les québécois et canadiens musulmans pour sortir dans la rue dénoncer ce radicalisme, sans oublier le ressentiment d’être pris tout le temps pour la passerelle de l’autre. Le sentiment de citoyenneté de tous les québécois et les canadiens en sortira gagnant de se concerter autour d’une vision de société qui jugerait ses citoyens par ordre de profession plutôt que par ordre des communautés culturelles. N’est-il pas logique aussi de craindre, dans les moments les plus imprévisibles, le médecin, l’ingénieur, l’enseignant ou le juge qui fomenteraient leurs folies meurtrières quelque part, dans un bar, dans un building ou dans une école?

taines personnes là où il ne faut pas, et dissémine son poison dans les esprits fragilisés par l’ampleur des propagandes. Dans cette profusion des analyses qui battent leur plein dans tous les médias, il y a de quoi s’étonner qu’on puisse taxer automatiquement un arabo musulman de terroriste, et qu’on se suffise auprès d’un québécois converti à l’islam de s’attarder minutieusement sur les causes qui l’ont poussé à commettre l’acte, cela dans un contexte qui met le terrorisme tout court au pied du mur avec le terrorisme d’occasion. Or, une victime d’une idéologie reste une victime peu importe son appartenance culturelle, cette idéologie qui passe au four et au moulin comme dans un jeu de casse-tête est continuellement dopée par les puissances occidentales qui manient ce jeu, et par les médias qui gonflent à l’hélium la propagande. En somme, lorsque la guerre des tranchées bat son plein sur les réseaux sociaux, et lorsque certaines déclarations fleuves comme celle d’André Drouin de Herouville viennent mettre de l’huile sur le feu, en réclamant une fermeture immédiate des mosquées, on est ici dans une nouvelle perspective, celle de la remise en question de la définition du terrorisme en général et du terrorisme intellectuel au sein même du territoire québécois. Le terrorisme d’occasion ne se substitue pas dans son ampleur au terrorisme tout court puisque les deux puisent dans les mêmes idéologies de meurtre, du radicalisme, et de la glorification des idéaux politiques et religieux. Cette éternelle valse des mots ne changera rien sur les visées du terrorisme menés par des fous et des djihadistes en mal de vivre mais surtout en mal d’autocritique. *Auteur et éditeur

L’idéologie du terrorisme emmure cer-

Services à la communauté

Magnus Poirier, Division Musulmane En cas de décès, la majorité des maghrébins choisit le rapatriement de dépouille et l’inhumation dans le pays de leurs ancêtres. Leurs racines profondément ancrée, l’omniprésence dans la mémoire des parents et grands-parents et le vœu d’être réuni avec eux même post-mortem explique cette caractéristique. Il n’en demeure pas moins que bon nombre de membres de la communauté commencent à se faire à l’idée d’être enterrés ici, dans ce Québec qu’ils ont choisi et aimé. Cette situation nouvelle se heurte à une réalité : le nombre limité de cimetières. Dans tous les cas de figure, la question de l’enterrement, comme celle des rites funéraires, s’avère complexe. Et c’est pour gérer cette complexité et permettre aux familles de vivre leur deuil en toute sérénité que Magnus Poirier à créé sa Division Musulmane.

La Division Musulmane a pour mission, quelque soit le choix, de s’occuper du défunt, de l’hôpital jusqu’au rapatriement ou a l’enterrement ici. Cette mission délicate inclut : - La récupération du corps à l’hôpital ou au domicile - Les démarches administratives (hôpital, état civil , coroner , consulats , aide social et ministère du revenu, établissement de certificat de décès , réservations et accompagnement à l’aéroport). La Division Musulmane peut également organiser la commémoration du 7ème et du 40ème jours; Et tout ceci, 7 jours sur 7, 24h/24h. Au besoin : Magnus Poirier; 514 727 2847

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Omar Chikh Omar Chikh Chargé de la communauté musulmane

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Sports

Soccer

Matt Jordan quitte l'Impact

Il se joint au Houston Dynamo à titre de vice-président et directeur général L'Impact de Montréal vient d’annoncer que le directeur technique Matt Jordan quittait le club pour se joindre au Houston Dynamo à titre de vice-président et directeur général. « J'aimerais remercier l'Impact de Montréal pour sept années incroyables, a indiqué Matt Jordan. J'ai toujours donné mon maximum pour ce club autant sur le terrain qu'au sein de l'administration. Ce fut une expérience unique pour moi. J'ai sincèrement apprécié le support et les amitiés qui se sont formés, de notre propriétaire, du personnel, des entraîneurs et de mes anciens coéquipiers à travers les années. Ce n'est pas une décision facile, mais une qui est remplie de sens pour moi et ma famille avec ce nouveau défi qui s'en vient. Ma famille et moi garderons toujours une place spéciale dans nos cœurs pour la ville de Montréal et ce club. » « Matt a été un acteur important de la croissance de l'Impact de Montréal depuis 2007, autant à titre de joueur que de diri-

geant, a déclaré le vice-président exécutif aux opérations soccer Richard Legendre. Bien que son départ nous attriste, nous comprenons qu'il s'agisse pour lui d'une occasion exceptionnelle sur le plan personnel et professionnel et nous lui souhaitons la meilleure des chances dans ses nouvelles fonctions. Par ailleurs, nous travaillons activement sur le plan de l'effectif 2015 pour améliorer notre équipe dès notre premier match de la Ligue des Champions prévu à la fin février. » Jordan en était à sa quatrième année au sein du personnel technique de l'Impact et sa troisième en MLS. Il avait été promu directeur technique le 18 décembre 2013, après avoir occupé le rôle de directeur des opérations soccer. Comme joueur, Jordan a disputé 13 saisons au niveau professionnel, dont ses quatre dernières avec l'Impact de Montréal, alors que l'équipe évoluait en deuxième division nord-américaine.

Matt Jordan Parmi plusieurs honneurs reçus avec le club, il avait notamment remporté le trophée Giuseppe-Saputo à titre de joueur par excellence et le titre de Joueur le plus utile du Championnat canadien en 2008, avant de mener l'équipe à la ronde quartde-finale de la Ligue des Champions de la

CONCACAF contre le club mexicain Santos Laguna. En 2009, il a été un joueur-clé lors de la conquête du championnat des séries, le troisième dans l'histoire du club, où il a établi une marque d'équipe avec six victoires consécutives en séries.

Maroc

36 joueurs pour les deux prochains matchs Une liste de 36 joueurs a été publiée par le sélectionneur national Badou Zaki pour les deux prochains matchs des Lions de l’Atlas. Les deux matchs amicaux se dérouleront les 13 et 16 novembre prochains contre respectivement le Bénin et le Zimbabwe au Grand Stade d’Agadir. A noter dans cette liste le retour d’Oussama Assaidi. Deux autres joueurs font également pour la première fois partie de l’équipe nationale : l’attaquant du Moghreb de Tétouan Zouhair Naim et le gardien du Kawkab de Marrakech, Abdelali M’hamdi . Badou Zaki convoque 36 joueurs pour les prochains matchs du Maroc Les 36 joueurs présélectionnés - Anas Zniti (AS Far/Maroc) - Yassine Bounou (Real Saragosse/ Espagne) - Mohamed El Yousfi (Moghreb Tetouan/Maroc) - Abdelali M’Hamdi (Kawkab Marrakech/Maroc) - Mehdi Benatia (Bayern Munich/ Allemagne)

- Abderrahim Achchakir (AS FAR/ Maroc) - Manuel Marouane da Costa (Sivasspor/Turquie) - Mohamed Oulhaj (Raja Casablanca/ Maroc) - Ahmed Kantari (RC Lens/France) - Mohamed Abarhoune (Moghreb Tetouan/Maroc) - Nabil Dirar (AS Monaco/France) - Ayoub Elkhaliqi (AS FAR/Maroc) - Zouhair Feddal (Palerme/Italie) - Younes Belhanda (Dynamo Kiev/ Ukraine) - Zakaria El Hachimi (Raja Casablanca/Maroc) - Issam El Adoua (Levante/Espagne) - Achraf Lazaar (Palerme/Italie) - Adil Karrouchi (Raja Casablanca/ Maroc) - Karim El Ahmadi (Feyenoord/PaysBas) - Mounir Obbadi (Hellas Verone/Italie) - Mohamed Berrabeh (Wydad Casablanca/Maroc) - Jamal Ait Ben Idir (Auxerre/France) - Abdelaziz Barrada (Olympique Marseille/France) - Nordin Amrabat (Malaga/Espagne) - Mbarek Boussoufa (Lokomotiv

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Badou Zaki Moscou/Russie) - Omar El Kaddouri (Torino/Italie) - El Mehdi Karnass (Aalesunds FK/ Norvège) - Zakaria Hadraf (Difaa El Jadida/ Maroc) - Abderrazak Hamed Allah (Guangzhou FC/Chine) - Mouhcine Iajour (Moghreb Tetouan/ Maroc) - Oussama Assaidi (Stoke City/

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Angleterre) - Zakaria Labyed (Vitesse Arnhem/ Pays-Bas) - Zouhair Naim (Moghreb Tetouan/ Maroc) - Youssef El Arabi (Granada/Espagne) - Aatif Chahechouche (Sivasspor/ Turquie) - Marouane Chamakh (Crystal Palace/ Angleterre)


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Courrier

Jim Flaherty avait raison ! le fractionnement du revenu est inéquitable et coûte cher Par Ralph Goodale*

dit. Et il avait raison.

Les familles de la classe moyenne ne devraient pas avoir à payer davantage pour que les familles les plus riches comme celles des députés et des ministres puissent obtenir un allégement fiscal de 2 000 $.

La grande majorité des familles canadiennes ne tirera aucun avantage du fractionnement du revenu. Les mères monoparentales ne recevront rien. Les familles dont les deux parents sont dans la même tranche de revenu ne recevront rien. Les familles les plus démunies et aux revenus les plus bas ne recevront rien.

Or, c’est exactement ce qui se passe avec la nouvelle mesure de « fractionnement du revenu » de Stephen Harper. Dans les familles où les parents sont imposés à différentes fourchettes d’imposition, il permet au conjoint au revenu le plus élevé de demander un crédit d’impôt pouvant atteindre 2 000 $ par année (comme si une partie de son revenu était imposée au taux réduit de l’autre parent). L’ancien ministre des Finances Jim Flaherty craignait qu’une telle politique coûte cher et soit inéquitable pour la plupart des Canadiens. « Elle profite beaucoup à certaines couches de la population canadienne, et pratiquement pas du tout à d’autres groupes de contribuables », avait-il

En fait, moins de 15 % des ménages canadiens pourront en profiter; 85 % n’en profiteront pas. Et pour les rares ménages qui en profiteront, les plus grands gains iront aux plus riches. À 2 milliards de dollars par année, c’est énormément d’argent que M. Harper dépense pour aider un petit groupe de privilégiés. Ceux qui ont été laissés de côté remettront en question à la fois le coût et l’équité de cette mesure. Comme le regretté M. Flaherty, ils vont se demander pourquoi M. Harper redistribue l’argent aux plus riches.

Ralph Goodale Les Canadiennes et les Canadiens ont besoin d’un plan pour l’emploi et la croissance. La mesure de fractionnement du revenu de M. Harper ne fait rien pour favoriser la croissance économique ou renforcer la classe moyenne. Les libéraux s’opposent à cette poli-

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tique, et nous continuerons de proposer des solutions concrètes pour faire croître notre économie et permettre à l’ensemble de la population d’avoir une chance réelle et équitable de réussir. *Député, Chef adjoint du Parti libéral du Canada


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