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Participation : Action Citoyenne Saint Michel

Agir et partager

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Immigration

50 % des demandes de travailleurs qualifiés ont été refusées en 2014 Page 8

Célébration au Canada du 59ème anniversaire de l’Indépendance du Maroc

Haut dans le ciel de Toronto…

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Le chômage en baisse au Canada …sauf au Québec et en Alberta

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Engagements

Le combat d’Anwar Boutahar Page 29

Islamophobie à Québec

Trois des cinq mosquées de la Capitale Nationale profanées

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D’André Malraux à Philippe Couillard

Le siècle, la foi et la société

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Enjeux

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias. com Site web: www.atlasmedias.com https://www.facebook.com/Nachid. Najahi?ref=hl

Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 242 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 5960 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 84 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.9 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1400 visiteurs par jour.

D’André Malraux à Philippe Couillard

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Le siècle, la foi et la société

«Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas» avait affirmé à la fin des années 1960 le philosophe et homme d’État français André Malraux. Considérant les effets de la reconstruction de l’Europe et la prospérité qui en découlait, avec entre autres effets un net glissement des comportements humains vers le matérialisme, l’individualisme et l’égoïsme, il considérait de telles attitudes préjudiciables aux valeurs humaines et sociales ainsi qu’à l’éthique qui norme la vie en société. Convaincu que sans morale, la croissance économique et les développements technologiques seraient sources de troubles plus que de développement, il annonçait ainsi le grand retour de la spiritualité, à travers ce qu’il en connaissait le mieux : les valeurs religieuses. Ce que Malraux n’avait pas prévu… Le retour de la foi à certes eu lieu. Mais ce que Malraux n’avait pas prévu, c’est qu’elle allait entrer en fusion avec un certain nombre d’autres réalités de notre temps et que le magma ainsi formé allait prendre la forme d’une religiosité sans religion, exploitée de diverses manières par diverses forces contradictoires jusqu’à devenir explosif.

Le retour vers la religion est d’abord entré en osmose avec la politique. En Orient, mais également, même si cela est moins visible, en Occident, les politiciens ont fait bien des accrocs à la vocation laïque des États-Nations du siècle précédent et sous de nombreuses latitudes, commencés à prendre leurs décisions cacher mais sans toujours le dire en fonction de leur convictions personnelles. De ce fait, la géopolitique a connu de profondes mutations qui

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ont créé une première rupture. La fracture politique avait auparavant redessiné le monde et l’avait divisé en Est et Ouest, un bloc paré de toutes les vertus et l’autre affublé de tous les vices, mais toujours à l’intérieur d’espaces géographiques définis et de frontières précises, le Rideau de Fer. Ce qui n’a pas manqué de provoquer une autre rupture, au niveau des peuples et des nations. La facilitation des mobilités humaines et l’explosion des technologies de communication outils ont vite fait de contaminer les sociétés humaines en ignorant, comme toute épidémie, frontières et sans douanes, sans commun référent culturel ou ethnique. En réduisant le monde à un «village planétaire», l’avion et l’ordinateur ont réuni, dans de mêmes espaces, virtuels soient-ils ou géographiques; ils les ont de la sorte mis à la portée de tous et de chacun, choquant les uns ou séduisant les autres, mais non sans effets pervers. Plus vulnérables sans doute, les jeunes sont particulièrement exposés à de tels effets. Troublés par de multiples interpellations séculières ou identitaires, évoluant souvent dans des milieux areligieux (à noter à ce sujet cette statistique constatant que 80% des 1132 «djihadistes» français identifiés sont issus de familles athées), ils adoptent alors des comportements marqués au sceaux d’une logique de transgression qui peut mener à tout et n’importe quoi. Beaucoup succombent à la tentation de la violence et s’attaquent, symboliquement et parfois dans une rage meurtrière, à ce qui symbolise leur malaise : l’école chez les tireurs fous des collèges américains,

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l’autorité comme dans le cas du tueur de policier au Nouveau Brunswick, etc. L’actualité veut aujourd’hui que dans cet univers, on s’intéresse tout particulièrement à ceux qui se prévalent de motifs religieux dans leur «combat» personnel. On sait parfaitement aujourd’hui que la revendication d’appartenance formulée par les «djihadistes» ne s’appuie sur aucune connaissance de la religion, de son histoire, de ses apports à l’humanité, de sa spiritualité, de ses valeurs ou de sa morale (les statistiques citées plus haut indiquent à ce sujet que seuls 10% des français se prévalant de l’Islam dans leurs actes ou menées terroristes, ont grandi dans un milieu musulman). Mais en vérité, les excès que l’on connait aujourd’hui – notamment une violence extrême, meurtrière dans certaines contrées – dont les formes peuvent varier, n’épargnent plus aucune société humaine. Et toutes les sociétés humaines en sont embarrassées et ne savent commun y faire face. Notre jardin… Le Québec n’est malheureusement pas exempt de telles situations. Moins violemment peut-être. Mais le drame de Saint Jean est là et bien là. La mémoire de débats publics qui dérapent (par exemple sur les accommodements raisonnables ou sur la charte des valeurs), les manifestations d’intolérance - antisémitisme ou islamophobie – qui se multiplient et génèrent exclusion, stigmatisation de certains segments de la population etc., aussi. La vigilance est donc nécessaire et la réflexion préventive aussi.

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Éditorial

D’André Malraux à Philippe Couillard

Le siècle, la foi et la société Suite de la page 3 En ce sens, c’est avec un certain espoir que nous avons accueilli la nouvelle de la rencontre tenue par le Premier ministre M. Philippe Couillard avec un certain nombre de membres de communautés culturelles dont l’un des marqueurs identitaires est la religion musulmane.

Irréfragablement musulmans ou juifs, beaucoup de québécois n’apprécient guère d’être interpellés, à la différence de leurs concitoyens chrétiens

«Ce n’est qu’un début; le dialogue ne fait que commencer» dit toutefois le Premier ministre. Attendons la - ou les - suite(s) donc. Mais qu’il nous

Cette rencontre, à notre sens, revêt beaucoup de significations positives. Elle participe en effet d’une nette volonté gouvernementale de rassurer ces communautés; elle a également l’avantage de rapprocher ce segment de la population des centres de décision politique et l’inciter à la participation. Mais elle peut aussi, sachant la complexité de nos structures sociales et convaincu que toute discrimination même positive et de bonne foi, est une discrimination et avoir des effets stigmatisant, provoquer des effets négatifs et ainsi aller à l’encontre même des buts louables pour laquelle elle s’est tenue, pourtant exprimés avec force par le Premier ministre.

André Malraux

Philippe Couillard

ou sans appartenance, plus sur leur religion que sur leur citoyenneté. C’est sans doute dans ce fait que réside le léger malaise qui s’est exprimé après la rencontre.

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soit permis de suggérer que ces suites soient élargies à toutes les composantes culturelles et confessionnelles, qu’elles abordent tous les sujets qui nous font mal; la véritable place de la religion et des valeurs sociales qu’elle véhicule,

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l’éducation, l’emploi etc.; afin que nous puissions tous contribuer à cultiver notre jardin collectif, le Québec, le mettre en valeur à égalité d’efforts et avec équité dans le partage des récoltes à venir.

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Abdelghani Dades


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Débats

Le Premier ministre à la rencontre de la communauté musulmane

«Il faut refuser les stéréotypes» Le premier ministre Philippe Couillard a rencontré plusieurs membres de la communauté musulmane, le 17 novembre 2014, pour jeter les bases d'un futur plan d'action visant à éviter la radicalisation des jeunes - un projet centré sur la prévention, pas sur la répression. «Ce n'est pas la fin, mais le début du processus», a indiqué le premier ministre en point de presse à Montréal, après cette première réunion qui a duré environ une heure. Environ deux tiers des pistes d'actions envisagées pour le moment visent la sphère sociocommunautaire et l'autre tiers sera entre les mains de la sécurité publique, mais au niveau de la prévention. Un imam du Mile-End à Montréal, présent à la réunion, Omar Kone, a toutefois souligné qu'il y a des limites à ce qu'il peut faire pour rejoindre des jeunes qui ne fréquentent pas sa mosquée, qu'il ne connaît pas et qui se radicalisent dans leur sous-sol en obtenant de l'information sur Internet. Lutter contre la stigmatisation Bien qu'il ait d'abord annoncé ses intentions le mois dernier au lendemain de la fusillade à Ottawa et trois jours après le meurtre d'un soldat à Saint-Jean-sur-Richelieu - des crimes commis par deux jeunes récemment convertis à l'islam, mais sans lien démontré avec la communauté ni une mosquée quelconque - M. Couillard se défend de montrer du doigt la communauté musulmane et de la stigmatiser.

«Il ne faut pas faire semblant d'ignorer la question, qu'il y a quelque part un lien entre la déformation de l'islam, de la religion et ces actions. Ça, ça contribue davantage à l'incompréhension entre les communautés», a fait valoir le premier ministre. «L’Islam n’est pas seul en cause» Il reconnaît que les crimes qui ont récemment ébranlé le Canada ne s'expliquent pas simplement par une cause unique comme l'islam radical, mais précise que souvent des jeunes aux prises avec d'autres problèmes sont plus vulnérables et deviennent des proies pour ceux qui prônent la violence. Il faut examiner les causes de la radicalisation des jeunes, a avancé M. Couillard. «L'idée n'est pas de dire ceci est compréhensible, parce que... Non. Ces gestes sont condamnables de toute façon, dans l'absolu», a-t-il dit. «Mais on doit travailler ensemble sur notre société pour mettre en place un environnement qui éloigne les jeunes de ce projet, on peut dire, maléfique.» Il croit de plus que cette discussion est nécessaire, car il faut aussi protéger les Québécois de confession musulmane qui sont eux-mêmes victimes de harcèlement ou de violence.

Une discussion nécessaire M. Couillard veut notamment améliorer l'intégration des membres de cette communauté, pour éviter qu'ils ne se radicalisent, en favorisant l'éducation et l'emploi. Il a notamment dit qu'une reconnaissance des diplômes étrangers plus souple est sur la table et que sa ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, prépare actuellement une nouvelle politique d'immigration. Il a aussi félicité les musulmans du Québec pour leur dénonciation «rapide, ferme et non ambiguë» des meurtres commis à Ottawa et à SaintJean-sur-Richelieu et pour avoir reconnu qu'ils ont eux-mêmes un travail à accomplir, dont rectifier les propos déformés, mal transmis sur les préceptes pacifiques de l'islam.

«Il faut refuser les stéréotypes», a-t-il dit dans un discours rassembleur. L'imam Omar Kone est du même avis et croit que l'éducation est la clé pour éviter la violence. Mais il n'y a pas lieu de paniquer: la menace posée par des extrémistes au pays n'est pas si grande, car la vaste majorité des jeunes rejettent toute forme de radicalisation religieuse, explique-t-il. Mais un cas est toujours un cas de trop, juge-t-il. Les discussions avec les Québécois musulmans vont se poursuivre. «On arrive au bon moment. Il n'est pas trop tard», croit M. Couillard Source : Presse Canadienne

Existe-t- il une communauté musulmane ? Par Hassan Jamali*

Tout au long du processus de sélection d’un candidat à l’immigration, les agents du gouvernement du Québec et ceux d’Ottawa ne sont pas autorisés à poser la moindre question sur la religion, la race ou l’orientation sexuelle du candidat. Ils ne recrutent donc pas des musulmans, des juifs, des chrétiens, etc. mais des individus venant de tel ou tel pays, en fonction de leurs qualifications et des besoins du pays d’accueil. Une fois ici, ce principe est respecté pour tous les immigrants à l’exception des personnes issues des pays à majorité musulmane. Pire encore, ceux originaires du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie ont droit à un traitement spécial, dès qu’ils posent les pieds sur le terrain de l’aéroport, ils deviennent musulmans et sont identifiés par leur appartenance à un groupe religieux particulier ! Depuis le débat sur l’hidjab des années 90 et en passant par le débat sur les accommodements raisonnables et

dernièrement à la suite de l’assassinat de deux militaires canadiens par deux Canadiens fraichement convertis à l’islam, les responsables politiques (Couillard à leur tête) s’adressent à la « communauté musulmane » afin de protéger les membres de la « communauté » de la tentation intégriste ou terroriste. Il faut donc trouver des représentants de la « communauté musulmane » pour qu’ils crient haut et fort que l’islam est une religion de paix tout en brassant le slogan. : « Pas en mon nom ! ». Les médias ne cherchent pas loin, il existe quelques individus issues des pays du Maghreb qui ont décidé que l’identité maghrébine est exclusivement musulmane, point. Ils se sont donnés le mandat de parlent au nom de 250 000 musulmans vivants au Québec et originaires d’une trentaine de pays différents (avez-vous vu un sénégalais ou un pakistanais parler au nom de la « communauté musulmane » ?). Seules les organisations dominées par des Maghrébins organisent les conférencesdébats sur la violence au nom de l’islam, sans oublier en passant de dénoncer l’islamophobie galopante dont souffrent les membres de « leur

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communauté ».Ces personnes ne mentionnent jamais l’influence de l’islam politique très présent au Québec, ni les prêches dans les mosquées et dans les médias islamistes captés par voie de satellite dans les foyers, ni le discours qui sacralise la charia et le port de l’hidjab, hostile à la mixité et aux valeurs de la société de « débauche » qui les a accueillis. Ils ne mentionnent jamais que certains groupes et individus sont généreusement financés par des groupes inconnus du Moyen-Orient et des pays du Golfe pour propager l’islam wahhabite. Aucune mention de l’encadrement ou du recrutement des jeunes djihadistes à Montréal et ailleurs en Occident. Pourtant, la majorité des Maghrébins, qui travaillent d’arrache-pied pour trouver au Québec la place qu’ils méritent, sont modernes, démocrates et aucunement hostiles aux valeurs de la société d’accueil (les dernières élections en Tunisie ont démontré que les islamistes ne représentent que 25% des électeurs). Ces hommes et ces femmes sont devenus malgré eux les otages d’une minorité agitée et extrêmement

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visible qui revendique sans relâche des droits et des accommodements à caractère religieux, mettant souvent mal à l’aise, à la fois, les Québécois de souche et ceux issus de leurs pays d’origine et nuisant à leur intégration au marché du travail et dans la société en générale.. La responsabilité du gouvernement est de protéger les citoyens et de les traiter, non comme membres des communautés religieuses mais comme des citoyens dans une société de droit jouissent des mêmes droits, devoirs et privilèges. Je suis convaincu que tout accommodement à caractère religieux et toute reconnaissance, par l’État des groupes à caractère religieux sont un appui à un communautarisme dont certains individus tirent des profits énormes sur le dos des autres. *Hassan Jamali, auteur de Coran et déviation politique (Éditions Éditas) et coauteur de Religions et laïcité (Éditions Fides)

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Faits

Islamophobie à Québec

Trois des cinq mosquées de la Capitale Nationale profanées

Il y a une semaine de cela, des individus ont placardé des affiches islamophobes sur les façades de trois des cinq mosquées que compte la ville de Québec, Capitale Nationale. Il s’agit de la Mosquée de la Capitale, de la Mosquée de Québec (Limoilou) et du Centre culturel islamique de Québec (Sainte-Foy). L’inscription « Islam hors de chez moi » figurait, entre autres, sur ces affiches revendiquées par le mouvement Québec Identitaire. Selon Radio-Canada, qui a obtenu les images de la vidéo de surveillance de la Mosquée de la Capitale, deux hommes ont collé « des affiches sur la façade de l'immeuble de la rue Marie-del'Incarnation en pleine nuit ». Inquiétude

Pour l’imam Saïd El Amari, ces gestes à caractère islamophobes doivent être pris au sérieux. « Les gens sont quand même inquiets pour leur intégrité physique, pour leur interaction avec les gens dans la société. Les gens comme moi-même on va être plus attentifs, plus vigilants », confie-t-il à la même source. Ces faits surviennent peu de temps après les attentats meurtriers de SaintJean-sur-Richelieu et Ottawa, perpétrés par des jeunes extrémistes convertis à l’islam. « Ces derniers temps, on a un peu la tension à propos de ce qui est

arrivé sur Ottawa et Saint-Jean-surRichelieu. La tension monte, les esprits s'échauffent », confie Nabil Mouzouni, un résident musulman de Québec. Les résidents de Québec ont une « certaine susceptibilité » historique face aux différentes religions, affirme pour sa part Alain Bouchard, professeur et sociologue des religions, interrogé aussi par Radio-Canada.

Enquête Une enquête a été ouverte par le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ). « Pour le moment, on est encore en évaluation du dossier, à savoir s'il peut y avoir une incidence criminelle par rapport à ces documentslà qui ont été apposés sur les bâtiments », a fait savoir lundi la porte-parole du Service de police de la Ville de Québec,

Christine Lebrasseur. Le groupe Québec identitaire, qui rappelle le mouvement Génération identitaire en France, n’a pas encore donné d’explications par rapport à cette affaire. Source : Yabiladi.com

Des musulmans demandent au gouvernement d'agir L'Association des musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec (AMAL-Québec) ne croit pas que les messages haineux placardés sur trois mosquées de Québec en fin de semaine sont un acte isolé. Le regroupement constate que les gestes haineux envers la communauté musulmane sont en hausse au Québec et demande au gouvernement d'agir. De plus en plus fréquent… Haroun Bouazzi, le porte-parole de l'Association, s'inquiète de la situation. En plus des incidents visant des mosquées de Québec, un lieu de culte musulman de Saint-Jean-sur-Richelieu - celui que fréquentait l'homme qui a tué l'adjudant Patrice Vincent - a été ciblé par un ou des vandales, dans la nuit de dimanche à lundi. La vitrine de l'immeuble a été fracassée. Et ces incidents s'ajoutent à plusieurs autres, comme la profanation d'une mosquée à Saguenay avec du sang de

porc il y a un an et l'attaque d'une épicerie halal à Sherbrooke en février dernier. « Les communautés musulmanes ont besoin d'être rassurées, ont besoin de ne pas se sentir seules et se sentir faire partie de la nation québécoise », soutient Haroun Bouazzi. Selon lui, les élus doivent « prendre leurs responsabilités ». « Il va falloir que plusieurs ministères se mettent main dans la main pour pouvoir contrer ce phénomène qui ne fait que s'amplifier depuis 2007. Dans la dernière année, c'est rendu vraiment grave. » «Inacceptable!» dit M. Couillard Le premier ministre condamne ces gestes haineux. « Tout acte de violence ou d'agression sur des bases raciales ou religieuses est totalement inacceptable », déplore Philippe Couillard qui dit vouloir participer « à la recherche de

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solutions » avec la communauté musulmane. La ministre de l'Immigration Kathleen Weil a souligné qu'elle lancera sous peu une consultation publique qui portera sur la diversité et l'inclusion. La question musulmane fera partie de cette démarche. « Les gens sentent que le Québec est une société quand même ouverte et inclusive, mais comme toute société, il y a des risques, des barrières à défoncer, des mesures à prendre », souligne-telle. Les policiers en renfort AMAL-Québec demande également aux policiers d'enquêter sur les groupes islamophobes qui s'affichent sur les réseaux sociaux, comme Facebook. « On pense que la situation est grave. Il y a des réseaux identitaires d'extrême droite, de la même manière qu'il y en a actuellement en France, qui sont dans

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un état embryonnaire et il faut absolument s'intéresser à ce phénomène pour le contrer avant qu'il soit trop tard », selon Haroun Bouazzi. La ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, invite les responsables des mosquées à rencontrer la direction de leur service de police pour s'assurer d'une bonne surveillance autour du bâtiment. À Québec, le service de police confirme que les patrouilleurs porteront une attention spéciale aux abords des mosquées. Par ailleurs, l'enquête sur les messages haineux apposés sur les trois mosquées se poursuit. Les policiers n'ont toujours pas identifié les deux personnes que l'on voit en train d'installer des affiches sur la bande vidéo de la caméra de surveillance de la mosquée de la Capitale.

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Tendances

Nous serions tous de moins en moins violents et de plus en plus tolérants…

Mais cela n’empêche pas le racisme d’exister!

Des actes racistes, des meurtres commis par des désaxés, des témoignages qui mettent en lumière une culture du viol, « des décapitations sans scrupules et des répliques malavisées »… Ouvrir le journal peut donner l’impression de vivre dans un monde de fous.

Le monde dans lequel nous vivons change-t-il pour le meilleur ou pour le pire ? Vaste débat, par ailleurs propice aux opinions et aux interprétations. Max Roser a voulu rendre cette discussion plus concrète. Ce chercheur de l’Oxford Martin School - un groupe de recherche interdisciplinaire de l’Université Oxford qui se penche sur les enjeux et les possibilités du XXIe siècle - a créé OurWorldInData.org pour présenter les grandes tendances économiques, sociales et environnementales qui changent le visage de notre monde. Les preuves de Our World Data « Les preuves montrent que nous devenons moins violent et de plus en plus tolérant, que nous menons des vies plus saines, que nous sommes mieux nourris et que la pauvreté dans le monde est en rapide déclin. […] Il est facile d’être cynique à propos du monde et de soutenir que rien ne s’améliore jamais. Mais, heureusement, les données empiriques contredisent cette opinion. Nous croyons que, si cette vision négative de l’évolution du monde est si commune, c’est en partie dû à un manque d’information pertinente et compréhensible. Il est impossible de saisir comment le monde change en suivant les nouvelles du jour; les catastrophes se

produisent en seulement quelques instants, alors que le progrès est un processus lent qui ne fait pas les gros titres. Nous pensons qu’il est important de dire au plus vaste auditoire possible que les efforts techniques, académiques, entrepreneuriaux, politiques et sociaux ont bel et bien un impact positif. »

Mais aussi des contre-preuves… Mère de cinq enfants dont quatre sont Noirs, Francine Laplante partage-t-elle ce constat? Sans doute pas tout à fait. Récemment, elle racontait, dans La Presse +, à quel point elle apprécie de voir P.K. Subban être considéré comme une idole par des Québécois conquis. Pour sa part, au fil des ans, elle a dû faire face à des commentaires particulièrement dérangeants à propos de ses enfants, ce qui l’amène à conclure que « Eh oui, des racistes au Québec. Eh oui, des gens pleins de préjugés et de clichés encore de nos jours»… Et de citer quelques exemples : “ Ton fils est travaillant… pour un Noir ! ”, “ Aille le nègre, deux minutes de punition, envoye ! ” (dit par un arbitre de hockey mineur) ou, plus cruel encore : “ Dommage que ce ne soit pas un de tes p’tits Noirs qui a eu ça… ” (dit par une connaissance à l’hôpital, alors que mon fils [blanc] de 5 ans venait d’avoir un diagnostic de cancer) Il faut être petit, insensible et peu éduqué, de nos jours et dans une société si ouverte comme la nôtre, pour même penser et dire de telles atrocités. Pourtant, ce ne sont là que quelques exemples de tout ce que l’on peut entendre, partout. … Et des modèles

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PK Subban

«Qu’à cela ne tienne, maintenant nous avons P.K.. Un Noir. Une idole comme il ne s’en fait plus. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me fait un petit velours que P.K. soit devenu cet été le joueur le mieux payé de tous les temps du Canadien ! L’organisation reconnaît en lui un

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champion parmi les champions. Un naturel, comme on dit. Une inspiration pour toutes les générations» conclut, non sans philosophie, Mme Laplante. Acceptons-en l’augure…

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Citoyenneté

Action Citoyenne Saint Michel

Participer, agir et partager Ce n’est pas toujours au niveau national que se développe l’actualité québécoise. Les arrondissements et les quartiers peuvent, et bien plus souvent qu’on pourrait le croire, receler des actions remarquables. Ainsi en est-il du district de Saint Michel, partie intégrante de l’arrondissement montréalais de Villeray - Saint Michel - Parc Extension. Ce 9 novembre 2014, nous étions conviés à un cinq-à-sept dans ce quartier, ilot de chaleur, pauvre parmi les pauvres, souffrant plus que sa part de chômage. À la faveur de cet événement, nous allions cependant découvrir un quartier plein de chaleur humaine et de volonté d’agir. En présence de M. Franz Benjamin, élu de Ville du district de St Michel et président du Conseil de la Ville de Montréal, de Mme Annie Samson, mairesse de Villeray-Saint Michel-Parc Extension, VP du Comité Exécutif de la Ville Montréal en charge de la sécurité publique et des services aux citoyens, de M. David Heurtel, député de Viau, ministre du développement durable, de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques et du alors tout récemment élu à la fonction de commissaire scolaire M. Mohamed Maazami; une trentaine de résidents du quartier, ayant en commun leur origine et leur identité maghrébine, fêtaient un anniversaire : celui de la création de leur association : Le Groupe Action Citoyenne Saint Michel. En vérité, cette association n’avait tenu son assemblée générale constitutive que quelques jours, très exactement le Jeudi 23 octobre de l’année 2014. Mais, agissant en association de fait depuis le mois de novembre 2013, la rencontre célébrait tout autant des réalisations citoyennes remarquables et désormais reconnues. Exposé sur les objectifs, activités et réalisations M. Hanfaoui rappelle que l’initiative qui a mené à la constitution du Groupe Action Citoyenne Saint Michel, a résulté de la volonté d’un certain nombre de

résidents du quartier de mobiliser leur communauté afin de donner un plein sens à leur choix de vivre ici, notamment en exprimant, par des actes, leur volonté de participer à vie publique, sociale et politique, dans le quartier. Il précise que, de ce fait, avant de créer une structure formelle, il importait aux participants à la réflexion, d’identifier les principaux besoins de la communauté et d’apporter des réponses concrètes à quelques-unes de ses attentes, le tout en étroite collaboration avec les élus, administrations et associations du quartier. Le Groupe à ainsi pris part à 4 campagnes électorales – une législative partielles, une municipale, une législative générale et une scolaire– à travers une action de sensibilisation des membres de la communauté à la nécessité de la participation politique et l’inscription sur les listes électorales, et une action pour la participation effective des personnes inscrites aux différents scrutins organisé. «Le nombre des membres de notre communauté inscrits sur les listes électorales s’est ainsi accru de 50% et les taux de participation aux consultations ont figuré parmi les plus élevés enregistrés au Québec» a ainsi pu déclarer Ahmed Hanfaoui, président de l’association. Abdallah El Beqqal, secrétaire général rajoute, pour souligner la crédibilité gagnée par l’association, que «Le GAC a par ailleurs tenu, a un rythme mensuel, 11 rencontres d’échanges et de concertation avec les élus représentants le quartier de St Michel au niveau des différents paliers de gouvernement». Mais les choses ne s’arrêtent pas là : «nous avons également pu initier des démarches dont le résultat à permis de répondre à des besoins réels et concrets de la population, comme par exemple, l’introduction du Programme PELO (Programme d’enseignement des langues d’origine) dans des établissements scolaires du district et nous nous avons participé à un événement qui s’avérera sans doute déterminant dans l’avenir du quartier : Le Forum

économique St Michel, initié par MM. Heurtel et Benjamin».

tribution à la lutte contre les changements climatiques.

Programme 2014 M. Mohamed Zallag, membre du Conseil d’administration préfère pour sa part parler d’avenir. «Ce qui est fait est déjà fait. Alors concentrons-nous sur ce que nous pourrions faire. Nous avons à cet égard un programme 2014 que nous voulons mener à terme». Ce projet comporte trois actions : Une «Action de décloisonnement ethnoculturel» La population du quartier Saint Michel est constituée de membres de plus de 80 groupes ethnoculturels qui cohabitent sans se connaître et qui, même s’ils font face aux mêmes défis, ne collaborent pas forcément. Le projet «Action de décloisonnement ethnoculturel» vise ainsi, tout au long de l’exercice, en des contacts et rencontres avec les diverses associations aux fins d’étudier la possibilité de partenariats et d’activités communes. Il comporte également un volet relations institutionnelles (poursuite des rencontres avec les élus, rencontres avec les fonctionnaires de l’arrondissement, présence aux sessions du Conseil municipal, etc.) Un projet de verdissage pour l’embellissement du quartier et sa con-

Entamé fin septembre 2014, ce projet a consisté dans sa première phase en une étude de la nature des sols, les types de plantations adaptées, la sensibilisation des résidents à la nécessité de lutter l’«îlot de chaleur» de St Michel et l’étude de faisabilité. La réalisation en est prévue avant la fin de l’année 2015. Un projet «conditionnement et éducation physique et sportive» pour jeunes et aînés L’étude de contenu et de faisabilité de ce programme est en cours en partenariat avec des spécialistes reconnus en éducation physique et sportive et en préparation athlétique. Pour Mohamed Zallag, ce programme n’exclut aucunement la participation de l’association aux actions pour le quartier, initiées par d’autres organismes ou instances. « Nous nous mobiliserons pour tout ce qui peut servir notre quartier : la deuxième édition du Forum économique, le projet de relance du Petit Maghreb ou le projet de revitalisation de l’avenue Jarry.»

Le Conseil d’administration du GAC Saint Michel Le Conseil d’administration du GAC Saint Michel est ainsi constitué : -Président : Ahmed Hanfaoui, responsable Éducation, porte-parole du GAC St Michel -Secrétaire Général : Abdallah Elbeqqal -Trésorier : Bouchaib Mammouh Membres : - Mohamed Zallag, responsable activités culturelles et sportives - Meriem Bouzidi, responsable Genre - Mohamed Moukrim, responsable Nouvelles générations - Nour Zirat, responsable Communications - Essakhi Bouzid, co-responsable Éducation - Abdelghani Dades, responsable relations publiques

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Mobilité

Immigration

50 % des demandes de travailleurs qualifiés ont été refusés en 2014

D’ici 2021, on estime que le Québec devra trouver environ 1 million de travailleurs qualifiés pour combler les emplois et les départs à la retraite. Or, selon un document obtenu par Le Devoir, 52 % des demandes d’immigration des travailleurs qualifiés ont été rejetées ou refusées entre le début de l’année et le 30 septembre 2014. En 2013, seulement 35 % des demandes avaient plutôt subi le même sort.

«Une hausse troublante» L’Association québécoise des avocats et des avocates en droit de l’immigration (AQAADI) estime que cette hausse de refus est « très troublante. » La plupart des demandes d’immigration des travailleurs qualifiés sont souvent rejetées pour des motifs jugés « injustifiés et futiles. » « On demande des documents qui n’existent pas, on refuse pour un oui et un non, pour une virgule mal placée, pour un sceau mal traduit et au lieu de donner une chance au candidat, on rejette son dossier », déplore le président de l’AQAADI, Jean-Sébastien Boudreault. En fait, selon les documents obtenus, le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion a rejeté 37 % des 19 300 dossiers examinés et refusé 15 % des dossiers en date du 30 septembre 2014. En 2013, 18 % des 24 500 dossiers examinés avaient été rejetés et 17 % refusés pour l’ensemble de l’année 2013. M. Boudreault explique que les agents socio-économiques du ministère rejettent les dossiers, avant même qu’ils soient analysés, dès qu’un document est non conforme ou manquant. Si le dossier est analysé, les agents peuvent le refuser si le candidat n’obtient pas les points requis (en matière de langue par exemple) pour être admissible au Québec. Les motifs de rejet « Le pire, c’est le rejet des demandes. On peut rejeter un dossier parce que le sceau est en français et en arabe et on

demande à ce que la partie en arabe soit traduite. Mais elle l’est déjà, pourquoi devrait-on la retraduire ? » déclare Me Boudreault. Des exemples comme celui-ci, l’AQAADI en a recensé plus d’un au cours des derniers mois. Des avocats consultés par les médias montréalais ont noté que des dossiers de travailleurs étrangers ont été rejetés parce que des sceaux du gouvernement étrangers comportaient seulement des symboles. Des demandes ont été rejetées parce que des documents originaux ont été fournis plutôt que des copies certifiées conformes. Des dossiers ont aussi été rejetés parce que les candidats n’ont pu soumettre les relevés de notes certifiés de leurs études secondaires, alors qu’ils ont des diplômes universitaires.

«Un zèle excessif»… « On fait un zèle excessif qui prive le Québec d’excellents candidats à l’immigration. Parce qu’il ne faut pas se mettre la tête dans le sable, on en a besoin de cette force qualifiée »,souligne M. Boudreault qui ajoute que plus de 50 % des dossiers de gens d’affairesont aussi été refusés ou rejetés depuis le début de l’année. À vrai dire, 35 % des demandes ont été rejetées et 19 % refusées. Cette situation inquiète l’AQAADI d’autant plus que la majorité des dossiers des gens d’affaires sont des investisseurs qui paient 10 000 $ pour leur demande depuis le 1er août 2013. « Ces immigrants amènent de l’argent, mais on les rejette sur des détails techniques et en plus, on encaisse les 10 000 $», indique Me Boudreault qui trouve que cette façon de faire est quasiment de « l’enrichissement injustifié. » Il rappelle que ces gens d’affaires sont multimillionnaires et ne viennent pas au Québec « voler des emplois », comme le veut la croyance populaire, mais bien pour investir dans l’économie d’ici. « Si on ne fait pas les choses comme du monde, on risque de perdre des ressources importantes. Les cerveaux vont aller

ailleurs, dans des pays où il est plus facile d’immigrer parce que la compétition est féroce », dit-il. Ou des règles resserrées? Au ministère de l’Immigration, le porteparole Jonathan Lavallée reconnaît que les règles d’acceptation des dossiers d’immigration des travailleurs qualifiés et des gens d’affaires ont été resserrées ces dernières années. Dans la foulée du rapport du Vérificateur général publié en 2010-2011, le gouvernement a revu ces règles après que des lacunes ont été relevées. « Il a fallu être plus rigoureux et uniforme », mentionne M. Lavallée. « S’il manque un document ou s’il n’est pas conforme, ils ont 90 jours pour le fournir, sinon le dossier est fermé », dit-il en ajoutant que les agents évaluent tout de même les dossiers au cas par cas. Me Boudreault précise que seuls les travailleurs qualifiés et les gens d’affaires dont les dossiers sont refusés bénéficient de 90 jours pour faire une demande de révision administrative. Ils n’ont, par contre, que 60 jours pour

faire parvenir les documents manquants. « Mais quand les dossiers sont tout de suite rejetés, il n’y a aucun recours à part aller dépenser des milliers de dollars en Cour supérieure. Et les travailleurs qualifiés, ce ne sont pas nécessairement des travailleurs fortunés qui ont les moyens de s’embarquer dans une bataille juridique », note-t-il.La plupart des travailleurs qualifiés sont issus de la classe moyenne des pays en émergence tels que la Chine, l’Iran, l’Algérie ou encore des pays d’Afrique de l’Ouest. Le porte-parole du ministère tient toutefois à dire que le gouvernement du Québec va accueillir encore cette année environ 50 000 immigrants. M. Lavallée souligne aussi que, dans le plan annuel de l’immigration pour 2015, « la part de l’immigration économique représentera 65 % de l’ensemble des immigrants, soit la même proportion que celle ciblée pour 2014 ». Dans ce plan, le nombre de travailleurs qualifiés se situerait entre 25 500 et 27 000 et il y aurait entre 5000 et 5200 immigrants acceptés parmi les gens d’affaires.

Émigration

Ces jeunes travailleurs québécois s'exilent… De plus en plus de jeunes de l'Est du Canada - et surtout du Québec - en quête de travail ont pris la décision de s'exiler vers l'Ouest du pays au cours de la dernière décennie, révèle une nouvelle étude de l'Institut Fraser.

Intitulé «Allez vers l'Ouest, jeunes adultes», le document récemment dévoilé dresse un portrait peu élogieux du Québec et de l'Ontario, où les occasions pour les jeunes travailleurs sont rares en raison de la situation

économique peu reluisante de ces deux provinces. Ainsi, selon le groupe de réflexion de droite, entre 2003 et 2012, l'Alberta accueilli 60 855 travailleurs âgés entre 25 et 34 ans, suivi de la ColombieBritannique (10 643) et de la Saskatchewan (581). À l'inverse, toutes les autres provinces ont vu des jeunes s'exiler, principalement pour aller travailler ailleurs.

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L'Ontario, où 27 451 résidents âgés entre 25 et 34 ans ont quitté, arrive en tête de liste, suivi du Québec, avec 24 355 personnes.

L'étude souligne également que le taux de chômage moyen entre 2004 et 2013 chez les jeunes de ce groupe d'âge était notamment de 4,2 pour cent en Alberta, comparativement à 7,3 pour cent au Québec et 7,1 pour cent en Ontario. L'Institut Fraser dit avoir réalisé son

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classement en compilant certains indicateurs économiques des 10 provinces, comme le taux de chômage, le revenu moyen ainsi que les investissements privés. Son étude souligne que Terre-Neuveet-Labrador est la province de l'Est qui semble montrer des signes de reprise, entre autres grâce à une augmentation des investissements privés Source; Presse Canadienne

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Emploi

Le chômage en baisse au Canada … …sauf au Québec et en Alberta Le chômage en baisse au Canada sauf au Québec et en Alberta Le Québec et l'Alberta sont les deux seules provinces où le taux de chômage a augmenté au Canada au cours du dernier mois, selon les données de Statistique Canada. Le taux de chômage est passé de 7,6 % à 7,7 % au Québec, en octobre, pendant qu'il atteignait son plus bas niveau depuis 2008 dans l'ensemble du Canada (6,5 %). La hausse du taux de chômage plombe ainsi une des promesses électorales du premier ministre québécois Philippe Couillard, qui martelait que son gouvernement créerait 250 000 emplois en cinq ans. Or, il s'est perdu 30 000 emplois au Québec au cours de l'année dernière. « On a de petits gains d'emplois à temps partiel et beaucoup de pertes d'emplois à temps plein, explique M. Couillard. Et, c'est une tendance qu'on observe depuis plusieurs mois ailleurs également. » « Un chiffre négatif ce mois-ci ce n'est certainement pas une bonne nouvelle », a convenu le président du Conseil du trésor, Martin Coîteux. « C'est une situation qui nous préoccupe bien entendu. » Comment «Inverser la tendance»? « Ce qui est important ici, c'est de ren-

verser la tendance, avance M. Coiteux. Les pertes d'emplois des 18 mois précédents ont été très importantes aussi. Il faut renverser la tendance.

L'investissement privé a commencé à augmenter au deuxième trimestre cette année alors qu'avant il avait diminué pendant une année et demie. Ce n'est pas suffisant, il faut continuer, il faut

persister, il faut aller de l'avant. » Le président du Conseil du Trésor soutient que le gouvernement doit mettre en place un climat propice à

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L’opposition réclame un plan de relance Les partis d’opposition à l’Assemblée nationale blâment le gouvernement Couillard pour les quelque 80 000 emplois perdus au Québec depuis le début de l’année.

Le Parti québécois estime que «l’effet libéral» sur l’économie est «catastrophique». Selon le porte-parole péquiste en matière d’emploi, Dave Turcotte, les mesures d’austérité du gouvernement frappent l’économie de plein fouet. M. Turcotte soutient que le gouvernement Couillard réduit les dépenses sans réfléchir et qu'il n’agit pas pour faire croître les revenus. Dave Turcotte presse le gouvernement libéral de déposer un plan de création d’emplois dans les plus brefs délais. De son coté, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, souhaite que le premier ministre

Philippe Couillard prenne en main le dossier de l’économie et qu’il dépose rapidement un plan de relance. M. Legault soutient que, durant la dernière campagne électorale, les libéraux ont tenté de faire croire qu’ils créeraient 250 000 emplois pendant leur mandat, dont 31 000 d’ici la fin de 2014. Le chef caquiste souligne que, depuis qu’ils sont au pouvoir, 82 000 emplois à temps plein ont été perdus, alors qu’il s’en est créé 50 000 en Ontario et 130 000 dans le reste du pays. Le porte-parole de la CAQ en matière d’économie, André Lamontagne, affirme qu'un plan de relance économique est urgent, parce que le Québec ne rattrapera jamais son écart de richesse avec le reste du Canada si les emplois continuent de disparaître à cette vitesse.

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Anniversaire

Le chômage en baisse au Canada … …sauf au Québec et en Alberta Suite de la page 13 l'investissement privé, qui lui, créera de l'emploi. Outre la relance de l'investissement privé, M. Coiteux souligne les résultats des exportations québécoises. « On a de très bonnes statistiques sur les exportations, explique-t-il. Avec le retour de l'investissement et avec la poursuite de cet élan des exportations, on a totalement confiance que les emplois vont être au rendez-vous. » M. Coiteux souligne que plusieurs mesures annoncées par son gouvernement lors du dernier budget contribuent à relancer l'économie. Il souligne l'allègement du fardeau fiscal des PME [petites et moyennes entreprises] et la relance du Plan nord qui auront des impacts positifs au cours « des prochains trimestres et des prochaines années », selon lui. L'opposition officielle à l'Assemblée nationale déplore les pertes d'emplois subites par le Québec au cours du mois d'octobre et exhorte le gouvernement libéral à appuyer le développement économique et la création d'emplois. Le Parti québécois (PQ) attribue notamment les mesures d'austérité pour expliquer les pertes d'emplois et la hausse du taux de chômage.

« Le gouvernement réduit les dépenses sans réfléchir et il n'agit pas pour faire croître les revenus », déplore le porteparole de l'opposition officielle en matière de Finances et de Revenus, Nicolas Marceau. « Il n'a pas de plan de développement économique ni pour la création d'emplois, et le Plan Nord est à la dérive. Récemment, Desjardins et la Banque Nationale ont confirmé la détérioration des perspectives économiques depuis l'arrivée du gouvernement libéral, révisant à la baisse leurs prévisions pour 2014 et 2015. » En Alberta, malgré une hausse d'un dixième de point de pourcentage en octobre, le taux de chômage y demeure bien en deça de la moyenne canadienne. Le taux de chômage albertain est passé de 4,4 à 4,5 %. Statistiques canadiennes Les statistiques canadiennes sont toutefois plus encourageantes que les données québécoises. Il s'est créé 43 000 emplois en octobre dans l'ensemble du pays entraînant le taux de chômage à la baisse de 0,3 point de pourcentage. Au cours des 12 mois précédents la fin octobre, il s'est créé 182 000 emplois au pays, générant une hausse de 1 %. De plus, les deux tiers de cette hausse de l'emploi sont attribuables à la croissance enregistrée au cours des deux derniers mois de la période, soit septembre

et octobre. L'emploi à temps partiel a toutefois augmenté davantage (3 %) que l'emploi à temps plein (0.6 %). Le nombre d'heures travaillées a légèrement augmenté (0,4 %) au cours de la même période. La progression de l'emploi est entière ment attribuable aux Canadiens de 25 à 54 ans et les femmes de cette braguette d'âge sont majoritairement responsables de la hausse.

Les secteurs du commerce de détail et de gros, le secteur de la finance, des assurances, de l'immobilier et de la location, de même que le secteur de la fabrication et des services d'enseignement ont connu une progression au cours du mois d'octobre. La progression de l'emploi s'est fait sentir dans le secteur privé et dans le milieu des travailleurs autonomes alors que le secteur public a connu une diminution de son nombre d'employés. Source : Radio Canada

Forum et dialogues sur les travailleurs étrangers temporaires au Québec Dans la suite de ses activités d'échanges interculturels, RIFE, Rencontre Interculturelle des Familles de l'Estrie, vous invite au forum Dialogues sur les travailleurs étrangers temporaires au Québec. L'activité est soutenue par le programme de Maîtrise en médiation interculturelle de l'Université de Sherbrooke. Le forum vise à présenter la réalité de ces travailleurs temporaires très souvent en milieu agricole, présents dans nos régions mais méconnus tant de nos organismes que de nos institutions et de nos populations locales. On a parlé des travailleurs agricoles étrangers lors de l'été 2014 pour déplorer les mesures du gouvernement fédéral qui ont limité la venue de plusieurs d'entre eux et qui ont eu un impact sur leurs employeurs et sur

notre économie locale.

Mais en plus de cet enjeu économique, quelles sont les réalités quotidiennes vécues par ces travailleurs? Quels sont leurs droits et comment y ont-ils accès? Comment vivent-ils les séparations avec leur famille et comment ces familles s'organisent-elles durant leur absence? À quels organismes peuventils s'adresser pour obtenir de l'aide? Qui sont-ils, ces travailleurs invisibles de nos régions? Pour répondre à ces questions, le programme du forum offre des interventions riches, internationales et multidisciplinaires instaurant des dialogues entre les chercheurs académiques, les militants et les travailleurs temporaires. Au programme Animée par Linamar Campos Flores

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(membre de RIFE, médiatrice interculturelle et doctorante), la rencontre suivra le programme suivant : - Eugénie Depatie Pelletier, chercheure, "La violation étatique des droits fondamentaux au Québec: le cas des travailleurs migrants temporaires". - Gail Mummert, professeure chercheure Mexique, "Auto-évaluation d'une intervention multi-générationnelle auprès des membres fragilisés des familles migrantes qui restent au Mexique" - Aracelli De Anda, membre de RIFE, expérience d'accompagnement bénévole des travailleurs migrants temporaires dans la région de Sherbrooke À ces interventions succéderont deux présentations vidéo :

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- "Bons pour travailler... Pas pour les accompagner" de Linamar Campos Flores, étudiante au doctorat. - "Ateliers pour vivre sainement la séparation familiale" de Gail Mummert. Une table ronde, des témoignages de travailleurs migrants temporaires et de militants de défense de leurs droits et des échanges avec le public compléteront le forum qui se déroulera le vendredi 21 novembre 2014 de 17h à 20h à l’Agora du Carrefour d'information (premier étage du pavillon central B1) Université de Sherbrooke 2500 Bd de l'Université. L’entrée est gratuite. Informations : rife2007@yahoo.fr

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Métropole

Un nouveau Montréal à l’horizon 180 projets pour relancer la cité On aura rarement vu autant de gens d’affaires, d’universitaires, de politiciens et de citoyens réunis sous un même toit et autour d’une même cause.

ment vu ça, comme formule. Il ne s’agit pas de projets du haut vers le bas […] On a privilégié la démarche contraire, et elle est beaucoup plus porteuse. »

L’événement « Je vois Mtl » a permis le 17 novembre 2014, d’identifier 180 projets pour relancer la métropole, que ses instigateurs promettent de concrétiser. En réponse aux sceptiques qui n’y voient que des paroles en l’air, le maire Denis Coderre s’est engagé à créer un bureau de suivi impliquant l’ancienne ministre péquiste Diane De Courcy. « À partir de maintenant, je vous ai à l’œil », a lancé le maire Coderre au moment de recevoir le livre énumérant tous les engagements que ses signataires devront honorer au cours des prochaines années, selon un échéancier établi. Il a du même coup annoncé que l’ex-ministre de l’Immigration, Diane De Courcy, serait étroitement associée au bureau de suivi des projets qu’il entend mettre sur pied. « J’ai peut-être des défauts, mais je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. Donc, ça va se faire », a-t-il ajouté.

Parmi les nombreuses thématiques abordées au fil des ateliers, on compte notamment la valorisation de Montréal en tant que ville universitaire, sa place dans le monde, son statut de métropole culturelle ou encore l’économie sociale qui s’y manifeste sous toutes les formes. «Aujourd’hui, c’est une vaccination contre le cynisme, affirme le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc. Il faut ramener le débat dans le concret pour éviter que les gens aient l’impression qu’il s’agit d’un show de boucane. »

Brassage d’idées Le maire Coderre a pris la parole au terme d’une journée d’échanges hors du commun aux quatre coins de la Place des Arts. Ce ne sont pas 1000 personnes, comme prévu, mais bien 1500 qui ont finalement participé au brassage d’idées proposé par le président de BMO Groupe Financier, Jacques Ménard, et par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) pour donner un « nouvel élan » à Montréal. À tour de rôle, des leaders de tous les horizons, politique, économique, social et communautaire, ont d’abord soumis à leurs pairs près de 200 projets, gros ou petits, connus ou tout à fait inusités. La majorité d’entre eux ont ensuite accepté de signer un engagement officialisant leur volonté de passer à l’action dans les délais prévus. « C’est un événement important dans l’histoire de Montréal et du Québec contemporain, a déclaré le premier ministre Philippe Couillard dans le discours de clôture de l’événement. On a rare-

Heureusement, souligne le commissaire aux célébrations du 375e anniversaire de Montréal, Gilbert Rozon, 2017 devient le point de convergence de plusieurs initiatives. « Ça nous donne une date butoir, mais ce n’est pas la fin. Il faut ajouter des étages à l’édifice montréalais avec des projets qui vont durer et se répéter. Il faut que 2017 soit un tremplin, pas une falaise », dit-il. Sept œuvres monumentales Répartis sur plusieurs étages de la Place des Arts, des petits groupes se sont réunis en ateliers pour discuter des projets qui ont été soumis au cours des derniers mois. Volontairement, les organisateurs ont composé des groupes réunissant des participants aux horizons différents. De cette disparité, on voulait faire émaner des idées originales. Pour discuter du « parcours-relais » entre l’aéroport et le centre-ville, un projet piloté par la Banque Nationale, il y avait notamment une ingénieure, un architecte-urbaniste, anthropologue, une mécène et un spécialiste de la publicité. Le projet consiste à installer sept œuvres monumentales le long de l’autoroute, des arbres géants. « On dit que Montréal est une ville de design, mais ça ne paraît pas quand on sort de l’aéroport », a commenté Lise-Anne

Amyot, vice-présidente à la Banque Nationale, avant de lancer la discussion. Le projet est encore en gestation. Il faudra d’abord trouver des mécènes pour financer chaque œuvre. Les idées jaillissent. On comprend vite qu’il s’agit d’un projet passablement coûteux et que de telles œuvres ne pourront faire totalement oublier les chantiers et les cônes orange qui parsèment ce chemin de la « honte ». Les projets discutés étaient hétéroclites. En après-midi, le « dragon » Alexandre Taillefer a présenté son projet de taxi vert qui conduira, espère-t-il, à la création d’une mutuelle du taxi pour dépoussiérer cette industrie et remplacer la flotte actuelle par des véhicules électriques. Quelques étages plus bas, des participants s’intéressaient plutôt aux ruelles. Le Regroupement des éco-quartiers a proposé de créer quatre parcours en connectant des ruelles, verdies ou non aménagées, pour favoriser la pratique d’activités comme le jogging, la marche nordique ou la cardio-poussette. Un « Réseau des ambassadeurs du Grand Montréal »

Dans un autre registre, Louis Arsenault, vice-président Attraction de talents, promotion et communications chez Montréal international, a lancé l’idée d’un « Réseau des ambassadeurs du Grand Montréal » afin d’attirer les étudiants, travailleurs étrangers et touristes tout en aidant les entreprises d’ici à exporter à l’étranger. D’autres projets, qui n’étaient pas encore au point, ont été débattus dans la « zone lab ». C’est le cas notamment du projet de navette d’autobus électriques et de funiculaire d’Axio Stratégies qui préconise un meilleur accès au mont Royal. Ce foisonnement d’idées a conduit à la sélection, en fin de journée, de 180 projets qui pourraient se réaliser. Le rideau à peine tombé, Michel Leblanc n’a pas écarté l’idée de répéter l’expérience. « Est-ce qu’on aura un «Je vois Mtl 2». Est-ce que ce sera un «Je vois Mtl» tous les deux ans? C’est prématuré de le dire. Mais on ne laissera pas tomber de bons projets qui émergeraient dans quelques mois », a-til dit.

Une nouvelle conquête signée Denis Coderre

Richard Bergeron entre au comité exécutif Le maire Denis Coderre a annoncé que Richard Bergeron se joint au comité exécutif, l’équivalent du conseil des ministres au niveau municipal. M. Bergeron sera notamment responsable d’établir la stratégie d’implantation d’un SLR au centre-ville.

Bergeron était sur le point d’être démis de ses fonctions par sa formation quand cette dernière a appris que son chef avait lui-même entamé des démarches auprès du maire Coderre pour se faire admettre au sein du comité exécutif.

L’ancien chef et fondateur du parti Projet Montréal avait quitté ses fonctions en octobre dernier pour rester simple conseiller dans l’arrondissement de Ville-Marie.

Cette participation de M. Bergeron au comité exécutif est rendue possible sans écarter personne depuis que le ministre des Affaires municipales a modifié la Charte de la ville qui stipule que le comité exécutif doit comprendre entre 7 et 11 membres.

Selon les media montréalais, M.

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Richard Bergeron et Denis Coderre

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Quotidien

Comment survivre à l’hiver québécois en une leçon…

«Surtout, ne restez pas confiné à l’intérieur. Je vous souhaite un excellent hiver. Profitez-en et faites de belles découvertes ; vous verrez, après votre premier hiver ici, vous serez séduits.» Ces mots encourageants, Pauline Perrotte les adresse aux néo-Québécois en provenance du Maroc, de l’Inde, de la Syrie et de la République dominicaine - entre autres pays - qui s’inscrivent au cours d’«initiation» à l’hiver québécois qu’elle donne, depuis quelques semaines, dans divers quartiers de Montréal, rapporte le quotidien The Globe and Mail.

Premier test d’intégration «Ces personnes entendent parler des blizzards et des tempêtes de verglas, et ils se soucient alors pour leurs familles et leurs enfants. Nous essayons de les rassurer et de leur dire que l’hiver est une saison magnifique», explique la Française d’origine, établie dans la métropole depuis l’an dernier… juste à temps pour l’un des hivers les plus rigoureux (on s’en souvient tous) des dernières années ! Bien avant les difficultés de se trouver un emploi et les impôts élevés, le climat - et plus précisément les hivers rigoureux - décourage, dans une proportion de 27 %, les immigrants qui s’installent en territoire canadien, dévoile un sondage mené en 2007 par Statistique Canada. Un fait que confirme Mme Perrotte : «L’adaptation à l’hiver est le premier test d’intégration pour eux», indique celle qui travaille pour l’organisme communautaire Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants (CANA). Cours d’initiation à l’hiver Durant sa formation d’une durée de 90 minutes, elle déboulonne plusieurs mythes et prodigue des conseils pour permettre aux néophytes de s’adapter le mieux possible à la blanche saison. «Tous les matins, vérifiez la météo

avant de partir. Prenez en compte le fameux facteur éolien. Portez toujours une tuque ou un chapeau, une écharpe, ainsi que des gants ou des mitaines», recommande la professeure à ses «élèves»… dont certains portent déjà un parka ou une tuque même s’ils se trouvent dans un local chauffé. Puis, un regard d’épouvante se lit sur certains visages lorsque Pauline Perrotte présente une photo montrant des mains gelées, aux doigts boursouflés. «Je suis désolée de vous montrer cette image. Mais si vos mains sont exposées trop longtemps au froid, vous ne sentirez plus vos doigts», explique-t-elle. Néanmoins, pour rassurer ces personnes qui n’ont, pour la majorité, jamais vu ne serait-ce qu’un flocon,

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Madame Hiver s’empresse d’énumérer les joies qu’apportent le «pays» chanté par Gilles Vigneault. «Le défilé du père Noël, le patinage sur glace, l’Igloofest, le ski de fond, le Carnaval de Québec…» Paroles d’immigrants *«Chez moi, j’ai entendu dire que l’hiver québécois était aussi froid qu’un réfrigérateur.»- Ricardo Roldan (Venezuela), nouvel arrivant *«Dans mon pays, quand le soleil brille autant et que le ciel est bleu, ben, on va à la plage…!»- Patrick Dumont (île Maurice), qui a déjà goûté à l’hiver québécois… et qui se souvient avoir déjà sorti les poubelles en short et en sandales, dans la neige, lors d’une belle — mais glaciale — journée ensoleillée.

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*«Nous n’avons pas de neige en Égypte. Je me demandais : après une chute de 30 cm de neige, que fait le gouvernement ? Comment les voitures circulent-elles dans la rue ? Comment les gens font-ils pour marcher sur les trottoirs ? J’ai hâte de voir par moi-même.» Mohammed Barakat (Égypte), nouvel arrivant. Il affirme avoir préalablement regardé des vidéos de tempêtes de neige sur YouTube, histoire de s’en faire une meilleure idée. *«Vous êtes bien organisés, au Canada, avec les arrêts d’autobus situés à quelques pas des stations de métro. De cette façon, pas besoin d’attendre à l’extérieur, au froid.» Ionna-Livia Preda (Roumanie)

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Transport

Illégal et déloyal

Uber débarque à Montréal…

avec pour objectif d’étouffer la concurrence à tout prix et par tous les moyens Le 29 octobre dernier, on apprenait qu’un service de transport de personnes, opérant au moyen d’une application pour téléphone intelligent mais surtout en totale illégalité, avait fait irruption à Montréal , ramenant ici des méthodes inquiétantes, déjà mises en pratique dans 180 autres villes à travers le monde, non sans dégâts et luttes, juridiques et autres. Contestée par les taxis - que son patron et fondateur Travis Kalanick n'hésite pas à publiquement insulter - et observée de près par les régulateurs un peu partout dans le monde, la société de transport est de nouveau dans l’œil du cyclone. En cause: des mémos internes, publiés par le site américain The Verge, détaillant ses méthodes plus que douteuses pour anéantir Lyft, son principal concurrent américain. Depuis des mois, les deux start-up rivales se livrent une lutte sans merci pour conquérir de nouveaux clients. Dans de nombreuses villes américaines, cela passe par des baisses de prix fréquentes, le plus souvent par l'intermédiaire d'une réduction des commissions qu'elles prélèvent sur chaque trajet. A ce petit jeu, Uber dispose d'un avantage de taille: un trésor de guerre de plus d'un milliard de dollars qui lui permet, par exemple, d'opérer à perte à San Francisco. Une tactique qui s'apparente à de la concurrence déloyale - et encore plus face aux taxis. Chauffeurs débauchés Deuxième terrain d'affrontement: les chauffeurs particuliers conduisant leur propre véhicule. Uber et Lyft ont tous deux sans cesse besoin de recruter pour accompagner la croissance de la

demande. Mais la tâche n'est pas aisée. Et il est finalement plus facile de débaucher les chauffeurs des services concurrents. Les deux sociétés multiplient ainsi les avantages, souvent financiers, pour les convaincre. Mais les choses vont parfois plus loin. En début d'année, Uber avait ainsi dû s'excuser après une campagne "trop agressive" visant Gett, une start-up

présente à New York. La société avait commandé puis annulé une centaine de voitures, afin de récolter les numéros de téléphone des chauffeurs. Elle les avait ensuite contactés pour essayer de les attirer. Ces excuses ne signifient pas pour autant qu'Uber ne cherche plus à recruter chez ses rivaux. Les documents publiés par The Verge détaillent ainsi un programme baptisé SLOG. Ce programme est destiné à recruter les

chauffeurs de Lyft. Il repose sur des travailleurs indépendants dont le rôle consiste à appeler une voiture puis de profiter du trajet pour vanter les mérites du service rival. Pour éviter d'être repérés, ils utilisent des téléphones portables et des numéros de cartes de crédit fournis par Uber. Ils communiquent par message pour ne pas solliciter les même chauffeurs deux fois, et ainsi limiter les risques de dénonciation.

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Journalistes attention!

Uber vous guette… Ce n’était pas forcément là une bonne nouvelle. Et de ce fait, comme ailleurs à travers, les articles paru dans les média ne faisait pas tous bonne presse à cette compagnie - mais est-ce une entreprise? - qui se donne pour nom Uber.

foi ni loi.

Les media ont ainsi plus souvent donné à ce propos la parole aux chauffeurs de taxi des quatre coins de la planète qui accusent l'entreprise de VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) de «tuer» leur profession et aux analystes qui voient en Uber «les nouvelles subprimes »; ils ont également critiqué ses méthodes et stratégies douteuses.

Le site Buzzfeed révèle les propos d'un des vice-présidents d'Uber, qui envisage de franchir la ligne jaune pour défendre les intérêts de son entreprise.

Devant cette avalanche de critiques, la compagnie américaine promet de se venger. À sa manière, une manière sans

Espionner les journalistes pour pouvoir les faire taire… Un dirigeant d’Uber propose ainsi de «fouiller» la vie privée des journalistes trop critiques

Au cours d'une soirée réunissant le gratin new-yorkais destinée à adoucir l'image controversée de l'entreprise, Emil Michael a déclaré envisager d'embaucher une équipe chargée de répondre aux articles trop critiques, quitte à emprunter des chemins de traverse. Et plutôt que de répondre aux critiques, M. Michael a menacé d'étaler

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des détails personnels de la vie des journalistes dans les médias.

sonnelle exposée par " l'équipe spéciale " d'Uber.

On s'intéressera " à vos vies personnelles, vos familles ", a-t-il averti les journalistes présents dans la salle, précisant par ailleurs que les fuites seraient orchestrées de façon à ce que " personne ne sache que ça vient de nous [Uber] ".

Tenus en public au cours d'un dîner, les propos d’Emil Michael ont été publiés par BuzzFeed, le média estimant qu'il ne s'agissait pas d'un " off ". Le viceprésident d'Uber a tenté de récupérer son dérapage incontrôlé dans un communiqué, où il précise regretter ses remarques, qui concernaient " un traitement médiatique sensationnaliste " et que celles-ci ne " ne reflètent pas [ses] opinions réelles et n'ont aucun lien avec les opinions de l'entreprise ".

Et d'embrayer sur le cas d'une journaliste, Sarah Lacy, travaillant au Pando Daily, un site consacré à l'actualité de la Silicon Valley. " Coupable " d'avoir accusé Uber de " misogynie et de sexisme " à la suite de la parution d'une publicité de l'entreprise proposant à ses clients des courses avec des " avions de chasse " – comprendre avec des mannequins au volant –, la journaliste s'est vue menacée de voir sa vie per-

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Après cette sortie de route, M. Michael a finalement présenté ses excuses à Sarah Lacy, qui a publié un long papier analysant cette affaire.

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Transport

Illégal et déloyal

Uber débarque à Montréal…

avec pour objectif d’étouffer la concurrence à tout prix et par tous les moyens Suite de la page 24 "Nous ne pouvons pas recruter des chauffeurs sans leur parler, justifie la start-up sur son blog. Et cela veut dire effectuer un trajet avec eux". Courses annulées Si cette méthode peut faire débat, une deuxième pratique est encore plus contestable. Elle pourrait même flirter avec l'illégalité. Selon Lyft, des personnes employées par Uber ont commandé puis annulé près 6.000 courses depuis octobre dernier. L'objectif serait alors de faire perdre leur temps aux chauffeurs, et donc d'abaisser leurs revenus pour les convaincre de changer d'écurie. Cette tactique permettrait aussi de réduire l'efficacité de la plateforme, en augmentant le temps d'attente

des clients. M. Kalanick et sa société ont toujours démenti ces accusations, reconnaissant cependant quelques annulations accidentelles. Celles-ci interviendraient notamment lorsqu'un recruteur est assigné à un chauffeur que les équipes d'Uber ont déjà tenté de débaucher. Avec l'accélération du programme SLOG, le nombre d'annulations augmenterait ainsi mécaniquement. "Non seulement Uber est au courant mais ils encouragent activement ces actions", assure au contraire un travailleur indépendant de la start-up interrogé par The Verge. "Si Uber agit comme cela en tant que start-up, imaginez ce que cela sera lorsqu'ils seront le prochain Amazon",

ironise le journaliste Sam Biddle, du site ValleyWag. Les tactiques parfois limites de la société et sa capacité à susciter la polémique, voire l'antipathie, rappellent en effet le géant du commerce en ligne. En 2010, celui-ci avait par exemple pris pour cible l'e-marchand Diapers.com, qui venait de refuser son offre de rachat. En cassant le prix des couches vendues

en ligne, Amazon avait étouffé son rival, qui avait finalement dû céder à ses avances

Sécurité

Québec vérifiera le passé des chauffeurs de taxis

Les 20 000 chauffeurs de taxi du Québec devront dorénavant montrer patte blanche. Ainsi, dès le 1er décembre, un nouveau mécanisme sera en place pour vérifier les antécédents judiciaires des aspirants chauffeurs de taxi. Cette mesure s’appliquera aussi pour les chauffeurs qui renouvelleront leur permis de taxi à compter du 1er janvier 2015. Les autorités ont aussi prévu une mesure d’atténuation. Le demandeur, s’il a des antécédents criminels, aura la possibilité de soumettre une demande

d’analyse de son dossier.

Les mesures étaient prévues depuis 2001, en vertu de l’article 26 de la Loi concernant les services de transport par taxi, mais leur application a été retardée en raison d’un « flou juridique », a expliqué le ministre Robert Poëti dimanche. Récemment, l’industrie du taxi à Montréal avait dénoncé la série d’agressions sexuelles perpétrées par un chauffeur.

Automobile

Comment économiser sur l’assurance Il semble y avoir un flot ininterrompu d’histoires négatives à l’égard des compagnies d’assurance ces derniers jours. Nous avons pensé faire une liste de trucs et astuces à respecter lors du magasinage d’assurance automobile afin de vous aider à économiser de l’argent. 1. Magasinez Il y a beaucoup, beaucoup de compagnies d’assurances et elles vous veulent toutes comme client. Cela peut sembler être une perte de temps de divulguer toutes les informations dont elles ont besoin pour obtenir une soumission au téléphone, mais vos efforts seront récompensés. Il peut y avoir de grandes différences entre les entreprises pour la même voiture – jusqu’à plusieurs centaines de dollars par année. Ne payez pas plus que

vous ne le devez. 2. Assurez tout avec la même société Les compagnies d’assurances offrent des rabais lorsque vous avez plus d’un véhicule ou si vous décidez d’assurer la maison ou l’entreprise avec elles. 3. Choisissez une franchise élevée Vous pouvez réduire vos paiements mensuels avec une franchise élevée. Honnêtement, allez-vous vraiment faire une réclamation pour quelque chose qui coute moins de 500 $? 4. Installez une protection antivol La plupart des compagnies d’assurances l’exigent pour les véhicules couteux de toute façon, mais cela servira à réduire vos paiements en plus de vous donner de la tranquillité d’esprit.

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5. Conduisez de façon responsable Obtenir des contraventions est la meilleure façon d’inciter votre compagnie d’assurance à augmenter votre prime. Conduisez de façon responsable et économisez de l’argent! Si vous êtes jeune, de nombreuses compagnies d’assurance ont des programmes spéciaux pour l’assurance auto jeune conducteur. Voyez-y. 6. Négociez en cas de sinistre Beaucoup de gens ne savent pas cela, mais une compagnie d’assurance va tenter de négocier le montant le plus bas possible à vous rembourser en cas de sinistre. Par exemple, si votre véhicule se fait voler et que vous n’aimez pas l’offre de votre assureur, avec une justification, vous pouvez demander un montant plus élevé. Allez sur le

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site web de Kijiji ou d’Auto Hebdo et recherchez des véhicules similaires. Trouvez le prix moyen, en retirant les offres les plus basses de véhicules gravement accidentés ou VGA. La compagnie d’assurance fait essentiellement la même chose mais ne comptez pas sur cette dernière pour retirer les véhicules indésirables du calcul. Si vous négociez durement, elle sera obligée de faire une offre à la hausse. La plupart du temps, la compagnie d’assurance tente sa chance en faisant une offre très basse dans l’espoir que le client accepte sans négocier. Ne faites pas la même erreur! Source: Montreal Racing

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Initiatives

Célébration de la Fête de l’Indépendance du Maroc

Le drapeau Marocain flotte sur Toronto Le 59ème anniversaire de l’Indépendance du Royaume du Maroc a été célébré le dimanche 15 novembre à Toronto, capitale de la Province canadienne de l’Ontario. À l’initiative de l’Association Marocaine de Toronto (AMDT), une grande cérémonie de levée des couleurs nationales sur le parvis de l’Hôtel de Ville en présence de M. Doug Ford, conseiller municipal représentant le Maire de la Ville reine, de M. Ralph Lean, consul honoraire du Royaume du Maroc, de représentants de l’ambassade du Royaume à Ottawa et du consulat général, en présence d’une centaine de membres de la communauté et d’amis du Royaume. Il est à signaler que le drapeau du Maroc flottera sur l’Hôtel de Ville durant une semaine. L’assistance a ensuite pris place dans la salle du conseil municipal ou, après la projection d’un documentaire sur la signification du combat mené par feu le Roi Mohammed V pour la libération du pays du joug du colonialisme. Par la suite, plusieurs personnalités et membres de la communauté ont fait des interventions dans lesquelles ont été évoquées l’évolution du pays et son développement ainsi que les progrès institutionnels et démocratiques enregistrés depuis 1956. La célébration s’est poursuivie dans l’après-midi avec un débat sur l’apport des membres de la communauté originaire du Maroc, qui compte aujourd’hui quelques 25 000 personnes, à la ville de Toronto, en matières économique, sociale et culturelle. La journée s’est achevée après une soirée de gala au cours de laquelle plusieurs centaines de personnes ont pu apprécier diverses facettes artistiques, culturelles et gastronomiques de l’art de vivre du Maroc. Créée dans les années 80, l’AMDT qui compte dans ses rangs une centaine d’originaires du Maroc résidents à Toronto, organise régulièrement des activités de promotion du Maroc ; elle se distingue également par son rôle dans l’aide à l’inclusion des membres de la communauté dans la société torontoise et ontarienne.

Faouzi Metouali, président de L'Association Marocaine de Toronto

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Doug Ford, conseiller municipal représentant le Maire de la Ville reine

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Engagements

Le combat d’Anwar Boutahar

C’est une communauté assurément dynamique que le segment marocain de la population de Toronto. Et ce n’est pas seulement sa progression démographique exponentielle – elle comptait une dizaine de familles en 1972, pour près de 25 000 âmes aujourd’hui – qui fait sa spécificité.

C’est bien plus en effet son intégration qui la rend remarquable, son engagement dans la vie de la ville, ses apports multiformes et la réussite spectaculaire, économique et sociale de certains de ses membres, autant juifs que musulmans. Ce n’est pas pour rien en effet que cette communauté a bénéficié du privilège, lorsqu’elle a décidé de fêter sa culture et ses origines en célébrant le 59ème anniversaire de l’Indépendance du Maroc, d’obtenir de le faire à l’Hôtel de Ville de la cité reine, et de voir le drapeau du Maroc hissé au grand mât où il flottera durant sept jours. Qui s’étonnera alors de savoir que la «Ford nation», tous ces citoyens qui font et défont maires et édiles, compte un certain nombre d’originaires du Maroc dans ses rangs; dont au moins un dans le tout premier cercle… On s’étonnera encore moins du statut enviable de la communauté dans la cité quand on aura découvert comme nous, que chez ceux de nos concitoyens qui ont choisi de vivre là-bas, la citoyenneté et l’engagement ne sont pas de vains mots et que, dans les voies de la participation, la valeur n’attend pas le nombre des années.

Graines d’espoir L’un des plus beaux exemples à citer à cet effet est celui d’Anwar Boutahar. Il y a un peu plus de deux ans de cela, Anwar, alors âgé de quatre ans, a été diagnostiqué d’un diabète de type 1. Il souffrait également d’un retard de croissance. Et l’on imagine alors tout ce que les soins auxquels il a du se plier avaient de contraignants. Ce coup du sort ne l’a cependant nullement empêché de prendre la vie à bras le corps. Il a ainsi réussi à exceller à l'école; mais également dans différent sports. En Tae kwon do, il a été le plus jeune membre de son club à obtenir la ceinture noire et en soccer-football, inscrit dans une académie il a attiré par son talent, l’attention de nombreux entraîneurs et clubs; ce qui lui a valu de participer durant l’été 2014 au camp organisé par le FC Barcelone à Mississauga. Figurant parmi les trois meilleurs joueurs du camp, il a en récompense, été invité à un camp d'entraînement d'une semaine à l'académie FC Barcelone en Espagne. Ces succès lui donnent des idées; celle peut-être de devenir un grand professionnel mais surtout «de porter un jour le maillot de l’Équipe Nationale du Maroc». Mais cela ne le distrait pas de ce qu’il considère comme son principal combat. «J’ais eu beaucoup de chance» Mais cela, les soins, l’école, le sport, c’est la vie, le quotidien. Son véritable combat est d’une autre dimension. «J’ai eu beaucoup de chance, lorsque j’ai été diagnostiqué, j’ais pu

Anwar Boutahar en compagnie de sa soeur lors de la levée du drapeau le 15 novembre 2014 à Toronto

bénéficier de soins approprié qui me permettent aujourd’hui de vivre normalement. Mais je sais que beaucoup de jeunes enfants n’ont pas cette chance et je veux les aider» ditil. Il ne s’est pas contenté d’en parler. Il a agit. Il a créé, avec l’aide de ses parents et de quelques amis, une association, «Anwar’s Diabetic Children Relief Fondation» (qu’on peut découvrir à travers le site Web «www.anwarseedofhope.org»; graines d’espoir) grâce à laquelle, effectivement, il a pu venir en aide à quelques jeunes souffrant de diabète de type 1. En leur donnant accès aux soins et en leur apprenant à gérer leur diabète. Ses efforts n’ont pas tardé à être reconnus par tous ceux que cette cause intéresse. Il a en effet été

nommé «ambassadeur de la FRDJ» (Fondation pour la recherche sur le diabète des jeunes), à pris cette fonction très au sérieux et s’est régulièrement impliqué dans les activités de cette fondation. Et il prend la chose d’autant plus au sérieux que, dit-il «La FRDJ ne veut pas seulement soigner les diabétiques; elles cherchent à la guérir». Petit détail, qui n’est pas sans importance, Anwar, durant notre rencontre, s’est exprimé avec aisance, dans trois langues : arabe, anglais, français; un véritable ambassadeur en somme… Informations : www.anwarseedofhope.org

La FRDJ et ses objectifs

Depuis plus de 40 ans, FRDJ est un chef de file mondial reconnu pour son leadership et sa détermination à mettre fin au diabète de type 1 (DT1) par le biais du financement de la recherche et de la défense d’intérêts.

L’Institution a toujours parlé de la guérison comme étant le seul point d’arrivée – le retour à une physiologie normale. Une partie de sa mission est cependant vouée à aider les personnes atteintes de DT1 à vivre mieux, en meilleure santé et en sécurité. La recherche de FRDJ vise ainsi à améliorer la vie de toutes les personnes atteintes de DT1 et guérir cette maladie. Les objectifs de recherche de FRDJ sont réalisés par le biais de projets regroupés dans trois domaines de base : guérison, traitement, prévention. • Thérapies de guérison (Rétablir la capacité d’une personne à

produire de l’insuline et stopper ou supprimer l’attaque du système immunitaire sur le pancréas); • Thérapies de traitements (Mettre au point de nouveaux dispositifs et traitements qui transforment les moyens dont disposent les personnes atteintes de DT1 pour soigner la maladie aujourd’hui de façon à les aider à vivre en meilleure santé maintenant et à l’avenir); et, • Recherche sur les traitements préventifs (Éviter aux générations à venir de développer le DT1 ou stopper la maladie avant qu’elle ne cause des dommages au pancréas). Cet engagement est entretenu par les progrès et les succès de la recherche réalisés au cours des quatre dernières décennies dans la découverte des voies les plus prometteuses menant à la guérison.

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Engagements

Gala annuel PMM 2014

Hommage aux bénévoles

Le Samedi 1er Novembre 2014 a eu lieu le Gala bénéfice annuel de l’association “Pour un Maroc Meilleur”. La Salle de réception louée à cet fin a ainsi ouvert ses portes ce soir là à plus de 150 sympathisants de l’association, pour ce qui allait vite être une soirée des plus réussies, riche en couleurs, en surprises et en émotions. DJ Marwane K a accompagné en musique d’ambiance l’entrée des invités accueillis comme il se doit d’un verre de thé à la menthe pour tous et d’un tatouage au henné pour les dames. Parmi les invités ainsi salués figuraient Mme Monique Vallée, membre du comité exécutif responsable du développement social, communautaire et de l’itinérance, représentant le maire de la ville de Montréal, Monsieur Denis Coderre, ainsi que Nadia Kounda, actrice marocaine. Quelques mots de bienvenue, et débuta la musique, avec le talentueux artiste montréalais Bouchaib Kaebori et à son orchestre. Puis vint la gastronomie; marocaine comme il se devait, faisant se succéder salades marocaines diverses, délicieux tajine de poulet au citron, succulentes pâtisseries marocaines.

Et pour revenir à l’objet de la soirée, on procéda ensuite à la signature d’un accord de partenariat liant PMM et la Société Zinda, avant l’annonce de la création d’une antenne de PMM au Maroc chargée de superviser des projets de lutte contre le décrochage scolaire et le démarrage des travaux de construction d’une passerelle pour les écoliers de Beni Oulid! La fin de la présentation a précédé un autre moment clé de la soirée: la remise de trois distinctions. Il a d’abord été rendu hommage à tous les bénévoles de l’association, dont l’apport est essentiel pour l’existence de PMM, avant de décerner des prix de reconnaissance à : - M. Ali Ouziame, membre fondateur de PMM; - M. Nizar Ennabil de Tuyya, partenaire de PMM; - M. Zakaria Talib de Walili Technologies, réalisateur du site web et de différents outils technologiques de l’association.

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Cultures

Salon du livre 2014

« Montréal, francosphère du livre »

Le 37e Salon du livre de Montréal, le plus grand salon du livre francophone d'Amérique du Nord, se tient du 19 au 24 novembre sous le thème « Montréal, francosphère du livre ». Plus de 100 000 visiteurs sont attendus.

kid), figure incontournable du monde de l'illustration et de l'édition au Québec; l'auteur corse Marie-Jean Vinciguerra; sans oublier le romancier et dramaturge Michel Tremblay, dont l'œuvre est lue et jouée à travers le monde.

Cette année, le programme annonce près de 1000 exposants, dont près d'un quart de maisons d'éditions jeunesse.

Causes littéraires Livres comme l’air Pour une quinzième année, 10 écrivains québécois, jumelés à 10 écrivains emprisonnés dans le monde pour leurs écrits, adresseront à ceux-ci une dédicace dans le contexte de l'activité Livres comme l'air. Cette manifestation de solidarité, lancée par Amnistie internationale, le Centre québécois du P.E.N. international et l'Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), vise à dénoncer les régimes qui séquestrent et violentent écrivains, journalistes, blogueurs, traducteurs et éditeurs. Michel Marc Bouchard en est le porte-parole cette année.

Mais un des piliers du secteur, La courte échelle, sera le grand absent. La maison d'édition, dont une trentaine d'auteurs étaient présents pour dédicacer leurs livres au salon en 2013, a fait faillite récemment. Invités d'honneur Neuf écrivains seront particulièrement à l'honneur cette année : le philosophe Normand Baillargeon (Petit cours d'autodéfense intellectuelle); Richard Béliveau, connu pour sa réflexion sur l'alimentation et la santé ainsi que pour ses recherches sur le cancer; la poète Denise Desautels, lauréate de nombreuses et prestigieuses récompenses dont le Prix littéraire du gouverneur général; l'auteure jeunesse à succès Catherine Girard-Audet (L'ABC des filles, La vie compliquée de Léa Olivier); Max Lobe, un écrivain camerounais établi en Suisse; la prolifique Katherine Pancol, dont les livres se sont vendus à plusieurs millions d'exemplaires; Rémy Simard (Roberval

La lecture en cadeau La lecture en cadeau, une initiative mise sur pied par la Fondation pour l'alphabétisation il y a 16 ans, recueille des dons de livres neufs pour les redistribuer aux enfants de milieux défavorisés (0 à 12 ans). Selon la dirigeante de la fondation, Diane Mockle, faire la promotion de la lecture permet, à plus long terme, de lutter contre le décrochage scolaire et l'analphabétisme.

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Des boîtes de don seront placées à cet effet aux stands des éditeurs et de la Fondation, ou encore dans les librairies et les bibliothèques participantes, à travers le Québec en novembre et en décembre. Sur les traces de Réjean Ducharme et de Jack Kerouac Les éditions du Passage proposeront une exposition inspirée du livre L'hiver de force à pas perdus. Le Montréal de Réjean Ducharme, de Gilles Lapointe, Élisabeth Nardout-Lafarge et Sylvie

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Readman. L'animateur Franco Nuovo et l'auteur Gabriel Anctil, entourés d'Élodie Gagnon et de Jean-Philippe Pleau, profiteront du salon pour évoquer leur périple à la rencontre de personnes qui ont connu Jack Kerouac ou qui ont été marquées par son œuvre. Cette quête, qui va du Bas-SaintLaurent à New York, en passant par Lowell au Massachusetts, donnera lieu à une série en quatre épisodes diffusée sur ICI Radio-Canada Première et également proposée sous forme de livre numérique.

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Cultures

Au cœur de la musique Andalouse Par Réda Benkoula En partenariat avec l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC), la chanteuse de musique Hawzi Lila Borsali et le chanteur de musique Maalouf Abbas Righi se sont produits à Montréal dans le cadre du 15ème FMA. Les deux artistes ont permis de faire découvrir le patrimoine Algérien comme le confiait Abbas Righi : « Nous avons fait une fusion entre deux styles de musique, le style Constantinois et le style Tlemcenien Ghernati ». Lila et Abbas qui ont chanté une chanson spécialement écrite par Toufik Benghebrit en hommage à la Palestine ont présenté un duo unique entre la Nouba Rasd Eddil et la Nouba Sika. C’était d’ailleurs l’occasion pour la chanteuse Lila Borsali de répondre à quelques unes de nos questions. Sur le duo qu’elle forme avec Abbas Righi, Lila Borsali répond que «Le spectacle a déjà été présenté à Alger dans le cadre des musiques anciennes. À Montréal le programme est beaucoup plus long…c’est un dialogue des genres, chaque artiste garde sa propre

façon d’interpréter et sa propre culture musicale. Moi, je chante quelques poésies et Abbas me répond avec d’autres poésies. J’interprète la Nouba qui caractérise la musique andalouse…on va fait deux genres « toubou3 » et deux Noubas différentes qui s’entrecroisent. Ce qui fait qu’Abbas est à l’aise dans son répertoire et moi je suis à l’aise dans le mien.». Sur le choix de la musique andalouse, généralement décrite comme une «musique savante», goutée par un public d’initiés seulement, l’artiste affirme : « La musique Andalouse est basée sur des règles. Il y a des rythmes et des modes qui sont étudiés, ce qui fait que cette musique est savante. Moi, je suis pour la créativité et ne pas avoir un patrimoine figé, tout en gardant tout ce qu’on a eu. Il ne s’agit pas de toucher au patrimoine, mais plutôt de l’enrichir, ce qui fait que cette musique sera plus actuelle, pour que les gens d’aujourd’hui comprennent que cette musique est intemporelle.» Et enfin, sur une préoccupation de tout les amateurs de cette musique, la transmission, aujourd’hui orale mais que

d’aucun voudraient voir emprunter la voie de l’écrit, Lila Borsali déclare : « La particularité de la musique andalouse, sa transmission presque exclusivement orale, comporte du bon et du mauvais dans le sens ou on n’est pas sclérosé par une partition. En même temps, le fait qu’elle soit orale fait que nous avons perdu beaucoup de cette musique. Je suis pour la transmission de cette musique mais pas seulement par

l’écriture. La transcription est un moyen mais pas une finalité. Le fait qu’elle soit transmise oralement c’est bien. Ça donne justement cette liberté à l’artiste qui ne se base pas sur la feuille où est inscrite la partition. Je pense qu’on devrait continuer à la transmettre oralement tout en se basant sur l’écriture et la musique…». «L’un ne va pas sans l’autre», conclue-t-elle.

Sports Tae Kwon do

De l’or, de l’argent et du bronze pour L’École des Champions olympiques L’École des Champions olympiques et deux de ses athlètes étaient se rendaient le 15 novembre 2014 à un rendez-vous d’importance : le tournoi Élite de l’Ontario, qui se déroulait au Centre Variety Village au Scarborough. Cet Open d’envergure réunissait plus de 1000 athlètes et pour ne pas déroger à ses habitudes, l’École des champions Olympiques a fait mieux que bonne figure. Nizar Es Sabbar ne s’est incliné que dans les toutes dernières secondes face à un américain venu de Floride, concédant une défaite méritoire avec un désavantage de la plus petite des marges, soit un point. Ahmed Zerrouk a pour sa part décroché la énième médaille d’or de sa carrière compétitive. Il est vrai que les deux athlètes n’avaient pas encore récupéré des fatigues, sept jours plus tôt, de la Coupe Dando dans laquelle ils étaient engagés, avec six de leurs camarades le 8 novembre au centre Claude-Robillard

de Montréal. Raphaëlle Dupuis, médaillée d’or à la Coupe Dando 2014 Cette 13e édition de la compétition engageait quelques 1000 champions venus des quatre coins du Québec autant que de l’extérieur de la Province et du canada. Physiquement et mentalement très exigeante, suivie par un très nombreux public, l’épreuve n’a pas dérouté les olympiens. 5 d’entre (sur huit engagés) ont obtenu des médailles dont une médaille d’or (Raphaëlle Dupuis), une argent ( Massyl Chebhi) et trois de bronze (Mohamed Salia Aboulé, Ahmed Zerouk et Éric Doucet). Les trois autres (Nizar Es Sabbar, Fatima Aboulé et Lina Afkar) n’ont démérité en rien. Source : École des Champions Olymp iques www.ecotaekwondo.com

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Miroirs

Marocains du Canada

Trop de divorces…

Qu’ont-ils tous ces couples à se disloquer dès qu’ils quittent leur pays natal ? L’harmonie familiale serait-elle allergique à la rigueur hivernale du Canada ? La réponse ne peut se résumer à une phrase ni à une seule raison. Il faut définir le contexte économique et social où la relation conjugale bat de l’aile. Car plusieurs facteurs contribuent à précipiter la rupture de la cellule familiale. En voici les principaux… Parfois, les rêves et projets d’un avenir prospère se désintègrent au contact de la réalité du vécu quotidien, une fois sur le territoire américain. Et cette désillusion est vécue différemment d’une personne à l’autre. Certains ravalent leur déception et refont leur vie à zéro. D’autres n’acceptent pas la nouvelle existence qui s’oppose à leurs aspirations et optent pour d’autres alternatives dont le retour au bled ou encore la séparation de l’autre, accusé d’être l’instigateur de cette situation. Problèmes d’intégration Période difficile que sont les premières années d’installation dans un autre pays: éloignement de la famille, difficulté à s’adapter au nouvel environnement, hostilité du climat, heurt à une nouvelle culture et une manière d’être et de vivre différente, tous les facteurs sont là pour renforcer le sentiment d’isolement, de solitude, d’incompréhension et de rejet. Tout se joue donc lors les premières années d’établissement. Ça passe ou ça casse comme on dit. Alors si à cela s’ajoute le chômage, il y a de fortes chances que ça casse. De nombreux immigrés se heurtent effectivement au manque de reconnaissance de leurs diplômes. L’eldorado est loin derrière soi quand on découvre que c’était de la poudre aux yeux face au marché de travail canadien qui donne une chance aux métiers manuels et boude les professions libérales. Il n’est pas rare de voir un médecin se convertir en livreur de la restauration rapide ou en chauffeur de taxi, de voir une ingénieur se convertir en secrétaire de bureau ou éducatrice. Il n’existe pas de sot métier, mais des années d’études contraignantes, de sacrifices et de labeur sont assez difficiles à balayer d’un coup de main par manque d’opportunités, il y a de quoi déprimer. La dignité en prend souvent un coup, et le conjoint (ou conjointe) peut devenir le souffre-douleur de cette situation insoutenable. L’expérience canadienne s’érige également comme obstacle énorme devant le nouveau postulant. Non introduit dans le milieu professionnel canadien, il est heurté à cette exigence parfois insurmontable. Il devient donc nécessaire au candidat de commencer au bas de l’échelle pour pouvoir espérer prétendre à un poste qui répond à ses compétences. La situation financière

est parfois telle qu’elle fait naitre toutes sortes de conflits au sein du couple. Quand l’aspect matériel s’arrange, la situation conjugale le suit. Sinon cap vers un avocat pour la dissolution du mariage. Choc culturel Six mois de froid et de neige désespérément blanche. Voilà un climat inaccoutumé pour un méditerranéen habitué à la chaleur et au soleil qui dure une bonne partie de l’année. Si certains expatriés maghrébins arrivent à surmonter les longs mois de froid, ravis de profiter du chauffage centralisé qui leur fait oublier la rigueur du froid dans les maisons bétonnées maghrébines, d’autres vivent mal cette transition et interrompent, provisoirement ou définitivement, leur séjour supposé long au Canada pour retrouver la douceur du climat du pays de résidence. Plusieurs familles se retrouvent ainsi privées du patriarche reparti au bercail, laissant tout derrière lui, ou la mère qui rentre avec ses mômes laissant le père se débrouiller comme un grand pour assurer ses arrières sur le sol étranger. L’adage qui affirme que l’éloignement magnifie les choses doit s’adresser à d’autres cas… Le divorce peut se faire de deux façons pour les immigrants. Un divorce canadien pour la séparation des biens et celui du pays de naissance pour les mêmes motifs. Quand le consentement est mutuel, la procédure prend environ un an afin de donner au couple une occasion de surmonter sa crise, comme au Maroc. Pour le divorce marocain, les deux conjoints sont tenus de légaliser un formulaire fourni par le Consulat du Maroc et rempli par leurs soins. Ils doivent ensuite le ramener au Maroc afin d’entamer la procédure de divorce dans le pays d’origine.

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Au Consulat marocain situé à Montréal, les statistiques répertoriées ne permettent pas de se faire une idée précise sur le taux exact de divorce parmi les Marocains du moment que «tous les divorces ne passent pas par le Consulat et que certains ne font qu’un divorce canadien ou qu’ils retardent le divorce marocain pour plus tard, voire des années plus tard» comme nous a renseigné notre source au Consulat qui nous a fourni les chiffres suivants : en 2011, étaient répertoriés 24 cas de divorce. En 2012 le nombre a chuté à 3 pour remonter en 2013 à 13 cas et maintenir ce taux en 2014. On ne peut donc parler de statistiques officielles qui soutiennent les faits mais les cas qu’on voit autour de nous, rapportés par les amis et connaissances, répertoriés dans les mosquées, laissent supposer un taux beaucoup plus important de divorces parmi la communauté maghrébine en général, et marocaine en particulier, établie au Canada. Droits des femmes Les droits des femmes. Voilà un aspect qui continue de faire couler beaucoup d’encre car les femmes se retrouvent dans un environnement favorable à leurs droits, qui donne raison à la femme et la protège. Un droit encore tâtonnant, parfois inexistant dans certaines situations dans les pays sousdéveloppés ou en voie de développement. Et là le conjoint peut se sentir menacé dans sa virilité, la structure de son couple, son autorité sur sa famille et ses principes. Beaucoup de couples ont fait intervenir la police pour résoudre un litige entre eux. Contrairement au Maroc où l’intervention de la police en cas de litige dans un couple n’est pas un acquis, la police canadienne, présente à tout coin de rue, de jour comme de nuit afin d’assurer la sécurité des

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citoyens (le Canada est parmi les pays les plus sécuritaires au monde), intervient au moindre appel. En cas de violence physique, sexuelle, émotive, psychologique, financière ou même verbale, la police ne tarde pas à remettre les pendules à l’heure carcérale… Il est même arrivé qu’une très jeune femme, en rogne contre le retard de son époux, qui passait du temps avec ses copains, se plaigne à la police et les informe qu’il doivent fumer des joints entre eux, pour qu’ils l’embarquent dès qu’il arrive à sa demeure et lui interdisent de communiquer avec sa femme pour un bout de temps. La médiation des proches dans les litiges familiaux sont connus pour sauver l’avenir des couples et c’est un phénomène très récurent au Maroc. La pression est tellement forte sur les partenaires que parfois ils reprennent ensemble à contrecœur juste pour ne plus avoir la famille sur le dos quand ils ne le font pas pour protéger leurs enfants. Sous d’autres cieux, loin de cette intervention souvent bienfaitrice, livrés à eux-mêmes, il devient aisé pour eux de se séparer, parfois dans le secret ou avisant leurs proches en dernier. Mais dans ce tableau sinistre les cas de réussite familiale n’est pas denrée rare. Il suffit d’affronter bravement les obstacles qui s’érigent les premières années, croire en son couple et surtout faire reconnaitre ses compétences pour réussir son intégration dans la société hôte et garder sa cellule familiale sauve. Un couple qui réussit tous ces défis réussira forcément son intégration dans un pays comme le Canada. Source: L'opinion (Maroc) Montréal-Mouna Achiri

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