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Logement

Nouveau formulaire de bail : Les locataires

sauront tout…Page 21

Contaventions

Les policiers ne veulent plus de quotas !

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Fortunes

211 000 «ultrariches» encore plus riches…

Politique économique et financière

«La pensée magique ne suffit plus»… …Il faut «rénover l’État»

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Éducation

Une fausse adresse pour fréquenter l'école de son choix…

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Immigration : Les délais de traitement des dossiers au mois de novembre 2014

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Budget municipal

Montréal hausse ses taxes et ses tarifs

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Enjeux

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 242 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 5960 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 84 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.9 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1400 visiteurs par jour.

Austérité, coupures et autres faits...

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Il y a de cela quarante ans, dans le milieu des années 70 du siècle dernier, la crise née du choc pétrolier d’alors avait particulièrement mis à mal certains pays de ce que l’on appelait encore le «tiers monde». Les pouvoirs locaux s’étant avérés incapables de vaincre leurs difficultés économiques et financières - notamment des dettes publiques et privées et des charges de dette faramineuse - par eux-mêmes; durent accepter les programmes de redressement que, sous peine de leur couper les vivres, leurs derniers bailleurs de fonds leurs imposaient. La mémoire des peuples qui eurent alors à endurer les Programmes d’ajustements structurels (PAS) dictés par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International porte encore les traces de la rigueur budgétaire extrême qui en est issu, des coupes sombres dans les budgets sociaux, des «émeutes du pain» et des répressions qui s’en suivirent.

du 20ème siècle.

Tout cela pour des dettes atteignant 13 milliards de dollars dans les pires situations et une charge annuelle de 1 milliards de dollars! Au Québec aujourd’hui, la dette s’élève à 200 milliards et les intérêts qu’elle génère à 11 milliards.

Au Québec aujourd’hui, les mesures envisagées ne sont pas uniquement de nature budgétaire. Il y aura des coupures certes, y compris dans des budgets de soutien aux moins nantis. Mais cela ne fera pour autant pas disparaître les filets sociaux.

Au vu de ces chiffres, on peut donc considérer que la situation est à tout le moins catastrophique. Mais gare aux comparaisons hâtives! Car le volume d’une dette est chose relative nous disent les économistes; en fonction notamment du PIB du pays concerné, elle peut être d’un montant plutôt bas et s’avérer «insupportable», comme elle peut s’exprimer en un chiffre effrayant et demeurer parfaitement contrôlée, voire même utile. Pour ce qui nous concerne, on peut dire sans trop se tromper, que la situation est sérieuse, qu’elle doit cesser de s’aggraver, qu’elle mérite toute l’attention des décideurs.

On sera collectivement un peu moins dans le confort et la qualité des services probablement un peu moindre; aucune catégorie sociale ne sera plus affectée qu’une autre; mais le minimum restera assuré.

Incontestablement donc, des mesures devaient être prises. Et elles le sont. Mais jusqu’ou peut-on aller dans cette voie? À partir de quel moment peut-on dire que nos gouvernants vont trop loin et que les protestations populaires deviennent justifiées? Revenons à l’exemple du dernier quart

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Sous la pression des institutions financières internationales, les gouvernements concernés avaient choisi la facilité : coupures drastiques dans les budgets d’une éducation déjà anémique (taux de scolarisation extrêmement faible, rareté des établissements scolaires, insuffisance du nombre des enseignants, classes surpeuplées etc.), réductions draconiennes en santé (alors que la couverture sanitaire concentrée en milieu urbain était par ailleurs déficiente) et, surtout, annulation de tous les programmes de subventions aux produits alimentaires de première nécessité. En quelques sortes donc, l’État n’éduquait plus, ne soignait plus, ne permettait plus aux catégories sociales démunies de se nourrir. Ce qui justifiait éloquemment le slogan «Les peuples ne vivent pas d’équilibres (financiers) globaux», agité par ceux qui s’opposaient aux PAS.

Ce qui rassure le plus cependant, c’est que, parallèlement aux mesures purement budgétaires et financières, on avance aussi vers ce projet présenté il y a une dizaine d’années et vers lequel nous n’avons jamais avancé : la «réingénierie de l’État». On l’appelle aujourd’hui «la mise en place de l’État du 21ème siècle»; il a commencé avec la mise en place d’une première «Institution de bonne gouvernance» : la commission permanente de révision des programmes, instance consultative dont les travaux peuvent éclairer les prises de décision. Le processus devrait se poursuivre, du moins faut-il l’espérer, avec d’autres structures, dont notamment une structure chargée de

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mesurer l’efficience des interventions de l’État et de ses engagements financiers. Mais tout cela nécessite une contribution de toutes les Québécoises et de tous les Québécois. Sans parti pris d’intérêts catégoriels ou de défense d’avantages acquis, sans posture idéologique. Tout cela, évidemment, sans oublier une nécessaire vigilance, au titre de laquelle les véritables questions à poser seraient alors : quand ce programme donnera-t-il ses premiers résultats? Quand pourra-t-il amener une relance économique solide et durable? Que feront-nous des fruits de cette relance?

Post Scriptum Droits de la personne : 3 jours à Marrakech… Le second Forum mondial des droits de l’Homme (FMDH) a tenu ses assises du 27 au 30 novembre 2014 à Marrakech au Maroc. Alors que les organisateurs attendaient 2500 participants, ce sont environ 7 000 personnes venant de 95 pays ont pris part aux travaux. Plus de 100 sujets ont été débattus et 160 activités associatives, sportives, culturelles et de formation ont été organisées dans la ville. Le forum a aussi connu une large couverture médiatique avec 397 journalistes représentant les médias de plus de 20 pays qui ont participé à cette édition. Quatre préoccupations mondiales au cœur des débats. Ces thématiques, portant sur les droits des femmes, le climat, les migrations et l’agenda 2015 des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ont particulièrement été nourries par les débats au sein des ateliers thématiques et autres réunions internationales organisées en marge du FMDH.

Abdelghani Dades


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Perspectives

Politique économique et financière

«La pensée magique ne suffit plus»… …Il faut «rénover l’État» Dans la foulée du premier Rapport Robillard (voir pages suivantes), le gouvernement a poursuivi les annonces décrivant ce que seront ses politiques budgétaire, économique et financière. La période de rigueur – d’austérité selon l’opposition – se confirme car « La pensée magique ne suffit plus », affirme Martin Coiteux, rappelant à l’appui que les intérêts sur la dette de la province s'élevaient à près de 11 milliards de dollars et que « cet argent ne s'en va pas dans les écoles ni dans les hôpitaux ». Il est à noter toutefois que les mesures annoncées ne touchent en rien aux secteurs de l'éducation et de la santé. Pour le président du Conseil du Trésor, il importe de réduire la taille de l'État, ce qui équivaut pour lui à rénover l'État québécois, « à rénover la maison ». Philippe Couillard : «Garder le cap»! Durant la période des questions à l'Assemblée nationale, le premier ministre Philippe Couillard a martelé que son gouvernement comptait « garder le cap », d'autant plus que les efforts consentis jusque-là « portent fruit », selon lui. Il a balayé du revers de la main les spéculations d'économistes sur les ris-

ques de récession. « L'économie est en croissance, les revenus de l'État sont en croissance, nous allons continuer à travailler pour deux choses : le redressement des finances publiques, la relance de l'économie pour nous et pour nos enfants », a-t-il dit. Piqué par les propos du chef de l'opposition officielle qui reproche aux membres du gouvernement leurs « phrases creuses », M. Couillard a accusé l'ex-gouvernement péquiste d'avoir caché aux Québécois la réalité des finances publiques. « Ce que nous savons, c'est que le Parti québécois, le gouvernement qui nous a précédés, n'a pas donné le portrait réel des finances publiques avant les élections générales. [...] Le Parti québécois est le dernier parti qui aura caché la vérité sur l'état des finances publiques avant une élection. Nous allons légiférer pour que ça soit obligatoire », a-t-il lancé. Rigueur et transparence Les libéraux comptent en effet adopter une loi qui obligerait les prochains gouvernements à rendre public, trois moins avant les élections générales, un portrait

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Philippe Couillard, premier ministre du Québec

des finances publiques élaboré par les fonctionnaires du ministère des Finances et vérifié par le vérificateur général. Il faut se rappeler qu'en juin dernier, le ministre des Finances Carlos Leitao avait déposé un budget qui imposait une importante cure minceur à l'appareil d'État québécois. La cure en question devait permettre au gouvernement d'économiser 2,7 milliards de dollars cette année et 2,4 milliards, l'an prochain. Gels d'embauche, portefeuilles ministériels amputés et, surtout, contrôle des dépenses publiques avaient été identifiés comme les princi-

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paux objectifs pour atteindre l'équilibre budgétaire d'ici l'an prochain. En mai dernier, le président du Conseil du trésor avait demandé la « collaboration » des fonctionnaires. La rémunération des employés de l'État « doit être compatible avec la capacité de payer des Québécois » avait alors affirmé Martin Coiteux, insistant sur l'idée que les fonctionnaires doivent faire preuve d'une « productivité accrue ». Enfin en avril dernier, le premier ministre Philippe Couillard, qui venait tout juste d'accéder au pouvoir, avait annoncé un gel d'embauche dans la fonction publique.


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Perspectives

Les recommandations de la Commission Robillard

Objectif : 2,3 milliards de dollars

Huit postes de dépenses à réduire dont les transferts aux municipalités et les assurances agricoles Rendant publique ses première recommandations, la Commission de révision permanente des programmes (CRPP), présidée par Lucienne Robillard, propose des mesures pour réduire les dépenses de l’État de 2,3 milliards dès l’an prochain. Mais plus de la moitié des coupes doit provenir des municipalités. La commission appelle le gouvernement Couillard à réduire les transferts en leur faveur de 1,3 milliard. Pour éponger ce manque à gagner, les municipalités disposent de surplus accumulés de 1,44 milliard, a signalé Lucienne Robillard qui était entourée des quatre commissaires; deux économistes, Robert Gagné et Claude Montmarquette, et deux ex-administratrices d’État, Michèle Bourget et Mireille Fillion. Québec doit aussi leur donner des outils pour résister aux demandes syndicales visant l’amélioration des conditions salariales des employés municipaux. «À l’heure actuelle, les municipalités sont assez dépourvues dans le rapport de force qu’elles ont avec les syndicats», juge l’ancienne ministre libérale. Municipalités : Réduire les transferts La CRPP relève qu’entre 2007 et 2012, les transferts du gouvernement du Québec aux municipalités ont augmenté de 8,2 % par an. Un peu plus du tiers de ces transferts sont inconditionnels et c’est ceux-là qu’il faut sabrer, estiment les commissaires. Durant la même période, les dépenses des municipalités ont grimpé de 5,8 % par an alors que le gouvernement s’astreint à une croissance de ses dépenses de 1,3 %, bien qu’il soit responsable de «secteurs névralgiques, comme la santé et l’éducation», a souligné la présidente. «Il y a quelque chose qui ne marche pas dans le système. C’est l’alerte que l’on donne.» Si les municipalités limitaient leurs dépenses comme le fait l’État québécois, elles dégageraient des économies de 900 millions, a-t-elle fait valoir. Or le gouvernement Couillard ne s’est pas engagé dans la voie de la réduction draconienne des transferts aux municipalités. Il a décrété une diminution de 300 millions seulement de ces transferts l’an prochain, laissant entendre aux maires que cette ponction serait temporaire. Garderies : 35 $ par jour

De même, Québec a déjà rejeté la proposition de la CRPP de fixer à 35 $ le tarif quotidien des services de garde subventionnés, une mesure assortie d’une bonification de 75 % à 80 % du crédit d’impôt québécois pour frais de garde, crédit qui serait remboursé mensuellement pour pallier les problèmes de liquidités que le nouveau tarif engendrerait pour les familles. Lucienne Robillard ne se formalise pas du fait que le gouvernement ne suive pas les recommandations de sa commission. «Nous ne sommes pas heurtés», a-t-elle affirmé. «Loin de moi l’idée de juger des décisions du gouvernement.» En déboursant un tarif de 35 $ par jour, les familles pourraient toucher la totalité du crédit d’impôt fédéral alors qu’Ottawa n’en verse qu’une faible partie à l’heure actuelle en raison du tarif réduit. Le Québec récupérerait 149 millions de plus du fédéral tandis que les couples de parents dont les revenus annuels atteignent 75 000 $ ou 120 000 $, selon qu’ils comptent sur deux revenus ou non, paieraient une note de 114 millions. C’est une hausse moindre que la modulation, annoncée par le gouvernement Couillard, qui entraîne une charge nette de 140 millions. En outre, avec la mesure proposée par la CRPP, le tarif serait moindre pour les familles moins bien nanties qu’avec la majoration décrétée par le gouvernement. De plus, la CRPP propose de faire des économies en ne finançant plus une partie des places non occupées dans les garderies, soit 18 % du total, une dépense de 280 millions par an. Aussi, jusqu’à 65 millions pourraient provenir de l’augmentation du ratio d’une éducatrice pour huit enfants de 4 ans pour le porter à dix enfants. La hausse du tarif journalier à 35 $ rendrait concurrentielles les garderies privées non subventionnées dont le tarif est de 37 $, note la CRPP. Elle recommande que le gouvernement renonce à augmenter de 30 000 le nombre de places dans le réseau subventionné pour les remplacer par les 20 000 places disponibles dans les garderies privées non subventionnées. Secteur agricole : 300 millions En matière d’agriculture, la CRPP préconise la transformation du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles, administré par La Financière agricole, en un véritable programme

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Lucienne Robillard, Ancienne Membre de la Chambre des communes du Canada

d’assurance dont les coûts seraient totalement assumés par les producteurs, une économie de 300 millions. Les commissaires relèvent que l’aide apportée aux agriculteurs au Québec est plus élevée que dans le reste du Canada. Là encore, le gouvernement Couillard a préféré y aller d’aménagements mineurs. Étudiants étrangers : Des quotas En matière de financement de la formation des étudiants en provenance de l’étranger, la CRPP recommande l’établissement de quotas. C’est la voie que le gouvernement Couillard a décidé d’emprunter, sans que les détails soient encore arrêtés. En vertu d’une entente avec la France, les étudiants français assument les mêmes droits de scolarité que les étudiants québécois. L’État québécois consent une somme de 252 millions à ce chapitre, dont près de la moitié pour les étudiants français. La CRPP s’est penchée sur les services ambulanciers dont les coûts, à hauteur de 531 millions et financés à 94 % par l’État, ont connu une croissance moyenne de 7 % de 1998 à 2013. Constatant des problèmes de gestion dans les services ambulanciers fournis par le secteur privé, qui dessert l’ensemble du Québec, à l’exception de Montréal et de Laval où une société publique s’acquitte de la tâche, la Commission propose que les contrats soient revus. Surtout, elle recommande de majorer les tarifs et d’abolir la gratuité pour les personnes âgées de 65 ans et plus qui ne touchent pas le supplément de revenu garanti. Pour faire bonne mesure en ces temps d’austérité, la commission estime que le budget discrétionnaire des ministres

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doit être aboli, une dépense de 14 millions, tout comme les sommes accordées aux députés pour soutenir l’action bénévole, pour une économie de 10 millions. Ce sont les premières recommandations de la CRPP qui, faute de temps, n’a pas passé en revue les dépenses des réseaux de la santé et de l’éducation. Cet examen viendra plus tard, a indiqué Lucienne Robillard. Prochain rapport : 2015 Les réactions au rapport Robillard n'ont pas tardé. Le monde municipal, agricole et les grandes centrales syndicales ont dénoncé en bloc les coupes proposées. Mme Robillard a rappelé que son travail s'est effectué d'une façon indépendante « tant du gouvernement que des groupes de pression ». Mais l'exercice n'a pas été facile, a-t-elle souligné. Le gouvernement est informé du contenu du rapport depuis un bon moment. Il a déjà annoncé des compressions dans les municipalités et une restructuration des services de garde. Dans les deux cas, il a choisi de ne pas retenir les recommandations de la commission qu'il a créée. La commission de révision permanente des programmes poursuit quant à elle ses travaux. Un autre rapport est attendu en juin 2015, qui pourrait cette fois se pencher sur les programmes en santé et en éducation, qui accaparent à eux seuls les trois quarts du budget du Québec. Source : Presse canadienne


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Perspectives

Révision des dépenses

«Rien n’est écarté»!

Le gouvernement de Philippe Couillard affirme qu'il discutera avec les municipalités et les agriculteurs afin de s'entendre sur de nouvelles modalités de transferts financiers pour les premières et de programmes d'assurance pour les seconds.

Commentant en conférence de presse les recommandations du rapport Robillard, rendu public dimanche, le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, a ainsi souligné à plusieurs reprises que le rapport contient des recommandations et non pas des décisions, et que ces dernières seront prises par le gouvernement. L'essentiel des 2,3 milliards de coupes contenues dans le rapport de la Commission de révision permanente des programmes, présidée par Lucienne Robillard, vise les transferts versés par le gouvernement aux municipalités et l'assurance stabilisation des revenus agricoles. Le rapport a d'ailleurs été extrêmement critiqué par les villes et les agriculteurs, qui sont appuyés par les grands syndicats. « Tout le monde sera mis à contribution » Se voulant rassurant, M. Coiteux a tout de même répété encore une fois que pour que le gouvernement

puisse arriver à l'équilibre budgétaire, « tout le monde sera mis à contribution ». Il a aussi prévenu que les ministres libéraux continueront cette semaine à annoncer des décisions « qui auront un impact majeurs sur les Québécois ».

La commission Robillard suggère au gouvernement de couper 1,3 milliard de dollars par année dans les transferts aux municipalités. Selon Martin Coiteux, le gouvernement n'a pas nécessairement l'intention d'aller jusque-là, mais il affirme qu'il faudra que des efforts soient faits. Il souligne que le taux de croissance moyen des dépenses des municipalités est de 5,8 % et qu'avec des compressions de 1,3 milliard, la croissance de leurs dépenses passerait à 1,3 %. Le président du Conseil du Trésor indique qu'une révision du cadre législatif qui changera la relation entre le gouvernement et les municipalités est déjà amorcée et qu'un nouveau pacte fiscal sera signé en 2015 qui permettra aux villes québécoises de diversifier leurs sources de revenus et de mieux contrôler leurs dépenses. Selon lui, tout reste à discuter, mais ces négociations devront « définir des réponses acceptables et réalistes ». Pour ce qui est de l'abolition du programme d'assurance stabilisation des

Martin Coiteux, Ministre responsable de l'Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes

revenus agricoles proposée par le rapport Robillard, Martin Coiteux a été assez évasif sur les intentions du gouvernement. Il déclare que le gouvernement prend acte de cette recommandation et en fera l'analyse « avec doigté ». Le gouvernement attend notamment un autre rapport portant sur l'efficacité des programmes de sécurité du revenu des agriculteurs avant de prendre une décision. Il affirme que le ministre de l'Agriculture, Pierre Paradis, échangera avec les agriculteurs afin qu'ils lui fassent part de leurs besoins. Par ailleurs, le gouvernement confirme qu'il ira de l'avant, tel qu'annoncé la semaine dernière, avec sa nouvelle tarification des services de garderie modulée selon le

salaire. Il refuse de les augmenter à 35 $ par jour pour tous, comme le recommande le rapport. Il indique également qu'il a l'intention de continuer à créer des places en garderie subventionnée. Pour ce qui est du financement des écoles privées, Martin Coiteux a été clair, indiquant sans détour qu'il ne sera pas modifié. Selon lui, la question est maintenant réglée. Quant aux services ambulanciers, aux enveloppes discrétionnaires des ministres et au programme de soutien à l'action bénévole, tous des programmes dans lesquels le rapport Robillard suggère de couper, le président du Conseil du Trésor affirme que des changements y seront apportés, mais que des suggestions sont toujours à l'étude.

La réduction annoncée de la taille de l'État Québec a d’ores et déjà décrété une série de mesures visant à contrôler les dépenses gouvernementales et à réduire la taille de l'État, grâce à une baisse d'au moins deux pour cent des effectifs de la fonction publique appliquée d'ici 2015-2016.

par attrition, grâce aux nombreux départs à la retraite prévus à court terme.

En clair, la fonction publique au sein des ministères et organismes comptera au total 1150 postes en moins.

La décision du gouvernement d'imposer un régime minceur à l'administration publique survient au moment où Québec s'apprête à déposer ses offres salariales aux syndicats du secteur public, une négociation qui s'annonce difficile.

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a exposé sa vision de ce que devra devenir l'État sous la gouverne des libéraux. Le ministre prévoit que la réduction des effectifs pourra se faire uniquement

Le secteur parapublic - les réseaux de la santé et de l'éducation - est cependant exclu du processus.

M. Coiteux a réaffirmé qu'il n'était pas question de renoncer à l'engagement de rétablir l'équilibre budgétaire dès le

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prochain budget. Québec ne reculera pas, a-t-il prévenu, disant que les demandes des employés de l'État devraient s'ajuster à l'objectif incontournable de redressement des finances publiques.

organigramme devrait être rendu public dès le printemps.

Le plan d'action du ministre inclut notamment la suspension des bonis au rendement au personnel cadre de la fonction publique, et la réduction au strict minimum du nombre de contrats octroyés à des consultants à l'extérieur du gouvernement.

Les ministres devront faire approuver leurs déplacements à l'extérieur du Québec par le cabinet du premier ministre.

Dans une plus large mesure, dans les mois qui viennent, le gouvernement va revoir l'ensemble de sa structure, en vue de réduire ses coûts. Un nouvel

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Pour les hauts fonctionnaires, les dépenses et les frais de déplacement seront scrutés à la loupe.

La pertinence de confier des budgets discrétionnaires aux ministres (une cagnotte de 14 millions $) sera réévaluée.


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Perspectives

Tirs groupés sur les mesures annoncées

Une "wallmartisation" du Québec… selon l’opposition et les syndicats

L'annonce du président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, de réduire la taille de l'État, notamment en procédant à une importante réduction des effectifs, a eu des échos défavorables dans les rangs de l'opposition et des milieux syndicalistes. Alain Therrien, le porte-parole de l'opposition officielle en matière de travail et de régimes de retraite, n'est pas étonné outre mesure des mesures annoncées aujourd'hui, mettant celles-ci dans la continuité des « récentes manœuvres politiques » du gouvernement libéral.

En point de presse, M. Therrien a parlé d'un gouvernement « dogmatique » et « déconnecté de la réalité », car insoucieux, selon lui, des conséquences de ses actes. Il pense notamment au fait que les libéraux minimisent le risque de retour des femmes à la maison en raison de la hausse des frais de garderie. « Aujourd'hui, ce qu'on a, c'est un ministre qui essaye de nous faire croire qu'eux aussi vont utiliser l'optimisation de leurs ressources pour justement montrer qu'ils veulent mettre l'épaule à la roue. Pour dire aux familles : il n'y a pas seulement vous qui allez écoper, nous aussi on va travailler sur notre fonction publique, faire en sorte de l'optimiser, de l'améliorer », a fait savoir M. Therrien. Québec solidaire estime pour sa part que « la première rénovation de l'État que le gouvernement devrait faire est de mettre la hache dans la commission Robillard ». « Coûts excessifs, manque de rigueur, dédoublement du travail régulier du Conseil du Trésor, mandat idéologique au service du gouvernement, scénario écrit d'avance : la commission Robillard est un cirque de 3,8 millions de dollars aux frais des contribuables qui doit cesser immédiatement », estime Amir Khadir. Pour le député de Mercier, cette somme est un « pur gaspillage » dans un contexte de compressions budgétaires. Il

accuse le premier ministre d'avoir orchestré un « scénario désolant pour cautionner sa politique d'austérité à l'égard de la classe moyenne et des plus démunis ».

Une "wallmartisation" du Québec? Denise Boileau, vice-présidente du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), est inquiète, non seulement pour les fonctionnaires, mais aussi pour toute la population. « On s'en va vers l'abolition de programmes. Ça veut donc dire pour la population : si on abolit des programmes, ce sont des services qui ne seront plus donnés et que la population devra fouiller dans ses poches pour recevoir ces services-là », explique Mme Boileau. Selon la présidente du SFPQ, l'annonce du ministre Coiteux ne peut pas être « autrement qu'idéologique ». « Le gouvernement jamais ne regarde la colonne des revenus. On a fait des propositions plus qu'une fois pour aller chercher de nouveaux argents. Si on avait un régime de médicament universel au Québec, on économiserait 1 milliard de dollars. La taxe sur le carbone nous ferait économiser 650 millions, la sous-traitance, 235 millions ». Denise Boileau est convaincue que « c'est clairement une voie pour sabrer les services publics qu'on s'est donnés au Québec. Et pourquoi? Peut-être pour les passer plus au niveau du privé ». De son côté, le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) a exprimé un « doute sérieux » quant à l'intention du gouvernement de mettre fin à la dépendance à la sous-traitance. Le président du SPGQ, Richard Perron, croit que « les professionnels du gouvernement ont déjà été mis lourdement à contribution, car ils ont perdu l'équivalent de 30 % en pouvoir d'achat depuis 1982. Demander plus de leur part, c'est signer l'arrêt de mort de la fonction publique et ouvrir toute grande la porte à la "wallmartisation" du Québec ».

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Amir Khadir, député provincial de Mercier Dans un communiqué, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Régine Laurent, écrit qu' « on assiste présentement à une opération de dénigrement et de dévalorisation des travailleuses et des travailleurs de l'État ». La présidente de la FIQ craint que le réseau de la santé constitue la prochaine cible du gouvernement. Elle a aussi des inquiétudes quant aux prochaines négociations : « Le gouvernement expose au grand jour sa mauvaise foi. Nous n'avons même pas commencé à négocier formellement que le président du Conseil du Trésor dicte les règles du jeu : les siennes! Plus ça va, plus on se rend compte que les dés sont pipés d'avance ». Les représentants du Front commun syndical appréhendent aussi une « détérioration importante des services publics offerts aux citoyens ». « Une réduction de 2 % des effectifs de la fonction publique ne peut qu'aggraver le recul des ministères et des organismes gouvernementaux. Ce n'est pas

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dans l'intérêt des Québécoises et des Québécois », affirme Lucie Martineau, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP). Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN, s'inquiète des conséquences des compressions supplémentaires sur les réseaux de la santé et de l'éducation. « [...] Des compressions additionnelles de l'ordre de 689 millions en 2015-2016 épargneront-elles ces réseaux? Nous en doutons fortement. Comment procèdera-t-il? Avec un programme de départs massifs à la retraite comme en 1997, dont le Québec ne s'est toujours pas remis encore aujourd'hui? » Pour sa part, le président de la FTQ, Daniel Boyer, a déploré « l'absence de dialogue » du gouvernement libéral avec la société civile, estimant que « le Québec est mené par des apprentis sorciers qui se plaisent à mettre des familles à la rue en tirant sur tout ce qui bouge ». Selon lui, l'approche du président du Conseil du Trésor est de nature à entrainer la province dans la récession. Source: ici.radio-canada


Montréal

Réforme du financement des arrondissements

Ce qui va changer

Les principaux points de la réforme du financement des arrondissements, qui revoit le budget remis par la ville-centre aux 19 arrondissements montréalais, ont été adoptés cette semaine au terme d’un conseil municipal divisé. Au total, 37 élus ont voté en faveur, et 24 ont voté contre. Richard Bergeron, ancien chef de Projet Montréal et maintenant élu indépendant qui siègera bientôt sur le comité exécutif, a voté en faveur de cette réforme. Il avait pourtant critiqué haut et fort cette réforme du temps qu’il était de Projet Montréal.

nant de la Ville, mais que les arrondissements s’occupent des activités opérationnelles.

Les points qui ont été débattus concernaient des changements de responsabilités qui passent des arrondissements vers la ville centre:

Structures routières Actuellement, les structures routières situées sur le réseau artériel relèvent de la ville-centre, et celles sur le réseau local relève des arrondissements. Ceuxci s’occupent également de l’entretien de certaines structures du réseau artériel.

Déneigement Actuellement, les arrondissements veillent à la gestion des lieux d’élimination de la neige tandis que la ville-centre élabore la stratégie d’élimination de la neige. Avec la réforme du financement des arrondissements, l’administration municipale souhaite que la gestion complète des lieux d’élimination de la neige soit centralisée à la ville-centre, mais que certaines activités opérationnelles soient déléguées aux arrondissements. Ordures Actuellement, l’enlèvement, le transport et le dépôt de matières résiduelles sont une responsabilité des arrondissements. L’administration municipale souhaite que les compétences en matière d’enlèvement, de transport et de dépôt de matières résiduelles relèvent mainte-

Feux de circulation L’administration municipale souhaite que tous les feux de circulation, peu importe leur localisation, soient de compétence de la ville centre. La Ville doit donc maintenant se déclarer compétente quant aux feux de circulation situés sur le réseau local qui étaient jusqu’à maintenant la responsabilité des arrondissements.

L’administration souhaite que la villecentre devienne responsable des structures routières et connexes faisant partie du réseau local et respectant certains paramètres (ex: pont, passerelle ou tunnel dont la longueur du tablier est de 4,5m ou plus). Stationnement Actuellement, les arrondissements sont responsables du stationnement tarifé par parcomètre, distributeur ou borne de stationnement sur le réseau local, tandis que la Ville s’en occupe sur le réseau artériel. L’administration souhaite centraliser à la ville-centre la responsabilité du stationnement sur le réseau artériel.

Denis Coderre, maire de Montréal La réglementation relative au stationnement sur le réseau artériel, dont la délivrance des constats d’infraction, est la responsabilité des arrondissements. Mais la ville-centre veut maintenant rapatrier cette responsabilité et que «que l’application de la réglementation en matière de stationnement pour la délivrance de constats d’infraction, peu importe où l’espace de stationnement est situé, soit de compétence centrale et gérée par le SPVM», peut-on lire dans les documents de la Ville. Certains arrondissements ayant déjà des contrats avec des compagnies privées pour ce champ de compétences, la ville-centre entend respecter ces contrats jusqu’à leur échéance. La Ville justifie ces transferts de responsabilités par une «volonté

Constats d’infraction

d’optimisation et d’harmonisation des activités», peut-on lire dans les documents transmis aux élus. Elle ajoute également, pour la gestion des matières résiduelles, que ces changements permettront de répondre aux préoccupations du vérificateur général de la Ville de Montréal qui exprimait son inquiétude face à un stratagème de collusion. «La gestion des appels d’offres et de l’octroi des contrats par le conseil de la ville permettra d’avoir une vue globale de ce secteur d’activité et de mettre en place les mécanismes pour favoriser une saine concurrence», indique la Ville. Le débat au conseil municipal a été précédé d’une plénière avec des fonctionnaires de la Ville pour répondre aux questions des conseillers.

L’opposition municipale «inquiète»… Toutes les décisions annoncées n’ont évidemment pas convaincu les élus de l’opposition.

«Force est de reconnaître que [les fonctionnaires] n’étaient pas prêts, leurs réponses étaient évasives», a lancé Luc Ferrandez, chef intérimaire de Projet Montréal qui craint pour la mise en œuvre de la réforme. Il a demandé un report de son adoption, mais cette demande a finalement été refusée. La chef de Vrai changement pour Montréal, Lorraine Pagé, a elle aussi fait état de ses craintes quant à la préparation et aux connaissances des fonctionnaires sur la réforme. «Quand on leur demande comment ils feront pour utiliser l’expertise des arrondissements, on nous répond: “Nous allons travailler avec les arrondissements, et mettre sur pied un comité”. C’est l’équivalent de dire un Je vous salue Marie, tous les matins. Ça prend quelque chose de plus engageant», a fait part Mme Pagé qui aurait voulu plus de temps avant l’adoption de la réforme pour préciser certains points.

«La réforme, ce n’est pas celle qu’il nous faut en ce moment. On est capable d’aller faire nos devoirs» – Benoît Dorais, maire de l’arrondissement du Sud-Ouest

La mairesse d’Outremont, Marie CinqMars, a quant indiqué que cette réforme n’avait été que très peu discutée à la «table des maires» qui a été créée par le maire de Montréal, Denis Coderre, avant sa présentation. Elle se dit «très inquiète» pour sa mise en place. «Les fusions devaient nous apporter des économies d’échelle. On ne les a pas connus. On a plutôt connu des explosions de coûts et de la corruption», a-t-elle lancé dans un cri du cœur. Du côté de l’administration, on a plutôt réitéré la nécessité d’harmoniser et d’imposer l’équité parmi les arrondissements. «Par exemple, pour le stationnement, a proposé Pierre Desrochers, président du comité exécutif, tous n’ont pas la même capacité de générer des revenus de stationnement.

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Luc Ferrandez, chef intérimaire de Projet Montréal Il fallait permettre à toute la ville de profiter de cette capacité générer des

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revenus, c’est pour ça que les revenus ont été rapatriés.»


Montréal

Budget municipal

Pas de répit pour les contribuables montréalais!

La Ville annonce une hausse des taxes foncières et des abolitions de postes alors que la STM augmente ses tarifs

Le budget municipal, adopté cette semaine, n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les montréalais : une majorité d’entre eux subiront une hausse de taxes l’an prochain et ils devront payer plus cher pour utiliser les transports en commun. En revanche, le budget déposé par l’administration du maire Coderre annonce que la Ville de Montréal réduira ses dépenses de 0,3 % en 2015. Denis Coderre avait promis que la hausse du fardeau fiscal des Montréalais ne dépasserait pas le taux d’inflation de 2 %, c’est pourquoi l’augmentation imposée par la ville centre se limitera à 1,8 % pour le secteur résidentiel et à 2 % pour le non résidentiel. Mais les taxes locales décrétées par les arrondissements feront grimper à 2,2 % en moyenne les taxes foncières des Montréalais. Pour une propriété évaluée à 418 480 $, cette hausse correspondra à un montant de 77 $ de plus sur le « compte de taxes ».

Les résidants du Plateau-Mont-Royal sont ceux qui subiront les hausses de taxes les plus importantes avec une augmentation moyenne de 4,5 %, suivis de ceux du Sud-Ouest (4 %), de RosemontLa Petite-Patrie (3 %) et de LaSalle et Saint-Laurent (2,9 %). Les hausses moyennes les moins élevées seront enregistrées à Montréal-Nord (0,5 %), L’îleBizard-Sainte-Geneviève et SaintLéonard, tous deux à 0,9 %. L’administration Coderre a toutefois réussi à réduire les dépenses de la Ville, une prouesse qui n’avait jamais été réalisée depuis les fusions municipales de 2002.Le budget 2015 s’élèvera donc à 4,88 milliards de dollars, soit une baisse de 0,3 % par rapport à l’année précédente. « C’est la preuve de notre volonté de mettre fin à l’expansion sans limites des budgets municipaux qu’ont vécue les Montréalais durant trop d’années », a fait valoir le maire Coderre. Denis Coderre a reproché à certains maires d’arrondissement, dont ceux du

Plateau-Mont-Royal et du Sud-Ouest, d’être « tombés dans la facilité » en imposant des taxes locales malgré la hausse du rôle foncier.

Transport L’an prochain, la rémunération globale des employés atteindra 2,4 milliards, soit 49,2 % du budget de la Ville, mais l’administration Coderre soutient avoir réussi à abolir l’équivalent de 410 postes. Rappelons que son objectif est d’abolir 2200 postes d’ici 2019. En matière de transport, Montréal augmentera sa contribution à la Société de transport de Montréal (STM) de 25 millions, la portant ainsi à 409,1 millions en 2015. La Ville versera par ailleurs un montant de 63,6 millions à l’Agence métropolitaine de transport (AMT) — notamment pour la mise en service du Train de l’Est —, soit 8,5 millions de plus que l’an dernier. La Ville souligne que les bons rendements des régimes de retraite lui ont permis d’économiser 53 millions depuis 2012, et elle estime à 49 millions les économies supplémentaires que lui procurera l’adoption du projet de loi 3 du gouvernement. Luc Ferrandez s’oppose… Le chef de l’opposition, Luc Ferrandez, a reconnu l’effort de compression de l’administration Coderre, mais selon lui, la réduction de dépenses provient essentiellement des économies obtenues grâce au projet de loi 3 sur les régimes de retraite. Il a rejeté les critiques du maire Coderre qui dénonçait l’imposition d’une taxe locale dans l’arrondissement qu’il dirige, le Plateau-Mont-Royal : «La réforme du financement des arrondissements coupe dans les services aux citoyens, mais pour nous, il n’en était pas question.» M. Ferrandez estime par ailleurs que l’augmentation des investissements prévue par l’administration risque de mettre la Ville à risque face à la corruption et à la collusion, car les coupes

d’effectifs limiteront sa capacité à effectuer une surveillance des chantiers. De son côté, le chef de Coalition Montréal et maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, a souligné que si l’administration était parvenue à réduire les dépenses de la Ville, c’était notamment grâce à la réforme du financement des arrondissements qui a dégarni les budgets de plusieurs d’entre eux. … et Richard Bergeron appuie Lors d’une séance extraordinaire du conseil municipal en après-midi, l’ancien chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a donné un appui sans équivoque au budget de l’administration Coderre. « Le 10 décembre, je vais voter pour le budget. Pas parce que je suis obligé en tant que recrue récente du comité exécutif, mais parce que j’ai l’intime conviction que c’est un bon budget », a-t-il affirmé. Il a même dit que s’il avait été maire, il aurait imposé des mesures encore plus « brusques » pour réformer l’appareil administratif, plaidant en faveur d’un regroupement administratif des arrondissements - « 5 ou 6 unités » au lieu de 19 arrondissements - afin d’éviter la multiplication des postes de directeurs de services à l’échelle de la ville. M. Bergeron a eu droit à des applaudissements nourris de la part des élus de l’équipe Coderre, mais pas de ses anciens collègues de l’opposition. STM De son côté, la Société de transport de Montréal (STM) a décrété une hausse de

ses tarifs. À compter du 1er janvier 2015, la carte autobus-métro (CAM) mensuelle passera de 79,50 $ à 82 $, soit une hausse de 3,1 %. La variation est encore plus importante pour la CAM à tarif réduit qui passera de 47,25 $ à 49,25 $, soit un bond de 4,2 %. Quant au tarif pour un passage ordinaire, qui était gelé à 3 $ depuis 2011, il grimpera à 3,25 $. Le coût du billet à tarif réduit, qui était de 2 $, augmentera à 2,25 $. Pour 10 passages, il en coûtera désormais 26,50 $ au lieu de 25,50 $. Ces hausses de tarifs surviennent après que les hauts dirigeants de la STM se sont octroyé des hausses de salaire moyennes de 3,9 % en 2014. L’année a été difficile pour la STM qui avait dû réduire ses services de 3,1 % en 2014, effectuer des compressions et abolir 180 postes. En 2015, elle bénéficiera d’une contribution accrue de la Ville. Son budget atteindra 1,4 milliard, une hausse de 1,4 % par rapport à l’année précédente. Elle prévoit d’ailleurs d’améliorer son offre de services, notamment dans le métro où elle ajoutera des trains sur les lignes orange et verte aux heures de pointe. Elle augmentera aussi le nombre de départs pour certaines lignes d’autobus. Elle croit ainsi pouvoir hausser l’achalandage dans son réseau de 0,4 % en 2015.

Immeubles résidentiels

La hausse des charges fiscales par arrondissement Par rapport à 2014, la hausse des charges fiscales sur les immeubles résidentiels progressera de la manière suivante en 2015 : •Ahuntsic-Cartierville : 1,9% •Anjou : 1,3% •Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-

Grâce : 2,7% •Lachine : 2,9% •L'Île-Bizard–Sainte-Geneviève : 0,9% •Mercier–Hochelaga-Maisonneuve : 1,6% •Montréal-Nord : 0,5%

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•Outremont : 2,8% •Pierrefonds-Roxboro : 1,1% •Plateau-Mont-Royal : 4,5% •Rivière-des-Prairies–Pointe-auxTrembles : 0,6% •Rosemont-La Petite-Patrie : 3,0% •Saint-Laurent : 2,9%

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•Saint-Léonard 0,9% •Sud-Ouest : 4,0% •Verdun : 1,8% •Ville-Marie : 1,9% •Villeray–Saint-Michel–ParcExtension : 2,4% Ville de Montréal : 2,2 %


Immigration

Les délais de traitement des dossiers au mois de novembre 2014 Voici les dernières mises à jour concernant les délais de traitement des dossiers pour une demande d’immigration au Québec communiquées sur les sites web du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) et de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC). Ces délais sont calculés pour une demande de résidence permanente au Québec. Au niveau du Québec Les délais de traitement des dossiers varient en fonction du pays dans lequel est déposé votre demande, c’est-à-dire le pays de résidence habituelle, mais également en fonction des objectifs de sélection du Québec et du nombre de dossiers reçus dans les bureaux d’immigration du Québec à l’étranger. Les candidats qui ont un diplôme donnant des points au critère domaine de formation verront leur dossier traité en priorité et les délais seront plus courts que ceux indiqués ci-dessous. (Liste des domaines de formation 2013 : consulter le site web du MIDI) Ces délais s’appliquent à la demande de certificat de sélection du Québec (CSQ) seulement. Ils excluent ceux relatifs à la demande de résidence permanente auprès du gouvernement du Canada. À titre d’exemple, voici les délais d’attente concernant la vérification des documents soumis (à compter de la date de réception au Ministère) pour la demande de CSQ dans certains pays. : – Algérie : 51 mois d’attente pour la vérification des documents soumis

- Allemagne : 31 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – Belgique : 10 mois d’attente pour la vérification des documents soumis - Bolivie : 14 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – Brésil : 14 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – Cameroun : 30 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – Côte d’Ivoire : 33 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – France : 10 mois d’attente pour la vérification des documents soumis - Iran : 36 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – Maroc : 36 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – Moldavie : 32 mois d’attente pour la vérification des documents soumis - Suisse : 10 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – Tunisie : 44 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – Ukraine : 32 mois d’attente pour la vérification des documents soumis – Pour les demandes depuis le Québec : 12 mois d’attente pour la vérification des documents soumis À ce délai d’attente s’ajoutent les délais pour l’examen préliminaire (de 1 à 3 mois) et pour l’examen de sélection (1 à 9 mois). Au niveau fédéral Pour l’obtention du visa de résidence permanente, les demandes se déposent auprès du bureau canadien des visas dont dépend le pays d’origine. De nouveau, des délais de traitement s’appliquent et vont varier en fonction

du pays dans lequel est déposée la demande. À titre d’exemple, voici les délais d’attente concernant l’obtention du visa dans certains pays. Les délais sont basés sur le temps qu’il a fallu pour traiter 80 pour 100 des cas entre le 1er octobre 2013 au 30 septembre 2014. Ces délais sont sujets à changement : – France : 20 mois d’attente – Maroc : 13 mois d’attente – Roumanie : 18 mois d’attente – Sénégal : 20 mois d’attente – Mexique : 16 mois d’attente – Brésil : 26 mois - Turquie : 39 mois

Les délais de traitement pour les autres catégories d’immigration au Québec au niveau fédéral : Permis de travail temporaire – France : 1 mois d’attente – Maroc : 2 mois d’attente – Tunisie : 2 mois d’attente – Colombie : 2 mois d’attente - Brésil : 2 mois d’attente Permis d’étude – France : 3 semaines d’attente – Maroc : 6 semaines d’attente – Tunisie : 13 semaines d’attente – Roumanie : 10 semaines d’attente – Colombie : 4 semaines d’attente - Brésil : 6 semaines d’attente

En attendant la consultation 2015 sur l’immigration et l’inclusion

Pour une politique québécoise de l’interculturalisme Le Québec devrait se doter d’une politique claire sur la diversité et l’interculturalisme, selon de l’Institut de recherche en politiques publiques. Entrevue avec l’un des deux auteurs, Bob W. White, professeur au département d’anthropologie de l’Université de Montréal. Quelles différences y a-t-il entre le multiculturalisme canadien et l’interculturalisme québécois? Notre étude constate d’abord les principes communs entre les deux approches, notamment la reconnaissance de la diversité culturelle, la promotion de la cohésion sociale et la lutte à la discrimination. Quelqu’un qui n’irait pas plus loin, pourrait conclure que l’interculturalisme n’a alors pas de rai-

son d’être, ce qui est inexact. En effet, le multiculturalisme ne reconnait pas la présence d’un groupe majoritaire, ce qui rend difficiles les relations entre la majorité et les minorités. Or, s’il n’y a pas de référence aux avantages du groupe majoritaire, comment envisager le vivre ensemble? On pourrait ajouter que le multiculturalisme est une approche par la diversité, alors qu’interculturalisme fonctionne par une approche citoyenne, ce qui permet en principe plus d’équité et une meilleure cohésion sociale. Y a-t-il vraiment urgence à créer une politique de l’interculturalisme?

liés à l’immigration, ce qui peut donner l’impression que l’intégration repose uniquement sur les épaules des immigrants. À l’inverse, le multiculturalisme est inclus dans la Charte canadienne des droits et libertés et influence ainsi tous les programmes gouvernementaux, c’est l’affaire de tous. Une telle politique est d’autant plus nécessaire que le nombre de minorités visibles pourrait doubler d’ici 20 ans et que les problèmes de discrimination et de racisme persistent. Mais son élaboration doit se faire dans un contexte plus calme, avec une réelle consultation de la population et loin de toute idéologie.

Le problème de l’interculturalisme, c’est qu’il n’est pas enchâssé dans la loi et touche surtout les programmes

En quoi une ville comme Montréal a un rôle à jouer dans la création d’une politique sur la diversité et

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l’interculturalisme? Les municipalités sont les mieux placées pour effectuer des changements, car elles sont plus proches des besoins quotidiens des citoyens. Une ville comme Montréal a 30 ans d’expertise dans le domaine de l’intégration des nouveaux arrivants. Elle est d’ailleurs classée en cinquième position sur 40 dans le Réseau des cités interculturelles derrière Neuchâtel, Oslo, Zurich et Dublin. Montréal se distingue aussi pour la diversité des communautés ethnolinguistiques, son faible nombre de ghettos et aussi pour son historique d’action interculturelle au niveau des organismes communautaires. Plusieurs constatent qu’un contexte bilingue peut faciliter l’intégration des immigrants de façon considérable.


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Panorama

1 146 000 «travailleurs atypiques» au Québec

Contrairement à ce qu'on entend souvent dire, l'emploi atypique n'est pas en hausse au Québec.

Le taux de ce type d'emploi, qui regroupe tous les emplois qui ne sont pas permanents et à temps plein, est plutôt stable depuis quelques années, selon une récente recherche de l'Institut de la statistique du Québec. En fait, le taux d'emploi atypique a même suivi une tendance à la baisse depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000, puis il s'est stabilisé par la suite, selon le chercheur Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l'ISQ. La part de l'emploi atypique est ainsi passée de 33,5 pour cent en 1997 à 32,4 pour cent en 2004, pour se stabiliser par la suite et atteindre 33,1 pour cent en 2013. Dans les faits, au cours des 15 dernières années, au Québec, il s'est créé deux fois plus d'emplois typiques que d'emplois atypiques, au net. L'ISQ estime aujourd'hui que 1 146 000 travailleurs âgés de 25 ans et plus occupent un emploi atypique au Québec, comparativement à 900 000 en 1997. Il s'agit donc d'une hausse de 246 000 travailleurs sur une période d'environ 15

ans. Toutefois, pendant la même période, l'emploi permanent à temps plein a crû deux fois plus vite, soit 500 000 travailleurs de plus.

Est-ce une bonne nouvelle pour le marché du travail au Québec? «C'est dur à dire. Si on fait l'équation que moins d'emplois atypiques constitue un aspect positif du marché du travail, oui c'est une bonne nouvelle, dans la mesure où il y a des industries qui ont connu une baisse et d'autres qui n'ont pas connu de variation. Donc, la situation sur ce plan-là serait quand même positive. Mais l'emploi atypique n'est pas toujours négatif», a pris soin d'ajouter M. Cloutier-Villeneuve, en entrevue. Catégories Le chercheur de l'ISQ a voulu savoir qui étaient ces travailleurs atypiques. Environ 31 pour cent d'entre eux sont des travailleurs indépendants seuls, 23 pour cent sont des salariés à temps partiel permanents, 22 pour cent à temps plein mais temporaires, 15 pour cent sont des travailleurs indépendants avec des employés, alors que 8,5 pour cent sont des travailleurs à temps partiel et temporaires. Étonnamment, il n'y a pas de différence entre les taux d'emploi atypique chez les travailleurs syndiqués et non syndi-

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qués. La composition de l'emploi atypique y est cependant différente. Dans le milieu syndiqué, on retrouve davantage d'emplois à temps plein et temporaires, alors que dans le milieu non syndiqué, on retrouve surtout des emplois à temps partiel permanents.

l'industrie. Parmi les industries les plus touchées par l'emploi atypique sous ses différentes formes, on retrouve la construction - 45 pour cent, soit presque un travailleur sur deux - les soins de santé et les services d'enseignement.

Pour ce qui est du sexe du travailleur, les femmes sont encore plus touchées que les hommes par le travail atypique, mais l'écart s'est rétréci depuis quelques années. Le phénomène touche aujourd'hui 35 pour cent des femmes et 31 pour cent des hommes.

«Beaucoup d'études ont fait une lecture négative de l'emploi atypique», parlant d'emplois précaires, avec des conditions salariales inférieures et des avantages sociaux moindres. «Mais ce n'est pas tout le monde qui vit ces situations-là» et certains tirent leur épingle du jeu, a commenté M. Cloutier-Villeneuve.

Précarité? La situation est très différente selon

Source : Presse Canadienne

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Logement

Nouveau formulaire de bail

Les locataires sauront tout… Le gouvernement du Québec devait dévoiler le 26 novembre 2014 les nouveaux formulaires de bail, fruits d'un long processus de révision. La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) sera déçue: sa principale revendication, l'abolition de la section du bail qui oblige le propriétaire à indiquer le loyer précédent, n'a pas été retenue.

de ses droits.

Non seulement cette section du bail de location privée (la section G) n'a pas été supprimée, elle sera mise en évidence, déplore la CORPIQ. «Ils l'ont placée à côté des signatures du propriétaire et du locataire, en jaune fluo», a affirmé Hans Brouillette, porte-parole de la CORPIQ. «La section G incite les locataires à contester une hausse de loyer et ça ne permet pas de remettre les loyers au niveau du marché», a soupiré Hans Brouillette. «En cas de litige, le locataire va toujours gagner.»

Ainsi, la section G demeurera dans le nouveau bail, à l'antipode des revendications des propriétaires. Le 24 octobre dernier, la CORPIQ avait remis au ministre des Affaires municipales une pétition signée par 15 402 propriétaires dénonçant les modifications à l'étude pour le nouveau bail, notamment la mise en évidence de la section G.

«Si un locataire n'a aucune idée du loyer précédent, il ne pourra pas s'opposer à une hausse abusive», est intervenu Martin Thériault, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), pour qui la section G permet au locataire de prendre conscience

Une augmentation de loyer n'obéit pas aux lois du marché, mais aux lois de la province, a rappelé la Régie du logement. «La section G du bail réfère à des articles du Code civil du Québec qui n'ont pas été modifiés par le gouvernement», a précisé Denis Miron, porteparole de la Régie.

À partir du mois de février 2015 Les nouveaux formulaires (pour le marché locatif privé, les HML, les coopératives, etc.) devaient être publiés le 26 novembre dans la Gazette officielle, a précisé à Argent le ministère des Affaires municipales. Ils entreront en vigueur 90 jours plus tard, soit en février 2015, à temps pour la prochaine saison des avis de renouvellement de loyer.

Ce sera l'aboutissement d'un long processus de révision, le plus important depuis 1996. Un projet de règlement, déposé en novembre 2013 a été suivi de 45 jours de consultations publiques. Québec a tenu compte, pour les nouveaux baux, des changements législatifs des dernières années. Notamment de la loi 22, adoptée en 2011, qui a réduit le délai de résiliation d'un bail pour les personnes âgées ou handicapées. Il y a aussi quelques ajouts tels que de l'espace supplémentaire pour que propriétaires et locataires apposent

Maison

Les artistes à votre service pour vos menus travaux !

Vous êtes à la recherche d’un service de dépannage pour accomplir diverses tâches comme la mise à niveau informatique, l’aide au devoir, le gardiennage, le jardinage, vos transports, l’accompagnement, la préparation de repas, etc .? Pourquoi ne pas avoir recours à un artiste pour les réaliser ? Mission Dépann’Art, un organisme sans but lucratif, a été créé afin de proposer un revenu d’appoint aux membres de l’Union des Artistes (UDA).

Fonctionnement Vous devez vous inscrire gratuitement sur le site www.depannart.com afin de formuler votre demande. Les artistes

intéressés communiqueront avec vous directement afin d’établir les modalités (tarif, durée, lieu, etc). Qui sommes-nous ? Marie Christine Perreault, comédienne, assure la direction générale. Le conseil d’administration de l’organisme est formé de membres UDA et de gestionnaires. Rappelons que l’organisme Dépann’Art peut compter sur l’appui de l’Union des Artistes, de Travail sans Frontières Programme Essor, de la Caisse de la Culture et est soutenu financièrement par la CDEC Ahuntsic-Cartierville. Source : info@depannart.com

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leurs initiales, des précisions sur la responsabilité solidaire des colocataires, ainsi que des changements cosmétiques, entre autres. Le RCLALQ réclame toujours, pour sa part, un registre des baux (qui serait semblable au registre foncier). Plus de 12 000 personnes ont signé en 2011 une pétition à cet égard. Et en 2013, la Ville de Montréal a demandé au gouvernement de mettre en place un registre des baux obligatoire pour l'ensemble de la province.


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Droits

Passeports : ce que ça coûte et ce que ça rapporte…

462,5 millions $ dans les caisses fédérales

La hausse récente des frais pour l'obtention d'un passeport a rapporté beaucoup d'argent au gouvernement fédéral, mais les voyageurs canadiens n'ont pas bénéficié des effets concrets de cette manne.

Les Canadiens ont versé un total de 462,5 millions $ l'an dernier pour obtenir un passeport, un service qui n'a coûté que 256,5 millions $ au gouvernement fédéral. En vertu des règles en vigueur à Passeport Canada, les surplus sont tout simplement versés au ministère responsable, Citoyenneté et Immigration Canada, a indiqué dans un courriel la porte-parole de ce ministère, Nancy Caron. Passeport Canada veille strictement à la délivrance, la révocation, la retenue, la récupération et l'utilisation des passeports canadiens. Les frais pour un passeport valide pendant cinq ans sont passés l'an dernier de 87 à 120 $, alors que le nouveau passeport de 10 ans coûte 160 $. Lors de l'annonce de cette hausse, Passeport Canada avait plaidé que cette mesure était essentielle pour maintenir ses activités et lutter contre le phénomène grandissant du vol d'identité. L'agence soutenait alors que cette hausse lui assurerait l'autosuffisance pour les 10 prochaines années, considérant le fait que les passeports valides pendant 10 ans réduiraient les coûts de délivrance, mais aussi les recettes.

Environ 4,9 millions de passeports ont été délivrés en 2013-2014, en légère baisse comparativement à 5,1 millions en 2012-2013. Cette année-là, la délivrance des passeports avait rapporté 312,5 millions $ dans les coffres du gouvernement, pour des dépenses de 333,5 millions $, un déficit de 21 millions $. Sur des frais de 160 $ exigés actuellement pour un passeport de 10 ans, environ 94 $ sont consacrés aux coûts de la délivrance proprement dite, selon une estimation fournie par le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration. Les 66 $ restants sont versés dans les coffres de ce ministère. Le critique du Nouveau Parti démocratique en matière d'affaires étrangères, Paul Dewar, estime que le gouvernement fait preuve de fourberie en exigeant des frais qui sont beaucoup plus élevés que les coûts de délivrance de ce document de voyage essentiel pour quitter le pays. Ottawa doit dévoiler chaque année les recettes qu'il tire des frais exigés aux usagers des services gouvernementaux, et les coûts réels de ces services. Visas immigrants : 137 millions $ Les données de 2013-2014 démontrent par ailleurs que les immigrants qui

arrivent au Canada paient en fait beaucoup moins que ce qu'il en coûte pour leurs documents, malgré des hausses récentes des frais de délivrance. Ainsi, le gouvernement a dépensé 393 millions $ pour traiter les demandes de résidence permanente en 2013-14, mais il n'a touché que 137 millions $ en frais d'usagers. Dans le but de couvrir davantage ses frais, le gouvernement a fait passer plus tôt cette année de 100 à 300 $ la somme exigée pour obtenir la citoyenneté canadienne. Mais le ministère admet lui-

même que ces frais de 300 $ sont encore bien loin de ce qu'il en coûte réellement pour le traitement de ces demandes. Kevin Menard, un porte-parole du ministre de l'Immigration, Chris Alexander, a indiqué que le gouvernement est conscient de l'écart entre les coûts et les revenus de ces programmes, et qu'il tente aussi de trouver un meilleur rapport coûts-recettes ailleurs au ministère. Source : Presse Canadienne

Contraventions

Les policiers ne veulent plus de quotas ! Les policiers de Montréal et des autres villes du Québec dénoncent l’imposition de quotas de contraventions routières.

La Fédération des policiers municipaux du Québec et la Fraternité des policiers de Montréal, les deux syndicats qui représentent l'ensemble des policiers municipaux de la province, ont demandé mercredi matin au gouvernement de légiférer pour interdire cette pratique, comme l’auraient fait 22 états américains. Une lettre en ce sens a été envoyée à la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault. Les policiers ne veulent pas être utilisés pour collecter des taxes, arguentils.

16 contraventions par jour À Montréal, les agents de circulation doivent donner 16 contraventions par jour, avance Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers de Montréal. Cela incite les policiers à faire usage de «trappes à tickets», et à délaisser des appels reliés à la criminalité, croit Paulin Aubé, vice-président de la Fédération des policiers municipaux. «Je vais prendre le temps de lire la lettre, après je répondrai», a simplement répondu la ministre Lise Thériault au sujet de la demande des policiers. Ce qu’en pensent les directeurs de police L'Association des directeurs de police

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du Québec est pour sa part favorable au maintien des quotas de contraventions pour des raisons de sécurité routière.

phone à tour de bras et qui causent des accidents, on ne l'invente pas, c'est la réalité », affirme-t-il.

Le président de l'Association, le directeur de la Régie intermunicipale de police Thérèse-de-Blainville, Michel Foucher, réplique aux syndicats de policiers municipaux qui demandent une loi anti-quotas; «Les automobilistes québécois sont plus délinquants sur la route que les Américains et doivent être davantage surveillés» estime M. Foucher.

Il constate que la population est moins bien servie par la police les jours où des agents n'ont pas atteint leur quota. « Si vous appelez parce que vous vous êtes fait voler votre véhicule, qu'il y a eu une entrée par effraction chez vous, mais qu'il n'y a plus de suspect sur les lieux, bien on va vous faire attendre puis parfois même plusieurs heures parce qu'il faut respecter les quotas de contravention »

« Pour la population en général, je dirais au-dessus de 80 %, la première préoccupation, c'est la circulation, les gens qui ne font pas leur stop, les gens qui roulent trop vite dans des rues secondaires, les gens qui parlent au télé-

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La ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, confirme avoir pris note de la demande des syndicats, mais aucune décision n'a été annoncée.


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Argent

Lutte à la pauvreté

125 millions de dollars non utilisés…

Près de 14 pour cent des sommes que le ministère des Affaires étrangères planifiait dépenser pour soulager la pauvreté dans des pays défavorisés ont été retournées, intactes, au ministère des Finances.

Les Affaires étrangères n'ont réussi qu'à dépenser près de 792 millions $ en aide à des pays pauvres en 2013-2014, alors que 917 millions $ étaient disponibles, laissant ainsi 125 millions $ en fonds inutilisés. Ces chiffres proviennent du plus récent rapport de performance des Affaires étrangères, le premier depuis que le ministère a absorbé la désormais défunte Agence canadienne de développement international (ACDI). Les chiffres font surface la même semaine où le gouvernement conservateur a annoncé avec fanfare un financement de 28 millions $ pour aider à mettre fin aux mariages forcés d'enfants et afin de combattre la violence contre les jeunes dans des pays en voie de développement. «Versés au surplus budgétaire»… Le porte-parole libéral en matière d'affaires étrangères, Marc Garneau, a affirmé que les fonds inutilisés des Affaires étrangères, combinés à ceux

des autres ministères, font partie du plan du gouvernement visant à engraisser son surplus budgétaire global avant les prochaines élections fédérales.

Plus tôt cette semaine, les media canadiens avaient révélé que le ministère des Anciens combattants avait aussi renvoyé plus d'un milliard de dollars au Trésor depuis 2006. «Les ministres du gouvernement n'approuvent pas certains programmes déjà autorisés pour pouvoir retourner cet argent aux recettes fiscales générales et ainsi avoir un plus gros surplus pour se faire réélire», a fait valoir M. Garneau. … au détriment de ceux qui souffrent Peu importe la motivation, le directeur de l'École supérieure d'affaires publiques et internationales de l'Université d'Ottawa, Roland Paris, affirme que le gouvernement épargne de l'argent sur le dos des plus défavorisés dans le monde. «Ce programme de dépenses a été autorisé par le Parlement et il a pour objectifs de réduire la pauvreté et d'améliorer les vies des gens dans les pays pauvres», a exposé M. Paris. Le porte-parole du ministre du Développement international Christian

Paradis a souligné que le gouvernement avait fourni une aide supplémentaire d'environ 175 millions $ lors de crises humanitaires aux Philippines, en Syrie, au Soudan du Sud et en Centrafrique. «Le monde affronte un nombre record de crises humanitaires extrêmes (...) Le Canada demeure au premier rang pour répondre à ces crises», a affirmé Maxime Robert. Compressions Le gouvernement avait annoncé en 2010 qu'il gelait l'aide internationale pour une période de cinq ans pour arriver à atteindre l'équilibre budgétaire. Le programme avait subi d'autres compressions deux ans plus tard.

Lorsque l'ACDI avait été fusionnée au ministère des Affaires étrangères, plusieurs observateurs s'étaient inquiétés que le ministère mette moins d'accent sur ses objectifs de réduction de la pauvreté. Ces coupes n'ont pas empêché le premier ministre Stephen Harper d'annoncer plusieurs autres programmes d'aide, dont celui sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants. De plus, le ministre des Affaires étrangères John Baird mène depuis quelques semaines une campagne contre les mariages forcés, qui inclut une contribution de 10 millions $. Source : Presse Canadienne

Fortunes

211 000 «ultrariches» encore plus riches…

13% de la richesse mondiale est entre leurs mains Les quelque 211 000 « ultrariches » sur le globe ont continué à prospérer en 2014 malgré les tensions géopolitiques et détiennent aujourd’hui 13 % de la richesse mondiale, selon un rapport de la banque suisse UBS et de l’agence de conseil Wealth-X. « En 2014, le nombre d’ultrariches dans le monde a augmenté de 6 % et leur patrimoine […] de 7 %, pour atteindre près de 30 000 milliards de dollars », soit près de deux fois le PIB américain, note cette étude publiée jeudi. Ces individus très fortunés — patrimoine supérieur à 30 millions de dollars — ne représentent que « 0,004 % » de la population adulte mondiale mais détiennent à eux seuls 13 % de la fortune amassée sur le globe, indiquent la banque suisse et Wealth-X, une société de conseil destinées aux gros patrimoines.

Selon leur rapport, ce club très fermé a réussi en 2014 à étendre son influence grâce à la bonne santé des marchés boursiers et en dépit des « conflits géopolitiques, des tensions socio-économiques et de la volatilité sur les marchés financiers ».

Au niveau mondial, ce club est à une écrasante majorité (87 %) composé d’hommes dont l’âge moyen est de 59 ans et dont la fortune vient en majeure partie d’une activité professionnelle (68 %) par opposition à un héritage, selon le rapport.

Selon UBS et Wealth-X, ces quelque 211 000 individus ont ainsi à eux seuls été responsables de 19 % de la totalité des achats de produits de luxe sur le globe.

Selon Simon Smiles, de la division grands comptes à UBS, le plus grand risque qui pèse sur ces « ultrariches » est une concentration de leurs fortunes dans un nombre restreint de secteurs. « La macroéconomie, des questions spécifiques telles que des changements technologiques ou la concurrence, des évolutions de la régulation ou la géopolitique peuvent avoir un impact négatif sur les perspectives de secteurs autrefois prospères », souligne-t-il dans le rapport.

Les États-Unis abritent le plus gros contingent d’ultrariches (74 865), suivis de près par l’Europe (61 820) et l’Asie (46 635), détaille le rapport. C’est néanmoins sur le continent africain que leur nombre a le plus augmenté en 2014 avec une poussée de 8,3 % (environ 3000).

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Société

Violences conjugales

Une femme sur trois en est victime…

Une femme sur trois a déjà été victime de violences conjugales dans le monde, met en garde l'OMS dans une série d'études publiées dans la prestigieuse revue médicale The Lancet.

tés et les comportements sont possibles et peuvent être réalisés en moins d'une génération", explique Charlotte Watts, professeure à l'École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres.

Malgré l'attention accrue ces dernières années à l'égard des violences faites aux femmes et aux filles, celles-ci restent encore à un niveau "inacceptable" selon l'OMS qui juge que les efforts déployés sont insuffisants.

L'organisation onusienne réclame plus d'investissements de la part des États et des donateurs pour diminuer les discriminations contre les femmes, soulignant qu'il ne s'agit pas seulement d'une problématique sociale et criminelle mais également de santé publique.

140 millions de femmes mutilées Dans le monde, entre 100 et 140 millions de jeunes filles et femmes ont subi des mutilations génitales, environ 70 millions de filles ont été mariées avant leurs 18 ans, souvent contre leur gré et 7% des femmes risquent d'être victimes d'un viol dans leur vie, rappellent les auteurs de l'étude. Ces violences, "exacerbées lors de conflits et de crises humanitaires", ont des conséquences dramatiques pour la santé mentale et physique des victimes, ajoute l'OMS. "Aucune baguette magique ne pourra supprimer les violences contre les femmes. Mais nous avons des preuves que des changements dans les mentali-

"Les personnels de santé sont souvent les premières personnes que rencontrent les femmes victimes de violence", précise le Dr Claudia Garcia-Moreno chargée de recherches contre les violences faites aux femmes à l'OMS. Et ces personnels de santé nécessitent une formation adéquate. Tout ce qu’il reste à faire L'étude suggère aux décideurs politiques, personnels médicaux et donateurs internationaux cinq pistes pour accélérer les efforts. Les États devraient, selon elle, allouer davantage de ressources pour faire du combat contre la violence à l'égard des

femmes une priorité, en reconnaissant qu'il s'agit d'un frein au développement et à l'accès à la santé. Dans le même temps, tous les leviers perpétuant les discriminations entre les sexes, dans la loi ou les institutions, devraient être levés. La promotion de l'égalité, des comportements non-violents et de la nonstigmatisation des victimes est une nécessité, selon les auteurs. La mise en

place de lois préventives s'appuyant sur la santé, la sécurité, l'éducation et la justice permettraient également de faire évoluer les mentalités. Enfin, les États devraient favoriser les études et mettre en oeuvre plus rapidement les mesures qui s'avèrent les plus efficaces dans la lutte contre les discriminations entre les sexes. Source : Agence France Presse

Suicide d’une jeune femme en situation d’échec scolaire

Lors que le souci de la performance érode l’humanité… Par Issam Rzik Les études deviennent plus complexes, ne laissent aucune place à l'erreur et l'importance accordée à la performance et aux résultats sont sans précédent. Les exigences de la société et des professionnels du milieu augmentent constamment et se poursuivent même au cours de la pratique. Y accéder demande énormément de sacrifices, la compétition y est forte et le poids qu'on se met sur les épaules n'aide forcément pas. Combien de personnes tentent et retentent leur chance afin d'un jour pouvoir réaliser leur rêve d'une carrière dans ce domaine. On donne souvent l'image de gens inébranlable, mais chacun à sa façon de se faire une carapace face aux multiples obstacles qui surviennent. On est humain avant tout. Tôt ou tard on fait face à l'échec. Rares sont ceux qui se rendent facilement jusqu'au bout sans embûches. S'il y a bien un point qui nous unit : la persévérance, le dévouement. On y dédie notre vie. On prend toutes nos décisions basées sur ce seul objectif : la réussite. Savoir se retrousser les manches face à l'échec, on l'apprend au fil des années. Comme on dit, c'est en forgeant que l'on devient forgeron.

Faites l'exercice, fermez les yeux et ressassez le parcours qui vous a amené là où vous en êtes aujourd'hui. Seriez-vous capable de refaire le même cheminement aujourd'hui ? Pensiez-vous que ce serait aussi compliqué ? L'auriez-vous fait différemment ? Auriez-vous pensé aux imprévus qui se sont présentés ? Êtesvous satisfait de votre parcours ? On se remet tous en question et c'est normal. Pouvoir en parler, c'est difficile certes, mais nécessaire. C'est vrai que c'est tabou. On a peur d'être vu comme une personne faible vis-à-vis de nos collègues, de nos enseignants, de nos patrons. Le clou s'enfonce à force de cogner dessus. Avant qu'il ne soit trop tard, il faut être capable de chercher de l'aide autour de soi. D'être particulièrement attentif aux signes de détresses de notre entourage. Personnellement, mes parents ont toujours été à mes côtés. Dans mes réussites, comme dans mes échecs. C'était mon échappatoire, ma façon à moi de recharger mes batteries. En discuter, être écouté, être rassuré et encouragé c'est totalement humain et il n'y a absolument aucun mal à ça, on en a tous besoin. J'ai souvent reproché à nos programmes de délaisser petit à petit l'humanité. D'être sans

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cesse obsédé par le souci de standards élevés, par l'excellence. Loin de moi l'idée de dénigrer cet aspect important, au contraire. Mais sans toutefois négliger l'être humain qu'il y a derrière. J'ose espérer que cette triste histoire amènera des réflexions. Parce qu'on attend souvent qu'un malheur arrive avant d'amener des corrections. Deux précautions valent mieux qu'une. On devrait pourtant le savoir : mieux vaut prévenir que guérir…

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Éducation

Carte scolaire

Une fausse adresse pour fréquenter l'école de son choix…

Le phénomène des fausses adresses est bien connu dans certaines écoles de la Commission scolaire de Montréal. Un problème qui crée de la tension entre des parents parce que certaines écoles manquent déjà de place.

La situation est relativement simple. Des parents de l'extérieur du territoire où se situe une école publique avec un projet éducatif qui leur plaît souhaitent que leur enfant la fréquente. Ces parents demandent donc à des résidents du quartier de l'école visée la permission d'utiliser leur adresse pour y avoir accès. Une manœuvre discutable Le problème est important : des écoles sont surpeuplées et un enfant inscrit à l'aide d'une fausse adresse peut prendre la place d'un autre qui lui, habite réellement le quartier. À la Commission scolaire de Montréal, on est bien au fait de la situation, surtout présente dans les écoles St-André-Apôtre (Ahuntsic), Saint-Marc (Rosemont) et Louis-Colin (Ahuntsic). « Ça peut toucher même du personnel de l'établissement qui font des fausses adresses, je peux compren-

dre que ça peut être une petite bombe », explique Manon Bergeron, directrice de l'organisation scolaire à la CSDM. Mère de trois enfants, Marie-Hélène Gravel a dû expliquer à son jeune fils pourquoi il ne fréquente pas l'école Saint-André-Apôtre, comme ses deux soeurs aînées. « Je lui ai dit que l'école déborde et qu'il y a des gens qui font des demandes frauduleuses. Mon fils va avoir six ans », dit-elle. Ce qui la choque le plus c'est que si des parents mentent sur leur lieu de résidence, leur enfant au bout compte doit aussi mentir. « Il faut que l'enfant continue de mentir à l'école. C'est ce qui me renverse là-dedans, c'est que les enfants continuent de mentir », se désole-t-elle. Des parents semblent prêts à aller très loin pour que leur enfant fréquente l'école qu'ils désirent. Dans le quartier Ahuntsic, des demandes écrites ont circulé dans les boîtes aux lettres. Un résident de la rue Tolhurst a été sollicité pour qu'il prête son adresse. « J'ai été surpris de lire cette lettre-là, en fait j'ai

lu qu'il voulait utiliser mon adresse. Je n'ai pas trouvé ça correct et je n'ai pas fait suite à cette lettre », raconte-t-il. Un phénomène marginal? Les directions d'école n'ont pas l'intention de mener une vaste enquête pour dénicher les tricheurs. Sur le formulaire d'inscription, la CSDM a ajouté récemment que toute demande incluant une fausse adresse serait rejetée. Pour l'instant, c'est essentiellement la délation qui permet d'identifier les fausses adresses.

Par exemple, à l'école Saint-Marc, un parent en a dénoncé un autre. « Je vous dirais que c'est délicat, mais c'est important que les gens sachent ça. On fait pas d'enquête pour vérifier chaque adresse », explique France Vézina, directrice de l'école Saint-Marc. Même si le phénomène est marginal, il a des conséquences bien réelles pour plusieurs enfants et parents.

Projets

8 M$ canadiens pour un lutter contre le décrochage scolaire au Maroc Le Canada vient d’annoncer une contribution de l’ordre de 8 M de dollars qui sera versée à l’Unicef pour la mise en oeuvre d’un projet spécialement conçu pour les jeunes marocains qui ont quitté l’école ou risquent de l’abandonner. “Le projet comprend des activités d’orientation et de formation et un accompagnement dans la transition entre l’école et le marché du travail”, a déclaré le ministre du développement international et de la francophonie du Canada, Christian Paradis, précisant que pour une période de 4 ans, ces jeunes marocains verront s’ouvrir leurs perspectives d’avenir. Le projet prévoit aussi d’impliquer les communes et les municipalités afin

d’adapter l’offre locale de formation aux besoins locaux et d’offrir des services pour les jeunes à la recherche d’emploi, a fait savoir le ministre canadien, ajoutant que dans le même cadre, “des réseaux d’employeurs potentiels seront établis pour faciliter l’embauche des jeunes”. “L’un des deux piliers de notre stratégie de développement au Maroc vise à appuyer la croissance économique durable par une meilleure gouvernance économique et un soutien aux petites et moyennes entreprises”, a affirmé M.Paradis lors d’une allocution portant sur le thème “Croissance économique durable, prospérité partagée et employabilité des jeunes comme leviers développement”, prononcée à l’école de gouvernance et d’économie de

l’université Mohammed VI polytechnique de Rabat.

Source : Maghreb Arabe Presse

Universités

Moncton à la conquête du Maroc au Maroc

En effet, l’Université a inauguré son bureau, lundi 24 novembre, lors d’une cérémonie qui a connu la présence de Sandra Mc Cardell, ambassadeur du Canada au Maroc, de Raymont Théberge, recteur de l’Université du Moncton, de Marie Linda Lord, vice-

rectrice aux affaires estudiantines et internationales ainsi que d’autres responsables de l’Université et certains diplômés marocains de l’Université de Moncton. Ainsi, ce bureau, unique en son genre

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dans la région, sera non seulement un point de représentation de l’université au Maroc mais également un centre d’information, de documentation et de recrutement pour les étudiants marocains intéressés par l’université du Moncton. Il a pour principal objectif

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d’informer et de renseigner les futurs étudiants mais aussi les assister dans la constitution des dossiers d’admission et de préinscription.


Cultures

Bibliothèques montréalaises

6,7 millions de visites par an … et 11,4 millions d’emprunts

La métropole estime qu'il lui manque de 9 à 10 bibliothèques pour desservir la population. Elle entend combler son retard en en construisant de nouvelles, mais aussi en allant chercher les gens là où ils se trouvent.

L'an dernier, les bibliothèques de la Ville de Montréal enregistraient 6,7 millions de visites, en hausse de plus de 4 % par rapport à 2010. Le nombre de prêts est aussi en progression, à 11,4 millions en 2013. Mais l'accès à une bibliothèque physique n'est pas le même pour tous. Des résidents de certains secteurs de la ville ont accès moins facilement à ces lieux de lecture. La

responsable de la culture au comité exécutif de la Ville de Montréal, Manon Gauthier, cite l'exemple des quartiers Saint-Michel et Ahuntsic, ainsi que l'arrondissement de SaintLéonard.

« Au cours des prochaines années,

on a un nombre important de bibliothèques qui vont, soit être construites, soit être mise à niveau ou encore être agrandies » déclare Manon Gauthier, responsable de la culture au comité exécutif de Montréal.

Projets en cours Parmi les projets en cours, il y a l'agrandissement de la bibliothèque Saul-Bellow, dans l'arrondissement de Lachine, un projet de plus de 10 millions de dollars dont l'inauguration est prévue l'an prochain. C'est aussi en 2015 que doit déménager la bibliothèque Benny dans Notre-Dame-de-Grâce.

Deux bibliothèques ont été inaugurées à Montréal en 2013 : •la bibliothèque Marc-Favreau (arrondissement de Rosemont-La Petite Patrie) •la bibliothèque du Boisé (arrondissement de Saint-Laurent) Sortir du béton Selon Louise Guillemette-Labory, directrice associée des bibliothèques municipales à Montréal, il manque de 9 à 10 bibliothèques pour compléter le réseau de la Ville. Pour les zones moins bien desservies, une série d'initiatives pour aller à la rencontre des citoyens, dont des bibliobus, des bibliothèques ambulantes qui parcourent cinq arrondissements pour rejoindre les jeunes de 14 ans et moins, ont été mises en place. L'an passé, 36 460 prêts ont été effectués grâce à ces bibliothèques sur roues. Les bibliothèques montréalaises

misent aussi de plus en plus sur les livres numériques. En 2012, les achats de livres physiques ont été moins nombreux que l'année précédente, mais les acquisitions de documents numériques ont été plus importantes, avec 5838 nouveaux documents, contre 2843 en 2011.

En 2007, cinq ans après les fusions municipales, la Ville de Montréal a établi un plan stratégique sur 10 ans pour développer son réseau de bibliothèques municipales pour l'adapter notamment à l'ouverture de la Grande Bibliothèque, deux ans plus tôt. Des objectifs ambi-

tieux, notamment de rattraper le retard de Montréal comparativement à d'autres grandes villes canadiennes, comme Toronto ou Vancouver, en termes de superficie et de livres physiques par habitant.

La Ville espère toujours atteindre ces cibles en 2017, explique la

responsable de la culture au comité exécutif de Montréal, Manon Gauthier. Elle précise toutefois qu'« en cours de route, il est possible qu'il y ait des ajustements ».

La directrice associée des bibliothèques, Louise GuillemetteLabory, affirme que l'offre à Montréal est semblable à celle d'autres grandes villes, comme

Barcelone, Amsterdam ou Singapour. « Pour une des premières fois dans notre histoire des bibliothèques publiques, nous sommes en phase à Montréal avec les grandes métropoles du monde» affirme ainsi Louise Guillemette-Labory, directrice associée des bibliothèques à la Ville de Montréal. Quoi qu'il en soit, il reste certains « déserts culturels » à la frontière entre deux arrondissements, ajoute Mme Gauthier, notamment à l'ouest de Montréal-Nord et à l'est d'Ahuntsic-Cartierville. C'est à cet endroit qu'un premier projet de bibliothèque interarrondissement est en préparation.

La culture à l'école

Lancement du volet « Une école accueille un artiste » Le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, M. Yves Bolduc, et la ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Mme Hélène David, viennent de lancer le nouveau volet « Une école accueille un artiste » du programme La culture à l'école. Les personnes désireuses de soumettre un projet ont jusqu'au mardi 6 janvier 2015 pour le faire. Le nouveau volet a pour but de faire participer les élèves à un travail d'expérimentation artistique de moyenne ou de longue durée, tout en donnant la possibilité à un artiste professionnel de vivre une expérience en milieu scolaire et de s'en inspirer pour

créer. « L'expérimentation des projets-pilotes l'hiver dernier a clairement démontré la pertinence d'aller de l'avant avec le volet « Une école accueille un artiste ». Plusieurs enseignants ont même souligné le fait que leur enseignement restera imprégné de cette expérience. Ce nouveau volet sera un levier extraordinaire pour promouvoir et faire vivre la culture à l'école », a déclaré le ministre Bolduc. Pour être admissible, un projet doit s'étendre sur une durée de quatre à douze semaines et avoir été élaboré conjointement par des partenaires régionaux des milieux culturel et scolaire. Le partenaire culturel doit être un

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artiste, un écrivain ou un organisme culturel professionnel inscrit au Répertoire de ressources culture-éducation. Les projets doivent faire appel à la participation active des élèves, de l'enseignant et de l'artiste. « L'audace des organismes culturels et des artistes, jumelée au dynamisme des enseignants et à l'inventivité des élèves, permettra de donner naissance à des projets étonnants dans les écoles du Québec. Ce contact privilégié avec les jeunes viendra assurément enrichir la démarche créatrice qui anime les artistes et favorisera la diversification des projets culturels proposés aux élèves tout au long de leur formation », a ajouté la ministre David.

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Rappelons que la mise en place du volet « Une école accueille un artiste » est l'un des engagements pris par les deux ministères lors de la signature, en 2013, du Protocole d'entente interministériel Culture-Éducation. À l'hiver 2014, six projets-pilotes ont été réalisés dans différentes régions du Québec. Le budget alloué à ce volet en 2014-2015 s'élève à 394 000 $, ce qui permettra de soutenir environ 24 projets. Les modalités d'inscription et le formulaire de présentation de projet sont disponibles sur le site Web du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, au www.mels.gouv.qc.ca.


Cultures

Semaine de l’immigration francophone en Ontario

Le Maroc ouvre ses portes

Plusieurs organismes ont souligné, en ce début du mois de novembre 2014, la Semaine nationale de l’immigration francophone. À Welland, l’évènement s’est terminé le 8 novembre par une splendide soirée consacrée au Maroc.

Organisée par Sofifran (Solidarité des femmes et familles immigrantes francophones du Niagara) et le Réseau de soutien à l’immigration francophone, l’activité s’est tenue au Club Social et a fait salle comble. Attirée par la réputation de cette contrée aux mille et un charmes, une centaine de personnes ont participé à cette soirée à la programmation aussi ludique qu’enrichissante au plan intellectuel. Le Royaume du Maroc, pays d’Afrique du Nord donnant sur l’Atlantique et la Méditerranée, est majoritairement peuplé d’Arabes et le tiers de sa population est francophone, héritage de la colonisation française. Le français y est largement utilisé par le gouvernement, les entreprises et comme langue d’enseignement. Parmi les Marocains partis s’établir à l’étranger, bon nombre ont donc choisi des pays où leur connaissance du français leur est utile pour s’intégrer à leur société d’accueil et s’y trouver de l’emploi. Hamilton et la région du Niagara comptent pour cette raison une petite communauté marocaine et cette soirée avait pour but de faire connaître leur culture. Femmes ontariennes, arabes et francophones De grands efforts avaient en effet été déployés à cette fin, notamment grâce à la participation de l’association ARGANA, un partenaire majeur de l’évènement. Cet organisme, qui se consacre aux femmes ontariennes arabes et francophones, en particulier celles d’origine marocaine, avait préparé un repas qui a fait l’unanimité parmi les convives. Le poulet et les patates, notamment, avec leur savante combinaison d’épices, ont remporté un franc succès. C’est le même organisme qui était responsable du défilé de tenues traditionnelles marocaines. Cellesci, en plus de se démarquer par leur design et leurs couleurs, permettaient également d’avoir une meilleure idée de la culture du Maroc puisque chacune était associée à une région spécifique de ce pays. Les nombreux discours qui ont émaillé la soirée ont

rappelé que ces festivités avaient une raison d’être bien précise. « Ça donne la chance de célébrer les immigrants qui sont venus s’établir sur le territoire du Centre-Sud-Ouest », a rappelé Marcel Castonguay, directeur du Centre de santé communautaire, qui a également souligné que cette visibilité et ces hommages englobent les organismes travaillant à l’accueil et à l’intégration des immigrants. « Il ne faut pas que ça se célèbre une semaine par année mais 365 jours par année », a conclu M. Castonguay. Marie Christine Makolo, présidente de Sofifran, a elle-aussi partagé ses impressions quant à la Semaine nationale de l’immigration francophone, qui a été lancée officiellement il y a deux ans : « Nous espérons qu’au fil des ans, cet évènement consolidera ses assises et deviendra une belle vitrine pour les immigrants ».

neur de Hamilton, a particulièrement retenu l’attention de M. Dobi puisque cet immigrant représente ce à quoi travaille le Réseau. Arrivé au Canada avec fort peu de moyens, M. Mabtoul a entrepris de se lancer en affaires, une initiative éreintante mais fructueuse qu’il a racontée avec détails. Un immigrant insoupçonné, Malcolm Allen, député fédéral de Welland, a quant à lui rappelé ses origines écossaises et remercié les intervenants de l’immigration pour leur contribution au Niagara.

« Une belle vitrine» Il semblerait que ce soit déjà largement accompli si l’on en juge par la soirée consacrée au Maroc. Mais pourquoi ce pays plutôt qu’un autre? « C’est le comité d’organisation qui a essayé de voir quels sont les pays de provenance des immigrants qui viennent au Canada, surtout en ce qui concerne les francophones », explique Alain Dobi, directeur du Réseau de soutien à l’immigration francophone. Parmi les quelques pays sélectionnés, un tirage au sort fit du Maroc la vedette de l’édition 2014. M. Dobi dresse un bilan positif des activités de la semaine.

« Dessine-moi ta diversité » L’immigration aussi, en particulier grâce à un concours de dessins intitulé et qui s’adressait aux enfants de l’élémentaire dans le Centre-Sud-Ouest. C’est un vote des participants à la soirée marocaine qui a désigné les gagnants. Chez les 5 à 8 ans, Camille Anita Roy, de l’école Horizon Jeunesse (Mississauga), et chez les 9 à 12 ans, Étienne Schnobb, de l’école La Mosaïque (Toronto), ont chacun remporté une tablette numérique. Ils n’ont pas été les seuls à conclure les festivités sur une note positive car, comme l’a rappelé Jeanne Fortilus, la coordonnatrice de la Table interagences : « En célébrant la diversité dans nos communautés, nous pouvons tous être des gagnants. »

Le discours de El Khayatti Mabtoul, un entrepre-

Les allocutions en tous genres n’ont cependant constitué qu’une fraction de l’évènement. Que ce soit par les intermèdes musicaux du groupe Hassan El Hadi, la dégustation de thé et de biscuits ou simplement par l’exposition d’objets traditionnels, le Maroc fut célébré sous toutes ses coutures.

Découverte

Le Maroc, des cités impériales au Sud Marocain avec Les Grands Explorateurs Du 6 janvier au 8 mars 2015, Les Grands Explorateurs vous transportent au Maroc, un pays qui vibre d’une richesse culturelle. Un doux parfum d’Orient flotte dans ce pays du nord de l’Afrique qui a su marier traditions et modernité. Évadez-vous l’espace d’un instant dans les paysages des quatre villes impériales : la majestueuse cité de Fès, les souks de Marrakech, la ville verte de Rabat et enfin la capitale ismaélienne de l’Empire chérifien, Meknès.

Depuis les sommets enneigés du Haut-Atlas jusqu’aux confins des dunes du désert, dans le monde des berbères du Sahara, à la vallée des mille Kasbahs, seule la chaleur du soleil pourrait concurrencer l’hospitalité des Marocains. Le Maroc, c’est aussi un pays coloré où chaque recoin nous dévoile une histoire longue de 2 500 ans, assortie d’une gastronomie savoureuse aux envoûtants parfums de thé à la menthe.

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Le conférencier Né en 1954 sur l’une des plus belles îles de la Méditerranée, Mario Introia, très tôt s’interroge sur le devenir de notre planète. Profondément attristé de voir le déclin de la biosphère, il milite alors avec les premiers mouvements pour la protection de l’environnement. Amoureux des grands espaces où cohabitent l’homme et le monde animal, ce bourlingueur d’exception depuis 39 ans, voyage d’un bout à l’autre de notre planète pour nous faire partager ses rencontres et ses

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expériences. S’il refuse les étiquettes, il reste néanmoins un réalisateur infatigable et passionné du film documentaire où l’homme et la nature sont indissociables. De l’Amazonie aux grandes plaines de l’Afrique orientale, des contrées Arctiques aux dernières zones humides d’Europe ; autant de voyages, d’expéditions et de rencontres exceptionnelles. Source : Les Grands Explorateurs


Technologies

«Hackers» institutionnels

Un logiciel espion au service de l’État

Il s'appelle "Regin", est malveillant et, de surcroît, extrêmement sophistiqué. Au point que ce logiciel d'espionnage furtif, dont la découverte a été révélée dimanche 23 novembre par le groupe informatique Symantec, semble avoir été sinon créé, du moins supervisé par les services de renseignement d'un État. Plusieurs années de conception

Opérationnel depuis 2008, Regin est notamment un cheval de Troie de type "backdoor" (porte dérobée): le vecteur d'infection variant selon la cible choisie, il permet une surveillance en toute discrétion et dans le cadre de missions d'espionnage persistantes de très longue durée. "Même lorsqu'on parvient à l'identifier quelque part, il est extrêmement difficile de déterminer ce qu'il a fait ou ce qu'il recherche", ajoute un chercheur travaillant pour le spécialiste américain de la sécurité informatique, Candid Wueest. Cette complexité implique une phase de conception ayant duré plusieurs mois, voire plusieurs années, et qui a nécessité un investissement financier important. "Le temps et les ressources employés indiquent qu'une nation est responsable", assure ainsi à l'AFP Candid Wueest.

Le but: récolter des données Alors que 48% des infections ont touché des adresses appartenant à des fournisseurs de service internet, les cibles étaient en réalité les clients de ces sociétés. Ils incluent des entreprises, des organisations gouvernementales et des instituts de recherche. Identifié pour la première fois l'an passé par Symantec, "Regin" a d'abord été utilisé entre 2008 et 2011, date à laquelle il a brutalement été retiré. Une nouvelle version de ce "malware" a refait surface en 2013, et celle-ci est toujours active, d'autres versions et fonctionnalités existant sans doute. Le logiciel, dont le but est de collecter différents types de données -et non pas, à la différence d'autres logiciels du même genre, de saboter un système de contrôle industriel-, est notamment capable de réaliser des captures d'écran, de prendre le contrôle d'une souris et de son curseur, de voler des mots de passe, de surveiller le trafic d'un réseau et de récupérer des fichiers effacés. Plusieurs pays frappés Il a frappé au niveau mondial, selon Symantec. Candid Wueest explique: "Les équipes de Symantec ont détecté des brèches de sécurité avérées dans 10 pays, en premier lieu la Russie puis

l'Arabie saoudite qui concentrent chacune environ un quart des infections". Les autres pays touchés par ordre d'importance sont le Mexique et l'Irlande, suivis par l'Inde, l'Afghanistan, l'Iran, la Belgique, l'Autriche et le Pakistan. Les entreprises ciblées Alors que 48% des infections ont touché des adresses appartenant à des

fournisseurs de service Internet, les cibles étaient en réalité les clients de ces sociétés. Ils incluent des entreprises, des organisations gouvernementales et des instituts de recherche. "Sa présence repérée dans des domaines comme l'hôtellerie et l'aéronautique a par exemple pu servir à ses instigateurs pour se renseigner sur les allées et venues de certaines personnes", affirme l'expert de Symantec

Avis : Assemblée générale CMC section Montréal L’assemblée générale de CMC section Montréal sera reportée pour le 26 décembre 2014 . Les personnes intéressés sont invitées à confirmer leurs présences avant le 12 décembre 2014. Pour plus d'information veillez nous contacter par email au : cmcgmtl@ gmail.com 32

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Association

Les rencontres du FCMRC

Innovation et Startup

«Si vous n'êtes pas en train d'innover, vous êtes en train de disparaître»

"Si vous n'êtes pas en train d'innover, vous êtes en train de disparaître." C'est avec cette formule choc que le professeur Jamal Chaouki a entamé la conférence "Innovation et Startup" organisée le 22 novembre 2014 à Dar Al Maghrib à l'initiative du Forum des Compétences Marocaines Résidant au Canada (FCMRC). Mr. Chaouki est ingénieur, professeur et membre du conseil d'administration de l'Ecole Polytechnique de Montréal, il est également fondateur de plusieurs startups.

Il a d'abord invité la centaine de participants, dont de nombreux étudiants universitaires marocains, à contempler tous les objets qui les entourent et réaliser que ces objets seront inéluctablement remplacés par d'autres, plus performants, à plus ou moins brève échéance. Le Pr. Chaouki a ensuite souligné que les initiative de génie naissent toujours d'une approche flexible des situations de la vie, selon des angles insoupçonnés. Cela requiert cependant d'oser remettre en cause nos certitudes et nos consensus, et d'accepter le droit à l'échec. Le conférencier a toutefois mis en garde contre les obstacles à l'innovation qui découlent justement de sa propension à déranger les idées reçues. Il s'agit surtout des entourages négatifs souvent enclins à rejeter toute idée nouvelle, la servitude des habitudes et -paradox-

alement- les certitudes du "savoir". Ainsi donc, le savoir véhiculé par l'éducation est à la fois un allié et un obstacle à la création. En guise de conclusion, Jamal Chaouki a insisté sur la "mise en oeuvre", c'est-à-dire la concrétisation des idées innovantes qui, par expérience, se révèle être l'étape la plus critique du processus d'innovation.

Ces principes brillamment décrits ont été ensuite illustrés par des exemples concrets. Les participants ont ainsi eu droit à des exposés fort intéressants d'Eliot Sorella, véritable pionnier de l'innovation dans de multiples domaines; Jocelyn Doucet qui a développé une approche originale à la valorisation des déchets; et Jean Dobey qui a mis au point un système de protection des données privées particulièrement utile aux médias sociaux. Ces témoignages ont mis en exergue non seulement l'audace qui est un ingrédient nécessaire à la génération des idées créatives, mais aussi la ténacité requise à les mettre en œuvre. En marge de cette conférence, Mr. Kharroudji, premier directeur en Amérique du Nord de la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE), a présenté les services offerts par cette banque à la communauté marocaine et investisseurs. Mr. Ricardo Daseva, représentant de la Conférence Régionale des Élus

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(CRÉ) de Montréal, a pour sa part expliqué le programme "Entreprendre ici" conçu pour soutenir l'entreprenariat des immigrants. Mr. Hachem Ben Essalah, président du FCMRC, et les membres du conseil d'administration Nafissa Abarbach et Reda Bensouda ont remercié les participants, conférenciers et sponsors. Ils ont également rappelé les activités à venir, en particulier l'Atelier d'Idéation du 6 décembre prochain à 13h30 à Dar Al Maghrib, et le Startup Weekend du 23 au 25 janvier 2015 également à Dar Al Maghrib. Ces événements seront de précieuses occasions de développement et réseautage. Inscrivezvous!

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