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46 % de Québécois d’accord… …avec le retour à l’équilibre budgétaire dès 2015

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Coût de la vie

Le prix du panier d'épicerie continuera d'augmenter … Page 6

Le salaire horaire minimum augmente

Intempéries au Maroc

Collecte au Canada pour les victimes des inondations

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Il passera à 10,55 $ le 1er mai

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Nouveaux arrivants

Premier Noël au pays

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Sports : Football Américain

Oum et Soul of Morocco Le Maroc en Coupe Soirée de rêve au Corona du monde! Page 31

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Enjeux

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 242 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 5960 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 84 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.9 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1400 visiteurs par jour.

2015 et au-dela

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Les jours se suivent et se ressemblent. Les années aussi, du moins en apparence. Car en fait, tout change. Imperceptiblement mais inéluctablement; jusqu’au jour où l’on fini par se rendre compte que l’air du temps n’est plus le même, que nos certitudes n’ont plus lieu d’être, qu’elles ont été remplacées par des réalités qui nous choquent sans doute un peu mais auxquelles on s’est déjà rendu et habitué. Ainsi en est-il du Canada, que l’on se plait encore à considérer comme une puissance de paix en citant pour se convaincre l’initiative canadienne qui allait donner en 1960 la naissance des Casques bleus onusiens ou le refus de Jean Chrétien de participer à la première Tempête du désert. Ces deux repères, on l’oublie, ont respectivement cinquante quatre ans – un demi-siècle bien sonné – et 25 ans – un quart de siècle… Entretemps, on a changé de millénaire et d’ère. Le pays de la paix et des révolutions tranquilles est devenu un pays occidental comme les autres, qui est intervenu militairement en Afghanistan et qui participe à coup de raids aériens, contre Daesh en Syrie et en Iraq, dont la diplomatie prend parti dans un certain nombre d’autres conflits internationaux, qui sacrifie aux approches sécuritaires et durcit ses lois parfois même un peu au détriment des libertés publiques etc., etc., … Les changements fondamentaux n’ont pas épargné le Québec. Ici on refuse de sortir de l’idéal socialdémocrate absolu, fait de générosité publique sans limite, de filets sociaux dont la solidité s’embarrasse peu d’équilibre

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économiques globaux et de souci du lendemain. Ce qui nous vaut parfois d’adopter des attitudes ambivalentes comme celle, en faveur ces derniers temps, d’être favorable à la rigueur budgétaire et au déficit zéro, mais en même temps de protester sans réserve contre l’austérité, surtout lorsque qu’une quelconque coupure budgétaire impacte notre portefeuille ou un service dont nous sommes usager. Le spectacle, le triste spectacle que nous offre le reste du monde ne fait par ailleurs rien pour améliorer nos humeurs. Il en va ainsi des sombres perspectives que nous promettent les changements climatiques et les nouveaux défis qu’ils vont créer. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, les dérèglements climatiques de la dernière décennie, alternant pluviométrie anarchique - inondations dramatiques et sécheresses sévères à la faveur d’une hausse de température globale de 1 degré, ne sont qu’un avant goût de ce que nous vivrons dans les toutes prochaines décennies à 2 degrés de hausse de températures et plus encore si, comme le craignent de nombreux experts, à 4 degrés de plus. Le défi - fontes accélérées des glaces des pôles - ne sera pas seulement agro économique et alimentaire; la hausse prévisible du niveau des mers et océans submergera de nombreuses terres et pays, il faudra aussi faire face à des mouvements de populations sans précédent, qu’il faudra bien accueillir et assister, sur les ressources disponibles, les nôtres, dans des proportions dont nulle rigueur budgétaire et nulle austérité d’aujourd’hui ne peuvent donner la mesure. Les sombres auspices ne s’arrêtent

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pas là. Car il y a aussi ce délitement des valeurs qui normaient nos sociétés; avec des extrêmes qui font peur, dont l’usurpation du sacré par des criminels qui, prétendument au nom du Dieu des Hommes et de la Miséricorde, à Saint Jean sur Richelieu, à Ottawa, à Sidney et plus intolérablement si cela était possible, au Pakistan, attentent au plus sacré de la foi, l’humain et la vie, les innocents et les enfants. On a décidément bien changé de millénaire, d’âge aussi. Et revient alors en mémoire, ce que les historiens nous disent du passage de l’an mille; soit une sortie douloureuse du Moyen Âge qui aura duré cinq cents ans avant que la renaissance ne viennent dissiper les ténèbres. Ce texte est une bien curieuse façon d’annoncer l’an nouveau qui approche pourrait penser le lecteur. Certes; mais le voir ainsi confirmerait justement toutes les craintes dont sont porteuses les lignes qui précédent. Car pour conjurer tous ces mauvais augures, chacun de nous est responsable; par ses engagements, par ses actes. Par une citoyenneté assumée et raisonnée dont le premier signe serait de mettre fin aux comportements d’enfants gâtés d’un temps d’or qui fut, pour s’adapter à un nouvel an, un nouveau siècle et un nouveau millénaire qui nous appartient mais qui appartient bien plus aux générations à venir et qui, à ce titre, a des exigences auxquelles nous ne pouvons nous soustraire. Et ce sont là nos vœux pour 2015, pour le XXIème siècle et pour le troisième millénaire.

Abdelghani Dades


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Prémisses 2015

Coût de la vie

Le prix du panier d'épicerie continuera d'augmenter …

Les Canadiens devront augmenter la somme allouée à l'épicerie dans leur budget 2015, selon une étude de l'Université Guelph. Les amateurs de viandes - notamment le bacon et le steak - de crevettes et de légumes devront creuser un peu plus profondément dans leurs poches pour se nourrir au cours de l'année qui vient.

Le prix de la nourriture augmentera de quelque 0,3 % à 2,4 % l'an prochain, selon le rapport annuel sur les prix de la nourriture de l'Université Guelph. Le prix du grain devrait demeurer stable et celui de plusieurs denrées, comme les œufs et les produits laitiers, pourrait même diminuer. Quant au prix de la viande, du poisson, des fruits de mer et des légumes, ils devraient connaître des augmentations de 3 à 5 %.

Le prix de la viande a augmenté de 12,4 %, cette année, pendant que celui du poisson grimpait de 5,9 %. Les prix de ces denrées devraient encore augmenter l'année prochaine. Le prix du bacon a bondi de 25 % pendant que celui du jambon et des côtelettes de porc ont bondi de 18 %. Des facteurs économiques et climatiques Devant les nouvelles augmentations de prix, les distributeurs tenteront de diversifier leurs approvisionnements afin d'amoindrir les effets des hausses sur les consommateurs, selon le professeur des études de Marketing et Consommation, Sylvain Charlebois. Les distributeurs tentent ainsi d'éviter de perdre des parts de marché, toujours selon le professeur Charlebois.

L'augmentation de la demande internationale pour la viande entraîne les prix à la hausse.

Les portions et le contenu des emballages pourraient également être réduits pour tenter de dissimuler les hausses de prix.

Les prévisions de l'Université se sont avérées majoritairement exactes en 2014 avec quelques surprises sur les prix de la viande qui ont explosé.

Le rapport souligne que l'augmentation des coûts d'abattage explique une partie de ces augmentations tout comme les maladies qui ont affecté l'industrie porcine.

En dépit de l'amélioration des rendements de l'agriculture, l'augmentation des protéines animales à travers le monde augmente très rapidement entraînant les prix à la hausse », souligne M. Charlebois. Les changements climatiques forcent les Canadiens à dépenser davantage pour s'alimenter et à faire des choix différents. » Les sécheresses qui sévissent en Californie, où les Canadiens

s'approvisionnent en légume durant les mois hivernaux, entraîneront le prix des légumes à la hausse. Près de la moitié de la nourriture des Canadiens est importée, selon le rapport de l'Université. La baisse de la valeur du dollar canadien aura également un impact inflationniste sur le prix des aliments importés Source: ici.radio-canada

Consommation

L’endettement pèse encore plus lourd… Le rapport national d'Equifax Canada sur les tendances du crédit rappelle que la dette à la consommation était de 1,448 milliard $ au deuxième trimestre de 2014 et de 1,409 milliard $ une année auparavant; il s’est établi à plus de 1,513 milliard $ en dettes lors du troisième trimestre de 2014.

hausses les plus marquées, à 6,8 pour cent et à 5,8 pour cent respectivement sur 12 mois.

La dette moyenne des Canadiens, excluant les hypothèques, a augmenté de 2,7 pour cent pour atteindre 20 891 $.

mation devrait grimper davantage.

Endettement record… Les secteurs des prêts automobiles et des prêts à tempérament ont affiché les

La direction d’Equifax Canada, croit qu'en prévision du tout prochain magasinage de Noël, la dette à la consom-

… mais défaillances en baisse Cependant, malgré la hausse de la dette des Canadiens, le taux de défaillance

national à 90 jours et plus a continué d'afficher une tendance à la baisse pour atteindre son niveau le plus bas depuis 2008.

Avis : Assemblée générale CMC section Montréal L’assemblée générale de CMC section Montréal sera reportée pour le 26 décembre 2014 . Les personnes intéressés sont invitées à confirmer leurs présences avant le 12 décembre 2014. Pour plus d'information veillez nous contacter par email au : cmcgmtl@ gmail.com 6

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Prémisses 2015

La situation en emploi s’améliore au Québec Le Canada perd 10 700 emplois; le Québec en gagne 19 600

L'économie canadienne a effacé 10 700 emplois en novembre et le taux de chômage national a avancé à 6,6 pour cent, vient d’annoncer Statistique Canada. Les chiffres de novembre s'inscrivent dans un contexte où les deux mois précédents avaient réalisé d'importants gains. Quelque 43 100 emplois avaient été créés en octobre, en plus des 74 100 apparus en septembre. Le taux de chômage avait reculé en octobre à 6,5 pour cent, son plus faible niveau depuis novembre 2008.

La hausse marginale du taux de chômage national en novembre était conforme aux attentes des économistes, qui misaient par ailleurs sur la création de 5000 emplois le mois précédent, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters. Le nombre d'emplois à temps plein a progressé de 5700, tandis que 16 300 emplois à temps partiel ont disparus. 146 000 nouveaux emplois au Canada Au cours des 12 derniers mois, l'économie canadienne a été le théâtre de l'ajout net de 146 000 emplois, a précisé Statistique Canada, soit 80 800 emplois à temps plein et 65 300 autres à temps partiel. «Le rapport sur l'emploi de novembre a vu l'économie canadienne rendre une partir des gains des mois précédents», a indiqué l'économiste Brian DePratto, du service d'études économiques de la Banque TD, dans une note à ses clients. «Il faut cependant rester prudent puisqu'un mois ne représente pas une

tendance.»

M. DePratto a noté que le Canada avait connu des gains significatifs dans l'emploi à temps plein ces derniers mois. Ceux-ci se sont dénombrés à 101 500 emplois entre août et novembre. La Banque TD s'attend en outre à voir ultimement «une tendance modeste soutenue pour la croissance de l'emploi» en tenant pour acquis que le dollar canadien restera relativement faible et que l'amélioration de l'économie américaine continuera à apporter de l'aide. Le gouvernement des ÉtatsUnis a fait état vendredi d'un gain net de 321 000 emplois pour le mois dernier. Importants gains au Québec L'Ontario a perdu 33 900 emplois le mois dernier, ce qui a fait grimper son taux de chômage d'un demi-point de pourcentage à sept pour cent. Les gains les plus importants ont été enregistrés au Québec, où 19 600 emplois nets ont vu le jour en novembre. Cette croissance, la première en six mois, était en outre attribuable aux emplois à temps plein, qui ont avancé de 29 200, pendant que le nombre d'emplois à temps partiel reculait de 9600.

contracté de 0,1 point de pourcentage à 7,6 pour cent, puisque la croissance de l'emploi a été plus forte que celle de la population active. Cependant, sur les 11 premiers mois de l'année, l'emploi reste stable dans la Belle Province.

dans les commerces de détail et de gros, tandis que 32 900 autres ont été perdus dans les services professionnels, scientifiques et techniques. Mais même avec ces déclins, ces secteurs ont peu bougé sur l'ensemble des 12 derniers mois.

Sur le marché de l'emploi canadien, le secteur privé a perdu en novembre 45 600 emplois, tandis que 22 600 emplois ont été créés dans le secteur public. Le nombre de travailleurs autonomes a par ailleurs avancé de 12 300.

Le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans a avancé de 0,4 point de pourcentage en novembre pour atteindre 13 pour cent, mais l'enquête de Statistique Canada montre que ce groupe comptait malgré tout 56 400 travailleurs de plus le mois dernier qu'en novembre 2013.

Du côté des différents secteurs, quelque 41 600 emplois ont disparus

Le taux de chômage québécois s'est

Le salaire horaire minimum augmente Il passera à 10,55 $ le 1er mai Source : Presse canadienne Selon Sam Hamad, le gouvernement a trouvé le chemin de l’équilibre, entre l’incitation à retourner sur le marché du travail et la hausse des charges des entreprises. Québec ajoute 20 ¢ au salaire minimum, soit une hausse de 1,9 %. Trop peu dans un contexte d’austérité par surcroît, dénoncent les uns. Une hausse juste et équilibrée, rétorquent les autres. À compter du 1er mai 2015, le tarif horaire passera de 10,35 $ à 10,55 $. Pour les employés à pourboire, il passera à 9,05 $, soit une hausse de 15 ¢. Le ministre du Travail, Sam Hamad, a soutenu que « le gouverne-

ment a trouvé le chemin de l’équilibre, entre l’incitation à retourner sur le marché du travail et la hausse des charges des entreprises ».

« Notre objectif, c’est d’encourager les prestataires d’aide sociale, particulièrement les jeunes, à retourner sur le marché du travail, a déclaré le ministre en conférence de presse. Il faut que les gens sachent ou sentent que travailler, c’est plus payant. […] Le but, ce n’est pas de stimuler l’économie, c’est d’aider les gens au salaire minimum à avoir un minimum de qualité de vie. » En réaction, la CSN a qualifié la hausse d’« austère ». Le président de

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la Centrale, Jacques Létourneau, a rappelé qu’« avec ses mesures d’austérité, le gouvernement Couillard privatisera des services et imposera des tarifs qui étrangleront une partie importante de la population qui n’aura plus accès à des services indispensables […] En outre, il est clair que la ponction de 300 millions aux municipalités entraînera des hausses de loyer, alors que le sousfinancement des organismes communautaires menace leur existence. Cette hausse du salaire minimum est tout à fait insuffisante ». Pour sa part, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante estime que cette hausse affiche une certaine stabilité par rapport à l’an

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dernier. « Nous demandons d’année en année d’éviter les hausses trop marquées, de les maintenir près de l’inflation et de s’assurer que le ratio du salaire minimum par rapport au salaire moyen demeure raisonnable. On constate que c’est la voie que semble avoir suivie le gouvernement cette année », a déclaré Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI. La dernière hausse avait été de 25 ¢, ou de 2,5 %. En Ontario, le salaire minimum général se situe à 11 $ l’heure depuis juin dernier.


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Perspectives

Le Déficit Zéro à portée de main ?

Atteindre l’équilibre budgétaire dès l’an prochain, en 2015-16, impose un casse-tête complexe au gouvernement Couillard. La mise à jour économique et financière dévoilée début décembre par le ministre des Finances Carlos Leitao le montre bien. Les pièces tombent tranquillement en place, mais dans le désordre, ce qui cache la vue d’ensemble et explique en partie les problèmes de communication du gouvernement depuis le début de l’automne.

Depuis juin dernier, les mesures se succèdent, et touchent en séquence les médecins, les crédits d’impôts des entreprises, les compressions dans les ministères, la révision des programmes, un brassage de structure en santé, une hausse des frais de garderie subventionnée… ainsi de suite. Et maintenant, une taxe supplémentaire sur la masse salariale des institutions financières et de l’argent frais dans le Fonds vert pour lutter contre les changements climatiques. Sans compter quelques mesures ciblées, notamment une baisse d’impôt pour les PME manufacturières (de 8 % à 4 %, ce qui ramène leur charge fiscale au même niveau qu’en Ontario). Bref, des annonces disparates, rapides, un peu pour stimuler l’économie, beaucoup pour contrôler les dépenses et hausser les revenus… et qui se noyent dans le flot de l’actualité tellement elles sont nombreuses. Il s’en dégage une impression de chaos, de trop-plein, qui au mieux, surprend et déstabilise le citoyen, et au pire, engendre de la frustration. En théorie, nous sommes tous en faveur de la rigueur budgétaire et du déficit zéro, jusqu’à ce qu’une mesure touche notre porte-feuille ou un service que l’on utilise. Un morceau de casse-tête par ci, un morceau de casse-tête par là. Un bout d’image à la fois. Difficile d’avoir une idée claire du portrait final. Mais le gouvernement n’a que lui à blâmer. Problème de pédagogie? Le gouvernement Couillard n’a pas réussi son opération « pédagogie » qu’il avait promis de lancer après le budget de juin. Son explication de la route qu’il entend emprunter pour

solutionner le casse-tête des finances publiques n’a pas percolé dans l’opinion publique.

Par exemple, pourquoi faut-il revenir aussi rapidement à l’équilibre budgétaire, aux prix de choix douloureux, alors qu’en pourcentage du PIB, le poids de la dette est relativement sain ? Que souhaite faire le gouvernement une fois les surplus de retour ? À l’extérieur des mordus de la politique, qui sait que le gouvernement souhaite consacrer la moitié des éventuels surplus au remboursement de la dette, et l’autre moitié à éliminer progressivement la taxe santé ? (Des sources affirment que si l’économie progresse légèrement plus rapidement que prévu, l’annonce sur la taxe santé pourrait d’ailleurs survenir dès le budget 2016-17.) Les membres du gouvernement semblent être les seuls à savoir à quoi va ressembler le portrait final. Malgré son apparence logique et cohérente — les forces de Philippe Couillard, très cartésien — le gouvernement souffre des faiblesses de son chef: distant et peu instinctif dans ses communications. Ce qui complique l’opération délicate en cours. Encore davantage lorsqu’il brise une promesse aussi visible que les frais de garderie. Philippe Couillard avait pourtant annoncé ses couleurs dans son discours inaugural, affirmant que le temps des demi-mesures est terminé, et que des choix difficiles s’annonçaient pour en finir avec les déficits structurels et l’alourdissement de la dette. Mais les politiciens ont la mauvaise habitude de penser qu’un message prononcé une ou deux fois a nécessairement atteint sa cible. Ils passent à autre chose comme si le citoyen moyen était suspendu à ses lèvres, captant l’essence de l’opération du premier coup. La réalité est tout autre : il est plutôt occupé entre le travail, la maison, les cours des enfants, le souper du soir… Le premier ministre et ses plans ne sont pas des priorités. Alors que le message devrait être répété pendant des mois, le politicien s’impatiente, bifurque et pense que le travail de communication est terminé. Erreur.

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Carlos Leïtao, Ministre des Finances Sur ce plan, la mise à jour économique est instructive. Comme si le gouvernement souhaitait faire baisser la tension en montrant pour la première fois l’image finale qu’il tente de solutionner. Une vision d’ensemble du casse-tête. Ainsi, on affirme que 84 % des mesures (les pièces du casse-tête) pour atteindre le déficit zéro sont en place et ont déjà été annoncées depuis le mois de juin. 6.1milliards d’économies déjà identifiés C’est 6,1 milliards de dollars sur les 7,3 milliards de dollars qu’il cherchait à identifier. « Le gros du travail est fait » a dit le ministre Carlos Leitao en point de presse, ajoutant qu’il n’y aura plus de mesures importantes qui touchent les contribuables. L’objectif du déficit zéro en 2015-16 est réaliste, dit-il. Le portrait est toutefois encore partiel. Le 16 % restant devra être déniché d’ici mars. C’est tout de même 1,2 milliard de dollars encore. Ce ne sera pas facile. Pour y parvenir, Québec va notamment compter sur une hausse des transferts d’Ottawa, une diminution des intérêts sur la dette et une réduc-

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tion des effectifs de l’État. Et va prier pour que l’emploi redémarre. Car si les dépenses ont été prises en main et les revenus sont en hausse, les pertes d’emplois demeurent un frein à la croissance. Ni populaire, ni sans risque… Un gouvernement qui se lance dans un exercice budgétaire aussi périlleux en sort rarement populaire ou indemne. D’ici au prochain budget, en mars ou avril, le gouvernement Couillard a encore devant lui des mois difficiles. En ce sens, emprunter dès le départ une voie à la Lucien Bouchard, celle du consensus de la société civile autour de l’objectif du déficit zéro, aurait été préférable. En 1996, les choix étaient tout aussi souffrants, mais l’image du casse-tête était plus limpide. Les citoyens comprenaient où devaient tomber les morceaux. La réussite d’un gouvernement ne se mesure pas qu’à l’atteinte de ses objectifs comptables, mais également à sa capacité d’amener les gens à adhérer au plan d’ensemble. Pour la cohésion sociale, c’est primordial. Source : L’actualité - Alec Castonguay


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Conjoncture

Transferts fédéraux

Une bouffée d’oxygène de 20,4 milliards

Les paiements de transferts aux provinces augmenteront peut-être l’année prochaine, mais ces dernières estiment qu’Ottawa devrait en faire davantage. L’Ontario en tête, elles réclament que le gouvernement fédéral investisse plus en infrastructures pour relancer l’économie canadienne encore précaire. Comme chaque année, les ministres des Finances des provinces ont convergé à Ottawa pour rencontrer leur homologue fédéral, Joe Oliver. Celui-ci leur a dévoilé que les transferts fédéraux versés en 2015-2016 au titre de la santé, des programmes sociaux et de la péréquation atteindront 68 milliards de dollars. Il s’agit d’une bonification de 3 milliards par rapport à l’année en cours. Pour le Québec, le montant total des transferts atteindra 20,4 milliards.

Le ministre québécois Carlos Leitão se réjouit de ces chiffres. «C’était déjà inclus dans nos prévisions budgétaires pour 2015-2016 mises à jour début décembre. [...] Le calcul fédéral est très semblable au nôtre.» 54,5 % l’enveloppe fédérale Les deux transferts pour la santé et les programmes sociaux allouent un montant égal par habitant. Le Québec en touche donc environ le quart. La péréquation, elle, est accordée en fonction des capacités fiscales d’une province. Aussi le Québec touchera-t-il 54,5 % de toute l’enveloppe fédérale, soit 9,5 milliards. Cela ne constitue cependant pas

un record. L’an dernier, le Québec avait obtenu 55,7 % de l’enveloppe et presque 60 % en 2008-2009. Si le montant total touché par le Québec au titre de la péréquation a doublé depuis 20052006, c’est en grande partie parce que la somme qu’Ottawa y a consacrée a presque autant augmenté au cours de la même période, et non parce que le Québec en reçoit plus qu’avant. Lorsque la péréquation est répartie selon le nombre d’habitants, le Québec n’en est plus le plus important bénéficiaire, tant s’en faut. Chaque habitant du Québec touche en moyenne 1152 $ de péréquation, soit moins que ceux de l’Île-du-Prince-Édouard, du NouveauBrunswick, de la Nouvelle-Écosse ou du Manitoba (respectivement 2449 $, 2207 $, 1788 $ ou 1347$). Seule l’Ontario, seule autre récipiendaire de péréquation, en reçoit moins par habitant que le Québec, avec un montant de 171 $. Les trois provinces les plus à l’ouest ainsi que Terre-Neuve n’en touchent pas. Néanmoins, ce copieux montant de 9,5 milliards en péréquation nuit-il à la réputation du Québec? Le ministre Leitão pense que non. «J’aimerais un jour, idéalement, qu’on ne soit plus admissibles à un tel programme. Cela signifie que notre capacité fiscale est encore inférieure à la moyenne canadienne», a-t-il dit. Mais il ajoute que «c’est un programme de transferts» et qu’il ne faut pas en avoir honte.

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Joe Oliver Davantage d’infrastructures Certains ministres, dont l’Ontarien Charles Sousa, ont réitéré leur demande qu’Ottawa investisse davantage dans les infrastructures, en particulier celles de transport. Pour illustrer sa demande, M. Sousa a rappelé qu’Ottawa a réservé 70 milliards pour les dix prochaines années à ce poste budgétaire, alors que l’Ontario à elle seule, pour cette même période, a prévu presque le double, soit 130 milliards.

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«M. Oliver a laissé entendre que le moment d’accroître les investissements en infrastructures arriverait lorsqu’il y aurait plus de certitude du côté de l’économie mondiale», a relaté M. Sousa. «Mais cela est exactement le contraire de ce que disent les spécialistes et les économistes», à savoir qu’il faut profiter maintenant des taux d’intérêt bas pour relancer l’économie. Le ministre Joe Oliver n’a pas pris la parole après la rencontre. Source : le Devoir


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Repères

46 % de Québécois d’accord…

…avec le retour à l’équilibre budgétaire dès 2015 Les libéraux dérangent et perdent quelques plumes… mais leur programme d’austérité convient néanmoins à une majorité de Québécois, montre un nouveau sondage Léger-Le Devoir. Celui-ci indique que le taux d’insatisfaction à l’égard du gouvernement Couillard a monté en flèche dans le dernier mois, alors que se multipliaient les mouvements de protestation contre le programme économique des libéraux. Il se situe maintenant à 64 %, soit 11 points de plus qu’à la mi-novembre. En corollaire, le taux de satisfaction a plongé, passant de 39 % à 30 %. En comparaison, 44 % des Québécois se disaient satisfaits du gouvernement en mai. Les libéraux essuient également un recul dans les intentions de vote, même s’ils demeurent bien en tête. Le sondage leur accorde 34 % des votes après répartition, huit points devant la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ). Québec solidaire est crédité de 11 % d’appuis. Le dernier sondage Léger, à la minovembre, accordait 36 % aux libéraux. Ils ont obtenu 42 % du vote lors des élections d’avril. Autre donnée indiquant le refroidissement des relations entre les Québécois et Philippe Couillard, 22 % des répondants au sondage estiment qu’il « ferait le meilleur premier ministre du Québec ». En quatre mois, M. Couillard a perdu le tiers de ses appuis à cette question. Il est désormais à égalité mathématique avec le chef de la CAQ, François Legault (20 %). Les mesures passent Mais est-ce à dire que les libéraux font fausse route avec leurs politiques ? Le sondage montre au contraire que les Québécois appuient la plupart des mesures proposées par le gouvernement Couillard. Ils sont 46 % à être en accord avec l’idée de faire du retour à l’équilibre budgétaire pour 2015 une priorité — très peu de répondants (16 %) pensent toutefois que le gouvernement y arrivera. La firme de sondage a demandé aux répondants s’ils étaient en accord ou en désaccord avec sept mesures libérales. Et l’appui se révèle très important pour la majorité d’entre elles : augmentation et modulation des tarifs des CPE en fonction des revenus des parents (58 % pour, 38 %

contre), augmentation des taxes pour les compagnies d’assurances et les institutions financières (66 % pour, 27 % contre), réduction du nombre de commissions scolaires (64 %, contre 27 %), gel salarial de deux ans pour les employés de l’État (63 %, contre 32 %) ou réforme des régimes de retraite des employés municipaux (54 %, contre 34 %). Une mesure fait moins consensus : la réforme de la santé est approuvée par 48 % des répondants, alors que 41 % sont en désaccord (la question ne mentionnait pas d’aspects précis). Quant à la diminution du transfert aux municipalités (par le Pacte fiscal transitoire, qui ampute 300 millions aux budgets des municipalités), les Québécois y sont clairement opposés — 51 % en désaccord, 29 % en accord. Le sondage a été mené avant qu’éclate la polémique soulevée par le ministre Pierre Moreau.

Philippe Couillard, premier ministre du Québec

« On le sait : les Québécois n’aiment pas la chicane et le sondage vient nous le rappeler, analyse Christian Bourque, vice-président chez Léger. Quand il y a beaucoup de division sur le plan social, ça affecte la satisfaction envers le gouvernement. Les gens peuvent être favorables à certaines mesures, mais ils sentent que quelque chose cloche. » M. Bourque estime aussi que le taux de satisfaction est plombé par le fait que les Québécois ne croient pas que les libéraux arriveront à atteindre l’équilibre en 2015. PQ: PKP, Cloutier et Drainville en tête Le coup de sonde montre par ailleurs que Pierre Karl Péladeau domine toujours outrageusement la course au leadership du Parti québécois. À la question de savoir qui « ferait le meilleur chef du PQ », l’ensemble des répondants choisit M. Péladeau (36 %), devant Alexandre Cloutier (8 %) et Bernard Drainville (6 %). Chez les sympathisants péquistes (échantillon de 203 personnes), M. Péladeau obtient 68 %. La forte marge d’erreur brouille ensuite les pistes, mais Alexandre Cloutier obtient 11 %, devant M. Drainville (9 %), Martine Ouellet (3 %), JeanFrançois Lisée (2 %) et Pierre Céré (1 %). Le sondage a été mené en ligne auprès de 989 répondants entre le 8 et le 11 décembre. Un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de 3,1 % dans 19 cas sur 20.

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François Legault, chef de la Coalition avenir Québec

Karl Péladeau (PQ)

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Panorama

Le coût de la corruption et de l’évasion fiscale

1000 milliards de dollars

Le crime, la corruption et l'évasion fiscale ont fait perdre plus d'argent aux pays émergents et en développement en 2012 qu'ils en ont reçu en aide et en investissements étrangers.

Selon un rapport de l'organisation non gouvernementale Global Financial Integrity (GFI), la fuite de capitaux illicites a atteint près de 1000 milliards de dollars en 2012 dans les 151 pays étudiés. Ce montant est nettement supérieur aux investissements directs dans ces pays et au total de l'aide officielle au développement reçue par ces États (voir tableau). Beaucoup plus que les IED… « Ces flux de capitaux, qui dépassent déjà le montant cumulé des investissements étrangers directs et de l'aide officielle au développement, privent de près de 1000 milliards de dollars par an les économies des pays pauvres ou à moyens revenus, a souligné le président de l'organisation Raymond Baker. Ce sont quasiment 1000 milliards de dollars qui auraient pu contribuer à la croissance de ces économies en créant des emplois. »

Les données montrent également une progression des fuites de capitaux illicites dans les pays étudiés de 9,4% par année en tenant compte de l'inflation. C'est deux fois plus rapide que la croissance économique mondiale. Fuite de capitaux Entre 2003 et 2012, 6600 milliards de dollars ont ainsi été perdus. La Chine,

la Russie et le Mexique sont les pays qui ont vu disparaître le plus de capitaux durant cette période. Dans certaines régions, la fuite de capitaux s'est grandement accélérée en dix ans. C'est notamment le cas au MoyenOrient, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne.

La facturation frauduleuse, notamment lors d'importations et d'exportations, serait une des principales tactiques permettant ces fuites de capitaux. Dans son rapport, GIF suggère notamment que les Nations unies se fixent l'objectif de réduire de moitié ces flux illicites d'ici 2030.

Québec : Un projet de loi pour récupérer l'argent de la corruption Le gouvernement du Québec croit pouvoir récupérer des dizaines de millions de dollars d'argent public avec son nouveau projet de loi 26, qui vise à convaincre les entreprises ayant fraudé le gouvernement de rembourser les sommes volées. Québec veut mettre en place un programme de remboursement volontaire qui permettra aux personnes et entreprises s'étant adonnées à des pratiques de collusions ou de corruption de laver leur réputation. Un entrepreneur ou une compagnie pourra ainsi avouer ses torts, puis s'entendre sur une somme à rembourser au gouvernement dans le cadre d'un processus de médiation, a expliqué la ministre de la Justice Stéphanie Vallée. On y ajoutera une surprime de 10 % supplémentaire afin de financer le programme. L'avantage pour les entreprises de passer ainsi à table est potentiellement de pouvoir continuer de soumissionner pour des contrats publics. Le gouvernement, lui, pourrait récupérer de l'argent en évitant les délais et les coûts des recours civils. Le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, estime d'ailleurs que

le projet de loi permettra de « protéger l'économie du Québec, car les entreprises dont il est question ont un rôle clef dans l'économie et sont d'importants créateurs d'emplois », estime-t-il. En ce moment, les entreprises qui ont commis une infraction sont écartées d'emblée par l'Autorité des marchés financiers (AMF). Cet automatisme disparaîtrait. Si elles peuvent démontrer qu'elles ont fait du ménage et assaini leurs pratiques, elles pourraient de nouveau faire affaire avec le gouvernement. Une entreprise qui se prévaut du programme de remboursement volontaire n'obtient pas d'absolution totale, prévient la ministre Vallée. Si elle omet de parler de certains contrats, ceux-ci pourraient encore faire l'objet de poursuites. Un programme sur deux ans Le programme de remboursement volontaire sera disponible pour un maximum de deux ans. Le gouvernement pourra aussi poursuivre des entreprises afin de récupérer des sommes volées. Québec prolonge d'ailleurs le délai de prescription pour entamer une poursuite

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Martin Coiteux , Ministre responsable de l'Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes de 3 à 20 ans. La preuve présentée dans le cadre de la commission Charbonneau pourra être utilisée par le gouvernement, puisque la poursuite serait au civil et non au criminel. Le projet de loi vise tous les contrats publics, et non seulement le milieu

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de la construction. Les noms des entreprises qui vont se prévaloir du programme de remboursement volontaire seront rendus publics. Québec octroie chaque année pour 20 milliards de dollars de contrats publics.


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Violence

Intolérable, inacceptable, inadmissible! 140 enfants tués dans une école Des talibans ont attaqué une école à Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, et abattu une centaine d'enfants d'une balle dans la tête. L'attaque a fait au moins 126 morts et plus de 122 blessés ont déclaré les autorités locales. Quelque 25 des blessés se trouvent dans un état grave, pendant que l'attaque se poursuivait six heures après son déclenchement. Les militaires pakistanais, qui gèrent l'école, soutiennent que cinq des six assaillants ont été tués et qu'ils s'affairent à « nettoyer » le bâtiment où s'est réfugié le dernier. Les six talibans qui ont donné l'assaut contre l'école ont provoqué deux explosions vers 10 h 30, heure locale, avant d'investir l'école qui contenait environ 500 élèves âgés de 10 à 20 ans. Les assaillants sont passés de classe en classe pour abattre les enfants, selon des témoins, et au moins un des talibans a fait sauter sa veste explosive. Revendiquant l'attaque, les talibans du TTP soutiennent avoir envoyé six de leurs combattants équipés de vestes remplies d'explosifs. Les talibans voulaient ainsi se venger du gouvernement pakistanais dans la région tribale du Nord-Waziristan, où l'armée pakistanaise a lancé une offensive en juin dernier. « Nous avons visé une école de l'armée parce que le gouvernement s'en prend à nos familles et à nos femmes, a déclaré leur porte-parole, Muhammad

Umar Khorasani. Nous voulons qu'ils souffrent à leur tour. » « Nous avons mené cette attaque après une enquête qui a indiqué que les enfants de plusieurs hauts responsables de l'armée étudient dans cette école », a poursuivi le porte-parole du groupe armé. Le premier ministre Nawaz Sharif a qualifié l'attaque de l'école de « tragédie

nationale » perpétrée par des « sauvages ». Il a décidé de se rendre sur les lieux de la tragédie, fait rare dans ce pays habitué à ces attaques, afin de « superviser l'opération ». Un professeur de l'école a raconté que l'attaque s'était déroulée en pleine session d'examens et que l'armée était intervenue environ une demi-heure après les premiers tirs. « Les soldats inspectent maintenant les classes l'une

Carte des risques 2015

Plus personne n’est à l’abri, mais… En matière de sécurité, le Maroc n’a rien à envier aux États-Unis, ni au Canada, l’Australie, le Japon, et moins encore à la majorité des pays de l’Union européenne. C’est ce qui ressort de la nouvelle carte des risques établie par le prestigieux cabinet de conseil britannique, Control Risks, au titre de l’année 2015. Les premières informations dévoilées indiquent que le Maroc est classé dans l’échelle des «risques bas» au niveau politique, loin devant la Turquie ou plus encore l’Espagne. Il se distingue également par rapport aux pays arabes, puisque seuls le Maroc et l’Arabie Saoudite sont classés parmi les pays à risques politiques et de sûreté «bas». Sur cette même carte de représentation des risques, établie par le cabinet londonien, le Maroc fait figure d’ «exception» en Afrique du Nord, l’Algérie étant considérée comme un «pays à haut risque», au même

titre que la Libye, le Mali ou le Niger. Dans la partie qui concerne l’Algérie, l’essentiel de l’analyse de Control Risks porte sur l’incertitude planant autour de la succession au président Bouteflika. Le cabinet londonien, au vu de la santé titubante du locataire du palais El Mouradia, affirme que ce dernier ne terminera pas son 4ème mandat et «mourra pendant l’exercice de ses fonctions». La Tunisie, quant à elle, s’en sort avec un «léger mieux» et est classée, cette année, comme «un pays à risque moyen». Contrairement à d’autres pays du «printemps arabe», comme l’Égypte ou la Syrie, classés «pays à risques politiques et de sûreté très élevés», la Tunisie tente bon an mal an de replâtrer ses blessures.

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après l'autre », a-t-il dit. Située à une cinquantaine de kilomètres de l'Afghanistan, la région de Peshawar abrite plusieurs fiefs talibans. Elle est fréquemment la cible d'attaques. Le début d'une offensive de l'armée pakistanaise, il y a cinq ans, a marqué une recrudescence des attaques talibanes dans la région. Cette attaque est la pire à survenir dans la région au cours des dix dernières années.


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Solidarité

Intempéries au Maroc

Collecte au Canada pour les victimes des inondations Nombreux sont les Marocains résidant au Canada qui tiennent à rester impliqués dans toutes les activités et les manifestations qui touchent de près ou de loin leur patrie-mère et à renforcer leurs liens avec le pays à travers leur engagement concret et durable dans la sphère politique, économique et sociale, que ce soit dans le pays d’accueil ou ailleurs. On assiste ainsi à la célébration de toutes les fêtes nationales et religieuses marocaines tambour battant. Des conférences et débats s’organisent continuellement afin de rapprocher la communauté des questions majeures reliées à leur pays et des personnalités du monde politique et économique sont conviées continuellement afin d’exposer et de débattre les enjeux nationaux et d’informer les expatriés de l’actualité marocaine. Et la catastrophe naturelle qui endeuille le Maroc en ce moment est une autre occasion pour la communauté de s’engager dans une opération d’assistance aux régions touchées par les terribles inondations qui ont dévasté de nombreux villages et villes du Sud du pays, et qui ont entraîné d’énormes dégâts humains et matériels. Ainsi, la communauté marocaine au Canada et en particulier en Ontario

vient d’organiser une campagne de collecte de dons au bénéfice des familles touchées au Maroc. L’Association Marocaine de Toronto (AMDT) et l’association canado-marocaine de développement des sports (CMSDVA) ont créé un compte spécial pour recueillir des dons qui seront envoyés aux associations marocaines qui se chargeront de les distribuer selon les régions et leurs besoins : « Notre objectif est de collecter la somme de 10.000 $ d’ici le 30 Décembre 2014, nous a déclaré M. Faouzi Metouilli, président de l’association, et pour ce faire, nous avons mis à la disposition de la communauté plusieurs options afin de leur faciliter les dons qui vont soulager les familles sinistrées. En plus de créer un compte bancaire spécial pour les inondations que les membres de la communauté ou les amis du Maroc peuvent utiliser pour faire des dons, nous avons contacté des associations humanitaires au Maroc qui vont se charger d›acheter et de distribuer le matériel nécessaire à l’assistance aux régions affectées ». M. Metouilli a annoncé que l›Association Marocaine de Toronto, qui a pu obtenir le soutien de Mme Nouzha Chekrouni, Ambassadeur du Maroc au Canada, pour son initiative, est actuellement en négociation avec plusieurs Associations et organismes marocains pour la levée de fonds. De

même qu’elle est en contact avec la Croix Rouge Canadienne pour le même sujet L’association, qui a commencé la collecte de dons le 5 décembre, a pu réunir, au jour de la rédaction de cet article, 3000$ et s’attend à atteindre son objectif d’ici la fin du mois. Née à la fin des années cinquante, l’Association Marocaine de Toronto a toujours œuvré pour la promotion des intérêts sociaux, culturels, éducatifs, sportifs et économiques des membres de la communauté marocaine résidant à Toronto. Elle encourage la solidarité communautaire, la connaissance et le

respect de la tradition et des coutumes ancestrales auprès des enfants et des jeunes, soutient les Marocains qui sont dans le besoin en raison de maladie ou décès de membres de la famille, accueille, oriente et informe les nouveaux arrivants marocains à Toronto. Elle œuvre également pour l’épanouissement des Marocains de Toronto en leur offrant des activités culturelles, sportives, religieuses et des rencontres familiales afin de briser l’isolement dont peuvent souffrir certains membres et resserrer les liens avec les traditions marocaines. Source : lopinion.ma

Inondations

Encore 100.000 enfants sans école … Quelque 100.000 enfants sont sans école depuis le mois de novembre dernier suite aux fortes pluies et les inondations qu’a connues le Maroc, a affirmé le ministre marocain de l’Éducation nationale Rachid Belmokhtar.

Les inondations, qui ont causé des dégâts très importants aux ponts, routes et les infrastructures, on poussé les autorités à fermer 662 écoles dans plusieurs provinces du Royaume, principalement dans le sud, région peu habituée à cette quantité de pluie.

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1853 écoles dévastées En tout, 1853 écoles ont connu des dommages plus ou moins graves dont 1.172 écoles primaires, précise le ministre. Entre le 20 novembre dernier et le 1er décembre, 47 personnes sont mortes

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emportées par les eaux des oueds en crue. Au niveau des infrastructures, les dégâts sont évalués pour l’instant à plus d’un milliard de dirhams, une facture qui devrait malheureusement augmenter dans les prochaines semaines. Source: Bladi.net


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Dialogues

Quinzaine Sépharade 2014

Deux mille ans de brassage culturel; un témoignage… Par Hakam Hmiddouch* La Quinzaine Sépharade 2014 vient de s’achever, sur une très haute note, le concert de l’artiste Oum, marquant un nouveau succès ne s’expliquant que par le fait, contraire à toutes idées reçues, que des gens d’appartenance religieuse différentes, puissent faire autre chose que s’opposer : se rallier autour de valeurs communes et dans la perspective de construire un avenir commun et mutuellement profitable. Hakam Hmiddouch, observateur attentif de la scène sociale québécoise, donne ici quelques clés pour comprendre cette exception multiculturelle et interculturelles, spécifiquement maroco-montréalaise. On sait qu’il y a au moins un Marocain candidat à la conquête de la planète Mars. C’est bien sûr un original, comme tous ceux qui ont réservé leur aller simple vers notre planète voisine. Ils sont quelques centaines, apparemment. Mais ce qui distingue notre compatriote, c’est que même à 56 millions de kilomètres d’Aït Melloul (c’est la plus courte distance qui sépare la terre de Mars, selon les conjonctions), il sera toujours beaucoup plus Marocain que Martien, ou même Terrien, s’il veut simplifier ses présentations avec les indigènes. Blague à part; c’est ce qui distingue les 5 millions de Marocains qui vivent en dehors du Maroc: Qu’ils soient en France, en Ukraine, en Israël ou en Arabie Saoudite, ils tiennent mordicus à leur marocanité, ce qui fait et fera toujours leur identité profonde. C’est par nos compatriotes séfarades que le Maroc s’est d’abord fait connaître dans ce pays où nous nous retrouvons aujourd’hui. Savez-vous que les juifs du Maghreb ont même précédé les juifs ashkénazes au Canada ? Leur contribution à la construction de ce grand pays est inestimable ce qui est une fierté pour tous les marocains d’ici. Et c’est au Maroc que leurs ancêtres ont trouvé refuge en toute quiétude il y a des siècles de cela et où ils se sont épanouis en paix et assimilés au peuple marocain en bénéficiant de tous les avantages

sociaux leur permettant d’accéder à de hautes fonctions et à participer à l’essor du pays. Un «trésor commun» pour désamorcer les crispations identitaires C’est pourquoi tous les Marocains, quelle que soit leur confession, vibrent à la culture séfarade que nous avons célébrée pendant ce merveilleux festival. La culture séfarade fait partie de nous tous. Le multi confessionnalisme et le multi culturalisme sont la trame qui nous unit tous. C’est notre trésor commun, notre patrimoine immatériel, célébré et protégé par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, comme avant lui par son père et son grand père, Feu les Rois Hassan II et Mohamed V, que Dieu ait leurs âmes. De tous temps, le Maroc a rejeté les crispations identitaires et les stigmatisations autour du fait religieux. Je refuse le communautarisme qui se définit à travers le prisme de la confession. Cela ne saurait exister au Maroc. Et je suis le premier à reconnaître haut et fort l’existence d’un patrimoine juif marocain. Dans un contexte international de frictions politiques, le Maroc s’est positionné comme messager de la paix, rendu fort et crédible par sa longue histoire de cohabitation harmonieuse. À travers les siècles, l’intelligentsia juive a contribué au façonnement de l’aire culturelle hispano-musulmane et arabo-berbère. Cette même élite a conseillé les sultans du Machreq et du Maghreb. Elle continue de le faire, tant au plan économique que politique. La culture, vecteur de paix En 2013, la Conférence internationale pour le dialogue des cultures et des religions s’est terminée par un vibrant plaidoyer pour la promotion de la culture comme vecteur de paix et par la connaissance de l'autre comme garante du respect des dogmes et des confessions. C’est de la ville spirituelle de Fès que cet appel universel a été lancé. C’est à Montréal que nous l’entendons résonner encore aujourd’hui. Nous sommes de fiers Canadiens, et nous voulons contribuer avec ardeur au développement de ce pays jeune et dynamique. À cette fin,

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Hakam Hmidouch, président et CEO de MABI Group nous apportons l’héritage millénaire de la culture marocaine qui peut profiter à tous nos compatriotes: deux mille ans de patient brassage culturel, durant lesquels la terre marocaine a attiré bien des convoitises, deux mille ans d’essais – erreurs, de frictions et de réconciliations successives, pour en arriver à un constat définitif et sans équivoque: nous ne pouvons tout simplement pas vivre les uns sans les autres. C’est ce magnifique trousseau que nous offrons en partage à nos compatriotes canadiens. La diversité culturelle, ethnique et religieuse du Royaume du Maroc n’est pas un slogan pompeux que nous brandissons à la face du monde. C’est un terreau millénaire dans lequel le Maroc et la mémoire collective du peuple marocain ont été façonnés. Notre vérité première, définie à travers l’histoire a été apposée en 2011 en préambule de la nouvelle Constitution Marocaine.

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Unir les bonnes volontés Pour que s’épanouissent les fruits de cet héritage, il faut garder bien vivant le lien qui nous rattache tous à notre terre d’origine, ce lien affectif qui nous a unit au fil des années, nous, marocains musulmans ou juifs, dans toutes les parties du monde où nous nous retrouvons avec plaisir. Nous ne sommes pas ici en exil, puisque nous avons choisi de nous s’expatrier selon les possibilités que nous offre le Canada. Ce que nous pouvons réaliser ici, en unissant nos forces et nos bonnes volontés, peut profiter au Maroc comme au Canada. C’est ainsi que nous participons à l’établissement d’une paix universelle. Je vous remercie vivement pour cet effort de mémoire que vous ne cessez d’entretenir et souhaite longue vie au festival séfarade de Montréal. *Président et CEO de MABI GROUPE


Cultures

Oum et Soul of Morocco

Soirée de rêve au Corona

Oum El Ghait Benessahraoui, alias Oum, née le 18 avril 1978 à Casablanca, est une chanteuse marocaine. Elle a pris le nom de sa grand-mère paternelle : Lalla Oum el Ghait Ben Sahraoui.

Oum, qui a grandi à Marrakech, est une chanteuse de musique soul, mélangée avec des influences comme la poésie hassanya (culture du désert marocain) et les rythmes africains. Son premier album Lik' Oum a été présenté à Casablanca en mai 2009 Whowa, premier single de son deuxième album Sweerty, est sorti avec un clip vidéo en janvier 2010. En juillet 2012, elle a sorti Harguin une collaboration avec le Blitz Ambassadeur sur le thème de l'immigration clandestine en provenance d'Afrique sub-saharienne. Sweerty est sorti en 2012, suivi de Soul of Morocco. Oum a été invitée au siège de l'Unesco à Paris à l'occasion de la Journée internationale de la femme pour donner un concert le 7 mars 2012. Elle a été invitée en juin 2013 au Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira (Maroc). Le 11 décembre écoulé, elle montait en scène au Corona, pour clôturer la Quinzaine Sépharade 2014, à l'initiative de la CSUQ qui avait à l'occasion fait cause commune avec une jeune maison de production, Gouchi.com dirigée avec art par l'artiste Leila Gouchi, qui signe ainsi un troisième succès artistique et populaire. Oum, féminin pluriel Née à Casablanca, d’origine sahraouie, Oum grandit à Marrakech, dans ce pays au carrefour de plusieurs influences : "Le Maroc s’impose à la jonction de l’Afrique noire, des mondes arabe, berbère, andalou, etc. Un métissage qui se perçoit d’emblée dans nos musiques !", précise-t-elle. Dès l’enfance, Oum la curieuse, laisse traîner partout ses oreilles, ouverte à tous sons, subis ou choisis : le patrimoine chaâbi, bande-son des fêtes familiales ; la musique berbère qui résonne chez les commerçants originaires du Souss-Massa-Drâa ; la grande tradition arabo-andalouse ; la chanson française des sixties dont raffolent ses parents ; le hip hop de son adolescence ; puis la soul, le gospel, le jazz, et toutes les musiques du monde, du Sahara à l’Asie… L’appel de la liberté

Oum El Ghait Benessahraoui Au fil du temps, ces musiques tous azimuts forgent son ADN. Pourtant, lorsqu’elle sort ses deux premiers albums, Lik’Oum (2009) et Sweerty (2012), Oum assume mal cette multitude : "Je voulais absolument rentrer dans un créneau, répondre à un style précis, passer sur les ondes des radios libres naissantes, bref, être acceptée…", confesse-t-elle. Aujourd’hui, la chanteuse, ouvre les vannes, revendique cette pluralité, berceau de son identité, ses contradictions qui façonnent son unité, ces multiples voies qu’exprime sa voix : "Nous sommes des canaux traversés par des sons disparates, que nous digérons pour créer, en retour, notre musique personnelle", dit-elle. Bien dans ses basques, bien dans son temps, bien dans sa génération, Oum a choisi, en grande majorité, pour se dévoiler, la Darija, cet Arabe dialectal marocain. Dans ses textes, en jeune trentenaire épanouie, elle évoque la vie, l’amour, l’érotisme, la sensualité… Une sincérité qui touche au cœur ! Ce soir-là, au Corona, les applaudissements ont résonné fort sur son dernier accord, comme un «au revoir» que Gouchi.com aura à charge de rendre possible.

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Laila Gouchi, présidente Gouchi.com, Oum et Robert Abitbol directeur général du CSUQ

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Cultures

La Troupe Anouar Al Joundy à Montréal

Théâtre confidentiel…

Vous ne le savez certainement pas; et pour cause!; aucune communication ne l’a annoncé sauf le bouche-à-oreille… Toujours est-il que l’une des plus célèbres troupes du théâtre populaire marocain, la troupe Anouar El Joundy, était en tournée au Québec durant la première quinzaine du mois de décembre 2014. Avec le renfort de ces stars que sont Mustapha Dassoukine, Naïma Illias et Abdelkader Moutâa, onze comédiens venaient présenter une pièce dont le succès ne se dément pas au Maroc : Bent Ennagafa Bayra (la vieille fille dont la mère est marieuse). Deux représentations ont été données : le 6 décembre à Montréal et le 7 décembre à Québec – Capitale Nationale.

Cauchemar à Montréal La qualité et le succès de la pièce, le renom des acteurs-vedettes, le soutien à la tournée des ministères marocains des MRE et de la culture et celui de la Fondation Hassan II…; tout laissait présager un événement de grande ampleur. Il n’en fut rien car, alors que le Canada compte quelques 160 000 originaires du Maroc, à Montréal, on a confiné l’événement dans un espace dont la capacité d’accueil n’excède pas les 200 places. De la sorte, les quelques

250 personnes qui se sont déplacées, ont du attendre dans le froid et la neige que les portes s’ouvrent et, lorsqu’elles le furent, le quart d’entre eux se vit priver d’entrée…

Les chanceux qui ont pu entrer ne s’en sont pas mieux sortis d’ailleurs, puisqu’il fallut attendre de longues minutes la réparation d’un système de son qui finalement ne fonctionna pas, achevant de donner une impression de confidentialité à la représentation… La coupe jusqu’à la lie… Outre de devoir s’égosiller, les comédiens avaient d’autres raisons d’avoir la tête ailleurs. Dès le baisser de rideau en effet, ils devaient mettre la main à la pâte pour ramasser costumes et décors pour se rendre à Québec ou une seconde prestation étaient programmée le lendemain. Or, au moment d’entrer en scène, personne parmi eux ne savait comment la troupe allait bien pouvoir s’y rendre. Les organisateurs de la tournée n’avaient rien prévu à cet effet, laissant à la troupe le soin de se débrouiller… Mais ce n’est pas là, loin s’en faut, le seul aléa qu’il fallait surmonter. Anouar El Joundy nous a déclaré en effet que «Depuis notre arrivée, nous sommes livrés à nous-mêmes pour tout et en toutes choses. La personne qui

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devait nous accueillir et nous assister a, semble-t-il préféré prendre des vacances à l'éxtérieur du Canada; en tout cas, cette personne à coupé son téléphone et ne répond à aucun de nos appels».

– ont spontanément offert leur aide et réglé les problèmes les plus criants. De sorte que le lendemain, Québec à permis de réconcilier quelques peu la troupe et la communauté.

Happy end toutefois Ce destin immérité n’a pas laissé indifférentes quelques bonnes âmes. Des membres de la communauté – dont plusieurs n’ont même pas pu voir la pièce

Mais il n’est pas sûr que cela suffira à effacer tous les mauvais souvenirs de ces onze comédiens, ni a faire luire le blason de Montréal dans les milieux artistiques du Maroc…

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Media

Radios francophones publiques

Akli Aït Abdallah remporte le prix du public

Le journaliste d'ICI Radio-Canada Première Akli Aït Abdallah a remporté le 7 décembre le Prix du Journalisme des Radios francophones publiques (RFP) 2014 dans la catégorie choix du public. Il a été récompensé pour son reportage « Janie », qui traite d’une jeune femme ayant souffert d'anxiété de performance, de troubles obsessionnels compulsifs et d'anorexie.

Ce prix couronne chaque année le meilleur traitement d'un évènement d'actualité ou d'un fait de société, ou

encore la meilleure enquête réalisée pour le compte de Radio-Canada, la Radio-Télévision belge de la Communauté française (RTBF), Radio France ou la Radio Télévision Suisse (RTS).

Le reportage « Danemark : le bonheur de payer des impôts » réalisé par Isabelle Chaillou pour Radio France a remporté les honneurs dans la seconde catégorie, soit le choix des rédactions. Il a été attribué à Montréal le 7 octobre dernier.

Akli Ait Abdallah

Radio

Souverains anonymes a 25 ans

Que ce soit pour un jour ou pour 25 ans Que ce soit en dehors ou en dedans On fait tous not'temps On fait tous not'temps.

Sur ces paroles de Jamil Azzaoui, les Souverains de Bordeaux ont produit un vidéo clip qui a été lancé le vendredi 12 décembre à l'occasion du 25me anniversaire de leur activité audiovisuelle née le 11 décembre 1989. L'évènement devait avoir lieu en présences de plusieurs invités d'honneur dont Madame Christine St-Pierre, Ministre des relations Internationales du Québec et députée de l'Acadie. Plusieurs artistes également ont confirmé leurs présences: Sylvie Moreau, Macha Limonchik, Pénélope McQuade, Alexandre Bélliard, Jamil... Et bien d'autres. Pourquoi souligner cet anniversaire ? Mohamed Lotfi, le journaliste dont le nom est attaché à cette émission répond ainsi : «Je fais de la radio depuis 1985. Souverains anonymes, depuis 1989. Dimanche 4 janvier 1990, CHAA FM, diffuse la première émission. Ma première rencontre avec les Souverains de " Bordeaux " a eu lieu lundi 11 décembre 1989. Dans une grande salle du vieux secteur D, une dizaine de détenus m'attendaient.

Je n'avais qu'une question à leur poser " Qu'auriez-vous à dire devant un micro de radio ?" La question était lancée. Mais je n'avais pas encore branché le micro. Mais pour une fois, j’ai posé la question avant de brancher le micro. Un des 10 premiers Souverains ne semblait pas avoir bien entendu la question. Trop curieux à regarder cette bebelle qu'on appelle micro. Il le prit dans sa main. Il l'approcha de sa bouche, il l'éloigna pour finalement se décida à lui parler comme d’homme à homme : "AWWAY le dentiste, ça presse. J'ai trop mal..". Les autres n'avaient pas fini de rire quand la porte s'était ouverte. Un gardien était venu crier à l'homme au micro débranché "ton rendez-vous avec le dentiste..!’’ Imaginez la suite de cette histoire. Une suite de hasards que je capte depuis 20 ans, avec des micros bien branchés. Des hasards auxquels les Souverains sont invités à donner une suite.. Depuis ce jour, 15000 détenus de " Bordeaux " ont pris la parole devant le micro. 3000 heures enregistrées, 550 émissions, 900 heures montées et diffusées dans une vingtaine de radio communautaires, au Québec, au Canada et en France. Participation de quelques 1000 bénévoles dont 600 invités. La plus part sont des artistes.

Mohamed Lotfi

Devant tant de talents caché derrière les murs, la question du départ a été vite éclipsée par une autre question plus importante : ‘’En quoi l’art et la créativité peuvent contribuer à l’épanouissement de la personne incarcérée..?’’. Pour répondre à cette question, j'ai eu le bonheur de réaliser bien des projets artistiques avec les Souverains de ''Bordeaux'' depuis ce jour ce lundi 11 décembre 1989 : Depuis ce jour ce lundi 11 décembre 1989, j'ai eu le bonheur de réaliser bien des projets avec les Souverains de ''Bordeaux'' : Car Incarcéré, ne devrait pas dire caché…»

Liberté de la presse

2014 : 66 journalistes tués, 178 en prison Soixante-six journalistes ont été tués cette année dans le monde, 119 ont été enlevés et 178 sont en prison, selon le bilan annuel de Reporters sans frontières publié mardi.

Selon le bilan annuel de Reporters sans frontières, 66 journalistes ont été tués cette année dans le monde, 119 ont été enlevés et 178 sont en prison.

A ce jour, 40 journalistes sont otages. Le nombre de tués baisse de 7% par rapport à 2013, les pays les plus meurtriers étant la Syrie (15), les territoires palestiniens (7), l'Ukraine (6), l'Irak (4) et la Libye (4).

Reporters sans frontières souligne "une instrumentalisation de plus en plus grande des exactions contre les reporters (décapitations, mises en scène, menaces)"."Les assassinats sont de plus en plus barbares, les enlèvements en très

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forte croissance, avec l'objectif, pour ceux qui les perpètrent, d'empêcher l'information indépendante et de dissuader les regards extérieurs", poursuit l'association.

Quant aux emprisonnements, la Chine est en première position (29), devant l'Érythrée (28), l'Iran (19), l'Égypte (16) et la Syrie (13).

Pour les enlèvements, dont le nombre augmente de 37% en un an, les pays les plus dangereux sont l'Ukraine (33), la Libye (29), la Syrie (27), l'Irak (20) et le Mexique (3).

Par ailleurs, 139 journalistes ont contacté Reporters sans frontières avant de fuir leur pays, soit une hausse de plus de 100% en un an, 853 ont été arrêtés et 1.846 ont été menacés et/ou agressés.

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Écrits

Un troisième ouvrage de l’écrivain montréalais Mustapha Benfarès

«Système d’évaluation du personnel Pour une gestion stratégique du capital humain dans l’administration publique marocaine»

Le temps est venu de renoncer à certaines conceptions dictant que le fonctionnaire public au Maroc est encore, et restera toujours, à l’image de Sisyphe, un simple exécutant de tâches administratives à la fois monotones et répétitives. Le « mécanique plaqué sur du vivant » initié par le Taylorisme est complètement révolu. Les révolutions technologiques et la saga numérique qu’on est en train de vivre au jour le jour ne laissent aucune chance à ce genre d’appréhension réductrice de perdurer encore. Pour une réelle modernisation de l’administration publique au Maroc, il faut opter pour une gestion stratégique fondée ipso facto sur la reconsidération méritée du capital humain. Lequel capital est considéré comme le moteur

et la source intarissable de tout développement possible.

La réforme dont il s’agit ici ne touche pas uniquement les structures. Elle dépasse ce stade pour toucher, et dans le fond, la qualité des rapports interpersonnels, les services et les prestations offerts au citoyen : simplification des procédures et des formalités administratives. Bref, toute réforme reste finalement comprimée si elle ne s’accompagne pas tangiblement d’un changement au niveau des mentalités « résistantes » et des comportements. L’auteur Mostafa Benfares est docteur ès lettres. Il est professeur de littérature et formateur linguistique à l’institut de technologie, campus Saint-Hyacinthe,

Québec. Il est aussi membre titulaire de l’UNEQ (Union des écrivaines et écrivains québécois), membre régulier du CIÉF (Conseil international d’études francophones) et de l’APEFC (Association des professionnels de l’enseignement du français au collégial). En plus de sa passion pour l’enseignement, il a participé, comme conférencier, à plusieurs colloques internationaux. Il poursuit toujours ses recherches sur des problèmes qui touchent les écritures migrantes et les enjeux interculturels. Ce livre est le troisième de l’écrivain après Voix du silence (Passerelle, Montréal, 2011) et Altérité, responsabilité et questions identitaires : le cas du Québec (L’Harmattan, Paris, 2013).

Langues et conte

Bienvenue !

Par Réda Benkoula

Installé à Montréal depuis peu, François vient de débarquer de France et n’arrive pas à se faire au parlé québécois qui l’amuse de temps à autres. François a aussi du mal à s’habituer à l’anglicisme qu’il entend un peu partout et il n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi lorsqu’il dit « Au Revoir » à un chauffeur d’autobus ou à une caissière tout le monde lui répond « Bienvenue ». D’ailleurs, il tente toujours d’expliquer à qui veut bien l’entendre que souhaiter la bienvenue, c’est pour l’arrivée et pas pour le départ. Le mot qu’il affectionne le plus est le terme « bec » car il se souvient l’avoir entendu lors d’une émission sur la chaîne France 2, quand Céline Dion était de passage en France. Elle était invitée à l’émission de Michel Drucker lorsqu’elle avait donné un bec aux Français expliquant que c’est un baiser

d’affection qu’elle envoyait à tous les fans. Aujourd’hui, c’est la dernière journée de formation de François qui a été assigné pour travailler dans la campagne de soutien technique de la Télévision Par Satellite. L’ambiance détendue du début de sa formation a laissé place à un ton peu plus solennel de la part du formateur qui lui conseille de mettre le client en attente, que ce soit parce qu’il éprouve des difficultés avec ses outils ou pour répondre aux différentes requêtes des usagers.

François est fier de sa formation; il connaît tous les outils sur le bout des doigts. Il est au courant du jargon technique relatif de son travail et se prépare à accueillir le premier client de la matinée : — Bienvenue chez la Télévision Par Satellite, François à l’appareil, comment puis-je vous aider ? Le client est en colère est se déchaîne sur François :

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— Hostie de calice! Avec oreilles de lapins, mon gars avait les p’tits Bonhommes! Avec ta soucoupe, j’ai de la neige! Ma blonde dit que ta patente ne fonctionne pas! Tu m’as crossé avec ta boite noire qui coûte un bras! Traduction pour François :

maintenant que j’ai une antenne parabolique, je n’ai plus d’image. Ma femme dit que la télécommande ne fonctionne pas! Vous m’avez arnaqué avec votre modèle de récepteur qui coûte les yeux de la tête.

— P… de M…, quand j’avais mon antenne régulière, mon fils arrivait à voir ses dessins animés. Alors que

François a mis le client en attente; il a déposé son casque sur la table et il a pris le premier vol pour Paris.

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Fêtes

Nouveaux arrivants

Premier Noël au pays Merci la Maisonnée ! La Maisonnée conviait, vendredi 7 décembre 2014, les familles immigrantes nouvellement arrivées au Québec à venir célébrer leur premier temps des fêtes à la 35ième édition de sa Fête Interculturelle. Sous le thème, Fêtons sous les flocons, cet événement avait lieu au Centre de Loisirs communautaires Lajeunesse dans le quartier Rosemont - La Petite-Patrie à Montréal. Plus de 450 personnes immigrantes dont 150 enfants parmi la clientèle de La Maisonnée sont venus vivre le temps d’une soirée les traditions québécoises des fêtes : musique et chants traditionnels, danses folkloriques, visite du Père Noël, etc., bref, une programmation festive très attendue par ces familles. « C’est pour elles une occasion plus heureuse, plus douce, de vivre ce moment important de l’année loin de leur parenté, de leurs amis, de leur pays mais également, une opportunité de s’imprégner et de s’intégrer à notre société. », évoque Monsieur Hassan Hassani, directeur général de La Maisonnée.

Pour une famille nouvellement arrivée, les priorités sont souvent autres que celles d’organiser une soirée et malheureusement l’aspect financier vient fréquemment peser dans la balance. Ainsi, la Fête Interculturelle de fin d’année de La Maisonnée est grandement appréciée par ces familles leur permettant à elles et surtout leurs enfants, de vivre un moment magique aux allures québécoises. Chacun des enfants présents ont reçu un cadeau provenant de dons remis par Moisson Montréal, l’Association des pompiers de Montréal et le Valet D’cœur. Soulignons également l’apport financier de Centraide, la Ville de Montréal et l’Arrondissement Rosemont - La Petite-Patrie, le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, de l’Assemblée Nationale ainsi que de la députée de Gouin, Madame Françoise David. Puis, une cinquantaine de bénévoles du quartier et de l’extérieur du quartier se sont joins à l’équipe de La

Maisonnée pour l’organisation et au bon déroulement de la soirée cumulant près de 300 heures de travail. La Maisonnée en bref La Maisonnée offre des services collectifs et individuels en matière d’accueil et d’intégration socioprofessionnelle. Elle accompagne surtout les nouveaux arrivants dans toutes les étapes de leur établissement et de

leurs démarches vers l’emploi au Québec. La Maisonnée sensibilise aussi bien la société d’accueil que les immigrants sur les principes et les avantages du vivre ensemble et du renforcement du lien social. www.lamaisonnee.org f lamaisonneeorg

Vos cadeaux

Que faire pour retour ou échange? Vous avez reçu des cadeaux. Ils sont en double ou ne vous plaisent pas. Vous pouvez les retournez ou les échanger, mais comment faire? Petit guide pratique.

mauvaises surprises, faites inscrire la politique de retour sur vos factures, par exemple «Échangeable dans les 30 jours» ou «Remboursable si emballage non ouvert».

Aucune loi n’oblige un détaillant à reprendre, à échanger ou à offrir un crédit pour un produit qui n’est pas défectueux. Plusieurs commerçants soucieux de satisfaire leur clientèle ont néanmoins mis sur pied leur propre politique de retour de marchandises. Ils sont libres d’en fixer les conditions, pourvu qu’ils respectent les modalités annoncées dans leur magasin ou sur leur site Web.

Dans la liste ci-dessous sont énumérées les politiques de retour de marchandises achetées chez une cinquantaine de détaillants. Si l’achat concerne une transaction en ligne, une recherche sur le site du commerçant afin de connaître les modalités qui s’appliquent alors; plusieurs acceptent qu’on retourne en magasin des produits achetés sur Internet.

Le père Noël s’est trompé… Le délai de retour varie d’un commerçant à un autre, et il est fréquent que les modalités varient en fonction du produit acheté. Par exemple, un détaillant peut avoir une politique générale de retour de 30 jours, mais limiter à 14 jours le délai lorsqu’il s’agit d’appareils électroniques comme une tablette ou un ordinateur. Un commerçant peut aussi décider d’inscrire sur la facture la mention «vente finale» lorsqu’il s’agit de produits en liquidation, ou encore reprendre uniquement les biens qui sont rapportés dans leur emballage d’origine. Un conseil: pour éviter les

Les modalités de retour sont généralement les mêmes pendant le temps des fêtes, mis à part le délai d’échange ou de remboursement qui est généralement prolongé de plusieurs semaines, pourvu que le retour ne soit pas fait dans la semaine suivant Noël. Pour en avoir le cœur net, lisez ce qui est inscrit sur la facture ou sur le site Web du commerce. Politiques d’échange ou de remboursement (Achats faits en magasin) Produits électroniques Best Buy, Bureau en gros, Future Shop, La Source, Stéréo Plus

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Vêtements Aldo, Bikini Village, Babies R Us, Clément, Globo, H & M, L’Aubainerie, Laura, La Vie en Rose, Le Château, L’Équipeur Manteaux Mélanie Lyne, Mexx, Ogilvy, Smart Set, Spring, Reitmans, Thyme Maternité, Tristan, Zacks, Sport et plein air, Atmosphère, La Cordée, Mountain Equipment Co-op (MEC), SAIL, Sports Experts Grandes surfaces

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Canadian Tire, Déco Découverte, Home Depot, Home Sense, Ikea, La Baie, RONA, Sears, Target, Tigre Géant, Toys R Us, Walmart, Winners Divers Bouclair, Dans un Jardin, Centre du rasoir, Mondou, Pharmaprix, Renaud Bray: jusqu'au 27 janv. 2015 si acheté entre 1er nov. et 31 déc., SAQ Cette liste non exhaustive exclut les commerces qui n’affichent pas sur leur site la politique de retour des produits achetés en magasin.


Sports

Football Américain

Le Maroc en Coupe du monde!

Le Maroc jouera la prochaine Coupe du monde de football américain, prévue en juillet 2015, en Suède. La sélection marocaine a, en effet, réussi à se qualifier en battant l’Égypte dans un match joué au Caire, sur le score de 26-6, ce qui lui a valu également de remporter le premier championnat d’Afrique de la discipline. Pendant cette rencontre, les joueurs marocains ont inscrit 4 touchdown, pendant que les Égyptiens n’ont franchi la ligne d’en-but qu’à une seule reprise. C’est la première fois que le Maroc décroche son billet pour participer à une Coupe du monde de football américain. Une fierté pour cette équipe.

« L'équipe du Maroc a remporté hier au Caire le premier Championnat d'Afrique IFAF de Football Américain!!!! Le Maroc se qualifie ainsi à la Coupe du Monde 2015!!!! Un grand bravo et merci à tous nos joueurs, notre coaching staff, nos bénévoles, les supporteurs qui sont venus du Maroc nous soutenir et, nos contributeurs (…), nos partenaires sans qui tout cela n'aurait absolument pas été possible », se félicite l’Association nationale marocaine de football américain (ANMFA) sur sa page Facebook. La coupe du monde 2015 La compétition se déroulera du 4 au 18 juillet 2015 à Stockholm, et plus précisément dans le nouveau stage « Tele2 Arena ». L’enceinte qui pourra accueillir 30.000 personnes en mode sport (40.000 en mode concert) sera un véritable écrin pour la compétition mondiale. Pour ce qui est de la configuration de la compétition :

12 équipes participeront à la compétition (soit 4 de plus que la dernière Coupe du Monde en Autriche) et elles seront issues des 6 continents. Les USA, tenants du titre, seront évidemment inscrits d’office, tout comme la Suède qui est pays organisateur. Les 10 autres places se répartiront comme suit : 3 places pour l’Europe, 3 pour l’Amérique (nord et sud réunis), 2 pour l’Asie, 1 pour l’Océanie et pour la première fois 1 place pour l’Afrique, représentée par

le Maroc. La compétition se déroulera ainsi : 4 groupes de 3 équipes constitueront la phase de poule, puis viendra un second tour et enfin les matchs de classement. La grande finale sera disputée le 18 juillet à Stockholm. Cela fait donc 14 jours de compétitions, dont 10 journées de matchs.

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Sports

Personnalité internationale de l'année

Cristiano Ronaldo et ses gardes du corps…

En attendant le résultat du Ballon d'Or 2014, Cristiano Ronaldo a obtenu un prix de la chaîne de télévision britannique BBC. En effet, le média a désigné le Portugais du Real Madrid comme la personnalité internationale de l'année 2014. Vainqueur de la Ligue des champions l'an dernier et actuel meilleur buteur en Europe devance Serena Williams, la joueuse de tennis américaine, ainsi que le boxeur Floyd Mayweather et Marc Marquez, le pilote espagnol double champion du monde de moto GP.

point que Cristiano Ronaldo a du engager un garde du corps

"Merci la BBC de m’avoir choisi, ainsi qu’à tous mes anciens fans en Angleterre. Merci beaucoup", a déclaré Ronaldo lors de la remise du prix. Et dès samedi, Ronaldo pourrait de nouveau remporter un trophée, celle fois collectif, puisque le Real Madrid s'est qualifié pour la finale de la Coupe du monde des clubs.

Certains s'y sont essayés, et s'y sont cassés les dents comme vendredi dernier à Almeria, alors que les Merengue venaient de l'emporter 4-1 avec un doublé de Cristiano Ronaldo. D’autres ont fait pareil à Marrakech à l’arrivée du Réal pour son match de Coupe du monde des clubs ou au stade. Mais pas un n’a réussi à passer.

Voilà qui ne fera sans doute que rajouter à la popularité du joueur portugais du Réal Madrid et au nombre de ses fans. Un nombre déjà considérable et qui semble gêner la star, au

De sorte que à l’issue de la demi-finale, CR7, contrairement à son presque homonyme brésilien l’an dernier, a pu regagner les vestiaires avec ses chaussures aux pieds.

Feinter le garde du corps Si vous aviez l'ambition d'approcher Cristiano Ronaldo sur le terrain à l'issue d'un match du Real Madrid, vous devrez feinter le garde du corps spécialement embauché pour la sécurité du Portugais. Le meilleur buteur de Liga, qui sait se montrer généreux avec ses coéquipiers, n'a a priori plus envie d'être sollicité sur le terrain après le coup de sifflet final.

Tae Kwon do

L’école des champions termine la saison en beauté

Les 12 athlètes de l’équipe de l’École des Champions Olympiques ont pris part à la dernière compétition de 2014, qui s’est tenue au centre sportif du Collège l’Assomption à la Ville de l’Assomption. Quelque 300 participants de toute la province étaient attendus le samedi 13 décembre et plus 100 pour les athlètes de haut niveau à la Coupe du Québec étape 2 pour le dimanche 14 décembre 2014. Plusieurs ont démontré de très belles performances, nous avons de quoi être fières! Également, suite à la Coupe Québec étape 2, nous pouvons dire que Fadi Ferchichi, athlète élite a évolué à pas de géants, en gagnant la deuxième position.

Voici en détails les résultats : Médaille d’or Ahmed Zerouk Médaille d’argent Nizar Es Sabbar Fatima Aboulé Ilyasse Zerouk Islam Bouzekria Éric Doucet Fadi Ferchichi Médaille de bronze Lina Afkar Massyl Chebhi Abdesslam Bouzekria Source : école des champions olympiques Inc.

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Comprendre

Baisse des cours du pétrole

Causes et effets

Par Naoufal Rhouda *

Depuis juin, les cours du pétrole dégringolent. Le baril de Brent, le brut de la mer du Nord est passé de 115 dollars à près de 59 dollars aujourd'hui. Une baisse de plus de 48 %. Personne ne pouvait prévoir une telle baisse abyssale et considérable de l'or noir. Quelques hypothèses pouvant être derrière cette baisse inattendue et brutale. Hypothèses d'ordre économique 1) La chute des cours a été interprétée comme un simple effet du ralentissement de l'économie mondiale (Europe, Chine) et la règle dit «Lorsque la croissance diminue, la demande d'énergie baisse et automatiquement les cours baissent aussi». 2) La dégringolade des prix, peut être due aussi à la forte hausse de la production américaine notamment pétrole de schiste. Hypothèse d'ordre géopolitique Face au silence de l'Arabie Saoudite, des théories ont commencé à être agitées. Dans le but de sanctionner, économiquement parlant, la Russie, une des thèses qui ont vu le jour veut qu'une éventuelle entente ait été entérinée entre l’Arabie saoudite et son allié les États Unis d'Amérique afin de faire davantage de pression sur la Russie en baissant les prix à un prix asphyxiant.

USA et Canada à vendre à un prix toujours plus élevé sur le marché afin que l'Arabie saoudite reste toujours compétitive sur le marché (la loi de vente à prix bas). Quels avantages? L'OPEP a donc décidé de laisser le marché corriger les prix du baril. Quelles conséquences cela aura-t-il? Pour répondre à cette question, prenons un exemple, celui du Maroc. Le Maroc, importateur net, se réjouit des deux points de croissance qu’il pourrait engranger, tout en surveillant la déflation, alors que le l'Algérie, Venezuela, la Russie, l’Iran et le Nigeria pansent leurs plaies budgétaires (le malheur des uns fait le bonheur des autres). Le Maroc, comme tout pays non producteur du pétrole, ne peut qu'être doublement heureux puisque les cours du Dollar ont connu une certaine baisse aussi. Néanmoins, il faut être méfiant car cette baisse brutale des cours pétroliers est éphémère. Les prix du pétrole, tôt ou tard, vont reprendre leur tendance haussière pour s'établir entre 70 $ à 80 $ durant le 2ème trimestre 2015. Alors l’État doit prendre des mesures urgentes afin de bien réformer la caisse de compensation. En outre, le gouvernement a opté pour le système d'indexation qui reste tout de même pas aussi performant car une indexation pure et parfaite des cours de

Naoufal RHOUDA pétrole implique qu'en cas de baisse de 5% du cours du baril, le prix à la pompe dans les stations du services devrait systématiquement baisser de 5%. Bénéfices d’une baisse provisoire La chute des cours a un effet favorable sur l'économie Marocaine, résultant notamment de la désinflation importée et de l'accroissement du pouvoir d'achat du revenu. 1) Le consommateur marocain figure parmi les premiers bénéficiaires vu que son pouvoir d'achat va connaître une quasi amélioration.

Hypothèse d'ordre Commercial Une guerre commerciale menée par l'Arabie Saoudite contre les USA et Canada afin que ces deux derniers pays ne concurrencent plus les ventes pétrolières ainsi que la part du marché mondiale de l’Arabie saoudite. L'Arabie Saoudite peut supporter un pétrole moins cher alors que les USA et Canada ne peuvent, en aucun cas, supporter des tels prix baissiers étant donné que les techniques d'exploration et d'extraction du pétrole non-conventionnel aux États-Unis et au Canada sont ardemment chères à financer par rapport aux techniques utilisées en Arabie Saoudite et dans les pays Africains producteur de pétrole. Ceci poussera les

2) Si la moyenne annuelle des cours du pétrole reste en deçà de 80$, le Maroc pourra facilement ramener son déficit budgétaire à un niveau proche de 3,5% (mieux que ce qui est prévu dans le projet de loi de finance 2015, 4,3% sur la base d'un cours moyen de 103$ le baril). 3) Le recours à l'endettement en 2015 va connaître une certaine baisse ce qui peut ramener le taux d'endettement à moins de 58% du PIB alors qu'il frôle les 64% actuellement. 4) Une timide amélioration du niveau des réserves internationales de devises qui pourra dépasser 6 mois d'importation Le Maroc doit mettre à profit la nouvelle donne économique mondiale afin de procéder à une relance coordonnée de son économie par une baisse de la fiscalité et des taux d'intérêt. (Il faut que les banques commerciales baissent leur taux d'intérêt suite à la baisse du taux directeur «2,5%»). Cependant, il faut un peu de temps ainsi qu'une bonne affectation des ressources afin de résorber le taux de chômage qui reste élevé. Profitons en et soyons prêt pour une éventuelle hausse au cours du 2ème trimestre 2015 afin que ne nous soyons pas choqués. *Analyste économique

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