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Vivre ensemble

Le gouvernement précise sa pensée…

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Consommation

Ce que vous coûtent vos dettes…

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Ressources

L’or noir commence à couler au Québec …

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Entreprise

Startup weekend Montréal: Onze projets d’entreprise mis sur rail

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Sports

Football – CAN 2015 : Algérie - Côte d’Ivoire; une finale avant la lettre

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Immigration et inclusion

Une nouvelle politique en chantier Une consultation nationale démarre à cette fin

Débats

À propos d’«Apartheid territorial, social et ethnique»…

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Enjeux

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 244 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 6120 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 84 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.9 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1400 visiteurs par jour.

À propos d’«Apartheid territorial, social et ethnique»…

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Soixante-dix ans plus tard, on redécouvrait cette semaine toute l’horreur des camps de concentration et des camps d’extermination mis en place par le régime nazi et qui ont alourdit, sans possibilité de se défendre pour les victimes, le très lourd bilan en pertes humaines de la seconde guerre mondiale. Les images insupportables et les témoignages poignants diffusés ou rediffusés à cette occasion ont permis un triste constat : l’humanité n’a tiré aucune leçon de cette suprême ignominie puisque depuis sept décennies, elle n’a jamais cessé de laisser s’exprimer ce qu’il y a de pire en elle, la haine et la violence. Des déchirements sanglants de l’exYougoslavie aux atrocités commises par Boko haram au Nigéria et au Cameroun, en passant par le génocide rwandais, les drames syriens et libyens, la guerre sans nom du Moyen Orient et bien d’autres exemples encore; les armes et le sang, la douleur et la mort sont les plus constants compagnons de nos quotidiens. Par delà ces manifestations extrêmes, particulièrement affectionnées par nos média pour ce qu’elles fournissent d’images morbides propices aux records d’audimat, d’autres violences, moins «vendeuses» sans doute, se développent et se perfectionnent dans l’indifférence, ou dans le déni, ou dans le mensonge parfois institutionnel. Il en va ainsi de ce que le philosophe français Michel Honfray, certainement peu suspect de sympathie à l’endroit de l’islam (ou de qui que ce soit d’ailleurs!) qualifie de «guerre islamophobe menée par l’Occident contre les pays musulmans» et dont on ne sait pas trop mesurer les effets ailleurs que là ou pleuvent les bombes. Il en va ainsi, surtout, dans la vie de tous les jours, dans la vie de toutes les sociétés, dans un monde que les bien-pensants refusent de voir et dont ils se refusent d’avouer l’existence; dans les gestes et les actes d’exclusion impunément commis par des citoyens ordi-

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naires contre d’autres citoyens, coupables de faciès ou de différences, qui privent de logement, qui privent d’emploi, qui privent de dignité, qui condamnent des humains de droit et de dignité, qui relèguent dans des ghettos où le moins faible et les moins nantis briment plus faible et moins nanti qu’eux-mêmes, où s’accumulent les frustrations et où mijotent les colères, où fermentent les révoltes et d’où sortent, parfois, des violences atroces. Il est utile de relever que les symptômes de cette maladie du malvivre ensemble sont apparus il y a de cela une soixantaine d’années, c’est-àdire au moment où les flux migratoires sensés donner à la France la main d’œuvre nécessaire à son développement, se sont peuplés de gens culturellement et confessionnellement différents … Entre apartheid et déterminisme… C’est de ce monde là qu’évoquait le Premier ministre français Manuel Valls lorsqu’il a parlé d’«apartheid territorial, social et ethnique». Le jugement, évidemment, a été vite et véhémentement décrié. Il n’a cependant pas été remis en question, y compris par le président de la République, François Hollande, qui dès le lendemain éprouvait néanmoins le besoin de tempérer le propos de M. Valls en parlant de «déterminisme territorial, social et ethnique». Mais non sans souligner la nécessité d’agir, vite, fort et en profondeur, pour freiner et si possible stopper le retour à la vie du nihilisme favorisé par l’exclusion née d’apartheid ou de déterminisme; mais qu’importe? - qu’on ne peut plus cantonner dans les ghettos sécrétés par les errements politiques de nombreux gouvernements de la République. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de nihilisme. Au départ, cette doctrine apparue en Russie au XIXème, était basée sur le refus de toute contrainte sociale et sur la transgression de toutes les convenances, un mouvement hippie avant la lettre en somme. Sous toutes formes de justification depuis, elle devenue expression de rage et volonté de destruction de tout ce qui

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ressemble à une norme sociétale, de toute valeur dont on s’estime privé : argent, liberté, dignité ou respect y compris le respect de la vie, de sa vie ou de la vie des autres.

La France l’a bien compris. Elle cherche aujourd’hui, certes d’une part à rétablir la sécurité sur le territoire du pays, mais aussi et surtout d’autre part, à réunir dans l’immédiat et dans le long terme les conditions propices pour guérir son âme et celle de ses banlieues. Car il est certes utile de mettre en place une politique sécuritaire; mais cela ne garantira jamais le risque Zéro. Il faut donc rendre le nihilisme et l’appel du néant sur lequel il débouche moins attrayants. Sous diverses formes et questionnements, les remises en causes sont ainsi nombreuses. Dans des débats, il est vrai, pas toujours sereins ni bien menés. Mais, enfin, à quelques exceptions près, on questionne un certain nombre de certitudes et on pose les bonnes questions : Comment (re)faire une communauté nationale inclusive, offrant à chacun un même accès aux opportunités économiques, un même droit au respect et à la dignité; notamment par le biais de l’école et par le biais de l’emploi, dans une citoyenneté également comprise et conférant des droits indifférenciés, dans la liberté et l’égalité, dans la solidarité sinon dans la fraternité. Village gaulois?... La France a donc bel et bien compris quel mal la rongeait, un mal né de frustrations accumulées pendant environ soixante ans, touchant au moins trois générations, propagé non par des exclusions systémiques mais de gestes de proximité, d’attitudes de voisins, de locateurs ou d’employeurs apeurés par la différence. La France a donc réagi; la réaction répond, même si rien ne garantit que la démarche entreprise sera couronnée de succès, à l’inquiétude que nous exprimions dans notre dernier éditorial, sur la capacité du pays, une fois l’émotion déclenchée par les drames parisiens du mois

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Débat

À propos d’«Apartheid territorial, social et ethnique»… Suite de la page 3

de janvier2015, à canaliser toute l’énergie libérée, à la positiver pour faire en sorte que le souvenir du drame devienne force et moteur de changement, dans l’unité, dans la foi en l’avenir. Cette leçon française, si l’on s’extrait du sanglant contexte dans lequel elle a été dispensée, peut être utilisée avec profit. Ici notamment. On se fonde trop souvent encore sur le fait que l’immigration en France et l’immigration au Québec sont différentes de nature, que l’immigration choisie pratiquée par le Québec ramène des nouveaux arrivants plus éduquées et plus qualifiées que le modèle choisi par la France et qui augmenterait la population de l’Hexagone seulement de profils faibles, voués à pauvreté et à la marginalité.

vie est également moindre. Autre réalité : s’il n’existe pas à proprement parler de «quartiers ethniques» à Montréal par exemple, il est cependant de plus en plus patent que les quartiers à fortes concentrations de populations immigrantes sont généralement des ilots de pauvreté et, enfin, que sur trois cohortes, les enfants des primo-arrivants sont considérablement moins diplômés que leurs parents et que même lorsqu’ils ont fait des études, ils éprouvent les mêmes difficultés que leurs ascendants à accéder à un emploi de qualité. Circonstance aggravante : ces faits affectent des flux migratoires, en termes d’origines géographique et culturelle, semblables depuis une trentaine d’année, à ceux qui ont démographiquement enrichit la population française au cours du dernier demi-siècle.

Dans la réalité, études Statistiques Canada à l’appui, cet avantage comparatif s’érode avec le temps.

Serions-nous en train de reproduire le schéma des ratés français et d’ouvrir la voie à l’accumulation de frustrations potentiellement explosives?

On constate ainsi que dans un délai de dix après leur installation au pays, les nouveaux arrivants sont moins médicalisés que dans leur pays d’origine; on constate également que leur niveau de

Sans doute un peu; mais avec la chance de pouvoir faire de la prévention. Ceci si toutefois les nouveaux croisés de la suprématie d’un segment de population sur les autres se taisent; ou mieux : au

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lieu de mener un nécessaire débat de société vers les marécages de l’identité et de la religion, qu’ils abordent les faits objectifs (dont certains énumérés plus haut), qu’ils réfléchissent et mettent leurs talents oratoires au service de la recherche des voies et moyens de consolidation d’un vivre ensemble québécois digne des idéateurs de la Révolution tranquille, ouvert sur un

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avenir qui nous consolera de notre douloureux présent. Pour notre part, c’est dans cette voie que nous allons; notamment en publiant dans les pages qui suivent, un certain nombre de réflexions dont nous ne partageons pas forcément le contenu, mais qui peuvent contribuer à une réflexion qui s’impose.

Abdelghani Dades


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Point de vue

La France face aux ratés de l’intégration

Quand le tout-sécuritaire l’emporte sur l’inclusion

Ismaïl Harakat* L’intervention de l’ancien président français Nicolas Sarkozy sur France 2 mercredi 21 janvier en dit long sur la droitisation de l’UMP - en attendant que cette formation politique change de nom une fois de plus- et donne d’ores et déjà un avant-gout de ce que seront les prochaines élections présidentielles et législatives en France. Des élections qui seront vraisemblablement placées sous le signe du tout sécuritaire faute de pouvoir répondre aux attentes des Français sur le terrain économique. Surtout dans un contexte de déclin irréversible où la stigmatisation des minorités devient facile. Pour paraphraser les propos de M. Sarkozy, les auteurs des attentats et leurs semblables ne sont que des ingrats incapables de reconnaitre à leurs justes valeurs les largesses consenties par la République à ces jeunes des banlieues. Des individus soignés à l’œil et qui suivent gratuitement leur scolarité dans les écoles

françaises et qui se laissent séduire par le discours extrémistes. Un raccourci sans rapport avec la réalité et qu’on croirait surgi du programme du Front National. C’est que ces jeunes de la troisième ou de la quatrième génération de l’immigration maghrébine, s’ils sont effectivement soignés et scolarisés « à l’œil » par la France, n’en sont pas moins marginalisés et font les frais d’une discrimination sans égal. Et c’est là où se situe le cœur du problème justement. A compétences égales, ces banlieusards n’ont souvent pas la moindre chance de décrocher un emploi décent à cause du profilage racial. Certes, des mesures timides ont été mises sur pied pour lutter contre le crime du faciès à l’instar de CV anonyme, mais on trouve évidemment toujours le moyen de se débarrasser au dernier moment d’un candidat dont la tête ne vous revient pas. Stigmatisation tous azimuts

Ce sentiment de rejet social constitue « le » principal fonds de commerce pour les recruteurs jihadistes qui surfent à merveille sur la vague de ce ressentiment pour conditionner ces jeunes. Des jeunes faciles à embrigader du fait de leur méconnaissance de l’islam et de la précarité de leur situation. Quelque part, ce sont des apatrides car ils ne sont considérés ni comme des Français à part entière ni comme des Maghrébins comme leurs frères à supposer que l’idée de tenter leur chance au pays de leurs grands parents effleure leur esprit. Ce sont en fin de compte des citoyens de seconde zone exclus des grandes écoles et de toute forme de promotion sociale. En cultivant ainsi un sentiment d’infériorité, ils deviennent évidem-

ment une proie facile et réceptive au discours extrémistes véhiculés par des prédicateurs qui leur disent exactement ce qu’ils veulent entendre, alors que dans le fond, leur connaissance de l’islam est souvent des plus sommaires.

A partir du moment où l’image de l’islam est au plus bas en Occident et particulièrement en France, l’occasion semble trop bonne pour vouer aux gémonies la communauté musulmane. Celle-ci est désormais le centre d’une surenchère entre la droite dite traditionnelle et le Front National qui s’érige d’ores et déjà en véritable alternative à l’hégémonie gauche-droite. Le climat est devenu si malsain et irrespirable pour les français d’origine maghrébine que les actes racistes ne peuvent que se multiplier à l’orée des prochaines échéances électorales. La droite française, soucieuse de couper l’herbe sous le pied du Front National, muscle son discours et soumet désormais des propositions irréalistes à l’instar de celle consistant à déchoir de la citoyenneté française tous ceux qui seraient reconnus coupables d’actes terroristes pour les empêcher de sévir en France. Soit, mais que faire lorsque les candidats au Jihad n’ont que la nationalité française? Il va bien falloir les juger quelque part, non? En outre, il faut bien que l’UMP et surtout M. Sarkozy reconnaissent qu’ils assument une part de responsabilité engagée dans l’enlisement de la situation pour la simple et bonne raison qu’ils étaient aux affaires depuis des lustres et à aucun moment ils n’ont réellement fait des banlieues une priorité.

tort un parallèle entre l’échec français en matière d’intégration des minorités et leur propre contexte. La situation est fort différente. En France, les premières vagues d’immigration provenant du Maghreb ont commencé à déferler au lendemain de la première guerre mondiale pour aider à la reconstruction et mettre l’économie française sur les rails. Trop souvent, ces immigrants maghrébin étaient incultes et provenaient directement du milieu rural de leur pays. Avec un si pauvre bagage, bonjour le choc culturel! Et avec l’appauvrissement de la France dès le début des années 1990, la ghettoïsation de ces immigrants est devenue une véritable bombe à retardement. Le Québec lui, a opté dès le départ pour une immigration choisie en fonction des besoins du marché de l’emploi. Ainsi, il n’y a aucun point de comparaison pour ce qui est de l’approche d’intégration. Certes, quelques individus peuvent se laisser séduire par le discours intégriste, mais de là à comparer les deux contextes, c’est quand même grotesque. Évidemment, le Québec gagnerait à consentir des efforts supplémentaires pour veiller à une meilleure équité - et c’est un problème avérémais de là à instaurer un climat de psychose, c’est franchement aller trop vite en besogne. N’empêche qu’un meilleur contrôle du champ religieux est devenu une nécessité pour empêcher certains individus de raconter des sornettes. *UTA-Université de Sherbrooke UTA-Université du Québec à TroisRivières UTA- Université Laval à Québec

Quelles leçons à tirer pour le Québec? Bien des Québécois établissent à

France : forte augmentation des actes islamophobes Les actes islamophobes en France sont en forte augmentation depuis le début de l’année, vient d’indiquer l’Observatoire national contre l’islamophobie dans un communiqué. En tout, 115 actes antimusulmans ont été recensés par l’instance depuis le début d’année, en hausse de 110% par rapport à l’année dernière. Parmi ces actes, 28 actes contre des lieux de

culte et 88 menaces. « Nous ne pouvons accepter que fleurissent sur les murs des mosquées des tags et slogans racistes inscrits par des nazillons en mal d’identité », s’est insurgé le président de cette instance dépendant du Conseil français du culte musulman (CFCM), demandant « aux pouvoirs publics,

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au-delà des discours rassurants, de passer aux actes afin de mettre fin à ce fléau » . Dans une déclaration juste après les attentats qui ont touché la région parisienne, le Premier ministre Manuel Valls s’est adressé à la communauté musulmane en promettant la protection des lieux de cultes. « Dans

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ces moments-là, tout le monde a son importance et je veux assurer à l’ensemble de nos concitoyens, et notamment à nos compatriotes de confession ou de culture musulmane, qu’ils ont droit à la même protection de leurs lieux de culte ».

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Idées

Audition à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe

«C'est une opportunitépour l'Islam d'être confronté au vivre ensemble occidental»

estime le sociologue Driss Ajbali

L'Islam a une chance d'être en Europe et particulièrement en France, a souligné récemment à Strasbourg, le sociologue marocain, Driss Ajbali, lors d'une audition à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).

C'est une opportunité pour l'Islam que d'être confronté en Europe au vivre ensemble, à la laïcité, à la modernité et à la démocratie, autant de raisons qui plaident pour l'émergence d'une profonde réflexion face à ce contexte, a-til expliqué lors d'une audition sur les attentats terroristes de Paris, organisée conjointement par la Commission des questions politiques et de la démocratie et la Commission de la culture, de la science, de l'éducation et des médias de l'APCE. M. Driss Ajbali, qui a condamné fermement les attentats de Paris, a estimé qu'il faut prendre du recul face à cet évènement qui constitue, par ailleurs, un fait politique majeur puisqu'il a touché à la liberté d'expression et au vivre ensemble. Un fait qui pose d'énormes questions aussi bien à la France qu'à l'Europe notamment en ce qui concerne l'Islam, a-t-il dit.

Pour le sociologue marocain, qui est également membre dirigeant du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'Islam en Europe est un Islam de pauvres et d'ouvriers qui "cherche de l'argent ailleurs, un Islam inculte, un Islam balkanisé, un Islam urbain", qui se traduit par une absence de repères où émerge aussi "un Islam du Web et son cheikh Google" avec toutes les conséquences néfastes qui en découlent. C'est en Europe que cette réflexion sur l'Islam doit être faite, a-t-il soutenu, affirmant que pour faire face à ces convulsions, l'Europe doit travailler avec les Musulmans d'Europe pour introduire cette forme d'Islam dans la raison, mais aussi d'inscrire la diversité dans ses constitutions. Au cours de cette audition, le président de la délégation parlementaire marocaine, Mohamed Yatim, qui condamné, à son tour, les attentats meurtriers de Paris, a rappelé la magnanimité du Prophète face à ses détracteurs et les enseignements de la religion musulmane qui plaident pour le dialogue, en soulignant que ces

Driss Ajbali attentats n'ont rien à voir avec l'Islam. Lors du débat, les parlementaires européens ont été unanimes à condamner les attentats de Paris, en estimant que la solution sécuritaire ne saurait venir à bout de ce phénomène, tout en plaidant pour des actions de prévention et la promotion du vivre ensemble et de la diversité.

Il y a lieu de rappeler que cette audition a été le prélude d'un débat d'urgence, prévu en plénière par l'APCE, dont la session s'est ouverte cette semaine. Source : Maghreb Arabe Presse

Pour une relecture des Écritures…

… En pensant à Voltaire Par David Bensoussan*

et les coeurs peut être fascinante.

Voltaire faisait la différence entre la religion naturelle (innée) qui selon lui, a mille fois empêché des citoyens de commettre des crimes et la religion « artificielle » qui encourage à toutes les cruautés qu'on exerce de compagnie, conjurations, séditions, brigandages, embuscades, prises de villes, pillages et meurtres, chacun marchant gaiement au crime sous la bannière de son saint. Il déplorait que chaque chef des meurtriers (chefs de guerre) fasse bénir ses drapeaux et invoque Dieu solennellement avant d'aller exterminer son prochain.

Par ailleurs, la religion naturelle ne garantit pas le non-recours à la barbarie ; en effet, il faut garder à l'esprit que la barbarie humaine qui ne s'est pas prévalue de la religion a été également la cause de grands massacres : à eux seuls, le nazisme et le communisme ont été à l'origine de la perte de plus de 100 millions d'âmes au XXe siècle. Dans les religions monothéistes, la morale naturelle est renforcée du fait qu'elle est assumée par l'Être suprême : l'homme étant fait à l'image de Dieu, toucher à une personne c'est attenter à Dieu même. Et de fait, la religion a parfois tempéré les instincts barbares : il en a été ainsi au Moyen-Âge, où on arrêtait de faire la guerre le jour du Seigneur.

Dans bien des grands empires païens de l'Orient ancien, la soif des conquêtes était une façon d'honorer les dieux. Par la suite, les religions ellesmêmes ont été le porte-drapeau de plusieurs guerres. Il est donc naturel de se demander si l'humanité se porterait mieux sans elles. Il est vrai que l'emprise de la religion sur les esprits

Les Écritures ont canalisé les besoins spirituels de l'homme et ses attentes du divin. Pourtant, toutes les Écritures contiennent des passages difficiles.

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Ainsi, dans le livre du Deutéronome, il est prescrit aux Hébreux de ne pas faire grâce aux habitants des villes conquises. Selon Mathieu, le Christ ne serait pas venu apporter la paix, mais le glaive. Dans le Coran, il est prescrit de combattre les incroyants jusqu'à ce que la sédition soit anéantie et que toute croyance devienne celle d'Allah. Relativiser les textes Les lectures fondamentalistes des Écritures étouffent la religion innée. Le plus clair du temps, le leadership religieux est prisonnier du texte qu'il ne veut pas relativiser. Pourtant, lorsque les Écritures contredisent la morale, l'humanité se doit de prendre ses distances par rapport à elles. De grands penseurs religieux juif, chrétien et musulman, appartenant respectivement à des dénominations mettant en avant la loi, la foi ou la soumission, en sont arrivés à cette conclusion : pour Maïmonide, la centralité de l'intellect vise l'acquisition de val-

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David Bensoussan eurs morales ; pour Thomas d'Aquin, si nous résolvons les problèmes de la foi par la seule voie de l'autorité, nous posséderons certes la vérité, mais dans une tête vide ; pour Averroès, si les Écritures contredisent la raison, il y a tout lieu de les interpréter. Les Écritures ont leur utilité et offrent un confort moral et spirituel. Mais vient le moment où la conscience doit supplanter les Écritures et remettre Dieu à sa place. *Auteur de l'ouvrage Le livre d'Isaïe : lecture commentée, aux Éditions Du Lys


Mémoires

Auschwitz, soixante dix ans après la barbarie

Il y a 70 ans, le 27 janvier 1945, les soldats de l'Armée rouge arrivaient dans le camp de concentration d'Auschwitz, en Pologne. Pour la commémoration de ce douloureux souvenir, une vingtaine de chefs d'État, dont le président ukrainien Petro Porochenko, le président allemand Joachim Gauck et le président français François Hollande ont fait le pèlerinage à Auschwitz pour rendre hommage à ceux qui n'en sont jamais sortis. Quelque 300 survivants étaient présents. Ils portaient des foulards rayés au cou en référence aux uniformes barrés de bleu et de blanc qu'ils devaient revêtir à leur arrivée au camp nazi.

Parmi les personnalités sur place, on comptait le réalisateur Steven Spielberg, auteur notamment du film « La Liste de Schindler » et père de la Fondation de la Shoah, qui a filmé les témoignages de 53 000 survivants de l'Holocauste. Plus d'un million de personnes ont été tuées, des Juifs en grande majorité, dans le camp de concentration d'Auschwitz. C'était aussi un camp de travail forcé au profit de l'industrie chimique allemande, dont certains produits ont été utilisés dans les chambres à gaz. Vladimir Poutine, qui était présent en

2005 aux côtés d'autres chefs d'État pour la commémoration, n'a pas fait le déplacement cette année. Dans un contexte de très forte tension, les autorités polonaises ne lui ont pas adressé d'invitation diplomatique complète. « Il y a une guerre en cours dans l'est de l'Ukraine », a déclaré le ministre polonais de la Justice Cezary Grabarcyk. « On peut difficilement imaginer, dans ces conditions, que nous puissions accueillir le président russe. » Le directeur de cabinet de Poutine, Sergueï Ivanov, a toutefois envoyé un message soulignant le rôle de l'Armée rouge dans la victoire de 1945 et ajoutant que les soldats soviétiques avaient «non seulement sauvé le peuple juif mais aussi tous les peuples d'Europe et du monde».

Pologne, ainsi que six survivants d'Auschwitz devaient participer à cette commémoration canadienne.

Le président polonais Bronislaw Komorowski a exprimé « respect et reconnaissance » aux soldats soviétiques qui ont libéré Auschwitz. Au Canada, une cérémonie était prévue ce 27 janvier, à Ottawa. Le ministre du multiculturalisme Jason Kenney, le chef du parti libéral, Justin Trudeau, les ambassadeurs d'Allemagne et de

dent a promis que la France « protégera tous ses enfants, qu'elle ne tolérera aucune insulte, aucun outrage, aucune profanation ».

Avant de se joindre à la commémoration polonaise, le président français François Hollande participait à une cérémonie à Paris. Faisant référence aux événements commis début janvier dans un supermarché casher, le prési-

Du côté de l'Allemagne, la chancelière Angela Merkel avait appelé hier le monde à la vigilance « pour la défense de la liberté, de la démocratie et du droit ».

Nigéria; alors que le drame se joue encore… La plaie est toujours profonde. Allongé sur le côté, Moussa Zira montre l'impact de balle qu'il a reçue dans la cuisse la nuit où les islamistes de Boko Haram ont massacré 12 personnes dans son village du nord-est du Nigeria, début janvier. Grièvement blessé, il s'est fait passer pour mort avant de s'enfuir en pirogue au Tchad voisin, jusqu'au camp de réfugiés de Baga Sola, sur l'autre rive du lac. La douleur est encore vive, Moussa Zira boîte, mais il se sait "miraculé". "Les Boko Haram sont arrivés à quatre heures du matin et sont entrés dans chaque case, ils cherchaient les hommes. Ils nous ont salués puis nous ont dit de les suivre en brousse, qu'ils nous expliqueraient ensuite", raconte-il en haoussa. Ils ont pris 14 personnes en tout, "un homme par maison", dans les envions de la ville nigériane de Baga. "Il y avait un vieux parmi nous et ils lui ont dit de partir. Nous avons marché jusqu'au champ et ils ont dit à tout le monde de se coucher, face contre terre". "Après avoir tiré en l'air une fois, ils se sont mis à nous tirer dessus" à bout portant, poursuit-il. Là, Moussa Zira a cru que tout était fini. "Peu après, j'ai compris que la balle n'avait

pas touché ma tête, mais le bras et l'arrière de la cuisse. Autour de moi, ils étaient tous morts". Tapi au milieu des cadavres Pour éviter d'être achevé, il est resté tapi au milieu des cadavres en attendant que les hommes de Boko Haram partent, puis a rampé dans les hautes herbes pendant des heures avant de croiser une moto qui l'a aidé à fuir vers du lac. Le pasteur Yacubu Moussa, 43 ans, est l'un des rares chrétiens rescapés de l'attaque de Baga. La nuit du 3 janvier, lorsque Boko Haram est arrivé par surprise, la ville dormait. "Ils se sont mis à tirer sur tout le monde sans distinction, hommes, femmes, petits enfants, et même vieillards", raconte-il. Interrogé sur le nombre d'assaillants, il hésite, parle "de milliers d'hommes". Chiffre invérifiable. Mais le pasteur est sûr d'une chose: "il y avait des cadavres partout dans les rues" lorsqu'il s'est enfui. Deux jours plus tard, Yacubu Moussa a tenté de revenir chez lui récupérer quelques affaires. Caché dans la brousse, il a vu "des corps flotter sur l'eau". "L'odeur était tellement forte qu'on la sentait de très loin".

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De la ville, affirme-t-il , ne restait que des cendres: "ils avaient tout brûlé, nos maisons, nos magasins, les motos aussi". Au camp de réfugiés, le pasteur dit se sentir bien seul, à l'heure de la prière, où les musulmans s'agenouillent tout autour de lui par dizaines. "Ici je n'ai rien à faire, je n'ai pas de fidèles, pas de lieu de culte, je n'ai même pas de bible". Depuis début janvier, plus de 14.000 personnes ont traversé la frontière pour fuir les attaques sanglantes autour de Baga, selon Mamadou Dian Balde, représentant adjoint du Haut

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commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) au Tchad. "Ils arrivent avec des histoires trop dures à entendre. L'autre jour, un homme est arrivé pour se faire enregistrer, il n'écoutait rien de ce que je lui disais, il ne faisait que pleurer: les Boko Haram ont jeté une grenade dans sa maison, sa femme et ses trois enfants sont morts sur le coup", raconte Idriss Dezeh, de la Commission nationale d'accueil, de réinsertion des réfugiés et des rapatriés.

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Vivre ensemble

Le gouvernement précise sa pensée…

Au cours de la conférence de presse clôturant le caucus pré- session parlementaire des députés libéraux ce 28 janvier, Philippe Couillard a tenu a souligner que le gouvernement mettra en place un plan d’action de lutte contre la radicalisation et non, comme cela avait été compris de ses déclarations précédentes, une lutte contre l’intégrisme. Ce changement de cible n’est pas que sémantique. Le premier ministre le signifie clairement à travers une affirmation : dans la mesure où les droits sont respectés, l’intégrisme « fait partie des choix personnels de chacun » et un exemple, celui d’un intégriste catholique qui assiste à la messe deux fois par jour, porte un cilice et respecte toutes les prescriptions des Écritures. « Tant que cette pratique ne met pas en jeu les droits des autres, la sécurité des autres, les principes fondamentaux comme l’égalité hommes-femmes, cette pratique-là, à ce que je sache, personne ne songe à l’interdire. Et ça existe dans toutes les religions, c’est une minorité, mais ça existe », a-t-il expliqué. L’intégrisme peut toutefois porter atteinte aux droits, aux libertés et devenir « de l’extrémisme qui peut mener parfois, malheureusement, à la violence », a-t-il nuancé. « La radicalisation des jeunes et la menace de la violence terroriste, c’est un enjeu qui est distinct en lui-même et qui a ses propres dynamiques. » Mise en garde contre l’islamophobie « Notre grande priorité à travers ces événements tragiques qu’on a vus dans

le monde entier, c’est la sécurité des Québécois », a-t-il ajouté.

Peu auparavant, Kathleen Weil avait mis en garde les Québécois contre l’islamophobie en leur demandant d’éviter « de stigmatiser les minorités, notamment les communautés musulmanes ». Philippe Couillard a abondé dans le même sens. « Toute exclusion, volontaire ou non, ou tout discours d’exclusion d’une population comporte de grands risques pour notre tissu social, de grands risques pour notre capacité d’accueillir et d’attirer des gens d’ailleurs. » On lui a même fait la remarque à l’étranger. « Ce n’est pas bien vu - je peux vous dire, par conversation directe - quand on est perçu comme ayant de la difficulté à gérer la diversité dans un État », a-t-il dit. « Les radicaux violents se nourrissent de ce discours d’islamophobie ou d’exclusion pour faire des recrues », a-t-il avancé. Alors que le candidat à la chefferie du Parti québécois Bernard Drainville l’accusait de faire « preuve de mollesse » et d’un « manque de courage » devant l’intégrisme, Philippe Couillard fustigeait les péquistes, dénonçant « leur immaturité, leur ignorance et leur incompétence sur la question de la vie et de la coexistence des communautés » et les accusant d’avoir attisé les tensions sociales avec leur projet de charte de la laïcité. «Glissades négatives» Bernard Drainville croit que la lutte

Philippe Couillard, premier ministre du Québec contre l’intégrisme ne se limite pas à contrer la violence et le terrorisme. « La majorité des intégristes respectent les lois […] mais ils testent nos lois », a-t-il affirmé. « Ils carburent aux accommodements religieux. Ce qu’ils veulent, c’est changer la norme […] c’est imposer la loi de Dieu aux lois votées par les hommes et les femmes. » Philippe Couillard dénonce ce type de discours. « C’est une grande glissade négative pour le Parti québécois qui a été historiquement un parti d’ouverture, un parti de dialogue », a-t-il laissé

tomber. Interrogé sur les années pendant lesquelles il a travaillé en Arabie saoudite, M. Couillard s’est défendu d’avoir ainsi cautionné un régime qui bafoue les droits de la personne et pratique la torture. « C’est de la foutaise. Le président Obama vient de visiter Riyad. Est-ce que vous pensez que ça signifie qu’il endosse les pratiques de ce pays ? » Source : Presse canadienne

Un plan d’action pour contrer la radicalisation sera présenté avant la fin de l’année C’est Kathleen Weil qui a été chargée de piloter le travail annoncé par M. Couillard. Pour mener à bien sa tâche, Mme Weil est entourée des ministres de l’Éducation, Yves Bolduc, de la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, de la Sécurité publique, Lise Thériault, de la Famille, Francine Charbonneau, et de l’Emploi, François Blais. Les organismes communautaires et religieux, notamment musulmans, sans compter les corps policiers (municipaux, Sûreté du Québec et Gendarmerie royale du Canada), seront mis à contribution pour soutenir l’action gouvernementale. Québec dit vouloir s’inspirer des meilleures pratiques mondiales en ce domaine et présenter des mesures concrètes « pour détecter, contrer la radicalisation » de certains jeunes. «Urgent d’agir» «Il y a urgence d’agir. Il y a toujours urgence d’agir quand la sécurité est en question», a soutenu Kathleen Weil en

parlant du projet de plan d’action qui, semble-t-il, ne sera pas prêt avant la fin de l’année. Il faut cependant accélérer les choses et intervenir sans tarder puisqu’il s’agit d’une question de sécurité nationale, a déclaré la ministre de l’Immigration. Car « il n’y a pas une juridiction ou un État qui est à l’abri. On est tous à risque » devant la menace terroriste. Le gouvernement Couillard devait présenter un projet de loi regroupant la proclamation de la neutralité religieuse de l’État et des mesures de lutte contre l’intégrisme religieux, il a finalement choisi de scinder les deux dossiers. Le projet de loi attendu sur la neutralité religieuse, piloté par la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, aura donc une portée plus restreinte que prévu. Prévenir le radicalisme Tout le volet de lutte contre l’intégrisme relèvera désormais de la ministre de l’Immigration, qui préside le groupe de travail chargé d’élaborer

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la stratégie du gouvernement et de dresser la liste des mesures à adopter en vue de prévenir la montée du radicalisme au Québec. On cherchera surtout à détecter ceux qui flirtent avec les organisations fondamentalistes. Le but poursuivi sera de « nous protéger collectivement, de protéger les familles qui sont à risque avec un enfant qui se radicalise, et de protéger le public », a fait valoir Mme Weil. Québec dit vouloir s’inspirer des meilleures pratiques mondiales en ce domaine et présenter des mesures concrètes « pour détecter, contrer la radicalisation » de certains jeunes. Le bouquet de mesures sera réuni dans un plan d’action interministériel et intersectoriel. Le travail de déblayage du dossier a déjà été fait par les fonctionnaires. Une première réunion ministérielle devrait permettre de préciser le cadre de travail

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Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion et l’échéancier. Le plan d’action devrait être rendu public « dans l’année » en cours, a promis la ministre Weil, en s’engageant à ce que le processus ne s’étire pas pendant « trois ans, disons, pas deux ans ». « On ressent tous qu’il ne faut pas fermer les yeux, qu’il faut y travailler. Il ne faut pas rester passif par rapport à ce phénomène-là », a-t-elle dit, un phénomène « pas très bien compris ».

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Vivre ensemble

La Soupe du commandant 2015

« Une police impliquée dans une communauté engagée »

La relation qu’entretien une population avec sa police est assurément un critère de mesure de l’état démocratique d’une société. Nombreux sont ceux de nos concitoyens qui ne veulent pas se résoudre à cette évidence, notamment dans les segments de peuplements issus de l’immigration et dont la majorité viennent de pays ou l’état de droit n’a pas toujours sa place ou toute sa place. C’est sous l’empire de ce constat que nous avons participé à une cérémonie tenue au poste de Quartier 30 (Saint Michel). La Soupe du Commandant nous avait-on dit est une activité au cours de laquelle les représentants du milieu - associations ou personnes physiques - se rencontrent une fois l’an, pour évaluer la collaboration qu’ils ont pu avoir douze mois durant, identifier les priorités et en matière de sécurité et de maintien de la paix en fonction des réalités humaines et socioculturelles de l’arrondissement et s’entendre sur un plan de travail commun pour l’année suivante, afin nous dit le Commandant Marc Charbonneau, de pouvoir continuer à travailler « dans une approche globale et intégrée en sécurité (qui) traite toutes les facettes de sécurité» et justifier ainsi le slogan qui est celui du PDQ : « Une police impliquée dans une communauté engagée » Bilan 2014 Le bilan 2014 donne toute la mesure de ces engagements. On y apprend ainsi que la police du quartier à organisé différents projets et activités sportives (Courir, Zumba, Soccer, Hockey, Kickboxing…) entre policiers et jeunes, dans le cadre d’une série d’actions appelée « S’unir pour… ». Elle a également participé à 3 projets de recherches universitaires et donné des dizaines de présentations pour démystifier le travail policier d’une part, pour sensibiliser les populations à des problèmes tels que la toxicomanie, la violence conjugale, le vol, l’intimidation ou l’exploitation sexuelle d’autre part.

Ces activités ont été complétées par les actions des deux agents sociocommunautaires du PDQ en matière de prévention de médiation jeunesse, confinement, prévention des drogues, prévention de l’alcoolisme, santé mentale. Le tout couronné par le « Dîner du commandant », une fête au cours de laquelle des prix de reconnaissance ont été remis jeunes de 9 écoles primaires pour leurs efforts en matière de sécurité. Relations communautaires et partenariat Sous la conduite de Marlène Dessources, conseillère en concertation communautaire, un certain nombre d’activités de rapprochements et de partenariat ont été entreprises au titre desquelles, le PDQ 30 a organisé ou participé à: * plus de 45 activités citoyennes; * Plus de 75 rencontres sur une quinzaine de comités * Diverses autres activités et demandes sporadiques * Planification de services d’ordre (augmentation 20%) Lutte contre la criminalité C’est là le gros morceau du bilan. Ce qui fait dire au Commandant Charbonneau «Un travail colossal a été réalisé sur le terrain par les patrouilleurs supporté par nos unités de support en enquête qui nous ont permis de résoudre plusieurs problématiques» et qui fait qu’aujourd’hui, le «taux de criminalité dans le quartier se situe dans la moyenne Montréalaise». Sécurité routière Des centaines d’opérations diverses ont été menées. Les efforts consentis dans des endroits notoirement accidentogènes ont permis de diminuer de 15% en trois ans le nombre d’accidents. Consultations et plan d’action 2015 «Nous avons effectué une vingtaine d’activités de consultation pendant l’automne pour obtenir une meilleure

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Marc Charbonneau commandant du poste 30 et Anie Samson Maire de l'arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Conseillère de la Ville, Vice-présidente du comité exécutif lecture de l’environnement» affirme le commandant Charbonneau. Ces consultations ont porté sur ce que la population semble considérer comme priorités principales ; à savoir maintien du partenariat police-milieu, implication auprès des aînés, travail auprès des jeunes, phénomène gangs de rue (jeunes émergents, recrutement jeunes filles), maintien des implications communautaires, poursuite des efforts en sécurité routière (Plan d’aménagement du transport actif de Tandem et VSMS), présences dans les parcs et incivilités. De ces consultations est résulté un plan d’action dont les principaux axes sont : * Maintenir la structure d’échange avec

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les partenaires et citoyens afin d’optimiser la gestion locale de la sécurité; * Combattre la criminalité de violence dont les GDR * Sécurité routière * Connaissance de la population et des ressources par les policiers. Convivialité Bilan et programme, à en croire l’ambiance conviviale ayant prévalu lors de la rencontre, semble avoir recueilli l’agrément de la nombreuse assistance. En plus, la soupe était bonne : une soupe aux courges, plat haïtien des grands jours et des jours de fête.

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Population

Début des auditions publiques sur l’immigration, la diversité et l’inclusion

Une nouvelle politique mise en chantier?

La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, a entamé le 28 janvier 2015 les auditions publiques de la Commission des relations avec les citoyens portant sur la nouvelle politique québécoise en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion. La ministre a indiqué que la consultation en ligne se poursuivrait jusqu’à la fin des auditions, le 10 février prochain. La population du Québec est invitée à répondre au questionnaire en ligne ou à formuler un commentaire sur le site de l’Assemblée nationale.

Renverser les obstacles à l’intégration « C’est un moment historique. Cette démarche est un appel à agir collectivement pour défoncer les barrières qui nuisent à l’intégration des personnes immigrantes et des minorités ethnoculturelles, en particulier dans le domaine de l’emploi. La nouvelle politique propose une vision du Québec francophone, inclusif et fier de sa diversité, un Québec qui aspire à une plus grande cohésion sociale par la participation de chacune et de chacun à la vie collective et qui conçoit l’immigration comme une richesse essentielle à son développement », a déclaré la ministre.

Au terme de la consultation, lorsque la nouvelle politique sera adoptée, elle remplacera l’Énoncé de politique en matière d’immigration et d’intégration, Au Québec pour bâtir ensemble, adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 1990. Tenir compte des nouvelles réalités migratoires Au cours des dernières décennies, des progrès significatifs ont été réalisés. Cependant, les changements survenus depuis 1990 sur la scène internationale et québécoise ainsi que l’évolution des besoins du Québec ont rendu nécessaire l’élaboration d’une nouvelle politique.

La ministre a déjà rencontré plusieurs acteurs de divers secteurs d’activité en vue d’élaborer le Cahier de consultation sur la nouvelle politique. En plus de présenter la vision, ce cahier de consultation s’articule autour de trois grands enjeux auxquels le Québec doit répondre et qui mènent à la détermination de choix stratégiques. Ces choix visent, entre autres, à répondre aux préoccupations d’une partie de la population en affirmant les fondements de l’interculturalisme québécois et en proposant des solutions qui favorisent tant l’adhésion à l’identité et à la langue

communes, que la pleine participation des personnes de toutes origines au développement économique, social et culturel de la société. Comment participer à la consultation Toute la population est invitée à participer à la consultation en ligne. Cette consultation prendra fin en même temps que les auditions, le 10 février 2015. Les documents qui y sont liés ainsi que les modalités de participation peuvent être consultés sur le site de l’Assemblée nationale. « La nouvelle politique, qui sera adoptée à la suite de la consultation, et la stratégie d’action qui en découlera

guideront les choix du Québec en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion pour les années à venir. Les fondements de la politique serviront de base aux orientations de la prochaine planification pluriannuelle de l’immigration et aux travaux du Ministère qui visent à doter le Québec d’un système d’immigration moderne et concurrentiel, capable de répondre rapidement aux besoins urgents liés à son développement », a conclu la ministre Kathleen Weil. Immigration Québec veut une réforme inspirée d’Ottawa

Une réforme majeure en préparation Le temps est venu de remettre en question le modèle québécois d’immigration, d’examiner la façon dont le Québec sélectionne, accueille et intègre les étrangers au marché du travail, explique la ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, qui entreprend mercredi un marathon de consultations qui durera toute l’année.

En entrevue, la ministre s’est dite prête à entreprendre une « grande réforme » de la relation entretenue entre la société québécoise et les étrangers qui déposent leurs valises chez nous, un processus qui entraînera une révision en profondeur de la loi québécoise de l’immigration, d’ici la fin de l’année. Tout est sur la table, notamment, le modèle « unique en Amérique du Nord » fondé sur l’interculturalisme, un concept qui devra être mieux défini et « compris » par la population, le nombre d’immigrants accueillis chaque année, le mode de sélection, les pays privilégiés, l’importance accordée à la connaissance du français à l’arrivée, les

cours de francisation, la reconnaissance des compétences acquises à l’étranger, la régionalisation et le partage de valeurs communes. La ministre veut un vaste débat et promet de se montrer « très ouverte à tout ce qui va être proposé ».

Les besoins économiques d’abord Cependant, l’accent sera mis sur l’économie, par une meilleure adéquation entre le recrutement des immigrants et les besoins de main-d’oeuvre. La clé : dénicher les candidats ayant le bon profil pour occuper les emplois vacants. Chaque candidat devra ainsi produire une « déclaration d’intérêt » révélant ses aptitudes à répondre aux attentes des employeurs. La ministre Weil dit vouloir s’approprier ce modèle. Là « où je veux me rendre, c’est un système d’immigration basé sur le modèle canadien », a-t-elle soutenu. En 2013, au Québec, le taux de chômage chez les nouveaux arrivants était

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de 11,6 %, soit de quatre points plus élevé que dans la population en général. Pourtant, la majorité d’entre eux sont très scolarisés : 57 % comptent au moins 14 années d’études.

Les employeurs seront donc invités à préciser de façon plus pointue leurs besoins de main-d’oeuvre et à définir le profil du travailleur qualifié idéal à attirer chez nous, secteur par secteur, région par région. Et les ordres professionnels seront conviés à mieux considérer les diplômes acquis à l’étranger. Cela semble d’autant plus important à une époque où la recherche d’immigrants qualifiés est « beaucoup plus compétitive » que par le passé, commente la ministre. La consultation publique sur la future politique d’immigration - l’actuelle politique date de 25 ans – a déjà débuté à l’Assemblée nationale. Une cinquantaine d’intervenants y défileront au cours des prochaines semaines.

spécifique sur deux aspects délicats du dossier : les volumes et les bassins démographiques. En clair, il s’agit de déterminer le nombre d’immigrants qu’on souhaite accueillir chaque année et leur provenance. Chaque année, entre 50 000 et 55 000 étrangers (51 959 en 2013) s’installent au Québec. L’Afrique - au premier chef le Maghreb - constitue le principal bassin de recrutement. De 2009 à 2013, un immigrant sur cinq (21 %) provenait d’Algérie ou du Maroc. Au terme de ces consultations, la ministre produira sa nouvelle politique, qui sera accompagnée d’un plan d’action. Enfin, à l’automne, point d’orgue de la réforme, la ministre déposera un projet de loi visant à « moderniser » la loi actuelle, « qui est vraiment désuète ». Ce sera le « dernier morceau de cette grande réforme », une pièce « absolument fondamentale » du casse-tête.

Suivra une autre consultation plus

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Solidarité

Québec annonce une réforme du programme d'aide sociale

Les nouvelles règles projetées

Le gouvernement de Philippe Couillard entend modifier le programme d'aide sociale du Québec, afin de revoir les montants qui sont versés aux prestataires qui louent des chambres dans leur logement, notamment. Selon un projet de règlement publié dans la Gazette officielle du Québec, ces prestataires devront dorénavant déclarer les revenus qu'ils obtiennent à compter de la deuxième chambre louée, plutôt que la troisième. Le projet, qui a été expliqué mercredi

28 janvier par le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, prévoit en outre qu'un prestataire ne pourra quitter la province plus de 15 jours dans un mois de calendrier. À l'heure actuelle, le gouvernement considère qu'un adulte cesse de résider au Québec « dès qu'il s'en absente pendant un mois complet de calendrier soit pour une période s'échelonnant du premier au dernier jour de ce mois. » 45 jours avant la promulgation du texte

Dans le même ordre d'idées, un enfant qui s'absente du Québec pendant un mois de calendrier ne pourra plus être considéré comme étant à la charge d'un prestataire, à moins qu'il ne le fasse pour étudier à temps plein.

Le projet de règlement prévoit aussi que les sommes reçues par un prestataire ne seront plus réduites s'il reçoit une aide financière du ministère de la Sécurité publique dans le cadre d'un programme d'indemnisation. Québec compte aussi revoir les règles

qui s'appliquent lorsqu'un prestataire de l'aide sociale réside dans un centre de désintoxication reconnu par le réseau de la santé, celles qui concernent les exclusions concernant la valeur d'une résidence et d'autres règles sur les exclusions de certaines sommes et indemnités reçues. Le texte du projet de règlement pourra être promulgué par le gouvernement d'ici 45 jours. Le ministre Blais compte cependant recueillir les commentaires du public au préalable.

Premières contestations

Dès parution du texte sur la réforme du programme d’aide social à la gazette officielle le 27 janvier 2015, une conférence de presse réunissant des personnes assistées sociales et des travailleurs-euses précaires à l’initiative de plusieurs organismes communautaires montréalais a eu lieu. Leur objectif : faire reculer le ministre Blais dans son intention de sabrer encore dans les programmes d’aide sociale.

« Il est encore temps pour le Québec de renoncer à des réformes contre-productives et d’abandonner un discours méprisant basé sur des fausses idées qui portent atteinte à la dignité humaine », déclare Clément Citeya du Comité des personnes assistées sociales de Pointe-St-Charles (CPAS).

des lieux de travail et barrières linguistiques. « Il faut aussi rappeler qu’une personne prestataire doit déjà répondre à toute une liste de critères pour être admissible et ne recevoir aussi peu que 616$ par mois pour faire face à toutes ces dépenses incluant le logement, un montant tout à fait insuffisant ! » s’insurge Benoît Racette d’Ex-Aequo. À l’heure actuelle, au-delà de 100$ ou 200$ de revenu de travail par mois selon le programme, chaque dollar gagné est déduit du chèque d’aide sociale. David Régnier d’ATD QuartMonde constate : « Le retour au travail est donc pénalisé plutôt qu’encouragé. Si Québec veut vraiment soutenir les prestataires dans leurs efforts d’intégration, il pourrait augmenter les gains de travail permis, une mesure simple et pas très coûteuse ».

127 000 personnes (dont 50 000 enfants) concernées À Montréal, 127 000 personnes (dont 50 000 enfants) tentent de survivre à l’aide financière de dernier recours. En plus de contraintes sévères ou temporaires à l’emploi dues à une condition médicale ou reliées à une situation de handicap qui affectent la majorité des prestataires, ces personnes font face à différents obstacles : pénurie d’emplois, faible niveau de scolarisation, difficultés de lecture, expérience professionnelle limitée, inaccessibilité

«Contraire aux nécessité de la lutte contre la précarité» Selon les estimations du ministère, seules quelques centaines de prestataires seraient concernés par les réformes dont ont fait état les médias récemment, telles que les critères de résidence, la valeur des propriétés immobilières ou la sous-location de chambres. « Ces mesures détournent l’attention et les énergies qui devraient être consacrées à l’amélioration des conditions de l’ensemble des personnes en situation de précarité. Plutôt que

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d’améliorer l’équité entre travailleurseuses à faible revenu et prestataires d’aide sociale, le ministre Blais contribue à renforcer le mythe selon lequel ce seraient des personnes différentes, aux intérêts incompatibles », dénonce Tristan Ouimet-Savard du Regroupement des auberges du cœur. Il est démontré que les personnes qui reçoivent le meilleur soutien sont celles qui sont en mesure de quitter l’aide sociale dans une plus grande proportion. L’augmentation des presta-

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tions à un niveau décent doit être une priorité de Québec; seul ce choix politique permettra une gestion efficace de l’aide sociale. Source : ADDS MM, ATD Quart monde, Coalition contre le travail précaire, CPAS Pointe St-Charles, Ex Aequo, Passages, Projet Genèse, Regroupement des auberges du cœur, TROVEP Montréal

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Société

Diversité culturelle et emploi

Une nouvelle certification l’emploi et l’intégration de la diversité en milieu de travail

La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, et le directeur principal du Bureau de normalisation du Québec, M. Jean Rousseau, ont lancé le 22 janvier 2015, la nouvelle certification Employeur remarquable – Diversité ethnoculturelle pour les entreprises ayant mis en œuvre des pratiques efficaces d’intégration en milieu de travail et de gestion de la diversité.

« Désormais, les entreprises québécoises pourront bénéficier d’une reconnaissance officielle, un signe d’excellence qui les fera rayonner au Québec et dans le monde. Le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion a collaboré pendant des mois avec le Bureau de normalisation du Québec afin de mettre au point cette nouvelle certification. Cette réalisation s’inscrit dans le travail accompli par le Ministère pour favoriser l’ouverture à la diversité et faciliter l’inclusion des personnes immigrantes. Tant pour ces dernières que pour la société d’accueil, la participation à la vie active et l’accès à un emploi sont garants d’une intégration réussie », a déclaré la ministre. Pratiques gagnantes « La diversité ethnoculturelle est une réalité qui touche de plus en plus les entreprises québécoises. La nouvelle certification permettra de mettre en valeur les entreprises qui font des efforts et

qui ont mis en place des pratiques gagnantes dans ce domaine », a précisé M. Rousseau. La mise en place d’Employeur remarquable – Diversité ethnoculturelle s’est appuyée sur une certification déjà bien établie, celle d’Employeur remarquable, qui mesure l’opinion du personnel sur 69 pratiques régissant les relations d’affaires internes de leur entreprise. En plus de ces pratiques, la nouvelle certification mesure huit autres pratiques associées à une saine gestion de la diversité ethnoculturelle en milieu de travail.

Ce lancement officiel a été l’occasion de remettre la certification à deux entreprises qui ont réussi le processus depuis que le BNQ l’a mis en place le 30 juin dernier. Il s’agit de Croesus Finansoft et de Savoir-faire Linux, deux entreprises du domaine des technologies de l’information et de la communication. Des besoins très actuels « La certification Employeur remarquable – Diversité ethnoculturelle répond à des besoins très actuels. Le contexte économique mondial et québécois a énormément évolué et la mobilité de la main-d’œuvre n’a plus de frontières. La nouvelle certification lance un message clair sur l’image de marque de l’entreprise, une entreprise ouverte au monde et à l’innovation. Ce message, envoyé à des candidats potentiels à

l’étranger, signifie qu’ils ont une place au Québec », a conclu la ministre Kathleen Weil. La certification et le BNQ Les employeurs intéressés doivent s’inscrire auprès du Bureau de normalisation du Québec (BNQ) pour obtenir leur certification. Employeur remarquable – Diversité ethnoculturelle s’adresse aux entreprises de plus de 15 employés dont au moins 5 d’entre eux, ou un minimum de 10 %, sont issus de l’immigration. Le BNQ est une division du Centre de recherche industrielle du

Québec; il a pour mandat de réaliser toute activité liée aux domaines de la normalisation, de la certification et de la diffusion d’information sur les normes depuis plus de 50 ans. Il est accrédité par le Conseil canadien des normes, membre de l’Organisation internationale de normalisation (ISO), pour l’élaboration de normes de portée québécoise, canadienne et internationale. Source : Communiqué du Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion

Droit et justice

Des consultations gratuites avec des avocats dans le métro La Clinique juridique Juripop met en place un service de consultations gratuites pour les cinq prochains lundis à la station de métro Berri-UQAM, à Montréal. Testaments, droits des locataires, pensions alimentaires, immigration : les citoyens pourront rencontrer des avocats et des notaires pour leur poser leur question durant une quinzaine de minutes. Cette initiative a pour but d'aider au manque d'accès au système judiciaire. Les cliniques temporaires se tiendront

entre 15 h 30 et 18 h 30 tous les lundis d'ici le 23 février.

Selon le directeur général de Juripop, Julien David-Pelletier, chaque année, près de 40 000 personnes ne correspondent pas aux critères de l'aide juridique, ce qui les empêche de se défendre devant les tribunaux. Les notaires peuvent prévenir un bon nombre de situations juridiques qui pourraient être délicates si on les laisse traîner.

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Une première « C'est la première fois qu'on fait ça. On va essayer de s'ajuster en cours de route, notamment par rapport aux questions qui vont nous être posées, par exemple, est-ce qu'on a besoin de plus d'avocats ou de notaires? Notre objectif est vraiment de rencontrer le plus grand nombre de personnes possibles, surtout de les aider concrètement, et s'il y a lieu de les diriger vers les ressources pertinentes », explique M. DavidPelletier.

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« Je crois que les gens seront contents d'avoir accès aussi facilement et de façon conviviale à des avocats ou des notaires », souhaite le directeur. La Clinique juridique Juripop compte huit avocats à ses bureaux de SaintConstant et quatre autres à Sherbrooke. Le critère d'admissibilité pour les clients est le manque de ressources financières. Ils peuvent être défendus dans tous les domaines de droit. Source : presse Canadienne

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Argent

Vies de riches

L'écart se creuse encore au détriment des pauvres Selon le dernier rapport OXFAM, en 2014, 20% des plus riches sur la planète détenaient 94,5% des richesses, laissant ainsi 5,5% au reste de la population mondiale. Mieux encore : la moitié de la richesse appartient à 1 % de la population De ce fait, l’écart se creuse plus que jamais entre l'élite la plus fortunée et le reste de la planète. À la veille du Forum économique mondial, à Davos, en Suisse, Oxfam a dévoilé un rapport qui prévoit que d'ici 2016, les plus riches (1%) détiendront plus de 50% de toutes les richesses du globe. Cependant, si tout le monde ou presque s'entend sur l'ampleur du problème, les solutions tardent à venir. 1 pour cent! En 2014, 20% des plus riches sur la planète détenaient 94,5% des richesses, laissant ainsi 5,5% au reste de la population mondiale (soit 80%). Mais ce qui est encore plus inquiétant, c'est que 1% des plus riches détenaient presque la moitié (48%) des richesses mondiales. À ce rythme, Oxfam prévoit d'ailleurs que d'ici 2016, le 1% les plus riches détiendra plus de 50% de toutes les richesses. Les 80 plus riches Entre 2010 et 2014, la fortune nette des 80 personnes les plus riches du monde a augmenté de 600 milliards, pour totaliser 1900 milliards US. L'an dernier, ces 80 personnes se partageaient le même niveau de richesse que 3,5 milliards d'êtres humains parmi les plus pauvres sur la planète. Preuve que les riches continuent de s'enrichir. En 2010, il fal-

lait 388 milliardaires - et non 80 - pour totaliser le niveau de richesse de la moitié la plus pauvre de la population. Portrait des milliardaires En 2014, le magazine Forbes a répertorié 1645 milliardaires dans le monde. Parmi ceux-ci, 90% sont des hommes et 85% sont âgés de 50 ans et plus. Le tiers d'entre eux sont citoyens américains et 34% d'entre eux ont hérité au moins en partie de leur fortune. Un milliardaire sur cinq a des intérêts dans les secteurs de la finance et de l'assurance. Dans ces secteurs, la fortune totale de ces milliardaires a augmenté de 150 milliards US entre 2013 et 2014. Trio de tête Les trois hommes les plus riches du monde en 2014, selon Forbes. 1- Bill Gates, 59 ans Fondateur de Microsoft 80,5 milliards US (en hausse de 19,5 millions) 2- Warren Buffett, 84 ans Président et chef de la direction de Berkshire Hathaway 73 milliards US (stable) 3- Carlos Slim, 74 ans Président honoraire de América Móvil 73 milliards US (en hausse de 86,9 millions) Davos et les inégalités qui inquiètent… Comme l'an dernier à pareille date, le nouveau rapport thématique d'Oxfam sur les inégalités a été dévoilé à la veille du Forum économique mondial, qui réunit à Davos, en Suisse, les plus grands décideurs de la planète. À la différence près que la directrice générale d'Oxfam, Winnie Byanyima, devait coprésider l'évènement cette année (du

21 au 24 janvier 2015). Selon elle, «l'ampleur des inégalités mondiales est tout simplement vertigineuse». Son organisation demande d'ailleurs aux États d'adopter un plan de lutte contre les inégalités. En 2014, la montée des inégalités était au nombre des principaux enjeux qui préoccupaient les décideurs du Forum économique de Davos. Ceux-ci avaient d'ailleurs déterminé que ces disparités figuraient au deuxième rang des menaces pour la stabilité et la sécurité sur la planète. «Si le fossé entre les riches et les pauvres continue de se creuser, la situation deviendra vite insoutenable», affirmait alors Jennifer Blanke, économiste en chef du Forum économique mondial. D'autres organismes comme le FMI ou l'OCDE ont également souligné la gravité du problème qui menace aussi

la croissance économique dans plusieurs pays du monde. Pourquoi on en parle? Selon Geranda Notten, économiste à l'Université d'Ottawa, le rapport d'Oxfam vise clairement à influencer l'opinion publique aux États-Unis et à susciter un débat à la veille du Forum économique mondial de Davos. «Je me questionne sur certains chiffres qu'ils mettent de l'avant, mais je suis d'accord cependant avec leur conclusion: les inégalités ne sont pas inévitables.» Mais il faudra se montrer patient, croit-elle. «On peut être philosophe et se dire qu'il faut agir rapidement, mais dans ce genre de dossier, les gouvernements doivent collaborer à un niveau supranational, et ça, d'habitude, ça prend du temps.»

Consommation

Ce que vous coûtent vos dettes… 20 000 $, c'est la moyenne de la dette de consommation des Canadiens, sans tenir compte de l'emprunt hypothécaire. C'est une augmentation 3 fois plus rapide que celle des revenus au cours de la dernière décennie.

Les types de crédit les plus utilisés sont : 1- Le prêt personnel d'institution financière, 2- La marge de crédit, l'achat à crédit, 3- La carte de crédit.

L'endettement au Canada - Les Canadiens doivent 1,63 $ pour chaque dollar de revenu disponible gagné en une année. - Près de 50 % des salariés vivent d'une paie à l'autre*. - La moitié des salariés n'épargnent pas plus de 5 % de leurs revenus. - 1 Canadien sur 2 a une dette de carte de crédit. - La carte de crédit est la principale source de dettes de consommation des Canadiens. - 3 539 $, c'est le solde moyen d'une carte de crédit pour un Canadien. - Parmi ceux qui n'acquittent pas le solde en entier, 55 % affirment verser une somme bien supérieure au minimum requis.

Comment réduire les frais d'intérêts Comment réduire les frais d’intérêts, par exemple sur un solde de carte de crédit de 1 000$? - En payant le paiement minimal requis de 3 %, le remboursement prendra 131 mois, soit 10 ans et 11 mois. Avec un taux d'intérêt annuel de 19,9 %, cette dette totalise 1 979,93 $. - En payant 100 $ par mois, le remboursement total prendra 12 mois. Avec un taux d'intérêt annuel de 19,9 %, cette dette totalise 1 102,46 $.

Les types de crédit les plus utilisés

Ce qu'il faut savoir aussi - L'intérêt sur le montant impayé s'ajoute au montant total dû. Donc, il y a de l'intérêt sur l'intérêt. - Si le délai de grâce est écoulé et que le solde complet de votre carte n'est pas payé, tout nouvel achat sera inclus

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dans le solde total immédiatement et il commencera à porter intérêt à compter de la date d'achat. Les conséquences de l'endettement Un ménage présentant un taux élevé d'endettement se place dans une position délicate advenant un choc financier, tel que la perte d'un emploi ou la maladie, et se retrouve ainsi incapable de rembourser ses dettes. Au Canada, le volume de propositions de consommateur a progressé de 5,4 % en moyenne en 2013 tandis que la faillite déclinait (-3,2 %).

significative (27,8 %) et le nombre de faillites personnelles a également augmenté de 3,4 %, témoignant de la difficulté plus répandue des ménages à rembourser leurs dettes.

Au Québec, le volume de propositions de consommateur a grimpé de façon

Source : Mouvement Desjardins

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Ressources

La Terre a-t-elle atteint ses limites ?

Réchauffement climatique, érosion de la biodiversité, perte de nutriments agricoles... jusqu’à quel point l’humanité peut-elle modifier son environnement sans risquer d’importants désagréments ? C’est en cherchant à répondre à cette question qu’une équipe de chercheurs internationaux a forgé, en 2009 dans Nature, la notion de « limite planétaire ». Leurs travaux, qui font date, identifiaient les seuils-limite à ne pas franchir pour éviter que « le système-Terre ne bascule dans un état très différent [de l’actuel], probablement bien moins favorable au développement des sociétés humaines ».

Vendredi 16 janvier, dans la revue Science, la même équipe publie une mise à jour de cette étude et identifie quatre limites déjà franchies ou en cours de dépassement. Ces conclusions seront présentées au Forum économique mondial qui se tient à Davos (Suisse) du 21 au 24 janvier. Changement climatique Selon les chercheurs, les principales limites transgressées sont celles du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Les deux autres seuils franchis relèvent de dégâts locaux : l’un tient au changement rapide d’utilisation des terres, l’autre à la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore – deux éléments essentiels à la fertilité des sols. Sur le front du climat, les auteurs estiment que la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO2) ne doit pas dépasser une valeur située quelque part entre 350 parties par million (ppm) et 450 ppm. La teneur moyenne actuelle est d’environ 400 ppm, soit au beau milieu de la ligne rouge. « Il y a une marge d’incertitude importante, dit le climatologue Will Steffen (université nationale australienne, université de Stockholm), premier auteur de l’étude. Cela signifie qu’au dessus de 350 ppm il y a une augmentation du risque d’effets dommageables dans certaines régions, comme ce que l’on peut par exemple observer avec les canicules et les sécheresses en Australie. Et au-

dessus de 450 ppm, nous pensons avec un bon niveau de confiance que les impacts toucheront l’ensemble du globe. »

Ainsi, selon Johan Rockström, directeur du Stockholm Resilience Center de l’université de Stockholm et coauteur de l’étude, l’objectif des deux degrés de réchauffement, fixé par la communauté internationale comme limite à ne pas dépasser, « représenterait déjà, même s’il était atteint, des risques significatifs pour les sociétés humaines partout sur Terre ». Érosion de la biodiversité L’actuelle érosion de la biodiversité est sans appel. Les auteurs estiment que la diversité du vivant peut s’éroder à un rythme de 10 espèces par an sur un capital d’un million, sans impacts majeurs pour les sociétés humaines. Cette limite est largement dépassée par le taux d’érosion actuel, 10 à 100 fois supérieur. « Attention : la biodiversité ne se réduit pas à une liste d’espèces et d’autres indicateurs sont également pertinents, commente pour sa part le biologiste Gilles Boeuf, président du Muséum national d’histoire naturelle. Ici, les auteurs ont également cherché à estimer le maintien de l’intégrité des fonctions remplies par la biodiversité, en raisonnant par exemple au niveau de groupes d’espèces qui remplissent des fonctions semblables. » « Par rapport à notre publication de 2009, l’une des avancées est que nous identifions les limites planétaires sur le climat et la biodiversité comme fondamentales, explique Will Steffen. Car transgresser une seule d’entre elles a le potentiel de conduire le système-Terre dans un nouvel état. » Changement d’usage des sols Etroitement lié à la perte de biodiversité, le changement rapide d’usage des sols est, lui aussi, globalement hors limite. Les chercheurs estiment ainsi qu’il faudrait conserver 75 % de couvert forestier dans les zones auparavant forestières ; au niveau mondial, le taux

moyen actuel est estimé à tout juste un peu plus de 60 %. Cependant, cette moyenne cache de grandes disparités : alors que le Brésil (pourtant fréquemment cité comme mauvais exemple) demeure dans la zone de sécurité, l’Afrique équatoriale, et l’Asie du sud sont largement au delà du seuil de 75 %... Cette course aux terres arables cache un autre enjeu, souvent méconnu du grand public et des décideurs. La quatrième limite franchie est, selon Will Steffen et ses collègues, la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore qui assurent la fertilité des sols agricoles. Ces perturbations sont principalement causées par l’utilisation excessive d’engrais et la mauvaise gestion des effluents des exploitations animales. Flux de phosphore « Un des changements majeurs depuis la publication de 2009 concerne la révision des limites planétaires liées aux flux de phosphore, explique Philippe Hinsinger, chercheur (INRA) au laboratoire Eco&Sols (Montpellier Supagro, IRD, Cirad, INRA), spécialiste des cycles biogéochimiques et qui n’a pas participé à l’étude. Le précédent article tirait déjà la sonnette d’alarme concernant le cycle de l’azote, en montrant que nous avions déjà dépassé la limite de l’acceptable mais ils considéraient que dans le cas du phosphore, nous nous approchions de la limite sans toutefois la dépasser. » C’est désormais

chose faite. En particulier, précise en substance M. Hinsinger, la prise en compte des flux de phosphore vers les écosystèmes aquatiques d’eaux douces, via les déjections animales des grandes zones d’élevage hors-sol, ou l’érosion des terres agricoles chargées d’engrais phosphatés, fait bondir l’addition. « Comme le pointent les auteurs, cela devrait nous inciter à mettre en place une gouvernance planétaire pour évoluer vers une meilleure utilisation de nos ressources en phosphore, poursuit M. Hinsinger. D’autant que les phosphates naturels, qui servent à produire les engrais phosphatés, ont été recensés en 2014 par la Commission européenne comme faisant partie des 20 matières premières critiques, et c’est la seule qui concerne directement les questions de sécurité alimentaire. » Au chapitre des bonnes nouvelles, l’étude estime qu’en moyenne mondiale, concernant l’utilisation d’eau douce, l’intégrité de la couche d’ozone, l’acidification des océans, les indices sont en deçà des limites calculées par les chercheurs. Quant à la quantité d’« entités nouvelles » (molécules de synthèse, nano-particules, etc.) que le système-Terre est capable d’absorber sans dommage, les chercheurs s’avouent incapables de définir une limite. Celleci existe sans doute, mais nul n’est aujourd’hui capable de dire si nous l’avons franchie, ou non.

1.700 jets privés pour parler climat!

Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Le forum économique de Davos, qui réunit les puissants de ce monde, doit être consacré en partie à l'urgence du réchauffement climatique. Une prise de conscience bienvenue, mais qui est entachée par un embouteillage aérien que l'on peut actuellement observer au-

dessus de la Suisse, pays hôte.

Plus de 1.700 jets privés ont atterri en deux jours pour cette rencontre, rapporte Flightradar24. Pas très écologique ! Des tous les modes de transport, l’avion est le plus émetteur de gaz à effet de serre : un aller-retour

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Londres-New York génère à peu près autant d’émissions de gaz à effet de serre qu’une personne pour se chauffer pendant un an. D'après "Newsweek", pour faire face à cet afflux inédit l'armée suisse a même été sollicitée pour ouvrir l'une de ses

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bases aériennes. Et comme les invités de Davos atterriront pour la plupart à Zurich, ils devront parcourir les kilomètres restant en limousine ou en hélicoptère.

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Perspectives

Pétrole

Les grandes manœuvres qui ont fait baisser les cours…

Sur la carte pétrolière mondiale, l'Arabie saoudite dont le prince Salmane prend la tête, n'est plus la même que celle de son demi-frère Abdallah qui vient de mourir. Certes, le royaume est toujours le premier exportateur mondial d'or noir. En termes de production, si l'on ajoute le pétrole brut aux autres huiles (notamment extraites en même temps que le gaz), le royaume saoudien a en revanche été détrôné par les États-Unis et la Russie.

L'essor spectaculaire de la production de pétrole de schiste aux États-Unis a radicalement changé les rapports pétrostratégiques. Les chiffres suivants en attestent: en 1991, l'année où George Bush père part en guerre contre l'Irak, les importations de brut saoudien représentent un quart (23%) des importations pétrolières américaines, selon le service statistique (EIA) du ministère américain de l'Énergie. En octobre 2014 (dernier chiffre disponible) cette part léonine était tombée sous les 10% (9,2%). Washington n'est donc plus pieds et poings liés devant Riyad pour son approvisionnement pétrolier. Mais vu d'Arabie, les États-Unis ne sont plus un client stratégique. Les ventes saoudiennes aux Américains ne représentent plus qu'environ 11% de leurs exportations. Aujourd'hui, «l'Arabie veut préserver sa part de marché en Asie, son marché le plus important», indique Francis Perrin, directeur de la revue

Pétrole et gaz arabe.

Bras de fer sur les prix C'est dans ce contexte bouleversé qu'il faut comprendre le bras de fer engagé par l'Arabie depuis l'automne sur les prix du pétrole. Le 27 novembre dernier, le royaume saoudien, poids lourd de l'OPEP (qui compte douze États membres) annonce qu'il ne réduira pas sa production, le seul geste qui aurait été susceptible de faire remonter les prix, en chute libre depuis la mi-juin. Cette décision qui accentue le plongeon du baril est dans un premier temps interprétée comme un acte concerté entre Riyad et Washington pour affaiblir les exportateurs pétroliers que sont l'Iran et la Russie. Un mois plus tard, le toutpuissant ministre saoudien du pétrole Ali al-Naïmi s'exprime pour la première fois aussi clairement. La priorité de l'Arabie, dit-il, c'est de préserver ses parts de marché. Si l'Arabie réduit sa production et que le prix remonte, «les Russes, les Brésiliens et les producteurs de pétrole de schiste américains prendront ma part», déclare al-Naïmi. L'espoir de Riyad est qu'au-dessous de 40 dollars, les puits américains qui pour beaucoup ne seront plus rentables, ferment, et que la production des ÉtatsUnis stagne ou baisse au moins momentanément. Réserves financières colossales L'Arabie peut se permettre un maintien des prix bas du pétrole. D'une part parce que le coût d'extraction du brut

saoudien tourne autour de 20 dollars le baril alors que celui du pétrole de schiste américain est plutôt à 40 dollars, voire 60 dollars selon les puits. D'autre part, le pays dispose de réserves financières colossales, environ 750 milliards de dollars de réserves de change. De quoi amortir la chute des recettes pétrolières et éponger un déficit budgétaire. «Après la mort du roi, je ne m'attends pas à un changement significatif de la politique pétrolière de l'Arabie

saoudite», a ainsi pu déclarer Fatih Birol, l'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). L'annonce de la mort du roi Abdallah a fait légèrement rebondir le cours du baril vendredi. Mais dans les prochains mois, les experts s'accordent à voir le prix du pétrole se maintenir autour de 40 ou 50 dollars, soit 55% à 65% de moins qu'en juin dernier. Et ils n'entrevoient pas la fin de la révolution du pétrole de schiste américain.

L’or noir commence à couler au Québec … Pour la première fois le pétrole coule au Québec avec un débit suffisant pour permettre une industrialisation, a annoncé Junex, une petite société d'exploitation pétrolière. C'est un des six puits à l'ouest de Gaspé, ville côtière de Gaspésie à l'Est du Québec, que Junex a enregistré un "débit de production constant de 161 barils de pétrole léger par jour" au cours de six jours de son essai de production. Le flux est limité par "la configuration des équipements de pompage de surface installés sur le puits", a indiqué Junex en annonçant un volume total de production de 2.017 barils de pétrole léger. Cette entreprise reste au stade de l'exploration car aucune infrastructure ne permet actuellement d'acheminer une éventuelle production à grande échelle vers des unités de raffinage. 161 barils/jour "Ce débit de production de 161 barils

de pétrole par jour est le meilleur débit de production de pétrole atteint jusqu'à présent au Québec et, selon nos calculs, il s'agit d'un débit de production de pétrole commercial même aux prix actuels du pétrole", a estimé Peter Dorrins, Pdg de Junex en faisant référence à la chute des cours du brut sous les 50 dollars le baril. Outre ces puits, Junex explore aussi d'autres secteurs en Gaspésie avec des réserves estimées de 330 millions de barils.

Par ailleurs, la société Pétrolia explore au nord de la péninsule gaspésienne, au bord du golfe du Saint-Laurent. La municipalité de Gaspé avait, en vain il y a un an, cherché à bloquer les forages pour éviter les risques de pollution de l'eau. Pétrolia possède aussi des permis sur l'île d'Anticosti, dans le golfe du Saint-Laurent, en copropriété avec le gouvernement de la province francophone via la société Ressources Québec. Cette dernière possède en

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partenariat avec Junex d'autres permis sur cette île où les associations environnementales dénoncent les risques d'une exploitation pétrolière.

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Joyau écologique, Anticosti regorgerait de 40 milliards de barils d'un pétrole de schiste. Source : Petrolia Inc.

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Géopolitique

Sanctions économiques contre la Russie

L’Europe, premier perdant…

Par Naoufal Rhouda*

Depuis l'annexion, ou à vrai dire, depuis la réintégration de la péninsule de la Crimée par la Russie le 16 Mars 2014, (réintégration et non pas annexion car la Crimée faisait partie du giron de la Russie depuis le 18ème siècle), une kyrielle de mesures restrictives et sanctions ont vu le jour contre la Russie: sanctions militaires, économiques, énergétique, technologiques... Les sanctions ont elles engendré des conséquences? Certes la Russie souffre de l’embargo et des sanctions appliquées par les USA et son allié l'Europe, mais la Russie n'est pas le 1er pays perdant ni même le second. Les premiers perdant sont bien évidemment l'Allemagne, la France, l'Italie. Durant la dernière décennie les compagnies Européennes ont construit un business très profitable au sein de la RUSSIE (Danone, Carlsberg, Audi, le groupe pétrolier italien ENI ayant une alliance avec Gazprom du projet de gazoduc South Stream qui devrait permettre d’approvisionner l’Europe en contournant l’Ukraine par la mer Noire, BP, SHELL... etc.). Des sociétés Européennes qui ont vu leurs marchandises interdites d’accéder le sol russe, des milliers d'emplois perdus en Europe, surtout pour les sociétés exportatrices qui ont comme priorité le marché Russe et ce n'est que le début.

L’Europe paye encore plus cher… Aujourd'hui l'Europe paye encore plus cher que la Russie le résultat des mesures restrictives étant donné qu'après 10 mois, on s'assure de plus en plus que les sanctions n'ont aucun effet sur la politique étrangère de la Russie et elle ne va jamais laisser tomber la Crimée. Alors faut que l'Europe se réveille et qu'elle admette cette réalité tout en mettant en sachant que les intérêts économiques et commerciaux sont beaucoup plus important que des intérêts géopolitiques sujet de conflit entre la Russie et les USA (et qui ne regarde en aucun cas l'Europe, sauf que bien sûr les USA se servent toujours de l'Europe afin de réaliser ses objectifs stratégiques dans pas mal de région dans le monde).

Afin de servir les objectifs américains, l’Europe a mené une guère géopolitique et économique contre la Russie en optant pour le mode (perdant-perdant) tout en donnant l'occasion aux USA d'être le winner. Ce que l'Europe doit comprendre c'est que les USA passent par un moment crucial en terme d'hégémonie économique, on a tous assisté dernièrement à l'intronisation chinoise de l'économie mondiale après 142 ans de règne de l'économie américaine. Alors les USA avaient, ont et ils auront toujours comme objectif de garder et de préserver leur place comme étant le leader de l'économie mondiale et ce fait

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pousse ce pays à jouer contre le temps afin de palier et d'affronter la concurrence Chinoise comme étant l'un des premiers consommateurs des richesses énergétiques en créant toujours un conflit entre l'Europe et la Russie pour qu'ils restent toujours hors champ.

autres années de plus on assistera soit à une guère dans la région et l'option nucléaire ne sera bien sûr pas écartée soit à la fin de l'EURO comme monnaie unique car l'économie va de plus en plus s'affaiblir et par la suite à un éclatement de l'union européenne.

Vers une nouvelle crise économique?... L'Europe volontairement se dirige vers une nouvelle crise économique et voire même bientôt une crise financière en jouant le rôle de suiveur et en appliquant à la lettre et à l'aveuglette les consignes étasuniennes.

Pour une reprise économique européenne, je propose à Bruxelles d'ouvrir bien ses yeux et de sortir de cette crise provoquée par les Américains en Ukraine en annulant toutes les sanctions et mesures restrictives et opter plutôt pour une solution pacifique avec la Russie. Et s'il y a un problème entre la Russie et les USA qu'ils le règle à leur niveau. Enfin, sachez que c'est bien l'Europe le grand perdant et les USA sont les gagnants.

Ce qui est clair c'est que les USA veulent à tout prix affaiblir l'économie Européenne afin qu'ils ont un seul concurrent à affronter (la chine) au lieu de deux ou trois. Si cette crise dure plus de deux ou cinq

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*Analyste économique

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Finances

Russie

L’argent s’évade…

Les fuites nettes de capitaux de Russie, dopées par la crise ukrainienne et l’effondrement du rouble, ont été multipliées par 2,5 en 2014 pour atteindre 151 milliards de dollars, selon les statistiques de la banque centrale qui espère un retour au calme en 2015.

des fonds massivement, a nettement aggravé le phénomène.

Ce phénomène, difficulté récurrente de la Russie, avait atteint 61 milliards de dollars en 2013.

La banque centrale a souligné que cet indicateur avait été gonflé par les liquidités en devises fournies pour la première fois aux banques pour les aider à résister à la chute du rouble. « Ainsi, 19,8 milliards de fuites de capitaux portent un caractère temporaire », a souligné l’institution dans un commentaire transmis à l’AFP.

Au total, la balance des comptes courants du pays, mesure la plus large des échanges économiques avec le reste du monde, s’est élevée à 56,7 milliards de dollars en 2014 contre 34,1 milliards en 2013. Au moins 128 milliards de dollars… La banque centrale avait estimé début décembre les fuites de capitaux à 128 milliards de dollars mais l’effondrement du rouble en fin d’année, en raison de la chute des cours du pétrole et de la panique de la population qui a converti

Sur le seul quatrième trimestre, les fuites de capitaux ont représenté 72,9 milliards de dollars contre seulement 16,9 milliards un an plus tôt.

Par ailleurs, les départs de capitaux ont été accélérés par le remboursement des dettes contractées à l’étranger par les sociétés russes, dans un contexte d’accès aux marchés de financement réduit par les sanctions liées à la crise ukrainienne.

« En 2015, le montant de ces paiements de dette extérieure doit diminuer, ce qui devrait se refléter de manière positive sur les indicateurs de fuites de capitaux », a précisé la banque centrale. Mais les économistes de la banque russe Alfa ont prévenu que les fuites de

capitaux resteraient « très élevées en 2015, surtout si la banque centrale continue d’injecter des liquidités en roubles dans les banques ». La banque centrale espère un retour au calme en 2015.

Finances : Casablanca et Montréal renforcent leur coopération Finance Montréal et Casablanca Finance City Authority (CFCA) ont signé, lundi 26 janvier 2015 à Casablanca, un protocole d'un accord visant à développer leur coopération, ont annoncé les deux organismes. Les relations d’affaires entre le Maroc et le Canada entame une nouvelle étape. Finance Montréal et Casablanca Finance City Authority (CFCA) ont signé, lundi 26 janvier 2015 à Casablanca, un protocole d’accord visant à développer leur coopération, ont annoncé les deux organismes. Cette dernière portera principalement sur les domaines de partage d’expertise en matière de produits dérivés, de gestion des retraites, de financement des projets d’infrastructures et de gestion des risques financiers. Paraphé par Said Ibrahimi, Directeur général de CFCA et Eric Lemieux, Directeur général de Finance Montréal, ce partenariat vise aussi à favoriser l’échange d’expériences, l’organisation

d’événements et la facilitation des relations entre les organismes institutionnels régissant le secteur financier dans les deux places.

Ainsi à travers cette entente avec Finance Montréal, Casablanca a été choisi comme porte d’entrée privilégiée vers l’Afrique pour les entreprises canadiennes souhaitant opérer dans le continent. Réciproquement, les entreprises marocaines souhaitant opérer l’Amérique du Nord passeront par Montréal comme porte d’entrée vers ce continent. Par ailleurs, cette coopération concernera également le domaine de la formation continue pour les professionnels en exercice et la facilitation des échanges universitaires pour les étudiants en finance ainsi que l’aide à l'accueil de délégations financières de chaque pays respectif. Source : La Vie Éco

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Entreprise

Startup weekend Montréal

Onze projets d’entreprise mis sur rail

Par Hassan El Amri*

Des centaines de jeunes marocains et canadiens porteurs de projets se sont donné rendez-vous, les 23, 24 et 25 janvier 2015, à Dar Al-Maghrib à Montréal, pour prendre part à la 7ème édition du «Startup Weekend Montréal», un événement entrepreneurial qui consiste en une initiation aux fondamentaux de l'entrepreneuriat et la présentation d'une panoplie d'idées d'affaires et de projets, dont les plus innovants permettront à leurs initiateurs, après 54 heures de travail acharné, de lancer des startups. Organisé cette année à l'initiative du Forum des Compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) en collaboration avec plusieurs partenaires, le «Startup Weekend», qualifié du «plus gros incubateur» au monde, constitue aussi un événement rassembleur et ouvert sur le monde de l'entreprise toujours en pleine évolution, de même qu'il favorise la créativité et l'innovation chez ces aspirants entrepreneurs et développe la fibre entrepreneuriale chez eux dans l'espoir de voir un jour leur rêve de lancer une startup devenir réalité. Une startup en 54 heures En effet, le lancement d'une startup en 54 heures tel est le défi que les participants devaient relever lors du «Startup Weekend», qui se veut un concept unique qui permet d'apprendre à «passer de l'idée à l’action» en peu de temps, de stimuler la créativité, de partager les idées innovantes, de créer des équipes de travail autour d'une même projet, de concevoir des prototypes de produits et de lancer des startups, qui auront par la suite à se développer dans un monde des affaires de plus en plus compétitif pour y gagner et garder sa place. Le concept de Startup Weekend a démarré en juillet 2007 dans l’État du Colorado, aux États-Unis et vise essentiellement à regrouper entre 60 et 120 participants afin qu’ils démarrent une entreprise pendant un week-

end. Fondé par Andrew Hyde, «Startup Weekend» est un organisme à but non lucratif basé à Seattle, qui ne cesse d'appuyer le mouvement entrepreneurial, à travers la multiplication de tels événements à travers le monde. D'ailleurs, plus de 1500 Startup Weekend ont eu lieu jusqu’à maintenant dans plus de 660 villes de plus de 120 pays, dont le Maroc, regroupant plus de 123.000 entrepreneurs qui ont créé plus de 8.300 entreprises. Ainsi, de vendredi à dimanche, des porteurs de projets, des coachs, des experts en communication, marketing, finance, des graphistes, des designers et des développeurs de sites-web ainsi que des investisseurs se sont déplacés à Dar Al-Maghrib pour proposer et tester des idées de création d’entreprises, tisser des liens avec d'autres entrepreneurs ayant réussi lors des précédentes éditions à créer leurs startups, rencontrer des collaborateurs ou co-fondateurs potentiels de nouvelles entreprises et avoir accès à des conseils et des ressources qui seront très utiles pour le lancement de startups. «Pitch Fire» Dès l'ouverture de cette manifestation entrepreneuriale, les participants ont eu à passer par la fameuse épreuve du

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«Pitch Fire» où chaque candidat doit présenter son idée de startup et convaincre l'auditoire présent de la pertinence de son projet durant 60 secondes seulement. Par la suite, viennent les étapes du vote pour les meilleures idées et de la formation des équipes de travail autour des projets retenus pour être développés et concrétisés en de nouveaux modèles d'affaires «business models» tangibles. Pour épauler ces équipes de jeunes ayant passé 54 heures à travailler d'arrache-pied et à un rythme effréné, tout en étant animés par la volonté de réussir et de franchir le cap, des mentors expérimentés ont répondu présents lors de cette compétition dans le but de prodiguer aux candidats des conseils qui sont le fruit de leurs longues expertises dans le domaine de l'entrepreneuriat et de les accompagner tout au long du processus de finalisation des projets sélectionnés. 11 projets sous les feux de la rampe Les 11 projets retenus ont été, ensuite, soumis à l’évaluation d’un jury, composé de professionnels dans différents domaines, qui avait la lourde charge de départager les candidats en lice et de récompenser les meilleures idées de création de startups, qui présentent, selon des critères bien précis, le plus

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fort potentiel de réussite dans un monde entrepreneurial de plus en plus rude. A l'issue de trois journées de dur labeur et d'une expérience inédite pleine de stress et d'adrénaline, des prix ont été remis aux équipes ayant réussi à présenter et à concevoir la meilleure idée de startup, la meilleure application mobile et le meilleur prototype, ce qui permettra aux jeunes primés de continuer sur leur lancée et de mettre sur pied une véritable startup innovante à l'ère du numérique, dans un monde de plus en plus globalisé. Certes, la concurrence dans le monde des entreprises et des affaires est devenue très féroce, mais à travers ce rendez-vous du «Startup Weekend», devenu au fil des années un succès planétaire, les jeunes entrepreneurs, source intarissable d'idées et de créativité, ont eu l'occasion, en 54 heures, d'apprendre dans l'action les principes de l'entrepreneuriat, de soumettre leurs idées et de les expérimenter dans un environnement sans risque, de développer leurs réseaux de contacts, de rencontrer des partenaires potentiels d'affaires et de faire émerger de nouveaux projets entrepreneuriaux qui devraient passer le test de la réalité du monde des affaires. Chef du bureau Maghreb Arabe Presse - Montréal

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Entreprise

Startup weekend

Le podium de la première édition

A la fin des travaux du Starup wekend de Montréal, et à la suite des présentations finales des 11 équipes, le jury, constitué d'une pléiade de dirigeants d'entreprise et d'experts, a souligné l'excellente qualité du travail accompli. Il a enfin annoncé les lauréats qui sont: - Pour le certificat le plus prisé de la Meilleure Startup, un projet appelé "BABHEAT" basé sur un appareil miniature intégré dans les vestes de bébés pour renseigner sur leur bienêtre moyennant des capteurs de paramètres de confort tels que température et humidité. - Pour le certificat du Meilleur Prototype, un système ingénieux du nom de "Tracklock" qui contrôle la distance entre n'importe quel objet (tel que sac ou ordinateur) et son proprié-

taire, et qui délivre des notifications instantanées en cas d'éloignement de l'objet (suite à un vol ou égarement).

- Pour le certificat de la Meilleure Application Mobile, un projet porteur appelé "MyBasket" qui, à partir de besoins d'achats et des prix des vendeurs et de leurs proximités, détermine le panier le moins coûteux. Ce projet a été réalisé par une équipe de cinq personnes dont 4 d'origine marocaine. - Et enfin le Certificat de Mérite a été accordé au système Savetab qui permet d'accroître le membership des programmes de loyauté (des cafés, restaurants…) en incitant les membres existants à en inviter d'autres. Les membres de cette équipe sont tous issus de l’immigration.

L'équipe "MyBasket"

Le FCMRC annonce une Semaine entrepreneuriale 2015

Dans son mot adressé aux participants du Startup Weekend de Montréal, le premier en son genre organisé par des originaires du Maroc, Mr Abdelaadim El Hanchi, vice-président du Forum des Compétences Marocaines Résidant au Canada (FCMRC), a félicité tous les participants à cet événement à saveur marocaine organisé dans un lieu spécial : Dar Al Maghrib, Centre Culturel du Royaume du Maroc à Montréal.

Il a aussi insisté sur le dynamisme des participants, la disponibilité des coaches, la qualité des juges et la persévérance des organisateurs. Mr El Hanchi s’est félicité du fait que le Conseil d’Administration du FCMRC ait inclus l'initiative du Startup Weekend dans son plan d'action de 2014 qui a porté sur l'entrepreneuriat. Le Startup Weekend se voulait être le couronnement d'un ensemble d'activités ayant le même objectif: mousser l'esprit d'entrepreneuriat chez les membres du FCMRC en particulier, et la communauté marocaine au Canada en général, et par extension au Maroc.

Il a aussi mis l’accent sur l'organisation de cet événement qui a nécessité un effort acharné de la part de plusieurs membres du Conseil d’Administration et des membres du Forum.

Le vice-président du FCMRC a remercié les partenaires du Forum pour leurs efforts concertés notamment Dar Al Maghrib, l’Ambassade du Royaume du Maroc au Canada, le Consulat du Maroc à Montréal, le Centre Régional des Élus de Montréal (CRÉ), les partenaires media Atlas Média et Maghreb Canada Express ainsi que les partenaires du Startup Weekend qui ont fait confiance à des organisateurs tous marocains.

Les memebres et bénévoles du FCMRC

Il a enfin précisé que pour le FCMRC le Startup Weekend n'est pas une fin en soit, mais plutôt le début d'une longue série d'activités destinée à mobiliser les compétences de tous les horizons pour œuvrer ensemble au développement économique du Québec, du Canada et du Maroc.

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Il a conclu son intervention en annonçant une prochaine activité pendant la semaine entrepreneuriale de 2015, et en invitant tous les partenaires présents à être de la partie.

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Cultures

Au Musée des beaux-arts de Montréal, du 31 janvier au 31 mai

L’exposition à ne pas manquer : Merveilles et mirages de l’orientalisme

Le Musée des beaux-arts de Montréal présente, dès samedi, Merveilles et mirages de l'orientalisme - De l'Espagne au Maroc, Benjamin-Constant en son temps, première exposition d'envergure sur l'orientalisme au Canada. La vision occidentale de l'Orient du XIXe siècle est ici exprimée avec quelque 250 oeuvres, dont d'immenses peintures exotiques et colorées... d'un autre temps. Le terme «Orient» est né du latin ab oriente sol, qui signifie «[là] où se lève le soleil». L'Orient artistique est notamment cet espace sud-méditerranéen qui fascina tant les Européens en quête d'exotisme au XIXe siècle qu'ils inventèrent l'orientalisme, une fantaisie, voire un fantasme libidinal. Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts (MBAM), voulait réaliser une exposition sur ce courant qui a teinté son enfance, puisqu'elle est née au Maroc. N'ayant pas trouvé de spécialiste de Benjamin-Constant (1845-1902), son désir lui a pris des années de travaux, de recherches et de collaborations avec des dizaines d'experts, notamment le Musée des Augustins de Toulouse, qui a présenté une version plus réduite de cette exposition l'an dernier, centrée sur le peintre né à Paris et qui a passé sa jeunesse à Toulouse, où il a fait l'École des beaux-arts. Benjamin-Constant est encore au coeur de l'exposition montréalaise, mais Nathalie Bondil a voulu en plus développer «les liens amicaux, stylistiques et thématiques» qu'a eus cet artiste avec des peintres français et espagnols imprégnés d'orientalisme tels que Laurens, Fortuny, Regnault, Clairin ou même le romantique Delacroix. L'Orient, lieu de plaisirs La visite débute en haut des escaliers intérieurs du pavillon Michal et Renata Hornstein, avec Intérieur de harem au Maroc, la plus grande huile sur toile (3,10 m x 5,27 m) de l'exposition. Celle qui donne le ton de l'Orient perçu alors comme un lieu de plaisirs où des femmes chantent ou jouent de la musique, couchées sur des étoffes chatoyantes. Dans la première salle, on présente qui était Benjamin-Constant à l'aide de bustes, de portraits et de photographies. Contrairement à celui d'Auguste Rodin, l'atelier de Benjamin-Constant est un salon où se retrouve alors le tout-Paris de la IIIe République. On peut donc voir son épée d'académicien, ses études préparatoires de tableaux, des tapis persans en laine, des faïences, notamment un vase brûle-parfum en grès, et d'autres souvenirs de ses voyages en Orient. La deuxième salle présente l'Orient dans l'histoire méditerranéenne avec des

toiles de Jean-Paul Laurens, comme la très intense Saint Jean Chrysostome et l'impératrice Eudoxie, décrivant un épisode de l'histoire de Byzance se déroulant dans la basilique Sainte-Sophie. Peinte vers 1895-1898, la toile sombre Salomé avec la tête de saint JeanBaptiste, de Benjamin-Constant, rappelle les gravures de Gustave Doré. Dans cette salle, un rai de lumière évoquant le soleil oriental a été reproduit au sol par le scénographe MaximeAlexis Frappier. Il a judicieusement installé un tapis de céramiques - dans les doux tons de blanc et de gris - qui se prolonge sur un pilier central où l'on a placé Tête de Maure, une magnifique huile d'Henri Regnault, ce peintre orientaliste mort prématurément durant la guerre franco-prussienne de 1871. Espagne et Maroc Les toiles évoquent ensuite l'alhambrisme, l'influence de l'Alhambra de Grenade et de son exotisme andalou chez les peintres orientalistes. Avec notamment des oeuvres de Clairin, Regnault et Benjamin-Constant, dont son oeuvre Le lendemain d'une victoire à l'Alhambra, de 1881, qui fait partie des quatre toiles du peintre que possède le MBAM. Beaucoup plus éclairée, la salle suivante présente des oeuvres reliées à Tanger, la «ville blanche» cosmopolite et stratégique. Mais aussi au Maroc en général. C'est la salle des grandes toiles, avec Le jour des funérailles, scène du Maroc, une peinture du Toulousain sur le deuil, avec le mort entouré de ses objets précieux et de quatre pleureuses muettes qui le veillent. Mais aussi sa magnifique Les derniers rebelles, de 1879, une scène près des hauts murs de Marrakech où le sultan regarde les cadavres de ceux qui ont osé le défier. Un tableau sur la soumission, le châtiment, l'obsession de la convoitise ou le désir de justice. Il y a aussi de plus petits formats avec notamment La danse du foulard, qui témoigne de l'amour de BenjaminConstant pour les couleurs éclatantes. Et quelques oeuvres d'Eugène Delacroix. La salle du harem intitulée «Fantasmes et mensonges» contient des peintures de Gérôme, mais aussi La favorite de l'émir où Benjamin-Constant a représenté une esclave vierge (odalisque) alanguie sur un canapé recouvert d'étoffes et bercée par la musique d'un oud. Une représentation conforme à la volonté de domination masculine de l'époque. On apprend d'ailleurs que Benjamin-Constant raconte dans ses Feuillets d'un carnet de peintre la réaction qu'il a eue après avoir pénétré dans l'espace réservé aux femmes d'une maison marocaine. Une réaction qui semble d'un autre temps.

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«Vous sentez qu'elles ne sont pas le moins du monde embarrassées et qu'elles sont dépourvues de toute faculté d'analyse, dépourvues de raison, de volonté, d'âme: ce sont de jolis petits animaux, dont la fonction est de vivre et de déployer, par des gestes lents et rares, les lignes subtiles de leur beauté.» Nathalie Bondil a d'ailleurs eu une idée bienvenue pour mettre les choses en perspective. Accueillir dans cette salle où l'on a reconstitué un divan marocain entouré de panneaux de moucharabieh - des oeuvres de trois artistes marocaines contemporaines. Il y a notamment une photographie de Lalla Essaydi, La sultane, représentant une femme dont le corps est entièrement tatoué au henné de calligraphie coufique. Elle tient une colombe dans la main. À la fois représentation orientaliste et revendication de liberté. Autre temps, autres moeurs En ces temps de perturbations internationales où le monde musulman est secoué à la fois par le terrorisme et l'islamophobie tandis que les pays occidentaux méditent, selon leur rythme propre, leurs erreurs du passé, l'exposition Merveilles et mirages de l'orientalisme - De l'Espagne au Maroc, Benjamin-Constant en son temps génère, malgré soi, un léger malaise, issu notamment d'un sentiment de culpabilité. Les plus âgés d'entre nous ont parfois grandi avec ces belles images orientalistes remplies de féerie et de désir. Des images qui ont fait rêver et ont contribué à ouvrir nos esprits à cet «Autre» que l'on ne connaissait pas. Les prises de conscience, aidées par la floraison d'artistes marocains, algériens, tunisiens, égyptiens ou libanais notamment écrivains -, ont ouvert la voie à bien des changements de mentalité depuis la période orientaliste. Mais il est difficile de visiter cette exposition sans penser au colonialisme européen et à cette façon passéiste de

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considérer les civilisations non occidentales avec condescendance. Une vision qui ne semble pas avoir complètement disparu. Un ministre de la République française n'a-t-il pas dit, en 2012, que toutes les civilisations «ne se valaient pas»... Ainsi, pour éviter de véhiculer des stéréotypes sur le monde arabe et les musulmans, Nathalie Bondil a pris la peine de préciser - dans un texte introductif de l'exposition transcrit sur le mur d'entrée - qu'il fallait tenir compte du contexte de l'époque. Le regard porté par les peintres du XIXe siècle sur les sociétés et les cultures «orientales» n'était pas toujours celui que l'on tente de promouvoir aujourd'hui pour favoriser un monde aux relations plus harmonieuses. Recul nécessaire Les odalisques de Benjamin-Constant et de ses pairs évoquent parfois des moeurs qui considéraient, par exemple, la femme sinon comme un objet, en tout cas comme loin d'être l'égale de l'homme. «Il y a des oeuvres que l'on ne peut regarder sans avoir un certain recul, dit Nathalie Bondil. Mais je crois que les artistes étaient quand même sincères. Ils voulaient exposer la beauté de ces rites. Eugène Delacroix montrait une belle humanité dans ses écrits.» Peintre, calligraphe et écrivain, Mehdi Qotbi préside la Fondation nationale des musées marocains. Il est en visite à Montréal notamment pour signer avec le MBAM une entente de coopération. Hier, il a dit à La Presse son réel bonheur de voir cette exposition. Il a ajouté ne pas avoir été choqué par quoi que ce soit et a rappelé que le Maroc n'avait jamais été colonisé par la France, mais qu'il était sous sa protection. Il suggère que le temps a passé, mais que l'art demeure. «L'orientalisme, c'était de donner une image d'un Orient qui était inaccessible, contrairement à aujourd'hui», a-t-il dit. Source : La Presse

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Cultures

Des projets communs pour un rayonnement mutuel

Convention de partenariat entre la Fondation Nationale marocaine des Musées et le Musée des Beaux Arts de Montréal

Une convention de partenariat vient d’être signée entre la Fondation Nationale des Musées (FNM) et le Musée des Beaux Arts de Montréal (MBAM), en présence d'une pléiade de personnalités marocaines et canadiennes oeuvrant dans le domaine de la culture et des arts. Signée par M. Mehdi Qotbi, président de la FNM, et Mme Nathalie Bondil, Directrice et conservatrice en chef du MBAM, cette convention s'assigne pour principal objectif de renforcer la collaboration et le partenariat entre les deux institutions dans les domaines culturel et artistique et d'intensifier les échanges culturels dans le domaine muséal entre le Maroc et le Canada.

Le Musée des Beaux Arts de Montréal est l'un des premiers établissements muséaux en Amérique du Nord à former une collection encyclopédique qui compte plus de 41.000 œuvres, de l'Antiquité à nos jours. Elle comprend des peintures, des sculptures, des œuvres graphiques, des photographies et des objets d'arts décoratifs, déployés dans quatre pavillons, dont un dédié aux cultures du monde et un autre à l'art international. Coopération multiforme Aux termes de cette convention, les deux parties s'engagent à coopérer dans les domaines de la formation, de la recherche, de la restauration et de la préservation du patrimoine, ainsi que dans le cadre de projets scientifiques et culturels conjoints. La FNM et le MBAM s'engagent aussi, en vertu de ce partenariat, à mettre en place dans le cadre de leurs mis-

sions des projets communs tels que le développement et le rayonnement des collections des deux institutions, à travers l'organisation d'expositions dédiées à la promotion de l'art et de la culture au Maroc et au Canada, l'échange des expertises technique, logistique, artistique et scientifique, le développement des connaissances et des compétences professionnelles et la mise en place de programmes de formation dans le domaine de la muséologie et de la muséographie. Les deux institutions conviennent aussi de la mise en place de projets médiatiques, l'organisation de conférences, de colloques ou de toute autre activité de portée culturelle, scientifique et artistique d'intérêt commun, de la réalisation de prêts et de dépôts d'oeuvres d'art entre les parties pour l'organisation d'expositions, outre la présentation de conseils en conservation et en restauration d'objets d'art issus des collections de la FNM par les spécialistes du MBAM. Comité de suivi En vertu de cette convention, les deux parties signataires s'engagent notamment à mettre en place un comité de suivi et d'évaluation, composé de membres représentant la FNM et le MBAM qui tiendra au minimum une réunion tous les quatre mois. Dans un déclaration à la MAP, M. Qotbi s'est félicité de la signature de cette convention de partenariat avec l'un des plus grands musées de l'Amérique du nord et du Canada, ajoutant qu'elle va permettre à la Fondation Nationale des Musées de bénéficier de la très grande

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expérience et de l'expertise du MBAM, notamment en matière de formation. Cette convention de partenariat permettra aussi à la FNM d'avoir une porte d'accès culturelle encore plus grande sur l'Amérique du Nord, en particulier sur le Canada via le Musée des beaux arts de Montréal, une métropole multiculturelle où vit une importante communauté marocaine attachée à l'art et à la culture de son pays d'origine. Source : Maghreb Arabe Presse

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Langues & Cultures

Littérature et interculturalité

«Les mille et une soirées littéraires»

Le vendredi 23 janvier 2015, l’organisme E-Passerelle a organisé à la Maison des écrivains (UNEQ) à Montréal l’inauguration du projet « Les mille et une soirées littéraires », suivi d’une rencontre littéraire sur la littérature québécoise et l’interculturalité, avec Yara El-Ghadbane, Catherine Brunette et le professeur des littératures comparées Simon Harel, et ce en présence de plusieurs officiels du monde de la culture

Cet événement animé par le directeur général de E-Passerelle Mr Kamal Benkirane s’est déroulé en présence de plusieurs officiels du monde de la culture dont : Francis Farley Chevrier, (Directeur de l’union des écrivains Québecois), Jerôme Pruneau (directeur général de DAM), Didier Calvet (Directeur de l’association de création littéraire des jeunes), Khalid Fensab ( Directeur de Canada Junior),Rodney Saint Eloi, ( Directeur de la maison d’édition Mémoire d’encrier), Collectif Moziki

Montréal, Le conseil des arts de Montréal, Soutien de Franz Benjamin, directeur du comité exécutif de la Ville de Montréal, L’artiste musicien Aziz Daouni, et l’organisme Horizon D Lors de cet événement, la plus part des officiels ont pris la parole pour insister sur l’intérêt des arts et des lettres dans la vie quotidienne et sur le rôle de l’interculturalité comme vecteur rassembleur non seulement dans les échanges mais aussi dans l’intégration au sein de la société d’accueil

La rencontre littéraire animée par Mr Kamal Benkirane a porté sur la littérature québécoise et la littérature de la migrance, de la présence des écrivains néo québécois à Montréal, ville au caractère pluriel, ou cette littérature a posé ses assises dans un espace migrant ou l’expression francophone a été un jalon commun, et coïncidant avec tout un mouvement culturel pour lequel l’hybridation, le métissage, le pluriel, le

déracinement ont toujours été des modes privilégiés.

avec le public a constitué le dernier volet de cette rencontre.

Les auteurs ont pu lire après des extraits de leurs textes, sous les notes mélodieuses du « Oud » après quoi une interaction

Kamal Benkirane Directeur général E-Passerelle www.epasserelle.ca

Media

Pour un Maroc Meilleur

Le journal L’initiative célèbre sa Première année

Collecte de livres pour "La Lecture en Cadeau" En ce début d’année 2015, l’association Pour un Maroc Meilleur mènera, du 26 janvier au 15 Février, une collecte de livres neufs pour les enfants issus de milieux défavorisés au profit de «La lecture en cadeau», un programme de la Fondation pour l’alphabétisation. En offrant à ces enfants des livres neufs, nous contribuons à prévenir les difficultés de lecture chez ceux qui n’ont pas la chance d’avoir à leur portée des ressources stimulant leur éducation. C’est ainsi que nous croyons agir sur le décrochage scolaire, une des causes d’analphabétisme au Québec. Aidez nous à faire une différence dans la vie de ces enfants!

Reda Benkoula, directeur-fondateur, en compagnie des journalistes Said Kebir et Marilyn brassard Le 22 janvier 2015 le journal L’initiative a célébré sa première année au Centre d’Histoire de Montréal.

se déplaceront chez les donateurs. Pour participer à l’opération, contacter : - Lamiaa : 514-433-8325 - Nabila : 514-531-9049

Pour récupérer vos livres neufs, les bénévoles de PMM

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Cet événement était l’occasion de remercier les personnalités politiques, les supporteurs du journal, les journalistes, les partenaires d’affaire ainsi que des membres de la famille médiatique des journaux de la communauté maghrébine. Lors de cet anniversaire, on notait la présence de Madame Anie Samson Viceprésidente du comité exécutif Responsable de la sécurité publique et des services aux citoyens et Maire de l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension qui représentait aussi le Maire de Montréal Monsieur Denis Coderre, ainsi que Madame Claudie Mompoint Conseillère en affaires interculturelles de la Ville de Atlas.Mtl

Montréal, Monsieur Andrés Fontecilla Président de Québec Solidaire et Monsieur Jean-François Leclerc Directeur de Centre d’Histoire de Montréal. Au cours de la soirée, les invités ont parcouru en image une rétrospective des moments forts du journal. Cette opportunité de réseautage a aussi été l’occasion d’annoncer que la mise en ligne de la nouvelle version du site web du journal sera opérationnelle dans les jours à venir aussi le journal du mois de février passera de 8 à 12 pages. L’équipe du journal entame ainsi sa deuxième année avec encore plus de nouvelles à diffuser et de nombreux défis à relever.

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Sports

Football – CAN 2015

L’Algérie face à la Côte d’Ivoire

Au terme d’un parcours de trois matches de tour préliminaire, ponctué de 5 buts, l’Algérie à finalement confirmé son statut de favori de la compétition en se qualifiant pour les quart de finale au détriment d’une valeureuse équipe du Sénégal.

la bande à Gourcuff, animée en particulier par l’arrière latéral gauche de Naples, Faouzi Ghoulam.

Une finale avant la lettre À ce stade de la compétition, les Fennecs n’auront cependant pas la tâche facile. L’adversaire n’est en effet autre que la redoutable Cote d’Ivoire, autre favori de l’épreuve; ce qui donc débouche sur un match qui aurait parfaitement pu servir d’affiche à la finale et qui donc se présente comme une finale avant la lettre.

Face au Ghana en effet, malgré les changements opérés par l’entraineur Christian Gourcuff (Bouguerra, dont la dernière titularisation remontait à la Coupe du monde, était préféré à Halliche en défense centrale et reprenait son brassard, Belfodil était aligné en pointe à la place de Slimani en pointe, et Bentaleb sur l’aile droite au détriment de Mahrez), les joueurs n’ont que très rarement inquiété leurs adversaires, leurs meilleures occasions se limitant aux tentatives non cadrées de Bentaleb pourtant bien placé (20e, 67e). Le risque était dès lors grand de se faire surprendre, ce qui se produisit d’ailleurs sur une frappe croisée du capitaine ghanéen Asamoah Gyan dans les temps morts (90e+3); trop tard pour réagir. Et tout était dès lors à refaire dans un dernier match face au Sénégal, dans lequel les deux équipes étaient condamnées à jouer leur va-tout.

Le parcours des Fennecs Pour se rendre aux quarts, l’Algérie avait négocié une belle entrée en matière. Face à l’Afrique du Sud, crispée par l’enjeu, elle n’en a pas moins réussi un 3 – 1 qui fait oublier les 25 dernières années durant lesquelles les Fennecs n’avaient plus engrangé le moindre succès dans la compétition continentale. Le succès s’avérait d’autant plus prometteur que l’équipe a aussi bénéficié d’un facteur déterminant dans les grades épreuves : la chance; les Sud-africains ont en effet raté un pénalty, ce qui n’a pas manqué de revigorer

Ce succès a-t-il été mal digéré? On a tendance à le croire au vu du résulta de la seconde rencontre.

Éliminée dès les phases de poule en 2013, l’Algérie voyait ainsi se profiler

L'équipe de l'Algérie de bien mauvais souvenirs. Mais les Fennec ne connaîtrons pas pareille mésaventure cette année : Ils se sont qualifiés pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations ce mardi soir en venant à bout du Sénégal (2-0). Les buts algériens ont été inscrits par deux pensionnaires de Premier League, l’attaquant de Leicester City Riyad Mahrez (11e) et le milieu de terrain de Tottenham Nabil Bentaleb (82e). Ce succès a permis aux Fennecs de décro-

cher la deuxième place du groupe C derrière le Ghana, vainqueur de l’Afrique du Sud (2-1) grâce à des buts de l’ancien Rennais John Boye et du milieu de terrain de l’OM André Ayew. Le lendemain, on apprenait que leur adversaire n’allait être autre que la Côte d’Ivoire… Les Sénégalais, de leur côté, disent adieu à la compétition

Coupe du monde de Football américain

Qualifié, le Maroc sera-t-il en mesure de participer?

Qualifié à la Coupe du monde de Football américain, le Maroc n’est pas sûr d’y participer, faute de moyens. Pas de quoi décourager l’Association nationale marocaine de Football américain et les clubs qui promeuvent ce sport et organisent le premier championnat de Foot US au Maroc.

Le 13 décembre dernier, l’équipe nationale du Maroc remportait son match de qualification à la Coupe du monde de Football américain contre l’Égypte (26-6). Champion d’Afrique, le Maroc avait réussi à réunir les 5.000 euros d’inscription demandés par la Suède pour participer à la Coupe du monde en juillet prochain. Malheureusement, la Suède a renoncé à l’organisation de l’événement, pour raisons financières. La Coupe du monde a rapidement été relocalisée aux États-Unis. Cependant, les Américains ont posé leurs conditions. La compétition sera organisée à prix coûtant. Chaque équipe engagée doit s’acquitter d’une inscription désormais élevée à 38.000 dollars.

L’Association nationale marocaine de Football américain (ANMFA) se mobilise auprès de potentiels sponsors, pour réaliser le rêve de ces joueurs, qui ont porté haut les couleurs du Maroc en Égypte, et devenir la première équipe africaine à participer à une Coupe du monde de foot US.

L’équipe nationale avait jusqu’au 29 janvier pour récolter des fonds et défendre les couleurs du Maroc, en juillet prochain aux États-Unis. L’ambassade américaine au Maroc devrait aider l’équipe L'équipe de Maroc (Football américain) nationale alors que le ministère de la Jeunesse et des Coupe du monde est importante mais Sports appelle encore pas cruciale. « Si nous ne trouvons l’association à grandir, à développer son championnat et officialiser la cré- pas les fonds, nous allons rapidement nous recentrer sur nos objectifs » ation de nouveaux clubs afin de confie-t-il, même si la déception pour devenir une fédération et pouvoir les joueurs devrait être à la hauteur bénéficier d’aides financières étade leur joie lors de la qualification tiques. historique de décembre. Poursuivre le développement de la L’objectif premier de l’ANMFA est discipline de mener à bien le premier champiPour le président de l’ANMFA, onnat de Football américain, qui débAhmed Ben El Cadi, une participautera le dimanche 1er février à tion de l’équipe nationale à cette Tanger. Les clubs de Casablanca et

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Tanger présenteront respectivement deux et trois équipes. Le club de Salé intégrera la Botola dès la deuxième étape. Le développement du Football américain a également une visée sociale. Ainsi, le club de Tanger Dragons a mis en place une école de Foot US au quartier Branes. Source : aufait.ma

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Sports

Football – CAN 2015

La Tunisie poursuit son bonhomme de chemin

Ni favorite, ni laissée-pour-compte, l’équipe de Tunisie se retrouve pourtant une nouvelle fois au second tour et avec des chances réelles d’accéder aux demi-finales. Il faudra pour cela d’abord triompher de l’équipe du pays hôte, la Guinée Équatoriale qui, pour mémoire, a triomphé du redoutable Gabon et qui n’est donc pas en quart de finale par hasard. Mais gageons que les Aigles de Carthage, même sans tambours ni trompettes, sauront y faire… Valse à trois temps La Tunisie, décrite comme favorite de sa poule, a commencé lentement, très lentement, en concédant un nul embarrassant contre le modeste CapVert (1-1), dimanche 17 janvier à Ebibeyin (Guinée équatoriale), lors de la première journée d'un groupe B devenu subitement passionnant. Deux jours plus tard, longtemps menée au score par la Zambie, la

Tunisie a redressé la barre in extremis pour obtenir son premier succès à la CAN-2015 (2-1) et s’emparer ainsi de la tête du groupe B. Les « Aigles de Carthage » son ainsi revenu r de très loin. Au bord du gouffre après l’ouverture du score d’Emmanuel Mayuka (60e), ils ont été sauvés de justesse de la noyade par Ahmed Akaichi (70e) et Yassine Chikhaoui (89e). Après son entame laborieuse face au Cap Vert (1-1), la Tunisie avait peutêtre besoin de ce déclic pour lancer son tournoi. Mais cette victoire. On attendait toutefois autre chose d’une équipe qui a bouclé invaincue la phase qualificative et abordé la compétition avec le statut de 2e nation africaine au classement Fifa (22e). Ce ne sera cependant pas pour le troisième match qualificatif, contre la

L'équipe de la Tunisie République Démocratique du Congo et dans lequel il suffisait de gérer l’effort et de protéger les buts pour se qualifier. Ce qui fut fait, à travers un match nul qui arrangeait tout le monde, puisque les deux équipes se qualifiaient sans avoir à trop forcer,

pour les quarts de finale. Tout sera donc à prouver face à l’équipe du pays hôte. Mais parions que les Aigles en ont sous la semelle et que leur parcours n’est pas pour s’arrêter à ce stade…

Karaté - championnat du monde

Adam Chaoui deux fois sur le podium

Lors du Championnat du Monde à Dublin en Irlande du 04 au 09 Octobre 2014, Adam Chaoui, représentant de l’équipe nationale du Canada, s’est démarqué encore une autre fois devant plusieurs adversaires internationaux : il a remporté deux belles médailles de bronze, ce qu’il lui a donné la chance de monter sur le podium à deux reprises et être décoré avec le bronze deux fois. Cet exploit n’était pas un hasard, Adam y a travaillé depuis longtemps avec acharnement et avec une volonté extraordinaire. Avec cette performance, Adam a honoré sa discipline, son pays, sa communauté, ses amis et sa famille.

Merci Adam de nous voir donné cette fierté. Ta famille tiens aujourd’hui à remercier tous ceux qui de près ou de loin ont participé à ta réussite : ton entraineur Renshi Marie-Dicaire sans qui ce résultat n’aurait pu être possible, ton commanditaire Honda SteRose, le député de Laval Mr José Nunez-Melo, les donateurs, y compris les centres communautaires et les associations de Montréal et de Laval, les parents du Dojo de Laval, le consulat du Maroc à Montréal, Groupe Atlas Media. Merci aussi à tous les amis pour leur soutien permanent et leur support de chaque jour, Merci du fond du cœur.

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Adam Chaoui

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Bonnes feuilles

Voyages

Les effets de l'avion sur le corps humain

Voyager en avion n'est pas anodin. Au-delà du bien connu décalage horaire ("jetlag", pour les initiés), voler a d'autres effets sur l'organisme qu'il est utile de connaître, afin de les prévenir ou du moins de s'y préparer. Familiarisez-vous avec ces effets et vous serez prêt à affronter votre prochain vol longue distance. Les papilles gustatives s’engourdissent Vous ne pouvez blâmer uniquement la nourriture servie dans l'avion pour son goût indésirable, car vos papilles gustatives s’engourdissent durant un vol. La raison? L’air sec de l’avion conduit à l’évaporation de la muqueuse nasale et la pressurisation de la cabine entraîne un grossissement des membranes, deux facteurs vous empêchant de détecter le parfum des aliments, et donc d'en savourer pleinement les saveurs. Le sang moins oxygéné entraine une somnolence Les sièges inconfortables des avions, le

bas niveau d’oxygène ne sont pas les seuls responsables de la fatigue du voyageur. La cabine est pressurisée pour simuler une élévation de 1800 à 2400 mètres au-dessus de la Terre et votre sang absorbe moins d’oxygène à cette hauteur. Comme le savent tous les skieurs, cela mène à des étourdissements, de la somnolence et une perte au niveau de l'acuité cérébrale.

Le sang s’accumule dans les jambes et les pieds Lorsque vous êtes assis durant une longue période de temps, le sang s’accumule dans vos jambes et vos pieds. Et lorsque quitte vos veines pour les tissus environnants, la crampe n'est pas loin. Étirez vos pieds et étendez vos jambes ou contractez les muscles de vos mollets pour aider le sang à circuler vers le haut, ce qui aidera également à combattre le sentiment de fatigue. Le cerveau ne s’adapte pas immédiatement au décalage horaire Chaque fois que vous traversez plus de

deux fuseaux horaires, le décalage horaire s’en suit alors que votre cerveau essaie de s’ajuster à cette nouvelle réalité temporelle. La peau est plus sèche La pression de la cabine et l’air sec et recyclé extirpent la moiteur de votre peau. Mais ne vous en faites pas, il existe une multitude de baumes, de lotions et de potions pour ramener votre peau à la vie. La règle numéro 1 d’une hôtesse de l’air est de boire beaucoup

d’eau pour garder la peau naturellement hydratée. Le corps est déshydraté L’air dans la cabine est extrêmement sec. La respirer a pour effet de vous déshydrater. Le jus de tomate est très salé à la hauteur du sol, mais son goût est beaucoup moins intense en haute altitude, lorsque vos papilles gustatives ne distinguent plus aussi bien les saveurs salées.

RIFE

La Fête de l’hiver 2014-2015 aura lieu le 1er février

La fête annuelle de l’hiver, organisée par le RIFE (Rencontre Interculturelle des Familles de l'Estrie), aura lieu le 1er février 2015 à partir de 12 h au Parc Jacques-Cartier (Salle 103 de l'édifice Armand-Nadeau, 220 Rue Marchant Sherbrooke QC J1J 3V2).

L'association invite les familles de toutes origines à participer à cet événement. Chaque famille offrira un met (un plat cuisiné) qui sera partagé lors d'un repas communautaire vers 12:30.

de 0 à 16 ans, cadeaux distribués par le Père Noël de retour pour l'occasion.

Le RIFE offre les boissons et le dessert ainsi que des cadeaux pour les enfants

L’activité est gratuite; les participants devront cependant, pour des raisons

Une animation familiale interculturelle est organisée.

Administration

Pas de «Fraise» ni de «Nutella» pour l’État civil! Fraise et Nutella. Il ne s'agit pas des ingrédients de votre goûter mais bien des prénoms qu'ont choisi deux couples pour leur nouveau-né avant de faire face au refus du tribunal de Valenciennes, sous prétexte qu'ils ne peuvent "qu'entraîner des moqueries", rapporte le quotidien français La Voix du Nord. Contraire à l'intérêt de l'enfant Le 24 septembre 2014, les parents d'une petite fille qui venait de naître ont décidé d'appeler leur enfant Nutella, en référence au nom de la pâte à tartiner. L'officier d'état civil a immédiatement estimé que le prénom de l'enfant n'était "pas conforme à son intérêt" et prévenu le

procureur de Valenciennes. Suivant la procédure habituelle, le procureur avise à son tour le juge des affaires familiales "pour qu'il en soit ordonné la suppression sur les registres de l'état civil". Même histoire pour la petite Fraise, née le 17 octobre à Raismes, près de Valenciennes. Renommés par le tribunal C'est lors d'une audience au tribunal que les prénoms ont été modifiés. Même si, en France, les parents sont libres de choisir le prénom de leur enfant, le juge peut dans certaines situations choisir de le modifier. Dans le cas de Nutella, le tribunal de Valenciennes a jugé qu'il était "con-

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traire à l'intérêt de l'enfant d'être affublé d'un tel prénom qui ne peut qu'entraîner des moqueries ou des réflexions désobligeantes". Quant à Fraise, ce "prénom sera nécessairement à l'origine de moquerie notamment l'utilisation de l'expression 'ramène ta fraise', ce qui ne peut qu'avoir des répercussions néfastes sur l'enfant", s'est justifié le tribunal qui a délibéré lundi 5 janvier. En l'absence des parents lors de l'audience, la petite Nutella a été rebaptisée Ella. Pour Fraise, les parents ont choisi de la renommer Fransine. Un prénom "ancien" validé par le juge.

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d’organisation, via internet à l’adresse du RIFE. Courriel:rife2007@yahoo.fr Site web : http://www.rifestrie.com/

Le Collectif 1ndépendance annonce son autodissolution L'association ''Le Collectif 1ndépendance'' annonce son autodissolution et cesse en conséquence ses activités de manière définitive. L’association était assez peu connue; elle s’était fait connaître en août 2013 en organisant à Montréal, une conférence «Entre ciel et terre» qui avait soulevé une profonde controverse.

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Dernière demeure

Magnus Poirier se dote d’une division Musulmane

Pour permettre aux familles de vivre leurs deuils dans la sérénité

Pour une fin de vie, pour une dernière demeure, les choses ne sont jamais simples. À fortiori lorsque, en plus d’un deuil à faire il y a aussi des démarches administratives difficiles et des procédures particulières à accomplir.

Tout cela à fait que, lorsque l’information sur des prestations qui allège la charge de donner une sépulture à un proche a commencé à circuler, la nouvelle à retenu bien des attentions.

ici au Québec. Pour cela, nous avons conclu des ententes avec deux cimetières Musulmans. Tout est fait selon les vœux de la Famille. Nous pouvons également faire des ententes et des arrangements de paiement échelonnées sur 3 ans. Dans ses prestations, notre salon Musulman se conforme en tous points aux précepts et à la Sunnah.

De fait, on entend de plus en plus parler de ce salon funéraire Musulman, unique au Québec, fondé par Mr Omar Chikh, ancien conseiller spécial pour le Maghreb dans les firmes d’avocats Desjardins Ducharme (puis chez Heenan Blaikie.

Notre collaboration avec les consulats est excellente et nous trouvons ainsi auprès d’eux tout le support nécessaire. C’est le cas au Consulat du Maroc où Monsieur Omar Chikh M’Hamed Derrouiche fait le maximum pour servir Laval, ICC de Brossard, centre Mr Omar Chikh avec l’aide de rapidement avec gentillesse les Kawhtar de Laval , Mosquée Jacques Poirier, président de citoyens Marocains; c’est le cas Rawhda , Mosquée Quba , mosMagnus Poirier, maison funéraire également au Consulat D’Algérie quée le Message de L’islam etc..; existant depuis 96 et lauréate de où Madame Faouzia Nemmiche, plusieurs Prix d’excellence; ont en vice consule nous aide grandement Nous avons des accords de parteeffet mis en place une division 100 et avec efficacité; et n’oublions pas nariat hors Québec aussi qui nous permettent de récupérer des % Musulmane, avec tous les équi- Mr Brahmi Hocine et Mr Bchini défunts et défuntes partout au pements modernes nécessaires Boutheldja au consulat de Tunisie Canada et aux États Unis. Et tout pour accommoder les défunts et qui sont de grands professionnels, cela nous le mettons au service de défuntes. profondément humaniste.» la communauté musulmane que nous saluons ici». Jusque là, nous dit Mr Chikh «la Des ententes qui règlent communauté Musulmane était con- bien des choses frontée a une multitude de prob«Nous sommes les prelèmes lors d’un décès; une multimier en ce qui concerne tude de documents produire de les rapatriements de trop nombreuses démarches auprès dépouilles; le consulat de différent intervenants gouverne- de Tunisie nous a donné mentaux et consulats. Dorénavant l’exclusivité, une entente Magnus Poirier - division a été soumise au Musulmane, s’occupe de toutes les Consulat du Maroc et démarches. La famille rencontre nous espérons bientôt un conseiller une fois; environ 30 arriver à un accord avec a 40 minutes; et c’est tout. le consulat d’Algérie avec lequel nous travailEnsuite nous prenons la relève et lons étroitement» ajoute nous nous occupons de tout, de M. Chikh qui tient égalel’hôpital jusqu’à l’aéroport et nous ment à préciser que laissons la famille vivre son deuil «Nous avons passé des dans la sérénité. Nous pouvons ententes avec plusieurs également veiller à l’inhumation Mosquées – ICQ de

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Omar Chikh directeur de la division Musulmane Magnus Poirier 7388, boul. Viau Montréal (Québec) H1S 2N9 Tél. : 514 727-2847 / 1 888 7272847 Ligne directe : 514 727-2828 poste 1111 Télécopieur: 514 727-2848 OChikh@magnuspoirier.com

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