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Pour vos annonces dans le journal Atlas.Mtl:

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Le Maroc entre dans le patrimoine Albertain

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Parc Jarry 2010

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Prestation bonifiée pour garde d'enfants Combien cela va-t-il rapporter? Page 14

Nisrine et Fatima, détenues sans raisons connues au Sénégal et au Ghana

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Fraude à la citoyenneté Deux consultants arrêtés à Montréal

Parc Villeray 2014

Droits de la personne

Le Parc Jarry en fête le dimanche 2 août…

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Sports - Soccer

Didier Drogba dans l’effectif de l’Impact

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Toronto aux couleurs du Maroc Page 9

Aïd Al Fitr 1436 Au verger de Saint Rémi Page 11


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Enjeux

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias. com Site web: www.atlasmedias.com https://www.facebook.com/Nachid. Najahi?ref=hl

Depuis 2002 Groupe Atlas Media Treize ans, c’est… • 257 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 6260 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 116 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 8.3 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 2500 visiteurs par jour.

Rumeur électorales : Comment et pourquoi il faut aller à l’essentiel…

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Entre controverses autour des chiffres et des statistiques qui ne disent presque jamais la vérité et batailles de mots dans une campagne annoncée comme un «marathon électoral» d’une longueur sans précédent, le risque qu’encourt le Canada est que pendant de longue semaines, il n’y aura personne ou presque, pour gérer le pays; un pays qui, quoique l’on dise par ailleurs, traverse un moment sensible et bien fait pour déterminer – plus que tout gouvernement – son sort pour les deux ou trois années à venir. Il faudra donc, de quelque côté de la scène électorale que l’on se trouve, partisan ou simple votant, tenter, par tous les moyens, de rester dans l’essentiel et de défendre le fondamental. Car, hélas!, des pays mal gérés ou pas gérés du tout, ont récemment montré à tout le moins, les chemins à ne pas emprunter. Vous l’aurez deviné, nous allons encore parler de la Grèce et de ses misères. Mais ce ne sera pas là une fois de trop, croyez-nous. Car on peut exciper de toutes sortes d’explications «techniques» ou «conjoncturelles» et compliquer les choses à l’envi; cela n’empêchera pas la raison principale de la crise grecque de rester toute simple : La Grèce n’était pas faite, ou pas prête, à entrer dans l’UE et dans la Zone Euro.

Le pays berceau de la démocratie et de l’humanisme était et demeure une Économie du Sud, basée sur la nature que ce soit pour l’agriculture ou le tourisme (ses deux principales ressources), faisant faire bon ménage à un secteur informel démesuré et un secteur formel étique (ou protégé comme dans le cas des armateurs). Dans ce modèle que n’importe quel libéral ou néolibéral ne peut considérer que comme une hérésie, la Grèce trouvait son équilibre et vivait heureuse. L’entrée dans l’Union Européenne, au terme d’une «période de transition» fondée sur des critères de «rationalité» ne tenant aucun compte de ces réalités irrémissibles, a soumis tout le pays à «l’accélération capitaliste» dont l’Europe des Six avait forgé les outils; des outils cela va sans dire, adaptés aux besoins des six États fondateurs, mais difficilement adaptables aux autres. Placée dans la position - vieux proverbe méditerranéen - de «la cigogne qui voulait à apprendre à marcher comme un paon», de replâtrage financier en bricolage économique, la Grèce se retrouve quinze années plus tard au fond du tonneau des Danaïdes inventé par sa mythologie… Notons aussi que des séismes comme celui vécu par Athènes ont eu lieu auparavant, entre 10 et 12 ans après leur adhésion à l’Europe une mais non indivisible, il est vrai dans des proportions moins dramatiques, dans des pays tels que l’Italie, l’Espagne ou le Portugal; qui ont en commun de partager bien des caractéristiques économiques «ataviques» avec la Grèce. Le virus Grexit n’a cependant certainement pas fini de sévir. Il n’y a en effet aucune raison de croire que dans plus ou moins une décennie, il ne sera pas là pour faire exercer ses ravages dans les ex-états du bloc de l’Est aujourd’hui Européens, pas encore vraiment sortis de leurs réflexes et traditions collectivistes (pourtant fruits d’idéologies dont la faillite a été dûment constatée) mais qui n’en doivent pas moins muer et muter en économie de marché et payer pour cela un prix fort, avec des ressources financières qu’ils n’ont pas. Autant dire que cette crise Européenne n’en a pas encore fini avec nous; car si c’est loin la Grèce, peu ou prou, nous en serons affectés. Des horizons incertains Ce grain européen n’est cependant pas le seul point noir visible à notre horizon économique. D’autres menaces, autrement plus inquié-

tantes, pointent. Elles résulteront sans aucun doute d’une mutation (déjà en cours) du virus Grexit, c’est-à-dire de cette situation dans laquelle un pays ou un ensemble de pays, sont pris en étau entre un modèle économique prévalent et un modèle économique émergent et ne sont en pas en mesure de faire évoluer leur structures de manière à opérer une transition sans périls. Le nouveau modèle dont il est question, c’est cette insupportable et arrogante prétention de la Gang GAFA (Google, Amazon, Face-book, Apple), «libertariens» c’est-à-dire adeptes d’un techno-capitalisme totalitaire, qui veulent refaçonner le monde à leur seul profit. Aujourd’hui, ils n’hésitent pas un instant devant les conséquences de leurs actes : la déstabilisation d’industries entières, voire de pays entiers, pour accroître leurs fortunes personnelles, leur pouvoir et flatter ainsi le sentiment de toute puissance et de supériorité dans lequel seul un égo hypertrophié trouve son compte. Ceci ne veut pas dire que nous réfutions la valeur des innovations dont ils font usage. Mais nous croyons fermement qu’il ne peut y avoir de progrès si l’innovation n’est pas subordonné à l’humanisme sur lequel se fondent toutes les sociétés humaines et dont le principal pilier - outre la liberté - est l’égalité (ou l’objectif d’égalité) économique et sociale. Or nos sociétés, comme la Grèce face à L’UE, n’ont pas eu le temps de mettre suffisamment à niveau leur structures et pratiques, les cadres normatifs des activités humaines (notamment productives) pour accueillir les innovations qui submergent les marchés et d’en faire des outils de progrès. Économie numérique ou séisme numérique? Et c’est dans ce décalage que réside sans doute la «surprise» du mois de juin 2015 : la perte de 33 000 emplois au Québec. Et le chômage n’est encore que la partie visible de l’iceberg. Car le passage à l’économie numérique, même déguisé et faussement représenté en une assurément séduisante «économie de partage», n’est en fait qu’un déplacement d’activité et de ressources financières vers des pays ou l’emploi à moindre coût ressemble encore à un servage et vers des pays fiscalement «tolérants» comme les Pays Bas ou l’Irlande ou, carrément vers des paradis fiscaux. L’impact de cette prédation économique qui frise à criminalité technologique affecte aussi la production, provoque des saignées financières, réduit les ressources des États compliquant leurs tâches de péréquation etc. L’économie numérique n’y est pour rien dirons sans doute les adeptes de la dérégulation à tout va et de la libéralisation sans limite. Mais rien n’est plus faux! Une analyse fine des chiffres québécois du mois de juin 2015 démontrerait sans aucun doute que les pertes d’emploi enregistrées concernent tout particulièrement les métiers du transport, en particulier la création et la culture où les téléchargements gratuits ont réduits bien des artistes à la misère, dans l’industrie du taxi ou Uber et Uber X sévissent depuis sept mois, dans le commerce sous la poussée des sites de vente en ligne ou encore de l’hôtellerie-tourisme sous la pression de BnB… Serait ainsi démontré que l’économie numérique qui nous laisse presque tous béats d’admiration, y compris chez bon nombre de nos décideurs politiques et institutionnels, ne revient en l’état actuel des choses, qu’à rejeter des pans entiers de notre économie dans l’invisible, l’informel et le contre-productif; que lorsque le mal est déclaré même la rigueur et l’austérité - recettes classiques par trop classiques – ne servent plus à rien. Peut-être faudrait-il y réfléchir aujourd’hui; même durant une longue campagne électorale et, avant bien sûr, qu’il soit trop tard…

Abdelghani Dades

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Célébrations

Le Parc Jarry en fête le 2 août… … à l’occasion de la Fête du Trône, fête nationale du Maroc

Parc Jarry 2010 Le 2 août 2015, la communauté des originaires du Maroc vivant au Canada se réuniront au Parc Jarry à Montréal, pour une troisième fois, afin de célébrer la Fête du Trône, fête Nationale de leur mère patrie. La première édition montréalaise de cette célébration avait été organisée le 1er août 2010. Par la suite, trois années durant, la concordance de la date anniversaire de l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI, roi du Maroc et des cœurs des marocains, avait coïncidé avec le mois de Ramadan, mais dès que le calendrier est redevenu propice à la fête, soit au début du mois d’août 2014, les festivités ont repris leurs droits et avec cette troisième édition, on peut dorénavant l’affirmer, la tradition finit de s’installer et de prendre ses quartiers dans le calendrier et dans les traditions montréalaises. 2010 On se souvient qu’en 2010 déjà, l’événement avait attiré plus de 20 000 participants, originaires du Maroc en tête, mais également du Maghreb, des diverses communautés culturelles constituant la mosaïque démographique québécoise avec, en très grand nombre, des membres de la communauté hôte. La fête avait alors été d’autant plus belle que malgré la densité de la participation, aucun incident n’avait été signalé et que le parc public qui avait été mis à la disposition des organisateurs par la Ville de

Parc Jarry 2010 Montréal et l’arrondissement de Saint Michel – Villeray – Parc extension n’avait subi aucun dommage et avait été nettoyé par les bénévoles dès la fin des festivités. Ce succès populaire et organisationnel sans précédent, ainsi que ses retombées médiatiques et ses effets sur les maroco-canadiens de la Métropole, annonçait une seconde édition…

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2014 Cette deuxième édition, pour des raisons calendaires, n’aura lieu qu’en 2014. Mais l’éclipse n’aura finalement eu aucun effet sur l’enthousiasme des participants de la première édition. En août 2014, ils seront en effet tout plus de 15 000 encore une fois, à venir célébrer la fête Nationale du Maroc et à exprimer ainsi toute leur propension à une citoyenneté qui s’accommode parfaitement de la différence des

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cultures et des origines et qui fait de la diversité un facteur d’enrichissement mutuel. Les raisons du succès Cette volonté de partage n’est cependant pas la seule raison du succès. Il est certain en effet que d’autres spécificités de l’organisation y contribuent puissamment.

Suite à la page 5


Célébrations

Le Parc Jarry en fête le 2 août… … à l’occasion de la Fête du Trône, fête nationale du Maroc Suite de la page 4 On notera à cet effet, d’abord que cette célébration est le fait d’une communauté qui a décidé de se prendre en main pour montrer toute l’étendue de son potentiel et de ses apports aussi bien à son pays d’origine qu’à son pays de vie. La Fête du Trône, qui prolonge en fait les célébrations du 24 juin et du 1er juillet, est en effet organisée par un collectif d’une trentaine d’associations à référentiel maroco-canadien qui rend disponibles les ressources humaines et matérielles sans recours à aucun financement

public, canadien soit-il ou marocain. Le collectif a su pour une troisième année a démontrer sa capacité à mobiliser des bénévoles qui se vouent corps et âme à contribuer au succès.

Canada et du Maroc et l’Association Pour un Maroc Meilleur (PMM) dont le travail en matière de scolarisation des petites filles du milieu rural marocain mérite tous les appuis.

En outre, la fête n’a jamais été déficitaire. Mais surtout, les excédents qu’elle dégage sont versés à des associations à vocation caritative ou sociale.

2015, retour au Parc Jarry C’est sans doute toutes ces raisons qui ont fait que les autorités municipales montréalaise ont bien voulu exempter les organisateurs de l’édition 2015 du moratoire sur l’utilisation publique du Parc Jarry et leur confier – privilège appréciable - cet espace prestigieux le temps de la Fête, ce dimanche 2 août 2015.

Ainsi, en 2014, les profits réalisés sur les jeux gonflables et la vente de produits sur le site ont été répartis entre l’Association de Solidarité Canada-Maroc (ASCM) qui réalise une action remarquable en matière d’aide aux personnes handicapées du

Le collectif organisateur

Le collectif organisateur réunit près de trente associations, organismes et institutions. Citons notamment : Associations Entres autres : Le Forum des compétences marocaines résident au Canada (FCMRC), L’Association de Solidarité Canada-Maroc (ASCM), l’Association Musulmane de Montréal Nord (AMMN), l’association Mémoires & dialogue, l’association Soleil d'orphelins, l’association école des champions olympiques de Taekwondo, Club des amis Maroc-Canada, Centre culturel Islamique de Roussillon l’association École marocaine, Centre communautaire Annour l’Association Marocaine de Toronto(AMDT) etc. Medias Atlas.Mtl, Maghreb Canada Express, MABI TV, L'initiative, Radio Berbere (Tamazgha), Al Machrek-Al Maghreb, La Voix du Maghreb Organismes, enterprises et exposants BMCE, MABI, Group, Groupe Taxi Hochelaga, Carrefour Desjardins, Zinda Products Desjardins Cité du Nord, Bell Canada Banque Scotia, Industrielle Alliance, Universitas, Gouchi.Com Alimentarus, Fanous TV Teaiteur Eddyafa, Traiteur Assia SAAB Verger, Soundoss Lagoria Inter Marché Andalous Voyages, Groupe Atlas Media, Traiteur Assia etc

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Célébrations

Célébration de la Fête du Trône et d’Aïd Al Fitr

Toronto aux couleurs du Maroc Toronto – Correspondance particulière La communauté marocaine établie à Toronto a célébré, le samedi 25 et dimanche 26 Juillet, dans la joie et la communion, la fête d’El Eid Al Fitr et la fête du Trône du Royaume du Maroc, en présence de nombreuses personnalités marocaines et canadiennes. Ces journées de célébration organisées à l'initiative par l'Association Marocaine de Toronto (AMDT), L’Association Canado-Marocaine de Développement des Sports (CMSDA), l’Association des Femmes Marocco-CanadiennesARGANA, l’École marocaine de Toronto (TMS), United Muslim Association (UMA) et l’Association Juive Marocaine de Toronto (CJMT) se veut, pour notre communauté, une occasion de commémorer avec toute indépendance, solidairement et avec fierté, l’histoire, les traditions et l’attachement à notre patrie mère, le Maroc. Sports et culture Cette grande célébration a été débutée le samedi 25 juillet par un tournoi de football dotée de la coupe du Trône 2015 et le dimanche 26 juillet par un rassemblement au Park Sir Winston Churchill à laquelle plus de 1000 personnes ont pris part, membres de la communauté marocaine de Toronto et des régions avoisinantes mais également de très nombreux amis du Royaume. Plusieurs activités artistiques, culturelles et gastronomiques ont été déroulées durant ces célébrations sur

les chants de Gnawa qui sont venu spécialement pour animer la fête. En marge de cette célébration, plusieurs personnalités et membres de la diaspora marocaine ont tenu à souligner, sur un ton unanime, leur fierté et leur attachement au Royaume dans un cadre convivial d'échange et

de partage entre l'ensemble des Marocains du Canada, d'une part, et entre les Marocains et les Canadiens d'autre part. Le collectif organisateur tient à cette occasion à remercier les membres de la communauté Marocaine du Grand Toronto pour leur effort et leur

De gauche a droite; Faouzi Metouilli-AMDT, Malika Mounirr-ARGANA, Simon Keslassy-CJMT,, Hassan Rifai-CMSD, Mohammed Benjelloune- TMS, Mohammed Valhalla-UMA

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engagement, conditions gagnantes qui ont permis, avec l’appui de partenaires et de sponsors torontois, de réussir une première, mais certainement pas une dernière, célébration qui a nouveau, fait flotter les couleurs du Maroc haut dans le ciel de la Ville reine.


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Rétro-regards

Aïd Al Fitr 1436 La Rive sud en fête

Chaque année depuis quatre, dans un comté de la grande région montréalaise, sur la Rive sud, le Centre Culturel Islamique de Roussillon organise en partenariat avec le Centre Islamique de Châteauguay et le centre Culturel Al Imane de Saint Jean sur Richelieu une célébration d’Aïd Al Fitr, jusque là connue de quelques 200 initiés seulement. 1000 fêtes en une!... Cette année, les organisateurs ont mis les efforts qu’il fallait pour que les échos de leur initiative passent le Pont Jacques Cartier. Résultats : ce sont plus de 1000 personnes venues de l’Ile de Montréal et de la Couronne Nord pour se joindre aux citoyens de Saint Constant, Châteauguay, Saint Jean, Brossard, Saint Hubert et Longueuil et fêter ensemble la fin du mois de Ramadan.

Il faut dire cependant que le programme mis en place méritait le déplacement. Pour les enfants, jeux gonflables et soccer, pour les femmes henné, pour les hommes des «amdah nabaouia» et pour tous un spectacle artistique au cours duquel l’illusionniste marocain Sam à transformé toute l’assistance en enfants ébahis et admiratifs. Au surplus un BBQ digne d’une fête de l’Aid, avec au menu méchoui, hamburgers, salades, hotdogs pour les plus jeunes, soupes, desserts et fruits à profusion; suivi de thé à la menthe et de pâtisseries marocaines. Le tout gracieusement offert par les organisateurs. Une assistance de marque La fête s’est déroulée en présence d’un grand nombre de personnalités politiques, du monde des arts et de la culture, des milieux associatifs et d’invités spéciaux venus d’aussi loin que le Maroc. On a reconnu parmi les participants M. Pierre Chicoine, candidat du NPD à la Prairie; M. Jean Claude Poissant, candidat PLC à la Prairie; Mme Djaouida Sellah, députée NPD de Saint Bruno-Saint Hubert; M. Abdelaziz Rzik, président de l’Association Musulmane de Montréal Nord; l’éminent Alem Dr Zine Al Abidine Balafrej; le cheikh Abdallah Kessou et Mme Hanadi Saad, militante des droits de la femme musulmane au Québec. Un cadre édénique Le succès de la fête doit également beaucoup au cadre dans lequel elle a été célébrée. Le Verger Guillet, mis gracieusement à la disposition des organisateurs son propriétaire M. Hassan Guillet qui n’a pas hésité à accueillir plusieurs centaines de familles jusque dans son jardin! Un geste que tout le monde à salué et qui a fait de ce dimanche à Saint Rémi une journée mémorable non seulement pour la communauté originaire du Maroc résident Rive sud, ais pour toute la communauté de Roussillon. Vivement l’an prochain et la cinquième édition!

Les vœux de Stephen Harper, Premier ministre du Canada Le Premier ministre Stephen Harper a fait le 17 juillet 2015, la déclaration suivante pour souligner l’Aïd al-Fitr : « L’Aïd al-Fitr, ou festival de la fin du jeûne, marque la fin du Ramadan, qui est considéré comme le mois le plus sacré pour les musulmans, au Canada et partout dans le monde. « Ce mois de jeûne a été un moment

axé sur le renouveau spirituel, la charité, et le resserrement des liens familiaux et communautaires.

« L’Aïd al-Fitr donne aussi l’occasion à tous les Canadiens de réfléchir aux contributions de la communauté musulmane très diversifiée du Canada, qui compte environ un million de personnes.

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« Le mois dernier, Laureen et moi avons eu le plaisir d’être les hôtes de la toute première réception de l’iftar tenue au 24 Sussex, avec des familles musulmanes d’horizons très divers de partout au Canada. Comme je l’ai dit au cours de la soirée, le Ramadan est un moment particulier, propice à l’humilité, à la charité, à la famille, à la

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communauté, à la foi, et j’ai été enchanté d’avoir l’occasion de souligner l’iftar avec des membres de la communauté. « Au nom de tous les Canadiens, Laureen et moi souhaitons à tous ceux qui célèbrent l’Aïd al-Fitr, santé, bonheur et réussite. Aïd Moubarak. »


Initiatives

«Heritage festival» d’Edmonton

Le Maroc intègre le patrimoine Albertain

Faouzi Berrada Edmonton (Alberta) Correspondance particulière

Un évènement grandiose se déroulera au «Hawrelak Park» d’Edmonton, la capitale Albertaine, du 1er au 3 Août 2015 : manifestation annuelle, le «Heritage festival», qui a rassemblé 500 000 participants en 2014, regroupera 62 pavillons de différentes communautés culturelles du monde vivant dans la province. Et pour la première depuis près d’un demi-siècle, soit depuis sa création il y a quarante ans, il accueillera un Pavillon marocain. Le promoteur de ce pavillon, l’Association Marocaine de l’Alberta prévoit accueillir entre 30 et 40 milles visiteurs, tant son initiative à déclenché d’intérêt et tant, dès l’annonce de l’événement, l’association reçoit de demandes d’informations de citoyens désireux de découvrir le Maroc et ses attraits. Quatre ans d’efforts The ``Marocain society of Alberta`` n’a pas cessé, depuis sa création en 2011, de percer dans le développement communautaire, elle a pu gagner la confiance du festival par un concept simple et original : `` nous avons misé sur l’authenticité du Maroc à travers sa gastronomie, ses arts et ses cultures qui n’ont pas d’égal parmi tout autre pays`` déclare Tarek Chaker, coordonnateur de l’événement et membre du conseil d’administration de l’association. Au volet gastronomique tel qu’il nous a été présenté, figureront trois couscous : le couscous Tfaya au poulet, le couscous à la viande d’agneau et un couscous «be sbaa khdari» (aux sept légumes) mais sans viande pour les nombreux végétariens de l’Alberta. D’autres délices suivront, avant un dessert fait de « baghrir» (la crêpe à mille trous).

Dans le volet animation, le Moroccan Society of Alberta a choisi de faire un «fashion show» présentant des costumes marocains traditionnels, le tout souligné par de la musique «Malhoune» et de la musique andalouse, symboles du patrimoine marocain séculaires. Parallèlement, les visiteurs pourront s’initier au rituel du henné et du thé à la menthe. Et, ensuite, tout le monde pourra se rendre au «Bazar», exposition artisanale présentant une large gamme d’objets traditionnels et une grande variété de produits du terroir marocain. «Nous voulons montrer le savoir-faire illimité et varié de l’artisan marocain, ainsi pour faire connaitre nos produits du terroir qui ne cessent de séduire ici comme ailleurs à travers le monde» souligne sTarek Chater.

Autofinancement Un budget de pas moins de 10 milles dollars a été investit pour la réalisation du Pavillon, entièrement financé par la «Moroccan Society of Alberta»(MSA). Pas moins de 60 bénévoles marocains et canadiens ont été mobilisés pour assurer l’animation du pavillon et l’organisation des activités qu’il va accueillir. «Nous avons à cœur la promotion du Maroc comme destination touristique, et ce projet peut aider la communauté marocaine dans son épanouissement comme dans son rassemblement et sa mobilisation, sa capacité à prendre sa place dans la grande communauté albertaine. Tout cela en plus se fait dans le cadre d’un partage de notre culture et de nos valeurs avec nos autres concitoyens albertains» fierté parmi la société d’accueil, sans oublier le souci du partage de la culture

marocaine avec le reste des Albertains» tient à souligner M. Chater. Impact médiatique Plus de mois avant l’événement, le pavillon du Maroc au 40ème «Heritage festival»a attiré l’attention et la curiosité des medias. Dès le mois de juin, soit deux mois avant l’événement, la chaine CTV News a consacré un reportage d’une heure au Pavillon marocain. Tarek Chater et Mme Zineb Filali, administratrice de la MSA et coordinatrice du pavillon marocain, ont donné, images et talent oratoire à l’appui, un avant goût de la fête qui se prépare et qui, c’est certain, attirera bien des albertains au pavillon et créera bien des envies de visites du Maroc. Héritage Festival; 1er, 2 et 3 Aout 2015; Hawrelak Park d’Edmonton www.heritage-festival.com

Festival tunisien en août Fragrances de jasmin à Montréal Le samedi 29 août prochain, le groupe A-T-A convie les montréalais de tous âges à son premier rendez-vous culturel, le Festival du jasmin Tunisien à Montréal.

Le festival permettra de promouvoir la fraternité entre les membres de la communauté tunisienne et de favoriser le rapprochement intercommunautaire.

Le coup d’envoi se déroulera au Parc Henri Julien, situé au 9300 SaintDenis, à Montréal.

Ce sera une occasion pour promouvoir la culture Tunisienne et un espace de divertissement pour tous les montréal-

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ais de toutes les origines. Les gens de partout du Québec et du Canada seront les bienvenus. L’entrée est gratuite et une variété d’activités (jeux, dance, musique, expositions, dégustations de mets tunisien etc.) est proposée aux visiteurs.

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Détails https://www.facebook.com/even ts/1496171640672906/1505062509783 819/ ou https://www.facebook.com/Tunisiens. Ameriques


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À la Une

Prestation bonifiée pour garde d'enfants

Combien cela va-t-il rapporter?

Les quelque 3,8 millions de familles canadiennes qui ont des enfants mineurs reçoivent cette semaine un chèque du Programme de Prestation universelle pour la garde d'enfants (PUGE), récemment bonifié par le gouvernement Harper. Combien vont-elles recevoir? Et combien devront-elles redonner en impôt? Explications.

1. Combien d'argent versé? Depuis 2006, le gouvernement conservateur verse aux parents un chèque mensuel de 100 $ pour chaque enfant de moins de six ans. À compter d'aujourd'hui, cette somme est augmentée à 160 $, plus 60 $ pour les autres enfants âgés de six à dix-sept ans. Par an, les parents recevront ainsi : •1920 $ par enfant âgé de 6 ans et moins, •720 $ par enfant âgé de 6 à 17 ans. De plus, ce montant est rétroactif. Certaines familles recevront pour le premier mois jusqu'à 520 $ pour un enfant de moins de 6 ans et jusqu'à 420 $ pour les plus âgés. Pour le gouvernement Harper, cette mesure qui permet d'injecter 3 milliards de dollars donnera un coup de pouce à l'économie. Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, calcule qu'il augmentera de 1 % la consommation au pays. 2. Combien d'argent à redonner au gouvernement? Les experts en finances personnelles invitent les parents à la prudence. À moins de vivre dans un ménage qui a moins de 20 000 $ en revenus annuels, les contribuables devront renvoyer une bonne partie de cette somme à Ottawa en avril prochain. Québec, aussi, aura une portion du chèque. De plus, la PUGE remplace le traditionnel crédit d'impôt qui accordait un crédit non remboursable de 2255 $ par enfant, qui se traduisait par un allégement fiscal d'environ 338 $ dans la déclaration de revenus. Une projection pour quatre familles types réalisée par Stéphane Leblanc, fiscaliste chez Ernst & Young, pour RDI Économie, montre combien vous pouvez espérer économiser. Combien économiseront quatre familles types? Données compilées par Stéphane Leblanc, fiscaliste chez Ernst & Young pour RDI Économie Cas Revenus 1ère personne Revenus 2e personne PUGE additionnelle pour 2015 Perte du crédit pour enfant Impôt sur la PUGE additionnelle Économie Couple - 2 enfants 30 000 70 000 1 440 -565 -411 464 Couple - 2 enfants 50 000 50 000 1 440 -565 -553 322 Couple - 2 enfants 140 000 140 000 1 440 -565 -719 156 Monoparental - 1 enfant 50 000 null 720 -282 -276 162 La professeure Manon Deslandes, du département des Sciences comptables de l'UQAM, calcule que, pour une famille qui est au plus bas taux d'imposition, l'impôt reprendra 205 $ des 720 $ versés par Ottawa en 2015 pour un enfant de plus de 6 ans. De cette somme, 115 $ iront à Québec, 90 $ à Ottawa.

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Avant d’encaisser vos chèques…

Lisez ceci! "Le Conseil régional de la Fédérations des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) Bas St-Laurent - Gaspésie - Îles de la Madeleine tient à mettre en garde les familles de ses membres et la population en général concernant la bonification de la PUGE que s'apprête à verser le gouvernement fédéral de 60 $ par mois pour chaque enfant mineur. Le premier versement sera effectué en juillet, juste avant les élections de septembre. Entre 60 et 75 % de la bonification seront récupérés sur le rapport d'impôt de 2015, soit après les élections... Selon le président du CRFTQ, "C'est un véritable cadeau empoisonné...

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Pour une famille avec deux enfants dont le revenu familial se situe entre 40 000 et 84 000, 1 066 $ devront être remboursés sur les 1 440$ qui seront versés. Tu donnes de la main gauche avant les élections pour reprendre de la main droite après les élections." "L'explication est fort simple. La PUGE constitue un revenu imposable et le crédit d'impôt fédéral de 257 $ par enfant est aboli du même coup. Le CRFTQ appelle à la prudence et suggère aux familles de mettre au moins 75 % de la somme de côté afin d'éviter les surprises au printemps prochain lors de la production de la déclaration de revenus annuelle."


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Droits de la personne

Canada, le paradis perdu… Un rapport désastreux de l’ONU sur la situation au pays

La situation des droits de la personne principalement celle des populations plus vulnérables comme les Premières Nations et les réfugiés - s’est détériorée au Canada au cours de la dernière décennie, selon un rapport récemment rendu public par le Comité des droits de l’Homme des Nations unies. Et les éléments de préoccupations sont nombreux. Parmi ceux-ci, le comité a émis de vives inquiétudes par rapport aux cas des disparitions et d’assassinats de femmes autochtones un peu partout au pays. « Le Canada doit se doter de mécanismes nationaux pour prévenir ces gestes », peut-on lire dans le rapport. Ce dernier recommande aussi que le gouvernement se penche sur « les racines du problème », plutôt que de simplement punir ceux qui commettent ces crimes.

Critiques onusiennes La nouvelle loi antiterroriste C-51 adoptée en mai dernier et l’usage excessif de la force par les policiers lors des manifestations du G20 et de la crise étudiante de 2012 ont, eux aussi, suscité un certain nombre de critiques de la part du comité onusien. « Le comité est particulièrement soucieux des arrestations de masse qu’on a pu voir [durant ces événements]. » À cet effet, il recommande que le gouvernement se dote « d’un organe indépendant pour enquêter rapidement sur des cas d’abus de la part des forces policières dans le cadre de manifestations citoyennes ». « La situation canadienne est très préoccupante », soutient Anne Sainte-Marie, porte-parole pour Amnistie internationale Canada francophone. Elle affirmait jeudi que le rapport correspond au sombre portrait que brosse l’organisme pour lequel elle travaille. « Depuis dix ans, nous observons une réelle régression en matière de droits de la personne, mais c’est certain que le pays n’est pas à feu et à sang. Au quotidien, ce ne sont donc pas toujours des choses que la plus grande partie de la population remarque. » Selon l’organisme de défense des droits civils et politiques, ce sont surtout les groupes les plus vulnérables qui en souffrent le plus. « Aujourd’hui, au

Canada, dès que vous êtes un groupe minoritaire, il est pratiquement certain que vous avez perdu des acquis au cours des dernières années. »

Le rapport révèle aussi l’inquiétude du comité au sujet de la parité salariale, la violence contre les femmes, les conditions dans les prisons, les entorses aux droits de la personne commises par les minières canadiennes à l’étranger, la détention des immigrants et l’enquête menée par l’Agence du revenu du Canada sur les activités politiques des oeuvres de bienfaisance. Mise à jour Le rapport produit par l’ONU met en lumière des événements survenus au cours des dix dernières années. Il s’agit d’un exercice auquel tous les États signataires du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, traité que le Canada a ratifié en 1976, doivent se prêter. Le présent rapport fait donc état de la première comparution du Canada devant le Haut-Commissariat des droits de l’Homme depuis l’élection du gouvernement conservateur de Stephen Harper en 2006. Mais pour la division francophone d’Amnistie internationale Canada, il serait malhonnête de ne blâmer que le parti actuellement au pouvoir. « Il est vrai que la situation s’est envenimée au cours des dix dernières années,admet Anne Sainte-Marie. Certaines décisions qui ont été prises par ce gouvernement vont vraiment à contre-courant des décisions et des engagements qui ont été pris par les gouvernements précédents. Par contre, peut-on vraiment être certain qu’un autre parti aurait agi différemment ? » À titre, d’exemple, la porte-parole de l’organisation internationale mentionne le cas d’Omar Khadr. « Il ne faudrait pas oublier que ce sont les libéraux qui ont autorisé son transfert à Guantánamo. Oui, les conservateurs ont fait fi des recommandations de la Cour suprême quant à son rapatriement et à sa libération, mais ils n’ont pas pris la décision initiale. » La fin du «modèle canadien»?

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Comme plusieurs avant lui, le comité des Nations unies recommande au Canada de vite mettre sur pied une commission d’enquête nationale sur les femmes autochtones assassinées ou disparues. Il joint ainsi sa voix à la société civile canadienne et aux partis d’opposition qui se sont tous déjà engagés à en tenir une s’ils sont élus en octobre prochain. « Ce rapport nous rappelle le besoin de tenir une enquête publique sur les femmes et filles autochtones disparues ou assassinées », affirme Geneviève Hinse du Parti libéral du Canada. Au cours des dernières années, de nombreux organes et envoyés spéciaux de l’ONU ont manifesté leurs inquiétudes vis-à-vis le respect des droits de la personne au Canada. Chaque fois, le gouvernement s’est défendu, prétextant la complexité du système canadien où les provinces ont un rôle à jouer dans l’application des recommandations faites au pouvoir central. « C’est vrai que ce n’est pas toujours simple, concède Mme Sainte-Marie. Mais le gouvernement n’a rien fait pour remédier à la situation. Il n’a pas rencontré les provinces à ce sujet, il n’a pas essayé de mettre en place des mécanismes simplifiés pour respecter les traités qu’il a ratifiés. » Plus encore, Amnistie internationale

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Canada souligne, qu’à maintes reprises, le gouvernement a préféré tourner en ridicule les critiques qui lui ont été faites plutôt que de poser un regard sérieux sur ses propres dérives. « Ce n’est pas suffisant de dire que c’est pire ailleurs, déplore Mme Sainte-Marie. C’est vrai que nous ne sommes pas la Syrie ou la Corée du Nord, mais en tant que signataires du Pacte, nous avons des obligations morales de respecter ces droits. » « Le Canada suscitait autrefois l’admiration partout dans le monde, notre pays était considéré comme un modèle de respect de la démocratie et des droits de la personne, souligne Mélanie Richer du Nouveau Parti démocratique. Le rapport d’aujourd’hui nous montre que notre pays n’est plus ce qu’il était. » Le gouvernement n’a pas répondu aux demandes d’entrevue des media. En réponse à La Presse canadienne, une porte-parole du ministre des Affaires étrangères, Rob Nicholson, a confié les questions sur le rapport aux ministères mentionnés spécifiquement. « Le Canada est le meilleur pays du monde, a écrit Johanna Quinney par courriel. Nous sommes fiers de notre dossier en matière de droits de la personne, ici comme à l’étranger. »


Droits de la personne

Tous pour Nisrine et Fatima ! Détenues sans raisons connues dans des prisons du Sénégal et du Ghana Par Kamal Benkirane Nisrine, Fatima et bien d’autres de par le monde engraissent les statistiques de Amnesty international, et des rapports intergouvernementaux sur ceux et celles qui sont détenus légalement ou illégalement dans le prisons du monde. Le cas de Nisrine et Fatima n’en reste pas moins un cas interpellant. La première, originaire de Meknès, détenue au Sénégal depuis cinq ans, sans procès, sans une réelle connaissance des faits avérés contre elle, comme si une telle détention est mandatée par un Patriot Act, qui met en œuvre de ces « certificats de sécurité » , légitimée par les circonstances saugrenues, et légalisée en infraction frontale contre tous les droits humains. La deuxième, Fatima El Ouardi, détenue au Ghana dans des conditions plus que lamentables, souffrant de maladies chroniques, et qui n’a même pas bénéficié dernièrement de l’amnistie du gouvernement du Ghana et dont a eu droit tous ceux qui sont malades et qui devraient quitter les prisons dans les meilleurs délais. Que font les autorités concernées? Il y a de quoi interpeller la conscience humaine sur l’immobilisme idéologique avec lequel ces dossiers sont ainsi traités. Nisrine et Fatima sont-elles assez citoyennes marocaines pour interpeller l’attention du gouvernement du Maroc et des soucieux pour les libertés et droits humains?

terre, ancrée a même les chartes universelles de l’ONU. Rappelons-nous ensemble ces articles de la déclaration universelle des droits de l’homme : Article 1 Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Nisrine et Fatima sont-elles assez dignes pour bénéficier d’un sauvetage digne de certains pays occidentaux ou moyens et citoyens sont mobilisés jusqu’à rendre la situation une affaire nationale et même identitaire?

Article 2 1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

Nisrine et Fatima n’avaient-elles pas été baptisées « assez compatriotes » pour mériter la solidarité d’un regroupement d’avocats chevronnés marocains- qui se sont fait le droit et le devoir de se déplacer en dizaine dans un tribunal pour défendre récemment le droit aux femmes de porter une jupe?

Article 7 Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.

Sans sexisme aucun ni parti paris de mauvaise foi, il faut convenir que les libertés personnelles sont un fondement intrinsèque pour tout être humain sur

Article 8 Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les actes vio-

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lant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi Le Maroc, ces dernières années, a réalisé des avancées importantes en matière de protection des droits de l’homme et de la femme (libération des détenus de Tazmammart et leur indemnisation, nouvelle Moudawana pour la femme marocaine, législation sur différents points concernant le divorce et le statut de la femme, législation en matière des droits des mineurs, etc. etc..). Ce cheminement est certes à saluer. Il n’en reste pas moins vrai que le cheminement vers une citoyenneté participative complète devrait constituer un aboutissement entre autres dans le chantier du progrès et de la démocratie. «Midnight Express» à l’africaine En autant que Nisrine et Fatima sont des marocaines du monde, le rôle des ambassades et des consulats demeure capitale, mais ces structures sont-elles assez efficientes pour prendre leur responsabilité? Le tout tend à confirmer cette urgence tant Il en va de l’image du Maroc ailleurs et du fonctionnement de ces structures institutionnelles. La société civile est assez vigilante pour dénoncer les infractions aux droits de l’homme, mais la concertation sera impossible tant qu’une coordination responsable entre les institutions

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marocaines et la société civile est absente. À quand une loi organique voté à même le parlement du Maroc pour intervenir en cas d’emprisonnement des marocains du monde, faisant le rapport sur le soutien logistique, juridique et humain? « Midnight Express » est un film qui a marqué les mémoires et qui a révélé un combat de centaure de l’héros en question, emprisonné pour des motifs de drogue dans un certain pays, et qui a décidé de retrouver finalement sa liberté par ses propres moyens. Est-ce le message qu’on tente de transmettre? Faut-il faire fi de cet immobilisme pour que nos compatriotes continuent de souffrir, de se débattre tout seul ou, qui sait, de crever dans l’amertume et l’indifférence générale? Enfin , l’initiative de certains militants sur Facebook est à saluer. Elle est emprunte d’un grand humanisme. Merci de manifester votre support aux pages crées pour soutenir Nisrine et Fatima Pour en savoir plus : Nisrine https://www.facebook.com/nisr inesenegal?fref=ts Fatima https://www.facebook.com/ pages/Sauvez-Fatima/11014890831978 35?fref=ts


Immigration

Fraude à la citoyenneté

Soutien à l’installation des nouveaux arrivants n’aiment pas les vacances!

Deux consultants arrêtés à Montréal

Un projet qui commence au point de départ… Les 29, 30 mai et 1er juin 2015 les professionnels canadiens de l'installation et l'immigration se sont déplacés au Maroc pour mieux préparer immigrants et étudiants dans leur projet québécois. IRIS Immigration, une entreprise de relocalisation et d'aide à l'installation des immigrants à Montréal, en partenariat avec le cabinet Nadia Barrou, Avocate, la banque Scotia et Immigrant Québec ont partagé leur expertise auprès de 120 participants lors de 4 conférences organisées à Casablanca. Ces conférences ont un rôle primordial: • Préparer les futurs immigrants en amont afin de favoriser leur intégration une fois au Québec. Nous conseillons aux immigrants de s'y prendre bien à l'avance et de ne pas attendre d'être à Montréal avant d'entamer leur recherche d'emploi, de prendre des cours de langues ou de mettre en ordre leurs finances. Cette préparation s'est avéré un accélérateur important. Tous les immigrants que nous avons accompagnés dans leur projet de relocalisation ont réussi à trouver un travail et à s'intégrer en moins de trois mois, ce qui est un record. • Pour les étudiants, la préparation est également très importante: cela rassure les parents de savoir que leur enfant sera pris en charge non seulement dans la paperasse admin-

Rafic Mansour, son épouse Meryem El-Hassani et leur entreprise Méthode & Systèmes de données, Figures inc. ont été accusés d'infractions à la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR) et au Code criminel.

istrative mais aussi une fois au Québec. Un nombre important d'étudiants ratent leur première session car ils n'ont personne sur qui compter une fois à Montréal. IRIS Immigration est là pour servir d'intermédiaire entre le parent et l'étudiant et leur éviter des échecs scolaires ou la perte de visa étudiant ainsi que la perte financière qui en découle. Suite au grand succès de ces conférences auprès des futurs immigrants et étudiants marocains, IRIS Immigration prévoit organiser d'autres missions au Maroc plus tard en 2015 et en 2016. Un seul but motivant ces conférences: favoriser l'intégration des Marocains au Québec et la réussite de leur projet d'immigration. Information info@irisimmigration.com www.irisimmigration.com

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Les deux consultants montréalais sont accusés d'avoir aidé plus de 350 familles originaires du Liban à obtenir frauduleusement le statut de citoyen canadien, et de pouvoir ainsi profiter de nombreux avantages sociaux. Ils font face pour cela à une quarantaine de chefs d'accusation, notamment d'avoir incité leurs clients à remplir des déclarations trompeuses. Une quarantaine de chefs d’accusation L'agence des services frontaliers croit que les deux prévenus, dont les bureaux étaient situés sur la rue Le Royer dans le VieuxMontréal, opéraient depuis l'an 2000. Steven Blaney, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, et le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration du Canada, Chris Alexander ont félicité l'Agence des services

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frontaliers du Canada (ASFC) pour son enquête menant à la mise en accusation des deux prévenus et de leur entreprise pour fraude en matière d'immigration à Montréal. « Je tiens à féliciter l'Agence des services frontaliers du Canada pour ses efforts diligents qui ont mené à ces arrestations et à ces accusations, a déclaré le ministre Blaney. Notre gouvernement demeure déterminé à identifier et à accuser les conseillers en immigration frauduleux qui profitent des lois de notre pays. » «La loi dans toute sa rigueur» « Il est clair que beaucoup de travail acharné et de dévouement ont permis à des accusations d'être portées contre ces personnes, a déclaré le ministre Alexander. Notre gouvernement envoie un message très fort aux conseillers en immigration frauduleux : nous ne tolérerons aucun abus de notre généreux système d'immigration. Notre gouvernement continuera de prendre des mesures pour protéger l'intégrité de notre système d'immigration et nous assurer que ceux qui enfreignent les règles font face à toute la rigueur de la loi. »


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Politique fédérale

Chronique d’un marathon électoral annoncé Le NPD et le PC nez à nez, alors qu’un scénario de campagne hâtive se profile

Les premières élections à date fixe auront lieu le 19 octobre prochain, mais le déclenchement du scrutin pourrait survenir dès le début du mois d’août. Car, si la loi adoptée en 2007 impose des élections à date fixe, le parti au pouvoir conserve le contrôle de la date du début de la campagne. Et ce n’est certainement pas pour rien que le Canada bruisse de mille rumeurs sur un déclenchement imminent de la campagne électorale. Est-ce pour cela que le gouvernement conservateur distribue des chèques de prestations familiales, dont les plus grands bénéficiaires se trouvent dans des circonscriptions à tendance conservatrice? Est-ce pour cela que Thomas Mulcair entame en Ontario, une tournée prenant tous les airs d’une campagne électorale? Intentions de vote Alors qu’il assoit confortablement son avance au Québec, le Nouveau Parti démocratique (NPD) se trouve nez à nez avec le Parti conservateur (PCC) au Canada. Un sondage Léger-Le Journal de Montréal indique que le parti de Thomas Mulcair récolterait 37 % au Québec et 32 % dans tout le pays, soit autant que les conservateurs de Stephen Harper.

À trois mois du scrutin, le Bloc québécois a perdu 7 points depuis l’annonce du retour de Gilles Duceppe à sa tête, passant de 26 % à 19 % dans les intentions de vote au Québec. Ce recul du Bloc profiterait surtout au NPD et aux conservateurs. L’Ontario demeure donc une province cruciale pour les néodémocrates. Le seul détail qui distinguera la tournée de la campagne : il n’y aura ni avion, ni autobus, mais deux événements par jour sont prévus, ainsi qu’une soirée partisane tous les soirs. Une toute nouvelle mouture du site du Parti conservateur a été mise en ligne cette fin de semaine. Au Parti libéral du Canada (PLC), on se targue d’avoir « le plus grand nombre de candidats confirmés (dans la province)». Olivier Duchesneau, porte-parole du PLC, avoue être « déjà en mode électoral, avec une équipe de 30 000 bénévoles

actifs ou en formation qui frappent aux portes et passent des appels à travers le pays ». 37 jours ou… une éternité En principe la campagne électorale doit durer au moins 37 jours, mais le NPD reproche déjà au PCC son calcul politique. « Ce n’est pas difficile à comprendre : plus l’élection est longue, plus les conservateurs pourront dépenser pour nous attaquer », a-t-il déclaré. Une note de campagne de financement envoyée par le parti la semaine dernière évoque d’ailleurs une campagne dès le 8 août. La réforme électorale des conservateurs a déjà essuyé de vives critiques. L’ancien directeur général des élections, Jean-Pierre Kingsley, la qualifiait notamment « d’érosion de notre système », lors d’une entrevue avec Le Devoir. En mars 2014, une centaine de professeurs spécialisés dans les questions d’institutions démocratiques signaient une lettre qui dénonçait l’augmentation de l’influence de l’argent dans les élections.

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Le «coup de PUGE» Dans la ligne de mire de cette campagne qui se rapproche, les chiffres compilés par les media canadiens indiquent que la prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE) avantagera principalement les parents résidant dans des circonscriptions à tendance conservatrice. Décrit comme l’un des plus généreux de l’histoire du Canada, le PUGE a été bonifié par le gouvernement conservateur : à compter de ce matin, une somme de 160 $ (plutôt que de 100 $) pour chaque enfant de moins de six ans sera versée mensuellement aux parents. Il s’y ajoute une prestation de 60 $ pour chaque autre enfant âgé de six à dix-sept ans. Le gouvernement ne décide pas directement qui empochera cet argent au pays, mais il est aux commandes de la détermination des critères d’application. Ainsi, les données tirées du dernier recensement démontrent que les plus gros chèques parviendront à des Suite à la page 24

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Politique fédérale

Chronique d’un marathon électoral annoncé Le NPD et le PC nez à nez, alors qu’un scénario de campagne hâtive se profile

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familles en banlieue de l’Alberta et dans toutes les circonscriptions en périphérie de Toronto où s’annoncent de chaudes luttes. Ces régions ont eu un penchant pour le Parti conservateur par le passé. Les modifications apportées au PUGE étant rétroactives, le premier chèque — qui doit parvenir cette semaine aux familles — couvrira les

six derniers mois. Le ministre fédéral de l’Emploi et du Développement social a annoncé à répétition, ces derniers jours sur Twitter, un « Noël en juillet ». Il citait également le gouverneur de la Banque du Canada, qui prévoit une augmentation visible de la consommation de 1 % après cet afflux d’argent. Une partie des sommes à recevoir devra cependant être retournée en impôts l’an prochain, sauf pour les

ménages gagnant moins de 20 000 $. La professeure Manon Deslandes, du Département des sciences comptables de l’UQAM, calcule que, pour une famille située au plus bas taux d’imposition, l’impôt reprendra 205 $ des 720 $ versés par Ottawa en 2015 pour un enfant de plus de six ans. De cette somme, 115 $ iront à Québec, 90 $ à Ottawa.

enfants, qui, lui, a été aboli. Mme Deslandes rappelle que ce crédit représentait 282 $ par enfant dans une famille au revenu annuel de 40 000 $. Selon Kathy Brock, professeure à l’Université Queen’s, tous les partis se battent pour rejoindre ces jeunes familles en proposant plusieurs politiques en leur faveur.

L’élargissement du PUGE se fait au détriment du crédit d’impôt pour les

Affaires d’argent… Les élections fédérales imminentes engendreront plus de dépenses que jamais auparavant au Canada, et une campagne déclenchée plus tôt que tard décuplera l'avantage des conservateurs, dont les coffres sont déjà, et de loin, les mieux garnis. Mais alors qu'on a fait grand cas des prouesses des conservateurs en matière de financement au niveau national, le plus grand impact d'une campagne prolongée se fera sentir par les candidats des circonscriptions. Une analyse du financement au niveau le plus local, effectuée par La Presse Canadienne, montre que les coffresforts des candidats conservateurs sont bien remplis, beaucoup plus que ceux de leurs rivaux. En fait, les plus récents états financiers déposés à Élections Canada démontrent que les candidats du Nouveau Parti démocratique (NPD), du Parti libéral du Canada (PLC), du Bloc québécois (BQ) et d'autres petits partis n'ont tout simplement pas les moyens de concurrencer leurs adversaires du Parti conservateur du Canada (PCC). Les rapports financiers de 2014 de chacune des 338 circonscriptions du pays

disent que les actifs du PCC s'élevaient à plus de 19 millions de dollars à la fin de l'année. C'est plus que ceux des libéraux, des néo-démocrates, des verts et des bloquistes réunis. Les associations de circonscriptions libérales ont rapporté un total de 8 millions de dollars d'actifs nets; celles du NPD, plus de 4,4 millions de dollars; celles du Parti vert, près de 1,2 million de dollars; et le Bloc québécois, 410 000 $.

La loi sur les élections à date fixe présentée par le gouvernement Harper en 2007 prévoit que les Canadiens se rendront aux urnes le 19 octobre. La loi stipule qu'une campagne doit durer au moins 37 jours, mais ne donne pas de limite maximale. Cela n'est pas sans importance. D'après la nouvelle loi sur l'intégrité des élections, à chaque jour qui excède la typique campagne de cinq semaines, la limite de dépenses pour les partis et leurs candidats augmente de 2,7 %, ce qui donne un avantage clair aux partis ayant les comptes en banque les mieux garnis. Un parti comptant un candidat dans toutes les circonscriptions peut dépenser près de 25 millions de dollars pour une campagne de 37 jours. Chaque jour supplémentaire, la limite de dépenses

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nationales augmente de 675 000 $, et celle d'un candidat ayant droit à 100 000 $ de dépenses augmente de 2700 $. Si Stephen Harper déclenche les élections à la mi-août, tel que la rumeur le veut, cela augmenterait la limite de chaque parti de 19,6 millions de dollars, et celle de chaque candidat de 78 300 $. En plus de ce net avantage dans le financement, le gouvernement conser-

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vateur a imposé au niveau local de nouvelles lois sur les prêts, qui rendent plus difficile pour les candidats sousfinancés de dépenser un montant qui s'approche de celui de leurs concurrents. Les conservateurs ont non seulement le luxe de n'avoir pas besoin de prêt, ils peuvent en plus transférer de l'argent des circonscriptions les plus riches à celles plus pauvres ou au parti.


Conjoncture

L’économie canadienne en récession?

Le Canada pourrait être en récession et le Québec pourrait y échapper. C’est du moins ce que croit l’économiste Hélène Bégin, du Mouvement Desjardins, dans une publication récente. Si cela s’avérait, ce serait la première fois depuis longtemps que l’économie québécoise ferait mieux que celle du Canada. L’économiste du Mouvement Desjardins commentait une baisse de 0,4 % de l’activité économique au Québec en avril dernier. L’économie du Québec avait aussi accusé un très léger recul de 0,1 % en mars.

Les mots qu’on ne prononce pas Cela est néanmoins mieux que la performance du Canada dans son ensemble. La semaine dernière, Stephen Poloz, le gouverneur de la Banque du Canada, a parlé d’une légère contraction de l’économie canadienne — un repli qui a justifié la baisse du taux directeur de la banque centrale de 0,75 % à 0,50 %. «Récession» : c’est le mot qu’il n’a pas voulu prononcer, même si, techniquement, le Canada subit une légère récession technique après avoir connu deux trimestres consécutifs de décroissance. Stephen Poloz n’avait pas nécessairement tort. Si récession il y a, elle est légère, avec des replis de 0,6 % au premier trimestre et de 0,5 % au second. Elle devrait aussi être courte, puisque la banque centrale prévoit malgré tout une hausse de 1 % du PIB pour l’année. Surtout, elle touche certaines provinces,

celles qui dépendent du pétrole. Le prix du pétrole a en effet perdu 46 % de sa valeur depuis un an, ce qui a causé une forte baisse des investissements dans les provinces productrices.

Le Québec s’en sort mieux… L’économie du Québec n’est pas particulièrement dynamique et elle se confronte à une conjoncture internationale peu favorable. Elle a néanmoins affiché une croissance du PIB réel de 1,6 % au premier trimestre. Ce qui fait dire ceci à l’économiste du Mouvement Desjardins : « Une légère récession technique sera vraisemblablement inévitable au pays. Cependant, cette situation ne devrait pas survenir au Québec, qui se démarque par plusieurs points positifs. Les statistiques sur les investissements sont plus favorables qu’au Canada, et la tendance haussière des exportations de la province semble se maintenir». À l’appui de cet avis, il est évident que le Québec ne subit pas de plein fouet les conséquences de la baisse du prix du pétrole. Nous profitons même de la baisse du dollar canadien, qui est passé de 92 cents à 77 cents américains depuis le début de l’année. Les embûches sont néanmoins nombreuses. Tout ce ce qui touche aux matières premières est déprimé et déprimant. Leur prix est à leur plus bas depuis 2002. Le minerai de fer a perdu les deux tiers de sa valeur depuis son sommet de février 2011 et l’or, pourtant une valeur refuge, est à son plus bas depuis 2010.

En revanche, le volume des exportations québécoises s’est accru de 8,9 % au cours des quatre premiers mois de l’année. Le cabinet E&B Data observe que les exportations de produits manufacturiers canadiens ont presque réussi à rattraper les niveaux d’exportations d’avant la crise financière. Il y a cependant quelque chose qui cloche et qui empêche le Canada et le Québec de profiter davantage de la dépréciation de leur monnaie et d’accroître leurs exportations. E&B Data constate que les entreprises canadiennes ont malheureusement perdu des parts de marché aux ÉtatsUnis, au profit du Mexique, notamment. Deuxièmement, les monnaies des autres

pays se sont elles aussi dépréciées face au billet vert, effaçant du coup ce que l’on percevait comme un avantage unique. Enfin, malgré une croissance plus forte de leur économie et une amélioration du marché du travail, les consommateurs américains restent prudents et préfèrent rembourser leurs dettes. Les ventes au détail ont même baissé de 0,3 % en juin. Pour toutes ces raisons, l’année 2015 sera une année plus difficile que prévu, avec de puissants vents de face. Mais le Québec devrait cette fois s’en tirer mieux que la moyenne canadienne, plombée par une légère récession en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Emploi : ce que les chiffres ne disent pas Le Canada a gagné beaucoup d’emplois en mai, et le Québec en a perdu un peu. Voilà, en peu de mots, l’essentiel de la nouvelle. Il y a cependant tellement plus à dire sur le bulletin mensuel de Statistique Canada sur le marché du travail au pays. On pourrait d’abord noter que le nombre d’emplois supplémentaires est beaucoup plus élevé que les prévisions des économistes, qui tablaient sur 10 000 emplois de plus au pays. Le même phénomène s’applique aux États-Unis, où la création nette de 280 000 emplois en mai est beaucoup plus robuste que ce qu’envisageait l’ensemble des économistes consultés par les médias, qui ne prévoyaient que l’ajout de 225 000 emplois. Non seulement les données sur l’emploi sont positives dans les deux pays, mais elles font mentir les spécialistes qui étaient plus pessimistes. L’économie réelle va peut-être mieux que ce qu’anticipent les économistes. Voilà deux bonnes nouvelles pour le prix d’une seule ! le Québec, premier de classe Ces derniers jours, l’OCDE et les banques Royale et CIBC ont abaissé leur prévision de croissance pour le

Canada. La semaine dernière, Statistique Canada révélait que l’économie canadienne avait même reculé de 0,6 % au premier trimestre. La Banque du Canada prévoyait une croissance nulle, mais un repli de cet ordre a surpris tout le monde. La création de tant d’emplois au pays en mai pourrait marquer un retournement de conjoncture bien apprécié. Ce qui fait une troisième raison de se réjouir des données publiées vendredi matin. J’accorde personnellement beaucoup d’importance aux données sur l’emploi. Oui, les marges d’erreur sont importantes, et les variations mensuelles peuvent donner le tournis. Mais si le PIB mesure la production déjà effectuée, l’emploi nouvellement créé a des répercussions positives sur l’activité économique présente et future. Plus il y a d’emplois, plus il y aura de consommation et de construction domiciliaire, et il faudra plus d’investissements pour fabriquer les biens ou les résidences. Les gouvernements récolteront aussi plus de recettes fiscales. C’est un peu plus complexe que ce que je viens d’écrire, mais c’est l’idée générale. De manière générale aussi, les juridictions où le nombre de personnes qui

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occupent un emploi est le plus élevé sont celles qui sont les plus riches. C’est bien connu, le chômage et l’aide sociale ne sont pas de grands créateurs de richesse. Quelques chiffres quand même… Le Québec a perdu 2 100 emplois en mai. Plus spécifiquement, il a perdu 16 000 emplois à temps plein et en a ajouté 14 000 à temps partiel. Le taux de chômage passe de 7,4 % à 7,6 %, essentiellement parce que la population

active (en emploi ou à la recherche active d’un emploi) a augmenté. On peut néanmoins dire que le marché du travail québécois est resté stable en mai, après une forte croissance au cours des quatre mois précédents. Comparativement à mai 2014, le Québec compte 70 000 personnes de plus en emploi (+1,7 %). C’est mieux que l’Ontario, qui en a ajouté 53 000, pour une économie qui fait presque le double de celle du Québec.

Entrepreneuriat

Une autre bonne nouvelle Depuis 12 mois, le Québec s’est enrichi de 69 700 emplois à temps plein, soit 27,5 % des jobs à temps plein créés au Canada. Cette embellie dans le marché de l’emploi peut s’expliquer en partie par une croissance de 10 % des exportations de marchandises du Québec au premier trimestre. Elle peut également expliquer la bonne santé du marché immobilier à Montréal. La Chambre immobilière du Grand Montréal fait état, vendredi, d’une hausse appréciable de 9 % des reventes de maison dans la métropole en mai — la meilleure performance en trois ans et le troisième mois consécutif de croissance.

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Consommation

Votre automobile est-elle un «citron»? 8,2 millions de véhicules «neufs» rappelés en 2014… Le nombre de voitures rappelées au pays a littéralement explosé en 2014 : 8,2 millions. Un chiffre quatre fois plus imposant que la moyenne des dix dernières années, et qui pourrait être encore plus élevé en 2015. Y a-t-il un excès de prévention ou la qualité des véhicules est-elle plus médiocre que jamais ? État des lieux. « Je vous le dis, des citrons, il n’y en a presque plus sur le marché ! », lance le chroniqueur automobile Philippe Laguë. Celui qui suit l’industrie de près depuis des décennies est convaincu de son verdict ; jamais les voitures n’ont été aussi fiables et sécuritaires qu’aujourd’hui, et ce, malgré les rappels records des derniers mois. En mai, le sous-traitant Takata, qui construit 20 % des coussins gonflables installés dans les voitures de la planète, a annoncé le rappel massif de 34 millions d’autos aux États-Unis, et de plus d’un million au Canada. Après avoir fui les médias durant des semaines, le président-directeur général de l’entreprise, Shigehisa Takada, a finalement admis du bout des lèvres, fin juin, que certains des millions de coussins souffrent d’un défaut pouvant entraîner l’explosion de la canette de gaz et la propulsion de fragments métalliques vers les occupants du véhicule. Ces coussins ont provoqué la mort d’au moins huit personnes et blessé des centaines d’autres. Aucun décès n’a été recensé au Canada. Ce drame s’ajoute à celui du constructeur américain General Motors (GM), qui s’est retrouvé sur la sellette au printemps 2014 pour avoir caché depuis 10 ans un grave défaut de fabrication. Les millions de véhicules touchés, finalement rappelés, avaient des problèmes avec le commutateur d’allumage, qui peut faire bouger la clé de contact et provoquer l’arrêt du moteur en plein trajet. La défectuosité a causé 31 accidents graves et plus d’une centaine de décès. Ces exemples témoignent que les constructeurs automobiles doivent agir plus vite quand ils sont au fait d’un problème, commente Philippe Laguë, mais ça ne signifie pas pour autant que les voitures sont de moindre qualité. « La technologie évolue sans cesse, les autos sont plus complexes, plus informatisées. Clairement, il y a toujours un risque qu’une des pièces soit défectueuse, mais ce pourcentage tend à diminuer », analyse l’expert. Il observe aussi que les rappels automobiles liés à des défectuosités mortelles sont plus rares que dans le passé, tandis que ceux effectués à des fins préventives sont en hausse. «

Beaucoup de personnes croient que les voitures d’antan étaient plus solides, plus durables ; c’est complètement faux », insiste-t-il. Inévitables et désirables La grande majorité des rappels sont anodins, observe Yan Cimon, professeur en stratégie à la Faculté d’administration de l’Université Laval. Nombreuses sont les voitures munies à la fois d’une caméra avant et arrière, d’un GPS, d’un ordinateur de bord, d’un logiciel pour intégrer tous ces éléments… « Plus c’est compliqué, plus ça ouvre la porte aux problèmes techniques et aux erreurs informatiques », dit-il. Les rappels préventifs sont inévitables et ils sont même souhaitables, ajoute Anne-Sophie Hamel, conseillère en communication pour CAA-Québec. Selon elle, il y avait auparavant moins de rappels, car moins d’inspections et de contrôles de qualité étaient effectués. Si les rappels sont nombreux, c’est aussi parce que les constructeurs ont compris qu’il est avantageux d’éviter les poursuites judiciaires, poursuit Yan Cimon. « Des procès, ça nuit au portefeuille, mais surtout à l’image de la marque », analyse celui qui est aussi membre du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport. Les réseaux sociaux sont également un puissant outil pour forcer les constructeurs automobiles à reconnaître une défectuosité. Depuis des décennies, des groupes de défense des automobilistes existent, mais ils sont maintenant soutenus par des milliers d’individus qui partagent leur malheur via leur blogue, ou Twitter, Facebook et

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YouTube. Les constructeurs ne font tout de même pas un rappel chaque fois que les médias sociaux s’enflamment, remarque M. Cimon. « Parfois, ils attendent quelques jours, idée de voir si la poussière retombe, si le grand public semble oublier. Ils viennent alors d’économiser des millions à ne pas agir », explique-til. Dans des cas sérieux et graves comme les coussins gonflables Takata, l’argument économique ne devrait toutefois jamais supplanter celui de la sécurité, et c’est bien là le problème. Dès le premier cas mortel signalé, les constructeurs fautifs devraient agir, ce qui n’est vraiment pas toujours le cas… et cause ainsi la mort de dizaines d’autres innocents. Des autorités trop « molles » ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les autorités canadiennes (et américaines) ne vérifient pas de façon assidue tous les nouveaux modèles de voitures mis en marché, explique le président de l’Association pour la protection des automobilistes, Georges Iny. Seul un petit échantillon de véhicules est testé pour l’inspection et les essais de conformité. « La vérification de la conformité […] relève de la responsabilité du fabricant ou de l’importateur, qui doit certifier que son véhicule est conforme à toutes les normes qui s’appliquent avant de l’introduire sur le marché canadien », confirme par courriel Transports Canada. « C’est le système qu’on a choisi, on dépend de la bonne foi du constructeur, car on a décidé que c’était trop d’investissements de le faire nousmêmes. On présume donc que tout va

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bien jusqu’à preuve du contraire, jusqu’à ce qu’il y ait des plaintes. Les inspecteurs de Transports Canada sont très compétents, mais ils sont à peine une dizaine pour l’ensemble du pays. Pour 18 millions de voitures, leurs moyens sont très limités », déplore M. Iny. D’ailleurs, Georges Iny accuse Transports Canada d’en faire trop peu en matière de poursuites judiciaires. Il faut à son avis sévir contre des constructeurs délinquants qui omettent de déclarer une défectuosité. La dernière poursuite que le gouvernement a effectuée dans ce secteur date d’ailleurs de 1995, alors que Chrysler refusait de reconnaître la dangerosité d’une roue de secours externe qui tombait subitement de la voiture. « Ça fait 20 ans qu’il n’y a eu aucune poursuite… [Le gouvernement] aurait pourtant eu plusieurs occasions d’agir », soupire M. Iny. Lors de l’annonce du budget 2015, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il prendrait une série de mesures pour renforcer la Loi sur la sécurité automobile, en augmentant notamment le coût des amendes aux constructeurs délinquants. Avec la nouvelle loi, le ministre des Transports souhaite aussi être en mesure d’ordonner un rappel. Ces ajouts ne changent pas énormément la loi existante, « qui est déjà très complète », souligne M. Iny. À son avis, le problème réside dans la faible application des articles de loi, notamment à cause du pouvoir d’influence des lobbys automobiles. « Les lois sur les normes et la conformité doivent être appliquées, car c’est ça qui assure la sécurité des automobilistes, pas les amendes », conclut-il.


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Découverte

Un manuscrit du Coran vieux de 1370 retrouvé en Angleterre

L'université de Birmingham a déterminé que le manuscrit du Coran qu’elle vient de retrouver dans ses réserves étaient vieux de 1370 ans. Dénichés dans les années 1920, ces fragments du Coran sont conservés depuis un siècle à la bibliothèque de l'université de Birmingham, au Royaume-Uni. La datation au carbone 14 a permis de déterminer leur ancienneté: celle-ci serait d'au moins 1370 ans! Ils pourraient ainsi avoir été rédigés autour de 645 après J-C et feraient partie des plus anciens fragments du livre saint jamais découverts.Pour mener à bien leur enquête, les scientifiques ont eu recours au département de datation au radiocarbone de l'université d'Oxford.

La datation au radiocarbone est une méthode qui permet de déterminer l'intervalle de temps écoulé entre la conception d'un objet ou la mort d'un organisme vivant en mesurant l'activité radiologique du

carbone 14. Les tests ont déterminé que les fragments rédigés sur des peaux de mouton en hijazi, la forme le style calligraphique arabe le plus ancien, ont 95% de chances d'avoir été écrits entre 568 et 645 ap. J-C. L'auteur des fragments pourrait avoir connu le Prophète Le manuscrit fait partie d'une collection de 3000 documents du Moyen-Orient, rassemblés dans les années 1920 par Alphonse Mingana, un prêtre né près de Mossoul, une ville situé dans le nord de l'actuel l'Irak. "Lorsque j'ai vu ces pages, j'ai été très ému", soutient Muhammad Afzal, le recteur de la mosquée centrale de Birmingham.

"Découvrir que nous avions un des plus vieux fragments du Coran au monde a été incroyablement excitant", renchérit une chercheuse de l'université à la BBC.

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De fait, ces fragments permettent d'avancer de nombreuses hypothèses. "La personne qui l'a écrit pourrait bien avoir connu le prophète Mahomet. Il l'a probablement vu, il l'a peut être entendu

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prêcher. Il l'a même peut-être connu personnellement", indique le Professeur Thomas au média britannique. Le Prophète a rejoint Dieu en 632 après J-C. Source : L'Express


Cultures

29ème édition des Vues d’Afrique

650 artistes pour un Montréal aux rythmes du monde

Cosmopolite et éclectique... La Métropole était branchée sur les cultures du monde du 7 au 19 juillet avec la 29e édition du Festival International Nuits d'Afrique qui faisait rayonner plus de 650 artistes en provenance de 35 pays à travers une soixantaine de concerts !

Dès le 7 juillet, les portes des salles de spectacle se sont ouvertes sur le monde. Le charme qui s’en est dégagé n’est plus à démontrer… Le Festival International Nuits d'Afrique est un espace de partage sans égal pour des concerts mémorables, à l’affût des nouveaux sons, des nouveaux genres et de créations uniques tout en puisant à la source d’innombrables cultures. Pendant 13 jours, des milliers de festivaliers ont pris part à cette programmation qui n'a cessé de nous étonner et de détonner ! Sept séries de concerts Le festival a débuté en force avec le retour tant attendu de Zebda ! La formation toulousaine a offert un concert d’ouverture mémorable avec leur bonne humeur contagieuse et leurs tubes fédérateurs... L’autre grand rendez-vous du festival était à la hauteur de nos attentes ! Le Grand Méchant Zouk, concept grandiose célébrant le Zouk, a réuni sur scène au Métropolis la crème de la crème du style antillais. Orchestré par Kassav’, des invités de choix se sont joints à la mythique formation pour une soirée des plus explosives ! Un concept musical audacieux et original que nous sommes très fiers d’avoir pu concrétiser pour la première fois à Montréal ! Autre pari réussi avec le premier passage à Montréal de Patrice. L’artiste

remplit des salles en Europe depuis de nombreuses années aux rythmes de son Sweggae ; ici, au National, c'est une foule compacte de fans aguerris et de festivaliers curieux qui ont foulé la piste pour profiter de cette primeur ! Un artiste très généreux et charismatique, qui vient ainsi lancer sa carrière au Canada par le prisme du Festival International Nuits d’Afrique !

Révélations La 29e édition a aussi été marquée par des artistes ‘’Révélations’’ qui ont littéralement envoûté la scène du Club Balattou : la voix puissante et sensible du sud-africain Bongeziwe Mabandla, la complicité du duo original Sousou et Maher Cissoko, ou encore la musique Maloya enivrante de la perle réunionnaise Maya Kamaty ! On remarqué également un essor considérable de la scène locale des musiques du monde, qui est de plus en plus solide à Montréal. Le festival a mis de l’avant des groupes novateurs et professionnels, prêts à s’exposer et se lancer dans une carrière internationale. Nous retenons un magnifique Rendezvous Mandingue proposé par Adama Daou ; le nouvel élu de la World 2.0 et Révélations Monde de Radio-Canada Samito ; la voix teinté d’afro-soul de Veeby ; ou encore la classe et le groove de Vox Sambou. À la belle étoile Mercredi 15, la portion extérieure du festival a démarré sur les chapeaux de roues avec le populaire groupe français La Rue Kétanou puis la célèbre formation chilienne Chico Trujillo ! Deux ambiances, deux publics marquants venus soutenir ces groupes phares. Un achalandage record pour une première

journée au Parterre du Quartier des spectacles. Le lendemain, la star du moment en Guadeloupe, Admiral T est venue conquérir la foule du Village des Nuits d’Afrique. Il confirme ainsi sa capacité à ambiancer une foule débordante avec son Dancehall créole qu’il maîtrise à la perfection. Vendredi, malgré la pluie, les festivaliers étaient nombreux à danser sur l’Afrobeat contagieuse d’Antibalas ! Le groupe de Brooklyn renouvelle le genre par une orchestration sans faille. C’est samedi que nous avons eu le droit à notre record d’affluence avec la légende vivante de la musique cubaine Los Van Van ! Impossible de ne pas danser au rythme de la Salsa de ces ambianceurs d’expérience. Dimanche, en guise de clôture de notre portion extérieure, l’Afrique en cirque s’est déployée sur la scène Loto-Québec pour un show des plus spectaculaires ! Dirigé par les Productions Kalabanté, ce spectacle grandiose a été surprenant, captivant, laissant une foule, amassée malgré la pluie, sans voix. Une fierté pour la troupe montréalaise a qui nous avions confié la responsabilité de clôturer la portion extérieure du Festival !

La scène locale a également brillé tout au long de ces cinq journées. Berbanya, Gypy Kumbia Orchestra, Bouba kirikou, Akawui, Benkadi ou encore Rookie Rook, tous ont fait vibrer le Parterre du Quartier des spectacles par des styles riches et variés, exposant ainsi aux yeux de tous la diversité des genres musicaux représentés au Festival International Nuits d’Afrique. À l’aube de ses 30 ans Cette année a été marquée par l'entrée du festival dans la liste officielle des 10 événements culturels majeurs de la Ville de Montréal. Si le festival a depuis ses débuts fait de Montréal la porte d’entrée des musiques du monde en Amérique du Nord, il souhaite à la veille de ses 30 ans continuer à faire de la métropole, LE carrefour international des musiques du monde et une référence mondiale dans ce domaine. Rendez-vous maintenant pour la 30e édition qui aura lieu du 12 au 24 juillet 2016ultiples célébrations du trentenaire seront à l’affiche.

Nouvelle : Chroniques des centres d’appels

« Maudit Français ! »

Par Réda Benkoula

Installé à Montréal depuis peu, François vient de débarquer de France et n’arrive pas à se faire au parler québécois qui l’amuse de temps à autres. François a aussi du mal à s’habituer à l’anglicisme qu’il entend un peu partout et il n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi lorsqu’il dit « Au Revoir » à un chauffeur d’autobus ou à une caissière tout le monde lui répond « Bienvenue ». D’ailleurs, il tente toujours d’expliquer à qui veut bien l’entendre que souhaiter la bienvenue, c’est pour l’arrivée et pas le départ.

Le mot qu’il affectionne le plus est le terme « bec » car il se souvient l’avoir entendu lors d’une émission sur la chaîne France 2, quand Céline Dion était de passage en France. Elle était invitée à l’émission de Michel Drucker lorsqu’elle avait donné un bec aux Français expliquant que c’est un baiser d’affection qu’elle envoyait à tous les fans.

éprouve des difficultés avec ses outils ou pour répondre aux différentes requêtes des usagers.

Aujourd’hui, c’est la dernière journée de formation de François qui a été assigné pour travailler dans la campagne de soutien technique de la Télévision Par Satellite. L’ambiance détendue du début de sa formation a laissé place à un ton peu plus solennel de la part du formateur qui lui conseille de mettre le client en attente, que ce soit parce qu’il

— Bienvenue chez la Télévision Par Satellite, François à l’appareil, comment puis-je vous aider ? Le client est en colère est se déchaîne sur François :

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François est fier de sa formation; il connaît tous les outils sur le bout des doigts. Il est au courant du jargon technique relatif de son travail et se prépare à accueillir le premier client de la matinée :

— Hostie de calice! Avec oreilles de lapins, mon gars avait les p’tits Bonhommes! Avec ta soucoupe, j’ai de la neige! Ma blonde dit que ta pat-

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ente ne fonctionne pas! Tu m’as crossé avec ta boite noire qui coûte un bras! Traduction pour François : — P… de M…, quand j’avais mon antenne régulière, mon fils arrivait à voir ses dessins animés. Alors que maintenant que j’ai une antenne parabolique, je n’ai plus d’image. Ma femme dit que la télécommande ne fonctionne pas! Vous m’avez arnaqué avec votre modèle de récepteur qui coûte les yeux de la tête. François a mis le client en attente; il a déposé son casque sur la table et a pris le premier vol pour Paris.


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Éducation

Votre ado vous pose-t-il des problèmes?

Quelques clés pour mieux comprendre «l’âge ingrat»

On le sait! On nous le dit et répète assez souvent: l'adolescence est un passage pendant lequel l'enfant subit des transformations physiologiques et psychiques pour devenir un adulte. Et c'est pourquoi un jour tout va bien et l'autre pas! Mais comment ces changements se manifestent-ils?

Du temps dans la salle de bain Et s'il passe des heures enfermé dans ce lieu qu'il considère comme sa deuxième maison après sa chambre, ce n'est pas forcément pour se laver de fond en comble. Mais c'est pour s'observer, observer ce corps en changement. Il scrute les moindres détails. Et s'il craint l'eau comme un chat apeuré, c'est qu'il se sent rassuré dans son odeur corporelle, odeur qui lui rappelle son enfance. Vous saurez qu'il est prêt à assumer son corps, sa nouvelle vie d'ado quand il sentira le parfum voire beaucoup trop. Une apparence soignée En passant des heures dans la salle de bain, il découvre qui il est. Une ado voudra affirmer sa part de féminité ou au contraire la cacher et un ado voudra montrer sa virilité. Quoi qu'il en soit, l'ado voudra rompre avec les tenues

liées à l'enfance et trouver son propre style vestimentaire qui ne sera pas toujours au goût des parents. Un nouveau look et une nouvelle coupe de cheveux seront la preuve que votre ado assume ce qu'il devient. Certains iront plus loin avec l'envie de posséder un piercing ou un tatouage, histoire de montrer que leur corps leur appartient.

Les copains d’abord À peu près à l'aise dans ce nouveau corps et dans son nouveau look, votre ado a besoin d'être rassuré et comme ce n'est pas toujours auprès de ses parents qu'il trouve du réconfort dans ce domaine, il préfère retrouver ses copains et ses copines qui s'habillent comme lui et surtout qui pensent la même chose que lui: les adultes ne comprennent rien à rien! Il se sent donc à l'aise avec eux et peut partager ce qu'il pense sans qu'on lui rit au nez. Auprès de ses copains et de ses copines, il se rassure et forge sa personnalité. L'ado est tout en contraste: un jour ça va et l'autre pas. Mais il sait une chose! Il n'apprécie pas les remarques qu'il trouve déplacées concernant le fait qu'il passe des heures dans la salle de bain

(ce n'est déjà pas facile pour lui) et il est déçu quand on ironise sur son nouveau look qui est pour lui le reflet de son affirmation de soi (tant que celui-ci reste respectable, il n'y a pas de raison d'amorcer un conflit). C'est pourquoi il est plus à l'aise en compagnie de ses

pairs, ses pairs qui lui ressemblent tant. Si votre ado respecte les règles que vous avez imposées dans la sphère familiale, il n'y a pas de raison de ne pas le laisser se découvrir.

Le point de vue de l'OMS

Des risques à prévenir et des maladies à guérir La dépression est la principale cause de maladie et de handicap des jeunes âgés de 10 à 19 ans, selon un rapport publié récemment par l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) sur la santé des adolescents. C'est la première fois qu'un tel rapport, complet et dédié aux problèmes de santé affectant les adolescents est publié par l'organisation. "La dépression est la cause prédominante de maladie" chez ces jeunes garçons et filles, indique l'OMS. En outre, l'organisation estime que les trois causes principales des décès des adolescents dans le monde sont "les accidents de la route, le SIDA et le suicide". Tabac, drogue, alcool... En 2012, 1,3 million d'adolescents sont décédés dans le monde. Ces problèmes sont liés au tabac, à la consommation de drogue et d'alcool, au Sida, à la santé mentale, à la nutrition, à la sexualité, et à la violence. "Le monde ne consacre pas suffisamment d'attention à la santé des adolescents", a déclaré le docteur Flavia Bustreo, directrice-générale

adjointe pour la santé des femmes et des enfants à l'OMS. "Nous espérons que ce rapport va attirer plus d'attention sur la santé des 10-19 ans et qu'il servira à déclencher une action accélérée" sur leurs problèmes de santé, a-t-elle ajouté. Les garçons sont davantage touchés que les filles par les accidents de la route en avec un taux de mortalité trois fois supérieur. La dépression est globalement la cause numéro un des maladies dans cette classe d'âge, et le suicide est la 3ème cause de mortalité.

Certaines études montrent que toutes les personnes souffrant de problèmes mentaux ont enregistré les premiers symptômes dès l'âge de 14 ans.

âgées entre 15 et 19 ans, après le suicide, ajoute l'OMS, et ce en dépit de la forte baisse des décès suite à des complications durant l'accouchement constatée en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient et en Afrique. L'OMS souligne également que la diarrhée et les infections pulmonaires sont les 2ème et 4ème cause de décès des jeunes âgés de 10 à 14 ans.

Prévenir pour traiter à temps Selon l'OMS, si les adolescents étaient traités à temps, cela pourrait prévenir des décès et éviter des "souffrances durant toute une vie".

Le rapport montre par ailleurs que moins d'un adolescent sur 4 effectue suffisamment d'exercice physique, soit au moins une heure par jour, et qu'un dans certains pays, un adolescent sur 3 est obèse.

Le décès en couches est la 2ème cause de mortalité des jeunes filles

Pour les experts de l'OMS, l'adolescence est un moment impor-

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tant dans la vie pour fixer les bases d'une bonne santé dans la vie adulte. Beaucoup de maladies non-transmissibles commencent durant cette période. Les principales maladies touchant les adolescents sont la dépression, les blessures suite à des accidents de la route, l'anémie, le SIDA, l'automutilation, les problèmes de dos, la diarrhée, l'anxiété, l'asthme, et les maladies respiratoires. Les principales causes de décès des adolescents sont: Les accidents de la route, le Sida, le suicide, les affections pulmonaires, la violence, la diarrhée, la noyade, la méningite, l'épilepsie, les problèmes d'endocrinologie et les maladies du sang.


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Nature

Les Organismes génétiquement modifiés envahissent Montréal!

Plusieurs groupes ont passé les 18 et 19 juillet à bricoler pancartes et costumes, en vue d’une manifestation prévue deux jours plus tard devant le Palais des congrès de Montréal. Et pour cause! La tenue du World Congress on Industrial Biotechnology à Montréal, dans la semaine du 20 juillet 2015, était considérée comme déplaisante par différents groupes sociaux qui se méfient des organismes génétiquement modifiés (OGM), puisque des entreprises qui promeuvent cette technologie et des représentants gouvernementaux s’y côtoieront. Vingt ans après l’arrivée des OGM au Canada et quelques mois après l’entrée au pays de la première pomme GM (qui ne brunit pas) ces groupes demandent au gouvernement canadien d’être plus sévère.

Le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies, le groupe Vigilance OGM, ETC Group et le Réseau d’alimentation durable ont passé la fin de semaine à bricoler pancartes et costumes, en vue d’une manifestation qui se tiendra lundi soir devant le Palais des congrès, où a lieu la conférence. Un des sujets de discussion du congrès portera sur les aliments et les ingrédients nutritionnels. « En manifestant, nous souhaitons dénoncer l’ordre du jour de ce congrès mondial, indique Thibault Rehn, coordonnateur de Vigilance OGM. Arrêtons d’aller dans l’intégration des OGM dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation », dénonce-t-il. Vigilance OGM ne s’oppose toutefois pas aux biotechnologies dans tous les secteurs. « Les OGM étaient annoncés comme une technologie qui serait indispensable en agriculture pour pouvoir nourrir le

monde, une technologie verte qui permettrait d’utiliser moins de pesticides et d’augmenter les rendements. Après 20 ans, les statistiques affirment le contraire. Les OGM sont faits pour vendre des pesticides, point à la ligne », poursuit M. Rehn, qui souhaite que des moyens soient plutôt donnés aux petits agriculteurs. Certains groupes d’agriculteurs, comme l’Union des producteurs agricoles (UPA), estiment plutôt que les OGM « procurent à l’agriculture d’indéniables avantages qui ne peuvent être ignorés ». L’UPA ne s’y montre pas ouverte pour autant. M. Rehn trouve également « problématique » que des instances gouvernementales participent à ce congrès, car le gouvernement « a tendance à plus être ouvert au discours de ces grandes compagnies qu’à celui de la société civile ». Il donne l’exemple de la luzerne GM, qui a été acceptée par le gouvernement canadien, malgré l’opposition de groupes comme l’UPA. Un groupe important Trois des six plus grandes entreprises de biotechnologies, semences et pesticides au monde sont membres de la Biotechnology Industry Organization (BIO): Monsanto, Dow AgroSciences et BASF, tient à rappeler le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies sur son site Web. Au conseil de direction de la section « alimentation et agriculture » de BIO siègent en effet des employés des trois entreprises critiquées par les militants anti-OGM. Paul Winters, directeur des communications de la BIO, a confirmé la présence

au congrès de représentants de BASF et de « compagnies qui font affaire ou ont des partenariats avec Monsanto ». Dow Agrosciences et Monsanto ne seront toutefois pas représentés. Quatre représentants d’Agriculture et agroalimentaire Canada et un autre d’Agriculture Canada ont confirmé leur présence au congrès. Plus de 1200 personnes sont attendues cette semaine à l’événement, qui a lieu dans la métropole pour la troisième fois en sept ans. « Montréal est un endroit qui attire beaucoup de monde. […] De plus, il y a des industries locales et des manufacturiers qui ont un intérêt de partenariat avec les compagnies de biotechnologie industrielle », justifie M. Winters. Il précise que l’objectif des participants au congrès est de parler de « solutions de rechange aux produits pétrochimiques »,

de remplacer le pétrole par des énergies renouvelables. Étiquetage et études La BIO s’est officiellement opposée en 2013 à l’étiquetage des aliments GM, contrairement à l’UPA et à des groupes sociaux comme Vigilance OGM, qui demandent cette identification. Le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, a « annoncé sa volonté de déposer un projet de loi portant sur le droit du consommateur à une information juste et transparente, s’inspirant de la législation Right to know du Vermont », rappelle sa directrice de cabinet, Valérie Roy. Diana Bronson, directrice du Réseau pour une alimentation durable, demande également au Canada de mener des études indépendantes avant d’accepter l’entrée au pays d’aliments GM.

Climat : Canicule et orages au Québec

Prenez garde à vous!

Dame Nature fait depuis quelques jours t le bonheur des Québécois qui apprécient la chaleur intense.

Depuis le début de la semaine écoulée, la température a grimpé en flèche dans le sud de la Province sous l'effet d'une masse d'air chaud qui arrivait du centreouest des États-Unis grâce aux vents soufflant en altitude. Cette tendance devait perdurer toute la semaine. Durant ces quelques jours, le mercure aura grimpé régulièrement jusqu'à 20 degrés Celsius en avant-midi et il flirtait avec les 30 degrés en après-midi. 30 à 38 degrés En ce qui concerne la température ressentie, elle oscillait entre 30 et 38 degrés durant cette période. Comme l'humidité était au rendez-vous, il y avait aussi une certaine dose d'instabilité. Selon le météorologue d'Environnement Canada, Maxime Desharnais, la même tendance sera souvent observable.

«En général, on aura droit à des matinées relativement belles. En après-midi, ça va se couvrir un petit peu. Il pourrait donc pleuvoir en fin de journée. Dans le fond, ce sera de la météo estivale relativement typique», explique-t-il. Il ajoute que, dans de pareilles circonstances, les personnes les plus vulnérables gagneraient à respecter quelques mesures de sécurité de base. «Il [leur] faudra faire preuve de gros bon sens en s'hydratant et en restant dans les endroits où il y a de l'air climatisé», conseille-t-il. Orage et foudre Cela n’a pas râté! Dès le lundi, de violents orages se sont abattus sur les régions de la Montérégie et de Montréal en soirée. Un cycliste a d'ailleurs été frappé par la foudre à Montréal et est toujours dans un état critique à l'hôpital.

L'homme de 32 ans a été foudroyé vers 18 h à l'intersection de l'avenue Jeanned'Arc et du boulevard Saint-Joseph, rapportent des témoins. Il a souffert d'un

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arrêt cardiaque et a été réanimé à l'hôpital, selon un porte-parole d'Urgences-Santé. L'homme avait un trou en arrière de la tête. « C'est une preuve claire que le monsieur a été frappé directement par la foudre. En 25, 30 ans, c'est la deuxième fois que je vois cela », a affirmé Robert Lamle, porte-parole d'Urgences-Santé. De nombreuses pannes ont été rappor-

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tées au Québec pendant la nuit, mais la situation est rapidement revenue à la normale mardi. À 5 h, moins de 2000 clients d'Hydro-Québec demeuraient privés de courant, principalement dans les régions de l'Outaouais, de Montréal, de la Montérégie et des Laurentides. Des chutes de grêle ont aussi été rapportées en Montérégie.


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Sports

Soccer

Didier Drogba dans les rangs de l’Impact de Montréal

Peu de temps après que le Fire de Chicago, qui détenait les droits de Drogba dans la MLS, et qui a lui aussi tenté de séduire l’attaquant ivoirien, eut ébruité la nouvelle, l’Impact n’a eu d’autre choix que de la confirmer.

«C’est un honneur d’accueillir Didier Drogba avec l’Impact, a mentionné le président de l’Impact Joey Saputo par communiqué. Dès la première conversation que j’ai eue avec lui, j’ai senti qu’il voulait vraiment jouer à Montréal. C’est un grand jour dans l’histoire du club et son arrivée avec nous sera bénéfique à tous les niveaux.» «Il a marqué des millions de personnes depuis le début de sa carrière et il continuera maintenant à le faire avec le maillot de l’Impact, a pour sa part dit le vice-président relations internationales et développement technique Nick De Santis. Un joueur de cette trempe va nous permettre de grandir en apportant une certaine présence au club. Il a été un leader, un gagnant et un champion depuis le début de sa carrière.»

«Nous sommes très heureux et excités d’ajouter à notre effectif un joueur avec un parcours si exceptionnel, a ajouté le directeur technique Adam Braz. Il a montré ses aptitudes comme marqueur au plus haut niveau en Europe. Son flair devant le filet, son expérience et son leadership sont toutes des qualités qui aideront l’équipe sur le terrain.»

Quelques minutes avant l’annonce de l’Impact, le Fire avait publié un dans lequel l’équipe confirmait avoir fait signer un contrat à Drogba (37 ans) avant d’immédiatement l’échanger à Montréal (sign and trade). Les détails de l’entente ne sont pas encore connu, mais selon un , paru dimanche, le contrat de l’attaquant étoile serait d’une durée de 18 mois et lui rapporterait plus de 3 M$ par saison. Dans un , une source du journaliste indique que l’Impact aurait versé un montant d’allocation de plus de 250 000 $ au Fire pour faire l’acquisition des

droits de Drogba. Drogba aura l’étiquette de Joueur désigné avec l’Impact. Cela veut dire que seulement une partie de son salaire ( pour la deuxième moitié de la saison)

comptera sur la masse salariale du club. Il rejoindra officiellement l’Impact dès qu’il aura obtenu son permis de travail canadien et son certificat de transfert international.

Omnisports

Après les Panam, les Olympiques à Toronto?

Après les Panam, les Olympiques à Toronto? Alors que le maire de Toronto refuse toujours de se mouiller, le président du Comité olympique canadien, Marcel Aubut, fait déjà campagne pour que la Ville Reine accueille les Jeux olympiques d'été en 2024. Il voit les Jeux panaméricains, qui se sont terminés hier soir, comme un tremplin pour les JO. Pour sa part, le maire John Tory a indiqué, encore ce matin, qu'il était prématuré de parler de la question avant la fin des Jeux parapanaméricains, le 15 août. Selon lui, il faut d'abord mener des consultations sur le sujet, pour prendre une « décision rationnelle ». Toronto a jusqu'au 15 septembre pour présenter sa candidature pour les Olympiques de 2024. Boston et Paris, notamment, sont déjà en lice.

Les conseillers municipaux de Toronto sont divisés sur la question, l'un d'entre eux rappelant entre autres les dépassements de coûts à Montréal en 1976. Le bureau du maire indique que M. Tory pourrait présenter une lettre d'intentions au Comité olympique d'ici le 15 septembre, pour garantir une place à la Ville pour 2024, et organiser un vote au conseil municipal par la suite, quitte à ce que Toronto retire sa candidature si son issue est négative. Le co-organisateur des Olympiques de Vancouver John Furlong a affirmé que Toronto pourrait tirer profit de l'euphorie des Panam, pour rallier les appuis. De son côté, l'expert en sports et professeur à l'Université de Toronto Bruce

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Kidd préférerait viser les JO de 2028, mais tout en ajoutant qu'il y avait de « nombreux facteurs favorables en ce moment ».

Selon une étude de faisabilité réalisée l'an dernier, un dossier de candidature coûterait 50 à 60 millions de dollars et le budget des Jeux pourrait frôler 7 milliards. Toronto pourrait entre autres réutiliser pour les Olympiques son nouveau centre aquatique et le vélodrome construit pour les Panam à Milton. Toutefois, des investissements majeurs seraient nécessaires dans plusieurs domaines : Un nouveau stade : Le Centre Rogers peut accueillir 50 000 spectateurs, mais c'est insuffisant pour les JO, explique

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Vijay Setlur, professeur en marketing sportif à l'Université York de Toronto. Par ailleurs, sa forme ne convient pas à l'athlétisme.Transport en commun : Toronto devait transporter 7000 athlètes et 41 délégations pour les Panam. Londres a accueilli plus de 10 000 athlètes et 164 délégations pour les Olympiques de 2012. C'est sans parler des facteurs géopoliques pour lesquels Toronto n'a pas d'influence. « Le Comité olympique international cherche toujours à ouvrir de nouveaux marchés pour les Jeux », explique Janice Forsyth, ancienne directrice du centre d'études olympiques à l'Université Western à London, citant les exemples de Rio, au Brésil, l'an prochain et de Pékin, en Chine, qui courtise les Jeux d'hiver de 2022.


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Technologies

L’illusion de la sécurité en ligne Le piratage du site de rencontre AshleyMadison.com, cette semaine, soulève de nouveau la question de la conservation et de la sécurité des données personnelles.

Ce site dédié aux rencontres extraconjugales a vu sa base de données de 37 millions de membres se faire pirater. Pour mettre ce chiffre en perspective, c’est davantage que la population du Canada au complet. Le site se vante d’être très pointilleux sur la discrétion et l’anonymat, et maintenant, les pirates menacent de divulguer tous les noms en ligne. Si un site qui met la vie privée au coeur de ses préoccupations se fait ainsi voler ses précieuses données, le doute s’installe quant à la réelle sécurité des données en ligne. En tout cas, 37 millions de personnes vont peut-être le découvrir à leurs dépens. AshleyMadison.com n’est cependant que la dernière d’une longue liste de cas de piratage de données personnelles. Même le gouvernement américain a vu ses propres serveurs (ceux du Office of Personnel Management) se faire pirater,

exposant ainsi 21 millions de dossiers personnels, a-t-on appris récemment. Ces dossiers sont des enquêtes sur les antécédents des employés de l’État américain. Ils contiennent pratiquement tout sur leur vie en raison de la position critique qu’ils occupent dans l’organisation.

Le doute quant à la réelle sécurité des données en ligne se transforme maintenant en désespoir. Les données sont-elles en sécurité en réseau? Tout ce qui est connecté est-il voué à être piraté un jour? Il semble que oui, et ce n’est qu’une question de temps. Est-ce qu’on peut se rassurer avec les développements à venir? Un journaliste de Wired a expliqué cette semaine comment sa voiture a pu être contrôlée à distance par des (amis) informaticiens. Le journaliste a demandé à deux collègues de trouver un moyen de pirater sa voiture connectée. Ils ont réussi à arrêter sa voiture en plein milieu de l’autoroute. La leçon est claire : Cette société hyper

connectée dans laquelle nous entrons à toute allure est une passoire où les petits malins du clavier s’amuseront comme des petits fous.

entreprises web ayant comme principale mission de chercher des solutions pour augmenter la sécurité de l’Internet des objets.

En particulier cet Internet des objets qui se construit tout autour de nous. À moins d’un changement majeur dans sa façon de fonctionner, il ne sera pas plus sécuritaire que l’Internet des humains — et même potentiellement plus dangereux.

À ces menaces de dévoilement massif d’infidélités s’ajoutera, un jour, le sabotage massif d’objets connectés dans notre entourage immédiat. Le premier fait des coeurs brisés, le second brisera peut-être des vies. L’enjeu est aussi simple que ça. Notre dépendance au réseau nuira peutêtre à notre santé. Faudra-t-il coller un avertissement sur les routeurs vendus au pays?

C’est ce qui explique pourquoi Symantec et Frost Data Capital ont annoncé, cette semaine, qu’elles allaient inclure dans leur incubateur de jeunes

Grace à ses véhicules électriques

Volkswagen détrône Toyota Toyota détenait le titre de numéro un mondial depuis 2012. Au premier semestre 2015, il a vu sa suprématie vaciller, au profit de Volkswagen. Entre le 1er janvier et le 30 juin, le japonais a écoulé 5,022 millions de véhicules (Toyota, voitures de luxe Lexus, mini-véhicules Daihatsu, poids lourds Hino), selon des chiffres dévoilés mardi 28 juillet. Sur la même période, Volkswagen a de son côté écoulé 5,04 millions de véhicules. Ce changement de leader était prévisible : en 2014, Toyota et Volkswagen étaient au coude à coude,

le premier affichant 10,23 millions au compteur, le second 10,14 millions. Toyota fait les frais d'une conjoncture défavorable. Le constructeur a vu ses ventes se replier de 1,5% sous l'effet d'un plongeon de 11,5% au Japon, où les mini-véhicules ont particulièrement souffert de la conjoncture morose. Il s'agit "du premier recul en deux ans" dans sa patrie, précise le géant de la région de Nagoya (centre), qui vise un total de 10,15 millions de véhicules (-1%) sur l'ensemble de l'année.

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Les constructions d'usines gelées Le fabricant de la citadine Yaris et de la voiture hybride Prius avait conquis en 2008, au début de la crise financière internationale, la première place mondiale, monopolisée par General Motors durant plus de 70 ans. Il la lui avait rendue pour un an en 2011 à cause du séisme et du tsunami du 11 mars de la même année dans le nordest du Japon, avant de rebondir. Mais le gel des constructions d'usines décidé en 2013 par le PDG Akio Toyoda, dans le but de "renforcer la compétitivité" du groupe, a pesé sur les ventes.

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L'américain General Motors (GM), troisième constructeur, a pour sa part livré 4,86 millions de véhicules sur la période. Pour ne pas se laisser distancer, Toyota a récemment décidé de repartir de l'avant: il a fait part mi-avril d'un investissement de plus d'un milliard d'euros pour bâtir une usine au Mexique afin de mieux desservir ses clients nord-américains, et une nouvelle ligne de production en Chine, premier marché mondial de l'automobile


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