nº 270 du 28 janvier au 10 février 2016
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Le Pojet de Loi 70 sur la réforme de l’aide sociale Tenants et aboutissants
Minorités visibles et emploi
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Dérives
Donald Trump, la Norvège et le Danemark se distinguent encore… Page 16
Un déficit de 25 837 postes dans les secteurs public et semi public Page 5
Un coup de pouce de la RAM contre la vie chère
CasablancaMontréal : Un tarif Famille avantageux Page 29
Soccer - Football
DrogbaImpact : le retour…
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Pouvoir d’achat
Tout va encore augmenter en 2016
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Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Treize ans, c’est… • 268 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 7560 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 116 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 8.9 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 2500 visiteurs par jour.
Éditorial
Édito
Poids et mesures Début de la session parlementaire à Ottawa et veille de remaniement ministériel de «grande ampleur» à Québec; la rentrée politique 2016 est donc consommée. Et comme en pareille conjoncture, en tous lieux et tout temps, le microcosme politicien reprend les choses là où il les avait laissées quelques semaines plus tôt. Les revendications des uns et des autres repartent de plus belle, avec une énergie renouvelée à la faveur du repos du temps des fêtes et dans une cacophonie de sorties, de saillies, parfois de quolibets ou de dérision. Et, puisque les déclarations sanglantes ne suffisent pas, dans une orgie de décibels car – on le sait – en politique, c’est presque toujours celui (individu ou groupe) qui crie le plus fort qui se fait entendre des média et de l’opinion publique. Dans cette foire d’empoigne, généralement aussi, on mêle à l’envie l’essentiel, le marginal et le superflu; on place sur un pied d’égalité les questions de nature à déterminer le sort de milliers, dizaines ou centaines de milliers de citoyens et celles qui n’ont d’importance que pour un nombre infime de citoyens. Essayons donc d’y voir un peu plus clair, d’aller seulement vers l’essentiel; notre essentiel évidemment, celui qui concerne plus directement le groupe de population auquel nous nous adressons et qui bien sûr, pourrait être considéré comme marginal ailleurs. L’emploi On commencera bien sûr par l’emploi. On sait depuis plusieurs années déjà que les segments de population issus de l’immigration sont en butte à des taux de chômage effarants. Face à cette situation, depuis plusieurs années également, les autorités ont pris la décision de mener une politique de recrutement qui permettrait de mettre en conformité les effectifs de l’administration
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et du secteur public et les réalités démographiques.
Le principe était ainsi posé et la volonté politique affirmée. Mais comme en politique, il y a toujours loin de la coupe aux lèvres, restait à affronter la réalité. On dans le monde vrai, on ne peut pas y aller tout de go vers une «discrimination positive» car elle restera toujours discriminatoire, on ne pouvait pas non plus y aller par remplacement en pourvoi des postes libérés par des départ en retraite etc. et donc, au bout du compte, on se retrouve avec une administration représentative démographiquement «amputée» en quelque sorte, de plus de 25 000 emplois. Sachant que la situation est encore pire dans le privé, les communautés culturelles continueront de souffrir de difficultés à l’accès à l’emploi; question essentielle, mais qui passe «sous le radar«, là ou un débat et des initiatives innovantes auraient largement leur place. Mais comme personne ne hausse le ton…. Le coût de la vie Deuxième thème qui ne trouve pas vraiment sa place dans le grand concert de la rentrée : Le coût de la vie. Le prix des produits alimentaires à grimpé de quelques 14% en 2015 et les experts sont unanimes, il continuera de grimper en 2016. Combiné aux difficultés en emploi sus citées, cela promet quelques moments délicats dans bien des chaumières… Mais comme cela ne touche pas la «classe moyenne», celle qui a accès aux media et qui sait en faire usage, on vous parlera plutôt de l’endettement des ménages qui galope aussi à la faveur de taux hypothécaires plus que favorables. On entendra donc parler bien plus du triste sort de ceux qui ont les moyens d’investir dans l’immobilier et qui voudraient ce faire à moindre coût que de ceux qui ne mangeront peutêtre pas toujours à leur faim.
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Le moral de la nation Autre question qui devrait préoccuper mais dont on parle trop peu : la tendance lourde menant à un certain «virage à droite» dans la pensée sociale collective. Pour l’heure, on y est sans doute sensible et on observe avec appréhension ce qui se passe… ailleurs. On fustige Donald Trump, on s’alarme de ce que font la Norvège, le Danemark et la Suisse dans le traitement de la question de l’accueil des réfugiés syriens… Mais on ne voit pas qu’ici, des phénomènes similaires sont en train d’émerger. Un triste individu à aspergé des réfugiés de poivre de Cayenne le jour de leur cérémonie d’accueil, un autre a tenté de donner droit de cité au mouvement Pegida et pas moins de deux cent personnes ont manifesté pour tenter d’imposer le droit d’être armé sans contrôle au Québec et pas avec n’importe quoi, avec des armes d’assaut et de mort en gros! Deux cent manifestants pour une population de 7,5 millions de personnes; c’est upsilon direz-vous; que non, car ils sont hyper motivés ce qui en fait des militants redoutablement efficaces, capables de se mobiliser et de mobiliser autour d’eux, de profiter de cette sorte d’indifférence dont on les entoure pour croître et prospérer, de paver la voie devant les «pégidistes» et autres agitateurs de pensées rétrogrades, jusqu’à, sans que l’on y prenne trop garde, nous mettre à ressembler ce Far West, ce Danemark ou cette Norvège que nous réprouvons aujourd’hui. La somme La somme de tout ces petits faits – et de tout ceux que nous n’avons pas abordés ici mais qui n’en existent pas moins – fait que, peut-être, nous devrions recentrer nos préoccupations, faire preuve de plus de perspicacité dans nos lectures de l’actualité et de plus de vigilance. Pour essayer de faire que 2016 ne finisse pas ressembler à 2015 dans ce que cette année a eu de pire.
Abdelghani Dades
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Emploi
Un déficit de 25 837 employés issus des minorités visibles
dans les organismes publics et semi-publics du Québec Radio-Canada vient de compiler les données relatives aux effectifs de 500 organismes publics et semipublics, employant plus de 600 000 travailleurs. L’exercice a révélé que les minorités visibles sont encore trop rares parmi les employés du secteur public québécois et permis de mesurer le retard accumulé par plusieurs institutions dans l'embauche de personnes issues de groupe culturels minoritaires. Les exemples ne manquent pas pour démontrer la sous-représentation de
ces personnes dans le secteur public québécois. La province emploie en moyenne 5 % de minorités visibles alors qu'elles comptent pour 11 % de la population. Entre autres, la Société des alcools du Québec (SAQ) ne compte que 38 membres de minorités visibles parmi ses quelque 6000 employés; À Hydro Québec, ils ne sont que 312 sur un effectif de plus de 20 000. La place des minorités La place des minorités fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours.
La cérémonie des Oscars est menacée de boycott aux États-Unis, en raison de l'absence d'acteurs noirs parmi les finalistes. À Montréal, des personnalités politiques ont dénoncé cette semaine la présence de seulement quatre élus sur un total de 103. Radio Canada a analysé des milliers de données publiées par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) en décembre 2014. Hydro-Québec devrait recruter
Définitions et principes
Si on parle de «personnes de couleur», c’est que l’on retient la définition que «les minorités visibles sont toutes les personnes qui n'ont pas la peau blanche». Au Québec, les principaux groupes représentés sont les Noirs, suivis des Arabes, des Latinos-Américains, puis les Sud-Asiatiques. Les Autochtones ne sont pas comptabilisés comme des minorités visibles. La Commission a la responsabilité de fixer des cibles d'emploi des minorités pour chaque organisme public en fonction de différents critères comme la région ou la disponibilité de la maind’œuvre dans le domaine. La Commission des droits de la personne n'a pas le pouvoir de forcer les organismes à respecter les cibles. Elle les accompagne dans la mise en place de programmes d'accès à l'égalité en matière d'emploi. Ultimement, elle pourrait toutefois déposer une plainte devant le Tribunal des droits de la personne contre un organisme qui ne fait aucun effort.
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plus de 1000 personnes issues de minorités visibles pour atteindre sa cible. La SAQ devrait en embaucher 9 fois plus qu'actuellement. La Commission scolaire des Patriotes, en Montérégie, fait aussi figure de mauvais élève. Elle n'emploie que 12 personnes de minorités visibles alors qu'elle devrait en compter 584, selon la cible fixée par la CDPDJ.
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Notre compilation démontre qu'il manque près de 25 837 membres de minorités visibles dans les organismes publics québécois et des centaines d'autres dans les ministères. Les données analysées sont un portrait de la situation entre 2010 et 2013. Il s'agit des chiffres les plus récents disponibles. La situation actuelle peut avoir évolué depuis.
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Emploi
Un déficit de 25 837 employés issus des minorités visibles
dans les organismes publics et semi-publics du Québec Suite de la page 5
La Société de transport de Montréal (STM) est un modèle d'ouverture aux minorités visibles avec 17 % de ses effectifs qui sont des personnes de couleur, soit 1673 employés sur 9786. De plus petits organismes, comme le CHSLD Château Westmount, sont aussi parvenus à respecter en totalité leurs cibles. Sur un effectif de 157 personnes, le Centre emploie 100 personnes issues de minorités visibles. Sur les 50 organismes qui comptent la plus grande part de minorités visibles, 48 sont sur l'île de Montréal. La région métropolitaine de recensement compte 20,3 % de personnes de couleur dans la population. Dans les collectivités territoriales À la Ville de Montréal, 6 % des employés sont des minorités visibles. La municipalité fait partie des celles qui ont fait le plus d'effort. Il lui reste toutefois à ajouter 674 personnes de couleur aux 1584 qu'elle a déjà embauchées. Québec, la capitale, a encore du travail à faire pour embaucher des minorités visibles. Sa cible n'est atteinte qu'à 30 %. Elle compte 30 personnes issues de minorités visibles parmi ses quelque 6000 fonctionnaires. Il lui en faudrait 98 selon la Commission des droits de la personne. Laval et Longueuil ont aussi du chemin à faire. La première n'emploie que 24 personnes de couleur sur une recommandation de 187. Longueuil en a 44 sur 193. À une plus petite échelle, Saguenay emploie une seule minorité visible alors qu'elle devrait en compter 8 parmi ses 1248 fonctionnaires. Boucherville, Saint-Jérôme ou encore Repentigny n'emploient aucune personne de couleur, alors qu'elles devraient en compter respectivement 15, 30 et 33. À noter que certaines municipalités n'ont pas à employer de minorités visibles, selon la Commission. C'est le cas par exemple de Shawinigan,
Rimouski ou encore RouynNoranda. Dans le milieu de la santé Parmi les établissements de santé de la province, c'est sans surprise l'Hôpital chinois de Montréal qui comptent la plus forte proportion de personnes issues de minorités visibles : 196 de ses 243 employés. Les hôpitaux St Mary's, MaisonneuveRosemont, Sacré-Coeur ou encore le CHUM ont atteint entre trois quarts et la totalité de leurs cibles. De l'autre côté du spectre, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) devrait faire travailler deux fois plus de membres de minorités visibles qu'actuellement. Le CHU de Québec est encore plus en retard avec un effectif de 66 personnes à l'emploi au lieu d'un nombre recommandé de 239. Même chose pour le CSSS de Laval (260 au lieu de 903). Des employées du Centre hospitalier gériatrique Maimonides. L'établissement emploie 420 membres de minorités visibles sur un effectif de 661 personnes. Dans les commissions scolaires La palme de l'effort revient à la Commission scolaire de Montréal. Avec 2381 minorités visibles sur près de 17 000 employés, elle a presque atteint sa cible. À noter que les efforts ne sont pas visibles que dans la région de Montréal. La Commission scolaire RenéLévesque, en Gaspésie, est la deuxième de la province la plus près de son objectif. Sur un effectif de 1246 personnes, elle emploie 59 minorités visibles sur une recommandation de 75. La commission scolaire des Patriotes, en Montérégie, est un très mauvais élève. Elle n'emploie que 12 minorités visibles alors qu'elle devrait en compter 584. Toujours en Montérégie, la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands n'emploie que deux personnes de couleur au lieu de 165.
Six commissions scolaires n'emploient aucun membre de minorité visible alors qu'elles devraient en avoir. Il s'agit des commissions scolaires de la Moyenne-Côte-Nord (devrait compter cinq employés de couleurs), des Îles (10), du Fleuve-etdes-Lacs (22), Harricana (23), des Chic-Chocs (25) et des Appalaches (26). Dans les cégeps et collèges Les cégeps et les collèges font pâle figure. Outre les collèges Vanier, Dawson et LaSalle qui ont atteint les trois quarts de leurs cibles, la vaste majorité des établissements ne dépasse pas la moitié de l'objectif, voire s'en trouve très loin. Le Cégep du Vieux-Montréal, par exemple, emploie 17 personnes de couleur alors qu'il devrait en compter 85 dans ses rangs. Le Cégep de Sherbrooke doit encore recruter 100 minorités visibles. Il n'a pas encore atteint 10 % de sa cible. Parmi les autres mauvais élèves : le Cégep de Jonquière n'emploie aucune personne de couleur alors qu'il devrait en compter 39. Dans la police Selon les données de la Commission des droits de la personne, la Sûreté du Québec n'emploie que 26 minorités visibles sur un effectif total de 5732 personnes, soit environ 2 %. Leur proportion est même en baisse. La SQ devrait au moins multiplier par cinq le nombre d'employés de couleur pour respecter sa cible. Les données pour les corps de police municipaux ne sont pas disponibles, car elles sont englobées dans le total des villes. La Commission devrait publier dans les prochains mois des chiffres plus détaillés. Le Service de police de la Ville de Montréal a publié des annonces ces derniers mois pour recruter des minorités visibles. Le Service de police de la Ville de Montréal a mis en place un programme baptisé « policiers conven-
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De gros efforts sont encore à fournir pour faire prévaloir une administration humainement conforme aux réalités démographiques de la Province tionnels » qui vise à recruter des policiers autochtones ou issus de minorités visibles ou ethniques qui n'ont pas suivi une formation en techniques policières. Il a pour objectif de « promouvoir l'accès à l'égalité afin de favoriser une meilleure représentativité de la population montréalaise au sein du personnel du SPVM ». Dans la fonction publique provinciale Le Programme d'accès à l'égalité de la fonction publique pour les membres des communautés culturelles vise un taux de représentativité de 9 % au sein de l'effectif régulier. C'est le Secrétariat du Conseil du Trésor qui a la responsabilité de s'assurer que l'objectif est respecté. Le terme « minorités culturelles » regroupe les minorités visibles et les minorités ethniques (dont la langue maternelle n'est ni le français ni l'anglais). « Le gouvernement du Québec croit primordial de profiter de toute la richesse que peuvent apporter des gens de cultures différentes par leur travail au sein de la fonction publique québécoise. » affirme pourtant le site web du Conseil du Trésor. En mars 2015, il y avait 8,4 % de minorités culturelles au sein de la fonction publique provinciale. Le
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Conseil du Trésor n'a pas été en mesure de nous fournir des détails pour chaque ministère. Par des recoupements, nous avons été en mesure d'établir la part des minorités visibles dans la fonction publique à environ 5 %. Dans un rapport publié en 2013, le Conseil du Trésor constatait que seulement 20 % des ministères et organismes avaient conçu du matériel spécial pour l'accueil, l'intégration et le maintien en emploi des membres des groupes cibles au sein de leur organisation. Par ailleurs, la part d'anglophones dans la fonction publique est de 1 %, pour les Autochtones, elle est de 0,6 %, et pour les personnes handicapées, de 1,4 %. Selon l'article 3 de la Loi sur la fonction publique, l'effectif des ministères et des organismes doit refléter la composition de la société québécoise. Et dans le secteur privé ? Difficile d'avoir des chiffres, car les entreprises ne sont pas tenues de les dévoiler. La Commission des droits de la personne demande d'ailleurs que les compagnies privées soient obligées de se doter d'un programme d'accès à l'égalité en emploi, comme dans le secteur public.
Pouvoir d’achat
De moins en moins d’argent dans nos poches…
Pour une deuxième année consécutive, ce sont les Québécois qui ont le revenu disponible par habitant le plus bas au pays. Quant à leur pouvoir d’achat, sa croissance est presque nulle.
Hausse du prix du panier d’épicerie, des taxes municipales, de l’électricité, des frais scolaires… Avec le coût de la viequi ne cesse d’augmenter, vous avez l’impression d’avoir de moins en moins de marge de manœuvre pour honorer vos factures? Vous ne rêvez pas! Le revenu disponible par habitant des Québécois est de 26 046 $ nets par an, le plus bas au Canada. Même s’il a progressé de 1,5 % au Québec entre 2013 et 2014, un taux d’inflation de 1,4 % est venu saper cette hausse, réduisant la croissance du pouvoir d’achat des Québécois presque à néant, soit à + 0,1. Ainsi, les Québécois n’ont pratiquement pas eu d’argent supplémentaire à dépenser en 2014, affirme l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). L’organisme vient de mettre à jour son étude annuelle portant sur le revenu disponible, soit le montant qui reste à la disposition des ménages pour consommer et épargner, une fois les impôts, transferts et cotisations sociales payés. Cette étude analyse les données les plus récentes disponibles sur la rémunération au pays (2014). Le pire depuis 2009…
«C’est la plus faible croissance du pouvoir d’achat enregistrée au Québec depuis neuf ans, explique Stéphane Ladouceur, analyste régional à l’ISQ. Ce ralentissement est surtout dû à la faible progression des salaires et des transferts gouvernementaux, ainsi qu’à la hausse marquée des cotisations payées par les employés à leur régime de retraite à prestations déterminées.»
Toutefois, la bonne nouvelle, c’est que le Québec figure tout de même parmi les provinces et territoires où l’évolution du pouvoir d’achat est demeurée au-dessus de zéro, de pair avec la Nouvelle-Écosse (+ 0,3 %), l’Île-du-Prince-Édouard (+ 0,5 %), le Nunavut (+ 1,1 %), l’Alberta (+ 1,1 %) et Terre-Neuve-et-Labrador (+ 2,3 %). À l’opposé, il a reculé au Yukon (- 0,1 %), en Ontario (- 0,4 %), au Manitoba (- 0,4 %), au Nouveau-Brunswick (- 0,8 %), dans les Territoires du Nord-Ouest (- 2,5 %) et en Saskatchewan (- 3 %). Petite éclaircie à Montréal Même s’il est en queue de peloton au Canada, le revenu disponible par habitant augmente à l’échelle de la province. Il a crû dans l’ensemble des régions administratives, sauf en Outaouais (- 0,6 %) et sur la Côte-Nord (- 0,1 %). «La plupart des MRC dont l’économie repose sur l’exploitation des ressources minières connaissent une croissance du revenu dis-
ponible faible, voire négative», souligne Stéphane Ladouceur.
quantifier à quel point cette province pourrait s’être appauvrie depuis.
Les régions les mieux nanties sont la Montérégie (27 246 $), la Capitale-Nationale (27 219 $) et la Côte-Nord (26 917 $). À l’opposé, la Mauricie (23 555 $), la Gaspésie–Îles-de-laMadeleine (23 324 $) et le Bas-Saint-Laurent (23 317 $) sont les plus pauvres.
Les Québécois ont aussi environ 5 500 $ de moins que le reste de Canadiens (31 539 $) pour faire rouler l’économie. Et cet écart s’accentue: en 2014, le revenu disponible des Québécois était de 18 % inférieur à celui en vigueur au Canada, comparé à 12 % en 2004.
La région administrative de Montréal occupe le 5e rang (26 481 $), mais a tout de même bénéficié de la plus forte hausse du revenu disponible en 2014 (+ 2,4 %).
Ce retard «historique» s’explique par le fait que «les Québécois travaillent moins d’heures et sont aussi moins nombreux à travailler. De plus, le taux d’emploi et les taux horaires sont moins élevés ici», explique Stéphane Ladouceur. Les charges fiscales expliquent également l’écart entre le reste du Canada, mais dans une moindre mesure. En effet, le Québec accuse un retard de 4 200 $ avec le reste du pays juste au chapitre de la rémunération des salariés.
14 500 $ de moins qu’en Alberta Jusqu’en 2014, c’étaient les Albertains qui avaient le portefeuille le mieux garni du pays, avec un revenu disponible de 40 495 $, soit quelque 14 500 $ de plus que les Québécois. Mais c’était avant la débandade du secteur pétrolier en 2015; la prochaine étude sur le revenu disponible permettra de
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Les salaires Vs coût de la vie
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On entend souvent dire que le coût de la vie augmente, mais que les salaires ne suivent pas... Or, c’est faux! Depuis 2000, le revenu disponible par habitant, dont la principale constituante est le salaire empoché, augmente toujours plus que l’inflation, affirme Stéphane Ladouceur, de l’ISQ. «Mais l’enrichissement s’affaiblit depuis six ans, confirme-t-il, les taux étant de plus ou moins 1 %.» En effet, le maigre 0,1 % de croissance du revenu disponible par habitant enregistré en 2014 fait pâle figure si on le compare, par exemple, au sommet de 3,9 % atteint en 2008 et 2001. Ces maigres hausses permettent difficilement de faire face à des factures salées qui dépassent le seuil de l’inflation, comme celles de certaines denrées alimentaires, notamment la viande et les légumes, dont le prix a explosé de 15 à 20 % en quatre ans! De quoi alimenter la rumeur…
Pouvoir d’achat
Les prix des aliments augmentera encore en 2016
Si le panier d'épicerie des Canadiens semblait dispendieux en 2015, il le sera encore bien plus en 2016. Les gestionnaires des chaînes d'épiceries ont prévenu qu'il n'y avait pas de baisse en vue pour les prix déjà élevés des aliments, en raison notamment de la chute de la valeur du dollar canadien. Des chercheurs suggèrent donc que les consommateurs devront subir un nouveau choc des prix au cours de l'année prochaine. 345 $ de plus… L'Institut alimentaire de l'Université de Guelph estime que les ménages canadiens ont dépensé en moyenne 325 $ de plus pour leurs aliments cette année. Or, ils devraient s'attendre à débourser environ 345 $ de plus en 2016. Étant donné que 81 pour cent de tous les fruits et légumes consommés au Canada sont importés, ils sont vulnérables aux variations des devises. Leur coût devrait bondir de 4 à 4,5 pour cent dans la prochaine année. Les familles devront dépenser davantage pour ces deux produits sans autre option de rechange, constate Sylvain Charlebois, auteur principal du rapport annuel sur les prix des aliments de l'université. L'étude rappelle également que le phénomène El Nino devrait avoir plusieurs impacts «significatifs» en 2016, alors que les précipitations de pluie devraient être plus fréquentes dans plusieurs régions productrices des États-Unis. «Nous prévoyons que l'El Nino aura des effets positifs sur les pénuries d'eau dans plusieurs
zones en Amérique du Nord, particulièrement en Californie, alors les produits de l'agriculture pourraient augmenter», a noté M. Charlebois. «Mais cela ne suffira pas à contrebalancer les effets inflationnistes du dollar», a-t-il nuancé.
La viande continuera de monter Selon les prévisions de l'institut, les prix des viandes, qui ont crû de 5 pour cent dans la dernière année, augmenteront encore de 4,5 pour cent en 2016, tandis que ceux du poisson et des fruits de mer seront en hausse de 3 pour cent. Les prix des produits laitiers, des oeufs et du grain pourraient également bondir de 2 pour cent. Le mois dernier, le président de Loblaw, Galen Weston, a toutefois signalé lors d'une conférence téléphonique avec des investisseurs que l'inflation des prix de l'alimentation était difficile à prédire. «Nous continuons d'avoir une forte inflation dans les (aliments) frais, bien qu'elle ait ralenti au cours de l'année. C'est vraiment la deuxième année (que l'on connaît) une forte inflation des produits frais», a-t-il soutenu, alors qu'il révélait les résultats du troisième trimestre de l'entreprise. «C'est très, très difficile de prédire l'inflation, alors nous essayons, et nous restons conservateurs dans notre propre planification. Nous ne nous attendions pas à ce qu'un tel niveau d'inflation se maintienne tout le long de l'année,
alors c'est difficile de dire avec certitude ce qu'il arrivera en 2016», a-t-il ajouté. En commentant les bénéfices du quatrième trimestre de la chaîne Metro, le président Éric La Flèche a indiqué aux investisseurs que les prix élevés des aliments seraient inévitablement transmis aux consommateurs, autant que la concurrence le permettra. «Tout en restant très compétitifs dans un environnement compétitif, nous réussissons à refiler un peu de l'inflation (aux clients). Je crois que nous avons fait du bon travail pour faire cela, et en considérant les marges (de profit) que nous avons livrées, je crois que c'est un fait. Alors espérons que nous continuerons de faire cela», a-t-il analysé. Une place à table pour les légumineuses Puisque l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a déclaré que 2016 serait l'année
internationale des légumineuses — une industrie importante au Canada, l'un des plus grands producteurs de lentilles, de pois chiches, de fèves et de pois secs — M. Charlebois s'attend à ce que les autres aliments protéinés soient plus populaires cette année. Getty Stewart, un spécialiste en économie familiale, croit que les consommateurs affectés par les hausses de prix sont de plus en plus enclins à essayer des recettes avec des légumineuses, qui sont beaucoup moins dispendieuses. «Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous devrions utiliser et apprécier davantage nos légumineuses. Elles sont une source importante de protéines et leur empreinte environnementale est faible», a-t-il expliqué. Chassez le Gaspi ! Les consommateurs pourraient aussi faire des efforts pour réduire leur gaspillage de nour-
riture, qui s'avère beaucoup plus coûteux que l'inflation. Un rapport d'un groupe de défense de l'industrie des aliments et des breuvages, la Provision Coalition, citant des données de Statistique Canada, estime que le ménage moyen au Canada gaspille la valeur de 1500 $ de nourriture chaque année. «Nous gaspillons (...) de la nourriture parce que nous ne l'utilisons pas, et cela pourrit dans le réfrigérateur, ou nous oublions que nous avons quelque chose dans le réfrigérateur, ou nous n'utilisons pas nos restes, ou nous jetons quelque chose aux poubelles parce que le produit a atteint la date d'expiration», a souligné M. Stewart. «Je crois que de devenir conscientisés sur notre nourriture, et de ne pas gaspiller est aussi important, afin de bien utiliser ce budget d'épicerie», a-t-il poursuivi.
Mais qui donc fait monter les prix? Selon le Food Institute de l'Université de Guelph en Ontario, le prix des aliments a augmenté de 4,1 % en 2015 au Canada. À lui seul, le prix des légumes a grimpé de 10,1 %. Est-ce la faute des grands groupes d'alimentation? Ce n’est pas le cas en fait. Par
exemple, Métro, qui vient de publier ses résultats pour 2015, affiche une marge de profit de 4,1 %. C'est une hausse de 13 % par rapport à 2014, mais c'est aussi après une chute de 26 % en deux ans. Quant aux épiceries du coin, selon l'Association des détail-
lants en alimentation du Québec, les marges sont encore moindres. Elles sont parfois même déficitaires. Alors qui est responsable de la hausse des prix? Les experts montrent d'abord du doigt le dollar. En 2015, la devise canadienne a en effet
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perdu 14 % de sa valeur par rapport au dollar américain, ce qui fait monter le prix des denrées importées. Autre responsable : la météo. Une grave sécheresse sévit en Californie, où le Canada s'approvisionne, surtout en hiver.
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Bonne nouvelle en terminant : si le phénomène El Nino, pourtant catastrophique à bien des égards, se concrétise en 2016, il pourrait y avoir beaucoup de pluie en Californie, ce qui devrait améliorer les récoltes.
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Votre argent
L'endettement des ménages canadiens atteint un nouveau sommet 1,63 $ de crédit pour chaque dollar de revenu disponible… Le niveau d'endettement des ménages canadiens a atteint un nouveau sommet au quatrième trimestre, vient de révéler indiqué Statistique Canada, la faiblesse des taux d'intérêt ayant continué à attirer les Canadiens sur le marché immobilier. Le ratio de la dette des ménages contractée sur le marché du crédit au revenu disponible a ainsi atteint 163,3 % au cours du trimestre, a précisé l'agence. Cela signifie que les ménages ont emprunté en moyenne 1,63 $ en crédit à la consommation, en hypothèque ou en prêt non hypothécaire pour chaque dollar de revenu disponible. «Une partie de cela n'est que le fruit naturel d'une longue période de taux d'intérêt exceptionnellement faibles», a observé l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, faisant remarquer que les taux de situent près de creux historiques depuis un certain temps. Des prêts hypothécaires attrayants Cela rend les emprunts - tant les hypothèques que d'autres formes de prêts - plus attrayants aux yeux des Canadiens.
«Nous avons vu un certain nombre de jeunes personnes remplacer leurs paiements de location par des paiements hypothécaires», a indiqué M. Porter. «C'est l'un des facteurs qui ont fait grimper l'endettement avec le temps.» La décision de la Banque du Canada de hausser son taux d'intérêt directeur d'un quart de point de pourcentage en janvier va vraisemblablement jeter de l'huile sur le feu dans les trimestres à venir, a poursuivi M. Porter, puisque les acheteurs d'habitations voudront tirer profit des taux hypothécaires plus faibles. Craintes de surchauffe… L'endettement des Canadiens est devenu une source d'inquiétude pour les décideurs et les analystes. Lorsqu'elle a annoncé sa réduction de taux en janvier, la banque centrale canadienne a indiqué que le niveau élevé de l'endettement des ménages et la surchauffe observée sur le marché immobilier rendaient les Canadiens vulnérables aux chocs économiques comme les hausses de taux d'intérêt. Dans un commentaire publié en ligne, le Fonds monétaire international a noté que le ratio de la dette au revenu
disponible des ménages canadiens était un des plus élevés parmi les membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cependant, le portrait n'est peut-être pas si sombre qu'il ne le semble. Même si le niveau d'endettement a grimpé, les actifs financiers ont aussi pris de la valeur, les marchés d'actions ayant rebondi et les Canadiens ayant mis de côté plus d'argent dans leurs comptes d'épargne. «Le ratio de la dette au revenu n'est pas notre mesure préférée pour examiner la situation financière des ménages canadiens, notamment parce qu'il ne tient compte que d'un des aspects du bilan des ménages», a expliqué l'économiste Laura Cooper, de la Banque Royale, dans une note à ses clients. Le ratio de la dette au revenu écarte effectivement la valeur nette des ménages. Or, celle-ci a progressé de 0,9 % au quatrième trimestre, pour s'établir à 233 000 $ par habitant au quatrième trimestre. Même s'il s'agissait du plus faible taux de croissance de
la valeur nette en six trimestres, il était plus élevé que celui du niveau d'endettement. M. Porter ajoute que la faiblesse des taux d'intérêt a rendu les emprunts plus abordables pour les Canadiens, et que cela a aussi fait grimper la valeur des habitations et les cours des actions, ce qui a contribué à la croissance des actifs. «À travers la cacophonie d'avertissements, la réparation des bilans se poursuit discrètement dans les
ménages canadiens grâce à une légère hausse de l'épargne et aux gains à long terme sur les marchés d'actions», a précisé M. Porter dans une note. «Même si la croissance de la dette s'est manifestée une fois de plus, la réduction surprise du taux de la Banque du Canada de janvier ayant jeté de l'huile sur le feu, le ralentissement attendu du marché de l'habitation - au moins en Alberta - devrait mettre un terme à la croissance hypothécaire.»
Des dettes en hausse depuis 25 ans… … et ça ne va pas s’arrêter en 2016 L'endettement des ménages canadiens s'aggravera, selon le directeur parlementaire du budget La tendance continuera à être à la hausse pour l'endettement des ménages canadiens qui deviendront, selon le directeur parlementaire du budget (DPB), les Canadiens les plus vulnérables financièrement depuis plusieurs dizaines d'années. C'est ce que constate le DPB dans un rapport publié cette semaine, qui prédit que le ratio des paiements de la dette des ménages, qui comprend les paiements principaux et d'intérêt, par rapport au revenu disponible grimpera sur les cinq prochaines années. Il
prévient que la capacité de s'acquitter de ces dettes s'affaiblira lorsque les taux d'intérêt reviendront à un niveau plus « normal » d'ici 2020. Il estime que le ratio du service de la dette totale passera alors de 14,1 % du revenu disponible à 15,9 %. Le plus haut niveau de ce ratio depuis les 25 dernières années était de 14,9 %, taux atteint à la fin 2007. « Selon les prévisions du DPB, la vulnérabilité financière des ménages atteindra des niveaux supérieurs aux données des années antérieures », soutient le rapport. Au troisième trimestre de 2015, pour chaque 100 $ de
revenu disponible, la dette des ménages s'élevait à 171 $. Le rapport prévoit que d'ici la fin de cette année, la dette continuera de croître pour atteindre 174 $. L'augmentation signifie que les ménages deviendront plus vulnérables aux secousses négatives de leurs salaires ou des taux d'intérêt, ce qui pourrait également avoir un effet négatif sur les institutions financières. Depuis 1991, les obligations financières totales des ménages se partageaient en moyenne ainsi : les prêts hypothécaires constituaient environ 63 %, le crédit à la consommation, 29 %, et les prêts non hypothécaires et comptes fournisseurs,
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8 %. Au cours de cette même période, la dette des ménages a augmenté à chaque trimestre, et en moyenne de près de 7% année après année. En plus d'atteindre un niveau qui n'a pas été vu depuis 1990, l'endettement des ménages canadiens par rapport à leur revenu a connu la plus forte hausse depuis 2000 parmi les pays du G7. La dette des ménages a grimpé dans une période où les taux d'intérêt très bas ont attiré les Canadiens vers l'achat d'une maison, dont les prix augmentaient. Le taux d'emprunt effectif des ménages, que la Banque du Canada présente comme
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une moyenne pondérée des taux d'intérêt sur divers prêts à la consommation et hypothèques, est passé de 6,7 % en janvier 1999 à 3,1 % en décembre 2015. Depuis la crise financière de 2008, a indiqué la Banque du Canada, la proportion de ménages ayant une dette plus élevée que 350 % de leur revenu brut - une catégorie hautement vulnérable - a doublé pour passer à environ 8%. Ces gens tendent à être des Canadiens âgés de moins de 45 ans, qui gagnent habituellement moins d'argent. Le gouverneur de la banque, Stephen Poloz, a affirmé qu'ils faisaient partie d'« inquiétantes poches émergentes ».
Solidarité
Premier grand débat de l’année
Le Projet de Loi 70 sur la réforme de l’aide sociale Tenants et aboutissants
La réforme de l’aide sociale, qui forcera les nouveaux prestataires à suivre des programmes de retour à l’emploi, rate la cible selon un groupe d’universitaires qui estiment que le gouvernement Couillard se base sur des « préjugés » démentis par la science.
Dans une lettre dernièrement rendue publique, des chercheurs en travail social soutiennent que la stratégie de Québec pour réduire le nombre d’assistés sociaux repose sur de « fausses prémisses ». L’objectif du projet de loi 70, présenté en novembre, est noble - inciter les gens à trouver du travail - mais ce n’est pas en coupant dans les prestations d’aide sociale qu’on y arrivera, estiment les signataires, professeurs en travail social à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). «Un projet de loi fondé sur des préjugés» ? « Nous sommes ici dans l’univers des préjugés fortement répandus dans la population à l’égard des bénéficiaires d’aide sociale (par exemple, dépendant, paresseux, fraudeur) », écrit Jean-Yves Desgagnés, directeur du module de travail social de l’UQAR, au nom de cinq de ses collègues. « Jamais, depuis l’existence de l’aide sociale en 1969, un gouvernement n’était allé aussi loin dans le workfare [travailler pour recevoir de l’aide] et la néga-
tion des droits fondamentaux des plus pauvres de notre société », ajoutent les signataires.
moitié de sa valeur — chaque fois qu’ils omettent de suivre les directives pour trouver un emploi.
Pour Jean-Yves Desgagnés, il faut mettre en parallèle les coupes de 50 millions à l’aide sociale - donc chez les plus pauvres - et les centaines de millions de dollars offerts aux médecins. « Indécent », selon lui. D’autant plus que le taux d’assistance sociale n’a jamais été aussi bas depuis 1978. Ce taux a baissé de près de 50 % en 20 ans, de 12,8 % à 6,6 %.
Les nouveaux prestataires devront aussi accepter tout « emploi convenable » qui leur sera proposé, sans quoi ils perdront l’aide de l’État.
Le projet de loi 70, annoncé en novembre dernier, sera examiné en commission parlementaire à compter de cette semaine à Québec. Le gouvernement Couillard fait appel à la carotte et au bâton pour limiter l’accès à l’aide sociale. D’abord, la carotte : les nouveaux demandeurs recevront entre 130 $ et 250 $ par mois, en plus de leur chèque régulier de 616 $, s’ils participent à des programmes pour trouver un emploi ou retourner aux études, par exemple. La carotte et le bâton En contrepartie, ces nouveaux inscrits à l’aide sociale seront pénalisés s’ils ratent des étapes fixées par leur agent d’aide sociale. Par exemple, leur aide supplémentaire de 250 $ sera coupée s’ils omettent de se présenter aux cours d’aide à l’emploi. Ensuite, leur chèque régulier sera amputé — jusqu’à la
Le but de la réforme est simple : briser le « cercle vicieux » de la dépendance à l’aide sociale d’une génération à l’autre, fait valoir le ministre Sam Hamad. « On ne peut pas, comme société, accepter que je suis un enfant de l’aide sociale et que mon ambition, à 18 ans, c’est d’aller chercher un chèque d’aide sociale », dit-il en entrevue au Devoir. « La société fait un effort, on demande aussi à la personne de faire un effort. Si on ne fait pas d’efforts dans la vie, on n’a pas de résultats », ajoute le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Des «Pouvoirs arbitraires» ? Plus de 6000 des 17 000 nouveaux demandeurs d’aide sociale viennent d’une famille dont les parents reçoivent de l’aide sociale, selon le ministère. Et plus de 70 % des gens qui font une première demande d’aide ont moins de 29 ans. Le gouvernement veut tout faire pour inciter ces jeunes à travailler ou à retourner sur les bancs d’école. Sam Hamad affirme que la règle forçant les prestataires à
M Sam Hamad accepter un « emploi convenable » sera appliquée avec « discernement ». « On ne veut pas déménager le monde. Si on sait que ça prend du transport coûteux pour occuper un nouvel emploi, que ça coûte cher, on ne le fera pas », dit-il. « Les agents ont quand même un jugement. Ils ont toujours fait leur travail avec discernement. Leur objectif, c’est d’aider la personne. » Le professeur Jean-Yves Desgagnés est peu rassuré par Sam Hamad. Le ministre se garde des pouvoirs arbitraires qui laissent peu de place à la science, estime le chercheur en travail social. Il n’existe par exemple aucune corrélation entre la « générosité » des prestations et le nombre de ménages sur l’aide sociale. Le professeur cite une autre étude de l’Université de Montréal selon laquelle 77 % des variations du nombre de prestataires s’expliquent par le taux de chômage. Chômeurs, retraités, étudi-
ants etc. Les statistiques du mois de novembre 2015 indiquent que 45,2 % des nouveaux demandeurs recourent à l’aide sociale à cause de la fin de leurs prestations de chômage ou de leur insuffisance ; 23,1 % ont demandé de l’aide sociale pour combler des revenus insuffisants ou parce qu’ils étaient en attente d’un revenu provenant probablement d’autres programmes gouvernementaux (accidents de travail, rente du Québec, assurance automobile, etc.) ; 4,5 % demandaient de l’aide en raison de la fin d’études à temps complet, et 27,5 % après la perte d’un conjoint ou pour d’autres raisons. « Comment justifier dans la population des économies dans les revenus des plus pauvres, d’autant plus que le premier ministre Philippe Couillard a promis que la rigueur n’affecterait pas directement les services et la qualité de vie des citoyen-ne-s du Québec ? », écrivent Jean-Yves Desgagnés et son équipe.
«Totalement inacceptable!»
« Le ministre Hamad s'attaque à la dignité des personnes les plus pauvres au Québec. Le projet de loi 70 qui veut couper les chèques de personnes qui ne participent pas à un parcours d'insertion est le comble de l'indécence et de l'inefficacité. Comment peuton couper un chèque de 616$ par mois à des personnes qui survivent à peine avec ce maigre montant? Est-on encore au ministère de la solidarité sociale?», s'indigne Françoise David de Québec solidaire en réaction au dépôt du projet de loi 70. Le ministre Hamad veut forcer les nouveaux demandeurs d'aide sociale à suivre un programme, faute de quoi leur
prestation pourra être largement amputée. « Vivre avec moins de 600$ par mois, c'est carrément impossible actuellement au Québec. Oui à l'insertion sociale, oui à l'intégration au travail mais respectons les capacités réelles des gens et aidons-les à régler leurs problèmes! Ça n'est pas en coupant leur chèque et en les plongeant dans la misère qu'on va y arriver », ajoute la députée de Gouin.
Actuellement les mesures d'insertion et d'employabilité sont loin d'être toujours adaptées à la situation des personnes éloignées du marché du travail et les centres locaux d'emplois sont en manque de personnel avec toutes les
coupes de postes des dernières années.
« Il est illusoire de rêver d'un accompagnement personnalisé des prestataires dans les conditions actuelles. Ce n'est pas en pénalisant les gens qu'on les aide à réintégrer le marché du travail mais bien en les accompagnant et en leur offrant des mesures volontaires qui les motivent et répondent à leurs besoins. L'immense majorité des gens ne demandent pas mieux que d'intégrer le marché du travail. Pourquoi pénaliser une infime minorité qui a des problèmes à se donner un projet de vie et de travail et a d'abord besoin d'encouragement?», se demande Mme David.
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Mme Françoise David « Le jupon dépasse et nous voyons clairement le choix idéologique du Parti libéral du Québec : subventionner largement les familles de l'élite économique du Québec. À
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l'inverse, redistribuer la richesse et éliminer la pauvreté, ce n'est pas une option pour le gouvernement actuel. Soyons clairs, seuls les Solidaires le feront! » conclut Françoise David.
Mystère
Disparu sans laisser de trace depuis le 21 décembre 2015
Qu’est-il advenu de Belgacem Si Lakhal ?... Les membres de la famille Belkacem Si Lakhal, ce chauffeur de taxi de 52 ans disparu depuis le 21 décembre, lancent un cri du cœur pour obtenir l’aide de la population.
«On ne comprend pas ce qui s’est passé. Quelqu’un l’a forcément vu, car tu ne peux pas disparaître comme ça, explique la fille aînée de 18 ans de l’homme d’origine algérienne, Thania Si Lakhal. Mon père ne part jamais sans prévenir. Tous ses amis sont sans nouvelle de lui depuis deux semaines.» M. Si Lakhal a parlé pour la dernière fois à son épouse Florida, vers 17h30 le 21 décembre alors qu’il devait conduire des clients vers le centre-ville. Depuis, aucun signe de vie. «Je suis très inquiète et je veux savoir où est mon mari», indique Florida qui reçoit habituellement plusieurs appels de son conjoint durant la journée. La
dernière fois que je lui ai parlé, il ne semblait pas différent».
Aucun indice Les policiers ont multiplié les recherches et fait le tour des hôpitaux, sans résultat. Les relevés bancaires de l’homme ne signalent aucune transaction effectuée depuis sa disparition. Belkacem Si Lakhal faisait habituellement du transport adapté au sein de la compagnie Taxi Van Medic, mais cette journée-là le chauffeur a fait du taxi régulier pour la période des Fêtes. Le 27 décembre, son véhicule, une Dodge Caravan 2012, a été localisé près du canal de Lachine. La minifourgonnette était verrouillée et aucune trace de violence n’a été trouvée. Des recherches entreprises dans le canal de Lachine, après que le bassin a été asséché, n’ont rien donné. «Ç’a vraiment été dur cette journée-là. Mon frère est même allé là-bas parce qu’il était trop stressé», explique
Thanina qui souligne que l’iPad et le cellulaire de son père ne se trouvaient plus dans le véhicule.
Problèmes de santé La situation affecte toute la famille. «Nous sommes fatigués parce qu’on ne dort pas beaucoup. On se dit M Belgacen Si Lakhal qu’il va revenir. On garde espoir parce que c’est ce qui nous donne du courage», explique la jeune fille. Mariée depuis 20 ans, Florida, est confiante qu’elle retrouvera son mari, «parce que c’est un homme très fort». La famille est très inquiète parce que Belkacem Si Lakhal est atteint de diabète, éprouve certains ennuis de pression artérielle et n’a pas sa médication avec lui. Belkacem Si Lakhal mesure 1,69 m (5’7 »), pèse 84 kilos (187 livres). Il a les yeux et les cheveux bruns grisonnants. Au moment de sa disparition, il portait un polar gris, des pantalons foncés et
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des souliers de course noirs et gris. L’enquête est toujours en cours, mais les policiers n’avaient aucune information nouvelle à communiquer, selon André Leclerc du
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SPVM. Toute personne possédant une information peut appeler le 911.
Attentats
Tué dans l’attentat de Jakarta
Tahar Amer-Ouali inhumé à Montréal
La famille de Tahar AmerOuali, ce Lavallois qui a perdu la vie dans l’attentat revendiqué par le groupe terroriste État islamique à Jakarta le 14 janvier 2016, a été atterrée par l’annonce du décès du sexagénaire.
«La perte d’un être cher, la douleur que cela a créée à toute notre famille, il n’y a rien qui puisse nous ramener sa présence», a déclaré son fils ainé. M. Amer-Ouali, âgé de 69 ans,
avait la double citoyenneté algérienne et canadienne. Audioprothésiste respecté et amateur d’alpiniste, il avait plusieurs commerces dans la région du Grand Montréal. Il se trouvait, en compagnie de son frère, non loin du café Starbucks lorsque les assaillants ont perpétré leur lâche attentat.
«Il affectionnait particulièrement Jakarta. Il était en visite là-bas. C’était un touriste qui voyageait beaucoup», a ajouté son fils. «On n’avait pas de
nouvelles de lui alors on a communiqué avec l’ambassade canadienne. C’est eux qui nous ont donné la triste nouvelle.» Tahar Amer-Ouali laisse dans le deuil ses cinq enfants.
Sa dépouille a été rapatriée à Montréal le dimanche 24 janvier; il a été mis en terre le lendemain. Au total, quatre personnes sont mortes dans ces attentats.
M Tahar Amer-Ouali
Victimes de l'attaque de Ouagadougou
Six Québécois et une marocaine parmi les 30 victimes Feue Leïla Alaoui, femme de conviction L'attaque djihadiste contre un hôtel et un restaurant de Ouagadougou a finalement fait 30 morts, selon le bilan communiqué par les autorités burkinabè. Les deux établissements touchés, l'hôtel Splendid et le café-restaurant Capuccino, étaient tous deux prisés de la communauté expatriée.
21 étrangers figurent parmi les victimes, dont six Québécois en mission humanitaire. «Rien ne peut expliquer des actes d’une telle lâcheté et gratuité. Au nom du peuple québécois, j’offre mes plus sincères condoléances aux familles et aux proches des
victimes», a déclaré Philippe Couillard en apprenant la triste nouvelle.
Feue Leïla Alaoui La photographe marocaine Leïla Alaoui avait été grièvement blessée dans l'attaque. La jeune photographe marocaine de 34 ans réalisait un travail pour l'ONG Amnesty International sur la situation des femmes au Burkina Faso. Elle a subi ensuite une lourde opération. « Leila était en train de dîner. Elle a reçu deux balles l’une à la jambe, l’autre au bras. Elle a perdu beaucoup de sang avant d’être évacuée.
Heureusement qu’elle a été admise dans un hôpital où il y a un scanner. Ce qui a permis de détecter un caillot de sang dans ses poumons qui compliquait la respiration». L'opération a duré 7 heures; mais Leïla ne s’est jamais réveillée; elle est décédée des suites de ses blessures.
Née en 1982, Leila Alaoui se trouvait sur place dans le cadre d’un projet de photographies pour le compte d’Amnesty International. Son corps doit être rapatrié au Maroc après les formalités d’usage. Dans un communiqué publié
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Leila Alaoui
ce matin, Amnesty International commente la mort de la photographe : « C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Leila
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Alaoui. Leila travaillait sur un projet avec notre secrétariat international ».
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Réalités
Un éléphant, ça Trump…
Les cinq plus gros mensonges de Donald le populiste
" Ce n'est pas une attaque venant d'un adversaire, mais l'avis d'un professeur de politique internationale, également blogueur pour le Washington Post (en anglais). Aux ÉtatsUnis, la campagne pour l'investiture républicaine en vue de la course à la Maison Blanche se durcit, vendredi 15 janvier. Le milliardaire Donald Trump, l'attraction de ce tour de chauffe, accumule les mensonges. Francetv info revient sur les énormités les plus marquantes de celui qui a déjà reçu le prix du mensonge de l'année, décerné par le site américain PolitiFact(en anglais). 1 - «Des milliers de personnes dans le New Jersey ont "acclamé" la chute des tours du World Trade Center» Après les attentats de Paris, le milliardaire concentre ses critiques sur les musulmans. Le 21 novembre, lors d'un meeting, il a dit avoir vu à la télévision "des milliers et des milliers" de musulmans applaudir, aux États-Unis, les attentats du 11 septembre 2001. Une affirmation maintenue et martelée par la suite. "Je l'ai vu. Tellement de gens l'ont vu, a-til insisté. J'ai des milliers de gens qui sont d'accord avec moi." Selon lui, ces personnes de confession musulmane, qui se trouvaient dans le New Jersey, ont notamment dansé pour saluer la chute des tours du World Trade Center. Pourquoi c'est faux."Je l'ai vu quelque part à la télévision, il y a des années de ça", assure Donald Trump, sans davantage de précision. Et pour cause : il s'agit d'une vieille légende urbaine. Il n'existe aucune preuve de cet événement. MTV News (en anglais) a rencontré une femme qui avait témoigné à l'époque et dont les propos avaient été mal été interprétés. Elle rétablit la vérité. De son côté, PolitiFact (en anglais) s'est plongé dans les
archives et n'a rien trouvé. Le site rapporte que l'agence Associated Press avait évoqué, à l'époque, des rumeurs "infondées" concernant des musulmans célébrant l'attaque. Sans compter que les autorités du New Jersey nient que cela se soit produit sur leur territoire.
Pris la main dans le sac par plusieurs médias, Donald Trump s'est moqué, le 24 novembre, en plein meeting, du handicap d'un journaliste qui l'avait épinglé. 2 - «Blancs tués par des Noirs : 81 %» Alors que les polémiques sur d'éventuelles bavures racistes de policiers américains perdurent, Donald Trump a relayé, le 22 novembre sur Twitter, une infographie sur les crimes aux États-Unis en 2015. Ces statistiques affirmaient notamment : "Blancs tués par des Blancs : 16 %. Blancs tués par des Noirs : 81 %". Voici une capture d'écran de son tweet. Pourquoi c'est faux. De nombreux sites d'informations américains, comme Buzzfeed, Quartz ou encore le Washington Post(en anglais) ont montré que ces chiffres étaient faux. D'une part, la source –le bureau des statistiques du crime de San Francisco– n'existe pas. D'autre part, le Washington Post a rapporté les chiffres du FBI pour l'année 2014. Et il se trouve que les chiffres officiels sont à l'inverse de ceux relayés par Donald Trump : Sur la totalité des Blancs tués, 82,4% l'ont été par des Blancs et 14,8% par des Noirs. 3 - «Notre vrai taux de chômage est de 42%» C'est ce qu'il a affirmé dans un entretien accordé au Time (en anglais), le 18 août. Selon lui, les chiffres officiels sont erronés. Il évoque d'abord un taux de chômage à 21%, puis affirme que le "vrai" taux de chômage américain s'élève à 42%.
Donald Trump Pourquoi c'est faux. D'après le département du Travail américain, l’équivalent du ministère du Travail français, le taux de chômage aux Etats-Unis tourne autour de 5%. Libération explique que ce chiffre est critiqué par de nombreux commentateurs qui préfèrent un autre indicateur, émanant lui aussi du département du travail : la sous-utilisation de la maind’œuvre, appelée labor underutilization rate ou U-6 rate. Le quotidien explique que ce chiffre, qui s'élève à 10,4%, prend en compte les chômeurs, "mais également le temps partiel subi et les personnes désirant travailler mais dont la recherche d’emploi n’est pas assez récente pour qu’elles soient comptabilisées dans le taux de chômage classique". D'où Donald Trump sort-il ses 42% ? LeWashington Post (en anglais) explique que l'homme d'affaires additionne plusieurs chiffres : les chômeurs au sens strict, celles et ceux qui subissent un temps partiel (autrement dit ceux qui n'ont pas choisi de travailler en temps partiel) et les 93,77 millions d’inactifs comptabilisés en juillet. Mais Donald Trump se trompe car dans ces dizaines de
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millions de personnes, catégorisées not in the work force, il y a des préretraités, des retraités, des mères au foyer, des lycéens et des étudiants. Le chiffre de 42% est donc totalement faux.
du Kremlin a déclaré à propos de lui : "C'est un homme très brillant, plein de talent sans aucun doute. Ce n'est pas à nous de juger de ses qualités, mais c'est le favori incontesté de la course présidentielle."
4- «Je connais "très bien" Vladimir Poutine Donald Trump a assuré avoir sympathisé avec le président russe lors de l'émission "60 minutes" diffusée sur CBS le 27 septembre. Il l'a déclaré le 10 novembre lors d'un débat face aux autres candidats à la primaire républicaine, entièrement retranscrit par le Time (en anglais).
5 - «La croissance américaine n'a jamais été négative C'est peut-être le premier mensonge de sa campagne. Le 16 juin, lors du discours officialisant sa candidature à l'investiture républicaine, il a déclaré que le taux de croissance du PIB (produit intérieur brut) des États-Unis était passé sous le seuil de zéro au premier trimestre 2015 sous la houlette de Barack Obama. "Qui a déjà entendu ça ?", a-t-il interrogé, sous-entendant que les ÉtatsUnis n'ont jamais traversé de phases de récession ou de taux de croissance négatif.
Pourquoi c'est faux. Le site Factcheck.org(en anglais) rappelle que les deux hommes étaient effectivement invités de l'émission "60 minutes" sur la chaîne américaine CBS(article payant). Mais ils ont été interviewés séparément, dans deux pays différents, à des milliers de kilomètres de distance. Les deux hommes ne sont donc pas "collègues" (stablemates), comme l'affirme Donald Trump. Néanmoins, le président russe apprécie le milliardaire. Le 17 décembre, lors de sa conférence annuelle, le chef
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Pourquoi c'est faux. Cela est arrivé 42 fois depuis 1946, relèvent USA Today, Factchek. org ou encore Politifact(en anglais). D'ailleurs, ces phases où le taux de croissance est passé sous 0 se sont produites plus souvent sous un président républicain (30 fois, contre 12 sous un président démocrate).
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Réalités
Un éléphant, ça Trump…
Alliance avec la mère d’un batteur de femmes
pour constituer le «pire duo de l'histoire», L’ancienne gouverneure républicaine de l’Alaska, réputée pour ses positions ultraconservatrices, a fait un retour remarqué dans le monde politique, au détour d’un meeting de Donald Trump. «Êtes-vous prêts pour le leader qui rendra sa grandeur à l’Amérique ? Je suis ici pour soutenir le prochain président des États-Unis», s’est enthousiasmée Sarah Palin, lors d’un meeting présidentiel du milliardaire américain dans l’Iowa, mardi 19 janvier, avant de demander à la foule de crier «Hallelujah» en guise d'approbation. L’ancienne colistière de John
McCain lors de l’élection présidentielle de 2008 a adopté une rhétorique proche de celle de Donald Trump, expliquant à la foule que ce dernier allait «botter le cul» de Daesh et «faire sauter l’establishment». Si les deux personnalités américaines, anciennes vedettes de télé-réalité, partagent le même style, ils ont également en commun certaines convictions comme l’opposition à l’avortement ou encore le soutien au port d’armes. Le rapprochement de Sarah Palin avec Trump a été qualifié par certains, sur Twitter, de «pire duo de l'histoire». De nombreux internautes ont également évoqué la musicalité
du discours de la politicienne américaine, alors que le quotidien américain New York Daily News montrait en Une Donald Trump pointant du doigt Sarah Palin avec le commentaire «Je suis avec l'idiote». Enfin, d'autres se sont attardés sur le faux baiser de remerciement du candidat républicain. Parmi les électeurs républicains, le ralliement de la femme politique à Donald Trump n'a pas non plus fait que des heureux. Présente au meeting, Jenny Terrell, une américaine d’une cinquantaine d’années, a confié à l’agence de presse Reuters que l’intervention de Palin l’avait rendue moins sûr de son soutien à Donald
Sarah Palin Trump, expliquant que l’opposition de la républicaine au droit à l’avortement l’avait un peu refroidie. Matt Burns,
un autre supporter du milliardaire, estime quant à lui que ce nouveau soutien «ne change pas grand-chose»
Le fils de Sarah Palin arrêté pour violence conjugale Le fils aîné de l'ancienne gouverneure de l'Alaska, Sarah Palin, a été arrêté au cours d'un épisode de violence conjugale pendant lequel sa petite amie a dit craindre qu'il s'inflige lui-même des blessures avec un fusil d'assaut. Selon des documents de cour, Track Palin, 26 ans, est accusé d'agression, d'avoir nui au travail des policiers et de possession d'une arme alors qu'il était intoxiqué. L'événement s'est déroulé lundi soir à Wasilla, en Alaska, dans la maison de ses parents où il demeure.
L'avocat de la famille Palin, John Tiemessen, a refusé de commenter la cause mardi. Il a simplement déclaré par courriel que les membres de la famille Palain appréciaient que l'on respecte leurs vies privées et que Track recevait «l'aide qu'il a et que de nombreux vétérans qui rentrent à la maison ont besoin». «C'est la faute d'Obama!» Sarah Palin, a bien sur défendu son fils. Comme Donald Trump, Sarah Palin ne recule jamais devant rien. Pour Sarah Palin, son fils souffrirait de troubles post-traumatiques et
d'une absence de reconnaissance de son action sur le terrain "pour défendre les libertés". En ligne de mire: la politique de Barack Obama, qui ne respecterait pas les troupes américaines et particulièrement ses soldats vétérans.
En réalité Track Palin était en état d'ivresseau moment des faits. C'est sa petite amie de 22 ans a alerté la police dans la soirée. Le fils Palin se serait énervé et l'aurait frappée. Elle aurait aussi eu peur qu'il n'utilise son arme et ne la retourne contre lui.
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Mais pour Sarah Palin, il n'y aurait qu'une explication pour justifier cette arrestation, son fils souffrirait des troubles post-traumatiques, depuis son retour aux Etats-Unis.
Lors d'une conférence, elle a ainsi déclaré: "Mon fils comme beaucoup d'autres est revenu un peu différent, endurci. (...) Tous se demandent s'il y a ce respect pour leurs amis combattants et (...) pour ce que les membres de l'armée ont donné en sacrifice à cette patrie, a-t-elle expliqué. L'absence d'intérêt de Barack
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Obama pour ses soldats serait à l'origine de ce type comportements, a-t-elle aussi sousentendu. Elle a aussi appelé, rappelle le Guardian à "élire un président qui protégera ses vétérans plutôt que ses immigrés illégaux. "En septembre 2014, Track et d'autres membres de la famille Palin avaient déjà été impliqués dans une bagarre lors d'un anniversaire arrosé. Si l'affaire s'était retrouvée dans la presse, aucune plainte n'avait été enregistrée.
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Réalités
Triste Norvège!
Oslo renvoie des migrants par -30°C Officiellement décidée à renvoyer par milliers des migrants vers la Russie, la Norvège s'attire les critiques d'ONG et experts inquiets que ces personnes soient ensuite abandonnées à leur sort dans des températures polaires ou expulsées dans des pays à risques.
prendre des risques par rapport à ses obligations», avertit Vincent Cochetel, directeur Europe du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). «Ce qui nous pose problème, c'est l'automaticité attachée à cette nouvelle formule», dit-il à l'AFP.
Alors que le mercure flirtait avec les -30°C dans cette région du Grand Nord, la police norvégienne a reconduit en autocar 13 migrants vers la frontière mardi, montrant la détermination des autorités à appliquer une mesure controversée.
«La route de l'Arctique» Car le pays nordique, membre de l'espace Schengen à défaut d'appartenir à l'UE, se dit résolu à renvoyer la quasi totalité des quelque 5'500 personnes arrivées sur son territoire l'an dernier en empruntant la «route de l'Arctique» via la Russie.
Pas d'examen de fond Une circulaire émise en novembre par le gouvernement de droite, où siège une formation populiste anti-immigration, ordonne que les individus ayant légalement séjourné en Russie y soient reconduits promptement, sans examen sur le fond de leur demande d'asile, au motif qu'il s'agit d'un pays sûr. «La Norvège est en train de
Si certaines d'entre elles sont inéligibles au droit d'asile puisqu'elles vivaient auparavant en toute légalité sur le sol russe, M. Cochetel craint que, par leur caractère systématique, les reconduites à la frontière concernent aussi des réfugiés, syriens notamment, ayant véritablement besoin d'une protection.
Lamentable Danemark !
«On n'a pas encore une procédure d'asile qui fonctionne parfaitement en Russie», souligne le responsable du HCR. Le traitement d'une demande d'asile peut y prendre des années, période pendant laquelle les migrants, souvent sans papiers, risquent d'être arrêtés et expulsés vers leur pays d'origine, fait-il valoir. En six ans, seuls deux Syriens ont obtenu le statut de réfugié sur les 5.000 qui en ont fait la demande, selon le HCR. Quelque 2.900 autres ont reçu une forme de protection temporaire, jugée insuffisante. De nombreuses voix se sont en particulier indignées que les reconduites vers Nikel ou Mourmansk aient lieu au plus fort de l'hiver, sans qu'aucune prise en charge ne soit apparemment prévue dans ces villes russes septentrionales. Parmi les cas qui ont choqué
l'opinion publique, un couple chrétien syrien risque l'expulsion avec ses trois enfants parce que, dans sa fuite, il a acheté un visa russe à entrées multiples, signe selon les autorités norvégiennes d'attaches en Russie, plutôt qu'un simple visa de transit. «Quand nous avons payé 22.000 dollars pour prendre la route de l'Arctique vers la Norvège, nous n'avions aucune idée du visa qu'on a reçu en Russie. Avant la guerre en
Les réfugiés «officiellement» dépouillés de leurs biens … Au Danemark, les biens des réfugiés excédant 2068 $ seront saisis Les députés danois ont adopté un projet de loi controversé sur l'immigration visant à dissuader les réfugiés de demander l'asile et qui prévoit notamment la confiscation de leurs biens dépassant les 10 000 couronnes danoises (2068 dollars canadiens) pour participer au financement de leur séjour. Les objets à forte valeur sentimentale, comme les alliances, sont exclus du champ d'application de cette disposition très controversée du projet de loi, qui repousse aussi à trois ans le délai préalable au regroupement familial. La version initiale du projet fixait le seuil à 3000 couronnes. Face aux critiques des organisations de défense des droits de l'homme et d'agences internationales, dont le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le gouvernement l'a relevé. Le Parti libéral, qui a remporté les élections législatives de juin, ne dispose que de 34 sièges sur les 179 du Parlement. Mais il a obtenu comme prévu le soutien de divers partis de droite, dont le Parti populaire danois (DF), une formation xénophobe, ainsi que des sociaux-démocrates (opposition), qui ont voté en faveur de la réforme.
Le Danemark n'est pas le seul pays à s'en remettre à cette solution : la Suisse a commencé à prélever les avoirs des réfugiés au-delà d'un seuil de 1000 francs suisses (1404 $). Dans le land allemand du Bade-Wurtemberg, la limite est fixée à 350 euros (540 $). Le HCR a critiqué ces confiscations, que le nouveau Haut-Commissaire, le diplomate italien Filippo Grandi, qualifie d'« affront à la dignité » des réfugiés et de « réponse profondément préoccupante à leurs besoins humanitaires ». Le Conseil de l'Europe a également fait part de son inquiétude. « La plupart (des réfugiés) ont tout perdu et pourtant cette loi semble dire que les quelques réfugiés qui ont eu la chance de survivre au voyage vers le Danemark avec leurs derniers biens n'ont pas assez perdu », s'était émue la semaine dernière la présidente de la Commission des droits de l'homme de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, la Portugaise Isabel Santos. « Ce n'est certainement pas le Danemark tel que je le connais », avait-elle ajouté, appelant les députés danois à un « examen de conscience ».
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Syrie, on n'avait jamais été à l'étranger», a plaidé la mère, Dallia Asaad, auprès de l'agence norvégienne NTB. «Nous sommes envoyés à la mort par la police norvégienne», a-t-elle dit. «On espère que les autorités norvégiennes vont se reprendre un petit peu et maintenir la tradition humanitaire qui a caractérisé la Norvège toutes ces dernières décennies», conclut M. Cochetel
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Éclairages
Protection des minorités religieuses et lutte aux idéologies abusives
Un forum à Marrakech, promue capitale de la tolérance Des dignitaires religieux de toutes les confessions étaient réunis à Marrakech du 25 au 27 janvier 2016 à l’occasion de la tenue du Forum sur la protection et la sauvegarde des droits des minorités religieuses. Cette rencontre tenue à l'initiative du Maroc, ambitionnait, en se basant sur la Charte du prophète rédigée 1400 ans plutôt, d’élaborer une déclaration finale à destination des pays musulmans pour affirmer la tradition musulmane en matière de protection des minorités religieuses. La rencontre offrait également une précieuse occasion, par l'affirmation de la véritable tradition musulmane de tolérance, de contrer l'idéologie erronée et violente, prônée par Daesh. Marrakech, pendant deux jours, aura ainsi été la capitale de la tolérance religieuse, créant un moment assurément historique pour le monde arabo-musulman. La paix au cœur Organisé à l'initiative du ministère des Habbous et des Affaires islamiques, le sommet sur la protection et la sauvegarde des minorités religieuses dans les pays musulmans s’est notamment axé autour du Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes. Plus de 300 dignitaires religieux, des savants musulmans, des juristes et de représentants politiques de pays musulmans ou à majorité musulmane dont l'Égypte, la Turquie, l'Irak, le Pakistan ou encore l'Iran
étaient de la partie. Le forum a également accueilli des représentants de minorités religieuses vivant en terre d’Islam. L'archevêque émérite de Washington, le Rabbin Burt Visotzky du Séminaire théologique de New-York mais aussi des représentants du Vatican, des Hindous, des Sikhs et d'autres groupes religieux minoritaires dans le monde, ont pris part au forum. La Charte de Médine Au cours de cette rencontre au sommet, les participants devaient formuler une nouvelle déclaration tirant son essence de la Charte de Médine édictée par le Prophète en 622 et considérée comme la première constitution du monde musulman. Cette charte énumérait déjà les droits des non-musulmans dans les sociétés musulmanes et la protection de ces minorités. L'objectif des participants est donc de reprendre les principes de la Charte de Médine afin d'affirmer dans leur déclaration finale, avec des mots plus contemporains et suivant la loi islamique, les droits des minorités religieuses vivant dans des pays musulmans. Renouer avec les enseignements authentiques Attendu au forum, le Cheikh Hamza Yusuf, co-fondateur de la Zitouna College of Arts aux États-Unis, premier collège d'art libéral musulman, renvoie à la tradition musulmane pour rendre effectif les droits des minorités religieuses. Il explique que les musulmans doivent se remémorer, « en ces temps
où ils doivent affirmer leurs traditions de tolérance» de s’inspirer « des enseignements authentiques de leur religion» et se souvenir que « le prophète a été religieusement persécuté et qu’il savait donc ce qu'était de vivre la persécution religieuse ». Sur la liste des participants on trouvait également des universitaires défendant la tolérance religieuse. Mohamed Magid, directeur exécutif de la mosquée All Dulles Area Muslim Society en Virginie aux ÉtatsUnis, salue le fait que la décla-
ration soit basée sur un texte important de la tradition islamique. « Le point le plus important de la déclaration est le fait que les érudits musulmans se penchent sur cette question [de la protection des minorités religieuse, NDLR] au sein de la tradition islamique », souligne Mohamed Magid qui espère que les conclusions du forum seront reprises par les pays musulmans dans la rédaction des documents politiques et la conception des programmes scolaires. Contrer la philosophie radi-
cale Un objectif sous-jacent guidait aussi ce forum. Il s'agissait pour les participants d'affirmer la véritable tradition musulmane et ainsi contrer l'idéologie du pseudo État islamique, régulièrement accusé de mener une persécution ciblée sur les minorités religieuses dans les zones où s’est étendu l'organisation terroriste. C'est peut être sur le terrain de l'opposition idéologique que Daesh sera vaincue. Ce forum en posera peut-être les premiers jalons.
Causerie sur la tradition prophétique au CCIR
La «Sira» en quinze conférences Le Centre Culturel Islamique de Roussillon organise propose une série de courtes conférences sur la Sira Nabawiya, la biographie du prophète Mohammed, chaque soir après
la prière d’Al Ishaa (19h30), et ce depuis le mardi 26 janvier et jusqu’au 5 février 2016. Ces conférences sont animées par le théologien Dr. Younes Rihane, venu spécialement du
Maroc pour l’occasion.
Le cycle de conférences est présenté à la mosquée Attawassol (253, rue SainteCatherine, Suite 120, Saint-
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Constant, Québec, Canada, J5A 2J6); l’entrée est libre. Info : Centre Culturel Islamique de Roussillon (CCIR )
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Courriel : info@centreccir.org www.centreccir.org
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Solidarité
Association Soleil des Orphelins
Une année 2015 sous le signe du succès… …et des objectifs 2016 ambitieux Le 17 janvier dernier avait lieu l’assemblée générale de l’association Soleil des Orphelins (SDO). Lors de cette assemblée, les membres et participants ont pris connaissance du rapport moral et financier pour l’exercice financier achevé le 31 décembre 2015. De très bons résultats 2015 Il ressort de ces rapports que le nombre d’orphelins pris en chargé a plus que doublé et le nombre de parrains a augmenté de 50% avec un taux de concrétisation de promesse des dons et de parrainage de 89% (comparativement à 53% les années
passées). En 2015 SDO a lancé le programme famille auquel ont adhéré l’ensemble de nos marraines et parrains, donateurs et bénévoles, ce qui a permis de parrainer 25 familles.
continuer à venir en aide aux enfants plus vulnérables et aux plus démunis à travers le parrainage des orphelins et également de familles d'orphelins. Elle envisage ainsi de :
Ces résultats affirment le président de l’association «donnent l’énergie à toute l’équipe, membres du Conseil d’administration et membre du comité de gestion, et les incite à continuer ce bon travail avec dévouement au service des orphelins dans le besoin.
- Augmenter le nombre d’orphelins pris en charge en cherchant plus de parrains.
Plan d’action 2016 En 2016, les défis à relever sont nombreux : l’association devra
- Visibilité géographique et Présence web.
- Relancer le programme de parrainage de familles. - Nouveaux partenaires sur le terrain.
- Reconnaissance de tous les bénévoles anciens et actuels. Un partenaire officiel Soleil des orphelins a également
annoncé que son partenaire officiel pour l’année 2016 sera l’entreprise Castel Boulangerie qui va soutenir SDO et commanditer toutes ses activités et événements de l’année 2106.
Lutte contre le cancer
Le Défilé de l’espoir à l’ouvrage Association marocaine à rayonnement international, Le Défilé de l’espoir s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le cancer. Elle se fixe pour objectifs de - Montrer que les femmes peuvent garder leur féminité pendant la maladie. Et pour cela elle agit à lever les tabous et à amener à parler librement de la maladie; - Mobiliser les femmes et leur entourage, et de les sensibiliser aux risques de cancer par l’information et le dialogue et les sensibiliser à l’importance du dépistage; - Parler du cancer sous un autre angle sans ignorer la maladie; - Célébrer et mettre en valeur les femmes qui ont le courage d’agir contre la maladie. Dans cette optique, le défilé de l’espoir a organisé trois grandes activités au cours des douze derniers mois :
- le 22 novembre 2015 : un défilé de l’espoir organisé dans la ville de Kénitra conjointement avec l’Association Marocaine des Personnes atteintes de Cancer et Mme Riyad Naji; - Le 8 mars 2015 : défilé de l’espoir organisé par Dar Naji dans la ville de Rabat avec la participation de l’Association des Parents et des Amis des enfants atteints de Cancer; - 21 décembre 2014 : défilé de l’espoir organisé par Mme Naoual Naji dans la ville de Montréal au Canada avec la participation de l'Association de Solidarité Canada Maroc. Sous le thème de l’espoir Dans les trois cas, l’association a innové en matière d’idées pour mieux diffuser son message. Ainsi en a-t-il été, le 22 novembre à Kénitra. L'initiatrice de l’idée de défilé Mme Naoual Naji, qui agissait en partenariat l'Association Marocaine des Personnes atteintes de Cancer et
Riyad Naji, a permis au troisième défilé du genre d’atteindre au sublime. Ce sont en effet des femmes qui ont combattu – ou qui se battait encore – contre la maladie qui sont montées sur scène en qualité de mannequins. Le but escompté était de mettre en scène des femmes ayant été touchées au cours de leur vie par un cancer. Il s’agissait par là de les faire rayonner et de mettre en valeur leur estime de soi, leur féminité, leur dignité et leur beauté, en leur offrant un moment dont elles se souviendront à vie. Cette journée a été remarquée par la participation volontaire de deux mamans accompagnées de leurs enfants atteints de la maladie (5 ans, 8 ans). Inspiration Les initiateurs de ces activités affirment être inspirés par les
Nous apprenns avec une profonde affliction la triste nouvelle du décès de
actions, allant dans le même sens, de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma. Et ils citent volontiers cet extrait du discours prononcé par Son Altesse Royale lors de la commémoration du 50ème anniversaire du Centre International de Recherche sur le Cancer : « Le souhait formulé par le Maroc de rejoindre cette prestigieuse institution que constitue le Centre, couronne les efforts
entrepris par mon pays en matière de lutte contre le cancer, efforts qui lui ont permis de prendre le train de la recherche dans ce domaine. En effet, le Maroc a fait le pari, par une mobilisation générale impliquant secteurs public et privé, société civile et médias, en dix ans, à mettre en œuvre une stratégie cohérente et intégrée dans ce domaine ».
Rachid El Gandouz en deuil Rachid El Gandouz, membre éminent des milieux artistiques de la communauté montréalaise des originaires du Maghreb, a eu la douleur de perdre sa mère durant ces derniers jours.
Madame Zineb El Mdaghri Boussayri , que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde En cette douloureuse circonstance, nous exprimons nos plus vives condoléances et nos sincères sentiments de compassion aux membres de la famille Boussayri (au Maroc) et tout spécialement à Abdelhak Boussayri (à Montréal). Puisse Dieu accueillir cette exemplaire mère de famille en Son Paradis Éternel. Inna Lilaahi Wa Inna Ilyahi la Rajioun
La défunte a été inhumée au Cimetière musulman de Laval en présence d’une foule nombreuse d’amis et de parents. Puisse Dieu accueillir la défunte en Son infinie Miséricorde. Inna Lilaahi Wa Inna Ilyahi la Rajioun
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Voyages
Un coup de pouce de la RAM contre la vie chère
Casablanca-Montréal : Un tarif Famille avantageux Un tarif spécial famille destiné aux Marocains résidant au Canada vient d’être lancé par Royal Air Maroc (RAM) pour la prochaine saison estivale.
Cette promotion qui est disponible jusqu’au 15 février prochain permet de bénéficier d’un tarif spécial pour les possesseurs de la carte « Safar Famille » et uniquement destinée pour tous les membres d’une même famille (parents + enfants ou un parent et les enfants). Le billet est valable du 1er juin au 30 septembre prochains entre Montréal et le Maroc aller-retour. Ce nouveau tarif « intervient », selon la RAM, « pour rassurer les nombreux Marocains du Canada qui contestent les tarifs jugés élevés des billets pour le Maroc. » En parallèle à cette promotion, la compagnie marocaine a annoncé le lancement d’un nouveau vol quotidien entre Casablanca et Montréal entre le 2 juillet et le 2 septembre prochains, précisant que ces vols seront assurés par des Boeing B-747, B-777 et B-787. Le premier vol partira de l’aéroport de Casablanca à 18h05 alors que le deuxième vol décollera à 4h30, heure marocaine. Les départs de Montréal sont eux programmés à 22h55 et 8h45.
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Administration
Politique d’ouverture des représentants institutionnels du Maroc à Montréal
Une première rencontre et un début de dialogue
soutien aux activités communautaires. En conclusion de la rencontre, Mme Zemmouri a affirmé que «Le consulat général est une institution dédié au service des citoyens; tout sera donc fait pour que les prestations qu’elle à le devoir de fournir répondent autant aux besoins qu’aux attentes de la communauté». Elle a invité les personnes présentes à faire circuler le message que les portes du Consulat resteront ouvertes devant tous et que l’ensemble du personnel sera constamment à l’écoute des citoyens.
Annoncée en juillet 2015, la nouvelle politique de relations entre les représentations institutionnelles du Maroc et les communautés expatriées a connu un événement-symbole ce 16 janvier 2016 à Montréal.
générale du Maroc à Montréal) et M. Jaafar Debbagh (Directeur de Dar Al Maghrib à Montréal), tous deux récemment nommés, ont rencontré une centaine de citoyens venus leur faire part de leurs attentes et doléances.
Ce jour en effet, MadameNouzha Chekrouni (Ambassadrice du SM le Roi du Maroc à Ottawa( en compagnie de Madame Habiba Zemmouri (Consule
Marqués au sceau de la franchise, les échanges ont permis d’aborder de nombreuses questions, allant de la qualité et du coût des prestations consulaires au
Mme Habiba Zemmouri
M Jaafar Debagh Pour sa part, M. Debbarh a présenté l’état d’avancement des travaux de réfection du Centre nariat et de coopération, pour «mettre Culturel Dar Al Maghrib, dont il a ensemble en œuvre un projet de annoncé la réouverture pour les prereprésentation culturelle de notre pays miers jours du mois de mars 2016. d’origine, de sa culture et de ses valeurs» dont, a-t-il dit «les effets autant Il a également saisi l’occasion pour sur le pays d’origine que sur l’image et inviter «toutes les forces vives de la l’intégration de la communauté ne communauté» à prendre contact avec pourront être qu’utiles et bénéfiques». Dar Al Maghrib dans un esprit de parte-
Une nouvelle Nuit Andalouse de Montréal
Consulat Général du Royaume du Maroc à Montréal
Opération Portes Ouvertes
le 30 janvier prochain
Première application concrète de la nouvelle politique consulaire :
Les Nuits andalouses de Montréal reviennent à l’affiche à l’occasion d’un cocktail dînatoire avec thé, jus, gâteaux et canapés marocains aux sons envoûtants de la musique andalouse et ce, le samedi 30 janvier 2016. Le fameux orchestre de l'Association soleil de l'Andalousie (ASAM) animera la soirée. La soirée débutera à partir de 20 h au Château Classique de
Saint-Léonard. Pour cette soirée festive, une robe de soirée ou, mieux encore, une tenue marocaine est nécessaire pour les femmes. Les messieurs devront être chics aussi... Les places étant limitées, une réservation est fortement recommandées et ce dès que possible, en appelant au (1) 514 865 1584
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le Consulat général du Royaume du Maroc à Montréal procédera à une ouverture exceptionnelle de ses portes le samedi 27 février 2016, de 10 heures à 15 heures. Durant cette journée, toutes les prestations habituelles seront offertes à ceux des membres de la communauté que diverses contraintes nº 270 du 28 janvier au 10 février 2016
empêchent de se rendre au Consulat durant les journées ouvrables.
Actes
10 ans sur le terrain
pour le Vivre ensemble culturel
Mobiliser les milieux, bâtir des partenariats pour une action complémentaire des divers intervenants culturels, faire rayonner par la musique et célébrer en multiples spectacles et évènements la créativité des artistes montréalais qui ont choisi ce métissage artistique qui fait la force de Montréal, élargir l’impact de ce métissage dans les arts pour concrétiser une dynamique du Vivre ensemble auprès des jeunes, tel est le mandat assumé depuis 10 ans par Vision Diversité qui a permis de faire de l’organisme un joueur essentiel de la scène culturelle montréalaise. C’est ainsi que depuis 2006 et sous la direction artistique de Paméla Kamar :
• Plus de 400 artistes ont été présentés dans le cadre de plus de 25 évènements et concerts produits annuellement. • Des séries de musiques métissées présentées à longueur d’année sous forme de Rendez-vous des Rythmes du monde au grand public à l’Espace Culturel GeorgesÉmile-Lapalme, aux familles dans le cadre des Sons et brioches de la PdA junior, des midis arométissés de la Place Émilie-Gamelin l’été, de la programmation estivale du Quartier des spectacles, des ateliers culturels dans le réseau scolaire. • La Vitrine des musiques
locales métissées. Un grand évènement annuel célébrant la richesse de ces expressions métissées en offrant au grand public et aux divers milieux de la musique (Producteurs, responsables de grands évènements, diffuseurs, médias, agences de promotion, distributeurs…) une vingtaine de groupes d'artistes en 3 soirées aux univers musicaux complètement différents, le tout à L'Astral au cœur du Quartier des Spectacles. • 6 créations plurielles inédites ont permis la rencontre de plusieurs artistes aux univers multiples signées et présentées en plusieurs lieux de diffusion dont la Place des Arts, le GESÙ, le Palais Montcalm,
L’Astral, le Lion d’Or, les Quais du Vieux-Port de Montréal, le Grand Théâtre de Québec.
• Arometis, une expérience unique d’un véritable laboratoire musical visant à donner le pouls de Montréal. 17 artistes montréalais y ont métissé leurs univers musicaux pour offrir un album inédit et innovateur sur les sons métissés de Montréal produit par Vision Diversité et accompagné d’un spectacle, d’une série radiophonique produite en partenariat avec Espace Musique, un web radio sur Espace.mu constituant un support important de diffusion des musiques métissées d’Arometis.
Maghrébines; Maghreb-In…
pour les immigrants nouveaux arrivants
La Fondation Club Avenir, en collaboration avec Neofuse events, organisera le 12 mars 2016 à Montréal, une soirée consacrée à la femme maghrébine.
Vous connaissez une personne non francophone qui vit au Québec ou nouvellement immigrante? Vous aimeriez l'aider à mieux s'exprimer en français? Parlez-lui des cafés-conversation du Café de Da; une façon simple et agréable pour elle de pratiquer et d'améliorer son français.
Cet événement, qui se veut être la première édition d’une belle tradition, a pour but de récolter des fonds qui permettront à la Fondation d’augmenter ses capacités à encourager et récompenser les membres de la communauté maghrébine.
Dans une ambiance détendue… Offerte gratuitement dès le 4 février prochain, cette activité de groupe est dirigée par une animatrice francophone qui guidera la conversation des participants sur des sujets variés de la vie courante. Pour participer, il faut s'inscrire, soit par téléphone au 514 872-0568 ou se présenter directement à la bibliothèque d'Ahuntsic située au
La Fondation souhaite que cet événement présente l’aspect artistique, culturel et entrepreneurial que diverses femmes, d’origine maghrébine, mettent de l’avant à travers leur carrière. Danièle Heinkel, présidente d’honneur
Ainsi, c’est avec beaucoup de fierté que nous pourrons compter sur la présence de Madame Danièle Henkel qui s’adressera à nos invités en début de soirée. Le programme de la soirée - Cocktail de bienvenue (bouchées salées et sucrées) - Allocution de la Présidente d’honneur - Défilé de mode et allocution de la designer Faïza Antri-Bouzar - Allocution de la PrésidenteFondatrice de l’entreprise Loue 1
• Un partenariat avec la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys qui a permis de partager la conception, la mise en place et la concrétisation d’une dynamique du Vivre ensemble en français comme enjeu essentiel d’une Vision éducative et ce, à travers les 95 écoles et centres de formations de la CSMB.
Café-conversation en français
Fondation Club Avenir
Un événement d’une telle envergure nécessite certainement une Présidente d’honneur pouvant à la fois émouvoir et inspirer par ses mots et actions toutes les générations, homme et femme confondus.
• Une émission radiophonique 90 minutes au pluriel, dédiée aux artistes québécois des musiques métissées, créée et présentée hebdomadairement tous les dimanches depuis 7 ans en direct sur les ondes de CIBL 101,5 Montréal.
robe, Sarra Ghribi - Prestations de la chanteuse Lynda Thalie - Prestations de la chanteuse OneNessa - Prestations d’un trio de flamenco - Prestation du violoniste Mehdi Lass - Exposition des toiles des peintres Bahia Kiared et KarlFrederich Gaetjens Info : Fondation Club Avenir www.clubavenir.com
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10 300, rue Lajeunesse. Les places sont limitées. Horaires Deux horaires sont offerts, soit en après-midi le jeudi de 13 h 30 à 15 h ou en soirée de 18 h 30 à 20 h. Pour obtenir de plus amples renseignements, communiquez avec l'animatrice au 514 872-5674. Le Café de Da est situé au 545, rue Fleury Est. Cette activité bénéficie du soutien financier du ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion (MIDI) et de la Ville de Montréal dans le cadre de l'entente Ville/MIDI.
Cultures
Initiatives
Une première troupe théâtrale marocaine au Canada 20 comédiens sous la bannière Fantazia
Art et Culture Sans Frontières annonce la création de la première troupe théâtrale marocaine en terre canadienne. La troupe Fantazia compte une vingtaine de comédiens, soutenus par une équipe de techniciens de scène et de professionnels de la communication, tous passionnés de théâtre. Fantazia compte également une costumière, une maquilleuse, un spécialiste en scénographie, un artiste photographe, un vidéaste et un graphiste designer. Elle se donne ainsi toutes les chances de succès et de pérennité. Cela a pris plusieurs mois pour répertorier les dramaturges et les
comédiens canadiens d'origine marocaine, et plus de trois mois pour mettre la troupe sur pieds. La troupe qui travaille d’ores et déjà sur sa première pièce (en darija marocaine) et ce, depuis début décembre 2015.
À noter que la troupe Fantazia présentera des œuvres en langue marocaine (Darija), en langue arabe classique et en langue amazigh. "Le Théâtre Des Zimmigri" La troupe "Le Théâtre Des Zimmigri", autre produit ACSF, présentera, quant à elle, des œuvres en langue française ,
puisqu'elle cible un public francophone multiethnique. La troupe "Le Théâtre Des Zimmigri" est déjà engagée dans des ateliers de théâtre pour jeunes, des cours de théâtre pour adultes, et d'autres activités que nous vous communiquerons dans quelques jours. À noter que le secteur théâtre de ACSF est placé sous la direction de Hamid Bennani, acteur et metteur en scène qui jouit d'une longue expérience. Info : http://www.acsf. ca/#!theatre/y27wr
Comment devenir entrepreneur culturel Un nouveau programme à la CSMB Jusqu’à maintenant, le programme CASE a accueilli des artistes ou gestionnaires d’entreprises culturelles âgés de 20 à 45 ans déjà diplômés ou autodidactes. Un nouveau programme professionnel d’entrepreneuriat destiné aux créateurs, artistes, producteurs et techniciens du milieu des arts vient d’être lancé par la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) pour pallier le manque de formation entrepreneuriale chez la clientèle adulte qui se destine au domaine des arts. Le nouveau Carrefour des arts de la scène et de
l’entrepreneuriat (CASE), qui a déjà accouché de deux cohortes de finissants depuis son lancement lors d’une première phase d’implantation l’an dernier, vise à doter les artistes ou les gestionnaires d’entreprises artistiques de compétences spécifiques en affaires, en représentation et en développement de projet pour percer dans le milieu culturel.
« Nous étions vraiment le chaînon manquant dans l’industrie, car nous sommes pour l’instant le seul programme professionnel public et gratuit qui permet à une personne de recevoir une formation de base entrepreneuria-
le dans le domaine des arts », affirme Hélène Pilote, directrice du Collège d’informatique et d’administration VerdunLaSalle (CIAVL), qui dispense déjà de nombreux programmes professionnels à la clientèle adulte. Jusqu’à maintenant, le programme CASE a accueilli des artistes ou gestionnaires d’entreprises culturelles âgés de 20 à 45 ans déjà diplômés ou autodidactes, et il a facilité le placement ou le développement de plusieurs projets d’affaires, affirme Mme Pilote. « Ce fut très concluant », dit-elle.
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Avec plus de 330 heures de formation consacrées à l’entrepreneuriat, et 450 heures à la représentation, le programme prévoit 45 heures destinées à la mise sur pied d’un projet d’affaires en bonne et due forme. « Beaucoup d’écoles forment des artistes, mais dès que les jeunes sont “lâchés dans la société”, ils ne savent pas toujours comment en vivre. Notre but, c’est de donner aux artistes les clés pour vivre de leur métier et faire carrière de façon autonome », explique Hubert Mansion, un des deux professeurs du nouveau programme. Pour l’heure, le programme a attiré divers profils
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d’étudiants, dont des artistes indépendants, des musiciens, des universitaires issus de l’École des médias (UQAM), des conservatoires de théâtre ou de HEC Montréal, souhaitant lancer leur propre entreprise culturelle. Développé par le directeur du théâtre Paradoxe, Pierre Pagé, exagent d’artiste, et Hubert Mansion, qui a été avocat spécialisé dans le milieu culturel, le programme devrait accueillir chaque année deux cohortes d’une vingtaine de personnes, affirme la directrice du CIAVL.
Sports
Soccer - Football
Drogba- Impact : le retour… Didier Drogba a confirmé qu'il partait pour le Qatar se préparer pour l'entraînement présaison de l'Impact de Montréal. C'est par Twitter que l'attaquant ivoirien de 37 ans en a fait l'annonce. L'Impact a expliqué que le vétéran rejoindra l'équipe pour la deuxième partie du camp d'entraînement, du 15 au 28 février en Floride. Le propriétaire de l'Impact Joey Saputo devait faire luimême le point sur la situation en début de semaine au Stade olympique, à l'ouverture du camp d'entraînement. Il semble que M. Saputo ait piloté ce dossier impliquant la MLS et le club britannique
Chelsea qui voulait rapatrier le joueur vedette, à titre d'entraîneur adjoint. La MLS s'opposait à son départ puisqu'il était lié par contrat à la ligue pour une autre saison avec l'Impact.
L'attaquant Didier Drogba ne sera pas présent lors de la première phase du camp, mais poursuivra sa préparation physique en vue de la prochaine saison.
L'équipe montréalaise amorce donc son camp lundi au Stade olympique. Après deux séances, l'équipe s'envolera pour Orlando, en Floride, où le club poursuivra son camp jusqu'au 5 février.
L'Impact a fait son acquisition le 27 juillet 2015 du Fire de Chicago, qui détenait ses droits dans la MLS. Drogba a marqué 12 buts en 14 matchs dans l'uniforme montréalais, dont un tour du chapeau contre le Fire le 5 septembre.
Un total de 25 joueurs sera présent à Montréal, incluant six joueurs invités du FC Montréal et le premier choix lors du dernier repêchage, le défenseur Kyle Fisher.
Sous la gouverne de Mauro Biello, inspiré par Drogba, l'Impact a atteint la demi-finale de l'Association est de la MLS, s'inclinant en prolongation face au Crew de Columbus.
Un nouveau-venu : Lucas Ontivero
La saison 2016 de l'Impact
commence le 6 mars contre les Whitecaps, à Vancouver. Le premier match à Montréal aura lieu au Stade olympique le 12
Présidence de la FIFA
Cinq candidats au ballon suprême Par Joel Chiarello À un mois de l'élection prévue le 26 février à Zurich, la FIFA a confirmé les candidatures à la présidence de cinq postulants. Il s'agit du Cheikh Salman du Bahreïn, du Prince jordanien Ali, de l'Italo-Suisse Gianni Infantino, du Français Jérôme Champagne et de Tokyo Sexwale d'Afrique du Sud, Les 209 fédérations qui composent la FIFA, désigneront à cette date le successeur de Joseph Blatter, président démissionnaire, et suspendu 8 ans. Ces cinq candidatures avaient déjà été validées en novembre à l'issue d'une enquête d'intégrité conduite par la commission d'éthique. Michel Platini, président de l'UEFA, a renoncé à se présenter début janvier, faute de temps avant le scrutin pour épuiser les recours engagés après sa suspension pour 8 ans de toute activité liée au football. La justice interne de la FIFA avait sanctionné l'ex-capitaine de l'équipe de France pour un paiement controversé de 1,8 million d'euros (2,78 millions
canadiens) reçu de Blatter, également suspendu dans cette affaire. Depuis l'annonce surprise en juin par Blatter de sa démission, juste après sa réélection pour un 5e mandat, la FIFA n'en finit plus d'alimenter la chronique judiciaire. Aux arrestations de nombreux membres ou ex-membres de son comité exécutif sur ordre de la justice américaine, s'est ajoutée la mise en examen en septembre de Blatter par la justice suisse pour gestion déloyale et abus de confiance.
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mars contre les Red Bulls de New York.
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Sports
Soccer - Football
Deux jeunes joueurs québécois à la conquête de l’Europe
Le 19 janvier dernier, deux joueurs de soccer québécois faisaient un pas de plus vers leur rêve de devenir footballeur professionnel. Sami Chetoui et Mario Raytchev, deux joueurs originaires de Longueuil ont pris leur envol pour un voyage en Italie, voyage qui leur permettra d'aller tenter leur chance pour se tailler une place sur le vieux continent.
Tout a commencé pour les deux jeunes alors qu'ils se sont inscrits au camp de détections de Soccer 11 Pro en décembre dernier. Ils se sont présentés aux trois journées de camp remplis de détermination et ont su tirer leur épingle du jeu et laisser leur marque. Soccer 11 Pro les rappelait une semaine plus tard pour les informer de l'intérêt qu'on leur portait. En quelques semaines, tout s'est précipité pour les deux jeunes hommes. Une rencontre pour présenter le projet, une rencontre pour signer les contrats et de multiples appels pour discuter et régler tous les détails nécessaires avant qu'ils s'envolent. Une opportunité à saisir Les deux jeunes considèrent ce voyage comme une très belle opportunité et ils comptent bien la saisir. « Ils partaient le mardi soir, je devais discuter avec les deux gars le lundi soir pour m'assurer qu'ils n'oubliaient rien et je n'arrivais pas à les joindre. À 22h30 je reçois un texto des deux gars qui me disent qu'ils viennent de sortir de l'entraînement. Ça m'a confirmé que j'avais pris une bonne décision de les envoyer », commente Joël Chiarello, président de Soccer 11 Pro et représentant de Chetoui et Raytchev. Chetoui, québécois d'origine algérienne, en est à sa première expérience en Europe.
Ce n'est pourtant pas par manque de volonté du jeune homme. Le milieu de terrain de 18 ans qui évoluait jusqu'à maintenant pour CS Longueuil en U18 AAA était le capitaine de son équipe à l'été 2015 et il n'a fait rien de moins que de ramener la médaille d'or aux championnats canadiens des clubs avec son équipe. « Son leadership et son intelligence de jeu ont tout de suite transparu sur le terrain », explique Chiarello. Pour Raytchev, la situation est totalement différente. Le jeune gardien québécois de 18 ans d'origine bulgare et marocaine a déjà fait des essais en Europe dans différents clubs et au Maroc, mais il était soit trop jeune ou
ne possédait pas les papiers lui permettant de signer en Europe. Puisque tout est maintenant en règle, Raytchev est décidé à ne pas rentrer au Québec les mains vides. Raytchev faisait lui aussi partie de l'équipe de Longueuil qui a gagné les championnats canadiens cette année et s'entraînait même avec l'équipe semi-pro, ce qui lui a permis d'aller chercher de l'expérience supplémentaire qui lui sera bénéfique pour son séjour en Italie. L’académie Verona Stars Les deux québécois commencent leur séjour à Verona Stars, une académie de développement italienne qui leur permettra de prendre le
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rythme européen, puis ils partiront vers différents essais dans les semaines à venir. Le directeur de Verona Stars est confiant que les deux joueurs trouveront un club pour le sprint de fin d'année puisqu'il a déjà plusieurs demandes pour des joueurs possédant leur profil. Pour Soccer 11 Pro, le départ de ces deux joueurs est extrêmement positif. L’organisation considère cela comme une confirmation que le Québec regorge de jeunes talents qui ne demandent qu'une opportunité. Ce premier camp de détections tenu en décembre dernier n’était que le commencement et tout le personnel de Soccer 11 Pro
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est extrêmement enthousiaste pour les prochains événements de la sorte. « Nous avons envoyés nos deux premiers joueurs ayant un contrat avec Soccer 11 Pro et nous allons travailler très fort avec eux pour leur permettre d'atteindre leur but. Derrière, ce que les gens ne voient pas c'est que nous avons encore plusieurs joueurs du camp de décembre 2015 avec qui nous travaillons pour corriger quelques points mineurs avant de leur donner une chance en Europe à leur tour », conclut Chiarello. Autant dire que pour l'entreprise québécoise, ça n'est que le début et qu’elle souhaite bien poursuivre sur la lancée de ces premier succès.
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Initiatives
Forum des Compétences Canado-Marocaines
Opération « Le poste du mois» Êtes-vous en mode action? Le Forum des Compétences Canado-Marocaines (FCCM) annonce le lancement de sa nouvelle activité pour l’année 2016 : «LE POSTE DU MOIS» qui se présente sous forme d'une série de 6@8 avec des panélistes de haut niveau dans leur métier et domaine d’expertise. Mensuellement, le 6@8 traite d’un domaine particulier et vous invite à la rencontre de professionnels occupant différents postes. L’objectif du Forum est d’aider à connaitre ces métiers, inspirer et dynamiser la démarche de recherche d'emploi. De plus, ce sera l’occasion par excellence d’élargir les réseaux des participants, tant le réseautage est une partie intégrante et primordiale à l’intégration professionnelle et sociale. Pour le premier 6@8, des invités de marque dans le domaine des technologies de l’information se feront un plaisir de communiquer, échanger et partager avec les participants leurs parcours, défis, succès et expériences. Ne manquez pas cette opportunité unique pour vous faire connaitre et bénéficier de précieux conseils pratiques. Info : page Facebook du Forum des compétences CanadoMarocaines
Sécurité des piétons à Montréal
L’université McGill va réaliser un projet-pilote Lors de la séance hebdomadaire du comité exécutif, M. Aref Salem, responsable du transport au comité exécutif et Mme Elsie Lefebvre, conseillère associée au transport au comité exécutif, ont annoncé l’octroi d’une contribution financière de 200 000$ à l’Université McGill pour la réalisation d’un projet-pilote avec des panneaux d’arrêts toutes directions. « Notre Administration veut encourager l’aménagement de carrefours sécuritaires et nous sommes à la recherche de solutions permettant d’apaiser la circulation. L’objectif de ce projet-pilote consiste à élaborer de nouveaux critères pour l’implantation de panneaux d’arrêts et ainsi, mieux outiller les arrondissements qui reçoivent les demandes de mesures d’apaisement », a indiqué M. Salem. Avec cette démarche avantgardiste, la Ville de Montréal veut s’adapter aux nouvelles
réalités des villes et voir comment mieux répondre aux attentes des citoyens, afin de favoriser un meilleur équilibre entre l’apaisement de la circulation, la sécurité des personnes et la mobilité des usagers du réseau.
Le mandat de ce projet pilote se décline en cinq grandes activités : · Large recension de la littérature des pratiques utilisées au Québec, au Canada et aux États-Unis. · Identification des besoins des usagers vulnérables par le biais d'une enquête de préférences déclarées et d'une enquête de préférences révélées. · Identification des facteurs de risque et facteurs d'implantation. · Études des comportements et des interactions à l'aide de données vidéo.
· Étude pilote avantaprès. C'est à cette étape que des interventions sur le terrain seront effectuées à un ensemble de carrefours soigneusement choisis dans divers arrondissements de la Ville. L’implantation de la nouvelle signalisation sur les sites analysés est prévue pour
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l’automne 2016. « Il s’agit d’une recherche scientifique d’envergure et rigoureuse pour le confort et la sécurité des piétons. Le projet-pilote s’étendra sur une durée de 30 mois, le temps nécessaire pour faire une revue de bibliographie, analyser les accidents et conflits routiers, mettre en place
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le projet-pilote puis effectuer des recommandations. Lors des études terrains, près de 500 intersections serviront de laboratoire aux chercheurs! », a conclu Mme Elsie Lefebvre. Source : Cabinet du maire et du comité exécutif
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