Atlas277-web

Page 1

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

Pour vos annonces dans le journal Atlas.Mtl:

(514) 962-8527 Courriel: admin@atlasmedias.com Site Web: www.atlasmedias.com

Immigration : Après quinze ans d’exil

Nadia et Adel sous menace de bannissement

Page 12

260 000 personnes ont obtenu

Au moment ou PKP jette l’éponge et où Justin Trudeau accélère sa «médiation» entre citoyens et classe politique

Canada : Changements de paradigmes politiques

la citoyenneté canadienne en 2014… Page 13 Le salaire minimum passe à 10,75 $ l’heure Une campagne pour porter le taux horaire à 15 $ d’ici six ans Page 14

Page 3

Logement social

Une réforme majeure en préparation à Québec

Page 27

Caravane de l'Investissement au Maroc Un engagement citoyen

Page 31

Caravane de l'Investissement au Maroc

Un engagement citoyen au service de deux pays

Page 31


2

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias. com Site web: www.atlasmedias.com https://www.facebook.com/Nachid. Najahi?ref=hl

Depuis 2002 Groupe Atlas Media Treize ans, c’est… • 273 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 7780 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 116 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 9.1 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 2500 visiteurs par jour.

Éditorial

Édito

Parti Québécois : Pierre-Karl Péladeau jette l’éponge à son tour

Chronique d’une biennale politique annoncée… Cette immense broyeuse qu’est la machine politique a fait une nouvelle victime. Pierre Karl Péladeau quitte la vie publique et le Parti Québécois, encore une fois, se retrouve sans chef. Une nouvelle péripétie s’inscrit ainsi dans l’histoire presque cinquantenaire de cette formation politique qui, à sa naissance en 1968, incarnait les aspirations, non seulement des habitants du Québec mais aussi de beaucoup d’autres peuples et nations du monde, à la liberté, à la démocratie et au progrès. Sur le socle de cette sociale démocratie, par la voie des urnes (ce qui accroitra encore son aura) le parti parviendra au pouvoir dès 1976. Depuis cette date et jusqu’à la fin du XXème siècle, c’est-à-dire en trente cinq ans, il se donnera cinq chefs et tous cinq seront à un moment ou l’autre de leurs carrières, nommés premiers ministres.

Valses – hésitation… Il en va tout autrement, depuis le début du XXIème, autrement dit au cours des 15 dernières années. Des quatre chefs du parti en effet, deux seulement auront réussi à se hisser au rang de chef du gouvernement et encore, pas assez longtemps pour imprimer au cour de la chose publique une marque suffisamment durable et donc prégnante. Cette rotation des chefs à de surcroît obéi à une sorte de logique qui à plutôt permis de cultiver le doute sur la capacité du parti à se renouveler qu’elle n’aura permis de répondre aux attentes des militants et ni aux vœux des citoyens en général. On est ainsi passé d’un chef historique, Bernard Landry (qui s’est déchargé de se fonctions parce qu’il ne se satisfaisait pas de 74% de soutien au sein du parti à ses projets de changements) à un leader «nouveau» en ce sens qu’il représentait une nouvelle génération péquiste, André Boisclair, censé apporter un sang neuf et une énergie nouvelle au parti. La formule à fait long feu et on n’a pas tardé à revenir à ce que l’on à considéré comme les «origines authentiques» avec Pauline Marois

dont le sacerdoce ne durera que le temps d’une sorte d’intérim au pouvoir, pour céder la place à PKP, dont le profil aura été celui du porteur d’un subtil compromis entre les idées fondamentales (la souveraineté) et – comme le grand patron qu’il est – une sorte de réingénierie de l’État qui saurait fusionner entre l’idéal social-démocrate et la gestion libérale d’un ensemble national apte à devenir un pays. Cette valse-hésitation entre les profils et leur adéquation à l’air du temps s’accompagnant d’autres valses-hésitations entre les idées et les idéaux, entre le souci de plaire aux tenants des différents courants de pensées traversant le parti ont fini par déplaire à tous les québécois. Le PQ a ainsi fini par se défaire d’André Boisclair et les élections par défaire Pauline Marois.

Quand à Pierre-Karl Péladeau, il a fini par se faire à l’idée que la tâche de reconstruction du parti était tellement immense et ardue qu’elle aurait fini par le consommer et le consumer, ruiner définitivement sa vie de famille, sa vie tout court… Changement de paradigmes L’avènement du multipartisme. Cet état de fait suscite bien des questions. Et pas seulement à propos du parti de feu René Lévesque, de ce qu’il est devenu ou de ce qu’il en adviendra. Car si, longtemps, la seule vérité politique du Québec a été le bipartisme et l’alternance, avec un parti au pouvoir et l’autre représentant l’alternative, il n’en va plus de même aujourd’hui. Avec l’entrée au Parlement de Québec Solidaire et de la CAQ, le multipartisme est dans nos murs et même s’il ne s’exprime pas encore pleinement, il n’est pas sans effet sur notre démocratie et notre vie. Autre changement à ne pas prendre à la légère : l’évolution du fédéralisme et on taux de pénétration dans la pensée politique et les choix électoraux des québécoises et des québécois de toutes origines.

René Levesque Le renouveau fédéral. L’élection de Justin Trudeau, surprenante à plus d’un égard, n’a rien de gratuit. Elle se fondait sur de solides arguments que, tous, nous avons ressentis mais sur lesquels nous commençons à peine à mettre des mots. Révélateur de cette verbalisation à retardement, une récente annonce du Parti Libéral du Canada. Ainsi, dans un peu plus de trois semaines, Justin Trudeau s’adressera aux militants du Parti libéral (PLC) réunis au Centre des conférences de Winnipeg et les invitera à faire ce qu’aucune autre formation politique au pays n’a encore fait : ouvrir ses portes à tous. Gratuitement. Le chef exhortera le PLC à abolir ses frais d’adhésion afin que tout citoyen désireux de s’impliquer dans le processus politique puisse le faire. En 2012, le parti avait déjà créé une nouvelle catégorie de « sympathisants », des gens pouvant participer au choix du chef et proposer des idées au parti sans en devenir membres… et sans payer de frais d’adhésion. M. Trudeau invite son parti à pousser la logique jusqu’au bout afin de réaliser son ambition de réconcilier la société civile avec sa classe politique en l’amenant à s’y impliquer. Et cette stratégie est particulièrement

Suite à la page 5 Abdelghani Dades

3

Atlas.Mtl

nº 277 du 5 au 18 mai 2016


4

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Éditorial

Parti Québécois : Pierre-Karl Péladeau jette l’éponge à son tour

Chronique d’une biennale politique annoncée… Suite de la page 3

visible envers les jeunes, ceux qui viennent d’atteindre, ou qui sont sur le point d’atteindre l’âge de voter. À une époque où l’éloignement entre le peuple et ses dirigeants semble règle et loi et où le cynisme citoyen fait tâche d’huile, ce n’est certainement pas là un vain effort, certainement pas sans impact sur les choix politiques des québécois… Les nouvelles réalités démographiques. Troisième paradigme en évolution, la composition démographique du pays. Quarante pour cent de la population est aujourd’hui issu de l’immigration. Ces communautés culturelles, déjà fortes de leur organisation pour les plus anciennes d’entre elles, sont en train de se structurer pour les plus récentes. Pour

ne prendre dans l’actualité de ces derniers jours que l’exemple de la communauté des originaires du Maroc, on a assisté à une floraison d’activités sociales, économiques et culturelles (dix activités majeures en moins d’un mois!); toutes significatives d’une volonté d’enracinement et de participation à la vie collective qui – comme elle a su le faire déjà lors de la votation provinciale du printemps 2014 – s’exprimera certainement de plus en plus à travers les urnes. Quarante pour cent de la population - soit au bas mot vingt pour cent de l’électorat et peut-être même plus - il y a là une masse critique qui peut détenir la balance du pouvoir à tous les paliers de gouvernement, provincial compris. Il y a là des votes dont aucun parti politique ne peut se passer sans risque. Enjeux et défis Dans un tel paysage, même s’il n’y a aucune raison de douter

que la raison première du retrait de Pierre-Karl Péladeau soit un louable souci d’ordre familial, force est de constater que son passage à la tête du Parti Québécois n’a en rien éclairé les perspectives politiques. On attendait en ce sens beaucoup de la tenue du congrès, prévu en juin 2017 et qui avait pour objectif de re-profiler la plate-forme politique. Le président du parti, M. Raymond Archambault, annonçait à cet effet qu’une «proposition principale» devait y être débattue; comme devait y être débattues un certain nombre d’autres décisions politiques. La course à la chefferie va imposer un nouveau report dans cet agenda pourtant essentiel. « On va faire l'impossible pour tenir le congrès en juin 2017, mais il ne serait pas étonnant que nous demandions à la CNPP de repousser le congrès de quelques mois », a admis M.

5

Atlas.Mtl

Archambault. Un rendez-vous manqué? Et cela ressemble à un chambardement des priorités. Qui ne sera peut-être pas sans conséquence. Il eut en effet sans doute été utile au futur nouveau chef du parti, avant son élection, d’avoir un atout en main : Une feuille de route unanimement soutenue par une majorité de militants. Ce que n’avaient ni M. Boisclair, ni Mme Marois, ni M. Péladeau; obligés de ce fait de naviguer à vue, de dire souvent une chose et son contraire, de désarçonner ainsi même les fidèles d’entre les fidèles. Au moment ou Québec Solidaire bien qu’éminemment sympathique reste marginal, ou la CAQ ne parvient pas vraiment à creuser sa niche et ou le Parti Libéral du Québec de M. Philippe Couillard commence après deux années aux affaires et dans la rigueur- à souffrir de l’usure du pouvoir, cela aurait

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

Pierre-Karl Péladeau sans doute été la promesse d’un regain de vigueur dans notre vie politique provinciale, d’un intérêt renouvelé pour la prochaine course à la majorité. La promesse que le microcosme politique – ne serait-ce que par application d’un principe de précaution – se sente obligé de se rapprocher de ceux auxquels ils demandent périodiquement confiance. D’un peu moins de cynisme sans doute chez les électeurs. D’un petit mieux pour la démocratie en somme. Pour qu’à quelque chose, enfin, ait servi le bref passage en politique de PKP….


6

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Politique

Québec

L’«annus horribilis» de Pierre-Karl Péladeau

Moins d'un an après avoir été couronné chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau quitte la vie politique. C'est un homme visiblement ébranlé qui en fait l'annonce lundi 2 mai 2016, expliquant son « choix déchirant » par des raisons familiales. Interviewée par les media, l'ancienne première ministre péquiste Pauline Marois s'est dite « très émue par sa déclaration », mais a dit « respecter sa décision ». «Je suis profondément attristée parce que je crois que c'est un homme de grand talent, de grande valeur, qui apportait beaucoup au Parti québécois.» a déclaré Mme Marois. « C'est vrai qu'il a été en apprentissage pendant un certain temps, mais je crois qu'il était retombé sur ses pieds dernièrement. Et c'était particulièrement intéressant de le voir assumer cette responsabilité », a-t-elle ajouté.

«Un homme fatigué, défait…» Évoquant une « onde de choc », le leader parlementaire de la Coalition avenir Québec, François Bonnardel, a témoigné beaucoup d'empathie à l'endroit de son adversaire politique. « J'ai vu un homme fatigué, défait », qui désire se consacrer au bien-être de ses enfants. « C'est triste », a-t-il soutenu. La direction de Québecor, dont Pierre Karl Péladeau est actionnaire de contrôle, a dit avoir appris la nouvelle en même temps que « l'ensemble

de la population québécoise ». « Nous prenons acte de sa décision de se consacrer à sa famille et lui témoignons toute notre amitié et notre soutien dans les circonstances », a-telle déclaré dans un bref communiqué. « En tout respect pour monsieur Péladeau, la société n'entend pas faire d'autres commentaires publics sur le sujet. » Une année assurément difficile sur tous les plans Rien ne permet de douter que les « raisons familiales » invoquées par Pierre-Karl Péladeau sont réelles et légitimes, et on ne peut que ressentir de la sympathie pour ce qui est, avant tout, une situation très personnelle et très difficile.

Reste que s'il faut faire un bilan de cette année de Pierre Karl Péladeau à la tête du PQ, il faut conclure que rien ne s'est passé comme prévu. Même s'il savait que la politique allait exiger de lui une transition qui est toujours compliquée, il en avait sans doute sous-estimé toute la difficulté. D'abord, parce que, sur le plan personnel, ce que demande la politique est infiniment plus exigeant qu'être à la tête d'une grande société du secteur privé. La politique est le secteur d'activité qui rend illusoire toute conciliation travailfamille. C'est dans ce contexte qu'on peut examiner les montagnes russes de sa vie personnelle au cours des derniers mois. Il est entré en politique au printemps de 2014, quelques

Pierre-Karl Péladeau semaines à peine après avoir annoncé sa séparation avec Julie Snyder. Quelques semaines plus tard, ils se réconciliaient, puis annonçaient leurs fiançailles presque au moment où commençait officiellement la course à la direction du PQ. Le mariage, très médiatisé, eut lieu en été et, moins de six mois plus tard, c'était une nouvelle rupture. Tout cela a eu, bien entendu, des effets sur sa vie professionnelle et politique. Sur le plan plus strictement politique, l'année de Pierre Karl Péladeau à la tête du PQ a été difficile. Les choses allaient un peu mieux ces dernières semaines,

7

Atlas.Mtl

mais l'apprentissage comme chef de parti a été difficile. Il était loin de dominer les débats de l'Assemblée nationale et devait souvent laisser les projecteurs à ses députés plus au fait des dossiers que lui.

très rapidement, les électeurs ont déchanté. Les derniers sondages montraient un PQ qui ne réussissait pas à s'approcher des libéraux et qui était désormais talonné par la Coalition avenir Québec dans le vote francophone.

M. Péladeau était très apprécié des militants péquistes - qui l'ont toujours vu comme celui qui allait les conduire à l'indépendance - mais il a été loin de créer un très fort engouement dans la population en général.

Difficile alors de parler d'un grand succès, d'autant que la performance du gouvernement libéral lui avait ouvert bien des portes.

Un parti à la traîne, une réputation mitigée et des dossiers non réglés Il y a eu une très brève lune de miel dans les sondages après l'annonce de sa candidature à la direction du PQ, mais

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

Quant à la convergence souverainiste, force est de constater que le passé de patron et de « roi des lock-out » de Pierre Karl Péladeau a servi de repoussoir pour quelque rapprochement que ce soit avec Québec solidaire, la

Suite dà la page 8


Politique

Québec

L’«annus horribilis» de Pierre-Karl Péladeau Suite de la page 7

seule formation souverainiste qui ait un certain poids. Et il restait des dossiers non réglés, comme ses liens avec Québecor. Ses actions dans un mandat avec trois fiduciaires ne remplissaient pas, selon beaucoup d'observateurs, les exigences du code d'éthique de l'Assemblée nationale. M. Péladeau ayant refusé toute concession sur ce point, il était loin d'être certain que le dossier n'allait pas rebondir avant la prochaine campagne électorale. Chose certaine, c'était une épée de Damoclès au-dessus de la tête du chef du PQ. Et, enfin, il y a toujours cette question qui se pose pour quiconque s'engage dans une car-

rière politique : a-t-il vraiment aimé ça? Les exemples sont nombreux, surtout parmi les politiciens issus du monde des affaires, de gens qui ont trouvé que la politique est un monde où il y a trop de lenteurs et de compromis pour être le métier idéal pour ceux qui sont habitués à prendre des décisions.

Aujourd'hui, Pierre Karl Péladeau part donc en laissant un Parti québécois nécessairement affaibli et qui devra se trouver un nouveau chef rapidement, le prochain rendezvous électoral étant dans deux ans à peine. Une course à la direction qui risque d'être encore plus porteuse de division que l'élection de PKP, qui avait, rappelons-le, remporté la majorité absolue des voix dès le premier tour de scrutin.

Le dernier discours « Je vous annonce donc à regret que je quitte immédiatement mes fonctions de chef du Parti québécois, de chef de l'Opposition officielle et de député de Saint-Jérôme », a déclaré Pierre-Karl Péladeau en annonçant sa démission. « Je prends cette décision pour le bien de mes enfants. Je dois pour eux demeurer un exemple », a ajouté celui qui était devenu chef du PQ le 15

mai 2015 après avoir été élu député de Saint-Jérôme le 7 avril 2014. «Je suis devant une absence d'alternative qui me force à faire un choix, un choix déchirant entre ma famille et mon projet politique, notre projet politique qui est partagé par tant de citoyens. J'ai choisi ma famille.» Le chef démissionnaire a dit aimer « profondément le

Parti québécois, ses militants et ses députés ». « C'est un grand parti qui porte le projet fondamental de faire du Québec un pays, et des valeurs profondes de défense des intérêts des Québécoises et des Québécois », a-t-il déclaré. « Je veux remercier l'équipe des députés et députées du parti, ses militantes et ses militants, les exécutifs de circonscription du Parti québé-

8

Atlas.Mtl

cois, l'ensemble des employés de la permanence, et le personnel de l'aile parlementaire – des recherchistes – pour leur confiance et le privilège qui m'a été donné de diriger ce grand parti. » M. Péladeau a précisé que les membres de l'exécutif national seraient « convoqués rapidement pour faire le point et prendre les décisions nécessaires ». Le caucus des dépu-

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

tés péquistes doit se réunir cette semaine « afin de déterminer les modalités pour l'identification d'un ou d'une chef parlementaire », a-t-il poursuivi. « Je demeurerai un militant du Parti québécois. Je suis convaincu que l'avenir du Québec, des Québécoises et des Québécois passe par l'indépendance de notre nation ». a-t-il conclu.


Politique

Canada

Comment Justin Trudeau entend réconcilier les citoyens avec la politique

Dans un peu plus de trois semaines Justin Trudeau s’adressera aux militants du Parti libéral (PLC) réunis au Centre des conférences de Winnipeg et les invitera à faire ce qu’aucune autre formation politique au pays n’a encore fait : ouvrir ses portes à tous. Gratuitement. Le chef exhortera le PLC à abolir ses frais d’adhésion afin que tout citoyen désireux de s’impliquer dans le processus politique puisse le faire.

Un PLC ouvert gratuitement à tous Les frais d’adhésion au PLC ne sont que de 10 $ par année. Symboliques, diront certains, mais la décision de les abolir est tout aussi « symbolique » pour M. Trudeau, explique-t-on en coulisses. « On veut créer un parti où tout le monde est le bienvenu, un parti politique qui est ouvert à tous, où les membres sont très impliqués et où c’est facile de s’impliquer parce qu’il n’y a pas de “structurite”. » Car à ce congrès bisannuel, le PLC en profitera pour adopter une nouvelle constitution qui remplacera… les 18 qui existent à l’heure actuelle (une pour chacune des ailes provinciales et des commissions thématiques). « C’est très lourd et c’est difficile de garder les gens engagés à cause de cette “structurite”. » Au NPD, les frais d’adhésion varient d’une province à l’autre; ils sont de 10 $ au Québec. Au Parti conservateur, la tendance était plutôt haussière : les frais annuels étaient récemment passés de 15 $ à 25 $ par an avant que la grogne dans les rangs ne force les dirigeants à annuler la décision il y a une semaine. Le contraire, donc, de la tendance au PLC. En 2012, le parti avait créé une nouvelle catégorie de « sympathisants », des gens pouvant participer au choix du chef et proposer des idées au parti sans en devenir membres… et sans

payer de frais d’adhésion. M. Trudeau invite son parti à pousser la logique jusqu’au bout.

Renouer avec la base Car telle est l’ambition du premier ministre, ambition qui se reflète dans sa stratégie de communication : réconcilier la société civile avec sa classe politique en l’amenant à s’y impliquer. Il veut générer un mouvement. « Le mot “mouvement” est juste, explique notre source libérale. Justin veut que les gens s’impliquent et partagent leurs idées. C’est une réflexion amorcée depuis longtemps. » Ce n’est donc pas un hasard si le premier ministre Justin Trudeau pose souvent comme condition aux médias réclamant une entrevue que celle-ci se déroule dans un quelconque forum public où les citoyens pourront assister, voire participer à l’échange. Même avant que la campagne électorale ne soit déclenchée, Justin Trudeau participait fréquemment à des « town hall », des événements où il répondait, jusqu’à une heure durant, aux questions non triées des citoyens rassemblés. Nulle part cette stratégie n’est plus visible qu’avec les jeunes. Depuis son élection, Justin Trudeau multiplie les événements publics en leur présence : cinq jours après son assermentation, il était avec sa conjointe, Sophie Grégoire, à Unis pour l’action, un rassemblement de plus de 15 000 jeunes à Ottawa. Il a pris part à un Google Hangout avec des étudiants sur les changements climatiques et a visité pas moins de six universités. Encore la semaine dernière, à Saskatoon, il a participé à une séance de questions-réponses à l’école secondaire Oskayak offrant un programme d’entrepreneuriat autochtone. « J’adore répondre aux questions des étudiants pour voir ce que vous avez en tête », a dit M. Trudeau à cette occasion. «

Pour moi, écouter est aussi sinon plus important que de parler. […] C’est comme lorsque j’étais enseignant. Tout le monde pense que les enseignants ne font que parler et fournir des réponses, mais les bons enseignants sont ceux qui écoutent, comprennent et donnent à leurs élèves les moyens de faire des choses. »

John Parisella, ancien conseiller politique de Robert Bourassa, estime que cette stratégie est probablement très appropriée. « C’est une bonne stratégie pour humaniser la politique à une époque où il y a beaucoup d’éloignement et de cynisme. Trudeau veut lutter contre ça. [...] Le conseil que je donnerais à tout politicien qui accède au pouvoir, c’est “Ne vous déconnectez pas de la base qui vous a appuyé et de la population en général. C’est ce qui vous garde branché.”» Obama pour modèle Aller à la rencontre des jeunes a, avant Justin Trudeau, été l’apanage de Barack Obama. Lors de la présidentielle de 2008, son équipe avait justement utilisé les jeunes comme agents mobilisateurs pour relancer le dialogue entre les citoyens et les politiciens. Dans une entrevue accordée en 2010, Jonathan Kopp (associé chez SS + K, l’agence de communication qui s’est chargée du volet jeunesse de la campagne d’Obama) a expliqué que les jeunes avaient été invités à s’impliquer par le truchement du site Internet voteforchange.com qui n’était pas directement lié à la campagne de Barack Obama. Ils ont contribué à bâtir un mouvement plus large. « Je pense que nous avons appris de l’expérience Obama, avait conclu M. Kopp. Il y a une occasion d’accroître cette ouverture. Le peuple américain a été invité à revenir à la table de discussion. » Jennifer O’Malley Dillon, pour sa part, a été directrice de campagne adjointe pour Barack Obama en 2012. En 2014 à

9

Atlas.Mtl

Justin Trudeau, premier ministre du Canada Montréal, elle a dit aux militants du PLC qu’il « n’y a rien de plus important que la mobilisation de la base pour gagner. Tout est une question d’individus et de façon de communiquer de personne à personne ». Elle a conseillé Trudeau pendant l’élection avant de se joindre à la campagne de Hillary Clinton. Mme O’Malley Dillon a analysé que la victoire libérale démontrait que, désormais, « les publicités en soi, télévisées ou en ligne, ne sont pas suffisantes pour mobiliser les électeurs. Ça prend un travail avec la base, communauté par communauté, pour assurer la victoire ». M. Parisella voit un parallèle entre Barack Obama et Justin Trudeau, mais rappelle que le président américain n’a pas pu autant poursuivre sa stratégie une fois élu. « L’usure ou la réalité du pouvoir coupe, à terme, le lien en partie, et il n’est pas certain que l’enthousiasme, l’excitation et la proximité peuvent perdurer quand on fait face à la réalité. C’est ça le défi. » Une écoute sincère et non un calcul électoraliste Il est donc « trop tôt », à son avis, pour conclure que Justin Trudeau premier ministre pourra poursuivre encore longtemps ses efforts de rapprochement. Il

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

note d’ailleurs que ces efforts n’ont pas garanti à M. Obama des succès électoraux, lui qui a perdu le contrôle de la Chambre des représentants puis du Sénat pendant son mandat. Pas plus, souligne-t-il, qu’ils n’ont protégé Pierre Elliott Trudeau. « Le seul autre politicien qui a suscité cette excitation des jeunes a été le père de Justin. Ça a très bien marché, il a eu sa Trudeaumanie, mais quatre ans plus tard (en 1972), il avait un gouvernement minoritaire ! » M. Parisella estime cependant que les choix de Justin Trudeau n’ont rien d’un calcul électoraliste . « Je n’aime pas l’idée de parler de stratégie de communication dirigée vers les jeunes. On ne le fait pas parce qu’on calcule que c’est payant. C’est toujours quelque chose que Justin Trudeau a eu à coeur. Ce n’est pas une stratégie pour lui. » M. Trudeau s’est d’ailleurs gardé le dossier de la jeunesse dans la composition de son cabinet et il mettra sur pied un comité consultatif composé de jeunes de 16 à 24 ans qui le conseillera. « Il a toujours aimé aller à la rencontre des jeunes pour qu’ils aient leur voix au sein des instances décisionnelles. »


10

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Démographie

Recensement 2016

15 millions de ménages appelés à collaborer

L’ancien gouvernement conservateur avait remplacé le questionnaire long par un sondage facultatif, il y a cinq ans. Depuis lundi 2 mai 2016, Statistique Canada a amorcé l’envoi des formulaires de recensement, ce qui marque le retour du questionnaire long qui avait été remplacé par un sondage facultatif, il y a cinq ans.

Statistique Canada affirme que plus de 15 millions de ménages recevront les lettres de recensement sur une période de huit jours, ainsi qu’un rappel les invitant à remplir le questionnaire à la main ou bien en ligne, ce qu’ont fait la moitié des Canadiens il y a cinq ans. Chaque ménage recevra un questionnaire court, tandis qu’un sur quatre recevra le questionnaire long. Jusqu’à maintenant, cette année, environ 1700 Canadiens ont souscrit à un rappel en ligne de Statistique Canada leur rappelant de remplir leur for-

mulaire, ce qui n’exige aucun enregistrement ni de long processus de téléchargement, selon l’agence. Les responsables du recensement ont visité plus de 60 % des communautés des Premières Nations depuis le début du mois d’avril pour les aider à remplir le questionnaire.

Des données précieuses Le recensement offre un portrait statistique de la population une fois tous les cinq ans, en récoltant des informations démographiques sur chaque homme, femme et enfant vivant au pays, ainsi que sur les Canadiens vivant sur les bases militaires ou qui travaillent dans les ambassades. Pour les budgets provinciaux, les estimations de la population dans le recensement déterminent la somme par habitant que chaque province recevra en transferts du gouvernement fédéral. Pour les municipalités et les groupes communautaires, les détails démographiques des quartiers aident à la prise de

décisions quant aux emplacements potentiels de nouvelles écoles, de routes de transit, des établissements pour personnes âgées et des services d’urgence. Pour les entreprises, les données du recensement représentent un complément nécessaire aux grandes bases de données. « Quelques personnes se demandent pourquoi on a besoin du recensement lorsqu’on a les bases de données », a expliqué Jan Kestle, présidente d’Environics Analytics. « Lorsque vous combinez les données que nous pouvons récolter avec les données du recensement, vous pouvez vraiment avoir une vision plus intégrée de ce que les consommateurs veulent en matière de produits et de services, et c’est aussi vrai pour ce que les citoyens attendent du gouvernement. » Le recensement est un processus imposant qui coûte environ 715 millions pour la période de

11

Atlas.Mtl

sept ans nécessaire pour préparer, récolter, analyser et distribuer les résultats. Le coût final n’est pas connu jusqu’à deux ans après la période du recensement. Des lacunes statistiques à combler L’ancien gouvernement conservateur avait remplacé le questionnaire long par un sondage facultatif, il y a cinq ans, dans une décision qui en avait surpris plusieurs et qui avait soulevé un tollé politique quant à la valeur des données récoltées par Statistique Canada dans les recensements de population

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

réguliers. Ainsi, les résultats de 2011 ne permettent pas les comparaisons avec les années précédentes. Dans l’une de ses premières décisions à son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Justin Trudeau a ramené le questionnaire long obligatoire. Mme Kestle croit qu’il restera des failles dans les données récoltées il y a cinq ans, mais affirme que le retour du questionnaire long permettra de combler plusieurs lacunes créées par l’absence du formulaire long en 2011.


Immigration

Après quinze ans d’exil

Nadia et Adel sous menace de bannissement

Adel, 17 ans, est né à Montréal. Il n'y a jamais vécu. Avec sa mère, Nadia, il a été exilé de force en Algérie en 2000 et abandonné dans des conditions d'extrême pauvreté par un père qui voulait se débarrasser d'eux. Quinze ans plus tard, lui et sa mère viennent enfin de regagner le Canada, mais leur cauchemar n'est pas fini. Nadia a perdu sa chance de vivre ici. Les autorités canadiennes veulent la renvoyer en Algérie. Histoire d’un long calvaire. Partis pour une semaine… Nadia Chikhi n'avait presque rien mis dans ses valises: des cadeaux pour sa famille en Algérie, deux robes pour elle et deux habits pour son bébé. Et c'est tout. Elle n'avait pas besoin de grand-chose. Elle ne partait que pour une semaine. Puis retour prévu dans son logement de Saint-Léonard avec mari et enfant. Elle devait commencer un nouvel emploi dans une garderie du quartier la semaine suivante.

Nadia Chikhi et son fils Adel PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Elle ne s'y est jamais présentée.

mariage», raconte Nadia.

Il a fallu à la femme, aujourd'hui âgée de 46 ans, et à son fils 15 longues années pour regagner Montréal. … abandonnés 15 ans! C'était en septembre 2000. Nadia vivait au Québec depuis trois ans. Elle était mariée à un Canadien d'origine algérienne et elle détenait la résidence permanente. Son fils, Adel, né citoyen canadien à l'hôpital de LaSalle en 1998, venait de fêter ses 2 ans. La petite famille partait pour l'Algérie pour assister à un mariage. À l'aéroport, Nadia avait le bébé dans les bras. «Mon mari m'a proposé de prendre mes papiers, comme j'avais les mains pleines. Je les lui ai donnés.» Elle lui a remis son passeport algérien, les billets de retour et sa preuve de résidence du Canada. Une fois à Alger, l'homme est allé reconduire femme et enfant chez les grands-parents maternels. Il n'y aurait pas assez de place pour eux, a-t-il expliqué, chez ses parents à lui. «Il a dit qu'il viendrait me chercher le lendemain pour le

Elle s'est préparée pour la cérémonie, puis elle a attendu. Et attendu. Il n'est jamais venu. Ni le lendemain ni le jour suivant. Elle a eu beau téléphoner, il n'a pas répondu. Lorsqu'elle a finalement réussi à parler à quelqu'un, à une de ses belles-soeurs, cette dernière lui a dit que son frère était retourné sans elle au Canada. Elle s'est retrouvée coincée dans un appartement d'une pièce avec ses parents et sa soeur, toilettes communes à l'étage, trop pauvre pour faire soigner son fils, qui a une maladie cardiaque. La mère et le fils ont pu revenir au Canada en janvier 2016 pour être entendus par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Depuis, ils se battent pour pouvoir rester. Adel est citoyen canadien, mais sa mère est sous le coup d'un interdit de territoire. Elle a perdu sa résidence permanente parce qu'elle n'a pas passé le nombre de jours requis par la loi en sol canadien. Elle s'adresse maintenant à la Cour fédérale en tout dernier recours. Si elle est renvoyée en Algérie,

Adel, qui rêve d'étudier en informatique au cégep de Rosemont et de faire sa vie ici, repartira avec elle. «Je ne peux pas la laisser seule.» Menaces et délais En 2000, quand elle a compris qu'elle avait été abandonnée, Nadia a demandé de l'aide aux autorités canadiennes. Elle s'est présentée à l'ambassade à Alger. Elle a montré aux employés les seules traces qu'il lui restait de sa vie au Québec: sa carte soleil et sa carte d'autobus. On lui a dit d'écrire à l'ambassade à Paris, ce qu'elle a fait. Dans une longue lettre manuscrite, elle a raconté ce qui venait de lui arriver. «Aidez-moi», a-t-elle demandé à l'ambassadeur. Un an plus tard, elle attendait toujours une réponse lorsque son mari lui a rendu une visite surprise dans l'appartement d'une pièce qu'elle et son fils partageaient avec ses parents et sa soeur. En 2003, Nadia a eu un regain de courage et s'est adressée a un tribunal algérien. Elle a obtenu en 2004 un jugement ordonnant à son mari de la laisser revenir au domicile conjugal. Il a refusé. Ils ont divorcé l'année suivante. Marathon administratif En 2008, nouvelle lueur

12

Atlas.Mtl

d'espoir: Nadia a reçu une lettre du Canada. «J'ai pensé que j'allais enfin avoir de l'aide.» On lui disait que sa demande de résidence permanente était en voie d'être accordée et qu'elle recevrait bientôt un visa pour le Canada, obligatoire pour les citoyens algériens qui souhaitent venir ici.

son divorce alors que la menace de son mari ne pesait plus. «Ma cliente n'est pas juriste.

Le hic: Nadia n'avait pas demandé sa résidence permanente. Elle la détenait déjà. Elle avait simplement demandé «de l'aide pour retourner au Canada». En fait, tout ce qu'elle aurait eu à faire, c'était de demander un titre de voyage. Elle ne le savait pas. Elle a écrit aux autorités en 2008, 2010 et 2011, toujours sans réponse.

Une épée de Damoclès au dessus de la tête Elle aurait dû repartir après l'audience. Elle est restée, déterminée à reprendre où elle a laissé en 2000. Adel va à l'école dans une classe d'accueil. Il s'est fait des amis. En attendant le verdict de la Cour fédérale, qui sera final, sa mère fait du bénévolat deux fois par semaine dans un organisme du quartier Ahuntsic. «C'est ici ma vie. Il y a des valeurs, des principes et des gens qu'on ne trouve pas ailleurs.»

Ce n'est qu'en 2012 qu'elle a appris qu'elle pouvait demander un visa pour résident permanent. Il était trop tard. Sa demande a été rejetée, les autorités estimant qu'elle avait «manqué à l'obligation de résidence», soit d'avoir passé au moins 730 jours au Canada au cours des cinq dernières années. Elle a contesté. Pour assister à l'audience d'appel, on lui a permis de venir au pays en janvier. Elle a perdu. Selon le tribunal, elle «n'a pas tenté de revenir au Canada dès qu'elle en a eu l'occasion», notamment après

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

Elle a demandé de l'aide selon ses capacités. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement a attendu huit ans avant de lui répondre», dit son avocat, Me Vincent Desbiens.

La femme fait l'objet d'une mesure de renvoi, une épée de Damoclès au-dessus de sa tête et de celle de son fils. «Toute ma vie, ma mère m'a dit qu'on retournerait dans le pays de ma naissance et que je connaîtrais enfin la justice. Jusqu'à présent, ce que j'ai vu, ce n'est pas de la justice», dit le jeune homme.


Citoyenneté

260 000 personnes ont obtenu la citoyenneté canadienne en 2014… … mais 700 dossiers sont en cours de révocation

En 2014, l'octroi de la citoyenneté a atteint un niveau record. 260 000 personnes sont devenues canadiennes, deux fois plus que l'année précédente. Selon le vérificateur général, le processus par lequel ces citoyennetés ont été accordées présente de grandes failles. Mais le gouvernement fédéral est sévèrement blâmé pour sa gestion des demandes de citoyennetés canadiennes. Dans son plus récent rapport, le vérificateur général critique Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, qui n'a pas su détecter ni prévenir la fraude « de façon adéquate ». Dans son audit, le bureau du vérificateur s'est penché sur la manière dont le ministère de l'Immigration étudie les demandes de citoyenneté et vérifie si elles contiennent des informations frauduleuses.

L'audit du vérificateur général a été mené entre juillet 2014 et octobre 2015, sous l'ancien gouvernement. Dans ce travail, le vérificateur général a particulièrement examiné les points suivants : - la vérification des adresses problématiques

- la détection des documents frauduleux ou falsifiés - l’obtention d'informations auprès de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de l'Agence des services frontaliers du Canada Son constat est sans équivoque. Les vérifications ne sont pas effectuées de manière adéquate. Le problème des adresses L'un des points que soulève le vérificateur général dans son rapport est l'utilisation d'adresses problématiques par les demandeurs de citoyenneté. Pour prouver une résidence au Canada, il est nécessaire de fournir une adresse valide. La base de données dans laquelle le ministère cumule les adresses ne permet pas de détecter toutes les fraudes. Le vérificateur donne en exemple une enquête menée par l'Agence des services frontaliers qui avait déterminé que 16 demandeurs de citoyenneté avaient utilisé les mêmes deux adresses. L'enquête de l'agence n'était toujours pas terminée que déjà, la moitié de ces demandeurs avaient obtenu leur

citoyenneté canadienne.

Les ruptures d'échange d'informations Citoyenneté et Immigration Canada Lorsqu'une personne demande la citoyenneté canadienne, des vérifications d'ordre sécuritaire et judiciaire s'imposent. Impossible pour un demandeur âgé de plus de 15 ans et demi de devenir canadien s'il a commis certaines infractions, s'il est en prison ou en probation. La tâche de faire les vérifications et de transférer les informations aux agents d'immigration revient à la GRC. Le vérificateur général a constaté que le processus était loin d'être efficace. Le vérificateur s'est penché sur 38 cas de ressortissants étrangers ou de résidents permanents dont certains avaient été inculpés pour des crimes graves, comme du trafic de drogue ou des voies de fait. Son constat : sur ces 38 dossiers, la GRC n'a transmis les informations en temps opportun au ministère de l'Immigration que dans deux cas. Dans quatre cas, les informations concernaient des deman-

deurs de citoyenneté. Deux d'entre eux ont réussi à obtenir leur citoyenneté.

des demandes frauduleuses à qui la citoyenneté aurait déjà été accordée.

Le vérificateur recommande aussi d'améliorer la communication entre l'Agence des services frontaliers et les fonctionnaires du ministère de l'Immigration

«Comme il est plus onéreux de révoquer la citoyenneté après coup que de l'accorder, il est primordial de s'assurer dès le départ que seuls les demandeurs admissibles obtiennent la citoyenneté canadienne.» peuton lire dans le rapport du vérificateur général En janvier, 700 dossiers étaient en cours de révocation au ministère de l'Immigration.

Le prix d'une révocation Les failles découvertes par le vérificateur général sont d'autant plus problématiques, selon lui, qu'il est plus complexe d'agir rétroactivement à l'endroit de personnes ayant fait

Intégration

Musulmans, Canadiens et fiers de l’être!

L’Institut Environnics en partenariat avec plusieurs organismes de sondage et un groupe de réflexion multiethnique ont mené, entre novembre 2015 et janvier 2016, une enquête sur l’intégration auprès de 600 Canadiens musulmans. L’enquête à été menée en français, anglais, arabe, et ourdou. Pour compléter le travail, une enquête similaire à été diligentée auprès de 978 Canadiens non musulmans. Et les résultats sont plutôt surprenants à en croire Radio Canada qui reprend les chiffres de ce sondage dans le texte ciaprès. Discrimination et inquiètude… Selon les résultats livrés par le sondage, 35% des musulmans se sont dit victimes, au moins dans les 5 dernières

années, de discrimination et d’un traitement injuste en raison du fait qu’ils étaient musulmans. Dans l’ensemble 62% des musulmans canadiens se sont dit « très ou assez préoccupés » par la discrimination envers les musulmans du pays. Cette proportion atteint 72% chez les jeunes musulmans et à 83% chez ceux nés au Canada. A cela s’ajoute, la perception des musulmans dans l’espace public et surtout dans les médias. Deux musulmans sur trois interrogés par Environnics se disent « inquiets » de l’image des musulmans décrite dans la presse canadienne. Sur l’avenir, les musulmans canadiens restent assez pessimistes quant à la réduction de cette discrimination. 35% d’entre eux estiment que les

générations futures feront face à plus de discrimination dans l’avenir contre 29% qui pensent le contraire ; tandis que 21% estiment que la situation sera la même dans les prochaines années.

Et à noter que le sondage est intervenu en plein cœur du contexte de l’élection fédérale pendant laquelle une bonne partie des débats a été consacrée au port du niqab lors des cérémonies de citoyenneté (naturalisation) et suite aux attentats de Paris du 13 novembre qui ont eu un retentissement international. Des événements qui ont remis les musulmans au devant de la scène et aux prises avec une stigmatisation croissante et des actes islamophobes. Plusieurs femmes musulmanes se sont faites agressées et plusieurs mos-

13

Atlas.Mtl

quées ou lieux de cultes musulmans ont été vandalisés sans compter les propos haineux et islamophobes véhiculés à travers les réseaux sociaux.

…mais fiers Canadiens malgré tout L’enquête d’Environics révèle en outre que 83% des musulmans se déclarent « très fiers » d’être Canadiens, un chiffre en augmentation de 10 points. Chez les Canadiens non musulmans, cette proportion est de 73%. D’un autre côté, 58% des musulmans estiment que leur sentiment d’appartenance à la société canadienne devient de plus en plus fort. La grande majorité des musulmans interrogés estiment qu’être à la fois musulman et Canadien était très important pour leur identité personnelle même si 84%

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

d’entre eux estiment la religion très importante contre 81% qui ont déclaré la nationalité canadienne très importante pour eux. Au niveau de l’ensemble des répondants (musulmans et non-musulmans), 50% mettent leur religion en avant plutôt que leur nationalité contre 27% qui estiment que les 2 sont tout aussi importants. 28% des non-musulmans donnent la primeur à la religion sur leur nationalité. Signe d’une évolution de la situation, les femmes musulmanes voilées s’affirment de plus en plus dans les lieux publics. 48% des femmes interrogées ont indiqué qu’elles portaient le hijab, soit une hausse de 10 points par rapport à la proportion de 2006.


Argent

Le salaire minimum passe à 10,75 $ l’heure

Une campagne pour porter le taux horaire à 15 $ d’ici six ans

Dimanche 1er Mai, lors de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses, au moment même où le salaire minimum était haussé de 0,20 $ au Québec pour atteindre 10,75 $ l’heure, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) a lancé sa campagne pour demander plutôt 15 $ l’heure. « Le salaire minimum augmente, mais il augmente bien peu, a déploré le président de la FTQ, Daniel Boyer, lors du point de presse. Il n’est pas possible d’en vivre décemment, encore moins de s’épanouir. » Seuil de faible revenu : 13,35 $ l’heure « Les seules banques que ces travailleurs-là sont capables de fréquenter sont les banques alimentaires », a renchéri Serge Cadieux, secrétaire général de la FTQ, rappelant qu’au Canada, en 2015, le seuil de faible revenu était estimé à 13,35 $ l’heure.

Site Internet, promotion sur les réseaux sociaux, distribution de dépliants, mais surtout lobbying auprès des instances politiques, des employeurs et des groupes de travailleurs non syndiqués seront les outils à moyen terme de cette campagne intitulée « Minimum 15 $». Le but : chercher à faire passer le salaire minimum à 14,95 $ d’ici six ans. Une ambition qui semble partagée. Au parc Jeanne-Mance, à l’arrivée, de la traditionnelle marche qui rassemble syndicats et organismes communautaires, tranquillisée dimanche par le crachin qui tombait sur Montréal, Dominique

Daigneault, de la Coalition montréalaise du 1er mai, a souligné le nouveau « consensus au travers des organisations syndicales et des groupes sociaux pour travailler à la hausse du salaire minimum ». Sa co-porte-parole Mélanie Gauvin, du Front de défense des non-syndiquéEs, a rappelé à son tour que « 90 % des gens qui travaillent au salaire minimum sont non-syndiqués ».

Un «accueil favorable» mais… Questionné sur l’acceptabilité sociale d’une hausse à 15 $ l’heure, Serge Cadieux de la FTQ a répondu que tout le monde s’entend sur le diagnostic : « 10,75 $ l’heure, ce n’est pas viable, ce n’est pas assez. C’est sur les moyens qu’on ne s’entend pas nécessairement », certains prônant davantage des mesures fiscales qu’une augmentation. Le syndicat rencontrait récemment la ministre responsable du Travail, Dominique Vien, ainsi que le premier ministre Philippe Couillard. « On en a parlé, on a eu un accueil assez positif de la part du premier ministre », a indiqué Daniel Boyer. La position de la ministre du Travail est toujours la même, affirme-t-on du côté de la FTQ. « Le salaire minimum est une question d’équilibre entre l’incitation au travail et la capacité de payer des entreprises. Lors de la rencontre Mme Vien a dit que, s’il y a lieu de prendre en compte de nouveaux paramètres sur la fixation du salaire minimum, ce sera fait. Mais hausser le salaire minimum à 15 $ l’heure d’ici la fin de la présente légis-

lature 9soit dans un peu plus de deux ans), c’est non, pas question » a-t-on expliqué avant de rappeler que cette question a réussi à mettre à mal la convergence souverainiste il y a quelques jours, lorsque le Parti québécois a refusé d’appuyer une motion de Québec solidaire (QS) pour passer le plus rapidement possible à 15 $ l’heure. « Au Québec, on a toujours situé le salaire minimum entre 45 % et 50 % du salaire moyen. Maintenant, on est à 47 %. On va se pencher sur la question ». Lors de la Marche du 1er mai, Amir Khadir, député de Mercier sous la bannière de Québec solidaire, s’est montré favorable à l’initiative de la FTQ. « Je serais ravi d’entendre demain d’autres organisations nationales s’y joindre rapidement. Pour une fois qu’on passe à l’attaque, que le mouvement social et syndical fait des demandes au lieu d’être sur le mode défense des acquis passés ! » L’horizon de six ans proposé lui semble-t-il trop lointain ? « Dans le paradigme social et économique que nous connaissons, avant que le bon sens ne s’impose aux insensés de ce monde, ça prend du temps. Je pense que le salaire minimum doit être augmenté le plus rapidement possible. » 8 dollars par semaine! Pour la FTQ, le salaire minimum actuel ne permet pas une réelle amélioration du pouvoir d’achat des bas salariés. La hausse de 0,20 $ octroyée

dimanche équivaut concrètement à 8 $ de plus par semaine pour le travailleur à temps plein au salaire minimum, a illustré M. Boyer. Le syndicat se désole que son pouvoir d’achat n’ait augmenté que de 16 % de 2001 à 2013, se posant comme la deuxième augmentation la plus faible au Canada, après la ColombieBritannique. « Il serait normal qu’une famille puisse aller au cinéma ou au restaurant une fois par mois », estime de son côté Serge Cadieux. La campagne de la FTQ vise surtout à lancer le débat. Mais aussi à déboulonner des idées reçues, particulièrement sur le portrait-robot des travailleurs du salaire minimum. Loin d’être seulement des étudiants, 50 % de ceux qui occupent ces emplois faiblement rémunérés ont 25 ans et plus ; la majorité d’entre eux ne sont plus aux études. Plus précisément encore ? Mis ensemble, les travailleurs au salaire minimum et les bas salariés (10 % au-dessus du salaire minimum) au Québec sont surtout des femmes, de 15 à 24 ans, faiblement diplômées, qui travaillent

Restaurant cherche cuisinier homme ou femme qui maîtrise la cuisine marocaine et maghrébine, bon salaire et bonnes conditions de travail. Contacter: (514) 655 4547 14

Atlas.Mtl

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

dans de petites entreprises (20 employés ou moins), en commerces de détail, hébergement et restauration. Le quart de la population du Québec, selon la FTQ, gagnerait moins de 15 $ l’heure actuellement. La FTQ a donné l’entreprise Costco en exemple, et sa politique de marge de profit basse, qui lui permet d’offrir comme salaire 25 $ l’heure à un caissier qui a cumulé cinq ans d’expérience, soit 50 000 $ par année. « C’est un mythe que de dire que des entreprises vont fermer au Québec si on hausse le salaire minimum », a indiqué M. Cadieux. Daniel Boyer a aussi rappelé l’engagement de l’homme d’affaires Alexandre Taillefer de s’assurer que le salaire des chauffeurs de son nouveau service de taxis électriques Téo Taxi soit de 15 $ l’heure pour 40 heures de travail par semaine. M. Taillefer défendait fin mars le salaire minimum à 15 $ l’heure lors d’une conférence au Sommet annuel du Conseil québécois du commerce de détail.


Argent

Pendant ce temps…

L'endettement des Canadiens devient alarmant …

Voici un fait qui ne plaira sans doute pas aux professionnels de la finance: selon un rapport du directeur parlementaire du Budget, publié au début janvier, le ratio des paiements de la dette par rapport aux revenus disponibles des ménages canadiens est le plus élevé des pays du G7. Au troisième trimestre de 2015, pour chaque 100 $ de revenu disponible, la dette des ménages s'élevait à 171 $. Il s'agit de la plus forte hausse depuis 2000. D'autres rapports indiquent que près de 30 pour cent des Canadiens auront de la difficulté à boucler leur budget mensuel si leurs obligations financières grimpent de 100 $. Cette proportion s'envole à 49 pour cent si cette hausse est de 200 $. Selon un sondage commandité par l'Association canadienne de la paie publié l'automne dernier, 48 pour cent des répondants craignent de ne pas pouvoir

respecter leurs obligations financières si leur chèque de paie tarde à arriver, ne serait-ce d'une semaine. Et plus de trois répondants sur quatre (76 pour cent) disent «avoir constitué moins du quart de leur cible d’épargne-retraite».

Malgré ces données, un sondage Ipsos-Reid pour la firme BDO Canada indique que plusieurs répondants demeurent optimistes au sujet de leur situation financière malgré les dégringolades du dollar canadien, du marché boursier et des prix du pétrole. Plusieurs croient même que leur avoir personnel net augmentera en 2016. «Ce que nous révèlent les indicateurs est qu'il existe une nette différence entre les perceptions des gens, les données économiques et leur situation financière, soutient Doug Jones, de BDO. Les Canadiens arrivent au bout de leurs ressources financières. Ce fossé entre les perceptions et la réalité est très troublante.»

Selon lui, la période des faibles taux d'intérêt se terminera bientôt. D'ici 2020, les taux devraient revenir à la normale. De plus, la faiblesse du huard contribue à la hausse du prix des aliments et d'autres produits, exerçant ainsi une plus forte pression sur les finances déjà serrées des Canadiens.

«Il est important que les Canadiens établissent un budget et remboursent leurs dettes, affirme M. Jones. Le moment est bien choisi pour payer ses dettes en raison des faibles taux d'intérêt car le système financier sera frappé par des secousses et les taux finiront bien par remonter.» Les gens peuvent chercher des conseils et de l'aide auprès des principales institutions financières pour établir un budget. Plusieurs Canadiens tentent de résoudre leurs problèmes d'endettement par eux-mêmes. Des sondages indiquent que seulement 49 pour cent des

répondants disent vouloir avoir recours à un professionnel pour les aider. «Il est très important de consulter un professionnel, d'obtenir des conseils justes, d'établir un plan qui tiendra compte de chaque situation personnelle, ajoute M. Jones. Les gens doivent mettre de l'ordre dans leur budget, réduire leurs

dettes et élaborer un plan pour épargner en vue de la retraite.» *Talbot Boggs est un professionnel de la communication d'affaire de Toronto, qui a travaillé pour organisations de nouvelles, magazines et entreprises, dans les secteurs de la finance, du commerce au détail et manufacturier, et d'autres secteurs industriels.

… alors que «l’évitement fiscal» bat son plein

Les entreprises canadiennes ont augmenté leurs dépenses dans les principaux paradis fiscaux de 17 pour cent en 2015, selon de nouvelles données de Statistique Canada sur les investissements directs canadiens à l'étranger qui ont été dévoilées mardi. Le groupe Les Canadiens pour une fiscalité équitable a fait les calculs et a conclu que les entreprises canadiennes avaient investi près de 40 milliards $ l'année dernière dans les dix principaux paradis fiscaux pour le capital canadien — amenant le total d'investissements à 270 milliards $ depuis 1990. La Barbade était la première destination de choix, attirant un total de 79,9 milliards $, en hausse de 14 pour cent par rapport à l'année précédente. Quatre autres pays parmi les dix — les Îles Caïmans, les

Bermudes, la Suisse et Hong Kong — ont vu une augmentation des investissements d'au moins 34 pour cent en 2015.

«Les (entreprises) acheminent (l'argent) vers des paradis fiscaux parce qu'il y a des avantages fiscaux à le faire. Les rendements sur investissement sont enregistrés dans les paradis fiscaux, alors les entreprises n'ont pas à le déclarer comme des profits au Canada», a expliqué Dennis Howlett du groupe Les Canadiens pour une fiscalité équitable. Les chiffres sur les investissements étrangers directs publiés mardi n'incluent pas les millions de dollars que les particuliers canadiens semblent avoir placés à l'étranger. Le directeur parlementaire du budget est engagé actuelle-

ment dans un bras de fer contre le gouvernement fédéral pour avoir accès à des informations sur les impôts qui l'aideraient à mesurer «l'écart fiscal» — le montant en revenus que perd Ottawa par diverses mesures d'évitement fiscal, dont les paradis fiscaux. La question des paradis fiscaux est revenue en force dans l'actualité, il y a quelques semaines, avec la publication des «Panama Papers», plus de 11 millions de documents sur la présence de comptes étrangers dans le pays d'Amérique centrale — dont, apparemment, des centaines d'origine canadienne. Les investissements directs canadiens à l'étranger ne sont pas illégaux, note M. Howlett. «Mais c'est définitivement lié à l'évitement fiscal et à diminuer sa (contri-

15

Atlas.Mtl

bution) en impôts ici, au Canada. Ça veut donc dire des revenus beaucoup plus faibles pour les gouvernements fédéral et provincial», a-t-il souligné.

Le groupe Les Canadiens pour une fiscalité équitable souhaiterait que le gouvernement resserre les règles sur les impôts des entreprises. Selon lui, Ottawa devrait entre autres exiger que les filiales à l'étranger prouvent qu'elles sont de réelles entreprises, avec des employés, des usines et de l'équipement — et non des sociétés-écrans. De plus, dit-il, le Canada aurait avantage à suivre l'exemple d'autres pays qui ont imposé un plafond sur le montant en intérêts que peuvent verser les entreprises à leurs filiales. Certaines sociétés en grand besoin de capital

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

empruntent à leurs propres filiales à des taux plus avantageux, ce qui leur permet de transférer leurs profits à l'étranger, a rappelé M. Howlett. Depuis 2000, le taux d'imposition fédéral des entreprises a été réduit, étant passé de 28 pour cent à son taux actuel de 15 pour cent. En 2015-2016, le gouvernement fédéral avait récolté 38,8 milliards $ en impôts des sociétés, ce qui représente 20 pour cent des recettes fiscales du gouvernement. En 2000-2001, les entreprises avaient versé 28,2 milliards $ ou 24,5 pour cent des recettes fiscales


16

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


17

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Montréal

La journée Verdir 2016… … pour une où il fera bon respirer. L’édition 2016 de la Journée Verdir, un événement entièrement dédié aux initiatives de verdissement et de biodiversité urbaine, organisée par Concertation Montréal (CMTL), sera lancée le 17 mai La Journée Verdir est une occasion unique de partager les dernières connaissances, de s’outiller et surtout, de se connecter avec les acteurs clés qui jouent un rôle dans l’augmentation du verdissement et de la biodiversité urbaine dans la métropole.

déroulera au Planétarium Rio Tinto Alcan - Espace pour la vie; 4801, Avenue Pierre-de Coubertin, Montréal (Métro Viau). La participation est gratuite mais l’inscription est obligatoire.

Rassembleuse, elle mise sur la diversité de ses participants et des thématiques abordées pour inspirer et faire émerger des collaborations innovantes et multisectorielles.

Présentations - «La biodiversité urbaine» par Sophie Paradis, directrice pour le Québec, WWFCANADA - «Les infrastructures vertes, un outil d’adaptation aux changements climatiques pour le Grand Montréal» par Jean-Patrick Toussaint, Ph.D., chef, projets scientifiques, Fondation David Suzuki - «Repenser le reboisement - Comment créer des forêts urbaines résilientes» par Dr Alain Paquette, coordinateur scientifique, IDENT (International Diversity Experiment with Trees), Chercheur à la Chaire CRSNG/ Hydro-Québec sur le contrôle de la croissance des arbres de l'UQAM - «Les arbres en ville :

Elle se fixe pour objectif de : - Réseauter avec une foule d’acteurs issus d’horizons diversifiés - Créer des partenariats et favoriser les maillages - Échanger sur les dernières connaissances et les bonnes pratiques - Connaître de nouvelles initiatives et les organisations qui les portent - Découvrir des outils facilitant la réalisation de projets La Journée Verdir 2016, se

Au programme 8 H 30 : Accueil et mots de bienvenue de Mme Marie-Eve Brunet, présidente, Concertation Montréal et de Mr Charles-Mathieu Brunelle, directeur général, Espace pour la vie

plus complexe que l'on pense!» par le Dr Christian Messier, directeur scientifique, Institut des Sciences de la Forêt Tempérée de l'UQO et Titulaire de la Chaire CRSNG/ Hydro-Québec sur le contrôle de la croissance des arbres de l'UQAM - «ILEAU, concertation et actions pour aménager tous ensemble durablement la métropole» par Coralie Deny, directrice générale, Conseil régional de l’environnement de Montréal - «Le corridor vert des cinq écoles» par Malin Anagrius, directrice générale, Soverdi; Stéphanie Lavigne, urbaniste, conseillère en aménagement, direction de l’aménagement urbain et des services aux entreprises, ville de Montréal, arrondissement Montréal-Nord et MarieClaude Robert, architecte paysagiste, chargée de projet, Soverdi - «Le numérique et la biodiversité, Retour sur le Vendredi numérique: « La visualisation de données : quand la créativité numérique accélère l'appropriation des enjeux de biodiversité »; une entrevue avec Mehdi Benboubakeur, responsable, Printemps numérique; Retour sur le Défi Connexion corridors et dévoilement du proto-

type gagnant Ateliers - «La recherche de financement et les partenariats gagnants» par Julie Lessard, Conseillère, Marketing et communication chez Raymond Chabot Grant Thornton - «Démystifier et utiliser le sociofinancement pour les projets de verdissement», par Jean-Sébastien Noel, cofondateur et responsable de La Ruche Montréal - «Créer des dynamiques gagnantes dans des équipes hétéroclites», par Isabelle Lessard, coordonnatrice scientifique, recherche en opérationnalisation du développement durable), CIRODD (Centre interdisciplinaire de recherche en operationnalisation du développement dura-

ble) - «La préparation du terrain et la plantation du houblon», par Mathieu GarceauTremblay, Chef-Brasseur, Montréal Houblonnière - «Éléments gagnants pour monter un jardin dans son organisation», par Gaëlle Janvier, chargée de projet – Système Alimentaire, Alternatives - «Découvrir les activités du verdissement participatif», par Isabelle Gaudette, organisatrice communautaire, chargée de projets et développement, Centre d’écologie urbaine de Montréal Cet événement est réalisé avec la collaboration du Conseil régional de l’environnement de Montréal et la Soverdi.

Conseil Interculturel de Montréal

L’appel à candidatures se poursuit jusqu’au 23 mai 2016 Depuis le 18 avril et jusqu’au 23 mai 2016, Ville de Montréal procède à un appel de candidatures pour recruter de nouveaux membres au Conseil interculturel de Montréal (CiM). Le Conseil interculturel de Montréal, est une instance consultative de la Ville de Montréal composée de 15 membres bénévoles. Il a pour fonction principale de conseiller et donner son avis au conseil de la ville et au comité exécutif sur les services et les politiques municipales à mettre

en oeuvre afin de favoriser l'intégration et la participation des membres des communautés culturelles à la vie politique, économique, sociale et culturelle. Les membres du Conseil interculturel sont choisis de façon à refléter la diversité de la société montréalaise. Ils sont nommés par le conseil de la ville, sur recommandation d'un comité de sélection. Les mandats des membres sont d'une durée maximale de 3 ans, renouvelables une seule fois.

Critères d’admissibilité Pour devenir membre du CiM, la personne candidate doit: - 1. manifester de l'intérêt pour les relations interculturelles et posséder de l'expérience dans ce domaine; - 2. connaître les secteurs d'activités municipaux et les enjeux urbains; - 3. participer de façon active à un ou plusieurs des secteurs suivants de la vie montréalaise : économique, culturel, scientifique, commu-

nautaire ou éducationnel; - 4. faire preuve de disponibilité afin de participer aux assemblées du conseil (entre huit et dix par année) et aux réunions de ses comités spéciaux chargés d'étudier des questions particulières; - 5. résider dans l’un des 19 arrondissements de la Ville ou y posséder un établissement d’affaires. Candidatures Pour déposer votre candidature, veuillez remplir le

présent formulaire et le faire parvenir accompagné de votre curriculum vitae au plus tard le 23 mai 2016 à 17 h à l’adresse suivante: Par courriel : dds_dotation_ cadre-pro3@ville.montreal.qc. ca Pour information : Edwige Noza : 514 868-4490 (Prière d’indiquer dans l’Objet de votre courriel le nom du Conseil interculturel de Montréal).

Exposition : du 18 au 26 mai 2016

« Montréal, terre d’accueil » Ou les cimaises de l’inclusion Dans le cadre de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement de l’ONU le 21 mai, le Conseil interculturel de Montréal est fier de présenter sa première exposition photo intitulée « Montréal, terre d’accueil ». Entre le 18 et le 26 mai 2016, venez découvrir

ce projet qui a pour but de souligner le travail exceptionnel d’organismes montréalais quant à l’inclusion des nouveaux arrivants. Le Conseil interculturel estime que le travail de ces acteurs est une précieuse contribution qui marque la construction d’un vivre ensemble harmonieux dans notre ville.

18

Atlas.Mtl

Exposée dans le hall de l’hôtel de ville de Montréal, cette série de photos réalisées par l’artiste Kevin Calixte, mettra en valeur l’ouverture et l’accueil dont font part plus de 14 organismes locaux.

nº 277 du 5 au 18 mai 2016


19

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


20

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


21

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


22

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Sécurité

Prévention de la radicalisation menant à la violence

Sommes-nous sur la bonne voie?

Certains programmes de prévention de la radicalisation pourraient avoir l’effet contraire à celui recherché, en relayant le discours délétère du groupe État islamique (EI), pensent certains experts. Cet avis est émis au moment même ou l’on constate que très peu d’études ont mesuré l’efficacité réelle des programmes de prévention de la radicalisation auprès des jeunes. Des chercheurs ont réfléchi à cet enjeu lors d’un colloque tenu cette semaine à l’Université Concordia. Réflexions sur une question complexe.

Une mère pleure la mort de son fils de 22 ans, un jeune épris de justice parti combattre aux côtés des chevaliers de l’Islam. En arrière-plan, le drapeau noir du groupe État islamique flotte au ralenti, tandis que l’écran recrache les images de jeunes djihadistes fiers et victorieux, brandissant leurs armes devant les bombes qui réduisent la Syrie en ruines. Tiré d’Extrême Dialogue, une vidéo visant à contrer la radicalisation diffusée dans les écoles albertaines et financée par le gouvernement fédéral, ce bombardement d’images, par moments similaires aux films d’action concoctés à Hollywood, laisse plusieurs spécialistes de la prévention de la radicalisation perplexes. Ces images racontent la triste histoire d’une mère albertaine, Christianne Boudreau, et de son fils, Damian Clairmont, tué en Syrie lors de combats en 2013. Converti à l’islam à l’insu de sa mère, le jeune décrocheur dépressif a fui le Canada en 2012 pour se joindre au groupe EI, en dépit de la surveillance dont il faisait l’objet par le Service canadien du renseignement et de la Sécurité (SCRS).

« Ce programme part d’une bonne intention, mais le message est erroné. Si on veut éviter la radicalisation ou déradicaliser, ne parlons pas de ça, ne leur donnons pas le mode d’emploi. Par moments, cela ressemble à un cours de base sur le groupe EI et sur comment se rendre en Syrie », soutient Khaled Nour, de Queens University, qui a étudié les réactions de plusieurs adolescents exposés à cette vidéo. Certains jeunes en sont ressortis plus curieux à l’égard de l’organisation terroriste. D’autres, déjà marginalisés ou isolés, ont démontré plus d’empathie pour le jeune « martyr » que pour la mère éplorée, qui pleure face à la caméra. « Les réactions à cette vidéo étaient multiples. Certains ont vu un héros en ce jeune. On leur a raconté toute son histoire, certains se sont même identifiés à lui et à son cheminement », affirme ce dernier.

Comme d’autres d’experts, réunis cette semaine à l’Université Concordia au symposium Teaching about Extremism, Terror and Trauma (TETT), plusieurs pédagogues s’interrogent sur les contenus et l’impact réel des programmes visant à empêcher les jeunes de basculer dans le terrorisme. « Très peu d’études ont évalué l’impact et l’efficacité des programmes antiradicalisation. La plupart ne sont basés sur aucune donnée scientifique probante. Comment savoir si ça marche ? Certains pays, comme l’Arabie saoudite, se vantent d’obtenir des résultats significatifs. Mais où sont les chiffres ? » avance Ghayda Hassan, psychologue et chercheuse au sein du groupe

L’effet numérique

La virtuosité du groupe armé État islamique sur les réseaux sociaux a fait la preuve par mille de la puissance de l’image à l’heure de l’Internet. Imitation de jeux vidéo, scénarios à la Hollywood, prises de vue spectaculaires : autant de recettes qui font mouche auprès de certains jeunes de la « génération du numérique ».

Or, si l’école s’affaire à doter les élèves des compétences liées à la critique et à l’analyse de textes, qu’en est-il de l’image ? « Les enfants passent une bonne partie de leur journée sur leur téléphone intelligent, il presse de les amener à développer un sens critique en ce qui concerne ces images. À cet égard, l’école est complètement dépassée »,

Sherpa du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Ouest-del’île-de-Montréal (CIUSSS).

Un projet pilote L’équipe du Sherpa vient pour sa part de tester un projet-pilote qui vise à briser l’isolement des jeunes et leur désaffiliation à l’égard de la société, deux conditions susceptibles de mener à la radicalisation violente de plusieurs jeunes. « La radicalisation est le haut de la pyramide, mais avant d’atteindre cet extrême, il y a plusieurs autres marches dans cette escalade vers la violence, notamment l’exclusion et l’isolement. Nous devons nous attaquer à cela aussi. C’est un enjeu social, ce n’est pas un enjeu uniquement sécuritaire », estime la chercheuse. Ghayda Hassan et d’autres chercheurs attribuent « à la faillite du dialogue » la radicalisation de plusieurs adolescents. « Quand ils se sentent exclus, ils s’isolent et sont exposés à toutes sortes de discours haineux, chez eux, sur Internet. En prévention, notre but n’est pas de stigmatiser les jeunes et de “ focuser ” sur la radicalisation, mais de parler de démocratie, de diversité », dit-elle. Financé par le Plan québécois de lutte contre la radicalisation, le projet-pilote du groupe Sherpa a permis d’exposer une quarantaine de jeunes collégiens du cégep Dawson à divers forums de discussions sur la participation citoyenne et l’immigration. Faits « par des jeunes pour des jeunes », les projets prévoient l’intégration obligatoire des nouvelles technologies, que ce soit la vidéo, les réseaux sociaux ou les téléphones intelligents. « Huit jeunes sur dix adhèrent à au moins trois réseaux sociaux. Il

affirme Jihan Rabah, doctorante au Département de l’éducation à l’Université Concordia. Carolina Cambre, assistante professeure au même département, affirme que les images, plus que les textes, frappent plus que jamais l’opinion publique et sont susceptibles d’induire des comportements

23

Atlas.Mtl

faut développer sur ces réseaux sociaux des discours alternatifs, promus par des jeunes. Il faut utiliser les mêmes moyens que nos agresseurs ! Les adultes ne sont pas les interlocuteurs privilégiés dans ces situations », affirme Ghayda Hassan. Les jeunes de diverses origines et confessions qui ont pris part à l’exercice ont produit de concert des vidéos parlant d’immigration, d’identité et de discrimination, partagées ensuite sur les réseaux sociaux. Le groupe Sherpa souhaite maintenant élargir ce programme d’autonomisation (empowerment) à des dizaines d’écoles secondaires et de cégeps de la région de Montréal. « Il n’y a pas de profil type des jeunes à risque, ils sont à risque partout, ajoute la chercheuse. Il y a autant de jeunes de souche que de deuxième génération d’immigration qui se radicalisent. La désaffiliation citoyenne est à la source de la radicalisation. » Sentiment d’exclusion et repli Au campus de l’Université de Toronto, on a pu aussi observer à la suite des récents attentats de Paris et de Bruxelles comment naît le sentiment d’exclusion. Présente et latente

qui chamboulent les sociétés. L’école ne peut plus continuer d’ignorer cette nouvelle donne. À cet égard, l’image d’Aylan Kurdi, petit Syrien de trois ans retrouvé noyé le 2 septembre 2015 sur les plages de Turquie, a suffi à renverser l’opinion publique occidentale et à engendrer un revirement politique dans plusieurs pays occi-

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

depuis les attentats du 11-Septembre, la méfiance à l’égard des immigrants musulmans est ravivée à chaque nouvelle atrocité commise par le groupe EI, affirme Sameena Eidou, coordonnatrice de programme au Multi-Faith Centre for Spiritual Study Practice de l’Université de Toronto. Il a fallu agir. « La recrudescence de la surveillance policière dans les campus depuis les attentats a eu un impact sur les étudiants musulmans, parfois même sur leur santé mentale. Le racisme et même les agressions de la part d’autres étudiants sont à la hausse. Plusieurs réagissent en se retirant, d’autres en tentant de se faire oublier. Certains ont même songé à suivre des cours d’autodéfense », explique Mme Eidou, dont l’université a réagi en facilitant la création de groupes d’échanges et de discussions. Parler de radicalisation est devenu incontournable. Mais comment ? Traquer l’isolement et ouvrir le dialogue sont les leitmotivs de ceux qui croient que l’organisation EI a réussi à inoculer la violence seulement là où se terrent déjà la frustration, l’impuissance et la colère.

dentaux. « Les gens se sont approprié cette image, l’ont modifiée, certains sont même devenus cette image, comme l’artiste dissident chinois Ai Wei-Wei, qui s’est allongé sur la même plage. Les images peuvent être un véhicule pour la radicalisation, mais elles peuvent aussi être un moyen de briser cette radicalisation et de contrer l’islamophobie. »


24

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Initiatives

Le Centre Culturel Dar Al Maghrib rouvre ses portes

Le Centre culturel marocain à Montréal, inauguré en juin 2012 par SAR la Princesse Lalla Hasnaa, témoigne, sans équivoque, également de l’intérêt qu’accorde Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux affaires des ressortissants marocains résidant à l'étranger, a-t-il indiqué, précisant que cette Haute sollicitude se mani-

feste à travers les Hautes instructions et orientations Royales pour asseoir des programmes permettant la préservation de l’attachement des Marocains de l’étranger à leur Mère-Patrie, à même de réussir leur intégration positive dans les pays de résidence. Une offre culturelle globale et diversifiée Dans ce sens, M. Debbarh a rappelé que le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration a élaboré une nouvelle stratégie culturelle en faveur des Marocains du monde, qui vise à présenter une offre culturelle globale et diversifiée répondant aux attentes et aspirations de chaque génération et à renforcer les fondements de la cohésion sociale, de la tolérance et de la diversité culturelle. Il a, en outre, fait observer que le Centre culturel aspire aussi à contribuer à la promotion de l’interculturalisme et se veut un carrefour interculturel, un

Une mission exaltante, ouverte à tous les partenariats De son côté, l'ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni s'est réjouie de la reprise des activités du Centre qui lui permettra d'embrasser l'avenir avec un nouvel élan et de jouer le rôle qui lui a été dévolu par le Souverain dans l'encadrement éducatif, le rayonnement culturel et le développement économique. "C'est une mission exaltante que d'appréhender toutes ces dimensions dans une organisa-

Nouzha Chekrouni, ambassadeur du Maroc au Canada tion structurée, fluide et ouverte sur des partenariats mutuellement bénéfiques avec les organismes du pays d'accueil", a-t-elle dit. Elle a, en outre, souligné que le Maroc partage avec le Canada et le Québec une communauté de valeurs qu'il compte fructifier et développer afin de hisser ce partenariat à un pallier d'un niveau stratégiquement plus élevé. Mettant en exergue la marche irréversible du Royaume vers le progrès et la prospérité sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le cadre de Sa vision clairvoyante, Mme Chekrouni a indiqué que la communauté marocaine établie au Canada participe de cette richesse qui est le socle de la diversité canadienne.

Cette communauté marocaine, a-t-elle ajouté, constitue un pont humain qui rapproche les deux pays riverains de l'Atlantique, tout en se disant convaincue que le dynamisme de cette diaspora est le gage de son succès. Soulignant les efforts indéniables consentis pour restaurer cet espace culturel, Mme l'ambassadeur a relevé que ces efforts ne peuvent être fructueux dans le long terme sans l'implication de la communauté marocaine, son soutien et ses initiatives. Départ en musiques Cette soirée-gala, qui a connu la présence de membres de la communauté marocaine et d'un parterre de personnalités issues du monde de la politique, de la culture, des médias et du sport, a été agrémentée par une brillante prestation de la troupe marocaine de Chekara de musique andalouse et de flamenco (composée de musiciens marocains et espagnols), dirigée par Jalal Chekara, neveu du défunt Abdessadak Chekara, et du groupe "DUOXAS", composé des musiciens Aziz Daouni (Oud) et Renaud Séguin (Saxophone).

Photo: Dar Al Maghrib

Intervenant lors d'une soiréegala à l'occasion de la reprise des activités du Centre, M. Debbarh a souligné que ce joyau architectural se consacrera également au renforcement de l’interculturalité, à la diffusion des valeurs de la tolérance, de la diversité et de la différence, à la consolidation des liens culturels de la communauté marocaine avec son pays d’origine. Dar Al Maghrib sera ainsi un outil pour la mise en œuvre et le suivi des programmes de coopération et de partenariat dans les domaines culturels et éducatifs.

M. Debbarh a également soutenu que le Centre veillera à l’ancrage et à la consolidation du modèle marocain "singulier" de tolérance, d'ouverture sur l'autre et du vivre ensemble, à travers une offre culturelle large et diversifiée, adaptée à chaque catégorie d'âge, et contenant des activités et projets culturels, artistiques, littéraires et linguistiques adaptés aux différents besoins et attentes de la diaspora marocaine musulmane et juive, du public québécois et canadien et des autres nationalités. Et de conclure que "Dar-Al Maghrib" ambitionne d'être une partie de cette belle mosaïque qui embellit tous les aspects de la vie, notamment culturelle, au Canada et au Québec.

Jaafar Debagh, directeur de Dar Al Maghrib Le Centre culturel marocain "Dar Al-Maghrib" à Montréal constituera une véritable vitrine de la culture marocaine dans sa diversité, et participera à la diffusion et à la valorisation du patrimoine du Royaume dans tous ses affluents, a affirmé, samedi soir, le Directeur du Centre, Jaâfar Debbarh.

espace d’échange et de dialogue ainsi qu'un lieu de brassage de toutes les cultures et religions à Montréal, une ville réputée internationalement pour son dynamisme culturel.

Photo: Dar Al Maghrib

Photo: Dar Al Maghrib

Une nouvelle vitrine de la diversité et un espace de partage

Source : Maghreb Arabe Presse

Invité surprise, Didier Drogba et Youssef Daha de l'impact de Montréal

25

Atlas.Mtl

nº 277 du 5 au 18 mai 2016


Cultures

Cinéma

Projection et débat à Québec

à l’initiative de l’Association Marocaine de Québec et l’association des étudiants Marocaines et Marocains de l’université Laval Pour une deuxième fois, L’association marocaine de Québec (AMQ) et l’association des étudiants Marocaines et Maocains à l’université Laval (AMMUL) invite Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur du Royaume du Maroc au Canada, à une conférence sur des sujets concernant l’actualité au Maroc. Cette fois, le débatprojection a abordé le dossier du Sahara Marocain sous le thème : Vers une meilleure compréhension de la question du Sahara Marocain : lecture de la solution proposé par le Maroc pour une paix des braves. L’AMQ et L’AMMUL a invité, également, le diplomate, politologue et historien Québécois Mr Jean-Louis Roy qui connait parfaitement le dossier du Sahara Marocain. L’activité débat-projection a été présentée par Mme Fatiha Chandad et brillamment animée par Mr Anass EL Kyak comme modérateur du débat. Dans son mot de bienvenue, le président de l’AMQ, Mr Mohammed Bougouss a rappelé l’implication des Marocaines et Marocains résidants de la ville de Québec à la première cause nationale qui est le Sahara Marocain.

Mr Anass El-Kyak a fait le tour du dossier du Sahara Marocain tant au plan Historique, politique, que diplomatique en mettant l’accent surtout sur l’initiative Marocaine d’autonomie déposée depuis 2007 à l’ONU ainsi que le dernier rapport de son secrétaire général. De même, Mr Anass a stimulé le débat en abordant le sujet de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) et la situation des séquestrés Marocaines et Marocains dans les camps de Tindouf et leurs conditions de vie inhumaines. Intervenant à son tour, Mme Nouzha Chekrouni a mis la lumière sur le plan de l’autonomie proposé par le Maroc depuis 2007 à l’ONU. A cet égard, Son excellence a rappelé des projets économiques réalisés dans les provinces du Sahara Marocain ainsi que le nouveau modèle de développement des provinces de sud, que SM le Roi Mohammed IV a révélé dans son dernier discour royal a Laayoune. Ce débat a été précédé par une projection cinématographique du film s’intitule ‘’ Polisario :

Identité d’un front’’. Ce film a été réalisé en 2013 par le cinéaste Marocain Hassan El Bouharouti reconnu pour son engagement au service de la promotion des droits de la personne humaine. Ce film a été projeté dans plusieurs instances internationales telles que le siège européen de l’ONU à Genève, le Parlement Britannique, le Parlement Européen et dans plusieurs capitales mondiales. Enjeux idéologiques et géopolitiques Le film retrace les enjeux idéologiques et géopolitiques de l’époque de la guerre froide qui ont engendrés un conflit sur un territoire historiquement et géologiquement Marocain et qui ont favorisé la création du front séparatiste Polisario. D'une durée de 90 minutes, cette œuvre cinématographique passe en revue les principales étapes historiques du conflit autour du Sahara marocain et jette la lumière sur la genèse du front « polisario », créé au départ par des étudiants sahraouis dans le cadre de la lutte contre l'occupation espagnole, avant qu'il ne soit instru-

L’AMQ est une association à but non lucratif regroupant des Marocains de la grande région de Québec ainsi que les amis du Maroc. Elle est non gouvernementale et indépendante de toute idéologie politique ou religieuse. Missions L’AMQ a pour mission de créer un réseau et de mettre en commun les compétences, connaissances et savoir-faire des

Marocains et Marocaines et des amis du Maroc au profit de ses membres, du pays d’accueil et du Maroc. L’AMQ prône l’attachement aux valeurs de tolérance, de respect et d’ouverture aux autres communautés, et œuvre pour le rapprochement interculturel. Elle vise à rassembler et représenter la communauté marocaine de la grande région métropolitaine de Québec auprès des autorités municipales, provinciales, fédérales et marocaines. Cette communauté dispose de beaucoup de potentialités et mérite d'être un modèle d'intégration économique et sociale. L’AMQ vise à mettre en valeur la richesse, la contribution positive de cette communauté, son implication et son engagement dans la société d’accueil et faciliter l’intégration de nouveaux immigrants en créant un réseau. Malgré son jeune âge, l'AMQ s'est taillée une place dans le

Marocaine. En régnant la mèrepatrie ses personnalité démontrent l’implication flagrante du régime algérien dans le dossier du Sahara Marocain. En outre, le film lève le calvaire que vivent les Marocaines et Marocains encastrés dans les camps de Tindouf. Le documentaire met aussi en lumière les souffrances, notamment psychologiques des femmes sahraouies sous le joug du « polisario », les déchirements de leurs familles et l'endoctrinement de leurs enfants et leur déportation vers des pays éloignés, comme Cuba et en Amérique Latine, où ils sont élevés dans l'idéologie de la haine viscérale véhiculée contre le Maroc par les séparatistes et leur mentor algérien.

Les Membres du Conseil d’Administration de l’AMQ

L’Association Marocaine de Québec (AMQ)

À l’initiative d’une poignée de volontaires, l’Association Marocaine de Québec (AMQ) a vu le jour le 11 janvier 2005 sous le nom de AMPSQ (Association marocaine des professionnels et des scientifiques de Québec). Le changement de nom en 2010 vise à y inclure tous les Marocains et Marocaines de la grande région de Québec.

mentalisé par le régime algérien, obnubilé par la poursuite d'une chimérique hégémonie régionale, en vue de déstabiliser le Maroc et porter atteinte à ses intérêts suprêmes. Ce film démontre d’une manier intelligente et concrète l’absence de toute légitimité du Front Polisario à défendre une cause insignifiante comparé aux autres conflits dans notre monde actuel. Rappelons uniquement l’Irak et la Syrie, le Yémen et le nombre de victime qu’engendre la guerre qui se déroule dans toutes les régions du Moyen-Orient. Ce film riche en information et en documentation, met en exergue le témoignage de plusieurs fondateurs et militants de ce front séparatiste qui ont choisi le retour au Maroc et de s’intégrer à nouveau dans la société

tissu associatif québécois et s'est dotée d'une solide réputation en tant que partenaire officiel dans divers événements. L’AMQ a déjà réalisé plusieurs activités dont des cycles de conférences, des rencontres sociales (5 à 7, soirées marocaines, etc.), des célébrations de la journée internationale de la femme (8 mars) et de la journée de la femme marocaine (9 octobre), des consulats mobiles, des remises de la palme d’excellence (prix décerné annuellement à un membre de la communauté pour récompenser son excellence), des rencontres formelles et informelles avec des officiels, des partenaires, des élus et responsables municipaux et gouvernementaux du Canada, du Québec et du Maroc. Info : www.amquebec.com

26

Atlas.Mtl

Mohammed Bougouss : Président Fatiha Chandad : Vice-Président et secrétaire général Faouzi Benjelloun : Trésorier Abdellatif Gherabi : Responsable des communications Ilham Aribou : Trésorier adjoint

nº 277 du 5 au 18 mai 2016


Cultures

Cinéma Un long métrage issu de la diversité

« Callshop Istanbul »

de Hind Benchekroun et Sami Mermer, à l’affiche dès le 20 mai

«Callshop Istanbul», long métrage documentaire de Hind Benchekroun et Sami Mermer (auteurs de «Les tortues ne meurent pas de vieillesse»), sera présenté en sélection officielle au Festival international du documentaire HOT DOCS de Toronto les 1er, 4 et 6 mai prochains.

Projeté en première mondiale aux RIDM 2015, Callshop Istanbul prendra l’affiche à Montréal dès le 20 mai à la Cinémathèque québécoise (version originale sous-titrée en français) et au Cinéma Dollar (version originale soustitrée en anglais). Une avant-première du film aura lieu le jeudi 19 mai à 19h, en collaboration avec Amnistie internationale, en présence des réalisateurs pour une discussion au terme de la projection. Il sera également présenté au cinéma Station Vu le jeudi 26 mai à 19h30.

Synopsis Istanbul, métropole à cheval entre l’Europe et l’Asie, a toujours été un lieu de passage pour les marchands et les voyageurs du monde entier.

Aujourd’hui, elle représente pour les émigrés issus d’Afrique et du MoyenOrient une porte d’entrée vers la terre promise européenne. Réfugiés syriens et irakiens, jeunesse cosmopolite en quête d’un avenir meilleur, désillusionnés des printemps arabes, clandestins d’Afrique noire, tous se retrouvent dans un espace exigu et grouillant de vie : le callshop. Situés à tous les coins de rue, ces centres d’appel renouent les liens de l’étranger avec sa terre d’origine. Hind Benchekroun et Sami Mermer y ont capté des conversations, des confidences et des moments uniques d’émotion, qui témoignent avec force et dignité de la situation de ces migrants du 21e siècle.

Hind Benchekroun et Sami Mermer Hind Benchekroun et Sami Mermer ont coréalisé et coproduit «Les Tortues ne meurent pas de vieillesse», long métrage documentaire récipiendaire d’une nomination aux Jutra 2012 et d’une mention spéciale aux Rendez-vous du cinéma québécois. Callshop Istanbul est leur deuxième coréalisation. Originaire du Maroc, Hind a coréalisé son premier film, Taxi Casablanca (2008), sur l’unique femme chauffeur de grand taxi dans cette ville. Né en Turquie, Sami a réalisé en 2006 le documentaire La boite de

Lanzo (2006) sur les sans-abri aux U.S.A., et a ainsi entamé sa première collaboration avec Hind au montage du film. Il a travaillé comme directeur photo sur plusieurs films dont Le Semeur de Julie Perron, Taxi Casablanca de Hind Benchekroun et Mary Fowles, Le concert des voix de Bettina Ehrardt et The Passenger, court métrage de fiction, dont il a également partagé la réalisation avec Ben Hoesktra. Ils développent actuellement un projet de film en Anatolie, dans le village natal de Sami, sur la migration du point de vue de ceux qui restent.

Fiche technique

- Callshop Istanbul a été écrit et réalisé par Hind Benchekroun et Sami Mermer - Long métrage documentaire, 96 minutes, 2015, Québec, Canada - En version originale arabe, française, kurde et turque avec des sous-titres français ou anglais - Direction photo : Sami Mermer | Montage: Sami Mermer

- Conception sonore : Martin Allard | Prise de son : Hind Benchekroun et Sami Mermer - Production : Hind Benchekroun et Sami Mermer – LES FILMS DE LA TORTUE - Site officiel: multimonde.ca/callshop-istanbul/ - Facebook: www.facebook.com/Callshopistanbul/

27

Atlas.Mtl

nº 277 du 5 au 18 mai 2016


Cultures

Appel de candidatures

Oser Agir 2016

Dites votre admiration à une personne immigrante DeGama lance l’appel de candidatures pour la deuxième édition de Oser Agir qui aura lieu le 24 octobre 2016 à La Plaza (Montréal).

d’honneur de Mme Mariama Zhouri de Hammer Smith Consulting Group et Lauréate Oser Agir 2015 catégorie Femmes.

Oser Agir, met en lumière des immigrants de première et deuxième génération suscitant l’admiration pour leurs contributions au développement économique et social du Québec.

Mariama Zhouri, Présidente d’honneur de Oser Agir 2016 lance un message fort à la communauté d’affaires : « impliquez-vous plus dans l’intégration des immigrants, nos citoyens de demain. C’est la seule façon qui permettra à nos entreprises québécoises et canadiennes d’être compétitives pour nous tailler une place encore plus importante dans l’économie mondiale. »

Cette reconnaissance vise à révéler ces personnes comme de véritables modèles pour l’ensemble de la population québécoise, qu’ils soient natifs d’ici ou d’ailleurs dans le monde, et plus particulièrement aux nouveaux arrivants. « Oser Agir, c’est surtout un gros Merci à ces personnes immigrantes qui enrichissent nos vies… » déclare Nathalie Rochefort, présidente de DeGama Les noms des lauréats seront dévoilés le 24 octobre 2016, lors de la remise des prix qui se déroulera à la Plaza à Montréal, sous la présidence

Conditions d’admissibilité - Le candidat doit être né hors du Québec ou avoir un de ses parents né hors du Québec. - Le candidat peut être un ami, une connaissance ou tout simplement une personne que vous ne connaissez pas mais que vous admirez.

Catégories

-

Régions

- es

Entreprises de servic-

-

Femme de l’année

-

Manufacturiers

-

Entrepreneurs

- Philanthropie et engagement social

- Culture Soumettre une candidature Pour proposer une candidature, il suffit de remplir le questionnaire en ligne sur le site de DeGama au plus tard le

15 septembre 2016 à l’adresse : https://www.degama.ca/survey/start/gala-oseragir-4 Une personne a la possibilité de soumettre autant de candidatures qu’elle le souhaite et une candidature peut être présentée dans plusieurs catégories. La participation est gratuite.

DeGama en bref DeGama est une coopérative de solidarité, active depuis le 6 octobre 2014, qui a pour mission de favoriser l'intégration des immigrants tout en valorisant l'offre de service des organismes et entreprises qui œuvrent auprès d'eux. Pour ce faire, nous offrons une vaste gamme d’activités touchant leur cheminement personnel, professionnel, social et familial.

Principaux services et ateliers La coopérative joue un rôle d’animation dans la communauté notamment en offrant ses salles aux organismes pour la tenue de leurs activités ainsi qu’en organisant divers ateliers et conférences

Notre programmation est développée en fonction des interrogations exprimées par des personnes nouvellement arrivées ainsi que par les expériences des partenaires. Ainsi, toutes les conférences et les ateliers proposés par DeGama sont développés suivant les besoins de notre clientèle.

Quelques chiffres - 84 ateliers - 1311 participants - 3100 personnes reçoivent notre infolettre – taux moyen d’ouverture 24,7 % Information : www.degama.ca ou oseragir@ degama.ca

Super marché à vendre Épicerie, boucherie et grilladerie Halal Existe depuis 15 ans, clientèle dèjà établie Parking disponible pour 250 voitures Adresse: 12090 boulevard Laurentien, Montréal.

Tél.: 514 338 3786

28

Atlas.Mtl

nº 277 du 5 au 18 mai 2016


Cultures

Arts de la scène – Récital de l’orchestre Chekara Andalusi à Montréal

Moments de grâce au théâtre Maisonneuve

Ce rendez-vous aura constitué un moment de grâce pour les centaines de personnes qui, même sans tambours ni trompettes pour l’annonce du récital, auront afflué vers le Théâtre Maisonneuve. L’engouement qui s’est ainsi manifesté aura été en tous points égal à ce que le genre musical proposé, une pièce du patrimoine mondial, suscite partout où il est présenté. Un enthousiasme difficile à comprendre lorsque l’on n’est pas un initié ou lorsque que l’on ne connait pas l’histoire, millénaire, de la musique andalouse et celle, cinquantenaire, de l’artiste qui a osé renouveler le genre sans, exercice difficile, trahir les canons établis depuis des siècles Retour aux origines Si vous n’avez jamais entendu parler de Ziriab, c’est qu’il vous reste quelques échelons de connaissance à gravir avant de prétendre au titre de mélomane. Ziriab, que l’on appelait le «Maitre des élégances» est, parmi ceux qui ont donné ses lettres de noblesse à la musique de l’Andalousie heureuse, celui dont l’œuvre a le mieux résisté au temps, au point de venir chatouiller l’éternité. Abdessadeq Cheqara (19311998) était un artiste, à la fois traditionnel et novateur, particulièrement féru de musique classique andalouse mais qui ne répugnait pas à frayer, à partir de sa formation classique avec la musique populaire marocaine. Connu comme le grand maître d'alAla (musique andalouse), il

était aussi virtuose du violon et du luth.

Photo: Dar Al Maghrib

Dimanche 1er mai 2016, les amateurs de musique andalouse, plus exactement de ces rythmes méditerranéens ralliant les peuples du nord et du sud de la Mare Nostrum, reliant l’histoire te le présent des faits artistiques et fusionnant les genres et les styles – en l’occurrence les très classiques musiques andalouses et flamencas – avaient rendez-vous à Montréal, avec les maitres du genre, l’orchestre Chekara Andalusi.

Et il avait de qui tenir, puisque son père, Abdessalam Cheqara, était un chanteur et musicien à Tétouan, tandis que sa mère, Assoudia Alharrak, descendait d'une famille de poètes, musiciens et philosophes. Dès son jeune âge, Cheqara a été attiré parla musique et la poésie, peut-être influencé en cela par son père, qui lui a offert très tôt son premier «oud» (luth). Cheqara , après de solides études en conservatoire, s’est lancé dans une carrière artistique dans laquelle il s’est illustré par ses «mawawil» (solo improvisé) et ses inshad (solo).

L'orchestre Chekara

Il a ainsi fortement contribué à populariser une musique andalouse, avant lui «réservée» à une élite d’origine andalouse.

association avec l' UNESCO.

Il n’hésitait, dans ses adaptations de la très classique musique héritée de Ziriab , notamment dans ses compositions Chaabi, à diversifier ses sources d’inspirations. On croit ainsi aujourd’hui qu’il a été influencé dans ses œuvres les plus célèbres, par des poétesses et des musiciennes tétouanaises telles Hajja Shili et Hajja Shahba. Dans les années 40 du siècle dernier, ces artistes ne pouvaient en effet se produire devant des hommes ou leur faire partager leurs œuvres.

En 1982, nouvelle réalisation innovante: Cheqara, qui séjourne alors à Grenade, rencontre le professeur Jose Heredia. De cette rencontre naitra justement la chansonphare «Bent b’ladi», alliance fusionnelle de musique andalouse et de flamenco.

C’est donc Chekara qui a servi de passeur d’art entre les genres. Il n’a d’ailleurs jamais caché ses sources lorsqu’on l’interrogeait sur la teneur et la sensibilité féminine de certaines de ses œuvres, telles que «Ben't Bladi», dont l’écriture et de toute évidence féminine. Un artiste, une œuvre… Très tôt également, Chekara à porté la musique andalouse sur les fronts baptismaux de l’Universalité. Ainsi, dès 1961, il enregistre les huit grandes «nawbas» de musique andalouse en

En 1978, Cheqara a été nommé superviseur général du Conservatoire National.

La dimension universelle ne cessera plus dès lors d’être développée. Ainsi, en 1991, Cheqara créera, en collaboration avec le pianiste juif Michael Nyman le CD intitulé " The Upside-Down

Violin " qui sera enregistré en direct en 1982, lors de l’Exposition universelle de Séville. Son œuvre occupe aujourd’hui une place particulière sur la scène artistique commune à l’Espagne, au Maroc et dans tout l’ensemble méditerranéen. Grace à l’UNESCO, elle fait aussi partie de l’héritage Universel. Pour le découvrir, vous pourrez écouter ses chansons et en particulier «Allah Ihdik Ya Ghzali», «Ana Fi Aarak», la très classique «Ya Bint Bladi», «Ya Ouldi Ya Hbibi», «Alach

Katibki», «Al Maoulouaa», «Moulay Abdeslam», «Nar Al Kalb Diali» ou n’importe laquelle de ses 48 autres œuvres, peut-être un peu plus difficile pour une oreille noninitiée. … et une suite L’orchestre Chekara n’a heureusement pas disparu avec son fondateur. Aujourd’hui, c’est son neveu Jamal qui a repris le flambeau, avec l’aide des musiciens – marocains et espagnols – et des danseuses et danseurs flamencos qui furent auparavant les complices de son oncle. Et, croyez-nous, la magie a encore opéré, avec force…

Merci Pr Benamar Ainsi donc, l’Orchestre Chekara Andalousi a donné son premier récital à Montréal. Soixante et cinq après sa création, il était temps. Et c’est à un esthète montréalais, canadien d’origine marocaine – plus exactement de Tétouan – que l’on doit ce moment de grâce. Le Pr Mohamed Benamar, universitaire de son état, tenait absolument à amener en partage à ses concitoyens d’ici, un des éléments de sa culture d’origine, une culture née de diversité et

29

Atlas.Mtl

d’enrichissements mutuels. Il l’a fait à ses frais et risques, ce qui n’en est que plus remarquable et méritoire et qui, par le sens de la citoyenneté double et fusionnelle ainsi magnifiée, a fait que la magie à opéré, unissant dans une même euphorie des gens de tous âges, de toutes appartenaces et de toutes confessions. Pour cela, et pour le plaisir que vous nous avez fait partager, merci, Pr Benamar.

nº 277 du 5 au 18 mai 2016


Actes

Les rencontres professionnelles du Forum des Compétences Canado-Marocaines

Les «freelancers» à l’honneur

lors de la troisième édition du Poste du mois Par Mylène de RepentignyCorbeil* La troisième édition du Poste du mois, organisé par le Forum des compétences canado-marocaines, a eu lieu le 28 avril dernier à l’Espace Mushagalusa à Montréal. Cette édition avait pour thématique “Freelancer: le choix d’être indépendant”. Pour l’occasion, six panélistes aux parcours professionnels diversifiés étaient présent-es afin de conseiller, guider et parler de leurs expériences en tant que travailleur et travailleuse autonome au Canada. Pour l’occasion, Madame Mariama Zhouri, à la tête de HammerSmith Consulting Group et secrétaire générale du FCCM, tenait la place de modératrice. Plus d’une soixantaine de participant-es étaient présent-es. Le poste du mois est une création du FCCM et vise le partage de connaissances et d’expériences entre professionnel-les de haut niveau dans leur métier et domaine d’expertise et immigrants établis ou nouveaux arrivants. Sous forme de 6 à 8, cette rencontre propose aux participant-es de recueillir des conseils et réponses à leurs interrogations quant aux débouchés professionnels dans un domaine particulier. Freelance: un métier inspirant et passionnant Cette édition du Poste du mois présentait six professionnel-les qui ont réussi à faire leur chemin en tant que

Freelancer au Canada. Le premier panéliste, M. Barry Keeler, est le président du Conseil d’administration de l’Association québécoise des informaticiennes et informaticiens indépendants (AQII). Également consultant indépendant pour la Banque nationale du Canada, M. Keeler cumule plus de 25 années d’expérience dans le domaine des technologies de l’information (TI). La seconde panéliste, M. Fatima Bihya, est leadeur sénior et consultante exécutive trilingue et cumule plus de vingt années d’expérience dans les secteurs financiers, de distribution et de détail, publics et parapublics. M. Éric Chevrette, troisième panéliste de cette édition, s’est démarqué dans la planification financière des professionnel-les incorporées, travailleurs autonomes et gens d'affaires depuis plus de 25 ans. Il est conseiller financier dédié aux gens d'affaires, entrepreneur-es, professionnel-les et consultant-es indépendant-es. La quatrième panéliste, Madame Leila Aksiman, a récemment décidé de se lancer à son compte et a fondé L.A. Qualité Conseil où elle livre ses services en Gestion de la Qualité aux industries manufacturières. Elle cumule près de dix années d’expérience en conformité, assurance qualité, assurance

technique et gestion de projets dans plusieurs domaines. Le cinquième panéliste, M. François Le Boulaire, a acquis plus de 20 ans d'expérience dans les domaines des technologies de l'information et du management. Il a développé, au fil des années, une expertise indéniable dans le eBusiness et dans les nouvelles technologies, au sein d'entreprises et industries diverses. Finalement, le dernier panéliste, M. Pascal Moumbouilou, possède plus de 12 années d’expérience comme pigiste en Assurance Qualité et 10 ans en tant que membre régulier de l'AQIII. Une liberté et un épanou-

30

Atlas.Mtl

issement inégalés Les panélistes se distinguaient par leur polyvalence, leurs expériences multiples et leur réussite professionnelle. Ils et elles ont pu communiquer leurs précieux conseils aux participant-es, désireux et désireuses de poursuivre cette carrière au Canada. Tous et toutes se sont entendu-es pour dire qu’il faut courage, attitude gagnante et expertise pour se lancer dans le domaine du Freelance. Selon eux et elles, choisir de travailler en tant que Freelancer apporte son lot de défis, mais c’est également bénéfique et avantageux. Considérant que la sécurité d’emploi n’existe pas, M.

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

Chevrette a indiqué qu’il est alors beaucoup plus motivant et fructueux de se lancer à son compte. Il a également été mentionné que la mise en valeur de son côté technique et de son parcours, au delà du CV, est d’une grande importance. M. Moumbouilou, quant à lui, a mentionné avoir rejeté plusieurs offres de postes permanents chez Google pour être Freelancer. Selon lui, rien ne vaut l’accomplissement professionnel et la gratification personnelle qu’apporte le métier de travailleur autonome. *Responsable Relation publique FCCM


Actes

Caravane de l'Investissement au Maroc

Un engagement citoyen au service de deux pays Par Badreddine Filali Baba

Et si les marocains du Canada investissaient davantage au Maroc en mettant à profit les mécanismes fort attractifs mis à leurs disposition? Plus qu'une interrogation, cette question est un constat! Celui d'un déficit d'information sur l'arsenal d'aide à l'investissement disponible à cette communauté, mais qui reste largement sous utilisé. C'est pour palier à ce manque d'information qu'une "Caravane de l'Investissement au Maroc" a rencontré plus de 120 marocains à Dar Al Maghrib á Montréal et á Québec les 30 avril et 1er mai derniers. Ces rencontres ont été initiées par le Club des Investisseurs des Marocains de l'Etranger (CIME) et le Forum des Compétences CanadoMarocaines (FCCM). Y ont également participé deux organismes apportant un soutien "sur-mesure" á l'investissement: Bank Al-Amal et la Caisse Centrale de Garantie. Par ailleurs, le Ministère chargé des Marocains Résidents à l'Etranger (MRE) et la Banque Centrale Populaire se sont joints à cet événement pour faire part de leur contribution en faveur de l'investissement. Par les MRE, pour les MRE. C'est avec cette formule simple que Mr. Bouchaib Rami, président du CIME, a résumé

l'action de ce club. Il s'agit d'une association à but non lucratif, formée des MRE euxmêmes, pour se prendre en charge et mener à bien leurs investissements au Maroc. Elle a connu un essor remarquable aboutissant à la création de plus de 2700 petites et moyennes entreprises. Le club réalise à titre gracieux leurs études de faisabilité et leur fournit une assistance d'accompagnement en échange d'une simple cotisation. Le CIME mobilise à cette fin des fonds marocains et internationaux de soutien à l'investissement. Il a également conclu des accords avec les présidents et walis des 12 régions marocaines pour faciliter ces investissements, en particulier au niveau du foncier et autres partenariats locaux. Le club bénéficie également du réseau de la Confédération Générale des Entreprises Marocaines (CGEM), dont il fait partie intégrante.

Une banque entièrement dédiée C'est Bank Al-Amal, créée en 1989 par le Roi Hassan II afin de soutenir tout entrepreneur retournant au Maroc, principalement pour le financement. Mr. Mohamed Khihal, directeur général de cette banque, a précisé que seuls les créateurs et développeurs d'entreprises en sont les clients ("clients corporate"), par opposition aux "clients immobiliers" intéressés plutôt par la construction ou acquisition de logements. Á ce titre, en plus de l'octroi de

crédits à moyen termes (CMT), la banque aide au montage des business-plans des projets et á la mise en relation des porteurs de projets avec leurs partenaires. Quelles garanties? Dans la plupart des cas, ces banques n'ont pas accès aux biens à hypothéquer des MRE, ni á leurs revenus. C'est alors qu'intervient la Caisse Centrale de Garantie (CCG), organisme public à caractère économique et social. Son représentant, Mr. Mohamed Amine Anagam, a souligné que cette caisse offre des mécanismes de garantie pour la création et développement des entreprises de MRE, ainsi que pour les amener à exporter et parer à toutes difficultés passagères. D'autres produits spécifiques sont destinés aux femmes entrepreneurs, et bientôt aux créateurs de startups. À noter que ces entreprises bénéficient d'un marché extrêmement large, qui peut atteindre un milliard de clients potentiels en tenant compte de

la population marocaine et celles des pays liés au Maroc par des accords de libre échange. En plus de la baisse des coûts de transfert des devises au Maroc, et de l'aide au logement, les Marocains Du Monde (MDM) ont accès à un mécanisme d'investissement extrêmement attractif appelé MDM-Invest. Moyennant un apport de devises étrangères de 25%, ou plus, de la valeur de projets destinés à des secteurs stratégiques (industrie, enseignement, tourisme et santé), l'Etat marocain apporte une subvention gratuite de 10% de la valeur du projet (plafonnée à 5 millions de dirhams), et le restant de la valeur, à hauteur de 65%, est prêté par des banques ou organismes de financement grâce à la garantie de la CCG. Cette caisse peut aussi contribuer directement au crédit au faible taux de 2%, juste pour compenser l'inflation. Malgré le caractère généreux

Rencontre avec l’ambassadeur du Canada au Maroc

du MDM-Invest, il reste largement sous utilisé, d'où l'intérêt de ce type d'événements consacrés à répandre l'information. L’un des objectifs du FCCM Mr. Abdelaadim El Hanchi, président du Forum, a en effet souligné que cet événement s'inscrit parfaitement dans la mission du FCCM, qui entend favoriser l'investissement entre les deux pays. Par ailleurs, le Forum œuvre à l'amélioration de l'employabilité et l'entreprenariat de ses membres, ainsi que la valorisation de leurs compétences et le renforcement de leur engagement citoyen au service des deux pays. Le FCCM est devenu á ce titre un interlocuteur de choix des pouvoirs publics au Maroc et sur la scène provinciale et fédérale du Canada. Informez-vous sur les activités du FCCM à travers son site web, ses comptes Facebook et Twitter, où par le biais de ses partenaires permanents Dar Al Maghrib, Atlas Média et Maghreb Canada Express.

Diplomatie économique, sociale et culturelle Á la suite de sa nomination à la fonction d'ambassadrice du Canada au Maroc, Mme Nathalie Dubé a rencontré une délégation du Forum des Compétences CanadoMarocaines (FCCM) dans le cadre de ses prises de contact avec les organisations agissant au niveau des rapports des deux pays. La délégation du Forum était composée de son président, Mr. Abdelaadim El Hanchi, sa vice-présidente chargée de la coopération internationale, Mme Habiba Chakir, et sa secrétaire générale, Mme Mariama Zhouri.

Ces responsables ont présenté le Forum en faisant part de sa vision, mission, objectifs et son mode de gouvernance et financement. Ils ont également donné un aperçu sur son histoire et réalisations aussi bien au Canada qu'au Maroc. La discussion entre les deux parties a portée sur le rôle que peut jouer le Forum dans le cadre de la "diplomatie parallèle" afin de contribuer aux relations entre le Canada et le Maroc dans les domaines économique, social et culturel. Á cet effet, le FCCM, fort des liens de ses membres avec leurs sociétés d'origine et

d'accueil, se propose d'aider à "l'interprétation culturelle" dans les rapports des deux pays, et faciliter leurs projets communs. Le Forum a également fait part à Mme l'ambassadrice de sa disposition à fournir un service de coaching aux nouveaux arrivants venant du Maroc pour permettre une meilleure inclusion dans leur pays d'adoption. Mme Nathalie Dubé a exprimé son intérêt vis-à-vis du rôle du Forum et ses activités, et les deux parties ont convenu de maintenir le contact et poursuivre leur collaboration.

31

Atlas.Mtl

nº 277 du 5 au 18 mai 2016


Solidarité

Organisation maroco-canadienne pour la santé de l’enfant et de la femme

Une 4ème opération de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus L’Organisation maroco-canadienne pour la santé de l’enfant et de la femme (OMCSEF), qui se veut un cri de coeur pour un solide engagement pour l’amélioration de conditions de santé maternelle et infantile au Maroc, a été créée en juin 2012 à Montréal. Créée à l’initiative du Dr Asmae Boutaleb et du Dr Meriem Glia, l’OMCSEF est le fruit d’une longue réflexion sur la nécessité de soutenir les efforts du Maroc en matière d’amélioration de conditions de santé de la mère et de l’enfant en milieu rural”. “C’est essentiellement un cri du cœur en faveur d’enfants et de femmes les plus démunis, qui ont d’urgents besoins en matière de santé”, soutiennent Dr Asmae

Boutaleb et Dr Meriem Glia, lors de cet événement, qui s’était déroulé à Dar Al-Maghrib, à Montréal , en présence notamment de l’Ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, les deux initiatrices ont aussi tenu à souligner l’importance d’un telle ONG pour le Maroc, qui est “hautement concerné” par la problématique de la santé de la mère et de l’enfant en milieu rural. Dans une allocution de circonstance, Mme Chekrouni avait rendu hommage aux initiateurs de cette initiative maroco-canadienne qui mettent leur savoirfaire au service du bien-être des mères et enfants sans soutien. La diplomate avait saisi cette occasion pour rappeler l’engagement du Maroc en faveur

de la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement et sa détermination à relever les défis en matière. Convaincu que l’un des moyens les plus surs d’atteindre les objectifs du millénaire consiste à investir dans la santé de la mère et de l’enfant, le Maroc, a-t-elle ajouté, a toujours accordé une place privilégiée à l’enfance. Elle a aussi rappelé que les droits fondamentaux de l’enfant se trouvent au coeur des programmes de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). L’OMCSEF vient de réaliser une énième opération sur le terrain, dont ci après les grands traits.

410 patientes examinées En 5 jours, du 3 au 7 avril 2016, 410 patientes ont été examinées dans le cadre du dépistage et 71 autres patients pour pathologies diverses. 361 frottis ont été réalisés. Ces derniers sont acheminés sur Clermont Ferrand et remis au laboratoire SIPATH où le Dr Egloff assure l’analyse gratuitement. Les résultats sont attendus pour mi juin. La présence du médecin radiologue a permis d’effectuer les échographies. En l’absence de mammographies, des échographies systématiques du sein ont été effectuées pour les patientes de plus de 50 ans : 159 échographies ont été réalisées Les patientes, pour lesquelles il n’y a pas d’urgence seront acheminées sur la mission de l’AMDAM, en Octobre 2016

sur Errachidia et Rich. A savoir que d’ores et déjà suite à l’examen clinique sur Merzouga, 2 patientes ont été référées à la fondation Lalla Salma avec la fiche établie à cette effet.

- Année 2013 : 6 patientes - Année 2014 : 18 patientes - Année 2015 : 29 patientes - Année 2016 : 202 patientes, 39 prescriptions médicamenteuses, 71 échographies, 180 frottis.

Pour les situations urgentes les patientes seront orientées sur Marrakech en collaboration avec notre partenaire L’Association du Grand Tinghir.

Outre ces patientes, un certain nombre d’enfants atteints de diverses pathologies, ont pu être examinés sans pour cela nuire à la mission initiale du dépistage du KC du col de l’utérus. 36 patients ont été programmés en consultations spécialisées depuis octobre 2016. Aucune urgence dans les divers pathologies constatées . A l’issue de ces journées une convention de partenariat a été signée : Association GUIR – Association OMCSEF – Association le Sourire d’Houda)

Les détails de l’opération Boudnib; 3, 4 et 5 AVRIL 2016 Les patientes, convoquées par l’association Guir, étaient programmées sur ces 2jours 1/2. Ces 202 patientes se sont présentées. Certaines avaient déjà consultées les années précédentes ce qui donne le bilan suivant :

Merzouga; 6 et 7 Avril 2016

32

Atlas.Mtl

Les consultations, réalisées au dispensaire de Merzouga, où on a constaté une nette augmentation de fréquentation par rapport aux années précédentes. Les chiffres : - 2013 : 142 patientes - 2014 : 88 patientes - 2015 : 107 patientes

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

- 2016 : 208 patientes ; 12 prescriptions médicamenteuses; 88 échographies, 181 frottis (Les résultats des frottis de la campagne précédente ont été remis en main propre aux patiente de la campagne 2015). 35 autres consultations ont été réalisées, au bénéfices d’enfants du village.


Services

Consulat mobile 2016 à Québec Lors de son activité qui s’est déroulé le 30 avril de 10h à 18h et le dimanche 1 er avril 2016 de 9h à 14h, L’AMQ a accueilli plus que 160 inscrits pour renouveler leur documents officiaux. Le consulat mobile a été accompagné par les banques : Banque populaire, BMCE, et Attjjari Wafa banque. Les services offerts par le consulat mobile ont été satisfaisants et complets. La présence

de Mme la consule du Royaume du Maroc à Montréal, a été importante pour résoudre plusieurs problèmes complexes. L’activité a été honorée par la présence de notre champion national et représentant olympique en Ski aux jeux de Sotchi. , Né à Québec d’un père marocain et d’une mère québécoise, Mr Adam Lamhamedi, son frère Sami et Son père Mohammed Lamhamedi. La famille

Lamhamedi a été émue par l’accueil chaleureux de la communauté marocaine. Plusieurs Marocaines et Marocains ont pris des photos de souvenirs avec la famille Lamhamedi. L’AMQ, tient donc a remercier tous les fonctionnaires du consulat du royaume à Montréal pour leur appréciable travail et pour avoir consacré leur fin de semaine à travailler pour la communauté marocaine de Québec.

Rencontre avec Mme Habiba Zemmouri À la demande de Mme le Consule, et dans une ambiance chaleureuse, l’AMQ a organisé le 1 er Mai de 10h à 12h la toute première rencontre de Mme La consule Mme Zemmouri avec la communauté marocaine de Québec. Lors de cette rencontre Mme Zemmouri a expliqué sa stratégie et son approche dans sa nouvelle fonction. Les intervenants ont soulevé plusieurs problèmes que rencontrent les Marocains résidents à Québec. Mme Zemmouri a signalé qu’elle est sur le point de mettre un service à la clientèle pour répondre aux questions des Marocains.

La Voix des Marocains du Canada

Par les femmes; pour les femmes et pour la communauté

L’Association ‘’Voix des Marocains du Canada’’ a organisé samedi 30 avril à Québec sa première activité depuis sa récente création. En présence de plus de 300 convives et dans une ambiance fleurant le terroir marocain avec ses effluves, ses couleurs, ses chants et son élégance vestimentaire, les chevilles ouvrières de ‘’Voix des Marocains du Canada’’ ont passé en revue les objectifs qu’ils se sont assignés. Cordon ombilical Effectivement, cette jeune association derrière laquelle on retrouve la dynamique Nouzha Enkila et un groupe de volontaires mus par la volonté d’aller de l’avant entend notamment s’ériger en ambassadrice de la culture marocaine au Canada, sensibiliser les jeunes maroco-cana-

diens quant à la nécessité de maintenir le cordon ombilical avec la mère-patrie via des actions concrètes, organiser des activités à caractère humanitaire destinées aux enfants marocains en difficultés ou encore promouvoir la culture du pays en sensibilisant l’opinion publique canadien aux multiples facettes des traditions du Royaume. Il convient de rappeler que l’Association ‘’Voix des Marocains du Canada’’ a été à l’origine de nombreuses revendications tendant à défendre les intérêts de la communauté, la principale cause nationale, à savoir le Sahara et surtout l’amélioration des prestations fournies par la compagnie nationale Royal Air Maroc, à commencer par la récurrente revendication portant sur les tarifs. L’activité du samedi

33

30 avril a été marquée par la présence par la nouvelle Consule générale du Maroc, Mme Habiba Zemmouri. Femmes, réussites et fierté Dans une ambiance festive, l’Association des voix des marocains du Canada a donc célébré le lancement de ses activités le 30 avril 2016; elle a entamé son calendrier annuel d’activités par une soirée destinée aux femmes maghrébines. Le point fort de la soirée est sans contredit le moment des hommages à trois femmes maghrébines qui font la fierté de la communauté par leurs réalisations et leur parcours réussi.

Atlas.Mtl

nº 277 du 5 au 18 mai 2016


Associations

Association marocaine de Toronto

Conseil d’Administration 2016-2018 Faouzi Metouilli reconduit à la présidence

À la suite de l'assemblée générale annuelle de l'Association marocaine de Toronto (AMDT) tenue les 9 et 23 avril 2016 au Centre Civique North York, les membres suivants ont été élus comme membres du Comité Exécutif, instance dirigeante de l’AMDT, pour le mandat 20162018 ¬ M. Faouzi Metouilli: Président ¬ M. Zakaria Habib : Vice-président ¬ Mme. Nadia Rachadi: Secrétaire générale ¬ M. Hassan Douelrachad: Trésorier ¬ M. Salaheddine Tahori : Directeur général ¬ Mme. Hasna Demnati: Directrice ¬ M. Mohamed Ferhat: Directeur L’AMDT remercie chaleureusement les deux Présidents de l’AGA, M. Mohamed Boudjenane et M. Mohamed Benjelloun et la secrétaire de séance Mme Nadia Rachadi pour leur temps, leur soutien et leur dévouement au bien-

être de notre communauté.

Le nouveau Conseil, qui se compose majoritairement de nouveaux membres, propose une vision nouvelle et claire pour réaliser les objectifs exprimés lors de l’Assemblée Générale, à savoir améliorer la communication et revoir l'identité digitale de l'Association, développer des services et des programmes solides, explorer les possibilités de partenariat avec d’autres associations ou organismes au Maroc et au Canada et la constitution d’un comité́ de révision de la charte de l’AMDT en plus d'autres initiatives. L’AMDT tient à remercier les membres de notre communauté qui ont participé nombreux et activement au processus démocratique et par le fait même ont montré une grande maturité et un intérêt certain pour notre avancement collectif. L’AMDT tient à remercier les membres sortants pour leurs efforts et leurs dévouements, ainsi que tous les volontaires qui ont soutenu et continuent à

soutenir le travail communautaire bénévole et à participer aux activités de l’Association. L’AMDT a pour mission de promouvoir et défendre les intérêts sociaux, culturels, éducatifs, sportifs et économiques de tous les Marocains de Toronto, promouvoir la soli-

34

Atlas.Mtl

darité communautaire, la connaissance et le respect de la tradition et des coutumes ancestrales auprès des enfants et des jeunes, promouvoir et soutenir les Marocains qui sont dans le besoin et enfin accueillir, conseiller et informer les nouveaux arrivants marocains

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

à Toronto. Informations Association Marocaine de Toronto www.amdt.ca, info@amdt.ca


35

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Sports

Futsal : Le Maroc champion d’Afrique Pour la 1ère fois de son histoire, le Maroc a remporté la Coupe d’Afrique des Nations de futsal qui vient de se dérouler en Afrique du Sud, en battant en finale l’Égypte, 3-2. Mené au score à deux reprises dans cette finale, le Maroc est revenu au score à chaque fois, notamment au cours de la 1ère mi-temps qui s’est achevé sur le score de deux buts partout. La 2e mi-temps quant à elle s’est déroulée sur un faux rythme avec peu de prise d’initiative de part et d’autre. Alors qu’on s’achemine vers une prolongation, le Maroc marque à 1 minute 45 secondes de la fin. L’Égypte doit réagir et vite et recourt au gardien volant pour apporter la supériorité numérique. Le rôle revient à Mostafa Rezk (6). Ce dernier sera à l’origine d’une fin de match houleuse. Alors qu’il reste à peine 5 secondes de jeu, il élimine un adversaire rentre dans la surface, feinte et

s’écroule. Joueurs, staff et supporters égyptiens croient au penalty mais les deux arbitres n’ont vu aucune irrégularité. Les Marocains tiennent le trophée. Une victoire méritée si l’on en croit Ricardo Lenio Menduane, meilleur buteur du tournoi et capitaine du Mozambique. «Sur l’ensemble du tournoi le Maroc est la meilleure équipe. Tactiquement ils sont bien et ont beaucoup d’automatismes. Ils ont toujours joué en équipe. L’Égypte a des individualités mais doit travailler sa cohésion », résume celui qui était déjà présent à la CAN en 2008 en Libye où il avait également été distingué comme meilleur buteur. Maroc, Égypte et Mozambique représenteront l’Afrique à la Coupe du Monde de futsal du 10 septembre au 1er octobre 2016 en Colombie.

Le podium de l’édition 2016 Classement final

1- Maroc 2- Égypte 3- Mozambique Trophée du fair-play Mozambique

Cristiano Ronaldo va ouvrir un hôtel à Marrakech

Cristiano Ronaldo

On connaît enfin le secret des séjours répétés de Cristiano Ronaldo : La star du Real Madrid devrait très bientôt inaugurer un hôtel à Marrakech, d’après plusieurs médias portugais. Après New York, Madrid, Funchal et Lisbonne, Ronaldo a donc choisi la ville ocre pour lancer de nouveaux projets hôteliers avec le groupe portugais Pestana. La presse portugaise parle de 75 millions d’euros d’investissement pour 4 hôtels de luxe à Marrakech.

36

Atlas.Mtl

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

Meilleur buteur Ricardo Lenio Mendes Muendane (Mozambique) 10 buts


37

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Panorama

Société

Comment se portent les jeunes Québécois?

Les jeunes Québécois de 25 à 34 ans ont maintenant un niveau de vie plus élevé que les jeunes Ontariens! Voilà le constat le plus surprenant qui ressort de l’Indice d’équité entre les générations (IEG), créé en 2014 par l’Institut des Générations et mis à jour en 2016.

26 indicateurs Cet indice combine 26 indicateurs, couvrant plusieurs dimensions du niveau de vie des individus de 25 à 34 ans au Québec et en Ontario, dont le revenu médian après impôt, l’espérance de vie et le niveau de satisfaction général à l’égard de la vie, de même que certaines mesures du partage de pouvoir entre les génération, tel que l’âge moyen des députés. Porté par la discours ambiant à l’effet que le Québec est le parent pauvre du Canada, nous ne nous attendions pas à ce que les jeunes Québécois sortent au rang de gagnants de la comparaison. Les données de l’Indice démontrent au contraire que la qualité de vie des jeunes Québécois s’est améliorée entre 1990 et 2013 alors que la qualité de vie des jeunes Ontariens s’est détériorée légèrement. Les données démontrent même qu’à plusieurs égards, les jeunes Québécois s’en tirent maintenant mieux que les jeunes Ontariens. Le revenu médian après impôt des Québécois de 25 à 34 ans est passé de 24 853 $ en 1990 à 31 389 $ en 2012 alors que celui des Ontariens est passé de 29 405 $ à 29 701$. Cette stagnation est particulièrement frappante lorsque l’on considère que le revenu médian des jeunes Ontariens était de 32 953 $ en 1976 ! D’autres indicateurs importants, tels que le taux de chômage et le niveau d’inégalité, suggèrent également une amélioration relative des 25-34 ans au Québec. Se loger en Ontario

coûte également beaucoup plus cher. Le loyer moyen de deux chambres à coucher représente 44 % du revenu médian des jeunes Ontariens, contre 27 % pour les jeunes Québécois, et le prix des maisons est aussi beaucoup plus élevé en Ontario qu’au Québec. Comment expliquer ces tendances divergentes dans la progression de la qualité de vie des jeunes entre les deux provinces voisines? Affaire de conjoncture économique D’une part, la conjoncture économique a joué un rôle important. La crise économique de 2009 a frappé les jeunes de l’Ontario avec davantage de force. Leur taux de chômage a atteint un sommet de 9,11% en 2009 alors qu’il n’a pas dépassé 8 % chez les jeunes Québécois. En 2008, à l’aube de la récession, les jeunes Ontariens avaient un revenu médian de 32 016 $; cette statistique était de 30 730 $ pour les jeunes Québécois.

Les choix politiques ont sans doute également joué un rôle. Les transferts fiscaux aux ménages avec enfants ont aussi été plus généreusement augmentés au Québec. Finalement, le développement du réseau de services de garde subventionné et l’introduction du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) au Québec a permis à plus de femmes de rester sur le marché du travail, augmentant leur revenu et diminuant les inégalités. À cet égard, le niveau des dépenses publiques pour la petite enfance est une dimension qu’il aurait été souhaitable d’intégrer directement à la composition de l’Indice puisque les services de garde représentent un service public contribuant à l’évolution du niveau de vie des jeunes de 25 à 34 ans (qui, en contrepartie, utilisent relativement peu le système de santé). Malheureusement, les différences substantielles entre les

38

Atlas.Mtl

méthodes de comptabilité employées par le Québec et l’Ontario ont rendu trop hasardeuse une comparaison entre les dépenses des deux provinces dans le cadre de la construction de l’IEG. Considérant la grande augmentation des dépenses en services de garde au Québec depuis 1997, il est raisonnable de croire que l’inclusion de cet indicateur à l’Indice d’équité entre les générations aurait eu pour impact de dresser un portrait encore plus positif de l’évolution de la situation des jeunes Québécois. Avantage temporaire? Cependant, l’avantage du Québec à cet égard pourrait n’être que temporaire: l’Ontario a récemment augmenté de façon massive ses investissements en services à la petite enfance en rendant universelle la maternelle 4 ans dans le cadre d’un programme innovateur et ambitieux. Les classes de maternelle ontariennes comptent environ 18

nº 277 du 5 au 18 mai 2016

élèves pour 2 adultes, une enseignante et une éducatrice à la petite enfance certifiée. Ces classes sont souvent situées dans les écoles primaires, le programme étant géré par le ministère de l’Éducation comme tous les programmes destinés à la petite enfance en Ontario. De son côté, le Québec réduit ses subventions par enfant, rapatrie les surplus des garderies bien gérées et augmente les frais pour plusieurs parents selon une nouvelle formule de détermination des tarifs. Tendances Ce type de choix de politiques publiques pourrait renverser la tendance présentement à l’avantage du Québec. Ainsi, la prochaine mouture de l’IEG, surtout si elle réussi à inclure les dépenses destinées à la petite enfance, pourrait suggérer une évolution récente du niveau de vie des jeunes qui soit moins avantageuse pour le Québec que ne le laisse présager la version 2016 de l’indice.


39

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


40

Atlas.Mtl

nยบ 277 du 5 au 18 mai 2016


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.