nº 279 du 2 au 15 juin 2016
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(514) 962-8527 Courriel: admin@atlasmedias.com Site Web: www.atlasmedias.com
Le dialogue et le vivre-ensemble à l’école
150 écrits pour dénoncer l’exclusionPage 18 Lutte contre la radicalisation menant à la violence
«Créer les conditions gagnantes»
Page 25
Air Canada Rouge; Destination Casablanca…
Entretien avec M. François Choquette
Page 33
Transport
STM: Augmentation des tarifs le 1er juillet
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Le sport au service de la lutte contre le décrochage scolaire
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Débat : La Sphère Politique et la diversité
"Si tu ne t'occupes pas de la politique, la politique va s'occuper de toi!" Page 13
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Atlas.Mtl
nยบ 279 du 2 au 15 juin 2016
Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias. com Site web: www.atlasmedias.com https://www.facebook.com/Nachid. Najahi?ref=hl
Depuis 2002 Groupe Atlas Media Treize ans, c’est… • 278 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 116 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 10 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 2500 visiteurs par jour.
Éditorial
Édito
14ème anniversaire du Groupe Atlas Media
Encore un petit mot… Le 2 janvier 2002, une nouvelle voix se faisait entendre sur les ondes de CFMB 1280 AM, la chaine radio ethnique d’alors.
À dix-huit heures précises, un «Bonjour» en trois langues - le français et l’anglais, langues officielles du pays et l’arabe maghrébin - annonçait la couleur : Ici, maintenant, vit une communauté qui se devient chaque jour un peu plus nombreuse, qui veut désormais être informée au plus près de ses intérêts et préoccupation et qui veut aussi faire entendre sa voix dans le concert national, prendre sa place dans le paysage de diversité audible et visible. Sawt al Atlas, la Voix des Marocains à Montréal, venait de naître, avec pour nom patronymique le Groupe Atlas Media. Ce patronyme était peut-être, au regard des auditeurs – quelques centaines – un peu lourd à porter, sinon quelques peu prétentieux. Il le sera un peu moins le 15 mars 2003, lorsque le site Web Atlasmedias. com sera mis en ligne et ne le sera plus du tout, un peu plus d’un an plus tard lorsque, le 15 mai 2003, paraîtra le premier numéro d’un journal périodique, Atlas.Mtl. Il est vrai qu’alors, bien du monde a considéré ce projet qui prenait forme, comme une aventure destinée à une vie éphémère, considérant que le segment de population auquel il s’adressait n’avait pas l’envergure démographique suffisante pour supporter une telle initiative. Rappelons qu’on parlait alors, en évoquant les originaires du Maroc d’un «groupe ethnoculturel» (et non d’une communauté) d’un «maximum de 35 000 personnes» auquel on ajoutait parfois, mais pas systématiquement, «28 000 sépharades» c’est-à-dire des originaires du Maroc mais de «confession juive», une appartenance religieuse qui pour on ne sait quelle raison et contre toute logique sociale et historique, les isolait dans une «spécificité» coupée
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de leurs racines naturelles.
Les initiateurs du projet Groupe Atlas Media ne se sont heureusement pas arrêtés à ces chiffres minimalistes. Ils se sont donnés, pour mettre leur projet sur rails, d’autres références statistiques et d’autres considérations sociologiques. Avec une Institution qui depuis a hélas cessé d’exister, le Conseil des Relations Interculturelles du Québec, ils se sont livrés à un exercice qui a permis de faire valoir une estimation bien plus réaliste de l’effectif de la communauté, marocaine mais surtout maghrébine (le Maghreb, rappelons-le, était et est encore, le dernier «bassin privilégié d’immigration francophone») y compris de confession juive puisque l’histoire de cette région n’a jamais fait de différence entre ses ressortissants quelles que soient leurs appartenances – et elles sont d’une éblouissante diversité – confessionnelle, culturelles ou ethniques. Résultat de cette démarche : ce segment de population, ne pouvait avoir un effectif inférieur à 130 000 personnes (62 000 marocains, 28 000 juifs marocains, 30 000 algériens dont 8 000 sous moratoire, 11 000 tunisiens et 300 mauritaniens). Et cette minorité avait droit à la parole. Le Groupe atlas Media fut donc, sur cette base. Et le temps lui a donné raison. Aujourd’hui, rien qu’en collationnant le nombre de «nouveaux arrivants» enregistrés depuis 2002 et en pondérant le chiffre d’un taux de progression démographique de 6% (obtenu par l’application taux de rétention - nombre de naissance - nombres de décès), on parvient, avec une marge d’erreur très raisonnable, à un peu plus de 400 000 maghrébins, dont un peu plus de 160 000 originaires du Maroc, citoyens, résidents permanents, toutes confessions confondues. Si, aux débuts, par moments, nous avions l’impression de ramer seuls, dans des campagnes pourtant déterminantes de notre sort à tous (campagne contre le chômage au taux de 28,4% qui sévissait
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dans la communauté, campagne pour un plan d’action contre le racisme et l’exclusion etc.), par la suite ( participation des originaires du Maghreb dans la vie institutionnelle et jusque dans la réflexion pour le plan de prévention de la radicalisation menant à la violence et pour le vivre ensemble), nous avons vu notre communauté prendre progressivement conscience de l’importance de son poids démographique et le prouver par exemple à travers sa présence remarquable dans les trois dernières grandes consultations électorales; démontrer également sa volonté d’organisation avec l’émergence d’une nouvelle génération d’Associations; consolider sa participation à la vie collective du Québec, notamment à travers une contribution effective et efficiente aux processus d’intégration et de vivre ensemble; le tout dans un dialogue entre ses différentes composantes dont l’un des symboles est l’Iftar du Dialogue et de l’Intégration, activité d’animation communautaire dont le Groupe Atlas Media est fier d’être l’initiateur et dont la 13ème édition aura lieu vendredi 10 juin 2016. Notre communauté donc croît et grandit; avec cette particularité qu’elle le fait en respectant autant les valeurs qu’elle a amené ici en partage depuis sa terre d’origine que celles acquises ici dans son pays de vie. Et Atlas Media grandit avec elle, avec toujours le même objectif : une volonté commune de faire rayonner Montréal, le Québec et le Canada. Encore un petit mot : l’édition 2016 de l’Iftar sera un hommage aux gens des média (écrits, audio-visuels et numériques) issus de notre communauté; ceux qui sont encore en activité aujourd’hui, comme ceux qui depuis quatre décennies nous ont représentés, dignement, dans les média montréalais, québécois et canadiens. Car sans eux, la dynamique que nous décrivons dans les lignes qui précèdent serait restée dans l’ombre; sans eux nous serions encore «la plus invisible des communautés visibles»…
Abdelghani Dades
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XIVème Anniversaire du Groupe Atlas Media
Des dates … 5 janvier 2002
Mise en onde de la radio Sawt al Atlas La Voix des Marocains à Montréal
15 mars 2002
Mise en ligne du site Web Atlasmedias.com
15 mai 2003
Parution du premier numéro Du journal Atlas.Mtl
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… et des chiffres
278 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit des milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons;
> Une soixantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; > De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, >
116 reportages TV sur la communauté pour les chaînes de télévision (2M, AlMaghribia, Al Aoula, Arrayadia);
> 365 émissions radio (de 2002 a 2009); > Un site web (www.atlasmedias.com) ayant accueilli plus de 10 millions de visiteurs depuis 2003.
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Diversité
La Sphère Politique et la diversité
"Si tu ne t'occupes pas de la politique, la politique va s'occuper de toi!"
Par Badreddine Filali Baba "Si tu ne t'occupes pas de la politique, la politique va s'occuper de toi!" Cette citation de Michel Chartrand, syndicaliste et homme politique québécois, incite clairement à s'engager en politique, aussi et surtout lorsqu'on est issu de l'immigration.
7 des 125 députés de l'Assemblée Nationale du Québec ne sont pas nés au Canada, et ils sont 27 sur 338 á la Chambre des Communes à Ottawa. Aussi honorables que ces chiffres puissent paraître, ils sont loin de refléter à sa juste mesure l'extraordinaire diversité de la société canadienne! C'est que l'engagement politique des immigrés reste bien en deçà de leur poids démographique réel. C'est à partir de ce constat que le Forum des Compétences Canado-Marocaines (FCCM) á cru utile de susciter une plus forte implication en politique des immigrés, particulièrement des maghrébins et ce à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale de la Diversité Culturelle pour le Dialogue et le Développement. La première pierre de cet édifice a été posée avec brio lors
de l'après-midi débat tenu, à l'initiative du FCCM, le 21 mai 2016 à Dar-Al-Maghrib, en présence de Mme Rita de Santis, Ministre responsable de l'Accès à l'Information et de la Réforme des Institutions Démocratiques au gouvernement du Québec, et d'un groupe de choix formé d'élus, anciens élus et candidats á différents paliers de représentation, municipale, provinciale et fédérale, tous issus de l'immigration. L'audience, forte de plus d'une centaine de participants, reflétait justement, tel qu'un arcen-ciel, la diversité et richesse humaines du Québec et du Canada.
Lettre de Mr. Justin Trudeau au FCCM Dans cette lettre adressée et lue aux participants, le Premier Ministre du Canada écrit que "notre pays se caractérise par sa mosaïque culturelle unique," et ajoute que le débat organisé par le FCCM "constitue une très belle occasion (...) de favoriser la pleine et entière participation des canadiennes et canadiens issus de la diversité dans la sphère politique." Pour sa part, Mme la Ministre De Santis estime que, même si elle fait face á des "défis
immenses, la communauté maghrébine est chanceuse d'être dans une société accueillante." Elle souligne aussi la force de la communauté marocaine, qui représente "plus de 100'000 personnes, dont 45% d'origine juive, et 85% parlant le français." Cette communauté, et les immigrants en général, "ne sont pas les seuls qui doivent porter le fardeau de l'intégration," a-t-elle ajouté. Elle, qui a été élue députée á l'Assemblée Nationale du Québec par la circonscription Bourassa-Sauvé forte de ses communautés italienne et maghrébine, conseille à ceux qui veulent "représenter leur territoire, qu'ils doivent travailler avec sa diversité et le représenter pleinement," avant de conclure que, "malgré les embûches et les barrières culturelles, tout est possible!"
Les tables rondes qui ont suivi ont permis aux élus et candidats des différents partis politiques de partager leur expérience avec l'audience, apportant ainsi un éclairage fort intéressant sur les défis et opportunités qui se présentent aux immigrés investissant le champ politique. "La politique est le chemin le moins mauvais pour changer
le monde" C'est l'approche de Mr. Pablo Rodriguez, fils de réfugiés politiques argentins et actuel député fédéral libéral de la circonscription d'Honoré-Mercier. Il se définit comme "citoyen du monde" et affirme être "venu en politique par idéalisme." Plein d'optimisme, il martèle "qu'il y'a de la place en politique pour tout le monde," ajoutant á l'adresse de l'audience multi-ethnique qui l'écoute: " Allez au parti qui vous ressemble le plus! Il y'a de la place, prenez-la! Les partis veulent des gens." Comment créer des alliances? La clé pour Pablo Rodriguez
est "d'aimer les gens". Mr. Frantz Benjamin, immigré haïtien et actuel Président du Conseil Municipal de Montréal, renchérit que "pour tisser des alliances, il faut aller à la rencontre des gens, les écouter, avoir l'esprit de service, voir ce qui nous unit, pas ce qui nous divise." Utilisant une jolie formule, il ajoute qu'un élu doit livrer "le service après-vente, faire du porte-àporte toutes les semaines." Candidats "poteaux" Il s'agit de candidats issus de l'immigration, présentés par des partis politiques dans des circonscriptions "non prenables". Le but étant de redorer
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Abdelaadim El Hanchi
«L’engagement politique, un acte primordial» Ouvrant la rencontre sur la diversité dans la sphère politique, M. Abdelaadim El Hanchi, président du Forum des compétences canadomarocaine (FCCM) a tout d’abord rappelé que cette activité se déroulait dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de la Diversité Culturelle pour le Dialogue et le Développement. Le FCCM, a-t-il ensuite affirmé « fidèle à ses valeurs de respect de la diversité, a déjà organisé plusieurs activités qui prônent la diversité par la valorisation de l’apport de l’immigration au Canada en général et au Québec en particulier: Startup weekend, Journée de la femme, des activités sur employabilité …
Il organise aujourd’hui un après-midi débat sur «La diversité dans la sphère politique, enjeux et défis».
Et de poursuivre : «Le choix de la thématique d'aujourd'hui n’est pas fortuit. L’engagement politique des personnes issues de l’immigration revêt un caractère primordial pour représenter la voix des communautés aux instances décisionnelles (municipales, provinciales et Fédérales). Connaître les défis et les enjeux permet de déclencher une réflexion sur l’engagement en politique. Nos panélistes, à travers leurs expériences, vont nous éclairer sur ces points. C’est pour ceci que je ne vais pas m’étaler sur le sujet.» Mission et objectifs
Je vais cependant prendre quelques minutes pour vous parler du FCCM. Notre vision est d’établir «Un réseau de compétences canadomarocaines pleinement reconnues et valorisées, avec un engagement citoyen au service des deux pays.»
Pour tendre vers cette vision, nous nous sommes donné comme mission de «Contribuer à l’échange de compétences entre individus et organismes canadiens et marocains en vue de faciliter l’intégration, le dialogue interculturel et l’investissement entre les deux pays.», et pour objectifs: « 1-Améliorer l'employabilité et l’entreprenariat, 2-Renforcer l’engagement citoyen, 3-Valoriser les compétences
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Abdelaadim El Hanchi, président du Forum des compétences canado-marocaine canado-marocaines, 4-Favoriser les liens de coopération entre le Canada et le Maroc.» Pour atteindre cette mission et ces objectifs, nous réalisons plusieurs activités avec une moyenne de 2 à 3 activités par
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mois. Certaines sont fixes (poste du mois), d’autres sont en relation avec des thématiques spécifiques (Journée de la femme, semaine entrepreneuriale, journée de la jeunesse, journée culturelle…).
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le blason de ces partis et s'attirer les voix des minorités. Frantz Benjamin a rappelé que, pour contourner ces méthodes contestables et "forcer" le diversité, les partis municipaux de Montréal ont approuvé à deux reprises une Motion qui les engage à élire plus de conseillers émanant de la diversité. Le terme "élire" va évidemment bien plus loin que le simple fait de présenter des candidats des minorités, et réfute ainsi les candidatures poteaux. Mme Saadia Groguhé, originaire de France, de parents algériens, et ancienne députée fédérale du NPD de la circonscription de Siant-Lambert,
exige de "prendre l'engagement de ne pas être un candidat poteau!" Elle s'élève aussi contre "l'errance identitaire." Pour elle, "l'identité (ou le sentiment d'appartenance à ses origines) n'est pas incompatible avec l'engagement citoyen. La diversité doit rassembler!"
Mr. David Birnbaum, député libéral actuel de la circonscription d'Arcy-McGee á l'Assemblée Nationale du Québec et membre du groupe d'amitié parlementaire Québec-Maroc, confirme que "nous sommes animés par ce que nous sommes." Son engagement politique est né de ce qu'il a appelé "une mise à l'épreuve de ma perception de mon Québec et de mon Canada" par les projets identi-
taires du gouvernement précédent. D'où sa volonté de se lancer activement en politique.
Identité et engagement citoyen Mme Djaouida Sellah, médecin d'origine algérienne et ancienne députée fédérale du NPD de la circonscription de Saint Bruno-Saint Hubert, s'est aussi engagée en politique sur un "coup de colère" contre la qualité de soins médicaux, qui l'ont amenée à protester :"Fini! Je ne subirai plus! Je réagirai!" Elle soutient cependant "qu'en s'engagent, on arrive à notre but!" Pour elle, le Canada pays d'immigration par excellence, est le "pays de la diversité." "Les immigrés, tout en revendiquant leurs identités et appartenances, doivent être fiers d'être québécois
et canadiens!"
"Avant d'être candidat, il faut être électeur!" C'est le cri du cœur de Mr. Barek Kaddouri, marocain, enseignant de mathématiques et ancien candidat du Bloc Québécois à la circonscription de Vimy á Laval. "Avec 44'000 maghrébins à Laval," explique-t-il, "soit 10% de la population, comment comprendre que cette ville n'a aucun élu de cette communauté, á quelque palier de représentation que ce soit?" Ajouter à cela que "30% du chômage à Montréal est maghrébin," et on comprend alors l'impérieuse nécessité pour cette communauté d'investir le champ politique.
Kaddouri, "les maghrébins sont les premiers dans le bénévolat," statistiques á l'appui. Mme Hasnaa Kadiri, marocaine et candidate de Québec Solidaire aux dernières élections provinciales, renchérit dans le même sens: "Même si le bénévolat ne fait pas partie de la culture au pays d'origine, c'est la seule manière d'acquérir de l'expérience et d'apprendre à s'adapter." Elle s'est impliquée en politique plutôt "par passion, pas par carrière." "On ne gagne pas du premier coup," prévient-elle, "au moins, on dit qu'on est là, qu'on existe!" "Les communautés gag-
Pourtant, rapporte Mr.
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Justin Trudeau, Premier ministre du Canada
«Renforcer la pluralité et la compréhension mutuelle»
En ouverture des travaux de la rencontre, lecture a été donnée par Mme Nafissa Abarbbach, vice-présidente du FCCM, d’un message adressée aux participants par M. Justin Trudeau, Premier ministre du Canada. En voici le texte : «Chères amies, chers amis, C’est avec un immense plaisir que je salue chaleureusement celles et ceux qui participent au débat sur le thème « La diversité dans la sphère politique, enjeux et défis », organisé par le Forum des compétences canado-marocaines
(FCCM).
Notre pays se caractérise par sa mosaïque culturelle unique, qui représente une richesse et un facteur important de son développement. Aussi, la tenue de ce débat constitue une très belle occasion d’examiner les meilleurs moyens de renforcer la pluralité et la compréhension mutuelle, et de favoriser la pleine et entière participation des Canadiennes et des Canadiens issus de la diversité dans la sphère politique.
Je tiens à féliciter les membres du FCCM de leur engagement à bâtir un espace d'échanges et un dialogue constructif. Je suis persuadé que cette discussion, qui coïncide avec la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement, permettra de dégager une vision qui contribue à rendre notre système démocratique plus accessible, à l’image de nos concitoyennes et concitoyens. Au nom du gouvernement du Canada, je vous souhaite une rencontre des plus agréables et
Justin Trudeau, premier ministre du Canada productifs.»
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nantes sont celles qui s'organisent!" Tout en le rappelant, Mme Kadiri se demande, du moment que d'autres communautés l'ont fait, "pourquoi pas les marocains? Pourquoi pas les maghrébins?" Son souci est "d'ouvrir la porte de l'emploi aux compétences des immigrants." Pour y arriver, elle lance un appel à l'audience: "Impliquez-vous dans les CA des ordres professionnels pour changer leur culture!" Et ajoute "qu'avec le travail, on peut résoudre tous les problèmes! On doit s'impliquer en politique en votant, en souten-
ant un candidat, en se présentant!"
"Je ne veux pas du vote marocain, je veux un vote canadien!" C'est ce que demande pour sa part Mme Marwah Rizqy, née à Montréal de parents marocains. C'est elle qui avait tenu en haleine la circonscription d'Hochelaga en étant défaite aux dernières élections fédérales par 500 voix seulement, soit la meilleure performance locale récente d'un candidat libéral. Elle s'explique: "Ne votez pas pour moi seulement parce que je suis marocaine, mais plutôt pour ma plus-value!" Quelle
est sa valeur ajoutée? La fiscalité et l'économie. Quel est son secret? Transformer sa différence en avantage, être un modèle pour ses électeurs (en sport par exemple), tirer profit des médias sociaux. Elle ne ressent pas de "crise d'identité.": "Je suis canadienne, québécoise, fière de mes origines marocaines, arabes et berbères!" Avec son esprit de battante, elle répond aux chercheurs d'emplois: "Sortez de votre zone de confort, travaillez votre réseau, quelqu'un qui vous réfère fait une différence!" Elle est aussi confiante de
l'évolution du vote marocain et maghrébin, refusant de le comparer aux communautés plus anciennes, en précisant que "la grande vague d'immigration maghrébine est venu aux années 1990 seulement. Elle a fait depuis un bon bout de chemin. Le projet de "Charte des Valeurs" á déjà provoqué une augmentation importante du vote maghrébin." Mr. Ilyes El Ouarzadi confirme aussi que "les jeunes maghrebins s'impliquent de plus en plus dans les partis politiques." Il est lui même jeune marocain et agit en tant qu'agent officiel de Mr. Jean Habel, plus jeune député à
l'Assemblée Nationale du Québec.
De sa courte mais prometteuse expérience politique, il a déjà appris que le secret de la réussite est "d'être bien entouré, bâtir une équipe pour vous soutenir, embrasser les causes qui préoccupent votre communauté, et être présent sur le terrain." En guise de conclusion, Mr. Abdelaadim El Hanchi, président du FCCM, a appelé à poursuivre la réflexion dans le cadre d'un comité permanent dédié à favoriser l'engagement politique des canadiens issus de l'immigration.
Rita de Santis
«Malgré les embuches et les barrières culturelles, tout est possible»
Présidente de la rencontre, Mme Rita de Santis, Députée de Bourassa-Sauvé et Ministre responsable de l'Accès à l'information et de la Réforme des institutions démocratiques a ouvert les travaux par une allocution dont voici quelques extraits : "Nous ne réalisons pas toujours qu’en réalité, nos différences sont nos forces, une force pour tout le Québec, une diversité qui enrichit notre société et qui fait en sorte que tous et chacun, avec notre bagage qui nous est propre, nous posons chaque jour une brique dans cette grande maison que constitue le Québec. " "La politique en matière d’immigration, présentée par ma collègue, Kathleen Weil,
Ministre de l’Immigration, de la diversité et de l’Inclusion, témoigne d’ailleurs de cette volonté de la société québécoise de favoriser un meilleur vivre ensemble pour tous et de favoriser la reconnaissance des compétences de chacun et chacune." "Au-delà de cela, au-delà des Lois et des politiques publiques, il doit y avoir la volonté des nouveaux arrivants et des immigrants de seconde génération, de participer à la société. Heureusement, cette volonté est bien présente, comme en témoignent les réussites de plusieurs acteurs de communautés culturelles arrivées au Québec avant la communauté Maghrébine, mais pourtant, il n’y a pas si
longtemps. "
"La communauté Maghrébine n’est pas en reste et elle fait désormais parti indéniablement du paysage politique québécois. Pardonnez-moi de ne pas pouvoir en nommer tous les acteurs clés, faute de temps, mais permettez-moi de saluer les personnes qui témoignent de l’important apport de votre communauté présents ici aujourd’hui (…) Tout cela pour vous dire qu’à mon humble opinion, il est vrai qu’au Québec, comme partout ailleurs dans le monde, où des gens quittent leur pays pour une nouvelle vie, les défis sont immenses, mais ceux qui viennent ici peuvent se compter chanceux d’avoir
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Mme Rita de Santis, ministre responsable de l'accès à l'information et de la réforme des institutions démocratiques choisi une société aussi accueillante que la nôtre. Les opportunités sont là, à vous, à nous de les saisir. Alors à tous ceux qui désirent initier un changement de men-
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talité, apporter une part de leur culture à la société québécoise, je peux leur confirmer que, malgré les embuches et les barrières culturelles, tout est possible, et que l’avenir leur appartient."
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Initiatives
À l’école du dialogue et du vivre-ensemble
150 écrits pour dénoncer l’exclusion Quatre écoles Ce fut une longue journée Dialoguer et vivre ensemble, cela s’apprend en bas âge, se raisonne à l’adolescence et se pratique toute la vie. Et dans ce cheminement, l’école, première expérience de vie collective et commune, occupe une place particulière. Ce sont ces considérations qui nous ont amené a regarder de près une activité programmée ce mardi 31 mai 2016 à l’école Calixa Lavallée de Montréal Nord, c’est-à-dire dans un arrondissement synonyme de diversité. Sous le titre «Je refuse l’exclusion» était en effet présenté un livre pas comme les autres. Ne serait que, parce qu’il est l’œuvre de … 150 auteurs, qui ont travaillé avec ténacité plusieurs mois durant à sa production, et qui – tout aussi remarquable – sont des adolescents. Tout aussi remarquable également est le fait qu’ils viennent de quatre écoles secondaires de Montréal (Calixa-Lavallée, Riverdale High School, Académie Yavné et Collège Français) aussi divers géographiquement que par la composition ethnoculturelle de leurs élèves et corps enseignants, et donc parfaitement représentatifs de la diversité métropolitaine. Les textes produits ont ensuite été soumis à un jury (composé de Mme Rachida Azdouz, M. Maurice Chalom, M. Jacques Dahan, M. Frantz Voltaire et Mme Alice Trudel) qui a choisi 20 lauréats. Mais, à bien pris soin de préciser M. Maurice Chalom à qui incombait également la direction de l’ouvrage «Aucun critère littéraire ou objectif n’a présidé aux choix du jury; les textes que nous avons distingués sont en fait des coups de cœurs». Ce qui nous a autorisés, à la lecture du livre, de proposer nos propres lauréats – coups de cœur, dont nous vous proposons les textes dans les pages qui suivent. Lisez-les; attentivement. Ils représentent la pensée de jeunes qui sont à la fois le présent et l’avenir de cette cité dans laquelle nous vivons, que nous voulons diverse et épanouissante; ils nous donnent des leçons d’un vivre-ensemble, que nous adultes n’avons pas toujours su faire prévaloir. Et pour vous informer du contexte dans lequel cette activité a été organisée, lisez ensuite les extraits de l’allocution prononcée à l’occasion de la présentation de l’ouvrage «Je refuse l’exclusion!», par Mme Nicole Miller, présidente de l’initiative FAST, auteur du programme «Parlez et agissez» grâce auquel l’ouvrage à vu le jour.
Par Inés Lani « Je m’appelle Mathis. J’ai 9 ans et je suis d’origine autochtone. Aujourd’hui va être le début d’une nouvelle vie. Cette journée s’annonce mémorable et fantastique car on me raconte depuis longtemps que là où je vais aller, je retrouverais d’autres enfants comme moi, avec qui je vais jouer et aller à l’école, en présence de formidables professeurs, d’autres pères et certaines autres sœurs qui prendront soin de moi et qui feront tout pour me faire sentir à ma place. ``Ce sera ta deuxième maison`` me répétait souvent ma mère. Elle me disait sans cesse que là-bas on servirait de délicieux repas, comme je les aime, mais parfois, on dirait qu’elle cache quelque chose derrière son sourire. Mon chauffeur est arrivé, je le vois à travers la fenêtre. Il n’a pas l’air content. Je ne comprends pas pourquoi les inconnus que je croise sont toujours fâchés. Maman dit que c’est parce qu’ils n’ont pas la chance de vivre la vie que je vis, d’aller rencontrer d’autres enfants et de jouer et de manger mes repas préférés. En arrivant dans cet endroit, il y a une grande pancarte où il y est indiqué ``Pensionnat St-Ijuijaaq``. Je ne comprends pourtant pas car je n’ai jamais entendu parler du mot ``Pensionnat``. Mais ce n’est pas grave, car aujourd’hui j’ai appris quelque chose à l’école
: J’ai appris comment prier. À l’heure du souper, on me donna du pain et de l’eau. Pourtant, pour bien manger, on doit manger de la viande, des fruits et des légumes ainsi que des produits laitiers ; c’est ce qu’on m’avait appris dans mon ancienne vie, mais ici j’ai compris que c’était différent. J’espère que demain va être mieux. Je n’ai même pas eu la chance de jouer avec mes nouveaux amis. Les femmes qui devaient soitdisant être nos ``sœurs`` nous tapaient souvent la nuit, alors que je dormais paisiblement et rêvait quelque chose de mieux que demain. Le surveillant du Mal, qu’on appelait aussi ``Prêtre``, me réveilla. Il m’a dit que tout irait bien et que je n’en avais pas à m’en faire. Il me toucha mais je ne me rappelle plus du reste car j’étais tellement fatiguée que je n’étais pas vraiment conscient de ce qui se passait. Le lendemain, en me réveillant, j’ai compris que j’avais fait un cauchemar car ici, ce n’est que le bien qui règne. Mes sœurs n’ont dit que si je continuais à prier, j’arrêterais d’avoir un esprit négatif. C’est ce que je ferai car cette religion est mieux que celle que j’avais avant, ça ils me l’ont bien fait comprendre ». Dans notre société actuelle, nous privilégions énormément les droits humains. On ne cesse de dire que chaque personne doit être traitée de manière égale, mais encore-là, dans un pays aussi démocratique que le Canada, des failles existent.
Comment cela se fait-il que des autochtones soient un peuple aussi rejeté, même de nos jours ? Nous donnons les mêmes droits à tous, mais nous fermons les yeux quand vient le tour des autochtones. L’exemple le plus connu, c’est les pensionnats pour autochtones. Selon le site « parlezetagissez.ca », nous sommes tous nés libres et égaux. Ce droit existe dans notre pays depuis longtemps. Très longtemps même. Mais pourquoi, malgré cela, durant la
moitié du 20e siècle, nous avons créé des pensionnats pour séparer les enfants autochtones de leur famille afin de mieux les assimiler ? Nous pourrions dire que le système politique n’était pas assez développé mais cela est totalement faux. Les droits de l’Homme ont été bafoués. Nous devons le reconnaitre et demander pardon pour les aider dans leur processus de guérison.
Les auteurs distingués
Premier Prix - Moshé Bodock (Académie Yavné) pour «Respect réciproque» - Nathaniel Lipke, Gabrielle Poirier et Kimberly Poirier (Riverdale) pour «Qu’est-ce que signifie le fait d’être une femme ?» - Diana Balhass (Calixa Lavallée) pour «J'ai droit à mon respect» - Vlada Lesnic (Collège Francais) pour «Journal»
Mention spéciale du jury - Amine Elhajj (Calixa Lavallée) pour «L'exclusion» - Shawn Sock Cham (Collège francais) pour «Les génocides» - Arlene Thavarajah (Riverdale) pour
«L'esclavage» - Widny Jean Baptiste (Collège Français) pour «La discrimination envers les femmes» - Sintujam Nallathamby (Riverdale) pour «Martin Luther King» - Jeremy Eichler et Gaelle Perez (Académie Yavné) Tpour «Message de L'Eternel» - Darwis Joselito Duvergé (Calixa Lavallée) pour «L'égalité de l'homme - une merveilleuse utopie» - Aparna Arasaratnam (Calixa Lavallée) pour «Lutter pour un avenir meilleur» - Reviah Elhadad (Académie Yavné) pour «Parlez et Agissez» - Manulya Sbeiti (College Français) pour «Etre prisonni-
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er dans son corps» - Aurélie Lévy (Académie Yavné) pour la poésie «Parlez et Agissez» - Taylor Dupéré (Riverdale) pour «Quel serait aujourd'hui la réaction de Martin Luther King» - Chaker Syphax (Calixa Lavallée) pour «Les autoch-
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tones d'Algérie» - Rebecca Anescar (Collège Français) pour la bande dessinée «Parlez et Agissez» - Shilguia Petel (Académie Yavné) pour la poésie «Pourquoi la différence» - Éric Ram (Riverdale) pour la poésie «Un monde de discrimination»
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Initiatives
À l’école du dialogue et du vivre-ensemble
150 écrits pour dénoncer l’exclusion Par Zahra El-Ouzeir
Poésie
Pourquoi la différence ?
Dans le cadre du cours « monde contemporain » nous avons été invités à visiter virtuellement le site «www.parlerzagissez.ca» afin de réfléchir sur la question de l’exclusion. Plusieurs sujets ont attiré mon attention, notamment l’islamophobie, car j’en suis une victime. Je suis issue d’une famille musulmane, la plupart des membres de ma famille porte le voile et jamais quelqu’un ne s’en était plaint. Évidemment, moi aussi, plus tard, je l’ai porté, car à mon jeune âge j’étais convaincue que nous étions dans un pays ouvert d’esprit et que je n’aurais aucun problème. Cette belle image d’une société ouverte et tolérante s’est malheureusement déchirée il y a environ 3 ans, lors du débat sur le port de signes religieux dans les institutions publiques. Âgée de 14 ans, j’étais certaine que ce débat allait être clos et que ce n’était qu’une mascarade. Malheureusement ce débat prenait de plus en plus de place dans notre vie quotidienne, car le débat ne
portait plus sur le port de signes religieux en général, mais bien plus précisément sur le voile, l’islam et les arabes. Les réseaux sociaux, l’école, les bus, le métro et les centres commerciaux ne pouvaient plus être fréquentés sans se faire regarder de travers ou se faire insulter. Je ne me sentais plus à l’aise dans ma ville où je suis née et où j’ai grandi… Heureusement pour moi, j’ai dû subir, tout au plus, quelques remarques racistes. Cela dit, la haine de certaines personnes ne s’est pas limitée à des propos insultants, mais bien à agresser des femmes voilées, arracher leur voile et même à les pousser dans le métro et je parle bien de notre société «
ouverte et tolérante ». Pour conclure, depuis quelques années je ne me sens plus la bienvenue dans le pays où j’ai grandi, car le regard des gens et leurs attitudes à mon égard me démontrent clairement qu’ils ne sont pas en accord avec mes convictions. Mince consolation, une frange importante de notre société reste ouverte d’esprit, ce qui est rassurant. Bref, mon message n’était pas de critiquer ou dénoncer notre société, mais bien de rappeler qu’un simple geste peut blesser et qu’il faut laisser nos préjugés de côté, car nous vivons dans une société reconnue par sa diversité ethnique et son ouverture d’esprit.
Par Shilguia Petel Chère humanité, où te caches-tu ? Malheureusement, notre société est devenue déchue ! Il n’existe pas deux visages précisément identiques. Même si nous sommes tous nés de manière unique. Noir, blanc, foncé ou clair. Nous sommes tous créés de la même terre. Nous avons tous une origine commune. Alors pourquoi y a-t-il dans ce monde tant de lacunes ? Pourquoi la différence ? Cela n’a pas d’importance. Musulman, bouddhiste, catholique ou juif. Trouvons une façon de ne pas être naïfs.
Chaque visage est un miracle ; Participons à ce spectacle ! La xénophobie, le racisme, la discrimination… Sûrement ces exemples provoquent l’intimidation. Apprécions les autres de la même manière que nous voulons être traités. Ces menaces doivent sérieusement être arrêtées. Nous sommes tous des êtres humains avec des sentiments. Par conséquent, nous avons l’obligation de juger les autres respectueusement. Parlez et agissez ; Nous avons tous le devoir et la responsabilité de remédier à tous les problèmes qui sévissent dans la société
Des activités pédagogiques pour promouvoir le vivre-ensemble C’est Mme Nicole Miller, présidente de l’initiative FAST, promoteur du programme «Parlez et agissez» grâce auquel l’ouvrage à vu le jour a présenté le projet FAST, qui a ouvert la cérémonie de présentation de l’ouvrage «Je refuse l’exclusion!». Présentant cette initiative citoyenne intervenant en milieu scolaire pour promouvoir la lutte contre les exclusions, antisémitisme, islamophobie, xénophobie, racisme et autres dérives sociale délétères, Mme Miller à notamment déclaré : «Quand l’exclusion envahit l’école, c’est la jeunesse qui perd ses repères. Merci à l’École secondaire Calixa Lavallée, à son directeur, M. Dominic Blanchette et à son directeur adjoint M. Abdennour Amirouche pour leur hospitalité, leur réceptivité et leur volonté de réaliser ce projet. Le Programme Parlez et Agissez propose aux écoles secondaires et aux Cégeps un large éventail de leçons et d’activités péda-
gogiques sur des questions fondamentales telles : le racisme, les droits de la personne, l’expérience autochtone, l’égalité des sexes, l’expérience vécue par les Noirs ou les droits des personnes handicapées. Une unité entière est consacrée à l’étude des génocides en proposant des angles particuliers comme le silence des nations durant l’Holocauste, le rôle des médias pendant la guerre en Bosnie, les principales causes du génocide Rwandais ou la manière de commémorer le génocide arménien. Au chapitre des préjugés et de la discrimination, la question de l’islamophobie, de l’antisémitisme, de l’homophobie et de la cyber intimidation sont également étudiées. Évidemment, les questions relatives à l’immigration sont analysées en profondeur ; le périple du paquebot Saint-Louis ; les réfugiés de la mer dans les années soixante-dix, l’exode des
Catholiques irlandais, l’immigration chinoise et les camps d’internement japonais sont inscrits au programme. Un programme éducatif de longue haleine Parlez et Agissez et le deuxième volet du Programme éducatif FAST – « Finissons-en avec l’Antisémitisme sans tarder », lancé en 2005, à l’initiative personnelle de M. Tony Comper, ancien Président de BMO Banque de Montréal et de sa regrettée épouse Élizabeth. La mission de FAST est de lutter vigoureusement, au niveau académique contre l’antisémitisme et toutes les autres formes de discrimination. Notre ambition est de rappeler que le racisme et l’intolérance n’ont pas leur place au Canada. Notre premier volet intitulé, Choisissez votre Voix, a d’ailleurs remporté, en 2010, le Prix d’excellence de la Fondation canadienne des relations raciales. Dix-neuf mille écoles et plus de 2 millions
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d’étudiants à travers le Canada ont déjà utilisé ce guide éducatif. Et j’aimerai ce soir rendre un hommage appuyé à M. Tony Comper et son épouse pour leur rôle et leur précieuse contribution en faveur du dialogue et de l’inclusion. Je suis également heureuse que Montréal ait été choisie pour organiser cette activité. J’y vois un hommage à une ville qui incarne la diversité et à un maire, Denis Coderre qui, en matière de lutte contre le racisme et la discrimination, a adopté une attitude exemplaire. Son message dénonçant la visite du pseudo humoriste Dieudonné a eu beaucoup d’échos, y compris à Toronto. Ses positions de principes font honneur à la métropole. J’ai lu ce livre. Je l’ai également entendu. Proses ou poésies, fictions ou réalités, les textes et les dessins révèlent une soif de respect, de tolérance et de « vivre ensemble ». Ils nous con-
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firment également combien notre jeunesse dessine, dès à présent, les contours d’un monde nouveau grâce à leur courage et leurs convictions. Certains textes sont de vrais manifestes. Je me questionne d’ailleurs sur l’opportunité d’offrir une copie du recueil à chaque député.» En conclusion de son propos, Mme Miller a tenu à rappeler que l’ouvrage présenté est le résultat d’un effort collectif pour lequel des remerciements particuliers étaient dus à - M. Jean-Louis Portal et Mme Juin Rieux du Collège Français - Mme Lucienne Azoulay de l’Académie Yavné - M. Roger Rampersad, directeur de Riverdale High School - M. Guillaume Masse professeur à l’école secondaire Calixa Lavallée - Mme Karine Faivre et Mme Geneviève St-Yves, professeures au Collège Français
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Société
Lutte contre la radicalisation menant à la violence
«Créer les conditions gagnantes» objectif d’une mise à jour du plan Québécois pour le vivre ensemble Près d’un an après le lancement du plan La radicalisation au Québec : agir, prévenir, détecter et vivre ensemble, le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de Montréal, M. Martin Coiteux, la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, et la ministre de l’Enseignement supérieur, Mme Hélène David, ont annoncé la mise à jour de ce plan en plus de dresser un premier bilan des actions menées par le gouvernement du Québec et ses partenaires, dont la Ville de Montréal. Pour l’occasion, ils étaient accompagnés du maire de la Ville de Montréal, M. Denis Coderre, afin de dévoiler des mesures bonifiant ainsi les efforts en cours. « La radicalisation est une problématique qui ne concerne pas seulement le Québec et qui requiert des solutions novatrices. Le gouvernement prend très au sérieux toutes les questions liées à la radicalisation et ses conséquences. Grâce notamment au travail du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV), le gouvernement a davantage d’informations lui permettant de cerner de façon plus précise les problématiques. Sur cette base, le gouvernement met en place aujourd’hui des mesures plus ciblées afin d’encore mieux intervenir en amont du problème », a mentionné d’entrée de jeu le ministre Coiteux. Des mesures pour aller plus loin Le gouvernement du Québec souhaite aller plus loin dans sa lutte contre la radicalisation menant à la violence en renforçant ses actions sur les volets suivants : - Renforcer les collaborations gouvernementales et locales Le gouvernement du Québec abordera la question de la radicalisation avec ses partenaires municipaux par le biais de la Table Québec-Municipalités et élaborera une nouvelle approche partenariale pour renforcer les initiatives favorisant
les rapprochements interculturels. - Mieux informer Le gouvernement a donné à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse un mandat d'analyse, d'information, d'éducation ainsi qu'un mandat de conseil auprès des décideurs. « La volonté du Québec d'édifier une société davantage inclusive, fière de sa diversité, de ses valeurs et de son vivreensemble, jumelée à notre approche axée sur la concertation et la prévention nous donne les moyens d'agir et d'intervenir sur plusieurs plans dans différents milieux et d'ainsi mener à bien cette lutte contre la radicalisation », a affirmé la ministre Weil. - Promouvoir davantage le mieux vivre ensemble au Québec Le gouvernement du Québec mettra en place une campagne de sensibilisation favorisant la cohésion sociale, l'inclusion et le mieux vivre-ensemble. - Mieux outiller le milieu scolaire et collégial Des équipes volantes – composées de travailleurs de corridor, psychologues et travailleurs sociaux – qui agiront sur le terrain auprès des élèves, des étudiants et du personnel des établissements secondaires et collégiaux seront mises sur pied selon le modèle de la recherche-action menée au Collège de Maisonneuve. Des nouveaux outils de formation à l’intention des gestionnaires et du personnel du milieu scolaire seront aussi mis en place. Des experts et du personnel d’accompagnement seront disponibles pour soutenir les gestionnaires d’établissements dans leur capacité de détection et de gestion du problème de la radicalisation dans leur milieu scolaire. « Les établissements d’enseignement du Québec ne sont pas à l’abri du phénomène de la radicalisation. C’est pourquoi nous voulons promouvoir davantage le vivre-ensemble et la prévention. En mettant en place de nouvelles mesures, nous souhaitons outiller de la meilleure manière qui soit les
collèges et les écoles secondaires afin que ceux-ci soient mieux soutenus », a mentionné la ministre David. - Des modèles de réussite pour valoriser les jeunes et favoriser l'inclusion Le gouvernement mettra en place de nouveaux projets pour influencer positivement les jeunes en leur permettant de rencontrer des personnes qui sont des exemples de persévérance et de détermination et qui sont capables de leur insuffler de l'espoir. - Améliorer la coordination sur le terrain afin de renforcer les capacités d’intervention Le gouvernement mettra également en place le programme Prévention jeunesse volet Radicalisation sur le territoire de Montréal (625 000 $ sur cinq ans) et, au besoin, dans d’autres régions du Québec. « En matière de radicalisation menant à la violence, il n’y a pas de recette ni de voie toute tracée. Il faut inventer les solutions et s’adapter aux différentes situations. La meilleure preuve est le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, que nous avons lancé l’an dernier et qui a depuis développé une expertise précieuse en prévention, en détection et en intervention. Maintenant, il faut étendre cette expertise à l’ensemble des partenaires, notamment les différents corps de police et les institutions d’enseignement », a déclaré M. Coderre. - Adapter les stratégies policières Des travaux seront entrepris par le CPRMV et l’École nationale de police du Québec afin de renforcer la formation policière en matière de détection, de prévention et d’intervention en lien avec les problématiques de radicalisation. La Structure de gestion policière contre le terrorisme, coordonnée par la Sûreté du Québec (SQ), intégrera un volet prévention qui constituera un volet central afin de pouvoir suivre, d’une part, l’évolution
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des moyens utilisés par les groupes extrémistes et terroristes pour radicaliser les jeunes et, d’autre part, leurs modes opératoires. Des mesures de prévention et de détection efficaces déjà en place Rappelons qu’en juin 2015, le gouvernement a lancé le plan La radicalisation au Québec : agir, prévenir, détecter et vivre ensemble. Le gouvernement du Québec a ainsi mis de l’avant plusieurs actions visant à sensibiliser la population au phénomène de la radicalisation et à l’importance d’intervenir en cette matière. Ainsi, le gouvernement a établi un partenariat avec le CPVRM afin de rendre disponibles à l’ensemble de la population québécoise l’expertise et les services offerts par le Centre. Un soutien financier de 1,5 M$ sur deux ans a été accordé par le ministère de la Sécurité publique (MSP) au CPRMV. Rappelons que ce dernier exploite une ligne téléphonique sans frais et accessible en tout temps (1 877 687-7141) qui s’adresse aux intervenants et aux citoyens qui croient observer des signes de radicalisation dans leur milieu ou qui sont préoccupés par ce phénomène. Également, des intervenants sur le terrain sont formés afin de prévenir la radicalisation, d’en détecter les signes et d’agir, lorsque nécessaire. Les policiers, le personnel des Services correctionnels, les intervenants du milieu de la santé et des services sociaux ainsi que les intervenants en milieu scolaire ont ou auront bientôt accès à des formations spécifiques à ce sujet.
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Par ailleurs, des mesures concrètes ont notamment été prises pour assurer une concertation efficace entre les intervenants des différents corps policiers. La SQ participe à la Structure de gestion policière contre le terrorisme, à laquelle collaborent la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui vise à assurer la coordination provinciale en matière de lutte contre le terrorisme. De plus, la SQ et le SPVM collaborent à l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale de la GRC de Montréal qui vise à mettre en commun les ressources pour colliger, échanger et analyser des renseignements sur des personnes et des entités pouvant poser une menace à la sécurité nationale. Une conférence l’automne prochain Rappelons enfin que le gouvernement a dévoilé cette semaine le thème de la conférence sur la radicalisation de l'UNESCO qui se tiendra à Québec les 31 octobre et 1er novembre prochain, soit « Internet et la radicalisation des jeunes : prévenir, agir et vivre ensemble ». « Les actions annoncées aujourd’hui marquent une nouvelle étape dans la lutte contre l’endoctrinement et la radicalisation menant à la violence. Cette lutte représente un travail d’équipe et c’est en collaborant ensemble avec les différentes instances que nous allons renforcer nos capacités de détection, de prévention et d’intervention sur le terrain et ainsi créer les conditions gagnantes pour combattre la radicalisation », a conclu le ministre Coiteux.
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Emploi
Les rencontres du FCCM
Faire carrière dans les Ressources Humaines
"Le professionnel en ressources humaines doit être visionnaire, avant-gardiste et entrepreneur." Cette citation est de Suzanne Audet, coprésidente et copropriétaire de "Leaders Sans Frontières inc." et de "Solutions TRIMA inc."
exergue l'importance de la diversité des ressources humaines, en rapportant que "les entreprises comprennent de plus en plus qu'une bonne pizza prend 7 fromages!" Et de renchérir que "le moule qui fit est celui de la diversité des employés."
Elle a ainsi loué le rôle clé des conseillers en ressources humaines (RH) au cours de la quatrième édition de l'activité "Poste Du Mois" tenue le 26 mai dernier, à l'Espace Mushagalusa á Montréal, á l'initiative du Forum des Compétences Canado-Marocaines (FCCM).
Tout en confirmant l'importance de l'esprit d'ouverture à la diversité, Ginette Séguin rappelle que cette ouverture doit être partagée par le "client interne" du professionnel RH, c'est à dire le gestionnaire qui a le dernier mot dans le choix des recrues. Mme Séguin a dû faire face à un manque d'ouverture à la diversité, allant même jusqu'à la "fermeture". Elle, qui a accumulé plus de 30 ans d'expérience dans le recrutement, formation, gestion du changement, coaching professionnel, expatriation et impatriation, clame haut et fort que "l'immigration est essentielle à la croissance!"
Á l'instar des précédentes éditions, cette rencontre a rassemblé une cinquantaine de participants avec des professionnels de haut niveau, cette fois dans le domaine des ressources humaines, afin de bénéficier de leurs expériences et s'en inspirer pour créer des vocations, dynamiser les carrières professionnelles des participants, ou tout simplement enrichir leurs connaissances sur un secteur économique et social déterminant. Cette séance a été facilitée par Abdelaadim El Hanchi, président du FCCM lui aussi consultant en ressources humaines et CRHA. Mme Audet, qui a investi les ressources humaines plus par passion que par carrière, affirme que le professionnel RH doit "avoir une bonne connaissance du milieu et de la culture" de son organisation, et "être bien connecté à sa direction." Il ou elle devrait alors être en mesure d'intégrer aussi bien les critères techniques que les éléments non techniques (dits sociaux) dans la gestion des ressources humaines. Ne dit-on pas á ce propos, comme le rappelle Mme Audet, "qu'on recrute pour les compétences techniques, et on congédie à cause de l'attitude?" "Une bonne pizza prend 7 fromages!" Utilisant une jolie comparaison, Mme Audet met aussi en
"Encadrer et coacher les gens pour qu'ils se positionnent dans le marché." C'est le but que se fixe Mme Séguin. Elle entend ainsi conduire le processus de recrutement et d'intégration à avoir des "gens aux bons postes, heureux et en harmonie avec l'entreprise." Ce processus devient alors une véritable "décision d'affaire." Pour en arriver là, précise-elle, "les gens doivent être capables de démontrer qu'ils font la différence par rapport aux autres candidats." Et pour cela, ils doivent "connaître leurs produits (c'est-à-dire leurs objectifs professionnels), ainsi que le poste convoité." Leur CV sera alors "dosé" et adapté à ce poste. Ils convient par ailleurs qu'ils connaissent le marché de l'emploi, ses tendances et enrichir leurs réseaux, en particulier à travers le bénévolat. À l'entendre témoigner de son itinéraire, ce processus a dû être emprunté par Khaoula Alaoui Mamoun, originaire du Maroc et titulaire d'un bac et maîtrise RH.
À la suite d'une première expérience fructueuse dans la fonction publique, et déclinant un redéploiement géographique, elle s'est retrouvée de nouveau á la recherche d'un emploi. Elle s'est alors posé la question fatidique: "comment se vendre?" En refusant de se contenter d'un emploi en deçà de ses qualifications, elle se dit: "je suis citoyenne canadienne, et on doit me traiter en tant que telle!" et conseille de ne jamais "rabaisser ses compétences." Elle dispense actuellement des services de consultation et de formation et assure une fonction de chargée de cours á la faculté d'administration de l'université de Sherbrooke. "Quand je rend service, mes yeux brillent!" Mme Alaoui décrit en ces termes, non sans émotions, le dévouement et l'énergie qu'elle met dans ses prestations RH. Elle ajoute que l'élément "humain est le plus important au sein des organisations," ce qui confère un rôle primordial au conseiller RH. À titre d'illustration, elle rapporte que toute perte d'emploi coûte 60 à 80% du salaire annuel de cet emploi. Humilité, résilience et adaptation culturelle Loth Siemeni résume ainsi les
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conditions principales de réussite du professionnel issu de l'immigration. C'est en tous cas la conclusion qu'il tire de son expérience canadienne. Il est originaire de France, titulaire d'une maîtrise en droit et un DESS en RH, et a occupé des fonctions exécutives. Ayant étudié les tendances et enjeux des ressources humaines au Quebec, au sein du CRHA (Ordre des Conseillers en Ressources Humaines Agréés), il rapporte que les pistes prometteuses qui émergent actuellement sont les "relations du travail" et la "santé-sécurité". C'est la conséquence d'un départ massif à la retraite des titulaires de ces fonctions. Ces options sont donc à envisager par ceux qui s'intéressent à un début de carrière RH. "Identifier les bonnes pratiques et les partager" Tel est le credo d'Alexandre Dumouchel, membre et cadre au CRHA, en charge de son congrès annuel et ses relations publiques. Pour lui, l'importance des ressources humaines découle de "l'enjeu principal des dirigeants, à savoir trouver les personnes en quantité et qualité suffisantes à la marche de leurs entreprises." Il rapporte cependant que l'un des défis est "qu'une majorité de gestionnaires choisirait, pour leurs postes RH, certains de
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leurs employés existants plutôt que des professionnels RH." Et que, dans le cas de recrutement de ces professionnels, 3 sur 4 entreprises choisissent des membres de l'Ordre. Il suggère à ces professionnels "d'arroser" leurs réseaux à travers les médias sociaux, en identifiant des enjeux particuliers et en y contribuant par des articles et commentaires réguliers. "Tout un chacun est meilleur que la majorité des autres dans quelque chose!" Avec cette formule positive, Mr. Dumouchel invite enfin les conseillers RH á valoriser et vendre leur talent. Marché "caché" Il s'agit des postes d'emploi pourvus sans être postés. Ces emplois sont plutôt traités à travers les réseaux formels et informels des dirigeants d'organisations et de leurs conseillers RH. Ils sont ainsi "invisibles" aux chercheurs d'emplois non connectés aux réseaux. C'est malheureusement le cas des immigrants, fraîchement arrivés dans leur société d'accueil, alors que les candidats issus de familles anciennement établies disposent de réseaux naturels solides et élargis. L'enjeu de ce marché caché est
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Emploi
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considérable, car il dépasserait dans certains cas les 95%, selon Houda Cheddadi, originaire du Maroc, titulaire d'une maîtrise en relations industrielle, et conseillère en rémunération, évaluation des employés et équité salariale. L'essentiel des opportunités d'emploi échappent ainsi "naturellement" aux immigrants.
Quelle solution alors? Mme Cheddadi recommande de "ne pas avoir peur d'aller voir le monde et dire qu'on est à la recherche d'emploi." "C'est à travers son entourage qu'on connaît le marché caché." Ce défi est certainement l'une des causes du taux de chômage extrêmement élevé chez les immigrants: 17% au Quebec, et 10-11% en Ontario, contre une moyenne de 7-8% pour l'ensemble de la population, selon les chiffres rapportés par
Abdelaadim El Hanchi.
"Ne pas se discriminer soimême!" Mme Cheddadi avertit de "ne pas se mettre soi-même des obstacles" en sous-estimant ses talents. Elle recommande aussi de tester "sa communication non verbale, en faisant l'exercice avec un miroir." En guise de conclusion, et fort de l'engagement de certains panélistes, Mr. El Hanchi a suggéré
la mise en place d'une petite structure pour assister les membres du FCCM à établir leurs CV et éventuellement initier leurs recherches d'emplois, avec le soutien des panélistes volontaires. Il a aussi rappelé que la profession RH doit utiliser la diversité comme levier de compétitivité. Mr. Reda Bensouda, ancien membre du CA du FCCM, a souligné á cet égard que les employés immigrés constituent à
coup sûr une valeur ajoutée aux entreprises orientées vers l'export. La prochaine édition du "Poste Du Mois" est prévue en septembre 2016. Suivez les activités du FCCM à travers son site web, ses comptes Facebook et twitter, et ses partenaires Dar-AlMaghrib, Atlas Média et Maghreb Canada Express!
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Finances
«Immigrant banking»
Attijariwafa Bank prend pied à Montréal ont permis de jouer un rôle déterminant dans la modernisation du secteur financier et de marquer de son empreinte l’économie nationale.
L’ouverture du bureau de représentation d’Attijariwafa Bank à Montréal constitue un “nouveau relai de proximité” avec les concitoyens marocains résidant à l’étranger et une expression de l’engagement à les accompagner outre Atlantique, loin de leur port d’attache qu’est le Maroc, a affirmé le Président Directeur Général du Groupe, Mohamed El Kettani. Intervenant lors d’une cérémonie organisée le 25 mai 2016 à cette occasion, M. El Kettani a souligné que le groupe Attijariwafa Bank, fort de plus de 100 ans d’histoire et d’engagement, a oeuvré activement pour la bancarisation des concitoyens marocains, en hissant parmi ses priorités stratégiques l’inclusion financière et la diversification de ses offres pour répondre aux besoins de tous ses clients et contribuer à l’amélioration de leur cadre de vie et leur permettre ainsi l’accès à plusieurs services bancaires. Proximité M. El Kettani a, en outre, fait remarquer que le Groupe s’est constamment employé à répondre aux besoins croissants des clients marocains résidant à l’étranger, rappelant qu’il s’est très tôt réorganisé pour mettre en place une structure d'”immigrant banking” qui leur est dédiée et qui s’adresse spécifiquement à leurs besoins,
que ce soit dans leur pays d’origine ou leur pays d’accueil. Il a indiqué qu’Attijariwafa Bank œuvre au quotidien, avec persévérance et passion, pour tisser une relation de confiance avec ses clients résidant à l’étranger, tout en continuant son développement en renforçant sa position à l’international et en respectant ses engagements d’entretenir une relation de proximité avec les Marocains résidant à l’étranger (MRE).
Développer des partenariat et intensifier les échanges De son côté, l’ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni a souligné que l’ouverture de cette nouvelle représentation par laquelle le groupe Attijariwafa Bank inaugure sa présence sur le continent américain s’inscrit en droite ligne des actions d’ouverture menées par le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui accorde la priorité à une diplomatie économique audacieuse, capable de mobiliser les énergies pour développer les partenariats, attirer les inves-
taine de pays à travers le monde, et qui connaît une performance remarquable et une croissance soutenue tant à l’échelle nationale, continentale que sur le plan international. Cette représentation, qui vient renforcer le dispositif bancaire marocain opérant sur le sol canadien (Groupe Banque Populaire, BMCE Bank), sera une “valeur ajoutée” dans l’offre des services de qualité destinés aussi bien aux Marocains résidant au Canada qu’aux opérateurs économiques et investisseurs potentiels, désireux de s’enquérir des opportunités d’affaires offertes par le Maroc, dans divers secteurs économiques, a-t-elle soutenu.
A ce propos, M. El Kettani a annoncé que des bureaux de représentation seront très prochainement ouverts en Suisse (à Genève). Il a, par ailleurs, signalé qu’Attijariwafa Bank s’efforce de proposer aux MRE des produits et des services à la hauteur de leurs attentes et qui témoignent de l’intérêt constant accordé par le Groupe bancaire aux Marocains du monde. Et M. El Kettani de poursuivre que le Groupe a su, tout au long de son évolution, témoigner sa confiance dans son environnement, confirmer son engagement au service de ses clients, et au-delà s’impliquer fermement dans le développement économique et social du Royaume, ajoutant que ses choix stratégiques lui
Mohamed Hamdouni, directeur Attijariwafa Bank de Montréal, Mohammed El Kettani, PDG et Mohammed Ezzemouri directeur SmartPub tissements et intensifier les échanges extérieurs. Dans une allocution lue en son nom par le ministre-conseiller de Mme l’Ambassadeur, Abdollah Lkahya, Mme Chekrouni a indiqué que cette initiative témoigne aussi de la détermination et de la volonté de la direction du Groupe de raffermir le positionnement international du réseau de cette institution, établie dans une ving-
Mettant en exergue les relations économiques entre le Maroc et le Canada qui se sont développées et diversifiées au fil des années, Mme Chekrouni a précisé que ces relations sont de nature à permettre aux deux pays de fixer des objectifs plus ambitieux dans le but d’atteindre un nouveau pallier dans le développement de leurs échanges commerciaux et la promotion des investissements.
A ce propos, elle a estimé que l’implantation du Groupe Attijariwafa Bank au Canada constituera un “pilier essentiel” dans l’édifice du pôle financier marocain qui s’est construit au fil des temps au Canada, pour devenir un “moteur d’incitation et d’assistance à l’investissement” et un “relais de mise en relation commerciale”. Relevant que le Maroc, grâce à son prolongement naturel et stratégique en Afrique, son contexte commercial développé et ses investissements sur le continent, offre une plateforme importante pour les opérateurs économiques souhaitant investir dans les marchés du continent africain et de la région MENA, Mme Chekrouni a appelé les entreprises canadiennes et québécoises à profiter de la présence des représentations bancaires marocaines afin de s’enquérir des avantages et des opportunités d’affaires offertes par le Royaume dans les secteurs clés et à forte valeur ajoutée. Dans ce sens, elle s’est dite convaincue que les institutions financières marocaines représentées au Canada ne ménageront aucun effort pour créer des synergies susceptibles de favoriser un “partenariat gagnant-gagnant et mutuellement bénéfique” entre les deux pays amis. Cette cérémonie s’est déroulée en présence notamment de la Consule générale du Royaume du Maroc à Montréal, Mme Habiba Zemmouri, de responsables du Groupe Attijariwafa Bank, de membres de la communauté marocaine établis au Canada, ainsi que de nombreuses personnalités du monde des affaires. Source : Maghreb Arabe Presse
Le Groupe Attijariwafa Bank signe des accords de partenariat avec EDC et Banque Nationale Le Groupe Attijariwafa Bank a signé deux accords de partenariat avec «Exportation et Développement Canada» (EDC) et la Banque Nationale du Canada, en marge de la cérémonie d’inauguration de son nouveau bureau de représentation à Montréal. Le premier protocole d’accord,
signé par le PDG d’Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani et Bruce Dunlop, vice-président, Développement des affaires – Marchés internationaux à EDC, vise à développer une coopération forte et multiforme entre les deux institutions à travers l’échange d’expertise dans leurs
domaines respectifs, l’échange d’information sur les volets techniques, juridiques, commerciaux et financiers des projets, événements, activités ou programmes spécifiques de coopération entre les deux parties, et la promotion des opportunités commerciales et d’investissement dans leurs pays de présence respectifs.
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Cet accord vise aussi l’encouragement et l’identification de projets du secteur privé en vue de les accompagner conjointement, la participation commune à des foires commerciales internationales, l’identification de projets qu’EDC pourrait soutenir et l’accompagnement par
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Attijariwafa Bank des opérateurs canadiens dans les pays de présence du groupe, indique Attijariwafa Bank dans un communiqué diffusé par l’agence Maghreb Arabe Presse.
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Voyages
Air Canada Rouge; Destination Casablanca…
Entretien avec M. François Choquette, directeur des ventes et du Québec chez Air Canada
Début juin, une Première avait lieu dans le monde du voyage : un vol d’une compagnie aérienne canadienne vers le Maghreb. En quoi cela constitue-t-il une première? Tout simplement du fait que si depuis plus de 30 ans (la ligne Royal Air Maroc) Casablanca – Montréal a été ouverte, jamais un appareil canadien ne s’était posé au Maghreb. Cette nouveauté mérite donc attention. Notre collaborateur Wahid Megherbi a donc voulu en savoir plus. Il s’est donc entretenu avec M. François Choquette, directeur des ventes et du Québec chez Air Canada. Interview réalisée par Wahid Megherbi Wahid Megherbi : Pourquoi Air Canada a choisi inaugurer la liaison Montréal Casablanca en 2016 et pas avant ? Y-a-t-il des raisons particulières à cela ? François Choquette : On fait constamment des études de marché qui nous permettent de voir les flux de trafic des différentes destinations de par le monde. De ce fait nous avons constaté qu'il y a un trafic important entre le Canada et le Maroc. Il faut savoir que pour exploiter une ligne aérienne, posséder une flotte conséquente est nécessaire. Avec Air canada Rouge que nous avons créé il y a 3 ans, nous avons un produit et une flotte en grande expansion. L'année dernière nous avons terminé avec 41 millions de passagers. Notre objectif présentement, c'est d’atteindre 50 millions de passagers. Cette croissance (+ 3 millions de passagers en 2015 et 3 millions de plus fin 2016), jointe à la flexibilité de notre flotte nous permet d’investir de nouvelles destinations. Le Maroc et l'Afrique s'inscrivent dans ce plan d'affaires qui nous permettra d'augmenter notre clientèle de près de 9 millions de passagers dans une perspective de 4 ans et je suis persuadé et j’ais de bonnes raisons de croire que d’autres expansions et d’autres destinations, en Afrique et ailleurs seront bientôt annoncées. Avez-vous atteint vos objectifs de remplissage des appareils sur la nouvelle ligne Montréal - Casablanca ? En date d'aujourd'hui, nous sommes plutôt satisfaits des
résultats. Nous avons dû composer avec un marché qu'on ne connaissait pas, car Lorsqu'on dispose de données historiques, on peut faire des modèles prédictifs des taux de réservation et des taux de remplissage des appareils. Sur une nouvelle route telle Montréal Casablanca), nous n'avions pas ces modèles prédictifs. Il a également fallu comprendre comment le marché fonctionnait ainsi que les habitudes des voyageurs. Nous avons eu enfin quelques difficultés pour vendre nos billets d'avion a partir du Maroc. Au début, nous ne vendions nos billets qu'au départ de Montréal. C'est ce qui nous a pris un peu plus de temps pour mettre toutes les choses en place pour optimiser l'exploitation de la ligne. Mais je peux d’ores et déjà vous dire que la deuxième année d'exploitation de la ligne sera meilleure que la première année. Vous avez mené une campagne publicitaire intense
Nous avons eu des résultats probants qui augurent de belles perspectives. Si les résultats effectifs rencontrent vos objectifs, y-a-t-il un scénario d’augmentation du nombre de vols hebdomadaires sur la ligne MontréalCasablanca ? Sur la majorité des marchés dans lesquels nous nous lançons en tant que compagnie aérienne traditionnelle, ce qu'on appelle communément une «compagnie réseau», notre objectif est d'établir une fréquence quotidienne.
Ceci est valable aussi pour la ligne Montréal – Casablanca. Présentement, nous activons 4 vols hebdomadaires mais notre plan vise une desserte quotidienne. Cela se fera dans 2 ans, 3 ans ou 4 ans. Je reste confiant. On commence saisonniers pour devenir plus tard annuels. Mais on travaillera fort pour que la ligne Montréal Casablanca soit quotidienne durant toute l'année. Car une route ça se bâtit.
François Choquette, directeur des ventes chez Air Canada et Wahid Mgherbi ifs. Nous offrons également à notre clientèle tout le savoir-faire d' Air Canada en terme de ponctualité, de programme de fidélisation sans oublier le large réseau de correspondances que possède la compagnie . Un passager au départ d'une ville canadienne ou d'une ville américaine pourrait aisément embarquer dans un vol Air Canada à destination de
Le vol inaugural Montréal Casablanca se fera au début du mois de juin ce qui coïncide avec le début du mois de Ramadan et le début de la saison estivale. Quel serait votre message pour celles et ceux qui voyagerons durant cet été avec Air Canada ? C'est une fierté pour nous de faire voyager les citoyens canadiens d'origine marocaine vers leur pays de naissance. Nous nous engageons à le faire dans les meilleures conditions. Nous avons d'excellents pilotes, un personnel de bord qualifié ainsi que de très bons appareils. Je souhaite à chacun de nos passagers un agréable voyage et un excellent séjour au Maroc. Je voudrais également souligner que nous avons un service à la clientèle à l'écoute des doléances de nos passagers si le besoin se ferait sentir. Toute personne peut communiquer avec nous en allant sur le site d'Air Canada pour y trouver une rubrique spécialement réservé à cet effet. Les délais de réponse sont très rapides.
ces dernières semaines. Cela a-t-il eu des répercussions favorables sur le volume de ventes ? Au départ de Montréal nous lançons cette année 6 nouvelles routes aériennes dont deux Internationales : Casablanca et Lyon. De ce fait, il était important de se faire connaître sur des marchés où on a été très peu présents. Le Maghreb restera pour nous une destination de choix. La campagne publicitaire avait pour objectif d'approcher les voyageurs qui représentent la clientèle vers la destination Maroc.
L’essentiel en l’occurrence est de faire les choses correctement. Ce que l'on sème, on va le récolter plus tard. Quelle est votre stratégie pour être compétitifs face aux opérateurs aériens qui offrent déjà la destination Maroc ? Air Canada rouge ne possède pas la classe affaire existant sur les autres vols de la compagnie. Ce qui nous permet d'avoir un moindre coût d'exploitation. Nous avons le produit qui nous procure une bonne structure de coût. Ce qui nous permet d'être concurrentiels sur les tar-
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Casablanca en faisant un transit par l’aéroport de Montréal. Tout cela se fera sur des appareils de notre compagnie. Au départ du Maroc, le passager prendra son envol vers une ville canadienne ou américaine en transitant toujours par Montréal. Pour nos passagers de la classe Premium Rouge, nous leur offrons, pour 25 dollars, l'accès au Salon de l'aéroport où il pourront se restaurer et relaxer dans un environnement agréable avant de prendre leur vol.
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Je voudrais aussi souligner qu’ Air Canada fait partie des 10 plus grands transporteurs aériens dans le monde. Les valeurs d'Air Canada s’attellent à faire voyager les gens de la façon la plus confortable et la plus professionnelle. La ponctualité n'est pas uniquement suisse , elle est aussi canadienne . Enfin, laissez-moi dire que Montréal - Casablanca est la première mais pas la dernière ligne aérienne qu'Air Canada desservira vers l'Afrique. Et pour finir, bon Ramadan à toute la communauté maghrébine du Canada.
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Transport
STM: Augmentation des tarifs le 1er juillet Après avoir accordé un répit de six mois à ses usagers, la Société de transport de Montréal (STM) majorera le prix du titre mensuel qui passer de 82 à 83$ le 1er juillet prochain. Une nouvelle grille tarifaire a été dévoilée en cette fin du mois de mai 2016 par la société de transport. Son président, Philippe Schnobb, a expliqué par voie de communiqué que la décision d’augmenter les tarifs vise «à atteindre un équilibre entre un service bonifié», le contrôle des dépenses et des hausses limitées des tarifs. En plus des titres mensuels, dont les prix augmentent d’un peu plus de 1%, les passes hebdomadaires et week-end illimité subiront aussi des hausses. Leurs coûts bondiront respectivement de 0,25$ et 0,75$. Le titre qui accordait dix passages à son détenteur sera désormais vendu 27$ à partir du mois de juil-
let, soit 0,50$ de plus. Le gel tarifaire est maintenu pour les titres de un et deux passages ainsi que de un et trois jours, de même que celui qui offre la soirée illimitée à son propriétaire. En novembre dernier, la STM avait décidé de geler les tarifs pour une période d’au moins six mois. «L’an dernier, on a fini l’année avec un surplus de 3M$, avait dit M. Schnobb. Si on avant tenu compte de cela au moment de décider des tarifs, on les aurait fixés autrement.» C’ était la première fois depuis l’an 2000 que la STM n’augmentait pas ses tarifs. Les nouveaux tarifs Tarif ordinaire mensuel : 83$ (+1$) Tarif réduit mensuel : 49,75$ (+0,50$)
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Tarif ordinaire hebdomadaire : 25,75$ (+0,25$) Tarif réduit hebdomadaire : 15,75$ (0,25$) Tarif réduit 4 mois : 197$ (+8$) Tarif ordinaire 10 passages : 27$
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(+0,50) Tarif réduit 10 passages : 16,50$ (+0,50) Tarif week-end illimité : 13,75$ (0,75$) Titre de groupe : 16,50$ (+0,50$)
Mobilité
Réduire les obstacles à l’accessibilité en milieu de travail Un fonds gouvernemental pour soutenir les projets des entreprises et des milieux communautaires La ministre des Sports et des Personnes handicapées, l’honorable Carla Qualtrough, a invité le 31 mai 2016, les entreprises et les organisations communautaires à présenter une demande de financement dans le cadre de l’appel de propositions du Fonds pour l’accessibilité de 2016. Cet appel s’applique au volet portant sur l’accessibilité en milieu de travail et au volet portant sur l’accessibilité dans les collectivités. La ministre Qualtrough a par ailleurs souligné que le budget de 2016 a prévu une bonification de 4 millions de dollars du Fonds pour l’accessibilité. Les Canadiens handicapés relèvent chaque jour des défis qui les empêchent de participer pleinement aux activités dans leur collectivité et en milieu de travail. Le gouvernement du Canada est déterminé à réduire ces obstacles à l’accessibilité et à assurer un accès égal et des
chances égales à tous grâce à des programmes comme le Fonds pour l’accessibilité. Le volet portant sur l’accessibilité en milieu de travail du Fonds pour l’accessibilité donne aux entreprises admissibles et aux autres
employeurs partout au pays la possibilité de présenter une proposition de financement pour des projets de construction, de rénovation et de réaménagement visant à améliorer l’accessibilité et la sécurité des personnes handicapées. Les entreprises comptant jusqu’à
Le Fonds en bref •Le Fonds pour l’accessibilité dispose d’un budget annuel de 15 millions de dollars. •Depuis la création du Fonds pour l’accessibilité, le gouvernement du Canada a financé plus de 2 300 projets, aidant ainsi des milliers de Canadiens à accéder aux programmes, aux services et aux milieux de travail de leur collectivité. •Le budget de 2016 s’engage à fournir 4 millions de dollars de plus sur deux ans, à compter de 2016-2017, au volet portant sur l’accessibilité dans les collectivités du Fonds pout l’accessibilité afin d’aider à payer les coûts en capital des travaux de construction et de rénovation visant à améliorer l’accessibilité physique et la sécurité des Canadiens handicapés.
99 équivalents temps plein et les organisations communautaires peuvent recevoir un financement sous forme de subvention de l’État pouvant atteindre 50 000 $. Le volet portant sur l’accessibilité en milieu de travail du Fonds pour l’accessibilité prévoit du financement pour des projets de constructions, de rénovations et de réaménagements qui aident à
améliorer l’accessibilité et la sécurité d’installations et d’aménagements communautaires, de sorte que les personnes handicapées puissent accéder aux programmes et services. Les demandeurs admissibles, dans toutes les provinces et tous les territoires, peuvent présenter des propositions jusqu’au mardi 26 juillet 2016.
Vingtième édition de la Semaine québécoise des personnes handicapées
Posons des gestes concrets! Du 1er au 7 juin, Martin Deschamps s’associe à des comédiens de la série télévisée Gang de malades pour inviter la population à agir afin de réduire les obstacles à la participation sociale des personnes handicapées Les comédiens Dave Richer, Gabriel de Villers, Charlie Rousseau, Tania Roy et Cassia Frenette, que l’on a pu voir dans la série télévisée Gang de malades, tiendront cette année le rôle de parrains et marraines d’honneur de la Semaine. La page Facebook de la Semaine et le site Web de l’Office présenteront par ailleurs des témoignages de ces comédiens, qui ont accepté de se confier à l’Office pour exposer leur vision d’une société plus inclusive et pour discuter de
l’apport de leur émission à la sensibilisation de la participation sociale des personnes handicapées. Des vidéos mettant en vedette Martin Deschamps et sa Gang de malades, de même que des capsules Info-Services, seront également disponibles sur le Web. L’auteur-compositeurinterprète Martin Deschamps en sera à sa 14e année comme porte-parole de l’événement. « N’oublions pas que la Semaine québécoise des personnes handicapées constitue l’occasion idéale de réaliser l’impact que nous pouvons avoir sur la participation sociale des personnes handicapées, et ce, peu importe notre rôle dans la société », avance-t-il. «
Même si cette Semaine est une période particulière, essayons aussi de le faire à l’année longue!» Un nouveau visuel portant sur l’autisme Un nouveau visuel, décliné sous plusieurs formats, a été créé cette année. Il met de l’avant Samuel, une personne ayant un trouble du spectre de l’autisme, et mise sur l’importance de reconnaître collectivement l’apport de son chien d’assistance dans ses activités et son cheminement vers l’autonomie. L’Office offrira également aux internautes le témoignage vidéo de Roger Fontaine, qui a agi comme modèle pour la création de ce nouveau visuel.
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Mentionnons que monsieur Fontaine, qui a un trouble du spectre de l’autisme, est le président du conseil d’administration d’Autisme Centre-duQuébec. Pour une société plus inclusive L’objectif de la Semaine est de sensibiliser la population à la participation sociale des personnes handicapées et d’inciter les citoyens, quel que soit le rôle qu’ils exercent dans la société, à poser un geste pour réduire un obstacle à la participation sociale des personnes handicapées. Ensemble, nous bâtirons une société plus inclusive, plus riche. Pour commander ou
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télécharger différents outils de promotion, visitez le site Web de l’Office. Cette année, la Semaine a la chance de compter sur HydroQuébec comme partenaire principal.
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Cultures
Nulle p’Art Ailleurs
un événement multidisciplinaire pour découvrir la diversité artistique montréalaise
Diversité artistique Montréal (DAM), en collaboration avec la TOHU et le Musée des beaux-arts de Montréal, annoncent le lancement d’un événement artistique d’envergure : Nulle p’art ailleurs qui se tiendra à la TOHU, du 16 au 18 septembre 2016.
Ces trois organisations culturelles qui, par leur mission respective, cherchent à promouvoir la richesse et la vitalité artistiques de la métropole s’unissent pour offrir au public montréalais cette vitrine inédite, occasion donnée à plus de 100 artistes vivant et créant au Québec, issus d’horizons et de disciplines variés, de faire découvrir leur univers et de rayonner au Québec. Au total, 35 nationalités seront représen-
tées, du Canada à la Syrie, en passant par le Brésil, l’Inde ou encore Haïti. En 2016, osez la diversité!
À l’assaut de la TOHU Nulle p’art ailleurs se déploiera sur trois journées gratuites ouvertes au grand public, avec une programmation éclatée et audacieuse, le tout autour d’une exposition monumentale : vitrines musicales, prestations multidisciplinaires, expériences déambulatoires, ateliers de médiation culturelle, conférences et visites thématiques de l’exposition. Cracheurs de feu, acrobates, plasticiens, musiciens et danseurs prendront d’assaut la TOHU par des performances, dans une cohabitation inédite
avec pas moins de 300 oeuvres d’art visuel réalisées par 55 artistes différents. Dix ambassadeurs issus de différents milieux, mais principalement du secteur culturel, ont accepté d’embrasser la cause et de porter les couleurs de la diversité culturelle pour cet événement hors du commun : Sophie Prégent, Didier Lucien, Marco Calliari, Charles Bender, Zab Maboungou, Cathy Wong, Nassib El-Husseini, Angelo Cadet, Philippe Turp et Alice Tran. Une soirée-bénéfice pour vibrer au rythme de la diversité Les festivités débuteront le 15 septembre 2016 avec une soirée d’ouverture marquant le 10e anniversaire de DAM, qui
prendra la forme d’un événement-bénéfice sous la présidence d’honneur de Danièle Henkel. Nulle p’art ailleurs y sera présenté en grande
Expositions
«Maroc entre ciel et terre» au Centre Culturel Marocain de Montréal
Dar Al Maghrib et le Rallye-Expos du Festival Vues d’Afrique ont organisé le vernissage de l’exposition du photographe Montréalais Radu Juster, intitulée Maroc entre terre et ciel, le Jeudi 2 Juin 2016 de 17H à 19H, au locaux du Centre Culturel Marocain. L’exposition restera ouverte jusqu’à la fin du mois de juin courant. À voir et à revoir…
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primeur avec le dévoilement de l’exposition et de nombreux numéros qui transporteront le public dans un voyage inédit et des univers surprenants!
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Talents
Un Marocain au service de la lutte contre la criminalité au Canada
La Municipalité de la Ville de Chateauguay au Sud-Ouest du Québec, confrontée à une problématique de la délinquance juvénile a retenu les services d’un expert en criminologie, en vue de faire une étude sur le phénomène et proposer aux autorités municipales des recommandations.
Déjà en 1993, la même municipalité, sous l’administration du Maire Jean Bosco Bourcier, avait confié à M. Razik le mandat d’une analyse criminologique, suite à une agression à caractère raciale à proximité de la Maison des Jeunes. Dans son rapport en 1993 M. Razik avait proposé entre autres, la création d’une police jeunesse et une formation interculturelle des policiers, les deux recommandations qui ont été mises en application. L’étude en cours dont le rap-
port sera soumis au Conseil Municipal de la ville au mois d’août 2016 est attendue par le mandataire, et plusieurs organismes de la région
Noureddine Razik est un expert en Criminologie, exerçant les fonctions de coordonnateur des services de réadaptation pour jeunes et familles en difficultés pour la région de la Côte Nord, il est également nommé par le gouvernement du Québec depuis 2008 à titre de commissaire aux libérations conditionnelles. Légende photo : De gauche à droite : M. Noureddine Razik Criminologue –Consultant, Mme Nathalie Simon la Mairesse de la ville, M. Daniel Carrier Directeur Général de la Municipalité et Mme Diane Trahan Direction de la Vie Citoyenne
De gauche à droite : M. Noureddine Razik Criminologue –Consultant, Mme Nathalie Simon la Mairesse de la ville, M. Daniel Carrier Directeur Général de la Municipalité et Mme Diane Trahan Direction de la Vie Citoyenne
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Faits
Le sport au service de la lutte contre le décrochage scolaire
Coach Pnl sans Frontières Inc. et le club sportif Ajax Miami viennent de concrent un partenariat inédit mobilisant ensemble leurs efforts contre la délinquance et le décrochage par le sport et l'accompagnement.
Coach Pnl sans frontières Inc. est une entreprise oeuvrant dans le domaine de l’accompagnement personnel et professionnel contribuant à l’intégration des immigrants en général et spécifiquement les marocains. Ces derniers, par leurs qualités, leur capacité d’intégration, leur ouverture envers toutes les cultures, leur savoir-être et savoir-faire, ont réussi dans différents domaines. L'évènement sans frontières regroupe trois pays sous un
seul drapeau (Canada-MarocUSA), à caractère intellectuel, social, culturel et sportif. Il est représenté par des modèles de réussite dans différents domaines tel que madame Mendili, Coach (Programmation neuro-linguistique), Mr Mohamed Jamai, Coach sportif et fondateur futsal Maroc,Président de Ajax Miami, Jalal Rhamirich, Directeur athletic au secondaire Paoli,Pennsylvania Delaware Valley Friends School et Co-fonder,Vice président de Mokix (camp de soccer pour les enfants autistes). Par la même occasion, Coach PNL sans frontières Inc. a eu le plaisir d' accueillir FC Florida U15, une équipe de Soccer qui s’est distinguée non seulement dans le sport mais dans le domaine
humanitaire. Par le sport, ils ont crée des nouvelles rencontres avec des jeunes du Québec, partager leurs expériences et à se modéliser. Nous tenions comme marocains résidants à l’étranger à leur rendre hommage pour leur implication sociale à travers leur voyage au Maroc qui a eu lieu le 19 novembre dernier. Ils ont sillonné plusieurs villes comme Casablanca, Settat, Rabat, Kenitra, Fès et Tétouan en visitant différents orphelinats, maisons de jeunesse, hôpitaux, centre de personnes âgées etc... Nous avons eu le plaisir de recevoir Monsieur Pierre Nantel Député de Saint-Hubert Longueuil qui a partagé avec nous cette expérience riche en savoir dans le domaine du
coaching et par la même occasion, il a félicité les jeunes de l'équipe de soccer Fc Florida pour leur dévouement humani-
taire et nos conférenciers pour leur parcours extraordinaire.
mages
Documentaire en projections extérieures gratuites tout l’été !
Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) viennent de dévoiler leur programme de projections extérieures gratuites pour l’été 2016 qui se tient cette année du 16 juin au 18 août. S’associant à plusieurs organismes, les RIDM présenteront une sélection de 12 documentaires phares dans 10 lieux inusités et parcs de Montréal. Une belle façon de profiter de la saison estivale tout en découvrant le meilleur du documentaire. La série RIDM en plein air est présentée par la chaîne de documentaire Planète+.
Toutes les projections commenceront à la tombée de la nuit, et la plupart seront suivies d’une période de discussion avec les cinéastes.
Le coup d’envoi de la série aura lieu le jeudi 16 juin à 21h au Parc du Portugal, avec la présentation du documentaire Retour aux sources de JeanSébastien Francoeur et Andrew Marchand-Boddy, en version originale française, anglaise et khmer avec soustitres français. Présentée en collaboration avec le festival international d’art urbain MURAL, la projection se fera en présence de l’artiste FONKi.
À noter que cette projection sera accompagnée, sur place, d’une activation surprise de Planète+.
Les films suivants seront à voir ou à revoir au cours des projections extérieures : Marinoni de Tony Girardin, Pipelines, pouvoir et démocratie de Olivier D. Asselin, Bienvenue à F.L. de Geneviève Dulude-De Celles, La Trilogie du départ : La Métropolitaine, Taxi pour deux et Île et aile de Dan Popa, Everything will be de Julia Kwan, Oncle Bernard, l’anti-leçon d’économie de Richard Brouillette, I'm Gone: A Film about Amy de Julie Bourbonnais et Geneviève
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Philippon, Maman? Non merci! de Magenta Baribeau, Invention de Mark Lewis et deux autres films qui seront annoncés sous peu. La programmation complète est en ligne sur le site internet des RIDM : www.ridm.qc.ca/ ridm-en-plein-air Seul festival au Québec
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entièrement dédié au documentaire, les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) offrent au public le meilleur du cinéma du réel en rassemblant les grands auteurs et les nouveaux talents à découvrir. La 19e édition des RIDM se déroulera du 10 au 20 novembre 2016.
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