nº 284 du 25 août au 7 septembre 2016
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Rentrée scolaire Entre 200 et 460$ par enfant Dur, dur pour les nombreuses familles montréalaises vivant sous le seuil de la pauvreté… Page 9
Projet de Loi 70 : Des obligations et des sanctions… L’aide de base (623 $) pourrait être amputée d’un montant pouvant atteindre 224 $ Page 11
Consultation générale sur la planification 2017-2019 de l’immigration au Québec
Une contribution Maghrébine remarquée
Premier rapport annuel du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence Comment éviter que la haine fasse école?.. Page 27
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Le corps de Belkacem Si Lakhal retrouvé… Le mystère de sa disparition il y a 9 mois va-t-il enfin être élucidé? Page 30
Le Maroc adhère à la Convention Apostille Plus besoin de légaliser les documents canadiens destinés à l’administration marocaine Page 36
Le corps de Belkacem Si Lakhal retrouvé…
Le mystère de sa disparition il y a 9 mois va-t-il enfin être élucidé?
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Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 283 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 118 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 11 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 2500 visiteurs par jour.
Éditorial
Édito
La rentrée 2016, entre rhétorique et bon sens… L’été aura été court et les vacances assurément peu reposantes pour les classes politiques Canadienne et Québécoises.
Entre une controverse fédérale sur les dépenses somptuaires de membres du gouvernement et une «affaire» provinciale - l’«affaire Rona» - qui a débouché sur la démission d’un titulaire de portefeuille et un remaniement (un «ajustement ministériel» dit le discours officiel; c’est en effet bien le moins que l’on puisse dire! Et encore! On a (heureusement) échappé (de peu) à un de ces débats vains et oiseux que certains «fans» de l’Europe de droite - de moins en moins mesurée et de plus en plus xénophobe - en l’occurrence la question du burkini. C’est quoi ça, le burkini? Pour d’aucun, c’est un «symbole d’oppression»; en vérité, ce n’est que l’une des manifestations de deux sortes d’intérêts convergents : - un intérêt mercantile défendu par des marchands de tissus qui veulent s’ouvrir une nouvelle niche de marché en commercialisant un nouveau «produit hallal», vestimentaire celui-là, alors même que la notion de hallal est essentiellement alimentaire; - un intérêt bassement politicard, brandi comme on le ferait d’un principe fondamental, par des vieux chevaux de retour, croyant que la meilleure des armes pour une chasse aux votes est le populisme. L’essentiel est ailleurs… De notre point de vue, que nous croyons sage, l’essentiel est ailleurs. Il est par exemple dans les travaux des Commissions parlementaires de l’Assemblée Nationale du Québec. Avec notamment, le contenu des discussions dont est l’hôte la Commission des Relations avec les Citoyens, notamment la Consultation générale sur la planification 2017-2019 de l’immigration au Québec. À cet effet, soulignons les contributions de citoyens issus des communautés culturelles venues rappeler certaines vérités sur les situations dramatiques vécues par certains segments de la population du Québec. En particulier on relèvera les réflexions livrées sur la situation face à l’emploi,
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non seulement des futurs arrivants, mais aussi de bon nombre de personnes plus anciennement installées. Des faits et des chiffres Sur ce point, il a été notamment rappelé à l’attention des membres de la Commission, ces chiffres qui datent de 2004, révélés dans le cadre des travaux de la Table Maghreb de ce qui s’appelait encore le Ministre de l’Immigration et des Communautés Culturelles.
Ces chiffres, afférents à la prévalence du chômage et du sous-emploi dans les communautés issues de l’immigration, avaient eu l’effet d’un électrochoc. Les taux de qualification dans les groupes démographiques non natifs du pays, largement supérieurs à la moyenne n’empêchaient en effet pas des taux de chômage tout aussi supérieurs aux moyennes nationales et ceci même sans tenir compte de l’emploi en surqualification, forme de chômage méconnu et non quantifié. Ainsi dans les segments de la population issus de l’immigration, si le taux de qualification (personnes en âge actifs; bac+3 à bac+15 et est expérience professionnelle significative) s’établissait autour de 50%, le taux de chômage culminait à 24,6%. Ces moyennes cachaient en outre de grandes disparités selon les bassins géographiques d’immigration. Une analyse, même sommaire, des données statistiques disponibles laissait ainsi apparaitre des situations plus critiques encore. Ainsi, pour ce qui concerne le segment des originaires du Maghreb, le taux de chômage avoisinait-il les 29% (28,6% contre 7,7% en moyenne au Québec à ce moment-là) alors que le taux de qualification s’établissait aux alentours de 65% dans une population au surcroît francophone à plus de 85%. Ces écarts résultaient incontestablement de l’application de critères de sélection des candidats à l’immigration au Québec qui, au motif de «choisir les meilleurs pour le Québec», permettait l’arrivée de détenteurs de compétences et habiletés supérieurs aux besoins réels en compétences de l’économie. Les autorités compétentes ont en con-
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séquence entamé un travail de réajustement des critères de sélection qui, semble-t-il, à commencé à donner ses premiers résultats. Des progrès, mais… On apprenait, fin 2013, que le taux de chômage dans les segments de population issus de l’immigration était tombé des 24,6% de l’année 2004 à 16,8%. Il n’a cependant pas été possible d’obtenir de chiffres ventilés selon les régions d’origines; ce qui peut laisser croire que la communauté des originaires du Maghreb est encore défavorisée et continue de se heurter à de gros obstacles en matière d’accès à l’emploi, étape incontournable à l’inclusion et à l’optimisation des apports à la société de vie. On n’en voudra pour preuve que la présence en grand nombre d’originaires du Maghreb dans des activités de services subalternes : travaux d’utilité générale, préposés aux bénéficiaires, chauffeurs de taxis et responsables de services de garde en milieu familial; certes générateurs de revenus; mais également d’instabilité professionnelle et sociale et générateurs en conséquence de coûts sociaux pour les concernés et de coûts financiers – via les prestations de derniers recours et autres – pour la collectivité. Les difficultés actuelles du secteur du taxi et de la garde d’enfants en milieu familial laissent même planer le spectre d’une aggravation de cette situation; ce qui manquera de réduire, peut-être grandement, la portée et les effets des mesures et initiatives gouvernementales visant à l’inclusion des originaires de l’immigration comme des nouveaux arrivants. Au grand dam des rhéteurs tonitruants… Devant de telles situations, que pèse un burkini? Que peut bien peser le salaire d’un photographe ministériel? Non, comme nous l’écrivons plus haut, l’essentiel est ailleurs. Et si l’on aime le Québec et le Canada, si l’on est vraiment soucieux de l’avenir de notre pays, c’est à la recherche de cet essentiel que l’on doit consacrer temps et énergie; sans se perdre dans ces vains débats que nous proposent medias-spectacle et politicien obnubilés par des urnes qui, de toutes façons, ne se rempliront jamais au bénéfice des rhéteurs-faux témoins les plus tonitruants…
Abdelghani Dades
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Célébrations
Aïd al-Adha 1437
Nos meilleurs voeux
L’observation de l’apparition du croissant de lune marquant le début du mois de Dou Elhijja, douzième mois du calendrier musulman, le 1er ou le 2 septembre prochain permettra de préciser la date de la célébration de Aïd al-Adha 2016.
Aïd-el-Adha, qui signifie « la Fête du sacrifice », également appelé el Aïd el Kébir (la Grande Fête), est l'une des célébrations les plus importantes liées à la foi musulmane. Il s'agit d'une commémoration de la soumission d'Abraham à la volonté de Dieu lorsque celui-ci lui demanda de sacrifier son fils Ismaël (Certaines interprétations considèrent qu'il s'agit plutôt d'Isaac, le Coran ne mentionnant pas le nom du fils promis au sacrifice). Alors qu'Abraham était sur le point d'égorger l'enfant, l'Ange Gabriel remplaça la victime expiatoire par un bélier. En souvenir de cet épisode, chaque famille musulmane doit, si elle en a les moyens, sacrifier un animal, traditionnellement un mouton ou un bélier, mais parfois aussi une vache ou une chèvre, le 10ème jour du mois de Dou Elhijja, douzième mois de l’année hégirienne 1437. Cette date est également celle du Hajj,
grand pèlerinage à la Mecque, que chaque musulman doit accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a la capacité physique et matérielle. Une fête de la famille, de la solidarité et de la générosité Aïd-el-Kébir est une célébration principalement privée ne donnant lieu à aucune manifestation publique. Elle donne l’occasion de grands rassemblements familiaux. Elle est aussi un moment de générosité et de solidarité puisque les usages et les prescriptions religieuses recommandent d’offrir le tiers de la viande de la bête sacrifiée aux pauvres, aux nécessiteux, plus généralement à toute personne du voisinage ou de l’entourage n’ayant pu procéder pour quelque raison que ce soit, au sacrifice rituel. Il est
même loisible d’offrir l’équivalent du coût de la bête du sacrifice aux
démunis, aux veuves et aux orphelins.
À l’occasion de Aïd al-Adha 2016, les équipes administrative, techniqueet rédactionnelle du Groupe Atlas media et du bimensuel Atlas.Mtl, présentent leurs vœux à l’ensemble de leurs lecteurs, partenaires et annonceurs. Puisse Dieu le Tout Puissant, dans Son Infinie Bonté, faire de cette fête un moment de grâce et de joie, propice au vivre ensemble auquel nous tous, Montréalais, Québécois et Canadiens, aspirons et œuvrons.
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Rétro-regards
Fête du Trône 2016
La foule des grands jours au Parc Jarry
Dans une ambiance festive et conviviale, plus de 30 000 personnes, dont un grand nombre de Marocains établis au Canada, ont afflué en compagnie de leurs familles, proches et amis, samedi 6 août 2016 au Parc Jarry à Montréal, pour célébrer la 17ème Fête du Trône - Fête nationale du Maroc - de l’ère Mohammed VI. Brandissant les couleurs marocaines, tout ce monde voulait s’associer au Maroc et aux Marocains, dans l’expression de l’estime pour le Maroc, son Roi et ses objectifs de paix et de développement.
Ce rendez-vous, qui en était à sa 4ème édition, a été aussi une expression solennelle par les Marocains du Canada de leur attachement à leur Roi, porte-drapeau du Maroc moderne, attaché à ses valeurs authentiques et pleinement engagé sur la voie du progrès et du développement, et une opportunité aux convives issus des autres communautés, de se joindre à eux pour célébrer cette grandiose fête.
Habiba Zemmouri, du Directeur du centre culturel marocain “Dar Al-Maghrib”, Jaâfar Debbarh, du Maire de la ville de Montréal, Denis Coderre, du Président du Conseil de Ville de Montréal, Franz Benjamin, du Maire de Villeray-Saint MichelParc Extension Mme Anie Samson, du Maire de Montréal Nord Mme Christine Black et de plusieurs autres responsables montréalais et québécois.
L’édition 2016 s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Maroc à Ottawa, Mme Nouzha Chekrouni, de la Consule générale du Royaume à Montréal, Mme
Une communauté doublement engagée… Intervenant à cette occasion, Mme Chekrouni a salué l’organisation de cet événement qui coïncide avec la
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célébration de la fête du Trône et qui permet de resserrer les liens profonds qui unissent l’ensemble des ressortissants marocains établis au Canada et la Mère-Patrie. Soulignant l’excellence des relations maroco-québécoises et maroco-canadiennes, elle a ajouté que la communauté marocaine demeure la meilleure manifestation de ces liens historiques, tout en se félicitant de la présence de plusieurs Québécois et Canadiens, ainsi que des membres d’autres communautés, en particulier maghrébine, venus partager ces
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Rétro-regards
Fête du Trône 2016
La foule des grands jours au Parc Jarry
Suite de la page 6 moments de joie avec leurs frères et amis marocains. La diplomate a, en outre, indiqué que la communauté marocaine, toujours engagée, demeure une partie prenante dans l’édification et l’épanouissement du grand Montréal et la consolidation des principes de coexistence et du vivre-ensemble, notant que ces valeurs demeurent la devise de chaque Marocain et du Maroc tout entier, un pays tolérant, carrefour de toutes les religions et des civilisations, ouvert sur son environnement euro-méditerranéen et attaché profondément à ses racines africaines et à son ancrage arabo-musulman. Cette magnifique cohésion entre les différentes composantes de la société marocaine a fait du Royaume un havre de paix et de stabilité sous le
leadership visionnaire et clairvoyant de SM le Roi Mohammed VI, a-telle affirmé. … vouée à la coexistence et au vivre-ensemble De son côté, Mme Zemmouri a indiqué que ce rassemblement offre l’occasion de célébrer une fête chère aux coeurs de tous les Marocains, d’exprimer haut et fort l’attachement indéfectible de la communauté marocaine au Canada à son pays d’origine et à son Souverain, et sa grande fierté des avancées réalisées par le Royaume dans tous les domaines sous la conduite éclairée de SM le Roi. La présence massive des ressortissants marocains à cet événement, a-t-elle précisé, témoigne, si besoin est, de leur amour inconditionnel pour leur Patrie et des efforts consentis par ces expatriés pour le rapprochement entre le Maroc et le
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Canada, relevant que la participation d’autres communautés à cette manifestation démontre leur amour manifeste envers le Royaume et l’importance de la solidarité, de la coexistence et du vivre-ensemble dans le monde d’aujourd’hui. Un moment privilégié Pour sa part, M. Coderre s’est dit très fier de participer à cette manifestation, qui connaît un grand succès année après année, et de partager avec les Marocains la célébration d’une fête qui leur est très chère, ajoutant que la présence d’autres communautés pour partager ces moments privilégiés est le plus bel exemple du vivre-ensemble et de l’ouverture qui caractérise la ville de Montréal, riche de sa diversité. Le public, qui a assisté à ce grand rassemblement, a été gratifié par plusieurs spectacles et activités artistiques, agrémentés d’une panoplie
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de chansons, notamment patriotiques et populaires, et de morceaux de musique “Aissaoua”. Dans des déclarations à l’agence Maghreb Arabe Presse, plusieurs ressortissants marocains ont exprimé leur joie d’assister à cet événement, ajoutant que ce rendez-vous leur offre l’opportunité de venir partager des moments inoubliables dans un cadre chaleureux et convivial. Ils ont aussi tenu à souligner la haute sollicitude dont SM le Roi ne cesse d’entourer les Marocains du monde et Son souci permanent de satisfaire leurs doléances, tout en implorant le Très-Haut de préserver le Souverain, de l’entourer de Sa divine protection, de lui accorder santé et longue vie et de couronner de succès Ses actions inlassables au service de la grandeur du Maroc et de la prospérité de l’ensemble du peuple marocain.
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Rentrée scolaire
Entre 200 et 460$ par enfant
Dur, dur pour les nombreuses familles montréalaises vivant sous le seuil de la pauvreté… Pour le quart des familles montréalaises avec enfants, qui vivent sous le seuil de la pauvreté, la rentrée, c’est une période difficile, puisqu’il faut remplir les cartables des enfants et que la valeur d’un sac varie de 120 à 360$, selon l’âge et le niveau de scolarité. Insupportable pour beaucoup de familles; ce qui donne toute leur valeur à des initiatives communautaires comme les 16 MagasinPartage que compte Montréal et qui peuvent faire toute la différence. Les magasins-partage de Montréal Fruits et légumes, yogourts, cahiers, gommes à effacer et crayons, et même quelques surprises (barres de chocolat, t-shirts du Canadien de Montréal) : au magasin-partage, en échange d’une contribution symbolique de 5 $, les familles dans le besoin trouvent effets scolaires, denrées alimentaires et dignité. « La majorité des choses dont mes enfants ont besoin, on les a trouvées ici », constate une usagère du magasin-partage de Rosemont, une fois ses emplettes achevées, tandis que son fils ainé, 11 ans, manie jalousement ses nouveaux stylos et que son cadet, 8 ans, regarde avec envie des barres de chocolat. « Mon mari est en francisation, moi aussi. On planifie après d’étudier pour être à niveau en français, en anglais, et sur le plan professionnel. Heureusement qu’il y a le magasin-partage », dit-elle, dans son français coloré d’accents slaves. «Ce n’est pas de la charité»… « Les magasins-partage, c’est avant tout un projet humanitaire », résume Rim Bouallegue. En retrait du tohu-bohu, elle observe attentivement la salle, de façon presque maternelle. Gestionnaire depuis trois ans du Magasin-partage
de Rosemont, cette originaire de Tunisie, au pays depuis quatre ans, en connaît aujourd’hui tous les rouages, tout comme elle connaît le quotidien de sa clientèle. Si tout roule comme sur des roulettes, c’est d’abord grâce à elle et à son équipe. Dès avril, les écoles communiquent avec ces organismes afin de leur transmettre une liste de familles nécessiteuses. Une fois l’admissibilité confirmée, celles-ci sont invitées au magasin. « Le 5 $ qu’on demande à l’entrée, c’est pour les familles qu’on le fait, explique Mme Bouallegue. Lorsqu’elles contribuent, elles sentent qu’elles achètent. Ça envoie un message : ce n’est pas de la charité, vous êtes dans un magasin ici. Et ça, ça vaut pour beaucoup aux yeux de plusieurs. Ne serait-ce que pour dire à son enfant : “Viens, on va aller acheter tes effets scolaires.” » Faire la différence… Chaque enfant en ressortira avec un sac plein à ras bord, comptant l’essentiel de la liste d’articles exigés par l’école. L’aide fournie à sa famille peut varier de 120 $ à 360 $, selon le niveau scolaire. C’est peu, mais c’est, espère Mme Bouallegue, suffisamment pour faire une différence, si petite soit-elle, dans la vie des familles à faibles revenus, qui sont aux prises cette année avec une hausse d’environ 4,5 % des dépenses liées à la rentrée scolaire, selon une étude récente. Cette hausse motive d’ailleurs le Regroupement Partage à solliciter une fois de plus la générosité des Montréalais à l’occasion de l’Opération sac à dos, qui vise à amasser cette année 45 000 $ pour l’achat du matériel nécessaire pour les magasins-partage
de Montréal. Pauvreté et retards scolaires Les statistiques sur la pauvreté et la réussite scolaire sont implacables. Les enfants de milieux défavorisés sont de trois à quatre fois plus nombreux à accuser des retards scolaires, et deux fois plus nombreux à connaître des problèmes d’apprentissage. Ils sont également plus enclins à décrocher, si bien qu’un élève montréalais sur trois ne finira pas son secondaire. Dans certains arrondissements plus durement touchés par la pauvreté, le décrochage scolaire sera l’option privilégiée par la moitié des élèves. À la Commission scolaire de Montréal (CSDM), ce sont près de 42 % des 73 000 élèves du réseau qui se réveillent chaque matin dans ce contexte familial. Ils sont égale-
ment beaucoup plus portés à quitter la maison sans avoir déjeuné. 80 à 100$ de plus pour l’école « On aimerait ça pouvoir fournir plus d’effets scolaires gratuitement, fournir des cahiers, des gommes à effacer et les crayons comme ça se fait par exemple en Ontario, pour s’assurer que tout le monde part sur le même pied au moment de la rentrée, souligne la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon. Malheureusement, on est rendus à un point où nous devons, en plus des effets scolaires, demander une somme aux parents pour les agendas, les photocopies, et plus. » Cette facture varie d’une école à l’autre, mais peut souvent atteindre de 80 $ à 100 $, selon Mme Harel Bourdon. Source : Presse canadienne
Rentrée 2016 : Des dépenses en hausse de 4,5%
Les experts du secteur du détail prédisent une augmentation des dépenses reliées à la rentrée scolaire en partie à cause de la faiblesse du huard et de la nouvelle Allocation canadienne pour enfants.
La firme de consultants Ernst and Young, anticipe une hausse de 4,5 % des dépenses cette année par rapport à 2015, alors que les jeunes se préparent à une nouvelle année scolaire. Les prévisions de EY se basent sur divers éléments, dont les statistiques sur l’emploi dans les provinces, les marchés de l’immobilier et les tendances de dépenses des consommateurs au cours des 12 à 18 mois précédents, a indiqué récemment en entrevue le leader national pour le commerce de détail et les produits de
consommation, Daniel Baer. EY a aussi sondé les détaillants à travers le pays sur leurs propres attentes et perspectives de ventes.
La rentrée scolaire est la deuxième période d’achats en importance après celle des Fêtes, a souligné M. Baer. Selon lui, la vigueur relative de l’économie canadienne et certaines dépenses additionnelles du gouvernement fédéral en termes de prestations pour la garde d’enfants expliquent en partie des ventes au détail plus solides. Cette année, le premier ministre Justin Trudeau a remplacé les prestations existantes pour la garde d’enfants par un programme qui fera en sorte qu’une famille moyenne
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obtiendra 2300 $ par année. La nouvelle Allocation canadienne pour enfants devrait faire remonter au-dessus du seuil de pauvreté des dizaines de milliers d’enfants canadiens, et pourrait aider à stimuler l’économie.
Le dollar canadien plus faible encourage aussi davantage de Canadiens à faire leurs achats au pays plutôt que de traverser la frontière ou d’acheter auprès de détaillants américains en ligne.
gression des dépenses du retour en classe. Le secteur pétrolier et gazier en difficulté et le chômage en hausse dans les Prairies laissent entrevoir des dépenses moindres, particulièrement en Alberta, a dit M. Baer.
EY ne s’attend pas à ce que toutes les provinces bénéficient de cette pro-
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Votre argent
Comment travailler fort et être pourtant pauvre? Réponse : le salaire minimum… Le salaire minimum au Québec est actuellement de 10,75$ de l’heure. C’est si peu que «salaire minimal» serait sans doute un terme plus approprié. Nous viennent même à l’esprit des expressions telles que «suer pour un petit pain» ou, en bon québécois, «travailler pour des pinottes», puisque, avec l’augmentation du prix du panier d’épicerie, il serait effectivement plus avantageux d’être vraiment payé en arachides. Au moins, ça ferait une source de protéines. L’art de «suer pour un petit pain» Questionné à savoir si ce taux horaire était suffisant, le ministre des Finances Carlos Leitão a déclaré cette semaine que le salaire minimum était «à l’intérieur de ce qui est souhaitable» et qu’il ne voyait «pas de problème à ce niveau-là». À la même question, une mère monoparentale travaillant au salaire minimum a répondu… qu’elle n’avait pas le temps de nous répondre. Son quart de soir dans un «fast food», qu’elle doit faire en plus de son emploi régulier pour arriver, allait commencer bientôt. 15$ l’heure en … 2037!
Heureusement, le salaire minimaliste est bonifié de quelques sous chaque année. Selon les calculs, on atteindra le chiffre magique de 15$ de l’heure au plus tôt en 2037; ça fait loin… Mais Carlos Leitão ne «voit pas pourquoi on accélérerait ce processus-là». En attendant, la personne qui travaille à temps plein au salaire minimum cumule un vertigineux 21 500$ de revenus annuels. C’est 2 300$ sous le seuil de la pauvreté, et 137 488$ de moins que le salaire annuel de Carlos Leitão. Le salaire minimum «dépend de la réalité de chaque État ou de chaque juridiction», a souligné le ministre, ajoutant que de se comparer à d’autres n’était pas à propos. Personne n’a pensé dire aux médecins qu’il ne fallait pas comparer leur salaire à celui de leurs collègues d’ailleurs, mais toi, qui travaille à temps plein mais fait quand même son épicerie à Moisson Montréal, on va te le dire : ton salaire de 430$ par semaine est parfait comme il est. N’oublie pas d’en mettre de côté
pour tes REER ! À combien devrait-on fixer le salaire minimum ? Devrait-il être de 15$ ? De 25$ ? De 12,75$? Nul n’en a la moindre idée, tout comme nul ne sais, pas plus que les économistes, si une augmentation serait bonne ou nocive pour l’économie. Toujours est-il que travailler pour être pauvre, ça tue un peu le concept de base du travail. Il doit bien y avoir moyen d’assurer à tous ceux qui se lèvent chaque matin pour aller
au boulot, à tous ceux qui font tourner la machine, un revenu décent. Juste ça : décent. Et ce moyen, il faut absolument le trouver. Autrement, la seule conclusion possible, c’est qu’il faut accepter de vivre dans un système qui a besoin de garder des gens pauvres et malheureux pour pouvoir se perpétuer. C’est une perspective aussi déprimante que celle d’être payé 10,75$ pour son labeur.
Impôts et taxes et impôts
42,4 pour cent du revenu moyen - La famille canadienne moyenne a payé un total de 34 154 $ en taxes et impôts l'an dernier, a indiqué l'Institut Fraser ce mardi 23 août 2016. L'organisme de recherche établi à Vancouver estime que l'impôt sur le revenu récolté par les divers gouvernements s'élevait en moyenne à 10 616 $ en 2015. La seconde facture la plus salée était celle des taxes sur les traitements et salaires de même que sur la santé, avec une moyenne de 7160 $. Viennent ensuite les taxes de vente, suivies de la taxe foncière avec respectivement 4973 $ et 3832 $. Parmi les autres catégories figurent l'impôt sur le gain en capital, les tarifs des douanes ainsi que les taxes
sur l'alcool, le tabac, l'essence et les
mes déboursées en taxes et impôts
Où paie-t-on le plus d'impôts? Depuis cette année, le taux d’imposition sur les revenus dépassant les 100 000 $ est passé de 24 % à 25,75 % au Québec. Avec le taux combiné fédéral-provincial, le fardeau fiscal de cette nouvelle tranche est maintenant de 49,97 %. Chez nos voisins américains, deux nouvelles tranches d’imposition ont été créées, soit 37 % sur les salaires de plus de 500 000 $ et 39 % sur les montants de plus de 750 000 $, mais le taux ne dépasse pas les 40 % pour les millionnaires.. ressources naturelles, pour un total de 7573 $. Selon les auteurs de l'étude, les som-
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équivalent à 42,4 pour cent du revenu moyen d'un ménage au Canada, qui se situait à 80 593 $ l'an dernier. Par ailleurs, l'Institut Fraser calcule
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que la famille canadienne moyenne a dépensé 30 293 $ en logement, en nourriture et en vêtements sur la même période, ce qui représente 37,6 pour cent pour cent de son revenu. Pour parvenir à de tels résultats, les chercheurs se fient à leur «indice canadien de taxe à la consommation». «L'objectif n'est pas de retracer les taxes et impôts d'une famille donnée, mais bien de relever l'expérience d'une famille qui se trouvait dans la moyenne année après année, ont-ils écrit dans leur rapport. Le ''consommateur'' en question est la famille de contribuables, qui peut être considérée comme une consommatrice des services gouvernementaux.»
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Réforme de l’aide sociale
Projet de Loi 70 : Des obligations et des sanctions… L’aide de base (623 $) pourrait être amputée d’un montant pouvant atteindre 224 $ Les nouveaux demandeurs de l’aide sociale qui ne respecteraient pas la démarche d’Objectif Emploi pourraient voir leur chèque d’aide sociale de base (623 $) amputé d’un montant pouvant atteindre jusqu’à 224 $, selon ce qui a été présenté. L’opposition à la réforme de l’aide sociale du gouvernement Couillard se concentre sur un seul article de loi : celui sur les sanctions qu’on menace d’imposer aux nouveaux prestataires. Déjà 40 heures y ont été consacrées lors de la commission parlementaire qui doit reprendre ce mardi. «des bonnes idées, mais aussi des problèmes»… « Dans ce projet de loi là, il y a de bonnes idées. Le programme Objectif Emploi est une bonne idée, a fait valoir lundi 22 août 2016 la députée solidaire Françoise David. Le début de l’article 28 du projet de loi est celui qui pose problème. » Cet article stipule au point 10 que le ministre peut « réduire » le « montant du ou de la prestataire » si cette personne ne respecte pas les conditions du programme Objectif Emploi. Ce programme vise à convaincre les nouveaux prestataires de l’aide sociale de réintégrer le marché du travail ou de reprendre leurs études. Avant la fin de la session en juin, Québec solidaire et le Parti québécois ont proposé une série d’amendements pour modifier le projet de loi 70, et les travaux se sont étendus sur des dizaines d’heures. Alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il recoure au bâillon, le ministre a annoncé en juin que les travaux reprendraient à
l’automne. L’étude article par article du projet de loi devait donc reprendre ce mardi23 août 2016. Or tout laisse croire que les partis sont campés sur les mêmes positions. QS et le PQ ont déjà convoqué les médias en matinée pour réclamer à nouveau le retrait du projet de loi. « Tant et aussi longtemps qu’on a des choses à dire, on peut le faire et proposer des amendements, a fait valoir le député du PQ Dave Turcotte. Si le ministre tient à son projet de loi, il faut qu’il fasse des concessions. […] On souhaite que durant l’été il ait réfléchi. » À la Coalition avenir Québec (CAQ), le parti n’a pas voulu préciser ses intentions. « La CAQ est en faveur de prendre des mesures pour favoriser le retour sur le marché du travail pour tous les Québécois », a déclaré la porte-parole Émilie Toussaint. Du côté du gouvernement, on dit tenir au principe des pénalités. Le ministre tient tout particulièrement à deux choses, a expliqué son attaché de presse Simon de la Sablonnière. « Que les premiers demandeurs soient pris en charge de façon plus rapide et soutenue et qu’ils soient soumis à des obligations, comme c’est le cas ailleurs dans l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). » Obligations et sanctions Par « obligations », le ministre entend des « sanctions », a-t-il poursuivi en soulignant que le ministre y tenait « vraiment ». Pour M. Blais, ces pénalités sont nécessaires pour
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que le programme ait un impact. « Le volontariat […] a démontré ses limites : à peine 15 % des jeunes à l’aide sociale au Québec ont participé à une mesure de réinsertion, et une partie d’entre eux seulement l’ont terminée. […] On se vante de respecter leur choix alors que plusieurs d’entre eux n’ont jamais eu la chance de grandir dans un milieu leur fournissant un encadrement suffisant pour réussir leur vie », écrivait-il dans une lettre ouverte aux médias cet été. Les nouveaux demandeurs de l’aide sociale qui ne respecteraient pas la démarche d’Objectif Emploi pourraient voir leur chèque d’aide sociale de base (623 $) amputé d’un montant pouvant atteindre jusqu’à 224 $, selon ce qui a été présenté. Entre Loi et règlements… Les montants des sanctions ne sont pas inscrits dans le projet de loi qui est à l’étude, mais seraient précisés dans un règlement suivant son adop-
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tion. Pour le regroupement d’organismes communautaires qui s’opposent au projet, c’est d’ailleurs une source d’inquiétude. « On demande aux députés de se prononcer sur un projet de loi qui a des intentions théoriques, mais, au final, c’est le règlement qui va déterminer ce qu’est un manquement, quelles sont les pénalités, etc., a fait valoir Nathalie Rech de la Coalition Objectif Dignité. Le chèque d’aide sociale est déjà si bas ! Les gens ont de la misère à survivre avec ça. Je ne vois pas en quoi les pénaliser davantage, ça pourrait les encourager à sortir de l’aide sociale. Ça risque plutôt de les embourber dans la pauvreté. » Au cabinet du ministre, on dit en outre avoir déjà fait des concessions. « On a amendé et assoupli l’obligation de prendre un emploi tout de suite après », a signalé M. de la Sablonnière.
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Politique
Remaniement ministériel à Québec
Laurent Lessard nouveau ministre des Transports
Le premier ministre Philippe Couillard a procédé à un remaniement ministériel, samedi 20 août 2016. Laurent Lessard hérite du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports et Luc Blanchette est nommé ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs. Pierre Arcand, qui est déjà ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, récupère le dossier des Mines.
« Ajustement ministériel » Ce remaniement survient un jour après la démission de Jacques Daoust, qui a été mis dans l'embarras après la révélation de courriels confirmant l'implication du ministère de l'Économie, qu'il dirigeait à l'époque, dans la vente d'actions de la compagnie Rona. « Je tiens à saluer à nouveau le dévouement et la contribution de M. Daoust à l'économie du Québec. Par ailleurs, je souhaite le meilleur succès à MM. Lessard et Blanchette qui exercent de nouvelles fonctions à partir de maintenant », a déclaré le premier ministre, qui a qualifié ces changements d'« ajustement ministériel ». Un échange de courriels de novembre 2014, récemment rendu public, indique que le chef de cabinet du ministre Daoust, Pierre Ouellet, avait autorisé par un « OK » dans un courriel la vente par Investissement Québec de 11 millions d'actions de Rona au géant américain Lowe's. Or, M. Daoust a toujours assuré n'avoir jamais approuvé la transaction. Dans un communiqué envoyé hier, M. Daoust a réaffirmé avoir dit toute la vérité dans cette affaire et estime qu'il n'a rien à se reprocher. Toutefois, il considère que le dossier de la vente de Rona porte ombrage au gouvernement et a
donc décidé de quitter ses fonctions de ministre et de député de la circonscription de Verdun.
L’«affaire Rona» M. Couillard a révélé avoir discuté avec M. Daoust; les deux hommes ont convenu que la situation devenait intenable. Le premier ministre a déclaré qu'il semblait y avoir « deux versions irréconciliables de la réalité », mais que « le dossier (de Rona) est clos, car la transaction a été consensuelle, a été votée à l'unanimité par le conseil d'administration et entérinée par les marchands partenaires ». M. Couillard a toutefois tenu à souligner l'implication de Jacques Daoust dans ce qu'il considère « l'un des partenariats les plus importants de notre histoire » avec Bombardier pour le développement des avions de la C Series. « Des milliers de Québécois doivent et devront leur emploi à ces efforts. » Jacques Daoust est à présent le douzième député à démissionner depuis les élections d'avril 2014. Le premier ministre s'est voulu rassurant, affirmant que la mise en oeuvre du plan de son parti se poursuivait, comme prévu. « Le gouvernement est fort et déterminé », a-t-il déclaré, en ajoutant qu'il ne souhaite pas procéder à de nouveaux changements au cours des prochains mois. L'opposition réclame des réponses Les partis de l'opposition n'ont pas tardé à réagir aux changements apportés au Conseil des ministres. « On n'est pas dans la novlangue libérale, c'est bel et bien un remaniement ministériel », a tenu à préciser le chef intérimaire du Parti québécois, Sylvain Gaudreault, rappelant qu'il s'agissait du cinquième remaniement depuis le début du mandat du Parti libéral.
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« Les Québécois n'obtiennent toujours pas de leur premier ministre les réponses à leurs nombreuses questions concernant la vente des actions de Rona par le gouvernement du Québec », a martelé le leader parlementaire de la Coalition Avenir Québec (CAQ), François Bonnardel. Position partagée par la députée de Québec solidaire dans SainteMarie-Saint-Jacques, Manon Massé. « Le Premier ministre aurait dû profiter de son discours lors du remaniement pour répondre aux nombreuses questions qui demeurent, a-t-elle déclaré. Si M. Couillard voulait vraiment la vérité et faisait preuve de transparence, il aurait appelé Pierre Ouellet dans les dernières 24 heures et lui aurait demandé qui a donné le OK à la vente. Il partagerait ensuite l'information avec la population. » M. Couillard a répété qu'il n'a jamais été mis au courant de la vente imminente d'un fleuron québécois. Sylvain Gaudreault n'a pas hésité à accuser le premier ministre de vouloir taire une enquête qui pourrait remonter jusqu'à son bureau. « En bout de ligne, le
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véritable responsable de cette histoire de la vente des actions dans Rona, c'est M. Couillard », a-t-il insisté. M. Bonnardel se demande d'ailleurs comment la décision de vendre les actions de Rona aurait pu être prise uniquement par le chef de cabinet de l'ex-ministre Daoust. « Il y a un problème dans la chaîne de commandement », a-t-il résumé. « S'il y avait une vente dans les prochains mois d'un autre fleuron, est-ce que le premier ministre ne serait pas avisé », a-t-il demandé en entrevue sur ICI RDI. M. Gaudreault a également demandé que l'ex-chef de cabinet de M. Daoust, Pierre Ouellet, comparaisse en commission parlementaire, jeudi prochain. M. Gaudreault dit vouloir savoir ce qui s'est passé entre le moment où le vice-président principal d'Investissement Québec, JeanJacques Carrier, a envoyé un courriel à M. Ouellet pour demander l'aval du gouvernement et l'autorisation donnée par ce dernier.
nº 284 du 25 août au 7 septembre 2016
Société
Nos débats publics, le reflet d’une société stupide… Parfois, le débat public devient de l’acharnement. À ce moment, il ne sert plus la société, il n’améliore ni la condition des citoyens ni le bien commun. Trop souvent, il sert seulement à diviser la population et enrichir le quatrième pouvoir. Je n’écris pas pour me faire des amis. Loin de moi une carrière politique, je ne serai jamais capable de baisser mes culottes pour plaire à la majorité, tout en acceptant des enveloppes brunes ou des billets de spectacles. Certaines personnes diront que je suis condescendant ou que je me crois plus intelligent que les autres ; ça me dérange autant qu’une armée de mouches sur le cul d’un cheval lors d’une magnifique journée d’été. Je n’ai pas peur de le dire, je trouve que notre société, pour la majorité des gens, est de plus en plus stupide. Voilà, c’est dit. J’ai ce syndrome narcissique occasionnellement. Tant pis. Tout en haut de ma tour que j’ai construite, je continue de porter un regard critique sur la société, en gribouillant et en marmonnant dans mon salon. Il y a eu des avancements inimaginables en technologie, mais tout porte à croire que l’Homme est arrêté à des nouvelles en rafales et des outils éducatifs primaires. Plus la technologie facilite la vie des gens, moins la population cherche à s’améliorer et à faire des efforts. Qualité en chute libre… Depuis quelques années, la qualité des débats dans les médias et sur Facebook est en chute libre. Les livres s’empoussièrent dans les bibliothèques. Les images de burkinis et de pitbulls sont partout, les sites satiriques, les potins, cette grande mascarade emmerdante continue d’enrichir les médias modernes. Notre société est apolitisée, ici comme au sud de la frontière, facilement manipulable et de moins en moins éduquée. Des pantins et des personnalités publiques deviennent politiciens, nous avons les élus que nous méritons. Les bancs d’école se vident, il est de plus en plus facile de survivre sans effort, le strict minimum intellectuel est à la mode. Ça va mal au Québec, c’est la faute aux musulmans, encore eux. Tout pour détourner l’attention des vrais enjeux. Demandez à n’importe quel propriétaire de média : dans la dernière décennie, quel est le sujet le plus payant ? Sans hésiter, les minorités religieuses, la différence, la burqa, le niqab et le burkini. Nos politiciens participent à cette bêtise en menant des campagnes sur ces sujets. Le pays pourrait être au bord de la faillite, nous pourrions vous déposséder de vos richesses naturelles, vous voler à votre insu avec les paradis fiscaux, l’écart entre les riches et les pauvres pourrait devenir gigantesque, les politiciens pourraient couper dans les services à la population; peu importe, un seul mot restera sur toutes les lèvres cet été : burkini.
Je pose la question sincèrement, avec une grande délicatesse. Sommesnous devenus une société de débiles mentaux hypnotisés par Facebook, par les radios-poubelles et les polémistes ? L’austérité fait des ravages dans les hôpitaux et les CHSLD.
« Comme toutes les autres sociétés, le Québec devra débattre, bientôt, de l’interdiction de la burka, du niqab et du burkini dans l’espace public. Nous avons un ennemi déclaré, l’État islamique, qui recrute ici des gens pour poser des bombes. Notre seul choix est de débattre de l’interdiction de la burka AVANT qu’un jihadiste s’en serve pour cacher ses mouvements pour un attentat, ou APRÈS. »
Il y a des coupures sans précédent dans nos CPE et nos écoles. Je parlais dernièrement à une amie, une intervenante auprès des jeunes en difficulté. Elle me racontait qu’elle ne pouvait plus travailler comme aide pédagogique à son école à cause des coupures. Elle est maintenant obligée de travailler dans des lieux différents par manque de financement. Elle n’est plus capable d’exercer son travail comme elle devrait, elle a de la difficulté à créer des liens de proximité avec les enfants, parce qu’elle les voit moins fréquemment et à différents endroits. Elle se promène d’une école à l’autre comme le laitier ou le facteur. Malheureusement, ce n’est qu’une histoire parmi des milliers.
Je n’ai jamais entendu quelque chose d’aussi stupide. Faire un lien aussi rapide entre l’État islamique et le « birkini », il faut le faire. C’est fait. Puis, j’ai lu les derniers vomissements de Duhaime : « Pourquoi la Charte des droits et libertés ne permet pas au gouvernement d’intervenir et protège les musulmans radicaux qui veulent le burkini, mais le même gouvernement m’empêche de me baigner nu sur une plage publique ou dans une piscine publique ? Va-t-il falloir que les nudistes fondent une religion pour jouir des mêmes droits que les musulmans radicaux ? »
Entre niqab et burkini… Au lieu de parler de ces enjeux, JeanFrançois Lisée mène sa campagne autour de la question identitaire. On dirait un vieux conseiller politique qui fonde ses opinions sur les sondages. Son public cible ? Les cinquante ans et plus grincheux qui chialent tout le temps. Si j’étais son conseiller politique, je lui dirais la même chose. Une femme en burkini, diantre, doux Jésus, je retourne tout de suite chez Alphonsine écouter «Les Filles de Caleb» en DVD. La différence, les minorités religieuses, c’est tellement effrayant ! Voici ce que Lisée a ronchonné hier soir
Tant et aussi longtemps que les médias offriront leurs tribunes à ce genre d’imbéciles pour faire de l’argent, tant et aussi longtemps que certains politiciens mèneront des campagnes sur des sujets du genre, le mouvement indépendantiste du Québec reculera. Il y a quelque chose de noble et perdu en politique et dans les médias. Le pouvoir d’élever le débat. Le pouvoir d’amener le regard des gens sur des questions éducatives et des enjeux essentiels pour notre société. Je me rappelle pourquoi je suis devenu indépendantiste. À treize ans, je visionnais en boucle les entrevues de Chartrand et de Bourgault,
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des hommes passionnés et passionnants. À quatorze ans, j’avais vu tous les discours et cours de René Lévesque devant son tableau, j’écoutais les discours et la pédagogie de Jacques Parizeau, l’œuvre de Gilles Carle, les nombreux documentaires sur notre culture populaire et les conférences de Pierre Falardeau dans les écoles. Je voulais apprendre d’où nous venions, j’étais passionné d’histoire. Les sujets et le débat public étaient intéressants. Le projet de société était bien vivant. Désormais, il ne reste que ce vide géant à combler, comme une vieille peine d’amour. Les vrais défis Enfin, personnellement, c’est ce qui avait allumé ma flamme souverainiste, depuis ce temps la politique québécoise a bien changé. Les débats futiles prennent toute la place et ça ne forge pas des souverainistes, loin de là. C’est bon pour les lâches, c’est bon pour les indépendantistes sans colonne, les perdants des derniers référendums, les vieux Québécois grognons qui n’ont plus envie de se battre. À quoi bon se battre, c’est tellement plus facile de juger les autres et de pointer du doigt ? Pensez-vous vraiment que vous allez intéresser les jeunes et les nouveaux arrivants à faire un pays ? Capitaliser sur l’imbécillité humaine, quelle honte. Le vrai défi est de convaincre, pas d’entretenir, le vrai défi est d’éduquer, pas d’abêtir. Source: JF Hotte
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Société
La stupide polémique du burkini n’infectera pas le Canada Justin Trudeau souligne «les symboles de l’acceptation de l’autre»… Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a défendu ce lundi 22 août 2016 les libertés de culte garantissant le droit à porter le burkini, symboles selon lui de "l'acceptation" de l'autre de la part d'une société ouverte. "Au Canada, on devrait être rendu au-delà de la tolérance. Tolérer quelqu'un, c'est d'accepter qu'il ait le droit d'exister mais à condition qu'il ne vienne pas nous déranger trop, trop, chez nous", a regretté en conférence de presse le dirigeant libéral, chantre du multiculturalisme. Interrogé sur la controverse entourant en France le burkini, un costume de bain enveloppant à l'usage des femmes musulmanes dont le port a été interdit sur certaines plages hexagonales, M. Trudeau a appelé au "respect des droits et des choix
des individus", un principe qui "se doit d'avoir la première place dans nos discours et débats publiques". Dans la foulée de la controverse qui agite la France, où une poignée de mairies de localités côtières ont interdit le burkini, des élus québécois ont appelé à une telle mesure dans la Belle Province au nom du principe de la laïcité. "Oui, sûrement, il y a des petites controverses ici et là comme toujours, des conversations que nous allons continuer d'avoir", a observé le Premier ministre canadien. Toutefois, a-t-il asséné, "au Canada, on devrait être rendu au-delà de la tolérance". "Au Canada, peut-on parler d'acceptation, d'ouverture, d'amitié, de compréhension ? C'est vers là que nous allons et c'est ce
qu'on est en train de vivre tous les jours dans nos communautés diverses et riches, non en dépit, mais à
cause de ces différences", a conclu Justin Trudeau.
Le Canada autorise le hijab dans la police fédérale Le port du voile par les femmes musulmanes est désormais autorisé dans la Gendarmerie royale du Canada, a annoncé mardi le gouvernement canadien.
"Cette addition à l'uniforme" de la police montée a été décidée récemment par le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Bob Paulson, a déclaré à l'Agence France Presse Scott Bardsley, porte-parole du ministère de la Sécurité publique. La décision "de permettre aux membres féminins de confession musulmane de porter le hijab, si elles le désirent", vise à encourager ces dernières "à envisager une carrière avec la Gendarmerie royale du Canada", a déclaré M. Bardsley, confirmant des informations du quotidien La Presse. Le porte-parole n'était pas en mesure de dire si des femmes portent actuellement le hijab dans la police fédérale, renvoyant l'AFP à la GRC, qui n'avait pas encore réagi.
La mesure est en vigueur depuis janvier, selon La Presse, qui a obtenu des échanges d'information entre le commissaire de la GRC et le ministre de la Sécurité publique, en vertu de la loi d'accès à l'information. Trois sortes de hijab testés Trois sortes de hijab ont été testés par la police fédérale avant son autorisation, et celui retenu s'enlève rapidement, n'est pas encombrant et ne pose donc aucun risque pour la policière désirant le porter, a indiqué le journal. Les services de police de Toronto, plus grande ville du Canada, et d'Edmonton, capitale de l'Alberta (ouest) permettent déjà "le port du hijab avec l'uniforme", a rappelé M. Bardsley. "A l'étranger, des corps policiers au Royaume-Uni, en Suède et en Norvège ainsi que dans certains États américains ont adopté des politiques simi-
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laires", a-t-il précisé.
sion sikhe de porter le turban.
La GRC permet depuis le début des années 1990 à ses membres de confes-
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Points de vue
Forum social mondial - Montréal 2016
Un autre monde est nécessaire, est-il possible ?
Le 12e Forum social mondial s’est tenu du 9 au 14 aout 2016 à Montréal (Canada).Encore une fois le FSM a réuni des militants sociaux engagés, des employés d’ONG, des syndicalistes bien payés, des collectifs contre la guerre, des universitaires, et des intellectuels de renom, de fait, il n’y manquait que la classe ouvrière révolutionnaire, nous y reviendrons. Ce 12e Forum a connu une grande affluence grâce à une couverture médiatique importante. Cette participation masque pourtant un essoufflement des capacités de mobilisation parmi la petite bourgeoise paupérisée, les étudiants endettés, les jeunes désœuvrés, les chômeurs affamés, les retraités délaissés et les lumpen sacrifiés. C’est que cette Cour des miracles des causes perdues ne fait plus recette parmi ceux qui voudraient réformer cette société dont ils ne comprennent pas le fonctionnement, mais contre laquelle ils ont tant de griefs.
Ils étaient plusieurs milliers de promoteurs des causes les plus diverses à se retrouver pour s’émuler, se coordonner, échanger et s’illusionner sur l’efficacité présumée de leurs activités militantes. Ce n’est pas la bonne volonté qui faisait défaut, mais plutôt la clarté des propos, et surtout il manquait la classe sociale qui fera un jour jaillir de ses mains un nouveau mode de production et un Nouveau Monde dont la plupart des participants n’ont aucune idée. Enfin, ce genre de rassemblement permet au service de police de rafraichir leurs fichiers d’activistes. Si un autre monde est nécessaire, comme le proclame le slogan de l’événement, il est assuré que ce n’est pas au milieu de cette foire d’empoigne qu’il va émerger, même si certains groupes altermondialistes, écosocialistes et syndicalistes, prétendent que l’opposition aux paradis fiscaux, à la spéculation boursière, aux pouvoirs financiers, à la destruction de l’environnement, à la liquidation des services publics, à la pauvreté, à l’iniquité sociale, et en faveur d’un salaire minimum garanti ont beaucoup progresser pendant ces fraternités… Permettez-nous d’en douter. Il est peu probable que l’un ou l’autre des États policiers qui nous oppriment se laissera impressionner par le cahier des doléances rassemblées au cours de ce Forum médiatisé. Dis-moi qui te paie et je te dirai qui tu es C’est l’État bourgeois qui finance la quasi-totalité de ces manifestations, assemblées et forums de contestation. Que ce soit via les Fondations largement subventionnées comme la Rockefeller Fondation, la Ford
Fondation, la Tide Fondation et consorts (1), que ce soit via les syndicats d’affaires lourdement financés par l’État (2), via les ONG stipendiées, via les facultés universitaires, les associations populaires, et les partis politiques réformistes ou de la gauche opportuniste, tous subventionnés. Quel que soit le canal par lequel le capital s’insinue il le fait pour conserver le contrôle sur la critique réformiste, pour que même dans l’adversité les militants se tournent vers lui – l’État – pour lui quémander plus de justice sociale, moins de sacrifices, afin que chacun intériorise le principe que l’État est tout puissant et que le révolté doit y verser tous ses espoirs, même si jamais exaucés. Voilà pourquoi la participation décline dans ces mouroirs du désespoir contestataires. L’État-major du capitalisme ne peut magnifier la révolte anticapitaliste, c’est évident.
Tout ceci n’est pas le fruit d’un « complot » fomenté par une loge maçonnique (sic), mais une fonction idoine de l’État de droit et de ses appendices. C’est leur mission de récupérer – digérer – ou expulser – tout corps étranger qui pourrait perturber le bon fonctionnement de la société. Voyez comment les partis de gauche, issus des différentes vagues révolutionnaires (1871, 1917, 1936, 1968) ont été assimilés comme appendices de l’État bourgeois. Ces partis de la gauche électoraliste n’ayant plus aucune crédibilité parmi les classes sociales endeuillées, une nouvelle tactique d’intégrisme politique a été imaginée. Elle s’adresse désormais à la « société civile », aux sommités fabriquées par les médias à la solde et aux agents indépendants flottants à la surface du corps social en mouvement. La critique doit s’exprimer, mais ne rien changer… ou si peu ! Tous les malheurs que ces gens ont stigmatisés à travers ces journées de palabres sont des conséquences directes de la crise économique systémique du mode de production capitaliste. Crise économique sur laquelle les oligarques boursiers, les ploutocrates financiers, les énarques étatiques, les thuriféraires politiques, les opportunistes gauchistes n’ont aucune prise, ni aucune capacité d’inverser les tendances boursières et monétaires. C’est ce constat d’impuissance que les experts et les « sommités fabriquées » sont chargés de mystifier comme nous l’avons observé dans nombre d’ateliers. À la fin, les participants quittaient l’assemblée confondus avec le sentiment d’une grande impuissance devant cette mascarade de politiciens lilliputiens. Dans quelques ateliers, un certain nombre d’experts économistes, des «
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N’a qu’à » comme les désignes nos camarades Français, proclamaient que : L’État « n’a qu’à » nationaliser les banques ; L’État « n’a qu’à » légiférer contre les paradis fiscaux ; l’État « n’a qu’à » règlementer l’activité boursière et bancaire ; L’État « n’a qu’à » interdire ou sanctionner la pollution ; L’État « n’a qu’à » taxer les riches, etc. Chaque participant savait très bien que rien de cela n’a jamais été fait, et que rien de cela ne sera jamais fait. L’État bourgeois ne mord pas la main qui le nourrit. Le serpent ne se mange pas la queue. On pourrait en dire autant des organisateurs de ces foires de la contestation qui ne mordront jamais la main de l’État qui les stipendie. Bref, l’État bourgeois socialement omnipotent subventionne sa propre contestation pourvu que celle-ci ne remette pas en cause celui-là. Il y a longtemps que l’État bourgeois « démocratique » – un des thèmes récurrents au cours de cette kermesse de la « société civile-citoyenne » – a appris qu’il vaut mieux permettre à la critique de s’exprimer afin de mieux l’endiguer, puis l’exciser. Le présentateur arnaqueur comprend qu’il lui faut dire et redire à la populace en colère que le père Fouettard étatique est responsable de ses malheurs et que l’État-justice est son dernier recours « providentiel ». Allez bonnes gens, laissez votre portefeuille ou votre carte de crédit à la caisse et entrez consommer, et si vous n’avez pas d’emploi – et donc aucun pouvoir d’achat – veuillez quitter sans rien demander, la friperie et le comptoir alimentaire sont à côté. Tout repose sur l’économie… mais il faut le nier Si des milliers de frustrés se sont quand même mobilisés pour assister à ce tohubohu des révoltés, c’est que l’amertume est immense parmi toutes les classes sociales en souffrance, y compris chez les capitalistes financiers, parmi la bourgeoisie
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commerciale et des services, parmi les industriels et les politiciens opportunistes, sans compter la petite bourgeoisie pléthorique sous le capitalisme des services, de même pour la classe ouvrière et les prolétaires révolutionnaires. Chaque classe sociale souhaite tirer les marrons du feu et s’enfuir dans ses bottes de sept lieues. Mais ce ne sera pas possible. Le mode de production capitaliste ne peut être réformé, il ne peut que s’effondrer. Il faudra le renverser mais c ne sera pas l’œuvre des petits-bourgeois. De telles tombolas populaires ont leurs utilités et les prolétaires révolutionnaires ne doivent pas les bouder. Tous ces gens doivent allez, et iront de toute façon, jusqu’au bout de leurs illusions et ils supplieront l’État bourgeois d’éloigner les tourments de leur firmament, jusqu’au jour où, repu de leur frustration, ils arriveront à la conclusion que c’est la classe prolétarienne révolutionnaire – justement celle si peu représentée et jamais mentionnée dans ces activités – qui détient la clé de cette nouvelle société émancipée qu’ils ont tant souhaité, et que seul le prolétariat saura construire de ses mains, mais pas avant d’avoir renversé l’État de la société des opprimés et des aliénés pour s’émanciper. Il nous faut aller parmi la multitude essaimer la bonne nouvelle, une solution est à portée, c’est de renverser l’État embourgeoisé, mais de grâce camarades, protégez-nous des « avant-gardes » de la gauche bourgeoise en débandade, nos ennemis, on s’en charge. Bibeau.robert@videotron.ca Éditeur. http://www.les7duquebec. com (1) http://www.les7duquebec.com/ actualites-des-7/forum-social-mondial-de-montreal-2016/ (2) http://www.les7duquebec.com/ actualites-des-7/argent-des-syndicats-lintegralite-du-rapport-perruchot/
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Immigration
Le Québec en voie de dépasser ses objectifs Québec sous-estime le nombre d’immigrants qui seront admis en 2016 et dans les années futures. C’est du moins ce que croit Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI). À l’instar de la plupart des intervenants qui défilent depuis mercredi 17 août 2016 devant la ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, dans le cadre de la consultation publique sur la planification de l’immigration au Québec pour 2017-2019, il penche en faveur d’une augmentation des niveaux d’immigration. « Les cibles citées sont nettement sous-estimées », note M. Reichhold. Pour 2016, le document soumis à la consultation en cours sur la planification de l’immigration fait état d’un maximum de 6600 réfugiés au total. Or, en date du 8 août, le Québec avait déjà accueilli 6181 réfugiés syriens. La cible initiale est donc déjà dépassée, suppose-t-il, puisqu’il faut y ajouter les réfugiés d’autre provenance. C’est « l’effort humanitaire exceptionnel » envers les Syriens qui explique ce dépassement, a indiqué au Devoir le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI). Mais tout indique que la tendance ne fléchira pas dans les prochaines années. « Ce qu’ils proposent ne
correspond plus à la réalité », soutient le directeur de la TCRI. Il cite notamment l’objectif fédéral de 300 000 nouveaux résidents permanents en 2016, dont au moins 51 000 réfugiés, annoncé en mars par le ministre fédéral de l’Immigration, John McCallum. Ce dernier a réitéré mercredi ses intentions de ne pas faire fléchir cette tendance dans le cadre d’une série de consultations. Le Québec possède ses propres pouvoirs en la matière, mais il reçoit une proportion de réfugiés correspondant à son poids démographique en vertu de l’Accord CanadaQuébec relatif à l’immigration. Si le nombre de réfugiés augmente, et que l’immigration économique doit représenter 63 % du total en 2019 comme le souhaite la ministre Weil, les seuils totaux devront être gonflés. Planification et français « Il faut revoir les niveaux proposés », conclut M. Reichhold. Une estimation plus juste permettra de mieux planifier les programmes de francisation et d’intégration, juge-til. La majorité des groupes qui se sont adressés à la ministre en commission ont aussi plaidé pour l’augmentation des admissions. Cette hausse doit toutefois aller de pair avec les ressources financières associées, a fait valoir en matinée le Réseau des forums jeunesse régionaux du Québec.
L’Association canadienne des conseillers professionnels en immigration a souligné que le MIDI a récolté 41 millions de dollars en 2014-2015 en frais de tarification des demandes d’immigration. « Le message est de faire savoir que ce n’est pas le contribuable qui paie les frais », a précisé Isabelle Vachon, présidente de la section provinciale de cette association. « Nous sommes aussi la seule province à avoir 345 millions de dollars qui lui tombe sur la tête du fédéral », ajoute Stephan Reichhold. Les obstacles à l’intégration économique sont connus, dit-il, « mais les choses ne bougent pas ». Il dénonce notamment l’inefficacité du programme d’accès à l’égalité, qui ne remplit pas ses promesses, même dans la fonction publique. La reconnaissance des acquis et des compétences doit devenir une priorité, ajoute-t-il. Quant à la francisation, un consensus se dessine pour son renforcement. Le Mouvement Québec français demande de rendre la francisation obligatoire, à la fois pour l’immigrant, autrement « condamné à vivre en marge de la société », et pour la cohésion sociale. Cette proposition a déjà été énoncée par la Coalition avenir Québec (CAQ) dans le passé.
Pour d’autres, c’est l’attrait et la flexibilité du programme qui font défaut. Les incitatifs financiers pour y participer sont actuellement bas : les immigrants suivant des cours de français à temps plein reçoivent moins de 500 $ par mois. Des frais de garde d’enfant et de transport sont également remboursables. La question des migrants temporaires non spécialisés a également été remise de l’avant par la Confédération des syndicats nationaux (CSN). « Je pense qu’il y a un bassin de gens qui voudraient rester au Québec et qui ont le potentiel […] et c’est le groupe le plus vulnérable », a affirmé le secrétaire général Jean Lortie.
Document
Quand les USA songeaient à déporter les Maghrébins En effet, bien avant Donald Trump et ses terribles menaces contre les immigrés musulmans et George Walker Bush et son tristement célèbre bagne à Guantanamo, l’Amérique avait planifié dés les années 80 un plan semblable à celui qu’elle avait appliqué contre les immigrés japonais durant la 2e guerre mondiale.
Il s’agit de la déportation de centaines de milliers d’immigrés musulmans, provenant d’une liste de pays, en guise de mesure anti-terroriste. Selon un document secret d’une 40aine de pages, produit en 1986 par l’administration républicaine de Ronald Reagan, un plan secret prévoyait la déportation d’immigrés algériens, tunisiens, libyens, marocains mais aussi, iraniens, syriens, jordaniens, et libanais. Ce document révélé par le site du magazine américain, Politico, indique que les immigrés de ces nationalités, devaient être déportés vers des camps de concentrations, dont l’implantation était prévue dans le sud de la Floride. Ces camps faits de tentes et de matériels de détention, comme les barbelés et les tours de surveillance, devaient servir pour rassembler ces immigrés avant de les expulser. Ce document contient un recensement de 230.000 résidents étrangers en Amérique de huit pays ciblés dans le Moyen-Orient et Afrique du Nord qui devaient être concernés par cette mesure d’urgence, au cas où l’Amérique l’aurait décidé. Parmi ceux-ci, figurent 6,597 + 6,249 + 2,517marocains.
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Immigration
Consultation générale sur la planification 2017-2019 de l’immigration au Québec
Une contribution Maghrébine remarquée À l’invitation, lancée le 14 juin 2016 par Mme Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion à la population québécoise, une consultation générale sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2017-2019, a débuté le 17 août à l’Assemblée Nationale du Québec. Contrairement aux exercices de même nature mené précédemment, cette année, de nombreux citoyens issus de l’immigration ont tenu à contribuer à cet «exercice démocratique unique au monde» (dixit le communiqué du MIDI annonçant la consultation) et, par ce biais, apporter une contribution à une «réflexion importante sur l’avenir du Québec» avec pour principal souci d’explorer des voies nouvelles et innovantes menant vers une optimisation «des apports de l’immigration au dynamisme de notre société et à sa prospérité». Dans cette dynamique, on a relevé, entre autres, la contribution de MM. Abdelghani Dades (éditeur de Atlas. Mtl), Abdelaadim El Hanchi (Président du Forum des Compétences Canado-Marocaines) et Badreddine Filali-Baba (membre du FCCM).
Sous forme de mémoire, officiellement déposé auprès de la Commission des Relations avec les Citoyens, ce document rappelle le contexte socio économique dans lequel évoluent les membres de la communauté des originaires du Maghreb et propose un projet de nature à mieux arrimer les besoins de l’économie québécoises et les profils des candidats à l’immigration dans la Province afin de réduire la prévalence du chômage dans ce segment de la population du Québec. Voici les principaux extraits de ce mémoire. Lutte contre le chômage des Magh rébins : Des progrès; mais… «Tout en reconnaissant les efforts incessants des autorités Québécoises compétentes en matière de mise en adéquation – à travers l’adaptation et l’actualisation continue des critères de sélection des candidats à l’installation au Québec – des compétences et savoir-faire des nouveaux arrivants et des besoins effectifs de l’économie de la Province; ce mémoire soumet aux honorables membres de la Commission parlementaire un projet de nature à améliorer les disposition de la réforme actuellement menée « en matière
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Abdelghani Dades, éditeur de Atlas Media Abdelaadim El Hanchi, président du Forum des Compétences Canado-Marocaines
d’immigration, de participation et d’inclusion dans le but de mieux sélectionner, mieux intégrer et mieux vivre ensemble». Fruit d’une concertation entamée en juin 2016 entre le Forum des Compétences Canado-Marocaines (FCCM) et un groupe de personnes et d’associations intervenant à divers titres en matière de soutien à l’inclusion des immigrants originaires de la région Maghreb (…) le présent mémoire ce projet se conforme à l’esprit et à la lettre de la nouvelle
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Politique en matière d’immigration, de participation et d’inclusion «Ensemble, nous sommes le Québec» dévoilée le 7 mars 2016 ainsi que de la nouvelle Loi sur l’immigration au Québec sanctionnée par l’Assemblée Nationale le 6 avril 2016. De fait il se conforme à sept (7) des neuf (9) orientations formulées dans le cahier de consultation, déposé par Mme Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de
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Perspectives
Consultation générale sur la planification 2017-2019 de l’immigration au Québec
Une contribution Maghrébine remarquée Suite de la page 23
l’Inclusion, à l’Assemblée nationale le 2 juin 2016. Des chiffres accablants et une situation dramatique Dans le courant de l’année 2004, la publication des chiffres afférents à la prévalence du chômage et du sousemploi dans les communautés issues de l’immigration a eu l’effet d’un électrochoc. Les taux de qualification dans les groupes démographiques non natifs du pays, largement supérieurs à la moyenne n’empêchaient en effet pas des taux de chômage tout aussi supérieurs aux moyennes nationales et ceci même sans tenir compte de l’emploi en surqualification, forme de chômage méconnu et non quantifié. Ainsi dans les segments de la population issus de l’immigration, si le taux de qualification (personnes en âge actifs; bac+3 à bac+15 et est expérience professionnelle significative) s’établissait autour de 50%, le taux de chômage culminait à 24,6%. Ces moyennes cachaient en outre de grandes disparités selon les bassins géographiques d’immigration. Une analyse, même sommaire, des données statistiques disponibles laissait ainsi apparaitre des situations plus critiques encore. Ainsi, pour ce qui concerne le segment des originaires du Maghreb, le taux de chômage avoisinait-il les 29% (28,6% contre 7,7% en moyenne au Québec à ce moment-là) alors que le taux de qualification s’établissait aux alentours de 65% dans une population au surcroît francophone à plus de 85%. Ces écarts résultaient incontestablement de l’application de critères de sélection des candidats à l’immigration au Québec qui, au
motif de «choisir les meilleurs pour le Québec», permettait l’arrivée de détenteurs de compétences et habiletés supérieurs aux besoins réels en compétences de l’économie. Les autorités compétentes ont en conséquence entamé un travail de réajustement des critères de sélection qui, semble-t-il, à commencé à donner ses premiers résultats. On apprenait, fin 2013, que le taux de chômage dans les segments de population issus de l’immigration était tombé des 24,6% de l’année 2004 à 16,8%. Il n’a cependant pas été possible d’obtenir de chiffres ventilés selon les régions d’origines; ce qui peut laisser croire que la communauté des originaires du Maghreb est encore défavorisée et continue de se heurter à de gros obstacles en matière d’accès à l’emploi, étape incontournable à l’inclusion et à l’optimisation des apports à la société de vie. On n’en voudra pour preuve que la présence en grand nombre d’originaires du Maroc dans des activités de services subalternes : travaux d’utilité générale, préposés aux bénéficiaires, chauffeurs de taxis et responsables de services de garde en milieu familial; certes générateurs de revenus; mais également d’instabilité professionnelle et sociale et générateurs en conséquence de coûts sociaux pour les concernés et de coûts financiers – via les prestations de derniers recours et autres – pour la collectivité. Les difficultés actuelles du secteur du taxi et de la garde d’enfants en milieu familial laissent même planer le spectre d’une aggravation de cette situation; ce qui manquera de réduire, peut-être grandement, la portée et les effets des mesures et initiatives gouvernementales visant à l’inclusion des originaires de l’immigration comme des nouveaux arrivants.
Les réflexions se sont donc portées vers les voies et moyens pouvant permettre à la communauté de se porter au soutien des démarches publiques telles que définies dans le cadre de la réforme actuellement menée « en matière d’immigration, de participation et d’inclusion dans le but de mieux sélectionner, mieux intégrer et mieux vivre ensemble». Un projet pour faire bouger les lignes Dans cette voie, il a été procédé à une recension des projets à objectifs similaires mis en œuvre dans différents pays; européens notamment. Au terme de cette recherche, il a été jugé opportun de pousser la réflexion vers un projet pilote dont l’opportunité et l’utilité pour le Québec serait avérée. L’élaboration du projet et son opérationnalisation nécessitent cependant sa validation par les autorités, institutions et associations professionnelles québécoises concernées et/ou intéressées. De même, un accord sur le principe d’un partenariat public-privé pourraitil s’avérer nécessaire.
Enfin, l’aménagement d’un cadre légal ou normatif pour ce type d’initiative (qui pourrait au vu des résultats du projet pilote, être étendu à d’autres qualifications, compétences et habiletés professionnelles), sachant qu’il peut entrer aussi bien dans le cadre du plan de l’immigration au Québec pour la période 2017-2019, le Programme régulier des travailleurs qualifiés ou le Programme de l’Expérience québécoise (PEQ).» Débat et commentaires Le mémoire a reçu un accueil pour le moins favorable, autant de la part de Mme Kathleen Weil, que des membres de la Commission, en l’occurrence M. Maka Kotto, député de Bourget et Mme Nathalie Roy, députée de Montarville. Tout deux ont d’ailleurs souligné qu’il entrait parfaitement dans le cadre des opérations pilotes en matière d’inclusion des immigrants, dont la responsabilité est dorénavant dévolue au MIDI par la nouvelle Loi sur l’Immigration. Des suites pourraient donc être à venir…
Au terme de 5 ans de lutte
La famille Lakatos reçoit enfin une acceptation de sa demande de résidence Katalin Lakatos et sa fille Gilda, deux femmes Roms de Hongrie qui se battent depuis cinq ans pour obtenir l’asile au Canada, ont reçu trois avis d’expulsion, avant d'être finalement acceptées. Après ces longs mois d’attente, de précarité et d’angoisse, elles viennent de recevoir une acceptation officielle à leur demande de résidence permanente sur des bases humanitaires. Grâce au soutien de la communauté et à leur courage, elles ont enfin obtenu la possibilité de rester et d’être à nouveau réunies avec leur père et frère, déportés en mars 2016.
Mais ce n'est pas fini pour elles, puisque les démarches sont encore très longues et extrêmement coûteuses (frais administratifs). En plus, les deux hommes qui ont été expulsés doivent rembourser les billets d’avion que le Canada a payé pour leur déportation (3000$ environ), avant de pouvoir revenir au Canada. Au même temps, elles n’ont pas le droit de travailler, puisqu’elles attendent encore de recevoir un permis de travail. Info : http://www.solidarityacrossborders.org/fr/donate
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Tendances
Premier rapport annuel du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV)
Comment éviter que la haine fasse école?...
Les écoles du Québec représentent un terreau fertile pour la radicalisation d’élèves en quête de sens. Entre 20 et 30 jeunes Québécois bien éduqués et issus de la classe moyenne ou supérieure, dont la moitié est des femmes, se sont rendus en Syrie pour combattre avec le groupe armé État islamique.
La majorité de ces jeunes, et un nombre important d’autres ayant cherché à se rendre en Syrie, ont été manipulés par des « agents de radicalisation », qui profitent de la quête identitaire des étudiants pour les amener à prôner la violence. De tels agents extérieurs de radicalisation, qui agissent « le plus souvent aux frontières de la légalité », ont été à l’oeuvre au Collège de Maisonneuve entre 2013 et 2015, révèle un rapport du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV). Cette étude détaillée décrit les circonstances ayant mené 11 étudiants du collège à se rendre en Syrie ou à tenter de s’y rendre pour mener la « guerre sainte » contre le régime du dictateur Bachar al-Assad. Les chercheurs du Centre de prévention de la radicalisation ont examiné le cas du Collège de Maisonneuve, mais leurs conclusions valent pour toutes les mai-
sons d’enseignement du Québec selon eux. Ils affirment que d’autres établissements sont aux prises avec des élèves radicalisés, sans vouloir les nommer.
« La radicalisation en milieu scolaire, c’est un enjeu au Québec », dit Benjamin Ducol, responsable de la recherche au CPRMV. La radicalisation, c’est d’abord dans les écoles que ça se passe, explique-t-il. « Il y a très peu de cas d’auto radicalisation. Ça prend toujours une influence extérieure [pour mener à l’islam radical]. » Genèse d’une radicalisation Les experts du CPRMV indiquent que le Collège de Maisonneuve a pris les mesures qui s’imposent pour ramener la paix sociale entre ses murs. La direction a cependant échoué durant deux ans à calmer des tensions qui ont éclaté entre un groupe d’étudiants radicalisés, influencés par un ou des prédicateurs, et le reste de la communauté du collège, révèle le rapport. Les chercheurs du CPRMV ont établi la genèse de la radicalisation au Collège de Maisonneuve en menant une série d’entrevues avec des élèves qui sont allés en Syrie ou qui ont tenté d’y aller, avec leurs parents, leurs amis, des professeurs et des membres de la direction. Ils ont aussi interrogé des représentants d’autres maisons d’enseignement, sans
Herman Okomba-Deparice nommer lesquelles. Le rapport dresse un portrait des Québécois tentés par l’islam radical : ce sont des jeunes de 20 ans et moins. Fait à noter, plusieurs couples se convertissent ensemble. Ces gens sont issus de familles peu religieuses et connaissent mal les religions. Nés au Québec ou arrivés au pays en bas âge, ils ont été élevés dans des familles de la classe moyenne ou aisée. « Le goût de l’aventure» Ces jeunes ont « le goût de l’aventure, de se sentir utiles, de donner un sens à leur vie ». Plusieurs des élèves radicalisés rêvent de devenir médecins ou infir-
mières, note le document. Plusieurs disent aller en Syrie pour faire du travail humanitaire. Les djihadistes subissent un choc en débarquant au Moyen-Orient. Ils découvrent un pays en ruines, sans électricité ni eau courante, où toutes les factions se livrent à des massacres. Au Québec, des prédicateurs charismatiques les avaient pourtant convaincus qu’ils allaient défendre de pauvres musulmans victimes de l’impérialisme occidental. « Il y avait un prêcheur qui n’arrêtait
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3ème Conférence mondiale sur les religions du monde Le 15 septembre à Montréal Le jeudi 15 septembre2016, au Palais des congrès de Montréal, se tiendra la 3e Conférence mondiale sur les religions du monde après le 11 septembre. Des spécialistes des religions et leaders spirituels y discuteront d’extrémisme religieux. Ils lanceront aussi la toute première Déclaration universelle des droits de la personne par les religions du monde comme antidote à l'extrémisme dans un contexte où les récents attentats terroristes survenus à Paris, Ankara et Bruxelles ont ravivé les tensions. Plusieurs conférenciers de renommée internationale seront présents, dont: - Karen Armstrong; Spécialiste de l'histoire des religions et auteure du bestseller A History of God et récemment, de Fields of Blood: Religion and the History of Violence; elle a lancé une Charte de la compassion afin de
refaire de cette valeur une force éthique universelle. - Deepak Chopra; auteur de plus de 80 livres traduits dans 43 langues, incluant 22 bestsellers, dont le plus récent est Super Genes. Il est le fondateur du Chopra Center for Wellbeing, un fer de lance de la médecine intégrative aux États-Unis. En 2016, en collaboration avec Oprah Winfrey, il a lancé le défi "21 jours de méditation". - Harvey Cox; Professeur de religion et théologien réputé, M. Cox enseigne à Harvard depuis 1965. Il a publié de nombreux ouvrages dont le bestseller international, The Secular City, qui traite des liens entre la montée de l'urbanisation et le déclin des religions, et How to Read the Bible (2015). Il lance;a un nouveau livre en septembre.
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- Susannah Heschel: Professeur en études juives à la Darmouth College, elle s'intéresse aux relations entre les Juifs et les Chrétiens, ainsi qu'entre les Juifs et les Musulmans. Elle est la fille du regretté Abraham Joshua Heschel, considéré comme l'un des penseurs juifs les plus importants du 20e siècle. - Amir Hussain; Professeur en études théologiques à la Loyola Marymount University, M. Hussain est un spécialiste des sociétés musulmanes contemporaines. Son dernier livre, Muslims and the Making of America, sera publié à l'automne 2016. Il a aussi été rédacteur en chef du Journal of the American Academy of Religion. - Sri Sri Ravi Shankar; Leader spirituel indien et ambassadeur de paix, il a créé en 1981 la Fondation de l'Art de vivre, aujourd'hui une des ONG les plus
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importantes au monde dont les activités s'étendent dans plus de 152 pays. Dépositaire d'une connaissance approfondie des mécanismes de l'esprit (il a notamment étudié avec Sudhakar Chaturvedi, le professeur de Gandhi), il partage cette sagesse millénaire dans un style direct et très moderne. Il a aussi fondé l'Association internationale pour les valeurs humaines qui offre un soutien matériel et propose des programmes de prévention et de résolutions de conflits aux communautés dans le besoin. Charles Taylor et Gregory Baum, professeurs émérites de l'Université McGill, donneront également des conférences. Info: http://worldsreligions2016.org/
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pas de dire que nous étions des hypocrites de rester là sans rien faire, alors que nos frères et nos soeurs musulmans étaient tués en Syrie. Il ne nous incitait pas directement à partir là-bas, mais c’était comme pour nous faire sentir coupables de ne rien faire », raconte un proche de jeunes Québécois partis vers la Syrie, cité dans le rapport. Comme les « gourous d’une secte », ces prédicateurs sont des maîtres de la manipulation, notent les experts du Centre de prévention de la radicalisation. Ces gourous ciblent les jeunes les plus vulnérables, qui vivent une crise d’identité — l’adolescence est en soi une crise. Ils donnent à ces jeunes l’impression d’appartenir à un groupe et les incitent à rompre avec leur famille et leurs amis. Avant de partir en Syrie, tous les jeunes radicalisés ont abandonné leurs études. La seule chose qui compte, c’est le djihad. Se comporter comme de « vrais »
musulmans. Les autres, tous ceux qui continuent de vivre hors des préceptes de l’islam radical, deviennent des « infidèles », des « mécréants ».
Sources de frustrations « Dans bien des cas, ces agents de radicalisation ont considérablement participé à attiser la colère, à “semer la haine”, en insistant sur le rejet collectif des musulmans et de l’islam de la part de la société québécoise, ainsi que sur l’impossibilité pour ces jeunes musulmans d’affirmer leur identité musulmane au Québec », indique le rapport. Le débat sur la charte des valeurs, mis en avant en 2013 par le gouvernement du Parti québécois, a créé une énorme frustration au sein de la communauté musulmane. Ce débat est sain en démocratie, mais les musulmans ont été la cible de commentaires déplacés de la part du public, explique-t-on. De plus, « certains débats [autour de la charte] ont été instrumentalisés par des agents de radicalisation », dit Herman DepariceOkomba, directeur du CPRMV.
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30 jeunes dans la tourmente Autre source de frustrations au Collège de Maisonneuve : la direction a accordé le droit à un groupe d’élèves de prier dans un local qui était inoccupé. Un autre endroit de méditation, de prière et de rencontres religieuses, appelé la Source, a été toléré dans une cage
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d’escalier. Des membres du personnel et des élèves ont été choqués par ces entorses à la neutralité religieuse d’une institution d’enseignement. Le climat s’est envenimé au collège. L’accès aux locaux de prière a été retiré au début de l’année 2015, quand il a été connu que des élèves du collège s’étaient convertis au djihad.
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Justice
Le corps de Belkacem Si Lakhal retrouvé…
Le mystère de sa disparition il y a 9 mois va-t-il enfin être élucidé? Ce matin du mercredi 24 août 2016, une brève information rendue publique par Global News, en langue anglaise, nous apprenait que le «corps retrouvé dans le Saint Laurent, à hauteur du quartier Mercier, non loin du Bassin Peel, a été identifié formellement. La victime est Belkacem Si Lakhal, chauffeur de taxi disparu le 21 décembre 2015 sans laisser de trace». Global News précise que «Le corps ne portrait aucune trace de violence» et que la police poursuit ses investigations afin de «déterminer les causes et les raisons de la disparition et les circonstances de la mort de ce chauffeur de taxi âgé de 52 ans». L’affaire Le 27 décembre 2015, l’affaire éclate: sa famille réussit enfin à se faire entendre dans les médias. Car Si Belkacem, bon époux et bon père, menant une vie rangée, chauffeur de taxi de son état, n’a plus donné signe de vie depuis le 21 décembre précédent.. Le 21 décembre vers 17h30, comme à son habitude, Florida Si Lakhal a téléphoné à son mari qui travaillait. Il se trouvait alors, selon ses dires, au centreville de Montréal. Près d’une semaine plus tard, Mme Si Lakhal ignore ce qui est arrivé à son mari après ce coup de téléphone. «Ça fait presque une semaine qu’il a disparu et on n’a pas de nouvelles de lui, on n’a aucun contact. Même la police n’a pas de nouvelles. C’est vrai-
ment dur pour nous et pour ma mère parce qu’on ne sait pas ce qui s’est passé», déclarait la fille de M. Si Lakhal, Thanina. Le Service de police de la Ville de Montréal a été mis au courant de cette étrange disparition dès le lendemain par la famille. Les enquêteurs ont tenté de localiser le véhicule de M. Si Lakhal à l’aide de son téléphone cellulaire, sans succès, et aucun GPS ne se trouvait à bord de la voiture taxi. Il conduisait une Dodge Caravan 2012 de couleur noire, adaptée pour les personnes à mobilité réduite. Après a avoir fait le tour des hôpitaux de la région pour s'assurer que l'homme n'y avait pas été admis et s’être assurés à travers les relevés bancaires qu’aucune transaction n’avait été faite depuis sa disparition, le SPVM a lancé un appel à la population. Le véhicule sera retrouvé le 28 décembre au centre-ville de Montréal à la suite d'un appel d'un citoyen, mais pas le chauffeur. Les policiers s’étaient alors rendus sur place. Selon eux, il n'y avait aucune trace de violence sur les lieux. Les policiers ont ensuite enquêté pour déterminer depuis combien de temps le véhicule se trouve à cet endroit. « C'est un homme qui a des habitudes de vie très, très stables. Il va au travail et revient à la maison; ce n'est pas
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quelqu'un qui disparaît régulièrement, explique le porte-parole du SPVM, Manuel Couture. Il n'a pas de problème de santé particulier qui pourrait avoir de graves conséquences à court terme. Il a des enfants, une conjointe, et il travaille dans l'industrie du taxi. » Derniers signes de vie La femme de M. Si Lakhal, Florida Si Lakhal, est la dernière personne à lui avoir parlé, le 21 décembre. Au cours d'un appel téléphonique, M. Si Lakhal lui a dit qu'il était au centre-ville, à bord de son véhicule. Elle a raccroché vers 17 h 30. La police ajoute que le chauffeur a
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déposé un client vers 18 h, dans le sudouest de Montréal. La femme du chauffeur souligne qu'il est anormal pour son mari de s'absenter sans donner de nouvelles. Il appelle normalement plusieurs fois pendant son quart de travail pour tenir sa famille au courant de ses allées et venues. Mme Si Lakhal affirme qu'elle n'a pas remarqué de changement dans le comportement de son mari, ni de signe de dépression. Ce qui ne fait qu’épaissir le mystère. La découverte et l’identification du corps vont-ils permettre de faire la lumière sur cette ténébreuse affaire? La balle est dans le camp du SPVM…
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Actes
Soutien aux familles
Le 30 septembre 2016 au Palais des Congrès
Entente de partenariat entre Racines et l'AMQ 2ème Salon de Développement Canado-Maghrébin Une séance de travail a récemment eu lieu à Dar Al Maghrib entre l'association Racines, représenté par son Président M. Mohammed Barhone et l'association marocaine de Québec (AMQ), représentée par sa présidente Mme Fatiha Chandad, et deux membres du conseil d’administration, M. Abdellatif Gherabi et M. Badreddine Zirou.
Au cours de cette rencontre, les membres ont échangé sur les missions et les objectifs de leurs organisations respectives. Les membres ont également exploré la possibilité d’établir un partenariat entre « Racines » et l’AMQ en vue de réaliser des projets communs associés à leurs missions et leurs valeurs respectives. Missions et valeurs L’association Racines s’est donné comme mission de venir en aide et d’outiller les familles marocaines en difficulté en ciblant la consolidation du noyau familial, de venir en aide aux parents ayant des jeunes adolescents en difficulté et aider la famille à mieux comprendre le fonctionnement de la société d’accueil. L’AMQ a pour mission de mettre en commun les compétences, connaissances et savoir-faire de tous les Marocains, Marocaines et amis du Maroc au profit de ses membres, du pays d’accueil et du Maroc tout en prônant son attachement aux valeurs
Palais des congrès de Montréal, les 30 septembre et 1er octobre 2016 – Le Conseil des Maghrébins au Canada organise le 30 septembre prochain, au Palais des Congrès de Montréal, la deuxième édition du Salon de Développement Canado-Maghrébin.
de tolérance, de respect et d’ouverture aux autres communautés, et en oeuvrant pour le rapprochement interculturel. Les deux associations se sont engagé à réaliser des actions qui vont servir les marocains de la capitale nationale, notamment en lien avec les enjeux socio-légaux. Sources : Mme Fatima Chandad, présidente de l'AMQ Mohammed Barhone, Président de Racines
Souper 2016 de la fondation Club Avenir
Trois conférenciers au menu Cette année trois grands entrepreneurs d’Algérie vont parler de leur expérience des affaires.
La rencontre aura lieu à la Salle Le Crystal dans Ville Saint-Laurent, Qc
Éducation et Formation : Ce pavillon regroupe les écoles, cégeps, universités, centres de formation professionnelle, écoles primaires et garderies… Trois espaces de rencontre Lors de cette deuxième édition, les visiteurs pourront avoir accès à trois espaces également: Espace VIP : Un lieu d’échange, de partenariat et de collaboration entre différentes entités canadiennes. Le tout sera partagé entre un espace de réseautage et de conférence.
Quatre pavillons Le Salon sera partagé en 4 pavillons afin de bien répondre aux besoins de chacun:
Espace Relève maghrébine : Un espace consacré à notre relève puisque nous croyons que les jeunes canadiens issus de l’immigration maghrébine sont le futur de notre communauté.
Associations et Organismes Gouvernementaux : cet espace présente les associations et organismes qui vont pourvoir vous venir en aide dans vos démarche d’intégration à Montréal ou en région. Ils vont être en mesure de répondre à vos questions allant de l’installation à l’emploi.
Espace Média/Plateau télévisé : au cœur du Salon avec des animateurs de renom et des invités de marque. Discussions et interventions de plusieurs personnalités publiques sont au programme traitant des enjeux actuels de la communauté maghrébine.
Culture et Tourisme : Ce pavillon se veut portail culturel et touristique entre le Canada et les pays du Maghreb. Il connaitra la participation des offices de tourisme, des agences de voyages et des centres culturelles.
Le souper bénéfice 2016 de la fondation Club Avenir est prévu pour le 8 septembre à 18h00.
La Fondation Club Avenir a ainsi le plaisir d’accueillir M. Slim Othmani, Président du Conseil d'Administration de NCA Rouiba, M. Brahim Hasnaoui, Président du Groupe Des Sociétés Hasnaoui, ainsi que Mme Dalila Nadjem, Directrice et Fondatrice de DALIMEN EDITIONS, comme conférenciers.
Une rencontre et des perspectives La communauté maghrébine au Québec s’agrandit d’année en année. Elle devient de plus en plus active et se forge une place prépondérante au sein de la société québécoise. Le Salon de Développement CanadoMaghrébin est le plus grand rassemblement professionnel des canadiens d’origine maghrébine, une initiative pour réunir dans un même lieu les principaux intervenants pour développer et promouvoir les intérêts de cette communauté. La première édition a été saluée par tous les participants, visiteurs et exposants, pour la bonne organisation et les résultats atteints en termes d’intégration et d’insertion professionnelle.
ances, agences de placement, agences de recrutement, agences immobilières, spécialistes de la santé ainsi que des entreprises opérant dans les secteurs d’agroalimentaire, de télécommunication, entretien ménager et service à la clientèle etc. Seront tous réunis en ce pavillon afin d’offrir les meilleures offres de services sur le marché.
Entrepreneuriat, Emploi et Service: PME, multinationales, banques, assur-
L’entrée et tous les services offerts au salon sont gratuits. Les heures d’ouverture et de fermeture seront les suivantes : le vendredi 30 septembre de 12h à 20h et le samedi 1er octobre de 11h à 19h. Informations : www.saloncanadomaghrebin.ca
(Canada). Un cocktail de réseautage sera offert en début de soirée. De sorte que les participants auront l'opportunité de faire connaissance avec les conférenciers qui partageront leur parcours, leurs défis et leurs réalisations en plus de discuter des diverses opportunités d'affaires en Algérie.
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Conseils
Assurance protection juridique
Parce que ça n’arrive pas qu’aux autres! Personne n’est à l’abri d’une poursuite ou d’une injustice. Chaque année, des centaines de milliers de Québécois font face à des problèmes juridiques de toutes sortes. Erreur médicale, troubles de voisinage ou de copropriété, vente d’une propriété, congédiement injustifié, règlement de succession, problèmes de titres, vices cachés sur la résidence principale ou secondaire, accident de travail… Devant de telles situations, il est ô combien rassurant de pouvoir consulter un avocat ou d’être représenté en cour sans avoir à en débourser tous les frais! L’assurance protection juridique donne à son détenteur les moyens financiers pour consulter un avocat ou un notaire dans plusieurs situations de la vie courante.
Que vous ayez à vous défendre devant les tribunaux ou à faire face à une situation spécifique comme un règlement de succession ou la rédaction d’un mandat d’inaptitude, l’assurance protection juridique procure un soutien financier afin d’alléger certains frais et afin de vous aider à vous préparer à faire face à ces situations. Pour quelques dollars par mois, cette protection complète peut éviter bien des soucis! Prenez le temps d’évaluer votre situation et de discuter avec votre représentant en assurance! Son rôle est de vous conseiller afin que vous profitiez de protections qui correspondent à vos besoins, au juste prix!
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Rencontres
Le 4 septembre prochain
Vaudreuil-Soulanges à l’heure du Festival de la SOUPE 2016 Le Festival de la S.O.U.PE. de Vaudreuil-Soulanges revient pour une cinquième édition consécutive, le dimanche 4 septembre 2016. Et les organisateurs l’espèrent : plus de participants que jamais, pour ce festival des goûts, des arômes et de l’interculturalité.
Vous ne connaissez pas encore le Festival de la S.O.U.PE. de Vaudreuil-Soulanges? Alors apprenez que c’est là que réside la quintessence de saveurs venues de partout, pour vous enivrer non seulement de parfums, mais également d’une culture toute aussi diversifiée qu’il y a de soupes. Et ce, dans un rassemblement, depuis 2012, de plusieurs milliers de personnes. C’est tout simplement une journée complète de pur bonheur! De plus, le Festival de la S.O.U.PE. de VaudreuilSoulanges a été le premier adhérant nord-américain à la charte internationale du Festival de la soupe qui existe depuis 2001 en Europe. S.O.U.PE. pour Symbole d'Ouverture et d'Union des PEuples, de manière à mieux nous connaître et apprécier nos différences, mais aussi nos ressemblances. Soupes en folie et Soupe des Toqués La Soupe en folie, comme son nom ne l’indique pas, c’est pour tous les soupiers amateurs
! Qui dit soupier amateur dit tout le monde qui veut s’amuser pour une journée à jouer au chef et tenter de gagner la Louche d’Or, ou encore les Louches d’Argent et de Bronze, toutes trois attribuées par vote populaire.
La Soupe des Toqués, c’est un concours amical entre professionnels, les vrais chefs de tous les jours ceux-là. Encore là, la précieuse Louche d’Or est attribuée par vote populaire. Alors, c’est le combat des chefs qui s’amorce amicalement. Tous activent leurs petites cellules grises pour concocter le philtre magique qui saura vous envoûter! Ne vous
laissez pas ensorceler, votez pour le meilleur!
La soupe sera servie de 11 h 30 à 13 h 30. Vous aurez ainsi tout votre temps, pour déguster, évaluer, vous émerveiller devant les différents kiosques et surtout voter pour l'élu non pas de votre cœur, mais bien celui de votre estomac, gourmands que vous êtes. Et pas de tricherie, on doit attendre le premier coup de louche pour commencer! Que la fête soit! Et, Vive la fête! Parce que, quand vous aurez dégusté la soupe, vous aurez certainement
Un bon bol d’échange et de partage Le Festival de la S.O.U.PE. (Symbole d’Ouverture et d’Union des Peuples) est une occasion unique de créer des liens tant interculturels et intergénérationnels, que conviviaux et chaleureux avec toutes les communautés présentes et elles sont nombreuses. Ah, la soupe, quel merveilleux aliment pour créer des rapprochements ; dans tous les pays, les gens sont toujours
heureux devant une bonne soupe : qu’elle soit froide ou chaude, elle nous apporte toujours de la chaleur au cœur; elle nous permet de visiter le monde en découvrant les différentes saveurs de la planète et nous permet de découvrir de multiples cultures dans un décor grandiose, propice à tous les rapprochements culturels.
envie de bouger! Vous savez que se tiennent de nombreuses activités auxquelles vous pouvez participer. Apportez votre musique d'où que vous soyez, elle nous fera découvrir un coin de monde peut-être inconnu pour nous! Vous voulez faire la fête mais mollo, qu'à cela ne tienne! Il y aura des visites guidées au moulin et à la maison du meunier, des tours de charrette gratuits, des promenades splendides dans le Parc ou asseyezvous simplement pour causer et échanger avec d’autres festivaliers. N’oubliez surtout pas vos chaises et vos chapeaux de soleil! Tutti quanti ! Il n’y a pas que les adultes qui pourront s’amuser. En effet il y a des jeux organisés pour les jeunes de différents âges. Il y a aussi la Station Petite Soupe qui est
bien utile pour langer et allaiter les tout-petits. Le festival se déroule, comme toutes les années, dans le décor féérique du Parc historique de la Pointe-du-Moulin, à NotreDame-de-l’Île-Perrot. Cette année, c’est le dimanche 4 septembre 2016. Le Parc ouvre à 9 h 30, les activités débutent à 10 h 30.. Beau temps, mauvais temps, le festival a lieu, et ce jour-là, l’entrée au parc et le stationnement sont gratuits pour tous. Veuillez noter que les animaux ne seront pas acceptés sur le site. La soupe est servie! Venez en grand nombre! Informations : info@festivaldelasoupe.ca www.festivaldelasoupe.ca
Comprendre la diversité culturelle à NDG
Un Après-midi en Famille Les résidents de Notre-Dame-Grâce s’associent à nouveau aux organismes communautaires locaux afin de célébrer la diversité culturelle de leur quartier en vous proposant un voyage culturel à travers l’Iran, la Syrie, la Chine, le Rwanda, l'Égypte, la Colombie, la Corée du Sud, le Venezuela et de nombreux autres pays. En partenariat avec les organismes membres de la Table interculturelle de NDG (TINDG), les résidents de NDG issus des différents pays présenteront
une partie de leurs traditions culturelles lors de la 5e édition de la Fête interculturelle de NDG. Cette année, la Fête aura lieu le dimanche 28 août, de 13 h à 17 h au Parc Benny (sur le coin de Monkland et Benny). Cet événement, gratuit, pour les familles célébrera la diversité culturelle par le biais de dégustations, de la musique, de jeux et de danses traditionnelles. Cet événement sera aussi l’occasion de mettre à l’avant les entreprises multiculturelles actuellement établies dans le quartier.
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La TINDG a été créée en 2008 pour répondre à la participation socioéconomique des nouveaux arrivants et les difficultés rencontrées par les communautés ethnoculturelles au sein de l'arrondissement. Actuellement, la TINDG est composé de 13 organisations et institutions partenaires et elle est co- coordonnée par Bienvenue à NDG et le Conseil communautaire NDG. Ce festival annuel constitue, pour les résidents, une formidable occasion de s’engager
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dans leur communauté et de s’informer sur les différents réseaux à leur disposition. Retenez la date et venez soutenir votre communauté en vous joignant à nous pour un joyeux après-midi riche en diversité culturelle ! Information : www.ndg.ca annickmunyana@ndg.ca
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Administration
Une page à conserver
Le passeport est le seul document de voyage accepté au Canada … à défaut, votre retour au pays sera certainement perturbé.
On a beau revenir chaque année sur le sujet, chaque année, au retour des vacances au pays d’origine, de nombreux citoyens canadiens issus de l’immigration ( et ayant une double nationalité) sont empêchés d’embarquer à bord des avions devant les ramener au pays. La raison? Ils se présentent à l’aéroport muni de leur seul passeport du pays d’origine. Or, depuis plusieurs années, les autorités chargées du contrôle des frontières appliquent un certain nombre d’exigences, qui vont d’ailleurs être reconduite à compter du 30 septembre 2016. Les titres de voyage exigés À compter de cette date en effet, toutes les personnes qui voyagent par voie aérienne, y compris les citoyens canadiens, devront avoir en main les documents appropriés avant de monter à bord de leur vol à destination du Canada. Un passeport canadien valide est le seul
titre de voyage fiable et universellement accepté qui fournit la preuve qu’une personne est un citoyen et qu’elle a le droit d’entrer au Canada sans être soumise à un contrôle de l’immigration. Assurez-vous que la date d’expiration du passeport est bien au-delà de la date prévue de votre retour.
Ce que cela signifie Si vous êtes un citoyen canadien et un citoyen d'un pays dont les ressortissants sont dispensés de l'obligation de visa (citoyen canadien ayant une double nationalité) et que vous prenez l'avion pour le Canada avec votre passeport non canadien, vous ne pouvez pas faire une demande d'AVE : l'AVE a été mise en place en vue de contrôler l'admissibilité des étrangers qui entrent au Canada temporairement. Tout citoyen canadien a le droit d’entrer au Canada et est dispensé du contrôle de
l’immigration. En voyageant avec un passeport canadien valide, vous prouvez que vous êtes un citoyen canadien.
Titres de voyage qu’il faut avoir À compter du 30 septembre 2016, vous devrez faire la preuve que vous êtes citoyen canadien pour pouvoir venir au Canada par voie aérienne. Les titres de voyage prouvant la citoyenneté sont les suivants : - un passeport canadien valide; - un passeport canadien temporaire; - un titre de voyage d'urgence canadien. Remarque : Les passeports temporaires et les titres de voyage d'urgence sont délivrés uniquement au cas par cas et sous des conditions très strictes. Au cas où cela se produisait… Au moment de l'enregistrement, si vous n'avez pas de titre de voyage valide prouvant votre
Un passeport canadien : - est accepté partout dans le monde et vous permet de vous rendre sans tracas au Canada par voie aérienne; - vous donne accès à de l'assistance consulaire auprès d'un bureau du gouvernement du Canada à l'étranger sans tarder;
- vous offre une protection contre le vol d'identité – il empêche toute personne d'essayer d'obtenir un passeport canadien en votre nom. Vous n’êtes pas certain d’être citoyen canadien? Vous êtes peut être citoyen canadien sans le savoir. Consulter la page «Suis-je Canadien » pour le découvrir.
Comment renouveler votre passeport canadien Pour renouveler votre passeport canadien, vous devez posséder un passeport qui :
- est valide ou expiré depuis un maximum d'un an; - présente les mêmes nom, sexe, date de naissance et lieu de naissance que ceux devant figurer sur votre nouveau passeport; - a été délivré avec une période de validité de 5 ou de 10 ans;
Si cela se produit : - il n'existe aucune solution rapide pour vous permettre de monter à bord de votre vol; - vous devrez communiquer avec le bureau du gouvernement du Canada à l'étranger le plus près pour obtenir le titre de voyage approprié.
- n'est pas endommagé; - n'a jamais été déclaré perdu ou volé; - a été délivré lorsque vous aviez au moins 16 ans.
Prévoyez aussi du temps s'il vous faut demander des documents tels qu'une preuve de citoyenneté canadienne ou d'autres documents à l'appui de votre identité.
Autorisation de voyage électronique (AVE)
Une nouvelle exigence d’entrée est maintenant en vigueur : les voyageurs étrangers dispensés de visa qui prennent un vol à destination du Canada ou qui transitent par le Canada doivent obtenir une autorisation de voyage électronique (AVE). En sont exceptés, entre autres, les citoyens des États-Unis ainsi que les voyageurs munis d’un visa canadien valide. Pour veiller à ce que les voyages au Canada demeurent faciles et agréables, jusqu'au 29 septembre 2016, on fera preuve de clémence à l'égard des voyageurs ayant omis d'obtenir l'AVE parce qu'ils n'étaient pas au courant de la nouvelle exigence. Le site Web officiel du gouvernement du Canada explique les procé-
dures de demande d’AVE. L’AVE ne coûte que 7 $ CAN. La plupart des demandes d’AVE sont approuvées dans les minutes qui suivent l’envoi de la demande. Soyez prêt Demandez une AVE avant de réserver votre billet d’avion pour le Canada. La plupart des demandeurs voient leur demande acceptée en quelques minutes. Par contre, le traitement de certaines demandes peut prendre plusieurs jours. Donc, n’attendez pas à la dernière minute pour faire votre demande. Aucune modification n’a été apportée aux exigences applicables à l’entrée par d’autres moyens de transport (par voie terrestre ou maritime).
Suivez ces instructions pour renouveler votre passeport ou, si vous êtes à l'extérieur du Canada, communiquez avec le bureau du gouvernement du Canada à l'étranger le plus près.
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Alors soyez prêt : Demandez votre passeport canadien ou son renouvellement dès que possible avant le 30 septembre 2016. Vérifiez quel est le délai pour obtenir un passeport et planifiez vos déplacements en conséquence.
Voyageurs étrangers dispensés de visa
Pourquoi il vaut mieux détenir un passeport canadien valide Il y a trois principaux avantages à détenir un passeport canadien valide
citoyenneté canadienne, il se pourrait que vous ne soyez pas en mesure de monter à bord de votre vol.
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Cultures
Neta Elkayam, Marocaine, Israélienne et artiste La voix de cette nouvelle génération des juifs d'origine marocaine qui se battent pour préserver leur identité » Ils sont près de 800 000 juifs d’origine marocaine à vivre en Israël, disent les statistiques. La plupart d’entre eux sont encore attachés à leurs origines et à la culture marocaine, comme l’artiste israélienne Neta Elkayam. Originaire de Tinghir, la chanteuse est restée fidèle à son patrimoine et veille à présenter des chansons inspirées du Maroc en darija. Retour sur la place qu’occupe le Maroc auprès de Neta El Kayam, ses origines et ses projets. Entretien.
musique spirituelle qui module les sentiments des Marocains dans les maisons, les mosquées, les zaouïas, les places populaires et dans les rues.
Vous résidez en Israël mais vous êtes Marocaine. Quelles sont vos origines et que représente le Maroc pour vous ?
Vos origines marocaines sont-elles sources de discriminations en Israël ? Pour le racisme, je peux vous dire qu’en général, l’ensemble des juifs d’origine marocaine ont toujours vécu sous un regard discriminatoire et méprisant de la part du système politique du gouvernement israélien. Cette discrimination, qui a débuté depuis notre migration, est toujours présente.
Mes ascendants viennent de la région de Tinghir pour mon père et de Casablanca pour ma mère. Pour cette dernière, elle est originaire de la région d’Iligh (sud-est de Tiznit, ndlr) au sud du Maroc. Le Maroc représente pour nous, et spécialement pour moi, une manifestation de toutes les images qui représentent mes grands-parents et qui sont un lien entre moi et mon appartenance à l’identité et l’histoire juives et marocaines. Le Maroc est aussi l’une des plus hautes manifestations de la coexistence entre les religions et le pluralisme des cultures. Que vous vient-il à l’esprit lorsque vous pensez au Maroc ? Le fait de penser au Maroc m’inspire et m’évoque toutes sortes d'arts antiques, exceptionnels et encore présents à ce jour dans chaque allée, dans chaque ruelle. Ce pays m’évoque aussi la
Je pense aussi, toujours et à jamais, à la magnifique nature du Maroc, une nature diversifiée qui change avec les saisons, mettant l'accent sur ma passion pour la beauté du désert marocain qui enrichit mon dialogue spirituel avec le reste de l'histoire de mes ancêtres.
Ce que je constate depuis les dernières années, c’est qu’il y a un changement au niveau des idées et des mentalités des citoyens qui vivent en Israël aujourd’hui, convaincus qu’ils appartiennent au Moyen-Orient et que leur mentalité est ancrée à ses origines et ses racines anciennes. En bref, la marginalisation de notre histoire et de nos traditions existe toujours. Toutefois, la perte des vieilles personnes pousse aujourd’hui les jeunes de la nouvelle génération à préserver leur identité. Chacun de nous tente de participer à cette préservation en utilisant ses talents
Neta ElKayman artistiques ou son savoir scientifique. Moi-même je travaille dur pour chanter la musique marocaine. Vous chantez en darija. Vos chansons sont-elles populaires en Israël ? Mes chansons en darija marocaine sont très populaires. J’ai même participé et je continue de participer à des festivals, des soirées et des concerts notamment avec l'orchestre philarmonique andalou à Jérusalem. Ce qui a contribué à accroître ma réputation, ce sont mes expériences lors desquelles j’ai chanté aux côtés de grands artistes maghrébins en Israël à l’instar de Maurice El Mediouni, Raymonde El Bidaouia, Nino Elmaghribi et Robert Sghir.
Ne pensez-vous pas venir chanter au Maroc ou visiter le royaume ? J’ai participé à deux reprises au Festival des Andalousies Atlantiques et je suis actuellement en train de préparer l’Atlas Dream Project pour l’association Hiba et Karim Tayssir. C’est la preuve de ma volonté de venir faire des concerts et des soirées au Maroc. J’ai déjà visité le Maroc plusieurs fois. Mon dernier voyage, c’était pour le tournage de la deuxième saison du film marocain de Kamal Hachkar (intitulé « Retour au pays natal », il fait suite au documentaire « Tinghir-Jérusalem », ndlr) en compagnie de mon mari, originaire du Maroc et de la Tunisie. Source : Ya Biladi
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Initiatives
Le Maroc adhère à la Convention Apostille
Plus besoin de légaliser les documents canadiens destinés à l’administration marocaine
Bonne nouvelle. Depuis le 14 août 2016, plus besoin de légaliser les documents administratifs marocains destinés à une administration étrangère. À la place, la simple apposition d’une «apostille» permettra d’attester de la véracité de la signature, du sceau ou du timbre dont ledit document est revêtu. Cette exemption est également valable pour les actes publics étrangers destinés à l’administration marocaine.
Une simplification procédurale qui a été rendue possible suite à l’adhésion du Maroc à la Convention supprimant l’exigence de la légalisation des actes publics étrangers, faite à La Haye le 5 octobre 1961. Le Maroc a attendu le 27
novembre 2015 pour déposer ses instruments d’adhésion avec une entrée en vigueur effective sur l’ensemble du territoire marocain fixée au 14 août 2016 devenant ainsi le 110e État-partie à la Convention. Cette dernière a par ailleurs été publiée au Bulletin Officiel n°6440 du 2 février 2016 (Lire Coup de chapeau au ministère de l’Intérieur et au département de la Justice et des libertés qui ont mis en place un excellent site web pour la gestion de la délivrance de l’acte «apostille» (http://goo.gl/63w8ON ). En plus de pouvoir déposer une demande en ligne, on y retrouve la liste complète des documents concernés par
cette procédure ainsi que la liste des pays adhérents.
Informations : www.apostille.ma
La Convention Apostille
supprimant l'exigence de légalisation des actes publics étrangers La Convention de La Haye, dite «Convention Apostille Convention du 5 Octobre 1961 supprimant l'exigence de la légalisation des actes publics étrangers» ou «Traité Apostille» est un traité international élaboré par la Conférence de La Haye de droit international privé. Il précise les modalités suivant lesquelles un document délivré dans l'un des pays signataires peut être certifiée à des fins juridiques dans tous les autres États signataires. Une telle certification est appelé apostille. C'est une certification internationale comparable à une notarisation en droit interne, elle complète
normalement une notarisation locale du document. Les procédures Apostilles sont fixées par les autorités compétentes désignées par le gouvernement d'un État qui est partie à la convention. Pour être admissible à une apostille, un document doit être délivré ou certifié par un agent reconnu par l'autorité qui délivre l'apostille. Documents admissibles Quatre types de documents sont mentionnés dans la convention:
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- documents judiciaires - documents administratifs (par exemple, les documents d'état civil) - actes notariés - certificats officiels qui sont placés sur des documents signés par des personnes à titre privé, tels que les certificats officiels d'enregistrement de l'enregistrement d'un document ou le fait qu'il existait à une certaine date et authentifications officielles et notariales de signatures. - Légalisation L'Apostille ne donne pas
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d'informations sur la qualité du contenu du document visé, mais certifie la signature (et l'autorité qui l'a délivrée) et l' exactitude du cachet et ou du timbre apposé sur le document. En Février 2009, la Conférence de La Haye a recommandé de modifier le libellé de l'Apostille à préciser que seul le sceau et la signature ont été authentifiés. Le libellé à ajouter est: " Cette Apostille ne certifie que la signature, la capacité du signataire et le sceau ou timbre il porte Il ne certifie pas le contenu du document pour lequel il a été délivré".
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Sciences
Environnement
11ème édition du Projet ÉCOSPHÈRE
L’édition 2016 des foires de l’environnement et de l’écohabitation présentées par le Projet ÉCOSPHÈRE depuis plus de 10 ans a été un succès à Québec et Montréal. Reste maintenant l'événement du 24 et 25 septembre à Magog. Ce sont entre 150 et 200 exposants et près de 30 conférences en 2 jours qui vous attendent. Le Projet ÉCOSPHÈRE est le festival de l’environnement le plus important au Québec. La foire ÉCOSPHÈRE À sa 11e édition, la Foire
ÉCOSPHÈRE se transporte du côté de Magog pour son édition des Cantons-del’Est. Au menu : ateliers créatifs et culinaires, exposition artistique, essais routiers de véhicules électriques, projection de documentaires, spectacles, musique et animations. Chaque année, plus de 5 000 visiteurs viennent en apprendre davantage sur l’alimentation bio, la santé, l’art recyclé, les organismes de conservation et communautaires impliqués en environnement, la construction écologique et les technologies vertes. Avec plus de
150 exposants et 30 conférenciers qui se joignent annuellement au programme de l’événement, la Foire ÉCOSPHÈRE espère réunir sous un même toit un maximum d’acteurs locaux et internationaux œuvrant pour notre santé et celle de notre planète. Informations : www.ProjetECOSPHERE. org www.facebook.com/projetecosphere
Technologies
L'art d'inventer l'inutile
Un Premier Hackathon de l’absurde à Edmonton Une quinzaine d'inventeurs d'Edmonton ont participé au premier hackathon absurde en Alberta, une compétition amicale qui décerne le premier prix à l'invention la plus futile.
Denis Lachance, un des participants, a travaillé toute la journée sur une application mobile, soit un clone du réseau social Instagram. Pour ce faire, il utilise un vieux magnétophone de 1969 pour sauvegarder des images qu'il
enverra ensuite sur un ordinateur.
Qu'est-ce qu'un hackathon? Les hackatons réunissent des développeurs, comme des concepteurs et programmeurs informatiques afin qu'ils travaillent sur des projets collaboratifs sur un ou plusieurs jours. De son côté, Grant Hunter et ses amis ont créé un circuit électrique qui permettra de
transposer dans la réalité le poke de Facebook qui sert à attirer l'attention d'une personne en lui tapotant sur l'épaule virtuellement. Le jeune homme estime que cet événement est une occasion de travailler sur des projets qui l'intéressent, sans ressentir pour autant la pression de devoir construire quelque chose d'utile. Développer toutes ses idées Selon l'organisatrice du hack-
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athon Tammy Lee, le fait de travailler sur des concepts absurdes peut aussi mener à de bonnes idées. « Des idées apparemment idiotes peuvent amener à développer des aptitudes et conduire à des résultats pas si stupides au final », résume-t-elle. Quant à David Ton-Lai, il souhaitait maximiser l'utilisation de sa vaisselle : il a créé un bol qui lui servira en même temps de tasse. « Si l'on tra-
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vaillait sur tous nos projets apparemment inutiles, on pourrait vraiment trouver de bonnes idées et un projet qui fonctionne au bout du compte », pense-t-il. Le hackathon absurde est un type d'événement qui gagne en popularité aux États-Unis, mais qui est encore nouveau au Canada.
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