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nº 286 du 22 septembre au 5 octobre 2016

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Emploi

Pénurie de stages pour les infirmières immigrantes

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Politiques environnementales canadiennes

La bonne volonté à l’épreuve de la réalité… Page 14

C’est reparti!

Le débat sur la laïcité de l’État s’impose dès l’ouverture de la session parlementaire…

Cultures : À Dar al Maghrib, du 22 au 25 septembre 2016

1er Festival du film et de la musique Vues du Monde

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Soccer-football

Maroc – Canada en octobre prochain à Marrakech Page 38

Forum des compétences marocaines en Amérique du Nord

"We can never build alone» Page 26


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Édito

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 286 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 118 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 11 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 2500 visiteurs par jour.

Faux débats, procès d’intention et politique-spectacle

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Identité, laïcité, religion; Si vous voulez gâcher une réunion de famille ou entre amis, mettez l’un de ces sujets sur la table en entrée. Si vous voulez VRAIMENT transformer la rencontre en pugilat, combinez deux ou plusieurs de ces sujets, ajoutez-y un zeste de politique et lancez la discussion. Car ici, on est dans l’affect, dans les perceptions, dans le subjectif total; soit donc dans ce que l’humain est incapable de mettre de la raison, de la pondération ou de la sagesse.

d’abord et surtout de gérer un profond désensus, comme cela à été prouvé par les épisodes douloureux des Charte d’Hérouxville et des Valeurs.

C’est pourquoi bon nombre de politiciens veulent (re)mettre la question à l’ordre du jour; à l’Assemblée Nationale et ailleurs.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Imaginez alors, lorsque l’on sort des cercles privés et que l’on entre dans les espaces collectifs, là où tout un chacun peut s’exprimer et ou des multitudes d’avis peuvent être émis, ce que de tels thèmes peuvent susciter comme controverses dans des foires d’empoigne sans nom. Toujours aux détriments de la paix sociale et du vivre ensemble.

Tout dépendra donc forcément de la manière dont on abordera ces questions qui nous interpellent

Alexandre Cloutier Des débats fondamentaux… Ce sont pourtant là des débats fondamentaux, qu’il tous. Et la bonne manière n’est certainement pas celle dont, au faut mener, un jour ou l’autre. moment ou s’ouvrent les sessions parlementaires à Ottawa et à Avec intelligence? Sans doute; Québec, à la veille aussi de même si comme l’a démontré l’élection d’un nouveau chef au l’épisode de la Commission Parti Québécois, certains de nos Bouchard – Taylor. confrères ont choisi d’utiliser ces accélérants pour rallumer des Dans la modération? Peut-être incendies sociaux que l’on pas car ici la modération signifierait que l’on cherche à faire con- croyait, sinon éteints, du moins circonscrits. sensus alors que le sujet exige

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… et des procès d’intention Premier procès d’intention, celui fait à Justin Trudeau, lors de la célébration par le segment musulman de la population canadienne de Aïd al Adha, un moment sacré entre tous. Aux yeux de certains, le Premier ministre en allant présenter ses vœux à cette communauté dans une mosquée, a commis un péché capital. Et pourquoi le premier ministre n’irait-il pas dans une mosquée? Pourquoi n’irait-il pas dans une synagogue au cours du mois d’octobre si riche en fête juive? Pourquoi n’irait-il pas dans une église ou un temple évangélique ou orthodoxe pour une messe de minuit le mois de décembre prochain et pourquoi n’irait-il pas dans un temple shintoïste, bouddhiste ou confucianiste à l’occasion du têt ou du nouvel an chinois? N’est-ce pas le devoir d’un dirigeant que de partager les moments de recueillement de tous les citoyens de son pays et de rappeler ainsi l’égalité de tous et les obligations de citoyenneté de chacun? Doit-on, raisonnablement, exclure tout un groupe du privilège de l’attention du Premier ministre au prétexte que les rites que ce groupe observe dans ses prières déplaisent à une minorité? Et si un tel prétexte suffisait, dans la multitude de confessions pratiquées au pays, ne trouveraient-ton pas aussi bien des rituels discutables et donc dès lors privatifs

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Abdelghani Dades


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Débats

Derrière ses «Propos sur le burkini»

Ce que cherche vraiment François Legault…

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avis à Adil Cherkaoui, sur la course en cours.

des attentions des autorités?

Pourquoi et à quel titre Adil Cherkaoui, a-t-il été invité à se prononcer sur un fait qui de toute évidence ne la concerne pas. Car il n’est pas péquiste à ce que nous sachions et qu’en conséquence, puisque non votant, son avis ne regarde que lui…

Il est vrai que, à aujourd’hui, Justin Trudeau avait su éviter les pièges auxquels les débats sur la religion, les valeurs et l’identité exposent les politiciens. Tout comme Alexandre Cloutier, candidat à la chefferie du Parti Québécois. Qui a droit à un même traitement. Et puisque qu’il ne tombe pas lui-même dans le traquenard des déclarations controversées et des polémiques, on cherche à créer une controverse autour de lui, pour le placer sur la défensive et l’obliger à réagir… Si ce n’est toi… Ainsi quelqu’un a-t-il eu l’idée d’aller demander son

Pourquoi pas Matthieu BockCôté ou Joseph Facal?

l’élection et sans doute servir de repoussoir et défavoriser le candidat en faveur duquel elle est pro-

Adil Cherkaoui

La réponse à ce genre de questions, peu importe laquelle et à qui elle s’adresse, ne peut que peser sur la réflexion de ceux qui auront droit de vote lors de

noncé. Parmi les militants péquistes votants, un groupe en particulier va devoir maintenant y penser à deux fois avant de se pro-

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noncer : les musulmans péquistes (et il y en a bien plus que l’on veut le croire); Pour eux dorénavant, choisir le candidat qui a les faveurs de Adil Cherkaoui, revient à être assimilé à Cherkaoui, à être comme lui diabolisé (à tort ou a raison; là n’est pas la question). Celui qui a eu l’idée de poser une telle question à un personnage controversé est-il un écervelé auquel la recherche du «scoop» sert d’intelligence? Est-ce quelqu’un de maléfiquement génial qui cher-

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che à infléchir le choix des votants et, advenant une réaction du candidat mis en question à se donner du «grain à moudre»? Dans les deux cas, les règles de l’éthique et de la déontologie professionnelles et leur finalité, soit servir l’intérêt collectif et non pas se donner pour seul but de créer le «buzz», ont été bousculées. Pour notre part, nous voulons croire que c’est le premier cas de figure, celui de l’irresponsabilité, qui est le bon. Car autrement, si c’est le calcul cynique qui a prévalu, il y aurait tout lieu de désespérer de voir un jour les véritables débats publics, nécessaires et utiles, être menés, par tous, pour le bien de tous.


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Politique Québécoise

Rentrée parlementaire

Le débat sur la laïcité de l’État s’impose… Après avoir été ravivé par les candidats à la direction du Parti québécois, le débat sur la laïcité de l’État refait surface à l’Assemblée nationale. L’étude du projet de Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État, inscrit au feuilleton depuis plus de 15 mois, démarrera à brève échéance, a déclaré le leader parlementaire libéral, JeanMarc Fournier, lundi 20 septembre 2016. « Il y a plusieurs autres projets de lois aussi. Mais on veut avancer celui-là », a-t-il dit à la veille de la reprise des travaux à l’Assemblée nationale. Le projet de loi 62 En plus d’établir les « conditions » d’attribution des « accommodements pour un motif religieux » par l’État, le projet de loi 62 oblige les employés du secteur public à exercer leurs fonctions à visage découvert, tout comme les personnes qui font appel à leurs services. « Discutons et votons ! », a lancé M. Fournier, se disant

Jean-Marc Fournier

convaincu que l’obligation du « visage découvert » prévue dans le projet de loi 62 fait « consensus » au sein de la classe politique.

« Avec le projet de loi 62, le gouvernement libéral va permettre aux fonctionnaires de l’État de travailler en tchador. À la CAQ, nous croyons à la laïcité de l’État. Si l’État est laïque, il faut que ça se voie », a renchéri la députée caquiste Nathalie Roy.

Le gouvernement veut légiférer, mais pas interdire… M. Fournier n’était pas enclin au compromis. D’ailleurs, le gouvernement libéral refuse net de légiférer afin d’interdire le port des signes religieux chez les employés de l’État en position d’autorité — les juges, les procureurs de la Couronne, les policiers et les gardiens de prison —, comme le recommandait le rapport Bouchard-Taylor. « On a fait ce choix-là, parce qu’il nous semblait le mieux avisé », s’est-il contenté de dire aux médias. L’élu libéral s’est plutôt affairé à casser du sucre sur le dos du PQ et de la CAQ. « S’il y en a qui disent : “Moi, je veux plus.” Eh bien, ils iront aux prochaines élections dire aux Québécois : “Moi, je veux empêcher le monde de travailler. […] Voici comment ils doivent se vêtir. Je veux choisir pour eux leur garderobe”», a-t-il déclaré au terme d’une relâche parlementaire longue de trois mois. « Nous, les gens vont être libres de leur tenue

Nathalie Roy

Agnès Maltais

Mais les partis d’opposition ne sont pas tout à fait de cet avis. Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec se sont empressés de demander au gouvernement de frapper d’un interdit le tchador, et ce, au même titre que le niqab et la burqa, qui voilent le visage laissant apparaître une fente ou un grillage pour les yeux. « Il y a un consensus aussi sur [l’interdiction du] tchador. Si on marche par consensus, on peut avancer jusque-là », a fait valoir la députée péquiste Agnès Maltais.

vestimentaire. On n’a pas besoin de changer notre Charte des droits et libertés par une charte du linge. » «Des sujets délicats et explosifs» À l’instar du PQ et de la CAQ, Québec solidaire exhorte le gouvernement libéral à « faire un pas de plus » et à prendre acte du « consensus québécois » en édictant une interdiction du port de signes religieux auprès des employés de l’État en position d’autorité. « On ne fera pas d’histoires, personne, pour la question de recevoir et donner des services à visage découvert. Ça fait plusieurs années que tout le Québec s’entend là-dessus. Là, on est en bas d’un consensus québécois », a soutenu l’élue solidaire Françoise David, tout en appelant ses confrères et ses consoeurs à débattre du projet de loi 62 « avec calme, avec sérénité ». « Ce sont des sujets délicats et explosifs », a-t-elle souligné Mais, le débat s’annonce déjà houleux.

Françoise David

Les priorités du gouvernement

Tourner la page sur les années de « rigueur budgétaire » À deux ans des prochaines élections générales, le gouvernement libéral compte s’occuper des « vraies affaires ». Il croise les doigts afin que les controverses éclatées au cours des derniers mois se dissipent pour lui permettre d’assurer l’atterrissage en douceur de projets de loi clés, à commencer par le projet de loi 70. Aide sociale Le blocage persiste autour du projet de loi 70. Les travaux doivent reprendre ce mardi avec l’étude du projet de loi

article par article. Le PQ et QS ont multiplié les propositions d’amendements en espérant convaincre le ministre François Blais de ne pas imposer de réductions de prestations aux gens qui refuseraient de participer au programme Objectif Emploi lorsqu’ils s’inscrivent à l’aide sociale. Criant à l’obstruction, le premier ministre Philippe Couillard a récemment menacé d’imposer le bâillon si les travaux n’avançaient pas davantage. La Coalition Objectif Dignité a soumis six propositions de compromis

toutes repoussées par le cabinet du ministre. « Ce qu’ils proposent, c’est une rencontre, mais à la suite de ça, il n’y a aucune obligation de s’engager dans quoi que ce soit », a fait valoir l’attaché de presse Simon Laboissonnière. « Donc la personne peut retourner chez elle et pendant 25 ans, on peut ne jamais en entendre parler sans qu’elle fasse un parcours de retour vers l’emploi. » Chiens dangereux Le ministre Martin Coiteux entend faire connaître un pro-

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jet de loi « rapidement ». Il envisage la possibilité d’interdire les pitbulls sur le territoire québécois, tout en permettant aux propriétaires actuels de conserver leur animal de compagnie après l’avoir fait stériliser. Éducation À mi-mandat, le gouvernement Couillard veut tourner la page sur les années de « rigueur budgétaire » au premier chef en éducation. Cette tâche incombera au ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, qui s’est récemment

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lancé dans une vaste consultation publique visant à « moderniser » le réseau de l’éducation au Québec. Cela dit, le gouvernement libéral devra également calmer le mécontentement dans l’industrie du taxi après l’élaboration d’un projet pilote avec Uber et rétablir la confiance au ministère des Transports après les témoignages de l’ex-enquêteuse interne Annie Trudel et de l’ex-vérificatrice interne Louise Boily. Isabelle Porter


Politique Québécoise

La course à la chefferie du Parti Québécois d’Alexandre Cloutier

Réparer les dommages causés par la «Charte des valeurs»

Alexandre Cloutier Après les dommages qu’a causés l’épisode de la charte des valeurs, surtout chez les jeunes, le candidat à la direction du Parti québécois, Alexandre Cloutier, veut que le PQ redevienne ce qu’il était à l’origine, un parti ouvert, progressiste et proche des gens. Pour «un parti ouvert, progressiste et proche des gens» « Ce que je veux projeter, c’est de l’ouverture et un gouvernement progressiste, réformateur, proche du monde, un gouvernement du peuple, des gens, ce que le Parti québécois était », a affirmé Alexandre Cloutier au cours d’une entrevue éditoriale accordée au Devoir. « J’ai toujours fait le pari que le PQ pourrait convaincre les Québécois, peu importe leurs origines, peu importe leur background, peu importe leurs croyances. Je tends réellement la main à toute la diversité québécoise », a dit le candidat, qui, à 39 ans, est le plus jeune de la course, de quelques mois le cadet de son adversaire Paul Saint-Pierre Plamondon. Alexandre Cloutier reconnaît les difficultés qu’éprouve le PQ à rejoindre les jeunes et la désaffection de plusieurs d’entre eux à l’égard du projet indépendantiste, un constat qu’avaient d’ailleurs fait les Trois Mousquetaires mandatés par le parti en

2004. Il s’est vanté de compter de nombreux jeunes parmi ses sympathisants et promet de leur réserver une grande place au sein du parti. S’il devenait premier ministre, il créerait un Conseil jeunesse, une nouvelle mouture du Conseil permanent de la jeunesse aboli par le gouvernement Charest. Rejoindre les jeunes Selon lui, on peut être internationaliste et ouvert sur le monde, comme le sont bien des jeunes, et indépendantiste ; être indépendantiste sans être ringard. « Mon parcours personnel est très représentatif de bien des jeunes de ma génération. J’ai étudié en France, j’ai étudié en Angleterre, j’ai voyagé dans un méchant paquet de pays du tiers-monde », a-t-il signalé. Alexandre Cloutier ne veut pas relever la flèche que lui a lancée Martine Ouellet, qui disait que sa jeunesse avait « bien vieilli ». Mais quand il est question des similitudes qui peuvent exister entre lui et Justin Trudeau, il s’offusque. « Ça vient me chercher, a-t-il laissé tomber. Je suis un produit de l’école publique, je suis né dans un village au Lac-Saint-Jean. J’ai travaillé chez McDo pour payer mes études. […] Et je ne suis pas un fils de premier ministre. » Ouverture à la diversité

L’ouverture à la diversité qu’il préconise, ce n’est pas un retour au nationalisme civique. « Non, ce n’est pas ça. Arrêtez de dire que je suis un multiculturaliste, a déploré Alexandre Cloutier. C’est tellement de la foutaise. J’ai dit sur toutes les tribunes que le multiculturalisme était un échec. » Il favorise la notion de tronc commun, comme, d’ailleurs, Jean-François Lisée, un tronc commun où figure la langue française, des valeurs fondamentales comme l’égalité entre hommes et les femmes et « la fierté de notre passé ».

Alexandre Cloutier s’oppose à l’« isolement » dans lequel se placent certaines communautés culturelles. Les écoles illégales juives, un problème qu’aucun gouvernement québécois n’a réglé, libéral ou péquiste, « c’est catastrophique ». L’école à la maison, qui prend leur relève, est loin d’être une solution, à ses yeux. Le phénomène va s’amplifier : d’autres communautés culturelles vont exiger le même traitement, craint-il. Ouverture ne veut pas dire naïveté. « On ne dit pas qu’il n’y a pas de problème au Québec, que le terrorisme n’existe pas à Montréal, qu’il n’y a pas de financement par l’Arabie saoudite de certaines mosquées, qu’on est à l’aise avec le fait qu’il n’y a aucune formation pour les imams au Québec. » Contrairement à JeanFrançois Lisée et à François Legault, Alexandre Cloutier ne croit pas qu’il faille réduire le nombre d’immigrants admis au Québec, bien qu’il reconnaisse qu’il y a d’importants problèmes d’intégration. Il faut y consentir plus de ressources, réformer un système « archaïque » de reconnaissance des diplômes, inscrire la francisation dans

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Jean François Lisée la Charte des droits et libertés et s’attaquer à la discrimination à l’embauche. Laïcité : Trouver un consensus En matière de charte de la laïcité, Alexandre Cloutier juge qu’un gouvernement péquiste devra revenir à la charge, puisque le gouvernement libéral ne fera rien. Mais il propose le plus large consensus possible en matière d’interdiction du port de signes religieux, soit la recommandation de la commission BouchardTaylor, qui ne vise que les agents de l’État exerçant un pouvoir coercitif. Alexandre Cloutier ne fera connaître ses intentions quant à la tenue d’un référendum que six mois avant les élections. Dans un Conseil national, le parti sera saisi d’une recommandation du chef, sur laquelle il se prononcera. JeanFrançois Lisée, qui s’engage à ne pas tenir de référendum dans un premier mandat, et Martine Ouellet, qui, au contraire, en promet un, reprochent à leur adversaire son ambiguïté. « C’est la même position que Pierre Karl avait. Comme par hasard, il n’y avait pas de problème il y a six mois », a-t-il fait remarquer. C’est aussi la même position que défendait Jean-François Lisée lors de la course précédente. En 2014, Alexandre Cloutier proposait d’ouvrir un regis-

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tre : la tenue d’un référendum était conditionnelle à l’obtention d’un million de signatures. Il maintient cette idée de registre, mais il ne serait plus décisionnel : ce ne serait qu’un moyen de mobilisation une fois décidée la tenue du référendum. Huit chantiers en tête Dès son élection comme chef du PQ, Alexandre Cloutier lancerait huit chantiers sur autant de sujets pour décrire dans le détail, sous forme de questions et réponses, ce qui attend les Québécois une fois l’indépendance proclamée. Une fois au pouvoir, il poserait des gestes fondateurs. Parmi ceux-là figure la création d’un Conseil constitutionnel, auquel le gouvernement du Québec s’adresserait pour obtenir des renvois, en lieu et place de la Cour d’appel du Québec. Alexandre Cloutier s’attend à une levée de boucliers de la part d’Ottawa. Aucun des députés qui appuyaient Véronique Hivon n’est passé dans le camp d’Alexandre Cloutier, qui est pourtant une amie, idéologiquement proche de surcroît. « J’ai déjà 12 appuis au caucus des députés. Ça aurait été quand même surprenant que j’aie le caucus en entier », s’est-il consolé.


Emploi

Pénurie de stages pour les infirmières immigrantes Les obstacles qui privent chaque année le Québec de près de 400 diplômées à l’étranger

Le Québec se prive de près de 400 nouvelles infirmières par an en raison du manque criant de stages disponibles pour les immigrantes qui ont obtenu un diplôme à l’extérieur de la province.

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) attribue la faute au gouvernement et juge la situation « inacceptable » pour des immigrantes à qui on a fait miroiter la possibilité d’exercer leur métier. L’OIIQ reconnaît chaque année l’équivalence des diplômes d’en moyenne près de 800 infirmières formées hors Québec, que ce soit dans une autre province canadienne ou, plus souvent, dans un autre pays. La cohorte s’élevait à 786 infirmières en 2015-2016. De ce nombre, près de 700 pourraient accéder au permis en suivant une formation collégiale, mais il n’y a que 400 places. Les 100 autres infirmières pourraient obtenir leur permis grâce à un stage en milieu hospitalier, mais ces derniers n’acceptent plus de diplômées hors Québec à titre de stagiaires depuis décembre 2015. C’est ainsi que près de 400 infirmières qui pratiquaient dans leur pays d’origine se retrouvent complètement à court d’options.

gouvernement de « faire miroiter » à ces immigrantes la possibilité de travailler comme infirmières au Québec. « Il y a des obstacles systémiques qui constituent un goulot d’étranglement important », a-t-elle affirmé en entrevue. Seulement cinq cégeps offrent le programme d’intégration professionnelle en milieu clinique pour les diplômées hors Québec en soins infirmiers.

« Le Québec se met dans une position de promesse non tenue », déplore l’OIIQ dans son mémoire, qui sera présenté dans le cadre de l’étude du projet de loi 98, qui modifie le Code des professions. L’OIIQ ajoute même qu’il est « immoral de créer de fausses attentes » et qu’il s’agit d’une situation « inacceptable ». « La personne n’exercera pas la profession d’infirmière et elle devra occuper un autre emploi, remarque l’OIIQ dans son mémoire, parfois en deçà de ses compétences et moins bien rémunéré. Sachant cela, aurait-elle immigré ? »

C’est ce que dénonce un mémoire que l’OIIQ présentera en commission parlementaire.

Le projet de loi 98 a pour objectif de renforcer l’éthique et la gouvernance des ordres professionnels, et a été déposé par la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, en réaction aux recommandations de la commission Charbonneau.

Des obstacles systémiques La présidente de l’OIIQ, Lucie Tremblay, reproche au

Une cautère sur une jambe de bois L’OIIQ prend la parole pour

dénoncer cette situation afin de démontrer au gouvernement qu’il fait fausse route en élargissant le rôle de l’actuel Commissaire aux plaintes de l’Ordre des professions. En devenant Commissaire à l’admission, ce dernier pourrait recevoir les plaintes relativement à l’admission à une profession et vérifier le processus d’admission tel qu’il est défini par les ordres professionnels.

Les pouvoirs de vérification, d’enquête, de recommandation et d’avis du Commissaire seraient étendus. « On veut mettre un plaster sur une jambe de bois, dit Lucie Tremblay. Ce n’est pas par manque de volonté des ordres professionnels qu’on échoue à intégrer ces immigrants à l’emploi. Ça prend une réponse gouvernementale à un problème gouvernemental ». L’accroissement des pouvoirs du Commissaire « n’améliorera pas la situation des candidats à l’admission de la profession. Il y a déjà suffisamment de recours possibles » pour les candidats dont l’équivalence est refusée et qui s’estiment lésés, estime l’OIIQ, qui reçoit moins de dix plaintes par an dans ce type de dossier. Dans un mémoire présenté dans le cadre de l’étude du projet de loi 98, le Protecteur du citoyen du Québec a pour sa part estimé que l’élargissement du rôle du

Commissaire aux plaintes de l’Ordre des professions lui permettra d’avoir une « vue d’ensemble sur le processus d’admission aux professions ». Le Protecteur émettait le souhait que le commissaire puisse ainsi intervenir adéquatement, spécialement dans le cas des personnes issues de l’immigration. Le Barreau du Québec, tout comme l’OIIQ, s’oppose à l’élargissement du mandat du Commissaire aux plaintes. Les nouveaux pouvoirs seraient « trop larges » et « trop imprécis », écrit le Barreau dans son mémoire sur le projet de loi 98. Il reconnaît toutefois le rôle que peut jouer le commissaire pour les diplômés hors Québec, mais « au cas par cas, profession par profession ». Pénurie terminée ? Mme Tremblay se questionne sur les motivations des établissements de santé à fermer l’admission aux stages aux infirmières diplômées hors Québec. Est-ce parce que le système de santé est sous pression financièrement

Le coût social et économique des discriminations à l’embauche La discrimination à l’embauche coûte cher à l’économie française. Dans un rapport qui devait être remis, mardi 20 septembre, à la ministre du Travail Myriam El Khomri et au ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner, France Stratégie, un groupe de réflexion rattaché à Matignon, résidence du Premier ministre, est formel : la lutte contre les discriminations sur le marché du travail est un vecteur d’efficacité

économique.

En France… « La réduction des écarts de taux d’emploi et d’accès aux postes élevés (…) permettrait un gain de 6,9 % du produit intérieur brut (PIB), soit environ 150 milliards d’euros sur la base du PIB français de 2015 », fait savoir le groupe. « Les chiffres auxquels nous aboutissons sont plus élevés que ce que la plupart des observateurs avaient en tête.

Surtout, alors qu’on parle souvent de discriminations en termes de droits et d’équité sociale, ce travail permet d’attirer l’attention sur la dimension économique du sujet », explique Jean PisaniFerry, le commissaire général de France Stratégie.

… et des États-Unis Ce chiffrage, réalisé pour la première fois en France, n’est pas sans rappeler l’expérience outre-Atlantique. Des travaux américains en ont en effet

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démontré l’enjeu : « L’amélioration de l’accès des femmes et des Noirs aux postes essentiellement occupés par des hommes blancs serait à l’origine de 15 % à 20 % de la croissance des États-Unis depuis les années soixante », souligne le rapport. « Ce travail donnera certainement lieu à des débats méthodologiques entre économistes. Notamment parce que les discriminations relèvent

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? demande-t-elle. Ou plutôt parce que les emplois se font de plus en plus rares ? Il semble loin le temps de la grande pénurie d’infirmières, constate-t-elle. « Ce que les jeunes infirmières me disent, c’est qu’elles ont de plus en plus de difficulté à se trouver un poste rapidement. Elles trouvent des emplois précaires, à temps partiel », constate Lucie Tremblay. Dans les quatre dernières années, on a diplômé 500 infirmières de plus que le nombre de départs à la retraite. « Le MSSS, le plus grand employeur des membres de l’OIIQ, est actuellement moins enclin à recruter, ce qui entraîne à tout le moins une stagnation des effectifs infirmiers à son emploi et un désintéressement, de la part des établissements de santé, à accueillir et à encadrer des stagiaires, particulièrement lorsqu’ils sont formés hors Québec », constate l’OIIQ dans son mémoire.

autant, sinon plus, de préjugés et d’intériorisation de comportements que de textes de loi ou d’actions publiques », analyse le Monde. Mais, selon Jean Pisani-Ferry, le rapport permet de pointer que « la réduction des discriminations est bien une réforme structurelle, qui aura des bénéfices économiques et sociaux. (…) ». À quand une étude sur le sujet au Canada et au Québec?


Politique Internationale

Assemblée générale des Nations unies

L’adresse au Canadiens de Justin Trudeau « Le Canada est de retour », avait lancé en octobre 2015 un Justin Trudeau nouvellement élu premier ministre à l’attention de la planète. Pourtant, à l’occasion de son premier passage dans l’enceinte suprême de la communauté internationale mardi 20 septembre, le premier ministre Trudeau s’est adressé d’abord aux Canadiens. De sa tribune onusienne, il a repris ses grands thèmes électoraux, insistant sur l’importance d’élargir la classe moyenne, d’investir dans les infrastructures et d’œuvrer à la diversité, tout en réitérant le désir du Canada de se « réengager » dans les affaires mondiales. « Il y a exactement un an aujourd’hui, le Canada était en plein milieu d’une longue campagne électorale âprement disputée. 78 jours sur la route. Et je peux vous assurer qu’au Canada, on a assez de routes pour rouler 78 jours ! » a lancé d’entrée de jeu M. Trudeau alors qu’il s’adressait à la 71e Assemblée générale de l’ONU, à New York. M. Trudeau a rappelé que, pendant cette campagne, il avait rencontré des jeunes,

des aînés, des parents et des travailleurs qui éprouvaient de la difficulté à réaliser leurs rêves, à joindre les deux bouts. Il en a tiré la conclusion que « les Canadiens croient encore au progrès. Ou du moins, que le progrès est possible. Mais cet optimisme est mêlé de beaucoup d’inquiétude. »

Calmer les inquiétudes Le premier ministre a soutenu que le rôle d’un leader était de calmer ces inquiétudes, et non de les exploiter. « Pour apaiser les inquiétudes des gens, nous devons créer une croissance économique qui est largement partagée, parce qu’un monde qui est juste est un monde en paix. » Il a répété son intention d’investir dans les infrastructures pour bâtir une économie « qui fonctionne pour tout le monde, pas seulement le 1 % des plus riches ». Même le dossier des réfugiés a été enrobé du discours sur la classe moyenne si chère à M. Trudeau. « Voyez-vous, les réfugiés sont des gens qui ont les mêmes espoirs et les mêmes rêves que nos citoyens. […]

Justin Trudeau, premier ministre du Canada Et savez-vous où vit la classe moyenne de Syrie ? Elle vit dans des camps de réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie. Elle se déplace à travers l’Europe à la recherche d’un endroit où s’enraciner, retourner ses enfants à l’école, trouver du travail et devenir des citoyens productifs. » L’ancien ambassadeur du Canada à l’ONU, Paul Heinbecker, ne voit pas pour autant ce discours comme posant un problème, au contraire. « Il a

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tenté de passer un message qui était le bienvenu à New York, un message d’optimisme, de la foi des Canadiens dans le progrès, qui tranchait avec les discours pessimistes et déprimants servis par les autres leaders. […] C’était un changement de ton », a-t-il déclaré aux media. Un message d’optimisme Le discours d’à peine 12 minutes de M. Trudeau, livré lentement en séparant chaque phrase, tranchait certes avec les discoursfleuves de Barack Obama

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(48 minutes) ou de la Britannique Theresa May (21 minutes). Mais il avait le mérite de sonner sincère et de respecter la limite des 15 minutes imparties à chaque orateur, souligne M. Heinbecker. Celui qui a rédigé les discours internationaux de Brian Mulroney, de Jean Chrétien et même de Pierre Elliott Trudeau rappelle en outre que ces allocutions s’adressent souvent à un auditoire national. « Le pré-

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Politique Internationale

Assemblée générale des Nations unies

L’adresse au Canadiens de Justin Trudeau Suite de la page 10

sident turc a parlé mardi de la tentative de coup d’État », illustre-t-il. Pendant son discours, Justin Trudeau a parlé du désir du Canada « de se ré-engager dans les affaires internationales par le truchement d’institutions comme les Nations unies ». « Cela ne sert pas nos intérêts, ni ceux de la planète, de prétendre que nous ne sommes pas profondément affectés par ce qui se produit au-delà de nos frontières. »

Il a alors rappelé que le Canada a contribué à négocier l’Accord de Paris sur les changements climatiques, manifesté son désir d’accroître sa participation dans les missions de paix et tenu la semaine dernière une conférence lors de laquelle la communauté internationale s’est engagée à consacrer 13 milliards de dollars pour combattre le sida, la tuberculose et le paludisme et mettre fin à l’épidémie d’ici 2030. « Nous sommes Canadiens. Nous sommes là pour aider », a lâché M. Trudeau en guise de conclusion.

Tous ces rappels, conclut M. Heinbecker, « démontrent que le Canada a un ordre du jour qui correspond à ce que la communauté internationale estime être important ». En cela, affirme-t-il, M. Trudeau marque une différence marquée par rapport à son prédécesseur, Stephen Harper. Le gouvernement conservateur avait manifesté ouvertement son peu d’estime envers l’ONU. En 2009, par exemple, M. Harper avait ostentatoirement quitté New York pour visiter une usine de Tim

Hortons plutôt que de prendre la parole à l’Assemblée générale. Néanmoins, il avait lui aussi livré un discours à l’ONU pendant sa première année de mandat, en 2006. Il en avait profité pour vanter la mission en Afghanistan et pour inviter l’ONU à se réformer pour rendre davantage de comptes. La diversité au menu Par ailleurs, M. Trudeau a profité de sa tribune mardi pour souligner à quel point il fallait respecter la diversité. Ainsi a-t-il pris la peine de mentionner, lorsqu’il a

parlé de la campagne électorale, qu’il fallait aller à la rencontre des citoyens là où ils se trouvent, ce qui inclut « les sous-sols d’église, les mosquées et les synagogues ». Il a mis en garde contre le risque de « rejeter les autres parce qu’ils ont l’air différent ou parce qu’ils parlent ou prient de manière différente de la nôtre », avant de réitérer sa ligne habituelle, soit que « notre pays est fort non pas en dépit de nos différences, mais à cause d’elles ».

Les 5 défis de l'ONU

Les représentants de 193 pays sont réunis à New York pour une nouvelle session de l'Assemblée générale des Nations unies. Voici un tour d'horizon des principaux dossiers qui les attendent cette année. Les migrants et les réfugiés « Il faut que davantage de pays réinstallent plus de personnes chassées de leurs foyers », a déclaré le secrétaire général Ban Ki-moon, à la veille de l'ouverture de l'Assemblée générale. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, il y avait 65,3 millions de déplacés dans le monde à la fin de 2015, dont 21,3 millions de réfugiés.

C'est un problème qui risque de s'accentuer au cours des prochains mois, craint le journaliste François Brousseau, analyste de Radio-Canada pour les affaires internationales, parce que « la bonne volonté des agences qui travaillent pour les migrants se heurte à la volonté et à la capacité des États et des peuples de les accueillir ». La guerre en Syrie La Syrie est un autre sujet qui retiendra encore l'attention des États membres au cours de la prochaine année. Après plus de cinq ans de guerre, le pays est en ruines. On compte 4,9 millions de déplacés et plus de 300 000 morts. Dans ce conflit, « la diplomatie a échoué lamentablement », estime François Brousseau.

Les deux premiers émissaires de l'ONU pour la Syrie, Kofi Annan et Lakhdar Brahimi, ont déclaré forfait. Les efforts de leur successeur, Staffan de Mistura, n'ont encore rien donné.

«Il est essentiel que les négociations intrasyriennes reprennent, afin que la population syrienne qui souffre depuis longtemps ressente un véritable changement dans sa vie quotidienne.»—Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU Les changements climatiques La lutte contre les changements climatiques est une priorité du secrétaire général, qui aimerait bien en faire son legs. Estimant « qu'il n'y a pas de temps à perdre », Ban Ki-moon a demandé aux États membres d'agir pour que l'accord de Paris puisse entrer en vigueur avant la fin de l'année. L'accord, conclu le 12 décembre, vise à maintenir la hausse des températures « bien en deçà de 2 degrés » par rapport à l'ère préindustrielle. L'ONU insistera également sur la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable, qui ont succédé l'année dernière aux objectifs du Millénaire pour le développement. Leur but est d'éradiquer la pauvreté d'ici 2030. La succession de Ban Ki-moon Le mandat du secrétaire général se termine le 31 décembre. Douze candidats sont en lice pour le remplacer.

Le conseil de sécurité et l'Assemblée générale devront se prononcer sur la question au cours des prochains mois. Les pays de l'Europe de l'Est pensent que leur tour est venu, mais la balance semble pencher vers l'ancien premier ministre du Portugal, Antonio Guterres. Dans le contexte de la crise des migrants, M. Guterres, qui a été le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, est particulièrement bien placé dans la course, soutient Daniel Caron, professeur au département de science

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politique de l'Université Laval. « [La crise des réfugiés] est un des grands dossiers des dernières années. On n'a jamais eu une crise aussi importante au niveau des mouvements de population. Et il a démontré ses très grandes capacités de diplomate. » La réforme de l'Organisation Au cours des dernières années, plusieurs États se sont un peu désengagés de l'organisation, découragés par une gouvernance déficiente. La composition du Conseil de

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sécurité, qui n'a pas changé depuis 1946, est aussi un une source d'irritation majeure pour certains grands donateurs. « Le nouveau secrétaire général devra faire preuve de leadership et d'un grand talent diplomatique pour faire un changement institutionnel », soutient M. Caron. «Il est temps de revoir tout ça. C'est un défi et une nécessité.»—Daniel Caron, professeur de sciences politiques à l'Université Laval


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Droits & Justice

Elle perd sa citoyenneté…

… à cause d'une loi abrogée! Byrdie Funk a été très surprise de recevoir une lettre de révocation de sa citoyenneté, prononcée au nom d’une loi abrogée et alors qu'elle a toujours vécu au pays et a passé toute son enfance au Manitoba.

«Je n'aurais jamais cru que quelque chose comme cela était possible.» s’est contentée de déclarer Byrdie Funk. Canadienne depuis toujours… La jeune femme est arrivée au pays à l'âge de 2 mois, lorsque sa famille a quitté le Mexique pour s'installer dans une communauté agricole du sud du Manitoba. Mme Funk vit maintenant en Colombie-Britannique et explique que le Canada est le seul pays qu'elle a connu. Elle a chanté l'hymne national à l'école, elle s'est mariée sur les berges de la rivière Rouge à

Winnipeg et a même porté des chandails sportifs avec l'insigne de la feuille d'érable. Byrdie Funk fait partie des personnes dont la nationalité a été révoquée parce qu'elles n'ont pas postulé pour prolonger leur citoyenneté avant l'âge de 28 ans. Cette règle, dictée par une ancienne loi, concerne les personnes nées à l'extérieur du pays de parents non canadiens entre le 15 février 1977 et le 16 avril 1981. La loi en question a été abrogée en 2009 par le gouvernement conservateur, mais le changement n'étant pas rétroactif, les personnes qui avaient déjà 28 ans à l'époque devaient toujours s'y plier. Recours et attente de réponse Lindsay Wemp, une porte-parole de

Byrdie Funk Citoyenneté et Immigration Canada, a écrit dans un courriel que le ministère de l'Immigration pouvait offrir une citoyenneté discrétionnaire au cas par cas si des circonstances

extraordinaires s'appliquaient. Byrdie Funk dit avoir écrit au ministre John McCallum en juillet et qu'elle attend toujours une réponse de sa part.

Contestation judiciaire de la loi qui permet le retrait de la citoyenneté canadienne La loi C-24, cause des tourments de Mme Byrdie Funk, ne fait pas parler d’elle qu’à cette occasion. Adoptée en juin 2015 pour autoriser le gouvernement fédéral conservateur de l’époque à retirer la citoyenneté canadienne aux NéoCanadiens et à ceux qui ont la double nationalité avait été attaquée devant les tribunaux dès le mois d’août suivant. Ce recours avait été introduit par l'Association des libertés civiles de la ColombieBritannique (ALCCB) et l'Association canadienne des avocats pour les droits de réfugiés (ACAADR) soutiennent que la loi C-24 qui la jugeaient discriminatoire, parce qu'elle distingue ceux qui sont nés au Canada de ceux qui deviennent Canadiens par naturalisation. Selon le directeur général, l'Association des libertés civiles de la ColombieBritannique, Josh Paterson « la loi C-24 est hostile aux immigrants [elle] est anticanadien et antidémocratique, elle sape tout bonnement le sens de l'identité canadienne ». Les deux associations ont soutenu que le gouvernement ne cherchait en fait qu'à fermer les portes de l'immigration en avançant toute sorte de raisons pour retirer la citoyenneté canadienne à un immigrant reçu ou à un réfugié. Une loi inique La loi permettait en outre de renvoyer dans des pays non sécuritaires des immigrants

qualifiés d'indésirables en fonction de leurs origines ou de leurs antécédents judiciaires. Les associations affirmaient que la loi C-24 pouvait toucher aussi bien les Néo-Canadiens qui n'ont perpétré aucun crime au pays que ceux qui ont en ont commis un ici ou à l'étranger, parce que la législation est beaucoup trop arbitraire. L'Association canadienne des avocats pour les droits de réfugiés ajoutait que le Canada possède un système judiciaire solide pour y juger les criminels. Il est donc inutile de leur retirer leur nouvelle citoyenneté et de les exiler dans leur pays d'origine. Contre un « régime à deux vitesses » Il est par ailleurs cruel, selon l'association, d'extrader un Néo-Canadien après qu'il eut purgé sa peine dans l'éventualité de sa condamnation pour un crime dont il s'est rendu coupable. Selon elle, la loi ne fait par exemple aucun cas des immigrants qui ont été emprisonnés pour des crimes qui ne seraient pas forcément punissables au Canada. Selon Me Lorne Waldman, « la loi ne faisait aucune différence pour des condamnations injustes qui ont été prononcées à l'étranger pour des crimes commis au nom de la liberté d'association, d'expression ou de conscience ». En ce sens, un ressortissant du

Zimbabwe qui aurait été emprisonné dans son pays pour ses idées ne jouirait plus, selon l'avocat, de la sécurité que lui confère sa citoyenneté canadienne. La loi violait enfin la mobilité des immigrants qui devait y penser à deux fois avant d'aller étudier ou travailler à l'étranger de peur de perdre leur nouvelle citoyenneté. Les deux associations expliquaient que la loi brimait ainsi la liberté de déplacement des nouveaux Canadiens ou de ceux qui ont la double citoyenneté. Un délai «inconstitutionnel» La législation n'accordait en outre que 60 jours aux immigrants de faire appel d'un avis d'expulsion devant un fonctionnaire, ce qui est inconstitutionnel selon les deux organisations. Selon elles, l'attribution de la citoyenneté canadienne est un privilège qui s'accompagne de responsabilités. Elles précisaient du même souffle qu'il revient toutefois aux tribunaux et non au gouvernement de décider si ces responsabilités ont été respectées. Le Groupe international de surveillance des libertés civiles avait appuyé la contestation judiciaire, parce que la loi cautionnait des pays où l'État de droit n'existe pas et dans lesquels des immigrants honnêtes pouvaient être renvoyés sous prétexte qu'ils représentaient une menace à la sécurité nationale.

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Chris Alexander Selon sa coordonnatrice, Mona Mazigh, le Canada tire sa force dans le fait qu'il accorde la citoyenneté à des individus à la suite d'un processus rigoureux. « Avec cette loi, dit-elle, on fermait les portes à l'immigration d'une autre façon, ce qui est inacceptable dans un pays avec des institutions démocratiques comme le Canada ».

Canada.

Le Groupe craingnait par ailleurs que les enfants d'immigrants nés au pays soient eux aussi à risque de perdre leur citoyenneté. Mme Mazigh affirmait qu'elle avait peur que ses enfants ne soient un jour expulsés du Canada à cause des origines syriennes de son conjoint, Maher Arar, même s'ils sont Canadiens.

« Notre gouvernement conservateur a renforcé la valeur de la citoyenneté canadienne plus qu'aucun gouvernement dans l'histoire du Canada. En 2014, nous avons aussi accordé la citoyenneté à un nombre record de personnes », souligne le porte-parole Kevin Ménard.

Elle rappelle que des immigrants qui sont arrivés en bas âge ou nés au Canada n'ont souvent aucun lien avec leur pays d'origine après avoir grandi ici, peu importe s'ils ont commis ou non un crime au

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La défense des conservateurs Dans une note envoyée à l’époque aux media, le bureau du ministre de l'Immigration et de la Citoyenneté, Chris Alexander, avait défendu la loi C-24, appuyée « par une grande majorité de Canadiens », soutenait un porte-parole du ministère.

« Justin [Trudeau] et [Thomas] Mulcair ont dit qu'ils n'ont pas de problème à ce que des terroristes condamnés conservent la citoyenneté canadienne et ce qui vient avec », ajoute-t-il aussi.


Climat

Politiques environnementales canadiennes

La bonne volonté à l’épreuve de la réalité… Bonne nouvelle pour la planète, bonne nouvelle pour ses habitants d'aujourd'hui, de demain et même d'aprèsdemain : les États-Unis et la Chine ont annoncé qu'ils ratifiaient l'accord de Paris sur les changements climatiques, il y a quelques jours, en marge du Sommet du G20.

La nouvelle est importante. D'abord, parce que les États-Unis et la Chine sont les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre du monde, avec respectivement 18 % et 20 % du total des émissions. Ensuite, parce qu'on vient de franchir un pas majeur vers l'entrée en vigueur de l'accord de Paris, qui surviendra lorsque 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre l'auront ratifié. Avec le geste des ÉtatsUnis et de la Chine, 27 pays

ont officiellement ratifié l'accord, pays qui comptent pour plus de 39 % du total mondial des émissions.

Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, Laurent Fabius, président de la conférence de Paris, et François Hollande célèbrent la conclusion d'un accord sur le climat. Le Canada et l'accord de Paris Le Canada ne fait pas partie de ces 27 pays. Mais il a ou aurait l'intention de ratifier l'entente avant la fin de l'année. L'Union européenne, qui représente 13 % des émissions mondiales, l'Inde, le Brésil et plusieurs pays africains devraient aussi le faire, si bien qu'on

peut raisonnablement s'attendre à ce que l'accord de Paris entre en vigueur cette année ou au début de l'année prochaine. On en aura une bonne idée très bientôt, le 21 septembre, à New York, lors de la Journée spéciale sur le climat organisée aux Nations unies. Ce sont de bonnes nou-

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velles. Sauf que... l'accord de Paris est, au fond, une déclaration de bonnes intentions. Il n'est pas contraignant, juridiquement. Il n'est pas très strict sur les échéances (on parle de réduire les émissions « aussi vite que possible »). Il n'est peut-être pas réaliste : il faudrait réduire les émissions de 40 à 70 % d'ici 2050 pour ne pas dépasser un réchauffement de 2

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degrés Celsius d'ici la fin du siècle. Et les réduire de 70 à 95 %, toujours d'ici 2050, si l'on vise un réchauffement de seulement 1,5 degré Celsius. Le carbone en question Grandes questions : peut-on « décarboner » la production d'énergie? Et pourra-ton le faire rapidement? Il

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Politique Provinciale

Projet Montréal se cherche un chef Fin des mises en candidature le 15 octobre prochain Suite de la page 14 faut se rappeler que les combustibles fossiles comptent pour plus de 85 % de l'énergie primaire produite et consommée dans le monde. La transition vers une société sans carbone ou presque est donc un énorme défi. Technologique sans doute, par exemple pour retirer le CO2 de l'atmosphère. Mais surtout économique et politique, voire sociétal : nos économies carburent au carbone et nous sommes accros aux carburants fossiles. L'exemple du Canada est rempli d'enseignements à

cet égard. Le Canada a joué les vedettes à la conférence de Paris sur le climat, en décembre dernier. On se souvient du fameux « Canada is back » du gouvernement libéral fraîchement élu, pour annoncer une rupture de politique avec le gouvernement conservateur tout aussi fraîchement battu. On se rappelle aussi que la ministre canadienne de l'Environnement, Catherine McKenna, a joué un rôle important dans cette conférence. Mais la réalité canadienne n'est pas aussi simple quand on revient au pays. Les producteurs de pétrole des

sables bitumineux veulent à tout prix continuer d'en produire... et d'en exporter. Le projet d'oléoduc Énergie Est soulève la controverse qu'on sait et, dans les discussions, l'argument du développement économique et des emplois pèse toujours lourd (on l'a vu avec la coalition patronale syndicale qui s'est formée au Québec pour dire « Oui à Énergie Est »). Au Québec, l'exploitation du pétrole dans un milieu aussi fragile que l'île d'Anticosti n'est pas impossible. La menace de l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent n'est pas écartée.

Or, ces projets de développement des énergies fossiles et la transition vers des économies sobres en carbone sont profondément antinomiques. Entre les vœux pieux et les décisions politiques et économiques, il y a parfois un gouffre. Mais la réalité est dure et les faits sont têtus, comme l'a rappelé un article publié par la revue Nature au début de 2015. Pour limiter l'augmentation de la température du globe à 2 degrés Celsius en 2100 - ce qui n'est pas un objectif très ambitieux pour protéger le climat de la planète -, il faudra laisser dans le sol

80 % du charbon qui s'y trouve, 50 % du gaz et 30 % du pétrole. Et, plus particulièrement, 75 % du pétrole des sables bitumineux. Et ils sont où, ces sables bitumineux? Controverses sur des questions qui enflamment l'opinion publique, débats de société, faux savoirs érigés en vérités : l'actualité ne manque pas d'exemples où la science est parfois malmenée. Yanick Villedieu présente sa nouvelle chronique Lumière réfléchie durant l'émission Les années lumière diffusée à 12 h 10 le dimanche sur ICI Radio-Canada Première.

24 000 espèces menacées d’extinction d’ici l’an 2200 À l'échelle de la Terre et de celle de l'histoire de l'humanité, 2200 c'est déjà demain. Et avec l'espérance de vie qui s'allonge c'est une affaire de cinq ou six générations tout au plus. Vos petits ou arrière-petits enfants seront donc directement concernés.

Selon l'UICN, près de 24 000 espèces sont menacées d'extinction. La Terre est entrée dans la sixième grande extinction de masse, la plus grande et la plus rapide depuis la disparition des dinosaures il y a 66 millions d'années. A qui la faute? En partie aux activités humaines bien évidemment. Est en cours à l'heure actuelle le plus rapide déclin des espèces animales et végétales. Les plus pessimistes des personnes autorisées, comprenez les scientifiques les plus éminents de la question, estiment que trois-quarts des espèces auront disparu d'ici 2200. Déforestation, pollution, braconnage, surexploitation des ressources, réchauffement cli-

matique... autant d'activités directement liées à l'homme qui ont des conséquences concrètes et immédiates sur les espèces du monde animal et végétal.

L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui a tenu son congrès à Hawaï au début du mois de septembre, tire la sonnette d'alarme. La nouvelle liste rouge des espèces en danger qu'elle vient de dresser, l'inventaire le plus complet de la faune et de la flore mondiales, comprend 82 954 espèces. Parmi elles, 23 928 sont menacées d'extinction, soit un tiers, 68 sont menacées de s'éteindre à l'état sauvage (survivant uniquement en élevage) et 855 disparues. Terre mer, air, aucun espace n'est épargné. A titre d'exemple, certaines lignes à haute tension détruisent l'habitat de rapaces, la montée des eaux raréfie les espaces et les ressources d'espèces insulaires notamment...

"Une époque de mutation extrême" La rapidité de la chute de la biodiversité, causée par les activités humaines et accélérée par le changement climatique, est une réalité aujourd'hui, insiste l'UCIN. Les experts alertent notamment sur les cas du gecko de Malaisie, de la chauve-souris géante d'Europe et d'Afrique du Nord, du desman de Moscovie, un petit mammifère semi-aquatique, du Gorille ou encore du koala d'Australie et du zèbre d'Afrique, dont la population a diminué de 24% en quatorze ans... Des exemples isolés qui font

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office d'arbres cachant la forêt de l'extinction. "Nous vivons une époque de mutations extrêmes et chaque mise à jour de la liste rouge de l'UICN nous montre que la crise mondiale de l'extinction avance très vite", alerte Inger Andersen, directrice générale de l'UICN. Alors la Terre, paradis perdu pour toujours? Il y a des solu-

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tions, avance l'UICN: limiter le commerce illégal d'espèces menacées, promouvoir les solutions fondées sur la nature pour faire face aux changements climatiques, prendre en compte la conservation de la biodiversité dans le développement des énergies renouvelables... Mais le temps presse et 2200 c'est déjà demain.


Société

La politique familiale aura 20 ans en 2017…

… le temps est venu de dresser un bilan L’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) et l’Institut du Nouveau Monde (INM) viennent d’annoncer le lancement d’une commission indépendante sur l’éducation à la petite enfance. «La politique familiale aura 20 ans en 2017 et il nous apparaît essentiel de faire le bilan des mesures prises en matière d’éducation à la petite enfance, a déclaré M. Louis Senécal, présidentdirecteur général de l’AQCPE. La Commission permettra un dialogue social qui s’élèvera au-dessus des intérêts partisans. La question de l’éducation des tout-petits a déjà fait l’objet de nombreux débats. Le temps est venu d’amorcer une réflexion collective sur ce que nous voulons pour leur avenir.» La présidente du conseil d’administration de l’AQCPE, Mme Hélène Gosselin, a renchéri : «En lançant la Commission, l’AQCPE a souhaité assumer son rôle de leader national reconnu et d’acteur de premier plan sur les questions relatives à la petite enfance.» L’égalité des chances au cœur des objectifs C’est dans la foulée du Sommet sur l’économie et l’emploi de 1996 que le gouvernement du Québec publiait, en 1997, sa politique familiale (livre blanc)

intitulée Les enfants au cœur de nos choix. Les objectifs de cette politique étaient d’encourager le développement économique en soutenant le retour au travail des femmes et en favorisant l’égalité des chances de tous les enfants par l’accès à des services de garde éducatifs de qualité. M. Lucien Bouchard, premier ministre du Québec de 1996 à 2001, était présent au lancement de la Commission sur l’éducation à la petite enfance. «Il y a vingt ans, guidés par l’ambition de permettre à nos enfants de vivre dans une société plus juste, nous avons conçu et adopté une politique qui puisse leur offrir, au moment crucial de la jeune enfance, une éducation de qualité. Vingt ans plus tard, il est opportun d’évaluer le chemin parcouru et de vérifier dans quelle mesure ce parti pris en faveur des enfants et de l’égalité des chances s’est concrétisé.» Le ministre de la Famille et ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, M. Sébastien Proulx, était également présent au lancement de ce matin. «Je salue l’initiative de l’Association québécoise des centres de la petite enfance. Le développement global de tous les enfants est une responsabilité collective qui interpelle à la fois les individus et les organisations. Je sou-

À propos de l’INM

haite que nous poursuivions le travail amorcé avec la collaboration de tous les partenaires afin de bâtir une société où chacun a une réelle chance de développer son plein potentiel.» Une commission indépendante À l’origine de la démarche, et avec pour objectif d’en assurer l’indépendance, l’AQCPE a confié la responsabilité des opérations et du secrétariat de la Commission à l’Institut du Nouveau Monde (INM), une organisation sans but lucratif dont la mission est d’accroître la participation des citoyens à la vie démocratique. «Nous nous engageons, dans le cadre de cette démarche, à favoriser

l’expression des points de vue les plus diversifiés sur les enjeux soulevés et la participation des citoyens, des experts et des groupes de tous les horizons », a déclaré le directeur général de l’INM, M. Michel Venne. «Nous accompagnerons les commissaires dans l’application des règles de l’art et de l’éthique de la participation publique tout au long du processus.» Le président de la Commission, M. André Lebon, assurera lui aussi l’indépendance de la démarche. Pour l’assister dans son mandat et produire un rapport comprenant un bilan de la situation et des recommandations portant sur l’éducation à la petite

enfance au Québec, il sera accompagné de deux commissaires, Mme Martine Desjardins et Me Pierre Landry. « Notre mission est d’écouter, de favoriser la participation d’un grand nombre de citoyens et d’analyser ce qu’ils nous diront afin de dégager des pistes d’action qui pourront stimuler un débat sur les orientations à prendre pour les 20 prochaines années en matière d’éducation à la petite enfance. » Toute la documentation et le calendrier de tournée de la Commission seront disponibles à l’adresse suivante : www.commissionpetiteenfance.com La Commission débutera officiellement ses activités de consultation le 12 octobre prochain.

À propos de l’AQCPE

L’Institut du Nouveau Monde est une organisation non partisane dont la mission est d’accroître la participation des citoyens à la vie démocratique. L’action de l’INM a pour effet d’encourager la participation citoyenne et de contribuer au développement des compétences civiques, au renforcement du lien social et à la valorisation des institutions démocratiques.

L’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) est un réseau d’entreprises d’économie sociale représentant les intérêts de la majorité des centres de la petite enfance et bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial, partout au Québec. L’AQCPE est reconnue auprès de ses nombreux partenaires comme un acteur de premier plan en petite enfance et sa mission est d’exercer un leadership national sur l’ensemble des enjeux liés aux services éducatifs et de garde à l’enfance.

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Santé

Jusqu’au 30 septembre

La Semaine des droits des usagers du réseau de santé et de services sociaux L’édition 2016 de la Semaine des droits des usagers du réseau de la santé et des services sociaux a commencé le 22 septembre et se poursuivra jusqu’au 30 septembre. Cette semaine de sensibilisation est organisée par le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU), le principal porteparole des usagers du réseau de la santé et des services sociaux. Les comités des usagers et de résidents partout au Québec souligneront cette semaine en organisant différentes activités dans leur milieu en vue d’informer les usagers sur leurs droits et de mettre en valeur le travail réalisé dans les établissements. Améliorer les services La campagne nationale de cette année, qui a pour slogan « Insatisfait des services? Une occasion de les améliorer! » vise à mettre en valeur l’importance du rôle et de la contribution de l’usager dans l’amélioration de la qualité des soins et des services au sein de son établissement.

Lorsque l’organisation des services est déficiente dans un établissement, que les soins ne sont pas donnés correctement ou que les droits des usagers ne sont pas respectés, les usagers ont le pouvoir de faire changer les choses. En signalant les situations problématiques et en dénonçant les abus auprès de la personne responsable des services, du commissaire aux plaintes ou du Protecteur des citoyens, ils bonifient de manière significative le système public de santé et de services sociaux, et ce, au sein même de leur établissement : centre hospitalier, CHSLD, centre jeunesse, réadaptation et santé mentale. C’est le but, l’expérience de l’usager est alors mise à contribution

pour de meilleurs services et de meilleurs soins.

Le président du RPCU, M. Claude Ménard, rappelle le rôle des comités des usagers dans l’accompagnement d’un usager insatisfait. « En soutenant, en écoutant et en accompagnant un usager dans cette démarche, le comité des usagers contribue à l’amélioration de la qualité des services pour l’ensemble des usagers de l’établissement » affirmet-il. M. Pierre Blain, directeur général, ajoute : « De plus, le comité pourra mieux identifier les enjeux prioritaires qu’il défendra auprès du conseil d’administration de l’établissement ».

Une nouveauté Une nouveauté cette année : les comités des usagers des cinq nouveaux CIUSSS de l’Île de Montréal s’exposeront à la population le temps d’une journée portes Le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU) défend les ouvertes organdroits des usagers et est le porte-parole des 600 comités des usagers et isée en collaborade résidents des établissements de santé et de services sociaux du tion avec le Québec. La mission des comités des usagers et de résidents est de défen- RPCU. dre les droits des usagers et de travailler à améliorer la qualité des serTout au long de vices offerts aux usagers du réseau. Le RPCU défend également les la journée, les droits des personnes aînées et des jeunes. représentants des

Le RPCU en bref

Étude

Les cigarettes électroniques toutes nocives…

Toutes les cigarettes électroniques émettent des produits chimiques nocifs, mais certaines en émettent plus que d'autres, écrivent des chercheurs américains dans les pages du journal Environmental Science & Technology. L'étude réalisée au laboratoire national Lawrence Berkeley a déterminé que des facteurs comme la température de combustion utilisée, le modèle et l'âge de la cigarette électronique ont tous une influence sur les niveaux d'émissions.

L'auteur de l'étude, Hugo Destaillats, a déclaré par voie de communiqué que les cigarettes normales sont « très malsaines » et que les cigarettes électroniques sont tout simplement « malsaines ». Le professeur Destaillats et son équipe ont constaté que plus la cigarette électronique est « réchauffée » (par exemple, entre la première inhalation et les suivantes), plus elle est âgée et plus l'utilisateur la règle à un voltage élevé,

plus les émissions seront nocives. Deux cancérigènes probables Ils ont aussi détecté pour la première fois dans ces émissions deux cancérigènes probables, l'oxiran-2-ylméthanol (le glycidol) et l'oxyde de propylène. Au total, ils ont été capables de mesurer des niveaux importants d'une trentaine de produits chimiques nocifs dans les émissions de cigarettes électroniques.

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nouveaux comités des usagers de Montréal présenteront les services que les citoyens peuvent obtenir auprès d’eux et au sein des établissements du réseau réorganisé de la région. Cette journée aura lieu le 29 septembre, de 9 h à 16 h, à la Grande-Place du complexe Desjardins, à Montréal. L’entrée est libre. Pour de plus amples renseignements : www.rpcu.qc.ca/ semaine.


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Échanges

Série «Mon cœur est Montréal»

Denis Coderre présente sa vision d’avenir pour la ville et les citoyens

Le 4 octobre 2016 (de 19 h 00 à 20 h 15) l’auditorium de la Grande Bibliothèque abritera l’un des événements phare de la série de conférence «Mon cœur est Montréal», organisée dans le cadre de l’année Impressions Montréal. Dans cette nouvelle série, BAnQ propose des rencontres avec des artistes, des bâtisseurs et des penseurs de divers milieux qui présenteront leur vision de Montréal. Quels sont les rôles, les défis et les enjeux de la métropole? Quelles orientations politiques, économiques, sociales et culturelles lui permettraient de s’inscrire parmi les villes modernes,

écologiques, équitables, prospères et innovatrices du XXIe siècle? Le maire et Montréal L’événement du 4 octobre verra Denis Coderre, de Montréal, présenter sa vision d’avenir pour la ville et ses citoyens dans le cadre des célébrations du 375e anniversaire de la métropole. Une période d’échanges avec le public suivra la conférence. Pour mémoire, élu maire de Montréal le 3 novembre 2013, Denis Coderre assume de plus les responsabilités propres au développement économique, aux relations internationales, au Mont-

Royal, ainsi qu’aux festivités du 375e anniversaire de Montréal au sein du comité exécutif. Il a joué un rôle déterminant dans plusieurs dossiers importants pour la Métropole, dont l’établissement du siège social de l’Agence mondiale antidopage à Montréal. La rencontre, organisée en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde sera animée par Julie Caron-Malenfant, directrice générale adjointe de l’INM. La participation à cette activité est gratuite. Cependant, pour s’assurer d’avoir une place, les personnes désireuses d’être présentes sont

Denis Coderre, maire de Montréal invitées à se procurer un billet. Des frais de billetterie de 5 $ par billet (taxes incluses) s’appliquent. Avec un billet, une place est réservée jusqu’à l’heure du début

de l’activité. Après ce délai, l’entrée en salle se fera sur la base du premier arrivé, premier servi, avec ou sans billet.

Communications

Les 5 mégatendances qui feront l’année 2017… …présentées aux Grands Communicateurs le 28 septembre L’industrie de la communication, de la publicité et du marketing est un univers en constante mutation. Les technologies de communication, notamment, bousculent les habitudes des consommateurs. Les marques n’ont d’autre choix, si elles veulent être capables de suivre la parade et prospérer, que d’intégrer les changements stratégiques qui vont leur permettre de les atteindre efficacement.

Mais comment assurer une présence qui permet de nourrir sa communauté? Quelles stratégies les entreprises doivent-elles privilégier afin de valoriser une clientèle mouvante qui cherche, par habitude, à s’identifier aux marques qui leur ressemblent? Quelles seront, finalement, les tendances en 2017 en communication-marketing? Pour répondre à ces questions aussi névralgiques que prospec-

tives, la TÉLUQ et La Toile des Communicateurs ont eu l’idée d’inviter, pour débuter la 14e saison des Grands Communicateurs, deux des professionnels les plus crédibles et respectés de l’industrie des communications au Québec: Arnaud Granata d’Infopresse et Stéphane Mailhiot de l’agence de communication Havas. Auteurs de l’essai Tout ce que les

publicitaires ne vous disent pas, ces deux Bêtes de pub sont également des analystes allumés de l’actualité publicitaire au Québec et ailleurs dans le monde. Chaque semaine, ils décortiquent les nouveautés dans le vaste monde des communications à l’émission Médium large que diffuse Ici Radio-Canada Première. Ils sont donc tout désignés pour décortiquer, le 28 septembre prochain, les 5 mégatendances 2017 en

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communication-marketing. Soyez nombreux à ce rendez-vous soit physiquement à l’Auditorium de la TÉLUQ, 5800, St-Denis, 11e étage, à Montréal (près de la station de métro Rosemont) ou en webdiffusion sur inscription à l’adresse URL suivante: www. teluq.org/grands_communicateurs/saison14/s14_c_grandscomm1_responsive.html.


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Actes

Organisé conjointement par l'association Racines et Dar Al Maghrib

Un Aïd en grande pompe Le 17 septembre, le centre culturel marocain Dar al Maghrib, en partenariat avec l’association Racines ont organisé une sympathique célébration d’un moment particulièrement important du calendrier hégirien : Aïd al Adha. Et le moment fut mémorable pour une large assistance de parents et surtout d’enfants, venus aux sources de leur culture d’origine. Le programme d’animation était en effet de cette mesure, avec différentes expressions culturelles dont une troupe Gnawa pour la tradition, l’orchestre Said Ouazzani pour les expressions musicales contemporaines, une

cérémonie du henné, des costumes et des tenues du pays pour les petites filles présentes. Un bon nombre de personnalités politiques ont également tenu à être présentes. On citera entre autres, Mme Christine black, Mairesse de Montréal nord; Mme Marie Montpetit, Députée de Crémazie et Adjointe parlementaire du ministre Québécois de la Santé. Mais également m. Dominique Debrose, chef du bureau de circonscription de Mme Rita de Santis, Ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques et députée de Bourassa-Sauvé.

RePère

AVIS

Nouveau service d'accompagnement juridique

À tout organisme à la recherche de financement pour une activité visant à encourager la persévérance scolaire d’enfants vivant sous le seuil de la pauvreté dans la grande région de Montréal,

En partenariat avec le Réseau national des étudiants(es) pro bono, RePère offre un nouveau service d'accompagnement juridique. Complémentaire à la clinique juridique, ce service offre de l'accompagnement afin de guider les personnes dans les différentes salles des palais de justice. Également, nous offrons de la vulgarisation juridique et un soutien à la rédaction, notamment en ce qui à trait aux termes juridiques. Le service sera offert en français et en anglais (possibilité d'autres langues sur demande).

Depuis 2011, Actions Enfance, une fondation basée sur le bénévolat, a octroyé 732 000$ en argent et en biens pour soutenir quelques 6 000 jeunes défavorisés en plus de 15 000 familles dans le besoin, de la grande région de Montréal où un enfant sur trois vit sous le seuil de la pauvreté.

à partir d'octobre 2016

La fondation Actions Enfance pourrait vous aider L’objectif premier de la fondation est de soutenir des projets communautaires qui visent à encourager la persévérance scolaire et la lutte contre le décrochage et la délinquance, en offrant un encadrement stimulant et des moyens efficaces, tels le soutien académique, l’initiation à la saine alimentation, la pratique des sports et loisirs ainsi que du soutien personnalisé aux jeunes faisant face à des situations critiques. D’autre part, quelques 14 500 produits neufs et de qualité ont été remis à des dizaines d’organismes pour soutenir leurs activités de collecte de fonds et de services à leurs membres.

Date limite de réception des demandes: 31 octobre 2016 Informations : www.actionsenfance.org.

Information: 514-381-3511 - info@repere.org

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Initiatives

Forum des compétences marocaines en Amérique du Nord

"We can never build alone» Par Badreddine Filali-Baba

"We can never build alone, we need others!" (Nous ne pouvons jamais construire tout seuls, nous avons besoin des autres!"). Cette formule simple de Jamal Chaouki, professeur, d'origine marocaine, á l'École Polytechnique de Montréal, résume à elle seule le sens et la force de la rencontre historique du 17 septembre 2016, á New York, de trois associations de compétences marocaines du Canada et des États-Unis. Il s'agit du FCCM (Forum des Compétences CanadoMarocaines), AMCN (American Moroccan Competencies Network) et AMPA (Association of Moroccan Professionals in America). Compte-tenu de l'importance quantitative et qualitative de ces compétences, elles peuvent avoir un impact significatif sur le Maroc, dans les domaines de l'entreprenariat, affaires et finances, recherche scientifique et innovation, et l'action civique et sociale. Pour Mr. Boutjdir, il s'agit là de contributions allant dans la droite ligne de "l'économie basée sur le savoir" qu'il prône fortement. Joignant l'acte à la parole, des professionnels de haut calibre, membres de ces associations, ont fait part dans des panels de discussion, de leurs expériences dans divers domaines et suggéré des recommandations spécifiques, basées sur la réalité marocaine, qui seront communiquées aux entités concernées.

"On-Highway Driveline Technologies" et expert en industrie automobile, recommande un changement radical de paradigme du "government to do it" à "I am going to do it!". Ce nouvel état d'esprit repose aussi sur une stratégie d'éducation à long terme.

Jamal Chaouki renchérit dans le même sens en soulignant que le Maroc, tout en progressant dans l'éradication de l'analphabétisme, doit aussi procéder à une refonte fondamentale de l'enseignement secondaire et supérieur, qu'il juge "catastrophique" dans son état actuel. Le pays devrait s'inspirer d'autres expériences réussies entreprises au Japan, Inde et Corée du Nord par exemple. Mr. Lazreq a aussi fait remarquer que l'économie marocaine est entrain d'évoluer d'un système à trois secteurs de base (agriculture, tourisme et services) á une économie industrielle incluant l'automobile, l'aéronautique et les fertilisants dérivés du phosphate. Cette évolution progressive de "consommer" à "fabriquer", et ensuite à "innover" requiert un investissement conséquent en recherche et développement, et la promotion d'écosystèmes intégrés incluant la sous-traitance industrielle de 2ème, 3ème et 4ème niveaux.

Ces domaines concernent l'entreprenariat et l'innovation dans les industries aéronautique et automobile, les secteurs de l'énergie, finances et sciences médicales, ainsi que l'action civique et sociale.

Souad Elmallem souligne également le développement considérable de l'aéronautique au Maroc, avec "la multiplication par 10 de tous les indicateurs de ce secteur en 10 ans!" Elle, qui a facilité un investissement de 200 millions de dollars au Maroc du canadien Bombardier permettant la création de 850 emplois, a fondé sa propre compagnie appelée 6temik qui favorise et accompagne des investissements similaires de la part d'autres acteurs internationaux.

Industries aéronautique et automobile C'est ainsi que Zouhair Lazreq, directeur en ingénierie à

Tout en mettant en exergue la qualité de la formation accomplie par le Maroc en aéronautique, Mme Elmallem signale

la déficience du middle management qu'il y'a lieu de corriger. Énergie et environnement L'énergie est un autre secteur où l'innovation est requise au plus haut point. Selon Mr. Chaouki, le Maroc doit évoluer d'un "acheteur de technologie" á un "producteur de technologie" moyennant l'éducation et l'innovation. Le coût élevé de l'énergie au Maroc constitue, d'après lui, un frein au développement. D'où le besoin d'en diversifier les sources, et s'atteler en particulier à transformer les déchets en énergie. Pour sa part, Saad Zouaq, président d'Airtek, une entreprise de services en environnement, attire l'attention sur la multiplication de la législation environnementale, et par conséquent la hausse vertigineuse du coût de conformité à cette législation.

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Cette évolution n'est pas l'apanage des seuls pays développés. Elle affecte aussi les pays en développement tels que le Maroc. D'où la nécessité de développer un savoir-faire spécifique, tâche autrement plus aisée lorsqu'elle exploite les connaissances acquises ailleurs, en particulier en Amérique du Nord. Digital Marketing Amine Bentahar et Loubna Kadiri Hassani, tous deux experts en Digital Marketing, ont réussi des prouesses: le premier en créant la première plateforme économique marocaine (de type Amazone), et la deuxième en spécialisant son offre aux compagnies francophones et arabophones ciblant le marché américain. La devise de Mr. Bentahar et "d'apprendre à nos enfants qu'ils ont le droit de rêver, et qu'ils ont le droit absolu d'échouer!" Il recommande aussi d'arrêter de tout planifier, et de s'atteler à bâtir l'esprit entrepreneur au Maroc.

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Entreprenariat social Sara Amiri, pour sa part, fait la promotion de "l'entreprenariat social" pour créer de la "valeur ajoutée partagée". Deux projets en ce sens ont été initiés au Maroc: un á Oujda pour la certification d'inspecteurs automobile, et l'autre á Saïdia pour la création d'une université anglophone en Business et Entreprenariat. Santé - Médecine Un second panel de professionnels de la santé á mis en valeur la recherche Medicale, le développement de médicaments et l'application d'autres disciplines scientifiques aux soins de santé. Ce groupe comprend Mohamed Boutjdir en sa qualité de professeur á State University of New York, Mohcine Alami, directeur de la sécurité médicale à Population Council, Hicham Fenniri, professeur à Northeastern University et Rachid Assina,

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Niveaux de vie

Forum des compétences marocaines en Amérique du Nord

"We can never build alone» Suite de la page 26

neurochirurgien a Rutgers Neurological Institute. Ces experts ont en particulier décrit le processus extrêmement long, complexe et coûteux de la création et approbation de médicaments. Ils ont également insisté sur le lien critique qui existe entre éducation, actes cliniques et recherche. Habiba Chaker, présidente de Ideal Connect International, a par ailleurs rapporté l'effort plus que louable des "Mercy Ships" dont elle fait partie. Ce sont des bateaux-hôpitaux qui vont à la rencontre de populations démunies pour leur apporter soins et réconfort. Économie Un autre panel regroupe des experts en systèmes économiques et d'affaires: Mariama Zhouri, directeur associé de HammerSmith Consulting, Manaf Bouchentouf, Directeur exécu-

tif à La Banque Nationale du Canada et Houda Rabah, directeur des analyses à MetLife. Ce groupe s'est penché sur le processus de création et développement d'entreprises startups, ainsi que les systèmes d'exploitation de grandes masses de données, en particulier pour le marketing.

Social Enfin, un dernier panel est consacré à la responsabilité civique et sociale, et au volontariat. Composé de Naima Remmak et Souad Kiram, toutes deux activistes dans les domaines sociaux, ainsi que de Mohamed Boutjdir et Chawki Zahzah, présidents respectifs de AMCN et AMPA, ce panel a rendu compte d'une myriade d'activités organisées en faveur des communautés démunies et des défis que cela pose, en particulier pour la communauté marocaine et immigrée. En somme, cette première rencontre des compétences marocaines d'Amérique du Nord a permis des échanges

extrêmement riches et fructueux, et identifié de nombreux enseignements transférables, pour une bonne part,

au Maroc. Ces échanges sont appelés à se poursuivre, avec notamment

Les Associations participantes créent un «Réseau de réseaux» Un "Memorandum Of Understanding" (Accord de partenariat) qui fera date, a été signé à cette occasion par les présidents de ces associations, Abdelaadim El Hanchi du FCCM, Mohamed Boutjdir de AMCN et Chawki Zahzah de AMPA. Il couronne un processus de plusieurs années destiné à unir leurs forces afin d'élargir leurs réseaux, renforcer le dialogue et échanges entre-eux et leur permettre de contribuer avec plus de vigueur au développement du Maroc et l'établissement de ponts entre celui-ci et l'Amérique du Nord.

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une seconde rencontre annuelle dont il a été décidé qu’elle se tiendra en septembre 2017 á Montréal.


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Communications

Les rencontres du FCCM

La presse ethnique, place et rôle à Dar al Maghrib le samedi 24 septembre

Le Forum des compétences canado-marocaines (FCCM) met à l’honneur la diversité et la multiethnicité dans les sphères médiatique et journalistique lors de son évènement « La presse multi-ethnique ». Cette multiethnicité, qui nous apparaît nécessaire afin de créer débats, diversité des points de vue et ouverture sur le monde, est notable dans les différents médias qui composent le Canada, pays d’immigration et de culturalités diverses. Lors de cet évènement, le FCCM se propose de mettre en lumière l’apport et l’impact de cette multiethnicité en tant que levier d’intégration et force de proposition, créatrice de débats et de pluralité des perspectives.

1- La presse multi-ethnique comme levier d'intégration dans la vie sociale et économique du Québec et du Canada ; 2- La presse multi-ethnique multiculturelle comme force de proposition et créatrice de tendances au sujet des politiques québécoises et fédérales (e.g. l'immigration) ; 3- La presse multi-ethnique, une force de résolution des problèmes des communautés et minorités invisibles ; 4- La presse multi-ethnique : quel rôle dans la promotion des pays d'origine et des compétences et des talents dans la société d’accueil.

Ainsi, seront principalement discutés :

En 2016, la place des médias sociaux ne peut être écartée ; à

eux seuls, ils changent la manière d’appréhender le monde et restructure le métier de journalisme, en plus de diversifier les interventions et d’intensifier la rapidité des échanges. La place des femmes dans ce domaine est également essentielle puisqu’elle contribue, notamment, à la création de nouvelles visions et de nouveaux enjeux, et ce, dans une perspective singulière de genre. Cet évènement se veut un lieu d’échanges où conseils, témoignages et débats prendront place. La diversité, la multiethnicité et l’importance d’une présence immigrante dans nos médias sont fondamentales ; « La presse multiethnique » a, ainsi, propension à inciter une plus grande diversité au sein des médias canadiens et québécois.

Réseaux sociaux

Comme Instagram entend régler le problème des commentaires Le mois dernier, Instagram annonçait la mise en place imminente d'un outil de modération des commentaires. Il est mis à la disposition de tous les utilisateurs du réseau social depuis le 12 septembre écoulé. Dans un billet de blogue publié le même jour, Kevin Systrom, PDG et cofondateur d'Instagram, a indiqué vouloir rester fidèle aux valeurs à l'origine du réseau social, qui compte maintenant 500 millions d'abonnés. « On voulait devenir une communauté accueillante, où les gens pouvaient partager une partie de leur vie. » Il indique que la beauté de la communauté Instagram provient de la diversité de ses membres, mais parfois, les commentaires dérapent et peuvent devenir méchants. C'est dans le but de préserver l'aspect positif et sécuritaire d'Instagram et aussi pour redonner un peu de pouvoir aux membres que le nouvel outil est désormais accessible à tous. Un problème de commentai res?

Quel problème? Bien sûr, tout le monde devrait pouvoir utiliser une plateforme, quelle qu'elle soit, sans subir de critiques indues ou de harcèlement. Pour Systrom, il en va de la responsabilité de l'entreprise. C'est une attitude rafraîchissante, puisque les réseaux sociaux ont souvent été accusés de laxisme dans la prévention de la cyberintimidation et des commentaires haineux. C'est que les commentaires sont devenus une préoccupation pour bon nombre de médias en ligne. Depuis quelques années, de nombreux sites ont décidé de fermer leur section commentaires, dont ceux de Popular Science, de Recode, de Mic, de Reuters, de Bloomberg, de The Daily Beast et de NPR. La liste est longue et semble continuer de s'allonger. Dans le cas de NPR, par exemple, on évoque des raisons de rentabilité pour justifier cette décision, mais aussi une augmentation marquée des plaintes concernant des commentaires inappropriés, qui vont jusqu'au harcèlement.

Cela dit, en entrevue sur Triplex, Nicky Jackson Colaco, directrice des politiques publiques d'Instagram, indique que dans leur cas, le nouvel outil serait plutôt préventif et qu'il ne serait donc pas mis en place pour rectifier une situation qui se serait aggravée. La situation des commentaires haineux sur Instagram est-elle pire qu'il y a cinq ans? Pas selon Mme Colaco : « Ce n'est pas que ce soit si pire, c'est plutôt pour s'assurer qu'on préserve le

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sentiment de communauté, que ça reste agréable, peu importe l'ampleur de cette communauté. » Pour elle, ce nouvel outil est plutôt une adaptation de la plateforme à la quantité d'abonnés plutôt qu'une solution à un problème existant. Un premier outil Ce premier outil est donc celui d'une modération des commentaires qui passe par des mots-clés. À partir d'aujourd'hui, dans votre pro-

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fil, vous trouverez une nouvelle fonctionnalité qui vous permet de dresser la liste des mots que vous considérez comme offensants ou inappropriés. Vous avez d'ailleurs le choix entre vos propres mots ou des suggestions par défaut. Ainsi, une fois cette liste établie, les commentaires qui comporteront ces mots seront automatiquement supprimés de vos publications.


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Podium

Gala Excellence de l’AMC

Hajar Jerroumi; étudiante universitaire de l’année Samedi 9 septembre 2016, l’association musulmane du Canada a tenu son gala annuel de reconnaissance de l’excellence des réalisations des jeunes de la communauté musulmane dans divers domaines (entrepreneuriat, arts, médias, engagement communautaire, excellence académique, etc.) Une jeune marocaine de 23 ans s’est distinguée lors de la soirée avec la réception du plus grand prix du gala, celui de l’étudiant(e) universitaire de l’année.

bourse d’excellence d’admission aux études supérieures en droit à l’université d’Ottawa de 15 000$

Ce prix au nom de Fatima Al-Fihria Award destiné à la reconnaissance de l’excellence académique et l’engagement communautaire de l’étudiant universitaire de l’année consiste en une OMRA.

Hajar a également été élue jeune représentante élue au Forum jeunesse de l’île de Montréal pour représenter et défendre les intérêts des jeunes de moins de 35 ans.

Diplômée de Relations internationales et droit international, Hajar a 23 ans. Elle est étudiante à la maîtrise en droit international humanitaire et pénal et travaille actuellement chez Amnesty International.

Elle est d’ailleurs candidate au conseil jeunesse du premier ministre du Canada. Elle a également représenté son université aux simulations diplomatiques internationales de l’OTAN à Washington et de l’organisation des Nations Unies à New York où elle a représenteé les États-Unis d’Amérique et reçu le prix d’Outstanding Position Paper.

Hajar a gagné plusieurs bourses d’excellence notamment celle du syndicat des professeurs de l’université du Québec à Montréal et la

Elle a également été élue trésorière de l’International Law Students Association et a fait partie de l’organisation d’événements internationaux, à savoir le World Social Forum 2016 et le Global Social Economy Forum 2016.

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Podium

Vitrine des musiques locales métissées 2016

Création inédite et univers musicaux pluriels Vision Diversité, producteur spécialisé, œuvrant pour la découverte et le rayonnement des artistes montréalais qui métissent leurs inspirations de cultures et de traditions d’ailleurs, célèbre cette année ses 10 ans. Pour marquer cet événement, une création inédite, TRACES, où se rencontrent les univers musicaux enracinés dans la mémoire collective québécoise, portée par 12 artistes. Cette création, sous la direction artistique de Paméla Kamar et musicale de Katia Makdissi-Warren, sera présentée en soirée d'ouverture, le 13 octobre à 18h30 à L’Astral et sera portée par Paul Audy, Évelyne Grégoire-Rousseau, Michel Dubeau, Moe Clark, Diely Mori Tounkara, Jean Félix Mailloux, Suzi Silva, Damian Nisenson, Nizar Tabcharani, ZiyaTabassian, Gabriel Evangelista et Bertil Schulrabe. À l’affiche de cette 6e édition de la Vitrine des musiques locales métissées, 18 groupes offriront des prestations d’une vingtaine de minutes, les 13, 14 et 15 octobre, de 19h à 23h. Place y

sera faite à Impulso Flamenco, Fabrice, Ensemble Âstân, Shauit, Sonido Pesao, Nomad’Stones, Makaya, Odessa, Ensemble Matsu Také, Ivy, Kyra Shaugnessy, Klez-Kabaret, De Longa, Ojos Claros, Huu Bac Quintet, Ramon Chicharron. Plusieurs prix Coup de cœur seront décernés aux groupes sélectionnés par les Partenaires de la Vitrine, intervenants dans l’industrie de la musique.

La soirée d’ouverture présentera Sonido Pesao, lauréat du Prix de la Diversité 2016, et l’ensemble Âstân, finaliste de ce prix. En soirée de clôture sera présenté le groupe AYRAD, candidat lors de la vitrine 2012, récipiendaire d'un Félix au Gala de l'ADISQ 2015 pour les arrangements, nommé aux prix Junos et sacré Groupe de musique du monde de l'année aux Canadian FolkMusic Awards en 2015. Ce spectacle précédera la remise des Prix Coup de coeur des partenaires de l'édition 2016. Cet événement est soutenu par la

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Commission canadienne pour l'UNESCO, le Conseil des arts du Canada, Musicaction, le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Ministère de la Culture et des Communications, Bell Média, la Ville de Montréal, le Conseil des arts de Montréal et Québecor. Il est présenté en partenariat pour les Prix Coup de coeur avec Ici Musique, MAtv, La Fabrique culturelle de Télé Québec, CIBL 101,5 Montréal, la Place des Arts, le Théâtre Outremont, le Partenariat du Quartier des spectacles, La Vitrine culturelle, Les FrancoFolies de Montréal, Mundial Montréal, Diversité artistique Montréal, Les Week-Ends de la chanson Québecor, Le Festival des traditions du monde de Sherbrooke, Publicité Sauvage, Ressource Impression, la Boîte à Musique, Productions LEXA et les Studios OPUS. Programme et information : www. visiondiversite.com.

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Cultures

À Dar al Maghrib, du 22 au 25 septembre 2016

1er Festival du film et de la musique Vues du Monde

Le 1er Festival du film et de la musique Vues du Monde, se tiendra à Dar al Maghrib, Centre Culturel du Maroc,(515 Rue Viger), à Montréal du 22 au 25 Septembre.

Il donnera lieu à la présentation de plus de 30 films de trente pays différents qui seront soumis à trois jurys pour décider des prix dans trois catégories : - Longs et courts métrages, - Scénarios et documentaires, -

Musiques de films.

Ces jurés, dont les réunions sont tenues secrètes, vont choisir les vainqueurs pour chaque catégorie qui seront récompensés lors de la cérémonie de clôture et de remises des prix du dimanche 25 septembre. Vous pouvez découvrir le détail de ces prix sur le site web du festival visible à L’évènement phare du festival sera la soirée inaugurale TAPIS ROUGE qui aura lieu le Jeudi 22 Septembre 2016 à 18h00 au Centre Culturel Marocain Dar Al Maghrib. À partir de là et jusqu’au dimanche suivant, on pourra découvrir des films en provenance de plus de 30 pays, produits et réalisés avec passion et surtout avec un respect de l’énoncé de mission du Festival. Celui-ci prône les droits de la personne, l’égalité des genres, le multiculturalisme et le respect de toutes les civilisations ainsi que la recherche de solutions aux crises sociales et humanitaires. Une expression de tolérance,

de dialogue et d’ouverture En accueillant cet événement, le Centre Culturel Marocain Dar al Maghrib entend contribuer à la consolidation des valeurs de tolérance, d’ouverture et de dialogue qui singularisent le Royaume du Maroc à travers son histoire ancestrale et moderne

L’accueil de ce festival auquel participera une trentaine de pays dont le Maroc, témoigne de la place remarquable qu’occupe le Centre Culturel Marocain à Montréal au niveau de la scène culturelle québécoise. Il traduit, également, son objectif stratégique d’être un carrefour des cultures et des civilisations et un espace de plaidoyer et d’action pour la promotion du vivre ensemble à travers l’art et la Culture. Dans le cadre de ce festival, le Centre culturel Marocain Dar Al Maghrib a initié une journée dédiée au cinéma Afro-marocaine qui sera l’occasion de mettre en lumière le cinéma africain. Selon les Organisateurs, l'objectif principal de Vues du Monde, le festival de films et de musique de film, d'origine américaine, est de présenter des films, des scénarios et des musiques de films ayant le pouvoir de sensibiliser les participants aux enjeux sociaux vitaux et d’inspirer le public positivement. Des premières mondiales aux cérémonies de récompenses, de projections attirantes à la mise en réseau fructueuse, de compétitions féroces menées par des jurés internationaux aux orateurs brillants, les occasions seront nombreuses de répondre aux besoins des specta-

teurs et de mieux comprendre les tendances des nombreuses productions filmées que le festival va présenter. A noter que les principaux

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films qui seront projetés porteront essentiellement sur des questions liées à l’environnement et les problèmes sociaux et humanitaires

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Informations : www.viewsoftheworldfestival.com www.lecentreculturelmarocain.ca


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Argent

Locataires

Avez-vous besoin d'une assurance habitation?

Vous croyez qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une assurance habitation pour locataires? Prenez le temps de calculer ce qu'il vous en couterait pour racheter vos biens et meubles s'ils étaient endommagés ou disparaissaient à la suite d'un incendie ou d'un vol. Si votre appartement devenait inhabitable, il vous faudrait remplacer tous vos biens et vous loger ailleurs. A coup sûr, une assurance habitation vous éviterait bien des maux de tête! Assurance habitation : ce qu'il faut savoir L'assurance habitation pour locataire vous permet de protéger adéquatement vos biens si vous êtes victime d'un vol, de vandalisme, d'un incendie, d'un dégât d'eau, etc. En plus du contenu de votre appartement, l'assurance habitation vous offre une protection en responsabilité civile. Cette protection vous aidera à régler le montant exigé si vous étiez tenu responsable des dommages causés involontairement aux biens de quelqu'un d'autre ou si une personne subissait des blessures à la suite d'un sinistre dont vous seriez tenu responsable. Par exemple, une casserole oubliée sur la cuisinière ou encore un tuyau de lave-vaisselle qui fuit pourrait occasionner des dégâts. Si vous habitez un gros immeuble, pensez à l'étendue des dommages que vous pourriez causer aux autres et ajustez la limite de votre protection en responsabilité civile en conséquence.

Comment déterminer le montant d'assurance? Plusieurs personnes font l'erreur d'évaluer le contenu de leur logement en fonction de la valeur actuelle des biens qui s'y retrouvent. Pourtant, la plupart des assureurs incluent un avenant « Valeur à neuf » qui fait en sorte qu'en cas de sinis-

tre, vos biens seront remplacés par des neufs. Maintenant, imaginez combien il vous en coûterait pour remplacer tous vos meubles, vos vêtements, votre vaisselle, votre nourriture, etc. Cela vous aidera à évaluer votre montant d'assurance. Vous habitez un demi-soussol ou y entreposez des biens? Les dommages causés par l'eau sont une des causes de sinistre les plus fréquents pour les locataires. Qu'ils surviennent à la suite du bris d'une conduite d'eau potable ou d'évacuation

d'eau, ou encore à la suite du bris d'un appareil (ex : laveuse) qui relient de telles conduites, ces dommages sont toujours couverts par le contrat de base. Les autres dommages causés par l'eau pouvant être couverts a votre demande sont : - le sol,

L'infiltration d'eau par

- Le refoulement d'égout, - L'infiltration d'eau par le toit et les ouvertures (ex. : portes et fenêtres).

Sachez que les dommages causés par l’inondation sont toujours exclus. Vous accueillez un nouveau coloc? Si vous cohabitez avec des amis ou vivez avec votre nouveau conjoint ou votre nouvelle conjointe, vous devez en informer votre assureur. Le nom de toutes les personnes doit apparaitre sur le contrat pour que chacune soit bien protégée. L’assurance juridique: un complément avantageux

L’assurance juridique vous permet, à peu de frais, de retenir les services d’un avocat pour vous conseiller, pour entamer des procédures et pour vous représenter à la cour, s’il y a lieu. Cette protection peut être utile en cas de différend entre propriétaire et locataire. Prenez le temps d’évaluer votre situation et de discuter avec votre représentant en assurance! Son rôle est de vous conseiller afin que vous profitiez de protections qui correspondent à vos besoins, au juste prix!

Taux d’intérêts

Les emprunteurs sous menace de défaut de paiement Une étude avance qu'environ un million d'emprunteurs canadiens risqueraient le défaut de paiements mensuels si les taux d'intérêt devaient augmenter d'un point de pourcentage au Canada. Une hausse d'à peine 0,25 pour cent suffirait pour mettre à mal quelque 700 000

emprunteurs au pays. L'agence d'évaluation de crédit TransUnion précise dans son étude publiée mardi qu'environ 7 millions de Canadiens ont une hypothèque ou un emprunt comportant une variation du taux d'intérêt à y être appliqué. Le taux directeur de la Banque

du Canada est à 0,5 pour cent depuis plusieurs mois. Dans son rapport sur la politique monétaire de juillet, la banque centrale avait prédit que la croissance économique rebondirait au 3e trimestre au rythme annuel de 3,5 pour cent avant de ralentir à 2,8 pour cent pendant les trois derniers mois de l'année.

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Les économistes canadiens d'entendent pour dire que la banque centrale n'a aucun appétit pour une hausse des taux car l'économie canadienne fait face à de plus importants vents contraires que prévu. Il n'en demeure pas moins qu'un taux directeur de 0,5 pour cent est bien inférieur

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à la normale. Habituellement, les institutions prêteuses s'inspirent des taux de la Banque du Canada pour établir ceux qu'elles consentiront à leurs clients.


Transport

Uber en probation pour un an au Québec…

Le ministère des Transports du Québec a récemment rendu publicl'accord conclu entre le gouvernement Couillard et l'entreprise Uber, dressant les grandes lignes du projet pilote qui devrait être en vigueur pendant un an. Le document précise, entre autres, que 300 nouveaux permis de propriétaire taxi seront octroyés à Uber, soit pour l'équivalent de 50 000 heures de travail par semaine. En plus de payer ses taxes et impôts, l'entreprise devra verser à Québec une redevance de 0,90 $ pour chaque course effectuée sous un seuil de 50 000 heures de travail par semaine pour l'ensemble de ses chauffeurs. La contribution passe à 1,10 $ entre 50 000 et 100 000 heures, et à 1,26 $ audelà de 100 000 heures. À ces montants s'ajoute une somme de 0,07 $ par course pour compenser les coûts d'assurance encourus par l'industrie du taxi.

Toutes les redevances et pénalités seront versées dans un fonds qui permettra d'aider la modernisation de l'industrie du taxi.

Facture plus salée pour les utilisateurs Le tarif minimum pour chaque course passera de 2,50 $ à 3,45 $, le même que celui imposé à tous les autres services de taxi. La TPS et la TVQ sont, elles, chargées aux utilisateurs d'Uber. Les passagers pourraient aussi faire face à une modulation tarifaire en fonction de l'achalandage, mais la multinationale s'est engagée à limiter la hausse du tarif au maximum par un facteur de 1,5 en cas de force majeure, comme lors d'une catastrophe naturelle. Elle a par ailleurs assuré demeurer active exclusivement sur l'application mobile. « Les courses hélées sur rue, aux postes d'attente, commandées par téléphone, de même que l'accès aux voies réservées et aux contrats gouvernementaux sont réservés aux titulaires de permis de propriétaire et de permis de chauffeur de taxi visés par la Loi », stipule le document. Et derrière le volant? De leur côté, les chauffeurs d'Uber devront se procurer un permis de classe 4c (taxi et

limousine) de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) et un permis d'intermédiaire en services de transport, délivré par la Commission des transports du Québec ou par le Bureau du taxi de Montréal. Ceux inscrits au service avant le 17 août ont trois mois pour se procurer les papiers nécessaires. Les conducteurs devront aussi circuler dans des véhicules sécuritaires, dont les frais

d'inspection seront assumés par l'entreprise, et leurs antécédents judiciaires seront vérifiés. Avantage pour eux : ils ne seront pas limités à des territoires déterminés, comme le sont les taxis réguliers. L'entente prévoit aussi qu'ils devront identifier leurs voitures au moyen d'une vignette émise par Uber qui devra être installée sur le pare-brise de l'automobile.

Le directeur général d'Uber Québec a indiqué que l'entreprise finalisait l'analyse des « paramètres complexes et contraignants imposés par le gouvernement » et poursuivait l'évaluation des impacts sur la fiabilité et la flexibilité des services offerts aux Québécois. Le projet pilote d'un an pourrait se prolonger d'une année supplémentaire si le ministre des Transports, Laurent Lessard, donne son aval.

…Les taxis entrent en résistance Dès publication de l’entente Gouvernement - Uber, les taxis ont déposé une demande d’injonction pour suspendre le projet pilote d’Uber. Cette première demande refusée, l’industrie du taxi a aussitôt annoncé le dépôt d’une nouvelle procédure pour forcer la multinationale à cesser ses activités.

«Ce que nous dit la cour, c’est qu’il n’y a pas d’urgence de suspendre quelque chose qui n’existe pas, ça veut dire qu’il n’a pas de projet pilote et qu’Uber a tort de dire qu’elle opère en vertu d’une entente adoptée à la hâte le 8 septembre. Elle opère illégalement», a lancé Marc-Antoine Cloutier, avocat du Front commun de l’industrie du taxi. Une nouvelle requête en injonction provisoire contre Uber a immédiatement été introduite pour forcer la multinationale à suspendre ses activités. «Recours prématuré» Michel Déziel, juge de la Cour supérieure du Québec a

rejeté la première en argumentant qu’ «En l’absence d’un projet pilote en vigueur, le recours est prématuré, d’où l’absence d’urgence», a d’abord souligné le juge, spécifiant du même coup, que l’industrie du taxi n’avait pas démontré «le préjudice irréparable du fait de l’entente à ce stade très préliminaire des procédures».

Présumant que l’entente avait été conclue dans l’intérêt public, il a donc rejeté la demande en injonction. Conscient que l’arrivée d’Uber soulève «des controverses qui doivent être tranchées rapidement», le juge Déziel a demandé aux parties de revenir débattre sur le fond en janvier prochain. L’impatience monte Sur le terrain, des chauffeurs craignent que ce revers devant les tribunaux ne cause des débordements. «Beaucoup de monde commence à être impatient, ils ont la rage au cœur et je les

comprends, lance Imad Abou-Nassif, chauffeur de taxi depuis 20 ans. C’est sûr qu’il va y avoir des débordements, certains vont vouloir se faire justice eux-mêmes, ça fait combien de temps qu’on attend.» Les représentants de l’industrie du taxi ont lancé un appel au calme, «on a décidé de continuer et une chose est claire, les tribunaux

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nous donnent raison, il n’y a pas de projet pilote donc Uber demeure dans l’illégalité complète», a dit Guy Chevrette, porte-parole du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi (CPCDIT) se voulant rassurant. Trentaine de saisies Uber Québec estime que ce jugement confirme qu’ils

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peuvent «continuer de servir les Québécois sous l’entente avec le gouvernement», a dit le directeur général JeanNicolas Guillemette, mais au Bureau du taxi de Montréal, on réitère que leurs activités sont «en dehors du cadre légal». Depuis le 8 septembre, date d’entrée en vigueur de la loi 100, le BTM a effectué 34 saisies pour transport illégal.


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Sports

Soccer-football

Maroc – Canada en octobre prochain à Marrakech

Findlay L'Association canadienne de soccer est présentement à la recherche d'un nouvel entraîneur pour l'équipe masculine après qu'elle eut décidé de ne pas renouveler l'entente de l'Espagnol Benito Floro plus tôt ce mois-ci.

Michael Findlay, qui était l'adjoint de Floro jusqu'à tout récemment sera l'entraîneurchef par intérim le mois prochain lorsque l'équipe canadienne de soccer disputera deux matchs amicaux à Marrakech contre la Mauritanie et le pays-hôte, le Maroc.

Les Canadiens, qui sont présentement classés au 103e rang mondial, affronteront la Mauritanie (98e) le 7 octobre et le Maroc (58e) le 11. Maroc – Canada, prise 3 Le Canada présente une fiche de 0-1-1 à vie contre le Maroc. Lors de la toute première rencontre ayant opposé les deux équipes, en finale des premier jeux de la francophonie, le Canada avait créé la surprise en s’imposant 3 à zéro. Le dernier duel entre les deux équipes s'était soldé par un

Chris Alexander match nul de 1-1 à Montréal en 1994. Les représentants de

l'unifolié ont le même dossier contre la Mauritanie, mais

leurs deux affrontements ont eu lieu en Espagne en 2013.

Futsal Maroc : Trois petits matches et puis s’en va… Comme lors de sa première apparition à ce niveau en 2012 en Norvège, le Maroc pourtant champion d’Afrique en titre, à continué d'apprendre ses leçons à la dure en Colombie ou se déroule la 12ème coupe du monde Fifa de football en salle. C'était d'ailleurs parti pour continuer contre l'Espagne ce dimanche 18 septembre à entendre le discours de son sélectionneur Venancio Lopez qui voulait voir ses hommes faire le spectacle pour leur dernière rencontre dans le Groupe F. Mario Rivillos fait plaisir à son entraîneur le premier après un enchaînement geste défensifpasse décisive pour servir

Lozano. Il fallait bien ça pour oublier un début de match sans saveur des Espagnols. Spectateurs, les Marocains décident d'enfin hausser le rythme avec le capitaine Adil Habil à la conclusion d'une contre-attaque. Les qualités individuelles européennes, plus que les collectives, font néanmoins la différence avant la mi-temps. Les champions d'Afrique entament leurs 20 dernières minutes en Colombie avec l'intention de garder le meilleur souvenir possible. Ils peuvent compter sur la maladresse des champions

d'Europe à la finition, et sur leur capitaine pour inscrire l'un des plus beaux buts du tournoi d'un lob du milieu de terrain sur Paco Sedano. Ils devront s'en contenter. Trois défaites en trois matches (outre le 3-4 face à L’Espagne, il avait encaissé un cinglant 0-5 devant l’Azerbaïdjan et un non moins cruel 2-5 face à l’Iran) comme lors de leur première apparition dans l'épreuve mondiale il y a quatre ans, les Marocains rentrent encore à la maison avec des devoirs plein les valises. De leur côté, les Espagnols bouclent le premier

tour gonflés à bloc pour aborder leur huitième de finale contre le

Kazakhstan ce mercredi 21 septembre à Medellin.

Jeux paralympiques Le Maghreb brille de mille ors La performance est historique pour l’athlète marocain Mohamed Amgoun, qui a battu le record du monde du 400 mètres à Rio. L’athlète marocain Mohamed Amgoun a été sacré champion olympique après avoir battu le record du monde du 400 mètres dans la catégorie T13 (celle des malvoyants) des jeux paralympiques de Rio, jeudi 15 septembre, au stade Engenhao. Il a franchi la ligne en 45 sec-

ondes et 15 centièmes, devançant le Namibien Johannes Nambala (47 secondes et 21 centièmes) et l’Algérien Mohamed Fouad Hamoumou (48 secondes et 4 centièmes). Chez les valides, le record du monde du 400 mètres est détenu par le Sud-Africain Wayde van Niekerk, qui a réalisé 43 secondes et 3 centièmes le 14 août, pulvérisant un vieux record qui datait de 1999. Deux médailles d’or

Mohamed Amgoun offre au Maroc sa deuxième médaille d’or après celle de l’athlète paralympique, Azeddine Nouiri, qui s’est imposé le 11 septembre, lors de la finale du lancer de poids (catégorie F34). Le Maroc détient ainsi deux médailles d’or, une en argent et une en bronze, occupant la 33e place au classement provisoire des médailles lors de ces jeux qui se poursuivront jusqu’au 18 septembre.

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Mohamed Amgoun (à gauche)

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