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nº 290 du 17 au 30 novembre 2016

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Le Québec, le Maroc et la COP 22

Agir pour la planète, faire rayonner le Québec et développer les relations bilatérales

Un enjeu de taille : préserver et protéger la nature, la planète et la race humaine

COP 22 : En quoi tout cela nous concerne-t-il?

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Si vous avez besoin d’aide juridique sans frais…

Le Réseau national d’étudiants pro bono du Canada Page 31

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Soleil des Orphelins

Célébration le 20 novembre de la Journée Internationale des droits de l'enfant

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Semaine québécoise des rencontres interculturelles

Lynda Thalie remporte le prix Charles-Biddle

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Un «projet résidentiel musulman» en banlieue de Montréal

Faut-il en faire toute une affaire?

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Édito

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 289 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 118 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 11 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 2500 visiteurs par jour.

COP 22 – Marrakech, 7-18 novembre

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Le jour où l’Afrique se réveillera... Dans quelques jours, tous les projecteurs de l’actualité seront tournés vers le Marrakech, ville hôte de la COP 22, petit nom de la Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

D’aucun se demandent cependant encore pourquoi le Maroc est l’objet d’un tel honneur, du privilège d’accueillir une rencontre internationale chargée de réfléchir aux moyens de sauver la Planète, d’améliorer les perspectives offertes à l’humanité. Si une telle question est posée - et elle l’est souvent - c’est que ce pays n’a pas les faveurs d’une certaine opinion internationale bien pensante. Depuis autant que je me souvienne en effet, le Maroc n’est ainsi cité, que pour ce qui va mal, jamais ou presque pour ce qu’il fait de bien. Avec parfois des exigences de performance si contraignantes qu’aucun pays au monde, même le plus avancé, n’aurait en mesure de les réaliser. Lorsque dans les années soixante, il a commencé à mettre en place une politique de gestion de ses ressources – notamment la plus menacée, l’eau – on lui a reproché d’assoiffer sa population; lorsque à la fin des années 80, il a commencé à parfaire ses structures institutionnelles et démocratiques, on a tenté de dénigrer ses efforts en menant campagne contre des «réformes cosmétiques» et en mettant en avant la pauvreté et le dénuement du peuple «opprimé» par une minorité de riches jouissant de la complicité indéfectible d’un «pouvoir corrompu»; lorsque, à la fin du siècle dernier, sentant venir le péril terroriste, il a commencé à moderniser ses appareils sécuritaires, on a agité le spectre d’un retour du totalitarisme; et cette liste de «travers» est loin d’être exhaustive…

moins difficile et une conjoncture économique régulièrement en situation de crise, ce pays – qui n’a pas de manne pétrolière, faut-il le rappeler - à su gérer ses affaires en payant à la fois t sans jamais faillir, le prix de sa sécurité et de son intégrité territoriale, le prix de sa démocratisation et le prix de son développement. Et aujourd’hui, les résultats commencent à être engrangés.

On sait en effet au Maroc, que si les prolongements naturels du pays, le Maghreb, le Monde arabe et le l’Afrique subsaharienne, ne progressent pas aussi; au prix, il faut le souligner, de processus intrinsèques et d’une conception de la coopération internationale renforçant son axe Sud-sud.

L’émergence industrielle avec un accent mis sur des secteurs de pointe (aéronautique, nanotechnologies etc.) s’annonce, le développement agro-industriel et maritime, faisant la part des choses entre produire et préserver les ressources, se renforce à la faveur des Plans Maroc Vert et Azur, la lutte contre le changement climatique s’amorce avec des projets solaires et éoliens (qui permettront la fin du recours aux énergies fossiles à moyen terme) uniques en Afrique etc.

En ce sens, les tournées en Afrique du Roi du Maroc, SM Mohammed VI, sont significatives : D’ouest en est, d’espace francophone en espace anglophone; elles visent, en partageant le savoir-faire et les acquis du Maroc, à améliorer et renforcer les capacités institutionnelles des pays du Continent face à la mondialisation et aux impitoyables intérêts qui se cachent derrière elle, afin que, dans le monde à venir, le partage de la richesse des Nations soit le plus équitable possible.

L’Humain au cœur du développement Tout est donc fait pour que les ressources, de potentielles, deviennent richesse. Mais ce qu’il ne faut pas omettre, c’est que, dès que ces perspectives se sont avérées réalisables, la politique à commencé à préparer les conditions d’un partage équitable.

Il ne nous étonnerait d’ailleurs guère à cet effet, que le retour - prochain et inéluctable - du Maroc au sein de l’Union Africaine marquera le réveil de l’Afrique et pour premier résultat, il ne débouche sur une Initiative Africaine de Développement Humain…

On citera à cet effet l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH), un outil sans pareil de lutte contre la pauvreté et de prévention de la précarité; mais n’oublions pas, d’autres démarches comme la mise en place de ces filets sociaux qui manquaient cruellement au pays (Couverture médicale généralisée, aides financières aux démunis, cadre légal pour les personnes handicapées, réforme et renforcement des systèmes de prévoyance et de retraite etc.).

Mais la vérité est toute autre. Et parce que, comme le disait ce bon vieux Lénine, «les faits sont têtus», citons-en quelques uns.

Les graines sont donc en place; et elles germeront avec les avancées économiques - protégées des aléas conjoncturels - du pays.

Des faits incontestables La vérité est en effet, que tout au long des ces dernières décennies, malgré la géographie qui l’a placé dans une région (et un environnement géopolitique) à tout le

Générosité et partage Signe de sagesse aussi, la conscience du fait que le Maroc ne peut se développer seul, comme une oasis au milieu d’un désert.

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Post Scriptum Voix d’ici; Voix d’ailleurs Pour un deuxième numéro de suite, vous constaterez que les pages de ce journal se parent d’une nouvelle rubrique : Voix d’ici; voix d’ailleurs. Cette nouveauté concrétise la volonté partagée de nos confrères d’origine maghrébine, tous media confondus, d’exprimer de manière unitaire, leur différence et leur diversité et de mieux faire entendre leurs voix dans le Paysage Médiatique Québécois et Canadiens. Entamée dans nos colonnes, cette initiative se prolongera à travers différents vecteurs maghrébins du pays (écrits, audiovisuels et numériques) et constituera un autre progrès imputable à des maghrébins, afin que par la voix et par la plume, l’équité prévale dans cette société dans laquelle nous avons choisi de vivre; mais qui, parfois, ne nous rend pas justice.

Abdelghani Dades


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Vivre ensemble

Un «projet résidentiel musulman» en banlieue de Montréal Faut-il en faire toute une affaire?

M. Nabil Warda, comptable et fiscaliste de 68 ans qui fréquente la mosquée de Brossard, vient de proposer aux musulmans qui fréquentent le lieu de culte géré par ce Centre communautaire de la Rive Sud (CCI), un projet immobilier qui, selon une note de présentation de deux pages viserait à construire un ensemble immobilier «respectant des caractéristiques communautaires conformes aux préceptes de l'islam ».

Ce projet consisterait en l’acquisition d’un grand terrain en Montérégie sur lequel seraient bâties bâtir des dizaines de maisons destinées à des familles musulmanes. L'objectif est de réunir 100 familles musulmanes dans un projet de développement résidentiel sur un terrain de 100 hectares, situé à une trentaine de kilomètres de Brossard. Le terrain n'a pas encore été identifié. Faciliter l’accès à la propriété Selon le document de présentation distribué: « On construirait un espace commun, incluant cuisine, salle de réunion, espace de prière et autres services (...) La proximité des maisons permettra une mise en commun des ressources (autobus, tracteur, camion, etc.). La présence de gens de métiers différents permettrait aux membres de recourir aux services de ceux des futurs résidents qui sont compétents et qui offrent un service fiable à l'interne. Est également à l’étude la possibilité de Certains de «financement halal» (pas d'intérêt à payer, pas de spéculation». «Cet aspect sera certainement une corde de plus à notre arc» dit également M. Warda.

Selon les informations recueillis par les journalistes qui ont écrit sur ce sujet «en deux jours à peine, le projet aurait suscité l'intérêt de dizaines de familles». Une séance d'information devait avoir lieu le vendredi 18 novembre, jour de prière, au CCI. «L'idée, c'est de créer une communauté » a déclaré Nabil Warda lors d’une entrevue de presse; précisant qu’il s’agit avant tout, de «faciliter l'accession à la propriété pour les familles musulmanes, surtout les plus défavorisées» et ainsi de « donner une chance aux gens qui n'ont pas les moyens d'acheter une maison ». Les familles ciblées sont celles qui paient un loyer entre 700 $ et 900 $ par mois. De petites maisons préfabriquées leur seraient proposées à l'achat pour un coût entre 100 000 et 120 000 $. Le complexe résidentiel verrait le jour au plus tôt à l'été 2017 et au plus tard à l'été 2019. «Je crois qu'il y a un grand besoin [...] Dans l'islam, il y a l'idée que la communauté doit protéger les personnes les plus faibles, comme les femmes divorcées» poursuit le promoteur du projet. Ouvert aux non-musulmans? Nabil Warda affirme qu'il n'est pas fermé à ce que des non-musulmans intègrent le projet, à partir du moment où ils ont «des valeurs communes», la finalité étant de «vivre en paix, en harmonie et de pouvoir appliquer les belles valeurs de l'islam», «dans le respect et la perspective pour chacun de faire quelque chose de sa vie». Une question d'intérêt et de marketing

Dans la même entrevue, M. Warda a expliqué qu'il est question de permettre à certains musulmans, dont l'interprétation de la religion leur interdit de contracter des prêts avec intérêt, d'accéder à une propriété. « Dans certaines mentalités, quand on a un prêt, qu'on doit payer un montant supérieur au montant original du capital, ça devient de l'usure, nonobstant le taux. Donc, ces gens qui pourraient acheter une maison ne peuvent pas en acheter une », a-t-il constaté. Il y a là un « grand marché », de l'avis du promoteur qui veut convaincre les banques de fournir « un financement conforme aux principes de l'islam, qui sont en réalité des ventes à tempérament (...) C'est une question de marketing ». M. Warda s'est défendu de vouloir faire un projet exclusivement musulman et a dit s'être adressé d'abord « aux gens qui sont les plus proches, qui sont le plus susceptibles de vouloir rentrer dans ce projet ». Il a précisé

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que « le projet est ouvert à toute personne qui est capable de vivre en paix, en respectant la façon de vivre des gens qui l'entourent, comme c'est la loi dans la société actuellement ». Des critiques dans la communauté Le projet ne fait cependant pas l’unanimité, y compris dans le segment musulman de la population de la Rive Sud. Des personnes fréquentant la mosquée de Brossard ont ainsi fait part de leurs doutes après la réception du projet. « Si on écoute les critiques, on ne fait jamais rien », répond Nabil Warda. « Tant que je suis critiqué de la gauche et de la droite, je sais que je suis sur le bon chemin. » Le promoteur reconnaît que son projet est un « gros défi » et qu'il risque d'être qualifié de « ghetto ». Cependant, il demeure confiant et ne pense pas que les villes qu'il approchera pour trouver un terrain s'opposeront à lui en vendre comme certaines l'ont fait pour le projet de cimetière musulman. « Évidemment, il

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peut y avoir toutes sortes de craintes et de peurs, mais qui ne sera pas intéressé à collecter nos taxes? »déclare Nabil Warda. Un autre projet, pour Chinois cette fois Les media qui ont fait état du projet de M. Warda ont par ailleurs fait des recherches pour savoir s'il existait d'autres projets résidentiels communautaires. Ils ont appris qu'un groupe de familles chinoises installées au Québec et en Ontario recherchaient un terrain pour y vivre ensemble. Le projet de la dizaine de familles consiste à acheter un terrain d'environ 30 hectares en Montérégie pour y bâtir de petites maisons ayant chacune un terrain agricole. Le groupe de Chinois s'est rencontré via Internet. Ils vivent à Montréal, Toronto, Sherbrooke et Ottawa. Leur courtier immobilier est entré en contact avec la ville de Rigaud ces derniers mois pour acheter une terre agricole, mais les discussions ont échoué. Le zonage agricole ne permet pas d'y établir plusieurs maisons.


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Vivre ensemble

Un «projet résidentiel musulman» en banlieue de Montréal

Comment chacun voit midi à sa porte…

Il n’y a pas que dans le segment musulman de la population – de la Rive Sud, mais également d’ailleurs, que le projet de M. Warda ne fait pas l’unanimité. Dans le monde politique aussi, il fallait s’y attendre d’ailleurs, les sons de cloches varient selon les chapelles. Si le député libéral de La Pinière, Gaétan Barrette, dit n'y voir « aucun problème », la péquiste Agnès Maltais parle d'une approche « inadmissible », tandis que la caquiste Nathalie Roy dénonce un « précédent dangereux ». Mais avant de passer en revue les avis des politiciens, regardons la question du point de vue du droit. Du point de vue du droit Marc-André LeChasseur, avocat en droit municipal et en droit immobilier, explique à ce sujet que « les municipalités n'ont pas le droit de zoner les personnes en tant que telles ni les confessions. On zone l'usage du territoire, donc l'occupation du territoire. Les différences de sexe, de religion, de différence de peau ne sont pas pertinentes, alors la Ville n'a pas les outils pour interdire un développement sur son territoire, sur cette base-là ».

« Par ailleurs, nuance-t-il, l'association doit se poser des questions elle-même, à savoir si elle peut assujettir l'achat d'une maison à une appartenance religieuse de cette nature-là. Ça, c'est une autre question qui a trait à la légalité de ghettoïser volontairement l'achat des maisons du fait que la personne appartient ou pas à une religion donnée. » Me LeChasseur estime qu'il serait « impossible », pour des fins d'exclusivité, que le promoteur rejette des acquéreurs potentiels sur la base de leur religion ou de leurs valeurs. « Les chartes de droits et libertés protègent les gens contre ce genre de manifestation là, les rassemblements volontaires sont garantis par les chartes - droit d'association. Alors, il n'y a rien de formel à cet égard-là. C'est dans le Code civil qu'on pourrait retrouver l'empêchement d'avoir une servitude morale liée au fait d'être empêché d'acquérir un immeuble, mais il n'y a rien de plus formel que ça, à mon avis », résume-t-il. L'avocat pense toutefois que les personnes qui

n'appartiennent pas à la communauté majoritaire dans ce cas-ci ne seraient pas enclines à faire partie du projet, ce qui conférerait de facto à celui-ci son caractère exclusif, « comme on le connaît d'ailleurs dans certaines communautés déjà, soit en majorité chrétiennes ou juives, par exemple ».

Me LeChasseur établit le parallèle avec d'autres formes d'organisation, comme à Outremont, où « c'est à peu près la même chose qui se passe avec la communauté hassidique : il y a regroupement de la communauté sur certaines rues et il y a collaboration et solidarité dans le fait de financer des acquisitions afin d'occuper des secteurs de quartiers de manière uniforme. C'est un mouvement naturel qui s'est fait ». Gaétan Barrette : «Pas de problème»! En entrevue à Radio-Canada M. Barrette n'a montré aucun inconfort face à ce projet, qui sera présenté vendredi aux membres du Centre communautaire islamique de Brossard, situé dans sa circonscription. « Le problème que je pourrais voir ici, c'est que les gens ont le réflexe de monter ça en épingle », a-t-il anticipé, en disant craindre la « stigmatisation » de la communauté musulmane qui pourrait en découler. Il s'en est pris du coup aux discours sur l'immigration du Parti québécois et de la CAQ. Moi, ce que je vois, ce sont des gens qui pensent faire un projet immobilier dans lequel on va offrir des habitations, des immeubles, avec cette orientation-là. À prime abord, je n'y vois aucun problème. Selon le ministre de la Santé du Québec, il n'y a aucune différence entre ce projet à l'étude et le quartier chinois de Montréal, qui est selon lui « bien intégré dans la communauté, dans le tissu social du Québec ». « Je n'ai jamais vu personne, moi, critiquer l'existence du quartier chinois de Montréal. Je pense que les Montréalais, les Québécois, considèrent que c'est une valeur ajoutée pour Montréal », a-t-il dit, en invitant la population à faire preuve d'une « certaine souplesse » face à une telle approche. M. Barrette dit qu'il défend

l'idée d'une « intégration maximale » des communautés culturelles du Québec. « Mais une intégration maximale, ce n'est pas une intégration totalitaire », précise-til. « Ça veut dire qu'il y a des variations, qui sont liées à l'âge des gens, à leur situation personnelle et culturelle.

Nathalie Roy : Une «ghettoïsation des immigrants» À la CAQ, le projet résidentiel soulève l'ire de la porteparole en matière d'immigration et de laïcité, Nathalie Roy, qui y voit un premier pas vers une « ghettoïsation des communautés culturelles ».

C'est ça le vivre-ensemble. » M. Barrette, qui entend prendre rapidement connaissance du projet de façon plus précise, soutient cependant que le promoteur du projet, Nabil Warda, devrait revoir ses communications afin « de faire preuve d'une certaine sensibilité », mais préciser davantage sa pensée.

Dans un communiqué, Mme Roy fait valoir que les valeurs de la société québécoise « doivent avoir préséance sur l'ensemble du territoire du Québec et nous ne devons faire aucune exception au nom de croyances religieuses ». « Les nouveaux arrivants sont les bienvenus chez nous, on ne le dira jamais assez, mais ils doivent en échange s'intégrer pleinement à la société québécoise », soutient-elle, en arguant que le projet immobilier à l'étude est une « conséquence de l'idéologie multiculturaliste du gouvernement libéral ». Peu importe de quelle communauté religieuse il s'agit, ce n'est pas vrai qu'on va accepter que certains aillent s'isoler pour vivre selon des valeurs religieuses et imposer ces valeurs à ceux qui veulent s'établir au même endroit.

Agnès Maltais : Une approche «inadmissible» « Je pense que M. Barrette devra un peu mieux étudier la situation, les dossiers », a réagi la porte-parole du Parti québécois en matière de laïcité, Agnès Maltais, qui évoque une entorse « inadmissible » à la Charte des droits et libertés. « Dans ce cas-ci, la discussion de base que M. Warda présentait, c'était qu'il puisse sélectionner en fonction de la religion », a-t-elle ajouté. « On ne peut pas sélectionner, 10 % ou 20 % ou 30 % ou 80 % en fonction de la religion. C'est 0 %. » Sur l'idée de sélectionner des logements ou de vendre des logements en fonction de la religion, c'est non, c'est interdit par la Charte des droits et libertés. Mme Maltais dit croire que le promoteur du projet a de « bonnes intentions » et qu'il « essaie de dire que ce ne sera pas dans un ghetto, qu'il est prêt à accepter des gens qui pratiqueraient une autre religion ». Elle ne lui en demande pas moins de « sortir [son] projet du contexte religieux ». « Il disait qu'il allait rencontrer des gens à la mosquée. Donc, seules des femmes qui se voileraient pourraient par exemple assister à la présentation du projet », a-t-elle affirmé. « S'il veut que le projet soit bien accueilli, il doit le faire d'une façon différente. » « L'intégration ne passera pas par là, l'intégration ne se passera pas en concentrant la communauté musulmane » dans un quartier, a encore dit Mme Maltais. « L'intégration va se passer par l'emploi, par l'apprentissage du français. »

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La députée de Montarville demande au ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, d'intervenir en avisant les villes de ne pas autoriser de tels « projets immobiliers discriminatoires, qui interdiraient à celles et ceux qui n'adhèrent pas aux valeurs et croyances d'une communauté religieuse de s'y installer ». Le promoteur Nabil Warda a déjà indiqué qu'il n'est pas fermé à ce que quelques nonmusulmans intègrent le projet, à partir du moment où ils ont « des valeurs communes » avec les familles musulmanes. Fatima Houda-Pepin: « Attention au contrôle des esprits»! Pour Fatima Houda-Pepin, ex-députée libérale de La Pinière, « ce projet de finance islamique, c'est un peu comme la charia (loi canonique islamique) contre laquelle je me suis battu pour le droit familial ». Elle fait référence à l'argument du promoteur qui explique avoir ciblé des musulmans qui ne peuvent pas contracter de prêts avec intérêts pour des considérations religieuses. Elle s'oppose donc fermement à ce projet, qui n'est pas le premier du genre au

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Gaétan Barette, ministre de la santé

Agnès Maltais

Mathalie Roy

Fatima Houda Pepin Québec selon elle, «parce que les musulmans doivent s'intégrer, et l'intégration, ce n'est pas le ghetto». Les gens doivent comprendre qu'ici, les lois doivent s'appliquer également à tous et à toutes et il n'y a pas de raison que les musulmans soient soustraits à l'ensemble de la société. L'ancienne députée trouve que « ces projets visent à isoler les musulmans de l'ensemble de la communauté pour qu'ils puissent être contrôlés par des gens aux idées extrêmes, voir extrémistes.


On en parle

COP 22 : En quoi tout cela nous concerne-t-il?

Un enjeu de taille : préserver et protéger la nature, la planète et la race humaine Depuis une semaine et probablement pour encore longtemps, le Maroc, Marrakech et la COP 22, prennent une grande place dans l’actualité. Pas toujours au goût de tout le monde car la cause de l’environnement et de la nécessité pour chacun de préserver et protéger la nature et la planète ne sont pas toujours également comprises. Voici dons quelques explications pour mieux saisir l’importance de cette COP, pour «Conference of the parties» à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques» également désignées par l’acronyme «CCNUCC» (ou encore «22ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques), à laquelle ont pris part, du 7 au 18 novembre 2016, quelques 100 chefs d’États et de gouvernements (dont le Premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard),13 000 délégués des 195 pays parties à l’accord, 8000 représentants de la société civile et plus de 1500 journalistes. L'accord de Paris sur le climat Souvenez-vous : c'est dans l'euphorie totale qu'a été adopté l'accord de Paris sur le climat en décembre 2015. Après avoir donné un vigoureux coup de marteau sur la table, Laurent Fabius, président de cette fameuse COP21, lançait, triomphant : « L'accord de Paris est

accepté! » Une annonce qui a été suivie d'une longue ovation. Onze mois plus tard, que reste-t-il de ce moment unique que même les plus optimistes n'avaient osé espérer? La réponse à cette question devait venir, en partie, de la rencontre de Marrakech. Disons-le d'emblée : la COP22 a début, sur des assises solides. Car l'accord de Paris est déjà entré en vigueur depuis le vendredi 4 novembre précédent. Il n'aura fallu que 10 mois pour franchir cette étape cruciale et atteindre le seuil minimum exigé par le texte de l'entente : que 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ratifient l'entente. C'est un record de vitesse en la matière, surtout pour un accord si vaste et si complexe.

À titre de comparaison, le protocole de Kyoto, qui a été signé en 1997, aura pris huit ans pour entrer en vigueur, en 2005. Une majorité de pays semblent vouloir pousser dans la même direction. «Il n'y a pas beaucoup d'enjeux qui sont matière à conflit à Marrakech, et c'est nouveau dans le processus de négociation internationale sur le climat.» —Hugo Séguin, professeur à l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke « Habituellement, on arrivait à chacune des conférences comme si on allait à l'abattoir, c'était ardu et difficile. À Paris, on s'est entendus sur la vision, sur le fait que tout le monde doit mettre la main à la pâte », dit M. Séguin. À ce jour, 97 pays ont ratifié l'accord de Paris, comptant pour les deux tiers des émissions mondiales de GES.

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Marrakech : Entamer la mise en oeuvre Une chose est certaine : la conférence qui s’est tenue au Maroc ne devait pas être aussi spectaculaire que celle de Paris. La partie spectaculaire étant passée, on s'attaque aujourd'hui au vrai défi : trouver une façon de mettre en oeuvre cet accord qui est en très bonne partie non contraignant. La tâche n'est pas simple. Au cours de l'année dernière, tous les pays signataires ont déposé ce qu'il est convenu d'appeler dans le jargon onusien les « contributions volontaires nationales », c'est-à-dire les cibles de réduction des émissions de GES proposées par chacune des parties. Une fois soumises, comment s'assurer que ces promesses seront tenues? C'est une des questions centrales de la conférence de

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Marrakech : mettre en place un mécanisme qui permettra de s'assurer que les pays respectent leurs engagements. Les données soumises par les parties sur la réduction de leurs émissions devront être crédibles, mesurables et vérifiables, ce qui est loin d'être acquis. L'argent au cœur des débats Les pays signataires se sont engagés à nourrir un fonds vert de 100 milliards de dollars par année d'ici 2020 pour que les pays en développement puissent lutter, eux aussi, contre les effets des changements climatiques. Or, ce fonds peine à se remplir. Cet enjeu financier a été l'objet de vifs débats à Marrakech. Selon l'esprit de l'accord de Paris, tout le monde est appelé à faire son effort pour réduire les émissions de GES. Or, les pays les plus pauvres de la

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On en parle

COP 22 : En quoi tout cela nous concerne-t-il?

Un enjeu de taille : préserver et protéger la nature, la planète et la race humaine

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planète, qui sont les premiers touchés par le bouleversement climatique, arguent qu'ils n'ont pas les moyens pour s'adapter aux effets provoqués par le climat changeant, et encore moins pour instaurer une politique climatique. Des engagements insuffisants À Paris, les pays se sont entendus pour contenir le réchauffement « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », mais aussi pour poursuivre l'action afin de « limiter l'élévation des températures à 1,5 °C de réchauffement ». Cependant, un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) montre que les cibles proposées par les pays ne permettront pas d'atteindre cet objectif. Selon les auteurs, on se dirige plutôt vers une augmentation des températures entre 2,9 °C et 3,4 °C, ce qui pourrait avoir des effets graves sur l'environnement à l'échelle de la planète. « Bien sûr que ce n'est pas assez, il faut faire plus », dit Alain Webster, vice-recteur au développement durable

à l'Université de Sherbrooke et économiste de l'environnement.

«Ce qui est important, c'est que les acteurs économiques reçoivent le signal que les énergies fossiles ne sont pas l'avenir, et que la lutte contre les changements climatiques est incontournable. Et ça, c'est en train de se passer.» affirme le vice-recteur. Dès 2023, les pays signataires seront tenus de soumettre de nouvelles cibles, plus ambitieuses. Ce sera comme ça tous les cinq ans. C'est l'un des seuls aspects contraignants de l'accord de Paris, qui force ainsi les parties à tirer la barre vers le haut. Il sera interdit de revenir en arrière. Bien qu'elle ait été inscrite dans le texte de l'accord, la cible d'un réchauffement maximum de 1,5 °C sera difficile à atteindre. De fait, nous y sommes presque! En décembre dernier, la NASA soulignait que la température de la planète s'était déjà réchauffée de 1 °C par rapport aux niveaux préindustriels. La tendance est lourde et ne cessera pas de sitôt. Les mauvaises nou-

velles… La conférence de Marrakech s'est ouverte sur une mauvaise nouvelle. Selon des données récemment publiées par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence des Nations unies établie à Genève, le phénomène des changements climatiques ne s'essouffle pas, au contraire. Selon l'OMM, pour la première fois de l'histoire moderne, la concentration du dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère a dépassé pendant toute l'année 2015 le seuil symbolique de 400 parties par million (ppm). Cette barre de 400 ppm a déjà été atteinte dans le passé, mais seulement à certains endroits et à certains mois de l'année. Mais jamais pendant une année complète.

Le dioxyde de carbone est le principal responsable de l'augmentation des températures terrestres. Une fois émis dans l'atmosphère, le CO2 y reste pendant des dizaines d'années. «Il faut que la mise en oeuvre de l'accord de Paris soit accélérée, parce que la situation climatique s'aggrave

plus rapidement que les scientifiques l'avaient prévu.» affirme Hugo Séguin, professeur à l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke … et les bonnes nouvelles Mais il n'y a pas que de sombres nouvelles. La conférence de Marrakech s’est tenue sous les forts auspices de trois récents développements sur le front climatique. Premièrement, l'industrie du transport aérien, qui compte pour 2 % à 3 % des émissions mondiales de GES, s'est entendue pour limiter sa pollution. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a approuvé, le 7 octobre dernier à Montréal, le premier accord mondial sur la question, au terme de six ans de négociations. L'entente prévoit qu'en 2035 les émissions du secteur aérien seront ramenées au même niveau qu'en 2020. Deuxièmement, le 15 octobre dernier, les 197 pays signataires du protocole de Montréal sur la couche d'ozone se sont entendus pour éliminer progressivement les hydrofluorocarbures (HFC), utilisés en

tant que réfrigérants dans les climatiseurs et les réfrigérateurs. Les HFC sont des gaz dont l'effet de serre est 14 000 fois plus puissant que le CO2. Ensemble, les pays se sont engagés à réduire les niveaux de HFC de 85 % d'ici 2047. Une mesure adoptée en toute discrétion, qui pourrait avoir plus d'effet que l'accord de Paris lui-même. Troisièmement, l'Agence internationale de l'énergie nous apprenait il y a deux semaines que pour la première fois de l'histoire, la capacité de production des énergies renouvelables sur la planète a dépassé celle du charbon. C'est peut-être là l'effet le plus important de l'accord de Paris, à savoir le signal qu'il lance à tous ceux qui l'ont signé : pour éviter un réchauffement aux effets imprévisibles, il faudra cesser de brûler les énergies fossiles pour faire rouler nos économies. Bien menée, la conférence de Marrakech a en conséquence, pu nous faire faire un autre pas dans cette direction.

« Maroc, la Planète vous dit Choukrane » A l’occasion de la COP22 qui s’est tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre, la chaîne de télévision française PLANÈTE+ a exploré les initiatives marocaines destinées à réduire l’impact de l’homme sur l’environnement. Elle a diffusé, lundi 7 novembre à

22h50, un documentaire sur l'écologie intitulé « Maroc, la planète vous dit choukrane ». Face au réchauffement climatique, la préservation du patrimoine naturel est en effet devenue l’un des enjeux fondamentaux du Maroc, qui se classe quatrième parmi les

pays émergents à investir dans l’écologie et le développement durable. Le documentaire est une rétrospective sur les richesses naturelles du pays organisateur de la COP22, mais aussi sur les défis auxquels il doit faire

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face pour préserver son patrimoine. Un tour panoramique sur les initiatives citoyennes et associatives montre l’étendue de l’éco-responsabilité que tout un chacun doit adopter. De la côte méditerranéenne jusqu'aux portes du Sahara

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occidental, en passant par le Rif, ce documentaire présente des projets nationaux ou locaux destinés à réduire l’impact de l’homme sur l’environnement, portés par des associations, des chercheurs ou de simples citoyens.


On en parle

Le Québec, le Maroc et la COP 22 par l’image

Marrakech. Abdelhak Boussayri en action. Reportage photo réalisé par Boussayri

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On en parle

Le Québec, le Maroc et la COP 22

Agir pour la planète, faire rayonner le Québec et développer les relations bilatérales

Très remarquée, la forte présence du Québec à la COP 22, s’est exprimée à plus titre. D’abord dans les manifestations officielles de la Conférence, avec une délégation officielle menée par le Premier Ministre M. Philippe Couillard et incluant, outre M. David Heurtel, ministre du Développement durable, de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques, une quarantaine de chefs d’entreprises et d’institutions.

parties) a souligné l’importance de ce voyage pour sa délégation. «Je serai accompagné de 70 personnes du secteur des technologies des énergies renouvelables et ce sera l’occasion de se rapprocher des entreprises marocaines pour initier des partenariats et combiner les expertises» a souligné le politicien. Il a mis en exergue et loué dans ce contexte le leadership du Maroc en matière des énergies renouvelables.

Ensuite dans les «side events» scientifiques. Puis dans une forte présence de la société civile québécoises.

Très au fait des avancées du Maroc en la matière, il a exprimé son intérêt pour l’ambitieuse politique agricole du Royaume en lien avec les changements climatiques. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme qu’il entreprend ce voyage, a-t-il indiqué. Pour lui et sa délégation, le voyage au Maroc pour assister à la Cop22 est la suite des engagements du Québec pris dans le cadre de l’Accord de Paris lors de la Cop21. Il s’agira donc lors de cet événement mégaplanétaire d’initier la concrétisation d’un programme important dans le cadre de la francophonie. Un chantier qui sera porteur de projets de terrain en vu d’accompagner les organismes marocains et québécois pour soutenir les

Cette présence à commencé à … Montréal. À la veille en effet de son départ pour Marrakech, le premier ministre à tenu à rencontrer les journalistes canadomarocains du Québec. La COP, mais aussi les relations bilatérales Les potentialités économiques du Royaume intéressent vivement le Québec. C’est ce qui ressort de cette rencontre. Le chef du gouvernement du Québec qui était à quelques heures de son départ pour Marrakech pour participer à la Cop22 (Conférence des

M Philippe Couillard, premier ministre du Québec avec les journalistes Canado- marocains du Québec populations à faire des transitions énergétiques, a expliqué le Premier ministre du Québec. Bientôt une représentation économique du Québec au Maroc? Outre une participation active à la Cop22, M. Philippe Couillard entend profiter de son séjour pour rencontrer les autorités gouvernementales marocaines. Et ce pour exposer les liens qu’il souhaiterait développer entre le Québec et le Maroc, notamment sur les plans culturel et économique. Dans ce contexte le chef de gouverne-

ment québécois a dit son vif intérêt à mettre en place une représentation économique du Québec au Maroc compte tenu des populations qui circulent entre le Maroc et le Québec. Mais aussi des possibilités de partenariats économiques à développer dans divers secteurs. Il s’agit de favoriser la réussite des organisations québécoises qui souhaiteraient se positionner au Maroc, dans la complémentarité des services de l’ambassade du Canada au Maroc. Il est question aussi dans le cadre de la démarche

du gouvernement québécois d’engager des conversations pour la reconnaissance mutuelle des compétences. Un dossier qui tient véritablement à cœur à la communauté marocaine au Québec, eu égard aux difficultés d’insertion dans le marché du travail dans la province canadienne, pour beaucoup de compétences marocaines immigrantes. Marrakech - Envoyés spéciaux Atlas.Mtl; avec les informations de Malika Alami, correspondante à Montréal d’Aujourd’hui le Maroc

Le gouvernement, la société civile et la COP 22

16 organismes québécois à Marrakech

Le gouvernement du Québec à facilité la participation active d’organismes québécois à la 22e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CdP-22) qui se déroule jusqu’au 18 novembre à Marrakech, au Maroc. C’est grâce à un appel à projets bénéficiant d’une enveloppe budgétaire totale de 40 000 $, en provenance du Fonds vert, que quelque 16 projets d’organismes québécois ont reçu une subvention gouvernementale de 2 500 $ chacun.

« En vulgarisant les enjeux complexes des négociations internationales sur le climat, en sensibilisant les Québécoises et les Québécois, particulièrement la jeunesse, aux changements climatiques, et en assurant une relève de jeunes gens engagés et mobilisés, ces organismes contribuent aux efforts du Québec en matière de lutte contre les changements climatiques. Grâce à ce coup de pouce, les membres de ces organisations québécoises ont pu se joindre aux milliers de participants à la conférence de Marrakech pour participer au

débat public et s’y s’engager de façon créative et positive », a déclaré le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. David Heurtel. Le ministre a d’ailleurs souligné la grande qualité des projets soumis à l’évaluation du comité de sélection créé à cet effet.

tionales en cours, visant notamment la jeunesse, ou encore participer de façon soutenue et diversifiée à la CdP-22. Ainsi, grâce au premier volet du programme, les organismes animeront, tout au cours de la CdP-22, des tables rondes, des colloques ou des exercices de simulation de la CdP-22, ou pourront créer un espace jeunesse dans les médias sociaux.

L’aide accordée visait à permettre aux organismes choisis d’organiser, au Québec, des événements de sensibilisation aux enjeux des négociations interna-

Par ailleurs, dans le cadre du deuxième volet, les projets des organismes présents à Marrakech contribueront au rayonnement international du Québec.

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Notons que de tels appels à projets ont cours depuis la CdP-18 tenue en 2012, à Doha, et qu’ils sont financés par le Fonds vert dans le cadre de la priorité 9 du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques, «Faire rayonner le Québec au Canada et sur la scène internationale». Source : Cabinet du ministre du Développement durable, de et de la Lutte contre les changements climatiques


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On en parle

COP 22; en quoi tout cela nous concerne-t-il?

Les aspects pratiques de la lutte contre les changements climatiques Lorsque les spécialistes ou les politiciens parlent de la nécessité de protéger l’environnement ou de la lutte contre les changements climatiques, ils abordent surtout les aspects dramatiques de la question, les menaces et périls qui nous guettent : 250 millions de réfugiés climatiques à l’horizon 2050, des catastrophes naturelles démultipliées, des risques sur l’a production agricoles et sur l’approvisionnement de l’humanité etc. À cette vision cauchemardesque, fondée, nous préférons prêcher le bon exemple, présenter ce qui se fait déjà, dans des matières qui nous sont plus familières. À cette fin, nous vous présentons ci-après un exemple, celui des déchets ménagers que chacun de nous génère chaque jour, qui peuvent nous menacer mais que nous devons, comme individus et comme sociétés, réapprendre à gérer. L’exemple suivant est puisé dans la vie d’un pays qui ne passe pas pour être un champion en la matière, les États-Unis. San Francisco, la surconsommation et les déchets Les habitants de San Francisco ont désormais tous trois poubelles Les États-Unis font rarement figure de modèle en matière de préservation de l'environnement. Pourtant, une ville est souvent citée en exemple. Il s'agit de San

Francisco. La deuxième ville la plus densément peuplée des États-Unis après New-York a mis en place un programme ambitieux de gestion de ses déchets. Au pays de la surconsommation, où un Américain jette en moyenne 2,2 kg de déchets par jour, les détritus deviennent un véritable fléau. En plus de la pollution produite par leur destruction, les grandes villes n'ont plus la place de construire déchetteries et centres d'incinération. San Francisco a donc décidé de lutter contre ce problème dès le début des années 2000. Elle est ainsi devenue, en quelques années, un modèle à suivre avec 80% de ses déchets aujourd'hui recyclés ou compostés. Ainsi, les responsables politiques du monde entier - notamment Mao Peninou, l'adjoint au maire de Paris - se pressent pour visiter, non pas le Golden Gates ou la Silicon Valley mais le Pier 96, le plus grand centre de recyclage de la planète. Ce hangar maritime, temple du tri, a créé 178 emplois. Le business du «zéro déchet» compte désormais ses courtiers, ses analystes et autres lobbyistes. Parallèlement, les 650 tonnes du riche compost produit quotidiennement sont vendus aux fermes de la région et viennent notamment fertiliser les terres de la Napa Valley et de ses célèbres vignobles.

Une fiscalité incitative Tout a commencé par les 4500 restaurants et hôtels de la cité de 850.000 habitants. Tous disposent de trois poubelles: la verte pour le compost, la bleue pour les déchets recyclables et la noire pour le reste (polyester, vaisselle…). Ces trois couleurs se sont ensuite ancrées dans le quotidien des habitants de San Francisco. Pour les inciter à franchir le pas, la mairie a fourni les contenants. Elle a également adapté la facture à la taille de la poubelle: la collecte de la poubelle noire est facturée 25 dollars pour 120 litres alors que les poubelles vertes et bleues, destinées au compost et aux matières recyclables, ne coûtent que 2 dollars par mois. La ville a franchi un nouveau pas en ciblant le secteur de la construction en 2006. Les travaux pub-

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lics de la municipalité sont réalisés avec des matériaux récupérés et les entreprises doivent recycler 65% de leur débris, sous peine de payer une amende. Cette année, la ville est allée encore plus loin en interdisant deux éléments impossibles à recycler: le polystyrène et les sacs en plastique. Les petites bouteilles en plastiques sont, en outre, interdites à la vente dans les lieux publics. Des pratiques appliquées ailleurs dans le monde La ville sait qu'elle peut aller encore plus loin et vise 100% de déchets recyclés d'ici 2020. A l'image de la «papesse» du zéro déchet, Béa Johnson, auteur du best seller «Zéro déchet» qui vit à San Francisco. L'idole des «zero wasters», une Française originaire d'Avignon, mère de deux enfants, est parvenue à ne produire qu'un bocal d'un

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litre d'ordures non recyclables en un an pour toute la famille… Et ce succès s'exporte. À travers le monde. En France, plusieurs villes ont appliqué certaines mesures de la cité américaine. En plus de l'interdiction des sacs plastiques, Besançon par exemple a adopté la tarification incitative, c'est-à-dire une facture pour les ordures ménagères basée sur le poids des déchets. Ainsi, aujourd'hui la ville compte 100 Kg d'ordures par habitant et par an, contre 300 kg en moyenne pour une ville de cette taille en France. «Nous nous inspirons des mesures prises par la ville de San Francisco, on essaie de diffuser ces bonnes pratiques», souligne Laura Chatel de Zéro Waste France.


À la Une

De «Trump for Président» à Trump Président…

La surprise américaine

Finalement, ce que personne ne souhaitait au point d’en renier même la possibilité a fini par se produire : Donald J. Trump a battu Hillary Clinton et est devenu le 45ème Président des ÉtatsUnis d’Amérique.

Évidemment, l’émotion aura été le sentiment le mieux partagé du monde. On a ainsi parlé de « Brexit à la puissance 10»; de « Dérive continentale», de « Saut dans l’inconnu pour la planète» et usé de bien d’autre paraboles toutes aussi imaginatives les unes que les autres, dans une course à la formule illustrant le mieux une catastrophe universelle et superlative. Voici quelques extraits de ce florilège de jugements et de prédictions nostradamiennes qui ont accueilli l’arrivée de «L’homme à la chevelure orange» à la tête de la première puissance mondiale. Un saut dans l'inconnu? « La folle chevauchée de Donald Trump vers la présidence des États-Unis d'Amérique, après une campagne folle commencée en juin 2015, aura fait sans cesse reculer les limites de l'imaginable, du concevable, de la décence. C'est un choc immense, un changement de cap radical pour son pays.

Un virage qui, bien au-delà des États-Unis, annonce un bouleversement des équilibres internationaux.

C'est d'abord un bras d'honneur contre les fameuses « élites » conspuées par le magnat new-yorkais comme si ce démagogue milliardaire, qui refusait les Noirs dans ses édifices, ne faisait pas lui-même partie d'une élite hautaine et coupée du peuple - jusqu'à ce qu'il découvre le « peuple » (comme slogan et comme électorat). Son adversaire, une femme immensément plus compétente et plus expérimentée que lui, a pourtant dû s'incliner contre un individu grossier, qui a déconstruit tous les codes de la politique et de la bienséance. Comment ça? Pourquoi? Parce que les critères de cette élection - pour une majorité d'électeurs en tout cas - n'étaient plus ceux de la politique traditionnelle. Un programme, un curriculum vitae, des idéaux? Vous n'y êtes pas, ce n'est plus ça! Faisons table rase! Insultons nos adversaires! Sortons les sortants! Blâmons les autres! Menaçons la planète de représailles commerciales! En plus, facteur important, cet adversaire était une femme... Donald Trump a

été élu avec une grosse majorité des votes masculins, contre une grosse majorité du vote féminin. Facteur crucial dans ce vote, à ne jamais oublier. Le fameux « vote caché », non détecté par les sondeurs, s'était déjà manifesté, le 23 juin dernier lors du vote britannique sur la sortie de l'Europe. Tout un désaveu pour la classe politique, pour les « spécialistes »! Le 8 novembre 2016, ces cachottiers de mâles américains nous préparaient toute une surprise : l'équivalent de dix, vingt, cent « Brexit »! Dans les mois qui viennent, on en verra sans doute d'autres, dans quelques pays. Au diable les sondeurs! Au diable les journalistes! Au diable les « élites »! Cette ahurissante élection on le verra bien, au cours des prochains mois et des prochaines années à la Chambre et au Sénat - est aussi un désaveu, une annulation, un plan de démantèlement en règle de tout l'héritage de Barack Obama. Un héritage dont Hillary Clinton se voulait explicitement la continuatrice et la consolidatrice. Adieu, soins de santé quasi gratuits pour les 30 millions de nouveaux assurés? Adieu, accord de

Donald J. Trump Paris sur les changements climatiques? Un encouragement à tous les extrémistes du monde L'homme du Kremlin vient de se trouver un allié, au minimum un excellent ami, à la Maison-Blanche. Poutine qui voit ce résultat inespéré suivre de quelques mois les incursions informatiques de ses services secrets dans les affaires internes du Parti démocrate : tout pour nuire à Hillary Clinton, objet de la détestation du maître du Kremlin. Mais jamais, jamais Poutine lui-même n'a-t-il sans doute cru que cela pouvait aller aussi loin. Ailleurs dans le monde, voilà une inspiration et un extraordinaire encouragement pour les Marine Le Pen (France), Viktor Orban

(Hongrie) et autres Geert Wilders (Pays-Bas). Aujourd'hui, plus que jamais, ces vitupérateurs populistes pourront clamer avec superbe qu'ils sont l'avenir du monde, que le vent de l'Histoire souffle pour eux. Une forte logique de fragmentation, déjà embryonnaire, pourrait en découler sur le Vieux Continent. Une désagrégation de l'Europe? Une guerre avec la Chine? Un mur à la frontière mexicaine? Une poussée séparatiste en Californie? Attendez voir... Une élection de colère. Un cri de révolte du « peuple », dans un pays en déni devant son déclin. Un geste aux conséquences potentiellement incalculables. Un séisme mondial.

Sénat, Congrès et Cour suprême…

Les Républicains ont désormais tout pouvoir La Cour suprême aussi La victoire de Donald Trump Les républicains bénéficiaient n’est pas la seule défaite des Démocrates. Parallèlement à l'élection présidentielle en effet, les Américains votaient pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat et les 435 sièges de la Chambre des représentants. La Chambre est aux mains des républicains depuis 2011 et le Sénat depuis deux 2014. Et si la majorité au Congrès des Républicains semblait être une fatalité, les Démocrates espéraient réaliser quelques gains au Sénat. C’est raté : Les amis (ou supposés tels) de Donald Trump ont réussi à verrouiller tous les outils du pouvoir: exécutif, législatif et judiciaire.

déjà du contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat. Personne ne doutait de leurs chances de garder le Congrès. Ce qui leur avait permis de faire obstacle aux velléités de réforme de Barack Obama. Mais les démocrates avaient bon espoir de regagner la majorité au Sénat. C'est raté. Le nouveau président s'assure ainsi la possibilité de faire appliquer toutes les mesures qu'il entendra mettre en oeuvre. Il a notamment prévu d'en finir avec le système de santé mis en place par le président sortant, l'"Obamacare", ou expulser 11 millions de sanspapiers du pays.

La victoire au Sénat garantit aussi aux républicains de pouvoir nommer le juge de la Cour suprême que les sénateurs Républicain avaient bloqué depuis plusieurs mois. Après la mort du juge conservateur Antonin Scalia en février, le sénat s'était opposé à son remplacement par le candidat choisi par Barack Obama, du jamais-vu. Il s'agissait d'attendre l'élection présidentielle, afin d'éviter la nomination de ce juge trop libéral à leur goût. Les juges de la Cour suprême sont nommés à vie et prennent des décisions sur les grands sujets de société comme la peine de mort, l'avortement ou le port

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d'armes. Le cauchemar des démocrates dépasse ainsi tout

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ce qu'ils avaient imaginé!.


À la Une

Si toutes les promesses électorales devaient être tenues…

Le cauchemar américain Pour Donald Trump, élu président des États Unis dans un scrutin choc, il faut maintenant se préparer à gouverner à partir du 20 janvier. Selon ses promesses de campagne, il entend mener le changement au pas de charge, durant ses 100 premiers jours. Il a notamment promis "un premier jour très occupé". "Le changement commencera dès mon premier jour", a-t-il insisté. Le milliardaire de 70 ans, grand pourfendeur d'un "système complètement truqué", a promis de "rendre à l'Amérique sa grandeur", avec deux idées force: revitaliser l'économie et protéger les Américains. Il les avait détaillées le 22 octobre à Gettysburg, en Pennsylvanie, lieu historique de la guerre de Sécession et d'un discours célèbre du président Abraham Lincoln en 1863. Relance de la production d'énergies fossiles Dès son premier jour, Donald Trump entend ainsi annoncer son "intention de renégocier" le traité de libre-échange nord-américain (NAFTA), et le retrait des États-Unis du partenariat trans-pacifique (TPP). Il lèvera aussi les restrictions à la production d'énergies fossiles, relancera le projet d'oléoduc Keystone XL, un gigantesque projet américano-canadien

auquel le président Barack Obama avait mis son veto en février 2015, et annulera des milliards de dollars de paiements prévus aux Nations unies pour les programmes visant à lutter contre le changement climatique. Expulsion de plus de 2 millions «d'immigrants criminels» Le milliardaire républicain commencera aussi, a-t-il affirmé, "à expulser plus de 2 millions d'immigrants criminels et à annuler les visas de pays étrangers qui ne les reprendront pas", a-t-il affirmé. Il "suspendra aussi l'immigration de régions enclines au terrorisme", et mettra en place des "contrôles extrêmes aux frontières". Toutes ces mesures font partie d'un "contrat", selon lui "révolutionnaire", avec l'électeur américain. Construction du mur mexicain Donald Trump a aussi promis de s'attaquer immédiatement à ce qu'il décrit comme la corruption à Washington, avec notamment la limite des mandats des élus du Congrès, le gel des embauches de fonctionnaires fédéraux, et l'interdiction pendant cinq ans pour les personnels de la Maison Blanche et du Congrès de devenir lobbyiste. Il entend aussi annuler tous les décrets présidentiels anticonstitutionnels selon lui, signés par le président Barack

Obama. En dépit de ses tensions avec son parti, pour l'instant majoritaire à la Chambre et au Sénat, M. Trump promet aussi de travailler avec le Congrès pour introduire et pousser à l'adoption d'un plan économique créant 25 millions d'emplois sur dix ans, à travers notamment des baisses d'impôts substantielles pour la classe moyenne et les entreprises. Avec l'objectif d'une croissance de 4% par an. Le mur à la frontière mexicaine sera financé, et selon lui entièrement remboursé par le Mexique. Une peine de prison fédérale de deux ans minimum sera aussi imposée à tous les immigrants clandestins expulsés qui reviendraient aux États-Unis.

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Abolition l’"Obamacare" Donald Trump travaillera aussi à l'abolition la plus rapide possible de la loi sur l'assurance maladie surnommée "Obamacare". Le grand projet du président Obama d'une couverture maladie pour tous a rencontré de nombreuses critiques car il s'est accompagné d'une hausse des primes d'assurance pour des familles de la classe moyenne. A son programme également, 1.000 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures dans les dix ans, grâce à des partenariats publicprivé et des investissements privés encouragés par des abattements fiscaux. Mais son discours

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de Gettysburg s'est arrêté aux frontières des ÉtatsUnis. Aucun détail de politique étrangère ne figure dans son programme des 100 premiers jours. Cependant «souvent candidat varie» … Comment financera-t-il ce programme ? Que pourra-t-il vraiment accomplir ? De nombreux experts sont dubitatifs, d'autant que Donald Trump a souvent varié dans ses propos. L'expulsion des 11 millions d'immigrants clandestins ou la fin du programme d'accueil des réfugiés syriens, cette dernière promise un temps dès son premier jour à la Maison Blanche, ne figuraient notamment pas dans le discours de Gettysburg.


À la Une

Plus de 25 500 américains avaient quitté les États-Unis après la victoire de GW Bush…

Un nouvel exode en vue ?

De nombreuses célébrités ont menacé de quitter leur pays pour déménager chez leur voisin du nord advenant une victoire de Donald Trump: d'Amy Schumer à Barbra Streisand, en passant par Miley Cyrus, Stephen King et Cher.

Il est certainement facile de partager sa frustration par un message Twitter ou de réaliser quelques recherches sur Internet pour recueillir de l'information sous le coup de l'impulsion. Mais passeront-ils à l’acte? Les données depuis les élections de 2004 La chose est vérifiable. En 2004, lors de la réélection de George W. Bush, des milliers d'Américains avaient effectué une recherche « move to Canada » sur Google. Les données préliminaires de Google actuellement disponibles laissent à penser que le phénomène se répète actuellement. D'autant plus qu'il avait été remarqué en mars dernier, quand Trump a remporté sept victoires aux primaires. L'éditeur de données de Google, Simon Rogers, avait expliqué à l'époque que les recherches portant sur la façon d'immigrer au Canada avaient grimpée de 350 %, avec une pointe de 1150 %. Les données des derniers mois Il est à noter que le terme « move to » est également plus populaire pour des pays anglophones comme le Royaume-Uni et l'Australie. Immigration Canada : L'intérêt pour le Canada semble également mener les internautes américains à converger en grand nombre vers le site d'Immigration Canada, qui connaît des ratés depuis mardi soir, même si le ministre John McCallum refuse de lier

l'augmentation du trafic à l'élection de Donald Trump. Le porte-parole Rémi Larivière explique que le ministère analyse actuellement la géolocalisation des connexions pour vérifier leur origine. L'invitation du CapBreton: En NouvelleÉcosse, la création du site web « Cape Breton if Trump Wins » se voulait d'abord une blague de l'animateur de radio Rob Calabrese. Il cherchait à se moquer du candidat populiste républicain, tout en vantant les charmes de l'île. «C'était juste une blague! Une façon de mettre en lumière le problème de population de Cap-Breton. Si vous me demandez si je pense qu'il allait gagner, je pense que personne dans le monde ne le pensait. [...] C'est une mauvaise nouvelle.» nuance Rob Calabrese M. Calabrese explique que quelques semaines après la création du site, en février, presque 1 million de personnes en provenance de partout dans le monde l'avaient visité. Des milliers d'entre eux avaient envoyé des courriels demandant des informations sur l'île, des partisans démocrates, mais également des républicains. «Il n'y a aucun doute que le

site va connaître un nouveau boom d'attention. Quelques semaines, une année, qui sait?» affirme Rob Calabrese C'était une visibilité inespérée pour le Cap-Breton qui connaît un exode important de sa population. Selon Mary Tulle, directrice de Destination Cap-Breton, cette publicité a provoqué une hausse de l'achalandage touristique sur l'île du littoral atlantique qui s'est traduite par une augmentation de 14 % des nuitées entre janvier et août. Passer à l'acte? C'est une chose de menacer de quitter son pays sur les médias sociaux ou de s'informer sur ses options, mais de là à passer aux actes, c'est une autre histoire. Le ministère de l'Immigration ne peut pas spéculer sur les raisons qui poussent les Américains à demander une résidence permanente au Canada. En fait, lorsque George W. Bush a battu John Kerry en 2004, 6990 Américains ont reçu une résidence permanente. Les données d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada montrent que ce nombre est passé à 8394 en 2005, la première année de son second mandat. Le nombre d'Américains qui ont reçu la résidence permanente a atteint un sommet la

dernière année du second mandat de George W. Bush en 2008, soit 10 190, un record depuis 1980. Ce nombre a ensuite diminué lors du premier mandat du président Obama. Par ailleurs, n'immigre pas

au Canada qui veut. Le pays possède des critères d'admissibilité stricts. Une offre d'emploi, un numéro gagnant à la loterie de la citoyenneté ou un portefeuille d'investisseur peuvent cependant faciliter le processus.

Whoopi Goldberg

Barbra Streisand

Miley Cyrus

Stephen King

Le «Who’s who» du «Move to Canada» Durant la campagne électorale, de nombreuses célébrités ont affirmé vouloir quitter les États-Unis si Trump était élu. Lena Dunham, la créatrice de la série Girls est du nombre. « Je sais bien que des gens ont menacé de le faire, mais je le ferais vraiment ! » a-t-elle dit, ajoutant : « Je connais un endroit charmant vers

Vancouver et je peux travailler de là-bas. »

est ridicule pour moi », lance Ne-Yo.

Pour d'autres, comme Ne-Yo, la solution est plus directe et sans équivoque.

C'est également le cas de Bryan Cranston, alias Walter White dans la série Breaking Bad. L'acteur a affirmé : « C'est irréel pour moi qu'il l'emporte. Je prie Dieu que cela ne se produise pas. » Aussi, l'actrice canadienne Neve Campbell s'ajoute à la

« Je déménage au Canada directement. Il est malheureux de voir toute l'ignorance sur cette planète. L'idée que quelqu'un puisse élire Trump

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longue liste des célébrités qui pourraient quitter les ÉtatsUnis si le candidat républicain l'emportait dans ces élections. L'avantage de l'actrice, c'est qu'elle serait chez elle en Ontario ! Le convoi vers le Canada pourrait également inclure Barbra Streisand, l'animatrice Chelsea

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Handler et l'écrivain Stephen King, pour n'en citer que quelques-uns. Miley Cyrus, Amy Schumer, Whoopi Goldberg, Cher, Chloë Sevigny, Jon Stewart et Samuel L. Jackson ont également tous indiqué qu'un déménagement était possible si Donald Trump devenait président.


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À la Une

Les Républicains aux commandes

Et le Canada (et nous) dans tout cela?

La victoire de Donald Trump a surpris bon nombre de personnes au Canada qui ont suivi les élections américaines. Une photo sur Twitter a montré la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, plaisantant avec un diplomate américain lors d'un rassemblement au consulat américain à Toronto. «Expliquez-moi simplement la Floride», dit le Tweet, concernant la victoire de M. Trump dans cet État.

L'ambassadeur américain Bruce Heyman, tout en se contentant de se réjouir «de voir les Américains voter en grand nombre», n’a pas manqué d’insister sur une prédiction : «quel que soit le vainqueur, la transition se fera en douceur». Reste cependant à savoir quel goût aura cette douceur!. «La relation entre le Canada et les États-Unis continuera de s'épanouir et d'être très forte, a-t-il affirmé. Je sais que nous continuerons d'être les meilleurs amis, partenaires commerciaux et alliés.» a donc cru bon de préciser M. Heyman. Prédiction lénifiante? Ce présage se vérifiera-t-il? Pour l’heure, ce qui est certain, c’est que la présidence de Donald Trump «aura sans nul doute de larges répercussions au Canada», a affirmé Laura Dawson, directrice du Canada Institute au Wilson Center de Washington, citant les politiques sur le climat, les réfugiés et le libre-échange. Lesquelles? M. Trump a promis de sabrer dans les réglementa-

tions environnementales alors même que le Canada envisage diverses politiques de protection de l'environnement, incluant une taxe sur le carbone, a-telle fait remarquer. «Le Canada se retrouvera avec des politiques climatiques très, très, très dispendieuses, a dit Mme Dawson. Il s'agira d'un facteur dissuasif pour l'investissement et la fabrication.»

Les changements seront majeurs Mme Dawson se montrait moins convaincue de changements majeurs du côté des politiques commerciales. D'autres Canadiens interrogés ont aussi exprimé des doutes sur l'impact de la position de Donald Trump sur l'Accord de libreéchange nord-américain (ALÉNA). Donald Trump a demandé de renégocier l'ALÉNA, sans donner plus de détails, et a promis de le déchirer s'il n'y avait pas de négociations. Un responsable canadien a récemment dit douter que la situation en vienne à cela. Même si un président ordonnait que l'ALÉNA soit abandonné, l'impact d'un tel geste serait assoupli par plusieurs pare-feu dont la nécessité pour le Congrès de rétablir de précédents tarifs et, potentiellement, par l'existence du vieil accord entre le Canada et les États-Unis datant de 1987. «Je ne crois pas que nous soyons vraiment en danger sur ce plan, a dit ce responsable. Il y aurait une révolte du secteur privé... Son pro-

pre parti se rebellerait.» Justin Trudeau dans l’expectative Contrairement au président mexicain Enrique Pena Nieto, qui n'avait pas dissimulé ses vives inquiétudes advenant une victoire de Donald Trump, le premier ministre Justin Trudeau a tenté de demeurer au-dessus de la mêlée. M. Trudeau a dit avoir foi dans le processus politique américain et avait assuré aux Canadiens qu'il «travaillerait avec quiconque serait élu pour continuer à défendre les intérêts du Canada et faire croître l'économie». Avant la soirée électorale, un autre responsable gouvernemental canadien, qui n'était pas autorisé à discuter de l'élection publiquement, a décrit une victoire de la démocrate Hillary Clinton comme un statu quo en ce qui a trait aux priorités du Canada dans les

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relations avec les ÉtatsUnis. Ce qui peut signifier qu’avec la victoire de Donald Trump, les Canadiens pourraient même se réconforter dans le fait que le républicain semble avoir beaucoup de respect pour Justin Trudeau et son statut de célébrité internationale, a dit ce responsable, qui a parlé du premier ministre avec l'équipe de campagne de M. Trump. Des avis divisés Au McLean's pub, au centre-ville de Montréal, les prix étaient réduits sur les consommations «Nasty Woman» et «Bad Hombre», et les rivalités amicales se manifestaient. Kaylie Mitchell, vêtue de rouge et soutenant Donald Trump, et Brandy Przepiora, arborant un écusson bleu «Hillary», ont tenu à dire que le résultat n'influencerait pas leur

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amitié en dépit de la campagne acrimonieuse au sud de la frontière. Mme Przepiora a dit croire que Mme Clinton était la plus apte à occuper la présidence et qu'elle avait mieux fait dans les débats. Mme Mitchell a affirmé avoir déjà soutenu Mme Clinton avant de gagner du respect pour le candidat républicain Donald Trump. «Cela pourrait être rafraîchissant d'avoir quelqu'un sans expérience politique prendre les rênes à la Maison-Blanche», a-t-elle fait valoir. Les deux amies s'entendaient sur une chose, néanmoins: ni une ni l'autre n'osaient faire de prédictions. «Je suis nerveuse, disait Mme Przepiora. Il faudra attendre la fin avant de savoir.»


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À la Une

Barack et Michelle Obama

Quelle vie après la Maison Blanche ?

Barack et Michelle Obama n'ont pas encore quitté la Maison Blanche que déjà se pose la question de leur avenir. Mémoires, discours rémunérés, œuvres caritatives : pour les spécialistes, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. "Il n’y a rien de plus pitoyable dans la vie qu’un ancien président." Pas certain que cette formule, prêtée à John Quincy Adams qui occupa la Maison Blanche de 1825 à 1829, s'applique à Barack Obama. Le chef de l’État américain passera le témoin à Donald Trump le 20 janvier, à l’âge de 55 ans. S'il a déjà plaisanté sur LinkedIn, le 44e président devrait avoir plus d'un débouché, et pas des moins lucratifs. "Il aura une vie pleine et active après la Maison Blanche. Il va perdre de son pouvoir mais garder son influence, ici et à l’étranger", prédit Mark Updegrove, directeur de la bibliothèque présidentielle Lyndon Baines Johnson et auteur de "Second Acts : Presidential Lives and Legacies After the White House". Et son épouse, Michelle, passée en quelques années d'"épouse de" à icône de la culture populaire, n'est pas en reste.

Une maison à Washington Le couple a décidé de rester dans un premier temps à Washington, dans une maison de près de 800 mètres carrés évaluée à 5,3 millions de dollars, dans un quartier chic de la capitale fédérale. Leur cadette, Sasha, doit en effet y terminer sa scolarité. "C’est vraiment inhabituel pour un couple présidentiel. Hillary Clinton aura ainsi un ex-président pour mari et un autre vivant à quelques kilomètres de là", constate Kate Andersen Brower, auteure de "First Women : The Grace and Power of

America’s Modern First Ladies".

Et ensuite, retourneront-ils à Chicago, leur ville d’origine ? Nombreux sont ceux, comme Burton Kaufman, historien et auteur de "The Post Presidency : From Washington to Clinton", qui en font le pari. Mais selon les sources de la journaliste Kate Andersen Brower, ils pourraient aussi bien s’installer à New York, pour renouer avec un certain anonymat. "Barack Obama passera sans doute aussi du temps à Hawaï, où il est né. C’est un endroit qui tient une grande place dans son cœur", estime de son côté Mark Updegrove. Des mémoires et des discours Pour mener à bien tous leurs projets, les Obama auront besoin d’argent. De beaucoup d’argent. Bien sûr, ils sont loin d’être à plaindre. La loi garantit aux anciens présidents un salaire de 205 700 dollars par an, ainsi qu’une myriade d’avantages en nature, comme un bureau et une équipe dédiée. Rien pour Michelle Obama en revanche, qui, en raison du caractère non officiel du statut de Première dame, a dû se passer de salaire pendant ses huit années à la Maison blanche. Un exemple qui illustre, de manière éclatante, l’inégalité salariale entre hommes et femmes, d’autant que Michelle Obama a dû quitter un emploi pour lequel elle était mieux rémunérée que son mari. La rédaction de Mémoires est l'un des débouchés les plus rémunérateurs s'offrant au candidat sortant. La plupart des ex-présidents se sont pliés à l'exercice, avec un pactole à la clé. Bill Clinton avait ainsi reçu une avance record de 15 mil-

lions de dollars pour son livre "My Life", en 2004. Pour Barack Obama, auteur à succès avant d’être président, cela ne devrait pas être trop difficile. "C’est un écrivain très talentueux", souligne l’historien Burton Kaufman. Selon le New York Times, les Obama pourraient signer des contrats d’un montant compris entre 20 et 45 millions de dollars à eux deux pour raconter leur vie. L'éditeur de chez ICM/ Sagalyn avance même que Michelle Obama pourrait décrocher le contrat le plus juteux de l’histoire pour une ex-Première dame. "Il est possible que son livre se vende même mieux que celui de son mari. J’ai entendu dire qu’elle était déjà en train de travailler dessus", rapporte Kate Andersen Brower. Pour arrondir ses fins de mois, il existe un autre moyen, bien connu des Clinton. Ces derniers auraient en effet engrangé quelque 25 millions de dollars pour une centaine de discours rémunérés. "Bill

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Clinton demandait 250 000 dollars par soirée", rappelle Burton Kaufman. La parole de Barack Obama coûtera sans doute elle aussi très chère à partir de fin janvier : il pourrait lui aussi percevoir des émoluements à six chiffres pour s’exprimer dans des entreprises privées, des universités ou des pays étrangers. Quant à Michelle Obama, son cachet pourrait s'élever à quelque 100 000 dollars pour chaque intervention. Une librairie et une fondation caritative Cet argent pourrait servir au projet central du couple : la construction du Obama Presidential Center dans le sud de Chicago. Ce centre, qui sera la trace architecturale et culturelle de la présidence Obama, comprendra une bibliothèque et un musée, et pourrait coûter jusqu’à 1 milliard de dollars, selon le New York Times. "Ils ont déjà le site, ils ont choisi les architectes", indique Burton Kaufman. Le centre sera financé par la

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Fondation Barack Obama. On en sait peu sur les causes que servira cette fondation. Mais comme le Carter Center, dévoué à la paix dans le monde, ou la Clinton Global Initiative, consacrée au climat et à la santé, la fondation Obama devra choisir un angle d’attaque. Barack Obama a déjà semé quelques indices en affirmant qu’il aimerait "retourner au type de travail qu’(il) faisait avant, essayer de trouver des moyens d’aider les gens". Pour Burton Kaufman, il est très probable que les Obama se consacrent à de multiples petits projets locaux : "Je ne le vois pas, comme l’ont fait Carter ou Clinton, lever des millions de dollars pour éliminer une maladie en Afrique. Son truc, c’est plutôt d’aider les communautés à s’organiser." La ville de Chicago, périodiquement secouée de violences, serait un terrain parfait. "Aider à l’éducation des jeunes, aider les gens à trou ver du travail, essayer

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À la Une

Barack et Michelle Obama

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d’attirer les entreprises dans les quartiers qui n’en ont pas assez. C’est le genre de job que j’aimerais vraiment faire", avait déclaré Barack Obama devant des étudiants l’année dernière. Quant à Michelle Obama, Kate Andersen Brower estime qu’elle continuera à soutenir les causes qui lui sont chères, comme l’éducation et la santé, mais qu’elle s’aventurera peut-être aussi sur des terrains plus polémiques, comme le contrôle des armes à feu. Des cours à la fac pour Barack, un talk show pour Michelle ? Burton Kaufman n'écarte pas non plus le scénario

selon lequel Barack Obama pourrait dispenser des cours de droit, comme il l’a déjà fait avant de devenir président. L’Université de Chicago semble un choix évident, ou Harvard, où il a étudié le droit, ou Columbia, où il a été diplômé en sciences politiques. Hillary Clinton a même affirmé l’année dernière qu’elle pensait que Barack Obama ferait un "brillant" juge à la Cour suprême. Mais le principal intéressé ne semble pas du même avis.

Les médias américains ont évoqué d’autres plans de carrière, dont certains plutôt loufoques. Dans une interview pour GQ l’an passé, Barack Obama a ainsi affirmé qu’il adorerait posséder

une ligue de NBA. D’autres encore s’appuient sur l’intérêt du président américain pour les sciences pour lui prédire un futur dans la Silicon Valley. Mais pour Burton Kaufman et Mark Updegrove, il est peu probable que l’on voie Barack Obama dans le secteur privé, à cause du risque évident de conflit d’intérêts. Quant à Michelle Obama, certains journalistes la voient déjà présenter un talk show à la Oprah Winfrey. "Une Barbara Bush ou une Nancy Reagan n’y auraient jamais songé. Mais si Michelle Obama se lançait, il faudrait que cela soit pour soutenir une cause, elle ne peut pas juste interviewer des stars", estime Kate Andersen Brower.

La politique, c’est terminé Il est une chose sur laquelle tout le monde s'accorde : la politique, c’est fini. "C’est la tradition américaine : les ex-présidents s’élèvent audessus des partis", confirme Mark Updegrove. Le couple l’a dit et répété, ni l’un ni l’autre ne cherchera à se faire élire. De quoi doucher les espoirs des fans de Michelle Obama, dont le talent oratoire a été salué dans plusieurs discours spectaculaires ces dernières semaines. Mark Updegrove ne croit pas à son entrée dans l’arène politique : "Mais si elle devait un jour se présenter au Sénat, je n’ai aucun doute quant au soutien énorme qu’elle recevrait." "Elle ne va pas disparaître, mais je ne pense pas qu’elle cherchera à se

faire élire, tranche Kate Andersen Brower. Elle pourrait être bien plus efficace en dehors du Congrès." Si les Obama rangent leurs costumes de bêtes politiques, s’effaceront-ils pour autant de la vie médiatique ? "Barack Obama restera un homme public, mais il ne tentera pas de s’imposer, ", prédit Burton Kaufman. "Il y a une règle non écrite, en ce qui concerne les ex-présidents, qui est de faire profil bas, notamment pour donner l’opportunité à son successeur d’occuper l’espace", confirme Mark Updegrove. Pour l’instant, Barack Obama envisage sa condition de futur ex-président avec le sourire.

Le destin brisé d’Hillary Clinton Elle y croyait dur comme fer. Mais État après État, résultat après résultat, le sol s'est dérobé sous les pieds d'Hillary Clinton à mesure que s'est dessiné le verdict des urnes, durant la longue nuit électorale. Jusqu'à la veille du scrutin, les sondages nationaux lui donnaient pourtant l'avantage et les projections de tous les grands médias la voyaient gagner haut la main à la présidentielle américaine. Nuit cauchemardesque Depuis plusieurs jours, la candidate démocrate s'efforçait de rassembler en vue de sa victoire: "Je veux être la présidente de tous les Américains", expliquait-elle, avec un sourire assuré. Au moment de la fermeture des premiers bureaux de vote, quelques heures avant la claque, son équipe de campagne se montrait confiante et tout jusqu'à la scène en forme de carte du pays dans son QG - était prêt pour fêter ce qui s'annonçait comme une date historique: celle de la première femme à la tête de la nation. Tout un symbole après l'élection de Barack Obama, premier président noir des ÉtatsUnis.

Pour l'ex-secrétaire d'État, la nuit électorale a été extrêmement amère. A ce point cauchemardesque que si elle a concédé sa défaite vers 2 heures du matin, elle a attendu le lendemain du vote (pour réapparaître et s'exprimer publiquement à la suite de son échec face au candidat républicain Donald Trump, désigné 45e président des ÉtatsUnis.

Faut-il y voir une malédiction? Ou le signe de la persistance d'un "plafond de verre" empêchant les femmes d'accéder au poste suprême? Hillary Clinton encaisse là sa deuxième débâcle dans sa course à la Maison Blanche, huit ans après avoir été prise de vitesse par Barack Obama, finalement investi par le parti démocrate en 2008. "J'ai proposé à Donald Trump de travailler avec lui" La fin d'une carrière entièrement tournée vers l'objectif de décrocher "le métier le plus dur au monde"? Sans le moindre doute pour bon nombre d’observateurs et de connaissaeurs de la politique américaine.

Prononçant son discours de défaite dans un hôtel de New York devant des supporters en pleurs, Hillary Clinton n'a pas clairement annoncé son retrait définitif de la scène politique. Elle a remercié ses soutiens et les a appelés à accepter la passation pacifique du pouvoir à Donald Trump. Elle a souhaité une présidence réussie à son rival victorieux qui, pendant la campagne, avait promis de la mettre en prison s'il devenait commandant en chef, en raison du scandale de ses e-mails. L'ex-sénatrice lui a d'ailleurs proposé sa collaboration. "(…) j'ai félicité Donald Trump et lui ai proposé de travailler avec lui pour notre pays", a-t-elle simplement indiqué, sans autre indication. "Notre démocratie constitutionnelle exige notre participation. Pas tous les quatre ans, mais à chaque instant. Alors faisons tout ce que nous pouvons pour continuer à faire avancer les valeurs et les causes qui nous tiennent à cœur. (...) A présent, en tant que citoyens, nous avons une responsabilité: jouer notre rôle pour ce

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Hillary Clinton pays. Pour créer cette Amérique plus juste, plus forte, plus robuste. Et je sais que vous jouerez votre rôle", a poursuivi l'ancienne First Lady, ne précisant toutefois pas si cette injonction s'adressait uniquement à ses partisans ou à elle également. Dans les faits, qu'il s'agisse de Mitt Romney (2012), John McCain (2008), John Kerry (2004) ou Al Gore (2000), on entend généralement peu parler des anciens prétendants à la prési-

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dentielle américaine après un échec. Il reste aussi qu'Hillary Clinton est détestée par beaucoup d'Américains. Et même si son colistier Tim Kaine a revendiqué la victoire du "vote populaire" en nombre de voix dans tous le pays, contrairement à la victoire de Trump en termes de grands électeurs, qui elle permet d'emporter la présidence -, cette déculottée témoigne aussi du souhait, pour une grande partie de l'électorat, de ne tout simplement plus la voir.


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Éducation

L’injustice faite aux enfants pauvres…

Les écoles à vocation particulière nuisent aux établissements en milieu défavorisé, dit le Conseil supérieur de l’éducation «La concurrence en éducation est indissociable de la perception que toutes les écoles ne sont pas équivalentes : elle alimente donc la crise de confiance qui fragilise le système public», peut-on lire dans le rapport du Conseil supérieur de l'éducation. Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) juge que le système d’éducation au Québec, en raison de la forte présence des écoles privées et de la concurrence des écoles secondaires publiques à vocation particulière, accentue les inégalités au détriment des élèves issus des milieux défavorisés. En fait, c’est au Québec que le réseau scolaire est plus inéquitable au Canada. C’est ce qui ressort du rapport intitulé Remettre le cap sur l’équité que le CSE vient de rendre public sur l’état et les besoins de l’éducation 2014-2016. «On parle de la concurrence entre le privé et le public, de la mise en place de projets particuliers sélectifs qui contribue à faire en sorte que nos classes sont de plus en plus homogènes et à concentrer dans la classe ordinaire de l’école publique les élèves les plus vulnérables», a résumé la présidente par intérim du CSE, Lucie Bouchard. Toutes les écoles ne sont pas équivalentes « La concurrence en éducation est indissociable de la perception que toutes les écoles ne sont pas équivalentes : elle alimente donc la crise de confiance qui fragilise le système public », peut-on lire dans le rapport de 100 pages. « Cette crise de confiance accentue la tendance à

regrouper les élèves selon leur profil scolaire et socioéconomique. Il en résulte une forme de ségrégation qui conduit à un système d’écoles à plusieurs vitesses. L’écart se creuse entre les milieux : certains établissements ou certaines classes sont considérées comme moins propices à l’apprentissage (les familles qui le peuvent les fuient) et les conditions de travail y sont plus difficiles (les enseignants qui le peuvent les fuient également) », poursuit le CSE. Il y a donc une école à trois vitesses : le réseau privé, les programmes particuliers ou enrichis de l’école publique, qui s’appuie sur la sélection des élèves, et le programme ordinaire de l’école publique.

au Canada, soit 21,5 %, contre 7,8 % pour l’ensemble du Canada, l’école privée étant subventionnée au Québec alors qu’elle ne l’est pas ou peu dans les autres provinces. Au secondaire, cette proportion atteint 39 % à Montréal et 42 % à Québec.

Le pourcentage d’élèves des écoles secondaires publiques inscrits dans des pro-

Une étude citée par le CSE montre que 72 % des élèves dans les écoles privées vien-

16 % C’est le pourcentage des écoles secondaires publiques dont

l’indice de revenu est faible qui proposent des programmes particuliers. Dans les établissements dont l’indice de revenu est moyen ou élevé, ce pourcentage est respectivement de 46 % et 42 %.

grammes particuliers est passé de 14,4 % en 20022003 à 17,2 % en 20122013. Mais cela ne tient pas compte de programmes particuliers ou enrichis qui sont offerts par les écoles sans que le ministère n’en soit informé. «Il est donc impossible d’obtenir ou de dresser un portait complet de la situation», note le CSE. Privé : Québec champion! En outre, c’est au Québec que la proportion d’élèves qui fréquentent l’école privée est la plus importante

nent de milieux favorisés (revenu familial de plus de 100 000 $), 21 % de la classe moyenne (revenus familial entre 50 000 $ et 99 999 $) et 7 % des milieux modestes (revenus familial de moins de 50 000 $). « Les écoles privées et les écoles publiques qui offrent des projets particuliers sont concentrées dans les zones urbaines et dans les milieux de classe moyenne et les milieux favorisés» , souligne-t-on.

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Parallèlement, la classe ordinaire a intégré davantage d’élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage : leur proportion a augmenté de 13,6 % à 20,8 % de 2003 à 2013. L’un des mandats de l’école publique est d’offrir à tous les élèves des chances égales de réussite et de mobilité sociale, rappelle le CSE. «La concentration des populations défavorisées ou d’élèves moins performants au sein de certaines écoles ou de certaines classes constitue une injustice», estime l’organisme, qui plaide pour une plus grande mixité sociale dans les classes. Il s’agit pas d’un nivellement par le bas, prévient-il. « Dans un groupe mixte équilibré, les élèves performants maintiennent leurs bons résultats, et ceux qui éprouvent des difficultés obtiennent de meilleurs résultats au contact d’élèves qui apprennent facilement. […] S’il est vrai que les élèves jugés en difficulté y gagnent davantage que les autres, ces derniers ne subissent pas d’effets négatifs de la mixité. » En revanche, Lucie Bouchard rappelle que le Québec a fait « des avancées considérables» en éducation.

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«Nous sommes performants à bien des égards », a-t-elle dit. C’est ce que montrent les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Le statut socioéconomique des élèves influe moins sur la performance des élèves que pour la moyenne des pays de l’OCDE et bien moins que dans certains pays d’Europe, notamment la France. «Par contre, elle significativement plus élevées que la moyenne canadienne, et ce, malgré des programmes sociaux jugés plus généreux que ceux des autres provinces», relève le CSE. « En concentrant les élèves les plus vulnérables dans les écoles ordinaires, on pense qu’on va atteindre un point de bascule qui pourrait faire reculer la performance générale de notre système », s’est inquiété Lucie Bouchard. Il faut que l’équité, la justice sociale dans le système d’éducation devienne une préoccupation du gouvernement, estime-telle. Source : Presse Canadienne


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Santé

Quand l’heure vient à changer…

Votre horloge biologique s’est-elle déréglée? Gagner une heure dans sa journée semble pour certains être un véritable cadeau. Le recul de l'heure peut cependant avoir un impact sur le corps. C'est durant l'un des week-ends de la fin d'octobre ou du début de novembre que nous avons droit à une heure de sommeil de plus. Il y a quelques jours, nous avons l'occasion de reculer l'heure, ce qui nous permet généralement de bénéficier d'un peu de repos supplémentaire. S'il semble anodin, le changement d'heure peut pourtant avoir un effet sur notre corps. Selon Roger Godbout, directeur du laboratoire du sommeil de l'hôpital Rivière-

des-Prairies, si on change l'heure au cadran, notre corps ne change pas d'heure automatiquement. Notre horloge interne demeure programmée à la même heure, même si les horloges externes affichent une heure plus hâtive. Ce léger décalage peut durer jusqu'à une semaine pour certains. L'effet ne sera pas immédiat : le premier matin, on dormira une heure de plus pour compenser. Cependant, avec le début de la semaine de travail et de la routine matinale, le corps habitué par exemple de se lever à 6 h se réveillera de façon naturelle à 5 h. En fin de compte, on estime ainsi perdre

une vingtaine de minutes de sommeil chaque nuit. Les effets sont plus importants notamment sur les lève-tôt, les travailleurs de nuit et même sur les enfants, dont le cycle de sommeil peut être dérangé. Le changement d'heure a cependant ses avantages. Il permet de régler notre sommeil en fonction des heures de lumière, ce qui aide à atténuer les effets de la dépression saisonnière. De plus, les dates butoirs de changement d'heure à l'automne et au printemps sont aussi l'occasion de se souvenir de changer les piles dans les détecteurs de fumée.

Dépression saisonnière: symptômes et traitements L’utilisation d’une lampe de luminothérapie aident à diminuer les symptômes de la dépression saisonnière. La dépression saisonnière (ou trouble affectif saisonnier) est caractérisée par l’apparition de symptômes dépressifs en automne ou en hiver.

Pour que l’humeur dépressive soit traitée à l’aide d’une médication cette affection dépressive saisonnière doit se produire jusqu’au printemps pendant deux années consécutives.

L’utilisation d’une lampe de luminothérapie et l’alimentation aident à diminuer les symptômes dépressifs saisonniers tel que: • Humeur triste, irritabilité • État de fatigue chronique (somnolence, difficulté à se lever le matin) • Perte d’intérêt, manque de concentration • Sentiment de stress pouvant être

compensé par la consommation d’alcool ou l’envie d’aliments sucrés • Baisse de la productivité et de la libido • Idées suicidaires Quel antidépresseur naturel? Parmi les aliments antidépresseurs reconnus, on retrouve les poissons gras, qui contiennent un taux élevé d’oméga-3. Les œufs, la banane et les noix sont d’autres antidépresseurs naturels reconnus

Cette année, le changement d'heure à eu lieu dans la nuit

qui aident à remonter le moral. L’activité physique régulière et un sommeil régulier contribuent aussi à remonter le moral et à chasser le blues hivernal. « Je suis au bout du rouleau ! » Cette phrase vous dit quelque chose? Vous n'êtes pas seul(e)! Au Canada, environ 18% des adultes sont affectés par la déprime saisonnière entre octobre et mars, qui résulte de la diminution de la luminosité particulièrement lors des mois de novembre, décembre

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et janvier. La dépression saisonnière ne doit pas être confondue avec la dépression. Bien que les symptômes et les signes avant-coureurs de la dépression nerveuse soient similaires à ceux de la déprime saisonnière, cette dernière est passagère et se résorbe au printemps avec le retour des heures normales d’ensoleillement. N’hésitez pas à consulter un médecin si vous avez un ou plusieurs symptômes dépressifs.


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Droits & justice

Si vous avez besoin d’aide juridique sans frais… Le Réseau national d’étudiants pro bono du Canada du programme. Ils souhaitent Le Réseau national d’étudiants vaillent de concert à promouvoir tribuer à l’amélioration de la pro bono du Canada (PBSC) est une organisation nationale pro bono (c’est-à-dire offrant des prestations gratuites) qui a des sections dans les 21 facultés de droit à travers le pays. Fondé en 1996, PBSC est la seule organisation nationale au monde qui offre des services pro bono. Tous les ans, environ 1 500 étudiants en droit de PBSC effectuent du bénévolat et consacrent environ 120 000 heures de services juridiques gratuits à environ 400 à 500 organisations ainsi que dans les cours et tribunaux partout au Canada.

Le mandat du réseau Le réseau national d’étudiants pro bono offre des services juridiques sans frais aux individus et aux communautés dans le besoin grâce au travail bénévole d’étudiants en droit motivés et impliqués sous la supervision d’avocats. Chaque année, le réseau jumelle des étudiants en droit et des avocats superviseurs au sein d’organismes communautaires, de cliniques juridiques et autres. Tous ces acteurs tra-

et à accroître l’accès à la justice dans leur communauté. Notre mission est aussi éducative. Nous offrons une expérience professionnelle unique aux futurs juristes et nous souhaitons que cette expérience influençera leur pratique du droit en tant que notaire ou avocat ! Ses objectifs • Faire davantage connaître l’existence du programme Pro Bono au sein de la Faculté ainsi que dans la communauté; • Recruter de nombreux organismes intéressés à collaborer ainsi que des étudiants motivés et compétents; • Instaurer un système efficace de gestion du programme pour favoriser son développement. Concernant les étudiants : • Développer l’éthique Pro Bono dès la première année d’étude au sein de la prochaine génération d’avocats et notaires; • Donner la chance d’acquérir une expérience pratique du droit; • Donner l’opportunité de con-

société; • Éveiller chez l’étudiant l’envie de travailler dans un milieu d’intérêt public.

aussi léguer à leurs successeurs un système de gestion du programme efficace pour le consolider.

Concernant les organismes : • Leur fournir des volontaires dévoués et qualifiés; • Augmenter les ressources mises à leur disposition; • Améliorer l’accès à la justice.

La section PBSC de l’Université de Montréal est supervisée localement par Aminata Bal, puis relève du bureau national de PBSC. Cette année, la section de l’Université de Montréal compte près de 139 étudiants bénévoles regroupés dans 34 projets, un record au niveau des facultés de droit au Québec. Rime et Alexandre, aidé par un comité exécutif qui regroupe 8 autres personnes, travaillent très fort afin de porter la mission d’accessibilité à la justice et avoir un impact sur le plus grand nombre de personnes vulnérables dans leur communauté.

La section de l’Université de Montréal Le réseau national d’étudiants pro bono section Université de Montréal a débuté ses activités à l’hiver 2008 sous l’initiative de Nicolas Désy. Il a permis à une quinzaine d’étudiants bénévoles de s’impliquer dans leur communauté. Rime El Rhoul et Alexandre Csuzdi-Vallée, deux étudiants en droit à l’Université de Montréal, sont maintenant les coordonnateurs du programme pour l’année 2016-2017. Leur objectif est de recruter un plus grand nombre d’organismes et d’étudiants bénévoles en faisant connaître davantage les vertus

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Cette année, les deux étudiants ont d’ailleurs mis sur pied une clinique d’information juridique, en partenariat avec le Centre communautaire de loisir de la Côte-des-neiges. La Clinique vise à fournir tout à fait gratuite-

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ment de l’information juridique de qualité à la population du quartier Côte-des-Neiges. Elle est tenue par des étudiants en droit de l’Université de Montréal et par un avocat-superviseur. Elle fonctionne uniquement sur rendez-vous. Les clients ont l’occasion d’expliquer leur problème lors d’une première rencontre individuelle. Les étudiants effectuent leur recherche et la font valider par l’avocat-superviseur afin d’être en mesure de donner une réponse complète et claire. Les clients sont ensuite convoqués à une seconde rencontre où les résultats de cette recherche leur sont dévoilés.


Droits & Justice

Comment épargner entre 13.561 et 37.229 $...

Entretien avec Rime El Rhoul et Alexandre Csuzdi-Vallée Atlas.Mtl a rencontré Rime El Rhoul et Alexandre CsuzdiVallée, étudiants en droit à l’Université de Montréal et maintenant les coordonnateurs du programme pour l’année 2016-2017 du réseau national d’étudiants pro bono section Université de Montréal. Entretien. Atlas.Mtl : Quelles sont les principales difficultés constatées au pays en matière d’accès à la justice? Rime El Rhoul et Alexandre Csuzdi-Vallée : Notre système juridique fait face à plusieurs défis de taille qui, jumelés, créent un problème important d’accessibilité à la justice. D’abord, la multitude de problèmes juridiques qui peuvent survenir fait en sorte qu’un grand nombre de personnes vivent ce genre de problème, que ce soit dans leurs relations avec leur employeur, leur locateur, etc. Ensuite, les coûts d’accès aux tribunaux sont excessivement élevés. Dans un rapport de 2013, le Comité d’action sur l’accès á la justice en matière civile et familiale évalue à la somme de 13 561 $ à 37 229 $ le coût d’une action civile donnant lieu à un procès de deux jours. Faire respecter ses droits nécessite donc des investissements très importants, que tous ne peuvent pas se permettre. Selon ce même rapport, « entre 42 % et 90 % des personnes qui ne cherchent pas à obtenir une aide juridique ont souligné les coûts — ou au moins les coûts anticipés — comme étant la raison pour ne pas en chercher ». L’aide juridique est certes très utile pour permettre aux personnes moins bien nanties d’avoir accès à un avocat, mais les seuils très basexcluent souvent des gens qui n’ont pas les moyens de se payer un avocat. Ces problèmes surviennent une fois qu’un problème juridique est identifié par le justiciable. Toutefois, il existe également un grand problème d’information du public par rapport aux droits et obligations qu’impose la loi. Comment faire exercer ses

droits si on ne les connaît pas? Voici un exemple pour illustrer mes propos : saviez-vous qu’il était illégal pour un employeur dans restaurant de faire payer l’employé pour la vaisselle qu’il casse ou pour une caisse qui ne balance pas? C’est l’article 85.1 de la Loi sur les normes du travail qui l’indique. Or, cette pratique reste répandue dans le milieu de la restauration car les employés ne sont pas au courant de leurs droits. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Des règles relatives au logement, au droit familial, au droit du travail ou encore à la procédure devant les tribunaux sont très peu connues du public. C’est dans ce contexte que nous intervenons. Nous tentons de nous attaquer à ces deux problèmes en établissant des partenariats avec des organismes communautaires. Nous tenons des cliniques d’information juridique pour permettre aux justiciables de connaître tous les aspects juridiques concernant leur problème sans avoir à payer des frais d’avocats (par exemple, au Centre communautaire de loisirs de la Côte-des-Neiges), ainsi que des projets d’information juridique s’adressant à une clientèle spécifique (par exemple notre Projet Testament, qui vise à informer sur l’importance des testaments et des mandats en prévision d’inaptitude). Les étudiants en droit ne peuvent prétendre régler à eux seuls les problèmes d’accessibilité à la justice, mais ils peuvent certainement contribuer à les réduire. Dans quelles branches du droit ces difficultés sont-elles les plus criantes? Les difficultés sont présentes dans tous les domaines. Il est difficile de pointer une partie du système en particulier. Parlons toutefois du droit de la famille. Les divorces, les problèmes de garde ou d’adoption d’enfant ou encore de pension alimentaire touchent une bonne

partie des gens au cours de leur vie. Ce sont des situations souvent difficiles sur le plan personnel, qui peuvent être encore plus difficiles à vivre en situation d’incertitude juridique. Il existe des façons de prévenir des potentiels conflits futurs (par exemple, en signant des conventions de vie commune pour les conjoints de fait), mais ce n’est souvent que lorsque les problèmes surviennent que la population en prend conscience. Des progrès ont été fait (par exemple, les séances de médiation gratuite offerte en cas de divorce), mais beaucoup reste encore à faire. Quels groupes de populations sont-ils les plus affectés par ces difficultés? Les personnes vulnérables ont plus de problèmes juridiques et sont donc plus exposées à ces difficultés. Comme l’indique le rapport que j’ai cité plus haut, « les personnes qui se déclarent handicapées sont plus de quatre fois plus susceptibles de connaître des problèmes d’aide sociale et trois fois plus susceptibles de connaître des problèmes ayant trait au logement ». Les personnes plus pauvres sont souvent moins informées à la fois du droit et des outils à leur disposition. Ainsi, le problème d’accessibilité à la justice accentue les inégalités et les désavantages existants. Nous sommes bien placés pour examiner ce problème.

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Plusieurs de nos projets s’adressent directement à une clientèle vulnérable. Nous avons par exemple un partenariat avec l’organisme Actionréinsertion le sac à dos, qui aide des personnes en situation d’itinérance, et un autre avec le Centre de recherche-action sur les relations raciales, qui s’attaque principalement aux problèmes liés à la discrimination. Comment Pro Bono Université de Montréal, et plus généralement Pro Bono Students Canada (PBSC), se situent-ils par rapport aux autres organismes de soutien juridique (la Clinique Juripop, le service d’aide juridique gouvernemental etc.) existant au pays ? On pourrait dire que PBSC est en quelques sortes un support pour ces organismes. Nous travaillons en partenariat avec un très grand nombre d’entre eux, Juripop notamment, qui accueille près de 20 étudiants bénévoles PBSC UdeM au sein de son équipe cette année. Nos étudiants bénévoles, de par leur formation, leur motivation, leur implication et l’intérêt qu’ils ont pour la mission pro bono, apportent un soutien, qui devient parfois indispensable, à de nombreux organismes. Quels types de prestations offrez-vous et à quelles conditions?

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Nos étudiants bénévoles font autant du travail de recherche, d’assistance aux avocats, d’observation, de mise sur pied d’atelier et de conférence que d’accompagnement à la cour. La liste est longue ! Nous avons près de 34 projets, tous diversifiés, que ce soit de par leur nature que leur domaine de droit. Toutefois, il est important que les étudiants ne dépassent pas la ligne de l’information juridique. Ils reçoivent d’ailleurs une formation très poussée sur la différence entre un avis et une information juridique. De plus, nos étudiants sont tous supervisés par un avocat ou un notaire bénévole. Tout le travail qu’ils effectuent doit au préalable être vérifié et approuvé par leur avocat ou notaire superviseur. Finalement, pour pouvoir devenir étudiant bénévole pro bono à l’UdeM, il faut être étudiant à temps plein à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, que ce soit au Baccalauréat ou à la Maitrise et aussi, mais surtout, avoir la mission d’accès à la justice à cœur ! Comment peut-on vous joindre? Nous sommes joignables via notre site web (http://www.probono-udem.ca), notre page facebook (https://www.facebook.com/PBSCUdeM/) ou par téléphone (514-343-6111, ext. 8967).


Droits & Justice

Votre vie privée est-elle protégée? On a appris ces derniers temps que des journalistes avaient été épiés par le Service de police de Montréal et la Sûreté du Québec. On a aussi appris que l'agence d'espionnage du Canada, le SCRS, avait agi dans l'illégalité en conservant des données personnelles pendant 10 ans. Une question se pose maintenant, est-ce que votre vie privée est vraiment privée ? Que ce soit un téléphone portable avec la géolocalisation activée, un ordinateur branché en mode wi-fi ou encore une montre intelligente en mode Bluetooth, nos appareils électroniques peuvent devenir une porte d'entrée sur notre vie privée. Il serait plus facile qu'on ne croit de nous espionner, affirme l'expert en informatique chez OKIOK, François Daigle. Nos appareils, une mine d'or d'informations Chaque jour, notre téléphone portable accumule quantité d'informations sur nos déplacements, nos communications et même nos habitudes

de consommation, souligne M. Daigle. Et parfois, on en dévoile plus sur nous-mêmes que nous le pensons en téléchargeant des applications gratuites ou en acceptant certaines modalités d'utilisations d'un réseau social.

« Il y a une chose qui faut qu'on retienne : ce qui est gratuit c'est risqué. C'est aussi simple que ça. Parce que si c'est gratuit c'est qu'on attend quelque chose en retour », insiste un associé chez Fasken Martineau, Antoine Aylwin. Il ajoute que si c'est gratuit, on investira moins dans la sécurité. Mission impossible? Ce qui relevait hier de la science-fiction est aujourd'hui réalité. Même si vous avez un mot de passe pour les verrouiller, nos appareils sont parfois vulnérables aux pirates informatiques, surtout dans les espaces publics, selon François Daigle. « Il faut se méfier de tout système public wi-fi, que ce soit dans les aéroports, dans les hôtels. Des hommes d'affaires

dans les hôtels se branchent sans protection. Les exemples sont par milliers d'informations commerciales dévoilées par négligence ». Selon lui, une des façons de mieux protéger sa vie privée est d'être prudent et d'encrypter les données de son ordinateur. Écouter les conversations de

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son voisin Plusieurs utilisateurs de téléphone cellulaire ne changent pas le mot de passe de leur réseau Bluetooth. Lorsque cette fonctionnalité est activée, il est possible d'écouter votre conversation téléphonique. « Sur Internet, vous cherchez "piratage Bluetooth cellulaire"

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et vous allez avoir une multitude de logiciels à télécharger et à installer pour espionner la conversation Bluetooth de quelqu'un qui est à côté de vous dans un café », lance M. Daigle. « La vie privée est aussi privée que l'intention qu'on a de la maintenir privée », conclut-il.


Actes

3e Forum du développement économique de Saint-Michel

Pour soutenir l’émergence de projets innovants et créatifs Le 3ème Forum du développement économique de SaintMichel, sur le thème Dans l’œil de Saint-Michel, tient ses assises ce vendredi 18 novembre 2016, de 8 h à 12 h, à la Tohu, située au 2345, rue Jarry Est. Dans l’œil de Saint-Michel, c'est huit projets entrepreneuriaux en économies sociale et traditionnelle à découvrir; cinq experts aguerris aux affaires à écouter; une centaine de personnes à rencontrer; deux bourses de 2 500 $ chacune en soutien au démarrage à remettre. La formule vise à donner un coup de pouce aux promoteurs en leur permettant de bénéficier de conseils d'experts et de la collectivité micheloise intéressée par le développement économique de Saint-Michel. De plus, en soutien au démarrage d'entreprises, les deux bourses – une en économie sociale et une autre en économie traditionnelle – seront remises aux initiateurs des projets les plus prometteurs, le tout d'une valeur de 5 000 $. 25 projets, deux lauréats Lors de l’appel de projets lancé en vue de l’événement en juin dernier, vingt-cinq projets entrepreneuriaux en économies sociale et traditionnelle ont été soumis. Ces projets ont été évalués par PME MTL CentreEst qui en a retenu huit d’entre eux en raison de leur potentiel

de création d’emplois, de la pérennité et de la viabilité du projet, de l’expertise des promoteurs, des retombées anticipées pour le quartier et de leur caractère innovateur.

De nouvelles perspectives pour le quartier « Avec ce Forum, nous voulons, cette année, encourager l’émergence de nouveaux projets entrepreneuriaux et socioéconomiques avec un potentiel de création d’emplois dans le quartier. Sur le thème Dans l'œil de Saint-Michel, nous souhaitons que cet événement serve d’accélérateur de projets innovants et créatifs en permettant à leurs promoteurs de réunir toutes les conditions de succès pour la réalisation de leur idée d’entreprise », a déclaré Mme Anie Samson, maire de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–ParcExtension et vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de la sécurité publique et des services aux citoyens. « Je suis particulièrement heureux que les promoteurs des huit projets retenus à la suite d'un appel de projets lancé en juin dernier puissent présenter leur idée d’entreprise et bénéficier de la synergie des acteurs économiques, institutionnels et communautaires de SaintMichel pour mener à terme leurs projets contribuant ainsi

au développement et à la vitalité économiques du quartier » a ajouté M. Frantz Benjamin, conseiller de la Ville du district de Saint-Michel et président du conseil municipal de Montréal. « Dans le cadre de la troisième édition du Forum de développement économique de Saint-Michel, je suis emballé par le succès de l’appel de projets. Un total de 25 projets ont été déposés, ce qui démontre l’enthousiasme des entrepreneurs, citoyens et organismes à l’égard du développement économique de notre quartier.

Le forum nous permettra de découvrir huit de ces projets, de les bonifier et de nous les approprier pour qu’ensemble nous réussissions à les concrétiser et que tous bénéficient des retombées économiques et sociales de ceux-ci » a pour sa part souligné M. David Heurtel, député provincial de Viau et ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. « Au printemps, nous avons lancé la nouvelle formule du Forum. Notre intention est de faire ressortir davantage le dynamisme entrepreneurial et le potentiel de développement économique de Saint-Michel. Ce quartier compte de grandes entreprises leaders dans leur domaine au niveau internation-

al. Les petites et moyennes entreprises, ainsi que les OBNL, manifestent une considérable vitalité locale révélant un important potentiel de développement et permettant d'envisager un positionnement considérable sur l'échiquier montréalais », d’ajouter, M. Nicola Di Iorio, député fédéral de Saint-Léonard–SaintMichel. Le 3e Forum du développement économique de SaintMichel est une initiative de M. Frantz Benjamin, conseiller de la Ville du district de SaintMichel et président du conseil municipal de Montréal, de Mme Anie Samson, maire de

l’arrondissement de Villeray– Saint-Michel–Parc-Extension et vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de la sécurité publique et des services aux citoyens, de M. David Heurtel, député provincial de Viau et ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et de M. Nicola Di Iorio, député fédéral de SaintLéonard–Saint-Michel. Pour de plus amples renseignements et pour s’inscrire, on consulte le site : ville.montreal.qc.ca/vsp/fdesm.

Olive et érable

La nouvelle adresse des familles culturellement modifiées Le site www.oliveeterable. com, lancé officiellement le 4 novembre 2016, est un blogue destiné aux parents qui évoluent entre plusieurs cultures, tentant de concilier Parentalité, Identité et Modernité. Deux mamans de deuxième génération d’immigrants maghrébins sont à l’origine de ce projet. Le nom Olive et Érable est un clin d’œil à leur double identité. La création de ce site tombe à pic avec le rapport récent de l’Institut de la statistique du Québec publié le 4

Octobre 2016. L’article intitulé « Regard sur le lieu de naissance des parents d’enfants nés au Québec depuis 2000 » stipule que trois bébés québécois sur dix nés en 2015 ont au moins un parent né à l’extérieur du Canada.

ont sauté dans l’aventure et le blogue est ouvert à agrandir la famille de rédacteurs. Les fondatrices veulent créer une plateforme où des contributeurs pourront partager leurs expériences sur le thème de la parentalité.

Olive et Érable se veut un blogue collaboratif. Ainsi, les individus qui se sentent interpellés peuvent participer au contenu du site tout en respectant la ligne éditoriale. Une dizaine de contributrices

C’est un blogue de parents et les sujets traités sont reliés tant à leur réalité de diversité culturelle qu’à des thèmes plus universels. Que peut-on y lire ? Des contenus de nature variée qui touchent à la paren-

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talité : la grossesse, l’allaitement, l’éducation. À l’identité : la religion, la langue, la culture, les traditions. À la Modernité : l’écologie, les politiques familiales, les médecines alternatives, la conciliation travailfamille, etc. Dans la vidéo de lancement diffusée sur Facebook Live, la cofondatrice du blogue Takwa Souissi explique « que les billets du blogue alterneront entre conseils pratiques, opinions,

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coup de gueule, coup de cœur ». Imene El-Mohri, cofondatrice, précise quant à elle : « Nous ne sommes ni médecins, ni des super nanny, nous ne voulons pas dire aux gens comment élever leurs enfants, juste partager des expériences et de l’information ». Toutes les deux affirment « qu’il faut un village pour élever un enfant. De nos jours, le village est de plus en plus virtuel, mais non moins réel ». Informations : info@oliveeterable.com


Actes

14ème Gala Club Avenir

L’excellence était à nouveau au rendez-vous

La quatorzième édition du Gala Club Avenir a eu lieu samedi 6 novembre à la salle Gesù de Montréal en présence de diplomates, hauts dignitaires, journalistes et membres de la communauté. Cet événement annuel est l'occasion de présenter les prix d'Excellence de la Fondation Club Avenir aux membres de la communauté algérienne du Canada qui se sont distingués par des réalisations hors du commun dans divers domaines. Le gala a lieu chaque année à une date entourant les célébrations de la fête du 1er novembre 1954, date à laquelle une poignée de citoyens algériens a décidé de lutter pour l'indépendance et la liberté de son peuple. Cette année, la cérémonie de remise des prix a été agrémentée par les prestations des humoristes Mehdi Bousaidan et Douaa. Bien connus au Québec et originaires du Maghreb, ces deux artistes ont fait rire les invités à grand éclat pour ponctuer les présentations des lauréats qui font la fierté de la communauté. Également au programme, Saoud Maherzi, d'origine tunisienne, qui a gagné le premier Prix du concours d’éloquence organisé par HEC Montréal cette année. Une fois le souffle de tous repris à l'entracte, nous avons continué la soirée avec le groupe de musique El Dey et ses neuf musiciens venus d'Alger spécialement pour

notre gala. La variété de leur répertoire et l'originalité de leurs chansons ont charmé tout l'auditoire. L'ambiance de fête s'est emparée de la salle laissant chacun profiter d'un moment d'évasion, de danse et de chant.

Plusieurs personnalités de marque ont assisté au Gala dontM. Michel Doyon, Lieutenant-gouverneur du Québec, Mme Anie Samson, maire de l'arrondissement Villeray - Saint-Michel - ParcExtension et VP du comité exécutif, M. Frantz Benjamin, président du Conseil municipal, son Excellence M. Hocine Meghar, ambassadeur d’Algérie au Canada, M. Abdelghani Chériaf, consul

Daniele Henkel, M. Claude Courtemanche, président du CDC-A et M. Abdelmadjid Fechkeur, Président de RedMed.

coise, Ali-Day et Abdel. Le premier, d’origine marocaine, est le créateur du «AliDay Comedy Chaud». Il cumule plusieurs années d'expérience

La Fondation Club Avenir Fondée en novembre 2002, la Fondation Club Avenir est un organisme philanthropique sans but lucratif, qui a pour mission d’encourager l’excellence au sein de la communauté algérienne et plus généralement maghrébine en reconnaissant l’innovation et la réussite. La Fondation a été créée pour révéler et honorer les membres de la communauté qui peuvent servir de modèles aux jeunes, parce qu’ils se sont distingués par des réalisations et une contribution d’exception à leur communauté et à la société d’accueil au Canada. La Fondation Club Avenir croit ainsi encourager l’intégration et la réussite par l’excellence. Informations : www.clubavenir.com. Général d'Algérie à Montréal, M. Belgacem Rahmani, président du Conseil interculturel de Montréal, M. Adel Achouri, président du Conseil des Maghrébins au Canada, Mme Danièle Henkel, présidente & fondatrice des Entreprises

Une remise de prix remarquée Pour animer la cérémonie de remise des prix cette année, les organisateurs ont fait appel à deux humoristes en pleine ascension sur la scène québé-

en plus de ses études à l’école internationale de l’humour de Montréal et ses prestations de Stand Up à Los Angeles. Le second, d’origine algérienne, a été finaliste au concours Ali Day Comedy Chaud et a participé à de nombreux sketchs

aux côtés d'humoristes reconnus. Leur aisance sur scène et leur façon unique d'ajouter une touche d'humour à leur présentation ont donné une note très originale à cette première partie de la soirée. Lauréats des prix 2016 Cinq lauréats ont été honorés dans quatre catégories. Chaque lauréat des Prix Club Avenir 2016 a reçu un certificat de sélection et une sculpture originale en verre gravé. Vous pouvez découvrir leurs parcours sur notre site web au www.clubavenir.com. La quinzième (XVe) cérémonie de remise des Prix d’Excellence Club Avenir est programmée pour le samedi 4 novembre 2017. Nous vous invitons à consulter le site Web de la Fondation www.clubavenir.com et la page Facebook pour rester à l'affût des activités.

Soleil des Orphelins

Célébration le 20 novembre de la Journée Internationale des droits de l'enfant Le 20 novembre est la journée internationale des droits de l'enfant. Cette journée offre l’occasion de faire le point sur l’application des droits de l’enfant dans plusieurs pays et pour sensibiliser le public sur les nombreuses injustices perpétrées contre les enfants dans le monde. C’est une journée importante pour Soleil des orphelins (SDO) pour faire le point sur la situation matérielle et morale des orphelins qu'il parraine. C’est également un moment

privilégié de vous demander de passer un mot aux personnes de votre entourage à propos du programme de parrainage de SDO et les encourager à y participer pour la bonne cause des enfants nécessiteux.

Ateliers - Bricole avec moi (Bricolage et Origami) - Atelier calcul mental - Cuisine avec moi - Littératie financière (10 à 13 ans)

Les activités SDO de la journée Cette année pour bien célébrer cette journée, Soleil des orphelins (SDO) invite les enfants de Montréal (6 à 13 ans) à des activités gratuites dont une présentation sur les droits de l'enfant le dimanche 20 Novembre au centre de loisirs st Laurent à 14h

Concours de dessin SDO organise également un concours de dessin pour tous les enfants sur la thématique des droits de l’enfant. Les dessins des participants seront évalués selon trois critères : l’originalité, la qualité et la cohérence des messages et la qualité artistique du dessin.

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Envoyez vos dessins à soleildesorphelins@gmail. com ou le ramenez le jour de

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l’activé du 20 Novembre. Informations : 1855-6774354; www.soleildesorphelins.org


Cultures

14ème édition de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles

Lynda Thalie remporte le prix Charles-Biddle La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, a annoncé le 7 novembre 2016 que l’auteure-compositrice-interprète Lynda Thalie se mérite le prix Charles-Biddle 2016 pour sa contribution remarquable au développement culturel du Québec, et l’entreprise GardaWorld le prix MauricePollack 2016 pour ses actions exceptionnelles en matière de gestion de la diversité ethnoculturelle. « Charles Biddle et Maurice Pollack étaient des êtres d’exception qui ont pavé la voie à quantité d’histoires à succès dans les domaines des affaires et des arts au Québec, comme celles de Lynda Thalie et de l’entreprise GardaWorld. Ils sont des modèles de réussite inspirants pour les Québécoises et Québécois de toutes origines, tout comme les finalistes et les gagnants de ces prix cette année », a souligné la ministre

Kathleen Weil.

L’annonce des gagnants des deux prix a été faite à l’occasion du lancement de la 14e édition de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles. Le prix Charles-Biddle est décerné par le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion en collaboration avec Culture pour tous. Il rend hommage à cet ardent ambassadeur du jazz qui, tout au long de sa carrière, a encouragé la diversité et la relève. Quant au prix Maurice-Pollack, il est remis en vertu d’un partenariat avec la Fédération des chambres de commerce du Québec. Il est décerné en l’honneur de cet homme d’affaires prospère et grand philanthrope qui a illustré à sa façon la contribution réussie de l’immigration à la prospérité du Québec.

Rappelons que les trois finalistes du prix Charles-Biddle étaient, outre Lynda Thalie, le maître percussionniste et auteurcompositeur-interprète Élage Diouf et le cinéaste Théodore Ushev. Grâce à un partenariat avec la Fabrique culturelle de Télé-Québec, une capsule vidéo présentant la lauréate peut être visionnée sur la plateforme. Lynda Thalie La lauréate du prix CharlesBiddle a été sélectionnée par un jury composé de personnalités provenant du milieu des arts et de la culture ainsi que d’une personne représentant le Ministère. Originaire d’Algérie, l’auteurecompositrice-interprète Lynda Thalie a fait voyager sa musique sur quatre continents, dans le cadre de festivals et d’événements tels que les Jeux olympiques, récoltant en cours de route bon nombre de nominations et de prix. En juin 2016,

Festival du monde arabe

L’on nomma Lotfi Bouchnaq « le Pavarotti tunisien », « le géant de la chanson arabe » et bien d’autres quali-

Mme Thalie présente aussi des conférences musicales pour diverses organisations, partageant son parcours d’immigrante et de réfugiée, d’humaniste et d’artiste. Elle prépare une nouvelle collection de livres pour enfants à paraître en 2017.

“Jannat Al Aoutane”

Le Théâtre National à Montréal a vibré à la mélodie engagée du grand artiste tunisien et adulé par le monde arabe, Lotfi Bouchnaq. Cet artiste par définition, chantre de la chanson arabe engagée a offert ce Samedi 12 Novembre 2016, à une assistance éclectique culturellement, un concert de haut niveau.

Lotfi Bouchnaq a été convié au Canada pour participer au Festival du monde arabe, il a honoré sa mission et de loin. Les paroles de chacune de ses chansons avaient un autre sens qui le faisait entrer en transe artistique, lui le sensible, lui le troubadour des paroliers arabes. Les expressions de son visage et la gestuelle n’avait qu’une seule interprétation; celle d’un artiste hors pair et qui marque l’histoire des grands musiciens et chanteurs arabes qui se sont démarqués par leur excellence.

elle réalise son rêve d’aide humanitaire en allant visiter des camps de réfugiés en Grèce, afin de capter sur pellicule la situation invivable des personnes réfugiées bloquées en sol grec et d’en faire un documentaire.

Nidal Ibourk lance le vidéoclip de sa nouvelle chanson

Lotfi Bouchnaq, «le Pavarotti tunisien»

Il a chanté l’amour, le patriotisme et l’humanisme avec son orchestre qui lui est fidèle depuis des années, toutes parsemées de succès. Lotfi Bouchnaq fait partie de ses rares artistes qui sont restés fidèles à leurs principes de ne présenter à leur public qu’une qualité d’art incorruptible qui transcende toutes les frontières et fait l’unanimité des goûts musicaux les plus raffinés.

Lynda Thalie

La chanteuse Nidal Ibourk vient de finaliser le vidéoclip de sa nouvelle chanson “Jannat Al Aoutane”. La chanson a été composée par le célèbre artiste marocain Nouamane Lahlou. Cette collaboration entre Nidal et Nouamane vient après leur passage à l’émission Taghrida.

Lotfi Bouchnaq ficatifs que cet artiste dépasse et de loin. Amoureux de la poésie et de la composition musicale il est, indéniablement, l’artiste arabe le plus respecté pour ses œuvres. Son respect envers son public, il le manifestait pendant son concert après chacune de ses chansons en se levant et en saluant respectueusement une salle comble et subjuguée par tant de considération qu’un grand homme lui manifestait. Le monde arabe est fier de compter une telle pointure créative parmi ses inspirés, des plus marquants artistiquement. Nous remercierons les organisateurs de cet événement, dans l’espoir de recevoir encore une fois le remarquable Lotfi Bouchant. *http://www.voixdailleurs.com

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La sortie du clip a coïncidéra avec les célébrations du 41ème anniversaire de la marche verte, le 6 novembre 2016. La participation de Nidal en 2014 à la très populaire émission libanaise “The Voice” arabe diffusée sur la chaîne MBC la propulse dans l’industrie de la chanson. Depuis, elle enchaîne les concerts tout autant dans le monde arabe qu’en Amérique du Nord. Profitant de sa tournée aux États-Unis en mois d’octobre dernier, Nidal a pu tourner des séquences du clip à New York. De retour à Montréal, elle termine le tournage à Dar Al Maghrib. “Jannat Al Aoutane” est une chanson patriotique, hymne au Maroc et aux Marocains Résidant à l’Étranger (MRE), elle raconte leur nostalgie et leur amour inconditionnel envers le pays malgré le dépaysement et la distance. Produit par Bahija Soussi et Samuel Gagnon de la société de production Objectif 9. Il s’agit de leur deuxième

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Nidal Ibourk collaboration avec Nidal, eux qui ont également produit le clip de la chanson “Lmadi” en mars dernier. Le vidéoclip a été produit grâce au support de Shdow Security. Nidal offrira une performance le 19 novembre à Dar Al Maghrib pour participer aux festivités organisées à l’occasion de la Marche Verte et de la fête de l’Indépendance du Maroc.


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Compétences

Gestion du temps

Les dix commandements

Par Abdelaadim El Hanchi*

Après avoir vu le diagnostic des maladies du temps et quelques théories sur la gestion du temps, je vous présente aujourd’hui une stratégie et des règles d’Or en gestion du temps. L’une des stratégies de la gestion du temps comprend six axes comme suit : 1.

La détermination des objectifs

2.

La planification

3.

La prise de décision

4.

La réalisation et organisation

5.

Le contrôle

6. tion

L'information et la communica-

En plus de cette stratégie, il y a des règles d’or à suivre en gestion du temps, qui peuvent avoir un impact sur notre quotidien une fois suivies. Ils sont en nombre de 10 : 1-Pour gagner en efficacité, il ne faut pas omettre de grouper par séries des activités similaires ou de même importance

2-Pour garantir un maximum de rendement intellectuel, il faut se protéger des interruptions continuelles pour une ardeur et une motivation au travail en toute tranquillité.

3-Fixez les limites du début et de la fin pour chaque réunion ou autre activité que vous entreprenez et apprenez à les respecter. 4-Il est important de se rendre compte que deux critères président à la gestion de notre charge de travail quotidienne : le degré d’importance et le degré d’urgence 5-Pour ne pas être dérangé par les événements et protéger notre vie privée, il est fondamental d’appliquer la loi de l’élégance et investir 20% des actions pour 80% de rendement. 6-Aujourd’hui tout le monde s’accorde pour dire que c’est un leurre qu’un dirigeant doit tout faire lui même Apprenez donc à gagner du temps par : - La délégation - Le recours à des prestataires de service extérieurs. 7-Il est intéressant de répartir les objectifs et les projets en plusieurs tâches successives pour les accomplir sur une péri-

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ode de temps 8-Il est intéressant de laisser une plage de temps en blanc dans son carnet de rendez –vous pour les imprévus de la vie quotidienne.

10-Il est intéressant de connaître les moments forts de votre rendement pour les réserver à des activités de forte concentration tout en protègent ces moments privilégiés contre les intrus.

9-l’avenir appartient à celui qui se lève de bonne heure avant le démarrage de la journée.

*Président du Forum des Compétences Canado-Marocaines

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