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nº 293 du 29 décembre au 11 janvier 2017

Pour vos annonces dans le journal Atlas.Mtl:

(514) 962-8527 Courriel: admin@atlasmedias.com Site Web: www.atlasmedias.com

Conjoncture

L’économie du Québec se porte mieux que prévu…

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Les prestations de l’aide sociale reculent… … mais pas la pauvreté !

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Libertés : Pour se rendre aux USA…

Il faudra désormais montrer son compte FacebookPage 17 Santé : 830 000 personnes en souffrent; 250 000 ne le savent même pas…

Attentats contre deux lieuxde culte musulmans

Les feux de la haine…

Tout ce qu’il faut savoir sur le diabète

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Votre argent

À quoi sert un dossier de crédit…Page 24

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Atlas.Mtl

nÂş 293 du 29 dĂŠcembre 2016 au 11 janvier 2017


Édito

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias.com Site web: www.atlasmedias.com https://www.facebook.com/ AtlasMedia1

Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 293 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 118 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 12 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 3500 visiteurs par jour.

Si 2017 nous était conté…

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Nous nous étions promis, en ces temps de fête, de nous inscrire dans l’atmosphère générale, de faire un numéro au contenu léger et de mettre l’accent – le cas échéant – sur les bonnes nouvelles. Cette gageure n’a pas été relevée. Car, deux faits sont venus troubler nos projets. Successivement, le Centre communautaire de Montréal Nord abritant la mosquée Nour al Islam de Montréal Nord et Centre culturel musulman de Sept-Îles, ont-ils été visés par des tentatives d’incendies criminels.

L’esprit libre, malgré les incidents de parcours… Disons-le de suite : cela ne suffira pas, contrairement à d’aucuns de nos confrères dans d’autres espaces, à nous faire verser dans l’hystérie. Non nous ne crierons pas au loup et la psychose n’envahira pas nos esprits. N’empêche; ces deux incidents – qui font suite à de nombreux autres du même genre – ont sur nos esprits l’effet que peut avoir sur un corps humains celui d’une lésion urticante : bénigne, mais persistante, elle dérange et empêche toute sérénité. Le malaise, lancinant, finit par ramener en pensée d’autres faits et d’autres idées qui aggravent l’inconfort. Les signes d’intolérance (voir notre éditorial; numéro 292) qui se font jour au pays sont de celles-là. Des signes d’intolérance qui ne sont pas nouveaux sous le soleil. Ils sont récurrents par chez nous; ils ont toujours existé d’ailleurs et parsèment l’histoire de l’humanité. L’histoire du Moyen âge en foisonne. Et même la Renaissance. Les temps modernes également. Avec les mêmes acteurs, majorités contre minorités; les mêmes effets et les mêmes causes. Ibn Rochd al Kortobi, plus communément appelé Averroès, médecin, philosophe, sociologue avant terme aussi, le constatait déjà en son temps, au XIIème siècle, dans une Andalousie que l’on décrit encore comme un modèle de vivre ensemble. «De l’ignorance naît la peur, de la peur naît la haine, et de

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la haine naît la violence» disait-il, devant le refus de la différence, de ce qu’on appelle aujourd’hui la diversité. Particulièrement lorsque à la source d’une situation se trouvait une question de religion; de croyances que – comme Maimonide à la même pour le judaïsme, et Thomas d'Aquin quelques décennies plus tard pour le christianisme – il appelait à pratiquer à l’aune de la raison. La sagesse en partage C’est cette sagesse que nous voulons partager avec l’ensemble de nos concitoyens; de toutes origines et de toutes confessions. Combattre l’ignorance pour éviter de nous épargner tous, la peur, la haine et – à Dieu ne plaise! – la violence. Comment? Cette question nous remet en mémoire une suggestion, vieille d’une quinzaine d’années maintenant, d’un cadre supérieur de ce qui est aujourd’hui le MIDI. Constatant l’écart énorme existant entre le potentiel du segment de population qui est le notre et sa situation socioéconomique, cette responsable nous disait «Votre communauté a besoin d’un bon relationniste». Se faire connaitre, dire qui nous sommes et ce que nous pouvons faire pour l’intérêt général de la société dans laquelle nous vivons et évoluons est effectivement le meilleur moyen de combattre l’ignorance mère de tous les maux. Agir pour éviter que la méfiance s’installe, échanger et communiquer donc; avec la conviction que nos problèmes d’inclusion sont forcément solubles dans une citoyenneté partagée et assumée. C’est donc là le rôle que nous avons assigné au groupe Atlas Media et à son produit-phare le journal Atlas.Mtl. Et Atlas.Mtl dans tout cela? Depuis sa première parution, le 15 mai 2003, le journal inscrit 293 éditions à son compte. Cela fait donc 11 720 pages (443 volumes de 250 pages; de quoi meubler une bibliothèque!), près de 9000 articles dans lesquels nous disons qui nous sommes, comment nous voyons les choses, ce que nous pouvons faire (sachant que la somme des intérêts communautaires ne représente pas

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la somme exacte des intérêts collectifs) pour nous-mêmes et pour la collectivité dans son ensemble. Pour la seule année 2016, ce sont 24 numéros qui ont été produits; soit près de 1000 pages et presque autant d’articles dont beaucoup à teneur didactique sociale. L’écrit n’est par ailleurs pas notre seul mode d’intervention. L’événementiel fait partie de cet arsenal pacifique armant notre volonté d’engagement citoyen. L’Iftar du dialogue 2016, avec ses 400 participants, co-présidé par Mme Rita De Santis et M. Denis Coderre, dont les fonctions sont de ce point de vue symboliques, en fait partie. La célébration, qui a réuni 30 000 personnes, de la Fête nationale du Maroc aussi; dans la mesure où elle représentait un hymne à notre identité «métissée serrée» (merci de l’avoir dit Boucar Diouf), mêlant deux cultures et deux héritages dans une même citoyenneté, utile et fructueuse. De même, nous avons tenté rallier l’ensemble de ceux qui ont les capacités de donner un véritable élan au message de notre communauté, en rendant hommage à 14 média montréalais et québécois à référentiel maghrébin; un hommage auquel la Ville de Montréal à souscrit en les invitant à signer son livre d’or. Nous avons également participé à de nombreuses activités, soutenu de nombreuses associations, mené de nombreuses campagnes d’intérêt collectif et avons ainsi fait de Atlas Media et Atlas.Mtl des outils - auxquels les seules limites sont celles de nos moyens matériels d’intégration, d’inclusion; des espaces de rencontres et d’échange. Voilà pour le bilan quantitatif; pour le bilan qualitatif, nous laissons à chacun le soin de l’évaluer. Mais sachez aussi que nous continuerons, en 2017, comme en 2016 et comme depuis 2003, à faire, à faire bien, ce que nous dicte notre conscience et notre souci de l’intérêt et du futur commun. Et pour conclure, nos meilleurs vœux à tous et à chacun…

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Abdelghani Dades


Intolérances

Nouvel acte criminel au Centre culturel musulman de Sept-Îles

Les feux de la haine…

Président du Centre culturel musulman de SeptÎles et septilien depuis 40 ans, Ben Rouine était toujours renversé par les évènements du vendredi 23 décembre 2016, alors qu'il constatait samedi l'étendue des dégâts. «C'est la stupéfaction, l'incompréhension, la déception... Il n'y a pas de place pour pareil acte», affirme-t-il, au bout du fil. Sans l'intervention rapide des pompiers, le lieu de culte aurait flambé la nuit dernière, assure-t-il.

L'incendie s'est déclaré vers 22 h 40 et a rapidement été maîtrisé par les pompiers à la suite de l'appel d'un citoyen. Personne n'était à l'intérieur. L'enquête est en cours. Aucune arrestation n'a été effectuée, a indiqué Christine Coulombe, porteparole de la Sûreté du Québec (SQ). Les dommages causés au bâtiment de la rue Brochu sont mineurs. Seule une partie du bâtiment, près de l'alimentation électrique extérieure, a subi des dégâts importants. Le vandale a fait un trou dans le mur et a lancé des matières brûlantes à l'intérieur. Une caméra de surveillance

a filmé toute la scène, indique Ben Rouine. «On a visionné les images. On y voit un homme avec son chien. Il a utilisé un accélérant, puisque que ça a flambé tout de suite. Il y a eu des flammèches. Le monsieur était décidé», raconte-t-il. Choquant et triste «C'est choquant et triste ! Ce sont des messages de haines successifs», s'insurge Nizar Aouini, membre de l'association du Centre culturel musulman. Le résidant de Sept-Îles craint «sérieusement» pour sa vie et celles des autres musulmans de la ville. «L'intention [était claire», tranche-t-il.

Sans s'alarmer par l'incident, Ben Rouine s'inquiète que le suspect ait utilisé le feu pour commettre le méfait. C'est «fort possible» selon lui qu'il s'agit d'un crime haineux. Néanmoins, il est important de faire la distinction entre cet acte isolé et le comportement des citoyens, ditil. «Ça fait presque 40 ans que je suis à Sept-Îles. Les Septiliens ne sont pas comme ce monsieur-là. Il ne représente pas la majorité. Il ne faut mettre

tout le monde dans le même panier», maintient-il. Le précédent du 24 octobre Ce n'est pas la première fois que le Centre est ainsi touché. L'intérieur des locaux du lieu de culte avait été vandalisé dans la nuit du 24 octobre dernier. De nombreux meubles avaient été brisés. Des plantes avaient été renversées au sol. Même les tapis de prière étaient en chiffons. L'incident avait provoqué une vague de dénonciation contre ce crime.

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Or, selon les policiers, ce crime n'était pas à caractère haineux. L'auteur était un ivrogne de 38 ans qui se serait pris par hasard au bâtiment à la sortie d'un bar. Une théorie à laquelle n'adhère pas Nizar Aouini. «Je pense que ce n'était sûrement pas un acte de bienvenue ou d'amour !». Ben Rouine a rencontré le vandale et lui a même tendu la main pour l'aider. «On jasé avec. Il se repent, il regrette. Il essaie de se prendre en main». Selon

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lui, les deux incidents sont loin d'être pareils. «Cette fois, c'est du feu...», lâchet-il. Le Centre culturel musulman de la Côte-Nord a comme objectif de «créer un cadre de vie qui faciliterait l'intégration des membres de la communauté musulmane au sein de la société québécoise tout en permettant leur épanouissement culturel et en développant la solidarité entre eux». Il est fréquenté par une dizaine de musulmans.


Intolérances

Le centre communautaire de l’AMMN et la mosquée Nour al Islam visés par un incendie criminel

Un «cas isolé»?...

Deux hommes et une femme recherchés par le SPVM La police de Montréal recherche trois suspects impliqués le mois dernier dans un incendie criminel visant la mosquée et le centre communautaire de l'Association musulmane de Montréal-Nord. Même si ce crime a été commis contre un lieu de culte, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le président de l'Association ne considèrent pas cet incendie comme un crime haineux. Le SPVM a demandé mercredi 21 décembre 2016 l'aide du public afin d'identifier trois suspects impliqués dans un incendie criminel, le soir du samedi 12 novembre dernier, vers 22 h 40, sur un immeuble de la rue Pelletier. Or, le communiqué de la police n'indiquait pas que cet édifice était en fait la mosquée Nour Al Islam de l'arrondissement de Montréal-Nord. Trois suspects filmés Sur une vidéo de caméra de surveillance rendue publique par le SPVM, on peut voir un des suspects allumer une boîte d'environ 60 cm et la disposer dans le coin d'un mur de béton, près de la porte d'entrée. Les deux autres suspects, un homme et une femme,

regardent par la fenêtre et par les portes de la mosquée pendant ce temps. Puis, l'homme qui a déposé la boîte serre la main de son complice avant de quitter les lieux. La boîte contenait de l'accélérant, selon les enquêteurs. «Il n'y a rien qui nous laisse croire à un crime haineux. On enquête sur un incendie criminel, mais pas sur un crime haineux. Les gens de la mosquée n'ont pas eu de menace. Rien n'est arrivé dans les jours suivants ou dans le passé laissant croire à un tel événement. Sur la scène, il n'y a pas eu de message haineux, de lettres, ou quoi que ce soit laissant croire à un crime haineux», explique l'agent Jean-Pierre Brabant, porte-parole du SPVM. Le président de l'Association musulmane de Montréal-Nord Abdelaziz Rzik estime qu'il s'agit d'un «cas isolé», mais il a bien hâte de connaître les réelles intentions des trois suspects. «J'espère qu'ils vont les pogner! C'est quoi l'idée derrière ça? C'est ça qu'on ne sait pas. C'est le coin de mur qui est devenu un peu noir et on a nettoyé. Ça ne paraît même

pas. Ils savent qu'en mettant le feu là, ça ne va pas prendre nulle part. Alors c'est quoi l'idée de faire ça? J'ai en aucune idée!», déclare-t-il. Une affaire sans précédent La mosquée n'a «jamais, jamais, jamais!» été la cible de crimes haineux dans le passé, poursuit Abdelaziz Rzik. «L'association existe depuis 1988 et c'est la première fois qu'on a une affaire comme ça.» Néanmoins, le SPVM assure prendre ce crime

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«vraiment au sérieux». Le suspect qui a déposé l'objet incendiaire mesure environ 1, 0 m (5'11") et pèse 113 kg (250 lb). Ses cheveux sont courts et foncés. Il portait un manteau pâle avec de petites bandes réfléchissantes aux épaules, une ceinture noire, un pantalon pâle et des chaussures noires. Son complice mesure environ 1,83 m (6'0"). Il portait une casquette pâle, un manteau pâle avec un gros capuchon, une paire de jeans et des chaussures

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noires avec des lacets blancs. La troisième suspecte est une femme mince aux cheveux blonds. Elle portait un manteau foncé trois quarts avec de la fourrure autour du capuchon, un pantalon moulant pâle et des bottes courtes noires. Le SPVM invite toute personne détenant de l'information sur cette affaire à communiquer de façon anonyme et confidentielle avec Info-Crime Montréal au 514 393-1133.


Religions

… l’islam entre perceptions et réalités

La foi et la raison…

Par David Bensoussan

Nous vivons une époque où les médias accordent une trop grande place aux discours extrémistes. C'est pourquoi on entend plus parler des dérives radicales tout comme Al-Qaeda ou l'État islamique. La raison ? Les médias idolâtrent la côte d'écoute et, en un sens, cette fin de sensationnalisme justifie toutes les attentions médiatiques. Or, cela contribue à donner une place beaucoup trop grande à des mouvances radicales et aussi à créer un effet d'entraînement. Ainsi et à titre d'exemple, les médias ont renchéri de propos scandaleux de Donald Trump et l'ont placé au cœur de l'actualité électorale américaine. Or il existe, et elles sont plus nombreuses qu'on le croit, des voix musulmanes qui tentent de faire prédominer un islam modéré. Cela dit, et pour répondre à la question, il faut établir la différence entre voix individuelles, voix religieuses et voix institutionnelles. Qu'en est-il au niveau individuel ? Dans les pays autoritaires, on cache sa pensée, on la tait, car des propos peuvent être interprétés comme étant séditieux. Beaucoup de musulmans ne se sont pas libérés de cette habitude de prudence même lorsqu'ils ont émigré en dehors de la sphère islamique. Par contre, les voix radicales se font entendre au grand jour, car elles perpétuent une tradition visant à maintenir l'ordre établi dans un contexte dictatorial, tout comme si elles n'avaient

pas encore pris conscience du fait que les populations immigrées vivent dans un nouveau contexte dans lequel la société d'accueil majoritaire est généralement laïque. Elles deviennent la mascotte des médias et c'est ainsi que l'opinion publique se fait une idée fausse de la réalité.

En son temps, Maimonide a été encensé par les uns et âprement critiqué par les autres, mais a fini par être accepté dans le judaïsme comme le parangon de la pensée religieuse. Par ailleurs, le questionnement est fondamental dans le judaïsme et dans le Talmud et ce questionnement est

Il existe cependant un courant progressiste voir réformateur dans l'islam depuis longtemps. Au 19e siècle, le mouvement salafiste (terme qui avait alors une tout autre signification que celle de radicaux ou de djihadistes inspirés par le wahhabisme) visait à redonner une interprétation moderne de l'islam qui ne soit pas asservie par les interprétations du passé. La séparation de l'islam et de l'État a été instituée par Kemal Atatürk en Turquie et a perduré près d'un siècle. Des formulations modérées de l'islam ont été exprimées par le roi Hassan II dans l'ouvrage La voix de la modération. Enfin, il existe un grand éventail d'auteurs modernes tels que Mohammed Arkoun, Soheib Bencheikh, Abdennour Bidar, Malek Chebel, Abdelwahab Meddeb ou Rachid Benzine qui appellent à repenser et à réformer l'islam. La pensée religieuse musulmane s'est-elle sclérosée ? Trois grands penseurs des religions ont tenté de réconcilier la foi et la raison. Maimonide (1135-1204) pour le judaïsme, Thomas d'Aquin (1224-1274) pour le christianisme et Averroès (1126-1198) pour l'islam.

de la Création et de la révélation. Le Vatican a néanmoins béatifié Thomas d'Aquin 60 ans plus tard. Au fil des siècles, les institutions religieuses chrétiennes sont devenues David Bensoussan des universités indépendantes de été réhabilité à la fin de sa l'Église et sont préoccupées vie. Mais qui se soucie d'Averroès aujourd'hui? Ses travaux sont étudiés par une minorité d'érudits, mais cette étude reste confinée au sein de cercles très restreints tout comme à l'université Al-Azhar et sa pensée ne fait pas tache d'huile. Depuis l'âge d'or andalou, soit du 10e au 12e siècle, la liberté de penser, de philosopher, de critiquer et de remettre en question est pratiquement absente de la majorité des institutions religieuses islamiques qui sont préoccupées par la transmission itérative de traditions ou même de débats théologiques datant d'un autre âge et non pas par la critique synthétique et encore moins par la conciliation syncrétique. Le courant mystique soufi fait exception, mais son acception ne fait pas l'unanimité.

Averroès

propice à l'éclosion de la pensée scientifique.

par l'avancement du savoir et de la science.

Dans le cas du christianisme, Thomas d'Aquin a été condamné par l'évêque de Paris en 1277, car les thèses rationalistes rentraient en contradiction avec l'axiome

Dans le cas de l'islam, Averroès a demandé de réinterpréter les Écritures islamiques si elles contredisaient la raison. Il a été sévèrement critiqué puis a

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Qu'en est-il des voix politiques institutionnelles ? Le président égyptien Sissi et le roi du Maroc Mohamed VI ont avancé des propos bien tranchés en regard de la dérive radicale de l'islam. S'adressant aux leaders du centre islamique d'Al Azhar, le président Sissi a déclaré: « Il est inconcevable que l'idéologie que nous sanctifions soit pour une nation entière une source de préoccupation, de danger,

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Religions

… l’islam entre perceptions et réalités

La foi et la raison… Suite de la page 6

de meurtre et destruction partout dans le monde... Contester les textes sacrés est devenu très difficile au point d'être hostile au monde entier. Est-il concevable que 1,6 milliard de musulmans puissent vouloir tuer une population mondiale de 7 milliards afin qu'ils puissent vivre dans leur monde ? Vous leaders religieux ne pouvez voir les choses avec clarté quand vous êtes enfermés dans cette idéologie. Vous devez en sortir et regarder de l'extérieur et marquer votre opposition avec détermination. Nous avons besoin de changer radicalement notre religion. »

En parallèle à ces propos, le gouvernement mène une lutte ouverte contre les Frères musulmans. En Égypte 27 000 mosquées sont obligatoirement fermées en dehors des heures de prière et le gouvernement a annoncé son intention de limoger 12 000 imams non certifiés. Le gouvernement a pris en charge la formation des imams et standardisé les sermons hebdomadaires.

Le roi du Maroc qui porte le titre de commandeur des croyants, titre accordé aux premiers califes de l'islam, s'est prononcé contre l'imposture des radicaux de l'islam. « Nous condamnons vigou-

Maïmonide

reusement le meurtre d'innocents... Les terroristes qui agissent au nom de l'islam ne sont pas des musulmans et n'ont de lien avec l'islam que les alibis dont ils se prévalent pour justifier leurs crimes et leurs insanités... L'islam, comme on le sait, n'autorise aucune forme de suicide, pour quelque motif que ce soit... Ceux qui incitent au meurtre et à l'agression, qui excommunient indûment les gens ne font que colporter le mensonge... Ils instrumentalisent certains jeunes musulmans, plus particulièrement en Europe, et exploitent leur méconnaissance de la langue arabe et de l'islam véridique pour relayer leurs messages erronés et leurs promesses dévoyées. Face à la prolifération des obscurantismes répandus au nom de la religion, tous, musulmans, chrétiens et juifs, doivent dresser un front commun pour contrecarrer le fanatisme, la haine et le repli sur soi sous toutes leurs formes. » On ne peut être plus clair.

Thomas d’Aquin

Ceci dit, bien que le Maroc a signé le Pacte international relatif aux droits civils et

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politiques dont l'article 18 affirme la liberté de conscience, le Conseil supérieur des Oulémas qui a été appelé à donner un avis, a émis une fatwa affirmant que le musulman qui apostasie en se convertissant à une autre religion mérite sanction. Entre islam et islamisme Point encore. Dans beaucoup de pays, les droits de la personne sont souvent considérés comme une entrave voire une menace à l'unité religieuse ou étatique. Bien que le Coran stipule qu'il n'y a pas de coercition en matière de croyance, l'apostasie est interdite et sévèrement condamnée. L'islam ne s'est pas libéré de ses contradictions. Le christianisme a connu les réformes protestantes, le judaïsme a également connu des mouvances qui ne se rangeaient pas du côté de l'orthodoxie. L'islam moderne n'a pas encore pu générer une pensée contestataire et encore moins créer un milieu propice à l'éclosion de la pensée ouverte, critique et libérée. Les sociétés saoudienne ou iranienne, pour ne citer que celles-ci, paient le

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prix fort en termes de liberté et de moralité, car elles sont prises dans l'étau des rigorismes antinomiques du wahhabisme et du chiisme. Même les mouvements séculiers de l'Égypte nassérienne, du Baath en Syrie et en Irak ou le Front de libération nationale algérien sont demeurés des régimes autoritaires fermés au pluralisme. Le printemps arabe a ouvert la voie à la mise en question de l'autorité politique. Ce phénomène libérateur a toutefois été étouffé par les islamistes qui ont profité de l'opportunité démocratique et de l'instabilité pour le récupérer à leur profit et s'imposer. Or, si dans une démocratie, chaque personne a droit à une voix, dans une théocratie, chaque personne a droit à une voix, mais une seule fois. De là la contre-réaction violente à l'emprise islamiste. Peut-on avancer que l'islam se libère ? Il ne peut y avoir de libération que par une auto émancipation c'est-àdire qu'elle viendra des musulmans eux-mêmes. Elle tarde à venir, mais fait des progrès tout de même.


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Politique fédérale

Justin Trudeau An I

Veste tombée et manches retroussées… Un peu plus d'un an après son élection à la tête d'un gouvernement libéral majoritaire, le premier ministre Justin Trudeau s’est livré à un exercice ardu : répondre, via la télévision aux questions des citoyens. Dans une émission Radio-Canada animée par Patrice Roy, le Premier ministre a répondu aux questions, choisies parmi plusieurs milliers, d'une dizaine de citoyens.

centes. Atteinte d'un cancer, Houda El Kherchi a épuisé les 15 semaines de prestations d'assurance emploi auxquelles elle avait droit, une durée bien inférieure à ce qu'offrent des pays comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne. Loin d'être une exception, elle fait partie des quelque 350 000 personnes aux prises avec cette réalité.

Souvent ardues, les questions posées n’ont laissé aucun sujet de côté de la réforme électorale à la lutte contre les changements climatiques en passant par la légalisation de la marijuana, les transferts en santé etc.

« Si j'arrive à me réchapper du cancer, je ne vais pas me réchapper des dettes. Monsieur, le premier ministre, quand allez-vous humaniser cette loi? » a lancé la jeune mère de famille monoparentale, qui a de plus vu sa demande d'assistance sociale refusée en raison d'une erreur bureaucratique.

Le Premier ministre était certes en tenue décontractée - sans veston et manches de chemise retroussées mais le ton était loin d'être léger, devant la charge émotive de certaines questions. Une question d’humanisme et de solidarité M. Trudeau a notamment été confronté aux témoignages de deux parents plongés dans la tourmente - une mère de famille gravement malade et privée de revenus et le père d'une fugueuse inquiet de l'exploitation sexuelle des adoles-

Si le premier ministre a voulu se montrer empathique, qualifiant la situation de la jeune femme d'« extrêmement difficile », il n'a pas pris d'engagement concret, refusant d'offrir un échéancier précis. Réitérant son engagement à réformer l'assurance emploi, une promesse électorale, il a soutenu qu'apporter des changements à un programme prenait « du temps ». Comment protéger nos jeunes? Il a cependant promis de donner

suite au projet de loi qui vise à protéger les jeunes filles vulnérables de l'exploitation des proxénètes lors de la prochaine session parlementaire, en y apportant cependant certaines modifications. Le phénomène des jeunes fugueuses avait été largement médiatisé au printemps dernier. « Qu'est-ce que le gouvernement attend pour faire passer la loi C-452 afin de durcir les lois envers les proxénètes qui abusent Justin Trudeau, premier ministre du Canada de nos enfants et les mettent en danger? », a demandé en direct leurs indiqué qu'il entendait le père d’une adolescente qui a Canadiens envers le système polirespecter son engagement de fugué à plusieurs reprises d'un tique, il s'est dit ouvert à des mettre en place un nouveau mode centre jeunesse de Laval. « Je changements pour améliorer la vous demande en tant que citoyen, de scrutin pour les prochaines démocratie. élections fédérales, en 2019. « en tant que père de famille, d'agir C’est la promesse qu’on a faite et dans ce dossier-là », a-t-il plaidé, Il devra répondre aux questions de rappelant que le projet de loi avait c’est la promesse que je vais tout la commissaire fédérale aux confaire pour tenir », a-t-il affirmé, franchi toutes les étapes et ne flits d'intérêts et à l'éthique sur ce ajoutant que son gouvernement requérait que la signature du presujet. explorait tous les points de vue, mier ministre. qu'il s'agisse d'ajouter des députés La lutte contre les changements en Chambre ou de donner une Une première mouture, soumise climatiques présence plus forte aux petits parpar le précédent gouvernement Le premier ministre a aussi dû tis au Parlement. conservateur, proposait de renexpliquer sa récente décision, très verser le fardeau de la preuve vers contestée, d'approuver le projet Récemment, Justin Trudeau a l'exploiteur et de permettre les d'expansion de l'oléoduc Trans pourtant laissé entendre qu'il ne peines consécutives et, donc, des Mountain de Kinder Morgan, garantissait plus une réforme élec- entre l'Alberta et la Colombiesanctions potentiellement plus torale d'envergure. Il a invité la lourdes. Britannique,et au prolongement de population à donner son avis sur la canalisation 3 d'Enbridge, entre la question en participant au sond- l'Alberta et le Wisconsin. Par leurs Justin Trudeau a invoqué un « petit élément anticonstitutionnel age en ligne lancé par son gouver- questions, plusieurs citoyens ont nement. Le sondage, qui s'est atti- dénoncé ce qu'ils considèrent un » de la première mouture du ré les critiques de l'opposition, fait geste contradictoire par rapport à projet pour expliquer les délais, a-t-il soutenu. Le problème a été l'objet d'une enquête du l'Accord de Paris sur les changeCommissaire à la vie privée. réglé, et la prochaine version ments climatiques, entré en sera à l'épreuve de toute contesvigueur le mois dernier, après Critiqué par les partis d'opposition avoir été adopté l'an dernier. tation, a-t-il soutenu. en raison d'activités de financement impliquant trois hommes « On s’attend à présenter ce Les pipelines sont moins chers et d’affaires d’origine chinoise qui projet de loi d’ici peu lors de la moins polluants que le transport ont eu accès au premier ministre rentrée en février », a-t-il dit, ferroviaire du pétrole, a martelé le moyennant 1500 $ chacun, le pre- premier ministre. « Ce qu’il faut avant de se reprendre en prémier ministre n'a pas échappé aux faire, c’est de gérer la transition. cisant que ce serait « dans les questions des citoyens sur ce sujet. [...] Ça ne se fera pas du jour au mois après la rentrée ». « On est ouvert et transparent », lendemain », a-t-il réitéré, disant s'est-il défendu, insistant sur La réforme électorale ira de refuser d'opposer économie et l'existence de règles de financel'avant; la lutte contre les environnement. Il a par ailleurs ment « extrêmement strictes ». changements climatiques aussi, mis de l'avant le plan pancanadien Disant accordant une grande mais ce sera difficile Suite à la page 11 importace à la confiance des Le premier ministre a par ail-

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Veste tombée et manches retroussées…

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de lutte contre les changements climatiques, annoncé la semaine dernière. « On est à deux ans de prendre une décision », a-t-il ajouté au sujet du projet Énergie Est, qui rencontre une forte opposition au Québec. Il a par ailleurs répété que les cibles de réduction de 30 % des émissions de GES d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005 - des cibles fixées sous Stephen Harper, mais adoptées par son gouvernement, étaient un plancher, mais qu'elles n'en constituaient pas moins un défi. La question de la marijuana Question par la mère d'une adolescente qui a déjà éprouvé des problèmes de toxicomanie, il a défendu son intention de légaliser la marijuana. Il sera plus facile de protéger nos enfants en en réglementant la vente, a-t-il soutenu, déplorant que les jeunes aient trop facilement accès à cette drogue. Il a confirmé que le projet de loi

serait déposé au printemps prochain. Cette semaine, un groupe de travail a recommandé que l'âge légal pour en acheter soit 18 ans.

Interrogé sur une éventuelle aide fédérale accordée à Bombardier, en attente d'une réponse depuis un an, M. Trudeau n'a pas fourni d'échéancier. « Ça s’en vient. Ça va venir au bon moment », a-t-il dit, évoquant les « très bonnes conversations » avec la direction et l'importance de préserver des emplois. L'entreprise a réitéré publiquement sa demande mercredi. Il a par ailleurs fermé la porte à la réouverture de la Constitution, comme le réclament les autochtones, une demande qui avait été bien accueillie par Québec. « On a un système qui fonctionne très bien. Les gens ne me parlent pas de Constitution », a-t-il fait valoir. Il a cependant soutenu que son gouvernement éliminerait la Loi sur les Indiens, une loi instaurée en 1876 qui permet au gouvernement de régir la majorité des aspects de la vie des Autochtones. Cela « ne se fera pas du jour au

lendemain », a-t-il averti.

Les États-Unis, Trump et nous… Justin Trudeau, qui s'entend très bien avec le président Barack Obama, a reconnu que l'élection de Donald Trump ouvrait la porte à des « défis » que n'aurait pas posés l'élection d'Hillary Clinton. Il « représente une inconnue », a-t-il dit, assurant qu'il restait optimiste devant l'arrivée prochaine de ce « faiseur de deals ». Il s'est défendu d'avoir fait une erreur en se disant d'entrée de jeu prêt à modifier l'Accord de libreéchange nord-américain (ALENA) après que l'homme d'affaires eut promis de le renégocier ou même le démanteler. « C'est exactement ce qu'il faut faire », a-t-il affirmé, donnant en exemple le dossier conflictuel du bois d'oeuvre. Le premier ministre entend insister sur l'intégration des industries automobile, aérospatiale et du secteur manufacturier et plaider que la relation canado-américaine est bénéfique pour les travailleurs

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et l'économie des deux côtés de la frontière. Il a invité M. Trump à effectuer au Canada son premier voyage officiel à l'étranger. Syrie : Une «crise humanitaire énorme» L'émission s'est ouverte sur la guerre en Syrie et les massacres à Alep : une « crise humanitaire énorme », a reconnu le premier ministre, évoquant les atrocités du groupe armé État islamique mais aussi l'implication de la Russie et de la Turquie. « Il n’y pas de

baguette magique où l’ONU va dire: "on arrête toute violence". Il faut passer par la diplomatie » et travailler pour « stabiliser la situation » en Syrie. Le Canada ouvrira ses portes à de nouveaux réfugiés, a-t-il dit. Il a rappelé que le pays en avait accueilli presque 35 000 réfugiés en un an, 10 000 de plus que prévu. Source : Radio-Canada

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Conjoncture

L’économie du Québec se porte mieux que prévu… L’économie du Québec se porte mieux que prévu. La bonne tenue du marché du travail va permettre de sauver les meubles cette année et de rendre le bilan un peu plus acceptable.

Le PIB a augmenté de 0,5 % au troisième trimestre 2016, suivant une croissance de 0,9 % au premier trimestre et de 0,3 % au deuxième. Pendant ce temps, au Canada, la croissance rebondit à 0,9 % au troisième trimestre, à la suite d’un repli au trimestre précédent (- 0,3 %). Après neuf mois, le PIB du Québec augmente de 1,7 % par rapport à la même période en 2015, alors que l’économie canadienne croît de 1,2 %, souligne l’Institut de la statistique du Québec. L’ISQ résume. Au troisième trimestre, la progression de l’économie québécoise est stimulée principalement par les dépenses de consommation des ménages et la reprise de l’accroissement des stocks, alors que les dépenses des administrations publiques se contractent. Les investissements demeurent stables, et le solde négatif du commerce extérieur s’amplifie. Consommation en progression Les ménages soutiennent donc l’économie. Les dépenses de consommation sont en progression de 0,8 %, inscrivant une hausse pour un cinquième trimestre consécutif. « La croissance

cumulative des dépenses de consommation finale des ménages s’élève désormais à 2,2 % en 2016, en regard d’une hausse de 1,1 % pour l’ensemble de l’année 2015. Les dépenses de consommation finale des administrations publiques sont pour leur part en baisse (– 0,2 %). »

L’ISQ observe également une contribution positive des entreprises en matière d’investissements. « Pour un troisième trimestre consécutif, la formation brute de capital fixe des entreprises augmente (+ 0,1 %), suivant une période de neuf trimestres consécutifs de contraction. » Quant au secteur extérieur, les exportations ont progressé de 0,8 % au troisième trimestre mais les importations ont également augmenté, de façon plus prononcée (+ 1,3 %), « ce qui mène à une deuxième détérioration consécutive du solde du commerce extérieur ». Les exportations du Québec ont toutefois diminué, de 4,6 %, en octobre, alors qu’elle baisse de 0,3 % au Canada. En volume, pour les 10 premiers mois de 2016, le recul est de 2,6 % comparativement au niveau enregistré pour la période correspondante en 2015, contre une hausse de 1 % au Canada dans l’intervalle. Pour leur part les importations ont reculé de 5,3 %,

de 6,1 % au Canada, en octobre. Leur volume cumulatif pour les dix premiers mois est inférieur de 3,4 % au niveau enregistré pour la même période en 2015 alors qu’il est en baisse de 0,4 % au Canada. Import et export en baisse « Les exportations internationales en volume vont terminer l’année fort probablement à un niveau inférieur à celui de 2015. Cependant, les importations vont diminuer davantage, si bien que le solde commercial international contribuera malgré tout à la croissance en 2016 », a souligné Marc Pinsonneault, économiste principal à la Banque

Nationale.

tion résidentielle. »

Revenant au PIB, « après trois trimestres, l’économie du Québec se porte beaucoup mieux qu’attendu. La revitalisation de la demande intérieure finale, qui avait périclité au cours des trois années précédentes constitue l’agréable surprise. » Marc Pinsonneault pointe en direction de la bonne tenue du marché du travail.

Entreprises : Des jours meilleurs… Pour les entreprises, et même si les investissements sont en retrait par rapport à l’an passé, « la reprise des bénéfices des entreprises au troisième trimestre nous permet d’envisager des jours meilleurs […] Pour autant que le marché du travail continue de performer, une croissance soutenue des dépenses de consommation est prévisible. Nous révisons notre prévision de croissance économique du Québec de 1,5 % à 1,7 % en 2016. »

Elle a stimulé les dépenses de consommation des ménages, « en voie de croître au-delà de 2 % cette année, ce qui constituera la meilleure performance depuis 2010, ce qui sera aussi le cas de la construc-

Contrepoint

Hausse du nombre de prestataires de l’assurance-emploi… … sauf au Québec et en Ontario La Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique ont connu les plus fortes hausses du nombre de prestataires de l'assurance-emploi en octobre. Au total, 575 200 personnes ont réclamé cette aide au pays, soit 0,5 % de plus qu’en septembre. La Saskatchewan figure en tête de liste avec 6 % de prestataires de plus pour cette période, suivie de l’Alberta qui enregistre une augmentation de 3 %,

puis de la Colombie-Britannique avec une croissance de 2,1 %. Le Québec a connu la plus forte baisse du nombre de bénéficiaires, avec une diminution de 1,8 %. L’Ontario a 0,9 % moins de prestataires. Au Canada, les prestataires de l’assurance-emploi ont augmenté de 5,8 % par rapport à l’année dernière, à pareille date. L’Alberta est la province ayant connu

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la plus forte progression de ce type de demande par rapport à l'an dernier avec 55,8 % de plus. Elle est suivie de la Saskatchewan qui a 39,1 % plus de prestataires qu’en octobre 2015. Selon Statistique Canada, une partie de ces variations pourrait être attribuable aux changements apportés au programme d’assurance-emploi, entrés en vigueur en juillet dernier.

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Les chiffres par province Saskatchewan : +6 % Alberta : +3 % Colombie-Britannique : +2,1 % Terre-Neuve-et-Labrador : +1,9 % Nouvelle-Écosse : +1,9 % Île-du-Prince-Édouard : +0,8 % Manitoba : +0,2 % Nouveau-Brunswick : +0,1 % Ontario : -0,9 % Québec : -1,8 %

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Conjoncture

Les prestations de l’aide sociale reculent… … mais pas la pauvreté !

Le nombre d’assistés sociaux au Québec (6,2 %) n’a jamais été aussi bas depuis 40 ans au Québec. Toutefois, cela ne veut pas « nécessairement » dire que les gens sont moins pauvres, selon le ministre de la Solidarité sociale François Blais.

Depuis 15 ans, le Québec a fait de « grands gains » pour réduire la pauvreté chez les familles grâce à l’amélioration des allocations familiales, explique-til. « Là où il y a des progrès à faire en termes d’évolution de la pauvreté, c’est les personnes seules ou les couples sans enfants. C’est le grand défi. » Une Première en 40 ans Le gouvernement a annoncé cette semaine que le nombre de prestataires de l’assistance sociale a atteint son niveau le plus faible au Québec depuis 1976. Ainsi, 424 853 personnes reçoivent aujourd’hui des prestations. C’est 30 924 de moins qu’en mai 2014 et presque deux fois moins qu’en 1996 quand le nombre d’assistés

sociaux a atteint un sommet de 815 487.

C’est encore plus pertinent de les sortir de l’aide sociale parce que les emplois sont encore plus disponibles Le ministre François Blais à propos des 17 000 personnes aptes à l’emploi qui s’inscrivent à l’aide sociale chaque année Selon le ministre, les résultats s’expliquent essentiellement par la baisse du taux de chômage, qui a atteint 6,2 % en novembre, un autre record depuis 1976. On sait aussi qu’une partie des personnes qui délaissent l’aide sociale le font parce qu’elles ont atteint l’âge de la retraite et doivent quitter l’aide sociale pour toucher leur pension de vieillesse. Le ministère n’était toutefois pas en mesure de fournir cette statistique jeudi. Les nouveaux pauvres… Du côté des groupes de lutte contre la pauvreté, on insiste sur le fait que les gens ne sont pas nécessairement moins pauvres qu’avant. «

Quitter l’aide sociale, ça ne veut pas dire sortir de la pauvreté », soutient Serge Peticlerc, porte-parole du collectif Un Québec sans pauvreté. « Mon impression est que beaucoup sont entrés sur le marché du travail, mais à très faible salaire », dit-il. « Les banques alimentaires nous disent que 10 % des gens qu’elles desservent sont des travailleurs au salaire minimum », renchérit la députée solidaire Françoise David. À ses yeux, ces statistiques rendent le projet de loi 70 sur l’aide sociale « encore plus honteux qu’avant ». « Malgré le fait que ce nombre soit le plus faible depuis 40 ans, ils ont quand même tenu à tout prix à passer une loi qui fait en sorte qu’une personne qui, pour toutes sortes de raisons, refuse d’entrer dans un programme, ils vont la couper. » Interpellé là-dessus, le ministre Blais rétorque que « le projet de loi 70 n’est pas basé sur les coupes » et que des personnes pourraient voir leur chèque amputé «

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hypothétiquement » si elles refusent de participer aux démarches d’insertion à l’emploi imposées par le gouvernement. Comment sortir de l’aide sociale? Le gouvernement, soulignet-il, cible les 17 000 nouvelles personnes aptes à l’emploi qui s’inscrivent à l’aide sociale chaque année. « Ce sont des gens qui pourraient retourner aux études ou encore retourner vers l’emploi, dit-il. Les bonnes pratiques internationales, c’est de les prendre assez tôt et de les rencontrer pour faire une évaluation de leur

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situation et ensuite de les amener vers un parcours de réinsertion et de négocier ce parcours-là avec eux. » Il ajoute qu’avec la baisse du taux de chômage, le marché du travail a encore plus besoin de ces travailleurs potentiels. « C’est encore plus pertinent de les sortir de l’aide sociale parce que les emplois sont encore plus disponibles. S’il y avait 20 % de chômage au Québec, ce serait beaucoup plus difficile de justifier un programme comme celui-là. »


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Éducation

Grâce à Ottawa…

Québec bonifie les prêts et bourses Les associations étudiantes se réjouissent Fort d’un transfert additionnel de 80 millions de la part du gouvernement fédéral, Québec haussera les bourses des 146 000 étudiants qui en touchent et augmentera plus encore les bourses des étudiants monoparentaux. Mais le gouvernement Couillard ne met pas fin à la prise en compte des pensions alimentaires pour enfants qui sont versées aux chefs de famille — ce sont surtout des femmes — dans le calcul de leurs prêts et bourses. Entourée des représentants d’associations étudiantes, la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, en a fait l’annonce lors d’une conférence de presse à Montréal. « Nous posons un geste concret pour permettre une plus grande accessibilité aux études supérieures, particulièrement pour les étudiants en situation précaire », écrit la ministre dans un communiqué. 462 $ par an et par étudiant Le gouvernement Couillard consacre 68,9 millions, dont 65,2 millions en bourses, pour rehausser les frais de subsistance admis pour le programme d’aide financière, ce qui représente 462 $ par an en moyenne par étudiant. Pour les 11 000 étudiants qui sont chefs de famille, l’augmentation est de 994 $ par an en moyenne pour chacun d’entre eux, pour un débours de 11,2 millions de la part de l’État. L’Union étudiante du Québec (UEQ; 70 000 membres), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ; 65 000 membres), l’Association pour la voix étudiante du Québec (AVEQ; 33 000 membres)

ainsi que la Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP) ont été consultées pour la conception de ces mesures. Le président de l’UEQ, Nicolas Lavalée, et la présidente de la FECQ, Rose Crevier-Dagenais, ont accueilli avec enthousiasme l’annonce de la ministre. « C’est une gigantesque victoire », a indiqué Rose Crevier-Dagenais. « Nous sommes très, très satisfaits », a affirmé Nicolas Lavallée. L’UEQ a signalé qu’il s’agit de la plus importante hausse de l’aide financière aux études en 15 ans.

Les retards dans l’indexation des frais de subsistance de 1995 à 1999 et de 2003 à 2007 s’élèvent à 127 millions, relève-t-elle. Pour l’UEQ, il était crucial que Québec allège le fardeau des chefs de famille monoparentale. L’UEQ réclamait toutefois que le gouvernement ne prenne plus en compte la pension alimentaire pour enfant dans le calcul du revenu du parent. Les parents — essentiellement des femmes — qui touchent une pension alimentaire pour leurs enfants doivent ajouter à leur revenu tout montant qui excède 1200 $ par an, par enfant,

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pour le calcul des prêts et bourses auxquels ils ont droit. Quelques critiques toutefois… Du côté de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE; 70 000 membres), on se montre critique. Il s’agit à ses yeux d’un « réinvestissement de façade » après des coupes majeures. « Face aux milliards coupés dans les dernières années par le gouvernement [dans les services publics], il est hypocrite d’annoncer des sommes si petites ! » affirme la porteparole de l’ASSE, Rosalie Rose, dans un communiqué.

Les nouvelles mesures annoncées vont permettre à un plus grand nombre d’étudiants à temps partiel d’obtenir un prêt. Les étudiants provenant de régions éloignées pourront se faire rembourser un deuxième aller-retour en avion afin de retrouver leurs proches. Dans son dernier budget, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a annoncé l’ajout de 300 millions au programme canadien de bourses d’études. Québec, qui s’est doté d’un programme distinct, a exercé son droit de retrait avec compensation.

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Technologies

L’accès Internet devient un service de base

Un fonds de 750 millions pour améliorer la situation en région L’accès Internet à haute vitesse devrait-il être considéré comme un service de télécommunication nécessaire ? Oui, tranche le CRTC en proposant un fonds de 750 millions qui sera tourné vers les régions mal desservies et complémentaire aux programmes gouvernementaux déjà en vigueur. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, qui a commencé son travail d’analyse et de consultations en avril 2015, arrive à cette conclusion très attendue après s’être penché sur ce qui est vu comme essentiel pour prendre part à « l’économie numérique », sur le financement du service, les prix et la vitesse. L’objectif consistera à faire passer de 82 % à 90 %, d’ici 2021, le pourcentage des ménages canadiens ayant accès à l’Internet haute vitesse de 50 millions de bits par seconde (Mbit/s) ou plus en téléchargement. Le reste de la population devrait être couvert d’ici 10 à 15 ans, selon le CRTC, qui prévoit cependant le besoin d’un effort soutenu « de tous les acteurs », à la fois publics et privés.

« Au cours des 18 derniers mois, des Canadiens de partout au pays nous ont dit que les services Internet à large bande fixes et mobiles sont essentiels à leur vie personnelle et professionnelle », a déclaré le président du CRTC, Jean-Pierre Blais. « Nous avons entendu les témoignages de nombreux Canadiens, entreprises, gouvernements et collectivités rurales qui n’ont pas accès aux services de télécommunications dont ils ont besoin », a ajouté M. Blais en donnant, en conférence de presse, l’exemple d’une auberge des Cantons de l’Est qui pourra maintenant se doter « d’un site Web riche en contenu » pour attirer davantage de touristes. Pour atteindre ses cibles et couvrir davantage de foyers, le CRTC entend réorienter le fonds actuel de 100 millions par année qui subventionne la téléphonie vocale locale. Géré par un tiers, il prélèvera 25 millions de plus chaque année, de sorte que le montant dans cinq ans sera de 200 millions. Cet étalement dans le temps vise à permettre aux entreprises de s’ajuster. Lorsqu’une journaliste a demandé si les

entreprises n’allaient pas simplement refiler la facture aux clients, M. Blais a dit que cet argent est « déjà comptabilisé en large partie dans la facture des abonnés ». Invitée à commenter cette décision, la direction des communications de Bell a dit que la société étudie présentement la décision. Forfaits illimités La décision du CRTC établit également que les fournisseurs devront offrir des forfaits à données illimitées pour les services à large bande et que la « plus récente technologie » de téléphonie sans fil doit couvrir, non seulement tous les ménages et entreprises, mais aussi les grandes voies de circulation. M. Blais a dit avoir bon espoir de voir les objectifs atteints grâce au fonds, car des programmes similaires dans le passé ont fait face à une demande supérieure à l’argent disponible. « On est certains que ce fonds, avec les intérêts privés et publics provenant d’autres niveaux de gouvernement, va être suffisant pour améliorer la connectivité des Canadiens », a-t-il dit en conférence de presse.

Le CRTC a déjà affirmé qu’à l’échelle canadienne, 1,2 million de ménages ne jouissent pas d’une connexion dont la vitesse répond aux cibles du CRTC. Ces cibles étaient de 5 Mbit/s pour le téléchargement et de 1 Mbit/s pour le téléversement. Le CRTC estime maintenant que les cibles ne font plus l’affaire et devraient plutôt être de 50 Mbit/s et 10 Mbit/s respectivement. 340 000 ménages encore mal desservis Au Québec, à l’heure actuelle, environ 340 000 ménages québécois seraient mal desservis en matière d’accès Internet, a estimé lundi le gouvernement du

Québec. Celui-ci a annoncé une enveloppe de 100 millions pour améliorer l’accès Internet en région, dans le cadre d’un appel de projets auquel pourront répondre des sociétés, des organismes et des citoyens. Cette initiative s’arrimera à un nouveau projet fédéral, Brancher pour innover, qui prévoit 500 millions sur cinq ans pour brancher 300 localités rurales et éloignées. Le ministre fédéral de l’Industrie, Navdeep Bains, avait dit le 15 décembre qu’Ottawa est « déterminé à faire en sorte que tous les citoyens, entreprises et établissements aient accès aux possibilités et aux outils nécessaires » pour réussir.

Données mobiles : encore un effort à faire sur les prix… Les Canadiens seraient ceux qui paient le plus cher pour les données Internet mobiles dans le monde, malgré une utilisation plus limitée que les consommateurs d'autres pays. Selon la 14e étude publique de la firme de télécommunications Tefficient sur le développement et les moteurs de l’utilisation de données, les fournisseurs canadiens d’Internet mobile font davantage de revenus par gigaoctet que les autres entreprises à l’échelle internationale. L’étude, qui couvre 32 pays, montre que de

façon générale, plus les données sont vendues à un prix élevé, moins les utilisateurs ont tendance à en consommer. L’impact des forfaits illimités Les résultats de l'étude indiquent que l’utilisation de données est en croissance dans tous les pays recensés. « On pourrait s’attendre à ce que la croissance la plus rapide, en ce qui a trait à l'utilisation, soit dans les pays qui consomment le moins. Notre analyse démontre plutôt que la hausse est plus marquée dans les pays qui téléchargent plus de données et où les fournisseurs offrent des forfaits très

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généreux ou illimités », peut-on lire dans l’étude. Par exemple, en Finlande, la moitié des utilisateurs ont un forfait illimité, dont le prix figure parmi les plus abordables, et l’utilisation de données des Finlandais est la plus importante au monde, selon l’étude. Les autres pays qui consomment le plus de données mobiles sont la Corée, la Suisse, l’Autriche et le Danemark. Les consommateurs qui en téléchargent le moins résident en Grèce, en Belgique, en République tchèque, en Roumanie, au Portugal et en Allemagne.

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Des prix compétitifs ?... L’Association canadienne des télécommunications sans fil, qui représente les fournisseurs d’Internet sans fil au Canada, avance de son côté que ses prix sont conformes au marché. Elle se réfère à une récente étude du CRTC qui illustre que le coût pour un forfait entre 2 Go et 5 Go s’élève à 51,81 $, comparativement à 50,68 $ aux États-Unis. Toutefois, un forfait équivalent est vendu à 14,35 $ en Italie et 14,98 $ en France.

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Libertés

Sans permission!...

Des agents de la GRC ont fouillé dans la vie privée de Canadiens Selon des documents obtenus grâce à la Loi sur l’accès à l’information, de 2010 à 2015, 62 agents de la GRC se seraient servis sans permission de bases de données policières pour fouiller dans la vie privée de proches ou de citoyens. Selon une analyse des plaintes portées contre ces agents, 33 d'entre eux ont été blâmés pour avoir utilisé des renseignements confidentiels à des fins personnelles. Notons par exemple celle d’un agent du Manitoba reconnu responsable d’avoir cherché sans autorisation le numéro d'une plaque d’immatriculation dans la base de données du Centre d’information de la police canadienne (CIPC). Des cas inquiétants D'autres cas sont beaucoup plus inquiétants : en 2012, un agent a été reconnu responsable d’avoir recueilli de l’information sans autorisation d’une base de données de la GRC, en plus d’avoir entretenu des liens avec un criminel connu. Sa sanction? Une simple réprimande informelle. Une plainte déposée en février 2015 accuse un agent de s’être servi d’une base de données de façon inappropriée, d'avoir envoyé des photos à caractère sexuel à un mineur et d'avoir utilisé sa position en tant que policier pour entretenir une relation avec cette personne. L'information ne précise pas quelle sanction a été appliquée et la GRC a refusé de nous dévoiler plus de détails sur cette plainte sans une autre demande d’accès à l’information. Plusieurs plaintes considérées fondées par la GRC

précisent que les renseignements confidentiels ont été transmis à un tiers parti. Dans d’autres cas, la plainte inclut aussi des allégations de harcèlement ou d’intimidation.

Dans la majorité des cas identifiés, les agents reconnus responsables d’avoir « mal utilisé » ou de « s’être servis à des fins personnelles » de ces bases de données policières n’ont reçu qu’une simple réprimande, parfois accompagnée d’une formation ou d'une séance de thérapie. L’une des punitions les plus sévères est une suspension de dix jours sans salaire, en 2014, dans le cas d’un agent qui a utilisé une base de données en lien avec une opération d’infiltration. Le NPD veut des actions concrètes du gouvernement fédéral pour éviter que des gestes répréhensibles commis par des agents de la GRC restent impunis. Une seule plainte fondée s’est soldée par un renvoi, en lien avec des recherches faites par un policier de la Saskatchewan en 2011. «Manquement à l’éthique flagrant» Selon le sénateur et ancien commissaire adjoint de la GRC, Vernon White, ces recherches sont très graves. Personne ne devrait avoir la possibilité d’accéder à cette information privée à propos d’autres personnes, à moins que ce soit pour le travail. Vernon White, sénateur et ex-commissaire adjoint de la GRC « Quand nous faisons notre travail de policier, nous sommes dans une position très avantageuse où nous avons

accès à de l’information que personne ne possède », souligne-t-il. « Mais c’est une relation fragile. » L’éthicien René Villemure, président d’Éthikos, va encore plus loin, affirmant que ces recherches peuvent entacher tout le processus judiciaire si les policiers perdent la confiance du public. « Si dans le cadre d’une enquête, on me demande de dire certaines choses et que je ne parle pas parce que j’ai peur que l’information se retrouve ailleurs, la police ne pourra pas faire son travail », soutient-il. À son avis, les corps policiers ont tendance à banaliser ces recherches à des fins personnelles, alors qu’elles démontrent « un manquement à l’éthique flagrant et important ». Alors que de plus en plus de données confidentielles sont colligées et partagées dans des bases de données du genre, René Villemure croit qu’il est essentiel que la GRC révise la gravité des sanctions octroyées pour ces fautes qui « passent inaperçues, ou presque ». « Il y a 20 ans, la base de données avait des informations comme des numéros de téléphone seulement. Maintenant, il y a des éléments de preuve, des dossiers qui peuvent vraiment intéresser les criminels », ajoute M. Villemure. Nous avons tenté à plusieurs reprises, mais sans succès, d’obtenir une entrevue avec la GRC et davantage de détails sur les plaintes fondées qui n’ont mené à aucune sanction.

Dans un courriel, une porteparole de la GRC affirme que « la GRC prend très au sérieux les contraventions au code de déontologie, et elle s'emploie résolument à gérer les affaires disciplinaires avec diligence, efficacité et équité ». Elle ajoute que les employés de la GRC « doivent se comporter de façon non seulement à satisfaire, mais à dépasser les attentes élevées et justifiées des Canadiens. »

GRC de surveiller la nature et la pertinence de leurs recherches. Le sénateur Vernon White ajoute que la GRC prend maintenant au sérieux l’accès aux bases de données policières sans autorisation, « mais ce ne l’était pas il y a 15 ans ». Dans un courriel, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada souligne quant à lui que la GRC a mis en place la vaste majorité des recommandations suggérées par le commissaire en 2011.

« Une situation très préoccupante » Le porte-parole du NPD en matière de Sécurité publique, Mathieu Dubé, affirme que la situation est préoccupante.

Son rapport avait dénoncé un « manque de surveillance » de la GRC vis-à-vis des recherches des policiers sur ses bases de données et le fait que la GRC « ne pouvait pas prouver » que les renseignements personnels étaient toujours utilisés en conformité avec ses politiques dans tous les corps policiers avec lesquels elle partageait ses accès.

« Les informations confidentielles de la GRC doivent être gérées avec le plus de précautions possible », affirme-t-il. «Ce genre de comportements d’agents qui accèdent à de l’information privilégiée sans raison valable nous inquiète et j’espère que le ministre va faire enquête.»

En 2015-2016, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a reçu 107 plaintes contre la GRC, incluant 12 alléguant une atteinte à la vie privée. Selon nos chiffres, le nombre de plaintes fondées en lien avec l’usage inapproprié de bases de données policières n’a toutefois pas baissé depuis 2011.

Plusieurs experts à qui nous avons parlé ont souligné que de nombreux garde-fous sont déjà en place pour limiter et surveiller l’accès à des bases de données hautement confidentielles, comme celles utilisées par la GRC. Par exemple, tous les agents doivent se connecter au système avec un identifiant unique, ce qui permet à la

Pour se rendre aux USA…

Il faudra désormais montrer son compte Facebook Pour obtenir le document ESTA, nécessaire pour voyager sur le sol américain, il faudra désormais montrer ses comptes sur les réseaux sociaux aux autorités. On ne le dit jamais assez, mais ce que vous publiez sur les réseaux sociaux est le reflet de qui vous êtes. Les autorités américaines l'ont bien compris et semblent déterminées à vérifier vos activi-

tés au plus près de votre actualité. Durant la procédure pour obtenir le document ESTA, sorte de "laissez-passer" pour entrer sur le territoire américain, il sera demandé de fournir les liens vers vos comptes sur les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, évidemment, mais aussi Instagram, YouTube, Tumblr, etc.

Une donnée optionnelle L'idée est de pouvoir vérifier que la personne demandant le document ne constitue pas une menace envers les USA. Une méthode assez douteuse, qui est déjà largement décriée. La défense des autorités tient autour du fait que ces cases ne sont pas obligatoires. Concrètement, vous pourrez passer cette étape, avec le risque que

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la demande soit refusée. Selon Politico, ces nouvelles conditions devraient arriver dans les prochains jours. Si vous devez vous rendre prochainement aux États-Unis, autant remplir le document maintenant pour éviter de fournir ce genre d'informations. Rappelons toutefois que tous ces

comptes peuvent être protégés et donc, inaccessibles par les autorités. Il existe, sur Facebook, Twitter, Instagram et consorts des moyens pour fermer les comptes à ceux que vous n'acceptez pas. De plus, la question restera toujours optionnelle, puisqu’évidemment, tout le monde n'a pas de compte sur ces réseaux sociaux.

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Santé

830 000 personnes en souffrent; 250 000 ne le savent même pas…

Tout ce qu’il faut savoir sur le diabète attribué à la génétique, jugé inévitable, ou tout simplement considéré comme une maladie qui ne touche que les personnes âgées ou en surpoids. Force est d’admettre que tout cela est bien loin de la réalité. À tort assurément. Et c’est pourquoi nous reproduisons l’entretien ci-après, réalisé par nos confrères de la presse canadienne avec un éminent spécialiste. Le Dr Jean-Marie Ekoé, endocrinologue, épidémiologiste exerçant à l’hôpital Hôtel Dieu de Montréal et Président du Conseil Professionnel de Diabète Québec. Ce texte permettra à chacun de mieux comprendre comment cette maladie se développe et ce que nous pouvons faire pour l’éviter ou la contrôler.

La sensibilisation au diabète occupe tous les mois de novembre chaque année et, bien que la plupart des gens connaissent la maladie, pour

beaucoup, il s’agit encore d’une préoccupation plutôt abstraite. Le diabète est souvent

Type 1. Type 2; de quoi parle-t-on? Les deux principaux types de diabète sont de type 1 et 2. « En bref, le type 1 est une maladie auto-immune, tandis que le type 2 est une maladie fortement génétique associée et au style de vie,

explique le Dr Ekoé. La différence se situe au niveau de l’insuline, une hormone produite par le pancréas qui prend du sucre du sang et le stocke comme glucose dans le foie, les muscles et les cellules graisseuses. » Le diabète de type 1 affecte généralement les jeunes et ne représente que 5 à 10 % de la population. Avec le type 1, le pancréas est incapable de produire de l’insuline, alors que le type 2 est une maladie causée par une résistance à l’insuline. Il y a trop d’insuline dans le corps au départ. Ces taux élevés d’insuline n’arrivent cependant pas à diminuer le taux de sucre (glycémie) élevé dans le sang. A la longue, on aura non seulement une résistance à l’insuline mais aussi une incapacité du pancréas à produire de l’insuline. Il y a donc deux défauts dans le diabète de type 2 : une résistance à l’insuline et une incapacité de production de l’insuline en quantité suffisante pour diminuer la glycémie à des valeurs nor-

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males. « Dans le cas du diabète de type 2, il est beaucoup plus fréquent que le type 1 et apparaît habituellement à l’âge adulte (après 40 ans). Cela dit, il peut également être découvert dans l’enfance et l’adolescence depuis quelques années, principalement à cause de son association avec l’obésité due à la sédentarité et l’hyperalimentation » précise le Dr Ekoé. Nourrir la maladie Lorsque les gens mangent des régimes riches en glucides raffinés, ils remplissent essentiellement leur sang avec du sucre puisque ces aliments se décomposent rapidement en sucre une fois à l’intérieur du corps. Le corps répond en produisant de l’insuline pour diminuer le sucre du sang en le stockant. Lorsque nos cellules, surtout celles de la graisse, sont bombardées d’insuline jour après jour, on prend du poids

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Santé

830 000 personnes en souffrent; 250 000 ne le savent même pas…

Tout ce qu’il faut savoir sur le diabète Suite de la page 18

(obésité) elles finissent par devenir désensibilisées à sa présence, ou résistantes à l’insuline. Ce faisant, le taux de sucre dans le sang reste constamment élevé. Trop de sucre dans le sang Une glycémie élevée de façon chronique peut causer des dommages irréversibles et dévastateurs aux reins, au cœur, aux nerfs et aux yeux, et est en partie responsable des maladies cardiovasculaires, l’obésité, l’ostéoporose, les maladies auto-immunes, le cancer, et même le vieillissement accéléré lui-même. Selon le Dr Ekoé, « Pour les diabètes de type 1 et de type 2 un niveau de sucre sanguin trop élevé pendant des années conduit malheureusement à long terme à des complications bien connues comme la cécité (le diabète en est la première cause) ou l’insuffisance rénale aboutissant à la dialyse. » Est-ce que ça peut affecter tout le monde? Selon notre expert, oui. Toute personne qui consomme un régime déséquilibré trop riche en sucre et/ou en glucides raffinés et est inactive physiquement est à risque de développer cette condition. « Il existe une longue liste de facteurs de risque pour le diabète les principaux étant : l’histoire familiale, l’embonpoint et l’obésité, l’âge, la sédentarité, le pré-diabète, le diabète gestationnel, les immigrants d’origine africaine, asiatique et hispanique, et les populations autochtones. » ajoute le Dr Ekoé. On estime qu’un Canadien sur trois est soit diabétique ou pré-diabétique.

Approximativement 830.000 personnes sont diagnostiquées diabétiques au Québec et probablement 250.000 le sont sans le savoir.

Comment prévenir? «C’est en s’attaquant aux facteurs de risque qu’on peut prévenir le diabète. Garder un poids santé et pratiquer de l’exercice physique constituent les bases simples de la prévention du diabète, affirme Dr Ekoé. Manger comme un bûcheron et faire un travail de bureau donnent une équation calorique trop positive…l’obésité et le diabète ne sont pas loin. » Bonne nouvelle pour les fans de Pokemon Go! Les chercheurs britanniques du centre de Leicester, spécialisé en recherche internationale sur le diabète voient en l’application mobile une arme fatale contre la sédentarité et l’obésité. L’une des premières recommandations pour prévenir et contrôler le diabète est de pratiquer une activité physique régulière d’au moins 2 h 30 par semaine. Comment avoir le contrôle sur son diabète? Notre expert reste ferme sur ce point. « Activité physique régulière et saine alimentation sont les bases de tout traitement du diabète dans le but de mieux contrôler le taux de sucre. Ces deux mesures doivent souvent être associées à un traitement par des médicaments qu’on prendra par voie orale ou alors à des injections d’insuline. » « Toute personne atteinte de diabète est unique en son genre et le traitement doit être personnalisé. Le traitement du diabète repose ainsi sur la combinaison de plus-

ieurs médicaments avec ou sans injections d’insuline. La période actuelle est d’ailleurs assez faste pour les personnes atteintes de diabète, car de nouveaux médicaments dotés d’une bonne efficacité et d’une bonne sécurité pour le cœur et les vaisseaux font actuellement leur apparition. » Quel rôle joue l’accompagnement ? Vivre avec le diabète pose un stress émotionnel, physique et financier énorme, non seulement sur le patient, mais également sur ses proches. Heureusement, des ressources sont à la portée de tous afin d’amortir l’impact de la maladie. « Le rôle principal revient au patient et il est impératif qu’il sache rapidement ce que c’est que le diabète et les caractéristiques de son diabète. Connaitre sa maladie, c’est acquérir la première arme qui aidera à la contrôler. L’existence d’un organisme de support struc-

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turé comme Diabète Québec est essentielle pour les personnes atteintes de diabète. Lieu de rencontre par excellence, source inépuisable de renseignements sur tout ce qui concerne le diabète, la personne démunie y trouvera réponse quasiment à tout. » Malheureusement, la route vers le diabète de type 2 est pavée de délicieuses tentations. Mais si la prévention semble moins sucrée, ce qui est rassurant, c’est que cette maladie potentiellement mortelle n’est ni inévitable ni irréversible. Si vous prenez soin de votre corps dès maintenant, vous y gagnerez au change. Vous pourriez même commencer à vous sentir mieux dès aujourd’hui. Gratification instantanée? On aime! Donnez la parole au diabète On estime que 3,7 millions de Canadiens, dont près de 1 million au Québec, vivent avec le diabète, une condition sérieuse trop souvent

prise à la légère, mais qui, en l’absence de traitement, peut engendrer des complications graves, parfois même fatales. Afin de sensibiliser les Québécois sur cet enjeu important, l’initiative « Levez la main pour le diabète » a été mise sur pied. Cette campagne unique en son genre vise à bâtir une communauté engagée, à donner la parole au diabète et à rassembler tous ceux qui désirent enrichir la conversation pour tous les Québécois atteints de la maladie. Que vous soyez atteint du diabète, un ami ou un membre de la famille d’une personne atteinte ou même un professionnel de la santé, visitez le site web www. levezlamainpourlediabete.ca pour y trouver des informations pratiques sur la gestion du diabète et les ressources disponibles. Et surtout, partagez votre histoire via une image ou une citation. Donnez la parole au diabète!

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Votre argent

À quoi sert un dossier de crédit… … et comment il peut impacter votre vie Tout le monde sait que cela existe; mais bien peu de gens – pourtant tous concernés, ou presque – sont en mesure de dire quelle est exactement l’utilité ou l’impact des informations qu'il contient sur la vie des consommateurs. Pourtant, malgré le fait qu'il demeure dans l'ombre, le dossier de crédit agit subtilement, mais efficacement, en étant responsable de bien des prêts accordés... ou refusés. 1- À quoi sert-il et qui le consulte? Le dossier de crédit est un dossier créé par une des agences de crédit présentes au Québec (Équifax et TransUnion) dès qu'une personne emprunte ou fait une demande de crédit pour la première fois. Les informations qui s'y accumulent permettront aux prêteurs potentiels d'évaluer son comportement face au crédit et de prendre une décision afin d'accorder ou de refuser un prêt ou du crédit. Les propriétaires de logements ont aussi recours à l'enquête de crédit, avant de signer un bail, afin de vérifier si les locataires honoreront les paie-

ments. Certaines compagnies d'assurance demandent aussi la permission de consulter le dossier de crédit : elles offrent des rabais aux clients dont la cote de crédit est bonne. 2- D’où proviennent les informations? Les renseignements proviennent de plusieurs sources, afin que le dossier de crédit soit constamment mis à jour. Les banques, les caisses, les sociétés de financement et les détaillants envoient régulièrement les informations concernant les transactions effectuées avec les consommateurs. Les services publics comme le téléphone et l'électricité ne sont pas inclus dans le dossier de crédit, mais certaines compagnies de téléphones cellulaires font part des retards de paiement aux agences de crédit. 3- Comment peut-on le consulter? Il est possible, et même conseillé, de consulter son dossier de crédit afin d'être en mesure de suivre son état et, s'il y a lieu, apporter certains changements dans notre

organisation de paiement ou notre consommation. Le fait de consulter le dossier permet de sonner un signal d'alarme ou de rassurer le consommateur incertain. Les agences de crédit du Canada offrent la consultation en

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ligne ou l'envoi par la poste. L'envoi postal sera effectué gratuitement, mais des frais seront exigés pour la consultation du dossier par Internet.

crédit? C'est un pointage représentatif de votre situation financière. Le nombre obtenu, qui se situe entre 300 et 900, permet aux prêteurs de connaître votre santé finan-

4- Qu’est-ce qu’un pointage de

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Votre argent

À quoi sert un dossier de crédit… … et comment il peut impacter votre vie Suite de la page 24 cière à un moment précis. Certains se baseront sur celui-ci afin d'établir le taux d'intérêt d'un éventuel prêt demandé, car le pointage illustre le risque qu'un consommateur représente auprès des différents bailleurs de fonds. Ceux-ci déterminent aussi un pointage « plancher », c'est-à-dire le pointage le plus bas qu'une personne peut avoir tout en étant tout de même en mesure d'obtenir un prêt. 5- Qu’est-ce qu’une cote de crédit? La cote de crédit est la note, sur une échelle de 1 à 9, qui ressort de l'évaluation que font les prêteurs de chaque expérience de crédit au dossier d'une personne. Une cote de 1 signifie que les montants ont toujours été réglés à temps alors qu'une cote de 9 implique des difficultés et des retards de paiement. Les lettres I, O ou R accompagnent le chiffre et représentent respectivement le type de crédit en question, le prêt qui nécessite des versements fixes à intervalles réguliers, le crédit ouvert comme les marges de crédit ou les prêts étudiants ou le crédit renouvelable, comme les cartes de crédit qu'on rembourse de façon variable et qu'on peut utiliser jusqu'à l'atteinte de la limite prévue. Évidemment, plus le chiffre est élevé, moins la cote est bonne.

6- Comment se calcule la cote de crédit? Les éléments analysés pour effectuer le calcul de la cote sont les suivants : l'historique des paiements (environ 35%), les montants dus (environ 30%), l'âge des historiques (environ 15%), le nouveau crédit (environ 10%) et les types de crédit utilisés (environ 10%). C'est l'assiduité dans les paiements qui revêt le plus d'importance dans le calcul de la cote, suivie de près par les montants qui doivent être payés. Ensuite, on tiendra compte du temps écoulé depuis la toute première demande de crédit. Une personne qui possède une carte de crédit et effectue ses paiements à temps depuis 25 ans aura donc une meilleure cote que celle qui la possède seulement depuis deux ans. Le crédit récent sera aussi analysé, puisque la demande en peu de temps de plusieurs sources de crédit représente, aux yeux des prêteurs, un risque plus élevé. Enfin, le genre de crédit qui figure au dossier jouera sur le calcul de la cote. Par exemple, l'hypothèque est mieux perçue que la carte ou la marge de crédit. De plus, la limite des cartes et marges de crédit est aussi prise en compte dans le calcul, même si elle n'est pas atteinte. Ainsi, les prêteurs considéreront que le maximum est utilisé pour éviter des surprises après l'octroi d'un prêt.

7- Pendant combien de temps les informations restent-elles au dossier? Bien qu'en théorie, il n'y ait pas de durée déterminée pour la conservation des données, on remarque que les différentes agences ne tiennent plus compte de celles-ci après 6 ou 7 ans. Par contre, notamment dans le cas d'une carte de crédit, la date d'ouverture du compte restera toujours inscrite au dossier, mais seulement les informations des six dernières années seront considérées. Lorsqu'on parle de faillite, les données peuvent rester au dossier pour une période plus longue, voire jusqu'à 14 ans dans le cas des faillites à répétition. 8- Comment les paiements en retard affectent-ils le dossier? Tout dépend du type de paiement qui est en retard et du nombre de jours de retard en cause. Par exemple, un retard exceptionnel de moins de 30 jours n'occasionnera pas de problème particulier. Même chose pour un retard de moins de 60 jours. Toutefois, il ne faut pas que la situation se répète souvent. Lorsqu'on parle d'un retard plus important qui revient fréquemment, le dossier en sera touché. Un retard peut toujours être justifié auprès des agences de crédit, qui peuvent mettre un commentaire au dossier. Toutefois, il n'est pas garanti qu'il sera pris en compte, notamment lors du prochain calcul de la cote ou alors

quand un prêteur consultera le dossier.

10- Comment faire corriger les erreurs qui figurent dans un dossier? Une erreur peut être signalée aux agences de crédit, qui feront remplir une demande afin que les informations soient vérifiées auprès du prêteur concerné. Si le prêteur ne reconnaît pas l'erreur et que l'agence refuse d'effectuer une correction, il est possible de faire une demande de mésentente auprès de la Commission d'accès à l'information, au plus tard dans les 30 jours suivant le refus. Celle-ci a le pouvoir d'exiger des agences que l'erreur au dossier soit corrigée, si elle juge que la demande est justifiée.

9- Comment peut-on se bâtir un bon dossier de crédit? La seule façon de s'assurer un bon dossier est de toujours payer les comptes à temps, ne serait-ce que le paiement minimum exigé par le prêteur. Toutefois, il peut être difficile de demander un prêt pour la première fois lorsqu'aucun antécédent de crédit ne figure à notre dossier. Certains prêteurs voudront être certains que les paiements seront faits. Aussi, le fait de demander une carte de crédit et de l'utiliser raisonnablement en payant toujours le montant minimum nous permet de démontrer notre bonne santé financière.

Un cours d'éducation financière obligatoire en 5e secondaire dès la rentrée 2017 Les élèves de cinquième secondaire recevront tous un nouveau cours d'éducation financière dès la rentrée scolaire de l'an prochain, vient d’annoncer le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx. Dans un communiqué publié vendredi 16 décembre 2016 matin, il fait valoir l’importance de mieux outiller les jeunes à l’aube de leur vie adulte et de leur entrée sur le marché du travail.

« Ce cours leur permettra d'exercer leur jugement et de développer leur capacité à prendre position sur des enjeux financiers, comme l'endettement et l'épargne, de façon à ce qu'ils puissent adopter des comportements responsables qui leur seront bénéfiques dans tous les aspects de leur vie », explique-t-il.

Concrètement, toutes les institutions secondaires devront offrir deux unités obligatoires en Éducation financière. Ces unités seront retirées du cours Monde contemporain.

elle. Deux unités deviendront donc optionnelles.

Ce dernier cours demeurera obligatoire, mais il comptera désormais pour deux unités obligatoires, plutôt que quatre comme c’est le cas à l’heure actu-

Selon le ministre Proulx, la solution préconisée « offre une flexibilité aux écoles et respecte leur volonté de disposer de l'autonomie nécessaire pour la

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Certains éléments actuellement enseignés devront donc être abandonnés.

réalisation de projets particuliers ». Le ministère de l’Éducation offrira des formations aux enseignants qui hériteront du nouveau cours d’éducation financière e une aide aux écoles pour l’achat de matériel pédagogique.

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Langues & cultures

Langues officielles

Un lien intime entre immigration et francophonie…

… mis en évidence au terme d’une consultation publique menée par le ministère du Patrimoine canadien

Le Comité permanent des langues officielles vient de déposer son plan d'action en matière de langues officielles, à l'issue des consultations lancées par le ministère du Patrimoine canadien et tenues à travers le pays de juin à novembre.

Le rapport intitulé « Vers un nouveau plan d’action pour les langues officielles et un nouvel élan pour l’immigration francophone en milieu minoritaire » contient 16 recommandations pour orienter la prochaine stratégie du gouvernement fédéral en matière de langues officielles. 16 recommandations Sur les 16 recommandations, sept concernent l’immigration. Dans l'ensemble, le comité demande au ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté de soutenir le développement des communautés anglophones ou francophones en situation minoritaire à l’aide de l’immigration. Parmi les recommandations les

plus importantes de ce volet, le comité réclame à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada de mettre en place une politique officielle d’immigration pour « accroître le poids démographique des communautés linguistiques en milieu minoritaire ». Il recommande dans cette optique que « la priorité soit accordée aux immigrants identifiés par les communautés » en situation minoritaire et que ces dernières bénéficient de financement pour agir en tant que « partenaires du gouvernement fédéral dans le recrutement des immigrants ». Selon le comité, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada devrait finalement bonifier ses programmes existants afin d’assurer que les « communautés puissent offrir une gamme complète de services en immigration qui soient de qualité égale à ceux qui sont offerts par la majorité ». Bonifier le financement

Dans le volet du financement, le comité réclame principalement que le gouvernement du Canada bonifie l’appui financier accordé aux communautés en situation minoritaire. Plus particulièrement, il recommande qu’une partie du budget 2016 accordé à la petite enfance soit réservée au développement des services de ce domaine dans les communautés en situation minoritaire.

Le comité demande également qu’un nouveau Protocole d’entente pour l’éducation dans la langue de la minorité soit élaboré, en mettant en oeuvre l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés concernant la gestion scolaire. 22 communautés consultées Des organismes du pays comme la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) ou la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) accueillent favorablement le rapport.

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En Saskatchewan, la présidente de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Françoise Sigur-Cloutier, estime que le rapport regroupe la plupart des préoccupations de l’ACF. Elle se demande toutefois comment les recommandations seront reçues par le gouvernement de la Saskatchewan. Toutes les recommandations qui

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sont faites touchent pratiquement des ministères provinciaux. Donc, c'est là que va être le problème, c'est comment on va pouvoir faire passer ces préoccupations et ces recommandations à la province Françoise Sigur-Cloutier, présidente de l'ACF Au total, 22 communautés à travers le Canada ont été visitées dans le cadre des consultations du gouvernement fédéral.


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Cultures

Le djihad vu par le théâtre

… car «de l’ignorance naît la peur, de la peur naît la haine, et de la haine naît la violence» disait Averroès… Peur, xénophobie, exclusion ou bien radicalisation, voilà des mots ou des thèmes récurrents dans notre société. Comment parler de ces sujets, lourd en préjugés, qui ont une portée sur nos politiques, sans tomber dans l'excès? Peutêtre par le théâtre. Il détruit une barrière à la fois, tout en dépeignant une dure vérité. La pièce de théâtre Djihad fait salle comble partout où elle est présentée. Créée en Belgique il y a deux ans par l’auteur et acteur Ismaël Saïdi, elle raconte l’histoire de trois jeunes hommes qui partent faire le djihad en Syrie. « Pendant l’Odyssée, on comprend les raisons qui ont mené chacun à se marginaliser ou se radicaliser », explique l’auteur. Ismaël Saïdi connaît bien le sujet. Fils d’immigré marocain, il a grandi dans une Belgique qui fait face, comme ailleurs en Europe, à des défis d’intégration de ses immigrants, mais aussi à des attentats perpétrés par des jeunes qui se sont « radicalisés ».

Contre le galvaudage des mots Radicalisation? Ismaël Saïdi ne mâche pas ses mots. « Pour moi, le mot radicalisation est galvaudé, c’est un concept politique vide, croitil. On ne nomme pas les choses. On ne nomme pas la religion non plus. On parle de radicalisation, on englobe tout dedans, on n’ose pas pointer du doigt. » «Dans mon pays, les gens qui ont commis des attentats l’ont commis au nom de ma religion à moi, l’islam. Donc à un moment donné, il va falloir pointer ça et dire qu’il y a un problème avec la manière dont l’islam est inculqué et qu’au sein de l’islam il y a un problème. On a tellement peur de dire ça», déclare Ismaël Saïdi, l’auteur de la pièce. Ismaël Saïdi est un musulman pratiquant. Il ne se gêne pas pour affronter les contradictions de sa propre communauté. Afin de ne pas laisser tout l’espace aux ignorants

Pour lui, la radicalisation dont on parle tant dans les médias est attribuable en partie à un sentiment d’exclusion. Sans oublier l’apport de sa propre communauté à ce phénomène. « Si moi, le Belge musulman, pratiquant assumé, je dis à mes enfants que s’ils mangent du porc, ils vont aller en enfer : comment vont-ils regarder votre fils qui en mange? On a déjà créé le fossé. Pour moi, la radicalisation, c’est ça ». Mais Ismaël Saïdi n’en veut pas qu’à sa communauté. Il en veut aussi au politiquement correct qui dicte la plupart des discours entourant l’exclusion ou la radicalisation. On a laissé des sujets dans les mains de l’extrême droite en se disant : "Ça, on n’ose pas en parler!" Et le problème, c’est que l’extrême droite grossit en Europe. Finalement, le peuple se dit : "Il n’y a qu’eux qui disent la vérité!" affirme Ismaël Saïdi. 65 000 spectateurs pour une pièce «outil de discussion et de sensibilisation» La pièce Djihad a été présen-

tée devant plus de 65 000 spectateurs, dont la moitié constituée de jeunes de 15 à 18 ans. Pour l’auteur, Djihad est devenu un outil de discussion et de sensibilisation, mais « quand on prend la peine d’aller parler aux jeunes, on se rend compte que l’on peut vraiment être optimiste, que l’on peut tout changer. C’est un choix à faire. » Le Djihad d’Ismaël Saïdi taille en pièces tous les concepts entourant la radicalisation, mais aussi l’exclusion et l’idéologie. La pièce s’attaque avec un humour décapant à

ces clichés, ces fausses perceptions et cette méconnaissance qui forment nos opinions. Ismaël veut mettre les gens face aux contradictions des discours et de la pensée radicale, mais aussi celle de l’ignorance. «De l’ignorance naît la peur, de la peur naît la haine, et de la haine naît la violence. Le problème aujourd’hui est que l’on s’attaque à la violence. Mais personne n’a pensé à s’attaquer à l’ignorance», conclut Ismaël Saïdi, citant le philosophe arabe et musulman Averroès (Ibn Rochd Al Kortobi).

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Accueil

Parrainage privé de réfugiés

Nouvelles demandes : Ottawa fixe des limites

Québec, «en réflexion» sur le sujet, pourrait emboiter le pas au Fédéral… Devant l’impossibilité de traiter les dossiers dans un délai raisonnable, Ottawa vient de limiter pour 2017 le dépôt de nouvelles demandes de réfugiés parrainés au privé. Une bonne nouvelle pour les réfugiés non syriens, dont certains attendent depuis plus de cinq ans, mais qui pourrait toutefois décourager des groupes de parrains de se lancer dans l’aventure.

commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), une démarche dont ils sont exemptés à l’heure actuelle. Mais comme ce document est pratiquement impossible à obtenir, aussi bien dire que le gouvernement « cherche à refermer la porte qu’il avait ouverte », déplore Janet Dench, directrice du Conseil canadien pour les réfugiés (CCR).

Gérant son propre plan d’immigration, Québec est pour sa part en « réflexion » afin de déterminer s’il emboîtera le pas au gouvernement fédéral. « On a vu l’annonce du fédéral, et c’est en réflexion chez nous », a dit Gabrielle Tellier, l’attachée de presse de la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), Kathleen Weil. « On est conscients des délais [causés par le grand nombre de demandes de parrainage de réfugiés]. On veut être transparents et responsables avec notre capacité d’accueil et d’intégration, tout en respectant notre plan. Alors, on est en train d’évaluer la situation et d’analyser nos options.» 2017 : 1000 demandes seulement pour les requérants syriens et irakiens

Dans sa politique, qui est entrée en vigueur le 19 décembre, le ministère de l’Immigration vient aussi de fixer à 7500 le nombre de nouvelles demandes de parrainage privé que pourront déposer les « signataires d’entente de parrainage », c’est-à-dire les organisations sans but lucratif, comme certaines églises qui parrainent des lots de réfugiés et non pas simplement des familles au cas par cas. Au total, le secteur privé pourra parrainer 16 000 réfugiés (toutes origines confondues) en 2017, une cible plus élevée que dans les années précédentes et qu’en 2014, où seulement 4500 réfugiés étaient parrainés au privé.

Dans un communiqué publié discrètement sur son site, le ministère canadien de l’Immigration a annoncé que pour la prochaine année, il limite à 1000 les demandes de parrainage de réfugiés syriens et irakiens que voudraient déposer les groupes de cinq et les répondants communautaires (sauf au Québec, qui gère son propre plan). Au-delà de cette limite, des demandes pourraient être déposées, mais les Irakiens et les Syriens devront fournir un document attestant qu’ils sont reconnus comme réfugiés par le Haut-

Pourquoi imposer des limites ? Pourquoi ces nouvelles limites ? les media n’ont pas pu obtenir la réponse du cabinet du ministre de l’Immigration, John McCallum. Mais dans sa nouvelle politique publiée sur Internet, il dit vouloir prendre « des mesures pour réduire les délais d’attente et l’arriéré de demandes » afin d’« offrir une protection en temps opportun aux réfugiés ». 45 000 demandes en instance À l’heure actuelle, au Canada, il y a un arriéré (backlog) de 45 000 demandes. Rien qu’au Québec, 10 000 réfugiés (dont 7700 Syriens) ont été acceptés,

mais attendent toujours de venir au Canada. Les demandes déposées avant le 31 mars 2016 devraient toutefois être traitées à la fin de cette année, si le Canada tient bien sa promesse. Si un groupe déposait aujourd’hui même une demande pour parrainer une famille de Syriens (ou autre), il aurait donc à s’armer de patience. Car, depuis la tristement célèbre photo du petit Aylan Kurdi, mort sur la plage qui a donné naissance à un élan de générosité sans précédent, les demandes s’accumulent. On les explique aussi par « l’effet d’écho », produit par la décision du gouvernement Trudeau d’accueillir 25 000 Syriens, dont plusieurs d’entre eux voudront faire venir d’autres membres de leurs familles. Donc beaucoup de demandes que les quotas d’accueil, qui n’ont pas augmenté de façon significative, n’arrivent pas à absorber, estime le Conseil canadien pour les réfugiés. 10 000 instances au Québec et les demandes continuent

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d’affluer… Un exemple concret de délais ? Prenons le Québec. Il compte accueillir entre 4000 et 4400 réfugiés parrainés par le privé en 2017, alors que 10 000 réfugiés dont le dossier est en règle attendent toujours de fouler le sol canadien. « Considérant cela, les personnes dont la demande est traitée en début d’année par le Québec pourraient n’arriver au Québec qu’en 2019 », a indiqué Jonathan Lavallée, porteparole du MIDI. Et pendant ce temps, les demandes continuent de s’empiler. En date d’aujourd’hui, les demandes de 1400 réfugiés parrainés au privé sont en attente de traitement. Le délai de traitement moyen est actuellement de quatre mois, précise le ministère. Pour Janet Dench, plutôt que de limiter le dépôt des demandes, il vaudrait mieux chercher à augmenter les cibles, une question de « volonté politique », croit-elle. « Je pense que le ministre McCallum a été assez clair. Il démontre de l’intérêt quant au changement [des cibles], mais

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je devine qu’il y a manque de consensus au Conseil des ministres », avance-t-elle. Car sur le lot de 300 000 nouveaux arrivants qu’accueille le Canada par tous ses programmes, la pression est forte pour que soient favorisés les immigrants qui se qualifient sur le plan économique. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Janet Dench déplore l’effet négatif que pourrait avoir un tel moratoire sur le programme de parrainage au privé, lui qui a longtemps été impopulaire en raison des obstacles et des longs délais. « Les délais ont toujours été très longs, et c’était tellement décourageant d’attendre 3, 4, 5 ans avant que la famille arrive. Mais dernièrement, il y a eu cette volonté de faciliter le parrainage privé, et plein de choses ont été faites pour que ça devienne plus attirant, explique-telle. Malheureusement, on se trouve face à un mur, parce que la capacité ou la volonté du Canada ou du Québec d’accueillir cet intérêt et cette

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Accueil

Suite de la page 31 demande n’est pas au rendez-vous. Elle a été au rendez-vous brièvement, mais la porte se ferme. » Sylvain Thibault, coordonnateur du volet parrainage de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), craint aussi que ces limites imposées affaiblissent le programme de parrainage privé. Déjà, l’un des groupes qu’il aidait dans ses démarches pour parrainer une famille syrienne s’est désisté devant l’ampleur des délais. Il cite également le cas de la Suisse, qui a lancé un programme de parrainage privé pour des réfugiés syriens au début de novembre 2013 pour le fermer moins d’un mois plus tard, victime de sa trop grande popularité. En effet, 8200 demandes ont été déposées et, un an plus tard, la moitié des demandeurs n’avaient toujours pas de visa. « Les pays ne doivent pas sous-estimer la capacité de solidarité et de générosité de leur peuple », dit-il répéter souvent.

«Les Syro-Canadiens; Appartenance Citoyenne; Espoirs & Perspectives»

La situation des réfugiés syriens vue de l’intérieur Un colloque À Montréal le 21 janvier 2017 Le 11 décembre 2015, les premiers réfugiés syriens arrivaient au Canada. Depuis cette date, ils sont 36 000 à avoir élu domicile au pays, dont 7000 au Québec. Leur nombre devait atteindre 55 800 au Canada (7300 au Québec) avant la fin de l’année 2016. À cette date, plus de 26 000 autres demandes d’immigration étaient en cours de traitement.

Cette démarche - prolongeant par ailleurs dans le temps les initiatives solidaires du Canada lors de crises humanitaires générées, par exemple, par les génocides cambodgien et rwandais ou les catastrophes climatiques en Haïti – a fait que, pour l’année 2016 et très probablement pour 2017 également, les originaires de Syrie constituent le plus fort contingent dans les flux migratoires à destination de notre pays. Un colloque pourquoi faire? Au-delà de son caractère humanitaire, une telle situation, ne serait-ce que compte tenu des spécificités liés au statut de réfugié, pose sans aucun doute de nouveaux défis en matière d’accueil et de politiques d’intégration des nouveaux arrivants.

Ce sont ces défis que l’association le Foyer Syrien de Montréal place au cœur du colloque «Les Syro-Canadiens; Appartenance La volonté de réduire les Citoyenne; Espoirs & Perspectives». Cet délais… activité complétera sans aucun doute les difMais M. Thibault salue férentes réflexions menées durant le mois de l’intention d’Ottawa de décembre 2016 par divers organismes et instivouloir s’occuper des tutions aux fins d’évaluer les efforts déployés demandes déjà déposées par les différents intervenants au Canada et au afin de les traiter dans un Québec, pour faciliter l’intégration des noudélai raisonnable. « Ce veaux arrivants syriens et susciter chez eux un que je trouve merveilleux, nécessaire sentiment d’appartenance à la c’est cette volonté de société et au pays qui les ont accueillis et réduire les délais », leurs ont offerts les moyens nécessaires de insiste-t-il. Surtout pour retrouver quiétude et dignité. La valeur ajoutée de l’initiative du Foyer Syrien de les Africains. Il raconte Montréal réside dans le fait que le contenu de qu’un père de famille la rencontre inscrit à son programme des burundais, qui parraine des membres de sa famille études sur l’installation au pays telle que vécue et perçue par les réfugiés et les associarestés dans un camp de réfugiés en Ouganda, s’est tions et organismes qui ont contribué à l’accueil du premier contingent. Le colloque récemment fait dire que «Les Syro-Canadiens; Appartenance les délais seraient d’environ cinq ans. « Sans Citoyenne; Espoirs & Perspectives» se tiendra le samedi 21 janvier 2017, soit au lendemain compter tous ceux qui des vacances des fêtes et à la veille des rentsont dans des camps de rées parlementaires provinciale et fédérale. réfugiés au Pakistan. On

parle de 72 mois », déplore-t-il. Il se réjouit de voir qu’Immigration Canada semble vouloir remettre le compteur à zéro d’ici 2019 pour ensuite traiter les dossiers de tous les réfugiés à l’intérieur d’un an. Est-ce réellement possible ? « Je suis optimiste. Le gouvernement fédéral a accueilli 25 000 réfugiés syriens en peu de temps. Il a fait la démonstration que c’était possible de traiter des dossiers rapidement. »

Chiffres, perceptions et réalités Dans cet objectif, à l’initiative du Foyer Syrien de Montréal, deux études scientifiques ont été menées. La première étude a été dirigée par M. Adnan Al-Mahameid, lui-même refugié et doctorant à l’École du Travail Social à l’Université de McGill analyse les statistiques officielles de sources canadiennes autorisées. La seconde étude consiste en un sondage mené auprès d’un échantillon représentatif du premier contingent de réfugiés syriens (selon trois critères : Pays de départ vers le Canada; ayant bénéficié d’un parrainage privé ou ayant bénéficié d’un support gouvernemental).

l’immigration syrienne au Québec, des contributions comparant les modèles d’accueil au Canada et dans différents autres pays (y compris des pays arabes), l’impact des migrations forcées sur la santé mentale etc. Ces contributions seront proposées par d’éminents universitaires et chercheurs canadiens et étrangers. Réalisations et projets Différents départements ministériels fédéraux et québécois (immigration, santé, sécurité, famille, éducation et emploi) ainsi que la Ville de Montréal, ont été conviés à présenter leurs réalisations et leurs démarches futures en matière d’accueil de refugiés en général, et syriens en particulier. La préparation du colloque a été menée en collaboration de plusieurs organismes qui ont,

Sont également au programme une étude sur l’histoire (plus que centenaire) de

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à divers titres, accompagné les nouveaux arrivants syriens au cours de l’année 2016. Ces organismes seront invités à témoigner de leurs expériences. Le Centre Melkite de Montréal Pour accueillir le colloque, les organisateurs ont choisi un lieu symbolique; en l’occurrence le Centre Melkite de Montréal (10 025, de l’Acadie). Durant les années 1960 et 1970, le Centre Melkite a été le principal lieu d’accueil des immigrants issus pays du Moyen-Orient, qui y ont trouvé un refuge temporaire et un lieu de préparation à leur installation définitive au Québec. Il continue d’attirer annuellement des milliers d’immigrants de toutes origines auquel il offre aide et appui.

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Points de vue

Une pensée et un geste pour les rescapés d’Alep Par David Bensoussan*

Nous sommes en plein dans la période de fêtes hivernale et il est utile de s’interroger sur le sens qu’il faut donner à la fête dans notre société de consommation moderne. Nous vivons une époque dans laquelle notre société est ballotée par les intérêts nationaux et corporatifs, les idéologies totalitaires qu’elles soient politiques ou religieuses, et les pressions démographiques. La science évolue très vite et l’on n’a pas le temps de juger, de jauger ou de digérer des mutations technologiques toujours nouvelles qui refaçonnent notre monde. Or et trop souvent, la conception de l’humain est réduite à une dimension : matérialiste, voulant que l’être humain soit un consommateur aux réflexes pavloviens; marxiste réduisant l’être humain à ses seuls intérêts économiques; freudienne, ramenant l’homme à des pulsions internes qu’il ne contrôle pas toujours. Ces visions réductrices sont un refuge contre l’avenir inconnu d’un monde irrépressible qui semble dériver vers le chaos. Or, derrière ces réalités sociétales et ces conceptions simplificatrices de l’humain, il arrive souvent qu’on néglige une autre dimension intime et personnelle : celle de l’âme. La dimension de l’âme en cinq mots Cinq Termes hébraïques désignent l’âme dans les Écritures. Haya, dont le sens littéral est la vivante désigne la vie biologique qui se démarque du monde minéral ou végétal. Le vocable néfésh se traduit aussi par âme et représente la vitalité de l’être vivant animé de souffle. Dans certains passages bibliques, le terme

néfésh peut être interprété comme gorge et ce sens précis relierait l'âme au souffle, c'est-à-dire l'esprit qui nous habite. Le terme neshamah caractérise tout être humain doté de vie et de conscience. Elle est comparée à une étincelle divine (Proverbes 20-27) et s'apparente à un autre terme, neshimah qui signifie respiration. Le mot rouah est généralement rendu par vent, souffle ou esprit et signifie aussi souffle dans le sens de souffle de vie. L’âme ou néfésh désigne la source même des impulsions de vie des êtres

vivants. Lorsqu’un être doué de vie et de conscience ou néshamah nous quitte, il rend l’âme et laisse derrière lui des souvenirs, et son exemple continue d’imprégner notre esprit ou rouah. Yehida désigne l’âme en ce qu’elle a d’unique et d’individuel et intègre toutes les dimensions de l’être. Elle représente l’unicité de l’être qui forme une entité distincte, soit la façon dont une personne fusionne les différents aspects de son être : haya, nefesh et neshama et rouah. La religion en tant qu’expérience personnelle est indépendante des rites, des

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interdits ou des hiérarchies religieuses. La mission de dévotion de la Yehida est une mission qui peut engager toutes les dimensions de son être, amalgamant son intégrité physique et morale. Tout comme certaines musiques, elle fait vibrer le sentiment du beau et du bien et faire résonner l’être dans la plénitude et la sérénité. Entre les présents enrubannés et les mets savoureux Fasse qu’en ces jours de fête, entre les lumières de Noël et de Hanoukka qui sont célébrées le même jour cette année, entre les présents enrubannés et les mets savou-

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reux, que l’on puisse trouver le temps de s’imprégner du sens original et personnel de la fête : il s’agit de la fête de la vie et de la liberté qu’elle nous procure : c’est celle qui devrait nous guider lorsque, empêtrés dans toutes sortes de vicissitudes, nous cessons de mettre parfois en perspective l’essentiel : le sens du bien, du bonheur et du partage du bonheur. Fasse que l’on soit inspiré pour une pensée et un geste pour les rescapés d’Alep. *Professeur de sciences à l’Université du Québec


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Sports

Ski alpin : Les frères Lamhamedi; développés au Québec, admirés au Maroc

Objectif Pyeongchang

Adam et Sam Lamhamedi n’ont jamais skié au Maroc, mais représentent leur pays avec fierté. Assez surprenant, compte tenu des 5500 kilomètres qui séparent Adam et Sami du pays d’origine de leur père.. Grâce au brio des deux frères Lamhamedi qui s’illustrent ici avec le Rouge et Or de l’Université Laval, le Maroc s’intéresse de plus en plus au ski alpin, une discipline qui avait disparu des média locaux depuis les Jeux Olympique d'hiver de Grenoble en 1968. «En ce moment, il y a beaucoup de controverse et de corruption dans le sport, particulièrement au soccer, alors les gens suivent d’autres disciplines», a expliqué Adam, âgé de 21 ans.

Adam a participé aux Jeux olympiques de Sotchi, en 2014, terminant en 48e place. Deux ans plus tôt, aux J.O. de la jeunesse, en Autriche, sa première position avait impressionné le Roi Mohammed VI, qui a aussitôt décoré le skieur.

«Définitivement le moment marquant de ma jeune vie. C’est tout un honneur.» Sami, 19 ans, était également en Russie, mais dans le rôle de substitut. Il n’a donc pas foulé les pentes, de sorte que les deux frangins ont les yeux rivés sur Pyeongchang. Un père passionné Leur aventure avec le ski alpin a débuté de façon anodine, alors que le père amenait ses deux fistons à des cours donnés par l’arrondissement Charlesbourg. De fil en aiguille, la passion et le potentiel leur sortaient par les oreilles, de sorte qu’ils ont joint le Club de ski Stoneham. «Notre père n’a jamais fait de ski, mais c’est lui qui nous a poussé à en faire. C’est plutôt drôle», souligne Sami. Lors des Universiades, au Kazakhstan, ils représenteront le Maroc et accompagneront leurs camarades de l’Université Laval qui défendront les couleurs du Canada. Une entente entre les deux pays permet à

Les frères Lamhamedi (Photo prise par Atlas Media)

Ève Routhier, la dirigeante canadienne et adjointe avec le Rouge et Or, de superviser ses élèves marocains.

notre pays peut briller en ski alpin sur la scène internationale», a dit le plus jeune de la famille.

Briller sur la scène internationale «Nous voulons montrer que

Invité à donner son opinion sur ses deux protégés, l’entraîneurchef lavallois, Sven Pouliot,

PK Subban, le magicien de Nashville

L'ancien défenseur du Canadien de Montréal P.K. Subban a surpris de jeunes partisans malades dans un hôpital de Nashville, peut-on voir dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux samedi. Celui qui joue actuellement pour les Predators a fait passer une journée mémorable à des enfants de la ville du country, grâce à un tour de calèche et à des cadeaux remis à l'intérieur de la boutique de l'équipe du Tennessee. Les jeunes partisans ont également pu rencontrer Roman Josi, un autre membre de la brigade défensive des Predators,

ainsi que le chanteur country Dierks Bentley. Subban a également demandé l'aide des enfants faisant partie de sa fondation à Montréal, pour qu'ils envoient des lettres de présentation à leurs homologues de Nashville. L'an dernier, le défenseur étoile avait fait une surprise similaire aux enfants malades de la métropole québécoise. Avant de changer d'adresse pour Nashville, Subban s'était engagé à amasser 10 millions de dollars sur sept ans pour l'Hôpital de Montréal pour enfants, une promesse qu'il entend bien tenir.

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n’avait que de bons mots pour eux : «Leur histoire est particulière. Ils ont pris leur carrière en charge, ce qui leur a permis de vivre de grandes expériences à un jeune âge. Ils ont des talents incroyables.»


Sports

Coupe d’Afrique 2017

Une EN (presque) entièrement «Marocains du Monde»… Les 26 joueurs qui doivent prendre part au stage de préparation aux Émirats Arabes Unis ont été convoqués par le sélectionneur national Hervé Renard dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui aura lieu du 14 janvier au 7 février 2017 au Gabon.

Voici la liste telle qu’elle a été annoncée par la Fédération Royale marocaine de football (FRMF) • Gardiens : Mounir Mohamadi, Yassine Bounou et Yassine Kharroubi. • Défenseurs : Fouad Chafik, Marouane Dakosta, Hamza Mendil, Nabil Dirar, Mehdi

Benatia, Romain Saiss, Amine Attouchi, Mohamed Nahiri, Youssef Ait Bennacer, Mounir Obbadi. • Milieux de terrain : Karim Al Ahmadi, Faycal Fajr, Mbarek Bossofa, Younes Belhanda. • Attaquants : Sofiane Boufal, Oussama Tanane, Mehdi Carcella, Noureddine Mrabat, Ismael Haddad, Rachid Allioui, Youssef Naciri, Khalid Boutaeib, Youssef Al Arabi. Les observateurs ont très vite relevé que dans cette liste figurent… 23 joueurs évoluant hors du pays.

Pour rappel, les Lions de l’Atlas évoluent dans le

Controverse autour de la non-sélection de Hakim Ziyech

Dans une interview accordée au journal Al Massae, l’entraineur de l’Ittihad Tanger, Abdelhak Benchikha, s’en est pris à la décision de l’entraineur national, décision qu’il considère comme une erreur.

Congo (RDC), le Togo et la Côte d’Ivoire.

Football : le Maroc fait du surplace au classement FIFA

C’est une décision qui reste incompréhensible pour tous ceux qui suivent le parcours des Lions de l’Atlas. Dans sa liste des joueurs participant au stage de préparation pour la Coupe d’Afrique des Nations, Hervé Renard n’a pas intégré Hakim Ziyech.

Pourtant, le joueur évoluant au championnat néerlandais est considéré comme l’un des meilleurs joueurs marocains de sa génération et ce n’est pas pour rien qu’il a été élu meilleur joueur du championnat.

groupe C et affronteront la République démocratique du

Le Maroc est classé à la 57è place du dernier classement des nations de football dévoilé par la FIFA; la même place que le mois dernier.

évolue actuellement et où il a réussi à s’imposer. Il fallait, selon l’entraineur algérien, le convoquer, d’autant plus qu’il a fait le choix du Maroc alors que les PaysBas, pays dont il possède également la nationalité avait tenté pendant plusieurs mois de le convaincre de rejoindre les Oranje. Pour Benchikha, il fallait au moins le convoquer lors de ces préparatifs.

Il faudra donc attendre les prochains matchs des Lions de l’Atlas et surtout des victoires pour espérer une remontée dans ce classement, l’une des missions qui a d’ailleurs été dévolue à l’entraineur Hervé Renard. Au niveau mondial, l’Argentine prend la première place, suivie du Brésil puis des champions du monde allemands. En Afrique, les Lions de l’Atlas pointent à la 10è place, bien loin de leur véritable potentiel. Le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Tunisie prennent les trois premières places.

« A mon avis, Hervé Renard a fait une erreur en décidant de ne pas convoquer Hakim Ziyech », a-t-il déclaré. Pour étayer ses propos, il évoque le parcours du joueur au sein du championnat néerlandais où il

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Sports

Cristiano Ronaldo, sportif Européen de l'année Le footballeur portugais, vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid, et champion d'Europe avec le Portugal, a récolté 204 points.

Les Agences de presse européennes ont préféré le nouveau Ballon d'Or à Andy Murray. Le footballeur portugais, vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid, et champion d'Europe avec le Portugal, a récolté 204

points. Ronaldo a devancé le Britannique Andy Murray, numéro 1 mondial de tennis, vainqueur de Wimbledon et du tournoi olympique de tennis à Rio, 2e avec 180 points. Troisième et première sportive, la nageuse hongroise Katinka Hosszu, triple championne olympique, est 3e avec 136 points. Aucun Suisse ne figure parmi les dix premiers

Sofiane Boufal, meilleur joueur africain 2016 Belle consécration pour le joueur marocain Sofiane Boufal. Il vient de recevoir le Prix Marc-Vivien Foé RFI/ France24 du meilleur joueur africain de la Ligue 1 pour la saison 20152016 qui lui a été décerné vendredi. « C’est une grande fierté de recevoir ce trophée surtout que le palmarès avant moi est bien fourni avec de grands joueurs », a expliqué le joueur

à France 24, ajoutant que le « trophée est significatif car c’est mon premier gros trophée. Il aura une place particulière chez moi ». Ce prix devait être décerné en mai dernier au joueur, mais il n’a pas pu le recevoir à cause d’une blessure au genou. Entre temps, il a quitté la ligue 1 pour le championnat anglais.

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Saisons

«Mon pays; ce n’est pas un pays, c’est l’hiver»… Depuis le 21 décembre, le temps était resté relativement clément et on a quand même eu un «Noël blanc». Ce n’est pas là peu de chose. Car la neige un 24 décembre joue ici, sur le moral des gens, ce qu’une pluie d’automne a pour effet euphorisant sur les habitants des pays du Maghreb. Mais Bonhomme hiver à fini par faire valoir ses droits… La pluie verglaçante, qui a provoqué de nombreuses sorties de route dès le lendemain de la fête, a ensuite causé des pannes d'électricité un peu partout au Québec. Au plus fort des pannes, Hydro-Québec rapportait 17 000 pannes, un nombre qui a toutefois été ramené à un peu moins de 4000 à 10 h mardi 27 décembre.

d’ouest en est, laissant derrière elle des accumulations de glace sur une bonne partie de la province. Le réchauffement des températures au cours de la nuit a changé le verglas en pluie, ce qui a contribué à faire fondre la glace sur les fils. Ce déglaçage naturel a permis à Hydro-Québec de juguler le nombre de pannes. Les vents qui se sont levés en matinée dans le sudouest de la province ont toutefois contribué à l’augmentation du nombre de pannes. Un avertissement de pluie verglaçante a également été en vigueur dans les régions de Québec, Montmagny et en Beauce.

La région des Laurentides, avec près de la moitié du nombre des pannes de la province, a été la plus durement touchée.

Les équipes de monteurs d’Hydro-Québec ont donc poursuivi leur travail afin de rétablir l’électricité le plus rapidement possible dans chacun des foyers qui sont reliés à son réseau.

Les branches d’arbres, alourdies par le verglas, sont entrées en contact en plusieurs endroits avec les fils électriques du réseau de distribution d’Hydro-Québec, causant autant de pannes.

Bien que les précipitations aient cessé dans la plupart des régions du Québec, les conditions routières sont demeurées difficiles en plusieurs endroits, notamment en Estrie, en Montérégie et dans l'Est du Québec.

D’est en ouest… La tempête qui a frappé le Québec, a expliqué le porteparole d’Hydro-Québec Mathieu Rouy, l’a traversé

Le temps doux devait ensuite faire place à un refroidissement et les Québécois pouvaient apercevoir quelques flocons de

neige au cours de la journée, selon les régions, sans toutefois qu’il y ait d’accumulation au sol. Prudence sur les trottoirs « Depuis hier 14 h, nos opérateurs sont sur le terrain », explique la vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable de la sécurité publique, Anie Samson. « Nous avons plus de 600 machines qui parcourent les 19 arrondissements. » Malgré cette force de frappe, Mme Samson convient qu’il peut subsister

des portions de trottoirs encore glacés. « Le p’tit redoux de ce matin va nous donner un coup de main », poursuit-elle en précisant que la glace a fondu sur les chaussées et les trottoirs. Une période de gel est toutefois prévue pour la fin de la journée. « Il y aura des précipitations de neige demain matin; il faudra donc être prudent », confie-t-elle. Mme Samson explique qu'un épandage préventif d’abrasif – soit avant que la pluie se change en pluie verglaçante – n’aurait servi

L’Hôtel de glace ouvre ses portes Érigé pour une première fois au Village Vacances Valcartier, l'Hôtel de glace a ouvert ses portes au public le 27 décembre. Les clients ne pourront toutefois pas dormir dans l'hôtel avant le 4 janvier.

Le président-directeur général de l'Hôtel de glace de Québec, Jacques Desbois, se réjouit de cette ouverture hâtive, qu’il attribue entre autres à « un mois de décembre exceptionnel ». «On a dû travailler intensivement, mais pas dans l’adversité. Depuis le début décembre, les conditions sont vraiment favorables» a-t-il déclaré. « L’an dernier, les travaux de

l’Hôtel de glace avaient débuté le 18 décembre. C’est une première d’ouvrir en décembre. On a aussi doublé le nombre de structures métalliques qui servent à mouler les grandes arches. Avec les conditions climatiques favorables de décembre, ça nous a permis de créer plus de pieds carrés à la fois », explique-t-il. L’Hôtel de glace comptera 44 chambres et suites thématiques. Une soirée inaugurale avec spectacle pyrotechnique est prévue pour le 20 janvier afin de lancer officiellement la saison de l’Hôtel de glace. Les activités se poursuivront jusqu’au 26 mars.

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à rien puisque la pluie l’aurait balayé. « Il faut commencer à partir du moment où ça tombe [en pluie verglaçante], c’est pourquoi on a commencé à 14 h. Pour être sûr que l’épandage qu’on va mettre sur les trottoirs va rester et faire son effet », plaide-telle. La tempête, qui quittait progressivement le Québec, frappait par la suite les provinces de l’Atlantique, où les précipitations tombaient essentiellement sous forme de pluie accompagnées


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