nº 294 du 12 au 25 janvier 2017
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Histoire
Le Canada fête ses 150 ans
… et la Citoyenneté canadienne ses 70 ans
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«Québec, une ville pour moi» ou la vie et les mœurs des immigrants vues par Régis Labeaume
Un acte d’utilité publique ou une blague amère ?
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Le coût de la vie en 2017 Des mauvaises (et quelques bonnes) nouvelles de l’année
La voix de Houda, le cri de tous les Canadiens !
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Carlos Leitão
Un «allégement du fardeau fiscal» est envisageable… Page 25
Football-Soccer : Coupe d’Afrique des Nations 2017
Qui succédera à la Côte d'Ivoire?
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Immigration - réunification familiale
Un tirage au sort pour 10 000 gagnants Dernier délai de participation : le 2 février 2017, midi…
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Édito
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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 293 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 118 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 12 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 3500 visiteurs par jour.
Vie et mœurs des immigrants
Éditorial
Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée
Selon Monsieur Régis… Après Hérouxville, les accommodements raisonnables et la charte des valeurs québécoises, on va se mettre à ré-explorer la question des odeurs, du bruit et de la corruption des mœurs. Sous la conduite d’un guide qui ne manque pas de couleur, nul autre que le maire de la Capitale Nationale, M. Régis Labeaume pour ne pas le nommer. Il vient en effet de nous gratifier d’un opuscule, un «livret» nous diton, intitulé «Québec, une ville pour moi», dans lequel il dispense ses sages conseils à tout étranger qui souhaiterait venir vivre et s’intégrer dans sa bonne cité. Ce que Monsieur Régis croit savoir des immigrants… Et de leur recommander de bien se brosser les dents, de ne pas oublier d’ouvrir la hotte d’aération lorsque l’on se concocte un plat hautement épicé, de ne pas commettre d’actes incestueux, de ne pas proposer d’argent à un policier qui veut vous verbaliser et d’autres joyeusetés du même sel. Car c’est bien connu, un immigrant (et d’ailleurs toute personne issue de la diversité), c’est sale, ça pue, ça vous gangrène une société en y important toute sortes de malversations et d’entorses aux bonnes vie et mœurs… À se demander si M. le Maire, outre d’avoir commandité le chefd’œuvre en question, a assuré le suivi du projet comme le lui enjoignent les règles de bonne gouvernance seyant lorsque l’on gère le bien commun et si donc, outre affecter de l’argent public à ceux qu’il a commis à la tâche, il a exercé son droit de regard sur le contenu pour s’assurer que le résultat de l’action menée rencontrerait bien les objectifs pour laquelle elle a été menée… À l’évidence, dans cette affaire, il n’a pas agi «en bon père de famille». Et ce n’est donc que justice si, de tout le Québec et de toutes les ethnies et communautés constitutifs de la mosaïque humaine québécoise, on lui tombe
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dessus à bras raccourcis. Du côté des segments démographiques qui n’ont pas besoin de se brosser les dents, comme du côté de ceux à l’hygiène corporelle jugée douteuse en effet – passé le moment de doute, «genre ne serait-ce pas un ouvrage humoristique» - on réprouve. Dans les termes les plus durs le plus souvent. Sans omettre, au passage, d’étriller Monsieur Régis.
Quelques extraits. (…) «Donc M. Labeaume sousentend que les immigrants manquent d’éducation hygiénique et déontologique et qu’ils ont besoin d’être sensibilisés sur ces volets. (…) Nonobstant le fait que nous soyons témoins d’une inutilité informative outrageuse, l’opinion publique, quant à elle, est également divisée entre ceux qui croient que les immigrants n’ont aucun savoir-vivre et ceux qui y voient des suppositions blessantes à l’encontre des immigrants.» Et l’auteur de ces lignes de poursuivre : « (…) Sommes-nous face à une « Joke » ou à un excès de zèle de la part de l’administration Labeaume ? Y a-t-il réellement eu des instances officielles qui se sont penchées sur ce cahier et en ont décortiqué les messages qui devraient être véhiculés ?; « L’effet réel de ce qui était supposé sensibiliser les nouveaux arrivants à un vivre ensemble sans problématique à relever, s’est avéré une offense et une maladresse indélébiles toutes deux. Les différences de culture sont une évidence internationale, mais de là à en faire des mises en garde et un code de vie d’une ville, il faudra et en urgence revoir les principes du vivre ensemble et du respect d’autrui avant de créer des tensions dont on pourrait se passer». Tintin au Congo, version banc de neige Autre extrait : (…) «Régis. L’ineffable Régis. Autant populaire que populiste. Ça va ensemble, parfois, faut croire. Cela dit, et si j’étais un vrai jovialiste, justement, je me contenterais de le trouver
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rigolo, le boss de Québec. Mais non.PUBLICITÉ La dernière? Celle où le bon maire Labeaume, curé de la vertu, enseigne les bonnes manières aux immigrants et autres réfugiés de son coin de pays. Tout ça issu d’un livret produit par la Ville et financé par… le ministère de l’Immigration. Une belle grosse caricature des «étranges», présentée à ceux-ci par le maire lui-même. Le contenu du livret en question? Des conseils aux allures de directives disons…euh…sais pas trop. Un genre de sketch d’Infoman? Le code de vie d’Hérouxville, version 2.0? Tintin au Congo, version banc de neige?(…)». Lorsque les deniers publics financent l’ignorance… Nous avons omis de vous dire que le premier extrait est écrit de la main d’une personne issue de la caste de ceux qui ne se brossent pas les dents ; et le second l’œuvre d’une personne appartenant à la communauté culturelle la plus anciennement installée dans la Belle province. Et de toute façons, la précision ne revêt aucune forme d’importance puisque les deux extrait véhiculent la même indignation et que les deux auteurs, considérant que ce pavé dans la mare de nos estimes a été financé … par le Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, parviennent à la même conclusion : Sachant «(…) qu’un budget a été alloué à ce fascicule de vie par le Ministère québécois de l’Immigration; nous devrions nous poser de sérieuses questions sur les taxes que nous payons et sur leur utilisation par notre gouvernement(…)». Nos confrères ont ainsi tout dit. Nous nous abstiendrons donc de tout commentaire additionnel. Mais libre à Monsieur Régis, s’il trouve à y redire, de nous expliquer comment il aura été «mal compris» encore cette fois-ci…
Abdelghani Dades
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Droits
Immigration - réunification familiale
Un tirage au sort pour 10 000 gagnants
Vous pouvez courir votre chance jusqu’au 2 février 2017 à midi…
Le gouvernement fédéral a mis en œuvre, le 4 janvier 2017, une nouvelle procédure à l’usage des citoyens et résidents permanents désireux de faire venir leurs parents et grands parents au Canada, dans le cadre de sa politique réunification familiale. À ce titre, les personnes intéressées sont invitées à remplir un formulaire à partir du site Internet du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Le ministère choisira ensuite 10
000 personnes au hasard parmi celles qui auront rempli le formulaire. Ces personnes seront ensuite invitées à soumettre une demande de parrainage en bonne et due forme. Seules les personnes ayant été choisies au hasard seront invitées à présenter une demande.
Le gouvernement fédéral soutient que le nouveau processus est plus juste, plus transparent, qu’il améliorera l’accès au processus de demande et qu’il améliorera les processus de réunification familiale.
Les personnes désirant faire venir leurs parents ou leurs grands-parents au Canada auront jusqu’au 2 février 2017 à midi pour manifester leur intérêt.
Une loterie peut-elle être équitable? La nouvelle procédure fait déjà des mécontents… Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada estime certes que le nouveau système est plus juste. Le recours au tirage au sort pour réunifier les familles immigrantes, la mesure annoncée en décembre 2016 par le gouvernement fédéral (voir ci-dessus), déçoit énormément de gens concernés. Interrogée par CBC-Radio Canada, une femme d'Ottawa, qui tente de faire venir d'Ukraine ses parents, prévoyait soumettre sa demande de parrainage cette année. Elle, et tous ceux qui soumettent leur dossier, doivent maintenant se croiser les doigts avec l'arrivée du nouveau système de loterie.
Plus juste? « Une loterie ne peut jamais être plus juste. C'est un jeu, c'est une question de chance (trad. libre) », déplore-t-elle. Arrivée au Canada en 2010 avec son mari, l'enfant unique dit vouloir faire venir ses parents au pays le plus rapidement possible. Mais le changement de règle depuis son arrivée lui laisse un goût amer en bouche et change la perception qu'elle avait du Canada. Aujourd'hui, elle a l'impression d'abandonner ses parents. Plusieurs autres nouveaux arrivants partagent la même frustration, affirme un reportage de la CBC, citant l'avocate spécialisée en immigration Tamara Mosher-
Kuczer. « Tous ceux qui planifiaient de parrainer des proches sont dans cette situation. Plutôt que de soumettre une demande en début d'année, ils sont plutôt redirigés vers une loterie dans l'espoir de pouvoir le faire », indique l'avocate. Me Mosher-Kuczer ajoute que le nouveau formulaire simplifié en ligne pour participer à la loterie pourrait faire en sorte que des gens qui ne sont éligibles au parrainage pourraient tout de même être pigés pour soumettre une demande formelle. « Il y a toujours des gens qui appliquaient sans être éligibles,
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mais vous avez moins tendance de le faire si vous ne vous êtes pas préparé longtemps à l'avance », souligne-t-elle. Les demandes de parrainage prennent des mois à remplir dit l'avocate qui sympathise avec les futurs parrains. Un bon point tout de même… Me Mosher-Kuczer estime toutefois que la limite de 10 000 demandes par année est une bonne idée, puisque les retards accumulés dans le traitement de celles-ci sont devenus « hors de contôle » selon elle. « Certains attendaient, sept, huit ou neuf ans pour faire traiter les demandes de leur parents ou
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grands-parents. Ce qui arrive souvent avec eux c'est qu'ils sont plus vieux et malheureusement certains décédaient avant de voir leur dossier être complété », raconte-t-elle. Le gouvernement fédéral soutient qu'il réduira de moitié le temps de traitement des demandes de réunification des couples, le faisant passer en moyenne de deux ans à un. Ceux et celles qui n'auront pas été choisis par la loterie cette année pourront tenter de nouveau leur chance en 2018. Source : Radio-Canada
Histoire
Le Canada fête ses 150 ans En accueillant, au terme de la journée du 31 décembre 2016, l’avènement de l’année 2017, dernier – un événement auquel participaient plus de 30 000 personnes réunies sur la colline parlementaire à Ottawa - le gouverneur général et la ministre du Patrimoine canadien, ont procédé à un rituel que beaucoup de spectateurs et de téléspectateurs n’ont pas compris : De concert, Ils ont allumé une flamme. Cette flamme, dite «du centenaire» annonçait en fait, outre l’année nouvelle, le lancement des célébrations qui, particulièrement à partir du mois de juillet prochain, fêteront le 150ème anniversaire de la naissance de la confédération canadienne. Cette flamme a en fait été rallumée puisqu’elle avait été allumée pour la première fois le 1er janvier 1967 par Lester B. Pearson. Lester Bowles Pearson, né le
23 avril 1897 et décédé le 27 décembre 1972, lauréat du prix Nobel de la paix en 1957, a également été le 14e Premier ministre du Canada du 22 avril 1963 au 20 avril 1968, dirigeant deux gouvernements minoritaires successifs suivant les élections de 1963 et 1965.
célébrer son … 70ème anniversaire, puisqu’elle n’existe que depuis le 3 janvier 1947, à l’initiative de William Lyon Mackenzie King. William Lyon Mackenzie King, né le 17 décembre 1874 et décédé le 22 juillet 1950, a été Premier ministre du Canada du 29 décembre 1921 au 28 juin 1926, du 25 septembre 1926 au 7 août 1930, et du 23 octobre 1935 au 15 novembre 1948. Totalisant plus de 21 ans, il est le Premier ministre qui a le plus longtemps occupé le poste dans l'histoire du Commonwealth. Mais il est surtout le Premier ministre qui a fait passer le Canada de dominion à pays souverain et c’est à ce titre, comme on le découvrira dans l’article cidessous, qu’il a créé la citoyenneté canadienne.
Les gouvernements minoritaires de Pearson ont été à l’origine de l’instauration de l'accès universel aux soins de santé, des prêts aux étudiants, du bilinguisme officiel, du régime de pensions du Canada et du drapeau du Canada. Détail curieux de l’Histoire : bien que né au pays, Il n’était citoyen canadien que depuis un peu moins de 16 ans lorsqu’il devint Premier ministre. Et pour cause ! si la Confédération canadienne et née il y a maintenant 150 ans, la Citoyenneté canadienne vient tout juste de
W. L. Mackenzie King
Citoyenneté canadienne
70 ans et quelques jours… Le 3 janvier 1947, il y avait très exactement 70 ans, jour pour jour, le mardi 3 janvier 2017, le premier ministre du Canada, William Lyon Mackenzie King, participait à un événement bien spécial dans l’édifice de la Cour suprême à Ottawa. À cette occasion, le juge en chef du plus haut tribunal du pays, Thibaudeau Rinfret, lui remet un certificat numéroté 0001. King devient ainsi officiellement le tout premier citoyen canadien de l’histoire. Le projet de Paul Martin père L’idée d’une citoyenneté authentiquement canadienne germait depuis un certain temps déjà, et elle était particulièrement chère aux yeux de Paul Martin, ministre dans le cabinet libéral de King et père du futur premier ministre du même nom. Alors que sévissait la
Deuxième Guerre mondiale et que le Canada y allait d’un effort important, Martin avait songé à proposer un projet en ce sens. Mais ce n’est qu’après le conflit, alors qu’il visitait le cimetière de Dieppe, où reposaient tant de Canadiens fauchés au combat, qu’il entreprit d’agir. Jusque-là, les Canadiens étaient, juridiquement, considérés comme de simples sujets britanniques. Le statut exact de tout un chacun se perdait dans un fouillis de lois portant sur l’immigration, la naturalisation, le concept de « ressortissant », etc., qui se contredisaient parfois. Un ménage s’imposait donc et, à la faveur d’une vague de fierté nationale qu’avait provoquée la guerre, le moment était idéalement choisi.
Un immigrant parmi les 25 premiers citoyens Le 22 octobre 1945, le ministre Martin dépose donc un projet de loi à la Chambre des communes. La Loi sur la citoyenneté canadienne est adoptée le 27 juin 1946 et elle entre en vigueur le 1er janvier 1947. Deux jours plus tard, Mackenzie King et 25 autres personnes, dont le célèbre photographe Yousuf Karsh, sont reçus à la Cour suprême. Le symbole est puissant, et il marque un nouveau jalon dans la longue (et lente) évolution du pays. En vertu de la nouvelle loi, toutes les personnes nées au Canada deviennent citoyens canadiens, et d’autres peuvent revendiquer le statut à certaines conditions. Ce soir du 3 janvier 1947, King
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déclenche des applaudissements dès la première phrase de l’allocution qu’il prononce. « Je parle en tant que citoyen du Canada », déclare-t-il d’entrée de jeu.
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« La citoyenneté représente l’honneur le plus élevé qu’une nation peut accorder à un individu
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Histoire
Citoyenneté canadienne
70 ans et quelques jours… Suite de la page 6
qui n’est pas né en son sein, poursuit-il. Sans la citoyenneté, tout est pas mal insignifiant. Il n’y a aucun pays dans le monde duquel ses citoyens ont de meilleures raisons d’être fiers que le Canada. Il existe des pays plus vieux, il existe des pays plus grands, mais aucun n’occupe aujourd’hui une place plus élevée dans l’estime des autres nations. Être un citoyen du Canada, c’est détenir un passeport qui sera reconnu partout. » Un aboutissement Pour King, on peut parler de l’aboutissement d’un long parcours. Certes, le Canada est devenu un dominion avec la ratification de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique par Londres en 1867, mais la conquête de l’indépendance a dû se faire par étapes. Encore en 1914, quand le roi George V de Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne, cela entraîne automatiquement la participation du Canada ; le pays peut décider de l’ampleur de son engagement, mais pas de l’engagement lui-même. King a vu ce que la guerre pouvait provoquer de déchirements internes, notamment entre anglophones et francophones, qui mèneront à la crise de la conscription de 1917. Élu premier ministre en 1921, il sera soucieux d’éviter que pareilles tensions ne se reproduisent. Une première occasion de mettre son poing sur la table survient en
1922, lorsque les Britanniques semblent au bord d’un conflit armé avec la Turquie pour une question de territoires dans le secteur des Dardanelles (« l’affaire de Chanak »). Le premier ministre David Lloyd George invite alors instamment King à promettre une contribution du Canada, mais celui-ci répond froidement qu’il reviendra au Parlement de décider. L’affrontement n’aura finalement pas lieu, mais la volonté d’autonomie diplomatique est bien assise. D’incident en incident, on filera d’ailleurs vers une modification du rôle du gouverneur général — qui ne représentera plus le gouvernement britannique, mais la Couronne — et vers le Statut de Westminster de 1931, qui consacre l’autonomie complète des dominions du Commonwealth. King tiendra aussi à ce que le Canada émette sa propre déclaration de guerre, par l’entremise du roi George VI, lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclatera en 1939. Une nouvelle crise liée à la conscription, encore une fois marquée par de profondes divisions entre «francos» et «anglos», surviendra certes, mais avec moins de conséquences que la première Rapprochement Dans son discours du 3 janvier 1947, King tient à faire valoir que la nouvelle citoyenneté canadienne devrait rapprocher des communautés souvent opposées par le passé et en même temps
offrir un exemple au monde. « La nouvelle conception de la citoyenneté vise à créer des ponts au-dessus des fossés créés par la géographie et l’origine raciale. En tant que peuple, les Canadiens seront tissés plus serré du fait de cette reconnaissance. Notre unité et notre force seront accentuées par cette citoyenneté commune et sa profonde signification. » « Le Canada d’aujourd’hui a été décrit comme un acte de foi suprême. La vision et le courage d’hommes et de femmes ont transformé notre pays, qui consistait en de petites régions virtuellement inconnues, en une des plus grandes nations industrielles au monde. »
« Mais cette vision et ce courage ont produit beaucoup plus que de la croissance matérielle. Nos gens ont aussi continuellement cherché à défendre et à repousser les frontières de la liberté. Plus d’une fois au nom du pays, les fils et les filles du Canada ont servi vaillamment, et des milliers sont morts pour préserver la liberté du monde. » « Dans les affaires internationales, notre pays possède un dossier exceptionnel en matière de responsabilité et d’intégrité. Notre appartenance à la nation n’est pas fondée sur la supériorité d’une seule race ou d’une seule langue. Le Canada a été fondé sur la foi que deux des races les plus fières au monde, malgré les barrières de la langue et de la religion, tra-
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vailleraient ensemble avec tolérance et respect mutuels pour développer une nationalité commune. Dans notre partenariat d’égal à égal de Canadiens de langue anglaise et de langue française, nous avons accueilli des milliers de personnes d’autres origines raciales et qui parlent d’autres langues. Tous et chacun
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ont recherché un pays où la nationalité ne signifie pas la domination et l’esclavage, mais l’égalité et la liberté. » Une cérémonie de commémoration des 70 ans de l’avènement de la citoyenneté canadienne a eu lieu mardi 3 janvier 3017 à la Cour suprême à Ottawa.
Nos confrères ont la parole
« Québec, une ville pour moi » Une nécessité ou une blague amère ? Des insinuations aux intonations coloniales et des conseils construis sur des idées stéréotypées qui sont faites autour des immigrants : « Pour assurer un bon voisinage, chacun doit «limiter les odeurs de cuisine par l’utilisation de la hotte de la cuisinière» ou encore « Pour avoir une bonne haleine et conserver la santé de ses dents, (il faut) se brosser les dents au moins deux fois par jour »… « N’offrez pas d’argent à un policier en souhaitant éviter un constat d’infraction » ou pire encore : « Au Canada, l’inceste est un crime. Par exemple : Frère + sœur = illégal, Parent + enfant = illégal ».
hygiénique et déontologique et qu’ils ont besoin d’être sensibilisés sur ces volets. Le pire est de constater qu’un budget a été alloué à ce fascicule de vie par le Ministère québécois de l’Immigration. Nous devrions nous poser de sérieuses questions sur les taxes que nous payons et sur leur utilisation par notre gouvernement. Nonobstant le fait que nous soyons témoins d’une inutilité informative outrageuse, l’opinion publique, quant à elle, est également divisée entre ceux qui croient que les immigrants n’ont aucun savoir-vivre et ceux qui y voient des suppositions blessantes à l’encontre des immigrants.
Donc M. Labeaume sousentend que les immigrants manquent d’éducation
« Laver ses chaussettes et ses sous-vêtements après chaque utilisation », un
autre conseille qui est pour le moins aussi vexant que la majorité des directives à suivre dans le livret « Québec, une ville pour moi ». Si nous partions de ce postulat, il est supposé que tous les québécois de souche sont irréprochables hygiéniquement et que la vertu est le leitmotiv de toute la société québécoise. Sommes-nous face à une « Joke » ou à un excès de zèle de la part de l’administration
Labeaume ?. Il y a eu réellement des instances officielles qui se sont penchées sur ce cahier et en ont décortiqué les messages qui devraient être véhiculés ? Ils ont probablement man qué de tact pour cette foisci et ont raté leur coche. L’effet réel de ce qui était supposé sensibiliser les nouveaux arrivants à un vivre ensemble sans problématique à relever, s’est avéré une offense et une
maladresse indélébiles toutes deux. Les différences de culture sont une évidence internationale, mais de là à en faire des mises en garde et un code de vie d’une ville, il faudra et en urgence revoir les principes du vivre ensemble et du respect d’autrui avant de créer des tensions dont on pourrait se passer. Source : Voix d’ailleurs – Selma Régragui
Florilège
Les bonnes moeurs selon Régis (Labeaume) Comment nos confrères d’autres cultures que la notre ont-ils perçu l’œuvre du maire de Québec ? Assez mal, merci. Florilège. (…) «Régis. L’ineffable Régis. Autant populaire que populiste. Ça va ensemble, parfois, faut croire. Cela dit, et si j’étais un vrai jovialiste, justement, je me contenterais de le trouver rigolo, le boss de Québec. Mais non. PUBLICITÉ La dernière? Celle où le bon maire Labeaume, curé de la vertu, enseigne les bonnes manières aux immigrants et autres réfugiés de son coin de pays. Tout ça issu d’un livret produit par la Ville et financé par…le ministère de l’Immigration. Une belle grosse caricature des «étranges», présentée à ceux-ci par le maire lui-même. Le contenu du livret en question? Des conseils aux allures de directives disons…euh…sais pas trop. Un genre de sketch d’Infoman? Le code de vie d’Hérouxville, version 2.0? Tintin au Congo, version banc de neige? Je vous laisse juger. Pédagogue, je vous ai agrémenté le tout de commentaires et autres notes de lecture. Vous ne pourrez pas
dire…
Section sentir bon de la gueule «Pour avoir une bonne haleine et conserver la santé de ses dents, (il faut) se brosser les dents au moins deux fois par jour». Ce qu’il faut comprendre: un immigrant, ça pue de la gueule. Pis ça perd ses dents. NDLR: À Québec, pas d’immigrants, pas de dentiste. Section bon voisinage Chacun est requis de «limiter les odeurs de cuisine par l’utilisation de la hotte de la cuisinière». Ce qu’il faut comprendre: d’la bouffe d’immigrants, ça sent fort. NDLR: d’la bouffe de pure laine, ça sent bon. Section corruption «N’offrez pas d’argent à un policier en souhaitant éviter un constat d’infraction». Ce qu’il faut comprendre: Les pays d’où proviennent les immigrants sont, sommes toutes, essentiellement corrompus. NDLR: Un dépaysement en moins, donc. Section sexe, violence et enfants Pour avoir une relation sexuelle, les deux parties doivent être
consentantes. La violence conjugale est interdite par le Code criminel. Idem pour la violence faite aux enfants. Et l’inceste. Plus concrètement: «frère + sœur = illégal, parent + enfant = illégal».
Ce qu’il faut comprendre: un immigrant peut avoir la fâcheuse habitude de varger sur ses femmes et enfants, et ce, après ou avant le viol, c’est selon. L’immigrant étant également un peu nono, il convient de lui préciser les membres de sa famille, histoire d’éviter toute confusion Régis Labeaume, maire de la ville de Québec malencontreuse. NDLR: le sexe entre cousins et cousines serait ainsi, selon notre compréhension, permis par le maire de Québec. De quoi expliquer, possiblement, le taux de consanguinité chez certaines communautés pures laines. Section bobettes et vieux bas sales «Laver ses chaussettes et ses sous-vêtements après chaque utilisation». Ce qu’il faut comprendre: je vous laisse deviner. NDLR: À Rome, on fait comme les Romains. Et à Québec, on fait comme Régis. Faque lave tes bobettes. Ces valeureux conseils de vie,
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nous dit le maire, sont nécessaires. En fait, « […] il y a des lois et des règles qui existent ici et qui peuvent être différentes des pays de provenance des migrants. Mieux vaut aller jusque là […] C’est une nouvelle culture à tous égards.» Une nouvelle culture à tous égards. À. Tous. Égards. Comme d’apprendre à se brosser les dents. À ne pas taper sur ta femme. Ne pas baiser avec tes enfants. Changer de bas. Bref, des trucs pas trop évidents chez les étrangers…. Cela dit, et malgré cette «nouvelle culture à tous égards», le chanoine Labeaume admet
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néanmoins l’absence de quelconques enjeux quant à ce qui précède chez les immigrants de sa ville… Hein? Tout ça pour rien, donc? Bon. Mais au moins, on rit. Même si ce n’est pas drôle…. Sources : 1) www.journaldequebec. com/2016/12/22/les-conseils-dela-ville-de-quebec-aux-refugieset-aux-immigrants; 2) «Québec, une ville pour moi», livret produit par la Ville et qui sera traduit en plusieurs langues (histoire de passer pour des débiles dans d’autres langues que le français).
Nos confrères ont la parole
La voix de Houda, le cri de tous les Canadiens !
Elle s’est exprimée haut et fort à la RDI et sur de nombreux médias, elle s’est démenée pour que ses questions trouvent des réponses auprès de Justin Trudeau et elle a porté son courage entre ses mains pour une sensibilisation à large spectre. Son combat est celui de tous les canadiens, son cri et le nôtre et son souci devrait être partagé.
Houda Elkharchi, mère monoparentale d’un jeune garçon de 12 ans, non seulement fait face à la maladie, mais aussi à un quotidien assez difficile. Comme de nombreux (ses) canadiens et canadiennes dans sa situation, elle se voit obligée de relativiser par rapport à un système qui ne prend pas en considération nos années de travail si nous ne disposons pas d’assurances privées pouvant nous soutenir financièrement en cas d’invalidité. Houda a toujours tra-
vaillé pour subvenir à ses besoins et à ceux de son fils, elle s’en sortait bien jusqu’à ce que la maladie ne vienne chambouler sa vie.
« Je crains les dettes plus que je ne crains la maladie », une phrase qui a fait couler les larmes de plusieurs personnes qui ont été sensibles au cri de Houda Elkharchi et ont bien saisi le but de sa démarche. Loin de cette belle âme l’égoïsme de défendre sa cause uniquement, sans prôner une revue du système d’Assurance Emploi et Maladie, qui ne répond pas à la réalité d’un cas comme le sien, et ce pour tous les canadiens sans aucune exception. Elle s’insurge contre une injustice sociale qui touche toutes les souches de la société canadienne et qui travaillent de surcroit, à l’exception de quelques privilégiés qui ont le luxe de pouvoir bénéficier d’une assurance privée.
Elle a choisi de parler pour tous et puisque nous nous sentons concernés, une chaîne de solidarité s’est organisée autour d’elle et de sa cause. Cette faille du système interpelle, il est temps de cesser de blâmer les circonstances, mais de pouvoir porter cette discussion au niveau des politiques. Houda est un symbole de courage et d’altruisme, elle ne capitule pas devant un système qui se prétend allant dans le sens des avantages sociaux dont bénéficieraient les travailleurs canadiens. Il faudrait se mobiliser, concrètement pour trouver des solutions pratiques et logiques à ce que nous offre un gouvernement qui nous surtaxe, suffisamment, pour que le jour où nous aurions le plus besoin de son soutien, nous nous retrouvions dans des situations spartiates.
Houda Elkharchi Lorsque Houda a parlé, Houda a été entendue et elle a ému. Le coup de point qu’elle donne sur la table d’un système -en apparence humain- mais tangiblement inefficace, est en soi une prise de conscience que nul ne devrait négliger. Il est indéniablement temps d’initier le changement
dans un pays qui se distingue, mondialement, pour sa qualité de vie et où il fait, statistiquement, bon vivre ! Source : Voix d’ailleurs Selma Régragui
Communiqué du Consulat Général du Royaume du Maroc à Montréal
Assistance juridique aux ressortissants marocains Dans le cadre de ses efforts continus visant l’amélioration des prestations consulaires, le Consulat Général du Royaume du Maroc à Montréal informe la communauté marocaine établie au Canada qu’il vient de signer un contrat de consultations juridiques avec Maître Gabrielle Axran, de l’Étude Azran & Associés afin d’apporter l’assistance juridique nécessaire aux membres de notre communauté, désirant bénéficier de cette prestation. La rencontre avec Me Gabrielle Azran consiste à
fournir aux ressortissants marocains les conseils et les orientations juridiques adéquats afin d’entreprendre, en toute connaissance de cause, les démarches qui s’imposent auprès des autorités compétentes au Canada.
Conseils et orientation Les conseils juridiques concerneront les domaines de droit civil, du droit de la famille, du commerce, et de l’immigration. Toute personne intéressée par ce service, mis en place par le Consulat, est invitée à contact-
er Me Gabrielle Azran directement au numéro de téléphone 514-449-2010, poste 25 en vue de prendre un rendez-vous afin de bénéficier d’une consultation juridique sans frais. Le calendrier de l’initiative Les consultations auront lieu au siège du Consulat et seront programmés au titre du premier trimestre de l’année 2017, comme suit: 13 janvier 2017 - 27 janvier 2017 9 février 2017 - 24 février 2017 13 mars 2017 - 24 mars 2017
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N.B: Les consultations juridiques n’entraînent nullement un suivi des requêtes des ressortissants marocains devant
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les tribunaux ou toute autre administration du pays d’accueil.
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Politique
2017 : Il était une fois; Baisses d'impôts, allocation canadienne pour enfants, approbation d'oléoducs, entente sur les changements climatiques, l'année 2016 a été faste pour le gouvernement Trudeau. L'année 2017 s'annonce autrement plus difficile. La nouveauté s'estompe, le premier ministre traîne les conséquences des choix de sa première année au pouvoir et, surtout, il sera confronté à des enjeux hors de son contrôle. 2017 sera-t-elle l'année de tous les dangers?
la voie de son ministre des Finances, Justin Trudeau a envoyé le signal que son « fédéralisme coopératif » a des limites, celles de son programme électoral et des réformes qu’il veut imposer en santé.
Un hiver rigoureux L’Almanach du vieux fermier l’a prédit : l’hiver 2017 sera froid, enneigé. À Ottawa, ce vent froid – pour plusieurs, inquiétant – commencera à souffler dès le 20 janvier avec l’inauguration de la présidence de Donald Trump aux États-Unis.
Budget : l’heure des choix Sera-t-il dévoilé tôt cet hiver ou fin février-début mars? On peut toutefois déjà le définir comme étant le choix le plus difficile que les libéraux auront à faire.
Justin Trudeau a opté pour une approche pragmatique face à son futur partenaire américain. Il le décrit comme un homme d’affaires qui veut faire des « deals ». On n’ose imaginer la scène de leur première rencontre. International : L’optimisme face à la peur Est-ce que notre premier ministre libéral qui prêche l’idéalisme et l’optimisme trouvera une brèche pour amadouer un président plutôt fataliste qui carbure à la colère et à la peur? Est-ce que l’idéal de Justin Trudeau – de réformer l’économie pour réduire les inégalités et aider la classe moyenne – peut vraiment se concilier avec la promesse de Donald Trump de faire un grand ménage aux ÉtatsUnis et de redonner emplois et prospérité aux Américains négligés? La rationalité l’emportera-t-elle sur l’impulsivité? Ottawa vs Provinces : coup de froid On peut dire qu’un froid glacial s’est également abattu sur les relations entre Ottawa et plusieurs provinces sur le front de la santé. Les ententes bilatérales conclues avec les provinces atlantiques avant Noël changent le rapport de forces. Par
La glace est mince, tout particulièrement avec les relations avec le Québec. Tout cela va nous mener au choix le plus important du gouvernement cette année : le budget.
Il était plus facile l'an dernier – portés par l'euphorie de la victoire – d'offrir un budget qui touchait directement le portefeuille des gens grâce aux baisses d’impôts et à la généreuse allocation pour enfants. Mais il ne faut pas oublier que le cœur du pacte des libéraux est de créer une croissance économique plus robuste afin de contrer finalement les inégalités. Si le budget de la première année de mandat de Justin Trudeau a coulé les fondations de sa vision économique, celui de deuxième année doit ériger les murs de la maison. Dans un climat économique précaire, l'architecture sera cruciale, d'autant plus que le gouvernement a déjà dépensé la part du lion de sa marge de manœuvre avec son vaste plan en infrastructures dévoilé lors de la mise à jour de novembre. Un printemps délicat Les rayons de soleil et les bourgeons dans les arbres ne suffiront certainement pas à résoudre les questions auxquelles les libéraux doivent répondre pour remplir deux de leurs promesses phares. On pense bien sûr au fiasco de la réforme électorale. Sur ce front, les libéraux soufflent le chaud et le froid, oscillent entre la mauvaise foi et les idéaux de leur cam-
le Canada…
pagne. En entrevue avec Patrice Roy, Justin Trudeau a tout de même réitéré son engagement à doter le Canada d’un nouveau mode de scrutin d’ici 2019. Le printemps sera déterminant, c’est l’échéance incontournable pour trouver un compromis et adopter une nouvelle loi et ainsi donner le temps au Directeur général des élections de mettre en œuvre cet immense chantier. Or, difficile d’entrevoir une embellie sur ce front dans le climat de méfiance et de récriminations entre la ministre Maryam Monsef et l’opposition. Avec l’arrivée des bourgeons verts dans les arbres, ceux du cannabis occuperont beaucoup de place dans le débat politique. C’est en effet au printemps que le gouvernement dévoilera finalement son projet de loi sur la légalisation de la marijuana. D’importants problèmes en santé et en sécurité publique à résoudre d’ici là. Comment légaliser la marijuana, tout en resserrant l’accès à cette substance. La détermination du gouvernement sera mise à l’épreuve bien avant, notamment quand il faudra décider de la façon de gérer les magasins qui ouvrent leurs portes, comme à Montréal. Le gouvernement Trudeau devra surtout faire coïncider sa promesse de protéger le public et les jeunes avec la perception que légaliser veut dire normaliser la marijuana. C’est là un test qu’il devra passer bien avant le moment où il soumettra son projet de loi. Parlez-en aux parents qui habitent à proximité des dispensaires et des magasins de toutes sortes qui poussent comme des champignons à Toronto, à Québec et à Montréal. Un été nationaliste C'est un peu tôt pour en parler, me direz-vous, mais la longue fin de semaine de mai a toujours marqué dans mon esprit le début de l’été :
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Justin Trudeau, premier ministre du Canada il fait chaud, on jardine... C’est à ce moment que deux visions du Canada pourraient s’affronter : la vision libérale, qui colorera les fêtes du 150e anniversaire du Canada, et la vision conservatrice, que voudra rapidement imposer le futur chef du Parti conservateur. Car c’est avec les premiers semis, les tulipes et les premières soirées sur les terrasses que les conservateurs choisiront un nouveau chef, les 27 et 28 mai. Il est vrai qu’avec 14 candidats il y a de quoi en perdre son latin. Même les journalistes politiques ont de la difficulté à s’y retrouver. Mais le choix n’en demeure pas moins crucial. C’est l’aprèsHarper qui se dessine. Or, en ce moment, la course se définit davantage par un fractionnement du parti. Il y a la droite sociale, incarnée par le libertarien pour une droite strictement économique et un recul du rôle de l’État – lire ici Maxime Bernier –, une droite plus centriste et plus verte, et une droite identitaire et populiste prônée par Kellie Leitch. Mais, au-delà de l’avenir du Parti conservateur, cette course nous donnera enfin un début de réponse à la question : une partie importante de l’électorat canadien est-elle tentée par le rejet de l’ordre établi qui a ébranlé les colonnes du temple politique de Londres à Washington, du Brexit à Donald Trump?
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Un automne orange? Les néo-démocrates quant à eux ne pourront qu’espérer que les violons longs de l’automne feront oublier la peine des jours anciens d’octobre 2015. Eh oui, on l’oublie parfois, mais Thomas Mulcair est un chef en sursis, ou plutôt un simple régent, qui assure la direction du parti en attendant le grand jour. On l’a presque oublié, mais le NPD est en pleine course à la direction. Le problème, c’est qu’il n’y a encore aucun candidat pour briguer les honneurs de rebâtir le parti des cendres de son dernier congrès. Plus que la défaite électorale d’octobre, le congrès de mai 2016 a mis au jour une profonde ligne de fracture au sein du parti : fracture idéologique, fracture tactique, fracture géographique. Faut-il se distinguer des libéraux en amorçant un grand virage à gauche plus écologiste, au risque d’un schisme avec le fragile gouvernement néo-démocrate de Rachel Notley, en Alberta? Ou opter pour un leadership plus centriste en évitant les écueils qui ont mené à la défaite de 2015? … une «année de tous les dangers» L'année 2017 contribuera donc fortement à définir les forces en présence en vue des prochaines élections. Ce sera donc l’année de tous les dangers pour tous les politiciens. Source : Radio-Canada
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Conjoncture
Marché du travail
L’emploi en 2016 : Des performances prometteuses
Comme le nombre de personnes à la recherche d’emploi a progressé, le taux de chômage a augmenté de 0,4 point de pourcentage pour atteindre 6,6 %. Le marché canadien du travail a cependant connu une fin d’année prometteuse en enregistrant d’importants gains, mais la croissance de 2016 se distingue par un élément moins encourageant : la montée de l’emploi à temps partiel. Création d’emploi : La meilleure performance depuis 2012 Les employeurs ont créé 153 700 emplois à temps partiel l’an dernier, et à peine 60 400 emplois à temps plein — un nombre si faible qu’il est considéré comme statistiquement insignifiant. Les données de 2016, divulguées par Statistique Canada, montrent un fort contraste par rapport aux résultats des deux années précédentes. L’agence avait fait état de la création de 156 000 emplois à temps plein en 2014 et de 147 000 autres en 2015. Les experts se sont néanmoins montrés encouragés par la performance du marché du travail dans les dernières semaines de l’année. Les chiffres de l’agence fédérale pour le mois de décembre, aussi dévoilés vendredi, ont témoigné de la création de 81 300 emplois à temps plein — la plus forte hausse de ce genre d’emplois pour un seul mois en près de cinq ans. Le nombre d’emplois à temps partiel a reculé de 27 600 en décembre.
Dans l’ensemble, la croissance des postes à temps partiel a permis au marché d’afficher un gain net de 214 100 emplois en 2016. À travers le pays, l’emploi a progressé de 1,2 % l’an dernier par rapport à 2015, livrant du coup sa meilleure croissance annuelle depuis 2012. « Cela n’a toujours pas changé le portrait pour l’année — plus de 70 % de tous les emplois créés en 2016 étaient à temps partiel », a noté Craig Alexander, économiste en chef du Conference Board du Canada. « Mais décembre a certainement clos l’année du bon pied, en faisant essentiellement miroiter la possibilité que 2017 soit une meilleure année pour le marché du travail. » Le taux de chômage a progressé à 6,9 % le mois dernier, par rapport à 6,8 % en novembre, parce qu’un plus grand nombre de personnes se sont mises à la recherche d’un emploi. Selon M. Alexander a estimé que la hausse du taux de participation était un signe encourageant puisqu’il signale qu’un plus grand nombre de chercheurs d’emploi sont plus optimistes. Avec un gain net de 53 700 emplois en décembre, le marché canadien a surpassé les attentes des économistes. Ceux-ci s’attendaient à ce que la croissance reste stable le mois dernier, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters. Même si les experts rappellent que les données économiques d’un seul mois
peuvent s’avérer volatiles, certains ont été pris de court par tous les éléments positifs du rapport de décembre. « Ces chiffres sur l’emploi canadien m’ont laissée bouche bée », a admis Frances Donald, économiste principale pour Gestion d’actifs Manuvie. « Tous les genres de détails que nous voulons voir dans un rapport sur le marché du travail étaient présents — les emplois à temps plein, la hausse du taux de participation, les employés salariés, une croissance élargie de l’emploi. » Au sujet des chiffres de fin d’année, Mme Donald a indiqué que l’ajout de postes à temps partiel restait préférable à l’absence de croissance tout court. Elle a cependant ajouté que cela signifiait que la qualité des nouveaux postes était moindre que celle des dernières années. Les données de fin d’année ont aussi montré que la plupart des nouveaux emplois de 2016 ont été créés par des employeurs du secteur privé, qui a affiché un gain net de 221 700 emplois, comparativement à 70 600 pour le secteur public.
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Forts gains en emploi à plein temps au Québec en 2016 Du côté des différentes provinces, la plus forte création d’emplois — un gain de 3,1 % — a été observée en Colombie-Britannique. Le Québec suivait avec une progression de 2,2 %. Les déclins les plus importants ont été ceux de la Saskatchewan (-1,2 %) et de l’Alberta (-0,8 %). Quelque 36 100 emplois ont été créés au Québec l’an dernier, un gain complètement attribuable à l’emploi à temps plein. Un total de 53 700 emplois à temps plein ont vu leur jour, pendant que 17 600 postes à temps partiel disparaissaient. Pour le seul mois de décembre, le Québec a vu un total net de 20 400 nouveaux emplois. Comme le nombre de personnes à la recherche d’emploi a aussi progressé, le taux de chômage a augmenté de 0,4 point de pourcentage pour atteindre 6,6 %. À titre de comparaison, l’emploi en Ontario a peu varié en décembre, et le taux de chômage était de 6,4 %.
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L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a souligné que par rapport à décembre 2015, une variation de 89 500 emplois est observée au Québec (+ 2,2 %) et de 214 100 dans l’ensemble du Canada (+ 1,2 %). Mais sur l’ensemble de 2016, le Québec compte 4 133 100 emplois, soit 36 100 (+ 0,9 %) de plus qu’en 2015 selon les moyennes de janvier à décembre. « En 2016, la population active québécoise augmente de 14 100 (+ 0,3 %) et le nombre de chômeurs diminue de 22 000 (- 6,5 %). Le taux d’activité se fixe à 64,6 % (- 0,2 point), tandis que le taux de chômage s’établit à 7,1 % (- 0,5 point) », a ajouté l’ISQ. Sur cet horizon, la croissance de l’emploi s’élève à 1,1 % en Ontario et à 0,7 % dans l’ensemble du Canada comparativement à 0,9 % au Québec. Le taux de chômage annuel de l’Ontario (6,5 %) est inférieur à celui du Canada (7 %) et du Québec (7,1 %).
Société
La semi-retraite
Un nouveau standard de vie et des équilibres à trouver Les baby-boomers sont réputés pour avoir bouleversé à peu près tous les milieux auxquels ils ont touché. L’immobilier est probablement le premier marché important à avoir subi les effets de leur venue, et personne n’est sans savoir ce que cela a entraîné comme conséquences dans les régions comme Toronto et Vancouver. Maintenant que leurs enfants quittent un à un le cocon familial et que la fin du travail traditionnel approche pour certains, les boomers s’apprêtent à redéfinir ce qu’est la retraite. «Mettre la retraite à la retraite» Bien sûr, un certain nombre de couples de babyboomers qui ont choisi la bonne vieille retraite. Toutefois, la plupart d’entre eux cotisaient depuis longtemps à un régime à prestations déterminées. Mais tout aussi nombreux, sinon plus, dans la tranche 62 - 63 ans. travaillent encore, au moins à temps partiel. Cela ne surprendra pas ceux qui ont lu Retire Retirement (mettre la retraite à la retraite), un livre de Tamara Erickson paru en 2008. On peut y lire qu’en 1900, la vie professionnelle standard ne durait que 20 ans, mais que pour les boomers, elle se rapproche plutôt des 40 ans. L’auteure suppose même que les enfants du millénaire passeront près de 60 années de leur vie au travail. La raison principale de ce changement est la longévité. En effet, la plupart des gens peuvent s’attendre à vivre plus longtemps qu’auparavant
grâce aux percées médicales. Ces probabilités augmentent davantage pour ceux qui portent une attention particulière à leur mode de vie et à ce qu’ils mangent, en plus de faire de l’activité physique. À cet effet, l’hebdomadaire britannique The Economist expliquait l’été dernier que les gens d’aujourd’hui, particulièrement les enfants, devraient profiter d’une espérance de vie prolongée. Ainsi, ceux qui atteindront le cap des 100 et des 110 ans seront de plus en plus nombreux. Vivre et travailler plus longtemps Selon les auteurs du livre The 100-Year Life: Living and Working in an Age of Longevity (la vie de centenaire: vivre et travailler à une époque de longévité), les «enfants qui naissent en Occident aujourd’hui ont plus de 50 % de chances de vivre jusqu’à 105 ans». En comparaison, ce taux n’était que de 1 % il y a à peine un siècle. Cela signifie donc pour eux une durée de carrière se rapprochant plus de 80 ans que de 60. Cette nouvelle réalité mettrait ainsi fin au modèle que l’on connaît (école-travail-retraite), surtout avec les faibles taux d’intérêt actuels et la disparition des régimes de retraite à prestations déterminées. En d’autres mots, il est bien possible que les enfants du millénaire répètent le cycle école-travail-repos plus d’une fois dans leur vie. Le temps des «deuxième carrière» Bien que le terme «retraite» ne représente plus ce qui nous attend maintenant, il est difficile de trouver celui qui le remplacera. Ce que l’on entend le plus souvent de
nos jours est «semiretraite» ou «deuxième carrière». Dans tous les cas, c’est l’étape qui suit un emploi traditionnel, mais qui précède l’arrêt complet qui survient — souvent assez brusquement — à 65 ans. Si vous êtes en mesure de faire la transition entre votre vie professionnelle et un éventail de contrats pour différents clients, en plus d’activités en tout genre, vous avez de bonnes chances de bien vous porter lors de votre semi-retraite. C’est très important, surtout si l’on considère que cette étape pourrait durer plus de 20 ans pour certains. Vient ensuite le temps de vous demander si vous êtes prêt pour cette nouvelle phase hybride de la vie. Selon Ian Taylor, auteur du livre Are You Ready for SemiRetirement? (êtes-vous prêt pour la semi-retraite?), peu de boomers y sont bien préparés. En effet,
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seulement 10 % à 15 % d’entre eux auraient atteint un niveau d’indépendance financière suffisamment élevé pour passer à une autre étape à 65 ans. Heureusement, quiconque a acheté une maison et a terminé de la payer devrait être à l’aise. Surtout pas «mourir d’ennui»! Toutefois, cela ne règle que le côté financier. Il serait faux de croire qu’avoir suffisamment d’argent est la seule condition pour se permettre de rester à la maison. Avezvous déjà essayé de ne rien faire durant une longue période? Le fait est qu’une retraite non planifiée passée à compter les heures peut s’avérer difficile: vous pourriez en mourir d’ennui. Il y a cependant lieu de prévoir un certain temps, deux ou trois ans, d’essaiserreurs pour trouver un juste équilibre. Trop de travail est stressant, mais ne pas en avoir assez souvent
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est passablement ennuyeux. C’est à ce moment-là que l’indépendance financière entre en jeu: lorsque vous l’avez, vous pouvez travailler autant ou aussi peu que vous le souhaitez. Peu importe la quantité d’argent qu’une personne possède, la nature humaine fera toujours en sorte qu’elle aura besoin de nouveaux défis, de stimulation mentale, de contacts sociaux et d’une structure. Perdre toutes ces choses d’un seul coup peut rendre la vie très pénible. Il existe même un terme en anglais pour décrire ce phénomène: sudden retirement syndrome, qui pourrait se traduire par «syndrome de la retraite subite». Le meilleur moyen de vivre le changement en douceur est de commencer à planifier sa semi-retraite bien avant de mettre fin à sa carrière. Sources : L'actualité - MoneySense
Santé
Échographies pratiquées en clinique
Désormais gratuites; mais… Les Québécois peuvent dorénavant obtenir une échographie gratuitement en clinique privée, même si le gouvernement et les radiologistes ne se sont pas encore entendus sur le sujet.
important, et à augmenter ainsi la rapidité d'intervention auprès des patients », a déclaré le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, dans un communiqué de presse transmis mercredi matin.
Depuis le matin du 29 décembre 2016, ces échographies sont couvertes par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ).
On estime qu'à l'heure actuelle, quelque 120 000 patients sont en attente d'une échographie au Québec. Plus de 70 cliniques privées peuvent réaliser ce genre d'examens dans la province, selon le ministre.
Québec a adopté ce décret quelques semaines auparavant, dans le but de réduire le temps d'attente pour ce type d'examen. « Cette mesure, qui fait suite à une modification du Règlement d'application de la Loi sur l'assurance maladie, vise à augmenter l'accessibilité à un service d'examen diagnostique
D’autres examens – comme la tomographie optique du globe oculaire – sont inclus dans cette modification du règlement. L'accès aux échographies en clinique pourrait toutefois être limité par l'absence d'entente entre le
gouvernement et les radiologistes. Les deux parties doivent notamment déterminer les tarifs, le type d'examen et le volume de tests. Le gouvernement estime par exemple qu’une échographie devrait coûter entre 60 et 70 $, tandis que les radiologistes estiment que le coût réel se situe plutôt entre 100 et 120 $. « On comprendra que les radiologistes sont déçus de perdre une très large marge de profits. Mais la RAMQ n’est pas là pour faire des profits, mais pour payer le juste prix. On comprend leur réticence. Mais c’est un choix de société que le gouvernement a fait », a déclaré le ministre Barrette hier, quelques heures avant l'entrée en
vigueur du décret. Mais la porte-parole de l'opposition péquiste en matière de Santé, Diane Lamarre, accuse le ministre d'affaiblir le système public et de privilégier le secteur privé. De plus, elle déplore le flou qui entoure cette nouvelle mesure.
Pour rester en santé
Manger, bouger; mais aussi dormir… Régulation du glucose, du système immunitaire et du système cardiovasculaire, maintien de la capacité à apprendre et de la vigilance... Ce ne sont là que quelques fonctions essentielles que le sommeil permet d'entretenir. Julie Carrier, directrice de la recherche au Centre d'études avancées en médecine du sommeil à l'hôpital SacréCoeur de Montréal, explique que le sommeil est un état productif, et que les mauvaises habitudes de sommeil hypothèquent la santé à long terme. « Pour moi, il ne fait aucun doute que les jeunes adultes, les adolescents et les jeunes professionnels manquent souvent de sommeil », affirme Julie Carrier, citant les études les plus récentes qui précisent que les jeunes adultes ont besoin de dormir de sept à neuf heures et les adolescents, de huit à dix heures. On n'a qu'à regarder leur
niveau de vigilance en salle de cours, on n'a qu'à regarder leur consommation de stimulants : quelqu'un qui dort un nombre suffisant d'heures devrait pouvoir rester vigilant sans avoir l'obligation d'utiliser la caféine. » Comme l'exercice et l'alimentation Elle rapporte que les jeunes adultes se contentent souvent de sept, six ou même cinq heures de sommeil par nuit. Dre Carrier estime que de telles habitudes entraînent des besoins de récupération sur des périodes prolongées, ce qui n'est pas aussi bénéfique. « Des fois, les circonstances de la vie font en sorte qu'on ne peut pas dormir la quantité d'heures qu'on voudrait, mais quand c'est possible, c'est vraiment important de prioriser le sommeil au même titre que l'activité physique et la bonne alimentation. »
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« Légalement, les gens auront droit à ces examens gratuits. On comprend que le ministre a mal géré ce dossier, l’a fait de façon précipitée. Ce seront les patients qui auront à arbitrer euxmêmes à la clinique parce que ce n’est pas négocié. »
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Votre argent
Le coût de la vie en 2017
Des mauvaises (et quelques bonnes) nouvelles de l’année Comme chaque année, l'arrivée d’une nouvelle année rime toujours avec hausses de tarifs et ce dans plusieurs secteurs de l'économie canadienne et québécoise. Mais 2017 comporte – oh! joie - aussi quelques bonnes nouvelles. Tour d'horizon. DES AUGMENTATIONS... 1. Le prix des aliments Il devrait grimper de 3 % à 5 % au pays, selon des chercheurs de l'Université Guelph, soit légèrement plus que l'inflation, que la Banque du Canada souhaite maintenir à 2 %. Le prix des fruits et légumes, de la viande et des produits de la mer seront ceux qui risquent d'augmenter le plus, soit de 4 % à 6 %. Cette hausse, qui devrait coûter en moyenne 420 $ aux ménages canadiens l'an prochain, devrait cependant être moins élevée qu'en 2016, alors que les Canadiens ont fait les frais d'un huard en décroissance et, surtout, de conditions météorologiques défavorables qui ont frappé les récoltes du sud des États-Unis et du Mexique.
une augmentation annuelle de : La Régie devrait donner sa réponse à la fin de février ou au début mars. 3. Le permis de conduire québécois et ses frais d'immatriculation Ils seront indexés en fonction de l'Indice des prix à la consommation. Ainsi, le droit de conduire un véhicule de promenade coûtera dorénavant 83,23 $. Quant aux frais d'immatriculation, ils passeront à 264,84 $ sur l'île de Montréal et à 219,84 $ ailleurs au Québec. La différence de 45 $ est versée à la Ville de Montréal pour financer le transport en commun. 4. L'impôt foncier La plupart des grandes municipalités québécoises ont décrété de légères augmentations de l'impôt foncier pour l'année qui vient. C'est le cas de Saguenay (3,8 %), Gatineau (2,9 %), Lévis (1,9
l'inverse, les résidents de Québec profiteront d'un gel pour 2017 et 2018. On prévoit aussi des hausses de taxes foncières dans la plupart des autres grandes villes canadiennes, comme à Vancouver (3,9 %), Edmonton (3,1 %), Winnipeg (2,3 %), Toronto (2 %), Ottawa (2 %) et Calgary (1,5 %). 5. Les frais de garderie Les garderies à 7 $ sont bel et bien chose du passé depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux à Québec. Les frais de garde minimum, qui avaient été fixés à 7,55 $ pour 2016, passent à 7,75 $. Pour les familles dont le revenu annuel excède les 50 920 $, les frais seront également modulés pour atteindre un plafond de 21,20 $ par jour pour un premier enfant. Ces contribuables paieront la différence en faisant leur déclaration de revenus, au printemps.
La hausse du prix des aliments devrait surtout être ressentie en Ontario et en Colombie-Britannique. 2. Les tarifs d'électricité Ils seront également plus élevés au Québec. HydroQuébec a demandé à la Régie de l'énergie le droit d'indexer ses prix en fonction de l'inflation. Selon la société d'État, cette hausse de 1,6 %, qui entrera en vigueur le 1er avril, devrait se traduire par
%), Sherbrooke (1,8 %), Montréal (1,7 %), Laval (1,4 %), Trois-Rivières (0,9 %) et Longueuil (0,5 %). À
6. L'envoi de colis Le prix des timbres n'a pas augmenté depuis 2014, alors qu'il était passé à 1 $.
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Toutefois, Postes Canada augmentera les tarifs d’expédition de colis et de lettres pour les clients commerciaux à compter du 16 janvier. ... MAIS AUSSI DES GELS... 1. Les tarifs de la STM Après plusieurs augmentations successives ces dernières années, la Société de transport de Montréal (STM) a décidé de ne pas augmenter ses tarifs au 1er janvier 2017, contrairement à l'Agence métropolitaine de transport, qui a édicté une hausse de 2 %. La STM devra toutefois prendre une autre décision d'ici le 1er juillet, de même que le Réseau de transport de la Capitale, à Québec. Les résidents de Toronto et de Vancouver devront toutefois se résigner à payer plus cher, de même que ceux d'Ottawa, de Gatineau et de Longueuil (2 % en moyenne).
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2. Le Régime québécois d'assurance parental Les taux de cotisations au Régime québécois d'assurance parental (RQAP) resteront les mêmes en 2017. Toutefois, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail a décrété une augmentation du revenu maximal assurable, qui passera de 71 500 $ à 72 500 $. ... ET QUELQUES ALLÈGEMENTS 1. La contribution santé et les frais accessoires On assistera en 2017 à la concrétisation de deux décisions budgétaires du gouvernement Couillard prise au courant de la dernière année en ce qui concerne l'accès au système de santé, théoriquement gratuit au Canada : la disparition de la contribution santé, instaurée sous l'ère Charest, qui était déjà passée de 200 $ à 100 $ l'an dernier. Les médecins se verront en outre interdire le droit de fac-
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Santé
Le coût de la vie en 2017
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turer des frais accessoires, mis à part les frais de transport des échantillons biologiques, qui pourront toujours être facturés pour un maximum de 15 $.
sociale recevra 627 $ par mois. Toutefois, la prestation de base des nouveaux demandeurs jugés aptes à tra-
tée en novembre dernier, soit 403 $ par mois.
4. L'accès aux parcs nation-
À SURVEILLER
2. Le soutien aux familles Les familles du Québec qui reçoivent le Soutien aux enfants verront leurs versements augmenter de 0,74 %. Pour deux enfants, il passera de 1195 $ à 1204 $. Le montant varie en fonction du revenu familial, de la situation conjugale et du nombre d'enfants à charge. Le supplément pour enfant handicapé augmentera également de 1 $ par mois, pour atteindre 190 dollars. 3. L'aide sociale Les prestations d’aide sociale augmenteront aussi de 0,74 % le 1er janvier. Ainsi, une personne seule sur l’aide
iteurs n'auront qu'à présenter la Carte d'entrée Découverte 2017, accessible dans les centres d'information et sur le site web de Parcs Canada.
vailler qui refusent d'entreprendre un parcours de recherche d'emploi pourra être coupée d'environ un tiers en raison de la loi 70, adop-
aux L'accès aux parcs nationaux canadiens sera gratuit en 2017 en raison du 150e anniversaire du Canada. Les vis-
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Les carburants S'il y a bien un produit de consommation qui varie au gré des périodes de l'année et des fluctuations des marchés internationaux, c'est bien l'essence. Bien malin celui capable de prédire si le prix du brut remontera ou s'il se maintiendra. Cette situation est le résultat d'une offre supérieure à la demande que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) souhaite réduire dans les prochains mois. Un accord signé par les États membres en novembre doit maintenant être mis en oeuvre, ce qui pourrait avoir pour effet de faire grimper les prix en 2017, laisse enten-
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dre l'Agence internationale de l'énergie dans un rapport publié le 13 décembre dernier. Les loyers Au Québec, d'autres types de frais sont susceptibles de varier et ne sont pas nécessairement annoncés à l'avance. La recommandation de la Régie du logement concernant les hausses de loyer, par exemple, est habituellement connue en janvier. Le salaire minimum La prochaine hausse du salaire minimum, qui entre normalement en vigueur le 1er mai de chaque année, est également inconnue à ce jour. Sources : Radio-Canada et Protégez-vous
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Votre argent
Fastidieux; mais nécessaire et utile
Un budget personnel
D’une année l’autre, même lorsque vos revenus ne changent pas, vos dépensent, elles, varient; même lorsque, comme le prouve l’article précédent, ces variations ne sont pas de votre fait. Lorsque le changement s’opère à la baisse, tant mieux! ; mais lorsque c’est à la hausse que le changement survient, gare aux mauvaises surprises!. Pourtant, tout ceci est prévisible. Dès lors, on peut – au prix d’un tout petit effort, se prémunir de bien des aléas. L’article suivant, inspiré de la presse canadienne vous donnera sans doute quelques bonnes idées sur la question. Établir et appliquer un budget personnel Beaucoup de personnes entament la nouvelle année en se remettant des excès et fatigues du temps des Fêtes. Il en est d’autres, sans doute plus avisées, qui consacre cette période à d’autres préoccupations. Ainsi en est-il de cet ontarien de 77 ans dont la première démarche de chaque mois de janvier est consacrée à une rencontre avec son conseiller financier. Il affirme ne pas avoir dérogé à ce rendez-vous annuel depuis les 20
dernières années, afin de tenir son budget à l'oeil.
«Ça me donne la tranquillité d'esprit», explique cet homme, qui travaille toujours à temps partiel dans l'industrie de l'assurance. «Je voulais que quelqu'un regarde par-dessus mon épaule et dise "ça, c'est correct" ou "ça, ce ne l'est pas" et "on pourrait faire ainsi"», expose-t-il. Un bon conseil Ce type de démarche est d’ailleurs souvent recommandé, par des parents, des amis ou des professionnels. La comptable et planificatrice financière agréée Cynthia Kett recommande à ses clients de faire vérifier leurs finances au moins une fois par année, de façon à maintenir le cap sur leurs objectifs. Le mois de janvier est souvent idéal pour conduire un pareil examen de son budget, car on sait alors comment se chiffrent les rentrées et dépenses d'une année entière, fait-elle remarquer. «C'est bien de réviser à la moitié de l'année aussi, parce qu'on peut alors apporter des correctifs plutôt que d'attendre jusqu'à la fin de l'année et se dire "Mon Dieu, c'était un désastre"», a ajouté Mme
Kett.
«Il ne faut pas essayer de vivre selon ses moyens, conseille-t-elle. Il faut viser un niveau de vie inférieur à ses moyens pour avoir la flexibilité financière de faire d'autres choses que simplement vivre au jour le jour.» Cynthia Kett suggère de consacrer 20 pour cent de son revenu net à des placements ou au remboursement de sa dette. Plusieurs objectifs Elle distingue par ailleurs trois types d'objectifs financiers: à court, moyen et long terme. La réalisation d'objectifs à court terme, comme des vacances, devrait exiger d'un à deux ans. Ceux à moyen terme, tels qu'une année sabbatique, requièrent pour leur part de trois à cinq ans, et ceux à long terme, comme la retraite, au-delà de dix ans. Alim Dhanji, planificateur financier à Vancouver, recommande également de réviser annuellement ses dépenses discrétionnaires. «Quand on fait un budget, on est conscient d'où va son argent et de combien il nous en reste à la fin du mois, a-t-il lancé. Les montants
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dépensés en cafés, en repas à l'extérieur, en forfait cellulaire ou en services de télévision par câble peuvent souvent être réajustés pour s'adapter aux budgets changeants.» Ultimement, l'exercice le plus important est de garder en tête combien d'argent entre et sort — à tout le moins. Fastidieux; mais utile et néces-
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saire «C'est un bon moment pour revoir ses objectifs de vie et ses flux d'argent», estime M. Dhanji. «Un budget, c'est un peu fastidieux et peu de gens veulent le faire, mais ça peut être aussi simple que d'écrire ses dépenses dans un calendrier ou sur un bout de papier et d'être conscient d'où va son argent.»
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Votre argent
Changements fiscaux
Ce qui vous attend cette année…
Les Canadiens amorceront l'année 2017 en faisant face à de nombreux changements fiscaux qui découlent de politiques fédérales et provinciales. Survol de ce qui vous attend.
Au fédéral Le gouvernement fédéral mettra fin à quatre crédits d'impôt destinés aux Canadiens qui ont des enfants : le crédit pour les activités physiques des enfants, le crédit pour leur condition physique ainsi que les crédits pour les montants relatifs aux études et aux manuels. Ottawa cessera également de verser de l'argent dans le cadre du programme de fractionnement du revenu des familles. Ce dernier permettait de transférer jusqu'à 50 000 $ en revenu d'un conjoint à l'autre, et ce, pour les couples ayant un enfant de moins de 18 ans. Le crédit d'impôt accordé pour ce fractionnement de revenu était plafonné à 2000 $. Pour pallier la suppression de ce programme, les Canadiens continueront de recevoir l'Allocation canadienne pour enfants mise en place en 2016, de même que les prestations d'assurance-emploi. Les prestataires de gros revenus paieront plus, dans la plupart des provinces, mais pour la plupart des Canadiens, ces deux changements
seront synonymes de plus d'argent dans leurs poches. Plusieurs autres changements qui entreront en vigueur au fédéral auront un effet sur les prestations d'assurance-vie, sur les propriétaires d'entreprises vendant leurs sociétés et sur les fonds mutuels. Suivant des changements qui ont été prévus sous le gouvernement précédent de Stephen Harper, une nouvelle formule entrera en vigueur pour calculer les prestations d'assurance-vie auxquelles ont droit les Canadiens. Celle-ci fera en sorte que les polices d'assurance deviendront un peu plus chères et pourrait aussi réduire les indemnités de décès, estime un partenaire de PricewaterhouseCoopers qui se spécialise en impôts, Jason Safar. Au provincial Terre-Neuve-et-Labrador est la seule province à voir ses taux d'imposition sur le revenu augmenter pour l'année qui débute bientôt. Il s'agit de la deuxième hausse en six mois subie par la province, dont l'économie est au ralenti.
Tous les paliers d'imposition seront touchés. Ceux qui gagnent entre 35 000 $ et 70 300 $ par année paieront donc 14,5 % en impôts,
soit un point de pourcentage de plus qu'en juillet et 2 de plus que son niveau en 2015. Terre-Neuveet-Labrador augmentera également le prix d'entrée pour l'accès à ses parcs provinciaux et ses terrains de camping. De son côté, le Québec dira adieu plus tôt que prévu à la controversée taxe santé, instaurée en 2010.
En Ontario, les contribuables recevront pour leur part un remboursement de 8 % sur leurs factures d'électricité gonflées. Le coût maximal total d'emprunt pour un prêt sur salaire passera de 21 $ à 18 $ pour chaque tranche de 100 $. La province double également le montant maximal des transferts autorisés pour ceux qui achètent une maison pour la première fois, lequel atteindra donc 4000 $. Le système de plafonnement et d'échange sur le carbone entrera également en vigueur.
Une taxe sur le carbone sera également mise en place ainsi que sur l'achat de carburants fossiles. Les contribuables ayant de faibles ou moyens revenus recevront une compensation.
La Colombie-Britannique abolit quant à elle ses primes pour les soins médicaux donnés à des enfants et à de jeunes adultes qui vont à l'école.
Les grands changements déjà été effectués La plupart des changements fiscaux prévus dans les budgets de 2016 des provinces et d'Ottawa ont déjà été implantés.
En Alberta, le taux d'imposition sur le revenu des petites entreprises sera réduit, passant de 3 à 2 %.
Il y a quelques changements qui sont uniques à 2017, mais le Canadien moyen ne verra pas une
grosse différence entre 2016 et 2017. Davantage de changements pourraient par ailleurs survenir en 2017, croit M. Safar, de PricewaterhouseCoopers. « Je crois qu'il est intéressant de considérer, étant donné l'élection de Donald Trump aux États-Unis et ses promesses d'abaisser les taxes (dans son pays), ce qui va se produire avec les taux d'imposition canadiens », a-t-il dit.
Ce qu’en dit Carlos Leitão
Un «allégement du fardeau fiscal» est envisageable… «On va redoubler d’efforts en 2017 pour rappeler à la population que nous avons remis la maison du Québec en ordre d’un point de vue fiscal», a assuré le ministre des Finances, Carlos Leitão.
qui concerne le taux de chômage, qui est à son plus bas en 40 ans, il estime qu’il ne faut pas « minimiser le dynamisme du marché du travail », bien que ce taux historique reflète en partie une baisse de la population active.
À l’heure des bilans de fin d’année, le ministre des Finances, Carlos Leitão, annonçait un allégement fiscal et un réinvestissement en santé, en éducation, de même qu’en développement économique.
Une « très bonne année économique »… M. Leitão a soutenu que cette « très bonne année économique » n’a pas été sans impact sur les comptes publics. Il avance qu’il s’agit de la première fois en 40 ans que les finances de la province se trouvent « en ordre ».
le ministre a dressé un bilan de l’année 2016 qu’il juge satisfaisant. Il s’est félicité notamment de la croissance du PIB, qu’il chiffre à environ 1,7 %, et de la création de quelque 70 000 emplois. En ce
La marge de manoeuvre ainsi dégagée permettra un réinvestissement dans certains secteurs. « On ne va pas rouvrir le robinet
des dépenses de façon irréfléchie. On va y aller de façon ciblée : en éducation, en santé et en développement économique. C’est une grande illusion de penser que nous pouvons fournir des services publics que nous voulons tous — santé, éducation — à crédit, a-t-il martelé. Nous n’avons pas coupé les dépenses, nous avons ralenti leur croissance. » … et une prochaine réduction du fardeau fiscal Ces surplus découlant de plusieurs années de « rigueur budgétaire » — et non d’austérité, insiste-t-il — sont également destinés à une réduction du fardeau fiscal des contribuables, comme des entreprises. L’abolition de la taxe santé, qui entrera en vigueur
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Carlos Leitao, ministre des finances du Québec dès dimanche, représentait notamment 760 millions pour les coffres de l’État. Les sociétés bénéficieront pour leur part d’un allégement fiscal de 56,4 millions en
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2017-2018 grâce à des mesures telles que la réduction de leur taux d’imposition de 11,9 à 11,5 %.
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Principale priorité financière des Canadiens
Le remboursement des dettes
Pour une septième année de suite, le remboursement des dettes est la principale priorité financière des Canadiens pour la nouvelle année, révèle un sondage de la Banque CIBC.
contre, près du tiers des répondants ont vu leur passif augmenter en 2016 et 32 % d’entre eux soutiennent que cette situation est causée par des dépenses courantes qui sont plus élevées que leurs revenus.
Ainsi, 28 % des Canadiens affirment que le remboursement de leurs dettes vient en tête de liste de leurs priorités financières pour 2017. La vaste majorité d’entre eux, soit 76 %, privilégieront dans les prochains mois le remboursement des dettes liées aux cartes de crédit et aux marges de crédit.
166,9 % du revenu Aussi, peu de Canadiens prendront les mesures nécessaires pour réduire leurs dettes. Les résultats du sondage indiquent également qu’à peine plus de la moitié des répondants (52 %) prévoient de réduire leurs dépenses liées aux articles non essentiels afin d’atteindre leurs objectifs financiers de 2017. Selon les plus récentes données de Statistique Canada, la dette des ménages, incluant les prêts hypothécaires, a atteint un taux
Par ailleurs, 70 % des Canadiens sondés affirment qu’ils n’ont contracté aucune nouvelle dette au cours des 12 derniers mois. Par
record de 166,9 % du revenu après impôt au troisième trimestre, le taux d’endettement augmentant plus rapidement que le revenu disponible, rappelle la CIBC.
Parmi les autres objectifs financiers identifiés par les Canadiens sondés se trouvent « payer les factures », « faire croître mes avoirs et mes placements » et « épargner pour des vacances ou un voyage ». Le sondage de la Banque CIBC a été mené en ligne le 5 et le 6 décembre auprès de 1507 Canadiens. La marge d’erreur est de plus ou moins 2,5 %, 19 fois sur 20.
Un vieil adage dit que «pour être riche, il suffit de ne plus avoir de dettes»
Oui; mais comment faire?... À partir de maintenant, vous devez changer vos habitudes de surconsommation pour atteindre un objectif, soit payer vos dettes en un temps donné. Avant de perdre son crédit ou pire, de faire faillite, il vaut mieux trouver une solution pour éliminer ses dettes. Si vous devez effectuer les paiements minimums sur vos emprunts et vos cartes de crédit, il est grand temps de trouver une solution avant de réellement vous retrouver dans le pétrin. Évaluer la situation D’abord, faites la liste de vos dettes pour avoir une vue d’ensemble de votre situation réelle. Celles-ci comprennent l’hypothèque, les cartes et marges de crédit, les différents prêts (automobile, étudiant, personnel) et même les plans d’achat «profitez-en tout de suite, mais payez plus tard». Il faut prévoir l’argent pour l’échéance de ces derniers. Indiquez sur votre liste: - Le taux d’intérêt - Le montant que vous payez pour chacun mensuellement (capital et intérêt) - Le montant qu’il reste à payer
- La date à laquelle vous devriez effectuer le dernier paiement. - Faites le total au bas de ce que vous payez mensuellement, dans la colonne du capital et dans celle des intérêts. - Écoutez les conseils d'un pro - Demandez l’aide d’un conseiller à votre institution financière. - Changez votre carte de crédit pour une dont le taux d’intérêt est moins élevé. - Consolidez vos dettes à l’aide d’un prêt ou d’une marge de crédit. Vous n’aurez qu’un seul paiement à effectuer, habituellement à un taux d’intérêt moindre, ce qui facilitera le remboursement (plus de capital) et éliminera les multiples frais (intérêt). - Sinon, remboursez par ordre de taux d’intérêt, du plus élevé au plus bas. Serrez-vous la ceinture! Maintenant que vous êtes sur le droit chemin, que votre planificateur financier vous a permis de respirer un peu, ne retournez pas au magasin!
en un temps donné.
À partir de maintenant, vous devez changer vos habitudes de surconsommation pour atteindre un objectif, soit payer vos dettes
À faire désormais: - Fini les restaurants, ce qui veut aussi dire sur l’heure du midi.
Il faut donc réduire vos dépenses au minimum. Lorsqu’on fait un budget, il est plus facile de voir où se «perd» l’argent.
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- Coupez au strict minimum les loisirs et les sorties. Préférez un film loué plutôt que le cinéma, par exemple. - Endurez votre garderobe un an de plus, vous n’en mourrez pas. Essayez plutôt d’échanger des vêtements ou de vous initier aux friperies. - Faites attention aux dépenses à l’épicerie. Ne vous
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laissez pas tenter par des surplus inutiles et donnez-vous comme défi d’acheter ce qui est au rabais ou de marque maison. Au terme de votre réussite (oui, vous y parviendrez), vous pourrez vous récompenser, mais résistez au crédit! L’adage dit que pour être riche, il suffit de ne plus avoir de dettes.
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Dettes : Comment vous êtes suivis, évalués et considérés
Tout le monde sait que cela existe; mais bien peu de gens – pourtant tous concernés, ou presque – sont en mesure de dire quelle est exactement l’utilité ou l’impact des informations qu'il contient sur la vie des consommateurs. Pourtant, malgré le fait qu'il demeure dans l'ombre, le dossier de crédit agit subtilement, mais efficacement, en étant responsable de bien des prêts accordés... ou refusés.
1- À quoi sert-il et qui le consulte? Le dossier de crédit est un dossier créé par une des agences de crédit présentes au Québec (Équifax et TransUnion) dès qu'une personne emprunte ou fait une demande de crédit pour la première fois. Les informations qui s'y accumulent permettront aux prêteurs potentiels d'évaluer son comportement face au crédit et de prendre une décision afin d'accorder ou de refuser un prêt ou du crédit. Les propriétaires de logements ont aussi recours à l'enquête de crédit, avant de signer un bail, afin de vérifier si les locataires honoreront les paiements. Certaines compagnies d'assurance demandent aussi la permission de consulter le dossier de crédit : elles offrent des rabais aux clients dont la cote de crédit est bonne. 2- D’où proviennent les informations? Les renseignements proviennent de plusieurs sources, afin que le dossier de crédit soit constamment mis à jour. Les banques, les caisses, les sociétés de financement et les détaillants envoient régulièrement les informations concernant les transactions effectuées avec les consommateurs. Les services publics comme le téléphone et l'électricité ne sont pas inclus dans le dossier de crédit, mais certaines compagnies de téléphones cellulaires font part des retards de paiement aux agences de crédit.
3- Comment peut-on le consulter? Il est possible, et même conseillé, de consulter son dossier de crédit afin d'être en mesure de suivre son état et, s'il y a lieu, apporter certains changements dans notre organisation de paiement ou notre consommation. Le fait de consulter le dossier permet de sonner un signal d'alarme ou de rassurer le consommateur incertain. Les agences de crédit du Canada offrent la consultation en ligne ou l'envoi par la poste. L'envoi postal sera effectué gratuitement, mais des frais seront exigés pour la consultation du dossier par Internet.
4- Qu’est-ce qu’un pointage de crédit? C'est un pointage représentatif de votre situation financière. Le nombre obtenu, qui se situe entre 300 et 900, permet aux prêteurs de connaître votre santé financière à un moment précis. Certains se baseront sur celui-ci afin d'établir le taux d'intérêt d'un éventuel prêt demandé, car le pointage illustre le risque qu'un consommateur représente auprès des différents bailleurs de fonds. Ceux-ci déterminent aussi un pointage « plancher », c'est-àdire le pointage le plus bas qu'une personne peut avoir tout en étant tout de même en mesure d'obtenir un prêt. 5- Qu’est-ce qu’une cote de crédit? La cote de crédit est la note, sur une échelle de 1 à 9, qui ressort de l'évaluation que font les prêteurs de chaque expérience de crédit au dossier d'une personne. Une cote de 1 signifie que les montants ont toujours été réglés à temps alors qu'une cote de 9 implique des difficultés et des retards de paiement. Les lettres I, O ou R accompagnent le chiffre et représentent respectivement le type de crédit en question, le prêt qui nécessite des versements fixes à intervalles réguliers, le crédit ouvert comme les
marges de crédit ou les prêts étudiants ou le crédit renouvelable, comme les cartes de crédit qu'on rembourse de façon variable et qu'on peut utiliser jusqu'à l'atteinte de la limite prévue. Évidemment, plus le chiffre est élevé, moins la cote est bonne. 6- Comment se calcule la cote de crédit? Les éléments analysés pour effectuer le calcul de la cote sont les suivants : l'historique des paiements (environ 35%), les montants dus (environ 30%), l'âge des historiques (environ 15%), le nouveau crédit (environ 10%) et les types de crédit utilisés (environ 10%). C'est l'assiduité dans les paiements qui revêt le plus d'importance dans le calcul de la cote, suivie de près par les montants qui doivent être payés. Ensuite, on tiendra compte du temps écoulé depuis la toute première demande de crédit. Une personne qui possède une carte de crédit et effectue ses paiements à temps depuis 25 ans aura donc une meilleure cote que celle qui la possède seulement depuis deux ans. Le crédit récent sera aussi analysé, puisque la demande en peu de temps de plusieurs sources de crédit représente, aux yeux des prêteurs, un risque plus élevé. Enfin, le genre de crédit qui figure au dossier jouera sur le calcul de la cote. Par exemple, l'hypothèque est mieux perçue que la carte ou la marge de crédit. De plus, la limite des cartes et marges de crédit est aussi prise en compte dans le calcul, même si elle n'est pas atteinte. Ainsi, les prêteurs considéreront que le maximum est utilisé pour éviter des surprises après l'octroi d'un prêt. 7- Pendant combien de temps les informations restent-elles au dossier? Bien qu'en théorie, il n'y ait pas de durée déterminée pour la conservation des données, on remarque que les différentes
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agences ne tiennent plus compte de celles-ci après 6 ou 7 ans. Par contre, notamment dans le cas d'une carte de crédit, la date d'ouverture du compte restera toujours inscrite au dossier, mais seulement les informations des six dernières années seront considérées. Lorsqu'on parle de faillite, les données peuvent rester au dossier pour une période plus longue, voire jusqu'à 14 ans dans le cas des faillites à répétition. 8- Comment les paiements en retard affectent-ils le dossier? Tout dépend du type de paiement qui est en retard et du nombre de jours de retard en cause. Par exemple, un retard exceptionnel de moins de 30 jours n'occasionnera pas de problème particulier. Même chose pour un retard de moins de 60 jours. Toutefois, il ne faut pas que la situation se répète souvent. Lorsqu'on parle d'un retard plus important qui revient fréquemment, le dossier en sera touché. Un retard peut toujours être justifié auprès des agences de crédit, qui peuvent mettre un commentaire au dossier. Toutefois, il n'est pas garanti qu'il sera pris en compte, notamment lors du prochain calcul de la cote ou alors quand un prêteur consultera le dossier. 9- Comment peut-on se bâtir
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un bon dossier de crédit? La seule façon de s'assurer un bon dossier est de toujours payer les comptes à temps, ne serait-ce que le paiement minimum exigé par le prêteur. Toutefois, il peut être difficile de demander un prêt pour la première fois lorsqu'aucun antécédent de crédit ne figure à notre dossier. Certains prêteurs voudront être certains que les paiements seront faits. Aussi, le fait de demander une carte de crédit et de l'utiliser raisonnablement en payant toujours le montant minimum nous permet de démontrer notre bonne santé financière. 10- Comment faire corriger les erreurs qui figurent dans un dossier? Une erreur peut être signalée aux agences de crédit, qui feront remplir une demande afin que les informations soient vérifiées auprès du prêteur concerné. Si le prêteur ne reconnaît pas l'erreur et que l'agence refuse d'effectuer une correction, il est possible de faire une demande de mésentente auprès de la Commission d'accès à l'information, au plus tard dans les 30 jours suivant le refus. Celle-ci a le pouvoir d'exiger des agences que l'erreur au dossier soit corrigée, si elle juge que la demande est justifiée.
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Rencontres
«Les Syro-Canadiens; Appartenance Citoyenne; Espoirs & Perspectives»
La situation des réfugiés syriens vue de l’intérieur Un colloque À Montréal le 21 janvier 2017 emboiter le pas au Fédéral… Le 11 décembre 2015, les premiers réfugiés syriens arrivaient au Canada. Depuis cette date, ils sont 36 000 à avoir élu domicile au pays, dont 7000 au Québec. Leur nombre devait atteindre 55 800 au Canada (7300 au Québec) avant la fin de l’année 2016. À cette date, plus de 26 000 autres demandes d’immigration étaient en cours de traitement. Cette démarche - prolongeant par ailleurs dans le temps les initiatives solidaires du Canada lors de crises humanitaires générées, par exemple, par les génocides cambodgien et rwandais ou les catastrophes climatiques en Haïti – a fait que, pour l’année 2016 et très probablement pour 2017 également, les originaires de Syrie constituent le plus fort contingent dans les flux migratoires à destination de notre pays. Un colloque pourquoi faire? Au-delà de son caractère humanitaire, une telle situation, ne serait-ce que compte tenu des spécificités liés au statut de réfugié, pose sans aucun doute de nouveaux défis en matière d’accueil et de politiques d’intégration des nouveaux arrivants. Ce sont ces défis que l’association le Foyer Syrien de Montréal place au cœur du colloque «Les SyroCanadiens; Appartenance Citoyenne; Espoirs & Perspectives». Cet activité complétera sans aucun doute les différentes réflexions menées durant le mois de décembre 2016 par divers organismes et institutions aux fins d’évaluer les efforts déployés par les différents intervenants au Canada et au Québec, pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants syriens et susciter chez eux un nécessaire sentiment d’appartenance à la société et au pays qui les ont accueillis et leurs ont offerts
les moyens nécessaires de retrouver quiétude et dignité. La valeur ajoutée de l’initiative du Foyer Syrien de Montréal réside dans le fait que le contenu de la rencontre inscrit à son programme des études sur l’installation au pays telle que vécue et perçue par les réfugiés et les associations et organismes qui ont contribué à l’accueil du premier contingent. Le colloque «Les SyroCanadiens; Appartenance Citoyenne; Espoirs & Perspectives» se tiendra le samedi 21 janvier 2017, soit au lendemain des vacances des fêtes et à la veille des rentrées parlementaires provinciale et fédérale. Chiffres, perceptions et réalités Dans cet objectif, à l’initiative du Foyer Syrien de Montréal, deux études scientifiques ont été menées. La première étude a été dirigée par M. Adnan Al-Mahameid, lui-même refugié et doctorant à l’École du Travail Social à l’Université de McGill analyse les statistiques officielles de sources canadiennes autorisées. La seconde étude consiste en un sondage mené auprès d’un échantillon représentatif du premier contingent de réfugiés syriens (selon trois critères : Pays de départ vers le Canada; ayant bénéficié d’un parrainage privé ou ayant bénéficié d’un support gouvernemental). Sont également au programme une étude sur l’histoire (plus que centenaire) de l’immigration syrienne au Québec, des contributions comparant les modèles d’accueil au Canada et dans différents autres pays (y compris des pays arabes), l’impact des migrations forcées sur la santé mentale etc. Ces contributions seront proposées par d’éminents universitaires et chercheurs canadiens et étrangers. Réalisations et projets Différents départements
ministériels fédéraux et québécois (immigration, santé, sécurité, famille, éducation et emploi) ainsi que la Ville de Montréal, ont été conviés à présenter leurs réalisations et leurs démarches futures en matière d’accueil de refugiés en général, et syriens en particulier. La préparation du colloque a été menée en collaboration de plusieurs organismes qui
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ont, à divers titres, accompagné les nouveaux arrivants syriens au cours de l’année 2016. Ces organismes seront invités à témoigner de leurs expériences. Le Centre Melkite de Montréal Pour accueillir le colloque, les organisateurs ont choisi un lieu symbolique; en l’occurrence le Centre Melkite de Montréal (10 025, de l’Acadie). Durant les
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années 1960 et 1970, le Centre Melkite a été le principal lieu d’accueil des immigrants issus pays du MoyenOrient, qui y ont trouvé un refuge temporaire et un lieu de préparation à leur installation définitive au Québec. Il continue d’attirer annuellement des milliers d’immigrants de toutes origines auquel il offre aide et appui.
Idées
Pour que les discours extrémistes cessent de prévaloir…
Relisez donc Maimonide, Thomas d'Aquin et Averroès Par David Bensoussan
Nous vivons une époque où les médias accordent une trop grande place aux discours extrémistes. C'est pourquoi on entend plus parler des dérives radicales tout comme Al-Qaeda ou l'État islamique. La raison ? Les médias idolâtrent la côte d'écoute et, en un sens, cette fin de sensationnalisme justifie toutes les attentions médiatiques. Or, cela contribue à donner une place beaucoup trop grande à des mouvances radicales et aussi à créer un effet d'entraînement. Ainsi et à titre d'exemple, les médias ont renchéri de propos scandaleux de Donald Trump et l'ont placé au cœur de l'actualité électorale américaine. Or il existe, et elles sont plus nombreuses qu'on le croit, des voix musulmanes qui tentent de faire prédominer un islam modéré. Cela dit, et pour répondre à la question, il faut établir la différence entre voix individuelles, voix religieuses et voix institutionnelles. Qu'en est-il au niveau individuel ? Dans les pays autoritaires, on cache sa pensée, on la tait, car des propos peuvent être interprétés comme étant séditieux. Beaucoup de musulmans ne se sont pas libérés de cette habitude de prudence même lorsqu'ils ont émigré en dehors de la sphère islamique. Par contre, les voix radicales se font entendre au grand jour, car elles perpétuent une tradition visant à maintenir l'ordre établi dans un contexte dictatorial, tout comme si elles n'avaient pas encore pris conscience du fait que les populations immigrées vivent dans un nouveau contexte dans lequel la société d'accueil majoritaire est généralement laïque. Elles deviennent la mascotte des médias et c'est ainsi que l'opinion publique se fait une idée fausse de la réalité. Il existe cependant un courant progressiste voir réformateur dans l'islam depuis longtemps. Au 19e siècle, le mouvement salafiste (terme qui avait alors une tout autre signification que celle de radicaux ou de djihadistes inspirés par le wahhabisme) visait à redonner une interprétation moderne de l'islam qui ne soit pas asservie par les interprétations du passé. La séparation de l'islam et de l'État a été instituée par Kemal Atatürk en Turquie et a
perduré près d'un siècle. Des formulations modérées de l'islam ont été exprimées par le roi Hassan II dans l'ouvrage La voix de la modération. Enfin, il existe un grand éventail d'auteurs modernes tels que Mohammed Arkoun, Soheib Bencheikh, Abdennour Bidar, Malek Chebel, Abdelwahab Meddeb ou Rachid Benzine qui appellent à repenser et à réformer l'islam. La pensée religieuse musulmane s'est-elle sclérosée ? Trois grands penseurs des religions ont tenté de réconcilier la foi et la raison. Maimonide (1135-1204) pour le judaïsme, Thomas d'Aquin (1224-1274) pour le christianisme et Averroès (1126-1198) pour l'islam. En son temps, Maimonide a été encensé par les uns et âprement critiqué par les autres, mais a fini par être accepté dans le judaïsme comme le parangon de la pensée religieuse. Par ailleurs, le questionnement est fondamental dans le judaïsme et dans le Talmud et ce questionnement est propice à l'éclosion de la pensée scientifique.
Dans le cas du christianisme, Thomas d'Aquin a été condamné par l'évêque de Paris en 1277, car les thèses rationalistes rentraient en contradiction avec l'axiome de la Création et de la révélation. Le Vatican a néanmoins béatifié Thomas d'Aquin 60 ans plus tard. Au fil des siècles, les institutions religieuses chrétiennes sont devenues des universités indépendantes de l'Église et sont préoccupées par l'avancement du savoir et de la science. Dans le cas de l'islam, Averroès a demandé de réinterpréter les Écritures islamiques si elles contredisaient la raison. Il a été sévèrement critiqué puis a été réhabilité à la fin de sa vie. Mais qui se soucie d'Averroès aujourd'hui? Ses travaux sont étudiés par une minorité d'érudits, mais cette étude reste confinée au sein de cercles très restreints tout comme à l'université Al-Azhar et sa pensée ne fait pas tache d'huile. Depuis l'âge d'or andalou, soit du 10e au 12e siècle, la liberté de penser, de philosopher, de critiquer et de remettre en question est pratiquement absente de la majorité des institutions religieuses islamiques qui sont préoccupées par la transmission itéra-
tive de traditions ou même de débats théologiques datant d'un autre âge et non pas par la critique synthétique et encore moins par la conciliation syncrétique. Le courant mystique soufi fait exception, mais son acception ne fait pas l'unanimité.
Qu'en est-il des voix politiques institutionnelles ? Le président égyptien Sissi et le roi du Maroc Mohamed VI ont avancé des propos bien tranchés en regard de la dérive radicale de l'islam. S'adressant aux leaders du centre islamique d'Al Azhar, le président Sissi a déclaré: « Il est inconcevable que l'idéologie que nous sanctifions soit pour une nation entière une source de préoccupation, de danger, de meurtre et destruction partout dans le monde... Contester les textes sacrés est devenu très difficile au point d'être hostile au monde entier. Est-il concevable que 1,6 milliard de musulmans puissent vouloir tuer une population mondiale de 7 milliards afin qu'ils puissent vivre dans leur monde ? Vous leaders religieux ne pouvez voir les choses avec clarté quand vous êtes enfermés dans cette idéologie. Vous devez en sortir et regarder de l'extérieur et marquer votre opposition avec détermination. Nous avons besoin de changer radicalement notre religion. » En parallèle à ces propos, le gouvernement mène une lutte ouverte contre les Frères musulmans. En Égypte 27 000 mosquées sont obligatoirement fermées en dehors des heures de prière et le gouvernement a annoncé son intention de limoger 12 000 imams non certifiés. Le gouvernement a pris en charge la formation des imams et standardisé les sermons hebdomadaires. Le roi du Maroc qui porte le titre de commandeur des croyants, titre accordé aux premiers califes de l'islam, s'est prononcé contre l'imposture des radicaux de l'islam. « Nous condamnons vigoureusement le meurtre d'innocents... Les terroristes qui agissent au nom de l'islam ne sont pas des musulmans et n'ont de lien avec l'islam que les alibis dont ils se prévalent pour justifier leurs crimes et leurs insanités... L'islam, comme on le sait, n'autorise aucune forme de suicide, pour quelque motif que ce soit... Ceux qui incitent au
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meurtre et à l'agression, qui excommunient indûment les gens ne font que colporter le mensonge... Ils instrumentalisent certains jeunes musulmans, plus particulièrement en Europe, et exploitent leur méconnaissance de la langue arabe et de l'islam véridique pour relayer leurs messages erronés et leurs promesses dévoyées. Face à la prolifération des obscurantismes répandus au nom de la religion, tous, musulmans, chrétiens et juifs, doivent dresser un front commun pour contrecarrer le fanatisme, la haine et le repli sur soi sous toutes leurs formes. » On ne peut être plus clair. Ceci dit, bien que le Maroc a signé le Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont l'article 18 affirme la liberté de conscience, le Conseil supérieur des Oulémas qui a été appelé à donner un avis, a émis une fatwa affirmant que le musulman qui apostasie en se convertissant à une autre religion mérite sanction. Entre islam et islamisme Point encore. Dans beaucoup de pays, les droits de la personne sont souvent considérés comme une entrave voire une menace à l'unité religieuse ou étatique. Bien que le Coran stipule qu'il n'y a pas de coercition en matière de croyance, l'apostasie est interdite et sévèrement condamnée. L'islam ne s'est pas libéré de ses contradictions. Le christianisme a connu les réformes
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protestantes, le judaïsme a également connu des mouvances qui ne se rangeaient pas du côté de l'orthodoxie. L'islam moderne n'a pas encore pu générer une pensée contestataire et encore moins créer un milieu propice à l'éclosion de la pensée ouverte, critique et libérée. Les sociétés saoudienne ou iranienne, pour ne citer que celles-ci, paient le prix fort en termes de liberté et de moralité, car elles sont prises dans l'étau des rigorismes antinomiques du wahhabisme et du chiisme. Même les mouvements séculiers de l'Égypte nassérienne, du Baath en Syrie et en Irak ou le Front de libération nationale algérien sont demeurés des régimes autoritaires fermés au pluralisme. Le printemps arabe a ouvert la voie à la mise en question de l'autorité politique. Ce phénomène libérateur a toutefois été étouffé par les islamistes qui ont profité de l'opportunité démocratique et de l'instabilité pour le récupérer à leur profit et s'imposer. Or, si dans une démocratie, chaque personne a droit à une voix, dans une théocratie, chaque personne a droit à une voix, mais une seule fois. De là la contre-réaction violente à l'emprise islamiste. Peut-on avancer que l'islam se libère ? Il ne peut y avoir de libération que par une auto émancipation c'est-à-dire qu'elle viendra des musulmans eux-mêmes. Elle tarde à venir, mais fait des progrès tout de même.
Perspectives
Ce que la paix pourrait rapporter à l’humanité Violence et conflits privent les peuples de 10% du PNB mondial Quantifier la paix dans le monde et ses bénéfices : c’est l’épineux travail que vient de réaliser l’Institute of Economics & Peace (IEP) à travers un rapport récemment publié. Objectif : mesurer l'impact économique de la violence et des conflits dans 163 pays. L’étude fournit une base empirique pour calculer les avantages économiques potentiels des améliorations de la paix.
Les dépenses du Maroc, situé à la 91e place, se taillent 6,9% de son produit intérieur brut (PIB). Le royaume arrive juste derrière la Tunisie (6,9% du PIB) et le Paraguay (6,8%). Sans surprise, la Syrie prend la tête du classement (54,1%), suivie de l’Irak (53,5%) et l’Afghanistan (45,3%). En Irak, le terrorisme s’est accru de 185% entre 2009 et 2015, principalement en raison de la montée de l’État islamique (EI) et la guerre qui y est menée par la communauté internationale, observent les auteurs du rapport. Plus loin, les trois dernières places sont occupées par l’Islande (2,4%), le Canada (2,3%) et l’Indonésie (2%). Cependant, ce n’est ni la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ni l’Afrique subsaharienne qui concentre le plus grand impact économique du terrorisme, mais bien l’Europe : le coût total y a augmenté de plus de 1 600% en une année. L'Amérique du Nord a également connu une augmentation de plus de 100% de l'impact économique du terrorisme entre 2014 et 2015. Des pays pas tous égaux face à la violence Au Maroc, le coût de la violence et des conflits a encore augmenté. S’il était supérieur à 85 milliards de dirhams en 2014, il est estimé à plus de 170 milliards de dirhams cette année (environ 5 000 dirhams
par personne). La moyenne nationale de l'impact de la violence plafonne à 10% du PIB. Dans 35 pays, elle est inférieure à 5% du PIB, tandis qu’elle dépasse 20% dans 15 autres pays. Des données qui mettent en évidence les inégalités mondiales en matière de paix et celles d’ordre économique engendrées par la violence et les conflits. De plus, les dépenses consacrées à la consolidation et au maintien de la paix sont faibles pour leur part, par rapport aux pertes économiques causées par les conflits. Elles représentent respectivement 0,9% et 1,1% du coût de l’ensemble des conflits en 2015. Proportionnellement, les dépenses militaires et de sécu-
rité intérieure ont diminué au cours de la dernière décennie, notamment dans la région MENA. L'impact économique de la violence accuse également un recul de 2% puisqu’une grande partie s’est concentrée dans les pays à faible revenu, dont l’incidence sur les coûts globaux est moindre. L'Irak, l'Afghanistan et le Venezuela sont les seuls autres pays où l'impact de la violence dépasse 40% du PIB. Sous d’autres cieux, l'Indonésie a le plus faible impact économique de la violence en pourcentage du PIB, soit 1,98%. Cela s'explique en grande partie par ses faibles dépenses militaires et de sécurité intérieure. Les effets à court et à long
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terme Outre son impact social et politique, la violence impose d'énormes coûts économiques aux individus et aux communautés. Elle entraîne des coûts médicaux, policiers et judiciaires à court terme puis, à long terme, des répercussions sur la productivité et la croissance économique. La guerre est destructrice et les dégâts causés aux stocks de capitaux en Syrie, par exemple, depuis le début de la guerre civile jusqu'à la fin de 2014 sont estimés à environ 734 milliards de dirhams, soit près du double du PIB du pays en 2011. La violence produit aussi des retombées au-delà des frontières, comme les déplacements de population. Plus d'un mil-
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lion de personnes sont arrivées en Europe en 2015. Au total, le niveau de réfugiés et de personnes déplacées atteint 65,3 millions de personnes. Enfin, le nombre de décès attribuables au terrorisme dans le monde a augmenté de plus de 800% depuis 2000. L'impact économique du terrorisme était quant à lui de 1 150 milliards de dirhams en 2015 et a augmenté de 60% depuis 2007. De plus, la nature transnationale du terrorisme et la capacité des groupes terroristes à entreprendre des attaques au-delà de leurs zones d'influence entraînent des dépenses de sécurité supplémentaires pour la communauté internationale.
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Fortunes
Des riches toujours un peu plus riches…
Une «augmentation» de 237 milliards de dollars en 2016 pour les membres du club des milliardaires Au moment même où la mouvance populiste se manifeste dans plusieurs pays du monde, tout particulièrement aux États-Unis où il s’est soldé par l’élection de Donald Trump, les plus riches de la planète ont ajouté la rondelette somme de 237 milliards à leurs coffres cette année, selon le recensement des milliardaires de l’agence Bloomberg. Le bilan des plus fortunés du 1 %, dont certains ont fait campagne contre M. Trump en prédisant que ses convictions protectionnistes et son imprévisibilité entraîneraient une catastrophe boursière, fait état d’un gain annuel de 5,7 % à 4400 milliards.
richesse stratosphérique apporte une nouvelle pierre à l’édifice des inégalités de revenus. Tant aux États-Unis qu’au Canada ou ailleurs, des études ont souligné que les catégories les plus fortunées ont bénéficié de taux de croissance plus forts que celles à faible revenu. La semaine dernière, la Banque centrale européenne a signalé que, de 2010 à 2014, la concentration de la richesse en zone euro s’est renforcée au moment même où certains pays (Espagne, Grèce, Italie, Portugal) luttaient contre des crises débilitantes. Peu de Canadiens Le seul Canadien à faire partie des 150 premières for-
menté de 149 millions à 8,5 milliards $US. Il est suivi de Sherry Brydson, au 176e rang, dont la fortune individuelle est évaluée à 7,1 milliards au terme d’un gain de 778 millions depuis un an. Petite-fille de Roy Thomson, Mme Brydson est actionnaire de Woodbridge, la société de portefeuille familiale qui contrôle le groupe Thomson Reuters. D’autres classements évaluent la fortune globale de la famille Thomson, y compris celle du patron David, autour de 39 milliards. Contrairement à ceux qui entrevoyaient une débandade complète advenant l’élection du candidat Trump, perçu
L'investisseur américain Warren Buffett : 11,8 milliards de plus…
séances post-scrutin ont généré le deuxième rendement en importance après celui qu’on a observé dans les jours qui ont suivi l’assermentation d’urgence de Lyndon Johnson en novembre 1963. Le S&P/500 a ajouté 6 % depuis le 8 novembre, alors que l’indice
Les USA en tête… Sans grande surprise, l’investisseur américain Warren Buffett, dont les placements vont de CocaCola à KraftHeinz en passant par IBM, arrive au sommet du classement. Même si sa fortune de 74 milliards arrive au deuxième rang de la liste de Forbes, derrière les 84 milliards de Bill Gates, M. Buffett a vu ses coffres s’engraisser de 11,8 milliards, plus que quiconque. Selon le Bloomberg Billionaires Index, M. Buffett avait glissé au troisième rang, mais la poussée boursière qui s’est manifestée dans les jours qui ont suivi l’élection de M. Trump lui a procuré un rendement annuel de 19 %. Ce nouveau recensement de
d’environ 5 %. La chine recule… Dans les cinq plus forts gains, on ne trouve qu’une seule personne qui ne soit pas américaine : le Français Bernard Arnault, propriétaire du marchand de luxe LVMH (Christian Dior, Moët&Chandon, etc.). Il a ajouté 7,1 milliards à sa fortune personnelle, pour l’amener à 38,9 milliards. De manière générale, alors que le secteur des ressources a été particulièrement lucratif, celui des technologies arrive au deuxième rang. Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a engrangé 7,5 milliards de plus cette année, contre 5,4 milliards pour celui de Facebook, Mark Zuckerberg.
tunes est Galen Weston, au 142e rang, dont l’actif a aug-
comme vulnérable aux déclarations incendiaires, les
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TSX, plus sensible au cours du pétrole, a grimpé
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En Chine, cependant, Bloomberg a observé un premier recul de grande richesse depuis la création de son indice il y a cinq ans, résultat d’une déprime boursière et d’une dépréciation du yuan par rapport au dollar américain.
Sports
Football-Soccer : Coupe d’Afrique des Nations 2017
Qui succédera à la Côte d'Ivoire? C'est le premier grand rendezvous football de l'année 2017. Sept mois après l'Europe, l'Afrique organise à son tour son championnat continental des nations, le 31e du nom, du samedi 14 janvier au dimanche 5 février 2017. Préféré à l'Algérie et le Ghana, le Gabon, situé à l'ouest de l'Afrique centrale entre la Guinée équatoriale, le Cameroun et la République du Congo, est l'hôte de la compétition. Il en était déjà le coorganisateur en 2012. La question est bien sûr de savoir qui succédera à la Côte d'Ivoire de Hervé Renard. Peut-être Hervé Renard lui-même. Désormais sélectionneur du Maroc, le Français de 48 ans semble être porté par une bonne étoile sur le continent africain. Vainqueur du trophée avec les Éléphants il y à deux ans, il avait réussi l'exploit d'emmener la Zambie au sommet du football africain en 2012. Renard est le seul entraîneur à avoir remporté la CAN deux fois.
Outre le pays hôte, le tenant du titre et le Maroc, les 13 autres nations présentes sur la ligne de départ à l'issue des qualifications sont, par ordre alphabétique, l'Algérie, le Burkina Faso, le Cameroun, l'Égypte, le Ghana, la GuinéeBissau, le Mali, l'Ouganda, la République Démocratique du Congo, le Sénégal, le Togo, la Tunisie et la Zambie. Les 4 groupes Le tirage au sort de la phase finale s'est tenu le 19 octobre 2016 à Libreville, la capitale gabonaise. En est sorti un traditionnel "groupe de la mort", le B, composé de l'Algérie, de la Tunisie, du Sénégal et de la Zambie. Groupe A : Gabon, Burkina Faso, Guinée Bissau, Cameroun Groupe B : Algérie, Tunisie, Sénégal, Zambie Groupe C : Côte d'Ivoire, RD Congo, Maroc, Togo Groupe D : Ghana, Mali, Égypte, Ouganda
Le calendrier complet (HAE) Phase de poules : Samedi 14 janvier : 11h00 : Gabon - Guinée Bissau (groupe A) 14h00 : Burkina Faso Cameroun (groupe A) Dimanche 15 janvier : 11h00 : Algérie - Zimbabwe (groupe B) 14h00 : Tunisie - Sénégal (groupe B) Lundi 16 janvier : 11h00 : Côte d'Ivoire - Togo (groupe C) 14h00 : RD Congo - Maroc (groupe C) Mardi 17 janvier : 11h00 : Ghana - Ouganda (groupe D) 14h00 : Mali - Égypte (groupe D) Mercredi 18 janvier : 11h00 : Gabon - Burkina Faso (groupe A) 14h00 : Cameroun - Guinée Bissau (groupe A) Jeudi 19 janvier : 11h00 : Algérie - Tunisie (groupe B) 14h00 : Sénégal - Zmbabwe (groupe B) Vendredi 20 janvier : 11h00 : Côte d'Ivoire - RD
Les favoris de l’édition
Plusieurs grandes sélections africaines sont présentes au Gabon pour empêcher Hervé Renard de réaliser le triplé. À commencer par la Côte d'Ivoire et ses "européens" Serge Aurier, Éric Bailly, Jean-Michael Séri, Salomon Kalou, Wilfried Bony... Même sans Yaya Touré ni Gervinho, les Éléphants restent de sérieux clients.
Leur principal adversaire est peutêtre l'Algérie. Avec un trio offensif composé de Yacine Brahimi, Riyad Mahrez et Islam Slimani, les Fennecs ont de quoi faire peur aux défenses adverses.
La Tunisie, le Sénégal et un Gabon porté par PierreEmerick Aubameyang et son public font figure d'outsiders. Beaucoup d’expatriés et de binationaux Élément marquant : dans la composition de l’écrasante majorité des formations engagées, beaucoup plus de joueurs expatriés et de binationaux que de joueurs pratiquants dans les championnats nationaux. Beaucoup de championnats européens et du Moyens Orient verront leurs effectifs largement amputés. C’est particulièrement vrai pour la Ligue Un
française où seules Bordeaux et Nantes sont sûrs de ne pas être représentés au Gabon. En termes purement quantitatifs, le club le plus impacté est le LOSC avec cinq éléments de son effectif retenus. Voyez plutôt : - Algérie : Ramy Bensebaïni (Stade Rennais), Mehdi Abeid (Dijon), Rachid Ghezzal (Olympique Lyonnais) - Burkina Faso : Steeve Yago (Toulouse) - Cameroun : Benjamin Moukandjo (Lorient), Clinton
Congo (groupe C) 14h00 : Maroc - Togo (groupe C) Samedi 21 janvier : 11h00 : Ghana - Mali (groupe D) 14h00 : Égypte - Ouganda (groupe D) Dimanche 22 janvier : 14h00 : Cameroun - Gabon et Guinée Bissau - Burkina Fasso (groupe A) Lundi 23 janvier : 14h00 : Zimbabwe - Tunisie et Sénégal - Algérie (groupe B) Mardi 24 janvier : 14h00 : Maroc - Côte d'Ivoire
Njie (Marseille), Georges Constant Mandjeck (Metz), Karl Toko-Ekambi (Angers), Nicolas Nkoulou ( Lyon) - Côte d'Ivoire : Serge Aurier (PSG), Cheick Doukouré (Metz), Yao Serge N'Guessan (Nancy), Jean-Michaël Séri (Nice), Giovanni Sio (Rennes), Nicolas Pépé (Angers). Pas Ismaël Traoré (Angers) - Mali : Youssouf Koné (Lille), Yacouba Sylla (Montpellier), Adama Traoré (AS Monaco), Lassana Coulibaly (Bastia), Yves Bissouma (Lille)
et Togo - RD Congo (groupe C) Mercredi 25 janvier : 14h00 : Égypte - Ghana et Ouganda Mali (groupe D) Quarts de finale Samedi 28 janvier et Dimanche 29 janvier à partir de 11 heures Demi-finales Mercredi 1er février et jeudi 2 février à 14h00. Match pour la 3e place Samedi 4 février à 14h00. Finale Dimanche 5 février à 14h00.
- Maroc : Hamza Mendyl (Lille), Mounir Obbadi (Lille), Youssef Ait Bennasser (Nancy), Fouad Chafik (Dijon), Nabil Dirar (Monaco) - Sénégal : Cheikh Mbengue (Saint-Etienne), Henri Saivet (Saint-Etienne), Cheikh Ndoye (Angers), Famara Diédhiou (Angers), Ismaïla Sarr (Metz), Zargo Touré (Lorient) - Tunisie : Siyam Ben Youssef (Caen), Naim Sliti (Lille)
Entre Lions, Panthères, Gabon 2017 : Léopards et Éperviers... Quatre villes-hôtes Chaque sélection nationale africaine possède son surnom. Par exemple, le match d'ouverture opposera les Panthères du Gabon aux Lycaons de la Guinée-Bissau. Et pour une grande partie des nations, c'est un animal qui fait référence à son équipe. Ainsi nous retrouverons les Éléphants de la Côte d'Ivoire, les Éperviers du Togo, les Léopards de la République Démocratique du Congo, les Lions de l'Atlas du Maroc, les Fennecs d'Algérie, les Étalons du Burkina Faso, les Lions Indomptables du Cameroun, les Lions de la Teranga au Sénégal, les Aigles du Mali, les Aigles de Carthage Tunisiens et les Grues de l'Ouganda. Font exceptions à la règle les Ghanéens (les Étoiles noires), les Égyptiens (les Pharaons) et le Zimbabwe (les Guerriers).
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Dans un premier temps cette édition 2017 devait se jouer en Lybie. Mais le pays est devenu une zone de guerre depuis 2011 et le printemps arabe. La Confédération Africaine de Football a remis l'organisation en jeu et c'est donc le Gabon qui a une nouvelle fois été désigné organisateur de l'événement, bien aidé par des infrastructures expérimentées. Libreville, Franceville, Oyem et Port-Gentil sont les quatre villes hôtes. Quatre stades de respectivement 40.000, 20.000, 20.000 et 25.000 places acceuilleront chacun des quatre groupes. La finale (dimanche 5 février; 20h00) se déroulera dans le Stade de l'Amitié de Libreville, la capitale du pays
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Sports
Football-Soccer : Coupe d’Afrique des Nations 2017
Petite histoire de la compétition L'Égypte, nation la plus titrée L'Égypte est le pays le plus titré de la compétition (7), loin devant le Ghana et le Cameroun (4). Suivent ensuite le Nigéria (3), la Côte d'Ivoire et la République Démocratique du Congo (2).
Entre 2006 et 2010, les Pharaons avaient remporté trois éditions d'affilée. La Zambie, la Tunisie, l'Algérie, le Soudan, l'Afrique du Sud, l'Éthiopie, le Congo et le Maroc ont soulevé une seule fois le trophée autrefois appelé trophée de l'Unité Africaine ou trophée Abdelaziz Abdallah Salem, premier président de la CAF en 1957. Onze joueurs ont passé la barre des dix buts dans l'histoire de la Coupe d'Afrique des Nations. Le numéro un est Samuel Éto'o avec 18 réalisations. Le Camerounais ne
devrait pas voir son record tomber cette année puisque ses plus proches poursuivants sont d'anciens internationaux. Laurent Pokou, ex joueur de Rennes, est deuxième avec 14 buts. Le premier participant de l'édition 2017 classé parmi les meilleurs buteurs arrive à la 19e place. Il s'agit là encore d'un ancien Rennais : Asamoah Gyan (sept buts).
En 1974, l'Égypte accueille la 9e édition de la compétition. Mulamba Ndaye, attaquant Zaïrois, y inscrit neuf réalisations. Le record pour une seule et même édition. Parmi les 54 nations que compte la CAF, 15 ne sont jamais parvenues à se qualifier pour le tournoi final. La Guinée-Bissau va y participer pour la première fois. Au nom-
bre de participation, on retrouve le trio Égypte-Côte d'Ivoire-Ghana sur le podium avec respectivement 22, 21 et 20 présences. Rigobert Song (ancien défenseur du Cameroun et de Lens) et Hossam Hassan (ancien international égyptien) se partagent le record de huit participations. De 200 à 120 000 spectateurs par match En 1986 l'Égypte organise la compétition. Son match de poule face au Zaïre attire 120.000 spectateurs, record d'affluence pour la compétition. A contrario, la finale de l'édition 1974, organisée - toujours - chez les Pharaons, entre la Zambie et le Zaïre rassemble une foule de... 200 personnes. La première édition, organisée au Soudan, fut disputée par
quatre sélections nationales : le Soudan, l'Égypte, l'Afrique du Sud et l'Éthiopie. C'était en 1957 et c'est la première ligne du palmarès des Pharaons. Autre fait marquant de l'histoire de la compétition, beaucoup plus dramatique. Nous sommes à quelques heures du premier match de la Coupe d'Afrique des Nations 2010 organisée en Angola
quand le bus de la délégation togolaise se fait mitrailler. L'attaque se déroule en région de Cabinda, à la frontière nord entre l'Angola et la République Démocratique du Congo. Elle fait deux morts et est revendiquée par le Front de Libération de l'Enclave de Cabinda. Malgré ce drame la compétition est maintenue.
Joueurs : Cinq grands absents Les retrouvailles avec la CAN étaient quasiment annoncées. Mais Joel Matip, Gervinho, Younès Belhanda ou encore Hamdi Harbaoui ne verront pas Gabon 2017. Entres blessures, désistement ou choix sportif, zoom sur cinq absents majeurs de la CAN. Joel Matip (Cameroun) Les Camerounais espéraient enfin le retour du défenseur de Liverpool, très convainquant avec son club depuis le début de l’année, mais Joel Matip ne viendra pas. Le Lion indomptable, qui n’a plus porté le maillot de l’équipe nationale depuis le Mondial 2014, a préféré rester en Angleterre plutôt que d’aller jouer au Gabon alors qu’il était dans la liste des présélectionnés. « Joël a vécu une expérience traumatisante au Cameroun, a tenté d’expliquer l’ancien international Joseph-Désiré Job pour justifier l’absence de ce lui qu’on présente comme son cousin. Joël lui, a vécu, en plus des problèmes
de gestion et l’absence de professionnalisme des instances dirigeantes, des guerres claniques montées de toutes pièces pour créer la zizanie entre les joueurs. » Présent en Coupe d’Afrique en 2010 et lors des Coupes du monde 2010 et 2014, Joël Matip sera donc l’un des principaux absents coté camerounais. Le sélectionneur Hugo Broos n’aurait pourtant pas craché sur sa présence au sein d’une défense centrale qui n’a pas été toujours rassurante. Gervinho (Côte d’Ivoire) Les champions d’Afrique en titre vont se présenter au Gabon sans leur capitaine Gervais Yao Kouassi alias Gervinho. Celui qui a hérité du brassard après la retraite internationale de Yaya Touré ne disputera pas sa sixième CAN après 2008, 2010, 2012, 2013, et 2015. L’attaquant du club chinois de Hebei Fortune n’est pas guéri de sa blessure au ligament d'un genou contractée en octobre dernier. Elément
incontournable de l’attaque des Eléphants depuis plusieurs années, Gervihno sera difficile à remplacer même si les champions d’Afrique ne manquent pas d’atouts offensifs. Younes Belhanda (Maroc) Ça devait être un beau retour à la CAN pour Younes Belhanda revenu dans les bonnes grâces de la sélection après quelques années difficiles dues surtout à des performances aléatoires en club. Mais depuis qu’il a recommencé à briller avec Nice, leader de la Ligue 1 française, le meneur de jeu marocain avait retrouvé avec bonheur les Lions de l’Atlas, au point de rêver de la CAN au Gabon. Pourtant, le natif d’Avignon ne disputera pas sa troisième Coupe d’Afrique, après celles de 2012 et 2013, après s’être fracturé un orteil il y a près de trois semaines. Avec le forfait de Sofiane Boufal, le Maroc va devoir se passer d’un autre leader technique.
Kwadwo Asamoah (Ghana) Pendant longtemps, il a été un pilier du Ghana avant de disparaître de la sélection depuis près d’un an et demi. Kwadwo Asamoah présent avec les Black Stars aux Coupes d’Afrique 2008, 2010, 2012, et 2013, ainsi qu’aux Coupes du Monde 2010 et 2014 était en passe de retrouver la sélection ghanéenne pour la CAN gabonaise. Mais le joueur de la Juventus, qui a perdu sa place sur le flanc gauche de l’équipe italienne pendant sa blessure, n’a pas été retenu par Avram Grant. Aujourd’hui encore au Ghana, on se demande si c’est un choix sportif de l’entraîneur israélien ou un désistement de l’ancien meneur de jeu, reconverti milieu ou arrière gauche. Hamdi Harbaoui (Tunisie) Hamdi Harbaoui pensait certainement avoir fait le plus dur quand il a été réintégré en sélection tunisienne, après avoir été écarté pendant près de trois ans. La rai-
son ? Au lendemain de l’élimination des Aigles de Carthage au premier tour de la CAN 2013, il avait déclaré : « Les conditions ne sont pas bonnes. Le staff médical est zéro. Les entraînements sont catastrophiques. Il n'y a pas de discipline. L'équipe nationale on dirait une équipe de quartier ». Le joueur de Charleroi a dû présenter ses excuses pour pouvoir être rappelé en 2016. Il marque pour son retour contre Djibouti (3-0) en juin 2016 et croit avoir définitivement renoué le fil de sa carrière en équipe nationale. Mais Henryk Kasperzack ne l’inclut pas dans ses 23 pour le Gabon alors qu’il était dans le groupe jusqu’au dernier match officiel de la Tunise en novembre 2016 face à la Lybie (1-0). Une déception pour le buteur, et peut être une perte pour l’attaque des Aigles de Carthage.
La liste définitive des joueurs marocains convoqués
La liste définitive des joueurs marocains devant disputer la Coupe d’Afrique au Gabon a été dévoilée mercredi par le sélectionneur Hervé Renard.
Malgré sa blessure samedi dernier, Nordin Amrabat fera partie des joueurs qui se rendront au Gabon. L’entraîneur espère sans doute qu’il sera rétabli d’ici le début de la compétition.
Voici la liste complète des 23 joueurs convoqués, un seul joueur (Amine Attouchi) évolue actuellement dans le championnat national. • Yassine Bounou (Girona, Espagne) • Yassine El Kharroubi (Lokomotive Plovdiv, Bulgarie) • Munir El Mohamedi (Numancia, Espagne) • Mehdi Benatia (Juventus, Italie)
• Fouad Chafik (Dijon, France) • Hamza Mendil (LOSC, France) • Mbark Boussoufa (Al Jazeera, EAU) • Nabil Dirar (AS Monaco, France) • Marouane Da Costa (Olympiakos, Grèce) • Mounir Obbadi (LOSC, France) • Fayçal Fajr (Deportivo La Corogne, Espagne)
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• Noureddine Amrabat (Watford, Angleterre) • Romain Saiss (Wolverhampton, Agleterre) • Youssef Ait Bennasser (Nancy, France) • Sofiane Boufal (Southampton, Angleterre) • Mehdi Carcela (Granada, Espagne) • Karim El Ahmadi (Feyenoord, Pays-Bas) • Aziz Bouhaddouz (St-Pauli,
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Allemagne) • Youssef En-nesyri (Malaga, Espagne) • Rachid Allioui (Nîmes, France) • Khalid Boutaïb (Starsbourg, France) • Youssef El Arabi (Lakhouiya, Qatar) • Amine Attouchi (WAC)
Sports
Tae kwon do
L’École des Champions Olympiques de Rosemont s’illustre sur deux fronts L’école des champions de Rosemont a participé à ‘’la coupe DanDo 2016’’ qui a eu lieu au Complexe Sportif centre Claude Robillard le samedi 19 novembre 2016. Coupe DanDo 2016 Voici les résultats enregistrés à cette occasion : École de Rosemont Médailles d’or Fatima Khamli Médaille d’argent Sofia Khamli Médailles Bronze Faress Wahbi Amine Guernaoui École de Salaberry - Poomsae Médaille d’argent Oussama El Mehdaoui Lina Afkar Jana El Saghir - Catégorie Combat (Plastron régulier) Médaille d’argent Cissé Tiadaga Ange Yvan Médailles de bronze Cissé Tiadaga Cheik Majid Rania Hida
Compétition Alliance 2016 Samedi 3 décembre 2016 au Cegep de l’Assomption la compétition Alliance 2016 à réuni 280 athlètes. Et là aussi, Rosemont à brillé, imitée cette fois par Salaberry. Les résultats : École des champions Rosemont Médailles d’or Fatima Khamli Ahmad Zerouk Médailles d’Argent Sofia Khamli Ilyasse Zerouk Médaille de bronze Adam Elias École de Salaberry Médailles d’or Cheik Majid Cissé Tiadaga Rania Hida Oussama El Mehdaoui Médailles d’argent Aya Mharmel Telé E.D Cathérin Goudjo Médailles Bronze Adjé K.T Fidel Goudgo Rania Hida
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