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nº 295 du 26 janvier au 08 février 2017

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Dossier : Il n’est jamais trop tôt pour y penser…

Entretien avec Philippe Couillard

Vous et votre retraite

«Je veux que nous allions encore plus loin»…

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Transport : Y a-t-il moins d’autobus en circulation à Montréal? Un réajustement à la baisse sur 67 lignes et à la hausse sur 40 lignes à effectivement été opéré par la STM

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Immigration clandestine

Les USA nouveau pays de transit… … vers le Canada!

…dans l’amélioration de la qualité de vie de la population québécoise» • Un Rendez-vous national sur la main-d'œuvre les 16 et 17 février prochains • 13 ministres à l’ouvrage pour lever les obstacles à l'intégration des immigrants

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Sports : Entre la CAN de toutes les surprises et la réforme de la Coupe du Monde

Le soccer africain dans tous ses états

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Vivre Ensemble : La justice condamne la réglementation «discriminatoire» de l’Arrondissement de Saint Léonard …

… et l’Association Badr pourra poursuivre ses activités

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nº 295 du 26 janvier au 8 février 2017


Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 293 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 118 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 12 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 3500 visiteurs par jour.

Éditorial

Édito

Entre entretien avec le Premier ministre et «Affaire Saint léonard Vs Association Badr»

La politique et nous On ne répétera jamais cette vérité première voulant que «si vous ne vous intéressez pas à la politique; la politique s’intéressera à vous». Or, comme chacun le sait, lorsque quelqu’un vous porte intérêt à votre insu, cela peut produire - peut-être! - le meilleur des choses mais aussi peut-être encore! - le pire de toutes les choses.

Les deux hypothèses étant équiprobables, il vaut sans doute mieux être proactif; ne serait-ce que pour savoir comment et à quelle(s) fin(s) la politique et les politiciens s’intéressent à nous et si même, ils nous accordent peu ou prou de leurs attentions…. Le meilleur moment pour ce faire? Sans doute hors des périodes «chaudes» que constituent les campagnes électorales. Ce début de l’année 2017 constitue assurément une de ces périodes privilégiées. Nous sommes en effet à quelques dix mois des consultations municipales et à un peu plus de dix huit mois des élections législatives québécoises. Qui s’intéresse à nous? Bien plus pris par les «urgences» et priorités générales, nos élus décideurs – sachant que l’intérêt général ne représente pas toujours, sinon jamais, la somme exacte des intérêts des différents segments de la population – pensent-ils quand même aux minorités et à leurs problèmes et ce en application de cet autre principe de gestion de la chose publique selon lequel la santé d’une société ne se mesure bien qu’à l’aune de la situation de ses minorités? Afin d’obtenir une réponse à cette question, nous avons donc décidé, d’aller à la rencontre de nos politiciens. Atlas.Mtl a donc sollicité un certain nombre de nos politiciens provinciaux et municipaux, majorités et oppositions, pour des entretiens qui, si tout va bien, seront tous publiés avant fin mars 2017; ce qui nous laissera à tous le temps de méditer et de décider de nos partici-

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pations et de nos choix aux prochaines consultations électorales. Avant d’aborder les résultats de cette démarche, il convient de préciser que les différentes demandes d’entretiens ont été formulées vers la fin du mois de décembre dernier, aux alentours de la période des fêtes, ce qui peut expliquer qu’hors des «accusés de réception», le reste avance à un rythme de sénateur. À une exception près : le Premier ministre, Philippe Couillard, hôte de ce numéro, dont les réponses sont venues avec une remarquable célérité et qui, pour faire bonne mesure, nous livre deux «scoop» 1- Un Rendez-vous national sur la main-d'œuvre les 16 et 17 février prochains pour discuter de moyens pour mieux attirer les talents et former et intégrer les gens à l’emploi; 2- Un Comité interministériel sur la reconnaissance des compétences des personnes immigrantes formées à l’étranger, composé de 13 membres du gouvernement auxquels se joignent les représentants des organismes ayant à connaitre de cette question, travaille actuellement à la proposition d’une Stratégie d’action spécifique sur la reconnaissance des compétences acquises à l’étranger par les personnes immigrante. Célérité et qualité des réponses, voilà qui constitue, en soi, une marque insigne de considération – appréciée – pour nos lecteurs et pour la communauté à laquelle ils appartiennent en majorité. Pour les autres entretiens en chantiers, on verra… Le prix de la non-participation S’intéresser à la politique n’a cependant pas que cette vertu de démontrer aux citoyens que nous sommes si nos voix sont entendues et si nos problèmes particuliers sont pris en compte dans les politiques générales. Cela peut aussi avoir un effet dissuasif sur la tentation à

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laquelle pourraient céder certains décideurs, de sacrifier les intérêts des minorités sur l’autel de leurs intérêts électoraux. Depuis l’année 2011 en effet, les élus municipaux d’un arrondissement de l’est de Montréal – Ville Saint Léonard pour ne pas la nommer - ont multiplié les tentatives pour faire fermer les locaux de l’association Badr qui abrite entre autres, un lieu de culte musulman. Si le poids démographique de ceux auxquels ce centre communautaire s’adresse en premier lieu s’était traduit en poids électorale, l’histoire aurait pu être toute autre. Cela n’a pas été le cas, il a donc fallu faire recours au système judiciaire pour voir à la question. Et heureusement que la justice veille. Le magistrat ayant eu à connaitre de l’affaire a bel et bien constaté – c’est écrit en toutes lettres dans le jugement rendu – que l’arrondissement de Saint Léonard s’était comporté de manière «répréhensible» et en toute «mauvaise foi» et que la réglementation qu’il a mise en avant pour défendre sa demande est «discriminatoire». Si le segment musulman de la population de l’arrondissement montréalais de Saint Léonard s’était impliqué comme il a le devoir citoyen de le faire, dans les consultations municipales de 2009 et 2013, peutêtre que ses lieux de cultes n’auraient pas été en butte à ce que l’on ne peut que qualifier d’«inexplicable hostilité» de la part de certains élus. En guise de conclusion… De tout ce qui précède, quelles conclusions tirer sans revenir au postulat de départ voulant que «si vous ne vous intéressez pas à la politique; la politique s’intéresse à vous»? La réponse est évidente : intéressezvous à la politique et participez à la gestion de la chose commune afin que, lorsqu’elle s’intéressera, cela ne pourrait être pour les bonnes raisons…

Abdelghani Dades


Politique québécoise

Un an et demi avant les élections

Le Premier ministre procède à un «ajustement ministériel» Le «remaniement important» attendu interviendra «dans quelques mois»…

On attendait un remaniement important du Cabinet Couillard à la rentrée. Philippe Couillard a préféré procéder à un «ajustement ministériel» et a différer de «quelques mois» les «changements importants» que prévoyaient les analystes politiques. C’est en substance ce qui ressort des propos des propos du Premier ministre lors de la cérémonie d’installation de pierre Moreau à la présidence du Conseil du trésor, pour soulager Carlos Leitão, par ailleurs Ministre des Finances, de cette responsabilité assurément lourde. Rappelant qu’en avril 2017, 18 mois sépareront son gouvernement des prochaines élections générales, le Premier ministre à ainsi déclaré : « Je suis toujours à la recherche de façons d’améliorer mon équipe et particulièrement dans l’optique d’un rajeunissement », a déclaré Philippe Couillard lors du point de presse qui a suivi l’assermentation de Pierre Moreau. « Je suis très, très conscient des grands talents qu’il y a dans notre caucus, des jeunes députés des deux sexes, dans plusieurs régions, qui brûlent de servir encore davantage. Il faut savoir concilier l’expérience et la nouveauté. C’est ce qu’on va faire dans les prochains mois. »

Les «dossiers urgents» de M. Moreau Philippe Couillard a vanté « le talent, la rigueur, l’expérience » de Pierre Moreau, qui revient au Conseil des ministres après une absence d’un an en raison de sa fulgurante maladie. « Je me sens pleinement en forme », a affirmé le ministre. La priorité de Pierre Moreau au Conseil du trésor, c’est de conclure des ententes avec les trois syndicats qui n’ont toujours pas signé le renouvellement de leur convention collective, syndicats qui représentent les professionnels, les ingénieurs et les juristes de l’État. Le dossier le plus urgent à ses yeux, c’est de mener à bien les négociations avec Les avocats et notaires de l’État québécois (LANEQ), qui regroupe 1100 juristes en grève depuis le 24 octobre dernier. « Il n’est pas question de laisser perdurer un conflit comme celuilà », a dit Pierre Moreau. « C’est mon intention de faire en sorte que nous puissions rapidement retourner à la table des négociations et de voir à ce qu’une entente négociée soit conclue. » Le président du Conseil du trésor

a dit qu’il prendra connaissance du dossier dès lundi après-midi.

Pierre Moreau a écarté pour l’heure le recours à une loi spéciale pour forcer le retour au travail des juristes ; il croit toujours à la négociation malgré l’impasse à laquelle a été confronté son prédécesseur, Carlos Leitão. En décembre, les membres de LANEQ rejetaient à 97 % les offres du gouvernement. La semaine dernière, leurs représentants quittaient insatisfaits une rencontre exploratoire qui a eu lieu avec les négociateurs du gouvernement. « Je n’entreprends pas ce mandat de négociation là avec un esprit obtus ou avec l’idée de dire qu’on va vers un échec », a fait valoir Pierre Moreau. À la suite de cette nomination, le président de LANEQ, Me Jean Denis, a demandé une rencontre rapide avec le ministre pour reprendre la négociation. Mais il a prévenu que les dernières demandes syndicales étaient immuables, c’est-à-dire une hausse de salaire de 2,5 % par an, à l’instar des procureurs de l’État, la reconnaissance de leur indépendance de fonction et l’arbitrage « non liant » pour remplacer leur droit de grève.

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Pierre Moreau

Plus le temps passe, plus « ça augmente notre rapport de force », a signalé Jean Denis. Les retards s’accumulent, les juristes cadres, qui remplacent les juristes syndiqués, « sont épuisés », a-t-il souligné. Le 20 janvier, c’est la date butoir pour présenter des projets de loi et le 7 février s’ouvre la session parlementaire. Les avocats fiscalistes, qui travaillent habituellement à la confection du budget de mars, sont en grève. Quelque 5000 causes impliquant Revenu Québec ont été reportées, selon LANEQ. Si les juristes de l’État étaient soumis à une loi spéciale, ils en contesteraient la constitutionnalité. Ils entameraient une grève des heures supplémentaires, et les

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retards persisteraient, a menacé Jean Denis. … et les autres urgences Si l’on est ainsi éclairé sur les missions «urgentes» confiées à M. Moreau, il restait à trouver de l’information sur les autres questions pressantes auxquelles le gouvernement doit faire face d’ici la prochaine échéance électorale. Des nominations au sein de l’Exécutif nous auraient renseignés sur ce point. À défaut, nous avons préféré aller à la source : interroger le Premier ministre; notamment sur ce qui concerne au premier chef notre segment de la population du Québec.


Politique québécoise

Entretien avec Philippe Couillard

«Je veux que nous allions encore plus loin…

…dans la voie de l’amélioration de la qualité de vie de la population québécoise» ♣

Un Rendez-vous national sur la main-d'œuvre les 16 et 17 février prochains

Si, à la faveur des déclarations faites lors de la nomination de M. Pierre Moreau à la tête du Conseil du Trésor, on est éclairé sur certains dossiers revêtant un caractère d’«urgences», il restait à trouver de l’information sur les autres questions pressantes auxquelles le gouvernement doit faire face d’ici la prochaine échéance électorale. Des nominations au sein de l’Exécutif nous auraient renseignés sur ce point. À défaut, nous avons préféré aller à la source : interroger le Premier ministre; notamment sur ce qui concerne au premier chef notre segment de la population du Québec. Entretien.

(…) «Il reste encore du travail à accomplir» Atlas.Mtl: Selon les medias, 2016 a été une mauvaise année pour votre gouvernement et citent aussi bien une «érosion des appuis» qui serait apparue lors des dernières élections partielles que des «mauvais sondages» etc. Votre équipe souffrirait-t-elle du phénomène d’usure du pouvoir? Philippe Couillard : Je préfère m’en tenir aux faits plutôt qu’aux opinions qui, par ailleurs, varient toujours dans le temps. Lors de la campagne électorale de

2014, nous nous sommes engagés à faire trois choses : remettre de l’ordre dans nos finances publiques (après un déficit potentiel de 7 milliards de dollars hérité de nos prédécesseurs du Parti Québécois), réinvestir en santé et en éducation et relancer notre économie. Aujourd’hui, où en sommesnous ? Nos finances publiques sont dans le vert plutôt que le rouge; le Québec et la ColombieBritannique sont les seules provinces au Canada dans cette situation. Nous avons également dégagé des marges de manœuvre pour réinvestir en santé et en éducation. Vous le voyez concrètement depuis quelques mois. Finalement, 160 000 emplois ont été créés au Québec depuis notre élection, des emplois majoritairement à temps plein et de bonne qualité. C’est la meilleure performance au Canada. Mais je veux que nous allions encore plus loin pour améliorer la qualité de vie de la population québécoise. Il faut améliorer la formation disponible afin que celles et ceux qui le souhaitent puissent trouver un emploi. Nous avons réalisé beaucoup au cours des deux dernières années et il reste encore du travail à accomplir. Nous avons pris des engagements que nous tenons. À l’inverse de certaines

formations politiques, nos idées n’ont pas changé du jour au lendemain. Nous sommes dans la bonne direction.

«Des mesures importantes entreront en vigueur (en 2017)» Il n’en demeure pas moins que beaucoup d’attentes se font jour et s’expriment avec force parfois, dans la population. Qu’est-ce qui pourrait, de ce fait, changer – mis à part le personnel politique – en 2017? Nous serons beaucoup plus présents qu’auparavant pour parler du progrès que nous réalisons ensemble dans plusieurs secteurs. Des mesures importantes entreront en

vigueur comme l’élimination complète de la taxe santé. Les Québécois pourront voir concrètement les effets de cette mesure dès la production de leur déclaration de revenus dans quelques semaines. À cela s’ajoutent des mesures pour soutenir les travailleurs expérimentés, nos entreprises et entrepreneurs. En éducation, nous travaillons présentement sur une politique de la réussite éducative. Nous voulons que chaque jeune puisse avoir une chance équitable de réaliser son plein potentiel. Nous tiendrons également le Rendez-vous national sur la main-d'œuvre les 16 et 17 février prochains pour discuter de moyens pour mieux attirer les talents et former et intégrer les gens à l’emploi.

En santé, nous poursuivrons les changements nécessaires pour que les Québécoises et les Québécois aient accès à un médecin de famille et que les soins de qualité soient donnés dans les meilleurs délais possibles. Nous poursuivrons également nos actions à l’échelle internationale afin de promouvoir l’expertise québécoise sur toute la planète et favoriser des liens encore plus forts avec nos partenaires historiques en plus de développer de nouvelles relations.

«Développer une économie du 21e siècle» Revenons à 2016. Au cours de la COP 22, à Marrakech, tout le monde a relevé la forte présence du Québec; une présence qui a même éclipsé le Canada. Comment expliquer ce fait? Premièrement, l’Accord de Paris reconnaît le rôle primordial des États fédérés, comme le Québec, dans la lutte contre les changements climatiques. Comme société, le Québec n’a pas attendu cette reconnaissance pour agir.

Abdelghani Dades, éditeur du journal Atlas.Mtl et Philippe Couillard, premier ministre du Québec

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Le Québec a toujours été à l’avant-garde en cette matière et, depuis notre élection, nous avons posé des

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Un Rendez-vous national sur la main-d'œuvre les 16 et 17 février prochains

Suite de la page 5 gestes qui ont permis de rehausser la réputation internationale du Québec sur ces questions. Avec le marché du carbone Québec-Californie, mis en place par le premier ministre Jean Charest, nous avons développé un modèle qui fait maintenant école. Ce marché permettra au Québec d’investir plus de 3,3 milliards de dollars d’ici 2020 pour soutenir des initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Notre gouvernement a fait la promotion de cette initiative sur toutes les tribunes. Grâce à nos efforts, l’Ontario se joindra au marché du carbone et la Chine et le Mexique s’en inspirent. À cela s’ajoutent notamment la politique énergétique, un plan d’électrification des transports, une initiative pour développer le manufacturier innovant, l’adoption d'une loi visant l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission, et des cibles ambitieuses de réduction des gaz à effet de serre pour 2030. Le plan économique que nous avons mis en place nous permet également de développer une économie du 21e siècle. Nous sommes

persuadés qu’il est possible de développer une économie forte tout en protégeant notre environnement. Il est possible de créer des emplois tout en proposant des solutions qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce qui est bon pour l’environnement est aussi bon pour l’économie. Nous soutenons les initiatives entrepreneuriales qui permettent au Québec de promouvoir et de partager son expertise à l’échelle internationale. C’est pourquoi près de 70 représentants d’entreprises et d’organismes provenant de 7 régions du Québec nous ont accompagnés à Marrakech pour cette COP 22. Nous avons également profité de cette conférence pour lancer les appels à projets découlant du Programme de coopération climatique internationale du Québec et de l’Initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques. Ces initiatives permettront aux institutions de recherche, aux organismes de solidarité internationale et à la jeunesse du Québec de mettre en commun leur expertise et leur savoir-faire avec des partenaires du Sud afin de soutenir les pays francophones les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques.

Comme vous le voyez, il y a de bonnes raisons qui expliquent l’excellente réputation internationale du Québec.

Intégration socioprofessionnelle et reconnaissance des compétences acquises à l'étranger Dans l’imposante délégation québécoise, on a noté le nombre et la qualité de Québécois originaires du Maroc, aussi bien dans les volets scientifiques de la COP 22, que pour ce qui est des entreprises et des affaires. Cette présence fait contraste avec les difficultés en matière d’accès à l’emploi de ce segment de la population du Québec. Une situation qui, selon une étude récente de l’Institut du Québec, est «intolérable» tant le fossé séparant la compétence de

l’emploi est large. Y a-t-il des projets en 2017 qui permettraient d’espérer une correction de cette «situation intolérable»? Bien que la situation des personnes immigrantes sur le marché du travail se soit améliorée au cours des dernières années, nous sommes conscients qu'il reste du travail à faire. Toutefois, comme vous avez pu le constater, il y a beaucoup de personnes immigrantes qui ont un parcours d'intégration très réussi. Le gouvernement a rendu publique, en mars 2016, la Politique québécoise en matière d’immigration, de participation et d’inclusion intitulée Ensemble, nous sommes le Québec, et sa stratégie d’action 2016-2021 qui comporte plusieurs initiatives qui visent à mieux sélectionner, mieux intégrer

et mieux vivre ensemble. L'intégration socioprofessionnelle des personnes immigrantes de même que la reconnaissance de leurs compétences acquises à l'étranger sont notamment des priorités pour le Gouvernement du Québec. Nous avons d'ailleurs mis en place un Comité interministériel sur la reconnaissance des compétences des personnes immigrantes formées à l’étranger afin de favoriser l’efficacité et la synergie gouvernementale sur cette question. Le Comité réunit les principaux ministères et organismes qui jouent un rôle dans les processus de reconnaissance des compétences. Ce comité interministériel proposera une Stratégie d’action spécifique sur la reconnaissance des compétences acquises à l’étranger par les personnes immigrantes, qui permettra d’agir sur les difficultés de l’ensemble des acteurs en matière de gouvernance, d’informer, d’aiguiller et d’outiller les personnes immigrantes et l’ensemble des acteurs en ce qui a trait à la reconnaissance des compétences ainsi que de favoriser l’adéquation formation-compétence-emploi.

13 ministres à l’ouvrage pour lever les

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Suite de la page 7 obstacles à l'intégration De plus, un comité ministériel sur l'intégration des personnes immigrantes visant notamment à assurer la coordination, la continuité et l'efficacité des services offerts aux personnes immigrantes et à agir pour lever les obstacles à l'intégration, en particulier sur le marché du travail, a également été mis sur pied à l'automne 2016. Présidé par la ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Kathleen Weil, le comité rassemble 13 ministres dont les ministères interviennent à certains moments du parcours d'intégration des personnes immigrantes. L’ensemble des ministères et organismes gouvernementaux met actuellement en œuvre des mesures qui ont pour objectif de favoriser la pleine participation, en français, des Québécoises et Québécois de toutes origines, notamment en matière de reconnaissance des compétences des personnes immigrantes. Nous encourageons les personnes immigrantes qui souhaitent s'installer au Québec à s'informer auprès de sources officielles, avant leur arrivée sur le marché du travail, sur les métiers ou professions qu’elles souhaitent

exercer, notamment si elles doivent obtenir un permis ou une autorisation pour l’exercer. Ces personnes peuvent trouver de l'information dans notre site Web, immigration.gouv.qc. ca, et elles peuvent également s'inscrire à nos séances d'information en ligne. Ces démarches suffiront-telle à régler les problèmes d’intégration en emploi des néo-québécois issus des pays du Maghreb? Et advenant leur réalisation, pourront-t-elles être étendues aux originaires des pays d’Afrique sub-saharienne, deuxième communauté souffrant d’exclusion du monde du travail?

comptez-vous faire pour rendre la diversité acceptable par tous? Comment comptez-vous prévenir les radicalisations qui servent aujourd’hui presque exclusivement à stigmatiser un certain segment de la population du Québec mais qui se manifestent aussi – dangereusement – sous forme d’une xénophobie qui pourrait mener à un racisme violent? D’abord, il faut un gouvernement qui, comme nous, croit véritablement à la diversité. Pour nous, la diversité est une richesse

inestimable et une véritable force économique. La diversité, c’est l’ouverture sur le monde. Et le Québec, comme partout ailleurs, doit attirer et retenir les bras et les cœurs des gens provenant des quatre coins de la planète. En 2016, nous avons présenté la Politique québécoise en matière d’immigration, de participation et d’inclusion Ensemble, nous sommes le Québec, et sa stratégie d’action 2016-2021. Nous voulons mobiliser la population québécoise de

Les difficultés d'intégration en emploi touchent des personnes immigrantes de différentes communautés ethnoculturelles. Nous travaillons donc à faciliter l'intégration socioprofessionnelle de toutes les personnes qui font le choix de s'installer au Québec, quelle que soit leur origine.

Faire prévaloir la solidarité, l’inclusion et l’égalité Quant à la radicalisation, c’est un problème qui se vit à l'échelle de la planète et à cet égard, nous profitons aussi des discussions que nous avons avec d'autres gouvernements pour échanger sur les meilleures pratiques. Nous avons d’ailleurs accueilli au Québec un sommet de l’UNESCO sur cette question. Un plan gouvernemental a d'ailleurs été mis sur pied pour assurer une action gouvernementale concertée et efficace en matière de lutte contre la radicalisation. La violence qu’elle est susceptible d’entraîner menace la sécurité de notre société. Nous mettons beaucoup d’efforts pour bien comprendre ce phénomène et pour agir dans les milieux afin de prévenir, détecter, et surtout pour faire respecter les valeurs qui sont chères à la société québécoise, comme la solidarité, l’inclusion et l’égalité.

Une campagne sur 5 ans pour le vivreensemble Sur la voie de leur intégration, les immigrants rencontrent d’autres difficultés que celle de l’accès à l’emploi : les problèmes liés à la différence et à la diversité. Comment

tous les horizons et de toutes les régions vers un objectif commun : mieux vivre ensemble. Notre gouvernement a d'ailleurs lancé récemment une vaste campagne sociétale sur 5 ans portant sur le vivre-ensemble, qui comporte plusieurs initiatives.

M Philippe Couillard, premier ministre du Québec

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Entretien réalisé par Abdelghani Dades


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Politique fédérale

Remaniement à Ottawa

Trudeau adapte son équipe pour faire face à la nouvelle conjoncture Une diplomate spécialiste du commerce international aux Affaires étrangères et un ancien réfugié à l’Immigration et la citoyenneté Le remaniement ministériel effectué le 10 janvier 2017 par Justin Trudeau a conduit, comme prévu, au départ de trois ministres. Et pour cause!; C’est en grande partie pour répondre à l’entrée en fonction de l’équipe de Donald Trump que Justin Trudeau a remanié son cabinet. Il a voulu offrir à l’administration américaine un nouvel interlocuteur, certes plus affable, mais surtout plus outillé pour parler le langage qui l’intéresse. Chrystia Freeland pour faire face à l’Équipe Trump Chrystia Freeland devient ainsi non seulement la ministre des Affaires étrangères en remplacement de Stéphane Dion, mais conserve aussi tous les dossiers ayant trait aux États-Unis qu’elle pilotait déjà en tant que responsable du Commerce international. Le litige sur le bois d’oeuvre ou encore la renégociation désirée par Donald Trump de l’ALENA tomberont donc aussi sous sa coupe. « Ce nouveau gouvernement américain a une priorité fondamentalement ancrée dans le commerce et la croissance économique, s’est justifié M. Trudeau en point de presse. Notre ministre des Affaires étrangères va être appelée à être engagée avec les États-Unis sur des enjeux profondément commerciaux et économiques, et je trouve que d’avoir une voix par rapport à ça, c’est la bonne façon d’y aller. On sait très bien que M. Trump veut toujours parler commerce et toujours parler croissance économique et emplois, et chaque fois qu’on va être engagé avec lui, on veut qu’on ait quelqu’un qui va avoir à la fois la responsabilité diplomatique et commerciale. » La nomination de Mme Freeland tombe aussi sous le sens. Cette ancienne journaliste économique qui a travaillé pour des publications prestigieuses telles que The Economist est non seulement polyglotte, mais parle le langage des millionnaires et milliardaires qui ont pris le pouvoir aux ÉtatsUnis le 20 janvier dernier. Comme on le dit dans son entourage, elle n’a pas peur des « hommes blancs en complet ». Elle a d’ailleurs écrit un livre, Plutocrats, dénonçant l’enrichissement de quelques élus et l’appauvrissement des masses. D’avoir commis un tel

livre est-il de nature à lui nuire à Washington ? « Je ne pense pas que c’est un bagage, a rétorqué la principale intéressée. Les préoccupations de la nouvelle administration américaine ne sont pas aussi différentes des préoccupations de notre gouvernement. Pour notre gouvernement, la question la plus importante c’est la classe moyenne et travailler pour la classe moyenne. Je pense que le président désigné, Donald Trump, aussi a parlé aux Américains pour lesquels l’économie n’était pas suffisante. C’était l’argument central de mon livre. » Cette femme qu’on dit rassembleuse pourrait ainsi offrir une inter-

» a-t-il lancé, ajoutant que les dossiers de commerce étaient nombreux en Asie et en Europe. Le nombre de ministres québécois reste donc le même (sept en comptant M. Trudeau), mais leurs responsabilités s’en trouvent réduites par le troc des Affaires étrangères pour ce Commerce international allégé. M. Champagne ne pense pas que cela soit un problème, rappelant que la forte députation québécoise allait continuer à jouer un rôle. Le grand perdant de ce jeu de chaises musicales est évidemment Stéphane Dion, à qui le premier ministre aurait offert les postes d’ambassadeur en Allemagne et à

Stéphane Dion

face avec l’administration Trump moins rigide que n’aurait pu le faire un Stéphane Dion à cheval sur les principes. Ce n’est que la troisième fois de l’histoire du Canada qu’une femme occupe le poste de ministre des Affaires étrangères, la première pour une libérale. Les précédentes avaient été les progressistes-conservatrices Flora MacDonald (sous Joe Clark en 1979-1980) et Barbara McDougall (sous Brian Mulroney, puis Kim Campbell de 1991 à 1993). Faut-il y voir un lien avec le sexe de Mme Freeland ou une simple référence factuelle au fait qu’elle a quitté en colère la rencontre de la dernière chance en Europe en octobre pour conclure l’accord de libre-échange ? Ce qu’en pense Stéphane Dion … Celui qui remplace Mme Freeland au Commerce international, François-Philippe Champagne, assure qu’il ne se sent pas lésé par la perte d’une partie de son portefeuille. « La planète, c’est grand !

l’Union européenne pour remplacer les Affaires étrangères qu’il perd. M. Dion n’a pas accepté l’offre tout de suite. Son entourage a plutôt envoyé un courriel disant que « pour ce qui est de la suite, il y aura plus à dire dans les prochaines semaines alors qu’il envisage de quelle autre façon il pourrait contribuer à la fonction publique ».

Chrystia Freeland

toyens. J’en sors plein d’énergie… renouvelable ! Mais la politique n’est pas la seule façon de servir son pays. » Clairement, M. Dion n’a pas aimé être poussé vers la sortie. La réaction était totalement inverse pour John McCallum, lui aussi un vieux routier (il est arrivé à Ottawa en 2000). Cet ancien économiste en chef de la Banque Royale quitte le cabinet à la demande du premier ministre et prendra d’ici deux mois le poste d’ambassadeur en Chine. « C’est le premier ministre qui m’a invité à le voir et m’a suggéré ce poste. J’étais surpris. […] Je n’avais pas vraiment décidé quoi faire au cours des prochaines années », a raconté M. McCallum aux journalistes, démentant ainsi la rumeur que c’est lui qui avait indiqué une volonté de quitter la politique. M. McCallum aime dire qu’il a une relation « 100-50-40 » avec la Chine. « Mon épouse est 100 % chinoise, nos trois fils sont à 50 % chinois et mes électeurs de Markham sont à 40 % des Chinois », a-t-il indiqué mardi. Lui-même

Dans sa déclaration, M. Dion écrit que « pendant une année, le premier ministre Justin Trudeau m’a fait l’honneur d’être son ministre des Affaires étrangères. Comme c’est son privilège, il vient de confier cette grande Ahmed Hussen, ministre de l'immigration Canada responsabilité à une autre personne ». Il parle un peu le mandarin et dit rappelle qu’il a été en politique espérer approfondir sa connaispendant 21 ans. « Maintenant, je sance de la langue une fois là-bas. vais déployer mes efforts en dehors de la politique active. J’ai Il a indiqué que le premier minisaimé la politique, surtout chaque tre trouvait important que son fois que j’ai pu faire une différence au bénéfice de mes conci- ambassadeur ait une « connais-

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sance » de la Chine et ait un « lien avec son bureau ». Ahmed Hussen à l’immigration Celui qui remplace M. McCallum à l’Immigration, les Réfugiés et la Citoyenneté est un avocat torontois d’origine somalienne spécialisé dans les questions d’immigration, Ahmed Hussen. Comme Maryam Monsef, M. Hussen est un réfugié. Il a été élu pour la première fois en 2015. Maryam Monsef est une autre des perdantes de ce remaniement. Celle qui pilotait la réforme démocratique et qui avait réussi à rallier l’opposition contre elle à la Chambre des communes perd son dossier. Elle est reléguée à la Condition féminine. Quand on lui a demandé s’il s’agissait d’une rétrogradation, Mme Monsef n’a pas offert les négations offusquées d’usage. « Je vais vous laisser en juger. » C’est une nouvelle arrivée à Ottawa qui prendra sa relève, Karina Gould, une Ontarienne de 29 ans. Enfin, Patty Hajdu, qui était à la Condition féminine, monte en grade en obtenant l’Emploi, le Développement de la main-d’oeuvre et le Travail. La Manitobaine MaryAnn Mihychuk, une ancienne ministre provinciale qui occupait ce poste, quitte elle aussi le cabinet. « Bien sûr que je suis déçue », a-telle déclaré à Radio-Canada. La parité hommes-femmes reste quant à elle intacte avec le départ de deux hommes et une femme, et l’arrivée de trois nouveaux venus dans les mêmes proportions. Il y a maintenant 15 hommes (incluant M. Trudeau) et 15 femmes.


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Vivre ensemble

La justice condamne la réglementation «discriminatoire» de l’Arrondissement de Saint Léonard …

… et l’Association Badr pourra poursuivre ses activités Le Centre islamique Badr pourra continuer à accueillir des fidèles sur le boulevard Langelier, au grand dam de la mairie d’arrondissement de Saint léonard qui a, depuis maintenant 2011, multiplié les tentatives de toutes natures pour faire fermer les locaux de cette association qui abrite, entre autres, un lieu de prières musulmans.

Tout a en effet été tenté dans ce but, y compris une «consultation publique» - justifiées par des «plaintes de commerçants locaux aux motifs de problèmes de stationnement aux heures de prière» - qui a eu la particularité de se dérouler en quelques sortes à huis-clos, notamment en l’absence des supposés plaignants. Le dernier épisode en date est le recours par l’arrondissement à la justice, pour faire appliquer un «changement de zonage» largement antérieur à l’installation du centre communautaire Badr dans ses locaux actuels et faisant donc fi des droits acquis. «Comportement répréhensible» et «mauvaise foi» Toutes ces raisons ont mené le tribunal ayant eu à connaitre de l’affaire, à fustiger l’arrondissement de Saint Léonard en dénonçant, dans des termes sévères, le «comportement répréhensible» et la «mauvaise foi» des responsables municipaux envers le lieu de culte, ainsi que la réglementation «discriminatoire» en vigueur dans l'arrondissement. Le Centre islamique Badr pourra donc continuer à accueillir des fidèles sur le boulevard Langelier. Montréal tentait de convaincre la Cour supérieure que le

Centre violait le zonage du secteur : une modification votée au moment de l'achat du bâtiment par l’Association - mais bien longtemps après son installation comme locataire - y interdisait les assemblées et les cérémonies religieuses. Mais le Centre islamique Badr jouissait déjà d'un «droit acquis» par son déménagement dans son local, a déterminé le juge Jean-Yves Lalonde. «La Ville a tort de vouloir faire cesser ces activités.» En outre, ce nouveau zonage «brime la liberté de religion» des fidèles en interdisant d'y tenir des prières, selon la décision datée du 12 janvier. Manœuvres discriminatoires Le magistrat en a profité pour critiquer vertement les mesures prises au fil des ans par les autorités municipales pour pousser la mos-

quée à plier bagage.

L'Association musulmane du Canada devra payer des taxes Dans un autre dossier, l'Association musulmane du Canada a perdu l'automne dernier son combat pour faire exempter de taxes foncières son immeuble du centre-ville de Montréal. Le bâtiment de six étages situé dans la rue Belmont, valant 4,7 millions et versant chaque année 160 000 $ en taxes à la Ville, doit à terme accueillir un «Institut canadien de la civilisation musulmane» qui pourrait correspondre aux critères pour l'exemption fiscale.

«Ce projet ne s'est toutefois pas encore concrétisé», note la Commission municipale du Québec dans sa décision. Pour l'instant, les locaux servent essentiellement aux prières quotidiennes et à des rencontres communautaires. «Les conditions prévues [...] ne sont pas remplies», a tranché la commission, donnant raison à l'avocate de la Ville de Montréal

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En 2010, un règlement a été voté par l'arrondissement pour désigner de nouvelles zones où l'installation de lieux de culte est permise, parce qu'il y avait une pénurie de tels espaces à Saint-Léonard. Mais les secteurs choisis se trouvaient «principalement en zone industrielle», ce qui favorise la «ghettoïsation» des musulmans et «s'avère en quelque sorte discriminatoire par rapport aux églises catholiques», selon le juge Lalonde. De plus, un formulaire déposé par la mosquée afin d'obtenir un permis municipal aurait été modifié unilatéralement par des fonctionnaires après son dépôt pour y ajouter la mention d'un usage des lieux «sans cérémonie» religieuse en 2004 : un acte de «mauvaise foi», tranche la Cour. Et «la Ville a fait preuve de négligence grossière» en répondant à cette demande avec un délai de presque quatre ans, précise la décision. «Le comportement répréhensible de la Ville constitue une circon-

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stance exceptionnelle et rarissime.» - Le juge Jean-Yves Lalonde Saint Léonard ne renonce cependant pas… En face, la mosquée «a fait preuve de bonne foi et de diligence» dans ses démarches. L'avocat de l'établissement, Me Mario St-Pierre, a indiqué que ses clients étaient «satisfaits» de la décision. La communauté continue à tenter de se relocaliser dans un lieu mieux adapté à ses besoins, mais sans succès pour le moment, a-t-il ajouté. Mais à l’évidence, ce jugement ne dissuade pas les élus de l’arrondissement, puisque, selon le porte-parole municipal Gonzalo Nunez, l’arrondissement, en collaboration avec le service contentieux de la Ville, est en train de procéder «à l’analyse du jugement et des suites à y donner ultérieurement».


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Vous et votre retraite

Régime de pensions du Québec

Cigales et fourmis De grandes disparités Bon nombre de communautés culturelles en sont à leur troisième, voire leur quatrième génération, dans leur parcours québécois. En d’autres termes, dans ces segments de population, bon nombre de primoarrivants ont déjà franchi le seuil de la retraite ou s’apprêtent à le faire. S’y sont-ils bien préparés ? Peuventils espérer des derniers temps de vie heureux ou, à tout le moins, à l’abri du besoin? Certainement pas tous; même si certains – ceux qui ont eu une carrière à l’étranger - peuvent compter, outre une prestation RRQ et les prestations fédérales (Sécurité vieillesse et complément de revenu au besoin), sur des transferts de rentes vieillesse accumulées à la faveur de leurs vies professionnelles antérieures… Pourquoi donc? Par ce que, négligeant la fourmi, ils ont généralement adopté (ou était obligés de le faire par les aléas de l’existence) le modèle proposé par la cigale de Jean de Lafontaine et, dès lors, une fois que la bise de l’âge fut venue… Et qui blâmer pour cela? D’abord les concernés qui dans la gestion de leurs finances ont été légers et imprévoyants. Comment prévenir les cas de dénuement - et il en existe hélas! -? En en tirant les leçons qui conviennent; d’abord la Leçon 1 : il n’est jamais trop tôt pour penser à ses vieux jours et à s’y préparer. C’est l’objet principal de ce dossier dans lequel nous dresserons un état de lieux au Québec; puis en rappelant à ceux que leur jeunesse peut pousser à une insouciance préjudiciable dan le long terme, l’existence de quelques outils d’épargne. Enfin, nous passerons en revue le sort de ceux qui ont su se préparer à l’après vie professionnelle; également à l’usage de ceux parmi eux qui ont pour projet de vivre leur retraite hors du pays.

avec le reste du pays… Dans un document préparé pour la consultation publique qui se tient cette semaine à Québec, le gouvernement Couillard expose le scénario qu’il a présenté à la rencontre des ministres des Finances à Vancouver et qui n’a pas été retenu par les autres provinces.

Québec propose dans son document une hausse moins importante des prestations de rente, une augmentation de l’âge d’admissibilité aux prestations de 60 à 62 ou 63 ans ainsi qu’une réduction des rentes lorsque l’espérance de vie à 65 ans sera de plus de 22 ans. L’’entente de Vancouver prévoit faire passer de 25 % à 33,3 % le taux de remplacement maximal du revenu de travail par les rentes. Au Québec, dans le scénario étudié, on passerait de 25 à 29,6 % au maximum. Québec affirme ne pas vouloir faire payer aux personnes les moins nanties aujourd’hui des cotisations plus élevées pour avoir des prestations plus importantes plus tard. Le RPC prévoit une hausse de cotisations sur tous les revenus des travailleurs jusqu’à 62 000 $, alors que Québec envisage une majoration des cotisations et des prestations à partir de 27 450 $ seulement. Beaucoup de gens mal préparés Selon l’économiste Michel Lizée, dans cette histoire, « la classe moyenne se fait avoir ». En excluant la bonification du régime

jusqu'à 27 450 $, on vient réduire la hausse des prestations potentielles à la retraite pour les gens qui gagnent 40 000 $ ou 50 000 $ par année. « Une personne typique de la classe moyenne gagne moins de 27 000 $ en début de carrière, mais finit par arriver en haut, a déclaré sur ce point Michel Lizée. Alors, toutes les années en bas de 27 000 $ vont compter pour 0. » Selon lui, beaucoup de gens de la classe moyenne sont mal préparés à la retraite. Et, si Québec va de l’avant avec son scénario, la bonification de leur Régime des rentes sera franchement plus faible que le Régime de pensions du Canada pour les autres citoyens du pays. Un retraité du Québec va recevoir 2176 $ de moins qu’un retraité du Nouveau-

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Brunswick ou de l’Ontario. Michel Lizée affirme que plusieurs autres propositions, qui se trouvent dans le document de consultation, pourraient désavantager les retraités québécois par rapport aux autres Canadiens. Le gouvernement étudie la possibilité de remonter à 62 ou à 63 ans l’âge d’admissibilité aux prestations de la RRQ. Le document évoque aussi la possibilité de réduire la rente à verser lorsque l’espérance de vie à 65 ans dépassera 22 ans. Si ce scénario est adopté, jamais dans l’histoire les disparités n’auront été aussi grandes entre le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec, selon Michel Lizée.

Carlos Leitao a pour sa part déclaré que rien n'avait encore été décidé. Mais, selon lui, il faut « tenir compte de la réalité québécoise. [...] Pour avoir les mêmes prestations, les mêmes paiements de retraite que nos voisins canadiens, nous devons payer plus, nous devons cotiser plus. Si nous voulons garder les mêmes cotisations, les mêmes taxes que nos voisins canadiens, nous allons recevoir des prestations moins élevées que nos voisins. Et ça, c'est entièrement à cause de la réalité démographique. »

«Rien n'est encore décidé» dit Carlos Leitao Le ministre des Finances

Source : Radio Canada

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Carlos Leitao prévoit présenter un plan de bonification du Régime des rentes du Québec l'automne prochain.


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Vous et votre retraite

Protection des aînés

Une «Loi qui a des dents»… … réclamée par les groupes de défense des retraités et des personnes âgées Une retraite heureuse n’est pas seulement une question de pensions et d’argent; mais aussi de jouissance des services publics. Or à ce niveau, tout ne va apparemment pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. «Les aînés québécois moins bien protégés que les animaux», affirment ainsi des groupes de défense des malades et des aînés, à l'occasion du début de la commission parlementaire portant sur le projet de loi 115. Le Conseil de protection des malades, l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) et l'Association de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR), ont tous défendu cette position, lors d’une conférence de presse organisée par le député caquiste François Paradis. Paul Brunet, président du Conseil de protection des malades, a notamment plaidé qu’à défaut d’inclure de telles mesures dans le projet de loi de la ministre responsable des Aînés, France Charbonneau, Québec punirait plus sévèrement les cas de maltraitance envers les animaux que ceux commis à l'encontre des aînés. « Dans sa Loi sur la protection du bien-être et la sécurité des animaux, le gouvernement libéral a adopté en 2015 une loi très sévère : si vous êtes maltraitant envers des animaux, vous pouvez payer une amende jusqu’à 65 000 $ », a-t-il rappelé. « Jamais je ne croirai qu’on n’adoptera pas des sanctions pénales pour ceux qui mal-

traiteront nos personnes âgées! » « Présentement, il n'y a pas grand-chose dans le projet de loi », a-t-il ajouté. « La première condition qui permet à une situation inacceptable de perdurer, tel que la maltraitance, c’est le silence. Le silence des gens qui savent », a renchéri le président de l’AQRP, Donald Tremblay. « C’est vrai […] par rapport à la corruption, la violence, les abus sexuels, c’est tout aussi vrai concernant la maltraitance des aînés au Québec. » « La population endosse ce type de choses », a-t-il ajouté, en citant deux sondages effectués par son organisme, en 2013 et en 2016, qui concluait que 95 % des Québécois étaient favorables à l’idée d’obliger quiconque est témoin de mauvais traitements à les dénoncer. M. Tremblay et Judith Gagnon, de l’AQDR ont également dénoncé le fait que tous les signalements concernant une situation potentielle de maltraitance soient étudiés par un commissaire local aux plaintes et à la qualité des services. « Nous on souhaiterait que tout le processus soit placé à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse et […] qu’on ait un Protecteur des aînés, avec une équipe dédiée qui s’occupe de tous les cas d’abus et de maltraitance », a précisé Mme Gagnon. « C’est une mauvaise idée d’utiliser cette ressource [le commissaire local, NDLR], puisqu’il y a une trop grande proximité administrative, à

notre avis, entre ceux susceptibles de dénoncer, de même que les résidents, et cette instance administrative », a dit M. Tremblay, qui appuie la solution avancée par l’AQDR. Le député Paradis assure qu’il aborde la commission parlementaire dans un « esprit constructif et collaboratif, mais demande également qu’y soit ajouté l’obligation de dénoncer la maltraitance, assortie d’amendes pour ceux qui contreviennent à la loi. » Selon lui, une telle approche est aussi appuyée par l’exministre des Aînés, Marguerite Blais, dont il a cité les propos tenus en entrevue au journal Le Devoir cet automne. « Je ne veux pas faire ma belle-mère, mais pour moi, un projet qui a des dents, c’est un projet de loi qui, d’une part, a des sanctions, et qui a aussi une obligation de dénonciation », disait Mme Blais. L’ex-ministre

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avait inclus des dispositions dans un projet de loi qu’elle avait présenté en 2013. Commentant le projet de loi en octobre dernier, le député péquiste Harold Lebel s'était aussi interrogé sur cette décision de la ministre Charbonneau. « Mme Blais obligeait les gens à signaler, on ne le retrouve pas dans ce projet de loi. Pourquoi? Il y a une raison [...]. Il faudra regarder avec la ministre dans nos travaux », avait-il dit, sans se prononcer davantage. En entrevue au Réseau de l'information, la ministre Charbonneau s'est montrée peu ouverte à inclure une telle disposition dans son projet de loi. L'obligation de dénoncer un cas de maltraitance, a-t-elle fait valoir, « ne fait pas en sorte qu'on vient solutionner la problématique ». Dans un communiqué publié quelques heures plus tard, elle soutient que pour « faci-

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liter les dénonciations », le projet de loi 115 propose de « redéfinir » les situations dans lesquelles les intervenants et les professionnels du réseau de la santé peuvent communiquer des renseignements personnels à l’insu de la personne concernée. «La confidentialité de l'identité de la personne qui ferait un signalement serait assurée et une immunité contre les poursuites en cas de signalement de bonne foi lui serait aussi accordée», indique-t-elle. «Cette même personne serait aussi protégée contre des mesures de représailles.» L’AQRP et l’AQDR ont tous deux expliqué leur point de vue à la ministre Charbonneau mardi matin lors de la commission parlementaire, dont les travaux se poursuivront jusqu’à vendredi. Le Conseil pour la protection des malades fera de même en après-midi.


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Vous et votre retraite REER ou CELI

Où mettre vos économies?

Le gouvernement fédéral offre aux Canadiens deux programmes d'épargne très utiles: le régime enregistré d'épargneretraite (REER) et le compte d'épargne libre d'impôt (CELI). Le meilleur choix dépend de la situation financière et des priorités d'épargne de chacun. Afin de décider si vous devriez placer votre épargne dans un REER ou un CELI - ou les deux! considérez les faits suivants. Traitement fiscal La plus grande différence entre le REER et le CELI est la façon dont les contributions et les retraits sont traités pour les impôts. L'impôt sur le revenu et le REER : L'argent que vous cotisez à un REER n'est pas imposé. Donc si vous avez déjà payé de l'impôt sur cet argent via votre emploi, vous recevrez un remboursement. Toute augmentation du solde de votre REER grâce à l'investissement n'est pas imposé. Toutefois, l'argent de votre REER n'est pas à l'abri de l'impôt pour toujours. L'argent est imposé au moment de le retirer. C'est le principe à la base

de la création des REER; on vous incite à contribuer et à économiser sur vos impôts alors que vous gagnez beaucoup d'argent et que vous payez beaucoup d'impôt pour retirer de l'argent à la retraite alors que votre revenu et vos impôts sont faibles ou inexistants. L'impôt sur le revenu et le CELI : Vos cotisations à votre CELI proviennent de dollars après impôt. Il n'y a donc pas d'avantage fiscal lorsque vous y mettez de l'argent. Toutefois, les retraits ne sont pas imposables.

Cela inclut toute augmentation du solde du compte liée à des investissements, de sorte que vos économies peuvent croître à l'abri de l'impôt jusqu'à ce que vous en ayez besoin. C'est la différence fondamentale entre les REER et les CELI: le CELI vise à encourager l'épargne planifiée et non à amasser des revenus pour la retraite. Pas de solution unique En épargne comme dans la vie, chaque personne a des besoins uniques. Dans certaines circonstances, le CELI est un choix sensé comme source de revenu de retraite et les REER peuvent représenter de bons modes d'épargne.

Emprunter de votre REER Vous pouvez emprunter de votre REER sans payer d'impôt en vertu du Régime d'accession à la propriété et du Régime d'éducation permanente, mais vous devez rembourser l'argent dans un laps de temps défini. Pour les jeunes adultes possédant de l'argent dans un REER sans autres économies, ces deux régimes aident à payer les grosses dépenses comme l'achat d'une première maison et les frais de scolarité. Avant l'introduction du CELI en 2009, il s'agissait des utilisations les plus courantes des REER.

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Le CELI pour l'épargneretraite Dans certaines circonstances, les REER n'offrent pas les avantages prévus. Par exemple, quelqu'un souhaitant travailler après l'âge de 71 ans ne peut plus cotiser à un REER. Dans ce cas, l'individu doit fermer son REER et retirer des fonds, ce qui peut le faire passer à une tranche d'imposition supérieure. Une personne bénéficiant d'une excellente pension pourrait payer plus de taxes en commençant à retirer de l'argent de son REER. Un peu des deux Ces deux régimes offrent des avantages et des

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inconvénients qui dépendent en grande partie de la situation des individus. Le REER est idéal pour les employés à revenu moyen à élevé qui contribuent lorsque leur revenu est élevé et qui retirent lorsqu'il est faible. Pour les personnes disposant de faibles revenus à la retraite, retirer d'un CELI ne compte pas comme un revenu et n'a donc aucun impact sur le droit aux prestations du gouvernement. Idéalement, vous devriez essayer de contribuer aux deux régimes à la fois, car chacun est adapté à différentes situations. Source : PagesJaunes.ca


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Vous et votre retraite

Les vertus d’une épargne bien comprise Les vrais riches ne sont pas toujours ceux que l’on pense…

On les appelle les «fourmigales» — à la fois cigales et fourmis de la fable —, ceux qui épargnent durant le temps chaud, ne vous en déplaise, sans jamais avoir l’impression de se sacrifier.

Pour les fourmigales, l’épargne n’est pas un but dans la vie, mais plutôt un passeport pour la liberté. En fait, celles-ci entretiennent une autre idée de la liberté. Vous ne les entendrez jamais revendiquer de pouvoir faire ce qu’elles veulent de leur argent, quand elles le souhaitent, sans contraintes. Elles voient l’épargne comme un moyen d’être libre: libre de ne pas trop travailler, libre des contingences, libre de ne plus vivre à la petite semaine en attendant le prochain chèque de paye, libre d’entreprendre un projet, libre de dettes. Bref, libre de ne plus avoir de soucis d’argent. Épargne forcée, épargne obligatoire Même si votre compte en banque est à zéro, vous avez peut-être plus d’épargnes que vous ne le soupçonnez. Près de 70 % des Québécois sont propriétaires, ce qui veut dire qu’ils dégagent assez de surplus pour le placer dans un bien non liquide et non soumis à la dépréciation appelé «maison». Rembourser son emprunt hypothécaire est une forme d’épargne forcée. Et il y a aussi l’épargne obligatoire, prélevée à la source et qui part en même temps que l’impôt: ce sont vos contributions à la Régie des rentes et au fonds de retraite de l’employeur. Cette épargne est-elle suffisante pour maintenir votre niveau de vie à la retraite? Tout dépend de votre situation, mais il s’agit d’une bonne base. Elle évite au moins aux gens qui tombent malades, qui se séparent ou qui perdent leur emploi de ne pas tomber dans le dénuement total. Faut-il gagner beaucoup d’argent pour capitaliser de la sorte? Dans un sondage portant sur les Québécois et l’argent effectué par CROP (pour le compte du maga-

zine L’actualité), 72 % des personnes interrogées répondent par l’affirmative; ce qui montre que l’on peut épargner considérablement sans gagner une fortune.

Les vrais riches ne sont ceux que l’on pense… En fait, les vrais riches sont rarement ceux que l’on croit l’être. Spécialiste du marketing et docteur en administration des affaires, l’auteur américain Thomas J. Stanley a étudié le comportement des millionnaires à des fins de marketing avant de devenir lui-même millionnaire grâce à deux ouvrages qu’il a publiés: Ma voisine la millionnaire et L’esprit millionnaire. Il en ressort que ceux qui vivent dans le luxe n’ont pas nécessairement de richesse accumulée: tout part en consommation ostentatoire. Et à l’inverse, les gens qui épargnent ne vivent pas dans les quartiers cossus. Portrait-robot des millionnaires: «des gens organisés, économes, stables, assez traditionnels, avec un couple solide», conclut-il. Bien épargner ne signifie pas le rejet de toute consommation. Pas question ici de recycler ses vieux sièges de voiture en napperons ou d’adhérer à la doctrine communautariste de la simplicité volontaire. Il suffit de tenir son train de vie en dessous de ses revenus. «Si vous gagnez 100 000 dollars, il s’agit de vivre avec 95 000, 90 000 ou 82 000 dollars et de mettre le reste de côté. Ce n’est pas la pauvreté, 82 000 dollars», dit Daniel Laverdière, directeur principal de la planification financière et des services-conseils à la Banque Nationale, Gestion privée 1859. Gestionnaire de gros patrimoines, ce dernier en voit de toutes les couleurs, même chez les plus riches Québécois. Par exemple, une personne de 65 ans qui gagne un fort salaire — 800 000 dollars par année —, mais qui n’a mis qu’un million de dollars de côté. «Cette personne va connaître une très forte baisse de niveau de vie si elle arrête de travailler, explique-t-il. Pour corriger le problème, elle devra travailler jusqu’à

70, 75 ans — si son corps suit.» Daniel Laverdière observe quotidiennement le contraste entre ceux qui ont placé 7 %, 8 % ou 10 % de leur salaire pendant toute leur vie, même s’ils gagnaient peu, et ceux qui, après 50 ans, doivent modifier radicalement toutes leurs habitudes et épargner à des taux de 20 % ou 25 %. «Faire du rattrapage, c’est dur!» dit-il.

Comment se rendre financièrement indépendant Bien avant d’être financièrement indépendants, les bons épargnants sont d’abord indépendants d’esprit et imperméables aux qu’endira-t-on. Leur devise: bien faire et laisser braire. Avez-vous réellement besoin d’une voiture neuve? D’une tablette par personne à la maison? Tous les grands épargnants nous parlent du défi de résister à la pression sociale et au regard des amis, collègues ou parents qui leur disent: «Laisse-toi aller», «C’est pas grave», «T’as les moyens d’emprunter». «J’appelle ça “le chant des sirènes”», dit Andrée Lévesque, qui fréquente plutôt des gens qui voient la vie comme elle. «Une auto avec un peu de rouille, ça ne me dérange pas, ni mes amis. Un cellulaire, je n’ai pas besoin de ça dans ma vie ou au travail.» Si ce type d’expérience vous paraît étrange, vous n’êtes pas seul. Car l’épargne est presque complètement sortie des mœurs. Les Québécois n’ont jamais été aussi prodigues. Alors que le taux d’épargne des ménages québécois dépassait 16 % en 1980, il frôlait tout juste 4 % en 2014, en baisse par rapport à 2013. Ce faible taux se reflète dans celui des faillites personnelles: 300 pour 100 000 habitants, soit le double de l’Ontario et 60 % de plus que la moyenne canadienne. Et le Quartier DIX30 ne désemplit pas, beau temps, mauvais temps. Les pièges de la surconsommation D’où vient que l’on est plus dépensier, qu’il est si difficile d’épargner? Tous les économistes et les spécialistes de la planification finan-

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cière montrent du doigt la publicité — qui, grâce aux réseaux sociaux et aux technologies de l’information, n’a jamais été aussi ciblée pour manipuler le client et susciter le désir — et le crédit facile, les deux mamelles de la société de consommation. Depuis l’aprèsguerre, les dirigeants américains et canadiens ont cherché à faire tourner l’économie par toutes sortes de moyens, et l’un d’entre eux consistait à «libérer l’épargne» et à encourager des réflexes de magasinage. Le citoyen-consommateur est devenu le fantassin que l’on envoie sur le front économique avec ses économies et son crédit. Le sommet du genre a été atteint avec la fameuse injonction de George W. Bush après l’attentat du 11 septembre 2001: «For God’s sake, keep shopping» (pour l’amour de Dieu, continuez de magasiner).

«administration du foyer». L’Économique est le titre du plus ancien texte connu sur les finances personnelles. Il fut écrit au IVe siècle avant Jésus-Christ par le philosophe Xénophon. Présenté sous la forme d’un dialogue socratique, le texte met en scène une conversation entre le philosophe Socrate et un certain Critobule, et décrit la manière de gérer une grande propriété agraire tout en s’acquittant de ses devoirs de citoyen — condition de la plus haute morale athénienne.

Jamais dans l’histoire il n’a été aussi facile d’obtenir du crédit. Il fut un temps, pas si lointain, où il fallait le demander pour y avoir droit. Désormais, il est offert. Les institutions financières multiplient les cartes, marges et autres découverts. Les commerçants proposent des paiements échelonnés sur 24, 48 ou 72 mois. Par curiosité, nous avons additionné les limites de crédit associées à nos deux cartes bancaires et nos deux cartes de crédit. Tenez-vous bien: le total est de 206 500 dollars! Nous avons beau gagner correctement notre vie, tout le monde sait que deux auteurs-journalistes indépendants ne roulent pas sur l’or! Notions de base en économie

Résister à la tentation devient un apprentissage, et l’épargne, une ascèse. «La doctrine consumériste fait des ravages partout, à tel point que la notion d’épargne est devenue sinistre», constate René Vézina, chroniqueur économique au journal Les Affaires et à Radio-Canada, et membre du conseil d’administration de la Fondation canadienne d’éducation économique. «Les parents ne disent pas non à leurs enfants par souci de ne pas avoir l’air cheap, quitte à mentir sur leurs moyens véritables. Certains y laissent leur maison.»

Le mot «économie» vient du grec oikonomia, qui signifie

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Le lien entre l’épargne et la morale est ancien. Les Grecs ont souvent revisité le sujet. On attribue à Ésope, qui précéda Xénophon de trois siècles, la version originale de La cigale et la fourmi, dont s’inspira un autre moraliste, Jean de La Fontaine, pour sa toute première fable. Évidemment, c’était la Grèce antique…

Il serait exagéré de dire que l’épargne revient à la mode. Mais depuis la crise financière de 2008, provoquée par une surabondance de


Votre argent

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Vous et votre retraite

Les vertus d’une épargne bien comprise Les vrais riches ne sont pas toujours ceux que l’on pense… Suite de la page 16 crédit trop facile, on sent que le discours change. Les fourmigales se sentent moins seules. Alors que les institutions financières continuent de jouer un jeu ambigu en encourageant à la fois l’épargne et le crédit, nombre d’associations (Fondation canadienne d’éducation économique, Académie du Trésor, associations coopératives d’économie familiale, Option consommateurs) se sont donné pour mission de ressusciter l’épargne dans la population, à commencer chez les jeunes. Prendre l’habitude d’épargner Comme l’habitude de faire de l’activité physique, l’habitude d’épargner doit être inculquée aussitôt que possible. Après avoir éliminé le programme d’éducation à la vie économique en 2009, le ministère de l’Éducation introduira à la rentrée de septembre une version plus pratique pour la 5e secondaire. Même quand ils n’ont pas une idée claire de la valeur des choses, les enfants perçoivent presque instinctivement la valeur de l’épargne et de la prévoyance, sans doute parce que le besoin de sécurité est impérieux chez eux. Se faire aider au besoin Pour acquérir ou retrouver la forme financière, il se peut que vous ayez besoin d’un «entraîneur». Une étude de la Banque de Montréal montre que 27 % des personnes ne savent carrément pas par où commencer quand il est question de mettre de l’argent de côté. Dans le jargon de la finance, cet entraîneur s’appelle un «planificateur financier»: ils sont 30 000 au Québec — 50 % de plus que les médecins! «La première chose que je

demande à ceux qui viennent me voir, c’est: “Avezvous un budget?”» dit JeanFrançois Guay, planificateur chez BMO Groupe financier, à Sherbrooke, qui rencontre bien des clients désarmés. S’ils n’ont pas de budget, il leur conseille de noter toutes leurs dépenses pendant une période de trois à six mois. «Quand ils voient qu’ils dépensent 1 000 dollars par mois au restaurant, ils n’en reviennent pas! Après, ça devient bien plus facile de faire un budget.» Certains se prennent carrément au jeu, comme Stephen Weyman, de SaintJean, au NouveauBrunswick. À 34 ans, ce diplômé en informatique s’est découvert une passion pour la chasse aux aubaines et aux rabais. Au point de lancer un des principaux sites Web offrant des conseils sur les finances personnelles, HowToSave Money. ca, suivi par près de 8 500 personnes. Sa recommandation: soyez opportuniste sans en faire une obsession. «Trouver la meilleure aubaine absolue peut vous prendre tout votre temps. Le plus souvent, il faut se contenter d’une bonne aubaine, et on passe à autre chose.» Rembourser ses dettes Si vous êtes «dans le trou», votre premier objectif devrait être de rembourser les dettes de consommation. «Le simple fait de réduire les intérêts constitue une épargne», dit Daniel Laverdière. C’est ainsi qu’Andrée Lévesque est devenue une super-épargnante. Après un baccalauréat en économie et une maîtrise en aménagement du territoire, sa priorité a été de rembourser son prêt étudiant de 15 000 dollars, contracté au taux quasi usuraire de 12 %, qui avait cours au début des années 1990.

Qu’ils soient super-épargnants ou planificateurs financiers, tous s’accordent pour dire que l’épargne est une opération de lucidité. «Épargner exige d’être honnête envers soi-même. Les gens qui n’épargnent pas sont incapables d’admettre ce qu’ils doivent: ils ne veulent pas le savoir», dit Maxime Rochette, planificateur financier et conseiller en sécurité financière à SFL Placements et — divulgation complète — notre conseiller en la matière depuis 15 ans.

Fondation, qui déploie toute une batterie d’activités et de programmes dans une quinzaine d’écoles de Montréal. «Il faut décider, établir ses priorités, savoir ce qu’on veut.» Lui-même conseille les jeunes depuis près de 20 ans et va jusqu’à organiser des visites dans les épiceries pour les initier aux mécanismes subtils du marketing, en leur expliquant comment la position des objets, les couleurs ou la taille des étiquettes induisent les achats. «Il faut être conscient qu’on se fait manipuler.»

L’importance d’avoir un projet La difficulté de l’épargne n’est pas financière, mais psychologique, voire morale. Cela ressort très nettement du livre Les jeunes et l’argent, distribué gratuitement à plus de 200 000 exemplaires par la Fondation canadienne d’éducation économique. La notion d’épargne n’est abordée qu’au 13e chapitre de l’ouvrage, qui en compte 15. «Parce que l’épargne suppose un questionnement préalable», explique Brian Smith, vice-président de la

Même si on a négligé d’épargner pendant quelques années, comme ce fut notre cas, on s’y fait rapidement quand on s’y met. «L’essentiel est de faire le geste», dit Maxime Rochette, selon qui tout le monde ne doit pas épargner à un taux uniforme de 5 %, 10 % ou 25 % de son revenu. «Ça dépend de l’âge et de la situation de la personne. Un salarié verse des déductions à la source et contribue à un fonds de retraite obligatoire. Moi,

comme travailleur indépendant, je dois constituer mes propres provisions pour l’impôt et mon propre fonds de retraite. Et là encore, le besoin varie d’une personne à l’autre. Tout dépend de son projet.» «Projet», le mot est lancé. Car il est toujours plus motivant d’épargner dans un but défini: partir à la retraite, lancer une entreprise, faire des études, laisser un héritage, acheter une maison, se payer des vacances, un voyage, une voiture. Cela ressort du sondage sur les Québécois et l’argent effectué par CROP pour L’actualité: 93 % des Québécois jugent qu’il faut établir un plan et le respecter pour réaliser tous ses projets. «Depuis notre tour du monde, on est restés en mode épargne, dit JeanFrançois Perrault. Ça nous permet d’avoir la liberté de faire ce qu’on aime et ce qui est important pour nous.» Source : L'actualité

Huit mesures pour bien épargner • Tenez un budget. • Examinez chaque dépense: répond-elle à un besoin ou à un désir? • Pouvez-vous payer moins cher? • Renoncez au magasinage comme passe-temps. • Courez les aubaines et acceptez les cadeaux. • Vérifiez tous les avantages à tirer des déductions fiscales, de votre plan

de retraite, de vos assurances, des programmes d’aide à la rénovation ou à l’éducation. • Fixez-vous des objectifs de vie. • Établissez un prélèvement automatique vers un compte d’épargne et oubliez-le.

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Dossier

Il n’est jamais trop tôt pour y penser…

Vous et votre retraite Si vous décidez de vivre vos vieux jours hors du pays… Aller vivre sa retraite dans un autre pays demande de la préparation. Voici des clés pour partir l’esprit en paix. La santé, la priorité Sans assurance, un séjour à l’hôpital peut amputer votre épargne-retraite durement gagnée de dizaines de milliers de dollars. Il est donc important de contracter une assurance auprès d’un assureur privé, qui vous protégera à l’étranger et, si nécessaire, au Québec. En effet, toute personne qui s’absente du Québec plus de 183 jours entre le 1er janvier et le 31 décembre ne sera pas couverte par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) pour l’ensemble de l’année. Afin d’éviter les mauvaises surprises, prévenez la Régie avant votre départ. Évasion oui, mais pas fiscale Même sous les palmiers, personne n’est censé échapper au fisc. Un retraité canadien installé à l’étranger devra payer de l’impôt. À quel pays ? Cela dépend de son statut de résidence. Le simple fait pour un Canadien de vivre à l’étranger n’en fait pas automatiquement un nonrésidant aux yeux du fisc. Pour déterminer son statut, un ensemble de facteurs (comme posséder une carte d’assurance maladie, avoir une maison au Canada) sont pris en compte. Chaque situation est unique, dit l’avocatfiscaliste Louis Sirois, du cabinet Sirois Tremblay et associés, qui recommande

de consulter un expert avant le départ. Le résidant paiera des impôts au Canada sur tous ses revenus, peu importe leur provenance dans le monde. Le non-résidant en paiera seulement sur ses revenus de source canadienne. « Si un retraité revient au Canada après cinq ans sans avoir démontré son statut de non-résidant, le fisc pourrait lui demander de produire ses déclarations de revenus des cinq dernières années et d’acquitter les impôts impayés », précise Me Sirois. Rompre les liens avec le Canada pour obtenir le statut de non-résidant peut s’avérer financièrement intéressant. « Certains pays offrent une fiscalité nettement plus avantageuse que le Canada. Il existe même une certaine rivalité pour attirer la clientèle retraitée en provenance de pays aisés », poursuit-il. Au Panamá, par exemple, les étrangers dont les revenus mensuels dépassent 1 000 dollars américains ont droit à une exemption de frais de douane sur l’importation de meubles et de véhicules et à des rabais allant jusqu’à 50 % sur une foule de biens et services. Tester le paradis Déménager à l’étranger n’est pas une décision qu’on prend à la légère. « Allez d’abord passer du temps sur place. Et le plus longtemps sera le mieux ! » conseille Dan Presher, journaliste au magazine américain International Living, qui travaille en Équateur.

Et il ne parle pas d’y séjourner en vacancier. « Vous devez expérimenter tous les éléments qui composent la vie quotidienne. » La plage et les restaurants, certes, mais aussi la conduite automobile, les soins de santé, les services bancaires, les télécommunications et les épiceries. Vous prendrez peut-être conscience que l’endroit où vous adorez passer deux semaines chaque hiver ne vous convient pas le reste de l’année. Ou que, oui, cet endroit est bel et bien le paradis sur terre. Les dernières volontés

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Certaines clauses de votre testament québécois ne seront peut-être pas valides dans votre pays d’accueil. Pour ne pas laisser de problèmes en héritage, consultez un notaire. En cas d’urgence Un ouragan menace votre atoll paradisiaque ? La situation politique se dégrade ? Le service Inscription des Canadiens à l’étranger permet à l’État de vous contacter et de vous aider plus rapidement en cas d’urgence. Ajoutez-y votre nom. Louer ou acheter ? Tout dépend de vos envies et de vos revenus. Entretenir une maison est une corvée ?

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Vous aimeriez changer de pays de temps à autre ? Mieux vaut louer. Vous comptez rester longtemps au même endroit ? Le taux de change est favorable ? Acheter peut être avantageux. Dans le cas d’une acquisition, le journaliste Dan Presher, d’International Living, conseille de s’établir dans un endroit prisé de la population locale. « Si jamais l’intérêt de la clientèle internationale diminue, vous serez encore capable de revendre votre maison », dit le journaliste, qui a acheté ou loué des demeures dans quatre pays d’Amérique latine.


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Transport

Y a-t-il moins d’autobus en circulation à Montréal?

Un réajustement à la baisse sur 67 lignes et à la hausse sur 40 lignes à effectivement été opéré par la STM Par ce que certains usagers ont eu l’impression que les départs d’autobus étaient moins fréquents, le parti d’opposition municipale Projet Montréal a affirmé le 19 janvier 2017, que la STM avait réduit son offre de services sur 47 de ses 221 lignes. Le parti d'opposition officielle à la Ville de Montréal a utilisé les données de la STM compilées par l’application TRANSIT pour l’automne 2016 et l’hiver 2017. Cette méthode a été critiquée par la STM; la société affirme qu'il aurait plutôt fallu comparer des trimestres de la même période. La STM a indiqué par ailleurs qu’il est préférable de comparer les heures de service offertes par les autobus plutôt que le nombre de départs, car certaines lignes d’autobus ont des trajets beaucoup plus longs que d’autres.

Il n’en fallait pas plus aux media montréalais pour reprendre l’exercice et procéder à leur propre analyse de la situation. Résultat : cette nouvelle lecture des données compilées par l’application TRANSIT a permis d’arriver à la conclusion que le nombre de départs prévus d’autobus a diminué sur 67 lignes cet hiver, comparativement à l’hiver 2016. En revanche, une quarantaine de lignes d’autobus ont connu un nombre plus élevé de départs prévus. L’une dans l’autre, ces observations montrent que le nombre d’heures de services a plutôt sensiblement augmenté, avec une hausse de 0,04 % (71 451 heures de service prévues au premier tri-

mestre 2016 contre 71 857 heures de service programmées au premier trimestre 2017). Renée Amilcar, la directrice exécutive de la STM, indique également que des départs peuvent être ajoutés en fonction de l’achalandage, et que ces ajouts ne sont pas pris en compte dans les prévisions trimestrielles. « En tout temps, on va calculer combien il y a de passagers montants et descendants dans nos autobus, de manière justement à ajuster le service », dit Mme Amilcar. Par ailleurs, la STM tient à préciser qu'elle ajoutera 100 000 heures de service au réseau des bus en 2017, dont 50 000 pour atténuer les effets des travaux routiers dans le secteur Turcot-Bonaventure-

Champlain. « Il y a des ajustements, mais de commencer à dire que là, il y a moins de service, ce n'est pas exact et, à chaque fois, justement, ils

Les plus importantes augmentations Toutes lignes d'autobus confondues, incluant celles qui comptent moins de 500 départs par semaine, les plus importantes augmentations de départs par semaine (en %) sont les suivantes : Ligne 71 (Du Centre) : +43,47 % Ligne 46 (Casgrain): +32 % Ligne 213 (Parc-Industriel-Saint-Laurent): +15,91 % Ligne 107 (Verdun) : +15,37 % Ligne 747 (Aéroport P.-E.-Trudeau / Centre-Ville) : +14,27 %

Les plus importantes baisses

Toutes lignes d'autobus confondues, incluant celles qui comptent moins de 1000 départs par semaine, les plus importantes baisses de départs par semaine (en %) sont les suivantes : Ligne 41 (Quartier Saint-Michel / Ahuntsic) : -18,48 % Ligne 26 (Mercier-Est) : -12,91 % Ligne 12 (Île-des-Soeurs): -12,90 % Ligne 78 (Laurendeau) : -9,25 %

Caméra Taxi

Les nouvelles règles vont bientôt entrer en vigueur

De nouvelles règles concernant les taxis ont été soumises au vote par l'administration Coderre lors de la dernière séance hebdomadaire du comité exécutif de la Ville de Montréal. Parmi les mesures envisagées : - les propriétaires de taxi devront obligatoirement se présenter au Bureau du taxi pour une inspection; - les propriétaires de taxi devront installer des caméras de surveillance dans les véhicules; - un bouton d'appel d'urgence devra être

installé; - un système de positionnement GPS devra aussi être installé. Les détails de la Politique sur l'industrie du taxi ont été présentés en août 2015 par le maire Coderre. Avant leur entrée en vigueur, ces nouvelles règles devront être approuvées par le comité exécutif, par le conseil municipal et le conseil d'agglomération.

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regardent l'ensemble des lignes, s'il y a quelque chose à changer, améliorer, ajuster, ils le font », a résumé le maire de Montréal, Denis Coderre.


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Mobilités

Immigration clandestine

Les USA nouveau pays de transit… … vers le Canada!

Le flot de clandestins en provenance des États-Unis explose et le Canada est confronté depuis avril dernier à une explosion du nombre de demandeurs d'asile qui entrent au pays de manière clandestine, en transitant légalement par le territoire du voisin du sud. En cause, un accord entre les deux pays, que le Conseil canadien pour les réfugiés demande d'abolir.

L’accord de 2002 En 2002, au lendemain des attentats du 11 septembre, le Canada et les États-Unis signaient une entente en vue de limiter le nombre de demandeurs d'asile au pays. L'accord, entré en vigueur en 2004, stipule que l’asile sera automatiquement refusé à toute personne en provenance des ÉtatsUnis, considérés comme un pays sûr, qui réclame l'asile au Canada. En revanche, si le demandeur d'asile réussit à franchir la frontière canadienne clandestinement, il a droit à une audience en vertu de la Charte des droits et libertés et du droit international sur les réfugiés. Pour le Canada qui voulait contrôler sa frontière, l'accord a donc créé l'effet contraire.

Si l'on s'en tient aux derniers chiffres de l’Agence des services frontaliers du Canada, en décembre dernier seulement 305 demandeurs d'asile sont entrés clandestinement au Québec comparativement à 20 en décembre 2015. Depuis le premier avril 2016, plus de 1000 personnes ont ainsi franchi la frontière canadienne au Québec uniquement. Du jamais vu. On assiste donc à l'arrivée massive de demandeurs d'asile en provenance, entre autres, du MoyenOrient, du Soudan et de l'Éthiopie. Ces derniers entrent aux États-Unis avec un visa en bonne et due forme, mais leur objectif est de traverser au Canada. Des frontières poreuses? Selon le président du syndicat des douaniers, Jean-Pierre Fortin, le Canada envoie le message qu'il est facile de traverser la frontière canadienne par les chemins non surveillés. De plus, cette situation représente un danger pour la sécurité du pays, selon lui. Pour l'avocat montréalais Mitchell Goldberg, expert en droit des

réfugiés, cette entente est tout simplement un non-sens. « C'est une contradiction qui n'a pas de sens, on ne comprend pas ».

tion intenable qui les force à la clandestinité. Le Conseil réclame le retrait de cette entente qui va à l'encontre des droits des réfugiés.

lui-même entré au Canada comme réfugié à 16 ans, se penche sur cette entente et y apporte des correctifs.

Le Conseil canadien pour les réfugiés dénonce cette entente depuis le début, puisqu'elle met les demandeurs d'asile dans une situa-

Les groupes humanitaires souhaitent que le nouveau ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen,

Source : Radio-Canada

Immigration légale

Les nouveaux arrivants, un atout pour les entreprises Accueil et Intégration Bas-SaintLaurent invite les entreprises de l'Est du Québec à faire preuve d'ouverture auprès des nouveaux arrivants. L'organisme rappelle que de nombreux immigrants sont très qualifiés et peinent pourtant à trouver du travail dans la région. De nombreux nouveaux arrivants de la région du Bas-Saint-Laurent détiennent des diplômes de haut niveau et parlent plusieurs langues, souligne la porte-parole de l’organisme. «Ce sont des gens extrêmement qualifiés qui connaissent plusieurs langues. Ça pourrait aider plusieurs entreprises qui font de l'importation et de l'exportation» estime Manaz Fozy, porte-parole de l'organisme Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent Elle déplore que les compétences des nouveaux arrivants soient souvent

sous-utilisées. Elle lance particulièrement son message aux entreprises de la région qui font du commerce international. Il est d’ailleurs estimé que plus de 30 % des immigrants quittent la région parce qu’ils n’arrivent pas à se trouver du travail. Le Bas-Saint-Laurent compte actuellement environ 1300 immigrants, dont 900 à Rimouski. Le travail, un outil d’intégration Le travail est pourtant un ancrage essentiel pour l’intégration des immigrants, selon la chercheure de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), Nadia Lazzari Dodeler. Elle explique que ses recherches ont démontré que le travail constituait la meilleure façon de se familiariser avec la société québécoise.

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Nos confrères ont la parole

Le suicide au sein de la communauté Maghrébine au Canada

Ça n’arrive pas qu’aux autres; hélas!… Par Selma Regragui*

fatigue et voir même l’agressivité.

« Et pourtant, tout semblait normal, je n’ai rien vu venir.» Une phrase qui veut dire plus que son sens évident, un cri de rage, un sentiment d’impuissance et de frustration, une confusion totale. Jamais et à aucun moment l’on ne soupçonnerait la personne la plus proche de nous, capable d'accomplir un tel geste de désespoir.

Les spécialistes au Canada, sont unanimes sur le fait que le goût pour le morbide et une accalmie suspecte ou un comportement de départ, restent les signes les plus hauts en risque. Sans oublier, la recherche des moyens les plus rapides pour en finir avec sa vie.

L’irréparable est commis lorsqu’on s’y attend le moins ! Comment peut-on détecter chez un proche un état dépressif ? Quelle est l’approche la plus simple pour ne pas étouffer en lui le besoin d’exprimer sa souffrance ? La réponse n'est pas si simple ; il y a des cas de dépression que l’on décèle clairement à travers les changements comportementaux des individus tels les larmes, la violence, l'automutilation et les crises en tous genres ou même un état d'apathie accompagné de silence, de besoin de s’isoler et d'indifférence à l'entourage et au monde entier. Et puis, il y a ceux qui cachent bien leur désarroi, ceux qui en apparence semblent tout à fait équilibrés. Le parallélisme entre l’attitude normale et celle qui ne l’est pas reste ambigu et ne suit aucune trajectoire prédéfinie. Selon les psychologues, les signes avant-coureurs pourraient se résumer dans : L’irritabilité, l’anxiété, la tristesse, les troubles du sommeil, le sentiment d’inutilité et de dévalorisation, l’impuissance à trouver des solutions à ses problèmes, les troubles du comportement alimentaire, les troubles addictifs, l’isolement, la

La communauté maghrébine au Canada n’échappe pas à ce phénomène qui touche de plus en plus une population jusque là ''immunisée'' par l’interdit religieux. L'aspect sacré de la vie qui n'appartient qu'à son créateur dissuadait bien des déprimés de passer à l'acte. Mais, l'on assiste actuellement à une recrudescence du phénomène surtout chez la gente féminine, ce qui brise de nombreuses familles. Dans le cas des immigrants maghrébins ayant passé à l’acte, ou qui ont des pensées suicidaires ; Les déclencheurs principaux sont souvent associés à l'échec qu'il soit professionnel, social ou affectif. Le chômage, l'isolement social et affectif, le changement dans le mode de vie, la désillusion et les déceptions en tous genres ; sans oublier les longs et rudes hivers canadiens sont autant de facteurs qui peuvent pousser l'individu à commettre l'irréparable, faisant fi de ses croyances religieuses et des attaches familiales. L’absence de sollicitude sociale, de chaleur humaine et de générosité qui diffèrent du pays d’origine au pays d’accueil, les ravages liés aux conditions climatiques extrêmes, sur des personnes habituées au soleil et aux températures

clémentes des pays du Maghreb, ne facilitent en rien l’intégration et le tissage de liens sociaux.

envers soi-même et une trahison de la confiance que les proches avaient en la victime.

Les personnes les plus vulnérables et les plus fragilisées par le changement radical de mode de vie lié à l'immigration, paient lourdement le prix. Plusieurs cas ont été rapportés chez les maghrébins, mais la pudeur et surtout la honte font que de tels actes restent tus.

Cependant, et comme le veut l’adage, il vaut mieux prévenir que guérir. La prévention des actes de suicide a été intégrée dans les politiques de santé publique au Canada, et de nombreux organismes et associations y œuvrent, dont l’Association Québécoise de Prévention du Suicide. Cet organisme à but non lucratif fondé en 1986, a pour mission d’œuvrer à l'accroissement de la prévention du suicide au Québec. S’y joignent aussi de nombreux organismes et des personnes qui mobilisent les forces citoyennes souhaitant agir de façon concertée et efficace afin de prévenir le suicide.

Les convenances, le respect pour le chagrin des familles et l'esprit charitable veuillent que l'on ferme les yeux sur cet acte de désespoir empreint de ''lâcheté''. Généralement, cet acte est qualifié de honteux et pour des raisons culturelles et religieuses, beaucoup le considèrent comme un crime

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L’encadrement et l’approche humaine restent les meilleures méthodes de prévention contre cet acte lourd de conséquences pour ceux qui restent et pour toute la société. La sensibilisation, la vigilance des proches, la lutte contre l’isolement social, la promotion du vivre ensemble, la lutte contre la xénophobie, la médiatisation des dispositifs d’intervention à distance dédiés à la prévention du suicide, demeurent les meilleures solutions pour soulager la souffrance des personnes à tendance suicidaire…En somme, soyons juste prévenants les uns envers les autres, écoutons les doléances sans jugement et tendons la main à ceux qui se noient sans crier au secours ! *Voix d’ailleurs


Nos confrères ont la parole

Metro : Une panne de 10h sur la ligne orange

Les trains AZUR temporairement hors service

Après la très longue panne survenue samedi dernier dans le métro sur la ligne orange entre les stations Lionel-Groulx et Côte-Vertu, la Société de transport de Montréal (STM) décide de retirer temporairement de la circulation les 12 nouveaux trains AZUR, construits par Bombardier et Alstom, le temps de mène une enquête afin de déterminer les causes du long arrêt de service. Des équipements de signalisation à la station Du Collège avaient été fortement brisés, samedi, lors du passage d’un train Azur qui a aussi

subi des dommages Le service a été interrompu sur une partie de la ligne orange jusqu'à dimanche matin. Des nouveaux trains Azur ont subi des dommages, mais aussi des anciens MR-73, et la STM veut savoir si une interface de la voie avec les trains serait en cause. Des caméras seront installées sous certains trains afin d'analyser le comportement durant l'interaction du train avec la voie. Le maire de Montréal, Denis Coderre, a tenu lundi matin à ras-

surer les usagers du transport public. Selon lui, « notre métro demeure l'un des plus fiables au monde et que le métro de la métropole québécoise subit beaucoup moins de pannes que la moyenne des autres métros partout dans le monde ».

Mais bien qu’il affirme catégoriquement qu'il est fiable, avec ses plus de 900 000 usagers chaque jour, le maire admet qu'il « a besoin d’investissements ». M. Coderre souligne qu’en quatre ans, son administration a investi 84

millions de dollars de plus dans le

transport public montréalais.

Itinérance

«N’en parlez surtout à personne!»…

… mais le phénomène touche (aussi) la communauté marocaine Il marchait sous la neige par un mercure qui frôlait les -20, le regard vitreux, un visage marqué par les déceptions que lui a infligé une vie qu’il avait peut-être, un jour, rêvé meilleure. À son accent, nous pouvions deviner son origine maghrébine. En réponse à la question « Vous êtes originaire de quel pays ? » Il dit en ricanant sarcastiquement : « J’étais marocain… ! ». Mais pourquoi, donc, avait-t-il répondu ainsi ? Il n’a pas utilisé le présent pour parler de sa nationalité, que fuit-il ? Et quel malheur l’a-t-il frappé pour errer dans les rues de Montréal par ces temps loin d’être cléments ? Rien n’est plus malheureux que de ne pas avoir un toit et un repas chaud ni même une famille qui vous donne envie de vous lever chaque matin, motivé à atteindre vos objectifs. Rien n’est plus triste que de savoir un membre de sa communauté vivant une telle situation. L’itinérance n’est pas un choix, mais un triste concours de circonstances. Assez discret sur son passé, réalisant fortuitement son présent et ne se projetant nullement dans le futur, cet homme, brisé par une situation quotidienne qui broie le plus résistant de ses os, a perdu toute cohérence et

sens de la réalité. Utilisant un langage scatologique dans les deux langues marocaine et française avec des « Excusezmoi ma sœur ! » au bout de chaque phrase, des larmes amères et des rires sarcastiques lorsque des solutions pour l’aider à rentrer au pays lui sont proposées. L’homme vit des quelques denrées alimentaires que des bénévoles montréalais lui offrent de temps à autres. Avec ferveur et plusieurs fois il nous a supplié en s’éloignant de ne pas l’aider à retourner au pays, ni à se faire aider par une quelconque association ou personne partageant les mêmes origines que lui. S’essayer à lui soutirer quelques souvenirs ou un événement qui aurait marqué sa vie freinait sèchement toute discussion. À en juger par son comportement, l’on pourrait clairement comprendre que sa mémoire refoulait des événements douloureux. Il était en déni total de ce qu’il aurait vécu à peine un mois auparavant. Même à son langage tantôt d’une pure divagation et tantôt d’une grande sagesse, nous ne pouvions sonder le personnage. Il fuyait le regard et priait le bon dieu pour qu’il lui

pardonne…que souhaite-t-il se faire pardonner ? N’est-il pas luimême victime de toute une composition sociétale qui guillotine tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule de la réussite ? Dans tout cela, le plus marquant est le fait qu’une communauté aussi fraichement établie au Canada voit l’un de ses membres vivre un tel malheur, sans pour autant lui fournir l’aide qu’il mériterait. Certes, l’homme est

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insaisissable et nous avons eu du mal à le suivre, il marchait vite et nous demandait de le laisser partir après chaque phrase. Comme pour se dégager de toute relation avec un humain, comme pour nous dire, je suis perdu et irrécupérable maintenant. L’est-il vraiment ? Les marocains qui vivent dans des situations précaires au Canada sont assez nombreux et en l’absence d’une organisation con-

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certée de notre communauté, nous ne serons pas étonnés de voir une montée inquiétante de problématiques inextricables. Espérons que les bouteilles que les activistes sociaux jettent dans le large océan de leurs attentes trouvent un aboutissement et encouragent urgemment un dialogue sérieux entre les composantes de la communauté.


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Société

Enfance

Des familles d’accueil… peu accueillantes

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse ouvre une enquête La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a ouvert une enquête systémique de sa propre initiative sur les services dispensés aux enfants placés en famille d'accueil par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) du Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-etdu-Centre-du-Québec. À la suite d'un jugement de la Chambre de la jeunesse et de plusieurs demandes d'intervention dans la région du CIUSSS de la Mauricie-et-duCentre-du-Québec, la Commission souhaite évaluer la situation d'enfants placés en famille d'accueil au cours des quatre dernières années, afin de vérifier si les standards de pratiques reconnus ont été respectés et si les droits de certains enfants ont été lésés. Dans un jugement rendu au mois d'octobre 2016, la juge Marie-Josée Ménard a déclaré des lésions de droits pour deux enfants placés dans une famille d'accueil qui a été négligente à

leur égard. Entre le 1er janvier 2013 et le 1er janvier 2017, la Commission a reçu 122 demandes d'intervention dont 67 concernant des enfants placés en famille d'accueil sur le territoire de la DPJ de la Mauricie et du Centre-duQuébec. L'analyse de ces dossiers a fait ressortir 19 situations impliquant 38 enfants, dans lesquelles des services déficients ont donné lieu à des déclarations de lésions de droits, soit du tribunal ou de la Commission ou encore à des règlements visant à corriger les situations. « Ce sont surtout ces éléments qui ont motivé la Commission à ouvrir une enquête dans cette région, précise le président par intérim de la Commission, Camil Picard. Le processus d'évaluation et d'accréditation des familles d'accueil, les procédures de déplacement des enfants, l'application inégale des critères de décisions des responsables du CIUSSS lorsqu'ils sont informés de manquements et les suivis effectués par la DPJ semblent

préoccupants. » La Commission effectuera cette enquête conformément à l'article 23 (b) de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ), ayant raison de croire que les droits d'un groupe d'enfants ont pu être lésés. Au Québec, les enfants et adolescents de moins de 18 ans sont aussi protégés par la Charte des droits et libertés de la personne et la Convention relative aux droits de l'enfant. La LPJ s'applique à un enfant dont la sécurité ou le développement est ou peut être considéré comme compromis. La Commission exerce un rôle de surveillance et reçoit les demandes d'intervention concernant les services de tout établissement, organisme ou personne chargés de veiller au respect des droits des enfants et des jeunes qui font l'objet d'un signalement ou qui sont pris en charge en vertu de la LPJ ou de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents.

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse assure le respect et la promotion des principes énoncés dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Elle assure aussi la protection de l'intérêt de l'enfant, ainsi que le respect et la promotion des droits qui lui

sont reconnus par la Loi sur la protection de la jeunesse. Elle veille également à l'application de la Loi sur l'accès à l'égalité en emploi dans des organismes publics. Source : Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

À compter du 1er mai 2017

4000 étudiants salariés de l'UdM payés 15 $ l'heure La convention collective du Syndicat des étudiants salariés de l'Université de Montréal a été signée au cours des derniers jours. À compter du 1er mai prochain, ces salariés toucheront 15 $ l'heure s'ils sont étudiants au premier cycle, et ce, sans compter les indemnités pour les jours fériés, les vacances et autres, a annoncé Brigitte Racine, responsable des relations de travail au syndicat. Au total, donc, le taux incluant les indemnités atteindra 17,19 $ pour le premier cycle en 2017, 21,89 $ pour le deuxième cycle et 24,12 $

pour le troisième cycle. Trois catégories Ces étudiants à contrat se retrouvent dans trois catégories d'emplois : des auxiliaires de recherche, des auxiliaires d'enseignement et des assistants techniques. Ils travaillent, par exemple, au service d'admission ou lors des campagnes de « portes ouvertes » de l'université, font de la correction d'examens, de la surveillance d'examens ou participent aux travaux de recherche des professeurs de l'université.

Mme Racine espère maintenant que les autres universités du Québec emboîteront le pas. « Généralement, l'Université de Montréal est prise en exemple en négociation. Les autres universités, leurs salaires sont moindres sinon équivalents à ce qu'on avait dans la dernière convention », affirme-t-elle. « Nous, c'est sûr qu'on aimerait que les autres universités s'impliquent et offrent les mêmes conditions de travail à leurs étudiants employés. Comme ça, ça

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facilite les études, puis ça facilite aussi la participation des étudiants dans leur université et dans les centres de recherche », fait valoir Mme Racine. Le Syndicat des étudiants salariés de l'Université de Montréal est rattaché à l'Alliance de la fonction publique du Canada, elle-même reliée à la FTQ au Québec. Lors du dernier congrès de la FTQ, le 30 novembre dernier, les syndicats s'étaient engagés à revendiquer le salaire minimum de 15 $ à chacune de leurs tables de négociations.

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Un autre grand syndicat de la FTQ, la section locale 298 du Syndicat québécois des employés de service, a aussi obtenu le salaire minimum de 15 $ pour la majorité de ses membres qui travaillent dans des résidences privées pour personnes âgées, dans le cadre d'une bataille qu'il a menée en 2016. La FTQ représente quelque 5000 syndicats locaux, sous l'égide de 35 grands syndicats. Elle compte plus de 600 000 membres dans l'ensemble du Québec.


Actes

Trait d’union

L’école des entrepreneurs fête ses cinq ans

Trait d’Union de Votre réussite est avant tout l’histoire d’un couple d’immigrantsentrepreneurs d’origine maghrébine dont le seul rêve était de bâtir un projet d’entreprise en réinvestissant leur capital-expérience en entreprenariat et en enseignement universitaire et professionnel. L’idée d’un centre de formation s’est alors imposée comme une évidence en droite ligne de leur cheminement professionnel dans les domaines de l’enseignement et de la formation. Grâce à la confiance investie en eux par la commission scolaire Marguerites Bourgeoys, l’idée est devenue une réalité. Trait d’union est aujourd’hui une adresse incontournable pour les élèves entrepreneurs porteurs de projets d’affaires et en même temps un lieu d’accueil et d’échange pour une majorité de nouveaux arrivants qui y viennent découvrir de multiples opportunités que le Québec peut leur offrir. Et cela fait maintenant cinq ans que cela dure. Le Vendredi 20 janvier, se tiendra en effet la cérémonie de célébration du 5e anniversaire de Trait d’union de Votre réussite. Cette cérémonie se tiendra au Centre Trait d’union, à partir de 10 h 30, au 230 boulevard Henri Bourassa Est. La journée sera marquée notamment par l’inauguration du Cyber-Espace qui sera ouvert tant aux élèves du centre qu’aux collégiens et résidents de l’arrondissement Ahuntsiccartier ville. Le virage numérique Une équipe de professionnels dont le crédo est la disponibilité : l’équipe de Trait d’union de votre réussite ne ménage aucun effort pour apporter son expérience, son savoir faire, ses conseils et son accompagnement afin de motiver chaque participant à mener à

bien son projet d’affaires.

L’aspect pédagogique revêt une grande importance dans cette réussite. Par conséquent, une attention particulière est portée à la qualité du parcours de formation. Les cours sont renforcés par divers ateliers et conférences dont les thèmes se rapportent directement à l’entreprenariat. Trait d’union de votre réussite, une adaptation rapide aux nouvelles donnes technologiques : De 2011 à septembre 2016, Trait d’union de votre réussite a dispensé ses formations en lancement d’une entreprise et en vente-conseil selon une formule ‘’classique’’ en salle de classe physique. A la fin 2016, et suite aux recommandations de la commission scolaire, l’effectif du centre a relevé le défi de migrer vers des formations offertes exclusivement en ligne en classe virtuelle, flexibles et adaptées aux adultes. Cette nouvelle donne a exigé de la part de l’équipe pédagogique un effort d’adaptation rapide aux changements induits par la formation en ligne. ‘’Le virage numérique’’ a été négocié de façon concluante. Preuve en est que le centre compte aujourd’hui plus de candidats inscrits qu’auparavant. Les sondages internes réalisés auprès des élèves démontrent que la formule en ligne a été rapidement adoptée, malgré certaines difficultés au démarrage liées à une acclimatation graduelle au nouvel environnement virtuel. Cinq années par les chiffres Depuis son ouverture en octobre 2011, le centre Trait d’union de votre réussite a

accueilli et formé plus de 2500 élèves dans les deux principaux programmes offerts en partenariat. Dans chaque groupe, composé en moyenne de 20 étudiants, un pourcentage appréciable de participants s’est réellement lancé en affaires et est actuellement en activité particulièrement dans la région de Montréal. L’équipe de Trait d’union de votre réussite est fière d’avoir compté parmi ses élèvesentrepreneurs autant des sexagénaires que des jeunes adultes qui font partie aujourd’hui de la relève entrepreneuriale québécoise dans divers domaines. Au niveau de la création d’emplois, notre centre a contribué, avec l’appui de son partenaire, la commission scolaire Marguerites Bourgeois, à créer de l’emploi aussi bien pour les enseignants dont la composante est passée de 2, au démarrage de l’école en 2011 à 12 actuellement. Des emplois ont été crées également au niveau de l’administration de l’école. Au niveau des emplois indi-

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rects, les projets lancés par nos élèves-entrepreneurs ont permis d’élargir le bassin d’emploi à Montréal, que ce soit dans le domaine de la restauration, du transport, des services de garde à la petite enfance ou dans le domaine du numérique (création de sites web, gestion de communautés, développement de logiciels et d’applications mobiles) pour ne citer que quelques secteurs. De belles perspectives… Le centre Trait d’union de votre réussite ambitionne de devenir une référence au niveau de la formation en lancement d’une entreprise. Il compte également, grâce à la confiance et à l’appui de la commission scolaire Marguerites Bourgeoys, élargir sa carte de formation en ligne. Le centre vise aussi un plus grand rayonnement au niveau de l’arrondissement grâce à une plus grande ouverture de ses espaces en faveur des jeunes du quartier qui peuvent d’ores et déjà profiter des services offerts par son cyberespace et par sa bibliothèque qui sera enrichie graduelle-

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ment. Une importance particulière sera accordée dans nos programmes de conférences et webinaires au développement de l’entreprenariat féminin. Le centre compte, à ce titre, associer les organismes communautaires, les écoles et le milieu associatif de proximité afin de créer un cadre de concertation et d’action capable soutenir les projets qui seront soumis par les femmes-entrepreneures. Dans un contexte de mondialisation des savoirs et des savoir-faire, le centre compte saisir toutes les opportunités offertes à l’international, par les technologies de l’information, afin d’associer des expertises reconnues au niveau canadien, nord américain et mondial dans la perspective d’en faire bénéficier ses élèves-entrepreneurs et de favoriser leur ouverture sur l’actualité et sur la dynamique entrepreneuriales en cours à travers le monde. Nadia Benmechedal


Actes

Assemblée générale statutaire du Forum des Compétences Canado-Marocaines

Un rayonnement désormais international Le conseil d’administration, les membres et les sympathisant-es du Forum des compétences canadomarocaines (FCCM) se sont réuni-es, le samedi 21 janvier, pour leur assemblée générale annuelle au Centre culturel marocain Dar Al Maghrib. Plusieurs éléments ont été discutés, tels que les rapports moraux et financiers 2016. Ce fût également un moment pour les membres et sympathisant-es de se réunir et de consolider les actions et idées en lien avec les principes et fondements du Forum.

L’assemblée générale s’est terminée par une période de questions ouverte à tous les membres à l’intention du conseil d’administration. Quinze activités réalisées L’année 2016 fût une année fructueuse pour le FCCM ; plus d’une quinzaine d’activités ont été organisées, touchant à des sujets variés, mais portant le même étendard, soit la promotion des compétences-canadomarocaines. C’est ainsi que quatre postes du mois ont pris place, tout au long de l’année, sur les thèmes suivants : les technologies de l’information, la finance et la comptabilité, le freelance et les ressources humaines. Ces rencontres, sous forme de 6 à 8, visaient le partage de connaissances et d’expériences entre professionnel-les de haut niveau dans leur métier et immigrant-es établi-es ou nouveaux arrivant-es. Également, le samedi 9 avril, une journée des femmes intitulé “Fièrement...Femmes!” a eu lieu. L’objectif de cet évènement était de mettre en valeur l’engagement et l’apport considérable des femmes issues de l’immigration à leurs communautés et à leur société d’accueil.

Un rayonnement international En avril et mai, le Club des Investisseurs Marocains de l’Étranger (CIME) et le FCCM ont organisé deux rencontres (à Montréal et à Québec) dans le cadre de la caravane d’incitation à l’investissement au Maroc afin de mieux comprendre les mécanismes d’investissement et de soutien dont vous pouvez bénéficier au Canada. De plus, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement, le FCCM a organisé, le 21 mai, un après-midi débat sous le thème “Engagement politique et diversité”. Durant le mois d’août, le FCCM a participé au Forum Social Mondial à Montréal. Il a organisé trois activités ; soit une conférence sur « les oubliés de Tindouf », un débat sur le rôle des ONG dans l’intégration des immigré-es et un débat scientifique sur les réfugié-es climatiques. Le 13 août, le FCCM a mis sur pied un évènement intitulé “Tous pour une jeunesse inspirante

et engagée” dans le cadre de la Journée internationale de la jeunesse. Cette journée réunissait des jeunes de divers horizons qui discutaient, expliquaient, communiquaient et inspiraient un auditoire d’âge divers, venu découvrir leurs parcours extraordinaires. L’année 2016 a également été celle de la concrétisation d’un partenariat entre le FCCM, l’AMCN et l’AMPA dans le cadre de la 1ère rencontre des Compétences marocaines en

Amérique du Nord, le 17 septembre à New York. À la fin du mois de septembre, le FCCM a organisé un débat sur les médias ethniques et sur leur rôle dans les sphères médiatiques et journalistiques au Québec. Finalement, le FCCM a participé à la COP22 dans le cadre d’un side event sur le rôle de l’innovation contre les changements climatiques, ainsi que le rôle des compétences canado-marocaines face aux changements clima-

À propos du FCCM

tiques. L’année 2017 s’annonce également riche en évènements et activités pour le FCCM. Plusieurs évènements sont planifiés, laissant tout de même une marge de manœuvre pour d’autres projets au courant de l’année. Le conseil d’administration souhaite à tous et toutes une année où réussites, accomplissements, défis et bonheur ponctuent chaque étape de cette nouvelle année.

Le Forum des compétences canado-marocaines se donne comme principale mission de contribuer à l’échange de compétences entre individus et organismes canadiens et marocains en vue de faciliter l’intégration, le dialogue interculturel et l’investissement entre les deux pays. Les principaux objectifs du Forum sont d’améliorer l’employabilité et l’entreprenariat, de renforcer l’engagement citoyen, de valoriser les compétences canado-marocaines, de favoriser les liens de coopération entre le Canada et le Maroc et de répondre aux besoins de ses membres."

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Actes

Association Enfants d’Algérie

Le samedi 28 janvier à Sherbrooke

La soirée bénéfice 2017 de l’association Enfants d’Algérie aura lieu le 28 janvier prochain à 20 heures, à la salle de réception "Paragon " (1833 boulevard Curé-Labelle, Laval, H7T 1L1).

Comme chaque année l'association Rencontre Interculturelle des Familles de l'Estrie RIFE invite les familles de toutes origines à participer à sa célèbre Fête d'Hiver. Que vous soyez un habitué du RIFE, une famille nouvellement arrivée ou que vous ayez fait notre connaissance lors d'une CauseRIFE, vous serez accueillis avec la même chaleur lors de cette fête familiale et interculturelle.

Soirée bénéfice Fête d'hiver 2017 du RIFE janvier 2017 ●400 billets sont mis en vente. Les billets sont vendus par l’AEA; Il n’y aura pas de vente à la porte; ●L’ouverture des portes est prévue pour 20 heures. ● Tout au long de la soirée, une vente de salés (m’hadjebs, quiches, chrik constantinois, etc.), de sucrés (baklawas, pâtes d’amandes, makroutes, charaks

etc.) et de boissons fraiches variées vous sera proposée. Le thé et le café seront servis à volonté. Les prix varient entre 1$ et 2$. ● Une tombola avec de beaux cadeaux est organisée pendant cette soirée.

Si vous avez encore des sousnoirs au fond de vos tiroirs, pensez à les apporter, l’AEA saura en faire bon usage comme toujours. Contacts : enfantsdalgérie@ gmail.com http://www.enfantsdalgerie.net

Chaque famille devra venir avec un met (un plat cuisiné) qui sera partagé lors d'un repas communautaire vers 13:00. Le RIFE offre les boissons et le dessert ainsi que des cadeaux pour les enfants de 0 à 16 ans, cadeaux distribués par le Père Noël de retour pour l'occasion. Une animation familiale interculturelle est organisée.

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Pour participer, il faudra s’inscrire par internet directement à l'adresse du RIFE (rife2007@yahoo.fr) en précisant : - le nombre de personnes participantes, - le nombre d'enfants, - leur sexe (garçon ou fille) - et leur âge entre 0 et 16 ans. Les enfants ou adultes qui souhaitent présenter une animation musicale, théâtrale, danse, chants, blagues ou autres, il suffit de nous le dire avant, pour vous inclure dans la programmation. La participation est gratuite et vos invités seront les invités du RIFE. La fête aura lieu au Centre communautaire et culturel de l'arrondissement de JacquesCartier, (2050B Boul. de Portland Sherbrooke (Qc) J1J-1T9).

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Communications

Comment aider les médias traditionnels? … en colmatant une brèche fiscale qui nous coûte 450 millions de dollars Une entreprise qui achète de la publicité sur Facebook, Google ou YouTube bénéficie des mêmes avantages fiscaux que lorsqu’elle en achète sur des médias locaux.

En colmatant une brèche permettant aux annonceurs de bénéficier de déductions fiscales même quand ils achètent de la publicité sur des plateformes en ligne outre frontières, comme Facebook, Google ou YouTube, le gouvernement canadien pourrait inciter les annonceurs à se tourner davantage vers les médias canadiens. Avec, à la clé, quelque 450 millions de plus dans les coffres amaigris des entreprises médiatiques, et plus d’un milliard de moins en dépenses pour Ottawa, laisse entendre une étude financée par Les amis de la radiodiffusion canadienne dont Le Devoir a obtenu copie. Selon l’avocat et spécialiste des communications Peter Miller, qui a mené cette étude avec le vétéran consultant David Keeble, l’Agence de revenu du Canada aurait avantage à interpréter d’une manière plus moderne la section 19 de la Loi de l’impôt sur le revenu pour prendre en compte l’évolution rapide d’Internet et de la radiodiffusion. « Il est temps d’y réfléchir, de la réviser selon les termes modernes », croit M. Miller. Des textes datant de la préhistoire numérique Le dernier regard posé sur ces règles date de 1996, alors qu’Internet en était à ses balbutiements. Aujourd’hui, la publicité dans des publications et

des stations de télévision et de radio étrangères visant des auditoires canadiens n’est pas déductible d’impôt. Par contre, les publicités sur Internet, aux yeux de la loi, bénéficient quand même de ces déductions fiscales, car les sites Web n’y sont pas vus comme des journaux, des périodiques ou des entreprises de radiodiffusion.

Concrètement, une entreprise qui achète de la publicité sur Facebook, Google ou YouTube bénéficie donc des mêmes avantages fiscaux que lorsqu’elle en achète sur des médias locaux. « Avec une nouvelle interprétation, ça ne serait plus le cas », calcule M. Miller. Le rapport commandé par ce lobby indépendant, qui se consacre essentiellement à la défense du contenu canadien dans le système audiovisuel, s’attarde donc à définir les grandes plateformes sociales pour les présenter comme des diffuseurs selon les termes de la loi. Estimation prudente Jadis anodine, la publicité en ligne a connu une croissance exponentielle depuis quelques années — 5,6 milliards pour 2016 au Canada —, mais très peu au profit d’entreprises canadiennes, dont les réserves s’assèchent. Selon les chiffres du Bureau de la publicité interactive du Canada (IAB) cités dans l’étude de MM. Miller et Keeble, « presque 90 % des revenues publicitaires canadiens en ligne sont exportés vers des plateformes et des sites étrangers, dont les deux tiers vers des plateformes numériques américaines

comme Google, YouTube et Facebook ». De là, les deux chercheurs concluent que la réinterprétation suggérée « rendrait entre 50 et 80 % des dépenses publicitaires actuelles non déductibles. Selon une estimation prudente, 10 % de ces dépenses publicitaires nouvellement non déductibles reviendraient aux médias canadiens, rapatriant entre 250 et 450 millions de dollars annuellement en revenus publicitaires au secteur très menacé des médias canadiens ». Pour Ottawa, il y aurait également un gain. L’abolition de la déduction fiscale lui ferait économiser autour de 1,15 milliard de dollars, selon les auteurs de l’étude. Faire mieux que le statu quo Le document intitulé La déductibilité de la publicité sur Internet soumet donc l’hypothèse que, sans inci-

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tatifs fiscaux, les annonceurs se tourneraient en partie vers les médias canadiens. « Il y en a qui vont continuer de se tourner vers les sites américains, estime Peter Miller. Et l’autre effet possible, c’est que Google et Facebook baissent leurs tarifs de publicités du même pourcentage » que la déduction abolie. Le porte-parole des Amis de la radiodiffusion canadienne, Ian Morrison, y voit « une situation vertueuse » qui permettrait aux médias d’avoir plus d’argent « en ne les rendant pas dépendants de l’État ». Et ce, sans changer un mot de la Loi. Quelle assurance a-t-il que les annonceurs modifieront leurs façons de faire ? « Ça ne peut pas faire de mal, ça ne peut pas descendre audessous de zéro », explique M. Morrison. Et peu importe ce qu’une nouvelle interprétation des règles aurait comme impact, « ça

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serait quand même une aide majeure pour aider les médias en difficulté. La seule question dans mon esprit, c’est à quel point ce sera utile. Très utile ? Plutôt utile ? Pas vraiment utile ? Mais ça sera certainement mieux que le statu quo. » L’étude souligne la chute des revenus que vivent les quotidiens, la télévision, et plus modestement la radio. Au Canada, les revenus de publicité ont atteint un sommet en 2005 avec 2,66 milliards de dollars en 2005, avant de chuter à 1,3 milliard en date de 2014. « Nous croyons que la démocratie canadienne est menacée par le fait que les médias aient moins de ressources, qu’ils doivent congédier des journalistes, dit Ian Morrison. On devrait renforcer notre système médiatique, et une façon de le faire c’est de mettre de l’essence dans le réservoir, si je peux utiliser cette métaphore. »


Technologies

Contre la concurrence déloyale de ventes sur Internet

Bientôt une taxe…

… afin de rétablir un nécessaire équilibre au profit des commerçants et de l'État Plusieurs entreprises qui vendent des produits au Québec par le biais de sites transactionnels ne prélèvent pas de taxes. Du coup, elles font une concurrence déloyale aux commerçants locaux et elles entraînent un manque à gagner important dans les caisses de l'État. Des voix s'élèvent pour réclamer un changement à la loi.

années, chaque année, environ 80 personnes qui ont rempli ce formulaire », constate Amir Khadir, député de Mercier.

Au Québec, cette taxe de vente non perçue représente un manque à gagner de 300 millions de dollars par année pour l'État.

« Les intermédiaires de paiement, qui sont les cartes de crédit, Interac, Apple Pay ou PayPal, ce sont toutes des institutions qui collectent des données et qui, en plus, connaissent précisément l'adresse de l'achat ainsi que le montant qui a été facturé », explique-t-elle.

Le gouvernement québécois compte sur les consommateurs pour recevoir son dû. Or, si l'on en croit des données obtenues par le parti Québec solidaire grâce à la Loi d'accès à l'information, très peu de consommateurs font cette démarche. « Imaginez-vous donc que, sur à peu près 6 milliards de volume d'échanges commerciaux, d'achats en ligne, il y a à peu près 80 personnes, au cours des deux dernières

Et pour la professeure Marwah Rizqy, du Département de fiscalité de l'Université de Sherbrooke, la meilleure approche, c'est l'imposition à la source.

Injustice pour le gouvernement, injustice pour le commerçant L'avènement des transactions en ligne a changé la donne pour l'entreprise en informatique Cyberlogic. Il lui a permis d'étendre sa clientèle, mais il a aussi multiplié ses concurrents étrangers qui ne prélèvent pas les taxes de

vente. « Certains sites web, certains gros joueurs de l'industrie ne paient tout simplement pas les taxes, la taxe de vente du Québec, lors des transactions, dit-il. Si un joueur ne respecte pas les règles, ne facture pas la taxe de vente du Québec, il est avantagé parce que son prix est moins élevé de10 %. » À l'heure actuelle, un site web étranger qui n'a pas de présence physique au Canada n'a pas à prélever les taxes de vente. Selon Carl Paquin, le gouvernement du Québec, qui souhaite qu'un plus grand nombre d'entreprises québécoises disposent d'un site transactionnel, devrait d'abord s'attaquer à l'iniquité fiscale. « Tant et aussi longtemps que le problème en amont, qui est au niveau de la taxation, de l'uniformisation des taxes, qui est aussi qu'il n'y a

Marwah Rizqy

pas un contrôle de ces compagnies étrangères là qui viennent s'établir ici sans aucune restriction, sans aucune pénalité, tant et aussi longtemps qu'il y aura ça, ça ne donne absolument rien de s'en aller en ligne », soutientil.

l'iniquité que représente la non-taxation de certains biens et services vendus en ligne », ajoutant qu'avec Revenu Québec il participe aux discussions du comité fédéral-provincial sur la fiscalité qui se penche sur ce problème.

Le ministère des Finances se dit « tout à fait conscient de

Source : Radio-Canada

Fraudes au sociofinancement

Le web de toutes les impunités…

À l’été 2016, l’auteure-compositrice-interprète Lisa-Marie Jolin décide de s’inscrire au Festival international de la chanson de Granby. Elle tape son propre nom sur Google, pour voir. Elle a toute une surprise. Sur le site de KissKissBankBank, un site de sociofinancement français, elle découvre une campagne en son nom, sollicitant les donateurs. « J’ai trouvé une photo de moi disant : “Aidez-moi à financer mon premier album”. Mais moi, je n’avais jamais demandé d’aide pour financer mon premier album », raconte l’artiste. Au moment où elle fait la découverte, la campagne de financement est déjà terminée. Et elle a atteint son objectif : 7000 $ ont été récoltés.

« Quelqu’un a vraiment réussi à ramasser 7000 $ dans un pays étranger, alors que moi, dans

ma propre province, je n’arrive même pas à ramasser plus de 3500 $ », s’étonne Lisa-Marie Jolin, qui a déjà eu recours au sociofinancement. « Ça accroche le cœur. »

L’auteure est doublement frustrée. Non seulement elle n’a pas touché un sou de la cagnotte, mais elle craint maintenant que des donateurs lui demandent des comptes. Les noms des musiciens étaient aussi fictifs. Curieusement, personne ne lui a écrit à ce sujet, note-t-elle, intriguée. LisaMarie Jolin a alerté le site français, qui a retiré les informations qui restaient de la campagne frauduleuse. Joint à Paris, KissKissBankBank affirme tout mettre en œuvre pour vérifier l’identité des « porteurs de projets », ceux qui lancent une

campagne pour financer leur cause. « On analyse le projet sur fond, sur la viabilité. Et après on analyse [...] la fiabilité des documents », explique le responsable de la sécurité, Samuel Sanchez.

Le site exerce un double contrôle, humain et informatique, à l’aide d’algorithmes qui débusquent les cas de fraude en identifiant certains comportements propres aux fraudeurs. Mais ce n’est pas infaillible. Ce n’est pas la première fois que KissKissBankBank est déjoué par des fraudeurs, mais Samuel Sanchez affirme que les cas de fraudes sont rares, sans vouloir préciser davantage. 20 000 fraudes recensées Lorsque Lisa-Marie Jolin a fait sa découverte, les fonds avaient été transférés aux fraudeurs depuis belle lurette. La cam-

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pagne ayant été menée à terme, KissKissBankBank a perçu un pourcentage sur les contributions. Cette situation choque Adrienne Gonzales, une Américaine qui a fondé le site GoFraudMe, dont le nom est un rappel moqueur de GoFundMe, un des plus gros sites de sociofinancement au monde. Elle dénonce les nombreuses campagnes portant sur les faux cancers et les funérailles bidon. Adrienne Gonzales veut que GoFundMe en fasse plus pour protéger les donateurs. Mais le porte-parole de GoFundMe, Bobby Whithorn, nous a répondu par courriel que les fraudes représentent moins de 0,01 % des projets. Sur près de deux millions de campagnes par année, cela représente tout de même près de 20 000 fraudes. Quelle responsabilité?

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Les entreprises de sociofinancement se présentent comme une plateforme intermédiaire entre un porteur de projet et un donateur, qui n’a pas d’autre responsabilité que de faire les vérifications d’usage et retirer la campagne en cas de signalement. « Cela pose problème », selon le professeur Sylvain Lefèvre, de l’UQAM. Les campagnes appelant à la générosité ont lieu dans une zone grise réglementaire, selon lui. « Ces plateformes disent : “Non, il y a des relations qui se nouent, il y a des mini-contrats entre deux personnes qui ne se connaissaient pas. Nous on n’est pas impliqués là-dedans, on favorise la mise en contact, c’est tout. Ça aujourd’hui, ça pose de plus en plus de problèmes”, explique le professeur Lefèvre.


Cultures

Exposition-hommage du Musée des beaux-arts de Montréal

La vie fauchée de la photographe Leila Alaoui

Le 15 janvier 2016, la photographe franco-marocaine Leila Alaoui était attablée au restaurant Le Capuccino de l'hôtel Splendid, à Ouagadougou, au Burkina Faso, lorsque des hommes armés ont ouvert le feu et tué une trentaine de personnes, dont six travailleurs humanitaires québécois. Grièvement blessée, Leila Alaoui a succombé à ses blessures. Elle avait 33 ans. La photographe avait été mandatée par Amnistie internationale afin de réaliser un reportage sur les droits des femmes en Afrique de l'Ouest. Un an après sa mort, le Musée des beaux-arts de Montréal présente son travail dans une nouvelle exposition, No Pasara.

« No Pasara »; « Ils ne passeront pas » Issue d'une famille bourgeoise marocaine, elle partageait sa vie entre Paris, Marrakech et Beyrouth, et consacrait son travail aux thèmes de l'immigration et de l'identité.

Première série de Leila Alaoui, No Pasara, inspirée du slogan antifasciste espagnol qui signifie « Ils ne passeront pas », est consacrée aux rêves et aux aspirations de jeunes Marocains qui souhaitent traverser la Méditerranée pour atteindre l'Europe. Commandée par l’Union européenne en 2008, No Pasara est composée de 24 clichés. Ces photographies intimistes décrivent les conditions soci-

ales difficiles et le milieu aride dans lequel grandissent ces jeunes, qui demeurent souvent anonymes, voire invisibles au reste du monde. On parle tout le temps du rêve américain, parce qu’on est en Amérique du Nord, mais il y a ce rêve européen, qu'on retrouve encore aujourd'hui avec les Syriens, ce besoin de trouver un monde meilleur. La mer, obstacle qui sépare ces jeunes Marocains de la côte andalouse à la fois si près et si loin, est un thème récurrent de l'exposition. Et leurs chandails, aux couleurs de grandes équipes de soccer européennes, rappellent ce rêve qu'ils portent en eux. « Elle a vraiment été un peu

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Leila Alaoui

comme une ethnographe. [Elle a] passé du temps avec les gens pour les comprendre, pour passer leurs émotions, leurs états d'âme », poursuit Diane Charbonneau. No Pasara se veut également

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un hommage au travail de la photographe humaniste, qui a su traduire en images les aspirations des jeunes Marocains en quête d'un monde meilleur.


Ressources

L'accès à l'eau potable

Un enjeu majeur, chaque jour un peu plus pressant… L’acteur américain Matt Damon a profité de son passage au Festival du film de Sundance ce week-end pour déclarer qu’il espérait rencontrer le nouveau président Trump pour lui parler de l’accès à l’eau potable, une cause qu’il défend depuis plusieurs années. Son organisme charitable Water.org intervient dans les pays pauvres du monde. Il pourrait franchement ouvrir un chantier dans son propre pays en voie de tiers-mondisation de ce point de vue crucial. Au rythme où la situation se détériore, plus du tiers (36 %) des ménages américains pourrait ne pas être disposé à payer l’abonnement à l’eau potable d’ici cinq ans. Cette crise nationale est documentée dans une étude parue il y a deux semaines dans la revue scientifique PLOS ONE. Même aux États-Unis!... « La crise de l’eau va toucher profondément les États-Unis », explique au Devoir Elisabeth A. Mack, coauteure de l’enquête intitulée A Burgeoning Crisis ? La professeure Mack est rattachée au Département de géographie de la Michigan State University. « Les problèmes ont été documentés un peu partout, à la pièce. Il s’agit maintenant d’un problème national. Personnellement, je n’ai jamais rien vu de semblable. »

se voulait militante, dit la professeure. Mon rôle a consisté à regarder quel serait l’impact de la hausse des coûts de l’eau sur les ménages et sur la vitalité des régions urbaines touchées. Je suis donc partie d’une question toute simple en me demandant si les gens avaient les moyens de se payer leur eau. Quand j’ai commencé à la poser, on riait autour de moi et on me disait que, bien sûr, les gens en avaient les moyens. Je connaissais la situation à Detroit et je n’en étais pas si certaine. » Défaut de paiement Cette ville voit sa population rétrécir avec comme conséquence que de moins en moins de contribuables payent pour le service à coût total fixe. Depuis le début de 2014, la Ville a coupé le service d’eau à quelque 50 000 clients délinquants. La situation est encore pire à Philadelphie, où 227 000 abonnés, soit deux comptes sur cinq, se retrouvent en défaut de paiement. L’étude distingue les coûts pour les services de réception et de traitement des eaux. L’agence de protection de l’environnement du pays recommande que ces services combinés ne coûtent pas plus de 4,5 % des revenus d’un

ménage. C’est ce critère qui permet d’établir le nombre actuel et projeté de ménages en difficulté.

La géographe a pris soin de cartographier le problème national. Les villes les plus à risque actuellement et dans le futur proche se retrouvent surtout au sud, dans les zones les plus pauvres du pays continent. La région du Mississippi serait la plus à risque. Les États près du Québec comme le Vermont et le New Hampshire semblent par contre épargnés par la crise. Mille milliards à mobiliser La facture va exploser pour trois raisons selon l’enquête. Les changements climatiques et le vieillissement de la population vont faire gonfler les coûts. La première et la plus capitale cause concerne l’âge des réseaux. Les estimations fixent le montant nécessaire pour les remplacer à mille milliards de dollars américains. Par comparaison, les villes du Québec auraient besoin d’environ 1,7 milliard pour refaire leurs égouts et aqueducs. Québec a été submergé de demandes pour obtenir de l’aide du nouveau Fonds pour l’eau potable, doté depuis l’an dernier d’une enveloppe

d’environ 664 millions. Le nouveau président américain hérite de ce dossier brûlant. Donald Trump a promis de lancer un programme d’investissements dans les

Pour l’instant, un peu plus d’un ménage sur dix (11,9 %) a de la difficulté à payer les factures d’eau, ce qui représente près de 13,8 millions de foyers. Les signes du marasme se multiplient. À Atlanta et Seattle, la facture moyenne pour une famille de quatre personnes a maintenant dépassé le seuil des 300 $ mensuels. On répète : l’accès à l’eau coûte 300 $ par mois dans ces deux villes.

infrastructures et en même temps des baisses d’impôt. « C’est un problème politique,résume la professeure Mack. Il faut décider qui va payer pour nos infrastructures et comment il faut restructurer le système pour tenir compte des revenus des citoyens. Le système actuel touche les ménages les plus pauvres de manière disproportionnée. Comme l’accès à l’eau est un droit de la personne fondamental, il faut aussi mettre en place des protections pour empêcher les coupures de service de ceux qui ne peuvent plus les payer. » Le système actuel favorise en plus le gaspillage : plus un client consomme d’eau, moins elle lui revient cher au gallon. « Le chantier sera énorme, conclut la spécialiste. Il faut en plus imaginer et utiliser des technologies vertes pour économiser l’eau dans l’avenir. »

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Environnement

Les océans en périls

Plus de plastique que de poissons dans l’eau d’ici 2050… Le constat a de quoi susciter des inquiétudes. Si rien n’est fait pour réduire la pollution provoquée par l’accumulation de plastique dans les océans, ces derniers contiendront une masse plus importante de plastique que de poissons d’ici 2050. Des multinationales ont d’ailleurs décidé lundi d’appuyer un appel à l’action, dans le cadre du Forum économique mondial de Davos. C’est la navigatrice britannique Ellen MacArthur, connue pour avoir battu le record du tour du monde à la voile en 2005, qui a d’abord lancé cet appel en faveur d’une meilleure utilisation et d’un meilleur recyclage du plastique, une matière omniprésente dans nos vies quotidiennes. De grandes entreprises comme Unilever, Danone et Dow Chemical ont décidé de faire écho à cet appel, à la veille de l’ouverture du Forum économique mondial de Davos, en Suisse. Selon les données présentées dans un communiqué publié lundi, 20 % de la production

mondiale de plastique pourrait être réutilisée, tandis que 50 % pourrait être recyclée. Mais « sans une nouvelle conception fondamentale, les 30 % restants des emballages plastique [en poids] ne seront jamais recyclés », a expliqué l’organisation internationale dans un communiqué publié lundi. Plastique contre poissons À l’heure actuelle, on estime que de 80 à 120 milliards de dollars d’emballages plastiques sont perdus chaque année. « En plus du coût financier, si nous continuons sur cette même lancée, les océans devraient contenir plus de plastique que de poissons [en poids] », a aussi prévu le Forum, toujours par voie de communiqué. Selon une étude internationale coordonnée par la fondation de Mme MacArthur, le ratio « tonnes de plastique/tonnes de poissons » était d’un pour cinq en 2014. Il devrait être d’un pour trois en 2025 et il devrait même dépasser l’un pour un en 2050.

La pollution provoquée par le plastique a pris de telles proportions au cours des dernières décennies que près de 270 000 tonnes de ce matériau flotteraient à la surface des océans, selon une vaste étude internationale publiée à la fin de 2014 dans la revue scientifique américaine PLOS ONE. Il s’agit pour l’essentiel de microparticules, qui voyagent dans tous les océans du globe. Cette substance s’immisce donc dans toute la chaîne alimentaire. Dans les poissons, qui en ingurgitent des morceaux en les confondant avec leur nourriture. Dans les oiseaux, qui mangent des poissons ou qui nourrissent leur progéniture carrément avec du plastique. Un problème méconnu Selon les données du Programme des Nations unies pour l’environnement, cette matière très peu dégradable constituerait plus de 80 % des débris qu’on retrouve dans ces

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vastes étendues d’eau. La grande majorité provient de la terre ferme et est transportée au gré des bassins versants. Comme l’utilisation de ce matériau — dont la fabrication engloutit près de 10 % de la production pétrolière mondiale — est relativement récente, sa présence n’est mieux documentée que depuis quelques années. En fait, on s’y intéresse davantage depuis que l’océanographe américain Charles Moore a découvert au début des années

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2000 « le continent de déchets » du Pacifique. Cette zone, située entre Hawaï et la Californie, concentre des millions de tonnes de détritus amenés là par les courants marins. On sait maintenant qu’il existe huit de ces « continents » dans le monde. Le Québec n’est pas épargné par ce problème ; des chercheurs de l’Université McGill ont en outre découvert récemment que le fleuve Saint-Laurent est lourdement contaminé par le plastique.


Sports

Réforme de la Coupe du monde de soccer Un nouveau format surtout motivé par des intérêts politiques et économiques Fidèle à son habitude, la FIFA vient d’annoncer que l’élargissement de la Coupe du monde à 48 pays à partir de 2026 est motivé par son désir de rassembler davantage de nations passionnées du ballon rond dans une grand-messe planétaire. Mais comme le souligne le professeur Romain Roult, qui suit de près l’organisation de grands événements sportifs, la nouvelle formule est avant tout une affaire de politique et de gros sous.

mais la compétition s’échelonnera sur le même nombre de jours (32).

« La FIFA [Fédération internationale de football association], comme toute multinationale, essaie d’engranger de nouveaux revenus et d’ouvrir sa compétition phare à de nouveaux pays. Pour elle, c’est une occasion d’aller chercher de nouveaux marchés », explique M. Roult, qui enseigne à l’Université du Québec à Trois-Rivières et qui a participé à la rédaction de Géopolitique de la Coupe du monde de football 2010, un ouvrage publié il y a six ans.

« Je pense que c’est une manière pour Gianni Infantino d’asseoir son emprise sur la FIFA et d’aller chercher des votes pour une prochaine élection qui n’est pas gagnée d’avance », dit-il. Chaque pays, peu importe sa taille, ayant droit à un vote au moment d’élire le président, le successeur du controversé Sepp Blatter a ainsi acquis d’importants appuis en Asie et en Afrique, précise le professeur.

Le président de la FIFA, Gianni Infantino, est parvenu à faire adopter une première grande réforme depuis son entrée en poste il y a moins d’un an : à partir de 2026, le nombre d’équipes qui prendront part à la phase finale de la Coupe du monde passera de 32 à 48. Le tournoi comptera 80 rencontres plutôt que 64 actuellement,

Joie en Afrique Cette refonte majeure permettra à plusieurs pays « de rêver », a fait valoir M. Infantino. Les fédérations africaines de soccer ont crié de joie, tandis que l’Association européenne des clubs a dénoncé une décision « prise pour des raisons politiques ». Un point de vue que partage M. Roult.

Des milliards en plus Une Coupe du monde rassemblant plus de pays, c’est aussi une formidable occasion pour la FIFA d’accroître ses revenus. Selon un rapport confidentiel de la fédération consulté par l’Agence France-Presse, cette formule à 48 équipes permettra à l’organisation de toucher 845 millions de dollars supplémentaires par rap-

port au tableau de 32 pays, sans compter l’augmentation prévue des revenus provenant des droits de diffusion (667 millions) et du marketing (488 millions). « Les nouveaux marchés de téléspectateurs, d’auditeurs et de consommateurs potentiels vont sans doute permettre à la FIFA de renégocier à la hausse ses contrats de commandites et de diffusion », résume Romain Roult. Chaque nouvelle équipe participant au grand rendezvous planétaire amène en effet avec elle des diffuseurs nationaux qui sont prêts à payer le gros prix pour voir leurs héros sportifs en action et offre une visibilité élargie aux commanditaires internationaux. Au tour du Canada ? Reste à voir si la croissance annoncée du nombre d’équipes, qui gonflera inévitablement la facture liée à l’organisation de l’événement, refroidira les ardeurs de certains pays. D’autant plus que plusieurs évoquent une candidature canadienne ou canadoaméricaine pour la Coupe du monde 2026. La Ville de Montréal a même adopté une stratégie en matière d’événements sportifs qui cible cette fenêtre d’opportunité.

Le professeur Roult estime que la nouvelle formule de la Coupe du monde fera à tout le moins grimper les dépenses pour les villes qui accueillent les équipes et pour les services de sécurité, mais il ne croit pas que les pays hôtes potentiels se feront rares, comme c’est le cas pour les Jeux olympiques. « Les coûts des Jeux olympiques, en particulier ceux d’été, ont explosé parce que les disciplines sont très variées et que les exigences des fédérations internationales et du CIO [Comité international olympique] sont telles que la ville hôte doit avoir l’équipement dernier cri pour toutes les compétitions. Pour la Coupe du monde, la complexité est beaucoup moins grande », fait-il remarquer. Si le Canada souhaite accueillir la planète soccer, il devra cependant construire

ou rénover ses installations afin d’avoir à sa disposition une dizaine de stades pouvant accueillir plus de 45 000 personnes, observe Romain Roult. Le responsable des sports au comité exécutif de la Ville de Montréal, Dimitrios Jim Beis, a cependant fait savoir qu’il est encore trop tôt pour évaluer les répercussions de l’annonce de la FIFA. « L’Association canadienne de soccer sera elle-même appelée à se positionner et à analyser l’impact des changements annoncés par la FIFA. Cela dit, Montréal se dote de tous les outils pour attirer des événements d’envergure et se positionner comme un leader, tant en ce qui concerne les infrastructures qu’en ce qui a trait aux événements qu’elle accueille », a-t-il déclaré.

CAN 2017

L’édition de tous les possibles

À quelques jours, ou quelques heures, des quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2017, bien malin qui aurait pu prévoir les affiches décidées par les matches des premiers tours. Les choses avaient d’ailleurs commencé dans l’inattendu au Gabon, avec l’absence de ténors tels le Nigéria et l’Afrique du Sud. La même situation a prévalu tout au long des rencontres de qualifications, notamment avec les éliminations – plutôt rapides – du grandissime favori de l’épreuve, l’Algérie, et du pays hôte, le Gabon. Comme d’ailleurs dans le groupe C, le fait que la deuxième place qualifiante se jouait entre les deux géants

d’Oyem : la Côte d’ivoire et le Maroc… Le Cameroun s’est quand à lui qualifié à l’arraché; seuls le Sénégal (demi-finaliste en Coupe du Monde 2002) et la Tunisie ont su – mais tout relativement – tirer leur épingle du jeu… En tout, une chose à été démontrée : les «puissances traditionnelles» du soccer africain ne savent plus être transcendantes et, en conséquence, la bourse des valeurs du ballon rond continental subit des cours plus que fluctuants…

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Les quarts de finale Samedi 28 janvier - Burkina Faso – Tunisie - Cameroun – Sénégal

Mali Demi-finales : Mercredi 1er février

Dimanche 29 Janvier - Ghana (ou Égypte) – Maroc - RD Congo – Égypte ou

Match pour la 3ème place : samedi 4 février

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Finale : dimanche 5 février


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