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nº 296 du 09 au 22 février 2017

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Hommages, recueillement et compassion

Marée d’émotion au pays

Drame de Québec

… Et soudain, une fusillade éclate

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Sécurité

Les crimes haineux en hausse au Québec depuis 2010

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Dérives

L’extrême droite de Québec sort de l’ombre…

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Il y aura un cimetière musulman à Québec… … reste à régler quelques (gros) détails! Page 18

Ces six québécois que nous pleurons…

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Atlas.Mtl

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Édito

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 296 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 118 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 12 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 3500 visiteurs par jour.

On les côtoyait sans les connaitre et presque sans les voir…

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Il a fallu un drame sans nom pour qu’on se rende compte que du sang coule dans leurs veines, que même s’ils se réunissent pour prier dans une mosquée supposés lieux de mystères effrayants et antres de complots - ce sont de bons époux, de bons pères de familles, qu’ils ont des rêves et des espoirs, qu’ils aiment les leurs et les autres…

On s’aperçoit que ces musulmans sont dans la vie des enseignants-chercheurs en renom, qui, signe suprême d’intégration, au lieu de l’agronomie en zone aride à laquelle aurait pu les prédestiner leur origine géographique, se spécialisaient plutôt dans le froid pour mieux servir leur société de vie. Un traumatisme brutal qui va nous hanter longtemps On s’aperçoit aussi que tout docteurs en géologie qu’ils puissent être, ils peuvent être commerçants par choix par souci de servir leurs concitoyens et que dans cette autre vie, ils sont généreux comme nul autre, au point de dire «personne n’aura faim en sortant de chez moi» lorsque qu’à son su, une cliente dans le besoin se verra obligée de renoncer à une partie de ses achats faute d’argent; que cette générosité ira jusqu’au sacrifice de sa propre vie pour éviter un carnage. On se rend compte qu’ils sont dentistes, pharmaciens, informaticiens ou fonctionnaires; qu’ils sont comme nous, qu’ils sont partie de ce Nous qui devrait nous transcender tous… Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui? Un souvenir, un souvenir de violence injuste,

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injustifiée et injustifiable. Six veuves et quinze orphelins; huit familles dont les protecteurs et pourvoyeurs vont être plongées dans la précarité pour plusieurs semaines dans le meilleurs des cas, pour toujours dans le pire.

Qu’en reste-t-il aussi? Un traumatisme collectif brutal qui nous hantera longtemps; aussi longtemps que celui de la pénible fusillade de l’École Polytechnique dont les effets sur nos valeurs n’ont toujours pas fini d’être mesurés malgré le temps… Le prix de la différence, le poids de l’indifférence Dans les deux cas en effet, c’est la différence qui a été attaquée; attaquée par l’ignorance, une ignorance qui créée la peur, la peur qui devient haine et la haine qui génère la violence. Le phénomène a aujourd’hui attaqué un segment particulier de la population québécoise et canadienne «coupable» de sa foi, l’Islam. Nombreux sont ceux, après coup, qui affirment aujourd’hui «avoir vu venir le drame». Nous ne sommes pas du nombre. Nous avons crus cependant comme eux tous, qu’à force de laisser se développer les discours haineux de tous acabits, nous finirions par perdre notre âme et faire perdre son âme au Québec. C’est pour cela que nous avons maintes fois appelé à prendre des mesures contre ce genre de discours qui, même déguisé en «liberté d’expression» n’en constitue pas moins une agression, une agression mentale aux effets bien plus pernicieux qu’une agression physique; avec cette

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particularité qu’il peut mener à la dérive aussi bien celui qui le professe que celui qui l’écoute, celui qui l’utilise pour intimider autant que celui qu’il prétend intimider. Car le discours haineux, contrairement à une opinion respectable quelque rude et acerbe qu’elle puisse être, ne se fonde sur aucun argument raisonnable, aucune réflexion fondée. Il y a peut-être moyen d’agir autrement Et nous sommes restés si longtemps passifs – pour ne pas dire indifférents – à ce genre de faits, qu’ils s’en sont trouvés banalisés, presque légitimés. Au point que les groupes d’extrême droite se sont jugés fondés à sortir de l’ombre, à semer les germes d’une épidémie, à créer une atmosphère délétère qui nous laisse tous désarmés. Alors, de grâce!, cessons de confondre liberté d’opinion et discours haineux; revoyons nos définitions de l’un et de l’autre de ces concepts, afin que la liberté demeure liberté et que la démocratie ne soit plus constamment sous la menace de l’acte fou de quelque illuminé… Et il n’y a pas que nous pour penser ainsi. Le grand patron de la GRC, le commissaire Bob Paulson, questionné sur les moyens de prévenir de telles tragédies lors d'un comité sénatorial à Ottawa a répondu croire qu'il faut être attentif « aux débats chargés de haine » et « examiner les lois en vigueur ». « Il y a peut-être une façon d'agir de manière préventive », a-t-il ajouté.

Abdelghani Dades


À la Une

Drame du CCIQ

… Et soudain, une fusillade éclate

Un attentat terroriste dans une mosquée de Québec fait six morts La prière du soir venait de prendre fin. Comme de coutume, alors que certains orants en étaient à de dernières invocations, d’autres échangeaient sur les choses de la vie. En tous, une cinquantaine de personnes sont encore là, paisiblement réunies. Et soudain, vers 19h55, une fusillade éclate. L’horreur venait de frapper le Centre culturel islamique de la ville de Québec également connu sous le nom de grande mosquée de Québec. Un forcené y a ouvert le feu, faisant six morts et 19 blessés. Un suspect sera arrêté sur territoire de la SQ, à proximité de l’île d’Orléans quelques minutes plus tard. Sidération Le Service de police de la Ville de Montréal et la Gendarmerie royale du Canada travaillent aussi avec le SPVQ et la SQ afin d’éclaircir les circonstances de cet attentat, rapidement qualifié de terroriste par le gouvernement. « À la suite de cet acte terroriste, j’ai demandé à l’Assemblée nationale de mettre en berne notre drapeau du Québec» annonce immédiatement sur Twitter le premier ministre Philippe Couillard. « On a l’impression de rêver, Québec est en deuil, cette magnifique ville… Cette magnifique Capitale-Nationale vient de vivre un deuil sans nom », a déclaré le maire de Québec, Régis Labeaume, la

voix brisée par l’émotion. « Aucun humain ne devrait payer de sa vie par le fait de sa race, de sa couleur, de son orientation sexuelle ou de sa croyance religieuse. » Comme Philippe Couillard, il a lancé un message de solidarité, d’amour et d’ouverture. « Je veux exprimer ma révolte devant ce geste crapuleux. Je veux dire aux membres de la communauté musulmane, […] qu’ils peuvent compter sur notre soutien. Et surtout, je veux dire que nous les aimons. »

Le président de la mosquée, Mohamed Yangui, a indiqué que la prière du soir attire 60 à 100 personnes tous les soirs. « On m’a dit qu’il y avait eu une fusillade et puis que la personne a réussi à recharger son arme trois fois […] », a-t-il déclaré, en citant les informations que lui ont rapportées ses amis. « On m’a dit qu’il était au rez-de-chaussée et qu’il a réussi à monter au premier étage. » Tôt lundi matin, les autorités n’avaient toujours pas confirmé ce scénario. Mohamed Yangui s’est aussi désolé d’être témoin d’un événement motivé par la haine. « C’est un geste barbare. […] Ce sont des gestes isolés, ça ne reflète pas la société québécoise », a-t-il affirmé. Précédents haineux Le Centre culturel islamique de Québec a été la cible d’un geste haineux au mois de juin dernier, quand une tête de porc y avait été déposée en pleine nuit. La tête de l’animal, dont la viande est interdite de consommation par le Coran, avait été placée dans un emballage cadeau transparent

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Centre Islamique de Québec

accompagné d’une note sur laquelle il était inscrit « Bonne [sic] appétit ». La mosquée faisait l’objet de surveillance

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régulière de la part des policiers du SPVQ. Elle s’était aussi équipée de caméras de surveillance.


À la Une

Drame du CCIQ

Ces six québécois que nous pleurons… Une pensée est demandée pour leurs veuves et les quinze orphelins qu’ils laissent dans le deuil Le profil des six victimes de l'attentat commis dimanche soir au Centre culturel islamique de Québec est maintenant connu. Il s'agit d'un enseignant-chercheur reconnu par ses pairs, d'un commerçant apprécié de tous, d’un fonctionnaire, d’un technicien dentaire, d’un comptable et d’un informaticien; tous pères de familles et honnêtes citoyens. Pr Khaled Belkacemi Khaled Belkacemi, 60 ans, était professeur en génie alimentaire à la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval. Chercheur affilié à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, M. Belkacemi était originaire d'Alger, en Algérie. Marié à une enseignante de la FSAA, il était père de deux enfants. « Je tiens à saluer les qualités humaines et le professionnalisme de mon collègue Khaled Belkacemi. Il était un homme très cultivé, passionné et engagé au sein de la Faculté. Son œuvre remarquable survivra à son départ subit qui nous attriste tous profondément », a souligné le doyen de la FSAA, Jean-Claude Dufour dans un communiqué. Dr Azzedine Soufiane Marocain d'origine, Azzedine Soufiane est arrivé au Québec en 1988. Il a vécu un moment à Montréal avant de faire des études en géologie à l'UQAM, et un doctorat à l'INRS sur l'étude de la croûte terrestre, en NouvelleÉcosse, dans l'Arctique canadien et sur l'île d'Anticosti. Âgé de 57 ans, ce natif de Khouribga était marié et père de trois enfants (Ilies, 16 ans, Zineb 14 ans et Hajar 7 ans). Il était propriétaire

de l'épicerie-boucherie Assalam, située tout près du Centre culturel islamique de Québec. Homme d’une immense générosité, au lieu de fuir le lieu du drame, il a tenté selon les témoins, de désarmer l’agresseur, ce qui lui aura couté la vie. Dans la communauté de sainte Foy, il laisse le souvenir d’ «une personne merveilleuse et pacifique», d’un homme « très généreux et très serviable » qui « aimait beaucoup le Québec ». Abdelkrim Hassane Originaire d’Algérie Abdelkrim Hassane, 41 ans, avait trois filles âgées de 10 ans, 8 ans et 15 mois. Informaticien, il est arrivé au

Québec en 2010 et avait rapidement décroché un emploi. Il travaillait au gouvernement du Québec comme analyste-programmeur. Auparavant, il aurait travaillé pour une compagnie pharmaceutique en Algérie. Une de ses anciennes collègues le décrit comme un homme gentil, pieux et respectueux. Aboubaker Thabti Tunisien d'origine Aboubaker Thabti, 44 ans, était résident de Québec depuis 2011, M. Thabti était le père de deux enfants de 3 et 11 ans.

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Le président du Centre culturel islamique de Québec, Mohamed Yangui, indique qu'il a discuté avec lui peu de temps avant l'attaque. « Il voulait acheter une maison pour sa famille », a-t-il confié. Mamadou Tanou Barry Père de deux enfants, un garçon de 3 ans et une fillette de 1 an et demi, Mamadou Tanou Barry, 42 ans, oeuvrait comme comptable dans une compagnie au centre commercial Place de la Cité. Il avait quitté sa Guinée natale pour le Québec en 2011 et avait obtenu sa citoyenneté canadienne. Il demeurait dans le secteur de

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Sainte-Foy. Ibrahima Barry D'origine guinéenne, Ibrahima Barry, 39 ans, était un informaticien employé par la fonction publique (Revenu Québec). Il était père de quatre enfants, deux filles de 13 et 7 ans, et deux garçons de 3 et 2 ans. Ibrahima Barry, qui était au Québec depuis 2011, était un ami proche de Mamadou Tanou Barry. Les deux hommes voyageaient souvent ensemble. Il détenait également sa citoyenneté canadienne. Il demeurait dans le secteur de Sainte-Foy.


À la Une

Hommages, recueillement et compassion

Marée d’émotion au pays Très rapidement – moins de trois heures après le drame – Philippe Couillard, rentré d’urgence de son comté et Régis Labeaume, tiennent un point de presse pour dénoncer la haine et la violence et condamner l’abject attentat perpétré contre des citoyens québécois pacifiques réunis par une cérémonie religieuse à la mosquée du Centre Culturel Islamique de Québec. Depuis, les hommages aux victimes – tués et blessés – et les marques de sympathies à l’endroit de leurs familles se sont succédé. De même, le choc à généré ce qui semble être une remise en question d’un certain nombre de comportements - dont certains systémiques - politiques et sociaux qui directement ou indirectement réduisent la portée des objectifs nationaux d’intégration de la diversité et d’établissement d’un vivre ensemble harmonieux; à tout le moins exempt d’exclusion, de haine et de violence. Des sit-in et des marches ont eu lieu partout à travers le Canada. Nous rendons compte ci-après de l’une de ces marches, celle du dimanche 30 janvier à Montréal et des deux hommages solennels rendus aux victimes, le jeudi 3 février à Montréal et le vendredi 4 février à Québec. Unité dans le recueillement A Montréal, place de la Gare-Jean Talon, des milliers de personnes se sont rassemblées, dimanche 30 janvier au soir, pour rendre hommage aux victimes de l’attentat perpétré la veille dans une mosquée de Québec. L’endroit n’est pas peu symbolique : il se trouve à un jet de pierre du quartier ParcExtension, l’un des plus multiethniques de Montréal. Beaucoup sont venues avec des chandelles et des pancartes pour témoigner leur tristesse. «Il y a eu des pleurs. De la douleur. Mais

aussi une démonstration d’unité dans le recueillement», témoigne Le Devoir. Des badauds de tous les âges et de toutes les confessions se sont unies d’une seule voix pour dénoncer «la violence et la haine». Sur une scène installée devant la bâtisse couvrant la station de métro Parc, plusieurs dizaines de citoyens ont pris la parole en français, en anglais et en arabe pour transmettre le même message, fustigeant «l’islamophobie et le racisme qui existe au Québec, mais que les élites préfèrent ignorer». Malgré le froid (- 19 degrés), la foule s’est mobilisée pour saluer «l’ouverture et le respect» du Québec en tant que terre d’accueil pour des gens de toutes les origines L’hommage de Montréal Jeudi, l’'aréna Maurice-Richard a accueilli des milliers de personnes pour les funérailles de trois des six victimes et un dernier hommage à Abdelkrim Hassane, Khaled Belkacemi et Aboubaker Thabti lors d'une cérémonie qui s'est déroulée selon le rite funéraire musulman.

sage, qui a été répété tout au long de la cérémonie : solidarité, unité et compassion. Peu avant la prière funéraire, plusieurs musulmans ont pris part à la prière régulière sur l'heure du

La cérémonie ne devait débuter qu'à 13 h, mais déjà, vers 11 h 30, quelques personnes étaient déjà sur les lieux. De nombreux dignitaires sont par la suite arrivés sur les lieux, les uns après les autres. Parmi eux, le premier ministre canadien Justin Trudeau, le premier ministre québécois Philippe Couillard et les chefs des partis d'opposition, Jean-François Lisée et François Legault. Le député de Québec solidaire Amir Khadir, le chef du Nouveau Parti démocratique Thomas Mulcair, ainsi que les maires de Montréal et de Québec, Denis Coderre et Régis Labeaume, sont également venus se recueillir.

midi. Ils ont effectué le rituel en silence. Puis, la cérémonie s'est ouverte.

Tous ont transmis le même mes-

Après une brève allocution de la

maîtresse de cérémonie Chayma BenHaj, le cheik Masaad El beltaji a récité devant une salle silencieuse des versets du Coran.

Présentant à tour de rôle Abdelkrim Hassane, Khaled Belkacemi et Aboubaker Thabti, M. Trudeau a appelé à l'unité.

Les premiers ministres canadien et québécois et les maires de

Le premier ministre du Québec a ajouté que tous doivent réfléchir à

Montréal et de Québec sont ensuite montés au micro. « Que la paix d’Allah soit avec vous », a dit en arabe Justin Trudeau pour commencer son discours.

la façon dont ils s'expriment. « [Les mots], c’est à nous de les formuler, à nous de les choisir. Ces

L'aréna Maurice Richard, Montréal

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À la Une

Hommages, recueillement et compassion

Marée d’émotion au pays

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mots peuvent unir et guérir ou diviser et blesser. À nous de choisir. C’est notre responsabilité », a ajouté Philippe Couillard, lors de son allocution qui a suscité de nombreux applaudissements et acclamations. Des imams ont également pris la parole, dénonçant notamment le terrorisme et encourageant tout un chacun à ne pas se refermer sur soi après cet événement, mais à tendre la main à l'autre. « Nous avons vu que le terrorisme n’a pas de couleur, de religion, de nationalité », a dit le cheik Moujib Arrahman. « Notre messager Mohammed […] disait : "si l’un d’entre vous musulmans fait injustice à un nonmusulman, c’est moi-même, dit le prophète, qui prendrai justice le jour du jugement à côté du nonmusulman et contre le musulman" », a déclaré pour sa part le cheik Mahdi Tarkawi afin de dénoncer les actes de terroristes musulmans. Après les nombreux discours, la foule a formé de nombreuses rangées pour effectuer la prière funéraire. Tous ont ensuite récité silencieusement le premier chapitre du Coran, clamant à certains moments « Allah akbar », soit « Allah est le plus grand » en arabe. La prière a duré quelques minutes, puis l'imam a adressé une courte invocation, demandant notamment la miséricorde d'Allah. Puis, lentement, l'aréna s'est vidé, alors que certains participants continuaient de prier, sans bruit. Les corps ont été exposés en chapelle ardente jusqu'à 16 h pour permettre à ceux qui n'ont pu assister à la cérémonie de rendre un dernier hommage aux victimes.

La cérémonie funéraire était coordonnée par les services protocolaires de la Ville de Montréal, avec l'accord des familles éplorées et la collaboration du Centre islamique Badr de Montréal. Présences remarquées également, celles de diverses institutions de soutien et de services aux musulmans en détresse, dont la maison funéraire Magnus Poirier représentée par M. Omar Chikh, chargé de la communauté musulmane du Canada. La cérémonie de Québec Les funérailles des trois des trois autres victimes, Ibrahima Barry, Mamadou Tanou Barry et Azzeddine Soufiane, ont été célébrées le lendemain, vendredi, au Centre des congrès de Québec. L’imam Hassan Guillet, porteparole au Conseil des imams du Québec, a tout d’abord livré une longue allocution en arabe, en français et en anglais en hommage aux victimes.

La célébration s'est poursuivie avec la prière du vendredi. L'imam Youssouf Fofana a ensuite prononcé la prière musulmane aux défunts. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a invité les citoyens à choisir l’unité et l’amour. Il a appelé tous les Canadiens et les personnalités publiques à poursuivre la lutte contre l’injustice et l’exclusion et de réfléchir aux paroles qui blessent. « Il est plus que temps que les auteurs de tels discours qu’ils Centre des congrès de Québec soient politiciens, animateurs ou autres personnalités publiques d’espoir et de fraternité. » se rendent compte du tort que leur mots peuvent causer. » Le maire de Québec, Régis Labeaume, a souligné que toute la

défunts. La nouvelle a été accueillie par les applaudissements de la foule.

Évoquant la tragédie causée, dit-il, par l’ignorance, il a invité la société à une prise de conscience et à passer à l’action pour construire une société meilleure. Il a également exprimé de la compassion envers la famille du présumé meurtrier Alexandre Bissonnette. « Notre ennemi, c’est pas Alexandre Bissonnette, c’est l’ignorance. » a-t-il affirmé. L’imam Hassan Guillet a qualifié le présumé meurtrier de septième victime, qui, affirme-t-il, a d’abord été victime de paroles haineuses. « Il y a une victime de qui on n’a pas parlé et cette victime s’appelle Alexandre Bissonnette. Avant qu’il soit assassin, il était victime lui-même, avant de planter les balles dans les victimes, il y a des mots plus forts qui ont été plantés dans son cerveau », a-t-il déclaré.

Dans un discours ponctué de paroles en arabe, le premier ministre québécois Philippe Couillard a quant à lui dit souhaiter que l’élan d’empathie et de solidarité qui s’est exprimé cette semaine soit durable. « Je fais le vœu que la mort des six victimes laisse derrière elle un intarisssable courant

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communauté avait touchée par la tragédie et qu’elle en ressortirait « plus forte dans ses convictions, unie dans sa diversité et plus solidaire dans l’adversité. »

Régis Labeaume a conclu son discours en livrant un message d’amour de la part de sa fille Corinne envers le fils de M. Soufiane, qu’elle côtoie.

Le maire a fait plaisir à son auditoire en confirmant que la communauté musulmane aura son cimetière pour enterrer leurs

La cérémonie qui s’est déroulée selon le rite funéraire musulman a pris fin vers 14 h.

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Hommages, recueillement et compassion

Propos sur la haine et la violence Nous n’acceptons pas cette haine « Nous sommes ici ce soir pour démontrer que nous n’acceptons pas cette haine, a lancé M. Trudeau à la foule. La communauté de Québec a vécu une expérience qu’aucune communauté ne devrait jamais avoir à vivre. Un acte de cruauté et de violence indescriptible perpétré envers des gens rassemblés dans l’amitié et la foi. À tous ceux qui connaissaient et aimaient les victimes, nous sommes à vos côtés, nous vous aimons et vous appuyons.» C’est le moment pour tous les Québécois, tous les Canadiens, d’être unis en deuil, […] de repousser l’intolérance, mais surtout d’être là pour les familles et une communauté

Montrer au monde ce qu'on a de meilleur Philippe Couillard a invité les Québécois à dire « clairement et fermement non à la violence, au rejet et à la haine ». Le chef libéral a ajouté qu’il fallait apprendre à « trouver les mots et les gestes qui accueillent ». « Je crois qu’on a avantage, pour ce qui est des acteurs politiques, à bien réfléchir à la façon dont on nomme les enjeux. Et parfois même la façon qu’on commence à les aborder », a-t-il ajouté, soulignant que cette réflexion sera abordée la semaine prochaine. Le monde nous regarde. On va leur montrer ensemble qui nous sommes. On va leur montrer ensemble ce qu’on a de meilleur.

qui a énormément de peine aujourd’hui.» Justin Trudeau, Premier ministre du Canada

Nous sommes tous en deuil

Philippe Couillard, premier ministre du Québec

Rejeter ceux et celles qui s’enrichissent avec la haine

« Nous sommes tous des frères et des soeurs. Nous sommes tous en deuil »,

Le maire Régis Labeaume a indiqué que les citoyens de Québec vivraient « ce deuil avec nos concitoyens ». Il a insisté sur l’importance de ne pas laisser l’attentat changer « ce qui est fondamentalement bon à Québec ».

Denis Coderre, Maire de Montréal

Régis Labeaume, maire de Québec

« Espérons peut-être qu’une des conséquences sera de rejeter, par exemple, ceux et celles qui s’enrichissent avec la haine ».

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À la Une

Hommages, recueillement et compassion

Propos sur la haine et la violence Après l’horreur, le partage

Unis face à la peur et l’intolérance

« Nous avons tous été frappés par l’horreur. Nous avons tous été touchés par la peine qui s’est abattue sur les gens de Québec, en particulier la communauté musulmane»;

« Face à la peur et l’intolérance, soyons forts et unis. Toutes mes pensées aux proches des victimes de la fusillade de Sainte-Foy. »

Ce sont « des Québécois, des pères de famille qui ont été fauchés lâchement, qui ont été tirés dans le dos et qui a fait en sorte qu’un grand nombre d’enfants, de proches, d’épouses sont aujourd’hui dans le deuil ». «Ce sont des Québécois qui ont été tués pour la simple raison qu’ils exerçaient un droit fondamental : celui de se réunir dans un lieu de culte et de prier leur dieu. « On a eu l’horreur, on a eu la peine et on a maintenant le partage ».

Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien

Jean-François Lisée, chef du Parti Québécois

Solidarité, mais aussi unité

Debout contre tous les gestes islamophobes

« On est tous contre la violence, [on est tous] choqués par ce qui est arrivé. Ce n’est pas les Québécois qu’on connaît. Solidarité, mais aussi unité »

« La présence d’autant de personnes ici, aujourd’hui, signifie pour eux [les musulmans] quelque chose qu’ils attendaient depuis longtemps : une reconnaissance de l’importance de se tenir debout contre tous les gestes islamophobes.

François Legault, chef de la Coalition avenir Québec

«Des pères, des mères, des enfants sont sous le choc aujourd'hui, s’apprêtent à vivre un deuil douloureux. Je veux que vous sachiez qu’on est de tout coeur avec vous. Tout le Québec partage votre deuil. »

Un seul peuple, une seule nation

Thomas Mulcair, chef du NPD

Québécois à part entière

Le député de Québec solidaire Amir Khadir a également témoigné de sa stupéfaction et de sa tristesse par rapport à l'attentat. « Nous formons tous un seul et même peuple, une seule et même nation », a-t-il déclaré. Face aux mouvements populistes qui gagnent en popularité en Europe et aux ÉtatsUnis, et face au fanatisme religieux qui secoue le Moyen-Orient, les gens d'ici ont « un devoir, c’est d’apaiser, c’est de montrer les points de rencontre entre les peuples, et surtout d’être accueillants », a mentionné M. Khadir.

On va continuer à accueillir aussi des personnes de confession musulmane. Une fois qu’on choisit de vivre ici, au Québec, on est Québécois à part entière. Kathleen Weil, ministre de l'Immigration

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Amir Khadir, Député de Québec Solidaire


Nos confrères ont la parole

Le drame de Québec vu de Rabat

…«Passer à l’action pour construire une société meilleure» Une cérémonie funéraire émouvante a eu lieu, vendredi aprèsmidi au Centre des Congrès de Québec, à la mémoire de trois des six victimes de l’attentat terroriste perpétré contre le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), dont le ressortissant marocain Azzeddine Soufiane, et ce en présence des Premiers ministres canadien et québécois, MM. Justin Trudeau et Philippe Couillard. Dans un climat de recueillement et de piété, les funérailles de Azzeddine Soufiane (57 ans et père de trois enfants), Mamadou Tanou Barry et Ibrahima Barry, originaires de Guinée, se sont déroulées dans une grande salle, aménagée pour la circonstance et qui peut accueillir jusqu’à 6.000 personnes, où une imposante foule majoritairement de confession musulmane de tous âges et sexes confondus, encore sous le choc de cet acte lâche et barbare, est venue rendre un dernier hommage à ces trois victimes, honorer leurs mémoires et témoigner aussi de son soutien aux familles meurtries. Outre les membres des familles, leurs proches et amis, cette cérémonie a eu lieu en présence du Maire de la ville de Québec, Régis Labeaume, de la Consule générale du Royaume du Maroc à Montréal, Habiba Zemmouri, de l’ambassadeur de Guinée à Ottawa, Saramady Touré, de la Consule générale de France à Québec, Laurence Haguenauer, de plusieurs officiels et politiciens de tous bords, de dignitaires religieux ainsi que de plusieurs autres personnalités issues des différentes communautés, toutes religions et origines confondues. Une cérémonie funèbre similaire avait eu lieu, jeudi dans un complexe sportif à Montréal en hommage aux trois autres victimes Aboubaker Thabti (Tunisie) et

Abdelkrim Hassane et Khaled Belkacemi (Algérie). Couronnes de fleurs blanches Alignés et posés à même le sol, les cercueils d’Azzeddine Soufiane, Mamadou Tanou Barry et Ibrahima Barry étaient surmontés de trois grandes couronnes de fleurs blanches avec en arrière plan les drapeaux du Canada, du Québec, de la ville de Québec, du Maroc, de la Guinée et de la France. En début de cette cérémonie, marquée par une intense émotion, l’imam Hassan Guillet, du Conseil des imams du Québec, a livré un discours dans lequel il a évoqué cette terrible tragédie causée, a-t-il dit, par l’ignorance, tout en invitant la société québécoise et canadienne à une prise de conscience et à passer à l’action pour construire une société meilleure. Par la suite, les fidèles ont accompli la prière du vendredi, qui a été suivie par plusieurs discours au ton unificateur et rassembleur, livrés par de hauts responsables et dignitaires canadiens et québécois, à travers lesquels ils ont dénoncé avec énergie cet acte innommable, rendu hommage aux victimes et exprimé leur indéfectible soutien aux familles affligées ainsi que leur pleine solidarité avec l’ensemble de la communauté musulmane en cette douloureuse circonstance. Dans ce sens, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a affirmé que cette attaque terroriste a choqué la communauté musulmane du Québec et tous les Canadiens, tout en appelant «à choisir l’unité et l’amour» et à poursuivre la lutte contre l’injustice et à réfléchir aux paroles «qui visent certains de nos concitoyens en les excluant, en les rabaissant sur la base de leurs

origines ou de leur religion». «Il est plus que temps que les auteurs de tels discours qu’ils soient politiciens, animateurs ou autres personnalités publiques se rendent compte du tort que leurs mots peuvent causer», a-t-il martelé. «C'est à chacun d'entre nous que revient la responsabilité de mener la lutte contre l'injustice et la discrimination au quotidien, à nous de poser les gestes qui sont à l'image de qui nous sommes, du Canada, de ce pays qu'aimaient tant Mamadou, Ibrahima et Azzeddine», a-t-il soutenu. Dans un discours similaire ponctué de paroles en arabe, le premier ministre québécois Philippe Couillard a souhaité que l’élan d’empathie et de solidarité qui s’est exprimé pendant toute cette semaine soit durable, tout en formant le vœu que la mort des six victimes laisse derrière elle «un intarissable courant d’espoir et de fraternité». «Beaucoup a été dit, beaucoup a été entendu. Souhaitons que beaucoup ait été compris, que si on parle d'égalité pour tous, pour toutes, cela doit vouloir dire quelque chose», a-t-il déclaré.

du Royaume à Montréal, Habiba Zemmouri a indiqué que la présence de MM. Trudeau et Couillard ainsi que de membres des gouvernements et de la classe politique aux cérémonies funéraires tenues jeudi à Montréal et vendredi à Québec a été d’un grand soutien pour tous les membres de la communauté musulmane, tout en les remerciant, au nom du Royaume du Maroc et de toute la communauté marocaine, pour «leurs actes de solidarité les plus fraternels et les plus louables».

Pour sa part, le Maire de Québec, Régis Labeaume, a souligné que toute la communauté avait été touchée par cette tragédie et qu’elle en ressortirait plus forte dans ces conditions, unie dans sa diversité et plus solidaire dans l’adversité.

Elle a indiqué que la ville de Québec nous réunit aujourd’hui, avec les mêmes sentiments de compassion, les mêmes larmes, les mêmes pleurs, le même chagrin et la même peine, pour rendre un dernier hommage à trois des regrettées victimes, dont feu Azzeddine Soufiane, qui a rendu l’âme dans «un contexte héroïque en voulant sacrifier sa vie pour sauver celle de ceux qui l’entouraient grâce à sa bonté, sa gentillesse et à sa générosité».

Le Maroc souligne une «solidarité fraternelle louable» De son côté, la Consule générale

Mme Zemmouri a, en outre, précisé que l’attentat de dimanche dernier n’a pas affecté seulement

Et M. Couillard d’insister : "Extirpons de notre société la haine, les préjugés et le racisme".

le Centre Culturel Islamique de Québec, mais l’ensemble du Canada et les valeurs de l’ouverture et du vivre-ensemble qui sont les siennes, ajoutant que «notre solidarité est notre seule arme qui nous permettra d’aller de l’avant, de vaincre le mal et de promouvoir la paix, la coexistence et la tolérance». Éradiquer la haine, la xénophobie et l’islamophobie De leur côté, les autres intervenants, dont l’Archevêque de Québec, le Cardinal Gérald Cyprien Lacroix, l'ambassadeur de Guinée et la Consule de France, ainsi que des représentants de la communauté musulmane et guinéenne, ont lancé un vibrant appel à l’unité, à la solidarité, à la destruction des murs de l’ignorance et de la peur sans fondement et à la paix dans le cadre du vivre-ensemble et du respect de la différence et de l’acceptation de l’autre, ainsi qu’à la fédération des efforts pour l’éradication de la haine, de la xénophobie et de l’islamophobie. Cette cérémonie funéraire a été

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Condoléances et sollicitude Royale pour les victimes et leurs familles un message de condoléances et de compassion à la famille du citoyen marocain Azzeddine Soufiane, décédé dans l'attaque terroriste perpétrée dimanche soir au Centre culturel islamique de Québec (CCIC), et des messages aux blessés marocains lors de cette attaque ignoble, indique un communiqué du Cabinet Royal. Voici la traduction de ce communiqué:

Suite à l'attaque terroriste ignoble ayant visé des fidèles à la mosquée du Centre culturel islamique de Québec (CCIC), SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a adressé un message de condoléances et de compassion à la famille du citoyen marocain Azzeddine Soufiane, victime de cette agression odieuse, exprimant Ses vives condoléances et Sa sincère compassion et implorant le

Tout-Puissant d’entourer le défunt de Sa sainte miséricorde et d’accorder patience et réconfort à ses proches. Le Souverain a également adressé des messages aux trois citoyens marocains blessés lors de cet acte criminel odieux, MM. Said El Omari, Said Anjour et Mohamed Khobar, leur exprimant Ses sincères vœux de prompt rétablissement".

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Mohammed VI, roi du Maroc.

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Nos confrères ont la parole

Le drame de Québec vu de Rabat

… «Passer à l’action pour construire une société meilleure»

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clôturée par la prière de l’absent (prière des morts) à l’issue de laquelle des prières ont été élevées pour le repos de l'âme des victimes, tout en implorant le TrèsHaut de les accueillir dans son vaste paradis et d’accorder patience et réconfort aux familles endeuillées et à leurs proches. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion à la famille du citoyen marocain

Azzeddine Soufiane, décédé dans l'attaque terroriste perpétrée dimanche soir au Centre culturel islamique de Québec. Le Souverain a également adressé des messages aux trois citoyens marocains blessés lors de cet acte criminel odieux, MM. Said El Omari, Said Anjour et Mohamed Khobar, leur exprimant Ses sincères vœux de prompt rétablissement. Source : Maghreb Arabe Presse

La famille du défunt Azzedine Soufiane accueille à l'aéroport Trudeau par Mme Habiba Zemmouri , consule générale du Maroc à Montréal et Mme Malika Kawkabi de Royal Air Maroc.

Rabat : Sit-in en soutien au peuple canadien et en hommage aux victimes Pour honorer les victimes et condamner fermement l'odieux attentat meurtrier qui a visé la mosquée de Sainte-Foy, le comité citoyen de vigilance et d’alerte contre l’apologie du terrorisme à participé à un sit-in lundi 6 février devant l’ambassade du Canada au Maroc à Rabat. Ahmed Ghayat, membre du comité nous a déclaré que l’idée de ce sit-in est née deux jours après l’attentat. «Je suis entré en contact avec l’ambassade canadienne afin d’organiser cet événement, occasion pour nous, société civile, de montrer notre indignation qui dépasse les frontières des réseaux sociaux». Le 30 janvier, un homme a ouvert le feu sur des fidèles réunis pour la dernière prière du jour au Centre culturel islamique de Québec, faisant six morts et huit blessés. Parmi les victimes, Azzeddine Soufiane, un père de trois enfants, propriétaire de

Le Consulat général à pied d’œuvre

l’épicerie-boucherie Assalam du chemin Sainte-Foy. Le défunt aurait tenté de s'interposer face au tireur pour l'empêcher de recharger son arme, raconte Mohamed Labidi. Le vice-président du Centre islamique culturel de Québec le qualifie de «héros». «Il a voulu sauver ses frères. Il a couru vers l'homme armé et l'autre a reculé pour le tuer», raconte M. Labidi. «Il a donné sa vie pour sauver celle des autres», dit-il. Le sit-in a débuté à 18h00 sur le parvis de l'Ambassade du Canada à Rabat sise 66 avenue Mehdi Ben Barka, en présence de Mme l’Ambassadrice Sandra McCardell, et des diplomates. C’est une occasion pour condamner le terrorisme sous toutes ses formes, d'exprimer la solidarité avec les victimes des attentats terroristes, et de partager la douleur de leurs familles.

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«La consule générale du Royaume du Maroc à Montréal et un vice-consul se sont rendus dès lundi matin à la première heure à Québec pour apporter le soutien nécessaire aux familles des victimes et s’enquêrir de l’état de santé des ressortissants marocains blessés. L’un d’eux a déjà quitté l’hôpital alors que l’état d’un autre Marocain est grave, selon les informations dont on dispose actuellement», a déclaré Abdelilah Mouline, Viceconsul général. Selon la même source, la représentante de la diplomatie marocaine aurait également pris contact avec les autorités canadiennes pour s’informer de l’avancement de l’enquête initiée dimanche soir.

«Quand on parle de terrorisme, on sait désormais que c’est un problème qui touche tous les pays. Après la solidarité affichée avec la communauté musulmane ici et la marche à laquelle ont participé plusieurs personnalités, dont le Premier ministre canadien, les musulmans en général et les Marocains en particulier sont rassurés»,

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poursuit Abdelilah Mouline. Le consulat général du Maroc à Montréal a par ailleurs mis en place, dès la nuit de dimanche à lundi, plusieurs cellules de crise dont l’une est dédiée aux besoins des MRE et des Marocains souhaitant s’informer sur leurs proches résidant au Québec. L’autre cellule, présidée par la consule générale du Royaume, est chargée de suivre de près l’évolution de l’enquête de cet acte terroriste et de s’enquérir de la situation des Marocains installés dans la ville de Québec, indique le consulat dans un communiqué. Ce dernier a aussi mis en place un numéro joignable 24h/24 (00 514 700 31 13) pour recevoir les appels de la diaspora marocaine.


Sécurité

Depuis 2010

Les crimes haineux en hausse au Québec

Le ministère québécois de la Sécurité publique a recensé 93 infractions à caractère haineux — toutes religions confondues — en 2014, alors qu’il n’y en avait que 70 en 2010.

Il a commencé à détailler les crimes haineux visant une religion en 2013 et est en mesure de dire que, cette année-là, 20 visaient des musulmans, contre 35 en 2014, soit une hausse de 15 infractions.

çant des propos haineux ou islamophobes sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter. Certains de ces propos étaient de nature criminelle, par exemple des menaces.

Même s’ils n’ont pas eu la violence de l’attaque mortelle contre la grande mosquée de Québec, les crimes à caractère haineux visant une religion sont en hausse au Québec depuis quelques années.

Le SPVM estime lui aussi que les crimes haineux visant une religion sont en hausse. La police en a recensé 55 en 2016, comparativement à 24 en 2013, mais ne détaille pas les religions visées. Ces crimes n’ont par ailleurs pas tous débouché sur des accusations criminelles, a indiqué en entrevue Carolyn Cournoyer, commandante de la section des Relations avec la communauté.

Au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, qui existe depuis près de deux ans, on a relevé dans cette période 14 cas haineux (par exemple, visant l’origine ethnique ou l’orientation sexuelle) et 16 liés à l’islamophobie, pour un total de 30. De ce nombre, 14 cas ont été transmis à la police.

Et depuis dimanche, les appels se multiplient au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, de même qu’au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). 93 infractions à caractère haineux en un an Beaucoup de ces infractions étaient des méfaits, ce qui inclut le vandalisme. Le ministère a aussi pu préciser les crimes haineux commis spécifiquement contre la religion musulmane, mais seulement pour deux années récentes.

Elle parle d’une hausse, mais invite à la prudence, en suggérant que la création en 2016 du Module incidents et crimes haineux au SPVM et celle du Centre de prévention de la radicalisation peut avoir incité plus des gens à porter plainte qu’avant. Le SPVM a aussi indiqué avoir reçu depuis deux jours de nombreux appels de citoyens dénon-

Islamophobie : Un phénomène récent, mais de grande ampleur

« C’est beaucoup », a constaté le directeur général du centre, Herman Okomba-Deparice. Il rappelle que beaucoup de gens ne rapportent pas les crimes haineux. « Ils sont gênés, ou n’ont pas confiance », déplore le directeur. 10 cas d’islamophobie sur 20 appels Au cours des 48 heures qui ont suivi l’attentat de Québec, il y a eu

« La banalisation des discours racistes peut légitimer le passage à l’acte chez certaines personnes » estime de son côté Maryse Potvin, sociologue et professeure au Département d’éducation et formation spécialisées de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

L’homme refuse d’être alarmiste : il signale que la police est efficace et qu’il y a des stratégies de prévention en place. « Le risque zéro n’existe pas », précise-t-il toutefois.

La GRC inquiète…

Sans nommer des responsables, Bob Paulson montre du doigt l'apparition d'un ton « corrosif » dans Selon un rapport du ministère québécois de la le discours politique « qui Sécurité publique réalisé en 2015, les crimes semble attirer, agiter et haineux figurent parmi les principales tendances radicaliser » certaines perde la criminalité. Ils étaient d’ailleurs déjà en sonnes. hausse depuis 2009 et de façon plus marquée au cours des trois dernières années. Entre 2009 et 2014, le nombre de crimes haineux a bondi de Alors que la classe politique amorce un examen 176 à 257 au Québec. Entre 2013 et 2014, leur nombre a presque dou- de conscience après la tueblé durant cette seule année, en passant de 48 à rie de Québec, le commis93. Les crimes contre l’islam (dont le nombre est saire Bob Paulson a été passé de 20 à 35) représentent la plus grande par- questionné sur les moyens tie de cette hausse, suivis par les crimes contre la de prévenir de telles tragédies lors d'un comité religion juive (de 12 à 23). sénatorial à Ottawa. Craintes ravivées Mohamed Ourya, enseignant à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, croit que ces actes « Il s’inscrivent dans la montée du discours populiste et d’extrême droite qui prend place et se développe lentement, notamment dans les réseaux sociaux ».

un sursaut d’appels au centre. Sur un total de 20 situations retenues, 10 étaient des actes d’islamophobie, note-t-il. Trois cas ont d’ailleurs été transmis à la police.

Le grand patron de la GRC croit qu'il faut être attentif « aux débats chargés de haine » et « examiner les lois en vigueur ». « Il y a peut-être une façon d'agir de manière

Au Canada, le Code criminel prévoit quatre infractions spécifiques qui sont considérées comme des crimes de haine, soit l’encouragement au génocide, l’incitation publique à la haine, la fomentation volontaire de la haine et le méfait envers les biens religieux. Le Service de police de la ville de Québec (SPVQ) et la Sûreté du Québec n’ont pas été en mesure de donner suite à nos demandes de statistiques mardi.

préventive », a-t-il ajouté. Depuis les événements de Québec, Bob Paulson est à examiner en profondeur le phénomène des crimes haineux et des groupes extrémistes de droite, affirme son service.Avant l'attentat, on n'avait pas constaté d'augmentation de leurs activités. Terrorisme? Le commissaire se garde bien d'utiliser le mot terrorisme pour qualifier l'attaque de Québec comme l'a fait le premier ministre Justin Trudeau. M. Paulson parle plutôt « d'extrémisme criminel ». Alexandre Bissonnette, un homme de 27 ans, fait face à 11 chefs

Bob Paulson

d'accusation, dont 6 de meurtre prémédité. Aucune accusation de nature terroriste n'a encore été déposée contre lui. La GRC n'écarte pas cette possibilité et poursuit son enquête pour analyser ses

«Je suis ici depuis 31 ans et j'ai découvert il y a trois, quatre ans un discours que je n'entendais pas dans les 27 années précédents. [...] On voit des gens qui, à tout bout de champ, s'improvisent représentants de la communauté et qui disent des bêtises. On est horrifiés, parce qu'ils ne nous représentent pas.» constate par ailleurs Fathia Chandad, présidente de l'Association marocaine de Québec

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motivations. « Il faut comprendre ce qui l'a poussé (l’auteur de l’attentat) vers la violence. » conclut le commissaire de la GRC.


Sécurité

Martin Coiteux veut éviter la surenchère sécuritaire

«Québec déploie des efforts importants afin de prévenir les crimes haineux» affirme le ministre de la sécurité publique L’État québécois ne versera pas dans une surenchère sécuritaire dans la foulée de l’attaque terroriste contre la grande mosquée de Québec, soutient le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux. « Regardons la réalité en face. On ne va pas vivre dans un État policier où il y aura un mouchard dans chaque ordinateur de chaque citoyen pour capter chacun[e] des choses qu’il aurait écrites avec son clavier », a-t-il déclaré en marge du caucus présessionnel des élus libéraux jeudi avant-midi. Le gouvernement québécois déployait et déploie des efforts importants afin de prévenir les crimes haineux, a-t-il insisté, cherchant à dissiper l’impression selon laquelle il aurait ignoré des mises en garde de représentants de la communauté musulmane. Des inquiétudes Plusieurs Québécois de confession musulmane avaient exprimé le 12 septembre dernier leurs inquiétudes aux ministres Martin Coiteux (Sécurité publique et Affaires

municipales) et Kathleen Weil (Immigration, Diversité et Inclusion) devant la multiplication de crimes haineux visant la communauté musulmane. « Nous n’avons pas parlé de menaces précises, concernant des lieux de culte par exemple », a précisé M. Coiteux lors d’un impromptu de presse. « Quand il y a eu des incidents à caractère haineux dans des lieux de culte musulman, nous avons enquêté », a-t-il ajouté, plus de six mois après le dépôt d’une tête de porc ensanglantée devant l’entrée du Centre culturel islamique de Québec. Les policiers avaient échoué à épingler les auteurs du crime haineux. « Parfois, nous n’arrivons pas à rassembler la preuve pour nous mener à une arrestation, mais ça ne veut pas dire que les enquêtes ne sont pas faites », a insisté l’élu libéral. M. Coiteux a néanmoins reconnu que les représentants de la communauté musulmane n’ont pas été mis au fait, comme ils auraient dû l’être, des mesures prises par l’État, notam-

Martin Coiteux, ministre de la sécurité publique

ment à la suite d’événements du genre. « Quel est le résultat de l’enquête ? Que pouvons-nous faire maintenant ? Que faisons-nous maintenant ? […] Nous devons améliorer la communication. C’est très important », a-t-il concédé. Le gouvernement n’est pas demeuré les bras croisés après la rencontre du 12 septembre dernier, a poursuivi M. Coiteux. Il a dit « travailler » à lever les obstacles que doivent surmonter les musulmans pour accéder au marché de l’emploi ainsi qu’à mettre fin à la pénurie de cimetières musul-

mans. Le ministre de la Sécurité publique a aussi dit être préoccupé par la diffusion de commentaires haineux sur Internet. Des « lumières rouges » doivent s’allumer si un individu, qui plus est en possession d’armes à feu, tient des propos xénophobes outranciers sur les réseaux sociaux. « Soyons clairs, c’est impossible de savoir ce qui se passe dans chacun des ordinateurs dans notre société. Nous ne vivons pas dans une dictature », a-t-il toutefois souligné.

Une autre mosquée de Montréal vandalisée… Pour honorer les victimes et condamner fermement l'odieux attentat meurtrier qui a visé la mosquée de SainteFoy, le comité citoyen de vigilance et d’alerte contre l’apologie du terrorisme à participé à un sit-in lundi 6 février devant l’ambassade du Canada au Maroc à Rabat. Ahmed Ghayat, membre du comité nous a déclaré que l’idée de ce sit-in est née deux jours après l’attentat. «Je suis entré en contact avec l’ambassade canadienne afin d’organiser cet événement, occasion pour nous, société civile, de montrer notre indignation qui dépasse les frontières des réseaux sociaux».

Le 30 janvier, un homme a ouvert le feu sur des fidèles réunis pour la dernière prière du jour au Centre culturel islamique de Québec, faisant six morts et huit blessés. Parmi les victimes, Azzeddine Soufiane, un père de trois enfants, propriétaire de l’épicerie-boucherie Assalam du chemin SainteFoy. Le défunt aurait tenté de s'interposer face au tireur pour l'empêcher de recharger son arme, raconte Mohamed Labidi. Le vice-président du Centre islamique culturel de Québec le qualifie de «héros». «Il a voulu sauver ses frères.

Il a couru vers l'homme armé et l'autre a reculé pour le tuer», raconte M. Labidi. «Il a donné sa vie pour sauver celle des autres», dit-il. Le sit-in a débuté à 18h00 sur le parvis de l'Ambassade du Canada à Rabat sise 66 avenue Mehdi Ben Barka, en présence de Mme l’Ambassadrice Sandra McCardell, et des diplomates. C’est une occasion pour condamner le terrorisme sous toutes ses formes, d'exprimer la solidarité avec les victimes des attentats terroristes, et de partager la douleur de leurs familles.

Une lettre du SPVM aux Imams des mosquées «Le Service de police de la Ville de Montréal désire vous informer que certaines mosquées ont reçu des lettres contenant un message haineux. La particularité de ces lettres est qu’elles sont numérotées sur le dessus de l’enveloppe. Nous vous

demandons de vérifier vos boîtes aux lettres si vous avez reçu de telles lettres et de ne pas les ouvrir. Vous devez laisser cette lettre dans votre boîte aux lettres et appeler immédiatement le 911. Un policier récupérera la lettre à même la boîte aux lettres.

Pour tout autre événement ou n’importe quelle situation inhabituelle ou inquiétante nous vous invitons à communiquer avec votre poste de quartier que nous avons déjà sensibilisé à ces questions. Vous pouvez aussi communiquer avec les membres de la Section des relations avec la com-

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munauté au 514 280-2017 (pour les appels non urgents). Notre équipe de conseillers policiers et civils sont disponibles pour vous rencontrer et répondre à vos questions. Toutefois, si vous estimez que

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vous faites face à une situation dangereuse ou s’il y a urgence, n'hésitez pas à composer le 911. Carolyn Cournoyer, commandant Relation avec la communauté Bureau du service au citoyen Module des incidents et crimes haineux»


Idées

Après l’attentat de Québec

Le terreau fertile d’une extrême droite bien de chez nous

Par Stéphane Chalifour et Judith Trudeau* Les auteurs n'attribuent pas l’entièreté de ce drame au rôle des «radios-poubelles» de Québec, mais ils croient qu’elles ont à assumer plus de responsabilités que ne le prétendent leurs propriétaires.

Sous le choc de l’émotion quant au caractère indicible de la tragédie, il nous faudra sans doute du temps pour rendre celle-ci intelligible et surmonter la tentation de la réduire trop facilement à une dérive pathologique décontextualisée. Comment un enfant de bonne famille ayant grandi dans un pays dont l’identité fondamentale repose sur la « diversité » et la tolérance en vient-il à tirer sur d’innocentes victimes dont le seul crime est de prier leur Dieu dans un temple censé les protéger contre l’horreur et la bêtise du monde ? Pourquoi dans une société pacifiée, des violences immanentes aux logiques de guerre viennent-elles perturber le quotidien tranquille et sans histoire de masses d’individus pour lesquels les frontières du présent et de l’immédiateté sont à la fois un gage de sécurité et de trajectoires paisibles étrangères aux grands cataclysmes ? Enfin et surtout, que nous dit le crime sur celui-ci qui l’a commis et, plus largement, sur l’environnement social l’ayant rendu possible ? Toutes ces questions renvoient à plusieurs ordres d’explication dont la com-

plexité dicte la prudence, exigeant, pour en réfléchir le sens, temps et espace. Sans prétendre répondre ici à une telle exigence, nous croyons néanmoins urgent de débattre d’un phénomène relativement nouveau chez nous, dont la particularité est de servir de ferment idéologique à des éléments fragilisés par l’anomie et l’anonymat pour lesquels le spectacle d’une telle violence agit comme mode cathartique de réalisation de soi. Si la haine est une construction sociale et discursive, il faudra bien se questionner sur son origine et ses vecteurs. Mystère Québec Il y a un peu plus d’une décennie, certains journalistes s’interrogeaient sur le « mystère Québec » en constatant que notre capitale nationale, de bourgade homogène qu’elle fut jadis s’était progressivement mutée politiquement en une espèce de vivier conservateur à l’intérieur duquel fleurissait une droite décomplexée. Démagogique et xénophobe, une version bas de gamme de vieux courants réactionnaires présents aux États-Unis s’est radicalisée au cours des dernières années à la faveur de la montée d’un populisme qui a su instrumentaliser les effets délétères des crises financières sur le tissu social, l’incapacité congénitale des démocraties occidentales à intégrer les populations de migrants et l’insécurité que génère le terrorisme djihadiste. À Québec, cette droite tient

le micro chaque jour sur les ondes d’obscures stations de radio inondant son auditoire des pires préjugés et de propos haineux destinés à polariser les opinions et à cristalliser les réflexes de rejet. Elle s’incarne dans des tribuns sans envergure, néanmoins habiles à nourrir la hargne et à canaliser celle-ci vers les mêmes cibles héréditaires qui tiennent lieu de véritables lubies (le pauvre, l’étranger, le musulman, l’homosexuel et l’intellectuel). Il existe au sud de nos frontières une « Amérique profonde » nourrie depuis des lustres par des animateurs et des chroniqueurs dont la stratégie délibérée consiste à créer, pas à pas, un climat politique où l’expression des extrêmes — une fois normalisée — viendrait légitimer un « mode de gouvernance » se représentant la société de manière parfaitement manichéenne, banal-

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isant du même coup les manifestations de rage des couches les plus démunies. L’élection de Donald Trump à la présidence des ÉtatsUnis est un aboutissement plus qu’un phénomène de conjoncture. Comme l’ascension de l’extrême droite en Europe, sa victoire participe à consolider ici même une droite sachant fort bien tirer parti de la liberté d’expression qui, de valeur cardinale des sociétés modernes est devenue un dogme commode et surtout utile pour masquer des positions qui n’ont plus rien de modérées. La menace de la parole fanatique Les démocraties contemporaines sont ainsi menacées, disons-le, par une parole fanatique qui forge des identités et sert de terreau susceptible un jour ou l’autre de voir germer la barbarie. Nous ne résumons pas

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l’entièreté de ce drame au rôle des « radios-poubelles » de la Vieille Capitale. Nous croyons cependant qu’elles ont à assumer plus de responsabilités que ne le prétendent leurs propriétaires, et qu’il est souhaitable que le CRTC en vienne en relire la définition de ce qu’est la propagande haineuse et agisse en conséquence. Il est également souhaitable que nos législateurs élargissent les horizons de la réflexion en tenant compte du fait que le langage, comme l’analysait le philosophe Jean-Pierre Faye (Langages totalitaires), n’est pas neutre et qu’à titre d’« acte performatif », des énoncés peuvent en venir à cacher une réalité effective. *Professeurs au Département de sciences humaines du collège Lionel-Groulx; Ville de Québec


Dérives

L’extrême droite de Québec sort de l’ombre…

«Quand les groupes s’affichent, il faut s’inquiéter» disent des observateurs Les mouvements d’extrême droite à Québec sont de plus en plus visibles et décomplexés, notent des observateurs. Plus organisés, ils s’affichent davantage en ville, sur les réseaux sociaux et même dans les médias traditionnels.

« Le phénomène nouveau, c’est que, quand les journalistes s’adressent à eux, ils leur parlent », note Aurélie Campana, de la Chaire de recherche sur les conflits et le terrorisme à l’Université Laval. « Il y a deux ou trois ans, ils ne l’auraient peutêtre pas fait aussi facilement. » Après l’attentat de dimanche, certains groupes comme La Meute ont même réagi dans les médias pour se dissocier du tireur. Des représentants des Soldats d’Odin ont même pris part à la veillée organisée pour les victimes. « La rapidité avec laquelle ils ont réagi, dès dimanche soir dans certains cas, m’a un peu surprise », poursuit Mme Campana, qui fait des recherches en ce moment sur les groupes d’extrême droite au Canada. Un monde ambiguë « D’ailleurs, depuis dimanche, ils n’arrêtent pas de dire qu’eux combattent l’islam radical et non pas l’islam. Or allez relire certaines de leurs interventions sur les réseaux sociaux, il y a ambiguïté. Et cette ambiguïté, elle est voulue. […] Ils jouent sur cette ambiguïtélà. » Elle a aussi remarqué un certain souci du marketing dans leurs interventions. « On met en avant des femmes et des jeunes pour montrer que le discours n’attire pas simplement des

hommes blancs dans la cinquantaine. »

François Deschamps, observateur des groupes d’extrême droite de Québec, a quant à lui été frappé depuis deux ans par les manifestations publiques de certains groupes. Le groupe Atalante-Québec, par exemple, a organisé des marches dans les rues du centre-ville. Des autocollants affublés du slogan « Burn your local mosque » (« Brûle ta mosquée locale ») sont aussi apparus sur des poteaux en ville. « À Québec, il y a des groupes d’extrême droite qui sont très bien organisés depuis quelques années. Certains sont assez décomplexés pour organiser des activités de recrutement ouvert dans les cégeps », note-t-il. « Nous, ce qui nous fait allumer un feu jaune, c’est quand ils commencent à s’afficher, à se décomplexer. On parle de marches dans le centreville, d’“activités de charité” pour ramasser de l’argent pour “nos” sansabri. » Quelle résonance ? Les militants ne seraient toutefois pas plus nombreux dans la capitale qu’ailleurs, note Aurélie Campana. Un point de vue partagé par François Deschamps. Ce dernier estime que la « nébuleuse » inclurait entre 175 et 200 personnes. Quant à savoir s’ils sont plus populaires à Québec qu’ailleurs, c’est moins clair. On sait par contre depuis mercredi qu’un cinquième des signalements au Centre de prévention sur la radicalisation à Montréal proviennent de la région de Québec. Le Centre a

d’ailleurs dépêché une ressource dans la capitale cette semaine.

Interrogée sur le caractère distinctif de Québec, Mme Campana parle du contexte. « À Québec, il y a un contexte qu’on ne peut pas nier qui est entre autres entretenu par les médias que certains appellent les radiospoubelles. Je ne suis pas en train de dire que c’est ce qui propulse ces groupes-là, mais, quelque part, ça aide aussi à les banaliser. » Le phénomène demeure d’ailleurs peu documenté dans la capitale comme ailleurs au Canada. Quand Mme Campana a entrepris son enquête, « il n’y avait rien ou presque qui avait été fait là-dessus depuis les années 1990 », raconte-telle. Les résultats préliminaires de son enquête révèlent en outre que les mouvements d’extrême droite au Québec se distinguent de leur équivalent dans le reste du Canada. « La différence ne tient pas aux moyens d’action et au public ciblé, mais plus à une couche de complexité qui tient en particulier à l’existence de tout le discours identitaire au Québec. Il y a au Québec des groupes qui ancrent leur discours dans un nationalisme québécois très exclusif qui n’a rien à voir avec le nationalisme québécois dominant. Ils ont un discours anti-immigration, de plus en plus anti-musulman. » La chercheuse a aussi remarqué que la langue avait un impact sur leurs liens à l’étranger. « Ceux du Québec sont insérés dans

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des réseaux à majorité francophone. Ils sont en relation avec des groupes d’extrême droite en France, en Belgique, en Suisse. Ça, on ne le retrouve pas ailleurs au Canada. » Sinon, au Québec comme ailleurs au Canada, ils sont liés à des groupes américains et allemands.

«On a contribué ces derniers mois à gonfler le phénomène et à lui donner de l’importance. Ils se sentent légitimés aussi parce qu’ils ont attiré l’attention des médias anglophones comme francophones. Parce qu’on a beaucoup parlé d’eux, ils se sentent légitimés dans leurs positions.»

Enfin, parmi la vingtaine de groupes étudiés dans l’enquête, plusieurs se sont révélés très fragiles, remarque-t-elle. « Ils sont traversés par de multiples tensions internes. Il y a des groupes qui naissent, qui disparaissent, qui changent de nom, que les leaders vont quitter pour en fonder un autre. Il y a énormément de fragmentation dans cette mouvance-là. »

Quand on lui fait remarquer que les journalistes qui ont parlé d’eux sont devenus, dans certains cas, leurs têtes de Turc, elle nuance. Certes, « ils n’aiment pas les termes utilisés pour parler d’eux, n’aiment pas se voir, par exemple, affublés du qualificatif d’extrême droite ». Or ils ont une « attitude paradoxale ». « Ils n’aiment pas qu’on parle d’eux, mais en même temps, quand on parle d’eux, ils sont bien contents. »

Un dilemme pour les médias Mme Campana s’interroge par ailleurs sur le rôle des médias traditionnels qui contribuent à la notoriété des groupes d’extrême droite. Elle suggère que les nombreux reportages faits sur le sujet ont pu contribuer au sentiment de légitimité de ces groupes.

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Est-ce à dire qu’il faudrait cesser de leur consacrer des reportages comme celui-ci ? « Vous êtes la quatrième journaliste en deux mois à me poser la question. Je n’ai pas de réponse. »


Actes

Et si la culture était l’antidote?

«Djihad», pour ne pas laisser toute la place aux ignorants…par le théâtre

… car «de l’ignorance naît la peur, de la peur naît la haine, et de la haine naît la violence» disait Averroès… Peur, xénophobie, exclusion ou bien radicalisation, voilà des mots ou des thèmes récurrents dans notre société. Comment parler de ces sujets, lourd en préjugés, qui ont une portée sur nos politiques, sans tomber dans l'excès? Peut-être par le théâtre. Il détruit une barrière à la fois, tout en dépeignant une dure vérité. La pièce de théâtre Djihad fait salle comble partout où elle est présentée. Créée en Belgique il y a deux ans par l’auteur et acteur Ismaël Saïdi, elle raconte l’histoire de trois jeunes hommes qui partent faire le djihad en Syrie. « Pendant l’Odyssée, on comprend les raisons qui ont mené chacun à se marginaliser ou se radicaliser », explique l’auteur. Ismaël Saïdi connaît bien le sujet. Fils d’immigré marocain, il a grandi dans une Belgique qui fait face, comme

ailleurs en Europe, à des défis d’intégration de ses immigrants, mais aussi à des attentats perpétrés par des jeunes qui se sont « radicalisés ». Contre le galvaudage des mots Radicalisation? Ismaël Saïdi ne mâche pas ses mots. « Pour moi, le mot radicalisation est galvaudé, c’est un concept politique vide, croitil. On ne nomme pas les choses. On ne nomme pas la religion non plus. On parle de radicalisation, on englobe tout dedans, on n’ose pas pointer du doigt. » «Dans mon pays, les gens qui ont commis des attentats l’ont commis au nom de ma religion à moi, l’islam. Donc à un moment donné, il va falloir pointer ça et dire qu’il y a un problème avec la manière dont l’islam est inculqué et qu’au sein de l’islam il y a un problème. On a tellement peur

de dire ça», déclare Ismaël Saïdi, l’auteur de la pièce. Ismaël Saïdi est un musulman pratiquant. Il ne se gêne pas pour affronter les contradictions de sa propre communauté. Afin de ne pas laisser tout l’espace aux ignorants Pour lui, la radicalisation dont on parle tant dans les médias est attribuable en partie à un sentiment d’exclusion. Sans oublier l’apport de sa propre communauté à ce phénomène. « Si moi, le Belge musulman, pratiquant assumé, je dis à mes enfants que s’ils mangent du porc, ils vont aller en enfer : comment vont-ils regarder votre fils qui en mange? On a déjà créé le fossé. Pour moi, la radicalisation, c’est ça ». Mais Ismaël Saïdi n’en veut pas qu’à sa communauté. Il en veut aussi au politiquement correct qui dicte la plupart des discours entourant l’exclusion

ou la radicalisation. On a laissé des sujets dans les mains de l’extrême droite en se disant : "Ça, on n’ose pas en parler!" Et le problème, c’est que l’extrême droite grossit en Europe. Finalement, le peuple se dit : "Il n’y a qu’eux qui disent la vérité!" affirme Ismaël Saïdi. 65 000 spectateurs pour une pièce «outil de discussion et de sensibilisation» La pièce Djihad a été présentée devant plus de 65 000 spectateurs, dont la moitié constituée de jeunes de 15 à 18 ans. Pour l’auteur, Djihad est devenu un outil de discussion et de sensibilisation, mais « quand on prend la peine d’aller parler aux jeunes, on se rend compte que l’on peut vraiment être optimiste, que l’on peut tout changer. C’est un choix à faire. »

Le Djihad d’Ismaël Saïdi taille en pièces tous les concepts entourant la radicalisation, mais aussi l’exclusion et l’idéologie. La pièce s’attaque avec un humour décapant à ces clichés, ces fausses perceptions et cette méconnaissance qui forment nos opinions. Ismaël veut mettre les gens face aux contradictions des discours et de la pensée radicale, mais aussi celle de l’ignorance. «De l’ignorance naît la peur, de la peur naît la haine, et de la haine naît la violence. Le problème aujourd’hui est que l’on s’attaque à la violence. Mais personne n’a pensé à s’attaquer à l’ignorance», conclut Ismaël Saïdi, citant le philosophe arabe et musulman Averroès (Ibn Rochd Al Kortobi).

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Et si la culture était l’antidote?

«Froid» ou les origines du mal… Le théâtre pour contrer les discours haineux débouchant sur la violence « Instinctivement, on sentait que ça grondait.» Sans jouer les prophètes, les artistes, en branchant leur sensibilité sur leur société, ont souvent le don d’en capter les remugles souterrains. Par une de ces tragiques synchronicités, des créateurs de la Vieille Capitale s’apprêtent ainsi à présenter une pièce abordant de front un discours haineux et raciste qui débouche sur la violence. Les comédiens David Bouchard et Dayne Simard ont eux-mêmes proposé au metteur en scène Olivier Lépine de monter Froid du Suédois Lars Norén, qui prendra l’affiche à Premier Acte le 14 février. Même si le récit en question diffère foncièrement de la tuerie dans la mosquée, les interprètes avouent un malaise devant une représentation si rapprochée de l’événement qui secoue leur ville. Délicat. « Mais je pense que le show est d’autant plus pertinent, ajoute David Bouchard. Il peut aider à comprendre les origines de ce mal. Il y avait toujours la possibilité que le public puisse dire : oui, mais ça ne se passe pas ici, au Québec. Maintenant, ça va être difficile de le nier totalement. » Car si la dure pièce dépeint une situation différente, « les mêmes ressorts, les souches de la violence » y sont à l’oeuvre. Le grand dramaturge de 15 novembre — pièce basée sur le journal d’un tueur de masse — s’inspire encore une fois d’un fait divers : un meurtre gratuit commis en 2001 par trois jeunes Suédois d’allégeance néonazie. Dans Froid, c’est le dernier jour d’école et de jeunes désoeuvrés passent le temps en buvant. Jusqu’à ce que survienne un camarade de classe, issu d’une famille plus aisée qui l’a adopté en Corée… « Lorsque j’ai lu ce texte la première fois, durant la

crise des migrants, ce qui m’a immédiatement frappé, c’étaient les arguments que les néonazis utilisaient pour se défendre, raconte Dayne Simard. C’étaient des choses que j’entendais dans la rue, dans nos radios. Quand le débat sur l’immigration faisait rage, c’était vraiment les arguments utilisés. Et avec Trump qui montait aux États-Unis, on se disait : ça peut arriver. Si on continue dans cette voie-là, avec ces arguments-là, ça ne mène à rien d’autre qu’à de la haine, ou au rejet d’une certaine classe ou d’un certain type de personne. » Le comédien a ainsi reconnu, fasciné, un certain discours identitaire (et victimaire). « Tout le passage sur comment on n’a plus le droit de garder nos symboles, qu’il faut se plier devant les nouveaux arrivants… Ce sont des arguments que j’entendais beaucoup. » Mais en fin de compte, Froid traite surtout « de détresse psychologique et des raisons qui peuvent mener des jeunes à poser un tel acte. Ce n’est pas seulement du racisme, selon moi. Plusieurs autres facteurs ont poussé les personnages à la haine. L’incapacité d’exprimer ce qu’ils vivent. Le manque de curiosité. La jalousie, le sentiment d’injustice. Ils sont d’une classe plus défavorisée, ils ont lâché l’école, ils ont des parents absents ». Ou carrément abusifs. Karl, la victime, choisit le dialogue, tente de discuter avec ses assaillants, de déconstruire leur argumen-

taire. Et c’est là qu’intervient, comme disait Gilles Vigneault, leur terrible manque de vocabulaire. « Parce que Karl argumente, je crois qu’il finit par ébranler ses bourreaux, poursuit le comédien. Et, faute d’arguments, ceux-ci vont en venir à le tabasser. » Froid donne, comme on le fait rarement, la parole aux « méchants ». Le dramaturge y fait entendre sans fard leur rhétorique, parfois dans toute sa laideur, tout en montrant jusqu’à quelle extrémité elle peut conduire. « Norén rejette ce genre d’idées. Mais il nous permet vraiment d’essayer de comprendre ces jeunes-là », dit David Bouchard. Comme son collègue, il rejette la tentation de les voir simplement comme des monstres. Catégoriser ainsi ces marginaux, c’est peut-être s’empêcher de surmonter le problème, croit-il. « Il faut

au moins essayer de comprendre le phénomène. On ne doit pas se fermer au fait que la violence existe, et je pense qu’elle existe en chacun de nous. » Le bouc émissaire Afin d’élargir la perspective de la pièce, d’éviter de réduire ce type de discours à un problème strictement masculin, la production a confié l’un des rôles d’agresseurs à une actrice « très féminine ». Paradoxalement, Lars Norén avait aussi inclus un musulman dans son trio de bourreaux. Un natif de Bosnie complètement aliéné et accepté des deux autres parce qu’il a épousé leur idéologie de suprémacistes blancs… « C’est une grande réflexion sur les boucs émissaires dans une société », explique David Bouchard. Sur ce besoin qu’éprouvent certains groupes et individus de s’élever en en considérant d’autres comme inférieurs, ou allant plus

mal qu’eux. « Les personnages gardent Ismaël autour pour avoir un compagnon un peu plus pauvre. Ils se servent de lui, c’est de lui qu’ils peuvent rire ensemble. » Le comédien, qui a passé une partie de sa jeunesse au Texas, se rappelle le traitement alors réservé à un camarade d’origine indienne : « On se tient avec lui, mais il devient facilement un bouc émissaire parce qu’il est différent. » Même si la situation décrite est extrême et le contexte, étranger — la pièce a été conservée en Suède malgré une langue, ce « lien direct à l’émotion », québécisée —, David Bouchard espère que la représentation va inciter les spectateurs à examiner leurs comportements. Il cite sa propre incapacité, parfois, à s’opposer aux arguments intolérants durant une conversation. « J’espère que la pièce va susciter la discussion sur les petites choses qu’on peut faire. »

Froid Texte : Lars Norén. Mise en scène : Olivier Lépine, traduction et adaptation : Katrin Ahlgren en collaboration avec Amélie Wendling. Distribution : Ariane Bellavance-Fafard, Dayne Simard, David Bouchard et Olivier Arteau-Gauthier. Production La Brute qui pleure. À Premier Acte, du 14 février au 4 mars.

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Il y aura un cimetière musulman à Québec… … reste à régler quelques (gros) détails!

La Ville de Québec n'investira pas d'argent public dans un cimetière musulman, mais jouera un rôle de facilitateur auprès de la communauté à la recherche d'un terrain pour enterrer ses morts.

«Il n'est pas question que la Ville investisse dans la création d'un cimetière, ça va de soi. Ce n'est pas le rôle d'une ville d'investir dans la création d'un cimetière. Ceci dit, c'est compliqué. Il y a des embûches règlementaires et fiscales assez importantes. Ce que nous on va faire avec la communauté, c'est de les accompagner et de mettre à leur disposition les spécialistes de la Ville pour les aider à se rendre jusqu'à la création du cimetière. Ce n’est absolument pas financier, c'est très légal», a expliqué le maire Régis Labeaume, lundi 6 février, en marge d'une annonce économique. Le maire a ajouté que le cimetière pourrait se trouver ailleurs qu'à Québec même. «Ça veut pas dire qu'il sera à Québec en passant. Il pourrait être l'autre bord du fleuve», a précisé M. Labeaume. Répétant qu'il ne mettra «pas un sou» là-dedans, le maire a dit avoir déjà trouvé une «solution fiscale» pour la communauté musulmane, mais il ne l'a pas détaillée. Il

attend que les représentants musulmans reviennent vers lui après la période de deuil de 40 jours à respecter.

À Lévis? Questionné en après-midi, le maire de Lévis n'a pas fermé la porte à un projet commun. «Comme je l'ai indiqué à la Ville de Québec, on serait prêts à regarder avec eux une solution plus globale. Il n'y a pas de problème, on est ouverts», a déclaré Gilles Lehouillier. Ce dernier s'est montré réticent à l'idée d'investir dans un cimetière musulman. Il a toutefois précisé qu'il s'interroge plus largement sur le financement municipal d'initiatives à caractère religieux. L'article 204 de la Loi sur la fiscalité municipale établit que les cimetières, comme les églises, ne paient pas de taxes foncières, municipales ou scolaires. À moins qu'ils ne soient exploités dans un but lucratif, ce qui est rarement le cas. La semaine dernière, le vieux projet visant à doter Québec d'un cimetière musulman est revenu sur le tapis. Après la tuerie à la Grande mosquée, il a été mis en lumière qu'il n'y avait pas de cimetière dans la capitale pour enterrer les morts de confession musulmane.

Vendredi, lors de la cérémonie funéraire en hommage à trois des six victimes, le maire Labeaume a promis de remédier à ce manque. Dans toute la province, il y a actuellement trois cimetières catholiques qui ont des sections dédiées aux défunts musulmans. Selon Hadjira Belkacem, présidente de l'Association de la sépulture musulmane au Québec, c'est «l'option la plus gagnante». Acheter un terrain et le convertir en cimetière lui apparaît «très difficile». «On ne rêve pas beaucoup à ça», admetelle en entrevue téléphonique.

Le projet avorté de l’année 2008 En 2008, un accord entre la communauté musulmane et le cimetière Belmont à SainteFoy avait été conclu. Mais en fonction des règles provinciales alors en vigueur, le lotissement du terrain visé obligeait la remise d'un montant ou d'une partie de lot à la Ville de Québec à titre de dédommagement pour «fins de parc». La transaction a avorté car le montant de cette compensation était trop élevé. Aujourd'hui, la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme accorde aux municipalités une plus grande flexibilité dans la gestion de cette contribution pour fins de parc.

Toutefois, la corporation du cimetière Saint-Charles, qui gère aussi le cimetière Belmont, n'est plus intéressée à vendre. En 2013, des terrains excédentaires ont été cédés pour 4 millions $ à la Ville de Québec, qui y exploite un dépôt à neige et n'a pas l'intention de s'en départir. Les terrains vierges qui restent sont promis à un développement, souligne Julie Robitaille, coordonnatrice des communications pour le cimetière Saint-Charles. «Concéder une parcelle (à la communauté musulmane), ce serait une solution à court terme. Ils ont besoin de plus», dit-elle, offrant du même souffle un accompagnement logistique aux promoteurs du projet. Le cimetière Mont-Marie à

50 000$ d’aides municipales aux familles des victimes de la tuerie du CCIQ La tragédie de la Grande Mosquée a teinté les débats au conseil municipal, lundi 6 février, alors que les élus ont approuvé un don de 50 000 $ pour les familles des victimes.

La séance du conseil municipal de Québec a commencé avec une minute de silence à la mémoire des victimes de la tuerie de la Grande Mosquée. Revenant sur une semaine très difficile, le maire Régis Labeaume a souligné qu’après la «tragédie» et l’«horreur», «une extraordinaire chaîne de solidarité s’est tissée à Québec». Les élus ont observé une minute de silence en mémoire des victimes de l'attentat. Le maire et les conseillers ont tour à tour présenté leurs condoléances aux familles victimes. M. Labeaume a également eu une «pensée pour les parents d’Alexandre Bissonnette, qui doivent vivre un énorme désespoir». Il a insisté sur l’importance de poser les gestes pour concrétiser le rapprochement avec la communauté

musulmane.

Quelques minutes avant le début du conseil municipal, le maire a d’ailleurs fait savoir qu’un don de 50 000 $ sera fait pour les familles touchées par la tuerie. Le don exceptionnel de la Ville sera fait au Centre culturel islamique de Québec (CCIQ). L’organisme sera chargé de redistribuer l’argent. Aide pour les mois à venir «Il y a peut-être des fonds qui vont venir de quelques sources pour des besoins immédiats. Nous, on pense surtout au sixième ou septième mois (après la tragédie), où des gens devraient vivre des problèmes posttraumatiques», a indiqué M. Labeaume. Cela dit, le CCIQ aura la latitude de distribuer autrement l’argent, même si une reddition des comptes lui sera demandée par la municipalité. Le maire Labeaume a par ailleurs révélé que la tragédie a directement touché des employés de la Ville. La fille d’une victime – le professeur Khaled

Lévis n'a pas plus de terrains à partager. «À mon avis, ils (les représentants musulmans) devraient profiter du contexte favorable pour s'acheter un terrain et avoir leurs propres installations. Sinon ils seront toujours restreints à des petits coins», fait remarquer sa directrice générale, Monique Morin, qui gèrera bientôt une dizaine de cimetières sur la rive sud. Les principaux intéressés doivent toutefois s'attendre à passer au travers d'une procédure de changement de zonage en plus d'obtenir un certificat d'autorisation environnementale. Des règles strictes doivent en effet être suivies afin d'éviter que les dépouilles ne contaminent le sous-sol et plus particulièrement les sources d'eau potable.

Profondément bouleversé par les dramatiques événements du 29 janvier 2017

Belkacemi – travaille comme avocate à la municipalité. Un autre employé du service de l’Environnement de la Ville se trouvait dans la mosquée le soir de l’attentat. «On apprend ça au fur et à mesure», a indiqué le maire, visiblement encore ébranlé par la situation. Sécurité Interrogé sur les éventuelles mesures de sécurité à l’hôtel de ville, le maire est demeuré vague. Il a expliqué qu’il ne voulait surtout pas que cet endroit qui appartient au peuple soit «barricadé». «On veut garder ça à échelle humaine. Peut-être qu’on fait une erreur. (...) Je ne le sais pas. C’est pas clair», s’est-il interrogé à voix haute. Les menaces proférées contre le maire sont systématiquement prises au sérieux et leurs auteurs sont interrogés. Régis Labeaume a cependant précisé qu’il n’y a pas eu d’augmentation de ces menaces depuis l’attentat.

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Omar Chikh

Chargé des services à la communauté musulmane du Canada Présente ses plus sincères condoléances aux familles éprouvées par ce deuil cruel dont nous partageons tous la douleur. Ses sympathies vont également aux personnes blessées et à toutes les victimes de ce drame aussi incompréhensible qu’étranger à nos mœurs et valeurs.

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Perspectives

Et pourtant…

Des raisons de ne pas avoir peur de l’avenir «Le futur sera ce que nous en ferons» De nombreux problèmes actuels et futurs identifiés par l’ordre du jour de Davos 2017 proviennent du rythme soutenu sur lequel le changement technologique se calque. Les sociétés s’inquiètent de ce qui va arriver à l'avenir et craignent que la technologie ne se développe trop vite sans que nous la comprenions et sans que les gouvernements ne soient en mesure de la gérer. Les leaders populistes accusent la globalisation et l’automatisation au regard des pertes d’emplois et de la crise que nous traversons. Cependant, ceux capables de se projeter et de saisir l’impact que les développements technologiques auront sur nos vies sont également en mesure d’y apporter des perspectives différentes. Le futurologue Mark Stevenson apparaît optimiste à propos de l'avenir. Il a effectué des travaux de recherche autour de ce qui nous attend demain et il est impatient. Ce que l'on considère désirable

Il estime que si le développement exponentiel de la technologie modèlera certainement le monde de demain, ce qui aura une réelle influence sur notre avenir relève davantage de notre capacité à accueillir le changement et à s’y adapter. « Lorsque nous parlons d’innovation, de nombreuses choses sont possibles. Pour autant, ce qui est véritablement réalisable dépendra largement de ce qu’on considère collectivement comme désirable » explique-t-il. L’optimisme de Mark Stevenson est une conséquence du temps qu’il a passé aux côtés de plusieurs des pionniers contemporains qui participent à influencer l’avenir à l’aide de leurs innovations audacieuses et en bousculant nos systèmes de croyances que ce soit dans des champs aussi variés que la santé, l’éducation, l’énergie ou l’industrie alimentaire. Impressionné par les innovations et encore davantage par leurs créateurs, Stevenson fait l’éloge de ce

qu’ils ont en commun : « Ils sont portés par la question suivante : comment puis-je rendre ce monde meilleur ? ». Un modèle de référence international Il explique comment une ville très pauvre d’Europe centrale est devenue un modèle de référence international en matière d’énergie verte et a brisé les chaînes de sa dépendance à l’importation tout en créant des emplois et de la richesse localement ; comment la pensée radicale et les méthodes d’intelligence collective ont révolutionné le développement et la découverte de nouveaux médicaments ; et comment les communautés rurales peuvent utiliser des alternatives locales à notre système d’agriculture moderne et ses effets préjudiciables – tout en restant des producteurs prolifiques. « Ces développement ne constituent pas seulement une sous-catégorie de l’innovation actuelle, ils sont une petite fraction des innovations que nous ne sommes pas encore en

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mesure d’imaginer » affirme Stevenson. Personne ne parlait de smartphones ou de data en 1895 alors que le fait même de faire voler un engin plus lourd que l’air était notoirement dit imposMark Stevenson sible. Ray Kurzweil indispensable d’optimisme réaliste pour comprendre comment conIl y a quelques années, à Boston, tribuer à un avenir plus durable, l’innovateur et futuriste Ray équitable, humain, bienveillant et Kurzweil a dit à Stevenson : « La plupart des inventions échouent, non juste. Évoluant parmi les penseurs les plus pas parce qu’elles ne fonctionnent influents en matière de technologie, pas, mais parce qu’elles arrivent au d’innovation et de tendances sociémauvais moment. » Si nous ne tentales, Stevenson conseille les instituons pas compte de la société, il est tions, organisations, gouvernements aisé d’emmener des prédictions et écoles pour imaginer l’évolution exponentielles beaucoup trop loin. du monde et la manière de s’y Comment la société va-t-elle parvenir à interagir avec l’accélération du adapter. Son dernier ouvrage We Do Things Differently : The Outsiders changement ? Rebooting Our World vient tout juste d’être publié. Il a entamé à Mark Stevenson possède une vision Bruxelles le 7 février dernier, une claire de ce qui peut être fait pour série de conférences dans lesquelles répondre aux dilemmes mondiaux il parlera de l’avenir et quoi en faire. les plus pressants ainsi qu’une dose

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Politique provinciale

Reprise à l’Assemblée Nationale

Le poids du drame du 29 janvier

Après deux mois deux mois de vacances, l'Assemblée nationale du Québec a repris ses travaux mardi 7 février et les députés sont de retour dans la Capitale pour commencer une nouvelle session parlementaire. Chaque parti a été secoué par des événements inattendus qui ont provoqué de petits tremblements de terre. Et par un grand tremblement de terre, une semaine auparavant, avec l’attentat du Centre Culturel Islamique de Québec. De ce grand séisme – qui a donné le ton à travers une minute de silence respectée avant le début de la première séance - il sera donc beaucoup question sous la coupole durant les jours qui viennent. Sur le ton de ce débat, un avant goût nous a cependant déjà été donné, à travers de nombreuses déclarations dont deux que nous vous proposons de relire ci-après. Philippe Couillard: les mots sont des couteaux «Les mots peuvent être des couteaux, ils peuvent blesser, d'où l'importance de bien les choisir lorsqu'on aborde les questions de laïcité, d'identité et d'intégration des immigrants» avait ainsi déclaré le premier ministre Philippe Couillard, deux jours après l'attentat survenu dans une mosquée de Québec. Au plan politique, il y a un «avant» et un «après» cet attentat terroriste visant la communauté

musulmane de Québec, a-t-il souligné.

Il a insisté sur le fait que le discours politique, tous partis confondus, devait dorénavant adopter un ton plus positif. «Tous les Québécois devraient se sentir responsables de la fusillade survenue dans cette mosquée, a-t-il dit, mais personne en particulier. Chaque société a ses démons, xénophobie, racisme, exclusion, et aucune n'est parfaite». L'an dernier, le gouvernement avait adopté un plan ambitieux de lutte à la radicalisation, qui visait justement à prévenir ce type d'attentats, mais il n'est pas question de le modifier ou de l'étoffer, à la lumière de la tragédie survenue dans la mosquée dimanche. Ce plan de prévention de la radicalisation est salué partout sur la planète, a commenté le premier ministre, en soutenant qu'au contraire cette tragédie nous montrait la direction à poursuivre. Le débat sur le «vivre ensemble» au Québec demeure essentiel, a-t-il dit, mais à condition que les mots choisis pour en parler contribuent à favoriser une société plus ouverte, plus tolérante et accueillante. Car il convient de faire attention au message livré en filigrane par certains élus, au message sousjacent de leurs discours, qui laisse-

rait entendre que l'étranger est une menace, une atteinte à l'identité québécoise, selon lui.

Le premier ministre avait subi les foudres de l'opposition caquiste quand il avait déclaré que son chef François Legault attisait les braises de l'intolérance, en posant des questions sur les seuils d'immigration. Lisée prône un débat apaisé L'attentat meurtrier à la grande mosquée de Québec fait ressortir l'importance « d'être plus apaisé dans la tenue de débats nécessaires » sur l'identité, l'immigration et l'intégration, estime Jean-François Lisée. Interrogé sur les débats identitaires qui aurait entraîné un regain de tension au Québec, M. Lisée a reconnu qu’ « Il est vrai qu’il y a le débat et la manière », mais pour aussitôt affirmer que «des meurtriers ne doivent jamais empêcher la société de débattre paisiblement des questions qui la préoccupent. » Le chef péquiste convient de la nécessité de faire « preuve de prudence » dans le choix des mots utilisés dans ces débats, mais estime qu’il s’agit là d’une « responsabilité collective » des politiciens, des médias et de tous ceux qui commentent l’actualité sur les réseaux sociaux. « Il faut éviter […] les dérapages et de dire que si l’autre n’est pas d’accord avec nous, il est

intolérant ou xénophobe », a-t-il ajouté. M. Lisée convient que l’islamophobie existe bel et bien au Québec, mais « pas plus ici qu’ailleurs ». Il en tient pour preuve les commentaires de plusieurs représentants de la communauté musulmane, qui ont souligné au cours des dernières heures que le Québec est une société pacifique et tolérante. « Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faille faire le procès des Québécois », affirme le chef péquiste; mais Il n’en croit pas moins que le gouvernement doit adopter des « mesures robustes » pour lutter contre la discrimination et le racisme, notamment en matière d’emploi et de logement. M. Lisée déplore que certains fassent un lien direct entre le débat entourant la charte de la laïcité, qu’a défendue en vain le gouvernement Marois, et le climat délétère montré du doigt. « Je leur dis

de peser leurs mots, de ne pas faire d’amalgames, d’avoir un débat apaisé, de ne pas essayer d’utiliser un attentat meurtrier pour faire des gains politiques. » Le chef péquiste maintient par ailleurs que le Québec ne peut faire l’économie d’un débat sur l’interdiction de la burqa dans l’espace public. « Nous sommes dans une société qui valorise énormément l’égalité entre les hommes et les femmes, et cela contredit cette valeur commune », a-t-il fait valoir. Selon lui, il « aurait été mieux pour tout le monde » de clarifier plus rapidement les questions entourant les accommodements raisonnables. « Tout ce qui traîne se salit », a-t-il commenté, en invitant le gouvernement Couillard à faire preuve de plus de volonté politique en la matière, en modifiant notamment le projet de loi 62 sur la neutralité religieuse.

Les défis de la rentrée Parti libéral

L’équipe de Philippe Couillard est partie en vacances en se demandant qui serait démis de ses fonctions et qui serait promu, puisque le premier ministre pensait faire un important remaniement ministériel. Le brassage de cartes prévu ne s’est pas produit, mais les députés libéraux reviennent tout de même un peu ébranlés. Leur doyen, Pierre Paradis, a été mis à l’écart parce qu’il fait l'objet d'une enquête policière. Leur collègue Gerry Sklavounos veut revenir au caucus après que le directeur des poursuites criminelles et pénales l’a blanchi de soupçons d’agression sexuelle. Sur le fond des choses, l’incertitude provoquée par le

vent de protectionnisme qui souffle sur les États-Unis obligera le gouvernement à être particulièrement vigilant. L’économie québécoise est dépendante du marché américain et des tarifs douaniers sur les produits du Québec pourraient ralentir l’activité économique. Sur la forme, on entend que le premier ministre voudra porter son message économique directement dans les régions du Québec, en passant peut-être un peu moins de temps dans la capitale. Parti québécois Depuis son arrivée à la tête du Parti québécois, Jean-François Lisée a démontré qu’il maîtrise bien les enjeux et qu’il connaît son parti. Jusqu’ici, il tire sur les

bonnes ficelles. Il sera intéressant de voir comment Martine Ouellet agira, maintenant qu’elle est libérée de la « ligne de parti ». Elle promet de collaborer avec le Parti québécois, mais « Martine c’est Martine » comme disent certains péquistes, signe qu’elle est une femme de convictions, mais qui peut parfois avoir la tête dure. Le PQ prépare son congrès des membres prévu l’automne prochain. Il y aura là un test pour son nouveau chef. Jean-François Lisée doit imprégner sa vision dans le parti, un défi pour n’importe qui, dans une formation qui ressemble parfois à un cheval sauvage. Mais jusqu’à maintenant, il a la bride bien en main.

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Coalition avenir Québec François Legault a traversé une petite crise avec son ex-député Claude Surprenant qu’il a finalement exclu du caucus à cause de comptes de dépenses discutables. La réunion du caucus de la CAQ en janvier a été complètement éclipsée par cette controverse, si bien que le message de la CAQ, qui se présente comme le « parti des familles », s’est perdu dans la gestion de crise. C’est un problème récurrent, malheureusement, pour M. Legault. Quand ce n’est pas une course à la direction du Parti québécois qui lui fait de l’ombre, c’est un député pratiquement inconnu de son caucus qui le fait mal paraître. Pour la CAQ, c'est cent fois sur le métier...

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Québec solidaire Le défi de Québec solidaire est de continuer sans Françoise David. L’annonce de sa retraite n’a surpris personne, mais elle s’est produite trop rapidement pour ne pas ébranler les fondations du parti. Car avec Amir Khadir, Mme David était l’âme et le cœur de Québec solidaire. Manon Massé incarne bien la relève, mais pour cette session parlementaire qui commence, elle et Amir Khadir pourraient manquer de souffle. On ne perd pas un membre d’un trio sans en subir les conséquences. Source : Radio-Canada


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Politique fédérale

Marwah Rizqy se présente à l’élection partielle dans Ville Saint Laurent

La candidate par excellence

Pendant plus de 20 ans, M. Stéphane Dion a représenté les citoyens de Saint-Laurent avec dévouement et loyauté. Son départ offrira l'occasion aux électeurs de ce comté de choisir un successeur capable de rassembler toutes les communautés culturelles, y compris la communauté musulmane, afin de servir leurs intérêts au Parlement canadien.

Le Parti libéral du Canada organisera sous peu une investiture qui déter-

minera le ou la candidat(e) qui le représentera à l'élection partielle de Saint-Laurent.

tée pour ses travaux sur les paradis fiscaux tant sur la scène nationale qu'internationale.

Une candidate qui se démarque Je peux déjà vous dire qu'une candidature se démarque du lot et c'est celle de Marwah Rizqy. D'origine marocaine, Mme Rizqy est une jeune femme ayant un parcours académique et professionnel hors du commun. Fiscaliste et professeur à l'université de Sherbrooke, elle est répu-

Au-delà de ses compétences et de ses grandes qualités humaines, Marwah Rizqy incarne un modèle d'intégration et de détermination pour nos jeunes qui souhaitent faire leur place au sein de la société québécoise. Suite à la terrible tragédie du 27 janvier à la mosquée de Québec, notre communauté doit envoyer

un signal fort au gouvernement, à l'effet que notre jeunesse puisse elle aussi contribuer au rayonnement et à l'épanouissement du Canada. L’appel de Marwah «Je m'adresse alors à tous les citoyens et les citoyennes de Saint-Laurent avec les codes postaux suivants: H4l h4m h4n h4t h4s h4r. Svp, vous avez l'occasion de poser un geste concret pour que notre communauté soit représentée et

Marwah Rizqy

https://www.liberal.ca/ wp-content/ uploads/2016/10/ Registration-CoverSheet. pdf

l'article à la page 11 du journal Atlas, édition n°295. sous le titre de : La justice condamne la réglementation <<discriminatoire>>...

Professeure adjointe à l'université de Sherbrooke

Expérience électorale Candidate à la députation dans la circon-

Appuyez la candidature de notre très chère Marwah et donnez-lui l'opportunité de devenir votre députée pour qu'ensemble vous puissiez changer véritablement les choses. Rendez-vous sur le site du PLC pour la supporter

Erratum

En route pour Ottawa

Parcours académique •Membre du Barreau du Québec et du Barreau de New York •SJD, Fiscalité, University of Florida •LL. M., Fiscalité internationale, University of Florida •M.B.A., Université de Sherbrooke •LL. B., Université de Sherbrooke Domaines d'expertises •Planification fiscale internationale •Fiscalité américaine •La fiscalité reliée au commerce électronique •Prix de transfert •Transactions transfrontalières (CanadaÉtats-Unis) •Réorganisations corporatives domestiques et transfrontalières •Planification successorale (canadienne et américaine) et transmission de l’entreprise à la relève

reconnue à travers le Québec et le Canada».

scription d’Hochelaga aux législatives de 2015, Marwah Rizqy, jeune mais militante de longue date du PLC, avait mené une campagne d'une telle intensité qu'elle avait fait vaciller le siège de sa rivale candidate à un second mandat, Marjolaine BoutinSweet. a confirmé la réélection de Marjolaine Boutin-Sweet dans son mandat de députée fédérale. Les premier résultats ayant donné 541 voix d’avance à la néo-démocrate, un recomptage avait été rendu nécessaire en raison de soupçons d' « irrégularités et d'erreurs de comptage».Des bulletins manquants, des situations anormales pendant le décompte des voix ou encore un scrutateur colérique qui a menacé de «mettre le feu» avait motivé la décision libérale et convaincu la Cour supérieure du Québec d'autoriser le dépouillement judiciaire. Suite à ce recomptage, l'écart entre les deux candidates avait été ramené à moins de 500 voix.

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Au paragraphe 3, on lis: Le dernier épisode en date est le recours par l'arrondissement à la justice pour faire appliquer un <<Changement de zonage>> largement ANTÉRIEUR à l'installation du centre communautaire Badr.

acquis du centre Badr déjà existant.Dans notre article «La justice condamne la réglementation <<discriminatoire>> de l’arrondissement de Saint Léonard», paru en page 11 de notre numéro 295, on pouvait lire au paragraphe 3, on lis: «Le dernier épisode en date est le recours par l'arrondissement à la justice pour faire appliquer un «Changement de zonage» largement ANTÉRIEUR à l'installation du centre communautaire Badr.

Le mot ANTERIEUR donne raison à la ville, car dans ce cas, le règlement était en vigueur bien avant l'installation du centre Badr.

Il s’agit évidemment d’une erreur, d’ailleurs démontrée dans le reste de l’article. En fait, c’est «POSTERIEUR» qu’il fallait lire.

Il faut corriger par le mot <<POSTERIEUR>> qui veut dire que le règlement est mis en vigueur après le droit

Mais comme le dit la formule consacrée, «nos lecteurs auront rectifié d’euxmêmes»…

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Conjoncture

73 400 nouveaux emplois dans le Grand Montréal en 2015 - 2016

… soit plus que toutes les autres villes canadiennes réunies Un nombre record d'emplois ont été créés dans l'agglomération montréalaise en 2016, et la majorité était des postes à temps plein. Une lancée à laquelle a grandement contribué l'économie du savoir. Entre décembre 2015 et décembre 2016, on a observé une création nette de 73 400 emplois dans le Grand Montréal. C’est plus que toutes les autres villes canadiennes mises ensemble. « C’est une excellente année, une des meilleures qu’on ait vue dans la grande région métropolitaine pour ce qui est du nombre d’emplois », souligne Jean-Guy Côté, directeur associé à l’Institut du Québec. M. Côté ajoute qu’il s’agit d’emplois de qualité. La preuve, 57 800 des nouveaux emplois étaient des postes à temps plein. Un taux de chômage à la baisse Résultat, le taux de chômage est passé de 8,7 % à 6,7 % en

un an. Selon le directeur associé à l’Institut du Québec, il faut remonter presque 10 ans en arrière pour voir un taux de chômage aussi bas dans le Grand Montréal. Si on se concentre uniquement sur l’île, le taux de chômage, à 7,8 %, est à son plus bas depuis janvier 2000. Avec la construction du nouveau pont Champlain, de l’échangeur Turcot et du CHUM, sans oublier les innombrables travaux routiers, on pourrait croire que les grands chantiers dopent l’économie de la métropole. Pourtant l’économie du savoir et la recherche scientifique expliquent en bonne partie l’élan que connaît la métropole. L’exemple du professeur Yoshua Bengio est éloquent. Grâce à l’Institut de valorisation des données, appelé IVADO, ce scientifique a transformé Montréal en un pôle mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle.

« Yoshua a cette capacité de mobilisation », explique Valérie Bécaert, directrice générale chez IVADO. Les chercheurs de l’Université de Montréal, de Polytechnique, des HEC et de McGill se sont réunis et y travaillent ensemble. Selon Mme Bécaert, ce regroupement de talents a pour effet d’attirer « les meilleurs cerveaux de la planète, simplement parce qu’ils veulent travailler avec les meilleurs. » En l’espace d’un an, le nombre de chercheurs est passé de 150 à 250, et l’Institut en cherche toujours 25 autres. Il faut dire qu’IVADO attire l’attention des investisseurs, qui ont injecté 230 millions de dollars dans ce grand projet. L’argent vient des pouvoirs publics, mais aussi du secteur privé.

de recherche. Google et Microsoft ont tour à tour décidé de miser sur Montréal. « Il y en a d’autres qui s’en viennent », assure Valérie Bécaert. « Les entreprises émergentes sont en effervescence. Les entreprises avec lesquelles on travaille se sentent galvanisées par cette possibilité et elles veulent investir. »

Des entreprises privées ont aussi choisi de s’installer dans la métropole, en raison de la présence de cet important pôle

Une faible proportion de diplômés Mais si Montréal détient une longueur d’avance, la concur-

rence demeure féroce. Pour alimenter cette économie du savoir, ça prend des cerveaux. Un des problèmes, c’est qu’à peine 29 % des Montréalais ont un diplôme universitaire. À Boston, c’est presque une personne sur deux, soit 49 %. Avec une aussi faible proportion de diplômés et une population qui vieillit, assurer les besoins en main-d’œuvre devient tout un défi

Filaction

un investissement de 3 millions de dollars dans l'entrepreneuriat de la diversité Filaction a annoncé le 26 janvier 2017 un investissement de 3 millions de dollars sur trois ans dans des entreprises en expansion détenues par des entrepreneurs issus de la diversité. Les montants de ces financements s'échelonneront de 70 000 $ à 500 000 $. Le fonds de développement a aussi annoncé que les entrepreneurs dont l'entreprise est en croissance auront désormais accès à des prêts allant jusqu'à 50 000 $, à travers les Fonds afroentrepreneurs et mosaïque.

Pour Milder Villegas, directeur général de Filaction, «le soutien à l'entrepreneuriat au Québec doit faire une place prépondérante aux entrepreneurs de la diversité. Après avoir accompagné près d'une centaine d'entrepreneurs au démarrage et à la croissance de leur entreprise, il est maintenant temps de passer à la vitesse supérieure dans le développement des entreprises de la diversité.» Pour ce faire, Filaction a présenté un plan comportant trois volets indissociables. Tout d'abord, la

mise en valeur de la diversité en appuyant les entrepreneurs de la relève et les organisations qui travaillent activement auprès de l'entrepreneuriat de la diversité. Ensuite, en comblant les besoins financiers avec aussi bien des prêts de moins de 25 000 $ pour les entreprises en démarrage que des financements allant jusqu'à 500 000 $ pour les entreprises en croissance ou en expansion. Finalement, en offrant du soutien technique par des formations ponctuelles ainsi que du mentorat.

Lancé en 2008, le Fonds afroentrepreneurs a pour objectif d'encourager les gens d'affaires noirs du Québec à participer activement à la vie économique. Le Fonds mosaïque a été mis sur pied en 2012 afin de répondre aux besoins des gens d'affaires des autres communautés du Québec. À propos de Filaction Filaction est un fonds de développement qui soutient des PME québécoises, notamment de l'économie sociale, de la culture et du tourisme. Travaillant en

étroite collaboration avec les acteurs du développement local et régional, il contribue aussi à la capitalisation de fonds dédiés à différentes clientèles ciblées d'entrepreneurs, par exemple les femmes et les communautés culturelles ainsi que des secteurs d'activité moins bien desservis. Filaction a été créé en 2001 à l'initiative de Fondaction, d'où proviennent ses capitaux investis. Source : www.filaction.qc.ca

Finances fédérales

2016 : Un déficit moins important que prévu Le rapport du DPB, publié vendredi 3 janvier, indique que le déficit fédéral est en voie d'atteindre 20,5 milliards de dollars pour l'exercice financier, plutôt que les 25,1 milliards prévus par le ministre des Finances,

Bill Morneau, dans sa mise à jour économique de novembre. Cette différence de 4,6 milliards de dollars est largement attribuable aux investissements plus lents que prévu dans les infrastructures.

Le rapport estime par ailleurs que le PIB réel du Canada a augmenté de 1,3 % en 2016, une hausse d'un dixième de point de pourcentage comparativement aux projections de l'automne.

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Cette légère augmentation s'explique par les révisions à la hausse de Statistique Canada quant aux contributions provenant des exportations et des dépenses des gouvernements au cours de la première moitié de

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2016. Le rapport évalue que le PIB nominal, l'indicateur le plus large de l'assiette fiscale, a franchi en 2016 le cap des 2000 milliards de dollars.


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Immigration

Le Québec emprunte la bonne voie Le plan récemment proposé par la ministre québécoise de l’Immigration, Kathleen Weil, vise à améliorer les processus de sélection et d’intégration des immigrants avant d’en augmenter le nombre. Il engage le Québec dans la bonne voie.

En 2016, les 8 300 000 Québécois doivent accueillir 50 000 nouveaux immigrants internationaux. Cela fait 6 immigrants par tranche de 1 000 habitants. C’est un peu moins qu’ailleurs au Canada et en Europe, où on admet en moyenne 8 immigrants pour 1 000 habitants, et deux fois plus qu’aux États-Unis, où on n’en fait entrer que 3 pour 1 000. Prévenir l’apparition d’une Le Pen ou d’un Trump québécois Aussi désirable que soit la diversité culturelle, son degré souhaitable n’est pas infini. L’hospitalité doit être modulée en fonction de la capacité d’absorption économique, politique et sociale. Il serait présomptueux de croire que le Québec est à l’abri du sentiment anti-immigration qui s’exprime présentement en Europe et aux États-Unis. Notre politique d’immigration doit être équilibrée et conçue de façon à prévenir l’apparition d’une Marine Le Pen ou d’un Donald Trump québécois. En comparaison de l’Ontario, le Québec peine à intégrer ses 50 000 nouveaux immigrants

annuels à l’économie locale. Le tableau ci-dessous montre qu’en 2015, à Montréal, le taux de chômage des immigrants récents était supérieur de 10,9 points de pourcentage à celui des natifs. C’est beaucoup plus qu’à Toronto, où il n’a dépassé celui des natifs que de 3,7 points.

Le recours des immigrants à la sécurité du revenu est également important. En mai 2016, dans l’île de Montréal, la moitié des adultes prestataires de l’aide sociale (36 000 sur 73 000) étaient nés à l’étranger. Dans l’ensemble du Québec, l’État verse plusieurs centaines de millions de dollars par année aux familles immigrantes à titre d’aide de dernier recours. Il n’est donc pas surprenant que les immigrants soient nombreux à quitter le Québec après une expérience décevante. En janvier 2015, le quart des immigrants admis au Québec de 2004 à 2013 n’y étaient plus présents. Ces observations montrent qu’admettre beaucoup plus d’immigrants internationaux sans rien changer aux processus de sélection et d’intégration n’aurait aucun sens. Cela conduirait à compter plus d’immigrants chômeurs ou assistés sociaux et moins d’immigrants qui resteraient au Québec pour de bon. En même

temps, on aurait tout mis en place pour monter l’opinion publique québécoise contre l’immigration. Une croyance répandue veut qu’une immigration plus abondante aide le Québec à mieux affronter le vieillissement démographique, puisque l’âge moyen des immigrants est inférieur à celui des natifs. Cela est vrai en théorie, mais toutes les recherches sur cette question ont montré que l’addition d’immigrants, même très nombreux, a en pratique un effet minuscule sur l’âge moyen de la population. Il y a aussi des organismes économiques, comme le Conference Board du Canada, qui prétendent que la prospérité du Canada dépend de façon cruciale de l’immigration. Le

La force de la diversité et de l'inclusion Devant l'horreur, nous sommes démunis. Nous sommes choqués, nous sommes en colère, nous sommes révoltés, mais nous devons relever la tête et affirmer haut et fort que nous ne voulons pas de ce monde de violence et de haine. Face à l'exclusion, il faut offrir l'ouverture. Face au rejet, il faut proposer l'accueil. Et devant la violence, il faut réclamer, sans relâche, la paix. Un texte de Gérald Fillion C’est le message que plusieurs portent aujourd’hui, au lendemain de l’attentat terroriste de Québec survenu dimanche soir. Ce message rejoint celui qui est porté depuis samedi par de nombreux entrepreneurs et dirigeants au Québec, au Canada, aux ÉtatsUnis et ailleurs dans le monde, en réponse à l’interdiction d’entrée aux États-Unis annoncée par le président Trump vendredi à l’endroit des citoyens de sept pays à majorité musulmane. Dans une lettre publiée dimanche,

des leaders du secteur des technologies au Canada lancent un appel à l’ouverture, en réponse au décret du président Trump : « Ensemble, nous nous opposons à la marginalisation de personnes en raison de leur lieu de naissance, de leur origine ethnique ou de leur religion. »

Au moment de la publication, 150 dirigeants avaient signé le document. Environ 24 heures plus tard, il y avait plus de 1750 signatures, d’une multitude de petites et grandes entreprises, des gens de Rogers, Twitter, Shopify et Sid Lee, ainsi que LP Maurice de Busbud et Jean-François Gagné d’Element AI. « La communauté technologique canadienne est constituée d’individus dont les nationalités, les religions, les orientations sexuelles, les identités de genre, les aptitudes mentales et physiques, et les points de vue sont très divers, peut-on lire dans cette lettre.

Nous sommes persuadés que cette diversité est à la fois une force et une chance. » Aux États-Unis, des compagnies se sont élevées contre le décret présidentiel, notamment Google, Facebook et Netflix. L’un des hommes les puissants aux ÉtatsUnis, le PDG de la banque Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a fait parvenir un message à ses employés affirmant que « ce n’est pas une politique que [la banque] soutient ». Plusieurs anciens dirigeants de Goldman Sachs font partie du Cabinet de Donald Trump. Par ailleurs, Tim Cook, le PDG d’Apple, a rappelé que son entreprise « n’existerait pas sans l’immigration ». Il faisait ainsi référence aux talents innovants venus de partout dans le monde et qui travaillent pour Apple, mais évoquait surtout le fait que Steve Jobs, le fondateur de l’entreprise, était le fils d’un immigrant syrien.

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Board a déjà recommandé que le pays admette 400 000 immigrants par année. En proportion, cela en amènerait 90 000 au Québec. Il va de soi que l’immigration ajoute à la taille de l’économie. Mais il n’y a pas de preuve scientifique solide qu’elle fait augmenter le niveau de vie par habitant pour la peine. Il faut juger la recommandation du Conference Board comme farfelue et dangereuse. Un train de mesures Heureusement, le plan triennal d’immigration que Kathleen Weil a rendu public en juin évite ce genre d’exagération. La ministre propose une légère augmentation du nombre d’immigrants, à 52 500 en 2019. Mais surtout, elle annonce un train de mesures destinées à mieux choisir et à

La Syrie fait partie des sept pays dont les ressortissants ne sont plus admis aux États-Unis pour les 90 prochains jours. Le fondateur d’eBay, Pierre Omidyar, fils d'Iraniens, considère qu’il s’agit purement et simplement de « bigoterie ». L’Iran est aussi sur la liste du président Trump. Les médias américains rapportent toutefois que plusieurs dirigeants n’ont pas voulu commenter cette décision, ne veulent pas se prononcer. Il faut dire que, vendredi, le même jour où Donald Trump annonçait les restrictions à l’entrée du pays, le président a dévoilé la composition complète d’un comité de travail sur le secteur manufacturier. Parmi les PDG qui font partie du groupe, on note la présence des grandes multinationales américaines que sont Whirlpool, GE et Lockheed Martin ainsi que Tesla, Boeing et Dell.

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mieux intégrer les nouveaux immigrants à l’économie et à la société: meilleure adéquation des compétences aux besoins des employeurs, admission plus facile pour les étudiants étrangers et les travailleurs temporaires, campagne anti-discrimination auprès des entreprises, investissement accru en francisation, accent plus marqué en faveur de candidats plus jeunes, ouverture accrue des régions à l’immigration, soutien à l’entrepreneuriat immigrant, encouragement à l’emploi pour les femmes immigrantes. Il reste au gouvernement à accorder à la ministre les ressources dont elle aura besoin pour réaliser ces objectifs, ambitieux, mais nécessaires.

Dans un texte que j’écrivais plus tôt en janvier, je vous disais que plusieurs patrons se rendaient à la rencontre de Donald Trump pour tenter d’ajuster leur stratégie d’affaires, pour s’assurer d’être en phase avec les attentes jugées protectionnistes du nouveau président. Il semble assez clair que les entreprises vont tout faire pour s’adapter aux nouvelles politiques de l’administration Trump afin d'en tirer le plus grand avantage. Mais, relativement à cet enjeu de l’immigration, des réfugiés et de l’accueil des ressortissants étrangers, on voit apparaître des fissures. Le président va loin et nombre de leaders n’hésitent pas, déjà, à exprimer leur malaise ou leur opposition. Et Donald Trump n’est en poste que depuis 10 jours. Gérald Fillion – Radio Canada


Insolite

Des centaines de fonctionnaires fédéraux «augmentés» par erreur…

Le système Phénix gratifie plus de 600 fonctionnaires de montants allant de 20 000 à 662 777$! Près de 600 directeurs, avocats-conseils, gestionnaires, chercheurs et ex-employés de divers ministères fédéraux ont eu droit à toute une surprise en consultant leurs talons de paye au cours des derniers mois. Ils ont chacun été payés plus de 20 000 $ en trop par le logiciel Phénix. En tête du groupe : un ex-chercheur qui a reçu 662 777 $ par erreur.

Il est loin d’être le seul à avoir reçu des sommes imposantes en raison de failles majeures du système. Près d’une trentaine d’employés ont ainsi obtenu plus de 50 000 $ en trop chacun, dont une ex-conseillère principale qui a touché 155 167 $ et un avocat-conseil, 81 714 $. 70 millions au total Selon les calculs de radio Canada, en décembre dernier, le gouvernement fédéral avait versé près de 70 millions de dollars par erreur à plus de 26 200 employés travaillant partout au pays et même à l’international. Vers la fin de 2016, le fédéral est parvenu à établir des ententes de recouvrement pour récupérer seulement le tiers de ces sommes, soit environ 22,3 millions de dollars. Deux syndicats représentant la majorité des fonctionnaires fédéraux estiment que le gouvernement risque de ne jamais revoir la couleur de cet argent. Alors que le gouvernement fédéral assure que les employés touchés verront bientôt « la lumière au bout du tunnel », les chiffres obtenus par RadioCanada démontrent qu’au contraire, la situation s’aggrave. Les sommes surpayées rapportées par des employés ou exemployés ont gonflé de 8 millions de dollars en une seule semaine en décembre dernier, passant de 61 à 69 millions de dollars. Dans les centres d’appels mis sur pied pour gérer la crise, la

croissance du nombre de cas à problèmes est devenue ingérable, selon un employé. Et ceux qui ne sont pas payés?

Le gouvernement fédéral aurait signé un contrat avec des centres d’appels pour aider les fonctionnaires à rapporter les erreurs commises sur leur paye. Au bout du fil, les appels qu’ils reçoivent émanent surtout de mères de famille monoparentales en larmes, de pères qui ne sont pas payés pour le travail accompli… Tout cela, alors que des milliers d’autres employés continuent de recevoir des milliers de dollars en trop, par erreur. Le problème est que le système de paye Phénix qui continue de commettre sans cesse des erreurs incompréhensibles. L’autre non-sens, est le manque de formation des téléphonistes qui reçoivent les appels. De ce fait «on renseigne mal les clients (...) On leur dit qu’ils vont recevoir leur paye dans quatre semaines, puis on leur dit six semaines, et ensuite on leur dit que c’est indéterminé (…) Ils deviennent confus et ça génère d’autres appels ». rapporte-t-il. Une situation inacceptable et des pertes irrécouvrables Autant l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) que l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) estiment que cette situation est inacceptable. Malgré ses efforts, le fédéral n’arrivera probablement jamais à récupérer la totalité des millions versés par erreur, estiment l’AFPC et l’IPFPC. « Ils ne pourront pas récupérer l’ensemble. Les employés bougent. Il y en a qui vont peutêtre quitter le pays pour en profiter », croit le vice-président de l’IPFPC, Stéphane Aubry. Depuis l’implantation de Phénix, en février 2016, le gouvernement croule sous les

demandes et n’arrive pas à respecter ses propres normes de service. Pour cette raison, « il est possible que certains trop-payés ne soient pas encore au dossier de l’employé », indique le porteparole du ministère des Services publics et de l’Approvisionnement, PierreAlain Bujold. Le gouvernement encourage donc tous ses employés et exemployés trop payés à communiquer avec ses centres d’appels, afin que ces dossiers soient traités en priorité. Autre défi de taille : selon nos documents, au moins 18 millions de dollars - soit plus du quart des sommes payées en trop - ont été versés sans raison à des employés considérés comme « inactifs », c’est-àdire des personnes ayant terminé leur contrat, pris leur retraite, démissionné ou pris un congé sans solde. Certains d’entre eux ne travaillent plus pour le fédéral depuis des années et sont donc difficiles à retrouver. Stéphane Aubry trouve « aberrant » que le gouvernement soit incapable de savoir où se trouvent ces individus trop payés et qu’il faille plutôt se fier à la « bonne volonté des fonctionnaires ».

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Nos documents indiquent qu’en décembre dernier, 91 % des cas d’employés considérés « inactifs » ne s’étaient pas conclu par une entente de recouvrement avec le gouvernement. Selon la représentante du Québec pour l’AFPC, Magali Picard, le gouvernement « a perdu le contrôle » et ne « semble même pas être au courant de ces cas problématiques, tellement dépassé par les événements ». 7900 cas à l’Agence du revenu du Canada Ironie du sort, c’est à l’Agence du revenu du Canada que le plus grand nombre de sommes payées en trop ont été signalées : plus de 7900 paiements injustifiés totalisant 2,6 millions de dollars. C’est toutefois loin d’être le ministère où les employés ont reçu le plus de versements injustifiés en raison du programme Phénix. Selon les calculs des medias, c’est à la Défense nationale où les paiements les plus exorbitants ont été notés depuis près d’un an. Le gouvernement doit encore y récupérer une grande partie des 6,6 millions de dollars versés par erreur. Les documents révèlent aussi

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que de nombreux ministères et agences gouvernementales qui offrent des services essentiels aux Canadiens comptent parmi les plus touchés par les ratés du système, incluant Santé Canada, Service Correctionnel Canada ainsi qu’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Partout au pays et même ailleurs… Les documents démontrent aussi que des fonctionnaires partout au pays sont touchés par la crise. Dans les villes d’Edmonton, de Toronto, de Montréal et de Vancouver, par exemple, des centaines de fonctionnaires fédéraux ont été surpayés d’environ 2000 $ chacun. Même une quarantaine d’employés qui représentent le Canada aux États-Unis et à l’international ont signalé avoir reçu des paiements contenant plusieurs zéros de trop. Sans surprise, c’est dans la région d’Ottawa-Gatineau que les employés surpayés sont les plus présents. En effet un cas rapporté sur cinq concerne un employé ou un ex-employé dont la dernière adresse est située dans la région de la capitale fédérale. Source : Radio-Canada


Santé publique

Le petit jeu dangereux de la loterie vidéo Les résidants des quartiers les plus à risque d’éprouver des problèmes de jeu sont six fois plus exposés aux appareils de loterie vidéo (ALV) que ceux qui habitent un secteur où la vulnérabilité de la population est moindre.

Ce constat troublant est tiré d’une étude de la Direction régionale de santé publique de Montréal qui sera dévoilée ce mercredi. Les chercheurs ont constaté que les habitants des quartiers à risque ont accès à un appareil de loterie vidéo situé dans un bar à 394 mètres de chez eux en moyenne. Dans les quartiers les moins vulnérables aux problèmes de jeu, l’ALV le plus proche se trouve en moyenne à 1800 mètres de la maison. « La distribution géographique des sites d’appareils de loterie vidéo à Montréal est significativement liée à l’indice de vulnérabilité aux problèmes de jeu. Plus la population d’un secteur est vulnérable aux problèmes de jeu, plus l’accessibilité aux ALV est élevée », indique l’étude de 26 pages. Cette conclusion préoccupe la Direction de santé publique, car près de 225 millions de dollars sont engloutis chaque année dans les 3200 appareils de loterie vidéo situés sur l’île de Montréal (sans compter les machines à sous du Casino de Montréal). Les Montréalais les plus vulnérables mettent cet argent dans les ALV, qui représentent la forme de jeu la plus à risque — 16 % des joueurs sont considérés comme problématiques, comparativement à 3 % des adeptes de la loterie. Une cartographie du ris-

que Les chercheurs JeanFrançois Biron, de la DSP de Montréal, et Éric Robitaille, de l’Institut national de santé publique du Québec, ont présenté mardi les résultats de leur recherche à des médias, dont Le Devoir. En croisant une série de données publiques, ils ont dressé une carte de Montréal qui combine les 450 bars hébergeant des ALV et les secteurs où la population est la plus vulnérable au jeu. Ils ont ajouté à cela les 2000 détaillants qui offrent des billets de loterie à Montréal. Les traditionnels billets de loterie causent moins de problèmes de jeu que les appareils de loterie vidéo, mais ajoutent une pression financière sur des familles qui ont déjà des difficultés à joindre les deux bouts, expliquent les chercheurs.

Résultat : la carte de la DSP montre les secteurs où les gens à risque côtoient l’offre de jeu la plus accessible. « Sur la base des analyses, on estime que les territoires de CLSC de Parc-Extension, MontréalCentre-Sud, Saint-Michel, Petite Patrie, HochelagaMaisonneuve et PointeSaint-Charles sont ceux qui comportent le plus grand nombre d’aires de diffusion présentant une forte accessibilité aux ALV et à la loterie, ainsi qu’une vulnérabilité élevée. Ce sont des territoires plus propices aux impacts préjudiciables aux jeux de hasard et d’argent », indique le rapport. Portrait des clients Pour évaluer « l’indice de vulnérabilité » d’un secteur, les chercheurs se sont basés sur les données du recensement de 2011. Les zones les

plus vulnérables au jeu ont une population ayant les caractéristiques suivantes : personnes sans diplôme ; vivant sous le seuil de faible revenu ; vivant seules ; sans emploi ; hommes âgés de 18 à 44 ans. Ces secteurs vulnérables ont aussi une concentration de personnes fréquentant les refuges et les lieux de thérapie pour trouble de jeu. Les auteurs de l’étude ont aussi tenu compte du zonage des secteurs (résidentiel, commercial, ferroviaire), de la densité de la population, ainsi que de la présence de nouveaux arrivants et de familles monoparentales, notamment. La DSP recommande à Loto-Québec — qui a annoncé son intention de retirer environ 1000 ALV dans les quartiers les plus défavorisés d’ici deux ans — de s’inspirer de cette étude pour cibler les quartiers les plus vulnérables à Montréal. Mardi, la société d’État ne pouvait préciser si elle retirerait les ALV en priorité dans les quartiers mentionnés par la DSP.

« Puisque les appareils sont opérés dans les bars, leur accessibilité, particulièrement dans les milieux défavorisés, représente un enjeu important », indique le plan d’action de Loto-Québec sur les ALV, rendu public le 22 décembre. Critères en révision La société d’État compte d’abord offrir un retrait volontaire aux exploitants d’ALV, en retour de l’équivalent d’une année de commissions, rappelle Patrice Lavoie, directeur des affaires publiques et des relations de presse à LotoQuébec. Deux critères servent depuis 2011 à établir les endroits où les nouveaux ALV sont autorisés : un nombre maximal de 2 établissements par 5000 habitants est permis ; et un nombre de 2 ALV par 1000 habitants est permis. Deux autres critères sont en voie de révision, avec l’aide « d’experts » qui restent à préciser : le revenu moyen des ménages doit être égal ou supérieur à la moyenne provinciale de 66 000 $ par année ; et le pourcentage de

ménages à faible revenu du quartier ne peut dépasser 17 %. En date du 30 mars 2011, 80 % des bars qui offraient des ALV n’étaient pas soumis aux critères socioéconomiques de LotoQuébec. Certains étaient en service depuis l’étatisation des ALV en 1994. L’étude de la DSP recommande une meilleure surveillance des règlements dans les bars qui offrent des ALV. Il faut notamment mieux encadrer la présence de guichets automatiques dans ces établissements, selon la DSP. Les chercheurs recommandent aussi qu’une étude indépendante détermine l’offre optimale d’ALV, qui empêcherait la prolifération des machines illégales, contrôlées par le crime organisé, tout en protégeant les clients les plus vulnérables. Loto-Québec a fixé ce seuil à 10 500 appareils, dans deux ans. On en compte présentement 11 601.

Loto-Québec: des records en janvier Les Québécois ont eu la main chanceuse à la loterie lors du premier mois de l'année 2017. Pas moins de 14 lots d'un million

$ ou plus ont été réclamés en janvier, faisant 39 nouveaux millionnaires. Dans les deux cas, il s'agit de records, pour un seul mois, dans l'histoire de Loto-Québec.

L'année a notamment commencé en force, le 6 janvier, lorsque le plus gros lot de l'histoire de LotoQuébec, soit 60 millions $, a été remporté par 28 membres d'une

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même famille de la Montérégie et du Centre-du-Québec. Par ailleurs, un billet gagnant d'un million $ au Lotto 6/49 acheté il y

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a près d'un an n'a toujours pas été réclamé. Il se fait tard, la personne qui détient ce billet, acheté à Trois-Rivières, devra se manifester avant le 27 février.


Actes

Prévention de l’itinérance

Un projet à soutenir

Omar El Aidi, élève de 5ème année à l’École secondaire Cavelier-De Lasalle (5e année), met beaucoup d’effort dans un projet personnel : comprendre l’itinérance pour mieux la prévenir.

Voici comment il décrit son initiative : «Pour mon projet personnel, j’ai décidé d’approfondir le sujet de l’itinérance et d’en connaître d’avantage sur les droits des itinérants vivants au sein de notre communauté. J’ai choisi ce sujet car je trouve cela triste que des milliers de personnes autour de nous n’aient pas de toit pour dormir, doivent mendier pour se nourrir et ont de la difficulté à subvenir à leur besoins. En m’impliquant dans ce projet, cela me permettra de m’assurer que ces pauvres itinérants jouissent de tous les droits qui sont à leur possession et de m’assurer que les organismes qui leur vien-

nent en aide effectuent une gestion juste des avoirs qu’ils doivent redistribuer. De plus, cela me permettra de créer une différence dans leur vie, de contribuer à améliorer leur quotidien et de leur donner une lueur d’espoir. Un documentaire et des dons Mon projet personnel va prendre différentes formes. En effet, je vais tout d’abord commencer par effectuer une recherche détaillée sur le mode de vie des itinérants que je vais présenter sous forme de rapport. Ensuite, je vais réaliser un documentaire dans lequel toutes mes actions seront filmées pour mettre en image l’ensemble de mon projet. De plus, je vais également organiser une levée de fonds et remettre l’ensemble de l’argent amassée à des organisations de bienfaisance qui viennent en aide aux itinérants. Je vais également

interviewer des sans-abris pour tenter de mieux connaître leur quotidien, d’en savoir un peu plus sur leurs dépenses et de vérifier si leurs droits sont bien respectés comme par exemple l’équité sociale ou de dénoncer si il y lieu à la discrimination. (Charte des droits et libertés de la personne). Une levée de fond Le dimanche 29 Janvier j’ai organisé une levée de fond qui à eu lieu au cen- Omar El Aidi tre culturel « Dar Al Maghreb » qui a contribué à la réalisation de mon projet en m’offrant un kiosque lors de cette journée qui débordait d’évènements rassembleurs. La totalité des fonds amassés ont été remis à l’organisme de « La Maison Du Père » qui vient en aide aux sansabris. La communauté marocaine a soutenue la cause et m’a encouragé afin de faire de cette La famille El Aidi journée un succès.»

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Droits & justice

Discrimination basée sur le handicap

L'Université de Montréal condamnée Parce qu'elle n'a « fait aucune proposition raisonnable (…) pour se conformer à son obligation d'accommodement », l'Université de Montréal doit verser 10 000 $ à un jeune professionnel qui n'a pas pu avoir accès à des toilettes adaptées aux personnes handicapées. L'affaire remonte au mois d'août 2014, lorsque M. Omar Lachheb se rend à la Clinique universitaire de la vision de l'Université de Montréal située au 3744, rue Jean-Brillant, pour un examen de la vue. M. Lachheb, âgé alors de 36 ans, se déplace en fauteuil roulant depuis son adolescence, à la suite d'un accident de natation. Lorsqu'il se rend à la Clinique, M. Lachheb veut utiliser la toilette pour hommes au rez-de-chaussée, mais celle-ci est hors d'usage. Une affiche indique qu'il faut aller à la toilette du 2e étage. Arrivé à cette toilette, après des difficultés à ouvrir pour une personne en fauteuil roulant, il découvre qu'aucune des deux cabines n'est utilisable par des personnes handicapées. M. Lachheb contacte alors une réceptionniste de la bibliothèque pour savoir où trouver une toilette accessible mais celle-ci ne peut lui répondre. Il cherche donc lui-même une salle de toilettes accessibles, aux 3e, 4e, 5e et 6e étages, sans succès. Il redescend au rez-de-chaussée et se dirige vers le bureau de l'Institut Nazareth, à côté de

la Clinique, où une employée lui suggère de chercher du côté des toilettes pour femmes. Embarrassé et craignant des répercussions négatives en utilisant les toilettes pour femmes, M. Lachheb se rend au restaurant McDonald à l'angle Côtedes-neiges et Jean-Brillant. Arrivé au restaurant, il réalise que son pantalon est déjà mouillé d'urine. Il passe un long moment aux toilettes du McDonald pour nettoyer son pantalon et quand il doit prendre un taxi pour se rendre chez lui, il doit s'excuser avec gêne pour son état. « Il n'est pas acceptable de nos jours que les universités, ou toute grande institution publique ou même privée, n'aient pas des salles de toilettes accessibles aux personnes handicapées comme moi », dit M. Lachheb. « C'est une question de gros bon sens et aussi une question fondamentale de respect des usagers et de la loi ». À la suite de cet incident, M. Lachheb a confié au CRARR (Centre de recherche-action sur les relations raciales. http://www.crarr.org) le mandat de déposer une plainte pour discrimination auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Selon l'Université de Montréal, dans ses explications à la CDPDJ, les

travaux de réparation du pavillon rendaient inutilisables les toilettes pour hommes adaptées pour les personnes handicapées, et qu'elle offrait une mesure d'accommodement en permettant l'usage d'une salle de toilette adaptée pour femmes. « Imaginez, avec tous les préjugés que l'on connaît, un homme arabe rentrer dans la toilette pour femmes, même dans un fauteuil roulant, et enlever pantalon pour se soulager. J'aurais pu créer toute un scandale et on m'aurait aussitôt accusé de grossière indécence », lance-t-il.

Dans une décision transmise Omar Lachheb aux parties la semaine dernière, la CDPDJ a donné raison à M. Lachheb et elle général du CRARR, Fo Niemi. « Il demande à l'Université de Montréal de faut non seulement qu'elles aient une lui payer 7 500 $ à titre de dommages politique globale sur l'accessibilité et moraux et 2 500 $, à titre de dommag- l’accommodement, mais faut-il aussi es punitifs. Elle exige également que assurer qu'elle soit réellement applil'Université assure l'accessibilité de quée dans tous ses services et ses toutes ses toilettes situées à l'ensemble établissements ». de ses pavillons aux personnes handicapées. L'Université de Montréal avait jusqu'au vendredi 3 février pour se « Cette décision constitue un averconformer à la décision de la tissement très clair lancé par la Commission, à défaut de quoi la Commission des droits de la personne CDPDJ devait porter l'affaire devant aux institutions d'enseignement du le Tribunal des droits de la personne. Québec », souligne le directeur

Questionnaire pré-embauche

Des questions discriminatoires

estime le Tribunal des droits de la personne Un questionnaire médical préembauche qui dresse un portrait détaillé de l'état de santé d'un candidat et pose des questions très larges qui ne sont pas directement et rationnellement en lien avec des aptitudes et qualités requises pour l'emploi, est discriminatoire. De plus, ce questionnaire porte atteinte au droit à la sauvegarde de sa dignité et au droit au respect de la vie privée, a conclu le Tribunal des droits de la personne dans un jugement récent.

vous déjà été victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle qui a entraîné une perte de temps? » contreviennent à l'article 18.1 de la Charte des droits et libertés de la personne ainsi qu'aux droits protégés par les articles 4, 5 et 10.

Le Tribunal a ainsi donné raison à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse qui estimait qu'en requérant d'un candidat au poste de psychologue des informations relatives à son âge et son état de santé au stade de la pré-embauche, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, avait compromis le droit de celui-ci à un processus de sélection exempt de discrimination.

Le président par intérim de la Commission, Camil Picard, s'est réjoui de cette décision qui énonce clairement les principes en matière de protection du droit à l'égalité, du droit à la dignité et du droit à la vie privée qui doivent être respectés lors de l'administration d'un questionnaire médical avant embauche. Il a rappelé que la Commission reçoit plusieurs plaintes de personnes qui doivent remplir un questionnaire médical avant l'embauche qui les oblige à dévoiler des renseignements personnels qui n'ont aucun lien avec l'emploi. Cette pratique est largement répandue, notamment dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Le Tribunal a en effet affirmé que des questions ouvertes non ciblées dans le temps telles que : « Avez-

« Ce jugement envoie un message clair : une personne ne doit jamais avoir à choisir entre un emploi et

le respect de ses droits fondamentaux », a-t-il précisé. L'affaire remonte au mois de septembre 2012 alors qu'une personne candidate au poste de psychologue au Centre de santé et de services sociaux de Thérèse-deBlainville (maintenant le CISSS des Laurentides), a été obligée, dans le cadre du processus d'embauche, de remplir un formulaire médical pré-embauche de huit pages qui dévoilait son âge et une hospitalisation ponctuelle malgré le fait qu'elle le considérait illégal.

La Commission avait demandé au Tribunal de déclarer le questionnaire en question discriminatoire, d'ordonner que le CISSS des Laurentides le révise pour qu'il soit conforme à la Charte, et qu'il verse des dommages à la personne plaignante. Le CISSS des Laurentides avait admis lors du procès que le questionnaire de 2012 était non conforme à la Charte et portait atteinte au droit à un processus de

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sélection exempt de discrimination, ainsi qu'au droit à la sauvegarde de sa dignité et au respect de la vie privée de la partie plaignante et qu'il avait entrepris de le revoir à la lumière des travaux de l'AQESSS (Association québécoise des établissements des services de santé et sociaux.) Toutefois, le Tribunal a accédé à la demande de la Commission d'émettre, dans l'intérêt public, une ordonnance de révision du nouveau questionnaire utilisé pour le poste de psychologue. Il a aussi ordonné au CISSS de verser des dommages moraux de 4 000 $ à la victime. Le Tribunal a conclu qu'obliger la personne qui postulait l'emploi de psychologue de dévoiler une maladie de l'enfance et une hospitalisation ponctuelle « était inutile et injustifié » et constituait effectivement une violation de son droit à l'égalité en emploi, fondée sur le handicap, ainsi qu'une atteinte discriminatoire à son droit à la sauvegarde de sa dignité et à son droit au respect de la vie privée. Le jugement a souligné que les

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questions sur l'âge du candidat, le nom de ses médecins traitants ou spécialistes ou même le nom des autres professionnels consultés n'étaient pas directement et rationnellement en lien avec les aptitudes ou qualités requises pour l'emploi de psychologue en précisant : « Il faut en arriver à la même conclusion concernant les questions ouvertes sur les blessures, accidents, maladies, médicaments ainsi que concernant la revue systématique de l'entièreté des systèmes du corps humain, sans perdre de vue que ces questions constituent également une intrusion injustifiée dans la vie privée du postulant. » Pour prendre connaissance du jugement : http://citoyens.soquij. qc.ca/ID=295CF9FC4BBCA0068 1047333CB2CBB75 Source : Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesseConsequiandi dolendio. Et et harci dias doluptatusam as autatiis inum re sam es sunt fug


Points de vue

Les événements de Gdim Izik

Où comment la violence et la haine veulent occulter le droit et la justice Par Hakam Hmiddouch* Ces dernières semaines, un certain nombre d’ONG - à travers les médias sociaux - se sont manifestés : certaines pour dénigrer le Maroc et d’autres pour le féliciter relativement aux évènements de Gdim Izik et à ses suites, dont le procès en cours devant les tribunaux civils et criminels. Les informations rapportées portent à confusion et ne reflètent guère la vérité sur cette affaire. Elles laissent perplexes les lecteurs qui ne connaissent pas ou peu la profondeur et les dessous de la question. À la lecture de ces commentaires, nous avons jugé utile, de partager notre connaissance du problème et d’éclairer ainsi les lecteurs sur cette malheureuse affaire. Historique Trois semaines avant la tenue de la 3e réunion informelle et préparatoire à la 5e ronde de négociation entre le Maroc et le Front Polisario à Manhasset près de New York - sous l’égide de l’ONU pour trouver une solution politique entre les deux parties, des éléments du Front Polisario et leurs sympathisants, ont invité les habitants de Laâyoune et sa région à participer à un sit-in soit disant pour protester contre le manque d’emploi, de logement... Ce fut alors un rassemblement de quelque 15 000 personnes sous 3 000 tentes dressées pour l’occasion (selon les observateurs de l’ONU). En réalité, cette démarche a duré 3 semaines pour former un camp de 600 à 700 tentes regroupant 6 000 à 8 000 personnes.

incidents violents se sont produits. Des individus armés de sabres, de couteaux, de gourdins et de cocktail Molotov circulant à bord de véhicules tout terrain à des vitesses vertigineuses, entrainé une panique générale. La situation étant ainsi devenue inquiétante et intenable, les autorités compétentes ont du donner l’ordre de démanteler le camp. L’opération, menée par les gendarmes marocains et par les forces auxiliaires est entamée à 6h45, le matin du 8 novembre 2010. Les forces de l’ordre n’ont pas fait usage d’armes à feu. Seuls les matraques, les canons à eau et les bombes lacrymogènes ont été utilisés. Les émeutiers qui étaient déjà prêts à en découdre, les visages dissimulés par des cagoules armés de sabre de pierres, de couteaux, de bâtons et de bonbonnes de gaz transformés en bombes – ont alors donné l’assaut aux forces de l’ordre, à l’abri de véhicules qui fauchaient au passage les éléments des forces de l’ordre marocaines.

Les émeutiers ont écrasé un civil sur la route et semé la peur et le désordre dans la ville. Les forces de l’ordre ont procédé à leur arrestation et confisqué leurs véhicules. Ils ont été traduits devant la justice. La situation a ainsi été totalement maîtrisée et la ville sécurisée le même jour. Les dessous de l’évènement Par cette action, le Polisario voulait faire pression sur les négociations qui se déroulaient en même temps. Il voulait prouver qu’il n’y avait pas que le camp de Tindouf, mais que des camps similaires se tenaient également à l’intérieur du territoire où les gens manifestent leur mécontentement à l’égard du Maroc. C’est d’ailleurs le contenu de la lettre que le représentant du Polisario a adressée au secrétariat général de l’ONU, insinuant que les Sahraouis sont maltraités et tués comme des mouches par les forces marocaines, prétendant qu’il y avait eu 36 morts et plusieurs blessés, des centaines arrestations arbitraires, chose dont il n’a jamais pu apporté les preuves formelles lorsqu’on le lui a demandé.

Le bilan

- 13 morts : 11 agents des forces de l’ordre et 2 civils - 70 blessés (gendarmes, agents des forces auxiliaires et protection civile) - 4 blessés parmi les civils. - Plusieurs véhicules civils brulés - Plusieurs maisons incendiées par des cocktails Molotov - De nombreux dégâts et pillages de magasins.

Le fait était cependant suffisamment sérieux et les risques pour la sécurité publique tels, que les autorités marocaines ont voulu entamer des négociations quant à des revendications qui paraissaient légitimes. Ils ont demandé à ce que les manifestants s’organisent et constituent une délégation pour procéder à relever les revendications et entamer les négociations.

Le camp a néanmoins été démantelé, avec l’aide de bons nombre de manifestants eux-mêmes, qui se sont entre-temps rendu compte du piège qui leur avait été tendu par le commando du Polisario, notamment au vu des cadavres de gendarmes, d’agents des forces auxiliaires et de la protection civile, de civils et de blessés graves.

Les faits Trois semaines s’écouleront sans que personne dans le camp ne réponde à l’invitation des autorités. À l’inverse, dans le camp, quotidiennement, des

Après leur forfait sur le camp, les émeutiers ont pris d’assaut la ville de Laâyoune où ils ont brûlé des véhicules et des maisons, où ils ont cassé des vitres et pillé des magasins.

Par leurre, il a convaincu certains de ses sympathisants, individus, ONG et médias favorables à la thèse du séparatiste Polisario, profitant ainsi du soutien des adversaires de la cause marocaine. La suite des évènements À la suite de l’arrestation des 25 émeutiers, dont les enquêtes ont confirmé l’implication dans l’assassinat d’agents de la gendarmerie et des forces auxiliaires, et considérant les lois alors en vigueur, prévoyant que tout meurtre d’un agent des forces

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de l’ordre devait être traité par un tribunal militaire, les détenus ont présenté devant une cour martiale, dont le verdict a été prononcé - en bonne et due forme selon la procédure militaire -, condamnant les mises en cause à des peines allant de la perpétuité à prison ferme de 30, 25 et 20 ans pour constitution de bandes criminelles violentes à l’encontre des forces de l’ordre, entrainant la mort avec préméditation et complicité. Entretemps, la loi à changé : aucun civil ne peut plus en effet être jugé par une cour militaire. En conséquence, la Cour de cassation a annulé le verdict et a décidé le renvoi du dossier devant la cour d’appel civile de la chambre criminelle. Il y aura donc un nouveau procès devant cette juridiction permettant aussi aux accusés d’avoir un procès équitable, en leur permettant de se défendre avec preuves, arguments, témoignages… Les victimes et leurs ayants droit auront également la possibilité de se produire - comme partie civile pour demander réparation et indemnisation pour les préjudices et les souffrances encourues. D’ailleurs, plusieurs ONG et personnalités du monde du droit ont approuvé la décision en soulignant que le Maroc, sous l’égide de son Roi Mohamed VI, a fait des efforts considérables en matière de droit de l’homme et de la législation

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selon la constitution de 2011 qui garantit les droits fondamentaux et notamment, le droit au recours et à la défense. Les déclarations fallacieuses des séparatistes quant à ce procès et à la propagande qu’ils font circuler par leurs affidés sur ce procès sont dénuées de tout fondement et doivent revenir à l’évidence. Les criminels qui ont blessé, tués - de la plus horrible manière - et ensuite, profané les cadavres en urinant dessus, saccagés des biens publics (et privés) et incendiés des maisons, doivent être punis, en leur garantissant leur droit à la défense dans un procès. Les victimes - et également leurs ayant droits - doivent également être entendues, défendues et dédommagées pour les préjudices et les souffrances subies. Après 6 ans d’attente, ce ne serait que justice. Par cet article, nous avons essayé de donner un aperçu réel de cet évènement tragique en espérant que par là, la violence et la haine cesseront d’occulter le droit et la justice et que justice soit rendue aussi au Maroc qui, grâce à la clairvoyance de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, a fait le choix irréversible de l’édification d’un État de droit respectant les droits de l’homme tels que reconnus universellement. *Président de MABI Group


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Sports

Ski : Les frères Lamhamedi brillent à l’Universiade d’ Almaty Les jeunes skieurs maroco-canadiens Adam (21 ans) et Sami (19 ans) Lamhamedi ont bien performé et ont représenté honorablement le ski alpin marocain, arabe et africain lors de la première épreuve de slalom géant de l’Universiade d’hiver, qui s’est déroulé le samedi 4 février à Almaty au Kazakhstan. L’Universiade d’hiver (ou championnats du monde universitaires) est une compétition d’envergure internationale et qui suit immédiatement les Jeux Olympiques d’hiver en termes d’importance. Pour les compétitions du ski alpin de l’Universiade d’hiver 2017 (29 janvier au 8 février), chaque pays a le droit d’aligner un maximum de 6 skieurs par épreuve. Dans sa première participation historique aux Universiades d’hiver, uniquement avec deux athlètes, le Maroc a occupé le 7ème rang en termes de classement par pays. Cette performance marocaine d’un pays arabe et africain a fait la manchette dans les médias spécialisés de sports d’hiver. D’ailleurs, après la fin du sla-

lom géant et pour souligner cette performance marocaine, la télévision officielle de la Fédération Internationale du Sport Universitaire (FISU) a fait une entrevue spéciale avec les jeunes espoirs du ski alpin marocain.

Adam Lamhamedi a eu le 23ème meilleur temps de la 1ère manche en 1min 07sec 05/100è, et réalisé le 7ème meilleur temps de la 2ème manche (1 min 08sec 68/100è), soit la 15ème position au classement général avec un chrono cumulatif de 2min 15sec 73/100è et un retard de 2 sec 96/100 sur l’Italien Giulio Giovanni Bosca, médaillé d’or (2 min 12 sec 77/100). Quant à Sami, il a occupé la 30ème position dans le classement général avec un chrono cumulatif de 2 min 17 sec 87/100 et un retard de 5 sec10/100 sur le médaillé d’or. Dans les compétitions de ski alpin, les critères à considérer sont le classement, mais le plus important ce sont les points FIS (Fédération internationale de Ski) obtenus lors de chaque épreuve pour juger de la progression du skieur.

Adam Lamhamedi a signé sa meilleure performance en slalom géant à Almaty en termes de points de la Fédération Internationale de Ski (29,07 points FIS, le champion du monde à zéro points FIS), et ce en présence de 98 skieurs venant de 32 pays. Adam a également brillé par ses qualités techniques exceptionnelles car il a été le plus rapide des 98 skieurs en termes de temps intermédiaire lors de la dernière section du parcours de la deuxième manche. Sami a également obtenu des points FIS honorables, soit 44,86 points FIS. Ces points permettront à Adam et à Sami d’améliorer leurs points FIS Olympiques et leur classement mondial quant au maintien de leur qualification dans la catégorie A pour les 23èmes Jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, en 2018. Adam et Sami sont déjà qualifiés aux JO 2018 dans la catégorie B. Les frères Lamhamedi ont rivalisé avec brio dans cette compétition extrêmement relevée où les meilleurs skieurs des grandes nations ayant pris le

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Les frères Lamhamedi départ à ce slalom géant ont des points FIS qui variaient entre 9,44 et 13,22 points FIS. Le niveau relevé de cette compétition se caractérise également par sa pénalité qui était de 7,22. Cette dernière sert à calculer les points FIS des athlètes ayant fini l’épreuve de compétition. Plus la pénalité est faible, plus le niveau des skieurs ayant pris le départ et fini la compétition est excellent et plus le niveau de compétition est extrêmement fort. Grâce à leur performance exceptionnelle, les deux frères Lamhamedi ont été sélectionnés et ont rejoint le programme de sport d’excellence du Rouge et Or de ski alpin de l’Université Laval depuis le début de la

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saison de ski 2014-15, soit le 1er juillet 2014. L'entraînement et la préparation physique d'Adam sont effectués au Pavillon de l'Education Physique et des Sports (PEPS) de l'Université Laval, l'un des plus imposants complexes sportifs au Canada. Adam et Sami figurent également parmi les athlètes de haut niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports, du Comité national olympique marocain, de la Fédération Royale Marocaine du Sport Universitaire et de la Fédération Royale marocaine de ski et montagne. Source : Maghreb Arabe Presse


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