nº 297 du 23 février au 08 mars 2017
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Votre argent
Impôts 2016 : Ce qui va toucher votre portefeuillePage 10 Ottawa et l’Islamophobie : Entre nécessaire prise de conscience et néo-négationnisme
La motion M-103 et ce qu’elle révèle…
Éclaircie sur le front de l’emploi
Chômage en baisse chez les immigrants
Originaires du Maghreb : 28,4% en 2004, 17,3% en 2015; 11,5% en 2016
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Cohabitation
Mosquées, toutes portes ouvertes… Page 15 Signes religieux
Les petites causes qui font grand débat… Page 18
Rendez-vous national québécois sur la main-d'œuvre
La table est mise…
Le défi : pourvoir à 1,3 million d’emplois en 2024
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Édito
Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 296 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 118 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 12 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 3500 visiteurs par jour.
Chassez le naturel…
Éditorial
Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée
Chassez le naturel; il revient au galop; ce bon vieil adage vient à nouveau – à notre grande déception – de se vérifier, ici, chez nous, au Québec et au Canada. Ainsi, quinze jours tout juste après les dramatiques événements du Centre Culturel Islamique de Québec, une fois la vague d’émotion (ou seraient-il plus juste de parler d’émotions au pluriel; tant les motivations de l’émoi général ont été diverses) passée, on est revenu à nos petites préoccupations quotidiennes et égocentriques.
On n’a même pas fini de faire le tri dans le flot des discours et des avis qui ont suivi la fusillade, que déjà les dérapages on commencé. Et c’est grand dommage, car pour dramatique qu’il fut, l’attentat terroriste de la Capitale Nationale, unanimement condamné, nous offrait une occasion incomparable de débattre de la meilleure façon de conjurer les menaces violentes qui planent sur l’humanité, de réfléchir ensemble aux meilleurs pratiques de cohabitation et de convivialité sociales permettant d’exempter notre coin de terre des attentats nés de la peur et de la haine. Pour cela, quelles que soient nos préjugés et nos convictions, il aurait fallu avoir, collectivement, assez de sens de l’abnégation et de courage, pour explorer même les notions qui dérangent. Mais au lieu et place de ce sain débat qu’avons-nous? Des querelles sémantiques, des attitudes pétrifiées autour de «principes» qui ne s’apparentent à des valeurs que par ce que leurs tenants le crient haut et fort. Les ayatollahs ne sont pas toujours ceux que l’on
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croit… Ainsi, alors que, sans préjuger de rien, il aurait fallu se pencher sur la notion d’islamophobie, sur ses manifestations et sur le meilleur moyen de la combattre, voilà certains de nos parlementaires fédéraux qui cultivent une sorte de néo-négationnisme aux seules fins; semble-t-il; de faire du capital politique. Il aurait également fallu disséquer la notion de discours haineux et d’imaginer les voies légales de faire taire cette forme d’agression brutale; et voilà que, au prix d’une dialectique douteuse, l’on veut empêcher le débat en faisant état de «menace sur la liberté d’expression». Dialectique douteuse car en utilisant cet argument, ce que l’on affirme en réalité, c’est d’abord un refus de la relativité universelle des droits voulant que les droits (et les libertés) des uns s’arrêtent là ou commencent les droits (et les libertés) des autres, c’est ensuite la conviction qu’il peut exister des catégories de citoyens dont les droits sont supérieurs et doivent avoir prééminence sur les droits (notamment à la sécurité et à la quiétude) de tous les autres, perçus comme des citoyens de seconde zone sinon «inférieurs» par leur origine, la couleur de leur peau ou leurs convictions religieuses. Et tout cela est clamé avec une certitude d’ayatollah; comme quoi les ayatollahs ne sont pas toujours ceux que l’on croit… Nous en sommes là, hélas; et nous nous y sommes rendus bien vite... Sursaut Ces combats d’arrière-garde? Devant l’essor des conservatismes au cours de ces deux
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dernières décennies un peu partout en Occident, on pourrait en douter. Mais il y a quand même des raisons d’espérer, de croire en un avenir humain meilleur. On n’en voudra pour preuve que la décision des Jeunes du Parti Québécois qui viennent de rejeter tout retour à la Charte des valeurs du gouvernement Marois, faisant ainsi preuve d’un sens politique, d’une sensibilité sociale, d’un souci du lendemain et du futur que leurs ainés au parti avaient visiblement perdus. À quand un tel sursaut chez les jeunes du Parti Conservateur du Canada (s’ils existent)? Une bonne nouvelle Au moment d’entamer ce texte, ce n’est pas ce sujet que nous entendions aborder. Notre idée première était de mettre en avant une bonne nouvelle. Et oui; il y en a aussi. Et celle-ci nous vient de Statistique Canada. L’Institution nous apprend que de 2015 à 2016, le taux de chômage dans les segments de la population canadienne issus de l’immigration à régressé de 10,7 à 9,8%. La nouvelle est particulièrement bonne pour le segment canadien originaire du Maghreb chez lequel, le taux de chômage, après avoir culminé à 28, 4% en 2004-2005, avait été ramené à 17,3% en 2015 et à seulement 11,5% en 2016. «Pourvu que ça dure», disait la mère de Napoléon lorsqu’on parlait devant elle des exploits et gloires de son Général Bonaparte de fils….
Abdelghani Dades
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Emploi
10,7% en 2015; 9,8% en 2016…
Chômage en baisse chez les immigrants Originaires du Maghreb : 17,3% en 2015; 11,5% en 2016 moins) avec un taux de chômage passé de 18 à 15,1 %. Par ailleurs, on note une baisse importante du taux de chômage pour l’ensemble des immigrants originaires du Maghreb, qui passe de 17,3 % à 11,5 %.
Kathleen Weil Ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion du Québec
Le taux de chômage chez les immigrants au Québec vient de passer sous la barre des 10 % en 2016 et a diminué de façon importante au sein de la communauté maghrébine, selon des données récentes. Or, il reste beaucoup à faire pour réduire l’écart avec le reste de la population, plaident des organismes. Obtenues auprès du ministère de l’Immigration du Québec, ces données découlent de la dernière mise à jour de Statistique Canada le 3 février 2017. Elles révèlent que, de 2015 à 2016, le taux de chômage chez les immigrants est passé de 10,7 % à 9,8 %. Depuis
« De bonnes nouvelles », pour la ministre de l’Immigration Kathleen Weil, qui voit dans ces chiffres « le résultat des politiques du gouvernement et de la croissance économique». Malgré tout, « il reste du travail à faire », notamment au chapitre de la reconnaissance des diplômes. La question de la discrimination systémique en emploi doit d’ailleurs être étudiée bientôt dans une consultation organisée par le gouvernement, a-t-elle souligné.
Le chiffre de l’année
11,5 %
Le taux de chômage chez les immigrants originaires du Maghreb s’est établit, selon Statistique Canada à 11,5% en 2016. Il s’élevait un an auparavant à 17,3 % et avait plafonnée en 2004 – 2005 aux alentours de 28%. Ce progrès ne cache cependant pas totalement l’écart qui continue d’exister entre ce segment de population et leurs concitoyens de toutes autres origines puisque le taux de chômage au Québec est estimé à 7%.
2012, ce taux oscille autour de 11 %. Une bonne nouvelle… La diminution touche surtout l’immigration récente (cinq ans et
… Mais pas toujours de bons emplois! La baisse du taux de chômage
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Mya Homsy, de l’Institut du Québec chez les immigrants ne doit pas non plus faire oublier l’écart avec le reste de la population, relève Mya Homsy, de l’Institut du Québec. Le taux de chômage moyen au Québec oscille autour de 7 %, soit 3 % de moins, note-t-elle. « C’est quand même beaucoup plus important qu’ailleurs au Canada. En Ontario et en Colombie-Britannique, l’écart est de moins de 1 %. » Elle ajoute que la baisse du taux de chômage au Québec combinée avec le vieillissement de la population réduit de plus en plus les options des employeurs. « Les
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immigrants deviennent peut-être une option plus intéressante pour eux », dit-elle. De plus, ces nouveaux emplois ne sont pas nécessairement de qualité, plaide Lekbir Kherrati, coordonnateur du SIMO, un organisme qui aide les immigrants à se trouver du travail. « Les immigrants acceptent du travail qui n’a rien à voir avec leurs compétences », fait-il remarquer. « Ce sont des gens qui ne veulent rien savoir de l’aide sociale. » D’ailleurs, 95 % des gens qui sollicitent son organisme sont au minimum détenteurs d’un baccalauréat.
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Emploi
Débat autour du projet de loi 98
Faut-il aller au-delà de la création d'un poste de commissaire à l'admission aux professions? Initialement prévu pour mieux encadrer les activités des ordres professionnels, le Projet de Loi 98, en cours d’adoption à l’Assemblée Nationale, semble devoir évoluer vers un outil additionnel de soutien à l’intégration socioprofessionnelle des personnes qualifiées issues de l’immigration. Mais cette volonté, apparemment partagée par la grande majorité des parlementaires, ne semble pas faire l’unanimité quant aux moyens à employer. Muscler le Projet de loi… Le chef péquiste Jean-François Lisée, qui a été particulièrement disert sur la question lors des premiers débats sur la question, estime ainsi que le projet de loi 98 est « très limité dans son objet », il a en conséquence pressé le gouvernement d’en faire une loi omnibus incluant les 20 propositions que son parti a mises de l’avant la semaine dernière pour favoriser l’intégration à l’emploi des immigrants et lutter contre la discrimination. Un peu plus tard l’aile parlementaire du Parti Québécois a émis un communiqué sur la question dans lequel on peut lire notamment : « Les questions liées aux ordres professionnels et à la
reconnaissance des acquis sont très importantes, et des actions sont requises depuis longtemps. Nous devons entendre ces organisations car, collectivement, il faut faire mieux pour reconnaître les compétences des Québécois d'origines diverses qui font le choix du Québec. Soulignons tout de même que le projet de loi contient diverses mesures au sujet desquelles nous sommes prêts à collaborer avec la ministre, par exemple la création d'un poste de commissaire à l'admission aux professions et la mise sur pied d'un pôle de coordination pour les acteurs. Mais nous devons aller plus loin », a ajouté Mireille Jean. « La semaine dernière, nous avons proposé 20 mesures importantes pour l'intégration à l'emploi et la lutte contre la discrimination. Le temps est à l'action. Vendredi, j'ai personnellement envoyé une lettre à la ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Kathleen Weil, pour tendre la main au gouvernement. Nous n'avons pas eu de réponse. Or, c'est une question de volonté politique. Nous devons élargir la portée du projet de loi 98, et nous offrons toute notre collaboration au gouvernement pour ce faire », a insisté Carole Poirier.
.. et Interdire le préalable «expérience québécoise» Entre autres propositions, ajoute le communiqué, le Parti Québécois suggère d'inclure, dans la Loi sur les normes du travail, une disposition qui interdirait aux employeurs d'exiger une expérience canadienne de travail préalable à l'obtention d'un emploi au Québec, comme le fait l'Ontario depuis 2013. De plus, il réclamera une application plus stricte des règlements et des amendes concernant les Philippe Couillard, premier ministre du Québec employeurs qui discriminent à l'embauche, ou les propriétaires pris en flagrant délit de discrimination au logement. « Il ne manque que la bonne volonté du premier ministre », a conclu Jean‑François Lisée. Ce à quoi M. Couillard a répondu que (dans des questions aussi délicates) en invitant M. Lisée à faire preuve de prudence. «Il faut parler aux employeurs et aux entreprises du Québec. Il faut s’assurer que ce qu’on fait est réaliste et peut être mis en place et correspond au Jean-François Lisée, chef du parti québecois cadre légal du Québec.» a mesures non législatives » qu’il ainsi affirmé le Premier ministre qui a également invité le Parti prône à Mme Vallée. La ministre cours des prochaines semaines », a-t-il conclu. « en présentera plusieurs, au québécois à faire part des «
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Emploi
Rendez-vous national québécois sur la main-d'œuvre
La table est mise…
Le défi : pourvoir à 1,3 million d’emplois en 2024 Ils étaient près d'une centaine d'hommes et de femmes, ce 16 février 2017, réunis autour d'une immense table au Centre des congrès de Québec. Parmi eux, le premier ministre Philippe Couillard. Quelques-uns de ses ministres - François Blais, Hélène David, Dominique Vien, Dominique Anglade, Carlos Leitão, Sébastien Proulx et Kathleen Weil l'accompagnent. Aussi présents, des représentants du patronat, des syndicats, du monde de l'éducation, du milieu communautaire, des communautés autochtones, des organismes de soutien au développement économique et local et des hauts fonctionnaires. 1,3 millions de travailleurs à trouver Leur mission : trouver des solutions à la question, alarmante, de la disponibilité (et de la raréfaction prévisible) de main-d'oeuvre sur le territoire québécois dans un contexte de déclin démographique, disons-le, alarmant. D’ici 2024 en effet, le Québec aura 1,3 million de postes à pourvoir et, selon toutes les prévisions, il n'y aura pas suffisamment de bras et de cerveaux pour suffire à la demande. La première journée de la rencontre a permis de mettre la table. Tour à tour, les participants ont abordé le thème de la
prospérité économique et des enjeux de disponibilité de main-d'oeuvre.
Il a ainsi été question de qualité de vie au travail, d'attraction et de rétention de la main-d'oeuvre et de développement des compétences, et ce, dans l'espoir d'en arriver à un plan d'action structuré. Un défi de grande ampleur Évidemment, personne ne doute de l'ampleur du défi qui attend le Québec au cours des prochaines années. Mais chacun des participants a cependant tenu à exposer ses priorités. C’est notamment dans le cas des patrons qui ont insisté sur l'urgence de mettre en place une stratégie nationale de la main-d'oeuvre. Le président du Conseil du patronat, Yves-Thomas Dorval, rappelait que 70 % des employeurs éprouvent des maux de tête quand vient le temps de pourvoir un emploi. Les syndicats quand à eux, ont rappelé qu'il faudra toujours avoir en tête l'obligation de fournir des emplois de qualité aux employés et de maintenir un «dialogue social» entre les travailleurs, les patrons et le gouvernement dans le cadre des interventions à venir pour répondre aux défis associés à la transformation du monde du travail. La valorisation de la forma tion professionnelle, le soutien de l'emploi en région et la rigidité des mesures
gouvernementales en matière de main-d'oeuvre sont autant de «vieux» dossiers qui ont été ramenés sur le tapis. Pour sa part, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Louise Chabot, a soulevé l'importance de «trouver un équilibre» entre la formation générale offerte aux jeunes dans les écoles et celle adaptée aux besoins spécifiques des entreprises. Des participants ont aussi soulevé le fait que malgré tous les outils mis à leur disposition, ils n'arrivaient pas à identifier les carrières et les professions les plus menacées par les bouleversements du marché du travail. Prenant la balle au bond, le pdg de Manufacturiers et
Exportateurs du Québec, Éric Tétreault, a proposé la création d'un comité dont la mission serait justement de mieux outiller les partenaires du marché du travail à ce sujet. Recul démographique et compétences immigrantes Se réjouissant du fait que la question de la main-d'oeuvre réunissait autant d'acteurs socioéconomiques autour d'une même table, Philippe Couillard a rappelé que derrière la bonne performance de l'emploi au Québec - le taux d'emploi des 16 à 64 ans n'a jamais été aussi élevé - se cachait de nombreux défis et que le «plus pressant» était celui de la baisse démographique. «Ce défi, on l'a plus souvent
qu'autrement abordé sous l'angle des soins de santé. Ce n'est que tout récemment que l'on a commencé à mettre le doigt sur l'enjeu économique associé aux changements démographiques.» Selon M. Couillard, il faut s'assurer que quiconque veut réussir dans son domaine puisse y arriver. «Comment? En investissant en éducation et en formation professionnelle. C'est notre priorité.» En affirmant «que l'on ne pouvait accepter que le Québec se prive d'un seul travailleur», il a martelé qu'il faudra en arriver, un jour, à reconnaître la formation et les compétences des nouveaux arrivants qui viennent s'installer chez nous
Philippe Couillard : «On ne peut accepter que le Québec se prive d’un seul talent» Depuis 2014, la population en âge de travailler, soit les personnes de 15 à 64 ans, a commencé à décroître, alors qu’elle s’accentue dans le reste du Canada.
ministre du Québec, Philippe Couillard.
Cette tendance à la baisse devrait se poursuivre jusqu’à la fin des années 2020, un phénomène qui a une incidence directe sur la disponibilité de la main-d’œuvre.
«On le sait, l’économie du Québec va mieux et l’on connait le contexte mondial très fragile et incertain. L’emploi est en hausse pour le 7e mois consécutif. Il y a eu 161 000 emplois créés au Québec, la majorité à temps plein dans le secteur privé», a-t-il rappelé.
«L’un des défis les plus pressants est celui de la démographie», a affirmé d’entrée de jeu le premier
Puisque le taux d’emploi des personnes en âge de travailler (de 15 à 64 ans) atteint déjà des niveaux
records, la réponse aux besoins de main-d’œuvre proviendra de différentes sources, soit des jeunes (56%), des personnes en chômage (7%) et de la future population immigrante (21%). «On ne peut accepter que le Québec se prive d’un seul talent. Nous sommes unis à relever le défi. Il faut rechercher comme autant de pierres précieuses, les consensus autour de cette table», a ajouté M. Couillard.
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Bien que la demande pour une main-d’œuvre plus qualifiée ne peut que s’accentuer, le rôle de la formation ne peut pas provenir uniquement du milieu de l’enseignement, a prévenu Jacques Létourneau, président de la CSN. «On va souhaiter que les associations patronales qui participent au forum prennent leurs responsabilités, car il y a une tendance très forte dans le milieu patronal de se désengager sur le terrain de la formation», a-t-il dit.
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Plusieurs intervenants souhaitent que le gouvernement se dote d’une stratégie qui tienne compte des nouvelles réalités du marché du travail. Selon le Conseil du patronat, 70% des employeurs ont des difficultés à recruter. Les échanges se poursuivent vendredi alors que des discussions porteront sur des modifications qui pourraient être apportées à la Loi sur les normes du travail.
Emploi
Rendez-vous national québécois sur la main-d'œuvre
Le gouvernement prend 11 engagements
Quel bilan dresser de cette première rencontre? Répondant à cette question, un texte affiché sur le site du gouvernement du Québec répond que «Le Rendez-vous national sur la main-d’œuvre a permis au Gouvernement du Québec et aux partenaires du marché du travail d’échanger sur les meilleures façons de former adéquatement et de bien préparer la main-d’œuvre pour répondre aux besoins du marché du travail de demain, et ainsi accroître la prospérité de toutes les régions du Québec. En favorisant la participation active de ses partenaires, le gouvernement veut assurer la mise en place des leviers nécessaires pour améliorer la formation et l’emploi, favoriser l’innovation et soutenir la productivité des entreprises et le développement économique. Un mécanisme de suivi des échanges sera mis en place afin de s’assurer que les échanges touchant ce secteur névralgique puissent se poursuivre au cours des prochains mois.» Le même document affirme «Le Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, qui a réuni les partenaires syndicaux, du milieu des affaires, de l’éducation, de la formation ainsi que les organismes de la société civile, a permis de franchir une nouvelle étape dans la mobilisation visant à relever les défis liés à la main-d’œuvre québécoise.» Onze actions identifiées
Au cours des prochains mois, apprend-on de même source, plusieurs mesures présentées durant les échanges seront mises de l'avant afin de répondre aux besoins exprimés par les participants du Rendezvous. Déjà, le Gouvernement du Québec peut affirmer qu’il favorisera :
- Un meilleur accompagnement des entreprises dans la gestion de la diversité et des ressources humaines; - L’élargissement de l’accès à la formation à temps partiel et l’accroissement de la mixité en formation; - L’accroissement de la capacité à démarrer des programmes d’études qui sont stratégiques pour le développement régional; - L’amélioration de l’agilité à adapter les programmes d’études; - L’adaptation ciblée de la Loi sur les normes du travail afin de mieux refléter les changements dans les milieux de travail; - L’accompagnement simplifié et soutenu des entreprises dans l’embauche et le maintien en emploi d’une main-d’œuvre québécoise issue de la diversité; - La conclusion de l’étude, présentement en cours par Qualification Montréal et faite à la demande du Gouvernement du Québec, sur la possibilité de développer et mettre en œuvre un
Objectifs atteints? Au printemps 2016, le gouvernement s'était engagé à organiser un rendez-vous national sur la maind'œuvre. Des représentants patronaux et syndicaux, des acteurs du développement économique, des acteurs des milieux communautaires et de l'éducation, des représentants des communautés autochtones et inuites ainsi que des délégations gouvernementales ont été conviés à ce rendez-vous, les 16 et 17 février 2017 au Centre des congrès de Québec. Le Rendez-vous national sur la main-d'œuvre est coprésidé par le ministre de l'Emploi et de la
Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, M. François Blais, par la ministre responsable du Travail et ministre responsable de la région de la ChaudièreAppalaches, Mme Dominique Vien, ainsi que par la ministre responsable de l'Enseignement supérieur, Mme Hélène David. Objectifs
- Partager une compréhension commune des enjeux économiques; liés à la situation actuelle et projetée de l'emploi au Québec; relatifs à la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée et
guichet unique québécois pour la reconnaissance des compétences des Québécois issus de la diversité et formés à l’étranger;
identifier quelles sont les compétences et les qualifications dont aura besoin la main-d’œuvre québécoise au cours des années à venir.
- L’accès unique aux services de francisation;
Reconnaitre les compétences de chacun Citant le Premier ministre Philippe Couillard, le document conclut : « L’économie du Québec se démarque au Canada. Pour continuer sur cette voie, l’un de nos défis les plus pressants est celui de notre démographie. C’est de s’assurer que chaque jeune qui veut réussir dans le domaine de son choix puisse y arriver. Que chaque personne qui souhaite parfaire ses compétences puisse le faire. Que les compétences de chacune et de chacun soient reconnues. Que les milliers
- La reconduction du comité de pilotage qui a participé à l’élaboration du Rendezvous pour : - Faire le suivi des échanges; - Participer à l’élaboration d’une Stratégie nationale en collaboration avec la Commission des partenaires du marché du travail; laquelle aura également le mandat d’effectuer une veille et les différents travaux nécessaires pour
compétente au cours des prochaines années. - Mobiliser les forces vives du Québec pour soutenir et partager l'effort gouvernemental déployé dans le cadre du Plan économique du Québec et des stratégies sectorielles. - Se donner des orientations pour les prochaines années et une vision prospective à moyen et long terme (10 ans), former et bien préparer la main-d'œuvre actuelle et future pour répondre aux besoins du marché du travail de demain et aux nouvelles réali-
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tés économiques liées à l'innovation, au numérique et à la mondialisation. - Déterminer les facteurs favorisant la disponibilité d'une main-d'œuvre qui peut répondre aux besoins actuels et futurs de l'économie québécoise et discuter des pistes de solution et des contributions des partenaires concernés pour qu'un maximum de Québécoises et de Québécois participent, en français, au marché du travail et améliorent leur niveau et leur qualité de vie. Thèmes
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d’emplois disponibles au Québec, aujourd’hui et au cours des prochaines années, soient pourvus. Dans un contexte économique mondial encore fragile, on ne peut accepter que le Québec se prive d’un seul talent. C’est pourquoi nous avons tenu, durant les deux derniers jours, le Rendez-vous national de la maind’œuvre. Cette importante rencontre est une étape supplémentaire que nous franchissons pour agir conjointement. Au cours des prochains mois, nous poursuivrons les échanges et proposerons plusieurs solutions pour relever, ensemble, ce défi qui définira notre croissance économique actuelle et future. »
1. Les défis du développement économique et les enjeux de disponibilité de main-d'œuvre 2. Les changements dans les milieux de travail et les enjeux en matière de qualité de vie au travail 3. L'attraction, l'intégration et le maintien en emploi de la maind'œuvre dans une société en changement 4. Le développement des compétences et la formation continue
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Impôts 2016
Ce qui va toucher votre portefeuille La saison des impôts est à nos portes avec son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles pour les contribuables. Lesquelles toucheront votre portefeuille?
«Ces mesures varient selon le contexte politique et les priorités des gouvernements, explique Sylvain Moreau, associé en fiscalité au cabinet Raymond Chabot Grant Thornton, bureau de Laval. Le gouvernement libéral continue à déployer diverses mesures permettant de respecter son engagement de réduire les impôts de la classe moyenne et d’augmenter l’impôt des riches. L’année 2016 est marquée par une hausse des impôts pour les contribuables dont les revenus excèdent 200 000 $ et par une baisse des impôts pour la classe moyenne.» «Au provincial, la réduction importante des dépenses au cours des dernières années a permis de dégager des surplus budgétaires, aussi le gouvernement souhaite-til réduire le fardeau fiscal et stimuler la croissance économique», ajoute le fiscaliste. Il faut également souligner plusieurs mesures d’aide visant les aînés et le fait que le gouvernement provincial réduit progressivement la cotisation santé dans le but de l’abolir en 2017. Consultez ces pages de Revenu Québec et de l’ARC pour connaître l’ensemble des modifications qui s’appliquent aux déclarations de revenus pour 2016. Rappelons que les particuliers doivent produire leurs déclarations au plus tard le 30 avril 2017. Vous êtes propriétaire Au provincial: Excellente nou-
velle pour les propriétaires: l’ancien crédit LogiRénov (maximum de 2 500 $) est généreusement remplacé par le crédit remboursable RénoVert, qui permet d’obtenir jusqu’à 10 000 $ pour des rénovations écoresponsables menées en 2016 et 2017 à votre résidence principale ou à votre chalet. Les travaux doivent viser une meilleure performance écoénergétique: isolation, étanchéisation, portes et fenêtres, chauffage, climatisation, chauffe-eau, etc. Au fédéral: Premier acheteur? Encore cette année, les nouveaux propriétaires de maison ou de condo peuvent obtenir un crédit d’impôt non remboursable de 750 $ (avant abattement du Québec). De quoi compenser en partie la «taxe de bienvenue»! Attention: Au fédéral, si vous avez vendu votre résidence principale en 2016 ou si vous planifiez de le faire dans les prochaines années, sachez que vous devez désormais fournir des informations à l’ARC dans votre déclaration de revenus afin de pouvoir profiter de l’exemption d’impôt sur le gain en capital: l’année d’acquisition, le prix de vente et une description du bien vendu. «Le contribuable qui omet de divulguer ces informations dans sa déclaration de revenus pour l’année de la vente de la résidence, pourra, en produisant une déclaration amendée et en payant la pénalité applicable pour production tardive (dont le montant pourra atteindre 8 000 $), récupérer l’exemption», explique Sylvain Moreau. Vous avez des enfants Au provincial: Revenu Québec augmente le crédit remboursable
pour frais de garde d’enfants de 1 000 $ pour toutes les tranches d’âge, sauf pour les enfants de moins de 7 ans, qui demeure à 9 000 $ en 2015. Les mêmes plafonds qu’au fédéral sont applicables relativement aux séjours en pensionnat ou en colonie de vacances. Le maximum des frais donnant droit au crédit pour activités des enfants passe de 300 à 400 $ par enfant, pour une économie maximale de 80 $ par enfant, et augmentent à 160 $ en cas d’une déficience grave et prolongée des fonctions mentales ou physiques. Mais si votre revenu familial excède 134 095 $, vous n’y avez pas droit. Au tarif journalier de base de 7,55 $ par enfant inscrit dans un service de garde subventionné, les ménages ayant un revenu net de plus de 50 545 $ en 2016 doivent ajouter une contribution additionnelle au moment de leur déclaration de revenus. Cette cotisation est calculée dans l’annexe 1 à partir des informations inscrites sur le relevé 30 que doit vous remettre la garderie avant le 28 février 2017. Estimez combien vous devrez ici, et faites des provisions pour l’an prochain, en déposant l’argent dans un compte d’épargne ou en augmentant vos retenues à la source à chaque paye en fonction de la grille de tarification 2017. Au fédéral: Depuis juillet 2016, l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) instaurée par le gouvernement Trudeau remplace l’ancienne prestation fiscale canadienne pour enfants (PFCE), le supplément de la prestation nationale pour enfants (SPNE) et la
prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE). L’ACE est un paiement mensuel non imposable versé aux familles admissibles pour les aider à subvenir aux besoins de leurs enfants de moins de 18 ans. Pour un enfant de moins de 6 ans, le montant maximal de la prestation est de 6 400 $, alors qu’elle est de 5 400 $ par enfant âgé de 6 à 17 ans. Dégressif, le montant de la prestation est calculé en fonction de votre revenu familial. Dans la foulée des réformes Trudeau, la Baisse d’impôt pour les familles, qui permettait aux couples avec enfants mineurs de fractionner leur revenu pour obtenir une réduction d’impôt pouvant atteindre 2 000 $ par an, est désormais éliminée. Devenu remboursable en 2015 afin que les moins nantis puissent aussi en profiter, le crédit pour la condition physique des enfants est réduit de moitié pour 2016, passant d’un maximum de 150 $ à 75 $ (avant abattement du Québec) par enfant de moins de 16 ans inscrit à un programme d’activités physiques pendant au moins huit semaines. Notez que ce crédit sera aboli à partir de 2017.
Le crédit pour activité artistique des enfants est aussi coupé de moitié, le maximum accordé chutant de 75 $ à 37,50 $ par enfant de moins de 16 ans (avant abattement du Québec). Ce crédit s’applique aussi aux enfants de votre époux ou conjoint de fait. Ce crédit sera également éliminé l’an prochain. Vous prenez soin d’un proche Au provincial: Le crédit d’impôt remboursable que peut réclamer un aidant naturel prenant soin de son conjoint âgé d’au moins 70 ans dans leur propre résidence passe de 925 $ à 1 000 $. Vous êtes un aîné ou un retraité Au provincial: En 2016, l’âge d’admissibilité au crédit d’impôt accordé en raison de l’âge passe de 65 ans à 66 ans. Il est aussi prévu qu’il augmente à 67 ans en 2017, à 68 ans en 2018, à 69 ans en 2019 et à 70 ans en 2020. «Par conséquent, une personne ayant atteint 65 ans en 2016 (née en 1951) aura la très mauvaise surprise de constater qu’elle devra attendre jusqu’en 2020 pour avoir droit à ce crédit d’impôt, souligne Sylvain Moreau. Toutefois, les personnes âgées d’au moins 65
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Québec : Après l'austérité, la prudence ou les baisses d'impôt ? Si le ministre des Finances Carlos Leitao peut aujourd'hui parler de réinvestissement en éducation, c'est parce que son gouvernement a fait le choix de réduire considérablement la croissance des dépenses en éducation et en santé, les deux secteurs les plus importants dans le budget du Québec. Oui, les revenus ont été plus importants que prévu et oui, les taux d'intérêt ont été moins élevés qu'attendu. Mais, les compressions, la rigueur, l'austérité, nommez les choses comme bon vous semble, ont permis au gouvernement couillard de dégager des
marges de manoeuvre pour aujourd'hui parler de marge de manoeuvre et pour, possiblement, très bientôt, parler de baisse d'impôt. Ainsi, les compressions du gouvernement Couillard en santé et services sociaux ainsi qu'en éducation et culture se situent quelque part entre 1,6 milliard et 2,5 milliards de dollars. Cet argent a épongé le déficit aux comptes publics de 2013-14, qui était de 1,7 milliard de dollars. Avec les revenus plus élevés et les taux d'intérêt plus faibles, le
gouvernement a réussi à générer un surplus de 3,6 milliards de dollars avant le versement au Fonds des générations en 201516 et prévoit 2,2 milliards en 2016-17.
Une récession pourrait cependant survenir dans les prochaines années et, avec le vieillissement de la population, les pressions financières ne vont que grandir. Dans les circonstances, on peut dire qu'il serait particulièrement incohérent pour le gouvernement Couillard d'annoncer des baisses d'impôt dans le budget du mois
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prochain ou dans celui de mars 2018, qui précèdera de 6 mois l'élection générale. Il y a certes des vertus aux baisses d'impôt, mais il y en a peutêtre plus dans la cohérence, celle qui s'inscrit dans l'intérêt public... et non électoral ! Le Parti libéral du Québec a écrit noir sur blanc, dans son programme de campagne en 2014, qu'il voulait baisser les impôts des Québécois. Très bien. Vont-ils le faire avec les milliards coupés en santé et en éducation ?
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Quand Carlos Leitao annonce qu'il veut jouer de prudence et investir en éducation, très bien aussi. Mais, est-ce qu'en réalité, il va le faire avec les milliards coupés de 2014 à 2016 ? Mais, avec des compressions deux fois moins importantes et étendues sur un plus grand nombre d'années, le gouvernement aurait pu tout de même atteindre l'équilibre budgétaire tout en réduisant les effets sur les services et en évitant de ralentir la croissance économique.
Nos confrères ont la parole
Impôts 2016
Ce qui va toucher votre portefeuille
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ans en 2015 pourront continuer à profiter du crédit malgré ces changements.» Pour 2016, ce crédit est d’une valeur maximale de 497 $. Les aînés de 65 ans et plus qui sont propriétaires de leur demeure depuis au moins 15 ans et qui subissent une hausse significative de leur compte de taxes municipales ont maintenant droit à une subvention. Leur revenu annuel familial ne doit toutefois pas excéder 50 400 $. La demande doit être effectuée en remplissant le formulaire TP-1029.TM lors de la production de la déclaration de revenus 2016. Le crédit remboursable pour maintien à domicile des aînés passe de 33 à 34 % des dépenses admissibles de 19 500 $. Ainsi, si vous avez 70 ans et plus et que vous résidez seul de façon autonome dans votre maison, vous pouvez obtenir jusqu’à 6 630 $ pour des dépenses liées à l’entretien de votre propriété. Ce crédit maximal grimpe à 13 260 $ pour les couples autonomes, à 15 300 $ si l’un des conjoints est considéré comme non autonome, et à 17 340 $ si les deux conjoints sont non autonomes. Si vous avez 70 ans et plus et un revenu ne dépassant pas 40 860 $, vous pourriez encore cette année bénéficier du crédit d’impôt pour activités des aînés (activités physiques, artistiques, culturelles ou récréatives) jusqu’à concurrence de 40 $. Si vous avez 64 ans et que vous êtes toujours sur le marché du travail, vous êtes désormais admissible au crédit d’impôt pour travail-
leur d’expérience auparavant réservé aux 65 ans et plus; bonifié en 2016, ce crédit peut maintenant atteindre 902,40 $ selon votre âge et votre revenu de travail admissible.
Au fédéral: Si vous souffrez d’un handicap ou vous êtes âgé de 65 et plus, vous pouvez réclamer le nouveau crédit pour dépenses pour l’accessibilité domiciliaire, soit un maximum de 1 500 $ (avant abattement du Québec) pour des travaux effectués dans votre demeure afin d’y faciliter les déplacements ou d’y réduire le risque de blessures. Intéressant: si vous vivez en condo ou dans une COOP, votre part dans le coût des dépenses liées aux aires communes est aussi admissible. De plus, est admissible à ce crédit un particulier qui a réclamé le crédit d’impôt pour conjoint, pour personnes à charge admissibles, pour aidants naturels ou pour personne à charge ayant une déficience. Vous êtes travailleur Au provincial: Si votre salaire est à la hausse depuis 2015, vous pourriez avoir droit au «bouclier fiscal», un crédit d’impôt remboursable qui vise à compenser la perte de certains crédits d’impôt qui survient lorsque vos revenus de travail augmentent, par exemple la prime au travail, la prime au travail adapté et le crédit pour frais de garde d’enfants. La prime au travail est un crédit remboursable visant les personnes à faible revenu qui peut inciter à demeurer sur le marché du travail. Le taux pour le calcul du montant maximal des primes au travail pour une personne seule ou un couple sans enfants passe de 7 % à 9 % et, dans le cas de la prime au travail adapté, de 9 % à 11 %.
Ainsi, la prime au travail maximale est de 725,76 $ pour une personne seule et de 1 133,10 $ pour un couple sans enfants. Au fédéral: Afin de reconnaître que les enseignants et les éducateurs de la petite enfance encourent souvent des frais pour faire leur travail, le nouveau crédit remboursable pour fournitures scolaires d’éducateur admissible leur permet de réclamer jusqu’à 150 $ (avant abattement du Québec) visant à rembourser des dépenses de fournitures scolaires. © Fournis par les Éditions Protégez-Vous Vous épargnez ou vous faites des dons Au provincial et au fédéral: Les taux de crédit d’impôt relatif à un fonds de travailleurs ont été augmentés aux deux paliers de gouvernement en 2016. Résultat: les épargnants qui cotisent au fonds de la FTQ bénéficient d’un crédit supplémentaire de 30 % comparé à un investissement comparable dans un REER «ordinaire» (subvention de 15 % du provincial et 15 % du fédéral). Les cotisants au fonds de la CSN profitent pour leur part d’un crédit supplémentaire de 35 % (subvention de 20 % du provincial et 15 % du fédéral). Les cotisations maximales sont de 5 000 $ par année dans les deux fonds. Au fédéral: Pour 2016, le montant maximal pouvant être investi dans un Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) est de 5 500 $ et non plus 10 000 $, comme ça a été le cas en 2015. Le gouvernement Trudeau a réduit le montant, notamment parce que l’élévation du plafond du CELI a été décriée
comme servant surtout les mieux nantis capables d’épargner plus à l’abri de l’impôt. Un plafond de 5 500 $ s’applique aussi pour 2017. En raison de l’augmentation du taux d’imposition marginal applicable à la tranche de revenu le plus élevé, le taux du crédit d’impôt pour dons de bienfaisance de plus de 200 $ est majoré de 29 % à 33 %. © Fournis par les Éditions Protégez-Vous Vous habitez en région éloignée Au provincial: Les déductions relatives au logement accordées à qui habite une région éloignée reconnue grimpent de 8,25 $ à 11 $ par jour. Cotisations «santé» Au provincial: Modulée en fonction du revenu, la contribution santé pouvait atteindre 100 $ pour les contribuables à faible revenu, 200 $ s’ils appartenaient à la classe moyenne et 1 000 $ si leurs revenus étaient élevés. Puisque la cotisation sera abolie progressivement d’ici 2017, ces montants seront versés pour la dernière fois au printemps 2017 (pour l’année fiscale 2016), mais peuvent être
réduits pour les contribuables répondant à certaines conditions. Voici les montants exigibles en 2016, selon le revenu du particulier. • Revenu de 0 $ à 18 570 $: contribution nulle • Revenu de 18 571 $ à 41 265 $: contribution de 0,01 à 50 $ • Revenu de 41 266 $ à 134 095 $: contribution de 50,01 à 175 $ • Revenu de 134 096 $ et plus: contribution de 175,01 à 1 000 $ Si les soins de santé dont vous avez besoin ne sont pas disponibles dans votre région et que vous encourez des frais pour les obtenir ailleurs, sachez que, depuis le 1er juillet 2016, la norme d’éloignement minimal pour réclamer ce crédit diminue de 250 à 200 km pour des frais de déplacement, de logement ou de déménagement. La cotisation maximale au régime public d’assurance médicaments du Québec payable au moment de la déclaration de revenus passe de 640 à 660 $ pour 2016.
Que faire de vos retours d'impôts ?
Vous faites partie des chanceux qui recevront un « retour » d’impôt ? Quelques pistes pour maximiser son utilisation. Pour l’année d’imposition 2015, environ 58% des contribuables ont reçu un remboursement du gouvernement fédéral et 53% du provincial. Le montant moyen obtenu était respectivement de 1 736$ et 1 087$. Vous pourriez être tenté de dépenser cet argent pour vous gâter. Mais cela peut aussi être l’occasion de mettre un peu d’ordre dans vos finances personnelles, estiment les experts que nous avons interrogés. Voici ce qu’ils proposent. 1. Liquidez vos dettes Quarante pour cent des Canadiens qui détiennent une carte de crédit ne paient pas le solde complet chaque mois, selon l’Association
des banquiers canadiens. Or, rappelle Angela Lermieri, conseillère et planificatrice financière au Mouvement Desjardins, «qui paie ses dettes s’enrichit». Donc, la première chose à faire, selon elle, est de régler vos dus, en particulier les soldes de votre carte ou marge de crédit à taux élevé, ou encore votre prêt auto.
2. Diminuez votre hypothèque En plus de vos paiements hypothécaires réguliers, vous pourriez effectuer un versement forfaitaire. Ainsi, vous accéléreriez le règlement de votre hypothèque et paieriez moins d’intérêts à long terme. Vérifiez auprès de votre prêteur le montant maximal annuel que vous êtes autorisé à verser sans frais ni pénalité. Site utile: Agence de la consommation en matière finan-
cière du Canada
3. Déposez dans vos comptes d’épargne enregistrés Si vous cotisez à votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER), vous bénéficierez l’an prochain d’un autre remboursement d’impôt, rappelle Michael Blanchard, planificateur financier à BMO Groupe financier. Si vous préférez garnir votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI), vous générerez des revenus de placement non imposables. Enfin, si vous reversez le ou les montants reçus dans le régime enregistré d’épargne-études de votre enfant, vous augmenterez du même coup le montant de la Subvention canadienne pour l’épargne-études ainsi que celui de l’Incitatif québécois à l’épargne-études.
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4. Remettez à flot votre fonds d’urgence Dans un monde idéal, ce fonds devrait représenter trois mois de salaire net. Pourtant, d’après un sondage de la BMO effectué en 2015, 21% des Canadiens disposent de moins de 1 000$ en économies pour les urgences. «Le remboursement d’impôt peut être utile pour garnir cette réserve», confirme Angela Lermieri. Et si votre situation financière est fragile, cette option devrait même être une priorité, estime-t-elle. 5. Planifiez des travaux de rénovation Cela fait plusieurs années que vous souhaitez remplacer le puits de lumière dans votre salle de bains ? Pourquoi ne pas en profiter ? «Si vous réalisez des travaux de rénovation admissibles au
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crédit d’impôt RénoVert, vous pourriez bénéficier d’un crédit d’impôt remboursable de 20% sur votre prochaine déclaration», dit Sylvain Moreau, fiscaliste associé au cabinet Raymond Chabot Grant Thornton à Saint-Jérôme. Site utile: Revenu Québec 6. Faites un don Un don à un organisme de charité est également une possibilité à envisager. «Cela vous permettra de bénéficier, l’année prochaine, de nouveaux remboursements d’impôt ou, à tout le moins, de réduire les impôts exigibles», indique Sylvain Moreau. Site utile: Agence du revenu du Canada.
Opinions
Le Canada pays tolérant; vraiment?... Un sondage vient déranger toutes nos belles certitudes L’exception Canadienne, pays perçu comme plutôt pacifique et ouvert à l’immigration, est-elle bien réelle ? Un sondage inédit démontre que, comparativement à des citoyens de bien des pays, les Canadiens ne seraient pas aussi tolérants qu’on le croit à l’endroit des immigrants. Pour être « exceptionnel », le Canada devrait démontrer que ses habitants ont des opinions positives fortes à l’égard de l’immigration. Or, leur attitude est très mitigée, rapporte une étude comparative réalisée par Michael Donnelly, professeur au département de sciences politiques de l’Université de Toronto. Se basant sur de récentes enquêtes d’opinion menées dans divers pays à propos de l’immigration et des réfugiés, le chercheur a élaboré un formulaire en ligne auquel ont répondu 1522 Canadiens entre le 18 et le 27 janvier 2017, soit tout juste avant la fusillade à la mosquée de Québec. « Peu importe ce qui a fait l’[image] exceptionnellement positive du Canada en matière d’immigration et d’intégration au cours des cinquante dernières années, [les Canadiens] ne semblent pas exceptionnellement tolérants », conclut M. Donnelly dans son étude intitulée « L’exceptionnalité canadienne : sommes-nous bons ou chanceux ? » présentée la semaine dernière dans le cadre du congrès annuel de l’Institut d’études canadiennes de l’Université McGill. Oui, mais… Ils sont très fiers d’être Canadiens, ça oui. Et ils ont une attitude relativement positive à l’endroit de l’immigration. Mais ils ne sont pas extraordinairement « pro-immigration » comparativement aux Européens et aux ressortissants des pays pairs, dit
le sondage. Pourquoi ? Un exemple. Malgré que peu de Canadiens (19 %) se disent d’accord avec le fait d’arrêter toute immigration au pays, ils sont seulement 46 % à s’y opposer fermement. « Cela laisse un grand bloc [de répondants] qui sont ouverts à l’idée », fait remarquer M. Donnelly, qui s’est dit « très surpris » que le nombre d’opposants ne soit pas plus élevé. Pour montrer à quel point le Canada n’est pas si « exceptionnellement ouvert », l’étude rappelle qu’en 2010, 43 % des Américains étaient opposés à ce qu’on ferme leurs frontières aux immigrants. « Ces résultats suggèrent qu’un mouvement antiimmigrant sérieux n’est pas impossible » chez nous. Ouverts aux réfugiés ? Sur la question des réfugiés, les Canadiens sont relativement « généreux » en matière d’accueil, se situant au 9e rang sur 22 pays, surtout européens, sondés. Seulement un Canadien sur cinq voudrait que le gouvernement traite avec plus de suspicion les demandes d’asile. Toutefois, plus précisément sur la question des réfugiés syriens, quand on donne aux répondants le choix entre « accepter plus de réfugiés » ou « envoyer de l’argent aux pays qui aident les victimes du conflit syrien », les Canadiens sont parfaitement divisés : un quart veut envoyer de l’argent mais ne souhaite pas plus de réfugiés, un quart veut plus de réfugiés mais ne souhaite pas envoyer de l’argent, un quart veut les deux et un dernier quart ne veut ni l’un ni l’autre. Ici, quand il existe d’autres choix, accueillir plus de réfugiés syriens ne ressort pas comme étant l’option la plus populaire, fait remarquer M. Donnelly dans son étude, menée avec l’aide de l’École de politique publique et de gouvernance
de l’Université de Toronto. D’ailleurs, alors que se déroulent plusieurs courses à la chefferie et que l’intransigeance de Donald Trump face à l’immigration amènera le Canada à raffermir ses positions, l’étude a révélé que les sympathisants des trois grands partis politiques fédéraux — libéral, conservateur et néodémocrate — préfèrent le statu quo dans le dossier migratoire. Toutefois, on observe une divergence d’opinions au sujet des réfugiés : les libéraux pourraient faire quelques gains électoraux avec un programme d’accueil de réfugiés — allant de 1000 réfugiés par an à 25 000 maximum — tandis que les conservateurs en perdraient s’ils proposaient un tel programme. Quant au multiculturalisme, les Canadiens se disent « satisfaits » de la manière dont il est implanté, les gens décriant cette doctrine représentant moins de 20 %. Toutefois, sur son efficacité comme telle, les Canadiens sont plus dubitatifs : 58 % sont « très d’accord » ou d’« accord » pour dire que trop d’immigrants ne semblent pas « connectés » à la société canadienne. Sans surprise, une forte majorité de répondants croit aussi que les immigrants ont la responsabilité de s’adapter à leur pays d’accueil. Immigration : Une connaissance « impressionnante » Ce manque de tolérance aurait pu être dû à une mauvaise compréhension du système d’immigration. Or, autre surprise, l’enquête a révélé que les Canadiens ont une connaissance « impressionnante » du système.
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Ils connaissent plutôt bien comment fonctionne la sélection des immigrants. Toutefois, ils semblent détenir certaines idées préconçues, voire fausses, sur le nombre d’immigrants et leur niveau d’éducation, souligne le rapport. Lesquelles ? D’abord, les Canadiens, de même que tous les citoyens des pays pairs auxquels on les compare, surestiment le nombre d’immigrants. En effet, ces derniers seraient près de 40 % selon les personnes interrogées, alors qu’en réalité, un Canadien sur cinq (21 %) est né à l’extérieur du pays. Aussi, le niveau de scolarité des immigrants a été sous-estimé. Le sondage a également soumis aux répondants diverses « candidatures » d’immigrants entre lesquelles ils devaient choisir. Sans surprise, les Canadiens ont préféré l’immigrant qui avait un bon niveau d’étude, de hautes fonctions, un futur emploi et n’ayant pas de difficulté avec le français ou l’anglais. Ils ont également préféré l’immigrant qui venait grâce au programme de réunification familiale plutôt que celui à la recherche d’un meilleur emploi.
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Mais, fait intéressant qui dénote une pointe de discrimination : « à qualité d’immigration égale », les Canadiens seraient moins enclins à choisir un immigrant venant du Soudan que de l’Allemagne. Interrogé sur la spécificité québécoise, M. Donnelly a indiqué que les opinions récoltées au Québec étaient les mêmes que dans les autres provinces sauf sur un point en particulier : les Québécois ont été nettement plus nombreux à faire remarquer que le fait d’être musulman était une caractéristique qui rendait difficile l’acceptation au pays. Pourquoi avoir pensé que le Canada était si exceptionnel ? Selon Michael Donnelly, on ne doit pas cette apparente « exceptionnalité » à l’opinion publique mais plutôt aux politiques du gouvernement. « Les gens qui ont inféré une telle chose ont probablement observé le Canada d’un point de vue macro. Il n’y a pas de conflits, pas de partis d’extrême droite ni de gros mouvements anti-immigration… Mais c’est une erreur » de penser ainsi, croit-il. « Nous ne sommes pas si tolérants et à mon avis, ça n’a pas tellement changé au fil du temps. »
Débats
Ottawa et l’Islamophobie : Entre nécessaire prise de conscience et néo-négationnisme
La motion M-103 et ce qu’elle révèle… La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, ne craint pas qu’Ottawa vive son moment BouchardTaylor en ouvrant la «difficile» conversation sur l’islamophobie avec une motion que les libéraux appuient «sans réserve».
Entourée d’une soixantaine de membres du caucus libéral, elle a annoncé cette semaine en point de presse que le gouvernement soutenait inconditionnellement la motion M-103 qui chargerait un comité parlementaire d’étudier le «racisme et (la) discrimination religieuse systémiques». La ministre Joly n’a pas voulu dire explicitement si elle craignait que l’exercice n’entraîne des dérapages comme ceux qui ont émaillé les audiences de la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables ou encore le débat sur la charte des valeurs. Elle a préféré vanter le «courage» du gouvernement, qui est prêt à lancer des discussions «difficiles». La motion, a-t-elle insisté, est «importante», car «on est dans une société qui respecte l’inclusion, la diversité, et qui est fondée sur des valeurs de multiculturalisme». L’élue n’a pas voulu s’étendre sur le fait que le gouvernement dénonce l’islamophobie avec M-103 alors qu’à Washington, Justin
Trudeau a refusé de critiquer le décret de Donald Trump sur l’interdiction d’entrée aux États-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane.
«Nous, on parle de ce qui se passe au pays et (…) notre premier ministre, à plusieurs reprises, l’a mentionné, nous sommes une société inclusive (…) qui ouvre ses portes aux personnes qui veulent venir chercher refuge ici», a offert Mme Joly. La députée d’Ahuntsic– Cartierville a condamné «l’instrumentalisation» de la motion, qui ne vise pas à «avoir une politique de division et de peur» comme certains l’ont avancé, mais
bien à permettre aux «communautés qui sont marginalisées» de se sentir «en sécurité». 70 000 signatures face à quelques conservateurs acharnés La motion déposée par la députée libérale d’arrièreban Iqra Khalid, en même temps qu’une pétition signée par 70 000 personnes réclamant des élus de la Chambre qu’ils condamnent «toutes les formes d’islamophobie», se heurte à une opposition acharnée de plusieurs conservateurs. Les députés qui briguent la direction du parti sont majoritairement contre la motion, pour des raisons
Le texte de la motion M-103 Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait : a) reconnaître qu’il faille endiguer le climat de haine et de peur qui s’installe dans la population; b) condamner l’islamophobie et toutes les formes de racisme et de discrimination religieuse systémiques et prendre acte de la pétition e-411 à la Chambre des communes, ainsi que des problèmes qu’elle a soulevés; c) demander que le Comité permanent du patrimoine canadien entreprenne une étude sur la façon dont le gouvernement pourrait (i) établir une approche pangouvernementale pour la réduction ou l’élimination du racisme et de la discrimination religieuse systémiques, dont l’islamophobie, au Canada, tout en assurant l’adoption de politiques fondées sur les faits, qui soient d’application globale et axées sur la communauté, (ii) recueillir des données pour contextualiser les rapports sur les crimes haineux et pour évaluer les besoins des communautés touchées; le Comité devrait présenter ses conclusions et ses recommandations à la Chambre dans les 240 jours civils suivant l’adoption de la présente motion, pourvu que, dans son rapport, le Comité devrait formuler des recommandations que pourra appliquer le gouvernement afin de mettre davantage en valeur les droits et libertés garantis dans les lois constitutionnelles, y compris la Charte canadienne des droits et libertés
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Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien
qui varient d’une personne à l’autre. Devant les micros des journalistes ou par communiqué certains ont fait part de leurs réserves. Andrew Scheer ne la trouve pas assez «inclusive» à l’égard des autres religions et accuse les libéraux de verser dans la politique identitaire pour «diviser notre société». Maxime Bernier craint pour la liberté d’expression. Leur controversée collègue Kellie Leitch, elle, s’est tournée vers Twitter pour manifester son opposition à M-103. Elle l’a fait en publiant la photo d’une femme avec, en image d’arrièreplan, une photo prise le jour de la fusillade au parlement d’Ottawa, en octobre 2014. Cette photo a été choisie parce que ce jour-là, les forces de l’ordre «ont bravement protégé notre démocratie et notre liberté d’expression», a pré-
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tendu devant les média Michael Diamond, un porte-parole de la campagne de Mme Leitch. Le NPD dénonce… La tactique de la mère du filtre des valeurs anticanadiennes a été vigoureusement dénoncée par le député néo-démocrate Matthew Dubé. «C’est complètement inapproprié et dégueulasse qu’on utilise une image comme ça à des fins politiques», s’est-il insurgé. Plus tôt, son chef Thomas Mulcair suggérait que la motion rallierait un bon nombre d’élus du Nouveau Parti démocratique. «Ce que j’entends en écoutant mes collègues, c’est (…) qu’il est grandement temps qu’on prenne une position ferme contre l’islamophobie», a-t-il dit. «Au Québec, on a eu le saccage d’un centre communautaire musulman à Sept-Îles et on a eu la tuerie affreuse dans une mosquée
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Idées
Ottawa et l’Islamophobie : Entre nécessaire prise de conscience et néo-négationnisme
La motion M-103 et ce qu’elle révèle…
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à Québec. C’est (avec cette) toile de fond qu’on est en train d’avoir ce débat-là», a expliqué le leader de la formation politique. Au Bloc québécois, le chef intérimaire Rhéal Fortin estime que le texte va trop loin et voit ainsi difficilement comment il pourrait appuyer la motion M-103 si aucun amendement n’y est apporté — une possibilité qu’a écartée mercredi la députée Khalid. «Dans la motion, telle qu’elle est libellée, il y a des choses auxquelles on ne peut pas adhérer, entre autres l’idée qu’il se serait installé un climat de peur et de haine, on n’est pas d’accord avec ça», a expliqué le leader bloquiste. Les Verts déplorent un «débat lamentable» Exacerbée par la tournure des discussions, la chef du Parti vert, Elizabeth May, s'est levée pour déplorer un débat « lamentable ». On assiste à un non-débat, alors que nous devrions
unir nos voix dans cette Chambre contre la haine; nous devrions dire clairement à la communauté musulmane : ‘’Vous êtes protégés dans ce pays.'' La néo-démocrate Jenny Kwan a également trouvé « tellement décourageant de constater la façon dont le débat se déroule ». La députée britanno-colombienne a exhorté les libéraux et les conservateurs à s'unir pour « trouver une solution afin que [les députés] parlent d'une seule voix, d'une voix forte, pour dire que la discrimination et la haine » ne sont « pas tolérées » au Canada. «Chacun selon sa conscience»… Comme il s’agit d’une motion d’initiative parlementaire, le vote n’aura pas lieu avant quelques semaines, voire quelques mois. D’ici là, aux conservateurs qui envisagent de voter contre, un député libéral de confession musulmane, Omar Alghabra, recommande de bien réfléchir.
«Je veux prévenir mes collègues, en particulier ceux qui sont candidats au leadership, de s’assurer de ne pas donner l’impression qu’ils votent en faveur de l’islamophobie», a-t-il laissé tomber en mêlée de presse. «Alors j’espère qu’ils réévalueront leur position. Il est temps pour notre pays de s’unir, surtout pour que les autres pays constatent que notre Parlement s’élève contre ce type de discrimination», a ajouté M. Alghabra.
Omar Alghabra, député Liberal de confession musulmane
La ministre Joly s’est dite convaincue qu’elle obtiendra l’appui de la vaste majorité du caucus libéral au moment du vote. Croisé dans les couloirs du parlement, le whip du gouvernement, Pablo Rodriguez, a plus tard soutenu que les élus pourraient voter selon leur conscience, à l’exception des membres du cabinet.
Elizabeth May, chef du Parti vert
La haine n’épargne personne
Les élues Mélanie Joly et Iqra Khalid insultées et menacées La motion d’initiative parlementaire avait été déposée dans l’indifférence par la députée d’arrière-ban de la région torontoise Iqra Khalid en décembre dernier. La députée s'est dite outrée de l'attitude des conservateurs. J’ai écrit 90 % de cette motion et je suis vraiment atterrée de voir que les conservateurs ont recours à des tactiques cyniques pour essayer de lancer un faux débat sur la définition d’islamophobie, plutôt que d’aborder le sujet de front et de faire front commun avec les parlementaires. Prenant la parole à la Chambre des communes, elle dit avoir reçu des milliers de courriels haineux, islamophobes, racistes et misogynes, mais d'autres étaient encourageants. «Nous allons brûler vos mosquées» Elle en a cité quelques-uns, comme
celui-ci : « Les vrais Canadiens vont se soulever et se débarrasser de ces [...] d’islamistes à Ottawa. Ils devraient retourner d’où ils viennent; nous allons brûler vos mosquées. »
Dans la foule de messages, Iqra Khalid, qualifiée de « très laide », est sommée de « retourner chez elle » et qualifiée de « marxiste culturelle » qui essaye de « ruiner le Canada ». « Je vous [...] avec une scie à chaîne », lui a écrit une autre personne. La députée a aussi lu quelques messages de soutien, dont celui-ci : « Nous sommes tous des immigrants. Il y en a qui, comme moi, sont arrivés il y a bon nombre d’années et nous sommes heureux de voir que nous avons un gouvernement qui comprend très bien en quoi consistent les vraies valeurs canadiennes. C'est ce dont nous avons besoin pour défendre nos
citoyens, nos résidents permanents et nos réfugiés contre la discrimination religieuse. »
Des «trolls» sur le compte Facebook de Mélanie Joly Mélanie Joly a été également la cible de propos haineux dans la foulée de ce débat. La ministre du Patrimoine canadien a participé à une conférence de presse diffusée en direct sur Facebook. Elle décrit les commentaires comme «inquiétants». «Mon équipe et moi avons reçu Iqra Khalid, députée liberale plusieurs dizaines de courriels mais n'auraient pas adopté de qui, essentiellement, sèment la mesures de sécurité supplémenpeur, la division. J’ai beaucoup de taires. nouveaux trolls sur mon compte Twitter, qui m'accusent de promouDepuis l’annonce de la motion, les voir une position qui est inacceptdiscours concernant le sujet semable pour eux», a déclaré la minisblent déraper, ont fait valoir des tre. journalistes présents au point de Mme Joly et son équipe seraient en presse. contact constant avec la police,
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«Ce sont des conversations très difficiles. Je l'ai mentionné à plusieurs reprises. Et ce sont des conversations qu'on doit avoir», répond la ministre, en faisant remarquer que les crimes haineux envers la communauté musulmane sont en hausse au Canada.
Cohabitation
Mosquées, toutes portes ouvertes… Une grande journée Portes ouvertes s'est déroulée dimanche 12 février dans 14 mosquées du Grand Montréal. Clients et Imams de ces lieux de culte ont eu a répondre à bien des questions ce jours là. Par exemple «Pourquoi les musulmans s’inclinent-ils au point où leur tête touche le sol pendant la prière ?» et bien d’autres plus essentielles, posées par un nombre record de curieux, venus pour s’informer sur l’islam, mais aussi pour exprimer leur solidarité et leurs condoléances aux musulmans du Québec, frappés en plein coeur le 29 janvier, quand six des leurs ont été tués par balles pendant la prière du soir organisée dans une mosquée de Sainte-Foy. À la mosquée Assuna Annabawiyah, dans le quartier Parc-Extension, le président du Conseil musulman de Montréal (CMM) évoquait une foule monstre. « Nous n’avons pas de décompte précis, mais nous avons été très occupés. Environ 350 personnes sont venues. Ou peut-être même 500, ou 550 ! » a lancé Salam Elmenyawi. Le CMM a organisé une première journée portes ouvertes en
2000. L’année suivante, celle des attentats du 11-Septembre, l’idée d’en faire un événement annuel s’est imposée. « Avec le choc de 2001, on s’est dit : il faut continuer », a-t-il rapporté. Foule de curieux En tout, 14 mosquées de Montréal et de la Rive-Sud ont ouvert leurs portes au public. À la mosquée Khadijah de Pointe-SaintCharles, la foule était hétéroclite : homogène ni par sa religion, ni par sa couleur de peau. Ici, la moitié des visiteurs n’étaient pas musulmans, a rapporté le fondateur du lieu de culte, Fazle Elahi Ashek Ahmad. Lui aussi évoquait le nombre de 500 visiteurs. « On a manqué de nourriture, a-t-il lancé lors du passage du Devoir, dont les journalistes se sont pourtant fait offrir à manger à maintes reprises. C’est clairement lié à ce qui s’est passé à Québec », a-t-il réagi. Shaun Lynch et Avi GrossGrand, respectivement catholique et juif, l’ont confirmé. « C’est la première fois de ma vie que j’entre dans une mosquée. Avec tout ce qui s’est passé récemment, j’ai pensé que
ce serait une bonne idée de venir voir, de venir rencontrer la communauté musulmane, de la connaître un peu plus », a affirmé le premier. « L’idée d’avoir ce type de violence dans un espace de prière, de retourner avec de la peur dans un espace de prière, ça m’affecte beaucoup », a dit le second. Depuis l’épisode de la Charte des valeurs québécoises, Avi Gross-Grand y « pense à deux fois » avant de mettre sa kippa. « Qu’on ne laisse pas l’État et les politiciens nous diviser,
À l’unisson Un fidèle de 27 ans qui fréquente la mosquée Khadijah, est allé dans le même sens. « La Charte a fait des divisions, n’a pas forcé les gens à se serrer la main, n’a pas encouragé l’amour. Ça n’a pas éliminé les murs ; ça les a augmen-
tés », a-t-il analysé. (Or), les gens doivent être unis, parce que ça nous donne du pouvoir. Quand on est divisés, ce sont les politiciens qui ont du pouvoir », a-t-il avancé. Puis, c’est lui qui a répondu à la question concernant l’inclinaison du corps pendant la prière. « Ça permet d’avoir la tête plus basse que le coeur », a-t-il expliqué. La tête, c’est l’ego, a-t-il ajouté. Et dans l’islam, c’est le coeur qui doit communiquer avec Dieu.
La région de Québec aura son cimetière musulman
… Et vandalisme injustifié La mosquée Tawuba a été vandalisée la nuit dernière dans l'est de Montréal. Deux vitrines de l'établissement situé à l'angle des rues Ontario et Fullum ont été fracassées, mais aucun objet incendiaire n'a été lancé.
Bergeron.
Alertés par l’appel de citoyens à la centrale téléphonique 911 à 3 h 40, des policiers ont localisé un suspect qui se trouvait toujours dans le voisinage de la mosquée lors de leur arrivée sur les lieux.
Une autre mosquée montréalaise avait été vandalisée le jour même des funérailles de trois des six victimes de l’attaque du Centre culturel islamique de Québec, le 2 février dernier. La mosquée Khadijah située sur la rue Centre dans le quartier Pointe-SaintCharles avait été ciblée.
L’individu de 26 ans sera accusé de méfaits et des accusations de crime haineux pourraient également s’ajouter. « L’appel ne faisait état que d’un seul suspect qui a été repéré très, très rapidement par les premiers policiers arrivés sur les lieux », explique le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Raphaël
créer des structures qui avantagent certains au détriment d’autres. […] Je souhaite un avenir où on comprend que les frontières sont créées par les hommes », a-t-il déclaré.
L’unité d’identification judiciaire du SPVM a été dépêchée sur les lieux afin de documenter l’incident et recueillir des éléments de preuve.
Un homme de 50 ans, Sylvain Gingras, a été arrêté et accusé de méfait public en lien avec cet acte de vandalisme. Le juge l’a soumis à une évaluation psychiatrique afin de déterminer s’il est apte à répondre de ses actes.
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Les membres de la communauté musulmane de la région de Québec se sont prononcés cette semaine en faveur de l'achat d'un terrain de 215 000 $ à Saint-Apollinaire pour y aménager un cimetière qui devrait voir le jour d'ici la fin de l'année. La communauté musulmane de Québec souhaite avoir un cimetière depuis plusieurs années. L’offre d’achat a été déposée avant la fusillade du 29 janvier au Centre culturel islamique de Québec. La promesse d’achat était conditionnelle à l’approbation des membres du Centre culturel. Soixante-dix membres actifs ont participé à l’assemblée générale extraordinaire, qui s’est tenue de 10 h à 13 h. Il ne reste que des détails administratifs à régler. « Toute la communauté est heureuse de ce scénario, qui devait déjà être voté en assemblée
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générale avant l'attentat, précise le vice-président du Centre culturel islamique de Québec, Mohamed Labidi. On a dû retarder cette assemblée générale en raison des funérailles de nos frères. » Le terrain a une superficie de 120 000 pieds carrés et est zoné cimetière. La communauté musulmane avait également envisagé la possibilité d’acheter un terrain à Québec, mais le terrain trop cher – un million de dollars – a incité la communauté à se tourner vers l’option de la rive-sud de Québec. « La Ville de Québec voulait nous aider (avec l'acquisition sur un terrain situé sur la RiveNord), mais c'était une option trop chère pour la communauté », explique M. Labidi. Il s’agit du deuxième cimetière musulman au Québec. Le premier est situé à Laval.
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Repères
Identité et laïcité
Dix ans de palabres et de controverses Laïcité, religion, burqa, accommodements raisonnables, signes ostentatoires... Voici des termes qui défrayeront à nouveau la chronique lors des travaux en commission parlementaire du projet de loi sur la neutralité religieuse, qui viennent de commence à Québec. Car, malgré tout ce qui a été dit, il y a eu très peu d'avancées sur le plan législatif en matière de laïcité. Le projet de loi 62 du gouvernement libéral constitue une forme de retour à la case départ, à il y a une dizaine d'années, quand le débat sur les accommodements raisonnables faisait rage. 2006 À l'été 2006, la Cour suprême du Canada donne raison à un jeune Québécois sikh et lui accorde le droit de porter le kirpan à l'école. Il s'agit d'un poignard qui a une valeur symbolique dans la religion sikhe. Un peu plus tard, ce sont les fenêtres d'un centre d'entraînement YMCA à Montréal qui sèment la controverse. Elles avaient été givrées pour plaire à la communauté juive hassidique qui ne souhaitait pas voir les femmes en tenue sportive. 2007 À l’initiative – malencontreuse - de André Drouin, conseiller municipal d'Hérouxville, ce petit village adopte un code de vie en janvier à l'intention des immigrants. Il stipule notamment qu'il est interdit d'y lapider les femmes et de les brûler vives. Une tempête médiatique s'ensuit. « S'ils partent d'un pays, c'est pour adopter le nôtre », clame une citoyenne interviewée dans le cadre d'un reportage de RadioCanada. Le genre de propos qui reçoit alors beaucoup d'échos.
Pour calmer le jeu, un mois plus tard, le premier ministre Jean Charest met sur pied la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodements reliés aux différences culturelles ou, si vous préférez, la commission Bouchard-Taylor. 2008 Le rapport des commissaires Gérard Bouchard et Charles Taylor, intitulé «Le temps de la réconciliation», est déposé en mai. Il comporte 37 recommandations, dont l'interdiction du port de signes religieux pour les employés de l'État en position d'autorité et le retrait du crucifix à l'Assemblée nationale. Rapidement, l'égalité entre les hommes et les femmes est enchâssée dans la Charte québécoise des droits et libertés, sans pour autant avoir préséance sur d'autres valeurs. En 2010, Jean Charest affirmait que 80 % des recommandations avaient été appliquées. Or, une étude du sociologue François Rocher datant de 2014 démontrait plutôt que moins de 40 % d'entre elles avaient réellement - été mises en place et - que les plus impor- tantes avaient été jetées aux oubliettes. -
MM. Bouchard et Taylor
de nombreuses inquiétudes, notamment en matière d'égalité des sexes, parce qu'elle n'a pas préséance sur les demandes de nature religieuse. Le projet ne voit jamais le jour.
Le hijab est un foulard avec lequel certaines musulmanes se couvrent les cheveux, les oreilles et le cou.
La commission Bouchard-Taylor en chiffres
2009 Au mois de mars, c'est le dépôt du projet de loi 16, dont l'intention est de forcer l'administration publique à se donner les moyens pour répondre aux demandes particulières des communautés culturelles. Ce projet de l'ex-ministre de l'Immigration Yolande James représente une forme de réponse au rapport de la commission BouchardTaylor. Il soulève toutefois
17 villes parcourues 3 mois de travaux 3400 personnes entendues 901 mémoires déposés
2010 Le gouvernement libéral revient à la charge une année plus tard avec le projet de loi 94. Parrainé cette fois-ci par la ministre de la Justice, Kathleen Weil, le projet vise à bannir le voile intégral des services publics tout en permettant le port d'autres signes religieux ostentatoires. Il meurt au feuilleton avec le déclenchement des élections deux ans plus tard.
Le niqab est porté avec le hijab. Il recouvre complètement le visage et permet à peine d'entrevoir les yeux. La burqa (ou tchadri) est un voile intégral qui couvre entièrement la tête et le corps, avec une grille en toile au niveau des yeux. Habituellement bleue ou marron, elle est portée par les musulmanes en Afghanistan et au Pakistan. Le tchador est un tissu drapé autour de la tête, laissant le visage à découvert. Il est attaché à la taille et maintenu fermé avec les mains. C'est le vêtement islamique porté notamment en Iran. 2013 Le gouvernement péquiste fait connaître son projet de charte des valeurs aux Québécois. Loin de faire l'unanimité, la proposition défendue par l'ancien minis-
tre des Institutions démocratiques Bernard Drainville polarise la province. Il a pour assises la neutralité de l'État et l'interdiction du port de signes religieux visibles. Les audiences en commission parlementaire sur l'étude du projet de loi 60 donnent lieu à des moments fort médiatisés, dont le témoignage de la famille Pineault-Caron. Témoignage de la famille Pineault-Caron lors des audiences en commission parlementaire sur l'étude du projet de loi 60 Parce que les libéraux reprennent le pouvoir en 2014, la charte des valeurs québécoises n'est finalement pas adoptée. 2015 La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, dépose le projet de loi 62 sur la neutralité religieuse. Il s'agit de la dernière initiative du gouvernement dans ce dossier et celui-ci est encore appelé à se poser les mêmes questions que par le passé.
Ce qu’il faut savoir sur le projet de loi 62 Le personnel d'organismes publics financés par l'État ou qui reçoivent des subventions, des écoles aux CHSLD, ainsi que les personnes qui reçoivent des services doivent avoir le visage découvert lors de leurs interactions. Les fonctionnaires doivent faire preuve de neutralité religieuse
dans l'exercice de leur travail. Les accommodements raisonnables pour des motifs religieux pourront seulement être accordés sous certaines conditions. Les éléments liés au patrimoine culturel québécois, comme le crucifix à l'Assemblée nationale, ne sont pas touchés.
L'admission d'un enfant dans un service de garde éducatif ne peut être liée à l'apprentissage d'une croyance religieuse. Pas assez? Les partis d'opposition jugent que ce projet de loi ne va pas assez loin, dénonçant qu'il n'y soit pas question de laïcité ni d'interdiction du port du tchador –
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ce voile qui laisse voir le visage. Le chef du Parti québécois, JeanFrançois Lisée, s'est toutefois engagé pendant la course à la chefferie à appuyer le projet de loi libéral, puisqu'il s'agit d'un premier pas dans la bonne direction. Lors des audiences, bien des cas d'exception risquent d'être évo-
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qués. Par exemple, qu'arrivera-t-il si une femme portant une burqa se présente à l'hôpital? Le personnel médical devra-t-il la soigner ou refuser de lui prodiguer des soins? Y aura-t-il atteinte à la liberté de conscience et de religion prévue dans la Charte canadienne des droits et libertés? Au cabinet de la ministre de la Justice, on répond que ce sera du cas par cas.
Repères
Identité et laïcité
Un conflit de génération?
Heurtés par l'attentat à la mosquée de Sainte-Foy, les Québécois se sont remis à discuter de leur rapport à la religion et de leur quête d'un État laïque. L'enjeu éveille les passions et semble plus que jamais attiser les divisions entre générations, constatent nos invités Christian Rioux et Martine Desjardins. Ceux qui ont connu la Révolution tranquille continuent de rêver d'une vraie neutralité religieuse, alors que les jeunes générations aspirent à un monde pluraliste, dénonçant le climat de peur et les tensions que ce type de débats instaure.
« Ma génération ne s'inquiète pas du retour du religieux », dit Martine Desjardins, présidente du Mouvement national des Québécoises et Québécois. « Les jeunes ont davantage été en contact avec une réalité multiconfessionnelle que leurs parents et, de manière générale, ils ont pu constater qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur de l'autre ou peur du religieux. Cela dit, je crois que, chez ma génération, il y a une difficulté à concevoir véritablement le rôle de l'État, lequel devrait être complètement séparé du religieux. Les valeurs pluralistes de ma génération, et son désir de
vivre l'harmonie dans le multiculturalisme, créent une distorsion dans son regard sur le rôle de l'État et sur l'enjeu de la laïcité qui demeure, à mon avis, une nécessité. »
« Ce qui m'inquiète », poursuit le journaliste et chroniqueur Christian Rioux, « c'est que, sous le couvert de la tolérance et du pluralisme, on a inventé le mot "islamophobie", lequel est constamment brandi quand survient une Martine Desjardins critique de la religion musulmane et de ses critiques qui s'imposent, mouvements les plus radicaux. Or, il me semble qu'il notamment au sujet de la violence militante, celle est sain de se permettre les
qu'identifiait déjà Salman Rushdie en 2012 dans son autobiographie. »
Les jeunes péquistes refusent tout retour à la charte des valeurs Les esprits se sont échauffés, dimanche 19 février 2017, au Congrès du comité national des jeunes du Parti québécois (PQ), qui ont rejeté en bloc l'idée d'interdire le port des signes religieux pour tous les employés du secteur public et parapublic pendant leurs heures de travail. Cette proposition, qui consistait essentiellement à reprendre les aspects controversés de la charte des valeurs du gouvernement Marois, a entraîné un débat passionné dans la salle de congrès de Victoriaville. «Ne pas jouer le jeux des racistes» « Cette proposition-là, à mon sens, ce n'est pas de la laïcité, c'est d'une certaine façon, jouer le jeu des racistes. Qui on va attirer au Parti québécois avec cette propositionlà? », a lancé sous les huées le délégué Laurent Constantin, devant une centaine de jeunes péquistes réunis dans une salle de congrès de Victoriaville.
Seulement une quinzaine de péquistes ont voté en faveur dans la salle d'une centaine de délégués. « On est Québécois avant tout. C'est de cette façon que nous réussirons à inclure dans la société tous les Québécois de quelque origine qu'ils soient », a exposé Nicolas Turcotte, de l'association des Laurentides, qui avait avancé cette proposition pour le congrès. Le débat a dû être prolongé pour permettre à plus de délégués de s'exprimer. Marc-André Bouvette, le nouveau président du Comité national des jeunes du PQ, et Ariane Cayer, la présidente sortante, se sont prononcés contre la proposition. « Les gens sont tannés, les gens ont envie qu'on règle cette question-là une fois pour toutes et là nous, on a l'odieux d'aller secouer ça encore? Les gens sont plus capables », a lancé Mme Cayer.
Les jeunes péquistes ont aussi rejeté la proposition d'appliquer la loi 101 au collégial, ce qui rejoint la position du chef du péquiste, Jean-François Lisée, à ce sujet. Ils ont adopté plusieurs résolutions, dont celle de diminuer le financement public versé aux écoles privées et celle d'instaurer un processus de destitution contre les députés accusés au criminel.
Électrochoc Lors de son discours devant les jeunes militants, le chef du Parti québécois est prêt à se « donner un électrochoc » pour se renouveler et accueillir plus de jeunes, a assuré Jean-François Lisée. M. Lisée a salué les suggestions des jeunes et a tenu à leur dire que le PQ allait bel et bien se réformer pour attirer une large coalition de membres.
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Le conseiller spécial du chef, Paul St-Pierre-Plamondon, a publié récemment un rapport dans lequel il disait que les jeunes étaient « trop peu » nombreux au PQ. Seulement 16 pour cent des membres sont des jeunes.
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Le rapport était « dérangeant », a reconnu Jean-François Lisée, qui a assuré que le PQ écoutera davantage et agira pour « continuer d'être à l'avant-garde de l'implication et du militantisme ».
Tendances
Signes religieux
Les petites causes qui font grand débat…
On a l’impression de lire les bonnes pages de Montaigne et Rabelais, avec ce débat récurrent sur les signes religieux. Et pourtant, c’est une réalité de notre temps : le débat sur cette toute petite cause des signes religieux ostentatoires, fait grand débat.
Même si on entend souvent le contraire, les faits indiquent qu’il n’y a jamais eu de « consensus Bouchard-Taylor » sur l’interdiction des signes religieux pour les agents qui incarnent le pouvoir de coercition de l’État. Dès lors, avant de décréter l'existence d'un consensus et la nécessité de le traduire en législation tout de suite, il vaut mieux s'assurer de bien établir les faits. Tout au plus, il y a, actuellement, une position commune des trois partis d’opposition à l’Assemblée nationale, ce qui est loin d’être exceptionnel. Un consensus?; quel consensus? Mais force est de constater que le Parti libéral du Québec n’a jamais fait partie de ce consensus. Ni les com-
munautés anglophones et allophones. Ni une bonne partie des jeunes Québécois de toutes origines.
Hors de l’Assemblée nationale, on notera que ni Justin Trudeau et le Parti libéral du Canada ni Thomas Mulcair et le Nouveau Parti démocratique ne se reconnaissent dans ce « consensus ». Et à l'élection générale d'octobre 2015, ces deux partis ont obtenu un peu plus de 60 % des voix des Québécois. Un autre fait qu’il convient d’établir, c’est que le « consensus Bouchard-Taylor » ne s’appliquerait à absolument personne aujourd’hui. Il n’y a aucun juge, aucun policier, procureur de la couronne ou gardien de prison qui porte un signe religieux dans l’exercice de ses fonctions. C’est un simple fait qui n’a rien d’alternatif. Cela ne veut pas dire qu’il soit inutile de légiférer pour interdire les signes religieux pour ces personnes. Mais le fait que la loi serait essentiellement préventive enlève le sentiment d’urgence que certains essaient de créer. Il n’y a pas péril en la demeure
et, même si on adoptait cette loi, le lendemain, absolument rien n'aurait changé. S’il y a un consensus quelque part, c’est sans doute, comme le disait Gérard Bouchard, que les Québécois sont « tannés de la chicane » et que bien des gens se rallieraient à la suggestion du rapport Bouchard-Taylor si cela devait enfin fermer un dossier qui a trop traîné.
Un sujet récurrent... Il est déjà évident que le sujet va rebondir, et très vite. Dans sa proposition principale qui deviendrait son programme électoral, le PQ propose d’étendre l’interdiction des signes religieux aux nouveaux enseignants et éducateurs de garderie. La CAQ n’est pas en reste. François Legault a levé son exigence d’interdire les signes religieux pour les enseignants, mais on dénonce encore le burkini sur le site web du parti… Tout cela pour dire que la question des signes religieux va revenir dès la prochaine campagne électorale pour la
simple raison qu’elle est très rentable auprès des électeurs plus âgés, vivant hors de Montréal. Des citoyens dont le taux de participation est plus élevé que la moyenne et qui sont déterminants dans un nombre important de circonscriptions.
Pourtant, beaucoup de pays ont des débats sur les signes religieux. Le Québec n’est ni seul ni très particulier. La position du premier ministre se défend tout à fait, mais celle de l’interdiction de certains signes religieux est tout aussi défendable.
Mais le prochain débat électoral n’était pas non plus absent des préoccupations de Philippe Couillard. Dans ses paroles, son ton et son attitude, M. Couillard a choisi d’en faire une question morale qui n’admet aucun débat, au lieu de défendre démocratiquement sa proposition.
Il n’y a pas non plus de solution parfaitement logique. Donner et recevoir les services de l’État à visage découvert est aussi une sorte de « discrimination vestimentaire », comme l’a fait remarquer, à bon droit, Gérard Bouchard.
Le Congrès musulman du Canada prône l'abolition du nikab et de la burqa en public Le Congrès musulman canadien exhorte le gouvernement fédéral à bannir le port en public de la burqa et du nikab, ces voiles islamiques portés par les femmes. (La burqa recouvre tout le corps, avec une grille tissée à hauteur des yeux. Le nikab est un voile qui cache tout le visage sauf les yeux)
Selon le CMC, la burqa est un symbole de l'islam extrémiste, qui représente de plus un risque pour la sécurité.
souligne également que le port de la burqa est proscrit à l'un des sites les plus sacrés du monde musulman, la Grande Mosquée de La Mecque.
gyne» qui peut mener à des situations dangereuses, citant notamment des vols de banques commis au Canada et ailleurs dans le monde.
Le Congrès estime qu'il n'y a rien dans le Coran qui oblige les femmes à se couvrir le visage. Il
L'organisation soutient que couvrir les visages des femmes représente une pratique «médiévale et miso-
Le Congrès musulman canadien cite également une décision récente du cheik Mohamed Tantawi, doyen
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de l'université d'al-Azhar, en Égypte. L'autorité suprême musulmane de ce pays a émis contre le nikab et la burqa une fetwa, un avis juridique donné par un leader religieux islamique.
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Droits
Accès au logement
Les cas de discrimination en hausse
Le nombre de plaintes pour discrimination lors de la recherche d'un logement est en augmentation, révèlent les données récoltées par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
locataires qui vivent la discrimination, c'est beaucoup plus élevé que ça. Il y a très peu de locataires qui vont porter plainte.»
Selon le rapport annuel de la CDPDJ, le nombre de plaintes a augmenté de 35 % entre la période de 2006 à 2011 et celle de 2011 à 2016. En 10 ans, 767 dossiers de plaintes ont été ouverts. Le tiers d’entre eux concernent de la discrimination liée à l'origine ethnique et à la couleur de la peau.
Originaire du Tchad, Guelmbaye Ngarsandje est arrivé à Québec en 2011 pour étudier en relations industrielles à l'Université Laval. À la recherche d'un logement, il dit avoir été victime de discrimination lors d’une visite.
Une forme particulière de racisme Le Bureau d'animation et information logement (BAIL) déplore que des propriétaires refusent des locataires pour des motifs ethniques. « C'est certain que c'est la pointe de l'iceberg», estime Jonathan Carmichael, organisateur communautaire au BAIL. «Dans les faits, le nombre de
«On ne loue pas aux gens de couleur»
« On se retourne on dit : "on va le prendre". On signe le bail. La propriétaire est là, elle se gratte la tête et dit : "c'est parce que mon mari m'a dit de ne pas louer ça aux personnes de couleurs" », se rappelle-t-il. « Si vous vous appelez Tremblay, Gagnon ou Gagné, c'est sûr que ça ira plus vite que moi qui a un nom difficilement prononçable », dénonce-t-il.
Le BAIL exige qu'un encadrement juridique soit mis en place dans le processus qui mène à la location d'un logement.
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Et pas de recours possible!... « Tant qu'il n'y a pas un bail de signé avec le propriétaire, on n'est pas encore son locataire, rappelle Jonathan Carmichael du
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BAIL. On ne peut donc pas se tourner vers la Régie du logement pour intenter un recours. »
Éducation
Décrochage scolaire
Une baisse de 7% en 15 ans … mais les chiffres ne disent pas tout Selon les dernières statistiques du ministère de l'Éducation du Québec, jamais le taux de décrochage au secondaire n'a été aussi bas en 15 ans. Alors qu'il était de 22 % en 1999, il est passé à un peu plus de 15 % en 2012-2013, selon les données officielles du Ministère. Toutefois, pour certains spécialistes, il faut être prudent dans l'interprétation de ces statistiques.
taux de diplomation. Auparavant, on considérait seulement le diplôme d'études secondaires dans les statistiques. Maintenant, le gouvernement inclut dans son calcul le taux de qualification, un taux qui englobe tous les certificats et attestations qui ne nécessitent pas d'avoir terminé sa cinquième secondaire. Certains de ces programmes n'exigent qu'une première secondaire.
« La manière utilisée par le ministère de l'Éducation au Québec induit la population et les parents en erreur », soutient Égide Royer, professeur titulaire associé et psychologue à la Faculté des sciences de l'éducation à l'Université Laval.
Avant 2007, tous ceux qui n'avaient pas obtenu un diplôme d'études secondaires traditionnel étaient considérés comme des décrocheurs aux yeux du ministère de l'Éducation. À partir de 2007, le gouvernement a exclu tous les élèves ayant reçu une quelconque qualification de ses statistiques de décrocheurs.
Ce dernier milite pour la persévérance scolaire depuis des décennies. Pour lui, ces chiffres ne sont « que de la poudre aux yeux ». Changements de paradigmes C'est que, depuis le milieu des années 2000, le gouvernement a modifié sa façon de calculer le
Parmi ces qualifications, qui sont maintenant exclues des statistiques de décrochage, on trouve les attestations de formation professionnelle, les certificats de formation à l’exercice d’un métier semi-spécialisé et les certificats de forma-
tion préparatoire au travail, entre autres. Par exemple, ces élèves suivent des cours de base (français, mathématiques ou anglais) et font des stages en milieu de travail. « Donc, un élève qui a 18 ans, qui a un niveau de lecture de quatrième année et qui sort avec un métier semi-spécialisé, comme plongeur, il sera calculé sur le même niveau qu'un autre qui sort avec ses sciences, ses mathématiques fortes et son français de cinquième secondaire et qui s'en va en sciences au cégep », illustre Égide Royer. Annuellement, environ 5 % des élèves de l'ensemble du réseau scolaire obtiennent ces diplômes de qualification. Entre «diplômes» et «qualification» Bien que le taux de décrochage officiel ait diminué depuis près de 10 ans, dans les faits, il est resté le même. « Le taux annuel de décrochage pour l'ensemble du Québec
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est passé de 20,3 % en 2007-2008 à 16,2 % en 2011-2012, cette diminution est attribuable à l'augmentation des qualifications décernées », peut-on lire dans un bulletin statistique produit par le ministère de l'Éducation. « Qualification, c'est la reconnaissance que l'on donne à un grand gars – car il y a deux fois plus de gars que de filles qui en obtiennent – de ce qu'il a réussi malgré ses
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grandes difficultés scolaires. Mais ce n'est pas un diplôme, ce n'est pas une qualification », nuance M. Royer. En changeant sa méthode de calcul, le gouvernement peut effectivement dire que sa lutte contre le décrochage est une réussite. Les données prouvent toutefois qu'en matière de diplomation, le Québec fait du surplace.
Éducation
7ème édition des Journées de la persévérance scolaire
Concertation Montréal se mobilise et mobilise
À l’occasion des Journées de la persévérance scolaire (JPS) qui se sont achevées vendredi 17 février 2017, Concertation Montréal (CMTL) a démontré une nouvelle fois son implication en concrétisant celle-ci à travers plusieurs actions concrètes et en mobilisant plus d’une centaine de personnes. C’est ainsi tout un élan de mobilisation qui a déferlé sur les JPS 2017 !
toutes et tous un rôle à jouer dans la persévérance scolaire », déclarait Marie-Eve Brunet. Tout au long de cette semaine, CMTL a été présente sur le terrain pour faire rayonner cette campagne. À ce titre, de nombreux élu-e-s montréalais et acteurs se
l’importance des JPS pour les élu-e-s montréalais. De plus, 3 arrondissements ont voté une résolution lors de leur conseil afin de souligner leur engagement envers les JPS.
CMTL a également organisé le 15 février dernier, une con-
À propos de Concertation Montréal (CMTL)
En effet, CMTL est fière d’avoir contribué au succès de la 7ème édition des Journées de la persévérance scolaire en mobilisant les élu-e-s municipaux de la région de Montréal, dans la Concertation Montréal (CMTL) a pour mission de développer la région par la concertation. Pour ce faire, elle regroupe les leaders socio-économiques et les campagne 2017. élus municipaux de l’île de Montréal afin d’initier et de soutenir des initiaPour la seconde année, tives régionales innovantes et structurantes. Concertation Montréal est une Marie-Eve Brunet, présiorganisation résolument tournée vers l’innovation. Elle apporte son expertise dente de CMTL, en a été au sein de différents secteurs tels que le savoir, l’éducation et les sciences, la son ambassadrice auprès jeunesse et la diversité, la gouvernance, la créativité numérique, des élu-e-s montréalais. « l’environnement et la sécurité alimentaire Que nous soyons parents, enseignants, élu-e-s, employeurs, bénévoles ou encore voisins, nous somsont joints au maire, M. Denis férence avec Rose-Marie Charest, mes tous un des maillages de la psychologue, auteure et conférenchaîne qui peut mener à la réussite Coderre, et à Mme Marie-Eve Brunet, pour une prise de vue à cière, accompagnée de mM. scolaire d’un jeune et c’est imporl’hôtel de ville soulignant Bahaeddine Lamrani, participant à tant de le réaliser. Nous avons
un programme de Perspectives Jeunesse et en formation en entreprise et Mme Myriam Boileau, étudiante à l’école secondaire Paul-Gérin Lajoie, devant près de 70 personnes. « L’implication dans mon école me permet de me dépasser et de rendre mes journées passionnantes » mentionnait Myriam Boileau pour qui l’implication des élèves est la clé de la persévérance scolaire. « L’écriture m’a aidé à comprendre ma situation et à persévérer », déclarait Bahaeddine Lamrhani. « Pour avoir participé à plusieurs
événements, je peux témoigner de l’énorme vague de mobilisation qui a déferlé sur Montréal lors de cette semaine dédiée à la persévérance scolaire. Je remercie mes collègues élu-e-s et tous les partenaires de CMTL d’avoir été aussi actifs. C’est collectivement que nous ferons une différence », soulignait Mme Marie-Eve Brunet, présidente de CMTL. CMTL se donne maintenant comme objectif d’être présent et de poursuivre ses actions pour la persévérance scolaire tout au long de cette année ! Source | Concertation Montréal (CMTL)
Services éducatifs à la petite enfance
La gratuité et autres principes La Commission sur l'éducation à la petite enfance invite à renouer avec le principe d'universalité en offrant gratuitement au Québec les services éducatifs à la petite enfance. Le rapport que dévoile la Commission propose cinq énoncés de principes en plus de recommandations s’y rattachant.
En premier lieu, il est indiqué que les services éducatifs à la petite enfance doivent « être intégrés formellement au continuum d’éducation préscolaire et scolaire » en y appliquant « les principes généraux d’universalité, de gratuité et d’accessibilité ». Mise sur pied par l'Association québécoise des centres de la
petite enfance (AQCPE), la commission a parcouru 14 villes de la province depuis septembre dernier afin de dresser le bilan des 20 ans de la politique familiale québécoise. Une vingtaine d’experts ont été entendus en plus de centaines de groupes et de particuliers. Le président de la Commission,
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André Lebon, et les commissaires Martine Desjardins et Pierre Landry souhaitent aussi améliorer la qualité des services de garde éducatifs en imposant notamment une formation collégiale à tout le personnel éducateur. Détenir un diplôme d’études collégiales en techniques d’éducation à l’enfance serait un prérequis
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pour obtenir, entre autres, la reconnaissance nécessaire afin d’être responsable d’une garderie en milieu familial. Le rapport propose également de regrouper l’ensemble des services éducatifs pour les 0 à 16 ans dans le même ministère, afin de favoriser une approche globale du développement de l’enfant.
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Consommation
Fraude alimentaire
La candidate par excellence 63% des canadiens pensent que oui…
Les Canadiens se disent inquiets de la vente de produits alimentaires falsifiés, contrefaits ou mal étiquetés, et ce, non seulement pour des produits provenant de l'étranger, mais même pour ceux qui viennent du Canada.
méthode efficace pour régler le problème non plus», a opiné au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politique agroalimentaire à l'Université Dalhousie.
C'est ce qui ressort d'un sondage mené auprès de 1088 Canadiens, réalisé pour le compte de l'Université Dalhousie, à Halifax.
«Je ne suis pas certain qu'il y en a plus de cas de fraude, mais on les détecte plus», grâce à des délations d'ex-employés, par exemple, ou grâce à des technologies comme l'infrarouge et la résonance nucléaire, affirme le professeur Charlebois.
Ainsi, 63 pour cent se disent d'accord avec un énoncé affirmant qu'ils sont inquiets à l'égard de tels produits alimentaires mal représentés, falsifiés ou contrefaits. Et cette inquiétude se manifeste même pour des produits alimentaires provenant du Canada, dans une proportion de 57,4 pour cent. Mais reste que ce sont les produits alimentaires provenant d'outremer qui suscitent davantage d'inquiétude à ce sujet, dans une proportion de 73,9 pour cent. «Il y a deux problèmes liés à la fraude alimentaire: on ne connaît pas l'ampleur du problème et on n'est pas certain de la façon, de la
Étonnamment, les consommateurs canadiens semblent conscients du fait qu'ils ont déjà acheté de tels produits falsifiés. Ils sont ainsi 40,4 pour cent à l'affirmer et seulement 59,6 pour cent à ne pas le croire. Dans la majorité de ces cas, il s'agissait de poissons et fruits de mer frais, congelés ou en conserve (27,9 pour cent). Suivent ensuite les liquides comme le vin ou les huiles (20,9 pour cent), les fruits et légumes frais, en conserve ou congelés (14 pour cent), puis les viandes transformées et emballées (11,6
pour cent).
On pourrait penser que ces consommateurs ont acheté leur nourriture contrefaite sur internet, mais ce n'est pas le cas. Les deux tiers d'entre eux, soit 65,9 pour cent, ont dit s'être procuré ce produit falsifié, contrefait ou mal représenté dans une épicerie conventionnelle. Ces consommateurs rapportent qu'il s'agissait alors d'une étiquette qui n'énumérait pas la totalité des ingrédients du produit (35,7 pour cent); qu'il y avait eu substitution d'un ingrédient par un autre moins coûteux (28,6 pour cent); que le produit avait été vendu comme «organique» alors qu'il ne l'était pas (23,8 pour cent); que le pays d'origine n'était pas le bon (21,4 pour cent) ou que l'étiquette présentait un produit donné alors qu'il s'agissait en vérité d'un tout autre produit (21,4 pour cent). Le sondage indique également que les consommateurs font confiance aux instances de réglementation publiques pour protéger les Canadiens à ce chapitre, mais dans des proportions pas si élevées. Ils sont en effet 56,6 pour cent à dire
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avoir confiance dans le fait que ces autorités gouvernementales sont les plus compétentes pour protéger les Canadiens en la matière. «L'Agence canadienne (d'inspection des aliments) a reçu entre 40 et 50 plaintes en 2016 et c'est une hausse d'à peu près 25 à 30 pour cent par rapport à 2015. Et on s'attend à une année record encore cette année.
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De plus en plus de gens en parlent; de plus en plus de gens dans l'industrie sont au courant de cette problématique-là», rapporte le professeur Charlebois. Le sondage a été mené auprès de 1088 adultes canadiens, durant trois semaines en janvier dernier. Il comporte une marge d'erreur de 3,1 pour cent, 19 fois sur 20.
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Associations
Familles migrantes
Racines dresse son bilan 2016 Toute jeune association, Racines préconise la mise en place d’un modèle de sensibilisation, de conscientisation, de prévention et d’intervention efficace et systématique qui prend en compte un ensemble de variables (choc identitaire, choc culturel, chômage des parents, isolement scolaire et social etc.). À travers ce modèle et ses différentes approches nous essayerons d’éviter les ruptures et l’éclatement mais s’ ils ont lieu, ils peuvent au moins être accompagnés et compris comme une articulation complexe entre le passé de la famille , son présent et son futur et entre les divergences d’interprétations et représentations de chaque membre de la famille dans sa société d’accueil . Le but à atteindre consiste à aider les membres de la famille à reconstruire l’identité individuelle et l’identité familiale en intégrant des éléments significatifs de la société d’accueil comme support et cadre dans la stratégie du changement par la mobilité migratoire. Trois objectifs
Racines a pour principal objet de favoriser le développement socioculturel de ses usagers pour qu’ils s’épanouissent dans la société québécoise et à travers trois objectifs principaux : - Offrir le soutien et les outils nécessaires dans le but de consolider le noyau familial - Valoriser l’intégration socioculturelle et le vivre ensemble - Renforcer l’engagement citoyen
- 200 interventions réalisées
L’équipe Racines - - - - -
Mr Mohammed Barhone: Président Me Johara Obaid: Vice-présidente Mme Sihame Abouhafs: Secrétaire générale Mme Ida Hassa: Trésorière Mme Selma Damen: Administratrice
Le bilan 2016 Par les chiffres, voici la traduction des ces objectifs, sur le terrain, au cours de l’année 2016 :
par Racines jusqu'au 31 décembre 2016. - 60 dossiers traités ou en traitement.
Les principaux types d’intervention se répartissent comme suit : - 45 % D'interventions psychosociales - 25% de soutien légal - 15% de médiation familiale - 15% de référence
conférence sur le soutien psychologique aux familles et à tous ceux qui en sentent le besoin.
Également à souligner : suite du drame survenu au Centre culturel islamique de Québec et ayant fait 6 décès et 8 blessés, l'Association marocaine de Québec, l'Association Racines et le CCIQ organisent un atelier
De nouveaux services Au titre de la nouvelle année, Racines compte mettre en place deux nouveaux services : 1. Café - causerie entre mamans 2. Soutien scolaire.
Cette opération prolonge une série d’actions menées tout au long de l’année avec de nombreuses autres associations.
Carrefour Culturel du Québec
«Get -Together», le rendez-vous qu’il ne fallait pas manquer… Le 16 février 2017 à partir de 18h, le Carrefour Culturel du Québec (CCQC) célébrait ses quinze années d’action au cour d’un souper léger auquel, notoriété oblige, plusieurs dizaine de personnes ont pris part. Nombreux sont ceux parmi l’assistance qui ont ainsi pu
découvrir la mesure de l’implication de l’association fondée par Christian Martin, dans la reconnaissance du multiculturalisme et dans l’activité socioéconomique renouvelée par des activités répondant aux questions d’actualité.
Le président Christian Martin a à cet effet rappelé « les Galas du rayonnement du multiculturalisme depuis 2001 année de naissance du Carrefour a au fil des ans contribué non seulement au rapprochement des communautés mais encore à la reconnaissance et le mérite des individus qui ont
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contribué à la participation active de l’économie de la province du Québec.» Il a également fait état des « conférences et tribunes interactives (…) qui, depuis 2002, ont créé des «momentums» à caractères économiques mettant l’accent sur
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l’information et le perfectionnement des données commerciales par des conférenciers vedettes dans leurs matières respectives. Informations : http://www.ccqc. quebec/
Nos confrères ont la parole
Un athlète canadien d’origine marocaine refoulé à la frontière américaine Après Fadwa Alaoui, c’est au tour d’un étudiant-athlète canadien, né au Québec, mais dont les parents sont Marocains, d’être refoulé à la frontière américaine.
Né à Sherbrooke, Yassine Aber, un jeune homme de 19 ans et étudiant en kinésiologie de l’Université de la ville, s’est vu refuser l’entrée aux Etats-Unis le jeudi 9 février, pour participer à une compétition à Boston avec plusieurs membres de son équipe, alors qu’il avait un passeport canadien en règle et n’avait aucun antécédent judiciaire. Les douaniers l’ont retenu pendant cinq heures et avaient aussi saisi son téléphone cellulaire. Ils lui ont même demandé son mot de passe pour y accéder. «Ils m’ont fait remplir des papiers et m’ont posé des questions sur moi», a-t-il confié à la radio canadienne. «Ils m’ont demandé si j’allais à la mosquée, je leur ai dit oui, parfois. A quelle fréquence ? Dans quelle mosquée vas-tu ? Ils m’ont également questionné à propos de certaines per-
sonnes», a-t-il ajouté.
Les autorités américaines l’auraient aussi interrogé sur ses parents et leurs origines, ainsi que sur les pays que le jeune homme avait récemment visités. Après avoir pris les empreintes digitales et des photos du jeune homme, les douaniers lui ont annoncé que son entrée aux Etats-Unis lui était refusée. On lui reproche, apparemment, une photo prise il y a quelques années avec Samir Halilovic. Ce dernier fait partie des trois étudiants de l’université de Sherbrooke, au Québec, suspecté d’avoir quitté le Canada en 2014 pour rejoindre l’organisation terroriste «Etat islamique» en Syrie. Les deux hommes apparaissent sur la même photo Facebook, prise lors d’un mariage il y a quelques années. «Je ne sais pas si c’est cette raison-là ou une autre, mais ça fait partie des questions qu’ils m’ont posées», a expliqué le jeune homme à Radio Canada. Yassine Aber est le deuxième
Yassine Aber cas de canadiens d’origine marocaine auxquels on a refusé, ces derniers jours, d’entrer aux Etats-Unis après le décret controversé du président américain Donald Trump d’interdire l’entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane : Syrie, Irak, Iran, Yémen, Somalie, Soudan et Libye.
Décès de Mohammed Lotfi Aouad, ambassadeur du Maroc à Ottawa
La semaine dernière, ce décret a été suspendu par un juge de district à Seattle puis par la Cour d’appel fédérale à San Francisco jeudi. Vendredi, le député néodémocrate Murray Rankin a exigé du premier ministre Justin Trudeau qu’il soulève ces incidents lors de sa rencontre avec le président Trump
lundi prochain, à Washington. «Notre premier ministre doit signaler à Donald Trump qu’un Canadien, né au Canada, même s’il est de confession musulmane, n’a pas besoin de visa pour aller aux Etats-Unis», a-til souligné. Voix d'ailleurs - Noura Jatta; 12 février 2017
Avis publics Projet de loi 122 : des journaux inquiets
C’est avec une profonde affliction que nous avons appris le décès de M. Mohammed Lotfi Aouad, Ambassadeur du Royaume du Maroc au Canada, ce samedi soir à l’âge de 66 ans. Feu Mohammed Lotfi Aouad avait été nommé ambassadeur au Canada le 13 octobre 2016 par Sa Majesté le Roi Feu Lotfi Aouad Mohammed VI. Le 12 décembre 2016, il avait conseiller du ministre en 1993. En remis au Gouverneur général David Johnston ses lettres de créance en tant 2001, il avait été nommé ambassaqu’ambassadeur extraordinaire et plé- deur du Maroc à Athènes (Grèce), avant d’occuper le poste de directeur nipotentiaire de Sa Majesté le Roi de la Division des affaires européeMohammed VI au Canada. nnes au ministère des affaires étrangères et de la coopération, puis Né le 05 octobre 1951 à Salé, Feu d’ambassadeur du Royaume en Lotfi Aouad était titulaire d’une Turquie en 2009. Licence en droit à la Faculté Mohammed V de Rabat et d’un Feu Lotfi Aouad a été décoré du diplôme en Sciences politiques à Grenoble. Il avait intégré le ministère Wissam El Arch (chevalier) et de la Grand Croix de l’Ordre du Phénix en des Affaires étrangères et de la cooGrèce. pération en 1975, avant d’occuper le poste de chef de Cabinet du secrétaire d’Etat à ce département en 1988, puis In Voix d'ailleurs; 12 février 2017
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La question des avis publics dans les journaux sera débattue à la commission parlementaire sur le projet de loi 122 visant l’autonomie des municipalités qui s’est ouverte ce jeudi. Un regroupement de journaux, nommé La Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec, ira présenter sa position dans le cadre de consultations particulières, le 22 février.
Le projet de loi 122 permettra aux municipalités de publier leurs avis publics directement sur leurs propres sites, évitant ainsi de devoir payer pour les publier dans les journaux, comme de coutume. Un changement qui pourrait avoir un effet considérable pour les journaux qui comptent sur ce revenu depuis longtemps. «Une calamité» Cette réforme est une «calamité» pour les jour-
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naux imprimés et l’information locale estime le directeur du Devoir, Brian Myles. «Cette décision insensée survient à un moment charnière de l’histoire des médias imprimés québécois, qui luttent pour leur survie. Ils subissent une érosion constante de leurs revenus publicitaires, en raison de la concurrence sauvage des géants américains du Web, tout en investissant dans le développement de plateformes numériques, a-t-il écrit dans un éditorial de décembre dernier. Le Devoir fait partie de la Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec, qui regroupe aussi Groupe Capitales Médias, TC Transcontinental et Hebdos Québec. FPJQ; 9 février 2017
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Cultures
Les rendez-vous du cinéma québécois
Une programmation des plus originales Par Réda Benkoula
Les 35èmes rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ) qui se déroulent du 22 février au 4 mars prochain tiennent encore une fois les promesses avec une programmation qui englobe pas moins de 340 films, 110 premières et 30 évènements gratuits. Ce rendez-vous annuel qui vise à promouvoir le cinéma québécois, ses artistes, artisans et professionnels permet de contribuer au développement cinématographique national. Même s’il est impossible d’énumérer tous les films, de nombreuses productions sortent du lot à l’image du film Montréal la blanche de Bachir Bensaddek qui livre un certain regard sur la Métropole à travers les yeux d’immigrants Algériens qui vivent leur déracinement du pays d’origine et la reconstruction dans cette terre d’immigration au quotidien et avec les rencontres de la vie. Le film qui est sorti en 2015 sera projeté le 26 février au cinéma du Quartier latin. En effet, de nombreux sites accueillent les projections et
certaines sont gratuites comme ce sera le cas le 2 mars prochain à la cinémathèque québécoise qui diffusera Two Lovers and a Bear de Kim Nguyen. Le long-métrage qui faisait partie de la sélection du festival de Cannes 2016 avait fait sensation à l’ouverture du 45ème Festival du Nouveau Cinéma de Montréal en octobre dernier. Dans le catalogue des longmétrages qui sont proposés, le film Maurice Richard de Charles Binamé, sorti en 2005 avec Roy Dupuis fait partie de la programmation.
Le choix d’anciens films du cinéma se mêle avec des productions plus récentes telles que Mon ami Dino de Jimmy Larouche, Mobile étoile de Raphaël Nadjari, Embrassemoi comme tu m'aimes d’André Forcier ou encore Votez Bougons de JeanFrançois Pouliot qui rappelonsle a réussi à amasser six semaines après sa sortie en salles en décembre dernier plus d’un million de dollars de recettes. Le film est adapté de la série Les Bougon, c’est aussi ça la vie !, qui était diffusée il y a dix ans sur Radio-Canada.
Dans la série des films à découvrir on retrouvera des productions originales telles que Hibou le dernier film de Ramzy Bédia. L’acteur qui était venu à Montréal en 2015 pour tourner son film nous confiait lors d’une rencontre exclusive qu’il avait écrit le scénario de cette histoire dans laquelle il allait être l’interprète et le réalisateur. Le choix de faire le tournage de Hibou à Montréal était pour être à l’écart de la pagaille parisienne comme le disait Ramzy avec son air taquin. Ce français d’origine Algérienne que tout le monde a connu au sein du duo comique Éric et Ramzy, tient le rôle de
Rocky un homme discret, qui n’existe pas dans le regard des autres et qui décide un jour de vêtir un costume de hibou jusqu’au jour où il rencontre un panda, rôle interprété par Élodie Bouchez.
D’autres films sont au programme avec la diffusion des suites tes que de Nitro Rush, Les 3 P’tits cochons 2 et Bon cop Bad cop dont le prélude sera diffusé le 1er mars prochain.
Filmé à Montréal le longmétrage donne l’impression d’une intemporalité voulue qui ne permet pas de déceler si on se retrouve vraiment en France alors que les scènes sont tournées à Montréal. Dans cette distribution, Ramzy fait appel à son complice de toujours Éric ainsi qu’à Fares Mekideche alias Uncle Fofi du Couscous Comedy Show.
On notera aussi la projection du film Arrival (Premier Contact) de Denis Villeneuve qui est en lice pour les Oscars le 26 février avec huit nominations pour prétendre à la statuette d’or.
Avant première du nouveau vidéo-clip de Leïla Gouchi
«Liyame» ; «ces temps que nous vivons»… C’est le travail de plusieurs mois d’une équipe artistique chevronnée qui sera couronné le jeudi 23 février 2017 avec la présentation en avant première du nouveau vidéo-clip de l’artiste Leïla Gouchi.
Toute la programmation des RVCQ est disponible sur le site web et ce jusqu’au 4 mars prochain.
Les mille et une soirées littéraires de E-Passerelle
Interculturalité au féminin le vendredi 24 fevrier 2017
Du contenu du clip, l’équipe n’a rien voulu dévoiler. Sauf le titre, «Liyame», que l’on pourrait traduire par «Ces temps que nous vivons». On sait aussi que les prise de vue ont été faite au Maroc, en particulier dans les villes de Achkour et Chaouen, villes construite à flanc de montagne, cernées de paysages magnifiques et peuplée de gens de caractère. On sait enfin que le tournage et le montage ont débuté au début de l’année 2016 et que donc, il a nécessité plus d’un an d’efforts intenses.
Leïla Gouchi.
Le reste on le découvrira ce 23 février; et pour le grand public, à compter du 28 février, date du lancement officiel de «LIyame».
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Dans le cadre du projet Mille et une soirées littéraires, l'organisme E-passerelle organise une rencontre-débat sous le thème:"Interculturalité au Féminin", avec l'auteure et conférencière Stéphanie Giroux, auteure du livre «L'alchimie interculturelle» et avec la conférencière et docteur en sociologie d'immigration Fayrouz Fawzi Cette rencontre aura lieu le vendredi 24 fÉvrier à 18h00 à l'entraide Pont Viau, sis au 664 Rue Saint-André, Laval, QC H7G 2J2 (Entrée libre)
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Immigration
Montréal, ville sanctuaire
… et «fière de l’être» souligne Denis Coderre Alors que le conseil de ville de Montréal vient d'adopter à l'unanimité une motion proclamant la métropole «ville sanctuaire», des groupes de défense des droits des immigrants sans statut appellent la municipalité à en faire plus. La déclaration adoptée lundi 20 février 2016 vise à permettre aux immigrants qui n'ont pas de statut en règle d'avoir pleinement accès aux services publics offerts par la Ville. Montréal emboîte ainsi le pas d'autres villes canadiennes telles que Toronto, Hamilton et London, toutes trois situées en Ontario. Consensus au Conseil de Ville
sonnes sans statut.
La Ville doit à tout le moins s'assurer de suspendre toute communication entre le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), a-t-il plaidé. Sous sa forme actuelle, la motion sur laquelle le conseil de ville a statué suggère que cette question devra être abordée à une date ultérieure. M. Singh a affirmé que bon nombre d'arrestations pour des infractions mineures peuvent entraîner une déportation. Il a par ailleurs relevé que la Ville seule ne dispose pas directement de l'autorité en
municipales. Montréal pourra notamment intervenir sur le plan de l'habitation, de l'intégration et de la sécurité publique, a-t-il affirmé «On est en mesure de demander au gouvernement du Québec, dans ses politiques d'application au niveau de l'immigration, de prendre en considération la réalité montréalaise, a-t-il poursuivi. Si on veut parler en termes d'éducation, en termes de santé, en termes de services qui touchent le gouvernement du Québec, alors on leur demande évidemment de prendre les choses en conséquence.» Le porte-parole de Solidarité sans frontières a
Denis Coderre, maire de Montréal d'organismes ont signé la déclaration pour une Cité sans frontières, laquelle réclame entre autres que les autorités montréalaises traitent «de façon strictement
Ces dernières semaines, de plus en plus de personnes sont entrées illégalement au Canada par la frontière avec les États-Unis, dans la foulée du controversé décret
confidentielle les informations concernant les statuts d'immigration qu'elles auraient en leur possession» et qu'elles ne partagent «jamais ces informations avec les autorités et les agences gouvernementales».
promulgué par le président américain Donald Trump pour bloquer l'accès à son pays aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans, ainsi qu'aux réfugiés.
La motion a été mise de l'avant par le maire de Montréal, Denis Coderre, qui s'est réjoui du consensus observé autour de cette question, qualifiant le moment d'historique. Or, des organismes tels que Solidarité sans frontières soulignent que le fait de déclarer Montréal «ville sanctuaire» n'aurait qu'un effet symbolique limité, bien qu'ils reconnaissent les bonnes intentions derrière la motion. Une telle initiative ne résultera pas en des changements tangibles qui feront de Montréal une véritable ville sanctuaire offrant la sécurité aux personnes dites «sans papiers», jugent les militants.
Hotel de ville de Montréal
«Évidemment, ce n'est pas juste un symbole, ce n'est pas juste des mots. Il y a des politiques qui vont s'y rattacher», a toutefois assuré le maire Coderre.
ce qui concerne les systèmes de santé et d'éducation, ainsi que pour l'accès à un travail et à un logement.
«La motion (...) est limitée, trop symbolique et, à mon avis, ça peut même être pire qu'aucune déclaration», a fait valoir un porte-parole de Solidarité sans frontières, Jaggi Singh, en conférence de presse matin, avant même que le conseil de ville ne se prononce. Ce dernier a ajouté qu'une telle proclamation pourrait générer «de faux espoirs» et donner une fausse impression de sécurité aux per-
S'il y a un front sur lequel les élus municipaux peuvent avoir un impact, c'est sur celui des directives dictées au SPVM, a-t-il toutefois noté. Les mesures possibles De son côté, Denis Coderre a évoqué plusieurs mesures qui pourront être mises en place par la Ville, faisant valoir que le statut de métropole confère certains pouvoirs aux autorités
ajouté, lundi matin, que la Ville devait appeler la motion par un nom qui représente bien ce qu'elle est, soit une promesse de se pencher sur la question. «Twitter, ce n'est pas assez, et adopter une motion symbolique n'est pas assez. Je constate la bonne foi, mais je constate aussi que (le maire Coderre) est très capable de savoir que ce n'est pas avec une motion comme ça qu'on crée une vraie ville sanctuaire ici, à Montréal.» Dans un communiqué de Solidarité sans frontières, on relève qu'une soixantaine
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Comme San Francisco et Toronto Avec sa motion, Montréal rejoint d'autres villes nordaméricaines comme San Francisco et Chicago. Toronto est devenue, en 2013, la première ville à proclamer un tel statut au Canada.
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Ottawa, Saskatoon et Regina pourraient suivre… Dans un tel contexte, plusieurs villes canadiennes ont évoqué un intérêt pour des motions similaires à celle adoptée à Montréal, notamment Ottawa, Saskatoon et Regina.
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Immigration
Une Ville -sanctuaire, c'est quoi?
Montréal va devenir une ville sanctuaire. Le maire Denis Coderre compte faire adopter, dès lundi soir, au conseil municipal, une déclaration désignant Montréal «ville sanctuaire». Mais que signifie réellement ce terme qui vise à protéger les migrants sans papiers? Quelles personnes sont visées? Quelles mesures vont être prises et comment sont-elles perçues par les intéressés? Métro vous éclaire. Tout est parti d’un tweet envoyé à Donald Trump le 31 janvier, qui venait d’interdire, par décret, l’entrée aux ÉtatsUnis aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane. Alors qu’aucune politique en ce sens n’avait encore été adoptée par le conseil municipal, Denis Coderre écrit au président américain et annonce que Montréal «est une ville sanctuaire et fière de l’être». «Nouveaux arrivants et réfugiés sont les bienvenus ici», poursuit le maire dans son tweet. Interrogé par Métro, Denis Coderre évoque un contexte international tendu, notamment en Europe et aux États-Unis,
pour prendre cette décision. «C’est sûr, il y a des liens de cause à effet.
Montréal est déjà une ville solidaire, on a un rôle à jouer et je prends mes responsabilités», assure l’élu, précisant ne pas vouloir «bâtir des murs, mais des ponts». Los Angeles, première ville sanctuaire Ce terme est adopté pour la première fois en 1979 à Los Angeles. Depuis, des dizaines de villes américaines ont emboîté le pas, comme Chicago, San Francisco, Boston ou encore New-York. À ce jour, le Canada ne compte que quatre villes sanctuaires: Toronto, Hamilton et London (Ontario), ainsi que Vancouver (Colombie-Britannique). Chaque ville est néanmoins libre d’appliquer ses propres règles et principes. Aucune institution internationale ne chapeaute ou octroie ce statut. Protéger sans dénoncer Offrir une protection aux sanspapiers, sans risque de déportation: telle est l’idée de base d’une ville sanctuaire. «À l’origine, ce sont même les
policiers de Los Angeles qui ont poussé pour adopter cette politique, explique Jaggi Singh, porte-parole de Solidarité sans frontières. Ils voulaient créer un lien de confiance pour les aider à résoudre des crimes. Les sanspapiers pouvaient vivre comme des résidents, sans craindre d’être expulsés par la police.»
Dans cette lignée, l’administration Coderre va faire appel au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Dans la déclaration qui sera adoptée au conseil municipal, la Ville indique vouloir élaborer avec le SPVM «une approche pour s’assurer qu’une personne sans statut légal dans une situation de vulnérabilité puisse avoir accès aux services de sécurité publique municipaux sans risque d’être dénoncée aux autorités d’immigration ou déportée». Les sans-papiers possédant un dossier criminel ou représentant des cas de «sécurité nationale», selon Denis Coderre, seront néanmoins exclus de ces mesures. Quelles mesures concrètes
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pour les 50 000 personnes concernées? Cette politique pourrait toucher près de 50 000 sans-papiers à Montréal, selon Solidarité sans frontières. Si les mesures proposées par l’administration sont quant à elles encore floues, le maire énumère principalement des services touchant l’habitation et les soins de santé. «Ça va changer beaucoup de choses», promet Denis Coderre, évoquant «un geste de solidarité». Concrètement, un immigrant ne disposant pas encore d’un statut légal pourrait bénéficier des services publics proposés par Montréal sans devoir présenter
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de pièce d’identité et courir le risque d’une dénonciation qui entraînerait une expulsion. «Il ne faut pas laisser les gens à eux-mêmes, reprend le maire, qui dit «bien comprendre la réalité des mouvements de personnes» en tant qu’ex-ministre fédéral de la Citoyenneté et de l’Immigration (2002-2003). La Ville précise qu’un plan d’action va être élaboré après différentes consultations et indique qu’une demande au gouvernement Trudeau va être envoyée afin «de mettre en place un programme de régularisation pour les résidents sans papiers».
Immigration
Effets du Décret Trump
Les passages clandestins se multiplient aux frontières canadiennes Deux députés conservateurs exhortent le gouvernement fédéral à empêcher les passages clandestins de demandeurs d'asile à la frontière canadoaméricaine. Michelle Rempel et Tony Clement affirment que ces passages illégaux sont dangereux et apportent un lourd fardeau sur les épaules des policiers locaux. «Le gouvernement doit réagir à la situation de façon à assurer la sécurité des Canadiens et à envoyer un message fort à ceux qui envisagent de franchir illégalement la frontière qu'il existe des canaux appropriés pour le faire», a déclaré la porte-parole conservatrice en immigration dans une série de micromessages sur Twitter. M. Clement, qui est aussi porte-parole du parti en matière de sécurité publique, lui a donné son appui en transmettant ce micromessage: «Les passages illégaux sont dangereux et représentent un fardeau pour les autorités locales. Nos lois doivent être appliquées.» Les micromessages de Mme Rempel ont été publiés après que la GRC au Manitoba eut annoncé qu'elle avait intercepté 22 autres demandeurs d'asile près d'Emerson, samedi soir.
Les policiers ont indiqué qu'un nombre grandissant de personnes tentent de franchir la frontière canadienne à pied afin d'y pouvoir réclamer le statut de réfugié. Plusieurs dizaines d'arrestations se sont déroulées à Emerson au cours des dernières semaines. Au Québec aussi Le Québec a vu une augmentation de demande de statut de réfugiés par des individus étant entrés illégalement dans la province. Ces immigrants tentent de contourner l'Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs, laquelle interdit à des demandeurs d'asile vivant aux États-Unis de réclamer le statut de réfugié à un poste-frontière. Le postulat de l'accord repose qu'en arrivant en premier lieu aux États-Unis - ou au Canada - ils sont déjà en sécurité. Selon un avocat spécialiste en droit de l'immigration, Éric Taillefer, le moyen le plus simple d'empêcher ces passages illégaux est d'annuler l'Entente et de permettre à quiconque arrivant à un postefrontière de réclamer le statut de réfugié. «Ils ne traversent pas en plein hiver à -30 pour le fun. Ils font cela parce qu'ils n'ont pas
le choix», a souligné celui qui est aussi vice-président de l'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration. Une porte-parole du ministre de l'Immigration, Ahmed Hussen, a déclaré que le gouvernement fédéral n'envisageait pas de se retirer de l'accord. «L'Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs est un important instrument pour que le Canada et les États-Unis oeuvrent conjointement sur le traitement ordonné des demandes du statut de réfugié dans les
deux pays», a écrit Camielle Edwards dans un courriel.
réfugiés voulant entrer légalement dans le pays.
Elle a ajouté que le gouvernement et la GRC collaborent pour réagir à l'augmentation des demandes d'asile, lesquelles demeurent «au-dessous des fluctuations antérieures».
«C'est un peu de leur faute si on est pris dans ce carcan-là parce que le nouveau système de demandes d'asile qui commence à avoir des difficultés, c'est eux-autres qui l'ont mis en place en 2012. Avant cela, on n'avait pas ce genre de problème.»
La faute aux conservateurs Selon Me Taillefer, les conservateurs n'ont qu'eux-mêmes à blâmer. Il a laissé entendre que les règles plus sévères adoptées par l'ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper ont peut-être contribué à la situation actuelle en compliquant la vie des
Fin de semaine occupée à Emerson Une vingtaine de migrants, fuyant les États-Unis, ont franchi clandestinement pendant la fin de semaine la fron-
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Le Maire de New York
«I’m Muslim today» Un grand rassemblement s'est tenu dimanche 19 février à New York pour protester contre la politique d'immigration de Donald Trump qui vise particulièrement les musulmans. Organisé en plein Times Square par le producteur de musique et homme d'affaires Russell Simmons, l'événement, intitulé "Aujourd'hui, moi aussi je suis musulman", a vu la présence de plusieurs personnalités venues soutenir les membres de la communauté musulmane, rapporte la section new-yorkaise de la chaîne CBS.
"Réfléchissez aux origines de ce pays" Parmi ces personnalités, le maire de New York, Bill de Blasio. "Voici le message que je veux donner en tant que maire de cette ville, à tout le monde qui est là. Indépendamment de votre foi, de votre passé ou de là où vous êtes né, c'est votre ville", a-t-il déclaré.
"Et à tout le monde: c'est votre pays aussi. Réfléchissez aux origines de ce pays. Un pays fondé par des personnes qui ont fui la persécution religieuse. Un pays fondé pour respecter toutes les religions et toutes les croyances. C'est ce que nous sommes en tant
qu'Américains, et on doit protéger cela", a ajouté le maire new-yorkais. Sur sa page Facebook, Bill de Blasio a expliqué qu'il avait rejoint "des milliers de New Yorkais à Times Square pour clarifier quelque chose: une attaque envers la foi de quelqu'un est une attaque contre tous les croyants. Nous, le peuple, nous aurons le dernier mot", a-t-il écrit. Bill de Blasio était entouré à sa gauche par l'imam Shamsi Ali, connu pour promouvoir le dialogue interreligieux entre les religions aux États-Unis, et à sa
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droite par le rabbin Marc Schneier, président de la Fondation pour la compréhension ethnique. "Trump laissera la haine en héritage à l'Amérique" De son côté, Russell Simmons n'y est pas allé de main morte contre le nouveau président américain. "Trump laissera la haine en héritage à l'Amérique, mais celle-ci se changera en plus grand amour", a-t-il déclaré à la foule. "Toute la diversité que nous voyons ici aujourd'hui prévaudra, et l'Amérique deviendra un endroit plus aimant", a lancé le pro-
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ducteur, plein d'espoir. L'actrice Susan Sarandon avait elle aussi son mot à dire contre l'administration Trump. "Nous sommes ici parce que nous ne voulons pas être les rouages de cette machine qui est en train de démanteler notre constitution et notre charte des droits (...). Nous sommes à un moment de l'histoire où il n'est plus possible d'être neutre. Si vous êtes silencieux, alors vous êtes complices", a-t-elle estimé.
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tière canadienne dans la province du Manitoba, pour demander l'asile au Canada, a indiqué dimanche un responsable local. Au moins 22 personnes, pour la plupart d'origine africaine, ont franchi la frontière à pied, dans la nuit de samedi à dimanche, a précisé Greg Janzen responsable de la municipalité d'Emerson, joint au téléphone par l'AFP. Plusieurs dizaines de demandeurs d'asile ont passé la frontière canadienne près de la localité d'Emerson - à 120 km au sud de Winnipeg - depuis l'arrivée au pouvoir du président Donald Trump et la sig-
nature du décret visant à interdire temporairement l'entrée aux États-Unis de ressortissants de sept pays à majorité musulmane et de tous les réfugiés. En vertu d'un accord canadoaméricain, les demandeurs d'asile venant des États-Unis sont généralement refoulés aux postes-frontière du Canada. Mais cela ne s'applique pas à ceux franchissant illégalement la frontière en d'autres points. Les 22 migrants ont été pris en charge par la police et les services de l'immigration pour effectuer leurs demandes d'asile au Canada, a indiqué M. Janzen.
Il a précisé que huit autres demandeurs d'asile étaient arrivés vendredi, soulignant que les arrivées étaient plus nombreuses la fin de semaine. Les migrants ayant passé la frontière début février avaient dû affronter des conditions difficiles avec des températures polaires: deux d'entre eux ont eu les mains gelées et ont dû être amputés de plusieurs doigts. Mais les températures étaient beaucoup plus clémentes cette fin de semaine. Les arrivées de migrants, pour la plupart en situation irrégulière aux États-Unis, sont en nette augmentation au Manitoba. 99 personnes ont passé la frontière depuis le
début de l'année pour demander l'asile, selon les autorités locales. La tendance inquiète les responsables municipaux d'Emerson qui ont appelé les autorités fédérales
et provinciales à augmenter les ressources sur place pour faire face à la situation.
Un «business» bien organisé…
Les migrants qui entrent illégalement au Canada en Montérégie n'arrivent pas à la frontière par eux-mêmes : leur voyage est coordonné par des acteurs bien payés qui ne laissent rien au hasard, croit le journal La Presse qui publie à ce sujet l’article ciaprès
«L'autobus en provenance de New York est apparu avant l'aube à Plattsburgh. Il s'est arrêté à la petite station de la ville, et quelques passagers sont descendus. Parmi eux, Omar, un Yéménite de 31 ans vêtu d'un manteau avec un capuchon sur la tête et des écouteurs aux oreilles. Omar a sauté dans un taxi gris qui s'était rangé contre l'autobus à son arrivée. Quarante-cinq minutes et 40 kilomètres plus loin, le taxi a déposé Omar au bout du chemin Roxham, une route reculée située à la frontière entre les États-Unis et le Canada, le passage clandestin le plus fréquenté par les migrants qui entrent en Montérégie. « Je veux aller au Canada pour demander le statut de réfugié », a confié Omar, nerveux, à La Presse pendant que les agents frontaliers américains qui patrouillent souvent dans le secteur consultaient son passeport. J'ai un baccalauréat en marketing. Au Canada, il y a la sécurité. Je
veux aller à Toronto y faire ma vie, même si je ne connais personne. »
Omar grelotait, et pas seulement parce qu'il faisait froid. « J'ai peur », a-t-il soufflé. Du côté canadien, des agents de la GRC lui criaient qu'il était illégal d'enter au pays ici et qu'il serait mis en état d'arrestation. Son passeport en poche, Omar s'est mis à avancer dans la neige et est entré au Canada, où les agents de la GRC lui ont passé les menottes. Les images des familles de migrants qui arrivent en Montérégie montrent des scènes chaotiques de détresse humaine. Or, ces migrants n'arrivent pas à la frontière par eux-mêmes : leur voyage est coordonné par des « facilitateurs » bien payés qui ne laissent rien au hasard, a-t-on appris. La veille, le même taxi gris de la société Northern Taxi qui a emmené Omar est revenu au point de passage clandestin moins de deux heures plus tard. Cette fois, il transportait une famille de quatre personnes : une femme et trois enfants, qui disaient arriver d'Arabie saoudite. Avec son bras, le chauffeur a discrètement indiqué au groupe où passer dans la neige pour rejoindre le Canada, à 10 mètres de là.
« Moi, j'emmène les gens là où ils veulent aller, a affirmé à La Presse le chauffeur, qui a simplement dit s'appeler Chris, en entrevue téléphonique hier après-midi. Je ne suis pas le seul à venir ici. Ce qu'ils font ensuite, ça ne me regarde pas », a-t-il dit, ajoutant qu'il allait « presque tous les jours » sur le chemin Roxham depuis quelque temps. Selon une personne bien au fait qui ne veut pas être identifiée, un chauffeur peut demander jusqu'à 300 $US pour transporter les migrants depuis Plattsburgh jusqu'à ce point de passage clandestin, un trajet qui peut être complété plusieurs fois dans un même avant-midi. Des chauffeurs téléphonent souvent aux agents frontaliers américains pour les prévenir qu'ils viennent déposer un client souvent démuni et désorienté - sur le chemin Roxham, histoire d'avoir une bonne relation avec eux. Laisser une personne près de la frontière en sachant très bien qu'elle va entrer clandestinement au Canada « n'est pas illégal aux États-Unis, mais c'est moralement discutable », dit notre source. Les migrants arrivent souvent de Boston, New York ou Washington, et entrent aux ÉtatsUnis grâce à des visas de touristes ou d'étudiants, dont l'obtention peut couter jusqu'à 1500 $.
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Comme nous avons pu le constater, la plupart des migrants qui entrent au Canada connaissent très peu d'anglais et sont incapables de répondre aux questions les plus rudimentaires.
dans un anglais impeccable à La Presse, hier, a raccroché après avoir écouté nos questions, et n'a plus répondu aux appels subséquents.
Pourtant, leur trajet - souvent le même -, est planifié par une ou des personnes qui connaissent bien le territoire. Un papier retrouvé dans la neige, hier, au point de passage clandestin sur le chemin Roxham, en offre un exemple frappant.
Nous avons composé les autres numéros hier, mais les personnes jointes, qui parlaient mal l'anglais, disaient ne pas comprendre pourquoi leur numéro s'est retrouvé sur ce papier.
Sur la note manuscrite vraisemblablement tombée de la poche d'un migrant, on peut lire le nom de l'aéroport LaGuardia de New York, l'adresse de la station d'autobus de New York, l'adresse de la station d'autobus de Plattsburgh avec l'appellation « Dahkent Donats » (sic), pour Dunkin Donuts - le restaurant de la station. On y lit ensuite le nom et l'adresse complète du chemin Roxham, de même que le numéro de téléphone de la petite firme indépendante de taxi Northern Taxi, celle qui transporte souvent des migrants.
« Je ne peux pas retourner au Yémen à cause de la guerre. J'ai passé plusieurs années en Arabie saoudite, mais vous n'y aurez jamais de statut légal, même après y avoir vécu pendant 50 ans. C'est impossible de faire une vie là bas. »
Plusieurs numéros de téléphone liés à des gens situés près d'Atlanta, en Géorgie, et à Toronto, en Ontario, sont aussi inscrits. À un numéro de téléphone cellulaire d'Atlanta, le second de la liste après le numéro du taxi, un homme qui a répondu
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Quant à Omar, il dit avoir vécu en Arabie saoudite avant de décider d'entrer au Canada en passant par les États-Unis. Le Canada était une destination logique, selon lui.
Selon l'ONU, « les civils au Yémen souffrent de manière insoutenable depuis des années du fait de plusieurs conflits armés simultanés qui se chevauchent. » Les Yéménites vivent des attaques visant des civils dans des lieux publics, des installations médicales et scolaires, en plus recrutement d'enfants pour en faire des soldats.»
Sports
L’école des champions olympique brille à nouveau
Taekwondo - 16eme Championnat Raymond Mourad
Six athlètes, cinq médailles pour l’ACMPT Six jeunes sociétaires du Club de l'ACMPT, en collaboration avec Centre communautaire de Montréal-Nord, ont pris part au 16eme Championnat de Taekwondo Raymond Mourad qui a eu lieu au complexe Claude Robillard le 11 Février 2017. Dirigé par Me Abdel Ilah Es-Sabbar,enlevé cinq médailles, dont une en or et une en argent. Les résultats : Médaille d'or Arwa Benttoumi Médaille d'argent Anane Lahmimsi Médaille de bronze
Les équipes de compétition de l’école des champions olympique, Rosemont et Salaberry, ont également participé au 16e championnat Raymond Mourad qui a eu lieu le 11 février 2017 au centre Claude Robillard à Montréal; en combat et en pomsee, les athlètes engagés ont gagné un total de 15 médailles dont 4 en or et 6 en argent. Détails. École des champions olympique Rosemont Médaille d’or Sofia Khamli Médaille d’argent Aya Omary Fatima Khamli Ahmed Zerouk
Islam Ali Mehessem Inas Mehessem Hamza Benttoumi La seule non médaillée, la toute jeune Rania Rochi n’a pour sa part pas démérité dans ce qui était sa toute première compétition.
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Médaille de Bronze Driss Brini Faress Wahbi Khalil Ibrahim Es Sabbar et Amine Guernaoui complétaient l’effectif engagé.
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École des champions olympique Salaberry Combats Médaille d’or Tiadiaga Cisse Majid Cheikh Médaille d’argent Ayyoub Meyi Schaick Bamba Médaille de Bronze Tiadiaga Cisse Ange Yvan Rania Hida Poomsee Médaille d’or Oussama El Mehdaoui Médaille de Bronze Rania Hida
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