nº 308 du 27 juillet au 9 août 2017
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Rendez-vous au Parc Jarry le 29 juillet
Héritage et partage
À la découverte de l’exception marocaine
Une consultation sur la discrimination systémique au Québec dès septembre Afin de réparer les ratés du vivre ensemble…
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Focus Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
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Rendez-vous au Parc Jarry le 29 juillet L’exception marocaine en partage Le 29 juillet prochain, les membres de la communauté des originaires du Maroc seront à nouveau réunis au Parc Jarry de Montréal.
Les organisateurs de l’événement, un collectif d’associations et d’organismes communautaires, annoncent avoir pour objectif de réunir 35 000 personnes pour l’occasion. Sachant que par le passé – depuis la première édition montréalaise de cette activité – les prévisions de participation ont toujours été réalisées, on n’a aucun mal à les croire. Depuis 2010 en effet, cette célébration de la Fête nationale du Maroc par les maroco-canadiens a réunis d’abord 25 000, puis 30 000, puis 35 000, puis 35 000 participants. La Fête marocaine du Parc Jarry est de la sorte devenue un incontournable du calendrier festif de l’été métropolitain; et, c’est un aspect remarquable, autant par ses significations que par son succès populaire. Car elle est d’abord, par les valeurs qu’elle porte, une réponse à l’un des principaux défis de notre époque: le défi du vivre ensemble. Ces originaires du Maroc, qui sont désormais largement plus de 160 000 à avoir choisis de vivre ici, viennent en effet ce jour, exprimer à la fois leur fidélité aux valeurs et à l’éducation à la diversité acquise dans leur pays de naissance et leur volonté d’appartenance citoyenne à Montréal, au Québec et au Canada. Leur message ne passe pas inaperçu puisque de nombreux concitoyens, de diverses origines et cultures, les accompagnent dans leur célébrations.
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La diversité pour identité Et tout cela ne laisse pas d’étonner quelque peu. Bon nombre de ceux qui se rassemblent au Parc Jarry à cette occasion, ont élu domicile ici il y a plus de cinquante ans. Ils viennent en général - notamment pour le segment de confession juive - accompagnés de leurs enfants et parfois de leurs petitsenfants, nés ici et qui n’ont parfois jamais mis les pieds au Maroc. Et tous manifestent un égal enthousiasme.
Comment cet enthousiasme, qui n’est pas fait que de nostalgie ou de curiosité, peut-il s’expliquer? Cette explication se trouve dans le cours de l’histoire. Ce pays, le Maroc, à en effet un passé lumineux. Ainsi, au moment ou l’Europe succombait aux démons de l’Inquisition ou plus tard de l’horreur nazie, il sut être le refuge des bannis du Vieux continent. Aujourd’hui, alors que les frontières se ferment partout, le Maroc donne un statut aux migrants africains réduits à l’errance et à des aventures souvent mortelles. La diversité, ethnique, culturelle et confessionnelle y est ainsi devenue un trait d’identité. Mais ce n’est pas là la seule qualité dont se pare le pays. Le progrès par les micro-ruptures Il y a aussi une remarquable aptitude à gérer les contradictions que vivent toutes les sociétés du monde. Que ce soit dans la lutte contre la colonisation ou dans la gestion des problèmes de développement, le Maroc, au grand bénéfice de sa population, a toujours su avancer, non dans les ruptures violents, mais à la faveur de micro-ruptures qui sait tirer profit de l’expression des mécontentements de ses minorités pour faire progresser collec-
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tivement sa population. Ainsi, cette période pénible de son histoire que l’on appelle les Années de plomb, a-t-elle été soldée, au tournant du siècle dernier, par un modèle de justice transitionnelle dont de nombreux pays comparable se sont inspirés. De même, lorsque le monde arabo-musulman était déchiré par un sanglant printemps, le Maroc se distinguât par un train de réformes – y compris institutionnelles – qui le mettent sur les rails du siècle nouveau. Et, nul doute, les remous qui agitent une de ses régions aujourd’hui seront un accélérateur pour une des dernières initiatives nationales en date: la mise en place de la régionalisation avancée qui ramènera l’État et la gestion de la chose publique à la dimension des besoins de la population. Ces avancées sont d’autant plus considérables que le pays les mènent et les réalisent avec des moyens limités; qu’il assume en même temps le coût de la démocratisation, le prix de la croissance économique et le prix du développement social. L’exception marocaine Dans cette histoire et dans ce présent réside ce que l’on appelle l’Exception marocaine. Une situation qui est certes perfectible mais que, consensuellement, tous les marocains œuvrent à perfectionner. C’est cette Exception marocaine qui est célébrée le chaque année. Au pays et par ceux qui se reconnaissent toujours dans ce pays, même s’ils vivent hors de frontières, même s’ils sont porteurs d’une autre nationalité qu’ils assument également et d’autant mieux qu’ils y sont qualifiés par leurs acquis et leur héritage marocains.
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Gros plan
Une consultation sur la discrimination systémique au Québec dès septembre
Afin de réparer les ratés du vivre ensemble…
Le gouvernement du Québec a annoncé jeudi 20 juillet 2017 que la consultation sur la discrimination systémique et le racisme sera confiée à la Commission des droits de la personne. Des séances auront lieu partout dans la province en septembre et en octobre. La ministre québécoise de l'Immigration, Kathleen Weil, a d’abord souligné en conférence de presse que la lutte contre le racisme et la discrimination était une priorité pour son gouvernement.
« Je suis très fière de réaffirmer aujourd’hui la volonté du gouvernement du Québec de tenir une consultation sur la discrimination systémique et le racisme », a-t-elle déclaré, avant de préciser que l'exercice prendra la forme de consultations en région avant la tenue d'un forum réunissant des experts et des acteurs du milieu, en novembre 2017. Au terme d’une semaine pleine de «gestes inacceptables» L’annonce survient lors d’une semaine marquée par des actes discriminatoires commis notamment à Québec, à Saguenay et à Sherbrooke. Ces gestes sont « inacceptables », a dit la ministre, qui a précisé que ces incidents n'étaient pas nouveaux. « On en voit dans toutes les sociétés, mais c’est important d’agir rapidement », a-t-elle ajouté.
Selon Kathleen Weil, l'exercice « répond à des enjeux réels qui ont été abondamment documentés au Québec et ailleurs dans le monde ». La ministre veut mobiliser tous les acteurs de la société civile et les personnes qui ont subi du racisme ou de la discrimination. Un appel de projets est en cours pour sélectionner une vingtaine d’organismes à travers le Québec qui vont organiser des consultations locales. Il sera aussi possible de déposer un mémoire en ligne. Des groupes de travail vont également se pencher sur des thémes liées au racisme et à la discrimination, tels que l’emploi, l’éducation, la justice et le logement. Un rapport en février 2018 suivi d’un plan d’action Ces différentes démarches permettront à la commission de nourrir ses réflexions et de remettre un rapport au gouvernement en février 2018. « Un plan d’action découlant des recommandations sera ensuite rendu public par le gouvernement du Québec afin de mettre en œuvre des solutions innovantes et efficaces », a expliqué la ministre Kathleen Weil.
La présidente de la Commission des droits de la personne, Tamara Thermitus, a rappelé que la discrimination systémique est bien présente au Québec. Elle a d’ailleurs évo-
qué une étude publiée en 2012 concernant le marché de l’emploi.
« À qualification égale, le candidat majoritaire qui a un nom à consonance franco-québécoise a 60 % plus de chance d’être invité à un entretien d’embauche » qu’un candidat issu d’un groupe minoritaire, a-t-elle soutenu. Des avis partagés Certains se réjouissent de cette annonce, mais d'autres craignent que la consultation n'attise les tensions. Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, avait d'ailleurs soulevé plusieurs inquiétudes en avril. Il pressait le gouvernement Couillard de favoriser une action immédiate plutôt qu’une consultation. D’autres, comme c’est le cas de la Commission jeunesse du Parti libéral du Québec, avaient plaidé pour la création d’une commission d’enquête publique sur le racisme systémique. L’idée avait elle aussi été rejetée par le gouvernement. « Le consensus n’était pas là pour une commission d’enquête », s'est défendue Mme Weil en entrevue à l'émission 24/60, jeudi. « Les gens voulaient qu’on puisse écouter ceux qui ont vécu cette discrimination [et] qu’on puisse entendre les bonnes pratiques d’ailleurs », a-t-elle expliqué. Le coût personnel est trop
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Kathleen Weil important. Pour bien agir, il faut bien comprendre, bien écouter. - Kathleen Weil, ministre québécoise de l'Immigration, en entrevue à l'émission 24/60 Les bases de la consultation sur la discrimination systémique et le racisme ont été jetées par un comité-conseil, formé au printemps dernier, qui devait conseiller la ministre. Le sociologue Joseph Yvon Thériault juge pour sa part que ce comité est partial. « ll va susciter une polarisation plus qu’il ne va susciter un débat raisonné sur une question, qui, je le rappelle, me paraît légitime », a-t-il dénoncé. Le coprésident de l'Association des musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec, Haroun Bouazzi, espère que la consultation ne sera pas tablettée. « Aujourd’hui on assiste à
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un premier pas. Ce n’est pas un aboutissement, c’est un début. Il va falloir faire très attention », a-t-il prévenu. La Coalition pour l’égalité et contre le racisme systémique réclamait une commission sur le racisme systémique depuis des mois. La présidente de Québec inclusif, Émilie Nicolas, aussi membre de la coalition, semble satisfaite. « Pour nous, l’important, ce n’est pas que ce soit une consultation ou une commission, c’est vraiment le sérieux de la démarche », a-t-elle dit. Le cofondateur de MontréalNord Républik, Will Prosper, a par ailleurs insisté sur le fait que le racisme systémique est présent au Québec depuis des années. « Il faut absolument agir pour éteindre ces mouvements », a-t-il affirmé.
À la Une
Les ratés du vivre ensemble
Un colis haineux livré au Centre culturel islamique de Québec
Un colis anonyme, contenant un Coran détérioré et un message haineux, est parvenu vendredi 14 juillet 2017 au Centre culturel islamique de Québec situé sur le chemin Sainte-Foy. Après avoir constaté la nature de son contenu, un responsable du Centre a remis le colis au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) qui a ouvert une enquête le même jour. Des unités d'appoint de la police ont aussi été déployées afin de maintenir le sentiment de sécurité des membres de la communauté musulmane. Le porte-parole du SPVQ, l'agent David Poitras, assure que les policiers abordent ce dossier avec beaucoup de sérieux, mais il ajoute que l'enquête n'a pas assez progressé pour avoir la certitude que des accusations
criminelles peuvent être déposées.
Le Centre a reçu le colis deux jours avant la tenue du référendum sur le cimetière, dimanche dernier, mais il semble qu'il n'ait pas communiqué l'information immédiatement afin de ne pas influencer le vote sur le projet. C'est au Centre culturel islamique de Québec qu'un tireur s'est introduit en janvier dernier, faisant six morts et plusieurs blessés. La communauté musulmane de cette mosquée a aussi été la cible d'autres gestes haineux dans le passé. Notamment, il y a 13 mois, une tête de porc a été déposée au seuil de l'une des portes avec la note «Bon appétit». La consommation de porc est interdite par le Coran.
Depuis le massacre de l'hiver dernier, des lettres haineuses auraient aussi été postées au centre islamique.
Le Centre culturel islamique de Québec n'a révélé que mardi 18 juillet ce nouveau chapitre des tensions entourant l'établissement d'un cimetière musulman dans la région. «On a gardé le silence pour ne pas nuire au processus référendaire de SaintApollinaire» à affirmé Mohamed Labidi, président du Centre culturel islamique de Québec Livré par Postes Canada, le colis contenait un coran, sur la couverture duquel le nom d’Allah en arabe avait été rayé d'un X. Le livre était accompag-
né d'une photo en couleur d’une porcherie où l'on voit des porcs patauger dans la boue, et d’une note insultante pour la communauté musulmane, faisant un lien entre cette photo et la demande de création d'un cimetière musulman.
Des autocollants anti-immigration au centre-ville de Sherbrooke
La Fédération des Québécois de souche, un groupe nationaliste, a apposé dans différentes villes du Québec, dont Sherbrooke, des autocollants pourfendant l'immigration.
Des autocollants sur lesquels il est écrit « Ils ne nous feront pas taire » et « Minoritaires sur nos terres : jamais! » ont notamment été retrouvés près de la promenade du Lac-des-Nations, à Sherbrooke. « C'est à la grandeur du Québec, précise le président de la Fédération qui regroupe quelque 7000 membres sur sa page Facebook, Rémi Tremblay. Il y en a eu dans diverses villes; à Montréal, à Québec, à TroisRivières, à Drummondville. Il y en a eu dans des villages également.» Plus précisément, Rémi Tremblay s'en prend à ce qu'il considère être une «immigration massive». Au
Québec, 490 909 personnes immigrantes ont été admises de 2005 à 2014. « Un des dossiers qui nous préoccupent le plus en ce moment, c'est l'immigration de masse. Une immigration qui n'est pas souhaitée par les Québécois, qui finalement va nous mettre en minorité selon Statistique Canada en 2035 », a-t-il expliqué au cours d’une émission radio. « On ne s'en prend pas aux immigrants comme tels, on s'en prend au phénomène de l'immigration massive. Les immigrants peuvent être pleins de bonne volonté, mais ça ne change rien au fait qu'avec l'immigration actuelle que l'on subit, en 2035, nous allons être une minorité sur notre propre terre. Alors on peut se demander quel genre de qualité de vie, quel genre d'avenir collectif nous allons avoir
», résume M. Tremblay.
Dans un communiqué publié peu après, le Service de police de Sherbrooke a dit surveiller « quotidiennement les propos, les gestes, les publications électroniques et les affichages publics susceptibles de prôner l’intolérance ou toutes formes de stigmatisation envers la population sherbrookoise et ses communautés culturelles » et ajoute que « pour l’instant, il n’y a pas d’enquête et qu'aucun constat d’infraction ne sera émis. »
groupe. L'Association générale étudiante de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke (AGEFLSH) a immédiatement réagi en proposant à ses membres des collants « antixénophobie ».
Les autocollants seront toutefois répertoriés sur l’ensemble du territoire et retirés dans les meilleurs délais, résume le SPS.
« On n'a pas de tolérance envers les propos xénophobes. On est une association qui a des mandats d'égalité, de représentation des minorités aussi. Donc le respect, c'est vraiment important et quand on a vu des propos racistes et xénophobes de véhiculés par des autocollants au centre-ville de Sherbrooke, on a décidé d'agir », souligne la responsable des communications de l'AGEFLSH, Aude-Sophie Bombardier.
Des autocollants «antixénophobie» en réponse Des citoyens se sont rapidement élevés contre le message que propage Rémi Tremblay et son
La directrice générale du Service d'aide aux néo-Canadiens de Sherbrooke, Mercedes Orellana, affirme toutefois qu'il importe de relativiser la prise de position d'un
Une affiche «ville blanche»à Saguenay
L'affiche du cimetière Saguenay, à Saint-Honoré, a été masquée par un panneau de bois portant l'inscription « Saguenay ville blanche » au cours des premières heures du jeudi 20 juillet 2017. Le panneau a été retiré rapidement par le maire de SaintHonoré. «Je suis découragé, je suis surpris qu’ici, à Saint-Honoré, qu’il y ait des affiches qui s’installent comme
ça. Il me semble que ça n’a pas lieu d’être» a commenté M. Bruno Tremblay, maire de Saint-Honoré
Le cimetière Saguenay est l’un des deux endroits identifiés par la Corporation des cimetières catholiques pour aménager une parcelle de terrain qui servirait de lieu de sépulture pour les musulmans de la région.
Des démarches ont été entreprises en 2015 par l’Association islamique du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour l’aménagement d’une partie d’un cimetière qui respecterait les traditions musulmanes. L’organisme a décidé de relancer le dossier. À Saint-Honoré, le maire Bruno Tremblay affirme qu’il est d’accord pour qu’une parcelle de terrain du cimetière soit réservée aux musul-
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mans. « Que ce soit musulman, que ce soit catholique, un moment donné, ça demeure des corps qu’on enterre, dit-il. Il n’y a pas de problème dans ça. » L’affichage xénophobe n’est pas une première au Saguenay-LacSaint-Jean. En août 2014, des affiches où il était écrit « Saguenay ville blanche » avaient fait leur apparition à quelques entrées de
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« À la réception du colis, on a alerté le service de police, a raconté M. Labidi. Une unité des crimes graves s’est déplacée à la mosquée pour récolter le colis et faire le constat d’infraction. Il y a un processus qui est en cours avec les policiers. »
groupe de 7000 personnes dans une population de 8 millions d'habitants au Québec et de plus de 30 millions au Canada. « Je pense que l'intégration des personnes immigrantes dépend aussi de l'effort de tous les citoyens pour préserver une ville, une province, un pays qui soit pacifique où on règle les conflits de manière pacifique », a spécifié Mme Orellana. « On est dans un pays libre où les gens peuvent aussi exprimer leurs points de vue, qu'ils soient divergents les uns des autres, a-t-elle ajouté. En ce qui concerne l'immigration, l'Estrie se démarque toujours pour être une région d'ouverture et d'accueil et nous sommes renommés face à d'autres villes du Québec et du Canada. Sauf que ce n'est pas un message accueillant pour les familles qui peuvent lire cette information. »
Saguenay. Elles n’étaient identifiées à aucun groupe. Des autocollants racistes avaient aussi été apposés sur des immeubles et des panneaux de signalisation de l’arrondissement de Chicoutimi durant la même période. Les autocollants étaient identifiés à la Fédération des Québécois de souche.
À la Une
Les ratés du vivre ensemble
Pas de sépulture à Saint-Apollinaire
ou comment une infime minorité a enterré un droit humain élémentaire
Le projet de cimetière musulman à Saint-Apollinaire, près de Lévis, a été rejeté dimanche 16 juillet 2017 à l’issue d’un vote serré d’une quarantaine d’électeurs.
Au total, 36 des 49 personnes appelées à se prononcer sur la création de ce cimetière se sont présentées au bureau de vote. Dix-neuf de ces 36 électeurs ont voté contre le projet, soit seulement trois de plus que ceux qui ont voté pour. Un autre bulletin a été rejeté. Le projet visait à construire un cimetière musulman sur la rue Laurier, à côté d’un site funéraire multiconfessionnel déjà existant près de l’autoroute 20. Il était piloté par la grande mosquée de Québec, qui a été frappée par l’attentat du 31 janvier au cours duquel six musulmans ont été tués. La consultation concernait seulement les voisins immédiats du projet, soit 49 des 6000 habitants de la municipalité située à 35 kilomètres au sud-ouest de Québec. Bernard Ouellet, maire de SaintApollinaire, a avoué sa déception à l’annonce des résultats, seulement 15 minutes après la fermeture du bureau de vote. « Je suis déçu. Je pense que c’est surtout la peur et la désinformation qui a guidé le choix des gens, mais je ne crois pas que ce soit le racisme », a-t-il confié. Quant au peu de citoyens qui avaient à se prononcer sur cette délicate question, le maire estime
que le processus, bien que démocratique, n’était pas idéal.
« La loi est faite pour se prononcer sur un type de zonage. Ici, ce n’est pas l’usage du terrain qui était contesté, c’est le mot “musulman”, donc les électeurs n’ont pas rejeté un cimetière, ils ont rejeté un cimetière musulman », a souligné M. Ouellet. Tous perdants Les opposants au projet étaient toutefois loin de célébrer leur victoire le soir du vote. « Non seulement tout le monde est perdant, mais maintenant on va être jugés et pointés du doigt. Ce qui arrive à Saint-Apollinaire, c’est triste, ça divise les gens au sein des familles, personne n’a gagné ce soir », a commenté en pleurs Sonny Létourneau, qui représentait le comité du « non ». Mme Létourneau estime que les citoyens de Saint-Apollinaire ont fait preuve d’ouverture. « On a proposé que ce soit un cimetière multiconfessionnel. Même lorsqu’on a obtenu les signatures nécessaires pour le référendum, on a demandé que le projet soit mis sur la glace pour que tout le monde puisse discuter et trouver un terrain d’entente », a-t-elle souligné. La semaine dernière, le principal défendeur du projet et secrétaire du Centre culturel islamique de Québec, Mohamed Kesri, avait exprimé le souhait que l’administration municipale ne tienne pas compte du résultat si celui-ci était négatif. « On ne peut pas céder pour une
poignée. Ils ont le pouvoir de ne pas aller en référendum, donc si on peut faire appliquer cela, pourquoi ne pas le faire ? » avait-il déclaré à La Presse canadienne. «Insensé» Après le scrutin, il retenait son indignation avec peine. «Je suis un peu déçu, c’est normal. Comment voulez-vous que 19 [personnes] viennent arrêter un projet pour plusieurs milliers de personnes ? Ce n’est pas une consultation pour dire si on va ramasser les ordures le matin ou l’après-midi, quand même. C’est une demande importante. On ne peut pas se baser sur un refus de 19 [personnes]. C’est insensé. C’est incroyable. » Le maire Ouellet ignore ce que réserve l’avenir. « Je n’ai pas de prochaine étape en vue.», a-t-il dit. Bernard Ouellet s’est consolé en se disant qu’au moins, le référendum était un point de départ pour parler des musulmans au Québec
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et mieux s’informer sur leur mode de vie. Le promoteur du centre funéraire Harmonia responsable du projet, Sylvain Roy, était présent dans la salle lors du dévoilement des résultats. Il n’a toutefois pas voulu commenter la situation. Dans les dernières semaines, il avait affirmé se battre « contre le racisme ». « Ils sont contre l’implantation d’une culture dans un milieu qu’ils veulent conserver 100 % québécois », avait-il déclaré. Le week-end précédent, l’entreprise funéraire LépineCloutier a annoncé qu’elle consacrerait une partie de son cimetière multiconfessionnel de Saint-Augustin-de-Desmaures, tout près de Québec, aux personnes musulmanes. Environ 500 lots leur sont dorénavant réservés.
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Contraire à la Charte canadienne des droits? Selon Me Julius Grey, avocat spécialisé dans les droits de la personne, le rejet du cimetière musulman par référendum brime la liberté de religion. « Si les gens croient profondément, au fond de leur âme, qu’ils doivent avoir un cimetière distinct, c’est une violation de leur liberté de religion [de ne pas y avoir accès] qui peut être permise si l’accommodement qu’ils demandent n’est pas raisonnable, mais il est très raisonnable. » Me Grey estime entre autres qu'un référendum est un très mauvais véhicule pour trancher sur des questions de droits fondamentaux. « Je pense que c’est une chose qui ne se décide pas par le référendum, les droits fondamentaux ne sont pas majoritaristes. On n’a pas écrit la Charte pour protéger la majorité, c’est le contraire. »
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Les ratés du vivre ensemble
Justin Trudeau : «C’est décevant!» Le Premier ministre du Canada, M. Justin Trudeau s'est porté à la défense du projet de cimetière musulman lors de son passage dans la capitale nationale soixante douze heures après la consultation. «On a des familles, des citoyens musulmans au Canada depuis des années. On s’attend à ce que les enfants, les petits enfants puissent aller visiter leur proche décédé dans leur pays», a lancé le premier ministre du Canada lors d’un point de presse à Québec. Il a déploré le choix de la vingtaine de citoyens de Saint-
Apollinaire qui ont bloqué le projet à la suite d’un référendum de zonage. «C’est sûr que c’est décevant», a-t-il dit. Il a assuré que son gouvernement allait soutenir l’établissement d’un cimetière confessionnel pour les musulmans dans la région. «Si le gouvernement fédéral a un rôle à jouer, on va le jouer», a-t-il affirmé. M. Trudeau a aussi critiqué les militants du groupe d’extrême droite La meute dans le débat qui a déchiré la population de ce petit village. «Dans chaque société, il va y avoir des intolérants, des racistes», a-t-il laissé tombé.
Le premier ministre libéral estime que ce groupe, qui a des dizaines de milliers de membres sur sa page Facebook, ne représente pas le Québec «ouvert et inclusif» qu’il connaît. Il a rappelé que des milliers de personnes sont sorties dans les rues pour soutenir la communauté musulmane après l’attentat terroriste qui a frappé la mosquée de Québec. Il ne croit pas non plus que ces événements terniront la réputation du Québec. «Je pense que c’est toujours important pour les politiciens de souligner ce qu’il y a de mieux [...].
L’entraide, les jeunes qui ont toutes les diversités du monde, c’est ça le Québec moderne. Je
vais toujours défendre ces valeurs contre les gens qui sont intolérants et racistes», a-t-il dit.
Philippe Couillard
« L'histoire n'est pas terminée »
Déçu du résultat du référendum à Saint-Apollinaire pour l'aménagement d'un cimetière musulman, où 19 personnes ont fait avorter le projet, Philippe Couillard promet que « l'histoire n'est pas terminée » et il veut « s'assurer qu'elle se termine bien ».
Les promoteurs du projet, des membres du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), pourront désormais compter sur l'appui du gouvernement du Québec pour trouver une solution,
assure le premier ministre.
« Ce que je vois cependant maintenant, c'est clairement la nécessité pour notre gouvernement de nous impliquer pour trouver une solution. Les gens ont le droit franchement, et c'est fondamental, d'enterrer leurs morts. » Philippe Couillard a estimé que le résultat du référendum à SaintApollinaire n'est pas « favorable à l'image du Québec ».
Il invite toutefois le public à ne pas faire porter l'opinion d'un très petit groupe d'individus à l'ensemble des Québécois. « Sur cette question de la relation avec les Québécois de confession musulmane à Québec, moi, ce dont je me souviens, c'est des milliers de personnes dans la rue pour clamer leur solidarité, leur affection pour leurs concitoyens de confession musulmane », a rappelé le premier ministre en évoquant l'attentat du 29 janvier à la grande mosquée de Québec.
Régis Labeaume : «On n’acceptera ni provocation, ni violence»
Régis Labeaume, maire de Québec, s'est exprimé très fortement sur l’ingérence de certains groupes dit «identitaires» au processus du référendum de Saint Apollinaire.
Le député libéral de Louis-Hébert au fédéral, Joël Lightbound, s'est lui aussi dit abasourdi par le résultat du référendum.
Régis Labeaume a notamment invité les membres de La Meute à se tenir « tranquilles » sur le territoire de sa ville même si ce groupe identitaire associé à l'extrême droite a nié avoir tenté d'influencer le résultat du référendum. «On n'acceptera rien de leur part qui puisse, de près ou de loin, ressembler à de la provocation et de la violence. Les
Joël Lightbound : le triste résultat d’«une campagne de peur et de désinfomation»
groupes d'extrême droite, idéologiquement, j'ai un très gros problème avec ça» a affirmé M. Labeaume
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« Je trouve ça très regrettable que 19 citoyens aient pu y mettre fin, suite à une campagne de peur et de désinformation que je pense qu'il y a eu par certains à SaintApollinaire, qui ne représentent pas, je pense, l'ensemble de la population de Saint-Apollinaire. »
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Les ratés du vivre ensemble
L’«Affaire Saint Apollinaire» vue d’ailleurs Par Malika Alami*
Sur fond de polémique, au total 36 des 49 personnes appelées à se prononcer sur la création de ce cimetière, se sont présentées au bureau de vote. Dix-neuf de ces 36 électeurs ont voté contre le projet. La culture du vivre ensemble connaît ses limites par endroit dans la province du Québec. Dans la municipalité de Saint-Apollinaire, localisée sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent à environ 31 km de la ville de Québec, un projet de cimetière a été rejeté dimanche dernier (Ndlr : dimanche 15 juillet 2017), à l’issue des résultats d’un référendum. Un vote organisé, suite à l’opposition au projet par des riverains du site. A noter que quelques semaines après l’attentat qui a fait six morts à la grande mosquée de Québec le 29 janvier dernier, le maire de la localité de SaintApollinaire, Bernard Ouellet, avait donné son aval à ce chantier. Il s’agissait de construire, à côté d’un site funéraire multiconfessionnel déjà existant, un cimetière
musulman sur un terrain de plus de 5.500 m² (60.000 pieds carré), propriété du complexe funéraire Harmonia, promoteur du projet. Son aménagement nécessitait toutefois un changement de zonage pour permettre d’y enterrer des corps. Mais les voisins immédiats du terrain qui devait accueillir le cimetière en ont décidé autrement. Sur fond de polémique, au total 36 des 49 personnes appelées à se prononcer sur la création de ce cimetière, se sont présentées au bureau de vote. Dix-neuf de ces 36 électeurs ont voté contre le projet, soit seulement trois de plus que ceux qui ont voté pour, puisque parmi les votes, un bulletin a été rejeté. Résultat aujourd’hui c’est la grande déception et l’incompréhension dans la communauté musulmane. Dans le milieu, beaucoup ont du mal à accepter qu’une poignée de personnes ait décidé du sort d’un projet de milliers de gens. Ce qui déçoit le plus les membres de la communauté musulmane c’est que réellement ce qui est rejeté ce n’est pas l’usage du terrain mais c’est l’aspect musulman
du projet. Pour l’heure, la controverse s’amplifie. Les membres de la mosquée du Québec lancent un appel au gouvernement québécois pour trouver une solution. Ils menacent aussi de déposer une plainte à la Commission des droits de la personne car ils considèrent que le projet a été refusé de manière discriminatoire. «Je suis déçu. Je pense que c’est surtout la peur et la désinformation qui ont guidé le choix des gens, mais je ne crois pas que ce soit le racisme», a indiqué à la presse cana-
Un lieu de dernier repos ouvre quand même… Depuis l'attentat à la grande mosquée de Québec, la demande pour un cimetière musulman était de plus en plus insistante dans la capitale provinciale. Situé entre la route 138 et le fleuve Saint-Laurent, le tout premier cimetière musulman de la région de Québec a été inauguré dimanche9 juillet 2017. L'espace offre 500 lots aux familles musulmanes et pourra même être agrandi au fil des ans, selon les besoins. L’entreprise funéraire Lépine Cloutier Athos est en discussion
avec les gens de la communauté depuis plusieurs années et affirme que les besoins se faisaient de plus en plus sentir. «C’est normal, ces gens-là sont arrivés depuis 40-50-60 ans et les décès commencent à arriver, a expliqué Yvon Rodrigue, de Lépine Cloutier Athos. Ils ont maintenant besoin d’un lieu de repos.»
L'association de la communauté algérienne de Québec abonde dans le même sens et ajoute que ce genre d’initiative risque de se multiplier dans la région au
cours des prochaines années. Adam Diakite œuvre à l'intégration des immigrants musulmans au Québec depuis plusieurs années et il ne cachait pas sa reconnaissance lors de l'inauguration. Il a remercié maintes fois les citoyens du Québec pour leur ouverture et a rappelé l’importance d’un tel lieu pour les musulmans de la région. «Présentement, vous en devez une au Québec, vous devrez livrer la marchandise, a déclaré M. Diakite. Ils n’ont pas fait ça pour rien, ça représente des cen-
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dienne Bernard Ouellet, maire de SaintApollinaire. Mais de quoi les personnes qui ont rejeté le projet ont-elles peur ? Incompréhensible! Peuton encore parler de vivre ensemble, d’intégration et d’enracinement dans un environnement où certains rappellent à d’autres qu’ils n’ont pas les mêmes droits que tous. Il est vrai que les faits se passent dans une localité de 6.000 personnes et que le rejet du projet est suite au vote d’uniquement 36 personnes dont 19 contre.
sujet dépasse cette localité, engendre la division et fera date. Après l’attentat de janvier dernier à la mosquée de Québec, alors que la communauté musulmane tentait de rétablir la confiance voilà après l’horrible drame que les blessures psychologiques sont de nouveau ravivées. *In Aujourd’hui le Maro c; 22 Juillet 2017
Mais indéniablement le débat aujourd’hui sur le
taines et des centaines de milliers de dollars et ils les ont investis pour vous.» En ce qui concerne le Centre culturel islamique de Québec, ses membres n’ont pas participé aux démarches visant l’implantation de ce cimetière. Ceux-ci souhaitent être propriétaires de leur terrain. Ils ont acquis un terrain à SaintApollinaire l’hiver dernier. Les citoyens concernés par le projet doivent d’ailleurs se prononcer sur le projet par référendum le 16 juillet prochain.
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Pour les musulmans de la région, il était impensable de faire inhumer les défunts à l'extérieur de la région, voire du pays. Outre le terrain, Lépine Cloutier Athos met aussi à la disposition des musulmans une partie de son centre funéraire, situé à proximité, sur la rue Legendre. Cela permettra de dispenser les soins aux défunts en conformité avec les rites musulmans
À la Une
Les ratés du vivre ensemble
Cimetières musulmans en pays d’immigration : Le Québec ne fait (hélas!) pas figure d’exception Une ville. Communauté musulmane cherche terrain pour projet de cimetière. Une fronde d’opposition est menée. Des citoyens craignent de voir l’endroit devenir une « enclave », un « ghetto », de voir leurs enfants influencés, de voir débarquer « l’islam radical ». L’association musulmane locale doit préciser que les corps seront enterrés dans des cercueils et que les lois seront respectées. Ce cas est celui de Farmersville, une municipalité de 3500 habitants à 80 kilomètres de Dallas, au Texas. Un projet de cimetière musulman a dû y être mis en veille en juillet 2015. Avril 2016. La scène se répète à Dudley, au Massachusetts. Lors d’une réunion, un résidant de la petite localité dit craindre la « musique de fou », comme l’appel à la prière. Walpole au Massachusetts, Carlisle en Pennsylvanie, Grasse en France, Toronto, Saint-Apollinaire : d’un bout à l’autre de l’Occident, les opposants aux cimetières musulmans agitent les mêmes spectres. « On entend la même narration dans plusieurs cas », reconnaît Chedly Belkhodja, directeur de l’École des affaires publiques et communautaires à l’Université Concordia. En menant une enquête comparative entre plusieurs villes de taille moyenne au Canada, il a néanmoins découvert des endroits où « le climat est beaucoup plus apaisé ». Par exemple la ville de London, en Ontario : « C’est l’une des plus anciennes communautés au Canada, très présente et historique. Ils ont réussi à développer
tous les services. » La communauté y est bien implantée, au point où le rapatriement des corps dans les pays d’origine « ne semble plus dans leur logique », expose M. Belkhodja. Cette pratique est pour l’instant la plus courante au Québec. Tout n’est « pas rose », ajoute-t-il, faisant référence à un incident raciste contre une femme portant le hidjab en 2016. « Mais la plus grosse différence entre les villes était le sentiment d’appartenance. » Ce sentiment est d’ailleurs déterminant dans le choix d’un endroit pour être enterré. Atmane Aggoun, un sociologue français, fait des « carrés musulmans » l’enjeu ultime de l’intégration en France. « S’intégrer, c’est aussi exister en tant que mort », écrit-il sur des tribunes publiques. Mais comment concilier les convictions religieuses et le sentiment d’appartenance quand, « même morts, ils ne veulent pas de nous ? » En France Les musulmans français peinent en effet à trouver des endroits disponibles où leurs êtres chers reposeront en paix. Malgré une interdiction générale établie en 1881, il existe en France deux cimetières musulmans, dont probablement l’un des plus anciens en Occident, créé en 1934 à Bobigny. Le second a pu être autorisé par Strasbourg à cause d’une particularité du droit local. Les musulmans de France se rabattent donc sur les « carrés confessionnels », c’est-àdire des espaces au sein de cimetières existants, à l’instar des 3000 places réservées au cimetière Magnus Poirier, à Laval. Or, « les demandes pour des
carrés musulmans sont devenues des sources de conflits », note Yannick Boucher, chargé de cours au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal. Les élus locaux se réfugient parfois derrière le manque d’espace pour éviter d’accommoder les communautés musulmanes. Au point où le ministre de l’Intérieur est intervenu à plusieurs reprises pour encourager les maires à aménager de tels espaces. Cette obstruction tranquille, souvent de la part de pouvoirs locaux, s’est également vue à Toronto. La Corporation musulmane des cimetières verts (Muslim Green Cemeteries Corporation) a attendu plus de trois ans pour obtenir la permission de développer une nouvelle section dans le cimetière juif inutilisé qu’elle venait d’acquérir, écrit au Devoir son président, Helmi A. Rahman. Un scénario d’obstacles indirects qui concerne également la communauté de Sherbrooke. Abdelilah Hamdache, président de l’Institut des mondes arabes et musulmans de l’Estrie, a affirmé publiquement avoir du mal à acquérir un terrain pour son projet. Limites financières Les carrés musulmans se sont aussi multipliés en Grande-Bretagne, même si les cimetières exclusifs — et confessionnels — y sont permis, contrairement à la France. Les cimetières municipaux ont su s’adapter aux demandes des communautés musulmanes, conclut le chercheur Yannick Boucher. C’est que l’achat, l’aménagement et l’entretien d’un terrain sont dispendieux. Les communautés dis-
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persées, comme celle de Saguenay, ont du mal à trouver les fonds pour entreprendre ces grands projets, insiste Mustapha Elayoubi, président de l’Association islamique du Saguenay–LacSaint-Jean. « Il n’y a que quelques centaines de personnes, en majorité de jeunes familles et des étudiants », dit-il en rappelant ses « problèmes techniques urgents » avec le bâtiment déjà possédé par son association. Même son de cloche à Ottawa, où un projet de cimetière musulman s’est concrétisé en 2012. Trouver les fonds et le terrain appropriés, tant du point de vue du zonage que des conditions de sol, a pris plusieurs années, note Abu Nazir, président du Cimetière musulman d’Ottawa aujourd’hui. Au sud de la frontière, les lois divergent d’un État à l’autre, observe Ibrahim Hooper, porte-parole du Conseil des relations américano-islamiques. Il se veut rassurant : « Les Canadiens ne sont ni mieux ni pires que les Américains. Partout où quelque chose a à voir avec l’islam, il y a de l’opposition, parfois grave, parfois moins virulente. Même si on voulait ouvrir un kiosque musulman de
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crème glacée, les gens seraient en désaccord ! » croit-il. Un humour qui réussit à faire passer cette allergie à la religion, soupire avec ses mots Zarqa Nawaz. Auteure de la télésérie La petite mosquée dans la prairie, elle écrivait cette semaine dans The Globe and Mail : « Si j’étais un bigot, le seul musulman que j’aimerais en serait un mort. Je n’hésiterais donc pas à soutenir un cimetière musulman. » Une réaction antimusulmane qui se répand partout en Occident, pas seulement au Québec, écrit-elle. Le sentiment reste tout de même que « le débat est souvent plus identitaire au Québec », dit le professeur Belkhodja. Les controverses autour de ces espaces sont une suite logique aux débats sur « la présence de l’étranger », explique-t-il. Et tant que les Québécois ne se seront pas entendus sur la laïcité de l’État et qu’ils n’auront pas « clarifié le statut du Québec en lien avec les événements passés, nous tergiverserons entre l’ouverture et l’insécurité », renchérit Yannick Boucher. Les débats actuels permettront peut-être d’apprendre à « mourir ensemble ».
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À la Une
Un 6ème «vélo fantôme» à Montréal
À la mémoire de Meryem Anoun Un vélo peint en blanc a été installé vendredi 21 juillet 2017 à l'angle de la rue Bélanger et de la 6e Avenue dans Rosemont, où un accident a coûté la vie à une cycliste la semaine dernière. Meryem Anoun, 41 ans, avait été happée mortellement par un camion. La famille de la victime assistait à la cérémonie organisée par le regroupement Vélo fantôme. Trois jours après le drame, les proches de Meryem Anoun l'avaient décrite comme une personne rassembleuse qui portait l'amour dans son cœur. La foule qui s'est recueillie pour lui rendre hommage alors qu'était érigé un vélo blanc à sa mémoire sur les lieux de l'accident fatal l'a bien démontré. Plus de 150 personnes, famille, amis, citoyens, et élus sont rassemblées sur les lieux de la collision, à l'angle des rues Bélanger et 6ème avenue, pour rendre un dernier hommage à la cycliste happée mortellement par un poids lourd le 14 juillet dernier. Le vélo blanc a été accroché à la mémoire de la victime. Orné d'une plaque commémorative et de fleurs déposées par des gens qui connaissaient ou non la victime, le vélo demeurera sur les lieux de la collision. Il s'agit du sixième vélo blanc installé par Vélo Fantôme à Montréal. De nombreux cyclistes étaient également présents.
Pour le fils de la défunte, Badr Jaidi, cet événement était comme des deuxièmes funérailles. « C'était comme un deuxième adieu, un moment pour dire au revoir à l'accident et apporter une plaie sur notre coeur. » Un «Alhamdullilah» rassembleur Famille, collègues et résidents ont pris la parole pour rendre hommage à Meryem. Catherine Rixhon, une résidente habitant proche des lieux de l'accident a demandé à la foule de la rejoindre dans un chant en arabe. En entonnant «Alhamdullilah», une interjection utilisée pour remercier Dieu, petits et grands, d'origines arabes ou pas, se sont rassemblés pour la cycliste décédée. Catherine Rixhon, a appris ce chant dans sa chorale. Elle a décidé de le chanter pour donner plus de force à la famille et essayer de guérir la blessure du choc que l'accident. La famille a été très touchée lors du chant. «Ça m'a ému, car elle disait toujours ça » affirme son fils, Badr Jaidi. « Ça représente le Québec, des gens qui s'unissent dans cette volonté de faire du bien.» « Je suis sûr que ma mère serait contente de voir que sa mort cause du changement, que ça peut empêcher d'autres morts plus tard en sensibilisant les gens », a-t-il souligné. Le frère de Meryem était également très ému par ce moment de chant. «J'étais touché de voir des Québécois chanter en arabe,
j'en avais des larmes aux yeux.». Pour Ève Torres, une amie de Meryem, «c'était un moment très fort de voir des gens de toutes les origines chanter en arabe. Nous étions tous connectés à la famille en ce moment. » « Le camionneur est aussi une victime parce que vivre avec la mort de quelqu’un ce n’est pas facile» ajoute le jeune homme. C'est le sixième vélo que le regroupement Vélo fantôme installe dans la métropole pour honorer la mémoire de cyclistes tués dans un accident. «La mort de Meryem Anoun était évitable. C’est important que sa mort ne soit pas produite en vain, qu’on puisse apprendre et se dire que c’est une de trop» a déclaré Gabrielle Anctil, porte-parole Vélo fantôme Message pour une Ville sécuritaire Dans les deux tiers des accidents survenus à Montréal, les cyclistes ont été happés par un camion, affirme Gabrielle Anctil. Les camions sont pour leur part mis en cause dans 22 % des décès sur la route, rappelle-t-elle, bien qu'ils représentent seulement 4 % des véhicules motorisés. « Se déplacer à vélo en ville
Décès du père de Jaafar Debbarh
Condoléances C’est avec une profonde affliction que nous avons appris le décès suite à une courte maladie du père de notre ami Jaafar Debbarh, directeur du centre culturel marocain de Montréal Dar al Maghrib. Le défunt qui était un personnage emblématique du monde du sport à Fès (Maroc) a laissé dans le deuil, outre sa famille, de nombreux amis et admirateurs dans l’ensemble de la planète soc-
cer au Maroc qui lui devait la découverte de bon nombre de ses plus grandes vedette des années 70, 80 et 90. En cette douloureuse circonstance, toutes nos pensées vont à notre ami Jaafar et à l’ensemble de la famille Debbarh. Puisse Dieu le tout puissant accueillir le défunt en Son infinie miséricorde. Inna liLah ou inna Ilaihi raajiouûne.
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est le moyen le plus sécuritaire, soutient pour sa part le président du comité consultatif sur le vélo de la Ville de Montréal, Marc-André Gadoury, d'ailleurs venu à bicyclette à la cérémonie. C’est [le moyen de transport] qui a le moins d’accidents. » « Le bilan s’améliore, ajoute-t-il. En 2008, lors de l’adoption du plan de transport, l'objectif était de réduire de 40 % les collisions avec blessés graves et les morts. Et ça, ç’a été atteint. » Les participants souhaitent notamment passer un message à la Ville de Montréal pour améliorer l'aménagement urbain. Le regroupement a aussi profité du rassemblement pour demander à la Ville d'agir, voire de suivre les pas de Londres.
« C'est justement d'adopter le modèle londonien qui classifie les camions, les poids lourds, en fonction de la quantité d'angles morts qu'il y a, explique-t-elle. De 0 à 5 étoiles, la Ville de Londres va bannir de ses rues tous les camions qui sont à 0, donc qui n'ont aucune étoile et dont la visibilité est la plus mauvaise. Et elle va progressivement bannir tous les camions jusqu'à arriver aux camions qui ont 3 étoiles. » Cette recommandation figure entre autres dans un rapport, déposé à la Commission sur le transport et les travaux publics de la Ville de Montréal, qui vise à réduire le nombre d'accidents entre les vélos et les camions. L'administration Coderre doit se prononcer sur ce rapport prochainement.
Dar Al Imane remercie…
Dar Al Imane (10526 blvd Saint Laurent) souhaite, au nom de la communauté musulmane, remercier La Boulangerie Castel, Walima, la Boucherie Yasmine, La Table Fleurie d’Algérie, La Belle Bleue et le Café Safir pour leur inlassable implication au profit des démunis.
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Dar Al Imane souhaite également souligner la grande disponibilité de MM. Salah et Hadj Khellil pour leur grande disponibilité chaque fois que la communauté a besoin de leur diligence. À eux tous toute notre reconnaissance et tous nos remerciements.
Société
Le nombre de crimes demeure stable au pays…
… mais leur gravité augmente
Bien que le taux de criminalité soit demeuré stable au Canada en 2016, l'indice de gravité des crimes lui, était à la hausse pour une deuxième année de suite au pays, rapporte Statistique Canada. Selon l’agence fédérale, qui compile l’ensemble des crimes déclarés par la police, l’indice de gravité des crimes (IGC) a augmenté de 1 % en 2016 par rapport aux données de 2015. L’ICG avait également augmenté en 2015 après avoir régressé chaque année pendant 11 ans. L'indice de gravité de la criminalité mesure le volume et la gravité des crimes déclarés par la police. Le poids attribué à chaque infraction est fondé sur le taux d’incarcération et la durée moyenne de la peine d’emprisonnement. La somme des infractions pondérées est ensuite divisée par la population. Afin de faciliter les comparaisons, l'Indice a été établi à 100 pour l'année de référence 2006. Il indique donc si les crimes ont été plus ou moins graves que pour l’année de référence. L’an dernier, note Statistique Canada, l’IGC a reculé dans sept provinces et territoires alors qu’il est demeuré stable au Yukon. L’Indice de gravité a cependant augmenté de 9 % en Saskatchewan, de 8 % au Manitoba, de 6 % à Terre-Neuveet-Labrador et de 4 % en Ontario. Cette augmentation de la gravité des crimes serait notamment due « à une croissance continue du taux d'affaires de fraude. De plus, des hausses ont été observées en ce qui concerne les taux d'infractions contre l'administration de la justice (comme le manquement aux conditions de la probation), d'infractions sexuelles contre les enfants et de pornographie juvénile », écrit Statistique Canada
dans son rapport.
Mais d’un point de vue global, de 2006 à 2016, les crimes jugés graves demeurent en baisse au Canada avec un recul de 29 % de l’IGC au pays, souligne Statistique Canada. Le taux de criminalité demeure stable En ce qui a trait au taux de criminalité classique, il est demeuré stable en 2016 avec un total de 2 142 545 infractions au Code criminel rapportées par les corps policiers du pays. Si on exclut les délits routiers, près de 1,9 million d'infractions au Code criminel ont été déclarées l’an dernier, soit près de 27 700 affaires de plus qu'en 2015. Néanmoins, depuis 2006, le taux de criminalité a reculé de 28 % au Canada. Quant au taux d’homicides, il a de nouveau diminué en 2016 avec un total de 611 homicides répertoriés sur le territoire canadien par les corps policiers canadiens, soit deux de plus qu’en 2015. « Les hausses les plus prononcées du nombre d'homicides ont été observées en Ontario et en Saskatchewan, alors que des baisses considérables du nombre d'homicides ont été enregistrées en Alberta, au Québec et en Colombie-Britannique », indique Statistique Canada. La raison pour laquelle le taux d’homicides baisse malgré un nombre de meurtres plus élevé s’explique par l’accroissement de la population canadienne qui a fait reculer le taux d’homicide de 1 % en 2016 par rapport à 2015. Comme le nombre de citoyens a augmenté, le taux est donc passé
de 1,70 homicide pour 100 000 habitants en 2015 à 1,68 homicide pour 100 000 habitants en 2016. Augmentation des crimes sexuels contre les enfants L’an dernier, « la plupart des types d'infractions sexuelles contre les enfants ont augmenté », rapporte Statistique Canada. La hausse des crimes sexuels contre des enfants la plus notoire fut au chapitre des contacts sexuels sur des enfants de moins de 16 ans qui sont passés de 3283 affaires en 2015 à 4602 affaires en 2016. Globalement, plus de 6900 affaires concernant des infractions sexuelles envers des enfants ont été rapportées à la police en 2016, soit une augmentation de 30 % par rapport aux données de 2015. Depuis 2010, les affaires concernant des délits sexuels envers des enfants « suivent une tendance générale à la hausse » au Canada, note l’agence fédérale.
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Les affaires de pornographie juvénile ont quant à elle sensiblement augmenté l’an dernier au Canada avec une hausse de 41 % des cas rapportés soit de 4380 cas en 2015 à 6245 cas en 2016. Il s’agit d’une augmentation de 233 % des cas rapportés par rapport aux données de 2006. Des efforts accrus des corps policiers canadiens, notamment en Colombie-Britannique, au cours des dernières années, expliqueraient en bonne partie l’augmentation du nombre de cas de pornographie juvénile recensés. Baisse globale des agressions sexuelles au Canada En 2016, la police a rapporté 21 014 agressions sexuelles au pays, ce qui se traduit par un taux de 58 affaires pour 100 000 habitants, en baisse de 1 % par rapport à 2015. Malgré tout, « seule une faible proportion des agressions sexuelles sont signalées à la police »,
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rapporte Statistique Canada, qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes. Forte augmentation des délits liés à la publication d’images intimes Bien qu’elle constitue une catégorie de crime relativement récente en raison de l’émergence relativement récente d’Internet et des réseaux, la distribution non consensuelle d'images intimes a augmenté de 137 % en 2016 par rapport à 2015, année marquée par l’adoption du projet de loi C-13 sur la cybercriminalité. Pour ce qui est des crimes sans violence, Statistique Canada a enregistré une hausse de 2 % de l’Indice de gravité des crimes sans violence en 2016, par rapport à 2015. Cette augmentation serait essentiellement due à une augmentation du nombre de fraudes rapportées à la police. Una catégorie de crime en augmentation constante depuis cinq ans, note Statistique Canada.
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Santé
Médicaments génériques
Québec économisera 1,5 milliard… … mais on n’en saura pas plus!
Le coût des médicaments génériques représente actuellement une dépense annuelle de plus de 800 millions pour le régime public d’assurance médicaments.
Le bras de fer entre le gouvernement du Québec et les fabricants de médicaments génériques est terminé. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a annoncé dimanche des économies dépassant 1,5 milliard sur cinq ans dans le cadre d’une entente de principe conclue vendredi soir entre le gouvernement et l’Association canadienne du médicament générique (ACMG). Il a été impossible de connaître les modalités de cette entente, qui entrera en vigueur dès le 1er octobre. Celles-ci restent confidentielles en raison des négociations qui se poursuivent entre l’ACMG et l’Alliance pancanadienne pharmaceutique, a indiqué le ministre. On sait cependant que l’entente s’appliquera tant pour le régime public d’assurance médicaments que pour les régimes privés. M. Barrette s’est dit « très satisfait » en entrevue téléphonique au Devoir dimanche. « Il s’agit d’une économie de 40 % [par rapport à ce qu’on paie actuellement]. Trouvez-moi dans l’histoire du Québec quelqu’un qui est arrivé à faire ça ! » a-t-il déclaré. Le coût des médicaments génériques représente actuellement une dépense annuelle de près de 800 millions pour le régime public d’assurance médicaments. L’annonce a été bien reçue
dimanche par les différents acteurs du milieu de la santé. « Il faut applaudir le fait que Québec a bougé sur cette question pour récupérer des sommes. Ça fait plusieurs années qu’on dit qu’on paie trop cher au Québec et au Canada », a commenté Marc-André Gagnon, professeur agrégé à l’École d’administration et de politique publique de l’Université Carleton.
M. Gagnon aurait cependant souhaité plus de transparence dans le processus de négociations. « J’attends de connaître les modalités de l’entente pour me prononcer davantage. Si on baisse les prix réels [des médicaments] après les ristournes, sans diminuer les prix officiels, ce serait extrêmement problématique », prévient-il. Impact sur les factures Le ministre Barrette a assuré que les patients paieront moins cher leurs médicaments dès que l’entente entrera en vigueur.
tion transmise par courriel. « Nous espérons que cette entente générera des économies comme prévu, mais assurera également à la population québécoise un accès aux médicaments sans crainte de ruptures d’approvisionnement. »
Le Collège des médecins estime que cette entente est encourageante. « Quand on économise des montants importants pour des médicaments, c’est une très bonne nouvelle », a déclaré son président, le Dr Charles Bernard, en entrevue au Devoir.
Appels d’offres L’entente avec l’ACMG annule toute possibilité du gouvernement de recourir à des appels d’offres, une procédure qu’avait menacé de mettre en oeuvre le ministre Barrette pendant les négociations.
Sa principale préoccupation concerne le risque de pénurie. « J’espère que l’entente garantit qu’il n’y aura pas de pénurie de médicaments comme il y en a eu dans le passé », a indiqué M. Bernard. Une préoccupation qu’a partagée l’Ordre des pharmaciens du Québec dans une déclara-
Selon le ministre, l’entente est préférable aux appels d’offres, même si ceux-ci auraient pu permettre d’économiser des sommes plus importantes, car elle garantit davantage de sécurité sur le plan des emplois et de l’approvisionnement. En ce sens, Gaétan Barrette a qualifié l’entente de « point d’équilibre ».
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Le président de l’ACMG, Jim Keon, abonde dans le même sens. « L’ACMG considère que cet accord négocié est une bien meilleure solution […] qu’un processus risqué d’appel d’offres », a-t-il déclaré dans un communiqué. L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires partage cet avis. « Nous avons toujours dit que nous partagions l’objectif du gouvernement de réduire les coûts, mais que nous étions contre les appels d’offres puisque ce n’est pas le bon moyen d’y parvenir », a fait savoir la vice-présidente aux Affaires publiques et relations avec l’industrie, Julie Gauthier, par courriel. Un argument que réfute MarcAndré Gagnon. « Au contraire, [procéder par appels d’offres] aurait été un bon système pour mieux se protéger sur le plan
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de l’approvisionnement en plus d’aller chercher davantage de réductions de coûts », soutientil. Réinvestissements Le ministre Barrette a promis dimanche de réinvestir les 300 millions qui seront économisés annuellement grâce à cette entente dans le système de santé « afin d’améliorer l’accessibilité aux soins et aux services ». Une décision applaudie de toutes parts. « C’est un élément clé. Si on fait du ménage dans le budget de la santé, c’est pour servir le système de santé, pas pour offrir des baisses d’impôt, par exemple », mentionne M. Gagnon. « C’est la meilleure nouvelle de toute cette entente », croit le Dr Charles Bernard.
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Voyages
Aéroports canadiens
Nouvelles mesures de sécurité pour les vols vers les États-Unis Tous les vols commerciaux au départ du pays sont concernés
S’envoler vers les États-Unis pourrait s’avérer plus fastidieux à compter de cette semaine, en raison de l’entrée en vigueur de mesures de sécurité renforcées pour tout vol à destination d’un aéroport américain. Les transporteurs Air Canada et WestJet ont tous deux avisé les voyageurs de se présenter à l’aéroport deux heures avant le départ de leur vol en raison de nouveaux contrôles de sécurité. Air Canada signale que les nouvelles exigences du département de la Sécurité intérieure des ÉtatsUnis comprennent une plus impor-
tante vérification des appareils électroniques personnels, tels que les tablettes et les ordinateurs portables. Tout appareil plus grand qu’un téléphone intelligent devra être facilement accessible ou retiré de son étui, sac ou emballage, précise la compagnie aérienne. WestJet prévient ses passagers que cette sécurité accrue concerne tous les vols commerciaux en provenance du Canada et à destination des États-Unis. Des « renseignements évalués »
Le mois dernier, les autorités américaines avaient annoncé qu’« à la lumière de renseignements évalués », il était nécessaire de renforcer les contrôles de sécurité effectués dans quelque 280 aéroports à travers 105 pays. La communauté de l’aviation fait face à un « ennemi agile et qui sait s’adapter », avait précisé le département américain de la Sécurité intérieure sur son site Web, évoquant la menace terroriste contre les vols commerciaux.
Transports aériens
La carte des retards au décollage Si vous vous trouvez en France (à Paris plus précisément) et que vous devez prendre l’avion, sachez que votre vol aura très probablement du retard s’il est à destination de la Tunisie, de l’Algérie ou encore de la Turquie.
de la Tunisie que les passagers aériens au départ d’aéroports français ont subi le plus de retards. Sur Lyon-Tunis, 79 % des vols ont été retardés. La proportion a été de 68 % sur Lyon-Djerba et de 67 % sur Nice-Tunis.
Chez la compagnie aérienne la moins ponctuelle (l’israélienne El Al), 50 % des vols ont du retard
Autre pays du Maghreb, l’Algérie se classe deuxième parmi les destinations affichant le plus de retards. Viennent ensuite la Turquie, la Sierra Leone, le Mali, l’Azerbaïdjan, l’Arménie, la Côté d’Ivoire, le
Sur la période entre juin 2016 et mai 2017, c’est à destination
Maroc et le Canada. 84 % des vols ont été retardés sur OrlyMontréal et 70 % sur ToulouseMontréal.
Côté compagnies aériennes, la palme du transporteur cumulant le plus de retards revient à l’israélien El Al : 50,4 % des vols de cette compagnie aérienne, connue pour ses mesures de sécurité draconiennes, sont retardés. Dans le reste du classement on trouve Hainan Airlines, TunisAir Express, Ural Airlines, Gulf Air, Air
Canada, Egyptair, Pakistan International Airlines, Air India et Kenya Airways. Le renforcement des contrôles une cause majeure de retards Ces statistiques sont publiées alors même que des files sans précédent se forment tous les jours dans les deux aéroports parisiens pour le contrôle aux frontières et le contrôle de sûreté, obligeant les compagnies aériennes à retarder le décollage.
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Ces files sont la conséquence directe du rétablissement des contrôles aux frontières sur certains vols à destination de pays de l’espace Schengen. Le principe de non-discrimination oblige les policiers à contrôler l’ensemble des passagers d’un vol. Sur décision du Ministère de l’Intérieur, 110 CRS ont été rappelés en renfort pour prêter main forte à leurs collègues de Roissy et Orly.
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Le 29 juillet le Maroc fait la fête au Parc Jarry
Quelques repères historiques et factuels bons à connaître
Par Hakam Hmiddouch* La ville d’Al Hoceima, dont on parle assurément beaucoup ces derniers temps, se trouve géographiquement à l’extrême Nord du Maroc, au pied de la chaîne montagneuse du Rif sur la Côte méditerranéenne, face au continent européen. Sa baie est d’ailleurs très prisée par les touristes Espagnols, Hollandais, Belges et Allemands dont les pays hébergent une importante diaspora marocaine dont la composante régionale la plus importante est originaire du Rif. L’histoire de cette région est remarquable, tout particulièrement les années 1921-1926, qui ont connu une guerre de résistance à la colonisation espagnole, menée par Abdelkrim El Khatabi, un stratège qui servira de modèle à, entre autres, un
certain Ho Chi Minh durant la guerre du Viet Nam. La guerre du Rif Événement clé de cette Guerre du Rif : la bataille d’Aknoul qui vit quelque milliers de résistants rifains mettre une puissante armée espagnole en déroute. La bataille fera 14 000 tués, plusieurs dizaines de milliers de blessés et 1000 prisonniers du côté espagnol. Ce qui restera des troupes ibériques sera ensuite enfermé dans un réduit côtier et promis à une extermination certaine. Il faudra une intervention de l’armée française, avec un soutien militaire britannique et américain, notamment aérien, pour tirer d’affaires les espagnols encerclés. Les troupes coalisées de ces quatre nations feront même
usage d’armes chimiques provoquant d’énormes dégâts tuant humains, animaux et végétation. Contraint à la reddition après une ultime bataille près de la ville de Targuist, Abdelkrim El Khattabi est capturé par la France est exilé à l’île de la Réunion en 1926; il s’en évadera 20 ans plus tard pour se réfugier en Égypte où il mourra et sera enterré en 1963. Après la reddition de Abdelkrim, le Rif est proclamé zone militaire, ce qui permet à l’Espagne de donner enfin un caractère concret à son occupation de la zone nord du Maroc. La Fin du protectorat La France peut elle aussi renforcer son influence dans le reste du territoire marocain qu’elle occupe au titre de pro-
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tectorat. Mais deux années plus tard, en 1928, le Sultan Moulay Youssef meurt. Mohammed V accédera au Trône. Celui qui devient alors Roi du Maroc s’opposera très vite au protectorat français et à l’occupation espagnole et réclamera la fin de la partition du territoire et l’indépendance du pays. Ce combat, qui lui vaudra le surnom de Libérateur, irritera les forces coloniales au point que celles-ci décident de l’exiler à Madagascar en 1953.
Mohamed V sur son Trône. Ayant été forcée de concéder son indépendance au Maroc, la France prétend vouloir respecter un traité passé avec l’Espagne et continue donc de soutenir l’occupation par le Royaume ibérique de vastes zones au Nord et au Sud du Maroc, dont le Sahara. Pour le Maroc donc, la fin de la présence française correspondait au début d’une nouvelle phase de négociations, avec l’Espagne, pour la rétrocession de ces zones.
Le coup de force ainsi perpétré provoquera le soulèvement de l’ensemble des Marocains, toutes appartenances religieuses Mais l’Espagne le fait en trainant des pieds. Si elle rétrocède et sociales toutes confondues; la partie nord, elle tergiverse face à quoi la colonisation est obligée d’accepter des négocia- pour ce qui est de Sebta, Melilia et les zones occupées tions intensément menées qui du sud. De plus, elle maintient aboutissent à la déclaration de l’indépendance du Maroc en Suite à la page 24 1956 avec le retour du roi
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des relations d’influences avec des tribus du nord, notamment dans le Rif, dont bon nombre d’habitants se voient accorder des grandes facilités de circulation des hommes et biens qui entraînent de vastes trafic de marchandises illicites et qui permettent à des barons de la culture du cannabis d’ écouler plus aisément leurs marchandises vers l’Europe et l’intérieur du Maroc. L’état marocain, ne pouvait laisser perdurer une telle situation. D’autant moins que, alignées sur certains barons, tribus Ise disputent des territoires ou elle font régner l’iniquité. Le Maroc entreprend donc de reprendre en main cette zone pour apaiser les tensions et rétablir la loi et l’ordre. L’administration civile ne peut suffire à cette tâche; il a même fallu faire intervenir l’armée pour régler le problème. Une fois ceci fait, il a fallu faire face à des défis énormes, à tous les niveaux, pour pouvoir mettre la région au même niveau que le reste du pays et ainsi la mettre sur la voie du développement. La tâche, énorme, est loin d’être achevée - cinq années seulement se sont écoulées depuis l’Indépendance – lorsque en 1961 décède Feu Mohammed V et lui succède le Roi Hassan II. Une Histoire et un environnement impitoyable Un an plus tard, en 1962, le pays se met sur la voie de la démocratisation en adoptant sa première constitution en 1962 et en installant des institutions législatives. Parallèlement au coût de la démocratie, le Maroc doit défrayer le coût du développement. Tout au long du règne du
défunt Roi Hassan II (19611999) le pays n’aura en effet de cesse de développer ses infrastructures administratives, économiques et sociales. Le tout est évidemment compliqué par une croissance démographique fulgurante : la population passe ainsi de 9 millions d’habitants en 1956, à 30 millions en 1998. La dynamique marocaine, le pays adopte des plans quinquennaux pour rythmer sa progression, permet cependant de dégager une prospérité certaine. Le plan quinquennal 19631968 connait ainsi la construction de plusieurs barrages, d’autoroutes, d’habitat, la mise à niveau d’une politique économique saine, la consolidation de ressources naturelles
(phosphate, agriculture, ressources minières, forêts) etc. Cette lancée vers la prospérité, fait des envieux. On est de surcroit en pleine Guerre Froide. Ce contexte fait qu’une guerre éclate avec le voisin algérien, « la guerre des sables » dont les effets néfastes sont toujours d’actualité, avec des tensions constantes et une nuisible fermeture des frontières entre les deux pays qui auraient plutôt avantage à coopérer…. Première conséquence : Le plan quinquennal 1968-1973 devait achever les grands projets entamés et là encore, des tentatives pour freiner la lancée du Maroc prennent plus d’ampleur, menaçant même de l’anéantir définitivement avec même deux tentatives de coups
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d’État (1971 et 1972) visant à attenter à la vie de Sa Majesté Hassan II. En plus de cela, les détracteurs du pays ont cherché à le «tuer» économiquement en créant une entité fantoche, le prétendu Front Polisario, qui revendique les territoires du sud antérieurement sous domination espagnole, entrainant une situation de ni guerre ni paix, qui perdure depuis maintenant 43 ans… Cela n’empêchera cependant pas le Maroc de continuer à avancer. Dès le lendemain de l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohamed VI en 1999, beaucoup de choses allaient changer, actions et des chantiers seront menés sur tous les fronts et au niveau de chaque secteur. On citera notamment:
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En matière de droits humains - L’amnistie de tous les prisonniers politiques - La création de l’Instance équité et réconciliation - La création du Conseil national des droits de l’homme - La création de la fondation Mohamed V pour la solidarité - La création de la fondation Mohamed V pour la réinsertion des détenus - La réorganisation du Ministère de la Justice. - Les engagements auprès de nombreux organismes internationaux En matière de développement économique - Le lancement et la réalisation de grands chantiers d’infrastructure (construction
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de ports maritimes, de barrages et autoroutes, d’habitat). - Le développement de l’industrie et des investissements étrangers - Lancement et suivi des grands chantiers de l’énergie renouvelable (Énergie solaire et éolienne; réalisation de la plus grande station solaire au monde). En matière de gouvernance - Réforme de l’administration et de son informatisation - Mise en place d’une régionalisation avancée En matière de sécurité - Création d’une unité d’élite en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé dont l’efficacité est reconnue de par le monde. En matière de foi - Instauration d’une politique religieuse contrant les courants
extrémistes - Formation des Imams de mosquées de plusieurs pays africains et européens.
Des résultats économiques et sociaux certains Le souverain n’a ménagé aucun effort pour rendre visite aux pays amis du golf pour les inciter à participer et à investir au Maroc d’où la réponse favorable à son appel. L’assainissement de la macroéconomie a encouragé beaucoup d’investisseurs et de bailleurs de fonds à investir et à faire confiance au Maroc, ce qui a créé une dynamique quant à la formation des professionnels, des jeunes et de la création des emplois. Le Maroc — malgré tout — faisait face à la problématique d’analphabètes (43 %, réduite actuellement à 30 %) et au système de l’enseignement supérieur, mal adapté aux exigences du marché de l’emploi d’où le constat d’un taux de chômage élevé (9 %) des diplômés dont
la reconversion fait face à une certaine réticence. L’abandon scolaire des jeunes, entre 14 et 18 ans, ayant des
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niveaux très bas est la pierre angulaire des revendications et des manifestations, observée dans le pays. Les mesures de leur réinsertion se heurtent à
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des contraintes, sachant que la plupart d’entre eux s’adonnent à des commerces informels
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dont ils ont pris le goût et que l’état ne peut les forcer à intégrer les programmes instaurés. Ces jeunes issus de parents pauvres des campagnes et des régions éloignées s’exilent vers les grandes villes avoisinantes dont ils gonflent la population. Sa Majesté le Roi Mohamed VI, par la création de la fondation Mohamed V de la solidarité, veut mener en parallèle des programmes du gouvernement dont les budgets sont déterminés et orientés selon la capacité financière, des actions de proximité dans les différentes régions dont la fondation a étudié les nécessités vitales, devant contribuer au bien-être des populations, et ce, par la construction d’écoles, de complexes sportifs, de centres d’hébergement pour les élèves éloignés des écoles, de centres hospitaliers, de centres de formations professionnelles des femmes et des jeunes filles non scolarisées, de la construction des points d’approvisionnement en eau potable, tout en promettant la participation financière à des projets prévus par le gouvernement. Le lancement — et le suivi de l’application de ces actions — ne gêne, en aucun cas, celles du gouvernement et qu’au contraire, elles incitent et obligent même le ministre à s’y attacher. Le cas Al Hoceïma La région d’El Hoceima dont les manifestations ont pris de l’ampleur ces derniers temps, avait connu plusieurs visites de Sa Majesté le Roi Mohamed VI où il a lancé plusieurs projets dont certains ont été réalisés et d’autres retardés pour des raisons administratives ou techniques et dont les budgets ont été détournés pour faire face à la catastrophe sismique qu’a connu la région provoquant d’importants dégâts matériels (destruction de plusieurs logements, enfouissement de plusieurs commerces et infrastructures routières, entraînant même des pertes humaines). Il fallait donc faire face urgemment à ce tremblement de terre, ayant attristé toute la zone. Sa Majesté le Roi Mohamed VI s’était rendu sur place pour constater les dégâts et avait donné ses instructions pour reconstruire tout ce qui a été
détruit et selon des critères et des matières antisismiques. Les élus locaux et les autorités locales devaient assurer le suivi et veiller à ce que les programmes tracés soient réalisés, néanmoins la population concernée n’était guère satisfaite et leur a reproché un certain laxisme. La voie de la régionalisation avancée La réorganisation administrative du Maroc instituant et limitant géographiquement 12 régions a joint la zone d’El Hoceima à d’autres villes du Nord, telles Tétouan et Tanger. La législation prévoit l’établissement d’un conseil régional regroupant tous les élus locaux des municipalités et des communes rurales chapeautés par un chef de région, élu par l’ensemble des conseillers. Les attributions du conseil régional sont l’élaboration et le suivi des programmes de développement économique, social, culturel et environnemental. Les walis et les gouverneurs représentent l’autorité de l’état central et assistent les conseils régionaux, municipaux et commerciaux à la réalisation de projets tout en veillant à
l’application de la loi et à l’établissement de l’aide. La politique de la régionalisation avancée — voulue par le Maroc — n’est pas encore bien assimilée par l’ensemble des élus, surtout qu’ils proviennent de différents partis politiques dont les attentes sont partisanes et politiciennes. Les populations — dont les attentes sont patentes et urgentes — voient une certaine lenteur dans l’exécution des projets vitaux du quotidien, ce qui crée des mécontentements et des revendications manifestés — des fois — avec violence. Les gens — à travers les réseaux sociaux qui traitent et parlent d’affaires vertes et pas mûres — créent un effet dominant et touchant les cordes sensibles. Il va sans dire que cela fait l’affaire des marginaux et des rebelles qui provoquent des heurts avec les forces de l’ordre qui sont tenues de maintenir l’ordre et de protéger les gens et leurs biens dont les édifices publics. Les constats montrent qu’à chaque manifestation dans la rue, il y a un entraînement des foules par simple curiosité ou
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par inadvertance. Les manifestations d’El Houceima ont mûri depuis le tremblement de terre qu’a connu la région suivie de l’évènement du poissonnier qui s’est fait broyée par une benne à ordure en voulant protéger sa marchandise qui y était jetée par les autorités du contrôle; la goutte qui a débordé le vase. La liberté d’expression, la vogue des droits de l’homme, l’inoccupation ont fait que des revendications - si légitimes soient-elles - provoquent des sorties dans les rues d’où l’apparition de meneurs, chauffant les foules, permettant aussi aux casseurs et aux fauteurs de trouble de se mêler aux foules pour s’en prendre aux forces de l’ordre - par des jets de pierres, de pavés et d’autres objets - en cassant et en brûlant véhicules, vitrines et bien publics. Les arrestations effectuées ont peut-être aussi, malheureusement, mené en prison des hommes et de femmes innocents. La justice marocaine se prononcera sur leur sort et leur rendra justice . Des instructions royales strictes ont été données pour qu’une enquête exhaustive soit faite sur ce cas d’El Hoceima dont les résultats ne
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tarderont pas à être connus pour mettre la lumière sur ce qui s’est passé. Le Maroc — malgré tout — est déterminé sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohamed VI d’aller vers un développement économicosocial et environnemental adéquat tout en s’ouvrant sur le monde de manière à le faire rayonner parmi les nations démocratiques et émancipées empruntant du respect de droit de l’homme, de la paix et de la coexistence. Les leçons à en tirer En parlant de cette affaire d’El Hoceima, je voulais donner cet aspect historique du Maroc aux jeunes générations et à ceux qui connaissent peu le pays qu’il y a peut-être une tentative de réconciliation de l’histoire quant aux évènements qui apparaissent à des moments précis pour générer le développement et la prospérité du Maroc. Ce pays millénaire — à la carapace dure — est imperturbable dans son emblème « Dieu, la patrie, le Roi ». *Président de Mabi Groupe
Loisirs
Les Jeux de la rue fêtent Montréal !
Un grand événement sportif et culturel pour les jeunes Les Jeux de la rue invitent les jeunes Montréalais à une grande fête le 16 août au parc Jarry. Organisé par et pour les jeunes, Les Jeux de la rue fêtent Montréal ! leur permettra de profiter d’une multitude d’activités sportives et culturelles gratuites ! Cet événement de la programmation officielle du 375e anniversaire de Montréal donne la chance aux jeunes de 12 à 24 ans de découvrir de nouvelles activités et de bouger entre amis pour fêter la métropole. Cette édition promet d’être encore plus électrisante avec plusieurs nouvelles activités qui permettront aux jeunes d’être actifs et de développer de nouvelles passions. En plus de participer à des tournois ouverts de hockey de rue, de cricket, de flagfootball ou de soccer bulle, les jeunes pourront essayer la slackline, le skateboard, s’initier au parkour ou encore s’entrainer à la jonglerie avec des ballons de soccer. Cette journée célébrant le sport et la jeunesse aura lieu dans une ambiance des plus festives notamment avec la présence de DJ et les prestations d’artistes. Lors de cet événement, se tiendront également les grandes finales des tournois inter-arrondissements de soccer et de basketball. En plus des nombreuses
activités, il sera possible de venir encourager les équipes qui se seront qualifiées au courant de l’été pour représenter leur arrondissement. « Les Jeux de la rue ont bien compris que pour les jeunes, l’été, c’est dans les parcs que ça se passe ! D’organiser des activités sportives leur permet de découvrir de nouveaux sports, de se dépasser et de s’éclater, mentionne Andy Mailly-Pressoir, ambassadeur des Jeux de la rue fêtent Montréal ! Des initiatives comme celleci leur permettent de gagner de la confiance en eux, d’agrandir leur réseau d’amis et de rêver d’aller plus loin. C’est un moment de fierté duquel ils garderont de très bons souvenirs. » « En cette édition spéciale, nous sommes très heureux de fêter Montréal en offrant, au-delà des tournois traditionnels des jeux de la rue, plusieurs volets additionnels d'activités physiques et culturelles qui feront vivre, dans un cadre festif et convivial, de nouvelles expériences aux adolescents et adolescentes de la métropole. », a affirmé Louise Giguère, directrice générale de RAP Jeunesse, organisme porteur du projet des Jeux de la rue. « Les fêtes du 375e sont organisées pour justement offrir des moments rassembleurs à tous les Montréalais.
Les Jeux de la Rue sont une occasion en or pour les plus jeunes Montréalais de profiter des installations municipales et de prendre part à la grande fête montréalaise en pratiquant leurs sports favoris. Somme toute, c’est un autre exemple réussi d’inclusion qui témoigne des valeurs de vivre-ensemble et d’harmonie des Montréalais », a souligné le maire de Montréal, Denis Coderre. Les Jeux de la Rue Créé en 2002, ce projet collectif rassemblant plus de 80 organismes de 12 arrondissements offre l’opportunité à plus de 4000 jeunes âgés de 12 et 24 ans de prendre part dans leur quartier à des compétitions et activités sportives adaptées à leurs besoins et à leurs intérêts. Les compétitions sont gratuites, ouvertes à tous, axées sur le plaisir, organisées et gérées par les jeunes pour les jeunes. La participation est volontaire et les joueurs décident eux-mêmes de leurs coéquipiers, de leur nom d’équipe et de leur formation. Les équipes gagnantes des tournois locaux ont la chance d’aller représenter leur arrondissement à la grande finale du mois d’août. La formule hors du commun des tournois et des autres activités que nous organisons répond à la fois aux besoins des jeunes en matière de pra-
tiques sportives en milieu urbain tout en rejoignant les joueurs en marge des réseaux compétitifs traditionnels. Aussi, les Jeux de la rue représentent fièrement la diversité culturelle montréalaise. La Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal La Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal est un organisme à but non lucratif qui a pour mandat d’organiser les festivités et contributions socioéconomiques qui marqueront le 375e anniversaire de Montréal en 2017. Privilégiant la mise en valeur de l’expertise montréalaise, elle agit comme un catalyseur des forces dans la réalisation de son mandat : mobiliser la communauté, mettre en œuvre une stratégie de financement, administrer de façon rigoureuse les fonds recueillis, élaborer une programmation de qualité et assurer la promotion des festivités. La Société bénéficie du soutien financier de la Ville de Montréal, du gouvernement du Québec, du gouvernement du Canada et du financement privé de douze Grandes Montréalaises. Pour plus de renseignements : 375mtl.com
Fête de la rentrée chez Repère Alerte estivale : plaisir et festivités En collaboration avec plusieurs partenaires, Repère souhaite souligner le plaisir de vivre ensemble en organisation la fête de la rentrée qui aura lieu le samedi 12 août 2017,au centre solidarité Ahuntsic: 10780, Rue
Laverdure, H3L 2L1 Montréal.
La diversité et le rythme endiablé des danseurs et des musiciens qui performeront pour vous tout au long de la journée sauront émerveiller à
coup sûr tous les spectateurs.
Pour achever de vous convaincre… Jeu gonflable, maquillage temporaire, henné, atelier artistique et studio photo sont au programme.
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Les raisons pour célébrer ne manquent pas à l'appel: le multiculturalisme et la solidarité du quartier, la rentrée scolaire, la rentrée culturelle, l'occasion de profiter d'une activité familiale gratuite...
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Choisissez votre motivation et joignez-vous à nous; C’est gratuit, accessible à tous et amusant pour les petits et les grands.
Cultures
Bilan de la 31e édition du Festival International Nuits d’Afrique
Une expérience globale et un voyage musical hors du commun
Avec son village planétaire et ses musiques sans frontières, la 31e édition du Festival international Nuits d’Afrique a une fois de plus, enchanté plus de 600 000 festivaliers venus célébrer le plaisir de vivre ensemble et de partager une expérience inoubliable et authentique. Avec plus de 700 artistes en provenance de 34 pays, la programmation de 2017 a fait honneur à la diversité des cultures et des musiques du monde. Pendant 13 jours, du 11 au 23 juillet 2017, le public était présent et nombreux dans les quelques 145 concerts et activités présentés dans 6 salles de spectacles à Montréal et en extérieur, du 18 au 23 juillet. Le succès du festival, c’est d’abord la programmation, d’une qualité artistique exceptionnelle et les moments magiques nés de la rencontre du public avec ces artistes généreux et heureux de faire partie de ce festival reconnu à travers le monde.
Le succès du festival repose également sur sa capacité à rassembler tous les publics, de tous âges et de toutes origines; un défi relevé avec brio chaque année! De plus, compte tenu de la présence des journalistes internationaux qui assistent à l’événement inconditionnellement chaque année, c’est le monde entier qui prête l’oreille aux artistes des Nuits d’Afrique à travers les reportages qu’ils préparent et dif-
fusent dans plus de 60 pays.
Un autre facteur de succès mesurable de cette édition est l’augmentation notable des recettes de billetterie, 25% de plus cette année, une belle remontée dans un contexte où l’offre est particulièrement abondante en cette année anniversaire de Montréal et du Canada. Des rencontres remarquables et des moments magiques Surprenant, dynamique et rassembleur, le Festival international Nuits d’Afrique a fait vivre au public des soirées mémorables, des coups de cœur irrésistibles et des moments de grâce. Dès le premier soir, la formation guadeloupéenne Delgres a mis le feu au Club Balattou avec son blues électrique, percussif et cuivré suivi de Ziskakan, emportant avec eux les sons chaloupés de l’Île de la Réunion; un autre moment magique où le public était en symbiose avec les artistes. En tête d’affiche de la soirée d’ouverture officielle, Amadou et Mariam, ont rempli le Métropolis d’un public excité d’entendre leur nouveau son de l’heure, l’afro-disco et de réentendre leurs plus grands succès. Lauréat du Prix Nuits d’Afrique pour la Francophonie décerné à un artiste au rayonnement international, le célèbre couple malien a été profondément touché par cette marque de reconnaissance.
Par la suite, Ben l’Oncle Soul avec sa voix suave, son charme dévastateur et une formation de 10 musiciens, a fait vibrer le National avant d’offrir à ses fans, un tête-à-tête dont on se souviendra longtemps. Dans la même veine, le chanteur français Tété a renoué avec un public ravi de le revoir après une absence 15 ans et qui l’a même suivi en chantant en chœur, à l’extérieur du Balattou où la fête s’est poursuivie dans joie et le partage. Et que dire d’Emel Mathlouthi qui a livré, au Fairmount, une performance artistique de haute voltige avec un son recherché et soigné, devant un public ébahi. En mettant en valeur les nouvelles générations d’artistes, la
programmation, de plus en plus hybride en termes de fusion des genres et d’influences musicales, rejoint du même coup, un public plus varié, attiré autant par le son urbain et riche en textures de Kae Sun que par le reggae revival de Jesse Royal, sans compter le rock garage du Mick Jagger malgache des Dizzy Brains et le son vintage des platines de Canicule Tropical avec DJ Quantic qui a battu un record d’assistance dans la Série Sound System en affichant complet. Finalement, les Bandidas, Bïa et Mamselle Ruiz, ont captivé leur public, venu nombreux, avec leurs voix sublimes, leurs prestances et leurs complicités.
La révélation des Étoiles Nuits d’Afrique est sans conteste, Les Trois frères Cissoko qui ont relevé le défi avec brio, d’offrir au public trois univers différents chaque soir. Allant du traditionnel au jazz mandingue en passant par l’électro avec le célèbre DJ JeanFrançois Lemieux, ils ont séduit le public chaque soir avec leurs prouesses musicales et leur versatilité. En terminant, le spectacle Les Griots de Montréal, une création originale de Nuits d’Afrique s’est démarquée par cette occasion unique de rassembler sur une même scène, ces griots venus de l’Afrique de l’Ouest et qui perpétuent avec fierté et passion, leur tradition, à Montréal.
Fête de la rentrée chez Repère Alerte estivale : plaisir et festivités
Du 18 au 23 juillet, ce fut au tour du Village des Nuits d’Afrique de proposer, parallèlement à la diffusion en salle, une expérience événementielle et multi sensorielle à 360 degrés.
tures. L’un des membres a d’ailleurs cédé la scène à deux chanteurs musiciens Mohawks avant de prendre d’assaut la scène et de communiquer leur joie de vivre au public.
Des grands noms de la scène internationale aux nouvelles générations d’artistes, d’ici et d’ailleurs, plus d’une quarantaine de spectacles et ateliers se sont succédé sur la une scène qui attire chaque année une foule grandissante au festival.
Le lendemain, les musiciens zimbabwéens de Mokoomba ont fait voyager la foule avec leur voix d’Afrique Australe et leur performance très rodée. Le chanteur a aussi livré une interprétation émouvante avec une chanson hommage à ses parents qui ne sont plus de ce monde. Par la suite, la superstar Admiral T a créé une onde de choc sur le Parterre du Quartier des spectacles, avec son charisme et son énergie explosive, la complicité de DJ Poirier, de ses danseurs plein
Parmi les autres grands événement, le groupe mexicano-américain Las Cafeteras a ouvert le bal avec un spectacle des plus rafraîchissants et un appel à la solidarité humaine, à la tolérance et au respect des cul-
de ressort et de ses choristes : une prestation hyper vitaminée.
En prestation le samedi, le groupe Sidi Wacho, a offert une prestation empreinte de joie de vivre communicative. Le groupe franco-chilien qui a refusé des concerts en Europe pour pouvoir performer au festival, a souligné sur scène le privilège qu’a le public d’avoir un festival tel que Nuits d’Afrique. Et pour clore en beauté le festival, le groupe Tribu Baharu, a offert à la foule compacte une belle surprise en jouant du soukous congolais à la Colombia style, déhanchement et roulement de tête compris. Par ailleurs, plusieurs artistes de la scène locale ont été de réels coups
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de cœur tout au long du festival. Il y a d’abord eu la révélation de Noubi Trio, gagnant d’un Prix Syli d’Or 2017, en première partie d’Amadou et Mariam ainsi que Tamara Weber-Fillion, en première partie de Ben l’Oncle Soul qui a subjugué l’auditoire. Puis, sur la scène extérieure, des artistes de talent, en pleine ascension dans leur carrière internationale, Ilam et Wesli; tous deux ont livré des performances remarquables et attiré les foules. Parmi les bons coups de cette programmation extérieure, les DJ Sets ICI Musique animés par Myriam Fehmiu d’ICI Musique et ses invités, Pierre Kwenders et King Abid, sans oublier les Escales Tropicales,
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animées par les DJ de Canicule Tropicale; une formule gagnante pour enflammer l’ambiance déjà festive et célébrer, comme nous le suggérait Sidi Wacho sur scène samedi soir, la « Buena onda ». De plus, La Sphère TV5 avec ses concerts intimes, son expo photo et ses projections immersives a eu énormément de succès auprès des festivaliers, heureux de voir les artistes d’aussi près et de découvrir avec eux leur musique et leur culture. À mettre à votre agenda : la 32e édition aura lieu du 10 au 22 juillet 2018.
Célébrations
375e anniversaire de Montréal
Nova Stella, l'art d'être différents ensemble… Le 5 août prochain, Diversité artistique Montréal (DAM) et Terres en vues présenteront, dans le cadre de Présence autochtone, Nova Stella, un événement de la programmation officielle du 375e anniversaire de Montréal.
Nova Stella est un grand rassemblement artistique et festif invitant tous les amoureux de notre ville à célébrer le Montréal d'aujourd'hui et à imaginer, ensemble, celui de demain. Cette journée, qui se déclinera en trois rendez-vous, sera notamment l'occasion de présenter un spectacle à l'image de la ville et de ses habitants. « Nova Stella offrira aux Montréalais de toutes origines une journée mémorable qui permettra de découvrir de nombreux talents qui font battre le cœur de notre ville. En cette année de festivités, quoi de mieux que de célébrer notre identité montréalaise ? La journée du 5 août prochain sera une occasion formidable de mettre de l'avant la richesse de la diversité montréalaise ainsi que les cultures bien vivantes des peuples autochtones » a déclaré Alain Gignac, directeur général de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal. « Diversité artistique Montréal (DAM) et Terres en vues, dans un élan commun de collaboration artistique, proposent une série d'événements festifs qui portent une image dynamique du Montréal d'aujourd'hui, ville unie et solidaire, forte de tous les peuples qui ont forgé son identité culturelle. » ont déclaré Jérôme Pruneau, directeur général de DAM et André Dudemaine, administrateur et membre fondateur de Terres en vues.
Une programmation musicale variée lancera les festivités de 12 h 30 à 16 h sur la place des Festivals, dévoilant une pluralité de talents aux couleurs jazz, soul, reggae et autres fusions. Des animations de rue compléteront cette programmation. Ce volet mettra en vedette Matiu, Huu Bac Quintet, Veeby, Grooz, Komty, Noubi Trio, Rookie Rook & Cie et Emrical. Dès 15 h, se déploiera le grand défilé de l'Amitié nuestroamericana qui, pour la septième année consécutive, célèbre avec force et détermination la fraternité qui unit les peuples autochtones des Amériques et tous les peuples des régions et des continents du monde. Fort de ses 65 groupes de musiciens et danseurs costumés représentant des communautés originaires de 35 pays, il convie les Montréalais à partager, dans une envoûtante ambiance colorée et festive, les aspirations légitimes des peuples à la préservation des traditions culturelles et à la protection de la Terre-Mère au bénéfice des générations présentes et futures. Dans un esprit rassembleur et pacificateur, le défilé fait aussi place à des créations contemporaines d'ici et d'ailleurs. Il parcourra la rue Sainte-Catherine, depuis l'intersection Metcalfe jusqu'à la place des Festivals. Finalement à 20 h 30, dans un spectacle unique et éclaté mis en scène par Didier Lucien, des artistes de tous horizons s'approprieront à nouveau la place des Festivals en insufflant à Tioh'tia:ke (Montréal, en langue mohawk) cette vitalité mondialement reconnue à laquelle participent tous les immigrants depuis 375 ans et tous les peuples autochtones
depuis bien avant. Le manifeste Nova Stella, déclamé par son auteure Queen Ka, donnera le ton d'un spectacle puissant où la force des mots se mêlera aux sons actuels de la métropole portés par Mamselle Ruiz, Karim Diouf, Hua Li, Fabrice Koffy, Pierre Kwenders, Jacques Jacobus, Joyce N'sana, Webster, Sonido Pesao, Tomas Jensen, Jenny Salgado, Emrical, Loco Locass, Shauit, Queen Ka et Nomadic Massive. Nova Stella est une invitation à enraciner dans les esprits l'art d'être différents ensemble ! « La programmation élaborée dans le cadre de Nova Stella correspond à la ligne éditoriale qui a été choisie pour célébrer notre 375e anniversaire de fondation, soit de créer des ponts. Je salue l'ensemble des créateurs et artistes ayant choisi de se rassembler derrière ce projet et j'invite l'ensemble de la population montréalaise à participer en grand nombre. Vive un 375e rassembleur, qui célèbre nos origines, notre diversité. Vive Montréal », a déclaré le maire de Montréal, M. Denis Coderre.
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« Montréal vibre depuis longtemps au rythme de personnes venues des quatre coins du monde et c'est notamment cette richesse que l'on célèbre avec le 375e anniversaire de Montréal. Ce grand rassemblement s'inscrit dans ce courant d'ouverture et de diversité qui caractérise le Québec et qui fait de sa métropole un pôle d'attraction à travers le monde », a fait savoir le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de Montréal, M. Martin Coiteux. « L'année 2017 est le moment tout indiqué pour souligner la richesse culturelle des peuples autochtones et pour mettre en valeur la diversité de notre patrimoine culturel. Cette diversité fait la force du Canada et constitue une source inépuisable de créativité. À l'occasion de Nova Stella, j'invite tous les Montréalais à venir célébrer la belle mosaïque culturelle qui compose leur ville et le talent des artistes des Premières Nations. »- L'honorable Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien Cet événement est présenté
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avec la collaboration de L'Amitié nuestroamericana et le soutien du Festival Accès Asie, du Festival du Monde Arabe et du Festival Orientalys. Source : Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal
La Société des célébrations du 375e La Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal est un organisme à but non lucratif qui a pour mandat d'organiser les festivités et contributions socioéconomiques qui marqueront le 375e anniversaire de Montréal en 2017. Privilégiant la mise en valeur de l'expertise montréalaise, elle agit comme un catalyseur des forces dans la réalisation de son mandat : mobiliser la communauté, mettre en œuvre une stratégie de financement, administrer de façon rigoureuse les fonds recueillis, élaborer une programmation de qualité et assurer la promotion des festivités. La Société bénéficie du soutien financier de la Ville de Montréal, du gouvernement du Québec, du gouvernement du Canada et du financement privé de douze Grandes Montréalaises. Pour plus de renseignements : 375mtl.com
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Sports
Soccer
La Coupe d’Afrique des Nations fera peau neuve à partir de 2019 Elle se jouera à 24 équipes et en été!... C’est désormais officiel, la Coupe d’Afrique des nations se jouera à 24 équipes, en été (juin-juillet), et dès l’édition 2019. Une vraie révolution dans le monde du football africain. Le président Ahmad a donné l’information jeudi 20 juillet avant que le site internet de la Confédération africaine de football ne publie un communiqué. C’est ce coup de tonnerre qui a retentit au Maroc. Réunis à Rabat ce jeudi 20 juillet, les membres du Comité exécutif de la Confédération africaine de football ont acté le passage d’une Coupe d’Afrique des Nations à 24 équipes. Le président Ahmad qui en a fait l’annonce en sortant de la salle, n’a pas voulu faire plus de commentaires, demandant aux journalistes présents de bien vouloir attendre le communiqué. « Il était temps de revoir les choses » « Passage à une Coupe d'Afrique des Nations à 24 équipes dès l'édition de 2019 avec un tournoi qui devra se disputer entre les mois de juin et juillet. La compétition con-
tinuera à se disputer tous les deux ans, les années impaires et exclusivement sur le continent africain et avec des sélections nationales africaines », pouvait-on lire quelques minutes plus tard. « Je fais confiance à la CAF et je pense qu’il était temps de revoir les choses. Il y a trop longtemps que l’on joue avec 16 équipes et maintenant d’autres pays vont enfin avoir l’opportunité d'y participer », nous déclare, à chaud, l’ancien international algérien Rabah Madjer. «Nous allons rentrer et discuter avec le plus hautes autorité de notre pays» Reste désormais à savoir comment le Cameroun, pays hôte de la prochaine CAN va réagir. « Nous sommes dans un monde de droit et nous n’allons pas changer les règles du jeu en cours de route », nous confiait quelques heures auparavant le président de la Fédération camerounaise de football, Tombi A Roko. « Pour moi, la CAN de 2019 est engagée et la phase des éliminatoires a débuté », ajoutait-il. « Passer de 16 à 24 équipes,
c’est une décision du Comité exécutif et nous en prenons acte. Une CAN engendre beaucoup de choses, avec entre autres les infrastructures hôtelières, routières, aéroportuaires, hospitalières et sécuritaires. Cet ensemble fait que le gouvernement du Cameroun s’était engagé sur la base de l’ancien cahier des charges pour 16 équipes. Maintenant, il va falloir passer à 24 et il faut un nouvel engagement de notre gouvernement. Nous allons rentrer et discuter avec les plus hautes autorité de notre
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pays », a déclaré Tombi A Roko après l’annonce. Une évolution impérative Il faudra ainsi revoir le cahier des charges des trois prochaines CAN déjà attribuées (Cameroun 2019, Côte d’Ivoire 2021 et Guinée 2023). La CAF fera une première visite d'inspection au Cameroun en septembre. « Ce n’est pas une révolution, mais c’est une évolution impérative. Il fallait accélérer les choses. Nous n’allions pas
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attendre des décennies avant de prendre des décisions qui s’imposent dans un nouveau contexte footballistique », lance au micro de RFI le président de la Fédération marocaine de football. Fouzi Lekjaa, seul membre du Comité exécutif à avoir accepté de commenter ces nouvelles décisions. Avant l’ouverture du symposium mardi, le Maroc et l’Algérie s’étaient positionnés pour éventuellement abriter la CAN 2019.
Affaires
12 producteurs laitiers marocains en visite
De belles perspectives d’échanges et de coopération identifiées
Le secteur laitier canadien, et tout particulièrement québécois, est en recherche constante de débouchées et de partenariat. Son homologue marocain, est en expansion et cherche les partenariats qui l’aideront à atteindre ses objectifs : développer la consommation de lait et produits dérivés.
Aujourd’hui en effet, la consommation moyenne annuel par habitant au Maroc est de 72 litres (ou équivalent), alors que le seuil recommandé par les organismes internationaux de santé et d’alimentation recommande plutôt 90 litres. Devant ces faits et chiffres, l’homme d’affaires marococanadien Si Mohamed Berrada, Directeur des opérations de la compagnie Hitek Logistic, n’a pas hésité longtemps. Il a pris l’initiative de faire se rencontrer des opérateurs du secteur laitier des deux pays. Et c’est chose faite depuis cette première quinzaine du mois de juillet avec la visite d’une délégation de membres de l’union Nationale (Marocaine).
Les douze membres de la délégation, en particulier les dirigeants de la coopérative Extralait, souhaitaient notamment : - S’informer sur les matières premières disponibles au Canada pour la production des produits laitiers et dont les prix sont intéressants pour les producteurs marocains, - Examiner la possibilité de créer un partenariat ou une joint-venture entre Producteur laitier et Extralait au Maroc ou de fabriquer sous licence au Maroc quelques produits ou marques Canadiens. - Étudier la possibilité de formation ou de transfert des apprentissages sur la production des fromages, de la poudre à crème glacée, le lait au chocolat ou autres... À ces fins, la délégation a pu, grâce à la diligence de M. Berrada et de Hitek Logistic, rencontrer les grands producteurs locaux tels Saputo, Agropur, Lactopur etc. ainsi que des fournisseurs de logistiques et transporteur interna-
tional qui notre compagnie . Ces objectifs ont été pleinement atteints ont affirmés des
membres de la délégation à Atlas.Mtl. De sorte que, même si le
monde des affaires aime beaucoup la discrétion, des annonces pourraient être faites dès la rentrée prochaine…
Transport terrestre, transport aérien, transport maritime, logistique spécialisée, services de messagerie, assurance…
Hitek Logistic, une entreprise en perpétuel mouvement La confiance, la fiabilité, l’honnêteté, l’innovation et la transparence. Ce sont nos piliers. Chaque étape de nos opérations repose sur ces fondements. Notre expertise approfondie, nos bonnes pratiques rigoureuses et notre incomparable service à la clientèle ont tous contribué au succès de l’entreprise. Peu importe la taille, la distance ou les exigences, nous livrerons vos biens à la bonne personne et au bon endroit tout en respectant le délai et le budget. En mouvement, jour et nuit Nos pensées sont orientées vers les solutions et non vers les problèmes. En général, il existe plus d’une solution. Nous vous aiderons à assurer la gestion de vos biens et de les acheminés rapidement au bon endroit de manière fiable et efficace.
Flexibilité et souplesse Notre personnel est notre atout le plus important. Hitek Logistic investit massivement dans le développement de toute son équipe. Nous sommes professionnels, efficaces et experts en la matière. Nous livrons toujours la marchandise. Nous sommes fidèles au poste tôt le matin et nous ne quittons pas le travail sans que tout soit terminé, et ce, toujours en donnant le meilleur de nousmêmes. Nous pouvons livrer à peu près tout et à des endroits inconnus pour plusieurs. Une expertise, un souci du détail et un service à la clientèle dévoué; voilà ce qui nous distingue. Un service sans pareil Nous avons bâti notre entreprise basée sur le service; un service exceptionnel. Nos experts sont dévoués et fiables. Nous ne nous limitons pas à livrer vos biens à
destination; nous livrons ces derniers rapidement, efficacement et sans contretemps du point départ jusqu’à destination. Hitek Logistic atteint toujours de nouveaux sommets quant à la confiance témoignée par ses clients.
Ainsi, vous pouvez vous concentrer sur ce que vous faites le mieux : la gestion des activités de votre entreprise. Une intelligence centrale Quel que soit l’endroit où vous vous situez ou votre domaine d’activité, la technologie a un effet significatif sur vos activités quotidiennes. Dès les débuts, Hitek Logistic a investi d’importantes ressources pour s’assurer que ces systèmes d’échanges de données informatisées (EDI) soient d’envergure mondiale. Tout cela dans un seul et unique but : mieux vous servir.
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Nos systèmes exclusifs vous permettent de jeter un œil, en peu de temps, sur votre chaîne d’approvisionnement, d’économiser temps et argent, tout en permettant à vos biens d’être acheminés de manière plus efficace et plus rigoureuse. Nos rapports, à la fois simples et détaillés, peuvent être personnalisés et optimisés selon vos besoins. Ceux-ci vous permettent de vérifier votre inventaire, vos biens, vos documents, vos livraisons, et ce, à portée de main. De plus, ils vous permettent de gérer une partie importante ou l’ensemble de votre processus de
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transaction. Toutes ces informations peuvent vous être transmises en format papier, par voie électronique ou elles sont disponibles en ligne sur nos serveurs sécurisés, à toute heure du jour ou de la nuit. La compagnie à des filiales en Amérique, en Europe et en Asie, notamment à Montréal, New York, Sacramento, São Paulo, Londres, Amsterdam, Dubaï, Hong Kong, Shenzhen en Chine
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Affaires
12 producteurs laitiers marocains en visite
Le secteur Laitier au Maroc Le secteur laitier au Maroc a produit plus de 2,6 milliards de litres de lait en 2016. La filière compte 1,2 million de vaches laitières réparties sur des exploitations de petites taille pour 85% soient 400 000 producteurs de lait dont ; seuls 182 000 d’entre eux sont reliés à un réseau de 2830 centres de collecte de lait. En terme de races, le secteur est passé de 80% de races locales dans les années 80 à 40% en 2016, le reste est issu de croisement avec des génisses importées.
Les prix du lait et dérivés laitiers ont été libérés depuis1992 le prix à la production fluctue entre les régions et se situ actuellement entre 0.42 et 0,57 § canadien le litre. Le système d’agrégation des petits éleveurs autour des unités de la transformation du lait surtout les coopératives les incite à améliorer la qualité de leur lait en liant son prix à la qualité.
Le contrat-programme signé par la filière laitière et les pouvoirs publics en avril 2015 prévoit que le pays passe d’une collecte de 2,4 milliards de litres en 2013 à 4 milliards en 2020. le Maroc est relativement autosuffisant en lait. La production assure 92% de la consommation nationale ; Toutefois la consommation stagne à un niveau de 72 litres équivalents lait contre 90 litres équivalents lait recommandes par l’OMS.
Actuellement, 82 usines traitent le lait collecté par les réseaux des agrégateurs. Une dizaine à elle seule concentre 70% de la production dont la société centrale Danone 60%. Au Maroc, 30% du lait produit échappe aux réseaux de collecte et livré au consommateur par un réseau de petits ateliers " mahlaba ".
La filière lait et dérivés au Maroc
Le lait de bonne qualité nutritive est plus rémunérateur pour l’éleveur.
Perspectives de développement et d’affaires Les principales difficultés de la filière lait sont d’abord liées aux conditions climatiques (sécheresses récurrentes)
entraînant des déficits fourragers, à une faible technicité des producteurs et la prédominance des petites et moyennes fermes, rendant difficile l’introduction des techniques modernes de production, et puis récemment les problèmes liés à la commercialisation des produits et la stagnation de la
consommation. Les perspectives de développement de la filière lait sont prometteuses; dans ce cadre, un contrat programme de développement de la filière lait pour la période 2015 /2020 a été annoncé par le gouvernement définissant les objectifs
L’Union Nationale des Coopératives Agricoles Laitières Année de création : 26 juillet 1972
10 millions de litres par jour
Nombre d’adhérents : 12 coopératives de transformation du lait
Part du lait collecté : 40%
Répartition : Ensemble: du territoire national Nombre de producteurs : 22.000
Taux de couverture du marché nationale : Lait pasteurisé : 30% Dérivés laitiers : 25%
Effectif de génisses : 80.000
Nombres d’emplois stables : 3000
Capacité de transformation :
Franchise YOPLAIT entre : 1982 et 1992
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de production et le soutien de l’Etat aux investissements dans la filière. Ces aides financières à l’investissement sont fixées dans le cadre du fond du développement agricole.
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