nº 322 du 8 au 21 mars 2018
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Les mesures fiscales du gouvernement Couillard depuis 2014
Qui profite des baisses d’impôts ?
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La scène politique provinciale Sept mois avant les élections…
Toutes choses demeurant égales par ailleurs…
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Votre argent Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Wahid Megherbi, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com
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Déclaration d’impôt 2017
10 points à surveiller Par Youssef El Aribi*
La saison des impôts est à nos portes. Qu’est-ce qui a changé dans nos déclarations par rapport à l’année précédente? Voici les principaux changements qui toucheront vos déclarations d’impôt - fédérale et provinciale – pour l’année 2017, décrits et analysés par un spécialiste de la chose fiscale. Montant personnel de base exempt d’impôt Le montant personnel de base exempt d’impôt passe de 11 550 $ à 14 890 $, ce qui représente une baisse d’impôt d’environ 55 $ pour tous les contribuables. Crédit d'impôt RénoVert La période d’admissibilité au crédit remboursable RénoVert, qui permet d’obtenir jusqu’à 10 000 $ pour des rénovations écoresponsables à votre résidence principale ou à votre chalet, est prolongée jusqu’au 31 mars 2018. Les particuliers ont jusqu’à cette date pour conclure une entente avec un entrepreneur reconnu et ils devront acquitter leurs dépenses de rénovation avant le 1er janvier 2019. Crédit d'impôt pour mise aux normes d'installations d'assainissement des eaux usées résidentielles au provincial Vous pourriez avoir droit au crédit d'impôt remboursable pour la mise aux normes d'installations d'assainissement des eaux usées résidentielles si, entre autres, à la suite d'une entente conclue après le 31 mars 2017 avec un entrepreneur qualifié, vous ou votre conjoint avez payé des dépenses admissibles liées à la réalisation de travaux portant sur les installations d'assainissement des eaux usées résidentielles de votre lieu principal de résidence ou, à certaines conditions, de
votre chalet. Le crédit maximal remboursable est de 5 500 $ par habitation admissible.
Crédit d’impôt pour Premier acheteur au Fédéral Encore cette année, les nouveaux propriétaires de maison ou de condo peuvent obtenir un crédit d’impôt non remboursable de 750 $ (avant abattement du Québec). De quoi compenser en partie la « taxe de bienvenue » ! Attention : si vous avez vendu votre résidence principale en 2017 ou si vous planifiez de le faire dans les prochaines années, sachez que vous devez désormais fournir des informations à l’ARC dans votre déclaration de revenus afin de pouvoir profiter de l’exemption d’impôt sur le gain en capital. «Le contribuable qui omet de divulguer ces informations dans sa déclaration de revenus pour l’année de la vente de la résidence pourra, en produisant une déclaration amendée et en payant la pénalité applicable pour production tardive (dont le montant pourra atteindre 8 000 $), récupérer l’exemption». Contribution santé Bonne nouvelle ! En 2017, la contribution santé est abolie pour tous les contribuables. Services de garde subventionnés Au tarif journalier de base de 7,75 $ par enfant inscrit dans un service de garde subventionné en 2017, les ménages ayant un revenu net de plus de 50 920 $ en 2017 doivent payer une contribution additionnelle au moment de leur déclaration de revenus. Crédits d’impôt pour la condition physique et les activités artistiques des enfants au Fédéral Les crédits d’impôt pour la condition physique et les activi-
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tés artistiques des enfants disparaissent pour de bon. Pour les parents, c’est une perte maximale totale de 112,50 $ par enfant dont les activités étaient admissibles.
Crédit d'impôt pour propriétaires de taxi au provincial À compter de l'année 2017, si vous êtes membre d'une société de personnes titulaire d'un ou plusieurs permis de propriétaire de taxi, vous pourriez bénéficier, à certaines conditions, d'un crédit d'impôt remboursable pour propriétaire de taxi. Crédit d’impôt pour le transport en commun au fédéral Le crédit d’impôt pour le transport en commun est aboli. Pour l’année 2017, vous pouvez cependant réclamer le remboursement des frais de transport en commun admissibles pour les déplacements effectués entre le 1er janvier et le 30 juin 2017. Crédit d’impôt pour dons À compter de l'année 2017, le taux du crédit d'impôt est bonifié pour les particuliers dont le taux marginal d'imposition est supérieur à 24 % et ce au niveau du provincial. Au fédéral: 2017 était la dernière année pour profiter du super crédit pour premier don de bienfaisance, qui accorde un crédit d’impôt additionnel de 25 % pour un particulier effectuant un premier don de charité. Crédits d’impôt pour études et manuels scolaires Au fédéral: Les crédits d’impôt pour études et manuels scolaires sont abolis. Ces crédits permettaient à un étudiant à temps plein de réclamer 15 % d’un montant de 400 $ par
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mois d’études et 65 $ par mois d’études pour l’acquisition des manuels. Pour justifier ces coupes, le gouvernement dit vouloir investir davantage dans l’aide financière pour les étudiants issus de milieux à faibles ou moyens revenus. Le crédit fédéral pour frais de scolarité est toutefois maintenu. Important : Ce document est publié par Atlasmédia pour ses lecteurs. Les mesures mentionnées ne sont pas exhaustives. Le lecteur ne doit donc prendre aucune décision sans consulter son spécialiste en fiscalité. N’hésitez dès lors pas à communiquer avec votre fiscaliste pour discuter de l’un ou l’autre des sujets susmentionnés ou pour la production de votre déclaration d’impôt. Il nous fera un grand plaisir de vous assister. *B.A.A., M.Fisc.,Maitre en fiscalité Conseilstaxes Inc. , 400 Boul. Curé-Labelle,Suite 204 Laval, Québec, H7V 2S6 Tel : Laval : 514-806-1641; Sherbrooke: 819 674 1641 E-mail: Youssef.elaribi@conseilstaxes. com
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Revenus 2018
Des hausses de cotisations sociales au menu…
Les contributions des travailleurs à l’assurance-emploi, à l’assurance parentale et au Régime de rentes du Québec tendent à augmenter chaque année. Qu’en est-il pour 2018? Tous les travailleurs salariés, de même que les travailleurs autonomes qui le souhaitent, cotisent à la caisse de l’assurance-emploi gérée par le gouvernement fédéral. Sous certaines conditions, cette caisse assure un revenu aux Canadiens pendant leur recherche d’emploi ou pendant qu’ils perfectionnent leurs compétences. Le programme est aussi financé par les cotisations des employeurs. En 2018, au Québec, le taux maximal de cotisation est de 1,30 $ par tranche de revenus assurables. Ainsi, un travailleur gagnant le revenu annuel assurable maximal, soit 51 700 $, versera au plus 672,10 $; la cotisation maximale augmente donc de 20,59 $ par rapport à 2017. Régime québécois d’assurance parentale En vigueur depuis 2006, le Régime québécois d’assurance parentale verse
des prestations à toute personne admissible prenant un congé de maternité, un congé de paternité, un congé parental ou un congé d’adoption. Ce régime est financé par les cotisations des travailleurs, tant salariés qu’autonomes, et des employeurs.
En 2018, le revenu maximal assurable est de 74 000 $, comparé à 72 500 $ en 2017. Cette hausse du salaire plafond fait légèrement augmenter la cotisation maximale que peut verser un salarié; celle-ci passe à 405,52 $ cette année, soit 8,22 $ de plus qu’en 2017. La contribution maximale d’un travailleur autonome (qui assume aussi les cotisations à titre d’employeur) est fixée à 720,02 $, soit 14,59 $ de plus que l’an dernier. Régime de rentes du Québec Le Régime de rentes du Québec (RRQ), qui permet à tous les travailleurs de retirer une rente de retraite de base équivalente à environ 25 % de leur revenu de carrière moyen, est financé par les cotisations des travailleurs et des employeurs.
En 2018, le maximum des gains admissibles est de 55 900 $, comparé à 55 300 $ en 2017. Cette hausse fait en sorte que la cotisation maximale d’un salarié passe à 2 829,60 $ (32,40 $ de plus qu’en 2017) et celles du travailleur autonome (qui contribue aussi à titre d’employeur) à 5 659,20 $ (64,80 $ de plus qu’en 2017). À titre d’exemple, le salarié ayant un revenu de travail de 30 000 $ en 2018 verra un montant de 1 431 $ prélevé à la source, alors que le travailleur autonome devra verser 2 862 $. Pour un revenu de 50 000 $, ces montants s’établissent à 2 511 $ pour le salarié et à 5 022 $ pour le travailleur autonome. À noter que les cotisations au RRQ augmenteront ces prochaines années. En effet, en novembre 2017, après une vaste consultation publique, le gouvernement du Québec a déposé le projet de loi 149 qui vise à bonifier le RRQ et à stabiliser son financement pour les générations à venir. Ce dernier a
été adopté le 21 février 2018. Cette Loi prévoit l’augmentation progressive de la rente de retraite de base de tous les Québécois afin que celle-ci assure un taux de remplacement du revenu de carrière moyen plus élevé, passant de 25 % en 2018 à 33,33 % en 2065. Ainsi, à partir de 2065, un travailleur qui prend sa retraite à 65 ans obtiendra une pleine rente annuelle bonifiée d'une somme pouvant atteindre 7 000 $ par an. D'ici là, les nouveaux retraités qui demanderont leur rente entre 2019 et 2064 auront une rente bonifiée au prorata des cotisations supplémentaires versées.
Autrement dit, la rente versée par le RRQ augmentera petit à petit chaque année jusqu'à sa pleine bonification en 2065. Pour financer cette bonification: • Le Régime sera dorénavant formé de deux parties : le régime de base, soit le régime mis en place en 1966, et le régime supplémentaire, qui sera instauré en 2019. • Le salaire maximal sur lequel un travailleur cotise au RRQ sera haussé de 14 %. • Les cotisations seront haussées graduellement sur sept ans, de 2019 à 2025.
L’effet de la hausse des cotisations à l’horizon 2065 Montant actuel
Montant après bonification
Différence
891 $ 4 869 $
1 056 $ 6 492 $
1 971 $ 9 739 $
2 336 $ 12 984 $
2 830 $ 13 610 $
3 666$ 20 677$
2 830 $ 13 610 $
3 666 $ 20 677 $
Pour un revenu de travail de 20 000 $ • cotisation annuelle moyenne de l'employé • rente annuelle à 65 ans
Pour un revenude travail de 40 000 $ • cotisation annuelle moyenne de l'employé • rente annuelle à 65 ans
Pour un revenu de travail de 63 700 $ • cotisation annuelle moyenne de l'employé • rente annuelle à 65 ans
+ 165 $ + 1 623 $ + 365 $ + 3 245 $ + 836$ + 7 067 $
Pour un revenu de travail de 80 000 $ • cotisation annuelle moyenne de l'employé • rente annuelle à 65 ans
+ 836 $ + 7 067 $
Le niveau des rentes de retraite est présenté en dollars de 2018 pour les cotisations versées du 1er janvier 2025 au 1er janvier 2065 Source: Retraite Québec
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Les mesures fiscales du gouvernement Couillard
Qui profite le plus des baisses d’impôts ? Baisse de l’impôt sur le revenu, uniformisation de la taxe scolaire, abolition de la contribution santé… Le gouvernement de Philippe Couillard avait promis de réduire le fardeau fiscal des Québécois et il a multiplié les mesures pour tenir parole. Au total, les libéraux soutiennent avoir réduit de plus de 2 milliards de dollars les montants réclamés auprès des contribuables depuis leur retour au pouvoir. Mais profitez-vous vraiment de ces cadeaux fiscaux ? L’indexation des seuils d’imposition Le gouvernement indexe chaque année les seuils d’imposition à l’inflation. Ainsi, si votre salaire reste identique d’année en année, vous payez de moins en moins d’impôt provincial sur le revenu. En 2017, le gouvernement a non seulement augmenté les seuils, mais il a aussi réduit de 16 % à 15 % le taux d’imposition pour la première tranche de revenu, comprise entre 14 890 $ et 42 705 $. Les travailleurs qui gagnent moins de 42 705 $ par année bénéficient donc de cette baisse d’impôt notamment lorsque leur salaire annuel s’établit à 25 000 $. Mais ceux qui gagnent plus en bénéficient aussi ! Et les citoyens avec un revenu dans les six chiffres profitent également de l’indexation de tous les autres paliers d’imposition avec une baisse nettement plus marquée, pour un revenu de 150 000 $ par année. Conclusion: entre 2015 et 2018, si on considère que les revenus annuels sont restés identiques, ce sont les Québécois avec la plus haute rémunération qui ont vu leur impôt provincial sur le revenu diminuer le plus. Une nuance à garder en tête toutefois : bien qu’ils profitent de la baisse la plus importante, ce sont encore et toujours eux qui paient le plus d’impôt sur le revenu, et de loin. La taxe scolaire uniformisée Autre mesure annoncée en grande pompe par les libéraux : l’uniformisation de
la taxe scolaire. Cette contribution est réclamée auprès des propriétaires pour financer les écoles. Avant 2018, les commissions scolaires décidaient du taux de cette contribution. Le gouvernement a désormais tout uniformisé à la baisse, pour chaque région administrative. Aussi, les premiers 25 000 $ de la valeur foncière d’une propriété ne sont plus imposables. Cette décision provoque une réduction massive de la taxe scolaire pour presque tous les propriétaires de la province en 2018, sauf à Montréal où les taux étaient déjà uniformisés depuis longtemps, et pour les commissions qui avaient déjà le plus bas taux de leur région administrative.
Dans quelques rares cas malchanceux, cette mesure ne compense pas les hausses des années précédentes, par exemple pour la Commission scolaire des Îles, en Gaspésie. Pour d’autres en revanche, même si la taxe grimpait d’année en année avant 2018, la décision du gouvernement renverse la tendance et réduit grandement leur facture. C’est le cas pour les propriétaires qui garnissent les coffres de la Commission des Hauts-Bois-del’Outaouais. Fait intéressant, ce sont les propriétaires des Laurentides contribuant à la Commission scolaire Western Québec qui réalisent les plus grandes économies. La décision du gouvernement y contribue, mais la commission avait déjà réduit fortement sa taxe scolaire avant l’intervention gouvernementale. Il faut cependant noter que la taxe scolaire est une taxe proportionnelle. Par exemple, imaginons deux propriétés dont la taxe scolaire doit être payée à la Commission des Hauts-Bois-del’Outaouais. L’abolition de la taxe santé En 2010, le gouvernement libéral de Jean Charest instaurait la contribution santé. Deux ans plus tard, le gouvernement Marois décidait de la moduler en fonction des revenus. De retour au pouvoir, les libéraux ont fin-
alement décidé d’abolir cette taxe impopulaire à partir de 2016. Son fonctionnement était relativement simple : en fonction de certains seuils de revenus, les contribuables payaient une somme allant jusqu’à 1 000 $ par année pour financer le système de santé. Mais encore là, vu que ce sont les contribuables avec les plus hauts revenus qui contribuaient le plus, c’est surtout à ces derniers que profite son abolition. Par exemple, pour un revenu annuel de 25 000 $, l’abolition (rétroactive) génère des économies de 300 $ de 2015 à 2018. Toutefois, pour un revenu de 175 000 $ ou plus par année, l’abolition génère des économies de 2 000 $ de 2015 à 2018. Conclusion : ici aussi, ce sont les Québécois avec les plus hauts revenus qui réalisent les plus grandes économies. Les frais de garderies Le gouvernement n’a pas décrété que des baisses. Il y a des hausses aussi. Et la modulation des frais de service de garde subventionné est sans doute celle qui a le plus d’impact sur les familles. Depuis le 22 avril 2015, les parents qui ont un enfant dans une garderie subventionnée doivent payer une contribution additionnelle au tarif de base. Cette somme supplémentaire dépend du revenu familial net. En dessous de 51 340 $ par année, les parents n’ont pas eu à la payer entre 2015 et 2018. (Note: ils ont quand
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même dû assumer la hausse du tarif de base.) Mais la note a augmenté substantiellement pour les familles les plus nanties. Pour celles avec un revenu familial net de 175 000 $ ou plus, avec un enfant en garderie subventionnée cinq jours par semaine pour chaque année de 2015 à 2018, la hausse cumulée atteint 13 000 $. Conclusion : contrairement aux autres mesures, ce sont les Québécois les plus riches qui sont le plus pénalisés par cette mesure, à condition bien sûr qu’ils aient un enfant en bas âge et que ce dernier soit inscrit dans une garderie subventionnée. Aussi, il ne faut pas oublier qu’il existe un crédit d’impôt fédéral pour les dépenses en service de garde, qui atténue ces hausses et qui n’est pas pris en compte ici. Le régime des rentes Les cotisations au Régime de rentes du Québec, qui permettent de financer les retraites, augmentent chaque année. Plus les revenus sont élevés, plus la ponction est importante. Par exemple, en 2018, pour un salaire annuel de 25 000 $, la cotisation serait de 1 1161 $, comparé à 2 830 $ pour un salaire de 75 000 $. Toutefois, la cotisation ne peut pas dépasser un certain seuil. Ainsi, que vous fassiez 75 000 $ ou 150 000 $, vous cotiserez la même somme. De plus, pour les revenus de 75 000 $ ou plus, la hausse totale des cotisations de 2015 à 2018 ne représente qu’environ la moitié de ce
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qui est économisé en baisse d’impôt sur le revenu. Conclusion : cette mesure touche les plus riches, mais elle est compensée par les autres baisses. La prime d’assurance automobile Le gouvernement libéral a aussi décidé d’augmenter la taxe sur la prime d’assurance automobile. Depuis 2015, elle est passée de 5 % à 9 %. Pour une assurance mensuelle de 50 $ (avant taxes), cette mesure coûte au total 88 $ de plus à l’automobiliste, de 2015 à 2018. Si l’on assume que les plus nantis ont des voitures qui coûtent plus cher à assurer, ce sont eux qui sont les plus pénalisés par cette hausse de taxe. Une autre mesure que je n’ai pas détaillée, car elle est assez simple : le supplément pour fournitures scolaires. Chaque famille recevra un chèque de 100 $ en 2018, pour chaque enfant âgé entre 4 et 16 ans. Cette mesure ne prend pas en compte le revenu des parents. Au final, la conclusion reste la même : les personnes avec les plus hauts revenus profitent le plus de la réduction du fardeau fiscal du gouvernement Couillard. Même si, je tiens à le rappeler, ce sont elles qui paient le plus d’impôts et qui contribuent le plus au financement des services publics. Source : L'actualité
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Budget fédéral
Le déficit pour «Investir dans le bien-être à très long terme du pays»…
L’économie canadienne se porte mieux, mais le ministre des Finances, Bill Morneau, a choisi de ne pas en profiter pour arrimer ses déficits à ses promesses électorales. Les libéraux de Justin Trudeau ont décidé de consacrer la totalité des revenus excédentaires à une myriade de mesures progressistes, renonçant définitivement à un retour à l’équilibre budgétaire à temps pour l’élection et coupant du même coup l’herbe sous le pied du Nouveau Parti démocratique.
avons faits immédiatement, comme l’Allocation canadienne pour enfants, […] ont eu les effets désirés. Les investissements à long terme, tels que ceux en infrastructure, auront des impacts positifs à long terme. Nous nous demandons maintenant ce que nous devons faire pour le très long terme. Les investissements que nous faisons aujourd’hui sont pour le bien-être de notre pays à très long terme. »
Pour 2018-2019, les revenus d’Ottawa totaliseront 323,4 milliards de dollars, en hausse de 4,5 % par rapport à l’année courante, tandis que les dépenses s’élèveront à 338,5 milliards (+2,9 %), pour un déficit de 18,1 milliards une fois comptabilisé le coussin pour imprévus de 3 milliards. Par la suite, les déficits anticipés s’élèveront à 17,5 milliards en 20192020, puis à 16,9 milliards, à 13,8 milliards et enfin à 12,3 milliards en 2022-1923. En 2015, les libéraux avaient plutôt promis des déficits « modestes » de 10 milliards par année et un retour à l’équilibre en 2019.
Ce troisième budget du gouvernement Trudeau se démarque par la multitude de petites mesures visant à ajuster des programmes déjà existants. Ainsi, la Prestation fiscale pour le revenu de travail, un crédit d’impôt remboursable encourageant les gagne-petit à rester sur le marché du travail, est rebaptisée et devient automatique. Ottawa pense ainsi faire bénéficier de ce programme 300 000 contribuables de plus. Comme promis, l’Allocation canadienne pour les enfants est pleinement indexée. Le congé parental fédéral — qui ne s’applique pas au Québec — est modifié afin d’encourager les pères à s’en prévaloir. Ottawa prend acte de l’arrivée massive de demandeurs d’asile à la frontière canado-américaine en injectant une somme de 173 millions de dollars sur deux ans pour traiter plus vite les demandes et renforcer la sécurité.
Pourtant, le solde d’Ottawa aurait pu s’améliorer de beaucoup cette année grâce à l’embellie économique. La croissance a généré des revenus supplémentaires de 3 milliards pour l’année qui se termine le 31 mars prochain, de 3,6 milliards pour 20182019 et de 9,7 milliards pour les trois années subséquentes. Or, Ottawa annonce dans son budget des réinvestissements équivalents ou supérieurs pour chacune de ces cinq années. « Nous avons dit depuis le début que nous devions investir dans les Canadiens », a expliqué le ministre Morneau au cours de sa conférence de presse. « Les investissements que nous
Les idées du NPD?
Le nouveau chef du NPD, Jagmeet Singh, pourrait être découragé de se faire voler certains de ses thèmes de campagne électorale. Il milite pour l’instauration d’un régime d’assurancemédicaments similaire à celui du Québec ? Ottawa annonce la création d’un conseil consultatif pour envisager la mise en place d’un tel programme. M.
Singh réclame la taxation des plateformes de commerce en ligne ? Le ministre Morneau accorde 3 millions de dollars par année à Statistique Canada pour chiffrer le commerce numérique afin de mieux s’y attaquer par la suite. Il promet de combattre les inégalités ? Le budget Morneau propose une multitude de mesures pour restaurer l’égalité hommesfemmes, notamment une loi sur l’équité salariale et un incitatif financier pour que les femmes accèdent aux lucratifs métiers de la construction. Mais Jagmeet Singh n’est pas démonté, au contraire. « Le gouvernement ne propose pas un plan, il annonce un mirage. Il n’y a pas un seul dollar d’investissement pour mettre en place un programme d’assurance-médicaments », rappelle-t-il. Loin de craindre de se faire voler sa plateforme électorale, M. Singh soutient qu’il aurait aimé être imité par les libéraux. « J’adorerais que le gouvernement me vole mes idées. Ça me plairait parce que ce n’est pas une affaire personnelle. »
L’évitement fiscal, autre thème cher au NPD, est aussi dans ce budget. Ottawa abolit une mesure — la création de pertes artificielles par des institutions bancaires permettant ensuite de mettre à l’abri du fisc d’autres revenus — qui à elle seule générera pas moins de 560 millions de dollars par année. D’autres mesures contre l’évitement permettront de récupérer, espère Ottawa, 184 millions en cinq ans. Le Bloc québécois comme le NPD estiment que ces mesures ne sont pas assez énergiques. Les libéraux ne tentent pas seulement de plaire aux néodémocrates avec ce troisième budget. Ils espèrent aussi apaiser les conservateurs en modifiant radicalement leur
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Bill Morneau, ministre des Finances du Canada réforme fiscale visant les entreprises privées. Le volet sur les investissements passifs, qui suscitait le plus de critiques, est simplifié. Ottawa utilise une voie différente pour arriver, assure-ton, au même résultat d’équité. « Nous avons beaucoup écouté », a plaidé M. Morneau. Au total, cette réforme, qui comporte d’autres volets, dont la fin de la répartition des revenus entre membres d’une même famille, rapportera aux coffres fédéraux un demi-milliard de dollars en 2019-2020 et près d’un milliard trois ans plus tard. Libre-échange coûteux Le budget Morneau ne contient par ailleurs aucune mesure concrète pour faire face aux changements fiscaux envisagés par le gouvernement de Donald Trump et ayant le pouvoir d’attirer des capitaux aux États-Unis. Le ministre Morneau a indiqué qu’il serait prématuré de le faire étant donné que les États-Unis n’ont pas encore finalisé leur proposition. Ceux qui s’opposent à la signature du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), un accord de libre-échange avec 10 pays de la zone pacifique, auront une raison supplémentaire de le faire avec le budget 2018 :
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on y apprend qu’il fera perdre à Ottawa un demi-milliard de dollars par année en tarifs douaniers. Les provinces seront contentes d’apprendre qu’elles recevront un montant forfaitaire cette année de 150 millions pour les aider à traverser la crise des opioïdes. Ottawa pense que quelque 4000 décès ont été attribuables à l’usage d’opioïdes en 2017 au pays. La taxe sur le tabac est pour sa part augmentée d’un dollar par cartouche de 200 cigarettes, ce qui représente un revenu supplémentaire de 165 millions. Par ailleurs, Ottawa fait en sorte que l’indexation à l’inflation de la taxe d’accise sur le tabac se fera désormais annuellement plutôt que tous les cinq ans, ce qui procurera une entrée financière ponctuelle de 495 millions pour l’année en cours et la prochaine. Enfin, notons que le gouvernement n’abandonne toujours pas son idée de mettre en place une instance neutre qui organiserait à la place des télédiffuseurs un débat des chefs lors de l’élection. Ottawa n’a pas encore décidé ce qu’il voulait faire, mais il accorde une somme de 6 millions de dollars pour le faire.
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L’essentiel du budget fédéral 2018 en 15 points 1-
Équité salariale
Le SCFP accueille favorablement l’annonce du dépôt d’une loi sur l’équité salariale qui s’appliquera aux travailleurs sous réglementation fédérale et aux sous-traitants fédéraux. Le SCFP réclamait une loi proactive qui tienne compte des recommandations formulées en 2004 par le Groupe de travail sur l’équité salariale. 2-
Congé parental
Le SCFP voit d’un bon œil la création d’un congé parental « à prendre ou à laisser », d’un maximum de cinq semaines, pour le deuxième parent. Cette mesure encouragera l’égalité hommes-femmes dans les rôles parentaux et l’emploi. Néanmoins, nous craignons que ce programme ne soit pas accessible aux parents à faible revenu ou aux travailleurs à statut précaire qui n’ont pas droit à l’assurance-emploi ou qui ne peuvent pas se contenter du bas niveau de prestation pour vivre. Nous espérons que le gouvernement assouplira les règles d’admissibilité et qu’il bonifiera les prestations lors de la mise en place de ce congé. Le SCFP avait recommandé au gouvernement d’offrir douze semaines, comme le font plusieurs pays, et d’assurer des prestations similaires aux chefs de famille monoparentaux. 3- Égalité hommes femmes Le budget 2018 est présenté comme un budget axé sur l’égalité entre les hommes et les femmes comprenant une « analyse comparative entre les sexes + » pour les différentes mesures. Cette emphase mise sur l’égalité entre les hommes et les femmes et les actions qui en résultent sont les bienvenues. Cependant, pour faire une différence concrète, ces
mesures doivent être conjuguées à d’autres actions qui amélioreraient les conditions de travail et de vie de la grande majorité des Canadiennes, comme un programme national de garderies abordables, une augmentation du financement accordé aux services sociaux et l’instauration d’un salaire minimum national à 15 dollars l’heure.
4- Services de garde à l’enfance Pour un budget supposément axé sur l’égalité entre les hommes et les femmes, le
SCFP est déçu de n’y trouver rien de neuf, ou presque, pour les services de garde à l’enfance. Le SCFP et les défenseurs des services de garde réclament une augmentation du financement dans ce secteur d’un milliard de dollars par année jusqu’à ce que cette enveloppe représente 1 pour cent du PIB. Nous demandons aussi à ce que tout cet argent fédéral soit investi dans des services sans but lucratif.
et aux filles. Hélas, en consacrant à peine 86 millions de dollars sur cinq ans à un tel plan, le budget 2018 est loin d’atteindre le seuil de financement adéquat pour une telle initiative. En outre, le SCFP avait demandé d’autres changements au Code du travail du Canada, comme dix jours de congé payé pour les victimes de violence familiale. 6- Assurancemédicaments Le budget 2018 annonce la création d’un conseil consultatif présidé par l’exministre ontarien de la
Santé, Eric Hoskins. Ce conseil mènera des consultations et présentera diverses options au gouvernement quant à la marche à suivre pour mettre en place un programme national
d’assurance-médicaments. Soulignons cependant qu’il n’y a pas d’argent prévu pour la création d’un tel programme dans les prévisions budgétaires des cinq prochaines années. Le SCFP réclame depuis plusieurs années la création d’un régime public d’assurance-médicaments pour venir en aide aux millions de Canadiens qui n’ont pas les moyens de faire remplir leurs ordonnances et qui, trop souvent, doivent choisir entre leurs médicaments et le loyer ou l’épicerie. Après les études du directeur parlementaire du budget et du Comité permanent sur la santé, ainsi qu’une motion parlementaire pour la création de ce régime à laquelle le gouvernement Trudeau s’est opposé en octobre 2017, le SCFP croit que le temps des études est terminé. Il faut maintenant que le gouvernement fédéral
prenne un engagement politique et financier concret envers l’assurance-médicaments. 7- Allocation canadienne pour le travail Le gouvernement remplacera la Prestation fiscale pour le revenu de travail (PFRT) par l’Allocation canadienne pour le travail (ACT), qui sera plus généreuse et plus accessible. Le SCFP est content de la bonification de cette prestation, de son retrait plus graduel et du fait qu’elle sera octroyée automatiquement aux personnes qui y ont droit. Or, même si l’ACT a un rôle à jouer, l’instauration d’un salaire minimum fédéral à 15 dollars l’heure aiderait davantage les travailleurs pauvres, et ce, à un coût moindre. 8- Peuples et communautés autochtones Le budget 2018 consacre 5 milliards de dollars sur cinq ans aux programmes visant à améliorer le sort des peuples autochtones, dont 1,4 milliard sur quatre ans pour les services à l’enfance et à la famille des Premières Nations afin de se conformer au jugement du Tribunal des droits de la personne du Canada. Nous sommes heu-
5- Violence faite aux femmes Le SCFP soutient le modèle de Plan d’action national du Canada sur la violence faite aux femmes
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Emploi
Francisation des personnes immigrantes
Un facteur d’intégration professionnelle… …mais pas le plus influent Suite de la page 7
reux qu’il y ait aussi plus d’argent pour le logement, le traitement de la tuberculose et l’accès à l’eau potable, mais dans tous ces cas les sommes engagées sont inférieures à nos attentes et insuffisantes pour combler réellement l’écart de conditions de vie existant ente les Autochtones et les autres Canadiens. 9- Environnement Le SCFP appuyait le Budget fédéral alternatif qui réclamait 1,4 milliard de dollars sur trois ans pour faire passer la proportion des terres protégées à 17 pour cent et celles des océans à 10 pour cent d’ici 2020. Le budget consacre 1,3 milliard de dollars aux projets de conservation, ce qui est encourageant. 10- Régimes de retraite Au cours de la dernière année, le SCFP a réclamé une bonification supplémentaire du Régime de pensions du Canada et du
Supplément de revenu garanti. Nous avons aussi demandé le retrait du projet de loi C-27 qui permet la conversion rétroactive des régimes de retraite en régimes à prestations cibles moins sécuritaires. Hélas, le budget 2018 est muet sur ces sujets. Pire, on n’y trouve aucune mesure ou solution concrète pour protéger l’épargne-retraite des travailleurs dont l’employeur fait faillite, comme ce fut le cas chez Sears en 2017. 11-
Équité fiscale
Encore une fois, le budget 2018 évite d’imposer équitablement les multinationales du numérique comme Google et Facebook. Les entreprises canadiennes demeurent désavantagées au plan fiscal, ce qui entraîne des pertes d’emplois dans tous les secteurs, comme les médias et la radiotélédiffusion. En outre, les libéraux n’ont pas tenu leur promesse d’éliminer les échappatoires fiscales régressives et inefficaces qui profitent presque uniquement aux plus riches. Non seulement
l’élimination de ces mécanismes permettrait au gouvernement fédéral d’ajouter des milliards de dollars à ses revenus annuels, mais les revenus des gouvernements provinciaux augmenteraient aussi. 12-
Médias et culture
Les médias et l’industrie culturelle du pays souffrent gravement des échappatoires fiscales qui favorisent les entreprises et les plateformes numériques étrangères au détriment des producteurs et des travailleurs canadiens. Le gouvernement fédéral y perd au bas mot 1 milliard de dollars en revenus. Le SCFP a demandé au fédéral d’exiger que les géants du numérique comme Uber, Google et Facebook perçoivent et versent les taxes de vente, comme toutes les autres entreprises, mais il n’y a rien dans le budget 2018 à cet effet. Il réserve plutôt 172 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir le Fonds des médias du Canada. Dans les faits, cette nouvelle enveloppe n’est rien de moins qu’une subvention gouvernementale
Les syndicats contents!... À la lecture du troisième budget du ministre des Finances Bill Morneau, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) constate que certaines revendications syndicales ont enfin été entendues, notamment en matière d’égalité hommes-femmes et du gâchis du système de paye Phénix. « Il s’agit de bonnes nouvelles pour les femmes sous juridiction fédérale et pour les fonctionnaires fédéraux qui subissent depuis beaucoup trop longtemps les ratés du système de paye Phénix », affirme le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.
Quant à l’assurance-emploi, la FTQ est impatiente de s’asseoir avec le gouvernement pour discuter de la mise en œuvre des mesures annoncées et s’assurer
que le cri du cœur des travailleuses et des travailleurs saisonniers a été entendu. « Le gouvernement doit agir pour éviter que ceux-ci se retrouvent sans revenu. C’est un pas dans la bonne direction, mais la somme de 10 millions est insuffisante et nous souhaitons que cette mesure ne soit pas associée à une exigence de formation », affirme Serge Cadieux. Rappelons que la FTQ revendique une mesure d’urgence prévoyant l’ajout de semaines supplémentaires pour combler la fin des prestations régulières jusqu’au rappel au travail dans l’industrie saisonnière. Par ailleurs, alors que le gouvernement dispose d’une bonne marge de manœuvre pour lutter contre les inégalités
socioéconomiques, la FTQ déplore qu’aucune réelle stratégie ne soit mise en place pour assurer une meilleure justice fiscale. La FTQ salue le resserrement de mécanismes fiscaux lesquels procureront des revenus intéressants au gouvernement. Toutefois, la centrale estime que le maintien dans son état actuel du régime fiscal canadien profite encore de manière disproportionnée aux contribuables plus riches. « Le gouvernement fédéral a manqué de courage et aurait dû faire mieux pour aller chercher des revenus additionnels, notamment en éliminant les échappatoires fiscales utilisées par les mieux nantis et en s’attaquant plus sérieusement au recours aux paradis fiscaux », affirme Serge Cadieux.
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aux entreprises numériques que le gouvernement refuse de taxer comme il taxe toutes les autres entreprises et industries au pays. 13-
Aide internationale
Le budget 2018 augmente l’aide internationale légèrement, soit de 2 milliards de dollars supplémentaires sur cinq ans. Le Budget alternatif fédéral et le Conseil canadien pour la coopération internationale réclamaient des augmentations substantielles pour que l’enveloppe de l’aide internationale atteigne 0,7 % du revenu national brut. 14- Infrastructures
« En transférant leur richesse dans les paradis fiscaux pour éviter de payer de l’impôt dans leur pays d’origine, les grandes entreprises, les institutions financières et les personnes parmi les plus fortunées transfèrent le fardeau du financement des services publics et des programmes sociaux sur les seules épaules des travailleurs et travailleuses, en particulier les salariés et les salariées ainsi que les petites et moyennes entreprises, et ce, en toute impunité! », déplore Serge Cadieux. À l’instar de la Coalition pour la culture et les médias, la centrale dénonce l’inaction d’Ottawa concernant la taxation des biens et services numériques vendus au Canada par des entreprises étrangères et estime que ces
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Le budget 2018 ne contient rien de nouveau en matière d’investissement dans les infrastructures et le financement fédéral promis pour la construction et la réparation des infrastructures au pays est même retardé. 15- Assurance-emploi Le SCFP est heureux de la création du projet pilote Travail pendant une période de prestations qui prolonge les prestations des personnes en congé de maternité ou de maladie. Les bénéficiaires pourront conserver 50 cents de prestations pour chaque dollar de gains, jusqu’à concurrence de 90 % de leur rémunération hebdomadaire assurable.
dernières doivent prélever les mêmes taxes et être soumises au même cadre législatif et réglementaire que les entreprises canadiennes et québécoises. « L’identité et la souveraineté culturelle québécoise, de même que l’industrie médiatique, constituent une richesse collective à préserver. L’équité fiscale entre les entreprises nationales et étrangères qui sont actives sur le Web, c’est une question de principe et d’équité », affirme Serge Cadieux. La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.
Politique provinciale
Sept mois avant les élections…
Toutes choses demeurant égales par ailleurs…
Selon un sondage Léger réalisé pour Le Devoir et Le Journal de Montréal, la Coalition avenir Québec (CAQ) demeurait en ce début mars 2018, loin en avance, avec 37 % devant les libéraux qui se situeraient maintenant à 26 % soit le plus bas résultat jamais récolté par Philippe Couillard depuis qu’il a été élu chef du parti.
Après avoir touché un fond historique à 19 % il y a trois mois, le Parti québécois reprend tranquillement pied : à 22 %, il est en hausse de deux points par rapport au dernier sondage. Cette stabilisation peut s’expliquer par la promotion de la députée Véronique Hivon comme vice-chef, de même que par le retour de Jean-Martin Aussant dans le giron péquiste. Néamoins, s’il y a eu un effet Hivon-Aussant, il demeure dans la marge d’erreur. Québec solidaire pointe toujours à 9 %. En soi, la baisse de deux points des libéraux n’est pas significative : là aussi, c’est dans la marge d’erreur et la CAQ suit le même mouvement par rapport au dernier sondage. Sauf que les libéraux glissent aussi vers le bas ailleurs dans le sondage. Ce qui fait dire à Jean-Marc Léger, président de la firme de sondage, qu’il « y a une tendance générale au déclin pour le PLQ »… et une « tendance de fond » qui porte la CAQ vers le haut. En détail ? Insatisfaction À 71 %, l’insatisfaction à l’endroit du gouvernement est en hausse de cinq points depuis le mois dernier. Un sympathisant libéral sur quatre se dit insatisfait de la performance du gouvernement. Vote francophone À 16 % dans les intentions de vote des francophones, les libéraux sont loin derrière la CAQ (42 %) et le PQ (27 %). Un autre indicateur montre la faiblesse actuelle du vote libéral : un non-francophone sur trois n’aurait pas voté pour le PLQ si les élections avaient eu lieu cette semaine.
Effet Barrette Si Philippe Couillard a souvent réitéré sa confiance en son controversé ministre de la Santé, Gaétan Barrette, celui-ci paraît être un boulet pour les libéraux. Le sondage montre que 66 % des Québécois estiment que Gaétan Barrette a fait un « mauvais travail » au cours des trois dernières années. Seulement 19 % des répondants du sondage jugent qu’il a fait un « bon travail ». Une autre question montre que pour 44 % des répondants, c’est un désavantage que le ministre de la Santé soit un médecin. François Legault (2002-2003) fut le dernier non-médecin à être titulaire. Dans les dernières semaines, l’actualité politique a le plus souvent été
dans le réseau au cours des trois dernières années (soit les trois quarts de l’échantillon total) se disent satisfaits de la qualité des soins reçus. Volonté de changement Les libéraux devront aussi se battre contre un vent de changement souhaité par une majorité de Québécois.
PQ. Meilleur premier ministre Dans cette catégorie où l’on mesure lequel des chefs ferait le meilleur premier ministre, c’est encore François Legault qui domine, à 27 %. Il est loin devant… mais tout de même en baisse de quatre points par rapport à janvier.
Vote par région La CAQ domine les intentions de vote tant dans la région de Montréal (34 %, quatre points devant les libéraux) que dans celle de Québec (43 %, soit 20 points devant le PQ). Ailleurs au Québec, c’est encore la CAQ qui est devant, avec 39 %
Mario, Pierre-Karl, Alexandre et les autres… Un retour en politique pour Mario Dumont ou Pierre Karl Péladeau ? Pourquoi pas, indiquent les résultats du sondage Léger. Mais si un nom fait plus largement consensus, c’est celui de l’entrepreneur Alexandre Taillefer. À la question « Souhaitez-vous que les personnes suivantes se présentent en politique provincial dans un avenir rapproché ? marquée par des polémiques entourant le système de santé : infirmières exténuées, vif débat sur les hausses de rémunération consenties par Québec aux médecins spécialistes, effets des réformes Barrette… Globalement, 53 % des répondants estiment que le système de santé s’est détérioré depuis 15 ans (date de l’arrivée au pouvoir de Jean Charest), alors que 31 % croient qu’il est demeuré le même. Selon 12 % des Québécois sondés, le système s’est plutôt amélioré. Pourtant, 80 % des répondants qui ont été soignés
», c’est Mario Dumont qui a obtenu le plus haut taux de réponse positive (45 %). Environ un répondant sur trois ne souhaite pas un retour de M. Dumont. Les résultats sont plus polarisés pour Pierre Karl Péladeau , qui a récemment laissé entendre qu’il aimerait revenir en politique. Un nombre égal de répondants aimeraient le voir À la question de savoir si les répondants souhaitent un changement de gouvernement, 70 % ont répondu « oui », alors que 18 % ont indiqué préférer « continuer avec l’équipe en place ». Pour 30 % des répondants, la CAQ est par ailleurs le parti qui représente le plus le changement. Chances de gagner Selon 36 % des répondants, c’est la CAQ qui est le parti le plus susceptible de gagner les prochaines élections. Un répondant sur quatre croit plutôt que le PLQ a de meilleures chances, alors que 10 % mettent leurs billes sur le
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revenir ou souhaitent qu’il ne le fasse pas (41 %). Quant à Alexandre Taillefer, 39 % des répondants souhaiteraient le voir en politique, contre 25 % qui répondent non à la question. M. Taillefer transcende les lignes de parti : les péquistes, les caquistes et les solidaires aimeraient tous qu’il fasse le saut.
Philippe Couillard est à 15 % (en baisse d’un point, ce qui n’est pas significatif statistiquement), et JeanFrançois Lisée à 14 % (hausse de quatre points). « Aucun chef ne tire son parti vers le haut », note Jean-Marc Léger. Selon lui, la progression de M. Lisée de même que celle du parti dans les intentions de vote représentent « la première bonne nouvelle depuis que Jean-François Lisée est chef. Le PQ a arrêté de descendre, et l’arrivée de Véronique Hivon et JeanMartin Aussant donne un peu d’air frais au parti ».
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Autrement, Léger a aussi sondé les répondants pour savoir si certains députés sont un atout (ou pas) pour leur parti. Sur les dix noms cités, c’est Véronique Hivon qui obtient les meilleurs résultats (44 % disent un atout, contre 19 %). Gabriel NadeauDubois (43 % un atout, contre 31 %) et Jean-Martin Aussant (34 % contre 27 %) suivent.
d’appuis. Le PQ est crédité de 25 %, et les libéraux de 22 %. Les libéraux auront une chance de renverser une partie de ces tendances avec la présentation du dernier budget Leitão, qui devrait être déposé d’ici trois semaines. Le sondage a été mené en ligne entre le 26 février et le 1er mars, auprès de 993 répondants. Un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de 3,1 % dans 19 cas sur 20.
Politique provinciale
Sept mois avant les élections…
Jean-Marc Fournier tire sa révérence… « Pour l'instant, je reste, mais je ne reviens pas ». Le leader parlementaire et ministre des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne du gouvernement Couillard, Jean-Marc Fournier, ne sollicitera pas un nouveau mandat lors de la prochaine élection générale, a-t-il annoncé officiellement lundi aprèsmidi. L'homme de 58 ans ne quittera pas tout à fait l'arène politique pour autant, puisqu'il conseillera tout de même le chef libéral Philippe Couillard lors de cette campagne, qui doit être lancée à la fin de l'été. J’ai l’intention de tout faire pour que M. Couillard puisse être premier ministre après à la prochaine élection. Jean-Marc Fournier « Je pense que c’est un geste que je dois faire », a ajouté le leader parlementaire. M. Fournier est le sixième
membre du caucus libéral à annoncer qu'il ne briguera pas un nouveau mandat depuis le début de l'année, après Guy Hardy, André Drolet, Karine Vallières, Pierre Reid et Stéphanie Vallée. M. Fournier s’est refusé de nommer un « éventuel dauphin » dans sa circonscription. « J’assume le dernier mandat, je ne prépare pas le prochain dans Saint-Laurent », a-t-il seulement indiqué. Au moins sept autres députés – Raymond Bernier, Jacques Chagnon, Germain Chevarie, Geoffrey Kelley, Laurent Lessard, Michel Matte et Norbert Morin – sont officiellement en réflexion. L’affaire Francoeur a-t-elle eu un rôle dans la décision de se retirer de la politique? Sans nier avoir été ébranlé, M. Fournier a indiqué que ce n’était pas « l’élément majeur ». Le président de la
Fraternité des policiers et policières de Montréal avait prétendu sur les ondes de la station de radio montréalaise 98,5 FM que deux poids lourds libéraux, Jean-Marc Fournier et Raymond Bachand, s'étaient livrés à du trafic d'influence. Après une enquête, la Sûreté du Québec avait classé sans suite les allégations de M. Francoeur. L’affaire avait également ébranlé la classe politique. Rappelant qu’il restait en poste jusqu’à la fin de son mandat, Jean-Marc Fournier a indiqué qu’il ne renoncerait pas à sa « prime de départ ». Une trentaine d'années en politique Devenu député de Châteauguay pour la première fois lors de l'élection générale de 1994, Jean-Marc Fournier a été réélu trois fois par la suite, avant de démissionner en novembre 2008 pour ce qu'il avait appelé
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une « pause de ressourcement ». Il était cependant rapidement rentré au bercail par la grande porte en étant nommé leader parlementaire du gouvernement Charest et ministre de la Justice en août 2010. Il a été élu député de SaintLaurent un mois plus tard, puis réélu en 2012 et 2014. Au cours de plus de 20 ans de vie politique, M. Fournier a été tour à tour ministre de l'Éducation, de la Justice, des Affaires municipales, du Revenu, et ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques et de l’Accès à l’information. Il a également été nommé leader du gouvernement à plusieurs reprises, d'abord
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par Jean Charest, puis par Philippe Couillard. Jean-Marc Fournier a aussi été chef de l'opposition par intérim pendant plus d'un an lorsque Jean Charest a remis sa démission après avoir été battu par Pauline Marois en septembre 2012. M. Fournier avait admis qu'il réfléchissait à son avenir l'été dernier, après les allégations du chef syndical Yves Francoeur qu'il avait niées avec véhémence.
Politique fédérale
Implosion du Bloc Québécois
Les malheurs de Martine Le parti politique dirigé par Martine Ouellet a passé une mauvaise semaine: sept des dix députés élus au sein du Bloc ont annoncé leur départ. Soit donc une véritable implosion du Bloc Québécois.
Mais que laisse présager cette implosion pour l’élection fédérale dans un an et demi ? En décortiquant les résultats électoraux de 2015 et en tenant compte des plus récents sondages, tout porte à croire que ce serait les libéraux de Justin Trudeau qui seraient les grands gagnants d’une déroute du Bloc québécois. L’élection de 2015 avait permis aux bloquistes de bonifier leur nombre de sièges, en en récoltant six de plus que les quatre seuls conservés après la vague orange de 2011. Mais ce n’était pas en augmentant ses appuis populaires que le Bloc québécois avait obtenu un meilleur résultat électoral. C’est surtout parce que le vote néodémocrate, dans un effet de vases communicants, était passé en grande partie chez les libéraux il y a trois ans. Résultat : le Bloc québécois a pu se faufiler et remporter dix circonscriptions, bien que le pourcentage de votes récolté par ses candidats n’ait pas augmenté. Le cas du député Xavier Barsalou-Duval illustre à merveille la conjoncture de 2015. Le nouvel élu de Pierre-Boucher–Les Patriotes–Verchères — devenu depuis l’un des bras droits de Martine Ouellet — a gagné sa circonscription
avec à peine 28,6 % des voix en 2015. Quatre ans plus tôt, sa formation avait mordu la poussière avec sept points de plus (36,4 %). Mais lors du dernier scrutin, les voix se sont plus uniformément réparties entre le Parti libéral et le NPD : le candidat libéral a ravi les appuis du NPD et augmenté son propre de score de 9,5 points à 28,3 %. Ce qui n’était pas tout à fait assez pour l’emporter, mais suffisant pour permettre au bloquiste Barsalou-Duval de le faire en devançant le libéral d’à peine 0,3 point de pourcentage. Bon deuxième ? En fait, dans huit des dix circonscriptions bloquistes, le candidat libéral est arrivé au 2e rang en 2015. Et dans la moitié de ces cas, le libéral était à moins de 5 points de pourcentage du vainqueur bloquiste — un écart assez mince pour pouvoir le menacer.
Deux circonscriptions, par contre, semblent moins prenables : Manicouagan, représentée par Marilène Gill, et Bécancour-NicoletSaurel, représentée par Louis Plamondon. Dans ces deux châteaux forts bloquistes, le Bloc québécois a gagné avec plus de 40 % des voix, loin devant son plus proche rival libéral. Dans cinq autres circonscriptions, les bloquistes n’ont gagné qu’avec un appui se situant dans la fourchette inférieure des 30 %. L’ancien chef bloquiste Gilles Duceppe s’avouait préoccupé par la crise qui a secoué son ancien parti cette
semaine, lorsque sept des dix députés bloquistes ont claqué la porte du caucus en désaveu à la chef Martine Ouellet. « On est toujours inquiets quand il y a des choses semblables qui se passent. Mais l’élection est encore loin », notait-il, en refusant d’être trop pessimiste en entrevue avec Le Devoir. Justin Trudeau menaçant Les derniers coups de sonde montrent cependant que les libéraux ont encore pris du mieux depuis leur victoire de 2015. Le Parti libéral recevait 47 % d’appuis au Québec, dans un sondage Léger mené à la fin novembre, alors qu’ils ont récolté 35 % des votes au dernier scrutin. Les intentions de vote pour le Bloc québécois n’avaient pas vraiment bougé avant la crise : 18 % cet automne, par rapport à 19,4 % des votes obtenus en 2015.
En revanche, le Nouveau Parti démocratique et son nouveau chef, Jagmeet Singh, ont perdu des plumes, recevant 12 % des appuis en novembre, soit moitié moins que les 25,4 % des votes récoltés il y a deux ans. Le Parti conservateur se maintient à peu près, avec 18 % d’appuis, un chiffre comparable aux 16,7 % de votes obtenus à l’élection. Si le transfert des voix du scrutin de 2015 entre néodémocrates et libéraux se répète en 2019, les troupes de Justin Trudeau auraient d’autant plus de chances de ravir certaines circonscriptions au Bloc québécois en
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obtenant les quelques points de pourcentage supplémentaires qui leur suffiraient pour dépasser cette fois-ci les bloquistes sortants. D’autant plus que deux récents coups de sonde permettent de constater que Justin Trudeau, malgré son patronyme, n’est pas le repoussoir que l’on pourrait penser auprès des électeurs nationalistes. Forum Research a mené fin janvier une enquête auprès de 1408 électeurs pour demander ce qu’ils pensaient de M. Trudeau, du chef conservateur Andrew Scheer et du chef néodémocrate Jagmeet Singh.
dants bloquistes ont dit approuver Justin Trudeau, contre 50 % qui ont dit le désapprouver. Rien à voir avec le taux d’approbation famélique (7 %) que le premier ministre obtient des électeurs conservateurs, mais un taux similaire à celui qu’il obtient des néodémocrates (42 %) et des verts (37 %). Surtout, M. Trudeau est celui des trois chefs qui obtient la meilleure cote de popularité auprès des électeurs bloquistes. Ces derniers n’approuvent en effet le travail d’Andrew Scheer qu’à 14 %, et celui de Jagmeet Singh à 10 %.
Le NPD et son nouveau chef, Jagmeet Singh, ont perdu des plumes, récoltant 12% des appuis en novembre, soit la moitié du score de 25,4% récolté il y a deux ans.
Certes, ces chiffres sont à prendre avec circonspection puisque l’échantillon d’électeurs bloquistes est très restreint (40 personnes). Les résultats n’en vont pas moins dans la même direction que l’étude menée cette fois par Campaign Research
Verdict : 37 % des répon-
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Votre argent
Implosion du Bloc Québécois
Les malheurs de Martine
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à la mi-février. Les électeurs bloquistes (encore une fois, seulement 27 des 2227 personnes interrogées) approuvent davantage le travail de M. Trudeau (27 %) que celui de M. Scheer (20 %) ou de M. Singh (18 %). À la question « Quel leader ferait le meilleur premier ministre ? », les bloquistes répondent Martine Ouellet à 40 %,
suivie de M. Trudeau à 15 % et des deux autres à 4 % chacun. Tous ces chiffres font dire à Éric Grenier, l’analyste de sondages de laCBC, que « contrairement à ce qui s’est produit en 2011, alors que les néodémocrates en avaient tiré profit, ce sont les libéraux qui pourraient être avantagés l’an prochain si les appuis décroissants du
Bloc québécois continuent de se fissurer ». Selon lui, si une élection devait avoir lieu aujourd’hui, « tous les sièges du parti seraient menacés, et seulement trois auraient des chances décentes d’être conservés ». Lendemains de crise Les sept députés dissidents qui ont quitté le caucus du Bloc québécois mercredi sauront ce samedi s’ils
seront exclus ou non du parti. Ils ont tous martelé cette semaine qu’ils restaient bloquistes, malgré leur décision de quitter l’équipe parlementaire et la chef Martine Ouellet. Le bureau national du Bloc québécois se réunit à Montréal samedi matin et pourrait décider de déchirer leur carte de membre. Si tel était le cas, le doyen Louis Plamondon perdrait la sixième carte délivrée dans
Les dissidents songent devancer un vote de confiance Les sept députés démissionnaires du Bloc québécois se rencontreront au cours des prochains jours pour notamment étudier une façon de devancer la tenue d’un vote de confiance qui pourrait mener à la destitution de la chef du parti, Martine Ouellet, a appris La Presse canadienne. Le groupe qui a claqué la porte en milieu de semaine s’est promis de ne pas faire de déclarations pour le moment, se contentant de constater dans un communiqué laconique publié samedi soir que « l’impasse perdure » et que « rien n’a changé ». À l’issue d’une longue réunion
extraordinaire, le Bureau national du parti a renouvelé sa confiance envers Martine Ouellet, relancé l’invitation aux dissidents de réintégrer le caucus et indiqué qu’il était hors de question de les exclure. Les élus siégeant désormais comme indépendants souhaitent devancer la tenue du vote de confiance sur le leadership de Martine Ouellet, qui est prévu à l’occasion du prochain congrès général en 2019, afin de la pousser vers la sortie. « On va regarder comment par les structures on peut mettre de la pression sur elle », a expliqué une
source proche du groupe des sept.
Les députés dissidents misent sur une disposition des statuts et règlements du Bloc québécois qui prévoit que le Bureau national de la formation politique doit convoquer un conseil général extraordinaire tout au plus 21 jours après avoir reçu des « résolutions provenant d’au moins 25 conseils exécutifs des organisations de circonscription ». Ils devraient ainsi s’assurer de compter sur l’appui de près du tiers des 78 circonscriptions. À la suite de leur démission, Gabriel Ste-Marie, Luc Thériault,
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Rhéal Fortin, Michel Boudrias, Simon Marcil, Monique Pauzé et Louis Plamondon ont décidé de former le « Groupe parlementaire québécois ». Dans une lettre ouverte publiée dans les pages du Devoir , une vingtaine d’ex-députés bloquistes et l’ancien chef Gilles Duceppe ont demandé à Martine Ouellet de démissionner. Les conseils exécutifs de deux circonscriptions ont aussi réclamé son départ pour faire passer « avant toute chose le bien supérieur du mouvement indépendantiste ».
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l’histoire du Bloc québécois puisqu’il s’est joint au parti dès le début de son histoire. Vendredi, l’attaché de presse de Martine Ouellet disait que la chef ne trouvait « pas souhaitable » que les députés dissidents perdent leur carte du Bloc québécois bien qu’ils ne soient plus membres du caucus, mais que ce serait au bureau national de trancher cette situation
« Il faut maintenir la pression sur elle et faire en sorte que le plus grand nombre de circonscriptions demandent sa démission », a lancé l’ancien leader parlementaire du Bloc québécois, Pierre Paquette, qui n’est pas la source citée plus haut. Le bloquiste craint que bien des membres « quittent le bateau soit formellement, soit avec leurs pieds » en se désintéressant de ce qui se passe au Bloc. M. Paquette souhaite que l’étau se resserre sur Martine Ouellet. « Elle va finir par comprendre que la solution passe par son départ », a-t-il espéré.
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Immigration
Le fédéral veut plus de francophones Poursuivant sur la lancée du premier Forum sur l’immigration francophone tenu au Nouveau-Brunswick en 2017, les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de l’immigration et de la francophonie canadienne ont discuté début mars 2018 de mesures concrètes à prendre pour accroître l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. L’immigration francophone contribue à la prospérité du pays et constitue un élément important des stratégies d’immigration du pays visant à favoriser la croissance et la vitalité des communautés francophones en situations minoritaire au Canada. Les deux coprésidents de la réunion, soit le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, Ahmed Hussen, et la ministre des Affaires civiques et de l’Immigration de l’Ontario, Laura Albanese, avec d’autres ministres provinciaux et territoriaux, ont annoncé un nouveau plan fédéral-provincial-territorial (FPT), soit le Plan d’action FPT visant à accroître l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. Ce plan d’action énonce les mesures concrètes que pourraient prendre individuellement ou collectivement les gouvernements FPT pour accroître l’immigration francophone. Des mesures concrètes Parmi les mesures concrètes précisées dans le Plan d’action, notons celles-ci :
· promouvoir les occasions et les voies d’immigration ainsi que les services d’établissement auprès des immigrants d’expression française potentiels; · accroître la mobilisation des employeurs relativement au recrutement et à l’embauche d’immigrants d’expression française; · accroître la disponibilité et l’accessibilité des services offerts en français ainsi que la sensibilisation à ce sujet; · favoriser des collectivités francophones diversifiées et inclusives. Résultats visés Le Plan d’action soutient l’atteinte des résultats suivants : · accroissement du nombre d’immigrants d’expression française qui s’établissent au Canada à l’extérieur du Québec; · hausse du taux de participation des immigrants d’expression française aux marchés du travail locaux; · hausse du taux de participation des immigrants d’expression française aux collectivités élargies et aux réseaux sociaux. Les ministres conviennent que le fait de suivre les progrès en vue de la réalisation des objectifs prévus dans le Plan d’action sera essentiel. Les ministres se sont donc engagés à élaborer des indicateurs pertinents et à favoriser l’échange soutenu des pratiques exemplaires relatives aux rapports de progrès au fil du temps. Ils continueront également à échanger
périodiquement sur les progrès réalisés entre eux et avec la communauté.
Le Forum sera suivi d’un symposium réunissant des organismes communautaires qui cherchera à mobiliser un plus grand nombre d’intervenants et à jeter les bases d’éventuelles initiatives de collaboration au sein de chaque ordre de gouvernement. Ce symposium sera organisé par la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne, et aura lieu le 22 mars à Calgary. Le Forum sur l’immigration francophone est l’occasion pour les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de l’immigration et de la francophonie canadienne de se réunir et d’échanger des idées sur la façon d’encourager et de promouvoir l’immigration francophone dans les communautés francophones en situation minoritaire au Canada. En vertu de l'Accord CanadaQuébec relatif à l'immigration et à l'admission temporaire des aubains, le Québec assume pleinement ses responsabilités exclusives en matière de planification des niveaux d'immigration, de sélection, de francisation et d'intégration des immigrants. Dans les domaines relevant de sa compétence, il définit sa politique et ses programmes, légifère, réglemente et établit ses propres normes. Engagements gouvernementaux
« Le gouvernement fédéral est résolu à aider à développer et à soutenir les communautés francophones en situation minoritaire partout au Canada, et il compte en partie sur l’immigration francophone pour y parvenir. La réunion d’aujourd’hui nous donne l’occasion de faire preuve d’un réel leadership, non seulement par les mesures que nous prenons nous-mêmes, mais aussi par notre appel à la mobilisation d’autres d’intervenants, comme les employés et les collectivités, pour appuyer l’orientation établie dans le Plan d’action FPT que nous venons d’approuver» a déclaré en fin de travaux M. Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. « L’Ontario compte la plus importante population francophone du Canada à l’extérieur du Québec et elle est déterminée à atteindre sa cible de 5 % d’immigrants d’expression française. Le Plan d’action FPT visant à accroître l’immigration francophone à l’extérieur du Québec et les initiatives que prend l’Ontario pour attirer et soutenir les nouveaux arriv-
ants francophones renforceront ses collectivités francophones dynamiques et l’aideront à combler ses besoins en main-d’œuvre» a pour sa part affirmé Laura Albanese, ministre des Affaires civiques et de l’Immigration de l’Ontario. Quand à Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien, elle estime que « Notre engagement envers la francophonie canadienne s’incarne dans l’action. L’immigration francophone fait partie intégrante des mesures que nous allons mettre en œuvre pour appuyer la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire. » Enfin pour Marie-France Lalonde, ministre des Affaires francophones de l’Ontario « La Francophonie ontarienne est forte, diversifiée et inclusive. L’approche concrète proposée dans le Plan d'action FPT annoncé aujourd'hui est un pas en avant pour renforcer la communauté francophone en Ontario et dans le reste du pays. »
Pendant ce temps…
Montréal peine à intégrer ses immigrants au marché du travail Ils sont bardés de diplômes, mais doivent conduire un taxi pour gagner leur vie.
L'exemple est loin d'être un cliché. C'est la réalité de beaucoup d'immigrants qui choisissent de s'établir au Québec, plus particulièrement à Montréal. Après l'attentat commis au Centre culturel islamique de Québec, le premier ministre Philippe Couillard a annoncé que son gouvernement prioriserait l'étude d'un projet de loi pour faciliter. Les ordres professionnels, souvent accusés d'ériger de trop grandes barrières à la reconnaissance des diplômes des immigrants, ne constituent cependant pas le seul obstacle. Si on regarde le bassin des personnes immigrantes qui veulent
accéder à l'emploi, seulement 15 % sont des professionnels demandant l'accès à un ordre [...] La question des ordres professionnels n'est qu'une partie [des questions liées] à l'accès à l'emploi ", affirme Philippe Couillard.
Un problème généralisé L'étude, intitulée Plus diplômés, mais sans emploi, publiée par l'Institut du Québec en décembre dernier, dresse un portrait comparatif de l'accès au marché du travail dans la grande région de Montréal entre immigrants et personnes nés au pays. La métropole québécoise y est comparée à 16 autres grandes villes nord-américaines, dont Toronto, Vancouver, Boston et New York. Montréal se retrouve en queue de peloton dans presque toutes les catégories en ce qui a trait à l'inclusion des immigrants en
emploi.
Des 17 villes comparées, c'est à Montréal que le taux de chômage des immigrants était le plus élevé en 2015. Celui-ci frisait les 10 %, alors que c'était plutôt 6 % à Toronto et près de 5 % à Vancouver. La ville la plus performante à ce chapitre était Portland, en Oregon, où le taux de chômage des immigrants était de moins de 3 %. C'est à Montréal que l'écart entre le taux de chômage de la population dite ! native " et immigrante était le plus élevé, comme le souligne la directrice de l'Institut du Québec, Mia Homsy. ! Montréal est une exception par rapport aux autres villes, où l'écart est très faible, comme à Toronto ou à Vancouver. "
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Et ce n'est pas parce que les immigrants qui demeurent à Montréal sont moins scolarisés que l'ensemble de la population, bien au contraire. En 2015, le taux de diplomation universitaire des immigrants montréalais était de 33 %, contre 24 % pour ceux qui sont nés au pays. À 6,9 %, le taux de chômage des immigrants qui ont obtenu un baccalauréat au Canada représentait plus du double de celui des Canadiens d'origine . Les immigrants qui ont des diplômes étrangers sont encore plus pénalisés; leur taux de chômage était de près de 13 % il y a deux ans, ce qui est beaucoup plus que la moyenne.
En fait, la reconnaissance des diplômes étrangers à Montréal pose même un problème pour les personnes qui sont nées au Canada.
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Leur taux de chômage est plus élevé que l'ensemble de la population. Changer la situation Pour que les immigrants puissent profiter des mêmes occasions en matière d'emplois que l'ensemble de la population, l'Institut du Québec fait plusieurs recommandations. Il réclame, entre autres, que les ordres professionnels soient tenus de leur offrir des formations d'appoint de courte durée, en collaboration avec des établissements postsecondaires, dans un délai de moins d'un an après la réception d'une demande. L'Institut souhaite aussi qu'on interdise aux employeurs de réclamer d'un immigrant qu'il ait une expérience de travail canadienne sans raison spécifique.
Montréal
2017 : Record d'interruptions de service dans le métro Le service de métro de la Société de transport de Montréal (STM) a été interrompu près de 1200 fois l'an dernier, soit plus de trois fois par jour – du jamais vu depuis que ce genre de données est comptabilisé. C'est sur la ligne orange que sont survenus plus de la moitié de ces arrêts. Selon des données rendues publiques par CBC, il y a eu 1171 interruptions de plus de 5 minutes en 2017, une augmentation de 25 % par rapport à l'année précédente. Ces chiffres, toutefois, ne tiennent pas compte des interruptions moins longues, puisque la STM n'en garde pas la trace. La durée moyenne de ces interruptions était de 11 minutes et 25 secondes. Avec ses 31 stations, c'est la ligne orange qui a le plus souvent écopé, ce qui ne surprend pas Omar Ayesh, qui habite à l'ouest du centre-ville et qui arrive souvent en retard au travail.
tions de service surviennent surtout aux heures de pointe. C'est parce que les trains et les usagers sont plus nombreux sur le réseau en matinée et en fin d'après-midi, explique la STM.
Il est vrai que les passagers provoquent souvent ces retards euxmêmes : depuis deux ans, ils sont en cause dans environ 45 % des interruptions de service. Des passagers malades, des sacs coincés entre les portes et des téléphones échappés sur les rails figurent parmi les raisons évoquées pour justifier ces arrêts de service. Seulement en 2017, 550 objets sont tombés sur la voie ferrée, causant plus de 20 heures d'interruptions. En ce qui concerne les portes bloquées délibérément ou non, la STM a répertorié 337 incidents ayant provoqué plus de 25 heures de retard.
« Ces retards sont parfois irrattrapables », indique-t-il. M. Ayesh évite maintenant de prendre le métro à l'heure de pointe s'il le peut.
Lisa Knyszynska, qui utilise fréquemment le métro de Montréal, voit souvent d'autres passagers faire exprès de bloquer les portes. « C'est assez égoïste de faire une chose comme celle-là », juge-t-elle. « Les autres usagers comptent sur le service pour se rendre au travail. »
Les données obtenues par CBC montrent en effet que les interrup-
D'autres raisons d'interrompre le métro sont toutefois beaucoup plus
sérieuses. Malgré les nombreux panneaux avertissant les usagers de ne pas descendre sur les rails électriques, 130 personnes l'ont fait l'an dernier. La STM rapporte aussi 25 tentatives de suicide par année. Campagne de conscientisation La STM a lancé ce mois-ci une campagne publicitaire pour faire en sorte que les usagers arrêtent d'échapper des objets sur la voie ferrée et de bloquer les portes des trains (voir la vidéo ci-dessous).
Les publicités les encouragent à demeurer derrière la ligne jaune du quai, à ne pas regarder leur téléphone en passant les portes à l'entrée et à la sortie du train et, surtout, à ne jamais se rendre sur les rails pour récupérer les objets qu'ils auraient fait tomber. La STM a aussi augmenté son personnel sur les quais afin de venir en aide aux gens qui en auraient besoin. Une flotte vieillissante Les bris d'équipements comme une roue ou une porte ont été l'an dernier la deuxième cause de retards, engendrant environ le tiers de toutes les interruptions de cinq minutes et plus enregistrées dans le métro de Montréal.
Le président de l'organisme Trajectoire Québec, François Pepin, croit que le programme d'entretien de la STM pourrait être amélioré. Il s'attend toutefois à une diminution du nombre des retards avec l'abandon des vieux trains de la STM au profit des voitures AZUR. Il croit aussi que la STM pourrait mieux faire afin d'informer les usagers lorsque le service du métro est interrompu, d'autant plus que ceux-ci l'apprennent souvent lorsqu'ils sont déjà sur le quai ou dans le train. « Rendus là, les gens ne peuvent plus rien faire », explique-t-il. « Il serait peut-être moins frustrant pour eux – sachant qu'il y a de fortes chances qu'ils arrivent en retard à destination – d'avoir l'information à l'entrée de la station, avant d'acheter leur passage. »
De cette façon, dit-il, les usagers les plus pressés auraient toujours l'option de prendre le bus ou d'appeler un taxi. M. Pepin souligne toutefois que, dans l'ensemble, la STM a l'un des réseaux les mieux gérés en Amérique du Nord. Michel Bonneau, qui voyage souvent en métro, acquiesce. Même s'il serre parfois les dents lorsque survient un arrêt de service, il convient que le système montréalais est meilleur que dans beaucoup d'autres villes. « Avez-vous été à New York récemment? Ou Paris? Ce n'est pas beaucoup mieux... Je pense qu'on s'en sort assez bien », résume-t-il.
Lettre d’un citoyen inquiet à la mairesse Valérie Plante
À quand la prochaine attaque de pitbull ?
Il est inadmissible que dans les lieux publics, tout particulièrement les parcs, le droit des pitbulls à se promener le museau libre passe avant la sécurité des hommes, des femmes et des enfants. Pourtant, vous défendez haut et fort la sécurité de ces mêmes hommes, femmes et enfants pour justifier vos mesures d’apaisement de la circulation automobile…
taine de chiens avec une muselière dans l’avenue du Mont-Royal, au parc La Fontaine ou sur le mont Royal. Ils ne se débattaient pas en aboyant leur malheur d’avoir une contention au museau, et leurs propriétaires ne vociféraient pas non plus leur mécontentement. Au contraire, l’habitude installée, ils étaient calmes et souriants. Alors pourquoi avoir enlevé cette mesure ?
Votre décision de suspendre le port de la muselière est un exemple flagrant d’une vision à deux poids, deux mesures. Il est un secret de Polichinelle qu’une grande partie de votre appui électoral est venue des adorateurs de pitbulls (éducateurs canins, vétérinaires, SPCA et Anne-France Goldwater). Aussi, il est légitime de douter de votre jugement impartial dans ce dossier.
Sentiment d'insécurité
Mais croyez-vous sincèrement que les amis inconditionnels des pitbulls auraient crié haro sur votre administration si vous aviez maintenu le port de la muselière ? Non, le nerf de leur guerre est ailleurs. Avant votre arrivée à l’hôtel de ville, j’ai croisé une quaran-
Vous allez certainement répliquer que la muselière crée un faux sentiment de sécurité. C’est du moins le message que vous et votre conseiller M. Sauvé avez communiqué au père de Vanessa Biron.* Quelle ironie de parler d’un faux sentiment de sécurité alors que la sécurité de Vanessa Biron a été violemment emportée par les crocs d’un pitbull. Il serait plus juste aujourd’hui de parler d’un vrai sentiment d’insécurité.** Et pour appuyer cette formulation, je vous invite à relire le dossier de Marie-Claude Malboeuf paru les 7 et 8 mai de 2016.***
L’auteure laisse la parole aux médecins chirurgiens et analyse, grâce aux résultats d’études internationales de sources indépendantes, plusieurs faits au-delà des statistiques bien connues.
Il est vrai que plusieurs races de chiens mordent davantage que le pitbull. Toutefois, ce dernier charge plus souvent sans avoir été provoqué, et ses crocs, une fois bien engagés dans la chair, atteignent directement les muscles profonds. L’Association médicale américaine rapporte que cette race tue près de trois fois plus que les bergers allemands alors que le journal Annals of Surgery conclut que le risque d’être tué par un pitbull est 2500 fois plus élevé que celui d’être tué par un labrador. Mais je vous entends. Vous êtes justement en train de consulter la population. Oui, je sais. J’ai rempli votre sondage en ligne intitulé « Ensemble, révisons notre règlement animalier ».
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Malheureusement, je n’ai pas eu l’impression d’avoir donné mon opinion sur l’enjeu principal qu’est l’encadrement des chiens dangereux. En fait, une seule question traite spécifiquement du sujet, et celle-ci ne concerne aucunement les mesures concrètes à adopter par le propriétaire d’un pitbull. Il va sans dire qu’aucune mention du port de la muselière comme moyen de
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sécuriser les citoyens n’est proposée. L’orientation que prennent les éventuelles mesures n’augure rien de bon à court terme, et c’est pourquoi je ne me questionne plus à savoir si une attaque de pitbull aura lieu cet été. Je m’interroge seulement sur le « quand ».
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Santé
Des médecins s'unissent contre les hausses de salaire
«Nous, médecins québécois qui croyons en un système public fort, nous opposons aux récentes hausses de rémunération négociées par nos fédérations médicales.» Ainsi commence une lettre mise en ligne hier soir par Médecins québécois pour le régime public (MQRP) et qui réclame que le gouvernement annule les hausses salariales accordées aux médecins.
Dans une nouvelle offensive, le conseil d'administration de MQRP invite ses membres, par l'entremise de Facebook, à partager et à signer la lettre écrite «dans la foulée de son opposition aux récentes augmentations de la rémunération médicale». «Ces augmentations sont d'autant plus choquantes que nos collègues infirmières et infirmiers, préposés, commis et autres professionnels subissent des conditions de travail très difficiles tandis que nos patients vivent avec le manque d'accès aux services requis à cause des coupures draconiennes des dernières années et la centralisation du pouvoir au ministère de la Santé. La seule chose qui semble être immune aux coupes est notre
rémunération...», peut-on lire dans le document, qui était déjà signé par une soixantaine de médecins, médecins résidents et étudiants en médecine.
«Nous, médecins québécois, demandons que les hausses salariales octroyées aux médecins soient annulées et que les ressources du système soient mieux distribuées pour le bien des travailleuses et travailleurs de la santé et pour assurer des services en santé dignes à la population du Québec.» Le conseil d'administration du regroupement s'est réuni en assemblée extraordinaire. La présidente, la Dre Isabelle Leblanc, avait fait savoir aux media que MQRP avait été contacté par un nombre important de médecins, y compris des non-membres, et que ces derniers voulaient savoir de quelle façon ils pouvaient manifester leur opposition aux hausses salariales et agir en solidarité avec leurs collègues du domaine de la santé. Cette lettre est la première action en ce sens que le regroupement réunissant 500 membres entend faire.
MQRP prévoit également un rassemblement le samedi 24 mars. «Nous souhaitons une mobilisation générale des travailleurs et travailleuses de la santé ainsi que des citoyennes et citoyens pour la sauvegarde de notre système public, contre l'iniquité de distribution des ressources en santé et pour garder le privilège de soigner les gens selon leurs besoins et non pas selon leurs moyens», a expliqué Mme Leblanc. Des sorties acrimonieuses Depuis une semaine, MQRP multiplie les sorties publiques en opposition aux hausses négociées par le gouvernement avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). Lundi dernier, dans une lettre publiée sur son blogue, le regroupement demandait au premier ministre Philippe Couillard et à la présidente de la FMSQ Diane Francoeur «d'investir cet argent autrement, afin de préserver et améliorer notre système de santé public». «Dr Couillard, Dre Francoeur, il est faux de prétendre que tous les médecins souhaitent obtenir une
hausse salariale. Cela peut être difficile à concevoir du haut d'une tour d'ivoire [celle-ci coûtant cher d'hypothèque], mais peut-être même que la majorité des médecins se prononceraient contre une hausse si faramineuse, s'ils en avaient l'occasion lors d'un processus réellement démocratique. [...] Ces médecins ne veulent pas plus d'argent, ils veulent une interdisciplinarité accrue avec des collègues heureux, épanouis et qui ont le sentiment de faire un bon travail. Ils veulent plus de ressources humaines et matérielles pour leurs patients», a notamment affirmé MQRP.
Le gouvernement du Québec concluait récemment une entente avec la FMSQ, représentant des augmentations de rémunération de 11,2% en huit ans, pour la période 2015-2013, et le versement d'un montant non récurrent de 1,5 milliards en dix ans. Le tout, alors que les travailleuses et travailleurs de la santé réclament des mesures pour répondre au manque de personnel, alléger leur tâche et remédier au temps supplémentaire obligatoire. Des demandes auxquelles le ministre de la Santé se dit sensible, mais restreint par un budget limité.
Découverte
Il n’y aurait pas deux, mais cinq types de diabète Notre compréhension du diabète serait complètement à revoir : des chercheurs européens affirment qu'il n'existe pas moins de cinq types de diabète, une nouvelle classification qui mènera selon eux à des traitements mieux ciblés. Explications. Jusqu’à aujourd’hui, la médecine avait identifié deux types de cette maladie causée par l'incapacité de l'organisme à baisser le taux de glucose dans le sang, processus régulé par l'insuline. Il était convenu que la vaste majorité des personnes atteintes présentaient deux profils distincts :
Diabète de type 1 : il apparaît dès le jeune âge et est responsable d'environ 10 % des cas. Les cellules qui produisent l’insuline, situées dans le pancréas, sont détruites par le système immunitaire. Les personnes atteintes dépendent donc d'injections quotidiennes d’insuline ou d'une pompe à insuline pour assurer leur survie.
diabète de type 2 : il est causé par des troubles du métabolisme du foie, des muscles et des tissus adipeux. Il est généralement associé aux mauvaises habitudes de vie comme le manque d’exercice, une mauvaise alimentation et l’obésité. Seule une prise de sang permet de déterminer avec certitude sa présence
en mesurant la glycémie, soit le taux de glucose (sucre) dans le sang.
Une meilleure classification Or, des chercheurs suédois de (Université Lund) et finlandais (Institut de médecine moléculaire) décrivent dans leurs travaux une réalité beaucoup plus complexe. L'analyse en profondeur du sang de près de 15 000 diabétiques a permis, selon eux, de classer la maladie en cinq groupes distincts. Groupe 1 : il correspond à peu près au diabète de type 1. Il apparaît dans la jeunesse et s’attaque aux cellules qui produisent de l’insuline. Groupe 2 : au départ, l’origine
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semble être la même que pour le diabète du groupe 1 puisqu’il apparaît chez des jeunes en santé dont le système ne produit pas d’insuline. Ce n’est toutefois pas le système immunitaire qui est en cause. Groupe 3 : ces patients, généralement en surpoids, ont développé une résistance importante à l’insuline. Ils en produisent, mais leur corps n'y répond plus. Groupe 4 : ce diabète est observé chez des personnes obèses, mais dont le métabolisme est beaucoup plus proche de la normale que chez celles du groupe 3. Groupe 5 : il apparaît chez des personnes d’âge moyen, plus vieilles que dans les autres
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groupes, et il a tendance à être moins grave. Le saviez-vous? En 2008-2009, près de 2,4 millions de Canadiens vivaient avec le diabète de type 1 ou de type 2. (Source : Agence de la santé publique du Canada) Ces nouvelles catégories n’annoncent pas de changements importants immédiats dans le traitement, mais elles auront des retombées à l’avenir. Elles représentent assurément un grand pas vers la médecine de précision et permettrons sans doute de cibler de meilleurs traitements dès le diagnostic ».
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Éducation
Réussite scolaire
Sept choses bonnes à savoir… Le taux de diplomation s’améliore, mais certains types d’élèves restent plus longtemps que d’autres sur les bancs d’école. Voici les faits saillants d’un rapport tout frais du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur qui met en lumière le défi lancinant du décrochage au Québec.
D’abord, les bonnes nouvelles : le taux de diplomation et de qualification augmente. Il s’établissait à 80,1 % en 20152016. Mais attention : on calcule désormais ce taux… sept années après le début des études secondaires (études qui durent normalement cinq ans). Pourquoi sept ans ? Parce que c’est plus long qu’auparavant de réussir son secondaire. Le parcours scolaire n’est plus linéaire comme dans le passé. Le chemin vers la « réussite » est plus sinueux. Si on calculait le taux de diplomation et de qualification après cinq ans d’études secondaires, il serait d’à peine 67,4 %. Ça veut dire qu’un élève sur trois n’a pas de diplôme après avoir passé cinq ans à l’école secondaire. 1-
Améliorer la réussite
L’avez-vous remarqué ? Le rapport du ministère parle de diplomation et de « qualification ». Certains élèves sont incapables d’obtenir un diplôme d’études secondaires. Ou pas intéressés. Ils peuvent obtenir ce qu’on appelle une « qualification ». Il existe une dizaine de ces « qualifications » menant à une formation professionnelle. Les qualifications ne sont pas un diplôme d’études secondaires en bonne et due forme, mais viennent augmenter le taux de diplomation de 4,1 points de pourcentage. Des experts affirment que le cal-
cul du taux de diplomation « et de qualification » est une façon de gonfler les chiffres, pour permettre au gouvernement de bomber le torse. En calculant ce taux sur sept années d’études secondaires (et non cinq), on améliore aussi le taux de réussite. 2-
Mieux au privé
Les élèves des écoles privées réussissent beaucoup mieux que ceux du réseau public. Le taux de diplomation après sept ans est de 93,1 % au privé, et de 76,5 % au public. 3-
Mieux en anglais
Les élèves anglophones (taux de diplomation de 85 %) restent plus longtemps que les francophones (taux de diplomation de 79,9 %) sur les bancs d’école.
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Les filles en avance
Les garçons continuent de décrocher davantage que les filles, mais l’écart se rétrécit. Les trois quarts des garçons (75,8 %) obtiennent leur diplôme après sept ans, comparativement à 84,4 % des filles. L’écart est de 8,6 points. L’année précédente, il se situait à 10,1 points. 5-
Les nantis favorisés
On le savait, mais les statistiques le confirment une fois de plus : les élèves qui viennent d’une famille ou d’un quartier aisé réussissent beaucoup mieux que ceux issus d’un milieu pauvre. Le ministère établit un indice de défavorisation pour chacune des écoles primaires et secondaires. Les taux de diplo-
mation et de qualification sont de 82,6 % pour les milieux favorisés, de 77,4 % pour les milieux intermédiaires et de 70,3 % pour les milieux défavorisés. 6-
Élèves en difficulté
Près d’un élève sur cinq (23,3 %) est décrit comme handicapé ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA). Cette proportion était de 17,5 % cinq ans plus tôt. À peine la moitié (51,8 %) de ces élèves EHDAA avaient un diplôme ou une qualification après sept ans, par rapport à 83,8 % des autres élèves. 7- Les francophones en arrière Les élèves non immigrants qui parlent le français réussissent
moins bien que les immigrants de deuxième génération (nés au Québec de parents étrangers). Dans le réseau public, ils traînent de l’arrière par 6 points de pourcentage (taux de diplomation de 76 % contre 82 %). C’est encore plus criant chez les garçons, avec une différence de 9 points de pourcentage en faveur des immigrants de deuxième génération. Dans les régions à majorité francophone, il n’est pas rare qu’un garçon sur quatre soit sans diplôme sept ans après le début de ses études secondaires. Exemples : commissions scolaires des Hauts-Bois-del’Outaouais, du Lac-Abitibi, des Samares, des Chic-Chocs, de la Moyenne-Côte-Nord, de SorelTracy, de la Vallée-desTisserands, des HautesRivières…
Le Québec, champion canadien du taux de diplomation à 25 ans Les jeunes Québécois sont nombreux à décrocher... mais aussi à raccrocher. Si bien que le Québec est la province canadienne qui compte la plus grande proportion de jeunes de 25 ans avec un diplôme de niveau secondaire.
Selon les plus récentes données du Conseil des statistiques canadiennes de l'éducation, scrutées par le comité sur les commissions scolaires, 91 % des jeunes Québécois de moins de 25 ans ont obtenu un diplôme de fin
d'études secondaires. Le Québec se classe bon premier, suivi de l'Ontario, du NouveauBrunswick et de la NouvelleÉcosse. Le taux de décrochage est aussi en baisse au Québec. Alors qu'il
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était de 22 % en 2000, il est maintenant de 16 % pour l'année 2012. Reste que la proportion d'élèves qui arrivent à terminer leurs études secondaires en cinq ans est peu élevée. Seulement 63 % des élèves qui avaient commencé le
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secondaire en 2005 avaient leur diplôme en poche cinq ans plus tard. Ce chiffre grimpe à 75 % après sept années passées sur les bancs d'école.
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Éducation
Écoles privées : 75 % de financement public…
… et non pas 60% comme on ne cesse de nous le répéter
Les écoles privées sont subventionnées à 60 % par le gouvernement québécois, répète-t-on depuis des années. Or, selon le comité d'experts chargés d'analyser le financement des commissions scolaires, le réseau privé est plutôt financé à hauteur de 75 %. L'automne dernier, l'ancienne ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, a créé un comité chargé d'analyser le financement des commissions scolaires. Son rapport devrait être rendu public sous peu. Selon les informations recueillies, les membres du groupe de travail ont aussi voulu vérifier si le financement alloué au réseau privé correspond réellement à 60 % du coût moyen pour un élève comparable dans le réseau public. Pour faire cette comparaison, le groupe de travail a exclu de ses calculs le financement rattaché à des particularités du réseau public qui ne s'appliquent pas au privé, comme les sommes additionnelles octroyées pour les élèves handicapés, en difficulté ou vivant en milieu défavorisé. Les allocations additionnelles pour les petites écoles ou la dispersion des élèves sur un grand territoire ne sont pas non plus prises en compte dans cette comparaison. Écart de 71,2 millions $ Selon les calculs du comité, la subvention de base pour un élève moyen du secondaire dans le réseau public au secondaire est de 5471 $ pour l'année 20122013. Pour un élève du secondaire qui fréquente une école privée, cette subvention est de 4090 $, soit
environ 75 % du financement accordé au même élève dans le réseau public. Si le taux de financement était de 60 %, la somme accordée à chaque élève du privé serait plutôt de 3283 $. L'écart représente 65,8 millions $, une somme qui passe à 71,2 millions $ lorsqu'on ajoute les élèves du préscolaire et du primaire.
À la lumière de ces chiffres, le comité recommande de revoir et de clarifier les règles de financement des écoles privées, afin que celles qui sélectionnent leurs élèves soient financées à hauteur de 60 %. Par ailleurs, les établissements privés qui accepteraient des élèves en difficulté dans une proportion comparable aux écoles publiques devraient pouvoir conclure des ententes particulières avec le ministère de l'Éducation pour déterminer leur financement, selon le comité. Au Québec, environ 20 % des jeunes du secondaire prennent le chemin de l'école privée. Depuis 15 ans, le nombre d'élèves dans le réseau public a diminué de 13 % alors qu'il a augmenté de 15 % dans le réseau privé. L'ABC du comité Le groupe de travail est présidé par Pauline Champoux-Lesage, qui a été sous-ministre à l'Éducation et protectrice du citoyen. Il est composé de Marcel Leblanc, ancien sous-ministre spécialiste de la fiscalité locale, de Diane Provencher, ex-directrice générale de la commission scolaire des PremièresSeigneuries et ex-présiden-
te de l'Association des directions générales des commissions scolaires, ainsi que de Claire Lapointe, professeure à l'Université Laval et membre du Conseil supérieur de l'éducation. Dans le cadre de leurs travaux, les membres du comité ont entendu les positions des acteurs du milieu de l'éducation lors de consultations qui ont eu lieu cet hiver.
Les enseignants évalués? Il n'y a pas que les élèves qui doivent être évalués. Le ministère de l'Éducation devrait mettre en place un système d'évaluation des profs du primaire et du secondaire, selon le comité d'experts chargé de se pencher sur la gestion des commissions scolaires. Ce groupe de travail en profite aussi pour remettre à l'ordre du jour la création d'un ordre professionnel pour les enseignants. Ce comité, qui a été mis en place par l'ancienne ministre Marie Malavoy, vient d'achever son rapport final, qui sera rendu public sous peu. Selon les informations recueillies par Le Soleil, ce groupe de travail considère que l'autonomie professionnelle reconnue aux enseignants doit être accompagnée d'une évaluation. Présentement, les enseignants ne sont soumis à aucune évaluation en bonne et due forme, une fois embauchés. Cette méthode d'évaluation, qui devrait être mise en place par le ministère de l'Éducation, ne doit toutefois pas être basée sur les bulletins des élèves, puisque les résultats scolaires varient selon plus-
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ieurs facteurs qui n'ont parfois rien à voir avec l'école, soulignent les membres du comité. Le modèle développé au Nouveau-Brunswick depuis 2004 est jugé intéressant. Là-bas, les profs sont évalués tous les cinq ans. En plus d'un observateur en classe, l'enseignant participe à sa propre évaluation et doit réaliser un portfolio, dans lequel il consigne ses activités de perfectionnement, une bibliographie pertinente, des réflexions sur ses lectures, etc. Par la suite, selon la mention obtenue, l'enseignant s'engage à respecter un «plan de croissance professionnelle». Le comité considère par ailleurs que les critères d'admission aux baccalauréats en enseignement doivent être rehaussés, notamment concernant la qualité de la langue. Ordre professionnel Parallèlement, le comité recommande de considérer à nouveau la possibilité de créer un ordre professionnel pour les enseignants, un sujet qui est loin de faire l'unanimité parmi les
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profs. Les syndicats d'enseignants s'y opposent. Les membres du groupe de travail estiment qu'il s'agirait d'une façon d'assurer la protection du public, en encadrant la compétence des membres tout en favorisant le développement de la profession. Alors que s'amorcera cet automne une autre ronde de négociations dans le secteur public, le groupe de travail recommande aussi de revoir certaines clauses des conventions collectives des enseignants, jugées trop contraignantes. Le cas des services octroyés aux élèves en difficulté, par exemple, pose problème, selon le comité. Au cours des dernières années, les ressources pour ces jeunes ont fait l'objet de négociations. Résultat : un élève dont l'enseignant est affilié à la Fédération des syndicats de l'enseignement n'a pas nécessairement les mêmes services qu'un élève dont l'enseignant est membre de la Fédération autonome de l'enseignement.
Cultures
Dar al Maghrib célèbre la Journée internationale de la femme
Hommage à une icône marocaine de la pensée féministe Un vibrant hommage posthume a été rendu, samedi 3 mars à Montréal, à l'icône de la pensée féministe à renommée internationale et à l’éminente sociologue et écrivaine marocaine feue Fatema Mernissi, lors d’une conférence-débat organisée par le Centre culturel marocain "Dar Al-Maghrib", à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme.
Cette rencontre, initiée sous le thème "Hommage à la Shéhérazade marocaine, Madame Fatema Mernissi", a permis à une pléiade d’intellectuels marocains et canadiens de mettre en avant le combat mené par cette grande militante pour l’émancipation de la femme et la défense de la cause féminine dans le monde arabomusulman, ainsi que de braquer les projecteurs sur le parcours extraordinaire de cette personnalité plurielle, son œuvre intellectuelle et ses écrits traduits en plusieurs langues. S’exprimant à cette occasion, le directeur de "Dar Al-Maghrib" à Montréal, Jaâfar Debbarh, a indiqué que cette conférence, tenue dans le cadre du "mois de la femme marocaine d’ici et d’ailleurs", se veut un hommage à la mémoire d’une figure féministe marocaine très emblématique et d’une personnalité marocaine exceptionnelle dont la réputation dépassait largement les frontières du Royaume. Il a souligné que feue Fatema Mernissi est une femme qui honore l’Humanité toute entière, mais surtout une femme qui honore toutes les femmes qu’elles soient marocaines ou non marocaines, issues du Maghreb ou de l’Orient, de l’Afrique ou de l’Amérique, de l’Europe, de l'Asie ou de l’Australie.
Fatema Mernissi, femme d’exception Et d’ajouter que la défunte était connue par ses innombrables actions, son combat, son parcours atypique et son œuvre colossale qu’elle a léguée à l’Humanité. De son côté, Mme Magda Popeanu, représentant la mairesse de la ville de Montréal, Valérie Plante, a salué la mémoire d’une "dame d’exception", dont la parole s’est éteinte le 30 novembre 2015 à l’âge de 75 ans, mais dont les mots sont là pour rester. Elle a ajouté que feue Mernissi, cette "grande humaniste", qui fut la première sociologue du Maroc contemporain, a laissé une œuvre prolifique traduite en 25 langues, soulignant que la défunte a été aussi une "visionnaire" et une militante à la parole incisive, dont le thème de prédilection était la déconstruction de l’image qu’a l’Occident de la femme arabo-musulmane. Mme Popeanu a indiqué que feue Mernissi, "la Shéhérazade marocaine" est une femme "à ancrer dans notre mémoire collective", qui a déconstruit des préjugés, lutté pour les droits humains, et uni les femmes de l’Orient et de l’Occident en les invitant à agir par les mots pour contrer la violence qu’elles subissent. Une éminence de la sociologie arabe Pour sa part, Yassin Adnan, écrivain, journaliste et membre de la Chaire Fatema Mernissi, a souligné qu’avec la disparition de la "Shéhérazade marocaine", la sociologie arabe a perdu l’un de ses esprits les plus éminents
et les plus lus à travers le monde, relevant que la défunte était une conteuse passionnée, fascinée par les histoires : les siennes et celles des autres. Il a fait remarquer que Mme Mernissi s’est hissée dans le monde arabe et au-delà au rang de sociologue arabe la plus connue et écrivaine arabe parmi les plus influentes en Occident, et dans le monde entier. Relevant qu’"il est impossible de catégoriser Fatema Mernissi, car "dans son œuvre, la science et la littérature se fondent, la recherche universitaire et le pouvoir d’imagination s’imbriquent", il a expliqué que son courage à toute épreuve en matière de questions féminines a constitué une source d’inspiration majeure pour les mouvements féministes arabes. "Fatema Mernissi a toujours dit les choses, abordé et exposé les
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problèmes d’une façon originale et bien à elle. Mais la valeur sûre de son projet intellectuel résidait dans le dialogue. Encore et toujours, elle a continué à engager l’échange comme solution aux dilemmes culturels", a-t-il soutenu. Une femme libre Dans la même veine, Mme Sanaa El Aji, sociologue, écrivaine et journaliste, a affirmé que feue Mernissi ne s’est jamais inscrite dans les schémas classiques et traditionnels de la recherche : elle était une femme libre dans son âme et dans sa pensée ainsi que par rapport aux codes restrictifs imposés par les longues bibliographies méthodologiques. Elle a expliqué que la défunte sociologue et écrivaine pouvait aller au-delà de ces codes qu’elle maîtrisait sans en être prison-
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nière, dans sa quête du savoir et de la connaissance, précisant qu’elle a brillamment réussi ce mix magique entre l’exploration sociologique et la littérature. Selon Mme El Aji, Fatema Mernissi a créé sa propre méthode et sa propre école où la technique ne peut pas prendre le dessus sur le fond, et où les méthodologies de recherche sont un outil pour interroger les réalités et les dynamiques sociales, et non un frein qui encadre et emprisonne le fond même de la pensée. Et de relever qu’au-delà des propres résultats auxquels elle est arrivée et qui restent indéniablement d’une valeur scientifique, sociologique et humaine très élevée, c’est surtout le chemin du questionnement perpétuel qu’elle nous apprend à emprunt-
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Cultures
Dar al Maghrib célèbre la Journée internationale de la femme
Hommage à une icône marocaine de la pensée féministe Suite de la page 26
er. Pour sa part, Françoise Naudillon, professeur au département d’études françaises à l’université Concordia à Montréal, a mis en relief l’héritage intellectuel de Mme Mernissi, soulignant que ses paroles et ses écrits résonnaient toujours à travers le monde. Pour elle, feue Mernissi était non seulement une "passeuse de parole" de l’Orient à l’Occident, mais aussi "une passeuse des frontières" d’une écriture à l’autre.
Mme Naudillon, qui a aussi jeté la lumière sur la riche bibliographie de Mme Mernissi, a affirmé que cette icône marocaine a su établir avec brio un lien entre la littérature et la sociologie, grâce à l’habileté dont elle faisait preuve dans son écriture. De son côté, Ahmed Toufik Zainabi, docteur en développement local et directeur de la promotion des droits de l’homme au Conseil national des droits de l’homme, a livré un témoignage dans lequel il a rappelé sa première rencontre avec Fatema Mernissi au début des années 2000, alors qu’elle était en voy-
age à Zagora en train de préparer son livre "les Sindbads marocains, voyage dans le Maroc civique", ajoutant qu’elle l’avait invité ainsi que ses collègues de la région du Drâa à rejoindre sa caravane civique qui comprenait de nombreux acteurs, artistes et intellectuels marocains et étrangers venus partager leurs expériences et préoccupations intellectuelles et artistiques. Il a indiqué que Mme Mernissi a pu dissoudre à travers sa caravane civique, pendant plusieurs années, les différences entre générations, sexes, nationalités et mentalités, notant qu’elle n’a pas cessé d’appuyer son groupe à
travers l’organisation d’une série d’ateliers d’écriture dont l'un a été couronné par la publication d’un guide touristique sur la vallée du Drâa.
Mme Mernissi, a-t-il poursuivi, croyait fortement aux talents du Maroc profond et avait un sens aigu d’exploration et de découverte de ces talents, estimant que sa véritable force réside non seulement dans l’exploration et le découverte, mais aussi dans le soutien et l’orientation des talents découverts. Il a ajouté que la défunte sociologue était très positive dans ses analyses et sa lecture critique de
la réalité marocaine, et était très consciente des défis socioéconomiques que le pays devrait affronter, relevant également qu’elle mettait toujours en exergue les réalisations positives du pays et procédait le plus souvent à des comparaisons du Maroc d’aujourd’hui avec celui de son enfance. Et de conclure que la disparition de Fatema Mernissi est "une perte énorme" pour le Maroc en général et ses disciples du Maroc profond en particulier. Source : Maghreb Arabe Presse
Épargne-études
Des familles en colère contre Universitas Des centaines de familles sont en colère contre la fondation Universitas, spécialisée dans les régimes enregistrés d'épargneétudes, à la suite d'une modification dans la distribution des versements, adoptée l'automne dernier. Une souscriptrice qui s'estime lésée a créé une page Facebook qui compte déjà plus d'un millier d'adhérents en l'espace de quelques jours. ! Toute la documentation qui nous était envoyée, les pitchs de vente de leurs représentants qui venaient nous rencontrer étaient basés sur ça. Dans notre situation, on a décidé de tout miser sur les REEE des enfants, de là à même sacrifier nos REER personnels puisqu'il y avait des subventions des gouvernements fédéral et provincial ", dit-elle. Or, cette formule a été modifiée l'automne dernier. Désormais, les étudiants toucheront à l'ensemble de leur PAE dès leur inscription à un programme postsecondaire, qu'ils réussissent leurs cours ou non. Et le changement s'applique de façon rétroactive. « Nos clients, depuis plusieurs années, nous faisaient le commentaire que nos produits d'épargne-études n'étaient pas assez flexibles. Et comme Universitas, nous sommes toujours à l'écoute de notre clientèle, on se devait de faire une
proposition à nos clients actuels» réagit Isabelle Grenier, vice-présidente aux affaires corporatives d'Universitas.
La proposition de changement a été soumise à un vote auprès des souscripteurs le 5 octobre dernier, lors duquel 90 % se sont prononcés en faveur de celle-ci. Le taux de participation était de 15 %, un taux plus que satisfaisant, selon Universitas. ! C'est un contrat collectif. Et la clientèle s'est prononcée en faveur du changement proposé [...] C'était un processus démocratique ", se défend la direction d'Universitas. Universitas compte 171 000 souscripteurs pour 221 000 bénéficiaires. Jusqu'à présent, seulement la moitié des bénéficiaires réussissaient à toucher leurs trois versements. Contre-attaque La fondation Universitas est enregistrée auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) et celle-ci confirme avoir reçu de nombreuses plaintes qui sont encore à l'étude. Selon l'observateur financier Michel Nadeau, les plaignants ont peu de chance d'obtenir gain de cause par un processus judiciaire. « On verra ce que décidera l'AMF, mais ici on parle d'une
allocation de fonds entre deux groupes de personnes. On ne prend pas de l'argent de l'épargne des participants depuis 15-20 ans. C'est de l'argent qui aurait été versé à d'autres personnes. Là, ce sont d'autres familles qui se retrouvent perdantes. C'est une façon d'attribuer l'argent» affirme M. Nadeau. Il suggère plutôt aux plaignants de forcer la tenue d'un deuxième vote pour pouvoir infirmer le vote précédent. «Les assemblées sont toujours souveraines.» N'empêche, les souscripteurs mécontents songent à intenter une action collective. Et l'un des arguments qu'ils comptent faire valoir est celui d'avoir été mal informés. Quand on appelait pour avoir des informations, ils ne pouvaient pas nous dire les pertes qu'on pouvait avoir sur chacun de nos dossiers ", confie Nathalie Delisle. Elle évalue que son rendement sera amputé de 50 %. Elle prévoyait toucher trois PAE totalisant 3000 $, mais elle prévoit maintenant un premier PAE à 571 $ pour son premier enfant. Michel Nadeau leur donne raison sur ce point. «Ce qui est le plus important
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dans le processus démocratique, c'est le débat et l'information avant le vote. Est-ce que les scénarios ont été bien étoffés entre le statu quo et les changements qui ont été adoptés? Estce qu'on a simulé des scénarios pour montrer l'impact négatif sur certaines personnes?» dit-il.
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Entre-temps, Nathalie Delisle a récemment créé une page Facebook, intitulée Universitas : une réforme qui coûte cher aux petits épargnants, qui compte plus de 1000 adhérents.
Cultures
Dar al Maghrib célèbre la Journée internationale de la femme
«Mosaïque»; exposition des œuvres de l’artiste-peintre autodidacte Latifa Mazhar Le vernissage de l’exposition «Mosaïque» de l’artiste-peintre autodidacte, Latifa Mazhar, a eu lieu samedi 3 mars 2018 au Centre culturel marocain «Dar Al-Maghrib» à Montréal, en présence notamment de plusieurs passionnés d’arts plastiques et de membres de la communauté marocaine. Initiée dans le cadre des événements culturels et artistiques marquant le mois de la femme marocaine d’ici et d’ailleurs, lancé par le Centre culturel marocain à Montréal à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, cette exposition, qui se poursuivra jusqu’au 31 courant, donne à découvrir une vingtaine de toiles de formats différents, aux couleurs vives et aux influences multiples, qui offrent aux visiteurs et aux férus de l’art une multitude de lectures. A travers ses œuvres picturales, exposées pour la première fois devant un public, Latifa Mazhar révèle de la beauté et de l’harmonie dans des tonalités feutrées et dans une composition épurée et sereine. En effet, ces tableaux reflètent les propres expériences picturales de cette artiste-peintre, caractérisées
notamment par un style abstrait où l’on trouve un condensé de couleurs avec, entre autres, des représentations florales et des portes, lit-on dans une note de présentation de cette exposition. Laono dans ses oeuvres Née à Rabat, Latifa Mazhar, de son alias artistique «LAONO» (LA en référence à son prénom Latifa, O à son fils Omar et NO à son mari Noureddine), est une artiste-peintre autodidacte qui n’a connu un véritable engouement pour la peinture que récemment à l’âge de 42 ans, pendant un atelier de créativité picturale organisé à Laval en mai 2015. Depuis lors, elle ne cesse de s’exprimer par le biais de ses coups de pinceaux à travers lesquels elle projette le reflet de son monde intérieur et de ses émotions. Toujours déterminée à persévérer sur cette voie et à vivre pleinement son amour pour la peinture, Latifa Mazhar affirme que ses toiles représentent également l’historique de sa passion, où la quête de la perfection et la recherche de sa voie dans le domaine des arts plastiques en sont deux obsessions naturelles et logiques, ajoutant que
l’inspiration demeure le déclencheur naturel de toute action et de toute belle réalisation. Selon cette artiste-peintre talentueuse et inspirée, les couleurs vives de ses œuvres artistiques sont particulièrement détectables pour "chasser le vide". Une mosaïque de styles S’exprimant à l’occasion de ce vernissage, Latifa Mazhar s’est dite très heureuse et très émue
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d’organiser sa première exposition dans l’enceinte du Centre culturel marocain, une fierté, selon elle, surtout qu’elle coïncide avec la célébration de la journée internationale de la femme. Rappelant qu’elle n'a jamais fait ou suivi d'études académiques en arts plastiques, Latifa Mazhar a expliqué que ses tableaux se caractérisent par une diversité et une mosaïque de styles qui ne se répètent pas, soulignant que chaque
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toile à part constitue pour elle un véritable cours de peinture. Elle a, par ailleurs, tenu à exprimer ses vifs remerciements et sa profonde reconnaissance à l’endroit de toutes les personnes qui l’ont suivi pendant trois années et l’ont soutenu à franchir toutes les étapes pour la concrétisation de son rêve et la réalisation de ses toiles, qui constituent une célébration de son inspiration artistique.
Cultures
Kamal Benkirane vient de publier
«Les souliers mauves et autres nouvelles» L’écrivain Kamal Benkirane, vient de faire paraître au Maroc un recueil de nouvelles intitulé (Les souliers mauves et autres nouvelles), publié par l’une des maisons d’édition les plus en vue: Marsam.
Ce recueil de 15 nouvelles, qui aurait pu s’intituler aussi (Un marocain au Québec), interpelle les péripéties de la construction identitaire au sein du Québec francophone, par le biais de passerelles interculturelles. Une femme dépressive interpelle la mémoire de la maternité à travers des petits souliers. Un cowboy des Amériques, rencontré suite à un avis d’ébullition, prévoit bizarrement sa mort. L’Halloween projette une
petite fille imprévisible à inventer l’halloween orientale. Un étudiant montréalais tente de vivre sans argent en défiant le libéralisme économique. Une théière marocaine crée une histoire d’amour sous les feux de la rampe d’une vente de garage.
Des immigrants tentent le renouveau interculturel du Québec à travers la création d’un parti politique sous le nom de DIEU, etc. Et c’est ainsi qu’ils cheminent ensemble dans le désir de se départir d’une identité communautaire pour aboutir lentement vers une identité collective. Le premier lancement se fera au salon international du livre à la ville de Québec, qui se tiendra du 11 au 15 avril
2018, sous invitation des instances de ce salon, du ministre de la culture du Maroc, et du CCME (Conseil de la
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communauté marocaine à l’étranger)
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Le Maroc sera l’invité d’honneur de cette édition.
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Actes
7ème Édition du Défilé de l’Espoir
Le rendez-vous de l’émotion et de la force de vivre Par Hiba El Aidi L’espoir en voilà un mot qui inspire le courage, la détermination, l’audace, la persévérance et j’en passe. C’est pour cette raison que chacune des tables dressées pour la septième édition du défilé de l’espoir était identifiée par un mot représentant une de ces valeurs de persévérance et de résilience, une de toutes ces valeurs qui, combinées, représentent la force de l’union que constitue cette initiative magnifique. Un rêve, une idée… En effet, le défilé de l’espoir est parti d’une idée, d’un rêve, telle un embryon en plein développement et est devenue avec le temps, le travail acharné et une passion incroyable, une réalité. Il y a de cela quelques années, une femme qui était à la fois une mère formidable et une citoyenne impliquée appris qu’elle était une des victimes de la maladie du cancer. Son sort était celui qu’elle partageait avec toutes celles qui sont touchées par cette maladie implacable. Les mois passèrent et elle se sentait affaiblie, non pas seulement par sa maladie mais par celle des autres femmes qui comme elle avait le
regard vide, les yeux battues, la mine triste et le futur incertain. C’est alors que cette femme, héroïne de notre histoire eut une idée qui changea le cours de sa vie et au fil des temps celles des autres. Elle se dit « pourquoi ne pas organiser un défilé dans lequel toutes ses femmes atteintes par la maladie se revêtiront – pour défiler comme des stars - de somptueuses tenues marocaines qui les feront se sentir belles et fortes et qui les aideront à se recharger en espoir et en optimisme. C’est ainsi que le défilé de l’espoir, qui vient de fêter sa septième édition, a pris corps et vie. Objectif espoir Le défilé de l’espoir a pour objectif de montrer aux femmes diagnostiquées cancéreuses, qu’elles peuvent garder leur féminité durant la maladie. Le défilé de l’espoir également pour but de montrer aux femmes qu’elles ne sont pas seules. Enfin, le but principal est de montrer que tant qu’il y a la vie, il y a l’espoir. Et tout cela a encore été démontré, sept fois plutôt qu’une, ce samedi 3 mars 2018, dans une soirée aussi forte en qualité artistique qu’elle l’a été en émotion. Pour tout cela, merci Mme Nawal Naji, survivante de cette maladie que tout humain rêve de voir bientôt vaincue. Et rendez-vous pour la huitième édition, dans un an.
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Actes
XIIIème édition du gala SDO
Le soleil brille aussi pour les orphelins… Pour une 13éme année consécutive, l’association Soleil des Orphelins, organisait une soirée de gala au cours de laquelle, entre deux animations, elle faisait progresser la cause de ses filleuls : les orphelins du Maroc, de Tunisie et du Québec. Pour cette année 2018, il y a d’abord eu un succès populaire : ce sont en effet plus de 500 personnes qui ont répondu à l’invitation des organisateurs, dont de nombreux politiciens parmi lesquels la ministre Marie Montpetit et les députés Rita DeSantis et Saul Polo. Il y a eu aussi un succès organisationnel et un succès caritatif avec 209 engagements de parrainage. Le cap 1000 Cette réalisation a permis à l’association de passer le cap des mille enfants parrainés. Ce qui fait doubler le nombre de jeunes sortis de la nécessité au cours des deux dernières années. En effet, fin 2016 Soleil des Orphelins avait 560 enfants à sa charge. Ce nombre
passait à plus de 800 en décembre 2017. Avec ces nouveaux engagements, ce seront désormais plus de 1000 jeunes qui seront à l’abri des aléas de l’existence et qui pourront aspirer à l’égalité des chances dans leur vie. En bref Fondé en 2005 par un groupe de jeunes canadiens immigrants, Soleil des orphelins (SDO) est un organisme de bienfaisance reconnu par l'Agence du revenu du Canada. Cette initiative revêt un caractère humanitaire et social qui démontre la prise de conscience de certains canadiens de la cause de l'orphelin africain. Il matérialise aussi l'attachement des communautés immigrantes au Canada à leurs pays d'origine. Peu importe où il se trouve, l'orphelin en état de besoin demeure un cas social universel à soutenir par les plus nantis. Et malgré ses 13 années d’existence, la vie et l’œuvre de SDO ne fait vraisemblablement que commencer…
Conciliation Famille-Travail-Études
Enquête et constats La conciliation famille-travailétudes est un enjeu qui suscite beaucoup d’intérêt depuis la dernière décennie. Les constatations des réalisations de nombreuses études sur le sujet ont permis de faire avancer cet enjeu dans la société québécoise. Toutefois, il y a encore un grand fossé entre le discours social de valorisation de la paternité et la réalité
observée dans la sphère publique.
Dans le but d’identifier potentiellement les éléments pouvant favoriser une meilleure conciliation famille-travailétudes, l’organisme Repère a réalisé une enquête terrain sur la question et qui a pour objet de :
· Travailler dans le sens de l’épanouissement global des parents en lien avec leur engagement familial · Amorcer une sensibilisation sur la conciliation famille-travail-études · Contribuer à la promotion de l’engagement paternel en lien avec l’engagement professionnel
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On peut constater que la conciliation famille-travail-études est au cœur des préoccupations de plusieurs parents et fait partie d’un enjeu quotidien pouvant avoir un impact majeur sur leur famille et même sur leur travail. La conciliation famille-travailétudes est un défi qui interpelle plusieurs acteurs. Le
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gouvernement est invité à créer un environnement favorable à la conciliation travailfamille et à mettre en place des initiatives qui permettent l'épanouissement des familles pour un meilleur équilibre familial et professionnel. Source : Mohammed Barhone; Directeur de Repère www.repere.org
Sports
Soccer
L'Impact s'entend avec le défenseur central français Rod Fanni L'Impact de Montréal a annoncé cette semaine avoir conclu une entente avec le défenseur central français Rod Fanni, sur les termes d'un contrat jusqu'au 30 juin 2018, assorti d'une option pour le reste de la saison. Son acquisition sera confirmée après la réception de son certificat de transfert international et son examen médical.
Fanni, âgé de 36 ans, a disputé 362 matchs en Ligue 1, dont 330 départs, et 29 895 minutes au cours de sa carrière de 15 saisons en première division française, de 2002 à 2018, évoluant successivement avec le RC Lens, l'OGC Nice, le Stade Rennais et l'Olympique de Marseille. Il compte deux saisons de plus de 3 000 minutes de jeu et huit saisons de plus de 2 000 minutes de jeu, marquant huit buts au passage. « Son arrivée va nous permettre de combler le vide laissé par la blessure de Zakaria Diallo, a déclaré l'entraîneur-chef de l'Impact, Rémi Garde. Rod va renforcer notre secteur défensif tout en apportant sa grande expérience au sein du groupe. J'ai apprécié la rapidité avec laquelle il a choisi de venir prendre part à notre projet dès l'instant où il a été libéré de son
contrat par Marseille. Je suis certain que son apport sera très important pour les prochains matchs. » « L'ajout de Rod au groupe était nécessaire afin de remplir un besoin au sein de notre ligne défensive, a ajouté le directeur technique de l'Impact, Adam Braz. C'est un joueur très professionnel qui a démontré un grand intérêt à joindre notre club. Le fait qu'il n'était plus sous contrat, ainsi que sa grande expérience au plus haut niveau en Europe, ont été des facteurs déterminants à sa signature. »
Adam Braz. C'est un joueur très professionnel qui a démontré un grand intérêt à joindre notre club. Le fait qu'il n'était plus sous contrat, ainsi que sa grande expérience au plus haut niveau en Europe, ont été des facteurs déterminants à sa signature. » Fanni a notamment remporté le Trophée des champions en 2011, de même que la Coupe de la Ligue en 2011 et 2012 avec Marseille, passant six saisons et demie en deux passages avec l'OM, de 2010-11 à 2014-15, puis en 2016-17 et 2017-18. Il a de plus été finaliste de la Coupe de France avec Rennes en 2009
Rod Fanni; carte de visite Position : Défenseur central Taille : 6'1 Poids : 179 lbs Naissance : 6 décembre 1981, Martigues, France Citoyenneté : France Dernier club : Olympique de Marseille (France) Acquisition : 5 mars 2018 « L'ajout de Rod au groupe était nécessaire afin de remplir un besoin au sein de notre ligne défensive, à la suite de la blessure de Zakaria, a ajouté le directeur technique de l'Impact,
et finaliste de la Coupe de la Ligue avec Nice en 2006. Il a fait partie de l'équipe type de la Ligue 1 en 2009 et 2010, alors qu'il jouait pour Rennes.
Il a fait ses débuts professionnels en deuxième division française, en 2000, et a joué trois saisons au sein de son club local, le FC Martigues, disputant un total de 93 matchs en carrière en Ligue 2. Il a aussi porté le maillot de Châteauroux durant une saison en deuxième division. Fanni a également joué 19 matchs de Coupe de France, 17 matchs de Coupe de la Ligue, 12 matchs de Ligue des champions de l'UEFA et 17 matchs de la Coupe UEFA/Ligue Europa. Il a représenté le club qatari Al-Arabi SC et le club de
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Championship anglaise Charlton Athletic en 2015-16. Sur la scène internationale, Fanni a disputé cinq matchs avec l'équipe nationale de la France, entre 2008 et 2010, faisant ses débuts le 14 octobre 2008 lors d'un match amical contre la Tunisie. Il avait auparavant fait partie de l'équipe des moins de 21 ans de la France. L'Impact de Montréal a conclu une entente avec le défenseur central français Rod Fanni, sur les termes d'un contrat jusqu'au 30 juin 2018, assorti d'une option pour le reste de la saison.
Coupe Chong Lee 2018 Huit médailles pour l’équipe de l’école des champions olympique Le 5 mars 2018 à Montréal, l’équipe de compétition de l’école des champions olympique a participé à la Coupe Chong Lee, compétition de niveau provincial, qui s’est déroulée le 24 février 2018. 900 athlètes, venus de tous le Canada, y ont pris part. Les participants de l’école des champions olympique ont à nouveau brillé. Voici leurs résultats. Poomsee Médaille de Bronze Lina Afkar Combats Médaille d’argent Islam Ali Mehessem Cisse Tiadiaga Ange Yvan Ilyasse Zerouk
Médaille de Bronze Khalil Ibrahim Es Sabbar Driss Brini Ilyasse Bouhamidi Participation Melissa Sekhi Badreddine Agouiaz Amine Guernaoui Rania Hida Cisse Tiadiaga, Cheikh Majid Yacoub Afkar Ahmed Zerouk, en classe B, n’a pas trouvé de combattant dans sa catégorie. Inas Mehessem n’a malheureusement pas pu participer pour des raisons de santé. Source : www.ecotaekwondo. com
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Urbanisme
Tour des Canadiens 3
Un record de ventes
Après une prévente parmi les plus rapides de son histoire, l’équipe composée de Cadillac Fairview, de Canderel et du Club de hockey Canadien amorce officiellement la construction de la Tour des Canadiens 3 (TDC3). Ce nouveau projet résidentiel d’exception, l’un des plus hauts en ville, jouera un rôle important dans le paysage du Quad Windsor et concrétisera la vision d’un quartier à usage mixte énergisé, qui devrait attirer quelque 6 000 nouveaux résidents et 6 500 travailleurs au centre-ville au cours de la prochaine décennie. Insuffler un nouveau dynamisme au centre-ville
Du pas de leur porte, les résidents de TDC3 auront un accès direct au style de vie du centreville, au métro, au RESO, aux trains de banlieue, à la Tour Deloitte et au Centre Bell par une toute nouvelle passerelle piétonne fermée. Ils seront aussi à quelques pas du Réseau express métropolitain, le système de train léger automatisé de 6,3 milliards de dollars récemment annoncé pour l’été 2021. « Le marché de l’immobilier montréalais poursuit son essor, propulsé notamment par des projets audacieux comme le Quad Windsor et son plus récent ajout, la Tour des Canadiens 3. Quiconque est témoin de l’incroyable cure de jouvence dont profite le centre-ville comprend la valeur et le dynamisme que nous lui insufflons avec Quad Windsor », explique Brian Salpeter, vice-président principal, Développement, Portefeuille de l’Est du Canada de Cadillac Fairview. « Nous amorçons la construction quelques mois seulement après le début des ventes, du jamais vu à Montréal. Nous sommes fiers de pouvoir concrétiser notre vision pour le Quad Windsor et le centre-ville, et nous sommes impatients de poursuivre les prochaines phas-
es de ce quartier époustouflant. »
Selon AltusGroup, fournisseur indépendant de services-conseils en immobilier, c’est au tour de Montréal de battre des records au Canada. Au quatrième trimestre de 2017, 1 571 unités d’habitation avaient déjà trouvé preneur en prévente au centre-ville, comparativement à 544 pour la même période en 2016, soit une augmentation de 190 %. Les condominiums du projet Tour des Canadiens ont été un des moteurs de cette croissance. De plus, une immigration forte combinée à un taux de chômage au plus bas et à un secteur des TI en pleine ébullition poussent encore la demande au-delà de l’offre, si bien que 2018 s’annonce comme une année record pour la vente d’unités à Montréal. Cadillac Fairview investit 2 milliards de dollars dans le Quad Windsor, nouvelle destination incontournable du centre-ville. Une expérience de réalité virtuelle hors pair
des Canadiens 3 aura tout pour plaire aux résidents les plus exigeants », indique Daniel Peritz, vice-président principal de Canderel. « Nous voulons qu’un acheteur potentiel puisse vivre l’expérience de ces espaces; grâce aux unités modèles et à la visite en réalité virtuelle, il pourra goûter au style de vie qui l’attend à la TDC3. »
TDC3 révolutionne le monde de la vente immobilière en offrant la possibilité de visiter ses espaces récréatifs en primeur grâce à la réalité virtuelle. Les intéressés pourront notamment se plonger dans un monde virtuel afin d’explorer les espaces récréatifs de la TDC3, comme « Le Club », qui comprend une piscine intérieure d’inspiration méditerranéenne et une terrasse surplombant un tout nouveau parc municipal de plus de 8 000 m2. Le bureau de vente de 930 m2, dont l’inauguration publique se tiendra les 3 et 4 mars, contient aussi deux unités modèles pleine grandeur.
Dotée d’une identité propre, la TDC3 se distinguera de ses sœurs par une esthétique intérieure chaleureuse aux accents européens. Chaque unité sera empreinte d’éléments inspirés des grands hôtels chics, une formule qui plaît tant aux grands voyageurs qu’aux irréductibles citadins. Accueillis par un hall sur deux étages reliés par un escalier en spirale, un comptoir de marbre et un foyer somptueux, les résidents comme les visiteurs succomberont au charme de la TDC3.
« Nos clients veulent la vie d’hôtel tout en profitant de l’énergie du centre-ville. Avec ses espaces récréatifs uniques, ses aires communes accueillantes et un miniparc non sans rappeler ceux de New York à proximité, nous croyons que la Tour
« Nous avons repris les codes qui ont fait le succès de la TDC2 et les avons poussés un peu plus loin. Les résidents de cette nouvelle tour jouiront, tant chez eux que dans les aires communes, d’une ambiance
Un design intérieur distinctif
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chaleureuse accentuée par une palette de noisette, de chêne doré et de gris urbain », souligne Karine Bannon, gestionnaire de projet chez CAMDI. « Ces teintes riches, combinées aux espaces intérieurs lumineux et aérés, conféreront un certain charme européen aux unités l’année durant. » Un hôtel-boutique branché sur le centre-ville Le café public du rez-dechaussée, donnant directement sur le miniparc, offre une oasis urbaine qui arrimera la tour à la communauté du centre-ville. Les installations intérieures de la TDC3 n’auront rien à envier aux meilleurs hôtels du monde : salle d’entraînement à la fine pointe, salle de jeux moderne, salles de réception privées flexibles et skylounge au 55e étage offrant une vue à couper le souffle. Ces aires communes accueillantes encouragent la collaboration et les échanges entre les résidents et favoriseront le développement d’un sentiment d’appartenance au mode de vie TDC3. Une autre première : douze maisons de ville au cœur de
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Montréal Située à l’intersection des rues de la Montagne et Saint-Antoine Ouest, la troisième phase du projet Tour des Canadiens comprendra douze maisons de ville du côté sud de la tour, face au nouveau parc municipal de 8 000 m2. Véritables perles rares, ces résidences incarneront l’essence même du confort urbain. La TDC3 se trouve au cœur de l’action, à proximité des rues Sainte-Catherine et Crescent et de Griffintown, du Vieux-Montréal et du Vieux Port. Ses 565 nouvelles unités sont offertes en plusieurs configurations : une chambre, une chambre et un salon, deux chambres, deux chambres et un salon et trois chambres, sans oublier les penthouses. Avec ses sœurs TDC1 et TDC2, la TDC3 est le seul projet offrant les avantages d’un accès exclusif aux Canadiens de Montréal. Les intéressés peuvent prendre rendez-vous en ligne à tourdescanadiens.com ou se rendre au bureau de vente les 3 et 4 mars entre 12 h et 17 h pour un aperçu exclusif.
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